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58 ANNÉE – Nº 17763 – 1,20 ¤ – FRANCE MÉTROPOLITAINE --- MERCREDI 6 MARS 2002 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI
REBOND BOURSIER Indice Euro Stoxx 50 4 000 Le 4 mars 3 748,55 Schuller se retourne contre Chirac 3 600 L’ex-élu RPR affirme qu’en 1995 il a été « manipulé par les chiraquiens pour provoquer la chute d’Edouard Balladur » 3 200 DANS une déclaration au Mon- f Didier Schuller 2 800 de, Didier Schuller accuse l’entou- SONDJF rage de Jacques Chirac de l’avoir affirme avoir fui 2000 2001 Source : Bloomberg poussé à partir en exil, en 1995, la justice sur les CROISSANCE alors que le juge Eric Halphen s’ap- prêtait à le convoquer dans son ins- conseils d’un proche truction sur les HLM des Hauts-de- La Bourse veut croire Seine et leur utilisation pour le de Jacques Chirac en la reprise p. 19 financement occulte du RPR. «J’ai fini par comprendre, nous dit-il f ÉDUCATION notamment, qu’en 1995 j’avais été Extraits : ce que utilisé, manipulé par les chiraquiens le juge Eric Halphen Les zones d’éducation pour provoquer la chute d’Edouard écrit sur le RPR prioritaire ont 20 ans. Balladur. » Lors de sa remise en liberté de la dans son livre Témoignages p. 10 et 11 prison de la Santé, à Paris, vendre- er di 1 mars, M. Schuller avait décla- f ré : « Je ne remercie pas ceux qui Chevènement ne m’ont fait partir et qui m’ont mainte- veut pas choisir entre nu en exil pendant sept ans. » L’an- cien conseiller général RPR avait sa droite et sa gauche fui la justice en février 1995, en plei- ne campagne présidentielle mar- f quée par l’affrontement de deux Bahamas et, enfin, en République M. Schuller met précisément en « affaires » sont écoutés, défen- Les campagnes de candidats issus du parti gaulliste, dominicaine, d’où il est revenu de cause l’un de ses anciens amis, seur d’Alain Juppé et conseil de Chirac et de Jospin Edouard Balladur et Jacques Chi- son plein gré, le 4 février. Interrogé l’avocat Francis Szpiner, aujour- Claude Chirac. Me Szpiner qualifie
TESTA/SIPA rac. Son exil, qui a duré sept ans, par Le Monde sur le sens de sa d’hui familier de l’Elysée, où ses d’« absurdes » ces accusations et Lire pages 6 à 9, notre éditorial RUGOVA PRÉSIDENT l’avait conduit en Suisse, puis aux déclaration à sa sortie de prison, conseils juridiques à propos des invoque le « secret professionnel ». page 17 et Pierre Georges page 36 Le résistant albanais a été élu président Des espions israéliens aux Etats-Unis du Kosovo p. 4 et 15 et le point de vue UN RÉSEAU de renseignement ton. Quelque 120 Israéliens ont été ont également essayé d’infiltrer israélien opérant sur le territoire suivis, interpellés, interrogés et deux bases aériennes américaines. Frederick Wiseman, un document de Bernard Kouchner p. 18 américain a été démantelé à partir pour certains incarcérés. « La con- Un tiers d’entre eux étaient domi- du printemps 2001, selon la Lettre duite des individus concernés ainsi ciliés en Floride, dont une dizaine sur les violences conjugales ACIER AMÉRICAIN d’Intelligence Online, publication que des renseignements amènent à dans ou à proximité des bourgades spécialisée dans les activités des croire que les incidents [auxquels ils où ont également résidé au moins Protectionnisme services secrets. Cette lettre se fon- ont été mêlés] peuvent bien consti- 10 des 19 terroristes auteurs des aux Etats-Unis pour de sur un rapport remis au ministè- tuer une activité organisée de rensei- attentats du 11 septembre. Plu- re américain de la justice, en gnement », affirme ce rapport d’en- sieurs étaient également liés à sauver la sidérurgie p.21 juin 2001, par une task force compo- quête. Se faisant passer pour des diverses sociétés high-tech israé- sée de membres de la DEA (l’admi- « étudiants en arts plastiques », ces liennes travaillant aux Etats-Unis International...... 2 Kiosque...... 16 Union européenne.... 5 Entreprises ...... 19 nistration américaine de répres- Israéliens, pour la plupart issus du comme prestataires de sociétés France...... 6 Communication ...... 22 sion des stupéfiants), du FBI, de renseignement militaire ou d’uni- américaines de téléphone ou d’ad- Société ...... 10 Marchés...... 23 l’US Air Force et des services d’im- tés de l’armée spécialisées dans des ministrations autorisées à mener Régions...... 13 Aujourd’hui...... 25 migration. Le Monde a obtenu une technologies de pointe, cher- des écoutes téléphoniques. Carnet ...... 14 Météorologie-Jeux . 29 Abonnements ...... 14 Culture ...... 30 copie de ce rapport, dont l’authen- chaient à entrer en contact avec Horizons...... 15 Radio-Télévision...... 35 ticité lui a été confirmée à Washing- des agents du FBI ou de la DEA. Ils Lire notre enquête page 2 A Vénissieux, la défense de Nizar et Mourad, prisonniers à Guantanamo
AÏMEN est nerveux, au moment de s’adres- André Gérin, député et maire (PCF) de Vénis- tration, voire de voies de fait et de traitements ser à l’assistance qui a pris place, lundi 4 mars, sieux, déclare : « Il est très important que le pro- dégradants au vu des droits de l’homme. On ne dans la salle Erik-Satie des Minguettes, à Vénis- cès ait lieu en France. Je veux savoir, en tant sait même pas comment ces garçons sont sieux. Nul ne s’attendait à voir affluer autant que maire et en tant que père, qui sont les mani- détenus, ni ce qu’on leur reproche ».Me Debray LE FESTIVAL Cinéma du réel, qui a lieu au Centre Pompidou du de monde, près de trois cents personnes, essen- pulateurs. (…) Je connais bien Nizar. C’était un évoque une plainte éventuelle contre X..., pour 8 au 17 mars, présente en avant-première Domestic Violence,un tiellement des jeunes. Pas même les membres gamin bien sous tous rapports. » Des représen- non-assistance à personne en danger. film tourné en Floride dans un centre d’aide aux victimes de violen- les plus optimistes du collectif de soutien à tants locaux des écologistes et du Parti radical Les jeunes soutiens des prisonniers, qui ne ces conjugales par Frederick Wiseman, grand nom du cinéma Mourad Benchellali et Nizar Sassi, deux habi- sont dans la salle, de même que des associa- répondent pas aux formes classiques de l’enga- direct. Les sorties de la semaine. Lire pages 30 à 33
tants du quartier toujours détenus par les Amé- tions comme Divercité, implantée depuis long- gement, se méfient de la politique tout en sen- D. R. ricains dans la base de Guantanamo. Com- temps dans les quartiers de Lyon. Le collectif a tant que rien ne peut se faire sans les élus. La ment Nizar et Mourad en sont-ils arrivés là ? invité un représentant du ministère des affai- solidarité qui les rassemble derrière le collectif On attendra en vain la réponse à cette ques- res étrangères. « Ils avaient donné leur accord peut être déliée par la colère. « C’est très, très tion. Tel n’était pas l’objet de la réunion. Son de principe, assure Ounsi, 29 ans, membre du tendu, explique Ounsi. Les jeunes disent que ce seul but : ramener les prisonniers en France. collectif, mais personne n’est venu. Ils ont peur qu’on fait ne mène à rien. Ils se disent que la Aïmen, petit frère de Nizar, dit : « On est de l’amalgame en période électorale, comme si seule solution c’est d’aller brûler une voiture ou tous choqués, personne ne comprend ce qui on défendait des terroristes. » bien de taper quelqu’un. » Le collectif va leur s’est passé. Ce qui fait le plus mal, c’est que les Le père de Mourad, l’imam Benchellali, ren- proposer une marche, symbolique. autorités s’en foutent. » Le collectif dénonce tré le matin même du pèlerinage à La Mecque, l’absence d’informations sur le sort des deux a renoncé à venir. L’avocat qui aide le collectif, Piotr Smolar détenus, qui n’ont pu adresser qu’une lettre Jacques Debray, estime que, « sur le plan lapidaire à leur famille, via la Croix-Rouge. pénal, on peut parler d’enlèvement et de séques- Lire nos informations page 4 a Améliorer Présidentielle, malaise de l’électeur
SELON les sondages, deux Fran- Au scrutin de 2002, se retrou- présidentielle et qu’il convient la recherche çais sur trois ne s’intéressent pas à vent face à face, comme en 1995, donc de juger le président parvenu la campagne électorale, seulement Jacques Chirac et Lionel Jospin. au terme de son mandat. Com- sur Internet un sur deux déclare avoir fait son Effet de lassitude, dit-on déjà, ment l’électeur ne serait-il pas per- choix entre les candidats et trois mais il n’avait pas fonctionné en turbé par ce chevauchement ? sur quatre ne voient pas de diffé- 1981 quand Giscard et Mitterrand Pourra-t-il considérer qu’il y a rences sensibles entre les projets avaient joué la revanche de 1974. alternance s’il fait gagner Jacques de Jacques Chirac et de Lionel Le fait nouveau est qu’aux sept Chirac déjà en place ? Existe- Jospin. On a cru un moment que ans de Chirac ont correspondu ra-t-elle davantage s’il permet à ces indications résultaient de la cinq ans de Jospin. Pour les Fran- Lionel Jospin de franchir la derniè- non-entrée en campagne des deux çais, il n’y a pas un sortant mais re marche du pouvoir, lui qui le principaux protagonistes, mais deux et donc, d’une certaine détient dans sa réalité depuis cinq leur passage au statut de candidat façon, aucun. Et cela contraire- ans ? L’un ou l’autre élu, il y aura n’a rien changé, tout au moins sur ment à la règle démocratique – res- une continuité institutionnelle ou LES MOTEURS de recher- ce plan-là. Les Français paraissent pectée partout ailleurs – qui veut politique qui prive l’électeur d’une che, outils essentiels pour étonnamment distants de l’élec- que le pouvoir en place vienne au part de sa liberté de choix. tirer le meilleur profit des tion présidentielle, qu’ils ont pour- terme de son mandat rendre comp- Au surplus, au-delà du nom richesses de la Toile, progres- tant longtemps chérie. te à l’électeur pour être reconduit même du vainqueur, les Français sent sans cesse. Mais ils Au-delà des explications immé- ou sanctionné. ne savent pas quel président ils butent encore sur la compré- diates, cet éloignement s’explique Certes, Jacques Chirac peut avan- vont élire, ce qui ne facilite pas hension du langage naturel, par l’opacité de nos institutions et cer comme excuse à son septennat leur mobilisation. condition nécessaire pour l’affaiblissement du lien entre la manqué qu’il n’a dirigé le pays que affiner leurs résultats et facili- fonction présidentielle et les élec- deux ans et respecté ensuite le Jérôme Jaffré pour 0123 ter leur utilisation par un lar- teurs. Pour plusieurs raisons qui choix des Français. Lionel Jospin ge public. Lire page 26 s’ajoutent les unes aux autres. peut répliquer qu’il s’agit d’une Lire la suite page 17
Afrique CFA 1000 F CFA, Algérie 35 DA, Allemagne 1,50 ¤, Antilles-Guyane 1,50 ¤, Autriche 1,50 ¤, Belgique 1,20 ¤, Canada 2,50 $, Danemark 15 KRD, Espagne 1,50 ¤, Finlande 2,00 ¤, Grande-Bretagne 1 £, Grèce 1,50 ¤, Irlande 1,50 ¤, Italie 1,50 ¤,Luxembourg 1,20 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 16 KRN, Pays-Bas 1,50 ¤, Portugal cont. 1,50 ¤, Réunion 1,50 ¤, Suède 16 KRS, Suisse 2,40 FS, Tunisie 1,5 DT, USA (NY) 2 $, USA (others) 2,50 $. 2/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 INTERNATIONAL amériques
C’est sans doute la plus grosse affaire d’espionnage liens, certains se présentant comme étudiants en seraient encore incarcérés. L’une de leur par la télévision américaine Fox News, renforcent la israélien aux Etats-Unis rendue publique depuis beaux-arts, d’autres étant liés à des sociétés de high- aurait été de pister les terroristes d’Al-Qaida sur le ter- thèse selon laquelle Israël n’aurait pas 1986. En juin 2001, un rapport d’enquête détaille les tech israéliennes. Tous ont été par les ritoire américain, sans pour autant en avertir les auto- aux Etats-Unis tous les éléments en sa possession sur de plus d’une centaine d’agents israé- autorités, interrogés et une douzaine d’entre eux rités fédérales. Des éléments de cette enquête, repris les préparatifs des attentats du 11 septembre. Un réseau d’espionnage israélien a été démantelé aux Etats-Unis Une commission d’enquête a remis en juin 2001 au ministère de la justice un rapport sur les activités de plus d’une centaine d’agents opérant sur le territoire américain, certains étant liés à des sociétés de high-tech israéliennes. Une douzaine d’entre eux sont encore incarcérés
UN VASTE réseau d’espionnage Glaspy, du département Public ties sur l’espionnage israélien aux naissance du script intégral de cet- cain de la justice, qui n’avaient pas n0 11 d’American Airlines israélien opérant sur le territoire Affairs de la DEA, a authentifié ce Etats-Unis, dans l’émission « Carl te enquête. Carl Cameron y évo- émis d’objection à sa diffusion. – Mohammed Atta, Abdulaziz américain a été démantelé, révèle rapport, dont la DEA « détient une Cameron Investigates ». L’ambas- que « une vaste enquête tenue secrè- Le rapport remis au ministère Al-Omari, Walid et Waïl Al-She- dans sa dernière livraison la Lettre copie ». sade d’Israël à Washington a immé- te » concernant « 140 Israéliens se américain de la justice, auquel Le hri – ainsi qu’un des cinq terroris- d’Intelligence Online, publication Ce n’est pas la première fois que diatement indiqué qu’elle ne conte- faisant passer pour des étudiants de Monde a eu accès, montre que tes du vol United 175, Marouane spécialisée dans les questions de des informations relatives à l’es- nait « rien de vrai ». Des organis- l’Université de Jérusalem ou de beaucoup des « étudiants en art Al-Shehhi, ont tous été domiciliés renseignement. C’est l’affaire la pionnage israélien apparaissent mes juifs américains – le Jinsa l’Académie des Beaux-Arts Betzalel plastique » soupçonnés d’activité à divers moments à… Hollywood, plus spectaculaire mettant en cau- aux Etats-Unis depuis l’affaire Pol- (Jewish Institute for National Secu- [qui ont] sans cesse cherché à illicite ont un passé militaire dans en Floride. Quant à Ahmed Fayez, se l’activité du Mossad (la sécurité lard. En juin 1999, la revue Insight rity Affairs), l’Aipac (America- entrer en contact avec des fonction- le renseignement ou des unités de Ahmed et Hamza Al-Ghamdi et extérieure israélienne) aux Etats- avait longuement évoqué une Israël Political Action Committee) naires et, selon un document, ciblé technologies de pointe. Certains Mohand Al-Shehri, du vol Uni- Unis depuis la condamnation à la enquête « secrète » de la division 5 et d’autres – ont dénoncé une et pénétré des bases militaires, des sont entrés et sortis des Etats-Unis ted 75, comme Saïd Al-Ghamdi, prison à vie de Jonathan Pollard, du FBI quant à des écoutes télé- « machination ». Fox a retiré de douzaines de bâtiments de la DEA à plusieurs reprises, restant cha- Ahmed Al-Haznawi et Ahmed un employé de l’US Navy, en 1986, et du FBI et d’autres ». que fois pour de courtes périodes. Al-Nami, du vol United 93 qui pour espionnage au profit d’Israël. Son enquête se focalise sur deux Plusieurs sont liés aux sociétés de s’est écrasé le 11 septembre en Quelle était l’envergure réelle de En 1986, l’affaire Pollard aspects. Un : les Israéliens pou- high-tech israéliennes Amdocs, Pennsylvanie, et Nawaq Al-Hamzi, ce réseau ? Les faits évoqués par Jonathan Pollard a été condamné en 1986 à la prison à perpétuité pour vaient-ils avoir une connaissance Nice et Retalix. Interpellée, une du vol AA 77 (tombé sur le Penta- un rapport d’enquête américain espionnage en faveur d’Israël. Tous les gouvernements israéliens l’ont, préalable des attentats du 11 sep- « étudiante » a vu sa caution de gone), ils ont tous été un moment n’indiquent pas s’il a pu accéder à depuis, présenté comme un « petit poisson » ayant agi par « amour d’Is- tembre et ne pas avoir informé les 10 000 dollars payée par un Israé- domiciliés à Delray Beach, au nord des informations de premier raël ». Dans l’hebdomadaire The New Yorker du 18 janvier 1999, Seymour Américains ? Ses sources, explique lien travaillant chez Amdocs. Inter- de Fort Lauderdale. ordre, ou si les autorités l’ont Hersh, à l’évidence puissamment alimenté par des sources de renseigne- Carl Cameron, lui disent : «La rogés, deux autres reconnaissent Cette concordance peut être, démantelé dans sa phase initiale. ment américaines, avait, à l’inverse, accrédité la version d’un espion de haut question principale est “comment être employés par Retalix. entre autres, à l’origine de la con- Selon le rédacteur en chef d’In- vol. Pollard y était accusé d’avoir fourni aux Israéliens, pour beaucoup d’ar- auraient-ils pu ne pas savoir ?”. » A Le Monde a obtenu d’autres infor- viction américaine selon laquelle telligence Online, Guillaume Das- gent, le Rasin (pour Radio Signal Notations), manuel de base en dix volu- l’écran, son rédacteur en chef lui mations non contenues dans ce l’une des missions des « étu- quié, ce « vaste réseau d’agents de mes de la NSA, l’agence américaine d’écoutes téléphoniques, ainsi que le dit alors : « Certains rapports confir- rapport. Six des « étudiants » inter- diants » israéliens aurait été de pis- renseignement israélien a été neu- Sigint (Signal Intelligence) fournissant les codes d’accès et de cryptage du ment que le Mossad a envoyé des ceptés possédaient un téléphone ter les terroristes d’Al-Qaida sur tralisé par les services de contre- Rasin. représentants aux Etats-Unis pour cellulaire acheté par un ex-vice- leur territoire, sans en informer les espionnage du département de la En octobre 1998, lorsque le premier ministre israélien, Benyamin les prévenir, avant le 11 septembre, consul israélien aux Etats-Unis. autorités fédérales. justice ». Les Américains auraient Nétanyahou, avait demandé sa libération à Bill Clinton, le directeur de la de l’imminence d’une attaque terro- Deux autres seraient, à un moment Deux énigmes demeurent. Pour- « appréhendé ou expulsé près de CIA et le chef d’état-major de la marine américaine avaient menacé de riste majeure. Cela ne va pas dans le non spécifié, arrivés à Miami par quoi le réseau israélien « tampon- 120 ressortissants israéliens ». démissionner sur-le-champ. sens d’une absence de mise en gar- vol direct de Hambourg pour se nait-il » en priorité des agents de M. Dasquié fait état d’un « rap- de. » Réponse de Cameron : «Le rendre au domicile d’un agent du la répression des stupéfiants ? Une port de synthèse de 61 pages » (lire problème n’est pas l’absence de hypothèse : la DEA est le principal ci-dessous) de juin 2001, remis au phoniques israéliennes ciblant la son site Internet, un jour et demi mise en garde, mais l’absence de organisme américain enquêtant ministère américain de la justice Maison Blanche, le département après son installation, tout le maté- détails utiles » par rapport à ceux Plus du tiers sur le blanchiment d’argent. Un par une « task force » constituée d’Etat et le Conseil national de riel lié à cette enquête. que des services américains soup- réseau comme Al-Qaida usait de d’agents de la DEA (Drug Enforce- sécurité. Le Monde a demandé à trois çonnent Israël d’avoir détenus. de ces « étudiants » filières « sales », et l’Afghanistan ment Administration, service de Après les attentats du 11 septem- reprises à Fox News de lui fournir Le second volet de l’enquête tou- des talibans était le premier expor- répression des stupéfiants) et de bre, des informations peu une cassette de l’émission. Ce ne che à des sociétés israéliennes pres- ont déclaré résider en tateur d’opium au monde. Pour- l’INS (Immigration and Naturaliza- détaillées avaient évoqué l’arresta- fut jamais fait. Le 26 février, Fox a tataires d’administrations ou de quoi cette étonnante « couvertu- tion Service) « auxquels ont été tion d’une soixantaine d’Israé- répondu à notre correspondant à sociétés américaines, qui dérobe- Floride, où au moins re », de faux étudiants démar- associés le FBI [police fédérale] et liens. Enfin, du 11 au 14 décembre New York que l’envoi posait «un raient des informations. Sont visés cheurs pour de piètres tableaux ? le bureau d’enquêtes de l’US Air For- 2001, la chaîne de télévision Fox a problème », sans autre précision. le fabricant de logiciels Amdocs, 10 des 19 terroristes Le réseau israélien semblait déte- ce ». Interrogé par Le Monde, Will diffusé une enquête en quatre par- Le Monde a cependant pris con- coté à Wall Street, qui liste, pour les nir des listes nominales. Ses mem- 25 premières sociétés de téléphone du 11 septembre bres savaient à quel bureau ou à aux Etats-Unis, tous les appels pas- quelle résidence privée se rendre. sés sur, vers et à partir du territoire ont été domiciliés L’objectif était, semble-t-il, d’en- américain, ainsi que les sociétés trer en contact, même pour un Nice et Comverse Infosys, cette der- court moment. nière fournissant des programmes FBI, lui proposer des tableaux, Selon un spécialiste israélien de informatiques aux administrations repartir à l’aéroport pour Chicago, l’espionnage, « cette histoire est américaines autorisées à procéder se rendre au domicile d’un agent une farce ridicule, pas sérieuse ». à des écoutes. Comverse est soup- du ministère de la justice puis Contactés, les services du premier çonnée d’avoir introduit dans ses reprendre directement l’avion ministre israélien n’avaient, lundi systèmes des « portes dérobées » pour Toronto ; le tout en un jour. soir 4 mars, toujours pas répondu afin d’« intercepter, enregistrer et Plus du tiers de ces « étudiants », à nos questions. Le ministère amé- emmagasiner » ces écoutes. Ce qui, selon le rapport, se sont dépla- ricain de la justice nous a indiqué matériel rendrait l’« écouteur » lui- cés dans au moins 42 villes améri- qu’« une douzaine » de ces « étu- même « écouté ». caines, ont déclaré résider en Flori- diants » seraient toujours incarcé- Question à Cameron : « Y a-t-il de. Cinq au moins ont été intercep- rés, les autres auraient tous été des raisons de croire le gouverne- tés à Hollywood, et deux à Fort relâchés ou expulsés. Le FBI nous ment israélien impliqué ? » Répon- Lauderdale. Hollywood est une a indiqué qu’il ne faisait « aucun se : « Non, aucune, mais une enquê- bourgade de 25 000 habitants au commentaire à ce stade ». La CIA, te classée top secret est menée. » nord de Miami, près de Fort Lau- le FBI, la DEA, l’INS, la NSA, le L’émission avait été préalablement derdale. Or, au moins 10 des 19 ter- ministère de la justice et le Penta- montrée aux plus hauts responsa- roristes du 11 septembre ont été gone ont tous désigné un enquê- bles de la CIA, du FBI, de la NSA domiciliés en Floride. teur sur ce dossier. (l’agence d’écoutes téléphoniques), Quatre des cinq membres du de la DEA et du ministère améri- groupe ayant dérouté le vol Sylvain Cypel « Une activité organisée de renseignement »
LES ACTIVITÉS suspectes impli- leur spectre géographique s’est pour ces gens. Lorsqu’ils se ren- quant des étudiants en art israé- élargi. » dent aux résidences privées [des liens vis-à-vis de la DEA [Drug Le rapport indique que, dans un agents fédéraux], certains insistent Enforcement Administration, servi- premier temps, les enquêteurs ont pour entrer dans les apparte- ce de répression des stupéfiants], penché pour une tentative d’infiltra- ments. Certains demandent à utili- tel est le titre du rapport remis en tion de la DEA par le crime organisé ser le téléphone avant de partir. juin 2001 par une commission d’en- israélien. Finalement, « la conduite (…) De plus, cette information a quête au ministère américain de la des individus concernés ainsi que été également constatée par justice, obtenu par Intelligence des renseignements (…) amènent d’autres organismes fédéraux de Online. Voici les principaux l’IS à croire que ces incidents peu- maintien de l’ordre. » extraits de son introduction. vent bien constituer une activité Suit un recensement, sous forme organisée de renseignement. (…) de fiches de police, des « inci- En janvier 2001, le Ces individus semblent être orga- dents » et des « interrogatoires » bureau des programmes nisés en équipes de 8 à 10 person- des personnes interpellées. Les fiches de sécurité (IS) de la DEA nes, l’une d’elles décrite comme le sont classées de 1 à 182, par secteur a commencé à recevoir des rap- “chef d’équipe”. (…) Les femmes géographique et ordre alphabéti- ports concernant les tentatives, sont habituellement très attiran- que, d’« Atlanta division » à par des étudiants en arts plasti- tes, âgées d’environ 25 ans. (…) La « Washington division », ainsi qu’à ‘‘ques israéliens, de pénétration de majorité des personnes interpel- la « division des opérations spécia- plusieurs bâtiments de la DEA. lées ont reconnu avoir servi dans les », au « bureau des opérations D’autres rapports faisaient état de des unités de renseignement mili- aéronautiques », dans divers visites d’étudiants en art israéliens taires, d’interception de signaux « laboratoires » de la DEA, à la aux domiciles privés d’employés électroniques ou de maniement base de l’US Air Force de Tinker et à de la DEA. d’explosifs. Certaines sont liées à la base aérienne de la garde natio- Le nombre des incidents consta- des personnalités de haut rang nale de Camp Douglas (Wisconsin). tés a crû en novembre-décem- dans l’appareil militaire israélien. Le rapport se conclut par la liste bre 2000, et ils perdurent à ce jour. L’un est le fils d’un général deux de 125 noms de personnes ayant été Ces incidents ont également tou- étoiles, un autre a servi de garde suivies, interpellées ou interrogées, ché d’autres organismes de main- du corps au chef d’état-major de certaines incarcérées, ainsi que de tien de l’ordre [surtout le FBI] et l’armée israélienne, un autre enco- personnes citées lors des interrogatoi- des agences du ministère de la re a effectué son service militaire res – tels des responsables des socié- défense. Géographiquement, ces dans une unité de missiles Patriot. tés israéliennes de logiciels ou de incidents étaient très étendus, de Toutes ces personnes voyagent matériel d’écoutes téléphoniques la Californie à la Floride. (…) L’acti- aujourd’hui à travers les Etats- Amdocs, Nice et Retalix – et d’autres vité la plus importante étant Unis pour vendre des tableaux, ce soupçonnées d’être en relation avec située en Floride. Depuis qui ne semble pas compatible avec les personnes faisant l’ob- avril 2001, le nombre des incidents leur formation. Hollywood, en Flo- jet de l’enquête ou d’être constatés a décliné ; cependant, ride, semble être un lieu central leur employeur réel. ,, LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/3 INTERNATIONAL Zhu Rongji met en garde contre le « choc » Tchétchénie : nouveaux de l’entrée de la Chine dans l’OMC « ratissages » de l’armée russe L’administrateur installé par Moscou dénonce Le premier ministre chinois a ouvert la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire des « nettoyages massifs » autour de Grozny
PÉKIN des pays développés, de tels taux situés sur la frange côtière, ouver- ce toniques. La dénonciation de tel- MOSCOU hommes tchétchènes de tous âges, de notre correspondant (auxquels il faut défalquer autour te au commerce international. les tares n’est pas franchement nou- de notre correspondante dénoncent les organisations de Gare au choc de la mondialisa- de 2 points en raison de manipula- Mais la stimulation d’une deman- velle dans les discours de M. Zhu, De vastes « ratissages » menés défense des droits de l’homme. tion ! Dans son discours d’ouvertu- tions statistiques) sont plutôt pré- de intérieure solvable se heurte à ce qui donne une idée de l’impuis- par l’armée russe se produisent Selon l’AFP, citant des sources re de la session annuelle de l’Assem- occupants au regard des tensions de multiples handicaps structurels sance de l’Etat à les enrayer. depuis plusieurs jours dans la proches du président tchétchène blée nationale populaire (ANP), le sociales qui couvent dans un pays dont M. Zhu est l’inlassable Sur le chapitre plus politique, le région de Grozny, suscitant, lundi Aslan Maskhadov, un charnier a premier ministre Zhu Rongji a mis embarqué dans une douloureuse contempteur. Le premier ministre a premier ministre est resté fort dis- 4 mars, une réaction du chef de été découvert dans la région d’Ar- en garde mardi 5 mars contre l’im- restructuration de son secteur une nouvelle fois instruit le procès cret, pour ne pas dire frileux. S’il a l’administration locale mise en pla- goun (est de Grozny), contenant pact sur la Chine de l’entrée dans d’Etat. de l’« irrationalité de la structure appelé les cadres du gouvernement ce par Moscou. « Les nettoyages les corps d’une vingtaine de civils. l’Organisation mondiale du com- industrielle » et des « tares du systè- à être « attentifs aux revendications massifs » de localités tchétchènes Des habitants ont retiré, le 3 mars, merce (OMC), effective depuis la « La folie me économique » qui, a-t-il dit, populaires »,àse« se soucier des dif- doivent cesser, a déclaré Akhmed trois premiers corps, des hommes fin de l’année passée. « Dans le des grandeurs fait « s’accentuent ». Il a cité le caractè- ficultés des habitants » et à éviter les Kadyrov, cité par Interfax, « il n’y a âgés de 62, 38 et 34 ans, qui se trou- court terme, le choc risque d’être dur des ravages » re « préoccupant de l’état de l’envi- « procédés autoritaires et coerci- aucune nécessité de tenir fermés, vaient dans un silo à grain et por- pour certains secteurs et entreprises ronnement » ou « la résistance des tifs », il s’est bien gardé d’évoquer pendant des jours » des villages taient des traces de mort violente. peu compétitifs », a-t-il déclaré cloisonnements régionaux » à l’initia- la « promotion de la réforme du systè- entiers. Il a aussi dénoncé le fait En début d’année, l’armée russe devant les 2 866 députés réunis au tive de fonctionnaires dressant me politique », formule utilisée que « les membres des forces de l’or- avait mené une longue opération
Palais du peuple. .. « des barrières arbitraires » àla dans son discours de l’an dernier. dre portent des masques » lors de de « nettoyage » dans Argoun. Réformateur, M. Zhu a joué un « libre circulation des marchandi- Dernier rendez-vous avant le sei- ces opérations. « Cette guerre est dans une situa- rôle-clé dans l’adhésion de son pays Afin de pallier l’essoufflement du ses » et à la « concurrence loyale ». zième congrès du Parti communis- Les « ratissages » dans Grozny tion d’impasse, commentait pour sa à l’OMC, mais il ne lui déplaît pas de moteur du commerce extérieur, Très à l’aise dans sa posture du te prévu à l’automne, qui verra une ont été déclenchés après « les dizai- part, sur les ondes de radio Liberté, jouer les Cassandre afin de hâter un M. Zhu a donc réitéré l’objectif de grand commis de l’Etat pourfen- relève de génération à la direction nes d’attaques » menées « ces der- le parlementaire démocrate Vladi- ajustement de l’économie chinoise « stimulation de la demande intérieu- dant l’incivisme ambiant, M. Zhu suprême, cette session de l’Assem- niers temps » par des combattants mir Loukine. Notre hiérarchie militai- qui, selon lui, reste à ce stade insuffi- re ». Celle-ci passe par une relance s’en est pris à la « corruption »,àla blée ne se prête guère, il est vrai, à tchétchènes contre « des policiers, re n’a pas été capable de parvenir à sant. Une des tâches qui attendent des investissements publics – quitte « dilapidation » et au « gaspilla- la moindre audace. Alors que les des militaires et des fonctionnaires », un résultat. Elle nous promet depuis cette session de l’ANP sera précisé- à augmenter de près de 20 % le défi- ge ». « La folie des grandeurs fait manœuvres s’intensifient en coulis- ont indiqué des officiels russes. Quel- des années que ce sera réglé en l’espa- ment d’entamer un vaste chantier cit budgétaire et alourdir l’endette- des ravages, a-t-il dénoncé. Alors se pour fixer le scénario de la transi- que 200 habitants seraient détenus, ce de deux semaines. » de refonte législative visant à inté- ment de l’Etat– mais aussi par l’aug- que les échéances de paiement des tion, chacun prend soin d’éviter de notamment aux environs du mar- Selon une étude de l’institut de grer les nouvelles contraintes de mentation du pouvoir d’achat des salaires ne peuvent même pas être soulever les questions sensibles. Au ché de Grozny, selon des sources sondages Vtsiom, 51 % des Russes l’OMC : une vingtaine de lois et de ménages. respectées, on a lancé de façon aber- risque de s’enliser dans un immobi- tchétchènes. La plupart sont dirigés sont favorables à la tenue de négo- décrets devraient ainsi être dépous- rante des projets de construction lisme que Zhu Rongji est pourtant vers des « points de filtration », des ciations, et 37 % souhaitent la con- siérés durant la dizaine de jours que d’immeubles publics de luxe. » le premier à dénoncer. lieux de détention souvent improvi- tinuation de la guerre. dureront les travaux de l’Assem- M. Zhu a qualifié de « tâche prio- Visant les cadres corrompus autant sés, et d’où disparaissent régulière- blée. Mais la modernisation complè- ritaire » le relèvement du revenu que les différents opérateurs d’une Frédéric Bobin ment, sans laisser de traces, des Natalie Nougayrède te de l’arsenal législatif chinois pren- des paysans, dont la croissance est économie de marché insuffisam- dra des années. Elle pourrait s’éche- « trop lente », voire même négati- ment « saine » à son goût, M. Zhu lonner jusqu’à… 2010. ve dans « certaines régions ».Le a fustigé « la contrefaçon », «la Cette entrée à l’OMC survient premier ministre exprime là une fraude fiscale », « la contrebande », pour la Chine à un moment inquiétude qui gagne en acuité en « le trucage des états financiers » et délicat. Le ralentissement de la Chine : la crainte de voir le monde « le maquillage des comptes ». conjoncture internationale pèse rural – autour de 900 millions de En dressant un tel inventaire, le sur la croissance chinoise, qui s’est personnes, soit les trois quarts de réformateur en chef de la Chine a élevée à 7,3 % sur l’ensemble de la population – sacrifié par une brossé un tableau fort sombre des l’année 2001, mais avec un taux de modernisation économique béné- arrière-cuisines d’une économie 6,6 % seulement au dernier trimes- ficiant pour l’essentiel aux pôles chinoise peut-être plus fragile que tre. Fort honorables aux normes urbains, notamment ceux qui sont ne le suggèrent ses taux de croissan- Après une élection truquée, des villageois du Shandong dénoncent une « démocratie de décoration »
SHILAOREN (Chine de l’Est) à l’intimidation physique pour les des tensions, notamment quand de notre envoyé spécial réduire au silence. De « gros les autorités du canton refusaient Le « rocher du vieil homme » : bras » stipendiés se sont livrés à d’organiser les scrutins de peur d’y Shilaoren doit son nom à cette des passages à tabac. Un coup de perdre leur autorité dans les villa- saillie rocheuse – au profil de feu a même été tiré en direction ges. A de très nombreuses repri- du domicile d’un des opposants, le ses, les villageois ont dû militer blessant d’éclats de verre. Devant activement – manifestations, péti- une telle effervescence, l’élection a tions… – pour que leur droit théori- Une illustration finalement été invalidée, mais quement reconnu s’inscrive dans aucune sanction n’a été prise con- la réalité. Le gouvernement clame des limites tre les manipulateurs. C’est au con- que les deux tiers des huit cent mil- traire les contestataires qui, après le villages que compte la Chine ont de l’expérience des avoir été rudoyés par les pu accéder au vote. Les experts « voyous », sont maintenant dans étrangers sont plus sceptiques : le élections de village le collimateur de la police qui pro- taux serait, selon eux, plutôt de cède à des interpellations. Le villa- 10 %, au maximum 30 %. geois qui livre son témoignage au Et quand bien même la consulta- Sage – surgie des flots de la mer Monde n’exclut pas que son tour tion finit par être organisée, de Jaune qui baigne la péninsule du finisse par arriver. « Ces élections nouveaux problèmes surgissent, Shandong. Shilaoren est un village dus en particulier aux manipula- de pêcheurs qui ferme, au nord, la tions par lesquels les chefs en pla- baie de Qingdao, croissant de À 550 KILOMÈTRES DE PÉKIN ce tentent d’évincer les rivaux. sable blanc et complexe de villas. Une révision de la loi en 1998, en Golfe Le contraste est saisissant entre la assurant la tenue de primaires du Po-Hai Miaodao station balnéaire au luxe tapageur Qundao pour la sélection des candidats et de nouveaux riches et cette ban- la confidentialité du vote, était cen- lieue de briques et de tôles, où les Yantai Weihai sée remédier à ces dérives. Elle n’a Laizhou filets de pêche s’étalent dans la Wan Péninsule du Shandong toutefois pas pu prévenir la fraude poussière des bas-côtés. Un con- Yexian de Shilaoren. Tout comme elle n’a traste aussi criant que l’abysse SHANDONG pas empêché un grave conflit séparant les beaux discours sur les d’éclater fin 1999 dans le village de Weifang élections de village – une réforme Mer Jaune Quanwang, dans la même provin- fièrement brandie par le régime Jiaozhou Qingdao ce du Shandong. Triomphalement pour illustrer l’enracinement de la Zhucheng élu à la tête du comité de village, démocratie – et une pratique Shilaoren l’« outsider » Sun Xuede s’est aus- dévoyée sur le terrain. Juxian Pékin sitôt opposé au secrétaire local du Rizhao « Un crime en pleine lumière ». CHINE Parti communiste, impopulaire en Le villageois – s’exprimant sous 125 km raison de malversations financiè- réserve d’anonymat – ne décolère res. Le duel a fini par tourner à pas. Il est outré par la manière de village, c’est de la démocratie de l’avantage de ce dernier, qui a obte- dont les élections de Shilaoren, décoration, explique-t-il, amer. En nu l’arrestation de son rival au tenues fin janvier, ont été tru- fait, les officiels du parti continuent motif qu’il aurait organisé des quées. Il explique comment le chef de diriger comme avant. » attroupements subversifs : Sun du village a confisqué leur carte Ce genre de poussée de fièvre Xuede a été condamné à huit ans d’électeur à trois cents habitants jette une lumière crue sur les limi- de prison. jugés non loyaux et qui tes de l’expérience des élections de La grande fragilité de cette réfor- « pesaient » un millier de suffra- village en Chine. L’histoire de ce me tient au fait que ses concep- ges par le jeu de procurations. chantier politique remonte à 1987 teurs ont d’abord voulu en faire un C’est un tiers du corps électoral quand fut adoptée une loi organi- instrument de consolidation du qui a ainsi été amputé. que sur les comités de village à l’ini- parti. A moins d’être désavoué par Devant l’ampleur de la fraude, tiative du vétéran Peng Zhen, l’échelon supérieur, le secrétaire qui a permis d’éliminer de la cour- alors président du comité perma- du parti du village se sent en géné- se les candidats indépendants nent de l’Assemblée nationale ral investi de l’autorité nécessaire dénonçant l’« absence de transpa- populaire (ANP). Alarmé par la pour museler ses rivaux, fussent- rence » de la gestion des affaires détérioration des relations entre ils validés par le suffrage universel. locales, environ quatre cents villa- cadres et villageois, M. Peng était Loin de clarifier les choses, la révi- geois ont manifesté jusqu’au siège convaincu – contre une large par- sion de la loi en 1998 les a compli- de la municipalité de Qingdao. tie de l’appareil – que de telles élec- quées en posant que la branche « Rendez-nous notre droit de vote, tions de villages permettraient locale du parti constituait le clamait une de leurs banderoles de d’éliminer les chefs corrompus ou « noyau de la direction » du village. couleur rouge. On réclame une élec- tyranniques et relégitimerait ainsi C’est précisément ce que contes- tion juste. » Les protestataires ont le Parti communiste auprès de la tent les villageois de Shilaoren, entonné l’Internationale. « On pleu- base rurale. contempteurs de ce « crime en plei- rait en chantant », raconte le villa- L’application de cette loi a pu ne lumière ». geois rebelle. jouer dans certains cas ce rôle sta- Les officiels locaux ont recouru bilisateur. Mais elle a aussi attisé F. B. 4/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 INTERNATIONAL De nouveaux attentats meurtriers répondent à une bavure de l’armée israélienne à Ramallah L’OTAN dément la trahison d’un officier français en Bosnie Une femme et cinq enfants palestiniens ont été tués, lundi 4 mars, « par erreur », selon Tsahal. BRUXELLES. Le secrétaire général de l’OTAN, Lord Robertson, a Un porte-parole de Yasser Arafat promet « une escalade à l’escalade » démenti, lundi 4 mars, les informations du journal allemand Hambur- ger Abendblatt et du quotidien britannique The Times selon lesquelles JÉRUSALEM israélienne. Cherchant à atteindre accusé les ambulances du Crois- « engagé dans une véritable guerre un capitaine de l’armée française, relevant de la Force de stabilisation de notre correspondante un responsable du Mouvement de sant-Rouge de faciliter le transport face à un ennemi cruel et sanguinai- de la paix de l’OTAN (SFOR) en Bosnie, aurait fait échouer, en l’éven- La réponse palestinienne ne la résistance islamique Hamas de de militants palestiniens, auteurs re », devait annoncer, mardi dans tant, l’opération menée, jeudi 28 février, près de Celebeci (sud-ouest s’est pas fait attendre. A 2 heures, la région de Ramallah, les militai- d’attaques anti-israéliennes. Cette l’après-midi, un resserrement du de Sarajevo), pour capturer Radovan Karadzic, l’ancien chef bosno- mardi 5 décembre, un homme res ont pris pour cible son véhicu- mise en cause a toujours été vigou- confinement imposé au chef de serbe. En accord avec le général américain Joseph Ralston, comman- armé d’un fusil M16, de grenades, le, à bord duquel se trouvaient uni- reusement démentie par le Comité l’Autorité palestinienne. Les chars, dant suprême des forces alliées en Europe, Lord Robertson a parlé de d’un couteau et ceinturé d’une quement sa femme et ses trois international de la Croix-Rouge. qui s’étaient éloignés il y a une « pures spéculations », ajoutant : « Nous n’avons aucune preuve pour charge d’explosifs, a ouvert le feu enfants. Ils ont été tués par des tirs Poursuivant sa guerre d’intimida- semaine de son quartier général, les corroborer ». A l’OTAN, on précise que ces propos ne sont pas sur deux restaurants, situés dans d’obus de char, ainsi que deux tion, M. Sharon a ordonné le bom- pourraient reprendre position. Cet- contradictoires avec l’enquête ouverte à la SFOR. A Washington, le l’une des artères principales de Tel autres enfants présents dans une bardement de plusieurs bâtiments te décision s’est imposée contre département d’Etat a démenti qu’un diplomate américain ait porté Aviv, tuant trois Israéliens et en voiture voisine. L’armée a présenté des renseignements palestiniens et l’avis du ministre travailliste de la cette accusation. – (Corresp.) blessant une vingtaine, avant défense, Benyamin Ben Eliezer. d’être tué à son tour par un client. Dans ce nouvel embrasement, Les Brigades des martyrs d’Al- M. Sharon : « Il faut frapper les Palestiniens » un incident sans précédent s’est Sierra Leone : comparution Aqsa, la branche militaire non offi- Ariel Sharon a déclaré, lundi 4 mars, que, « pour obtenir des négociations produit à Jérusalem-Est, dans le cielle du Fatah de Yasser Arafat, de paix avec les Palestiniens, il faut d’abord les frapper durement ». Les Pales- quartier arabe de Tzur Baher, mar- du chef rebelle Foday Sankoh ont revendiqué l’attaque, préci- tiniens doivent encore subir « beaucoup de pertes » afin qu’ils « sachent di matin. Plusieurs Palestiniens ont sant, dans un communiqué, qu’elle qu’ils n’obtiendront rien par le terrorisme », a dit le premier ministre israé- été blessés devant une école par FREETOWN. Détenu était destinée à venger « le massa- lien. « Les Palestiniens doivent subir des coups très durs et de tous côtés (…) l’explosion d’une bombe. Trois depuis deux ans dans cre des femmes et des enfants à S’ils ne sentent pas qu’ils ont été vaincus, on ne pourra pas revenir à la négo- autres engins explosifs ont été un lieu tenu secret, le Ramallah et les massacres de Jéni- ciation », a-t-il ajouté. « Ils savent ce que je leur proposerai politiquement, découverts sur les lieux et dans les chef rebelle Foday San- ne », survenus la veille. Mardi, mais ils veulent obtenir plus par le terrorisme », a encore déclaré le chef du environs. Selon la radio israélien- koh, 70 ans (photo),a dans la matinée, un attentat-suici- gouvernement. Ces propos ont été vivement critiqués par le ministre palesti- ne, l’attaque a été revendiquée par comparu, lundi de a, en outre, fait un mort et plu- nien de l’information, Yasser Abed Rabbo. « Sharon n’a pas besoin de dialo- un groupe clandestin d’extrême 4 mars, devant un tri- sieurs blessés dans un bus à Afou- gue : il a besoin d’un traitement psychiatrique », a-t-il dit. – (AFP, Reuters.) droite israélien et visait à « venger bunal de la capitale la. Cette localité du nord d’Israël, les enfants juifs tués par les terroris- sierra-léonaise, Free- cible régulière d’attaques, est tes palestiniens ». town, pour « conspira- située à quelques kilomètres de la ses excuses. En réponse aux der- de la Force 17, la police de Yasser Dans ce contexte, la dernière ini- tion, meurtres et vols ville palestinienne de Jénine, dont niers incidents survenus dans les Arafat, à Bethléem. L’armée a éga- tiative diplomatique en date est aggravés ». Des mil- le camp de réfugiés a fait l’objet territoires, le secrétaire du gouver- lement imposé un couvre-feu dans venue d’Egypte : le président Hos- liers de badauds d’une offensive israélienne sans nement palestinien a promis « une deux villes de la bande de Gaza et, ni Moubarak a proposé une ren- s’étaient attroupés précédent ces jours derniers. Une escalade à l’escalade » et assuré mardi matin, des hélicoptères ont contre entre M. Sharon et M. Ara- autour du palais de jus-
femme colon a, par ailleurs, été que « la résistance palestinienne tiré des roquettes dans le sud du fat. Une offre jugée « intéressan- tice et le chef du Front / tuée près de Bethléem. [allait] résister aux crimes du gouver- territoire. Mais c’est à Ramallah, la te » par le secrétaire d’Etat améri- révolutionnaire uni Conformément à ses décisions, nement israélien ». ville de Cisjordanie où est assigné cain, Colin Powell. M. Sharon a (RUF), menotté, est apparu très diminué, à peine capable de marcher annoncées après la mort de Aux environs de Jénine, c’est à résidence le président de l’Autori- donné une réponse dilatoire, sinon sans assistance. Il encourt la peine de mort au terme d’un procès dont 22 Israéliens au cours du week- une ambulance palestinienne qui a té palestinienne, depuis trois mois, menaçante, rapportée par le quoti- la prochaine audience a été fixée au 11 mars. L’abrogation de l’état d’ur- end, le gouvernement d’Ariel Sha- essuyé des tirs israéliens ; le méde- que la pression se fait de plus en dien Ha’aretz : « Je serai heureux gence, en vue des élections législatives et présidentielle, programmées ron avait intensifié, lundi, ses frap- cin, directeur des services de plus forte. Des hélicoptères ont d’y aller, mais Arafat ne pourra pas pour le 14 mai, a obligé le gouvernement à traduire en justice son plus pes militaires dans les territoires secours de la ville, a été tué, et tiré un missile sur un bâtiment des s’y rendre ; il va être très occupé à célèbre prisonnier, qui a comparu avec 49 autres membres du RUF. palestiniens. Seize Palestiniens ont trois étudiants en médecine bles- renseignements palestiniens, situé Ramallah. » Foday Sankoh devrait également être poursuivi devant le tribunal spé- été tués, dont six au moins ont été sés. Depuis le début de l’Intifada, au cœur du complexe où vit Yasser cial des Nations unies qui, après sa mise en place à Freetown, prévue victimes d’une bavure de l’armée les Israéliens ont régulièrement Arafat. Et M. Sharon, qui se dit Stéphanie Le Bars pour cet été, aura à le juger pour « crimes de guerre ».–(AFP, Reuters.) Les forces américano-afghanes se heurtent à une vive résistance à Chah-e-Kot Elu par le Parlement, Ibrahim Rugova
ZORMAT temps du djihad”. Le conseil du villa- Zormat, où les combattants étran- feraient mieux de donner aux devient président du Kosovo de notre envoyée spéciale ge s’est alors réuni et a opté pour le gers disposent, selon toute probabi- Afghans les moyens d’agir plutôt que Les combattants talibans et étran- départ », ajoute-t-il. « Les étrangers lité, de solides soutiens. La peur de s’impliquer eux-mêmes », affirme IBRAHIM RUGOVA, le leader temps le maire autoproclamé de la gers réfugiés dans la montagne ont aidé les familles à partir avec que suscitent les questions des un ancien responsable taliban. nationaliste modéré, est devenu, ville. Le PDK et l’AAK obtiennent, enneigée de Chah-e-Kot, à 45 kilo- leurs propres véhicules, mais nous étrangers, la peur de leur parler « Nous connaissons ces montagnes, lundi 4 mars, le premier président chacun, deux portefeuilles, la for- avons tout abandonné là-bas », tend à prouver que les talibans ou nous connaissons les villageois et élu du Kosovo. Ce vote du Parle- mation de M. Rugova quatre, dont déplore Ahmed, qui est retourné à ment (88 voix pour, 3 contre et l’économie et l’éducation. Chah-e-Kot il y a trois jours pour 15 abstentions, probablement cel- Le vote du Parlement a été salué « Les étrangers sont voir sa maison. Premiers raids des avions français les des élus serbes), met un terme par le chef de la diplomatie euro- Qader Chah, lui, a vu plusieurs Des Mirage 2000 D, sur les six basés à Manas (Kirghizstan), et des Super- à quatre mois de blocage politique péenne, Javier Solana, qui a félici- venus il y a deux milliers d’« Arabes » (terme sou- Etendard, sur les seize embarqués à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, dans cette province autonome de té « les dirigeants albanais du Koso- vent employé par les Afghans pour ont participé, pour la première fois, dimanche 3 et lundi 4 mars, dans la Yougoslavie, sous administration vo », ajoutant : « J’attends d’eux mois. Ils ont creusé désigner tous les étrangers qui se région de Gardez, à des frappes contre trois objectifs qui leur ont été dési- internationale depuis juin 1999. qu’ils confirment leur sens des res- battent aux côtés des talibans) gnés par le commandement américain des opérations à Al-Kharg (Arabie M. Rugova avait échoué par ponsabilités pour bâtir un Kosovo de nouvelles grottes » venir à Zormat au lendemain de la saoudite). Depuis la mi-octobre 2001, les avions français n’avaient reçu que trois fois à se faire élire, des diver- meilleur pour tous ses habitants. » chute de Kaboul, le 13 novembre. des missions de renseignement et de reconnaissance dans le cadre de la gences sur le partage du pouvoir A distance, M. Rugova lui a répon- Chauffeur de minibus, Qader Chah coalition antiterroriste en Afghanistan. Cette fois-ci, cinq tirs de bombes et opposant, depuis les élections du qu’il ne déviait pas de son objec- mètres de Gardez, au sud de affirme : « J’en ai emmené alors de missiles guidés au laser ont été exécutés par les appareils français contre législatives de novembre, les trois tif d’un « Kosovo démocratique, Kaboul, opposent une résistance beaucoup, par une route secondaire, des campements où se sont retranchés les talibans et des combattants principaux partis albanais : la pacifique, prospère et indépen- farouche aux troupes américano- dans le désert de Ghazni, où nous étrangers. Le choix des cibles, répertoriées à l’avance ou qualifiées d’« oppor- Ligue démocratique du Kosovo dant » ; ce dernier point, essentiel afghanes qui tentent, depuis same- avons gagné le village de Qari Baba. tunité », c’est-à-dire sélectionnées quand elles se présentent, est fait avec (LDK), son parti (47 députés sur aux yeux des Albanais de la provin- di 2 mars, de les encercler. Toute la Puis nous avons traversé le désert l’accord de l’état-major français des armées. 120), le Parti démocratique du ce, faciliterait, selon lui, l’intégra- nuit et ce mardi matin, des avions pour nous rendre à Mukur, dans la Kosovo (PDK, 26 élus) et l’Alliance tion du Kosovo dans l’Europe. ont survolé la région, soumise à province de Zabul. Là le chef du dis- pour l’avenir du Kosovo (AAK, Pour les Serbes, les institutions d’intenses bombardements. trict les a envoyés à Kandahar », dit- le réseau Al-Qaida gardent ici des nous savons comment agissent les 8 élus). Le 28 février, un accord a autonomes sont un premier pas Pour la première fois depuis le il. « Mais après la chute de Kanda- fidèles. Ceux-ci pourraient être res- Arabes », dit-il. été trouvé, sous la pression de la vers une indépendance qu’ils début de la guerre, les Etats-Unis har [le 7 décembre], je les ai vus une ponsables de l’attaque, lundi après- Déjà, à Gardez, certains comman- communauté internationale. Dès réprouvent. Michael Steiner a cher- ont reconnu que deux de leurs héli- fois de plus ici. » midi, à la sortie de Zormat, contre dants ou soldats afghans déplorent son arrivée à Pristina, le 14 février, ché à les rassurer en fixant comme coptères, dont l’un s’est écrasé, ont la voiture de journalistes du Toron- la mauvaise conduite des opéra- le nouveau chef de l’administra- l’un des objectifs de son mandat le été touchés par les tirs des assiégés. to Star. Kathline Kenna a été bles- tions militaires par les Américains. tion de l’ONU au Kosovo (Minuk), retour dans leur foyer des quelque Les troupes américaines ont subi Qader Chah montre, dans le villa- sée gravement à la cuisse par ce qui L’épisode des premiers morts de Michael Steiner, avait fait de la sor- 200 000 non-Albanais qui ont quit- leurs plus lourdes pertes, avec ge de Bigwal, à quelques kilomètres pourrait être une grenade lancée cette opération, tués dans une gor- tie de la crise sa priorité. té la province depuis 1999. Les élus 9 militaires tués dans la seule jour- de Zormat, un grand fort où, dit-il, contre la voiture. ge où ils s’étaient imprudemment Le poste de premier ministre serbes ne sont pas non plus sans née de lundi. vivaient des « Arabes » et un autre Cette région montagneuse de avancés, tend à prouver aussi que, échoit au candidat du PDK, Rex- savoir que les nouveaux dirigeants Selon plusieurs témoignages où était installé leur commandant. l’est de l’Afghanistan, frontalière dans cette guerre, les Etats-Unis hep Bajrami. Ce chirurgien de ne disposent d’aucune prérogative recueillis dans la région de Zormat, Dans ce dernier, les fenêtres vertes du Pakistan, abrite encore des mil- ont, sur le terrain, un réel problème Mitrovica, un modéré, a officié en matière de sécurité ou de les combattants étrangers qui se à carreaux de couleurs creusées liers de combattants étrangers qui de renseignement. pendant la guerre dans les hôpi- diplomatie. trouvent à Chah-e-Kot sont des sol- dans la boue séchée des tourelles n’ont d’autre choix que de se battre taux de campagne de l’Armée de dats endurcis qui n’en sont pas à témoignent d’une présence étrangè- jusqu’à la mort. « Les Américains Françoise Chipaux libération du Kosovo, puis fut un Christophe Châtelot leur première bataille. re : l’œuvre d’un commandant Travailleur immigré au Pakistan, saoudien, d’après Qader Chah. Ahmed est revenu à Chah-e-Kot il y « Durant le mois de ramadan, ils a vingt jours pour évacuer sa étaient environ 2 000 ici », dit-il. A Antananarivo, le gouvernement « bis » s’installe famille. « Les étrangers – 600 hom- « Brusquement, ils se sont mis à tout mes, plus une centaine de femmes et acheter au bazar : riz, sucre, conser- L’armée malgache tolère la prise de pouvoir pacifique des partisans de Marc Ravalomanana d’enfants – sont venus il y a deux ves, etc., et, petit à petit, ils sont mon- mois », raconte-t-il. « Ils se sont mis tés à Chah-e-Kot. Beaucoup, aussi, ANTANANARIVO ministre choisi par M. Ravalomana- par le président « officiel ». « La loi mains. Le pays a deux présidents, à creuser de nouvelles grottes à côté sont allés à Urgun, dans la province de notre envoyé spécial na, s’est présenté devant eux, invi- martiale ne sera appliquée que si la deux gouvernements ; il ne saurait de celles datant du djihad contre les de Paktika, où ils ont payé des pas- Les Malgaches seraient-ils en tant chacun de ses ministres à négociation n’aboutit pas », a préci- garder durablement deux armées. Soviétiques, dit-il, et ils ont dit à la seurs pour évacuer leur famille vers train d’inventer l’insurrection à la entrer dans les lieux. Une proces- sé le porte-parole du gouverneur Mardi matin, la capitale se prépa- population : “Vous pouvez partir ou le Pakistan. » bonne franquette ? Lundi 4 mars, sion de milliers de partisans de militaire, Léon-Claude Raveloari- rait à poursuivre sa conquête bon rester, mais nous allons occuper ces Vingt-cinq veuves de miliciens le gouvernement parallèle nommé Marc Ravalomanana, certains riant son. Ce dernier n’aurait pas renon- enfant des bâtiments ministériels. grottes car elles étaient à nous au « arabes » demeurent toujours à par le président autoproclamé, aux éclats, d’autres émus jusqu’aux cé à « nouer un dialogue avec Sans intervention des forces de l’or- Marc Ravalomanana, a pris ses larmes, a suivi chaque « intronisa- M. Ravalomanana et ses partisans ». dre dans les prochaines heures, le quartiers, à défaut d’entrer vérita- tion », dans une atmosphère de glissement du pouvoir pourrait blement en fonctions. Un à un, les communion populaire, au son des devenir irréversible, au moins à ministres « bis » se sont présentés cantiques et des chants de victoire. Mais le maire d’Antananarivo Antananarivo. devant leur ministère, accompa- Pour le régime vacillant de Didier semble avoir épuisé ses réserves de Dans les provinces, la situation gnés par une foule compacte. Dou- Ratsiraka, cela ressemblait à un che- patience. Il a nommé, aussi, un est encore incertaine. L’amiral-pré- ze – sur dix-huit – ont pu s’installer min de croix. ministre de la défense, le général sident Didier Ratsiraka a quitté son sans encombres dans les bureaux Certes, la troupe n’a pas fraterni- Jules Mamiraza : « Notre premier palais pour s’installer à Toamasina désertés par les ministres « offi- sé avec la rue, mais certains militai- devoir est de remettre de l’ordre (ex-Tamatave), sur la côte est, son ciels », même lorsqu’un détache- res ont répondu par des sourires dans les forces armées, a déclaré cet fief. C’est dans cette ville, égale- ment militaire avait été disposé aux acclamations. Les brèves officier, issu de la gendarmerie. Cer- ment, que les gouverneurs des cinq devant les portes. échauffourées de la veille étaient tains ne sont pas encore complète- provinces, hormis celle d’Antanana- Casqués et lourdement armés, déjà oubliées. « L’armée fait acte de ment convaincus, mais la majorité rivo, ont annoncé, lundi soir, leur les soldats semblaient là pour la for- présence », expliquait-on au gouver- pense comme nous. » Comment réa- décision de se « regrouper » et d’en me. Ils n’ont pas bronché quand, norat militaire d’Antananarivo, giront les officiers supérieurs de faire leur « capitale »… accompagné de son « gouverne- pourtant chargé de faire respecter l’armée ? L’issue pacifique du pro- ment », Jacques Sylla, le premier la loi martiale décrétée, le 1er mars, cessus en cours est entre leurs Jean-Jacques Bozonnet LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/5 UNION EUROPÉENNE
ÉCHOS
Les Quinze décident de ratifier le protocole de Kyoto a ZONE EURO : « Les principaux indicateurs semblent confirmer que le pire est passé », a déclaré En entérinant les objectifs de limitation des gaz à effet de serre, contenus dans le traité sur le changement climatique, lundi 4 mars le commissaire euro- péen Pedro Solbes, qui prévoit les ministres de l’environnement ont critiqué les Etats-Unis, qui ont renié leurs engagements pris en 1997 pour 2002 une croissance de 1,5 % dans la zone euro. L’indice de con- BRUXELLES en vigueur lors de la conférence Unis connaîtront une hausse pro- fiance économique de la Commis- de notre bureau européen mondiale sur le développement LES EUROPÉENS ONT PANACHÉ LEURS OBJECTIFS NATIONAUX bable de 39 % de leurs émissions sion a progressé légèrement en Les ministres de l’environne- durable qui se tiendra, en août, à de gaz à effet de serre d’ici à 2012, février, pour le troisième mois con- Objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2010 e ment des Quinze ont décidé, lundi Johannesburg. Actuellement, par rapport aux niveaux de 1990, en pourcentage par rapport à leurs niveaux de sécutif dans la zone euro, passant 4 mars, la ratification par l’Union 47 pays ont ratifié le texte, qui doit 1990. Le programme de M. Bush de 99,1 à 99,2 points. L’indice était Espagn européenne (UE) du protocole de être approuvé par les pays respon- ne limiterait, au mieux, cette aug- de 100,1 en août et septem- Kyoto sur le changement climati- sables de 55 % des émissions des mentation que d’un tiers. bre 2001. S’il a bondi en février en que. Ce traité, signé en 1997, impo- pays industrialisés en 1990. Suède Italie (+ 0,6 ) et aux Pays-Bas se aux pays industrialisés de rédui- Pour parvenir à l’accord de lun- France +15 (+ 0,5), l’indice a diminué de maniè- +4
re leurs émissions des gaz à effet di, les ministres ont dû conclure un 0 A court terme, il mise sur des re significative en Allemagne de serre à l’horizon 2010 – de 8 % compromis politique : le texte a engagements volontaires des entre- (- 0,3) et en France (- 0,2). Eurostat en ce qui concerne l’UE. La déci- été voté à la majorité qualifiée – prises ; à plus longue échéance, il a estimé que le passage à l’euro sion de ratification a été qualifiée comme le désirait notamment l’Al- table sur de nouveaux procédés de avait entraîné en janvier une haus- d’« historique » par Romano Pro- lemagne – plutôt qu’à l’unanimité, – 12,5 production, moins polluants. Or, se des prix pouvant atteindre –8 – 6,5 di, le président de la Commission comme le voulaient de nombreux –7,5 selon les Quinze, les entreprises ne 0,16 %, mais M. Solbes espère que –21 –21 européenne. Les Quinze ont aussi autres Etats. Mais les Quinze ont Italie lanceront des recherches que si l’inflation, qui était de 2,7 % en jan- adressé une critique ferme, même convenu que les décisions, qui sui- Union elles sont préalablement contrain- vier, passera sous la barre des 2 % si elle est formulée en termes diplo- vront et qui concerneront l’applica- Belgique tes de réduire les émissions. avant la fin du semestre. matiques, aux Etats-Unis, qui refu- tion du protocole de Kyoto, seront européenne Les membres de l’Union espè- a PRÉSIDENTIELLE : Valéry Gis- Danemark sent le protocole. adoptées par consensus. Allemagne Grande-Bretagne rent isoler les Etats-Unis et ame- card d’Estaing, président de la La décision de ratification per- ner d’autres grandes nations indus- Convention sur la refondation met à l’Europe de garder son rôle « - » Pour tenir compte des particularités de chaque pays, les Européens ont décidé trialisées à ratifier rapidement le européenne, s’est déclaré « éton- en juin 1998 de différencier leurs objectifs. En moyenne, l'Union a un objectif de leader dans le domaine de l’envi- C’est la règle qui avait prévalu protocole de Kyoto. La Russie et le né » que Jacques Chirac et Lionel de réduction de 8 %. ronnement. Son objectif est de fai- en 1998, lorsque les Européens se Japon ont promis de le faire, mais Jospin « n’aient pas jusqu’à présent re en sorte que le protocole entre sont répartis leurs objectifs de ne sont pas encore passés à l’acte. exprimé de vues fortes sur l’Europe » réduction des émissions : certains Un vœu pieux ? Le président amé- le 14 février, n’est pas contraignant Au Canada, le ministre de l’envi- dans leur campagne des présiden- Etats pourront se contenter de sta- ricain, George W. Bush, refuse le trai- et très éloigné des objectifs euro- ronnement se heurte aux indus- tielles. « Nous allons passer à un sta- La « cogénération » biliser leurs émissions de gaz, té qu’avait signé son prédécesseur, péens. « On peut dire que c’est un triels du secteur de l’énergie, mais de nouveau dans la vie de l’Europe. d’autres devront les réduire forte- Bill Clinton en 1997. Il estime qu’il plan Bush-Exxon », a commenté, lun- a lancé récemment un cri d’alar- Les Français doivent être conscients en Allemagne ment, d’autres encore pourront les en coûterait 400 milliards de dollars di, Yves Cochet, le ministre français me. Selon David Anderson, « l’Arc- qu’il s’agit d’une étape très impor- La Chambre haute du Parlement augmenter. Une objection soule- (près de 445 milliards d’euros) et de l’environnement. tique canadien est en péril ». tante », estime-t-il dans une inter- allemand, le Bundesrat, a approuvé, vée par le Danemark sur ces objec- 4,9 millions d’emplois à son pays. Le Les experts européens estiment view parue le 4 mars dans le quoti- vendredi 1er mars, une loi pour déve- tifs à atteindre avait été levée lors contre-projet du président, présenté que, dans ces conditions, les Etats- Jean-Pierre Stroobants dien La Montagne. lopper les centrales de cogénéra- de la préparation du Conseil. tion. Cette technique permet de pro- « Nous n’avions heureusement duire à la fois de l’électricité et de la pas le choix, mais nous avons adres- chaleur, avec un très bon rende- sé un signal fort aux Américains, qui ment énergétique. ne respectent même pas le texte de Le gouvernement de Berlin pré- la Convention de Rio qu’ils ont voit que le développement de la signée en 1992 et qui prévoyait la sta- cogénération permettra de réduire bilisation des émissions de gaz », les émissions de gaz carbonique, commente Olivier Deleuze, le d’ici à 2010, d’au moins 20 millions secrétaire d’Etat belge à l’énergie. de tonnes par rapport à 1998. Envi- Dans une déclaration commune, ron 10 % de l’électricité en Allema- les Quinze invitent les Etats-Unis, gne sont actuellement produits principal pollueur de la planète 2 dans des usines de cogénération. La avec un tiers des émissions de CO loi, qui a déjà été entérinée par le à « assumer leurs responsabilités » Bundestag, la Chambre basse, entre- et à produire « un effort compara- ra en vigueur le 1er avril. ble » à celui prévu par le protocole. Le candidat grec est favori pour la vice-présidence de la BCE
BRUXELLES, FRANCFORT la Banque centrale du Luxem- de nos correspondants bourg, Yves Mersch, serait égale- Le gouverneur de la Banque cen- ment en lice. trale de Grèce, Lucas Papademos, Le candidat retenu pour rempla- tient la corde pour remplacer, com- cer M. Noyer devra-t-il automati- me vice-président de la Banque quement être le numéro deux de la centrale européenne, le Français BCE ? La question reste posée. Christian Noyer, dont le mandat Une autre hypothèse à l’étude vou- s’achève le 31 mai. C’est la premiè- drait que le vice-président soit dési- re fois depuis la mise en place de la gné parmi les actuels membres du BCE, en juin 1998, que les respon- directoire. Compte tenu du flou sables européens doivent procé- juridique, il n’est pas sûr qu’une der au renouvellement d’un des personnalité comme l’Italien Tom- six membres du directoire. Les maso Padoa-Schioppa, à qui l’on ministres des finances de l’Union prête des ambitions, reçoive le sou- ont évoqué le sujet lors de leur ren- tien de tous les gouvernements. contre, mardi 5 mars à Bruxelles. Six pays entrent en ligne de D’après le président de l’Ecofin, le compte pour occuper la place bien- grand argentier espagnol Rodrigo tôt vacante, parce que ne dispo- Rato, un accord pourrait survenir sant pour l’instant d’aucun repré- d’ici la mi-avril : « Il est parfaitement sentant dans le petit cercle présidé possible de respecter ce calendrier », par le Néerlandais Wim Duisen- a-t-il dit lors d’une conférence de berg : outre la Grèce, il s’agit de presse, lundi soir. Dans le meilleur l’Autriche, de la Belgique, de l’Ir- des cas, une décision pourrait être lande, du Luxembourg et du Portu- prise dès le sommet européen de gal. Quant à la France, qui n’aura Barcelone, les 15 et 16 mars. Les plus personne au directoire, la suc- membres du directoire de la BCE cession de M. Noyer est liée à celle sont nommés par les chefs d’Etat et de M. Duisenberg, qui se retirera de gouvernement, sur recommanda- en juillet 2003 : son successeur tion du conseil des ministres. devant être un Français, Paris ne devrait pas présenter de candidat pour la vice-présidence. A 55 ans, Lucas Papademos, En coulisse, les gardiens moné- ancien professeur de l’université taires de l’Europe ont plaidé pour de Columbia, à New York, dispose la nomination d’un banquier cen- d’une bonne expérience internatio- tral : à leurs yeux, la désignation nale : il fut économiste auprès de d’un homme du sérail permettrait la composante régionale de la de renforcer la crédibilité interna- Réserve fédérale américaine, à Bos- tionale de la jeune institution. Ce ton. Nommé en 1994 à la tête de la n’est pas l’idée de tous les diri- Banque centrale de Grèce, il pilote geants européens, comme le minis- alors avec succès une bataille tre belge des finances Didier Reyn- vigoureuse contre l’inflation et ders, qui préférerait une personna- sera l’un des artisans de l’adhésion lité plus politique. de son pays à l’euro, le 1er janvier La décision reviendra aux chefs 2001. Il siège, depuis, au conseil d’Etat et de gouvernement : le con- des gouverneurs de la BCE. L’orga- seil de ses gouverneurs est juste ne qui pilote la politique monétai- censé donner son avis, comme le re est composé des membres du Parlement européen. La désigna- directoire et des douze présidents tion en douceur du vice-président des banques centrales nationales aura cependant valeur de test membres de l’euro. alors que la moitié du directoire Interrogé au sujet de M. Papade- sera renouvelée en un peu plus mos, M. Rato a eu des commentai- d’un an. Après M. Noyer, la Finlan- res flatteurs : « C’est quelqu’un de daise Sirkka Hamalainen sera en tout à fait pertinent, non seulement fin de mandat en 2003, avant le dans une perspective intérieure grec- départ de M. Duisenberg. que mais aussi au point de vue euro- péen, c’est une personne à la stature Arnaud Leparmentier reconnue ». Mais le gouverneur de et Philippe Ricard 6/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 FRANCE affaires
Remis en liberté le 1er mars, Didier Schuller a jeté le visent l’entourage de Jacques Chirac et plus particu- ner qui l’aurait en déclaré l’avocat au Monde. Dans un livre à paraître le trouble en déclarant ne pas remercier « ceux qui [l’] lièrement l’avocat , familier de 1995 à la suite de l’imbroglio de l’affaire Schuller- 7 mars, , magistrat dessaisi dans l’af- ont fait pendant l’Elysée et défenseur d’Alain Juppé. Selon l’ancien Maréchal. Une accusation qualifiée d’« absurde » par faire des HLM de Paris, dénonce la « - sept ans ». Des propos qui, selon ses explications, conseiller général des Hauts-de-Seine, c’est M. Szpi- M. Szpiner : « On n’oblige pas quelqu’un à partir »,a » dont il aurait été l’objet. Didier Schuller accuse les chiraquiens de l’avoir poussé à l’exil Avocat et familier de l’Elysée, Francis Szpiner est mis en cause par l’ancien conseiller général (RPR) des Hauts-de-Seine. Ce dernier lui reproche de lui avoir conseillé de fuir en février 1995, à la veille de la présidentielle. Dans son livre, le juge Halphen dénonce un système dont il aurait été la victime
LA PHRASE dissimulait un soup- dit que c’était une erreur et que cela Francis Szpiner, annonçant notam- çon, peut-être un secret – en tout se retournerait contre lui, a néan- ment l’incarcération de sa compa- cas une menace. A sa sortie de pri- moins expliqué l’avocat. Lorsqu’il a gne, l’auraient convaincu de s’exi- er son, vendredi 1er mars, Didier Schul- Vendredi 1 mars, décidé de quitter la France, il a fait ler. Les deux hommes se connais- ler déclarait, devant la porte de la Didier Schuller vient lui-même son choix. On n’oblige pas sent depuis 1974, date à laquelle ils maison d’arrêt de la Santé : «Jene de sortir de prison. quelqu’un à partir. » Quant à l’idée militaient tous deux chez les radi- remercie pas ceux qui m’ont fait par- L’ancien conseiller d’une « machination politique », caux de gauche. Durant les années tir et qui m’ont maintenu en exil pen- général (RPR) l’avocat la repousse en ces termes : 1980, l’avocat s’était fait une répu- dant sept ans. » (Le Monde daté des Hauts-de-Seine « La seule considération qui a guidé tation en défendant plusieurs pro- 3-4 mars.) Cette fois, les attaques savoure sa libération les conseils que je lui ai donnés, ches de François Mitterrand, des de l’ancien conseiller général (RPR) à la brasserie Lipp, c’était son intérêt. » gendarmes de la « cellule » de l’Ely- ne visent plus seulement ses par- dans le cinquième sée à Christian Nucci, ministre rains en politique, le maire (DVD) arrondissement « » (PS) de la coopération impliqué de Levallois-Perret, Patrick Balka- de Paris, Selon le récit de M. Schuller, la dans l’affaire Carrefour du déve- ny, son épouse, vice-présidente du en compagnie décision de son départ aurait été loppement, jusqu’à Bernard Tapie. conseil général des Hauts-de-Seine, de sa fille acquise à Genève, quelques jours A aucun moment, assure aujour- et Charles Pasqua ; elles désignent et de son avocat, après la perquisition conduite par d’hui M. Schuller, son ami et avo- l’entourage de Jacques Chirac, dont Jean-Marc Fédida. la police à son domicile de Clichy, cat ne lui confia « qu’il était dans l’influence fut « décisive », assure le 10 février 1995. Alerté à l’avance l’entourage de Chirac », notam- M. Schuller, dans la « manipula- par plusieurs informateurs – dont ment par l’entremise de Domini- tion » dont il dit avoir été l’objet. Francis Szpiner, dit-il – des inten- que de Villepin, alors directeur du L’auteur – ou l’instrument – du tions policières, il s’était réfugié en cabinet de M. Juppé – et futur montage qui l’aurait conduit à quit- Suisse « pour faire baisser la pres- secrétaire général de l’Elysée.
