EDITION QUOTIDIENNE DU 10 DECEMBRE 2014 SOMMAIRE

LES FOCUS

Quand la Chine taille des croupières à la France au Maghreb

Les pays du Maghreb ne sont plus la chasse-gardée des entreprises françaises à l'export. L'Empire du Milieu est devenu un partenaire commercial incontournable. Le solde commercial est encore excédentaire, mais pour combien de temps ? La stratégie d'implantation des entreprises françaises ...

En France, la stratégie de groupe est-elle nuisible aux PME ?

Pourquoi Angela Merkel pourrait briguer un quatrième mandat

Le numérique, nouveau mantra d'Axa France

Mahindra, champion indien en quête d'image de marque

Le défi démographique allemand

TOUTE L'ACTU FRANCE

L'opération "Il faut sauver le soldat Macron" est lancée

Pour protéger son ministre de l'Economie, c'est finalement le Premier ministre qui présentera, ce mercredi 10 décembre, le très contesté projet de loi "Macron" sur la croissance et l'activité. Un collectif de parlementaires socialistes, déçus par le texte, propose d'autres pistes pour ...

Plan Juncker: la France met l'accent sur l'innovation et le numérique

Élections professionnelles: la CGT se maintient en tête dans la fonction publique

Il y a du travail dans le bâtiment, mais il faut changer de compétences

Pollution: interdire les feux de cheminée frise le "ridicule" (Royal)

Le déficit de l'Etat baisse très légèrement en octobre

Comment le siège de l'UMP pourrait se transformer... en logements sociaux

SOMMAIRE EDITION QUOTIDIENNE DU 10 DECEMBRE 2014 SOMMAIRE

Le dernier otage français "est libre"

Lionel Jospin, nouveau membre du Conseil constitutionnel?

INTERNATIONAL

Mafia Capitale, l'énorme scandale de corruption qui secoue Rome et l'Italie

Les carabiniers et la justice ont révélé début décembre l'existence d'une "quatrième mafia" propre à la ville éternelle, qui infiltrait et corrompait l'administration locale. Presqu'une centaine de personnes, dont de nombreux entrepreneurs et des personnalités politiques de droite comme ...

Pour sauver le rouble, la Russie a injecté des milliards de dollars

Les inégalités réduisent la croissance, affirme l'OCDE

Corruption: le Danemark pays modèle, la Somalie pire élève

Grèce : le pari très risqué d'Antonis Samaras

NUMERIQUE

Du "journalisme social" financé par le fondateur d'eBay

Le milliardaire Pierre Omidyar a lancé via sa startup de médias en ligne First Look Media un nouveau projet qui utilisera uniquement les réseaux sociaux pour diffuser ses informations.

Altice rachète officiellement Portugal Telecom pour 7,4 milliards d'euros

ENTREPRISES

Airbus et Thales ont enfin vendu deux satellites espions aux Emirats Arabes Unis

Les Emirats Arabes Unis ont enfin mis en vigueur le contrat Falcon Eye. Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space vont construire deux satellites d'observation de la Terre de hautes performances.

SOMMAIRE EDITION QUOTIDIENNE DU 10 DECEMBRE 2014 SOMMAIRE

Vers une "taxe Tobin" au rabais?

Safran recompose son équipe pour poursuivre la course en tête

Volkswagen, BMW: les têtes valsent

Le covoiturage, un palliatif de la SNCF pendant les travaux sur les voies ferrées d'Île-de- France (IDVroom)

Ecomouv' licencie tous ses employés

Deutsche Bank et Wells Fargo poursuivies pour évasion fiscale

Pharmaceutique: Pierre Fabre supprimera 551 postes en France d'ici 2016

Marée noire : la justice américaine rejette la plainte de BP

Chute historique des ventes de McDonald's aux Etats-Unis

TERRITOIRES

"Utilib", les premiers utilitaires en libre- service à Paris

Autolib' a désormais un cousin dans les utilitaires. La mairie de Paris a lancé lundi 8 décembre le déploiement d'une centaine d'Utilib', des véhicules électriques en libre-service avec un coffre plus volumineux pour les particuliers, les commerçants et les artisans de la capitale.

Loom up concept illumine les petites communes

Talent Day : dans les coulisses de l'innovation

Le Crédit agricole d'Aquitaine marque le digital de son empreinte

"On peut faire de la haute performance mais aussi la pérenniser"

Logiciels libres : à Pessac, une Banquiz pour faire décoller les "manchots"

SOMMAIRE EDITION QUOTIDIENNE DU 10 DECEMBRE 2014 SOMMAIRE

OPINIONS

Comment les startups peuvent utiliser les brevets

En conférant un monopole d'exploitation de 20 ans à son titulaire, le brevet s'impose comme un outil juridique de choix pour les start-up innovantes. L'avantage commercial procuré n'est pas le seul atout. Revue de détail. Par Ghislain de Trémiolles, associé, Santarelli

Pourquoi les taux d'intérêt fixes, exception française, vont perdurer

SOMMAIRE EDITION QUOTIDIENNE 6 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ANALYSE

QUAND LA CHINE TAILLE DES CROUPIERES A LA FRANCE AU MAGHREB FABIEN PILIU

Les pays du Maghreb ne sont plus la chasse-gardée des entreprises françaises à l'export. L'Empire du Milieu est devenu un partenaire commercial incontournable. Le solde commercial est encore excédentaire, mais pour combien de temps ? La stratégie d'implantation des entreprises françaises au Maghreb n'arrange pas les choses.

En octobre, le déficit commercial de la France a reculé de 100 millions d'euros par rapport à septembre pour s'élever à 4,6 milliards d'euros. Anecdotique, cette performance n'empêchera pas la France d'afficher un déficit proche des 60 milliards d'euros en 2014.

Plus grave, peut-être, la France est en train de se faire tailler des croupières dans les pays du Maghreb, sa traditionnelle chasse-gardée.

Les Douanes, rappelant que les exportations françaises vers le Maghreb représentent 3,1 % du total des ventes, dont 44 % prennent la direction de l'Algérie, 29% le Maroc et 27% la Tunisie, observent :

" Entre 1998 et 2005, l'Union européenne (UE) a conclu des accords avec les pays du Maghreb afin de libéraliser progressivement les échanges dans l'espace méditerranéen. Ainsi, l'UE est à la fois le premier client (58 % des exportations du Maghreb en 2012) et le premier fournisseur du Maghreb (52 % des achats). La France est le premier pays partenaire du Maghreb, avec 13,5 milliards d'exportations en 2013, soit 15,2 % de parts de marché, devant l'Espagne (10,6 %) et la Chine (10,1 %). Cependant, l'UE est en perte de vitesse et perd 14 points de parts de marché entre 2003 et 2012, principalement la France (-11 points). A l'inverse, la Chine gagne du terrain parmi les fournisseurs et occupe désormais le 3ème rang (5ème rang en 2003 avec 4,4 % de parts de marché) "

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 7 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ANALYSE

SEULES LES HAUTES TECHNOLOGIE RÉSISTENT

Tous les secteurs sont concernés. Entre 2003 et 2013, les positions françaises ont reculé quel que soit le niveau technologique. " C'est notamment le cas de la haute technologie où néanmoins elles résistent mieux grâce aux performances aéronautiques ", observent les Douanes. Le recul est encore plus sensible pour les exportations de produits pharmaceutiques, la France perd 17 points de parts de marché depuis 2003, au profit de la Suisse et de la Belgique, tout en restant le 1er fournisseur du Maghreb avec un poids de 44 % en 2012.

Directement concurrencées par la Chine, les positions françaises pour les produits informatiques et de télécommunication se fragilisent également. Le dernier bastion français pour les entreprises de la filière électronique est donc en train de céder. C'est également le cas des produits de technologie moyennement élevée telles que les machines, électroménagers, véhicules utilitaires suivent la même tendance. C'est également le cas de l'automobile qui voit ses parts de marché reculer très fortement pour les voitures particulières, au profit de l'Allemagne et de l'Espagne. Ses positions s'effritent également pour les ventes de moteurs et de véhicules utilitaires, au profit de la Chine. Pour l'instant, la chimie reste épargnée par cette concurrence accrue.

UN SOLDE ENCORE EXCÉDENTAIRE MAIS POUR COMBIEN DE TEMPS ?

En dépit de cette perte de vitesse, le solde commercial de la France avec le Maghreb est encore excédentaire, s'élevant à 2,1 milliards d'euros en 2013, alors qu'il est structurellement déficitaire avec les pays émergents de la zone asiatique.

Certes, le Maghreb ne représente que 3,1 % du total des ventes de la France à l'export. Mais, au regard de la situation de la balance commercial, la perte d'un marché jusqu'ici naturel, voire protégé, n'est pas une bonne nouvelle.

La France a-t-elle les moyens de se passer d'un marché de 80 millions d'habitants, dont le PIB cumulé - 346 milliards de dollars en 2012, le situant entre l'Afrique du Sud (382 milliards) et le Nigeria (286 milliards) - fait du Maghreb " un acteur économique important en Afrique " selon les Douanes ? La question est d'autant plus légitime que cette région, porte d'entrée naturelle du continent africain, affiche des performances de croissance que le Vieux continent pourrait envier. Depuis 2010, les trois pays bénéficient d'une croissance comprise entre 3 % et 4 % par an et a rapidement dépassé son niveau d'activité d'avant la crise de 2009.

LES ENTREPRISES ONT CHANGÉ LEUR FUSIL D'ÉPAULE : S'IMPLANTER PLUTÔT QU'EXPORTER

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 8 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ANALYSE

Est-ce la fin d'une histoire ? Le cours de celle-ci semble s'être simplement modifié. Les entreprises françaises, et principalement les plus grandes d'entre elles ne considèrent plus simplement les pays de la région comme des marchés mais comme des bases arrière pour produire - les coûts salariaux sont attractifs - avant d'exporter vers d'autres pays africains ou pour réimporter la production vers la France ou l'Union européenne.

Un exemple : selon l'Agence « Invest in Morocco », le salaire moyen au Maroc s'élève à 327 dollars par mois, « soit près de dix fois moins que le salaire moyen en Espagne ».

Conséquence, le solde commercial bilatéral entre la France et le Maghreb pourrait passer dans le rouge si cette tendance se prolongeait puisque les exportations devaient mécaniquement chuter

Selon les Douanes, en 2011, ces filiales, hors banques et assurances, généraient un chiffre d'affaires comparable au montant des exportations, soit 13,4 milliards, avec au premier rang le Maroc (7,2 milliards d'euros), suivi de l'Algérie (3,9 milliards d'euros) et de la Tunisie (2,3 milliards d'euros). « Le ratio entre le chiffre d'affaires des filiales locales et le montant des exportations est plus important au Maroc (1,6) qu'en Algérie (0,7) et en Tunisie (0,6) », précisent les Douanes.

PEU D'INVESTISSEMENTS FRANÇAIS EN ALGÉRIE

Concrètement, les investissements directs français au Maghreb ont depuis 2003 augmenté deux fois plus vite que l'ensemble des investissements français dans le monde. Ils ont triplé en dix ans et atteignent 11,2 milliards en 2012, avec en tête le Maroc (8,5 milliards), deuxième pays africain destinataire d'investissements directs étrangers (IDE) après l'Afrique du Sud. Le royaume chérifien a reçu depuis cette date 8,3 % des investissements mondiaux destinés à l'Afrique. " Il est, avec le Brésil et la Chine, l'un des trois principaux pays émergents, où les entreprises françaises investissent le plus. Sur la dernière décennie, les flux d'IDE français représentent en moyenne plus de 40 % des flux totaux d'IDE reçus par le Maroc, dépassant largement les Emirats arabes unis (25 %) ", observent les Douanes.

En Algérie, les investissements français, qui se sont élevés à 1,9 milliard d'euros sur la période, ne pèsent que 7% du total des IDE reçus par le pays, loin derrière le Koweït avec 23 %. L'inauguration de l'usine Renault à Oran en novembre, qui produira un modèle à destination du marché algérien, incitera-t-elle d'autres entreprises à s'implanter en Algérie ?

Quant à la Tunisie, où les entreprises françaises n'ont investi que 700 millions d'euros depuis 2003, elle souffre encore d'un environnement des affaires " encore peu attractif comparé aux autres pays émergents " notent les Douanes. Un environnement marqué par les perturbations politiques provoquées par le Printemps arabe en 2011.

En Tunisie, les IDE français (14 % du montant total des IDE) devancent légèrement ceux des autres pays, notamment ceux de l'Autriche (13,6 %), essentiellement dans l'industrie touristique.

UNE STRATÉGIE RÉGIONALE À METTRE EN PLACE

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 9 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ANALYSE

A moins de nouvelles perturbations politiques, cette attractivité pourrait se renforcer au cours des prochaines années. Une étude de la Banque Africaine de Développement (BAD), intitulée « L'intégration régionale en Asie du Sud-est : enseignements pour les pays du sud de la Méditerranée », met en évidence la sous-intégration commerciale entre les pays d'Afrique du Nord. Partant de ce constat, elle incite les pays de la région à s'inspirer de l'expérience de l'ASEAN, considérant que la similitude des structures économiques (hors hydrocarbures et phosphates) que présentent les pays nord-africains n'est pas un frein insurmontable à l'intégration commerciale dans la mesure où, en Asie du Sud-est, a été adoptée une stratégie de développement du commerce au sein d'une même filière -plutôt que la spécialisation de chaque pays. Cette étude rappelle également que les pays de l'ASEAN ont su s'intégrer très tôt aux stratégies des entreprises multinationales, comme base de production d'abord, comme marché ensuite, pour attirer les IDE, qui ont beaucoup contribué à leur intégration commerciale.

Selon la note des Douanes, les échanges intra-zone demeurent extrêmement faibles, ne représentant que 3,4 % de leurs échanges et ce, malgré la mise en œuvre en 1989 de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) censée faciliter les échanges.

Pour favoriser la croissance dans chacun des pays de la région, la BAD recommande donc aux pays d'Afrique du nord d'engager une véritable libéralisation multilatérale qui favoriserait l'intégration régionale, l'identification des objectifs mutuels, la stimulation de l'attractivité et les entrées d'IDE, qu'ils viennent de France. Ou d'ailleurs.

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 10 DU 10 DECEMBRE 2014 LE DECRYPTAGE

EN FRANCE, LA STRATEGIE DE GROUPE EST- ELLE NUISIBLE AUX PME ? FABIEN PILIU

Dans le projet de loi qu'Emmanuel Macron présente ce mercredi pour favoriser la croissance en libéralisant l'économie, la suppression de la stratégie de groupe est oubliée. Pourtant, une proposition de loi avait été déposée par des députés socialistes et de l'opposition qui n'a toujours pas été soumise au Parlement, faute de soutien suffisant et du véhicule législatif idoine. En Allemagne, la loi protège les PME et les ETI des tentations prédatrices des grands groupes.

Jour J pour Emmanuel Macron. Après de nombreuses explications de texte - souvent houleuses - aux professionnels concernés, le ministre de l'Economie présente ce mercredi en Conseil des ministres son projet de loi pour la croissance et l'activité.

De nombreuses mesures seront ensuite débattues au Parlement parmi lesquelles la libéralisation de l'ouverture dominicale des magasins et celle de certaines professions réglementées. Une mesure n'a pas été retenue. Il s'agit de l'encadrement, voire la suppression, de la stratégie de groupe qui pourrait permettre au gouvernement d'atteindre l'un de ses objectifs prioritaires : faciliter la transformation des PME en ETI. Un objectif qui a notamment motivé la création de la banque publique d'investissement - Bpifrance - ou la création des médiations nationales des relations interentreprises et des marchés publics ou encore le durcissement des sanctions contres ceux qui ne respecteraient pas les règles encadrant les délais de paiement.

UNE PROPOSITION DE LOI DATÉE DE FÉVRIER 2013 TOUJOURS DANS LES CARTONS

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 11 DU 10 DECEMBRE 2014 LE DECRYPTAGE

Pourtant, une proposition de loi a été déposée en février 2013 par des députés socialistes et de l'opposition de l'Hérault. C'est assez rare pour être souligné. Ce texte a été approuvé par le groupe socialiste mais n'a jamais pu être débattu en commission puis dans l'hémicycle. En cause : un agenda très chargé et l'absence du véhicule législatif idoine ! Si le premier argument est relativement recevable, le second ne tient plus.

Que proposait ce texte ? " « La différence entre la France et l'Allemagne réside dans le fait qu'outre-Rhin, les PME sont protégées de toute décision prédatrice prise par les grands groupes industriels avec lesquels elles sont amenées à engager des relations capitalistiques », indiquait un chef d'entreprise. De fait, le code allemand des sociétés prévoit en effet que si un groupe prend, dans son seul intérêt, des décisions préjudiciables aux intérêts d'une société qu'il contrôle, il doit alors compenser directement les actionnaires minoritaires lésés par cette décision. En outre, ce 'dédommagement' doit être réalisé avant que le grand groupe ne « pille » son petit partenaire ", expliquaient les auteurs du texte devenu ensuite proposition de loi.

Un texte inspiré par le rapport du sénateur de Vendée Bruno Retailleau intitulé " Les entreprises de taille intermédiaire au cœur d'une nouvelle dynamique de croissance ", remis en 2010 à François Fillon.

" Les grandes entreprises veillent à ne pas laisser prospérer des entreprises suffisamment fortes pour leur faire concurrence. Ainsi, le processus d'absorption par des groupes est intense : moins de 5 % des entreprises de plus de 500 personnes seraient indépendantes ", précisait le rapport du parlementaire.

L'ALLEMAGNE A LÉGIFÉRÉ EN 1965

Inscrit dans le droit allemand depuis 1965, cette disposition contraint les grands groupes allemands à accompagner les PME et les ETI dans leur développement. Elle les incite à nouer des relations équilibrées et non pas quasi féodales comme en France, ce qui explique en partie la puissance du Mittelstand allemand fort de ses 12.000 PME et ETI, notamment à l'export. A titre de comparaison, la France ne compte que 4.600 ETI. " Il faut encore fournir un travail important de conviction. Les portes ne sont pas fermées ", assure Jean-Michel Germa, le fondateur de La Compagnie du Vent, une PME spécialisée dans l'éolien qui a vu son entreprise pillée par GDF-Suez depuis son rachat en 2007.

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 12 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ENQUETE

POURQUOI ANGELA MERKEL POURRAIT BRIGUER UN QUATRIEME MANDAT ROMARIC GODIN

Réélu triomphalement à la tête de la CDU, Angela Merkel pourrait bien renoncer à sa promesse de ne pas se représenter en 2017. La faute à la situation difficile du parti.

A Cologne, ces 9 et 10 décembre, l'Union démocrate-chrétienne allemande (CDU) tient congrès. Sa principale fonction sera de réélire pour la huitième fois à sa tête Angela Merkel. Triomphalement, comme il se doit. Avec 96,72 % des voix. La chancelière occupe ce poste depuis près de 15 ans désormais. Wolfgang Schäuble, son prédécesseur à la tête de la CDU, devenu son fidèle ministre des Finances, a hier déclaré au Handelsblatt qu'Angela Merkel avait « plus de succès que Napoléon. » En attendant, elle s'apprête à dépasser, en mai prochain, Konrad Adenauer, le fondateur de la CDU, pour la durée de sa présidence. Seul Helmut Kohl, qui a dirigé la CDU pendant 23 ans, semble encore inatteignable.

