BON BOULLOGNE Paris, 1649 – Paris, 1717 UN CHEF D’ÉCOLE AU GRAND SIÈCLE

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BON BOULLOGNE Paris, 1649 – Paris, 1717 UN CHEF D’ÉCOLE AU GRAND SIÈCLE Aide à la visite BON BOULLOGNE Paris, 1649 – paris, 1717 UN CHEF D’ÉCOLE AU GRAND SIÈCLE Musée national Magnin, Dijon du 5 décembre 2014 au 5 mars 2015 présentation de l’exposition Actif à la n du règne de Louis XIV, Bon Boullogne fut de son vivant et tout au long du XVIIIe siècle l’un des peintres d’histoire français les plus admirés. Doué pour illustrer les sujets mythologiques et bibliques, l’artiste fut sollicité pour décorer résidences royales et édices religieux. Auteur de grands décors comme de petits tableaux recherchés par les collectionneurs, Bon Boullogne était également apprécié comme portraitiste. Il avait surtout la rare capacité de peindre selon diérentes manières et de réaliser des pastiches susceptibles de tromper les amateurs. Passée la Révolution, Bon Boullogne et les meilleurs peintres d’histoire de sa génération - Louis de Boullogne (son frère cadet), Charles de La Fosse, Antoine Coypel, Jean Jouvenet et Nicolas Colombel - furent l’objet d’une désaection. Ces artistes connaissent depuis quelques années un regain d’intérêt à l’exception de Bon Boullogne. Aussi la rétrospective qui s’ouvre au musée Magnin est-elle l’occasion de lui rendre justice: les tableaux, dessins et gravures d’interprétation qui ont été réunis restituent les multiples facettes d’un art qui a souvent déjoué l’avis des connaisseurs. Les œuvres présentées évoquent tantôt l’art des peintres bolonais du XVIIe siècle (Le Dominiquin, L’Albane), tantôt l’art amand (Van Dyck). L’exposition est également l’occasion de présenter certaines « contrefaçons ». Conservée pendant près de deux siècles au musée des beaux-arts d’Orléans sous des noms italiens, la petite Assomption est l’une d’elles. Le plus bel exemple retrouvé est celui de Pyrame et Thisbé, tableau du musée de Cherbourg qui fut longuement considéré comme de Nicolas Poussin. Le parcours de l’exposition, qui tente autant que possible de respecter la chronologie, s’achève au premier étage avec la présentation de la production de ses élèves. À la n du règne de Louis XIV, l’atelier de Bon Boullogne était en eet devenu l’un des plus fréquentés de Paris. Les tableaux exposés dans cette salle restituent toute l’importance du legs de l’artiste à la peinture française du premier tiers du XVIIIe siècle. PLAN DE L’exposition RDC III III III II II I I 1er étage IV I De la formation aux premières commandes royales 1668-1688 Bon Boullogne fut formé à Paris auprès de son père Louis I Boullogne, peintre d’histoire et cofondateur, en 1648, de l’Académie royale de peinture et sculpture. Ayant travaillé à ses côtés au décor de la grande galerie du Louvre, il peignit un Saint Jean-Baptiste vu à mi-corps dont le succès fut tel qu’il fut nommé pensionnaire à l’Académie de France à Rome en 1669 : il semble que le tableau soit celui qui était conservé au musée des Augustins de Toulouse depuis 1812 sous divers noms. Ayant copié les fresques de Raphaël des Chambres du Vatican, Bon Boullogne partit ensuite pour la Lombardie, où il devait exécuter de nouvelles copies d’après le Corrège et Annibal Carrache. A son retour en France, en 1675, Bon Boullogne fut reçu peintre d’histoire à l’Académie royale de peinture et sculpture sur présentation d’Hercule combattant les centaures. Il fut alors requis pour participer aux grands chantiers artistiques de l’époque : il peignit un tableau d’autel pour la chapelle du Château de Versailles (1682), puis participa au décor de l’église Notre-Dame de Versailles (1686) et à celui de la résidence royale du Trianon (1687-88). Outre ses grandes commandes décoratives, Bon Boullogne entreprit l’exécution de « tableaux de collection ». Le plus bel exemple du genre est celui de La Naissance de Jupiter du musée de Cholet. Bon Boullogne fut tout autant actif comme portraitiste, recevant commande de membres de la haute noblesse, du clergé, ainsi que de scientiques. Les œuvres exposées témoignent d’une multitude d’inuences, la plus sensible étant celle des maîtres bolonais du XVIIe siècle (Le Dominiquin et L’Albane). 1. HERCULE COMBATTANT LES CENTAURES Huile sur toile / Paris, musée du Louvre Remis par l’artiste pour sa réception à l’Académie royale de peinture, le tableau illustre un épisode de l’histoire d’Hercule conté dans la Bibliothèque d’Apollodore. Lors de l’accom- plissement de ses fameux douze travaux, Hercule avait été invité chez le centaure Pholos, mais leur repas fut troublé par l’irruption d’un groupe de centaures attirés par l’odeur du vin. Hercule terrasse ses adversaires avec sa massue tandis que Pholos, visible sur la gauche, s’apprête à égorger l’un d’eux. Le rythme fougueux du tableau contraste avec la forme de sensualité qui devait s’instaurer quelques années plus tard dans les peintures mythologiques du même artiste. 