La Plaine Monceau

Départ à Charles Gaulle Etoile (sortie n°4, avenue de Wagram), arrivée à Saint Augustin.

La Plaine Monceau : un village de la forêt du Rouvray, qui appartenait à l'abbaye de Saint Denis. Au XII s., Philippe Auguste rachète les terres pour en faire une réserve de chasse réservée à la noblesse. Monceau dépend alors de la paroisse de Clichy la Garenne. L'agglomération est peu peuplée jusqu'à la Révolution (450 habitants). La culture s'y développe avec de grandes propriétés. De 1769 à 1793, le duc de Chartres se fait construite une « folie » (maison avec parc « sub foliis »).Il est guillotiné en 1793. En 1860, la ville de hérite du domaine devenu bien national après la révolution. Le lotissement commence, notamment par les frères Péreire. Le parc Monceau actuel, qui ne représente que la moitié environ du parc initial, a été remodelé par Alphand mais a conservé les éléments décoratifs d'origine. Un autre village, le Roule (le Haut-Roule, à peu près place des Ternes, le Bas-Roule vers la rue de la Pépinière) se trouvait dans cette plaine avec une léproserie. Le quartier de La Pologne (sur le plan Deharme 1763), peuplé de gens très pauvres, porte le nom d’un cabaret aussi appelé le cabaret de la Grande Pinte, au lieu actuel de l'Eglise de la Trinité. L'architecture de ce quartier qui se développe à partir de 1860 rassemble des exemples très différents de l’habitat bourgeois du XIXe siècle : des villas néo-quelque chose, des immeubles haussmaniens. On compte parmi ses habitants à la fois la grande bourgeoisie financière et industrielle, des magistrats et des médecins, et des artistes de renom.

Avenue de Wagram : N°34, immeuble en béton armé, façade Art nouveau (1904), (architecte : Jules Lavirotte, céramiques d'Alexandre Bigot), lauréat en 1905 du concours de façades de Paris. Façade et toiture sont inscrites au titre des monuments historiques. Place des Ternes Le quartier des Ternes correspond à peu-près à l'ancien village du Haut-Roule. Des textes, de 1320 et 1412, font état d'une « villa externa ». L'évolution en « Ferme externe», « Estern », puis « Ternes » est l'explication admise pour l'origine de ce nom. Rue Daru : La première pierre de la cathédrale orthodoxe fut posée le 3 mars 1859 et les travaux achevés en août 1861. N°17 : immeuble Art Déco. Rue de Chazelles (propriétaire du terrain). Place de la République de l'Equateur : buste de Maldonado, scientifique équatorien, qui participa avec La Condamine, astronome et encyclopédiste, aux mesures de l'équateur terrestre entre 1736 et 1744. Rue de Prony ouverte en 1864 doit son nom à un encyclopédiste. N°19 rue de Prony - 47 rue de Chazelles : Hôtel particulier construit en 1879 (architecte : Léopold Cochet). Façade d'un étage sur rez-de-chaussée à toiture à la Mansart, intersection des deux rues en angle rentrant orné d'une lucarne en pierre à fronton brisé et de bas-reliefs sur les trumeaux figurant des allégories de la Musique. Rue Fortuny ouverte en 1864 doit son nom à un peintre catalan, Mariano Fortuny. N°8 : style néo-médiéval, N°9 : style néo-renaissance, N°13 : style éclectique, N°17 : style néo-renaissance et Louis XIV, N°19 : style néo-renaissance, N°35 : style éclectique, pour Sarah Bernhardt, N°46 : style néo-renaissance. Place du Gal Catroux, autrefois place Malesherbes. Hôtel de style néo-gothique (1878) pour le banquier Emile Gaillard. Rue Berger Parc Monceau La Rotonde : ancienne barrière de Chartres des Fermiers Généraux, construite par Ledoux. Le duc de Chartres disposait de la terrasse supérieure pour jouir de la vue sur son jardin. Avenue Van-Dyck

