L'amico Fritz
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Dossier pédagogique Saison 2014-2015 Mascagni L’AMICO FRITZ NOUVELLE PRODUCTION EN DEUX MOTS Fritz Kobus, bon vivant qui se vante auprès de ses amis de ne devoir jamais se marier, tombe sous le charme Suzel et finit par l’épouser. CONTACTS Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • [email protected] Hervé Petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • [email protected] Opéra national du Rhin • 19 place Broglie BP 80 320 • 67008 Strasbourg www.operanationaldurhin.eu Photo Nis & For NOUVELLE PRODUCTION Commedia lirica en trois actes de Pietro Mascagni Livret de P. Suardon (Nicola Daspuro) d’après le roman d’Erckmann-Chatrian Créé au Teatro Costanzi à Rome en 1891 STRASBOURG Direction musicale Paolo Carignani (SAUF 21/11) OPÉRA Fabrizio Maria Carminati (21/11) ve 24 octobre 20 h Mise en scène Vincent Boussard di 26 octobre 15 h Décors Vincent Lemaire ma 28 octobre 20 h Costumes Christian Lacroix me 5 novembre 20 h Lumières Guido Levi ve 7 novembre 20 h Vidéo Isabel Robson MULHOUSE Fritz Kobus Teodor Ilincai LA FILATURE Suzel Brigitta Kele ve 21 novembre 20 h Beppe Anna Radziejewska di 23 novembre 15 h David Elia Fabbian Hanezo Sévag Tachdjian Federico Mark Van Arsdale Rencontre avec Paolo Carignani, Vincent Boussard et Christian Lacroix Chœurs de l’Opéra national du Rhin animée par François Wolfermann Strasbourg, Librairie Kléber Orchestre philharmonique de Strasbourg je 23 octobre 18 h 30 • entrée libre Copyright et édition Casa Musicale Sonzogno di Piero Ostali, Milano Langue : italien surtitré en français et en allemand Durée approximative : 2 h Conseillé à partir de 11 ans : collège et lycée Brusquement célèbre, tout en étant fortement controversé, Pietro Mascagni, déterminé à persévérer dans la voie d’un art sortant des sentiers battus, écrit d’un jet, entre deux exécutions de Cavalleria rusticana, son deuxième opéra, L’Amico Fritz, tiré du roman alsacien d’Erckmann-Chatrian. Bien accueillie à Rome, et davantage encore à Vienne puis à Paris, cette « comédie lyrique » affirme des dons de fraîcheur et de spontanéité. Mascagni évolue entre l’idylle et la tragédie, entre les passions sanglantes et les sentiments délicats d’amours à l’eau de rose, sur des toiles de fond primitives ou bourgeoises, historiques ou exotiques. Argument Acte I Fritz Kobus fête son anniversaire dans l’intimité de sa confortable salle à manger. Parmi les trois amis qu’il a invités à déjeuner figure le rabbin David Sichel, marieur invétéré, qui le « tape » de quelque argent pour une jeune fille sans fortune. Fritz se laisse faire, naturellement, car il aime à voir les gens heureux autour de lui et ne trouve aucun inconvénient au mariage... des autres. Au moment où les quatre hommes se mettent à table entre la jolie Suzel, fille d’un fermier de Fritz, qui lui présente un bouquet de violettes qu’accompagnent ses vœux d’anniversaire. Fritz, visiblement touché de cette attention, invite la jeune fille à partager leur repas. Un solo de violon en coulisse annonce l’approche du jeune tzigane Beppe, qui entre à son tour et chante les louanges du maître de céans, bienfaiteur des enfants et des pauvres. Suzel fait la révérence et s’éclipse. David, charmé par sa gentillesse, décide de lui trouver un mari et croit même pouvoir annoncer que ce sera Fritz. Celui-ci éclate de rire et parie une vigne qu’il mourra garçon. L’orphéon municipal défile sous les fenêtres, précédant une bande de gamins qui acclament leur généreux ami. Acte II Dans la cour de la ferme des Mésanges, qui appartient à Fritz. C’est le printemps, que les villageois, dont Suzel, célèbrent par leurs chants. Puis Suzel, seule, chante une ballade tout en cueillant des fleurs pour le patron de son père. Paraît Fritz en personne. Elle lui annonce qu’elle a un cadeau pour lui : un panier de cerises bien mûres. David, Beppe et les deux autres amis arrivent en voiture de la ville et Fritz leur propose de leur faire visiter la ferme. David, prétextant la fatigue de la route, ne les suit pas. Il demande à Suzel un pichet d’eau fraîche et lui raconte l’histoire biblique d’Abraham en quête d’une épouse pour son fils lsaac. « Et toi, ajoute-t-il, ferais-tu la même réponse que Rebecca ? » À ce moment retentit la voix de Fritz et la jeune fille, se cachant le visage dans son tablier, rentre précipitamment dans la maison. David est désormais fixé : Suzel aime Fritz. Pour exciter la jalousie de son ami, David lui dit qu’il aura bientôt trouvé un mari pour Suzel. Fritz resté seul éprouve un trouble nouveau qu’il craint d’analyser. Serait-il à son tour pincé, pris au piège ? Appliquant à la lettre le principe de Napoléon, selon