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PRÉFET DE LA RÉGION

Stratégie laitière du bassin

Décembre 2014

Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Lorraine

Table des matières

I. Elaboration de la stratégie de bassin...... 1 1. Contexte national...... 1 2. Objectifs de la stratégie de bassin...... 1 3. Modalités d’élaboration de la stratégie de bassin...... 1 4. Contenu de la stratégie de bassin ...... 1 5. Modalités de suivi...... 2 II. Etat des lieux...... 2 1. Présentation géographique ...... 2 2. La production laitière dans le bassin Grand Est...... 3 Les exploitations laitières ...... 3 La main d’œuvre dans les exploitations...... 9 Les investissements soutenus par le PMBE de 2007 à 2013...... 9 La rémunération laitière...... 10 Le renouvellement des générations ...... 12 Les organisations de producteurs ...... 13 3. La collecte et la transformation dans le bassin Grand Est...... 14 Les sites ...... 14 La collecte ...... 16 Les fabrications ...... 17 Les signes d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO)...... 18 Les investissements ...... 19 La contractualisation...... 20 4. Les débouchés ...... 20 III. Conclusion ...... 22 IV. Analyse AFOM ...... 23 V. Objectifs pour la filière laitière du Grand Est...... 24 VI. Plan d’actions...... 25 VII. Indicateurs de suivi ...... 38 VIII. Annexe 1 : courrier ministériel...... 39 IX. Annexe 2 : Composition de la Conférence de bassin ...... 41

Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Lorraine I. Elaboration de la stratégie de bassin

Par courrier daté du 24 juin 2014 envoyé par le Directeur du Cabinet, le Ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt a demandé au Préfet de Lorraine, Préfet coordonnateur du bassin laitier Grand Est, d’élaborer une stratégie de la filière laitière à l’échelle du bassin.

1. Contexte national

Comme dans les autres pays européens, les quotas laitiers s’achèveront en le 31 mars 2015. Dans un contexte mondialisé et très concurrentiel, le maintien et le renforcement de la compétitivité de la filière laitière française constituent un enjeu majeur. La stratégie de filière laitière portée par FranceAgriMer a pour but de mettre en place des actions concrètes pour relever les défis de la compétitivité de la filière laitière nationale.

2. Objectifs de la stratégie de bassin

La stratégie de bassin est une prolongation de la stratégie de filière laitière et apporte des réponses spécifiques aux enjeux propres au bassin Grand Est. La stratégie du bassin laitier Grand Est est issue d’une réflexion collégiale et s’appuie sur un diagnostic partagé par les acteurs de la filière laitière et les pouvoirs publics, notamment les conseils régionaux, autorités de gestion du FEADER et en charge de l’élaboration des plans de développement ruraux régionaux. Les objectifs retenus doivent permettre à la filière laitière du Grand Est de renforcer et de poursuivre sa dynamique de production laitière au moyen d’actions dont certaines relèvent de la filière elle-même alors que d’autres relèvent des partenaires institutionnels.

3. Modalités d’élaboration de la stratégie de bassin

Le Préfet coordonnateur de bassin a réuni par trois fois un groupe de travail composé de représentants des trois collèges de la filière laitière (producteurs, coopération et industries privées), des conseils régionaux et des services de l’Etat. Les deux premières réunions organisées durant l’été 2014 ont permis à ce groupe de travailler sur le diagnostic du bassin laitier et d’élaborer une première définition des objectifs stratégiques pour le Grand Est. La Conférence de bassin réunie le 23 septembre 2014 a amendé les propositions du groupe de travail et s’est prononcée favorablement sur un document d’étape comportant un diagnostic du bassin et trois objectifs pour la filière laitière du Grand Est validés par le Préfet coordonnateur. La réflexion sur le volet opérationnel du document de bassin s’est poursuivie durant l’automne 2014 par une réunion du groupe de travail en novembre et des échanges entre les membres de ce groupe. Le 17 décembre 2014, la Conférence de bassin a débattu des douze actions proposées en réponse aux trois objectifs de la filière laitière du Grand Est. A l’issue des débats, le préfet coordonnateur a approuvé le plan d’actions adopté par les membres de la Conférence de bassin.

4. Contenu de la stratégie de bassin

La stratégie de bassin comprend :

• Un état des lieux de la filière laitière du Grand Est ; • Une analyse des atouts, faiblesses, opportunités et menaces de cette filière ; • Une définition de trois objectifs stratégiques pour le bassin ; • Un plan d’action précisant les acteurs, outils et financements disponibles ; • Des indicateurs de suivi de ces trois objectifs.

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5. Modalités de suivi

Le suivi de la mise en œuvre de la stratégie de bassin sera réalisé par la Conférence du bassin Grand Est, en s’appuyant sur le secrétariat de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Lorraine réalisé en partenariat avec les services de l’Etat et les Régions du bassin Grand Est.

II. Etat des lieux

1. Présentation géographique

Le bassin laitier Grand Est regroupe 22 départements de 6 régions distinctes. La population concernée compte plus de 19 millions d’habitants, issus d’ensembles aussi divers que la plaine d’, la montagne jurassienne, le sillon Mosellan, le plateau de Langres ou encore la métropole parisienne.

Nord-Picardie

Normandie

Grand Est

Grand Oue st Centre

Charente-

Auvergne-Limousin

Sud Est Sud Ouest

Proportion de Proportion de la Moyenne de la producteurs par référence par Bassin Producteurs Référence (L) référence par rapport au niveau rapport au niveau exploitant (L) national national 5 782 8,3 % 1 294 965 345 5,3 % 237 638 LIMOUSIN CENTRE 1 109 1,6 % 515 945 998 2,1 % 470 812 - 2 753 4,0 % 1 389 888 471 5,6 % 506 583 POITOU GRAND EST 9 813 14,2 % 3 564 281 781 14,5 % 366 714 GRAND OUEST 21 240 30,7 % 8 258 592 143 33,5 % 389 484 NORD-PICARDIE 6 621 9,6 % 2 571 458 526 10,4 % 392 595 NORMANDIE 9 588 13,8 % 3 634 451 527 14,7 % 382 284 SUD-EST 6 972 10,1 % 1 701 037 289 6,9 % 257 408 SUD-OUEST 5 419 7,8 % 1 713 915 711 7,0 % 320 810 FRANCE 69 297 100 % 26 644 266 791 100 % 360 186 Source FranceAgriMer campagne 2013/2014

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Page 2 2. La production laitière dans le bassin Grand Est.

Lors de la campagne 2013/2014, 9 658 exploitations ont livré du lait pour un quota total de 3,564 milliards de litres. Le bassin laitier Grand Est est ainsi le troisième bassin en termes de producteurs et de référence laitière, talonnant le bassin Normandie. Avec le bassin Grand Ouest, ces 3 bassins forment par ailleurs le croissant laitier français, la zone dynamique de la production laitière française.

Les exploitations laitières

A la sortie des quotas, la production laitière est quasiment présente sur l’ensemble de l’hexagone. La répartition nationale laisse apparaître des zones denses voire très denses : • sur les Alpes du Nord, le et le Jura • les piémonts de tous les massifs montagneux, à l’exception de l’arc méditerranéen • des plaines réparties à l’Est, aux centres Est et Ouest, à l’Ouest et au Nord.

La répartition des exploitations laitières du Grand Est est graduée essentiellement sur un axe est-ouest. La plus grande densité d’exploitations se trouve dans une bande allant des frontières belge, luxembourgeoise et allemande au nord jusqu’à la frontière suisse Source BDNI institut de l’élevage au sud. Cette zone est bordée à l’ouest par les plateaux lorrains et de Langres et à l’est par la montagne vosgienne. Les densités d’exploitations se réduisent à mesure que l’on s’éloigne de cet axe. Les exploitations laitières sont présentes en grand nombre dans le massif du Jura et son piémont, les plaines franc-comtoise et vosgienne.

Cependant, les répartitions ne sont pas homogènes. Le secteur le plus dense connaît quelques dépressions plus ou moins marquées, comme par exemple le sillon mosellan (urbanisation) ou l’ouest du plateau lorrain (terres à bon potentiel céréalier). Des zones plus éloignées de ce centre de gravité sont par ailleurs relativement denses, notamment le sud-ouest de l’Yonne.

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Page 3 Sur une période de 6 années, les effectifs d’exploitations laitières ont fondu d’une vingtaine de pourcent en France comme dans le bassin laitier Grand Est, avec une inflexion plus importante en début de période. Cette tendance se confirme dans l’ensemble des régions concernées par le bassin, avec une relative meilleure tenue en Franche-Comté et une fonte plus marquée à l’ouest du bassin.

Evolution du nombre d'exploitants laitiers sur le bassin laitier Grand Est base 100 en 2008 (données FranceAgriM er)

100

95

90 11 ILE-DE-FRANCE 21 -ARDENNE 26 BOURGOGNE 85 41 LORRAINE 42 ALSACE 80 43 FRANCHE-COMTE Bassin laitier Grand Est 75 FRANCE

70

65 2008 2009 2010 2011 2012 2013

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Page 4 Contrairement à d’autres bassins laitiers, la production laitière est diversifiée dans le Grand Est. Les systèmes herbagers de plaine coexistent avec l’agriculture de montagne et des exploitations de polyculture-élevage plus ou moins intensives.

La spécialisation laitière est ancrée principalement dans les zones de montagne et de piémont et déborde dans les plaines des départements montagneux, exceptée la plaine d’Alsace.

La polyculture-élevage est majoritaire sur le plateau lorrain et sur le plateau de Langres. Les zones de polyculture-élevage sont devenues des zones d’ajustement entre les productions laitières et céréalières.

Les facteurs de basculement du lait vers la production céréalière sont connus : cours Source institut de l’élevage soutenus des céréales ces dernières années (toutefois le marché céréalier est aussi volatile), ratio charges de production / prix du lait défavorable, manque de main d’œuvre ou difficultés pour la financer, volonté de changer de mode de vie, investissements nécessaires à la modernisation de l’exploitation ou à la gestion des effluents.

