Une Étoile Sous Un Arc De Triomphe / L'homme Blanc De Perrine Leblanc

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Une Étoile Sous Un Arc De Triomphe / L'homme Blanc De Perrine Leblanc Document generated on 09/24/2021 3:39 a.m. Spirale arts • lettres • sciences humaines Une étoile sous un arc de triomphe L’homme blanc de Perrine Leblanc. Le Quartanier, 77 p. [Grand prix du livre de Montréal 2010] Guylaine Massoutre Passages des frontières Number 237, Summer 2011 URI: https://id.erudit.org/iderudit/64100ac See table of contents Publisher(s) Spirale magazine culturel inc. ISSN 0225-9044 (print) 1923-3213 (digital) Explore this journal Cite this review Massoutre, G. (2011). Review of [Une étoile sous un arc de triomphe / L’homme blanc de Perrine Leblanc. Le Quartanier, 77 p. [Grand prix du livre de Montréal 2010]]. Spirale, (237), 70–71. Tous droits réservés © Spirale magazine culturel inc., 2011 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ ROMAN Une étoile sous un arc de triomphe PAR GUYLAINE MASSOUTRE L’HOMME BLANC de Perrine Leblanc Le Quartanier, 77 p. [Grand prix du livre de Montréal 2010] es écrivains migrants partent tou- Comme André Major ou Nicole Lavigne, jours de quelque part. Sous l’angle André Mathieu ou Jacques Garneau, ils Lde la rupture, l’ailleurs est une perspec- incarnent un imaginaire russophile ; des tive qui raye le monde tel qu’ils l’ont traducteurs également, comme Anne- connu. En se dégageant du témoignage, Catherine Lebeau pour le théâtre de ils peuvent hanter les mouvements Tchekhov, ont permis de s’approprier des transgressifs de leur identité. Ainsi va classiques russes, en contournant aussi l’hybridité de leur non-conformité bien les registres de traduction que les nationale. droits des éditeurs français. Un Grigorii Svirkii, avec ses nouvelles Tragédies Dans Le sourire d’Anton ou l’adieu au polaires (Quinze, 1978), est passé inaperçu. roman, André Major décrit cet « esprit vagabond » : « Gavé jusqu’à l’écœure- Leblanc inscrit donc le registre de son ment d’une réalité dont je ne cesse de me roman russe, sans avoir mis le pied dans purger, j’explore malaisément l’espace cet espace, avec le brio de son imagina- d’une solitude où s’affirme une identité tion et des noms empruntés, Kolia aux que je sais à la fois précaire et marginale, Frères Karamazov et Bounine, le protago- probablement sans écho chez le lecteur niste, à un fameux Prix Nobel. Que donc du soldat inconnu, sous l’Arc de québécois auquel, par la force des circons- penser de son exergue russe : « Ne com- triomphe à Paris comme à Washington, tances éditoriales, je m’adresse. Ce lec- pare pas : le vivant ne se compare pas », Londres, New Delhi, Madrid, Ottawa, teur, je ne lui reproche rien, je comprends extrait de Mandelstam ? Bruxelles, Bucarest, Athènes…, par des même qu’il ne se risque pas dans le tracé romans du souvenir à la poétique onto- tremblant que je lui propose et au long logique qui n’a rien de national. duquel ma sauvagerie dévaste notre L’ESPRIT VAGABOND hypothétique lieu commun. » Aux bien- Étranger. C’est ainsi que se définit «l’es- De Russie même, Ludmila Oulitskaïa faits invasifs d’un tel renversement de prit vagabond » de Major, cherchant décrochait à Paris le prix Médicis étran- l’exotisme contribue L’Homme blanc de sous les lieux communs les traces d’une ger pour un bref roman, Sonietchka Perrine Leblanc, choisi par Gallimard au parole vive. Ainsi l’étrange, sous toutes (Gallimard, 1996), ex aequo avec répertoire du Quartanier pour entrer ses formes, creuse-t-il la mine de l’étran- Himmelfarb de Michael Krüger, originaire dans la collection Blanche. ger en soi. Demeure la nécessité d’inven- d’une Allemagne qui a fait connaître ter une forme qui y corresponde ; ce qui Oulistskaïa. En 2011, cette biologiste Si la pluralité intérieure de Leblanc s’est n’empêche pas l’humour, avec ses clins romancière née en 1943 recevait le subs- éveillée dans ce premier roman, d’un d’œil, de former des pochades aux tantiel prix Simone de Beauvoir, décerné charme certain, peut-on confondre son saveurs apéritives. à qui promeut la liberté des femmes. objet ? De Soljenitsyne à Chamalov en Sonietchka est l’histoire d’un entêtant passant par Grossman, de puissants Leblanc donne ainsi à comparer ledit personnage émancipé, autonome, qui écrivains russes du XXe siècle marquent incomparable, l’écho s’entendant dans le survit grâce à la lecture. Le blanc y revient l’édition internationale — tandis que les rire. Romancier exceptionnel, Andreï sous mille formes — cruche en faïence, Henri Troyat, Maurice Druon, Nathalie Makine décline la blancheur sibérienne papier Watman, moulages en plâtre, Sarraute, Romain