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55e ANNÉE – No 17059 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

L’euro OMC : ce que refuse la France atteint b A Seattle, elle ne veut pas d’un accord à tout prix b Elle s’oppose à une limitation son niveau des discussions à l’agriculture et aux services b Elle souhaite la prise en compte de l’environnement le plus bas et du principe de précaution b En France, cinq millions d’emplois sont liés à l’exportation PAS D’ACCORD à Seattle, plu- tions agricoles à l’exportation. Les tôt qu’un mauvais accord : telle Etats-Unis freinent toute régula- depuis sa création est la position exprimée par la tion des investissements ou des France alors que s’ouvrait, mardi tarifs industriels. Les délégations L’EURO a atteint, lundi 29 no- 30 novembre, la conférence de des pays en développement ne vembre, le plus bas niveau depuis l’Organisation mondiale du veulent pas de discussions sur les sa création, il y a un peu moins d’un

commerce (OMC). Elle refuse de normes sociales ou l’environne- D. JANIN-STF/AFP an. A 1,0039 dollar, la monnaie eu- limiter les discussions à l’agri- ment. En revanche, sur la libérali- ropéenne se retrouve ainsi quasi- culture et aux services. Jacques sation des services, les pays indus- SYNDICATS ment à parité avec le billet vert. Ce Chirac a expliqué, lundi, que la trialisés ont peu de divergences. nouvel accès de faiblesse de l’euro France défendra ses intérêts avec La France, troisième exporta- Nicole Notat tient à la fois à la force de l’écono- « la plus grande fermeté ». Pour teur mondial de services, souhaite mie américaine, et donc du dollar, autant, « les Français ne doivent une plus grande ouverture de ces contre le Medef et aux différences sensibles de pas craindre Seattle », estime le secteurs, notamment des trans- conjoncture à l’intérieur même de président de la République pour ports maritimes, de la finance et Dans un entretien au Monde, la secré- l’Euroland. Les marchés jugent aus- lequel « il faut traiter les problèmes des télécommunications. Elle se taire générale de la CFDT, Nicole No- si sévèrement l’« intervention- de protection de notre environne- situe au quatrième rang mondial tat, explique qu’elle ne voit pas « l’in- nisme » économique du chancelier ment, de la sécurité alimentaire, des des pays exportateurs de produits térêt de discuter de l’avenir de la allemand Gerhard Schröder. Les normes sociales ». Lionel Jospin y a manufacturés, derrière les Etats- Sécurité sociale » avec le Medef si ce- responsables monétaires euro- ajouté la « reconnaissance explicite Unis, l’Allemagne et le Japon. En- lui-ci est décidé à quitter les orga- péens affichent pourtant une du principe de précaution ». viron 5 millions de ses emplois nismes sociaux. « Aujourd’hui, le Me- grande sérénité. Le président de la Sur l’agriculture, l’Europe fait sont liés à ses activités exporta- def navigue sans boussole ni repère », Banque centrale européenne (BCE), cause commune face à un front trices. Le ministère des finances Wim Duisenberg, a affirmé, lundi, composé des Etats-Unis, de pays estime à 500 000 le nombre d’em- lance-t-elle au patronat. Mercredi, le que la baisse de la monnaie unique exportateurs comme l’Australie, la plois créés en France, en 1997, par Medef commence une série de ren- n’allait pas entraîner de change- Nouvelle-Zélande, l’Argentine et les échanges internationaux. contres avec les syndicats. Ces der- ment de politique monétaire. le Brésil, ainsi que de certains pays niers envisagent plusieurs scénarios en développement qui réclament Lire pages 2 et 3 pour faire face à la crise du parita- Lire page 20 l’élimination totale des subven- risme social. p. 6 et 7 Grenoble : et si Le Grand Russe Soljenitsyne s’en va-t-en guerre contre les Tchétchènes LES PARTISANS de la guerre en Tchétché- se serait-il simplement aligné sur l’opinion gé- contraire, pense-t-il, ce sont les communistes la terre tremblait ? nie ont reçu un nouveau renfort. Dans une nérale ? En fait, sa critique de la première qui ont détruit les liens entre la Grande Russie Russie où rares sont les hommes politiques et campagne tchétchène portait en germes son et les peuples allogènes. Depuis 1991, estime BIEN QUE située dans une les intellectuels qui osent s’opposer à la croi- ralliement d’aujourd’hui. Il ne déplorait pas Soljenitsyne, les gouvernements postsovié- a zone d’activité sismique sade sanglante menée par Vladimir Poutine seulement l’inanité d’actions militaires vouées tiques ont été incapables de les rétablir parce modérée, Grenoble peut être for- dans le Caucase du Nord, Alexandre Soljenit- à l’échec, les pertes en vies humaines (surtout qu’ils se sont laissé détourner du droit chemin tement secouée par des tremble- syne a renoncé à faire entendre sa différence. du côté des soldats russes), il condamnait par les billevesées occidentales sur les droits MARIANA VIEGAS ments de terre, proches ou loin- « La Russie doit lutter contre le terrorisme », a- « une faute politique grave » qui risquait de de l’homme. Au lieu d’emprunter, « sans CINÉMA tains, de faible intensité. Ce t-il dit dans un entretien avec la chaîne de té- miner la présence russe dans le Caucase et talent, les modèles étrangers », les hommes po- phénomène paradoxal est dû à la lévision privée NTV. « Ce n’est pas nous les dans les régions à majorité musulmane, donc litiques russes devraient s’inspirer des tradi- Dieu et nature des terrains meubles sur agresseurs, ce sont eux », a-t-il ajouté, en fai- d’accélérer ce qu’il craint par-dessus tout : la tions multiséculaires de la Russie... lesquels la capitale du Dauphiné sant porter sur les Tchétchènes l’entière res- dislocation de la Russie. Alexandre Soljenitsyne ignorerait-il que la James Bond est construite. Cette « mollesse » ponsabilité des enlèvements, prises d’otages, Il proposait alors une solution simple : résistance des peuples du Caucase à la coloni- du sous-sol piège les ondes sis- attentats qui ont fait plus de trois cents morts abandonner la Tchétchénie à elle-même, ra- sation fait aussi partie de l’histoire séculaire La semaine est marquée par le retour miques comme dans une caisse de à Moscou et à Volgodonsk. « Aussi longtemps patrier les Russes de la petite République cau- de la Russie ? Aurait-il oublié ce qu’il en disait de l’étonnant Portugais Joao Cesar résonance et amplifie ainsi les ef- que ces dangers continuent d’exister, nous ne casienne, expulser les Tchétchènes de la Rus- dans L’Archipel du goulag ? Au camp, il avait Monteiro, avec Noces de Dieu (photo), fets du séisme. Kobé, San Francis- devons pas déposer les armes », a-t-il conclu. sie et fermer les frontières. Il était sûr du rencontré un peuple déporté par Staline, et par les nouvelles aventures de James co, Caracas, Lima en ont été vic- Cette prise de position peut paraître éton- résultat : très vite les Tchétchènes auraient re- digne d’admiration parce qu’il ne cédait pas Bond, escorté de Sophie Marceau. La times. C’est la raison pour laquelle nante si l’on se rappelle qu’Alexandre Soljenit- demandé leur rattachement à la mère patrie sous les brimades des gardiens ou des droits Chine est aussi très présente dans cette Grenoble a été choisie pour étu- syne avait critiqué la première guerre en russe car, il en est convaincu, ces petits communs. « Il est une nation, écrivait ce Sol- actualité où la France est en bonne dier ce phénomène propre aussi à Tchétchénie (1994-1996). Le prisonnier du peuples ne peuvent pas constituer des Etats jenitsyne-là, sur laquelle la psychologie de la place avec Otar Iosseliani, Marion Ver- certaines vallées alpines et goulag qui passa treize ans dans les camps et viables. Ils ne peuvent trouver leur bonheur soumission resta sans aucun effet ; pas des indi- noux et Jacques Maillot. Par ailleurs, les prendre, si nécessaire, des mesures en relégation, l’ermite du Vermont qui pen- que dans le giron de la Russie. Alexandre Sol- vidus isolés, des rebelles, non : la nation tout en- cinéastes Jean-Pierre Mocky et Jean- préventives. dant vingt ans attendit aux Etats-Unis la pu- jenitsyne pense que, sous le tsarisme, ils tière. Ce sont les Tchétchènes. » Louis Comolli donnent leurs points de blication de ses œuvres dans sa patrie pour y l’avaient compris, bien que Lénine ait parlé, à vue sur la critique. p. 30 à 33 Lire page 26 retourner en prophète de la nouvelle Russie, tort selon lui, de « la prison des peuples ». Au Daniel Vernet et les débats p. 16 L’IRA Le sida, Seattle au gouvernement et l’exception sanitaire

HASARD du calendrier, l’ouver- traitements les rend inaccessibles ture de la réunion ministérielle de au plus grand nombre, une situa- l’Organisation mondiale du tion largement évoquée en sep- commerce (OMC), le 30 novembre tembre dernier à Lusaka (Zambie), P. ROBERT/CORBIS/SYGMA P. à Seattle (Etats-Unis), précède lors de la Conférence internatio- d’un jour la journée mondiale de nale sur le sida en Afrique. En ENQUÊTE lutte contre le sida, qui a lieu Thaïlande, le coût mensuel d’une comme tous les ans le 1er dé- trithérapie est de 675 dollars alors Une guerre cembre. Il y a quelques jours, le qu’un employé du secteur tertiaire MARTIN MCGUINESS rapport de l’Onusida (le pro- gagne le plus souvent 120 dollars oubliée gramme commun des Nations par mois. Au Kenya, le coût des LE PORTEFEUILLE de l’éducation unies sur le VIH/Sida) a rappelé deux premières semaines de trai- du premier gouvernement autonome qu’à la fin de 1999 33,6 millions de tement d’une méningite venant 2. En Sierra Leone, d’Irlande du Nord, officiellement for- personnes vivent avec le virus du compliquer l’infection par le virus mé lundi 29 novembre, a été confié à sida et 30 millions de séropositifs à du sida équivaut à 800 dollars ; le au cœur des ténèbres Martin McGuiness, qui fut le grand pa- travers le monde n’ont pas accès salaire mensuel moyen dans le Ibrahim est devenu soldat à huit ans, tron militaire national de l’IRA. Ce aux traitements contre cette mala- pays représente 130 dollars. en 1991, puis « général » d’un batail- choix a provoqué de vives réactions die. « Une majorité écrasante des Le sida symbolise spectaculaire- parmi les protestants. personnes infectées par le VIH – en- ment le gouffre qui s’est creusé lon d’enfants-soldats. Il buvait du sang, viron 95 % du total mondial – vivent entre pays riches et pays pauvres coupait la tête aux prisonniers, violait Lire page 3 dans le monde en développement », dans l’accès aux traitements, mais les filles. Notre envoyé spécial, Rémy et notre éditorial page 18 ajoute ce document, qui précise les maladies tropicales sont égale- Ourdan, l’a rencontré. Près de que « l’Afrique subsaharienne ment délaissées par la recherche 10 000 enfants ont participé à cette Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, continue de supporter le plus gros pharmaceutique privée. « Parmi terrible guerre oubliée d’Afrique. p. 14 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; du fardeau du VIH et du sida, avec les 1 233 nouveaux médicaments en- Côte-d’Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bre- près de 70 % du total des personnes registrés par les autorités sanitaires International ...... 2 Tableau de bord...... 23 tagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; infectées par le VIH dans le occidentales entre 1975 et 1997, 11 France ...... 6 Aujourd’hui ...... 26 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; monde ». seulement concernaient le traite- Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; Société...... 10 Jeux ...... 29 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Le problème est triple : coût ment des maladies tropicales », Carnet...... 12 Météorologie...... 29 prohibitif de certains traitements ; rappelle Médecins sans frontières Régions ...... 13 Culture ...... 30 fluctuations de l’approvisionne- (MSF). Horizons ...... 14 Guide culturel...... 33 ment en médicaments ; et insuffi- Emploi/annonces ...... 20 Abonnements...... 34 sance de la recherche sur des pa- Paul Benkimoun Entreprises ...... 20 Kiosque...... 34 thologies qui ne touchent que les Communication ...... 22 Radio-Télévision...... 35 pays les moins riches. Le coût des Lire la suite page 18 LeMonde Job: WMQ0112--0002-0 WAS LMQ0112-2 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0360 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999

COMMERCE La France veut un ac- des échanges à partir de 2000. Mais ronnement et aux règles de concur- tire l’économie française des exporta- cord à la conférence de l’Organisation pas n’importe quel accord. Elle refuse rence. b PIERRE MOSCOVICI, ministre tions rendent pourtant la position de mondiale du commerce (OMC) de de limiter les négociations aux sec- des affaires européennes, a évoqué la Paris délicate. b LA CONFÉRENCE de Seattle, qui permette le lancement teurs de l’agriculture et des services et possibilité d’un « échec » à Seattle si tel l’OMC s’ouvre mardi 30 novembre d’un nouveau cycle de libéralisation souhaite les étendre au social, à l’envi- n’était pas le cas. b LES BÉNÉFICES que pour quatre jours. OMC : la France préfère un échec à une négociation limitée à l’agriculture La conférence de l’Organisation mondiale du commerce s’ouvre mardi à Seattle. La France, en position d’accusée à propos des subventions agricoles, veut ouvrir les discussions aux autres sujets : social, environnement et sécurité alimentaire. Mais elle a tout intérêt à la liberté des échanges SEATTLE « Pas d’accord cela s’appelle un dé- Etats-Unis, de pays exportateurs té de l’agriculture, c’est-à-dire sa l’ensemble de ces secteurs, notam- de notre envoyée spéciale lai, un mauvais accord cela s’appelle comme l’Australie, la Nouvelle-Zé- fonction d’aménagement du terri- ment les transports maritimes, la fi- L’Hexagone, quatrième Il vaut mieux revenir de la confé- une défaite », a expliqué Dominique lande, l’Argentine et le Brésil (le toire, de maintien de l’emploi, et nance, les télécommunications où rence ministérielle de Seattle sans Voynet, ministre de l’environne- groupe de Cairns) et de certains son rôle dans la sécurité alimentaire elle affiche un avantage concurren- exportateur mondial accord plutôt qu’avec un mauvais ment, lundi à Seattle. Au même pays en développement qui récla- et la préservation de l’environne- tiel. En revanche, les questions accord : telle est la position expri- moment à Paris, le ministre des af- ment en priorité l’élimination totale ment. culturelles doivent être maintenues La France arrive au quatrième rang mée par la France, lundi 29 no- faires européennes, Pierre Moscovi- des subventions à l’exportation sur Le discours français ne passe en dehors de l’OMC, selon la posi- mondial des exportateurs de vembre, à la veille de l’ouverture of- ci, a parlé « d’échec » si le nouveau l’agriculture. Selon les accords de guère hors de l’Europe. Hormis la tion française réitérée lundi par produits manufacturés, derrière les ficielle des négociations cycle devait se limiter à l’agriculture Marrakech signés en 1994 à l’issue prise en compte de l’environne- Jacques Chirac. La ministre de la Etats-Unis, l’Allemagne et le Japon. commerciales multilatérales dans le et aux services. « L’échec de Seattle du précédent cycle de l’Uruguay, les ment, les Américains sont rétifs à culture, Catherine Trautmann, est Pour les services, elle se place au cadre de l’Organisation mondiale serait pour nous le lancement d’un Etats membres s’étaient engagés à toute forme de régulation que ce attendue à Seattle pour expliquer la troisième rang derrière les du commerce (OMC). A Paris, où il mauvais cycle, ne comprenant que poursuivre la libéralisation des soit sur la concurrence, les investis- position de la France. Etats-Unis et le Royaume-Uni. s’exprimait devant un parterre de l’agriculture, les services et les tarifs échanges agricoles et des services. sements ou les tarifs industriels. Les Il n’y a pourtant pas péril en la b Exportations. La France a jeunes entrepreneurs européens industriels » a déclaré le secrétaire Tout l’enjeu de la discussion est au- pays en développement refusent demeure pour l’instant, la libéralisa- exporté, en 1998, 2 225 milliards de réunis au Palais des Congrès (lire ci- d’Etat français au commerce exté- jourd’hui de cadrer cette nouvelle que l’on aborde des sujets comme tion des services se faisant à l’initia- francs de marchandises. Les biens dessous), Jacques Chirac a affirmé rieur, François Huwart, lundi à étape. les normes sociales fondamentales tive de chaque pays qui choisit de intermédiaires représentent près que la France défendrait ses intérêts Seattle (où devait brièvement le re- ou l’environnement. La fermeté de parler ou non d’un secteur. Le sujet du quart de ses exportations, les « avec la plus grande fermeté». En joindre mardi Christian Sautter, mi- POSITION DÉLICATE la position française sur ces sujets ne peut pas donc pas représenter biens d’équipement professionnel substance, le président français a nistre de l’économie et des fi- Dans leur refus d’ouvrir le chan- font que « tout recul sera visible poli- un blocage supplémentaire pour le 31 %, les biens de consommation souligné que l’Europe n’accepterait nances). « On ne nous pardonnerait tier agricole sans contrepartie, les tiquement », comme l’admet un ob- lancement du nouveau cycle. Il le 17 %, les transports terrestres 13 % pas de concentrer les discussions pas si nous arrivions avec un texte qui Français, jusqu’à présent, sont sur servateur. deviendra peut-être lorsqu’il s’agira et les produits agroalimentaires sur les sujets agricoles. Elle est prête ne prendrait pas en compte le prin- la même longueur d’ondes que Sur la libéralisation des services, de conclure un accord dans trois 13 %. La France réalise 63 % de ses à parler de l’agriculture, à condition cipe de précaution ni l’environne- leurs partenaires européens, la France est quasiment sur la ans, au moment des ultimes exportations au sein de l’UE. Les que l’on évoque tous les autres su- ment », confie un conseiller fran- comme en témoigne le mandat même position que l’ensemble des concessions entre les Etats. Etats-Unis absorbent 7 % de ses jets dans le cadre d’une négociation çais. donné au commissaire Pascal Lamy, pays industrialisés. Troisième ex- La France peut-elle se permettre exportations et le Japon 2 %. globale. L’impasse semble pourtant to- qui négocie au nom de l’Union eu- portateur de services avec 6,1 % des un échec à Seattle ? Sa position est b Concentration. L’activité La France aborde le nouveau tale. Sur l’agriculture, l’Europe fait ropéenne. Les Quinze défendent échanges mondiaux, la France sou- très délicate parce qu’elle risque exportatrice française reste très cycle avec une position ambitieuse. face à un front uni composé des avec la France la multifonctionnali- haite une plus grande ouverture de d’être en première ligne défensive concentrée : les quinze premiers sur l’agriculture mais qu’elle pren- groupes industriels assurent le drait des risques en bloquant les quart de ses exportations de Dissonances discussions, elle qui profite considé- marchandises. « Les Français ne doivent pas craindre Seattle » rablement de l’ouverture de son b Importations. La France est très franco-britanniques économie. « Le parti du repli fait ouverte aux produits étrangers. En S’EXPRIMANT, lundi 29 novembre, devant loppés et pays en développement. Pour cela, nous fausse route et, sous couvert d’intérêt 1998, près de 2 000 milliards de La ministre de l’emploi, Mar- quelque 400 jeunes entrepreneurs réunis à Paris devons renforcer les règles du jeu du commerce national, il se trompe et nous trompe. francs de marchandises y ont été tine Aubry, souhaite que les né- dans le cadre d’Imagin’entreprise, le président de mondial. Et nous avons besoin d’un arbitre in- Car depuis un demi-siècle, le meilleur importées. Pour 28 %, il s’agit de gociations de Seattle abou- la République a souligné que « la négociation de contestable et efficace. Cet arbitre, c’est l’OMC. Il serviteur de l’intérêt national a été, biens d’équipement professionnel, tissent à un accord destiné à l’OMC devra d’abord répondre aux attentes de nos faut développer son rôle et ses moyens (...). au contraire, le parti de la moderni- pour 25 % de biens intermédiaires, lutter contre le travail des en- entreprises et de nos industriels. » [La France veut] une négociation globale [et sation et de l’ouverture », soulignait pour 19 % de biens de fants. « Si, au moins (...) on pou- (...) La France a des intérêts lé- non pas limitée à la seule agriculture] (...). Les Christian Sautter, le 9 novembre, à consommation, pour 11 % de vait arriver à se mettre d’accord gitimes. Nous voulons, avec tous Français ne doivent pas craindre Seattle. La l’Assemblée nationale. Quatrième transports terrestres, ou encore pour ne plus importer de produits nos partenaires européens, que France n’est pas frileuse. Elle a de nombreux exportateur mondial (lire ci-contre), pour 11 % de produits qui viennent de ces pays », a-t-elle la négociation de l’OMC les atouts et elle défendra fermement ses interêts ». deuxième exportateur par habitant, agroalimentaires. Ses principaux souhaité mardi 30 novembre sur prenne en compte. Il faut traiter Lionel Jospin, lors de la séance solennelle de troisième investisseur international, fournisseurs sont ses voisins France 2. La veille, à Seattle, la les problèmes de protection de l’Académie des sciences lundi, a déclaré : «La la France est depuis toujours insé- européens (61 %), et loin derrière secrétaire d’Etat britannique au notre environnement, de la sé- France fera de la reconnaissance explicite du prin- rée dans les échanges économiques les Etats-Unis (9 %) et le Japon développement, Clare Short, curité alimentaire, des normes cipe de précaution une priorité [à Seattle] (...). internationaux. Le commerce re- (3 %). avait déclaré qu’il ne saurait être sociales (...). En revanche, les questions culturelles Seule une prise en compte cohérente dans l’en- présente plus du quart de son pro- b Emploi. Environ 5 millions question d’envisager des sanc- doivent être maintenues en dehors de l’OMC. La semble des enceintes multilatérales permettra duit intérieur brut, et ses plus d’emplois sont liés, directement ou tions contre les pays ayant re- culture n’est pas une marchandise. Les peuples d’éviter que l’ouverture des marchés ne se fasse au grandes périodes d’essor écono- indirectement, à l’activité cours au travail des enfants. veulent échanger leurs biens mais ils veulent gar- détriment de la sécurité des personnes (...). [Le mique ont systématiquement cor- exportatrice de la France. Le « Des sanctions commerciales ne der leur âme (...). principe de précaution est] une avancée majeure respondu à des époques de liberté ministère des finances évalue à feraient que rendre la situation » Ce que nous voulons, c’est humaniser la mon- vers une plus grande sécurité [et non] pas un obs- du commerce international. 500 000 le nombre d’emplois créés pire pour les plus pauvres », dialisation (...). La mondialisation ne doit pas être tacle potentiel à l’innovation [et doit être] affirmé en France en 1997 par les échanges avait-t-elle ajouté. une jungle, mais une chance pour tous, pays déve- en Europe et dans le monde. » Ba. S. internationaux.

pour un libre-échange équilibré, cadre de l’OMC. Dans cet esprit, nous TROIS QUESTIONS À... maîtrisé, voire discipliné. Ce que estimons souhaitable la création Services : les assureurs veulent libéraliser nous voulons, c’est un « code de la d’un groupe de travail entre le FMI JACQUES DESPONTS route » pour le commerce mondial. et l’OMC. SI LES SERVICES financiers ne nanciers. Le Comité européen des – la mise en œuvre de « disci- sont pas souvent évoqués, ils n’en assurances (CEA) estime que «de plines nationales en matière de régle- Vous présidez la commission Quelles sont vos priorités ? Comment mesure-t-on l’impact demeurent pas moins un enjeu très multiples entraves subsistent, qui mentation », notamment pruden- 1 OMC du Medef et dirigez la délé- 2 Il faut d’abord veiller à ce que les 3 de la libéralisation des échanges important des discussions à Seattle. freinent encore l’activité internatio- tielle, « afin d’améliorer la gation de dix-sept membres de l’or- engagements pris à Marrakech dans sur les entreprises ? Banques, assurances, immobilier, nale des entreprises d’assurances du transparence et de réduire les dispo- ganisation patronale à Seattle. des secteurs comme le textile ou en Il y a un lien entre le développe- maisons de titres... les services fi- marché européen, et pas uniquement sitions arbitraires dicriminatoires ». Quelle est la position du Medef à matière de propriété intellectuelle ment des exportations et la création nanciers représentent quelque 17 % dans les pays en développement ». Parallèlement à ces exigences, la l’égard du lancement d’un nouveau ou de droits de douane soient tout d’emplois en France. Mais la balance du PIB des pays industrialisés. Les Les assureurs réaffirment la néces- Fédération française (FFSA) ne veut cycle de négociations ? simplement tenus. Il s’agit là d’une commerciale, excédentaire depuis banquiers ont souvent bénéficié sité de respecter les engagements pas voir les services financiers « pris Le Medef est résolument en faveur demande forte du Medef. Nous sou- 1992, l’est surtout avec les pays de d’un environnement assez ouvert : pris lors des discussions de l’Uru- en otage » par les difficultés sur de ce nouveau cycle. Aujourd’hui, un haitons également que l’on parle des l’OCDE. Il faut donc accroître notre étant considérés comme des appor- guay Round. Par exemple, le Brésil d’autres secteurs, notamment Français sur trois travaille pour l’in- services et de la concurrence. Les ser- présence dans les grands pays émer- teurs de capitaux par les pays émer- n’a, dans les faits, que peu ouvert le l’agriculture. « Les négociations ternational, et il est dans l’intérêt de vices pèsent de plus en plus lourd gents et en Afrique, notamment gents, ils ont bénéficié d’un traite- marché de la réassurance, pourtant concernant ces activités économiques la France de consolider ses parts de dans l’économie française et on ne dans le domaine des services, qu’il ment de faveur. De plus, si le déréglementé depuis 1997. doivent faire l’objet de discussions marché à l’étranger, de permettre à peut pas se contenter de parler agri- s’agisse des assurances, des trans- marché de l’assurance se mondia- Le CEA a édicté trois grandes spécifiques, et il ne saurait y avoir de ses entreprises d’investir à l’étranger culture et industrie. Aux nouveaux ports, des télécommunications. L’ou- lise, l’évolution est moins rapide priorités : subordination d’un accord multilaté- dans les meilleures conditions pos- sujets que sont l’investissement, la verture de ces marchés doit se faire que dans le domaine bancaire. Les – « l’accès aux marchés tiers », ral en la matière au traitement sibles, avec le maximum de sécurité. concurrence et les droits sociaux, avec des réglementations stables, assureurs occupent dans les dis- avec « la possibilité de contrôler ma- d’autres dossiers », précise le Cela vaut pour les marchés dévelop- nous souhaitons ajouter la monnaie, fiables, lisibles. C’est tout le débat cussions le devant de la scène. joritairement la gestion des entre- communiqué de la FFSA. Les assu- pés, mais aussi pour les marchés car cela ne sert à rien de s’échiner à avec des pays comme la Chine, l’Inde, Un accord avait été trouvé lors prises locales partenaires » ; reurs européens voient aussi d’un émergents. Les entreprises de France obtenir des abaissements de tarifs si le Brésil ou l’Egypte. des précédentes négociations en – le « traitement national (...)L’ac- très bon œil l’entrée éventuelle de sont en faveur du libre-échange, une dévaluation brutale annule décembre 1997. Mais les avancées cès au marché doit se faire sans dis- la Chine à l’OMC. mais cela ne veut pas dire qu’il ne complètement ce qui a pu être ob- Propos recueillis par sont loin d’être suffisantes, selon crimination entre assureurs domes- faille pas de règles. Nous sommes tenu par les négociateurs dans le Babette Stern les professionnels des services fi- tiques et étrangers » ; Pascale Santi LeMonde Job: WMQ0112--0003-0 WAS LMQ0112-3 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0361 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 / 3 Le premier gouvernement autonome d’Ulster a été officiellement formé à Belfast Le ministère de l’éducation a été confié à un ancien commandant de l’IRA Beaucoup, jusqu’à la dernière minute, n’y croyaient qu’elle a fait plus de trois mille six cents morts, le vembre, au château de Stormont, à Belfast. Dirigé pas. Mais c’est fait : après trois décennies d’une gouvernement régional le plus éclectique, le plus par le leader unioniste modéré David Trimble, il de- guerre civile larvée et souvent sanglante, puis- œcuménique de toute l’Europe est né, lundi 29 no- vrait entrer en fonctions jeudi 2 décembre.

LONDRES l’agriculture comme il avait été an- ry, aurait également été, de 1980 à que de se retrouver dans la même de notre correspondant noncé, mais l’éducation. Que ce 1982, le grand patron militaire na- assemblée et dans le même gou- Le nouveau gouvernement au- catholique de quarante-neuf ans, tional de l’organisation clandes- vernement que l’ennemi juré. tonome d’Irlande du Nord devait issu d’une pauvre famille ouvrière tine et, à ce titre, responsable du Théoriquement, Ian Paisley l’a être officiellement inauguré jeudi du « bogside » à Derry, ait aban- feu vert donné à de nombreux at- répété lundi, les deux ministres 2 décembre après que Londres lui donné l’école à moins de quinze tentats sanglants. Pour les nom- qu’il a nommés et qui ont été aura officiellement transféré, à ans pour devenir commis boucher breux protestants qui étaient pré- adoubés comme les autres par une 0 heures le même jour, tous les et prendre aujourd’hui en charge sents lundi à Stormont, la pilule majorité de l’Assemblée – Peter pouvoirs civils prévus par les ac- le ministère le plus « sectarisé » était difficile à avaler. Pour le Robinson pour le développement cords de paix d’avril 1998. L’exé- d’Irlande du Nord – puisque 95 % bouillant révérend Ian Paisley, qui régional et Nigel Dodds pour le cutif est composé d’un premier des enfants de la région sont sco- dirige le seul parti protestant op- développement social – ne gou- ministre protestant unioniste, Da- larisés séparément dans des éta- posé aux accords de paix (le DUP) verneront pas avec leurs deux col- vid Trimble, d’un vice-premier mi- blissements, ou catholiques, ou et qui traitait hier encore les mo- lègues du Sinn Fein, ne s’assoiront nistre nationaliste et catholique, protestants – n’était pas vraiment dérés de sa communauté favo- pas à la même table et ne partage- Manifestations folkloriques Seamus Mallon et de dix ministres le problème. rables au partage du pouvoir avec ront pas les responsabilités collec- également partagés entre les deux tives de l’équipe désormais au communautés chrétiennes qui pouvoir. Pendant combien de antimondialisation à Seattle s’affrontent depuis près d’un siècle M. Clinton : un « bon jour » pour l’Irlande du Nord temps ? Mystère. pour le contrôle politique de ce Pour l’instant, le révérend reste SEATTLE cheval ont repoussé quelques petit morceau de l’île Verte. Le président américain Bill Clinton a salué, lundi 29 no- ferme : s’il a accepté de nommer de nos envoyés spéciaux groupes de contestataires qui de- Inlassable architecte de la coo- vembre, un « bon jour » pour l’Irlande du Nord après la nomi- ses deux ministres, ce n’est ni pour Des militants déguisés en papil- mandaient à l’OMC de faire ses pération entre les communautés, nation du gouvernement semi-autonome de la province. Le chef les privilèges, ni les émoluments lons, en tortues de mer en carton valises. colauréat du prix Nobel de la paix de l’Etat a reçu à la Maison Blanche l’ancien sénateur améri- assez confortables de la fonction, vert ou en dauphins ont apporté Entre les discours convenus de 1998 avec David Trimble et pré- cain George Mitchell, qu’il avait nommé en 1994 médiateur des c’est pour « agir de l’intérieur une touche colorée dans les rues personnalités et des questions sident du premier parti catholique pourparlers sur l’Ulster, pour saluer sa contribution au proces- comme un rempart contre les forces de Seattle, devenues un lieu de préparées de représentants de la région (le SNLP), John Hume sus de paix. qui veulent nous entraîner dans une spectacle permanent. Ici on dé- d’ONG triées sur le volet, il n’y s’est félicité lundi avec effusion George Mitchell est parvenu à débloquer les négociations sur Irlande unifiée ». Sachant que la file, là on chante en battant le avait guère de place pour l’impro- d’un événement sans précédent l’application de l’accord de paix du 10 avril 1998 en obtenant de république d’Irlande devait solen- tambour, on danse sur un rythme visation. Ni d’ailleurs pour une qui, « pour la première fois dans l’IRA son engagement à intégrer le processus de désarmement nellement abroger jeudi les ar- de salsa. Dès l’aube, lundi 29 no- véritable discussion. Parmi les notre histoire réunit toutes les des groupes paramilitaires nord-irlandais. « Une majorité écra- ticles de sa Constitution qui reven- vembre, veille de l’ouverture des orateurs officiels, Mike Moore, le composantes de notre peuple », une sante, dans les deux communautés [catholique et protestante], ne diquent précisément l’Irlande du débats de l’OMC, une demi-dou- directeur général de l’OMC, Char- coalition profondément hétéro- veut plus revenir à la violence du passé », a déclaré George Mit- Nord comme partie intégrante de zaine d’activistes musclés au lene Barshefsky, représentante clite certes, mais qui devrait « ra- chell au sortir de son entrevue avec Bill Clinton. son territoire national, comprenne cœur bien accroché avaient sus- des Etats-Unis pour les questions dicalement transformer notre socié- Les Irlandais « veulent que ce processus soit couronné de succès qui pourra... pendu, au bras d’une grue géante, commerciales internationales, té et remplacer pour toujours la et je pense que j’éprouverai une grande satisfaction jeudi », a-t-il Le gouvernement autonome une banderole au-dessus de l’au- Pascal Lamy, commissaire euro- violence par la politique ». ajouté. – (Reuters.) d’Irlande du Nord a au moins deux toroute qui traverse la ville. Deux péen pour le commerce, et D’une certaine manière, la mois pour démontrer qu’il peut grandes flèches portaient sur d’autres champions des vertus de séance de nominations des mi- fonctionner et que tous les frères fond blanc, en grosses lettres l’OMC, ont tous reconnu la néces- nistres qui s’est déroulée lundi, Il se trouve surtout que ce jeune le Sinn Fein de « traîtres à la cause ennemis qui le composent noires, l’une « Démocratie » et sité d’accorder une plus grande dans cet ancien temple de l’unio- et paisible grand-père, fanatique de l’unionisme » c’en était trop. peuvent travailler ensemble. D’ici l’autre « WTO » (sigle anglais de importance aux vues de la société nisme qu’est le château de Stor- de la pêche à la mouche et rétif « Les protestants doivent savoir, là, il faudra que l’IRA ait fait un l’OMC), indiquant deux directions civile. Mais seul le directeur d’un mont, aura démontré qu’il est déjà aux grands discours, incarne, au s’étranglait-il, que David Trimble geste « crédible » en matière de opposées. Tout un symbole des institut de relations internatio- possible, pour les parties en pré- moins autant que son ami Gerry abandonne désormais l’éducation désarmement de ses activistes. courants contraires qui s’af- nales du Zimbabwe, Yash Tandon, sence, de s’agresser verbalement Adams, la lutte armée républicaine de leurs enfants au Sinn Fein-IRA ». Faute de quoi – Tony Blair a remis frontent dans la ville de Boeing et a osé tirer à boulets rouges sur la sans se tirer dessus. de ces trente dernières années Inconfortable position tout de lundi les points sur les i sur cette de Microsoft, à l’heure où la mon- mondialisation. Quelques émis- Comme prévu, la palme du contre « l’occupation » britan- même que celle du vieux révérend question – Londres, qui reste, jus- dialisation est soumise à saires des ONG ne se sont pas pri- brouhaha, avec sifflets et claque- nique. – qui s’est prononcé contre les ac- qu’à preuve du contraire, maî- l’épreuve du feu devant une opi- vés de critiquer les failles de ments de pieds dans les galeries, Emprisonné de longs mois à cords de paix, contre le récent tresse incontestée du territoire, «a nion publique soudain réveillée, à l’OMC, mais sans grande convic- est revenue à Martin McGuiness trois reprises dans les années « compromis Mitchell » qui a per- le pouvoir de suspendre » toutes les la surprise des responsables. tion, comme si le cadre ne leur lorsque son nom a été prononcé 70 pour appartenance à l’IRA, la mis l’événement du jour et qui institutions créées. Une course La journée devait être consa- convenait pas et qu’ils savaient par Gerry Adams, le président du branche armée du Sinn Fein, Mar- s’est toujours juré de ne jamais contre la montre est engagée... crée à écouter les points de vue que, au-dehors, la rue s’exprimait. Sinn Fein républicain, pour oc- tin McGuiness, qui fut comman- s’asseoir à la même table que «les des organisations non gouverne- cuper, non pas le ministère de dant de la « brigade IRA » de Der- terroristes de l’IRA-Sinn Fein » – Patrice Claude mentales (ONG), dont un bon CHAÎNE HUMAINE millier avaient fait le chemin de Dans la soirée, les organisa- Seattle pour contester la mondia- tions religieuses ont pris le relais lisation ou exiger qu’elle se de la contestation. Dans une Les mesures de sécurité donne, enfin, un visage humain. église du centre-ville, quelques Quelques-unes ont accepté le dé- milliers de personnes se sont réu- bat offert, pour la première fois nies pour une cérémonie à l’ini- sont renforcées au Pays basque en cinquante ans, par l’OMC qui tiative de Jubilé 2000, une coordi- voulait répondre à la multiplica- nation qui réclame l’annulation MADRID cès des opérations policières, comme tion des critiques avant mardi, de la dette des pays les plus de notre correspondante un boxeur sonné et elle a réclamé un journée de la grande manifesta- pauvres. Sous la pluie, elles ont Des mesures de sécurité renforcée temps de pause pour refaire ses tion (quelques dizaines de milliers ensuite pris le chemin du Parc des ont été adoptées au Pays basque, forces ». De fait, tout au long des de personnes attendues, ce qui expositions, où se déroulait la cé- qui en avait presque oublié le terro- quatorze mois de trêve, les tenta- est beaucoup aux Etats-Unis). Les rémonie d’ouverture officielle de risme, après quatorze mois de trêve, tives pour extorquer l’« impôt révo- représentants de 70 ONG étaient la conférence de Seattle. Les ma- et l’Espagne tout entière commence lutionnaire » aux entrepreneurs donc conviés à « un symposium nifestants ont formé une chaîne à égrener les jours avec appréhen- basques, n’ont pas cessé, comme sur les grandes questions commer- humaine, symbole de la dépen- sion, en attendant le 3 décembre, n’ont pas cessé non plus les vols de ciales internationales des pre- dance des pays en développement date fixée par l’ETA pour la reprise voitures et de matériel. En France, mières décennies du siècle pro- en scandant : « Il n’y a pas de éventuelle de ses opérations armées. l’organisation séparatiste basque a chain ». commerce équitable sans annula- Un climat particulièrement pesant participé au vol de 8 tonnes d’explo- Le projet était ambitieux, mais tion de la dette ! » Jubilé 2000 es- s’est installé, que les déclarations sif en Bretagne, le 23 septembre, le public clairsemé pour cet exer- time que les pays industrialisés et d’Arnaldo Otegi, le dirigeant de Her- dont une partie, estimée à près de cice de relations publiques qui n’a les institutions multilatérales ri Batasuna, le « bras politique » de 3 tonnes, n’a toujours pas été re- pas réussi à donner le change. n’ont pas fait un geste suffisant l’organisation séparatiste basque ar- trouvée. Une alerte à la sécurité dans le en décidant, en juillet 1999, lors mée, n’ont pas contribué à dissiper. centre de conférences, pourtant du sommet de Cologne, d’accor- M. Otegi qui a été le dernier de la LA RELÈVE SERAIT EN PLACE déjà inspecté de fond en comble der une réduction de 70 milliards classe politique à s’exprimer, lundi L’ETA a-t-elle pour autant récupé- quelques heures auparavant, en a de dollars (environ autant d’eu- 29 novembre, a affirmé que sa coali- ré son potentiel militaire durement occasionné la fermeture pendant ros) de la dette des pays les moins tion « remplira tous ses engagements touché, cette année, par l’arrestation une demi-journée. Délégués, éco- avancés. John Sweeney, le pré- institutionnels » (elle siège au Parle- d’une trentaine d’etarras, dont celle, logistes, journalistes et manifes- sident du puissant syndicat AFL- ment basque), mais a surtout repris, en mars à Paris, du responsable mili- tants ont donc battu la semelle CIO, participait au cortège. à peu de chose près, les arguments taire de l’organisation, Javier Arizku- dans la rue au lieu de débattre de l’ETA, attribuant une large res- ren Ruiz, dit « Kantauri » ? Sans comme prévu. La police anti- Patrice de Beer, ponsabilité aux nationalistes modé- doute pas, mais certains experts esti- émeute, avec ses armures et Jean-Claude Buhrer et rés dans l’échec de la trêve. A ses ment que deux « commandos » au casques noirs, et des policiers à Laurence Caramel yeux, en effet, le Parti nationaliste moins, en Guipuzcoa, en Viscaye et basque (PNV) et son allié Eusko Al- peut-être à Madrid ont reconstitué kartasuna (EA), n’ont pas respecté une infrastructure opérative som- DÉPÊCHES les « pactes » conclus, ont tenu «un maire. a Les taxis de Seattle étaient en pensons que les organismes géné- double langage » et « manqué de Enfin, fait plus préoccupant en- grève, mardi 30 novembre, pour tiquement modifiés sont très bons courage politique, pour définir le pro- core, la « relève », fournie par les fils protester à la fois contre une or- pour la science, mais pour l’ins- cessus de construction nationaliste d’etarras « historiques », serait dé- donnance municipale les tant très mauvais pour les rela- basque ». En d’autres termes, le res- sormais en place. Une douzaine ont contraignant à adopter une te- tions publiques », a commenté ponsable indépendantiste a repro- ainsi été identifiés, ces derniers nue réglementaire et contre la son président, Harisson McCain. ché aux nationalistes modérés de EA mois, dont la plus connue, Argi Pe- concurrence sauvage des taxis L’entreprise est un des princi- et du PNV d’être restés dans le jeu rurena, vingt-deux ans, arrêtée en fonctionnant sans licence ni paux fournisseurs de frites de la démocratique espagnol, au lieu de France, pour le vol des explosifs bre- compteur. chaîne de restauration rapide chercher à créer avec lui, hors de tons. Son père a été assassiné, il y a a Fidel Castro a déclaré, lundi McDonald’s. tout cadre légal, une hypothétique seize ans, par les Groupes antiterro- 29 novembre, qu’il renonçait à a Boeing est un des principaux entité constitutionnelle basque. riste de libération (GAL). Peut-être se rendre à Seattle, étant donné sponsors, avec Microsoft, de la Cette argumentation d’Arnaldo le « germe d’une nouvelle ETA », que des responsables américains réunion. Ses ouvriers syndiqués Otegi est venue conforter celle du dont parle le ministre Mayor Oreja ? ont jugé sa présence « inappro- ont participé à la grande mani- ministre de l’intérieur, Jaime Mayor En attendant, si aucune initiative priée » ou pouvant être considé- festation de mardi contre la Oreja, et d’une grande partie de la pour maintenir la trêve ne voit le rée comme « une grande provo- mondialisation. majorité de la classe politique, pour jour, les services de sécurité espa- cation ». a Le directeur général du BIT, qui, « à travers ce pacte manqué gnols se préparent, ont-ils déjà pré- a Le groupe canadien McCain, Juan Somavia, a renoncé à louer entre nationalistes, il est clair qu’au venu, « à un attentat spectaculaire », numéro un mondial des produits un bureau pendant la confé- lieu de la paix, l’ETA cherchait l’in- tout de suite après l’échéance du surgelés, a annoncé qu’il n’utili- rence de Seattle, estimant qu’un dépendance ». Et le ministre de se 3 décembre. sera plus de pommes de terre tarif de 200 dollars de l’heure et dire préoccupé, car « il est évident, a- génétiquement modifiées pour une location minimale de deux t-il déclaré, que l’ETA dispose toujours Marie-Claude Decamps la production de ses frites surge- heures étaient des conditions de la capacité de tuer : elle s’est trou- lées à partir de l’an 2000. « Nous pour le moins excessives. vée acculée dans un coin, par le suc- Lire aussi notre éditorial page 18 LeMonde Job: WMQ0112--0004-0 WAS LMQ0112-4 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0362 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 INTERNATIONAL

Gerhard Schröder est le premier chancelier A l’ONU, la France dénonce « les effets à s’exprimer devant l’Assemblée nationale déstabilisants » des antimissiles américains La défense européenne au cœur du sommet franco-allemand Avec le projet de Washington de déployer en 2005 Le chancelier allemand devait s’exprimer, mardi 30 no- sur le thème de la formation professionnelle. La préparation un bouclier antimissiles, les Nations unies craignent vembre, devant les députés français, à l’issue du 74e som- du sommet européen d’Helsinki et la construction d’une dé- met franco-allemand, qui se tenait dans la matinée à Paris fense européenne étaient au centre des discussions. une relance de la course aux armements LE CHANCELIER allemand Ger- mettra l’accent sur le développe- montrer que le continent n’est pas NEW YORK (Nations unies) armements ». La position russe est de ce bouclier à Taïwan serait à hard Schröder devait s’exprimer, ment des moyens à mettre en une chasse gardée de la France. Le de notre correspondante largement partagée par Paris. Très l’origine de l’installation, par Pé- mardi 30 octobre, devant l’Assem- œuvre, notamment dans le do- nom des pays visités n’est pas fixé. L’ONU craint une relance de la active dans les négociations, la kin, de 600 missiles pointés sur blée nationale, à l’invitation du pré- maine du transport et des satellites. Le grand thème prévu pour ce course aux armements, qui serait France a tenté de trouver un Taïpeh. Quant aux arguments sident Laurent Fabius, comme l’ont Pour montrer que la défense est sommet était la coopération dans provoquée par l’absence de pro- compromis entre la position russe américains sur les menaces de déjà fait deux chefs de gouverne- aussi une affaire à trois, les mi- l’éducation et la formation, maîtres grès sur le désarmement nucléaire et celle des Américains. Elle a pays « parias » pour justifier l’ins- ment européens, le premier ministre nistres de la défense français, bri- mots aujourd’hui de toute politique et par l’initiative de Washington de échoué. Washington a même sus- tallation du bouclier antimissiles britannique Tony Blair et l’ex-pré- tannique et allemand devaient par- de l’emploi innovative. Français et déployer, en 2005, un bouclier an- cité l’étonnement général en vo- aux Etats-Unis, les Français esti- sident du conseil italien Romano ticiper ensemble mardi après-midi à Allemands veulent bâtir « une coo- timissiles sur le territoire améri- tant contre un amendement fran- ment qu’elles n’existent pas et que, Prodi. En revanche, jamais son pré- une conférence devant l’Institut des pération renforcée » dans ces do- cain. Ce qui nécessite d’amender le çais faisant part tout simplement dans le cas contraire, l’Europe de- décesseur Helmut Kohl n’avait été hautes études de la défense natio- maines, inciter leurs administrations traité ABM (Antiballistic Missile) de la « préoccupation » des pays vrait aussi se doter de protections convié à s’exprimer devant la repré- nale (Ihedn). à davantage mettre en commun sur la limitation des défenses anti- membres de l’ONU sur « la prolifé- sophistiquées. sentation nationale. Premier chan- leurs pratiques, à développer en- missiles, signé, en 1972, entre ration des armes de destruction La question est donc de savoir si, celier à ne pas avoir connu la ÉDUCATION ET FORMATION semble des actions s’appuyant sur l’URSS et les Etats-Unis. Refusant massive », vecteurs inclus. « malgré des pressions américaines guerre, M. Schröder devait rappeler Des sujets de friction demeurent les programmes européens. Ils dis- de « renégocier » ce traité, Moscou extraordinaires », les pays l’engagement européen de l’Alle- entre Paris et Berlin sur des dossiers posent de l’expérience accumulée a lancé une campagne à l’ONU A TAÏWAN ET AU JAPON membres de l’ONU vont confirmer magne et le rôle moteur du couple précis, en particulier le nucléaire : par le secrétariat franco-allemand afin d’obtenir le plus grand « La résolution russe sera forcé- le vote du mois dernier en rejetant franco-allemand dans la construc- les Allemands n’ont toujours pas pour les échanges professionels et nombre de voix lors de l’adoption, ment adoptée, estime un diplo- la remise en cause du traité ABM. tion européenne. Cette intervention fixé de date, comme ils l’avaient l’Office franco-allemand pour la jeu- prévue pour mercredi 1er dé- mate. Elle touche, une fois de plus, à A en croire nombre de diplomates interviendra à l’issue du 74e sommet promis, pour le rapatriement des nesse, qui ont permis depuis les an- cembre, en Assemblée générale, l’unilatéralisme américain et au re- occidentaux, les Européens au- franco-allemand, qui a eu lieu dans déchets nucléaires retraités à l’usine nées 80 à des milliers de jeunes d’ac- d’une résolution qui réaffirme les fus de Washington de se joindre à raient l’intention, une fois de plus, la matinée, dans un format réduit, française de La Hague, sujet ultra- quérir des compléments de clauses du traité. « Le traité ABM un grand nombre de traités interna- de s’abstenir en bloc, car, selon les sommets s’étalant habituelle- sensible outre-Rhin, en particulier formation chez l’autre. est la pierre angulaire de la stabilité tionaux dont celui sur l’arrêt des es- eux, « il s’agit d’une affaire bilaté- ment sur deux jours. M. Schröder a chez les alliés Verts de M. Schröder. Le ministre français Claude Al- stratégique internationale et toute sais nucléaires. La question est de rale à régler entre les partis signa- rencontré le président Jacques Le gouvernement français semble lègre et l’actuel président de la modification est pour la Russie inac- savoir ce que vont faire les Euro- taires ». Les Européens font aussi Chirac, puis s’est entretenu avec le vouloir ne pas mettre trop la pres- conférence des Länder allemands ceptable », a réaffirmé Serguei La- péens, agacés par la décision fran- part de leur « irritation » envers la premier ministre Lionel Jospin. sion sur son partenaire, mais s’in- pour l’éducation ont signé, avec les vrov, ambassadeur russe aux Na- çaise de se mettre en avant dans position française : « La démarche Les principaux sujets de dis- quiète des conséquences pour la responsables des deux gouverne- tions unies. La résolution russe, une affaire qui devrait être réglée de française est vraiment maladroite, cussion devaient être la préparation Cogema et sur la majorité « plu- ments pour la formation professio- coparrainée par la Chine et la Bié- façon bilatérale entre Moscou et explique un diplomate européen. du sommet européen d’Helsinki des rielle » si l’affaire devait traîner en nelle, quatre documents fixant les lorussie, a été mise au voix, fin oc- Washington. ». La France serait En refusant de voter contre le texte 11 et 12 décembre et surtout la dé- longueur. objectifs de leur coopération dans tobre, à la commission de l’Assem- préoccupée, à la fois, par la déci- russe, nous, Européens, avons fait fense européenne. Une déclaration D’une manière générale, la venue les domaines suivants : l’insertion blée générale chargée du sion américaine de déployer des part de nos préoccupations sur les commune devait être publiée en à Paris du chancelier intervient dans des jeunes, la formation tout au désarmement. Elle a été adoptée antimissiles (ce qui entraînerait répercussions de la remise en cause complément de celle faite à un contexte plutôt apaisé des rela- long de la vie, la mobilité dans le avec 54 voix pour, 4 contre, dont une nouvelle course mondiale aux du traité ABM, mais un vote euro- Londres, jeudi 25 novembre, par la tions franco-allemandes. L’ère des cadre de la formation et la mise en celles des Etats-Unis, Israël, Litua- armements), mais aussi par l’initia- péen avec les Russes serait une in- France et la Grande-Bretagne, qui symboles n’est pas complètement place de nouveaux profils de qualifi- nie et Micronésie, mais aussi l’abs- tive américaine de déployer des gérence dans les négociations bila- se veulent, selon les mots de révolue. Le chancelier Schröder et le cations. tention de 73 pays, y compris des antimissiles à Taïwan et au Japon térales entre Moscou et Jacques Chirac, « moteur de la dé- président Chirac prévoient d’entre- Européens. Seules, la France et (ce qui ne peut qu’inciter la Chine Washington. » fense européenne ». Plus technique, prendre une tournée commune en Henri de Bresson l’Irlande ont voté pour. à moderniser son propre arsenal). De son côté, une source améri- la déclaration franco-allemande Afrique, courant 2000, histoire de et Arnaud Leparmentier L’enjeu est le projet de Washing- Le spectre d’une nouvelle caine fustige « l’hystérie » française ton de déployer un bouclier anti- « guerre froide » a même amené le sur « une décision qui n’a même missiles devant, selon les Améri- ministre français des affaires pas été prise ». Elle note que la cains, protéger leur territoire étrangères, Hubert Védrine, à en- France est « le seul pays de l’OTAN Londres refuse le projet de taxation européen contre des pays « parias », tels que voyer une lettre à son homologue à avoir voté avec la Russie ». Cette la Corée du Nord et l’Iran. Bien américain, Madeleine Albright. décision découle « comme d’habi- BRUXELLES (Union européenne) faire de l’ombre aux débats sur l’élargissement, la dé- que la décision finale ne soit pré- M. Védrine y évoque « les effets tude du désir classique de la France de notre correspondant fense, le lancement de la Conférence intergouverne- vue qu’en juin 2000, cette initiative déstabilisants » d’un bouclier anti- de marquer sa différence et de dé- Gordon Brown, le chancelier de l’Echiquier, n’a pas mentale (CIG), qui sont les trois grands dossiers signifie, selon l’ambassadeur russe, balistique que Washington entend montrer, à chaque occasion, son an- bougé d’un iota, lundi 29 novembre, lors de la réu- d’Helsinki. Les autres pays considèrent qu’on ne peut le retrait « unilatéral » de Was- déployer à Taïwan et au Japon. Se- tiaméricanisme ». nion des Quinze : il continue de refuser le projet de pas renoncer. Ils expliquent que les arguments déve- hington du traité ABM et elle en- lon des sources françaises, «la taxation de l’épargne des non-résidents, qui est sur la loppés par M. Brown sont largement infondés et que, traînerait « une véritable course aux seule perspective » du déploiement Afsané Bassir Pour table du Conseil depuis plusieurs mois, tant qu’il in- en réalité, les risques encourus par la place de clura les euro-obligations, lesquelles constituent une Londres sont des plus limités. Un travail d’experts im- part importante de l’activité de la City. Une telle taxa- portant a été accompli pour le démontrer, et il est tion, explique-t-il, porterait atteinte à la compétitivité simplement demandé aux Anglais d’en tenir compte. La nouvelle ligne Maginot fait des adeptes de la City et entraînerait des délocalisations, donc des pertes d’emploi. « Je ne donnerai jamais mon aval à DÉSÉQUILIBRE ENTRE FISCALITÉS Tous les pays technologique- truire en vol des missiles offensifs tions à plus basse altitude, dans le une mesure contraire à l’intérêt national britannique », Christian Sautter, le ministre français de l’économie ment avancés travaillent à la mise à plusieurs niveaux d’agression cadre du système dénommé a-t-il répété sur tous les tons. Du coup, c’est l’en- et des finances, fait valoir que, sur le long terme, un au point d’un bouclier antimissile contre les intérêts américains. A-135 Galosh qui réunit une cen- semble du « paquet fiscal » sur lequel les Quinze tra- marché unique et une monnaie unique ne peuvent qui arrêterait, au minimum, les en- C’est d’abord le programme taine d’engins autour de Moscou. vaillent depuis deux ans qui risque d’être enterré et, pas fonctionner correctement en conservant des di- gins plus ou moins sophistiqués de NMD (National Missile Defense) Mais elle tente apparemment de le en particulier, le « code de conduite » portant sur la vergences fiscales fortes et que, en outre, il est inique puissances « moyennes » ou pour lequel Washington s’est en- moderniser dans le plus grand se- taxation des entreprises et dont l’objet est de faire la de maintenir un fort déséquilibre entre la fiscalité du « émergentes ». A sa façon, ce gagé à investir pas moins de cret, à partir d’un nouveau missile chasse au dumping fiscal auquel se livrent certains travail et celle de l’épargne. bouclier prend des allures de nou- 10,5 milliards de dollars (soit sol-air à longue portée, le Etats-membres afin d’attirer les investissements. Plu- Rejetant les arguments techniques des Britan- velle ligne Maginot – du nom de la 9,9 milliards d’euros) entre 1999 et S-400 Triompf, destiné à rendre sieurs délégations, notamment les Français, les Alle- niques, les autres Etats-membres considèrent que le fortification édifiée par la France 2005. Le programme NMD vise à plus cohérent le bouclier russe. mands et les Italiens, ont refusé d’en rester là et problème est clairement politique et invitent donc To- avant la seconde guerre mondiale, installer en Alaska, puis dans le b L’Europe, plus exactement exigent que le dossier continue à être examiné et, en ny Blair « l’Européen » à mettre fin à un blocage injus- et contournée par les Allemands – Dakota du Nord, deux sites de lan- l’Allemagne et l’Italie, s’est vu pro- l’absence d’un rapprochement des positions, qu’il soit tifié. Les Quinze ont adopté, non sans mal, une courte dont la couverture n’est pas cement dotés, chacun, d’une cen- poser, par les Etats-Unis, le projet porté à l’attention des chefs d’Etat et de gouverne- déclaration où ils confirment leur engagement passé exempte de failles du fait que son taine d’intercepteurs antimissile. Meads (Medium Extended Air De- ment, les 10 et 11 décembre à Helsinki, risquant ainsi de conclure et donc de trouver le moyen de « surmon- efficacité n’est pas assurée à 100 %. Bill Clinton a prévu d’annoncer sa fence System) qui prévoit de déve- d’introduire un élément de controverse dans un ordre ter le principal obstacle [référence bien sûr à l’obstruc- b Les Etats-Unis sont très en décision à l’été 2000. C’est ce pro- lopper un antimissile sur la base du jour jusqu’ici plutôt consensuel. tion britannique] avant ou à l’occasion du Conseil eu- pointe depuis l’abandon du pro- jet qui suscite l’opposition radicale d’une contribution financière ré- La Finlande, qui préside les travaux de l’Union, se ropéen d’Helsinki ». Les ministres des finances se gramme de « guerre des étoiles » de Moscou, parce qu’il nécessite- partie entre les Etats-Unis (60 %), serait bien passée de cette épreuve de force qu’elle réuniront donc, eux aussi, dans la capitale finlandaise. cher à Ronald Reagan, avec un rait d’amender le traité russo-amé- l’Allemagne (25 %) et l’Italie juge inutile vu l’intransigeance britannique. Pour eux, projet de défense dit « multi- ricain (dit « traité ABM ») de 1972 (15 %). Berlin fait de Meads un test l’affaire est morte et la remettre sur la table risque de Philippe Lemaître couches ». Il s’agit de pouvoir dé- qui limite le déploiement de bases de la volonté de Washington de antimissile à la seule protection s’impliquer dans un programme des capitales des deux pays. majeur de défense transatlantique. C’est ensuite une série d’autres La France s’est retirée du projet en programmes, dits TMD (Theater 1996, donnant la priorité à son en- Missile Defense), dont le but est gin Aster 15 et 30 qui, selon les de protéger des troupes améri- versions, devrait constituer un caines ou alliées en mouvement bouclier sol-air (antiaérien et anti- ou en stationnement lors d’éven- missile) dont, à partir de 2000, se- tuelles actions extérieures. Pas ront armés le porte-avions nu- moins de trois projets différents cléaire Charles-de-Gaulle et, plus tentent d’y répondre : le missile tard, des frégates. La Grande-Bre- Patriot PAC-3 de l’armée de terre tagne, la Grèce, les Pays-Bas ou la américaine, qui est une améliora- Turquie ne cachent pas leur sou- tion du système apparu durant la hait d’acheter des batteries anti- guerre du Golfe, en 1990-1991, missile PAC-3 aux Etats-Unis. contre les Scud irakiens ; le Thaad b D’autres pays étrangers se (Theater High Altitude Aera De- sont lancés dans la compétition, fense), davantage conçu pour les estimant qu’ils pouvaient être me- besoins des bâtiments de la ma- nacés eux aussi par la prolifération rine américaine ; et les NAD (Navy des armes dites « de destruction Area Defense) et NTWD (Navy massive » (nucléaire, biologique et Theater Wide Defense) dévelop- chimique) à bord de missiles as- pés à partir du système intégré de saillants. C’est le cas d’Israël, qui a défense antiaérienne Aegis (« bou- entrepris, en 1996, avec l’aide des clier », en grec), dont le rôle serait Etats-Unis, de mener à terme le de protéger un port ou un disposi- programme Arrow (« flèche ») an- tif naval en mouvement. timissile. C’est aussi le cas de Taï- b La Russie, qui affirme vouloir wan, du Japon ou de la Corée du respecter le traité ABM, n’est pas Sud, dont l’objectif est de se pré- en reste, avec des extrapolations munir – en s’appuyant sur l’assis- de son réseau antimissile actuel, tance technologique américaine – comme l’a montré un récent test, contre d’éventuelles agressions de le 3 novembre, depuis le polygone la Chine ou de la Corée du Nord. de tir de Saryshagan, au Kazakh- C’est enfin le cas du Koweït ou de stan. Elle aligne, conformément au l’Arabie saoudite, qui ont l’inten- traité, deux types d’antimissile : le tion d’acquérir des Patriot de la SH-11 Gorgon, pour les intercep- nouvelle génération. tions hors atmosphère, et le SH-80 Gazelle, pour les intercep- Jacques Isnard LeMonde Job: WMQ0112--0005-0 WAS LMQ0112-5 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0363 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 / 5 Une diplomate américaine en Russie Un responsable tchétchène dément accusée d’espionnage par le FSB MOSCOU. La deuxième secrétaire de l’ambassade américaine en Russie, « prise en flagrant délit d’espionnage » a été arrêté , lundi soir 29 no- la possibilité de fuir Grozny par des « corridors » vembre, par le Service fédéral de sécurité russe (FSB, ex-KGB), a indiqué mardi 30 le porte-parole du FSB, Alexandre Zdanovitch. La diplomate, deuxième secrétaire au département militaro-politique de l’ambassade, « Des pourparlers avec Moscou sont exclus », déclare au « Monde » Movladi Oudougov est « une collaboratrice de la CIA », a ajouté M. Zdanovitch. Elle « tentait de recevoir d’un citoyen russe des documents classés secret d’Etat contenant Alors que le Kremlin annonçait, lundi 29 no- vaient en Tchétchénie. Dans un entretien au tions des autorités russes selon lesquelles les ha- des informations militaires et stratégiques », a-t-il ajouté. vembre, une nouvelle hospitalisation du pré- Monde, un chef tchétchène radical, Movladi Ou- bitants pourraient quitter Grozny par des L’ambassade américaine n’a pu « confirmer ni commenter » l’informa- sident russe, les bombardements se poursui- dougov, qualifie de « mensonges » les déclara- « corridors ». tion. La diplomate, dont le nom n’a pas été divulgué, aurait été briève- ment interpellée, lundi soir, avant d’être remise à son ambassade. Lundi, MOSCOU participation d’intermédiaires in- dans les affaires de libérations «A 99%», l’armement des aux Etats-Unis, un sous-officier de l’US Navy, Daniel King, a été accusé de nos correspondants ternationaux ». d’otages, M. Oudougov explique combattants tchétchénes provien- d’avoir fourni des informations secrètes à la Russie en 1994. – (AFP, Reu- Membre du « Comité de dé- Tenant d’un discours radical, que « les enlèvements et les paie- drait de Russie. « Notre source ters.) fense de la République » indépen- M. Oudougov nie aujourd’hui ments de rançons sont le travail des principale, c’est l’armée russe, dit dantiste tchétchène, Movladi Ou- toute divergence avec le président services spéciaux russes ». « Avec ce M. Oudougov. Il y a ici beaucoup dougov affirme que « pas un Russe tchétchène Aslan Maskhadov, business, ajoute-t-il, ont été finan- de commandants, de généraux et Belgrade bloque l’aide européenne ne sortira vivant du piège mortel de dont il critiquait ces dernières an- cés des groupes criminels en Tché- d’officiers qui ont besoin de vivre : Tchétchénie ». « Nous briserons la nées les « compromissions » avec tchénie ». Les autorités russes éva- nous avons nos canaux pour leur colonne vertébrale de l’armée Moscou. Celui-ci a pourtant à luent à environ 600 le nombre de acheter des armes. Sinon, nous les à des villes serbes d’opposition russe, nous avons assez de forces et confisquons aux terroristes durant de moyens pour cela », a-t-il décla- les combats ». NIS. Le fuel de chauffage que l’Union européenne (UE) tente de faire par- ré, lundi 29 novembre, dans un Boris Eltsine de nouveau hospitalisé Sans douter un instant de la vic- venir à deux villes de la Serbie gérées par l’opposition, Nis et Pirot, était entretien téléphonique accordé au toire finale, le responsable tché- toujours bloqué à la frontière, lundi 29 novembre, pour le sixième jour Monde. Ancien porte-parole de Pour la seconde fois en deux mois, Boris Eltsine a été hospitalisé, tchène affirme que « 6 000 soldats consécutif. Quatorze camions-citernes arrivés de Macédoine et destinés à l’actuel président tchétchène As- lundi 29 novembre, ses médecins craignant une pneumonie. L’état de russes ont déjà été exterminés ». ces villes du sud de la Serbie attendaient à la frontière en raison de pro- lan Maskhadov durant la précé- santé du président russe est « satisfaisant », a affirmé mardi son pre- Moscou chiffre à deux cents le blèmes douaniers. Le parti de l’opposant serbe Zoran Djindjic a déclaré dente guerre (1994-96), ce radical mier ministre, Vladimir Poutine, ajoutant qu’« aucun changement » nombre de militaires tués. Di- qu’il s’agissait d’une obstruction délibérée ordonnée par Slobodan Mi- est depuis 1996 proche du chef de dans la situation politique du pays lié à l’hospitalisation du chef de manche 28 novembre, le Comité losevic. guerre Chamil Bassaev. Il a été ré- l’Etat « n’est prévu ». Agé de soixante-huit ans, le chef de l’Etat s’était des mères de soldats parlait de six La présidence finlandaise de l’UE a protesté, lundi, contre ce blocage. De gulièrement mentionné cet été senti mal la semaine dernière et avait été transféré dans sa datcha cents morts. « 6 000, c’est un nombreuses installations pétrolières de Serbie ont été détruites ou en- comme étant l’un des instigateurs de Gorki-9. chiffre minimal, les Russes brûlent dommagées par les bombardements de l’OTAN au printemps. Dans le des incursions de combattants is- Les autorités russes ont, par ailleurs, infligé un camouflet, lundi, au les corps, les jettent des avions et cadre de son programme « Energie pour la démocratie », l’UE a décidé de lamistes au Daghestan. Refusant président en exercice de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la des hélicoptères. Beaucoup de leurs fournir du fuel à des villes d’opposition serbes, pour aider leur population d’être qualifié de « wahhabite » coopération en Europe), qui était en visite à Moscou. Le Norvégien soldats sont des "kontraktniki" (vo- et soutenir les adversaires du régime. – (AFP.) – « un terme de la propagande du Knut Vollebaek, venu proposer une mission de bons offices dans le lontaires ayant signé un contrat) Kremlin », assure-t-il –, Movladi conflit tchétchène, s’est vu répondre, par le ministre russe des af- et ne sont pas recensés comme les DÉPÊCHES Oudougov affirme se considérer faires étrangères, Igor Ivanov, que « la Russie n’avait pas besoin d’une jeunes appelés », dit Movladi Ou- a Algérie : LES RElations entre Alger et Paris sont « très bonnes » et « comme un vrai musulman ». médiation ». M. Vollebaek a déclaré qu’il n’était pas « entièrement sa- dougov. les problèmes bilatéraux « en voie de réglement », a déclaré lundi 29 no- Organisateur de la guerre d’in- tisfait » de sa visite. – (AFP, Reuters.) De même, il évalue entre « 400 vembre le president Abdelaziz Bouteflika, à l’issue d’une rencontre avec formation côté tchétchéne, et 600 » les civils tués à Grozny le président du Sénat français Christian Poncelet. « Au niveau politique, M. Oudougov pilote le site inter- par les bombardements de l’ar- tout va bien, a ajouté M. Bouteflika. Les relations entre l’Algérie et la France net « Kavkaz.org », qui tient la nouveau dénoncé, lundi, les « au- personnes actuellement kidnap- mée russe ces derniers jours. « Ils ne sont pas des relations strictement consulaires ou qui peuvent se réduire à chronique du conflit presqu’en teurs des événements au Daghes- pées, dont le photographe fran- disent que des corridors sont ou- des problèmes d’Air France ou d’Air Algérie. » M. Poncelet a rappelé à temps réel, et que les autorités tan, manipulés par les militaires çais Brice Fleutiaux, enlevé le verts pour les civils, mais ce sont des M. Bouteflika que la France « soutient sans réserve sa courageuse poli- russes ont tenté à plusieurs re- russes », tandis que le Parlement 1er octobre à Grozny. mensonges. Les Russes bombardent tique » et a « condamné les actes de violence ». Samedi et dimanche, une prises de fermer. Devenu porte- tchétchène exprimait le souhait Qualifiant de « propagande des tout ce qui bouge », ajoute-t-il. A trentaine de personnes ont été assassinées dans des attentats. – (AFP.) parole officieux des autorités d’une rencontre avec des députés forces terroristes d’occupation la mi-novembre, en marge du a AFRIQUE DU SUD : Pretoria défend sa décision d’accueillir Men- tchétchénes, il explique au- de la Douma. De même, Movladi russes » les affirmations selon les- sommet de l’OSCE (Organisation gistu Hailé Mariam, en affirmant que l’ex-dictateur éthiopien est un jourd’hui que « des pourparlers Oudougov nie « tout contact per- quelles des armes et des combat- pour la sécurité et la coopération « réfugié » autorisé à recevoir des soins médicaux et qu’il ne serait pas ex- avec Moscou sont impossibles et sonnel avec Boris Berezovski », tants seraient mis à disposition en Europe), M. Oudougov se trou- tradé vers l’Ethiopie. Mengistu Hailé Mariam, en asile politique au Zim- même totalement exclus ». « L’ar- contrairement à ce que l’influent des Tchétchènes par des pays vait dans un hôtel d’Istanbul (Tur- babwe depuis 1991, est arrivé en Afrique du Sud il y a dix jours pour rece- mée russe doit déposer les armes et homme d’affaires russe expliquait étrangers, le responsable explique quie). Au téléphone, il assure dé- voir un traitement cardiaque. Au pouvoir de 1974 à 1991, il est accusé par s’en aller, discuter aujourd’hui se- (Le Monde du 17 novembre 1999). que « l’aide principale vient des sormais résider en Tchétchénie, l’Ethiopie de génocide et de crimes contre l’humanité. – (AFP.) rait un crime et une trahison », dit- « Ce que j’ai entendu de son plan peuples du nord-Caucase ». « Il y a quelque part dans les montagnes a BRÉSIL : le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, lundi il. « S’il doit y avoir des négocia- de paix était irréaliste et inaccep- 100 à 150 représentants d’autres du sud de la République. 29 novembre, l’ouverture d’une ligne de crédits de 4,7 milliards de dollars tions, elles auront lieu sans les diri- table », ajoute-t-il. pays, dont des Etats arabes », pré- (4,64 milliards d’euros), quatrième tranche de l’enveloppe allouée en jan- geants actuels du Kremlin, sur le Considéré comme l’un des in- cise-t-il, « mais pas plus que lors de François Bonnet vier. La communauté financière internationale avait décidé d’accorder territoire d’un état neutre et avec la terlocuteurs de M. Berezovski la dernière guerre ». et Agathe Duparc 41,5 milliards de dollars (41,04 milliards d’euros) au Brésil pour faire face à la déstabilisation de son économie après la crise financière en Asie et en Russie. – (AFP.) a CHINE : la police chinoise a interpellé plus de 35 000 adeptes de la secte interdite Falungong entre juillet et octobre, a affirmé, lundi 29 no- Vingt-deux élus vembre, le Centre d’information pour les droits de l’homme et le mouve- ment démocratique en Chine, une association basée à Hong Kong. – (AFP.) municipaux a HONG KONG : un parti politique pro-Pékin a réalisé une percée aux élections locales du dimanche 28 novembre à Hong Kong, premières de ce genre depuis la rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine. de Bosnie L’Alliance démocratique pour l’amélioration de Hong Kong (pro-Pékin) a remporté 84 sièges dans les 176 circonscriptions où elle présentait des candidats, doublant son score par rapport aux élections de district de ont été démis 1994. – (AFP.) a ALLEMAGNE : un Serbe, ancien responsable d’une milice parami- litaire en Bosnie, a été condamné pour complicité de génocide à neuf ans de leurs fonctions de prison, lundi 29 novembre à Düsseldorf. Maxim Sokolovic, mineur re- VINGT-DEUX MAIRES et élus traité de 59 ans domicilié en Allemagne depuis 1969, était accusé d’avoir municipaux de Bosnie-Herzégo- participé à des atrocités perpétrées en 1992 dans les environs de son vil- vine ont été démis, lundi 29 no- lage natal d’Osmaci, au nord de la Bosnie. L’avocat général avait requis la vembre, de leurs fonctions par les réclusion à perpétuité. – (AFP.) deux représentants de la commu- a CROATIE : l’état de santé du président croate Franjo Tudjman est nauté internationale, le haut re- « critique », a estimé lundi 29 novembre la presse croate. Selon le quoti- présentant civil de l’ONU, Wolf- dien pro-gouvernemental Vecernji List, le chef d’Etat, âgé de 77 ans, serait gang Petritsch, et le chef de la dans une condition « très sérieuse » qui pourrait « ne durer que quelques mission de l’OSCE, Robert Barry. jours encore ». Le président du Parlement, Vlatko Pavletic, qui assure l’in- Ils se sont vu également interdire térim, a réitéré, lundi, que des élections législatives se tiendraient le 3 jan- toute participation aux élections vier. – (AP.) locales du 8 avril 2000. MM. Pe- a SUÈDE : quatre quotidiens nationaux ont fait cause commune en tritsch et Barry reprochent à ces publiant, mardi 30 novembre, les noms et photos de 62 néonazis «ac- élus d’avoir « distillé le poison de la tifs », ainsi qu’une enquête identique sur les violences racistes de ces der- division » et contrevenu systéma- nières années dans le pays. Les rédacteurs en chef des journaux à l’origine tiquement aux décisions inscrites de cette initiative – une première – ont expliqué avoir « choisi d’utiliser dans l’accord de Dayton, qui a mis nos ressources communes pour enquêter sur la menace pesant sur l’Etat de fin en 1995 à la guerre en Bosnie. droit ».- (Corresp.) Ils ont en particulier « entravé de a IRAK : un porte-parole de la société publique turque Botas a assu- manière persistante le retour des ré- ré, lundi 29 novembre, que l’Irak a repris ses exportations de brut via le fugiés et des personnes déplacées terminal turc de Ceyhan-Yumurtalik. Cette reprise serait intervenue le 25, (...), contrevenu aux règles du alors que l’Irak avait annoncé le 22 qu’il suspendait ses exportations de Conseil des droits de l’homme de brut pendant deux semaines pour protester contre la décision du Conseil Bosnie-Herzégovine (...), bloqué les de sécurité de l’ONU de prolonger le programme « Pétrole contre nourri- droits les plus fondamentaux à ture » de seulement quinze jours, jusqu’au 4 décembre, au lieu des six l’éducation des populations minori- mois habituels. – (AFP.) taires dans leurs zones ». La plupart de ces élus sont des Serbes de Bosnie, en particulier le Large victoire électorale maire nationaliste de Banja Luka, Djordje Umicevic, ainsi que le maire serbe de Gorazde, Slavko de Mahathir Mohamad en Malaisie Topalovic, et ses deux adjoints. A Mostar, les deux responsables du KUALA LUMPUR. Le Front national (BN) du premier ministre Mahathir logement, le Musulman Nedzad Mohammad a emporté 148 sièges sur les 193 du Parlement aux élections Behram et la Croate Marina De- législatives du lundi 29 novembre. L’opposition compte 45 députés, ronjic ont subi le même sort. Il contre 22 dans l’ancienne Chambre. Cette percée est liée à la montée du leur est reproché de « faire obs- Parti islamique panmalaisien (PAS), qui emporte 27 sièges et contrôle truction de manière persistante aux deux Assemblées étatiques (au Terrenganu et au Kelantan) sur les quator- lois sur la propriété », en d’autres ze de la Fédération de Malaisie. termes d’empêcher tout retour des Les résultats du scrutin ont souligné un glissement sensible vers le BN des réfugiés dans leur appartement voix des Chinois (25 % de la population) alors que le succès relatif du PAS d’origine. On estime à plus de indique une polarisation parmi la majorité malaise musulmane. Le PAS a 2 millions le nombre des réfugiés pris en partie le contrôle du nord de la péninsule, qualifié de « ceinture et déplacés en Bosnie-Herzégo- malaise », alors que le BN maintient ses positions dans le sud et bénéficie vine, sur une population de moins d’un raz-de-marée dans les deux Etats malaisiens sur l’île de Bornéo. Pour de 4 millions. Depuis 1995, seules son cinquième mandat consécutif, le docteur Mahathir, lui-même réélu 600 000 personnes ont pu rega- mais avec une majorité plus réduite, devra donc davantage répondre aux gner leur foyer, dont 100 000 dans attentes de l’électorat non-malais. – (Corresp.) des zones où elles constituent une minorité ethnique. LeMonde Job: WMQ0112--0006-0 WAS LMQ0112-6 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0364 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999

SOCIAL Alors que le Mouvement cinquante ans de gestion paritaire l’abandon de toute politique recevoir individuellement les syndi- protection sociale – syndicats, patro- des entreprises de France (Medef, de la Sécurité sociale, Nicole Notat, contractuelle entre employeurs et cats pour discuter d’une « nouvelle nat, mutuelles, gouvernement – ex-CNPF) menace de quitter les or- secrétaire générale de la CFDT, met salariés aux niveaux des branches constitution sociale », soit qu’il de- échafaudent divers scénarios, que ganes de gestion de la Sécurité so- en garde le patronat contre une ou interprofessionnel. b LE MEDEF meure partenaire de la « Sécu », soit Le Monde a recueillis auprès d’eux. ciale et de mettre fin, ainsi, à plus de « désertion » qui déboucherait sur commence, mercredi 1er décembre, à qu’il la quitte. b LES ACTEURS de la Trois « tableaux » se dessinent. Nicole Notat face à la menace de « désertion » du patronat La secrétaire générale de la CFDT exige du Medef qu’il clarifie ses intentions au sujet de la Sécurité sociale avant de poursuivre les discussions avec lui. Elle affirme que, si l’organisation patronale quitte la « Sécu », sa confédération continuera de diriger l’assurance-maladie « Dans quel état d’esprit allez- rons à faire fonctionner le conseil tion entre patronat et salariés aux prend à travers les différents ni- pour quitter la Sécurité sociale – Les relations entre le gouver- vous rencontrer le Medef ? d’administration de l’assurance-ma- niveaux des branches ou interpro- veaux (l’entreprise, la branche, l’in- montrerait d’entrée de jeu l’ambi- nement et la CFDT semblent – Nous allons l’écouter et nous ladie. Juridiquement, rien ne l’em- fessionnel, cela veut dire qu’au terprofessionnel) sont au moins guïté du Medef : on ne va pas cher- elles-mêmes s’être dégradées... employer à ce qu’il clarifie ses inten- pêche. Cela dit, le départ du Medef mieux c’est au niveau de l’entreprise aussi essentielles. Mais, même là, il cher une raison qui n’a rien à voir – Je suis frappée de voir que, tions. Aujourd’hui, elles nous pa- sonnerait le glas du paritarisme, que se joueraient les négociations, y a une contradiction : le Medef ne avec la protection sociale pour dé- chaque fois que nous exprimons un raissent floues, pleines d’ambiguï- dont la légitimité est fondée sur la alors que, dans ce pays, quatre sala- peut pas vouloir remettre à plat les serter ce terrain ! désaccord, c’est présenté comme tés. Si le Medef est d’ores et déjà présence des deux acteurs patro- riés sur cinq ne sont jamais couverts relations de travail en commençant – L’accord dans la métallurgie une “tension entre le gouvernement déterminé à quitter le terrain de jeu naux et syndicaux. Dès lors qu’un par un accord d’entreprise ! La né- par ne pas assumer ses responsabili- doit-il être renégocié ? et la CFDT”. Nous avons, chevillé ou s’il exprime son intention de le acteur quitte le terrain, la voie est gociation cantonnée à l’entreprise tés dans des négociations urgentes. – A aucun moment, à la CFDT, au corps, le souci d’exprimer nos faire à un moment où à un autre, ouverte à l’étatisation de la “Sécu”. se ferait au gré des rapports de – N’avez-vous pas le sentiment nous n’avons imaginé que l’accord positions, que nous construisons. nous ne voyons pas l’intérêt qu’il y Il faudrait réfléchir, avec l’Etat, à forces locaux, sans principe de co- d’être instrumentalisée dans le UIMM puisse avoir le même statut Quand elles rejoignent celles du aurait à discuter de l’avenir de la Sé- une nouvelle organisation. hérence. Nous serions dans un sys- bras de fer qui oppose le Medef que les autres. Quand nous faisons gouvernement, on ne le remarque curité sociale avec lui. Le Medef est – Que proposez-vous ? tème anglo-saxon. Ce n’est pas la au gouvernement ? référence au respect des accords de pas ; mais cela arrive ! Nous ne nous aujourd’hui tenté de poser un acte – Nous n’avons pas misé sur ce tradition française, ni le choix des – Non, parce que nous avons une branche, nous parlons toujours des taisons pas au motif qu’il faudrait d’agression, de mécontentement à autres pays européens. grande sensibilité à maintenir notre respecter des comportements l’égard du gouvernement. Or il n’est – C’est pourtant la ligne défen- autonomie. Il ne faut jamais imagi- convenus entre un gouvernement et pas crédible de commencer par une due par une partie du patronat... ner que la CFDT aurait une espèce Il est souhaitable un syndicat. Ce serait le plus mau- désertion, si telle est bien son inten- – Peut-être, mais est-ce une pen- de communauté d’intérêts, de vais service à rendre à tout le tion, et de nous proposer en même sée construite, majoritaire ? Je crois connivence ou de rapprochement de considérer monde. temps de discuter de l’avenir de la surtout qu’aujourd’hui le Medef na- tactique avec le Medef. – Faut-il modifier les règles de Sécurité sociale. Il faudra qu’il lève vigue sans boussole ni repères. – Quelle alternative suggérez- que les organisations la représentativité syndicale ? très rapidement cette contradiction. – Et l’Unedic ? vous ? – Si, par hasard, les discussions – Le mécontentement du Me- – Voilà un terrain sur lequel une – Le protocole social de Maas- qui engagent entre le Medef et les syndicats dé- def vous semble-t-il justifié ? position commune des cinq confé- tricht, entériné depuis dans le traité bouchaient sur une rénovation des – A ce stade, il est peu utile de re- dérations pourrait très rapidement d’Amsterdam, nous semble avoir les salariés doivent relations professionnelles, la ques- venir sur l’histoire. Depuis le 10 oc- voir le jour. Il n’y a aucune raison beaucoup de vertus pour établir des tion des acteurs et de leur légitimité tobre 1997, quand s’est engagée la pour que le Medef retarde l’ouver- règles qui ne changent pas au gré être majoritaires ne pourrait pas ne pas être posée. réduction de la durée du travail, une NICOLE NOTAT ture des négociations sur l’assu- des circonstances ni des alternances Notre système est à bout de souffle. relation très agressive s’est instau- rance-chômage. Il faut, dans les politiques. Il définit bien les préro- Il est désormais souhaitable de rée entre le Medef et le gouverne- cas de figure, mais nous avons déjà meilleurs délais, rassurer les chô- gatives de l’acteur public et celles accords étendus, agréés par le mi- considérer que les organisations qui ment. Si, en 1997, nous avions pu eu des contacts avec la CGT et FO. meurs et prendre les mesures néces- des partenaires sociaux. Il n’est nistère, et celui-là ne l’est pas. Il n’y engagent les salariés doivent être entrer dans ce processus en obte- Les discussions avec la CFE-CGC saires à la prolongation de leurs donc peut-être pas nécessaire de a pas d’autre solution que de le re- majoritaires. nant l’implication de tous les parte- sont en route et, avec la CFTC, cela droits. créer une nouvelle exception fran- négocier. D’ailleurs, l’UIMM envi- – La CFDT, qui préside l’assu- naires, le climat aurait été tout ne saurait tarder. – Au-delà du paritarisme, çaise. sage de l’adapter. rance-maladie, est-elle déstabi- autre. Maintenant, c’est fait, l’heure – Un front syndical commun faut-il revoir les relations so- – Le Medef établit un lien avec – Avez-vous l’impression que lisée par la crise du paritarisme ? n’est plus à faire la balance des res- est-il envisageable ? ciales ? le respect des accords de le Medef a adopté un position- – Non ! La CFDT continuera à ponsabilités. Il faut regarder l’ave- – Nous partageons tous, dans le – Je ne limite pas le renouvelle- branche sur les 35 heures... nement politique ? jouer son rôle dans tous les cas de nir. même état d’esprit, le souhait de ment du rôle et de la responsabilité – Au vu de la seconde loi Aubry, – Je me méfie beaucoup de ce figure. Sans complexe. » – Si le Medef quitte la Sécurité faire clarifier au Medef ses posi- des partenaires sociaux aux seules ils sont respectés à 95 %. Les quel- genre d’interprétation. Chaque ac- sociale, quelle sera l’attitude de tions, en préalable. Pour les organi- institutions de protection sociale. ques écarts existants concernent les teur doit être considéré d’abord Propos recueillis par la CFDT ? sations syndicales, il ne peut y avoir Les questions de la politique cadres et la durée annuelle du tra- pour ce qu’il est. Nous rencontrons Alexandre Garcia, – C’est simple. La CFDT assumera de désertion possible. Ce serait faire contractuelle, des lieux où elle vail. L’argument qui consisterait à le Medef parce qu’il est le représen- Isabelle Mandraud ses responsabilités : nous continue- le jeu des libéraux. Sans confronta- s’exerce, de la cohérence qu’elle faire de ce différend une raison tant des entreprises de ce pays. et Caroline Monnot 18 janvier 2000 : le Medef annonce... CHACUN cherche son scénario la centrale de M. Thibault s’est dé- l’entreprise, qui « a été bien avant et sonde son voisin. Alors que le clarée prête à y participer. Ques- l’Etat pourvoyeuse de sécurité so- Medef inaugure avec FO, mercredi tion : quelle sera l’attitude de FO ? ciale », devient le lieu unique de 1er décembre, une série de ren- La confédération de M. Blondel, négociation. Il affirme, dans la re- contres avec les organisations syn- qui vit un peu la situation actuelle vue Commentaire, que « les mar- dicales prévue jusqu’au 22 dé- comme la revanche de 1995, date à chés apparaissent plus sûrs au- cembre, les acteurs du jeu paritaire laquelle elle a perdu la direction de jourd’hui que certains dispositifs échafaudent des plans pour sortir la CNAM au profit de sa rivale cé- collectifs ». Fini le temps où le pa- de la crise. La menace du patronat détiste, va être tentée de monnayer tronat estimait devoir siéger dans de se retirer, en tout ou partie, des chèrement son ralliement... les caisses « pour veiller au grain » organismes sociaux est désormais Deuxième hypothèse : le front et surveiller les augmentations de prise au sérieux. Ces derniers jours, commun syndical ne parvient pas à cotisation. Il est convaincu, au- les contacts se sont donc multipliés se former. Dans ce cas, les person- jourd’hui, que la mondialisation entre les responsables syndicaux nalités qualifiées, la Mutualité fran- rendra plus difficiles de telles Nicole Notat (CFDT), Marc Blon- çaise à la CNAM, ou les associa- hausses. del (FO), Bernard Thibault (CGT). tions familiales à la CNAF, b Troisième tableau : de Maas- Jean-Pierre Davant, le président de pourraient être amenées à jouer le tricht à l’élection présidentielle. la Mutualité française, est, lui aussi, rôle d’arbitre. Leurs voix suffiraient 18 janvier, 18 heures... Le Medef ne entré dans la danse : après la CGC à faire basculer une majorité. Pour se retire plus de rien, mais il an- et l’UNSA, il a rencontré tour à pallier l’absence du Medef, d’autres nonce quand même du change- tour, le 24 novembre, M. Thibault songent à élargir la représentation ment. Il cherche à « optimiser la et Mme Notat. Le 1er décembre, il de- de la société civile dans ces conseils gestion » des organismes sociaux. vrait s’entretenir avec la ministre d’administration. Exeunt les représentants de l’Etat et de l’emploi et de la solidarité, Mar- Troisième solution : après le Me- les mutuelles, considérés comme tine Aubry, puis, le 9, avec M. Blon- def, des syndicats jettent aussi le « juge et partie » : il ne doit plus y del. Le Monde a interrogé ces ac- gant. La CFDT y a songé un mo- avoir que les syndicats face au pa- teurs, qui dressent des scénarios, ment. Le gouvernement est alors tronat. Ce dernier leur propose de du plus anodin au plus extrême. contraint de nommer un adminis- nouveaux terrains d’action tels que Officiellement, le gouvernement trateur provisoire, en attendant de la gestion paritaire des fonds de n’anticipe rien, mais il se prépare, revoir tout le système. Certains pension... En face, c’est donnant- lui aussi, à toutes les éventualités. prétendent que les caisses d’alloca- donnant. Les syndicats tentent de Une chose est sûre : quelle que soit tions familiales pourraient être rat- sauver qui l’allocation de rempla- l’hypothèse qui l’emportera, c’est tachées aux préfets... cement pour l’emploi (système de un autre paritarisme qui devrait b Deuxième tableau : il n’y a retraite contre embauche), qui les émerger en 2000. Issue(s) possible plus d’abonné patronal du tout. conventions de coopération (aide (s) en trois tableaux. 18 janvier, 18 heures... Ernest-An- aux employeurs pour le recrute- b Premier tableau : du front toine Seillière décide de retirer ses ment de chômeurs de longue du- syndical à l’administrateur provi- administrateurs de tous les orga- rée). La CGC veut arracher la révi- soire. Il est 18 heures, le 18 jan- nismes paritaires. Déjà, la conven- sion de l’accord interprofessionnel vier 2000 : le Medef, qui a réuni la tion Etat-Unedic, qui expire au sur l’encadrement de 1983. La veille son conseil exécutif, annonce 31 décembre 1999, a obligé le gou- CFDT espère aller au-delà d’un au cours de son assemblée géné- vernement à proroger par décret simple bricolage des relations so- rale qu’il quitte les caisses d’assu- les dispositions actuelles de l’assu- ciales : elle soumet son projet rance-maladie (CNAM), famille rance-chômage. Mais, cette fois, un consistant à s’inspirer du protocole (CNAF) et vieillesse (CNAV). Il pas supplémentaire est franchi. La social de Maastricht (lire ci-dessus). maintient en revanche sa présence convention de gestion est à son La CGT met en route un chantier à l’Unedic ainsi que dans les ré- tour dénoncée. Le ministère de sur les nouveaux contours de la Sé- gimes de retraite complémentaire. l’emploi n’a pas d’autre choix que curité sociale. Dès lors, tous ces Trois hypothèses sont possibles. La de créer un établissement public thèmes entraînent de gros débats plus probable est que... la vie conti- pour gérer tout le réseau des Asse- politiques. La protection sociale, la nue. Le quorum obligatoire pour dic. Le système paritaire a explosé. vision des uns et des autres des re- que les conseils d’administration Le Medef conserve uniquement lations sociales, se transforment en de ces caisses puissent fonctionner une présence symbolique dans les thèmes majeurs... de la campagne n’est pas menacé. Ainsi, à la Urssaf car s’y tiennent régulière- présidentielle de 2002. A la direc- CNAM, ce quorum de dix-sept ment des commissions de « re- tion du PS, on en est convaincu : sièges est facilement atteint par les cours à l’amiable » en cas de litige « La crise du paritarisme est très em- syndicats, par la Mutualité fran- sur les cotisations entre l’em- bêtante pour le gouvernement. » çaise et par les autres personnalités ployeur et l’Etat... Pour le reste, « Le chantier de cent quatre-vingts qualifiées. La CFDT, qui préside la l’organisation patronale vend sa jours » dont parle M. Kessler reste, CNAM, peut donc tenter d’obtenir nouvelle « constitution sociale », en fait, ouvert beaucoup plus long- une nouvelle majorité de gestion. qui remet tout à plat. Le numéro temps... Dans les discussions avec la CGT, deux du Medef, Denis Kessler, cette perspective a été évoquée, et théorise cette démarche. Pour lui, I. M. et C. M. LeMonde Job: WMQ0112--0007-0 WAS LMQ0112-7 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 11:04 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0365 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 / 7 La commission de contrôle électoral du RPR est saisie de plusieurs contestations Un membre de la commission met en cause le « camp » de Jean-Paul Delevoye La campagne pour le second tour de l’élection du doit en être saisie mardi 30 novembre. Plusieurs de d’Oise. L’un d’eux a indiqué au Monde que les inci- président du RPR est émaillée d’incidents. La ses membres enquêtent sur le terrain, notamment dents signalés concernent exclusivement l’équipe commission de contrôle des opérations électorales à Paris, dans les Bouches-du-Rhône et dans le Val- de campagne de Jean-Paul Delevoye.