ter la France, il y a sept ans, sous la -/ sion » jusqu’à l’élection présiden- « Le lendemain de la victoire de pression de l’enquête judiciaire sur tielle. Son défenseur officiel dans Chirac, raconte-t-il, j’ai appelé Fran- les HLM des Hauts-de-Seine, est un aurait été l’aboutissement d’un et avait affaibli la candidature prési- a indiqué, mardi 5 mars, ne pas vou- l’affaire Maréchal, Me François cis [Szpiner]. Je lui ai dit : “Je ren- avocat qui, pour M. Schuller, « était « climat de peur » entretenu dentielle de M. Balladur, alors pre- loir « entrer dans cette polémique », Gibault, lui avait formellement tre.” Il m’a répondu : “OK.” Une d’abord un ami » : Francis Szpiner. autour de lui et de sa compagne, mier ministre, le départ en « cava- affirmant être empêché de se défen- déconseillé de s’enfuir. Quelques demi-heure plus tard, il m’a rappelé Pénaliste parisien réputé, fin procé- Christel Delaval, et qui mêlait le ris- le » d’un baron du RPR des Hauts- dre en raison du « secret profession- jours auparavant, cet avocat avait pour me dire d’attendre… » Au durier et tacticien rompu aux affai- que judiciaire aux menaces physi- de-Seine, devenu le fief des balla- nel qui lie l’avocat à son client ». pourtant été prévenu par le juge cours des années suivantes, res politiques, ce dernier est présen- ques. Venant après l’imbroglio de duriens, avait contribué au discré- « Lorsque Didier Schuller m’a dit Halphen lui-même de « menaces » M. Schuller dit avoir téléphoné té par l’ancien conseiller général l’affaire Schuller-Maréchal, qui dit de son camp. qu’il allait déposer plainte contre le anonymes formulées contre régulièrement aux « quelques (RPR) comme « celui dont les était apparu comme une tentative Qualifiant d’« absurde » l’accusa- beau-père du juge Halphen [le doc- M. Schuller. L’ex-conseiller géné- amis » qu’il avait gardés en France. conseils [l]’ont déterminé à partir », de déstabilisation du juge Halphen tion de M. Schuller, Francis Szpiner teur Jean-Pierre Maréchal], je lui ai ral assure que les arguments de Outre M. et Mme Balkany, l’avocat au mois de février 1995, en pleine aurait été de ceux qui lui décon- campagne présidentielle. Depuis seillaient de revenir. « Les démar- lors, Me Szpiner est aussi devenu un ches que j’ai effectuées n’allaient pas familier notoire de l’Elysée chira- En 1995, un imbroglio politico-policier qui pesa sur la présidentielle dans ce sens », répond Me Szpiner. quien, pilier de la cellule de crise En mars 1995, de fait, il avait tenté informelle et néanmoins permanen- SEPT ANS après, Edouard Balladur en est enco- 1986 à 1994. Au-delà des malversations qu’elle 20 décembre, lorsque s’effectue la remise de la de négocier avec les juges de Cré- te qui organise la défense du prési- re persuadé : l’affaire Schuller-Maréchal, en por- visait à établir, l’instruction comportait un arrière- somme, à l’aéroport de Roissy, M. Maréchal est teil chargés du dossier le retour du dent de la République depuis que tant atteinte à son « crédit moral », a lourdement plan politique : du fief parisien de Jacques Chirac, interpellé. fugitif contre la promesse qu’il ne celui-ci est tourmenté par les juges. contribué à sa défaite lors de l’élection présiden- elle s’élargissait brusquement à celui de son rival, La régularité de la procédure sera mise en cause serait pas écroué. Les magistrats Il est aussi l’avocat d’Alain Juppé tielle de 1995. Dans un livre de souvenirs publié Edouard Balladur, soutenu par les « barons » des en raison de l’absence de cadre juridique des enre- refusèrent tout compromis et lancè- dans l’enquête instruite à Nanterre quelques mois après le scrutin (Deux ans à Mati- Hauts-de-Seine, Charles Pasqua, ministre de l’inté- gistrements téléphoniques policiers. D’autant rent un mandat d’arrêt. sur le financement du RPR, et gnon, Plon), l’ancien premier ministre (RPR) évo- rieur, et Patrick Balkany, maire (RPR) de Levallois- qu’apparaît, au mois de février 1995, le fait que le Au mois de janvier 2002, quel- conseilla Claude Chirac, au mois de que les effets « dévastateurs » sur sa campagne Perret et président de l’office HLM départemental. beau-père du juge avait été placé sur écoutes admi- ques heures après la divulgation juillet 2001, lorsque celle-ci fut qu’aurait entraîné l’éclosion de ce scandale poli- nistratives – donc sur ordre de Matignon – aussitôt par son fils, dans Le Parisien, du lieu convoquée dans l’enquête sur les tico-policier, à l’hiver 1994. « » après la plainte de M. Schuller, sans que l’objet pré- de son refuge, en République domi- voyages du chef de l’Etat réglés en Tout commença par une plainte, déposée le Le dépôt de la plainte de M. Schuller fut orches- cis en fût mentionné. En dépit de ses premières nicaine, l’ex-conseiller général dit argent liquide. Il est aujourd’hui 15 décembre de cette année-là, par le conseiller tré au cœur du « système Pasqua » : le conseil explications publiques, M. Balladur devra admet- avoir appelé Francis Szpiner. «Il candidat à l’investiture RPR en général (RPR) des Hauts-de-Seine Didier Schuller, général des Hauts-de-Seine, que préside le minis- tre l’irrégularité du dispositif. En 1995, le Conseil m’a simplement conseillé de tenir Saône-et-Loire contre le député pour « tentative d’extorsion de fonds ». Visé par la tre. C’est là que le directeur de la police judiciaire supérieur de la magistrature, saisi par François Mit- trois mois », raconte M. Schuller sortant, Arnaud Montebourg (PS). plainte, le psychiatre Jean-Pierre Maréchal, beau- vient recueillir les déclarations de l’élu, là que se terrand, dénoncera une « volonté de porter atteinte – c’est-à-dire jusqu’à l’élection pré- Ce rapprochement inspire l’accu- père du juge d’instruction Eric Halphen, était accu- monte le piège contre M. maréchal. Une enquête à l’indépendance » du juge Halphen. Un an plus sidentielle. Le 1er février, Didier sation portée par M. Schuller : sé par l’élu d’avoir voulu lui soutirer de l’argent en est confiée au service de police chargé des trafics tard, la Cour de cassation annulera l’ensemble de Schuller annonçait son retour et « J’ai fini par comprendre, a-t-il contrepartie d’une intervention auprès de son gen- de stupéfiants, dans le cadre de laquelle M. Schul- la procédure suivie contre M. Maréchal. Affirmant déclarait au Monde : « J’ai peut-être déclaré au Monde, qu’en 1995, dre pour interrompre les investigations. A cette ler rappellera M. Maréchal en présence des poli- avoir obéi à l’ordre de M. Pasqua pour déposer contribué à la défaite d’Edouard Bal- j’avais été utilisé, manipulé par les époque, l’enquête du juge Halphen, jusqu’alors ciers, qui enregistreront le dialogue. Durant cet plainte, M. Schuller expliquait, à Saint-Domin- ladur. Je ne voudrais pas contribuer chiraquiens pour provoquer la chute centrée sur les HLM de la ville de Paris, menaçait entretien, l’élu et le psychiatre s’entendent sur le gue : « Il était visiblement devenu prioritaire d’arrê- à celle de Jacques Chirac. » d’Edouard Balladur. » A en croire de s’orienter vers les HLM des Hauts-de-Seine, versement d’un million de francs en échange ter ce juge parce qu’il menaçait des intérêts qui me l’ancien élu, sa fuite soudaine dont M. Schuller avait été le directeur général, de d’une intervention sur le juge Halphen. Le dépassaient de très loin » (Le Monde du 1er février). Hervé Gattegno Le récit d’une « tragédie judiciaire » Eric Halphen : M. Chirac « à la confluence de toutes les pistes » sur le ton d’un plaidoyer Dans son livre, le juge de l’affaire des HLM de Paris met plusieurs fois en cause le président
naire ». « On a utilisé à mon encontre DANS son ouvrage, le juge Hal- avant les élections muncipales de de Paris, j’avais un dossier visant le de la République. « Cet acte du tous les moyens possibles et imagina- phen évoque les temps forts de 2001, alors que la bataille fait rage RPR et la mairie de Paris, à un printemps 2001 va causer ma perte. Sept Ans de solitude bles pour me faire douter, me déstabi- son enquête, notamment la mise entre les tenants de Jean Tiberi et les moment où le RPR était le parti de Cette demande sera en effet à l’origi- d’Eric Halphen liser, me faire perdre la tête », cons- en cause du RPR et l’implication partisans de Philippe Séguin. L’un gouvernement. J’enquêtais de ce fait ne de mon dessaisissement. Elle sera tate le magistrat, qui évoque des de Jacques Chirac. des avocats de Tiberi vient dans sur le parti de mes deux ministres de pourtant parfaitement normale et Denoël, mars 2002, 249 p., 19 ¤. menaces, pressions et autres écou- f Les marchés truqués de l’of- mon bureau pour m’annoncer que tutelle, intérieur et justice. Il était logique. Dans le dossier des HLM de tes téléphoniques sauvages… Derriè- fice HLM (OPAC) et le rôle du son client est prêt à me donner “les inévitable que l’on tente, en haut Paris, des chefs d’entreprise expli- ANNONCÉ comme un pamphlet re la chronique amère d’une enquê- promoteur Jean-Claude Méry. docs”.(…) Je m’enquiers de la natu- lieu, de prendre quelques précau- quent sur procès-verbal qu’ils ver- antichiraquien susceptible de faire te placée dès l’origine « sous haute « En tombant sur Méry, l’affaire re de ces documents. “Les relevés sent de l’argent pour le RPR. A l’épo- basculer la campagne électorale, le surveillance », se dessine le portrait change de dimension. (…) Tout le des comptes bancaires à l’étranger « Je n’avais pas que, le président de ce parti s’appel- livre d’Eric Halphen risque de déce- d’un homme fragile et attachant, gotha du BTP parisien, les plus gros- de Jacques Chirac et des chira- du tout prévu le Jacques Chirac. D’autres témoins voir ceux qui espéraient y trouver héros malgré lui d’une authentique ses entreprises du secteur figurent quiens. Il en a marre. Il veut parler”. la réaction violente assurent que l’argent va aussi à la des révélations sur les dessous de « tragédie judiciaire ». Son récit, dans la comptabilité Méry.(…) Tou- Evidemment, en échange, il fau- de l’Elysée » mairie de Paris. Le maire de Paris l’enquête sur les HLM de Paris. Sept souvent émouvant, prend parfois tes les entreprises “cotisantes” drait faire un geste. Un non-lieu, de l’époque s’appelle Jacques Chi- ans de solitude, comme son titre le des allures de plaidoyer pro domo, obtiennent simultanément des mar- par exemple. Là encore, faute de rac. Tout milite donc pour qu’à un
suggère, se veut d’abord et surtout notamment lorsqu’il répond point chés avec l’OPAC (…) La majorité céder à ce chantage, je n’aurai plus moment ou un autre Jacques Chirac le témoignage d’un magistrat désa- par point aux nombreuses critiques des chefs d’entreprise concernés aucune nouvelle ». soit entendu. Si j’avais voulu peser busé, brisé par une affaire émaillée qui ont été formulées sur la condui- sont des sympathisants ou des mem- f L’origine des « coups tor- tions d’une part pour connaître les volontairement sur l’élection prési- de chausse-trappes et de coups tor- te de son instruction et les libertés bres du RPR. De plus, un bon nom- dus », notamment d’éventuelles intentions du juge, et d’autre part dentielle de 1995, j’aurais pu le con- dus. Il en dit plus sur la personnalité qu’il aurait prises avec la procédure. bre sont francs-maçons. Je m’aper- écoutes sauvages, dont il a été pour se sortir d’ennuis éventuels. voquer quelques semaines avant le d’un homme victime de multiples Quitte, au passage, à renforcer ses cevrai aussi que les dirigeants de victime. « Compte tenu de la natu- Avec les moyens en hommes et en premier tour. » (…) « Survient alors attaques que sur l’enquête qui lui a détracteurs dans leurs convictions, l’OPAC connaissent tous Jean- re des faits que j’instruisais, je ne matériel que donne le fait d’être au l’épisode de la cassette Méry. (…) valu sa notoriété. « Je ne crois plus. A notamment quand il affirme que Claude Méry, [notamment le] prési- pouvais pas m’attendre à beaucoup gouvernement ». [Ces confesssions] mettent directe- une justice égale pour tous. Au fait Xavière Tiberi a été mise en examen dent du conseil d’administration de de cadeaux. Avec l’affaire des HLM f La convocation du président ment en cause Jacques Chirac. J’esti- qu’un homme seul puisse triompher pour « emploi fictif », incrimination l’office de l’époque, Jean Tiberi. (…) me toutefois, contrairement à ce d’une organisation nichée au sommet inconnue du code de procédure Jean-Claude Méry, membre du que diront certains ensuite, n’avoir de l’Etat », écrit Eric Halphen. Au fil pénale, ou lorsqu’il met en cause, comité central du RPR, a eu un rôle pas suffisamment d’éléments le met- des pages, le juge égrène les épi- sur le mode de la rumeur, la magis- très important sur les éventuelles Des poursuites pénales contre le juge ? tant en cause pour l’entendre com- sodes les plus marquants de l’affaire trate de la chambre de l’instruction malversations de l’OPAC. C’est à lui Mis en cause par Eric Halphen, qui l’accuse dans son livre d’avoir fait obs- me témoin assisté. Car s’il est à la des HLM, avouant au passage : «Je qui a ordonné son dessaisissement : que les entreprises doivent s’adres- truction à son enquête, le procureur de la République de Créteil, Michel Bar- confluence de toutes les pistes, rien ne sais toujours pas si ça a été une « Les bruits courent que la présidente ser pour avoir une chance d’obtenir rau, a indiqué au Monde, lundi 4 mars, qu’il envisageait de « lancer des pour- ne l’implique directement. Je décide chance de m’occuper de cette instruc- est connue de longue date pour ses un marché. Le jour de son inculpa- suites pénales » contre le juge. « Le procureur Barrau, marqué à droite, a tou- donc de l’entendre comme témoin. tion, ou un malheur. » attaches avec le RPR, y compris lors- tion [le 29 septembre 1994],ma jours eu la réputation d’être aux ordres de sa hiérarchie », écrit notamment (…) Je n’avais pas du tout prévu la Du piège tendu à son beau-père à qu’elle était en poste en province. » greffière a entendu le collaborateur M. Halphen. « Ces accusations sont gravissimes », affirme M. Barrau, qui esti- réaction violente de l’Elysée. Dans e son dessaisissement par la cour d’ap- Eric Halphen, qui a demandé sa de son avocat M Sarda, connu me que « M. Halphen a dépassé toutes les limites ». mon esprit, Jacques Chirac était pel en passant par le refus des poli- mise en disponibilité de la magistra- d’ailleurs pour être l’avocat de la Le procureur, qui pourrait poursuivre le juge pour « diffamation », « viola- quelqu’un d’assez “sportif” pour ciers de l’assister lors d’une perqui- ture, confie en conclusion qu’il «ne mairie de Paris, dire à son patron : tion du secret de l’instruction » et « violation du secret professionnel »,ne accepter de jouer le jeu. Il a préféré sition chez Jean Tiberi, le magistrat rêve plus beaucoup », évoquant le “vous avez raison, c’est une opéra- souhaite, en revanche, « pas répondre sur le fond par médias interposés ». s’expliquer à la télévision, trouvant raconte sur un ton désenchanté « sentiment de frustration, d’inuti- tion qui vise Chirac”». « Je n’ai pas à justifier les choix que j’ai faits en tant que procureur », indi- sans doute qu’une interview avec comment il a vécu cette succession lité » qui l’anime aujourd’hui. f Les confidences recueillies que-t-il. « Le dossier des HLM de Paris a déjà été examiné, à de multiples repri- des journalistes plus ou moins com- d’événements qui ont fait de son « off » sur le financement occul- ses, par les instances compétentes, qu’il s’agisse de la cour d’appel ou de la plaisants valait explication devant le enquête une affaire « extraordi- Fabrice Lhomme te du RPR. « La scène [se déroule] Cour de cassation », conclut le procureur. juge ». 8/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 FRANCE présidentielle M. Chevènement maintient sa ligne « ni Chirac Lionel Jospin propose un plan ni Jospin » malgré un tassement dans les sondages pour aider les familles et épauler l’« autorité parentale » Le candidat, qui organise un meeting, mardi 5 mars, à Paris, refuse les marques d’amitiés du premier ministre. Les souverainistes de droite le pressent de donner des signes à leur électorat Il conteste la « crédibilité » de Jacques Chirac
EN RÉUNISSANT ses troupes, À ENTENDRE Lionel Jospin, il tion qu’il y ait des contreparties ». mardi 5 mars, au Cirque d’hiver, à n’a plus besoin, à la différence de Plus globalement, il a estimé que Paris, Jean-Pierre Chevènement la campagne présidentielle de M. Chirac « a un problème de crédi- engage une nouvelle phase, décisi- Jean-Pierre 1995, de « fendre l’armure ». «Je bilité, indiscutable. On le voit à cha- ve, de sa campagne. Relayé par ses Chevènement, n’ai pas d’armure », a-t-il assuré, que fois qu’il fait des propositions, partisans, à commencer par le pré- ici en campagne à mardi 5 mars, sur France-Inter. surtout quand elles sont mirobolan- sident du « pôle républicain », Mérignac (Gironde), M. Jospin a insisté sur la nécessité tes ». Et, a-t-il ajouté, « il a un pro- Max Gallo, seul autorisé à mêler sa le 27 février, de « faire reculer le scepticisme » blème d’identité. Au fond qui est Jac- voix à celle du candidat, mardi soir, dit se placer des électeurs tentés par l’absten- ques Chirac, quelles sont vraiment le nouveau « logiciel » du député « dans la perspective tion et a balayé l’absence de ses convictions ? ». Sur l’avenir de de Belfort est prêt. Il tient en deux du dépassement différences entre les programmes la majorité plurielle, M. Jospin a points : résister aux insistantes mar- d’une gauche des principaux candidats, quali- assuré que « c’est la dynamique de ques d’affection du candidat pre- qui a tourné le dos fiée de « classique de début de cam- la présidentielle qui permettra de mier ministre à son ancien « bon » au peuple pagne ». créer cette majorité ». ministre de l’intérieur ; tenter de et d’une droite Le candidat socialiste a réitéré, Mardi après-midi, à Lunéville mettre à profit l’effritement de qui a tourné le dos tout au long de son intervention, (Meurthe-et-Moselle), M. Jospin l’audience du second sortant, Jac- à la nation ». ses critiques contre Jacques Chi- devait, pour son premier déplace- ques Chirac, actuellement en diffi- L’ancien ministre rac. « Je ne crois pas qu’il soit sou- ment thématique, présenter sa culté dans les sondages. affirme qu’il haitable pour notre pays que Jac- vision de la politique de la famille, Le fondateur du Mouvement « ne roule ni ques Chirac soit à nouveau prési- inspirée du bilan et des projets de des citoyens (MDC) a bien pour Chirac dent de la République pendant cinq Ségolène Royal, ministre déléguée conscience du piège que lui tend ni pour Jospin ». ans », a-t-il martelé. M. Jospin est à la famille. Voulant faire de son M. Jospin, qui, multipliant les mes- revenu sur son concept de quinquennat « une réussite pour le
sages à son égard, ne « désespère / « modernité partagée », en souhai- passage d’une société de biens à pas » de M. Chevènement et pro- tant « arriver par le dialogue à une société de liens », le candidat clame l’« amitié » qu’il a pour lui. Chirac dans les enquêtes d’opi- points en un mois (11 %) au pre- entre le député de Belfort et celui réduire les corporatismes ». «Je socialiste devait faire plusieurs pro- « Il est resté dans mon cœur », a-t-il nion est perçu comme une aubai- mier tour de scrutin. De même, de Vendée, Philippe de Villiers, peux symboliser une inspiration positions : la création de lancé, dimanche 3 mars, sur TF1. ne. « Un président sortant à moins l’institut Ipsos le crédite, mardi estime qu’« on est loin du compte socialiste. Mais je ne présente pas 1 000 internats familiaux de proxi- Cette politique de la main ten- de 25 % des intentions de vote à cin- 5 mars, dans une enquête publiée en fait d’homme de la nation » et aux Français un programme socialis- mité, pour « épauler l’autorité due, relayée, lundi, par le député quante jours du premier tour de par le Figaro, d’un score de 10 %, souligne qu’il n’est « pas là pour te », a-t-il répété, tout en jugeant, parentale » et prévenir « l’échec (PS) de Paris Jean-Christophe Cam- l’élection, cela ne s’est jamais vu !, soit une baisse de deux points en élargir les parts de marché du MDC à propos d’une ouverture au cen- scolaire et des mauvais comporte- badélis, laisse son destinataire s’enthousiasme Jean-Yves deux semaines. à gauche ». « Si Chevènement n’ac- tre, que « le centre est une référen- ments qui s’y rattachent », l’achève- « de marbre ». Une réponse cin- Autexier, vice-président du MDC. Les « turbulences » promises croche pas d’ici quinze jours à trois ce un peu littéraire ». Sur l’Europe, glante, sur laquelle M. Chevène- Jacques Chirac dévisse et, contraire- pour début mars par M. Chevène- semaines, grince encore le député il a évoqué le double défi de l’élar- ment devrait abondamment bro- ment à ce qu’avait prédit le PS, la ment tardent donc à se manifester. européen, ses incantations sur sa gissement et de la réforme des ins- « Pour le passage der, mardi soir, a immédiatement candidature de Jean-Pierre Chevè- Du coup, le trio souverainiste présence au second tour risquent de titutions et a plaidé pour une fusé : « Jospin veut embrasser pour nement ne s’est pas écroulée au len- transfuge du RPF, Florence Kuntz, devenir franchement ridicules. Elles « fédération d’Etats-nations ». d’une société mieux étouffer. » « La stratégie est demain de l’entrée en campagne de William Abitbol et Paul-Marie Coû- le sont déjà à moitié. » Sur l’avenir des retraites, M. Jos- habile, commente le député de Bel- Lionel Jospin. » teaux, en profite pour réclamer, à Balayant ces impatiences d’un pin a repris l’idée contenue dans le de biens fort, mais les sentiments sont une grands cris, un recadrage à droite revers de main, M. Chevènement projet du PS d’un « contrat de géné- chose, la politique en est une autre. « - » du positionnement de leur candi- répète que c’est à lui « de conduire rations », en soulignant que l’objec- à une société Personnellement, je continuerai à On ne peut certes pas parler dat. Vendredi 1er mars, dans Libéra- cette affaire ». Qu’on ne compte tif « central » était de « maintenir situer le débat sur le terrain des d’écroulement, mais il y a bien le tion, M. Abitbol avait qualifié le pas sur lui pour changer de straté- le niveau des retraites ». Les retrai- de liens » orientations politiques. » signe d’un tassement du maire de pôle républicain de M. Gallo de gie, répète-t-il, tandis que tes, a-t-il dit, seront le premier dos- Les quinze jours à venir seront Belfort dans les sondages, dont ses « promène-couillons » et il avait M. Autexier assure qu’« il n’est pas sier de négociation, s’il est élu, décisifs si M. Chevènement veut plus ardents partisans font mine appelé à la disparition pure et sim- question que Jean-Pierre Chevène- entre l’Etat et les partenaires dépasser la barre des 10 à 12 % des de ne pas s’inquiéter. Un sondage ple du MDC. Plus exigeant, ment serve de force d’appoint à la sociaux. Reprochant à M. Chirac, intentions de vote. A cet égard, le CSA, paru lundi 4 mars dans Libé- M. Coûteaux, artisan de la tentati- gauche plurielle. D’ailleurs, il n’y a en proposant des « fonds de pen- ment de la réforme du droit de la fléchissement sensible de Jacques ration, le donnait en baisse de trois ve de rapprochement avortée plus de gauche plurielle et, ce qu’il sions individuels »,d’« introduire famille, avec un « droit à la média- en reste, nous le laissons volontiers à une rupture dans le système de tion et au conseil conjugal », pour ... Robert Hue et Noël Mamère ». répartition », il a suggéré de faire aider les couples en difficulté, et M. Chevènement, le mécanicien appel à une partie de l’épargne col- éventuellement un « divorce déju- du programme commun de la gau- lective, à travers les fonds d’épar- diciarisé ». Vous êtes députée européenne, coup, se disent qu’ils n’ont rien à Quelle doit être, selon vous, l’at- che en 1972, devait donc, mardi gne salariale, pour le financement M. Jospin va rétablir le fonds 1 élue sur la liste du RPF conduite faire dans la campagne de Chevè- 3 titude de Jean-Pierre Chevène- soir, s’en tenir strictement à la des « retraites complémentaires ». d’investissement, malgré son inva- par Charles Pasqua en 1999, et vous nement. Je crois que notre candi- ment pour le second tour ? ligne qu’il suit depuis le début de Ce serait, a-t-il indiqué, « une solu- lidation par le Conseil constitution- avez aujourd’hui rejoint Jean-Pierre dat doit lancer un appel fort aux Ce qui nous permettra de passer sa campagne : un coup pour Chi- tion de compromis ». Interrogé sur nel, pour offrir 40 000 places d’ac- Chevènement. Pensez-vous que ce républicains de droite et que à la vitesse supérieure, c’est la sor- rac, un coup pour Jospin. Secondé ce qu’il faudrait faire en cas d’im- cueil supplémentaires dans les crè- dernier doit adresser des signes plus d’autres, alors, le rejoindront. tie définitive de son ambiguïté par M. Gallo, qui renverra dos à passe, M. Jospin a répondu, sans ches. Il veut en créer un nouveau forts à droite ? A quels responsables politiques actuelle vis-à-vis de Chirac et de Jos- dos les deux têtes de l’exécutif – utiliser le mot de référendum : pour encourager les crèches d’en- Quand ont commencé les 2 pensez-vous ? pin. C’est sa posture qui fera la crédi- « l’un ment et l’autre maquille » –, il « Oui, si c’était nécessaire, les Fran- treprise. Il préconise aussi un rumeurs sur le ralliement de Phi- Charles Pasqua et Philippe bilité de Chevènement. Il faut qu’il devrait appeler à « transcender l’op- çais auraient à trancher. » « chèque enfance » (notamment lippe de Villiers, une partie de Séguin sont les deux personnali- dise clairement qu’il se présente position gauche-droite habituelle ». M. Jospin a qualifié d’« injustes pour le paiement des frais de crè- l’électorat de droite s’est soudain tés les plus emblématiques, à droi- contre le système et que, s’il n’est Exalter à la fois « les valeurs qu’il et irréalistes » les propositions de che) et un plan national sur les sentie à même de voter pour Jean- te, du discours national-républi- pas au second tour, il n’appellera à faut emprunter à la gauche » –la M. Chirac sur la fiscalité, qui, en métiers d’aide aux personnes. Pierre Chevènement. Nous cain. La manière dont Philippe voter ni pour Chirac ni pour Jospin. justice sociale, l’égalité, la laïcité et préconisant une baisse de 33 % de M. Jospin devait annoncer de nou- recueillions, à ce moment-là, jus- Séguin est utilisé dans la campa- C’est son silence actuel sur l’attitu- la défense des services publics – et l’impôt sur le revenu, auquel 50 % velles étapes sur la lutte contre les qu’à 14 % des intentions de vote. gne de Jacques Chirac laisse pen- de qui sera la sienne au second tour celles de la « transmission », cou- des Français ne sont pas assujettis, violences conjugales et la protec- Je reste persuadée qu’il y a un ser que son absence ne ferait pas qui retient une partie des électeurs ramment rangées à droite – la va « favoriser les hautes tranches de tion des droits de l’enfant, en parti- gros réservoir de voix, à droite, vraiment problème. Sur le fond, de droite de franchir le pas. famille, l’école, la revalorisation de revenus et non pas les tranches inter- culier en rendant « imprescriptibles pour Chevènement. Philippe de Séguin a toujours été le plus pro- l’effort et du travail. médiaires ». Le candidat n’est pas les crimes commis sur les enfants ». Villiers n’est pas venu. Il ne fau- che, à droite, de Chevènement. Et Propos recueillis par opposé aux baisses de charges drait pas que ces électeurs, du il continue à le dire. Christine Garin Ch. G. pour les entreprises mais « à condi- Michel Noblecourt
Robert Hue et Charles Pasqua au « Grand Débat RTL-“Le Monde” » « Résister aux plans sociaux » ou « baisser les charges »
ROBERT HUE ET CHARLES la gauche aura été au gouverne- L’analyse de M. Pasqua, sur ce Pour M. Hue, « l’idée de Constitu- PASQUA sont tombés d’accord, ment pendant quinze », a répondu point, n’est pas très différente. tion rapproche trop du sentiment de lundi 4 mars, au « Grand Débat l’ancien ministre de l’intérieur. Par- « L’arrivée des fonds de pension la Constitution française ». «Je RTL-Le Monde », pour regretter ce mi les propositions qu’il avance, change complètement la conception crains que ça ne mette en cause qu’ils considèrent comme une con- M. Pasqua prône « la révision du de la direction des entreprises, puis- notre Constitution nationale », esti- fiscation de la campagne par les traité de Maastricht » et celle du qu’avec l’arrivée des fonds de pen- me le candidat communiste. «Il deux principaux candidats. « Il n’y « dogme de la Banque centrale sion qui veulent une rentabilité faut rompre avec les critères maas- a pas de débat de fond. Nous som- européenne ». Il faut, a-t-il expli- immédiate, il n’est plus question trichtiens, ceux du pacte de stabilité mes déjà dans une perspective de qué, « donner à la Banque centrale, pour les entreprises d’investissement qui nous empêchent de faire les second tour », a affirmé M. Pas- à moyen terme ni à long terme (…). dépenses publiques qu’on pourrait qua. « On est en train de vivre une « Une campagne Un certain nombre d’entreprises, faire. Je crois à une Europe indépen- campagne présidentielle, dont le présidentielle compte tenu de ce qu’il y a un arbi- dante des marchés financiers et de débat va être escamoté comme il ne dont le débat va être trage tous les trois mois, n’hésitent la puissance américaine », a conclu l’a jamais été », a renchéri M. Hue. escamoté comme pas à licencier quand elles n’en M. Hue, en assurant que, si «le Le président du Rassemblement il ne l’a jamais été » auraient pas besoin, uniquement poids du Parti communiste est suffi- pour la France (RPF) a toutefois pour des raisons de profit », a affir- samment fort, les thèses social-libé-
relativisé la portée de l’élection, en mé le président du RPF. rales ne l’emporteront pas ». «On estimant que « le pouvoir est Concernant les retraites, le can- ailleurs, dans les marchés, à Bruxel- en dehors de l’objectif qui est le sien didat du PCF récuse « la démarche « Il eût été les, de moins en moins en France ». actuellement – la lutte contre l’infla- de dramatisation du Medef et d’une plus intéressant Sous forme de boutade, M. Pas- tion –, le même objectif que celui de grande partie de la droite, visant à de présenter qua a ajouté qu’« il eût été plus inté- la Federal Reserve américaine, dire qu’il faut introduire les fonds la candidature ressant de présenter la candidature c’est-à-dire assurer le développe- de pension en France ». Il est favo- de M. Prodi » de M. Prodi », le président de la ment économique ». Le président rable au « maintien » du système
Commission européenne. du conseil général des Hauts-de- de retraites par répartition et à sa Concernant le chômage, M. Pas- Seine estime, par ailleurs, « possi- « modernisation ». qua considère qu’« il n’y a pas de ble » de baisser les charges salaria- Les deux candidats sont aussi ne fera pas une politique à la Blair dynamisme propre à l’Union euro- les de 1 % par an pendant cinq ans. tombés d’accord pour refuser en France », a affirmé le président péenne » et que celle-ci est « totale- Le candidat communiste, lui, l’idée d’une Constitution euro- du PCF. ment tributaire des Etats-Unis ». propose de « résister aux plans péenne. « On n’a jamais arbitré M. Pasqua, lui, a espéré qu’il y « Vous n’êtes pas né de la dernière sociaux » des entreprises. « L’une entre les trois possibilités d’organisa- ait « suffisamment de forces à gau- couvée », lui a rétorqué M. Hue, en des premières mesures à imaginer, tion de l’Europe : l’Europe des che et à droite pour mettre un terme rappelant l’appartenance de c’est un dispositif qui donne davan- nations, une Europe confédérale, à la domination de la Banque cen- M. Pasqua au gouvernement de tage de moyens aux salariés de résis- l’Europe fédérale ou, au contraire, trale européenne », ajoutant qu’à Jacques Chirac, de 1986 à 1988, et ter à cette politique des marchés, à une simple zone de libre échange », ses yeux une victoire de la majori- à celui d’Edouard Balladur, de cette politique ultralibérale qui a expliqué M. Pasqua, avant té plurielle aux prochaines élec- 1993 à 1995. « Nous avons été au entraîne tant de dégâts dans la d’ajouter : « On n’a pas besoin de tions constituerait « un véritable gouvernement trois fois deux ans, et société », a affirmé M. Hue. Constitution européenne. » échec pour la France ». LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/9 FRANCE présidentielle
A Mantes-la-Jolie, Jacques Chirac réaffirme La « France trotskiste » sa volonté de lutter « contre l’impunité » des « étudiants avec Chirac » UNE PHOTO-PORTRAIT de Lionel Le candidat a été chahuté par des jeunes après une visite dans un quartier difficile des Yvelines Jospin entourée d’une galaxie repré- sentant Lénine, Marx et Trotski. Les C’EST la deuxième fois qu’il imitateurs du chef de l’Etat sont gouvernement, et que la justice ne partie du contrat passé par le trans- « étudiants avec Chirac » distribuent vient parler d’insécurité et, cette légions mais les références sont s’applique pas « de la même façon porteur, et plus globalement l’Etat, depuis plusieurs jours, dans les réu- fois, Jacques Chirac a choisi le manifestement celles de la figurine sur l’ensemble du territoire ». et le citoyen ». nions politiques et sur les campus quartier du Val-Fourré, à Mantes- en latex d’un Chirac brassant des Un jeune patron d’une société Maintenant, le président s’apprê- universitaires, un tract de quatre la-Jolie. Cela fait près de deux heu- montagnes de billets. Les gosses de taxi lui a bien demandé « bon, te à sortir et rejoindre sa voiture. pages intitulé « Non à la France res, ce lundi 4 mars, qu’il participe parlent des « voyages payés en liqui- OK pour la présence humaine dans Peut-il cependant ignorer les cris trotskiste », en référence au passé à une table ronde, dans le centre de », crient « Chirac voleur ». les transports, pour plus de poli- qui fusent de la foule « Supermen- militant du premier ministre candi- culturel Charlie Chaplin, sur l’insé- A l’intérieur, le candidat expli- ciers, etc. Mais on paye ça comment teur ! », « Chirac, voleur ! », «Vive dat. Les auteurs déclinent huit thè- curité dans les transports. Il y a là que calmement, pour la troisième si on n’augmente pas les impôts ? », Schuller » ? Entouré de policiers mes – l’esprit républicain, l’école, le maire de Mantes-la-Jolie, le RPR en civil, M. Chirac est la cible de l’emploi, la sécurité, l’égalité des Pierre Bédier, des directeurs de la quelques crachats et d’un projecti- citoyens, la loi républicaine, la vio- SNCF et de la RATP, des conduc- Sa fille Claude : « Je ne vois pas les critiques » le. « Cela demande toujours un cer- lence en milieu scolaire et le dialo- teurs de bus, des « agents d’accom- Claude Chirac, qui organise la communication du candidat Chirac, comme tain courage, d’aller dans ces quar- gue social – pour affirmer que pagnement », un chauffeur de taxi elle le faisait à l’Elysée, fait aujourd’hui l’objet de bon nombre de critiques tiers difficiles », ont ensuite expli- M. Jospin « a menti », sur fond de et une jeune fille venue raconter de la part des élus de droite. Ils lui reprochent pêle-mêle son goût du secret, qué ses conseillers. slogan « Jospin partout, la France nul- sa peur lorsqu’elle doit rentrer le sa volonté de ramener Jacques Chirac vers « le centre gauche », et surtout Mardi matin, sur France-Inter, le part ». En conclusion, le manifeste décrit en ces termes l’action du soir en train. Jacques Chirac a son fonctionnement « quasi solitaire » dans cette campagne. Interrogée par Lionel Jospin, a rappelé, pour sa premier ministre depuis 1997 : « Une France où tout passe par l’Etat, où devant lui trois ou quatre petites Le Monde, lundi à Mantes-la-Jolie, sur les reproches qui lui sont faits, elle a part, son bilan en matière de sécu- la vie est planifiée de la naissance à la mort, du RMI jeunes à l’allocation fiches auxquelles il jette un coup expliqué : « Je n’ai rien à répondre à tout cela. De toute façon, je ne lis pas ce rité, et souhaité « aller plus loin » minimum d’autonomie vieillesse. Bienvenue à Trostkiland ! » d’œil, chaque fois qu’il doit pren- genre de choses, je ne les entends pas, je ne les vois pas. Je suis sur le terrain en proposant notamment de créer dre la parole. Un des organisateurs toute la journée. J’essaie, nous essayons, de faire les choses avec cœur et des « centres qui soient encore plus de sa campagne vient deux fois, efficacité. Et c’est la seule chose qui compte. » fermés » pour les mineurs délin- a CHRISTIAN BLANC : l’ancien président d’Air France et de la trois fois, lui apporter un verre de quants. Lui aussi a déploré la RATP renonce à se porter candidat à la présidence de la République. Coca-Cola que le candidat boit « dérive et la permissivité » qui a Dans un entretien au Figaro du 5 mars, M. Blanc estime que « le débat d’un trait. Par les fenêtres, on voit fois que « le problème, c’est l’impu- mais le maire de Mantes, Pierre découlé de Mai-68. Répondant est confisqué par les deux candidats du RPR et du PS », l’obligeant ainsi de temps en temps la tête d’un gos- nité. Il faut lutter contre l’impuni- Bédier, a repris la parole dans une enfin directement à Jacques Chi- « à faire campagne sans être candidat ». Il annonce, toutefois, son se, resté à l’extérieur, qui saute té ». « On a laissé s’effacer les repè- pirouette : « Merci pour cette ques- rac, il a expliqué « on parle d’impu- intention de « lancer un mouvement politique, d’ici au 21 avril ». pour « voir Chirac » discourir. res, les règles, les références », assu- tion de chef d’entreprise. » Et nité zéro, il faut qu’il n’y ait alors a JEAN-MARIE LE PEN : le président du Front national s’est Dehors, justement, la petite fou- re Jacques Chirac. « Depuis “il est M. Chirac a redit encore « le problè- aucune impunité pour personne, le plaint, lundi 4 mars, lors de l’émission « Mots croisés », sur France 2, le qui s’est assemblée commence à interdit d’interdire » jusqu’à “c’est me c’est l’impunité ». « Il n’est pas principe est clair : du haut jusqu’en du fait que, suite à des « pressions venues du RPR », un certain nombre s’échauffer. Lorsque le président la société qui est violente”, on a admissible qu’il y ait une agression bas ». d’élus qui avaient donné leur « parole d’honneur » de lui accorder leur est arrivé, en début d’après-midi, imprimé dans l’esprit des gens que quelconque » dans les transports signature refusent, aujourd’hui, de parrainer sa candidature à deux ou trois cents personnes c’était comme ça et qu’on n’y pou- en commun, explique-t-il, « ça fait Raphaëlle Bacqué l’élection présidentielle. l’ont accueilli dans une chaleur vait pas grand-chose. C’est ça qui bon enfant, sous le contrôle dis- doit changer. Il n’y a pas de fatalité cret de dizaines de policiers en à ce que les gens soient agressés. » civil. Mais maintenant, ils aime- raient bien au moins lui parler. On crie donc des « Chi-rac, Chi- Pour le président de la Républi- rac ! », des « Eh ! Président ! ».Un que, face à un « système qui se jeune beur proteste contre ces dégrade », il faut mettre en place « hommes politiques qui ne vien- « des mécanismes permettant la nent que pour amadouer les élec- sanction qui seule permet la dissua- teurs », un autre explique « moi, je sion ». « L’arrivée du gendarme, suis pour Chirac parce qu’il est c’est le début de la sagesse. Si le gen- contre Israël ». Puis, un adolescent darme ne sanctionne pas, il n’y a a évoqué « les pièces jaunes de Ber- plus de gendarme. » Un regard sur nadette » et déjà, les autres rigo- une fiche et « les tribunaux sont lent en évoquant la marionnette débordés et découragés », explique des Guignols qui, sur Canal +, M. Chirac qui déplore qu’il n’y ait représente le président de la Répu- « plus de politique pénale » alors blique en « Supermenteur ». Les que c’est une « responsabilité » du Le candidat a écouté les policiers qui sécurisent la gare
LES policiers de l’unité de gare tions de matériel, les déclenche- et d’îlotage spécialisé (UGIS) de ments de signaux d’alarme ont Mantes-Station sont perplexes. Le diminué de plus de 5 % d’une candidat Jacques Chirac s’est année sur l’autre. essentiellement contenté de les « Avant notre arrivée, la gare de écouter, en commençant sa visite Mantes était le territoire réservé des à Mantes-la-Jolie par leur « bun- bandes de banlieue, raconte un ker » rutilant et ultra-protégé, ins- agent de l’UGIS. Les jeunes fai- tallé au-dessus des quais d’une des saient la loi sur les quais et terrori- gares de la ville. Le président a saient les passagers, même aux heu- donc appris à cette occasion que res de pointe. Ils rackettaient les sur ces lignes de banlieue difficiles voyageurs, mettaient les pieds sur de l’Ouest parisien se met en pla- les banquettes, fumaient, cra- ce, depuis 1999, la police de proxi- chaient dans les voitures. » Les équi- mité chère au gouvernement, pes de l’UGIS de Mantes ont effec- après avoir été inaugurée par Jean- tué 169 interpellations pendant les Pierre Chevènement. neuf premiers mois de 2001. Sept gardiens de la paix et six Contrairement aux agents de la adjoints de sécurité de l’UGIS de SNCF, ils peuvent ainsi mettre Mantes patrouillent en permanen- hors d’état de nuire les responsa- ce sur les quais et dans les trains bles des délits les plus graves. d’une dizaine de gares de cette Après Mantes, Chanteloup-les- ligne desservant plusieurs grandes Vignes et Conflans-Sainte-Hono- cités des Yvelines entre Mantes et rine une quatrième équipe de poli- Paris. En liaison permanente avec ciers de l’UGIS vient d’être mise en le poste de commandement cen- place aux Mureaux par le ministè- tral de la gare Saint-Lazare, ils re de l’intérieur. Leur local est co- collaborent à la fois avec les financé par la SNCF, le conseil contrôleurs et avec des agents de régional, et par le Syndicat des la SUGE, la police de la SNCF. transports d’Ile-de-France (STIF). Leur seule présence semble Cette initiative du directeur dépar- avoir suffi à faire diminuer une temental de la sécurité publique insécurité très mal ressentie par des Yvelines pourrait être étendue les dizaines de milliers d’usagers à d’autres lignes de la banlieue quotidiens de cette ligne, par parisienne. Avec deux millions de ailleurs particulièrement inconfor- voyageurs par jour, celles-ci trans- table et sujette à de nombreux portent, chaque jour, deux clients retards. Si 4 000 incidents ont sur trois de la SNCF. encore été recensés en 2001, les vols avec violence, les dégrada- Christophe de Chenay ÉCHOS DE CAMPAGNE f Dominique Voynet n’est pas une lectrice de Jospin. Elle n’avait déjà pas lu, L’Invention du possible (Flammarion) avant d’entrer au gouverne- ment. Elle n’a pas lu Le Temps de répondre (Stock) que le premier ministre- candidat vient de publier. « Je ne lis que les livres que je reçois. Il paraît qu’il n’a pas le temps d’envoyer ni de dédicacer, tant pis ! », a ironisé la secrétaire nationale des Verts. ILS ONT DIT a Julien Dray (porte-parole de Lionel Jospin) : « Pour le candidat Chirac parlant des problèmes de violence, il apparaît plus facile de s’en prendre à Mai-68 plutôt qu’au triomphe de l’argent roi et au chômage de masse. » (Communiqué, lundi 4 mars.) a Anne-Marie Idrac (secrétaire générale de l’UDF) : « Lionel Jospin décolle peut-être dans les sondages mais ne fait pas décoller le débat du ter- rain purement tactique. » (Communiqué, lundi 4 mars.) 10/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 SOCIÉTÉ éducation
Vingt ans après leur création, dont l’anniversaire est plus débat. Intégrées dans le paysage éducatif, elles obtiennent de aux évalua- sés dans certaines zones géographiques. Le Monde a célébré, mardi 5 et mercredi 6 mars, lors d’un collo- scolarisent 15 % des écoliers et 18 % des collégiens. tions que les autres. Cependant, selon une étude interrogé par écrit les états-majors des que international sur la - Destinées à réduire les inégalités scolaires, ont-elles récente, le dispositif semble avoir réussi à - à l’élection présidentielle sur l’avenir de , les zones d’éducation prioritaire (ZEP) ne font pour autant atteint leur objectif ? Les élèves de ZEP ’ de la concentration des publics défavori- la discrimination positive en France. En vingt ans, les ZEP ont partiellement atténué les inégalités scolaires Créées au lendemain de l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, les zones d’éducation prioritaire accueillent aujourd’hui près d’un élève sur cinq. Ce dispositif de discrimination positive a permis de compenser les effets de la concentration de populations défavorisées dans certains établissements
CRÉÉES dans l’élan de la victoire question. Cet élément se révèle déci- Haut Conseil de l’évaluation de l’éco- socialiste de 1981 pour réduire les 442 000 COLLÉGIENS CONCERNÉS EN FRANCE MÉTROPOLITAINE sif. Car les jeunes qui ont effectué l’in- le, qui estimait, dans un avis de mars inégalités sociales, les zones d’éduca- Proportion d'élèves de collège en ZEP selon les académies tégralité de leur parcours au sein 2001, qu’une réduction des effectifs tion prioritaire (ZEP) fêtent leurs d’un collège ZEP réussissent aussi par classe devait d’abord concerner vingt années d’existence. Mais, mal- Moins de 6 % de6,1à12% de 12,1 à 18 % de 18,1 à 24 % de 24,1 à 30 % plus de 30 % bien que des élèves jamais scolarisés le cours préparatoire. Il suggérait gré le symbole de l’anniversaire, célé- en zone d’éducation prioritaire. «La d’« aller vers des classes ayant nette- bré mardi 5 et mercredi 6 mars à 1984 2000 concentration de publics défavorisés ment moins de 20 élèves ». Paris lors d’un colloque international LILLE LILLE n’a pas été un obstacle à leur réussi- sur la discrimination positive, les ROUEN AMIENS ROUEN AMIENS te », note l’auteur de l’étude, en rap- ZEP restent dans une situation para- NANCY- NANCY- pelant qu’il s’agit là d’un des objec- La refonte de la carte des ZEP cons- CAEN 3 1 CAEN 3 1 doxale. Alors qu’elles scolarisent 2 METZ 2 METZ tifs de l’éducation prioritaire. titue un dernier chantier majeur, par- aujourd’hui 15 % des écoliers et 18 % RENNES REIMS STRASBOURG RENNES REIMS STRASBOURG Après vingt ans, les ZEP peuvent- mi les plus délicats. Ségolène Royal des collégiens, elles ne font plus vrai- NANTES ORLÉANS- NANTES ORLÉANS- elles mieux faire ? Et comment peu- avait tenté en 1999 de la réviser pour ment débat ; durablement installées TOURS DIJON BESANÇON TOURS DIJON BESANÇON vent-elles évoluer ? Ces dernières y intégrer de nouveaux établisse- dans le paysage éducatif, les ZEP ne 1-PARIS 1-PARIS années, plusieurs pistes ont été ments, et en faire sortir des écoles et sont pas parvenues, pour autant, à 2-CRÉTEIL POITIERS LIMOGES LYON 2-CRÉTEIL POITIERS LIMOGES LYON explorées. L’accroissement général des collèges ne remplissant plus les faire la preuve de leur efficacité. 3-VERSAILLES CLERMONT- GRENOBLE 3-VERSAILLES CLERMONT- GRENOBLE des moyens consacrés à l’éducation critères. Mais la pression des parents FERRAND FERRAND Destinées à « donner plus à ceux AIX- AIX- prioritaire représente une première d’élèves et des enseignants qui ont moins », les ZEP devaient BORDEAUX MARSEILLE BORDEAUX MARSEILLE voie, même si, en ZEP, les écoles dis- – inquiets à l’idée de perdre des réduire les inégalités sociales. Le ton TOULOUSE NICE TOULOUSE NICE posent déjà de 17,1 % d’enseignants moyens pédagogiques et les indemni- volontaire, Alain Savary, ministre de en plus et les collèges de 8,8 % de tés liées à l’exercice en ZEP – a blo- CORSE CORSE l’éducation sous le gouvernement de MONTPELLIER MONTPELLIER dotations horaires supplémentaires. qué la réforme : pour satisfaire un Pierre Mauroy, à l’origine de leur « Malgré les demandes d’établisse- maximum de demandes, un millier création, plaidait, dans la première Source : Education et formations, n° 61, octobre-décembre 2001 ments qui se mettent en grève, on doit de nouveaux établissements ont fina- circulaire évoquant les « zones priori- faire attention de ne pas élargir indéfi- lement intégré l’éducation prioritai- taires », pour le « renforcement sélec- se un portrait plutôt pessimiste des mation et du développement (DPD) plus forts pourraient notamment niment l’éducation prioritaire. Ce re, marquant un nouvel élargisse- tif de l’action éducative ». Pour la pre- ZEP à partir d’un constat et d’une ont comparé les résultats des élèves découler d’une « baisse des exigences serait irresponsable », explique-t-on ment. « Une vraie révision de la carte mière fois dans l’éducation nationa- hypothèse. Le constat est connu selon le type de leur établissement. des enseignants de ZEP ». au ministère de l’éducation. Une des ZEP est très difficile, si ce n’est le, une stratégie inégalitaire était depuis longtemps (Le Monde du D’où il ressort une hypothèse, sou- La seconde étude porte un regard seconde piste privilégie l’évolution impossible », conclut, sans la pruden- mise en œuvre dans un but d’équité 19 février 2000) : lors des évalua- vent avancée dans les salles des profs plus optimiste. La DPD suit très préci- des pratiques pédagogiques et des ce habituelle des hauts fonctionnai- – une politique résumée par l’expres- tions conduites auprès de l’ensem- mais rarement reprise par le ministè- sément le parcours scolaire de deux modes d’organisation des établisse- res, Jean-Claude Fortier, recteur de sion de « discrimination positive ». ble des sixièmes, les élèves de ZEP re lui-même : en s’adaptant au cohortes d’élèves entrés en sixième ments. Dans un rapport sur les déter- l’académie de Lille, dans le même L’augmentation des moyens devait obtiennent de moins bons résultats niveau des élèves, les enseignants de en 1989 et 1995. Chaque année, elle minants de la réussite en ZEP, remis numéro de la revue Education et for- être subordonnée au « rendement que leurs camarades scolarisés ZEP pourraient contribuer à accroî- fait le point sur leur devenir. Sans sur- à Ségolène Royal en 1997, Catherine mations. « En définitive, témoi- escompté » en matière de « démocra- dans d’autres types d’établisse- tre les écarts avec les élèves issus prise, il apparaît que les élèves de Moisan et Jacky Simon insistaient gne-t-il, la démarche a confirmé les tisation » du système scolaire. ments. En français, pour l’année d’autres établissements. Entre autres ZEP s’en sortent globalement moins ainsi sur la nécessité de privilégier craintes qu’on pouvait avoir sur notre Ce « rendement escompté », deux 1999, le taux de réussite des élèves facteurs, « une trop grande simplifica- bien que les autres. La DPD a voulu les apprentissages fondamentaux. capacité à réviser des situations acqui- études récentes, publiées par le de ZEP est de 57,3 %, contre 68 % tion des situations proposées aux élè- savoir ce qui déterminait les résultats Cette logique avait sous-tendu le der- ses. » Ce n’est pas le moindre des ministère de l’éducation dans la pour les autres collèges. En mathé- ves » pourrait conduire « à renforcer des premiers. Parmi les facteurs de nier plan de relance des ZEP, en paradoxes que d’associer aujour- revue Education et formations, vien- matiques, ce taux est de 51,8 % en encore les écarts », note la DPD à pro- réussite, figurent le milieu social et le 1999. Une troisième piste consiste à d’hui les zones d’éducation prioritai- nent le mesurer, démontrant la ZEP, contre 65 % hors ZEP. pos des mathématiques. En français, parcours à l’école élémentaire, mais cibler un peu plus encore les moyens res à des « situations acquises ». complexité de l’évaluation en matiè- Pour analyser ces écarts, les la DPD émet l’hypothèse que les diffi- aussi le fait d’avoir suivi l’ensemble affectés aux baisses d’effectifs. C’est re scolaire. La première étude dres- experts de la direction de la program- cultés rencontrées par les élèves les de sa scolarité dans le collège en notamment la thèse défendue par le Luc Bronner
« Donner plus à ceux qui ont moins » DES RÉSULTATS OBTENUS AU PRIX D'EFFORTS FINANCIERS IMPORTANTS b Fonctionnement. L’éducation b Contenu. L’éducation prioritaire près de 1 enseignant du public sur Indicateurs pour l'année 1999-2000 : en ZEP hors ZEP prioritaire, fondée sur la consiste en l’attribution de moyens 5) bénéficient d’une indemnité de Moyens en personnels Nombre moyen d'élèves Niveau Evaluation en classe Orientation à la fin discrimination positive qui supplémentaires et en l’affirmation 1 077 euros par an et de facilités pour 100 élèves par classe en CM2, en % de 6e, score sur 100 de la 3e,en% consiste à « donner plus à ceux d’une série d’objectifs : encourager de mutation. En 2000, 22,5 % des qui ont moins », recouvre deux la scolarisation des enfants professeurs de collèges ZEP structures d’aide spécifique : les de 2 ans, renforcer l’éducation avaient moins de 30 ans, contre zones d’éducation prioritaire à la citoyenneté, resserrer les liens 14 % dans les collèges non ZEP. Nombre (ZEP), instaurées en 1982, et les avec les familles, ouvrir l’école b Effectifs. 15 % des écoliers (soit d'enseignants Elèves dans les écoles en retard Français réseaux d’éducation prioritaire sur le quartier. près de 1 million) et 18 % des Ecoles maternellesEcoles élémentaires Mathématiques Seconde générale e (REP), mis en place en 1999. A la b Moyens. La discrimination collégiens (soit 470 000) sont Collèges et technologique 5,56 24,4 24,4 30,8 25,8 rentrée 2000, il existait 702 ZEP positive se traduit par des postes concernés aujourd’hui en France 23,2 68,0 65,0 24,4 21,4 21,2 4,75 61,8 23,6 (contre 363 en 1982) et 784 REP. et des heures d’enseignement par le dispositif ZEP (en 1982, ils 23,2 Seconde 57,3 21,4 Le REP est une structure de supplémentaires. Les écoles étaient respectivement 8 % et 21,2 professionnell 51,8 mutualisation des moyens et de bénéficient de 17 % de maîtres en 10 %) répartis dans Nombre d'aide- 50,7 éducateurs coordination des pratiques. plus, soit environ 8 300 postes. 7 700 établissements. Les enfants dans les collèges 18,1 Fréquemment associé à une ZEP, Dans les collèges, le surcroît d’ouvriers ou d’inactifs sont 35,5
il y ajoute le plus souvent des d’heures est de 8,8 %. Les effectifs surreprésentés : plus de 60 % des 23,5 établissements en situation un de classe sont réduits. Les élèves sont d’origine défavorisée, 0,38 1,00 peu moins difficile ou qui 100 000 instituteurs et contre 39 % pour les viennent de sortir de ZEP. professeurs travaillant en ZEP (soit établissements hors ZEP. Source : Education et formations, n°61, octobre-décembre 2001 … Au collège de Hem, la « chance extraordinaire » a failli tourner En tant qu’historien, comment élèves qui échouent est un pre- 1 analysez-vous l’apparition de la mier pas dans ce sens. Il faut « don- Paradoxalement, les résultats obtenus à Elsa-Triolet l’ont contraint à se battre pour garder son label ZEP discrimination positive dans l’éduca- ner plus à ceux qui en ont moins », tion nationale en France ? comme on le disait à l’époque. En HEM (Nord) pelle : « A l’époque, pour expliquer sements menacés de perdre leur ZEP a redonné du sens à l’école. L’histoire de l’école au XXe siècle arrière-plan apparaît l’idée que de notre envoyé spécial nos problèmes, on avait fait un des- label ZEP, le ministère fut obligé Pour les parents, pour les élèves com- est une histoire de la découverte de l’application uniforme de la règle Dans cet établissement où la cri- sin représentant les élèves qui tom- de faire machine arrière. La ZEP me pour les enseignants », plaide la profondeur des inégalités. On crée beaucoup d’inégalités, qui se économique et l’explosion baient par les fenêtres tellement il y Elsa-Triolet fut maintenue. Les Marie-Colette Patin, animatrice au avait pensé dans un premier temps sont mieux acceptées socialement démographique s’étaient conju- avait du monde au collège ! » indemnités spécifiques versées aux sein d’une association de quartier qu’il suffisait de rendre l’école gra- parce que invisibles. Pour cette rai- Le classement en ZEP fut une professeurs – 1 077 euros par an – depuis vingt ans. Les problèmes de tuite pour assurer sa démocratisa- son, il est toujours difficile d’affir- « chance extraordinaire » avec, à la le furent également. « N’allez pas discipline, notamment, n’ont pas tion. Cela n’a pas suffi. On a estimé mer que la véritable justice consis- clé, des moyens jugés considérables dire que ça a pu être un argument », atteint le collège. Il y a bien quel- ensuite qu’il fallait fonder l’orienta- te à administrer et à répartir diffé- Une prof d’anglais : à l’époque : deux postes d’ensei- proteste Christian Camerlynck. ques incidents qui émaillent la vie tion sur la réussite scolaire. Puis il remment selon les besoins. gnant supplémentaires pour le col- « On ne vient pas en ZEP pour des de l’établissement, quelques exclu- est apparu que la réussite était « Dès que vous lège, cinq pour les écoles primaires, questions d’indemnités ou de muta- sions définitives d’élèves perturba- socialement déterminée. La notion Après vingt ans d’existence, les un surveillant, un demi-poste de tion. C’est impossible d’être passif, teurs. Mais le collège reste protégé, de handicap social, apparue au 3 ZEP ont-elles démontré leur réussissez, on vous conseiller principal d’éducation, la de ne pas s’engager. Sinon on ne « loin de l’image des ZEP donnée milieu des années 1970, a permis de efficacité ? même chose pour le centre de docu- s’en sort pas », reprend Arnaud par les médias », glisse M. Thuillier. franchir un nouveau pas : il deve- Nous manquons d’études enlève des moyens » mentation. « Avec la circulaire sur Thuillier, professeur d’histoire-géo- Après vingt ans, de l’avis général, nait acceptable de créer des « zones – qu’elles n’aient pas été réalisées les ZEP, on s’est dit : enfin, on nous graphie, volontaire pour venir, sur le dispositif des ZEP n’appelle pas d’éducation prioritaire » pour lut- ou qu’elles n’aient pas été entend là-haut, à Paris. On y a tous son premier poste, à Elsa-Triolet. de transformation majeure. «La ter contre ces inégalités. Le Parti publiées – pour dire quelle est guées, à la fin des années 1970, cru », souligne M. Camerlynck. construction est là, il faut juste rafraî- socialiste a intégré l’idée dans son l’ampleur de la discrimination posi- pour rendre l’enseignement En 1999, les enseignants ont cru « ’ » chir les peintures », dit une mère programme sur l’éducation en 1978 tive, qui en sont les bénéficiaires, « impossible », la création d’une tout perdre. Dans son projet de Tout n’est certes pas parfait. La d’élève de façon imagée, pour mon- ou 1979. L’école s’est ainsi vu assi- quels sont ses résultats. Ces étu- zone d’éducation prioritaire (ZEP) refonte de la carte des ZEP – une réussite au brevet des collèges a trer que les changements se situent gner, progressivement, un objectif des, en outre, se révèlent comple- à la rentrée 1982 fut « un soulage- démarche engagée au plan natio- chuté cette année : 60 % de succès à la marge. Tout au plus les ensei- que l’école de Jules Ferry ne visait xes. D’un point de vue méthodolo- ment ». Vingt ans après, les ensei- nal –, le rectorat proposait alors de en 2001, contre 76 % en 2000. gnants demandent-ils un effort pas : la réduction des inégalités. gique, il faut comparer deux établis- gnants du collège Elsa-Triolet, à supprimer le label ZEP pour Elsa- « Nous avons toujours eu des hauts pour les postes d’assistante sociale sements qui présentent des carac- Hem (Nord), une commune de la Triolet, au motif que celui-ci ne et des bas », commente laconique- et d’infirmière scolaire, seulement Quelle place occupaient les zones téristiques socio-économiques pro- périphérie de Roubaix, assurent figurait plus parmi les collèges les ment le principal adjoint, Bernard présentes deux demi-journées par 2 d’éducation prioritaires dans les ches et qui sont dotés de manière que, sans cet « élan formidable », plus en difficulté. « C’est terrible Viez. « Il ne faut pas penser que semaine. « C’est curieux : on n’arrê- programmes de la gauche pour les très différente. Il faut aussi prendre les conditions d’enseignement se comme logique. Ça voulait dire que l’école peut tout régler », soulignent te pas de nous dire que c’est la per- élections de 1981 ? en compte la créativité pédagogi- seraient terriblement dégradées. dès l’instant où vous réussissez, où les enseignants. Au-delà des résul- manence qui compte. Mais pour ces Une place secondaire. Il est vrai que des ZEP, où des enseignants « C’est bien simple, raconte Chris- vous avez moins de difficultés, on tats scolaires, la ZEP a surtout con- postes, qui sont essentiels, on se con- que, d’un point de vue pédagogi- font preuve d’une inventivité tian Camerlynck, enseignant dans vous enlève des moyens, on vous tribué à rapprocher l’école du quar- tente d’une présence minimale, pour- que, les ZEP ne constituaient pas remarquable. On ne peut pas, au la commune depuis 1972, nous n’ar- sanctionne », commente Annie tier. Des associations de parents tant insuffisante », affirme le princi- vraiment une rupture. C’était pen- final, se contenter de gérer l’ensem- rivions plus à remplir les missions Dematte, professeur d’anglais d’élèves, qui n’existaient plus au pal adjoint. « Par rapport à l’élan de sé comme une mesure d’excep- ble à l’aveugle en disant que, si les qui étaient les nôtres. » Dans le sou- dans l’établissement depuis 1977. début des années 1980, ont été 1981, on demande de petits tion. Et cela s’inscrivait dans le ZEP n’avaient pas été là, ce serait venir collectif, ce sont d’abord les Les parents et les enseignants créées. Un long travail d’informa- moyens », sourit Christian droit-fil de la différenciation péda- pire. Même si c’est sans doute vrai. classes surchargées qui rendaient furent reçus en délégation au recto- tion en direction des parents a per- Camerlynck. gogique : l’idée de cours de sou- le travail si difficile. L’animatrice rat pour dire leur indignation. Et là, mis de mieux les associer à la vie du tien ou de renforcement pour les Propos recueillis par L. Br. d’une association de quartier rap- comme dans la plupart des établis- collège. « L’essentiel, c’est que la L. Br. LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/11 SOCIÉTÉ éducation ’