LE VIDE AUTOUR D'ELLE

Mais derrière ce triomphalisme se cache un malaise. La CDU s'est identifiée à Angela Merkel. La chancelière a progressivement écarté tous ses rivaux potentiels, grâce à son talent et souvent à sa chance. Wolfgang Schäuble est devenu dévoué, Friedrich Merz, un temps rival le plus sérieux de la chancelière a été écarté, tout comme le fringant franconien Karl Theodor zu Guttenberg, certes CSU, mais un temps fort populaire et pris dans une malheureuse histoire de plagiat de sa thèse, ou encore Christian Wulff, devenu président fédéral et tombé sur une affaire de corruption. Angela Merkel a traversé ces crises et est restée. Désormais, dans le camp conservateur, nul n'est réellement en mesure de rivaliser avec elle.

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 13 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ENQUETE

« PAS D'ALTERNATIVE »

Officiellement, Angela Merkel souhaite ne pas se représenter. Elle a annoncé vouloir limiter son temps à la tête de l'Allemagne à trois mandats, douze ans. Ce congrès de Cologne aurait pu être, trois ans avant la prochaine élection fédérale, une occasion pour la CDU de préparer la relève. Or, il n'en est rien. On réélit, comme d'habitude, Angela Merkel, à la tête du parti. On refuse de porter sur le pavois le futur candidat de la CDU, histoire simplement de tester l'opinion. Tout se passe donc comme si le scénario était déjà écrit : lors du prochain congrès, faute d'alternatives, il faudra demander à la chancelière de revenir sur sa décision et de se présenter lors du scrutin de 2017. Déjà, dans les colonnes du Handelsblatt, le député Michael Fuchs, estime qu'il « n'y a pas d'alternative à Merkel. » Et de souhaiter ouvertement qu'elle se présente en 2017.

PERTE DE TERRAIN DANS LES LÄNDER

Il est vrai que la situation de la CDU n'est pas si réjouissante. Dans les Länder, par exemple, les démocrates-chrétiens ont beaucoup perdu de terrain. Lorsque la figure tutélaire de la chancelière est plus émoussée, le parti est moins brillant. Si on exclut le cas du parti-frère CSU en Bavière qui gouverne seul le Land, la CDU n'est plus que dans l'exécutif de 6 Länder sur 16 et elle ne compte plus que 4 ministres-président. C'est peu. Les Verts, par exemple, participent au gouvernement de sept Länder. Ceci augure mal de l'avenir de la CDU une fois Angela Merkel à la retraite et chacun dans le parti le sait. D'où leur volonté de s'accrocher à la chancelière.

TROUVER UNE ALLIANCE

Mais cette situation difficile dans les régions traduit aussi un des futurs casse-tête de la CDU : avec qui gouverner ? Avec la disparition des Libéraux de la FDP du paysage politique, trouver un partenaire de coalition devient délicat pour la CDU. En réalité, il n'en reste que deux : la SPD et les Verts, qui, en priorité, lorsqu'ils le peuvent, préfèrent s'allier entre eux. Pire, en Thuringe récemment, SPD et Verts ont préféré s'allier au parti de Gauche Die Linke plutôt que de s'allier à la CDU. Et pour ne rien arranger, les Eurosceptiques d'AfD grignotent des positions à droite et sont jugées infréquentables par les Conservateurs. Bref, la CDU est de moins en moins en mesure de dicter ses conditions pour gouverner. D'où la nécessité de s'appuyer sur une figure populaire, forte et centrale dans la vie politique. Autrement dit, Angela Merkel...

LA SEULE À POUVOIR PRÉSERVER L'UNITÉ DU PARTI

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 14 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ENQUETE

Angela Merkel est aussi la seule capable d'assurer la paix interne à la CDU. Elle a certes beaucoup recentré son discours, mais elle a su aussi donner des gages, notamment sur la politique budgétaire, européenne et de sécurité, à une aile conservatrice du parti qui ne l'aime guère. De même, les relations sont régulièrement tendues avec la CSU bavaroise, mais Angela Merkel a toujours su maintenir les liens étroits entre les deux partis. Sans elle qu'adviendra-t-il ? Qui, à la CDU, sera capable d'empêcher l'aile droite de la CDU de chercher une alliance avec AfD ? Qui pourra contenir les tentations xénophobes de la CSU ? Si la CDU s'appuie sur une figure centriste, elle risque de voir son aile droite se rapprocher d'AfD. Si elle s'appuie sur une figure très conservatrice, elle risque de voir une partie de l'électorat acquis par Angela Merkel s'enfuir. Bref, la CDU n'a pas encore trouvé de vraie solution pour l'avenir. Angela Merkel est donc encore indispensable.

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 15 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ENTREPRISE

LE NUMERIQUE, NOUVEAU MANTRA D'AXA FRANCE IVAN BEST

L'assureur va investir massivement dans le numérique, proposant tous ses produits sur Internet. Et des applications permettant aux clients de gérer l'ensemble de leur problématique d'assurance depuis leur smartphone.

Ne dites pas aux dirigeants d'Axa France que leurs annonces concernant des investissements dans le numérique relèvent d'une stratégie purement marketing : rien ne les fait plus bondir. Axa France entend réellement mettre les bouchées doubles dans le développement du digital, en allant bien au-delà du coup de pub. Les chiffres se veulent, à eux seuls significatifs : 180 millions d'euros seront investis au cours des trois années à venir dans ce domaine, dont la moitié dans l'informatique, un tiers dans le marketing et les nouveaux produits - applications -, et un peu moins de 20% dans des partenariats et des prises de participation dans des start-up.

L'objectif ? Prendre en compte l'évolution de la société, l'apparition de nouveaux concurrents - Google, Facebook, etc. -, bref, bouger... Leader dans l'assurance, Axa France ne peut se permettre de s'endormir sur ses lauriers. Très concrètement, cela passe par la disponibilité sur Internet de tous les produits de l'assureur, en 2015. Mais le client restera libre. Il peut entamer son achat sur Internet, en découvrant les offres, et ensuite appeler un agent général ou bien sûr se rendre chez celui-ci. Les agents généraux sont formés à cette approche, ce « parcours hybride », qui part d'Internet pour aboutir à une interaction directe, par téléphone ou de visu, tout comme ils apprennent à se servir de Facebook pour contacter leurs clients présents ou futurs - Axa a conclu un accord au niveau mondial avec la plate-forme de Mark Zuckerberg - ou Linkedin.

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 16 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ENTREPRISE

POUVOIR TOUT FAIRE DEPUIS SON SMARTPHONE

Surtout, Axa France développe des applications pour smartphones qui se veulent très en avance sur la concurrence. L'idée centrale, alors que se développe le commerce sur mobile, est que le client puisse tout faire à partir de son téléphone.

« Chez nos concurrents, à un moment ou un autre, vous aboutissez sur un numéro de téléphone à composer », insiste-t-on. « La grande différence, chez nous, c'est que l'application est reliée directement au back office, elle intègre donc tout ce qui concerne le client, tout ce qui peut lui être proposé. Tous les paramètres des contrats d'assurance, qu'il s'agisse d'épargne ou d'automobile, peuvent donc être gérés à distance. »

D'où les investissements informatiques importants.

Exemple : il sera bientôt possible de déclarer un accident automobile en ligne, depuis son smartphone et de façon très rapide, tous les renseignements de base concernant l'assuré étant déjà « en stock ». Un système directement connecté à l'e-constat, annoncé cette semaine par l'ensemble des assureurs.

Le numérique, c'est aussi l'utilisation des mégadonnées. Beaucoup plus tôt que prévu, l'assureur va les utiliser de façon innovante, en instaurant, pour les clients de sa filiale Direct Assurance qui le veulent, un système de « pay how you drive » : autrement dit, l'assuré paiera selon la qualité de sa conduite. Dès janvier 2015, promettent les dirigeants d'Axa, les bons conducteurs auront droit à des baisses de tarifs, à condition d'opter pour ce contrat, qui suppose l'installation - très simple - d'un boîtier sous le volant. Cette baisse pourrait avoir lieu très rapidement, sous forme de diminution des mensualités.

L'offre d'Axa Digital est tournée notamment vers les jeunes, aux primes d'assurance très élevées, souvent supérieures à 1500 euros par an : ceux qui conduisent prudemment verront leur facture s'alléger rapidement. Est-ce à dire que les moins bons conducteurs paieront plus, pour compenser cet allégement de tarif offert aux plus vertueux ?

« Il n'en est pas question », répond-on chez Axa France. « Leur tarif sera maintenu. L'idée est d'attirer une nouvelle clientèle, pas de déséquilibrer le portefeuille. »

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 17 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ENTREPRISE

MAHINDRA, CHAMPION INDIEN EN QUETE D'IMAGE DE MARQUE MARJOIE CESSAC, A BOMBAY

L'homme qui vient de mettre la main sur les scooters Peugeot est l'un des hommes d'affaires les plus influents d'Asie. Mais l'Indien, installé à Bombay, veut désormais rivaliser avec les plus grands... Pour lui, la France peut devenir « le prochain marché émergent de l'Europe », où le monde voudra investir si le gouvernement achève ses réformes pro- entreprises.

« Vous verrez, un jour Mahindra sera l'une des 50 premières marques les plus admirées au monde : c'est un objectif ambitieux, mais nous avons sept ans pour y parvenir ! Tout peut aller très vite si l'on innove. Google, Tesla étaient encore inconnues il y a dix ans, voire cinq ans ! »

Chevelure grisonnante, moustache à l'ancienne, regard pétillant, , 59 ans, affiche un air confiant dans son spacieux bureau du Gateway Building, véritable oasis située dans le très affairé quartier d'Apollo Bunder, au sud de Bombay. Après tout, ce grand patron indien est déjà lui- même l'un des hommes d'affaires les plus respectés de son pays. Et compte, si l'on en croit le magazine Fortune, parmi les 50 personnalités les plus influentes d'Asie. L'homme qui vient de prendre les rênes des scooters Peugeot (il vient d'acquérir 51% du capital) est à la tête d'un véritable empire. Fondé en 1945, par son grand-père, JC Mahindra, ce groupe, à l'origine dans le seul commerce de l'acier, est aujourd'hui présent dans 18 secteurs d'activité, dans 40 pays, de la Silicon Valley à l'Afrique, et compte plus de 180.000 salariés...

UNE AMBITION GLOBALE, UNE "VITRINE" DE L'INDE

Devenir homme d'affaires n'était toutefois pas la vocation première de ce patron méticuleux.

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 18 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ENTREPRISE

« Il a étudié le cinéma, l'architecture avant de se lancer dans les affaires, rapporte un proche, précisant qu'il a fait son mémoire sur le film d'Alain Resnais Hiroshima, mon amour. « On ne peut pas faire plus parisien ! » sourit-il. Il n'empêche, l'histoire familiale rattrape vite le jeune homme.

Formé dans les plus grandes universités américaines, au Harvard College puis à la Harvard Business School, il rejoint la Company dont il prend la présidence en 1989. À l'époque, l'Inde commence tout juste à expérimenter ses premières politiques économiques libérales. Un environnement plus ouvert, dont le patron tire parti pour entamer une diversification tous azimuts.

Résultat : lorsqu'il prend les rênes de l'ensemble du groupe en 2012, à la place de son vieil oncle Keshub, l'activité a plus que décuplé. Aujourd'hui, Mahindra est partout. Dans l'informatique, au travers de , la cinquième SSII indienne. Dans l'immobilier, via , qui se revendique comme incontournable dans l'urbanisme, axé sur le développement durable. Dans la banque, grâce à ses divers établissements, dont Kotak Mahindra. Mais aussi dans la défense et les transports, bien sûr. De ses chaînes de montage sortent aussi bien des voitures, des 4x4, des motos, que des camions, scooters, yachts ou encore des avions.

« On qualifie souvent notre société de conglomérat », souligne-t-il. Or nous sommes plutôt constitués de plusieurs sociétés avec beaucoup d'activités différentes. Une fédération de sociétés en quelque sorte. Et dans cette fédération, chaque société a ses propres ambitions et son propre plan sur cinq à dix ans », détaille-t-il.

« Par exemple, le secteur des tracteurs avait pour ambition de devenir numéro un mondial en nombre de tracteurs vendus en 2005, ce qu'il est devenu en 2008. »

Dans ce secteur, le groupe compte désormais des usines d'assemblages au Tchad, au Mali, au Ghana et au Nigeria, ainsi qu'un important réseau de distribution sur le continent. Pour l'heure, l'Afrique ne représente qu'un quart des exportations de tracteurs, 3.000 véhicules par an, mais Mahindra espère bien doubler ce chiffre d'ici peu... Que se cache-t-il derrière cette apparente boulimie ? Sans doute l'envie de reconnaissance. De faire de cette méga-entreprise l'une des plus belles vitrines de l'Inde. À l'opposé de Lakshmi Mittal, parti s'installer en Angleterre (c'est l'une des premières fortunes anglaises), Mahindra, lui, assume sa formation américaine, dont il a gardé l'efficacité et le ton direct, mais revendique aussi son profond attachement à son pays. Et la volonté de le servir au mieux. En témoignent ses discours galvanisants devant les nouveaux diplômés d'IIM, prestigieux institut de management, ou ses tribunes élogieuses sur les méthodes pragmatiques du très capitaliste Premier ministre Narendra Modi.

« L'Inde continue de renvoyer l'image d'un immense centre d'appel où des opérateurs travaillent dans l'ombre, déplore-t-il. Le pays a remporté des succès dans les nouvelles technologies. Mais il n'a créé ni Google ni Apple, juste des services pour les autres. Il nous faut changer les mentalités. »

SA VOITURE ÉLECTRIQUE EST LA MOINS CHÈRE DU MONDE

Anand Mahindra s'y emploie. Exemple, le véhicule électrique.

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 19 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ENTREPRISE

« Nous y croyons et pensons que c'est une des solutions pour l'Inde, explique-t-il. Delhi est devenue l'une des capitales les plus polluées au monde. La pression est en train de devenir intense sur le gouvernement indien pour promouvoir des incitations au lancement de véhicules autres que ceux à essence. »

Pionnier dans ce domaine, le groupe revendique la production de la voiture électrique la moins chère au monde, la Reva. En tout, 1.000 voitures de ce type ont été vendues en Europe, avant que la production ne soit stoppée en 2012, lors du lancement de la nouvelle e20.

« Lorsqu'il est venu en Inde, David Cameron m'a passé un coup de fil. Il voulait savoir quand nous allions de nouveau introduire la nouvelle voiture électrique à Londres. Il était très intéressé à l'idée que nous investissions dans le secteur automobile en Angleterre ».

Lancée sur le marché indien l'an dernier, l'e20 devrait être disponible dès 2015 en Europe.

« En Angleterre mais aussi en France et en Scandinavie », espère-t-il.

IL CROIT À PEUGEOT... ET AU POTENTIEL DE LA FRANCE

Au sein du groupe, cette technologie s'applique d'ailleurs aussi aux deux-roues : GenZe 2.0, un scooter électrique conçu à Palo Alto, devrait être commercialisé au printemps prochain, dans un premier temps en Californie, dans l'Oregon, au Michigan. Puis sans doute en Floride. Dans ce marché du deux-roues, Mahindra est encore relativement novice. Mais il regarde de près ce segment juteux qui, l'an dernier, a crû de 23 % en Inde. D'où son entrée au capital de Peugeot Scooters.

« Cette acquisition va lui permettre de se développer sur le haut de gamme, insiste-t-on dans son entourage, mais aussi sur des marchés africains, notamment au Maghreb où la marque française est très connue ».

Mahindra n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai avec les entreprises de l'Hexagone. En 2005, on s'en souvient, il s'était allié à Renault dans le but de vendre la Logan en Inde. Une expérience qui cependant tournera court, cinq ans plus tard, faute d'intérêt sur le marché indien.

À quoi tient ce regain d'intérêt pour la France ? Entre autres, à la crise et aux opportunités qu'elle crée.

« Si François Hollande met réellement en oeuvre son plan pour faciliter le business en matière d'imposition et de bureaucratie, les investisseurs vont affluer, et la France peut devenir le prochain marché émergent de l'Europe », espère-t-il.

Que faut-il entendre par là ? Que la France va devenir un vivier de main-d'oeuvre bon marché ? Pas vraiment. De ce point de vue, l'Espagne aurait plutôt une longueur d'avance.

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 20 DU 10 DECEMBRE 2014 L'ENTREPRISE

« La péninsule Ibérique a déjà pris des mesures d'austérité dont elle perçoit les premiers bénéfices », acquiesce-t-il. L'Hexagone, quant à lui, pourrait être davantage perçu comme un « nouveau gisement de croissance ».

Notre problème, selon lui, c'est que « la France est forte en innovation mais elle a toujours du mal à transférer son savoir dès lors qu'il s'agit d

e le commercialiser : regardez le TGV, le Rafale ou encore le Renault Espace. Ce dernier a été le premier minivan au monde, mais au bout du compte c'est Chrysler qui a le plus vendu ce type de véhicule ! »

C'est sur cette innovation que le patron indien veut capitaliser. « On pourrait, je pense, imaginer une plus grande coopération sur ce terrain entre l'Inde et la France », déclare-t-il. À bon entendeur...

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 21 DU 10 DECEMBRE 2014 L'OPINION

LE DEFI DEMOGRAPHIQUE ALLEMAND SYLVAIN FONTAN

La faible natalité allemande est lourde de conséquences pour le pays comme pour l'ensemble de l'Europe. par Sylvain Fontan, économiste, responsable du site L'Economiste.eu

L'Allemagne présente d'indéniables performances économiques : chômage faible, excédents extérieurs record et comptes publics sains. Toutefois, il n'en demeure pas moins que les perspectives à plus long terme sont moins positives, notamment de par sa démographie déclinante et sa population vieillissante. Le recours aux populations du Sud de l'Europe semble pouvoir être une solution au moins partielle de court terme à ce problème structurel.

EN 2045, LA FRANCE PLUS PEUPLÉE QUE L'ALLEMAGNE

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 22 DU 10 DECEMBRE 2014 L'OPINION

Les trajectoires démographiques de l'Allemagne et de la France sont divergentes. En effet, les deux pays sont dans des situations radicalement différentes. L'Allemagne est peuplée d'environ 15 millions d'habitants de plus que la France (respectivement 80,5 millions contre 65,5 millions). Toutefois, alors que la France a pu conserver un taux de fécondité satisfaisant, pratiquement suffisant pour garantir la stabilité à long terme de la population, la dénatalité allemande va entraîner une baisse rapide et importante de la population et un vieillissement nettement plus prononcé qu'en France. Dès lors, les projections soulignent qu'en 2045, la France devrait être plus peuplée que l'Allemagne. D'ici 2060, l'Allemagne devrait perdre presque 15 millions d'habitants et avoir une population de 66 millions d'habitants, contre près de 74 millions en France qui en aura gagné 9 millions dans le même temps. Dès lors, en 2060, la part des plus de 65 ans atteindra presque le tiers de la population en Allemagne, contre 27% en France.