L’APPEL à la « révolte » lancé le des suffrages au total) devraient gional de Bretagne, avait quasiment hausses d’effectifs surprenantes. La 25 novembre par Jean-Paul Dele- massivement bénéficier, le 4 dé- doublé le nombre des inscrits de sa Fédération des Français de l’étran- voye a donné le ton de la campagne cembre, à Michèle Alliot-Marie. fédération afin de tromper la presse ger a doublé le nombre de ses mili- pour le second tour de l’élection du C’est dans ce contexte que la sur la représentativité du RPR local. tants en un an. Mieux encore, celle président du RPR. Le sénateur du commission d’organisation et de La supercherie ayant été établie, de Wallis-et-Futuna est passée de Pas-de-Calais et, plus encore, son contrôle des opérations électorales, lundi, par Ouest-France, M. Hélias a 11 adhérents en 1998 à 124 en 1999. Il entourage sont crispés. M. Dele- présidée par Adrien Gouteyron, sé- présenté sa démission. se trouve qu’elle a voté à près de voye s’est étonné, lundi 29 no- nateur de Haute-Loire, devait se Plus grave, les fichiers d’adhé- 90 % pour M. Delevoye. L’équipe de vembre, dans le Val-d’Oise, qu’« ar- réunir dans la soirée, mardi, pour rents ont disparu, notamment à Pa- campagne de Mme Alliot-Marie a sai- rivé premier au premier tour, tout le examiner, en présence des deux ris et à Valence, pendant quelques si M. Gouteyron du cas de la Réu- 35 heures : ultimes retouches monde [le] donne déjà battu ». Ce mandataires nationaux des candi- heures, le temps d’être photocopiés. nion, où elle assure que les bulletins n’est pas banal, en effet, mais c’est dats – Robert Pandraud pour M. De- Les équipes de campagne peuvent de vote au nom de la candidate ont ainsi : sauf retournement excep- levoye, Patrick Ollier pour Mme Al- ainsi organiser un véritable démar- été volés au siège de la fédération. et nouveaux conflits tionnel des militants gaullistes, le liot-Marie –, plusieurs cas litigieux. chage par téléphone des absten- Sous couvert d’anonymat, un candidat « officiel » est, sur le pa- Le plus cocasse, même s’il ne porte tionnistes et faire la chasse aux pro- membre de la commission Goutey- UNE SEMAINE après la mani- « provocation » du rassemblement pier, battu. Tout indique que les voix pas à conséquence, se situe dans les curations, lesquelles n’ont ron précise que les incidents signa- festation nationale des cadres organisé par le Medef à Paris, qui s’étaient portées au premier Côtes-d’Armor, où le président du représenté que moins de 10 % des lés depuis le premier tour CGT, CFTC et CFE-CGC contre les cette nouvelle initiative de la cen- tour, le 20 novembre, sur François comité départemental du RPR, Jean suffrages au premier tour. On avait concernent « un seul camp », celui dispositions « scélérates » les trale de Bernard Thibault n’a, une Fillon et Patrick Devedjian (33,54 % Hélias, vice-président du conseil ré- déjà remarqué, à cette occasion, des de M. Delevoye. Mardi, Anne-Marie concernant dans le projet de se- fois de plus, pas réussi à rallier les Schaffner, ancienne députée euro- conde loi sur les 35 heures, la CGT, autres centrales représentatives, péenne et membre de la commis- la FSU (éducation) et le Groupe qui n’ont pas répondu à son appel. sion, devait se rendre dans les des dix (syndicats autonomes, « Il faut bien constater qu’il n’y a Bouches-du-Rhône pour examiner dont SUD) appelaient à une nou- plus en France d’organisation syn- Jacques Chirac « sympathique » ou pas, suite le fichier des adhérents. Le taux de velle journée nationale d’actions dicale capable de réaliser seule une AU DÉPART, la célébration devait être discrète. Il est toujours des chiraquiens pour souligner retour d’exemplaires de La Lettre de et de manifestations, mardi 30 no- mobilisation interprofessionnelle Une coupe de champagne partagée avec ses conseil- qu’entre Lionel Jospin, soixante-deux ans, et la Nation envoyés aux militants, re- vembre, pour « améliorer » un tex- digne de ce nom », déplorait sour- lers, un dîner avec quelques amis, bref, rien de specta- M. Chirac, ce n’est pas forcément le plus âgé qui porte venus avec la mention « N’habite te dont l’examen en deuxième lec- noisement Marc blondel, secré- culaire qui puisse souligner les soixante-sept ans du les cheveux blancs et que le président conserve une pas à l’adresse indiquée », est appa- ture débute le jour même à taire général de FO, dans un entre- président. « Vous en connaissez, vous, des hommes poli- belle prestance. Mais une partie des conseillers de ru anormalement élevé. Le même l’Assemblée nationale. « Tant que tien à Libération du 25 novembre. tiques qui crient sur les toits qu’ils prennent de l’âge ? », l’Elysée veut aussi croire que le temps est venu pour phénomène a été observé en Seine- la lutte n’est pas finie, on considère « Les salariés reconnaissent la plu- sourit un habitué de l’Elysée. Même Bernard Pons, qui M. Chirac d’apparaître dans le rôle d’un « sage ». et-Marne. Une enquête sur la qu’elle peut être gagnée, se rassure ralité syndicale, mais ils n’y asso- préside l’Association des amis de Jacques Chirac, avait Pourtant, dans la rivalité qui l’oppose déjà à M. Jos- composition des fichiers des adhé- Maryse Dumas, « numéro deux » cient pas la division insupportable décidé de remettre seulement dans quelques jours pin, c’est le « président-copain » qui agace le plus rents est en cours à Paris et dans le de la CGT. Cela étant, nos interlo- et quasi permanente des confédéra- son petit cadeau au chef de l’Etat, au retour d’un Matignon. M. Jospin, qui a accepté de participer, le Val-d’Oise. cuteurs ne nous laissent pas beau- tions, à l’origine de l’inefficacité du voyage en Afrique. 20 décembre, sur la chaîne Eurosport, à une émission La commission de contrôle, qui a coup d’espoirs... » combat des salariés contre le patro- Il faut croire que M. Chirac ne peut pas se passer de spéciale sur le sport, avait chapitré les membres de établi les listes des adhérents de Contrairement aux vœux des nat », lui répond le secrétaire gé- son image de « président copain ». Lundi 29 no- son gouvernement, lors d’une réunion le 4 no- 1999 et des deux années antérieures, syndicalistes, les députés ne de- néral de la CGT, qui devait défiler vembre, jour de son anniversaire, eût-il voulu gom- vembre : « Arrêtez d’être sympathiques avec Chirac ! a demandé qu’il n’y ait pas, sauf cas vraient pas revenir, en effet, sur un en tête de la manifestation régio- mer cette année supplémentaire qu’il ne l’aurait pas Chirac n’est sympathique en rien » (Le Monde du exceptionnel, d’ajouts de nouveaux des points les plus contestés du nale organisée mardi à Paris. Pour pu. Partout où il est allé, on lui a souhaité son anniver- 20 novembre). noms entre les deux tours. M. Gou- projet de loi, prévoyant la créa- Mme Dumas, qui se réjouit cepen- saire. Les rugbymen du XV de France, d’abord, que le Ministre délégué aux affaires européennes, Pierre teyron a lancé cet avertissement : tion, pour les cadres non diri- dant de voir Force ouvrière et la chef de l’Etat avait invités à déjeuner. Benazzi, Ibanez Moscovici a jugé nécessaire de nuancer un peu ce « Il faut impérativement que le se- geants et non intégrés à une CFDT des transports et de l’équi- et les autres ont donc entonné un vigoureux « Happy propos en affirmant, lundi, sur LCI, que M. Chirac cond tour soit aussi irréprochable que équipe de travail, de forfaits jours pement se joindre au cortège pari- birthday, monsieur le président », avant d’offrir un « est un homme sympathique », mais que « la cohabi- le premier, afin que le futur président sans référence horaire. Parmi les sien, cette initiative devait surtout maillot de leur équipe marqué d’un très visible « 67 ». tation ne doit pas apparaître comme une complicité ». puisse s’appuyer sur une très forte lé- aménagements attendus, les dé- permettre, « plus que l’adition Deux heures plus tard, M. Chirac a de nouveau été ac- Un vrai cadeau d’anniversaire. gitimité. » putés devraient exclure les entre- spectaculaire de manifestants », de cueilli par les « happy birthday » de 400 jeunes créa- prises en redressement judiciaire « laisser les salariés s’exprimer for- teurs d’entreprise réunis au Palais des congrès à Paris. Raphaëlle Bacqué Jean-Louis Saux du champ de l’« amendement Mi- tement en termes revendicatifs dans chelin », adopté en première lec- les entreprises ». ture, qui obligeait les entreprises à Cette journée d’actions et de e négocier un accord sur les manifestations intervient alors Paris 20 : le RPF 35 heures avant tout plan social. que des conflits liés à l’application Les dispositions sur le temps de ou à la négociation des 35 heures travail effectif qui avaient été se poursuivent dans plusieurs sec- partagé pour adoptées en première lecture teurs. Après deux mois de conflit (temps d’habillage, etc.) devraient dans les 150 centres de traitement également être assouplies, ainsi du courrier, la grogne se poursuit le second tour que les conditions de licenciement à La Poste, comme dans les grands LE Rassemblement pour la des salariés qui refuseraient un ac- magasins, Galeries Lafayette en France doit décider, mardi 30 no- cord sur les 35 heures signé dans tête. A la FNAC, les syndicats, vembre, lors de son bureau natio- leur entreprise. unis, bloquent par roulement l’ap- nal, s’il donnera ou non une provisionnement des magasins. La consigne de vote à ses électeurs DIVISION PERSISTANTE direction, qui dénonce l’« entrave pour départager Michel Charzat Il semble en revanche peu pro- au bon fonctionnement » de trois (PS) et Didier Bariani (UDF) lors du bable que les députés accèdent magasins parisiens, a saisi le tribu- second tour de la législative par- aux autres grandes revendications nal de grande instance de Paris, tielle dans la 21e circonscription de syndicales sur le SMIC ou la flexi- qui devait rendre son jugement Paris, le 5 décembre. Ce choix op- bilité « généralisée ». L’exigence mardi 30 novembre à 13 heures. Le pose les souverainistes favorables à patronale de pouvoir laisser aux même jour, les syndicats appellent une position « ni droite ni gauche » entreprises le choix, pendant cinq à la grève sur l’ensemble du pôle aux partisans d’un soutien au candi- ans, entre la loi et les accords de eau de Vivendi en Ile-de-France, dat de droite. branche, semble, quant à elle, après deux semaines de grève à la Jean-Louis Arajol, candidat du avoir perdu sa principale raison Compagnie des eaux de Paris (CEP, RPF dans cette partielle, est déter- d’être, depuis que l’Union des in- groupe Vivendi). Enfin, l’ensemble miné à plaider, devant la direction dustries métallurgigues et mi- des syndicats ont appelé les sala- du RPF, pour une « non-consigne de nières (UIMM) a indiqué, lundi, riés des établissements membres vote ». Comme il nous l’a confirmé, qu’elle n’était « pas opposée » à ef- de l’Association française des mardi matin, il estime, en effet, que fectuer certains aménagements banques (AFB) à cesser le travail « Charzat et Bariani, c’est bonnet sur son accord de branche, très et à manifester mardi pour obtenir blanc et blanc bonnet. Ils soutiennent controversé, pour qu’il soit validé du patronat le renouvellement de des positions mondialistes », avant par le gouvernement. la convention collective qui vient à d’ajouter : « Si nous voulons nous Organisée sur le même mode expiration le 31 décembre (Le mettre en position de rupture avec la que la journée d’actions nationale Monde du 30 novembre). classe politique traditionnelle, au-de- du 4 octobre, au cours de laquelle là des clivages, il faut laisser les élec- la CGT entendait riposter à la Alexandre Garcia teurs libres de leur choix ». Cette po- sition devait être également défendue par William Abitbol, Une responsabilité de gestion sous l’œil de l’Etat conseiller politique de Charles Pas- qua, et par le secrétaire général b Le paritarisme, système de même nombre de sièges ; mais Jean-Jacques Guillet, pour qui «le gestion confié au patronat et aux c’est l’Etat qui fixe le niveau des RPF n’est pas une composante de la syndicats, s’est peu à peu mis en cotisations et des prestations. La droite plurielle ». place, en France, à partir de 1945, CNAM (maladie) est présidée par Thierry de la Perrière, bras droit d’abord pour la Sécurité sociale la CFDT, la CNAV (vieillesse) par de Philippe de Villiers, qui voit dans (assurance-maladie, accidents du la CFE-CGC et la CNAF (famille) ce second tour « l’occasion de dire travail, retraite de base, par la CFTC. aux électeurs où se trouve le RPF » ne allocations familiales), puis pour b L’assurance-chômage, créée cache pas, en revanche, qu’il consi- les retraites complémentaires, en 1958 à l’initiative des syndicats dère que « le slogan “ni droite ni enfin pour l’assurance-chômage. et du patronat, est un régime gauche” n’est pas un bon slogan ». Théoriquement, les partenaires vraiment paritaire, les partenaires « Le RPF qui veut être la force cen- sociaux sont responsables de sociaux fixant eux-mêmes le trale de l’opposition ne peut pas don- l’équilibre financier de tous les montant des cotisations et des ner de consigne – ou ne pas en don- régimes sociaux ; dans la réalité, prestations. L’Unedic est ner – qui favoriserait un candidat de l’Etat est omniprésent. alternativement présidée, pendant gauche », précise-t-il. De même, b La Sécurité sociale n’est pas, à deux ans, par un représentant Jean-Charles Marchiani, explique proprement parler, un régime patronal ou syndical. Son dans Le Parisien, mardi, qu’il faut paritaire. Dans les Urssaf président est, aujourd’hui, Denis « faire barrage au candidat gouver- (recouvrement des cotisations), Gautier-Sauvagnac (Medef). nemental » car le RPF est « dans le les trois caisses nationales du L’Etat intervient cependant en cas camp de la droite ». Le vice-pré- régime général (maladie, vieillesse de difficultés financières. sident du parti, M. de Villiers a, lui, et allocations familiales) et les b Les retraites complémentaires affirmé sur RTL, lundi, ne pas être quelque quatre cents caisses (Agirc pour les cadres, Arrco pour « une machine à faire gagner la locales, les représentants des tous les salariés) sont gérées par le gauche ». employeurs et des salariés ont le patronat et les syndicats. Christiane Chombeau LeMonde Job: WMQ0112--0008-0 WAS LMQ0112-8 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0366 Lcp: 700 CMYK

8 / LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 FRANCE

DÉPÊCHES a ÉTRANGERS : François Hol- Jean Tiberi est en difficulté lande, premier secrétaire du Parti socialiste, a déclaré, lundi 29 novembre, sur LCI, que le PS est « favorable » au vote des au Crédit municipal de Paris étrangers « qui sont résidents régu- liers sur notre territoire depuis cinq ans » aux élections locales. Il a précisé que « cette revendication Le conseil d’orientation conteste le directeur choisi par le maire est dans la plate-forme socialiste depuis des années ». M. Hollande a Nommé directeur du Crédit municipal de Paris par Jean France. Le conseil d’orientation de l’organisme de cré- ajouté qu’une telle réforme ne Tiberi, Guy Legris, ancien chef de l’inspection générale dit a demandé, lundi 29 novembre, la « suspension à pourrait être mise en œuvre dès de la Ville, se heurte à un avis négatif de la Banque de titre conservatoire du directeur ». les élections municipales de 2001 car elle implique « une révision LA NOMINATION de Guy Le- « sauvé » par le vice-président dé- minati a menacé, avec succès, de constitutionnelle ». Or, a-t-il ajou- gris, ancien bras droit de Jean Ti- légué de l’organisme, Philippe Do- mettre M. Tiberi en minorité s’il té, « toute la droite, sauf quelques beri à la fédération RPR de Paris, minati, conseiller de Paris, pour- maintenait ce texte, deux jours personnalités (...) comme Gilles de comme directeur du Crédit muni- tant hostile à sa nomination. «Ce avant la réunion du Comité des Robien ou Jean-Louis Borloo » (Le cipal de Paris a dégénéré en crise n’était pas le moment d’ouvrir avec établissements de crédit et des en- Monde daté 28-29 novembre et du ouverte. Lundi 29 novembre, M. Tiberi un conflit supplémentaire, treprises d’investissement (Cecei), 30 novembre), y reste opposée. M. Legris ne s’est pas rendu à la alors que nous venions de réagir né- qui a le pouvoir de s’opposer à la a SÉNAT : Michel Charasse, sé- réunion du conseil d’orientation et gativement à sa déclaration de can- nomination d’un directeur de nateur (PS) du Puy-de-Dôme, a de surveillance (COS) de cet éta- didature aux élections municipales banque. demandé, lundi 29 novembre, blissement bancaire, régi par le de 2001 », explique M. Dominati. Le Conseil des marchés finan- que le bureau du Sénat « porte statut des établissements publics Si encore M. Legris s’était ciers (CMF) avait déjà émis cer- plainte pour diffamation » contre administratifs. De surcroît, il a or- contenté d’occuper ce « placard taines réserves, puis une décision les quatre magistrats spécialisés donné au personnel de l’établisse- doré » ! Mais, depuis cinq mois, il négative, sur la nomination de dans la lutte antiterroriste – Jean- ment de ne fournir aucun moyen s’est montré extrêmement actif, li- M. Legris. M. Tiberi a répété que Louis Bruguière, Laurence Le Vert, ni aucune information aux cenciant plusieurs personnes : di- seul le mot « incompatibilité » se- Jean-François Ricard et Gilbert membres du conseil, auquel n’a recteur informatique, responsable rait susceptible de le faire changer Thiel – qui ont écrit à Jacques pas été communiqué l’avis de la du service du budget, responsable d’avis. Le Cecei s’est réuni, comme Chirac, le 24 novembre, pour pro- Banque de France sur sa nomina- de l’Hôtel des Ventes. Depuis sa prévu, le 24 novembre, mais son tester contre « l’ingérence » des tion. nomination, le COS, composé de avis – défavorable, selon nos infor- commissions parlementaires sur la « Si la Banque de France émet un six élus (dont une élue d’opposi- mations – a été émis verbalement, Corse dans des dossiers judiciaires avis défavorable, faisant état d’une tion) et de six personnalités quali- afin de laisser au maire le temps de en cours (Le Monde du 25 no- incompatibilité entre la personne de fiées, nommées par le maire, régler la question. Devant l’immo- vembre), et contre le président de Guy Legris et la fonction de direc- n’avait pas été réuni, et aucun bilisme de M. Tiberi, le Cecei a for- l’Union syndicale des magistrats, teur du crédit municipal, M. Legris contrôle n’avait pu être exercé sur malisé par écrit son avis négatif Valery Turcey, qui a estimé, lundi, démissionnera », avait admis, le la gestion du nouveau directeur. quelques heures après la réunion dans Les Echos, que « les sénateurs 23 novembre, M. Tiberi. Depuis un du COS. exercent une forme de chantage ». an, le maire RPR de Paris s’évertue IMMOBILISME Celui-ci, à l’unanimité des a JUSTICE : Robert Badinter, sé- à imposer M. Legris, ancien Le 22 novembre, plusieurs dos- membres présents (Jean-Pierre Le- nateur (PS) des Hauts-de-Seine, commissaire de police, devenu siers concernant le Crédit munici- coq, maire RPR du 6e arrondisse- juge que la réforme du Conseil su- chef de l’inspection générale de la pal ont été retirés de l’ordre du ment, et Danièle Tartanson, direc- périeur de la magistrature (CSM), Ville, puis directeur général de la jour du Conseil de Paris : derrière trice des finances de la Ville, qui fera l’objet d’un vote du Parle- commune et sans affectation de- des communications techniques nommée par le maire au titre des ment réuni en Congrès, le 24 jan- puis plusieurs mois. Il y a quelques anodines (budget prévisionnel personnalités qualifiées, mais dé- vier, est « une substantielle avan- mois, Anne Cuillé, qui occupait la 1999, compte financier 1998, rap- missionnaires quelques semaines cée ». Dans un entretien au place depuis plusieurs années, a fi- port annuel de gestion), le maire plus tard, étaient absents), s’est Parisien du lundi 29 novembre, ni par accepter de la libérer en de Paris avait glissé une délibéra- prononcé pour « la suspension à l’ancien garde des sceaux souligne contrepartie du poste, très convoi- tion visant à porter de douze à titre conservatoire du directeur ». qu’il aurait aimé que la réforme té, de directrice de la société d’ex- vingt le nombre de membres du Le Cecei préconise, de son côté, la « aille plus loin encore ». M. Badin- ploitation de la Tour Eiffel. COS. Avec l’intention évidente nomination d’un nouveau direc- ter s’est prononcé, par ailleurs, Le 30 juin, M. Tiberi a procédé à d’assurer à M. Legris, sous couvert teur général. Le COS est convoqué pour « une redéfinition de la res- la nomination de M. Legris malgré d’accroître la représentation de de nouveau pour le 9 décembre. ponsabilité pénale des élus, notam- l’avis du COS. Ce jour-là, le proté- l’opposition municipale, une ma- ment au niveau municipal en ce qui gé de M. Tiberi n’avait obtenu que jorité plus confortable que celle Pascale Santi concerne les fautes non intention- six voix sur douze. Il avait été qui l’avait toléré le 30 juin. M. Do- et Pascale Sauvage nelles ». a PRÉFETS : l’assemblée géné- rale annuelle de l’Association du corps préfectoral s’est tenue à Saint-Etienne : la gauche en embuscade Paris, lundi 29 et mardi 30 no- vembre. Le ministre de l’intérieur, SAINT-ÉTIENNE d’une entreprise familiale de bou- malgré certaines divergences, no- Jean-Pierre Chevènement, a an- de notre correspondant lonnerie de l’agglomération sté- tamment sur la restructuration de noncé aux préfets que la commé- En s’affichant seule aux côtés de phanoise, André Laurent pourrait l’ancienne manufacture d’armes moration du bicentenaire du corps Christian Cabal, à la « une » de la bien épauler ce tandem, affaiblis- de Saint-Etienne. Pour l’instant, préfectoral donnerait lieu à un Lettre d’octobre du député (RPR) sant encore davantage la position M. Lindeperg campe sur la réserve, colloque national les 12 et 13 octo- de la Loire, Françoise Grossetête, du maire sortant. mais il « ne se dérobera pas » s’il bre 2000 à Paris, sur le thème du députée (DL) européenne, a en- M. Thiollière feint d’être surpris est le mieux placé. Sa retenue s’ex- « sens de l’Etat » (souveraineté na- foncé un nouveau coin dans par les déclarations de son pre- plique par une concurrence inter- tionale, intérêt général et cohé- l’équipe municipale de Saint- mier adjoint. A quarante-quatre ne au PS en la personne du pré- sion sociale). Le corps préfectoral Etienne. Sa cohésion avait déjà été ans, il n’entend pas se retirer pré- sident de l’université sera reçu à l’Elysée le 17 janvier. malmenée, début octobre, par les maturément, et met en avant Jean-Monnet, Maurice Vincent. La L’Association organisera une soi- déclarations de M. Cabal qui, en se l’union. Le maire mise sur son bi- candidature de cet économiste rée, le 4 février, au Carrousel du présentant comme « la seule lan, sur la requalification des es- stéphanois, qui fit les beaux jours, Louvre. chance de la droite pour battre le paces publics du centre-ville et sur à l’aile droite, de l’attaque de député socialiste Gérard Linde- l’amélioration de la situation fi- l’Olympique de Saint-Etienne perg » aux élections municipales nancière de Saint-Etienne pour – l’autre club de football de la de 2001, avait officialisé son di- être réélu. Mais son manque de ville –, est poussée par certains vorce d’avec le maire UDF, Michel charisme et ses hésitations sont syndicalistes et acteurs du mouve- Thiollière. Ecarté, en 1994, de la des handicaps dans la perspective ment associatif, qui contestent le succession de l’ancien maire Fran- d’une compétition qui s’annonce profil de « cumulard » de M. Lin- çois Dubanchet (UDF), M. Cabal rude. Ses capacités de meneur deperg. « Si je ne suis pas désigné n’a jamais véritablement fait d’hommes et de projets sont dé- par les militants, je soutiendrai équipe avec M. Thiollière. En 1997, sormais aussi contestées par son notre candidat. Il n’est pas question il s’en était publiquement démar- prédécesseur, M. Dubanchet, qui, pour moi d’agir en dehors du PS », qué en votant contre le nouveau en démissionnant en 1994, l’avait assure préventivement plan de circulation. Cet acte de ré- désigné comme son héritier. M. Vincent, peu désireux d’offrir à bellion avait été immédiatement la droite des arguments de cam- sanctionné par le maire, qui avait CACOPHONIE À DROITE pagne. retiré à son premier adjoint toutes Face à la cacophonie de la ses délégations. droite, la gauche parle à l’unisson. Vincent Charbonnier M. Cabal s’estime aujourd’hui le Alors qu’en 1995, le Parti socialiste, mieux placé pour conduire une le Parti communiste et des dissi- liste d’union de la droite, même s’il dents de gauche avaient présenté n’exclut pas l’hypothèse de plu- trois listes au premier tour, avant sieurs listes de droite. Il ferait vo- de se réconcilier tardivement pour lontiers équipe avec Mme Grosse- le second, les composantes de la tête, qui est conseillère municipale gauche « plurielle » se déclarent déléguée à l’environnement. Tout prêtes à faire liste commune en en considérant qu’il n’y a « pas 2001, à l’exception d’un trublion toujours un vrai patron à la mai- radical de gauche, André Frieden- rie », la députée européenne se berg, qui conteste la prééminence garde pour l’instant d’envenimer du socialiste Gérard Lindeperg. les querelles de personnes et dé- M. Friedenberg pourrait être clare rechercher une solution pour même tenté, dans une logique « convaincre les électeurs de droite toute radicale, de se rapprocher de de revenir voter ». Elle souhaiterait M. Thiollière, radical de droite. une liste ouverte à la « société ci- Le grand artisan de la réconcilia- vile ». Président de la chambre de tion de la gauche est M. Linde- commerce et d’industrie de Saint- perg. Il a su nouer des relations de Etienne - Montbrison et chef confiance avec les communistes, LeMonde Job: WMQ0112--0010-0 WAS LMQ0112-10 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0368 Lcp: 700 CMYK

10 SOCIÉTÉ LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999

MÉDECINE Le rapport du texte a été rédigé après de multiples utilisés ait été recueilli, selon le rap- duction serait créée, sur le modèle l’utilisation d’embryons humains, Conseil d’Etat, qui doit servir de consultations. b LA RECHERCHE SUR port. b LE CLÔNAGE À VISÉE REPRO- de l’Agence française de sécurité sa- notamment en matière de maladies base à l’actualisation des lois sur la L’EMBRYON HUMAIN serait autori- DUCTRICE serait en revanche prohi- nitaire des produits de santé. b DE génétiques et de cancers, mais de bioéthique de 1994, a été remis à sée à condition que le consentement bé de façon explicite. b UNE NOUVELLES PERSPECTIVES THÉRA- lourdes questions éthiques seraient Lionel Jospin, lundi 29 novembre. Ce du couple dont les gamètes ont été AGENCE de la médecine de la repro- PEUTIQUES seraient ouvertes par posées. Le Conseil d’Etat propose d’autoriser la recherche sur l’embryon humain Le rapport remis, lundi 29 novembre, à Lionel Jospin lève les derniers obstacles qui s’opposaient à une activité scientifique hautement prometteuse mais toujours très controversée. Le contenu de ce document doit servir de base à l’actualisation de la législation JEAN-FRANÇOIS THÉRY, pré- avait conduit à la promulgation des du débat éthique suscité par le déve- l’embryon in vitro ». Ne pourraient productif, ils estiment nécessaire, médicamenteuse de la fonction sident de la section du rapport et lois de 1994, le Conseil d’Etat in- loppement des sciences de la vie », ici être concernés que les embryons parce que plus cohérent, de prévoir ovarienne). Au terme de leur ana- des études du Conseil d’Etat, a, nove à nouveau. Il propose des mo- soulignent les auteurs du rapport, « orphelins », initialement conçus l’introduction dans le code civil lyse, ils estiment nécessaire de ren- dans la soirée du lundi 29 no- difications sur plusieurs points qui estiment que les derniers déve- dans le cadre d’une assistance mé- d’une interdiction de « toute inter- forcer l’organisation administrative vembre, remis à Lionel Jospin un controversés. En 1994, le législateur loppements scientifiques dans ce dicale à la procréation mais qui ne vention ayant pour but de faire et les conditions de fonctionne- rapport qui fixe le cadre et le conte- avait prévu que les textes seraient secteur de la biologie conduisent à font plus l’objet d’un « projet pa- naître un enfant ou de faire se déve- ment de ce secteur. Selon eux, la ré- nu du prochain réexamen par le actualisés après cinq années d’ap- rechercher « un juste équilibre entre rental ». On estime leur nombre lopper un embryon humain dont le ponse la plus conforme aux besoins Parlement des lois de bioéthique. plication. Le rapport remis à deux principes éthiques essentiels : le entre 10 000 et 300 000. génome serait identique à celui d’un de contrôle et d’évaluation serait la Demandé le 22 avril par le premier M. Jospin a été rédigé par un respect de la vie dès son commence- « L’évaluation de ce nombre autre être humain vivant ou décé- création d’une agence spécialisée ministre, ce document de 124 pages groupe composé de membres du ment et le droit de ceux qui souffrent donne lieu à des polémiques ré- intitulé « Les lois de bioéthique, Conseil d’Etat et de représentants à voir la collectivité entreprendre les currentes, notent les auteurs du cinq ans après » avait été adopté le des ministères concernés. Ce recherches les plus efficaces possibles rapport. La direction générale de la Pour M.Chirac, « un débat doit avoir lieu » 25 novembre par l’assemblée géné- groupe a procédé à l’audition de pour lutter contre leurs maux ». Les santé évalue quant à elle à 53 347 le rale du Conseil d’Etat. Il marque nombreuses personnalités du auteurs du rapport ont pris en nombre des embryons en cours de Ouvrant le colloque international « Médecine et société » organisé par une étape essentielle dans le pro- monde scientifique et médical ainsi compte les nouvelles perspectives conservation, dont 10 000 depuis plus l’Académie nationale de médecine, Jacques Chirac avait abordé, mardi cessus de traduction dans la loi qu’à celle des représentants « des thérapeutiques ouvertes par la pos- de dix ans. 62 % de ces embryons 23 novembre, les différents thèmes de bioéthique traités dans le rapport française des grands principes de courants religieux et philoso- sibilité de cultiver certaines lignées correspondraient à des projets pa- du Conseil d’Etat. Le président de la République s’était notamment ex- bioéthique. Une décennie après le phiques ». des cellules qui constituent l’em- rentaux en cours, 15 % à des projets primé sur la question de l’anonymat des donneurs de cellules sexuelles travail accompli sous l’égide de bLa recherche sur l’embryon bryon. Ils en concluent qu’il est dé- parentaux interrompus. Quant aux dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation. « L’inconnue que Marceau Long, vice-président, et humain. « La question du statut de sormais nécessaire « d’autoriser, 23 % restants, les couples qui les demeure l’identité du père ou de la mère biologique pour les enfants issus de Guy Braibant, président de la sec- l’embryon symbolise probablement, à sous condition d’un strict encadre- avaient conçus étaient perdus de vue ces procréations conduit à s’interroger, a déclaré M. Chirac. On peut en effet tion du rapport et des études, qui elle seule, les tensions et la difficulté ment, les recherches scientifiques sur ou ne répondaient plus aux relances se demander si la règle du secret est compatible avec l’épanouissement de des centres qui les conservent ». Le l’enfant. Un débat doit avoir lieu. » Conseil d’Etat propose de modifier M. Chirac avait également exprimé le souhait que le Parlement soit La législation en vigueur en Europe choix qui témoignent d’une autre les lois de bioéthique de 1994 de rapidement saisi du réexamen des lois de 1994. Or rien ne permet au- vision de l’embryon que celle de la manière à permettre des recherches jourd’hui de préciser à quelle période de l’an 2000 (voire de 2001) pourra b En France : contrairement à ce l’assimiler, dès son origine, à une loi allemande. La loi anglaise établit scientifiques. Ces dernières ne s’ouvrir un débat parlementaire qui aurait dû être organisé en 1999. que laisse penser la formulation personne. Cette loi a défini une distinction entre le pourraient concerner que les em- ambiguë retenue par le législateur, l’embryon humain comme étant un pré-embryon (âgé de moins de 14 bryons conservés par congélation les lois de 1994 interdisent bel et ovule fécondé et viable. Durant les jours) et l’embryon proprement dit. qui ne font plus l’objet d’un projet dé ». « Cette position aurait le mérite sur le mode de l’Agence française bien toute forme de recherche deux heures suivant la fécondation, Sur cette base, la loi autorise les parental et qui ne sont pas suscep- de prévenir tout débat juridique en de sécurité sanitaire des produits scientifique sur l’embryon humain. un ovule humain est ainsi recherches sur l’embryon in vitro et tibles d’être accueillis par un autre venant s’ajouter aux principes géné- de santé. Plusieurs équipes de biologistes considéré comme viable à moins sa création à cet effet. Deux couple. Dans tous les cas, le raux déjà édictés en cette matière, Enfin, contrairement à l’opinion avaient, ces derniers mois, fait qu’il ne soit établi, avant que cette conditions sont imposées : d’une consentement du couple dont les écrivent les auteurs. Elle aurait aussi selon laquelle les enfants conçus à connaître leur souhait de pouvoir période soit écoulée, que l’ovule part ces recherches doivent avoir gamètes ont permis la constitution un caractère pédagogique évident. partir d’un don de spermatozoïdes engager de tels travaux et sont en n’est pas capable de se développer. été autorisées par l’Agence de la de cet embryon devra être recueilli Selon la logique retenue par les lois ou d’ovocytes devraient pouvoir attente du réexamen par le Par ailleurs, la loi allemande interdit fécondation et de l’embryologie avant que de telles recherches (qui de 1994, cette interdiction devra être connaître l’identité de leur géniteur, Parlement du dispositif de 1994. toute recherche sur l’embryon humaine et, au plan local, par un de facto conduiront à la destruction assortie de sanctions pénales. » le Conseil d’Etat juge que la levée b En Allemagne : la loi du 13 quand elle n’a pas pour but de comité d’éthique pour la embryonnaire) puissent être entre- b La création d’une Agence de de l’anonymat des donneurs décembre 1990 sur la protection de protéger l’embryon concerné. recherche ; d’autre part, aucun prises. la médecine de la reproduction. comporterait plus d’inconvénients l’embryon a fait le choix d’assurer à b Au Royaume-Uni : les lois de transfert in utero des embryons b Le clonage humain à visée Les auteurs du rapport du Conseil que de bénéfices. Ils estiment tou- l’embryon une protection qui 1990 et 1992 sur la fécondation et ayant fait l’objet d’une recherche reproductrice. Pour les auteurs du d’Etat font une analyse très critique tefois que cette position pourrait, à témoigne de sa volonté de l’embryologie humaine ont fait des ne peut être pratiqué. rapport, il est clair que le réexamen des pratiques et des dérives ac- court terme, évoluer à la lumière de des lois du 29 juillet 1994 « doit être tuelles de l’assistance médicale à la la convention internationale des l’occasion d’interdire explicitement le reproduction. Ils s’inquiètent no- droits de l’enfant, qui prévoit clonage reproductif chez l’homme ». tamment du développement de « dans la mesure du possible » le En dépit des dispositions du code certaines pratiques (comme la mi- droit, pour l’enfant, de connaître civil (article 16-4), qui dans sa ré- cro-injection intra-ovocytaire de ses parents. daction actuelle contient déjà une spermatozoïdes pour pallier la sté- interdiction de jure du clonage re- rilité masculine ou la stimulation Jean-Yves Nau De nouvelles perspectives thérapeutiques et de lourdes questions éthiques

COMMENT comprendre qu’une étant parvenues à maintenir en table du double point de vue de la activité scientifique, de facto inter- culture des cellules ES humaines dignité humaine et de la protection dite par les lois de bioéthique de sans que ces dernières se différen- due à l’embryon humain ? 1994 puisse, cinq ans plus tard être cient. Le père Verspieren estime que considérée comme devant être au- « De telles recherches ouvrent des non, espérant que le Parlement torisée par ceux qui sont en charge perspectives importantes pour de pourra, dans les prochains mois, de définir un consensus acceptable nombreuses maladies pour lesquelles « défendre des principes clairs s’ap- par la communauté nationale ? Si des greffes cellulaires pourraient re- pliquant à tout moment de la vie ». les termes généraux des questions présenter une indication nouvelle « Il ne serait pas acceptable que la re- éthiques et philosophiques soule- (couverture de surfaces brûlées, cherche lèse sciemment un adulte ou vées par la réification de l’embryon greffes de cellules souches hémato- un enfant, estime-t-il. Qu’il en aille humain n’ont guère varié, une don- poïétiques pour les leucémies et autres de même pour l’embryon humain ! » née scientifique nouvelle de portée maladies du sang, greffes de cellules Les auteurs du rapport du Conseil considérable doit aujourd’hui être neuronales pour la maladie de Par- d’Etat ne se prononcent pas de ma- prise compte : la possibilité de culti- kinson ou de cellules du pancréas en- nière explicite sur ce point, se bor- ver et d’utiliser à des fins thérapeu- docrine dans le diabète...), écrivent nant à condamner le clonage à visée tiques certaines cellules qui consti- les auteurs du rapport du Conseil reprodutive et non celui à visée thé- tuent cet embryon. Dénommées d’Etat. Elles pourraient également rapeutique. « Par ailleurs ces re- « cellules ES » (pour embryonic stem permettre d’éviter qu’un enfant soit cherches conduisent à se poser la cells), elles représentent un formi- porteur des mêmes anomalies géné- question de savoir si, dans le cas où dable gisement biologique dans la tiques graves que ses parents. Enfin les elles aboutiraient au développement mesure où elles sont « totipo- cellules ES sont capables de se diffé- de thérapies cellulaires, la création tentes », capables notamment de rencier en tératocarcinome, indiquant d’embryons serait nécessaire ou pas participer à la formation de tous les ainsi leur aptitude à la cancérisation, pour servir de base à ces thérapies- tissus de l’organisme. Cultivées ex vi- ce qui laisse espérer une meilleure ,soulignent les auteurs. A cette ques- vo, des lignées de cellules ES pour- compréhension des mécanismes de tion, dont on mesure l’importance raient, du fait de leur totipotence, développement des cancers. » éthique les scientifiques interrogés ré- soit se reproduire à l’infini soit, par pondent que la caractéristique des le biais de modification des milieux DIGNITÉ HUMAINE cellules ES réside notamment dans de culture, se différencier en cellules C’est ainsi que la question de la lé- leur capacité à se reproduire sans li- précurseurs des différents éléments gitimité de la recherche sur l’em- mite et que de telles thérapies pour- tissulaires du corps humain. bryon est soulevée sous un nouveau raient donc se développer à partir des Tout, dans ce domaine de la bio- jour. A l’étranger, de nombreux la- embryons actuellement congelés et logie aujourd’hui en pleine efferves- boratoires de biologie travaillent à dépourvus de projet parental. » Tous cence, est allé très vite. Il y une di- améliorer les techniques de culture les scientifiques et les juristes ne zaine d’années seulement que l’on a des cellules ES. « On pressent donc font pas aujourd’hui une telle ana- découvert, chez la souris, la possibi- facilement l’intérêt de combiner le lyse. C’est ainsi, par exemple, qu’en lité de cultiver des cellules ES. Plus clonage humain et la culture de ces Belgique un avant-projet de loi pré- récemment des expérimentations cellules, écrit le père Verspieren dans voit d’autoriser la création d’em- conduites chez le rat ont montré le numéro de novembre de la revue bryons humains à des fins de re- que des cellules ES différenciées en jésuite Etudes. On peut espérer obte- cherche et ce alors que la cellules responsables de la myélini- nir ainsi des cellules précurseurs de Convention du Conseil de l’Europe sation des fibres nerveuses pou- différents tissus, qui toutes aient le gé- interdit de telles pratiques (Le vaient, injectées dans la moëlle épi- nome d’un individu déterminé et ce à Monde du 7 janvier). On confie nière et le cerveau des rats, induire partir du prélèvement de quelques d’autre part auprès du Conseil des processus de remyélinisation cellules de son corps (...) De telles thé- d’Etat ne pas avoir de certitudes ouvrant clairement la voie à de nou- rapeutiques seraient évidemment ré- quant à l’origine des embryons hu- velles possibilités thérapeutiques volutionnaires ! » (le Monde du 30 mains qui en Grande-Bretagne, aux contre certaines maladies neurodé- octobre). Or pour créer de tels gref- Etats-Unis ou en Australie font génératives. Et depuis l’automne fons, génétiquement identiques aux d’ores et déjà l’objet de cette nou- 1998, ces techniques apparaissent patients, il faudrait préalablement velle quête scientifique et médicale. transposables à l’homme, deux disposer d’un embryon créé par clo- équipes de biologistes américains nage à cette seule fin. Est-ce accep- J.-Y. N. LeMonde Job: WMQ0112--0011-0 WAS LMQ0112-11 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0369 Lcp: 700 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 / 11 Huit organisations nationalistes corses créent Nouvel attentat manqué en Bretagne UN ENGIN EXPLOSIF a été désamorcé devant un bureau de l’Unita, une structure commune de coordination l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) d’un quartier situé au sud de Rennes (Ille-et-Vilaine), lundi 29 novembre, en début de matinée. Selon des sources policières, les explosifs proviendraient de l’entre- Ses membres demeurent divisés sur la question du recours à la violence prise Titanite de Plévin (Côtes-d’Armor), où un commando de l’ETA, assisté de militants nationalistes bretons, avait dérobé, mardi 28 sep- Huit des treize organisations nationalistes structure commune baptisée Unita et la mise en gnataires de ce texte commun demeurent toute- tembre, 8,3 tonnes de dynamite – dont 2,5 tonnes avaient été retrou- corses membres du comité Fium’orbu ont an- place d’une coordination permanente. Cinq fois divisés sur le recours à la violence et sur une vées, jeudi 30 septembre, à Idron (Pyrénées-Atlantiques). Trois noncé, lundi 29 novembre, la création d’une jours après le double attentat d’Ajaccio, les si- éventuelle condamnation de ses auteurs. membres de l’ETA avaient été interpellés. Dans le cadre de cette af- faire, Gérard Bernard, un militant breton, avait également été mis en AJACCIO recomposition du mouvement meurtrière de l’Etat français ». Un pour, a-t-il souligné. Mais nous re- examen samedi 13 novembre pour « association de malfaiteurs, déten- de notre envoyée spéciale nationaliste. Elle en représente thème sur lequel Jean-François Lu- fusons que le peuple corse dispa- tion d’explosifs, infraction à la législation sur les armes et recel de vol Cinq jours après le double atten- l’aile « souverainiste », a souligné ciani n’a pas été en reste, en évo- raisse. La France, qui s’est construite aggravé ». tat à la bombe qui a fortement M. Luciani, la mouvance autono- quant les « deux cent cinquante ans dans le fer, le feu et le sang, n’a pas L’attentat manqué de Rennes ainsi que celui de Saint-Herblain détruit le siège de l’Urssaf et les lo- miste en étant l’aile « modérée ». d’Etat colonial », lequel « a prati- à dénier aux autres le droit d’y re- (Loire-Atlantique), jeudi 25 novembre, qui visait également l’ANPE, caux de la direction départemen- Les fondateurs de l’Unita, soucieux qué, en Corse, pendant des décen- courir. La paix, le plus vite possible, n’avaient pas été revendiqués mardi 30 novembre en début de mati- tale de l’équipement, huit des d’apparaître comme de plausibles nies, des Oradour-sur-Glane »... oui. Mais au prix de la renonciation, née. Par ailleurs, le Front de libération de la Bretagne (FLB) a reven- treize organisations nationalistes partenaires dans le cadre d’un diqué une tentative d’attentat contre le centre des impôts de Car- du comité de Fium’orbu (Le Monde « dialogue » avec Paris, n’ont tou- haix-Plouguer (Finistère), commise vendredi 5 novembre. du 25 septembre) ont annoncé, tefois pas réussi à parler d’une Le préfet de Corse dénonce « le racisme et le fascisme » lundi 29 novembre, lors d’une même voix sur la question de la conférence de presse, la création violence et du recours au terro- Le préfet de Corse, Jean-Pierre Lacroix, fustige, dans un entretien Réactions partagées sur la pilule d’une structure commune, bapti- risme. accordé au quotidien Le Progrès du mardi 30 novembre, le « ra- sée Unita, et la mise en place d’une Evoquant, sans autre précision, cisme » et le « fascisme » qui animent les auteurs d’attentats en coordination permanente. « On est les « récents événements » d’Ajac- Corse. « Quand on lit sur des murs “Les Français dehors”, (...) quand on du lendemain dans les lycées et collèges loin de la balkanisation que certains cio, le court texte commun remis plastique une villa parce que les propriétaires ne sont pas nés sur l’île, je observateurs avaient prédite », s’est aux journalistes reconnaît, de ma- bondis, car j’y vois du racisme et du fascisme », déclare le préfet, sou- LES INFIRMIÈRES SCOLAIRES, notamment par la voix du Syndicat réjoui le porte-parole de Corsica nière elliptique, la division qui lignant que « c’est contre ce cancer-là qu’il faut lutter ». « Le fatalisme national des infirmières-conseillères de santé (SNICS-FSU), se disent Viva, Jean-François Luciani. «Les règne à ce sujet. « Chaque compo- me fait sortir de mes gonds », poursuit le préfet, qui dit n’avoir « ja- « très favorables » à la possibilité de délivrer le NorLevo, la pilule du nationalistes sont sur la voie de la sante, lit-on, garde toute latitude mais accepté l’idée de partage ethnique ». Enfin, pour M. Lacroix, l’in- lendemain, aux adolescentes dans les établissements scolaires (Le réconciliation et leur refondation est d’appréciation et d’analyse quant dépendance de la Corse est un « débat périmé et sans issue, d’un autre Monde daté 28-29 novembre). Après cette décision, annoncée par la en cours », a renchéri, au nom d’A aux causes et aux responsabilités. » âge dans l’Europe d’aujourd’hui, avec cette ouverture extraordinaire ministre déléguée à l’enseignement scolaire, Ségolène Royal, vendre- Cuncolta indipendentista, François Entre les militants de Verdi Corsi, que l’on vit ». Par ailleurs, la ministre de la justice, Elisabeth Guigou, di 26 novembre, le SNICS précise : « Notre rôle n’est pas seulement Sargentini. « Il est faux de penser qui se disent favorables « à l’arrêt a invité les Corses, lundi 29 novembre sur France-Info, à « se prendre technique, mais relationnel et éducatif. Nous devons éduquer les jeunes qu’il n’y a pas d’interlocuteurs en de la violence » et « condamnent en charge », par exemple en « dénonçant les propos racistes, ou en ma- à une attitude responsable. » La Fédération de parents d’élèves (FCPE) Corse, a-t-il ajouté. Nous sommes ces attentats », et ceux du Partitu nifestant comme ils l’ont fait » ces derniers jours. juge également que la mesure est bonne, mais son homologue, la prêts à nous asseoir à la table des per l’independenza (PPI), qui PEEP, se montre réservée. Pour Christine Boutin, députée apparentée discussions. C’est quelque chose croient y voir la main des « services UDF, la délivrance du NorLevo est « une tromperie sociale, médicale qu’à Paris, on ne doit pas ignorer. spécialisés français », le fossé Interrogés sur les positions, très jamais ! », a conclu le responsable et éthique ». Chaque année, 10 000 adolescentes subissent une gros- On ne doit pas faire comme si la semble profond. éloignées des leurs, des militantes de Corsica viva. sesse non désirée, et 6 700 donnent lieu à un avortement. seule solution était répressive. » Le (corses) du Manifeste pour la vie, Quant au racisme à l’encontre 3 juillet, treize associations du « AJACCIO N’EST PAS BEYROUTH » les conférenciers – tous des des « allogènes », selon l’expres- DÉPÊCHES comité Fium’orbu avaient signé un « Ajaccio n’est pas Beyrouth. Il y a hommes – ont montré un certain sion récemment employée par le a LOGEMENT : le paiement de la taxe sur les logements vacants « protocole » prônant la réconci- eu des blessés, c’est vrai. Mais s’il y embarras. « Philosophiquement, on FLNC-canal historique, il serait to- est reporté du 15 décembre au 15 janvier. Selon un communiqué du liation entre nationalistes. avait eu un mort, quel rêve ! », a ju- ne peut pas être contre les femmes talement étranger, selon M. Sar- ministère de l’économie et des finances, ce délai supplémentaire doit Esquisse de structure pluraliste, gé bon d’ironiser le porte-parole corses, a expliqué M. Luciani. Nous gentini, aux militants nationalistes. permettre aux contribuables qui estiment être injustement taxés de l’Unita n’est qu’une première du PPI, Marcel Lorenzoni, dénon- aussi, nous aspirons à la paix. Le « Les Corses sont ouverts et prêts à déposer une réclamation auprès de leur centre des impôts. La nou- étape sur le chemin de la çant au passage la « politique Manifeste des femmes, nous sommes accueillir des gens », a indiqué le velle taxe est due par les propriétaires de logements vacants depuis dirigeant d’A Cuncolta. Dans leur au moins deux ans consécutifs. Les habitants des 700 communes des « projet politique en quinze points », agglomérations de Bordeaux, Lille, Toulouse, Paris, Montpellier, les huit organisations membres de Lyon, Cannes-Grasse-Antibes et Nice sont concernés par cette taxe. l’Unita n’en prônent pas moins la a JUSTICE : le militant nationaliste corse Charles Santoni, Lionel Jospin est prêt à reparler de la « question » corse « corsication des emplois » et la condamné, jeudi 25 novembre, à vingt-huit ans de réclusion crimi- PRIS EN DÉFAUT de politique, Lionel Jospin qu’avec les élus de l’Assemblée territoriale ». Pour sa mise en place, par la Corse, d’une nelle par la cour d’assises spéciale de Paris, s’est pourvu en cassation, n’aime pas cela. Le double attentat à l’explosif part, le Parti socialiste a lancé un appel, lundi 29 no- « politique d’immigration en fonc- vendredi 26 novembre. Il avait été reconnu coupable du meurtre commis en plein jour, le 25 novembre, à Ajaccio, le vembre, « aux forces démocratiques pour condamner tion de ses intérêts propres ». d’un policier du RAID et de tentatives de meurtre à l’encontre de place dans une situation d’impasse. Face à la spirale la violence » en Corse. deux autres membres de ce corps d’élite, lors d’une fusillade, le de la violence, M. Jospin ne propose en effet aux Catherine Simon 16 avril 1996, dans les environs d’Ajaccio. Corses que son ferme préalable – pour dialoguer, « SOLIDARITÉ GOUVERNEMENTALE » condamnez les attentats ! –, au moment même où Après avoir choisi de dépêcher le ministre commu- deux rapports parlementaires ont mis en évidence les niste Jean-Claude Gayssot sur les attentats pour té- graves dysfonctionnements de l’Etat et des forces de moigner de la « solidarité » gouvernementale – et non sécurité en Corse. le ministre de l’intérieur –, M. Jospin a réuni, le 27 no- Après s’être entretenu des attentats avec Jacques vembre, ses principaux collaborateurs – Olivier Chirac, lors de leur déplacement à Londres, le 25, Schrameck, directeur de son cabinet, Alain Christ- M. Jospin avait affirmé : « Il faut que [ceux qui per- nacht, conseiller chargé des affaires intérieures, Clo- sistent dans l’utilisation du terrorisme] reviennent à la tilde Valter et Manuel Valls – pour réfléchir à la situa- raison, sinon, nous les ramènerons à la raison avec la tion nouvelle. Auparavant, Jean-Pierre Chevènement, plus grande fermeté. » A droite, en revanche, des voix Elisabeth Guigou et Alain Richard avaient été priés se sont élevées pour appeler à la modération. Pré- d’« examiner objectivement » les rapports parlemen- sident de l’Assemblée territoriale, José Rossi (DL), a taires sur les dysfonctionnements de l’Etat en Corse, suggéré de « dépasser le clivage droite-gauche ». « Es- pour y remédier. sayons de voir comment, après quatre rapports de Après les polémiques, le premier ministre veut au commissions d’enquête », on peut tenter de « trouver moins abandonner le ton qui a été le sien pour la né- ensemble une solution à un dossier qui n’en finit pas de cessaire condamnation des attentats, et aborder à pourrir », a-t-il expliqué à l’AFP. De son côté, l’ancien nouveau toute la « question » corse. Il prévoyait que ministre de l’intérieur, Jean-Louis Debré (RPR), a fait les députés pourraient lui en donner l’occasion, mar- la différence entre les élus nationalistes et les poseurs di ou mercredi, à l’Assemblée nationale. de bombes, expliquant, au « Grand jury RTL-Le Monde-LCI » qu’« il ne peut y avoir de discussions Ariane Chemin Expulsés d’un local hospitalier, les sans-papiers de Lille ont commencé une grève de la faim

LA SOIXANTAINE de sans-pa- échéance le 24 octobre, Pierre Mauritanien et de Guinéens, dont piers lillois brutalement expulsés, à Mauroy signait, le 5 novembre, un les demandes précédentes ont été l’aube du vendredi 19 novembre, arrêté municipal d’interdiction rejetées faute d’avoir pu justifier par quelque 300 CRS des locaux d’exploitation du bâtiment, invo- d’une présence suffisamment hospitaliers qu’ils occupaient de- quant des « problèmes sanitaires et longue sur le territoire, ou de puis octobre 1997 ont reçu le sou- de sécurité ». Dans la foulée, le n’avoir pu prouver les risques qu’ils tien de plusieurs personnalités, CHR de Lille saisissait le tribunal encourent en cas de retour au pays. parmi lesquelles Mgr Gérard De- de grande instance, qui autorisait Malgré les refus successifs, tous fois, archevêque de Lille, et des l’évacuation. Depuis, la situation veulent encore y croire. Comme universitaires (Le Monde du 21 no- est très tendue entre la mairie et le Touré, trente-trois ans, qui a quitté vembre). Deux jours plus tard, ils collectif des sans-papiers. Ces der- la Guinée en 1992 « pour des rai- avaient été délogés de l’église niers réclament l’ouverture d’«un sons politiques » et qui dit ne pas Saint-Pierre-Saint-Paul, dans le nouveau local de lutte », ce que re- pouvoir rentrer dans son pays sans quartier de Wazemmes. Depuis, fuse la mairie. risque pour sa vie. Depuis sept ans, chaque soir, 200 à 300 personnes Une très grande majorité des an- il a multiplié les démarches, en manifestent devant la mairie de ciens occupants du pavillon ont re- vain. Konté, un autre Guinéen, est Lille. Forts de ce soutien, les sans- fusé des propositions de reloge- arrivé à Lille l’an dernier, pour y re- papiers ont obtenu que le maire ment, et le groupe a trouvé refuge joindre son père qui vit en France (PS), Pierre Mauroy, ouvre des né- dans les locaux de la CGT. «La depuis plus de trente ans, mais, gociations, mardi 30 novembre. question du local est cruciale ; en étant majeur, Konté n’entre pas Désaffecté, l’ancien pavillon du trois ans, 1 800 régularisations ont dans le cadre du regroupement fa- Centre hospitalier régional (CHR) été obtenues à Lille sur 2 400 de- milial. de Lille était occupé depuis deux mandes, bien plus que les 50 % ob- Les Algériens, eux, ont fui l’inté- ans – au titre d’une convention tenus au niveau national dans le grisme et demandent l’asile territo- provisoire signée entre le CHR, la cadre de la circulaire Chevène- rial. La longueur de cette procé- ville de Lille, le MRAP et la Ligue ment », explique le sociologue Saïd dure, les suspicions systématiques des droits de l’homme – par des Bouamama, membre du comité de à leur encontre les laissent de longs étrangers en attente de régularisa- soutien, convaincu que ce succès mois sans papiers. Le cas des Lao- tion. Plus qu’un simple lieu d’hé- tient au fait « d’être restés grou- tiens et des Thaïlandais est compli- bergement, le pavillon était devenu pés ». qué par le fait qu’ils ne disposent un espace de travail où militants Le raisonnement est identique pas de passeport : leurs ambas- associatifs, juristes et sans-papiers chez les 35 sans-papiers qui, depuis sades refusent de leur en délivrer se côtoyaient pour ficeler des dos- le 17 novembre, observent une du fait de leur demande d’asile. siers difficiles, « un outil indispen- grève de la faim, le huitième mou- Tous, ils mettent en avant l’impor- sable pour obtenir des régularisa- vement du genre à Lille depuis le tance du local pour ne pas être je- tions », selon le comité de soutien. début de la lutte des sans-papiers. tés dans la clandestinité forcée. Alors que la convention, trois Il s’agit de Laotiens, de Thaïlandais, fois renouvelée, était arrivée à de Marocains, d’Algériens, d’un Nadia Lemaire LeMonde Job: WMQ0112--0012-0 WAS LMQ0112-12 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:25 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0370 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 I CARNET

DISPARITION – M. Michel Beurdeley, – Le conseil de surveillance, – Le secrétaire perpétuel, – 30 novembre 1997. son époux, Le directoire, Et les membres de l’Académie fran- Gladys et Hubert C. Fabre, Et l’ensemble du personnel de la socié- çaise, Auguste A. J. GRIMALDI. Jean-Michel Beurdeley, té BB GR, ont la tristesse de faire part de la dispari- ses enfants et son gendre, ont la tristesse de faire part de la dispari- tion de leur confrère, « Je dis à cette nuit Doug Sahm Edouard, Sophie et Eloïse C. Fabre, tion en mer de “Sois plus lente” Sylvie C. Fabre, M. Alain PEYREFITTE, et l’aurore va dissiper la nuit. » Cyrille C. Fabre, Jacky FREMONT, chevalier de la Légion d’honneur, Lamartine. Un pilier de la scène musicale texane ses petits-enfants et son arrière-petite- président du directoire, commandeur des Palmes académiques, fille, commandeur des Arts et des Lettres, In Memoriam.... grand-croix ou grand officier LE CHANTEUR, guitariste et Grâce à Jerry Wexler, le produc- Les familles Léon C. Fabre survenue le 12 novembre 1999. Anne. et Beurdeley, de divers ordres étrangers, violoniste américain Doug Sahm a teur d’Atlantic, ce musicien aux ont la tristesse de faire part du décès de ancien ministre, été retrouvé mort, jeudi 18 no- multiples expériences (de styles – Les membres de Valoptec internatio- membre de l’Académie française – 29 novembre 1999. vembre, dans une chambre d’hôtel comme de maisons de disques) Cécile BEURDELEY, nal, depuis 1977, à Taos (Nouveau-Mexique). Bien signe, avec Doug Sahm and Band née Cécile C. FABRE, ont la tristesse de faire part de la dispari- Il y a cinq ans, disparaissait le tion en mer de décédé le 27 novembre 1999, à Paris, à qu’il n’eût souvent qu’un succès (1973), l’un de ses albums les plus survenu le 28 novembre 1999. l’âge de soixante-quatorze ans. d’estime, Doug Sahm, qui venait aboutis, bénéficiant de collabora- Jacky FREMONT, professeur Pierre LAUMONIER. d’avoir cinquante-huit ans, était tions aussi prestigieuses que celles Le service religieux sera célébré le Selon sa volonté, son corps a été donné er Sa famille, ses amis, ses élèves se sou- une figure aimée et respectée aux de Bob Dylan ou de Dr. John. Las, à la science. survenue le 12 novembre 1999. mercredi 1 décembre, à 15 h 30, en l’église Saint-Louis des Invalides. viennent et pensent à lui. Ils associent à sa Etats-Unis, et surtout au Texas, l’objet sera boudé tant par le pu- mémoire celle de son épouse, 10, rue Berlioz, pour sa connaissance des musiques blic rock que par celui de la coun- – Xavier Fontanet, L’inhumation aura lieu dans l’intimité. 75116 Paris. américaines, dont il aura exploré try. En 1989 pourtant, il renoue président-directeur général, (Le Monde daté 30 novembre.) Geneviève LAUMONIER, toutes les branches, du blues à la avec le succès commercial en Les membres du conseil d’administra- née FRANÇOIS, country, en passant par le créant les Texas Tornados, avec tion, – Lyon. Paris. er rock’n’roll, le tex-mex et le cajun. l’inséparable Augie Meyers, l’ac- La direction, – Saint-Avertin. Thessaloniki. décédée le 1 juin 1992. me Et le personnel de la société Essilor Auxerre. Né le 6 novembre 1941 à San An- cordéoniste Flaco Jimenez et le M Jean Bernascon, me international, tonio (Texas), Doug Sahm montra guitariste et chanteur Freddy Fen- M. et M Philippe Séguin et leur fille, Anne-Laure, ont le grand regret de faire part de la dis- Marie Jeanne, Ombeline Maurage, – Vittorio Pedrazzoli, Michel et Bernadette Pauline Massenot, un talent précoce de musicien der. Ce carré de vétérans sera ré- Mme Amans Bernascon, parition en mer de pour le onzième anniversaire de la dispa- puisqu’à l’âge de huit ans, il jouait compensé deux fois aux Grammy Chantal Maurage, rition de ses enfants et petits-enfants, ses enfants, de la steel guitar pour un pro- Awards. Un autre disque de Doug Parents et alliés, Jacky FREMONT, Véronique et Jacques, François PLUCHART, gramme de radio local. Egalement Sahm, l’excellent Last Real Texas ont la douleur de faire part du décès de Caroline et David, violoniste et mandoliniste, il Blues Band (1994), obtiendra, lui, survenue le 12 novembre 1999. ses petits-enfants, remercie le professeur Christoforov ainsi commence à enregistrer à partir de une nomination. Fanny, Théo et Lola, Me Jean BERNASCON, Une messe sera célébrée à son intention que l’équipe de médecins et le personnel 1955 sous le nom de Little Doug En mars, on vit le musicien à ses arrière-petits-enfants, de l’hôpital Cochin, le docteur Bloch, le avocat honoraire, le samedi 4 décembre, à 15 h 30, en ont accompagné de leur tendresse Sahm et avec diverses formations Austin, où il vivait, s’expliquer lon- ancien bâtonnier de l’ordre, l’églie Saint-François de Molitor, 29, rue docteur Allegri, les artistes, critiques éphémères. Sa carrière ne prend guement avec ses fans, sous des chevalier de la Légion d’honneur, Michel-Ange, 75016 Paris. d’art, écrivains, enseignants des écoles croix de guerre 1939-1945, d’art de Nice et de Nancy, où il a été pro- son envol qu’en 1964, lorsqu’à la trombes d’eau, sur les raisons de Marie Isabelle MAURAGE, fesseur, ainsi que ses nombreux amis, qui demande du producteur Huey l’annulation de son concert pour le Il est demandé de ne pas apporter de fleurs. ont manifesté à nouveau leur amitié et Meaux, il monte le Sir Douglas festival South by Southwest. Im- survenu le 27 novembre 1999. leur souvenir. Quintet, avec un organiste ren- manquablement coiffé d’un Stet- jusqu’à son décès, le 29 novembre 1999. contré quatre ans plus tôt et appelé son, proche de son public, Doug La cérémonie religieuse a été célébrée – Châlons-en-Champagne (Marne). Les obsèques auront lieu le mercredi à devenir son vieux complice, Au- Sahm bénéficiait d’une cote le mardi 30 novembre, en l’église Saint- Bourg-lès-Valence (Drôme). 1er décembre. Colloques e gie Meyers. Le groupe, imposture d’amour sans rapport avec les François-de-Sales, à Lyon-2 , suivie de l’inhumation, dans la plus stricte intimité. me L’Institut Néerlandais clandestinement lancée en pleine ventes de ses albums, qui restent à M Jacqueline Janvier, Après une bénédiction au funérarium organise, le 8 décembre 1999, son épouse, d’Auxerre, à 10 heures, elle rejoindra son vague de la « British Invasion », ob- découvrir. Si certains rockers 16, rue Victor-Hugo, de 10 h 30 à 18 h 30, Paul et Julius, cher époux, un colloque franco-néerlandais tient, en moquant les recettes pop- blancs rêvaient d’être noir, Doug 69002 Lyon. ses enfants, 1, avenue du Maréchal-Lyautey, « LA POLITIQUE DES MÉDIAS rock anglaises, un tube avec She’s Sahm, capable d’asséner des pol- Mme Marguerite Griesemann, Pierre MAURAGE, 75016 Paris. EN FRANCE ET AUX PAYS-BAS, About A Mover. Doug Sahm part à kas mariachi sudatoires, dut bien sa belle-mère, L’AUDIOVISUEL ET LE DÉFI San Francisco pour vivre l’aventure être le seul Américain à regretter Béatrice Janvier, à 14 heures, à « La Margelle » (Côte- DE LA MONDIALISATION » hippie, qu’il accommodera à sa dé- de ne pas être né Mexicain. – Lyon. Cécile et Bertrand Hamelin, d’Or). Passé, présent et avenir de deux fense des racines américaines, et Marie et Bernard Reynis, modèles distincts. Le bâtonnier, Ses enfants remercient tous ceux qui, En présence de M. Rick van der Ploeg, s’établit au Texas en 1971. Claire et Jean-Louis Malherbe, de Vierzon à Auxerre, l’ont entourée. Bruno Lesprit Les membres du conseil de l’ordre, Georgette Griesemann, secrétaire d’Etat à la culture des Pays-Bas, ont la tristesse de faire part du décès de avec la participation de Frédérique Jean-Claude et Marie-José Ils partagent leur peine. Griesemann, Bredin, Louis de Broissia, Marie JOURNAL OFFICIEL comités par la Cour des comptes ses sœurs, beaux-frères et belles-sœurs, Thonon, Monique Dagnaud, Atzo e Tous se souviendront de son sourire. Nicolaï, Jan Simons, Patrice Flichy, est institutionnalisée et précisée M Jean BERNASCON, Aude et Hélène Bourdeloie, Née à Alger en 1906, elle a traversé avec avocat honoraire, Jo Bardoel, Bernard Miège, Daniel Au Journal officiel du samedi par la création, en son sein, d’un ses nièces, force ses quatre-vingt-treize ans, dans la ancien bâtonnier de l’ordre, Psenny, Isabelle Roberts, Marie-Laure me lumière, gardant son visage serein, cette 20 novembre sont publiés : comité de pilotage. Le décret chevalier de la Légion d’honneur, Le docteur et M Roger Janvier, Germon, Hans van Beers, David Mol, présence douce, patiente, aimante qui a b Cour des comptes : un décret améliore les mécanismes de croix de guerre 1939-1945. ses oncle et tante, Enno Rijpma, Marc Villain, Christophe toujours suscité l’admiration. relatif au contrôle des organismes contrôle des comptes des struc- ont la douleur de faire part du décès brutal de Voogd e.a. du de Sécurité sociale. Ce texte pro- tures créées ou subventionnées Cet avis tient lieu de faire-part. La cérémonie religieuse a été célébrée Institut Néerlandais, cède à divers aménagements du par les organismes de Sécurité so- docteur Emmanuel JANVIER, 121, rue de Lille, le mardi 30 novembre, en l’église Saint- 41, avenue Denfert-Rochereau, régime de contrôle par la Cour de ciale. e médecin du travail, métro Assemblée nationale. François-de-Sales, à Lyon-2 . 89000 Auxerre. ces organismes. L’examen des b Inserm : un arrêté nommant Renseignements au 01-53-59-12-40, survenu le 24 novembre 1999, à l’âge de e-mail : [email protected]. comptes, effectué en pratique par Dominique Meyer, professeur – Lyon. des comités créés dans chaque dé- d’hématologie à Paris-XI, prési- cinquante ans. – Le professeur Michèle Rudler, partement, est régionalisé. La dente de l’Institut national de la Ses anciens associés, Mme Henry Rey, La cérémonie religieuse aura lieu à ✝ La société P.-J. PROUDHON organise son coordination de l’action de ces santé et de la recherche médicale. Et collaborateurs, en union avec Henry ( ), l’église Saint-Jean de Châlons-en-Cham- me ont la tristesse de faire part du décès de M. et M Antoine Rey, COLLOQUE ANNUEL pagne, ce jour mardi 30 novembre, à M. Pascal Rey, le samedi 4 décembre 1999, à Paris, 15 heures. ses enfants, de 9 heures à 17 heures. AU CARNET DU « MONDE » – L’ensemble des collaborateurs des e Christophe, Delphine et Isabelle, QUESTION SOCIALE M Jean BERNASCON, 10, allée des Frégates, éditions Dunod avocat honoraire, Henry, Benjamin et Clémentine, ET ACTION COLLECTIVE Naissances tient à rendre hommage à 26500 Bourg-lès-Valence. Alexandra, Lætitia et Alexis, ancien bâtonnier de l’ordre, Entrée libre et gratuite chevalier de la Légion d’honneur, Julien et Constance, Julien, Thomas et Marie CULERRIER Didier ANZIEU, croix de guerre 1939-1945. ses petits-enfants, Possibilité de repas sur place ont la joie de faire part de la naissance de –Mme Alain Peyrefitte, Daphné, Mathias, Charlotte, Jules et FIAP Jean Monnet leur petite sœur, dont la rigueur des choix éditoriaux et la sa femme, Thomas, (Foyer international d’accueil qualité des contributions ont assuré, de- La cérémonie religieuse a été célébrée Le docteur Florence Peyrefitte, ses arrière-petits-enfants, de Paris) Lucie, puis 1970, le rayonnement des collections le mardi 30 novembre, en l’église Saint- Christel Peyrefitte (✝), ont la tristesse de faire part du décès de 30, rue Cabanis, 75014 Paris « Psychismes » et « Inconscient et François-de-Sales, à Lyon-2e. Mme Véronique Mahieu, o me Métro : Glacière (ligne n 6) le 3 novembre 1999. culture » dont il fut le créateur et le direc- M. et Mme Goulven Habasque, M Henry REY, teur. née Madeleine BAREL, Société P.-J. Proudhon, Chez Pascal et Emmanuelle Culerrier, M. Benoît Peyrefitte, – Jean-François Hervieu, président de EHESS, 8, rue des Imbergères, ses enfants, Le monde des sciences humaines perd l’Assemblée permanente des chambres Maud, Chloé et Aurore Mahieu, survenu le 28 novembre 1999, à Paris, 54, boulevard Raspail, 92330 Sceaux. dans sa quatre-vingt-douzième année. un théoricien et un praticien de tout pre- d’agriculture, Jérôme et Martin Habasque, 75006 Paris. mier plan. C’est aussi un ami que nous Les membres du bureau, ses petits-enfants, La cérémonie religieuse sera célébrée perdons et nous souhaitons faire part à sa Le personnel, M. et Mme René Peyrefitte, Anniversaires de naissance famille de notre profonde tristesse. ont la douleur de faire part du décès de par le Père Alain Maillard de la Moran- M. et Mme Michel Krall, dais, le mercredi 1er décembre, à 9 heures, Débats 1er décembre 1949 - 1er décembre 1999. M. Bertrand Collin, en l’église Notre-Dame d’Auteuil, 4, rue INSTITUT MICHEL VILLEY – Le président de l’université Paris-X - M. Pierre CORMORÈCHE, Le professeur et Mme Jean-Pierre Luton, Corot, 75016 Paris. président d’honneur de l’APCA, pour la culture juridique Cela fait déjà un demi-siècle que j’ai Nanterre, M. et Mme Philippe Marinier, une « petite sœur » ! commandeur de la Légion d’honneur, et la philosophie du droit Le directeur de l’UFR des sciences psy- M. et Mme Jean-Marie Luton, L’inhumation aura lieu au cimetière de chologiques et des sciences de l’éduca- me vendredi 3 décembre 1999, Heureux anniversaire, M Michel Moreau, Miséricorde, à Nantes, le jeudi 2 dé- tion, survenu le 29 novembre 1999, à l’âge de cembre, à 11 h 15. de 15 h 30 à 19 h 30 : soixante-quinze ans. ses frère, beaux-frères et belles-sœurs, Et tous les collègues qui ont travaillé ainsi que ses neveux, nièces, HOMMAGE À CORNÉLIUS Martine. avec lui, 44, avenue Niel, er Et toute la famille, CASTORIADIS. s’associent à la douleur de la famille de Les funérailles auront lieu le 1 dé- 75017 Paris. Marie, cembre, à 10 heures, en la collégiale de ont la grande douleur de faire part du rap- Débat autour du livre Sur « Le Poli- Et bien sûr Georges, Chloé et Thomas. Montluel (Ain). pel à Dieu de Didier ANZIEU, tique » de Platon, sous la présidence du professeur émérite de psychologie, – Les amis de l’Institut Georges Pr Ph. Raynaud, avec la participation de Ni fleurs ni couronnes. Une collecte se- M. Alain PEYREFITTE, Heuyer Mme Castel-Bouchouchi et de MM. Des- Décès ra effectuée au profit de la recherche sur de l’Académie française, combes, Fressard et Manent. décédé le jeudi 25 octobre 1999, ont la douleur de faire part du décès de le cancer. de l’Académie des sciences morales Université Paris-II - Panthéon-Assas, – Julie-Emilie Adès, et politiques, Claude VEIL, centre Panthéon, Et Pauline Mével, et tiennent à manifester leur reconnais- Condoléances sur registre. sénateur de Seine-et-Marne, ses filles, sance pour le rôle fondateur que Didier 12, place du Panthéon, président du comité éditorial du Figaro, survenu le 22 novembre 1999. salle des conseils. Sa famille, Anzieu a joué dans la création et le déve- Cet avis tient lieu de faire-part et de re- chevalier de la Légion d’honneur, ont la tristesse de faire part du décès de loppement de l’université Paris-X-Nan- merciements. Renseignements : 01-44-41-59-14. terre et des équipes de recherche et d’en- survenu le 27 novembre 1999, à l’âge de Jacques ADÈS, seignement en psychologie et sciences de soixante-quatorze ans, à Paris, muni des Rectificatif l’éducation. me –M Colette Fay, sacrements de l’Eglise. – Dans le faire-part de Assemblées générales le 25 novembre 1999. (Le Monde daté 30 novembre.) son épouse, AVIS AUX ADHÉRENTS Les obsèques ont eu lieu dans l’intimité Jean-Michel et Michèle, La cérémonie religieuse sera célébrée M. Didier ANZIEU, er L’assemblée générale de l’Association le 30 novembre. Jacques et Michèle, le mercredi 1 décembre, à 15 h 30, en – Madeleine et Alain Simon, des auteurs d’expression française se tien- ses enfants, l’église Saint-Louis des Invalides, au nom du Groupe lyonnais de psychana- e dra le jeudi 16 décembre 1999, à Julie-Emilie, Pauline Vincent et Stéphanie, Jean, Ses petits-enfants et toute la famille, Paris-7 . lyse, paru dans l’édition des 27 et 28 no- et leur mère, Le petit Thomas, ont la tristesse de faire part du décès de 16 heures, 25, rue des Boulangers, vembre 1999, une erreur de transmission 75005 Paris. Marie-Claire Lefèvre-Adès, Et la petite Julie, L’inhumation aura lieu dans la plus s’est glissée. Il fallait lire « membre de rappellent le souvenir de Daniel Berthault, M. Marc FAY, stricte intimité familiale, à Provins l’Association psychanalytique de Françoise et Bernard Fuchs, chevalier du Mérite national, (Seine-et-Marne). France » et non pas de la Société psycha- Emmanuelle, Marie et Pierre, Pauline, Guillaume, nalytique de Paris. Communications diverses M. Paul Barçon, survenu le 24 novembre 1999, dans sa Des dons peuvent être adressés à la e disparue le 24 avril 1992. Mlle Magdeleine Berthault, quatre-vingt-septième année. Fondation de France (Fondation Christel Au CBL, 10, rue Saint-Claude, Paris-3 , Les familles Berthault et Barçon, Peyrefitte d’aide aux détresses, 40, avenue Remerciements jeudi 2 décembre à 20 h 30, film : Je suis 52 bis, rue Vaneau, ont la douleur de faire part du rappel à 63, rue du Général-Leclerc, Hoche, 75008 Paris). vivante et je vous aime, avec Roger Ka- 75007 Paris. Dieu de 95600 Eaubonne. – Le Comité d’études et d’informations hane, réalisateur. Tél. : 01-42-71-68-19. 20, rue des Ecoles, Cet avis tient lieu de faire-part. pédagogiques de l’éducation physique et 75005 Paris. Mme Jean BERTHAULT, du sport et la famille, née Marguerite BARÇON, – Dominique, ont été particulièrement touchés par tous Soutenances de thèses Eric, Jocelyne, Gaëlle et Céline, – Le président, les témoignages qui leur ont été adressés à – Jean-Paul, Les familles Gastellu, Darrieux-Juzon, Le secrétaire perpétuel, la suite du décès de Le samedi 4 décembre 1999, à son époux, le 27 novembre 1999, à Paris, dans sa Et les membres de l’Académie des quatre-vingt-seizième année, munie des Behety, Gastelu, Lassalle, Laval, Vere, 14 heures, à l’université Charles-de- Anne, Etienne, Nicolas, Jérôme, Madert, sciences morales et politiques, Gaulle-Lille-III (maison de la recherche, ses enfants et leurs conjoints, sacrements de l’Eglise. Jean VIVÈS, ont la douleur de faire part de la dispari- ont le regret d’annoncer le décès de leur salle 019), Sophie Vandermeeren soutien- Ses quatre petits-enfants, chevalier de la Légion d’honneur. tion de confrère, dra sa thèse de doctorat : « Le protrep- ont l’immense tristesse de faire part du La cérémonie religieuse sera célébrée er Remerciements. tique en philosophie : le genre et ses uti- décès brutal de le mercredi 1 décembre, à 14 heures, en lisations », sous la direction de M. André l’église Saint-Georges de Vesoul (Haute- Jean-Marc GASTELLU, Alain PEYREFITTE, membre de l’Académie, Laks. Ghislaine CAMEL, Saône). directeur de recherche à l’IRD, (ex-Orstom) Anniversaires de décès Le jury sera composé de MM. les pro- survenu le 23 novembre 1999. L’inhumation aura lieu à Gray (Haute- survenu le samedi 27 novembre 1999, à fesseurs Luc Brisson (CNRS), Philippe Saône), dans le caveau de famille. La cérémonie religieuse aura lieu le Paris. – Le 30 novembre 1989, disparaissait Hoffmann (Ecole pratique des hautes Ses obsèques ont eu lieu dans l’intimité mercredi 1er décembre 1999, à 15 h 30, en études), Philippe Rousseau (université familiale, le 26 novembre. Cet avis tient lieu de faire-part. l’église de Saint-Palais (64). La cérémonie religieuse sera célébrée Robert ARAMBOUROU, Charles-de-Gaulle - Lille-III), François le mercredi 1er décembre, à 15 h 30, en préhistorien. Wolff (université Paris-Nanterre - Paris- 18 ter, chemin des Harpes, 16, rue des Orchidées, La famille remercie par avance toutes l’église Saint-Louis des Invalides, X) et André Laks (université Charles-de- 74200 Thonon-les-Bains. 75013 Paris. les personnes qui s’associent à sa peine. Paris-7e. Ceux qui l’ont aimé se souviennent. Gaulle - Lille-III). LeMonde Job: WMQ0112--0013-0 WAS LMQ0112-13 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:31 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0371 Lcp: 700 CMYK