Jean-Pierre Chevènement Jacques Chirac Robert Hue Lionel Jospin Jean-Marie Le Pen Alain Madelin Noël Mamère Mouvement des citoyens RPR Parti communiste Parti socialiste Front national Démocratie libérale Verts
« La politique des ZEP a « En vingt ans d’existence, « Malgré l’engagement des « Même si je n’aime pas ce « Le bilan des ZEP est égal « Je me suis toujours battu « Disons-le clairement : le permis de contenir les dispari- les ZEP n’ont jamais fait l’ob- enseignants, le bilan des ZEP terme anglo-saxon de à zéro. Dans son principe, la par principe contre les discri- soutien scolaire et la mobilisa- tés scolaires, mais pas de les jet d’un débat national et je est décevant. Sans doute doit- “discrimination positive”, je discrimination positive est minations, quelles qu’elles tion bénévole ne peuvent suffi- réduire. Les enseignants ont le regrette. Je crois qu’il faut on s’interroger sur le fonde- suis persuadé qu’un des rôles une des modalités de la préfé- soient. En revanche, je suis re à lutter contre les difficultés fait face tout en subissant les poursuivre la politique de dis- ment même de la démarche. majeurs de l’Etat consiste à rence étrangère mise en passionnément attaché à l’éga- scolaires actuelles. Les ZEP faiblesses de la politique crimination positive mais en S’agit-il réellement pour les réguler le libre jeu de la concur- œuvre par tous les gouverne- lité des chances. Celle-ci n’exis- présentent donc un bilan en gouvernementale : affichage lui donnant tous les moyens enfants des milieux populaires rence. Il faut donc continuer à ments de droite et de gauche te plus dans certains quartiers. demi-teinte. Elles sont pour- d’un zonage trop systématique de réussir. Un bilan sérieux, de rattraper les autres ? Je ne soutenir très activement l’effort depuis vingt ans. Dans son Il faut faire place à la diversité, tant injustement décriées, ne et stigmatisant, isolement spa- qui analyse les échecs et les pense pas que l’échec scolaire dans les zones les moins favori- application, elle est un échec libérer l’initiative, faire serait-ce parce que ses acteurs tial et social des ZEP, accentué succès rencontrés, doit être renvoie à des “manques”. Il sées. Cela doit être le cas dans retentissant, mais très coû- confiance aux enseignants. Je n’ont jamais démérité. Aujour- par les stratégies d’évitement dressé. Il devra être porté faut donner la priorité au le premier degré, notamment teux, comme le rapport de la propose de créer un statut de d’hui, la ségrégation engen- des parents, accent insuffisant devant la représentation recul des inégalités sociales. pour l’acquisition des savoirs Cour des comptes [sur la politi- pleine autonomie pour les éta- drée par l’échec scolaire n’est donné à la maîtrise des savoirs nationale, qui puisse fixer des C’est pourquoi je propose la fondamentaux. A cet effet, je que de la ville] vient de le blissements qui le souhaitent, plus circonscrite au strict zona- fondamentaux. Il faut donc la objectifs à cinq ans. Il faudra création d’un fonds d’action, propose que, chaque fois que démontrer : des centaines de en matière d’organisation, de ge des ZEP. Une politique repenser de manière volonta- lutter avec énergie contre la abondé par l’Etat, les régions c’est nécessaire (notamment en milliards ont été engloutis et recrutement, d’ouverture sur différente doit donc être riste. Elle ne doit jamais condui- violence et l’échec scolaire, et les entreprises, et qui attein- ZEP), on ajoute un poste d’en- cela n’a pas fait bouger d’un l’extérieur, de pédagogie, menée. Il faut renforcer la dis- re à un différencialisme des qui se nourrissent l’une de drait 1 % du PIB. Il comporte- seignant par école ou groupe iota la proportion des élèves d’aménagement des rythmes crimination positive. En parti- programmes, même si elle l’autre. Je crois à la nécessité rait un volet social, avec l’ob- d’écoles d’une quinzaine de qui entrent en 6e sans maîtri- scolaires. Je propose de suppri- culier, vers les enseignants peut s’assortir d’une différen- d’accorder une priorité abso- jectif de réaliser la gratuité classes. Il faudra continuer ser ni les fondements de la lan- mer progressivement la carte dans les quartiers difficiles. Il ciation des méthodes. En lue à l’acquisition de la lan- totale de l’éducation, un volet aussi d’être très attentif au ris- gue française ni les rudiments scolaire pour favoriser la liber- faut réduire et réaménager outre, il faut prendre les gue française, qui n’est pas éducatif et un volet démocrati- que de fracture « informati- des mathématiques. Les ZEP, té de choix des parents, rédui- leur temps de travail, revalori- moyens d’y nommer des toujours la langue maternelle que, pour donner de réels pou- que », à la situation des Segpa véritable racisme d’Etat, doi- re les injustices et casser la ser leur statut et leur traite- professeurs chevronnés. » de ces enfants. » voirs aux différents acteurs. » et des lycées professionnels. » vent être supprimées. » “ghettoïsation scolaire”. » ment. » ( )
Un bilan « positif » pour François Bayrou Sollicité par Le Monde, François Bayrou, ministre de l’éducation nationale de mai 1995 à juin 1997, estime que, « sur bien des aspects, le bilan des ZEP est positif ». Il rappelle qu’il a contribué à réduire le nombre d’élèves par clas- se et à augmenter l’encadrement. « Je reconnais que Jack Lang a utilement poursuivi ces efforts en valorisant la carrière des enseignants. » Regrettant que la « carte des ZEP soit restée totalement figée », il s’engage à la « mettre à jour ». M. Bayrou, qui juge « anti-républicaine l’idée des quotas », préfère « corriger les inégalités initiales », en luttant notamment contre l’illettrisme. Sans remettre en cause la discrimination positive, Charles Pasqua estime que le « bilan très insuffisant des ZEP » tient à « trois séries de facteurs » :un ministère centralisé et inefficace, une école qui a « trop oublié » de trans- mettre « les valeurs de citoyenneté »,et« l’insuffisance de la politique des quartiers ». Olivier Besancenot (LCR) plaide, de son côté, pour la mise en pla- ce d’un « véritable plan Orsec pour les établissements les plus défavorisés ». Arlette Laguiller (Lutte ouvrière), également sollicitée, n’a pas répondu. Ouaïba, ancienne élève de ZEP, aujourd’hui enseignante « acharnée »
LES ZONES d’éducation priori- langue et latin. Le décalage social taire, Ouaïba les connaît bien. avec ses camarades de collège Parce qu’elle y a été élève et devient plus prégnant. « Quand j’al- qu’aujourd’hui, à bientôt 27 ans, lais chez eux, il y avait tout dans leur elle y enseigne. Avec une énergie chambre. Je n’étais pas envieuse mais plutôt fière de moi : même avec rien, on peut y arriver. » Après son bac, Ouaïba, que ses « Ça a été possible enseignants voient devenir « avoca- te » ou « médecin », préfère avoir pour moi, « rapidement » un diplôme, «au cas où ». Et choisit un DUT de ges- ça peut l’être tion des entreprises et administra- tion. « Je voulais connaître la comp- pour d’autres » tabilité car mes sœurs en faisaient, s’amuse la jeune femme. Autant dire que cela ne m’a pas plu ! » Elle et une conviction sans faille. «Çaa choisit finalement d’être enseignan- été possible pour moi, ça peut l’être te, parce que c’est « un beau pour d’autres ». métier », qui permet de « concilier Douzième d’une famille de trei- vie de famille et vie professionnelle ». ze enfants, elle est née à Saint- Depuis 1997, elle enseigne à Denis, où elle a effectué toute sa Stains, en Seine-Saint-Denis. Par scolarité. Ses parents, arrivés de choix. Elle s’est mariée et a eu un Bejaïa, en Algérie, dans les années enfant. Et s’engage à fond pour don- 1950, sont « très axés sur l’éduca- ner « envie d’apprendre » à ses élè- tion ». « Ma mère qui ne sait pas ves, dont certains lui donnent enco- lire a toujours fait confiance aux re de leurs nouvelles. Il y a deux ans, enseignants. » Quand Ouaïba évo- elle a demandé à s’occuper d’en- que son parcours scolaire, c’est fants en grande difficulté. « Une sor- d’abord à trois institutrices « extra- te de challenge », estime-t-elle. ordinaires » qu’elle pense. «En CE1, j’allais tous les lundis soir à la « » bibliothèque municipale. La maî- Pour eux, dont elle dit « ressentir tresse m’emmenait avec sa voiture parfois la douleur », elle « fonce » et m’offrait un petit goûter », racon- et « fait preuve d’imagination ». te avec émotion la jeune femme, Avec acharnement. « L’an dernier, qui, par pudeur et respect pour j’avais un enfant qui refusait de par- ses parents, ne veut pas s’attarder ler. Cela me minait. J’en ai parlé au sur les conditions matérielles de la psychologue scolaire puis j’ai com- famille. Deux autres enseignantes pris que c’était à moi de trouver la s’occuperont particulièrement solution. Je me suis acharnée à ce d’elle, en CE2 et CM2, lui donnant qu’il sache lire. J’ai varié les sup- souvent des livres. « Ces trois ports au maximum, essayé toutes les institutrices se sont beaucoup parlé. méthodes. Et puis, il y a eu un Il y a eu une continuité dans leur déclic. Aujourd’hui, il est en CE1, et action. » je suis hyper-fière de lui. » Le terrain était favorable. Des zones d’éducation prioritai- « J’aimais l’école et je pense que re, Ouaïba dit qu’on ne voit « pas j’étais prédisposée aux études, esti- trop les moyens supplémentaires ». me Ouaïba avec modestie. Ma Quant aux points de bonification mère m’a raconté que je lisais le dic- en cas de mutation, elle n’y prête tionnaire pendant que mes frères et pas vraiment attention. « Je veux sœurs regardaient la télévision. » En travailler en Seine-Saint-Denis jus- maternelle, elle sait déjà écrire. qu’à la fin de mes jours », assure la Très vite, elle fait la fierté de toute jeune institutrice. Elle s’y sent uti- la famille, qui se serre les coudes le. « Peut-être parce que quand un pour elle. « Les plus grands m’en- enseignant vient lui-même de ZEP, courageaient et m’achetaient ce que il comprend mieux. » je voulais en fournitures. » En sixiè- me, elle choisit allemand première M.-L. P. 12/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 SOCIÉTÉ Hôtels et campings sont devenus Baisse du nombre d’infections une solution de repli pour les mal-logés contractées lors d’hospitalisations Les résultats d’une vaste enquête sur les maladies La Fondation Abbé Pierre a rendu public son 7e rapport annuel, mardi 5 mars nosocomiales ont été rendus publics
À LA RUE, entassés dans des tau- ment est très élevé. « Il n’est pas le propriétaire de l’établissement des permanents à l’année ; dans LE TAUX d’infections contrac- acquises lors du séjour hospitalier dis ou recueillis par des proches, rare qu’il avoisine, voire dépasse, peut à tout moment expulser les quelques établissements, cette tées lors d’une hospitalisation – ce a été recensé. Dans près de 40 % les mal-logés et les sans-logis for- 10 000 francs par mois pour une occupants. clientèle représente les deux tiers que l’on appelle les infections noso- des cas, il s’agissait d’une infection ment une population composite famille », précise la Fondation Le phénomène n’en continue des résidents. Environ 600 person- comiales – est en diminution dans urinaire (23,6 % d’infection asymp- qui connaît des fortunes diverses. Abbé Pierre. En dépit des aides qui pas moins de se développer, y com- nes sont, au total, concernées. les établissements de soins fran- tomatiques et 16,3 infections symp- Certains « élisent domicile » dans leur sont versées, les ménages pris dans d’autres régions de Fran- Dans certains cas, le camping çais. Rendus publics mardi 5 mars tomatiques) ; les infections cuta- des structures bien identifiées concernés doivent souvent payer à ce. En Isère, le nombre de locatai- « sert d’hébergement d’urgence » à lors d’un colloque organisé par le néo-muqueuses représentaient – centre d’hébergement d’ur- l’hôtelier des sommes équivalant à res en « meublé » et de personnes des personnes qui ont été expul- ministère délégué à la santé, les pre- 11 % du total, celles du site opéra- gence, foyers de travailleurs un loyer mensuel dans le parc d’ha- vivant durablement à l’hôtel a dou- sées de leur logement ; il arrive miers résultats d’une vaste enquête toire 10 %, les pneumopathies 10 % migrants… ; d’autres, au contraire, bitat social. Pour les finances publi- blé au cours des dix dernières même qu’elles soient aidées finan- réalisée en 2001 auprès de plus de également, et les infections respira- se réfugient dans des formes d’ha- ques, le fardeau est lourd : «Le années : plus de 10 000 personnes cièrement par les services sociaux. 1 500 établissements, soit 78 % des toires hautes 9 %. Dans plus de la bitat atypiques qui demeurent lar- logement en hôtel représente un pos- recouraient à ces formes d’habitat Mais, le plus souvent, camper est lits d’hospitalisation, fournissent le moitié des cas, le germe identifié gement méconnues : campings, « une solution provisoire » pour des chiffre global de 6,9 % de patients était soit Escherichi coli, le staphylo- hôtels, etc. Dans son septième rap- personnes qui attendent d’avoir infectés contre 8 % trouvés lors de coque doré ou Pseudomonas ærugi- port annuel, qu’elle a rendu public Trois millions de personnes concernées un logement ou dont l’avenir est la précédente enquête effectuée en nosa. 64 % des staphylocoques mardi 5 mars, la Fondation Abbé D’après la Fondation Abbé Pierre, plus de 3 millions de personnes sont incertain. C’est notamment le cas 1996. Il s’agit des chiffres mesurant dorés étaient résistants à la méticil- Pierre se penche sur ces « nouvel- confrontées au « mal-logement ». L’association parvient à ce chiffre en des familles qui ont quitté le nord la prévalence pour un jour donné line, un taux en augmentation par les poches de mal-logement » qui additionnant diverses statistiques tirées d’études de l’Insee. D’abord, le ou l’est de la France au moment dans les établissements sondés. rapport à 1996, où il s’élevait à émergent depuis quelques années. nombre de sans-domicile s’élevait, en janvier 2001, à 86 000 personnes (Le des restructurations industrielles ; « Si la comparaison brute de ces 57 %. Les hôtels à bon marché sont ain- Monde du 30 janvier). Lors du recensement de 1999, l’Institut avait, par cela concerne aussi des tra- taux doit être prudente en raison des Au ministère de la santé, on si devenus une solution de repli ailleurs, constaté que 41 000 personnes vivaient dans des habitats de for- vailleurs saisonniers qui cherchent différences méthodologiques entre prend ces chiffres avec prudence, pour des publics démunis qui ne tune (baraques de chantier, caravanes…) ; 51 000 personnes avaient une à s’employer dans les zones touris- ces deux enquêtes, l’observation mais Bernard Kouchner veut y voir parviennent pas à « accéder à un chambre d’hôtel comme résidence principale et 100 000 autres étaient tiques côtières. Enfin, le camping d’une réduction du taux d’infections un encouragement à approfondir logement classique » : immigrés iso- hébergées par des tiers. correspond aussi à « un mode d’ha- de 13 % dans les centres hospitaliers une lutte organisée depuis une dou- lés, chômeurs de longue durée, sor- En outre, un demi-million d’individus étaient « en situation d’habitat pré- bitat permanent ». Une poignée de universitaires et de 24 % dans les cen- zaine d’années, qu’il reconnaît être tants de prison, RMistes, familles caire ou temporaire » (sous-location, hôtels meublés…). Enfin, 1,9 million de ménages, relativement aisés, l’ont tres hospitaliers est tout de même « difficile ». Cette lutte a été systé- monoparentales… Difficile à quan- personnes occupaient un logement privé du confort sanitaire de base volontairement choisi ; pour les encourageante et probablement matiquement mise en place à partir tifier, le phénomène est, en tout (absence de douche, de W-C ou des deux) et près de 600 000 vivaient «en autres – la très grande majorité –, significative », souligne Bernard de 1988 avec la création de comités cas, particulièrement visible à situation de surpeuplement accentué » (elles étaient 120 000 à subir simul- il s’agit « d’une résidence princi- Kouchner. de lutte contre les infections noso- Paris. D’après la direction des affai- tanément ces deux difficultés, précise la Fondation Abbé Pierre). pale par défaut ». C’est, sem- La précédente enquête, en 1996, comiales (CLIN) dans les établisse- res sanitaires et sociales (DASS), ble-t-il, la seule option qui reste à avait concerné 830 établissements ments publics. Ce dispositif obliga- quelque 900 établissements reçoi- « des personnes seules ou à faibles de soins. La participation, sur la toire a été étendu aux cliniques pri- vent des « personnes en difficultés te très important dans les finance- en 1999 sur l’ensemble du départe- ressources », mentionne le rap- base du volontariat a donc quasi- vées par le décret du 6 décembre d’hébergement » dans la capitale. ments de l’aide sociale à l’enfance, ment. port : la moitié des résidents qui ment doublé puisque 1 533 établis- 1999. Au niveau interrégional, cinq En octobre 2001, elles étaient envi- voire le premier poste sur certains Les terrains de camping consti- campent à l’année sur les rives de sements, représentant 381 303 lits centres de coordination de la lutte ron 5 000 dans cette situation. Plus arrondissements de Paris », indique tuent une autre voie de garage l’étang de Berre ont des revenus d’hospitalisation, ont répondu en contre les infections nosocomiales de la moitié d’entre elles sont des le rapport. Cette situation, dénon- pour les publics fragiles. Ce « phé- inférieurs à 762 euros par mois. Le 2001 au questionnaire d’enquête. (Cclin) ont été mis en place en étrangers demandeurs d’asile. cée à maintes reprises par l’associa- nomène émergent et inquiétant » a camping peut, parfois, être synony- Parmi ces établissements, 47 % 1992. Parallèlement, ont été instau- D’autres ont « atterri » là à la suite tion Droit au logement (Le Monde notamment été pointé en Norman- me de contacts, de vie sociale, étaient publics, 37 % étaient privés rés en 2001 le Réseau d’alerte, d’in- d’accidents de la vie – expulsion du 29 mai 1999), semble d’autant die, dans le Nord et en Bretagne. Il mais « il apparaît aussi comme et 17 % privés participant au servi- vestigation et de surveillance des locative, rupture conjugale… Leur moins satisfaisante que les s’est aussi beaucoup développé [une] source de relégation et d’exclu- ce public hospitalier. L’enquête a infections nosocomiales (Raisin), présence s’explique à la fois par la familles recueillies à l’hôtel ont dans les Bouches-du-Rhône : six sion », conclut la Fondation Abbé porté sur 91 % des lits hospitaliers qui unit les efforts des Cclin et de « saturation des dispositifs d’ac- des conditions d’existence diffici- des vingt campings situés sur le Pierre. publics et 55 % des lits privés. En l’Institut de veille sanitaire, et un cueil » et l’embolie du parc HLM. les : les chambres sont exiguës, il pourtour de l’étang de Berre et le 1996, les lits des cliniques privées système de signalement obligatoire Le coût de ce mode d’héberge- est souvent interdit de cuisiner et long de la côte Bleue accueillent Bertrand Bissuel ne représentaient que 4 % des lits des ces infections. pris en compte. Entre 1998 et 2001, plus de 120 millions d’euros ont été dédiés aux actions d’amélioration de l’hy- Le procès en appel de Roland Dumas a été renvoyé Le jour de l’enquête, giène et de prévention des infec- 305 656 patients étaient présents, tions nosocomiales, rappelle-t-on LA NEUVIÈME CHAMBRE de la avec un âge moyen de 61,5 ans, au ministère de la santé et plus de cour d’appel de Paris a prononcé, une pathologie sévère dans 23 % 45 millions ont été prévus à cet lundi 4 mars, le renvoi du procès en des cas et une dépression de l’im- effet en 2002. appel de Roland Dumas en raison Cheveux raccourcis, munité pour 9 % d’entre eux. Un de l’état de santé de l’ex-PDG d’Elf, Roland Dumas, nombre total de 23 024 infections Paul Benkimoun Loïk Le Floch-Prigent, actuelle- condamné en mai ment hospitalisé au Liban (Le Mon- 2001 à six mois de du 6 mars). La cour a ordonné de prison ferme qu’une expertise médicale soit pour « recel d’abus Augmentation du numerus effectuée pour préciser cet état de de biens sociaux », santé, le rapport devant lui être s’est présenté, remis le 7 mai au plus tard. Les lundi 4 mars, clausus en médecine e juges décideront alors le 13 mai devant la 9 chambre d’une nouvelle date de fixation du de la cour d’appel BERNARD KOUCHNER, ministre délégué à la santé, a annoncé, lun- procès, qui ne devrait pas se tenir de Paris. Loïk di 4 mars, que le quota d’étudiants admis en deuxième année de méde- avant la rentrée de septembre. Le Floch-Prigent, cine (numerus clausus) sera porté « progressivement » à 6 000 élèves Dès le début de l’audience, l’un ex-PDG d’Elf, contre 4 700 actuellement. « Cette mesure d’adaptation indispensable des avocats de l’ancien patron du hospitalisé au Liban, conduira à maintenir un nombre de médecins en exercice autour de groupe pétrolier, Me Philippe ne s’est pas présenté. 180 000 entre 2010 et 2015 », a-t-il précisé à l’issue d’une réunion con- Pétillault, qui s’est rendu à son che- La date de report sacrée aux problèmes de la démographie médicale (Le Monde du vet ce week-end, a produit deux cer- sera connue le 5 mars). M. Kouchner a souligné qu’il était urgent de résoudre « les tificats médicaux établis par les 13 mai. inégalités en matière de répartition des médecins par zone géographique
médecins de l’hôpital de Zghorta, / et par spécialité ». L’Observatoire de la démographie médicale qui une ville située au nord du Liban, vient d’être créé sera chargé d’apporter des propositions sur ces deux attestant de ce que M. Le Floch-Pri- de son client puisse être disjoint et france morale de Roland Dumas qui, cès « équitable et contradictoire », sujets. « Un numerus clausus à 6 000 ne règle rien si tout le monde veut gent, sous réserves d’examens com- examiné séparément de celui de ces après avoir occupé un certain nom- Me Jean-Yves Liénard, avocat de Gil- devenir dermatologue », a insisté le ministre, en s’inquiétant de la « cri- plémentaires, souffrait d’une pan- quatre co-prévenus : son ancien bre de fonctions, a-t-il dit, avusa bert Miara, a lui aussi rejeté l’idée se des vocations », notamment en chirurgie et en anesthésie. créatite aiguë, affection le rendant bras droit, Alfred Sirven, l’ancien réputation mise en cause, sa vie d’une disjonction. indisponible pour « quinze jours au ministre Roland Dumas, Christine bafouée et vilipendée ». N’estimant pas avoir de raison de moins », sans compter« une longue Deviers-Joncour, et l’homme d’af- suspecter l’authenticité des certifi- a POLICE : le brigadier Jean-Luc Cordier, chef îlotier de la cité des période de convalescence ». faires Gilbert Miara. cats médicaux, le substitut général Tarterêts à Corbeil-Essonnes, a été condamné, lundi 4 mars, à neuf Rappelant que Loïk Le Floch-Pri- Seul à s’opposer à la demande de Me Sophie Bottaï, avocat de Chris- Marc Guirimand ne s’est pas non mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel d’Evry pour gent ne s’était jusqu’à présent renvoi, acceptée également par la tine Deviers-Joncour, s’est étonnée plus opposé à la demande de ren- vol aggravé commis avec deux de ses subordonnés. Le brigadier avait jamais soustrait à la soixantaine de partie civile, Elf, Me Jean-René Far- d’une telle position, rappelant que voi, moyennant une expertise médi- déjà été condamné en avril 1996 à 18 mois de prison dont huit ferme convocations de justice qui lui ont thouat, avocat de Roland Dumas, l’ancien ministre avait lui-même cale. Il a cependant relevé une diffi- pour avoir tiré sans les atteindre sur de jeunes Maghrébins. Un pro- été signifiées, Me Pétillault a estimé n’a pas mis en doute « les souffran- demandé un report de la première culté d’ordre procédural, la cour chain conseil de discipline pourrait décider de sa révocation de la qu’il était « inconcevable au regard ces de M. Le Floch-Prigent », mais a audience, en juin 2000, pour rai- n’ayant pas les moyens, à ses yeux, police. du dossier » d’imaginer que le cas souhaité « opposer à celle-ci la souf- sons médicales. En quête d’un pro- de désigner un expert pour qu’il se a PÉDOPHILIE : l’inspecteur d’académie de Melun (Seine-et-Mar- rende au Liban. Ou bien M. Le ne) a reçu, lundi 4 mars, une douzaine de parents d’élèves après Floch-Prigent est rapatrié et exami- l’ouverture, le 20 février, d’une information judiciaire pour viols, né en France, a-t-il expliqué en agressions sexuelles et violences sur mineurs à l’encontre du directeur Loire-Atlantique : 420 postes d’instituteurs promis sur trois ans substance, ou bien, s’il doit rester de l’école maternelle de Fresnes-sur-Marne (Le Monde du 26 février). hospitalisé au Liban, les autorités a ÉDUCATION : les 9 000 instituteurs enseignant dans les Sections La police a expulsé les manifestants qui occupaient le rectorat de Nantes judiciaires françaises devront d’enseignement général, professionnel et adapté (Segpa) des collè- envoyer une commission rogatoire ges étaient de nouveau appelés à la grève, mardi 5 mars, par les syndi- NANTES proposer des solutions. La situation « l’amélioration qualitative de l’ensei- internationale au Liban, pour qu’un cats SNUipp-FSU, SE-UNSA et SGEN-CFDT, pour qui « le ministère de notre correspondant de ce département est, selon le rap- gnement », chiffrée volontairement expert y soit nommé : une situation de l’éducation ne respecte pas son engagement » d’ouvrir des discus- Le ministère de l’éducation nationa- port présenté lundi, la conséquence sans précision à une centaine de pos- plus complexe, a-t-il indiqué, les sions sur le passage de 23 à 18 heures hebdomadaires du temps de ser- le s’est engagé, lundi 4 mars, à créer de son dynamisme démographique tes, afin de permettre des ajuste- deux pays n’ayant pas signé de con- vice de ces personnels (Le Monde du 9 février). 420 postes supplémentaires de profes- et des difficultés rencontrées pour ments locaux. vention d’entraide judiciaire. a PERSONNES ÂGÉES : le nombre de personnes âgées dépendan- seurs des écoles en Loire-Atlantique prévoir l’évolution précise des effec- « Vouloir 25 élèves par classe par- Mes Pierre Haïk et Jean-Pierre Gas- tes, estimé entre 1,2 et 1,4 million, va augmenter de moitié d’ici à dans les trois ans. Cette annonce n’a tifs scolarisés dans le département. tout ce n’est pas adapté aux situations taud, avocats d’Alfred Sirven, ont 2040, tandis que le nombre des personnes aidantes ne progressera pas satisfait les instituteurs en grève, « Une erreur de prévision de 250 élèves difficiles, pour lesquelles il faut pouvoir partagé l’analyse, réaffirmant à la que de 10 % (soit cinq fois moins vite), selon les estimations du minis- qui réclament la création immédiate sur 80 000 est marginale, mais ses con- descendre à 20, alors que ce n’est pas cour, qui le leur demandait, que tère de l’emploi et de la solidarité. de 500 postes. En grève depuis un séquences sont importantes sur le ter- nécessaire ailleurs », plaide Bernard leur client entendait bien cette fois a HOMOSEXUALITÉ : les associations homosexuelles ont deman- mois et demi, ils ont voté la poursuite rain quand la situation est tendue », Thomas, l’un des quatre inspecteurs s’expliquer. A l’issue de l’audience, dé, lundi 4 mars, aux candidats à l’élection présidentielle de pren- du mouvement, pour la journée de explique Annie Cheminat, rectrice de généraux venus en mission. Au plan Me Haïk a estimé que son client dre position sur la question de l’adoption d’enfants par des homo- mardi, par 388 voix contre 302. Mais, l’académie de Nantes. démographique, la prévision retenue était désormais « libre dans cette sexuels, une semaine après l’arrêt de la Cour européenne des droits de vers 1 h 30, mardi matin, les quelque Sur les 420 postes promis sur trois pour la rentrée 2002 est de 1 450 élè- affaire », la cour d’appel n’ayant l’homme qui a donné raison à la France sur la possibilité d’interdire 130 d’entre eux qui occupaient le rec- ans, 175 sont liés à des questions ves supplémentaires. Les rentrées pas ordonné son maintien en déten- cette forme d’adoption (Le Monde du 28 février). torat de Nantes ont été délogés sans pédagogiques et 245 aux prévisions 2003 et 2004 sont calées sur des prévi- tion. Me Haïk a précisé qu’il allait a RELIGIONS : le président de la Fédération protestante de Fran- ménagement par la police. démographiques. Au plan pédagogi- sions de 2 300 élèves supplémentaires bientôt déposer une demande de ce, le pasteur Jean-Arnold de Clermont, a déploré, lundi 4 mars, L’engagement du ministère fait que, la « priorité des priorités » est chacune. « Si ces prévisions s’avé- remise en liberté dans le cadre des « un traitement déséquilibré des cultes » en France, souhaitant que les suite à une mission d’inspection géné- mise sur le remplacement des maîtres raient sous-estimées, la dotation serait autres volets du dossier Elf pour protestants soit « mieux pris en compte » par les pouvoirs publics. Il a rale destinée à expliquer le cas de la en congés maladie ou maternité. S’y revue à la hausse », indique le mini- lequel M. Sirven demeure placé en regretté que le gouvernement privilégie les relations « bilatérales » Loire-Atlantique, dont le taux d’enca- ajoute la nécessité reconnue d’amélio- stère. détention provisoire. avec l’Eglise catholique, dont les représentants ont été reçus le drement de 4,88 postes pour 100 élè- rer le taux d’accueil des enfants de 12 février par Lionel Jospin (Le Monde du 14 février). ves est le plus faible de France, et à deux ans, descendu à 24,8 %, et Dominique Luneau Jean-Michel Dumay LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/13 RÉGIONS Les missiles Le grand canal Seine-Nord reliera Paris à Dunkerque de la Hague isolent Aurigny Jean-Claude Gayssot a annoncé, le 4 mars à Amiens, le tracé de cette « autoroute fluviale » qui, via Compiègne, ouvrira le passage à des convois de 5 000 tonnes. Ce tronçon renforcera la compétitivité des ports de la Manche et de la mer du Nord du continent
APRÈS des années d’atermoie- provoque pas, à ce jour, de tollés me Seine-Nord participent de CHERBOURG ments, d’études et de contre-exper- UN AXE À GRAND GABARIT À L'HORIZON 2020 de la part des populations tou- cette politique d’infrastructures, de notre correspondant tises, voilà que la question de la chées ou des associations de défen- fondée plus sur l’intérêt des inter- Après les attentats du 11 septem- liaison fluviale Seine-Nord connaît • Longueur : 104 km Dunkerque se de l’environnement, le coût de connexions et des plates-formes bre, le gouvernement français a pris • 7 écluses BELGIQUE L un nouveau rebondissement. Ce i l’opération peut cependant paraî- logistiques que sur le simple passa- des mesures de protection autour • Coût estimé : 2,6 milliards a is n’est sans doute pas demain que o tre considérable : 2,6 milliards ge plus aisé d’une marchandise en de sites sensibles. En Basse-Nor- d'euros n D de lourds convois de 3 000 ou u Lille d’euros en euros constants. Les transit d’un point à l’autre. L’une mandie, à la pointe du Cotentin, n k er 4 000 tonnes – transportant céréa- qu polémiques sur la balance coût- des forces d’Anvers est la concor- l’usine de retraitement des combus- e-E les, hydrocarbures, conteneurs ou scau Valenciennes avantages ou rentabilité directe- dance entre transport maritime et tibles radioactifs de la Hague, cible t t matériaux de construction – navi- u améliorations environnementales fluvial (vers l’Allemagne centrale, potentielle pour des terroristes, fait Manche sca gueront entre Gennevilliers, Con- Arleux E (un grand convoi fluvial équivaut à la Belgique et les Pays-Bas) : si le donc l’objet d’une surveillance mili- flans-Sainte-Honorine ou la basse Abbeville 220 camions) ne sont évidemment trafic océanique a atteint, en 2001, taire. Des batteries de missiles So Canal du Nord mm Seine et le canal Dunkerque-Valen- e Péronne pas closes. 130 millions de tonnes dans le port Crotale ont été disposées autour du ciennes, via Compiègne, Noyon et La genèse du canal remonte loin. flamand, la batellerie anversoise a complexe nucléaire. A ce déploie- Amiens Péronne. Mais l’annonce par Jean- Saint-Quentin En octobre 1993, Seine-Nord était enregistré un nouveau record – ment s’ajoute un périmètre d’inter- Claude Gayssot, lundi 4 mars, que Tracé retenu inscrit au schéma directeur transeu- 72,2 millions. « Il faudra qu’à l’ave- diction de survol d’un rayon de pour la liaison le gouvernement avait retenu, Le Havre Noyon ropéen des grandes voies naviga- 30 km. C’est cette interdiction parmi les variantes étudiées, le Seine-Nord bles. Suivirent de longues périodes qu’une délégation de l’île anglo-nor- e tracé le plus à l’ouest, redonne Se Rouen sn de concertation, de mises à jour mande d’Aurigny est venue contes- in Compiègne Ai Le coût de l’opération, espoir à ceux qui militent pour le e d’études antérieures, enfin de ter, jeudi 28 février, à Cherbourg. ise Janville Reims creusement de cette nouvelle O relance politique au comité inter- 2,6 milliards d’euros Battu par les vents et les cou- infrastructure de transport à grand ministériel d’aménagement du ter- rants marins de la Manche, l’îlot bri- Gennevilliers rne gabarit et le transport par voie Ma ritoire du 9 juillet 2001. Mais la spé- en euros constants, tannique, de 3,5 km sur 5, est situé PARIS d’eau en général. Conflans-Ste-Honorine cificité de ce futur ouvrage tient à juste en face de l’usine de la Coge- Pas moins de 21 tracés – que les sa nature même. Il est moins conçu est considérable ma, à 18 km du cap de la Hague. experts appellent des fuseaux – Source : Voies navigables de France 40 km comme un canal « isolé » que com- L’avion est son seul lien avec le avaient été soumis entre septem- me le prolongement et le lien entre continent. « Or depuis que la Fran- bre et décembre 1997 à la concerta- depuis longtemps – va redonner Rhin-Rhône (réclamée de plu- deux grands ensembles portuaires nir les autorités des ports du Havre – ce a décidé de protéger son usine, tion avec les élus, les associations de l’air aux élus qui nourrissaient, sieurs côtés depuis des décennies en fort développement (concurren- surtout avec l’extension prévue de nous ne pouvons plus rallier directe- et les habitants, essentiellement ici ou là, des projets de lotisse- et abandonnée en 1997 avec l’arri- cés par ceux du Benelux) : Dunker- Port 2000 – et de Dunkerque intè- ment Cherbourg. La courte piste de les Picards, qui sont les plus ments ou de zones d’activités éco- vée de la gauche et des Verts au que d’une part, Le Havre-Rouen grent, davantage que par le passé, notre île n’autorise en effet que des concernés. Le tracé ouest, à proxi- nomiques, notamment autour du gouvernement), des convois de l’autre. En effet, au débouché la problématique fluviale pour avions de petite taille, pénalisés par mité de l’actuel canal du Nord, canal de Saint-Quentin. Plusieurs lourds de 4 000 à 5 000 tonnes de la Seine et du canal Dunkerque- démultiplier leurs chances commer- ce large contournement imposé par accessible seulement à des chapitres du contrat de plan Etat- pourront naviguer sur le nouvel Valenciennes, ces ports ne peuvent ciales », estime François Bordry, les autorités françaises », explique bateaux de 600 tonnes, compte région de Picardie étaient hypothé- axe à l’horizon 2020, selon les gagner dans la compétition euro- président de Voies navigables de Ralph Burridge, représentant l’Etat 104 km et nécessitera la construc- qués jusqu’à maintenant par le estimations officielles. Mais si le péenne que s’ils sont bien « arri- France (VNF), l’établissement anglo-normand et responsable du tion de sept écluses. Il est le plus « non-choix » de Seine-Nord. canal Seine-Nord – contrairement més » à leur hinterland (arrière- public qui sera maître d’ouvrage tourisme. Les insulaires évoquent court et évite les cantons les plus A supposer que Seine-Nord ne à d’autres grands projets routiers, pays maritime). de Seine-Nord. une chute de fréquentation de leur urbanisés. « Ce choix, plaide le subisse pas le sort de la liaison ferroviaires ou aéroportuaires – ne Les « autoroutes fluviales » com- Le maillon fluvial que repré- aérodrome de près de 50 %. Malgré ministre de l’équipement et des sente ce nouveau canal n’est donc plusieurs appels au gouvernement transports, répond le mieux à l’en- qu’une étape d’un projet d’équipe- français, dont ils dénoncent « l’atti- semble des exigences posées sur le ment plus général, réalisé par tude arrogante », ils n’ont jamais plan technique, économique et envi- M. Gayssot confirme le troisième aéroport dans la Somme paliers, et dont les responsables obtenu de réponse. ronnemental, notamment du point du Port autonome de Paris de vue de la gestion hydraulique, et IL N’Y AVAIT PAS un nuage, dant à faire croire que ce projet 15 novembre 2001, qui a fixé l’im- escomptent une augmentation de 2 000 c’est un choix soucieux de l’intérêt lundi 4 mars, sur Amiens (Som- irréaliste poursuit sa marche en plantation de l’aéroport à Chaul- leur trafic. Les priorités, depuis Vue de cette ancienne posses- général. » me), pour assombrir la rencontre avant, sans tenir compte des échéan- mes. « Cet aéroport, qui porte le 1997, ont été les suivantes : au sion du duché de Normandie, l’af- L’annonce du tracé permet de entre les élus picards et Jean- ces électorales ». Par ailleurs, les nom Picardie-Europe, ne devrait pas nord, l’amélioration des caractéris- faire est sérieuse. « Chaque année, déverrouiller deux processus. Les Claude Gayssot, ministre des trans- représentants départementaux être un aéroport de remplacement tiques du canal Dunkerque-Valen- notre île reçoit 2 000 avions légers études techniques, géologiques et ports, qui a rallié tous les suffrages des syndicats agricoles n’ont pas ou d’appoint pour la région parisien- ciennes, la desserte du port de Lille qui font vivre nos hôtels et nos com- économiques dites d’« avant-pro- à propos du choix du « fuseau » pu exposer leur point de vue ne, mais être autonome et à vocation et les raccordements avec le merces. » Soit près de 6 000 visi- jet sommaire » (d’un coût de du canal Seine-Nord à grand gaba- auprès du ministre, qui a refusé de internationale avec une capacité réseau belge ; au sud et à l’ouest, teurs, plutôt aisés, indispensables à 15 millions d’euros environ) vont rit entre Compiègne et le canal les recevoir. comprise entre 30 à 35 millions de les travaux pour que la Seine, jus- l’économie de cette communauté pouvoir commencer… si le futur Dunkerque-Escaut ; celui-ci passe- En réalité, Jean-Claude Gayssot passagers », a rappelé le ministre. qu’en amont de Paris, et l’Oise for- de 2 400 âmes. La rigueur française gouvernement en manifeste la ra près de Noyon et de Péronne à s’est contenté de confirmer les Quant à la prévention des inon- ment un véritable hinterland der- coupe aussi les ailes du projet de la volonté. Elles déboucheront sur proximité du canal du Nord. grandes lignes « d’un projet phare dations, le ministre soutient l’initia- rière le complexe portuaire nor- compagnie aérienne insulaire, Le l’enquête préalable à la déclara- En revanche, le thème du troisiè- qui tient compte des riverains et de tive commune de l’Etat et du mand. A long terme, l’objectif est Cocq’s Air Link. « Nous devions tion d’utilité publique (DUP) rete- me aéroport n’a pas provoqué la l’environnement ». Grâce au « droit conseil général pour la création d’associer les destins logistiques démarrer une liaison hebdomadaire nant une bande de 300 mètres de même unanimité. Alain Gest de délaissement », introduit par la d’un syndicat de gestion de l’en- du Havre, de Dunkerque, de Lille avec Cherbourg en janvier. Le large pour les acquisitions de ter- (UDF), président du conseil géné- loi relative à la démocratie de proxi- semble du bassin afin de détermi- avec celui de Paris et de concevoir contournement de la pointe de la rain. Par ailleurs, la libération des ral de la Somme, a refusé de ren- mité, votée le 13 février, les rive- ner une stratégie commune de ensemble une politique d’aména- Hague entraîne un surcoût de près emprises foncières sur les fuseaux contrer le ministre. Il considère ce rains concernés pourront céder gestion des eaux. gement territorial. de 40 %, inacceptable pour une aus- éliminés – où toutes les procédu- débat « comme une nouvelle étape leur maison au prix évalué avant la si petite ligne », indique le directeur res d’urbanisme étaient gelées de la manœuvre politicienne ten- décision gouvernementale du Dominique Buffier François Grosrichard commercial, Dickie Bird. Egalement propriétaire de l’uni- que supermarché de l’île, la compa- gnie s’approvisionnait en produits Le port de Gennevilliers, qui veut attirer plus d’entreprises grâce à la nouvelle liaison, frais à Cherbourg. « Désormais, nous nous fournissons en Angleterre. cherche à étendre sa surface et modernise ses installations C’est dommage, les gens d’Aurigny aiment bien venir le jeudi au marché LA PLUS GRANDE PLATE-FORME logis- annuel sera ainsi consacrée à l’achat de ter- port, à proximité immédiate de Paris et du ments dans l’environnement paysager et de Cherbourg. » « Cela ne peut pas tique d’Ile-de-France doit tout à la voie rains et à la modernisation des installations quartier d’affaires de la Défense. En dehors urbain de cette vallée de la Seine, magnifiée durer, se fâche M. Burridge. En d’eau. Avant même la mise en service, à l’ho- de Gennevilliers. Occupant actuellement des voies fluviales qui relient Gennevilliers à par les impressionnistes, les responsables juin, notre meeting aérien attend rizon 2015, de la liaison Seine-Nord, qui 400 hectares, le site a besoin de s’étendre. Rouen, Le Havre et la mer, le port est acces- du port de Gennevilliers cherchent, dans le 150 petits monomoteurs. Si les inter- devrait lui donner une dimension supplé- Ainsi, le nombre de conteneurs qui transi- sible par trois autoroutes (A86, A14 et A15). même temps, à convaincre les pouvoirs dictions de survol ne sont pas assou- mentaire, le port de Gennevilliers n’en finit tent chaque année par les quais du port des C’est également une des premières gares de publics de l’intérêt du renouveau du plies, il ne pourra pas se dérouler pas de se développer autour de ses six gran- Hauts-de-Seine, avant d’être chargés sur les marchandises d’Ile-de-France. Et le port est transport par la voie d’eau. Jean-François correctement : une catastrophe des darses, survolées en permanence par semi-remorques des camions, est passé de relié aux raffineries de la basse Seine par Dalaise, nouveau président du PAP, leur rap- économique pour notre île. » des nuées de goélands qui ont accompagné 7 000 en 1994 à 100 000 aujourd’hui. plusieurs pipe-lines. pelle souvent que « chaque convoi fluvial de La délégation a reçu le soutien de les caboteurs ou les convois venus de Nor- Seules les entreprises qui utilisent directe- 5 000 tonnes remplace 250 camions ». la chambre de commerce de Cher- mandie. A 5 kilomètres de la Grande Arche ment la voie d’eau pour leurs activités béné- A l’heure de la mise en œuvre du plan de bourg, des 300 membres de l’aéro- de la Défense, à peine plus loin du centre de Par ailleurs, à côté des entrepôts propre- ficient de ristournes commerciales, qui peu- déplacements urbains (PDU) d’Ile-de-Fran- club local et des associations de vol la capitale, le Port autonome de Paris (PAP) ment dits, des entreprises sont de plus en vent atteindre 30 % sur les tarifs pratiqués ce, qui va imposer une réduction importan- libre et de planeur. Des dizaines de n’a de cesse de se donner des moyens sup- plus nombreuses à chercher à s’implanter par le PAP, car l’essentiel des activités du te du trafic automobile, cette meilleure courriers ont été expédiés à Jacques plémentaires pour garder son rang de plus sur cette zone, où 500 000 m2 de hangars, port doit rester tourné vers le transport et la répartition de l’approvisionnement de la Chirac et à Lionel Jospin, « sans que grand port intérieur français. bureaux et ateliers ont déjà été construits logistique. C’est par les installations du port métropole francilienne est aussi un atout le dossier n’obtienne la moindre Cet établissement public, dont l’Etat est autour des bassins. Les quelque 250 entrepri- de Paris que transitent, par exemple, 99 % supplémentaire pour ceux qui militent en réponse ». Aurigny commence à l’actionnaire unique, vient de décider d’aug- ses déjà présentes génèrent 6 000 emplois des matériaux de construction nécessaires faveur de l’accélération des grandes infra- trouver les retombées du nucléaire menter de 22 % ses investissements au cours directs et 10 000 emplois indirects. Elles pro- aux travaux dans la capitale : environ deux structures fluviales. un peu trop contraignantes. des cinq prochaines années : une grande par- fitent avant tout de la combinaison d’un tonnes par habitant et par an. tie des 173 millions d’euros du plan pluri- grand nombre d’infrastructures de trans- Soucieux d’intégrer installations et bâti- Christophe de Chenay Jean-Pierre Buisson
L’Oise a dépassé sa cote d’alerte à l’Isle-Adam et à Pontoise a MARSEILLE : Guy Vallet a été nommé directeur général de l’AP- Une charte de gestion interdépartementale vise à constituer des capacités de stockage pour faire face aux grandes crues hôpitaux de Marseille par un décret du 4 mars. Venant de PONTOISE (Aisne, Ardennes, Marne, Meuse, d’eau de l’Oise ne se situe pas à sa rations, ce programme, estimé à ques tapissent le fond de la rivière Rouen, il va succéder à Fernand de notre correspondante Oise et Val-d’Oise) ainsi que Voies source, mais en amont de l’Aisne », 97 millions d’euros, prévoit la entre ces deux villes. Le but de Lorrang (Le Monde du 20 février Lundi 4 mars, l’Oise a dépassé la navigables de France (VNF) et indique M. Berthery, qui estime à reconstruction des huit barrages VNF est de redonner à l’Oise ses 2002). Le maire de Marseille, Jean- cote d’alerte aux stations d’annon- l’Agence de l’eau Seine-Norman- plus de dix ans le temps nécessaire (deux sur la Seine et six sur l’Oise) 4 mètres de tirant d’eau nécessai- Claude Gaudin (DL), président du ce des crues de L’Isle-Adam et de die, a lancé une première opéra- pour aménager des bassins déver- qui se manœuvrent encore aujour- res à la navigation des futurs con- conseil d’administration de l’APM, Pontoise (Val-d’Oise). Plusieurs tion sur le site pilote (Le Monde du soirs, avec vannes et dispositif de d’hui à la main et qui, pour Gilles vois de 4 400 tonnes. Mais le draga- a souhaité un « nouvel élan pour les tronçons de route ont été fermés. 3 avril 2001) de Longueil-Sainte- dérivation. Selon lui, il faudrait pou- Leblanc, directeur interrégional de ge participe également de la lutte hôpitaux publics ». – (Corresp.) Parallèlement, la charte de gestion Marie (Oise). Au total 500 hectares, voir stocker 100 millions de m3 VNF, « ne répondent plus aux exi- contre les inondations. Un traite- a LYON : le conseil régional de du risque d’inondation sur les bas- répartis sur huit communes, pour- pour que la prévention soit effica- gences de sécurité et d’efficacité, ment des boues, grâce à plusieurs Rhône-Alpes a adopté, le 1er mars, sins de l’Oise et de l’Aisne, signée le ront accueillir quelque 10 millions ce, même si les conséquences des notamment en période de crue ». filtres, permettrait de recycler le la convention sur l’exploitation des 8 janvier 2001, commence à s’appli- de mètres cubes d’eau. L’ensemble grandes crues centennales ne pour- Tout devrait être terminé fin 2007. maximum de matériaux et de sédi- TER, qui la liera pour cinq ans à la quer. Il s’agit d’identifier quelque devrait être terminé dans quatre à ront pas être évitées. VNF devrait enfin déposer un ments. « Le restant, comme les SNCF. Cette dernière devra accroî- 80 sites susceptibles de pouvoir cinq ans. Deux autres zones de surs- La lutte contre les inondations dossier auprès de chaque préfectu- métaux lourds, qui ne sera pas réutili- tre l’offre d’au moins 1,4 million de être transformés chaque année, de tockage sont en cours d’examen, à de l’Oise – qui s’inscrit dans le re fin 2002 pour le dragage de la sable, sera considéré comme déchet trains-kilomètre, dont la moitié à la fin novembre à avril, en zones Montmacq (Oise), en amont de cadre plus large du chantier du rivière entre Creil et Conflans-Sain- ultime », précise M. Leblanc, qui un coût d’exploitation inférieur de d’expansion des crues. Compiègne, et à Proisy (Aisne). canal Seine-Nord – inclut, sur les te-Honorine. On estime que plus estime ces résidus à moins de 1 % 20 % au coût actuel. Un système de Le 15 février, l’Entente Oise- Fin 2002, d’autres investigations 103 km de la rivière aval qui relient de 800 000 tonnes de boues prove- du volume initial. pénalité progressive en cas de non- Aisne chargée de cette gestion et seront menées dans la haute vallée Janville (Oise) à Conflans-Sainte- nant des stations d’épuration ou circulation des trains sera pro- qui regroupe six départements de l’Aisne et de l’Aire. « Le château Honorine (Yvelines), plusieurs opé- des rejets industriels et domesti- Jacqueline Meillon grammé. – (Corresp.) 14/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 CARNET
A LIRE EN LIGNE AU CARNET DU « MONDE » – Charlotte Corbin, – On nous prie d'annoncer le décès de – M. et Mme Christophe Karvelis, Cours son épouse, Anna et Edouard, Naissances Joseph (†) et Madeleine Marquès, Me François DELMAS, leurs enfants, PHOTOGRAPHIE Elisabeth Corbin-Été et Michel ancien ministre, Mme Hélène Senn Foulds, Cours technique et théorique. Valérie LOWIT Bureau, ancien député, Parents et amis, Labo NB, l'art du tirage NB, Retrouvez sur le site Internet du Cécile Corbin, ancien maire de Montpellier, Monde (www.lemonde.fr/carnet) et ont la tristesse de faire part du décès de analyse de l'image, réflexion. Dick TURNER Pierre et Marie Claude Corbin, avocat honoraire Atelier recherche et création, le détail des nominations, l’essen- sont heureux d'annoncer la naissance de ses enfants, près la cour de Montpellier, Mme Ugné KARVELIS, pH. Neutre. tiel des lois, décrets et décorations Ses petits-enfants, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats, Tél. : 01-43-61-47-60. Ses arrière-petits-enfants, engagé volontaire parus au Journal officiel, ainsi Simon, survenu le 4 mars 2002, en son domicile, que les adresses des sites publiant Jean et Georgette Suret-Canale, et croix de guerre 1939-1945, ses beau-frère et belle-sœur, à l'âge de soixante-six ans. – Cours de chinois oral. Tous niveaux des documents significatifs. le 1er janvier 2002, à Paris. et leurs enfants, le 3 mars 2002, à Montpellier. pour adultes. Les cours commenceront le Philippe Suret-Canale, Un office religieux sera célébré le 18 mars 2002. Association Comme un JOURNAL OFFICIEL Décès son beau-frère, La cérémonie religieuse sera célébrée mercredi 6 mars, à 17 heures, en l'église Au Journal officiel du dimanche et ses enfants, en l'église Sainte-Thérèse de Saint-Germain-des-Prés, Paris-6e. Chinois à Paris. Tél. : 01-45-85-52-64. –Mme Charles Maignan, 3 mars sont publiés : ont la tristesse de faire part du décès de Montpellier, sa paroisse, le mercredi 21, rue des Malmaisons, Paris-13e. ses enfants et petits-enfants, La crémation aura lieu le même jour b Solidarité : un décret modifiant Mme Maurice Duault, 6 mars, à 15 heures, suivie de Raymond CORBIN, l'inhumation à Florac (Lozère) dans dans la plus stricte intimité. le code de la sécurité sociale et por- ses enfants et petits-enfants, graveur, médailleur, sculpteur, Communications diverses M. Dominique Duault, l'intimité familiale. tant réforme du statut du fonds professeur honoraire Cet avis tient lieu de faire-part. Marina, Cédric et Bénédicte Bossard, – Centre communautaire de Paris : d’action et de soutien pour l’inté- de l'Ecole nationale supérieure ont le grand chagrin de faire part de la Cet avis tient lieu de faire-part. Colloque d'éthique médicale, 9 et gration et la lutte contre les discri- des beaux-arts de Paris, mort de –Mme Marie-José Pats-Sartori, 10 mars 2002, « Intervenir sur le minations. membre de l'Académie des beaux-arts Famille Delmas, son épouse, vivant », samedi 9 mars, 20 h 30 : «A b de l'Institut de France, Transports : un décret approu- Mme Paul BOSSARD, 7, rue Sainte-Beuve, Delphine (†), Etienne et Julie Pats, l'épreuve de la connaissance », officier de la Légion d'honneur, 75006 Paris. vant des avenants aux cahiers née Marie Paule DUAULT, ses enfants, ouverture : Emmanuel Hirsch ; David chevalier des Palmes académiques, Famille Rigaud-Fassio, des charges annexés aux conven- sculpteur. Le général et Mme Jean Pats, Messas, grand rabbin de Paris ; « Une officier des Arts et des Lettres. 9, rue des Dahlias, tions passées entre l’Etat et la ses parents, éthique juive de l'incertitude », grand La messe d'enterrement sera célébrée 34000 Montpellier. rabbin Gilles Bernheim ; « Du vivant à Société des autoroutes Esterel, survenu à son domicile, le 1er mars 2002, M. et Mme Mathieu Sartori, le jeudi 7 mars 2002, à 14 h 30, en l'humain », Jean-Claude Ameisen - Côte d’Azur, Provence, Alpes l'église Notre-Dame, 82, rue Raymond- dans sa quatre-vingt-quinzième année. ses beaux-enfants, – Thérèse Garestier-Hélène, M. Jean-Louis Pats, Discutant : Philippe Lazar. (ESCOTA) et la Société des auto- du-Temple, à Vincennes (Val-de-Marne). Dimanche 10 mars, 10 heures, La célébration religieuse aura lieu en sa fille, Le docteur et Mme Pierre Pats, routes du sud de la France (ASF) « Maîtriser la création ? », président de l'église Notre-Dame de Boulogne, le Claude Hélène, M. et Mme François-Xavier Pats, pour la concession de la construc- 10, rue de Nesle, séance : Albert Najman. 1. Enjeux : 75006 Paris. vendredi 8 mars, à 10 h 30. son gendre, Le médecin chef des services et tion, de l’entretien et de l’exploi- Anne Montenay-Guéro, me « Thérapies innovantes », Gérard M Bruno Pats, Reach ; « Recherches sur l'embryon, tation d’autoroutes. Un registre sera ouvert pour recueillir sa petite-fille, M. et Mme Johel Guitton, – M. Hervé Bresson, les messages de sympathie. François Montenay, greffe, et cellules souches son époux, leurs enfants et petits-enfants, embryonnaires et fœtales », Eliane NOMINATION son petit-fils, ses frères, belles-sœurs, beau-frère, Christian et Catherine Bresson, L'inhumation aura lieu à 14 heures, Guillaume et Gabriel Guéro, Gluckman ; « Diagnostic prénatal, Jean-Philippe Cotis, directeur de Armelle et Christophe Trichard, nièces, neveux, petites-nièces et petits- préimplantatoire », Israël Nisand ; «Le au cimetière parisien de Bagneux. ses arrière-petits-fils, neveux, la prévision au ministère de l’éco- Sabine Bresson, ont la grande douleur de faire part du déferlement des techniques », Michel ses enfants, ont la tristesse de faire part du rappel à nomie, des finances et de l’indus- Charlotte Corbin, décès de Tibon-Cornillot. 2. Point de vue Ses petits-enfants, Dieu de trie, a été nommé économiste en 3, rue des Arts, rabbinique : rabbin Claude Sultan. ont la douleur de faire part du décès de chef de l’OCDE. 92100 Boulogne. Raymonde GARESTIER, 3. Argumentation : Mylène Botbol- née FAGES, Gérard PATS, Baum, Antoine Lazarus, David Smadja. Mme Annie BRESSON, officier du Mérite agricole, 15 heures, « Améliorer l'homme ? », DOCUMENTS OFFICIELS née CHARRIÈRE, – M. Pierre Carron, survenu le 3 mars 2002, en son domicile, ancien directeur de la communication de président de séance, Jean-Claude président, Le site du premier ministre a mis dans sa quatre-vingt-dix-huitième année. l'UCCMA, Gluckman. en ligne le rapport 2001 de la Mis- survenu le 3 mars 2002, dans sa M. Arnaud d'Hauterives, 1. Enjeux : « Génétique, tests de cinquante-huitième année. secrétaire perpétuel, sion interministérielle de lutte con- La cérémonie religieuse sera célébrée le 3 mars 2002, à l'âge de soixante-trois prédictivité », Marc Fellous ; Et tous les membres de l'Académie tre les sectes. le mardi 5 mars, à 16 heures, en l'église ans. « Neurosciences », Hervé Chneiweiss ; La cérémonie civile aura lieu le jeudi des beaux-arts, Sainte-Anne de La Riche (Indre-et- « Prélèvements et greffes d'organes », www-org.premier-ministre.gouv. 7 mars, à 13 h 45, au crématorium du ont la tristesse de faire part du décès de Mont-Valérien, chemin du Calvaire, à Loire), suivie de l'inhumation au La cérémonie religieuse aura lieu le Henri Bismuth; « Brevetabilité fr/ressources/fichiers/mils2002.pdf leur confrère, jeudi 7 mars, à 10 heures, en l'église et commercialisation du vivant », La Commission des communau- Nanterre (Hauts-de-Seine), où l'on se cimetière de La Riche dans le caveau de réunira. famille. Saint-Pierre-Saint-Paul, 3, place de Brigitte Chamak; « Considérations tés européennes publie une pro- Raymond CORBIN, l'Eglise, à Clamart (Hauts-de-Seine). juridiques », Bernard Edelman ; position de directive du Parle- membre de l'Académie des beaux-arts de « Contexte décisionnel et analyse des 40 ter, route de Montesson, l'Institut de France, Ni fleurs ni couronnes. ment européen et du Conseil 78110 Le Vésinet. Ni fleurs ni couronnes. discours », Gérard Wormser. 2. Point de officier de la Légion d'honneur, vue rabbinique : rabbin Michel Serfaty. concernant la brevetabilité des chevalier des Palmes académiques, 35, rue Broca, inventions mises en œuvre par 75005 Paris. 9, rue Chef-de-Ville, 3. Argumentation : Edwige Bourstyn, officier des Arts et des Lettres, François Hirsch, Claude Birman. ordinateur. – Jean-Claude Mallet, 92140 Clamart. secrétaire général de la défense 20 heures, « Des limites à la er www.europa.eu.int/eur-lex/fr/com/ nationale, survenu le vendredi 1 mars 2002, à « Mon fils, donne-moi ton cœur, transgression ? », président de séance : pdf/2002/com2002_0092fr01.pdf Et tout le personnel du Secrétariat Boulogne, dans sa quatre-vingt- et que tes yeux se plaisent dans mes Anniversaires de décès Alain Claeys (député de la Vienne), La Commission des communau- général de la défense nationale (SGDN), quinzième année. voies ». – En ce mois de mars, Henri Atlan, grand rabbin René-Samuel ont la tristesse de faire part du décès du (Proverbes, 23, 26). Sirat. tés européennes publie une Patrick Bloche Les obsèques auront lieu le vendredi Renseignements : Centre proposition de règlement du colonel 8 mars, à 10 h 30, en l'église Notre- A tous ceux qui l'ont connu, aimé, remercie toutes celles et tous ceux qui Conseil concernant l’adoption communautaire de Paris, 119, rue La Christian CARBONNEAUX, Dame de Boulogne, 2, rue de l'Eglise, à contesté ou estimé, c'est dans la tristesse auront une pensée pour sa sœur, Fayette, Paris-10e. de certaines mesures restrictives chef du centre de transmissions Boulogne (Hauts-de-Seine), suivies de et l'espérance que nous remettons à Dieu Tél. : 01-53-20-52-61 et 68. (PAF.) à l’encontre de plusieurs gouvernemental, l'inhumation, à 14 heures, au cimetière Hélène BLOCHE Programme détaillé : www.espace- membres du gouvernement du parisien de Bagneux. Jean-Paul HAAS, ethique.org Zimbabwe. survenu le samedi 2 mars 2002, à Clichy. pasteur, et pour sa mère, Cet avis tient lieu de faire-part. aumônier militaire en Algérie www.europa.eu.int/eur-lex/fr/ Ils s'associent à la douleur de sa (1960-1962), Anne-Marie – Journée de la femme au CBL, e com/pdf/2002/com2002_0088fr01. famille et de ses proches, comme à leur Académie des beaux-arts, rédacteur en chef du Messager BLOCHE-JALOUNEIX, 10, rue Saint-Claude, Paris-3 , jeudi pdf espérance. 23, quai de Conti, évangélique (1972-1991). 7 mars 2002, à 20 h 30. Françoise 75006 Paris. à l'occasion du douzième anniversaire de Xénakis, écrivain, journaliste : « Les Il est entré dans la Paix du Seigneur, leur disparition. épouses des hommes célèbres et les le 2 mars 2002, là où il n'y aura plus ni maris des femmes célèbres ». TARIF CARNET 2001-2002 deuil ni douleur, à cinq jours de son Réservations au 01-42-71-68-19. (De Alain HAYEM – Il y a cinq ans, soixante-douzième anniversaire. même pour le concert Klezmer-Yankele E du samedi 9 mars, à 20 h 30). Tarif à la ligne : 22 - 144,31 F TTC s'en est allé. Paul-André LESORT, Le culte d'à Dieu aura lieu le 7 mars, à E écrivain, Tarif abonnés : 18,50 - 121,35 F TTC Anne Mennesson-Hayem 15 heures, en l'église protestante de Nouveau : www.leforum.de Tél. 01-42-17-39-80 — Fax : 01-42-17-21-36 et ses enfants. Neuviller-la-Roche (Bas-Rhin). Consultez gratuitement l'essentiel nous quittait. de l'actualité franco-allemande e-mail: [email protected] 21, rue Pasteur, Registre de condoléances. et européenne. 80100 Abbeville. Il vit dans son œuvre. Forum de libre expression 24 h/24. L'inhumation se fera dans l'intimité de Il vit dans nos cœurs. la famille. Il vit. Soutenances de thèse Monique, Dominique, Emmanuelle, Les fleurs peuvent être remplacées par – Elie Khoury soutiendra, le des dons en faveur de la Mission Marc, Christophe. 11 mars 2002, à l'Ecole supérieure des luthérienne pour le Nord-Cameroun affaires de Grenoble, sa thèse de doctorat et pour la paroisse de Neuviller-la- Messes anniversaires en sciences de gestion intitulée « Impact Roche. de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication Nous vous en remercions à l'avance. Roger dans la formation : le cas de la CHALVON-DEMERSAY distribution de la connaissance au Edith Haas, travers de l'interaction ». Ses enfants et petits-enfants, nous a quittés il y a dix ans... Le jury est composé de Mme Ainsi que les familles alliées. Christiane Rakotoarivelo et de Messe du souvenir le 11 mars 2002, à MM. Yves Dupuy, Claude Jameux, Alain Cet avis tient lieu de faire-part et de 18 h 30, à Saint-Honoré d'Eylau, Paris- Spalanzani et Jacques Trahand, directeur remerciements. 16e. de recherche.