LE PRODUIT DE L'HISTOIRE

Les trajectoires divergentes entre ces deux pays sont essentiellement le produit de l'Histoire. En effet, en Allemagne, les générations les plus nombreuses sont celles nées depuis les années 1930 et jusqu'en 1945 (période du nazisme qui correspond à une incitation forte à la natalité). La seconde vague de natalité intervient au milieu des années 1960 avec les enfants issus des générations nées pendant la période nazie. Inversement, en France, les générations des années 1930 sont peu nombreuses. Après la seconde guerre mondiale, alors que le baby-krach intervient en Allemagne, la France entre quant à elle dans la période du baby-boom. La natalité s'estompe ensuite progressivement à partir de la crise des années 1970.

LE DÉFI DÉMOGRAPHIQUE POUR L'ALLEMAGNE

La situation démographique de l'Allemagne est très dégradée. En effet, le vieillissement accéléré de sa population est directement lié à sa faible natalité. Avec 670.000 naissances par an et 870.000 décès, le pays connaît un déficit de natalité de 200.000 habitants par an. Ainsi, l'Allemagne est dans le trio de tête mondial des pays avec la plus petite proportion de jeunes : seulement 13% de la population a moins de 15 ans et seulement 22% a moins de 25 ans. Avec 18 naissances pour 1.000 habitants, l'Allemagne a un taux de fécondité très faible de 1,36 enfant en moyenne par femme, quand un taux de 2,1 est requis pour assurer le maintien de la population en l'état.

Les conséquences pour l'Allemagne seront majeures. Au-delà des questions de marché du travail (difficulté à accroître le taux d'activité), de capacités productives (difficultés à accroître l'innovation et la productivité) et de soutenabilité de la dette (moindre avec une population plus faible), le principal problème porte sur le poids des dépenses publiques de retraite qui va mécaniquement augmenter. A ce titre, malgré un âge de départ à la retraite qui est déjà passé à 67 ans, ce seuil est d'ores et déjà insuffisant. En effet, les futurs salariés allemands n'auront pas les moyens de satisfaire les besoins de leurs aînés à la retraite. Dès lors, la retraite des allemands semble de plus en plus dépendante de leurs patrimoines accumulés. D'ailleurs, c'est une des raisons (en plus de celle liée au traumatisme de l'hyperinflation de l'entre-deux guerres) qui explique pourquoi les allemands ne souhaitent pas une inflation trop élevée en Europe, car cela dégraderait la valeur de leur patrimoine ("l'euthanasie du rentier" de J.M. Keynes).

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 23 DU 10 DECEMBRE 2014 L'OPINION

LA PLACE EN CRÈCHE GARANTIE

Consciente de ce défi l'Allemagne développe des politiques visant à y faire face. En effet, le pays a multiplié les aides pour rattraper son retard démographique et stopper son déclin. En plus de l'Elterngeld qui est un congé parental d'un an pris en charge par l'État, les deux principales et plus récentes mesures sont la garantie d'une place en crèche ou chez une nourrice pour les enfants de plus d'un an (contre plus de trois ans auparavant), ainsi qu'une prime allant de 100 euros à 150 euros pour les familles qui décident de garder leur enfant elles-mêmes. Si la première mesure est consensuelle (malgré des problèmes pratiques probables à venir dans un pays réputé pour son manque d'infrastructures en la matière), la seconde fait débat au sein de la société allemande. Notons qu'il est également question de diminuer le temps de travail hebdomadaire des femmes ayant un enfant à charge.

LA "SOLUTION" DES CHÔMEURS ISSUS DU SUD DE L'EUROPE

L'Allemagne est plutôt encline à aider les jeunes du Sud de l'Europe. La part de cette catégorie de population qui est au chômage a explosé (+50% en 5 ans) avec la crise dans ces pays (Espagne, Grèce, Italie, Portugal). Avec plus de 50% des moins de 25 ans au chômage, la Grèce et l'Espagne détiennent les moins bons résultats en la matière, tandis que le chômage des jeunes en Allemagne est de seulement 8% (à titre indicatif, en France le niveau du chômage des jeunes est d'environ 25%). A ce titre, l'Allemagne s'est avérée être une solution contre le chômage pour bon nombre d'étrangers. En effet, ce pays est celui qui compte le plus d'arrivées sur son sol d'étrangers en 2012 avec l'absorption d'un million de migrants, ce qui constitue un record depuis 1995/1996. Entre 2011 et 2012, le nombre de grecs s'étant installés en Allemagne a bondi de +75%, ainsi que le nombre de portugais et d'espagnols (+50%) et les italiens (+35%). Au total, ce sont plus de 130.000 européens du Sud qui ont rejoint l'Allemagne en 2012, et probablement au moins autant en 2013.

LE RISQUE DE CREUSER L'ÉCART ENTRE LE NORD ET LE SUD DE L'EUROPE

La démographie déclinante et la nécessité de trouver de la main d'œuvre dans l'industrie sont à l'origine de cet afflux de populations étrangères. L'essentiel des flux de population est très souvent diplômé car le chômage des diplômés du supérieur est de 20% en Grèce, 17% en Espagne contre seulement 2,5% en Allemagne. Des pays commencent à s'inquiéter car cela implique d'une part, une fuite des cerveaux nécessaires à la "reconstruction" des pays du Sud, et d'autre part, une perte financière en matière de formation qui ne bénéficie pas aux pays d'origine.

Au final, le risque global de cette politique est le creusement de l'écart entre l'Europe du Nord (productive et qualifiée) et l'Europe du Sud (qui cumule les problématiques économiques structurelles), ainsi que le risque d'hypothéquer la croissance future des pays d'Europe du Sud, à fortiori si ces populations restent en Allemagne. Parallèlement, l'avantage global est celui lié au rééquilibrage des niveaux de productivité et la diminution du coût du chômage pour les pays d'Europe du Sud avec des populations qui vont passer du statut de chômeur dans leur pays à celui d'employé en Allemagne.

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 24 DU 10 DECEMBRE 2014 L'OPINION

FOCUS EDITION QUOTIDIENNE 25 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

L'OPERATION "IL FAUT SAUVER LE SOLDAT MACRON" EST LANCEE JEAN-CHRISTOPHE CHANUT

Pour protéger son ministre de l'Economie, c'est finalement le Premier ministre qui présentera, ce mercredi 10 décembre, le très contesté projet de loi "Macron" sur la croissance et l'activité. Un collectif de parlementaires socialistes, déçus par le texte, propose d'autres pistes pour réformer.

Il y a des signes qui ne trompent pas et qui montrent l'importance du moment. C'est le premier ministre lui-même qui présentera à la presse, demain mercredi 10 décembre à l'issue du conseil des ministres, le projet de loi « sur la croissance et l'activité ». Ce texte, jusqu'ici porté par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, est censé libérer l'économie française en s'attaquant à de nombreux blocages : réforme des professions réglementées pour faciliter l'installation et la concurrence ; extension des possibilités du travail dominical et en soirée ; réforme de la procédure prud'homale ; simplification administrative; etc.

Mais, à ce stade, certaines des dispositions envisagées étant jugées trop libérales par une bonne partie des parlementaires socialistes, François Hollande et Manuel Valls craignent de ne pas trouver une majorité pour voter ce texte qui commencera d'être examiné le 22 janvier par le Parlement.

MANUEL VALLS S'ENGAGE PERSONNELLEMENT

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 26 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

C'est pour cette raison que le Premier ministre monte au front personnellement. Non seulement parce qu'il juge indispensable l'adoption du texte pour booster la croissance, mais aussi parce que la « loi Macron » constitue un signal adressé à la Commission européenne pour prouver la bonne foi de la France en matière de réformes. La France est en effet dans le collimateur de Bruxelles pour ne pas respecter ses engagements européens.

De fait, à ce stade, le projet de loi Macron ne « passe pas » au PS. Non seulement la gauche du parti est vent debout contre lui, mais aussi les « frondeurs », notamment ceux qui se rangent derrière Martine Aubry.

Mais, plus préoccupant pour François Hollande et son Premier ministre, voilà d'autres franges du PS qui contestent le contenu de la loi Macron, mais qui se positionnent différemment à l'intérieur du parti. Il en va ainsi du collectif "Cohérence socialiste", sensibilité du parti composée de parlementaires qui s'étaient pourtant rangés derrière François Hollande dès la primaire socialiste de 2011, mais devenus critiques devant l'évolution du quinquennat.

"COHÉRENCE SOCIALISTE" ESTIME TRÈS FAIBLE L'IMPACT SUR LA CROISSANCE...

Ce collectif juge le projet de loi Macron "pas assez ambitieux", voire "mou du genou", selon les propres termes de Karine Berger, députée des Hautes-Alpes et chargée des dossiers économiques au PS.

Or, pour ce collectif, le projet Macron est le dernier texte du quinquennat « qui permet de vraiment faire quelque chose pour réformer ». Et de juger que, si "les dispositions du projet de loi vont dans le bons sens et ont un impact positif sur la croissance, il est cependant très faible".

Le collectif a fait fonctionner ses calculettes et donne quelques exemples. Ainsi, autoriser les autocars à desservir toutes les villes de France générerait seulement "un chiffre d'affaires équivalent à 6 heures de travail supplémentaires de la SNCF par an". De même, "autoriser le travail des commerces du quartier Haussmann (à Paris) tous les dimanches de l'année ne générerait qu'un chiffre d'affaires équivalent à celui du centre commercial d'Evry". Ou encore, faire baisser de 5% les tarifs des notaires en France, « représenterait l'équivalent de la construction de 8 petits immeubles de 25 logements en France par an ». Concernant plus spécifiquement le travail du dimanche, Karine Berger ne voit pas là « un élément incontournable pour réveiller la France ».

... ET PROPOSE D'AGIR POUR LA PROTECTION ET LE DÉVELOPPEMENT DES PME

Autre critique, formulée par Yann Galut, député du Cher : il dit "ne pas comprendre la cohérence" d'une loi fourre-tout qui, du coup, ne va pas au fond des choses ».

Ne souhaitant pas se limiter à la simple critique, Cohérence socialiste entend donc "aller plus loin" et émet des propositions en faveur des entreprises, et notamment des PME, destinées « à avoir un impact significatif sur la croissance ».

Atténuer l'approche trop financière de la stratégie d'entreprise

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 27 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

Ainsi, le collectif propose "l'interdiction de la présence de dirigeants de banques, d'assurances ou de conseils et d'audit au sein des conseils de surveillance ou d'administration des grands groupes, pour atténuer l'approche trop financière de la stratégie d'entreprise".

Il prône aussi la limitation "à un seul mandat dans les conseils de surveillance ou d'administration hors de son propre groupe", afin de "limiter la similarité des décisions et des stratégies, et les conflits d'intérêts".

Faciliter les exportations

Le collectif constate également que les entreprises françaises ne sont pas assez aidées pour faciliter leurs exportations. L'Allemagne mettrait ainsi "dix fois plus de moyens dans la prospective, via l'assurance prospection" que la France. Il s'agirait donc, dans un premier temps, de "tripler" l'accompagnement des entreprises sur la prospection et de davantage impliquer la BPI dans l'aide à l'exportation.

Multiplier les brevets et en baisser drastiquement le coût

Il conviendrait aussi de revoir "la protection de la propriété intellectuelle et protéger l'invention française" qui serait "pillée". Il faudrait donc multiplier le nombre des brevets déposés en France qui permettent de couvrir toute l'Europe, et ce, en abaissant le coût de ce dépôt de... 36.000 euros actuellement à 1.500 euros.

Contrôle stratégique du fondateur de PME rachetée par un grand groupe

Autre piste évoquée par le collectif : permettre, comme en Allemagne, au fondateur d'une PME rachetée par un grand groupe de conserver le contrôle de la stratégie pour éviter que les grands groupes "cherchent à mettre la main sur des recherches abouties". Il s'agit d'une mesure clé "pour faire passer les PME à la taille d'ETI, ce qui est le principal seuil en France qui bloque la croissance des entreprises".

PAS TOUCHE AU DROIT DU TRAVAIL SANS NÉGOCIATION

Enfin, le collectif rappelle que les projets d'Emmanuel Macron - pas encore dans le texte de loi à ce stade - de revoir le droit du travail, notamment en facilitant la signature d'accords de "maintien dans l'emploi" qui permettent de limiter les salaires et/ou d'augmenter la durée du travail, sont "irrecevables car ils doivent d'abord faire l'objet d'une négociation entre le patronat et les syndicats".

Et Yann Galut de prévenir : "Les parlementaires vont présenter énormément d'amendements sur toute une série de questions. Il va y avoir un débat massif et franc." Cela promet du sport d'ici à la fin janvier.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 28 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

PLAN JUNCKER: LA FRANCE MET L'ACCENT SUR L'INNOVATION ET LE NUMERIQUE LATRIBUNE.FR (AVEC AFP)

Trente-deux projets ont été répertoriés par le gouvernement français dans le cadre du plan d'investissements porté par le nouveau président de la Commission européenne, Jean- Claude Juncker, pour 2015-2017, selon Les Echos. A côté de l'innovation et du numérique, la France mise également sur la rénovation urbaine et des infrastructures.

Le gouvernement français a dressé une liste de 32 projets pouvant représenter quelque 48 milliards d'euros d'investissements sur la période 2015-2017 dans le cadre du plan de relance présenté par Jean-Claude Juncker, révèle le journal Les Echos lundi.

Chaque pays membre de l'Union européenne a en effet été appelé à répertorier d'éventuels programmes d'investissements dans le cadre de ce plan d'investissements porté par le nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

40% DES PROJETS DANS L'INNOVATION ET LE NUMÉRIQUE

La France met l'accent sur l'innovation et le numérique, secteurs qui comptent pour 40% du montant des projets, indique le site internet du quotidien, qui cite en exemple les usines pilotes de nouvelle génération (pour 15 milliards d'euros) ou le projet de numérisation "à grande échelle en Europe des terminaux et des contenus éducatifs" (6 milliards).

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 29 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

Un vaste programme de rénovation urbaine pour un investissement estimé à 5 milliards d'ici à 2017 (25 milliards sur 10 ans) a également été envoyé à Bruxelles, avec pour objectif de "régénérer 200 quartiers populaires parmi les plus dégradés", selon le document cité par le quotidien.

LA RÉNOVATION DU RÉSEAU FERROVIAIRE ET MARITIME AU RENDEZ-VOUS

Des programmes transversaux comme la rénovation thermique des logements ou les prêts aux PME qui investissent dans la robotique (1 milliard) ont également été répertoriés.

Du côté des infrastructures, la France souhaiterait utiliser l'enveloppe européenne pour rénover une partie de son réseau ferroviaire et maritime. Le projet de gazoduc Val de Saône (700 millions d'euros), la liaison ferroviaire Charles-de-Gaulle Express (300 millions) ou la prolongation de la ligne E du RER vers la Défense font partie des investissements proposés.

BERLIN LISTE 58 PROJETS

Berlin a pour sa part envoyé une liste de 58 projets pouvant représenter quelque 89 milliards d'euros d'investissements, selon le ministère des Finances allemand.

Le nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a dévoilé le 26 novembre un grand plan d'investissement devant permettre de mobiliser au final 315 milliards d'euros sur trois ans, essentiellement de l'argent privé.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 30 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

ELECTIONS PROFESSIONNELLES: LA CGT SE MAINTIENT EN TETE DANS LA FONCTION PUBLIQUE LATRIBUNE.FR (AVEC AFP)

La CGT perd 2,3 points par rapport aux élections de 2011 et recueille 23,1% des voix. FO (+0,5%) et l'Unsa (+1%) sont les seuls syndicats à connaître une progression significative

Aucun chamboulement dans le classement des syndicats de la fonction publique par rapport aux élections de 2011. Les élections professionnelles chez l'ensemble des agents (Etat, Territoriale et Hospitalière) se sont traduites par une baisse sensible de 2,3 points pour la CGT, qui reste tout de même le premier syndicat, tandis que FO et l'Unsa progressent, selon les résultats officiels publiés mardi 8 décembre par le ministère de la Fonction publique.

FO ET L'UNSA EN HAUSSE, LA CFDT EST STABLE

La CGT engrange 23,1% des voix et reste en tête devant la CFDT (19,2%) quasi-stable (+0,1 point). Viennent ensuite FO (18,6%) et l'Unsa (10,3%), les deux syndicats qui progressent le plus par rapport au dernier scrutin en 2011, avec une hausse de 0,5 point et 1 point respectivement.

En cinquième position, la FSU, qui a perdu du terrain dans l'Éducation, son bastion, est en baisse de 0,2 point à 8% devant Solidaires qui progresse d'autant à 6,8%. La CFTC perd du terrain (-0,7 point) à 3,3% devant la CGC, stable avec 2,9% des voix.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 31 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

5,4 MILLIONS D'AGENTS APPELÉS

Au final, aucun syndicat n'a progressé ou chuté au point de perdre ou gagner une place.

Pour rappel, jeudi 4 décembre, l'ensemble des 5,4 millions d'agents avaient été appelés à désigner simultanément leurs représentants du personnel pour 4 ans. Contrairement à cette année, les agents de la Territoriale n'avaient pas voté en 2011.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 32 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

IL Y A DU TRAVAIL DANS LE BATIMENT, MAIS IL FAUT CHANGER DE COMPETENCES JEAN-PIERRE GONGUET

55.000 emplois nouveaux en Ile de France d’ici 2020 dans le bâtiment à cause du Grand Paris et de la transition énergétique. 60 000 autres à renouveler. Mais avec une révolution des compétences dans la plupart des métiers comme pour les artisans, PME et architectes qui vont devoir présenter des offres globales regroupant tous les corps de métiers

54.019 emplois nouveaux dans le secteur du bâtiment d'ici à 2020 en Ile-de-France: 50% sont liés aux constructions du Grand Paris, 50 autres pourcents à la transition énergétique. Et, à cela, il faut ajouter 60.000 emplois, uniquement pour remplacer les départs à la retraite du secteur.

135.000 nouveaux entrants, selon l'estimation de la Direction régionale entreprises, concurrence, consommation, travail et emploi (Direccte) de l'Ile-de-France, qui a étudié l'impact du Nouveau Grand Paris et des travaux liés à la transition énergétique sur l'emploi et l'évolution des compétences d'ici à 2020.

Elle a travaillé sur une hypothèse basse (0,5 de croissance par an), évalué le nombre de logements nouveaux liés au Grand Paris (14.600 en moyenne par an) et de logements rénovés dans la cadre de la loi Grenelle et de la transition énergétique (84.600 en moyenne) pour quantifier les emplois nouveaux.

L'hypothèse est réaliste puisque la Direccte s'est calée sur le fait que le chiffre de 70.000 logements construits par an ne serait vraisemblablement atteint qu'en 2020 et a misé sur un impact très progressif de la loi sur la transition énergétique. Les créations d'emploi supplémentaires vont donc être progressives, de 9.000 en 2015 à près de 17.000 en 2020

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 33 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

LA SURPRISE DU VÉGÉTAL

La Direccte fait surtout émerger un nouveau modèle économique auquel l'industrie du bâtiment n'est pas forcément préparé car la performance énergétique et environnementale induit des évolutions professionnelles que l'on commence juste à mesurer.

