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HISTOIRE DE MÉDECINE ET DES SCIENCES LA médecine/sciences 1997; 13: 568-74

---�� det4 Bref historique � de la Faculté de Médecine et de4 de l'Université McGill s�

'histoire de la médecine à Mont­ cliniques. L'Hôpital général de Mont­ L réal est intimement liée à l'his­ réal (figure 4) accueillait les étudiants, toire de l'Université McGill. Au une attitude assez novatrice à l'époque début du XJXe siècle, l'Hôtel-Dieu de en Amérique du Nord. Montréal, créé dès 1644, deux ans Dès le début, on attacha beaucoup après la fondation de la ville, ne pou­ d'importance à la recherche. En vait accueillir que trente patients [1] 1848, on expérimenta l'administra­ et ne suffisait pas à recevoir tous les tion de l'éther et l'année suivante on malades qui se présentaient à lui. Par l'utilisa en clinique à l'Hôpital géné­ ailleurs, aucun hôpital ne desservait la ral de Montréal. Depuis lors, cet hô­ population anglophone. En 1801, le pital soutient des activités de re­ Figure 1. Burnside Place, la propriété parlement de Québec institua, en ré­ cherche. En 1855, Sir William de campagne de James McGi/1, dessi­ ponse aux pressions de la communau­ Dawson, géologue de renom, devint, née par W.D. Lambe en 1842. La mai­ té anglophone de Montréal, la Royal son, située près d'un ruisseau (burn en à l'âge de 35 ans, recteur de l'Univer­ Institution for the Advancernent of Lear­ anglais) se trouvait au sud de Roddick sité McGill (figure 5). Durant son rec­ ning, une institution protestante des­ Gates, l'entrée principale actuelle de torat qui dura jusqu'en 1893, il tinée à promouvoir l'éducation l'Université (Archives photographiques transforma une petite institution victo­ secondaire et supérieure dans la pro­ Notman, Musée McCord, Montréal). rienne en une université de réputa­ vince. Cependant, rien de concret ne tion internationale. Il commença par se produisit jusqu'à ce que James Mc­ une collecte de fonds, une nécessi­ Gill, un riche négociant de fourrure, Medical Institution (figure 3) . té qui s'est maintenue et accentuée lègue son domaine à la campagne Dans son testament, James McGill dans notre siècle. La Faculté de Mé­ (qui constitue de nos jours le campus avait eu la sagesse de stipuler que decine fit l'acquisition de l'Hôpital de l'Université McGill dans le centre­ l'université qui porterait son nom de­ Royal Victoria inauguré en 1894. On ville de Montréal) et 10 000 f pour vait être fondée et fonctionner dans créa des chaires d'hygiène et de pa­ fonder l'université qui porterait les dix années qui suivraient sa mort, thologie. Dès cette époque, les jeunes son nom (figure 1). sinon le domaine et l'argent revien­ diplômés de l'université McGill com­ En 182 1, le Conseil législatif octroya draient à ses héritiers. En 182 1, le mencèrent à aller parfaire leur for­ une charte qui donnait tous les pou­ Montreal Medical Institution devenait la mation en Europe avant leur retour à voirs d'une université à McGill College Faculté de Médecine de l'Université la faculté. et on nomma un conseil d'adminis­ McGill et cette fusion assurait l'utilisa­ L'éducation médicale au milieu du tration. Deux ans auparavant, un tion du legs de James McGill à des XJXe siècle était très différente de ce groupe de citoyens entreprenants fins éducatives. Ce fut la première fa­ que nous connaissons aujourd'hui avait fondé le Montreal General Hospi­ culté de médecine du [1]. [3]. Les étudiants payaient directement tal qui emménagea dans un nouvel Pendant les vingt années qui suivirent, leurs professeurs, l'enseignement était édifice en 1822. Dès l'année suivante, la Faculté de Médecine fut la faculté surtout magistral et se faisait peu au John Stephenson, William Caldwell, la plus dynamique de McGill College chevet des malades et les bases scienti­ William Robertson et Andrew Fernan­ [2 ]. Le cursus médic;al s'inspira de ce fiques de la médecine moderne n'exis­ do Holmes_ (figure2), quatre médecins qui se pratiquait à Edimbourg. L'ap­ taient pas encore. Cependant, la