D’autres exploitations abandonnent l’élevage laitier pour l’élevage de bovins viande et restent finalement polyculteur-éleveur.

La polyculture-élevage, en raison du mixage des productions, permet pourtant d’amortir les chocs des crises. Exceptées dans les zones majoritairement en maïsiculture, les surfaces en grandes cultures sont globalement disponibles pour l’épandage d’effluents organiques. Parallèlement, les exploitations de polyculture-élevage sont assises sur des terres avec des potentiels pour les grandes cultures corrects à bons et peuvent envisager des remises en culture de prairies.

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Page 5 Les zones de montagne et de piémont comptent 1/3 des exploitations du bassin. Au total 70% des exploitations sont situées en zones défavorisées. La surface agricole utilisée par exploitation varie quasiment d’un facteur 2 entre la zone de montagne et les zones défavorisées dites simples ou en dehors des zones défavorisées. Avec des chargements relativement faibles, l’herbe tient une place prépondérante dans l’alimentation animale en zone de montagne et dans une moindre proportion dans les piémonts. Elle est encore relativement bien valorisée dans les zones défavorisées dites simples. En dehors de ces zones, les surfaces en herbe représentent moins de 30% de la SAU et ont été remplacées par les grandes cultures et le maïs fourrager. La gestion des surfaces en herbe y est plus intensive sans que la moyenne ne soit excessive.

Hors zone Autres zones Montagne Piémont TOTAL défavorisée défavorisées Nombre d'exploitations 3 393 2 578 997 4 250 11 218 SAU en ha 505 781 203 087 113 192 643 808 1 465 867 SAU / expl en ha 149 79 114 151 131 SFP en ha 232 763 195 550 93 954 403 817 926 084 SFP / expl en ha 69 76 94 95 83 STH en ha 153 672 175 067 63 925 289 395 682 060 STH / expl en ha 45 68 64 68 61 Part STH dans SAU en % 30 86 56 45 47 UGB 353 554 168 757 88 483 496 021 1 106 816 UGB / expl 104 65 89 117 99 UGB AG / ha SFP 1,5 0,9 0,9 1,2 1,2 source RA 2010

La répartition de la densité de quota sur le bassin suit la même logique que la répartition des exploitations agricoles. Les quotas sont essentiellement concentrés sur la Franche- Comté, la Lorraine, la Haute-Marne, ainsi que le piémont vosgien en Alsace. Les volumes ont tendance à décroître au fur et à mesure que l’on s’éloigne du cœur de densité laitière.

Les quotas sont en hausse globale de 8% sur le bassin Grand Est depuis 2008. Toutefois, les quotas sont proches de la stagnation en Bourgogne, en Champagne-Ardenne et en Ile- de-France, alors que la hausse est supérieure à 10% en Alsace et Franche-Comté et avoisine cette valeur en Lorraine. Evolution de la référence laitière sur le bassin laitier Grand Est base 100 en 2008 (données FranceAgriM er)

114 Le quota global du bassin Grand Est croît globalement plus vite que celui de la France. 112 110 11 ILE-DE-FRANCE Le dynamisme de la production permet d’attirer 21 CHAMPAGNE-ARDENNE 26 BOURGOGNE 108 les volumes des bassins en déprise. 41 LORRAINE 42 ALSACE 106 43 FRANCHE-COMTE Bassin laitier Grand Est 104 FRANCE

102

100 2008 2009 2010 2011 2012 2013

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Page 6 Durant la période 2011-2014, le bassin laitier a pu redistribuer gratuitement aux exploitants demandeurs dont le taux de réalisation était supérieur à 90% et aux nouveaux installés près de 250 ML, dont plus de 100 ML étaient issus de la hausse du quota national.

Pour la dernière campagne sous le régime des quotas, les distributions gratuites iront essentiellement vers les nouveaux installés.

Par ailleurs, jusqu’en 2014, le dispositif de transferts spécifiques de quotas sans terre (TSST) permettait à des producteurs de se voir attribuer des quotas contre le paiement d’une somme permettant de financer les aides à la cessation de l’activité laitière (dispositif ACAL). Les producteurs habilités à produire sous AOP (appellation d’origine protégée) franc-comtoise étaient exclus du dispositif.

Depuis la mise en place du bassin laitier, 106 ML de litres ont été distribués grâce aux TSST, alors que les demandes d’achat portaient sur 313 ML. Les bassins dont les capacités d’achat de TSST étaient supérieures au besoin de financement d’ACAL ont participé au financement de celles-ci dans les bassins déficitaires et ont bénéficié d’un volume complémentaire à distribuer. Ainsi, 25% de ces 106 ML sont issus de la mutualisation inter- bassins. La Lorraine et la Haute-Marne ont demandé et récupéré les plus gros volumes de TSST. Le dispositif prévoyait par ailleurs des attributions plus élevées pour les zones de plus faibles densités laitières. Les exploitations champenoises et bourguignonnes ont également sollicité des achats afin de consolider leurs exploitations.

Le quota moyen par exploitation dans le bassin laitier Grand Est est de 366 000 L.

Le quota s’est essentiellement concentré dans les exploitations qui ont poursuivi la production laitière dans les zones de plaine et dans les secteurs où la densité de producteur est moindre.

Dans les montagnes jurassienne et vosgienne, le quota dans les exploitations est plus faible que dans les autres secteurs.

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Page 7 Au niveau du bassin et de la France, la livraison laitière est très fluctuante et dépend des facteurs climatiques (qualité et quantité des fourrages) et économiques (répercussion des coûts alimentaires). Les taux de livraison du bassin divergent peu du taux national. A l’échelle du bassin, le taux de livraison de 95% semble être le taux de croisière sur les 6 dernières années.

Evolution du taux de livraison (données FranceAgriM er + SAA)

100%

95%

11 ILE-DE-FRANCE 90% 21 CHAMPAGNE-ARDENNE 26 BOURGOGNE 41 LORRAINE 85% 42 ALSACE 43 FRANCHE-COMTE 80% Bassin laitier Grand Est France

75%

70% 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Les références de vente directe représentent 1% de la référence du bassin. 150 exploitations vendent exclusivement en direct et 550 sont mixtes (vendeur-livreur). Le quota de vente directe moyen s’élève à 48 500 L. La vente directe peut être une alternative à la collecte par entreprise dans le cas de vallées difficiles d’accès ou est utilisée à proximité des zones péri-urbaines.

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Page 8 La main d’œuvre dans les exploitations

Les exploitations laitières du bassin laitier Grand Est comptent en moyenne 2,2 UTH. La main d’œuvre par exploitation et l’utilisation de main d’œuvre salariée sont fonction de la taille des exploitations. Il est à noter que chez les polyculteurs-éleveurs, la main d’œuvre salariée n’est pas forcément dédiée qu’à l’atelier laitier. Les régions comptant les plus grandes exploitations ont un niveau de salarié par exploitation supérieur à la moyenne. A contrario, les exploitations comtoises à vocation herbagère et à faible quota unitaire, plus petites, mobilisent logiquement moins de main d’œuvre salariée que dans les autres régions.

Les éleveurs laitiers expriment des difficultés à recruter des salariés. L’image du travail d’éleveur s’est dégradée, alors que la modernisation des exploitations a permis d’améliorer les conditions de travail. Les choix des modes de vie actuels détournent également les employés potentiels de métiers comportant des astreintes de travail.

Uniformément, 6% des exploitations laitières du Grand Est utilisent les services de remplacement (la moitié de ces exploitations mobilisant un crédit d’impôt). En moyenne, les remplacements durent environ 19 jours. Lors d’absence ou d’indisponibilité, les exploitants du bassin laitier privilégient la main d’œuvre familiale ou le changement de répartition des tâches entre associés ou salariés.

% des % des UTA Exploitations Nombre Moyenne des Exploitations exploitations % des UTA exploitations Total des représentées par utilisant les Nb jours de UTA jours de d'exploitations UTA par ayant des salariés ayant des représentées par les utilisant les UTA les salariés services de remplacement remplacement (en 2010) exploitation permanents salariés salariés permanents services de permanents remplacement permanents remplacement ILE-DE-FRANCE 130 491 3,8 45 35% 247 50% 8 6% 255 1,1 CHAMPAGNE- 1 113 2 726 2,4 296 27% 296 11% 71 6% 1 508 6,6 ARDENNE BOURGOGNE 627 1 444 2,3 174 28% 157 11% 40 6% 909 4,0

LORRAINE 3 790 8 607 2,3 798 21% 724 8% 209 6% 3 874 16,9

ALSACE 1 063 2 453 2,3 181 17% 235 10% 66 6% 1 139 5,0

FRANCHE-COMTE 4 495 9 076 2,0 484 11% 380 4% 254 6% 4 462 19,4 Grand Est 11 218 24 798 2,2 1 978 18% 2 039 8% 648 6% 12 147 52,9 Source RA 2010

Les investissements soutenus par le PMBE de 2007 à 2013

Le PMBE (plan de modernisation des bâtiments d’élevage) a démarré en fin de programmation 2000-2006 et a perduré durant toute la programmation 2007-2013. Le plan, destiné à moderniser les outils de production et à améliorer la gestion des effluents d’élevage, a permis de financer plus de 900 projets laitiers d’un montant global de 400 M€ avec des taux d’aides pouvant aller jusqu’à 60% avec le soutien du FEADER, des collectivités, des agences de l’eau et de l’Etat.

Les plus fortes demandes d’aides se trouvent en Lorraine, dans le Doubs, la Haute-Marne, la Haute-Saône et le nord de la Côte d’Or. Ce dynamisme est lié à l’activité laitière et à l’implication des divers financeurs dans le dispositif.

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Page 9 La rémunération laitière

L’objet de cette partie n’est pas d’étudier dans le détail le prix moyen du lait dans le bassin Grand Est par rapport aux autres bassins. Il est tout de même notable que le bassin laitier compte les 2 entreprises (coopératives) qui proposent les meilleures rémunérations pour du lait standard au niveau national en 2013 (de 5 à 12 €/ tonne supplémentaire par rapport à la moyenne bonus compris).