« C'est vrai que nous avons eu des surprises, explique Laurence Degenne-Shorten de la Direccte. Le végétal est un bon exemple. On s'est rendu compte qu'il sortait de l'ornemental et acquérait d'autres fonctionnalités, comme l'isolation ou la purification de l'eau. Du coup, les métiers de Veolia, des collectivités ou des artisans et petits paysagistes, sont bouleversés. Nous ne sommes pas capables de dire aujourd'hui qui va s'emparer du dossier, mais nous savons déjà que toutes les compétences changent. Honnêtement, on ne s'y attendait pas. Ce sera pareil sur l'énergie quand nous l'étudierons - lorsque les textes seront prêts. »

C'est d'ailleurs pour cela que - c'est là aussi une initiative nouvelle - la Direccte va proposer à Pôle Emploi de former le plus tôt possible les chômeurs aux nouvelles compétences du végétal, de manière à ce qu'ils soient prêts lorsque le marché va partir et de créer des « viviers de candidats potentiels ». Sur les 10 professions qui vont exploser d'ici à 2020, il y en au moins 3 qui touchent au végétal.

LES PETITS VONT AUSSI DEVOIR "CHASSER EN MEUTE"

Tout change : former un ouvrier du bâtiment à l'autocontrôle, parce que l'efficience énergétique ne permet pas la plus petite approximation, risque même d'être moins difficile que de faire comprendre aux artisans, PME ou architectes qu'ils vont devoir travailler en pool. Et chasser le client en meute - une révolution culturelle.

«La transition énergétique oblige en effet à présenter une offre globale au client, même au particulier. Les fenêtres en 2015, les portes en 2018, et le toit après, c'est fini, continue Laurence Degenne-Shorten. La réflexion sur le bâtiment doit être complète, les petites entreprises vont donc devoir se regrouper, faire une offre commune et maitriser totalement le système des aides publiques. Il leur faudra même choisir un ensemblier parmi elles. »

Ils vont devoir présenter une offre diagnostic, audit et conseil, et il va leur falloir des technico- commerciaux d'une autre nature, et puis des responsables de chantier capables d'intégrer et coordonner une liste impressionnante de corps d'état aux compétences en pleine évolution.

Reste une question à résoudre : le système ne fonctionnera que si les prescripteurs (l'Etat, les établissements publics en charge et les collectivités) jouent le jeu et présentent, aux demandeurs d'emploi comme aux artisans, les opportunités dans les métiers de la rénovation énergétique.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 34 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

POLLUTION: INTERDIRE LES FEUX DE CHEMINEE FRISE LE "RIDICULE" (ROYAL) LATRIBUNE.FR (AVEC AFP)

La ministre de l'Ecologie a fustigé une décision préfectorale qui allait remettre en cause la filière bois et les énergies renouvelables. D'après elle, les chiffres avancés sont faux.

"Je vais faire changer cette décision qui ne va pas dans le bon sens", a déclaré la ministre de l'Ecologie ce mardi 9 décembre sur France 2. Pour Ségolène Royal, l'interdiction des feux de cheminée en Ile-de-France prise dans le cadre d'un plan contre la pollution atmosphérique, est "ridicule":

"On était un peu dans le ridicule"

LES CHEMINÉES, PLUS POLLUANTES QUE LE DIESEL ?

La ministre s'est dite "surprise" par "les chiffres qui ont été utilisés" pour justifier cette décision. "On nous a fait croire que les feux de cheminée polluaient plus que les voitures diesel", a-t-elle reproché.

"Il faut être un peu raisonnable. Je ne suis pas favorable à une société des interdictions", a-t-elle ajouté, se disant au contraire favorable au chauffage au bois.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 35 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

DANGER POUR LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

"J'encourage en tant que ministre de l'Ecologie le chauffage au bois. La France est quand même la quatrième forêt européenne (...) et il y a des poêles de chauffage au bois qui sont très performants", a-t-elle souligné. Pour la ministre, cet arrêté peut être nuisible à la filière bois et par voie de conséquence, au développement des énergies renouvelables.

Les feux de cheminée en "foyers ouverts" doivent normalement être interdits à compter du 1er janvier 2015 à Paris et dans 435 communes de la région, sur une zone rassemblant presque neuf Franciliens sur dix, en vertu d'un arrêté préfectoral pris dans le cadre d'un plan de protection de l'atmosphère (PPA), pour réduire les émissions de particules fines.

voir le document

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 36 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

LE DEFICIT DE L'ETAT BAISSE TRES LEGEREMENT EN OCTOBRE FABIEN PILIU

En octobre, les dépenses de l’Etat ont reculé moins vite que les recettes. Le lancement du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) a fait chuter le produit de l’impôt sur les sociétés. Michel Sapin, le ministre des Finances a annoncé la semaine dernière un recul plus important que prévu du déficit public en 2015.

Fin octobre, le déficit de l'Etat français atteignait 84,7 milliards d'euros, en léger recul par rapport à celui de 86 milliards d'euros enregistré un an plus tôt à la même date, a annoncé mardi le ministère des Finances.

Précisément, l'Etat a vu ses dépenses cumulées à fin octobre reculer de 2,3% sur un an, et ses recettes baisser de 2,8%.

QUAND LES DÉPENSES BAISSENT MOINS QUE LES RECETTES

Pour expliquer cette baisse des dépenses, l'Etat met en avant la contraction du déficit des comptes spéciaux, qui recouvre les avances aux collectivités territoriales et les régimes de pension spéciaux. Celui-ci s'est contracté à 4,45 milliards d'euros, contre - 4,97 milliards un an plus tôt, en raison d'une forte baisse des avances aux collectivités territoriales.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 37 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

Quant aux dépenses liées au budget général et aux prélèvements sur recettes, elles atteignaient fin octobre 317,9 milliards d'euros, soit une baisse de 7,6 milliards sur un an. Conséquence de la faiblesse des taux d'intérêts, la charge de la dette, l'une des plus grosses dépenses de l'Etat chaque année, a diminué de 2 milliards d'euros sur un an.

L'IMPACT DU CICE

Si les dépenses reculent, les recettes se replient davantage encore. Fin octobre, hors remboursements et dégrèvements, elles s'élevaient à 237,6 milliards d'euros, soit une baisse de 6,8 milliards par rapport, au montant observé en octobre 2013.

Le produit de l'impôt sur les sociétés au 31 octobre a chuté de 34,3% sur un an, conséquence de l'entrée en vigueur du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE). Sur la même période, les recettes de l'impôt sur le revenu affichent une hausse de 6,4% sur un an.

La TVA, qui pèse à elle seule la moitié des recettes de l'Etat avec 114,7 milliards d'euros engrangés fin octobre, a rapporté 2,2% de plus qu'au 31 octobre 2013, preuve de la résilience de la consommation.

MICHEL SAPIN EST CONFIANT

En dépit de résultats mi-figue mi-raisin, Michel Sapin, le ministre de Finances en est convaincu : cette amélioration du déficit se prolongera dans les prochains mois. La semaine dernière, il a annoncé que le déficit de l'Etat passerait de 4,4 % à 4,1% du PIB entre 2014 et 2015, ce qui représente une amélioration de 0,3 point par rapport à l'estimation initiale pour l'année prochaine. A l'origine de cette performance ? Un ajustement des prévisions de dépenses et de recettes, un renforcement de la lutte contre la fraude et l'optimisation fiscale. Vivement 2015 ! En conséquence, les prévisions pour 2016 et 2017 sont " consolidées " estime le ministre des Finances. Pour l'instant, Bercy vise un déficit de 3,8% en 2016 et de 2,8% en 2017. A Bruxelles, pour l'instant, le doute reste de mise.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 38 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

COMMENT LE SIEGE DE L'UMP POURRAIT SE TRANSFORMER... EN LOGEMENTS SOCIAUX LATRIBUNE.FR

Le bâtiment du 238 rue de Vaugirard dans le XVe arrondissement de Paris pourrait faire partie des parcelles dédiées au logement social dans le futur Plan local d'urbanisme. C'est en tout cas le vœu du groupe communiste au Conseil de Paris, qui en a fait la demande mardi 9 décembre.

Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauqiez se disputaient la semaine passée le bureau qu'ils occuperaient au siège de l'UMP. Ils devront peut-être recommencer les négociations plus tôt que prévu...

Le groupe communiste au Conseil de Paris a en effet annoncé mardi 9 décembre avoir déposé un vœu demandant qu'une réserve pour du logement social soit inscrite sur la parcelle accueillant l'actuel siège de l'UMP à Paris. Le vœu sera défendu à l'occasion de la révision du Plan local d'urbanisme (PLU), qui doit intervenir à l'automne 2015.

Cette "réserve" signifie que "quand un permis de construire sera déposé, il faudra que la parcelle soit dédiée à 100% à du logement social, a expliqué à l'AFP l'adjoint en charge du logement Ian Brossat (PCF).

UN ARRONDISSEMENT EN MANQUE DE LOGEMENTS SOCIAUX

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 39 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

Pour étayer ses arguments, le groupe communiste s'appuie sur le taux de logements sociaux "largement inférieur au taux de 25% prescrit par la loi SRU". Selon Ian Brossat, il ne dépasserait pas les 17% dans ce quartier de Paris. Un chiffre très éloigné de l'objectif des 30% que s'est fixé Paris à l'horizon 2030.

Lire aussi : A Paris, est-il possible de transformer des bureaux en logements?

Le vœu formulé mardi devrait même aller dans le sens de la nouvelle équipe UMP : Nathalie Kosciusko-Morizet -devenue vice-présidente du parti depuis la réélection de Nicolas Sarkozy- n'a jamais caché vouloir vendre ce siège "froid et glacial". Sans compter "les difficultés financières dont ont fait état les propriétaires de la parcelle du 238 rue de Vaugirard" rappellent les communistes.

"L'UMP nous demande de transformer et d'accélérer la transformation de bureaux en logements, à eux de montrer l'exemple", conclut Ian Bonnet.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 40 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

LE DERNIER OTAGE FRANCAIS "EST LIBRE" LATRIBUNE.FR (AVEC AFP)

Serge Lazarevic a été libéré après plus de trois ans de captivité au Sahel aux mains du groupe islamiste Aqmi, a annoncé le président de la République.

"La France n'a plus aucun otage, dans aucun pays au monde." En marge d'une visite à la caserne des Gardes républicains des Célestins à Paris, François Hollande a annoncé mardi 8 décembre que Serge Lazarevic, le dernier otage français dans le monde "est libre" après 3 années de captivité. "Aujourd'hui c'est la joie. [...] J'accueillerai Serge Lazarevic à son retour."

"DISCUSSIONS DURANT DE TRÈS LONGS MOIS"

Cette libération est le résultat "de discussions durant de très longs mois", a ajouté le Président. Dans un communiqué de l'Élysée, François Hollande a remercié les autorités algériennes et maliennes et certifié que Serge Lazarevic "est relativement en bonne santé".

Serge Lazarevic, 50 ans, qui a la double nationalité française et serbe, avait été enlevé au Mali en compagnie de Philippe Verdon qu'il accompagnait en voyage d'affaires. Un groupe d'hommes armés s'était emparé d'eux dans leur hôtel, à Hombori (nord). Philippe Verdon a été retrouvé mort d'une balle dans la tête en juillet 2013. Le groupe islamiste Aqmi avait présenté les deux otages comme des agents du renseignement français.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 41 DU 10 DECEMBRE 2014 FRANCE

LIONEL JOSPIN, NOUVEAU MEMBRE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL? LATRIBUNE.FR

L'ancien Premier ministre pourrait prendre ses fonctions "dans une dizaine de jours", en remplacement de Jacques Barrot mort le 3 décembre, rapporte le Monde.

Lionel Jospin de retour aux affaires ? Ce dernier pourrait rapidement devenir membre du Conseil constitutionnel, selon Claude Bartolone révèle Le Monde, mardi 9 décembre. Le président de l'Assemblée nationale proposera la candidature de l'ancien Premier ministre socialiste (1997-2002) âgé de 77 ans. Il pourrait prendre ses fonctions "dans une dizaine de jours". Lionel Jospin remplacerait ainsi Jacques Barrot, décédé le 3 décembre, pendant 5 ans (le temps qu'il restait au centriste pour terminer son mandat).

"UTILE ET RECONNU"

Claude Bartolone estime que "son talent n'était pas assez utilisé" et qu'il pourrait se sentir "utile et reconnu au Conseil constitutionnel". Selon le président de l'Assemblée nationale, Lionel Jospin "s'est dit intéressé et heureux", rapporte le quotidien.

Comme le relève Le Monde, la candidature doit être soumise à la commission des lois de l'Assemblée nationale qui "ne sera que pure formalité", car Claude Bartolone a la possibilité de nommer "trois des neufs membres désignés du Conseil constitutionnel".

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 42 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

MAFIA CAPITALE, L'ENORME SCANDALE DE CORRUPTION QUI SECOUE ROME ET L'ITALIE GIULIETTA GAMBERINI

Les carabiniers et la justice ont révélé début décembre l'existence d'une "quatrième mafia" propre à la ville éternelle, qui infiltrait et corrompait l'administration locale. Presqu'une centaine de personnes, dont de nombreux entrepreneurs et des personnalités politiques de droite comme de gauche, sont poursuivies.

Plus de vingt ans après l'opération "Mains propres", qui mena à un changement radical de la politique italienne au début des années 1990, un autre système géant de corruption vient d'être mis à jour par les carabiniers et la procure de Rome. Il s'agit cette fois d'une véritable mafia, selon les gendarmes et le parquet de Rome, infiltrée à tous les niveaux de l'administration locale.

La découverte

"Mafia capitale": ainsi a été dénommée en Italie l'organisation mafieuse originale et autonome dont les carabiniers ont révélé l'existence dans la ville de Rome le 2 décembre. Véritable réseau reliant les milieux de la criminalité, de la politique et des affaires, cette "organisation évoluée", hiérarchique et secrète, avait pour but d'obtenir des appels d'offres et des financements publics de la municipalité au profit d'entreprises "amies". Elle s'appuyait à cette fin sur un "système de corruption ramifié et documenté", selon les autorités : en échange des contrats remportés, étaient versés des pots-de-vin pouvant aller jusqu'à 15.000 euros par mois pendant des années. Parmi ses secteurs d'activité, la gestion des déchets, le ramassage des feuilles mortes, mais aussi l'accueil des immigrés.

Les enjeux

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 43 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

L'enquête montre que, dans la ville de Rome, opérait, à côté des trois mafias traditionnelles (mafia sicilienne, camorra napolitaine et 'ndrangheta calabraise), une quatrième organisation autochtone. Malgré une capacité militaire sans doute inférieure, elle était, contrairement à toute attente, la plus dangereuse, car la plus enracinée, invasive et redoutée.

Si, selon le procureur de Rome Giuseppe Pignatone, "certains proches de l'ancien maire [de droite] de Rome [Gianni Alemanno] étaient des membres à plein titre de l'organisation mafieuse et ont participé à des épisodes de corruption", les hommes de la mafia en question bénéficiaient de contacts diversifiés : ils "étaient tranquilles", que ce soit la droite ou la gauche qui gagne les élections.

Le leader

L'alliance, ancienne, trouverait ses origines dans "un lien historique [du monde criminel] avec certains membre de l'extrême droite romaine, dont certains sont devenus des politiques ou des dirigeants publiques", analysent les carabiniers qui ont effectué l'enquête. A la tête de l'organisation mafieuse se trouvait notamment, selon les enquêteurs, un ancien terroriste néo-fasciste, Massimo Carminati, déjà connu pour être également impliqué dans des formes de criminalité organisée.

Les personnes concernées

Elles sont une trentaine à avoir été emprisonnées au titre de la détention provisoire (parmi lesquelles Massimo Carminati), et presqu'une dizaine à être détenues à domicile. Les chefs d'accusation sont aussi lourds que multiples: association de malfaiteurs, extorsion, corruption, blanchiment...

Au moins trente-neuf personnes sont poursuivies mais libres, dont l'ancien maire (de 2008 à 2013) Gianni Alemanno ainsi que d'autres personnalité politiques de droite comme de gauche, anciennement ou toujours impliquées dans la gestion de la municipalité ou de la région. Une photographie du ministre du Travail du gouvernement Renzi, Giuliano Poletti, où il apparaît aux côtés de quelques pointes de l'organisation, a défrayé l'opinion publique.

Les conséquences

Un certain nombre de personnes poursuivies ont démissionné de leurs postes. Le "Mouvement cinq étoiles" fondé par l'humoriste Beppe Grillo a demandé au préfet de dissoudre le Conseil municipal de Rome. Les appels d'offres de la ville et de la région sont en train d'être passés au peigne fin et une réorganisation de l'administration municipale a été annoncée par le maire actuel, Ignazio Marino.

Le Premier ministre Matteo Renzi a confié l'administration de la section romaine du Parti démocrate, auquel il appartient, à un commissaire, afin qu'il la refonde. Il a aussi promis une "opération de transparence on line" sur la gestion de l'argent public.

L'enquête

Des perquisitions ont par ailleurs été effectuées par les carabiniers non seulement au domicile des prévenus, mais aussi dans certains bureaux de la ville ou de la région. Une saisie de biens d'une valeur de 204 millions d'euros a été ordonnée. Et "l'enquête ne se termine pas aujourd'hui", a mis en garde début décembre le procureur de Rome.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 44 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

Commencée en 2012, l'opération a été baptisée "terre du milieu" ("Terra di mezzo"), pour évoquer ce lieu où se rencontrent le monde "d'en haut" - des riches - et celui "d'en bas" - de la criminalité -, selon les termes du leader Carminati lui-même. Dans une conversation téléphonique enregistrée par les enquêteurs, celui-ci expliquait en effet que le monde des riches, lui aussi, attend que celui des criminels fasse quelque chose pour lui...

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 45 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

POUR SAUVER LE ROUBLE, LA RUSSIE A INJECTE DES MILLIARDS DE DOLLARS LATRIBUNE.FR (AVEC AFP)

La Banque centrale russe a dépensé la semaine dernière 4,5 milliards de dollars en interventions sur le marché des changes pour soutenir la monnaie russe, qui s'effondre sous le coup de la chute des cours du pétrole.

Depuis novembre, la Banque centrale russe n'intervient que si elle estime le système financier menacé. La semaine dernière, elle a dépensé près 4,5 milliards de dollars (soit 3,6 milliards d'euros au cours actuel) en interventions sur le marché des changes pour soutenir le rouble. Selon les données publiées mardi 8 décembre par la Banque de Russie, l'institution est intervenue la semaine dernière à hauteur respectivement de 700 millions de dollars lundi 1er décembre, 1,9 milliard de dollars mercredi 3 décembre et 1,9 milliard encore vendredi 5 décembre.