scien­ formés à Edimbourg et travaillant à proche était très didactique: deux se­ ce progressait et la médecine cessait l'Hôpital général de Montréal, créè­ mestres de cours de sciences fonda­ peu à peu d'être un art. Cette évolu­ rent une école de médecine privée, le mentales et deux années de leçons tion allait amener des bouleversements 568 m/sn'4, vol.JJ, avri/97 profonds de la formation médicale. Les changements apparurent simulta­ nément dans les meilleures universités du continent, y compris McGill [4]. Bien que le stimulus intellectuel vint d'Europe, ce furent de jeunes méde­ cins, de retour en Amérique après leur formation à l'étranger, qui opérè­ rent cette transformation. A cet égard, 1 'individu exceptionnel qui marqua l'Université McGill fut bien sûr, Sir William Osier (figure 6). Il faut aussi mentionner Frances Shepherd, Geor- ge Ross et Thomas G. Roddick qui se joignirent à Osier (figure 7) et restè­ rent à McGill après son départ en 1884 pour l'Université de Pennsylva- nie (avant Johns Hopkins et finale- ment Oxford) . En accord avecles ten- dances de l'époque, et sous la direction du recteur Dawson, la Facul- té de médecine devint une entité à part entière de l'université qui fixa dé- Q sormais les normes de la formation médicale et veilla à leur respect. C'en était fini de l'école de médecine pri- vée et de l'admission d'étudiants sans qualification. Osier créa le premier la- boratoire de physiologie au Canada, il écrivit un manuel d'histologie pour les étudiants, il fut le premier patholo­ giste de l'université McGill et de l'Hô­ pital général de Montréal et le pre­ mier professeur à plein temps de la faculté. Sir Thomas G. Roddick fut le premier à utiliser l'asepsie en chirur- gie et créa plus tard le Conseil médi- cal du Canada, l'organisme respon- sable des examens régissant le droit � de pratiquer la médecine dans toutes r les provinces du pays. Alors que la Faculté de médecine jouis- �ri sait déjà d'un prestige international, l'Université McGill s'illustrait dans d'autres domaines de ·recherche et d'enseignement. Sir Ernest Rutherford apportait une contribution majeure à Tilt.· ori t: irul ,,.ho , llH.:dil .tl �l.tiÏ. . tl ,o di cl th<: 1 i r't l<:.tlh la théorie atomique en démontrant à rn,t: 111 th<: lfo,pit.tl. Aho\'t.: DR. \\·_,1 C\1.1>\\ 11 1. Montréal l'existence des particules al- ... _ (l�,c,·::.JS));· . Du. A 1: lloJ..\11-> (J-c,�.J8roiJ) pha, découverte pour laquelle il reçut Belo'' Dn \\'.\t. l�ollFJ(r_,o:--; (J-s.;-/8.11;: DtL le prix Nobel de chimie en 19 08. Le J'-: ( professeur Stephen Leacock occupait )ni .-11·1'1·11:1"'0.'-: r•)'-11:' ,:; ) . la chaire d'économique politique. En 1895, le professeur Cox utilisait les rayons X quatre mois seulement après :z: Figure 2. Les quatre fondateurs de la Montreal Medical Institution qui est à la publication de leur découverte. l'origine de la Faculté de Médecine de l'Université McGi/1: William Caldwell, Quand Abraham Flexner, de la fon­ M.D., 1782-1833; Andrew F. Ho/mes, M.D., 1797-1860; William Robertson, dation Rockefeller de New York, visi- M.D., 1784-1844; John Stephenson, M.D., 1797-1842. ta l'Université McGill en 1905, la fa- ---• m/sn•4, vol. 13, avril 97 569 et rassembla des fonds importants pour l'université, y compris une sub­ vention de la Fondation Rockefeller. Les fonds furent utilisés pour relever les salaires, construire et pourvoir en personnel un nouveau pavillon de biologie ( 1922) , un Institut de patho­ logie (1924) et la Clinique médicale universitaire pour la recherche en médecine interne affiliée à l'Hôpital �oyal Victoria. En 1924, on recruta à Edimbourg un jeune Canadien, Jona­ than C. Meakins, comme médecin­ chef de l'Hôpital Royal Victoria et professeur de clinique à l'Université McGill. En rassemblant de jeunes chercheurs cliniciens hors pair, Mea­ kins instaura une tradition d'excel­ lence en médecine et en recherche qui se perpétue encore de nos jours. En 1929, Edward Archibald, directeur du département de chirurgie de l'Université McGill depuis trois ans,