2. DIANE ET ACTÉON Huile sur toile / collection particulière Le tableau illustre le célèbre épisode des Métamorphoses d’Ovide. Le berger Actéon vient de surprendre la chaste Diane au bain, accompagnée de ses nymphes. Pour le punir de cet outrage, Diane transformera le berger en cerf et celui-ci sera tué par ses propres chiens. L’importance accordée au paysage, la pose des nymphes et le « précieux ni » du tableau montrent l’inuence qu’exerça Francesco Albani (1578-1660) sur Bon Boullogne. Albani, Actéon métamorphosé en cerf, musée du Louvre © RMN-Grand Palais (musée du louvre) / Gérard Blot 3. VÉNUS SUR LES EAUX Huile sur toile / Dijon, musée Magnin Achetée par Jeanne et Maurice Magnin, l’œuvre est l’un des plus beaux exemples de « cortèges marins » par Bon Boullogne. Tirée par son char de dauphins, la déesse de l’amour est accompagnée d’un ballet de tritons, de putti et de néréides dont l’une d’elles lui ore du corail. Comme les autres peintres de sa génération, Bon multiplia ce type de sujets fortement inspirés de Neptune et Amphitrite, célèbre composition de Nicolas Poussin. Nicolas Poussin, Neptune et Amphitrite, museum of Art de Philadelphie © 2014 Philadelphia Museum of Art 4. LA NAISSANCE DE JUPITER Huile sur toile / Amiens, musée de Picardie Ayant appris que l’un de ses ls le détrônerait dans son pouvoir sur l’univers, le dieu Cronos résolut de dévorer ses enfants à mesure que Rhéa les mettait au jour. Juste après sa naissance, le petit Jupiter fut secrètement coné aux Curètes et aux nymphes par sa mère, qui envoya à Cronos une pierre enveloppée de langes. Le tintamarre des instru- ments de musique devait permettre de couvrir les cris du nouveau-né. 5. LA NAISSANCE DE JUPITER Huile sur toile / Cholet, musée d’art et d’Histoire Le sujet illustré est identique à celui de l’esquisse exposée ci-contre. La gure de Cronos étant reléguée à l’arrière-plan, l’accent porte plutôt sur la célébration de la naissance du dieu de l’Univers. Jouant de multiples instruments de musique (tambourin, ûte à bec, triangle, lyre, cor), les Curètes s’apprêtent à nourrir le nouveau-né de miel et du lait de la chèvre Amalthée. L’œuvre, qui s’inspire de la production des maîtres bolonais (L’Albane, Le Dominiquin), est l’une des plus ambitieuses peintures mythologiques conçues par l’artiste à son retour d’Italie. Il est possible qu’elle appartint à Philippe d’Orléans, frère du roi-Soleil. 6. VÉNUS À SA TOILETTE ET MERCURE Huile sur toile / Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Commande royale, Vénus et Mercure était destinée à décorer l’une des salles du Château du Grand Trianon. Tandis que les amours aiguisent leurs traits, une servante est occupée à parfumer la déesse de l’amour. Surgissant dans les airs, le dieu messager muni de la pomme d’or invite Vénus à se rendre au concours de beauté qui devait l’opposer à Junon et Minerve. Comme on peut le voir, le tableau a subi au milieu du XIXe siècle un agrandissement dans la partie haute (ici masqué) ainsi que dans la partie basse. 7. SAINT JEAN-BAPTISTE Huile sur toile / Toulouse, musée des Augustins Divisant les spécialistes depuis deux siècles, ce tableau pourrait bien être le « Saint Jean demi-gure » peint par Bon Boullogne à l’âge de vingt ans puis remis à l’Académie royale par son père, le peintre Louis I Boullogne. Mêlant des souvenirs de Nicolas Poussin et de Sébastien Bourdon, le tableau valut au jeune artiste l’obtention du « Grand Prix » de l’Académie royale, lui permettant ainsi d’eectuer un séjour d’études en Italie. 8. L’ENLÈVEMENT DES SABINES, Louis I Boullogne Huile sur toile / Dijon, musée des Beaux-arts Le tableau illustre l’épisode célèbre tiré de l’histoire légendaire des origines de Rome. À la recherche de femmes pour développer la population de leur ville, les Romains invitèrent le peuple voisin des Sabins sous prétexte qu’ils avaient découvert chez eux un temple dédié à Neptune. Enlevées en cette occasion, les Sabines allaient devenir les futures épouses des Romains. Traditionnellement dépeinte sur un mode dramatique et brutal, la scène de rapt est ici traitée par Louis I Boullogne sur un mode dépassionné qui a pu exercer une inuence sur l’art de son ls. 9. LE MARIAGE MYSTIQUE DE SAINTE CATHERINE Huile sur toile / Paris, musée du Louvre En 1686, Bon Boullogne reçut commande de trois tableaux pour l’église Notre-Dame de Versailles. Tous disparurent au moment de la Révolution mais cette esquisse garde la mémoire d’une des trois compositions perdues. L’artiste s’inspire d’une composition de même sujet par Pierre Mignard (Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage).
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