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E « docteur » Rugova entre au musée. Au Musée du Kosovo, une L’homme qui organisa pendant dix ans solide bâtisse à la faça- de jaune, évocation austro-hongroise dans le quartier des Mos- la résistance albanaise à Milosevic est devenu, le 4 mars, L quées de Pristina. Le bâtiment, qui arbore une cage d’escalier en marbre, tranche dans cette ville disgracieu- président de la province autonome du Kosovo se et à l’urbanisme chaotique. Les détrac- teurs d’Ibrahim Rugova le raillent. A les entendre, la figure emblématique de la lutte des Albanais du Kosovo pour l’indépendan- ce de cette province yougoslave depuis 1989 ne serait plus bonne que sur un rayon- nage de l’histoire, voire comme buste de LA LONGUE MARCHE cire dans l’équivalent kosovar du Musée Grévin. Certes, le visage de l’homme se prê- te à la caricature : une chevelure clairsemée aux mèches rebelles encadrant un large front ridé, un regard souvent perdu derrière des lunettes de myope grandes comme des hublots glissant régulièrement sur la pente de son nez, une légendaire écharpe nouée autour du cou. Mélange de fragilité et de détermination farouche. Ibrahim Rugova appartient à l’histoire contemporaine du Kosovo. Mais le musée dans lequel il va entrer n’en est d’ailleurs plus un. Le bâtiment est dorénavant le siège de la présidence du Kosovo et Ibra- him Rugova est son (premier) maître des lieux depuis son élection, lundi 4 mars, par le Parlement multiethnique issu des élec- tions du 17 novembre 2001. Cela aurait pu être le couronnement de sa lutte pour l’indépendance du Kosovo après avoir organisé, dix ans durant, la résistance albanaise au pouvoir de Milosevic. Las, pour lui, c’est une présidence tronquée. Le véritable pouvoir au Kosovo reste entre les mains du représentant de l’ONU dans cette province sous protectorat international depuis juin 1999 et simplement dotée d’une « autonomie substantielle » au sein de la Fédération yougoslave. Rugova se contente- ra-t-il, comme le prévoit le cade constitu- tionnel adopté en mars 2000 et organisant l’autonomie de la province, d’inaugurer les chrysanthèmes ? Ou sera-t-il capable de peser sur l’avenir d’un Kosovo dont la ques- tion du statut définitif (autonomie ou indépendance ? sortie ou maintien au sein d’une Yougoslavie réformée ?) n’est pas encore inscrite sur les agendas des grandes puissances ? Quittera-t-il cette torpeur qui semble l’envelopper depuis la guerre ou s’enfermera-t-il dans l’ancien musée com- me il s’est progressivement isolé dans sa grande villa sur les hauteurs de Pristina ? Son élection à la présidence est le fruit amer d’âpres négociations qui soulignent ses faiblesses actuelles davantage que sa for-
ce passée. Il ne fait plus l’unanimité au sein TESTA/SIPA Ibrahim Rugova, chez lui à Pristina, capitale de la province autonome du Kosovo.
ne peut plus gouverner seule, or Rugova n’aime pas partager le pouvoir », nous décla- rait récemment Bujar Bukoshi, l’ancien pre- mier ministre du gouvernement kosovar en exil des années 1990, fâché depuis plusieurs années avec son ancien ami. Ibrahim Rugo- va semble refuser cette réalité. Il a estimé DE que sa victoire, même relative, aux législati- RUGOVA ves du 17 novembre 2002 autorise la LDK à faire main basse sur les institutions : la prési- de la communauté albanaise. « Il vit dans un police serbe du village de Prekaz, dans la La jeunesse kosovare, elle, sauf peut-être La guerre a troublé l’image d’Ibrahim dence du Kosovo, pour lui bien sûr, celle du temps révolu, juge un observateur euro- Drenica, le 5 mars suivant, fournit à l’UCK à Pristina, se rapproche de l’UCK, tout Rugova. Après le début des frappes, retenu Parlement, effectivement détenue par l’aca- péen, il se contente souvent de faire le gros son héros et martyr en la personne d’Adem comme d’anciens membres de la LDK tel en otage par les forces serbes, il lance un démicien Nexhat Daci (LDK) et le poste de dos et d’être à la traîne des décisions de l’ad- Jashari. La photo de cet homme barbu com- Jakup Krasniqi, le premier porte-parole de étonnant appel en faveur de « l’arrêt des premier ministre. ministration internationale [l’UNMIK].» me un Robinson en uniforme camouflé et la guérilla. Rugova, lui, ferme la porte à la bombardements » de l’Otan. Le 1er avril, une Cet ancien étudiant en lettres à la Sorbon- bardé de cartouchières est devenue une icô- rébellion armée. Aucun deutschemark par- semaine après les débuts des frappes et des AR trois fois, il subira l’affront ne, écrivain passé en politique, est sorti ne dans les foyers kosovars. Les observa- mi les millions gérés par son gouverne- déportations, il rencontre Milosevic à Bel- d’autant d’échecs devant les dépu- affaibli du conflit de 1998-1999 avec les for- teurs étrangers s’interrogent alors sur la ment en exil ne quittera ses coffres pour grade dans des conditions qu’il refusera tés chargés d’élire le président. ces serbes. Au regard de ses convictions genèse de cette organisation de plus en plus financer l’UCK. Il organise contre vents et ensuite d’éclaircir. La communauté alba- « Il espérait que les députés serbes pacifistes, les affrontements entre l’Armée populaire. Rugova commet alors son pre- marées des élections clandestines en naise se divise devant ses hésitations et son le soutiendraient sans rien en de libération du Kosovo (UCK), qui contes- mier faux pas. Il accuse l’UCK de pouvoir mars 1998 pour se faire réélire à la prési- manque de détermination. Une partie d’en- Péchange, juste pour faire barrage à Hashim te alors la gestion non violente de la crise « être partiellement un jeu des services secrets dence du Kosovo, pour réaffirmer dans tre elle le juge trop naïf vis-à-vis d’un Milose- Thaçi », affirme un fonctionnaire de l’UN- par la LDK (Ligue démocratique du Koso- serbes pour servir de prétexte à des attaques l’urgence sa légitimité face à la force mon- vic retors. Réfugié à Rome après que Belgra- MIK, de ceux qui jugent Rugova rigide et vo), et la police serbe sont un échec. Malgré massives contre la population ». Il n’y a pas tante de l’UCK. Poussé, dit-on, par les Amé- de l’eut autorisé à quitter le Kosovo, Rugo- naïf en politique. Il ne cédera qu’à l’arrivée l’intensification de la répression serbe, Ibra- au Kosovo d’accusation alors plus grave. Un ricains, il s’attache à préserver une façade va se tait. Il attend plus d’un mois après l’en- du nouvel administrateur de l’ONU au Koso- him Rugova s’en tient encore aux propos accord sur l’éducation au Kosovo est foulé légaliste alors que la période est à l’insur- trée de l’OTAN et le départ des forces ser- vo, l’Allemand Michael Steiner, qui a pesé reproduits en 1994 dans un livre d’entre- aux pieds par Milosevic sitôt signé. rection. bes du Kosovo pour revenir dans sa provin- pour sortir le Kosovo de trois mois d’impas- tiens avec Marie-Françoise Allain et Xavier ce. Quand il revient, la scène politique a se politique. Il laisse le poste de premier Galmiche : « Nous sommes orientés vers le changé. On le dit mort politiquement mais il ministre et quatre portefeuilles sur neuf au pacifisme, la non-violence à long terme pour rebondit. Les commandants de l’UCK des- PDK et à l’AAK, qui rassemblent un tiers de résister, pour tenir nos gens, pour durer. (…) Nous sommes orientés vers le pacifisme, cendus de leur maquis dans le sillage des l’électorat. La politique est une guerre sans armes, la armées étrangères ont certes fait main bas- Les trois partis (LDK, AAK, PDK) parta- mauvaise politique finit par les armes. » la non-violence à long terme pour résister, se sur un pouvoir à prendre. « La LDK était gent bien sûr le même objectif : l’indépen- Mais, à l’aune de son combat politique, complètement désorganisée et Rugova apathi- dance. Mais le moyen d’y parvenir diverge, jamais le Kosovo n’a été aussi proche de l’in- pour durer. La politique est une guerre sans que. Leurs représentants avaient peur de s’op- et les privilèges associés aux nouveaux pou- dépendance. Grâce à une guerre qu’il n’a poser à l’UCK, ils venaient sans arrêt nous voirs, mêmes réduits, aiguisent les appétits. pas voulue. Rugova doit gérer cette contra- armes, la mauvaise politique finit par les armes demander de les aider, sans prendre aucune Ibrahim Rugova « se montre plus prudent et diction et une nouvelle concurrence politi- initiative », se rappelle un ancien administra- pragmatique [que le PDK et l’AAK], privilé- que, celle de jeunes commandants de teur régional de l’UNMIK (administration giant l’unique objectif de l’indépendance et l’UCK, tels Hashim Thaçi ou Ramush Hara- Rugova, fils d’un commerçant exécuté Dans les coulisses, des proches tel Fehmi provisoire de l’ONU au Kosovo). considérant que celle-ci ne pourra se réaliser dinaj, sortis de la guerre en vainqueurs. par les communistes quelques semaines Agani, assassiné par les Serbes pendant les La LDK n’est plus cette organisation qui qu’après une période transitoire d’autonomie Ibrahim Rugova donne alors l’impression après sa naissance en 1944, recherche enco- bombardements, tentent de recoller les mor- domine le Kosovo sans partage. Ibrahim sous protection internationale », analyse Joël de courir après les événements. « Le tour- re et toujours le dialogue avec la Serbie. En ceaux. Ils sentent que le pouvoir de la LDK Rugova feint-il de l’ignorer ou vit-il dans l’il- Hubrecht. Les autres dirigeants et les plus nant, c’est 1995. Suite à l’échec de la politique mars 1998, il accepte de rencontrer Slobo- s’érode au profit de l’UCK. On redistribue les lusion de son omnipotence passée ? Il est jeunes électeurs sont à la fois plus radicaux pacifiste, la lutte armée s’est vraiment dévelop- dan Milosevic dans ce qui devait être une cartes du pouvoir. Cela saute aux yeux taciturne, ne se déplace pas beaucoup plus et finalement plus patients. Animé d’une pée », estimait Bardhyl Mahmuti, l’un des série de consultations programmée grâce durant les négociations de Rambouillet orga- dans le pays qu’il n’a visité de camps de réfu- profonde défiance vis-à-vis de « son » prési- représentants politiques de l’UCK pendant aux bons offices de Richard Holbrooke, nisées à partir du 6 février 1999 par le grou- giés pendant la guerre. Ses militants sont dent, Hashim Thaçi a réalisé le trompe-l’œil la guerre. La question du Kosovo a été écar- l’émissaire américain. Le projet tourne pe de contact (Etats-Unis, Russie, France, désorientés, lui reprochent son népotisme. de cette fonction sans pouvoir. Ibrahim tée des accords de Dayton, mettant un ter- court à cause de l’intransigeance de Belgra- Royaume-Uni, Allemagne, Italie) entre repré- Le résultat des élections locales de l’autom- Rugova, lui, court le risque de s’exposer aux me aux guerres yougoslaves. Les Albanais se de. « Ibrahim Rugova est critiqué, y compris sentants serbes et albanais. Pour cette ulti- ne 2000 puis législatives un an plus tard est critiques des Albanais, pour peu que les dis- retrouvent seuls face au régime de Slobodan au sein de la LDK, pour avoir accepté le prin- me tentative d’éviter la guerre, Rugova, le d’ailleurs mitigé. Certes, la LDK demeure la cussions sur le statut définitif du Kosovo tar- Milosevic qui répond par la force ou le cipe de négociations directes avec Belgrade président élu triomphalement mais clandes- première force politique du pays mais elle dent trop et que le successeur de Slobodan mépris à leurs revendications politiques. alors que la présence et la médiation interna- tinement le 24 mai 1992, réélu dans la contes- ne rassemble plus la majorité des électeurs Milosevic à Belgrade, Vojislav Kostunica, Le 28 novembre 1997, l’UCK sort de l’om- tionale ont toujours été données comme tation le 22 mars 1998, est relégué au second albanais. Elle conserve le crédit de la cons- demeure sur sa ligne : restaurer la souverai- bre pour la première fois à l’occasion de l’en- l’une des conditions de base du dialogue », plan d’une délégation des Albanais du Koso- truction d’une société parallèle de résistan- neté de la Yougoslavie sur le Kosovo. terrement au village de Lhausa d’un institu- rappelle Joël Hubrecht (Kosovo 1981-2001, vo présidée par un jeune homme alors incon- ce avant la guerre et engrange les erreurs de teur tué par les forces serbes. L’assaut par la Etablir les faits. Editions Esprit). nu, Hashim Thaçi, chef politique de l’UCK. jeunesse de ses concurrents. Mais «laLDK Christophe Châtelot 16/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 HORIZONS KIOSQUE DANS LA PRESSE FRANÇAISE a L’HUMANITÉ Quand Henry Kissinger lâchait l’allié taïwanais Pierre Laurent Lionel Jospin ne postule pas à la présidence de la République pour Pour se dégager du bourbier vietnamien, le président Nixon était prêt à faire des concessions secrètes confirmer le leadership socialiste sur la gauche plurielle et poursui- à Mao Zedong. C’est ce qui ressort de l’entretien Kissinger - Zhou Enlai cité par le « New York Times » vre, bon an mal an, l’expérience entreprise il y a cinq ans. Son ambi- LES ÉTATS-UNIS ont la louable concerne l’avenir politique de échange d’un accord lui permettant d’être rendue publique révèle tion va au-delà, elle vise à déplacer habitude de déclassifier leurs docu- Taïwan, nous ne sommes favorables de se dégager de ce bourbier par qu’en juin 1972 Nixon avait envi- le centre de gravité de la vie politi- ments confidentiels – caviardés par- ni à une solution de “deux Chines” ni une « paix honorable ». Dans une sagé de lancer une bombe atomi- que française, en imposant à toute fois – et parfois même la transcrip- à une solution “une Chine, un de ces formules ambiguës dont il a que sur le Vietnam ; une idée qu’il la gauche, voire au centre, une tion des bandes magnétiques enre- vices spéciaux américains en Améri- Taïwan”. L’évolution politique le secret, M. Kissinger admettait avait déjà suggérée en vain au prési- hégémonie durable et élargie de la gistrant les conversations des puis- que latine, et en particulier au Chili devrait plutôt aller dans la direction que cela pourrait bien signifier l’ef- dent Eisenhower en 1954 pour évi- social-démocratie. Lionel Jospin sants. Le président Nixon, qui dissi- et en Argentine. indiquée par le premier ministre fondrement du régime de Saïgon ter l’effondrement français en Indo- est un candidat habile. A se laisser mulait un magnétophone dans un Rencontrant pour la première Zhou », c’est-à-dire la reconnaissan- face aux Nord-Vietnamiens. L’offre chine. « J’utiliserais bien la bombe endormir par son ton professoral, tiroir, en a fait l’amère expérience fois Zhou Enlai le 9 juillet 1971 à ce du fait – exigé par Pékin en préa- était tentante mais Pékin demeura A. (…) Ça vous ennuie ? Il faut voir on pourrait presque croire à la avec le scandale du Watergate. Cet- Pékin lors d’une visite secrète préa- lable à toute normalisation – qu’il prudent, Hanoï aussi. les choses en grand », déclarait-il à réussite progressive et pragma- te fois, le New York Times publie les lable à celle – officielle – de Nixon n’y a qu’une seule Chine, la Républi- D’autant que tout n’était pas si un Kissinger dubitatif. Les pertes tique de la nouvelle étape dans extraits de conversations de Henry en février 1972, « Dear Henry » que populaire. simple. Washington continuait à civiles, « je n’en ai rien à foutre », laquelle il propose à la France d’en- Kissinger, alors conseiller pour les avait offert à la Chine maoïste un soutenir Saïgon, et Nixon lança ajoutait-il avec cette vulgarité qui trer. Là est la supercherie, car l’in- affaires de sécurité, avec le premier changement radical de politique « » même, fin 1972, ses bombardiers transparaît souvent dans ces enre- flexion à laquelle il invite, certes ministre chinois Zhou Enlai. Il en envers Taïwan en échange d’un sou- Ce n’est pas ce que M. Kissinger géants B-52 – les mêmes qui ont gistrements. par petites touches, mais au fond ressort que Richard Nixon était tien du Grand Timonier au désenga- avait écrit dans ses Mémoires, dans été utilisés récemment au-dessus Finalement, la transcription d’un très nettement, conduirait tout prêt, dès 1971, en pleine guerre du gement américain du Vietnam. A lesquels il affirmait n’avoir abordé de l’Afghanistan – pilonner le Viet- échange entre Nixon et Kissinger le droit à l’échec. Vietnam, à lâcher ses alliés de l’époque, Washington reconnais- qu’en passant et seulement sur le nam du Nord, causant des pertes 27 avril 1971 montre le peu d’esti- Saïgon ainsi que le régime nationa- sait le régime nationaliste taïwanais plan des principes la question de considérables dans la population me qu’avait « Dear Henry » pour a LES ÉCHOS liste de Taïwan. comme l’unique représentant du Taïwan. Dans le New York Times,il civile. Ce qui n’empêcha pas le régi- George Bush – le père de George Favilla Nous devons la publication de peuple chinois. Embourbé dans un tente de fournir des explications me sudiste de s’effondrer comme W. Bush –, alors représentant améri- Quand les électeurs disent ne pas ces documents à la National Securi- conflit sans fin, meurtrier, et qui embarrassées de ce que James un château de cartes le 30 avril cain à l’ONU. « Il est trop mou et pas voir de différence significative ty Archive, un organisme privé spé- divisait violemment l’opinion améri- Mann, un expert de l’Asie au Cen- 1975. Mais, entre-temps, les assez sophistiqué » pour servir de entre les projets des deux candi- cialisé dans la diffusion de docu- caine, soucieux de se faire réélire tre d’études stratégiques et interna- « boys » étaient rentrés à la maison négociateur avec Pékin. dats à l’élection présidentielle, ils ments déclassifiés sur des sujets en 1972, Nixon était disposé à tionales (CSIS), qualifie de « contre- et Nixon avait été réélu. Ce qui ne ne font que mettre en évidence le brûlants, et souvent compromet- lâcher son vieil allié Tchang Kaï- vérité ». Le conseiller de Nixon l’empêcha pas de démissionner au Patrice de Beer flou des propositions qui leur sont tants pour Washington. Sous la chek. Ainsi Henry Kissinger offrit-il expliquait par ailleurs aux Chinois lendemain du Watergate. Qui plus faites. Mais sans vouloir exonérer houlette de Peter Kornbluh, elle a de retirer les troupes américaines que Washington était prêt à quitter est, la transcription de bandes e www.nytimes.com à tout prix les candidats, on peut ainsi révélé les implications des ser- de Taïwan et déclara : « En ce qui « unilatéralement » le Vietnam en magnétiques de l’époque qui vient e www.gwu.edu/~nsarc se demander si leur prudence, sans doute excessive, ne tient pas SUR LE NET d’abord au caractère contradic- toire des aspirations des électeurs La lutte antiterroriste vue par la presse américaine Les documents cités dans cette eux-mêmes. Un seul exemple : la chronique sont accessibles réforme de l’Etat. Ils veulent tout directement à l’adresse et son contraire, que l’Etat fasse L’extension de l’implication de forces spéciales hors d’Afghanistan suscite un certain débat www.lemonde.fr/surlenet preuve de plus d’autorité et qu’il a Le Conseil supérieur de l’audio- les laisse plus libres, qu’il embau- A QUELQUES réserves près, les re douter de la présence au Yémen le gouvernement yéménite, réticent gereux. C’est la raison pour laquelle visuel (CSA) doit avoir reçu les pro- che plus d’infirmières, de profes- grands quotidiens américains de militants d’Al-Qaida, parmi les- à poursuivre les terroristes avant le les forces américaines entraîneront jets de création de chaînes numéri- seurs et de policiers mais qu’il fas- approuvent l’extension de la quels figurent peut-être les organisa- 11 septembre, à devenir un partenai- et équiperont les forces géorgiennes, ques hertziennes avant le 22 mars. se moins de dépenses, qu’il les pro- guerre antiterroriste vers les Philip- teurs de l’attentat contre le destroyer re de l’Occident plutôt qu’un régime sans participer à leurs opérations. Si Son site présente le calendrier et le tège davantage mais qu’il intervien- pines, la Géorgie ou le Yémen par Cole d’octobre 2000 », qui a tué hors-la-loi à la manière talibane. » celles-ci réussissent, une autre cadre juridique de cette opération. ne moins. l’envoi de conseillers militaires 17 marins américains, écrit le En Géorgie, poursuit le Post, poche potentiellement importante www.csa.fr/html/auto0.htm chargés d’aider les armées locales Washington Post. L’intérêt d’une « identifier les éléments talibans et d’Al-Qaida sera anéantie, et la Rus- a Le rapport Eymery-Cottet (pour a LIBÉRATION à combattre les « forces du mal ». implication américaine lui semble d’Al-Qaida parmi les réfugiés tchét- sie se verra privée d’un prétexte pour le ministère de la culture) et celui Patrick Sabatier Dans chaque cas, l’intérêt national double : « Eliminer les membres du chènes dans les gorges de Pankissi, bombarder la Géorgie, un pays pro- de Jean-Marie Le Guen (pour l’As- Internet s’invite dans la présiden- est mis en avant. « On ne peut guè- réseau sur place »et«encourager au nord du pays, sera difficile et dan- occidental dont Moscou n’a jamais semblée nationale) présentent les tielle. Le réseau vibrionne d’une vraiment accepté l’indépendance ». enjeux de la télévision numérique véritable campagne parallèle qui « THE BALTIMORE SUN » (ETATS-UNIS) Un expert cité par le Christian terrestre (TNT). se déroule dans un désordre géné- Science Monitor de Boston ajoute www.culture.fr/culture/actualites ral sur les dizaines de sites offi- que Washington espère aussi « pro- /rapports/cottet-eymery/sommaire.htm cieux, parodiques, pirates ou téger la production de pétrole de la et www.assemblee-nationale.fr citoyens qui ont fleuri aux côtés mer Caspienne », qui transite par la /rap-info/i2963.asp (ou autour) des sites officiels des Géorgie, en cas de guerre avec a En 1996, le rapport Levrier a lan- candidats à l’Elysée. On y voit ger- l’Irak. cé le chantier de la numérisation. mer de nouvelles manières de « Prudence dans le Caucase », con- http://lesrapports.ladocfrancaise faire et de s’intéresser à la poli- seille de son côté le New York .gouv.fr/BRP/964121700/0000.pdf tique. Le réseau est après tout le Times, pour lequel les Etats-Unis a En 1998, le groupe de travail du seul véritable équivalent du « devraient interdire à leurs forces ministère de l’industrie a défini le forum antique. C’est l’affaire spéciales d’entraîner les Géorgiens « potentiel » de cette technologie. d’une génération qu’il devienne dans les gorges du Pankissi » afin de www.industrie.gouv.fr/observat un des lieux privilégiés du débat réduire les risques de voir des Améri- /innov/tele/hertzien/toc.htm et de l’action politique. cains impliqués dans des com- a L’Agence nationale des fréquen- bats. Le Times prie aussi Washing- ces a établi les conditions techni- a LA CROIX ton de se tenir à l’écart des séparatis- ques de sa mise en place. Bruno Frappat tes d’Abkhazie, République autono- www.anfr.fr/fr/textedoc Après un demi-siècle d’hésitations, me de Géorgie qui demande son rat- /television.html les Suisses ont finalement choisi tachement à la Russie. Aux Philippi- a Raphaël Hadas-Lebel a proposé de dire oui au monde en acceptant nes, les liens entre le groupe Abu au ministère de la culture des straté- par référendum l’adhésion à Sayyaf et Al-Qaida sont « ténus », gies de développement. l’ONU. Les Suisses ne vivent pas reconnaît le Post, mais les « bérets www.culture.fr/culture/actualites hors du temps ni hors de l’espa- verts », à pied d’œuvre depuis la /rapports/hadas-lebel/intro.htm ce. Ils sont au cœur d’une Europe mi-février, « peuvent aider le gouver- a En février 2002, la direction de la en train de chercher son unité. Ils nement démocratique et pro-améri- concurrence a remis une rapport ont assisté à la fin d’une « guerre cain à liquider un groupe dont la prin- sur la mise en œuvre des règles de froide » dont les crispations anta- cipale activité est de kidnapper, tortu- concurrence dans la distribution de gonistes justifiaient le concept de rer et assassiner des Occidentaux, par- la TNT. neutralité. Ils mesurent aussi les ris- mi lesquels un couple d’Américains www.minefi.gouv.fr/DGCCRF/ ques et les chances de la mondiali- toujours détenu en otage. Ce résultat, consommation/telecom/tnt0202.pdf sation. Et sans doute concluent-ils même si Al-Qaida n’est pas impliqué, a Le site de TDF rend compte des que le bonheur d’être seuls peut, à vaut le modeste investissement de res- premières expérimentations. trop durer, se muer en danger Séparation de l’Eglise et de l’Etat. La Cour suprême va devoir trancher : les écoles privées, sources américaines dans ce pays », www.tdf.fr/dossiers d’être seuls. Comment peut-on notamment religieuses, pourront-elles, comme le souhaite le président Bush, bénéficier de chèques d’éducation conclut le Post. /dossiers.php4?dID=2602 être « neutre » ?, demanderait (vouchers) distribués par l’Etat aux familles modestes ? Dessin de Mike Lane. aujourd’hui Montesquieu (« » « ») lemonde.fr pour Le Monde [email protected]
AU COURRIER se politique qui se plaint d’habitude s’engageant dans cette voie, on ris- son notamment du coût des multi- politique de la France. La seule supé- talgie ?), l’une des inscriptions les des horribles corporatismes qui sclé- que certes de mettre sur pied une ples institutions régionales, commu- riorité de l’élection présidentielle plus malicieuses, les plus chargées DES LECTEURS rosent la France et empêchent les structure apparemment plus équita- nautaires et fédérales qu’il a géné- apparaît quand elle précède de très de sens de ce printemps décidé- réformes), au même titre d’ailleurs ble et plus cohérente que celle des rées et qui ont parfois tendance à peu l’élection législative et réside ment mythique : « Assez d’actes ! que les élites économiques. La socié- Etats, car fondée sur des identités se développer. On peut donc se dans l’espoir qu’elle influencera Des mots ! » La vie politique a-t-elle beaucoup té fait preuve d’un bien plus grand économiques, culturelles et linguisti- demander si ce retour à l’autono- alors, par effet d’entraînement, le Patrick Combes changé depuis Une partie de campa- dynamisme et les métiers « réels » ques mieux marquées. Serait-elle mie régionale va bien renforcer l’in- résultat de cette dernière. Mais c’est Paris gne, le documentaire de Raymond donnent plus de chances aux fem- pour autant de nature à consolider tégration européenne ou s’il ne va là un pari assez risqué, surtout en Depardon sur la campagne de Valé- mes, aux immigrés, aux pauvres. la construction européenne ? Obser- pas au contraire paralyser son fonc- un temps où les citoyens manifes- ry Giscard d’Estaing pour l’élection (…) Le manque d’ouverture des vons d’abord que le nombre de tionnement. tent de plus en plus leur indépen- Le parcours agricole du président présidentielle de 1974 ? Plus précisé- hommes politiques n’est que le régions est bien supérieur à celui René Dumont dance d’esprit et se plaisent dans les de la République en rappelle un ment, la composition sociologique symptôme des inégalités persistan- des Etats. Ne risque-t-il pas de para- Libramont (Belgique) urnes à créer l’inattendu. (…) autre. En juin 1935, à l’occasion du personnel politique a-t-elle con- tes (et parfois accrues) de la société lyser le fonctionnement des institu- Gabriel Périn d’un voyage en URSS, le président nu des modifications notables ? Les que la génération des sexagénaires tions européennes si chacun peut Motey-Bésuche (Haute-Saône) du Conseil, Pierre Laval, visitait une femmes occupent-elles enfin une a largement contribué à modeler s’y exprimer dans sa « langue dia- Votre éditorial du 22 février évoque ferme modèle. « A quoi reconnaissez- place en rapport avec leur importan- depuis vingt-cinq ans. Une généra- lectale » ? L’Europe ne redevien- « le moment essentiel de la vie publi- vous qu’une vache est une bonne ce dans la société ? Peut-on comp- tion qui, visiblement, va rempiler. dra-t-elle pas la mosaïque d’Etats que qu’est l’élection présidentielle ». La droite aime Mai 1968. Boutin, beurrière ? », demanda-t-il au com- ter sur la présence de personnes Yannick Le Gruiec qu’elle était encore au XVIIe siècle ? Cette appréciation me paraît fort Juppé, Pasqua : plus une déclara- missaire du peuple en charge de issues de l’immigration (l’immigra- Arcueil (Val-de-Marne) D’autre part, rares seront les ré- discutable ; l’élection présidentielle tion, pas un meeting sans en référer l’agriculture avant de donner sa tion de l’après-guerre, vieille de plus gions qui adhéreront à ce projet constitue l’événement le plus tumul- au grand trauma national. Quel faci- réponse : « A Châteldon, nous pas- de cinquante ans !) ? Les classes ’ pour des raisons exclusivement tueux de la vie publique, mais l’es- le argument, ad nauseam, que d’évo- sons l’index au fond de l’oreille de la sociales populaires fournissent- Dans les années 1960, on opposait culturelles. Pour s’en convaincre, il sentiel reste quand même l’élection quer la chienlit… Mais calculons : ce vache et s’il ramène beaucoup de elles enfin des hommes nouveaux ? l’Europe supranationale et l’Europe suffit d’observer l’Italie, l’Espagne, à l’Assemblée nationale. En effet, scandale si menaçant est vieux de… matière grasse, autrement dit de céru- Formuler ces questions signifie mal- des patries. Aujourd’hui, n’est-ce la Belgique, le Royaume-Uni… Que quand le président de la République 34 ans. Connaît-on d’autres exem- men, c’est que la vache est une bonne heureusement y répondre par la pas plutôt l’Europe fédérale et celle deviendra le modèle social euro- est de la même sensibilité que son ples comparables par lesquels, en beurrière. » Laval racontait plus négative. Il ne s’agit pas ici de déni- des régions ? D’aucuns suggèrent péen si chaque région riche se sé- Parlement, il en conduit naturelle- dehors d’une pensée magique, on tard : « Tout le monde s’esclaffa de la grer une technocratie issue des gran- de réhabiliter ces dernières sous pré- pare de l’entité nationale dont elle ment la politique, mais, s’il y a coha- irait chercher si loin la cause de tous déconfiture du ministre soviétique des écoles de la République (...). texte qu’elles seraient parfois plus était solidaire ? Qu’adviendra-t-il de bitation, l’expérience montre que la les malheurs d’aujourd’hui ? Evo- – excepté Staline. Lorsque je revins en Mais on peut déplorer que ceux qui importantes que certains Etats – la dette publique de chaque Etat ? discorde se résout en faveur des quait-on encore le Front populaire France, j’appris que le commissaire nous gouvernent soient à ce point ainsi la Bavière par rapport au Ainsi en Belgique, on peut douter députés. Autrement dit, dans tous dans les débats politiques de 1970 ? du peuple avait été destitué. » frileux et corporatistes (c’est amu- Luxembourg – et ce, aux fins de ren- que le fédéralisme ait grandement les cas, c’est la majorité régnant à Il reste que la droite reprend ainsi, Jean-Jacques Ledos sant de faire ce reproche à une clas- forcer l’Europe démocratique. En favorisé la prospérité du pays, en rai- l’Assemblée nationale qui inspire la étrangement (par quelle secrète nos- Versailles LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/17 HORIZONS ANALYSES 0123 -, ’ « Bon appétit, messieurs ! » Le juge et l’Elysée IL NE FAISAIT PAS BON être ministre ou suites de la conquête de l’Algérie. Il arrive que Devant les exigences du militantisme de ter- l’avoir été, même intègre, le 28 février, quand les postérités pieuses créditent les œuvres de rain, Bourdieu savait admettre la simplicité PARMI les causes qui peu- Livré à lui-même, isolé au sein l’Académie française a fêté le plus glorieux plus d’allusions courageuses à l’actualité qu’el- de certaines évidences. J’ai souvenir d’une vent expliquer l’apparent man- de son institution, gagné par la des siens, Hugo. Les invités de la Coupole se les n’en contenaient sur le moment. De l’Anti- conversation captivante, au-dessus des que d’enthousiasme des Fran- peur, il a porté un fardeau trop faisant face et s’offrant mutuellement en gone d’Anouilh et des Mouches de Sartre, la douves où les colloques de Cerisy s’accordent çais à l’égard de l’élection prési- lourd. Mêlé malgré lui à la mani- spectacle, on reconnaissait, à leurs yeux au pièce la plus « résistante » face à l’occupation récréation. Avec le mélange de scrupules dentielle et la relative atonie de pulation à laquelle s’est prêté ciel, ceux des spectateurs que pouvait concer- allemande n’était peut-être pas celle qu’on a tâtonnants et d’ironie abrupte qui le caractéri- la campagne, la moins souvent Didier Schuller en décem- ner la fameuse volée de bois vert de Ruy Blas voulu dire. sait souvent, il s’en prenait au concept de mentionnée mais peut-être la bre 1994 pour tenter de le com- aux pilleurs de l’Espagne exsangue (acte III, Les intuitions scientifiques se prêtent mieux complexité, qui se répand et promet de fleurir plus déterminante est le désen- promettre, il raconte ses « sept scène II). à l’évaluation. Celles de Bourdieu, par exem- longtemps. Il y voyait une commodité de chantement, pour ne pas dire ans de solitude » face à ceux qui Sacré Luchini ! Quelle fougue dans la sainte ple, apparaissaient nettement, le 2 mars, au théoriciens empêtrés, et la dernière ruse des l’écœurement, suscité par les ne voulaient pas que la vérité colère ! Connu pour « en faire trop », le comé- Centre Pompidou, à écouter universitaires et libéraux pour taxer de simplisme les analyses « affaires » qui touchent, direc- fût établie sur le financement dien trouve toujours le moyen d’en rajouter. syndicalistes dire leur dette envers le sociolo- qui les dérangent ; ruse comparable, selon lui, tement ou indirectement, l’Ely- occulte du RPR et qui, après Telle est sa fièvre de faire partager le goût des gue disparu. Même s’il s’en défendait, par hor- àladistinction dénoncée naguère, et appelant sée. Cette perte de confiance ne avoir essayé d’utiliser contre lui textes ; une ferveur qui ne frapperait pas tant reur de faire autorité hors du champ de sa une élucidation symétrique. Avis aux date pas de Jacques Chirac. Au Didier Schuller, ont favorisé la si les enseignants n’en étaient incroyablement recherche, Bourdieu a aidé beaucoup de lec- continuateurs ! temps de François Mitterrand fuite de celui-ci à l’étranger. interdits, au nom d’un égalitarisme dévoyé. Et teurs soucieux d’échapper individuellement Une chose est sûre : le recueil de nouvelles déjà, quand sévissaient les gen- Ancien président du RPR, Hugo lui va à ravir, qui ne lésine pas, non plus, aux violences et aux faux-semblants de la vie offert ces jours-ci à un candidat à l’Elysée, darmes de la fameuse cellule ancien maire de Paris, Jacques sur les moyens d’empaumer son monde. Est- sociale ; Annie Ernaux en a témoigné ici qu’on dit neuf, par des auteurs aussi peu nou- antiterroriste, la présidence de Chirac est, à l’évidence, au cen- ce la faute de l’imprécateur si ses diatribes même. L’été dernier, à Cerisy-la-Salle, le cher- veaux que leur champion tant ils ont eux- la République était apparue à tre des soupçons. Si « rien ne tombent à pic, après un siècle et demi ? cheur avait mis une rigueur de simple honnê- mêmes traîné leurs guêtres et vendu leurs ser- beaucoup comme un lieu où se l’implique directement », expli- On reconnaît les chefs-d’œuvre à ce qu’ils te homme à tester ses méthodes d’autoanaly- vices, ce recueil de circonstance ne risque pas nouaient en toute impunité des que Eric Halphen dans son livre semblent, tôt ou tard, « de circonstance ». se sociologique sur son propre parcours, ses de passer les siècles. intrigues délétères. pour justifier la convocation Témoin le projet de discours, exhumé par Pier- origines béarnaises ou son passage, obligé, Comme aurait dit l’Autre : « Bon appétit, Le septennat de Jacques Chi- qu’il lui a adressée en 2001, «il re Messmer, où Hugo redoutait, dès 1840, les par la philosophie. Messieurs ! » rac n’aura pas rehaussé le pres- est à la confluence de toutes les tige de la fonction. Le livre que pistes de ce dossier ». Il était publie le juge Eric Halphen, donc inévitable que l’affaire, après avoir annoncé son inten- aussi déplaisante soit-elle, vien- tion de s’éloigner de la magistra- ne ternir la campagne présiden- Dépendance ture, et les déclarations de l’an- tielle. Au-delà même de la per- cien conseiller général RPR sonne du président sortant, elle Didier Schuller, de retour d’un pose en effet de graves ques- long séjour plus ou moins forcé tions sur le fonctionnement de à Saint-Domingue, mettent, la justice, l’éthique de l’action une fois de plus, en lumière des politique et la logique d’institu- pratiques qui attestent une tions favorisant le pouvoir per- étrange conception de la morali- sonnel. té publique. On ne saurait trop L’échec du juge Halphen a souligner l’effet destructeur de marqué un coup d’arrêt à la lut- tels agissements sur le crédit te contre la corruption, qui était des hommes et des institutions devenue enfin possible malgré politiques en France. les obstacles. La presse étrangè- Victime d’une guérilla qui l’a re ne s’y est pas trompée : «La empêché de mener à bien son monarchie ne se laisse pas abat- enquête sur les HLM de la Ville tre », écrivait récemment le quo- de Paris, Eric Halphen est deve- tidien allemand Berliner nu, à son corps plus ou moins Zeitung. Qui pourrait nier que la défendant, le symbole du petit relation entre la justice et la juge en butte à la vindicte des politique, l’un des fondements puissants, qui mettent tout en de la démocratie, soit aussi un œuvre pour le déstabiliser et, enjeu majeur de l’élection prési- en fin de compte, le neutraliser. dentielle ?
0123 Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux. Directeurs généraux adjoints : Edwy Plenel, René Gabriel Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain
Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Secrétaire général : Olivier Biffaud ; déléguée générale : Claire Blandin Directeur artistique : François Lolichon Chef d’édition : Christian Massol ; chef de production : Jean-Marc Houssard Rédacteur en chef technique : Eric Azan ; directeur informatique : José Bolufer Rédaction en chef centrale : Alain Debove, Eric Fottorino, Alain Frachon, Laurent Greilsamer, Michel Kajman, Eric Le Boucher, Bertrand Le Gendre Rédaction en chef : François Bonnet (International) ; Anne-Line Roccati (France) ; unie » avant de gouverner cinq ans troupes en vue des législatives qui dernières élections législatives. Anne Chemin (Société) ; Jean-Louis Andréani (Régions) ; Laurent Mauduit (Entreprises) ; Présidentielle : avec le seul Parti socialiste. En suivent et pour être invités à la Moins concerné qu’auparavant Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Franck Nouchi (Culture) ; 1995, Chirac gagne sur la « fractu- table des négociations, puisque par le choix électoral, l’électeur Josyane Savigneau (Le Monde des Livres) ; Serge Marti (Le Monde Economie) le malaise re sociale » avant de la jeter aux dans un deuxième tour à 50/50 cha- français de 2002 aura pourtant Médiateur : Robert Solé orties moins de deux trimestres que appel à voter peut faire l’objet entre ses mains le pouvoir décisif de l’électeur plus tard. d’échange ou de négociations plus de rétablir ou non la clarté de nos Directrice des projets éditoriaux : Dominique Roynette Dans ces conditions, l’élection ou moins discrets, 2 ou 3 % des voix institutions. Soit il choisit une Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directrice de la coordination des publications : Anne Chaussebourg Directeur des relations internationales : Daniel Vernet Suite de la première page est vécue comme un moment de atteignant une valeur marginale. Le majorité législative du même bord parenthèse, où il fait bon rêver un souci des présidents respectifs du que le président qu’il élit, et il réta- Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président La Ve République dispose en peu, plutôt qu’un temps de débat Parti communiste et de l’UDF est blira une République gouvernante magasin de deux modèles : le démocratique, avec la mise à plat d’assurer la survie de leurs organisa- avec unité du pouvoir exécutif et Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) président-gouvernant s’il y a con- des problèmes du pays et une con- tions, objectif de nature à passion- mise en jeu de sa responsabilité cordance de la majorité présiden- frontation sur son avenir. Le scepti- ner les électeurs, on en conviendra. au terme de son mandat. Soit il Le Monde est édité par la Société Editrice du Monde (SAS) tielle et de la majorité législative, le cisme né de ce décalage nourrit Et n’est-il pas évident depuis le choisit une majorité législative de Durée de la société : quatre-vingt dix-neuf ans à compter du 15 décembre 2000. Capital social : 145 473 550 ¤. Actionnaires directs et indirects : Le Monde SA, Le Monde et Partenaires Asso- président-spectateur engagé en cas l’éloignement des Français à début qu’ont toute chance de se sens contraire, et la réforme du ciés, Société des Rédacteurs du Monde, Société des Cadres du Monde, Société des Employés du de dissociation des majorités. Ce l’égard de la politique. D’autant qualifier pour le second tour le quinquennat ainsi que l’inversion Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, n’est pas le 5 mai, jour du deuxième que, parallèlement, s’inscrit l’idée représentant du principal parti de du calendrier électoral n’auront Société des Lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, tour, que le pays saura le type de que les marges de manœuvre du la gauche et celui du principal parti servi à rien. Cette dernière hypo- Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations, Société des Personnels du Monde. président qu’il a élu, mais au terme pouvoir se réduisent, sous l’effet de la droite ? thèse n’est guère prise au sérieux www.lemonde.fr édité par Le Monde Interactif. du marathon des quatre dimanches des contraintes de la mondialisa- dans les états-majors, mais elle ne Président du conseil d’administration : Jean-Marie Colombani. Directeur général : Bruno Patino électoraux, présidentiel et législatif, tion et de la construction européen- peut être exclue si l’on veut bien le 16 juin prochain. Au fil de ces der- ne. Les électeurs en sont réduits à 2002 voit ainsi arriver à son ter- songer que les résultats des scru- nières décennies, les élections légis- écouter avec doute ceux qui préten- me le processus de « partisanisa- tins législatifs de 1988 et de 1997 latives ont reconquis la première dent s’y opposer et avec crainte tion » de l’élection présidentielle, se sont joués à moins de 1 % des place que ne voulait pas leur accor- ceux qui déclarent les accepter. qu’en 1988 ou 1995 encore Barre voix et que le différentiel de parti- der le général de Gaulle, qui n’y Dans les sondages portant sur des ou Balladur avaient voulu cipation entre le second tour de voyait qu’une somme d’élections sujets comme les retraites, les servi- enrayer. Dès l’entre-deux-tours l’élection présidentielle et le scru- locales. Ce sont elles aujourd’hui ces publics ou la Sécurité sociale, du scrutin de 1965, le général de tin législatif ouvre la voie à une Documentalistes et professeurs d’histoire qui décident de l’attribution réelle l’écart ne cesse de s’accroître entre Gaulle pressentait la fragilité de forte mobilité électorale. du pouvoir, recréant par là même ce qu’ils veulent comme solution sa construction : « Ce qui est en Est-il raisonnable d’accepter dans le pays une forte opacité du souhaitable et ce qu’ils imaginent train d’être essayé, c’est, par le l’hypothèse d’un Jacques Chirac Ne manquez pas le numéro de mars sur : système institutionnel. Ce serait comme solution probable. Si la poli- détour de l’élection du président au réélu et devant subir sous ses pré- une raison pour expliquer pour- tique perd de ses pouvoirs, com- suffrage universel, de rendre l’Etat sidences dix ans de gouvernement LA GUERRE D’ALGÉRIE quoi les Français doutent de la por- ment le bulletin de vote ne perdrait- à la discrétion des partis. On a fait de gauche ? Est-il davantage con- tée des projets présentés par les il pas de son importance ? des confessionnaux, c’est pour cevable d’accepter un Lionel Jos- ● Dossier exceptionnel sur une page d’histoire douloureuse principaux candidats à l’élection tâcher de repousser le diable, mais pin franchissant la dernière mar- présidentielle. si le diable est dans le confession- che du pouvoir qu’il détient déjà ● Articles, reportages et analyses du Monde de l’époque Mais ce n’est pas la seule. Tous Dans la geste gaullienne, qui ren- nal, cela change tout ! » Aujour- et le perdant aussitôt tout entier, les scrutins depuis 1974 montrent dait l’élection présidentielle si popu- d’hui, seule la candidature de Jean- pour ne conserver qu’un rôle de que la victoire ne va pas sans dissi- laire, le scrutin était la rencontre Pierre Chevènement s’inscrit dans représentation et de commentai- OFFRE SPÉCIALE ENSEIGNANT ! mulation ou démagogie. Com- d’un homme et du peuple. Cette cette conception d’un candidat re ? Le premier ministre évoque Pour tout renseignement : [email protected] ment, instruits par l’expérience, belle image d’Epinal s’est estompée libre des partis et détaché du cliva- déjà la dissolution, mais dans un Tél. : 01 42 17 33 29 les Français ne considéreraient-ils avec la cohabitation, la primauté ge gauche-droite. Son audience cas semblable il s’agirait moins de pas avec le plus grand scepticisme de fait des élections législatives et dit assez la nostalgie qui saisit les dissoudre une Assemblée que de les « propos de campagne » des le quinquennat. L’élection présiden- électeurs assez âgés pour avoir refuser le choix du peuple souve- 0123 est édité par la Société Editrice du Monde (SAS). La reproduction de tout article est interdite sans uns et des autres. En 1974, Giscard tielle est devenue une bataille de connu la Ve première manière, rain. Dans cette hypothèse redou- l’accord de l’administration. Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437 cache au pays les conséquences du partis politiques, ce qui accroît le mais les limites de son succès con- table, mieux vaudrait constater ISSN 0395-2037 e premier choc pétrolier et les malaise de l’électeur. Son premier firment que cette bataille-là est l’acte de décès de la V Répu- Imprimerie du Monde années de crise qui s’annoncent. tour, le 21 avril prochain, verra s’af- sans doute perdue. blique et construire sans plus tar- 12, rue Maurice-Gunsbourg Président-directeur général : Dominique Alduy En 1981, Mitterrand promet 1 mil- fronter les représentants de tous Au cours des quinze dernières der de nouvelles institutions. 94852 Ivry cedex Directeur général : Stéphane Corre lion de chômeurs en moins, avant les partis ou courants politiques ou années, le régime normal du pays 21 bis, rue Claude-Bernard - BP218 de les compter mais en plus. En presque, obligés de s’aligner pour est devenu la cohabitation, choi- 75226 PARIS CEDEX 05 Jérôme Jaffré PRINTED IN FRANCE Tél : 01-42-17-39-00 - Fax : 01-42-17-39-26 1988, le même promet « la France assurer la mobilisation de leurs sie à trois reprises sur les quatre pour 0123 18/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 HORIZONS DÉBATS Un gouvernement Tibet : avant qu’il ne soit trop tard pour le Kosovo par Claude B. Levenson par Bernard Kouchner NTRE Budapest – son revers : une résistance passive, A l’heure où la campagne prési- transferts massifs de population – 1956 – et Prague – celle d’un peuple muselé qui refuse dentielle française est engagée pour tout cela naturellement sous prétex- 1968 –, il y a eu sa mise à mort programmée. D’où façonner un avenir que chacun cher- te de « civiliser un peuple arriéré ». ’ASSEMBLÉE du des cheveux prématurément blan- Lhassa – 10 mars vient que cette voix-là demeure si che à vouloir meilleur, le Tibet, à lui Le début des travaux de construc- Kosovo, démocrati- chis qui lui assurent un air d’extrême 1959. A l’époque, systématiquement ignorée des res- tout seul, résume les multiples facet- tion de la voie ferrée reliant le cœur quement élue en douceur. Il ne s’emporte jamais E qui s’en est vrai- ponsables politiques, des diri- tes de nos interrogations. Assurer la du Tibet à la Chine continentale, en novembre 2001, mais il ne renonce pas plus. On ne ment soucié ? Aujourd’hui, qui le geants démocratiques au premier sécurité civile ? Indéniablement, dépit des avertissements des spécia- votait lundi 4 mars lui connaît pas d’attaches politiques sait encore hormis les Tibétains, chef ? Aussi ténue puisse-t-elle une éducation à la paix et à la non- listes et contre l’avis des Tibétains L en faveur d’un pré- avant sa décision de gagner le qui veut réellement s’en souvenir ? sembler, elle éveille des échos tou- violence a un rôle à jouer. Sauvegar- redoutant d’être ainsi définitive- sident de la région autonome, Ibra- maquis de l’UCK après les horreurs Comme les Hongrois trois ans jours plus sonores dans l’opinion, à der le milieu naturel et l’environne- him Rugova, et d’un premier minis- commises en 1998 et 1999 par les auparavant, comme les Tchèques l’aube d’un millénaire où la donne ment ? C’est la condition d’un déve- . est écrivain. tre, Bajram Rexhepi. Il était temps. milices serbes. Il y sera le chirurgien neuf ans plus tard, les Tibétains se a brutalement changé. L’acharne- loppement durable et harmonieux. Après trois mois perdus depuis les sont insurgés contre un occupant ment d’une propagande officielle Tenir compte de l’être humain plu- élections générales, les militants étranger, chinois en l’occurrence, soigneusement orchestrée pour tôt que de la course aveugle aux pro- ment marginalisés chez eux, devrait est ministre de la démocratie s’inquiétaient et qui avait envahi leur terre en 1950, fits exorbitants ? C’est faire primer rappeler à Pékin que l’avance du che- délégué à la santé, ancien le soutien des nations vacillait. profitant du fait que l’opinion le respect des libertés fondamenta- min de fer en territoire chinois pous- administrateur de l’ONU La communauté internationale internationale avait les yeux rivés les, approcher l’autre dans sa diffé- sée par les intérêts des puissances au Kosovo. n’aime pas le succès. Nous avions sur le conflit en Corée, où se jouait La dernière colonie rence et sa diversité. Aujourd’hui, la coloniales de l’époque, à la fin du oublié le Kosovo, les efforts diploma- l’avenir de la guerre dite froide. plupart des témoins s’accordent à XIXe siècle, a fini par entraîner la chu- tiques, les souffrances nées d’un régi- de la guérilla et gagnera durable- La révolte de Lhassa fit plus de du monde, tandis dire que le Tibet et son peuple en te de la dynastie des Qing.« Il faudra me d’exception qui ressemblait à ment l’amitié et le respect de Hacim 80 000 victimes en quelques jours, sont privés et qu’à terme, à tant ter- un siècle pour instaurer le socialisme l’apartheid. Nous avions perdu de Thaci, le dirigeant des combattants. avec, à la clef, l’exil du dalaï-lama sui- que s’achève la giverser, ils seront sacrifiés sur au Tibet », déclarait un jour Zhou vue les centaines de milliers d’Alba- A l’arrivée des troupes de l’OTAN, il vi par une centaine de milliers de ses l’autel de la Realpolitik chère aux Enlai à Jawaharlal Nehru. A mi-che- nais chassés de la région par les parti- sera un des maires autoproclamés compatriotes. Vinrent ensuite la cha- décolonisation chancelleries. min de cette prophétie, le socialisme sans de Slobodan Milosevic, la de sa ville de Mitrovica, cité meur- pe de plomb, les années terribles de Au nom de la modernisation ou chinois est imposé de force aux Tibé- guerre aérienne que nous y menâ- trie et divisée par le conflit ethnique. la révolution dite culturelle, le du développement et au mépris des tains qui persistent à vouloir demeu- mes, la reconstruction commencée, Pendant les longs mois d’affronte- rideau de bambou et le mur du silen- l’étouffer ressemble curieusement intérêts locaux, sur le Toit du mon- rer eux-mêmes. D’année en année, la victoire de la démocratie, les élec- ments, il se montrera sage et tente- ce : au total, 1,2 million de morts, à une volonté délibérée de se con- de, on assiste à une véritable con- ils rappellent au monde leur drame tions réussies et les atermoiements ra, sans jamais rien céder, de trouver près du cinquième de la population vaincre soi-même de son bon quête de l’Ouest accélérée à la chi- et s’obstinent à croire qu’un jour jus- des Albanais eux-mêmes. la voie la moins sanglante, face à un tibétaine. droit. Sinisation à outrance, Lhassa noise… selon le modèle américain. tice leur sera rendue. Notre attention s’était détournée autre dirigeant autoproclamé, le Ser- Il y a une vingtaine d’années, des méconnaissable, société à deux Occupation des terres, militarisation La question tibétaine est toujours vers les tours fondues du World Tra- be Oliver Ivanovic qui règne sur portes enfin entrebâillées permet- vitesses – Tibet, dernière colonie du terrain, exploitation anarchique en suspens. Elle nous concerne tous. de Center et les débuts ambigus l’autre rive de la rivière Ibar. tent la découverte de la réalité offi- du monde, tandis que s’achève la des ressources au bénéfice des auto- Le temps presse. Demain il sera trop d’un autre conflit. Pendant les cam- Le guerrier médecin et l’homme cielle, « libérée » et, petit à petit, décolonisation. rités centrales et colonisation par tard. pagnes d’Afghanistan, la Mission de lettres seront-ils assez sages pour des Nations unies au Kosovo donner au monde l’exemple d’une (Minuk) se poursuivait. victoire de l’esprit sur les violences Puis Milosevic, effrayant et talen- et les haines ancestrales ? Pourront- tueux bateleur, vint occuper les tré- ils éteindre les souvenirs des meur- teaux. Paradant devant le Tribunal tres et ménager une place pour la de La Haye, terrorisant, méprisant minorité serbe qui demeure atta- les témoins venus raconter les tue- chée à sa terre du Kosovo ? Sauront- ries de leurs propres familles, il nous ils apaiser les désirs de revanche, faisait douter de notre mémoire bal- rétablir les liens avec Belgrade ? Je le kanique. Où en étions-nous ? Avi- crois. ons-nous rêvé ? L’arrogance de l’an- Les Kosovars prennent officielle- cien maître de la Yougoslavie gom- ment leurs affaires en main. Ils diri- mait dans les mémoires la honte et geront la région, sous la responsabili- la souffrance des années Bosnie, des té et avec l’aide de la Minuk et de mois Kosovo ; ces maisons brûlées, son nouveau responsable, Michael ces femmes violées, ces meurtres pla- Steiner. Et les 40 000 hommes de nifiés, et l’exode immense des popu- l’OTAN veilleront sur la paix néces- lations. Des esprits serviles se délec- saire. Sans illusion sur la suite, on taient des barbaries imposées au peut se réjouir d’une telle évolution. nom de la raison d’Etat. L’un des der- L’actualité a la mémoire courte. niers satrapes du communisme bru- Les interventions internationales tal revendiquait la violence et l’assas- pour protéger les populations loca- sinat au nom de la cause d’un peu- les sont acceptées sous la pression ple serbe auquel il aura profondé- des citoyens que les horreurs télévi- ment nui, et contestait sa responsa- sées révulsent. Lorsque les images bilité en vertu d’une conception disparaissent, les indignations caduque de la souveraineté des s’émoussent. Certains souverainis- Etats. Nous étions à nouveau plus tes en ricanent. Ils doutent par systè- sensibles à la mise en scène qu’à la me de la réalité des massacres et réalité. Certains négationnistes donnent du menton pour condam- redressaient la tête : « Vous voyez, Milosevic l’affirme, il n’y a pas eu de massacres à Pristina. » Le Kosovo subissait une éclipse d’indignation. Les missions Aujourd’hui, au nom de la résolu- tion 1244 du Conseil de sécurité des d’ingérence, Nations unies, grâce aux efforts d’une communauté internationale ou d’interventions pour une fois obstinée, l’élection de deux hommes marque une étape humanitaires, décisive vers la paix dans les Balk- ans. Ibrahim Rugova, patron de la comme on les Ligue démocratique du Kosovo, et Bajram Rexhepi, membre du Parti nomme à l’ONU, démocratique du Kosovo, dirigeront dix ministères multiethniques. passent en France Leurs priorités : le combat contre le chômage, le développement éco- pour politiquement nomique et la lutte contre la corrup- tion. Mariage de la lutte armée et de incorrectes la non-violence, mélange de deux cultures et de deux générations poli- tiques, les deux hommes font une ner les solidarités mondiales qui s’or- curieuse paire. ganisent. Ibrahim Rugova, 58 ans, surnom- Ces missions d’ingérence, ou d’in- mé le Gandhi des Balkans, l’homme terventions humanitaires comme on au foulard de soie porté en perma- les nomme à l’ONU, passent en Fran- nence. Un père et un grand-père ce pour politiquement incorrectes. tués par les communistes. Des étu- On s’y résigne en traînant des pieds, des de lettres, à Paris, sous la direc- pour ne pas laisser d’autres pays en tion de Roland Barthes. En 1989, retirer gloire militaire et prestige Milosevic supprime l’autonomie du politique. Surtout les Etats-Unis que Kosovo et chasse les Albanais des l’on brocarde souvent et que l’on services publics. Rugova et sa LDK appelle toujours à la rescousse. Ain- organisent la société civile en systè- si Jacques Chirac vient-il de refuser me parallèle, avec des écoles souter- une prolongation du mandat de nos raines et des cliniques clandestines. soldats en Afghanistan. Pour mieux Il soigne, enseigne et soutient. Un l’accepter plus tard, sans doute, puis- gouvernement en exil encadre la que nous y serons obligés. résistance passive. Rugova est élu L’ingérence, cette « nécessité de clandestinement président du Koso- protéger », semble un mot repous- vo. Pacifiste convaincu, il refuse de soir pour notre diplomatie, comme prendre les armes. C’est un érudit, pour la majorité des candidats à la volontiers autocrate, imprévisible et présidence. A l’ONU, on l’appelle la flexible à la fois, passionné par les « french interference ». C’est une des pierres du Kosovo, des quartz aurifè- faces positives de la globalisation. res, de l’argent, du gypse, des frag- On l’a admise au long de plusieurs ments rares qu’il offre à ses visi- centaines de résolutions votées. Il teurs. C’est un homme de paix, très conviendrait, à mon sens, d’en être populaire, toujours poli, que sa timi- fiers. D’abord parce que nous, la dité et une culture profonde rendent France, nous l’avons inventée. Et parfois hautain. parce qu’elle est un des exemples de Bajram Rexhepi est un médecin ce que des peuples souffrants atten- de 46 ans, aux yeux très bleus sous dent de notre pays. LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/19 ENTREPRISES finance
Après avoir broyé du noir au cours du mois de tre 2001, révisés à la hausse, ont servi de détonateur née. Lundi, les actions Axa, Vivendi Universal, Alca- de la méfiance des investisseurs, qui s’inquiètent de février, les opérateurs boursiers ont poussé les à ce « rallye » boursier. A 4 577 points mardi matin, tel, ST Microelectronics LVMH, France Télécom ou leur fort endettement. En outre, ’ , depuis quelques jours. Les chif- l’indice CAC 40 des de la Bourse Cap Gemini ont gagné de 5 % à 8,5 %. Mais les qui avait jeté un froid sur les places boursières ces fres de la croissance américaine sur le dernier trimes- de Paris a quasiment effacé ses pertes du début d’an- valeurs de télécommunications font toujours l’objet derniers mois, n’est pas encore totalement digérée. Les marchés financiers veulent croire à la reprise économique Les chiffres révisés à la hausse de la croissance américaine, dévoilés la semaine dernière, ont amorcé une nouvelle phase d’optimisme sur les grandes places boursières. Les indices ont effacé les pertes enregistrées après le 11 septembre. Les valeurs de télécommunications restent déprimées
APRÈS avoir broyé du noir au Après cette phase, qui a conduit cours du mois de février, les opéra- LES PRINCIPAUX INDICES ONT DÉPASSÉ LE NIVEAU DE L'AVANT-11 SEPTEMBRE les fonds spéculatifs à jouer la bais- teurs boursiers ont poussé les cours Indice CAC 40 Indice Euro Stoxx 50 Indice Dow Jones Indice Nikkei se des actions, certains analystes à la hausse depuis quelques jours, 4 800 4 000 11 000 12 000 ont changé leur fusil d’épaule, à la permettant aux grands indices de Le 4 mars 4 607,44 Le 4 mars 3 748,55 Le 4 mars 10 586,82 Le 4 mars 11 348,45 mi-février, recommandant à leurs renouer avec leurs niveaux de la fin clients de « chasser les bonnes affai- 4 600 3 800 10 500 11 500 2001. Les chiffres révisés à la hausse res ». Les responsables de la straté- de la croissance américaine sur le gie européenne de Morgan Stanley, 4 400 3 600 10 000 11 000 dernier trimestre 2001 (1,4 % contre dans une note du 12 février, ont 0,2 %) et les commentaires positifs notamment conseillé : « Soyez 4 200 d’Alan Greenspan, le patron de la 3 400 9 500 10 500 fous ! » (You must be crazy !). « Nous Banque centrale américaine, sur la pensons que la panique récente sur reprise économique ont servi de dé- 4 000 3 200 9 000 10 000 les règles comptables confond un évé- tonateur à ce « rally » boursier. nement classique de fin de cycle [de Les Bourses européennes ont aus- 3 800 3 000 8 500 9 500 croissance] avec quelque chose de sitôt emboîté le pas. Au-dessus de plus important. Avec des valorisa- 4 600 points, lundi soir 4 mars en 3 600 2 800 8 000 9 000 tions boursières toujours très attrayan- clôture, le CAC 40 a ainsi pratique- SONDJF SONDJF SONDJF tes, un renforcement de la croissance ment effacé ses pertes depuis le 2000 2001 2000 2001 2000 2001 et des profits, (…) nous augmentons le début 2002. Cotant 4 577 points Les grands indices boursiers, après un passage à vide en février, ont retrouvé leur niveau de la fin de l'année 2001, et dépassent celui d'avant les attentats du poids des actions et voyons une perfor- mardi matin, l’indice parisien est 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. mance à deux chiffres pour les trois revenu à un cheveu de son niveau Source : Bloomberg prochains mois », écrivaient-ils. de la fin 2001, n’affichant plus Sur les principales places euro- qu’une perte de 1,02 %. En neuf le 20 février –, le CAC 40 a repris electronics LVMH, France Télécom l’année, les plus fortes hausses ont Michelin (+ 19,03 %), EADS péennes, les indices boursiers ont, séances – depuis son plus bas environ 8 %. Lundi, les actions Axa, et Cap Gemini ont notamment ga- été enregistrées par les titres Re- (+ 18,04 %) et Alstom (+ 14,49 %). depuis, retrouvé leur niveau de la niveau de l’année, à 4 238,99 points Vivendi Universal, Alcatel, ST Micro- gné de 5 à 8,5 %. Depuis le début de nault (+ 33,3 %), LVMH (+ 26,48 %), Ces cinq valeurs ont bénéficié d’un fin 2001. A Londres, l’indice Footsie effet de rattrapage après avoir subi gagne 0,41 % depuis le début 2002, la défiance des investisseurs pour à 5 242,00 points. A Francfort, l’indi- leur exposition à la conjoncture ce progresse de 1,66 %, à 5 245,84 mondiale. Les valeurs de télécom- points. A 3 748,55 points, l’indice munications, fortement endettées, Euro Stoxx 50 regagne 9,28 % en n’ont pas bénéficié de la même man- sept séances, depuis son recul à suétude de la part des investisseurs. 3 430,18 points le 22 février. Depuis le début 2002, les plus fortes A New York, le Dow Jones a enco- baisses du CAC 40 ont été enregis- re progressé de 2,10 % lundi, à trées par les titres Vivendi Universal 10 586,82 points. Il affiche une haus- (- 21,95 %), France Télécom se de 5,64 % depuis le début de l’an- (- 27,59 %) et Orange (- 28,59 %). née, et de 9,99 % depuis son plan- Le recul enregistré par les places cher du 7 février. Riche en valeurs financières en février était nourri, de technologie, l’indice Nasdaq a du côté des investisseurs indivi- bondi de 3,14 %, lundi, à 1 859,32 duels, par « les inquiétudes liées à la points. Malgré tout, le Nasdaq perd persistance de la faiblesse économi- encore 4,67 % depuis le début de que », selon un sondage réalisé par l’année. la banque UBS et l’institut de sonda- A Tokyo, l’indice Nikkei bénéficie ge Gallup. 41 % des investisseurs des espoirs suscités par les mesures individuels européens interrogés se gouvernementales de soutien au déclaraient pessimistes sur la crois- secteur bancaire, mais aussi des res- sance économique, contre 33 % en trictions annoncées contre les opé- janvier. Du côté des investisseurs rations des fonds spéculatifs. Le Nik- professionnels, de part et d’autre de kei enregistre une hausse de 7,64 % l’Atlantique, « l’Enronite » a déclen- depuis le début de l’année et de ché une vague de panique et de 20,46 % depuis le 6 février. défiance à l’égard des comptes des sociétés. Adrien de Tricornot Les ombres d’Enron ne sont pas dissipées
