396 La Rentree Culturelle
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396 LA RENTREE CULTURELLE DU 20 SEPTEMBRE AU 3 OCTOBRE #2017 GRATUIT www.journalventilo.fr LESTHEATRES.NET 08 2013 2013 (0,15€ TTC/min) MARSEILLE • GYMNASE • BERNARDINES MARSEILLE • GYMNASE AIX • GRAND THÉÂTRE • JEU DE PAUME AIX • GRAND THÉÂTRE CARTE 18-30 ANS Les THÉÂTRES PETIT PRIX, GRANDS SPECTACLES ! L’ESSENTIEL DE LA QUINZAINE 3 4>11 MUSIQUE 16 SOCIÉTÉ par Marsactu TOURS DE SCÈNES RENTRÉE DES CRASSES Le Dernier Jour d’un condamné Le parachute doré à à l’Opéra de Marseille 580 000 euros du directeur En cette rentrée, on ne peut pas dire que le secteur associatif soit à Concours international de de l’offi ce HLM 13 Habitat la fête (voir page 13). Déjà depuis quelques temps, on constatait fanfares à Marseille une baisse des dotations de la part des collectivités à destination La Rue du Rock, à Marseille des associations. La faute peut-être, aux lois de décentralisation : les > La nouvelle saison de 17 30 L’AGENDA institutions locales se voient attribuer des missions sans un transfert l’Opéra de Toulon de moyens adéquats. Peut-être aussi à cause de choix hasardeux (1). Toutes les sorties des trois IDENTITÉS REMARQUABLES Or, la « trêve » estivale a été le théâtre de deux mesures prochaines semaines Date with Elvis gouvernementales dont l’application se révèle résolument hostile aux associations. Début août, la nécessaire loi sur la moralisation de la vie politique enterrait la réserve parlementaire dont bénéfi ciaient MULTIPISTE > L’essentiel des concerts 31 37 EXPOS députés et sénateurs (entre 130 000 et 150 000 euros par élu). Cette cagnotte, dépensée à discrétion, alimentait une suspicion des trois semaines à venir Ouvertures d’Ateliers d’utilisation à but clientéliste. Problème : le milieu associatif faisait d’Artistes à Marseille partie des bénéfi ciaires, trouvant là une relative compensation à la Langages Machines à la > baisse, voire à l’absence de subvention. 12 13 SUR Fondation Vasarely et à Seconde Le coup de grâce vient d’être donné avec la fi n des emplois aidés, LES PLANCHES Nature (Aix-en-Provence) qui permettaient l’embauche de personnes éloignées de l’emploi ack London dans les mers du Sud moyennant une aide de l’État (pour les associations mais aussi la TOURS DE SCÈNES au Centre de la Vieille Charité police, l’Éducation nationale et les entreprises). La ministre du travail, Festival ActOral (2) IDENTITÉS REMARQUABLES Muriel Pénicaud , considère que cela coûte trop cher (un peu plus Les 30 ans du Théâtre Massalia Alias Ipin de 3 milliards d’euros en 2016). Et le président d’ajouter : « Il s’agit Festival Préavis de désordre urbain trop souvent d’une perversion de la politique de l’emploi… une Festival Question de Danse à C’EST ARRIVÉ PRÈS subvention déguisée vers les collectivités locales ou le secteur Klap DE CHEZ VOUS associatif.(3) » Et alors ?, a-t-on envie de lui répondre. Car c’est avant Festival Jours [et Nuits] de Chevalier Roze tout une question idéologique. Ironiquement, l’exonération de l’ISF sur Cirque(s) au CIAM (Aix) les valeurs mobilières (c’est-à-dire les revenus du capital), prévue par le même gouvernement, coûtera 3 milliards d’euros. On appellerait ÇA PLANCHE 38>43 CINÉ bien ça « une subvention déguisée vers ceux qui gagnent déjà pas L’essentiel des spectacles vivants mal d’argent ». Or, si les emplois aidés représentent une dépense de la quinzaine Festival Kino Visions, à Marseille directement injectée dans l’économie française(4), l’exonération de Cinéma expérimental l’ISF sur les valeurs mobilières est une mesure destinée à inciter les “underground” italien à plus hauts revenus à investir dans les entreprises françaises cotées en 14>15 LA FUITE Marseille (Grains de Lumières) bourse… Sans que rien ne les y oblige. DANS LES IDÉES Cycle « Arder amando – Il s’agit juste de rappeler ici que le milieu associatif, à majorité Traversée mythique en terres de bénévole, ne doit pas s’évaluer en terme de coûts, car il œuvre au cinéma » au Vidéodrome 2 Haro sur la culture avec la fi n bien commun : il participe à la cohésion sociale, fédère, pacifi e, Le Polygone Étoilé au Gyptis annoncée des emplois aidés éduque, forme, divertit et ajoute de l’humain dans une société brutale Rencontres cinématographiques et individualiste. Et tout ça, c’est bon pour les comptes de la sécu ! de Cavaillon TOURS DE SCÈNES Week-end Boxe et DAMIEN BŒUF Festival Caressez le potager cinéma au Gyptis FIDEP - Festival international de (1) On pense à la Villa Méditerranée qui, en sus des 70 millions d’euros dépensés pour sa construction, nécessite 4,4 millions d’euros annuels pour son fonctionnement. Sans la caricature, du dessin de presse compter une patinoire à 50 millions d’euros, qui nécessite plus de 3 millions annuels de et de la satire de l’Estaque la part du contribuable (qui compense ainsi le défi cit d’exploitation de la DSP)… Et