Dans les exploitations laitières françaises (voir les 2 graphiques ci-dessous), le prix du lait est très volatile d’une année à l’autre. Au sein d’une même campagne, la saisonnalité des livraisons a un impact marqué sur le prix du lait, avec un creux de rémunération (mai) lorsque les livraisons atteignent leur maximum. Ce phénomène de saisonnalité est relativement prégnant dans le bassin Grand Est et doit être relié à la typologie des élevages.

L’autre point notable est la tendance haussière depuis 2002 des charges d’exploitation, et notamment de l’alimentation animale. 2006, 2009 et fin 2012/ début 2013 sont ainsi des périodes difficiles, le prix du lait couvrant peu ou pas les frais d’exploitation. Les aides d’exploitation permettent toutefois de dégager des excédents de l’atelier laitier, mais cet excédent est également très variable d’une année à l’autre.

Ces crises n’ont jusqu’à présent pas pu être anticipées. En réponse à la crise de 2009, un plan d’aides conjoncturelles avait été mis en place. La crise de fin 2012/ début 2013 a fait l’objet d’une médiation dans la filière afin de remonter le prix du lait de 25 €/ tonne.

Les régions de polyculture-élevage ont logiquement les SAU les plus grandes et un ratio de surface fourragère principale moins élevé. Les coûts d’aliments concentrés (hors cessions internes) pour 1000 L varient de 8,5€/1000 L pour la Lorraine à 25,9 €/ 1000 L pour la Bourgogne, tandis que ce coût pour les aliments grossiers varient de 235 €/ 1 000 L pour l’Alsace à 279,30 € / 1 000 L pour la Bourgogne. Avec des cheptels plus importants et plus de surfaces en grandes cultures, les exploitations en zone de polyculture-élevage majoritaire ont des excédents brut d’exploitation plus élevés.

Cependant, les résultats économiques sont très variables d’un système à l’autre et d’une année à l’autre (exemple de 3 régions).

(Tableau et graphiques page suivante)

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Page 10 IDF Champ-Ard Bourgogne Lorraine Alsace Franc. Comté Total Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne Production de l'exercice 425 141 367 424 345 647 294 488 262 671 193 579 260 608 Charges d'approvisionnement 153 973 155 168 161 710 118 647 97 861 68 753 102 249 aliments grossiers pour herbivores 23 611 2 020 4 800 1 410 4 521 2 002 2 304 aliments concentrés pour herbivores 22 051 49 598 51 715 45 332 34 637 28 137 37 831 Autres charges d'exploitation 187 502 216 980 185 225 165 762 147 418 114 644 149 333 EBE 214 678 169 600 127 388 123 873 109 056 95 653 116 349 RCAI / UTANS 62 809 33 343 27 662 32 780 37 083 28 029 31 138 quota 468 346 456 009 518 907 413 045 399 263 282 933 367 693 SAU 168,19 240,31 197,82 169,15 105,72 123,46 153,51 SFP 56,22 107,51 89,82 104,78 57,29 98,96 97,39 STH 31,00 70,34 56,63 78,64 37,07 93,33 78,83 UTA totales 3,37 2,87 2,90 2,35 2,08 1,86 2,21 UTA non salariée 2,39 2,18 2,31 2,03 1,68 1,72 1,90 UGB bovines 119,90 144,95 124,38 140,10 95,00 95,20 116,89 effectif 4 42 27 127 55 144 Source (RICA) – panel d’exploitations

Evolution du produit d'exploitation

400 000

350 000

300 000

250 000 2007 2008 200 000 2009 2010 150 000 2011

100 000

50 000

0 Lorraine Franche-Comté Champagne-Ardenne ( sans les Ardennes)

Evolution de l'excédent drut d'exploitation 2007-2011 (RICA)

200 000

180 000

160 000

140 000 2007 120 000 2008 100 000 2009 2010 80 000 2011 60 000

40 000

20 000

0 Lorraine Franche-Comté Champagne-Ardenne ( sans les Ardennes)

Evolution RCAI / UTANS 2007-2011 (RICA)

60 000

50 000

40 000 2007 2008 30 000 2009 2010 2011 20 000

10 000

0 Lorraine Franche-Comté Champagne-Ardenne ( sans les Ardennes)

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Page 11 Le renouvellement des générations

Les chefs d’exploitation laitière représentent 30% des chefs d’exploitation et sont globalement plus jeunes. D’une part, l’installation laitière est relativement dynamique (voir ci-dessous), mais d’autre part les quadragénaires et quinquagénaires n’hésitent pas à abandonner la production laitière.

Chefs et coexploitants selon la classe d'âge

65 ans et plus De 60 à 64 ans De 55 à 59 ans De 50 à 54 ans De 45 à 49 ans De 40 à 44 ans De 35 à 39 ans De 30 à 34 ans De 25 à 29 ans Laitiers Moins de 25 ans Toutes productions 0% 5% 10% 15% 20%

Sur les 4 880 installations aidées entre 2007 et 2013 sur le périmètre du bassin laitier Grand Est, 1 850 (soit 38% du total) ont concerné la production laitière. Sur les 250 ML de litres de quotas octroyés gratuitement dans le cadre du bassin laitier (2011-2014), 70 ML ont été attribués aux jeunes agriculteurs.

La cartographie des installations aidées par l’Etat recoupe la cartographie de la répartition des exploitations laitières ainsi que celle des aides du PMBE. L’installation est souvent l’occasion d’agrandir ou de moderniser l’atelier laitier.

La répartition des niveaux de diplôme des installations laitières est quasiment identique à celle des installations quelle que soit l’activité : 40 % des installés ont un niveau supérieur au niveau bac.

Au-delà de la formation initiale et d’une installation dans un cadre institutionnel, la conduite d’une exploitation laitière nécessite un niveau de technicité élevé, entretenu par la formation continue et les appuis techniques.

Niveau de diplôme des installations avec DJA

1,4%

4,0% 0,3%

34,3%

1 (BAC +5) 2 (Bac+3/4) 3 (BAC+2) 4 (BAC / BP) Autres

59,9%

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Page 12 Les organisations de producteurs

L’organisation commune de marché (OCM) unique 2014-2020 reprend intégralement le "paquet lait", qui prévoit la reconnaissance d’organisations de producteurs (OP), d’associations d’organisations de producteurs (AssOP) et les négociations contractuelles dans le secteur laitier afin de rééquilibrer les relations commerciales amont/aval . En France, le décret n° 2012-512 du 19 avril 2012 f ixe les conditions de reconnaissances des OP et des AssOP et les modalités d’organisation.

Les entreprises privées collectent 62% des exploitations laitières (environ 6 000), représentant 56 % de la référence laitière du bassin ( LEONIDAF 2013/2014 ).

8 OP sont présentes sur le bassin laitier Grand Est et représentent environ 30 % des producteurs du bassin collectés par une entreprise privée (voir tableau page suivante – source MAAF 2014-).

Le bassin laitier Grand Est est le 5 ème bassin (sur 9) en terme de nombre de producteurs adhérents à une OP. Les 2 autres bassins du croissant laitier comptent chacun plus de 3 300 producteurs adhérents d’une OP.

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Page 13 Nombre de Volume produit sur Catégorie de Bassins laitiers Nombre producteurs à Volume/Référence laitière à la Informations acheteur(s) producteurs établis Dénomination Type d'organisation Ville siège social (département) Zone de reconnaissance le bassin laitier du reconnaissance correspondants la date de la demande date de la demande (en litres) de lait sur le bassin laitier Grand Est du Grand Est

départements des Côtes-d'Armor , du Finistère , du Morbihan , de l 'Ille-et-Vilaine , de la Manche , du Calvados , de l' Orne , de la Seine-Maritime , de l' Eure , de la -Atlantique , de la Vendée , du Grand Ouest, OP non commerciale Association des producteurs de Lait de vache sous -et-Loire , de la Mayenne , de la Sarthe , de la Normandie, Charentes- Triballat, Lactalis, Danone, (sans transfert de HERCÉ (53) 57 20 000 000 non disponible non disponible lait biologique Seine et Loire SIQO** Somme , de l' Oise , de l' Aisne , du Pas-de-Calais , du Poitou, Nord-Picardie, Saint Père, Montsûrs propriété) Nord , des Deux-Sèvres , de la -Maritime , Centre, Grand Est de la , d' -et-Loire , du Loir-et-Cher , de l'Eure-et-Loir , des Yvelines , du Val d'Oise , de la Seine-et-Marne

départements des Vosges , de la Haute-Marne OP non commerciale Union des Producteurs de Lait (canton de Saint-Blin), de la Meurthe-et-Moselle Lactalis, Bongrain, Lait de vache (sans transfert de ÉPINAL (88) Grand Est 367 119 000 000 367 119 000 000 des Vosges (UPLV) (cantons de Haroué, Baccarat et Vézelise) et de la Triballat, Climont propriété) Meuse (canton de Gondrecourt-le-Château) Grand Ouest, Normandie, Nord- 3A Union, Danone, les OP commerciale Picardie, Grand Est, Maitres laitiers du Société par actions simplifiée Lait de vache sous (avec transfert de SAFFRÉ (44) France métropolitaine Sud-Est, Sud-Ouest, 465 97 100 000 Contentin, Eurial, 41 8 740 379 « Biolait » SIQO propriété) Auvergne-Limousin, Novandie, Sodiaal, Charentes-Poitou, Senagral, Terra Lacta,... Centre GIE Laitier du Bassin de la OP non commerciale départements du Cher , d' Eure-et-Loir , d' Indre , Centre, Auvergne- Association des Producteurs de Loire, GIE Laiteries H. Lait de vache (sans transfert de ORLÉANS (45) d' Indre-et-Loire , de Loir-et-Che r, du Loiret , de la Limousin, Grand 169 91 500 000 12 non disponible Lait du Bassin Centre (APLBC) Triballat, Senoble, Berry propriété) Nièvre , de l' Allier , de la Sarthe et de l' Yonne Ouest, Grand Est Lait, OP non commerciale départements de la Côte d'Or , du Doubs , du Jura , Association des Producteurs Lait de vache (sans transfert de CHARCENNE (70) de la Haute-Marne , de la Haute-Saône , de la Saône- Grand Est, Sud-Est 167 60 100 000 Fromagerie Milleret 167 60 100 000 Milleret (APM) propriété) et-Loire et du Territoire de Belfort