13 RÉGIONS LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999

DÉPÊCHES a MARSEILLE : le conseil mu- nicipal de Marseille a donné La « banane bleue » européenne passe par l’Alsace un avis favorable après délibé- ration, lundi 29 novembre, à la création d’une communauté ur- Les Alsaciens sont-ils dans ou aux limites de cette zone centrale, qui va de Londres à Turin et concentre richesses et populations ? baine en utilisant les possibilités ouvertes par la loi Chevénement La région profite en tout cas de son dynamisme économique, même si les centres de décision restent en Allemagne du 12 juillet (Le Monde du 28 sep- tembre). Seule la majorité (DL, STRASBOURG qu’au nord du Rhin supérieur, c’est des relations transrhénanes. Ils cor- RPR, UDF) a voté pour cette pro- de notre correspondant régional Un axe de prospérité Francfort qui demeure le grand roborent l’analyse allemande : position qui marque un tournant La petite histoire attribue sa dé- centre financier de la région. Les « Les principaux centres de décision historique pour la métropole. Le nomination, en 1989, à Jacques Allemands concluent que cette ré- se situent à l’extérieur, ce qui rend PCF, qui avait voté contre la loi, Chérèque, alors ministre délégué partition des tâches s’impose à plus difficile la coopération suprana- a émis un avis négatif. Les socia- de l’aménagement du territoire. La Copenhague tous et qu’« un meilleur profit pour- tionale. » Les services préfectoraux listes se sont abstenus, ainsi que « banane bleue », représentation rait être tiré des avantages de cette rejoignent aussi les experts alle- le FN et le MNR. Le préfet a deux Hambourg issue des travaux du GIP Reclus, un Berlin division du travail dans le fossé du mands pour l’évaluation des forces mois pour définir le périmètre de institut de recherche géographique Londres Berlin Rhin supérieur ». et faiblesses de l’industrie alsa- compétence de la nouvelle col- de Montpellier dirigé par Roger cienne : « Elle se caractérise par lectivité territoriale dont Jean- Francfort Brunet, est cet axe, reliant Londres DES POINTS FAIBLES l’importance des investissements al- Claude Gaudin (DL) souhaite Prague à Turin en passant par Francfort, Paris Il n’empêche : l’Alsace tire parti lemands et suisses d’abord, améri- qu’il regroupe peu ou prou les li- qui concentre la plus forte densité Strasbourg de cette proximité, qui n’est pas cains et japonais plus récemment. mites de la communauté de ALSACE de populations, de villes et de ri- Vienne pour rien dans la deuxième posi- Néanmoins, les entreprises, trop communes appelée « Marseille- chesses en Europe. Elle a été re- Bâle tion qu’elle occupe parmi les ré- orientées vers la seule fonction de Provence-Métropole » qui doit Lyon prise par la Commission de Milan gions françaises pour le PIB par ha- production, l’exportation étant prin- disparaître . – (Corresp. rég.) Bruxelles pour sortir de la concep- Turin bitant, après l’Ile-de-France. Ses cipalement tournée vers les marchés a GRENOBLE : le conseil de la tion seulement nationale de l’amé- points forts lui confèrent un véri- de proximité (Suisse et Allemagne), communauté de communes de nagement du territoire et du déve- Madrid Marseille table rôle au sein du Rhin supé- ont un faible taux d’encadrement, l’agglomération grenobloise, Lisbonne loppement économique des Barcelone Rome rieur : sa cohésion géographique et un nombre de chercheurs modeste et présidée par Didier Migaud régions. D’autres mégalopoles ont topographique, l’artère de trans- des dépenses de recherche infé- (PS), qui regroupe vingt-trois Valence été tracées sur la carte de l’Europe : port constituée par le Rhin, sa rieures à la moyenne nationale. » communes et 375 000 habitants a celle allant de Londres à Marseille situation au cœur de la zone Sans compter, ajoute le document adopté, vendredi 26 novembre, via Paris, l’arc alpin, l’arc atlan- économique centrale d’Europe de la préfecture, l’existence de ter- par cinquante-quatre voix pour, tique, ou bien encore la façade mé- LA «BANANE AFFAIBLISSEMENT PROGRESSION occidentale, son maillage urbain et ritoires fragiles ou en déclin : val- trois contre et quatre absten- diterranéenne avec son fleuron, la BLEUE» DE LA ZONE DE LA ZONE sa grande densité d’établissements lées vosgiennes, nord-ouest de la tions, le nouveau statut de Catalogne espagnole. AXE DE DÉVELOPPEMENT LONDRES-PARIS-MARSEILLE de l’enseignement supérieur et région, Alsace centrale et le bassin communauté d’agglomération. Ces axes de prospérité corres- Source : Région Alsace d’organismes de recherche font potassique. Les votes négatifs émanent des pondent à une réalité géo-écono- d’elle une région privilégiée. Au bout du compte, s’appuyer communes de Domène et de mique certaine, mais ils servent l’économie du land du Bade-Wur- ments suisses et allemands. Et de Mais il ne faudrait pas que les sur un concept tel que la « banane Bresson. Cette dernière (750 ha- aussi à s’identifier à un ensemble temberg, qui a fait hurler nombre préciser : « Sa productivité écono- Alsaciens se reposent sur leurs lau- bleue » présente un intérêt évident, bitants) s’était prononcée la puissant et solidaire. Surtout pour de responsables alsaciens, atteste mique est certes plus faible que dans riers. Ils ont aussi nombre de ne serait-ce que pour nourrir une veille en conseil municipal en fa- les régions qui, à tort ou à raison, le diagnostic. Le rapport sur la les territoires suisse et allemand, points faibles. Une autre étude, de réflexion en dehors des schémas veur de son retrait de la commu- se sentent loin des centres de déci- structure et l’évolution des régions mais elle est caractérisée par une in- la préfecture de région cette fois, classiques. Mais un tel outil ne doit nauté existante. Le passage en sion nationaux, donc négligées, et du Rhin supérieur confirme que la dustrie compétitive à forte taux de dresse un bilan relativement pessi- pas être au seul service du discours communauté d’agglomération éprouvent le besoin de réfléchir par partie allemande répond aux cri- croissance. La densité de la popula- miste. Pour les experts de l’Etat, la politique. D’autant que la cohésion reste à être entériné par chacun elles-mêmes à d’autres modèles tères de richesse et de puissance de tion, les terrains disponibles, les frontière entre l’Allemagne, la sociale s’est sensiblement dégradée des conseils municipaux avant que ceux proposés par l’Etat cen- la « banane bleue » : « Elle dispose faibles coûts de la main-d’œuvre et Suisse et la France est restée une ces dernières années en Alsace. Les d’être avalisé par le préfet. tral. L’Alsace est de celles-là. Dans d’un solide fondement industriel les avantages administratifs et fis- coupure linguistique et culturelle communes de plus de quinze mille – (Corresp.) son projet Alsace 2005, le conseil avec des entreprises opérant au ni- caux, en font le site prédestiné pour très nette. A cet égard, d’autres habitants regroupent 32 % de la a AISNE : le conseil général de régional parle de stratégie d’al- veau international et une recherche l’implantation des entreprises de zones européennes, le Pays basque, population totale, mais 46 % des l’Aisne, présidé par Jean- liance avec le Sud-Palatinat, le pays bien établie, aussi bien dans les sec- production qui ne peuvent renoncer mais également la « région » Maas- demandeurs d’emploi et 68 % des Pierre Balligand (PS) et un de Bade et les cantons de Bâle. teurs public que privé. Il s’y déve- à la proximité des services si impor- tricht/Liège/Aix-la-Chapelle, pré- RMistes. La part de la population représentant du ministère de la Cette volonté s’est déjà traduite loppe un site compétitif des services, tants pour elles, situés sur la rive sentent des « facteurs d’interac- en zone urbaine sensible (8,9 %) est défense doivent signer, jeudi par la création d’un conseil rhénan, à forte croissance de la valeur ajou- droite du Rhin. » tions » sur le plan linguistique et supérieure à la moyenne nationale. 2 décembre, l’acte de vente constitué d’élus locaux français, al- tée, et dont le taux de création d’en- Quant à Bâle, elle s’illustre par d’homogénéisation culturelle plus La région occupe le 6e rang de la d’une ancienne caserne militaire, lemands et suisses. treprises dans cette branche est très « une forte part de services, une acti- favorables à une coopération. Les délinquance et de la criminalité. De à Laon, le quartier Foch, pour la Sur les cartes produites par l’ad- élevé. » L’enquête attribue à l’Al- vité de recherche intense et [elle] re- rapporteurs ajoutent que les ce point de vue, Strasbourg est en somme de 7 millions de francs. ministration régionale, l’Alsace – y sace une simple fonction de pro- présente la seule place financière in- moyens de communication, no- 4e position des villes de plus de Ce site de 18 hectares qui compris le versant alsacien des duction favorable aux investisse- ternationale », étant entendu, tamment les transports en 250 000 habitants, avant Toulouse comprend plusieurs bâtiments Vosges – fait partie intégrante de la commun intrarégionaux entre les et... Marseille. sera utilisé pour accueillir des « banane bleue », alors que tous agglomérations, sont insuffisants, services de l’assemblée départe- les économistes s’accordent à dire CORRESPONDANCE « voire indigents » pour ce qui est Marcel Scotto mentale de l’Aisne. qu’elle se situe à la marge. La ré- gion a contre elle l’absence de centres décisionnels et la taille de sa capitale, Strasbourg, ville Une lettre du maire de Montbéliard moyenne classée artificiellement, A la suite de notre article intitulé de Louis Souvet, maire de Mont- par ses fonctions européennes, « Quand le Val-de-Marne coiffe le béliard, président de la commu- dans la catégorie des grandes villes. Doubs sur le poteau » (Le Monde nauté d’agglomération du pays de Une étude du ministère de du 5 novembre), nous avons reçu Montbéliard et sénateur, les préci- sions suivantes : Dans votre article, vous relatez la course toute symbolique qui a eu lieu entre différentes collecti- vités pour l’application de la loi Chevènement, datant du 12 juillet 1999, relative au renforcement et à la simplification de la coopéra- tion intercommunale. Malheu- reusement, un titre inexact, « Quand le Val-de-Marne coiffe le Doubs sur le poteau... », et une conclusion erronée de l’article, mentionnant un arrêté de péri- mètre pris par la préfecture du Val-de-Marne, indiquent à vos lecteurs que deux créations de communautés sont intervenues (les 27 et 29 octobre) dans ce dé- partement et donc que, « malgré tous leurs efforts, ni Saint-Brieuc ni Montbéliard ne pourront pour- tant se prévaloir du titre de pre- mière communauté d’aggloméra- tion ». Je me permets de corriger ces inexactitudes en vous précisant, d’une part, que fixer un périmètre de territoire est seulement l’une des étapes du processus d’adop- tion de ce nouvel échelon territo- rial. Ensuite, renseignement pris auprès du ministère de l’inté- rieur, il s’avère que le pays de Montbéliard est bien devenu, le 28 octobre, la première commu- nauté d’agglomération créée en France, suivi de près par Saint- Brieuc et Niort. LeMonde Job: WMQ0112--0014-0 WAS LMQ0112-14 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0372 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 HORIZONS ENQUÊTE 2 LA GUERRE OUBLIÉE DE LA SIERRA LEONE

Avril 1999. Hôpital Connaught de Freetown. Une mère et sa petite fille dont la main a été tranchée à la machette par les rebelles du Front révolutionnaire uni. Sans argent, elles attendent depuis plusieurs jours pour être soignées.

BRAHIM est un « sau- ticiens ». « Quand on tuait et brû- de son fauteuil. Avant de se ré- vage ». Terrifiant. Il a lait dans les villages, ils refusaient tracter sur la négation des crimes. seize ans, et sa vie a été de parler de la paix. Quand on est « C’est la guerre. Nous sommes tous forgée par la guerre. Une arrivés ici, dans leur capitale, qu’ils responsables, les Kamajors, descente aux enfers. «Au ont eu peur pour leurs enfants et l’Ecomog, le RUF, tous ceux qui ont Liberia, en 1991, j’ai été leurs privilèges, ils ont souhaité né- combattu. Il faut tout oublier ! capturé par des combat- gocier. Les gens de la brousse sont- L’accord de paix prévoit une am- tants. Je suis devenu sol- ils moins des êtres humains que les nistie ! La commission Vérité et ré- I gens des villes ? » Freetown, ce conciliation, c’est encore une mani- dat. J’avais huit ans. » Ibrahim Barry Jr a combattu avec sont aussi des rencontres impré- pulation pour salir mes trois factions libériennes, puis vues. « Une semaine après mon ar- combattants. Je refuse d’en en- deux factions sierra-léonaises. Il a rivée, un type, un estropié auquel il tendre parler ! Pourquoi enquêter ? obtenu, à quatorze ans, des galons manquait une main, m’a arrêté Vous voulez la guerre ? » de « général », commandant dans la rue. Il me tenait le bras, Lorsqu’il se trouve à bout d’ar- d’une Small Boys Unit, une unité criait qu’il me reconnaissait, que guments, Foday Sankoh l’Africain d’enfants-soldats. Môme kidnap- c’était moi qui l’avais amputé. Je renverse l’attitude teintée à la fois pé, martyrisé, enrôlé, il est devenu riais. J’étais encore drogué à cette d’arrogance et d’indifférence des kidnappeur, tueur, « un vrai époque. Je lui ai dit : “Connard, si étrangers, et notamment des combattant, un des meilleurs ». tu as la chance de m’attraper, c’est Blancs, à l’égard de l’Afrique et de Ibrahim Barry Jr a perdu son iden- parce que j’ai eu la bonté de te la Sierra Leone. « Pourquoi s’inté- tité pour devenir « Share Blood », laisser une main !” Il hurlait. La resser aux atrocités en Sierra puis « General Share Blood », un foule a apporté de l’essence pour Leone ? Parlons un peu de vos homme de la jungle, une célébrité me brûler vif. Je riais car je savais, bombes en Europe ! Ici, c’est au sein de son bataillon. en revenant à Freetown, que je pre- l’Afrique ! Et c’est la guerre ! Nous « Share Blood », le partage du nais le risque d’être identifié et exé- avons notre culture ! » La sauvage- sang ? « Oh, c’est à cause de cette cuté. Finalement, j’ai été sauvé par rie mystérieuse... manie de boire une coupe de sang des soldats nigérians de l’Ecomog. » humain chaque matin. » Ibrahim a Parfois, certains jours, après APA SANKOH, comme le intégré le programme de réinser- avoir trop parlé, Ibrahim Barry Jr surnomment ses partisans, tion d’enfants-soldats du Père supplie qu’on l’amène voir un P affirme avoir pris les armes Momoh et de l’association huma- docteur. « J’ai si mal à la tête. Par- après avoir eu « une vi- nitaire Children Associated with fois, j’ai l’impression d’être fou. » Il sion » et pour défendre « la démo- War. Il attend sa ration alimen- pense avoir vaincu son accoutu- cratie ». « C’est une guerre contre taire, il verra peut-être un psycho- mance à la drogue. Il se sent en re- la corruption, le népotisme, l’injus- logue, aujourd’hui, demain, plus vanche « bizarre, le matin, sans la tice, dit-il. Les Sierra-Léonais sont tard. Il aimerait trouver une école tasse de sang ». devenus des esclaves à force de ne qui accepte quelqu’un qui n’a Et puis, il y a les sentiments pas contrôler leur économie. » Ce connu aucun instituteur depuis nouveaux. « A force de te ren- discours avait rencontré un cer- l’âge de sept ans. contrer, de raconter la guerre, je fi- tain écho au sein de la population Il y a environ dix mille enfants nis par me sentir coupable. Finale- au début des années 90, après en Sierra Leone qui ont vécu en ment, je regrette ces crimes... C’était trente années de dictature et de

esclavage, qui ont combattu avec ROBERT/CORBIS/SYGMA PATRICK mal... » misère. l’armée, les rebelles ou les Kama- La Sierra Leone était déjà l’un jors. Des soldats, des rebelles, des des pays les plus pauvres de la « sobels » parfois, comme dit la planète, en dépit de ses richesses population, « soldats le jour, re- en diamants et en or. Les gens belles la nuit », incontrôlables, dé- étaient fatigués d’entendre des racinés. histoires comme celle du pré- « J’ai été initié à l’art de la guerre sident Siaka Stevens, célèbre pour au Liberia par l’Ulimo-K, puis par le la canne creuse sur laquelle il NPFL de Charles Taylor. Je me sou- Au cœur des ténèbres s’appuyait et surtout dans laquelle viens des premières semaines d’en- il plaçait les diamants devant par- traînement. Un officier libérien revanche la vie dans la brousse. malheureux... » A moins qu’il ne Mal ? « Nous parlons du progrès, venir en Europe sans attirer la nous apprenait à manier le kalach- Kidnappés, « J’avais une amie. Elle s’appelait devienne « enquêteur criminel ». là, de la liberté du peuple. Je suis un curiosité des douaniers. Foday nikov. Et un sorcier guinéen nous Sia Musi et était chef d’une Small « Après tout, j’ai huit ans d’expé- révolutionnaire ! », éructe Foday Sankoh, dont les forces armées faisait boire du sang, manger des martyrisés, Girls Unit. Son nom de guerre, rience dans le crime ! » Provoca- Sankoh, le chef du Front révolu- contrôlent les régions diamanti- cœurs de prisonniers. » Après un c’était « Queen Cut Hands », parce teur, il sourit, et commande un tionnaire uni. L’homme qui a dé- fères, n’a cependant pas fait illu- intermède au sein des Forces de enrôlés que sa spécialité était de couper les autre Fanta orange. clenché la guerre en 1991, avec une sion longtemps, même s’il déclare défense civile (CDF) à son retour bras et les mains des prisonniers. L’adolescent veut pourtant re- poignée de combattants venus du être « le chef rebelle le plus pauvre en Sierra Leone, Ibrahim a rejoint de force par Elle était notre reine. Quand je par- construire son identité. « Chez le Liberia et de jeunes paysans, re- du monde ». Des officiers de ren- le Front révolutionnaire uni tais en opération dans des villages, Père Momoh, il y a des enfants-sol- fuse à quiconque le droit de profé- seignement occidentaux évoquent (RUF). « Au sein des CDF, des Ka- l’armée ou les je violais des filles, bien sûr. Au dats qui m’appellent encore “géné- rer des « mensonges » et de salir les hélicoptères qui assureraient la majors, qui combattaient pour le camp, j’étais fidèle à Sia. » ral”. Je leur dis : “Non, moi c’est l’image de sa « révolution ». Foday liaison entre les fiefs du RUF et le gouvernement, il existait une cer- rebelles, près « Queen Cut Hands » est morte Ibrahim.” » Un retour aux sources Sabana Sankoh est, à 62 ans, Liberia. taine discipline. » Les Kamajors, l’an dernier, au front, les armes à est toutefois impossible. «Ma l’homme-clé du cessez-le-feu et Johnny-Paul Koroma, l’officier des chasseurs traditionnels, se de dix mille la main. « En huit ans de guerre, putschiste qui, au pouvoir à Free- sont d’abord constitués en milices c’est la seule fois où j’ai pleuré, dit town de 1996 à 1998, s’était allié d’autodéfense avant de combattre enfants Ibrahim. Le soir, j’ai tué trois de « Mes hommes savaient que je devais boire au RUF, est aujourd’hui embarras- pour le pouvoir, après le putsch de ont pris part mes boys, pour les punir de ne pas sé à l’idée de dresser un portrait l’armée. En dépit de leurs être morts à la place de Sia. J’étais une coupe de sang humain chaque matin. du charismatique Foday Sankoh. croyances mystiques, de leur ap- à la guerre, triste. » « Share Blood » ne cache « Sankoh ? C’est un homme qui... parence folklorique, de la cou- pas qu’il commandait son unité Si nous avions un prisonnier, disons... qui a des problèmes... Il a tume de certains extrémistes à conditionnés, par la terreur. « Si un gamin du mal à comprendre... Il est... Il pratiquer le cannibalisme, ils sont commettait un crime, refusait je le tuais moi-même. n’est pas très poli... Bon... Je ne vou- demeurés relativement discipli- par les armes, d’obéir à un ordre, je lui appliquais drais pas dire qu’il a des problèmes nés, fidèles à leur chef, Sam Inga une feuille enflammée sur les yeux. Je lui coupais la tête avec une machette. mentaux... » Un défenseur euro- Norman. « Moi, dit Ibrahim, je la drogue Ça le rendait aveugle. Et si un des péen des droits de l’homme décrit voulais retrouver la liberté, l’anar- enfants tentait de s’enfuir et était Sinon j’envoyais mes boys chercher «un fou», « un homme instable chie que j’avais connue au Liberia. et parfois le capturé, mes combattants préfé- qui ne tient aucune de ses pro- Alors je me suis engagé avec les re- raient l’exécuter eux-mêmes, sa- un prisonnier ailleurs, ou capturer un civil » messes ». Zainab Bangura, une belles du RUF. » sang humain, chant que s’ils l’amenaient jusqu’à analyste politique sierra-léonaise, A la tête des cinquante enfants- moi, ce serait terrible. » évoque pour sa part « un malin, ni soldats de la Small Boys Unit du pour devenir Ibrahim Barry Jr pense que, dans mère est venue me voir à Freetown. du processus de réconciliation, éduqué ni démocrate, qui connaît bataillon Zebra, « Share Blood » la forêt, avec « un fusil, du sang et Elle m’a dit que je ne peux pas ren- après trois années de prison du- la rue, la guérilla, la vie ». profite de sa liberté, de son pou- des tueurs. des drogues », on est un « roi ». trer dans mon village dans le Sud. » rant lesquelles il a confié les rênes « Sankoh a plongé ce pays dans voir, et met en œuvre ce qui a été Que « la brousse, c’est la liberté ». Les attaques menées par les re- du RUF à Sam Bockarie, surnom- le chaos, pense un journaliste sier- enseigné au petit Ibrahim. «Mes Histoire La guerre, la drogue, les vidéos, la belles avaient toujours des noms mé « Mosquito » pour sa rapidité à ra-léonais. La sauvagerie des hommes savaient que je devais musique. « Mon film préféré, c’est de baptême, opération Pay Your- se déplacer dans la brousse. «Je hommes a accompli le reste. boire une coupe de sang humain de « Share Rambo. » Les rebelles projetaient self (pillage), opération No Living suis le maître de la paix, l’homme L’homme peut devenir un animal. chaque matin. Si nous avions un souvent des films d’action améri- Things (tueries)... « Filor, c’était appelé par le peuple », déclare-t-il. Les enfants sont forcés de prisonnier, je le tuais moi-même. Je Blood », cains aux enfants avant de les en- une opération No Living Things. « Si je ne suis pas à Freetown, c’est commettre des crimes, puis ils y lui coupais la tête avec une ma- voyer au front. Rambo, la force Seules les plantes avaient le droit de la guerre ! », ajoute, ravi, l’ancien prennent du plaisir, un plaisir sau- chette. Sinon j’envoyais mes boys l’un de ces brutale au service d’une cause survivre. (...) Heureusement, les caporal de l’armée britannique, vage. Ils aiment inspirer de la peur chercher un prisonnier ailleurs, ou juste. « Et nous écoutions du rap, gens de ma propre famille avaient devenu un admirateur du colonel aux civils et du respect à leurs capturer un civil. Ensuite, je mélan- assoiffés de des musiques de gangsters. » fui dans la brousse. Mais j’ai tué des libyen Kadhafi et un « frère » du commandants. Moi, enfant, j’ai lu geais mes drogues dans le sang. voisins de ma mère, j’ai même brûlé warlord Charles Taylor, au pouvoir Joseph Conrad. La guerre en Sierra Cette cérémonie me donnait du sang, général FREETOWN, Ibrahim a la maison de mon grand-père... Le au Liberia. Leone, c’est Au cœur des té- courage et de la clairvoyance. C’est trouvé sa voie en se Sud, c’est fini pour moi. » Mal ? « Moi, responsable de ces nèbres. » ainsi que j’étais le meilleur soldat. » à 14 ans, en A Et Freetown, c’est la misère. atrocités ? » Les témoignages des frayant un chemin jusqu’à « Share Blood » ne livre jamais les quête d’une l’église Saint-Anthony. « Chaque « Dans la jungle, j’avais cinquante amputés du camp de Murray Rémy Ourdan détails de ses crimes. « J’ai tué dimanche, je chante des gospels gamins pour me servir. J’avais de la Town ? « Les amputés mentent ! beaucoup de gens, j’ai coupé beau- nouvelle dans la chorale. Peut-être vais-je nourriture, des drogues, des filles. A C’est une manipulation du gouver- coup de mains, j’ai brûlé beaucoup devenir prêtre, si aucune école ne Freetown, j’ai faim, je m’ennuie. » nement ! » Foday Sankoh, très PROCHAIN ARTICLE : de maisons, voilà ! » Il raconte en identité veut de moi. J’aiderai les enfants Freetown, c’est la haine des « poli- agressif, hurle, dressé sur le bord Le prix de la paix LeMonde Job: WMQ0112--0016-0 WAS LMQ0112-16 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0374 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 HORIZONS-DÉBATS Comment je suis devenu « underground » par Jean-Pierre Mocky UOI ? Tout le monde sont toujours près de nous, c’est en août, à minuit pendant cette tements. Le film, je l’ai produit exécute des personnalités en les américaine, un Noir étudiant ou un gueule aujourd’hui ? eux qui m’aident. C’est pourquoi je longue période ne s’étonna de la seul, personne n’a voulu. Il est sor- faisant périr par des morts appa- Chinois restaurateur ; il y a beau- Ça gueule et ça ne suis serein, et je dors tout mon chose et surtout pas ceux qui ti. Mal. Très mal. Sans pub. Enfin remment naturelles. Je pense à coup de jeunes. Un jour, je suis allé Q fait pas grand-chose ! saoul. Je ne me fais pas de mouron. l’avaient encensé. Bizarre, non ? avec rien. Un four malgré de toutes les morts suspectes mais na- acheter six œufs dans une petite On fait des dons pour Même si Pierre Lescure ne ré- L’année suivante, je tournais bonnes critiques (Télérama, Libéra- turelles que nous avons apprises boutique ; quand j’ai voulu payer, aider ceux qui crèvent de faim ou pond plus à mes lettres, si l’UGC L’Albatros. Le sujet ? Des élections tion, etc.). Le film fut acheté par en Europe et en France. Bref, j’y l’employé me dit : « Je vous les offre de maladies ! Puis certains volent ne veut pas de mes films depuis truquées dans l’est de la France. Canal + pour pas cher et avec ré- vais, j’achète le roman et voilà le Monsieur. J’aime vos films. Conti- ce qu’on donne. Les metteurs en longtemps. Même si Mme Traut- Même histoire. Très bonnes cri- ticence. film fini. Cette fois, c’est refusé par nuez. » J’ai eu l’impression d’es- scène se réunissent pour gueuler mann, en trois ans, n’a pas daigné tiques. Succès public. Puis dix-sept Il vient d’être programmé le toutes les télévisions (un de ces suyer une larme, mais c’était peut- contre les critiques, les gens de me recevoir bien que Lionel Jospin ans avant qu’il ne passe à la télé- 22 octobre 1999 et jusqu’au 1er no- responsables de chaîne me dit être de la poussière ou alors je droite gueulent contre ceux de le lui ait demandé. Même si, enfin, vision. Bizarre, non ? vembre, à de mauvaises heures quand même : « Le film n’est pas coule des yeux. L’âge. gauche et vice versa ! Tout le beaucoup me tournent le dos. mal mais si je le prends, je me fais Alors, je continue. Je vais m’atta- monde gueule. Enfin, quoi ? Que s’est-il passé ? virer »). Refus de Canal +, TF 1, F2, quer à la bouffe. C’est un sujet, Ben moi, je vais pas gueuler ! Oh ! apparemment, pas grand- On va dire que je suis parano, que mon film F3, M6 et Arte. ça!? Non, doucement, je vais conter chose, diront les indifférents. De- Je vais présenter le film, l’autre Ah ! au fait, j’ai écrit aux cinq une histoire : évidemment ce sera puis dix ans, mes films sortent sous est merdique, etc. Mais alors, pourquoi jour, dans la ville où je l’ai tourné. cents plus grosses fortunes de la mienne, mais aussi celle de mes le manteau : peu de salles, pas de Réception avec le conseil régional France : un « mealing ». L’idée successeurs, de tous les jeunes qui pub. Underground. Enterrés vi- parle-t-on tous les jours des films merdiques et le maire et le toutim. On attend m’était venue de Bunuel. C’était le voudront faire un cinéma de socié- vants. F3 Région. Soudain, au téléphone, prince de Noailles qui avait financé té ! En Italie, et surtout en Amé- Mais le miracle, c’est qu’on me et les achète-t-on à la télévision ? on annonce au directeur de la L’Age d’or. rique, on fait et on a fait des films connaît comme le loup blanc bien salle : « On nous a interdit de cou- J’ai reçu des réponses : «On sur ce qui se passe. En France, c’est que je ne sois qu’un loup solitaire. vrir la première du film de Mocky. » aime vos films monsieur, mais on tabou et vaut mieux faire Astérix Alors, ce soir, ici je sors de ma fo- Ma carrière continua jusqu’en (4 h 30 du matin, 6 h 30 du matin Qui était ce « on » ? Bizarre, non ? travaille dans l’humanitaire. On ou je ne sais pas quoi. rêt. 1998, cahin-caha. par exemple et 0 h 40 le 1er no- Je sais bien. On va dire que je donne. » J’espère pour ces mécènes Ah ! ceux qui voudront parler de Ma carrière fut normale jusqu’à Succès-échec-succès-échec. Rien vembre). Or, malgré l’annonce du suis parano, que mon film est mer- (Mme de Bettencourt en tête) que la Mairie de Paris, d’une certaine la fin des années 60, jalonnée de à en dire. Peut-être parler de A film dans le programme à 0 h 40 dique, etc. Mais alors, pourquoi l’argent qu’ils donnent n’enrichit mutuelle des étudiants, de la quelques succès (Dragueurs, Drôle mort l’arbitre – qui fut boycotté par sur Canal +, le film est décalé de parle-t-on tous les jours des films pas des quidams. Ma foi, je n’écri- Croix-Rouge ou autres œuvres ca- de paroissien, etc.). le milieu du foot et des arbitres (ar- plus d’une bonne heure pour merdiques et les achète-t-on à la rai plus. ritatives, de l’alimentation, ah ! ces Puis vint Mai-68. bitres qui aujourd’hui re- mettre un truc sur la boxe sans télévion ? Et des prix à faire dresser Un jour j’aurai une belle petite réalisateurs-là, ils souffriront. Je commis Solo, qui racontait connaissent qu’on les moleste avertissement aux spectateurs. les cheveux sur la tête. On va me salle soixante places, pas plus). J’y Beaucoup ne le feront pas. l’histoire de quelques jeunes qui comme on molestait Eddy Mitchell Ceux qui voulaient enregistrer le dire : on l’a pas acheté par ce qu’il passerai mes films et ceux de cer- Il y a beaucoup d’avantages à la voulaient tout changer. Ah ! les cri- dans mon film) – et aussi Le Mira- film se sont retrouvés avant le était trop cher. Faux. J’en deman- tains jeunes, ceux ou celles qui au- liberté, la vraie. C’est comme de tiques extra que j’ai eues ! A droite, culé : des groupes du Front natio- match de boxe. dais un prix modique. Le film sort ront des couilles... l’oxygène qu’on respire. On se sent à gauche, au centre, l’unanimité. nal venaient arracher mes affiches. Coïncidence : c’était la veille de le 12 janvier 2000. Des gens de Alors les avances sur recettes, le mieux en se regardant dans la Solo fut un succès et parcourut le Bon, mais là ce n’était pas bizarre. la démission de Strauss-Kahn. Ah ! bonne volonté me l’ont promis. Es- ministre de la culture, Canal + et glace. monde. Le soir de la première à Pa- Les films passèrent avec succès à la j’oubliais : lorsque le film est sorti, pérons qu’il n’y aura pas de contre- les autres s’estomperont dans le Souvent, lorsque l’adversité me ris, de nombreux politiques vinrent télévision et tout roula. rien sur TF 1, car le présentateur ordre. Oh ! il ne sort pas dans brouillard. frappe, je pense à Erich von Stro- le voir, à l’ébahissement de Jusqu’en 1998 où une force irré- sortait d’une mise en examen. Bi- beaucoup de salles ni avec beau- Maintenant, je retourne dans ma heim (dont j’ai été proche), à Or- Mme Violette, la caissière du Mar- sistible me poussa à faire Vidange. zarre, non ? Non, après tout. coup de pub. Mais il sort. forêt. Bonsoir et à un de ces jours. son Welles, à Tati, à Max Linder ou bœuf. Rien que du beau monde. Le Un film sur les mises en examen. On pourrait croire que le feuille- Souvent des gens m’accostent Vigo, à Fellini aussi (que je gouvernement de l’époque. Comment résister ? La presse an- ton est fini. Ben non. On me parle dans la rue : « On aime bien vos connaissais bien). Leur fin ne fut Puis le film mit vingt-cinq ans à nonçait 1 000 (oui mille) mises en en 1998 (fin) d’un livre américain films, monsieur. » C’est tantôt un Jean-Pierre Mocky est pas celle qu’ils méritaient. Mais ils passer à la télévision et encore : examen rien que dans deux dépar- qui traite d’une communauté qui éboueur, un prof d’une université cinéaste.

A propos d’un torchon-manifeste par Jean-Louis Comolli L est assez consternant de manières de faire, des systèmes « mauvais » du seul point de vue week-end après sortie ! Il n’y aurait s’excitent les attaques contre, en (qui peut en effet blesser et même lire la sorte de torchon-ma- d’écriture qui ne sont pas et ne se- d’une « esthétique » coupée des si- qu’à rire de cette vision idyllique du vrac, les artistes et musiciens outrager) produit aussi des étin- I nifeste produit par « des ront jamais en paix – pas plus que la gnifications que ne peut que porter cinéma comme divertissement contemporains, les intellectuels, les celles capables de mettre en lumière réalisateurs » (lesquels ? Si- société française n’est et ne sera ré- toute esthétique digne de ce nom consensuel, rebaptisé « cinéma po- enseignements, la création et la re- les ombres que portent les films, et gneront-ils, cette fois, ce dont ils conciliée. Entre Jean-Claude Biette (choix de moyens, de formes, de pulaire » (pauvre peuple !), si elle ne cherche en sciences comme en télé- jusqu’à l’ombre portée du cinéaste sont auteurs ?) et publiée par Le et Claude Berri, entre Patrice Le- styles qui renvoient à des positions s’énonçait en un temps particulier, vision, les radios du service public, lui-même sur son film quand il s’en Monde puis Libération. D’un côté conte et Luc Moullet, entre Ber- morales, qui font articulation d’écri- qui est bien celui de la peur, voire de la politique culturelle de l’Etat, les fait l’agent publicitaire. « des » cinéastes, français de sur- trand Tavernier et Nicolas Philibert bibliothèques ? J’y vois pour ma Mais la crise que révèle la lettre croît, disent-ils ; de l’autre, « la cri- (par exemple), quelle distance, quel part la rumeur montante d’un lepé- de Patrice Leconte et les suites pi- tique ». abîme, quel monde ! nisme rampant. J’ai besoin, ci- crocholines qu’elle a eues nous Y a-t-il « une » critique, y a-t-il Qu’ils le sachent ou pas, les cri- Supposer, comme font les rédacteurs néaste, du regard des autres et disent aussi que nous sommes en- «un» cinéma en France au- tiques qui écrivent aujourd’hui et d’abord du regard de celui, le cri- trés dans une nouvelle (et sinistre) jourd’hui ? Mettre dans le même les spectateurs eux-mêmes, sont à de cette compilation ressentimentale, tique, dont l’activité principale est dimension de l’économie du ciné- sac Première ou Studio, viatiques leur tour parties prenantes de ces de voir à peu près tous les films du ma, quand les spectateurs ne sont promotionnels, et Le Monde, Téléra- combats. Supposer, comme font les que le conflit passerait entre critiques moment. J’ai besoin qu’il confronte plus tenus pour des alter ego par les ma, Libération ou Les Inrockuptibles, rédacteurs de cette compilation res- à ce que d’autres font ce que je fais, réalisateurs, mais pour une troupe journaux où s’exerce, bien ou mal, sentimentale, que le conflit passe- et cinéastes, les uns et les autres pris et que souvent je ne sais pas. de consommateurs incapables de un point de vue critique sur les films rait entre critiques et cinéastes, les « Bonne » ou « mauvaise », toute trier entre les critiques et les films, de l’actualité, c’est opérer déjà une uns et les autres pris globalement, globalement, relève de l’imposture critique induit une mise en question qu’il s’agirait avant tout d’attirer confusion qui ne sert qu’à masquer relève de l’imposture et désigne, du film dont elle s’empare. Serions- dans les salles à force de promesses cette vérité terrible que les films pire, une volonté de dissimuler la nous prétentieux au point de croire et de mensonges. Un cinéma de sont en lutte les uns contre les dimension idéologique et les enjeux ture et de sens) – et qu’il appartient la haine devant tout ce qui fait ef- tout connaître de nos œuvres, d’en consommation courante peut pré- autres, non pas sous l’angle d’une de sens qui sont au travail dans tous précisément au travail critique de fort de pensée, tout ce qui prétend avoir fait le tour mieux que qui- férer se passer de critique. « concurrence », sous celui de la ba- les films et qui les font s’affronter. relever. faire bouger les consciences, trou- conque, de ne plus rien attendre des taille des idées et des formes. Se faufilerait là, courant sous les Se présenteraient à nous des films bler les évidences et les certitudes. autres regards que la confirmation Ce qu’on s’obstine à nommer mots, la supposition que les films « innocents » qu’il faudrait juger se- Demandons-nous : pourquoi la de nos aveuglements ? Pour avoir Jean-Louis Comolli, « le » cinéma français est divisé d’aujourd’hui pourraient être «ra- lon la même « innocence », et si charge dite « des cinéastes » sur- été critique – et critiqué –, j’espère ancien rédacteur en chef des entre des régimes économiques, des tés » ou « réussis », « bons » ou possible pas trop vite, disons... le vient-elle aujourd’hui, alors que pouvoir dire que le choc critique « Cahiers du cinéma », est cinéaste.

AU COURRIER Le sens d’une agression DU « MONDE » LA DINDE par Gilbert Meynier et Pierre Vidal-Naquet ET LES CINÉASTES Je suis un spectateur, rien OTRE ami et collègue prison, puis assigné à résidence au exagéré des 1 500 000 victimes algé- d’autre... Et je viens de parcourir, Mohammed Harbi a Sahara et expulsé d’Algérie en 1973. riennes de la guerre et que, au nord, un brin consterné, le pharao- été victime d’une Par ses travaux, il fut un de ceux qui on répète à satiété le chiffre impos- nique mur des lamentations d’un N poursuivirent sans relâche la tâche sible des 150 000 harkis victimes des groupe de cinéastes (Le Monde agression à Grenoble dans la soirée du jeudi 18 novembre. d’apaisement des esprits. Mais sans remous sanglants de 1962, il le rejette du 25 novembre). Une page en- Il s’apprêtait à faire, dans la chapelle naturellement dissimuler en rien avec une égale détermination. En se tière de mon quotidien qui aurait du musée, une conférence à l’invita- l’âpreté de la guerre, sans faire passer fondant sur des documents démo- aisément pu tenir sur trois co- tion du Musée dauphinois sur « L’im- à la trappe son idéal : celui de la vérité graphiques irrécusables, Charles-Ro- lonnes... migration algérienne en France : un historique, de la démocratie et de bert Ageron, notamment, a fait jus- Que de délations ! Que de cita- enjeu dans la relation France-Algé- l’ouverture d’esprit réunies. On lui tice de ces allégations intéressées tions fielleuses (presque toujours rie ». fondées sur des instrumentalisations sorties de leur contexte par ail- Une vingtaine d’énergumènes, de la rancœur. leurs...) ! dont certains étaient cagoulés à la Nous voulons croire Bien pire – l’agression de Grenoble Que d’aigreur ! Que de parti manière du Ku Klux Klan et armés de l’indique –, il est des groupe revan- pris (...). Si vous avez tant de pro- battes de base-ball, ont voulu, par la que le raid chards qui entendent encore au- blèmes avec ces messieurs de la violence et par la criaillerie raciste, jourd’hui réactiver la mémoire dans critique, allez leur casser la perturber une parole et un débat de de Grenoble contre un sens violent. Alors même que, de gueule à la récré, mais de grâce paix. Cinq d’entre eux ont été arrêtés. nombreux horizons, et sans conces- épargnez-nous votre linge L’intrusion violente a été accompa- l’historien algérien sion aucune à la nécessaire vérité his- trouble ! gnée d’une distribution de tracts si- torique, on s’emploie à en finir avec la Bien sûr qu’il y a de l’abus gnés d’un « Comité nationaliste au- Mohammed Harbi guerre de 1954-62. Le gouvernement (comme si l’abus était une valeur tonome ». Les intrus criaient de la République française a exprimé ignorée de votre corporation...). « France aux Français » et « Voleurs ou tout autre raid des souhaits sans équivoque dans ce Mais arrêtez de prendre le public de nos impôts ». Il y a deux ans déjà, sens. Nous espérons que, de son côté, pour une dinde ! Croyez-vous Mohammed avait été victime à semblable sera puni la communauté scientifique œuvre réellement qu’il niera le succès à Nantes d’une attaque semblable, à la dans le même sens. Il n’est pas admis- telle œuvre, parce qu’il a été écrit suite à un article dans Présence Hebdo énergiquement sible que l’on puisse laisser s’expri- quelque part (et juste quelque le présentant ignominieusement mer impunément des fascistes qui part) que M. Philippe Noiret comme un relais du terrorisme isla- veulent que cette guerre continue. « avait un gros cul »... (...) mique. doit une analyse sans concession et Nous voulons croire que le raid de Faites ce que vous savez faire Rappelons qui est Mohammed de haute tenue du FLN – qui fut à la Grenoble ou tout autre raid sem- (des films), laissez faire à la cri- Harbi : universitaire, enseignant à fois un authentique mouvement de blable sera puni énergiquement. tique ce pour quoi on l’emploie l’université Paris-VIII, politologue et libération et un implacable système Nous demandons qu’il le soit. Il y va (une opinion, avec des mots). historien, il fut et reste un militant al- de pouvoir. de l’avenir des relations France-Algé- Oubliez Jean-Louis Bory. Et gérien qui eut plusieurs hautes res- Il est notamment un de ceux qui re- rie. Il y va de l’avenir de la paix entre laissez le public se débrouiller, je ponsabilités successives au FLN pen- fusent également les inflations victi- les deux peuples. vous jure qu’on ne demande dant la guerre franco-algérienne de misantes, au nord comme au sud de que ça. 1954-1962, puis de 1962 à 1965. Arrêté la Méditerranée : au sud, que les bu- au moment du coup d’Etat de Bou- reaucrates algériens de pouvoir s’en Gilbert Meynier et Pierre Bruno Charoy medie’ne en juin 1965, il fut jeté en tiennent au chiffre idéologique très Vidal-Naquet sont historiens. par courrier électronique LeMonde Job: WMQ0112--0018-0 WAS LMQ0112-18 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:39 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0376 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 HORIZONS-ANALYSES 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 « Think different » par Bertrand Poirot-Delpech, de l’Académie française Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 TANDIS qu’à Seattle va se jouer l’avenir pousser la moustache, à la Hitler. C’était gros, marchandisage à tout va, la marchandisation, Internet : http : //www.lemonde.fr commercial de la planète, mon ami Paul se on était en 1939 ; mais ça apprenait à rire ce sont les porteurs de pancartes de Seattle bourre de pop-corn, dans un cinéma de Mont- d’une classe pour laquelle l’égalité n’est qu’un qui l’ont inventé tout seuls. L’imposeront-ils ÉDITORIAL parnasse, en regardant le nouveau dessin ani- « mensonge ignoble ». Sartre aurait-il écrit dans l’usage ? Il y a trente ans, c’est à la mé de Tarzan. pour rien ? C’est l’avis des penseurs patentés « consommation » que s’opposaient les gau- Paul n’a pas son pareil pour dévorer de l’œil. d’aujourd’hui. « L’ère des grands systèmes est chistes. Depuis, ils y ont pris goût et traitent de L’ETA n’est pas l’IRA Qu’il scrute son Atlas ou Teletoon, le plafond révolue », lit-on partout. Circulez, il n’y a rien à « populiste » la radicalisation de leurs refus peut s’effondrer. Après quoi, il a le chic pour voir, rien à penser. passés. Les épithètes sont affaire de mode, U moment où la paix nourrissent cet espoir soulignent poser aux adultes les questions qui tuent. Il a Rien, vraiment ? Que se fabrique-t-il, à comme les aspirations qu’elles cherchent à semble enfin en vue que le processus irlandais a connu forcément raison, puisqu’il nous survivra. Il a Seattle, sinon une machine à dominer ? Un discréditer. A en Irlande du Nord, aussi des soubresauts, que le re- eu sept ans le mois dernier. Le choix du film de « système » ne perd pas son nom ni sa force La pilule risque de passer. Partout la publici- l’espoir de réconcilia- tour de la paix a été précédé de Tarzan lui a été dicté par les voies mysté- contraignante dès lors qu’il reste le seul au té se vante de réfléchir à notre place. C’est une tion s’évanouit au Pays basque. multiples déconvenues. Ils notent rieuses qui font pénétrer dans les chambres monde, le dernier, vainqueur par jet de question d’insistance, de commandite, de gros Deux des révoltes les plus radi- que les divisions qui séparent, du d’enfants dépliants et prospectus, comme les l’éponge du concurrent. Il n’est pas l’affaire de sous. Sur les murs du Louvre, des calicots nous cales qui déchirent l’Union euro- côté de l’ETA comme du côté du feuilles mortes passent sous les portes de tous, sous prétexte qu’il ne découle d’aucune intiment l’ordre, en anglais, de « penser diffé- péenne depuis de longues années, gouvernement Aznar, les « fau- granges. Il savait par cœur l’heure des séances, théorie et qu’il ne porte aucun nom d’inven- remment » – « Think different » –, alors qu’il au prix d’une sanglante litanie cons » des « colombes » rappellent le métro, les tarifs. Il a son profil attentif des teur. Le loisir qu’ont les riches de faire s’agit à l’évidence du contraire, de nous faire d’attentats et de massacres, pa- celles qui ont opposé, de la même grandes occasions. Le message du spectacle commerce ne garantit pas la liberté des penser pareil : je ne veux voir qu’une seule raissent ainsi emprunter des voies manière, les acteurs de la tragédie fait son chemin : Tarzan est plus gentil qu’un pauvres. De quel droit s’appliquerait-il aux pomme ! Les clients du produit informatique opposées qui suscitent ici le sou- irlandaise. Ces contradictions, sou- gorille, Jane est belle, tous deux mériteraient choses de l’esprit ? Le libéralisme exigera-t-il qui « sponsorise » la campagne la relaient lagement et là l’inquiétude. Au lignent-ils, ont été finalement sur- de mater la jungle, à condition d’emmener la que nous renoncions à nos films, nos fro- avec un zèle digne des sectes. La grosseur du nord, le Sinn Fein, branche poli- montées : pourquoi ne le seraient- maman singe avec eux... mages, nos grandes écoles, au grec, au latin ? mensonge est leur meilleur atout. (Les nazis tique de l’IRA, entre au gouverne- elles pas en Espagne ? Le même écran promet prochainement une Profitant de ce que la mort des idéologies osaient bien proclamer, à l’entrée d’Auschwitz, ment autonome de la province, La question est de savoir si les autre histoire de domination radieuse, Hima- est devenue vérité d’évangile, l’idéologie, car que « Le travail rend libre » ! Nous ne compa- grâce à des concessions mutuelles protagonistes du drame espagnol laya. Le sous-titre est « L’enfance d’un chef ». c’en est une, du tout-marchandise prospère rons pas les régimes, mais leurs effronteries.) qui ont coûté autant aux protes- seront capables, ou désireux, d’ou- D’après la bande-annonce, c’est l’histoire d’un chez les décideurs économiques. Quiconque y Que pèseront les pancartes européennes tants qu’aux catholiques. Au sud, vrir enfin le chemin de la paix. De gamin tibétain qu’on dirait sorti d’une réclame résiste est taxé d’archaïsme régionaliste. Ainsi face à l’establishment planétaire de l’OMC ? Le l’ETA annonce qu’elle est décidée à part et d’autre, la méfiance est de glace en bâton. Son grand-père a décrété s’étend une pensée vraiment unique, mondia- béret et la baguette, face au Dow Jones ? Nos « réactiver l’utilisation de la lutte ar- grande. Pour le gouvernement de qu’il était né pour conduire son peuple, ce litaire, modernitaire. Et gare à qui se rebiffe ! pontifes ont répandu d’avance une fois pour mée », mettant fin à la trêve qu’elle Madrid, l’ETA n’a jamais voulu la qu’il fera. Faudrait-il expliquer à Paul, en sor- Les cookies d’Internet nous ont à l’œil. toutes : « L’ère des grands systèmes est révo- observait depuis plus d’un an. paix : elle n’aurait fait que ma- tant, qu’un certain Sartre a utilisé le même Comme à leur habitude, les clercs four- lue, point.» Le lien entre la lutte des catho- nœuvrer poour reconstituer ses titre, par ironie, pour mieux vomir la préten- nissent aux puissants l’intendance séman- Après Tarzan aux pop-corn, Paul rêvait de liques irlandais et celle des natio- forces avant de lancer la bataille tion dynastique des bourgeois ? Lucien, le fis- tique. Ils se sont empressés de traduire mer- déjeuner Seattle dans un certain restaurant où nalistes basques n’est pas de pure définitive pour l’indépendance et ton de la nouvelle, doutait d’avoir la virilité chandising par marchandisage, sous couvert on reçoit des cadeaux et où la sauce tomate, apparence. Non seulement ces aurait rompu la trêve après s’être voulue pour commander. A la fin, il se laissait de contrer les anglicismes. Le résultat de ce c’est super, on s’en colle partout. deux mouvements demeurent les aperçue que les nationalistes mo- principaux points de fixation, en dérés n’étaient pas prêts à la Europe occidentale, du vieux suivre dans cette voie. Pour l’ETA, combat de minorités irréductibles c’est au contraire le gouvernement contre les grands Etats. Mais les re- Aznar qui porterait toute la res- Objectif 2000 par Jean-Paul Lubliner lations entre leurs dirigeants sont ponsabilité de la rupture, faute de constantes : les représentants du volonté politique. La vérité est que Sinn Fein et ceux de Herri Batasu- l’immobilisme est largement im- na, « vitrine politique » de l’ETA, se putable aux deux parties : à l’ETA, sont rencontrés à plusieurs re- qui n’a pas le courage de re- prises, chacun observant avec at- connaître que la fuite en avant est tention l’évolution du processus de une stratégie sans issue ; au gou- paix chez l’autre. vernement Aznar, qui, à l’ap- Aujourd’hui, ces deux processus proche des élections législatives, divergent. Le rendez-vous manqué n’a pas celui de présenter un vrai entre les Basques et le gouverne- plan de paix. Comme le montre ment de Madrid contraste avec l’exemple irlandais, renouer le fil l’accord réalisé en Irlande du Nord. des négociations avant que la vio- Peut-on penser, comme certains le lence ne reprenne supposerait des disent en Espagne, que la réussite remises en question et des rup- du second finira par entraîner le tures auxquelles, à l’évidence, ni succès du premier ? Ceux qui Madrid ni l’ETA ne semblent prêts.

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L’Afrique du Sud a adopté La société Cassegrain graveur nous ILYA50 ANS, DANS 0123 menée par la Fédération internatio- dans sa législation la possibilité de signale qu’elle « refuse que le prix Dé- l’exception nale de l’industrie du médicament et recours aux licences obligatoires. cembre soit présenté comme le succes- par les Etats-Unis, au nom de la dé- Au moment où l’accord ADPIC seur du prix Novembre » (Le Monde Le prix de la betterave et celui de l’essence fense de la propriété intellectuelle, est sur le point d’être révisé, une du 4 novembre). Elle précise que la sanitaire considérée comme moteur de la re- trentaine d’organisations, dont Mé- dénomination « prix Novembre » est LA QUESTION du prix de l’es- Il est évident qu’un relèvement Suite de la première page cherche médicale, contre des dispo- decins sans frontières, Agir ici, Act déposée à titre de marque dont la re- sence est en relation étroite avec du prix de la betterave se tradui- sitions favorables aux pays pauvres Up, Médecins du monde, Aides, Re- production et l’usage sont interdits, celle du prix de la betterave et du rait par une nouvelle augmenta- Le progrès scientifique ne suffit pour l’accès aux traitements : les li- MeD et Ensemble contre le sida, ainsi que l’a confirmé une ordon- sucre. Le Parlement s’est réservé le tion. A moins que la régie, qui pas à assurer la relève. « L’intérêt mi- cences obligatoires et les importa- lancent une campagne en France, nance de référé, en date du 4 no- pouvoir de fixer les droits et taxes perd sur l’alcool carburant, ne se nimum pour la recherche sur la tuber- tions parallèles ? du 1er décembre 1999 au 31 mars vembre. sur l’essence, qui constituent la rattrape sur les prix de vente à la culose n’est pas posé en termes scien- La révision des accords du GATT, 2000. Elles demandent à l’industrie majeure partie du prix de vente de pharmacie, à la parfumerie et aux tifiques, mais en termes financiers, qui a abouti à la création de l’OMC, pharmaceutique d’instaurer «un ECOLES DE JOURNALISME l’essence aux utilisateurs. autres catégories de consomma- écrit Diana Chang Blanc, experte de a introduit des accords sur la pro- prix de vente accessible aux popula- A propos de l’article consacré aux Mais d’autres éléments lui teurs. Mais ils sont déjà très élevés l’Organisation mondiale de la santé priété intellectuelle (ADPIC ou, en tions du Sud » et au premier ministre centres de formation au journalisme échappent. C’est d’abord le prix et découragent les acheteurs. (OMS), dans une analyse sur « Les anglais, TRIPS) que les pays déve- « d’engager publiquement la France (Le Monde du 14 octobre), l’Ecole su- des produits pétroliers importés. Et c’est pour aider le monopole facteurs incitatifs et dissuasifs pour loppés sont censés appliquer depuis à appuyer la mise en place de finan- périeure de journalisme de Paris nous Or il a augmenté à la suite de la à écouler ses stocks et à combler le développement de nouveaux mé- 1996, les pays en développement, au cements bilatéraux et multilatéraux demande de préciser qu’elle a été dévaluation. Toutefois, l’essence à son déficit qu’on a songé à rendre dicaments antituberculeux » (no- cours de l’année 2000, et les pays les permettant aux populations du Sud créée en 1899, avant l’Ecole supé- la sortie des raffineries ne valant obligatoire l’emploi de l’alcool vembre 1998). Selon les calculs des moins développés d’ici à 2006. Ces atteintes du sida d’accéder enfin aux rieure de journalisme de Lille, fondée guère que 13 francs environ le carburant. On a mis en avant les firmes pharmaceutiques, le rapport accords, soutenus par un mandat traitements » et « à défendre, lors des en 1924. Etablissement libre d’ensei- litre, la dévaluation ne peut se tra- chiffres de 50, ou plutôt de coût-bénéfice est trop élevé. » donné à l’OMS en mai, autorisent négociations au sein de l’OMC, les gnement supérieur, l’ESJ de Paris dé- duire que par une hausse assez 45 francs le litre pour le nouveau Certains laboratoires ont bien un Etat confronté à une situation possibilités prévues par les accords in- livre, depuis six ans, un diplôme re- faible du prix final. carburant national, avec suppres- ponctuellement révisé leurs tarifs à d’urgence sanitaire à faire fabriquer ternationaux sur la propriété intellec- connu par l’Etat, mais non agréé par D’autre part l’incorporation sion du double secteur. Mais du la baisse, des accords ont pu être localement des formes génériques tuelle, que ce soient les importations la Commission de la carte des journa- obligatoire de l’alcool à l’essence côté du Parlement, sans parler des trouvés pour reprendre la produc- de médicaments : c’est ce qu’on ap- parallèles ou les licences obliga- listes. pourrait entraîner un relèvement consommateurs, des résistances tion de certains médicaments (éflor- pelle une licence obligatoire. Il peut toires ». de prix. Le prix de cession aux uti- se manifestent. nithine pour traiter la maladie du également se fournir non pas auprès Le contre-sommet de Seattle sera PARIS lisateurs de l’alcool carburant est sommeil), et un accord de partena- de la maison-mère mais dans l’occasion pour ces ONG de faire A la suite de l’article consacré à la déjà plus élevé que celui de l’es- M. T. riat international pour la mise au d’autres pays pratiquant des tarifs entendre la préoccupation crois- campagne du candidat communiste sence. (1er décembre 1949.) point de traitement contre le palu- plus bas : c’est ce que l’on désigne sante de l’opinion publique. Leur in- Pierre Mansat pour l’élection législa- disme vient d’être conclu, sous sous le nom d’importations paral- tervention pourrait ne s’appuyer tive partielle qui a eu lieu le 28 no- l’égide de l’OMS, entre des agences lèles. Selon les pays, le prix de la que sur des craintes « égoïstes » de- vembre dans la 21e circonscription de 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS internationales et des firmes privées. boîte de 40 gélules à 250 mg d’AZT, vant les risques d’un effet boome- Paris, dans Le Monde du 20 avril, la De plus, les prix fixés par les labora- premier médicament commercialisé rang que fait courir, pour les pays les Fédération nationale des anciens Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr toires pharmaceutiques ne sont pas contre le sida, varie de 53,50 à plus riches, la persistance d’épidé- combattants en Algérie nous de- Télématique : 3615 code LEMONDE le seul paramètre, et il convient de 124,95 dollars. mies de maladies mortelles trans- mande de préciser que sa direction Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) s’interroger sur les choix d’un cer- L’Afrique du Sud et la Thaïlande, missibles dans les pays les plus nationale ne soutient aucun candidat. ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) tain nombre de pays qui ne deux pays largement touchés par le pauvres. Mais elle se justifie large- consacrent à la santé qu’une part in- sida, sont soumis à une forte pres- ment par des considérations plus es- RPR Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 fime de leur budget. De même, on sion pour cesser de recourir à ces sentielles : le respect de l’être hu- La fédération du Pas-de-Calais du ne saurait, sous le prétexte de l’ur- méthodes. La Thaïlande était parve- main. RPR, celle de Jean-Paul Delevoye, re- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 gence, négliger l’impératif du déve- nue à fabriquer un antifongique à vendique 920 adhérents et non 421 loppement d’infrastructures sani- un prix environ trente fois inférieur Paul Benkimoun comme nous l’avons écrit par erreur. LeMonde Job: WMQ0112--0020-0 WAS LMQ0112-20 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0378 Lcp: 700 CMYK

20 ENTREPRISES LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999

MARCHÉS L’euro a atteint, lundi ainsi quasiment à parité avec le bil- tient à la fois à la force de l’écono- « l’interventionnisme » économique sident de la Banque centrale 29 novembre, son plus bas niveau let vert. b DEPUIS le 4 janvier, l’euro mie américaine et aux différences du chancelier allemand, Gerhard européenne, Wim Duisenberg, a af- depuis sa création, il y a un peu a perdu plus de 15 % de sa valeur sensibles de conjoncture à l’inté- Schröder. b POURTANT, les respon- firmé lundi que la baisse de la mon- moins d’un an, à 1,0039 dollar. b LA face au dollar et 20 % face au yen. rieur même de l’Euroland. b LES sables monétaires européens af- naie unique n’allait pas entraîner de MONNAIE EUROPÉENNE se retrouve b CE NOUVEL ACCÈS de faiblesse MARCHÉS jugent aussi sévèrement fichent une grande sérénité. Le pré- changement de politique monétaire. L’euro flirte avec le seuil symbolique de un dollar La devise européenne a continué à perdre du terrain face à la monnaie américaine, tombant lundi à son plus bas niveau depuis sa naissance le 4 janvier. Les responsables monétaires européens se montrent officiellement très sereins « ENCORE un petit effort », propos, les opérateurs ont tenté mies allemande et italienne ont du Non ! », a-t-il déclaré. Il a rappelé commentait un économiste au de déceler des signes qui indique- Les étapes d'une baisse mal à se redresser alors que la que l’institut d’émission dispose moment où l’euro frôlait, lundi raient une inquiétude des respon- EURO CONTRE DOLLAR EN 1999 France donne des signes de re- de réserves de changes pour inter- 29 novembre, le seuil fatidique de sables monétaires. Relayé par un prise évidents. « L’optimalité d’une venir, si nécessaire, mais qu’il va- un dollar pour un euro. La mon- message de confiance des onze 4 janv. 11 mars zone monétaire, c’est le partage lait mieux intervenir « avec le naie unique est tombée à un plus ministres des finances de la zone Lancement Démission du ministre d’un même cycle, poursuit M. Che- marché que contre lui, il vaut mieux 1,0068 bas niveau historique face à la de- euro réunis à Bruxelles, le dis- de l'euro allemand des finances vallier. Comme ce n’est pas encore aller dans le sens du vent », a-t-il à 1,17 $ Oskar Lafontaine le 29 nov. vise américaine, à 1,0039 dollar. cours de M. Duisenberg s’est au 1,20 le cas, la devise européenne ne ré- observé. « Et si nous intervenons, 4 nov. L’euro n’est toujours pas parve- contraire voulu rassurant et opti- 8 avril 15 juillet siste pas, et surréagit même, à la ce sera sans préavis », a ajouté La BCE* abaisse La BCE* laisse La BCE* nu à s’imposer, comme le pen- miste. « Le seul chemin que pren- relève d'un force du dollar, à la remontée de M. Duisenberg. 1,15 son taux directeur entrevoir une saient les professionnels au mo- dra l’euro sera celui de la montée », d'un demi-point, hausse des taux demi-point Wall Street et à la hausse du yen. » ment de son lancement, en tant a estimé M. Duisenberg en s’ap- à 2,5 % son taux Le yen avait atteint, vendredi, MENACE D’INTERVENTION que monnaie de réserve interna- puyant sur la différence entre les directeur, son plus haut niveau depuis le Pour ne pas risquer d’affaiblir tionale, au même titre que le billet rythmes de croissance des écono- 1,10 à 3 % mois de décembre 1995 face au davantage l’euro, la BCE a tout in- vert. Et ce, malgré les flux de capi- mies européenne et américaine. dollar (101,55 yens pour 1 dollar), térêt à laisser planer la menace taux qui ont été investis sur les « Les performances de l’économie et un sommet historique contre d’une intervention pour que les marchés financiers européens. américaine ont été plus fortes que 1,05 l’euro (102,48 yens pour 1 euro), opérateurs craignent de se faire Depuis sa mise en circulation, le celles de la zone euro. C’est une rai- contraignant la Banque du Japon prendre à revers s’ils parient sur 4 janvier, l’euro n’a cessé de se dé- son normale pour que l’euro baisse. à intervenir, lundi, sur le marché un dollar en dessous d’un euro. Si précier. Contre le dollar, il a perdu Mais d’ici deux ans, la croissance 1,00 des changes. Une initiative qui n’a la position de la Banque centrale plus de 15 %. Face au yen, il s’est de la zone euro dépassera celle des pas eu un grand effet : en quel- était trop catégorique, l’euro ris- janv. fév. mars avril mai juin juil. août sept. oct. nov. contracté de 20 %. Etats-Unis », a-t-il résumé. ques heures, le dollar rechutait de querait de partir à la dérive. Banque centrale européenne Source : Bloomberg Les opérateurs sur les marchés * 104 yens à 101,33 yens, tandis que Vendredi 26 novembre, la de- tentent, depuis plusieurs jours, de « NOUS NE CHANGEONS RIEN » dèles évaluent la «juste» valeur confiance des investisseurs, amé- l’euro revenait à 102,33 yens après vise européenne avait fortement tester le niveau symbolique de un Reste que, pour le moment, actuelle de l’euro entre 1,08 dollar ricains en particulier, et affai- un pic à 105,80 yens. Mardi 30 no- chuté au lendemain des déclara- euro contre un dollar sans, pour l’euro ne parvient pas à se redres- et 1,10 dollar. blissent l’euro. « Tout ce qui res- vembre, les autorités monétaires tions d’Eugenio Domingo Solans, l’instant, réussir à l’atteindre. ser, au grand dam des nombreux Mais les modèles des écono- semble à de l’interventionnisme nippones auraient de nouveau l’un des membres du directoire de Après avoir reculé, vendredi économistes qui avaient prévu mistes n’intègrent pas des fac- d’Etat est négatif pour l’euro », ré- acheté des dollars autour de l’institut monétaire, qui s’était dé- 26 novembre, contre la plupart une remontée de la devise jusqu’à teurs psychologiques comme l’in- sume David Brown, chez Bear 102 yens. marqué de la position habituelle des grandes devises internatio- 1,10 dollar à la fin de l’année. terventionnisme de l’Etat Stearns, interrogé par l’agence En Europe aussi, les opérateurs de ses collègues, en indiquant que nales, la monnaie européenne « Nous ne changeons rien », réaf- allemand pour sauver le géant du Reuters. évoquent l’hypothèse d’une inter- la BCE n’agirait pas pour redres- s’est retrouvée de nouveau, lundi, firme l’un d’eux. L’économiste de batiment Philipp Holzman, le re- « L’euro n’est pas faible, il est vention de la BCE pour soutenir ser l’euro. « Peut-être ne réussis- au coude à coude avec la devise CDC Marchés, Yann Tampéreau, a jet de Coca-Cola par les autorités vulnérable, considère François l’euro. Un sujet délicat, sur lequel sons-nous pas toujours à parler américaine, alors que le président quand même revu ses chiffres à la françaises dans le dossier Orangi- Chevallier, économiste chez Na- le président de la BCE n’a que par- d’une seule voix, mais dans ces cas- de la Banque centrale européenne baisse (1 euro pour 1 dollar d’ici na, ou encore les rumeurs d’une texis Banque. Il n’arrive pas à capi- tiellement levé le voile, lundi. là, nous cherchons à corriger le (BCE), Wim Duisenberg, s’expri- trois mois, puis 1,10 dans six aide du chancelier allemand, Ger- taliser sur la reprise de l’Europe, « L’euro manifeste des signes de tir », a rappelé, lundi, M. Duisen- mait devant la commission des af- mois), même si, théoriquement, hard Schröder, à la filiale ferro- car le sentiment de reprise ne faiblesse, ces dernières semaines. Y berg. faires économiques et monétaires sur la base des données écono- viaire du géant DaimlerChrysler, touche pas tous les pays de la zone aura-t-il une réaction de la poli- du Parlement européen. Dans ses miques fondamentales, ses mo- Adtranz. Ces gestes effritent la de la même façon. » Les écono- tique monétaire à cette situation ? Cécile Prudhomme

COMMENTAIRE économiques, aujourd’hui reflé- La Banque centrale européenne tient à afficher sa sérénité tées par les blocages sur le dos- LE DANGER D’UNE sier de l’harmonisation fiscale. FRANCFORT prix. La menace d’une inflation im- Officiellement, la BCE s’en tient à rée par une inflation « sûrement in- Elle redoute aussi que le pas- de notre correspondant portée, après le renchérissement un message apaisant, qui reste dans férieure à 2 % en 2000 » – et sa DEVISE TRÈS FAIBLE sage de l’euro sous le niveau de Durant l’été, l’euro avait semblé des achats en dollars, n’est cepen- la ligne de la formule mise au point « valeur externe », qui traduit les 1 dollar ne déclenche une crise se diriger tout droit vers la parité dant pas jugée trop forte pour le lors des turbulences du printemps : fluctuations du taux de change. En- FAUT-IL s’inquiéter de la fai- de confiance sur les marchés. avec le dollar. Après un mouvement moment. « L’euro a un potentiel d’apprécia- fin, « la zone est beaucoup moins dé- blesse actuelle de l’euro ? En Sensibles aux barrières symbo- de baisse régulier, la monnaie tion. » La stabilité interne de la pendante du dollar que ne l’étaient théorie non. Celle-ci, en stimu- liques, les opérateurs risque- unique avait atteint un plancher re- DES SIGNES DE PERPLEXITÉ monnaie et le retour d’une crois- les économies des différents pays lant les exportations euro- raient alors de fuir en masse, cord : 1,0109 dollar le 13 juillet. La Enfin, les dirigeants monétaires sance dynamique dans l’ensemble membres », souligne M. Duisen- péennes, facilite la reprise de la dans la panique, la zone euro, BCE avait alors fait part de son in- donnent des signes de perplexité de la zone sont mis en avant. La si- berg. Le cours de l’euro est un indi- croissance économique sur le provoquant une envolée des quiétude, en suggérant que ce recul devant une telle évolution. La tuation présente ne serait pas tant cateur parmi d’autres pour évaluer Vieux Continent. Le président de taux d’intérêt, une chute des avait atteint ses limites, alors hausse des taux du 4 novembre n’a due à la faiblesse de l’euro qu’à la les risques sur l’évolution des prix. la Banque centrale européenne Bourses : un très mauvais coup qu’une grande confusion régnait pas dopé le cours de l’euro, comme force du dollar et du yen. Du coup, la stabilité interne de l’eu- (BCE), Wim Duisenberg, ajoute économique pour l’Europe. Le dans la communication sur le sujet. la logique financière l’aurait voulu, Pour rassurer les opinions pu- ro est sans doute prioritaire sur sa que la baisse de la devise unique danger n’est pas celui d’un euro Aujourd’hui, la BCE reste in- et cette nouvelle phase de recul sur- bliques, les dirigeants monétaires valeur externe. ne menace pas la stabilité des faible – il l’est déjà depuis plu- quiète. Elle ne veut pas donner l’im- vient alors que l’économie de la font la distinction entre « valeur in- prix dans la zone. Il se dit «pro- sieurs mois, sans avoir causé de pression de se désintéresser du phé- zone confirme son redressement. terne » de la jeune monnaie – assu- Philippe Ricard fondément convaincu » du carac- dommages – mais celui d’un euro nomène, se défendant d’être tère « temporaire » de cette fai- très faible. « indifférente », insouciante, en ma- blesse. Mais le temporaire a Surtout, la BCE s’inquiète des tière de taux de change, comme tendance à se prolonger. De fait, conséquences psychologiques, peuvent l’être les Américains. Wim La reprise de Nippon Dantai par Axa depuis son lancement, l’euro n’a dans les opinions publiques, d’un Duisenberg, son président, a mis en guère suivi qu’une seule direc- euro à moins de 1 dollar. De la avant la semaine dernière les effets tion : la baisse. même façon qu’il n’a pas réussi à psychologiques d’une baisse chro- illustre le renforcement français au Japon La sérénité qu’elle tient à affi- entamer l’hégémonie du billet nique. « Un mouvement supplémen- cher publiquement ne doit pas vert en tant que monnaie inter- taire dans cette direction pourrait TOKYO pension. Mais le secteur stagne en l’Etat) sont autant de signes du re- tromper : en vérité, la BCE est in- nationale, l’euro reste une devise contribuer à diminuer la confiance de notre correspondant raison de la faiblesse de rendement gain d’attention des milieux d’af- quiète. Elle sait que le recul virtuelle pour les citoyens. Vir- dans l’euro au sein du public », Après l’automobile, et l’entrée de des actifs. Avec la déréglementa- faires français pour le Japon, même continu de la monnaie euro- tuelle et donc un peu suspecte, considère-t-il. La population alle- Renault dans le capital de Nissan, tion, la concurrence s’accroît et les s’ils n’engendrent encore que 2 % péenne donne du crédit aux cri- surtout en Allemagne. Si elle mande, orpheline du deutschemark, c’est un autre « bastion » japonais assureurs japonais de moyenne im- des investissements étrangers. Mais tiques des économistes anglo- s’affaiblit encore, la défiance des reste très attentive aux perfor- que pénètre une entreprise fran- portance ont un besoin impérieux d’autres « gros coups » sont atten- saxons sur le défaut de construc- peuples pourrait rejoindre celle mances de sa monnaie. Il n’échappe çaise : le groupe d’assurance Axa a de l’expertise technique de leurs ho- dus, notamment dans la pharmacie. tion structurel de l’euro : absence des marchés. pas non plus à l’institut d’émission pris, lundi 29 novembre, le contrôle mologues étrangers. Nippon Dan- L’arrivée de Renault au Japon a d’unité politique, manque de que le faible niveau de la monnaie de Nippon Dantai Life, dans lequel tai, le numéro treize national, en est transformé l’image de la France : le coordination des politiques Pierre-Antoine Delhommais européenne pourrait aussi avoir des il investira près de 2 milliards d’eu- l’illustration. visage de Carlos Ghosn (ex-« nu- conséquences sur la stabilité des ros (Le Monde du 30 novembre). Vi- méro 2 » de Renault devenu direc- vendi a de son côté annoncé, mardi, 400 ENTREPRISES IMPLANTÉES teur opérationnel de Nissan) est une alliance avec la maison de Longtemps, à l’exception de aussi célèbre que celui de l’entraî- commerce Marubeni. Les deux pionniers tels qu’Air Liquide, Pe- neur français de l’équipe nationale EMPLOIgroupes créeront une filiale chiney ou Michelin, les entreprises nippone de football, Philippe commune pour le traitement des françaises se sont contentées de Troussier, et l’alliance entre les deux DEMANDES eaux usées et des déchets qui pour- vendre au Japon par l’intermédiaire constructeurs a donné lieu à une rait prendre une part de 5 à 10 % de de partenaires commerciaux. Elles couverture télévisée de dix- 31 ans, 4 langues CHAUFFEUR DE MAÎTRE ce marché. privilégient désormais les joint-ven- sept heures au total. Le volonta- étrangères références de qualités Depuis un an, la percée des en- tures et les fusions acquisitions. risme affiché par Carlos Ghosn et sa treprises françaises au Japon s’est Plus de quatre cents entreprises promesse de se retirer dans le cas spécialiste développement 47 ans, compétence et expérience, brusquement accélérée, et la visite françaises sont implantées dans où les objectifs ne seraient pas at- pays de l’Est, cherche motivé pour ce poste du premier ministre, Lionel Jospin, l’archipel, et le mouvement s’accé- teints ont plu à une opinion lasse de du 16 au 18 décembre, se voudra lère : rachat par la Société générale l’irresponsabilité de ses dirigeants. SITUATION MARKETING de confiance. Tél. : 01-45-20-46-56 avant tout l’expression de la de la filiale de gestion de porte- Le souci manifesté par Tokyo de SUR L’EST confiance de Paris dans le redresse- feuille de Yamaichi International prendre des distances par rapport à Dame retraitée cherche ment de l’économie japonaise. Sans Capital Management, acquisition la puissance tutélaire américaine Ecrire : GORECKI Roman à assister personne âgée, la crise que traverse le Japon, les par Hachette Filipacchi Médias de (comme c’est le cas dans le cadre de 170, rue de Paris week-ends ou nuits. chances d’implantation des groupes la maison d’édition Fujin Gaho, re- l’Organisation mondiale du 92100 Boulogne. Tél. : 01-39-92-39-14 étrangers seraient sans doute moins prise de filiales de Dai Ichi Denko commerce) fournit, en outre, un évidentes. Elles existeraient néan- par Alcatel. Sans oublier les acquisi- contexte politique favorable. La PROPOSITION moins car, crise ou pas, les équi- tions réalisées par Rhône Poulenc, voix de la France, qui assumera la COMMERCIALE libres socio-économiques sur les- Schneider Electric, Accor, ou présidence du G7 lors du prochain quels a été fondée le « modèle » L’Oréal... sommet Europe-Asie, est d’autant OFFRES Proposons une participation japonais se sont usés. La machine L’arrivée de Carrefour dans le plus écoutée que Paris a continué à dans une société productive nippone est en mutation quartier d’affaires de Makuhari à manifester sa confiance dans l’ave- RECHERCHONS internationale spécialisée profonde, et les Japonais sont de- Tokyo, l’ouverture en plein Ginza nir du Japon, même en 1998, au 1 professeur de latin sur Internet mandeurs de partenariat. du premier magasin de cosmétiques creux de la vague. Une période pro- Envoyer C.V. no bank C’est le cas dans l’assurance, dont Sephora (qui aurait semé un vent metteuse dans les relations franco- + photo + lettre de motivation Oranienburgerstrasse 34 le Japon est le premier marché de panique dans les grands maga- japonaises semble finalement s’être à l’Ecole de l’ERMITAGE D-10117 Berlin. mondial, absorbant 24 % de sins voisins), ou l’intérêt de Paribas ouverte. 46, avenue Eglé T. : 030-20049970 l’épargne des ménages et gérant pour Japan Credit Bank (passée 78600 MAISONS-LAFFITTE Fax. : 030-30872975 une part importante des fonds de provisoirement sous le contrôle de Philippe Pons LeMonde Job: WMQ0112--0021-0 WAS LMQ0112-21 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:42 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0379 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 / 21 Le gouvernement ouvre la téléphonie locale à la concurrence Framatome attaqué pour Les nouveaux compétiteurs pourront contourner le dernier monopole de fait de l’opérateur historique en utilisant les liaisons par radio. Objectif : accélérer le développement d’Internet discrimination Le gouvernement français a lancé, mardi logie permettra aux nouveaux opérateurs de pour objectif de développer la société de l’in- an. La création d’un réseau par voie radio 30 novembre, l’appel à candidatures pour téléphone de concurrencer France Télécom formation en multipliant les possibilités d’ac- s’avérant moins coûteuse, Siris, Cegetel, syndicale l’attribution de « boucles locales » radio : sur son dernier pré carré : l’accès final au cès à haut débit à Internet. Les principaux Tele 2, 9 Télécom et FirstMark ont d’ores et 48 licences, dont deux nationales, seront dé- client. L’Autorité de régulation des télé- opérateurs avaient été autorisés à expéri- déjà déclaré leur intérêt pour une licence na- livrées dans l’année qui vient. Cette techno- communications (ART), qui pilote le dossier, a menter la technologie hertzienne depuis un tionale. par la CGT LE GOUVERNEMENT français a historique, sans obtenir pour autant Les principaux d’entre eux, comme La compétition sera rude, car le L’abonné, lui, dispose d’une petite LE TRIBUNAL des prud’hommes lancé, mardi 30 novembre, l’appel à la maîtrise des équipements télé- Cegetel, Siris, 9 Télécom, MCI Worl- gouvernement devrait attribuer seu- antenne de réception qui se pré- de Montceau-les-Mines (Saône- candidatures pour l’attribution de phoniques. Le développement d’In- Com, et d’autres, plus petits, ont ex- lement deux licences nationales. sente sous la forme d’une mallette. et-Loire) devait juger, mardi « boucles locales » radio. Une me- ternet à haut débit, estiment les ex- périmenté cette technologie dans Mais il en octroiera deux pour cha- La basse fréquence permet d’at- 30 novembre, une plainte pour sure impatiemment attendue par les perts, est freiné par ce goulot quelques villes-tests. Au début de cune des vingt-deux régions métro- teindre un rayon de 8 à 10 kilo- discrimination déposée par six mi- opérateurs concurrents de France d’étranglement. l’année, les responsables de ces opé- politaines, plus deux dans les dépar- mètres, mais sa plus faible puis- litants de la CGT contre la direc- Télécom. Malgré l’ouverture du La technologie de la boucle locale rateurs n’étaient pas encore enthou- tements d’outre-mer. Au total, sance réduit le nombre de clients tion de l’usine de Framatome si- marché européen des télécommuni- radio permet aux opérateurs alter- siasmés par les résultats. Ils espé- quarante–huit licences seront affec- récepteurs. En revanche, la plus tuée à Chalon-sur-Saône. Ayant cations, en principe totale depuis le natifs de contourner le réseau ter- raient plutôt que le gouvernement tées dans l’année. France Télécom haute fréquence ne dispose que procédé à des reconstitutions de 1er janvier 1998, ces nouveaux ac- restre de France Télécom en passant impose à France Télécom l’ouver- ne devrait pas pouvoir soumission- d’une rayon de 3 à 4 kilomètres, carrière sur une longue période, teurs sont encore pieds et poings par les ondes hertziennes. L’Auto- ture de sa boucle locale en fils de ner. mais permet d’« arroser » davan- ces militants, qui ont entre quinze liés à l’opérateur historique. S’ils ont rité de régulation des télécommuni- cuivre. Mais à mesure que les expé- tage de clients. et trente ans d’ancienneté dans développé des réseaux nationaux cations (ART), qui pilote le dossier riences ont été affinées et que la INVESTISSEMENT PROGRESSIF « La technologie de boucle locale l’entreprise, estiment avoir subi – pour les communications dites depuis un an et demi, a clairement porte du réseau local de France Té- La boucle locale radio présente radio est nettement moins chère à dé- un préjudice souvent supérieur à « longue distance » –, ils n’ont tou- indiqué son objectif : stimuler la lécom se refermait, leur point de beaucoup d’intérêt par rapport à la ployer, entre 1 et 6 milliards de francs 1 million de francs. jours pas accès au client final, et concurrence sur la boucle locale ra- vue a évolué. Cinq d’entre eux – Si- construction d’un réseau local ter- pour une couverture nationale, que Ce procès illustre l’importance sont obligés d’emprunter la boucle dio et développer la société de l’in- ris, Cegetel, Tele 2, 9 Télécom et l’al- restre en fibre optique ou en fils de l’installation d’un réseau terrestre », que donne désormais la CGT à la locale (les derniers mètres de fils de formation en multipliant les moyens lemand FirstMark – ont même de- cuivre. L’équipement consiste, chez estime Olivier Campenon, directeur lutte contre la discrimination de cuivre pénétrant chez l’abonné) de d’accès à haut débit à Internet. vancé le lancement officiel de l’opérateur, en une grande antenne général de Siris. De plus, l’investis- ses militants et sympathisants (Le France Télécom. Une situation in- L’ART a encouragé les opérateurs l’appel à candidatures en déclarant radio (la station de base) qui envoie sement est progressif à mesure des Monde du 25 novembre). En sep- confortable, car ils doivent payer un téléphoniques à conduire des expé- leur intérêt pour une licence natio- des ondes sur deux types de fré- raccordements, à la différence d’un tembre 1998, le constructeur auto- tarif d’interconnexion à l’opérateur rimentations dans cette technologie. nale. quences, les 3, 5 ou les 26 gigahertz. réseau terrestre où il faut installer mobile PSA acceptait de signer un toutes ses lignes avant de démar- accord sur la carrière des militants cher des clients. Enfin, le déploie- syndicaux pour éviter de se voir ment de la boucle locale est nette- condamner au pénal. Fort de ce ment plus rapide : il suffit de succès, la CGT profite de son sa- Offensive générale contre les positions de France Télécom quelques mois pour couvrir l’en- voir-faire (la reconstitution de DEUX ANS après l’ouverture à la une véritable manne pour les opé- 1997, un seul en 1998 ; mais l’histoire droit de pouvoir poser des fibres semble du territoire. carrière de ses militants comparée concurrence des télécommunica- rateurs téléphoniques. Le trafic gé- s’est accélérée : elle en a déjà rendu optiques dans leurs villes pour atti- Dans un premier temps, les opé- à un panel de salariés représenta- tions, France Télécom profite de sa néré triple tous les ans, alors que dix en 1999. » rer les entreprises. En mars 1999, le rateurs visent les marchés des tifs) pour intenter des procès pour force de frappe pour lancer une of- celui des communications vocales Toutefois, Oivier Bomsel, cher- tribunal administratif de Nancy, grandes et moyennes entreprises, discrimination syndicale. Après fensive en direction de deux nou- ne croît que de 3 % à 5 % par an. cheur au centre d’économie indus- saisi par France Télécom, leur avait celles qui ont besoin d’un débit im- PSA, ce fut le tour de Dassault France Télécom dispose des infras- trielle de l’Ecole des mines, estime donné tort. Elles ont donc décidé portant, entre 500 kilobits et 4 mé- Aviation. La semaine dernière, la ANALYSE tructures nécessaires pour écouler que « le système juridique français d’en appeler à la Commission euro- gabits par seconde. Mais ils s’inté- CGT a révélé que trois cents mili- L’opérateur français ce trafic (il a investi 500 millions de n’est pas encore assez puissant pour péenne pour non-respect du droit ressent également au grand public, tants à Aerospatiale allaient entre- francs pour déployer un réseau dé- imposer un démantèlement de l’ex- européen de la concurrence. En Eu- qu’il sera plus facile de contacter en prendre une démarche identique. refuse chez lui dié à Internet) et ne semble pas monopole, comme la justice améri- rope, plusieurs métropoles ont déjà disposant enfin d’un réseau Le procès intenté à Framatome ce qu’il réclame pressé de les partager avec ses caine a été capable de le faire en posé des fibres. complet, comprenant les liaisons constitue une nouvelle pièce de sur les autres marchés concurrents. Pour ces derniers, le 1983 avec AT&T et comme elle tente À mesure que le secteur des télé- nationales et la terminaison locale. cette stratégie. La technique est développement d’Internet n’est de le faire avec Microsoft ». Pour lui, communications s’ouvrira effecti- Les opérateurs seront ainsi à même désormais rodée. La CGT porte plus seulement un problème de les opérateurs devraient plutôt vement à la concurrence, le pou- d’offrir des services innovants qui quelques dossiers devant les veaux secteurs, théoriquement ou- concurrence, mais un véritable en- s’adresser à la Commission euro- voir des différentes autorités de leur permettront de se distinguer prud’hommes, ce qui suffit, en cas verts à la concurrence : la jeu de société puisqu’il s’agit d’of- péenne. régulation nationales devra s’effa- non plus sur la base unique du prix de victoire, pour que la direction téléphonie mobile et l’accès à Inter- frir aux Français l’accès à ce nou- C’est précisément ce qu’ont fait cer au profit du régime général du des communications, mais sur la reconnaisse implicitement des net. veau média, supposé bâtir un des collectivités locales françaises droit européen de la concurrence. qualité du service. « anomalies de traitement » Mais cette démarche est de plus nouveau modèle de croissance (Toulouse, Nancy, les villes de ban- concernant l’ensemble des mili- en plus contestée par ses concur- économique, au moindre coût. lieue parisienne) qui réclament le Enguérand Renault E. Re. tants syndicaux discriminés. rents. Lundi 29 novembre, 9 Télé- Pour cela, rien de tel que la com, filiale française de Telecom concurrence. Parti avec retard, Italia, a porté plainte auprès du France Télécom s’est tout de même Conseil de la concurrence. Elle re- imposé comme le leader de la four- proche à France Télécom d’abuser niture d’accès à Internet avec Wa- de sa position dominante dans les nadoo et est devenu un grand ac- communications locales pour s’im- teur dans la fourniture de contenus poser dans l’accès à Internet à haut avec son portail Voilà. Dans la débit. Depuis le mois de sep- compétition, France Télécom dis- tembre, 9 Télécom demande à pose d’infrastructures fiables, d’une l’opérateur historique de pouvoir marque reconnue, d’une puissance offrir à ses abonnés des solutions commerciale imposante et d’une d’accès à Internet à haut débit avec grande puissance financière. Des la technologie ADSL. Devant la atouts non négligeables. mauvaise volonté de France Télé- com, l’opérateur demande au VERS UN RÉGIME EUROPÉEN conseil de bloquer immédiatement Avec Internet, le marché s’est la nouvelle phase de déploiement élargi du plan national au plan eu- de l’ADSL de France Télécom. Il de- ropéen. France Télécom a donc en- mande également que France Télé- trepris de développer ses services com lui fournisse, avant le 1er juin d’accès et de contenus Internet en 2000, les indications techniques né- Europe. Mais, en dehors de l’Hexa- cessaires pour offrir lui-même gone, France Télécom endosse le l’ADSL. rôle d’opérateur alternatif confron- Andrea Camanzi, vice-président té à un opérateur historique. Il ré- de Telecom Italia, s’insurge contre clame donc, dans plusieurs pays la situation actuelle dans l’accès In- européens, le libre accès à Internet ternet à haut débit. Dans ce métier alors qu’il rechigne à l’offrir en entièrement nouveau et hautement France. stratégique, France Télécom et ses Pour Telecom Italia, la probléma- concurrents devraient disposer des tique est la même. Premier acteur mêmes atouts. Or, parce qu’il maî- de l’Internet en Italie avec sa filiale trise encore les derniers mètres de Tin. it (qui devrait être filialisée et fils de cuivre le reliant à l’abonné introduite en Bourse en 2000), Tele- (la boucle locale), France Télécom a com Italia veut reproduire son ex- une longueur d’avance. Il déploie, périence en France. Comment for- depuis le 3 novembre ses offres cer France Télécom à ouvrir son ADSL à Paris et dans sa banlieue, réseau ? La loi de 1996 sur les télé- tout en tentant de ralentir les offres communications a créé un régula- de la concurrence. Si 9 Télécom a teur – l’Autorité de régulation des déposé la plainte en son seul nom, télécommunications (ART) – pour il invite les autres concurrents de rééquilibrer les termes de la France Télécom à s’y associer. concurrence. L’ART conduit l’ou- Cette plainte n’est que la der- verture à la concurrence des diffé- nière en date. En quelques se- rents marchés, rend des arbitrages maines, c’est la cinquième qu’il doit sur les conflits entre opérateurs et affronter. Vendredi 19 novembre, fait des propositions sur l’homolo- Club Internet, (groupe Lagardère) a gation des tarifs de France Télé- déposé une plainte pour abus de com. Elle dispose également d’un position dominante dans la fourni- pouvoir de sanction qui peut aller ture d’accès à Internet. Quelques jusqu’à 3 % du chiffre d’affaires to- jours auparavant, Cegetel-AOL les tal de l’opérateur incriminé, voire avaient précédés en portant plainte au retrait pur et simple de sa li- contre les offres promotionnelles cence. Une arme que l’ART n’a ja- de Wanadoo, la filiale de France Té- mais actionnée jusqu’à présent. lécom. Phototelem, une société de Mais Jean-Michel Hubert, le pré- services télématiques, avait déposé sident de l’ART, a rappelé, en juillet plainte, le 25 juin, pour abus de po- 1999, qu’il n’hésiterait pas à s’en sition dominante de France Télé- servir. com dans la fourniture d’accès aux Le Conseil de la concurrence et service télématiques (Minitel). En l’ART travaillent en étroit rapport. novembre 1998, Bouygues Télécom « Ils disposent d’un droit de consul- avait fait de même contre Itineris, tation réciproque, explique Pierre- pour prix prédateurs et subven- Alain Jeanneney, directeur général tions croisées entre la maison mère de l’ART. Quand l’un des deux est et sa filiale. Cette affaire n’est tou- saisi, il demande automatiquement jours pas tranchée. l’avis de l’autre. Ainsi l’ART a rendu Cette subite montée de fièvre trois avis techniques à la demande s’explique aisément. Internet est du Conseil de la concurrence en LeMonde Job: WMQ0112--0022-0 WAS LMQ0112-22 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:24 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0380 Lcp: 700 CMYK