lequel la meilleure tactique en amour est la fuite, il repart pour la ville avec ses amis, laissant la pauvre Suzel en larmes. Acte III Des chanteurs à l’extérieur annoncent les prochaines noces de la fille du fermier, ce qui plonge Fritz dans une profonde mélancolie. Beppe, le voyant dans cet état et en soupçonnant la cause, lui conte sa propre expérience d’un amour malheureux. Cette triste histoire ne console pas Fritz, mais l’éclaire sur ses propres sentiments : il ne peut plus se passer de Suzel ! C’est le moment que choisit le brave rabbin pour lancer sa grande offensive : il a arrangé le mariage de Suzel et vient solliciter, conformément à l’usage, l’autorisation du maître. Cette fois, Fritz l’envoie au diable et sort, furieux. Comme Suzel se présente avec un panier de fruits, l’air tout triste, David la réconforte et la persuade de prendre patience en attendant son retour. Mais la jeune fille n’y croit plus et se désespère. Comme Fritz revient, elle le supplie de ne pas permettre un mariage qui la livrerait à un inconnu qu’elle ne peut pas aimer. Plutôt mourir. Incapable de lutter davantage contre lui-même, Fritz lui déclare son amour et la prend dans ses bras : « Je t’aime ! ». Le malin David a gagné son pari ; mais la vigne qui en était l’enjeu, il la donne à Suzel en guise de dot. Erckmann-Chatrian Ce nom de plume a été adopté par Émile Erckmann, né à Phalsbourg en 1822 et mort à Lunéville en 1899, et Alexandre Chatrian, né à Grand Soldat (Soldatenthal), près d’Abreschviller en 1826 et mort à Villemomble en Seine Saint-Denis en 1890. Les romanciers français ont été associés de 1847 à 1889, soit plus de quarante ans. Leur collaboration reposait sur un principe simple. Erckmann écrivait, Chatrian corrigeait et suggérait, puis recherchait les journaux et les éditeurs muni du manuscrit. Lorrains tous les deux, ils sont limitrophes de l’Alsace et leur œuvre est profondément imprégnée des idées et de l’univers de l’Alsace. Elle reflète cette « province attachante » dont ils se sentaient si proches : nombre de leurs personnages, Alsaciens en chair et en os, vivent dans des paysages typiquement régionaux. Émile Erckmann Le plus alsacien des deux est évidemment Erckmann, dialectophone. Issu du côté paternel d’une famille d’instituteurs calvinistes de la région de Lixheim, entre Sarrebourg et Phalsbourg, et du côté maternel de l’Alsace Bossue, luthérienne (sa mère, Juliana Weiss, était la fille d’un cultivateur, maire de la Petite-Pierre), dernier né, il vit à Phalsbourg des années d’enfance heureuses au milieu de ses parents, frères et sœurs. Il adorait son père, grand libéral qui lui inspira les traits de plusieurs personnages de ses romans. Il fréquentait presque quotidiennement son voisin de palier, le Rabbin Heymann, dont il fera le Rabbin David Sichel dans son Ami Fritz et il cherchait la compagnie du capitaine Émile Erckmann à gauche et Alexandre Florentin qui le promenait au milieu de vieux compagnons d’armes Chatrian qui se prend pour Napoléon des armées de la République et de l’Empire, aimant à raconter leurs actes de bravoure et leurs coups d’éclat. Ce sont ces hommes qui ont considérablement contribué à former l’esprit et à nourrir l’imagination du conteur en herbe. Lorsqu’à la mort prématurée de sa mère il est envoyé, à l’âge de dix ans, pour des raisons familiales, en pensionnat au Collège de Phalsbourg, proche de sa maison natale, il souffre de cette semi-claustration, d’autant plus qu’auprès des siens il avait jusque-là goûté la liberté, la joie et le bonheur : le garçon insouciant et enjoué qu’il était se replie progressivement sur lui-même. Après ses études secondaires, il passe son baccalauréat à Nancy, en 1841. Son père, qui voulait lui éviter les aléas d’une carrière littéraire, essaye de l’orienter vers le barreau et l’envoie à Strasbourg, puis à Paris faire des études de droit. Mais la vie des grandes villes ne convient guère au jeune homme « campagnard » qui ne se sent vraiment à l’aise qu’au terroir où il connait tout et tout le monde. Il vit à Phalsbourg, après l’Annexion à Lunéville, et ne se rend à Paris que pour parachever son travail avec Chatrian qu’il avait installé dans la capitale comme « commissionnaire ». Alexandre Chatrian Il est le fils de Jean-Baptiste Chatrian, propriétaire d’une verrerie à Grand-Soldat qui fait faillite en 1843. Connu à ses débuts sous le prénom de Gratien, il va à l’école primaire d’Abreschviller. Pendant sa jeunesse, son oncle le capitaine Bertholin, et le caporal Labadie, un vieux grenadier de la Garde, lui content des histoires. À 12 ans, il est confié à l’Abbé Thony, vicaire à Dabo qui le fait entrer au Collège de Phalsbourg en « classe industrielle ».