Figure 3. La Montreal Medical Institution, située près de la Place d'Armes devint chirurgien-chef à l'Hôpital (sur St James Street), qui fut à l'origine de la Faculté de Médecine (1824). Royal Victoria. Francophile, parfaite­ (Bibliothèque Osier.) ment bilingue, Archibald avait été for­ mé à Grenoble et entretenait des liens étroits avec la France. Pionnier de la chirurgie thoracique, il recruta un groupe peu commun de chirur­ giens. C'est ainsi que se joignirent à l'Université McGill: Donald Webster, Lloyd MacLean, Rocke H. Robertson (recteur de 19 62 à 1970) , Arthur Vi­ neberg, et . Norman Bethune avait été attiré par la réputation de chirurgien d'Archibald et travailla avec lui de 1928 à 1932. A la fin de 1936, il partit pour l'Espagne où il s'engagea du côté des forces républicaines durant la guerre civile. Après un bref séjour à Montréal en 1937, Bethune partit pour la Chine où il se dévoua auprès de l'armée de Mao jusqu'à sa mort deux ans plus tard. Héros de la Chine populaire, on créa à sa mémoire, en 1964, un programme d'échange, le Figure 4. Le premier immeuble de l'Hôpital général de Montréal sur la rue Norman Bethune Exchange Professorship, Dorchester, maintenant boulevard René-Lévesque (esquisse de J.P. Drake, entre le collège médical de Pékin et 1826). (McGi/1 University Archives.) notre Faculté de médecine, le seul lien existant alors entre la république de Chine et le monde médical occi­ cuité venait d'aménager dans un vit en 1910 [5], l'université McGill re­ dental. C'est encore Archibald qui est nouveau pavillon (le StrathconaMedi­ çut la cote la plus élevée. à l'origine du recrutement, en 1928, cal Building) et disposait de l'Hôpital La Première Guerre mondiale mar­ d'un jeune et brillant neurochirur­ Royal Victoria, très moderne pour qua une pause après laquelle la crois­ gien américain, Wilder Penfield, qui l'époque, et de l'Hôpital général de sance reprit. Sir Arthur Currie devint allait avoir une profonde influence Montréal. Dans le rapport qu'il écri- recteur de 1 'Université McGill en 1920 sur la recherche médicale tant à Mc-