22 COMMUNICATION LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 L’AFP à la recherche de solutions après le retrait du plan Giuily Les organisations syndicales entament les négociations sur le développement de l’Agence France-Presse en position de force face à une direction affaiblie par les hésitations du gouvernement « AFP : non à la privatisation ». La mettre en cause l’accord conclu chée » par les pouvoirs publics. lisme forcené menaçant l’indépen- personnel. Pour d’autres, le PDG partagé par certains représentants banderole est toujours accrochée avec eux samedi. Dans une am- Même si M. Giuily le dément, tout dance d’un des piliers de l’excep- de l’AFP a confondu vitesse et pré- de la presse au conseil d’adminis- au-dessus de l’entrée principale de biance de psychodrame savam- indique que le gouvernement – à tion culturelle française. cipitation en voulant imposer une tration de l’agence. « Nous avions l’Agence France-Presse, place de la ment entretenue, ils ont fait une peine sorti d’une grève dans l’au- Dans ce contexte, le lobbying des réforme trop ambitieuse à marche des réserves sur la réforme proposée, Bourse, juste en face du palais nouvelle démonstration de force diovisuel public – a reculé devant la syndicats auprès du monde poli- forcée. « En publiant le 15 sep- et M. Giuily a eu le tort de mêler la Brongniart, le symbole du « grand en obtenant un démenti officiel du perspective d’un conflit à l’AFP. Ces tique et la mobilisation soigneuse- tembre un plan qui représentait, stratégie de développement qui est capital ». Malgré la « capitulation » président de l’AFP. Dans un derniers mois, de nombreuses ment orchestrée du personnel ont pour l’AFP, un changement colossal de son ressort et l’évolution du statut du PDG Eric Giuily, obligé de re- communiqué, M. Giuily a réaffirmé notes dissonnantes s’étaient déjà fini par convaincre le gouverne- de culture et en s’enfermant dans qui relève des administrateurs et du noncer à l’essentiel de sa réforme sa volonté d’apaisement et promis fait entendre sur le sujet au sein de ment de la nécessité d’apaiser les une date butoir, M. Giuily a rendu gouvernement », affirme l’un de ces (l’arrivée de partenaires privés liée d’appliquer « dans son intégralité et la majorité plurielle. Sur fonds de tensions. « Quand le gouvernement toute discussion sereine impossible », représentants. « Mais de toute fa- à une modification du statut de sans arrière-pensée » le texte signé précédent Michelin et de négocia- a vu que la dernière grève avait été affirmait Pierre Feuilly, directeur du çon, le gouvernement n’a jamais pris l’agence) sous la menace d’une avec l’intersyndicale. tions commerciales dans le cadre votée à 83 %, il s’est dit qu’il y avait bureau de Berlin et figure histo- une position claire. Il y a un pro- grève illimitée, les syndicats ont dé- Cette passe d’armes traduit bien de l’OMC, le gouvernement ne un problème et cela a sans doute rique de la CGT à l’AFP. Tout en se blème de volonté politique. La situa- cidé de maintenir la pression. Dans la position dominante qui est celle semblait guère décidé à défendre beaucoup joué dans l’évolution de déclarant opposé au plan Giuily, tion actuelle n’est pas seulement une la grande salle des « desks » du désormais des organisations syndi- une réforme dénoncée comme une M. Giuily », a expliqué Tristan M. Feuilly soulignait « l’impression capitulation de M. Giuily, c’est une troisième étage, l’assemblée géné- cales face à une direction qui « privatisation rampante » et une Malle, délégué Force ouvrière (FO), de gâchis ». capitulation de l’Etat face à ses res- rale du personnel, qui s’est tenue semble bel et bien avoir été « lâ- nouvelle manifestation d’un libéra- lors de l’assemblée générale du Ce sentiment n’est pas loin d’être ponsabilités, souligne-t-il. Au- lundi 29 novembre, a donné lieu à jourd’hui, quel est le projet de déve- une ultime poussée de fièvre. loppement pour l’AFP ? En réalité, Bien décidés à pousser leur avan- Les étapes du recul gouvernemental « le gouvernement soutient les la situation concurrentielle M. Giuily est condamné à gérer le tage, les syndicats ont levé l’appel à orientations générales et la de l’agence ». statu quo. Mais dans un monde qui la grève, mais ils ont de nouveau Le soutien gouvernemental soutien » du conseil démarche engagée par M. Giuily ». b 18 novembre : Mme Trautmann bouge comme celui des agences, cela laisser planer la menace d’un à la réforme de l’AFP a évolué d’administration de l’AFP, au sein b 14 octobre : le premier ministre, déclare devant les députés que le revient à reculer. » conflit dur et ils ont exigé de au rythme de la mobilisation duquel siègent les représentants Lionel Jospin, affiche une prudente gouvernement est « attentif » au Une partie du personnel, parmi M. Giuily des assurances sur ses vé- des syndicats et de la gauche de l’Etat. neutralité : « Je vais voir comment projet de plan alors que, dans la les plus jeunes en particulier, ritables intentions. Prétextant de « plurielle » contre b 29 septembre : le plan de les choses évoluent et, en fonction version écrite de son discours, s’avoue, elle aussi, désabusée et in- propos tenus par la direction selon « la privatisation rampante » réforme d’Eric Giuily est approuvé de cela, j’aurai un point de vue distribuée à l’avance aux quiète de la tournure des événe- lesquels un recours à des parte- de l’agence. par le conseil d’administration, à exprimer. » journalistes, « le gouvernement ments. Des discussions entre syndi- naires privés n’était pas complète- b 24 juin : la première mouture avec le « soutien appuyé » b 28 octobre : Mme Trautmann soutient le plan ». cats et direction devraient ment exclu (Le Monde du 30 no- du plan stratégique, dans laquelle des représentants de l’Etat. affirme, à l’Assemblée nationale, b 25 novembre : l’entourage de la maintenant s’ouvrir sur le budget vembre), les représentants le statut de l’AFP est identifié b 7octobre: Catherine que « différer ou retarder la mise en ministre fait savoir, à propos de la 2000, le multimédia, la création de syndicaux ont accusé M. Giuily de comme un frein à son Trautmann déclare, dans œuvre d’un plan de développement, modification du statut, que « compte filiales pour des produits spéci- « manquer à sa parole » et de re- développement, reçoit « l’entier un entretien à l’AFP, que c’est compromettre gravement tenu du contexte syndical, il n’est pas fiques, mais certains s’inquiètent opportun de brusquer les choses ». du risque d’enlisement. « A l’AFP, il b 27 novembre : après l’abandon y a une résistance au changement et « définitif » par la direction de sa une pression énorme sur ceux qui proposition de partenariat voudraient exprimer une opinion dif- stratégique globale et de la férente de celle des syndicats. transformation de l’agence en Souvent, on n’ose pas », affirme un société anonyme, Mme Trautmann jeune salarié de l’agence. Un autre s’est « réjouie de l’accord passé se veut plus optimiste : « Le danger, entre direction et syndicats ». maintenant, c’est de s’enliser dans b 30 novembre : la boucle est une espèce de marais. Mais, ce n’est bouclée par la ministre, qui pas plus mal de se donner du temps estime, dans Le Figaro, que « sortir pour apaiser le climat et arriver à se du conflit implique (...) de travailler parler. » en dehors du texte proposé » en septembre. Frédéric Chambon Mgr Lustiger tente d’apaiser la polémique sur les chaînes de télé catholiques KTO, la chaîne de télévision ca- émissions religieuses dominicales tholique du diocèse de Paris, a sont nées d’amendements de dé- commencé à émettre, mardi 30 no- putés qui, lors de la discussion du vembre, sur le canal 31 du câble projet de loi audiovisuel, avaient parisien. Présidée par Mgr Jean-Mi- demandé le transfert de ces émis- chel di Falco, évêque auxiliaire de sions à faible audience sur France 3 Paris, et dirigée par Bruno Lécluse, ou La Cinquième. Catherine Traut- ancien patron de Radio Notre- mann, ministre de la communica- Dame, elle commencera à émettre, tion, a fait savoir son désaccord. à la mi-décembre, quatre heures Président du CSA, Hervé Bourges de programmes quotidiens, avant rappelle également que, compte la grille définitive à partir du tenu du cahier des charges des 17 janvier. Outre des cérémonies chaînes publiques, des change- du pape (audiences, voyages, Jubi- ments dans la programmation des lé de l’an 2000), dont les images se- émissions religieuses ne pourraient ront fournies gratuitement par venir que de la loi ou du décret. Sat 2000, la chaîne des évêques ita- liens, KTO retransmettra des of- INQUIÉTUDES fices religieux depuis l’église Saint- Tempête dans un verre d’eau ? Gervais, ainsi que des émissions Mgr Lustiger n’est pas loin de le d’information et de débats. penser. Il rappelle que les évêques Le lancement de cette chaîne ca- monteraient au créneau si l’émis- tholique a été précédée d’une po- sion catholique du dimanche ma- lémique avec le Comité français de tin, « qui relève de leur responsabili- radio-télévision (CFRT) qui pro- té propre », était réellement duit sur France 2 l’émission Le Jour menacée. En revanche, il ne dissipe du Seigneur. Son producteur, Her- pas les inquiétudes nées au CFRT vé Jégou, a même fait circuler une de l’appel à la générosité des fi- pétition – 300 000 signatures le dèles pour financer deux chaînes 25 novembre – qui, sous prétexte catholiques : « Jamais, dit-il seule- de défendre les émissions reli- ment, une œuvre nouvelle n’a enle- gieuses du dimanche matin, était vé d’argent à une œuvre anté- aussi une manière de dire que le rieure. » Il n’exclut pas non plus projet de chaîne catholique pari- l’hypothèse (que redoutent les sienne était inopportun. évêques) d’une extension sur le ré- Dans un entretien à La Croix du seau national par satellite de la 26 novembre, Mgr Jean-Marie Lus- chaîne parisienne KTO « pour ré- tiger, archevêque de Paris, a tenté pondre à la quantité de demandes de calmer les inquiétudes. « Nous qui nous parviennent de France et ne sommes pas en situation de mar- de la francophonie ». chandage, ni de concurrence », ex- plique-t-il. Les menaces sur les Henri Tincq

DÉPÊCHES a PRESSE : les éditions de Meurthe-et-Moselle de L’Est républi- cain n’ont pas paru, mardi 30 novembre, après l’échec de nouvelles discussions sur la réduction du temps de travail (RTT), consécutives au « rachat » du quotidien départemental vosgien La Liberté de l’Est. Un mot d’ordre de débrayage a été lancé, mardi, pour toutes les caté- gories de personnels. a TÉLÉVISION : les chaînes documentaires Planète et Discovery ont signé un accord qui met fin à trois ans de litige sur l’utilisation des marques qu’elles exploitent. Discovery reconnaît la marque fran- çaise « Planète » et se voit autorisée par Multithématiques à diffuser sa chaîne de documentaires animaliers sous le nom de « Animal Pla- net ». a PRODUCTION : un appel à une grève des intermittents tech- niques pour le 6 décembre, a été lancé, lundi 29 novembre, par le syndicat national des techniciens et réalisateurs CGT-SNTR et le syn- dicat général des travailleurs de l’industrie du film CGT-SGTIF. LeMonde Job: WMQ0112--0023-0 WAS LMQ0112-23 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0381 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 / 23

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

SVSTDRU TTISDIH SQQWDWT

SWSV SQWT

AFFAIRES tégrer le marché domestique aé- TTWQ Le taux de chômage a toutefois progressé de 210 000.

SUWH SPIT

rien d’Australie, depuis l’échec en TSPV a Les dépenses des ménages sa-

STPP SHQT 1991 de la compagnie Compass. TQTR lariés ont continué à reculer en

INDUSTRIE en France est descendu SRSR RVSS TIWW octobre au Japon, baissant de

b IVECO-AIFO : la filiale d’Ive- b BOEING : l’Agence fédérale 2,4 % par rapport au même mois SPVT RTUS THQR à 11 % fin octobre

co (groupe Fiat) a annoncé lun- de l’aviation civile américaine de 1998 après une contraction de SIIW RRWS

di 29 novembre qu’elle allait (FAA) va mener un audit sur les [[[SVTW [[[ [[[LE NOMBRE de demandeurs 3,7 % en septembre, a annoncé

QƒF ISyF QHxF QƒF ISyF QHxF prendre le contrôle à 100 % de la systèmes de contrôle de la qualité QƒF ISyF QHxF d’emploi a baissé de 26 400 en l’Agence de planification écono-

société française Houvenaghel- et de la production dans des Indices cours Var. % Var. % France au mois d’octobre, soit un mique.

Hennequin, spécialisée dans les usines de Boeing. Cet audit n’est Europe 09 h 50 f se´lection 30/11 29/11 31/12 recul de 1 % par rapport à sep-

± HDWU PWDQH

groupes électrogènes. Cette der- pas directement lié à la catastro- EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH RQPIDUU tembre. Selon les statistiques du a RUSSIE : le gouvernement ja-

± RQHPDR HDWW PWDSV

nière réalise un chiffre d’affaires phe du Boeing 767 d’EgyptAir. EUROPE ƒ„yˆˆ SH ministère de l’emploi, publiées ponais, qui avait suspendu son

± QTQDQR HDUQ PIDUU

annuel d’environ 53 millions EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR mardi 30 novembre, ce nombre a aide à la Russie après la crise fi-

± HDUI PPDWR

d’euros, dont 30 % à l’exporta- b EUROPCAR : le loueur de voi- EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ QRQDPT été ramené à 2 668 800. Le taux de nancière d’août 1998, a envoyé à

± SQQWDWT HDTQ QSDRR

tion, et emploie 400 personnes. tures, filiale du groupe automo- PARIS geg RH chômage au sens du Bureau inter- Moscou un prêt de 375 millions de

HDHH FFFF FFFF

bile allemand Volkswagen, en- PARIS wshgeg national du travail, calculé diffé- dollars (375 millions d’euros), reçu

± QTIUDPV HDTP QTDIV

b SAUPIQUET : Paribas Affaires visage une entrée en Bourse, PARIS ƒfp IPH remment, a également diminué, lundi, a indiqué le ministre russe

HDHH FFFF FFFF

industrielles, actionnaire à hau- rapporte le quotidien allemand PARIS ƒfp PSH passant à 11 % de la population ac- des finances Mikhaïl Kassianov, ci-

Â

HDHH FFFF FFFF

teur de 37,1 %, devrait se retirer des affaires Handelsblatt de mardi PARIS ƒigyxh we‚gri tive, contre 11,1 % fin septembre. té par l’agence Interfax.

± THTDHH HDVQ IPDST

du capital de Saupiquet. Plu- sans citer de sources ni préciser AMSTERDAM eiˆ Martine Aubry s’est félicitée de a La Douma, chambre basse du

± ± QITQDIV HDHP IH

sieurs repreneurs seraient sur les de date. BRUXELLES fiv PH cette baisse, soulignant que les po- Parlement, a adopté, lundi, en

± SVSTDRU HDSS ITDWV

rangs. L’américain Heinz serait FRANCFORT heˆ QH litiques gouvernementales en fa- troisième lecture, le projet de bud-

± TTISDIH IDIS IPDRS

favori. Le titre de l’entreprise b BRITISH TELECOM : l’autori- LONDRES p„ƒi IHH veur de l’emploi (soutien de la get du gouvernement russe pour

± IHVQPDTH HDSS IHDIQ

spécialisée dans les conserves de té de régulation des télé- MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi croissance, emploi-jeunes, 2000 ; un texte qui donne la priori-

± QTHSTDHH HDUH PDSU

thon a été suspendu à la Bourse communications en Grande- MILAN wsf„iv QH 35 heures) « commencent vérita- té à la défense et est fortement

± UQTIDUH HDSP PDVI de Paris, lundi 29 novembre. Un Bretagne (Oftel) a annoncé, mar- ZURICH ƒ€s blement à porter leurs fruits ». Le conditionné aux prêts internatio- comité d’entreprise était convo- di 30 novembre, que British chômage, en recul quasi continu naux. Le budget 2000, voté par une qué mardi. Telecommunications (BT) devrait AME´ RIQUES depuis juillet 1997 (à l’exception grande majorité, prévoit des em- ouvrir à ses concurrents son ré- des hausses de juillet et d’août prunts auprès des institutions in- b BOUYGUES : Le groupe de seau téléphonique local d’ici à NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR 1998 et de celle d’août 1999), avait ternationales de près de 6 mil-

BTP et de communication a juillet 2001. enregistré une baisse record de liards de dollars (6 milliards

IHWRUDE QRPIDQU

adopté un nouveau plan I 3 % en septembre (lire page 36). d’euros).

IIHVW QRRU d’épargne salariale, approuvé IDHW a Le nombre de permis de

FINANCE IHVUS QPWS par la COB. Celui-ci permettra IDHU construire délivrés en France sur a BRÉSIL : une ligne de crédit de

b IHTTI QIRQ une augmentation de capital de CRÉDIT LYONNAIS : la IDHS les trois derniers mois (août, sep- 4,7 milliards de dollars (4,7 mil-

229 millions d’euros, soit 3 % du banque française et son action- tembre et octobre) a baissé de liards d’euros) en faveur du Bré- IHRRU PWWP

capital. Les salariés de Bouygues naire espagnol, BBVA, ont signé IDHR 1,6 %, à 88 537, par rapport à la sil a été ouverte, a annoncé, lundi,

IHPQQ PVRH

détiennent déjà 5,6 % du capital et un « accord de collaboration » IDHP période équivalente de 1998 alors le conseil d’administration du

IHHIW PTVV

9,3 % des droits de vote du groupe portant sur les opérations de fu- [[[ [[[I [[[que les mises en chantier ont pro- FMI. C’est la quatrième tranche de

QƒF ISyF PWxF QƒF ISyF PWxF et sont les troisièmes actionnaires sions-acquisitions transfrontières QƒF ISyF QHxF gressé de 10 % (à 77 135) sur la l’enveloppe d’aide allouée en jan- derrière la famille Bouygues et entre l’Espagne et la France, et même période, selon les statis- vier à ce pays. « Le conseil des di- Indices cours Var. % Var. % François Pinault. Leur montée en entre ces deux pays et le Portugal, Ame´rique 09 h 50 f se´lection 29/11 veille 31/12 tiques diffusées mardi par le mi- recteurs a noté avec satisfaction que

l’économie brésilienne depuis le ± IHWRUDWP HDQU IWDPR puissance renforce le système de la Belgique et l’Amérique latine. E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ nistère de l’équipement. Sur les

troisième examen à la fin juillet ± IRHUDVQ HDTP IRDSQ défense du groupe, très attaqué E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH trois derniers mois, le nombre de

b avait été globalement en ligne avec ± QRPIDQU HDUU STDHR dans le passé. NATWEST : La banque britan- E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i logements collectifs mis en chan-

les attentes », ± UUUPDHV IDRW IWDVQ nique a, sans surprise, refusé, TORONTO „ƒi sxhiˆ tier a progressé de 7,9 % et celui a indiqué Stanley

b ± IQVSSDHH HDPR IHRDPQ ALCATEL : Jean-Pascal Beau- lundi 29 novembre, l’offre non SAO PAULO fy†iƒ€e des logements individuels de Fischer, directeur adjoint du FMI.

± QSVDUT HDRS SRDQP fret, jusqu’ici directeur général sollicitée de Royal Bank of Sco- MEXICO fyvƒe 8,9 %.

« inadé- a ± SRWDQH IDIH PUDUQ des Impôts au sein du ministère tland (RBoS), la jugeant BUENOS AIRES wi‚†ev PÉTROLE IRAK : le prix du ba-

quate » Le Monde IQRDSP IDRH URDUH de l’économie et des finances, in- ( du 30 no- SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev a UNION EUROPÉENNE : les ril de brut de référence (light

± SISIDUV IDVH UDSV tègre Alcatel comme directeur fi- vembre). RBoS, dont l’offre CARACAS ge€s„ev qixi‚ev Quinze ont adopté, lundi, une sé- sweet crude) s’est déprécié de nancier adjoint du groupe. représente 26,4 milliards de livres rie de mesures destinées à coor- 91 cents à 25,96 dollars, lundi, sur (41,2 milliards d’euros), a identifié donner leur lutte contre le chô- le marché à terme de New York, jusqu’à 18 000 emplois à suppri- ASIE - PACIFIQUE mage en l’an 2000 et ont renvoyé après la confirmation d’une re- SERVICES mer, soit plus du quart des effec- au sommet d’Helsinki (10 et 11 dé- prise des exportations de pétrole

¤

b ACCOR : le groupe hôtelier tifs de NatWest. TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng URO / YEN cembre) le dossier de la taxation de l’Irak via la Turquie. Bagdad

IVSSVDPQ IHPDVI prévoit d’ouvrir 50 hôtels de ISQUUDIW minimale de l’épargne dans avait décidé de suspendre la vente

son enseigne Ibis (2 étoiles) en b KBC : La banque belge est l’Union européenne, particulière- de brut, mercredi 24 novembre, IVWIR IIU

2000, « un rythme de croisière » soupçonnée par la justice belge ISRTI ment sensible. pour protester contre une résolu- IVRWS IIR

qui devrait être maintenu dans de l’emploi « systématique » de IRUWQ a La zone euro a enregistré, en tion de l’ONU, provoquant une

IVHUU III

les prochaines années, a indiqué mécanismes illégaux, dans le IRIPT septembre 1999, un excédent flambée des prix.

IUTSV IHV

lundi Didier Gros, directeur gé- cadre de l’affaire de fraudes fis- IQRSW commercial de 2,5 milliards d’eu-

IUPQW IHS néral de l’hôtellerie économique cales impliquant la Kredietbank IPUWP ros avec le reste du monde, contre a ARABIE SAOUDITE : l’Arabie

ITVPI IHP au sein du groupe. Ibis, qui af- luxembourgeoise (KBL), a indi- IPIPS 4,1 milliards en septembre 1998, Saoudite, le Mexique et le Vene-

fiche un taux d’occupation de qué à l’AFP, lundi 29novembre, le [[[ [[[ [[[selon la première estimation de zuela ont affirmé, lundi, qu’ils QƒF ISyF QHxF QƒF ISyF QHxF

74 %, vient d’ouvrir son 500e hô- porte-parole du parquet de PƒF ISyF QHxF l’office européen des statistiques conjuguaient leurs efforts pour tel à Francfort. Bruxelles, Jos Colpin. Indices cours Var. % Var. % Eurostat. « garantir la stabilité » du marché Zone Asie 09 h 50 f

se´lection 30/11 29/11 31/12 pétrolier et des cours du brut

±

IVSSVDPQ IDSS QRDHU

b VIRGIN : la compagnie aé- b AVOIRS JUIFS : L’accord pas- TOKYO xsuuis PPS a JAPON : le taux de chômage « dans l’intérêt des pays produc-

± ISQUUDIW HDSR SQDHQ

rienne du britannique Richard sé en août 1998 entre les HONGKONG rexq ƒixq est resté inchangé en octobre, à teurs et consommateurs de brut et

HDHH FFFF THDTQ SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

Branson va s’implanter en Aus- banques suisses et les organisa- 4,6 %, selon l’Agence de planifica- de l’économie mondiale ». Ces trois

IPQDSW QDSQ WHDQI SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

tralie avant les Jeux olympiques tions juives dans le dossier des tion économique (EPA). Le pays sont à l’origine d’un accord

± QHRRDHH HDQV VDPH SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

de septembre 2000 pour effectuer avoirs juifs pourrait bientôt en- nombre total de chômeurs a re- conclu pour un an en mars 1999

PWDWW HDUI ITDUV BANGKOK ƒi„

des vols intérieurs entre les prin- trer en vigueur, suite à une réu- culé de 60 000 le mois dernier par prévoyant de réduire l’offre mon-

± RTQPDHP HDIT SIDTH BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ

cipales villes du pays. Virgin est le nion, lundi 29 novembre, devant rapport à septembre, pour redes- diale de plus de 2,1 millions de ba-

± PIIIDWQ IDIR PDPT WELLINGTON xƒiERH premier concurrent sérieux à in- la Cour fédérale de Brooklyn. cendre à 3,11 millions. Sur un an, il rils par jour.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 29/11

HDISPRS UDRQUR FRANC...... TDSSWSU ¤URO ...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDIIPS DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

´ QDQVUUR VDSVHH Action Rhône-Poulenc PARIS NEW YORK LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

Rhône-Poulenc ` QDWRPQV QTDHRH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

en euros à Paris L’INDICE CAC 40 était en baisse L’INDICE Dow Jones de la Bourse QDPUIWH IDSVHV ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDRVQU

en route vers Aventis 65 mardi 30 novembre, dans les pre- de New York a abandonné 0,37 %, SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

´ ´ VDQPVWR IDWTTR

miers échanges à la Bourse de Pa- lundi 29 novembre, à 10 947,92 PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

61,1 ´ ´ PDWUTTH QPVDTH FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

LUNDI 29 novembre, dans un le 29 nov. ris. Il s’établissait à 5 329,24 points, points. Les investisseurs ont profi- IDTPTHU PSQDVQ FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDQQSH marché en baisse de 0,43 %, le titre 60 en recul de 0,83 %. Lundi, l’indice té d’une tension sur les taux d’inté- MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... Rhône-Poulenc s’est apprécié de CAC 40 a fini sur une baisse de rêt à long terme pour effectuer des 0,33 %, à 61,10 euros, ce qui porte à 0,43 % à 5 373,91 points. Le volume prises de bénéfice après la hausse Cours de change croise´s 39,37 % la progression des cours 55 des échanges sur le marché à rè- de la fin de la semaine passée. Sur depuis le début de l’année. En dé- glement mensuel s’est élevé à le marché des valeurs de technolo- Cours Cours Cours Cours Cours Cours 30/11 09 h 50 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.

but de matinée étaient publiés les 2,360 milliards d’euros, soit gie, le Nasdaq, la baisse a été en-

DOLLAR ...... FFFF HDWVIQS IDHHVWS HDISQVI IDTHPIH HDTPWRQ résultats de l’offre publique 15,5 milliards de francs. IHIDWHHHH FFFF IHPDVIHHH ISDTTSHH ITQDPSHHH TRDIPSHH

50 core plus marquée, puisque l’in- YEN ......

d’échange (OPE) lancée par le dice de ce marché a reculé de ¤URO...... HDWWIIQ HDWUPTU FFFF HDISPRS IDSVUWH HDTPQVS

groupe français sur son homo- 0,77 %, à 3 421,37 points. FRANC...... TDSHIQS TDQVIIH TDSSWSU FFFF IHDRISVH RDHWPIS LIVRE...... HDTPRIV HDTIPSS HDTPWVH HDHWTHH FFFF HDQWPWH

logue allemand Hoechst en vue de FRANCFORT 45 FRANC SUISSE ...... IDSVVUS IDSTHQS IDTHQIS HDPRRQS PDSRSQH FFFF créer Aventis, leader mondial des A LA BOURSE de Francfort, l’in- sciences de la vie. dice de référence DAX des trente TAUX Plus de 96 % des actions du groupe valeurs vedettes, perdait 0,52 % à 40 MARDI 30 novembre, à l’ouver- Taux d’inte´reˆt(%) Matif de Francfort ont été apportées à 5858,15 points, mardi en début de ture du marché obligataire, le ren- Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier cette offre, qui s’est achevée le JSJ A O N matinée. Le Dax a cédé 1,16 % à Taux 29/11 f Cours 09 h 50 f

1999 dement de l’emprunt français à dix j. j. 3 mois 10 ans 30ans 30/11 prix prix

Notionnel 5,5 PDUT SDQS SDWQ

26 novembre. Dans ces conditions, 5 888,88 points. lundi, dans le sil- FRANCE ...... QDHR

Source : Bloomberg ans (OAT) a légèrement progressé ´ VTDPT VTDRH

DECEMBRE 99. IWRU

QDRR SDPP SDVS

elle n’est pas prolongée. lage de Wall Street au terme d’une à 5,358 %. Sur le marché à terme ALLEMAGNE .. QDHS

SDRU SDPU RDPU GDE-BRETAG. SDQU Euribor 3 mois

« Nous avons nettement dépassé ´ FFFF FFFF FFFF QDRI SDRV TDHV siège sera transféré à Strasbourg. séance très indécise. des produits de taux, le Matif, le ITALIE...... QDHS DECEMBRE 99.

HDII IDVR PDTQ

notre but de 90 %, et nous réjouissons La première cotation d’Aventis dé- contrat notionnel (gisement d’em- JAPON...... HDIH

´

SDQP TDIV TDPW

de la forte acceptation à l’offre butera le 20 décembre à Paris, prunts d’Etat à dix ans), qui évolue ETATS-UNIS... SDUP IDUR QDSI RDRP

d’échange », LONDRES SUISSE...... HDVH Pe´trole QDRI SDQT SDWU ont indiqué le pré- Francfort et New York. en sens inverse des taux, a donc re- PAYS-BAS...... Q sident du directoire de Hoechst, Dans ce nouvel ensemble, le Kuweit L’INDICE FOOTSIE de la Bourse culé de 1 centime à 86,15. A Franc- En dollars f Cours Var. %

Juergen Dormann, et son homo- Petroleum Corporation (KPC), jus- de Londres reculait fortement, de fort, le taux d’intérêt de l’emprunt 29/11 veille

FFFF

logue de Rhône-Poulenc, Jean-René qu’alors principal actionnaire 1,09 %, mardi matin, à 6619,40 d’Etat à dix ans est resté stable à Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... PRDVS

± HDSR WTI (NEW YORK) ...... PQDWH

Fourtou, dans un communiqué. d’Hoechst, sera le premier action- points. Le marché a clôturé sur un 5,229 %. Lundi 29 novembre, les Cours Var. % ± PDSI LIGHT SWEET CRUDE .... PSDVR Les actionnaires du groupe alle- naire avec 13 % à 14 % du capital, nouveau record lundi, l’indice ga- rendements à long terme aux En dollars f 29/11 veille

mand vont recevoir une action suivi par des institutionnels alle- gnant 7,5 points à la fermeture du Etats-Unis s’étaient tendus à ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE HDIR

Aventis pour 1,333 action Hoechst. mands et français et par des fonds marché, à 6 692,3 points, soit une 6,29 %. CUIVRE 3 MOIS...... IUUUDS Or ± HDPP ALUMINIUM 3 MOIS ...... ISSQDS

± HDQH

Le 9 décembre, lors d’une assem- de pension anglo-américains, pré- progression de 0,11 % par rapport PLOMB 3 MOIS ...... RWUDS

Cours Var %

± HDIU SVQH ¤

blée générale, ils voteront le verse- sents jusqu’alors dans les deux à son niveau de vendredi. ETAIN 3 MOIS ...... En uros f 29/11 26/11

± HDHV

MONNAIES ZINC 3 MOIS...... IIUV

C

HDSR

ment d’un dividende exceptionnel groupes. Reste maintenant à réussir OR FIN KILO BARRE ...... WPSH

± HDIP

NICKEL 3 MOIS ...... UWWS

± IDIT

OR FIN LINGOT...... WQRH

de 2,72 euros par action, plus un le plus difficile : la fusion sur le ter- LA DEVISE européenne a atteint ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

TOKYO ONCE D’OR (LO) $ ...... QHU

± HDUT

crédit sur impôts d’environ 1,17 eu- rain, en mariant trois cultures, fran- son plus bas niveau face au dollar, ARGENT A TERME ...... SDPS

` ± PDRQ

PIECE FRANCE 20 F...... SPDIH

± HDTR

PLATINE A TERME ...... IHIPWQDSI ` ± HDUS ro par action. çaise, allemande et américaine. LA BOURSE de Tokyo a terminé la le lundi 29 novembre, à 1,0039 dol- PIECE SUISSE 20 F...... SQDIH

´ ` ± PDVH GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIECE UNION LAT. 20 F . SPDIH

Les actionnaires du groupe français Dans cette optique, avant même le séance, mardi, en baisse de 1,5 % à lar. Mardi 30 novembre, le yen a ´ PQIDPS HDPP ` ± HDWI BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ... PIV

se réuniront le 15 décembre pour se lancement des opérations finan- la suite des prises de bénéfice des repris le chemin de la hausse face IVW HDTU ` ± PDWW MAI¨S (CHICAGO)...... PIECE 20 DOLLARS US ... RIP

IRTDW FFFF ` ± HDPW prononcer sur une augmentation cières, toutes les grandes orienta- investisseurs qui se montraient in- au billet vert en s’échangeant à SOJA TOURTEAU (CHG.). PIECE 50 PESOS MEX...... QRQ

de capital nécessaire à l’émission de tions ont été décidées sur la base de quiets de l’appréciation du yen 102,36 yens pour 1 dollar. Vendredi, SOFTS $/TONNE

WDIP

nouveaux titres à l’intention des ac- l’égalité dans le partage des tâches. face aux autres monnaies. L’indice après l’intervention de la Banque CACAO (NEW YORK)...... WHW

´ ± IDPV CAFE (LONDRES) ...... IQVW Cotations, graphiques et indices en temps

FFFF tionnaires d’Hoechst. Rhône-Pou- Nikkei a reculé de 292,04 points à du Japon, la devise japonaise était SUCRE BLANC (PARIS) ... FFFF re´elsurlesiteWebdu«Monde». lenc sera rebaptisé Aventis, et son Dominique Gallois 18 558,23 points. revenue à 101,55 yens pour 1 dollar. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ0112--0024-0 WAS LMQ0112-24 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0382 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

RQPIDUU

VALEURS EUROPE´ENNES QRQDPT

QRT RQVQ

RIIT b QPV QRTDHT

Le titre de la banque britan- Klauss Esser, le président de Man- RQVQDUQ

QRSDPP

QVRV

Royal Bank of Scotland QII QQWDVR

nique a nesmann, a défendu son rejet de RQTSDUR RPUWDVW

QSVH perdu 5,95 %, lundi 29 novembre, l’offre de Vodafone devant les PWQ QRQDPT

après le rejet de son offre par Nat- analystes londoniens. QQTDVW QQIP PUT RQPIDUU

West. b Le titre du constructeur auto- RPQVDQR

QHRS

b Le groupe sidérurgique anglo- mobile allemand Volkswagen a PSV [[[[[[[[ [[[[[[[[

 Â

gF R t sx QH xy†F wt †vw QhigF R t sx QH xy†F wt †vw néerlandais Corus (issu de la fu- chuté de 4,22 %, le 29 novembre. Qhi sion de British Steel et d’Hoogo- Les investisseurs craignent que

e e C C ITDPV HDRW hu RUDUQ HDSU ps IUDP FFFF vens) a gagné 8,5 %, lundi 29 no- l’objectif d’atteindre les 6 millions AIR FCE p‚ KAPITAL HOLDING METRA A

e BIENS DE CONSOMMATION ± TDUP FFFF qf IIDQU HDST ps IIDP FFFF

vembre. Les industries cycliques de véhicules par an ne soit repous- AIRTOURS PLC qf LAND SECURITIES METSO

e

± QPDI HDUU e xv

C ± PDQI HDVT qf UDSQ HDRP qf RDPR FFFF

profitent de la bonne conjoncture sé à 2004. ALITALIA s„ LIBERTY INTL MORGAN CRUCIBLE AHOLD

SSDWH FFFF e e q‚

C ± IVDQ HDVQ s„ WDI HDWV qf QDPP FFFF

b TIM, AUSTRIAN AIRLIN e„ MEDIOBANCA NFC ATHENS MEDICAL

européenne. L’action de la filiale de té- e C e„ RRDQQ HDTI ± QPDWR P qf UDST FFFF hu STDRU FFFF BANG & OLUFSEN hu MEPC PLC NKT HOLDING AUSTRIA TABAK A

b e TVDQ FFFF L’action de la télévision à péage léphonie mobile de Telecom Italia, e hi ± RDVW FFFF iƒ IVDSI HDVT qf IUDUI FFFF BARRATT DEV PLC qf METROVACESA OCEAN GROUP BEIERSDORF AG

e C

QW HDSP BSkyB e p‚ PDPW FFFF qf IIDQP FFFF ps IIDP FFFF britannique a progressé de a bondi de 7,85 %. Sa maison mère BEAZER GROUP qf PROVIDENT FIN PARTEK BIC /RM

C

SDVQ IDWR e e qf ± ± IDWW I xv QTDTS FFFF qf IRDSW IDIV

3,10 %, le 29 novembre, dans l’at- a démenti une cession d’une part BENETTON GROUP s„ RODAMCO UK PENINS.ORIENT.S BRIT AMER TOBAC

e

± IIS IDUI e p‚

± WDVQ HDWT xv QTDU FFFF qf SDQU FFFF

tente d’un accord avec le groupe de TIM à Deutsche Telekom. BERKELEY GROUP qf RODAMCO CONT. E PREMIER FARNELL CASINO GP /RM

±

PIUUDQH HDIU e gr ± ± T HDPT xv QSDT FFFF qf ISDPS HDUP

b BRITISH AIRWAYS qf RODAMCO NORTH A RAILTRACK CFR UNITS -A-

allemand Kirch. Le titre du groupe italien de ser- e UQDP FFFF e e fi ± ± ± IHHDI HDRH qf IVDHT RDPI xv RWDWS HDRH CLUB MED. /RM p‚ SCHRODERS PLC RANDSTAD HOLDIN DELHAIZE

b Banca Fideuram e C PVQDS IDPS Le groupe allemand de télé- vices financiers e p‚ C ± IIDTU QDTU p‚ VQDS HDTH hu IIIDTH FFFF COMPASS GRP qf SIMCO N /RM RATIN -A- ESSILOR INTL /R

Mannesmann e SHDUS FFFF e fi ± ± ± PIDW IDQS qf SDSR HDPW hu IIRDST HDRU communication a (filiale de Sanpaolo) a gagné DT.LUFTHANSA N hi SLOUGH ESTATES RATIN -B- COLRUYT

e

C VPDQ HDRW e hi C ± IWDQS FFFF p‚ IQQ IDSQ qf QDUS IDTU

progressé de 2 %, le 29 novembre. 7,11 %, le 29 novembre. ELECTROLUX -B- ƒi UNIBAIL /RM RENTOKIL INITIA FRESENIUS MED C

± IDTH RDUP e qf ± ± VDIH IDIT s„ HDRW FFFF qf QDVT SDHV EMI GROUP qf UNIM REXAM FYFFES

SDPR FFFF e e e qf C HDWI FFFF iƒ UDQW FFFF p‚ UW IDHP EURO DISNEY /RM p‚ VALLEHERMOSO REXEL /RM GALLAHER GRP

e

±

RIDS HDUP e e fi

± ± IDWU FFFF hi QWDP HDTQ e„ PTDS HDRI

e qf GIB ± G WIMPEY PLC WCM BETEILIGUNG RHI AG IRDV HDSR USINOR p‚

±

qf IHDQP HDWI

C ± ± VDRT HDIW qf SDTP IDTU gr STQDQS HDPP

Code Cours % Var. GRANADA GROUP qf WOOLWICH PLC RIETER HLDG N IMPERIAL TOBACC RSDHR FFFF

30/11 10 h 00 VIOHALCO q‚

f pays en ¤uros veille e

PQDII FFFF e €„

± ± IITDS RDIW PSRDHI HDTQ ƒi PUDVT FFFF e p‚ f JERONIMO MARTIN ± HERMES INTL SANDVIK -A- QPDI IDQV VOEST-ALPINE ST e„ DJ E STOXX FINS P

e

IHDTS FFFF e ps

HDU FFFF ƒi PUDWU FFFF s„ KESKO -B- ± HPI SANDVIK -B- HDRV f DJ E STOXX BASI P PHWDRR

AUTOMOBILE e C TSI HDQI e p‚ ± PQDIS FFFF gr RUTDTR HDIQ HUNTER DOUGLAS xv SAURER ARBON N L’OREAL /RM

e IVDP FFFF e e €„ ± ± QHDRP FFFF xv PRDSU HDWQ p‚ TUDQ HDTT

AUTOLIV SDR ƒi KLM ALIMENTATION ET BOISSON SCHNEIDER ELECT MODELO CONTINEN

± P IDST e e qf C CHIMIE ± ± qf QDPI HDSH s„ PDHP IDWR RRDW IDPI BASF AG fi HILTON GROUP SEAT-PAGINE GIA MORRISON SUPERM

e

±

hi TIDS HDQP e e ± C qf SDIQ IDVP

p‚ WDQP FFFF qf WDUU FFFF PTDVS RDRU

BMW hi e MOULINEX /RM ALLIED DOMECQ SECURICOR HENKEL KGAA VZ IRSDV FFFF AIR LIQUIDE /RM p‚

±

qf IIDWW HDRH e ± qf SDRS HDSV

± xy PDVI FFFF ƒi ITDRW FFFF IWDSS HDPT

hi e ASSOCIAT BRIT F RECKITT & COLMA CONTINENTAL AG C NCL HLDG SECURITAS -B- RPDI HDPR AKZO NOBEL NV xv

±

± PDWI PDIR e qf qf IIDIV IDPT

± TUDQ HDUR qf QDWS FFFF qf RDHS FFFF hi e BASS SAFEWAY DAIMLERCHRYSLER ± PERSIMMON PLC SHANKS GROUP RRDW IDPI BASF AG hi

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RDVT IDWP e e e qf e„ RPDU HDRU C

± hi SHDP HDUW p‚ WRDT IDTU PUDQI FFFF FIAT s„ e PREUSSAG AG BBAG OE BRAU-BE SIDEL /RM SAINSBURY J. PL RP FFFF BAYER AG hi

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±

SIDHS IDQS e p‚ C C C e„ RR HDTW

qf QDHV IDHR qf RDTU IDQV IPDWV IDQQ

s„ BRAU-UNION SEITA /RM FIAT PRIV. ± RANK GROUP INVENSYS PHDRW I BOC GROUP PLC qf

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QDRI FFFF e qf qf T HDVH

± ± gr PHQDQV HDWI ƒi PIDPI FFFF RHDRS HDIP

p‚ e CADBURY SCHWEPP SMITH & NEPHEW MICHELIN /RM C SAIRGROUP N SKF -A- ITDRS IDPQ CELANESE N hi

C C

PDST RDSS e qf C hu QWDTT RDPR

± IWPDU HDHS hu IHDRR HDVT ƒi PPDQV FFFF p‚ CARLSBERG -B- STAGECOACH HLDG PEUGEOT ± SAS DANMARK A/S SKF -B- UPDPI HDRQ CIBA SPEC CHEM gr

e C

IT FFFF e e iƒ C C hu QVDQP QDIQ

p‚ SUDRS HDUW hu PRDRU IDII PDIT FFFF

s„ CARLSBERG AS -A TABACALERA A PIRELLI ± SEB /RM SOPHUS BEREND - RPTDUQ HDSV CLARIANT N gr

C

PDUT FFFF e e qf C C hu RIDHI IDHQ

± p‚ IUU IDHQ gr TIPDHP HDVI RPDTS HDIP p‚ e DANISCO TESCO PLC RENAULT C SODEXHO ALLIANC SULZER FRAT.SA1 QQDW HDQH DEGUSSA-HUELS hi

e

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xv PTDUQ HDHU e ± p‚ PQIDR HDTW C

± gr VQHDWW HDQH ƒi ITDSS FFFF TSDW HDTI

p‚ e DANONE /RM TNT POST GROEP VALEO /RM C THE SWATCH GRP SVEDALA QR HDRR DSM xv

±

HDIQ e SIUDWT q‚ RUDIS FFFF C

± RU IDSI gr ITVDUT HDUQ qf UDPT FFFF

VOLKSWAGEN hi THE SWATCH GRP DELTA DAIRY T.I.GROUP PLC f DJ E STOXX N CY G P PRDPP FFFF DYNO xy

qf WDPQ FFFF

si HDWR FFFF xy QSDTP FFFF PRDIV FFFF ƒi DIAGEO VOLVO -A- C WW/WW UK UNITS TOMRA SYSTEMS RSRVDHI HDPV EMS-CHEM HOLD A gr

e C q‚ RIDHS FFFF

qf IHDUP FFFF e„ TIDRS HDUH PRDRP FFFF ƒi ELAIS OLEAGINOU VOLVO -B- ± WILSON BOWDEN VA TECHNOLOGIE IHDIP PDUS ICI qf

e

e ± p‚ IIQDI HDRR C

± ± e„ RPDSW HDHP RRVDW HDRU HDQP

f PPWDWR e WOLFORD AG ERID.BEGH.SAY / f COMMERCE DISTRIBUTION SDWS FFFF DJ E STOXX AUTO P KEMIRA ps DJ E STOXX IND GO P

qf PDTV FFFF

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f ITTDV GREENCORE GROUP C WDIT FFFF qf DJ E STOXX CYC GO P WDQU IDHQ LAPORTE BOOTS CO PLC qf

e C

QRDSS HDIR

HEINEKEN HOLD.N xv C e gr SVHDVP HDII

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BANQUES LONZA GRP N CARREFOUR /RM p‚ PRDPV FFFF

e HELLENIC BOTTLI q‚

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RHODIA ASSURANCES CASTO.DUBOIS /R p‚

q‚ PVDWT FFFF

± e HELLENIC SUGAR qf IUDPI IDVI ± e s„ IDHI PDVV IUDP FFFF ABBEY NATIONAL SNIA CENTROS COMER P iƒ

PHARMACIE e

± IIDUS FFFF xv WIDPS HDVP

e qf ± e KERRY GRP-A- AEGON NV xv PRDQV HDRW ± e fi UQDWS HDRH PPDHU FFFF ABN AMRO HOLDIN SOLVAY CONTINENTE iƒ

e e

± ± ±

qf RSDPT IDRW s„ IDSP HDTS p‚ SRDSS IDIV

± e ASTRAZENECA MONTEDISON AGF /RM qf IPDVT SDRV fi RRDTW FFFF ± PIDHR HDUS ALL & LEICS TESSENDERLO CHE DIXONS GROUP PL qf

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± ± PTDPV RDUP gr IUWIDUS HDQV s„ WDIR IDQQ

ELAN CORP qf NESTLE N ALLEANZA ASS qf PIDQI FFFF ± e C QSIDUP HDIQ RIDS PDUP ALLIED IRISH BA f DJ E STOXX CHEM P GEHE AG hi

e e C ± ±

QHDRH HDRU xv QUDIP HDIT hi PVWDS HDRV

GLAXO WELLCOME qf KONINKLIJKE NUM ALLIANZ AG q‚ VIDST FFFF ± TDQV HDPS ALPHA CREDIT BA GREAT UNIV STOR qf

e e

± ± ± RQDV IDIQ s„ IDIT HDVS qf IIDWQ HDTT

e HOECHST AG hi PARMALAT ALLIED ZURICH PPDSS FFFF iƒ e C VSDU HDPQ ARGENTARIA R GUCCI GROUP xv

´ e e C

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ISHWDUT IDHP p‚ TH HDVR p‚ IQQDS HDPP

e CONGLOMERATS NOVARTIS N gr PERNOD RICARD / AXA /RM PIDQU FFFF €„ e ± IPR RDIH BPINTOMAYORR GUILBERT /RM p‚

e

± ± ± IPUDQQ HDUQ ps TDIU HDIT gr UWTDHT HDPQ

e hu ± e NOVO NORDISK B RAISIO GRP -V- BALOISE HLDG N e„ SPDRS HDSU ± p‚ RW HDRI QIDQS FFFF BANK AUSTRIA AG CGIP /RM HENNES & MAURIT ƒi

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PIDHS HDUP xy SDTU FFFF qf ISDHR HDII

ORION B ps RIEBER & SON -B CGU IQDQU FFFF qf e e p‚ IUU FFFF ± QRDQ HDHW BANK OF IRELAND CHRISTIAN DIOR KARSTADT QUELLE hi

e e C

± ± THDU HDTS qf UDUQ PDUR p‚ QPDHQ IDPW

e RHONE POUL./RM p‚ SCOTT & NEWCAST CNP ASSURANCES q‚ PSDHV FFFF C C s„ PDPW HDRR WDTW HDIT BANK OF PIRAEUS CIR KINGFISHER qf

e

± ± gr ITSUWDQP HDHW qf WDPI IDTW iƒ ITDVS FFFF

C e ROCHE HOLDING SOUTH AFRICAN B CORP MAPFRE R qf IIDTU HDVP C fi QWPDU FFFF QDVH RDQU BK OF SCOTLAND D’IETEREN SA MARKS & SPENCER qf

e e iƒ QSDTR FFFF C

 e C @€u˜li™iteA p‚ RWDWS IDQP SQDP HDPV BANKINTER R GAZ ET EAUX /RM METRO hi

± PWDPP QDRI qf e C fi IUR FFFF UDVT SDIH BARCLAYS PLC GBL NEXT PLC qf

e C TIDU HDRI hi e qf ISDPI FFFF PIH FFFF BAYR.HYPO-U.VER GENL ELECTR CO PINAULT PRINT./ p‚

e ± e SDIP IDSR s„ e C fi RS FFFF TDPV IDPW COMIT GEVAERT RINASCENTE s„

e ± e s„ UDUS HDPT ± xv PPDHI HDSW ± PRHDVI HDIQ BCA FIDEURAM HAGEMEYER NV VALORA HLDG N gr

e ± s„ RDHT HDRW ± C qf RDPR HDQU UDHS SDPI BCA INTESA INCHCAPE W.H SMITH GRP qf

e ± s„ QDS IDTW ƒi IQDPQ FFFF UDSR FFFF MONTE PASCHI SI INVESTOR -A- WOLSELEY PLC qf

e s„ IDQP FFFF ƒi IQDRH FFFF ± IDIU BCA ROMA INVESTOR -B- f DJ E STOXX RETL P RIRDPT

e ± iƒ IQDTS HDUQ IVDPR FFFF BBV R KVAERNER -A- xy

e PSDQI FFFF €„ e ± QPQDI HDWV ESPIRITO SANTO LVMH / RM p‚

e iƒ TRDU FFFF IWDIU FFFF BCO POPULAR ESP MYTILINEOS HOLD q‚ HAUTE TECHNOLOGIE

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HALIFAX GROUP NETCOM ASA xy e ± IRUDS IDTU

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OLIVETTI s„

±

qf IPDWR PDHR ± QRHDHI HDUQ

LLOYDS TSB SWISSCOM N gr e ± IPHDV HDUR

KON. PHILIPS xv

e

±

ps T IDQP

TRDPU FFFF

MERITA TELE DANMARK -B hu

± QDIW HDWW

ROLLS ROYCE qf

UIDVP FFFF q‚ e

IQDQS FFFF

NAT BANK TELECEL €„ ± TRDRT HDTR

SAGE GRP qf

e

UR FFFF p‚ e

± IHDVR IDVI

NATEXIS BQ POP. TELECOM ITALIA s„ e WSI FFFF

SAGEM p‚

±

PQDII HDPI qf e ± SDQW HDUR

NATL WESTM BK TELECOM ITALIA s„ e ± QQI HDRS

SAP AG hi

e

ƒi T FFFF ± PHDQS HDTQ

NORDBANKEN HOLD TELEFONICA iƒ e ± RHRDS HDVI

SAP VZ hi

e C e

IWDPU HDTV s„ e

± ± gr IIWVRDSQ HDUS qf UDIS HDPP hi IIVDS FFFF ± UDUT PDTQ

ROLO BANCA 1473 TIM s„ ROCHE HOLDING G TATE & LYLE ERGO VERSICHERU ± ISDPH WDTQ

SEMA GROUP qf

e C ±

qf IWDRW IDIQ ± p‚ RPDIQ HDSS qf RDUS IDQP q‚ RTDVU FFFF ± RDTI QDQQ

ROYAL BK SCOTL VODAFONE AIRTOU qf SANOFI SYNTHELA UNIGATE PLC ETHNIKI GEN INS e ± IHHDU PDHR

SIEMENS AG N hi

e e e ±

s„ IPDRW HDVU ± ± hi IIW HDHV xv STDIS IDRW hu VHDRU FFFF ± IDIQ

SAN PAOLO IMI f DJ E STOXX TCOM P WPWDUP SCHERING AG UNILEVER FORSIKRING CODA ± IPDUP SDVV

SMITHS IND PLC qf

e C

ƒi WDQP FFFF ± IQDTR HDSW qf UDRQ PDUH fi QQDWI FFFF

S-E-BANKEN -A- SMITHKLINE BEEC qf UNILEVER FORTIS (B) e ± IPPDV HDTS

STMICROELEC SIC p‚

e e C ± qf IQDQP QDTU

± RIDIS FFFF qf WDSI IDVU s„ PWDHT HDPU

STANDARD CHARTE UCB fi WHITBREAD GENERALI ASS e C PVDWS HDPR

THOMSON CSF /RM p‚

e CONSTRUCTION e ±

p‚ PISDW HDPV ± ± HDSV PIIDUT HDQT e„ IRU FFFF

STE GENERAL-A-/ f DJ E STOXX PHAR P RPUDIQ f DJ E STOXX F & BV P GENERALI HLD VI e RR FFFF

TIETOENATOR ps

e

IQDTR FFFF ƒi e s„ PDUU FFFF

± RWDUT HDQT

SV HANDBK -A- ACCIONA iƒ INA

C WTDVI HDQU

WILLIAM DEMANT hu

±

gr PTVDVW IDPT q‚ QTDPI FFFF

PTDUP FFFF

UBS REG AKTOR SA q‚ INTERAM HELLEN

± IDIR

´ f DJ E STOXX TECH P TTQDIW

e ENERGIE BIENS D’E´QUIPEMENT

± RDSV IDPW s„ e qf IHDQW FFFF ISDVI FFFF UNICREDITO ITAL ASKO -A- ps IRISH LIFE & PE

UQDWS FFFF hu e ± qf PDUV HDSU xy TDWH FFFF iƒ IUDHU FFFF ISWHDVU FFFF UNIDANMARK -A- AUMAR R AKER MARITIME ABB PARTI gr LEGAL & GENERAL

e

PQDWP FFFF q‚ e ± ± s„ VDQU HDQT ± qf SDRT IDWW iƒ IHDPS FFFF TIHDIR HDUI

XIOSBANK ACESA R BG ADECCO N gr MEDIOLANUM SERVICES COLLECTIFS

e ± HDRT PWPDRW e ± hi PHVDS IDTS ± ± qf IHDHV HDTQ ± SDRS P p‚ PWDIT HDTS

f DJ E STOXX BANK P BLUE CIRCLE IND qf BP AMOCO ALSTOM MUENCH RUECKVER

e

± PDTU HDQU

AEM s„

e C ± qf UDHP PDTR ± qf IVDSS HDQR p‚ RVP IDPQ IIDSR FFFF

BOUYGUES /RM BURMAH CASTROL ASSA ABLOY-B- ƒi NORWICH UNION

C

IHDRV IDPQ

e ANGLIAN WATER qf

e C C ps SSDST HDHP iƒ WDV FFFF qf SDQV IDIW RDUP FFFF

BPB CEPSA ASSOC BR PORTS qf POHJOLA YHTYMAE

C

SDUP RDQS

PRODUITS DE BASE e e BRITISH ENERGY qf ± C qf ITDQW PDHW ± xv RWDI IDRI s„ IIDRS PDPQ PTDPV FFFF

BUZZI UNICEM DORDTSCHE PETRO ATLAS COPCO -A- ƒi PRUDENTIAL

PDVI FFFF

e e e CENTRICA qf ± s„ VDRR HDRU ± s„ SDQV HDWP ± PWDSS PDHW qf PDRW FFFF ƒi PSDVU FFFF

ACERINOX R iƒ CARADON ENI ATLAS COPCO -B- RAS

e

± UDTW HDQW

e EDISON s„ ± qf TDIV HDUU ± qf UDQI FFFF ± fi IHR IDUH TIPDHP HDPH q‚ IVDQU FFFF

ALUSUISSE LON G gr CBR ENTERPRISE OIL ATTICA ENTR SA ROYAL SUN ALLIA

e

QPIDU FFFF

e e ELECTRABEL fi ps QQDW FFFF xy TDRU FFFF ± €„ ISDT FFFF RSDSH FFFF qf UDHR QDPV

ALUMINIUM GREEC q‚ CIMPOR R F.OLSEN ENERGY BAA SAMPO -A-

e

ISDRW FFFF

e ELECTRIC PORTUG €„ C ± gr PHPHDHW HDQU ± qf PDHQ FFFF p‚ IWT PDHV QDHQ FFFF qf UDVW I

ARJO WIGGINS AP qf COLAS /RM LASMO BBA GROUP PLC SWISS RE N

e

IWDUI FFFF

e e ENDESA iƒ C €„ SPDSS FFFF e„ WIDRS HDPU ITDPH FFFF qf QIDPR FFFF xy ISDHR FFFF

ASSIDOMAEN AB ƒi CRH PLC OMV AG BERGESEN SEGUROS MUNDIAL

e

IRVDI FFFF

e EVN e„ C ƒi PRDQH FFFF xy ISDQS FFFF iƒ WDTR HDTQ RDUW FFFF xy PPDIW FFFF

AVESTA ƒi GRUPO DRAGADOS PETROLEUM GEO-S BONHEUR SKANDIA INSURAN

e

± RDRP IDUV

e e e FORTUM ps xy TDWT FFFF p‚ VR FFFF iƒ PHDV FFFF SHU FFFF qf SIDQU FFFF

BEKAERT fi FCC PRIMAGAZ /RM CMG STOREBRAND

e

PRDIP FFFF

e e GAS NATURAL SDG iƒ ± ± qf UDUH PDPP ± ± iƒ PIDS HDRT p‚ WQDS HDSQ RDTV HDQR qf QDWR FFFF

BILLITON qf GROUPE GTM REPSOL COOKSON GROUP P SUN LF & PROV H

e

± IQDWS HDQT

e e IBERDROLA iƒ ± gr STSDPQ HDII ± xv SWDHS IDQW ± ± RP IDWT qf VDST IDRT hu WWRWDUI FFFF

BOEHLER-UDDEHOL e„ HANSON PLC ROYAL DUTCH CO DAMPSKIBS -A- SWISS LIFE REG

e

± QDUW HDUW

ITALGAS s„

e C e e C C hu PPDVT QDTT ± s„ QDWP IDSS hi UTDI HDSP ISDRU IDIV hu IHVPQDTU FFFF

BUHRMANN NV xv HEIDELBERGER ZE SAIPEM DAMPSKIBS -B- TOPDANMARK

C

VDHU IDRH

NATIONAL GRID G qf

± gr STUDUP HDRR ± qf UDTW IDHP ± q‚ QWDIU FFFF SDQU FFFF hu ISSPWDTP HDWS

BUNZL PLC qf HELL.TECHNODO.R SHELL TRANSP & DAMSKIBS SVEND ZURICH ALLIED N

± TDRH HDRW

e NATIONAL POWER qf ± QRUDQQ HDSS ± xy IHDWU FFFF q‚ QPDVU FFFF TDWS I xy SDVT FFFF

CART.BURGO s„ HERACLES GENL R SMEDVIG -A- DET SONDENFJ NO f DJ E STOXX INSU P

e C

IPV IDPU

e e OESTERR ELEKTR e„ C ± p‚ IQPDT IDIP ± PDHP IDTH hi QV FFFF qf IHDSH HDQH

CORUS GROUP qf HOCHTIEF ESSEN TOTAL FINA /RM ELECTROCOMPONEN

C

VDQR PDWR

e POWERGEN qf ± ± QHUDSU IDIR IUDVI FFFF gr IPRWDTI HDQH p‚ IDPT FFFF

ELKEM ASA, OSLO xy HOLDERBANK FINA f DJ E STOXX ENGY P EUROTUNNEL /RM

± VDUH SDVR

e e MEDIAS SCOTTISH POWER qf p‚ IQI FFFF IRDTU FFFF ps PTDSS FFFF

ELVAL q‚ IMERYS /RM FINNLINES

C

IPDSW IDHP

e SEVERN TRENT qf C ± ± s„ IPDI IDIU IHDIT FFFF qf PDWP PDIQ qf IQDQR HDPR

JOHNSON MATTHEY qf ITALCEMENTI FKI BSKYBGROUP

e

IRTDT FFFF

e e SERVICES FINANCIERS e SUEZ LYON EAUX/ p‚ ± ± ± RIDQT HDRT p‚ WTDP IDVR hu PTDVT FFFF p‚ VRDV HDPR

MAYR-MELNHOF KA e„ LAFARGE /RM FLS IND.B CANAL PLUS /RM

PPDTI FFFF

e e SYDKRAFT -A- ƒi C ± ± WDRI FFFF q‚ PHDTT FFFF qf IRDUP QDQR e„ QSDP HDSR qf VDVI IDHU

METSAE-SERLA -B ps MICHANIKI REG. 3I FLUGHAFEN WIEN CARLTON COMMUNI

IUDUP FFFF

e e SYDKRAFT -C- ƒi C ± qf VDVS FFFF QIDPW FFFF fi RUDWS FFFF qf ISDSP IDQI xv WDRW IDHT

MODO -B- ƒi TARMAC ALMANIJ GKN ELSEVIER

C

IRDPW PDIT

e THAMES WATER qf C qf IDRQ FFFF RQDIR FFFF q‚ VSDUW FFFF qf QDSU FFFF hi UW QDWS

NORSKE SKOGIND- xy PILKINGTON PLC ALPHA FINANCE GLYNWED INTL PL EM.TV & MERCHAN

e

± ITPDW HDVS

e TRACTEBEL fi ± ± IIDRS FFFF qf IPDSW FFFF qf IHDHU HDQI q‚ PPDRI FFFF qf IUDTQ HDVH

OUTOKUMPU OY -A ps RMC GROUP PLC AMVESCAP HALKOR EMAP PLC

e

ITDUT FFFF

e e e FENOSA iƒ C ± ± SUDS HDVT qf PDII FFFF s„ HDQS FFFF qf IQDWQ HDQR p‚ QVHDI IDPU

PECHINEY-A- p‚ RUGBY GRP BENI STABILI HAYS HAVAS ADVERTISI

± WDQU RDQV

e e e e e UNITED UTILITIE qf ± p‚ ITW IDIU TDSP FFFF €„ RDIV FFFF hi SS FFFF s‚ SDP FFFF

PORTUCEL INDUST €„ SAINT GOBAIN /R BPI R HEIDELBERGER DR INDP NEWS AND M

e

± ITDPS HDQI

e e e VIAG hi C C ƒi QQDSU FFFF SDVS FFFF qf UDSW PDVH ps QH FFFF p‚ RTDHS HDWH

RAUTARUUKKI K ps SKANSKA -B- BRITISH LAND CO HUHTAMAEKI VAN LAGARDERE SCA N

e

± UWDTS IDTU

e e VIVENDI/RM p‚ C ± ± IWDHT PDRR hu PIDSI FFFF qf TDIT FFFF s„ UDTW PDTT s„ IIDS HDWU

RIO TINTO qf SUPERFOS CANARY WHARF GR IFIL MEDIASET

± HDUW

f DJ E STOXX PO SUP P PWWDPT

± ± PP FFFF qf PDRI IDQH qf TDQH FFFF qf RDIT FFFF qf PQDUR IDSV SIDENOR q‚ TAYLOR WOODROW CAPITAL SHOPPIN IMI PLC PEARSON

e e ± ± p‚ WUDW HDTT RIDRP FFFF fi STDS FFFF hu SUDVP HDWR qf SDWI FFFF SILVER & BARYTE q‚ TECHNIP /RM COBEPA ISS INTL SERV-B REED INTERNATIO

e ± ± ± q‚ IIUDUU FFFF PDTH IDVH hi TRDS SDIS hu VSDSW FFFF qf IIDHP HDUP

SMURFIT JEFFERS qf TITAN CEMENT RE CONSORS DISC-BR KOEBENHAVN LUFT REUTERS GROUP e CODES PAYS ZONE EURO

e e e e C ± ± €„ IQDSV FFFF e„ PHDHU HDIH iƒ PW HDTV PT IDIR xy ISDQS FFFF SOPORCEL WIENERB BAUSTOF CORP FIN ALBA KON.NEDLLOYD xv SCHIBSTED FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

e e C ± IQDQ FFFF qf SDIS PDVT gr IVRDTU HDQR ps RI FFFF qf RDUQ FFFF STORA ENSO -A- ps WILLIAMS CS GROUP N KONE B TELEWEST COMM. IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

e e e e C ± ± ± PPQDPT HDVU IQDTR FFFF p‚ SUUDS IDWS p‚ PIPDW HDHS p‚ QUI IDHW STORA ENSO -R- ps f DJ E STOXX CNST P EURAFRANCE /RM LEGRAND /RM TF1 LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche

e ± PTDWP FFFF fi QQDWI FFFF xy IHDTT FFFF qf IPDRP PDVT SVENSKA CELLULO ƒi FORTIS (B) LEIF HOEGH UNITED NEWS & M FI : Finlande - BE : Belgique.

e e e e

± ± ± ± PSDI HDWW xv QQDST HDST hi RWDI IDPI xv WSDS HDUV

THYSSEN KRUPP hi FORTIS (NL) LINDE AG UNITED PAN-EURO CODESPAYSHORSZONEEURO

CONSOMMATION CYCLIQUE e e e C ± ± VDQW FFFF p‚ IIQDI PDTU hi QHDQ IDTP xv PWDWP HDHU TRELLEBORG B ƒi GECINA /RM MAN AG WOLTERS KLUWER

CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e e

C ± ± ± QUDP FFFF p‚ PQIDS PDRQ qf UDQS HDRQ hi PHR HDRT qf IQDVP QDSS

UNION MINIERE fi ACCOR /RM HAMMERSON MANNESMANN N WPP GROUP GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e e e C C ± ± ± QQ HDTH hi UQDS HDQR xv SUDRS HDVI hi IVDP HDIT QVPDVS HDRW UPM-KYMMENE COR ps ADIDAS-SALOMON ING GROEP METALLGESELLSCH f DJ E STOXX MEDIA P LeMonde Job: WMQ0112--0025-0 WAS LMQ0112-25 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0383 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 / 25

C C ± QVDWH PSSDIU HDPT HDSH WR WQ TIHDHR IDHT IDSH PT PTDHQ IUHDUS HDIP PDTI BIC...... QVDVH GROUPE GTM ...... SOPHIA EX.SFI ......

± ± FFFF FFFF FFFF IDPP TUDSH TUDIH RRHDIS HDSW IDSP UQDSH UQDIH RUWDSH HDSR HDSQ BIS...... WIDSH GROUPE PARTOUCHE ... SOPRA # ......

± ± ± VVDVH SVPDRW HDPP IDSH IPWDQH IPR VIQDQW RDIH PDSP TWDQS TWDIH RSQDPU HDQT PDTH B.N.P...... VW GUILBERT...... SPIR COMMUNIC. # ......

C C ± IVT IPPHDHV IDQT RDIP RTQDVH RTPDVH QHQSDUU HDPP SDSH IVHDIH IVPDRH IIWTDRU IDPV HDVV VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... IVQDSH GUYENNE GASCOGNE... SR TELEPERFORMAN ....

C C C PWPDUH IWIWDWW HDWQ WDUT SPDPS SQDIH QRVDQI IDTQ PDSP IRTDTH IRU WTRDPT HDPU FFFF BONGRAIN ...... PWH HACHETTE FILI.ME...... SUEZ LYON.DES EA ......

C ± ± RTRDSH QHRTDWP RDVP PDSW QVS QVHDIH PRWQDPW IDPU PDTH QTU QTWDWH PRPTDQV HDUW QDQS BOUYGUES ...... RVV HAVAS ADVERTISIN ...... TF1 ......

C

± QWDVH PTIDHU FFFF HDWH IQI IPWDIH VRTDVR IDRS PDVP WVDSS WVDTH TRTDUU HDHS PDRS b L’action Seita a perdu 0,48 % dans la première heure BOUYGUES OFFS...... QWDVH IMERYS(EX.IMETAL ...... TECHNIP......

C ± ± TDWP RSDQW HDIR FFFF IVDWI IVDWS IPRDQH HDPI HDPU PVDVV PVDUU IVVDUP HDQV HDSS

de cotation à la Bourse de Paris, mardi 30 novembre. Le BULL#...... TDWQ IMMEUBLES DE FCE ...... THOMSON-CSF......

± ± ± WIDTH THHDVT HDPP FFFF IPS IPP VHHDPU PDRH FFFF RTDVH RSDTH PWWDIP PDST FFFF BUSINESS OBJECTS...... WIDVH INFOGRAMES ENTER .... THOMSON MULTIMED.

Conseil des marchés financiers (CMF) a indiqué que le ± ± ± VRDWS SSUDPR HDHT QDPH PVDHP PV IVQDTU HDHU HDIT IQRDIH IQPDWH VUIDUU HDVW P CANAL + ...... VS INGENICO ...... TOTAL FINA SA......

C ± IUVDRH IIUHDPQ IHDVR RPH RPH PUSSDHP FFFF RDSU IHTDIH IIHDIH UPPDPI QDUU HDWI

fabricant espagnol de tabac Tabacalera avait obtenu CAP GEMINI ...... IVHDPH INTERTECHNIQUE...... TRANSICIEL # ......

C

± QUDIH PRQDQT FFFF HDVV THDSH SWDQH QVVDWV IDWV PDIT IQI IQQ VUPDRP IDSQ RDUQ

83,05 % du capital et 87,49 % des droits de vote de la CARBONE LORRAINE..... QUDIH ISIS ...... UNIBAIL ......

± ± ± IUPDUH IIQPDVR PDPT RDWH WRDSH WRDPH TIUDWI HDQP PDPW UV UUDVH SIHDQQ HDPT PDPH CARREFOUR ...... IUTDUH KLEPIERRE COMP.F ...... UNILOG ......

± ± ± IISDRH USTDWU IDQU IDPU IIHDVH IHVDWH UIRDQR IDUI RDUH IIUDWH IITDPH UTPDPP IDRR QDQS Seita à l’issue de son offre publique d’échange (OPE). CASINO GUICHARD ...... IIU LABINAL...... UNION ASSUR.FDAL ......

± ± UV SIIDTS FFFF IDQI WV WTDQH TQIDTW IDUQ IDVQ IRDVV IRDUS WTDUS HDVU HDRV

Le groupe avait conditionné son OPE à l’obtention d’au CASINO GUICH.ADP ...... UV LAFARGE...... USINOR......

C C C

PTT IURRDVS HDQV IDWH RSDTR RT QHIDUR HDUW HDUV TSDSH TTDPS RQRDSU IDIS I

moins 50,01 % du capital de la Seita. CASTORAMA DUB.(L...... PTS LAGARDERE...... VALEO ......

± ± ± IPH UVUDIS HDPS IDRH TQ TPDPH RHVDHI IDPU HDWT QWDQH QW PSSDVP HDUT IDIR C.C.F...... IPHDQH LAPEYRE ...... VALLOUREC......

± ± PHH IQIIDWI PDWI QDVI SI FFFF FFFF FFFF IDPP PTDTH PTDQT IUPDWI HDWH HDTI b Le cours de Bourse du Crédit lyonnais a reculé de CEGID (LY) ...... PHT LEBON (CIE)...... VIA BANQUE ......

± ± FFFF FFFF FFFF HDIS PIQ PIPDVH IQWSDVV HDHW HDVS VI UWDPS SIWDVS PDIT PDUS

0,28 %, à 32 euros, au lendemain de l’annonce d’un par- CERUS...... UDRS LEGRAND ...... VIVENDI ......

C ± ± RWDIH QPPDHU HDPH HDVH IPT IPRDIH VIRDHR IDSI IDQT ISDRH ISDSI IHIDUR HDUI HDRH

tenariat dans le domaine des fusions et acquisitions CGIP ...... RWDPH LEGRAND ADP ...... WORMS (EX.SOMEAL ..... C C ± SPDTH QRSDHQ HDIW IDRS QUDSU QUDSI PRTDHS HDIT I IUWDIH IVI IIVUDPV IDHT PDIQ CHARGEURS...... SPDSH LEGRIS INDUST...... ZODIAC......

C ±

RTDWH QHUDTR RDPP HDUT IIQ IIIDVH UQQDQT IDHT UDSH avec la banque espagnole BBVA. Il s’agit du premier ac- CHRISTIAN DALLOZ ...... RS LOCINDUS......

C

± IUV IITUDTH HDST IDSV TRW TRTDSH RPRHDUT HDQW PDVP

cord que le Crédit lyonnais passe avec un établissement CHRISTIAN DIOR ...... IUU L’OREAL ......

C ± WIDSH THHDPH HDII FFFF QPTDQH QPRDSH PIPVDSV HDSS PDRR CIC -ACTIONS A...... WIDRH LVMH MOET HEN......

étranger de son groupe d’actionnaires. ± TIDVH RHSDQV FFFF IDIS ITHDWH ITH IHRWDSQ HDST QDTH CIMENTS FRANCAIS ...... TIDVH MARINE WENDEL ......

C ± IHHDIH TSTDTI HDPH I VDIH VDHS SPDVH HDTP HDTI

b L’action Vivendi a chuté de 2,47 %, à 79 euros. Le CLARINS ...... WWDWH METALEUROP ......

± ±

WWDTH TSQDQQ HDWH HDTW RHDSH RHDRS PTSDQQ HDIP HDTR

groupe se développe au Japon en s’alliant avec le CLUB MEDITERRANE .... IHHDSH MICHELIN......

± QPDQW PIPDRT HDIV HDTR PWDVH PWDVH IWSDRV FFFF HDRT CNP ASSURANCES ...... QPDRS MONTUPET SA......

± ± VHDVH SQHDHI IDRH IDIT WDQP WDPT THDUR HDTR HDTI groupe de négoce nippon Marubeni. En outre, le quoti- COFLEXIP...... VIDWS MOULINEX ......

C ± IWS IPUWDIP IDST RDVV UR UQ RUVDVS IDQS IDTV

dien britannique Financial Times laisse entendre que COLAS ...... IWP NATEXIS BQ POP......

C ± Montant PDIH IQDUV IDRI IDIR RIDSH RIDVH PURDIW HDUP FFFF

COMPTOIR ENTREP...... PDIQ NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

Suez-Lyonnaise serait l’un des candidat à la reprise de International coupon ± ± f QWDRH PSVDRS IDSH I PPDHI PP IRRDQI HDHS HDQT

CPR ...... RH NORBERT DENTRES...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

± ± IVDTS IPPDQR HDPU FFFF PTDSH PSDVS ITWDST PDRS HDVR Sithe, la filiale américaine de Vivendi dans l’électricité. CRED.FON.FRANCE ...... IVDUH NORD-EST......

± ± ±

QIDTH PHUDPV HDRU HDSU TVDWS TTDQH RQRDWH QDVR FFFF ISH IRTDQH WSWDTU PDRU HDIV

b L’action Axa a abandonné 0,22 %, à 133,5 euros, CFF.(FERRAILLES) ...... QIDUS NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

C ± QPDHW PIHDSH HDPP FFFF RSTDIH RSTDIH PWWIDVP FFFF IDPU SW SWDHS QVUDQR HDHV HDIV

après les déclarations du président du directoire de l’as- CREDIT LYONNAIS...... QPDIT NRJ # ...... A.T.T. #...... ± ± ± RHDPH PTQDTW HDTP HDVR VDTH VDRS SSDRQ IDUR FFFF IUDWI IUDVH IITDUT HDTI HDHU CS SIGNAUX(CSEE)...... RHDRS OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

C ±

UP RUPDPW IDQU PRDQW IIHDRH IIHDRH UPRDIV FFFF FFFF PHDPH PHDPP IQPDTQ HDIH HDPH sureur, Claude Bébéar, dans le quotidien La Tribune. Ce- DAMART ...... UQ PARIBAS...... CROWN CORK ORD.#.....

C

± ± PQPDSH ISPSDIH HDPI Q SV SUDSH QUUDIV HDVT HDVH PTDIW PTDQW IUQDII HDUT HDII

lui-ci a estimé que son groupe n’était pas à l’abri d’une DANONE...... PQQ PECHINEY ACT ORD ...... DE BEERS # ......

± IVRDQH IPHVDWQ FFFF T QTH QSSDQH PQQHDTP IDQI IDRS SWDSS FFFF FFFF FFFF HDPW DASSAULT-AVIATIO ...... IVRDQH PENAUILLE POLY.C ...... DU PONT NEMOURS.....

C ± ± RQDSH PVSDQR IDIR HDPP SWDSH TH QWQDSU HDVR HDUV RWDIW RWDHQ QPIDTP HDQQ HDIT attaque hostile et qu’il devait atteindre une capitalisa- DASSAULT SYSTEME...... RR PERNOD-RICARD...... ERICSSON # ......

C C ± STDPH QTVDTS PDRQ IDPH IWPDVH IWPDWH IPTSDQR HDHS IDSH SHDRH SIDPH QQSDVS IDSW HDRH

tion de 100 milliards d’euros pour « être tranquille ». DE DIETRICH...... SUDTH PEUGEOT...... FORD MOTOR # ......

± ± TTDSH RQTDPI FFFF RDWS PIH PHW IQUHDWS HDRV IDRR IQPDIH IQIDSH VTPDSV HDRS HDPV DEVEAUX(LY)# ...... TTDSH PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL ELECT. #......

C ± ± IRDSH WSDII QDQQ HDPH IHU IHSDVH TWR IDIP IDSP UPDPS UQDPH RVHDIT IDQI HDRI DEV.R.N-P.CAL LI...... IS PLASTIC OMN.(LY) ...... GENERAL MOTORS # .....

± ± ± ITPDVH IHTUDWH HDUW FFFF IHPS WWUDSH TSRQDIU PDTV Q IRDPP IQDSH VVDSS SDHT HDHP DEXIA FRANCE ...... ITRDIH PROMODES...... HITACHI #......

C

± TDRH RIDWV HDIT HDTI QRIDRH QPV PISIDSR QDWQ IDPP IHQ IHQ TUSDTR FFFF HDIH

RE`GLEMENT MENSUEL DMC (DOLLFUS MI)...... TDQW PUBLICIS #...... I.B.M # ......