FACE à la soudaine reprise des ne se voilent pas la face et veulent marchés boursiers, nombre d’inves- au contraire tirer rapidement des tisseurs affichent leur scepticisme. Il leçons. Les marchés d’actions veu- est difficile de comprendre com- lent croire dans la capacité du systè- ment une place financière qui vient me à ressortir plus fort de la crise. Ils sont confortés par le président de la Réserve fédérale Alan Greenspan, qui, lors de son dernier discours, a La croissance reste indiqué qu’il comptait sur la discipli- ne du marché, pour remettre de l’or- incertaine, dre dans le gouvernement d’entrepri- se, et par les déclarations du secrétai- et les investisseurs re au Trésor Paul O’Neill. très nerveux ’ Cette sérénité a des limites. La remontée des cours ne doit pas faire de subir un traumatisme de l’am- oublier leur très grande volatilité, pleur de la faillite d’Enron peut gar- signe de nervosité. Même plus opti- der une telle confiance en elle. En mistes, les investisseurs s’interro- quelques mois, les Etats-Unis ont gent encore sur les « ressorts qui per- découvert que leur système compta- mettraient de soutenir une hausse des ble n’est pas fiable. Que les principes bénéfices des entreprises et donc des du gouvernement d’entreprise ne cours des actions », comme le rappel- sont que de bien faibles garde-fous. le la société de gestion indépendan- Que les conseillers financiers et les te Expertise Asset Management. Cel- analystes peuvent être, au mieux, le-ci rappelle que la croissance des myopes, au pire, complaisants. Pire bénéfices par action ne bénéficiera encore, Enron a montré la grande plus de l’effet de levier, ni des opéra- fragilité d’un pan du système d’épar- tions de fusions et d’acquisitions, ni gne-retraite aux Etats-Unis. de manipulations comptables… Comment, dans ce contexte, une Deuxième source de doute pour Bourse peut-elle rebondir aussi la Bourse : le marché du crédit, où se vite ? Jean-Pierre Petit, économiste négocient les obligations émises par au sein de la société d’investisse- les entreprises. « On peut craindre ment française Exane, fournit un un nouveau durcissement des condi- début d’explication : Enron est tions de crédit par les banques et les « une crise de l’information financiè- marchés de dette, qui sont de nature à re, mais il ne s’agit en aucun cas d’une retarder quelque peu la reprise de l’in- crise du capitalisme américain ». Les vestissement courant 2002 », et donc derniers indicateurs de croissance de la croissance, reconnaît M. Petit. aux Etats-Unis corroborent cette Ce durcissement est déjà sensible idée, mais surtout, « Enron n’a pas dans les statistiques. Pour que la été renfloué et les problèmes n’ont pas Bourse oublie vraiment l’affaire été masqués ». Enron, il faudra qu’elle ait une con- Au contraire. A la différence de ce fiance de fer dans la croissance, ce qui s’est passé en France dans l’affai- qui n’est pas encore le cas. re du Crédit lyonnais, ou au Japon dans la crise bancaire, les Etats-Unis Sophie Fay 20/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 ENTREPRISES Nouvelles plaintes dans le dossier En 2001, Deutsche Telekom de l’Association française d’épargne retraite affiche une perte de 3,5 milliards d’euros D’anciens adhérents, courtiers et cadres accusent l’assureur britannique CGNU, repreneur de la filiale de courtage de l’AFER incriminée, de « recel d’abus de confiance » Sa dette atteint 62,1 milliards d’euros
L’INSTRUCTION du dossier de l’association, le collectif SOS Princi- L’OPÉRATEUR de télécommuni- groupe a annoncé que cette derniè- l’Association française d’épargne pes AFER est désormais appuyé par cations allemand, Deutsche Tele- re avait baissé de 4,8 % entre sep- retraite (AFER) connaît de nou- une association de consommateurs, kom, a annoncé mardi 5 mars, ses tembre et décembre 2001, pour veaux développements. En décem- l’Union féminine civique et sociale premières pertes historiques de- s’élever désormais à 62,1 milliards bre 2000, soupçonnés d’avoir opéré (UFCS), qui s’est constituée partie puis son introduction en Bourse d’euros. Selon les agences de nota- d’importants détournements de civile à ses côtés. L’UFCS a déposé, en 1997. L’entreprise affiche une tion, Deutsche Telekom et France fonds au détriment des adhérents, en novembre 2001, une plainte perte nette de 3,5 milliards d’euros Télécom partagent le triste privilè- les deux dirigeants fondateurs de pour « publicité de nature à induire pour l’exercice 2001, à comparer à ge d’être les opérateurs européens cette association d’assurance-vie à en erreur et déclarations mensongè- un bénéfice net de 5,9 milliards les plus endettés et les plus piégés but non lucratif, Gérard Athias et res » contre MM. Athias et Le Saux. d’euros l’année précédente. par leurs dettes. André Le Saux, étaient mis en exa- Ces derniers, cependant, conti- Même si les analystes s’atten- men pour « abus de confiance ». nuent de faire valoir leurs argu- daient à ce résultat négatif, son Une plainte avait été déposée un an ments. Un audit réalisé au prin- montant dépasse leurs estima- L’opérateur allemand a, en effet, auparavant par d’anciens adhé- temps 2000 par le cabinet Salustro tions. Il correspond en fait pour bien du mal à respecter son plan de rents, courtiers et cadres de l’AFER, Reydel, à la demande du conseil une large part à la prise en compte désendettement. Le 27 février, il a regroupés au sein du collectif SOS d’administration de l’AFER, a jugé de la dévalorisation de la société essuyé un nouveau revers, lorsque Principes AFER. la situation au sein de l’association américaine Voicestream, acquise l’Office des cartels allemand a déci- Quatorze mois plus tard, une parfaitement conforme au droit fis- en mai 2001. L’opérateur alle- dé d’interdire la vente des deux plainte complémentaire pour « re- cal et des sociétés. En juillet 2001, mand, désireux à l’instar de ses tiers du réseau câblé de Deutsche cel d’abus de confiance » a été dépo- au moment de passer le témoin à concurrents européens comme Telekom à la société américaine sée, selon nos informations, le Pierre-Marie Guillon à la tête de l’as- France Télécom ou British Tele- Liberty Media. L’opération devait 20 février 2002, par les mêmes plai- sociation, M. Athias écrivait dans la com, de se déployer hors de ses contribuer à soulager la dette d’un gnants auprès du tribunal de gran- Lettre de l’AFER qu’il s’en allait frontières, rêvait d’une grande montant évalué à 5,5 milliards de instance de Paris (TGI), contre « avec le sentiment du devoir accom- alliance transatlantique, selon le d’euros. Depuis, l’entreprise alle- certaines sociétés du groupe d’assu- pli (…). On juge l’arbre à ses fruits, le modèle DaimlerChrysler, souvent mande a précisé qu’elle travaillait rance britannique CGNU et leurs reste n’est que dérisoire péripétie ». vanté par Ron Sommer, son PDG. « d’arrache-pied » pour trouver un dirigeants. Cette plainte, présentée, tion et de ses économies de frais de toutefois indiqué qu’il n’avait pas Lundi, M. Guillon a signalé au Deutsche Telekom n’a donc pas autre repreneur. Deutsche selon les avocats, sous la forme de gestion. Or, Sinafer, passée en 1997 connaissance de nouveaux dévelop- Monde qu’« au plan économique, hésité à débourser 25 milliards de Telekom misait également sur la conclusions complémentaires à la dans le giron de Commercial Union pements dans le dossier de l’AFER. tout était normal, les adhérents de dollars (28,75 milliards d’euros) mise en Bourse de sa filiale de télé- première plainte, est entre les (devenu CGNU) via Abeille Vie, « Nous espérons un retour au systè- l’association n’ayant, par le passé, pour concrétiser cette ambition. phonie mobile, TMobile, pour mains du juge d’instruction Philip- poursuit son activité sous le nom me de distribution des conventions pas payé davantage les frais d’entrée L’opérateur allemand a dû égale- réduire sa dette. Le projet, initiale- d’Epargne actuelle. AFER de 1982, conforme aux princi- statutaires ». Se fondant sur les ment ouvrir largement sa bourse ment prévu en 2001, a été ajourné. « Le changement de propriétaire pes associatifs ; non seulement le sys- déclarations des commissaires aux pour décrocher une licence de télé- A contrario, Deutsche Telekom « Le changement de et de nom de Sinafer n’a pas modifié tème actuel a servi les intérêts de comptes, il a précisé que phonie mobile du futur UMTS en affiche un chiffre d’affaires de le caractère irrégulier de la mécani- MM. Athias et Le Saux mais il a eu MM. Athias et Le Saux n’avaient Allemagne et en Grande-Breta- 48,3 milliards d’euros en 2001, en propriétaire et de nom que de détournement mise en pla- raison de l’indépendance de l’AFER, plus d’intérêt dans l’ancien Sinafer. gne. Après le dégonflement de la croissance de 18,1 %, et un Ebitda ce », a indiqué lundi 4 mars au Mon- en liant celle-ci à CGNU », poursuit Il a enfin précisé qu’avec désormais bulle spéculative qui entourait les (résultat brut d’exploitation avant n’a pas modifié de François Nocaudie, ancien cour- M. Nocaudie. Au vu des premiers 565 000 adhérents, l’AFER, « asso- valeurs de télécommunications, impôts, intérêts des emprunts, tier de l’AFER et membre de SOS éléments de l’enquête, CGNU Fran- ciation indépendante », était «en Deutsche Telekom doit, comme amortissements et provisions) en le caractère irrégulier Principes AFER. Ce collectif deman- ce aurait versé en une dizaine d’an- position de force pour défendre les d’autres, faire une opération vérité progression de 17 %, à 15,1 mil- de en conséquence la qualification nées aux anciens fondateurs de intérêts de ces derniers face à l’assu- sur ses comptes. liards d’euros. Mieux, le résultat de la mécanique de recel pour les sociétés du groupe l’AFER plus de 150 millions d’euros, reur ». La collecte de l’association Cette politique agressive d’acqui- d’exploitation de sa filiale de télé- CGNU qui ont acquis les actifs de notamment sous forme de salaires. est en hausse de 10 % en 2001 dans sitions s’est accompagnée d’une phonie mobile a plus que doublé, à de détournement » l’ex-Sinafer et leurs dirigeants, ainsi Cette nouvelle plainte réveille un un marché de l’assurance-vie pour- dégradation de la situation finan- 3,1 milliards d’euros. Un résultat en que pour la société Epargne actuel- dossier ouvert il y a trois ans. Jus- tant en repli de 10 %. cière de l’opérateur allemand. Le ligne avec les prévisions du groupe. le et ses dirigeants. Interrogé lundi qu’à présent isolé dans sa démar- groupe dirigé par Ron Sommer est soir par Le Monde, CGNU France a che contre les anciens dirigeants de Anne Michel confronté à une dette massive. Le Laurence Girard pe Courroye, chargé de l’affaire depuis l’origine, au sein du pôle financier du TGI. Les plaignants Les associations de consommateurs exigent que la SNCF indemnise les usagers en retard cherchent à prouver que le préjudi- ce subi par le passé par les mem- LA RUPTURE de la caténaire en tions de consommateurs qui ont après la décision de la SNCF jugée sociation Consommation loge- En France, cette disposition coûte bres de l’AFER – c’est-à-dire les Saône-et-Loire, samedi 2 mars, été consultées pour cet accord le « scandaleuse » et « pas admissi- ment et cadre de vie (CLCV) a éga- chaque année 15 millions d’euros détournements attribués qui a entraîné d’importantes per- jugent aujourd’hui non satisfai- ble ». L’association de consomma- lement demandé lundi « une réfor- à la SNCF, soit le prix d’achat de entre 1986 et 1997 à MM. Athias et turbations sur le trafic ferroviaire sant. « Cette disposition est prévue teurs souligne également que, si me complète des conditions de trans- dix autorails. Initiés par Loïk Le Le Saux, pour un montant estimé à du dernier week-end des vacances par les textes, rappelle Guillaume elle n’a jamais signé l’accord de la port et des règles d’indemnisation ». Floch-Prigent, ces engagements 90 millions d’euros par un rapport scolaires et au-delà, n’en finit pas Pepy, directeur général délégué SNCF sur la régularité, « c’est juste- Pour sa part, la Fédération natio- clients ont été réalisés au prin- d’expertise remis début 2001 au de mécontenter les usagers. A l’ori- clientèles. La suspension de l’enga- ment parce qu’il permet à l’entrepri- nale des associations des usagers temps 1995 par Louis Gallois, juge Courroye – se perpétue, à tra- gine de cette grogne généralisée, il gement régularité intervient notam- des transports (Fnaut) demande actuel président de la SNCF. vers un circuit financier opaque. y a la décision prise par la SNCF de ment dans le cas des incidents qui que l’engagement régularité soit Au vu de la montée au créneau L’association AFER continuerait suspendre à partir de dimanche entraînent des opérations de remise Ce système dorénavant appliqué avec plus de de certaines associations de con- donc d’être lésée, privée d’autant midi, sur tout l’axe des TGV Sud- en état si la durée de ces travaux souplesse commerciale par la SNCF sommateurs, qu’elles aient ou non de bénéfices potentiels. Est, son « engagement régularité », excède six heures. » Or les travaux de remboursement et « qu’un numéro vert soit mis à la été consultées par l’entreprise Selon les plaignants, le système qui consiste à rembourser 30 % du sur la ligne Sud-Est mobilisent disposition des usagers pour avoir publique, la direction songe au- de commissionnement qui a permis prix des billets pour les passagers depuis samedi 180 personnes qui partiel n’a aucun des informations sur les retards, car jourd’hui à inviter dans des délais aux deux dirigeants de s’enrichir affectés par des retards excédant doivent changer 2,5 km de câbles payer 0,23 euro la minute, comme brefs l’ensemble des associations indûment, perdurerait. Ce système, la demi-heure. Selon la SNCF, ces d’alimentation et en vérifier équivalent dans aucun c’est le cas, est inacceptable ». pour rediscuter de la pérennité de fondé sur un accord de rémunéra- règles commerciales, qui régissent 12 km. Mardi matin, reconnaissait Pour le directeur général, le tollé cette mesure commerciale « qui tion tenu secret et conclu en 1986 l’indemnisation et qui ont été pri- M. Pepy, les trains qui emprun- moyen de transport suscité par la levée de l’indemnité n’a rien de légal », précise M. Pepy. avec la société Abeille Vie, filiale de ses en accord et après consultation taient ce tronçon étaient obligés est à la hauteur de son succès : ce La plupart des associations recom- l’assureur britannique CGNU et uni- des associations de consomma- d’effectuer deux ralentissements à système n’a aucun équivalent dans mandent aujourd’hui d’intenter que fournisseur des contrats d’assu- teurs, permettent de suspendre cet 160 km/heure, qui se traduisent se nationale de le suspendre unilaté- aucun moyen de transport dans le des actions en justice. « Après tout, rance-vie de l’AFER, passait par la engagement, en cas de gros inci- par des retards à l’arrivée de 5 à ralement ». Et de dénoncer un monde. Aucune compagnie ferro- si ce texte n’est pas soutenu par les société de courtage Sinafer. Cette dent exceptionnel, dès lors que 30 minutes. accord « plus restrictif que ce que la viaire n’a voulu appliquer cette me- associations, pourquoi le conserver structure commerciale, détenue à l’entreprise publique a pris soin L’UFC-Que Choisir a appelé lun- loi permet, une des premières obliga- sure. Les Chemins de fer autri- et ne pas faire confiance au juge », 90 % par MM. Athias et Le Saux, d’alerter le public et les médias. di les consommateurs à saisir les tions d’un transporteur étant d’ache- chiens ont tenté l’expérience pen- confie Guillaume Pepy. était rémunérée en fonction de la Mais, alors que la SNCF a mis en tribunaux d’instance « pour obte- miner le détenteur d’un billet à desti- dant un an et ont renoncé au pré- croissance de l’activité de l’associa- place cette disposition, les associa- nir de justes indemnisations », nation en temps et en heure ». L’as- texte qu’elle revenait trop chère. François Bostnavaron Les cadres japonais se tournent vers les sociétés étrangères
TOKYO les qui cherchent plus de stimulation », estime centrales électriques, avant de démissionner. correspondance Yusaku, 27 ans. Diplômé de l’université de Il est à la recherche d’un emploi chez un con- Travailler pour une gaishi-kei, une entrepri- Keio, Yusaku a étudié l’anglais quatre mois sultant étranger. De même, nombre de Japo- se étrangère, a longtemps été au Japon le der- en Australie et décroché à son retour un pos- naises espèrent trouver dans une entreprise nier souci des cadres locaux : la rigidité du te chez Accenture dans le secteur biomédical. étrangère un environnement moins phallocra- système de recrutement des firmes nippo- « Je pensais que j’allais utiliser l’anglais dans te : « Je pense que les sociétés étrangères sont nes, qui embauchent par vagues à la sortie mon travail, mais cela n’a pas été le cas. En plus justes vis-à-vis des femmes, car on prend DOSSIER des universités mais font très rarement revanche, j’ai plus de liberté et on m’a tout de en compte vos compétences », explique Yuki, appel à des transfuges en milieu de carrière, suite donné des responsabilités, indépendam- 26 ans, qui a vécu cinq ans à Londres et vient rendait difficile le retour en arrière. La précari- ment de mon âge », constate Yusaku. de rencontrer les recruteurs de Shinsei, une LE GRAND MENSONGE té, associée dans la mentalité collective à la banque japonaise à capitaux américains. supposée propension au licenciement des A mesure que l’emploi à vie et la progres- étrangers, faisait le reste. Quant aux salariés Comme Yusaku, nombre des 2 100 candi- sion à l’ancienneté, les deux piliers du systè- DES « GUERRES PROPRES » japonais qui avaient étudié hors de l’archipel, dats présents au salon ont une expérience de me de l’emploi au Japon régressent, il n’est ils ont souvent suscité la méfiance chez leurs séjour d’études à l’étranger : « Ceux qu’on plus tabou d’envisager de quitter son em- De la réalité des armes à l’uranium appauvri employeurs nippons, une fois de retour. appelle désormais au Japon les bilingual, ployeur : 36 % des nouvelles recrues le font De leur côté, les firmes étrangères se sont c’est-à-dire qui parlent une langue étrangère – au bout de trois ans, selon Disco. L’exigence Bombarder pour contrôler, Washington a défini sa stratégie longtemps plaintes d’une pénurie de main- sans d’ailleurs être bilingues – sont mainte- de développement personnel pousse désor- d’œuvre de qualité. La récession et la crise du nant plus recherchés. Ils apportent aussi des mais les entreprises nipponnes à mettre en Au Vietnam, le napalm tue encore mode de gestion japonais ont changé la don- exigences différentes », estime Isabelle Bruc- place des formations à la carte, afin de se La mort venait déjà du ciel ne : « Il y a un effet d’image. Tout à coup, les kert, en charge du développement internatio- doter de managers « capables de penser indivi- gens ont dans la tête que les grandes boîtes nal de Disco. C’est ainsi que les bilingual sont duellement ». Une révolution dans l’entrepri- Par Robert James Parson, Paul-Marie de La Gorce, japonaises ne marchent pas. Cette année, j’ai 82 % à prévoir de changer d’emploi afin de se japonaise. Les universités, elles, décou- Schofield Coryell et Sven Lindqvist vu pour la première fois des candidats venant construire leur carrière, selon un sondage de vrent le stage en entreprise. A terme, la refon- de très grandes sociétés nippones », explique Disco. Et ils ne citent que quatre sociétés japo- te des pratiques d’emploi est vue comme un Jérôme Partos, directeur général de SCETI, naises parmi les vingt dans lesquelles ils sou- passage obligé dans l’aggiornamento écono- Egalement au sommaire : une maison de négoce française qui représen- haiteraient entrer en priorité. mique que traverse le pays : « La mobilité pro- Faux privilégiés, vrais nantis ; Ces soldats israéliens qui disent non ; te des sociétés étrangères au Japon, lors du Travailler dans une entreprise étrangère voque donc un effet déflationniste sur l’em- dernier Salon international de l’emploi, orga- est vu comme un moyen de se perfectionner : ploi. Mais à mesure qu’elle s’accroît, la produc- Les origines culturelles de la crise malgache ; etc. nisé chaque année à Tokyo depuis six ans par « Dans une entreprise japonaise, on ne fonc- tivité devient meilleure, ce qui devrait relancer l’agence de recrutement Disco. tionne pas efficacement, il y a toujours toutes l’emploi », estime Kiyoshi Uchida, un diri- NUMÉRO DE MARS 2002 « Il y a deux sortes de personnes. Celles qui sortes d’obligations qui ne sont pas liées au tra- geant de Disco. En vente chez votre marchand de journaux 3,80 e choisissent les entreprises japonaises pour vail », estime Kenichi, 32 ans, qui a travaillé avoir l’assurance de ne pas être licenciés, et cel- chez Mitsubishi Electric dans la fourniture de Brice Pedroletti LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/21 ENTREPRISES
Les Etats-Unis imposent des taxes à l’importation Igor Landau a été nommé et des quotas pour sauver leur sidérurgie à la tête d’Aventis L’administration Bush devait instaurer, mercredi 6 mars, des droits de douane de 20 % à 30 % LE LABORATOIRE pharmaceuti- que franco-allemand Aventis a sur certains produits. L’automobile et les industries de consommation contestent ces mesures annoncé , lundi 4 mars, la nomina- tion d’Igor Landau (57 ans) à la NEW YORK pour en sauver un dans la sidérur- tête du directoire, en remplace- de notre correspondant UNE SURPRODUCTION DE 54 MILLIONS DE TONNES gie. Dans tout le pays, les deman- ment de l’allemand Jürgen Dor- Au pays du libéralisme, une La production d'acier brut par région… … et sa consommation des d’exemptions aux quotas et mann, à partir de mai. Horst Waes- industrie entière ne cesse de En millions de tonnes (estimation 2001) aux hausses des tarifs douaniers se che (62 ans) succédera à Jean- demander à l’Etat de la mettre à multiplient. Elles concernent des René Fourtou comme vice-prési- l’abri de ses concurrents étrangers Asie Asie Union centaines de produits : aussi bien dent du directoire. Ces nomina- et de l’aider à payer les retraites de Union européenne les charnières de portières pour tions seront proposées mercredi ses salariés. La sidérurgie américai- européenne l’automobile que les équipements au conseil de surveillance. ne a renoncé à la compétition. Elle 330 142 de forage pour l’Alaska, qui ne « Nous avons achevé avec succès le 354 ne compte plus, pour survivre, sur 161 sont pas fabriqués aux Etats-Unis. processus d’intégration d’Aventis et la technologie, les gains de produc- 134 « Nos armes sont faites d’acier », réalisé le recentrage sur la pharma-
tivité ou la qualité de sa produc- déclarait la semaine dernière le cie. Nous pensons le moment venu . . 122 tion, mais sur l’efficacité de ses 116 41 sénateur démocrate Carl Levin, de rejoindre le conseil de surveillan- lobbyistes à Washington. Ils récla- 98 102 Amérique président de la Commission des ce », ont indiqué MM. Dormann et Fourtou dans une déclaration com- ment des taxes de 40 % sur les Amérique du Nord armées. mune. Le nouveau directoire comprendrait aussi l’américain Richard importations d’acier et des mil- Autres du Nord Autres CEI* Markham, directeur général, et Patrick Langlois, directeur financier. régions liards de dollars pour alimenter les CEI* régions 600 000 fonds de pension et payer les assu- Entre différents inconvénients, rances maladie de leurs employés. Total = 827 Total = 773 l’administration Bush doit choisir L’Etat cède 13,6 % En dépit du soutien d’une commis- Source : IISI/FFA * Pays issus de l'ex-URSS le moindre et ne pas donner le sen- sion d’experts du commerce inter- timent de laisser disparaître la sidé- de Thomson Multimedia national (International Trade Com- que le Canada et le Mexique, mem- lundi 4 mars, de faire de même. rurgie sans rien faire. Lors des qua- mission), ils n’obtiendront pas bres de l’Alena (Accord de libre- Mais la contestation est aussi tre dernières années, 31 des 70 sidé- PROFITANT d’un contexte boursier amélioré, l’Etat a vendu sans diffi- tout. Mais, à quelques mois des échange nord-américain), seraient intérieure. Des industriels et non rurgistes américains se sont mis cultés aux investisseurs institutionnels, lundi 4 mars, 36 millions d’ac- élections parlementaires de la épargnés, ainsi que certains pays des moindres, comme ceux de sous la protection de la loi sur les tions Thomson Multimedia (TMM) à 30 euros. Ce placement, représen- mi-mandat, l’administration Bush pauvres comme le Brésil et l’Afri- l’automobile, dénoncent le recours faillites. Leurs 63 000 salariés sont tant 13,64 % du capital du numéro quatre mondial de l’électronique s’apprête à annoncer, mercredi que du Sud et, peut-être même, la au protectionnisme et les effets pratiquement condamnés. « L’in- grand public, lui rapportera près de 1,1 milliard d’euros. L’essentiel sera 6 mars, une série de mesures pro- Russie. pervers d’une hausse des prix de dustrie américaine est incapable de utilisé pour éponger la dette de 853 millions d’euros de Thomson SA, la tectionnistes, au risque de provo- l’acier. Dans une étude publiée il y faire face en même temps à une holding détentrice de 33 % de Thalès et désormais de 22 % de TMM. quer la colère en Europe et en Asie. « » a deux mois, l’association américai- demande affaiblie par la récession, TMM a lancé simultanément une augmentation de capital par le biais Les conseillers de la Maison Blan- Les Etats-Unis cherchent ainsi à ne des industries de consomma- un dollar fort et des importations à d’une émission de 522 à 600 millions d’euros d’Océanes (obligations che craignent qu’un soutien trop se faire des alliés quand l’Organisa- tion, la Citac (Consuming Indus- bas prix, qui ont commencé en 1997 échangeables en actions nouvelles ou existantes), représentant de 4,5 % timide à l’acier américain se tradui- tion mondiale du commerce tries Trade Action Coalition), esti- avec la crise asiatique », explique à 5 % de son capital. Avec ces fonds, TMM prévoit de multiplier les se par le basculement du côté (OMC) sera saisie. En cas de restric- me que des taxes sur les importa- Robert Crandall, économiste de la acquisitions dans les services vidéo (Le Monde du 13 février). démocrate d’Etats comme l’Ohio tions à l’importation, la Commu- tions d’acier pourraient coûter au Brookings Institution. Les prix de et la Pennsylvanie et coûte aux nauté européenne a déjà annoncé pays au moins 74 000 emplois. l’acier sont tombés à leur plus bas républicains leur majorité à la son intention de porter l’affaire Pour la Citac, huit postes de travail niveau depuis vingt ans. Un ex-DRH d’Alstom condamné Chambre des représentants. « Si le devant l’OMC. Le Japon a menacé, dans l’industrie seraient perdus Pour se sauver, les grands grou- président n’impose pas des barrières pes tentent des alliances. Le nu- pour fichier clandestin douanières sur l’acier importé, alors méro un, USX-US Steel Group, a cette industrie appartiendra au pas- Tokyo et Moscou critiquent Washington annoncé un rapprochement avec LE TRIBUNAL de Versailles a condamné en première instance, lundi, sé dans ce pays », a averti diman- Le Japon pourrait saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) si Bethlehem Steel, National Steel, l’ancien directeur des ressources humaines d’Alstom Power Boilers, che soir, sur la chaîne de télévision les Etats-Unis imposaient des droits de douane exceptionnels sur les impor- WSX et Wheeling-Pittsburgh Steel. Didier Jeanperrin, à 7 500 euros d’amende, pour constitution d’un NBC, Tom Daschle, le leader de la tations d’acier, a indiqué un représentant du gouvernement japonais. « S’ils Le nouvel ensemble produirait plus fichier clandestin du personnel. Le tribunal a relaxé la société Alstom majorité démocrate au Sénat. établissaient [des droits de douane particuliers] ou prenaient une quelcon- de 30 millions de tonnes d’acier par Power Boilers contre laquelle le procureur avait requis 15 000 euros Des produits courants comme que décision, nous étudierions scrupuleusement leurs raisons pour déterminer an, 30 % des 102 millions sortis en d’amende. M. Jeanperrin devra en outre verser 4 600 euros de domma- les « coils » à chaud et les laminés ce que nous ferions pour porter l’affaire avec d’autres pays devant l’OMC », a 2001 des hauts-fourneaux du pays. ges et intérêts à l’Association de défense des salariés d’Alstom, qui déferlent aux Etats-Unis en pro- déclaré Katsusada Hirose, vice-ministre japonais de l’économie. La Russie a Mais il ne pourra voir le jour que si 1 525 euros à la CGT et 2 300 euros au CCE. L’ex-DRH n’exclut pas de venance de Russie, d’Asie et d’Amé- également exprimé mardi sa préoccupation devant des restrictions aux les autorités antitrust ferment les faire appel. L’affaire fut révélée en 1999 par L’Humanité qui publia des rique latine devraient être taxés de importations d’acier russe étudiées par Washington. « De telles actions, qui yeux et, surtout, si l’Etat fédéral extraits d’un fichier provenant de la direction d’Alstom Energy Systems 20 % à 30 %. Pour les matériaux ne peuvent s’expliquer ni en termes de droit international ni en termes d’op- accepte de prendre à sa charge les de Vélizy (Yvelines). Ce document, sous forme de tableau informati- plus élaborés, l’administration déci- portunité économique, peuvent gravement porter atteinte aux relations bila- 13 milliards de dollars de plans de que, comportait des mentions personnelles, et souvent désobligeantes, dera d’un dosage de taxes et de térales », a indiqué le ministère des affaires étrangères dans un communi- retraite garantis aux salariés. Or sur 548 salariés de cette filiale d’Alstom – (Corresp.) quotas. La Chine, le Japon, l’Alle- qué. Dans un entretien à Libération, lundi 4 mars, Pascal Lamy, commissaire l’administration Bush n’en a mani- magne, Taïwan et la Corée du Sud européen au commerce extérieur, dénonce pour sa part « le poids des festement pas l’intention et la seraient les plus pénalisés, tandis lobbies sur la politique américaine ». fusion risque de ne pas se faire. Les AGF affichent un résultat La sidérurgie américaine compte aujourd’hui 200 000 salariés et plus en baisse de 15 % en 2001 de 600 000 retraités. « Si la concen- tration pourrait être utile, elle ne s’at- L’ASSUREUR français, filiale d’Allianz, taque pas aux deux principaux pro- a annoncé mardi 5 mars un résultat net MAUVAISE ANNÉE blèmes : des capacités de production en recul de 15,1 %, à 717 millions Résultat net consolidé, Une lettre de la société MerkerYshima excessives et la force du dollar », esti- d’euros en 2001 (en recul de 18,9 % pro- part du groupe (AGF) me Chuck Bradford, président de forma), contre 845 millions un an aupa- En millions d'euros A la suite de notre article intitulé industriels. La conception et la pour se convaincre et témoigner Bradford Research, un cabinet ravant. Le groupe a souffert, comme « L’opacité du repreneur de Voxan, mise en place de cette usine entiè- de cette réalisation, ceci dans l’inté- d’études de New York. Deux indus- l’ensemble du secteur, de sinistres sans le seul fabricant français de motos, rement robotisée, d’un niveau tech- rêt de Voxan et d’une coopération tries très différentes cohabitent : précédent, notamment les attentats 845 717 inquiète ses partenaires » (Le nologique comparable à celui du franco-italienne très prometteuse. des petits hauts-fourneaux dynami- aux Etats-Unis, et des marchés finan- 667 Monde du 12 février), nous avons secteur automobile, sont dues aux En ce qui concerne le directeur ques, dont les parts de marché ne ciers difficiles. Les AGF ont compensé reçu de la société MerkerYshima, compétences de Gianfranco Ramo- général de MerkerYshima cessent d’augmenter, et de vieilles la baisse de rentabilité en assurance- par l’intermédiaire de son conseil, ser. Cette réalisation actuellement [M. Ramoser], le conseil d’adminis- et grandes usines, dont les pro- dommages par de fortes plus-values. Me Bernard Preuilh, la mise au point sans équivalent dans le monde a tration tient à exprimer ici publique- duits sont chers et médiocres. Elles Elles ont réalisé 1,21 milliard d’euros de suivante : été saluée par tous les experts. ment son soutien et sa conviction sont condamnées depuis des plus-values en 2001, contre 1,756 mil- Le repreneur de Voxan tient à Il est faux de prétendre qu’au- sur les qualités morales et humai- années. liard en 2000. Le groupe présidé par rétablir la réalité des faits. Il est cune remorque n’est encore sortie nes de ce collaborateur, outre ses Jean-Philippe Thierry s’attend « pour 99 00 01 exact que la société MerkerYshima de cette usine flambant neuve. La excellents talents d’ingénieur. Eric Leser les trois prochaines années à une amélio- Source : Bloomberg a racheté les actifs de la société production a démarré le 24 sep- ration significative de la profitabilité ». Voxan – reprise homologuée par tembre 2001, aujourd’hui on fabri- le tribunal de commerce de que 10 unités par jour. Bien enten- Clermont-Ferrand – avec la ferme du, le site de production est enco- a TRW : le groupe de défense américain a rejeté l’offre d’échange intention de faire une réussite de re en phase de régulation puisque non sollicitée de son concurrent Northrop Grumman. Le conseil d’ad- ce projet concernant l’unique fabri- sa capacité est de 150 unités par ministration de TRW a jugé l’offre de Northrop, pour 47 dollars par cant français de motos, un projet jour. action TRW, émise le 21 février, soit 5,9 milliards de dollars, « financiè- méritant d’être soutenu et qui, dès Il est exact que MerkerYshima rement inadéquate ». le commencement, a suscité l’inté- coopère avec des partenaires a BRITISH AIRWAYS : la compagnie aérienne veut restructurer rêt d’amateurs et de partenaires sérieux et renommés au plan euro- sa filiale allemande déficitaire Deutsche BA (DBA) afin de réduire régionaux. péen tels que Bertone, cité par ses coûts, et envisage de supprimer à terme ses liaisons internationa- Il est exact que MerkerYshima l’auteur de l’article, des coopéra- les, indique mardi 5 mars le quotidien Financial Times, citant le prési- ne s’est pas impliqué jusqu’à pré- tions dont MerkerYshima est fier dent de DBA. sent dans la fabrication de motos. et qui s’avéreront fructueuses a ALTADIS : le premier cigarettier européen, Altadis, se serait fait Mais il est faux de prétendre que pour l’ensemble des entreprises doubler dans le rachat de son petit concurrent allemand Reemtsma, l’avenir de Voxan n’est pas en de concernées, et d’autres noms propriété de la holding Tchibo. Selon l’édition de mardi du quotidien bonnes mains puisqu’il reste sous moins connus mais qui contribue- Die Welt, c’est le britannique Imperial Tobacco qui l’emporterait pour la direction de l’équipe expérimen- ront néanmoins au développe- plus de 6 milliards d’euros. tée de Voxan. Avec l’ensemble du ment du produit, à la rationalisa- personnel de Voxan, assisté de tion et à l’augmentation de la MM. Tirard et Chevalier, leur sécurité dans le domaine des a VIVENDI ENVIRONNEMENT : la filiale de services (eau, propre- savoir-faire, leur engagement per- transports, ainsi que le démontre té, énergie et transports) du groupe Vivendi Universal a annoncé, sonnel et avec toute la passion que l’accueil que la presse a réservé lundi 4 mars, une perte nette (part du groupe) de 2,252 milliards suscite ce beau produit, Mer- aux brevets déposés par Merker. d’euros pour l’exercice 2001, contre un bénéfice net de 614,8 millions kerYshima va optimiser son indus- Il est exact que les effectifs de d’euros un an plus tôt. La perte nette inclut un amortissement excep- trialisation. MerkerYshima à Pescara, en Italie, tionnel de survaleurs de 2,611 milliards d’euros. Il est faux de prétendre que le s’élèvent à 400 personnes, dont secteur de la moto n’a rien à voir des personnels français. A cela avec celui de la semi-remorque. s’ajoutent près de 60 collabora- a CITIGROUP : Travelers Property Casualty, la filiale assurance Les deux branches connaissent des teurs en France ainsi que le person- du premier groupe américain de services financiers, va lever entre difficultés structurelles car la fabri- nel des usines de la Carrosserie 3,4 et 4 milliards de dollars en introduisant en Bourse 210 millions de cation est en majeure partie artisa- industrielle de Roanne (Loire) et ses actions. Ce sera la plus importante introduction en Bourse pour nale et le produit ne peut en aucun de Voxan, à Issoire (Puy-de- une société d’assurance américaine et probablement la quatrième cas être concurrentiel de nos jours, Dôme), soit au total 120 person- plus importante de l’histoire américaine après AT and T Wireless, au niveau tant des coûts de fabrica- nes. Merker a donc créé Kraft Foods, et UPS. tion que des délais de livraison. 520 emplois et investit particulière- Merker veut prouver le contraire ment dans l’avenir des jeunes en et proposer des solutions qui révo- leur assurant une formation com- a GETRONICS : le groupe de services informatiques néerlandais, lutionnent le marché. plète dans ses usines. l’un des leaders européens du secteur, a annoncé mardi une perte net- Il est faux de prétendre que Mer- MerkerYshima invite publique- te de 1,04 milliard d’euros pour 2001 contre un bénéfice net de 60 mil- kerYshima n’a aucune expérience ment toute personne intéressée lions d’euros en 2000. dans le domaine des véhicules par un reportage à venir sur le site, 22/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 COMMUNICATION Le dépôt des candidatures locales à la télévision numérique hertzienne est reporté L’espoir renaît sur le marché de la publicité américaine L’appel d’offres prévu à partir du 30 mars devrait être repoussé de plusieurs mois. APRÈS UNE ANNÉE NOIRE, les signes d’un retour à la croissance du Une aubaine pour les chaînes de proximité qui espèrent négocier un statut particulier marché publicitaire se multiplient aux Etats-Unis, selon le New York Times cité par le Herald Tribune du mardi 5 mars. Les diffuseurs et les L’APPEL des candidatures pour CSA écrit qu’il n’y a pas d’économie Le nouveau délai accordé par le catégoriquement à la levée de l’in- câblo-opérateurs constatent un frémissement de la demande d’espa- les 330 fréquences locales de la télé- possible pour les télévisions de proxi- CSA devrait permettre aux repré- terdiction de la publicité pour la ces publicitaires sur leurs antennes. L’industrie de l’automobile et du vision numérique terrestre (TNT) – mité et, aujourd’hui, il annonce qu’il sentants de ces nombreuses micro- distribution à la télévision, qui cinéma, en particulier, recommenceraient à accroître leur budget contre 22 fréquences nationales —, serait possible de greffer 330 chaînes télévisions de service public de représente, selon eux, une menace publi-promotionnel. Le marché publicitaire pourrait avoir atteint son qui devait commencer le 30 mars dans le paysage », a expliqué Jean- poursuivre leur offensive pour financière pour la presse. plus bas niveau au premier trimestre, ressentir les premiers signes devrait être reporté de plusieurs Michel Le Guennec, président de obtenir un statut de télévision loca- A terme, pour se maintenir dans d’une embellie au deuxième trimestre et commencer à sortir du tun- mois par le Conseil supérieur de TLSP et directeur de TV Rennes, le sans lequel elles ne pourraient un milieu économique déjà très nel au second semestre. Si les experts s’accordent globalement sur ce l’audiovisuel (CSA) : il est suspen- qui vient de fêter ses quinze ans. survivre. « Pour nous, c’est le der- friable, les chaînes locales pour- scénario de reprise, ils restent prudents. du à un décret sur l’ouverture de la nier grand chantier de l’audiovisuel, raient être obligées de se diriger La chute brutale du marché en 2001, qui s’est traduite par un recul de publicité à des secteurs jusqu’ici 6 % à 7 % des dépenses publicitaires, a secoué cette industrie, désor- interdits. Ce texte, censé fixer les Vingt ans après leur apparition à mais très circonspecte. Le marché américain représente 45 % des obligations en matière de produc- la faveur de la loi de décentralisa- Des outils de proximité dépenses publicitaires dans le monde. tion ou de cinéma pour les chaînes tion de 1983, les chaînes locales Les télévisions locales disposent d’une image plutôt positive, selon une locales, n’a toujours pas été pro- sont aujourd’hui une centaine. étude réalisée par Médiamétrie en novembre 2001 pour sept chaînes signifi- mulgué en raison de résistances Elles desservent des villes moyen- catives (ASTV, C9, Canal 8, Canal 15, Image Plus, TV Fil et TV Rennes) et l’As- Kirch pourrait vendre économiques. nes comme Rennes, Angers, sociation des télévisions locales de service public auprès de 1 300 personnes. Pour les représentants des télévi- Le Mans ou Limoges, ou des bour- Les téléspectateurs leur sont fidèles : 18 % des personnes interrogées disent ses droits dans la formule 1 sions locales, ce report constitue gades plus modestes comme Saver- regarder leur chaîne locale tous les jours ou presque, et 30 % affirment lui en quelque sorte une aubaine : les ne, Seltz ou Boerch, cités du Bas- être fidèle plusieurs fois par semaine. La plupart des téléspectateurs sont LE GROUPE ALLEMAND Kirch a déclaré, lundi 4 mars, qu’il pourrait chaînes de proximité redoutent l’ar- Rhin qui possèdent chacune leur friands d’actualité locale, et 70 % plébiscitent les informations de type prati- devoir vendre sa participation majoritaire dans la société Formula rivée prochaine de la TNT. Si le chaîne. Réunions d’amateurs, creu- que et de service. La star des programmes reste l’actualité locale et culturel- One, qui gère les droits du sport automobile (formule 1). Le géant numérique hertzien est considéré sets associatifs autrefois, elles le (69 % des 15-24 ans interrogés disent organiser leurs sorties grâce à leur européen des médias, qui fait face à d’historiques difficultés financiè- comme « inéluctable », il représen- emploient aujourd’hui près de chaîne de proximité). Enfin, 88 % des abonnés estiment avoir, grâce à la télé- res (Le Monde du 28 février), pourrait, également, renoncer au contrô- te, selon eux, un danger. En raison 500 personnes et pèsent une ving- vision de proximité, une « bonne connaissance de la vie locale », et 80 % esti- le de Premiere, sa société déficitaire de télévision à péage. Dieter des coûts annoncés de diffusion taine de millions d’euros dans le ment qu’elle « diffuse des informations fiables et crédibles ». Hahn, bras droit de Leo Kirch, a également déclaré que la société cher- plus élevés que ceux du câble, les paysage audiovisuel français. Ces chait des repreneurs à sa participation dans le groupe d’édition Axel opérateurs locaux hésitent à s’enga- chaînes vivent grâce aux subsides Springer pour éponger ses dettes. En revanche, Kirch ne renoncerait ger dans l’aventure de peur de dis- des collectivités locales – les fonds estime Patrick Vuitton, délégué vers un modèle à l’italienne ou à pas à son principal atout, sa participation de 52 % dans ProSieben- paraître à très court terme. Ils l’ont publics représentant en moyenne général de l’Avicam. Les chaînes l’espagnole, où une kyrielle de télé- Sat1, premier groupe privé allemand de télévision. M. Hahn a évalué fait notamment savoir lors d’une 55 % de leur budget —, à la publici- pressent donc pour l’ouverture à visions rachètent des programmes l’endettement de Kirch à quelque 6,5 milliards d’euros. – (Reuters.) réunion à Paris, jeudi 28 février, té (pour 4 %), le reste étant notam- la publicité de la distribution, à très bas prix, en raison de la fai- organisée sous l’impulsion de l’As- ment constitué des sommes rever- visant les supermarchés qui com- blesse de leur audience, à des grou- sociation des villes pour le câble et sées par les câblo-opérateurs qui muniquent massivement leurs pes audiovisuels. Une situation Lectorat stable en 2001 le multimédia (Avicam) et l’union répartissent le fruit des abonne- offres et leurs prix dans la presse qui entraînerait l’appauvrissement des télévisions locales de service ments entre les différentes chaînes quotidienne régionale. Mais les de la production. De la même pour la presse magazine public (TLSP) : « Tous les ans, le proposées par leur bouquet. éditeurs régionaux s’opposent façon, les chaînes locales crai- gnent un effet de « syndication » LE LECTORAT de la presse magazine française est resté stable en à l’exemple des radios locales pri- 2001, par rapport à l’année 2000, selon les chiffres communiqués lundi vées au début des années 1980, par l’AEPM (Audiences études sur la presse magazine). Portant sur C9, une petite chaîne « saute-frontière » qui se sont assuré une audience 146 titres, cette étude annuelle révèle que 45,7 millions de personnes nationale et sont devenues de puis- ont lu un ou plusieurs magazines en 2001, essentiellement à domicile. LILLE télévision « saute-frontière », positionnée à deux pas sants groupes en rachetant des Parmi les hebdomadaires et bihebdomadaires ayant le plus progressé, de notre envoyée spéciale du territoire belge, est célèbre pour diffuser un vaudevil- petites antennes commerciales en l’AEPM a noté Courrier international, du groupe Le Monde (+ 20,7 %), Au fond d’un parc planté d’arbres centenaires, l’impo- le en patois picard qui a été découpé en huit feuilletons difficulté. La tentation pourrait Auto plus (+ 7,4 %) et Femina hebdo (+ 6,7 %). Six hebdomadaires ont sante bâtisse blanche est cossue. A l’intérieur, les murs sous forme de sitcoms. D’autres émissions sont réali- être grande de pratiquer cette plus de 7 millions de lecteurs : TV Magazine, Télé 7 jours, Télé Z, Fem- auraient besoin d’un solide coup de peinture et le mobi- sées en partenariat avec la chaîne belge No Télé, com- démarche de fourmis. me actuelle, Télé Loisirs et Télé Star. lier semble avoir été figé dans le temps. Les occupants me l’émission culturelle « D’ici et d’ailleurs », conçue Enfin, l’Avicam et TLSP s’interro- Du côté des mensuels et bimestriels, les titres ayant le plus progressé sont, à l’inverse, toujours en mouvement, et ironisent par C9, coanimée par deux animateurs, français et wal- gent sur la logique du découpage sont Maison Bricolage (+ 50,6 %), Salut (+ 30,7 %) et Notre temps sur leurs conditions de travail dans cette maison louée à lon, et enregistrée chez No Télé, en Belgique. Pour technique et géographique des fré- (+ 24 %). Sept de ces périodiques ont compté plus de 4,5 millions de une filiale de Vivendi Environnement. A Saint-André- vivre, la chaîne a fait des choix. « Entre les décrochages quences qui seront soumises à lecteurs, dont Art et Décoration, Top santé, Santé magazine, Télé 7 jeux lez-Lille, dans la proche banlieue de la métropole nordis- régionaux des radios, de M6 et les journaux de France 3, appel d’offres. La répartition des et Géo. te, l’état du siège de la télévision locale C9 Télévision la concurrence est devenue très forte, explique M. Bou- trois fréquences nationales, chacu- contraste avec l’activité qui y règne et le bel habillage de geard. Nous avons cessé de faire de la concurrence fron- ne entre 110 fréquences de proxi- la chaîne. tale et donc de faire du direct. Nous sommes complémen- mité, ne respecte pas la réalité de a PRESSE : la direction du développement des médias, qui taires. Nous proposons des magazines, des reportages, la vie locale. Afin d’y voir plus dépend de Matignon, a commencé, lundi, à consulter les différentes des rencontres avec des acteurs de la région.» clair, les deux associations ont parties prenantes dans la publication des quotidiens. L’objectif est Née en 1987 dans l’euphorie du câble, quand celui-ci Le budget de C9 s’élève à 940 000 euros, la masse sala- demandé au CSA des « prévisions d’étudier l’impact de la presse gratuite en France et à l’étranger, sur le était considéré comme un support révolutionnaire, cet- riale (16 salariés, dont 9 journalistes à plein temps et un fiables de montée en puissance de la marché, après l’arrivée de Metro à Paris et Marseille (Le Monde du te télévision touche 70 000 à 80 000 foyers câblés, soit mi-temps) représente 78 % des dépenses. Les embau- télévision numérique terrestre », 2 mars). Ces rencontres pourraient durer une quinzaine de jours. La plus de 200 000 personnes. Parce que le paysage câblé ches sont gelées depuis longtemps. Une bonne part des des « conditions concrètes en ter- distribution de Metro a de nouveau été perturbée lundi à Paris par le est « mité », elle est reçue dans 30 des 36 municipalités ressources de la chaîne provient des collectivités territo- mes de volume de production » et syndicat du Livre CGT. câblées de la Communauté urbaine de Lille, qui en riales – mais « nous sommes absolument libres », précise que les pouvoirs publics propo- a L’accès à certaines pages du site Internet du Financial Times va compte 87. Elle devrait prochainement couvrir Lille et M. Bougeard. Les partenariats et la publicité contri- sent « un découpage qui tienne devenir payant, a annoncé lundi à Londres le propriétaire du quoti- Villeneuve-d’Ascq. buent aussi au financement. Le déficit de plus de compte de la réalité des bassins de dien économique britannique, le groupe Pearson. Cela devrait, selon Trois heures de production sont construites chaque 200 000 euros à la fin de l’année devrait être épongé par vie ». Ces débats devraient repren- lui, permettre au site de rentrer dans ses frais vers la fin de 2002. semaine et sont rediffusées dix à quinze fois. « Nous pré- la maison mère NC Numéricâble (Vivendi Universal). dre après les élections. – (AFP.) férons en faire moins et proposer d’excellents produits a TÉLÉVISION : M6 ne rachètera pas à Suez les 25 % que ce dernier finis », dit Jean-Paul Bougeard, directeur de C9. Cette B. M. Bénédicte Mathieu détient dans le bouquet par satellite TPS, a affirmé le PDG de RTL Group (maison mère de la chaîne), Didier Bellens, dans un entretien à La Tribune de mardi. « Nous ne croyons pas à la télévision à péage », a-t-il expliqué. TPS est détenu par TF1 (50 %), M6 et Suez (25 % chacun). La difficile coopération transfrontalière des médias scandinaves a Le groupe Canal+ (Vivendi Universal) souhaite qu’il soit procédé àun« ajustement » du mode de financement du cinéma français, Les projets nés après l’ouverture du pont reliant la Suède au Danemark ont fait long feu et non à sa remise en cause, a affirmé, lundi lors d’un colloque à Paris, Denis Olivennes, directeur général du groupe, principal bailleur de COPENHAGUE L’un des projets les plus remar- fonds du cinéma français. « Il n’est pas question pour nous un seul ins- de notre envoyé spécial qués voit le jour dans la presse. Au tant de remettre en cause les mécanismes français, dont on considère Au moment de son inauguration, printemps 2000, deux quotidiens lan- qu’ils sont positifs. Nous souhaitons qu’il s’adapte aux évolutions de l’envi- le 1er juillet 2000, le pont-tunnel cent un supplément bihebdomadai- Le pont ronnement », a-t-il précisé. – (AFP.) reliant le sud de la Suède au Dane- re, Oeresundsnyt (Les Nouveautés de de l’Oeresund, mark, le premier du genre, ont exci- l’Oeresund). Trois journalistes du reliant Copenhague té les imaginations. De part et Berlingske Tidende, l’un des princi- à la troisième ville d’autre du détroit de l’Oeresund, paux journaux danois, et autant du suédoise, Malmö, nombreux sont ceux qui se sont Sydsvenska Dagbladet, le quotidien n’a pas répondu enthousiasmés pour cet ouvrage de de la région suédoise de Malmö, ont à toutes les attentes 16 km qui doit, selon ses promo- pour mission de décrire l’émergence suscitées par son teurs, favoriser le développement de la nouvelle « eurorégion ». Bien ouverture à l’été d’une région transfrontalière de que le suédois et le danois soient 2000. Plusieurs 3 millions d’habitants, dont la capi- proches, le supplément est rédigé projets de relations tale danoise, Copenhague. Dans les dans les deux langues. transfrontalières Documentalistes médias, les projets de coopération ont capoté. ont fleuri. C’était l’occasion idéale, à et professeurs d’histoire en croire leurs initiateurs, de rappro- Un an après son lancement, l’ex- cher deux peuples qui se côtoient périence est interrompue. « En Suè- sans vraiment se connaître. L’épreu- de, nous écrivions déjà depuis long-
ve du temps, les différences culturel- temps sur ce qui se passait côté / Ne manquez pas le numéro de mars sur : les et les réalités économiques ont danois, se souvient Hans Maanson, réduit les ambitions. Elles illustrent le rédacteur en chef du Sydsvenskan. Danois… ». Depuis la fin de l’expé- projet de rédaction mixte pour bien les limites de ce genre d’expé- Aussi, quand le pont a ouvert, nous rience, Berlingske n’a pas nommé « couvrir l’intégration de la région ». rience alors que le concept de l’Eu- avons éprouvé le besoin de passer à de correspondant à Malmö et a sup- C’est déjà le créneau adopté par LA GUERRE D’ALGÉRIE rope des régions gagne du terrain. l’étape ultérieure, en publiant des arti- primé celui de Stockholm par mesu- l’émission hebdomadaire réalisée cles fouillés liés à l’actualité. Les re d’économies. Ce qui reflète bien par les stations locales des radios Danois souhaitaient, eux, des sujets le relatif manque d’intérêt des publiques des deux pays. « Nous ● Dossier exceptionnel sur une page plus magazine et touristiques. » Côté Danois pour ce qui se passe chez abordons le manque d’harmonie fis- publicité aussi, les points de vue leurs voisins. Un sentiment qui cale et bancaire, le coût trop élevé divergent quant aux types d’annon- n’est pas réciproque. d’une traversée du pont en voiture, les d’histoire douloureuse ceurs à attirer. Les recettes ne sui- Autre projet ayant fait long feu, difficultés de s’installer de l’autre côté vent pas, d’autant que, comme par- l’échange de correspondants entre de la frontière », explique Jette Beck- ● tout, les budgets publicitaires sont les rédactions régionales des chaî- mann, l’animatrice danoise de ce Articles, reportages et analyses revus à la baisse. nes publiques danoise (TV2) et sué- programme d’une heure, écouté par Des obstacles plus culturels ont doise (SVT). « On traitait l’actualité près d’un demi-million d’auditeurs. du Monde de l’époque aussi entravé le projet. Le journa- locale suédoise comme si elle avait Dans son studio de Copenhague, liste danois Steen Breiner se rappel- lieu ici, précise Dan Tschernia, de elle travaille « en aveugle » avec son le des frictions survenues entre les TV2. Si les Suédois ont compris notre partenaire, installé à Malmö. Cha- équipes : « Aucun chef n’avait été démarche, nous avons reçu des com- cun emploie sa propre langue, déco- OFFRE SPÉCIALE ENSEIGNANT ! désigné pour diriger l’ensemble, nos mentaires négatifs de Danois. » dée parfois pour les auditeurs. Pour tout renseignement : [email protected] directions respectives ayant refusé de M. Tschernia prépare maintenant le Tél. : 01 42 17 33 29 choisir entre un Suédois et un lancement, à l’automne 2002, d’un Antoine Jacob LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/23 LA TENDANCE FINANCIÈRE
Forte hausse aux Etats-Unis Les valeurs médias dans l’attente de la reprise publicitaire et en Europe CHRONIQUE DES MARCHES PORTÉS depuis le début du positions, auraient fortement mois de mars par une série de sta- inversé le sens du marché en se tistiques économiques favorables portant acheteurs. De son côté, EN CETTE PÉRIODE de présentation des « Une grosse incertitude plane sur la rentabilité aux Etats-Unis, les grands marchés l’action Alstom a gagné 2,07 %, à résultats 2001 et des prévisions 2002, les valeurs L'ACTION TF1 SUR 6 MOIS de TF1, en raison de ce que la chaîne a dû débour- boursiers ont continué leur mouve- 14,3 euros, malgré l’annonce de sa médias connaissent un regain d’intérêt à la en euros à Paris ser pour la Coupe du monde de football. M6 a Le 4 mars 29,25 ment de hausse, lundi 4 mars, com- sortie de l’indice CAC 40. Le titre mesure des espoirs placés dans la reprise du 34 une grille des programmes très flexible. Dès qu’ils mençant la semaine sur une note du groupe de bâtiment et de servi- marché publicitaire. 30 sentiront que le marché publicitaire repart, ils pas- fermement positive (lire page 19). ces Vinci, qui remplacera Alstom seront à l’offensive », explique Charles-Henri de L’indice CAC 40 a notamment dans le CAC 40, s’est apprécié de 1 2002 26 Mortemart, analyste chez Dexia Securities. progressé de 2,70 %, à 0,65 %, à 70,00 euros. Cette modifi- Lundi 4 mars au soir, le groupe TF1 a annon- 22 BNP Paribas est plus circonspect, estimant, le 4 607,44 points. La hausse a été cation dans la composition de l’in- cé pour 2001 un bénéfice net consolidé en bais- 15 février, que M6 aura du mal à réitérer sa per- menée par le rebond des titres Axa dice parisien n’a pas surpris les se de 16 %, à 210,3 millions d’euros. Des chif- 18 formance de 2001, tant pour l’audience que (+ 8,43 %, à 23,80 euros), Vivendi opérateurs, qui attendaient une fres en ligne avec ceux, provisoires, publiés par SO N D J F M pour les recettes publicitaires. La chaîne de 2001 2002 Universal (+ 7,26 %, à 48 euros), décision imminente. la chaîne fin janvier. Le titre TF1 avait alors chu- Source : Bloomberg Nicolas de Tavernost ne cache d’ailleurs pas Alcatel (+ 7,10 %, à 17,20 euros), Sur les principales places euro- té de 5,23 %. Cette fois, le marché a positive- que la tendance est au développement de ses ST Microelectronics (+ 7,06 %, à péennes, les indices boursiers ont ment anticipé : dans la journée, lundi, l’action activités hors publicité. 37,90 euros), LVMH (+ 6,54 %, à également fortement progressé. A TF1 a gagné 4,46 %, à 29,25 euros, pour attein- 57,80 euros) ou France Télécom Francfort, l’indice Dax a gagné dre un gain de 11,43 % par rapport au lundi pré- rill Lynch penche pour un nouveau recul des (+ 6,24 %, à 32,51 euros). Des 2,91 %, à 5 245,84 points. A Lon- cédent. Une relative surprise. Comme tous les dépenses publicitaires (- 2,1 %), Zenith Media La nouvelle donne de la télévision numérique fonds spéculatifs, qui avaient spé- dres, l’indice Footsie s’est apprécié « broadcasters » – les opérateurs télévisuels et prévoit une stabilisation (+ 0,7 %) tandis que terrestre (TNT), coûteuse et qui profitera aux culé à la baisse sur ces valeurs, de 1,41 %, à 5 242,00 points. Com- radiophoniques, dont les revenus proviennent McCann-Erickson est plus optimiste, avec un opérateurs qui ont déjà du contenu, pourrait à auraient choisi de prendre leurs posé des cinquante premières capi- essentiellement de la publicité –, TF1 est parti- gain estimé à 2,2 %. La publication par les agen- nouveau bousculer le paysage. En Italie, Media- bénéfices et, débouclant leurs talisations boursières cotées sur culièrement exposé aux variations du marché ces publicitaires, cette semaine, de leurs résul- set, le groupe du président du Conseil italien, les places financières du Vieux publicitaire. En 2001, la chaîne a connu une bais- tats définitifs et de leurs prévisions 2002 (Publi- Silvio Berlusconi, est placé à « vendre » par Mer- Continent, l’indice Euro Stoxx 50 a se de ses recettes de 4,7 %, à 1,5 milliard cis mardi, Havas Advertising mercredi), sera rill Lynch, en raison des forts coûts que l’entre- CAC 40 gagné 2,83 %, à 3 748,55 points. d’euros. Son chiffre d’affaires a crû de 18,4 %, à attentivement suivie. prise va devoir débourser pour sa conversion à A la Bourse de Paris A New York, l’indice Dow Jones 828,2 millions d’euros, hausse due à l’intégra- la TNT : 200 millions d’euros pour 2003-2004 M6, Le 4 mars 4607,44 s’est apprécié de 2,10 %, à tion à 100 % d’Eurosport et aux bons chiffres selon Mediaset, « sans compter la conversion des 4 650 10 586,82 points. Riche en valeurs réalisés par ses filiales : ces activités diversifiées Depuis 2001, les analystes préfèrent souvent 1 800 tours de transmission, du signal analogique 4 600 de technologie, l’indice Nasdaq a représentent 35,6 % du chiffre d’affaires. Pour M6 à TF1. Le titre M6 a connu une année au numérique ». 4 550 bondi de 3,14 %, à 1 859,32 points. 2002, le groupe TF1 estime que celui-ci pourrait 2001 exceptionnelle (+ 43 %), entre autre grâce Reste, chez les valeurs médias, le boulet de la 4 500 A Tokyo, l’indice Nikkei a cédé croître « de plus de 10 % », s’appuyant sur la au succès de son émission « Loft Story ». L’an- presse écrite. Le britannique Pearson a vu son 4 450 0,89 %, à 11 348,45 points, mercre- perspective d’intégrer 50 % du bouquet satellite cienne « petite chaîne qui monte » a connu une bénéfice avant impôts chuter de 12 % en 2001, à 4 400 di 5 mars. L’indice nippon avait TPS (contre 25 % auparavant) et sur « les hausse de 18 % de son chiffre d’affaires, porté 483 millions d’euros. Un recul essentiellement gagné 5,90 %, lundi. L’annonce de audiences en hausse » observées par la chaîne par des recettes publicitaires qui ont grimpé de dû à sa branche presse, FT Group, dont le chif- 4 350 mesures réglementant strictement depuis le début de l’année. La direction de 2,6 %. « Le profil risque/rentabilité de M6 [est] fre d’affaires a reculé de 6 %. Le groupe français 4 300 les activités des fonds spéculatifs TF1 a précisé qu’en dépit de ses espoirs d’une plus favorable que celui de son principal concur- Les Echos, filiale de FT Group, a également affi- 4 250 avait soutenu l’indice de référence « reprise des investissements publicitaires au rent (TF1) et illustré par la poursuite de gain de ché un net fléchissement de 16 % de son chiffre 4 200 de la place japonaise. second semestre 2002 », « la visibilité [du marché part d’audience et de part de marché publicitai- d’affaires, à 142,5 millions d’euros. 41420268 publicitaire] reste faible ». Les grandes agences re », estime Fortis Bank dans une note du février 2002 mars Source : Bloomberg Adrien de Tricornot et les analystes font montre de prudence. Mer- 1er mars. José Barroso
Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER LES BOURSES DANS LE MONDE 5/3, 10h04 cours 2002 2002 cours 2002 2002 Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER ROYAUME UNI FTSE 100 index 5231,50 5/3 -0,20 5362,29 4/1 5015,50 20/2 17,60 cours 2002 2002 ASIE-OCÉANIE FTSE techMark 100 index 1226,56 5/3 -0,94 97,40 AUSTRALIE All ordinaries 3381,70 5/3 0,36 3443,89 14/2 3322,30 18/1 SUÈDE OMX 818,83 5/3 -0,55 878,88 4/1 741,84 20/2 26,40 UNION EUROPÉENNE CHINE Shangaï B 142,01 1/3 -0,80 171,72 4/1 121,08 23/1 19,00 ALLEMAGNE DAX Index 5215,06 5/3 -0,59 5352,16 4/1 4706,00 20/2 24,90 EUROPE Shenzen B 219,50 4/3 1,32 265,91 4/1 182,43 23/1 15,70 Euro Neu Markt Price IX 1029,35 5/3 -0,39 1212,43 4/1 913,75 20/2 HONGRIE Bux 8024,87 4/3 -0,60 8162,52 4/2 7052,97 3/1 CORÉE DU SUD Composite 819,99 28/2 -0,26 826,59 28/2 690,35 2/1 AUTRICHE Austria traded 1241,89 5/3 -0,05 1247,67 22/2 1109,88 9/1 14,00 ISLANDE ICEX 15 1292,33 1/3 0,60 1298,29 15/2 1142,61 7/1 HONG KONG Hang Seng 10985,84 5/3 2,63 11919,41 7/1 10387,49 1/3 15,80 BELGIQUE Bel 20 2758,75 5/3 -0,61 2815,18 28/1 2609,61 15/1 13,20 POLOGNE WSE Wig 1396,13 4/3 -0,04 1486,22 28/1 1200,31 2/1 17,00 All ordinaries 4797,28 5/3 2,28 5104,37 7/1 4548,50 7/2 DANEMARK Horsens Bnex 274,87 5/3 0,34 275,73 27/2 254,91 30/1 TCHÉQUIE Exchange PX 50 423,10 5/3 -0,14 425,79 1/2 384,60 2/1 INDE Bombay SE 30 399,83 4/3 -4,38 410,60 27/2 339,26 1/1 1,30 ESPAGNE Ibex 35 8297,60 5/3 -1,04 8608,50 4/1 7628,00 22/2 18,70 RUSSIE RTS 319,05 4/3 4,45 305,47 1/3 267,70 3/1 ISRAËL Tel Aviv 100 409,36 4/3 2,40 468,92 7/1 400,52 20/2 FINLANDE Hex General 8567,94 5/3 -0,46 9224,38 4/1 4,30 19/2 21,20 SUISSE Swiss market 6438,80 5/3 -0,03 6460,10 7/1 6059,10 6/2 17,70 JAPON Nikkei 225 11348,45 5/3 -0,89 11450,22 4/3 9420,85 6/2 27,90 FRANCE CAC 40 4579,47 5/3 -0,61 4720,04 4/1 4210,29 20/2 21,20 TURQUIE National 100 11624,12 5/3 -0,35 15071,83 8/1 10715,80 27/2 11,80 Topix 860,12 5/3 -0,17 855,09 7/1 727,90 6/2 27,50 Mid CAC 2084,46 4/3 1,61 2084,46 4/3 1929,16 2/1 14,70 AMÉRIQUES MALAISIE KL composite 735,86 5/3 1,51 730,21 19/2 681,50 2/1 17,00 SBF 120 3174,42 5/3 -0,55 3248,59 4/1 2924,74 20/2 21,30 ARGENTINE Merval 371,49 4/3 -8,47 471,34 6/2 323,69 2/1 NOUVELLE-ZÉLANDE All ordinar. 2080,13 5/3 0,34 2143,66 4/2 2050,84 3/1 SBF 250 3012,17 4/3 2,58 3035,25 4/1 2782,54 20/2 21,00 BRÉSIL Bovespa 14471,23 4/3 0,89 14412,54 7/1 12300,70 30/1 9,90 SINGAPOUR Straits Time 1803,85 5/3 -0,23 1808,14 1/2 1606,08 2/1 22,10 Indice second marché 2432,95 4/3 0,93 2432,94 4/3 2287,72 2/1 14,00 CANADA TSE 300 7861,83 4/3 1,96 7875,64 7/1 7402,70 20/2 20,70 TAÏWAN Weighted 5957,75 5/3 1,42 6049,12 28/1 5375,40 17/1 21,80 Indice nouveau marché 1090,67 5/3 -0,45 1175,41 7/1 980,76 22/2 46,60 CHILI Ipsa 99,73 4/3 2,00 102,37 4/1 94,80 20/2 THAILANDE Thaï SE 387,38 5/3 -0,93 380,75 18/2 302,38 2/1 GRÈCE ASE General 2419,51 5/3 0,00 2655,07 3/1 2321,35 28/2 14,70 ETATS-UNIS Dow Jones ind. 10586,82 4/3 2,10 10528,55 4/3 9529,45 30/1 23,20 AFRIQUE IRLANDE Irish Overall 5040,94 5/3 -0,08 6085,02 18/1 4636,97 6/2 12,40 Nasdaq composite 1859,32 4/3 3,14 2098,88 9/1 1696,55 22/2 49,10 AFRIQUE DU SUD All share 10855,00 5/3 0,39 11114,00 14/2 10138,29 30/1 10,20 ITALIE Milan Mib 30 32514,00 5/3 -0,46 32791,00 4/1 29542,00 20/2 19,90 Nasdaq 100 1494,70 4/3 4,13 1710,23 9/1 1329,93 22/2 47,90 COTE D'IVOIRE BVRM 72,35 1/3 77,38 2/1 72,32 27/2 LUXEMBOURG Lux Index 1135,56 1/3 0,94 1169,47 14/1 1107,45 3/1 Wilshire 5000 10767,92 4/3 1,97 10973,45 7/1 10040,54 20/2 PAYS BAS Amster. Exc. Index 509,77 5/3 -0,35 512,09 4/3 475,19 22/2 18,40 Standards & Poors 500 1153,84 4/3 1,95 1176,96 7/1 1081,66 30/1 21,90 PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : Jacques Chahine Finances ; données : la Cote Bleue. PORTUGAL PSI 20 7614,09 5/3 -0,42 7998,50 4/1 7161,66 25/2 17,80 MEXIQUE IPC 7029,60 4/3 1,91 7011,03 1/2 6365,72 14/1 12,60 n/d : valeur non disponible.