570 m/s n •4, vol. 13, avril 97 Gill qu'à l'étranger. Grâce au prestige Pionnier de la psychopharmacologie, de Penfield, la Fondation Rockefeller Heinz E. Lehmann fut psychiatre à octroya une généreuse subvention l'Hôpital Douglas dès son arrivée au qui permit de construire et de pour­ Canada en 1937 [6]. Il y devint direc- voir en personnel l'Institut neurolo­ teur de la recherche clinique en 1947. gique de Montréal inauguré en 1934 Son article sur l'efficacité de la chlor­ (figure 8). Penfield est toujours consi­ promazine dans le traitement de la déré comme une sommité de la re­ schizophrénie, publié en 1954 deux cherche sur le cerveau. Sa contribu­ ans après la découverte d'Henri Labo- tion aux neurosciences est imposante rit et Pierre Deniker à Paris, devint im­ et ne se limite pas à ses travaux sur médiatement un classique. Avec eux, l'épilepsie du lobe temporal. En effet, il reçut le prestigieux prix Albert Las- les concepts que son équipe élaborè­ ker en 19 57. Lehmann assura la prési- rent sur le fonctionnement du cer­ dence du Collège international de veau sont encore à la base des neuropsychopharmacologie (CINP) connaissances actuelles. Plusieurs de de 1970 à 1972. Il est intéressant de ses livres sont devenus des classiques noter que l'actuel président du CINP, de la littérature médicale, notam­ Claude de Montigny, est aussi un ment and the }ùnctional A nato­ membre du département de psychia- Figure 5. Pavillon de la Faculté de my of the Human qu'il publia en trie de l'université McGill, ce qui té- Médecine entre 185 1 et 1872 qui se 1954 avec le professeur Herbert Jas­ moigne d'une longue tradition d'ex­ trouvait sur le site actuel du Palais per (professeur de neurophysiologie cellence en ce domaine. Theodore L. des Congrès de Montréal. à l'Université de Montréal depuis Sourkes, biochimiste de formation, fut 1965) (figure 9). Penfield exerça un aussi affilié à ce département. Ses tra­ fort ascendant sur l'Institut neurolo­ vaux sur la L-dopa ouvrirent la voie à gique et y rassembla de prestigieux son utilisation dans le traitement de la collaborateurs, incluant Herbert Jas­ maladie de Parkinson. per, K. Allen C. Elliot, Theodore Ras­ Après la guerre, la Faculté de Méde­ mussen, et Brenda cine de McGill ne fit pas exception à Milner, qui contribuèrent tous large­ la tendance nord-américaine d'ac­ ment à la réputation de l'Institut. croître le corps professoral afin de La Dépression ralentit les activités de profiterdes nouvelles retombées tech­ recherche mais l'enseignement se nologiques. A l'Hôpital général de poursuivit et on créa des programmes Montréal, Douglas Cameron, méde- d'études supérieures dans la plupart cin-chef, rassembla un groupe excep- des départements de la Faculté de tionnel de jeunes chercheurs com- Médecine. prenant, entre autres, Arnold Burgen La Seconde Guerre mondiale inter­ (maintenant à l'Université de Cam- rompit les activités. La paix revenue, bridge), Samuel Freedman (doyen les installations de l'Université Mc­ de la Faculté de 1977 à 1981) , Phil Gill s'avérèrent désuètes. En 1955, Gold, , Albert l'Hôpital général de Montréal démé­ Aguayo et Emil Skamene. Les profes­ nagea du boulevard Dorchester seurs Gold (prix Killam du Conseil (maintenant boulevard René-Lé­ des Arts du Canada, 1985) et Freed- vesque) dans un nouvel édifice au man se sont distingués par leur dé­ flanc du Mont-Royal. Durant un ving­ couverte d'un antigène carcino­ taine d'années, l'Hôpital Royal Victo­ embryonnaire qui a conduit à l'élabo- ria organisa des collectes de fonds ration du premier test facilitant la dé­ qui lui permirent de remplacer la tection du cancer. Les travaux du plupart de ses installations cliniques docteur Gold lui valurent de nom­ et d'agrandir ses laboratoires de re­ breux prix si bien qu'il est un des Figure 6. William Osier, M.D., C.M. cherche. L'Université fit l'acquisition médecins le plus comblé d'honneurs (1881) Sir Osier, diplômé de la faculté de l'Hôpital de Montréal pour en­ au Canada. Pour sa part, le profes- en 1872, y fut professeur de 1875 à fants pour en faire un hôpital d'en­ seur Aguayo (prix du Québec, 1994) 1884. Il exerça une influence durable seignement. L'Hôpital déménagea s'est illustré par ses travaux originaux sur la Faculté et fut une des sommi­ dans un édifice qu'il occupe encore et précurseurs sur la plasticité neuro­ tés médicales de son époque. (Mu­ aujourd'hui, agrandit les laboratoires nale et la réparation de la moelle épi­ sée McCord, Archives Notman, de recherche et augmenta les fonds nière. Il assura la présidence de la So­ Montréal. ) consacrés à la recherche. ciety for Neuroscience, une société 111111111-- m/s n°4, vo/.13, avril 97 571 Figure 7. Le corps professoral de la Faculté de Médecine en 1882. On remarque debout à l'arrière depuis la gauche, Roddick, Ross, Osier et Shephard, assis au centre Dawson, recteur de l'Université. (Notman et Sandham, Archives photographiques Notman, Musée McCord, Montréal).