départements de l' Ain , de l' Allier , des Alpes-de- Haute- , des Hautes-Alpes , des Alpes- OP non commerciale Maritimes , de l 'Ardèche , des Bouches-du-Rhône , Sud-Est, Auvergne- Association des Producteurs Lait de vache (sans transfert de LYON (69) de la Drôme , du Gard , de l' Isère , du Jura , de la Limousin, Sud-Ouest, 213 52 300 000 Lactalis 0 0 Lactalis du Sud Est (APLSE) propriété) Loire , de la Haute-Loire , de la Lozère , du Puy-de- Grand Est Dôme , du Rhône , de Saône-et-Loire , de la Savoie , de la Haute-Savoie , du Var et du Vaucluse

départements de l' Yonne , de la Côte d'Or , de la OP non commerciale Nièvre , de Saône-et-Loire , de la Haute-Saône , du L'ABERGEMENT-SAINTE- Grand Est, Centre, Danone, Fromagers en Association laitière Jura Bresse Lait de vache (sans transfert de Doubs , du Jura , du Territoire de Belfort , de la 212 83 000 000 70 non disponible COLOMBE (71) Sud-Est, Bourgogne (Centurion) propriété) Loire , du Rhône , de l 'Ain , de la Haute-Savoie , de la Savoie , de l 'Isère , de la Drôme et de l' Ardèche départements du Bas-Rhin , du Haut-Rhin , de la Association des Producteurs de OP non commerciale Moselle , de la Meurthe-et-Moselle , des Vosges , de Lait Lactalis du Grand Est Lait de vache (sans transfert de CHAUMONT (52) la Haute-Saône , du Doubs , de la Meuse , de la Grand Est 194 77 000 000 Lactalis 194 77 000 000 (APLLAGE) propriété) Haute-Marne , de la Marne , de l' Aube et de la Seine- et-Marne total 1 844 600 000 000 total > 851 > 26 4840 379

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Page 14 3. La collecte et la transformation dans le bassin Grand Est.

Les sites

Le bassin laitier compte près de 250 entités (coopératives, entreprises privées et fruitières) qui collectent et/ou transforment le lait. En dehors des fruitières, il s’agit d’établissements de grands groupes privés ou coopératifs, de structures régionales livrant du lait à d’autres établissements ou assurant également la transformation, ou encore de structures plus petites travaillant avec d’autres entreprises ou sur des niches.

Les IAA (industries agroalimentaires) laitières sont bien réparties sur tout le bassin. Néanmoins, la plaine champenoise est une zone quasiment blanche pour la collecte et la transformation.

Les zones limitrophes à d’autres bassins peuvent être collectées par ailleurs par des établissements extérieurs au bassin, qui ne figurent pas sur cette carte.

(localisations suivant les déclarations 2012)

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Page 14 La collecte et la transformation emploient près de 14 000 personnes sur le bassin (INSEE CLAP, codes APE 1051A, 1051B, 1051C, 1051D et 1052Z) .

Les secteurs comptant le plus d’employés des IAA laitières correspondent généralement aux secteurs détenant les quotas les plus élevés.

Il y a donc un lien fort entre production et fabrication.

La grande couronne parisienne est singulière : pourvue d’un faible quota, elle concentre des salariés des IAA. En effet, des centres de décisions et de recherche et développement d’entreprises (du bassin ou non) y sont situés.

Les centres de décision des grands groupes privés et coopératifs sont situés le plus souvent hors des zones de production du bassin laitier du Grand Est.

Hors fruitières à Comté, 65 établissements coopératifs ou privés collectent puis en général transforment du lait dans le bassin. Les 11 plus grandes entreprises ont collectés 80% des 3,5 milliards de litres produits durant la campagne 2013/2014. Collecteurs et transformateurs 2013/2014 : Part des volumes collectés pour chaque classe d'entreprise 0,2% 0,9% Entreprises collectant de Entreprises collectant de 2 Entreprises collectant de 5 Entreprises collectant de 25 Entreprises collectant plus de jusqu'à 2 ML ML à 5 ML ML à 25 ML ML à 100 ML 100 ML 4,5% ETS MILLERET CL ND DE BIOLACTE FROMAGERIE D'AUXON BIOLAIT SAS ALSACE LAIT LEFFOND FROMAGERIE DE FROMAGERIE BEL CENTRE DE CALCUL DE LA 14,4% ENIL MAMIROLLE BRIARDE LAITIERE MONTBRILLANT PRODUCTION FRANCE COOPERATION DU DOUBS COOPERATIVE LAITIERE FROMAGERIE HENRI FROMAGERIE DE LA MEIX FROMAGERIE DELIN FROMAGERIE DE CLERVAL DE HAUTE-NORMANDIE HUTIN SARL FROMAGERIE DU PRE FROMAGERIE DU MONT COOPERATIVE LAITIERE FROMAGERIE DE L FROMAGERIE MULIN VERDOT D'OR & LA GRA BOURGOGNE ERMITAGE-ULV FROMAGERIE HAZEAUX DANONE PRODUITS FRAIS GPT JURASSIEN GESTION FROMAGERIE MARCOUX GIE LAIT AOC ET LABELS CLEMENT FRANCE QUOTAS LAI GIE BIOTOP DU VAL DE GIE LAITIER DU BASSIN DE LACTALIS FROMAGERIE PHILIPPE GIE LAITERIE TRIBALLAT SAONE LOIRE (ACHAT LAIT) FROMAGERIE GIE PRODUCTEURS DE LA LIGNE BLEUE SARL GIE SFLC QUOTAS SOCIETE BONGRAIN GERARD SCHERTENLEIB LAIT SUNDGAU S.A.S. FROMAGERIE LAITERIE DU CLIMONT SAS LACT UNION LAITERIE FREIWALD SODIAAL BADOZ SARL FROMAGERIE LAITERIE DES BAS SA LAITERIE DU PRE LINCET STE SENAGRAL NAPIOT VIGNONS SARL FORET 80,0% Entreprises collectant de jusqu'à 2 ML STE FROMAGERE DE LA SARL FROMAGERIE Entreprises collectant de 2 ML à 5 ML SARL MAUGAIN PATURAGES COMTOIS UNICOOLAIT BRIE MONNIN Entreprises collectant de 5 ML à 25 ML Entreprises collectant de 25 ML à 100 ML U.C.L.A. - UNION COOP UNION LAITIERE DE LA UCANEL SA PERRIN VERMOT Entreprises collectant plus de 100 ML LAIT AIN MEUSE (source LEONIDAF – campagne 2013/2014)

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Page 15 La collecte

Pour quelques AOP, la fréquence de collecte peut être quotidienne. De manière générale, la collecte a lieu tous les deux jours. Elle peut éventuellement être réalisée tous les trois jours en restant compatible techniquement avec les fabrications.

Au niveau du bassin, des accords de collecte sont mis en œuvre de telle manière à atteindre au maximum 50% des volumes. Ces accords sont essentiellement utilisés dans les aires des AOP et en zone de montagne.

Les coûts de collecte représentent de 5 à 8 % du prix d’achat du lait. Une maîtrise des coûts nécessite une optimisation des itinéraires, mais les conditions de réalisation de ceux-ci sont parfois difficiles, compte tenu de la dispersion des producteurs, des éléments topographiques et des INDICE= distance min (producteur-collecteur) x coeff altitude équipements routiers. La bonne valorisation des Document présenté en conférence de bassin le 13 février 2013 produits finis doit permettre de compenser les difficultés rencontrées.

Le maillage des entreprises de collecte est dense dans le cœur de production du bassin laitier Grand Est. L’altitude et le relief, qui compliquent la collecte, sont cependant un handicap naturel dans les massifs montagneux. La forte densité laitière sur les aires d’AOP franc-comtoises annule l’impact de ces contraintes pour la collecte au cœur de la montagne jurassienne. Le maillage de collecte est plus lâche sur la plaine d’Alsace et l’ouest du bassin laitier. Parallèlement, la densité d’exploitations de ces zones est moins élevée mais le quota détenu par chaque exploitation y est supérieur à la moyenne de bassin.

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Page 16 Les fabrications

En France, 3,548 milliards de litres de lait liquide conditionné (équivalent à 3,662 millions de tonnes) ont été fabriqués en 2012. 5,522 millions de tonnes de fabrications laitières hors lait liquide ont été produits cette même année, représentant 60% du tonnage des fabrications laitières.

Dans le Grand Est, ces fabrications hors lait liquide représentent 98% des fabrications, dont presque la moitié sont des fromages.

Fabrications laitières françaises (tonnes) LAITS LIQUIDES CONDITIONNES Fabrications laitières du Grand Est 9 944 (caséinates) (tonnes) CREME CONDITIONNEE 27 385

124 861 LAITS FERMENTES NATURE, MEME 18 425 53 936 SUCRES 10 583 9 944 129 761 LAITS FERMENTES AROMATISES OU AUX 132 980 72 983 FRUITS DESSERTS LACTES

88 159 BEURRE DE CREME OU DE SERUM 1 767 642 3 662 137 150 023 BEURRES CONCENTRES

FROMAGES DE VACHE (sauf fondus)

FROMAGES FONDUS (vache, chèvre, 61 814 brebis) 354 085 48 023 LAIT CONCENTRE 2 502 LAIT POUDRE CONDITIONNE 697 024 POUDRE DE BABEURRE 380 564 484 763 1 139 982 564 096 POUDRE DE LACTOSERUM

CASEINATES

(source EAL 2012)

En France, 55% de la production est destinée aux fabrications fromagères, alors que plus des ¾ du lait produit dans le bassin laitier Grand Est sont mobilisés pour la fabrication fromagère. Le bassin laitier Grand Est est clairement un bassin tourné vers la production fromagère.