N°5 Hôtel Menier, de style néo-renaissance française (1880) pour Henri Menier, fils d'Émile-Justin Menier. Rue Alfred de Vigny ouverte en 1861 N°8 : Le Conservatoire International de Musique fondé en 1925 y est installé. Rue de Courcelles, ancien Chemin de Villiers, le nom a été donné au XVIII ième siècle, en référence à un hameau qu'elle desservait. N° 45 : Proust y a vécu N°48 : Maison Loo. Arrivé en 1902 à Paris, Ching Tsai Loo est un marchand d’art à la réussite fulgurante. Il rachète un hôtel particulier construit en 1880, de style Français classique. L’architecte Fernand Bloch est chargé de transformer le bâtiment en une pagode. L’hôtel particulier est surélevé de 2 étages, le toit est reconstruit, et la totalité du bâtiment peinte en rouge. La construction achevée en 1926 suscita de nombreuses plaintes, et même une pétition du voisinage pour démolition. En vain. La « Maison Loo » est aujourd’hui toujours debout. Rue Rembrandt peintre hollandais XVII s., n°1, 4, 6, 7 : belles façades. Rue Murillo peintre espagnol XVII s. n°8, 6, 4 : néo Louis XIII typique du lotissement de Péreire. Avenue Ruysdaël peintre hollandais XVII s. N°3 siège de Rolex, autrefois hôtel d'Auguste Dreyfus, industriel franco-péruvien. N°4 hôtel acheté par Gaston Menier à la famille Koechlin. Rue Monceau Chemin conduisant au village de Monceau au XVII ième siècle, prend son allure actuelle et son nom en 1868. N°61 : Hôtel de Camondo, construit pour Abraham de Camondo en 1874-75, vendu à Gaston Menier, fils cadet d'Emile Menier. N°63 : musée Nissim de Camondo. Les Camondo, famille juive, sont originaires de la péninsule ibérique. Chassés par l’Inquisition, ils partent dans l'empire ottoman. Devenus banquiers, ils arrivent en en 1860. Dans les années 1910, Moïse de Camondo, neveu d'Abraham, passionné d’art décoratif du XVIIIe siècle, fait construire en bordure du parc Monceau un hôtel inspiré du Petit Trianon de Versailles mais équipé de tout le confort moderne et y abrite sa collection. Le fils, Nissim, aviateur meurt en combattant en 1917. En 1936, l’hôtel devient musée et prend le prénom du fils unique, disparu pendant la Première Guerre mondiale. Toute la famille est décimée pendant la seconde guerre mondiale. Boulevard Malesherbes, Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes a été avocat de Louis XVI. Une première voie est créée en 1808 pour aller de la Madeleine à la barrière de Monceau, agrandie et inaugurée par Naopoléon III en 1863. Place Saint Augustin Cercle national des armées, ou Cercle militaire interarmes, d'abord caserne construite en 1763, puis fortement remaniée au 19ième siècle, démolie en 1925, reconstruite en 1927. Eglise Saint Augustin : construite entre 1860 et 1871, par Baltard, avec une ossature métallique, art romain et byzantin.

Saga Menier : Antoine Brutus Menier (1795-1853), sarthois, préparateur en pharmacie, est le fondateur de l’entreprise de chocolatiers Menier en 1816, dans le Marais à Paris. À l’origine, il vendait des produits pharmaceutiques, puis mit en vente des médicaments à base de chocolat. Pour briser les fèves, il utilise le moulin de . Son fils, Émile-Justin Menier (1826-1881) pharmacien, reprend et agrandit la chocolaterie. Il crée à Noisiel une cité ouvrière. Son fils ainé, Henri Emile Anatole Menier (1853-1913), reprend l'entreprise. La famille est richissime (« Baron cacao »). Entre autres acquisitions (château de Chenonceau) et constructions de la famille, il y a les hôtels de la plaine Monceau : Émile Menier fut le commanditaire de l'hôtel du 5 avenue Van Dyck, oeuvre de l'architecte Henri Parent et du sculpteur-décorateur Jules Dalou, construit entre 1870 et 1872. L'hôtel du 8 rue Alfred de Vigny de style néogothique tardif, commandité par son fils aîné Henri Menier en 1880 et qui abrite aujourd'hui le Conservatoire International de Musique. Dans le quartier du Parc Monceau, citons encore deux autres hôtels achetés par Gaston Menier, le benjamin : l'hôtel Camondo au 61 rue Monceau, et l'hôtel du 4 avenue de Ruysdaël qui abrite aujourd'hui le Conseil National de l'Ordre des Pharmaciens. Paris atlas historique 1790