Bibliographie Des Éditions Des De Tournes, Imprimeurs Lyonnais
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ALFRED CARTIER BIBLIOGRAPHIE DES ÉDITIONS DES DE TOURNES IMPRIMEURS LYONNAIS Mise en ordre avec une Introduction et des Appendices pa~ MARIUS AUDIN et uneIVoticebiographique par E. VIAL Lyon 1 PAR 1 S EDITIONS DES BIBLIOTHEQUES NATIONALES DE FRANCE LES DE TOURNES 1 Copyright à la Société des Editions des Bibliothèques Nationales de France, 1937. ALFRED CARTIER BIBLIOGRAPHIE DES ÉDITIONS DES DE TOURNES IMPRIMEURS LYONNAIS Mise en ordre avec une Introduction et des Appendices par MARIUS AUDIN et uneNotice biographique par E. VIAL Lyon 1 PAR 1 S EDITIONS DES BIBLIOTHEQUES NATIONALES DE FRANCE 1L n'est pas de répertoire plus fréquemment utilisé par les historiens de la littéra ture et de la typographie françaises que la précieuse série des douze volumes parus à ce jour de la Bibliographie lyonnaise de Baudrier. Depuis la mort de son auteur, cette publication avait été suspendue, et le public savant attendait en vain l'apparition du volume consacré aux impressions de la famille de Tournes. Nul n'ignorait que cette partie du grand répertoire avait été préparée, à la de mande de Baudrier, par son excellent ami Alfred Cartier, de Genève, qui depuis qua rante ans accumulait des matériaux relatifs à ces imprimeurs. Baudrier et Cartier sont morts l'un et l'autre sans avoir pu mettre la dernière main à ce volume: tout leur tra vail al/ait-il demeurer stérile? C'est ce que n'a pas voulu M. Marius Audin: le docte maître imprimeur de Lyon, à qui l'art typographique doit tant, a eu le courage de re prendre cette tâche qu'il pouvait mieux que personne accomplir. M. R.-E. Cartier, neteu et héritier du savant genevois, lui a communiqué les documents amassés par son oncle. M. Audin n'a pas perdu un jour, et c'est ainsi que, grâce à la collaboration de ces trois savants, les bibliographes du monde entier vont enfin posséder une monographie définitive consacréeaux plus illustres des imprimeurs lyonnais de la Renaissance. VII Aux documents bibliographiques réunis par Baudrieret Cartier, on a eu la bonne fortune depouvoirjoindre tous ceux que M. Eugène Vial a su découvrir, de son côté, dans les archives lyonnaises. Ce volume, dont la publication est attendue depuis tant d'années, s'adressera donc aussibien aux historiens de la Renaissance, aux humanistes et amis des lettres, qu'aux [eroents de lagravuresurbois et dela typographie. Ce sera le complément indispensable des volumes de Baudrieret l'un des répertoires bibliographiques lesplusutilesqu'onait publiés au cours de ces dernières années. LES ÉDITIONS DES BIBLIOTHÈQUES NATIONALES DE FRANCE VIII INTRODUCTION r;::;._ i~~~~~~!21 UAND,en 1924, dans la défunteRevue du Lyonnais l,je pu bliai une notice sur les de Tournes, je faisais prévoir que la Bibliographie lyonnaise de Baudrier 1 allait s'enrichir d'un treizième volume, celui, si impatiemmentattendu, des de Tour nes,et quece livre seraitpubliéen Angleterre.Après delongues négociations entre Londres et Lyon, entre Lyon et Genève, où se trouvaient les éléments de cettepublication, et entre Genève i=~=~~;:!I' et Paris, la publication du Jean de Tournes est enfin réa n lisée grâce à la sagace initiative de deux éminents bibliophi- les britanniques, MM. Stanley Morison et J. Holroyd-Reece. Mais, contrairement à ce quej'avais entrevu, souhaité et annoncé, ce liure n'aura pas le format exact du «Baudrier». La plupart des bibliographes n'ignorentpoint que les recherches sur les de Tournes sont l'œuvre de M. Alfred Cartier 3, ancien directeur du Musée de Genève, l'homme au monde qui connaissait le mieux cesimprimeurs et leur œuvre, quz· travaillait à les connaître depuis plus de quaranteans, et qui avait, quand il mourut, en 1921, recueilli sur son sujet une belle et abondante documentation:cesontces matériaux, recueillis patiemment par Alfred Cartier, qui vont être mis en œuvre ici. Tous les hommes du Livre ont connu Alfred Cartier, Originaire de Bretagne, rU d'une f 'amille protestantequiauait dû quitter la Franceau momentdestroubles religieuxet qui avait acquis la bourgeoisie genevoise à cette époque ., Alfred Cartier était né à Genève en 1854. Après avoir accompli lecyclehabitueldesétudesclassiques, il entra dans la banque, qu'il quitta bientôtpour voyageren Allemagne,en Italie et en France; il demeura pendant quelques années à Paris, Puis reoint à Genèveen 1879 et y occupa unefonction de reporterfinancier. C'est sansaucundoutependant son séjour à Paris que, très éprisdéjà de bibliographie, il eut entrelesmains les documents amassés par Barbier, conservateur adjoint dela Bibliothèque 1. Pour les renvois de notes, voir p. 103 et suivantes 1 Impériale», et qu'il continua les études quece dernier avait entreprises sur les de Tournes: j'y reoiendrai dansun instant. Depuis 1892, Cartier était attaché à l'Administration des musées geneoois ; en 1908, il fut nommé Directeur général duMuséed'Art et d'Histoire ,.cedernier fut inauguré en 1910, en même temps qu'Alfred Cartierenpubliait unenotice. Pendant les trente années quepassa l'excellent bibliographe dans ce