Estimation de la destination de la production laitière du bassin Grand Est Estimation de la destination de la production laitière de la France (millers de litres) (milliers de litres)

17 853 3 548 582

788 696

14 256 729 6 987 208

2 795 574

LAITS LIQUIDES CONDITIONNES LAITS LIQUIDES CONDITIONNES YAOURTS et DESSERTS LACTES YAOURTS et DESSERTS LACTES FROMAGES DE VACHE FROMAGES DE VACHE (Estimation à partir de l’EAL 2012 et du règlement européen du 11 juillet 2008)

Les fromages à pâte pressée cuite sont traditionnellement issus des montagnes alpines et jurassiennes. Le bassin Grand Ouest est cependant devenu avec le temps le 1 er fabricant national de fromages, notamment grâce aux fromages à pâte pressée cuite. Le bassin Grand Est occupe la 2 ème place pour la fabrication de ces fromages, dont la moitié sont des fromages de Comté. Le bassin laitier Grand Est est par ailleurs le 1 er producteur national de fromages à pâtes molles, devant les bassins Normandie et Grand Ouest.

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Page 17 Fabrications de fromages de vaches (hors fondus) (tonnes) Fabrications de fromages de vaches à pâte pressée cuite Fabrications de fromages de vaches à pâte molle (tonnes) (tonnes)

2% 1% 1% 4% 0% 5% 6% 3% 2% 4% 15% 3% 7% 31%

01-Grand-Ouest 02-Normandie 32% 03-Nord-Picardie 04-Grand-Est 05-Sud-Est 59% 27% 32% 06-Sud-Ouest 38% 07-Auvergne-Limousin 08-Charente-Poitou 09-Centre 25% 2% 0% 1%

Les signes d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO).

Le lien entre les produits sous signe de qualité et le territoire est fort. Les pratiques imposées par les cahiers des charges peuvent porter sur la présence d’animaux dans un périmètre défini, l’obligation de fourrages herbagers ou encore limiter les distances entre la production et la transformation.

Sur les 45 AOP/AOC fromagères françaises, 11 aires d’AOP/AOC se situent dans le bassin laitier Grand Est.

Alors qu’au niveau national les fromages AOP/AOC représentent moins de 10% de la production fromagère, le bassin laitier Grand Est produit près de 20% de ses fromages sous AOP/AOC. En une dizaine d’année, les volumes des fabrications fromagères sous AOP/AOC du Grand Est ont progressé de 20%, tandis que les volumes de l’ensemble des fabrications fromagères du bassin ont progressé de 5%.

Le lait AOP/AOC est essentiellement valorisé en zone de montagne et permet de compenser les surcoûts liés aux handicaps naturels.

Exploitations en zone en uutres Exploitations hors zone défavorisée Exploitations en zone de montagne Exploitations en zone de piémont Total des exploitations zones défavorisées Sans AOC/AOP Avec AOC/AOP Sans AOC/AOP Avec AOC/AOP Sans AOC/AOP Avec AOC/AOP Sans AOC/AOP Avec AOC/AOP Sans AOC/AOP Avec AOC/AOP 3 180 213 659 1 919 380 617 3 852 398 8 071 3 147 RA 2010

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Page 18 Les plus gros tonnages sont vendus surtout par les AOP franc-comtoises, le Munster et le Brie de Meaux. Les ventes de Munster sont en recul (- 666 tonnes) sur la période 2003-2013, alors que les ventes d’Epoisses et de Langres (total + 792 tonnes) sont en essor.

Fromages AOP/AOC au lait 2003 2011 2012 2013 Evolution Evolution de vache (tonnes) (tonnes) (tonnes) (tonnes) 2013/2012 2013/2003 Bleu de Gex-Haut -Jura 539 445 472 533 12,9% -1,1%

Comté (France) 43 479 48 711 52 204 52 764 1,1% 21,4%

Gruyère (France) 1 683 1 632

Morbier 5 519 8 045 8 528 9 054 6,2% 64,1%

Brie de Meaux 6 774 9 173 6 148 6 173 -0,4% 6,9%

Brie de Melun 231 267 247 247 0,0% 6,9%

Chaource 1 995 2 456 2 512 2 505 -0,3% 25,6%

Epoisse 796 1 189 1 296 1 389 7,2% 74,5%

Langres 335 465 482 534 10,8% 59,4%

Mont d'Or 3 764 4 771 4 998 4 998 0,0% 34,2%

Munster (y/c fermier) 7 239 6 967 6 742 6 573 -2,5% -6,9% TOTAL (hors Gruyère) 70 671 82 489 83 629 84 770 1,4% 20,0% Les volumes commercialisés des différents produits laitiers AOP/AOC et leur évolution (source INAO)

Par ailleurs, une indication géographique protégée (IGP) existe pour l’Emmental est-central, le Gruyère et la crème fraîche fluide d’Alsace (la seule IGP française attribuée à une crème), qui est également porteuse du label rouge.

Ce label rouge peut être délivré aussi à des emmentals, des bries au lait thermisé, des carrés et des fromages à raclette.

Enfin, 73,8 millions de litres de lait (moins de 2% de la référence du bassin) ont été produits en 2012 sous la labellisation "agriculture biologique" (AB) par plus de 320 exploitations (3% des exploitations du bassin). En 10 ans, la production laitière en AB a doublé dans le Grand Est, tandis que le nombre d’exploitants certifiés AB a été multiplié par 1,5. L’augmentation significative de la production en AB est toutefois relativement récente, datant de 2010. Les fabrications de fromages à base de lait issu de l’AB restent marginales par rapport aux volumes de lait liquide conditionné et de produits ultra-frais. (Source - Données annuelles sur le lait et les produits laitiers).

Pour les AOP Franc-Comtoises, les règles apportées par les cahiers des charges, associées à la notoriété des produits apportent une valeur ajoutée rétribuée dans le prix du lait. Sur 2013, cette valeur ajoutée apportait un différentiel de prix de lait de l’ordre de 25% vis-à-vis de celui du lait standard

L’AOP COMTE

Dans le paysage des AOP du Grand-Est, l’AOP Comté est à part en raison de l’exigence du cahier des charges, qui porte sur les races bovines autorisées, l’alimentation, la fertilisation et le chargement des pâtures, les modes de traite, les moyens de fabrication, l’autocontrôle, etc. Quelques 150 établissements, dont ¾ sont des coopératives, fabriquent le Comté. Fabriqué à 95% dans le Doubs et le Jura, il représente plus de 15% du tonnage des fromages à pâte pressée cuite fabriqués en France.

Le CIGC (Comité Interprofessionnel du Gruyère de Comté) a mis en place dans le cadre du paquet lait des règles de régulation de l’offre pour assurer un lien entre l’offre et la demande de Comté, pour pouvoir maintenir un niveau de qualité en rapport avec la notoriété du Comté et soutenir ou accroître la valeur ajoutée apportée par l’AOP. En 2000, l’écart entre le prix de lait standard et celui du lait Comté était de moins de 10%, en 2010, avec une progression des ventes de 20%, ce différentiel de prix atteint les 25%. (sources – EAL / Agreste Franche-Comté).

Les investissements

Les investissements des entreprises pour maintenir, développer, moderniser ou créer un site de fabrication sont le résultat d’innovations et des réponses aux besoins des marchés et aux exigences sanitaires (nationales et internationales) et environnementales.

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Page 19 Pour les entreprises privées, le montant moyen d’investissement annuel s’élève entre 2,5 et 4 millions d’euros par site sur ces dernières années. En plus de ces investissements de renouvellement, quelques projets plus importants de modernisation et développement de fromageries sont prévus dans les années à venir sur le bassin.

Le plan de développement rural hexagonal 2007-2013 a permis de soutenir avec des aides des conseils régionaux, de conseils généraux et du FEADER 85 projets d’IAA laitières pour un montant global d’investissement supérieur à 93 M€. Il est à noter toutefois que la programmation 2007-2013 limitait l’accès au dispositif suivant des seuils de nombre de salariés et/ou de chiffres d’affaires selon les structures.

Nombre de dossiers financés Montant total des investissements dans le cadre du PDRH 2007- soutenus 2013

ILE-DE-FRANCE 2 297 681 €

CHAMPAGNE-ARDENNE 3 1 834 563 €

BOURGOGNE 5 7 279 517 €

LORRAINE 6 17 949 434 €

ALSACE 1 494 273 €

FRANCHE-COMTE 58 65 438 797 € BASSIN LAITIER 75 93 294 265 €

La contractualisation

Issue de la loi de modernisation de la pêche et de l’agriculture de 2010, reprise dans l’OCM unique et dans le « paquet lait », la contractualisation est obligatoire depuis le 1 er avril 2011.

Le taux de contractualisation sur le bassin Grand Est est remarquablement élevé puisqu’il varie majoritairement entre 94 et 100% selon les entreprises. Il faut également noter l’existence de contrats d’achat de lait auprès de coopératives pour l’approvisionnement de certaines entreprises.

Les différents contrats existants prévoient notamment la détermination du prix du lait, pouvant faire référence aux indicateurs du Cniel et/ou tenant compte de la valorisation des produits, et les modalités de gestion des volumes. Ces contrats sont encore amenés à évoluer avec la fin des quotas laitiers au 31 mars 2015 et les nouvelles dispositions réglementaires.

4. Les débouchés

Le bassin laitier Grand Est regroupe 30% de la population française et se situe au cœur d’un bassin de population européen dense et bien desservi, à la frontière de plusieurs pays.

De la petite fruitière de Comté jusqu’aux grandes structures coopératives ou privées à visée internationale, en passant par les entreprises régionales solidement établies, les marchés conquis par chacun sont très divers et aussi très concurrentiels.