± ± ±

PS ITQDWW QDIH HDSH PHDHS IWDWI IQHDTH HDUH HDUH IIS IHTDQH TWUDPV UDSU HDHW

______DYNACTION...... PSDVH REMY COINTREAU...... ITO YOKADO #......

± ± ± TRDSH RPQDHW HDPQ HDUW RPDTH RPDSW PUWDQU HDHP HDUT PTDRH PS ITQDWW SDQH HDHQ EIFFAGE ...... TRDTS RENAULT ...... MATSUSHITA #......

C C ± ISQDSH IHHTDVW IDPW PDPW UVDPH UW SIVDPI IDHP IDIR RRDQR RSDIW PWTDRQ IDWP HDHR ELF AQUITAINE ...... ISSDSH REXEL...... MC DONALD’S #......

we‚hs QH xy†iwf‚i Cours releve´sa` 09 h 50

± ± ± SSDPS QTPDRP PDST IDIR IVDPH IVDIW IIWDQP HDHS HDPH UWDPH UVDVH SITDVW HDSI HDPR ERAMET ...... STDUH RHODIA ...... MERCK AND CO # ......

C

±

IIQDRH URQDVT HDIV SDQR TIDIH TIDIH RHHDUW FFFF HDTI VDRI VDRW SSDTW HDWS HDHP ERIDANIA BEGHIN...... IIQDTH RHONE POULENC A...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PR de ™em˜re

C ± PVQDSH IVSWDTR IDPS QDPH TDTH TDSP RPDUU IDPI HDIV IQP FFFF FFFF FFFF HDVI ESSILOR INTL ...... PVH ROCHETTE (LA) ...... MORGAN J.P. # ......

C C ± QPQ PIIVDUR IDUH QDQP TTDRH TSDWH RQPDPV HDUS HDTT IQ IQDPH VTDSW IDSR HDHW ESSILOR INTL.ADP...... QIUDTH ROYAL CANIN...... NIPP. MEATPACKER......

C ± USDSH RWSDPS HDTU PDPW IVTI FFFF FFFF FFFF PHDPV PSDWW PSDSI ITUDQQ IDVS HDQW ESSO...... US RUE IMPERIALE (L...... PHILIP MORRIS # ......

C ± Montant ± SVRDSH QVQRDHU HDUT VDSR QVDQS QVDQP PSIDQT HDHV IDWI IHW IIIDUH UQPDUH PDRV HDPS

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURAFRANCE...... SVW SADE (NY) ...... PROCTER GAMBLE ......

coupon France C f ± HDWI SDWU FFFF FFFF QWTDVH QWQDWH PSVQDVI HDUQ FFFF PVDWH QPDUU PIRDWT IQDQW HDHV

en ¤uros en ¤uros en francs veille EURO DISNEY...... HDWI SAGEM S.A...... SEGA ENTERPRISES ......

(1)

C C ± IDPU VDQQ HDUW FFFF IUI ITW IIHVDSU IDIU QDPH SWDQH SWDSH QWHDPW HDQR HDIV EUROTUNNEL...... IDPT SAINT-GOBAIN...... SCHLUMBERGER #......

± ± IRQDIH WQVDTU HDTQ SDPS TSDSH TSDSH RPWDTS FFFF IDSH UV FFFF FFFF FFFF PDVP IVW IVQ IPHHDRH QDIU HDIQ B.N.P. (T.P)...... IRR FACOM SA...... SALVEPAR (NY) ...... SONY CORP. #......

C C IRIDSH WPVDIV FFFF SDPP SS SSDQS QTQDHU HDTR HDTI RIDWH RPDPP PUTDWS HDUT FFFF IRDWI FFFF FFFF FFFF HDHP CR.LYONNAIS(TP) ...... IRIDSH FAURECIA ...... SANOFI SYNTHELAB...... SUMITOMO BANK #......

± ± QQV PPIUDIQ HDPW ITDIH IHSDUH IHSDTH TWPDTW HDHW PDUS US FFFF FFFF FFFF IDSP RENAULT (T.P.)...... QQW FIMALAC SA...... SAUPIQUET (NS) ......

C ± ± IUP IIPVDPS HDSV VDPR UWDUS UWDVH SPQDRS HDHT IDIH TUDUS TUDTS RRQDUS HDIS IDIS SAINT GOBAIN(T.P...... IUQ FIVES-LILLE...... SCHNEIDER ELECTR......

C

± ISH WVQDWR FFFF RDWW IPU IPTDWH VQPDRI HDHV Q RS RSDTS PWWDRR IDRR IDUH

THOMSON S.A (T.P ...... ISH FONC.LYON.# ...... SCOR...... ABRE´VIATIONS

C C ± PQI ISISDPT PDPI R IIUDSH IISDVH USWDTH IDRS I SU SUDRS QUTDVS HDUW IDWH

ACCOR ...... PPT FRANCE TELECOM...... S.E.B......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C ± ± PIDHW IQVDQR HDRQ FFFF URI URH RVSRDHV HDIQ WDIS SIDUS SIDUH QQWDIQ HDIH IDPP AEROSPATIALE MAT ...... PI FROMAGERIES BEL...... SEITA......

C

± ± SRDWS QTHDRS HDRS IDIR ISR ISUDPH IHQIDIT PDHV P IQDVH IQDUQ WHDHT HDSI HDWI AGF ...... SSDPH GALERIES LAFAYET ...... SELECTIBANQUE...... SYMBOLES

C C ITDPH IHTDPU FFFF PDUR SSDSS SSDVS QTTDQS HDSR HDSU RRDVU RRDVW PWRDRT HDHR IDRH

AIR FRANCE GPE N ...... ITDPH GAUMONT #...... SGE...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C C IRU WTRDPT HDVP PDRH RWDQH RWDWW QPUDWI IDRH HDVR WQDHS WR TITDTH IDHP HDWP

AIR LIQUIDE ...... IRSDVH GAZ ET EAUX ...... SIDEL...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

± ± ± IWPDWH IPTSDQR IDSV P IITDPH IIT UTHDWI HDIU QDHT ITS ITPDIH IHTQDQI IDUT T

ALCATEL ...... IWT GECINA...... SILIC CA ...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ; d cours pre´ce´dent.

C C ±

PWDPP IWIDTU HDRR HDSH SI SIDIS QQSDSP HDPW IDPP VQ VQDHS SRRDUU HDHT PDQT

ALSTOM...... PWDQS GEOPHYSIQUE ...... SIMCO...... `

C C ± DERNIERE COLONNE RM (1) : RVH QIRVDSW HDVR HDTW IHWDWH IHTDSH TWVDSW QDHW HDTI IRDWS ISDPS IHHDHQ PDHI HDIS ALTRAN TECHNO. #...... RUT GFI INFORMATIQUE...... SKIS ROSSIGNOL......

± ± ± IRVDTH WURDUS IDSW FFFF PVDVW PVDTH IVUDTH IHDPH PITDSH PISDSH IRIQDSW HDRT FFFF ATOS CA...... ISI GRANDVISION ...... SOCIETE GENERALE...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C IQQDVH VUUDTU FFFF IDUH ISHDIH ISHDQH WVSDWH HDIQ HDWW IUSDPH IUU IITIDHR IDHQ IDQR AXA...... IQQDVH GROUPE ANDRE S.A ...... SODEXHO ALLIANCE...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

± IQH VSPDUR FFFF WDRS UWDIH UW SIVDPI HDIQ PDSH VHDSH FFFF FFFF FFFF PDRR BAIL INVESTIS...... IQH GASCOGNE...... SOGEPARC (FIN) ...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C ± ± IPIDUH UWVDQH PDTR PDUS QSDRH QR PPQDHQ QDWS HDSH PRDTH PRDWH ITQDQQ IDPP HDUH BAZAR HOT. VILLE ...... IPS GR.ZANNIER (LY) ...... SOMMER-ALLIBERT......

@€u˜li™iteÂA

IQIDIW FFFF SDSW QTDTU FFFF SQ QRUDTT FFFF GROUPE D #...... PH CLAYEUX (LY)...... d IMMOB.BATIBA....

C C C SQWDPH IDRV RRDSH PWIDWH HDHP WDHV SWDST HDVW GUILLEMOT #...... VPDPH CNIM CA#...... IMS(INT.META .....

C C PDST IRDUI SP QRIDIH FFFF PWDSH IWQDSI QDSI NOUVEAU GUYANOR ACTI .... HDQW COFITEM-COFI ....d INFO REALITE......

C RWWDIV HDUW UQ RUVDVS FFFF Q IWDTV FFFF HF COMPANY...... UTDIH CIE FIN.ST-H ...... d INT. COMPUTE ....d

± ±

QHIDUR TDIP ISPDUH IHHIDTS FFFF PWSDPH IWQTDQW RDTS

´ HIGH CO...... RT C.A. PARIS I...... JET MULTIMED.... C ± ± PRWDWW IDPU RWDRT QPRDRR HDHP IIH UPIDSS IDRQ

MARCHE HOLOGRAM IND .. QVDII C.A.ILLE & V...... LATECOERE #......

C RPDHS FFFF SQDPS QRWDQH FFFF WQ TIHDHR IDHW IGE + XAO...... d TDRI C.A.LOIRE AT ...... d L.D.C......

C ± WPDRW RDHT RWDPR QPPDWW FFFF TDQH RIDQQ IDRI

ILOG # ...... IRDIH C.A.MORBIHAN.... LECTRA SYST......

v xhs PW xy†iwf‚i

C C PVDVT TDPV VTDSH STUDRH FFFF PQDIS ISIDVS HDRQ IMECOM GROUP .. RDRH C.A.DU NORD# .... LEON BRUXELL ....

± IVQDTU RDUT TU RQWDRW FFFF ISDTV IHPDVS FFFF

INFOSOURCES...... PV C.A. OISE CC ...... d LOUIS DREYFU.....

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 35

C C ± QRIDUS IHDVS IHQDVH TVHDVV HDIH PV IVQDTU HDQT INFOTEL #...... SPDIH C.A.PAS CAL...... LVL MEDICAL......

C ± IWTDIQ HDTU UV SIIDTS FFFF QPI PIHSDTP IDPQ INTERCALL # ...... PWDWH C.A.TOULOUSE.....d M6-METROPOLE ..

Cours Cours % Var. C ± QIVDIR IDHP TWDRH RSSDPQ FFFF PDIR IRDHR IDWH

KALISTO ENTE...... RVDSH CRCAM TOUR.P...d MEDASYS DIGI.....

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C ± IIIDSI RDPQ SPDWH QRU FFFF RWDQW QPQDWV HDSU LEXIBOOK #...... IU CROMETAL ...... d MANITOU #......

± UUDRH PDVV TDPS RI FFFF PDPI IRDSH FFFF SV QVHDRT FFFF ADL PARTNER...... IIDVH JOLIEZ-REGOL...... DAPTA-MALLIN ...d MANUTAN INTE...

C C ± RVDSR VDVP HDPS IDTR QIDSV TVDSH RRWDQQ HDUP VVDSH SVHDSP FFFF AB SOFT...... UDRH JOLIEZ-REGOL...... GROUPE J.C.D...... MARC ORIAN ...... d

C C UVDUI RDQS UDHS RTDPR IWDRW IRTDRH WTHDQP FFFF UQ RUVDVS FFFF ALPHAMEDIA...... IP LACIE GROUP...... DAUPHIN...... d MARIONNAUD P..

C C ± QHDIU ITDUS PH IQIDIW PDSI QWDVH PTIDHU FFFF QTDHS PQTDRU IDRV ALPHA MOS ...... RDTH MEDIDEP #...... DECAN GROUPE..d MECATHERM # ....

± ± ± ± VUPDRP QDRV T QWDQT IDTR TT RQPDWQ HDUS QQ PITDRU RDHU ALTAMIR & CI...... IQQ MILLE AMIS #...... DU PAREIL AU ..... MGI COUTIER ......

C C C ± IQDRS PDSH TDSH RPDTR QDIU RR PVVDTP IDTP IQIDUH VTQDWH PDSW APPLIGENE ON .... PDHS MONDIAL PECH ... ENTRELEC CB...... MICHEL THIER.....

± ± IHDQT FFFF VDVS SVDHS TDQS WVDIH TRQDRW FFFF IPDSH VIDWW HDUW ASTRA ...... IDSV NATUREX...... ENTREPRISE I...... d NAF-NAF # ......

C ± QIDPP TDTU ST QTUDQR FFFF PV IVQDTU FFFF PIDVS IRQDQQ IDSV ATN...... RDUT OLITEC ...... ETAM DEVELOP... ALES GPE EX......

C ± VUVDWV HDSP HDSP QDRI R IHWDWH UPHDWH FFFF UHDSH RTPDRS FFFF AVENIR TELEC...... IQR OXIS INTL RG...... EUROPEENNE C... POCHET ...... d

C ± ± ± RIQDPS IDTI IVDPH IIWDQV RDPI QWDSS PSWDRQ IDIQ VIDVS SQTDWH HDRQ BELVEDERE...... TQ PERFECT TECH..... EUROP.EXTINC .... RADIALL #......

C C IHHDHQ FFFF UDSH RWDPH SDTQ SV QVHDRT FFFF TUDWS RRSDUP HDQH BIODOME #...... ISDPS PHONE SYS.NE..... EXEL INDUSTR .... RALLYE(CATHI......

C C ± QSRDPP IDRI PUDIH IUUDUT IVDQR QSDWH PQSDRW HDQI SQDQS QRWDWS FFFF BVRP EX DT S...... SR PICOGIGA...... EXPAND S.A...... REYNOLDS...... d

C ± ± RSDWP TDTU IUS IIRUDWP PDPQ IRW WUUDQV FFFF PPDSR IRUDVS HDRH CAC SYSTEMES .... U PROSODIE # ...... FACTOREM...... d RUBIS #......

C C ± IHHDHQ FFFF TV RRTDHS TDUS IP UVDUI R IPR VIQDQW IDQI CEREP ...... ISDPS PROLOGUE SOF.... FAIVELEY #...... SABATE SA #......

C ± ± QDPI TDSP QDVH PRDWQ RDHR RDTS QHDSH FFFF VQDSH SRUDUP IDTS CHEMUNEX #...... HDRW QUANTEL ...... FINACOR ...... SEGUIN MOREA...

C ± PPWDSV FFFF RRDWW PWSDIP RDTQ IHVDSH UIIDUI FFFF ISU IHPWDVS HDTQ COIL...... QS R2I SANTE ...... FINATIS(EX.L...... d SIDERGIE ......

C C C PPTDTQ RDUH RIDVS PURDSP UDQI IWR IPUPDST FFFF QIDIH PHR HDQP CRYO INTERAC .... QRDSS RADOUX INTL ...... FININFO ...... d SIPAREX (LY) ......

± ± ISTDIP RDRP PI IQUDUS FFFF QWDHR PSTDHW PDPV PTDSH IUQDVQ FFFF CYBER PRES.P...... PQDVH RECIF #...... FLO (GROUPE)..... SOCAMEL-RESC....d

C ± ± QRDWH QDWU PQDQV ISQDQT HDHW UR RVSDRI FFFF UVDRH SIRDPU HDSI SDTP QTDVT FFFF CYRANO # ...... SDQP REPONSE #...... ARKOPHARMA #... FOCAL (GROUP.... SPORT ELEC S...... d

± ± ±

UPDVI IDRP VDQH SRDRR FFFF WQDWS TITDPU HDHS UWDRH SPHDVQ FFFF IRDSH WSDII QDWU

DESK # ...... IIDIH REGINA RUBEN.... SECOND ASSUR.BQ.POP ..... FRAIKIN 2# ...... STALLERGENES....

± ± ± ± HDTT FFFF IQDSH VVDSS VDUV QWDSH PSWDIH IDPH SIDSS QQVDIS HDIH RUDQH QIHDPU PDRU DESK BS 98 ...... d HDIH SAVEURS DE F ...... ASSYSTEM # ...... GAUTIER FRAN.... STEF-TFE #......

C ______± STDHV FFFF PSDUS ITVDWI PIDIV PRH ISURDQH PDPR IDPS VDPH FFFF IDRV WDUI FFFF DMS # ...... VDSS SILICOMP # ...... BENETEAU CA# .... GEL 2000 ...... d SUPERVOX (B) ...... d

C

±

QHDII PDQR QDRH PPDQH FFFF RDUQ QIDHQ FFFF RR PVVDTP FFFF SI QQRDSR P

DURAND ALLIZ.... RDSW SERP RECYCLA ..... ´ BISC. GARDEI...... d GENERALE LOC ...d SYLEA......

C C ± ± IIDSW IDQV RWSDWH IDHS UU SHSDHW TQDWH RIWDIT HDUV SVDWH QVTDQT ITDWW IIIDRS FFFF DURAN DUBOI..... USDTH SOI TEC SILI ...... MARCHE BOIRON (LY)#...... GEODIS...... TOUPARGEL (L.....d

± ± TITDPU FFFF PUDTS IVIDQU IDPS PT IUHDSS FFFF HDSI QDQS FFFF UT RWVDSQ IDTV DURAN DUBOIS...d WQDWS STACI #...... BOISSET (LY) ...... d G.E.P PASQUI...... d TRIGANO ......

C C ± ± VHDHQ IPDPQ HDTV RDRT RDTP WIDHS SWUDPS FFFF PHDQH IQQDIT HDRS ITTDPH IHWHDPH IDHU EFFIK #...... IPDPH STELAX ...... BOIZEL CHANO.... GFI INDUSTRI ..... UBI SOFT ENT......

we‚hs QH xy†iwf‚i

C C ± ± PSTDRV IDHQ ITDRW IHVDIU PDRP IUDWW IIVDHI HDHT TV RRTDHS FFFF PVDSH IVTDWS IDUP ESKER ...... QWDIH SYNELEC #...... BONDUELLE...... GO SPORT ...... d VIEL ET CIE ......

C ±

TIWDVV WDVV IDSQ IHDHR IDPW T QWDQT FFFF PRDRH ITHDHS FFFF UTDSH SHIDVI FFFF

EUROFINS SCI...... WRDSH LA TETE D.L...... Une se´lection. Cours releve´sa` 09 h 50 BOURGEOIS (L .....d GPRI FINANCI .....d VILMOR.CLAUS ....

C ± ± SSDHQ FFFF PVDIH IVRDQP HDQT TUDIH RRHDIS RDHI SRWWDSH QTHURDQT FFFF TH QWQDSU HDIU EURO.CARGO S ....d VDQW THERMATECH I.... BRICE...... GRAND MARNIE..d VIRBAC......

± ± ± IIVHDUP PDUH QRDWR PPWDIW HDIU TW RSPDTI IDUI TH QWQDSU FFFF WUDSH TQWDST FFFF EUROPSTAT #...... IVH TITUS INTERA ...... BRICORAMA # ...... GROUPE BOURB..d WALTER #......

Cours Cours % Var. C ± IHIDTU IQDWU QPDRH PIPDSQ FFFF WQDSH TIQDQP HDPI PHDSI IQRDSR FFFF RHDIH PTQDHR FFFF

FABMASTER # ...... ISDSH TITUS INTER...... d BRIOCHE PASQ .... GUERBET S.A...... d AFIBEL ...... d

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C ± ± IRRQDII IH PPDWV ISHDUR HDHW UIDIH RTTDQW FFFF QHDPH IWVDIH PDSV QUDVS PRVDPV FFFF FI SYSTEM #...... PPH TRANSGENE # ...... SOLERI ...... d GUY DEGRENNE.. ARFEO (NS)# ...... d

C C C C ± TIDTT TDVP PH IQIDIW ITDWT SI QQRDSR HDIH QR PPQDHQ HDIS ST QTUDQR IDVP RIDWH PURDVS FFFF FLOREANE MED... WDRH TEL.RES.SERV ...... ADA...... CDA-CIE DES...... GUYOMARC H N.. ALAIN MANOUK...

C C ± ± ± RIHDTQ RDQQ IHDIH TTDPS IPDPP WP THQDRV Q TU RQWDRW PDWH IISDUH USVDWR RDVS VIDSH SQRDTH FFFF GENERIX # ...... TPDTH V CON TELEC...... AIGLE # ...... CEGEDIM #...... HERMES INTL...... BQUE TARNEAU...d

C C C ± ± IVUDTH HDQS UDHS RTDPR T UT RWVDSQ QDPT IIH UPIDSS HDIV IPRDVH VIVDTQ HDTS WV TRPDVR FFFF GENESYS # ...... PVDTH WESTERN TELE .... ALGECO #...... CERG-FINANCE.... HYPARLO #(LY ..... C.A.GIRONDE...... d

C ± PIPDSQ SDSR IPVDVH VRRDVU FFFF UHDIH RSWDVQ RDTQ QRDSH PPTDQI FFFF RSDSH PWVDRT FFFF GENSET...... QPDRH ...... APRIL S.A.#( ...... CGBI...... I.C.C.# ...... d C.A.LOIRE/H...... d

´ ´ ´ ´ ´ ´ PTSDRH PWGII IVSDPH IPIRDVQ QHGII IVIDRW IIWHDSH PTGII IVSDHR IPIQDUV PWGII ECUR. CAPITALISATION C.... RHDRT MONE ASSOCIATIONS...... ACTILION PEA EQUILIBRE *. KALEı¨SSERENITE C......

´ ´ ´ ´ SIDWS QRHDUU PWGII IVIDSH IIWHDST PWGII IQIQDHW QHGII IUPDHW IIPVDVR PWGII ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA UNIVAR C ...... PHHDIV ACTILION PRUDENCE C *.... KALEIS SERENITE D ......

´ ´ RVDVU QPHDSU PWGII PQDWV ISUDQH PWGII ITVDTW IIHTDSQ PWGII IPHIDWV QHGII

SICAV ECUR. ENERGIE D PEA...... UNIVAR D...... IVQDPR ACTILION PRUDENCE D * ... LATITUDE C ......

´ IQTQVDHQ VWRSWDTI PWGII PHDVW IQUDHQ PWGII PIHDRW IQVHDUP PWGII PRTDPS PWGII ECUR. EXPANSION C...... UNIVERS-OBLIGATIONS ...... QUDSR INTERLION ...... LATITUDE D......

´ QWDIU PSTDWR PWGII IHPDSR TUPDTP PWGII TVPDWV PTGII

ECUR. EXPANSIONPLUS C.... Fonds communs de placements LION ACTION EURO ...... IHRDIP OBLITYS D......

´ QWHDHQ PWGII SWDRT ´ RUDWU QIRDTT PWGII TWVDHU PTGII

ECUR. INVESTIS. D PEA...... LION PEA EURO...... IHTDRP PLENITUDE D PEA ......

PIUIDTV PSGII

FCP ´ ´ INDOCAM VAL. RESTR...... QQIDHU PHWDUP IQUSDTU PWGII ISWHPDIU PWGII

EC. MONET.C/10 30/11/98...... POSTE GESTION C ...... PRPRDPU

QQQDQT PSGII

´ ´ MASTER ACTIONS ...... SHDVP IVRDQW IPHWDSP PWGII IRVUPDUI PWGII

EC. MONET.D/10 30/11/98...... POSTE GESTION D...... PPTUDQQ

IVSDVQ PSGII

´ MASTER OBLIGATIONS ...... PVDQQ ITHDWS IHSSDUT PWGII  le™tionF ne se ` RQQPHDIP PWGII

Cours de cloˆ ture le 29 novembre ECUR. OBLIG. INTERNAT. C. POSTE PREMIERE SI...... TTHRDII

IRQDHT PTGII

´ OPTALIS DYNAMIQ. C ...... PIDVI IUWSDQS PWGII PRDVR ITPDWR PWGII PUQDUH ` PSTIWQDPT PWGII

ECUR. TRIMESTRIEL D...... CM EURO PEA...... POSTE PREMIERE 1 AN...... QWHSTDRI

IQWDPT PTGII

´ OPTALIS DYNAMIQ. D...... PIDPQ PVDQR IVSDWH PWGII PTTDPS PWGII RHDSW ` SRRSIDQP PWGII

e EPARCOURT-SICAV D...... ´ CM FRANCE ACTIONS ...... POSTE PREMIERE 2-3...... VQHIDHS IQHDSR PTGII Valeurs unitaires Date IWDWH

´ ´ OPTALIS EQUILIB. C ...... PIHIDHQ IQUVIDVS PWGII QIDVR PHVDVT PWGII

SIHIDSI PWGII Emetteurs f UUUDUP

¤ ee GEOPTIM C ...... ´ CM MID. ACT. FRANCE...... REVENUS TRIMESTR. D ...... IPRDSH PTGII

uros francs cours OPTALIS EQUILIB. D...... IVDWV

SSQDVP QTQPDVP PWGII PTIPDIS PWGII QWVDPP ´ IIHRDQU PWGII HORIZON C...... CM MONDE ACTIONS...... THESORA C ...... ITVDQT

IPWDVI PTGII

´ ´ OPTALIS EXPANSION C ...... IWDUW ISDHP WVDSP PWGII TUIDII PWGII IHPDQI ´

WSIDTT PWGII

AGIPI PREVOYANCE ECUR. D...... CM OBLIG. LONG TERME.... THESORA D...... IRSDHV

IPWDPW PTGII OPTALIS EXPANSION D...... IWDUI

PIVDSH PWGII QQDQI ´ PVTWVTDQU PWGII

Fonds communs de placements CM OPTION DYNAM...... TRESORYS C...... RQUSHDUW IUWDPI PRGII PUDQP ´ ´ ´ IIRDPU PTGII

AGIPI AMBITION (AXA) ...... OPTALIS SERENITE C...... IUDRP ´ SIDTR QQVDUR PWGII PQSPDUW PWGII

´ ´ CM OPTION EQUIL...... SOLSTICE D...... QSVDTV QTDVV PRIDWP PWGII

IWHDHQ PRGII PVDWU ´ ´ ´ IHTDUP PTGII

AGIPI ACTIONS (AXA)...... ECUR. EQUILIBRE C ...... OPTALIS SERENITE D ...... ITDPU

WWHDVW PWGII

´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISIDHT QPDRT PIPDWP PWGII

RVWDPI PQGII

ECUR. PRUDENCE C...... PACTE SOL. LOGEM...... URDSV Fonds communs de placements

PHIRDUU PWGII

´ ´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QHUDIS RRDRQ PWIDRR PWGII

SRQDRT PWGII ECUR. VITALITE C...... VPDVS

SIWDWI PQGII

3615 BNP PACTE VERT T. MONDE...... UWDPT POSTE EUROPE C......

IHTSDHV PWGII

CM OBLIG. QUATRE...... ITPDQU

SPTDHI PWGII POSTE EUROPE D ...... VHDIW

` IQQDQI VURDRT PWGII IISWDHI PWGII

Fonds communs de placements IUTDTW

BNP ACTIONS EURO...... CRE´DIT AGRICOLE CIC BANQUES POSTE PREMIERE 8 ANS C...

IIUPDQW PWGII IUVDUQ ´ ` ITSDTU IHVTDUP PWGII IIVDRH PWGII

BNP ACTIONS FRANCE...... CM OPTION MODERATION . IVDHS POSTE PREMIERE 8 ANS D...

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn)

IPTDIP VPUDPW PWGII PSQDUP PWGII BNP ACT. MIDCAP EURO..... FRANCIC...... QVDTV

´ LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE SG ASSET MANAGEMENT RWDVV QPUDIW PWGII RTDRI QHRDRQ PWGII PHTDVP PWGII BNP ACT. MIDCAP FR...... ATOUT AMERIQUE ...... FRANCIC PIERRE...... QIDSQ

Serveur vocal : PVDPH IVRDWV PWGII PHVDUV IQTWDSI PWGII TSQDPU PTGII ATOUT ASIE...... ´ WWDSW QUWDRU PWGII BNP ACTIONS MONDE...... EUROPE REGIONS...... SUDVS ASIE 2000......

(2,23 F/mn) PUIPDIP PWGII RIQDRT 08 36 68 36 62 IRQSDRQ PWGII PIVDVQ ´ PIQVQDRI PTGII BNP ACTIONS PEA EURO..... ATOUT CROISSANCE...... SAINT-HONORE CAPITAL .... QPSWDVV

PHWPDRR PWGII ´ QIVDWW PIPDIR PWGII QPDQR ´ ´ UTDHW RWWDIP PTGII IHQHDIV PWGII

BNP EP. PATRIMOINE...... ATOUT FONCIER...... CIC PARIS ST-HONORE MAR. EMER. .... CADENCE 1 D...... ISUDHS

IRTHDIT PWGII

´ PPPDTH PQIDWS PWGII QSDQT ´ IHHHDVT PTGII ATOUT FRANCE EUROPE ..... ISPDSV IHIWDTP PWGII BNP EPARGNE RETRAITE .... ST-HONORE PACIFIQUE ...... CADENCE 2 D...... ISSDRR

QSRDUR PWGII

´ SRDHV ISIUQDVT PWGII PQIQDPR ´ ´ PIVTDQU PTGII

ATOUT FRANCE MONDE...... QQQDQI IHIVDWH PWGII BNP MONE COURT TERME . ST-HONORE VIE SANTE ...... ISSDQQ IIHRDSU PWGII

ASSOCIC ...... ITVDQW CADENCE 3 D......

IRWPDII PWGII

´ PPUDRU SURQDRQ PWGII VUSDSV ATOUT FUTUR C ......

QRPDTU PWGII BNP MONETAIRE C...... SPDPR TIHDQH PWGII

AURECIC...... WQDHR INTEROBLIG C ......

IQVQDTV PWGII

´ PIHDWR SPHVDWS PWGII

UWRDIH ATOUT FUTUR D...... ´ SSWDPH PWGII BNP MONETAIRE D ...... VSDPS PIHQDWP PWGII

CAPITAL AVENIR...... QPHDUR LEGAL & GENERAL BANK INTERSELECTION FR. D......

´ URPDRV PWGII

´ IIQDIW VQTPHDVU PWGII

IPURUDWP ATOUT SELECTION ...... ´ ´ IPPPDVR PWGII BNP MONE PLACEMENT C.. IVTDRP PQQDHT PWGII

CICAMONDE...... QSDSQ SELECT DEFENSIF C......

PHVHDSH PWGII

´ QIUDIU UTRQRDPI PWGII

IITSPDQP COEXIS ...... ´ IUPRDSI PWGII

BNP MONE PLACEMENT D.. PTPDWH

SQUDHQ PWGII

CONVERTICIC...... VIDVU ´ SELECT DYNAMIQUE C ......

IWQQDRQ PWGII

` SECURITAUX ...... PWRDUS QHPVDIT PWGII

´ ´ ´ RTIDTR

IISIIDIQ PWGII

IUSRDVT DIEZE ...... ´ ´ IIRRDWI PWGII BNP MONE SECURITE ...... IURDSR

SPQIDIW PWGII

EPARCIC ...... UWUDRW ´ SELECT EQUILIBRE 2...... ISRUDRU PTGII

STRATEGIE IND. EUROPE .... PQSDWI

RHRQDVR PWGII

´ ´ TITDRV

WRTVIQDSP PWGII

IRRQRHDUW EURODYN...... ´ IIQPDIP PWGII BNP MONE TRESORIE ...... IUPDSW

QIHWDUH PWGII

EUROCIC LEADERS...... RURDHU ´ SELECT PEA 3...... PISSDRI PTGII

STRATEGIE RENDEMENT .... QPVDSW

IQPDUH VUHDRS PTGII

IHVVDIH PWGII

ITSDVV INDICIA EUROLAND...... QIQHDIH PWGII

BNP OBLIG. CT ...... RUUDIV WSRTDHI PWGII

MENSUELCIC...... IRSSDPV SG FRANCE OPPORT. C......

RUIDST QHWQDPQ PTGII

PPRDTH PWGII QRDPR INDICIA FRANCE......

PWRPDTP PWGII BNP OBLIG. LT...... RRVDTH RRHWDTI PWGII

OBLICIC MONDIAL...... TUPDPR Sicav Info Poste : SG FRANCE OPPORT. D ......

PTIDTP IUITDII PWGII

IIWHDHR PWGII IVIDRP INDOCAM CONVERT. C......

QRWWDRH PWGII BNP OBLIG. MONDE...... SQQDRV IISQDII PWGII

OBLICIC Re´GIONS ...... IUSDUW 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) SOGENFRANCE C......

PQIDPV ISIUDIH PWGII

WPRDIV PWGII IRHDVW INDOCAM CONVERT. D ...... QITRDHU PWGII

BNP OBLIG. MT C...... RVPDQT ISVDHP PWGII PRDHW SOGENFRANCE D......

RENTACIC...... ´ PVDVH IVVDWP PWGII

IPWRUDVU PTGII IWUQDVW AMPLITUDE AMERIQUE C ...

VUWDWH PWGII IQRDIR INDOCAM EUR. NOUV...... TUHDQW PWGII

BNP OBLIG. MT D...... SOGEOBLIG C...... IHPDPH PRHPDWH PWGII

SECURICIC...... QTTDQP ´

PVDSR IVUDPI PWGII

IIWIDRI PWGII IVIDTQ AMPLITUDE AMERIQUE D...

IHTPDQP PWGII

ITIDWS INDOCAM HOR. EUR. C ...... ´ PWIDHS PWGII

BNP OBLIG. REVENUS ...... SOGEPARGNE D...... RRDQU PIUIDTI PWGII

SECURICIC D ...... QQIDHT

RHDQV PTRDVV PWGII

IHSIDSH PWGII ITHDQH AMPLITUDE EUROPE C......

IIHRDHR PWGII ITVDQI INDOCAM HOR. EUR. D...... IUIWDIQ PWGII

BNP OBLIG. SPREADS...... SOGEPEA EUROPE...... PTPDHV

QWDRR PSVDUI PWGII

WVTDQH PWGII

´ ISHDQT AMPLITUDE EUROPE D ...... IIWQUDQH PWGII IVIWDVQ INDOCAM MULTI OBLIG...... SUHDTP PWGII

BNP OBLIG. TRESOR...... SOGINTER C...... VTDWW

PVUDUV IVVUDUI PWGII PUTDVV PTGII RPDPI AMPLITUDE MONDE C...... WIWDTS PWGII

IRHDPH INDOCAM ORIENT C......

BNP SECT. IMMOBILIER ...... Fonds communs de placements

PTQDTH IUPWDIH PWGII

PRTDWU PTGII

INDOCAM ORIENT D ...... QUDTS ´ AMPLITUDE MONDE D ...... IRQPDRI PWGII

EURCO SOLIDARITE ...... PIVDQU ´ IPHDRQ PTGII

www.cdc-assetmanagement.com DECLIC ACTIONS EURO...... IVDQT

PUDPI IUVDRW PWGII

ISUP PWGII

INDOCAM UNIJAPON...... PQWDTS AMPLITUDE PACIFIQUE C ...

THQQDHQ PWGII

LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WIWDUQ ´ QTUDTH PTGII

DECLIC ACTIONS FRANC ..... STDHR

PTDVP IUSDWQ PWGII PHSTDVP PWGII

INDOCAM STR. 5-7 C ...... QIQDST AMPLITUDE PACIFIQUE D...

SQVPDTS PWGII

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VPHDSV ´ QPPDHU PTGII

´ DECLIC ACTIONS INTER...... RWDIH SIDPU QQTDQI PWGII IRHUDVI PWGII

INDOCAM STR. 5-7 D...... PIRDTP ELANCIEL FRANCE D PEA....

IPSUDRU PTGII

SICAV 5000 ...... IWIDUH ´ QUSDSR PTGII

´ DECLIC BOURSE PEA ...... SUDPS VPTDWT PWGII

´ IPTDHU IHQTRDUV PTGII

ISVHDIH ELANCIEL EURO D PEA...... IQWSDRV PVGII

LIVRET B. INV.D PEA...... PIPDUR MONEDYN ......

PIUQDPS PTGII

SLIVAFRANCE ...... QQIDQI ´ ´ IIPDWT PTGII

´ DECLIC BOURSE EQUILIBRE IUDPP PRUDQT PWGII ´ QUDUI IPTISDSH QHGII

MONE.J C ...... IWPQDPP EMERGENCE E.POST.D PEA.

PSSDST PWGII

SLIVARENTE ...... QVDWT ´

IIRDPU PTGII

´ DECLIC OBLIG. EUROPE...... IUDRP UHHDVW PWGII MULTI-PROMOTEURS ´ IHTDVS IITUTDQT QHGII

MONE.J D...... IUVHDHS GEOBILYS C ......

IPWPDPR PTGII

IWU ´

IRHDWU PTGII

SLIVINTER ...... ´ DECLIC PEA EUROPE ...... PIDRW WWDRH TSPDHP PWGII

SWUDPS PWGII

´ WIDHS PWPVDTS PVGII

NORD SUD DEVELOP. C...... RRTDRU OBLIFUTUR C...... GEOBILYS D......

RWPQDRP PWGII

USHDSU ´ RTHDIS PTGII

TRILION...... DECLIC SOGENFR. TEMPO .. UHDIS

IWDPH IPSDWR PWGII SQIDIQ PWGII ´ VHDWU PRWIDVS PVGII

NORD SUD DEVELOP. D ...... QUWDVV OBLIFUTUR D ...... INTENSYS C......

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´ ´ IPSSDPR PWGII ´ ´ IWIDQT UTDTR SHPDUQ PWGII PHQDVV IQQUDQU PWGII PHITRDWI PWGII ECUR. ACT. FUT.D PEA ...... SYNTHESIS...... QHURDIP ACTILION EQUILIBRE C * .... KALEı¨SEQUILIBRE C...... e Hors frais. ee A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99.

´ ´ ´ IPUDRS PWGII TUDVS RRSDHU PWGII IVUDTV IPQIDIH PWGII PHHDUI IQITDSU PWGII ECUR. ACTIONS EUROP. C... IWDRQ UNIVERS ACTIONS...... ACTILION EQUILIBRE D *.... KALEIS EQUILIBRE D ...... LeMonde Job: WMQ0112--0026-0 WAS LMQ0112-26 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 09:47 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0384 Lcp: 700 CMYK

26 AUJOURD’HUI LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999

SCIENCES Le 11 janvier, les habi- four de trois vallées cernées par les de Grenoble, pourtant distante PLUS, le bassin grenoblois, constitué de site », qui a ravagé bien des tants du village de Laffrey (Isère) massifs montagneux de la Char- d’une vingtaine de kilomètres, a été de matériaux mous, s’est comporté villes, est à nouveau l’objet de l’at- ont été réveillés par des secousses treuse, du Vercors et de Belledonne, plus fortement secouée alors que ce comme une formidable caisse de ré- tention des chercheurs en raison des telluriques. b RIEN D’ANORMAL à est connue pour avoir des failles ac- tremblement de terre était d’une sonance qui a piégé les ondes sis- risques qu’il fait courir à des zones cela. La région, installée au carre- tives. b PLUS SURPRENANT, la ville magnitude modeste. b UNE FOIS DE miques. b CE PHÉNOMÈNE d’« effet très urbanisées. Grenoble est sous la menace de séismes proches et lointains Piégées par les alluvions, des secousses telluriques nées à des dizaines ou à des centaines de kilomètres peuvent s’amplifier localement. Les chercheurs essaient de quantifier ces risque dus à des « effets de site » qui, en d’autres lieux, ont ravagé Kobé, Mexico ou Izmit LE 19 SEPTEMBRE 1985, la La caisse de résonance de la cuvette grenobloise treuse et de Belledonne qui cein- mathématique développé pour la terre tremblait sur la côte est du turent la ville. S’ajoute à cela la ville de Kobé et l’ont adapté à la Mexique. Magnitude 8,1 sur AMPLIFICATION DUE FAILLE ACTIVE AMPLIFICATION DUE faille de Belledone qui témoigne, cuvette grenobloise. Ils y ont in- l’échelle de Richter. Quelques se- À LA TOPOGRAPHIE AUX TERRAINS MEUBLES entre autres, de l’activité sismique troduit les paramètres d’un petit condes plus tard, à quatre cents de cette région. séisme de magnitude 2,5 né du jeu kilomètres de là, les immeubles Souvent modérées dans leurs de la faille de Belledonne et qui s’effondraient par centaines à effets, certaines de ces secousses avait secoué Lancey, à l’est de la Mexico. Bilan : des milliers de nées sous les massifs montagneux vallée du Grésivaudan, en 1995. morts et au moins 4 milliards de peuvent se révéler dangereuses Les images données par l’ordi- dollars de dégâts. La capitale du lorsque leurs ondes arrivent dans nateur sont saisissantes. On voit Mexique, construite sur le fond la cuvette grenobloise. En effet, les ondes progresser rapidement d’un ancien lac recouvert d’une expliquent Pierre-Yves Bard du en cercles concentriques. Sept se- roche relativement meuble, venait LGIT et Fabrice Cotton de l’IPSN, condes après le déclenchement d’être victime de ce que les sismo- « ces ondes se propagent plus vite des premières secousses, il ne se logues appellent un « effet de dans un milieu rigide [les roches] passe plus rien dans le socle ro- site ». Un phénomène qui, du fait FOYER DU SÉISME PROPAGATION DES ONDES SISMIQUES que dans un milieu mou [les sédi- cheux des trois massifs qui en- de la topographie ou de la nature ments]. De plus, leur énergie ne serrent Grenoble. L’énergie du Proches ou lointains, les séismes qui tou- SÉISME DE LANCEY (magnitude 2,5) et de la structure du sous-sol, am- passe bien que dans un sens : du ri- chent la région grenobloise sont toujours plifie de façon considérable les gide vers le mou. Conséquence : une ressentis plus fortement dans la vallée et le fois dans la cuvette, les ondes ne effets de séismes proches ou centre-ville que dans les communes les do- Un sous-sol mal connu lointains. peuvent quasiment plus s’en échap- minant. Ce fut le cas lors du séisme italien 2 ÉPICENTRE Redécouverts il y a une tren- du Frioul, en 1976, de celui de Lancey, en 1 per. Elles se réfléchissent alors lon- « Si on connaît bien les mouve- taine d’années, ces effets sont au- 1995, et plus récemment de celui de GRENOBLE guement à la surface des sédiments ments du sol en quelques points et jourd’hui l’objet de très nom- Laffrey au début du mois de janvier. et sur les parois rocheuses. Un peu à pour quelques petits séismes, on breuses études, en raison des Connus depuis une trentaine d’années, ces la manière des vaguelettes qui manque de données globales sur la dégâts considérables qu’ils ont « effets de site », dus à la nature alluvionnaire des terrains où ils frappent les bords d’une piscine. » vraie nature et la vraie structure faits à Caracas (Venezuela) en se manifestent, sont redoutés des sismologues et des pouvoirs des sédiments du bassin greno- 1967, à Lima (Pérou) en 1974, à San publics parce qu’ils amplifient notablement les secousses. C’est KOBÉ COMME BASE blois », explique Fabrice Cotton. à cause d’un tel effet que Mexico a été ravagée en 1985 par un Francisco (Californie) en 1906 et Ces réflexions seraient de peu Le forage le plus profond, et tremblement de terre né pourtant à 400 km de là. 1989, à Los Angeles (Californie) en d’importance si elles ne condui- donc le plus « bavard », date de 1943, époque à laquelle on cher- 1994 et, plus près de nous, à Kobé 1 AMPLITUDE DES MOUVEMENTS ENREGISTRÉS, saient à des phénomènes de réso- (Japon) en 1995 et Izmit (Turquie) SOUS GRENOBLE, DANS LES ALLUVIONS nance pour certaines fréquences chait des poches de gaz dans le cette année. 2 AMPLITUDE DES MOUVEMENTS ENREGISTRÉS émises par les ondes sismiques. sous-sol de la région. Mais ses in- A lire cette liste, on pourrait SUR LE SUBSTRAT ROCHEUX AU NORD Elles donnent en effet lieu en sur- formations sont limitées. Après croire que la France est épargnée. DE GRENOBLE face « à de fortes amplifications des avoir traversé 400 mètres de cail- Il n’en est rien : les secousses qui mouvements du sol et à une aug- loutis, de sables et de marnes de ont affecté le Grand Bornand en mentation de leur durée ». Les formations lacustres, il fut stop- 1994 et Annecy en 1996 sont de Source : IPSN/LGIT mouvements de terrain peuvent pé sans avoir jamais atteint le cette nature. Dans cette région, les être ainsi « amplifiés de dix à vingt socle rocheux. Or des mesures habitants des tours de vingt-huit Pourtant l’épicentre du séisme qui Comment de tels phénomènes pourraient y être sensibles ? Pour fois, et ce pour des fréquences gravimétriques laissent supposer étages du quartier de l’Ile-Verte, à les secouait était situé à 500 kilo- peuvent-ils se produire ? Peut-on le savoir, la région de Grenoble a comprises entre 0,3 et 5 hertz » et le que l’épaisseur des sédiments Grenoble, se souviennent aussi de mètres de là, en Italie, dans la ré- y remédier ? Existe-il d’autres ré- été transformée en terrain d’expé- phénomène peut durer « une ving- – dont dépend étroitement l’am- la frayeur qu’ils ont eue en 1976. gion du Frioul. gions en France et en Europe qui riences par le Laboratoire de géo- taine de secondes ». plification des séismes – peut at- physique interne et tectonophy- Les tours de l’Ile-Verte ayant des teindre 900 mètres. A Montbon- sique (LGIT-université de fréquences propres de vibrations not, la roche apparaîtrait entre Grenoble-CNRS) et le Bureau proches de ces valeurs – elles sont 340 et 455 mètres. Le forage en d’évaluation des risques sismiques comprises entre 0,6 et 0,8 hertz –, cours devrait donc permettre de de l’Institut de protection et de sû- on comprend les craintes des sis- connaître le sous-sol avec plus de reté nucléaire (IPSN). Un forage mologues. D’autant que l’agglo- détail et d’installer au fond du profond vient d’y être commencé mération de Grenoble abrite envi- puits un sismographe complé- à Montbonnot-Saint-Martin, pour ron 400 000 personnes et héberge tant le réseau de stations sis- connaître la nature et la structure des usines chimiques et des instal- miques existant. exactes des terrains sédimentaires lations nucléaires. Bien que sur lesquels la ville de Grenoble conscients de l’impossibilité qu’il y est construite. Ainsi, la capitale du a de prévoir où, quand et avec séisme a été amortie, absorbée par Dauphiné pourrait, du fait de la quelle magnitude frappera le pro- le milieu. En revanche, dans la complexité de son site, devenir de- chain séisme, le ministère de cuvette remplie de sédiments, le main une sorte d’atelier pour l’aménagement du territoire et de phénomène se poursuit, tandis d’autres zones à risques. l’environnement, comme la ville et qu’apparaissent soudain sous la le conseil général, qui financent ville des zones rouge foncé carac- UNE CUVETTE EN « Y » une partie des recherches de téristiques d’une forte amplifica- Située au confluent de trois val- l’opération de Montbonnot tion des mouvements. Grenoble lées – Isère, Drac et Grésivau- – 2 millions de francs au total bouge et tient bon. Mais jus- dan –, Grenoble s’étend le long (305 000 euros environ) –, désirent qu’où ? Au LGIT et à l’IPSN, on se d’une cuvette en forme de « Y » avoir des informations sur ses presse pour le savoir et on attend creusée par les glaciers et remplie possibles effets destructeurs. les premiers résultats du forage de sur plusieurs centaines de mètres Pour le savoir, les sismologues Montbonnot pour faire tourner par des sables, des argiles et des du LGIT et de l’IPSN, qui tra- les modèles, se rassurer ou, au graviers. Des matériaux beaucoup vaillent déjà sur les failles de San contraire, prendre des mesures plus souples que le rocher sous- Jacinto et de San Andreas (Califor- préventives. jacent (granite et calcaire) des nie), également favorables aux ef- massifs du Vercors, de la Char- fets de site, ont repris un modèle Jean-François Augereau Un forage en cours devrait permettre de mieux mesurer le risque qui pèse sur l’agglomération QU’ADVIENDRAIT-IL si un tenus par le calcul paraissent par- clairement deux zones à risques : séisme de magnitude 5,5 frappait fois dépasser les limites de la la vallée du Grésivaudan, où a eu l’agglomération de Grenoble ? norme. lieu le séisme, et le centre histo- L’hypothèse n’est pas absurde, Qu’arrivera-t-il alors ? Les rique de Grenoble. même si la région a « une séismici- marges prises par les architectes et Un deuxième scénario portant té modérée », car la magnitude du par les corps du bâtiment seront- sur la simulation d’un tremble- séisme enregistré pourrait, « par elles encore suffisantes ? Chacun ment de terre né d’une faille située effet de site, monter localement jus- souhaite des réponses plus argu- sous la ville, à 5 kilomètres de pro- qu’à 7 ». Dans ce cas, s’interroge mentées à ces questions. C’est tout fondeur, confirme le phénomène Pasacal Douard, du ministère de l’objet du forage mené actuelle- d’amplification mais témoigne l’environnement, « les règles de ment à Montbonnot qui, seul, peut d’effets beaucoup plus faibles. On construction régies par la réglemen- permettre de dire si les effets re- comprend mieux dans ces condi- tation parasismique PS 92, qui doutés de ces séismes sont suréva- tions la nécessité d’effectuer un pourtant prennent en compte les ef- lués ou sous-évalués. C’est au prix micro-zonage de la région et de fets de site, ne risquent-elles pas de l’extraction d’informations sur tenter d’extrapoler les enseigne- d’être insuffisantes, voire inadaptées la nature exacte du sous-sol et de ments recueillis avec les petits dans certaines zones ? ». la valeur des paramètres des diffé- séismes à de grands tremblements A en croire les ordinateurs, on rents matériaux qui le composent de terre. pourrait raisonnablement le pen- (densité, vitesse de propagation « Ce sera difficile, confessent Fa- ser. Interrogés, les sismologues se des ondes) que les modèles numé- brice Cotton et Pierre-Yves Bard. montrent dans un premier temps riques pourront être nourris et les Mais déjà, si nous parvenons à rassurants. Aujourd’hui, disent-ils, effets plus précisément quantifiés. comprendre ce qui se passe à Gre- tous les corps de métier prennent noble dont le site est complexe, nous par prudence des marges contre UN MODÈLE POUR D’AUTRES SITES saurons le faire ailleurs. » En parti- les aléas sismiques. Ainsi, les bâti- Il faut peu de chose en effet culier dans certaines vallées ments respectant la réglementa- pour que les réactions du terrain alpines suisses et italiennes, et, tion parasismique PS 92 résistent diffèrent d’un endroit à l’autre. plus curieusement, sur les littoraux en principe au-delà de ce qui est Ainsi, la modélisation a posteriori et les bassins des grands fleuves édicté. Reste que tout cela souffre du séisme de Lancey, qui s’est ré- français. d’un peu d’empirisme et que, dans vélée cohérente avec les données certaines fréquences, les pics ob- recueillies sur le terrain, désigne J.-F. A. LeMonde Job: WMQ0112--0027-0 WAS LMQ0112-27 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:35 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0385 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 / 27 L’« affaire » Richard Nonès, triste épilogue Football : Michel Mézy, nouvel entraîneur de Montpellier LA VALSE DES ENTRAÎNEURS continue dans le championnat de de la Coupe du monde de rugby er France de division 1. Après Daniel Leclercq à Lens (1 octobre), Rolland Courbis à Marseille (25 novembre) et Pierre Mankowski à Strasbourg (26 novembre), c’est Jean-Louis Gasset qui a été démis de ses fonctions à Le Columérin sévèrement sanctionné pour une « fourchette » Montpellier, lundi 29 novembre. Il a été remplacé par le directeur sportif du club héraultais, Michel Mézy, qui a accepté le poste sous la Accusé d’avoir commis un geste interdit (« four- lors d’une rencontre de Coupe d’Europe, Richard melle. Les dirigeants du rugby français se de- contrainte. « Si je m’y étais opposé, mon président Louis Nicollin, m’aurait chette » dans les yeux) sur un des joueurs du Nonès, pilier remplaçant de Colomiers, a été pu- mandent s’il ne paie pas là les égarements des viré », a déploré Mézy (Le Monde du 30 novembre). Jean-Louis Gasset, club gallois de Pontypridd, samedi 27 novembre, ni de deux ans de suspension sans preuve for- Bleus pendant la Coupe du monde. dont la démission avait été refusée, le 11 novembre, s’est déclaré déçu par la volte-face de Louis Nicollin : « Si ma démission avait été acceptée, APRÈS DEUX JOURS de ré- sant Colomiers aux Gallois de Coupe du monde. Après la finale, Stade français s’est senti floué par cela m’aurait été moins douloureux. » Le président de Montpellier a re- flexion, les dirigeants de l’Union Pontypridd (22-14). les Australiens avaient dénoncé les plusieurs décisions litigieuses de connu son erreur : « Il aurait été plus chevaleresque de ma part d’entériner sportive de Colomiers ont décidé « Nous avons visionné toutes les pratiques peu catholiques de cer- l’arbitre Gallois Clayton Thomas sa démission. Maintenant, il appartient à Mézy de redresser la situation. de faire appel de la décision de la images de la rencontre, explique tains joueurs français. John Eales et pendant son match de Coupe d’Eu- C’est vrai que je ne lui ai pas laissé le choix. Je lui ai dit : tu prends l’équipe commission de discipline des orga- Michel Bendichou, le président de ses coéquipiers se plaignaient, no- rope perdu à Leicester (30-25), sa- ou tu te casses en fin de saison. » Avec 13 points, Montpellier occupe la nisateurs de la Coupe d’Europe de l’US Colomiers. Et il se confirme tamment, des « fourchettes » prati- medi 27 novembre, les joueurs et dernière place avant son déplacement à Bordeaux, vendredi 3 décembre. rugby, qui avait infligé, samedi bien qu’il n’y a rien eu. C’est tout à quées par leurs adversaires. L’af- dirigeants français s’interrogent sur 27 novembre, une lourde condam- fait incroyable : sur la mêlée en faire avait fait grand bruit dans la les fondements de l’affaire Richard DÉPÊCHES nation de deux ans de suspension question, l’arbitre de touche se presse australienne, mais la Fédéra- Nonès. Le pilier columérins est-il la a Nasser Sandjak, entraîneur de l’Olympique de Noisy-le-Sec (Natio- au pilier remplaçant Richard No- trouve à l’opposé, il n’a même pas le- victime indirecte des mauvais nale), a bien été nommé sélectionneur de l’équipe nationale d’Algérie (Le nès, jugé coupable d’un geste inter- vé son drapeau sur le moment ! Les gestes commis par les internatio- Monde du 27 novembre). dit, une « fourchette » appuyée deux joueurs se sont accrochés. On « Il faudrait naux ? a Regis, défenseur brésilien de Caxias do Sul, est sorti, lundi 29 no- dans les yeux d’un adversaire pen- voit Nonès qui tombe au sol, et c’est Bernard Laporte, le nouvel en- vembre, d’un coma de dix-sept jours survenu après un coup à la tête lors dant les arrêts de jeu de la ren- l’autre qui lui tombe dessus ! » La s’expliquer d’abord traîneur du XV de France, réputé d’un match face à Santo Angelo en championnat de l’Etat de Rio contre de Coupe d’Europe oppo- commission d’appel de l’European pour ses exigences implacables en Grande. Rugby Cup devrait se réunir à Du- entre hommes matière de discipline, semble a AUTOMOBILISME : le Français Olivier Panis, 33 ans, ancien leader blin avant la fin de la semaine. Très convaincu par cette théorie : «De de l’équipe Ligier devenue Prost-Peugeot, vainqueur du Grand Prix de L’hémisphère Sud remonté – « ça sent le coup four- de terrain » toute évidence, il a payé à la place Monaco 1996, a été confirmé, lundi 30 novembre, comme troisième pi- ré » –, Michel Bendichou envisage de certains internationaux », a-t-il lote de l’écurie de formule 1 McLaren-Mercedes – dont les pilotes titu- favorable à l’arbitrage d’aller « encore plus loin si la sen- confié à Midi-Olympique. laires restent le double champion du monde finlandais Mika Hakkinen tence en reste là ». « On ira jusqu’au tion française de rugby (FFR) « Condamnons les vrais coupables, et l’Ecossais David Coulthard – pour la saison 2000. Le Grenoblois a ter- assisté par la vidéo pénal, s’il le faut », dit-il. n’avait pas été avisée de la moindre ajoute Bernard Lapasset. J’ai l’im- miné la saison 1999 à la 15e place du championnat du monde des D’abord expulsé du terrain par remontrance : « Ni plainte ni re- pression qu’une psychose se conducteurs, avec 2 points. Les dirigeants des fédérations l’arbitre, l’Ecossais Jim Fleming, Ri- marque officielle, ni de la fédération construit. Aujourd’hui, le rugby fran- a BASKET-BALL : l’équipe de France s’est inclinée (67-72) face à la de rugby d’Australie, d’Afrique chard Nonès avait pris connais- australienne, ni de l’International çais tout entier est jugé coupable. On Turquie, lundi 29 novembre, à Orléans, lors d’un match amical destiné à du Sud et et de Nouvelle-Zé- sance de sa sanction dans la soirée, Board », assure Bernard Lapasset. a le sentiment que le rugby français préparer les Jeux olympiques de l’an 2000. La veille, les Bleus s’étaient lande se sont prononcés en fa- au terme d’une mascarade de jus- Le président de la FFR regrette ces doit être banni et qu’on règle un cer- imposés facilement à Tours (75-56). veur de l’arbitrage assisté par la tice : le club gallois ne possédant ambiguïtés : « Il faudrait s’expliquer tain nombre de problèmes à travers a OLYMPISME : dans son édition de mardi 30 novembre, le quoti- vidéo, lundi 29 décembre. Ils pas de magnétoscope dans ses lo- d’abord entre hommes de terrain. » les coupes d’Europe. » dien Le Parisien affirme que Philippe Bourguignon, PDG du Club vont demander à l’International caux, la séance de visionnage Moins d’un mois après la défaite Med, pourrait quitter, d’ici à la fin décembre, ses fonctions de président Board (IRB) le recours à cette so- s’était déroulée dans le bus des des Bleus en finale, alors que le Eric Collier du comité exécutif de la candidature de Paris aux Jeux olympiques 2008. lution pour juger les cas litigieux joueurs de Colomiers. Les images lors du prochain Super 12, la n’ayant rien démontré, le verdict compétition qui oppose les meil- avait été prononcé par le commis- leures équipes des provinces des saire du match, Huw Lewis, en l’ab- trois pays et du Tournoi des Tri- sence de preuves formelles, sur la Nations de l’an 2000. « Les essais seule foi des déclarations de l’ar- effectués en Afrique du Sud et en bitre de touche, Bertie Craig, et de Australie ont été couronnés de la victime présumée, Sven Cronk. succès. Le rugby international est Alors que Richard Nonès clamait vraiment prêt pour l’arbitrage vi- son innocence, son vis-à-vis avait déo », a assuré Rian Oberholtze- notamment affirmé : « La première run, dirigeant de la Fédération fois que cela s’est produit, mon œil sud-africaine. Néo-Zélandais, s’est pratiquement fermé juste après Australiens et Sud-Africains ont qu’il ait enfoncé son doigt dedans. aussi suggéré de modifier cer- Sur la mêlée suivante, j’ai encore taines règles pour rendre le jeu senti ses doigts sur mes globes oc- plus attrayant. Ils souhaitent no- culaires. Je devais me protéger. » tamment un éclaircissement du Quelle que soit son issue, l’« af- règlement régissant les mêlées faire » Richard Nonès relance avec ouvertes. – (AFP.) fracas un débat ouvert pendant la Pour ses cent ans, le FC Barcelone entre au musée BARCELONE découvre des affiches, des chan- de notre envoyé spécial sons, des poèmes, des com- C’est le genre d’exposition que mentaires radiophoniques de l’on n’imagine pas en France, toutes les époques. On y rencontre même après un titre de champion la première star du Barça, l’atta- du monde de football. Lundi 29 no- quant José Samitier, dont l’effigie vembre, au cœur de Barcelone, la était reproduite sur des vignettes à Fondation La Caixa a inauguré son l’intérieur de boîtes de chocolat dès nouveau centre culturel par une ré- les années 20. On y apprend que le trospective intitulée « Cent ans de Hongrois Kubala fut le personnage passion blaugrana ». Dans une an- d’un film de fiction et que le cou- cienne usine de textile considérée rage de son compatriote Platko fut comme un joyau de l’architecture chanté en poème. industrielle du modernisme cata- lan, 2 500 m2 retracent l’histoire du « GRANDEUR NATURE » FC Barcelone à l’occasion du cen- On y croise également des sup- tième anniversaire de sa création. porteurs réclamant l’autonomie de « Le football est un phénomène so- la Catalogne en période franquiste, cial et culturel qui a une dimension justifiant pour cela d’une victoire très large en Espagne et qui intéresse en championnat. On y voit le futur même les élites. Contrairement à la président du club, Josep Lluis Nu- France, il y a toujours eu, chez nous, nez, en pleine campagne électorale un rapport privilégié entre l’art et le auprès des associations de socios, football. Lorsque le Barça nous a lesquelles sont les propriétaires du contactés voilà quelques années Barça. On y voit Johan Cruyff, Die- pour réaliser une exposition sur son go Maradona, Ronaldo, Rivaldo. centenaire, nous avons trouvé que Assez peu d’Espagnols au total, en- c’était une merveilleuse idée de faire core moins de Catalans, et beau- coïncider cet événement avec l’ou- coup d’étrangers. On y voit la re- verture de notre nouveau bâti- production en 3D et « grandeur ment », indique Luis Monreal, le di- nature » du coup franc frappé par recteur général de la fondation, qui le Néerlandais Ronald Koeman le gère également le Musée olym- 20 mai 1992, à Wembley, face à la pique de Lausanne. Sampdoria de Gênes. Ce boulet de La Caixa produit entre soixante canon, qui parcourut 25 mètres en et soixante-dix expositions par an. 0,8 seconde, permit au club blau- D’un coût de onze millions de grana de remporter sa première francs, « Cent ans de passion blau- Coupe d’Europe des clubs cham- grana » est programmée jusqu’au pions, le seul trophée qui lui man- 25 juin 2000. Durant cette période, quait. la fondation espère attirer un mil- Sous la conduite de Louis Van lion de visiteurs. Un chiffre qui Gaal, l’actuel entraîneur du FC Bar- pourrait être rapidement dépassé celone, les joueurs de l’effectif pro- en raison de la popularité dont fessionnel étaient présents à l’inau- jouit le club dans toute la Cata- guration du bâtiment, lundi logne et au-delà. A Barcelone, le 29 novembre, au lendemain d’une Musée du Barça est le deuxième douloureuse défaite sur le terrain site le plus visité de la ville, derrière de Majorque (2-3). Entourés de le Musée Picasso, mais devant la journalistes et de fans avides d’ap- Fondation Miro et le Musée Tapiès. procher le groupe, c’est à grands Miro et Tapiès, mais aussi Dali et pas d’arpenteurs que Rivaldo, quantité de peintres, sculpteurs, Franck De Boer et leurs coéqui- musiciens et écrivains barcelonais, piers ont parcouru l’exposition, ce figurent au programme de cette ex- siècle de football barcelonais au- position, dont l’objet est de retra- quel ils appartiennent tous. cer l’histoire de la Catalogne à tra- vers son club de football. On y Frédéric Potet LeMonde Job: WMQ0112--0028-0 WAS LMQ0112-28 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0386 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 AUJOURD’HUI-GOÛTS Cuisine de BOUTEILLE l’extralucide AOC Champagne Brut Impérial de Moët & Chandon a Le champagne, chez Moët & Chandon, endosse cette année son habit de soirée : il sera servi en magnum. C’est au printemps que l’on prépare Plats de demain la cuvée, c’est-à-dire l’assemblage des vins issus de crus et cépages d’an- nées différentes. Lors du tirage, la prise de mousse a été assurée par l’ad- ou manipulations jonction de sucre et de ferments naturels. Une longue période de repos a précédé le « remuage », pour amener les dépôts engendrés par la fer- hasardeuses ? mentation vers le goulot. Ces lies ont été éliminées par le dégorgement à basse température. C’est là qu’intervient l’ultime ajout de vin de réserve ON NE BADINE PAS avec la et de liqueur de tirage, selon le goût recherché, dernière intervention cuisine. Elle doit être grave et ré- avant la commercialisation. La prise de mousse, en magnum, est dif- fléchie. C’est un don, une of- férente. Beaucoup s’accordent à penser que l’on trouve dans les flancs frande. On l’emballe comme on d’un magnum les meilleures conditions d’épanouissement du cham- peut, mais les pires tambouilleurs pagne. L’explication est technique et dépend, dit-on, de la quantité d’air eux-mêmes s’appliquent le plus admise au moment du dégorgement qui provoque une moindre oxyda- souvent à la rendre acceptable, ac- tion. Quoi qu’il en soit, le mystère du vieillissement en magnum demeure centuant presque toujours le dé- quand le Brut Impérial de Moët & Chandon impose sa délicate fraîcheur. sastre par leur excès de bonne vo- ૽ Moët & Chandon Brut Impérial : 300 F, 45,7 ¤ le magnum. lonté. Faire amusant est un Moët & Chandon, 20, avenue de Champagne, BP 140, 51333 Epernay passe-temps déjà suffisamment Cedex, tél. : 03-26-51-20-00. préoccupant pour que l’on évite de s’y employer dans les arts plus ou moins majeurs de la table. Sé- TOQUES EN POINTE rieux et réflexion seront donc de rigueur, et malheur à celui qui voudrait tourner le repas et le sa- cré, le sacré et le repas, en déri- Bistrots sion. C’est pourtant ce à quoi semble CHEZ GÉRAUD prétendre cet élégant et drôle de a Forme persistante pour ce bistrot au décor soigné, où le patron met DESSINS DESCLOZEAUX livre, qui tombe comme un pavé encore son vin (côte-rôtie) en bouteille tandis que le chef explore tran- dans la mare aux portes d’un siècle interpréter à la légère. Entre une faire frémir les pratiquants du gi- Scandaleux à l’énoncé, le poulet quillement le répertoire des « fondamentaux » de la cuisine, tantôt lyon- émotif et fortement intrigué par ce gastronomie de survie par temps got et de la daube intégristes. To- martyrisé se laissait dévorer naise (saucisson chaud, œufs en meurette, fricassée d’escargots), tantôt qui va lui rester, ou pas, de décent d’hiver nucléaire et les nouvelles mato tomato (variation sur le cat- comme si de rien n’était. Mais bourgeoise (pâté de gibier sauce civet, salade de ris de veau, cabillaud à se mettre sous la dent. Délices nourritures du futur Sapiens Sa- sup maison), ailerons de poulet d’où pouvait bien venir ce mauvais poêlé à la fleur de sel, petit salé aux lentilles, civet de lièvre et taglia- d’initiés ; on croit lire « délits d’ini- piens, nous sommes ici au centre laqué au fameux condiment et genre exotiquement acidulé ? Sim- telles). Menu : 180 F, 27,4 ¤. A la carte, compter 300 F, 45,7 ¤. tiés ». Non pas ceux des membres d’un conte barbare et sophistiqué ; pain d’épices à l’état Heinz. Sang plement des frères Coca et Cola, ૽ 31, rue Vital, 75016 Paris, tél. : 01-45-20-33-00. Fermé samedi et du club de malheureux patrouil- au cœur du muté manufacturé. impur et patrie en danger. On voit bandits du siècle, jusqu’à présent dimanche. lant sur les listes d’attente des res- Dada se voulait « négateur, éphé- déjà se déployer les banderoles. seulement autorisés à officialiser taurants en pointe ; non, ceux des mère, illogique et sans objet » ; rien le cuba libre, punch rédempteur CHEZ MARCEL prisonniers des grandes surfaces, de tel dans ce nouveau manifeste POULET AU COCA-COLA (deux mesures de rhum révolu- a Décor de papiers peints, gravures surajoutées au fil du temps. Le pa- les affamés du Maggi poule vermi- culinaire, encore que l’ironie de Rien d’absolument périlleux ce- tionnaire, jus d’un demi-citron tron, Jean-Bernard Daumail, n’a rien changé depuis son arrivée, voilà on- celle et des coquillettes Lustucru, son armature générale laisse per- pendant, comme avec ce corned- vert, glace et potion universelle). ze ans, dans cette maison sans âge. Le gras double à la niçoise, l’an- les mordus de la Savora et de la cer des filiations assez claires. beef du dimanche soir, sandwich Ici, c’était plutôt Zorro qui arrivait, douillette grillée, le coq au vin ou le petit salé aux lentilles étaient déjà mayonnaise Lesieur. Les purs, les Prenons le ketchup. Pour beau- de détente coupé de tabasco et de personnage masqué, grain de sel sur la carte il y a trente ans. Oreille de cochon croustillante, fond d’arti- vrais, les banals. Nous. coup, un des symboles les plus cornichons malossol ; ou cette sucré dans l’éternel de nos image- chaut assaisonné avec une bonne sauce vinaigrette. C’est un restaurant Divertissement de snobs qui ne aliénants d’une culture vouée à sa tourte aux cailles assouplie de pe- ries populaires. d’habitués où le chaleureux accueil des patrons met à l’aise les nouveaux mangeraient le camembert qu’à la perte par aromatisation mentale, tits suisses de la maison Gervais. Délices d’initiés. Il y a dans l’ex- venus comme les revenants. Au déjeuner, il faut réserver par prudence. petite cuillère ? Pas tout à fait. Le paresse et facilité conjuguées. Un Plongeon dans l’épicerie de nos périmentation assez de savoir- Menu (une entrée, un plat au déjeuner) : 78 F, 11,9 ¤. A la carte, compter sous-titre sert d’exergue à la pré- poison pour l’esprit, un sirop mor- lointains. Tous ces vieux acteurs faire pour tenter de convaincre les 150 F à 180 F, 22,9 ¤ à 27,4 ¤. sentation du monstre : « Dégelez tel pour le corps. Contre-attaque reprenant du cachet, grimés en partisans de la Vache qui rit et des ૽ 7, rue Stanislas, 75006 Paris, tél. : 01-45-48-29-94. Fermé samedi et vos habitudes et cuisinez les pro- souple de l’auteur, qui, après avoir Hippolyte ou en nouveau Scapin. raviolis Buitoni de changer de reli- dimanche. duits mythiques du XX(I)e siècle. » étudié de près le dossier du Satan, Rénovation complète de la troupe. gion et de passer sous une nou- L’auteur, Frédérick Grasser-Her- lance plusieurs préparations à Malgré toutes les précautions velle juridiction gastronomique, LE BAMBOCHE mé, est une cuisinière au dilettan- prises, il y aura tout de même eux qui n’ont pourtant jamais ima- a Claude et Chantal Colliot ont su donner au petit établissement qui ré- tisme savant, grande complice quelquefois du drame dans le cas- giné d’autre transhumance à leur véla David Van Laer un air de renouveau. Il se traduit dans l’agencement d’Alain Ducasse, qui lui confiera sa ting ; de l’intolérable majuscule. plaisir que sous la forme de répéti- des tables, l’accueil prévenant et la cuisine désormais très personnelle de brigade de l’avenue Raymond- Sur le boulevard du bon goût, il tion perpétuelle. Mutatis mutandis, l’ancien chef du restaurant Le Quai d’Orsay. Pas plus de fioritures dans le Poincaré pour tester une série de faut s’attendre à reparler d’échauf- au calendrier des prémonitions ac- décor que dans la crème de chou-fleur et glace de homard ou le velouté forfaits à épouvanter les plus ro- fourées à la Hernani. Ainsi, tran- ceptables, l’ouvrage pourrait bien de potiron. La saveur, c’est essentiel, prime sur la construction des plats bustes des cuistots engagés dans quille et rigolard, voilà que baliser nos propres rendez-vous et et la côte de cochon conjugue allègrement le moelleux de sa chair au ro- l’affaire : raviolis au Banania sauce s’avance le poulet au Coca-Cola, redonner plus de vigueur que l’on marin rectifié par le citron. Voilà une jolie réussite d’un menu qui pro- ruby red, endives au suc d’Orangi- dit le Magnifique... Là, le chœur ne croit à tous ces ancêtres en at- pose aussi une cuisse de lapin confite aux aromates et un pavé de cabil- na, pigeonneau au Carambar, des vierges va trouver un emploi à tente de rénovation. laud aux épices, très savoureux. La carte ouvre le champ à des mets plus brioches au pâté de porc en temps complet ; à la rubrique nobles, le saint-pierre, les Saint-Jacques, le pigeon et le ris de veau. C’est boîte... Le train fantôme. pleureuses, l’ANPE passe au chô- Jean-Pierre Quélin une cuisine sans équivoque, qui met le produit en vedette. Splendides Trois ans de travail, cent re- mage. Ascensionniste de l’impos- desserts et vins judicieusement choisis par Chantal Colliot. Menu : 190 F, cettes, toutes certifiées sur l’hon- sible, la nouvelle chercheuse de la ૽ Délices d’initiés, de Frédérick 29 ¤.A la carte, compter 320 F à 350 F, 48,8 ¤ à 53,4 ¤. neur, toutes sans risque, sinon ce- très new fusion food fait haut, très Grasser-Hermé, éditions Noésis, ૽ 15, rue de Babylone, 75007 Paris, tél. : 01-45-49-14-40. Fermé samedi lui que l’on prendrait à les fort. Et bon, par là-dessus. 260 F, 39,6 ¤. midi et dimanche.

en tissu molletonné figuré. Témoin, le fabricant de surgelés Gastronomie Emballage an 2000 imprimé de McCain, qui a eu la lumineuse idée de fleurettes (54 F, 8,2 ¤, mouler de la purée en forme de 2 et de 0 et LES ÉLYSÉES DU VERNET A Palavas-les-Flots, le château d’eau qui, les 400 g). Les biscuits apéritif Belin qui propose cette préparation déjà préfrite a Alain Moser, le directeur de ce palace miniature, a retrouvé le sourire depuis 1943, en plein cœur de la ville, s’offrent pour l’occasion une boîte dans un sachet de fête estampillé, comme il sous la verrière classée de son établissement dessinée par Eiffel. Les en- écrasait de son ombre de ciment une petite métallique orange incrustée d’étoiles se doit, de l’incontournable « Série limitée » nuis du Groupe Royal Monceau se sont estompés et Alain Solivères, le église, va devenir le soir du vendredi dorées (environ 20 F, 3 ¤). (10 F, 1,5 ¤, environ les 750 g). chef formé par Bruno Cirino, est au mieux de sa forme. Une cuisine tou- 31 décembre, par un coup de baguette Chez Gervais, c’est la bûche aux trois Mêmes les chefs y vont de leur obole. Guy jours aussi franche et ensoleillée, mais parfois dépouillée à l’extrême magique et de longs mois de travaux, un chocolats (34 F, 5,2 ¤) qui se retrouve Martin, du Grand Véfour, a été sollicité par comme le tronçon de turbot côtier du Guilvinec en papillote, où les sa- élégant restaurant panoramique. Plutôt que flanquée d’une étiquette « Série exclusive, Maître Coq pour, en l’honneur de l’an 2000, veurs marines sont concentrées avec les algues, les oursins et le pousse- de faire table rase du monument le plus fêtez l’an 2000 ». En quoi la version farcir à sa façon une poularde. Résultat ? pied de Galice. Un plat éblouissant qui surpasse peut-être le fameux ri- hideux de leur cité, les élus locaux ont pris triplement cacaotée est-elle différente de Un hachis pas vraiment inspiré de volaille, sotto du pays de Sault, agrémenté de garnitures variées au fil des saisons. prétexte de l’an 2000 pour le transformer. ses consœurs ? Même forme, même crème de truffes et de potiron (140 F, 21,3 ¤, le kilo). Moments forts de gourmandise, la palombe des cols pyrénéens rôtie, les Comme le château d’eau de glacée agrémentée du même décor d’écorce Non, pour de l’inédit au réveillon, il ne reste noix de Saint-Jacques aux olives de Lucques et chorizo de Bellota, ou en- Palavas-les-Flots, la plupart des produits du de bûche, même branchette de houx plus qu’à commander le kit de survie qu’a core le petit pâté chaud de colvert aux chicons caramélisés et sauce rayon alimentation des supermarchés ont artistiquement posée en surface. S’il n’y mis au point une société britannique en rouennaise. Quelques desserts épatants, comme la compotée de coing au été maquillés aux couleurs du millénaire : avait pas l’emballage argenté et « 2000 » prévision du bogue. Une couverture de poivre de Sétchuan, pulpe de citron soufflée et sorbet au caillé de brebis. tout est bon pour vendre l’an 2000. Et ce que imprimé en énorme, on se demande bien survie, une torche, des outils et trois jours Cave – vins et cigares – opulentes. Menu : 420 F, 64 ¤ (déj.). A la carte, l’on vend avant tout, ce n’est pas le produit, en quoi cette glace-là serait une série plus de nourriture, garantie sans aucune once de compter 600 F, 91,5 ¤. c’est l’emballage. Une rare débauche de bon limitée que sa voisine. festivités. ૽ Hôtel Vernet, 25, rue Vernet, 75008 Paris, tél. : 01-44-31-98-98. Fermé goût en l’occurrence. Les fines tranches Certains poussent le vice à vous faire avaler samedi et dimanche. d’After Eight sont proposées dans une boîte du millénium au sens propre et non pas Guillaume Crouzet Jean-Claude Ribaut LeMonde Job: WMQ0112--0029-0 WAS LMQ0112-29 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:42 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0387 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 / 29

-01------DECEMBRE------1999------Oslo Stockholm Un peu de pluie au nord Moscou LE CARNET Prévisions Ensoleillé MERCREDI. Les hautes pres- sphère brumeuse. Les nuages vers 12h00 DU VOYAGEUR sions sont bien installées des s’épaissiront par le nord au fil des Açores à l’Europe centrale. Les heures, donnant quelques pluies Peu perturbations atlantiques s’atté- faibles surtout l’après-midi. Il fera Belfast nuageux a FRANCE. Les Hôtels Raphael, nuent en arrivant sur les îles Bri- entre 7 et 11 degrés. Liverpool Majestic et Régina proposent de Dublin tanniques. Ce mercredi sera géné- Poitou-Charentes, Aquitaine, Varsovie Kiev passer Noël à Paris en profitant ralement calme sur la France. Une Midi-Pyrénées. – Quelques Amsterdam Berlin Brèves d’un forfait trois nuits au prix de masse nuageuse humide envahira brouillards le matin en Aquitaine. éclaircies deux, du 23 au 27 décembre. Va- un bon tiers nord du pays en cours Ailleurs, le soleil balaiera la fraî- Londres lable pour une ou deux personnes, 50 o Bruxelles de journée. cheur matinale. Il perdra du ter- Prague gratuité aux enfants de moins de Bretagne, pays de Loire, rain au profit d’un ciel nuageux Couvert douze ans. Le Raphael et le Majes- Basse-Normandie. – Les nuages l’après-midi en Poitou-Charentes. Paris Strasbourg Vienne tic offrent en outre une prome- domineront dans une atmosphère On attend de 10 à 15 degrés. Budapest nade en bateau sur la Seine, le Re- Nantes Brume douce. Ils donneront parfois un Limousin, Auvergne, Rhône- Berne brouillard gina une entrée gratuite au peu de pluie surtout en Bretagne Alpes. – Très belle journée d’au- Bucarest Louvre. Réservations au 01-53-64- et Normandie. Le vent d’ouest tomne. Les brouillards ou grisailles Lyon Milan 32-10 pour le Raphael (à partir de s’atténuera lentement en Manche. du matin retarderont parfois l’arri- Belgrade Sofia Averses 4 680 F, 713 ¤), au 01-45-00-83-70 On attend entre 10 et 13 degrés. vée du soleil jusqu’à la mi-journée Toulouse Istanbul pour le Majestic (à partir de dans certaines vallées. Il fera entre 2 100 F, 320 ¤) et au 01-42-60-90-33 Nord-Picardie, Ile-de-France, Pluie Centre, Haute-Normandie, Ar- 8 et 11 degrés l’après-midi. Rome pour le Régina (à partir de 3 980 F, dennes. – Journée souvent grise et Languedoc-Roussillon, Pro- Barcelone Naples 606 ¤). o Madrid humide. De petites pluies se dé- vence-Alpes-Côte d’Azur, 40 a ÉTATS-UNIS. Pour la quatrième clencheront de temps à autre. Le Corse. – Le soleil s’imposera rapi- Lisbonne Athènes Orages année consécutive, c’est une plage Nord-Pas-de-Calais et la Picardie dement et offrira le plus souvent hawaïenne qui a été élue plus belle retrouveront des éclaircies l’après- une très belle après-midi. Quel- Séville plage du pays. Wailea (île de Maui) midi. Il fera de 9 à 12 degrés. ques nappes de nuages s’attarde- Tunis Neige a été distinguée pour ses possibili- Champagne, Lorraine, Alsace, ront parfois en Corse. On attend Alger tés de baignade, de plongée sous- Bourgogne, Franche-Comté. – La entre 13 et 17 degrés au meilleur marine, son corail blanc et ses matinée débutera dans une atmo- moment de la journée. Rabat 0o 10o 20o Vent fort roches noires.