La Banque centrale a par ailleurs relevé son taux directeur de quatre points au total depuis le printemps, jusqu'à 9,5% actuellement, et pourrait encore durcir sa politique monétaire lors de sa prochaine réunion jeudi 11 décembre.

UN ROUBLE QUI RESTE AU PLUS BAS

Le rouble a perdu près du quart de sa valeur en novembre, faisant craindre un mouvement de panique des épargnants, et la baisse se poursuit depuis début décembre, le plongeon des cours du brut s'accentuant et la crise ukrainienne s'enlisant.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 46 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

Encore mardi 9 décembre, alors que le baril d'or noir évoluait à son plus bas niveau en plus de cinq ans, le rouble chutait et se rapprochait de ses records de la semaine passée: vers 08H15 GMT à 54,25 roubles pour un dollar et 66,98 roubles pour un euro.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 47 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

LES INEGALITES REDUISENT LA CROISSANCE, AFFIRME L'OCDE IVAN BEST

Contrairement à une idée bien établie, les inégalités ne sont pas un facteur de croissance, au contraire. C'est ce qu'affirme désormais l'OCDE

C'est la fin d'une vérité bien établie : celle d'un « trade-off » entre inégalités et croissance. Traditionnellement, on estime que les sociétés peuvent faire un choix entre une croissance élevée, mais avec des inégalités importantes -Etats-Unis, par exemple- ou plus d'égalité, mais au prix d'une croissance plus faible (cas de la France). Dans une étude publiée ce mardi, l'OCDE décide de tordre le cou à cette idée tenace. Pour les experts, les inégalités ne peuvent être associées à une croissance supplémentaire, elles sont au contraire un facteur de moindre croissance.

8,5% DE PIB EN MOINS

Cet arbitrage entre croissance et lutte contres égalités n'en est pas un, estiment désormais les experts. « Une nouvelle analyse de l'OCDE donne à penser que les inégalités de revenu ont une incidence négative, statistiquement significative, sur la croissance à moyen terme » écrivent-ils aujourd'hui. Selon leurs calculs, l'évolution moyenne des inégalités des 20 dernières années, au sein des pays de l'OCDE, ferait perdre 0.35 point de croissance par an sur 25 ans, soit une perte cumulée de PIB de 8.5 % à terme."

Ainsi, écrivent les économistes,

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 48 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

« on estime que le creusement des inégalités a coûté plus de 10 points de croissance au Mexique et à la Nouvelle-Zélande, près de 9 points au Royaume-Uni, à la Finlande et à la Norvège, et de 6 à 7 points aux États-Unis, à l'Italie et à la Suède. À l'inverse, une situation plus égalitaire avant la crise a contribué à faire progresser le PIB par habitant en Espagne, en France et en Irlande.

L'ARGUMENT DE LA LIBERTÉ D'ENTREPRENDRE

Comment expliquer cette nouvelle prise de position de l'OCDE ? Après tout, il paraît logique qu'une grande liberté d'entreprendre -qui provoque souvent de plus fortes inégalités- engendre une croissance forte, alors qu'un système de redistribution, destiné à corriger les inégalités, vienne entraver l'initiative et donc réduire le niveau de l'activité économique. Les experts ne croient plus en cet argument. Ils mettent en avant la perte de capital humain -qui mine évidemment la croissance- liée à une faible formation de toute une partie de la population, victime des inégalités :

Les faits viennent corroborer l'une des théories avancées quant à l'impact des inégalités sur la croissance, à savoir qu'en entravant l'accumulation de capital humain, les inégalités de revenu compromettent les possibilités de s'instruire pour les populations défavorisées, limitant ainsi la mobilité sociale et le développement des compétences.

Cette affirmation est fondée sur une étude statistique, soulignent les experts

L'analyse de données sur l'éducation et des résultats de la récente enquête de l'OCDE sur les compétences des adultes (PIAAC) révèle que le capital humain des personnes dont les parents ont un faible niveau d'instruction diminue à mesure que les inégalités de revenu sont plus prononcées. Ce qui n'est pratiquement pas le cas, voire pas du tout, avec un niveau d'instruction parental moyen ou élevé. La tendance se vérifie aussi bien au plan quantitatif (par ex., durée de la scolarité) que qualitatif (par ex., niveau de compétences).

Exemple avec les maths: les experts constatent qu'un

accroissement de six points des inégalités de revenu (correspondant à l'écart États-Unis- Canada en 2010) se traduit par un recul de six points du résultat obtenu par les individus d'origine modeste. Cela explique près de 40 % du fossé observé par rapport aux individus dont les parents ont un niveau d'instruction moyen.

En somme, insiste l'OCDE,

il ressort de l'analyse que les inégalités conditionnent fortement les perspectives des personnes défavorisées en matière d'instruction et de progression sociale.

« LA REDISTRIBUTION NE NUIT PAS À LA CROISSANCE »

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 49 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

A rebours des préconisations libérales habituelles, les économistes affirment que « la redistribution par l'intermédiaire des impôts et des prestations est le moyen le plus direct de corriger les inégalités ». Et de poursuivre

« la redistribution n'est pas en soi un frein à la croissance économique ». Bien sûr, cela ne signifie pas pour autant que les mesures prises en ce sens ont toutes le même effet positif sur la croissance. Des politiques de redistribution mal ciblées et non centrées sur les outils les plus efficaces peuvent se solder par un gaspillage de ressources et être source d'inefficience.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 50 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

CORRUPTION: LE DANEMARK PAYS MODELE, LA SOMALIE PIRE ELEVE GIULIETTA GAMBERINI

Le fléau concerne toutes les économies, souligne l'édition 2014 du classement de 175 pays publié annuellement par l'ONG Transparency International. Les places financières occidentales doivent notamment aider les pays émergents à ne pas régresser.

Abus de pouvoir, transactions secrètes, commissions occultes... de mauvaises pratiques qui affectent tous les pays, même si elles représentent un fléau beaucoup plus grave dans certains que dans d'autres. C'est le cri d'alarme lancé à l'occasion de la Journée internationale de la lutte contre la corruption par l'ONG Transparency international, qui a publié début décembre son 20e rapport annuel mesurant la perception de ce phénomène à travers le monde.

| Retrouvez ici notre diaporama des pays les plus corrompus au monde

Il en ressort qu'en 2014 comme en 2013, trois pays font figure de bons élèves parmi les 175 classés sur une échelle de 0 à 100 —du plus corrompu au plus vertueux— par l'ONG : le Danemark, la Nouvelle-Zélande et la Finlande.

La Somalie et la Corée du Nord se distinguent toujours pour être les cancres de la promotion, alors que le Soudan ravit en 2014 la place de troisième pays perçu comme le plus corrompu à l'Afghanistan. Quelques progrès sont soulignés par l'ONG, notamment du côté de de l'Afghanistan justement, mais aussi de la Côte d'Ivoire, de l'Égypte, de Saint Vincent-Grenadines, de la Jordanie, du Mali ou du Swaziland.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 51 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

LES BRIC RÉGRESSENT

Transparency, qui pour mesurer ce phénomène illégal et donc par nature dissimulé rassemble des avis d'experts dans le secteur public*, a choisi cette de mettre l'accent sur les régressions remarquées dans les pays émergents. C'est le cas notamment pour la Chine qui, malgré la campagne lancée par le gouvernement du pays pour lutter contre la corruption chez les agents publics, recule de 20 positions par rapport à 2013, pour se retrouver à la 100e place.

| Lire Pourquoi les autorités chinoises s'attaquent plus fermement à la corruption

"La corruption et le blanchiment d'argent sont également problématiques dans les autres pays du groupe des Bric", note l'ONG, qui cite le Brésil (69e) et les soupçons pesant sur la corruption de son personnel politique par les compagnies pétrolières. L'Inde (85e) est également pointée du doigt par Transparency, qui y dénonce le recours à des comptes bancaires installés dans des paradis fiscaux comme l'Ile Maurice, tandis que la Russie figure 136e dans le classement.

| Lire aussi : La corruption internationale en dix chiffres clés

La corruption constitue également un grave problème dans d'autres économies émergentes, selon le rapport, qui relève ainsi que la Turquie (64e) et l'Angola (161e) "figurent parmi les pays enregistrant la plus forte régression (...) malgré une croissance économique moyenne de plus de 4% sur les quatre dernières années".

UN PROBLÈME QUI CONCERNE TOUTES LES ÉCONOMIES

Le président de l'ONG, José Ugaz, met donc en garde :

"L'Indice de perceptions de la corruption 2014 montre que les abus de pouvoir des responsables politiques et des hauts fonctionnaires entravent la croissance économique."

"Les pays à croissance rapide dont les gouvernements refusent la transparence et tolèrent la corruption mettent en place une culture de l'impunité", insiste-t-il.

Il n'empêche que la corruption est un phénomène qui concerne "toutes les économies", souligne l'organisation : "plus des deux tiers" des pays étudiés atteignent un score inférieur à 50 et le résultat moyen n'est que de 43. L'organisation a d'ailleurs publié une carte de France (26e avec 69 points, en baisse de 2 points par rapport à 2013) de la corruption, pour montrer que ce problème concerne tout le monde. C'est pourquoi l'engagement dans la lutte contre la corruption doit être partagé, insiste Transparency :

"Les pays les moins bien classés de l'indice doivent adopter des mesures anti-corruption radicales tournées vers leur population. Les pays les mieux classés doivent faire en sorte de ne pas exporter des pratiques de corruption dans les pays les moins avancés."

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 52 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

LES PLACES FINANCIÈRES OCCIDENTALES APPELÉES À SE MOBILISER

L'ONG insiste notamment sur le travail que doivent mener les multinationales du secteur bancaire ainsi que les grandes places financières d'Europe et des États-Unis pour éviter d'aider tacitement certaines élites des pays émergents à blanchir leur argent mal acquis. Robin Hodess, directeur de recherche chez Transparency, cité par l'AFP, souligne:

"Presque tous les scandales bancaires liés au blanchiment ne se produisent plus seulement dans de petites îles qui sont des paradis fiscaux mais concernent également des fonds douteux, corrompus qui atterrissent dans des lieux comme Londres, New York ou Francfort."

L'association prend notamment l'exemple du Danemark, qui a annoncé en novembre 2014 la création d'un registre comportant toutes les informations sur les bénéficiaires effectifs de toutes les entreprises enregistrées dans le pays. "Cette mesure, similaire à celles prévues en Ukraine et au Royaume-Uni, compliquera la tâche des individus corrompus qui souhaitent dissimuler leur identité derrière des sociétés écrans", se réjouit l'ONG, en appelant l'Union européenne, les États-Unis et les pays du G20 à suivre l'exemple.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 53 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

GRECE : LE PARI TRES RISQUE D'ANTONIS SAMARAS ROMARIC GODIN

Le Premier ministre hellénique a convoqué des élections présidentielles anticipées pour les 17 et 29 décembre. En cas d'échec pour élire un président, il faudra convoquer des élections générales. Pourquoi Antonis Samaras a-t-il avancé l'échéance ?

C'est un pari particulièrement risqué que s'est lancé le Premier ministre grec Antonis Samaras ce lundi 8 décembre au soir en convoquant des élections présidentielles deux mois avant la date prévue. La Vouli, le parlement hellénique, va donc tenter de choisir un nouveau chef de l'Etat le 17 et - si besoin - le 29 décembre. Pour trouver un successeur au président actuel, Karolos Papoulias, une majorité des deux tiers, soit 180 députés, est nécessaire. Et si cette majorité ne peut être atteinte le 29 décembre, la Vouli sera immédiatement dissoute et de nouvelles élections législatives convoquées. Lorsque l'on se souvient du psychodrame que les deux élections de mai et juin 2012 avaient provoqué en Europe, on mesure que ce pari d'Antonis Samaras est osé.

FAIRE PEUR

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 54 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

Pourquoi donc cette annonce surprise ? Le Premier ministre a pris cette décision juste après la décision de l'Eurogroupe d'accepter la demande grecque d'une prolongation de deux mois du plan de sauvetage qui venait normalement à échéance le 31 décembre. Dans l'esprit d'Antonis Samaras, ce délai serait le moment idéal pour une campagne électorale éclair. Le premier ministre se souvient que la pression européenne lui a permis le 17 juin 2012 d'obtenir, non sans mal une majorité absolue. Là encore, la majorité actuelle pourra mettre en garde le pays contre une arrivée de la coalition de la Gauche radicale, Syriza, alors même que l'aide européenne arrive à expiration. L'idée sera de présenter Syriza comme incapable de négocier avec l'Europe un accord acceptable.

OBTENIR DES CONCESSIONS DE L'EUROPE

Mieux même, Antonis Samaras sait combien les Européens redoutent de se retrouver face au leader de Syriza Alexis Tsipras. En cas d'élections anticipées, il pourrait donc demander des gages à la troïka et à l'Eurogroupe afin de revenir à Athènes en vainqueur et prouver que, grâce à lui, la Grèce peut en imposer à l'Europe. S'il parvient à faire taire la troïka sur ses exigences de nouvelles coupes budgétaires et de nouvelles hausses d'impôts ; s'il parvient à arracher une sortie officielle du « mémorandum » moyennant des lignes de crédit ayant toutes les caractéristiques du mémorandum, le nom mis à part, il pourrait s'appuyer sur l'envie des Grecs de ne pas remettre en cause les sacrifices des dernières années. Alors, il peut espérer convaincre les abstentionnistes et certains électeurs indécis de le soutenir et, comme en juin 2012, passer devant Syriza in extremis. Avec les 50 députés de « bonus » accordés au parti arrivé en première position, il serait en mesure d'imposer une alliance au Pasok et aux centristes de Potami et, ainsi, de rester au poste de premier ministre.

OBTENIR UN PRÉSIDENT, MALGRÉ TOUT

L'autre hypothèse, c'est qu'Antonis Samaras espère jouer sur la crainte du chaos pour convaincre des députés de l'opposition de rallier le candidat de la majorité à la présidence. Dans ce cas, la majorité actuelle pourrait achever son mandat jusqu'en 2016. Cette hypothèse est difficilement réalisable. La majorité actuelle est de 155 députés. Il manque donc 25 voix pour faire une majorité « présidentielle. »

Or, Syriza et les Grecs Indépendants, parti eurosceptique de droite, ont convenu de ne pas voter pour le candidat de la majorité afin de convoquer des élections anticipées. Ils regroupent 94 députés. Deux autres groupes, les néo-nazis d'Aube Dorée (16 élus) et les Communistes du KKE (12 élus) semblent impossible à convaincre. Restent deux blocs : les 13 élus de la Gauche démocratique (Dimar), ancien partenaire de coalition d'Antonis Samaras, d'abord. Pour le moment, ils ne veulent pas rallier le candidat de la majorité. Mais ils sont plus modérés que les autres groupes et, surtout, des élections anticipées pourraient, selon les sondages, faire disparaître leur parti de la Vouli. Ils n'ont donc pas le même intérêt que Syriza à une dissolution. Enfin, un « marais » de 24 élus, indépendants et députés en rupture de ban avec leurs partis d'origine peut constituer la clé du scrutin. Si la majorité parvient à s'accorder sur un candidat consensuel et neutre, une partie des élus Dimar et du « marais » pourrait se laisser tenter. Obtenir 25 voix sur ces 37 n'est pas impossible. D'autant qu'Antonis Samaras en appellera à la responsabilité et ne cessera de rappeler le regard de l'Europe.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 55 DU 10 DECEMBRE 2014 INTERNATIONAL

POURQUOI LE PARI N'EST PAS GAGNÉ

Antonis Samaras savait qu'il ne pouvait échapper à l'échéance présidentielle. Il avait cependant un atout : celui de pouvoir décider du moment de cette échéance. Choisir le lieu de la bataille en quelque sorte. Ce délai européen lui semble le plus approprié. Mais il est loin encore de pouvoir sortir vainqueur. Les sondages donnent encore une large avance à Syriza, même si le parti d'Alexis Tsipras aura bien du mal à constituer une majorité. Mais Syriza est aussi parvenue à recentrer son discours et à gagner du terrain dans le traditionnel électorat des deux anciens grands partis. Par ailleurs, le Premier ministre a beaucoup perdu en crédibilité ces derniers mois en voulant à tout prix mais en vain faire sortir le pays du mémorandum, en dépit de l'opposition des Européens. Preuve qu'obtenir des concessions de ces derniers pour des raisons de politique intérieure sera délicat. Enfin, il ne faut pas l'oublier, la gestion d'Antonis Samaras est un désastre social et les récentes exigences de la troïka laissent entendre qu'en cas de reconduite du premier ministre au pouvoir, l'austérité pourrait reprendre son cours de plus belle. C'est dire si le pari d'Antonis Samaras est loin d'être gagné.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 56 DU 10 DECEMBRE 2014 NUMERIQUE

DU "JOURNALISME SOCIAL" FINANCE PAR LE FONDATEUR D'EBAY LATRIBUNE.FR (AVEC AFP)

Le milliardaire Pierre Omidyar a lancé via sa startup de médias en ligne First Look Media un nouveau projet qui utilisera uniquement les réseaux sociaux pour diffuser ses informations.

Une bonne nouvelle du côté de First Look Media. Le startup de médias en ligne du fondateur d'eBay Pierre Omidyar a lancé un nouveau projet lundi 8 décembre. Le concept est de confier à une équipe de journalistes professionnels le soin de passer en revue les réseaux sociaux comme Twitter, Facebook ou le site communautaire Reddit en vue de repérer des nouvelles mondiales importantes, puis de les diffuser sur ces mêmes plateformes, et non sur un site propre.

UN ANCIEN DE LA RADIO PUBLIQUE COMME NUMÉRO UN

Baptisé Reported.ly, ce projet est dirigé par Andy Carvin, qui travaillait auparavant pour la radio publique nationale NPR à Washington et s'était fait remarquer en 2011 en tweetant en temps réel des alertes sur le printemps arabe.

"Nous voulons vous apporter les nouvelles du monde directement à travers les médias sociaux", a expliqué Andy Carvin dans une note publiée lundi sur la plateforme d'échange d'idées Medium.

INDÉPENDANCE ÉDITORIALE

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 57 DU 10 DECEMBRE 2014 NUMERIQUE

Andy Carvin a également insisté sur l'indépendance éditoriale de Reported.ly, expliquant "ne prendre d'ordres de personne", définissant ainsi clairement le rôle de Pierre Omidyar, qui s'est engagé à apporter environ 250 millions de dollars de financements (environ 200 millions d'euros) à First Look Media.

Il appelle en revanche le public à "donner des idées d'articles", promettant "d'écouter les idées et les prendre au sérieux". "Un nouveau projet de journalisme social", somme toute.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 58 DU 10 DECEMBRE 2014 NUMERIQUE

ALTICE RACHETE OFFICIELLEMENT PORTUGAL TELECOM POUR 7,4 MILLIARDS D'EUROS LATRIBUNE.FR (AVEC AFP)

L'opérateur brésilien Oi a annoncé mardi 9 décembre avoir vendu la totalité de ses actions de PT à la maison mère du Français Numéricable-SFR.