Le cœur des fabrications laitières du bassin est clairement le fromage, en majorité les fromages à pâte molle. Le marché français du fromage est solide, mais mature. Les Français sont les 2e consommateurs de fromages en Europe derrière la Grèce, et la progression annuelle du marché français est de l’ordre de 1%. En Europe, la tendance est également à l’augmentation de la consommation, mais pas sur tous les segments. Les quantités sont tirées par les produits liés aux nouveaux modes de consommation et par la restauration hors domicile. La percée de nouveaux produits fromagers et de nouveaux marchés nécessite plus de temps et d’innovation que pour les produits industriels. Pour les produits achetés par les ménages, les fromages « de plateau » de fin de repas et surtout les fromages à pâte molle s’essoufflent, alors que les fromages ingrédients et les aides culinaires se développent. Au final en Europe, la valorisation des fromages reste bonne et présente une relative stabilité par rapport à d’autres produits laitiers. Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Lorraine

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La demande mondiale de lait est par ailleurs croissante. En 2013, les exportations françaises de fromages (toutes catégories, y compris les fromages frais et fondus, et tous types de laits), qui se développent régulièrement, ont presque atteint 3 Md€. Cette famille de produits constitue le premier poste d'exportation de produits laitiers en valeur (43%). C’est aussi le cas pour les importations (37%), et pour le solde des échanges (49%). Les importations ont tendance à se développer, elles atteignent 1,25 Md€ en 2013. Le solde des échanges de fromages est largement positif, à 1,75 Md€.

Les exportations des produits fabriqués dans le bassin vers nos partenaires européens sont d’abord destinées aux marchés allemand (3 ème marché européen), belge et luxembourgeois. Les produits, moins typés que les produits vendus sur les marchés français, sont essentiellement des fromages à pâte molle. Sur le créneau des marchés européens, les fromages à pâte pressée cuite subissent la concurrence des pays d’Europe du Nord, qui fabriquent des produits plus neutres d’un point de vue gustatif.

Valeur des exportations françaises de produits laitiers (millions euros) 201120112011201220122012 rang 2012 Union éco. Belg. - Lux. 888 938 1 Allemagne 928 884 2 Espagne 720 739 3 ItalieItalieItalie 737 624 4 Royaume-Uni 582 611 5 Pays-Bas 286 311 6 République populaire de Chine 167 242 7 Algérie 180 193 8 Etats-Unis 157 161 9 Suisse 115 124 10 Portugal 95 94 11 Arabie Saoudite 93 93 12 Russie 79 87 13 JaponJaponJapon 76 86 14 Pologne 58 58 15 Source : Données annuelles sur le lait et les produits laitiers France

France : exportations de produits laitiers et glaces millions € Année 2011 Année 2012 Année 2013 Monde 6 230 6 358 6 590 Union Européenne 4 672 4 634 4 720 Pays tiers 1 558 1 724 1 870 Source : DGDDI (Douanes) - Agreste

Bassin laitier Grand Est : exportations de produits laitiers et glaces

Millions d'euros Année 2011 Année 2012 Année 2013 3T2013 - 2T2014 Alsace 128 142 123 151 Lorraine 529 554 569 568 Franche-Comté 103 114 181 184 Ile de France 1 117 1 135 1 146 1 205 Champagne Ardenne 130 127 134 107 Bourgogne 197 218 213 216 Total Bassin Grand Est 2 204 2 289 2 367 2 432 Source : Douanes françaises, résultats de juin 2014 - lieu de départ des exportations

La valorisation des produits industriels a fortement augmenté ces dernières années, mais reste tributaire des cours mondiaux. Traditionnellement, la production laitière du Grand Est est d’abord destinée à la fabrication de fromages et autres produits de grande consommation. Le parc de tours de séchage est donc plus restreint dans l’Est que dans l’Ouest et les investissements de rénovation et de création dans ce secteur d’activité y sont plus limités.

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Page 21 III. Conclusion

Le bassin laitier Grand Est est un pôle national de production laitière à dynamique positive , constitutif du « croissant laitier français ». Il dispose d’avantages comparatifs importants. La densité de ses élevages est raisonnablement adaptée à son environnement, même si le bassin connaît des situations contrastées. Il dispose notamment, en zone de polyculture-élevage, de surfaces suffisantes pour épandre et recycler les effluents organiques. Il est remarquablement situé en Europe, à la frontière de marchés d’exportation pour ses produits.

Ses territoires et ses exploitations sont très diversifiés , de la montagne à la plaine, et des laitiers herbagers spécialisés aux polyculteurs-éleveurs. Les entreprises de transformation qui y sont implantées y sont non moins diversifiées , des grands groupes nationaux laitiers généralistes aux entreprises de taille intermédiaire et PME plus spécialisées et de statut privé ou coopératif dans un rapport équilibré.

Le bassin laitier Grand Est est un bassin à forte spécialité fromagère . La filière y détient dans ce domaine un savoir-faire technique et commercial, en France et à l’export, notamment sur le marché européen. Les fromages à pâte molle représentent les principales fabrications du bassin. Le Comté tire la production des fromages à pâtes pressées cuites vers le haut. La diversité du bassin permet la production d’une gamme diversifiée de produits complémentaires. Le bassin intègre ¼ des AOP fromagères, des produits premium de notoriété nationale voire internationale et des produits de gammes adaptées au marché export. La spécialité fromagère renforce les exigences de qualité du lait et est à l’origine d’une bonne valorisation des produits.

Dans la zone de polyculture-élevage, la production laitière est en concurrence de fait avec d’autres spéculations, et les exigences de la production laitière en matière d’environnement, de main d’œuvre ou du temps de travail constituent des facteurs de risque de renoncement s’ils ne sont pas compensés par le revenu, la modernisation, des simplifications administratives et le confort au travail.

La croissance nationale du marché fromager, et plus globalement des produits laitiers, est portée par l’export . Le potentiel de développement de la production du bassin laitier Grand Est se situe dans la conquête de nouveaux marchés pour ses productions traditionnelles, et dans la diversification de ses fabrications laitières. Les fabrications fromagères engendrent des coproduits valorisables, demandés à l’export même s’il s’agit de marchés très concurrentiels.

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Page 22 IV. Analyse AFOM

ATOUTS FAIBLESSES

Vocation historique à fabriquer des produits de grande Déficit d’image et d’attractivité des métiers consommation, notamment fromagers Organisation en OP inachevée pour les livreurs aux Filière diversifiée à composantes complémentaires entreprises privées

Filière globalement dynamique : croissance régulière de la Parc industriel de fabrication de produits secs production restreint

Situation au cœur de l’Europe, dans un bassin de Image laitières faibles à l’échelle du bassin, sauf population dense et bien desservi par le réseau routier localement

En zone de polyculture-élevage, systèmes d’exploitation Relations de recherche-développement peu disposant de surfaces d’épandage et d’un potentiel structurées en filière d’autonomie alimentaire élevé

Taille des élevages fruit d’une restructuration déjà largement entamée

Fabrications : • Un marché fromager national solide • des AOP connues et porteuses • des fromages de marques reconnues

Présence bien établie des fromages du Grand Est sur le marché allemand

Dynamisme de l’installation dans les zones de plus forte densité laitière

OPPORTUNITES MENACES

Marché mondial très porteur pour les produits laitiers Marchés mondiaux très concurrentiels

Valorisation des systèmes de production prenant en Volatilité durable des cours des matières premières, compte à l’amont leur environnement touchant le prix du lait mais aussi celui des aliments et de tous les intrants Transferts de production et de marchés en provenance de bassins moins dynamiques en perte de vitesse Fragilité des systèmes laitiers vis-à-vis de l’emploi : difficultés de recrutement et qualité de vie Existence de marges de manœuvre pour une meilleure maîtrise des coûts de production : Zones intermédiaires : concurrence des grandes • Développement de l’autonomie alimentaire cultures • Développement de l’autonomie énergétique Conditions de négociation des prix sur le territoire Politiques de soutien à la modernisation, à l’autonomie national énergétique et protéique pour les exploitations

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Page 23 V. Objectifs pour la filière laitière du Grand Est

Sur la base du diagnostic, trois objectifs sont retenus :

1. contribuer à l’ambition de la filière laitière et au dynamisme de la production nationale , par des actions en faveur de l’installation dans le secteur laitier et en faveur de l’amélioration des conditions de travail ;

2. améliorer la performance économique des exploitations dans leur diversité , en accompagnant la modernisation des exploitations et la maîtrise de leurs charges de production ;

3. conforter la position du bassin laitier Grand Est sur les marchés nationaux et internationaux , en investissant dans l’innovation et la modernisation des outils visant des produits à forte valeur ajoutée, en cohérence avec la prédominance de la production fromagère à l’échelle du bassin.

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VI. Plan d’actions

Douze actions doivent permettre d’atteindre les objectifs fixés.

Objectif n°1 : Contribuer à l’ambition de la filièr e laitière et au dynamisme de la production nationale

ACTION 1-1 Renforcer l’attractivité des métiers du lait Lien avec 1.2 – 3.1

ACTION 1-2 Lien avec 1.1-1.3- Favoriser et accompagner l’installation d’éleveurs laitiers par les 1.4-2.1 entreprises et les acteurs institutionnels ACTION 1-3 Lien avec 1.2 Améliorer les conditions de travail par des relations de travail optimisées 1-4 Lien avec 1.2-2.1- Renforcer les relations amont-aval pour consolider la production 3.4

Objectif n°2 : Améliorer la performance économique des exploitations dans leur diversité

ACTION 2-1 Lien avec 1.2-1.3- Accompagner l’adaptation et la compétitivité des exploitations 2.3

ACTION 2-2 Consolider les exploitations agricoles afin de les rendre plus Lien avec 2.3-2.4 résistantes aux fluctuations des marchés : maîtriser globalement les charges ACTION 2-3 Consolider les exploitations agricoles afin de les rendre plus Lien avec 2.1-2.2- 2.4 résistantes aux fluctuations des marchés : accroître l’autonomie énergétique ACTION 2-4 Consolider les exploitations agricoles afin de les rendre plus Lien avec 2.1-2.3 résistantes aux fluctuations des marchés : accroître l’autonomie alimentaire

Objectif n°3 : Conforter la position du bassin lait ier Grand Est sur les marchés nationaux et internationaux

ACTION 3-1 Consolider la production des AOP et des produits premium Lien avec 1.1