PRÉVISIONS POUR LE 01 DECEMBRE 1999 PAPEETE 24/31 S KIEV -1/2 N VENISE 3/9 C LE CAIRE 11/20 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 23/31 S LISBONNE 9/18 S VIENNE -2/8 C NAIROBI 17/25 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 21/27 S LIVERPOOL 6/12 N AMÉRIQUES PRETORIA 16/30 S EUROPE LONDRES 7/13 S BRASILIA 17/25 C RABAT 9/20 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 7/12 N LUXEMBOURG 5/7 P BUENOS AIR. 20/31 C TUNIS 14/20 P FRANCE métropole NANCY 4/9 P ATHENES 10/16 S MADRID 6/15 N CARACAS 24/28 P ASIE-OCÉANIE AJACCIO 8/16 N NANTES 4/11 N BARCELONE 8/16 S MILAN 3/8 S CHICAGO -2/7 C BANGKOK 21/30 S BIARRITZ 4/14 S NICE 6/16 S BELFAST 4/9 N MOSCOU -6/0 * LIMA 17/20 C BEYROUTH 11/18 S BORDEAUX 3/12 S PARIS 6/12 P BELGRADE -4/4 C MUNICH 1/3 N LOS ANGELES 11/14 S BOMBAY 21/33 S BOURGES 2/10 N PAU -1/12 S BERLIN 6/9 P NAPLES 9/17 N MEXICO 4/17 S DJAKARTA 26/32 C BREST 7/11 C PERPIGNAN 5/15 S BERNE -3/6 C OSLO -4/5 N MONTREAL -7/-2 S DUBAI 18/26 S CAEN 8/11 P RENNES 5/11 C BRUXELLES 8/12 P PALMA DE M. 10/18 S NEW YORK -2/3 S HANOI 13/24 S CHERBOURG 8/12 P ST-ETIENNE -2/10 S BUCAREST -5/10 C PRAGUE 2/6 N SAN FRANCIS. 10/13 S HONGKONG 18/24 S CLERMONT-F. -1/11 S STRASBOURG 3/10 P BUDAPEST -6/4 C ROME 10/16 N SANTIAGO/CHI 11/24 S JERUSALEM 8/19 S DIJON -1/9 N TOULOUSE 4/12 S COPENHAGUE 3/9 P SEVILLE 11/23 S TORONTO -4/3 S NEW DEHLI 11/28 S GRENOBLE -3/8 S TOURS 3/10 C DUBLIN 4/9 N SOFIA -4/8 S WASHINGTON -3/4 S PEKIN 1/10 S LILLE 7/11 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 5/9 P ST-PETERSB. 1/7 P AFRIQUE SEOUL 1/9 C LIMOGES 2/9 N CAYENNE 23/31 S GENEVE 2/4 C STOCKHOLM 2/9 S ALGER 10/17 N SINGAPOUR 25/29 P LYON -1/10 S FORT-DE-FR. 23/29 S HELSINKI 1/7 P TENERIFE 9/14 S DAKAR 22/27 S SYDNEY 17/26 S MARSEILLE 2/14 S NOUMEA 21/26 S ISTANBUL 7/14 S VARSOVIE 1/7 P KINSHASA 21/29 C TOKYO 8/14 C Situation le 30 novembre à 0 heure TU Prévisions pour le 2 décembre à 0 heure TU PRATIQUE Faire des dons à ses enfants ou petits-enfants de son vivant

COMME ils vivent plus long- (500 000 F), les dons manuels reçus moins de soixante-cinq ans et 30 % dans une donation-partage. Aucun montagne pourrait donner l’ap- autres et d’obtenir leur assenti- temps et jouissent de retraites plus par chacun des enfants (300 000 F au-delà. Ce dernier avantage, qui droit de transmission ne sera dû à partement en indivision à deux en- ment », conseille Maître Sylviane confortables que par le passé, les pour l’aîné et... 2 millions pour le s’applique aussi au don manuel dé- nouveau, mais il faudra payer des fants, et le studio au troisième. Ou Plantelin, vice-présidente des Ren- parents ont pris l’habitude d’aider cadet), soit un total de 2,8 mil- claré, sera supprimé au 1er janvier frais inhérents à la nature du bien bien donner le grand appartement contres notariales de Maillot. On financièrement leurs enfants. Mais lions ! La part revenant à chacun 2000 pour les personnes de plus de (par exemple, inscription au bu- à l’un, le studio au second et une peut assortir sa donation de di- ils ne réfléchissent pas toujours sera donc de 1 400 000 F et le cadet soixante-quinze ans. reau des hypothèques), les hono- somme d’argent au troisième, en verses clauses de sauvegarde. Si- aux conséquences juridiques et fis- devra reverser 600 000 F à son Il existe deux types de dona- raires du notaire et la TVA, soit au prévoyant le versement d’une gnaler qu’il s’agit d’un « avance- cales de leur générosité. Le « ca- frère. De plus, le don manuel ne tions : la donation simple et la do- total, 2 % à 5 % du montant de la soulte à ses frères et sœurs par ce- ment d’hoirie » (avance sur la deau d’usage » pour un anniver- bénéficie d’aucun abattement fis- nation-partage. La donation donation, calculés comme suit : lui qui aurait été avantagé, soit au succession), ou si l’on souhaite saire ou un mariage ne présente cal et le paiement des droits doit simple convient mieux dans le cas 5 % jusqu’à 20 000 F, 3,3 % de moment de la donation, soit au dé- avantager un de ses enfants, indi- pas de risque et bénéficie d’une to- intervenir dans le mois de sa révé- d’un enfant unique. En effet, les 20 000 F à 40 000 F, 1,65 % de cès des parents. quer qu’il s’agit d’un « don par lérance de l’administration fiscale, lation (au plus tard le jour du dé- donations simples isolées, par sou- 40 000 F à 110 000 F et 0,825 % au- préciput et hors part » à prélever à condition que sa valeur ne puisse cès), ou plus tôt, en cas de décou- ci d’égalité entre les héritiers, fe- delà. Ils sont à la charge du dona- UNE DÉCISION IRRÉVERSIBLE sur la quotité disponible. le faire estimer comme une partie verte par le fisc. ront l’objet d’une réévaluation le taire (celui qui reçoit) ou du dona- Quelle que soit l’option choisie Pour que la donation reste la significative du patrimoine et des jour du décès, tout comme pour le teur s’il le souhaite. – donation simple ou donation- propriété d’un enfant marié, ou re- revenus du donateur. DEUX TYPES DE DONATIONS don manuel. Celui qui aura su faire On peut aussi faire une dona- partage –, elle aura le mérite de la vienne au donateur en cas de décès En revanche, le don de la main à Pour éviter ce genre d’inconvé- fructifier son argent et réalisé une tion-partage de valeurs inégales, clarté. « Il est important de réfléchir prématuré du donataire, on insére- la main (ou « don manuel ») d’une nient, il faut préférer la donation plus-value pourra voir sa part ré- en prévoyant une soulte en famille à la répartition du patri- ra une clause de « retour conven- certaine importance, quelle que en bonne et due forme. Un enfant duite au moment de la succession, (complément à verser). Ainsi, un moine et de parvenir à un consen- tionnel ». Et pour continuer à pro- soit sa forme, sera considéré peut recevoir de chacun de ses pa- et même, le cas échéant, être couple qui aurait un grand appar- sus. Si l’on veut avantager un enfant, fiter de ses biens jusqu’à la fin de comme une simple avance sur la rents 300 000 F exonérés d’impôts contraint de reverser une somme à tement en ville et un studio à la il est judicieux d’en parler avec les ses jours. on stipulera la « réserve succession du donateur. Il sera tous les dix ans ; cette somme sera ses frères et sœurs. d’usufruit ». On pourra ainsi per- donc incorporé à la part de l’héri- réduite à 100 000 F pour les petits- Lorsqu’il y a plusieurs enfants, la cevoir les dividendes de ses ac- tier qui en a bénéficié, en tenant enfants. Toutefois, les parents donation-partage, qui consiste à Les Rencontres notariales de Maillot tions, continuer d’habiter son ap- compte de la valeur au jour du dé- peuvent donner davantage, mais attribuer des biens d’égale valeur, partement, ou le louer et percevoir cès. Imaginons un père qui a fait au-delà du montant exonéré, en- est préférable, car la valeur des b Lieu. Palais des congrès, porte b Débats. A 14 h 30 : des les loyers. Attention cependant : la don de 300 000 F à chacun de ses fants et petits-enfants paieront biens transmis est figée au jour de Maillot à Paris, samedi avantages familiaux et fiscaux, donation est irrévocable. Avant de deux enfants. L’aîné s’est contenté alors des droits qui iront, par la donation. L’ennui est qu’on n’est 4 décembre, entrée libre. transmettre dans les meilleures faire don de sa résidence princi- de dépenser la somme, tandis que tranches progressives, de 5 % jus- pas toujours en mesure de donner b Sur place. 400 notaires conditions. A 16 h 15 : des pale, même en se réservant l’usu- le second a créé une entreprise qui, qu’à 50 000 F supplémentaires à des sommes ou des biens équiva- répondent de manière anonyme et solutions sur-mesure, adapter la fruit, il faut être sûr de ne pas avoir au jour du partage, est évaluée à 40 % au-dessus de 11,2 millions de lents à tous ses enfants au même gratuite, de 10 à 19 heures. Par donation à chacun. besoin un jour du capital qu’elle 2 millions de francs. Lors de la suc- francs. De plus, une réduction sur moment. Si l’on a commencé par téléphone, pour ceux qui ne b En région. Se renseigner auprès représente. cession, on ajoutera aux biens les droits est prévue en fonction de faire des donations simples, on peuvent pas se déplacer, au des chambres départementales existants au jour du décès l’âge du donateur : 50 % pour les peut les réintégrer ultérieurement 01-40-68-26-85. des notaires. Michaëla Bobasch

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99284 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). SCRABBLE ᮋ PROBLÈME No 150

l’étranger. Le pied-de-veau fait 123456789101112131415 partie de la famille. – 9. Elles sont Les fils d’ivrogne parfois sans importance et pour- A W COGNER tant elles sont humaines. Participe. Partie jouée en club. – 10. Petites pièces mélodiques. 1. a) Tirage : B E H – 11. La grenouille, mais pas la rai- EMOSTUX. En C nette. Point de départ. – 12. An- quatre endroits différents, placez B I I noncée à distance. quatre mots différents rapportant D LONGEAI S respectivement 46, 52, 54 et 54 points. Philippe Dupuis Ecrivez sur la grille une des deux E L N solutions à 54 points (elle est donnée F E MOU C HA I T SOLUTION DU No 99283 ci-dessous). b) Tirage suivant : G M HORIZONTALEMENT S+ AIINRT.NITRAIS étant implaçable, trouvez et placez H PIEUT A I. Point-virgule. – II. Erg. Noroît. son anagramme – avec le même ti- I O N B – III. Sinologue. Ma. – IV. Egide. rage, un seul huit-lettres s’appuie sur Réveil. – V. Ante. Pété. Ta. – le deuxième E de DERUPE, pente J D E R VI. Larsen. Se. AG. – VII. Clos. Ea. raide (il rapporte 131 points). Trou- K Séti. – VIII. Nature. Nis. – IX. On. vez-le. FIEZ A Escargot. – X. Légat. Surine. Solution de a) : MOTTEUX, M 1, 54. L S N 2. Préparation de la grille de la M VERTICALEMENT semaine prochaine. T L HORIZONTALEMENT la révolution. Sortie quotidienne. c) A E C I N T X. Trou- N A D ERUP E – X. Remet en formes après coup. 1. Pèse-alcool. – 2. Orignal. Ne. – vez un sept-lettres. I. Bien que bruyants, ils sont pré- 3. Ignitron. – 4. Odessa. – 5. Télé. B I N S T U V. Trouvez un O TAVEL EES venants. – II. Rend la lumière VERTICALEMENT Têt. – 6. Pneus. – 7. Ingré. Arcs. – sept-lettres. confortable. Du genre paresseux. 8. Rouets. Eau. – 9. Grevées. Rr. Solutions du problème paru b) GREVIONS, E 3, 74, ou l’ana- – III. Mit un peu de citron. Y rentrer, 1. Evolution de carrière. – – 10. Uo. Engi (igné). – 11. Limita- Solutions dans Le Monde du 8 dé- dans Le Monde du 24 novembre gramme IVROGNES – IGNIVORE, c’est renoncer. – IV. Fin paradoxale 2. Beaucoup de bruit, souvent pour tion. – 12. Etalagiste. cembre. avaleur de feu, D 7, 78 – ARGO- pour le homard. Ne partage pas le rien. – 3. Mets en place. Fait beau- Chaque solution est localisée sur VIEN, d’Argovie (Suisse) K 4, 98 – même père. – V. Cyrus mit un terme coup pour les ados. – 4. Laissées la grille par une référence se rap- PROVIGNE, faisant prendre racine à sa richesse. Montra la bonne voie. par le passage du temps. Protégé portant à sa première lettre. à une branche, L 4, 65 – GRIVE- – VI. Ville et fleuve d’Allemagne. Lâ- par en haut. – 5. Chez les Grecs. Lorsque la référence commence par TON, simple soldat, 6 C, 72 – VI- ché dans l’indifférence. Tel qu’on le Reste à l’ombre. – 6. Lit défait. une lettre, le mot est horizontal ; GNERON, 9 A, 81. dit. – VII. Personnel. Tas de pierres Ferme en toutes circonstances. lorsqu’elle commence par un c) PUROTIN, miséreux – ILLU- pour une bonne voie. – VIII. Partici- – 7. Récipient. Permet d’envisager chiffre, le mot est vertical. MINE, LINOLEUM. pa à la partition de la Tchécoslova- les affaires avant les autres. IVROGNE, 2−C, 75, faisant NO- quie. Possessif. – IX. Un temps pour – 8. Forme de savoir. Viennent de VATION Michel Charlemagne LeMonde Job: WMQ0112--0030-0 WAS LMQ0112-30 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0388 Lcp: 700 CMYK

30 CULTURE LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 RENCONTRE CINÉMA Auteur unique et complet, personnage sidérant, le Les Pokémon envahissent Hollywood Jean-François Camilleri Portugais Joao Cesar Monteiro revient sur nos écrans avec APRÈS le Japon et avant la jourd’hui en tête des audiences (4,9 millions d’euros, 32 millions de son film le plus drôle et le plus France, les Etats-Unis découvrent auprès des enfants. Elle est diffusée francs) auprès de Nintendo Co. Le et le succès de « Tarzan » troublant. Ses Noces de Dieu les Pokémon. Ce jeu vidéo créé par en France depuis le mois de sep- film a déjà obtenu 60 millions de dominent une semaine aussi Nintendo pour ses consoles Game tembre sur la chaîne pour enfants dollars au box-office et devrait dé- « Pour vous, directeur général de Gaumont Buena Vista International, la riche que diverse, marquée Boy est devenu un phénomène de Fox Kids, et sera bientôt reprise sur passer la barre des 100 millions, ce sortie de Tarzan diffère-t-elle des sorties Disney des années précé- par l’irruption des nouvelles société au Japon où 12 millions TF 1. qui en fait le plus gros succès dentes ? aventures de James Bond, d’unités se sont vendues depuis commercial remporté par un film – Pas spécialement, elle est programmée, comme beaucoup de films d’anima- cette fois escorté de Sophie 1996. Aux Etats-Unis, Nintendo a ZOOM étranger aux Etats-Unis. tion Disney, pour les fêtes de fin d’année. Nous avons néanmoins senti un Marceau, aussi bien que par doublé ses parts de marché. Poké- « Je ne suis pas sûr que nous ayons grand intérêt de la part du public car Tarzan était à l’évidence une histoire une forte actualité chinoise mon a atteint en France depuis sa En portant réalisé à quel point le film allait mar- faite pour être adaptée par Disney. Il y a eu par exemple plus de réservations – toutes les Chine : sortie, en octobre, les 75 000 exem- cher », reconnaissait Brad A. Ball, de groupes en province que pour Hercule ou Mulan. continentale, Hongkong et plaires vendus. Plus de 150 sociétés sa créature à l’écran, responsable du marketing chez – Les résultats des films Disney au box-office américain ont-ils une in- Taïwan. Parmi les films diffusent près de 1 500 produits dé- Warner, dans l’hebdomadaire amé- fluence sur votre stratégie de lancement ? français de la semaine, c’est la rivés Pokémon à travers le monde Nintendo ricain Business Week du 29 no- – Aucune. Le Roi lion a été un succès partout dans le monde, mais Hercule et dérive poétique et ironique qui vont des figurines aux peluches vembre. L’annonce de l’avant-pre- Le Bossu de Notre-Dame ont été des succès en France alors qu’ils avaient d’Otar Iosseliani qui retient le en passant par les timbres et les vient de remporter mière du film avait immédiatement moyennement marché aux Etats-Unis. Nous avons toujours une approche plus l’attention, sans oublier chewing-gums. Volkswagen a entraîné la saturation du standard différente pour la sortie de chaque film. Tarzan devrait faire autant que Le Roi la prestation impressionnante même lancé aux Etats-Unis une le plus gros succès téléphonique de Warner à Burbank lion alors qu’il a attiré deux fois moins de spectateurs aux Etats-Unis. Nous de Valeria Bruni-Tedeschi nouvelle version de sa coccinelle qui devait gérer plus de 70 000 ap- avons fait plus d’entrées avec Tarzan sur les deux premières journées d’exploi- dans Rien à faire, ni la ronde aux couleurs d’une des créatures du commercial pels à la minute. Le lendemain de la tation qu’avec Le Roi lion, mais on ne sait pas où on finira en bout de course. des sentiments organisée par jeu. sortie de Pokemon, le studio était – Comment expliquez-vous que Tarzan marche davantage que les pré- Jacques Maillot. Décidément Un pokémon est un animal ima- d’un film étranger contraint d’ouvrir une ligne d’appel cédents ? cosmopolite, à l’image d’un ginaire et souvent invisible, tou- gratuite pour calmer les colères des – Il y a plusieurs facteurs. Tarzan est l’histoire idéale pour Disney car c’est la world-cinéma esthétiquement jours dissimulé dans des herbes aux Etats-Unis enfants et de leurs parents, scanda- superposition du Livre de la jungle et du Roi lion qui sont les deux films préfé- en avance sur la hautes ou dans l’obscurité d’une ca- lisés de n’avoir pu obtenir les cartes rés du public. Vous ajoutez à cela les voix de Valérie Lemercier et de Muriel mondialisation, cette semaine verne. Le principe du jeu consiste à à jouer Pokémon – il existe 151 Po- Robin, plus la musique de Phil Collins. Pour Mulan, il fallait des repères sur la est aussi celle du tour du capturer, collectionner, élever ces Lorsque Pokemon : The First Mo- kémon différents – qui leur avaient Chine ; pour le public, Tarzan est beaucoup plus identifiable. monde annuel organisé par le créatures, et à se mesurer ensuite à vie, la première version cinéma de été promises au moment de l’achat – Le fait que le marché de l’animation soit en pleine expansion bénéficie- Festival des trois continents, celles d’un autre joueur en se ce jeu vidéo, est sortie le 10 no- de leur place. Warner a immédiate- t-il à Tarzan ? dont la 21e édition a engendré connectant, via un câble, à une vembre aux Etats-Unis, Warner, son ment programmé une suite du film – Peut-être, mais désormais les gens ne se disent pas, comme c’était le cas il y un manifeste des réalisateurs autre console Game Boy. Ce mode distributeur, croyait moyennement qui sortira aux Etats-Unis durant a dix ans, qu’ils vont voir un dessin animé. J’ai été surpris de voir dans les arabes adressé à leurs interactif a suscité la création de à ses chances de succès. La major l’été 2000. Warner France a fixé la salles des couples de trente ans, qui ne sont pas la cible de Disney. C’est d’ail- gouvernants pour qu’ils fans-clubs à travers le monde et de américaine avait obtenu les droits sortie en salles de Pokémon, le film leurs assez frappant, on emploie de moins en moins aujourd’hui le terme de cessent d’hésiter entre salons spécialisés. Au Japon, au Ca- cinéma et vidéo du film pour le pour les vacances de Pâques 2000. “film d’animation”. » hostilité et indifférence envers nada et en Australie, la série télé- monde entier pour la somme mo- le grand écran. visée inspirée du jeu vidéo est au- dique de 5 millions de dollars S. Bd. Propos recueillis par Samuel Blumenfeld Le mythe d’Adam et Eve revisité en roman-feuilleton Les Noces de Dieu. Un générique d’anthologie, une valeur de manifeste. Joao Cesar Monteiro signe sans doute son œuvre la plus splendide

l’horizon, pas un bruit non plus, mier homme. Enfin, celle du film Film portugais de Joao Cesar sinon le doux clapotis de l’eau qui lui-même, selon ce schéma éprou- Monteiro. Avec Joao Cesar Mon- s’écoule. Le premier homme entre vé : vacuité du cinéaste (Jean de teiro, Joana Azevedo, José Airo- dans le cadre par la droite. Crâne Dieu se tourne les pouces), inter- sa, Manuela da Freitas, Luis Mi- dégarni, collier de barbe, nez aqui- vention providentielle du produc- guel Cintra, Ana Velazquez. lin, veston noir sur maillot de teur (l’ange à la valise), mise en (2 h 30.) sport jaune marqué d’un numéro route de l’histoire (le changement 9 : la démarche circonspecte d’un de plan). Il faut donc en revenir là Au commencement était le gé- long échassier conjuguée à la dé- où on s’était interrompu – « Ah, nérique. Une image stellaire tour- sinvolture d’un vieil anarchiste co- merde alors ! » – pour voir juste- nant lentement dans les ténèbres, quettement débraillé. ment quelle tournure prennent les desquelles s’élève la voix inimi- choses. table de Joao Cesar Monteiro, SARDINES À L’EAU alias Jean de Dieu, qui énumère Il se dirige vers le banc, s’y as- L’ASILE, POUR FINIR les noms s’inscrivant à l’écran. soit, puis sort de ses oripeaux, Car c’est au moment précis où Soit une définition du cinéma avec toute la solennité dévolue à Jean de Dieu compte ses billets comme création du monde, avec un sacrement, une miche de pain, qu’un bruit sourd se fait entendre dans la foulée, comme une preuve une bouteille de vin, une boîte de hors champ. Il s’agit d’une ravis- par l’absurde que le verbe devient sardines. Il faudra que les sardines sante jeune fille qui se noie. De chair, cette anthologique sé- s’expliquent. Elles ne le feront pas. Dieu, qui n’écoute que sa fai- quence d’ouverture. Un parc édé- A peine grignotées, les voilà négli- blesse, plonge, la ramène sur la nique, avec une rivière au premier gemment renvoyées à la flotte, y terre ferme, puis s’occupe de la ra- plan, un banc sur la rive opposée, précédant les autres espèces. Non nimer près d’une souche mons- des arbres et de la végétation en sans que le mystérieux héros au trueuse qui n’est pas sans évoquer, arrière-plan. Pas un mouvement long cou, durant ce cérémonial en version macroscopique, la phy- de caméra, pas âme qui vive à alimentaire plus agité que de rai- sionomie d’un apanage spécifi- son, ne se soit heurté le crâne à un quement masculin. « Laissez-moi tronc d’arbre perfidement placé mourir », dit la jouvencelle. « Il ne

Dix films derrière lui. Il se lève alors, MARIANA VIEGAS manquerait plus que ça après le contourne lentement le banc, ar- Joao Cesar Monteiro (à droite) dans « Les Noces de Dieu » : le cinéma comme création du monde. mal que tu m’as donné », lui ré- b Filmographie. Sophia de Mello rache par esprit de vengeance une pond-il. Deux sentiments forts Breyner Andresen (1968) ; Celui qui palme au premier arbre venu, puis loche. Et tandis qu’il lui déclare en trième long métrage, Souvenirs de peu dire quand on estime à sa va- étreignent à ce moment le specta- attend des souliers de défunt meurt se soulage contre un second, la partant « à partir d’aujourd’hui, tu la maison jaune (1991). Il y incar- leur, qui est immense, un des ci- teur : la certitude qu’avec l’appari- nu-pieds (1970) ; Chemins de palme dans une main, l’objet du es l’homme le plus puissant de la nait alors un pauvre bougre désar- néastes les plus novateurs de cette tion de la femme, la fiction est lan- traverse (1977) ; Silvestre (1981) ; A délit dans l’autre. terre », « Ah merde alors ! », fait genté, qui deviendra artisan-gla- fin de siècle. cée, et l’impression exaltante que fleur de mer (1986) ; Souvenirs de Tandis qu’il se rassoit sur son notre héros, concluant comme il cier dans La Comédie de Dieu Il faut enfin relever sa valeur de Monteiro n’en sait pas davantage la maison jaune (1989) ; Le Dernier banc, jetant derechef à l’eau la se doit ce magnifique plan fixe (1995), puis Dieu lui-même dans manifeste, qui nous balance mine que lui sur la suite des événe- Plongeon (1992) ; La Comédie de boîte d’allumettes avec laquelle il d’environ cinq minutes. Le Bassin de J. W (1997), avant que de rien à la figure que tout créa- ments. Et tandis qu’on bavarde, il Dieu (1995) ; Le Bassin de J. W. vient d’allumer sa cigarette, un se- Les leçons à en tirer n’en sont ces Noces de Dieu, découvertes au teur digne de ce nom est l’égal de reste tout de même deux heures (1997) ; Les Noces de Dieu (1999). cond personnage apparaît, vêtu pas moins riches et nombreuses. Festival de Cannes 1999, ne le Dieu, et que chacune de ses de film dont on n’a pas dit le pre- b Rétrospective. Tous ces films, d’un rutilant uniforme blanc, une D’abord, pour ceux qui ne l’au- conjugalisent, pour le meilleur et œuvres met en scène le re- mier mot. C’est peut-être mieux dont certains n’ont jamais été mallette à la main. Rompant un si- raient pas remarqué, on y re- pour le pire. Mais n’anticipons commencement du monde. C’est, ainsi. Nous croirait-on si l’on pré- distribués en France, pourront lence qui dure depuis déjà quel- trouve une vieille connaissance, pas. Car il faut dire au préalable en d’autres termes, un début de tendait qu’il revisite le mythe enfin être vus, du 8 au ques moments, leur dialogue nous Jean de Dieu, personnage vague- que ce plan sidérant est l’annonce film qui parle, très à propos, de la d’Adam et Eve à la lumière du ro- 21 décembre, grâce à l’initiative renseigne : le noble officier est un ment désaxé et expressément lu- d’un film qui ne l’est pas moins, genèse en général et en particulier. man-feuilleton ? Qu’on y croise, du cinéma Le Latina, 20, rue du ange envoyé par Dieu pour offrir brique créé et interprété par le ci- l’œuvre sans doute la plus splen- Celle du cinéma, via le muet, celle outre de la splendeur dans tous les Temple, Paris 4e. Tél. : au miteux dandy la fortune en néaste portugais Joao Cesar dide et la plus bouleversante à ce du monde, via le jardin, celle de plans, une Mère supérieure qui 01-42-78-47-86. coupures contenue dans sa va- Monteiro à l’occasion de son qua- jour de Monteiro, ce qui n’est pas l’humanité, via le mythe du pre- cite Staline, l’entrée en scène d’une redoutable demi-mondaine, le partage en gros plan d’un fruit qui porte la sensualité à son plus Jean de Dieu ou l’invention du comique spectral haut point d’incandescence, l’ombre furtive d’un vampire, un LE PERSONNAGE de Jean de d’hétéronyme de Monteiro qui saint semble un modèle plausible, teur Max Schrek, qui incarna la à l’aune de cette catastrophe, un ci- prince arabe qui perd sa femme Dieu, sur le fragile équilibre du- évoque l’univers de Fernando Pes- non moins que plaisant, à la vie de créature chez Murnau. Précisons néaste aussi cinéphile, et donc aus- aux dés, un coup d’Etat d’opé- quel, au mental comme au phy- soa, et au moins une partie de son l’hérétique lisboète. La jouissance que, quitte à boire, Jean de Dieu si religieux, que Monteiro se devait rette, un sexe de femme comme sique, repose depuis quelques an- programme (« Cultivons en nous- profane, l’enfermement, la nais- préfère, au sang des jeunes vierges, d’y répliquer à sa manière, en un buisson ardent, un coffre-fort nées le cinéma de Monteiro, n’a mêmes la désintégration mentale sance consécutive d’une mission l’eau parfumée de leur bain. Cela créant ce qu’on pourrait appeler un en gueule de Moloch, un milliar- pas été créé ex nihilo. Il doit évi- comme une fleur précieuse »...). sacrée, constituent les trois étapes ne change rien à l’affaire : à l’image comique spectral. Privé de tombe daire grugé, une jeune fille et la demment beaucoup à une revisite d’une structure récurrente dans les burlesque et blasphématoire du comme les pestiférés du Moyen Mort avec Monteiro dans le rôle alanguie des grands burlesques, MISSION ET MICTION films de Monteiro. A ceci près que comique se greffe désormais celle Age ou les gazés d’Auschwitz, Jean de l’allégorie, tout en passant d’un pour la poésie anarchique qu’il met La piste néanmoins la plus fé- chez ce dernier, en vertu d’une du mort-vivant, qui relie étroite- de Dieu, avec sa tête d’enterrement couvent à un palais baroque pour en branle et la primauté jaillissante conde est celle qui relie Jean de valse dionysiaque des signifiants, ment le thème du vampirisme à ce- et son corps émacié, est ce finir, comme d’habitude, à l’asile ? du gag sur le déroulement narratif. Dieu à la sphère du sacré, et à son l’hôpital se fout de la charité, Gre- lui de l’eucharistie. Cette question comique moderne qui revient nous Si elle n’était aussi intensément Jean de Dieu évoque un Buster pendant dialectique : la transgres- nade devient un juteux fruit rouge de la « présence réelle » relève à la hanter en portant ostensiblement ourdie, l’hypothèse de la folie Keaton au ralenti, mieux encore, sion. On songe à saint Jean de Dieu à forte connotation sexuelle, tandis fois du cinéma et de l’histoire de les stigmates des horreurs de l’his- pourrait sans doute nous tenir un Harry Langdon qui aurait re- (1495-1550), fondateur portugais de que mission se confond souvent, notre siècle. Du cinéma, parce que toire, de la faillite de Dieu et de la quittes de la stupéfiante audace et trouvé sa voix. Incarnant un per- l’ordre des Frères hospitaliers. Ber- hélas, avec miction. Agent double celui-ci n’aura eu de cesse de faire déréliction de l’humanité. Le para- de l’insolente beauté de ce film. sonnage équivoque et lunatique, ger puis soldat, celui-ci se convertit des fins dernières, cet être ambigu, croire à la réalité de corps fanto- doxe, c’est que ce vampire cinéma- Mais Jean de Dieu finit, comme affolé par les affaires du sexe, l’au- et devint prédicateur à Grenade, dont on ne sait au juste s’il est du matiques. De l’histoire, parce que tographique vient essentiellement d’habitude, par ressortir de l’asile, teur de Plein les bottes, Un athlète ses excès en matière de contrition diable ou de Dieu, passe sans sour- le plus grand désastre de ce siècle se nourrir de la beauté du monde retrouvant après maints déboires incomplet et Sa dernière culotte suscitant son enfermement à l’hô- ciller du registre de la théologie aura consisté, à l’inverse, à rendre et célébrer le culte orgiaque de la et viles trahisons la jeune noyée, semble annoncer jusque dans les pital. Découvrant la dureté de cer- chrétienne à celui du vampirisme. fantomatiques des corps réels. vie comme on retournerait en en- abandonnée au début du film. titres de ses films la vocation du taines thérapeutiques, il se fixera Monteiro peut ainsi conférer à Jean-Luc Godard suggère-t-il autre fance. C’est le côté miraculeux de « Dieu écrit droit par lignes si- surréel Jean de Dieu. Celui-ci n’en pour mission de soigner les ma- son personnage la silhouette in- chose dans Histoire (s) de cinéma, Jean de Dieu : tenir, à toutes forces, nueuses », lui dit-elle alors, tandis doit pas moins à la littérature, de- lades, les déshérités et les déviants quiétante de Nosferatu, et se don- lorsqu’il associe l’image de Nosfe- entre le début et la fin de toutes que, main dans la main, ils se puis son homonymie avec le poète dans des conditions plus humaines. ner à lui-même, au générique de ratu à celle de Hitler ? choses. mettent en route pour le paradis. portugais de la fin du XIXe siècle Pour qui a suivi les aventures de certains de ses films, le nom de Si la conscience et l’esthétique Joao de Deus, jusqu’à son statut Jean de Dieu, cette biographie du Max Monteiro, en hommage à l’ac- du cinéma moderne se sont forgées J. M. Jacques Mandelbaum LeMonde Job: WMQ0112--0031-0 WAS LMQ0112-31 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0389 Lcp: 700 CMYK

CULTURE-CINÉMA LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 / 31 La trajectoire atypique de Maggie Cheung « QUAND j’ai joué dans Center qui va devenir le film-culte du ciné- mais les temps changent : «Ma Stage en 1991, j’avais l’âge de Ruan ma d’auteur de Hongkong. «A chance est que mon parcours d’ac- Lingyu au moment de son suicide, et l’époque, je tournais jusqu’à cinq trice correspond à l’histoire du ciné- je savais le mal que peuvent faire les films en même temps, souvent sans ma de Hongkong : j’ai été une ve- médias », explique Maggie Cheung savoir exactement ce qu’ils ra- dette de films industriels quand contaient. Wong Kar-wai m’a mon- ceux-ci étaient florissants, quand au PORTRAIT tré une autre manière de travailler, début des années 90 le système a La coqueluche de que j’ai d’abord détestée. Je ne vou- commencé de décliner, de toute fa- lais pas faire ce film, on m’a forcée. çon il fallait faire autre chose. Ne l’industrie des loisirs Sur le plateau je me suis aperçue pouvant travailler seulement avec les est devenue actrice que si le réalisateur était exigeant, il trois ou quatre auteurs hongkongais, pour films d’auteur faisait aussi attention à moi, me j’ai cherché une ouverture à l’étran- poussait à donner une partie de moi- ger. » même au personnage. » Sous la di- L’étranger, pour la plupart des lorsqu’on lui demande ce qui la rection du futur auteur de Chun- personnalités du cinéma de Hong- qualifiait pour ce rôle. Elle n’ajoute king Express, la très jolie icône de kong, cela signifie alors Holly- pas qu’à l’époque, star du cinéma l’adolescence forgée par les indus- wood. Maggie Cheung suit un de Hongkong alors à son apogée, tries de consommation devient une autre chemin. On la voit débarquer elle jouissait d’une célébrité actrice. dans le cinéma d’auteur français, comparable à celle qu’avait connue En 1990, Stanley Kwan fait appel jouant son propre rôle dans Irma la « Garbo chinoise ». Maggie à elle pour compléter le trio fémi- Vep, d’Olivier Assayas, en 1996, vo- Cheung n’était pourtant pas desti- nin de Full Moon in New York. Un lant la vedette au rôle titre d’Au- née au rôle principal du film de rôle qui lui vaut le Golden Horse gustin roi du kungfu, le film d’Anne Stanley Kwan : ancien prix de (les Oscars hongkongais) de la Fontaine. Maggie Cheung, actrice beauté élevé à Londres, elle triom- meilleure actrice. Pourtant, elle française ? Plutôt actrice tout phait depuis six ans dans des n’obtiendra l’interprétation de court : installée à Paris sans avoir comédies idiotes et des films d’ac- Ruan Lingyu qu’après la défection rompu avec ses attaches hongkon- tion sans scénario, et était vouée d’Anita Mui, qui, après Tiananmen, gaises, elle a reçu des offres de Ste- pour quelques années encore à une refuse d’aller travailler en Chine ven Spielberg et de Claire Denis, carrière de coqueluche de l’indus- continentale. termine le tournage du nouveau trie des loisirs avant de devenir une « Elle était l’interprète évidente film de Wong Kar-wai et prépare femme d’affaires gérant ses acquis pour ce rôle. Aussi, quand Stanley celui du prochain Hou Hsiao-hsien. ou de sombrer dans la dépression me l’a proposé, j’ai su que, cette fois, Atypique, sa trajectoire resssemble comme Ruan. Mais Maggie je devais vraiment faire mes preuves, à une idée ouverte du cinéma, anti- Cheung avait une autre idée d’elle- y compris à mes propres yeux. » Le dote à cet enfermement qui avait même, et du cinéma. film le prouve et le prix d’interpré- étouffé une autre star chinoise, il y La « faute » en incombe à Wong tation au Festival de Berlin le a plus de soixante ans, et tant de Kar-wai, scénariste de films poli- confirme. On reprochera pourtant comédiennes aujourd’hui encore. SHANTA RAO/METIS POUR «SHANTA MONDE LE » ciers qui l’engage pour sa première à Maggie Cheung d’être devenue Maggie Cheung a été primée au Festival de Berlin pour son interprétation de Ruan Lingyu, réalisation, As Tears Go By (1988), une actrice pour films d’auteur, Jean-Michel Frodon la « Garbo chinoise », dans « Center Stage », de Stanley Kwan. Une star qui meurt, une star qui naît Les tribulations Center Stage. La biographie émouvante et « brechtienne » de l’actrice Ruan Lingyu de trois Chinois en Chine harcelée par la presse à scandales, mismes du genre. Elle joue de la semblage complexe permet une ar- Film hongkongais de Stanley l’actrice se suicide en 1935, la nuit lenteur des mouvements d’une ca- borescence de lignes thématiques, Kwan. Avec Maggie Cheung, To- qui précède la Journée de la méra qui souvent semble errer par- autour de symétries et d’opposi- So Close to Paradise. Entre film noir ny Leung Kar Fai, Waise Lee, Ca- femme. mi des personnages qu’elle ne tions presque infinies, entre vie pri- rina Lau. (2 h 01.) Réalisé en 1991, Center Stage, cin- connaîtrait pas, à la recherche de ce vée et vie publique, années 30 et et récit d’apprentissage, l’échappée belle quième long métrage de Stanley qui se passe d’important dans la années 90, répression misogyne Ruan Lingyu fut, au début des Kwan, raconte cette histoire. Il y a scène, ou au contraire assume avec moralisatrice et éthique person- de trois paumés dans l’empire du Milieu années 30, une star du cinéma toujours beaucoup à craindre de la les personnages une connivence nelle, industrie et art du film. Cet muet chinois d’un talent et d’une biographie filmée de célébrités, qu’on ne se soucie pas de faire par- ensemble est rendu plus complexe Situé dans le contexte de la renommée comparables – et forme particulièrement redoutable tager au spectateur, créant une ten- par la place accordée à la situation Film chinois de Wang Xiaoshuai. grande réforme économique durant souvent comparés – à ceux de Gre- de ce genre périlleux qu’est, au ci- sion et une curiosité au sein de si- politique, aux conflits de castes et Avec Wang Tong, Shi Yu, Guo laquelle de nombreux villageois ta Garbo. L’histoire de cette grande néma, la reconstitution historique. tuations banales. Elle s’appuie sur d’aires culturelles en Chine, ou au Tao, Wu Tao. (1 h 30.) abandonnèrent la campagne pour actrice, interprète de dizaines de Lorsqu’au tout début du film, Kwan des cadrages qui suggèrent autant miroir déformant où la star d’alors, s’installer en ville, en quête d’un en- films (dont une poignée seulement et son interprète, Maggie Cheung qu’ils montrent, sur des éclairages Ruan Lingyu, qui va mourir, est re- Présenté voici quelques mois au richissement bien souvent illusoire, a été préservée), se déroule durant (lire ci-dessus), examinent des pho- et des angles de prise de vues qui flétée par la star d’aujourd’hui, Festival de Cannes, ce film est signé So Close to Paradise met en scène l’âge d’or du « Hollywood chinois » tos de leur héroïne et discutent de contredisent la situation montrée Maggie Cheung, qui naît sous nos d’un réalisateur de trente-neuf ans trois personnages. Gao Ping, petit qu’est alors Shanghaï. C’est son destin, on comprend, sans être – dramatisant l’ordinaire, dédrama- yeux. qui est une des figures de proue malfrat en quête d’un grand coup, y l’époque des mélodrames aux davantage rassuré, qu’on aura af- tisant les instants exceptionnels. La richesse narrative de Center d’un courant cinématographique prend sous son aile un jeune mises en images parfois très inspi- faire à la formule « brechtienne », Elle profite de la beauté des décors Stage ne pourrait exister sans l’ad- que le public occidental commence « pays », Dong Zi, récemment ins- rées, produits tandis que se met en distanciée, film dans le film, du bio- et des costumes (occidentaux) des mirable incarnation de son inter- à découvrir : celui des indépendants tallé en ville (Wuhan, une localité de place une puissante industrie du pic, comme les Américains dé- années 30, jouant sur une stylisa- prète principale, confrontée à une de Chine continentale. Si le concept Chine centrale). Arnaqué par un film. C’est aussi celle de l’essor de signent les biographies filmées. tion qui « assèche » le folklore ou épreuve majeure pour une comé- paraît relever de la galéjade, il n’en membre de la mafia locale, Gao l’esprit national face aux menaces au contraire l’exaspère, à propor- dienne : figurer à l’écran aux côtés recouvre pas moins une réalité en- Ping décide, avec l’aide de Dong Zi, puis à l’invasion japonaise. Au sein INSTANTS DISJOINTS tion de ce que ce monde avait de de son modèle, qui plus est re- thousiasmante née des événements de retrouver sa trace et séquestre même du système des studios, de Rassuré, on l’est bientôt, et char- factice. connu comme la plus grande star tragiques de Tiananmen, qui voit de Ruan Hong, une entraîneuse sus- jeunes producteurs, réalisateurs, mé (au sens strict de sous le charme Le scénario, puis le montage au de son temps. Loin de s’affronter à jeunes cinéastes passer à la réalisa- ceptible de le mener à son escroc. scénaristes et acteurs issus de l’in- d’un récit) par une mise en scène et rythme envoûtant composent un celle-ci et de chercher à la dominer, tion dans des conditions de précari- Ce que Gao Ping ignore, c’est que telligentsia de gauche donnent aux une interprétation qui, solidaire- film fait d’instants disjoints, pas Maggie Cheung joue avec générosi- té, de clandestinité, et partant de li- Ruan Hong est la maîtresse du caïd films une tonalité progressiste, ment, réduisent et finalement font toujours en ordre chronologique, té de ce qui la rapproche de Ruan berté, qui sont un défi à la censure local et qu’en enlevant cette fille, combinant drame sentimental et voler en éclats toutes les pesan- où se mêlent scènes reconstituées, Lingyu comme de ce qui les singu- de leur pays et au cinéma en voie plus encore en nouant une liaison drame social, ce que combattra teurs démonstratives, illustratives extraits de films des années 30, en- larise, pour composer ensemble un d’officialisation de leurs aînés amoureuse avec elle, il fait aller le bientôt le régime du Kuomintang. et idolâtres qui menaçaient le film. tretiens avec des témoins encore vi- portrait plus riche, formidablement (Zhang Yimou, Chen Kaige). Zhang trio vers de grands désagréments. Née dans ce cadre, la légende de Dès la première séquence vants ou le biographe de la vedette, émouvant. Yuan (Les Bâtards de Pékin, 1993), Ruan Lingyu prend une dimension « d’époque » (dans un sauna), la aperçus du travail du réalisateur et He Yi (Les Perles rouges, 1993), Jia APPARENCES ET RÉALITÉ plus ample et plus tragique lorsque, mise en scène déstabilise les acadé- de l’actrice d’aujourd’hui. Cet as- J.-M. F. Zhangke (Xiao Wu, 1997), Zhao Ji- Narré au passé par la voix off du song (Scenery, 1998), Liu Bingjian jeune Dong Zi – qui annonce d’em- (Men and Women, 1999), Yu Likwai blée la mort de Gao Ping –, ce film (Love Will Tear Us Apart, 1999) sont constitue une très subtile variation les principaux représentants de cet sur le décalage entre apparences et Les jeux d’ombre et de lumière d’un disciple de Confucius underground chinois qui prospecte réalité. Son véritable enjeu est les eaux troubles de la société. moins le fil noir qui le parcourt que Une rétrospective intégrale de l’œuvre de Hou Hsiao-hsien à la Cinémathèque française Wang Xiaoshuai participe pleine- le désir secret du timide Dong Zi ment de ce mouvement avec ses pour la maîtresse de son ami. Il est EN ORGANISANT la première années 80 est « révolutionnaire » : hsien change en effet de style avec la démarche miraculeuse du Japo- deux premiers longs métrages, Les ainsi très remarquable que ce senti- rétrospective intégrale de l’œuvre l’homme, né en 1947 en Chine, cette chronique des balades en nais Yasujiro Ozu. Le second Jours (1994) et Frozen (1996). Il sort ment soit suggéré à son corps dé- de Hou Hsiao-hsien, la Cinéma- émigré dès sa prime enfance à Taï- scooter, dragues, 400 coups d’une plonge dans le monde fermé des de cette épure à l’occasion de So fendant, dans les interstices d’un ré- thèque française met l’accent sur le wan, s’est imposé non seulement bande d’adolescents bagarreurs maisons closes de la fin du siècle Close to Paradise. Produit par le Stu- cit dont il est censé être le maître. véritable enjeu d’un musée du ci- comme l’un des plus grands ci- (l’émigré Hou Hsiao-hsien, ancien dernier, et lui permet d’esquisser dio de Pékin après que l’interdiction Cette façon qu’a ce récit de néma : montrer à la fois les clas- néastes en activité, mais aussi loubard, a failli basculer dans le une esthétique du désir avec des qui frappait son auteur eut été (dif- s’échapper à lui-même vaut pour les siques du patrimoine et des films comme un créateur de formes hors gangstérisme). Ce conte initiatique plans de longue durée, au pouvoir ficilement) levée par le Bureau du personnages (Gao Ping et Dong Zi contemporains, de façon à favori- pair qui ose remettre en question la sera suivi de Un été chez grand-père hypnotique, des mouvements cinéma, ce film – originellement in- fuient leur village en même temps ser de concert l’appréhension syntaxe classique afin de créer un (1984), Un temps pour vivre, un d’une infinie lenteur, un environne- titulé The Vietnamese Girl – a donc que le déterminisme économique, d’une évolution de l’histoire du ci- rapport quasi inédit entre l’image temps pour mourir (1985) et Pous- ment sonore envoûtant, une litur- fait l’objet de nombreuses « négo- Ruan Hong se libère de son mac) néma et la découverte d’une œuvre cinématographique et la culture sières dans le vent (1986), évoca- gie de l’amour pour un huis clos de ciations » entre l’auteur et la cen- comme pour le genre du film (un « moderne » qui, d’ores et déjà, fait taoïste. Le cinéma du continent tions mi-émotionnelles mi-docu- marionnettes dont il scrute les sure. On peut le voir comme le récit polar dépossédé par un récit d’ap- date dans la chronologie des « mu- chinois possède désormais en Hou mentaires de rituels familiaux, gestes poétiques (fumer de d’un combat, d’autant qu’il s’at- prentissage). La figure maîtresse de tations » du septième art. Hsiao-hsien son calligraphe, son approches pudiques de la mort de l’opium, jouer au mah-jong) et tache à des personnages qui, choi- ce film est donc bien celle d’une cri- Ce qu’apporte en effet Hou historiographe et un peintre sen- ses proches et apprentissages so- écoute les fascinantes joutes ver- sissant la voie de l’illégalité pour tique généralisée de la maîtrise. Et Hsiao-hsien depuis le début des sible, un disciple de Confucius ciaux, entre l’inquiétante plongée bales. tenter de se faire une place au soleil c’est ainsi que Wang Xiaoshuai a ga- voué à « observer et ne pas juger », dans des phases d’obscurité et Célébration de la mélancolie, ob- dans la Chine des années 80, gné son combat. un contemplatif filmant les gens l’aveuglante lumière de plages de servation de la négociation sociale, évoquent la rébellion de ces jeunes inscrits dans leur paysage, un héri- vitalité. art de se tenir toujours à distance, cinéastes. J. M. tier des philosophes du yin-yang respectueux de ce qui est filmé, et qui traque les infinis contrastes ESTHÉTIQUE DU DÉSIR de caresser un temps suspendu, de entre l’ombre et la lumière, les es- Après une trilogie historique qui se laisser capter par les mystères de paces vides où respire le sens, les le voit embrasser la trouble histoire l’image et par les effluves sonores : vagues d’émotion qui déferlent de contemporaine de Taïwan et af- ainsi filme Hou Hsiao-hsien. Une l’âme de l’artiste. fronter le malaise d’une génération façon de regarder le monde, de A cette heure, l’œuvre de Hou n’ayant ni mémoire personnelle, ni transfigurer le réel et de brouiller la Hsiao-hsien se résume à quatorze mémoire collective (La Cité des perception de ses représentations. longs métrages. Le cinéaste consi- douleurs, 1988, Le Maître de marion- dère qu’après quelques films de nettes, 1993 et Good Man, Good Wo- Jean-Luc Douin distraction il a débuté sa vraie car- men, 1995), Hou Hsiao-hsien signe rière avec le cinquième, Les Gar- ces deux chefs-d’œuvre que sont ૽ L’œuvre du chef de file de la çons de Fengkuei (1983), premier Goodbye South, Goodbye (1997) et nouvelle vague taïwanaise fait volet d’un cycle autobiographique. Les Fleurs de Shanghaï (1998). l’objet d’un ouvrage collectif diri- A la fois initié et « déstabilisé » par Le premier dépeint les mœurs de gé par Jean-Michel Frodon : Hou la vision des films de Godard, Bres- la jeunesse, dans une recherche du Hsiao-hsien, Cahiers du cinéma, son, Pasolini, Wenders, Hou Hsiao- sentiment perdu qui l’apparente à 192 p., 120 F, 18,29 ¤. LeMonde Job: WMQ0112--0032-0 WAS LMQ0112-32 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0390 Lcp: 700 CMYK

32 / LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 CULTURE – CINÉMA HORS CHAMP L’Edit de Nantes des cinéastes arabes a Hollywood a établi un nou- veau record de recettes cet au- tomne, en dépit d’une légère Les réalisateurs invités par le Festival des trois continents demandent à leurs Etats respectifs d’« assumer leurs responsabilités » diminution du nombre de spec- tateurs dans les cinémas nord- NANTES Marchons, marchons, du Japonais gramme les titres-repères de cette En marge de ce programme, une arabe », si plusieurs participants américains. Du 10 septembre au De notre envoyé spécial Akihiko Shiota, est un portrait d’en- région du monde : deux accomplis- table ronde a réuni le 27 novembre ont insisté sur l’absence de cinéma- 18 novembre, les recettes ont at- Avant même la proclamation du fance d’une justesse attentive et sements artistiques magistraux, Mer des réalisateurs venus de toute la tographies nationales – a fortiori teint 1,13 milliard de dollars palmarès au soir du 30 novembre, le vive, à la bienfaisante simplicité. Ak- cruelle du Koweïtien Khalid Siddik région. La description des situa- d’une cinématographie régionale – (1,11 milliard d’euros, 7,26 mil- premier bilan du 21e Festival des suat, du Kazakh Serik Aprymov, est (1971) et Les Assoiffés de l’Irakien tions du cinéma pays par pays pour privilégier un « cinéma de ci- liards de francs), 7 % de plus trois continents est à nouveau celui, une âpre parabole sur la fidélité aux Mohamad Choukri Jamil (1972) ; les commposait un paysage plus néastes », des maux communs ont qu’en 1998. Le nombre de billets extraordinairement positif, de la fi- valeurs et les aléas de l’apparte- deux plus belles réussites du cinéma contrasté que prévu, du Saoudien toutefois été mis en évidence : in- vendus a atteint 217,4 millions, délité et de la curiosité du public. nance sociale, violemment jetée palestinien, Noce en Galilée de Mi- Saleh Fouzan formulant le souhait différence ou interventionnisme 2 % de moins que 1998. L’aug- L’affluence pour découvrir ces ciné- dans un décor de désert glacé. chel Khleifi (1987) et Chronique que le cinéma finisse par naître bureaucratique des Etats, omnipré- mentation du prix des places de matographies exotiques, qui résulte L’Amour des trois oranges, du Taïwa- d’une disparition d’Elia Suleiman dans son pays au XXIe siècle au re- sence de la censure, absence d’ini- cinéma au cours des six derniers d’un travail de terrain mis en œuvre nais Hung Hung, place sous le par- (1996) ; deux mémorables évoca- présentant de Bahrein, Bassam Al- tiative privée et de financement, mois a compensé cette légère toute l’année dans les établisse- rainage de Jules et Jim ses variations tions de la guerre civile libanaise, Thawadi, décrivant un état du ciné- impossibilité de faire circuler les baisse de fréquentation. En tête ments scolaires et les quartiers, mélancoliques sur la vérité des sen- Beyrouth, la rencontre, de Bohrane ma relativement florissant et ou- films dans les autres pays de la ré- du box-office arrive le film poli- constitue la plus sûre consécration timents. Alors que Les Coupeurs de gion. D’où l’idée d’un texte collectif cier Double Jeopardy avec Tommy de la manifestation animée par les bois de Longï, du Vietnamien Vuong adressé « à tous les Etats arabes » et Lee Jones et Ashley Judd, devant frères Alain et Philippe Jalladeau. La Duc, est au contraire une fable bru- Omniprésence de la censure, absence leur demandant « d’assumer leurs Sixth Sense, avec Bruce Willis. présence cette année de nombreux talement charnelle sur les simili- responsabilités ». a Viviane Reding, commissaire distributeurs venus découvrir des tudes entre archaïque loi de la d’initiative privée et de financement, Intitulé Lettre ouverte des ci- européenne chargée de la nouveautés autrefois réservées à jungle et développement capitaliste. néastes arabes réunis à Nantes culture et de l’audiovisuel, a quelques professionnels spécialisés Mais le principal événement de impossibilité de faire circuler les films (France) à la fin du XXe siècle, aussi- reçu un « soutien très fort » des est un autre témoignage du travail cette édition aura été la présenta- tôt rebaptisé Edit de Nantes, il ré- ministres européens du secteur accompli en vingt ans. tion des cinémas arabes du Moyen- dans les autres pays de la région clame notamment la création d’un en faveur d’un développement L’édition 1999 comportait une Orient. Le Festival avait invité les fonds de soutien à la production, la du programme Media, consacré section hors-compétition d’une films d’Irak, de Syrie, du Liban, de mise en place d’une taxe sur les bil- au secteur audiovisuel. Media qualité exceptionnelle, où, à côté de Palestine, de Jordanie, du Koweit, et Alaouie (1981), et Les Petites Guerres vert et annonçant la création d’un lets, la télévision et la vidéo pour fi- Plus sera « beaucoup plus ambi- valeurs reconnues comme les films ceux qui les font – ou voudraient en de Maroun Bagdadi (1982). Parmi les festival international. Les échos en nancer ce fonds, l’ouverture de tieux » que l’actuel programme d’Abbas Kiarostami, Cheikh Oumar faire. Parmi les vingt-cinq films pré- révélations figurent un autre film provenance d’Irak, naguère l’un salles, la liberté d’expression et Media II dont il prendra la suite, Sissoko ou Kiyoshi Kurosawa, Dark- sentés, on pouvait découvrir des palestinien, Haifa, de Rashid Mash- des pays les plus fertiles de la ré- d’investissement du secteur privé a souligné Mme Reding devant la ness and Light du Taïwanais Chang œuvres fondatrices comme Le Ciel rawi (1995), et les témoignages de la gion, sont sinistres : l’embargo a in- dans les films, la mise en place presse. Ce programme sera no- Tso-chi et Vues du Chinois Zhao Ji- de Damas d’Ismail Anzour, film vitalité du cinéma syrien, représenté terrompu net la production en 1992 d’accords de coproduction avec tamment étendu aux technolo- song ont particulièrement attiré l’at- muet de 1931, Fleurs rouges, beau par des réalisations de Mohamed – elle compte 99 titres et nul ne sait des pays non-arabes. Sans trop d’il- gies numériques et aux nouveaux tention. Par comparaison, la compé- mélodrame tourné par le Libanais Malass, Nabil Maleh, Oussama Mo- quand pourra être tourné le lusions sur l’effet immédiat de médias, ainsi qu’à la formation tition officielle aura semblé moins Michel Haroun en 1957 ou, le néo- hammad, Abdellatif Abdelhamid, et 100e film irakien. cette pétition, sa simple existence des professionnels. Outre le dé- relevée. On y repérait pourtant réaliste Saïd Effendi réalisé la même surtout la splendeur visuelle des Si le Libanais Ghassan Shalab passa derechef pour une nouvelle veloppement des œuvres, quatre titres dignes d’attention, tous année dans les rues de Bagdad par Amoureux de la ligne de pluie, pre- (Beyrouth fantôme) et le Palestinien avancée significative. l’accent sera mis sur leur circula- venus d’Orient, tous signés de réali- Kariman Hosni. mier long métrage de Mustafa Al- Elia Suleiman ont tenu à interroger tion. sateurs jusqu’alors inconnus. Figuraient également au pro- Rached (1992). la formule même de « cinéma J.-M. F. Entre deux vins Les cœurs au chômage Adieu, plancher des vaches ! Otar Iosseliani célèbre un hédonisme bientôt rattrapé par l’ordre social de Marion Vernoux réaliste, paradoxe qui pourrait Film franco-italien d’Otar Iosse- définir le traitement du monde à la liani, avec Nico Tarielashvili, Lily fois familier et artificiel, surgissant Rien à faire. Une étonnante interprétation Lavina, Philippe Bas. (1 h 57.) devant la caméra du réalisateur. Adieu, plancher des vaches ! est un de Valeria Bruni-Tedeschi Adieu, plancher des vaches ! est film qui ne fait pas mentir son titre. l’univers (presque inchangé) du sys- On n’y touche littéralement pas Film français de Marion Ver- tème inauguré par Otar Iosseliani terre. Les rencontres, attendues, es- noux. Avec Valeria Bruni-Tedes- dans Les Favoris de la lune, tourné il pérées parfois, ne se font pas. Les chi, Patrick Dell’Isola, Sergi Lo- y a maintenant plus de quinze ans. scènes ralentissent dans un état de pez, Florence Thomassin. Dans un Paris rêvé, très finement suspension magique. Iosseliani in- (1 h 45.) déphasé, toutes sortes de person- vente une exaltation discrète de nages se croisent, s’aperçoivent, se l’hédonisme. Le goût du vin et de

retrouvent, se perdent, se ratent. M. L. DE DECKER/GAMMA l’oisiveté rejoint les éloges bouffons Voilà un film plein de bonnes Cette sensation d’unanimisme est « Adieu, plancher des vaches!»: le réalisme irréaliste d’Otar Iosseliani. des penseurs de l’humanisme. Mais idées, ce n’est pas si courant. La toutefois tempérée par la façon le nouveau film de l’auteur de La première bonne idée de Rien à faire dont le récit, peu à peu, se cristallise issue du meilleur cinéma burlesque, pour le spectateur. Quelquefois, Chute des feuilles n’échappe pas à la consiste à faire du thème du chô- sur un jeune homme, visiblement on comprend qu’elle est amoureuse ceux-ci sont d’ailleurs couverts de constation finale, amère, d’un mage non pas la toile de fond d’une issu d’une riche famille vivant dans de lui. A Paris, il y a la fille d’un pa- bruits parasites qui relèvent d’une triomphe de l’ordre social. Mis en aventure sentimentale, non pas le

un château des environs de Paris. tron de bistrot, courtisée par le hé- volonté de stylisation plutôt que de prison après avoir participé avec ses thème d’un pamphlet social, mais D. R. Contre toutes les déterminations ros, mais celle-ci lui préférera un la mise en place d’un effet d’au- copains voyous à un mauvais coup, un ressort dramatique dont la fonc- Patrick Dell’Isola visibles de sa classe, celui-ci rejoint motard à la fois violent et coureur thenticité. le héros du film trouve, à sa sortie, tion est d’ouvrir un espace de fic- et Valeria Bruni-Tedeschi. régulièrement la capitale pour y ef- de jupons. Il y a un homme d’af- La narration se permet divers une voiture de sports offerte par sa tion, de récit, dans l’existence des fectuer de petits métiers (laveur de faires affligé d’un secrétaire mala- écarts, incompréhensibles à pre- mère. Cet objet lui fera abandonner deux personnages principaux. Ma- courses au supermarché, lui aussi, carreaux, plongeur dans un restau- droit, qui devient l’amant de la mière vue. La mise en scène, dans la son complice et rentrer à la maison. riée à un syndicaliste, mère de fa- ils se croisent. Rien à faire est l’his- rant) et y fréquenter mendiants et mère. Il y a aussi un clochard chan- façon dont elle fait surgir dans son Il sera passé à côté de l’amour : la mille, Marie-Do est une ouvrière au toire de ce qui leur arrive durant le voleurs à la tire. Le père (incarné teur qui trouvera, avec le père du champ, de manière incongrue et jeune servante a été renvoyée, la chômage qui, dans son HLM, semestre qui suit cette rencontre. par le cinéaste lui-même), perpé- héros, un compagnon de beuverie. évidente à la fois, objets (un héli- fille du patron de bistrot est mariée. cultive son désœuvrement entre La deuxième bonne idée tient au tuellement entre deux vins, est ré- La façon dont la description de coptère...), animaux (un héron dé- Le héros est en cage. Le père a pris émissions-jeux à la radio et maga- scénario (cosigné par Marion Ver- gulièrememnt mis à l’écart par la cette multitude de caractères placé...) et personnages évite toute la fuite avec son compagnon en zines féminins. Marié à une jeune noux et Santiago Amigorena) qui, à mère, femme d’ordre, décrite dès sa échappe à la tentation du natura- rhétorique banale. La complexité soûlographie. La sagesse d’Otar Ios- femme entreprenante, doté d’un partir de ces prémisses, va laisser se première apparition, comme le véri- lisme fait, bien sûr, tout le prix du cachée de l’usage de la couleur par seliani est une sagesse mélanco- fils, Pierre est un cadre qui croyait à développer une série de comporte- table maître de la maisonnée. Il y a film d’Otar Iosseliani. Les dialogues le cinéaste, procédant par surgisse- lique. son job mais a été laissé sur la ments, approches, dérapages de aussi la jeune servante dont, en un postsynchronisés introduisent déjà ment de taches chromatiques, in- touche par les exigences de la ren- l’un ou l’autre protagoniste. La troi- plan et avec une économie gestuelle un curieux décalage, perceptible vente enfin une sorte de réalisme ir- Jean-François Rauger tabilité. L’après-midi, elle fait les sième bonne idée a été de confier le rôle de Marie-Do à Valeria Bruni- Tedeschi : son jeu, sa personnalité, gance, tandis que passent à tire- mane. Ce schématisme est à peine prétation hasardeuse. J. -F.R. son physique – et son talent – lui NOUVEAUX FILMS d’aile des nuées de références ci- contrebalancé par les person- Film français d’Okacha Touita. permettent à la fois de tenir sa par- néphiles. Pourtant se dessinent nages masculins. Ali a quitté le Avec Miloud Khetib, Jean-Yves tie et de l’excéder sans cesse, en- peu à peu deux soupçons symé- Maroc pour faire ses études en Gautier, Claude Petit. (1 h 40.) traînant ce personnage menacé par FOLLOWING de Londres. Puis des situations de triques, l’un sur la manipulation France, Jean-Paul est catholique le naturalisme aux frontières de la a Le début de ce petit film en noir comédie au ton acide s’y mêlent, sophistiquée mise en œuvre dans militant, et Lucas un cuisinier à DU BLEU JUSQU’EN AMÉRIQUE folie, de l’absurdité, d’une pesan- et blanc, confession d’un jeune et ne tardent pas à mettre en jeu l’histoire, contre le personnage, l’homosexualité refoulée. Une a Camille Balaise se retrouve, à la teur de pierre, d’une irrationalité de homme au visage tuméfié, est et en crise le héros et son histoire, l’autre sur une manipulation pa- certaine adresse dans l’agence- suite d’un accident de plongée, bête, d’une lourdeur ou d’une grâce splendide : le type, Bill, écrivain avec l’apparition d’un étrange rallèle menée par le réalisateur ment des différentes histoires, et dans un centre de rééducation, in- également imprévisibles, et qui de putatif camé à l’ennui et au mal gentleman cambrioleur, puis lui-même, contre le spectateur. une très bonne direction d’ac- capable de quitter son fauteuil très loin outrepassent la représen- de vivre, raconte comment il a d’une blonde liée à des gangsters. Avant que Following ne s’achève, teurs restent à mettre au crédit du roulant. L’ambiance du lieu, avec tation fonctionnelle de son person- pris l’habitude de suivre des in- Sur l’écran, la chronologie se on a compris avoir affaire à un film. S. Bd des médecins incompétents et des nage. C’est elle, Valeria Bruni-Te- connus, comment un jour il a brouille, le cours des séquences objet brillant, brève démonstra- Film français de Jacques Maillot. couloirs fréquentés par des délin- deschi, qui valorise aussi son commis l’erreur d’en suivre un de ne correspond plus à celui du ré- tion de virtuosité trop habile pour Avec Marie Payen, Cécile Richard, quants handicapés, relève de la partenaire masculin, l’excellent trop près. A l’image, on voit des cit, moins encore à la logique. La être aussi intéressante qu’elle Camille Japy, Eric Bonicatto, Sami pure fantaisie. Le film joue sur mais, dans cet emploi, plus conven- scènes filmées avec une sorte de réalisation de Christopher Nolan l’avait d’abord paru. J. -M. F. Bouajila, Jean-Michel Portal. plusieurs registres, celui de la dé- tionnel Patrick Dell’Isola. désinvolture légère dans les rues demeure d’une indéniable élé- Film britannique de Christopher (2 h 25.) pression, de la comédie, et d’un Aussi incertain et tâtonnant que Nolan. Avec Jeremy Theobald, Alex humour loufoque d’inspiration celui constitué par leurs person- Haw, Lucy Russell. (1 h 10.) LE CRI DES HOMMES très noir, mais échoue à cerner les nages, le couple d’acteurs investit le a Le premier long métrage d’Oka- moments de découragement d’un récit d’une densité charnelle et ner- NOS VIES HEUREUSES cha Touita, Les Sacrifiés, évoquait handicapé. Une interprétation veuse qui va tendre à augmenter a Nos vies heureuses réunit une avec talent les luttes sanglantes outrancière et une incapacité à l’intérêt de ce qui se déroule à multitude de personnages – heu- qui opposaient à Paris, pendant la rendre crédible l’univers décrit l’écran, et qui n’est en réalité reux ou pas – en une suite de guerre d’Algérie, le FLN et le créent rapidement chez le specta- qu’une assez morne histoire d’adul- chassés-croisés, réunions et sépa- MNA. Le Cri des hommes, qui se teur une indifférence dont le film tère dans la ZUP de Boulogne-sur- rations. Un style de mise en scène situe à Mostaganem pendant les ne se remet pas. S. Bd Mer. Idée de départ, scénario, inter- caméra à l’épaule et une photo événements, cherche à nouveau à Film français de Sarah Lévy. Avec prétation, Rien à faire disposait de qui tire le film vers le naturalisme décrire quelques individus placés Samuel Jouy, Marion Cotillard, Al- nombreux atouts, il est dommage n’arrivent pas à masquer sa na- par la guerre devant des choix dé- bert Dupontel, Zabou Breitman. que la réalisation soit si peu inspi- ture essentiellement télévisuelle. cisifs. Un policier algérien décide (1 h 40.) rée, si peu confiante dans ses Julie est dépressive et sort de l’hô- de passer du côté du FLN alors moyens. Dès les premiers plans, pital après une tentative de sui- que son collègue français, témoin LES NOCES DE DIEU tournés depuis l’intérieur d’un Cad- cide. Ses deux amies Emile et Cé- des exactions de l’armée, ne Lire page 30 die en mouvement, se pose la ques- cile vont à peine mieux. La trouve plus sa place dans le rôle CENTER STAGE tion : mais qui filme ça ? Pourquoi première se remet difficilement de maintien de l’ordre qui lui est SO CLOSE TO PARADISE comme ça ? La suite du film ne fera de sa rupture avec Antoine, un confié. Okacha Touita ne renou- Lire page 31 malheureusement que renforcer jeune interne des hôpitaux, alors velle cependant pas le coup de ADIEU, PLANCHE DES l’interrogation, la mise en scène ne que la deuxième, plus extravertie, maître de ce qui fut son coup VACHES ! parvenant jamais à construire la tue le temps en prenant des pho- d’essai. Les péripéties se suc- RIEN A FAIRE forme plastique et rythmique cor- tos. Le premier trio du film est cèdent selon une logique trop si- Lire ci-dessus respondant à sa narration. ainsi posé avec une névrosée, une gnifiante, mal servie par une mise LE MONDE NE SUFFIT PAS fille coincée, et une nympho- en scène sommaire et une inter- Lire page 33 J.-M. F. LeMonde Job: WMQ0112--0033-0 WAS LMQ0112-33 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0391 Lcp: 700 CMYK

CULTURE-CINÉMA LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 / 33

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% d'évolution L’espion qui était froid nombre de par rapport TOTAL NOMBRE NOMBRE semaines à la semaine depuis D'ENTRÉES * D'ÉCRANS FILMS d'exploitation précédente la sortie

Le monde ne suffit pas. Un James Bond dynamisé par la belle (Sophie Marceau) et le méchant (Robert Carlyle) 1 Tarzan 1 1 296 148750 - 1 296 148

2 La Bûche 1 285 606365 - 285 606 Film britannique de Michael Ap- ted. Avec Pierce Brosnan, Robert 3 Jeanne d'Arc 5 142 217 536 - 34 % 2 685 873 Carlyle, Sophie Marceau, Denise Richards. (2 h 08.) 4 Star Wars Episode 1 7 136 066 401 - 38 % 6 875 880 Le plaisir que provoque le retour 5 Fight Club 3 128 802 344 - 27 % 717 168 régulier des aventures de James Bond réside essentiellement dans 6 L'Ombre d'un soupçon 3 108 751 262 - 30 % 648 358 la façon dont ses concepteurs par- viennent, à chaque fois, à équilibrer 7 Flic de haut vol 2 92 265 282 - 24% 232 427 répétition et variation, sécurité et surprise. On sait déjà, surtout de- 8 - 26 % puis que la volonté d’un écart trop Mrs Tingle 2 90 224 289 235 621 grand par rapport aux normes a été Peut-être sanctionné par un échec commer- 9 3 68 278 315 - 47 % 509 691 cial (Au service secret de Sa Majesté, en 1969), que l’on retrouvera de 10 Mauvaise passe 2 62 801 132 - 37 % 180 731 film en film les mêmes ingrédients. * période du mercredi 24 au dimanche 28 nov. inclus La série suppose, en effet, un spec- La tête du tableau manifeste un renouvellement bienvenu avec l’arrivée des tateur programmé qui sera mis en James condition dès la séquence, forcé- deux premiers prétendants aux succès de fin d’année (en attendant Bond) : le score de Tarzan est l’un des meilleurs obtenus par un dessin animé Dis- ment spectaculaire, précédant le La Bûche générique. ney sorti pour Noël, tandis que s’inscrit en bonne place pour accomplir Dans Le monde ne suffit pas (troi- sa mission de « FFFF » (Film français familial pour les fêtes), tout en restant à dis- sième prestation de l’acteur Pierce tance un peu trop respectueuse de l’homme de la jungle. Ensuite, on voit pour la première fois depuis le début de la course-poursuite engagée il y a un mois Brosnan dans la peau du person- Jeanne d’Arc Star Wars nage), il y aura donc d’ébourif- passer devant , mais beaucoup trop tard pour que le film de Luc Besson puisse espérer approcher du score de celui de George Lucas. Le fantes poursuites (en hors-bord et D. R. en ski), des gadgets divers, des jo- James Bond (Pierce Brosnan), garde du corps d’Elektra (Sophie Marceau). reste du tableau traduit l’extrême compétitivité engendrée par l’arrivée d’un très grand nombre de titres sur les écrans. Les deux compétiteurs français, Peut-être et lies filles (Sophie Marceau, formi- Mauvaise Passe série destinés à saisir quelque d’avoir été rendu, à la suite d’une surtout , en sont les principales victimes, et parmi les nouveautés, dable, apporte une touche « exo- Je veux tout Un pur moment de rock’n roll tique ») et un final riche en suspens chose de l’air du temps (on se sou- ancienne blessure, insensible à la (30 000 entrées dans 136 salles) et (28 000 vient de la prestation de l’actrice douleur physique. entrées dans 99 salles) ont du mal à s’imposer. Le démarrage est également déce- (à l’intérieur d’un petit sous-marin Le thème musical, Holy Smoke nucléaire). James Bond est, dans chinoise Michelle Yeoh dans le pré- L’insensibilité, au sens moral vant pour le nouveau film de Jane Campion, , qui pouvait ambition- cette nouvelle aventure, chargé de cédent, introduisant le cinéma cette fois-ci, est une question per- ner davantage que ses 60 000 entrées pour ses cinq premiers jours d’exploitation. protéger une riche héritière contre d’arts martiaux) sont ici réduits et tinente de la définition crédible signature Source : "Ecran total" les agissements d’un dangereux peu convaincants, signalant de fa- d’un héros contemporain de ciné- terroriste international. Le contrôle çon criante leur excentricité paro- ma. Longtemps James Bond a été de l’approvisionnement de l’Oc- dique. vu comme un personnage ironique, essentielle SORTIR cident en gaz russe via la construc- cynique, détaché de tout affect, tion d’un pipeline géant est l’enjeu EFFET « TITANIC » conforme aux exigences d’un public de la série Ala dos Namorados théorique du complot. John Cleese, débarqué de la série revenu de tout et méfiant devant PARIS On suit donc avec une certaine comique des Monty Python, en suc- l’étalage des sentiments. Le monde LA CHANSON du générique a La dissolution du groupe tranquillité d’âme les diverses péri- cesseur de « Q », le créateur des ne suffit pas repense à nouveau toujours signé un James Bond aussi Orchestre de chambre Madredeus, et son succès péties, en regrettant parfois un gadgets de Bond, montre le fonc- cette dimension au cours d’une sûrement que la scène d’action qui d’Ostrobotnie préalable, a donné des idées aux curieux manque de rythme (les tionnement de l’un d’eux au cours scène où le héros doit abattre une le précède ou les pin-up et les Mar- Fondé en 1972 par Juha Kangas, qui plus jeunes, soucieux de rénover le poursuites sont un peu poussives), d’une brève et laborieuse séquence femme de sang-froid. L’insensibilité tini dry qui lui succèdent. Aux côtés le dirige encore aujourd’hui, classicisme de la chanson mais en se réjouissant de l’ironie comique. Le naufrage final du sous- corporelle du méchant, par ailleurs des pères fondateurs, Monty Nor- l’Orchestre de chambre portugaise. Ala dos Namorados des dialogues. La première sé- marin détourné par le traître, en amoureux fou du personnage incar- man (auteur du fameux James Bond d’Ostrobotnie joue pour la tente de trouver le juste milieu quence où l’espion fait remarquer à s’enfonçant dans les flots, réédite né par Sophie Marceau (on le Theme) et John Barry, superviseur première fois à Paris. Son nom ne entre populaire et érudit. A tous, il un financier helvétique qu’il doit lui en mineur un effet (le décor qui comprend), constitue l’inversion d’une douzaine de bandes origi- dira rien aux Français sur un plan manque la force émotive de la voix être, comme tout banquier suisse, bascule) qui fut le clou du Titanic précise de la froideur morale de nales, de nombreux talents se sont tant musical que géographique. de Teresa Salgueiro, chanteuse de très difficile de rendre son argent à de James Cameron. Plus intéres- l’agent secret. Cette symétrie est la succédé pour fournir ces concen- Pourtant, le raffinement de cette Madredeus. son légitime propriétaire, est un feu sant est le personnage du méchant, plus belle trouvaille du film. trés de suspense et de glamour, at- formation originaire de l’ouest de La Maroquinerie, 23, rue Boyer, 20e. d’artifice de répliques à double incarné par Robert Carlyle et dont tendus par les fans avec autant la Finlande mérite d’être connu Mo Gambetta. Le 1er décembre, fond. Les éléments exogènes à la la principale caractéristique est J. -F. R. d’impatience que les gadgets de hors des cercles nordiques. Parfait 20 h 30. Tél. : 01-40-33-30-60. 120 F. « Q » ou la nouvelle James Bond pour apprécier la profondeur de Senge Girl. Strauss (Métamorphoses) et la Avant son passage au festival Pendant dix ans, les producteurs fraîcheur de Sibelius (L’Amant). Africolor à Saint-Denis le privilégièrent des crooners au Auditorium du Louvre, accès par 23 décembre, le trio vocal timbre profond comme les alcôves la Pyramide, 1er. Mo Louvre. Le 1er, malgache Senge, lauréat du prix des palaces. Les voix de Tom Jones 20 heures. Tél. : 01-40-20-84-00. Découvertes RFI Afrique 99, (Thunderball), Matt Monro (From De 100 F à 135 F. présente ses polyphonies inspirées Russia With Love), Louis Armstrong Michelle White notamment du beko, un style de (We Have All The Time In The Entendue en France au début de chants sacrés interprétés lors des World), Nancy Sinatra (You Only l’année (Le Monde du 7-8 décembre funérailles dans l’Androy, une Live Twice), Shirley Bassey (Goldfin- 1998), Michelle White vient prendre région aride située dans le sud de ger, Diamonds Are Forever) cares- ses quartiers dans un lieu où la Madagascar (1 CD saient le commander dans le sens swamp music et le blues rock du Arembelo/Cobalt). des paillettes. Le rock fit son entrée sud des Etats-Unis ont la cote. Une New Morning, 7-9, rue des en 1973, au même moment que Ro- occasion d’entendre la voix claire Petites-Ecuries, 10e. ger Moore, quand Paul McCartney de la chanteuse et pianiste MoChâteau-d’Eau. Le 1er décembre, et les Wings signèrent, pour Vivre et entourée de Chris Jacks à la 21 heures. Tél. : 01-45-23-51-41. De laisser mourir, un Live and Let Die guitare, Joe Zimmermann à la 110 F à 130 F. Egalement le 4 à explosif qui valut un Oscar à l’an- basse et Kevin Austin à la batterie. Montreuil (L’Argo’notes) ; le 11 à cien Beatle. Les éternelles ballades Chesterfield Café, 12, rue La Boétie, Maisons-Alfort (espace romantiques (For Your Eyes Only, 8e. Mo Mirosmenil. Du 30 novembre Charentonneau) ; le 17 au par Sheena Easton, Nobody Does It au 12 décembre, 23 h 30. Tél. : Pré-Saint-Gervais (salle Better, par Carly Simon) alternèrent 01-42-25-18-06. Entrée libre. Jacques-Prévert). ensuite avec des sons qui se vou- laient dans l’air du temps, mais pio- chaient souvent du mauvais côté GUIDE du répertoire rock (The Living Day- lights, de a-ha ; A View To A Kill,de Duran Duran). TROUVER SON FILM Frédéric Guy (piano), Wolfgang Sawal- D’épisodes en épisodes pourtant, lisch (direction). et quel que soit l’interprète d’un Tous les films Paris et régions sur le Mi- Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg- nouveau générique, John Barry au- nitel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08-36- Saint-Honoré, 8e. Mo Ternes. Les 1er et 68-03-78 (2,23 F/mn) ra défini ce que devait être le son 2, 20 heures. Tél. : 01-45-61-65-89. De James Bond 60 F à 240 F. d’un . Appelé, dès 1962, VERNISSAGES Chamber Orchestra of Europe pour orchestrer le thème créé par Œuvres de Haydn, Bartok et Dvorak. Dada/surréalisme/avant-gardes Monty Norman à l’occasion du sé- Nikolaus Harnoncourt (direction). Centre Wallonie-Bruxelles, 127- Dr No Cité de la Musique, 221, avenue Jean- minal , ce compositeur bri- 129, rue Saint-Martin, 4e. Mo Rambu- Jaurès, 19e. Mo Porte-de-Pantin. Les tannique allait formuler grâce à teau. Tél. : 01-53-01-96-96. De 11 heures 1er et 2, 20 heures. Tél. : 01-44-84-44-84. son utilisation des cuivres, des per- à 18 heures. Fermé lundi et fêtes. Du De 150 F à 200 F. 1er décembre au 20 février. 10 F. cussions, de la guitare électrique et Orchestre des Champs-Elysées des arrangements de cordes, le par- ENTRÉES IMMÉDIATES Beethoven : Missa Solemnis. Valdine fait équivalent musical de la vio- Anderson (soprano), Annette Markert lence, de l’exotisme, du sexe et de Le Kiosque Théâtre : les places du jour (mezzo-soprano), Scot Weir (ténor), l’humour qui identifiaient la série. vendues à moitié prix (+ 16 F de Phillip Ens (basse), Rias Kammerkor, En parfait disciple, l’arrangeur, commission par place). Place de la Ma- Collegium vocale de Gand, Philippe deleine et Parvis de la gare Montpar- Herreweghe (direction). compositeur et multi-instrumen- nasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardi Notre-Dame de Paris, place du Parvis- tiste David Arnold avait élaboré, en au samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, le Notre-Dame, 4e . Mo Cité. Le 1er , 1997, le projet Shaken and Stirred, dimanche. 20 h 30. Tél. : 01-44-70-64-10. 50 F. sélectionnant onze artistes ou Des saisons en enfer Ensemble Huelgas groupes (Moby, Pulp, Iggy Pop...). de Marius Constant. Laurent Petitgi- Les Larmes de Lisbonne. Paul Van Ne- Avec Tomorrow Never Dies et au- rard (direction), Daniel Mesguich (mise vel (direction). en scène). Théâtre de l’Alliance française, 101, jourd’hui The World Is Not Enough, Espace Pierre-Cardin, 1, avenue Ga- boulevard Raspail, 6e. Mo Notre-Dame- il a composé des bandes originales briel, 8e. Mo Concorde. Du 30 no- des-Champs. Le 1er , 21 heures. Tél. : 01- dans la grande tradition de son vembre au 2 décembre, 20 h 30. Tél. : 45-42-65-00. 130 F. prédécesseur. Un groupe à succès, 01-42-65-27-35. De 160 F à 350 F. Laurent De Wilde Quintet Garbage, interprète la dernière Les Jeunes Solistes Sunset, 60, rue des Lombards, 1er . o er chanson-titre, mais David Arnold Brice Pauset : A, création. Caroline M Châtelet. Les 30, 1 et 2, 21 heures. Tél. : 01-40-26-46-60. 80 F. s’est aussi fendu d’un beau clin Chaniolleau, Mathias Jung (récitant), Catherine Bowie (flûte), Philippe Wen- Olivier Temine Quintet d’œil à l’éternel « bondien » en en- dling (tuba ténor), Pierre Dutrieu (cla- Au duc des Lombards, 42, rue des Lom- gageant pour le thème final – Only rinette contrebasse), Jean-Pierre Col- bards, 1er . Mo Châtelet. Les 1er et 2, Myself to Blame –, Scott Walker, un lot, Daniel Navia (piano), Technique 21 heures. Tél. : 01-42-33-22-88. 100 F. des crooners essentiels des sixties. IRCAM, Rachid Safir (direction). Nourith Théâtre musical de Paris, 1, place du Café de la danse, 5, passage Louis-Phi- er o er e o er Stéphane Davet Châtelet, 1 . M Châtelet. Le 1 , lippe, 11 . M Bastille. Le 1 , 20 heures. 20 heures. Tél. : 01-40-28-28-40. De Tél. : 01-47-00-57-59. 110 F. 90 F à 150 F. Bumcello, Doudou N’Diaye Rose Jr. ૽ Compilation : The Best of Bond, Orchestre de Paris Cithéa, 114, rue Oberkampf, 11e . 1 CD EMI. The World Is Not Brahms : Concerto pour piano et or- Mo Parmentier. Le 1er, 22 h 30. Tél. : 01- Enough, 1 CD MCA / Universal. chestre no 2, Symphonie no 3. François- 47-00-00-32. LeMonde Job: WMQ0112--0034-0 WAS LMQ0112-34 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 10:18 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0392 Lcp: 700 CMYK

34 KIOSQUE LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 EN VUE

a Le Congrès américain, qui, dimanche 28 novembre, décernait Dispute sur le bonheur entre Karl Marx et Friedrich Engels sa médaille d’or à Rosa Parks, 86 ans, reconnaissait son grand Le cahier culturel du « Frankfurter Allgemeine » publie les réponses des deux pères du matérialisme historique à un ancêtre courage : en 1955, à Montgomery, dans l’Alabama, elle avait refusé du « questionnaire de Marcel Proust ». L’un était heureux dans le combat, l’autre en buvant un château-margaux 1848 de se lever dans un bus pour donner sa place à un Blanc. À L’OCCASION de la rédaction l’homme, chez la femme, votre pas aux questions sur le bonheur mement conventionnels. Parmi les d’un petit livre sur Marx, l’histo- principal trait de caractère, votre et le malheur. Dans les œuvres poètes, il cite Dante, Eschyle, Sha- a L’empereur du Japon pleure la rien allemand Iring Fetscher a re- conception du bonheur, du mal- complètes de Marx et Engels pu- kespeare, Goethe ; parmi les écri- mort, samedi 27 novembre, à l’âge découvert les réponses de Karl heur, vos héros, vos écrivains, vos bliées jadis en RDA, c’est ce troi- vains, Diderot, Lessing, Hegel, de 97 ans, d’Elizabeth Gray Marx et Friedrich Engels au ques- fleurs, vos couleurs de prédilec- sième questionnaire qui avait été Balzac. La qualité d’un homme Vining, sa préceptrice américaine, tionnaire de Marcel Proust et les a tion, etc. retenu, comme si le bonheur et le est, selon lui, la force (strength), qui le surnommait « Jimmy ». Elle commentées dans un long article Marx a répondu à trois reprises malheur étaient des catégories celle d’une femme, la faiblesse lui avait enseigné, au lendemain du « Feuilleton », le cahier culturel à ce questionnaire, deux fois à la inexistantes pour le père spirituel (weakness). Plus étonnante est de la défaite, « les valeurs du journal Frankfurter Allgemeine. demande de ses filles, Laura et de l’Etat socialiste allemand. sans doute la devise préférée de démocratiques et la Charte des Il ne s’agit évidemment pas du Jenny, une fois à celle de sa cou- Quelques années auparavant, à l’auteur du Capital et du Manifeste Nations unies ». « questionnaire de Marcel sine qui vivait en Hollande et pour la rubrique « Bonheur », Marx du Parti communiste : De omnibus Proust » proprement dit, mais qui il avait, paraît-il, un faible. En- avait écrit : « To fight » dubitandum (Il faut douter de a Une chasse à l’homme d’un jeu de société presque iden- gels s’est plié une fois à l’exercice, (combattre), et « To submit » (se tout). L’historien Fetscher se plaît commencée par un contrôle tique, qui existait déjà en Angle- sur l’instance des filles de Marx soumettre) à la rubrique « Mal- à signaler qu’il rappelait cette de- d’identité, vendredi 26 novembre, terre (et en France) au milieu du qui le considéraient comme leur comparaison entre les trois ques- heur ». Dans la famille Marx, on vise chaque fois que les marxistes- à 6 h 45, à Los Angeles, s’est XIXe siècle. Le jeu consiste à ré- oncle. Ainsi que le remarque Iring tionnaires remplis par Marx est parlait anglais. Sa couleur préférée léninistes purs et durs le fati- terminée trois heures plus tard pondre à plusieurs questions sur Fetscher, toutes les réponses ne parfois instructive. Dans le troi- était naturellement le rouge, mais guaient avec leurs théories ache- dans la banlieue de San Diego, où votre qualité préférée chez sont pas significatives, mais la sième par exemple, il ne répond ses goûts littéraires étaient extrê- vées du monde. le fugitif, poursuivi par cent Friedrich Engels apparaît «plus policiers, survolé par une sympathique et plus détendu », escadrille de journalistes à bord DANS LA PRESSE FRANCE INTER de travail, à peine un cinquième des LIBÉRATION écrit Iring Fetscher, moins sou- d’hélicoptères, s’est fait cribler de Dominique Bromberger salariés sait comment se traduira ce Jacques Amalric cieux de donner de lui l’image balles devant des millions de LE FIGARO aEtait-ce un jour historique, peut- passage aux 35 heures... Les négocia- aOn ne le répétera jamais assez : d’un théoricien de la lutte des téléspectateurs. Jean de Belot être pas encore, nous sommes par- tions au sein des entreprises pa- laisser s’installer l’idée que l’IVG classes. Sa qualité préférée est la aEn ce sens, le vacarme qui entoure fois tentés d’abuser des adjectifs. tinent et grippent sur trois obstacles. peut constituer un palliatif ac- gaieté. Il n’a pas de héros (Marx a Mis à l’épreuve par un tribunal les cent trente-cinq délégations mi- Pour que la marche vers la paix se La grande difficulté administrative ceptable de la contraception cite Spartacus et Kepler) ; en re- de San Diego pour avoir frappé nistérielles réunies à Seattle est poursuive, il faudra que, d’ici le mois de la mise en œuvre pratique de ce équivaut à une démission, à un vanche, il a, dit-il, « trop d’héroïnes son amie avec un thon de neuf presque un hommage. Il est la preuve de février, l’IRA ait déposé des armes dispositif dont chacun convient, syn- retour en arrière. Voilà bien pour pouvoir en mentionner une ». kilos, Nicholas Anthony Vitalich que l’OMC, « machin parmi les ma- en quantité suffisante entre les dicats autant que patronat, qu’il est pourquoi, d’ailleurs, la mise à dis- Le plus grand malheur, selon lui, ne pourra détenir une arme à feu chins », compte. Que son rôle est réel. mains d’un général canadien, assisté d’une grande complexité. L’appré- position de la pilule du lende- est de devoir aller chez le dentiste. pendant dix ans. Pourquoi ? Parce que, contrairement d’une commission internationale, à hension sociale des salariés qui, en main dans les infirmeries sco- Et son idée du bonheur ? : « Châ- à d’autres organismes supranatio- la suite d’un accord négocié sous les ces temps d’embellie économique, laires doit impliquer l’obligation teau-margaux 1848 » ! « Je ne suis a Kamitatu Massamba, naux, l’OMC obéit à des mécanismes auspices d’un sénateur américain. Il ne sont aucunement disposés à ad- pour l’adolescente concernée pas sûr, écrit Iring Fetscher dans le dignitaire sous le régime de démocratiques. Résumons : tout en- y a des cas où la paix est impossible mettre la modération salariale en- d’être prise en charge par un Frankfurter Allgemeine, que 1848 Mobutu, ancien ministre gagement pris par une délégation na- entre ennemis si un médiateur gendrée par cette réduction du centre de contraception. Si l’on soit une discrète allusion à la Révo- plénipotentiaire, vient d’être tionale doit être ratifiée par son Par- étranger n’intervient pas. Imagine-t- temps de travail, non plus que la veut pas que s’accrédite la fable lution ou simplement l’indication arrêté à Kinshasa pour avoir lement. On n’est pas, là, face au FMI, on l’IRA rendant ses mortiers, ses flexibilité imposée en son nom. L’in- d’un « remède miracle » sans au- d’une année particulièrement vendu son ambassade à l’époque à la Banque mondiale ou même à bazookas et ses explosifs aux soldats quiétude économique des chefs cun effet secondaire qui pourrait bonne pour le vin. Quoi qu’il en soit, où il était en poste à Tokyo. l’ONU, dans un système plus ou britanniques ? d’entreprise qui, en ces temps de re- rendre non indispensable, voire c’est la seule réponse [de Engels] moins autogéré, aveugle, incontrô- prise et de compétition accrue, inutile, la prévention. Car c’est dont on puisse – avec quelque ef- a Mona Sahlin, vice-ministre lable, mais bel et bien dans un méca- LCI savent qu’il faudrait au contraire tra- bien la prévention – pilule de la fort – extrapoler une “tendance po- suédoise de la santé, qui avait, en nisme qui offre à tous, partis, entre- Pierre-Luc Séguillon vailler davantage et peinent à em- veille et préservatifs – qui doit re- litique” ». 1994, utilisé la carte bancaire du prises, syndicats et même citoyens, la aA trente jours de l’entrée en vi- baucher les salariés compétents venir au centre des préoccupa- gouvernement pour payer des possibilité de se faire entrendre. gueur de cette réduction du temps dont ils ont besoin. tions. Daniel Vernet couches-culottes, « épinglée » depuis 98 fois pour stationnement interdit, estime : « Un ministre a SUR LA TOILE droit à sa vie privée et à conduire ses enfants à l’école. » www.iwpr.net LIAISON VIRTUELLE MORTELLE a « Je place mon espace personnel a Selon le quotidien israélien et mon intimité à un niveau Le conflit en Tchétchénie raconté par des journalistes locaux, avec l’aide d’une équipe britannique Haaretz, un homme de quarante- beaucoup trop élevé pour avoir des trois ans habitant Tel-Aviv a avoué enfants », déclarait, au cours de la L’INSTITUTE of War and Peace tisfaisante. Les partis pris nationa- à la justice qu’il avait assassiné sa campagne électorale, Helen Reporting (IWPR, Institut de re- listes et religieux se conjuguent avec femme après avoir découvert Clark, futur premier ministre portage sur la guerre et la paix), le lourd héritage de la période sovié- qu’elle entretenait une liaison vir- tavailliste de Nouvelle-Zélande, qui vient de remporter le Prix du tique. » IWPR reçoit chaque se- tuelle avec un autre homme via In- femme austère, qui veut meilleur site journalistique britan- maine de nombreux articles, mais ternet. Il a également tué ses deux « remettre son pays dans le droit nique pour sa couverture des la sélection rigoureuse ne permet enfants. chemin ». conflits dans l’ex-Yougoslavie, a pas d’en publier plus d’une demi- ouvert un nouveau service consa- douzaine, qui parviennent à mon- PRODUITS SPIRITUELS a « Maman s’est trompée ! Mon cré au Caucase, en particulier à la trer la complexité des réalités lo- a Isaac Tigrett, fondateur de la tigre se trouve sur ma cuisse Tchétchénie, mais aussi à la Géor- cales sous un jour inédit pour un chaîne américaine de restaurants droite », a dû expliquer à la police gie, à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan. public occidental : le regain de ten- Hard Rock Café, ouvrira prochai- thaïlandaise Suvicha Comme dans les Balkans, la priori- sion entre la Russie et la Géorgie, nement sur le Web une boutique Saengmanee, déclaré mort par sa té de l’IWPR, « organisation chari- accusée par Moscou d’aider et électronique spécialisée dans la mère, qui avait reconnu le table » basée à Londres et vivant d’encourager les combattants vente de produits et services « fon- tatouage de son fils sur la jambe de dons et de subventions, est de tchétchènes à travers la frontière, dés sur la spiritualité et les méde- gauche d’un cadavre à la morgue mettre à profit la puissance d’In- l’impact politique de l’afflux de ré- cines alternatives ». Le site s’appel- de Nakorn Sithammarat. ternet pour « donner la parole à fugiés tchétchènes sur l’Ingouchie lera Spirit Channel. ceux qui vivent dans les zones de voisine, la situation délicate des as- a Le tribunal de conflits », c’est-à-dire à des journa- sociations pacifistes russes, ou la NOMS DE DOMAINE Saint-Pétersbourg, qui a listes locaux. Pour cela, il a mis en crise politique provoquée par a La société new-yorkaise Afternic récemment condamné Sergueï place un dispositif original : trois l’élection très contestée du nou- a ouvert un site de vente aux en- Nikitin, Yuri Kandalov, Gennadi « coordonnateurs » ont été en- via Internet à l’équipe londo- pas seulement d’obtenir un meilleur veau patriarche de l’Eglise armé- chères de noms de domaines In- Movsesyan et Radik Matveev voyés dans différentes régions du nienne. « D’une part, nous effec- article, mais aussi de développer les nienne. Si le succès de son action ternet, qu’elle s’est appropriés au- pour avoir dépecé Ivan Petku, un Caucase avec pour mission d’en- tuons des tâches classiques de réé- compétences des journalistes grâce dans les Balkans se renouvelle près des autorités de différents clochard, a innocenté la femme trer en contact avec des médias lo- criture et d’adaptation, explique à ce travail en commun, de leur ap- dans le Caucase, l’IWPR a décidé pays à des fins spéculatives. Son qui, sur le marché de Pskov, en caux et de recruter des journalistes Tony Borden, directeur exécutif de prendre à présenter l’information de de se déployer dans les Répu- catalogue contient plus de dix avait revendu les morceaux à bas jugés aptes à travailler pour un pu- l’IWPR ; mais nous le faisons en col- façon équilibrée et professionnelle. » bliques d’Asie centrale dès le prin- mille noms, principalement à prix. blic occidental. laboration permanente avec l’au- M. Borden reconnaît que la tâche temps 2000. consonance anglaise ou Les articles sont écrits en russe, teur, soit par courrier électronique, est parfois ardue : « La situation espagnole, répartis dans vingt Christian Colombani puis traduits en anglais et transmis soit par téléphone. Notre but n’est des médias caucasiens n’est pas sa- Yves Eudes domaines.