C'est désormais officiel. Le groupe Altice, maison mère du Français Numéricable-SFR, a racheté lundi soir Portugal Telecom (PT) à l'opérateur brésilien Oi pour 7,4 milliards d'euros, a annoncé Oi.

"A la suite de l'opération approuvée, Oi vend à Altice la totalité des actions de PT pour la valeur de 7,4 milliards d'euros", a indiqué Oi à l'organisme de régulation du marché brésilien. Il a ajouté qu'il recevrait 500 millions d'euros supplémentaires, liés aux revenus futurs de PT.

OI VEUT CONSOLIDER SA PRÉSENCE AU BRÉSIL

La firme brésilienne a affirmé qu'avec cette vente elle visait "à renforcer sa capacité financière", afin de consolider sa présence sur le marché des télécommunications au Brésil.

Elle a également expliqué qu'avant de finaliser la vente, des opérations de regroupement sont prévues afin de délimiter le nombre des firmes lui appartenant qui ne seront pas cédées, telles Africatel, Timor Telecom, ainsi que les actifs de PT dans Rio Forte Investments.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 59 DU 10 DECEMBRE 2014 NUMERIQUE

UNE OFFRE FERME DÉPOSÉE DÉBUT NOVEMBRE

Altice avait déposé le 3 novembre une offre ferme de 7,025 milliards d'euros pour racheter Portugal Telecom, dont les actifs sont aujourd'hui intégrés dans l'opérateur brésilien Oi. Les fonds d'investissement Apax et Bain Capital avaient fait une offre supérieure, à 7,075 milliards d'euros.

L'Angolaise Isabel dos Santos, la femme la plus riche d'Afrique, avait lancé une offre publique d'achat (OPA), via sa société Terra Peregrin, à hauteur de 1,2 milliard d'euros. Son offre avait aussitôt été jugée "inopportune" par Oi, qui avait ensuite jugé que ces conditions étaient "inacceptables.

11.000 SALARIÉS CHEZ PORTUGAL TELECOM

Il s'agit de la troisième acquisition d'importance pour le groupe du milliardaire franco-israélien Patrick Drahi, après SFR, finalisée, pour 13,36 milliards d'euros, donnant naissance à l'ensemble "Numericable-SFR" et le rachat de Virgin Mobile.

L'opérateur Portugal Telecom emploie près de 11.000 personnes et détient entre 40% et 50% des parts des marchés de la téléphonie mobile, du haut débit et de la télévision au Portugal.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 60 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

AIRBUS ET THALES ONT ENFIN VENDU DEUX SATELLITES ESPIONS AUX EMIRATS ARABES UNIS MICHEL CABIROL

Les Emirats Arabes Unis ont enfin mis en vigueur le contrat Falcon Eye. Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space vont construire deux satellites d'observation de la Terre de hautes performances.

Pour Airbus Defence and Space (ADS) et Thales Alenia Space (TAS), 2014 est une année de très, très belle facture au niveau commercial. La bonne nouvelle du jour est la mise en vigueur du contrat du programme Falcon Eye, un système satellitaire optique d'observation de la Terre de hautes performances, ou plus simplement deux satellites espions, destinés aux Émirats Arabes Unis (EAU). Airbus DS a signé en août dernier en tant que chef de file de l'équipe industrielle (TAS étant co-maître d'oeuvre), un contrat avec les forces armées des EAU pour le développement, la réalisation et le lancement de Falcon Eye. Un contrat évalué à 800 millions d'euros (50-50 entre les deux industriels).

Ce contrat inclut la réalisation de deux satellites optiques de haute résolution et d'un segment sol de contrôle, de réception et de traitement d'images, ainsi qu'un programme de formation des ingénieurs émiratis destiné à les aider à contrôler et à utiliser les satellites placés en orbite. Les ingénieurs des EAU contrôleront et opéreront le satellite une fois en orbite, a confirmé TAS dans un communiqué publié ce mardi."Falcon Eye va fournir une capacité inégalée d'observation et d'information aux Forces armées émiriennes", a déclaré dans un communiqué distinct publié ce mardi le directeur général de Space Systems, François Auque.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 61 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

THALES ET AIRBUS PEUVENT REMERCIER JEAN-YVES LE DRIAN

Pour sa part, TAS a été sélectionné pour développer la charge utile optique à très haute résolution du programme Falcon Eye dans le cadre du consortium, dont Airbus DS est le mandataire. En tant que co-contractant, TAS est également en charge du sous-système de transmission des données image, de la chaîne image au sol ainsi que de la co-ingénierie et validation du système global. Le contrat Falcon Eye confirme ainsi les performances de TAS dans les instruments et les systèmes à très haute résolution optique après les succès des programmes Helios 1 et 2 ainsi que Pléaides et s'inscrit dans la continuité des développements en cours sur le programme MUSIS CSO.

"Ce contrat est l'aboutissement d'un travail de longue haleine fourni par nos équipes avec un support total du gouvernement français et en particulier du ministère de la Défense", a expliqué le PDG de TAS, Jean Loïc Galle. Une nouvelle fois, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a beaucoup, beaucoup œuvré en coulisse pour que le contrat soit signé en juillet dernier entre les deux industriels et Abu Dhabi à Londres, puis confirmé. Le même contrat avait été signé à Abu Dhabi en juillet 2013 en présence du ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian et du prince héritier d'Abu Dhabi, Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan. Mais les États-Unis avaient capoté ce premier accord.

UNE ÉQUIPE DE FRANCE PERFORMANTE... MAIS SOUVENT DIVISÉE

"Ce contrat conforte notre position de premier exportateur au monde de satellites d'observation de la Terre (Airbus DS, ndlr), a rappelé François Auque. Il constitue, en outre, un signe de grande confiance dans notre technologie et, au-delà, dans les capacités de l'industrie spatiale française et européenne en matière d'observation de la Terre". "Ce partenariat avec Airbus Defense and Space combine les points forts de nos deux sociétés pour faire face à la concurrence et renforcer la place de l'Europe dans le monde du spatial", a pour sa part souligné Jean-Loïc Galle. Falcon Eye s'inscrit dans la ligne du programme Yahsat, réalisé pour le compte des EAU et en coopération entre Airbus DS et TAS.

Des constructeurs de satellites d'observation français unis sous la contrainte du ministère de la Défense aux Emirats, au Maroc (2 satellites) et pour le programme Pléiades mais très souvent en concurrence dans la plupart des appels d'offre internationaux. Ainsi, Airbus DS a fait cavalier seul pour KazEOSat-1 (Kazakhstan) et le satellite vendu au Pérou cette année.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 62 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

VERS UNE "TAXE TOBIN" AU RABAIS? LATRIBUNE.FR

Les ministres des Finances européens se retrouvent ce mardi 9 décembre à Bruxelles pour tenter de trouver un accord avant la fin 2014 sur le projet d'une taxe sur les transactions financières (TTF). Mais les divergences pourraient accoucher d'un texte a minima et provoquer jusqu'à son échec.

Au départ, c'était la Grande-Bretagne qui freinait des quatre fers contre l'adoption d'une "taxe Tobin" européenne. Aujourd'hui, alors qu'onze pays dont la Belgique, l'Italie, l'Autriche et l'Espagne se sont entendus sur le principe, c'est Paris -instigateur initial du projet avec Berlin- qui met de l'eau dans son vin.

BERCY RECULE

En novembre, le ministre des Finances Michel Sapin s'est en effet prononcé pour une taxation très limitée des produits dérivés, cantonnée aux "CDS", les contrats d'assurance contre le risque de défaut de paiement. Une part qui ne représente que 3% de l'ensemble des dérivés dans le monde.

Plusieurs organisations non gouvernementales, dont Oxfam, ont ainsi rendu la France responsable de l'impasse des négociations la semaine dernière, estimant qu'elle voulait imposer sa version d'une "taxe au rabais" afin de "protéger les intérêts du secteur financier français", là où notamment l'Allemagne et l'Autriche voudraient aller plus loin.

DES MINISTRES EUROPÉENS DIVISÉS

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 63 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

En plus d'être réduite, la TFF pourrait aussi être purement et simplement reportée. Les divergences ressurgies lundi 8 décembre entre les ministres européens ont douché l'espoir des ONG de la voir adoptée en 2016, comme prévu initialement. Les 11 pays de la zone euro concernés ne sont pas en effet parvenus à se mettre d'accord sur les grandes lignes du projet, ont indiqué les diplomates hier. "Un accord ne sera pas possible d'ici la fin de l'année", a assuré l'un d'eux. Un délai d'un an est en effet jugé nécessaire avant que le dispositif puisse entrer en vigueur.

Malgré d'innombrables rencontres, les "onze" n'ont réussi à se mettre d'accord ni sur l'assiette, ni sur le lieu de taxation (le lieu d'émission des titres ou celui où a lieu la transaction), ni sur l'affectation du produit de la taxe, que les ONG espéraient voir profiter à l'aide au développement et à la lutte contre les pandémies. La réunion Ecofin de ce mardi a ainsi peu de chance de débloquer une situation enlisée depuis des mois.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 64 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

SAFRAN RECOMPOSE SON EQUIPE POUR POURSUIVRE LA COURSE EN TETE MICHEL CABIROL

Alors que le tandem formé par Philippe Petitcolin et Ross McInnes est appelé à prendre la barre de Safran, Olivier Andriès pourrait quant à lui atterrir chez Snecma.

Dans la course pour succéder à Jean-Paul Herteman, Olivier Andriès (52 ans) aurait pu être déçu par la nomination de Philippe Petitcolin, qui s'installe dans le fauteuil de directeur général de Safran. Mais le patron de Turbomeca ne souhaite pas injurier l'avenir. Car "le jeu va se rouvrir dans trois ans, indique-t-on dans son entourage. L'horizon reste ouvert". Car Philippe Petitcolin (62 ans) devrait rester trois ans à son poste, conformément aux statuts de Safran pour la limite d'âge fixée pour ce poste. Un changement de statuts avait même été envisagé pour Jean-Paul Herteman mais l'essai n'avait pas été transformé.

En outre, l'horizon judiciaire d'Olivier Andriès devrait prochainement s'éclaircir dans le cadre du procès des délits d'initiés d'EADS. Les prévenus, qui ont tous été blanchis en 2009 par l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour des faits similaires, estiment que ce procès n'a pas lieu d'être. Leurs avocats ont déposé des Questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) sur la légitimité de cette seconde procédure et le tribunal a décidé vendredi d'ajourner le procès, pour permettre à la Cour de cassation et, le cas échéant, au Conseil constitutionnel, d'étudier la question. La Cour de cassation a trois mois pour décider de transmettre ou non cette question au Conseil constitutionnel, qui aura ensuite trois mois pour se prononcer.

OLIVIER ANDRIÈS À LA TÊTE DE SNECMA ?

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 65 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

Le tandem Ross McInnes et Philippe Petitcolin a été formé pour sécuriser la transition, comme l'ont noté la presse et les marchés financiers. En revanche, la maison Safran était vent debout contre un parachutage extérieur. Au premier rang des défis pour ce tandem, transformer en réussite industrielle le succès commercial de son moteur de nouvelle génération Leap, qui équipera les futurs Airbus A320Neo, Boeing 737 MAX et C919 de l'avionneur chinois Comac.

Selon nos informations confirmant celles de Challenges, Olivier Andriès pourrait être nommé à la tête de la principale filiale de Safran, Snecma, en vue de relever le défi du succès industriel du Leap et d'assurer la transition du CFM vers ce nouveau moteur. Ce qui pourrait le propulser en cas de succès à la tête de Safran dans trois ans, en avril 2018.

LEAP, UN BIJOU TECHNOLOGIQUE

Le Leap, bijou de technologie, développé avec son partenaire américain General Electric au sein de leur coentreprise CFM International, marque une rupture par l'utilisation massive de matériaux composites. Il doit permettre à ces avions de réduire de 15 % leur consommation en carburant. Plus de 7.800 Leap ont été commandés à ce jour, ce qui en fait le "moteur en développement le plus vendu de l'histoire de l'aéronautique". Il devra faire aussi bien que son prédécesseur, le CFM56, qui a hissé les deux partenaires au rang de numéro 1 mondial des moteurs d'avions civils de plus de 100 places.

Philippe Petitcolin, qui a été longtemps patron de Snecma, sera un plus pour la réussite de cette transition. "L'expérience managériale de Philippe Petitcolin, son expertise industrielle et sa crédibilité internationale dans le secteur sont les atouts majeurs qui permettront à Safran, sous sa conduite, d'assurer dans les meilleures conditions des engagements sans précédent", a rappelé le conseil d'administration de Safran. L'équipe mise en place a toutes les chances de réussir grâce à son expérience en interne, des produits de Safran et des marchés. "C'était le scénario qui présentait le moindre risque entre lancer une nouvelle génération ou laisser les 'jeunes' grandir ", explique-t-on dans l'entourage d'Olivier Andriès.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 66 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

VOLKSWAGEN, BMW: LES TETES VALSENT NABIL BOURASSI

Le patron de Skoda France va prendre la tête de Seat France après le départ précipité de ce dernier. Au niveau du groupe, la marque Volkswagen va se doter d'un directeur de marque propre, débauché chez BMW. Lequel vient de nommer son nouveau PDG.

Le mercato continue chez Volkswagen, mais de l'autre côté du Rhin cette fois. Volkswagen France a annoncé le départ d'Alexandre Lacombe directeur de Seat France. Il sera remplacé par Luc Chausson, actuel patron de Skoda France. Cette modification sera effective à partir du 2 janvier 2015.

Luc Chausson est arrivé à la tête de Skoda France en septembre 2010 et dirigera la marque automobile d'origine espagnole à partir du 2 janvier 2015. Le nom de son remplaçant à la tête de Skoda France n'a pas encore été divulgué.

Lire aussi : Skoda, la petite marque tchèque à un million d'immatriculations

Alexandre Lacombe quitte le groupe Volkswagen où il était entré il y a deux ans. Il avait bâti toute sa carrière au sein du groupe Peugeot. En 2008, il prenait la tête du club de football FC Sochaux- Montbéliard, propriété de Peugeot. Quelques jours avant son départ, Alexandre Lacombe a livré dans les colonnes de La Tribune, sa vision de la marque Seat.

UN ANCIEN BMW CHEZ VOLKSWAGEN

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 67 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

Cette annonce a été faite le jour où Volkswagen a nommé Herbert Diess, nouveau patron de la marque. Ce transfuge de BMW remplacera Martin Winterkorn qui cumulait les fonctions de PDG du groupe Volkswagen et de directeur de la marque.

En outre, nous avons également appris la nomination du nouveau PDG de BMW en la personne de Harald Krüger. Il était jusque-là directeur de la production du groupe. Il remplacera Norbert Reithofer, PDG depuis 1996 et dont le mandat arrivait normalement à échéance en 2016. Il devrait prendre la présidence du conseil de surveillance du numéro un mondial des voitures haut-de- gamme.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 68 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

LE COVOITURAGE, UN PALLIATIF DE LA SNCF PENDANT LES TRAVAUX SUR LES VOIES FERREES D'ILE-DE-FRANCE (IDVROOM) FABRICE GLISZCZYNSKI

Près de 150 gares seront impactées par les travaux l'an prochain. Transilien a lancé le 8 décembre une solution de covoiturage organisé gratuit.

Le covoiturage pour remplacer les trains pendant les travaux en Île-de-France? C'est, en plus des bus de substitution habituellement mis en place, une autre alternative que développe la SNCF à travers sa filiale de covoiturage sur des courtes distances, IDVroom.

«En raison du vieillissement du réseau ferré, les travaux seront en 2015 multipliés par 4 par rapport à leur niveau d'il y a quelques années. Des trains ne pourront pas rouler et le covoiturage peut être une solution plus souple», explique Alain Krakovitch, directeur de SNCF Transilien.

Et moins coûteuse aussi pour la SNCF.

«Dans certains cas, le covoiturage peut être une solution plus économique que les bus», fait valoir Barbara Dalibard, directrice générale de SNCF Voyages.

SOLUTION GRATUITE

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 69 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

Alors que près de 150 gares seront impactées par les travaux l'an prochain, Transilien a lancé le 8 décembre une solution de covoiturage organisé gratuit: «Tous les frais des covoitureurs seront pris en charge par les covoitureurs pour tous les travaux impactant la circulation des trains et pour tous les abonnés du réseau », explique la SNCF.

Comment ça marche ? Le conducteur doit évidemment s'inscrire sur le site d'IDVroom puis proposer un trajet de covoiturage sur un axe impacté par les travaux. Pour faciliter la rencontre des covoitureurs, la SNCF propose des points de rendez-vous dans les gares. Les passagers abonnés Navigo payent en ligne et seront remboursés de la valeur du trajet effectué et payé au conducteur. Ce dernier bénéfice d'une part bonus équivalent au prix du trajet pour une personne, qui lui est versée sur son porte-monnaie électronique IDVroom.com. Transilien rembourse les covoitureurs, via le site IDVroom, sous les 10 jours. Cette offre est valable sur 15 gares de la ligne C du RER (jusqu'au 31 août 2015), laquelle souffre depuis l'incendie d'un aiguillage à Vitry-sur-Seine en juillet dernier.

STRATÉGIE DE PORTE-À-PORTE

Une solution aux travaux est l'une des quatre cibles visées par la SNCF. Avec le covoiturage, cette dernière entend proposer une solution d'acheminement du domicile vers les gares, conformément à sa stratégie de «porte-à-porte». Les parkings seront réaménagés avec des places réservées aux covoitureurs, d'abord dans 44 gares pilotes à partir du printemps prochain. Autres cibles, les bassins d'emploi mal desservis en transport en commun, comme Velizy, et les zones commerciales.

La SNCF n'entend pas faire du covoiturage une source importante de revenus. Si les trajets ponctuels seront commissionnés, la gestion des équipages entre plutôt dans une logique Fremium, puisque des services payants seront associés ultérieurement.

JUSQU'À 2.000 EUROS D'ÉCONOMIES PAR AN POUR LES COVOITUREURS

"L'ambition n'est pas de gagner de l'argent avec le covoiturage en Ile-de-France, mais d'offrir un service supplémentaire à nos voyageurs, parce qu'aujourd'hui c'est compliqué d'aller en voiture à la gare", a expliqué Alain Krakovitch. "On veut offrir un autre service plus sympa, plus agréable pour nos voyageurs et alimenter ce fameux dernier kilomètre [entre la gare et le domicile Ndlr] pour lequel aujourd'hui il n'y a pas de solutions idéales", a-t-il ajouté.

Les covoitureurs en revanche peuvent réaliser de belles économies. "En fonction de la distance, du nombre de jours de covoiturage et du nombre de covoiturés, les covoitureurs peuvent économiser entre 500 et 2.000 euros par an", estime Olivier Demaegdt, directeur général d'IDVroom, qui parle de "13e mois".

PAS CONCURRENT DE BLABALACAR, MAIS..