ACTION 3-2 Lien avec 3.3-3.4 Appuyer la fabrication de produits répondant aux demandes et aux normes des pays importateurs

ACTION 3-3 Lien avec 3.2-3.4 Développer l’innovation pour les produits et les process

ACTION 3-4 Lien avec 1.4-3.2- Moderniser les outils de transformation afin de les adapter aux 3.3 demandes des marchés

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Objectif n°1 : Contribuer à l’ambition de la filièr e laitière et au dynamisme de la production nationale

Action n° 1-1 Lien avec action(s) 1.2 – 3.1 Libellé de Renforcer l’attractivité des métiers du lait l’action Le travail dans la filière laitière pâtit d’un déficit d’image et d’une faible attractivité, notamment chez les jeunes. La filière agroalimentaire a résisté au mouvement de désindustrialisation qui a frappé d’autres secteurs et son potentiel de développement est réel. La filière toute entière exprime des difficultés à recruter des salariés, alors que la modernisation des exploitations a permis d’améliorer les conditions de travail et que les IAA laitières proposent un large éventail d’emploi. Motivation et Améliorer son image passe tout d’abord par une communication en phase description de avec le public ciblé : rajeunissement de l’image de l’exploitation laitière (mise l’action en avant des nouvelles technologies pour une image plus moderne, lien avec la nature, envie d’entreprendre…etc), choix des supports de communications utilisés (réseaux sociaux, Tv radio ciblées... ). Une promotion plus large des métiers de la filière doit être organisée au moyen de portes-ouvertes ou de visites des usines pour les collèges, d’accueils de stages d’observation 3ème dans les fermes (production, transformation fermière) et les usines en lançant des propositions de stages aux collèges de proximité. Pilotes Interprofession, Etat, conseils régionaux Outils Contrat de la filière alimentaire (objectif 1 : améliorer l’attractivité des métiers mobilisables et créer des emplois). Principaux Interprofession, Etat, conseils régionaux, profession agricole, chambres de acteurs commerce et d’industrie, établissement d’éducation nationale (collèges) Financements Crédit d’impôt compétitivité-emploi mobilisables Ancrage territorial de la filière laitière peu reconnue, excepté pour certaines Freins régions Leviers Communication Calendrier A réaliser dans l’immédiat et en continu

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Action n° 1-2 Lien avec action(s) 1.1-1.3-1.4-2.1 Libellé de Favoriser et accompagner l’installation d’éleveurs laitiers par les l’action entreprises et les acteurs institutionnels Le renouvellement des générations est une des principales clés de la poursuite d’une production laitière durable dans le Grand Est. Dans un contexte de concentration de la production laitière, l’installation doit être Motivation et accompagnée afin de favoriser la transmission des exploitations. description de Les candidats à l’installation doivent bénéficier de conditions propices à leur l’action projet. Les surcoûts liés au démarrage d’activité doivent pouvoir être compensés par des dispositions contractuelles favorables et des soutiens des acteurs institutionnels pour les aides financières et la politique de transmission. Pilotes Etat et conseil régionaux Contrats producteurs / collecteurs Plans de développement ruraux régionaux Outils Répertoires à l’installation mobilisables PPA SAFER Enseignement agricole Schémas directeur régionaux des exploitations agricoles Interprofession, Etat, conseils régionaux, conseils généraux, SAFER, Principaux établissements d’enseignement agricole, CRA/CDA, organisations agricoles, acteurs collecteurs / industriels laitiers, conseillers d’entreprise, points accueil installation Financements Fonds nationaux, FEADER, FSE, FEAGA mobilisables Concurrence des grandes cultures en zone intermédiaire Freins Politique des collecteurs méconnue par les candidats à l’installation Privilégier les activités créatrices d’emplois et de valeur ajoutée pour les aides financières et la politique de transmission Leviers Communication sur la politique d’entreprise Communication des points accueil installation et des conseillers d’entreprise Calendrier A réaliser dans l’immédiat et en continu

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Action n° 1-3 Lien avec action(s) 1.2 Libellé de Améliorer les conditions de travail par des relations de travail l’action optimisées En raison des restructurations et des nouvelles aspirations sociétales, le recours à la main d’œuvre salariée et au travail en société est de plus en plus fréquent dans les exploitations laitières. La pérennité de l’exploitation est alors entre autres liée à la capacité à travailler en équipe et à encadrer du personnel. Les chefs d’exploitations Motivation et doivent se former d’avantage à l’encadrement de salariés ou au travail au description de sein d’une société multi-personnelle. l’action Par ailleurs, le recours au groupement d’employeurs permet aux exploitations de se regrouper pour employer une main-d’œuvre qu’elles n’auraient pas, seules, les moyens de recruter. Enfin, les chefs d’exploitation peuvent se ménager, ainsi qu’à leur famille, plus de temps en utilisant plus souvent les services de remplacement. Pilotes Etat, conseils régionaux Formation initiale Outils Formation continue mobilisables Groupements d’employeurs Services de remplacement Principaux Etablissement d’enseignement agricole, CRA / CDA, groupements acteurs d’employeurs, service de remplacement Financements VIVEA, FAFSEA mobilisables Freins Leviers Calendrier Dès à présent

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Action n° 1-4 Lien avec action(s) 1.2-2.1-3.4 Libellé de Renforcer les relations amont-aval pour consolider la production l’action La restructuration, déjà largement entamée dans le bassin, se poursuivra toutefois. Les producteurs et acteurs institutionnels du Grand Est possèdent une réelle culture de l’élevage laitier. Les collecteurs et transformateurs sont présents sur l’ensemble du bassin et disposent des moyens adaptés aux volumes produits dans le bassin pour des fabrications ayant des débouchés rémunérateurs sur les marchés. Le maintien du dynamisme laitier passe d’abord par le renforcement des liens entre producteurs et collecteurs-transformateurs. Les organisations de producteurs sont destinées à équilibrer et à faciliter les relations entre Motivation et producteurs et acheteurs privés. Par ailleurs, les coopératives souhaitent description de que les adhérents s’impliquent à nouveau plus directement dans la vie de l’action leur coopérative. Il est nécessaire de renforcer l’approche collective et l’implication des acteurs, ceci dès la formation des futurs agriculteurs. Par ailleurs, les entreprises qui souhaitent développer leurs fabrications doivent pouvoir s’appuyer des producteurs laitiers motivés. Réciproquement, les producteurs laitiers d’un territoire donné qui souhaitent développer leur production doivent pouvoir se tourner vers un interlocuteur industriel motivé. La poursuite de ce dynamisme doit permettre aux entreprises d’une part de maintenir les volumes laissés par d’éventuelles cessations dans le bassin Grand Est, mais aussi de capter les volumes et les marchés de bassins en déprise. Pilotes Filière laitière Outils Paquet lait mobilisables Formation des candidats à l’installation Principaux Filière laitière, établissement d’enseignement agricole acteurs Financements mobilisables Incertitudes liées au passage d’une logique de quota à une logique Freins contractuelle de volume Leviers Communication entre l’amont et l’aval Urgence du développement des organisations de producteurs Calendrier Travail en continu au sein de la filière

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Page 29 Objectif n°2 : Améliorer la performance économique des exploitations dans leur diversité

Action n° 2-1 Lien avec action(s) 1.2-1.3-2.3 Libellé de Accompagner l’adaptation et la compétitivité des exploitations l’action L’élevage laitier se caractérise par son niveau élevé d’investissement, principalement pour les bâtiments et leurs annexes. La modernisation des bâtiments d’élevage permet des gains de compétitivité et d’améliorer les conditions de travail, en tendant vers des constructions plus durables. La protection des milieux naturels impose un niveau d’équipement conséquent et des modifications de pratiques dans les élevages laitiers. La remise à Motivation et niveau du parc de gestion des effluents engendre de nouvelles dépenses description de dans les exploitations. Les changements de pratiques agricoles peuvent être l’action une source de désorganisation d’une exploitation. Les actions d’appui technico-économique, basées sur un diagnostic d’approche globale d’atelier, visent à donner aux éleveurs une appropriation plus fine du pilotage de leur entreprise tout en diffusant des facteurs d’innovation. Les soutiens à la modernisation des élevages concourent à la durabilité des exploitations. Pilotes Etat et conseils régionaux Plans de développement ruraux régionaux / plans de compétitivité et d’adaptation des exploitations Outils Appuis technico-économiques (CAPACILAIT,…) mobilisables Politiques de développement des laiteries Projet agro-écologique Principaux Etat, conseils régionaux, conseils généraux, agence de l’eau, CRA / CDA, acteurs FranceAgriMer, coopératives, centres de gestion, conseillers d’entreprises Financements Fonds nationaux, FEADER, FranceAgriMer mobilisables Freins Financements bancaires Leviers Augmentation des volumes produits Calendrier A poursuivre au moins durant les 10 prochaines années

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Action n° 2-2 Lien avec action(s) 2.3-2.4 Consolider les exploitations agricoles afin de les rendre plus Libellé de résistantes aux fluctuations des marchés : maîtriser globalement les l’action charges

Les charges d’exploitation poursuivent une tendance haussière amorcée depuis le début des années 2000. Dans un contexte de volatilité des cours des matières premières, les revenus des exploitants laitiers sont fluctuants. Les typologies des exploitations du Grand Est sont très hétérogènes et certains élevages laitiers peuvent être particulièrement affaiblis par les crises laitières. La connaissance des coûts de production est une donnée essentielle et Motivation et permet à l’agriculteur d’identifier ses marges de progrès et de sécurité et description de donc de consolider l’exploitation. Les programmes d’assistance technique l’action régionaux prévoient la mise en place de diagnostics des coûts de production. Une priorité doit être accordée aux exploitations laitières. Ces diagnostics doivent être accompagnés par des formations à l’adaptation de la gestion économique de l’exploitation à la volatilité des prix (lissage pluriannuel). Ces actions permettent de se projeter à long terme dans sa propre exploitation et d’avoir une visibilité sur plusieurs années afin d’être plus résilient face aux modifications de conjoncture. Pilotes Etat, conseils régionaux, et CRA/CDA Plans de développement ruraux régionaux / plans de compétitivité et d’adaptation des exploitations Outils Appuis technico-économiques (CAPACILAIT,…) mobilisables Projet agro-écologique Formation continue Principaux Etat, conseils régionaux, CRA/CDA, FranceAgriMer, centres de gestion acteurs Financements Fonds nationaux, FEADER, FranceAgriMer, VIVEA mobilisables Freins Leviers Mise en application directe pour une appropriation de la démarche par une Calendrier majorité d’éleveur dans les 5 ans