Gary, Elsa Triolet, Irène et ses silhouettes pâles à l’infini, avec sa lumière sur la neige, toiles blanches de Némirosvky se fondent dans l’identité maîtrise de la langue et de la littérature son étrange mari, un peintre qui «repré- française. Au Québec, on en dira autant françaises. Lui qui s’est fixé le but d’en- sentait un chemin douloureux dans sa de Jean Basile, né franco-russe à Paris, et terrer l’empire soviétique et ses morts quête de l’idéal et du mystère ». Le quoti- d’Elena Botchorichvili, née Géorgienne. remplace avantageusement la flamme dien n’y est que jeu avec « le blanc mort » 70 SPIRALE 237 | ÉTÉ | 2011 et « le blanc vivant ». Puis, dans Men - fut emprisonné au début des années que, dit-il, ces cahiers, telle la litote, ne songes de femmes (Gallimard, 2008), 1930, puis relégué pendant une quin- sont pas encore écrits ; par la suite, on l’écrivaine se saisit du thème de l’affabu- zaine d’années à la terrible Kolyma, «le accuse ce « mime » d’être « un boucher lation pour montrer qu’il n’est pas l’apa- pays de la mort blanche » ; il survécut aux anthropophage » : nul lecteur ne s’inter- nage du romancier : ce feuilletage de la pires moments grâce à un protecteur de rogera sur la véracité des faits ; si les pensée inspirée s’exerce dans des milieux son talent. De même que les écrivains apparatchiks sont «roses», le feu de toute où l’artifice est dépris de pouvoir. cherchent la reconnaissance, le héros de violence policière et étatique fait cracher Leblanc, Kolia, orphelin grandissant à la le sang. Le personnage trouve lui-même à En fréquentant de tels ouvrages, on Kolyma, a le projet de retrouver un tel résister par la lecture, interligne du apprécie L’Homme blanc de Leblanc pour homme, Iossif, grand frère et mentor. dehors. Quant à l’auteure, sans doute sa truculente drôlerie dans une littéra- entend-elle, en prêtant L’Homme qui rit à ture riche en repères. Inutile d’y chercher « Un écrivain recrée un livre selon son éru- Kolia, la voix hors champ de Victor Hugo la profondeur déstabilisante des écri- dition intime sur le sujet », affirme la guider à doser les tensions ; son por- vains victimes du totalitarisme. Mais à Makine. Une telle impression domine à la trait grimaçant et sa verve rocambo- la séduction du mal répond l’insou- lecture de L’Homme blanc : l’intimité avec lesque font un héros amoché qui médite, ciance de l’absurde, la littérature substi- l’univers russe y permet la refonte des à la fin d’une épuisante vie, sur la terre tuant à la violence inexpiable du sovié- émotions dans l’imaginaire. Dans sa herbue d’une fosse commune. tisme ce que Finkielkraut nomme postface, Perrine Leblanc évoque les cir- justement Un cœur intelligent. À l’abon- constances d’un vol à la tire, qui lui ins- On s’esclaffe, on sort étourdi et fasciné dante littérature des camps russes, pire Kolia, saltimbanque kleptomane, et, de L’Homme blanc. Il y a des trouvailles grands producteurs d’histoires horri- en entretien, celles d’un reportage télé- surréalistes, comme le code du zek (cen- trale de l’information du crédit en Suisse), et des pages vraiment réussies où l’auteure surfe entre les clichés sans lourdeur. Deux pages pour un chapitre intitulé « Combustion », ici clin d’œil à À l’abondante littérature des camps russes, grands Amélie Nothomb, pour le titre, le ton, producteurs d’histoires horribles, trop humaines et trop l’idée, l’humour et le grincement du por- trait, avouez qu’on s’amuse et qu’on vraies, la jeune romancière québécoise ajoute un aurait tort d’y croire longtemps. Le dénouement, qui s’est fait un peu dési- épisode fantasmé à partir de réalités croisées au rer, est bien ficelé et trouve la minceur répertoire mondial des contes diaboliques. qui convenait à cet homme en marche à la façon de Giacometti. Du plaisir et de la douleur associés dans ce « rêve d’ailleurs », « cet âge d’or que célè- bles, trop humaines et trop vraies, la visé déclencheur de sa fiction, à l’issue bre l’artiste, même quand il patauge dans jeune romancière québécoise ajoute un d’un voyage en Roumanie ; elle donne les ténèbres de son époque » (Major) jaillit épisode fantasmé à partir de réalités aussi ses sources, Anne Applebaum, l’impression d’un mystère humain. Ce croisées au répertoire mondial des Amnistie internationale, Henri Cartier- Russe victime ou oppresseur est insaisis- contes diaboliques. Bresson, Carl De Keyser, Howard Buten, sable : il n’est en réalité de nulle part. Marcel Carné et Maïakovski. Son roman Leblanc fait entendre sa libre expérience, regorge d’images rythmées comme un cette « identité élargie » (Major), dans une TERREUR ROUGE film d’action.
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