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 70 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

S'il se veut différent de BlaBlaCar, leader du covoiturage sur la longue distance, IDVroom a bien conscience qu'il va attirer également des clients pour du covoiturage longue distance. Qui pourrait concurrencer les trains. "Nous l'assumons. A nous de faire préférer nos trains ou nos bus pour la longue distance", répond Barbara Dalibard.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 71 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

ECOMOUV' LICENCIE TOUS SES EMPLOYES LATRIBUNE.FR (AVEC AFP)

La direction justifie le plan social par la fin du contrat d'Ecomouv' sur la collecte de l'écotaxe avec l'État, suite à l'abandon de la mesure par le gouvernement en septembre.

La décision était prévisible. La direction de la société Ecomouv' a annoncé mardi 8 décembre avoir présenté un projet de cessation de ses activités et de "suppression de tous les emplois existants pour motif économique".

200 SALARIÉS CONCERNÉS

Quelque 200 salariés sont concernés par ce plan social, qui fait suite à l'annonce par l'État fin octobre de la résiliation du contrat d'Ecomouv' sur la collecte de l'écotaxe, entraînant des "conséquences irrémédiables et rédhibitoires pour l'activité et l'avenir de l'entreprise", a précisé la direction dans un communiqué. Or, "la société Ecomouv' SAS a été créée avec une mission unique et exclusive: l'exécution du contrat de partenariat signé le 20 octobre 2011 avec l'Etat".

En octobre, le gouvernement avait reporté "sine die" la mise en place de l'écotaxe, l'une des mesures phares du Grenelle de l'Environnement, en raison notamment d'une forte opposition des transporteurs routiers. Ecomouv' devait se charger de mettre en œuvre et de collecter cette taxe sur les poids lourds.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 72 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

DEUTSCHE BANK ET WELLS FARGO POURSUIVIES POUR EVASION FISCALE LATRIBUNE.FR AVEC AFP

Les autorités américaines ont annoncé lundi avoir porté plainte contre un groupe d'institutions financières dont la banque allemande Deutsche Bank et la californienne Wells Fargo, qu'elles accusent d'évasion fiscale.

La plainte a été déposée lundi devant un tribunal de New York... et l'amende sera lourde si les deux banques sont condamnées. Soupçonnant Deutsche Bank et Wells Fargo d'évasion fiscale, les autorités américaines leur réclament 190 millions d'euros.

L'établissement allemand aurait effectué des transactions financières entre 1999 et 2000 destinées à se soustraire au fisc américain, selon un communiqué du procureur fédéral de Manhattan, Preet Bharara, publié lundi 8 décembre au soir.

DES TRANSACTIONS "VIEILLES DE 14 ANS"

Deutsche Bank aurait notamment créé des sociétés écran à qui elle aurait transféré des responsabilités fiscales, alors que celles-ci étaient des coquilles vides et n'étaient pas en mesure de s'acquitter des impôts qui leur étaient réclamés.

"Nous avons déjà répondu aux craintes du gouvernement fédéral portant sur cette vieille transaction de 14 ans dans un accord à l'amiable avec les services fiscaux", a réagi Deutsche Bank dans un communiqué.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 73 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

Et de poursuivre: "suivant les termes de cet arrangement, le fisc avait laissé tomber l'idée que Deutsche Bank était responsable de ces impôts non collectés". En conséquence, la banque dit qu'elle va se défendre "vivement contre ces nouvelles accusations".

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 74 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

PHARMACEUTIQUE: PIERRE FABRE SUPPRIMERA 551 POSTES EN FRANCE D'ICI 2016 LATRIBUNE.FR (AVEC AFP)

Ces suppressions de postes concernent la recherche et développement ainsi que le réseau commercial, annonce la direction du groupe qui veut "sauvegarder la compétitivité de sa branche pharmaceutique".

Nouvelle restructuration dans le monde du médicament. Le groupe pharmaceutique Pierre Fabre a annoncé ce mardi 8 décembre dans un communiqué un plan de restructuration comprenant la suppression de 551 postes en France d'ici 2016. Elles concernent la recherche et développement ainsi que le réseau commercial.

RECLASSEMENTS INTERNES

Dans le détail, ce plan baptisé "Trajectoire 2018" prévoit "un solde négatif en effectifs de 272 personnes, dont 255 en France", dans la R&D pharmaceutique ainsi qu'un "solde négatif en effectifs de 279 personnes" dans le réseau commercial France, d'ici 2016, selon le communiqué du groupe. Le groupe, qui vise "sauvegarder la compétitivité de (sa) branche pharmaceutique", cherche à alléger ses coûts dans le secteur du médicament pour réinvestir dans la recherche.

L'essentiel de la croissance de Pierre Fabre (+1,6% sur 2012, +5,4% à taux de change constant), qui dépasse les 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, se concentre sur sa branche dermo- cosmétique (54% du total).

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 75 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 76 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

MAREE NOIRE : LA JUSTICE AMERICAINE REJETTE LA PLAINTE DE BP LATRIBUNE.FR AVEC AFP

La Cour suprême des Etats-Unis a refusé lundi de se saisir d'un recours du groupe pétrolier britannique qui affirmait être contraint de payer des centaines de millions de dollars à des entreprises "sans lien apparent" avec la marée noire de 2010, dans le golfe du Mexique.

BP est finalement condamné à continuer le versement des dédommagements après l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, le 10 avril 2010. Après l'avoir examinée à huis clos, les neuf juges ont annoncé dans un document, avoir rejeté la plainte du géant pétrolier britannique. Celui-ci contestait le règlement d'une plainte en nom collectif d'entreprises et de commerces qui protestaient contre les répercussions de la catastrophe écologique sur leur activité économique.

La haute Cour s'est contentée d'annoncer qu'elle refusait d'entendre les arguments de BP, qui affirme, dans son recours, que les "supposées pertes [des entreprises plaignantes] ne pouvaient pas être légitimement reliées" à la marée noire.

DES PLAIGNANTS "QUI N'ONT PAS SOUFFERT"

Avec cette décision, BP se trouve du coup contraint d'honorer la totalité des engagements contenus dans l'accord signé en 2012 pour compenser des entreprises ayant souffert de la marée noire.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 77 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

Soutenu ici par le gouvernement britannique, le géant pétrolier refusait de payer celles dont les pertes sont, selon lui, sans rapport avec la catastrophe écologique, comme un hôtel du Mississippi ayant fermé ses portes après un incendie.

"Nous restons convaincus que le programme récompense des plaignants qui n'ont souffert d'aucune perte de la marée noire", a déclaré Geoff Morrell, un haut responsable de BP America, en déplorant la décision de la Cour suprême.

UNE CATASTROPHE ONÉREUSE

La décision de la Cour suprême représente un nouveau revers pour BP, qui a déjà payé très cher la marée noire de 2010. A ce jour, le groupe a versé 2,3 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros) sur les 4,25 milliards (3,43 milliards d'euros) de compensations pour "pertes économiques" qu'il doit verser à des individus et entreprises, selon l'administrateur spécial en charge du dossier.

D'autres procédures suivent leurs cours et BP a constitué au total des réserves de 43 milliards de dollars (34,7 milliards d'euros) pour solder cette catastrophe qui a fait 11 morts et déclenché la plus importante marée noire de l'histoire des Etats-Unis

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 78 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

CHUTE HISTORIQUE DES VENTES DE MCDONALD'S AUX ETATS-UNIS LATRIBUNE.FR (AVEC AFP ET REUTERS)

Le numéro un mondial de la restauration rapide a enregistré la plus forte baisse de ses ventes dans son marché domestique depuis treize ans. Partout ailleurs, le groupe accuse une baisse de ses ventes due à des scandales sanitaires ou à l'évolution du comportement des consommateurs.

Sixième mois consécutif de baisse des ventes. McDonald's a annoncé lundi une baisse plus forte que prévu de ses ventes en novembre. À périmètre comparable, les ventes du groupe américain ont baissé de 2,2% alors que les analystes anticipaient en moyenne un recul de 1,7% selon les estimations recueillies par Consensus Metrix.

Plus forte baisse aux États-Unis depuis 2001

Outre-Atlantique, les ventes comparables ont chuté de 4,6% le mois dernier par rapport à novembre 2013 alors que les analystes prévoyaient en moyenne une diminution de 1,9%. Il s'agit du plus fort effondrement depuis juin 2001, note l'agence américaine Bloomberg.

McDonald's est en effet durement concurrencé chez lui par des chaînes comme Wendy's, Burger King Worldwide, Chipotle Mexican Grill ou Subway et n'a plus affiché de croissance de ses ventes aux Etats-Unis depuis douze mois, en octobre 2013. Le directeur général Don Thompson, en poste depuis juillet 2012, a remanié son état major et laissé plus d'initiative aux opérateurs locaux mais sans parvenir jusqu'ici à enrayer la tendance baissière des ventes.

Le poulet périmé continue d'influencer les ventes

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 79 DU 10 DECEMBRE 2014 ENTREPRISES

Dans la région Apmea, qui comprend l'Asie-Pacifique, le Moyen-Orient et l'Afrique, les ventes ont baissé de 4%. Elles ressentent toujours l'impact du scandale de viande avariée qui a impliqué le principal fournisseur de la chaîne de fast-food en Chine. En juillet, les autorités chinoise ont fermé son usine près de Shanghai, accusé d'avoir mélangé de la viande avariée avec de la viande fraîche et d'avoir ré-étiqueté des produits périmés.

| Lire Du poulet périmé vendu en Chine fait frémir McDonald's, Pizza Hut et KFC

En Europe, la baisse des ventes est restée modérée avec un recul de 2%, sous l'effet de "résultats très faibles" en Russie (quatre restaurants ont été fermés en août) et de reculs en France et en Allemagne.

Sanction des investisseurs

McDonald's a précisé que ces mauvaises performances pourraient avoir un impact allant jusqu'à 10 cents sur le bénéfice par action du quatrième trimestre, tandis que l'effet de change négatif, lié à l'appréciation du dollar "face à pratiquement toutes les devises étrangères", devrait amputer le résultat de jusqu'à neuf cents.

À Wall Street, les actionnaires ont sanctionné ces annonces. Le cours de l'action était en baisse de 3,84% à la clôture de la Bourse de New York, à 92,61 dollars (74,98 euros).

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 80 DU 10 DECEMBRE 2014 TERRITOIRES

"UTILIB", LES PREMIERS UTILITAIRES EN LIBRE-SERVICE A PARIS LATRIBUNE.FR

Autolib' a désormais un cousin dans les utilitaires. La mairie de Paris a lancé lundi 8 décembre le déploiement d'une centaine d'Utilib', des véhicules électriques en libre-service avec un coffre plus volumineux pour les particuliers, les commerçants et les artisans de la capitale.

Des véhicules écologiques en autopartage pour transporter des petites marchandises. C'est la première pierre posée par Anne Hidalgo pour atteindre l'objectif fixé dimanche 7 décembre du zéro diesel dans la capitale d'ici 2020. Une "première mondiale" selon l'édile.

La mairie de Paris a en effet inauguré lundi 8 décembre l'Utilib', trois ans après les débuts du service Autolib' qui continue à se développer mais n'est toujours pas rentable pour son exploitant, le groupe Bolloré.

PAS DE SUPPLÉMENT POUR LES PARTICULIERS

Une centaine de ces véhicules rouges, dotés d'un coffre de 900 litres, doit être mis en circulation d'ici au printemps 2015, indique le communiqué de la mairie. Pour les artisans et commerçants, l'abonnement coûtera 6 euros par mois, auxquels il faudra ajouter 6 euros de l'heure. Pour les particuliers, Utilib', qui est en fait un Autolib' sans sièges arrière, aura le même coût qu'Autolib'.

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En plus de ses 250 km d'autonomie et une capacité de transport de 230 kg, l'Utilib' se veut aussi un engin "on ne peut plus propre", comme le revendique la mairie de Paris :

"Ces véhicules ne produisent aucune pollution directe de l'air, ni aucune émission de particules fines, de dioxyde d'azote, de benzène, de HAP ou de monoxyde de carbone."

TROIS BOUGIES POUR AUTOLIB'

La maire a profité de l'occasion pour applaudir le "succès" d'Autolib', lancé le 5 septembre 2011, et qui compte aujourd'hui 2.900 véhicules, 900 stations et 4.700 bornes de charge à Paris et dans la métropole. Le service a enregistré 189.000 abonnements en trois ans, et 66.200 personnes l'ont utilisé cette année (en moyenne 36 minutes pour faire 9 kilomètres).

Interrogé lors de l'inauguration sur la rentabilité du service, le patron du groupe Bolloré a estimé qu'Autolib' coûtait "entre 50 et 60 millions d'euros par an" à son groupe, et qu'il prévoyait d'atteindre les 70.000 abonnés nécessaires à l'équilibre "au cours de l'exercice 2015". L'objectif initial était 2014.

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LOOM UP CONCEPT ILLUMINE LES PETITES COMMUNES YANN PETITEAUX

Depuis bientôt dix ans, la TPE Loom up concept (Saint-Chamond), conçoit des illuminations de fin d'année pour les petites communes. Une clientèle souvent délaissée par les géants du secteur.

Pour une mairie, investir dans les illuminations de fin d'années est un poste quasi incontournable en dépit des contraintes budgétaires. C'est sur ce marché que s'est positionné Ludovic Odouard. Ce jeune quadragénaire de Saint-Chamond (Loire) a fondé Loom up concept en 2005. Une petite entreprise qui génère 120 000 euros de chiffre d'affaires dont il est toujours le seul maître à bord.

Sur le secteur des illuminations, les concurrents sont rares. Une dizaine, estime Ludovic Odouard. Parmi eux, des géants comme le français Blachere (qui travaille avec une grande partie des communes de plus de 5 000 habitants) et une poignée de PME et ETI. « Souvent, les petites mairies (de moins de 1 500 habitants) sont délaissées », constate le dirigeant de Loom up concept. Or ces petits budgets (3 à 4 000 euros en moyenne) ne font pas l'objet d'appels d'offres. C'est sur ce créneau que mise Ludovic Odouard.

UNE TRENTAINE DE COMMUNES CETTE ANNÉE

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Depuis sa création, Loom up concept à collaboré avec près de 150 clients. Cette année, la PME ligérienne va équiper une trentaine de communes, dont la moitié en dehors de Rhône-Alpes. « Mon plus gros marché cette année est la commune de Cruas, en Ardèche (2 800 habitants, ndlr) », précise Ludovic Odouard. Pour trouver des relais de croissance, le dirigeant envisage de démarcher les petits centres commerciaux et les casinos de la région.

Seul aux manettes, Ludovic Odouard conseille les mairies en amont puis réalise des simulations sur ordinateur. Il propose deux formules : soit l'achat, soit la location de matériel. « C'est une activité sur laquelle je travaille toute l'année, souligne-t-il. Je commence à rencontrer les municipalités au printemps. Au final, j'envoie toutes mes factures sur les mois de novembre et décembre. » Ludovic Odouard commercialise un catalogue d'illuminations mais conçoit également ses propres motifs. La fabrication est sous-traitée à une société grecque.

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TALENT DAY : DANS LES COULISSES DE L'INNOVATION JEAN-BAPTISTE LABEUR

La 5 e édition du Talents Day aura lieu les 10 et 11 décembre à Lyon. Un évènement organisé par le pôle de compétitivité Imaginove, autour de projets innovants d'écoles et de startups.

Pour la 5e année, le pôle de compétitivité Imaginove organise le Talent Day à l'Embarcadère à Lyon. Ces deux jours, mercredi et jeudi, sont accessibles aux professionnels du numérique et sont entièrement dédiés à l'innovation technologique, à la créativité et aux nouveaux usages. Des conférences, des pitchs de projets, des tables rondes, mais surtout un espace labo avec une quinzaine de projets innovants de startups en démonstration, au stade de prototype, ou pratiquement commercialisés.

VITRINE D'INNOVATION

Orienté initialement vers la valorisation des écoles et formation, le Talent Day s'est mué progressivement depuis 3 ans, en vitrine de l'innovation dans le domaine du numérique et de l'image, mais aussi comme outil d'accompagnement pour l'arrivée sur le marché de projets innovants.

L'objectif est de stimuler les rencontres, favoriser les échanges et croiser les compétences. "Le but du jeu c'est de permettre aux porteurs de projets de valider leurs expertises, de tester leurs produits et de trouver des partenaires pour une mise sur le marché" précise Magali Rofidal, chef de projet Talent Day.

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DÉCOUVRIR LE CYCLE D'INNOVATION

La majorité des projets sont en lien avec Imaginove. Ils sont en fin de développement, soit labellisés FUI. "Ce sont des projets développés sur 4 à 5 ans minimum" indique Magali Rofidal. "Cela donne à voir et à comprendre ce qu'est un processus d'innovation. On mesure bien le temps d'un cycle d'innovation, à comprendre ses mécanismes de financement, à manipuler les prototypes issus des projets, à découvrir la créativité nécessaire".

Par le passé, des entreprises comme iSketchnote et son dispositif de transcription de notes ont déjà bénéficié de l'effet Talent Day. Cette année, des startups comme Dowino et son jeu Blind Legend, le serious game Happy Respi destiné à gérer le stress en apprenant à bien respirer ou bien encore Squadrone System avec sa caméra volante Hexo+ seront présentes.

Les étudiants du réseau les écoles de l'image en Rhône-Alpes auront également l'occasion de présenter leurs travaux de fin d'études au travers d'une exposition. Certains d'entre eux participeront également à un challenge de création transmedia pendant 24 h avec pitch de leurs projets.

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LE CREDIT AGRICOLE D'AQUITAINE MARQUE LE DIGITAL DE SON EMPREINTE PASCAL RABILLER

La caisse régionale du Crédit agricole a décidé d’accélérer sur la dématérialisation de son offre. Elle multiplie les services accessibles via ordinateurs, tablettes et smartphones. Grâce à la technologie, elle parie sur l’efficacité commerciale d’une relation clientèle reposant sur un concept surprenant : la proximité… à distance.

C'est dans une agence dévolue à un public plutôt étudiant, située place de la Victoire à Bordeaux, une agence dont le conseil d'administration est d'ailleurs uniquement composé d'étudiants, que Jack Bouin, DG du Crédit agricole d'Aquitaine, a présenté, ce matin, les innovations qui vont permettre à la banque verte d'améliorer sa relation clientèle tout en améliorant, aussi, l'efficacité du maillage territorial de ses agences.

Des agences qui voient, année après année, le nombre de clients poussant les portes s'éroder : - 5 % en moyenne chaque année. Mais qui constatent aussi que les rendez-vous, à forte valeur ajoutée, calés par les conseillers progressent, eux, de 1 % par an.

LE DIGITAL REDONNE DE LA VALEUR AJOUTÉE AUX RENDEZ-VOUS PHYSIQUES

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"Les outils dont nous disposons, un site, une application mobile et surtout un nouvel outil digital mis à la disposition de nos agents pour répondre dans les meilleures conditions aux attentes des clients, sont à l'origine de ces constats. En les développant encore comme nous le faisons actuellement, ils nous permettent de déployer un concept de proximité... à distance, assure Philippe Santacatalina, directeur commercial des agences de la caisse régionale. Nous offrons aux clients les outils de mobilité qui leur permettent de faire un maximum d'opérations eux-même, mais qui leur permettent aussi de rentrer en contact le plus facilement du monde avec leur conseiller clientèle attitré, de caler un rendez-vous... Bref, de gérer à distance l'essentiel pour consacrer les rendez-vous en agences pour des évènements, des actions, des conseils qui le méritent vraiment, sans aucune perte de temps."