milieu artistique, il publia soixante mémoires-pas un de moins, et si je cite ici des chiffres, c'estpour me dispenser d'énumérer des titresdont tousseraient à citer, car tout ce qu'écrivit Alfred Cartier mérite rait d'être commenté 6. Mais sa préoccupation allait surtout aux impressions lyonnaises du xvi- siècle, et c'est à l'évidence cequi détermina la miseen train définitive de sestravaux sur les de Tournes. Le sujetdesétudes d'Alfred Cartier s'adaptait trop bien à celles quepoursuivaitd Lyon JuHen Baudrier? pour queces deuxgrandslaborieux nefussentpoint unjour mis en contact; je ne sais quand se produisit cette rencontre, mais le fait est qu'elle eut Heu: j'imagine que, voyant l'état d'avancement des travaux de Cartier sur les de Tournes, Baudrier le pria de se charger de cettepartie capitale de la Bibliographie lyonnaise. Trente ans durèrent les relations desdeux savantsbibliographes, et toujours, dansleur longue correspondance, revient «le livre des de Tournes». Alfred Cartier, atteint de cardialgie, chaque fois qu'une crise le terrasse se lamente et croit tout perdu ; Julien Baudrier le rassure et le réconforte: «Je suis désolé devoussavoirsouffrant...Je comprends toutevotrepensée quiestaussila mienne chaque fois queje suismalade. Je demande sincèrement à Dieu qu'il vous conserve de longues années et qu'il t'OUS donne la joie de mettre debout l'œuvre splendide que vous avez élevée à la gloire desde Toumes; maiss'il en était autrement,je vouspromets queje ferai tout cequi sera en monpouvoirpourpublier, comme il le mérite,votre beau traoail.: », Ailleurs, il le mori gènequelque peu, lui donne desconseils de sagesse: « Je nesaurais tropvouslerépéter:publiez le plus tôt possible vos savantes et uniques recherches sur les de Tournes. Si vous attendez d'être complet, vous ne publieree jamais rien », Mais, consciencieux jusqu'au scrupule, Cartier hésite, attend, ne publierien, en effet; Baudrier, lui, confiant dans les communications « que ne manquent jamais de provoquer les recherches une fois publiées ), complète de son mieux ses dossiers et les imprime sans relâche. La vasteenquête quepoursuioait J. Baudrier sur les imprimeurs lyonnais remontait à de nombreuses années et avait été entreprise par le Président Baudrier, son pères. La documen tationdecedernier semble d'ailleurs n'avoir consisté qu'en desnotules bio-bibliographiques qui firent la matièredu tome1 de la Bibliographie lyonnaise. En 1895, Julien Baudrier se résolut à publier ce oolume ; dix autres, successivement, vinrent à intervalles réguliers grossir cenoyau, et quand,en 1914, parut le onzième volume de 2 cette collection unique, l'ensemble formait un recueil bibliographique ( dont le projet seul auraitfait reculer un Bénédictin ». « Le dimanche 16 mai 1915, à 6 heures du soir, on trouvaitJulien Baudrier, sans vie, sur un fauteuil de sa bibliothèque »; le douziètre volume de l'imposant corpus était à peu prés achevé et n'allait point tarderà paraître: il fut publiéen 1921 par les soins de M. Humbert de Terrebasse, beau-frère de l'auteur 9. La tâche du « Jean de Tournes» retombait lourdement surlesépaules d'Alfred Cartier: ily travaillaitdepuis plus de quarante ans, dit un biographe ; en J92J, il « revenaittout heu reuxdeParis; il avaitfait encore d'importantes trouvailles et rien,semblait-il, ne devait plus l'arrêterpour élever cemonument, quandla maladie terrassa ce corps émacié et fragile, et la mortglaçacettebelle intelligence et cecœursi chaud». Qu'allait devenir le Jean de Tournes? C'est alors queje me mis en rapports avec M. R.-E. Cartier neveu,héritier des docu ments réunis par le savant geneoois ; avec la plus grande amabilité, M. Cartier me reçut maintes fois à Genève et mit à ma disposition tous lesdocuments de son oncle:je suis sûr qu'il en manque, dont M. Cartier et moi nous nous demandons le sort. Rien ne peut suppléer à cette absence, et la longue introduction qui va suivre se ressentira grandement, hélas! de cetteperteincompréhensible et infiniment regrettable La documentation de ce livre-ci comprendra: 1° Unfichier bibliographique de l'Œuvre lyonnaise et genevoise de Jean 1 et Jean Il de Tournes. Cette nomenclature était très aoancée ; il Y manquait quelques additions dont s'est chargé M. A.-F. Johnson, du British Museum de Londres. 2° Des renseignements biographiques quemon ami Eugène Vial a bien voulu compléter par la précieuse documentation personnelle recueillie par lui dans les Archives lyonnaises. 3° Des notes éparses sur le matériel typographique des de Tournes, et notamment une notule sur leslettres ornées de cet atelier. J'ai pris charge de présenter, en lescomplétant dans la mesure du possible, les documents d'Alfred Cartier. Nous publions ces matériauxau nom de cedernier, et notre rôle fut celuide metteurs en œuvre: s'il sefût agid'autrechose, il estpossible que le «Jean de Tournes» n'eût jamais vu le jour ~. le déclarer ici, c'estrendre hommage à la mémoire de l'homme qui a passé lé meilleur de sa vie à réunir sur ces grands imprimeurs lyonnais du XVI' siècle, qui n'eurent d'égauxque les Estienne, Simonde Colines et Vascosan, unedocumentation exemplaire.