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Action n° 2-3 Lien avec action(s) 2.1-2.2-2.4 Consolider les exploitations agricoles afin de les rendre plus Libellé de résistantes aux fluctuations des marchés : accroître l’autonomie l’action énergétique La maîtrise des coûts énergétiques, par la diminution de la consommation énergétique et l’utilisation d’énergies renouvelables, participe à une meilleure maîtrise des coûts de production et à une agriculture plus durable. Les soutiens techniques apportés doivent permettre de dresser un état de Motivation et lieux des consommations énergétiques et de définir les points d’amélioration description de à l’échelle de l’exploitation mais aussi d’un territoire. Un travail à grande l’action échelle permet de déterminer les synergies possibles ou de les provoquer. Les appuis financiers sont alors orientés vers la recherche d’une meilleure performance énergétique, par la réduction des consommations énergétiques, la réduction d’émissions de gaz à effet de serre ou la production d’énergies renouvelables. Pilotes Etat, conseils régionaux et CRA/CDA Plans de développement ruraux régionaux / plans de compétitivité et d’adaptation des exploitations Outils Appuis technico-économiques (CAPACILAIT,…) mobilisables Plan énergie méthanisation autonomie azote Projet agro-écologique Principaux Etat, conseils régionaux, CRA/CDA, FranceAgriMer, ADEME acteurs Financements Fonds nationaux, FEADER, FranceAgriMer, FEDER mobilisables Freins Leviers Mise en application directe pour une appropriation de la démarche par une Calendrier majorité d’éleveur dans les 5 ans

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Action n° 2-4 Lien avec action(s) 2.1-2.3 Consolider les exploitations agricoles afin de les rendre plus Libellé de résistantes aux fluctuations des marchés : accroître l’autonomie l’action alimentaire L’alimentation de ferme ou locale participe à la durabilité de l’élevage et à une image positive de l’élevage laitier. Les protéines alimentaires sont devenues par ailleurs très coûteuses et impactent l’efficacité économique des exploitations. La relocalisation des cultures protéiques assurent une meilleure traçabilité des produits. Les soutiens apportés doivent permettre l’émergence d’une offre localisée Motivation et pour l’alimentation des troupeaux, qui passe par le maintien et la reconquête description de des prairies et la culture de plantes à valeur protéique. l’action Par ailleurs, le savoir-faire associé à ce type de culture s’est perdu dans beaucoup d’exploitations, voire dans certains territoires. Il est nécessaire que les exploitants agricoles se réapproprient ces techniques culturales en mettant en place localement des accompagnements techniques spécifiques en lien avec les instituts techniques (élevages et grandes cultures) associés à des expérimentations permettant d’apporter des solutions techniques. Pilotes Etat, conseils régionaux, et CRA/CDA Plans de développement ruraux régionaux / plans de compétitivité et Outils d’adaptation des exploitations mobilisables Appuis technico-économiques Projet agro-écologique Principaux Etat, conseils régionaux, interprofession, CRA / CDA, FranceAgriMer, acteurs l’Institut de l’Elevage, instituts techniques des grandes cultures Financements Fonds nationaux, FEADER, FranceAgriMer mobilisables Freins Concurrence des grandes cultures Recherche de synergie à l’échelle de l’exploitation Leviers Recherche de synergie entre filière céréalière et filière élevage Recherche de synergie entre les exploitations d’élevage Mise en application directe pour une appropriation de la démarche par une Calendrier majorité d’éleveur dans les 5 ans

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Page 33 Objectif n°3 : Conforter la position du bassin lait ier Grand Est sur les marchés nationaux et internationaux

Action n° 3-1 Lien avec action(s) 1.1 Libellé de Consolider la production des AOP et des produits premium l’action Le bassin intègre des produits premium de renommée nationale voire internationale et ¼ des AOP fromagères. La notoriété de ces produits assure de bonnes valorisations à l’ensemble de la filière, participe à la Motivation et promotion de produits à haute valeur gustative et pérennise le dynamisme description de territorial, notamment en zone de montagne. l’action Les actions à mener doivent permettre de confirmer l’intérêt, la valeur et la richesse de ces AOP et de leurs cahiers des charges pour l’ensemble de la filière, du producteur jusqu’au consommateur. Pilotes Organismes de défense et de gestion Programmes européens pour la promotion des produits agricoles Outils (programmes pour le lait, pour les signes de qualités et pour le bio). mobilisables Aides, conseil et connaissance des marchés Principaux INAO, Organismes de défense et de gestion, filière laitière, FranceAgriMer, acteurs Financements Fonds du programme européen de promotion mobilisables Freins Leviers Calendrier Dans l’immédiat et en continu

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Action n° 3-2 Lien avec action(s) 3.3-3.4 Libellé de Appuyer la fabrication de produits répondant aux demandes et aux l’action normes des pays importateurs Les plus fortes marges de croissance du marché fromager et plus globalement des produits laitiers sont portées par l’export. Les demandes portent sur des produits répondant à d’autres standards gustatifs. Les Motivation et exigences sanitaires et environnementales des pays importateurs, description de notamment extracommunautaires, peuvent différer des normes nationales. l’action Les entreprises exportatrices doivent être accompagnées dans leurs démarches à l’export. Les soutiens apportés visent à une meilleure connaissance des marchés et des normes des pays importateurs. Pilotes Interprofession et Etat Contrat de la filière alimentaire (objectif 4 : encourager l’organisation Outils collective à l’export et faciliter les démarches des entreprises) mobilisables Plan d’action pour l’export. Exp@don 2 (FranceAgriMer) Principaux FranceAgriMer, UBIFRANCE, CCI international, COFACE, BPIFRANCE, acteurs comité national des conseillers du commerce extérieur de la France Financements COFACE, BPIFRANCE, UBIFRANCE mobilisables Freins Leviers Calendrier Dans l’immédiat et en continu

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Action n° 3-3 Lien avec action(s) 3.2-3.4 Libellé de Développer l’innovation pour les produits et les process l’action La fabrication de produits innovants participe à la conquête de nouveaux marchés, nationaux comme internationaux, et sont sources de valeur Motivation et ajoutée. L’innovation dans les process permet de sécuriser une production description de d’améliorer la productivité ou d’élaborer de nouveaux produits. l’action La recherche et le développement sont à encourager. Il s’agit également de renforcer les synergies entre les acteurs de la recherche et les entreprises (cluster lait). Pilotes IAA, Etat et conseils régionaux Contrat de la filière alimentaire (objectif 2 : stimuler les investissements et Outils l’innovation des entreprises alimentaires). mobilisables Plans de développement ruraux régionaux Programme investissements d’avenir Principaux IAA, Etat, conseils régionaux, BPIFRANCE, Commissariat général à acteurs l'investissement Financements Crédits nationaux, FEADER, BPIFRANCE mobilisables Freins Leviers Calendrier Dans l’immédiat et en continu

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Action n° 3-4 Lien avec action(s) 1.4-3.2-3.3 Libellé de Moderniser les outils de transformation afin de les adapter aux l’action demandes des marchés Le cœur de fabrication du Grand Est porte sur les produits de grande consommation, notamment fromagers. Néanmoins, il existe une demande internationale pour des produits spécifiques issus du cracking laitier, qui sont actuellement bien valorisés. D’autres demandes sur de nouveaux segments Motivation et de marchés peuvent également apparaître aussi bien sur le marché national description de qu’à l’export. l’action En s’appuyant sur l’analyse des besoins des marchés, la recherche et le développement, les outils de transformation doivent pouvoir être adaptés et modernisés afin de conforter l’activité industrielle laitière du bassin Grand Est. Pilotes IAA, Etat et conseil régionaux Contrat de la filière alimentaire (objectif 2 : stimuler les investissements et Outils l’innovation des entreprises alimentaires). mobilisables Plans de développement ruraux régionaux Programme investissements d’avenir Principaux IAA, Etat, conseils régionaux, BPIFRANCE, UBIFRANCE, Commissariat acteurs général à l'investissement, FranceAgriMer Financements Crédits nationaux, FEADER, BPIFRANCE, UBIFRANCE, FranceAgriMer mobilisables Freins Leviers Calendrier Dans l’immédiat et en continu

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Page 37 VII. Indicateurs de suivi

Indicateurs de suivi Sources des données Fréquences de suivi

1. Enquête mensuelle laitière 1. Suivi mensuel (décalage 4 mois) Objectif n°1 : Contribuer à l’ambition Volume de lait produit dans le (réalisations et estimations) 2. Suivi annuel (parution des données de la filière laitière et au dynamisme bassin 2. Enquête annuelle laitière en octobre de l’année suivante) de la production nationale Nombre d’installations 3 Dotation jeune agriculteur 3 Suivi annuel

Objectif n°2 : Améliorer la Valeur ajoutée / 1 000 L Réseau d'information comptable Suivi annuel (parution des données en performance économique des (différencié par type d’exploitation agricole janvier de l’année n+2) exploitations dans leur diversité et zone) (OTEX et échelle régionale)

1. National : enquête annuelle 1. Suivi annuel (parution des données Objectif n°3 : Conforter la position du Volumes et parts de marché des laitière en octobre de l’année suivante) bassin laitier Grand Est sur les fabrications du bassin en France et 2. International : douane 2. Suivi annuel (parution des données marchés nationaux et internationaux à l’étranger en avril de l’année suivante)

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Page 38 VIII. Annexe 1 : courrier ministériel

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Page 40 IX. Annexe 2 : Composition de la Conférence de bassin

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