Kaboul au-delà des Pyrénées par Alain Rollat BLAISE PASCAL reste d’actua- aux journalistes, était accompa- rain où avaient été effacées les lité : « Vérité au-deçà des Pyrénées, gné d’un commentaire de Jérôme traces des dernières exécutions erreur au-delà. » Les vérités télé- Bony qui sonnait, à juste titre, capitales. La partie s’est « termi- visées en provenance d’Afghanis- comme un réquisitoire contre l’in- née normalement » malgré son in- tan n’échappent pas à cette loi de tolérance des talibans. Il confir- terruption rituelle à l’heure de la la relativité. Dimanche soir, par mait ce que l’on sait sur le fana- prière. La milice religieuse n’a pas exemple, France 2 diffusait, dans tisme du régime islamique de eu à abuser des coups de trique son journal de 20 heures, un do- Kaboul. pour que le public mâle fasse la cument montrant, pour la pre- Or, lundi soir, sur Arte, un autre « ola », prosterné vers La Mecque. mière fois, ce qu’il reste du cé- reportage en provenance d’Afg- Le représentant local de Méde- lèbre site bouddhique de Bamyan hanistan, réalisé le même mois et cins sans frontières a apporté sa depuis que règne à Kaboul l’ordre signé Stéphane Allix, donne un pierre à ce reportage à contre- iconoclaste des prétendus « étu- autre son de cloche. L’ordre tali- courant, en témoignant de sa diants en religion ». Les deux gi- banesque apparaît sous des propre impression de « désinfor- gantesques statues de Bouddha angles positifs. Les talibans y sont mation » à l’écoute de ce qui se dit debout, datées des IIIe et crédités d’avoir mis fin à « l’anar- sur les réalités afghanes au-delà IVe siècles, ont été criblées de chie », rétabli la circulation rou- de l’Afghanistan. Cela ressemblait balles. Celle qui représentait le tière, permis le retour à « une cer- donc à un film de propagande Bouddha au féminin a perdu sa taine prospérité », surtout sur le réalisé par une caméra devenue tête, arrachée à l’explosif. Les marché des changes où les sacs de complaisante à force de se vouloir fresques des alentours sont ven- billets de banque circulent, eux sans préjugés. Tout cela, pourtant, dues en morceaux au bazar de aussi, « en toute sécurité », etc. ne sonnait pas moins vrai que le Peshawar. Ce trésor du patri- Quant au zèle des nouveaux émirs reste. Moralité : « Dire la vérité est moine universel a donc été pillé de Kaboul, il est décrit avec le sou- utile à celui à qui on la dit, mais dé- dans l’indifférence générale. Ce rire : en témoignent les images du savantageux à ceux qui la disent film d’amateur, tourné en octobre match de foot qui a vu la victoire parce qu’ils se font haïr... » (Pascal dans cette zone interdite d’accès de Kaboul par 2 buts à 0 sur le ter- Blaise). LeMonde Job: WMQ0112--0035-0 WAS LMQ0112-35 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0393 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 / 35 MARDI 30 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

21.00 Emmanuel Chabrier 18.05 Cadavres exquis aaa DÉBATS DOCUMENTAIRES & Manuel De Falla. Francesco Rosi (Italie, 1975, TÉLÉVISION ARTE Avec Alicia De Larrocha, piano. 130 min). Histoire 21.00 Fascisme, la maladie 18.30 Le Monde des animaux. Entre Dir. Serge Baudo. Muzzik TF 1 19.00 Archimède. du XXe siècle. Forum Planète cobras et crocodiles. La Cinquième 23.20 Le Palais. Opéra de Sallinen. 19.45 Météo, Arte info. 22.00 Le Rire, quelques secondes de 19.10 Chine, le sacrifice Dir. Okko Kamu. Mezzo 18.25 Exclusif. 20.15 Reportage. Catch électoral aux USA. bonheur en plus. Forum Planète des orphelins. Planète 19.00 Etre heureux comme... TÉLÉFILMS 20.45 La Vie en face. 23.00 Photo, que la guerre 19.30 Bushmen. Polyphonies 19.05 Le Bigdil. du désert du Kalahari. Muzzik J’étais un travailleur esclave. est jolie... Forum Planète 20.30 L’Education sentimentale. 19.55 L’Air d’en rire. 20.05 Téhéran, 22.00 Comedia. Frankenstein. Marcel Cravenne [2/2]. Festival 20.00 Journal, Météo. Stuffed Puppet Theatre. MAGAZINES la vingt-cinquième heure. Planète 21.25 Fugues. Marion Sarraut. RTBF 1 20.50 Sac de nœuds 23.10 Le Cirque baroque. Film. Josiane Balasko. 20.15 Reportage. 22.50 La Part du mensonge. 0.20 Les Invincibles. 18.20 Nulle part ailleurs. Catch électoral aux USA. Arte 22.30 Le Droit de savoir. Téléfilm. Dominik Graf. %. Jan Egleson. %. M6 Côte d’Azur : permis de combines. Invités : Chuck D ; Public Enemy ; 20.30 Iran. Le foot, Pierre Perret ; Camille Japy. Canal + un enjeu pour tous. Planète 23.50 Les Dessous de Palm Beach. M6 COURTS MÉTRAGES Le prix du verdict. %. 19.00 Archimède. 20.45 La Vie en face. L’ordinateur chirurgien. 0.40 Les Rendez-vous de l’entreprise. 18.25 Stargate SG-1. Secrets. J’étais un travailleur esclave. Arte 0.15 La Rencontre. Hippocampes : pères porteurs. 19.15 Unisexe. Puces optiques pour Internet. 20.45 Etat des lieux. Botswana. Odyssée Irène Fall-Lichtenstein. France 3 FRANCE 2 19.50 La sécurité sort Quand le cerveau disjoncte. 20.50 Picasso. Mezzo Portrait : Jonathan Slack. Arte de la bouche des enfants. 21.25 Benito Mussolini. Planète SÉRIES COLLECTION CHRISTOPHE L. 17.10 Des chiffres et des lettres. 19.54 Le Six Minutes, Météo. 20.15 Le Journal de l’histoire. 17.40 et 23.05 Un livre, des livres. La Méridienne ; L’an mil ; 21.45 Nathalie Sarraute. [3/6]. Histoire 18.30 Femmes entre elles aaa 20.10 Une nounou d’enfer. 20.45 Le Caméléon. Un virus parmi nous. 17.45 Cap des Pins. La fusée Ariane. Histoire 22.45 La Saga scandinave. [1/2]. Histoire Le Premier Noël de Jarod. Série Club Michelangelo Antonioni. 20.40 Décrochages info, Le Six Minutes Avec Eleonora Rossi Drago, 18.20 Hartley, cœurs à vif. 20.50 Fréquenstar. Petit, Lizarazu, 23.45 Yougoslavie, suicide 21.40 Ally McBeal. Valentina Cortese (It., 1955, sur le siècle, E = M 6 découverte. Karembeu, Henry, Thuram : 19.10 1 000 enfants vers l’an 2000. Love Unlimited (v.o.). Téva v.o., 110 min). Ciné Classics 20.50 Fréquenstar. Cinq champions cinq champions à cœur ouvert. M6 d’une nation européenne. 19.15 Qui est qui ? [4/6] Histoire 22.25 Friends. Celui qui persiste 19.00 Tandem aa du monde à cœur ouvert. 21.00 Le Gai Savoir. et signe (v.o.). Canal Jimmy 19.50 Un gars, une fille. 0.55 Visages du Burundi. [1/6]. Odyssée Patrice Leconte (France, 1986, 22.50 La Part du mensonge. Y a-t-il encore une justice en France ? 22.30 Sex and the City. Le pouvoir sexuel 90 min). Ciné Cinémas 2 20.00 Journal, Météo. Téléfilm. Jan Egleson. %. Invités : Philippe Douste-Blazy ; des femmes (v.o.). Téva 20.55 Personnel et confidentiel Jacques Toubon ; Jacques Julliard ; 19.05 Les Incorruptibles aa 0.35 Capital. Les secrets DANSE Film. Jon Avnet. Georges Fenech, Karl Lagerfeld, 22.50 Les Soprano. Brian De Palma (Etats-Unis, 1987, des promos en hyper. Mise au point. Canal Jimmy 115 min) %. Cinéfaz 23.10 Alors, heureux ? J.-François Nahmias. Paris Première 22.15 Mercure. Musique d’Eric Satie. 23.00 The Practice. 20.30 Prince Valiant aa 0.45 Journal, Météo. 22.20 Ushuaïa nature. Chorégraphie de L. Massine. Mezzo Intrigue souterraine (v.o.). Série Club Les trésors de l’océan. Odyssée Anthony Hickox (All. - GB, 1997, 1.10 Ciné-club. Cycle Ken Loach. RADIO 2.00 Star Trek, Voyager. 90 min) %. Ciné Cinémas 1 Carla’s Song. Film. Ken Loach (v.o.). %. 22.30 Le Droit de savoir. Côte d’Azur : MUSIQUE Possession (v.o.). Canal Jimmy 21.10 Raccrochez, permis de combines. TF 1 2.50 Star Trek, Deep Space Nine. FRANCE-CULTURE 23.25 Questions d’identité. 20.25 The Nat « King » Cole. Survivre à tout prix ? c’est une erreur aa FRANCE 3 La femme à travers le siècle. France 3 Show 17. Muzzik (v.o.). Canal Jimmy Anatole Litvak (Etats-Unis, 1948, 20.30 Prima la musica. N., 90 min). Cinétoile 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? 21.20 Expresso - Poésie sur parole. 22.25 Le Dîner de cons a 18.20 Questions pour un champion. 21.30 A voix nue. Francis Veber (France, 1997, 18.48 Un livre, un jour. 80 min) &. Cinéstar 1 22.10 Carnet de notes. 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 22.30 Surpris par la Nuit. 22.30 Le Salon 20.05 Fa si la. de musique aaa 20.33 Bogue ou pas bogue ? FRANCE-MUSIQUES Satyajit Ray (Inde, 1958, N., 20.35 Tout le sport. ARTE CANAL+ FRANCE 2 105 min). Muzzik 20.55 Les Bêtises de monsieur Pierre. 22.40 New York-Miami aaa 20.00 Un mardi idéal. 20.45 La Vie en face 22.20 Les Kidnappeurs 1.10 Carla’Song Frank Capra (EU, 1934, N., 22.50 Météo, Soir 3. 22.30 Jazz, suivez le thème. Pendant la seconde guerre mon- On peut apprécier cette tentative Cycle Ken Loach. Dans les années v.o., 105 min) &. Cinétoile 23.25 Questions d’identité. 23.00 Le Conversatoire. La femme à travers le siècle. 0.00 Tapage nocturne. diale, de nombreuses industries al- de faire un polar au goût du jour, 80, un jeune conducteur de bus 23.00 Sid et Nancy aa Alex Cox (Grande-Bretagne, 1986, 0.15 Libre court. Courts d’ailleurs : lemandes, parmi lesquelles cer- et à la française. Mais Graham londonien part au Nicaragua. Il y v.o., 115 min). Cinéstar 2 La Rencontre. Irène Fall-Lichtenstein. RADIO CLASSIQUE taines restent honorablement Guit s’est visiblement fourvoyé découvre les atrocités de la guérilla 23.25 Le Jour dans ces images chics et bran- CANAL + 18.30 Le Magazine. connues aujourd’hui, employèrent antisandiniste, et celles de la et l’Heure aaa chées, voire un tantinet hysté- René Clément (France, 1962, 20.15 Les Soirées. Concerto comique no 25 de la main-d’œuvre des camps de Contra, soutenue par la CIA. Une N., 120 min). Ciné Classics f En clair jusqu’à 20.40 riques, et qui agacent vite. Le Les Sauvages et la Fustemberg, de concentration. Certains de ces pri- chronique sociale qui bifurque 0.15 Les Conquérants 18.20 Nulle part ailleurs. Corette, par l’Ensemble Florilegium ; couple d’acteurs Melvil Poupaud 20.30 Le Journal du cinéma. Hippolyte et Arice (extraits), de Rameau, sonniers en moururent, épuisés. malheureusement vers le témoi- d’un nouveau monde aa par La Petite Bande, et Elodie Bouchez, pourtant subli- Cecil B. DeMille (Etats-Unis, 1947, 20.40 Maman je m’occupe dir. S. Kuijken. Un demi-siècle après, ce documen- mement utilisés par Eric Rohmer gnage anti-impérialiste, et qui uti- 140 min). Ciné Cinémas 2 des méchants 20.40 Thomas Zehetmair. taire décrit le combat mené par un et André Techiné, ne parviennent lise des clichés mélodramatiques. 1.35 Edward Film. Raja Gosnell. Œuvres de Bach, Mozart, aux mains d’argent aaa 22.20 Les Kidnappeurs Beethoven, Mendelssohn, Sibelius. des survivants pour que justice soit même pas à tirer leur épingle du Une curiosité dans l’œuvre de Tim Burton (Etats-Unis, 1990, Film. Graham Guit. %. 22.20 Les Soirées... (suite). Œuvres de faite. jeu. Loach. 105 min). Ciné Cinémas 1 23.55 La Journée de la télé 1999. Varèse, Le Flem, Jolivet, Bartok, Berg.

MERCREDI 1er DÉCEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

19.00 Connaissance. Si les bêtes 14.20 Violette et François aa TÉLÉVISION DÉBATS pouvaient parler. [2/4]. Arte MUSIQUE Jacques Rouffio (France, 1977, LA CINQUIÈME/ARTE 19.15 Yougoslavie, suicide d’une nation 100 min). Cinétoile 21.00 Barrages, pour le meilleur 19.30 Jazz Open 1997. B.B. King. Muzzik 15.05 Lacombe Lucien aa TF 1 13.10 Pi égale 3,14... européenne. [4/6]. Histoire 13.40 Le Journal de la santé. et pour le pire. Forum Planète 20.50 I Muvrini. En 1994. Mezzo Louis Malle (France, 1974, 19.35 Bo, l’arbre de Bouddha. Odyssée 135 min). Ciné Cinémas 3 14.00 Jangal. 22.00 L’Art, dernière expression 14.40 et 19.00 Etre heureux comme... 19.40 L’Aventure spatiale 21.55 Motown Live. Avec Chaka Khan ; 16.00 Les Professionnels aa 14.45 TF ! jeunesse. 14.30 En juin, ça sera bien. de la liberté. Monica ; Gloria Gaynor ; Richard Brooks (Etats-Unis, 1966, Planète 17.35 Melrose Place. 16.00 T.A.F. Invités : Jean Chelini, Costa Gavras, soviétique. Marie J Blige. Paris Première 115 min). Cinétoile Nicolas Genka, Georges Kiejman, 20.05 Embarquement porte no 1. 23.00 John Lee Hooker. 18.25 Exclusif. 16.35 Alf. Jean-Louis Missika, 16.40 Quelle heure est-il ? aa 17.00 Cinq sur cinq. Budapest. Odyssée Au Spectrum de Montréal, en 1980, E. Scola (It., 1989, 90min). Cinéstar2 19.05 Le Bigdil. Jean-Jacques Pauvert. Forum Planète lors du Festival de jazz. Muzzik 19.55 L’Air d’en rire. 17.10 Culture basket. 20.15 Reportage. Les Enfants soldats. Arte 16.40 Mission : impossible aa 23.00 L’Espace, pour quoi faire ? 23.25 Rachmaninov. Avec Vladimir 17.30 100 % question. 20.30 Spécial « Profit ». Canal Jimmy Brian De Palma (Etats-Unis, 1996, 19.57 Clic et net. Invités : Alain Berthoz, Antonio Guell, Ashkenazy, piano. Mezzo 17.55 Côté Cinquième. Jean-Pierre Haigneré, 110 min). Cinéfaz 20.00 Journal, Météo. 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. 0.15 Fedosseiev dirige « Roméo 20.48 5 millions pour l’an 2000. 18.25 Météo. Marc Tousaint. Forum Planète Jean-Paul II. Arte et Juliette », de Tchaïkovski. 20.50 Combien ça coûte ? 18.30 Le Monde des animaux. 20.45 Histoires secrètes de la Deuxième MAGAZINES Par l’Orchestre symphonique 23.10 Columbo. Columbo change de peau. 19.00 Connaissance. [2/4]. Guerre mondiale. [5/26]. Histoire de la Radio de Moscou. Mezzo 0.50 Minuit sport. 19.45 Météo, Arte info. 14.58 Questions 21.30 La Terre promise. 20.15 Reportage. Les Enfants soldats. [1/5]. L’appel du Nord. Planète TÉLÉFILMS au gouvernement. France 3 FRANCE 2 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. 17.00 Les Lumières du music-hall. 21.30 Les Indiens d’Amérique racontés Jean-Paul II. 19.50 Les Sorcières d’Halloween. 14.45 Le Renard. 22.40 Les Cent Photos du siècle. Philippe Clay. par eux-mêmes. [5/6]. Odyssée Duwayne Dunham. Disney Channel Mort Shuman. Paris Première 21.45 Le Socialisme ou la mort. Histoire 15.50 Tiercé. 22.45 Musica. 20.50 Les Filles du maître de chai. 16.05 La Chance aux chansons. Récital. Par la compagnie Käfig. 18.20 Nulle part ailleurs. 22.20 Survivre. [3/8]. Le lémurien. Odyssée François Luciani [1/3]. Téva Invités : Bell Rays ; Carole Bouquet ; 23.30 Hans Van Manen. 20.55 Un cœur pas comme les autres. 17.10 Cap des Pins. Portrait d’un chorégraphe. Compay Segundo. Canal + 22.40 Série noire au Crédit Lyonnais. 17.35 Un livre, des livres. [1/6]. Arnaque à Hollywood. Histoire André Buytaers. France 2 0.20 La Lucarne. 20.05 Viva. Salé, sucré, sacré. 17.40 Rince ta baignoire. Le Voyage de Goethe en Italie. Invité : Claude Fischler. TSR 23.15 Téhéran, 20.55 Meurtres par procuration. Claude-Michel Rome. %. M6 18.15 Hartley, cœurs à vif. 20.15 Strip-tease. Le beau Jacques. la vingt-cinquième heure. Planète 19.05 1 000 enfants vers l’an 2000. Ceinture jaune et noire. 22.35 Désir et harcèlement. M6 Les petites filles modèles. 23.15 Tueurs en série. Kenneth McDuff, Ian Corson. ?. M6 19.10 Bogue ou pas bogue ? Un bon propriétaire. RTBF 1 le tueur au balai. Odyssée 19.15 Qui est qui ? 13.35 M 6 Kid. COLLECTION CHRISTOPHE L. 20.15 Le Journal de l’histoire. 23.30 Musica. Hans Van Manen. COURTS MÉTRAGES 19.45 et 20.45 Tirage du Loto. 17.20 Fan de. Le Sida ; Tarzan ; Satyricon. Histoire Portrait d’un chorégraphe. Arte 16.50 Le Jour et l’Heure aaa 19.50 Un gars, une fille. 17.55 Moesha. René Clément. Avec Simone 20.50 Combien ça coûte ? 23.40 Iran. Le foot, 0.20 Surprises. Les deux pulls. Canal + 20.00 Journal, Météo. 18.25 Stargate SG-1. un enjeu pour tous. Planète Signoret, Stuart Withman (France, La gastronomie. TF 1 20.55 La soirée continue. 19.15 Unisexe. 23.45 Ekranoplane, 1962, N., 125 min). Ciné Classics 20.55 La Marche du siècle. SÉRIES 17.20 Prince Valiant aa Un cœur pas comme les autres. 19.50 La sécurité sort... Téléfilm. André Buytaers. Les politiques devant leurs juges. le bateau volant. Odyssée Anthony Hickox (All.-GB, 1997, v.o., 19.54 Le Six Minutes, Météo. 22.35 Ça se discute. Invités : Michel Noir ; Eric de 19.55 Happy Days. 90 min) %. Ciné Cinémas 3 0.05 La vie en face. Les dons d’organes. 20.10 Une nounou d’enfer. Montgolfier ; Patrick Devedjian ; Sida d’ici et de là-bas. TSR Papa, tu es merveilleux. Série Club Thierry Levy ; Francis Spiner. France 3 18.30 Raging Bull aa 0.40 Journal, Météo 2. 20.40 Décrochages info, Le Six Minutes 0.10 Danger réel. 19.55 New York Undercover. Martin Scorsese (Etats-Unis, 1980, N., sur le siècle, Avant 1er . 21.00 Paris modes. Danger maximum. 13ème RUE Le retour de Danny Cort. %. 13ème RUE 125 min). Cinéfaz Workwear. Paris Première FRANCE 3 20.55 Meurtres par procuration. 0.15 Les Meilleurs Moments des JO. 20.00 That 70’s Show. Un week-end 19.40 Le Dîner de cons a Téléfilm. Claude-Michel Rome. %. 21.05 Les Années belges : Dolce Paola. [8/10]. Fierté nationale. Histoire mouvementé. Canal Jimmy F. Veber(Fr,1997,80min) &. Cinéstar2 Le Mariage princier 13.50 C’est mon choix. 22.35 Désir et harcèlement. d’Albert et Paola. TV 5 0.20 La Lucarne. Le Voyage 20.15 Friends. Celui qui poussait 20.30 Wonder Bar aa 14.58 Questions au gouvernement. Téléfilm. Ian Corson. ?. de Goethe en Italie. Arte le bouchon. RTL 9 0.20 Fréquenstar. 22.35 Ça se discute. Lloyd Bacon (Etats-Unis, 1934, N., v.o., 16.00 Les Minikeums. 20.45 New York District. 90 min). Ciné Classics Les dons d’organes. France 2 0.25 La Case de l’oncle Doc. 17.35 Bogue ou pas bogue ? Notre histoire, 1954-1958. Un flic assassiné. 13ème RUE 20.30 Les Conquérants 22.35 La Route. Ysabelle Lacamp [1/3]. France 3 17.45 C’est pas sorcier. et Jean-Jacques Beineix. Canal Jimmy 20.50 Homicide. d’un nouveau monde aa RADIO Pour le bien du pays. Série Club 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? 22.45 Paris dernière. Cecil B. DeMille (Etats-Unis, 1947, 145 min). Ciné Cinémas 2 La première contraception. Chinatown. Paris Première SPORTS EN DIRECT 21.05 Star Trek, Voyager. Possession. Le salaire de l’amour. Canal Jimmy 20.35 Les Incorruptibles aa 18.20 Questions pour un champion. FRANCE-CULTURE 23.30 Les Dossiers de l’Histoire. La vie 18.00 Handball. Championnat du monde Brian De Palma (Etats-Unis, 1987, 18.48 Un livre, un jour. comme un roman [4/6]. France 3 21.40 Ultime recours. féminin. Groupe B. 120 min) %. Cinéfaz 18.55 Le 19-20 de l’info, Météo. 19.30 Personne n’est parfait. En direct Retour à l’expéditeur. Série Club du festival de Belfort Entrevues 99. 23.50 La Mensuelle d’Ariel. Exotica. France - Ukraine. Pathé Sport 20.05 Fa si la. 21.55 Star Trek, Deep Space Nine. 21.00 Edward 20.30 Prima la musica. Invités : Antoine ; DJ Count Indigo ; 2.05 Basket-ball NBA. Miami Heat - 20.35 Tout le sport. Jean-Didier Urbain ; Survivre à tout prix ? Canal Jimmy aux mains d’argent aaa 21.20 Expresso/Poésie sur parole. Philadelphia 76ers. Canal + 20.55 La Marche du siècle. le groupe Fenua. Canal Jimmy 22.25 Oz. Partie de dames (v.o.). Série Club Tim Burton (Etats-Unis, 1990, v.o., 21.30 Rediffusions. 0.20 Fréquenstar. 105 min). Ciné Cinémas 3 Les politiques devant leurs juges. DANSE 22.30 Serpico. Réseau clandestin. 22.55 Météo, Soir 3. 22.10 Carnet de notes. Petit, Lizarazu, Karembeu, Un traître parmi nous. 13 ème RUE 21.15 Ne nous fâchons pas a Tu vois ce que j’entends. Henry, Thuram. M6 Georges Lautner (France, 1965, 23.30 Les Dossiers de l’Histoire. 23.10 Columbo. 22.30 Surpris par la Nuit. 0.45 Le Club. 19.55 Mercure. 100 min). Cinétoile La vie comme un roman [4/6]. Ballet. Chorégraphie de Léonide Columbo change de peau. TF 1 0.00 Du jour au lendemain. Invité : Claude Brasseur. TMC 0.25 La Case de l’oncle Doc. Massine. Musique de Satie. Mezzo 23.10 Sopranos. Pax Soprano. TSR Notre histoire, 1954-1958. [1/3]. DOCUMENTAIRES 22.45 Pulcinella. Ballet. Chorégraphie 23.20 Babes in the Wood. FRANCE-MUSIQUES de Nils Christe d’après L. Massine. Scènes de ménage (v.o.). Canal Jimmy CANAL + Musique de Stravinski. Par le ballet 19.07 A côté de la plaque. 18.45 Races. Scapino. L’Orchestre symphonique de 23.45 The PJ’s, les Stubbs. Hangin’with 20.00 A pleines voix. Au-delà des apparences. Planète Londres, dir. Claudio Abbado. Mezzo Mr. Super (v.o.). Série Club 13.43 C+ Cléo. 14.50 L’Homme des rochers Journées Henry Desmarets. par le Chœur et l’Orchestre Les Arts de Palawan. Florissants, dir. William Christie : 15.40 H. Œuvres de Desmarets. 16.05 Ned et Stacey. 22.30 Jazz, suivez le thème. 16.30 Piège pour un homme seul. 23.00 Le Conversatoire. Téléfilm. David Winning. %. PLANÈTE PLANÈTE ARTE f En clair jusqu’à 21.00 RADIO CLASSIQUE 18.20 Nulle part ailleurs. 20.30 Barrage de mort 21.30 Terre promise 22.45 Récital 20.30 Le Journal du cinéma. 20.15 Les Soirées. Quatuor à cordes no 4 op. 18, Le 2 décembre 1959, le barrage de Ce premier volet de « Terre pro- Valérie Urréa, réalisatrice habituée 21.00 Fear Film. James Foley. !. de Beethoven,parleQuatuor Alan Berg. 22.30 Les Deux Orphelines vampires 20.40 Les Créations de la Scala Malpasset, près de Fréjus, cède mise », série documentaire d’Ed- aux univers de chorégraphes e COLLECTION CHRISTOPHE L. Film. Jean Rollin. %. au XIX siècle. sous la pression des eaux. La catas- mund Coulthard, nous rappelle contemporains comme Mathilde 0.10 Sid et Nancy aa trophe la plus traumatisante que la qu’aux Etats-Unis dans les an- Monner, s’attache de près aux évo- Alex Cox. Avec Gary Oldman, Chloe Webb (GB, 1986, v.o., France ait connue fait 423 morts. A nées 30, 75 % de ceux qui vivent lutions des six danseurs de la 110 min). Cinéstar 2 SIGNIFICATION DES SYMBOLES travers les images d’archives fil- dans le Sud sont des Noirs, et, compagnie Käfig et du musicien 1.05 Les Amants de la nuit aa Les codes du CSA Les cotes des films mées privées et publiques et de pour la plupart d’entre eux, la vie Franck II Louise. Un spectacle qui, Nicholas Ray (Etats-Unis, 1948, N., & a v.o., 95 min). Ciné Classics Tous publics On peut voir nombreux témoignages de survi- se résume à un seul mot : le coton. sur une idée un peu folle de Mou- % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer 1.10 Grosse fatigue a ? aaa vants, ce documentaire navigue Mais la chute des cours pousse les rad Merzouki, directeur artistique M. Blanc (Fr.,1993,85min). Cinéstar1 Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique 2.00 Voyage au bout ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + habilement entre passé et présent Noirs à se poser la question : et s’il de la troupe, cherche loin des sen- ! Public adulte DD Dernière diffusion et restitue la dimension humaine fallait quitter le Sud pour trouver tiers battus sans perdre ni l’âme ni de l’enfer aaa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Michael Cimino (Etats-Unis, 1978, # de cette catastrophe. la terre promise des gospels ? le style hip-hop. 180 min). Ciné Cinémas 1 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ0112--0036-0 WAS LMQ0112-36 Op.: XX Rev.: 30-11-99 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:30,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0394 Lcp: 700 CMYK

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MERCREDI 1er DÉCEMBRE 1999 Le nouveau recul du chômage en octobre Découverte de six Miracle à Saintes par Pierre Georges nouvelles planètes LE SERVICE de Dieu n’attend relevaient de l’ordre du « péché pas. Allez en paix et roulez à véniel », catégorie rien de moins bénéficie à presque toutes les catégories tombeau ouvert, mon fils ! Tout qu’étrangère aux confession- hors de notre de même, comment ne pas être naux judiciaires. étonné par les trésors d’indul- L’argumentaire dut paraître La baisse de 1999 est deux fois supérieure à celle de 1998 gence déployés par le tribunal pertinent. Il eut en tout cas pour système solaire correctionnel de Saintes à effet de plonger le tribunal dans APRÈS la forte baisse, « à l’amé- 26 400 chômeurs de moins en octobre SIX NOUVELLES PLANÈTES l’égard d’un malheureux pé- des abîmes de perplexité, ricaine », du mois de septembre extrasolaires viennent d’être dé- cheur des routes et bienheureux puisque bien loin de pratiquer (- 83 600), le recul du chômage a DEMANDEURS D’EMPLOI LE CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE couvertes, a annoncé, lundi 29 no- pasteur des âmes ? une justice à grande vitesse, ce- retrouvé, en octobre, un rythme vembre, l’université de Californie données CVS en millions 1,2 données CVS en millions Au mois de mai, l’abbé Phi- lui-ci mit plusieurs mois à plus conforme aux pesanteurs de de Santa Cruz. Emmenée par Geof- 3,5 ANCIENNE – 7,4 % lippe Laguérie, fort connu pour rendre son jugement. Un juge- l’économie hexagonale :- 26 400 COURBE sur 1 an frey Marcy et Paul Butler, les plus ses opinions intégristes et son ment tout simplement admi- demandeurs d’emploi (- 1 %) en 3,4 titrés des chasseurs d’exoplanètes, sacerdoce militant exercé jadis à rable, pour ne pas dire mira- données corrigées des variations 3,3 1,1 l’équipe anglo-américaine à l’ori- Saint-Nicolas-du-Chardonnet culeux. saisonnières (CVS), selon les statis- 3,2 gine de cette découverte s’est ser- – mais là n’est pas le pro- Le tribunal a condamné, le tiques mensuelles publiées, mardi 3,178 500 vie du télescope géant Keck-1 d’Ha- 3,1 blème –, le bon abbé donc se 16 novembre, l’abbé Laguérie à 30 novembre, par le ministère de 1,0 waï. Contrairement à la plupart des fait gauler par la patrouille sur une amende de 2 500 francs et à l’emploi et de la solidarité. Martine 3,0 0,995 planètes extrasolaires repérées jus- NOUVELLE – 9,4 % l’autoroute A 10. Au volant de une suspension partielle de son Aubry revient donc en position de qu’à présent, cinq de ces six astres 2,9 COURBE sur 1 an – 12,9 % sa voiture qu’on suppose puis- permis de conduire durant un force à l’Assemblée nationale, sur 1 an présentent la particularité de se si- 0,9 sante, l’ecclésiastique roule tout mois. Tout est évidemment dans mardi, pour défendre en deuxième 2,8 tuer dans ce que les spécialistes ap- bonnement à 190 km/h. Un fla- le « partielle ». Considérant que lecture son projet de loi sur les 2,7 pellent la « zone d’habitabilité », grant délit d’excès de vitesse, et l’ecclésiastique avait des « obli- 35 heures. Elle n’a d’ailleurs pas ré- 2,668 800 c’est-à-dire à une distance suffi- même, selon la loi nouvelle gations sacerdotales » à remplir, sisté au plaisir d’annoncer ce bon 2,6 0,8 sante de leur étoile pour abriter de mais non rétroactive, un mani- les juges, dans leur infinie sa- résultat, mardi matin, sur France 2, ND JFMA M J J A SO l’eau sous forme liquide, et éven- feste délit de grande vitesse. gesse et leur non moins éclairée une heure avant la publication of- 1998 1999 1994 95 96 97 98 99 tuellement de la vie. Le compte de l’abbé véloce conduite des affaires du ciel, ficielle... Sources : ministère de l’emploi (DARES) et ANPE Cependant, aucune de ces pla- semble bon comme il est de ju- ont admis qu’un saint homme C’est « encore un bon chiffre », chand. Le taux de chômage au sens une baisse de 1,6 % en octobre. nètes ne ressemble à la nôtre : en risprudence coutumière. D’au- ne saurait exercer pleinement qui intervient après la baisse re- du Bureau international du travail C’est pour eux, a estimé Mme Aubry effet, en raison de la technique em- tant que, pour ajouter l’abus à son ministère qu’avec véhicule cord de 3 % enregistrée en sep- (BIT) passe à 11 % (contre 11,1 % en sur France 2, que « les efforts ployée par ces astronomes, qui l’excès, le conducteur circulait afférent. Ils ont donc aménagé tembre, s’est félicitée Mme Aubry. septembre et 12,6 % en juin 1997). doivent encore être très impor- consiste à déduire la présence ce jour-là sans permis de la sanction : l’abbé Laguérie, « Cela montre, selon elle, que les Si l’on ajoute les personnes qui ont tants ». Au total, le tableau est ras- d’une planète des infimes mouve- conduire. Car, pour quelques dont on suppose qu’il a récupé- politiques que nous menons pour eu une activité temporaire de plus sérénant et il confirme que la pers- ments que sa masse fait subir à son menus écarts antérieurs, les ré ses points, pourra conduire que la croissance soit plus riche en de soixante dix-huit heures dans le pective d’un retour au quasi étoile, seuls d’énormes corps douze points qui autorisent la du lundi 10 heures du matin au emplois, pour les emplois-jeunes et mois, mais qui sont quand même plein-emploi d’ici à dix ans, évo- peuvent être détectés. Les six astres conduite légale des automo- dimanche minuit. Et il devra le début de la réduction de la durée inscrites à l’ANPE, ce chiffre at- qué par Lionel Jospin, est du do- en question ne sont donc pas des biles, à vitesse réglementaire, laisser son véhicule, au garage, du travail, commencent à porter vé- teint 3 178 500 (- 1,2 % sur un mois maine du possible. Ce tableau planètes telluriques comme la lui avaient été retirés. du dimanche 0 h 01 au lundi ritablement leurs fruits. » La mi- et - 7,4 % sur un an). comporte néanmoins une ombre : Terre mais des géantes gazeuses Bref, l’abbé Laguérie abusait 9 h 59 min 59 sec, heure de dé- nistre de l’emploi constate que la les femmes de plus de cinquante semblables à notre Jupiter, voire nettement. Et l’on en sait qui part du rallye sacerdotal ! France est « sur un rythme de baisse UNE SEULE OMBRE AU TABLEAU ans, qui restent largement exclues plusieurs fois plus grosses qu’elle. furent interdits de route pour Il fallait l’inventer cette divine du chômage deux fois supérieur à « L’amélioration du marché du de ce mouvement de reprise géné- Même si les étoiles autour des- moins que cela. L’affaire vient jurisprudence ! Chauffards, mes celui de l’année dernière, qui était travail profite particulièrement aux rale de l’emploi. Cette catégorie, quelles elles tournent – qui se si- donc devant le tribunal correc- très chers frères, malheureuses déjà une année exceptionnelle ». Au jeunes », remarque le ministère : le qui compte de nombreuse per- tuent entre 65 et 192 années-lu- tionnel de Saintes au mois de victimes d’un emballement de total, a-t-elle ajouté, 270 000 chô- chômage recule de 4,6 % chez les sonnes peu qualifiées et souvent mière de nous – sont analogues à juin. Nous n’étions pas à l’au- moteur, tous en pèlerinage, à meurs sont sortis des listes de garçons de moins de vingt-cinq éloignées depuis longtemps du notre Soleil, ce type de planète est dience, mais selon ce qu’en rap- genoux et en vertueuse repen- l’ANPE en 1999, « alors que la ans (- 13,2 % en un an) et de 1,9 % marché du travail, est particulière- jugé fort inhospitalier. En re- porte Libération, l’abbé soutint tance, vers le très saint tribunal croissance est plus faible » qu’en chez les filles (- 13,1 %). Selon ment vulnérable. Elle a accusé, en vanche, d’éventuels gros satellites devant ses juges que sa voiture de Saintes ! Les juges y sont ma- 1998. Mme Aubry, il a baissé de 25 % en octobre, une hausse du chômage rocheux, tels ceux qui ac- « s’était emballée toute seule », nifestement miséricordieux au Fin octobre, le nombre de chô- deux ans pour ces deux catégories. de 0,2 % ; et de toutes les catégo- compagnent Jupiter, pourraient, par une sorte, on le suppose, de pauvre monde possédé par les meurs s’établit à 2 668 800, soit Autre bonne nouvelle, le ries, c’est elle qui enregistre le re- estiment les chercheurs, accueillir diabolique intervention méca- démons du volant. une diminution de 9,4 % depuis le nombre de chômeurs inscrits de- cul le plus faible sur douze mois la vie. nique. Il fit savoir aussi que si Après, mais après seulement, mois d’octobre 1998, sur une po- puis au moins un an à l’ANPE di- (- 3,5 %). ses fautes étaient réelles, elles on parlera de sécurité routière ! pulation salariée totale de minue lui aussi ; il passe sous la Tirage du Monde daté mardi 30 novembre 14 041 500 dans le secteur mar- barre du million (995 000) grâce à Jean-Michel Bezat 1999 : 513 038 exemplaires. 1-3 Un Serbe lynché par la foule à Pristina lors d’une fête albanaise UN VIEIL HOMME SERBE a été arraché de sa voiture Depuis l’arrivée, mi-juin, des troupes de l’OTAN au et abattu à bout portant par une foule à Pristina, le chef- Kosovo, les Serbes sont victimes de violences quasi quo- lieu du Kosovo, dans la nuit de dimanche 28 à lundi tidiennes de la part d’Albanais. Selon un rapport du 29 novembre. L’incident s’est produit le jour de la célé- Haut-Commissariat aux réfugiés, il reste entre 400 et bration par les Albanais de la Fête du drapeau. « Une 600 Serbes à Pristina. Les Albanais du Kosovo célébraient foule majoritairement composée de jeunes gens a encerclé, dimanche pour la première fois dans leur histoire la Fête retourné et incendié la voiture de trois habitants de Pristi- du drapeau, qui commémore l’indépendance de l’Alba- na », a déclaré une porte-parole de la Mission des Na- nie en 1912, mais aussi la première apparition publique tions unies au Kosovo (Minuk), Daniela Rozgonova. de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) en 1997. « L’homme, âgé de soixante-deux ans, a été tué à bout por- Le représentant de la minorité serbe du Kosovo, tant et les deux femmes, son épouse et sa belle-mère, ont été Momcilo Trajkovic, a condamné l’incident de Pristina et battues et transportées à l’hôpital de Kosovo Polje », a-t-elle lancé un nouvel appel pour la protection des populations ajouté. non-albanaises dans la province. « Les Serbes continuent L’administrateur de l’ONU dans la province, Bernard d’être victimes d’enlèvements et d’assassinats », a-t-il dé- Kouchner, a « fermement condamné » cette attaque, qu’il claré. Le Conseil national serbe, que préside M. Trajko- a qualifiée de « lâche ». Le commandant en chef de la vic, s’est réuni, lundi, au monastère de Gracanica, au sud force de l’OTAN au Kosovo (KFOR), le général allemand de Pristina. L’agence officielle yougoslave Tanjug a en Klaus Reinhardt, s’est déclaré « horrifié » par cette at- outre affirmé, lundi, que cinquante maisons et magasins taque, qui révèle « un manque fondamental d’humanité et serbes dans la région de Gnjilane, au sud-est du Kosovo, un rare degré de lâcheté et d’intolérance de la part des at- avaient été endommagés ces derniers jours. L’agence in- taquants et de ceux qui les soutenaient ». L’incident s’est dépendante Beta indiquait de son côté qu’une église or- produit devant plusieurs centaines de passants mais thodoxe avait été entièrement incendiée par « des ex- « personne n’a osé intervenir », a indiqué un porte-parole trémistes albanais », dimanche, dans la ville de Prizren. de la KFOR. – (AFP, AP.) Les pompiers ont manifesté contre la dégradation de leurs conditions de travail

PLUS DE 2 000 POMPIERS ont sionnels, de source policière, 300 se- SNCF et RER A entre Mantes-la-Jo- manifesté, lundi 29 novembre, dans lon les manifestants, se sont lie - Poissy et Paris - Saint-Lazare. Ils une dizaine de villes, lors de la jour- rassemblés devant la préfecture, où occupaient également la route na- née d’action organisée par l’inter- des échanges de gaz lacrymogènes tionale 184 entre Conflans-Sainte- syndicale CGT, FO et SNSPP-CFTC. et de fumigènes ont eu lieu entre les Honorine et Saint-Germain-en- Pour la deuxième fois en un mois, CRS et les pompiers. Des heurts ont Laye. les sapeurs-pompiers ont observé également eu lieu devant la préfec- L’ampleur du mouvement té- une journée de grève pour réclamer ture de Saint-Brieuc, où une cin- moigne du mécontentement général le classement de leur métier dans la quantaine de pompiers CGT mani- des soldats du feu. Depuis la décen- catégorie des professions « insa- festaient. A Lille, 150 pompiers ont tralisation des compagnies, décidée lubres et dangereuses ». Ce statut rallié la préfecture avant d’occuper par le gouvernement d’Alain Juppé leur permettrait un départ à la re- les voies du TGV à la gare Lille-Eu- et mise en application en janvier, les traite à cinquante ans et non à cin- rope. conditions de travail se sont dégra- quante-cinq ans, comme actuelle- Dans le Finistère, les sapeurs- dées : avec des journées de ment. Les syndicats estiment que les pompiers ont bloqué le pont de 60 heures, des gardes de 24 heures 27 000 pompiers professionnels, ré- Morlaix, tandis qu’à Nice environ répétées et des sorties toujours plus gulièrement exposés à des dangers 300 manifestants ont occupé les éloignées, les pompiers sont de plus divers (brûlures lors des gros incen- pistes de l’aéroport de Nice - Côte- en plus sollicités pour des interven- dies, intoxications chimiques, plon- d’Azur, perturbant le trafic aérien. tions autres que la lutte contre l’in- gées dans des eaux polluées...), Au Havre, ce sont 300 grévistes qui cendie. Pour les syndicats, seules des doivent bénéficier des mêmes avan- s’étaient rassemblés devant la sous- embauches peuvent pallier le tages que les policiers ou le person- préfecture ; ils étaient également manque d’effectifs chronique qu’ils nel pénitentiaire. une quarantaine devant la préfec- dénoncent. Une manifestation na- C’est à Lyon que la mobilisation a ture du Calvados, à Caen. En région tionale est annoncée pour le 13 dé- été la plus forte : 200 pompiers, se- parisienne, une centaine de pom- cembre, à Paris, jour où une réunion lon la police, ont manifesté lundi piers des Yvelines ont bloqué les à la direction nationale de la sécurité matin dans le centre-ville. A Bor- voies en gare d’Achères (Yvelines), civile devrait statuer sur le classe- deaux, quelque 150 pompiers profes- empêchant tout trafic sur la ligne ment demandé. LeMonde Job: WDE4899--0001-0 WAS MDE4899-1 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0054 Lcp: 700 CMYK

MARDI 30 NOVEMBRE 1999

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EUROPE HISTOIRE TRIBUNES MÉTIERS D’AVENIR La Commission prépare une La France Annie Bressac, directeur recherche et directive contre les mauvais est-elle entrée @ développement de l’Institut de l’audit payeurs pour l’an 2000. 1949 dans la interne, témoigne de l’évolution de Les retards de paiement des 20 janvier « nouvelle économie » ? la profession. Et aimerait entreprises et des administrations Dans un discours, le président Quatre des intervenants que les jeunes diplômés OFFRES D’EMPLOIS sont à l’origine Comparaison des américain Harry Truman fait appel d’un colloque organisé la considèrent un peu d’une faillite délais de paiement à une notion inédite alors : par Rexecode et moins comme un De la page IX 19 sur quatre le sous-développement, qui va « Le Monde Economie » tremplin vers un poste à la page XX 75 10 dans l’Union 48 6 rapidement s’imposer, avec toutes prennent la plume opérationnel (page IV) 21 ses implications idéologiques (page VII) (page VIII) GRÈCE FRANCE NORVÈGE (page VI)

Les pays du Sud éprouvent plus de difficultés à créer Entreprendre en Europe : des entreprises. Deux études révèlent les disparités au sein des Quinze une course à handicaps omme, la quarantaine, adapté. Il n’en reste pas moins que depuis le début de l’année. De diplômé », tel est le la plupart des décisions demeurent nouvelles mesures accompagne- Les Finlandais ont une longueur d'avance profil type du créateur du ressort des Etats. raient un mouvement porté par d’entreprise européen En France, les Assises nationales une conjoncture économique fa- décritH par l’IFOP-Gallup, à partir de la création d’entreprises, initia- vorable. Non seulement pour les d’une enquête réalisée auprès de lement prévues en octobre et au entreprises fondées sur l’utilisa- 802 entrepreneurs des quinze Etats cours desquelles Lionel Jospin de- tion des nouvelles technologies et membres de l’Union européenne vait annoncer une série de me- qui attirent sans problème des pour la Chambre de commerce et sures favorables à la création d’en- fonds privés, mais aussi, comme le d’industrie de Paris (CCIP). treprises, ont été reportées à une rappelle François Hurel, délégué Mais la situation pourrait évo- date ultérieure. La démission de général de l’Agence pour la créa- luer. Selon une seconde enquête, Dominique Strauss-Kahn a contri- tion d’entreprises (APCE), pour le réalisée par la Junior Entreprise bué à ralentir le processus. nombre quarante fois plus impor- d’HEC avec le soutien de l’IFOP, le tant des firmes créées sur des cré- profil des étudiants souhaitant CHÔMEURS neaux moins en vogue, et en parti- s’engager dans la création d’entre- L’amendement au projet de loi culier par des chômeurs. prises est beaucoup plus diversifié. de finance annoncé le 23 no- Ces derniers, à la différence de On y trouve, en particulier, une vembre par le premier ministre, vi- ce qui se passe dans les autres pays proportion identique de garçons et sant à réduire de 30 % le poids ini- européens, perdent en France de filles. Mais pour que les désirs tial des cotisations sociales leurs indemnités et leurs droits de ces derniers deviennent réalité, demandées à un créateur d’entre- « avec une brutalité inouïe » lors- encore faudra-t-il que leur chemin prise, permet tout juste de penser qu’ils créent leur firme. Les ques- ne soit pas trop semé d’embûches. que le sujet n’est pas totalement tions de mentalité, de culture, Or, c’est souvent le cas, en France oublié. souvent évoquées pour expliquer en particulier. Et il serait heureux qu’il en soit le retard français en matière de Selon la première enquête, la ainsi. Car le nombre de créations création d’entreprises, ne doivent grande majorité des entrepreneurs d’entreprises ex nihilo, qui dimi- pas servir d’alibi. de l’Hexagone a souffert pour arri- nuait régulièrement en France de- ver à ses fins, alors que, dans la puis 1991, est reparti à la hausse Annie Kahn plupart des pays d’Europe du Nord, les créateurs ont majoritai- rement jugé que leur parcours n’avait pas été difficile. Fait aggra- INTERNATIONAL SCHOOL OF MANAGEMENT vant, les entreprises créées en France sont, la plupart du temps, ISM FULLY ACCREDITED * de petite taille. La CCIP a décidé de tirer la son- Pour cadres et dirigeants de 30 à 45 ans, diplômés de l’enseignement supérieur, nette d’alarme : « Grâce à l’exis- le seul MBA accrédité USA Europe compatible avec votre vie professionnelle : tence du marché unique, la mise en place de l’euro, l’argent désormais International Executive disponible... Soyez ambitieux. » ieMBA Master of Business Administration DÉMARCHES ADMINISTRATIVES a 520 h de formation intensive en management international : En France, les entrepreneurs ont la vie dure et n'ont guère envie de recommencer Pour convaincre les étudiants de en pourcentage b 10-18 séminaires mensuels à PARIS SOLDE D'OPINIONS ses écoles, elle a organisé, le 29 no- b 87 vembre, les « premiers états géné- 1-2 mois à NEW YORK et thèse raux des jeunes entrepreneurs eu- b diplôme ieMBA accrédité * 68 62 ropéens du troisième millénaire », d 56 54 durant lesquels les présidents des 50 46 46 46 46 40 44 chambres de commerce de Franc- Master of Business Administration 34 32 fort, Amsterdam, Milan, Madrid et 26 Paris ont remis au représentant de MBA in International Management 12 l’Union européenne une Charte 7 a Diplômés de l’enseignement supérieur, 27 à 35 ans, avec expérience professionnelle 1 0 pour l’innovation et la création d’entreprises en Europe. Tous les a 10 mois dont 6 mois à NEW YORK : MBA accrédité * souhaits habituels y sont réperto- – 16 d – 20 – 20 – 20 riés : améliorer l’environnement – 34 – 34 juridique, trouver des finance- – 38 – 40 ments adaptés, alléger les prélève- ments obligatoires, simplifier les DBA Doctorate of Business Administration – 64 démarches administratives... a Pour cadres ou dirigeants, 35 à 45 ans, titulaires d’un MBA ou équivalent Chercher d’emblée à atteindre / a E E E/ E E E E Sur une période de deux ans, compatibles avec votre vie professionnelle : N D H N G CE N AL cet objectif au plan européen ap- E ÈD ARK ÈCE R E N G D R U U A AG paraît effectivement cohérent par YEN LAN SU EM G O ITALIE TRIC B IQ RTU Séminaires intensifs spécialisés et thèse O LETERRLAN ESPAG FR PAYS-BAS AN AU rapport aux besoins des jeunes en- M FIN G IR PO D XEMBELG ALLEM DBA accrédité * AN trepreneurs, qui sont de plus en LU Source : IFOP plus nombreux à considérer leur DIFFICULTÉ À LA CRÉATION D'ENTREPRISE marché non plus au niveau de leur International School of Management (le calcul est effectué selon le total de réponses « pas difficile » moins le total de réponses « difficile ») pays d’origine, mais bien à celui de 148, rue de Grenelle, 75007 Paris Tél. : 01-45-51-09-09 – Fax : 01-45-51-09-08 LA DISPOSITION À LA CRÉATION D'UNE NOUVELLE ENTREPRISE l’Europe, n’hésitant pas à implan- (le calcul est effectué selon le total de réponses « oui » moins le total de réponses « non ») ter leur firme dans le pays de Programmes exclusivement gérés par International School of Management USA l’Union qui leur paraît le plus Internet : http://ism-mba.edu e.mail : [email protected] ISM LeMonde Job: WDE4899--0002-0 WAS MDE4899-2 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0055 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 DOSSIER ̄ EXPÉRIENCES Histoires de trois Français qui ont créé Questions-réponses leur société ailleurs en Europe Quels sont les pays Quels sont ceux l reste encore quelques ves- aux créateurs, ainsi que la plus complémentaires. En Espagne, tous européens les plus qui ont mis en place tiges du mur de Berlin. Il en Au départ, il y a une grande souplesse du statut de gé- ces paiements se font sur la base 1 créateurs d’entreprises ? 4 des guichets uniques ? est de même du plan Mars- rant, qui n’est pas obligé de sous- d’une cotisation volontaire. Si l’on a Les outils statistiques actuels Les Pays-Bas, notamment, ont hall, autre conséquence de la opportunité ou crire à l’équivalent allemand de des problèmes de trésorerie, on peut ne permettent pas de comparer développé ce système à travers I l’Urssaf, entre autres. négocier, quitte à payer des pénalités. seconde guerre mondiale. Pour Cé- l’évolution de la création d’entre- l’Institut des PME (IMK). Orga- dric de Saint-Jouan, jeune Français simplement le hasard. Yann Mercier, ancien élève de Mais on ne reçoit pas de menaces... » prises au sein de l’Union. Certains nisme indépendant de l’Etat créé créateur d’entreprise en Allemagne, HEC, avait lui aussi la passion de la Même son de cloche chez An- Etats membres, telle la Grande- en 1991 par le ministère des af- ces reliefs du passé participent au Mais tous apprécient création d’entreprises, « par goût de toine Bello, qui a créé en France Bretagne, n’incluent pas les en- faires économiques et doté d’un climat favorable à la création d’en- l’aventure, pour être autonome et son entreprise, Hors Ligne, spéciali- treprises unipersonnelles dans réseau de quarante bureaux ré- treprises outre-Rhin. Deux banques ensuite la simplicité avoir le sentiment de choisir sa vie », sée dans la rédaction de comptes leurs chiffres, à la différence gionaux, cet institut propose aux fédérales de droit public, la Deut- rationalise-t-il aujourd’hui. Coopé- rendus de réunions, avant d’ouvrir d’autres pays comme la France. créateurs informations et sche Ausgleichsbank (DtA) et la des relations avec rant en Espagne, il s’ennuyait une filiale en Grande-Bretagne, Mieux vaut donc analyser les évo- conseils, dispense une formation Kreditanstalt für Wiederaufbau ferme. Pour s’occuper l’esprit et ac- « parce que ça se passait bien en lutions au sein des pays. à la construction d’un business (KfW), gèrent les fonds de l’Euro- les administrations cessoirement améliorer son ordi- France et que nous voulions nous dé- En France, où les créations plan, et supervise l’activité des pean Recovery Program (ERP), issu naire, il fait une étude de marché velopper en Europe ». d’entreprises n’ont cessé de dimi- nouvelles entreprises bénéfi- du plan Marshall, et octroient des électrique couplée à des éoliennes. pour une filiale de la Société natio- nuer depuis 1991, le mouvement ciaires d’un prêt garanti par l’Etat. prêts à taux bonifié et des subven- Ils y participent, ne sont pas rete- nale des poudres et explosifs RÈGLES COMPLEXES commence à s’inverser : au cours En Allemagne, les sociétés de tions aux entreprises en création. nus, à la différence du bureau d’in- (SNPE). De fil en aiguille, il crée Ce n’est pas certains aspects du premier semestre de 1999, les qualification (Beschäftigungs Certes, ce n’est pas pour cette génieurs avec qui ils avaient travail- une firme spécialisée dans la avantageux de la fiscalité anglaise créations d’entreprises ex nihilo und Qualifizierungs Gesellschaf- raison que Cédric de Saint-Jouan a lé et qui avait parallèlement déposé construction de stations d’épura- qui l’ont poussé à franchir la ont augmenté de 2,5 à 3 %. ten), qui réunissent un organisme choisi, primo, de créer une entre- un autre projet. Les deux amis pro- tion pour traiter les rejets d’usines. Manche : le statut des bons de d’utilité publique, une commune prise et décidé, secundo, de le faire posent alors aux ingénieurs de les « Une niche, sans concurrents impor- souscription de parts de créateurs Les Etats membres et une (ou plusieurs) entreprise, en Allemagne. « Quand j’ai ren- aider à trouver des investisseurs. tants, dans un pays, l’Espagne, en d’entreprises (BSPCE) français lui ont-ils tous mis en place jouent, elles aussi, un rôle de gui- contré, à l’école, Arnaud Guyot, mon Mais en France, où l’énergie éo- pleine explosion économique, où convient parfaitement. Ce n’est pas 2 des politiques en faveur chet unique. associé, nous savions tous les deux lienne n’inspire guère confiance, ils beaucoup de choses restent encore à davantage la question du montant de la création d’entreprises ? que nous allions créer une entre- se heurtent à l’incompréhension faire, alors qu’en France les marchés des charges sociales moins élevées : Oui, mais en utilisant des Où faut-il aller prise », raconte-t-il. Elèves de générale. sont pris. » « En Angleterre, les salaires des gens moyens divers, que l’on peut clas- pour profiter de réseaux l’Ecole européenne des affaires, ils Les débuts ne sont pas roses. Im- que je recrute sont plus élevés que ser en trois catégories selon Fran- 5 d’accompagnement ? passent leur troisième année à Ber- ÉOLIENNES possible de trouver des capitaux : il dans l’Hexagone, donc ça revient au çois Hurel, délégué général de La Grande-Bretagne dispose lin et y découvrent l’importance ac- Ils se tournent donc vers l’Alle- démarre grâce à un prêt familial. même. » l’Agence pour la création d’entre- depuis longtemps d’un réseau cordée à l’énergie éolienne. magne et y créent une entreprise, Mais il découvre aussi les bons cô- En revanche, « le plus pénible, en prises (APCE) : dispositifs législa- dense d’agences de développe- La suite est plus rationnelle : Ventura. Celle-ci s’associe avec tés de la péninsule Ibérique : des France, ce sont les relations avec tifs lourds ; mise en place de ment, publiques ou privées. Rat- « Nous avons profité du fait que le Enertrag, un bureau d’ingénierie al- fournisseurs et des clients compré- l’Etat, le fisc, l’Urssaf, qui viennent « maisons des entrepreneurs », taché au ministère de l’industrie, marché allemand était plus dévelop- lemand spécialisé dans le dévelop- hensifs, « qui sont pour la plupart vous taper sur les doigts, vous sanc- sortes de guichet unique chargé la Small Firm Division anime un pé que le français », explique Cédric pement d’éoliennes, pour fonder aussi des PME ; on parle le même tionner, vous redresser, parce qu’on de conseiller et d’aider les créa- réseau de onze centres régionaux de Saint-Jouan. En 1996, les deux Umit, société qui financera la créa- langage », et surtout une adminis- n’aurait pas appliqué des règles très teurs ; et, enfin, constitution de informant les entrepreneurs sur amis apprennent l’existence d’un tion de la centrale. Si des considé- tration beaucoup moins tatillonne : complexes et que l’on ne vous a ja- réseaux d’accompagnement. les mesures gouvernementales appel d’offres lancé par EDF et par rations de marché ont guidé leur « En France, on est soumis au har- mais expliquées ». prises en leur faveur, et les orien- le ministère de l’industrie pour choix, ils apprécient en outre l’envi- cèlement administratif : l’Urssaf, les Quels pays tant vers les organismes les plus équiper la France d’une centrale ronnement que l’Allemagne réserve caisses de retraite, les caisses Annie Kahn ont privilégié compétents pour leur fournir des 3 la voie législative ? conseils spécifiques et les aides L’Italie, en particulier, a adopté, sollicitées. Les entrepreneurs au cours des quinze dernières an- peuvent également bénéficier de nées, plusieurs mesures législa- conseils en gestion auprès d’une En Grande-Bretagne, des écoles apprennent tives visant à encourager la créa- cinquantaine de bureaux cou- tion d’entreprises nouvelles et à vrant toute la Grande-Bretagne, stimuler l’innovation technolo- mis en place dans le cadre du Bu- gique (Création d’entreprise : siness Opportunities Programm. l’esprit d’entreprise... aux 4 ans et plus étude internationale, APCE, mai Business in Community (BIC), 1999, 144 p., disponible sur le site organisation non gouvernemen- DURHAM vaillent, les élèves apprennent à « Lorsque l’on encourage les élèves à www.apce.com). tale regroupant quelque de notre envoyée spéciale Les enfants de Trinity communiquer, à s’informer et prendre des initiatives, le cours peut Une loi, dont l’application 400 grandes entreprises dont 75 ans la salle, douze gagnent en assurance. » dériver et entraîner le professeur vers concrète a été confiée à des des 100 premiers groupes britan- élèves âgés de quinze School ont déjà créé Phillip Grice, directeur de la As- des sujets qu’il ne pensait pas abor- banques, vise à soutenir financiè- niques, coordonne quant à lui un ans discutent en pré- chley Primary School à South der. Certains craignent de perdre le rement la création de nouvelles réseau de 350 Local Enterprise sence de leur profes- deux PME. Les Shields, qui cherche, lui aussi, à contrôle de la situation », explique entreprises industrielles, et la Agencies prodiguant, en partena- D promouvoir la démarche dans son Norma Iredale, responsable du seur et de deux acteurs de l’écono- modernisation ou la restructura- riat avec les collectivités territo- mie locale. Ils cherchent un nom programmes scolaires école primaire, ne fait pas mystère programme de recherche « Entre- tion d’un établissement déjà exis- riales et l’Etat, conseil et forma- pour l’entreprise de cartes de visite des résistances des enseignants. prise and Industry Education » à la tant. tion aux entreprises en création et de vœux qu’ils ont décidé de prônent l’initiative et « Beaucoup pensent que cela les em- University Business School de Dur- Une autre mesure permet l’oc- ou en développement. créer. Les adolescents, répartis en pêche d’enseigner les disciplines de ham, qui suit de près toutes les ex- troi de prêts d’honneur à des Dans la plupart des pays du trois groupes, ont établi une pre- la responsabilisation base. Ce qui est inexact car les mé- périences menées dans les écoles. jeunes du sud de l’Italie en vue de nord de l’Europe, il existe des ré- mière liste de noms. Maintenant, thodes pédagogiques utilisées font développer leur propre activité. seaux d’accompagnement. En les différentes suggestions sont Deux projets menés de bout en appel à de nombreux éléments de ERREURS S’appuyant sur le tutorat, ce dis- Suède par exemple, l’Etat a mis présentées à l’ensemble de la bout par les élèves, depuis l’étude mathématiques, de sciences, de géo- « Le système éducatif traditionnel positif associe financement et en place 22 sociétés régionales de classe : il faut réfléchir à ce de faisabilité jusqu’au montage fi- graphie, d’anglais... Et, souligne-t-il, décourage la prise d’initiative, pour- conseil-formation, depuis l’étude développement. Les PME qu’évoque chaque nom, vérifier nancier. elles aident les enfants à mieux suit-elle. Il faut permettre aux élèves de faisabilité jusqu’au suivi de peuvent également obtenir l’ap- qu’il soit cohérent avec le type de Dans cette école, l’esprit d’entre- comprendre ce qu’ils apprennent et à de s’approprier ce qu’ils font. S’ils l’entreprise après son lancement. pui de nombreuses organisations cartes qui seront proposées, s’inter- prise s’acquiert aussi via le choix évaluer ce qu’ils font. Plus tard, cela commettent une erreur, ce n’est pas D’autres lois prévoient des ap- privées et syndicales. roger sur l’image qu’il pourrait vé- des programmes scolaires retenus leur servira en entreprise. » grave. Se tromper est instructif. Il faut puis sous forme de réductions fis- L’Espagne et la France s’at- hiculer... Quatre noms sur une ving- de la maternelle à la fin du se- « Lorsqu’ils chercheront du travail, les amener à comprendre pourquoi cales, de prêts participatifs ou à tachent, elles aussi, depuis quel- taine finissent par être retenus et condaire. « C’est une méthode, une ils ne seront pas démunis et sauront ils font une faute. De cette façon, ils taux réduit, ou encore des aides à que temps à favoriser la mise en un vote arrête la décision finale. approche pédagogique », dit Ann quelles questions poser car ils auront apprendront à ne pas avoir peur de l’investissement. place de tels réseaux. On pourrait se croire dans une Southren, qui raconte le dernier une idée de ce qu’est une entre- prendre des risques. » séance de « brainstorming » d’une projet mené avec des enfants âgés prise », ajoute Joe Thurley, l’un des Pour Norma Iredale, c’est dès le agence de publicité. Familiariser les de six ans : « Pour leur faire managers du supermarché local qui plus jeune âge qu’il faut développer Fiche technique jeunes avec le monde de l’entre- comprendre les mystères de la météo, vient tous les vendredis matin ce goût et cette faculté d’entre- prise, les encourager à prendre des nous avons fait venir le présentateur « partager » son expérience avec prendre chez les enfants. A l’uni- A la demande de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris initiatives, à résoudre des pro- de la télévision que les enfants ont pu les enfants de la Trinity School. versité c’est trop tard, car « ils ont (CCIP), IFOP-Gallup et la Junior-Entreprise d’HEC ont réalisé deux en- blèmes : tels sont les objectifs du questionner. En étant immergés dans En tout cas, cette approche fon- déjà forgé leur caractère et leur opi- quêtes dans les quinze pays de l’Union européenne, auprès des créa- programme hebdomadaire, « Team un environnement où ils peuvent ren- dée sur la pédagogie active remet nion. » teurs d’entreprises récentes (de trois à cinq ans d’âge), d’une part, et Entreprise », développé par la Trini- contrer et interroger des gens qui tra- en cause le rôle de l’enseignant. Elle raconte comment des en- des étudiants, d’autre part. ty School à Durham (Grande-Bre- fants de quatre et cinq ans ont créé La première a été effectuée auprès d’un échantillon européen de tagne) qui accueille des enfants un studio photo dans leur classe. Ils 802 créateurs d’entreprises dans l’industrie et les services. Leurs socié- souffrant de légers handicaps. De grands groupes pour sponsors ont appris à prendre des clichés tés, fondées entre 1995 et 1997, emploient au moins un salarié et ont « Dans le contexte économique ac- avec l’aide d’un photographe et se réalisé au moins 1 million de francs de chiffre d’affaires. Les interviews tuel, nous devons former les jeunes à C’est avec le soutien d’entreprises sidérurgiques en restructura- sont tous photographiés. Puis ils ont eu lieu par téléphone entre le 23 septembre et le 22 octobre 1999. être entreprenants. Et cette exigence tion que l’University Business School de Durham a décidé, en 1985, sont allés dans une usine de Kodak La seconde a été réalisée par la Junior-Entreprise d’HEC (avec le est encore plus forte lorsqu’ils sont de lancer un programme de recherche sur le développement de l’es- assister au développement de leur soutien intellectuel et méthodologique d’IFOP-Gallup) auprès d’un fragilisés », explique Ann Southren, prit d’entreprise chez les jeunes élèves. pellicule. « Ce projet qui fut pour eux échantillon de 6 191 étudiants européens (environ 400 étudiants dans la bouillonnante directrice de Par la suite, d’autres groupes sont venus soutenir l’initiative en l’occasion d’un premier contact avec chacun des 15 pays de l’Union) de plus de 16 ans, répartis dans cinq l’école. Grâce au programme, deux sponsorisant la réalisation de manuels scolaires dédiés à la dé- l’industrie les a passionnés », sou- grandes filières d’enseignement (sciences, sciences sociales, lettres, autres entreprises ont déjà vu le marche : Mark & Spencer, Esso, Natwest, Unilever, British Steel, The ligne-t-elle. Et Emma Lewis, ensei- arts et langues, études techniques, autres filières). Les personnes ont jour : l’une a réalisé et édité un livre Post Office, ICI sont parmi les plus importants. gnante à la Aschley Primary School, été interrogées par questionnaire auto-administré. La gestion maté- de recettes de cuisine ; l’autre a per- La démarche fait aussi des émules à l’étranger (Australie, Malaisie, de renchérir : « Plus les enfants sont rielle de l’enquête a été prise en charge par le réseau européen des Ju- mis l’ouverture d’un café français Brésil, Nouvelle-Zélande) où ces manuels sont traduits. Ces derniers intéressés, mieux ils apprennent. » nior-Entreprises. Les questionnaires ont été distribués et retournés accueillant, tous les vendredis fournissent aux professeurs des idées d’activités concrètes liées aux entre le 1er septembre et le 15 octobre 1999. après-midi, les gens des environs. mathématiques, aux sciences, à l’histoire ou à la géographie. Laetitia Van Eeckhout

Les étudiants européens sont enthousiastes...... bien que peu formés SOUHAITEZ-VOUS CRÉER VOTRE PROPRE ENTREPRISE UN JOUR ? AVEZ-VOUS REÇU OU RECEVEZ-VOUS UNE FORMATION SPÉCIFIQUE À LA CRÉATION D'ENTREPRISE ? Base répondants : 6 191 en pourcentage Base répondants : 6 191 en pourcentage RÉPONSE : OUI RÉPONSE : OUI 71 69 64 57 59 54 52 50 50 49 47 41 44 43 41 38 40 35 35 33 33 32 27 29 24 25 20 21 15 12 14 12

GRÈCE ITALIE SUÈDE GRÈCE ITALIE SUÈDE FRANCE ESPAGNE FRANCE IRLANDE ESPAGNE IRLANDE PAYS-BAS AUTRICHEBELGIQUE PAYS-BAS AUTRICHEBELGIQUE FINLANDE ENSEMBLE FINLANDE PORTUGAL ENSEMBLE DANEMARK PORTUGAL ALLEMAGNE DANEMARK ALLEMAGNE ROYAUME-UNI LUXEMBOURG ROYAUME-UNI LUXEMBOURG Source : HEC Junior Consei Source : HEC Junior Conseil LeMonde Job: WDE4899--0003-0 WAS MDE4899-3 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0056 Lcp: 700 CMYK