EUROPE Mardi 5 mars 10h04 FRANCFORT TOKYO NEW YORK INDICES DANONE ...... FR...... 134,00 .....-0,30 4/3 : 192 millions de titres échangés 5/3 : 980 millions de titres échangés Séance du 4/3 PHILIP MORRIS...... 53,12 ...... -1,21 SECTEURS EURO STOXX DEUTSCHE BANK AG...... AL...... 72,48 .....-0,22 Valeur Cours de clôture %var. Valeur Cours de clôture %var. NYSE PROCTER AND GAMBLE ...... 86,98 ...... -0,65 Indice % var. DEUTSCHE TELEKOM...... AL...... 16,70 .....-1,94 SBC COMM INC SHS...... 39,36...... 0,92 Meilleures performances Meilleures performances 1593 millions de titres échangés AUTOMOBILE ...... 230,80 .....-0,86 E.ON ...... AL...... 56,71 .....-1,18 INTERSHOP COMMUNIC ...... 1,59 ...... 32,50 ISHIKAWA SEISAKUSH ...... 91,00 ...... 26,39 Valeur Cours de clôture %var. TEXAS INSTRUMENTS...... 33,99...... 7,90 BANQUES...... 279,23 .....-0,53 ENDESA...... ES...... 17,50 .....-2,02 UNITED TECHNOLOGIE ...... 77,25...... 4,11 SHS INFORMATIONSSY...... 2,40 ...... 28,34 MIYAKOSHI...... 126,00 ...... 24,75 3M ...... 123,01...... 2,24 PRODUIT DE BASE ...... 215,59...... 0,09 ENEL ...... IT ...... 6,45...... 0,00 WAL-MART STORES ...... 62,98...... 0,27 UBAG UNTERN BETEIL...... 0,77 ...... 24,19 SHIRAISHI...... 234,00 ...... 23,16 AM INTL GRP...... 75,48...... 2,37 CHIMIE...... 362,95 .....-0,17 ENI SPA ...... IT...... 15,86 .....-0,13 WALT DISNEY COMPAN...... 23,56 ...... -1,79 MWG BIOTECH AG...... 1,90 ...... 24,18 ENSHU ...... 119,00 ...... 16,67 ALCOA ...... 39,56...... 4,32 TÉLÉCOMMUNICATIONS ...... 429,53 .....-1,28 FORTIS...... BE...... 26,25 .....-0,76 CDV SOFTWARE ENTER...... 18,95 ...... 14,85 HAKUTO...... 1514,00 ...... 15,22 AOL TIME WARNER...... 27,12...... 4,39 NASDAQ CONSTRUCTION...... 235,50...... 0,02 FRANCE TELECOM...... FR...... 32,04 .....-1,45 BRUEDER MANNESMANN ...... 2,62 ...... 13,91 DENTSU ...... 669000,00 ...... 12,63 AMERICAN EXPRESS ...... 39,38...... 5,55 2297 millions de titres échangés CONSOMMATION CYCLIQUE...... 132,17 .....-0,88 GENERALI ASS...... IT...... 29,32 .....-0,44 ADCON TELEMETRY ...... 2,90 ...... 13,73 UNION OPTICAL ...... 65,00 ...... 12,07 AT & T...... 16,05...... 1,07 Valeur Cours de clôture %var. PHARMACIE...... 498,57 .....-0,37 ING GROEP CVA...... NL...... 29,03 .....-0,41 Plus mauvaises performances Plus mauvaises performances BOEING CO...... 49,13...... 2,70 ALTERA CORP...... 22,51...... 8,43 ÉNERGIE ...... 348,99 .....-0,56 KONINKLIJKE AHOLD ...... NL...... 27,34...... 0,11 RICARDO.DE ...... 1,60...... -86,44 CHUO BUILD INDUS ...... 70,00...... -23,08 BRISTOL MYERS SQUI...... 47,80 ...... -0,42 AMAZON.COM INC...... 16,48...... 7,08 SERVICES FINANCIERS...... 237,95 .....-0,38 L'OREAL...... FR...... 80,95...... 0,25 KABEL NEW MEDIA AG ...... 0,01...... -66,67 AIWA...... 320,00...... -13,51 CATERPILLAR ...... 59,08...... 4,88 AMGEN INC...... 59,88...... 2,31 ALIMENTATION ET BOISSON ...... 235,87 .....-0,10 LVMH ...... FR...... 57,75 .....-0,09 IM INTERNATIONAL ...... 7,00...... -63,20 FUJI KOSAN...... 140,00...... -10,26 CITIGROUP...... 47,61...... 3,95 APPLIED MATERIALS ...... 50,06...... 4,34 BIENS D'ÉQUIPEMENT ...... 366,60 .....-0,16 MUENCHENER RUECKV ...AL...... 289,80...... 0,57 BROKAT TECHNOLOGIE...... 0,03...... -25,00 AEGON NV...... 3000,00...... -10,18 COCA-COLA ...... 47,90 ...... -1,05 BED BATH & BEYOND ...... 34,21...... 0,18 ASSURANCES...... 323,32 .....-0,11 NOKIA OYJ...... FI...... 26,12 .....-0,99 LETSBUYIT.COM...... 0,03...... -25,00 FUDO CONSTRUCTION...... 76,00 ...... -9,52 COLGATE PALMOLIVE...... 56,38 ...... -0,83 CISCO SYSTEMS...... 16,48...... 9,87 MÉDIAS ...... 290,35 .....-1,04 PINAULT PRINTEMPS...... FR...... 128,80 .....-0,16 TEAM COMM GRP...... 0,13...... -23,53 KYODEN...... 300,00 ...... -9,09 COMPAQ COMPUTER ...... 10,65...... 2,01 COMCAST A SPECIAL ...... 34,12 ...... -1,24 BIENS DE CONSOMMATION...... 372,82...... 0,41 REPSOL YPF ...... ES...... 14,78 .....-1,60 D.LOGISTICS AG...... 2,53...... -18,39 ENSUIKO SUGAR...... 266,00 ...... -8,90 DOW CHEMICAL...... 33,40...... 3,73 CONCORD EFS ...... 33,35...... 4,22 COMMERCE ET DISTRIBUTION.....289,16 .....-0,45 ROY.PHILIPS ELECTR ...... NL...... 32,18 .....-1,56 DUPONT DE NEMOURS...... 48,65...... 1,65 DELL COMPUTER ...... 27,68...... 4,69 HAUTE TECHNOLOGIE ...... 495,25 .....-0,91 ROYAL DUTCH PETROL ....NL...... 60,20 .....-0,66 EASTMAN KODAK...... 33,49...... 3,24 EBAY...... 59,46...... 8,38 SERVICES COLLECTIFS ...... 290,20 .....-0,96 RWE...... AL...... 41,42 .....-0,34 ENDESA ADR ...... 15,46...... 0,65 FLEXTRONICS INTL ...... 17,20 ...... 13,98 SAINT GOBAIN...... FR...... 179,40 .....-0,33 LONDRES PARIS EXXON MOBIL ...... 42,65...... 1,55 GEMSTAR TV GUIDE ...... 20,97...... 3,40 SANOFI-SYNTHELABO ...... FR...... 75,00...... 0,00 LES 50 VALEURS DE L'EURO STOXX 4/3 : 2180 millions de titres échangés 4/3 : 166 millions de titres échangés FORD MOTOR ...... 16,17...... 3,39 GENZYME ...... 44,16 ...... -0,70 SANPAOLO IMI ...... IT...... 12,35 .....-0,56 Code Cours % var. Valeur Cours de clôture %var. Valeur Cours de clôture %var. GENERAL ELECTRIC ...... 40,20...... 1,90 IMMUNEX...... 29,70...... 2,59 SIEMENS ...... AL...... 72,05 .....-0,55 pays /préc. Meilleures performances Meilleures performances GENERAL MOTORS...... 58,70...... 6,79 INTEL CORP ...... 31,85...... 2,81 SOCIETE GENERALE A ...... FR...... 69,40...... 0,00 ABN AMRO HOLDING ...... NL...... 20,57 .....-0,63 BALTIMORE TECHNOL...... 0,12 ...... 16,67 GENESYS...... 12,29 ...... 15,07 GILLETTE CO...... 33,56 ...... -1,84 INTUIT ...... 41,17...... 4,36 SUEZ...... FR...... 32,10 .....-1,62 AEGON NV...... NL...... 26,47 .....-0,08 PEARSON...... 8,76 ...... 13,77 VALTECH ...... 2,20 ...... 14,58 HEWLETT PACKARD...... 20,55...... 1,68 JDS UNIPHASE...... 5,77 ...... 15,86 TELECOM ITALIA...... IT ...... 9,67 .....-0,82 AIR LIQUIDE...... FR...... 169,10 .....-0,70 COLT TELECOM GROUP ...... 0,51 ...... 13,48 HAVAS ADVERTISING ...... 9,94...... 9,83 HOME DEPOT INC...... 49,90 ...... -0,78 LINEAR TECHNOLOGY ...... 44,45...... 8,49 TELEFONICA...... ES...... 13,85 .....-1,28 ALCATEL A ...... FR...... 17,04 .....-0,93 BOOKHAM TECHNOLOGY...... 1,25 ...... 11,36 HIGHWAVE OPTICAL...... 2,78...... 9,45 HONEYWELL INTL...... 39,50 ...... -0,73 MAXIM INTEGR PROD...... 54,84...... 8,21 TIM ...... IT ...... 5,47 .....-1,26 ALLIANZ N ...... AL...... 264,20 .....-0,11 MARCONI...... 0,20...... 9,86 SOITEC...... 25,50...... 9,02 IBM...... 105,90...... 2,80 MICROSOFT...... 63,30...... 3,14 TOTAL FINA ELF ...... FR...... 170,40 .....-0,53 AVENTIS...... FR...... 83,65 .....-1,24 AUTONOMY CORP ...... 3,69...... 9,33 AXA...... 23,80...... 8,43 INTL PAPER...... 46,05...... 4,28 ORACLE CORP ...... 13,67...... -14,51 UNICREDITO ITALIAN ...... IT ...... 4,66...... 1,30 AXA...... FR...... 23,79 .....-0,04 GRANADA...... 1,30...... 8,79 PUBLICIS GROUPE SA ...... 33,55...... 8,19 JOHNSON & JOHNSON...... 61,92 ...... -0,29 PAYCHEX ...... 41,27...... 7,47 MUENCHENER RUECKV...NL...... 67,50...... 0,52 BASF AG...... AL...... 45,90 .....-0,11 Plus mauvaises performances Plus mauvaises performances J.P.MORGAN CHASE ...... 32,53...... 9,90 PEOPLESOFT INC...... 34,38...... 5,46 VIVENDI UNIVERSAL...... FR...... 46,84 .....-2,42 BAYER...... AL...... 37,90 .....-0,29 SCOOT.COM ...... 0,01...... -25,00 GRANDVISION ...... 19,05 ...... -4,51 LUCENT TECHNOLOGIE ...... 5,85...... 1,21 QUALCOMM INC...... 38,87...... 8,06 VOLKSWAGEN ...... AL...... 58,70 .....-0,54 BAYR.HYP.U.VERBK...... AL...... 35,80 .....-1,65 TELEWEST COMM...... 0,13...... -18,75 ELIOR ...... 8,50 ...... -3,41 MC DONALD'S CORP...... 26,85...... 2,60 SIEBEL SYSTEMS ...... 32,53...... 6,90 BBVA ...... ES...... 13,59 .....-1,52 ZONE EURO : FR (France), AL (Allemagne), ES (Espa- QXL RICARDO...... 0,01...... -12,00 BIC ...... 37,50 ...... -3,10 MERCK AND CO...... 63,01...... 0,05 SUN MICROSYSTEMS...... 8,67 ...... -2,91 BNP PARIBAS ...... FR...... 55,45 .....-0,27 gne), IT (Italie), PT (Portugal), IR (Irlande), LU (Luxem- ENERGIS ...... 0,03 ...... -6,61 VIVENDI ENVIRONNEM...... 36,15 ...... -2,22 MOTOROLA ...... 14,19...... 2,09 VERITAS SOFTWARE ...... 41,27...... 5,28 bourg), NL (Pays-Bas), AT (Autriche), FI (Finlande), BE BSCH...... ES ...... 9,50 .....-1,04 (Belgique), GR (Grèce). SCOTTISH POWER ...... 4,00 ...... -4,08 CREDIT AGRICOLE SA...... 18,70 ...... -1,84 NORTEL NETWORKS...... 8,84...... 7,67 WORLDCOM...... 8,27...... 3,50 CARREFOUR...... FR...... 54,90 .....-0,63 HORS ZONE EURO : CH (Suisse), NO (Norvège), SE SHIRE PHARMA GRP ...... 5,07 ...... -3,52 BOLLORE...... 244,10 ...... -1,57 PEPSICO ...... 50,99 ...... -0,51 XILINX INC...... 42,18...... 6,46 DAIMLERCHRYSLER N...... AL...... 48,92 .....-1,57 (Suède), RU (Royaume-Uni), DK (Danemark). GALLAHER GROUP PLC ...... 4,82 ...... -3,21 ESSILOR INTERNAT...... 38,65 ...... -1,53 PFIZER INC...... 41,89...... 0,60 YAHOO INC ...... 17,81...... 7,22
MARCHÉ DES CHANGES 5/3, 10h04 TAUX TAUX COURANTS OR MÉTAUX Cours % var. Dollar 100 Yens Euro Livre Franc S. TAUX D'INTÉRÊTS LE 5/3 Taux de base bancaire...... 6,6 % MARDI 5 MARS 10h04 MARDI 5 MARS 10h04 Cours Taux Taux Taux Taux Taux des oblig. des sociétés privées ...... 5,05 % % var. LONDRES j.le j. 3 mois 10 ans 30 ans NEW YORK Taux d'intérêt légal...... 4,26 % OR FIN KILO BARRE ...... 11000,00...... 1,85 ALUMINIUM COMPTANT ($).....1401,50...... 0,68 ($) 0,75570 0,86870 1,42180 0,58820 TOKYO 3,31 3,37 5,12 5,40 OR FIN LINGOT...... 11100,00...... 2,02 ALUMINIUM À 3 MOIS ($)...... 1410,00...... 0,68 (¥) 132,34000 114,91500 188,13360 77,83665 - 4,25 4,05 5,09 4,94 Crédit immobilier à taux fixe ONCE D'OR EN DOLLAR...... 295,40...... -0,49 CUIVRE COMPTANT ($)...... 1570,25...... 1,54 PARIS ¤ 3,31 3,37 5,27 5,64 taux effectif moyen ...... 6,29 % PIÈCE 20 FR. FRANCAIS...... 63,00...... 0,96 CUIVRE À 3 MOIS ($)...... 1592,00...... 1,52 ( ) 1,15125 0,87000 1,63670 0,67715 usure ...... 8,39 % LONDRES 3,31 3,37 5,05 5,36 PIÈCE 20 FR. SUISSE ...... 63,00...... 0,80 ETAIN COMPTANT ($) ...... 3824,50...... 0,10 (£) 0,70335 0,53155 0,61100 0,41375 0,05 0,11 1,48 2,13 Crédit immobilier à taux variable PIÈCE UNION LAT. 20...... 63,00...... 2,44 ETAIN À 3 MOIS ($) ...... 3855,00...... 0,18 - taux effectif moyen ...... 6,25 % ZURICH (FR. S.) 1,70010 1,28480 1,47675 2,41705 1,84 1,90 5,03 5,76 PIÈCE 10 US$...... 190,00...... -5,00 NICKEL COMPTANT ($)...... 6170,00...... 2,41 1,74 1,75 3,58 3,92 usure ...... 8,33 % PIÈCE 20 US$...... 380,00...... 0,00 NICKEL À 3 MOIS ($)...... 6130,00...... 2,21 Crédit consommation (- de 10 000 francs) PIÈCE 50 PESOS MEXICAINS...... 409,00...... 2,51 PLOMB COMPTANT ($)...... 484,00...... 0,10 taux effectif moyen ...... 15,67 % PLOMB À 3 MOIS ($)...... 494,01...... 0,09 COURS DE L'EURO EURO à 6 mois EURO à 5 jours usure...... 20,89 % ZINC COMPTANT ($)...... 795,00...... 0,22 MARCHÉS A TERME LE 5/3, 10h04 Crédit renouvelable, découverts Achat Vente Echéance Premier Dernier Contrats ZINC À 3 MOIS ($)...... 813,90...... 0,21 taux effectif moyen ...... 12,71 % 0.8694 0.8694 prix prix ouverts DENRÉES NEW YORK ...... 7,4305...... 7,4330 usure...... 16,95 % 0.92 MARDI 5 MARS 10h04 Cours % var. ARGENT À TERME ($)...... 456,00...... 0,99 ...... 7,6810...... 7,6860 40 . 3/2 4440,00 4480,00 453299 Crédit consommation (+ de 10 000 francs) 0.8683 PLATINE À TERME ($)...... 497,00...... 1,94 ...... 9,0383...... 9,0433 0.90 . 3/2 88,55 88,55 3620 taux effectif moyen ...... 8,49 % BLE ($ CHICAGO) ...... 278,75...... 0,09 . 50 ...... 31,3796...... 31,8285 0.89 0.8672 3/2 3753,00 3723,00 9946 usure...... 11,32 % CACAO ($ NEW YORK) ...... 1491,00...... 3,25 ...... 1,6667...... 1,6697 CAFE (£ LONDRES)...... 481,00...... -0,22 0.88 0.8661 Crédit aux entreprises (+ de 2ans) ...... 1,3803...... 1,3815 10 3/2 107,12 107,02 573424 COLZA (¤ PARIS) ...... 234,00...... 0,21 moyenne taux variable ...... 5,95 % PÉTROLE ...... 6,7730...... 6,7770 0.87 0.8650 MAÏS ($ CHICAGO)...... 207,50...... -0,48 usure taux variable ...... 7,93 % Cours % var. -...... 2,0356...... 2,0390 3. 6/2 96,53 96,53 554824 ORGE (£ LONDRES)...... 59,50...... -1,23 MARDI 5 MARS 10h04 0.86 0.8639 moyenne taux fixe ...... 6,31 % ...... 244,1941 ...... 244,9582 JUS D'ORANGE ($ NEW YORK) ...... 0,92...... BRENT (LONDRES) ...... 21,63...... 3,39 usure taux fixe...... 8,41 % ...... 28272,0000..28328,0000 AOON J FM 26 4 3/2 10425,00 10568,00 39314 SUCRE BLANC (£ LONDRES)...... 217,00...... -2,41 WTI (NEW YORK)...... 21,50...... 0,47 ...... 26,9350...... 26,9590 2002 Mars . 3/2 1134,50 1152,00 392845 (Taux de l’usure : taux maximum légal) SOJA TOURT. ($ CHICAGO)...... 153,70...... 0,46 LIGHT SWEET CRUDE ...... 22,37...... 3,18 24/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 MARCHÉS FRANÇAIS
Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code PREMIER MARCHÉ cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam EURAZEO...... ◗...... 62,05...... 62,00 ...... 0,08...... -2,97 ...... 63,85...... 57,60 .....0,48 ...12112 SADE (NY) ...... 48,10...... 48,20...... -0,21 ...... 4,56 ...... 49,70...... 45,20 .....2,15 ...12431 VALEURS FRANCAISES EURO DISNEY ...... ◗...... 1,07 ...... 1,07...... n/d .....21,59 ...... 1,21...... 0,89...... n/d ...12587 SAGEM S.A...... ◗...... 73,95...... 73,80 ...... 0,20 ...... 7,56 ...... 75,50...... 63,45 .....0,60...... 7327 Mardi 5 mars 9h16 EUROTUNNEL ...... ◗...... 1,02 ...... 1,02...... n/d...... -9,73 ...... 1,18...... 0,90...... n/d ...12537 SAINT-GOBAIN...... ◗ ....179,80.....180,00...... -0,11 ...... 6,07...... 181,40 ....161,00 .....4,30 ...12500 Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code FAURECIA ...... ◗...... 57,00...... 56,65 ...... 0,62...... -3,38 ...... 61,40...... 51,60 .....0,91 ...12114 SALVEPAR (NY)...... 52,80...... 52,75 ...... 0,09 ...... 5,07 ...... 55,95...... 50,10 .....3,05 ...12435 cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam F.F.P. (NY)...... ◗ ....103,80.....103,70 ...... 0,10 ...... 6,95...... 104,80...... 94,20 .....1,80...... 6478 SANOFI SYNTHELABO ...... ◗...... 75,00...... 75,00...... n/d....-10,50 ...... 84,30...... 69,15 .....0,44 ...12057 ACCOR ...... ◗...... 43,66...... 43,49 ...... 0,39 ...... 6,93 ...... 44,03...... 38,03 .....1,00 ...12040 FIMALAC...... ◗...... 46,21...... 46,79...... -1,24 .....14,66 ...... 46,80...... 40,01 .....0,90...... 3794 SCHNEIDER ELECTRIC...... ◗...... 57,85...... 57,70 ...... 0,26 ...... 7,12 ...... 58,40...... 48,28 .....1,60 ...12197 AFFINE ...... n/d...... 40,00...... n/d ...... 8,40 ...... 40,00...... 30,34 .....1,20...... 3610 FINAXA...... n/d...... 76,25...... n/d...... -3,66 ...... 83,85...... 68,00 .....2,20...... 3313 SCOR SVN ...... ◗...... 37,45...... 37,22 ...... 0,62 ...... 5,76 ...... 46,80...... 31,50 .....1,70 ...13030 AGF...... ◗...... 56,40...... 57,40...... -1,74 ...... 4,63 ...... 57,50...... 50,20 .....2,00 ...12592 FONC.LYON.# ...... 29,00...... 29,00...... n/d ...... 8,61 ...... 29,35...... 25,20 .....0,85...... 3340 S.E.B...... ◗...... 83,00...... 83,80...... -0,95 .....32,48 ...... 83,80...... 61,00 .....1,90 ...12170 AIR FRANCE GPE NOM...... ◗...... 20,07...... 20,22...... -0,74 .....22,08 ...... 20,65...... 16,06 .....0,22...... 3112 FRANCE TELECOM...... ◗...... 32,64...... 32,51 ...... 0,40....-27,30 ...... 48,16...... 28,15 .....1,00 ...13330 SEITA...... 48,00...... 48,50...... -1,03...... -0,41 ...... 49,99...... 45,10 .....1,40 ...13230 AIR LIQUIDE ...... ◗ ....170,00.....170,30...... -0,18 ...... 8,00...... 171,40 ....149,80 .....3,00 ...12007 FROMAGERIES BEL...... 105,00.....106,50...... -1,41 ...... 5,05...... 110,00...... 91,80 .....2,22 ...12185 SELECTIBAIL(EXSEL) ...... n/d...... 16,72...... n/d ...... 5,02 ...... 16,72...... 15,80 .....1,56 ...12599 ALCATEL A...... ◗...... 17,49...... 17,20 ...... 1,69...... -8,90 ...... 21,62...... 14,62 .....0,48 ...13000 GALERIES LAFAYETTE ...... ◗ ....146,60.....146,30 ...... 0,21...... -4,12...... 168,90 ....125,10 .....0,60 ...12124 SIDEL...... 39,80...... 39,80...... n/d....-20,40 ...... 53,00...... 30,25...... n/d ...13060 ALCATEL O ...... 6,82 ...... 6,65 ...... 2,56....-11,65 ...... 9,62...... 5,00 .....0,10 ...13015 GAUMONT # ...... 48,10...... 48,50...... -0,82 .....16,74 ...... 53,00...... 39,00 .....0,57...... 3489 SILIC ...... 156,00.....155,10 ...... 0,58...... -0,51...... 164,40 ....151,00 .....6,68...... 5091 ALSTOM...... ◗...... 14,59...... 14,30 ...... 2,03 .....16,81 ...... 14,69...... 12,25 .....0,55 ...12019 GECINA...... ◗...... 94,50...... 94,90...... -0,42 ...... 3,27 ...... 95,75...... 90,00 .....3,34 ...13151 SIMCO...... ◗...... 78,60...... 78,60...... n/d ...... 1,41 ...... 79,00...... 76,10 .....2,60 ...12180 ALTRAN TECHNO. #...... ◗...... 58,90...... 58,65 ...... 0,43 .....16,05 ...... 59,70...... 48,50 .....0,14...... 3463 GENERALE DE SANTE ...... 16,00...... 16,10...... -0,62 .....11,42 ...... 16,50...... 13,71...... n/d...... 4447 SKIS ROSSIGNOL...... 13,30...... 13,39...... -0,67...... -8,14 ...... 15,90...... 13,10 .....0,28 ...12041 ARBEL...... 5,64 ...... 5,63 ...... 0,18 .....81,93 ...... 7,50...... 2,92 .....0,53...... 3588 GEOPHYSIQUE...... ◗...... 41,10...... 41,00 ...... 0,24 .....16,59 ...... 41,80...... 33,16 .....1,22 ...12016 SOCIETE GENERALE ...... ◗...... 69,85...... 69,40 ...... 0,65 .....11,13 ...... 69,95...... 60,05 .....2,10 ...13080 AREVA CIP...... 185,10.....186,00...... -0,48 .....16,05...... 187,50 ....160,00...22,85...... 4524 GFI INFORMATIQUE ...... ◗...... 11,21...... 11,25...... -0,36...... -6,97 ...... 13,34...... 10,05 .....0,15...... 6337 SODEXHO ALLIANCE ...... ◗...... 46,01...... 46,09...... -0,17...... -4,16 ...... 48,42...... 42,65 .....0,56 ...12122 ATOS ORIGIN...... ◗...... 88,10...... 88,00 ...... 0,11 .....19,78 ...... 88,10...... 71,15...... n/d...... 5173 GRANDVISION...... ◗...... 19,35...... 19,05 ...... 1,57 .....26,88 ...... 20,10...... 15,05 .....0,25...... 5297 SOPHIA ...... ◗...... 31,75...... 31,75...... n/d ...... 5,20 ...... 32,20...... 30,00 .....1,52 ...12077 AVENTIS ...... ◗...... 84,20...... 84,70...... -0,59 ...... 5,57 ...... 85,95...... 74,10 .....0,50 ...13046 GROUPE GASCOGNE...... 73,80...... 73,80...... n/d...... -0,53 ...... 80,40...... 67,75 .....3,00 ...12441 SOPRA GROUP CB# ...... ◗...... 46,00...... 46,00...... n/d .....18,67 ...... 48,30...... 39,05 .....0,62...... 5080 AXA ...... ◗...... 23,98...... 23,80 ...... 0,76 ...... 2,17 ...... 25,10...... 19,41 .....2,20 ...12062 GROUPE PARTOUCHE #...... 71,50...... 71,10 ...... 0,56...... -3,70 ...... 75,50...... 63,00 .....1,68...... 5354 SPIR COMMUNIC. #...... ◗...... 81,35...... 81,15 ...... 0,25 ...... 4,29 ...... 81,60...... 74,05 .....3,00 ...13173 BACOU DALLOZ ...... 113,00.....112,50 ...... 0,44 .....28,40...... 115,00...... 83,30 .....0,90...... 6089 GR.ZANNIER (LY) # ...... 74,90...... 74,00 ...... 1,22...... -4,70 ...... 83,50...... 72,00 .....0,73 ...12472 SR TELEPERFORMANCE .....◗...... 26,78...... 27,00...... -0,81 .....13,95 ...... 27,40...... 21,56 .....0,15...... 5180 BAIL INVESTIS...... 134,80.....134,50 ...... 0,22 .....11,31...... 135,00 ....122,50 .....7,16 ...12018 GUYENNE GASCOGNE ...... ◗...... 85,50...... 85,50...... n/d ...... 0,58 ...... 87,50...... 84,00 .....1,50 ...12028 STERIA GROUPE #...... 33,90...... 33,85 ...... 0,15 .....13,75 ...... 34,50...... 28,06 .....0,48...... 7291 BAZAR HOT. VILLE ...... n/d.....130,20...... n/d ...... 1,08...... 152,80 ....124,50 .....3,00 ...12547 HAVAS ADVERTISING...... ◗...... 9,68 ...... 9,94...... -2,62 .....19,06 ...... 10,00...... 7,82 .....0,17 ...12188 SUCR.PITHIVIERS...... n/d.....434,50...... n/d .....12,79...... 444,00 ....361,10...12,00...... 3331 BEGHIN SAY...... ◗...... 42,80...... 43,00...... -0,47 ...... 4,90 ...... 43,95...... 39,20...... n/d...... 4455 IMERYS ...... ◗ ....125,00.....125,00...... n/d .....15,95...... 126,40...... 98,00 .....3,60 ...12085 SUEZ...... ◗...... 32,44...... 32,63...... -0,58...... -4,58 ...... 34,90...... 30,80 .....3,30 ...12052 BIC...... ◗...... 38,34...... 37,50 ...... 2,24...... -0,05 ...... 40,98...... 35,51 .....0,29 ...12096 IMMEUBLES DE FCE...... n/d...... 22,00...... n/d...... n/d ...... 25,00...... 21,60 .....0,30 ...12037 TAITTINGER ...... n/d.....130,00...... n/d ...... 0,07...... 140,00 ....120,00...11,62...... 3720 BNP PARIBAS ...... ◗...... 56,05...... 55,60 ...... 0,81 .....11,54 ...... 56,40...... 49,77 .....2,25 ...13110 IMMOBANQUE NOM...... n/d.....124,00...... n/d...... n/d...... 128,20 ....118,00...... n/d...... 5793 TECHNIP-COFLEXIP...... ◗ ....150,00.....149,50 ...... 0,33...... n/d...... 153,50 ....131,50 .....3,30 ...13170 BOLLORE...... ◗ ....246,50.....244,10 ...... 0,98 ...... 2,62...... 259,00 ....238,00 .....4,00 ...12585 IM.MARSEILLAISE...... n/d ..3499,00...... n/d...... -1,29...... 3520,00 ..3150,00...22,26...... 3770 TF1...... ◗...... 29,99...... 29,25 ...... 2,53 ...... 5,63 ...... 31,60...... 24,94 .....0,65...... 5490 BOLLORE INV...... 54,85...... 54,75 ...... 0,18 ...... 6,81 ...... 55,00...... 50,50 .....0,20...... 3929 INFOGRAMES ENTER...... ◗...... 12,15...... 12,10 ...... 0,41...... -6,17 ...... 15,98...... 9,95...... n/d...... 5257 THALES ...... ◗...... 39,18...... 39,15 ...... 0,08 ...... 1,10 ...... 39,82...... 36,35 .....0,62 ...12132 BONGRAIN...... n/d...... 45,54...... n/d ...... 1,20 ...... 45,80...... 41,70 .....1,40 ...12010 INGENICO...... ◗...... 25,36...... 25,50...... -0,55 .....12,21 ...... 26,90...... 22,50 .....0,10 ...12534 THOMSON MULTIMEDIA..◗...... 32,16...... 30,85 ...... 4,25...... -6,78 ...... 37,15...... 28,50...... n/d ...18453 BOUYGUES...... ◗...... 35,81...... 35,25 ...... 1,59...... -2,69 ...... 38,80...... 30,51 .....0,36 ...12050 ISIS ...... n/d.....148,00...... n/d...... -6,32...... 160,00 ....137,00...... n/d ...12000 TOTAL FINA ELF...... ◗ ....171,90.....171,30 ...... 0,35 ...... 7,16...... 172,30 ....151,60 .....3,30 ...12027 BOUYGUES OFFS...... ◗...... 42,00...... 41,81 ...... 0,45 ...... 4,86 ...... 43,15...... 38,60 .....1,10 ...13070 JC DECAUX...... ◗...... 12,35...... 12,30 ...... 0,41...... -1,59 ...... 13,78...... 10,20...... n/d...... 7791 TRANSICIEL # ...... ◗...... 36,80...... 36,85...... -0,14 ...... 6,08 ...... 40,56...... 31,50 .....0,50...... 6271 B T P (LA CIE)...... n/d ...... 1,16...... n/d...... n/d...... n/d ...... n/d .....0,46...... 3360 KAUFMAN ET BROAD ...... 19,80...... 19,69 ...... 0,56 .....20,00 ...... 20,00...... 16,21 .....0,82 ...12105 UBI SOFT ENTERTAIN...... ◗...... 33,71...... 33,50 ...... 0,63....-10,10 ...... 39,97...... 29,46...... n/d...... 5447 BULL#...... ◗...... 1,03 ...... 1,02 ...... 0,98....-16,26 ...... 1,27...... 0,83...... n/d...... 5260 KLEPIERRE...... ◗ ....115,40.....115,00 ...... 0,35 ...... 7,54...... 117,20 ....108,20 .....2,75 ...12196 UNIBAIL (PORTEUR)...... ◗...... 61,70...... 61,70...... n/d ...... 8,15 ...... 62,00...... 54,00 .....5,00 ...12471 BURELLE (LY)...... 56,45...... 56,45...... n/d .....13,74 ...... 60,05...... 49,63 .....0,50...... 6113 L'OREAL...... ◗...... 81,00...... 80,75 ...... 0,31 ...... 0,12 ...... 83,10...... 75,15 .....0,44 ...12032 UNILOG...... ◗...... 77,80...... 80,00...... -2,75 .....13,82 ...... 80,00...... 68,55 .....0,39...... 3466 BUSINESS OBJECTS...... ◗...... 49,05...... 48,40 ...... 1,34 .....30,62 ...... 49,05...... 37,01...... n/d ...12074 LAFARGE...... ◗ ....105,50.....105,40 ...... 0,09 ...... 0,57...... 107,00...... 96,85 .....2,20 ...12053 USINOR...... ◗...... 15,93...... 16,01...... -0,50...... n/d ...... 16,10...... 12,65...... n/d ...13260 CANAL + ...... ◗...... 3,69 ...... 3,70...... -0,27 ...... 3,07 ...... 3,79...... 3,49 .....0,15 ...12546 LAGARDERE...... ◗...... 49,59...... 49,60...... -0,02 ...... 5,51 ...... 50,10...... 41,92 .....0,78 ...13021 VALEO...... ◗...... 49,21...... 49,70...... -0,99 ...... 9,84 ...... 50,70...... 42,80 .....1,35 ...13033 CAP GEMINI...... ◗...... 80,95...... 80,80 ...... 0,19...... -0,18 ...... 90,70...... 70,40 .....1,20 ...12533 LAPEYRE...... ◗...... 60,00...... 60,85...... -1,40 .....35,56 ...... 62,50...... 44,10 .....1,08 ...13051 VALLOUREC...... ◗...... 62,45...... 62,50...... -0,08 .....17,27 ...... 63,50...... 53,50 .....1,30 ...12035 CARBONE-LORRAINE ...... ◗...... 35,00...... 35,00...... n/d .....16,66 ...... 35,30...... 28,60 .....1,06...... 3962 LEBON (CIE) ...... 52,00...... 52,10...... -0,19 ...... 3,58 ...... 52,10...... 48,75 .....2,30 ...12129 VINCI...... ◗...... 70,75...... 70,00 ...... 1,07 ...... 7,45 ...... 72,45...... 61,30 .....1,65 ...12548 CARREFOUR ...... ◗...... 55,00...... 55,25...... -0,45...... -5,82 ...... 58,80...... 50,30 .....0,50 ...12017 LEGRAND ORD...... 178,90.....178,90...... n/d .....24,23...... 180,00 ....143,90 .....0,94 ...12061 VIVARTE ...... 138,00.....138,80...... -0,58 ...... 7,39...... 143,00 ....124,00 .....1,98 ...13041 CASINO GUICH.ADP...... 59,25...... 59,20 ...... 0,08...... -5,20 ...... 63,95...... 56,05 .....1,37 ...12113 LEGRIS INDUST...... ◗...... 21,25...... 20,89 ...... 1,72...... -3,40 ...... 25,39...... 18,20 .....1,20 ...12590 VIVENDI ENVIRON...... ◗...... 36,18...... 36,15 ...... 0,08...... -3,41 ...... 39,20...... 35,27 .....0,55 ...12414 CASINO GUICHARD ...... ◗...... 81,30...... 80,50 ...... 0,99...... -6,17 ...... 87,30...... 75,05 .....1,33 ...12558 LIBERTY SURF ...... 3,55 ...... 3,55...... n/d .....24,56 ...... 3,80...... 2,90...... n/d...... 7508 VIVENDI UNIVERSAL ...... ◗...... 47,75...... 48,00...... -0,52....-22,35 ...... 64,40...... 40,66 .....1,00 ...12777 CASTORAMA DUB.(LI) ...... ◗...... 58,40...... 58,20 ...... 0,34 ...... 0,95 ...... 61,00...... 54,25 .....2,85 ...12420 LOCINDUS...... 129,00.....129,00...... n/d ...... 2,38...... 131,90 ....126,00...10,18 ...12135 WANADOO ...... ◗...... 6,37 ...... 6,35 ...... 0,31 .....13,14 ...... 6,68...... 5,37...... n/d ...12415 CEGID (LY)...... 81,90...... 82,90...... -1,21 ...... 4,53 ...... 90,50...... 70,00 .....2,00 ...12470 LOUVRE #...... 64,00...... 63,70 ...... 0,47 ...... 1,91 ...... 64,00...... 60,00 .....1,24...... 3311 WORMS (EX.SOMEAL) ...... 20,03...... 20,27...... -1,18 ...... 2,71 ...... 20,27...... 18,50 .....0,50...... 6336 CEREOL ...... ◗...... 29,05...... 29,00 ...... 0,17 ...... 2,10 ...... 29,45...... 28,00...... n/d...... 4456 LUCIA...... 11,25...... 11,42...... -1,49....-13,46 ...... 12,00...... 10,42 .....1,83...... 3630 ZODIAC...... ◗...... 23,55...... 23,65...... -0,42 .....15,49 ...... 23,67...... 20,40 .....5,20 ...12568 CERESTAR...... ◗...... 32,56...... 32,56...... n/d ...... 5,71 ...... 32,70...... 30,70...... n/d...... 4457 LVMH MOET HEN...... ◗...... 58,55...... 57,80 ...... 1,30 .....28,11 ...... 58,55...... 42,15 .....0,22 ...12101 CFF.RECYCLING ...... 43,52...... 43,80...... -0,64 ...... 8,80 ...... 45,20...... 38,50 .....1,30...... 3905 MARINE WENDEL...... ◗...... 72,00...... 72,50...... -0,69...... n/d ...... 72,50...... 66,50...... n/d ...12120 CGIP ...... ◗...... 37,90...... 38,05...... -0,39...... n/d ...... 38,30...... 35,11...... n/d ...12102 MARIONNAUD PARFUM...◗...... 50,00...... 49,88 ...... 0,24...... -8,08 ...... 57,60...... 48,55...... n/d...... 6494 VALEURS INTERNATIONALES ZONE EURO ALTADIS...... ◗...... 20,09...... 19,76 ...... 1,67 ...... 5,29 ...... 20,09...... 17,55 .....0,56 ...12975 CHARGEURS ...... 75,50...... 73,85 ...... 2,23 ...... 0,73 ...... 79,90...... 67,00 .....2,13 ...13069 MATUSSIERE FOREST...... 9,00 ...... 9,00...... n/d ...... 1,23 ...... 9,85...... 8,15 .....0,10...... 6057 ◗ CHRISTIAN DIOR ...... ◗...... 43,90...... 43,90...... n/d .....27,35 ...... 43,90...... 32,50 .....0,28 ...13040 MAUREL ET PROM...... 18,05...... 18,13...... -0,44 .....16,45 ...... 19,50...... 15,10 .....0,91...... 5107 AMADEUS PRIV. A ...... 7,80 ...... 7,80...... n/d .....18,72 ...... 7,90...... 6,44 .....0,07 ...12823 B.A.S.F. # ...... ◗...... 45,90...... 45,79 ...... 0,24 ...... 8,53 ...... 46,24...... 40,10 .....1,47 ...12807 CIC -ACTIONS A ...... n/d.....121,90...... n/d ...... 1,16...... 125,00 ....118,70 .....2,29 ...12005 METALEUROP ...... 4,01 ...... 4,13...... -2,91 .....30,19 ...... 4,90...... 3,15 .....0,61 ...12038 ◗ CIMENTS FRANCAIS...... ◗...... 49,65...... 49,71...... -0,12 ...... 3,43 ...... 50,70...... 46,20 .....1,40 ...12098 MICHELIN...... ◗...... 44,08...... 44,10...... -0,05 .....18,97 ...... 44,43...... 36,36 .....0,80 ...12126 BAYER #...... 38,00...... 38,30...... -0,78 ...... 8,23 ...... 38,74...... 32,80 .....1,03 ...12806 ◗ COMPLETEL EUROPE ...... ◗...... 0,90 ...... 1,00....-10,00....-22,41 ...... 1,30...... 0,59...... n/d...... 5728 CLARINS...... 69,90...... 69,65 ...... 0,36 .....10,25 ...... 72,50...... 61,00 .....1,10 ...13029 MONTUPET SA ...... 14,40...... 14,45...... -0,35 .....38,06 ...... 15,00...... 10,50 .....0,17...... 3704 ◗ CLUB MEDITERRANEE ...... ◗...... 50,20...... 50,60...... -0,79 .....22,43 ...... 51,50...... 41,52 .....1,00 ...12156 NATEXIS BQ POP...... ◗...... 91,85...... 92,00...... -0,16...... -5,21 ...... 97,50...... 87,30 .....2,50 ...12068 DEUTSCHE BANK #...... 73,15...... 72,50 ...... 0,90...... -7,81 ...... 82,60...... 62,55 .....0,96 ...12804 ◗ ◗ DEXIA...... ◗...... 17,41...... 17,70...... -1,64 ...... 7,46 ...... 17,70...... 14,99 .....3,23 ...12822 CNP ASSURANCES ...... 35,65...... 35,74...... -0,25...... -0,14 ...... 36,21...... 33,60 .....1,08 ...12022 NEOPOST...... 37,00...... 37,50...... -1,33 .....13,08 ...... 38,44...... 32,31...... n/d ...12056 ◗ COFACE...... ◗...... 54,70...... 54,50 ...... 0,37 .....15,40 ...... 54,95...... 46,40 .....1,75 ...12099 NEXANS...... ◗...... 20,60...... 20,75...... -0,72 .....27,08 ...... 20,75...... 16,25...... n/d...... 4444 EADS(EX-AERO.MAT.)...... 16,30...... 16,10 ...... 1,24 .....19,50 ...... 16,50...... 12,52 .....0,38...... 5730 EQUANT N.V...... ◗...... 11,20...... 10,95 ...... 2,28....-16,79 ...... 14,95...... 8,97...... n/d ...12701 COFLEXIP...... 161,10.....160,90 ...... 0,12 ...... 1,32...... 167,80 ....145,00...... n/d ...13064 NORBERT DENTRES.#...... 25,10...... 25,05 ...... 0,20 .....12,30 ...... 27,90...... 21,52 .....0,40...... 5287 ◗ COLAS...... 70,60...... 70,50 ...... 0,14 .....11,44 ...... 71,80...... 62,00 .....2,13 ...12163 NORD-EST ...... 27,00...... 26,55 ...... 1,69...... -0,33 ...... 27,90...... 25,20 .....0,94 ...12055 EURONEXT N.V ...... 20,68...... 20,50 ...... 0,88...... -2,68 ...... 21,50...... 19,02...... n/d...... 5777 ◗ GEMPLUS INTL ...... ◗...... 2,23 ...... 2,22 ...... 0,45....-21,47 ...... 3,08...... 1,75...... n/d...... 5768 CONTIN.ENTREPR...... 46,60...... 46,50 ...... 0,22 ...... 4,25 ...... 46,90...... 41,50 .....2,00...... 3664 NRJ GROUP...... 21,88...... 21,89...... -0,05 ...... 4,48 ...... 22,95...... 17,90 .....0,15 ...12169 ◗ CREDIT AGRICOLE ...... ◗...... 18,68...... 18,70...... -0,11 ...... 5,00 ...... 19,18...... 17,58...... n/d...... 4507 OBERTHUR CARD SYS...... ◗...... 7,20 ...... 7,14 ...... 0,84....-19,55 ...... 9,40...... 5,62...... n/d ...12413 NOKIA A ...... 26,54...... 25,35 ...... 4,69...... -7,52 ...... 30,32...... 22,12 .....0,28...... 5838 ◗ ROYAL DUTCH # ...... ◗...... 60,60...... 60,60...... n/d ...... 6,97 ...... 60,85...... 52,60 .....0,53 ...13950 CRED.FON.FRANCE ...... 14,93...... 14,93...... n/d ...... 2,68 ...... 15,19...... 13,05 .....0,58 ...12081 ORANGE ...... 7,32 ...... 7,27 ...... 0,69....-28,09 ...... 10,74...... 6,27...... n/d...... 7919 ◗ CREDIT LYONNAIS ...... ◗...... 40,21...... 40,37...... -0,40 ...... 7,22 ...... 40,44...... 36,14 .....0,65 ...18420 OXYG.EXT-ORIENT...... n/d.....388,00...... n/d ...... 9,60...... 396,00 ....351,00...14,68...... 3117 ROYAL PHILIPS 0.20...... 32,90...... 32,31 ...... 1,83...... -0,54 ...... 35,33...... 27,74 .....0,27 ...13955 ◗ SIEMENS # ...... ◗...... 72,60...... 72,80...... -0,27...... -2,02 ...... 79,75...... 62,00 .....0,74 ...12805 CS COM.ET SYSTEMES ...... n/d ...... 8,55...... n/d ...... 3,01 ...... 9,90...... 7,60...... n/d...... 7896 PECHINEY ACT ORD A...... 61,00...... 60,70 ...... 0,49 ...... 5,35 ...... 63,80...... 57,05 .....1,00 ...13290 ◗ DAMART...... 94,00...... 93,00 ...... 1,08 .....16,62 ...... 98,00...... 79,50 .....3,80 ...12049 PECHINEY B PRIV...... 56,60...... 57,20...... -1,05 ...... 4,04 ...... 59,60...... 52,50 .....3,31...... 3640 STMICROELECTRONICS ...... 37,90...... 37,90...... n/d ...... 5,13 ...... 39,70...... 31,50 .....0,03 ...12970 ◗ ◗ TELEFONICA #...... ◗...... 13,98...... 13,91 ...... 0,50...... -5,98 ...... 15,62...... 12,29 .....0,28 ...12811 DANONE...... 133,90.....134,40...... -0,37...... -2,26...... 139,40 ....125,20 .....1,90 ...12064 PENAUILLE POLY.#...... 43,80...... 43,30 ...... 1,15 .....10,88 ...... 45,59...... 36,80 .....0,28...... 5338 ◗ DASSAULT-AVIATION...... 303,00.....298,30 ...... 1,58...... -4,41...... 325,00 ....284,90 .....6,20 ...12172 PERNOD-RICARD...... ◗...... 89,70...... 89,00 ...... 0,79 ...... 3,10 ...... 90,45...... 82,75 .....0,80 ...12069 UNILEVER NV # ...... 67,15...... 67,45...... -0,44 ...... 1,89 ...... 68,00...... 61,45 .....0,38 ...13953 DASSAULT SYSTEMES ...... ◗...... 55,00...... 54,10 ...... 1,66 ...... 1,85 ...... 58,10...... 47,60 .....0,31 ...13065 PEUGEOT...... ◗...... 51,60...... 51,25 ...... 0,68 ...... 8,06 ...... 51,80...... 43,42 .....5,00 ...12150 ◗ VALEURS INTERNATIONALES HORS ZONE EURO DEV.R.N-P.CAL LI # ...... 14,75...... 14,30 ...... 3,15 ...... 2,43 ...... 15,00...... 14,25 .....0,55 ...12423 PINAULT-PRINT.RED...... 129,40.....129,00 ...... 0,31....-10,51...... 154,69 ....109,50 .....2,18 ...12148 ERICSSON #...... ◗...... 5,50 ...... 5,44 ...... 1,10...... -9,24 ...... 6,69...... 4,42 .....0,04 ...12905 DEVEAUX(LY)# ...... 69,45...... 69,05 ...... 0,58....-13,72 ...... 75,00...... 66,90 .....4,20...... 6100 PLASTIC OMN.(LY) ...... 73,00...... 70,60 ...... 3,40 .....23,72 ...... 83,10...... 59,05 .....2,00 ...12457 GENERAL ELECT. # ...... ◗...... 46,05...... 45,74 ...... 0,68...... -0,19 ...... 46,15...... 40,10 .....0,18 ...12943 ◗ DIDOT BOTTIN ...... n/d...... 70,00...... n/d .....14,75 ...... 70,00...... 61,10 .....2,74...... 3747 PROVIMI...... 20,85...... 20,88...... -0,14...... -2,20 ...... 23,78...... 20,52...... n/d...... 4458 HSBC HOLDINGS...... ◗...... 13,41...... 13,70...... -2,12 ...... 0,67 ...... 13,70...... 12,32 .....0,21 ...12976 DMC (DOLLFUS MI) ...... 7,79 ...... 7,68 ...... 1,43 ...... 4,00 ...... 8,48...... 6,90 .....0,61 ...12133 PSB INDUSTRIES LY ...... 89,95...... 90,50...... -0,61 ...... 0,50 ...... 91,80...... 85,00 .....3,50...... 6032 I.B.M # ...... ◗ ....121,60.....121,90...... -0,25....-13,01...... 141,90 ....109,50 .....0,14 ...12964 ◗ DYNACTION...... 28,60...... 28,50 ...... 0,35 ...... 6,31 ...... 29,80...... 25,41 .....0,50 ...13035 PUBLICIS GR. SA #...... 33,59...... 33,55 ...... 0,12 .....12,90 ...... 34,18...... 26,80 .....0,20 ...13057 KINGFISHER SICO...... ◗...... 6,45 ...... 6,51...... -0,92 ...... 2,70 ...... 6,83...... 5,86 .....0,07 ...22046 ◗ ◗ EIFFAGE ...... 78,80...... 78,75 ...... 0,06 .....15,20 ...... 81,00...... 68,80 .....0,78 ...13045 REMY COINTREAU ...... 26,47...... 26,17 ...... 1,15 ...... 6,43 ...... 27,98...... 24,87 .....0,90 ...13039 MERCK AND CO #...... ◗...... 72,35...... 72,75...... -0,55 ...... 6,71 ...... 73,10...... 64,50 .....0,33 ...12909 ◗ ELECT.MADAGASCAR...... n/d...... 23,39...... n/d ...... 3,95 ...... 24,90...... 22,40...... n/d...... 3571 RENAULT ...... 52,60...... 52,80...... -0,38 .....32,79 ...... 53,75...... 39,30 .....0,91 ...13190 NESTLE SA NOM. #...... ◗ ....249,30.....249,60...... -0,12 ...... 4,30...... 258,60 ....233,10...23,42 ...13911 ◗ ◗ ELIOR...... 8,75 ...... 8,50 ...... 2,94 ...... 8,56 ...... 9,74...... 8,05 .....0,07 ...12127 REXEL ...... 68,00...... 67,60 ...... 0,59 ...... 3,10 ...... 69,35...... 58,60 .....1,61 ...12595 PHILIP MORRIS #...... ◗...... 60,95...... 61,05...... -0,16 .....16,09 ...... 62,25...... 50,40 .....0,55 ...12928 ◗ ENTENIAL(EX CDE)...... 29,75...... 29,75...... n/d .....17,35 ...... 29,90...... 25,35 .....0,40 ...12093 RHODIA ...... 11,40...... 11,45...... -0,44 .....26,94 ...... 11,50...... 8,87 .....0,40 ...12013 SCHLUMBERGER #...... ◗...... 69,05...... 68,65 ...... 0,58 ...... 8,05 ...... 69,05...... 56,00 .....0,22 ...12936 ERAMET...... n/d...... 39,01...... n/d .....12,74 ...... 39,80...... 30,21 .....1,30 ...13175 ROCHETTE (LA)...... 12,31...... 12,31...... n/d .....25,61 ...... 12,90...... 11,81 .....0,18 ...12580 SONY CORP. # ...... ◗...... 56,75...... 56,55 ...... 0,35 ...... 9,98 ...... 57,25...... 46,31 .....0,13 ...12903 ESSILOR INTL ...... ◗...... 38,55...... 38,65...... -0,26 .....13,54 ...... 39,30...... 31,20 .....3,90 ...12166 ROUGIER #...... 62,00...... 62,00...... n/d ...... 8,67 ...... 62,40...... 57,00 .....3,05...... 3764 ◗ Cours en euros. VALEURS INTERNATIONALES ZONE EURO et HORS ZONE EURO : une sélection. ESSO...... 87,85...... 87,80 ...... 0,06 ...... 9,53 ...... 92,10...... 79,50 .....2,75 ...12066 ROYAL CANIN...... 141,50.....141,50...... n/d ...... 5,20...... 143,50 ....133,20 .....1,10...... 3153 ◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). EULER...... ◗...... 41,60...... 41,62...... -0,05...... -2,11 ...... 47,40...... 40,60 .....1,40 ...12130 RUE IMPERIALE (LY)...... n/d ..1697,00...... n/d ...... 9,48...... 1697,00 ..1463,00...21,19 ...12400 Plus haut et plus bas : cours maximum et minimum depuis le 1/1/2002. n/d : valeur non disponible.
V CON TELEC.NOM.# ...... 1,21 ...... -4,72 BOISSET (LY) # ...... 19,21 ...... -7,87 NOUVEAU MARCHÉ BELVEDERE ...... 22,50 ...... -3,85 SECOND MARCHÉ BERNARD LOISEAU # ...... 6,30 ...... -7,62 IMECOM GROUP...... 1,25 ...... -3,85 DUC ...... 20,12 ...... -7,28 4/3 : 34 millions d'euros échangés REPONSE # ...... 10,00 ...... -2,82 4/3 : 32 millions d'euros échangés AUDIKA...... 102,00 ...... -7,27 Valeur Cours de clôture %var. EMME NV ...... 13,30 ...... -2,56 Valeur Cours de clôture %var. IEC PROFES.MEDIA #...... 0,64 ...... -7,25 Meilleures performances PHARMAGEST INTER...... 12,55 ...... -2,33 Meilleures performances SOLERI...... 110,00 ...... -6,78 IPSOS BS00 ...... 1,50 ...... 48,51 HF COMPANY ...... 29,60 ...... -1,99 BILLON # ...... 2,75 ...... 14,58 ALAIN MANOUKIAN #...... 35,20 ...... -6,13 D INTERACTIVE #...... 0,97 ...... 31,08 Plus forts volumes d'échange OXYMETAL...... 3,99 ...... 10,83 Plus forts volumes d'échange QUALIFLOW...... 4,99 ...... 23,21 A NOVO #...... 17,36...... 4,58 BISC. GARDEIL (B)...... 11,01 ...... 10,10 ACCES INDUSTRIE...... 8,00 ...... -4,19 RIGIFLEX INTL. # ...... 27,50 ...... 20,09 AVENIR TELECOM #...... 1,39...... 6,92 GRAINES VOLTZ # ...... 10,90...... 9,11 AES LABO. GROUPE #...... 131,30 ...... -0,38 DALET #...... 2,03 ...... 16,67 BRIME TECHNO. #...... 35,40...... 4,15 SOCAMEL-RESCASET # ...... 29,58...... 9,03 ALAIN MANOUKIAN #...... 35,20 ...... -6,13 LYCOS FRANCE...... 1,51 ...... 16,15 COHERIS ATIX ...... 11,36 ...... 12,48 STEPH.KELIAN #...... 8,09...... 9,03 ALTEN (SVN) # ...... 15,70...... 3,29 BRIME TECHN.BON 02...... 5,99 ...... 15,19 DEVOTEAM # ...... 21,45...... 4,18 XILAM ANIMATION...... 14,50...... 9,02 BENETEAU #...... 48,49 ...... -0,43 GENESYS #...... 12,29 ...... 15,07 EGIDE # ...... 87,40...... 8,44 CR.AG.SUD RH.ALP.# ...... 87,00...... 8,89 BONDUELLE...... 57,00...... 0,00 VALTECH ...... 2,20 ...... 14,58 EUROFINS SCIENTIF...... 16,80...... 3,07 PASSAT...... 27,22...... 8,84 BUFFALO GRILL ...... 11,00...... 1,85 NETVALUE # ...... 1,35 ...... 12,50 GAUDRIOT # ...... 39,50...... 1,02 WALTER # ...... 24,30...... 8,48 ETAM DEVELOPPEMENT ...... 12,40 ...... -2,36 TELECOM CITY # ...... 1,17 ...... 12,50 GENESYS #...... 12,29 ...... 15,07 SYNERGIE (EX SID.) ...... 33,80...... 8,26 EUROPEENNE CASINOS...... 66,55...... 0,00 COHERIS ATIX ...... 11,36 ...... 12,48 GENSET...... 7,11 ...... -0,28 GPE DIFFUS. PLUS #...... 34,40...... 7,50 FONCIA GROUPE ...... 48,00 ...... -2,02 GENUITY INC A ...... 1,11 ...... 12,12 HIGHWAVE OPTICAL...... 2,78...... 9,45 CIBOX INTER. NOM...... 0,31...... 6,90 HERMES INTL...... 171,00...... 1,79 CHEMUNEX ...... 0,50 ...... 11,11 ILOG # ...... 16,84...... 7,26 ICOM INFORMATIQUE...... 3,10...... 6,90 LVL MEDICAL GPE...... 36,50 ...... -1,62 Plus mauvaises performances IPSOS #...... 65,70...... 1,15 Plus mauvaises performances M6-METR.TV ACT.DIV ...... 30,03...... 3,02 CAC SYSTEMES # ...... 2,62...... -18,63 LINEDATA SERVICES# ...... 23,50...... 3,07 INT. COMPUTER # ...... 1,98...... -12,39 MANITOU #...... 73,85...... 5,50 LA TETE DS NUAGES ...... 1,00 ...... -8,26 MEDIDEP # ...... 27,63...... 0,77 SIRAGA #...... 9,80...... -10,01 PIERRE VACANCES # ...... 68,00...... 1,49 INFOSOURCES ...... 0,81 ...... -7,95 MEMSCAP...... 1,99 ...... -0,50 COTTIN FRERES ...... 8,85 ...... -9,69 RALLYE...... 49,00...... 3,38 GUILLEMOT BS 99 ...... 4,50 ...... -7,22 QUALIFLOW...... 4,99 ...... 23,21 MECELEC (LY)...... 7,50 ...... -9,64 RODRIGUEZ GROUP # ...... 66,50...... 1,06 TITUS INTER.BS99...... 0,70 ...... -6,67 SOI TEC SILICON #...... 25,50...... 9,02 BOURGEOIS (LY) ...... 4,20 ...... -8,70 SOLVING #...... 34,10...... 3,33 RECIF # ...... 14,00 ...... -6,04 VALTECH ...... 2,20 ...... 14,58 POUJOULAT ETS (NS)...... 31,50 ...... -8,70 TRIGANO...... 38,00...... 2,70 IDP ...... 1,80 ...... -5,26 WAVECOM #...... 37,40...... 2,16 CASCADES # ...... 3,21 ...... -8,02 XRT SA#...... 1,35...... 4,65
ECUR.TECHNOLOGIESC 37,24 4/3 -8,47 OPTALIS EXPANSIOND 14,00 1/3 -3,51 CIC ORIENT 174,38 4/3 10,21 ST HONORE VI.SANTE 383,07 4/3 TRESORYS 47976,45 4/3 0,61 SICAV ET FCP ECUR.TRIMESTR.D 270,40 4/3 -0,91 OPTALIS SERENITE C 17,89 1/3 -0,33 CIC PIERRE 35,26 4/3 2,41 ST HONORE WORLD LE 94,79 4/3 -1,27 Fonds communs de placements EPARCOURT-SICAV D 28,54 4/3 0,21 OPTALIS SERENITE D 15,71 1/3 -0,38 SUD-GESTION C 24,59 4/3 -0,28 DEDIALYS FINANCE 80,57 4/3 -3,75 SÉLECTION GEOPTIM C 2351,98 4/3 0,64 PACTE SOLIDAR.LOG. 77,03 26/2 0,07 SUD-GESTION D 18,71 4/3 -4,39 DEDIALYS MULTI SEC 63,41 4/3 -1,75 Dernier cours connu le 5/3 à 9h Fonds communs de placements PACTE VERT TIERS-M 82,05 26/2 0,08 UNION AMERIQUE 433,34 4/3 -2,28 DEDIALYS SANTE 96,36 4/3 4,85 Valeur Cours date % var. en euro valeur 31/12 ECUR.EQUILIBRE C 37,58 4/3 -0,61 Fonds communs de placements DEDIALYS TECHNO. 33,16 4/3 -9,46 ECUR.PRUDENCE C 34,67 4/3 0,23 CIC EURO OPPORT. 31,67 4/3 0,16 STRATEG.IND.EUROPE 196,39 1/3 -3,97 DEDIALYS TELECOM 39,05 4/3 -17,49 ECUR.VITALITE 40,67 4/3 -1,45 CIC EURO PEA C 10,12 4/3 -4,52 Fonds communs de placements OBLITYS INSTIT.C 98,83 4/3 -0,01 CIC EURO PEA D 9,86 4/3 -4,54 STRATEGIE CAC 5767,01 1/3 -3,20 POSTE EUROPE C 93,00 4/3 0,27 AGIPI ACTIONS 26,83 4/3 0,48 EURCO SOLIDARITE 226,28 4/3 0,38 CIC FRANCEVALOR C 36,99 4/3 -1,38 STRATEGIE IND.USA 9478,91 1/3 0,14 POSTE EUROPE D 88,70 4/3 0,28 AGIPI AMBITION 25,46 4/3 0,15 MONELION JOUR C 494,85 4/3 0,48 CIC FRANCEVALOR D 36,99 4/3 -1,38 POSTE GISEMENT C 199,11 4/3 0,37 MONELION JOUR D 416,75 4/3 0,48 CIC GLOBAL C 242,06 4/3 -1,53 POSTE GISEMENT D 179,50 4/3 0,37 Multi-promoteurs SICAV 5000 158,67 4/3 -1,31 CIC GLOBAL D 242,06 4/3 -1,53 REMUNYS PLUS 104,00 4/3 0,54 LIV.BOURSE INV.D 177,14 3/3 -2,28 SLIVAFRANCE 270,88 4/3 -1,74 CIC HIGH YIELD 393,17 1/3 -3,05 NORD SUD DEVELOP.C 524,07 3/3 1,14 SLIVARENTE 39,62 4/3 0,30 CIC JAPON 8,08 4/3 -1,66 ADDILYS C 108,09 4/3 0,53 BNP ASSOC.PREMIERE 9837,04 4/3 0,54 NORD SUD DEVELOP.D 404,45 3/3 1,14 SLIVINTER 155,27 4/3 -0,28 CIC MARCHES EMERG. 113,64 1/3 4,18 ADDILYS D 104,88 4/3 -1,66 BNP EURIBOR ASSOC. 52240,00 4/3 0,56 TRILION 743,33 4/3 -0,59 CIC NOUVEAU MARCHE 5,34 4/3 -2,90 AMPLITUDE AMERIQ.C 26,08 4/3 -2,10 BNP MONE C.TERME 2521,78 4/3 0,55 Fonds communs de placements CIC PEA SERENITE 171,44 1/3 0,85 AMPLITUDE AMERIQ.D 25,26 4/3 -2,09 CADENCE 1 D 154,55 4/3 -1,35 BNP MONE EURIBOR 18669,73 4/3 0,58 ACTILION DYNAMI.C 178,67 4/3 -1,73 CIC PROF.DYNAMIQUE 22,98 1/3 -2,12 AMPLITUDE EUROPE C 31,79 4/3 -3,71 CADENCE 2 D 152,87 4/3 -1,07 BNP MONE PLACEM.C 13818,24 4/3 0,51 ATOUT CROISSANCE 354,52 4/3 3,61 ACTILION DYNAMI.D 168,30 4/3 -1,72 CIC PROF.EQUILIB.D 18,29 1/3 -2,14 AMPLITUDE EUROPE D 30,44 4/3 -3,71 CADENCE 3 D 152,55 4/3 -0,19 BNP MONE TRESORE. 78839,46 4/3 0,57 ATOUT EUROPE 503,88 4/3 -2,16 ACTILION EQUIL.C 176,19 4/3 1,15 CIC PROF.TEMPERE C 135,94 1/3 0,10 AMPLITUDE FRANCE C 83,39 4/3 0,87 CONVERTIS C 224,36 4/3 -1,74 Fonds communs de placements ATOUT FCE ASIE 75,98 4/3 -1,63 ACTILION EQUIL.D 164,73 4/3 1,14 CIC TAUX VARIABLE 197,99 1/3 0,22 AMPLITUDE MONDE C 228,72 4/3 -1,80 INTEROBLIG C 59,68 4/3 0,55 BNP MONE ASSOCIAT. 1846,23 4/3 0,50 ATOUT FRANCE C 192,59 4/3 -2,20 ACTILION PEA DYNAM 64,87 4/3 -2,27 CIC TECHNO.COM 74,16 4/3 -8,17 AMPLITUDE MONDE D 205,15 4/3 -1,80 INTERSELECTION F.D 74,12 4/3 -0,98 ATOUT FRANCE D 171,27 4/3 -2,19 ACTILION PEA EQUI. 163,68 4/3 -1,36 CIC USA 18,45 4/3 -1,23 AMPLITUDE PACIFI.C 16,95 4/3 7,27 SELECT.DEFENSIF C 192,80 4/3 0,06 ATOUT FRANCE EUR.D 173,09 4/3 -2,74 ACTILION PRUDENCEC 173,53 4/3 0,10 CIC VAL.NOUVELLES 275,30 4/3 -6,09 AMPLITUDE PACIFI.D 16,20 4/3 7,19 SELECT.DYNAMIQUE C 237,47 4/3 -0,51 ATOUT FRANCEMONDED 43,95 4/3 -2,22 ACTILION PRUDENCED 161,70 4/3 0,09 ELANCIEL EUROD PEA 97,17 4/3 -3,59 SELECT.EQUILIBRE 2 168,75 4/3 0,37 ATOUT MONDE 52,25 4/3 -1,52 INTERLION 236,98 27/2 0,77 ELANCIEL FR.D PEA 39,97 4/3 -2,61 SELECT.PEA 1 202,06 4/3 -1,41 BP OBLIG EUROPE 52,60 4/3 0,68 ATOUT SELECTION 101,69 4/3 -2,99 LION ACTION EURO 89,31 4/3 -1,21 EM.EUROPOSTE D PEA 30,02 4/3 -3,67 SELECT.PEA DYNAM. 140,06 4/3 -1,22 BP SECURITE 104263,73 4/3 0,59 CAPITOP EUROBLIG C 101,43 4/3 LION PEA EURO 90,88 4/3 -0,66 ETHICIEL 108,62 4/3 5,30 SG FRANCE OPPORT.C 438,30 4/3 3,52 FRUCTIFRANCE C 81,63 4/3 0,96 CAPITOP EUROBLIG D 83,68 4/3 CM EUR.TECHNOLOG. 4,20 4/3 -5,40 GEOBILYS C 122,52 4/3 0,74 SG FRANCE OPPORT.D 410,39 4/3 3,52 Fonds communs de placements CAPITOP MONDOBLIG 45,51 4/3 0,86 CM EURO PEA C 21,59 4/3 -1,32 GEOBILYS D 111,71 4/3 0,74 SOGEFAVOR 100,95 4/3 -4,47 BP CYCLEOEUROPECR. 104,24 1/3 -12,00 CAPITOP REVENUS 171,35 4/3 -1,14 CM FRANCE ACTIONSC 34,24 4/3 -1,46 INTENSYS C 20,79 4/3 0,19 SOGENFRANCE C 460,08 4/3 -1,20 BP CYCLEOEUROPECYC 112,21 1/3 1,79 DIEZE C 427,12 4/3 -3,20 CIC AMERIQ.LATINE 118,21 4/3 0,66 CM MID-ACT.FRA 31,95 4/3 4,75 INTENSYS D 17,67 4/3 0,16 SOGENFRANCE D 412,64 4/3 -1,67 BP CYCLEOEUROPEDEF 101,21 1/3 -0,65 INDICIA EUROLAND 109,01 1/3 -3,58 CIC CAPIRENTE MT C 35,82 4/3 -0,22 CM MONDE ACTIONS C 318,08 4/3 -0,20 KALEIS DYNAM.FCE C 79,51 4/3 -1,81 SOGEOBLIG C 113,26 4/3 -0,14 BP MEDITERR.DEVEL. 55,33 3/3 -0,87 INDICIA FRANCE 364,73 1/3 -2,36 CIC CAPIRENTE MT D 26,29 4/3 -1,35 CM OBLIG.CT C 165,57 4/3 0,10 KALEIS DYNAMISME C 219,22 4/3 -1,36 SOGEPARGNE D 44,39 4/3 -0,02 BP NVELLE ECONOMIE 83,60 3/3 -11,46 INDOCAM AMERIQUE 41,61 4/3 0,62 CIC CONVERTIBLES 5,42 4/3 -1,09 CM OBLIG.LONG T. 104,02 4/3 0,35 KALEIS DYNAMISME D 211,82 4/3 -1,36 SOGEPEA EUROPE 219,91 4/3 -1,41 BP OBLI HAUT REND. 110,92 3/3 2,15 INDOCAM ASIE 18,29 4/3 3,27 CIC COURT TERME C 34,44 4/3 0,34 CM OBLIG.MOYEN T.C 341,37 4/3 0,10 KALEIS EQUILIBRE C 202,98 4/3 -0,65 SOGINTER C 52,11 4/3 -1,49 EUROACTION MIDCAP 133,64 4/3 5,78 INDOCAM FRANCE C 331,85 4/3 -1,49 CIC COURT TERME D 26,41 4/3 -2,68 CM OBLIG.QUATRE 163,95 4/3 0,03 KALEIS EQUILIBRE D 195,31 4/3 -0,65 Fonds communs de placements FRUCTI EURO 50 94,18 4/3 -4,31 INDOCAM FRANCE D 272,77 4/3 -1,49 CIC DOLLAR CASH 1429,56 4/3 0,27 CM OPT.DYNAMIQUE C 30,96 4/3 -0,35 KALEIS SERENITE C 192,51 4/3 -0,15 DECLIC ACT.EURO 15,07 1/3 -2,83 FRUCTI FRANCE NM 184,24 4/3 3,01 INDOCAM MULTIOBLIG 192,62 4/3 2,63 CIC ECOCIC 367,96 4/3 -0,34 CM OPTION EQUIL.C 53,73 4/3 -0,70 KALEIS SERENITE D 184,86 4/3 -0,15 DECLIC ACT.FSES 51,76 1/3 -1,14 Fonds communs de placements CIC ELITE EUROPE 128,25 4/3 -2,82 Fonds communs de placements KALEIS TONUS C 69,20 4/3 -2,24 DECLIC ACT.INTLES 33,77 4/3 -1,63 ATOUT VALEUR 77,24 1/3 -1,20 CIC EPARG.DYNAM.C 2076,92 4/3 0,04 CM OPTION MODER. 19,37 4/3 -0,25 LIBERT.ET SOLIDAR. 101,05 4/3 -0,90 DECLIC BOURSE EQ. 16,44 1/3 -0,90 CAPITOP MONETAIREC 193,64 6/3 0,44 CIC EPARG.DYNAM.D 1638,16 4/3 0,04 OBLITYS C 113,77 4/3 -0,07 DECLIC BOURSE PEA 50,18 1/3 -1,68 ECUR.1,2,3...FUTUR 51,72 4/3 0,19 CAPITOP MONETAIRED 183,58 6/3 0,44 CIC EUROLEADERS 380,61 4/3 -3,32 OBLITYS D 111,98 4/3 -0,07 DECLIC OBLIG.EUROP 16,66 1/3 -4,63 ECUR.ACT.EUROP.C 17,55 4/3 -1,54 INDO.FONCIER 96,76 4/3 3,88 CIC FINUNION 178,11 4/3 0,30 PLENITUDE 42,24 4/3 -0,37 DECLIC PEA EUROPE 23,15 1/3 -3,38 ECUR.ACT.FUT.D/PEA 63,37 4/3 -2,62 INDO.VAL.RES. 264,82 1/3 -0,64 CIC FRANCE C 34,75 4/3 -2,30 POSTE GESTION C 2642,84 4/3 0,53 DECLIC SOG.FR.TEMP 57,28 1/3 -2,79 ECUR.CAPITAL.C 44,21 4/3 0,15 MASTER ACTIONS 40,05 28/2 -2,76 CIC FRANCE D 34,75 4/3 -2,30 AMERIQUE 2000 127,40 4/3 -1,28 POSTE GESTION D 2342,83 4/3 0,53 SOGESTION C 47,49 1/3 -0,91 ECUR.DYNAMIQUE + 42,49 4/3 -2,25 MASTER DUO 14,08 28/2 -0,77 CIC HORIZON C 68,11 4/3 -0,11 ASIE 2000 89,40 4/3 12,93 POSTE PREM. 7177,50 4/3 0,52 SOGINDEX FRANCE 502,66 1/3 -3,63 ECUR.ENERGIE 43,58 4/3 -1,78 MASTER OBLIG. 30,76 28/2 -0,29 CIC HORIZON D 65,66 4/3 -0,18 NOUVELLE EUROPE 215,82 4/3 -1,52 POSTE PREM.1AN 42761,49 4/3 0,26 ...... ECUR.EXPANSION C 14922,25 4/3 0,60 MASTER PEA 12,12 28/2 -2,49 CIC MENSUEL 1416,69 4/3 -0,98 ST HONORE CAPITALC 3635,77 4/3 0,07 POSTE PREM.2-3ANS 9241,47 4/3 0,15 ...... ECUR.EXPANSIONPLUS 42,58 3/3 0,44 OPTALIS DYNAMIQUEC 18,16 1/3 -2,41 CIC MONDE PEA 28,75 4/3 -0,17 ST HONORE CAPITALD 3248,29 4/3 -1,32 PRIMIEL EURO C 57,52 4/3 4,72 ...... ECUR.INVEST.D/PEA 52,48 4/3 -1,60 OPTALIS DYNAMIQUED 17,02 1/3 -2,46 CIC OBLI L.T. C 15,47 4/3 ST HONORE CONV. 339,04 4/3 -0,06 REVENUS TRIMESTR. 781,08 4/3 -0,97 ...... ECUR.MONETAIRE C 225,59 4/3 0,44 OPTALIS EQUILIBREC 18,56 1/3 -1,32 CIC OBLI LONG T.D 15,28 4/3 ST HONORE FRANCE 56,34 4/3 -1,53 SOLSTICE D 363,16 4/3 0,19 ...... ECUR.MONETAIRE D 187,91 4/3 0,44 OPTALIS EQUILIBRED 16,88 1/3 -1,40 CIC OBLI MONDE 138,79 4/3 1,65 ST HONORE PACIFI. 82,77 4/3 3,77 THESORA C 189,61 4/3 0,01 ...... ECUR.OBLIG.INTER. 179,05 4/3 1,36 OPTALIS EXPANSIONC 14,35 1/3 -3,49 CIC OR ET MAT 126,39 4/3 19,22 ST HONORE TECHNO 102,00 4/3 -10,02 THESORA D 158,28 4/3 0,01 ...... LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/25 AUJOURD’HUI sports
Après son échec dans la course à l’organisation des dossier. En attendant une éventuelle candidature mieux pourvues en infrastructures sportives, elle arri- . Il lui faudrait en construire 17 pour rejoin- 2008, Paris a dû renoncer aux JO de 2012, la s’inquiète ve en 24e position sur 37. Dans certaines disciplines, dre ces deux villes. Aujourd’hui, seul – momentanément – aux ’- de l’ . Au classement elle est en état de -. Par rapport -, construit pour les JO de 1924, qui avaient été imaginés pour étayer le national des villes de plus de 100 000 habitants les à Amiens ou à Nice, entre autres, Paris manque de pourrait accueillir une compétition internationale. Paris entend retrouver au plus vite une forme olympique Omnisports b En attendant une éventuelle candidature pour les JO de 2012, la capitale française entend rattraper son retard en matière d’installations de sport. Les projets et les chantiers ne manquent pas pour rendre à la ville des allures de grande capitale sportive UN ÉCHEC cuisant peut-il villes de plus 100 000 habitants les moins de neuf gymnases, avance fiè- re et un centre de fitness. On veut tion française des sports de glace soires (qui devaient être démon- accoucher d’une éclatante victoi- mieux pourvues en infrastructures rement cet ancien militant de SOS- aussi en bâtir une dans la ZAC Paris- (FFSG) a monté avec empresse- tées au début mars) ont comptabi- re ? Cette question, le mouvement sportives, la capitale occupe actuel- Racisme. Et nous allons le faire en Rive Gauche. Et un gymnase dans ment trois patinoires en plein air, lisé environ 70 000 paires de patins sportif français se la pose depuis le lement une piètre 24e place (sur ne perdant jamais de vue nos une autre ZAC, porte d’Asnières. Le ouvertes au mois de décembre, louées, soit une fréquentation pro- 13 juillet 2001, date de la défaite 37). Son retard aurait même des valeurs d’hommes de gauche. » Au sport étant un fabuleux vecteur d’in- destinées aux écoles et au grand che de 100 000 personnes. A Stalin- de Paris dans la course aux Jeux allures de gouffre en ce qui concer- diable les beaux quartiers, la nou- tégration sociale, nous allons nous public. La première, installée sur le grad, la police a parfois dû interve- olympiques de 2008. Ce jour-là, ne les piscines. Il faudrait en cons- velle municipalité lorgne désor- concentrer sur les équipements de parvis de l’Hôtel de Ville, appar- nir pour ramener l’ordre, la pati- Pékin l’avait emporté dans un fau- truire 17 pour rejoindre les agglo- mais résolument vers les zones les masse. » tient depuis longtemps à la tradi- noire servant de terrain d’affronte- teuil, au deuxième tour de scrutin, mérations les mieux dotées, com- plus populaires. Des exemples ? tion. Les deux autres, posées ment entre bandes rivales. Mais en recueillant 56 voix. Toronto me Amiens, Nice, Dijon, Lyon ou Pascal Cherki en avance une lon- devant la gare Montparnasse et en Pascal Cherki insiste : « Le choix de (22 voix) avait été le moins mau- Marseille. gue liste : « Une piscine sera cons- Les premiers signes de cette poli- lisière de la place Stalingrad, dans ce lieu n’est pas anodin. Je voulais vais des battus. La capitale françai- Ces six derniers mois, les projets truite à Belleville. Une autre sera tique se sont fait remarquer peu le 19e arrondissement, sont inédi- un signe fort pour dire aux gens de se, elle, avait douloureusement ont fleuri. « Nous allons construire réhabilitée au cœur du 19e arrondis- avant le début de l’hiver. A l’initia- tes. Au terme d’un mois d’exploita- cette zone urbaine que les équipe- mordu la poussière (18 voix). ou réhabiliter sept piscines et pas sement, avec sans doute une patinoi- tive de la Mairie de Paris, la Fédéra- tion, ces trois installations provi- ments de qualité ne sont pas réser- Depuis, le projet d’une nouvelle vés aux seuls quartiers bourgeois. » candidature parisienne circule L’argent ? A eux seuls, les tra- dans les couloirs de l’Hôtel de Ville vaux dits « d’urgence », destinés comme un courant d’air. On prête Le projet d’une grande piscine barbote encore pour la plupart aux grosses répara- à Bertrand Delanoë l’envie d’y tions, devraient engloutir environ retourner, pour en découdre avec L’INFORMATION peut prêter à serpent de mer. On l’avait vu sortir financier. Le coût d’une telle réalisa- Dans l’euphorie de la candidatu- 4,5 millions d’euros. Et le premier un adversaire américain, sans dou- sourire. Elle n’a pourtant rien d’une la tête de l’eau au milieu des années tion, comparable dans son projet au re parisienne pour les JO de 2008, des gros chantiers, la rénovation te New York ou San Francisco, plaisanterie. La plus présentable 1980, à l’époque de la candidature centre aquatique construit par les les dirigeants de la natation françai- de la piscine Pailleron, dans le annoncé moins irrésistible que des piscines parisiennes, la seule parisienne pour les JO de 1992. Puis Australiens pour les JO de Sydney, se avaient annoncé haut et fort leur 19e arrondissement, est évalué à Pékin. « Mais rien n’est fait, il con- aux dimensions d’une compétition il avait disparu vers les grands est estimé à environ 80 millions intention de briguer l’organisation près de 20 millions d’euros. sulte actuellement le mouvement internationale de natation, avoue fonds, pour resurgir seulement en d’euros. Trop cher pour être suppor- des championnats du monde en L’adjoint chargé des sports sportif et les partenaires publics », avec embarras près de 80 ans d’ex- 2001, dans attiré vers la surface par té par la seule Mairie de Paris. Et petit bassin en 2006, puis en bassin s’amuse de la question. « Aujour- assure-t-on dans l’entourage du istence. Posé comme un souvenir l’odeur du nouveau dossier olympi- encore trop élevé pour une associa- olympique en 2007. « On pensait d’hui, je peux dire que j’obtiens tout maire socialiste de Paris. Une déci- sur les hauteurs de la capitale, près que de Paris. tion, pourtant politiquement aisée, très naïvement que la piscine serait ce que je demande, assure-t-il, fier sion devrait être annoncée à de la porte des Lilas et du périphéri- entre la capitale et la région Ile-de- fin prête pour le premier de ces deux d’avancer un budget d’investisse- l’automne prochain. que, dans le 20e, le stade nautique 80 ’ France. « Dans le dossier olympique, événements, reconnaît Francis Luy- ment en hausse de 7 %. Et puis, je En attendant, la nouvelle majori- Georges-Vallerey a été construit Qu’est-il devenu ? « Tout est au le financement était tripartite, avec la ce. Mais c’était une vue de l’esprit. sais où faire des économies : au té parisienne a saisi le dossier à pour les Jeux olympiques de Paris, point mort, soupire Francis Luyce, le ville, la région et l’Etat, rappelle Pas- On ne pourra déposer aucun dossier Paris-Saint-Germain, par exemple. bras le corps. Mais, surprise, elle en 1924. Un monument historique. président de la Fédération française cal Cherki, adjoint au maire chargé devant la Fédération internationale La loi limitant désormais la part des l’a fait en se retroussant les man- Depuis, le projet d’une nouvelle de natation (FFN). Nous continuons des sports. Les données n’ont pas de la natation. Et il faudra repartir subventions municipales dans le ches, à la manière d’un maçon au piscine aux normes olympiques, à y croire, car Bertrand Delanoë, le changé. Nous sommes toujours par- de zéro, en septembre, après la prési- budget des équipes professionnelles, moment de prendre sa truelle. Sa une vraie de vraie, avec huit lignes maire de Paris, n’a cessé de répéter tants. La région aussi. Marie-George dentielle. » Le football français a eu le club m’a coûté 3 millions d’euros priorité ? « Les équipements, d’eau de 50 m, un bassin principal, que sa construction n’était pas directe- Buffet, ministre de la jeunesse et des son Mondial. L’athlétisme accueille- de moins que lors de la saison répond Pascal Cherki, l’adjoint un autre réservé à l’échauffement, ment liée à une victoire parisienne sports, était d’accord, mais elle s’en ra le sien en 2003, au Stade de Fran- 2000-2001. » Une aubaine pour la chargé des sports. Paris a beau en une fosse à plongeon et des tribu- dans la course aux Jeux de 2008. Nous va. Du coup, il nous faut attendre les ce. La natation, elle, ronge son Mairie de Paris. Et pour les futurs posséder près de 400, dont 38 stades nes assez vastes pour recevoir un savons qu’il reste sur sa position. Mais élections et le nouveau calendrier de frein. Elle y croit encore mais le bébés nageurs élevés dans la et 33 piscines, elle souffre d’un peu plus que les seules familles de rien ne se passe. Et rien n’est prévu à l’Etat. Aujourd’hui, il n’y a pas un sou découragement guette. capitale. important déficit dans ce domai- nageurs, a pris pour les dirigeants court terme. » prévu dans son budget pour une pisci- ne. » Au classement national des de la natation française l’allure d’un Le frein est, sans surprise, d’ordre ne olympique à Paris. » A. M. Alain Mercier Quand les « Platini » afghans se donnent la main…