on ne mentionnera même pas le Stade Vélodrome... (sources : Marsactu) C’EST ARRIVÉ PRÈS (2) Au centre d’une enquête ouverte par le parquet de Paris « visant des faits éventuels DE CHEZ VOUS de favoritisme, de complicité et de recel » sur la French Tech Night de Las Vegas Dar Lamifa (3) Dans une interview pour Le Point (4) L’employeur paie quand même des cotisations sociales et le salarié consomme et paie de la TVA en dépensant son salaire. Rappelons que les associations sont à but non lucratif, ne thésaurisent pas et donc dépensent tout leur chiffre d’affaire. Toutes vos sorties, tous les 15 jours Direction Laurent Centofanti • Rédaction et agenda Cynthia Couverture www.journalventilo.fr Cucchi, Jordan Saïsset, Sophie Pironnet, Victor Léo • Direction prise de vue et traitement graphique www.facebook.com/ventilojournal artistique, webmaster, gestion Damien Bœuf | www.damienboeuf. fr • Responsable communication Agnès Castelot • Chargée de Damien Boeuf Editeur : Association Aspiro diffusion Victor Coste • Développement Web Olivier Petit • Ont www.damienboeuf.fr 28, rue Arago | 13005 Marseille collaboré à ce numéro Marie Anezin, Saida Boulkaddid, Barbara Tél : 04 91 58 16 84 | Fax : 04 91 58 07 43 Chossis, Laurent Dussutour, Céline Ghisleri, Karim Grandi- Rédaction : [email protected] Baupain, La Nuit Magazine, Charlotte Lazarewicz, Cécile Mathieu, Communication : 06 14 94 68 95 Catherine Moreau, Paul Mouillet, Florence Pondaven, Olivier Puech, Sébastien Valencia, Frédéric Vaysse, Emmanuel Vigne, [email protected] Roland Yvanez • Impression et fl ashage Imprimerie La Provence, ÉLÉCHARGEZ EN Diffusion : 06 95 58 20 29 248, avenue Roger-Salengro, 13015 Marseille • Dépôt légal : 21 T PDF [email protected] mars 2003 ISSN-1632-708-X Ne pas jeter sur la voie publique. La reproduction, même partielle, des articles et illustrations sans autorisation est interdite POUR FIGURER DANS L’AGENDA Les informations doivent nous parvenir le vendredi matin au plus tard avant parution, par email ou courrier, adressées à la rédaction. 4 MUSIQUE TOUR DE SCÈNE | LE DERNIER JOUR D’UN CONDAMNÉ À L’OPÉRA DE MARSEILLE Que ce que j’écris ici puisse être un jour utile à d’autres.(1) David Alagna s’est saisi du fl ambeau tendu par Victor Hugo pour composer un opéra sombre et percutant qui actualise le plaidoyer contre la peine de mort, perpétuant ainsi, selon le vœu du poète humaniste, l’éternel combat de l’artiste pour la dignité de la condition humaine. es faits-divers exercent de la mort contemporain. Les corres- une fascination sur la pondances entre le discours musical société du XIXe siècle et l’agonie psychologique des condam- exacerbée par les feuilles nés traduisent les deux grands éthos volantes d’information qui qui rythment leur humeur subjective : Lfourmillent de détails sanglants et de espoir et dépression. David Alagna re- gravures hyperréalistes. Le théâtre du vendique la référence à Moussorgski crime et son horreur se cristallisent avec qui il partage ici l’intensité d’un autour des « classes dangereuses » langage harmonique sans concessions, que l’accroissement de la population une récitation lyrique soutenue et le urbaine dépose continument dans pessimisme de la vision dramatique ac- les faubourgs industrieux où règnent centué encore par l’implacable mise en misère et ignorance, ces pourvoyeuses scène de Nadine Duff aut. Il déploie une d’échafaud. puissance d’envoutement, une insistan- En cet automne 1828 pendant lequel ce martelée que le compositeur russe Victor Hugo rédige Le dernier jour d’un appelait « la vérité à bout portant (4) » condamné, les charrettes continuent de L’acidité des combinaisons sonores — et rouler vers la place de Grève. Elles ne leur lyrisme exclamatif — est tempérée sont plus chargées d’aristocrates mais par des rêveries mélancoliques dont le de gueux, de pauvres hères que déesse caractère diffl uent valorise les modu- Famine a, par un soir d’hiver, poussé lations du chant. David a composé cet à l’irrémédiable. La peine capitale opéra pour les moyens expressifs de son s’est déplacée du champ politique au frère Roberto, capable de rivaliser avec et dont nous bénéfi cions. On peut en faire un spectacle lyrique contexte social. Pourtant, les dyna- les stridences cuivrées de l’orchestre ou Le monologue alternera entre les deux de premier ordre semble t-il si, comme miques insurrectionnelles héritées du d’émouvoir mezza-voce d’une mélodie condamnés sans que l’agrément d’un David Alagna, on renonce à toute aff ec- siècle précédent se poursuivent… La crépusculaire. Une voix nourrie à l’am- duo ne nous soit accordé, sans doute tation dans le désespoir, on abandonne même « populace riant et trépignant(1) » broisie et au nectar a destiné Roberto incompatible avec leur enfermement les attendrissements complaisants, si devant la guillotine fera, en 1830, le Alagna à la carrière olympienne que dans l’espace et le temps.