"LE NATIONAL N'ALLAIT PAS ASSEZ VITE À NOTRE GOÛT !"

La dématérialisation est poussée, désormais, en Aquitaine au maximum de ce que la loi permet.

"Le groupe a mis en place, sur le plan national, un projet qui vise à tout dématérialiser d'ici fin 2016" explique Jack Bouin. Nous avons décidé, en Aquitaine, de profiter du déploiement de tablettes à destination des conseillers des agences, pour aller plus loin et plus vite que ce qu'on attendait de nous. Nous trouvions que le national allait trop lentement dans cette dématérialisation !" ajoute le DG.

Une petite équipe, fonctionnant en interne au Crédit agricole d'Aquitaine sur le mode startup, a planché sur l'interface qui permet aux conseillers d'améliorer le service rendu aux clients.

"On est désormais très au-delà de l'utilisation initiale dévolue à la tablette : à savoir la seule signature électronique, explique Jack Bouin. Nous avons voulu faire en sorte que chaque conseiller dispose d'un outil permettant à chaque client de disposer des mêmes services, qu'il s'agisse du client d'une agence urbaine ou d'une agence rurale" ajoute Philippe Santacatalina.

Difficile de dire aujourd'hui si cette politique se traduira par des conquêtes de nouveaux clients, mais le fait est qu'aujourd'hui l'environnement technologique semble donner raison au volontarisme du Crédit agricole. En France, en 2012 déjà, 67 % des détenteurs de smartphone avaient réalisé au moins une opération avec leur téléphone mobile... Et à ce niveau-là, le Crédit Agricole d'Aquitaine, qui compte plus de 900.000 clients, ne dispose "que" de 57.000 utilisateurs de l'application mobile "Ma Banque". Autant dire que la marge de progression est encore énorme pour la banque verte sur ce créneau de la e-relation client.

FUTUR SIÈGE SOCIAL : LES DERNIÈRES NOUVELLES

L'acquisition, auprès de Cogedim, de 5.000 m2 de terrain sur l'emprise foncière de l'usine Lesieur de Bordeaux (qui quittera le lieu à la fin du 1er semestre 2015), quartier Bassins à flot, est finalisée. Le Crédit agricole d'Aquitaine, qui va y installer son nouveau siège social, vient de lancer le concours d'architectes auquel ont répondu cinq équipes et dont on connaîtra le résultat en mars prochain.

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"Nous avons réussi à négocier, avec l'aide du maire Alain Juppé, le fait de pouvoir choisir le cabinet d'architectes qui officiera alors que Cogedim avait son propre architecte et souhaitait nous l'imposer. Nous avons sélectionné les cabinets du concours avec l'aide de Nicolas Michelin, architecte urbaniste de tout le quartier." précise Jack Bouin, DG de la caisse régionale du Crédit agricole, qui va faire construire, moyennant un investissement estimé aux alentours de 40 ou 50 M€, 12.000m2 de bureaux sur ce site aujourd'hui industriel.

Pour l'avenir du siège social actuel, situé boulevard Président-Wilson, "rien n'a été décidé. Nous savons seulement que l'endroit servira à la construction de logements, mais nous n'avons pas encore pris la décision de savoir si nous vendrons le site ou si nous piloterons nous-même l'opération... Nous prendrons une décision d'ici l'été 2014", assure Jack Bouin. Au moment même où la déconstruction du site de Lesieur, qui verra pousser le nouveau site, sera lancée.

A LA CONQUÊTE DES PROS... ET DE BORDEAUX

Engagée dans une vaste campagne commerciale de conquête des clients professionnels, le Crédit agricole d'Aquitaine a mobilisé plus de 300 conseillers, chefs d'agence et administrateurs sur le terrain depuis la fin septembre 2014. A ce jour, plus de 1.200 établissements non clients de la banque Verte ont été rencontrés, 311 l'ont rejointe. Les habitants de la métropole bordelaise sont aussi dans le viseur du Crédit agricole. Actuellement, la banque revendique un ratio de clientèle d'un Bordelais sur cinq. Elle vise un Bordelais sur quatre à moyen terme et a, pour cela, créé un pôle commercial dédié à Bordeaux Métropole, avec un patron également dédié : Eric Cazaumajou. En attendant, depuis le 1er janvier, Crédit agricole d'Aquitaine compte 40.000 nouveaux clients, ce qui donne, en solde net, une progression de 17.000 clients.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 89 DU 10 DECEMBRE 2014 TERRITOIRES

"ON PEUT FAIRE DE LA HAUTE PERFORMANCE MAIS AUSSI LA PERENNISER" MIKAEL LOZANO

Mathieu Perromat,,associé Deloitte à Bordeaux, revient sur le Deloitte In Extenso Technology Fast 50, qui a couronné plusieurs entreprises du Sud-Ouest il y a quelques jours. Il retrace l'histoire de ce prix né aux Etats-Unis et qui récompense des entreprises technologiques ayant connu les plus fortes croissances ces cinq dernières années. Il dresse le profil des lauréats de l'année 2014 et notamment celui de News Republic, implantée à Bordeaux et qui développe une application mobile permettant d'agréger des sources d'information, qui a notamment séduit HTC.

Mathieu Perromat évoque également Helileo, 3e du classement, société de Dax (40) spécialisée dans les systèmes de tracking satellite pour les systèmes de transport, les drones... Société bordelaise cotée, Groupe ConcoursMania a aussi été primée. Mathieu Perromat fait également le point sur la conjoncture économique et dresse la liste des secteurs qui fonctionnent le mieux, notamment la technologie et l'aéronautique, alors que le BTP et le secteur du vin, en difficulté sur les marchés internationaux, sont à la peine.

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LOGICIELS LIBRES : A PESSAC, UNE BANQUIZ POUR FAIRE DECOLLER LES "MANCHOTS" PASCAL RABILLER

A Pessac, à proximité de Bordeaux, les aventuriers entrepreneurs du monde du logiciel libre disposent désormais d’un lieu dédié à l’accélération, voire au décollage de leurs projets avec La Banquiz.

Tux le manchot (non ce n'est pas un pingouin) qui symbolise Linux, et donc plus largement le monde des logiciels libres, s'est trouvé un nouveau refuge, une banquise en région Aquitaine.

En l'occurrence, il s'agit plutôt de La Banquiz, le premier accélérateur des startups du logiciel et des technologies du libre en France. Alain Rousset, président de la Région mais aussi de la technopole Bordeaux Unitec, et François Pellegrini, président d'Aquinetic, association qui porte le cluster aquitain de compétences en numérique, inaugureront, vendredi prochain, la structure qui devrait accompagner les jeunes pousses de l'économie du logiciel libre.

Installée au cœur de Pessac, La Banquiz va regrouper en un seul lieu les compétences des deux structures qui l'ont initié. Le but étant d'accompagner les porteurs de projets afin de les aider à passer du statut de geek à celui de créateur d'entreprises dans le domaine des technologies et logiciels libres.

6 MOIS D'ACCOMPAGNEMENT POUR FAIRE DÉCOLLER UN PROJET D'ENTREPRISE

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 91 DU 10 DECEMBRE 2014 TERRITOIRES

Un programme d'accompagnement sera proposé à des promotions réduites en nombre de porteurs de projets. Un programme intensif réduit en temps également puisque chaque promotion aura 6 mois pour finaliser le passage de l'idée à la création d'entreprise, le cas échéant. La Banquiz a pour ambition de favoriser l'émergence de projets d'entreprises ambitieux, créateurs d'emplois.

A ce jour, l'économie du libre génèrerait 4 Md€ de CA annuel et compterait 30.000 emplois en France. La Banquiz aimerait contribuer à l'amélioration de ces chiffres.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 92 DU 10 DECEMBRE 2014 OPINIONS

COMMENT LES STARTUPS PEUVENT UTILISER LES BREVETS GHISLAIN DE TREMIOLLES

En conférant un monopole d'exploitation de 20 ans à son titulaire, le brevet s'impose comme un outil juridique de choix pour les start-up innovantes. L'avantage commercial procuré n'est pas le seul atout. Revue de détail. Par Ghislain de Trémiolles, associé, Santarelli

Les start-up qui se constituent un portefeuille de brevets ont plus de chances de réussir. C'est ce que démontrent les résultats de la récente étude commandée par France Brevets, fond d'investissement dédié au licensing international de brevets. Ainsi, les sociétés adoptant une stratégie de protection de leurs innovations par voie de brevets ont 50 % de chances de succès dans les 10 ans suivant leur première levée de fonds, contre 30 % pour celles qui n'en font rien. Toujours selon cette étude, cet avantage est d'autant plus décisif pour les start-up évoluant dans les secteurs des biotechnologies et des logiciels (en multipliant les chances de succès par trois). Par ailleurs, l'enquête précise que l'extension de ces brevets aux pays européens, aux États-Unis et au Japon est un facteur supplémentaire de succès.

LE BREVET, ATOUT COMMERCIAL

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Ces résultats ne surprendront pas les spécialistes du droit des brevets. Car si les brevets ne conféraient pas d'avantages aux entreprises, quelle serait leur raison d'être ? De fait, leur intérêt premier est bien évidemment un avantage concurrentiel indéniable puisqu'ils confèrent un monopole d'exploitation durant une durée maximale de 20 ans (dans une très grande majorité de pays). Ainsi, en déposant une demande de brevet auprès d'un office de propriété industrielle, tel que l'INPI (Institut national de la propriété industrielle) en France, l'entreprise dispose du droit d'interdire à toute autre société l'utilisation, la fabrication, la mise en vente ou encore l'importation de son invention sur le territoire du brevet ou, selon les lois nationales, d'obtenir des dommages et intérêts pour une telle exploitation.

UN PARI SUR L'AVENIR

Seules conditions, cette invention doit être brevetable, c'est-à-dire, essentiellement, être nouvelle, non-évidente, avoir une application industrielle, ne pas être exclue du champs des inventions brevetables, et doit être suffisamment décrite. L'entreprise peut ensuite (dans les 12 mois) étendre son monopole aux pays qu'elle jugera stratégiques pour son développement, moyennant bien évidemment un investissement financier certain. Mais, attention, une invention brevetable n'est pas synonyme de succès automatique. Le brevet est un pari sur l'avenir. Et qui dit pari, dit risques. Premièrement, l'invention ne doit arriver sur le marché ni trop tôt, ni trop tard. Ensuite, bien sûr, tout dépendra de son adéquation avec les attentes de la cible visée, de sa mise en œuvre, de la stratégie commerciale et marketing mise en place, etc.

LE BREVET PROTECTEUR MAIS PAS TOUJOURS DISSUASIF

Le brevet permet donc d'éviter une concurrence frontale sur les marchés ciblés par l'entreprise. Une stratégie d'autant plus importante que l'objet de l'invention est facilement imitable et que sa mise en œuvre est facile : ce qui est notamment le cas dans l'informatique mais aussi parfois dans les biotechnologies. Arme dissuasive dans un très grand nombre de cas, le brevet protège son propriétaire qui pourra agir en contrefaçon (voire en parasitisme et concurrence déloyale si la contrefaçon ne peut pas être retenue) si un concurrent s'aventurait à copier l'objet de son invention. Car, bien évidemment, le brevet ne réduit pas à zéro le risque de contrefaçon. Par ailleurs, intenter un procès en contrefaçon est une tactique qui peut s'avérer risquée et entraîner une contre-attaque de la part de l'entreprise assignée en justice. De fait, une start-up disposant de peu de brevets y réfléchira à deux fois avant de s'attaquer à une société au portefeuille de brevets bien garni qui pourrait lui reprocher, à son tour, de contrefaire l'un de ses brevets. Le brevet peut aussi être utilisé comme un outil de négociation en offrant l'opportunité de licences croisées (le titulaire d'un brevet A accorde une licence de son brevet au titulaire d'un brevet B, qui lui accorde réciproquement l'exploitation de son brevet B).

LE BREVET, UN ATOUT SÉDUCTION

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 94 DU 10 DECEMBRE 2014 OPINIONS

Outre cet avantage concurrentiel, le brevet est un atout capital pour les start-up qui ne cherchent pas nécessairement un retour sur investissement direct mais plutôt à valoriser l'entreprise. Et pour espérer séduire les investisseurs ou les repreneurs, disposer d'un portefeuille de brevets s'avère généralement décisif. C'est en effet un actif immatériel de l'entreprise qui va augmenter significativement sa valorisation. Mais, c'est également un élément qui peut faire pencher la balance : un investisseur a besoin de garanties avant de s'engager, une entreprise qui dispose d'un monopole d'exploitation va nécessairement le rassurer.

Le brevet peut aussi s'avérer un bon moyen pour générer des revenus substantiels via l'octroi d'une licence (c'est-à-dire concéder l'exploitation du brevet, moyennant une rémunération, sur une zone géographique ou une activité déterminée). Une stratégie adaptée aux entreprises qui cherchent un retour sur investissement direct, mais marginalement utilisée par les start-up.

NÉCESSAIRE MAIS INSUFFISANT À L'INTERNATIONAL

Le brevet permet d'attaquer plus facilement des marchés en s'assurant de ne pas être concurrencé par des produits similaires. Toutefois, espérer percer à l'étranger simplement armé d'un portefeuille de brevets paraît hasardeux. C'est évidemment un avantage, mais il est insuffisant. En revanche, c'est un très bon moyen, comme évoqué précédemment, pour trouver acheteurs et investisseurs et pour détecter des opportunités. Cela peut aussi être l'occasion de rencontrer des partenaires afin, par exemple, de mettre en place un système de licences.

STIMULANT DE L'INNOVATION

Enfin, une entreprise qui s'engage dans une démarche de propriété industrielle se donne les moyens d'innover durablement. Certains pensent à tort que tout a déjà été inventé et que les brevets limitent l'innovation. C'est pourtant exactement l'inverse ! Pour preuve, le nombre de brevets déposés dans le monde a doublé en 20 ans. Le principe est simple : plus on invente, plus on ouvre de nouvelles voies à explorer. Il est notamment tout à fait envisageable d'adapter une innovation en lui trouvant une application dans d'autres domaines. Surveiller les demandes de brevet déposées est d'ailleurs extrêmement simple puisque de nombreux offices donnent accès gratuitement à des bases de données brevet. L'INPI, par exemple, propose l'outil Esp@cenet pour accéder à des demandes de brevets français, européens et internationaux sur les 30 dernières années.

Soit quelque 5 millions de documents en accès libre ! De quoi permettre de retrouver un brevet, de surveiller l'activité de concurrents mais aussi de trouver de nouvelles idées... Et de toujours garder une longueur d'avance.

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 95 DU 10 DECEMBRE 2014 OPINIONS

POURQUOI LES TAUX D'INTERET FIXES, EXCEPTION FRANCAISE, VONT PERDURER JEROME ROBIN

La France de distingue de la plupart des pays par la prééminence des taux d'intérêt fixes, s'agissant des achats d'immobilier. Une habitude dangereuse pour les banques en cas de remontée des taux, mais elles tiennent néanmoins à ce particularisme. Par Jérôme Robin, président et fondateur de Vousfinancer.com

La question est sur toutes les lèvres depuis quelques semaines : les crédits à taux fixes vont-ils disparaitre ? Cette crainte - car c'en est bien une à un moment où les taux historiquement bas soutiennent le marché immobilier - est née de la recommandation du Comité de Bâle de favoriser le crédit immobilier à taux variable. D'après ce comité dont la mission est d'assurer la stabilité et la régulation du système financier mondial, le niveau actuellement très bas des taux fixes crée un risque porté par les banques en cas de remontées de taux. En effet, les banques prêtent actuellement à 2,5 % en moyenne et se refinancent à court terme à moins de 1 %. Toutefois, en cas de remontée des taux Euribor ces prochaines années, elles pourraient être amenées à se refinancer à des taux supérieurs aux taux des crédits immobiliers auxquels seront adossées ces nouvelles ressources... Proposer des taux révisables dont l'évolution est liée aux index Euribor permettrait de transférer ce risque aux emprunteurs.

LES BANQUES PAS FAVORABLES AUX TAUX VARIABLES...

ACTUALITE EDITION QUOTIDIENNE 96 DU 10 DECEMBRE 2014 OPINIONS

Toutefois, si les banques ont bien conscience de ce problème, elles ont rapidement réagi en adressant une lettre au Comité de Bâle dans laquelle elles s'alarment d'une disparition du taux fixe. Car l'impact pour le marché pourrait être réel : actuellement 96 % des crédits sont accordés à taux fixes. Et si la quasi-majorité des emprunteurs qui ont souscrit des crédits à taux révisables depuis 2008 sont aujourd'hui gagnants - certains bénéficiant actuellement de taux de crédit à 1 % - les Français restent averses aux risques et peu enclins à souscrire ce type de prêts, et même s'ils y ont intérêt.

... EN RAISON DE LA PSYCHOLOGIE DE LEURS CLIENTS

En immobilier, la rationalité n'a que peu de place et c'est davantage la psychologie qui guide les comportements... C'est pourquoi les banques ont conscience que sonner le glas des taux fixes reviendrait à donner un coup de frein à la demande de crédit et donc à se tirer une balle dans le pied... Car le crédit immobilier reste leur principal vecteur de conquête de nouveaux clients, et notamment de jeunes clients avec qui elles vont pouvoir mettre en place une relation de long terme, d'autant que le niveau actuellement très bas des taux d'intérêt minimise le risque de renégociation de prêt à l'avenir. Sans compter que le taux de défaillance sur les crédits à taux fixe est bien plus faible que sur les révisables... On se souvient des conséquences de la crise de 2008 dans les pays d'Europe du sud où des emprunteurs ont vu leurs mensualités décoller...

LES BANQUES ONT DES SOLUTIONS POUR CONTRER LE RISQUE DE HAUSSE DES TAUX

D'autres solutions existent pour contrer le risque de hausse du coût des ressources adossées à ces prêts à taux très bas. Les banques anticipent d'ailleurs d'ores et déjà en demandant des contreparties croissantes aux crédits qu'elles accordent, car les produits d'épargne mais également l'argent disponible sur les comptes courants sont considérés comme des ressources. Les crédits à taux mixtes sont également un bon compromis : à taux fixe sur une première période (3, 5, 7 ou 10 ans selon les offres), ils passent à taux révisables ensuite, à un moment où l'acheteur peut être amené à revendre, mais surtout à un stade où les intérêts représentent une part moindre de la mensualité versée, contribuant à diminuer le risque de hausse de l'échéance pour l'emprunteur.

Ainsi, les taux fixes ne sont pas prêts de disparaître. Et si les taux révisables devaient les remplacer, il faudrait une période de transition suffisamment longue pour faire évoluer les comportements, sans risquer de gripper le marché immobilier. En attendant, les banques feront tout pour défendre les taux fixes. Après tout, n'est-ce pas justement notre modèle Français reposant sur l'octroi de crédit immobilier essentiellement à taux fixes, qui a contribué à la résistance des banques françaises en période de crise ?

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