BERLIN du : “C’est tout le monde, ou personne !” », se sou- correspondance vient Ali Askar Lali. Depuis, Paderborn est devenue Cela fait plus de vingt ans qu’Ali Askar Lali n’a pas point d’ancrage d’une communauté afghane de foulé la pelouse du grand stade de Kaboul. Celle où 600 personnes. « Un modèle d’intégration », affirme le régime taliban se livrait il y a peu à des exécu- Waltraut Schöler, présidente depuis 1984 de l’asso- tions publiques impromptues. Celle aussi où il se ciation humanitaire Aide à l’Afghanistan-Pader- souvient avoir donné la victoire (1-0) à l’Afghanistan born. En ce moment, cette professeur de pédagogie contre le Pakistan en septembre 1977. « Le président à l’université locale, sorte d’icône de la communau- Daoud nous avait reçus pour nous féliciter, remet- té, se plonge dans les histoires de football. tant à chacun d’entre nous 5 000 afghaners, l’équiva- lent de 5 000 euros. Gagner contre le Pakistan, c’était « ’ » toujours une sorte de devoir national », raconte cet Après la chute du régime taliban et forts du sou- ancien milieu de terrain international que ses coé- tien de l’association, les Afghans de Paderborn veu- quipiers surnomment le « Tigana afghan ». lent s’investir dans la remise sur pied du football et En mai 2002, Lali et la plupart des anciens joueurs du sport dans le pays dévasté. « Pour montrer aux de l’équipe nationale ayant fui le pays devant l’inva- jeunes n’ayant connu que la guerre qu’il y a aussi sion soviétique en 1979 espèrent de nouveau reve- d’autres valeurs », affirme Asad Sameullah, un nir sur ce terrain pour y affronter, très amicalement, ancien défenseur du FC Stor, un club de jeunes une sélection des troupes de la Force internationale talents qui contestait la suprématie du FC Hindu d’assistance à la sécurité en Afghanistan (ISAF). Kush, « le Bayern Munich d’Afghanistan ». « Pratiquement toute l’équipe a quitté le pays devant Acheteur informatique chez Siemens, Asad l’armée soviétique en signe de protestation. Nous Sameullah est d’origine tadjike. Ses collègues et coé- revenons maintenant pour saluer une autre armée, quipiers sont pachtounes ou hazaras. Tous « fiers » celle de l’ONU », disent ces anciennes gloires du foot- de représenter l’ensemble des ethnies du pays. ball afghan. Onze d’entre eux, ainsi qu’une dizaine Recréer des clubs disparus, mettre sur pied une équi- d’autres joueurs de division 1, ont trouvé asile en pe nationale en vue des éliminatoires de la Coupe Allemagne à partir de 1979, à Paderborn, une ville du monde 2006, promouvoir le sport pour les universitaire de Rhénanie. enfants handicapés de guerre : le cahier des charges Hasard du football : l’impact médiatique provo- de ces « quadras » est lourd. Ils misent beaucoup sur qué en Allemagne début 1980 lors de l’arrivée des leur popularité pour catalyser les énergies. Moham- six premiers internationaux demandant l’asile politi- mad Baz Norestani, un autre ancien du Stor, dit : que avait attiré l’attention du président d’un club « Là-bas, nous sommes aussi connus que Michel Plati- de division 3 des environs de Paderborn. « Il voulait ni en France ou Franz Beckenbauer en Allemagne. » faire son choix, prendre deux ou trois d’entre nous en fonction des besoins de l’équipe. Nous avons répon- Louis Rigal a AUTOMOBILISME : Alain Prost Le président de Rennes paye a déclaré, lundi 4 mars, ne pas avoir « du tout envie de communi- son attitude face à l’arbitre quer en ce moment » sur le rachat de son écurie de formule 1 par le LA COMMISSION d’appel et de l’éthique de la Ligue nationale de Britannique Charles Nickerson, sou- football (LNF), réunie lundi 4 mars, a infligé six mois ferme d’interdic- tenu par Tom Walkinshaw, le tion de banc de touche et de vestiaire d’arbitres plus 15 000 euros patron de l’écurie Arrows. « C’est d’amende au président de Rennes, René Ruello, pour son « comporte- tellement merdique que je suis en ment vis-à-vis du corps arbitral lors de Rennes-Paris SG, le 12 janvier ». dehors », a expliqué l’ancien cham- Pour le même motif, au cours de cette rencontre de la 21e journée du pion du monde à la chaîne de télévi- championnat de France de division 1, le vice-président de Rennes, sion Infosport pour sa première Hubert Guidal, a écopé de deux mois ferme d’interdiction de banc de réaction depuis le rachat le touche et de vestiaire d’arbitres. 28 février, pour 2,586 millions Ces sanctions interviennent après un week-end où les relations entre d’euros, d’une partie des actifs de les dirigeants et les entraîneurs d’une part et les arbitres de l’autre se son écurie. sont un peu plus tendues. L’entraîneur du PSG, Luis Fernandez, a a CYCLISME : le Belge Frank notamment été exclu à la 84e minute du match PSG-Bordeaux (0-1), le Vandenbroucke, inculpé, jeudi 2 mars, en demi-finale de la Coupe de la Ligue, après avoir bousculé le 28 février, pour détention de pro- quatrième arbitre. L’Union nationale des footballeurs professionnels duits dopants et licencié par l’équi- (UNFP) a lancé, lundi, un « appel au calme » devant ces incidents qui pe Domo, pourrait intégrer une créent « un climat malsain ». Selon l’UNFP, « les enjeux économiques équipe de Division 2 (Marlux ou que génère » le football « ne doivent en aucune façon justifier les Collstrop) si les examens médicaux débordements constatés ». pratiqués par la justice belge se VIENT DE PARAÎTRE révélaient négatifs. 26/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 AUJOURD’HUI sciences
Les moteurs de recherche sur la voie de l’intelligence
Les laboratoires en informatique et les éditeurs de logiciels travaillent pour conférer aux outils de recherche d’information sur la Toile l’aptitude à comprendre le langage naturel. A la clé, une simplification de l’utilisation et une amélioration des résultats obtenus
0123 d'IBM, de Microsoft ou de Sun peut être décrite par trois coor- massive d'internautes néophytes, INTERACTIF Microsystems. Donner des capaci- DÉFINIR LE SENS DU MOT « avocat » données, la position d'un mot peu rompus aux techniques de tés d'analyse sémantique aux dans cet espace sémantique est recherche par mots-clés, faire le Requête 1 : « QUI FUT le premier président moteurs de recherche est plus • Le mot avocat est porteur de défini par 800 coordonnées selon pari de la pertinence des ré- « responsabilités de l'avocat ». • des Etats-Unis ? » Formulée en délicat qu'il n'y paraît. Dans le sens en « cuisine » mais aussi en qu'il a ou non un sens dans les ponses au détriment de l'exhaus- ces termes, une requête lancée cadre du concours de la TREC, • Requête 2 : « droit ». Le vecteur qui le repré- 800 concepts prédéfinis. « Par tivité est tentant. Cela conduit les sur le réseau via un moteur de par exemple, une masse impor- « recettes d'avocat ». sente est donc équidistant des exemple, le mot “avocat” est asso- moteurs de recherche classiques recherche classique, fût-il très tante de documents – l'équiva- deux axes « cuisine » et « Droit ». cié à deux concepts : droit et agri- à ordonner la Toile en sous-caté- cuisine performant, n'a que peu de chan- lent d'environ 3 000 romans de En revanche le mot « recette » culture », illustre Philippe Laval. gories pour restreindre les recher- ces d'aboutir. Interrogé de cette 200 pages – est fournie aux candi- n'a pas de sens en droit : il est Ce double sens confère au mot ches à des pans bien précis du Recette placé sur l'axe « cuisine ». De mê- manière, Google, actuellement le dats. Les algorithmes engagés + avocat « avocat » une signature mathé- Web. plus populaire des outils de dans l'épreuve doivent y débus- me « responsabilité », qui n'a pas matique particulière. Toute suc- Un avenir comparable se dessi- recherche sur la Toile, renvoie quer les réponses à la centaine de de sens en cuisine est placé sur cession de mots peut ainsi être ne pour les outils de recherche l'intégralité des documents conte- questions posées. A chaque inter- l'axe « droit ». Chaque requête traduite en un objet mathémati- capables d'analyse sémantique. nant tous les termes de la ques- rogation, le modus operandi est Avocat est représentée sous la forme que complexe dont la forme est Ceux-ci sont de plus en plus pri- Recette Responsabilité tion. L'internaute doit ainsi identique. « La première étape + avocat d'une somme vectorielle : la re- porteuse de sens. dénicher la réponse à sa question consiste à effectuer une recherche quête 1 est placée à proximité de Après avoir été ainsi transcrite, parmi les milliers de documents classique sur les mots contenus l'axe « droit » ; la requête 2 est une question formulée sur Info- L'application jugés pertinents. dans la question, ainsi que sur Droit quant à elle placée à côté de Clic peut être comparée à des Rapprocher le fonctionnement leurs synonymes, explique Brigitte Responsabilité l'axe « cuisine ». requêtes-type préalablement défi- à Internet des moteurs de recherche du Grau, chercheur au Laboratoire nies. « Nous avons construit une langage naturel est le nouvel d'informatique pour la mécani- base de données d'environ un mil- des outils horizon pour les laboratoires en que et les sciences de l'ingénieur n'existe pas. La prochaine étape (anglophone) et InfoClic.fr (fran- lion de questions-réponses, ex- informatique et les éditeurs de (Limsi). On récupère ainsi une pre- de développement, selon cophone) contournent toutefois plique Frédéric Plais, PDG d'Info- de recherche logiciels. Il ne s'agit plus seule- mière sélection de documents sus- Mme Grau, sera de concevoir des cet écueil. Clic. La requête de l'internaute est ment d'ajouter de nouveaux ceptibles de contenir la réponse. » systèmes capables de raisonner, Ces deux moteurs de recher- analysée puis comparée à celles à base d'analyse types de documents à des index En analysant le vocabulaire et c'est-à-dire de combiner des élé- che, dont l'interface est sembla- qui sont dans nos bases de don- de plus en plus importants. la syntaxe de la requête, l'algo- ments de documents différents ble à celle d'Altavista ou de Goo- nées. Au final, nous donnons le sémantique L'enjeu est maintenant de donner rithme doit être, en outre, en pour construire une réponse per- gle, ébauchent de nouvelles for- choix à l’internaute entre les ques- de l'intelligence aux résultats de mesure de savoir ce qu'il recher- tinente. mes de recherche sur le Web. Les tions les plus proches de celle qui a reste, recherche sur le Net. che. « Si la question est par exem- L'application à Internet des questions, ici, ne s'effectuent pas été posée. » Chaque question pro- Les chercheurs les plus en poin- ple : quelle est la taille de la tour outils de recherche à base d'ana- par mots-clés, mais via le décryp- posée est liée à une page censée aujourd'hui, peu te dans ce domaine se retrouvent Eiffel, l'algorithme va sélectionner lyse sémantique reste, aujour- tage du sens général d'une ques- en contenir la réponse. Un lien à chaque année dans une compéti- les documents contenant “tour”, d'hui, peu envisageable. Trop tion formulée dans la langue cou- chaque fois préétabli, comme envisageable tion mondiale, la Text Retrieval “Eiffel” et un nombre associé à gourmande en puissance de cal- rante et sa comparaison avec des l'explique Frédéric Plais, de façon Conference (TREC, une unité de longueur », illustre cul, la phase d'analyse de la base requêtes prédéfinies. Lancé voilà presque manuelle, « par une équi- http ://trec.nist.gov/), organisée Mme Grau, dont le laboratoire par- documentaire ne peut être opé- un an, InfoClic s'appuie sur un pe de documentalistes » et uni- sés par des sites pour exploiter par le National Institute of Stan- ticipe chaque année à la TREC. rée sur une bibliothèque aussi dictionnaire développé par la quement vers des « sites parte- des bases de données documen- dards and Technology américain, Le système identifie ensuite les vaste qu'Internet. Et les outils de société Sinequa, auquel 800 con- naires ». La recherche ne s'effec- taires limitées. Ainsi, la chambre où le meilleur se distingue par sa phrases dont la forme laisse sup- recherche comprenant des mo- cepts viennent donner sens. tue donc pas sur la totalité de commerce et d'industrie de capacité à répondre à des ques- poser qu'elles peuvent contenir dules d'analyse sémantique, « L'idée est de représenter le sens d'Internet mais sur une restric- Marseille devait doté courant tions simples (quelle est la taille l'information recherchée. Car la comme AnswerChase ou DigOut, d'un texte par un point dans un tion de celui-ci, choisie sur des février son site d'un moteur de de l'Empire State Building ?) for- difficulté de l'exercice repose éga- impliquent pour l'heure l'emploi espace mathématique », explique critères commerciaux. recherche « intelligent », déve- mulées en langage naturel. Un lement sur le fait que l'outil doit de logiciels installés sur l'ordina- Philippe Laval, PDG de Sinequa. Face à la croissance constante loppé par la société Semantia. concours auquel participent pouvoir s'avouer vaincu lorsque teur personnel de l'internaute De même que la position d'un du nombre de documents acces- notamment les chercheurs la réponse à la question posée (lire ci-dessous). AskJeeves.com point dans l'espace physique sibles en ligne et devant l'arrivée Stéphane Foucart Une rapide évolution, d’Infoseek à Google Des « métamoteurs » aux agents intelligents Quand ils sont apparus en 1994, les moteurs de recherche ont com- mencé à mettre un peu d’ordre sur la Toile. Aujourd’hui, tous ressem- blent encore à Infoseek, le premier né d’entre eux, qui tranchait alors DANS LE BESTIAIRE des outils de recher- donc de moins en moins. L'utilisation des tains d'entre eux, d'accéder à des pans entiers avec les annuaires, simples catalogues de sites rangés par thème. Les che sur Internet, les métamoteurs pourraient métamoteurs logiciels, comme Copernic ou du Web qui, non-indexés par les moteurs de progrès réalisés sont aussi bien quantitatifs (plus de 1,5 milliard de aisément faire figure de parasites. Très utiles BullEyes, semble pour sa part se justifier en recherche traditionnels, restent en friche. pages indexées par Google, 625 millions pour Fast-Alltheweb) que quali- au demeurant, ils mettent en effet simultané- dépit des performances de Google. Ils permet- « Lorsque DigOut trouve une page intéressante, tatifs grâce à de nouvelles fonctionnalités. ment à profit les capacités de plusieurs tent de rapatrier sur l'ordinateur de l'uti- il est capable d'entrer dans le document pour tes- Google, lancé en 1999, illustre bien ce dynamisme avec son classe- moteurs de recherche, pour ensuite rapatrier lisateur le résultat de ses requêtes ou de lancer ter les liens hypertexte qu'il contient, explique ment des réponses en fonction de la popularité des sites. En septem- et, généralement, classer les résultats fournis celles-ci sur des répertoires précis. Copernic, le Carlo Revelli. Il devient ainsi possible d'accéder, bre 2000, il met en place des versions coréennes, chinoises et russes. A par chacun d'eux, après avoir éliminé les dou- plus populaire de ces programmes – il revendi- lors d'une recherche au “Web invisible”, par l’automne 2001, il offre la possibilité de rechercher des documents dans blons. Lorsqu'une requête ne donne aucun que plus de 14 millions d'utilisateurs –, permet exemple les archives d'un journal stockées sur des formats de bases de données, d’image ou de son. En décembre 2001, résultat pertinent sur un seul moteur, il peut ainsi d'opérer des recherches sur des annuai- une base de données qui n'est pas interrogée par le moteur californien donne accès à vingt ans d’archives des forums de ainsi être utile d'avoir recours à l'un des nom- res d'adresses de courrier électronique, des les moteurs classiques. » discussions du réseau Usenet, représentant 700 millions de messages breux représentants de cette espèce. Celle-ci sites d'encyclopédies, les sites d'organes de Aujourd'hui utilisés de façon marginale, ces répartis en 35 000 thèmes de conversation, dont les premiers remon- appartient à une catégorie plus vaste, celle des presse ou de commerce en ligne, etc. Des systè- systèmes à base de logiciels tiendront-ils à tent à mai 1981. « agents intelligents », nom donné aux outils mes de veille offrent, de plus, d'alerter l'utilisa- l'avenir la dragée haute aux méthodes de logiciels permettant d’effectuer des recherches teur sur l'apparition de nouvelles pages conte- recherche classiques ? Rien n'est moins sûr. sur la Toile, pas seulement sur d’autres nant les mots-clés recherchés. « Pour que l'utilisation de ces programmes ait moteurs de recherche. une réelle valeur ajoutée, souligne Carlo Revel- « On peut classer les métamoteurs en trois li, il est nécessaire de faire l'effort de les configu- grandes catégories , explique Carlo Revelli, Plus complexes, des logiciels comme DigOut rer et de les personnaliser, ce qui n'est pas tou- cofondateur de Cybion, une société spécialisée (en français et en anglais) ou AnswerChase (en jours simple. » Cela dit, les agents intelligents, dans la veille et la recherche sur Internet : anglais) contiennent pour leur part des modu- capables d'interagir avec d'autres systèmes « Les méta-moteurs en ligne – qui suffisent aux les d'analyse sémantique. Dans les documents pour mener des recherches très ciblées, pour- requêtes simples – ; ceux qui nécessitent l'utilisa- repérés et analysés, AnswerChase, par exem- raient trouver des applications dans des domai- tion d'un logiciel installé sur le PC ; et enfin ceux ple, ne sélectionne et ne rapatrie que les para- nes comme le conseil aux consommateurs ou qui apportent à un traitement des données rapa- graphes qui lui semblent répondre de façon même la domotique. A terme, un réfrigérateur triées, comme une analyse sémantique, par pertinente à une question, posée en langage capable – lorsqu'il est vide – de passer en ligne exemple. » Les premiers, comme Metacrawler naturel. Les résultats, sur les questions sim- une commande, les utilisera pour chercher le ou Profusion, ont souffert de l'apparition de ples, peuvent être tout à fait satisfaisants, mais marchand offrant le meilleur prix et dans les Google, qui, souvent, fournit autant de résul- dépendent de la formulation – plus ou moins meilleurs délais. tats que tous ses concurrents réunis. L'utilisa- alambiquée – de la question. tion de ces métamoteurs en ligne se justifie Ces outils permettent en outre, pour cer- S. Fo. Des outils devenus indispensables pour les entreprises
LA TOILE D’INTERNET conte- dossier à partir des coupures de moteurs conçus en interne, qui « L'internaute moyen ne connaît nant de jour en jour davantage de presse et de notre fonds de permettent, quand une recherche pas bien toutes leurs fonctions. documents, elle est devenue une documentation », explique-t-il. est lancée, de faire tourner en Nous avons ainsi découvert, dès source d'information majeure Aujourd'hui, il lui suffit de trois à même temps des centaines de l'été dernier, la possibilité offerte pour les documentalistes et les cinq jours pour répondre aux ques- moteurs différents. Cet usage in- par Google de récupérer des docu- spécialistes de la veille économi- tions les plus pointues. Sa métho- dustriel permet des traitements de ments au format base de données que. Ces derniers sont passés maî- de est éprouvée : « J'ai mes deux masse ultrarapides de l'informa- (Le Monde du 10 novembre 2001). tres dans l'utilisation des moteurs moteurs favoris, avec lesquels j'effec- tion, donc de repérer plus systéma- Nous prenons également soin de lan- de recherche en ligne, qu'ils pous- tue absolument toutes mes recher- tiquement les signaux faibles, cer des recherches à des heures sent parfois dans leurs derniers ches. Quand la question est très annonciateurs possibles de ten- creuses du Web : les serveurs héber- retranchements technologiques, générale, je passe par Google pour dances. Surveiller la quantité geant les index des moteurs sont palliant les travers des uns avec les débroussailler le terrain, puis j'inter- d'offres d'emploi qu'un groupe ali- davantage accessibles, ce qui aug- qualités des autres. roge le moteur spécialisé PubMed, mentaire français a postées sur les mente la pertinence des réponses », Les documentalistes, devenus de la National Library of Medecine sites d'emploi allemands peut aler- explique Michel Iwo- chewitsch, « cyberdocumentalistes » en l'es- de New York. Quand la question ter sur des visées expansionnistes. chef de projet en veille stratégique pace de quelques années, ne con- posée concerne un médicament, Les chargés d'étude de l'Agence à l'Agence. Mais, pas plus que ses çoivent plus de travailler sans Alta- celui d'un concurrent ou un des pour la diffusion de l'information collègues, il n’est pour autant vista, Google ou Alltheweb, qui nôtres, j'interroge directement Pub- technique (Adit), établissement de devenu « moteur-maniaque » : leur ont considérablement facilité Med.» veille technologique plus classi- « Les moteurs nous ont certes fait la tâche. Les plus jeunes ont que, intègrent aujourd'hui systé- gagner un temps considérable. appris à les utiliser en cours de for- « ' » matiquement les moteurs dans Mais la Toile est loin de ne contenir mation. Les moteurs sont également leur stratégie de recherche. Pour que des informations fiables à Les autres ont souvent banni les devenus indispensables aux spécia- vérifier une information, un numé- 100 %. » fiches papiers et les microfilms, listes de la veille économique. Des ro de téléphone, l'orthographe Ils continuent donc d'utiliser lar- comme Patrice Lach, documenta- sociétés se sont même créées sur d'un nom propre, un petit coup de gement les bases de données liste au groupe pharmaceutique le créneau de la pêche aux infor- Google, d'Altavista ou d'All- payantes comme Lexis-Nexis, cen- Novartis depuis 1987. « Avant mations sur Internet. Le français theweb est pratiqué par acquit de sées fournir des informations fiabi- 1998-1999, pour renseigner un sala- Cybion effectue de la surveillance conscience. Ces professionnels lisées, ou, tout simplement, de rié de l'entreprise ou un de nos d'image pour le compte de peu diserts savent aussi pousser décrocher leur téléphone. clients pharmacien, il fallait comp- Canal+, Cege- tel, Michelin ou les moteurs généralistes dans ter quinze jours pour constituer un EDF. Il utilise des moteurs de leurs derniers retranchements. Cécile Ducourtieux LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/27 AUJOURD’HUI sciences
Cinq sorties dans l’espace pour rajeunir le télescope Hubble EDF doit être plus sensibilisée Lancé en 1990, cet observatoire spatial américano-européen subit sa quatrième cure de jouvence. Il y gagnera des panneaux solaires neufs, un nouveau système électrique et une caméra à l’acuité décuplée aux risques
LE CHANTIER de l’espace est veys). Avec un champ deux fois extrêmes ouvert. Installé dans la soute de plus large et une résolution cinq la navette américaine Columbia fois plus fine que celle de la camé- L’EXPLOSION, en septembre 2001, depuis le 3 mars, le télescope spa- Pour effectuer ra jusque-là utilisée, l’ACS, qui de l’usine chimique AZF de Toulou- tial Hubble subit sa quatrième sa cure de jouvence, observera le Cosmos dans des lon- se « confirme la nécessité d’accentuer cure de rajeunissement, après les le télescope spatial gueurs d’onde allant de la lumiè- notre veille au sein d’EDF, afin que travaux de 1993, 1997 et 1999. Hubble est saisi re visible au lointain ultraviolet, toute notre entreprise soit davantage Les réparations ont commencé, par un bras articulé, décuple l’acuité de Hubble. «Si sensibilisée aux risques extrêmes », lundi 4 mars, avec la première manipulé cette fois deux lucioles se tenaient à moins souligne un rapport présenté le des cinq sorties dans l’espace pré- par Nancy Currie. de 2 mètres l’une de l’autre à 4 février par l’inspecteur général vues, au cours de laquelle les Puis il est placé Tokyo, la vue de Hubble avec l’ACS pour la sûreté nucléaire et la radio- astronautes John Grunsfeld et dans la soute serait si perçante que le télescope protection à EDF, Claude Frantzen, Rick Linnehan ont procédé à l’ins- de la navette, placé à Washington serait capable qui, quittant ses fonctions, est rem- tallation du premier des deux comme le montre de déterminer qu’il s’agit de deux placé par un général de l’armée de nouveaux panneaux solaires qui cette photo lucioles et non d’une seule »,a l’air, Pierre Wiroth. remplaceront les anciens généra- prise lors d’une expliqué Holland Ford, profes- « Au-delà d’un certain seuil de gravi- teurs photovoltaïques aujour- précédente mission seur d’astronomie à l’université té, il est imaginable que notre concept d’hui abîmés. Ceux-ci équipent de maintenance. Johns-Hopkins (Maryland) et res- de POI (plan d’opérations interne des- l’observatoire américano-euro- ponsable de l’équipe ayant cons- tiné à faire face aux situations d’urgen- péen depuis sa mise sur orbite en truit ce nouvel instrument. ce) perde toute validité et nous impose 1990. Cette première sortie, Quant à la dernière sortie dans de basculer dans une autre logique », d’une durée de sept heures, s’est l’espace, prévue pour le 8 mars, estime Claude Frantzen. Il a soulevé parfaitement déroulée. elle aura pour objectif de les problèmes liés aux prestataires Pourtant, Columbia, dont c’est réveiller la caméra infrarouge Nic- de maintenance du parc nucléaire, le premier vol depuis 1999, a babord. Le 6 mars est program- magé par les températures extrê- la Terre, le télescope est soumis à mos, qui hiberne depuis que son au renouvellement des compéten- failli ne pas aller à la rencontre mée la plus longue et la plus déli- mes régnant dans le vide spatial. un froid intense et voit sa tempé- système de refroidissement a ren- ces au sein de l’entreprise, ainsi qu’à de Hubble et redescendre sur Ter- cate des réparations. Travaillant Durant chacune des orbites de rature baisser à – 70 ˚C en une du l’âme en 1999. Une cinquième « la mise en œuvre partout et concrè- re aussitôt lancée. En effet, peu sur un Hubble hors tension pour 97 minutes qu’il effectue autour petite dizaine de minutes. mission de réparation de Hubble tement d’une rigueur et d’un meilleur après le décollage, vendredi la première fois depuis sa mise en de notre planète, le satellite scien- Après cette réparation cruciale, devrait avoir lieu en 2004, après contrôle ». Il faut aussi « oser nom- 1er mars, du centre spatial Ken- service, les mécaniciens de l’espa- tifique passe deux tiers de son les astronautes travailleront à quoi l’observateur solitaire des mer l’inacceptable et poursuivre le nedy, près de Cap Canaveral (Flo- ce changeront l’unité électrique temps exposé aux rayons du l’amélioration des capacités du espaces infinis vieillira tranquille- développement de la culture radiopro- ride), une baisse de pression sur centrale du télescope, qui régule Soleil, ce qui fait monter la tempé- télescope. Jeudi 7 mars, ils lui ment jusqu’à sa mise à la retraite tection ». Claude Frantzen a précisé un des deux circuits de refroidis- et répartit l’énergie nécessaire à rature des panneaux solaires jus- chausseront de nouvelles « lunet- en 2010. que le nombre « d’événements mar- sement de la navette a été détec- son bon fonctionnement. qu’à 86 ˚C. Mais dès qu’il se tes » en installant l’instrument quants » par réacteur s’est amélioré tée. La NASA a alors envisagé un retrouve dans le cône d’ombre de ACS (advanced camera for sur- P. B. (avec AFP) en 2001 à 0,95 contre 1. atterrissage d’urgence. Mais, après analyse du problème, les Les ingénieurs de la NASA crai- responsables du vol ont estimé gnent que les astronautes aient qu’il n’était pas risqué de pour- bien du mal à dévisser les 36 con- suivre la mission avec un seul cir- necteurs du système électrique cuit de refroidissement. car ils n’ont pas été conçus pour Après le changement du pan- être démontés dans l’espace. Or il neau solaire tribord, les sorties ne faudra pas que la réparation dans l’espace devaient s’enchaî- dure trop longtemps car Hubble ner au rythme d’une par jour. ne peut se permettre de demeu- Mardi 5 mars, les astronautes rer plus de dix heures sans alimen- américains devaient démonter et tation électrique, sous peine remplacer le panneau solaire d’être irrémédiablement endom- Les faiblesses de la recherche française pointées par les experts de l’OST
SI LE CONSTAT n’est pas nou- dégradent de manière persistante. » veau, il est plus préoccupant que En dix ans, la part mondiale de bre- jamais. Alors que les Etats-Unis vets déposés par la France a chuté viennent d’annoncer une hausse de 8,6 % à 6,5 %, soit une baisse sans précédent de leur budget fédé- relative de 24 %. Le pays conserve ral de recherche (Le Monde du des positions fortes dans le nu- 25 janvier), la France perd du ter- cléaire (12,3 % des brevets mon- rain dans le domaine scientifique diaux) ou l’ensemble spatial-arme- et l’Europe, dans son ensemble, ment (13,3 %), mais il souffre de suit la même pente. graves faiblesses dans des sec- C’est ce qui ressort du dernier teurs- clés comme les biotechnolo- rapport de l’Observatoire des gies (4,2 %), l’informatique (4,9 %) sciences et des techniques (OST). ou les télécommunications (5,5 %). Cette étude biennale, qui passe au La situation est plus contrastée à crible les forces et les faiblesses l’échelle européenne. Globale- de la recherche nationale, euro- ment, les Quinze ne consacrent péenne et mondiale, n’intègre pas que 1,8 % de leur PIB à la recher- les données postérieures à 1999 et che, l’exemple donné par de petits ne rend donc pas compte des évo- pays comme la Suède (3,9 %) ou la lutions les plus récentes, comme Finlande (2,9 %) ne suffisant pas à la récession qui frappe le Japon, tirer l’Union vers le haut. l’investissement massif de l’Alle- Le fossé continue ainsi de se magne dans les biotechnologies creuser avec les Etats-Unis. Certes, ou la légère embellie du budget l’Europe réalise désormais 34 % de français de la recherche depuis la production scientifique mondia- deux ans. Il analyse en revanche le contre 30,5 % pour les Etats- des tendances lourdes sur de lon- Unis. Mais ses positions technologi- gues périodes. Pour la France, ques s’érodent, avec une baisse de nombre d’indicateurs vont dans le 3 % en cinq ans de sa part de bre- mauvais sens. vets. Toutefois, certains pays tirent mieux leur épingle du jeu : le Royaume-Uni et l’Allemagne réali- La dépense de recherche et de sent à eux deux 45 % des publica- développement est ainsi tombée à tions scientifiques européennes, et 2,17 % du produit intérieur brut l’Allemagne dépose près de trois (PIB), un niveau inférieur à celui fois plus de brevets que la France de 1985. Ce recul est imputable à ou le Royaume- Uni. une forte baisse des dépenses Au-delà des disparités, entre publi-ques – notamment des cré- l’Ancien et le Nouveau Monde dits de recherche militaire –, des- comme au sein de l’espace euro- cendues sous le seuil de 1 % du péen lui-même, le rapport de PIB, à un niveau plus bas qu’il l’OST met en évidence un autre n’était en 1970. L’effort de recher- déséquilibre, encore plus flagrant che des entreprises a augmenté et plus dramatique, entre les pays sans compenser le désengagement développés et les pays du Sud. Les de l’Etat. Etats-Unis, l’Europe et le Japon Les chercheurs français pour- réalisent 85 % des dépenses ront se rassurer en observant que mondiales en recherche et en leur production scientifique, mesu- développement. Seules la Chine rée à l’aune des publications, reste (5,5 %) et l’Amérique latine (3 %), à peu près stable, en part euro- apparaissant dans un tableau dont péenne (15,4 %) comme en part sont absents l’Afrique sub- mondiale (5,2 %), avec une men- saharienne et l’Océanie, mais aus- tion spéciale pour les mathémati- si, de plus en plus, les pays de l’an- ques (7,9 % des publications mon- cien bloc soviétique. diales). Mais – et cet indicateur est peut-être le plus inquiétant –, ce Pierre Le Hir potentiel est très mal mis en valeur. « Depuis le début des e Science & technologie, indicateurs années 1990, note l’OST, les posi- 2002, rapport de l’Observatoire des tions technologiques de la France, sciences et des techniques, Editions mesurées par le dépôt de brevets, se Economica, 416 pages, 75 ¤. 28/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 AUJOURD’HUI goûts
Un chef peut en cacher TOQUES EN POINTE un autre Bistrots L’AFFRIOLE Bruno Gensdarmes a longtemps partagé bf Ce bistrot du 7e arrondissement décontracté sinon vraiment popu- le destin de Guy Savoy avant de mettre laire avait depuis longtemps conquis sa notoriété lorsque Thierry Verola en assura la reprise, voilà bientôt deux ans. Un décor plutôt soigné, quel- son talent au service d’une cuisine simple ques objets élégants, mais surtout une cuisine astucieuse, inventive, inté- respectueuse des produits ressante pour ses saveurs, la qualité de ses produits, autant que pour ses compositions parfois audacieuses, le saumon « fumé-grillé » pommes paille et raifort, ou bien la vapeur de raie aux carottes confites au miel et CHAQUE ANNÉE la parution miers pas dans la haute gastrono- cumin. Quelques plats d’un classicisme de bon aloi aussi, comme le can- du Guide rouge (depuis le 2 mars mie, il les accomplit sous la direc- nelloni d’épinards et champignons au gingembre ou encore le chou farci en librairie) fait l’événement. tion d’un chef de partie d’un an en cocotte à l’ancienne. La carte est courte, chaque plat est soigné et se C’est la récompense d’une longue son aîné, Guy Savoy, qui a fait présente comme une performance ; ici, point de routine. Nous ne som- patience pour les promus, qui son apprentissage chez Troisgros mes pas chez un suiveur anonyme, mais chez un véritable cuisinier, qui devront ensuite tenir leur rang et Lasserre, et bénéficie d’un cer- met tout son talent au service d’une carte homogène. Les mêmes qualifi- sans laisser tarir l’inspiration, tain prestige. « Très vite, nous catifs s’appliquent à la carte des vins. Formule au déjeuner : 19 ¤. Menu source de leur succès. Quelques- nous sommes liés d’amitié ; Guy carte : 29 ¤. uns donneront leur nom à des était au-dessus du lot, il m’a fait ba17, rue Malar, 75007 Paris, tél.: 01-44-18-31-33. Fermé dimanche et lundi. plats célèbres, les autres se satisfe- partager son enthousiasme pour la ront d’une gloire temporaire, en cuisine, alors que je pensais BISTROT CÔTÉ MER viager dans le meilleur des cas. m’orienter vers la gestion hôteliè- bf Où déjeuner ou bien dîner le dimanche ? C’est une question que se Mais combien seront-ils re », se souvient Bruno Gensdar- posent de plus en plus les Parisiens. Le bistrot rive gauche de Michel Ros- demain, ces chefs illustres, dont mes. La cuisine du Lion d’Or, à cet- tang, dont la carte est essentiellement poissonnière, a pour premier méri- les gourmands continueront d’ho- te époque, c’est l’émincé de veau te d’être ouvert tous les jours de la semaine et d’avoir la disposition d’un norer la mémoire ? Trois ou qua- aux cèpes et au Noilly Prat, le filet Depuis deux ans, Bruno Gens- re, avec les asperges et les pois parking et d’un voiturier. Le grand luxe à des prix de bistrot. Les six tre par génération peut-être. de féra du lac, le soufflé de truite darmes vole de ses propres ailes ; gourmands. marennes-oléron, les neuf boudeuses de Prat ar Coum à moins de 10 ¤; Reconnaissons qu’ils n’auraient au coulis d’écrevisses, le turbot au le décor a été unifié, la lumière Les soucis ? A chacun son lot. les quinze palourdes ou les six plates de Cancale facturées 13 ¤. Puis les pas suffi à établir la renommée de citron vert et l’inoubliable gâteau tamisée, la terrasse aménagée ; Pour aller de l’avant, Bruno a créé poissons de mer, de roche ou de rivière (19 ¤) montrent assez que l’on la cuisine française sans le secours du prélat au café et chocolat. des objets personnels donnent l’été dernier une table ensoleillée, prend ici le soin d’afficher clairement les prix. A signaler aussi, l’épaule de mille inconnus modestes qui une touche intimiste. Les habitués Thym et Romarin. La porte à côté, d’agneau braisée au four accompagnée d’un saupiquet de cocos de Paim- inlassablement maintiennent l’art ’ viennent pour le plat du jour c’est le bistrot du Bistrot. Ainsi pol ou bien le canard en aigre-doux (16 ¤) et encore les crêpes flambées de la table au niveau d’un art de A la suite de son stage, Bruno qu’ils aiment, le parmentier de Bruno Gensdarmes a-t-il la modes- (en salle) au Grand Marnier (8 ¤). La carte des vins, elle aussi, est judicieu- vivre. Ceux-là ne connaîtront sans Gensdarmes prend la direction queue de bœuf le lundi, la souris tie de penser que si la cuisine est sement classée par ordre de prix. En outre, chaque jeudi soir, animation doute jamais le frisson de plaisir d’une cuisine d’hôtel quand Guy d’agneau le mardi, puis successive- un chœur auquel tous participent autour d’un vin ou d’un produit. A la carte, compter 28 ¤ plus le vin. de la première étoile, ni l’amer- Savoy, appelé à la Barrière de ment le filet de limande-sole à la quand il s’agit d’entonner le ba16, boulevard Saint-Germain, 75005 Paris, tél.: 01-43-54-59-10. tume du déclassement. Clichy en 1977, adapte sa cuisine à tapenade, le poulet rôti au roma- refrain, seuls les solistes méritent Rendre compte de leur travail, l’air du temps et aux goûts de la rin, la brandade de morue aux oli- les vivats du public. LE BIVOUAC c’est tendre un miroir aux plaisirs clientèle. Puis en 1980, il ouvre vettes du vendredi et, pour les bf L’ancienne salle à manger de l’Hôtel Napoléon, qui était consacrée de table du plus grand nombre et son premier établissement rue amateurs, une formidable tête de Jean-Claude Ribaut à la délicieuse choucroute Baumann aux poissons, vient de faire peau neu- refuser de limiter la gastronomie à Duret et devient l’un des hussards veau sauce gribiche le samedi. ve. On déguste désormais sur de petits guéridons les entrées d’Olivier ce qui est rare et cher. Bruno Gens- de la nouvelle cuisine ; Bruno Des produits sains, d’excellente baLe Bistrot de l’Etoile Niel, 75, ave- Legentil, cuisinier sensible, ou bien le fameux « club sandwich ». Le veau darmes a partagé, longtemps dans Gensdarmes, lui, s’installe à Saint- provenance, et une composition nue Niel, 75017 Paris, tél. : de la bataille de Marengo, créé dans la pénurie lors de la célèbre victoire l’ombre, le destin de Guy Savoy, Etienne à l’enseigne du Grand qui privilégie l’expression des 01-42-27-88-44. Fermé samedi midi napoléonienne, devrait être remplacé par un souvenir gourmand de cette au tableau d’honneur du Guide Moulin. Quatre ans plus tard, Guy saveurs deux à deux, rarement et dimanche. Au déjeuner : formule époque. Des assiettes « saveurs », un plat « sur le pouce » et quelques rouge cette année. Il a été pen- Savoy lui propose de rejoindre plus. Ainsi verra-t-on sur la carte 23 ¤.Menu:27¤. Au dîner, menu gourmandises complètent la carte de cette mini-table miraculeuse, qui dant treize ans son associé au Bis- une de ses équipes à Greenwich, de printemps le mulet grillé au du marché : 30 ¤. A la carte, comp- tient plus du club d’habitués que du restaurant. Cave un peu sommaire. A trot de l’Etoile Niel, avant que ce dans le Connecticut, où Bruno beurre d’anchois accompagné de ter : 48,78 ¤. la carte, compter 30 ¤. dernier ne lui cède ses parts en s’initie aux techniques de la haute pommes de terre écrasées aux oli- baThym et Romarin, 73 bis, avenue ba38, avenue de Friedland, 75008 Paris, tél.: 01-56-68-44-68. Ouvert avril 2000. Deux destins parallèles, cuisine. C’est l’époque de la « lot- ves, le tendron de veau lentement Niel, 75017 Paris, tél. : 01-42-27-87-34. du lundi au vendredi, au déjeuner seulement. et cependant bien différents. L’un te à l’échalote », un plat signé mijoté, les ris d’agneau, et la Fermé samedi et dimanche. Menu (le dans la lumière, chef inspiré et pas- Savoy qui fera sa réputation outre- purée de lentilles montée au beur- soir) : 23 ¤. A la carte, compter 30 ¤. J.-C. Rt sionné ; l’autre, sensible et affa- Atlantique. ble, un épicurien discret pour qui Après l’expérience américaine, l’art de la table est d’abord subor- le voici encore appelé à diriger le donné à l’échange. Bistrot d’En-Face, rue Troyon, et, Légumes en conserve récoltés il y a plus de cent ans un an plus tard, en 1989, le Bistrot ’ de l’Etoile Niel, en qualité de chef IL Y A QUELQUES JOURS encore des conserves Le drame de M. Picot, c’est que tous les Fran- champagne dont il avait élargi le goulot, furent Né à Neuilly en 1954, le jeune associé. C’est le début de l’aventu- tenaient la vedette au Musée d’Orsay. Dans l’ex- çais ne sont pas aussi élogieux quand on leur pour mettre en conserve des légumes. Il existe Bruno passe son enfance à Sainte- re des « Bistrots » de Guy Savoy, position A table au XIXe siècle qui vient de fermer demande de parler de la conserve. La quasi-totali- aujourd’hui 38 usines sur notre territoire qui en Maxime dans le Var. Ses premiers « une famille de restaurants où la ses portes (catalogue Flammarion, 226 p., 40 ¤), té de la population en consomme (99,5 % selon la font autant, et 80 000 hectares dans nos campa- émois, il les doit à sa grand-mère cuisine est régie par une démarche la première vitrine renfermait en effet un livre et dernière grande enquête effectuée en 1998), et si gnes sont cultivés dans le seul but de les approvi- qui fixe pour lui les merveilles commune, mais où s’exprime la trois bocaux de légumes. L’ouvrage, un petit for- l’on reconnaît volontiers au procédé quelques ver- sionner. Le « Calisto », le « Valence » ou l’« Etna » d’un art culinaire où la saveur du personnalité de chacun. » Bruno mat à la couverture marron, était une édition de tus, celle notamment d’offrir des aliments prati- ne vous disent peut-être rien, mais ces variétés thym est indissociable du lapin de Gensdarmes mettra tout son 1813 de l’art de conserver pendant plusieurs ques à l’emploi et plutôt économiques, mieux de haricots verts ou de petits pois ont été spécia- garenne et des légumes de l’arriè- talent au service d’une réelle con- années toutes les substances animales et végéta- vaut ne pas évoquer avec les sondés les questions lement mises au point pour correspondre aux re-pays. « Aucun manuel ne m’a vivialité qui attire bientôt dans ce les par Nicolas Appert. Pas très spectaculaire en d’ordre gustatif. Ici c’est plutôt la Berezina. attentes des conserveurs : pas de fils, beaucoup appris la saveur du poisson de « bistrot contemporain », comme il comparaison de hauts bocaux tronconiques et de croquant, et des calibres extra-fins. Méditerranée grillé au feu de bois le définit lui même, une clientèle capsulés de fer blanc qui contenaient, sagement 1785 Le goût plutôt sucré de certains de ces légu- et arrosé d’huile d’olive », dit-il brillante. rangés, des fonds d’artichauts et des haricots Bon nombre d’entre eux sont même persuadés mes en conserve comme les petits pois (50 g de aujourd’hui. A quinze ans, il fait Car à la cuisine simple et de qua- verts d’un beau vert fluo… A ce détail près qu’ils que les conserves sont remplies de conserva- sucre par litre de jus de cuisson) ont même des la plonge pendant l’été et obser- lité, respectueuse des produits, avaient été mis en conserve en 1889 ! teurs. Cette dernière affirmation ferait sans dou- inconditionnels. Les amateurs de bio en revan- ve, fasciné, le travail d’un cuisi- correspond un type bien défini de Olivier Picot le président de l’Union interprofes- te frémir d’horreur l’inventeur du procédé, ce che n’ont pas grand-chose à se mettre sous la nier d’origine hongroise. C’est relations humaines. Le Bistrot sionnelle pour la promotion des industries de la fameux Nicolas Appert. Un modeste confiseur, dent : moins de 0,1 % des légumes en conserve décidé, il fera l’école hôtelière de accueille des personnalités du conserve appertisée (UPPIA), l’organisme qui pos- qui se targuait d’avoir été l’intendant de Chris- s’affichent biologiques. Il y a encore des progrès Nice, dont le proviseur, à l’épo- monde des affaires, au coude à sède ces bocaux de collection, a même eu l’occa- tian IV, duc des Deux-Ponts et prince Palatin, à faire. que, est Raymond Armisen, fidèle coude avec Eddy Mitchell, Antoi- sion de picorer dans l’un d’entre eux. « Une expé- mais qui eut surtout la gloire d’inventer dans son soutien de la Fondation Escoffier. ne de Caunes, Patrick Sébastien, rience incroyable, raconte-t-il. Pensez ! Manger petit atelier d’Ivry-sur-Seine un procédé pour Guillaume Crouzet Le voici, à 22 ans en 1975, sta- Zazie ou Catherine Lara. Il oriente des légumes récoltés il y a plus de cent ans ! Cer- conserver, ad vitam quasi eternam, les aliments, b giaire au Lion d’Or à Cologny, la cuisine vers la Méditerranée de tes, le goût n’était plus là, mais tout cela était par le seul effet conjugué d’une cuisson prolon- aBoîte 4/4 de haricots verts ou de petits pois : près de Genève où Louis Peltier son enfance ; la cave s’enrichit de comestible, parfaitement conservé. En un mot, gée et d’un bocal hermétique. Les premiers 1,04 ¤ environ. L’avenir est dans la boîte, Olivier succède au chef Lacombe. Ses pre- vins de la vallée du Rhône. impressionnant. » essais qu’il fit en 1785 avec des bouteilles de Picot, éditions 1, 179 p., 14,35 ¤. LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/29 AUJOURD’HUI
Oslo Stockholm 06 MAR. 2002PRÉVISIONS 06 mars 06 mars prévisions vers 12h prévisions vers 12h Moscou De faibles pluies Ville par ville, les minima/maxima de Riga température et l’état du ciel. S : ensoleillé; Lille arrivent par N : nuageux; C : couvert; P : pluie; * : neige. Le Havre Minsk FRANCE Madrid...... 4/13 S Belfast Copenhague Reims Ajaccio ...... 8/12 P Milan ...... 11/15 P Dublin Liverpool le nord-ouest Brest Paris Varsovie Kiev ...... 7/11 P ...... 3/5 P Biarritz Moscou Strasbourg 4/12 N ...... -2/9 S Berlin 5 Bordeaux ...... Munich Rennes Troyes Amsterdam ...... 2/9 N ...... 12/17 P Londres Lever du soleil à Paris : 7 h 27 Bourges Naples Orléans ...... 5/12 P ...... -5/2 P Bruxelles Brest Oslo Nantes Coucher du soleil à Paris : 18 h 39 Tours Prague Caen ...... 5/10 P Palma de M. .... 7/15 C Mulhouse ...... 4/11 P -4/9 S Odessa Cherbourg Prague ...... Bourges Strasbourg Une vaste dépression est située au nord Dijon Vienne 1/9 N ...... 11/15 P Paris des îles Britanniques et une perturbation Clermont-F. .... Rome Munich Budapest ...... 1/10 N ...... 9/18 S aborde le nord-ouest de notre pays, avec Dijon Séville Poitiers Nantes Clermont- ...... 5/21 S des pluies faibles. Une dépression se com- Grenoble ...... 6/9 P Sofia Limoges Berne Ferrand Bucarest ...... 4/11 C 0/3 P ble sur le nord de l’Italie, donnant des Lille St-Pétersb...... Chamonix Lyon Lyon Milan ...... 1/8 N 3/5 P Belgrade retours nuageux sur le Sud-Est avec de la Limoges Stockholm ...... Grenoble Sofia 4/10 N ...... 16/21 C pluie ou des averses. Lyon ...... Ténérife Bordeaux Toulouse Istanbul Marseille...... 5/13 S Varsovie ...... -2/10 S Aurillac Bretagne, pays de Loire, Basse-Nor- ...... -1/9 N 10/12 P Nancy Venise ...... Montélimar mandie. Le ciel deviendra très nuageux Rome Nantes...... 3/11 P Vienne...... 1/15 S Barcelone Naples puis couvert l’après-midi, avec des pluies ...... 8/15 P Madrid Nice Nice faibles locales. Le vent d’ouest soufflera à 3/11 P AMÉRIQUES Biarritz Montpellier Paris...... Toulouse Marseille Lisbonne 70 km/h en rafales. Il fera 11 à 13 degrés ...... 18/28 S Athènes Pau ...... 3/8 P Brasilia 15/28 S Tarbes l’après-midi. Perpignan...... 7/12 S Buenos Aires Perpignan 22/28 S Séville ...... 4/12 P ...... Nord-Picardie, Ile-de-France, Cen- Rennes Caracas ...... -4/5 S ...... 2/10 N Chicago Tunis tre, Haute-Normandie, Ardennes. Le St-Etienne Alger -2/11 N ...... 20/26 P Ajaccio ciel deviendra nuageux par l’ouest en Strasbourg...... Lima .... 10/17 P Rabat Toulouse...... 4/11 N Los Angeles matinée, puis se couvrira l’après-midi ...... 8/24 S Tours ...... 2/11 N Mexico avec quelques pluies faibles locales. Les -10/3 P températures maximales avoisineront 10 Montréal...... Soleil Peu nuageux Couvert FRANCE - New York ...... -1/11 S à 12 degrés. 11/13 P Cayenne ...... 22/29 S San Francisco Brèves éclaircies Averses Pluie . 11/30 S Champagne, Lorraine, Alsace, Bour- Fort-de-Fr...... 26/28 P Santiago Ch. 26/30 P ...... -4/7 P Orage Neige Brouillard Vent fort gogne, Franche-Comté. Les nuages et Nouméa...... Toronto -2/15 S les éclaircies alterneront avec un ciel Papeete...... 25/31 P Washingt. DC devenant plus nuageux en fin de journée. Pointe-à-P...... 21/28 P AFRIQUE Il fera 9 à 11 degrés l’après-midi. St Denis Réu.. 26/31 C Alger...... 7/16 P ...... 19/23 S Poitou-Charentes, Aquitaine, Midi- EUROPE Dakar 23/30 P Pyrénées. Les nuages et les belles éclair- Kinshasa...... Amsterdam.... 6/11 C Le Caire...... 13/27 S cies alterneront. Sur les Pyrénées, les nua- ...... 10/20 S Athènes ...... 16/26 S ges seront nombreux avec un peu de nei- 8/14 C Nairobi Barcelone ...... ge le matin. Les températures maximales Pretoria...... 18/26 P Belfast...... 7/12 P Rabat ...... 10/16 P avoisineront 11 à 12 degrés...... 11/23 C Belgrade 11/19 S Tunis ...... Limousin, Auvergne, Rhône-Alpes. Berlin ...... 2/11 S ...... 1/9 S ASIE-OCÉANIE Jeudi 7 mars :au Le ciel restera nuageux, avec quelques Berne nord de la Loire, 3/13 S ...... 28/30 P éclaircies. Il neigera près des frontières Bruxelles ...... Bangkok quelques pluies le ...... -2/20 C ...... 17/23 S italiennes. Le thermomètre marquera 10 Bucarest Beyrouth matin laisseront ...... 1/11 P ...... 24/35 S à 12 degrés l'après-midi. Budapest Bombay place à de belles Copenhague.. 1/6 P Djakarta ...... 24/31 P éclaircies. Des côtes Languedoc-Roussillon, Provence- ...... 8/12 P ...... 18/27 S méditerranéennes Dublin Dubaï aux Alpes du sud, Alpes-Côte d’Azur, Corse. Du Sud-Est à ...... -2/11 S ...... 16/19 S Francfort Hanoï nuages et éclaircies 4/10 P ...... 12/21 S la Corse, les nuages seront nombreux Genève ...... Hongkong alterneront. avec de la pluie ou des averses. Ailleurs, Helsinki...... 0/3 P Jérusalem ...... 6/23 S Ailleurs, ciel le soleil sera prédominant. Mistral et tra- Istanbul...... 6/18 S New Delhi ...... 11/28 S couvert, quelques montane souffleront à 90 km/h en rafa- ...... 1/12 S ...... -3/12 S pluies et un peu de Kiev Pékin neige en les. Il fera 13 à 15 degrés l'après-midi...... 9/15 S ...... 3/7 P Lisbonne Séoul montagne. 8/12 P ...... 25/33 S Liverpool ...... Singapour Températures Londres...... 4/14 C Sydney ...... 20/25 S douces. RÉVISIONS POUR LE 7 MARS SITUATION LE 5 MARS À 0 HEURE TU PRÉVISIONS POUR LE 7 MARS À 0 HEURE TU Luxembourg . -3/10 S Tokyo ...... 13/19 P La réduction du temps de travail favorise le développement des Chèques-Vacances parc de loisirs, un voyage organisé, base, en favorisant les revenus les salariés se procurent même, via suel (soit 337,97 ¤ par an et par entreprises et les CE et 1 % sur un stage sportif ou culturel. Mais plus faibles. Dans la pratique, le leur CE, des Chèques-Vacances au personne), peu d’employeurs sont les chèques encaissés par ses par- Tous les mardis on ne peut pas recourir aux Chè- complément dépasse rarement plein tarif, pour profiter des promo- disposés à aller au-delà. Selon le tenaires. En effet, les Chèques- datés mercredi, ques-Vacances pour se ravitailler 40 % de la somme investie par le tions signalées dans le Guide du taux de participation de son entre- Vacances ne sont utilisables que des conseils utiles dans un self-service d’autoroute ou salarié. Ainsi, dans le cas d’une Chèque-Vacances, qui répertorie prise, l’employé d’une PME devra chez les professionnels agréés par faire le plein d’essence. contribution de 25 % lorsque l’em- 60 000 adresses. donc investir 84 ¤ dans la situation l’ANCV selon trois critères : stabi- AIDER LES SALARIÉS aux reve- Pour se les procurer, il faut que ployé épargne 100 ¤ par mois, le la plus favorable, et 1 352 ¤ si lité juridique et économique, équi- nus modestes à profiter de leurs loi- l’entreprise, ou le comité d’entre- complément sera de 25 ¤. Le mon- l’employeur s’en tient au taux pements et honorabilité. Au dé- sirs, tout en développant l’industrie prise (CE), ait signé une convention tant total dont disposera le salarié Depuis le 12 juillet 1999, les per- minimum. part, il s’agissait essentiellement du tourisme : tel est le but des Chè- avec l’Agence nationale du Chèque- sous forme de Chèques-Vacances sonnels des entreprises de moins Autre obstacle à l’extension du d’organismes de tourisme social. ques-Vacances. Créés en 1982, à Vacances (ANCV). Très peu de au bout de quatre mois sera de de 50 salariés ont eux aussi droit au Chèque-Vacances dans les PME : Aujourd’hui, les 135 000 parte- l’initiative de l’éphémère ministère grandes entreprises ont adhéré au 125 ¤ × 4, soit 500 ¤, dont 100 ¤ Chèque-Vacances. Actuellement, l’obligation de passer par un naires sont plus diversifiés, avec du temps libre, ils fêtent cette système (à peine mille sur les financés par l’employeur ou le CE. 3 500 PME ont profité de l’oppor- accord de branche ou avec un délé- chaque année 6 000 entrées et année leur vingtième anniversaire. 16 400 clients de l’ANCV) car, Mais les comités d’entreprise peu- tunité. L’abondement peut aller gué syndical ou représentant du 4 000 sorties du dispositif. Après des débuts difficiles, ils sont contrairement aux CE, elles ne sont vent aussi acheter directement des du quart à quatre fois l’épargne personnel. Or, comme l’apparte- Les Chèques-Vacances sont pro- en plein essor grâce à la réduction pas exonérées de charges sociales. Chèques-Vacances à l’ANCV et les du salarié. Mais comme la nance à un secteur est parfois posés sous forme de coupons de 10 du temps de travail : 68 millions de D’autre part, le revenu fiscal an- distribuer en fonction de leurs pro- contribution de l’employeur n’est floue pour les PME et que les et 20 ¤. Les péages d’autoroute sont coupons émis en 2001. nuel du foyer du bénéficiaire de pres critères, sans tenir compte du exonérée de charges sociales que patrons refusent la syndicalisation, les seuls lieux où l’on accepte de ren- Les Chèques-Vacances peuvent Chèques-Vacances ne doit pas dé- revenu fiscal de référence. Certains dans la limite de 30 % du smic men- la seule solution semble être l’ac- dre de la monnaie sur les Chèques- être utilisés pour régler toute pres- passer 15 250 ¤ pour la première cès direct au Chèque-Vacances par Vacances. Ils le feront de moins en tation, du péage autoroutier à la part et 3 550 ¤ par demi-part sup- le biais d’un accord entre l’ANCV moins, en raison des abus : des utili- chambre d’hôtel, en passant par plémentaire. A savoir et la Confédération générale des sateurs parcouraient quelques kilo- les billets de train, de bateau ou Le salarié épargne pendant qua- b Délais. Les détenteurs de 31 mars 2005. En stockant PME (CGPME). Des conventions mètres et récupéraient de l’argent d’avion, la location d’une voiture, tre à douze mois une somme Chèques-Vacances ont deux ans ses chèques pendant trois ans, régionales sont négociées en Loire- liquide, tandis que la société d’auto- le restaurant, le séjour en camping, mensuelle choisie entre 22,53 et pour les utiliser au-delà de on peut ainsi financer un voyage Atlantique et en Vendée. route était contrainte de verser à gîte rural, villages-vacances, la loca- 225,28 ¤. Ce montant, prélevé sur l’année d’émission : un chèque aux Antilles. L’Agence nationale du Chèque- l’ANCV 1 % du montant total du tion de matériel de sport, les places son salaire, sera complété par l’em- émis en 2002 doit être dépensé b Adresse. ANCV, 5, rue Vacances (ANCV) se rémunère en Chèque-Vacances. de cinéma, concert ou théâtre, l’en- ployeur ou le CE, dans la propor- avant le 31 décembre 2004, Gabriel-Péri, 92584 Clichy. prélevant 1 % sur le montant total trée au zoo, au musée ou dans un tion de 20 à 80 % de l’apport de et reste échangeable jusqu’au Site Internet : www.ancv.com des chèques commandés par les Michaëla Bobasch
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123456789101112 recul possible une fois qu’il est Otons-nous, 12345678 9 101112131415 I jeté. - 5. Ramasses tout au passa- A ge. En peine, mais aussi en joie. - R E L A CEZ II 6. Féminin apprécié des hom- B A mes. Pour un petit parcours dans car il sent III les airs. - 7. Sur le rivage. Laisse- Tirage : A D I I R T T. C P L ra des sillons. - 8. Roi de Juda. a) En vous appuyant sur le deuxiè- D E A E IV Parti en disant « Ne me quitte me E d’ESTIVE, trouvez deux huit- pas ». - 9. Vit et vole près des lettres différents rapportant respecti- E T Q N V vasières. Vit dans les arbres mais vement 60 et 70 points. Ecrivez sur ne vole pas. - 10. Vole au-dessus F J I U D VI la grille la meilleure solution, don- du Nil. Fait disparaître les reliefs. née ci-dessous. G A R E N O VII - 11. Encouragement. Il faut par- Tirage suivant : A C F M O S U. ler pour le passer. - 12. Evite de b) Trouvez et écrivez sur la grille H R A MEU T E E VIII se mouiller. un mot qui rapporte 40 points (il est I R E W donné ci-dessous). J IX Philippe Dupuis Sol. de a) : ATTIEDIR, O 4, 70, fai- A S ES sant LIA, OST et NET. K S X SOLUTION DU N° 02 - 055 Tirage suivant : F H M N U U U. c) En deux endroits différents, L T Horizontalement placez le même mot pour 28 ou HORIZONTALEMENT vence. Ouvert à tout… en princi- I. Illumination. - II. Moulinet. 33 points. M B LDON I pe. - VIII. Réussit à prendre ses Duo. - III. Pline. VPC. Fi. - IV. Sol. de b) : COMAS, N 10, 40, en I. Gros reproche. - II. Qui ne distances avec Staline. Libre au Rosâtre. RP. - V. Torpille. - VI. baïonnette au-dessus d’ATTIEDIR. N L USEI V peut servir à grand-chose. - III. large. Grand chez les lourds. - IX. Monteuse. Out. - VII. Attise. Préparation de la grille de la O E Drame. Passe à Mulhouse et à Affluent du Rhône. Facilitent la Nom. - VIII. Tien. Risible. - IX. Ut. semaine prochaine. Strasbourg. Donne congé. - IV. traction. - X. Son grand rendez- Trapus. Or. - X. Recensements. d) E L O T S U V : trouvez deux Soudards hier, joyeux aujour- vous est sur la Croisette. sept-lettres. C E I I N P T : ce tirage d’hui. Pièce de charpente. - V. Verticalement s’appuie sur un A et un O. Trouvez a) ISOBARE, O 8, 122, faisant XI – AEROBIES, 3 H, 72 – BOISERAI, Ardente. Rectifié après un pre- VERTICALEMENT 1. Imprimatur. - 2. Lolo. Otite. - ces deux huit-lettres. et SURTOILES. L 2, 72, ou l’anagramme REBOISAI mier coup. Il est toujours agréa- 3. Luisante. - 4. Ulna. Tinte. - 5. Solutions dans Le Monde du b) OBSERVAI, A 7, 89 – EMBOI- – ABOIERAS, 7 B, 65. ble de rouler dessus. - VI. Sont 1. Part au quart de tour. - 2. Part Miettes. RN. - 6. In. Roueras. - 7. 13 mars. RAS, (se) terniras,13G,80–AERO- c) CALENDO ou CELADON, vert quarante derrière lui. Vous pou- dans tous les sens. - 3. Personnel. Nevers. Ipé. - 8. ATP.Pensum. - 9. BICS, 4 H, 78 – BROIERAS, C 7, 78, pâle – DOLEANCE. vez compter dessus. Capitale Poussés pour réussir. - 4. Qui Cri. Oise. - 10. Id. Plomb. - 11. Solutions du problème paru ou les anagrammes REBOIRAS, AR- nippone. - VII. Parfum de Pro- devrait rendre service. Pas de Ouf. Lu. Lot. - 12. Noisetiers. dans Le Monde du 27 février. BORISE, RESORBAI et ROBERAIS Michel Charlemagne 30/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 CULTURE cinéma
« Domestic Violence », du documentariste américain, l’un des derniers géants du cinéma direct, est présenté en avant-première au festival Cinéma du réel, qui aura lieu, du 8 au 17 mars, au Centre Pompidou Créer le réel avec Frederick Wiseman