savante qui compte plus de 25 000 logie. Ils recrutèrent autour d'eux plu­ Sous la direction de William Feindel chercheurs s'intéressant aux neuros­ sieurs chercheurs dynamiques parmi ( 1972- 1984), l'Institut neurologique ciences. Enfin, le professeur Skame­ lesquels Joseph Martin, maintenant de Montréal se développa vigoureuse­ ne (prix Killam, 1992) s'intéresse aux doyen de la faculté de médecine de ment avec la construction de nouvelles résistances de l'hôte aux infections l'université Harvard. Le professeur ailes qui améliorèrent ses installations parasitaires et dirige un des centres Macklem créa un groupe de re­ cliniques et de recherche. En 1975, il de recherche parmi les plus produc­ cherche en santé respiratoire unique créa un groupe d'imagerie cérébrale tifs de notre Faculté. au monde. La chirurgie fut à l'hon­ réputé à travers le monde. L'Institut A l'Hôpital Royal Victoria, Jonathan neur sous la direction de Lloyd D. Ma­ compte toujours des chercheurs ex­ Meakins fut remplacé d'abord par Ro­ cLean et de Meakins à l'Hôpital Royal ceptionnels. Citons, par exemple, Leon nald Christie puis par J.C. Beek qui Victoria et de Rocke Robertson, Fra­ Wolfe en neurochimie, continuèrent à favoriser le développe­ ser Gurd et David Mulder à l'Hôpital (prix du Québec, 1993) en neurophy­ ment et l'excellence en recherche. Ils général de Montréal. En outre, pour siologie de la mémoire, Alain Beaudet recrutèrent plusieurs chercheurs re­ répondre aux exigences de la science en neuroanatomie, Pierre Gloor en marquables comme les professeurs moderne, on créa dans ces deux hôpi­ neurophysiologie de 1 'épilepsie et Geor­ David Bates, , Samuel taux des unités de recherche en épi­ ge Karpati en pathologie neuromuscu­ Solomon, Ronald Guttmann, Barry démiologie destinées à poursuivre des laire. Les techniques neurochirurgi­ Posner et J.M. McKenzie. Les profes­ travaux indépendants à côté de leur cales développées pour le traitement seurs Solomon et Posner se sont si­ participation à la recherche clinique de l'épilepsie font autorité à travers gnalés par leurs travaux en endocrino- de la plupart des départements. le monde et des malades viennent de 572 m/s n°4, vol. 13, avril 97 ... Figure 8. Dr Wilder Penfield, fondateur et directeur de l'Institut neurolo­ gique de Montréal (1963). (Avec la permission de William Feindel, conser­ vateur des archives Penfield).