D O S S I E R LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / III

Pourquoi se lancer ? L'argent pour les Grecs, ou retrouver du travail pour les Espagnols ̄ PRINCIPALE MOTIVATION À LA CRÉATION D'ENTREPRISE en pourcentage 62 CHRONIQUE 57 51 47 ÊTRE MON PROPRE 44 par Alain Lebaube 42 44 44 PATRON 40 40 37 37 36 35 35 35 33 31 29 31 29 31 27 28 28 28 25 25 25 26 26 RETROUVER 23 23 22 24 20 18 UNE ACTIVITÉ 17 Le morceau avalé 16 PROFESSIONELLE 15 15 13 13 11 12 11 9 10 10 7 5 5 3 GAGNER DE L'ARGENT n’a plus de goût / E E/ E G K E E E E IE S L E E N R H R E N D C L A A D N ue l’on ne s’y trompe pas, les conflits sociaux qui se pro- G R E U U AR G N N ÈC A G È A E D IC O A A R S-B U EN DÉVELOPPER UNE IDÉE T N R B IQ EM LA R G IT Y T SU Y duisent actuellement se renouvelleront. Statistique- T SP F A R LE LA M LG N E IN P O O ment, ils risquent de relever le taux de conflictualité, par LLEM G AU E A F P M A N IR XE B D lequel on mesure le climat social en multipliant le A LU Source : IFOP Q nombre de jours de grève par celui de ses participants. Depuis le milieu de la décennie 80, cet indicateur, autrefois sensible, Les firmes créées en France restent de petite taille La famille aide particulièrement les créateurs du « mal » français, était orienté à la baisse et, du fait de la « crise », battait tous les records (négatifs), au point de présenter la courbe TAILLE DE L'ENTREPRISE AUJOURD'HUI en pourcentage du Sud de l'Europe pour pallier la frilosité des banques CONSTITUTION DE CAPITAL en pourcentage d’un encéphalogramme plat. Seules les poussées de fièvre du secteur public faisaient exception à la règle, comme en 1995 avec les chemi- 84,26 ALLEMAGNE 44 56 3,09 nots. ALLEMAGNE 0,45 8,55 Cette fois, ce sont les 35 heures qui, paradoxalement, portent la 62,99 tendance à la hausse. Alors que se négocient, parfois dans la précipi- ANGLETERRE/ 46 54 ANGLETERRE/ 5,79 tation et la douleur, les accords qui permettront d’appliquer la loi à IRLANDE IRLANDE 2,28 6,14 partir du 1er janvier 2000, des mouvements d’humeur se produisent. 91,97 Ils sont dus aux modalités de la réduction du temps de travail. Que ce AUTRICHE 62 38 2,03 AUTRICHE 4,33 soit à Radio France ou à France Télévision, à la Fnac ou à la SNCF Pa- 1,67 67,36 ris-Est, chez Onet pour le nettoyage du métro, dans les transports en BELGIQUE/ 56 44 BELGIQUE/ 19,36 37,75 commun lyonnais, à La Poste ou à la Sogerma, filiale du groupe Aero- 0 LUXEMBOURG LUXEMBOURG 6,45 spatiale/Matra, ils se sont récemment traduits par des arrêts de travail 69,73 plus ou moins prolongés. Nul doute que, à l’approche de l’échéance, 66 34 8,56 DANEMARK DANEMARK 1,27 des cas semblables se multiplient : les conséquences sur les condi- 6,96 tions de travail ou de vie, liées à la flexibilité, exacerbent les réactions. 100 A chaque occasion aussi, et cela se reproduira inévitablement, ESPAGNE 43 57 ESPAGNE 0 0 l’âpreté des discussions a mis en évidence des contentieux cachés, de 0 64,09 ceux qu’une longue pratique de l’enfouissement ne révèle que dans 46 54 0,61 FINLANDE FINLANDE 5,71 les moments de tension. Resurgissent alors de vieux dossiers ou re- 17,76 viennent à la surface des compromis mal ficelés, quand n’interfèrent 80,82 pas des sujets périphériques. Dans le secteur de l’audiovisuel – mais 65 35 10,25 FRANCE FRANCE 0,51 les exemples ne manquent pas ailleurs –, les 35 heures ont servi de ré- 4,66 vélateur à des problèmes sous-jacents. 87,75 20 80 0,36 Il ne faut cependant pas croire que les turbulences se limiteront à la GRÈCE GRÈCE 0 5,27 seule période qui s’ouvre. Par définition, l’effet de la loi pourrait 94,56 s’étendre sur au moins deux années, sachant que les entreprises de 66 34 1,67 er ITALIE ITALIE 0 moins de 20 salariés ne seront pas concernées avant le 1 jan- 2,17 vier 2002. Quand on voit les difficultés de certaines branches à 54,04 conclure – sans parler de la convention de la métallurgie, toujours 36 64 15,68 PAYS-BAS PAYS-BAS 0 contestée −, les remous ne devraient pas cesser de sitôt. 12,32 Une autre raison conforte ce pronostic. La modération salariale ac- 94,91 57 43 1,82 ceptée en contrepartie de la diminution du temps de travail, parfois PORTUGAL PORTUGAL 0 1,82 pour une durée de cinq ans, finira par être contestée par un nombre 68 croissant de salariés. Certains DRH, déjà sceptiques sur l’intérêt 73 27 4,82 SUÈDE SUÈDE 0 d’une rigueur salariale absolue qui empêche de mener une politique 19,11 mobilisatrice dans la durée, craignent d’avoir allumé une mèche à re- 77,22 tardement. Une fois les 35 heures entrées dans les faits et, par suite, MOYENNE 52 48 6,04 MOYENNE 1,02 devenues un avantage acquis, les revendications se déplaceront sur 7,68 le terrain des revenus, qui a fait l’objet de concessions au moment où MOINS DE DIX PERSONNES APPORT PERSONNEL, ASSOCIÉS, FAMILLE, AMI CAPITAL RISQUE la croissance autorisait des espoirs. Comme on dit dans les cam- DIX PERSONNES ET PLUS AUTRES SOCIÉTÉS BANQUE pagnes, « le morceau avalé n’a plus de goût ». Source : IFOP Source : IFOP Voyage dans le dédale des aides accordées par Bruxelles lusieurs directions géné- Souhaitant favoriser l’internationa- rales (DG) de la Commis- La Commission lisation des entreprises, la DG En- sion européenne inter- treprises et société de l’information viennent dans le européenne essaie de a également lancé un programme domaineP de la création d’entre- appelé JEV (Joint European Ven- prises. La direction Politique régio- pallier l’insuffisance ture), qui soutient la création d’en- nale notamment, à travers ses fonds treprises conjointes à l’intérieur de structurels, tel le Fonds social euro- de fonds dédiés l’Europe. Son budget total est péen qui s’inscrit dans les dispositifs compris entre 80 et 100 millions nationaux ou régionaux. Il cofi- au capital-risque d’euros pour la période 1998-2000. nance, par exemple, des zones d’ac- Les PME/PMI intéressées, qui cueil d’entreprises, des formations 1999 et 2000. Il soutient des fonds peuvent obtenir jusqu’à 100 000 eu- et du conseil à la création, investit d’amorçage nouveaux, disposant ros par projet, doivent s’adresser à en capital, etc. d’un capital minimum de 4 millions l’un des 88 intermédiaires financiers Du côté de la DG Entreprises et d’euros et investissant dans la créa- européens impliqués dans ce pro- société de l’information, deux volets tion ou la transmission de petites gramme, comme les Banques popu- concernent la création d’entreprises. entreprises (moins de 50 salariés) laires en France. Ensuite, ceux-ci Il s’agit d’une part des actions dites qui ont un potentiel de croissance et transmettent les demandes à la concertées, qui permettent aux de création d’emplois. L’aide du Commission. Les cas de rejet sont Etats membres d’échanger leurs ex- Crea est limitée à 500 000 euros sur « rares, précise Albrecht Mulfinger. périences. C’est ainsi que le Portugal trois ans par fonds. « Dans le cadre Par exemple, nous ne finançons pas a ramené de six mois à deux ou trois d’un appel à propositions, 25 fonds les projets d’acquisitions parce qu’ils semaines le délai pour créer une en- ont été retenus sur les 67 qui avaient aboutissent souvent à des réductions treprise, en s’inspirant du modèle déposé un dossier », indique Al- d’emplois ». du Centre français de formalités, qui brecht Mulfinger, chef d’unité à la Enfin, pour favoriser la diversifi- permet de créer une société en un DG. cation des sources d’investissement, jour. La Commission a également D’autres outils ont été lancés tels la Commission soutient la création publié un guide présentant vingt cas que le guichet d’aide au démarrage, de réseaux de « Business Angels » de bonne pratique, ainsi qu’une re- l’un des volets du mécanisme euro- en finançant jusqu’à 50 % des coûts commandation pour la simplifica- péen pour les technologies (MET). des études de faisabilité de ces ré- tion administrative. Avec un budget de 168 millions seaux, ou encore 50 % des coûts L’autre volet est constitué d’une d’euros pour la période 1998-2000, d’actions pilotes, telles que la mise panoplie de dispositifs financiers, ce guichet investit dans des fonds de en place d’un réseau national ou ré- dont l’objectif est d’« intervenir dans capital-risque spécialisés, disposant gional. les domaines où l’offre est relative- d’au moins 10 millions d’euros. Selon Albrecht Mulfinger, le nou- ment faible », comme le capital- Ceux-ci doivent soutenir des PME veau commissaire européen chargé risque, explique une responsable de présentant un potentiel de crois- des entreprises et de la société de la DG. sance et qui sont soit en création, l’information, le Finlandais Erkki Lii- L’un de ces outils, appelé capital- soit de création récente ou inno- kanen réfléchit à la manière de ren- risque pour les entreprises en phase vantes. forcer encore le capital-risque. d’amorçage (Crea), est doté d’un La participation de la Commis- L’enjeu est d’autant plus crucial budget de 10 millions d’euros pour sion ne peut pas dépasser 25 %. que l’accès au crédit bancaire risque de devenir de plus en plus difficile pour les créateurs. D’une part, « parce que les fusions vont conduire Pour en savoir plus à supprimer les petites agences et donc à réduire le contact entre les en- b Entreprises en Europe, données Statistiques économiques, modèles trepreneurs et les banques. D’autre 1994-1995. (Commission de business-plan, aides financières, part, parce que la Banque internatio- européenne, Eurostat, 1998, 241 p., fiscales, etc. nale de règlement a introduit un pro- 210 F, 32 ¤). Une nouvelle édition est b www.education.gouv.fr/creation jet de réforme visant à évaluer le en cours de réalisation. Les mesures en faveur de risque projet par projet, ce qui signifie b Du créateur d’entreprise au l’innovation et de la création que le crédit serait plus cher pour les créateur d’emplois, la dynamique d’entreprises sur le site petites entreprises qui démarrent ». du succès. (Arthur Andersen/APCE, du ministère de l’éducation. La Commission et les Etats « Comprendre », janvier 1998, 83 p.). b Start-up, le premier jeu de membres doivent se prononcer sur b www.apce.com création d’entreprise. (CD-ROM ce projet avant mars 2000. Le site de l’Agence pour la création PC, Windows 95/98, Monte Cristo, d’entreprises (APCE). 349 F, 53 ¤). Francine Aizicovici LeMonde Job: WDE4899--0004-0 WAS MDE4899-4 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0057 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 EUROPE ̄ DANS LES COULISSES DE L’UNION La Commission prépare une directive par Nicolas-Jean Brehon contre les mauvais payeurs pour l’an 2000 Le coût es divergences entre le publiques se montrent les plus lentes rées, permettant à l’entreprise qui n’a conseil des ministres, la Les retards de à s’acquitter de leurs dettes, qui fi- pas été payée de revendiquer son L Commission et le Parle- gurent parmi les plus déficitaires. bien même s’il a été transformé. du multilinguisme ment ne devraient pas em- paiement sont à Il était urgent de mettre un garde- Des procédures contentieuses ac- pêcher la publication, au printemps fou législatif. Non seulement parce célérées conçues sur le modèle fran- 2000, d’une directive destinée à ré- l’origine d’une faillite que la somme des intérêts perdus du çais éviteront les lenteurs de la jus- n annonçant, au début de sa présidence de l’Union, la pu- duire l’une des plaies de la vie des af- fait de ces retards atteint un niveau tice, en Italie par exemple, où il faut blication d’un bulletin d’information sur ses « activités » en faires, les retards de paiement. En Eu- sur quatre impressionnant – 10,8 milliards d’eu- compter jusqu’à quatre ans pour latin, la Finlande a rouvert, par l’anecdote, l’un des dossiers rope, ils s’élèvent en moyenne à ros (71 milliards de francs) par an –, qu’un créancier obtienne un titre exé- les plus épineux de la construction européenne : le multi- quatorze jours et sont à l’origine dans l’Union mais aussi parce que, depuis l’avène- cutoire. En revanche, il sera plus diffi- linguisme.E Le régime linguistique de la Communauté est fixé par le d’une faillite sur quatre, affectant ment de la monnaie européenne et cile d’obtenir un consensus pour que Conseil statuant à l’unanimité. Le tout premier règlement adopté 450 000 emplois par an. ment mauvaise réputation, les res- l’abolition des risques de change au les débiteurs publics soient traités dif- par le Conseil, en avril 1958, a fixé le principe de l’égalité des langues Le problème est vieux comme le ponsabilités sont variées. « Je m’ins- sein de l’Union, les délais de paiement féremment des débiteurs privés, et de l’égal accès des citoyens aux institutions européennes. monde du commerce : un acheteur cris en faux contre une généralisation indus entraînent une distorsion de comme le souhaiteraient les députés Ainsi, les langues officielles et les langues de travail des institu- tarde à régler les biens ou les services qui mettrait dans le même sac tous les concurrence. européens et beaucoup d’entre- tions de l’Union sont les langues nationales des pays membres (à qu’il a acquis auprès d’un fournisseur. ministères et toutes les collectivités pu- La France avait imposé, dès 1992, prises. l’exception du gaélique irlandais et du luxembourgeois), et tout ci- On estime qu’en France une créance bliques, déclare Jérôme Mandrillon, l’inscription de la date de paiement L’AFDCC propose d’autres amé- toyen d’un Etat membre a le droit de correspondre par écrit et orale- sur quatre se trouve en retard de président d’honneur de l’AFDCC. De sur la facture, ainsi que des intérêts de liorations pour juguler le fléau, no- ment dans la langue officielle de son pays. L’Union européenne avait paiement, situation particulièrement même que, dans le privé, l’automobile retard. A l’initiative de la Commis- tamment l’institution de credit mana- quatre langues officielles et de travail en 1958, puis neuf à partir de dommageable pour les petites et paie vite et le BTP tardivement, les hô- sion, les Quinze ont décidé de lui em- gers « à temps partagé » pour que les 1986, et en compte onze depuis 1995. moyennes entreprises, qui manquent pitaux sont de mauvais payeurs et les boîter le pas et de rédiger une direc- PME puissent disposer de vrais pro- Le Parlement européen (PE) prend la défense d’un multilinguisme de trésorerie. armées de bons débiteurs. » tive sur le sujet. Certains points fessionnels du suivi financier de leur absolu, seule façon de construire une Europe proche des citoyens. Deux fautifs sont montrés du Quels sont les pays où les mauvais semblent acquis. Il est vraisemblable clientèle ; elle demande la création Comme l’affirment régulièrement les députés européens, « l’argu- doigt : les collectivités publiques et les payeurs sont le plus nombreux ? que les intérêts de retard seront éten- d’une information légale qui diffuse- ment du coût n’intervient pas dans ce débat ». En 1994, une initiative grandes entreprises, qui profitent de Grosso modo les pays du Sud, et la dus à toute l’Union, la discussion por- rait les privilèges et les incidents, les d’Alain Lamassoure, alors ministre aux affaires européennes du leur position de force pour France et la Belgique en font partie : tant sur leur montant : 6, 7 ou clauses de réserve de propriété et les gouvernement Balladur, proposant de ne retenir que cinq langues de contraindre, par ce moyen, les PME à les contrats y sont moins écrits ; les 8 points supplémentaires par rapport actions judiciaires concernant une travail avait suscité une vive réplique de la part d’un parlementaire leur consentir l’équivalent d’un prêt pénalités de retard y sont moins pra- au taux de la Banque centrale euro- entreprise. A l’heure actuelle, une in- néerlandophone, rappelant alors que la France était d’autant plus sans intérêt. La Commission a calculé tiquées ; on y paie par chèques et par péenne ? Des délais de paiement de formation convenable est accessible mal venue de faire des propositions d’économies « qu’elle oblige le que les grandes entreprises imposent lettres de change plutôt que par vire- référence seront imposés, notam- en Irlande ou au Danemark, mais contribuable européen à verser chaque année 800 millions de francs aux PME, par leurs retards, des inté- ments bancaires, plus rapides. Il est ment lorsqu’il n’existe pas de contrat l’opacité est de règle en Allemagne... français pour financer le déménagement mensuel du Parlement euro- rêts annuels pour 5,2 milliards d’eu- remarquable de constater que ce sont écrit ; 21 ou 30 jours ? Des clauses de péen à Strasbourg ». Le débat avait donc été vite clos et ne s’ouvrira ros (34 milliards de francs). les pays du Sud, où les collectivités réserve de propriété seront instau- Alain Faujas vraisemblablement à nouveau qu’avec les prochaines adhésions. L’Association française des credit Peut-on néanmoins braver l’interdit et tenter d’évaluer l’argu- managers et conseils (AFDCC) a ana- ment ? Car, s’il ne compte pas, il coûte néanmoins. Mais force est de lysé les causes de ces dysfonctionne- Le bon exemple des pays du Nord reconnaître que la tâche est difficile, tant les ramifications du multi- ments. Dans le secteur privé, elle es- COMPARAISON DES DÉLAIS DE PAIEMENT MOYENS EN EUROPE SUR LES MARCHÉS NATIONAUX EN 1996 linguisme et les réticences pour évoquer ce sujet tabou sont nom- time qu’un tiers d’entre eux sont 94 breuses. D’ailleurs, selon un haut fonctionnaire européen, «le imputables au fournisseur ; il n’a pas 91 87 19 41 chiffre n’est pas connu, ou, s’il l’est, c’est un secret bien gardé ». su ou osé négocier avec son client des 22 74 Il faut d’abord distinguer le coût direct, qui correspond aux dé- délais précis ; il se trompe dans la fac- 75 6 61 penses de traduction et d’interprétation. Mais il existe aussi de nom- turation qu’il adresse à son client ; il 65 68 58 20 53 51 breux coûts indirects, liés aux ca- omet de relancer celui-ci, parce qu’il 10 49 46 50 14 16 L’Union européenne bines (chacune des 50 salles de redoute de se l’aliéner. 48 18 19 38 37 41 34 34 32 réunion du PE a entre 4 et 14 ca- Un deuxième tiers des problèmes 39 35 10 8 29 27 31 11 7 7 avait quatre langues bines d’interprétation par sont provoqués par la mauvaise vo- 27 28 29 27 10 6 23 25 exemple), au matériel, aux cours lonté du client, qui fait le mort ou qui 19 21 officielles et de travail de langues (5,6 millions d’euros), invoque de fausses raisons adminis- aux concours, aux publications tratives pour se faire de la trésorerie à E L E E E E E I S E E E K E E E officielles en onze langues (2 mil- bon compte ou pour obtenir un ul- C A IE U C P N A R G en 1958, puis neuf È L N D H N D D G A G N O N -U ISS IC G A È N È R U A IQ A R E S-B U A M U A V lions de pages par an), sans time rabais. Le troisième tiers tient G T IT P R U LA Y S R E S L R R S LG F E M A T M O E E IR U P U N IN à partir de 1986, compter les programmes aux réelles difficultés financières du O B A A LE A F N P Y L D communautaires de soutien à client, dont la PME n’a pas été ca- O A R et en compte onze l’apprentissage des langues pable de mesurer le risque.Dans le NOMBRE DE JOURS DE RETARD DÉLAIS DE PAIEMENT CONTRACTUEL étrangères. secteur public, qui a traditionnelle- Source : « Eurosurvey 1997 » Intrum Justicia N.O.P. depuis 1995. Il existe enfin les coûts non fi- nanciers, qu’il s’agisse du coût Ce multilinguisme linguistique lié aux traductions (changements de sens, perte de entraîne un coût précision) ou des coûts d’organi- A Bruxelles, Hans-Werner Müller essaie de faire sation. Les délais sont allongés direct d’environ par la nécessité de traduire tous les documents de séance du PE 12 milliards de francs (rapports, amendements...), et les parler d’une seule voix les petits patrons débats perdent en qualité. L’élo- par an quence, la rhétorique, les élé- ments rituels du jeu parlemen- BRUXELLES conseils Ecofin (conseil des mi- que je sois francophone et catho- taire disparaissent, sans parler de l’humour, très refroidi après deux de notre envoyé spécial Le secrétaire général nistres européens de l’économie et lique : j’ai fait mes études dans un traductions successives dans le cas d’interprétations en relais. On ’est imprononçable, en des finances), etc. Avec des résul- collège privé de Lorraine. C’était, prétend d’ailleurs que, « quand un Français fait une blague, les Da- français, en anglais de l’Union tats tangibles : « C’est nous qui après la guerre, leur contribution à nois sont les derniers à rire »... comme en allemand, avons soufflé aux ministres les ré- la construction européenne ! » Faute d’étude exhaustive, seul le coût direct peut être évalué. Les C mais on ne peut plus européenne de ductions de TVA aux industries de De telles valeurs le poussaient différentes institutions consacrent entre un tiers (pour la Commis- changer de sigle, il est maintenant main-d’œuvre, adoptées au sommet aussi à l’engagement politique aux sion) et 80 % (pour la Cour de justice) de leur budget administratif trop connu ici. » Hans-Werner l’artisanat et des PME de Vienne et appliquées en France côtés de la CDU. Démocrate-chré- aux dépenses d’interprétariat et de traduction. Il est important de Müller aurait bien choisi un nom aux entreprises du BTP ». tien par conviction, il est réélu cinq distinguer les deux services. Traducteurs et interprètes ne se res- plus poétique que UEAPME (UEAPME) n’a pas L’homme est rompu à l’art de la fois au Bundestag dans la cir- semblent et ne s’assemblent pas. Que l’on ne s’avise pas de (Union européenne de l’artisanat négociation. Rond, avenant, mais conscription où il est né, avant de confondre les uns et les autres ! Une difficulté supplémentaire vient et des petites et moyennes entre- toujours les mêmes têtu, il arbore fièrement sur les quitter son mandat à l’invitation du fait que les institutions n’ont pas toutes adopté le même régime. prises). Mais sa mission, lorsqu’il murs de son bureau deux seuls de l’UEAPME : « Ils cherchaient un Pour simplifier, on peut dire que chaque institution a son propre en fut élu secrétaire général en objectifs que les éléments de décor : une carte de homme politique qui soit entrepre- service de traduction, à l’exception d’un petit centre commun qui 1992, était justement de le rendre l’Union et son brevet de maîtrise, neur, allemand (l’organisation des travaille pour les agences satellites de l’Union. incontournable pour tous les ac- grandes entreprises histoire de rappeler ses origines PME allemandes est numérique- Le régime est différent s’agissant de l’interprétariat. Le Service teurs de l’Union européenne. artisanales à la tête d’une PME ment la plus importante) et parlant commun interprétation conférences (SCIC) est le bateau amiral de L’UEAPME représente à sations de PME ont particulière- créée par son père. le français. Il n’y en avait pas l’ensemble. C’est le plus grand service d’interprétation du monde. Bruxelles 8 millions d’entreprises ment peu apprécié que des direc- Natif de la Sarre, sa jeunesse de d’autres que moi » ! Ses 541 interprètes travaillent à 40 % pour la Commission, et à 60 % − petites, moyennes ou artisa- tives des années 90 sur le congé frontalier lui a donné le goût de pour le Conseil, le Comité des régions et le Comité économique et nales − et 33 millions d’emplois. parental, le temps partiel ou les l’Europe (« Je suis le premier Müller COMPROMIS social. Ces « prestations extérieures » sont facturées 600 euros par Or, si les PME ont, sur 90 % des contrats à durée déterminée aient qui n’ait pas vraiment connu la Hans-Werner Müller reconnaît jour. Le service d’interprétariat du PE, plus léger, travaille également dossiers communautaires, les pu être adoptées sans qu’elles guerre ») et la maîtrise parfaite du que rapprocher les points de vue pour la Cour des comptes. Les différents services peuvent coopérer mêmes intérêts que les aient été consultées. L’UEAPME a français : « Mes parents voulaient de dizaines d’organisations patro- en cas de besoin. On compte au total environ 4 000 « administra- 35 000 grandes entreprises euro- même porté plainte auprès de la nales de quinze pays différents fut teurs linguistiques », c’est-à-dire traducteurs et interprètes, sans péennes, estime Hans-Werner Cour de Luxembourg, mais elle a une tâche ardue : « Les politiques compter les collaborateurs extérieurs (le fichier du SCIC comporte Müller, « il y en a 10 % où nos inté- été déboutée, car elle ne représen- sont enclins au compromis ; ce n’est 1 900 noms), qui ont assuré près de la moitié des 215 000 journées rêts divergent ». tait pas l’ensemble des em- pas le cas d’institutions, historique- d’interprétariat en 1998. Exemple récent : en matière de ployeurs ! ment bien implantées. » Sur la base des informations partielles communiquées par les dif- commerce électronique, un projet Les PME s’aperçurent ainsi que, Le compromis est aujourd’hui férents services, le coût annuel serait de 700 millions d’euros, mais il de directive retient le principe de divisées dans chaque Etat membre son pain quotidien. A chaque fois existe un certain flou sur ce sujet. Selon la dernière estimation offi- l’application du droit du pays du selon des clivages professionnels que l’UEAPME doit exprimer un cielle du PE en 1989 (avec neuf langues), le coût du multilinguisme consommateur. « Mais une PME ou partisans, il leur fallait réaliser avis, la question est envoyée par était de l’ordre de 2 % du budget total de l’Union, ce qui représente- n’a pas les services et les compé- l’union, au moins à Bruxelles. Ce fax ou mail aux plus importantes rait aujourd’hui près de 1,7 milliard d’euros (11 milliards de francs). tences juridiques qui lui permet- fut la tâche de Hans-Werner Mül- organisations adhérentes. Il faut Selon une source officieuse, ce chiffre devrait être légèrement supé- traient de prévenir ou affronter des ler. « La dernière fusion avec la re- ensuite faire la synthèse. Si l’arbi- rieur, de l’ordre de 2,1-2,2 %, soit 1,8 milliard d’euros (12 milliards de conflits potentiels. Les opportunités présentation bruxelloise d’une orga- trage semble délicat, le secrétaire francs), car le coût croît avec le nombre de langues. Neuf langues du e-commerce risquent donc de nisation de PME date de juillet général appelle directement ses permettent 72 combinaisons linguistiques ; 11 langues, 110 ; et nous échapper. » dernier : il n’en reste plus qu’une ou ̄ homologues : « Je ne décide rien 17 langues, 272 combinaisons. D’ores et déjà, un quart des hauts deux, politiquement très mar- tout seul. » fonctionnaires de la Commission sont traducteurs ou interprètes. Et PLAINTE quées. » Hans-Werner Müller passe une langue supplémentaire à traiter nécessite 30 interprètes et Pour être entendu des diffé- Couronnement de cette straté- Hans-Werner Müller beaucoup de temps à convaincre 50 traducteurs. rentes directions bruxelloises, le gie : l’Unice a signé, le 4 décembre b Après des études d’économie, ses mandants. « On ne peut pas à Il existe sur ce sujet des enjeux beaucoup plus importants que les rôle de « partenaire social » doit 1998, un accord avec l’UEAPME Hans-Werner Müller, 57 ans, a la fois se plaindre des décisions de seuls aspects financiers, notamment le statut des langues, la place de être reconnu par la Commission, permettant à cette dernière de obtenu son brevet de maîtrise en Bruxelles et refuser de participer à l’allemand, qui, bien qu’elle ne soit pas de dimension mondiale, est même pour des dossiers stricte- participer à toutes les activités du construction mécanique en 1976, leur préparation. De même, être re- la langue la plus parlée en Europe, ou le lent déclin du français, dont ment économiques. Mais lorsque dialogue social européen, autre- devenant la même année gérant de connu comme interlocuteur en tant la place s’est progressivement érodée au fil des adhésions succes- Jacques Delors amorça le « dia- ment dit à toutes les instances de l’entreprise paternelle. que partenaire social implique de sives. Le défi linguistique est aussi un défi politique. Les difficultés logue social européen » en 1985, la Commission. Avec ses 20 per- b De 1976 à 1994, il est député CDU changer d’attitude vis-à-vis des syn- actuelles pour respecter le multilinguisme seront décuplées demain seuls étaient invitées la Confédé- manents bruxellois et le renfort (Union chrétienne-démocrate) au dicats de salariés, d’admettre que avec les futurs élargissements. Quant au latin, qu’on se rassure, il ne ration européenne des syndicats d’experts détachés des organisa- Bundestag et, de 1976 quelque chose peut sortir du dia- s’agit que d’un bulletin dont l’usage restera certainement assez (CES) et l’Union des confédéra- tions qui la mandatent, l’UEAPME à 1979, membre du Parlement logue social. » Une conviction qui, confidentiel. tions de l’industrie et des em- est présente dans une cinquan- européen. semble-t-il, doit encore faire son ployeurs d’Europe (Unice) dont les taine de « comités consultatifs » b Il est secrétaire général de l’Union chemin parmi les patrons de PME Nicolas-Jean Brehon est enseignant à l’université Paris-I-Panthéon- représentants sont majoritaire- (chargés de donner l’avis des par- européenne de l’artisanat et des européennes. Sorbonne. ment des hommes et des femmes tenaires sociaux sur les textes en petites et moyennes entreprises de grandes entreprises. Les organi- préparation), mais aussi aux (UEAPME) depuis 1992. Antoine Reverchon LeMonde Job: WDE4899--0005-0 WAS MDE4899-5 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0058 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / V

EUROPE Les chiffres de l’économie mondiale La production industrielle continue de se raffermir ÉTATS-UNIS JAPON ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI EURO 11 UE 15 MOYENNES MOBILES DES 3 DERNIERS MOIS en pourcentage PRODUCTION INDUSTRIELLE (en %) UE 15 1,0 0,9 Sur un an ...... 3,2 (juillet) 0,6 (juillet) – 2,5 (juillet) – 2,7 (juillet) 1,5 (juin) 1,3 (juin) 0,4(juillet) 1,8 (juillet) – 1,2 (juillet) – 0,1 (juillet) – 0,2 (juillet) 0,7 0,7 2,1 ZONE EURO Sur trois mois ...... 1,1 (juillet) 0,3 (juillet) – 0,4 (juillet) – 0,6 (juin) 0,7 (juin) 0,6 (juin) 0,2 (juillet) 1,2 (juillet) 0,2 (juillet) 0,4 (juillet) 0,5 (juillet) 1,6 TAUX DE CHÔMAGE (en %) 0,3 0,3 0,9 1999...... 4,2 (sept) 4,7 (sept) 9,2 (sept) 8,9 (sept) 15,4 (sept) 10,8 (sept) 11,4 (juillet) 3,1 (août) 5,9 (juillet) 10,0 (sept) 9,1 (sept) 0,2 0,2 0,7 0,5 0,5 0,5 PRIX À LA CONSOMMATION (en %) 0,2 0,2 Sur un an...... 2,6 (sept) 0,3 (août) 0,9 (oct) 1,4 (oct) 2,4 (oct) 0,1 (oct) 1,9 (oct) 1,8 (oct) 1,2 (oct) 1,4 (oct) 1,3 (oct) – 0,1 Sur un mois ...... 0,4 0,3 – 0,1 + 0,1 – 0,1 + 0,8 + 0,2 + 0,1 – 0,1 + 0,1 + 0,1 – 0,2 – 0,8 PIB EN VOLUME 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 1er trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trim. 2e trim. – 0,4 – 0,4 (dernier trimestre connu, en %) 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 ark mars avril mai juin juillet Août agne Italie Sur un an...... 3,9 1,1 0,6 1,7 3,6 2,1 0,8 3,2 1,4 1,6 1,6 France Suède Roy. uni Belgique EspagneFinlande Pays-Bas Sur trois mois ...... 0,5 0,2 0,0 0,3 1,1 0,6 0,4 0,8 0,6 0,4 0,4 1999 Allem Danem Source : Eurostat DÉFICIT PUBLIC / PIB (en %)

a DEPUIS LE REDÉMARRAGE du mois de mai, la hausse de la produc- 1997...... 0,1 – 3,3 – 2,7 – 2,1 – 2,6 – 3 – 2,7 – 1,4 – 1,9 – 2,5 – 2,3 tion industrielle en Europe n’a cessé de s’amplifier, comme en témoigne 1998*...... 1,4 – 5,5 – 2,1 – 1,3 – 1,8 – 2,9 – 2,7 – 0,9 – 0,6 – 2,1 – 1,5 le chiffre de + 1 % (pour la zone euro) sur la période juin-juillet-août 1999 DETTE PUBLIQUE / PIB (en %) par rapport aux trois mois précédents. 1998...... ND ND 61 117,3 65,6 58,5 118,7 67,7 49,4 73,8 69,5 a CETTE HAUSSE de 1 % est principalement due au secteur des biens de consommation durables (+ 2,4 %). En revanche, la production des biens BALANCE COURANTE** d’investissement a diminué de 0,3 %, poursuivant un recul observé de- (en % du PIB annuel) 3e trimestre 3e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trim. 4e trim. puis plusieurs mois. Solde trimestriel 1997 ...... – 0,4 0,4 0,1 1,4 0,1 0,6 0,6 1,4 0,2 0,4 0,3 a SUR LES MOIS DE JUIN-JUILLET-AOÛT, la production a été parti- Solde trimestriel 1998 ...... – 0,90 0,76 – 0,03 1,54 – 0,61 0,81 0,39 1,17 0,24 0,32 0,26 culièrement forte en Italie (+ 2,1 %) et en Espagne (+ 1,6 %). La production en Allemagne poursuit son amélioration en enregistrant une hausse pour * prévisions Commission européenne ** y compris les flux intrazones pour UE15 et EURO11. Le chiffre de la balance courante belge inclut celui du Luxembourg. la deuxième période consécutive. La France continue d’afficher, quant à elle, une hausse proche de 1 %. Source : Eurostat. Pour plus d’informations : http://europa.eu.int/eurostat.html

FRANCE Les chiffres de l’économie française BRÉSIL

Près d'un tiers des occupants d'HLM ont moins de 18 ans DERNIER MOIS VARIATION La récession évitée grâce à l'agriculture en pourcentage CONNU SUR UN AN PIB DU BRÉSIL en pourcentage en millions de dollars AGE TYPE DE MÉNAGE 31 000 51,6 CONSOMMATION DES MÉNAGES + 2,3 % (oct) + 3,5 % (oct) 29 192 48,5 4,2 18 608 TAUX D’ÉPARGNE 15,9 % (2e trim. 99) + 0,2 % 3,6 11 667 36,4 36,2 33,3 e 3 475 30,5 31,6 POUVOIR D’ACHAT DES MÉNAGES + 0,3 % (2 trim. 99) 0,0 % 2,7 23,5 23,7 TAUX DE SALAIRE HORAIRE OUVRIER + 1,3 % (3e trim. 99) + 2,7 % 15,2 15,3 16,9 INVESTISSEMENT 20,3 % (1er trim. 99) + 3,5 % 10,3 9,7 10,7 – 17 972 – 20 600 6,6 – 23 136 COMMERCE EXTÉRIEUR (en milliards de francs / euros) + 13,4 MdF / + 2,3 milliards d’euros (sept) + 40,5 % – 32 426 – 33 611 (solde cumulé sur 12 mois) + 148,6 MdF / + 22,7 milliards d’euros (98/99) + 1,78 % 0,5 1995 1996 1997 1998 1999* moins 18 à 25 à 65 ans Familles Couples Couples Pers. seules SOLDE DE LA BALANCE DES de 24 64 et mono- avec sans et autres -0,1 18 ans ans ans plus parentales enfants enfant ménages ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL PAIEMENTS COURANTS DES MÉNAGES – 3 (oct) – 10** FLUX DES INVESTISSEMENTS OCCUPANTS D'HLM POPULATION FRANçAISE 1995 1996 1997 1998 1999* DIRECTS ÉTRANGERS Source : Enquête occupation du parc social, 1997; exploitation : Credoc ENQUÊTE MENSUELLE DANS L’INDUSTRIE* * prévisions Source : FMI et NSE pour les prévisions opinion des chefs d’entreprise + 16 (oct) 21** a LA MOYENNE D’ÂGE des locataires de logements sociaux est plus sur les perspectives générales a UN AN APRÈS la mise en place d’un plan de soutien mené par le jeune que celle de la population française. Selon une étude du Credoc, Le Fonds monétaire international (FMI), le défaut de paiement sur la dette TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES (– de 25 ans) + 21,0 % (septembre) – 1,07 % logement social face à l’exclusion : bien mais peut mieux faire (novembre extérieure a pu être évité, mais le bilan de l’ajustement est mitigé. Le 1999), les moins de 18 ans représentent près du tiers des occupants PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE PIB devrait afficher une progression de 0,5 %. Ce résultat s’explique par (30,5 %) alors qu’ils ne composent pas le quart de la population française. (UN AN) DANS LE CHÔMAGE TOTAL 37,1 % (septembre) – 1,3 % le dynamisme du secteur agricole, dont la production a augmenté de Cette proportion de jeunes est encore plus élevée dans les zones urbaines EMPLOIS AIDÉS 6,6 % sur un an, tandis que l’activité dans l’industrie a fortement baissé sensibles. DANS LE SECTEUR MARCHAND 1 514 500 (septembre) + 0,6 % (− 2 %). a LES PERSONNES ÂGÉES sont moins nombreuses dans le parc social a LA CURE D’AUSTÉRITÉ, qui sera longue, n’empêche pas les investis- que dans l’ensemble des résidences principales. Mais les familles mono- INTÉRIM 545 311 (août) + 8 % seurs étrangers de s’intéresser à ce pays de 165 millions d’habitants. Ils parentales y sont deux fois plus fréquentes que dans la population fran- * solde des opinions négatives et positives, données CVS ** solde net douze mois auparavant sont notamment attirés par les possibilités d’investissement offertes par çaise (15 % au lieu de 7 %). Source : Insee, Dares, Douanes et Unedic. les réformes. (Nord-Sud Export, groupe « Le Monde ».) La situation américaine laisse les experts perplexes

oit-on croire aux pre- rence de 1 000 trillions ! Alors qu’on miers signaux d’un ra- Le ralentissement évoque souvent une croissance D lentissement possible continue de sept années, la révision de l’activité aux Etats- annoncé ne vient pas. montre qu’à l’exception de huit Unis, alors que la croissance reste mois, le pays a été en croissance très forte ? Quelle lecture doit-on Faut-il changer continue pendant dix-huit ans... faire de la récente décision de la On ne sait pas non plus où l’on banque centrale américaine, la Fed, les indicateurs ? en est du seuil de la croissance non quant à l’orientation de la politique inflationniste. De nombreux tra- monétaire ? Les outils qui per- ne descendant pas en dessous de vaux de spécialistes et d’universi- mettent d’analyser la situation 1,9 %. taires l’avaient fixé à 2,5 % ; on es- économique du pays sont-ils vrai- L’une des grandes inconnues de- time désormais qu’il serait plus ment fiables ?... Autant de ques- meure l’orientation de la politique proche de 3 à 3,5 %. Or cette réfé- tions qui traduisent la perplexité monétaire : une forte remontée des rence est essentielle puisqu’elle est des experts en cette fin de 1999. taux d’intérêt viendrait en effet cas- susceptible de déclencher, avec Le triangle magique de l’écono- ser la croissance. A cet égard, la ré- d’autres critères, un éventuel res- mie américaine, qui associe une cente décision de la Fed demeure serrement monétaire. forte croissance, un taux de chô- ambiguë. Elle a certes remonté d’un mage très faible et une inflation ré- quart de point les taux du marché PRODUCTIVITÉ duite ou nulle, est-il en cours de monétaire, jusqu’à 5,5 %, traduisant Une interrogation similaire porte dislocation ? Les ventes au détail se son inquiétude face à une activité sur le calcul et surtout sur l’inter- sont ralenties en septembre et qu’elle estime excessive. Mais ce prétation de la productivité. Le ni- n’ont pas progressé en octobre ; les message a été accompagné d’un si- veau impressionnant de la crois- indices de confiance des consom- gnal en sens contraire. sance au troisième trimestre doit mateurs ont fléchi. Le rythme des En se prononçant sur la ten- beaucoup à une progression de créations d’emplois se ralentit : dance, la Fed, qui avait adopté une 2,9 % de cette dernière. Rien dans les deux derniers mois connus, position restrictive lors de la précé- d’étonnant, puisque les coûts sala- il ne dépasse pas, en moyenne, dente session, indique cette fois un riaux sont restés sages alors que 160 000 par mois, après une aug- retour à une position « neutre ». Le l’activité a progressé. Mais on ne mentation mensuelle de 250 000 au relèvement des taux intervenu en comprend toujours pas comment, cours des douze mois antérieurs. septembre, après juin et août, ainsi dans un marché du travail aussi Le maintien des cours du pétrole que le relatif tassement des cours tendu, le coût du travail ne pro- à un niveau double de ce qu’il était intervenu depuis l’été sur les mar- gresse pas davantage. On a calculé au début de l’année peut peser sur chés financiers « devraient diminuer que l’augmentation de la producti- les prix ; on craint cependant sur- significativement le risque que l’infla- vité se situait depuis quatre ans à tout les pressions inflationnistes qui tion se développe ». Contradiction ? un niveau élevé (contre 1,4 % de- pourraient provenir d’un marché Les marchés ont en tout cas puis 1974), et permettait d’obtenir du travail très tendu, comme en té- compris qu’il n’y aurait pas de nou- une croissance de l’ordre de 4 % moignent les derniers chiffres d’un veau resserrement monétaire pro- sans inflation. Cette tendance peut- chômage revenu à 4,1 %. chainement, notamment lors de la elle se poursuivre ? réunion du comité du 21 décembre. Dernière interrogation, plus trou- CROISSANCE SOUS-ÉVALUÉE La perplexité a été accrue par la blante encore, énoncée par R. Par- Mais, dans le passé récent, les mise en cause des outils d’analyse ry, le président de la Réserve fédé- économistes se sont lourdement et de l’économie américaine. Les sta- rale du district de San Francisco : la régulièrement trompés dans leur tistiques sur le PIB américain progression de la productivité est- analyse de la croissance américaine, viennent de faire l’objet d’une révi- elle à l’origine de la forte croissance très largement sous-évaluée. Ils sion, pour prendre notamment en américaine, ou n’en est-elle que la s’accordent aujourd’hui pour en re- compte la révolution technologique conséquence ? Le phénomène connaître la puissance et, depuis des dernières années. Il faudrait pourrait alors ne pas durer. Bref, juillet dernier, sont devenus plus ajouter quelque 0,2 % par an à la dit-il, bien des incertitudes pèsent optimistes : leur « consensus » re- croissance des années 1959 à 1992, sur le modèle qui permettrait d’ex- tenait, à la mi-octobre, une prévi- et en moyenne 0,4 % par an de 1992 pliquer ce qui se passe dans sion de croissance de 4 % au troi- à 1998. Résultat final : le PIB améri- l’économie américaine. D’où tant sième trimestre, de 3,8 % au cain au deuxième trimestre 1999 ne de prudence dans l’approche de la quatrième, ou encore de 2,8 % pour serait pas de 7 760 trillions (1 tril- Fed... l’an 2000, les plus optimistes allant lion = 1 000 milliards) de dollars, jusqu’à 3,5 % et les plus pessimistes mais de 8 779 trillions : une diffé- Philippe Adhémar LeMonde Job: WDE4899--0006-0 WAS MDE4899-6 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0059 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 FUTURS Un syndicat mondial pour la défense ̄ HISTOIRE ÉCONOMIQUE des « nomades électroniques » par Bernard Kapp

n nouveau syndicat site que vient d’ouvrir la confédéra- actions qu’entend mener l’UNI : mondial naîtra le 4 jan- L’Union Network tion syndicale américaine AFL-CIO tout le matériel − tracts, mots L’invention du vier 2000 à Genève : (workingfamilies.com) couple un d’ordre...−, a été envoyé par e-mail U abonnement Internet et du matériel depuis Genève, libre à chacun de l’Union Network Inter- International (UNI) national (UNI), résultat de la fusion à prix très réduit (pour inciter les l’adapter localement. L’action a por- de quatre fédérations internatio- regroupera aussi bien travailleurs à l’utiliser) à des services té ses fruits : une grève a éclaté sous-développement nales d’organisations de « cols (information sur les droits sociaux, deux semaines après au call center blancs » de tous secteurs et de tra- des travailleurs de sites commerciaux « éthiques ») et de British Telecom ; les call centers vailleurs des télécommunications, à des forums permettant d’organi- suédois viennent de signer une la fin des années 40, la guerre froide bat son plein. Et les des médias, de l’imprimerie et de l’informatique que de ser et suivre les conflits sociaux. convention collective spécifique. La Etats-Unis cherchent à accroître leur influence interna- l’édition. En tout 800 syndicats, re- La création de l’UNI relève de la méthode de l’UNI tient dans cette tionale par tous les moyens. En Europe, les pluies de groupant quinze millions de l’industrie des loisirs même démarche, la dimension formule de son futur secrétaire gé- dollars du plan Marshall − lancé en juin 1947 − font mer- membres dans 140 pays. mondiale en plus. « Au sein de néral : « Nous voulons faire de veilleA et ouvrent la voie au renforcement des liens économiques, « Le monde syndical avait sous-es- agence d’intérim qui offre aux in- l’économie globale, une poignée de chaque adhérent local un acteur de diplomatiques et militaires entre les deux rives de l’Atlantique. timé l’impact des nouvelles technolo- nombrables travailleurs tempo- multinationales comptent réellement : la négociation globale ». L’équipe du président Truman en tire les leçons et imagine d’utili- gies et des concentrations finan- raires qualifiés (ingénieurs, consul- Time Warner, Bertelsmann, Disney, Il faut s’attendre à une farouche ser à nouveau l’arme de l’aide économique pour rallier les peuples cières : nous avons affaire à de tants, techniciens) les formations et Microsoft, Murdoch..., note Philip opposition du patronat, surtout déshérités d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie à la cause du nouvelles entreprises, à de nouveaux la couverture sociale que ne pro- Jennings. Pour être efficace, les tra- dans les secteurs où l’implantation « monde libre ». travailleurs, à une nouvelle économie, posent plus ni les agences qui les vailleurs doivent agir au niveau mon- syndicale est faible. Aux Etats Unis, Harry Truman dévoile les grandes lignes de ce projet dans le explique Philip Jennings, futur se- emploient ni les entreprises qui les dial. Nous négocions actuellement des employeurs ont porté plainte « discours sur l’état de l’Union » qu’il prononce le 20 janvier 1949. crétaire général de l’UNI et actuel accueillent. En France, Ubi Free, le avec les directions de Cable Wireless contre des syndicalistes qui avaient S’adressant à la population américaine tout entière, il le présente secrétaire général de la Fédération site du « syndicat virtuel » mis en et ITT pour que l’UNI soit leur inter- utilisé l’Intranet pour diffuser leurs évidemment sous son meilleur jour, celui d’une généreuse croi- internationale des employés, tech- place par des salariés d’Ubi Soft locuteur global ». messages ; d’autres en Australie, au- sade contre la pauvreté. « Nous devons nous engager dans un nou- niciens et cadres (FIET). Et cette pour y dénoncer les journées de tra- Agir mondialement est justement raient embauché des hackers (pi- veau programme audacieux, explique-t-il à ses concitoyens, et uti- nouvelle économie n’a pas que la vi- vail interminables et les rémunéra- ce que permet l’utilisation... d’Inter- rates informatiques) pour saboter liser notre avance scientifique et notre savoir-faire industriel pour trine séduisante des stock-options, des tions insuffisantes, a fait des net. « Une grève vient de se déclen- les sites syndicaux (www.itine- favoriser l’amélioration des conditions de vie et la croissance écono- salaires mirifiques et des envolées émules, tels que Cryo-Secours, site cher à la Hong Kong and Shanghai rant.qc.ca) ! L’UNI défendra deux mique dans les régions sous-développées. » boursières à offrir : elle pose des pro- des salariés d’un autre éditeur de lo- Bank, en Malaisie. Nous avons immé- projets de texte visant à garantir la Ce discours pétri de bonnes intentions est important sur le plan blèmes, à ceux qui y travaillent ainsi giciels, Cryo. diatement mis en place, ici à Genève, liberté syndicale sur Internet, l’un de l’histoire événementielle, dans la mesure où il marque le point qu’à la société tout entière ». Les syndicalistes semblent avoir un forum protégé par un mot de auprès de la Commission euro- de départ des politiques d’« aide au développement » qui ont été En juillet 1999, une enquête du pris conscience de la nécessité de passe, accessible depuis tous nos bu- péenne, qui prépare une directive menées au cours des cinquante dernières années, tant par les journal californien San Jose Mercury sortir de leurs bastions tradition- reaux dans le monde, à travers lequel sur le commerce électronique, Etats que les organisations spécialisées des Nations unies. Mais News indiquait que Cisco, l’une des nels. Le premier syndicat en ligne, nos adhérents pourront s’informer, l’autre auprès du Bureau internatio- son principal intérêt est d’ordre conceptuel. Le président améri- stars du Nasdaq (la Bourse améri- Soli Net, qui a vu le jour au Canada conseiller, faire pression sur la direc- nal du travail, afin d’obtenir une cain fait appel à une notion inédite, le sous-développement, qui caine des valeurs de haute techno- en... 1981 , a fait des émules tion... ». convention internationale sur le va rapidement s’imposer, avec toutes ses implications idéolo- logie), faisait fabriquer ses matériels (www.labourstart.org). La période Le récent mouvement mondial de sujet. giques, dans le jargon des économistes. électroniques par des familles viet- actuelle est marquée par l’entrée sensiblisation des salariés des Enfin, l’UNI va créer un départe- Pourquoi cette innovation sémantique ? La première raison est namiennes sous-payées. des poids lourds du syndicalisme. Le centres d’appel est un modèle des ment spécialisé dans les questions diplomatique : l’expression « régions sous-développées » permet En mai 1999, les travailleurs tem- de propriété intellectuelle, afin de désigner l’ensemble des zones pauvres de la planète, sans faire poraires de Microsoft, soit un tiers d’imaginer et promouvoir les de distinction entre les pays indépendants et les très nombreux des effectifs aux Etats-Unis, obte- Quinze millions d’adhérents moyens de protéger juridiquement territoires qui, en 1949, sont naient d’un tribunal de San Francis- et rémunérer correctement les no- encore sous la domination des co la reconnaissance de leur droit à « La digitalisation de l’information a entraîné la convergence entre mades électroniques travaillant un Le 20 janvier 1949, puissances européennes. Or il bénéficier des stock-options réser- les secteurs de l’informatique, des télécommunications, de l’édition, des jour pour un employeur situé dans est préférable, pour ne pas vées aux seuls salariés permanents, médias..., créant des entreprises géantes », explique Philip Jenings, fu- un pays, le lendemain pour un le président américain froisser les Francais et les Bri- dès lors qu’ils avaient travaillé au tur secrétaire général de l’Union Network International (UNI). De autre, situé à l’autre bout de la pla- tanniques, de ne pas aborder moins vingt heures par semaine cette analyse est née, fin 1997, l’idée d’un rapprochement entre la nète. Elle entend aussi créer le Harry Truman fait trop ouvertement le problème pendant cinq mois. L’affaire concer- Fédération internationale des employés, techniciens et cadres (FIET, « passeport UNI », qui permettrait de la décolonisation. Les Amé- nerait 10 000 employés et ex-em- 10 millions d’adhérents), Communications International (CI, infor- à tout travailleur, quel que soit son appel à une notion ricains, qui ont un appétit insa- ployés et coûterait entre 15 millions matique et télécoms, 4 millions d’adhérents), l’International Graphi- statut, de se présenter dans n’im- tiable de matières premières et et 20 millions de dollars à Microsoft, cal Federation (IGF, imprimerie et édition, 1 million d’adhérents) et porte quelle permanence de l’un inédite alors : le de débouchés commerciaux, qui a, bien sûr, fait appel. The Media and Entertainment International (MEI, médias, loisirs et des 800 syndicats adhérents pour ont en outre tout intérêt à re- Toujours en Californie, le culture, 200 000 adhérents). bénéficier de conseils et de protec- sous-développement. placer les relations internatio- Communication Workers of Ameri- La fusion des quatre organisations au sein de l’UNI devrait être ef- tion. nales sur un plan essentielle- ca (CWA, syndicat des télécoms) a fective en janvier 2000. Le siège sera à Nyon, près de Genève. Le pre- Elle permet ment économique. ouvert dans la Silicon Valley une mier congrès mondial aura lieu à Berlin en 2001. Antoine Reverchon La notion de sous-dévelop- notamment d’imposer pement permet ensuite d’im- poser le modèle de la société le modèle de la société industrielle occidentale comme référence universelle. Car on Réformer les retraites dans le consensus : industrielle ne peut parler de régions « sous-développées » que par occidentale comme opposition aux régions « déve- loppées », c’est-à-dire aux pays les exemples suédois et italien référence universelle les plus riches et les plus puis- sants. La hiérarchie implicite dans cette opposition s’appuie a nécessité de réformer des négociations directes avec les Tous les gouvernements ont jugé sur l’idée que tous les Etats ont nécessairement la croissance les systèmes de retraites Une étude syndicats et les représentants pa- ne pouvoir engager les réformes économique et l’industrialisation pour principaux objectifs. Et par répartition est au- tronaux. Un consensus est obtenu qu’une fois l’ensemble des opposi- qu’ils doivent donc s’engager à leur tour sur le chemin parcouru L en 1995, qui fait la part belle «à tions aplanies. En Suède et en Es- au XVIIIe et au XIXe siècle par l’Angleterre, puis par les autres jourd’hui un principe ac- comparative entre quis dans la plupart des pays in- une longue phase de transition entre pagne, les groupes de travail parle- grandes puissances industrielles. Ce qui suppose d’appliquer les dustrialisés. Les problèmes sept pays montre que l’ancien et le nouveau régime ». Le mentaires ont joué un rôle mêmes politiques libérales, en favorisant l’investissement privé et commencent quand il s’agit de nouveau projet de loi a été voté en d’amortisseur central. En France, le commerce extérieur... passer aux actes. Comment faire la concertation est 1995. le commissariat au Plan a servi à Cette théorie du parcours obligé, qui sert merveilleusement les accepter aux retraités une réduc- Au-delà de ces deux cas aboutis, focaliser les mécontentements, intérêts des grandes puissances, va stimuler les travaux des cher- tion de leur revenu ? Les blocages loin d’être achevée les processus de décision mis en épargnant ainsi le gouvernement. cheurs américains qui s’intéressent au processus historique de la politiques et syndicaux touchant à œuvre en Europe, au Japon et aux Presque partout s’est également révolution industrielle européenne. Utilisant les concepts et les cette douloureuse question ont en France Etats-Unis révèlent plusieurs traits manifesté le désir de viabiliser le techniques de l’économétrie contemporaine, ils s’appliquent à re- poussé le gouvernement français à communs. système des retraites sur le long constituer les grandes séries statistiques de la comptabilité natio- s’intéresser aux méthodes utilisées travaux ont d’abord associé tous Tout d’abord, il y a une certaine terme en évitant les pièges de l’al- nale : investissements, production, prix, etc. Et ils se posent quel- par les autres pays. les partis politiques, l’ensemble « importance à disposer de données ternance politique. « En Espagne, ques questions essentielles sur les conditions du passage de A la demande de la direction de des organisations patronales et techniques crédibles », lesquelles tous les groupes parlementaires ont l’économie préindustrielle à l’économie industrielle : quels ont été la Sécurité sociale du ministère de syndicales, plus les associations. servent de base aux discussions. décidé, en 1995, de conclure un les facteurs les plus déterminants ? Comment et à quel rythme la l’emploi et de la solidarité une en- Cette maxi concertation a débou- Au Royaume-Uni, les chiffres sont pacte pour sortir les retraites du transition s’est-elle opérée ? A partir de quel moment le phéno- quête a été menée sur les proces- ché, six ans après, sur un rapport fournis par une institution indé- champ des joutes électorales. » mène de la modernisation devient-il irréversible ? sus de décision mis en œuvre dans dont les conclusions ont soulevé pendante ; aux Etats-Unis, le suivi Sur les sept pays étudiés, la Walt Whitman Rostow va s’appuyer sur les résultats de ces pre- sept pays : Etats-Unis, Japon, Alle- un tollé. financier appartient au conseil Grande-Bretagne seule a échappé mières recherches historiques pour construire sa théorie du magne, Royaume-Uni, Suède, Ita- Soucieux de préserver le consen- d’administration des caisses de re- à la règle du consensus. « L’alter- « take-off », qu’il développe en 1960 dans un ouvrage à succès : lie et Espagne (Réforme des re- sus, le gouvernement suédois a traite où l’opposition est représen- nance entre conservateurs et travail- Les Etapes de la croissance économique. Cet économiste reconnu, traites et concertation sociale, sous alors formé une nouvelle commis- tée ; en Allemagne, les statistiques listes a régulièrement entraîné des qui a notamment enseigné au Massachusetts Institute of Techno- la direction d’Emmanuel Reynaud, sion, composée exclusivement de produites par un collectif d’institu- changements importants dans la po- logy, propose un schéma séduisant − parce que simple et unifica- Bureau international du travail, représentants des élus à l’Assem- tions (assurances, banque cen- litique des retraites, ce qui soulève à teur − selon lequel toutes les sociétés humaines sont appelées à Genève, 1999, 110 p., 82 francs, blée nationale. Quatre ans plus trale...) dont la réputation est sans la fois un problème de confiance vis- passer par cinq phases : la société traditionnelle (qui correspond 12,5 euros). tard, en 1994, un consensus se dé- tache bordent le débat... à-vis de la pérennité des engage- au sous-développement originel) ; la période où se réalisent les Première évidence, partout le dé- gageait autour d’une nouvelle pro- Deuxième point important, le ments pris et de cohérence d’en- conditions préalables au décollage ; la phase de décollage (pen- bat sur la réforme se produit sur position de réforme. Le gouverne- processus de décision a débordé semble du système. » Reste à espé- dant laquelle l’économie s’installe dans la croissance) ; la période fond de crise. Deuxième constat, ment, se saisissant alors du dossier, partout le cadre strictement poli- rer que la recherche d’un de progrès vers la maturité (pendant laquelle la société se trans- deux pays seulement, l’Italie et la a formulé « les principes généraux tique. Organes consultatifs, consensus ne se traduise pas, en forme pour s’adapter aux nouvelles structures productives) ; et Suède, « ont opéré une transforma- d’une réforme », laquelle fut adop- groupes de travail, colloques, France, par l’immobilisme... l’ère de la consommation de masse (qui constitue selon lui l’abou- tion profonde du système de retraites tée la même année par le Parle- Livres blancs... ont cherché dans tissement du processus). lui-même ». Comment s’y sont-ils ment. chaque pays à créer un consensus. Yves Mamou Comment parvenir au décollage ? Rostow, qui base son argu- pris ? Par un mélange de concerta- Un groupe de travail parlemen- mentation sur l’analyse de l’économie britannique au XVIIIe et au tion et d’action volontariste. taire a ensuite été mis sur pied XIXe siècle, met l’accent sur l’accumulation du capital. L’inves- En Suède, les préliminaires ont pour formuler un projet de loi. Ce Les Français favorables au changement tissement productif, qui représente environ 5 % du PNB dans une été longs. Démarrés en 1984, les processus fut toutefois perturbé économie préindustrielle, doit doubler pendant une période suffi- par un débat interne né au sein du Les Français ne sont pas hostiles à une réforme des retraites, ni à samment longue (deux ou trois décennies dans le cas de l’Angle- parti social-démocrate, entre- l’instauration des fonds de pension. Tel est le message que Merrill terre) pour que la machine économique soit véritablement lancée. temps revenu au pouvoir. De nou- Lynch cherche aujourd’hui à faire passer, après qu’un sondage a été Le message adressé aux dirigeants des pays « sous-développés » velles négociations se sont alors réalisé à sa demande par l’IFOP, fin octobre, sur un échantillon de est donc clair : ils doivent impérativement donner une priorité ab- engagées, qui ont abouti à un nou- 941 personnes. solue aux investissements. Ce qui suppose de favoriser les injec- veau consensus en 1998. Le projet Une majorité de Français trouve trop maigres les pensions ac- tions de capitaux extérieurs, sous forme d’aides publiques (bilaté- de loi fut adopté la même année et tuellement servies (57 %), même si 67 % des personnes interrogées rales ou multilatérales) pour les infrastructures et de capitaux les nouvelles pensions « seront ver- s’attendent à pire dans l’avenir. Mais, malgré une inquiétude géné- privés pour l’appareil productif. Le salut des pays pauvres passe, sées en 2001 ». rale, 58 % des sondés n’ont pas constitué d’épargne spécifique en de- en d’autres termes, par l’établissement de bons rapports diploma- En Italie, un autre modèle de hors de leurs cotisations légales. tiques et politiques avec les grandes puissances. Et par l’installa- concertation a été mis en place, Seule une toute petite minorité (14 %) estime que la réforme des tion des multinationales sur les marchés locaux. Rostow donne qui a surtout consisté à sensibiliser retraites passe par un renforcement de la répartition. Une majorité ainsi une formidable caution « scientifique » à la politique enga- les syndicats. Ce sont eux qui (78 %) estime au contraire que le système actuel doit être complété gée par Truman onze ans plus tôt. Pas étonnant, dans ces condi- avaient fait échouer la réforme de par une forme ou une autre de capitalisation. Employés, ouvriers, tions, qu’il ait été engagé dès 1961 par la Maison Blanche pour oc- 1994, laquelle contribua à la chute jeunes sont à plus de 80 % en faveur de fonds de pension, à condi- cuper un poste de conseiller spécial. Et écrire à l’occasion le du gouvernement. Prenant le dos- tion que l’épargne ait lieu sur une base volontaire. Une minorité discours du président Johnson portant sur l’aide au développe- sier à bras le corps, le nouveau seulement estime qu’il faut rendre cette épargne financière obliga- ment... gouvernement a alors entrepris toire (28 %). LeMonde Job: WDE4899--0007-0 WAS MDE4899-7 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0060 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / VII

Rexecode et « Le Monde Economie » ont organisé, le 29 novembre, un colloque sur le thème « La France est- elle entrée dans la nouvelle économie ? ». Nous donnons Quatre experts et la « nouvelle économie » la parole aux quatre économistes qui sont intervenus. La France sur les traces Le gisement est essentiellement

des Etats-Unis par Jean Pisani-Ferry technologique par Michel Didier

utre-Atlantique, après de chômage à partir duquel l’inflation gardées, celle du début du siècle, eux thèses s’af- restent très en dessous de ceux de la matique, les nouveaux téléphones et huit ans d’expansion, la recommence à accélérer, des travaux lorsque le taux d’équipement en télé- frontent aujourd’hui : période 1950-1972. L’essentiel de l’Internet se développent en France. O « nouvelle économie » récents suggèrent qu’il aurait baissé phones était dix fois plus élevé à San D la France est-elle en- l’accélération récente vient donc du Mais cela suffira-t-il à assurer une donne lieu à des débats d’environ un point au cours de la dé- Francisco qu’à Paris. Ces éléments in- trée dans un nouvel secteur producteur des technologies croissance forte et durable ? Si, pour animés : on dispute du caractère per- cennie. diquent qu’il n’est nul besoin de parta- âge d’or de la croissance ou est-elle de l’information. donner une image, les Français se manent, ou temporaire, de l’accéléra- Même si ces évaluations sont incer- ger l’optimisme des tenants de la simplement dans une phase favo- Deuxième observation, due à Ke- mettent tous à l’Internet pour ache- tion de la croissance ; on délibère taines, il est clair que cette baisse n’au- « nouvelle économie » pour détermi- rable du cycle économique ? Les sta- vin Stiroh. L’informatique boule- ter sur Amazon.com à partir d’ordi- pour déterminer si le chômage d’équi- rait pas été possible sans les muta- ner quel chemin doivent prendre l’Eu- tistiques ne permettant pas encore verse partout les manières de tra- nateurs Compaq, le moteur de la libre est inférieur ou supérieur à 5 % ; tions du marché du travail, et qu’elle rope ou la France. Dans cinq à dix ans, de trancher, j’ai choisi ici l’hypothèse vailler, mais on ne peut comprendre nouvelle croissance ne s’allumera on s’inquiète du niveau de la Bourse ne se serait pas traduite par une baisse sans doute, nous rencontrerons les de la « nouvelle économie » ; je pro- son effet macroéconomique qu’à pas pour autant en France. Pour en et de l’accentuation du déficit exté- du chômage effectif si la politique mêmes dilemmes, ceux d’une écono- pose d’en identifier les mécanismes condition de distinguer entre sec- bénéficier, il faut une forte capacité rieur. Tous ces débats sont évidem- économique n’avait pas pris le risque mie au plein-emploi, pour laquelle un sur l’exemple américain et d’en dé- teurs producteurs et secteurs utilisa- ment importants pour l’avenir des de tester la capacité du marché du tra- relèvement de la croissance ne peut duire les enjeux pour l’économie teurs. Le point essentiel est que Etats-Unis, et pour le nôtre. Ils ne vail à fonctionner en régime de haute venir que d’une accélération du pro- française. lorsque dans les secteurs utilisateurs Tous les pays ne seront doivent pas occulter quelques conclu- pression. Aux sempiternels débats sur grès technique ou d’une importation Aux Etats-Unis, les effets macro- la productivité du travail tend à s’ac- sions que livre une comparaison des l’efficacité relative des politiques de facteurs de production. économiques de la nouvelle écono- croître, c’est au prix d’une forte ac- pas également deux rives de l’Atlantique. J’en retien- structurelles ou keynésiennes, l’expé- Mais ce n’est pas notre problème mie ne sont vraiment visibles que cumulation de capital. De sorte que, drai quatre. rience américaine répond qu’il faut as- du moment. L’enjeu d’hier était de depuis 1995. La révolution étant au total, la productivité globale des gagnants 1. Depuis le début de la décennie, socier les unes et les autres. remettre l’économie sur le sentier d’abord technologique, c’est dans le facteurs n’augmente pas plus qu’au- l’écart de croissance cumulé entre les 4. Les secteurs liés aux technologies de l’innovation, de la croissance et système de production et dans la paravant. Etats-Unis et la zone euro atteint dix de l’information ont contribué pour de la création d’emplois : c’est lar- productivité qu’il faut chercher les Le mécanisme est en gros le sui- d’offre liée aux nouvelles technolo- points, et un peu plus encore pour la un tiers à la croissance américaine de gement chose faite, et les derniers moteurs de la nouvelle croissance. vant. Sous la poussée de l’innova- gies. Or, la France est sur ce plan dé- France, en dépit de sa performance ces dernières années, contre un cin- chiffres témoignent des résultats Quelques faits doivent être rappelés. tion technologique, le secteur de calée par rapport aux Etats-Unis. Le récente. Un tel écart ne s’explique ni de la politique initiée par Domi- Première observation. Il y a eu l’informatique et des télécommuni- poids des technologies de l’informa- par la démographie ni par la tendance nique Strauss-Kahn. une accélération de la productivité cations est devenu un formidable gi- tion dans le PIB est de 3,7 % en de la productivité. Il tient largement à Il faut inventer L’enjeu des prochaines années du travail aux Etats-Unis dans les sement de productivité. Ces gains de France contre 5,7 % aux Etats-Unis. la qualité de la politique économique est d’abord de l’y maintenir dura- années récentes mais, selon les cal- productivité sont largement rétrocé- La nouvelle économie est une op- qui a été conduite outre-Atlantique. Il un contrat social blement en prévenant, par la coor- culs de Robert Gordon, cette accélé- dés aux secteurs utilisateurs par des portunité historique, mais tous les souligne l’ampleur du retard accumu- dination européenne ou par des ration n’est pas générale. Elle est lo- baisses de prix. Ceux-ci réagissent pays ne seront pas également ga- lé par l’Europe, et le potentiel de rat- fidèle aux valeurs politiques structurelles nationales, calisée dans le secteur producteur alors à ces baisses de prix en substi- gnants. Pour transformer la reprise trapage qu’elle doit mobiliser au cours les déséquilibres qui pourraient des nouvelles technologies. L’idée tuant le facteur informatique aux économique en croissance forte et des années à venir. européennes menacer la croissance : c’est notre que la diffusion de l’informatique et autres facteurs (le travail et le capi- durable, nous avons encore à 2. En 1992, année de l’élection de prochain défi. Il est ensuite de des télécommunications a augmen- tal). Il y a donc substitution de fac- concrétiser deux priorités : Bill Clinton, le déficit public était de prendre appui sur cette croissance té l’efficacité générale de l’économie teurs, mais en définitive peu de créa- 1. Renforcer l’offre française de 4,4 % du PIB. En 2000, les comptes pu- quième ou un sixième en France ; et pour accélérer l’émergence d’une ne semble pas confirmée par les tion nette de productivité globale nouvelles technologies par la blics seront en excédent à hauteur de plus de 80 % de la croissance de l’in- économie fondée sur la connais- faits. Une fois pris en compte le phé- des facteurs dans ces secteurs. Ces concurrence, par des stimulants ap- 2 % du PIB. Stimulée par la politique vestissement depuis dix ans s’explique sance : le mouvement est lancé, il nomène classique, mais réversible, analyses ont de lourdes implications propriés, et le cas échéant par un re- monétaire, la croissance a été utilisée par l’investissement informatique. faut l’étendre. Il est enfin d’inven- de l’accélération de la productivité sur les chances pour la France de bé- déploiement des ressources pu- pour désendetter l’Etat. Ce redresse- Par-delà les incertitudes de mesures, ter, pour une économie plus inno- en période de haute conjoncture, il néficier de la nouvelle économie. Si bliques ; ment témoigne de ce que permet un une évidence s’impose : l’économie de vante et plus changeante, un reste peu de gains supplémentaires elle est d’abord le résultat des gains 2. Rendre notre économie plus ac- policy mix bien dosé. Il confirme que, la connaissance et des technologies de contrat social fidèle aux valeurs eu- dans la plupart des secteurs de de productivité dans la production cueillante aux porteurs de projets, conduit adroitement, un tel redresse- l’information est le vecteur d’une ropéennes : sur ce point-là, l’expé- l’économie. des biens et services liés aux techno- plus réactive aux changements et de ment ne pèse pas sur la croissance. transformation en profondeur de rience américaine peut nous ins- De 1995 à 1999, les gains de pro- logies de l’information, les chances façon générale plus soucieuse de la 3. L’année 1999 sera simultanément l’économie américaine, le levier d’une truire, mais pas nous guider. ductivité dans l’industrie hors nou- d’une nouvelle croissance ne se me- réussite de son système productif. la meilleure des trente dernières pour compétitivité renouvelée, et d’une velles technologies sont de 1,8 % par surent pas à la diffusion de ces tech- le chômage (4,2 %) et une des trois nouvelle croissance. Jean Pisani-Ferry est conseiller an, comme dans la période 1972- niques chez les utilisateurs, mais Michel Didier est professeur au meilleures pour l’inflation. Alors que L’Europe et la France se réveillent, économique auprès de Christian 1995. En dehors de l’industrie, les surtout au poids et à la capacité Conservatoire national des arts les évaluations économétriques si- mais sont en retard, et la situation ac- Sautter, au ministère de l’écono- gains de productivité se sont un peu d’offre de ce secteur dans l’écono- et métiers et directeur de Rexe- tuaient aux alentours de 6 % le taux tuelle rappelle, toutes proportions mie et des finances. renforcés depuis 1995, mais ils mie. Il n’est pas douteux que l’infor- code. La réalité du New Age n’est L’avènement du travail

pas prouvée par Anton Brender polyvalent par Daniel Cohen

i l’on n’en précise pas On comprend alors pourquoi ces penses d’équipement mais aussi à n cadre qui tape lui- peut dire tout d’abord que la col- problème qu’il doit résoudre. La ré- suffisamment les dernières années ont vu se dévelop- la baisse, selon des rythmes jamais même ses lettres ou lecte de l’information est devenue duction du coût de la communica- termes, le débat sur le per aux Etats-Unis l’idée d’un Nou- observés jusqu’ici, du prix de ces répond à son courrier elle-même une nouvelle tâche pro- tion que permet l’informatique S vel Age. N’observe-t-on pas outre- équipements. Cette diminution ra- U New Age prend assez électronique, une ductive qui, par nature même, ne produit ici la destruction d’un autre vite un tour confus. Certains Atlantique, depuis huit ans, une ex- pide s’explique par la part de plus standardiste qui fait les photoco- peut pas être spécialisée. « Surfer » type de tâches, celles qui sont liées confondent la diffusion des nou- pansion continue et rapide de en plus grande dans ces dépenses pies, un concierge d’un hôtel qui sur le Web à la recherche d’infor- aux anciennes façons de trans- velles technologies de l’information l’activité, avec une inflation faible d’investissement des matériels de prépare aussi la comptabilité du mations dont on ne sait pas tou- mettre les ordres. A l’image du se- et l’émergence d’une nouvelle et une hausse spectaculaire de la traitement de l’information, dont lendemain, une dactylo d’une PME jours quelles formes elles pren- crétariat, il est plus simple de dire économie. Observer la caisse enre- Bourse ? les prix diminuent chaque année à chargée de la commande des four- dront, à l’image du téléspectateur que certaines tâches d’encadre- gistreuse d’un supermarché ou l’or- Les termes du débat sur le Nou- un taux à deux chiffres. Les nou- nitures, un garagiste qui vend des qui zappe à la recherche d’un bon ment ont été liquidées par la révo- dinateur posé sur le bureau de vel Age se précisent donc : faut-il velles technologies contribuent polices d’assurance ou offre de ra- programme, est une activité néces- lution informatique. nombre d’employés suffirait alors à pour comprendre ces évolutions re- donc bien, par ce biais, à une accé- cheter votre voiture, un employé sairement « polyvalente », qu’on On peut distinguer enfin un der- convaincre de la réalité du Nouvel marquables faire appel, avec les lération des gains de productivité. de banque qui ouvre un compte, ne peut pas, ou qu’il est difficile de nier principe essentiel qui explique Age... apôtres du New Age, à une révolu- Mais le mécanisme n’est pas celui vous offre (en fonction de l’infor- déléguer. la polyvalence nouvelle du travail : Une telle approche est simpliste. tion technologique et institution- mis en avant par les tenants du mation qu’il a recueillie à votre On peut également interpréter la la chasse aux temps morts. Le veil- D’abord, parce que pour les tenants nelle qui aurait modifié en profon- New Age : on n’a pas observé, jus- propos) des produits financiers polyvalence nouvelle du monde in- leur de nuit qui prépare la compta- du New Age, ces changements deur la macroéconomie qu’à présent au moins, l’accéléra- bilité du lendemain occupe mani- techniques ne sont pas les seuls à américaine ? Ou bien peut-on en tion annoncée des progrès de l’effi- festement deux tâches sans liens prendre en compte : la libéralisa- rendre compte dans un cadre plus cacité avec laquelle le travail et les La chasse aux temps morts implique informationnels et sans rapports traditionnel ? Dans une étude ré- équipements sont utilisés. hiérarchiques. Le fait qu’on lui de- cente, j’ai montré avec l’économiste Le constat est moins étonnant de compresser le plus grand nombre possible mande d’effectuer ces deux tâches Les nouvelles Florence Pisani pourquoi la thèse qu’il n’y paraît. Que l’économie témoigne d’une obsession nouvelle défendue par les tenants du New américaine, déjà formidablement de tâches sur la même personne. Aujourd’hui, de l’organisation du travail : faire la technologies Age semblait, jusqu’à présent au efficace, puisse continuer, année chasse « au gaspi », ne plus payer moins, loin d’être avérée. après année, de progresser encore, l’entreprise est devenue un « monde toxique » les gens à ne rien faire... contribuent bien Ainsi, est-il indéniable que depuis alors même qu’elle satisfait à une Comme l’a montré brillamment le milieu des années 90, les gains de demande toujours accrue de ser- Philippe Askenazy, la montée sys- à une meilleure productivité du travail ont connu vices, est en soi remarquable. Qui adaptés ou prend la décision de formatique à partir d’un deuxième tématique des accidents du travail une accélération notable ; encore pense que cela aurait été possible vous retourner votre chéquier : tels axe. Considérons l’exemple du qui accompagnent les réorganisa- productivité : faut-il, pour en tirer argument en sans la révolution technologique sont les éléments de la « nouvelle cadre qui tape lui-même ses textes. tions industrielles est le symptôme faveur du New Age, montrer qui se déroule sous nos yeux ? économie ». Il absorbe une partie des tâches au- qu’un nouveau « stakhanovisme » par la baisse du prix qu’elle est bien due à une crois- Rien de vraiment nouveau alors A la spécialisation du vieux trefois dévolues à une secrétaire. est à l’œuvre dans le monde pro- sance plus rapide de l’efficacité dans cette « nouvelle économie » monde fordiste, se substitue la On peut dire que l’informatique ductif d’aujourd’hui. A l’obsession des matériels avec laquelle l’économie améri- américaine ? A ceux qu’une telle « polyvalence » du nouveau participe ici à la rationalisation du de spécialiser encore et toujours les caine utilise ses ressources produc- conclusion déçoit, signalons au monde productif. Comment travail des clercs. Elle le fait en ex- tâches que fixait l’ancien modèle tives. C’est loin d’être évident. A cô- moins une innovation majeure : la comprendre ce qui est en jeu ? Si propriant les secrétaires d’une par- productif, le nouveau régime tion commerciale et financière est, té des effets purement cycliques, manière de conduire la politique l’on interprète l’informatique tie de leur savoir-faire. L’informa- cherche désormais à réaliser des pour eux, tout aussi essentielle. En- l’accélération observée tient à des monétaire a radicalement changé. comme une manière de réduire le tique détruit d’anciens métiers en économies en compressant le plus suite, parce que ceux qui croient à facteurs « traditionnels ». Sans la très grande humilité dont coût de la communication, elle de- mettant dans le domaine public le grand nombre possible de tâches l’avènement d’un Nouvel Age ne L’effort d’investissement engagé la Réserve fédérale a fait preuve vrait entraîner une hausse de la savoir correspondant. La polyva- sur la même personne. constatent pas seulement une série depuis le début de la décennie a lorsqu’il s’est agi de définir le po- spécialisation, tout comme l’élec- lence du travail n’est possible que On pourrait dire que la révolu- de modifications microécono- conduit à une croissance relative- tentiel de croissance non inflation- tricité avait finalement conduit à parce que l’une des tâches (le secré- tion informatique est à l’image de miques : ils soutiennent que ces ment rapide du stock de capital uti- niste de l’économie, sans l’habileté accroître la division du travail. Cha- tariat) a été banalisée, voire même ce que fut le recul de la jachère à transformations modifient les lisé par chaque travailleur améri- aussi avec laquelle elle a utilisé les cun devrait spécialiser davantage le a purement et simplement disparu. l’aube du XVIIIe siècle, lorsque les « lois » traditionnelles de la macro- cain. Cette croissance de l’intensité marchés pour assurer le réglage fin champ de ses compétences, dès Une troisième explication de la paysans apprirent à manier la rota- économie. capitalistique, qui contraste avec la de la conjoncture, la croissance ra- lors qu’il devient plus facile de re- polyvalence informatique tient au tion des cultures pour éviter de Une économie New Age est une stagnation observée jusque-là, est, pide et régulière observée depuis courir aux compétences des autres. fait que le nouveau monde produc- laisser, tous les trois ans, les terres économie dans laquelle, par la tout naturellement, source de gains maintenant de longues années aux Comment comprendre la contra- tif s’accompagne de structures hié- en friche. C’est le recul de la jachère grâce conjointe de Bill Gates et de productivité. Il est donc difficile Etats-Unis n’aurait pas été possible. diction apparente entre la réduc- rarchiques beaucoup plus plates humaine qui est désormais recher- Margaret Thatcher, la croissance de de voir dans ces gains une Que les tenants du New Age ne tion du coût de la coordination et la que par le passé. Les employés ne ché. Ce qui fait dire au journal an- l’efficacité avec laquelle nous utili- « preuve » de la réalité du New mettent pas cette nouveauté en baisse de la spécialisation du tra- sont plus soumis au contrôle de glais The Economist, pourtant très sons les ressources productives se Age. avant ne doit pas, en Europe en vail ? Comment expliquer que leurs chefs, mais à la régulation de conservateur, que l’entreprise est trouve durablement accélérée, l’in- Une nuance doit toutefois être ici particulier, conduire à la laisser nombre de tâches autrefois dis- programmes informatiques ou à la aujourd’hui devenue un « monde flation maîtrisée et le cycle à jamais introduite. Pour une part, la hausse dans l’ombre. jointes, spécialisées, soient désor- pression directe du client. Il n’y a toxique ». aboli. D’où une croissance plus ra- du volume de l’investissement des mais faites par la même personne ? plus un col blanc qui donne des pide et plus régulière des profits et entreprises est due non pas seule- Anton Brender est président La réponse peut être donnée à ordres à un col bleu. Il y a un col de Daniel Cohen est professeur à une montée des cours boursiers. ment à l’augmentation de leurs dé- de CPR Gestion. plusieurs niveaux distincts. On couleur intermédiaire, saisi d’un l’Ecole normale supérieure. LeMonde Job: WDE4899--0008-0 WAS MDE4899-8 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 07:44 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0061 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 LE MONDE ÉCONOMIE 3. MÉTIERS D’AVENIR DÉPÊCHES b INDUSTRIE. Afin de mieux être à l’écoute des besoins des entreprises dans les domaines de la formation initiale et continue, de la recherche et de la technologie, du partenariat industriel et des relations internatio- Les auditeurs quittent leurs habits nales, l’Institut national polytechnique de Toulouse a ouvert un numéro vert : 0800-20-00-31. Grands groupes, PME-PMI, sociétés de services, etc. peuvent y soumettre leurs questions et leurs problèmes. de comptables du passé b CHÔMEURS. Le Comité chrétien de solidarité avec les chômeurs pu- blie sa septième édition du répertoire des associations et organismes au t si les choses étaient vironnementaux dont l’exactitude terne des services d’audit éclec- service des personnes privées d’emploi. L’édition an 2000 du répertoire, vraiment en train de Informatique, dépend de leurs services d’audit tiques. Mais certains ont déjà publié tous les deux ans, comprend plus de 8 000 adresses (associations changer... Cela fait des interne, là encore obligés de re- compris que leur force de frappe, créées par des chômeurs, lieux d’accueil et d’appui, associations inter- années que les défen- pollution... La maîtrise cruter des spécialistes dans le do- compte tenu de la vitesse des médiaires et entreprises d’insertion, organismes d’aide à la création d’en- seursE du métier d’audit expliquent maine. « Et puis il y aussi la ques- changements actuels, risque treprise...), dont 2 000 nouvelles par rapport à la précédente édition. que leur profession n’a plus rien à des risques qui tion de la protection de l’image de d’être vite dépassée. « Nous avons Prix : 250 francs (38,11 ¤), plus 21 francs (3,2 ¤) de port. voir avec l’image qui leur colle à la l’entreprise, ajoute Jean Coroller. recruté un cadre de chez SAP, ra- Renseignements : 01-55-25-28-48. peau. C’est-à-dire celle de finan- guettent l’entreprise La « vache folle » et l’affaire Coca- conte un directeur des ressources ciers ou d’experts chargés du Cola de juin dernier ont marqué les humaines d’une banque, mais strict respect des procédures. On prend toujours plus esprits de beaucoup de patrons de nous devons veiller à ce qu’il actua- AGENDA les a longtemps considérés l’agroalimentaire qui veulent abso- lise son savoir, sinon il nous sera comme des « supercontrôleurs », d’importance lument réussir à se protéger de tels beaucoup moins précieux au fil du b ÉCONOMIE. Les thèmes économiques prennent une importance mais à piètre réputation, aussi événements. » temps... » croissante dans l’édition et dans le champ politique. En témoignera la bien sur les campus − « C’est un dans l’audit Bien évidemment, cette « lame Pour pallier ces déficits pos- première Journée du livre d’économie qui se tiendra le 4 décembre au métier de flic ou de surveillant gé- de fond » n’atteint pas toutes les sibles, deux phénomènes ont ten- Sénat. Lancée à l’initiative de l’association Lire la politique, en partena- néral » − que dans l’entreprise – achète, vend et stocke. Mais avec le entreprises en même temps. dance à se développer : le trans- riat avec Le Monde notamment, cette manifestation a pour but de pro- « Ce sont des donneurs de leçons e-business, ces opérations vont de- Beaucoup de PME assimilent en- fert de connaissances (ou mouvoir le livre dans la diffusion du débat d’idées. qui sucrent dans les budgets en ex- venir virtuelles et donc être sou- core les auditeurs à des commis- « l’auto-évaluation ») et l’externa- Elle permettra au grand public de rencontrer une centaine d’auteurs pliquant que c’est pour le bien de mises à d’autres aléas ». saires aux comptes. Mais que ce lisation. Dans le premier cas, une ainsi que des personnalités intervenant lors de débats centrés sur le tout le monde. » Or, comme le rappelle Brian To- soit du côté des « Big Five » (les entreprise demande à un cabinet thème de l’alimentation de demain. Parmi les participants : Anne Lau- « Il est exact de dire que, pen- whill, responsable de l’audit inter- cinq cabinets anglo-saxons qui extérieur de transmettre ses mé- vergeon, présidente de la Cogema, Corinne Lepage, ancien ministre de dant longtemps, l’auditeur ne fut ne et associé chez PriceWaterhou- sont les premiers mondiaux de thodes (en principe régulièrement l’environnement, Denis Kessler, vice-président du Medef... que comptable du passé, reconnaît seCoopers, « le principe de notre l’audit) ou des grands groupes, la actualisées) et ses référentiels à Renseignements : 01-45-49-02-74. Pierre-Alexandre Bapst, directeur profession est de maîtriser les donne change. ses cadres. Dans le second, elle lui au département maîtrise des risques, c’est-à-dire toutes les situa- Pour commencer les profils re- confie, en l’externalisant, son ser- b INTÉGRATION. Quelle place tient l’intégration dans la politique de risques et aide à l’audit interne tions qui peuvent empêcher l’entre- crutés sont plus diversifiés, Les vice d’audit interne. La démarche la ville et dans les politiques locales ? Comment les jeunes d’origine d’Arthur Andersen. Mais au- prise d’atteindre ses objectifs ». Les auditeurs spécialistes en systèmes est fréquente aux Etats-Unis et en étrangère rencontrant des difficultés y sont-ils pris en compte ? « Poli- jourd’hui les chefs d’entreprise at- auditeurs marchent donc de plus d’information représentent au- Grande-Bretagne. En France, elle tique de la ville, intégration, jeunesse » est le thème des Ateliers de tendent de lui qu’il anticipe, qu’il en plus sur les traces des « risk jourd’hui chez Arthur Andersen se développe. Là encore un signe l’intégration locale, qui se tiendront le 2 décembre à Nantes. regarde en avant. » managers », les gestionnaires des Paris 150 personnes à plein du changement. Organisée par l’Agence pour le développement des relations inter- Si cette révolution maintes fois risques. temps... Seuls les grands groupes culturelles, en collaboration avec les pouvoirs publics, cette journée autoproclamée semble se pro- Internet n’est pas la seule illus- sont susceptibles de s’offrir en in- Marie-Béatrice Baudet présentera une enquête réalisée en Pays de la Loire et accueillera éga- duire aujourd’hui c’est « parce tration de cette mutation. Le dé- lement des personnalités européennes. veloppement des systèmes d’in- qu’un auditeur interne se doit de Des missions qui diffèrent selon les secteurs Renseignements : 01-40-09-69-19. réagir aux changements actuels formation et des logiciels de aussi vite que son président, sinon il gestion tels SAP en est un autre b ÉPARGNE SOLIDAIRE. Pour certaines structures et associations, la risque d’être rapidement dépassé », élément. « Ces technologies per- Industrie, commerce Banque, finance Administrations création d’une activité économique durable nécessite de passer par le constate, laconique, Jean Coroller, mettent à une direction générale de et service et assurance capital investissement solidaire de proximité. Pour perfectionner cet qui dirige chez Ernst & Young les disposer de davantage d’informa- outil, cinq organisations, soutenues par la Commission européenne, se activités de Business Risk Mana- tions dans un laps de temps plus ra- sont réunies autour du projet Esope (Epargne solidaire de proximité gement. Et les changements... ce pide, constate Brian Towhill. Notre 38% 33% 36% contre l’exclusion) dont, en France, la fédération des Cigales (Clubs n’est pas ce qui manque en cette souci, à nous auditeurs, est de nous d’investisseurs pour une gestion alternative locale de l’épargne) et la fin de siècle. assurer de la fiabilité de ces sys- 45% 45% 38% CFDT. Ces travaux, ainsi que des exemples étrangers, seront présentés Un exemple ? Le commerce tèmes ». Cela implique, bien sûr, le 7 décembre à Arcueil, près de Paris. électronique. « Beaucoup de spé- l’arrivée dans le métier d’informa- 17% Renseignements : 01-49-91-90-91. cialistes se penchent sur son impact ticiens chevronnés, des profils jus- 13% 21% concernant les rentrées fiscales, qu’à maintenant peu fréquents. 4% 5% 5% b SYNDICALISME. L’Institut CGT d’histoire sociale organise un col- mais peu d’entre eux réalisent qu’il De même l’augmentation des loque, les 2 et 3 décembre à Paris, sur le thème « Femmes et syndica- va bouleverser notre métier, ex- réglementations françaises ou eu- lisme ». Une sorte d’introspection sur la manière dont les syndicats plique Stéphane Baller, également ropéennes en matière d’environ- ont, ou n’ont pas, pris en compte la place des femmes dans la vie so- d’Ernst & Young. Un auditeur rai- nement est une donne à prendre AUDIT D'EFFICACITÉ AUDIT DE CONFORMITÉ ciale. sonne à partir d’un schéma d’orga- en compte. Des entreprises pu- PROMOTION DU CONTRÔLE INTERNE AUTRE Renseignements : 01-48-18-84-90. nisation précis : une entreprise blient désormais des rapports en- Source : Arthur Amdersen, Ifaci. Une activité encore récente qui doit faire face à de nouvelles tâches es rôles traditionnels de plus souvent de formation supé- l’audit interne n’ont pas Beaucoup d’auditeurs rieure (35 % sont issus de grandes disparu. Dans une en- écoles de commerce et 36 % de quête que viennent de considèrent leur l’Université) − qui quittent leur publierL l’Institut de l’audit interne service restent au sein de leur en- (Ifaci) et Arthur Andersen (L’audit métier comme un treprise. Cet élément peut se ré- interne en France à l’aube de l’an véler soit un avantage, soit un 2000, octobre 1999), l’évaluation tremplin vers un poste handicap. Un avantage ? L’audi- et l’amélioration du contrôle in- teur connaît parfaitement les terne représentent encore 71 % opérationnel et rouages maison et peut donc fa- des objectifs assignés aux audi- cilement devenir opérationnel. teurs, suivies par la rentabilité/ef- n’actualisent pas assez Un handicap ? On peut imaginer ficacité (52 %), et la maîtrise des qu’un auditeur qui aura jeté son risques (41 %). leurs connaissances dévolu sur la filiale ou le départe- Mais interrogés sur les attentes ment qu’il souhaite intégrer n’ait des dirigeants à leur égard, les son service. Ce turn-over élevé pas vraiment envie de « fusiller responsables de services d’audit est un grand classique, comme son futur patron dans ses rapports sentent que le vent tourne l’explique Annie Bressac, direc- d’audit », confirme un ancien de puisque « l’identification des teur recherche et développement la profession. «Or, reprend-il, la risques » vient loin devant, et que de l’Ifaci, qui fédère près de question de l’indépendance est fon- « l’application des normes et des 2 000 auditeurs issus d’orga- damentale. Ce genre de biais fait procédures » se retrouve en der- nismes des secteurs public et pri- évidemment le bonheur des cabi- nière position. De même, « parti- vé : « L’audit interne qui traîne en- nets d’audit. » ciper à la conduite du change- core une vieille image est plutôt Car la concurrence audit inter- ment » relèvera d’ici trois ans des vécu comme un tremplin idéal ne-audit externe n’est pas un prérogatives de l’audit interne, à pour intégrer, par la suite, un poste mythe, même si les deux mondes en croire 74 % des entreprises in- d’opérationnel. » essaient de vivre en bonne intel- terrogées. Les chiffres confirment cette ligence. « C’est vrai que beaucoup La fonction, contrairement à réalité. 80 % des auditeurs − le d’auditeurs internes considèrent l’image véhiculée, est plutôt encore que la concurrence est jeune : 80 % des services ont réelle, confirme Annie Bressac. moins de vingt années d’exis- Mais les relations vont dans le bon tence, et un département sur trois sens. » a moins de cinq ans. Autre élé- Deux autres éléments pointent ment positif pour les évolutions à les progrès à faire. Ainsi, les audi- venir : si le rattachement à la di- teurs n’entretiennent pas assez rection financière (qui reste un leurs connaissances. Une fois modèle traditionnel) est confirmé plongés dans un domaine, ils y par 25 % des entreprises, ce pour- deviennent des spécialistes, quitte centage demeure stable par rap- à ne plus s’intéresser aux autres port aux années précédentes. risques qui guettent l’entreprise. Alors que le lien direct entre ser- Par exemple, ils sont 14 %, seule- vices d’audit interne et directions ment, à utiliser des « bases de générales (DG) progresse (70 % données des meilleures pratiques ». aujourd’hui). Mieux, actuelle- ̄ Enfin, la question des transferts ment, les objectifs des auditeurs de connaissances entre auditeurs sont approuvés dans 85 % des cas extérieurs, issus souvent des Annie Bressac grands cabinets anglo-saxons, et par les DG (contre seulement b Diplômée de l’Ecole supérieure les auditeurs internes à une entre- 12 % par les directions finan- de commerce de Paris (ESCP), prise n’est pas encore totalement cières). Annie Bressac a débuté sa carrière Il existe néanmoins encore chez BDA/Deloitte Touche réglée. 58 % des entreprises inter- quelques ombres au tableau qui Tohmatsu, puis à la Banque rogées expliquent que cette dé- montrent que la profession a en- française du commerce extérieur. marche se fait « parfois » voire core des progrès à faire pour être b Elle a rejoint l’Institut de l’audit « souvent ». Mais 42 % répondent à la hauteur de ses ambitions. Un interne (Ifaci) au début de l’année qu’elle n’a encore jamais été mise résultat est particulièrement si- 1999 pour y occuper le poste de en place. gnificatif : l’auditeur type reste en directeur de la recherche et du moyenne 3,7 années au sein de développement. M.-B. B.