<11111 Figure 9. Herbert Jasper examinant un électroencéphalogramme entre Wilder Penfield et Theodore Rasmussen (1962). (Avec la permission de William Feindel, conservateur des archives Penfield). partout pour consulter des neurochi­ Frank C. Macintosh, Mark Nickerson rurgiens comme André Olivier, Jean­ et Angus Graham et que continuè- ...tt. Guy Villeneuve et Richard Leblanc. rent leurs successeurs: Kresimir Kr- ...., Depuis toujours, les sciences fonda­ njevic, Nahum Sonenberg, Philippe mentales ont été à l'honneur à l'Uni­ Gros, Phil Branton et Claudio Cuello. versité McGill. Sir Osier est à l'origi­ Le professeur Mcintosh, directeur du ne d'une superbe tradition en département du physiologie de 1949 pathologie dans laquelle s'illustrè­ à 1965, veilla au développement de rent des chercheurs comme Gardner tous les champs de la physiologie tant McMillan. La biochimie, la pharma­ du point de vue de la recherche que cologie et la physiologie ont aussi de l'enseignement. Macintosh et ses une longue tradition qui remonte collègues Richard Birk et Brian Col­ aux travaux de pionniers comme lier ont acquis une réputation inter- 573 nationale par leurs travaux sur les prestige pour ses travaux en neuros­ mais toujours avec le même souci de mécanismes de transport, de synthè­ ciences et en psychiatrie clinique et l'excellence en recherche et dans se, de stockage et de libération de sociale. L'Hôpital Shriners pour en­ l'enseignement afin de relever les dé­ l'acétylcholine par les éléments pré­ fants handicapés contient une des fis de la médecine du XX!e siècle • synaptiques. Le professeur Mark Nic­ plus performantes unités de recherche kerson fut un des pionniers de la consacrée à la recherche sur les mala­ RÉFÉRENCES ------théorie des récepteurs et élabora plu­ dies invalidantes et dirigée par le pro­ 1. McPhedran NT. Canadian medical schools: sieurs des principes de base, notam­ fesseur Francis Glorieux. Par ailleurs, two centuries of medical history, 1822-1992. ment ceux de stéréosélectivité et de de nouveaux centres universitaires Montréal: Harvest House, 1993. compétitivité. Il fut directeur du dé­ jouent un rôle scientifique de pre­ 2. Hanaway J, Cruess R. McGill . The partement de pharmacologie de mier plan à l'Université McGill en se firsl hal[ century•: 1829-1885. Montréal : Mc­ 1967 à 1975 et contribua grandement consacrant à la recherche multidisci­ Gill University Press, 1996. à son rayonnement. Le professeur plinaire dans des domaines aussi va­ 3. Bonner TM. Becoming a . Medical Charles P. Leblond (prix du Québec, riés que le cancer, la nutrition, education in Great Britain, France, Gemwny, 1992) , toujours actif, a posé la pre­ l'éthique et le droit médical, le and the United States. 1750-1945. New York : Oxford University Press, 1995. mière pierre d'une longue tradition vieillissement et la médecine de l'es­ de recherche en anatomie et en mor­ pace. Le Centre de recherche en gé­ 4. Ludmerer KM. Leaming to heal. The deve­ phologie que ses successeurs poursui­ nétique fondé sur une tradition qui lopment of american medical education. New York : Basic Books, 1985. vent encore aujourd'hui. remonte au professeur Clark Fraser Les vingt dernières années ont été fait appel aux talents de Charles Seri­ 5. Flexner A. Medical education in the United marquées par l'émergence des centres ver (prix du Québec, 1995) et jouit Suates and Canada; a report lo the Carnegie {oundation {or the advancemenl of leaching. de recherche hospitaliers comme par­ d'une réputation mondiale. Les tra­ New York : 'The Foundation, 1910. tenaires égaux des départements de vaux de Scriver sont à l'origine de sciences fondamentales. Le soutien fi­ l'ajout de la vitamine D dans le lait 6. Sourkes T, Pinard P. Building on a proud past. 50 years ofpsychiatry al McGill. nancier du Fonds de la Recherche en afin de prévenir le rachitisme. Il n'est 19915. santé du Québec (FRSQ) ainsi que pas inutile de rappeler ici que cet ex­ la compétitivité de la recherche en posé historique ne prétend pas être sciences fondamentales à l'université exhaustif. McGill y ont joué un rôle important. Dans la conjoncture actuelle, l'Uni­ Richard L. Cruess Ainsi, de nouvelles institutions se sont versité McGill, comme toutes les ins­ Professeur de chirur e, Centre for Medi­ engagées dans la recherche médicale titutions à travers le monde, s'inquiè­ gi cal Education, Université McGill, 1110, alors que d'autres ont intensifié leurs te de son financement. Toutefois, avenue des Pins-Ouest, Montréal, uébec, efforts. Au cours des dix dernières an­ encore plus que les problèmes eux­ Q HJA 1A3 Canada. nées, le Centre de recherche Lady mêmes, c'est la façon de les aborder Davis de l'Hôpital général juif Sir qui importe. Si le corps enseignant Mortimer B. Davis a pris son essor et a de notre faculté déploie toutes les atteint le niveau des centres plus an­ ressources de son ingéniosité, l'Uni­ ------ciens. Le Centre de recherche de versité progressera vers l'avenir, peut­ TIRÉS À PART l'Hôpital Douglas jouit d'un grand être avec de nouvelles structures, R.L. Cruess.

1 Proposition d'accueil d'équipes de recherche dans le domaine biomédical

La Faculté de Médecine de Créteil et l'Institut Mondor de Médecine Moléculaire (IM 3) proposent des lo­ caux de recherche pour 320m2 (extensibles à 650m2 dans les 3 ans) pour accueillir une ou deux équipes de qualité, sur le site de l'Hôpital Henri-Mondor, avec accès à tous les services communs de l'Institut, et possibi­ lité éventuelle de soutien à l'installation.

Les candidatures s'adressent à: • dejeunes équipes en voie de structuration • des équipes soutenues par un organisme de recherche • de jeunes équipes à vocation hospitalo-universitaire

Les dossiers de candidature sont à adresser au Secrétariat du Doyen Faculté de Médecine de Créteil 8, rue du Général-Sarrail, 94010 Créteil, France- Tél: 01. 49. 81. 36. 12- Fax: 01. 49. 81. 36. 81

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