PRÉSENTÉ en septembre 2001 1989). Chroniqueur au long cours heures, se focalise sur deux mo- au Festival de Venise, Domestic Vio- de la société occidentale, do- ments : celui de l’intervention de lence, le nouveau film du documen- cumentariste célébré et couronné la police à domicile, puis le travail tariste américain Frederick Wise- dans le monde entier, Frederick institutionnel avec les victimes. . . man, tourné en Floride dans un Wiseman est aussi l’un des derniers Pourquoi ce choix ? « La structure du film se dégage au cours du montage. “Domestic Violence” a été tourné en huit semai- centre d’aide aux victimes de vio- géants du cinéma direct, une forme Ce sont deux moments-clés du nes, en Floride, dans un centre d’aide aux victimes de violences conjugales. Il a été monté en onze mois lences conjugales, est présenté en documentaire qui connaît depuis processus de prise en charge sociale et utilise environ 3 % des rushes, qui ont une durée totale de cent dix heures. Le moment du montage avant-première française à l’occa- quelques années une perte d’aura de ce problème et trois heures ne reste pour moi celui où la forme et le rythme du film se déterminent », explique Frederick Wiseman. sion de la vingt-quatrième édition sur laquelle il faut s’interroger. sont pas de trop pour les aborder de Cinéma du réel, qui se tient du Comment vous est venue l’idée, dans leur complexité. Mais il y a en huit semaines, monté en onze mois, n’entre pas dans ce domaine, vous nécessaire, selon moi, à l’expression 8 au 17 mars au Centre Pompidou. mais également le désir, du sujet fait un troisième moment, capital et utilise environ 3 % des rushes, qui n’avez plus aucune chance, contrai- du cinéma direct. Auteur d’une trentaine de films de Domestic Violence ? lui aussi, qui fera l’objet d’un deuxiè- ont une durée totale de cent dix heu- rement à l’époque où j’ai commen- Et puis il faudrait aussi définir documentaires, Frederick Wiseman, C’est un sujet qui m’intéresse me film : c’est la manière dont la jus- res. Le moment du montage reste cé ma carrière. J’ai eu de la chance précisément le cinéma direct et, né à Boston en 1930 et juriste de for- depuis très longtemps. Beaucoup tice s’empare de ce problème, et la pour moi celui où la forme et le ryth- que le sujet de Domestic Violence partant, ce qui est censé prendre sa mation, a débuté sa carrière ciné- de mes films traitent, de façon plus confrontation des victimes et de me du film se déterminent, j’ai entre dans ce cadre, et le film, qui place. Si c’est le rapport à la fiction, matographique en 1967 par le coup ou moins directe, du problème de la leurs agresseurs, qui sont souvent besoin de cette confrontation con- vient de sortir dans une salle à New je le revendique entièrement pour d’éclat de Titicut Follies, un film violence, qui est une question om- mari et femme, devant le tribunal. crète au matériau pour imaginer le York, a heureusement été acheté ma part : le réel n’existe pas. L’évé- d’une violence hallucinante tourné niprésente dans la société américai- Cette phase est absolument éton- film et non l’inverse. par la BBC, et coproduit à hauteur nement original, dans mes films, est dans une prison psychiatrique du ne. C’est à l’issue d’une projection nante, parce qu’on s’aperçoit très Votre réputation vous facilite- de 20 % par la télévision publique toujours arrangé, selon une struc- Massachusetts et interdit durant d’un de mes films qu’une femme de vite que tout le monde ment, aussi t-elle la recherche de finance- américaine (PBS), qui diffusera les ture qu’on pourrait qualifier de vingt-cinq ans dans cet Etat. Depuis Tempa, en Floride, très impliquée bien les victimes que les agresseurs. ments ? deux volets en janvier 2003. romanesque ou de théâtrale. Le lors, son œuvre constitue une radio- dans l’association locale d’aide aux Ce n’est pas une chose facile à J’ai d’autant plus de mal à le Comment analysez-vous l’évo- meilleur manuel de montage ciné- graphie sans équivalent de la so- victimes de violences conjugales, admettre, mais il existe très souvent savoir que la production documen- lution du cinéma direct, qui matographique que j’aie jamais lu, ciété américaine à travers ses prin- m’a écrit pour me proposer de une réelle complicité entre les deux taire est devenue aux Etats-Unis semble aujourd’hui débordé de ce sont les essais de Ionesco. cipaux corps constitués, depuis la m’aider à faire un film sur le sujet. individus. plus difficile pour tout le monde. La toutes parts ? Etes-vous, pour le coup, tenté police du Missouri (Law and Order, Nous nous sommes donc rencon- Votre méthode de travail situation s’est terriblement dégra- C’est exact, je le constate aussi, par la « vraie » fiction ? 1970) jusqu’au tribunal des mineurs trés, et c’est elle qui m’a présenté au est, apparemment, toujours la dée, parce que les fondations pri- mais je n’ai pas d’explication à ce Je suis à Paris précisément pour de Memphis (Juvenile Court, 1973), shérif de Tempa et ouvert les portes même… vées, qui demeurent la principale phénomène. Peut-être peut-on y cela. Je viens d’y tourner, en studio, en passant par un bataillon cali- de l’association The Spring. Tout le En effet. Je prépare peu, je tourne source de financement artistique voir une baisse d’intérêt pour les mon premier film de fiction, adapté fornien de l’armée de l’air (Missile, monde a été d’accord tout de suite, beaucoup, et la structure du film dans le pays, subordonnent désor- questions sociales, peut-être aussi d’un chapitre du livre de Vassili 1988) ou l’unité de soins intensifs à mon grand étonnement. se dégage au cours du montage. mais leur aide à leurs propres que les chaînes de télévision n’en- Grossman, Vie et destin, que j’avais d’un hôpital de Boston (Near Death, Le film, qui dure près de trois Domestic Violence a été tourné en centres d’intérêt. Si votre œuvre couragent plus la longue durée, également monté en 2001 à la Comédie-Française. L’histoire est celle d’une femme juive qui écrit à Cent films inédits au Centre Pompidou son fils, lequel vient de se faire tuer Depuis sa création en 1979, Cinéma du réel s’est imposé dans le paysage sur le front russe durant la seconde documentaire comme la plus grande manifestation cinématographique guerre mondiale. Mon film met en dévolue au genre au France. Cette vingt-quatrième édition tentera d’en scène le dialogue d’une femme avec renouveler l’exploit, du 8 au 17 mars, en présentant quelque cent films iné- des ombres. dits en France. En section internationale, on note une présence prédomi- vous invite… nante de la Chine et de l’Allemagne. Signalons, pour la rareté, une œuvre Propos recueillis par venue du Nicaragua, L’Ile des enfants perdus, où Florence Jaugey a dirigé Jacques Mandelbaum l’atelier vidéo de la plus grande prison du pays, ainsi que le film suisse de Peter Entell, Le Tube, qui se distingue par un sujet de salubrité publique : les . Film américain effets de la télévision sur le cerveau… de Frederick Wiseman (2 h 46). Cen- … à l’avant-première Du côté des films français, la cuvée est pour le moins éclectique, qui va de tre Pompidou, place Georges-Pom- la vendange en Ardèche (Les Ouvriers de la terre, de Jean-Marie Barbe) aux pidou, 75003 Paris. Tél. : 01-44-78- du film de Wes Anderson souvenirs d’anciens combattants nord-vietnamiens (Ceux qui restent,de 12-33. Mo Hôtel-de-Ville. Vendredi Boris Lojkine). En séance spéciale, notons l’effarante chronique d’occupa- 8 mars, 20 heures, cinéma 1 ; diman- tion de l’Israélien Ram Loevy, Gaza, l’enfermement. che 17 mars, 14 h 30, petite salle. La frontière poreuse entre fiction et documentaire FREDERICK WISEMAN, figure Cette revitalisation d’une appro- festivals de cinéma. C’est la prise de proue du cinéma direct, serait- che qui fut incarnée par de grands en compte, au risque de l’engorge- il aujourd’hui l’un des ultimes précurseurs, de Jean Epstein à ment, de ces nouvelles tendances représentants d’une forme docu- Chris Marker, en passant par dans les festivals de documentai- mentaire en voie d’extinction ? Jonas Mekas et Alain Resnais, res eux-mêmes. C’est l’apparition Apparu simultanément au début témoigne du retour en force du de cases dévolues au « documen- des années 1960 aux Etats-Unis commentaire et de la subjectivité, taire de création » à la télévision, (Robert Drew et Richard Lea- dont le cinéma direct avait contri- telle la « Lucarne » sur Arte, où cock), au Canada (Michel Brault bué à l’éclipse. l’on trouve ce qui se fait de et Pierre Perrault) et en France meilleur dans le genre. (Jean Rouch et Edgard Morin), ce Deux importantes initiatives mouvement fondé sur l’appari- Une des explications de ce phé- viendront enfin, prochainement, tion conjointe d’un matériel léger, nomène est liée à l’histoire même corroborer le constat : la paru- du son synchrone et d’une vo- du genre. Tardivement reconnu tion, en mai prochain, d’un nu- lonté de prise directe sur le réel, comme une expression cinémato- méro spécial d’Images documen- aurait-il fini par être victime de graphique à part entière, et donc taires consacré à ces « nouveaux mardi 12 son succès, dévoyé notamment comme le fruit d’un regard d’au- territoires du documentaire »,etla par la télévision sous la forme du teur, il arrive logiquement aujour- tenue, du 6 au 13 avril à Alba, en reportage ? Pour ne pas être fran- d’hui au documentaire, qui reven- Italie, sous la houlette du critique mars chement nouvelles, ces questions dique plus que jamais la porosité Luciano Barisone, de la première trouvent dans l’évolution de la avec la fiction, ce qui est arrivé édition du festival Infinity, qui production documentaire depuis voilà un demi-siècle à la fiction, programmera la plus importante à 20 h 30 dix ans un regain de légitimité. laquelle ne cesse depuis lors, du rétrospective (une soixantaine de De fait, le débordement du néoréalisme jusqu’à la palme d’or films) jamais consacrée au jour- direct, forme maîtresse du docu- des frères Dardenne en passant nal filmé. mentaire depuis quarante ans, par la nouvelle vague, de se nour- au cinéma s’effectue selon trois grandes ten- rir du documentaire. J. M. MK2 Odéon dances, qui, si elles s’interpénè- Comme Gilles Deleuze l’avait trent souvent, prennent la forme pressenti, il devient aujourd’hui L’Aventure du cinéma direct revisitée, 113, bd Saint-Germain distincte de l’essai (Alexandre évident que la ligne de partage de Gilles Marsolais, Ed. Cinéma/Les 75006 Paris Sokurov, Harun Farocki, Alain cinématographique ne passe plus 400 coups, 1997. Cavalier, Arnaud des Pallières, par les catégories du documen- Images documentaires : « Le cinéma Chantal Akerman, Peter Forgacs, taire et de la fiction, réduites à direct, et après ? », no 21, 2e trimestre Yervant Gianikian et Angela Ricci tort aux notions de vrai et de faux, 1995, épuisé. Pour recevoir votre invitation pour une personne (205 places au total), Luchi), de la prospection intime mais par la manière dont les films La Revue documentaire : « Héritages (Naomi Kawase, Henri-François établissent leur rapport au réel. du direct », no 11, 1995, 13,6 ¤. téléphonez au 01-42-17-38-95, Imbert, Hélène Lapiower, Sébas- Le pendant institutionnel de CinémAction : « Le cinéma direct : tien Lifschitz, Vincent Dieutre, cette mutation s’observe à de mul- années 90 : où en est-il ? », no 6, 3e tri- ce mardi 5 mars de 15 heures à 18 heures et mercredi 6 mars de 10 heures à 12 heures. Jean-Claude Videau) et de la fic- tiples niveaux. C’est l’apparition, mestre 1995, 22,76 ¤. tionnalisation (Robert Kramer, de plus en plus fréquente, des « Filmer le réel, ressources sur le ci- Les informations recueillies à cette occasion sont exclusivement destinées au Monde et à ses partenaires. Nicolas Philibert, Claire Simon, documentaires dans ces temples néma documentaire », Bibliothèque Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et de suppression des données vous concernant (art. 27 de la loi “informatique et liberté ”). Avi Mograbi, Serguei Dvortsevoï). de la fiction que sont les grands du film, 2001, 12,50 ¤. LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/31 CULTURE cinéma
Audition, de Takashi Miike b La conquête par un veuf d’une nouvelle épouse bascule Monsieur Batignole, de Gérard Jugnot b Un film dans l’horreur pure. Démesure et trouvailles font exploser les codes du film de genre nippon au ton juste pour dénoncer la lâcheté collective Une romance réaliste Portrait de Français trop tranquilles changée en cauchemar ultraviolent sous l’Occupation
AOYAMA est un veuf d’une ments atroces vont soudain ratta- EN DIX-HUIT ANS de réalisa- quarantaine d’années. Après avoir cher Audition à une nouvelle caté- tion, Gérard Jugnot est parvenu à élevé son fils, il pense à trouver gorie de productions, comme si la imposer un même personnage de une épouse. C’est en auditionnant bande dessinée sadomasochiste Français médiocre, au bon fond, de jeunes candidates à un rôle venait soudainement briser les à l’intelligence limitée et au bur- dans une série télévisée fictive rouages du soap opera. La force du lesque involontaire : policier dans qu’il espère rencontrer la nouvelle film aura été bien sûr de faire Pinot simple flic, chef scout dans femme de sa vie. Il pense l’avoir durer l’irruption de ce dérègle- Scout toujours, sans-domicile-fixe découverte en la personne de la ment, de faire attendre un specta- dans Une époque formidable, coif- douce et timide Asami (incarnée teur attaché à s’identifier à un per- feur dans Meilleur espoir féminin. par le top-model Eihi Shiina). Les sonnage perdu par sa volonté de L’élaboration d’un authentique per- films japonais qui parviennent à savoir. sonnage de cinéma est suffisam- connaître une sortie commerciale C’est donc sur cette capacité de ment rare pour être reconnue ici à en France sont de plus en plus basculer d’un genre à un autre, sa juste valeur. nombreux. Suffisamment en tout d’un registre de récit à un pandé- Cependant, la confrontation du cas pour que l’on puisse constater monium de cris et de souffrances personnage Jugnot à la période de une manière de renouveau par rap- que le film tire sa force. Quel est le l’Occupation laissait augurer du port aux règles de certains genres statut de la seconde partie d’Audi- pire. On imaginait aisément le cinématographiques. L’intrusion tion ? Est-ce la suite logique du comédien-réalisateur cerné de tous / d’un fantastique contemporain, . . récit ou un cauchemar fait par le les côtés par l’histoire. Menacé Gérard Jugnot, Français moyen construit sur une forme d’étran- Pour rencontrer la femme de sa vie, Aoyama organise héros dont le surmoi s’effarouche- d’un côté par ses tentations burles- au secours d’enfants juifs. geté familière et horrible à la fois, une audition pour une série télévisée fictive. rait désormais du stratagème men- ques dans une période qui ne sup- s’affirme depuis quelques années songer employé pour choisir sa porte guère le comique. Tenté de un appartement qui ne lui appar- dans quelques productions con- facture de conventions venues de celle-ci en week-end. Elle disparaît future épouse ? Une série de brefs l’autre par le mélodrame lacrymal tient pas, et surtout le garçon cadet naissant une sortie en Occident (la loin (le polar, les histoires de fantô- après une nuit passée avec lui. En retours en arrière, au moment dans une histoire, a priori édi- de cette famille juive spoliée re- série des Ring d’Hideo Nakata). mes) peuvent se rejoindre dans la partant à sa recherche, riche de du supplice, tendrait à accréditer fiante, où un boucher-charcutier venu benoîtement s’installer chez Il faudra désormais y ajouter même inquiétude palpable et ter- maigres renseignements sur sa vie cette hypothèse. Dans le change- parisien recueille en 1942 un, puis lui, bouleversent cette vision du Audition, de Takashi Miike, pour riblement actuelle. Un cinéaste antérieure, Aoyama va plonger ment de genre, il y a désormais deux, puis trois enfants juifs et monde. Sans chercher à devenir un retrouver cette manière de mettre comme Kiyoshi Kurosawa pouvant dans un univers inquiétant, appren- une interrogation sur un éventuel décide de les emmener de son pro- héros, monsieur Batignole va s’em- à nu, derrière la façade de relations concilier les deux conceptions. dre un ancien fait divers sanglant, bouleversement de la nature des pre chef en Suisse. ployer à accorder le monde à ses humaines pacifiées et d’une ratio- puis recevoir, un soir, la visite de images elles-mêmes. Monsieur Batignole est au con- principes. nalisation extrême des comporte- celle qui l’obsédait. traire le meilleur film de Gérard La rencontre entre un enfant juif ments, la part obscure de la né- Inspiré d’une œuvre du cinéaste De la romance réaliste, le film Jean-François Rauger Jugnot. Ce dernier donne à son per- et un Français aux préjugés anti- vrose et de la barbarie. C’est ainsi et écrivain Ryu Murakami, Audi- de Takashi Miike, après une légère sonnage habituel un relief surpre- sémites avait déjà été abordée que, d’une certaine façon, le ciné- tion bascule ainsi en cours de récit. et efficace montée de l’angoisse, Film japonais de Takashi Miike. nant, sans doute parce qu’il le met dans Le Vieil Homme et l’enfant, ma d’auteur nippon et celui qui est Après une cour discrète et délicate tombe alors dans l’horreur pure. Avec Ryo Ishibashi, Eihi Shiina, Jun en scène durant la seule période de de Claude Berri. Cette relation ne davantage concerné par la manu- à la jeune fille, l’homme emmène Tortures physiques et démembre- Kunimura. (1 h 55.) l’histoire où sa médiocrité, son constitue pas le centre de Monsieur absence de brillant et ses limites Batignole. C’est davantage la co- prennent un poids dramatique iné- horte de Français de condition dit : l’Occupation. moyenne qui peuplait ses films précédents qui intéresse Jugnot. Takashi Miike, ado attardé tenté par l’assagissement Antisémitisme ordinaire, passivité Dans ce Paris quadrillé par les devant la déportation, manifeste- CHEVEUX RAS, pantalon large de rappeur, comme Shohei Imamura, notamment pour de mortelles fléchettes grâce à des sarbacanes nazis, monsieur Batignole a tout ment connue de tous, joie devant look d’adolescent attardé... Takashi Miike, ce Pluie noire en 1988. « Il m’a appris qu’il fallait plantées dans leur sexe. Dead or Alive, en 1999, pour être heureux. Sa boucherie la possibilité de s’emparer de biens jour-là recroquevillé sur le siège d’un palace imposer son propre style. » filme, dans les bas-fonds d’une métropole tire les bénéfices de l’économie de « aryanisés » sont au menu d’une parisien, a pourtant déjà réalisé une vingtaine Sa situation actuelle de cinéaste ne serait moderne, le duel à mort d’un policier et d’un cri- rationnement. Son futur gendre, population à l’humeur toujours de longs métrages pour le cinéma, une tren- pourtant que le fruit du hasard, d’un enchaîne- minel, duel dont l’issue n’était rien de moins collaborateur patenté et écrivain égale et dont le réalisateur pointe taine de films vidéo et une vingtaine d’épisodes ment de circonstances sur lesquelles il prétend que la fin du monde. Sans parler des dépeçages raté, lui a attiré les faveurs de la la part d’ombre. de séries télévisées. avoir eu peu de prises. L’énergie qui, en douze méthodiques d’Audition, réalisé la même Kommandantur pour en faire le A la lâcheté collective, il oppose Ce boulimique est né à Osaka en 1960. Son ans, lui a fait signer plus d’une cinquantaine de année. traiteur officiel des soirées des offi- un courage individuel qui constitue adolescence ne fut pas particulièrement ciné- titres lui vient des films eux-mêmes, de leurs Mais ses films ne s’en tiennent pas forcément ciers allemands. Même le somp- un violent réquisitoire – d’autant phile ni studieuse. Son goût allait aux films tournages. Sa filmographie, du moins ce que à une telle débauche de violence. Rainy Dog tueux appartement d’une famille plus violent qu’il s’inscrit ici dans d’arts martiaux ou aux films-catastrophes hol- l’on a pu voir en Occident au gré de diverses (1997) est un polar dépressif qui voit un tueur juive internée à Drancy, logement une forme burlesque – contre la lywoodiens. Il est par ailleurs amateur de man- manifestations (Audition est son premier titre à flanqué d’un garçonnet muet, dans Taïpeh désormais « aryanisé », vient de France tranquille de l’Occupation. gas et de dessins animés dont il reconnaît l’in- connaître une sortie commerciale) frappe par la noyé sous la pluie, s’enfuir pour échapper à la devenir sa propriété. En évitant les pièges de la fable et fluence sur son travail. Il a fait des études de richesse de ses inventions, par des trouvailles vengeance d’un gang. « La violence de mes films, Cependant, tout ne va pas pour en parvenant à donner une crédibi- cinéma à l’Academy of Broadcasting and Film où l’ultra-violence se mêle au grotesque, par la qu’elle soit grotesque ou réaliste, n’est pas une vio- le mieux dans le petit monde de lité historique à son récit, Gérard de Yokohama, dirigée par Shohei Imamura. démesure à laquelle sont soumises, jusqu’à lence traditionnelle. J’aime bien y mettre de la monsieur Batignole. On imagine Jugnot ancre son film dans le vrai. Lorsqu’on lui demande les raisons de sa voca- exploser, les règles du cinéma de genre nippon. cocasserie », explique le cinéaste qui avoue qu’il préférerait passer cette pé- tion, sa réponse est étonnante : « Les études de Dans Fudoh, réalisé en 1996, un collégien avoir l’envie de réaliser bientôt un film plus riode trouble de l’histoire les yeux Samuel Blumenfeld cinéma étaient une manière de retarder de deux prend la tête d’un gang composés de garçon- sage et plus classique. Mais un tel homme peut- fermés sans jamais prendre parti. ans mon entrée dans la vie active. Elles m’ont per- nets en culottes courtes et de lolitas en costume il s’assagir ? Mais un futur gendre à l’antisémi- Film français de Gérard Jugnot, mis de prolonger mon adolescence. » Takashi de marin. Les cartables cachent de lourds pisto- tisme trop prononcé, une femme avec Gérard Jugnot, Jules Sitruk, Miike devient l’assistant de plusieurs cinéastes, lets automatiques et les petites filles envoient J.-F. R. trop heureuse de s’installer dans Michèle Garcia. (1 h 40.) Les cinéastes de Hongkong en opération sur le continent
HONGKONG qui est le cas des productions à l’histoire chinoise du XXe siècle, de Kaï-chek, ont néanmoins été cou- tive, est en préparation, mais on l’at- acteurs et des techniciens du conti- correspondance gros budgets. la proclamation de la République pées. La réalisatrice attendit une tend toujours », remarque Wong nent. « Tout le monde le sait, et Depuis 1997 et la rétrocession à Les péripéties du tournage de à la victoire des communistes, semaine entière, assise sur le seuil Ainling, programmatrice aux Ar- plein de monde le fait. La société chi- la Chine, beaucoup de choses ont The Soong Sisters, biographie filmée Cheung a été obligée de demander du Bureau de la propagande à chives du cinéma de Hongkong. noise aujourd’hui est plus ouverte, changé à Hongkong. Mais la fron- de l’épouse de Tchang Kaï-chek et la collaboration de l’armée chinoi- Pékin, en plein hiver, avant d’être Cependant, les cinéastes hongkon- et, dans le cas du cinéma, les lois tière entre le continent et l’an- de sa sœur, tournée en 1997 par se pour les scènes de foule. Bien reçue et de pouvoir plaider sa cau- gais continuent d’aller en Chine restrictives sont moins appliquées, cienne colonie britannique est tou- Mabel Cheung, sont entrées dans que le scénario eût été visé par la se. Le film est sorti en salle amputé filmer, selon leur expression, «àla continue Wong. En Chine aussi, des jours en place et il faut être muni la légende locale. Pour réaliser ce censure, certaines scènes consa- de dix-huit minutes. guérilla », sans demander d’autori- cinéastes et des acteurs indépen- d’un passeport pour la franchir. Ce film historique qui évoque les crées à Song Meiling (interprétée « Voilà des années qu’une nou- sation, tout en collaborant tou- dants arrivent très bien à produire qui vaut pour les gens vaut pour moments les plus importants de par Vivien Wu), l’épouse de Tchang velle loi sur les films, moins restric- jours plus étroitement avec des leurs films et à les tourner sans le les films : en République popu- concours des studios officiels, ce qui laire, les productions cinématogra- complique le travail de la censure. » phiques de Hongkong sont consi- Lan Yu, de Stanley Kwan b Portrait distant d’une liaison Pour tourner la partie qui se dérées comme « étrangères » et passe en Chine de Durian Durian sont donc soumises à des quotas – histoire d’une jeune fille qui par- d’importations. Ce qui vaut pour tage sa vie entre sa famille sur le les films vaut encore pour les réali- Amours masculines au temps de Deng Xiaoping continent et une maison de passe à sateurs. Les cinéastes de Hong- Hongkong –, Fruit Chan s’est ren- kong ne peuvent tourner en Chine DANS un pays où règnent deux à peine sorti de l’adolescence. On le patron sauve sa peau en corrom- tuation et dialogues flirtent dange- du dans le nord du pays sans atten- sans demander au préalable des maîtres, l’argent et le parti, un hom- sent que les deux hommes se met- pant ses juges. Mais ce qui devrait reusement avec les lieux communs. dre une autorisation. Même chose autorisations, très longues à ob- me riche et puissant achète un tent en danger, poussés l’un par le faire la chair et le sang du film sem- On trouvera dans les contraintes pour Barbara Wong qui, pour le tenir. jeune étudiant, pour une nuit. Si désir, l’autre par la nécessité. Et ble escamoté. Les procédés qui ser- imposées par la semi-clandestinité documentaire Women Private Parts, Leur obtention implique d’abord la République populaire de Chine Stanley Kwan parvient à saisir le vaient les premières scènes – corps du tournage des excuses à cette fai- consacré à la sexualité féminine, a que le scénario puis le film terminé ne ressemble à aucun autre pays, moment où, de cette situation sans filmés à contre-jour, cadrages ser- blesse. Forcé de tourner en inté- pu faire des allers-retours pour fil- soient soumis au regard des cen- l’amour y exerce le même ascen- promesse, naît un peu de ten- rés des scènes d’intérieur – finis- rieur des scènes qui se seraient mer à Shenzhen sans être gênée seurs de la République populaire. dant qu’ailleurs. Cette passe sor- dresse. sent par constituer un glacis rébar- mieux trouvées d’êtres filmées en par les autorités. On pourrait multi- D’après la législation chinoise, dide dans un hôtel anonyme s’épa- Mais, aussitôt, le cinéaste paraît batif autour des deux acteurs. extérieur, le cinéaste se maintient à plier les exemples. tout film comportant ne serait-ce nouira en une liaison passionnée. embarrassé par ses amants. Ce distance de ses personnages et de Lan Yu, le film de Stanley Kwan, qu’une scène tournée en Chine L’histoire du patron Chen Han- n’est pas un problème de scénario. - son histoire. Lan Yu se termine par est d’une audace « guérillera » sans doit se soumettre à la censure, à dong et de l’étudiant en architec- Profondément ancrée dans la réa- Pourtant, Hu Jun, qui incarne une longue successions de plans pareille. Il a été tourné à Pékin avec moins qu’il ne soit coproduit avec ture Lan Yu fut d’abord un roman lité chinoise du moment (Chen l’homme d’affaires, met à jour avec volés justement dans les rues de des acteurs chinois, et a acquis une un studio établi dans la Républi- électronique, diffusé sur Internet Handong et Lan Yu se rencontrent élégance les failles de son person- Pékin à travers les vitres d’une voi- forte notoriété, même s’il n’a pas que, auquel cas le studio gère les en Chine continentale. Les deux à la fin de 1988), l’intrigue se nour- nage, coincé entre la pression so- ture, comme pour montrer les lieux été distribué en salles : après avoir rapports avec les censeurs. Les premières séquences que Stanley rit de la répression contre les étu- ciale et familiale (il tente d’échap- dans lesquels aurait pu vivre ce film fait le tour des festivals internatio- scènes qui déplaisent aux censeurs Kwan a tirées de ce texte sont diants de la place Tienanmen, de per à Lan Yu en épousant une dont on ne voit que le spectre. naux, il a gagné en décembre qua- resteront sur les étagères des empreintes d’une violence diffuse. l’ouverture de la Chine aux capi- jeune femme de bonne famille) et tre Chevaux d’or, équivalents des bureaucrates, sans espoir pour les On y voit des hommes aux maniè- taux étrangers et des procès anti- son désir. Mais en face Liu Ye reste Thomas Sotinel Césars à Taïwan, sans que quicon- cinéastes de les récupérer un jour. res de criminels jouer au billard et corruption qui affectent l’un ou superficiel, ectoplasme charmant. que ne s’attire de représailles, en Ces règles sont intangibles lorsque boire du whisky. Deux séides orga- l’autre des protagonistes. L’étu- Malgré la scansion de l’histoire, Film chinois (Hongkong) de Stan- Chine comme à Hongkong. l’on a besoin d’un soutien institu- nisent la nuit de leur patron en lui diant échappe de peu aux chars la succession de ruptures et de re- ley Kwan. Avec Hu Jun, Liu Ye. tionnel ou logistique en Chine, ce présentant un étudiant désargenté, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, et trouvailles vire au roman rose, si- (1 h 26.) Ilaria-Maria Sala 32/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 CULTURE cinéma
L’Amour extra-large, de Bobby et Peter Farrelly b Débitant ressorts comiques énormes et 800 km de distance LES HÉROS de ce documentaire intime se nomment Manon et Greg. Elle a fable morale sur le formatage des goûts avec le même aplomb, cette comédie suscite le malaise quinze ans, lui dix-sept, ils sont épris l’un de l’autre, envisagent de se marier, d’avoir des enfants, et tentent, en attendant, de surmonter la distan- ce qui les sépare, entre le Var, où Greg aide son père à la boulangerie du vil- lage, et Paris, où Manon est lycéenne. Cette histoire, Claire Simon, qui est à la fois la maman de Manon et une grande cinéaste (Coûte que coûte, 1995 ; Un corps gros comme ça Sinon oui, 1997), a décidé de la filmer. On sent que ce qui occupe la ci- néaste, c’est aussi bien la distance qui sépare leur rêve de la réalité que celle qu’il lui faut trouver entre sa caméra et les protagonistes. C’est sur ce der- QUI a suivi depuis ses débuts la langage de Mauricio, équivaudrait impavide. Le film poursuit son nier point que le film achoppe, le regard de la cinéaste étant sans doute carrière flatulente et mal embou- à « prendre des boudins pour des cours au milieu des demoiselles trop occupé à maintenir à distance celui de la mère. J. M. chée des frères Farrelly se croit en Miss Californie ». Grâce à cette en détresse, des enfants grands Film français de Claire Simon. (1 h 18.) terrain de connaissance, le temps légère distorsion du regard, Hal brûlés, des misères affectives, mo- des deux premières séquences du s’en va de conquête en conquête, rales et physiques, avec un sens nouvel opus des auteurs de Dumb auprès de femmes qu’il perçoit obtus de son bon droit à raconter Monsieur Zwilling and Dumber et de Mary à tout prix. comme des créatures de rêve. Jus- une ânerie sentimentale. Le col- Dans la première, un pasteur qu’à tomber amoureux de celle qui lage brut de ces différents registres et Madame Zuckermann rigoriste sentant sa fin prochaine a, pour lui seul, l’apparence de produit une sorte d’explosif trou- CE DOCUMENTAIRE allemand de 1999, consacré aux vestiges de la com- donne le conseil suivant à son Gwyneth Paltrow, alors qu’elle est blant, empêchant de jamais savoir munauté juive de la ville de Czernovitz, est d’une infinie tristesse. Cette enfant éperdu de chagrin : « Hal, pour la terre entière une disgra- de quel rire en rire, ni de quelle capitale intellectuelle du judaïsme de Bukovine, épicentre des influences mon fils, pour réussir ta vie dans cieuse jeune femme d’un poids émotion s’en émouvoir, en une austro-hongroises, ukrainiennes et roumaines, voit sa communauté juive, cette vallée de larmes, essaie de te très très supérieur à la moyenne. série de feintes d’autant plus dérou- jadis florissante, réduite à une peau de chagrin. Seuls les plus âgés, survi- taper le plus possible de gonzesses tantes qu’elles se produisent tou- vants du nazisme et du stalinisme, cultivent encore ces racines. Parmi eux, canon. » La deuxième séquence tes en surface. Monsieur Zwilling et Madame Zuckermann. En dépit de leur grand âge, ils montre, une vingtaine d’années Comme il se doit en pareilles cir- Cette manière de se positionner travaillent pour survivre. Ils se sont rencontrés sur le tard après avoir perdu plus tard, le même Hal (Jack constances, celles du conte de fées, sans aucun recul par rapport à leur famille dans la Shoah, et entretiennent pour la culture, les arts et les Black), flanqué d’un autre trente- elle est de surcroît la fille du roi (le Hal (Jack Black) voit Rosemary aucun élément du film, des plus langues une sorte de culte qui renvoie à une civilité et une civilisation dispa- naire tout aussi rondouillard, dis- patron de Hal). Imaginez la tête de (Gwyneth Paltrow) avec les grotesques aux plus métaphori- rues. Si ce film n’était pas sous-titré, il faudrait pour les comprendre parler tingué et doué pour la danse et la Mauricio : son copain Hal s’envoie yeux de l’amour. ques, enclenche un mécanisme à la fois l’allemand, le russe, l’ukrainien, le roumain, l’hébreu et le yiddish. conversation tendre, nommé Mau- en l’air avec des cageots et, pis que ingérable par les habitudes du spec- J. M. ricio (Jason Alexander). tout, il est heureux. N’écoutant abordés frontalement. Les ressorts tateur. Sans jamais avoir transigé Film allemand de Volker Koepp. (2 h 6.) Mauricio, le copain du héros, est que son bon sens et plusieurs mil- de comédie burlesque, notamment sur sa superficialité, L’Amour extra- important : il représente le specta- lénaires de civilisation des apparen- les effets collatéraux du poids réel large va jusqu’au refus de sa conclu- a Les critiques de John Q, Nid de guêpes, Le Prix du pardon et Un moment de teur des films des Farrelly. Il s’ap- ces, l’ami dévoué n’a qu’une hâte : de celle que nous voyons, aux sion logique, selon une constante bonheur paraîtront dans une prochaine édition. prête à être absolument catastro- conjurer ce maléfice. côtés de Hal, comme une svelte dénégation des règles aussi réjouis- phé par ce qui va arriver à son ami L’Amour extra-large s’appelle en créature, sont employés avec un sante que dérangeante, réjouis- Hal, et au film. Hal se retrouve anglais Shallow Hal, « Hal le super- aplomb imparable. sante parce que dérangeante. LES MEILLEURES ENTRÉES EN FRANCE coincé dans un ascenseur. Seul ficiel » – ou plutôt « Hal qui ne Simultanément, la fable morale Evolution avec une espèce de gourou qui lui s’intéresse qu’aux apparences ». sur l’hypocrisie des rapports hu- Jean-Michel Frodon Nombre de par rapport TOTAL offre… le bonheur. Le bonheur L’Amour extra-large est lui-même mains, le formatage des goûts semaines Nombre Nombre àlasemaine depuis consiste à voir « la beauté inté- un « shallow film » : un film assez (sexuels et autres) par les médias et Film américain, avec Jack Black, d’exploitation d’entrées * d’écrans précédente la sortie rieure » des autres plutôt que leur complexe ne jouant que sur la com- le machisme des rapports sociaux Gwyneth Paltrow, Jason Alexan- apparence. Ce qui, traduit dans le binaison d’éléments superficiels, est débitée avec une assurance Astérix et Obélix : der, Joe Viterelli. (1 h 54.) 1 Mission Cléopâtre 5 869 245 936 -44 % 12 293 391
2 Ali 1 440 205 760 – 440 205
Les Farelly, témoins de l’étrange dynamique américaine 3 Ocean's Eleven 4 381 923 524 -41 % 3 864 267
4 8 femmes 4 351 353 556 -33 % 2 827 749 NEW YORK Cadence. Alors qu’il est sur le point de partir, créateurs. Les seuls défauts physiques qu’il voit correspondance une fillette l’appelle par son nom. « Tu te sou- sont le reflet de ceux de l’âme. Une fois le char- Amen 1 244 808 1 282 – 244 808 L’Amour extra-large est le nouveau portrait viens de moi ? – Non.–Je suis Cadence. » Hal se me rompu, son ancienne vision superficielle, 5 fidèle et drolatique de l’Amérique laborieuse fige, frappé d’horreur. C’est l’enfant qui lui est celle d’un million de publicités, de clips vidéo et 6 La Chute 2 124 701 243 -50 % 423 744 telle que la voient les frères Farrelly. Il semble autrefois apparue comme la plus belle chose au de pages de mode empiète fâcheusement sur du Faucon noir qu’ils soient les seuls réalisateurs capables de monde. Gros plan sur le panneau « Service des son moi libéré, et l’une et l’autre se font face en Un homme 7 3 80 253 333 -38 % 457 774 voir ces gens qui, le travail fini, peuplent les gale- grands brûlés ». Panoramique jusqu’au visage cet instant unique et saisissant. Bien sûr, nous d'exception ries marchandes et s’entassent par centaines de Cadence défigurée. Il se penche vers elle et la assistons alors à un émouvant échange entre 8 Gangsters 2 65 564 331 -45 % 211 732 dans les bars et les dancings du vendredi soir. prend dans ses bras. On aperçoit des plaques deux personnages. Mais à autre chose aussi. Les seuls à saisir ce à quoi ces prolétaires aspi- sans cheveux dans la nuque de la fillette. Est-ce notre « obsession de la surface », pour Un amour 2 62 331 405 -48 % 206 735 rent : appartenir à la classe moyenne, s’imagi- reprendre l’expression qui expliquait la force des 9 à New York nant pouvoir accéder au cercle mythique des « » photographies de Mapplethorpe ? Plus qu’un 10 Terre neuve 1 45 804 278 – 45 804 très riches oisifs. Les Farrelly sont aussi les seuls Plus que tout ce qu’on a pu voir l’an dernier, état d’esprit, les Farrelly exploitent une étrange à faire ces films à l’intention de ceux qu’ils dépei- cette scène d’un film jugé anodin et décevant dynamique, à laquelle nous sommes, aux Etats- gnent. Il y a dans leur dernier-né une scène qui par la critique a atteint au cœur quelque chose Unis, confrontés chaque jour. On nous rappelle La fin des vacances profite aux deux nouveautés de la semaine, Ali et Amen.La surpasse, pourtant, tout ce qu’ils ont réalisé jus- qui est ancré de toute éternité dans la culture constamment les vertus d’un individualisme polémique née autour de l'affiche du film de Costa-Gavras, le traitement d'un sujet qu’ici, une scène frappante comme la foudre. américaine. Hal « voit » soudain la réalité phy- farouche, mais on nous rabâche tout autant qu’il historique controversé, et la présence de Mathieu Kassovitz assurent à Amen une Hal, qui fait une banale fixation sur les carac- sique de Cadence, après n’avoir perçu que sa est important d’agir en équipe. Il en va de même assise populaire importante. Avec 1 282 spectateurs par copie, le film affiche la tères purement physiques de la personne hu- beauté intérieure. Il ne peut détourner le regard. du terrible duel de l’après - 11 septembre qui meilleure moyenne de la semaine. Le personnage Ali et le comédien qui l'incarne, maine, reçoit sous autohypnose la suggestion Nous non plus. oppose compassion et revanche dans la Will Smith, ont également séduit les spectateurs, ce qui n'était pas gagné d'avance d’un vrai gourou, Tony Robbins (qui a amélioré A peine né, le cinéma américain entamait sa conscience nationale. L’Amour extra-large est pour un film consacré à un boxeur à la retraite depuis vingt ans. La moyenne de 760 l’image que Bill Clinton se faisait de lui-même). quête de la beauté, avec la création du star sys- travaillé par ces impératifs contradictoires, qui entrées par copie est d'autant plus encourageante qu'en raison de sa longueur le Dès lors, il ne voit plus que la beauté intérieure tem. Pour les frères Farrelly, tout le monde est à produisent la plus étrange forme d’anxiété, per- film de Michael Mann bénéficie d'une séance de moins que ses concurrents. Astérix et rencontre une femme, Rosemary. Elle est égalité, de Cameron Diaz au type charismatique ceptible tous les jours à chaque coin de rue en passe sous le million d'entrées en cinq jours. C'est la première chute significative de pour lui Gwyneth Paltrow et, aux yeux des atteint de spinabifida que l’on voit dans L’Amour Amérique. Privez un Bush du mouvement inces- la fréquentation du film depuis sa sortie, même s'il attire encore 936 spectateurs autres, une montagne de 150 kilos qui engloutit extra-large. Chacun est libre de se moquer de sant dont il s’entoure, et vous aurez un être tout par copie. Les poids lourds des semaines précédentes, Ocean's Eleven et 8 femmes, milkshakes et nachos. l’autre ou de soi. Ainsi les réalisateurs ont-ils réa- aussi inquiet que la petite Cadence, et aussi dési- connaissent des baisses significatives, tout en restant encore à un niveau élevé. La Plus tard dans le film, le charme est rompu, et lisé avec ce personnage de Hal une petite allégo- reux qu’on le regarde dans les yeux. Chute du Faucon noir subit la plus forte baisse de la semaine et ne rencontre pas en Hal retourne à l’hôpital pour enfants où Rose- rie de leur propre façon de faire des films. Sous France, phénomène de plus en plus rare, un succès comparable à celui rencontré mary a travaillé comme bénévole et où, un après- l’influence de Tony Robbins, Hal a toute liberté Kent Jones aux Etats-Unis midi, ils ont joué avec une ravissante petite de juger les hommes égaux, comme le font ses (Traduit de l’anglais par Sylvette Gleize.) Source : Ecran total * Période du mercredi 27 février au dimanche 3 mars inclus LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/33 CULTURE agenda cinéma
La Mort d’un bureaucrate, de Tomas Gutierrez Festival L’Asie vue de Deauville Alea b Une comédie macabre et absurde, L’un salue le Coréen Shin déjà montré qu’il n’y avait pas forcément de par l’auteur de « Fraise et chocolat » Sang-ok, président du raison de séparer les réalisations employant ce jury, réalisateur prolifique moyen ultra-léger et bon marché d’œuvres et controversé dans son fabriquées dans des conditions traditionnelles, pays avant son rocambo- la DV offre une opportunité nouvelle d’esqui- Keaton, Kafka, Castro lesque enlèvement par les ver les obstacles – financiers ou idéologiques – services secrets nord- qui barrent la route des cinéastes les plus POUR qui a fait ses classes en d’hommages et de citations, une coréens, et sa non moins entreprenants. Les six films retenus ne don- lisant l’Histoire du cinéma mondial manière de revitaliser l’héritage étrange réapparition. Un nent qu’une idée partielle des apports de cette de Georges Sadoul, La Mort d’un du burlesque américain. Harold autre entrebâille un peu nouvelle technique – il est en particulier regret- bureaucrate, de Tomas Gutierrez Lloyd, Buster Keaton et surtout plus la porte sur un réalisa- table que la Chine populaire, où l’usage de la Alea, n’est pas un titre inconnu. Laurel et Hardy sont salués par teur encore mal connu, le DV est plus qu’ailleurs appelé à jouer un rôle Erigé au rang de classique du ci- diverses poursuites et une scène Hongkongais Johnny To. Il alternatif crucial (et d’ailleurs très surveillé par néma cubain, le film, réalisé en de bagarre générale dans un cime- a commencé d’attirer l’at- le pouvoir), soit absente. 1966, n’est pourtant jamais sorti tière. Mais le souvenir du surréa- tention en 1999, grâce à la L’emploi de cette petite caméra peut aussi en salles en France jusqu’à mainte- lisme bunuélien est également présentation à Berlin de permettre moult dérives en gadgets inspirés nant, alors que son auteur, mort convoqué par l’appel à des scènes trois de ses films, Where a par la télévision et le clip, et certains films rete- en 1996, a depuis été découvert oniriques et anticléricales (filmées Good Man Goes, Running nus en apportent la regrettable preuve. Mais par un public plus large avec des au ralenti) tout droit sorties de Out of Time et The Mis- une pochade d’étudiants en cinéma improvi- œuvres comme Fraise et chocolat L’Age d’or. Désormais continent à part sion, avant que la distribution commerciale de sée avec un réjouissant brio comme The Man (1994) ou Guantanamera (1996). entière de la planète cinématographique, ce dernier n’établisse un peu mieux sa réputa- Who Watched Too Much, du Coréen Son Jae- Le cinéaste fut, par ailleurs, le fon- l’Asie n’occupe pas seulement les premiers tion dans les cercles cinéphiles. goun, et son assassin cinéphile, donnent une dateur de l’Icaic (Institut cubain En altérant son projet satirique rôles dans les manifestations internationales, Mais il était à l’époque déjà signataire de bonne idée des bricolages inventifs rendus pos- de l’art et de l’industrie cinémato- d’un humour macabre très effi- elle dispose, rien qu’en France, de plusieurs fes- dizaines de films de genres, depuis le magnifi- sibles par la DV utilisée entre amis. Ce sont tou- graphique). cace, Tomas Gutierrez Alea intro- tivals qui lui sont spécialement consacrés. Il que The Enigmatic Case (1980) révélé par le Fes- tefois surtout les deux films japonais qui La Mort d’un bureaucrate est duit par ailleurs une dimension n’est pas forcément très efficace que les deux tival des 3 Continents en novembre 2001. Qua- retiennent l’attention : Gips, de Akihito Shiota, une comédie féroce et burlesque à particulière, modelée par une principaux aient lieu à une semaine d’inter- tre autres titres devraient, à Deauville, aider à et surtout le très beau et tout simple Tokyo la fois, qui raconte les déboires culture de la mort qui devient sour- valle, toujours est-il qu’après Vesoul, qui s’est mieux connaître ce cinéaste touche-à-tout, Trash Baby, de Ryuichi Hiroki, traduisent les ris- d’un homme acharné à obtenir un ce d’un comique singulier : le sque- tenu avec succès du 19 au 28 février et a cour- également l’un des producteurs les plus actifs ques féconds – narratifs, formels, émotionnels permis d’exhumer le corps de son lette en papier pendu au rétrovi- ronné Lan Yu, du Hongkongais Stanley Kwan, de l’ancienne colonie, impliqué à la fois dans – que peuvent prendre des cinéastes doués oncle, enterré avec son bulletin seur du corbillard, le chien sortant c’est au tour de Deauville d’entrer en lice. Du 7 des projets très commerciaux et dans les avec le renfort de cette technologie. de travail, pièce indispensable à du cimetière avec un os dans la au 10 mars, la station balnéaire accueille un œuvres parmi les plus audacieuses des jeunes l’obtention d’une pension pour sa gueule, les vautours s’agglutinant programme nourri, avec compétition officielle, auteurs du cru. J.-M. F. veuve. L’exhumation nocturne et autour du cercueil, l’enfant chan- panorama, films d’animation, films pour L’initiative la plus passionnante de Deauville sauvage du cadavre à seule fin de tant Happy Birthday devant quatre enfants, soirée de gala pour la version direc- semble, a priori, tenir à la sélection de longs Festival du film asiatique de Deauville. du 7 au 10 mars. reprendre le précieux document, cierges surmontant un cercueil. tor’s cut du Kagemusha, d’Akira Kurosawa, et métrages tournés en caméra vidéo numérique Tél. : 02-31-14-14-14. Photo : « The Man Who Watched suivie d’une impossibilité de Dans sa description de la bu- plusieurs hommages. (DV). Même si certains grands festivals ont Too Much », du Coréen Son Jae-goun. © D. R. remettre celui-ci dans la tombe à reaucratie, Tomas Gutierrez Alea, défaut d’un authentique permis avec une certaine acuité, parvient d’exhumer qui justifierait le fait à passer de la critique de son visibles fait partie des objectifs Hitchcock... Un cycle spécifique d’Invasion, d’Hugo Santiago, après qu’il en soit sorti, entraîne une contenu formel, par le biais de ce assignés par les organisateurs consacré à la mère japonaise vingt ans de blocage des bobines ; série de péripéties prenant l’allure que l’on pourrait désigner, un peu Rencontres de cette manifestation. proposera plusieurs films d’Ozu, les femmes de l’Amérique latine ; d’un chemin de croix pour le facilement, comme une fable internationales Les films projetés, pour la plupart Mizoguchi, Naruse et Imamura. la problématique de l’ETA au Pays héros. kafkaïenne (la description d’un peu connus, feront l’objet d’une Forum des images. Porte Saint-Eustache, basque ; le devoir de mémoire ; Transporté de bureaux en comportement administratif ab- Henri-Langlois er présentation et, chaque jour, forum des Halles. Paris-1 . Tél. : et un hommage à l’acteur espagnol bureaux, soumis à de longues heu- surde), à la définition d’une cou- Francisco Rabal. Plusieurs Cette manifestation fête un débat aura lieu, réunissant des 01-44-76-62-00. Du 13 mars au 26 mai. res d’attente inutiles parce qu’il lui che sociale dont le récit désigne e réalisateurs seront présents pour cette année son 25 aniversaire. témoins, des réalisateurs et des manque toujours une pièce essen- clairement (le directeur du cime- animer des rencontres et présenter Une centaine de courts métrages historiens. Parmi les films projetés, tielle, le personnage suit un par- tière) la nocivité parasitaire. sélectionnés parmi les productions , leur film. Parmi eux, Hugo Santiago cours que le cinéaste accentue sou- La Dernière Etape de Wanda et Lucrecia Martel (Argentine), de près de 300 écoles de cinéma , vent de quelque détail grinçant et J.-F. R. Jakubowska, Nuit et brouillard Beatriz Flores Silva (Uruguay), provenant de 50 pays sont , Regards d’Afrique caricatural. d’Alain Resnais, L’Enclos d’Armand Les spectateurs peuvent découvrir Tata Amaral et Lucia Murat (Brésil) présentés dans une compétition Mise en boîte d’un système Gatti, La Passagère, d’Andrzej Munk, pendant sept jours les productions et Haydée Pino (Venezuela). Film cubain de Tomas Gutierrez divisée entre trois sections : , bureaucratique poussé jusqu’à Un vivant qui passe de Claude récentes des cinéastes du Sud, Cinéma Le Zola, 117, cours Emile-Zola, Alea. Avec Salvador Wood, cinéma, vidéo et nouveaux médias. l’absurde, le film de Tomas Gutier- Lanzmann, Drancy Avenir, d’Arnaud courts, longs métrages et Villeurbanne (69). Tél. : 04-78-93-42-65. Manuel Estanillo, Silvia Planas. Une soirée d’ouverture en des Pallières. Du 6 au 20 mars. rez Alea est d’abord un catalogue (1 h 25.) hommage à Henri Langlois sera documentaires. L’édition de cette Le 11 mars, à l’Auditorium de la Ville année propose une sélection de suivie d’un débat autour du de Paris, seront analysées, dans fondateur de la Cinémathèque films présentés au dernier Fespaco, leur épaisseur historique, en mars 2001. Parmi les films française, et de séances spéciales les représentations successives consacrées à la Cinémathèque inédits, Sia, le rêve du python, des camps nazis et du génocide de Dany Kouyaté (Burkina Faso) ; française, avec la projection élaborées par le cinéma tout de L’Atalante, de Jean Vigo, Siraba, la grande voie, d’Issa Traoré au long des soixante années qui de Brahima (Burkina Faso) ; Voyage L’amour chante et danse, de Mark nous séparent de l’événement. Sandrich, et Un jour le Nil,de à Ouaga, de Camille Mouyéké Ces débats seront conduits par (Congo), et Adanggaman, de Roger Youssef Chahine. Une rétrospective les historiennes Sylvie Lindeperg Lars von Trier complète Gnoan M’bala (Côte d’Ivoire). et Annette Wieviorka. S la manifestation avec ses six longs Une exposition autour du film ia, Cinémas du Palais, 40, allée Parmentier, métrages et deux courts métrages le rêve du python et une rencontre centre commercial du Palais, Créteil (94). réalisés en 1983, Nocturne et Images avec les réalisateurs africains Tél. : 08-36-68-91-23. d'une libération. présents au festival complétera Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris. cette manifestation. Scène nationale de Poitiers, 1, place e 5, rue Lobau, Paris-4 . Du 8 au 11 mars. Ciné Bocage. Les portes d’Avermes, du Maréchal-Leclerc, Poitiers. bâtiment B, Avermes (03). Tél. : Tél. : 05-49-41-76-01. Du 11 au 17 mars. 04-70-46-35-99, www.cinebocage.com Du 6 au 12 mars. Maman ! Les yeux grands Le Forum des images se propose d’aller à la rencontre de tous Reflets du cinéma ouverts les personnages de mères à l’écran. Revoir certains films (fictions et Le cycle s’ouvrira par Bellissima, ibérique documentaires) qui ont contribué de Luchino Visconti, avec Anna et latino-américain à façonner notre représentation Magnani, et se poursuivra avec des Des thématiques croisent des camps nazis et du génocide, classiques comme L’enfer est à lui, les soirées spéciales pour mettre en découvrir de nouveaux moins de Raoul Walsh, Mirage de la vie, en exergue l’Argentine, avec connus et réfléchir aux évolutions de Douglas Sirk, Psychose, d’Alfred la projection en soirée d’ouverture
Sélection DVD par Thomas Sotinel
1 DVD couleur et noir et blanc, en il est accompagné d’un livret retra- Cinémas d’Afrique français et en v.o. 154 min. L’Eden çant de manière presque exhaustive On retrouvera cinéma. www.artsculture.education.fr la carrière de Djibril Diop Mambety. dans ce DVD, qui clôt un catalogue 1 DVD couleur, v.o. sous-titrée. exhaustif des trois 2 × 45 min. Médiathèque des trois disques consacrés mondes. aux films du sud Le Franc / La Petite du Sahara disponi- bles sur le marché Vendeuse de Soleil français, La Petite Vendeuse de Soleil. Mais ce disque à Le cinéaste sénégalais est mort La Genèse vocation pédagogique (il fait partie avant d’avoir réalisé le troisième L’affrontement entre Esaü et Jacob de la collection Eden Cinéma, diri- volet de ce qui devait être une trilo- gie sur la ville (Dakar) et l’argent (le capturé par le cinéma à l’endroit où gée par Alain Bergala) ambitionne s’affrontent aujourd’hui éleveurs de donner une image plus complète franc CFA). Ces deux moyens métra- ges sont reliés par une intervention peuls et paysans bambaras, séden- du cinéma tel qu’il se fait en Afrique taires songhaïs et nomades toua- francophone. Aux antipodes de la de Djibril Diop Mambety qui évoque ce qui aurait dû être le troisième regs. Ces deux réalités, celle du Livre jungle dakaroise, Rabi, du burkinabé film, L’Apprenti voleur. De chaque et celle de l’histoire, font mieux que Gaston Kaboré, propose une bucoli- côté de cet unique et passionnant se correspondre, elles s’illuminent que élégie à la vie en brousse qui l’une l’autre, dites par les voix bonus, on trouve : Le Franc, ou les tri- magnifiques de Sotigui Kouyaté, permet aux enfants et aux vieillards bulations d’un gagnant à la loterie, Salif Keita et Moussa Balla Keita. Le de se rencontrer et de s’aimer, pen- un film burlesque et triste, car la temps d’un entretien, Sissoko pré- dant que A nous la rue, de Musta- misère à Dakar ressemble beaucoup cise ses intentions et on l’entrevoit pha Dao, est un joli carnet de cro- à celle des faubourgs londoniens qui sur le tournage, mais le complé- quis sur les enfants de Ouagadou- donna naissance au cinéma de Cha- ment naturel de ce DVD se trouve gou. Le Clandestin, du Congolais plin ; La Petite Vendeuse de Soleil (du dans la lecture des chapitres 23 à 37 José Zéka Laplaine, et un entretien nom du quotidien gouvernemental de la Genèse. avec le cinéaste Danny Kouyaté sur sénégalais), qui fait s’affronter ins- la caste des griots, dont il est issu, tinct de survie et exigence de digni- 1 DVD couleur, v.o. sous-titrée. 1 h 45. complètent ce panorama très riche. té. Si le DVD lui-même est succinct, Doriane Films. 34/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002 CULTURE PORTRAIT
LES GENS DU MONDE
a Un quart de siècle après sa sortie, célébration des le fameux titre God Save the Queen Cecil Taylor, des Sex Pistols va être réédité par Virgin Records, le 27 mai, à temps pour le Golden Jubilee de la reine. « Que Dieu sauve la reine, elle n’est pas un être humain », hurlait John- ny Rotten en 1977. Cette année-là, forces de vie pour célébrer la sortie de leur dis- que, les Sex Pistols avaient loué le Queen-Elizabeth pour y organiser une fête. La police était intervenue Spécialiste des improvisations diluviennes, et avait procédé à de nombreuses arrestations. La chanson est inter- associé à toutes les expériences d’avant-garde, dite sur les ondes britanniques. a Pour le 25e anniversaire de la le pianiste ouvre le festival Banlieues bleues mort d’Elvis Presley, un parc à thè- me va ouvrir (budget : 500 millions de dollars) à 15 kilomètres de l’an- cienne demeure du King, Grace- JAMAIS le mot de jazz n’est prononcé. land, à Memphis (Mississippi). Inconnu au lexique de Cecil Taylor. Au Cette annonce arrive à point nom- mieux, un mot valise, un mot pertinent. A f 1929 mé : en 2001, le nombre de visiteurs ce sujet, pour tout bagage, Cecil Taylor n’a de Graceland a chuté de 15 %. que des sacs. Comme les danseurs et les ath- Naissance à Long L’Elvis Presley Ranch proposera, en lètes. Sacs de fringues confortables très Island (New York). plus de balades à cheval et de par- chics. Sacs de livres d’architecture pour cours de golf, une chapelle où l’on cinq jours. Recueils de poésie. Sac à main à f 1955 pourra célébrer des mariages. damiers dans le lobby de l’hôtel. Encore à Premier quartet a L’acteur américain Christopher Roissy, il demande le texte d’Arundhati avec Steve Lacy Reeves, paralysé après un accident Roy, Ben Laden, secret de famille de l’Améri- de cheval en 1995, a applaudi la déci- que (Le Monde du 15 octobre 2001). puis Archie Shepp. sion britannique d’autoriser le clo- Une seule fois, il retire ses lunettes à ver- nage des embryons humains à des f res fumés. C’est pour parler du 11 septem- 1964 fins thérapeutiques. Celui qui a bre : « Oui, j’étais à Brooklyn. J’avais coupé Participe à la Jazz incarné Superman à l’écran a dé- la télé assez tôt ce matin-là. Et puis le télé- Composers Guild. claré : « Cette décision aura un im- phone… Toute cette architecture, tout un pact extraordinaire dans le domaine génie mathématique venu de si loin dans le f 1976 médical, moral et scientifique. » temps réduit en poussière de façon si sim- a Le 6 mars, Daniel Barenboïm ple. Par rentabilité, les concepteurs avaient Duo avec donnera un concert à Ramallah. fait le choix d’une structure fragile. L’image Fiedrich Gulda. Cité par El Pais, le pianiste a dé- dont je ne peux me détacher, c’est cette claré : « Si nous, les Juifs, nous avons flamme qui s’épanouit dans le ciel comme f 6 mars 2002 réussi à créer un Etat, les Palestiniens une fleur. Mais ne me faites pas dire ce que Ouverture ne l’ont pas pu. Nous sommes en je ne dis pas : je sais ce qui est arrivé à de Banlieues bleues. dette vis-à-vis d’eux et nous devons Stockhausen… » les aider à atteindre leur but. (…) La
Et là, avec un visage d’une juvénilité solution militaire n’a pas fonctionné. accrue, sans écran, il parle doucement, il Nous devons chercher d’autres improvise. Il ironise, devient grave. Dessine moyens de dialoguer, de nous com- dans l’air des arabesques. Eclate d’un petit prendre et de trouver les voies cultu- rire sardonique très sec, baisse la voix, sons abjectes impossible à couper. Lui, dès heures et enchaîner sur les deux heures de ces, le petit racisme des patrons de club, les relles qui pourront unir ces deux égrène les bizarreries de l’enquête, énu- qu’il apparaît, sa grâce adolescente et son concert. Je me relaxe et le moment de créer lignes assassines sous couleur de critique à peuples qui, profondément, ne se mère les contradictions, maîtrise le dossier. pas de danseur, il rattrape à lui seul ce vient de ce processus. Mon père avait ses pro- propos de Mal Waldron la première fois à connaissent pas. » Chat détective à la parole pesée, soudain désastre. Frais comme un gardon. Energie pres exercices. Il m’a beaucoup transmis. » New York, de Monk, d’Ornette. Il se sou- a Arnold Schwarzenegger va-t-il vive : autopsie sociopolitique sur le ton de vibrionnante et très contrôlée : « Je fais mes Il parle à tout bout de champ, avec une vient de tout : « Coltrane était d’une immen- sauver Hollywood ? L’acteur amé- la séduction. exercices. Tous les jours, une heure. » émotion intacte, de ses parents, de leur in- se générosité. Mais il ne parlait presque pas. ricain a entamé des discussions Né en 1933, d’après les dicos, en 1929 Bonnet noir filet sur la tête. Microscopi- telligence ; son père, maître d’hôtel cultivé, Lorsque j’ai fait deux semaines au Vanguard avec les producteurs de Termina- selon le programme de son concert au Lin- que natte sur la nuque. La moustache poi- de mère indienne, comme l’autre grand- avec Sonny Rollins, Mr Rollins m’a dit un soir, tor 3 afin d’essayer de faire des coln Center (le jeudi 28 février 2002). Pas vre et sel peu fournie, souple. Un premier mère, la maternelle. Il voue à sa mère, à son dans la cuisine du club : “Surtout ne change économies – il a accepté d’amputer question d’éclaircir ce litige. Mise en scène collier à éléments d’argent. L’autre plus élégance, à sa culture, à son jeu de piano et rien, sous aucun prétexte.” » son cachet – pour que le tournage d’ouverture à Banlieues bleues, le 6 mars : léger, enchaînant des triangles d’émaux tur- sa pratique des langues, un culte dynami- Quand elle n’exalte pas gaiement, d’éner- du film se fasse en Californie et pas solo fleuve et saynètes créatives ou embra- quoise. Deux bracelets au bras droit (pierre que, fervent, sans pathos. Elle lui fait lire gie à énergie, son insituable pratique (dé- au Canada. Ce dernier pays permet sements collectifs avec le très bien nommé du brun foncé qui était la couleur préférée Schopenhauer à onze ans. Au fait, qu’a-t-il luge ? délire ? débauche dionysiaque ?), ce des coûts de production inférieurs Italian Instabile Orchestra. A Ruvo di de sa mère), celui du bras gauche en ronde retiré de son expérience analytique ? La déferlement qu’on ne connaît à personne, de 15 % à ceux des Etats-Unis. Puglia, en 2000, devant des artistes, des d’éléphants et de poissons. « J’ai joué au question le fait rire : « J’ai commencé à la ni en jazz, ni en musique contemporaine, ni a Le film de guerre We Were Sol- enfants, des paysans, ils ont mené leur basket, au base-ball. Je fais beaucoup de mort de mon père. Ma psychanalyse est un en gymnase, fait fuir l’homme asservi du diers, racontant un épisode de la manifeste à terme : « Donnez du souffle à la yoga et de danse. Je joue avec les danseurs. des éléments de mon développement. » XXIe siècle. Trop de rapport immédiat, char- guerre du Vietnam, a conquis la musique ! Il faut que le public se dresse, qu’il Mes mouvements, en début de concert, ont ce Il évoque tous les musiciens que lui a fait nel, avec la joie. « Suivez les arbres, les sai- première place du box-office nord- danse, qu’il rie, qu’il s’amuse. » but : concentration et relaxation. » connaître, grâce à l’oncle violoniste, un voi- sons : je suis vivant. J’ai eu des malheurs, américain au cours du week-end. Le hall du grand hôtel de la porte de Pan- sin nommé Sonny Greer (immense batteur- mais je suis un être vivant. Ma musique est la Avec en vedette Mel Gibson, ce tin qu’il habite depuis quatre ou cinq heu- - coloriste du Duke Ellington dans les années célébration des forces vitales. L’approbation film, inspiré d’un récit du journa- res pour encore quatre ou cinq jours est Cecil Taylor est intarissable sur le base- 1920). Il parle des musiciens (Armstrong, de la vie jusqu’au bout. » liste Joseph Galloway et du géné- luxueux : volumes agréables des prisons ball. Il remonte son col roulé d’un geste Miles) comme on ne s’autorise pas à le faire ral à la retraite Harold Moore,a modernes ; siège social de télé moderne ; très féminin. Jersey italien par-dessus, culot- dans ce milieu. Avec une chaleur mor- Francis Marmande engrangé 20,2 millions de dollars de mobilier étudié pour ne pas effaroucher l’in- te bouffante comme il a toujours porté, dante : « Bechet, évidemment, il y a ce son recettes au Canada et aux Etats- culture ; vraies plantes vertes qui ont l’air boots de peau très fine. La musique comme au soprano. Mais mon préféré reste Barney Cecil Taylor en concert, dans le cadre du Festi- Unis. En deuxième position fi- parfaitement artificielles ; cadres, cadresses une « performance » : « Je ne dors pas beau- Bigard. C’est comme Dave Brubeck : ses trou- val Banlieues bleues, Maison de la culture de gure 40 Days and 40 Nights, une et cadrillons en goguette neurasthénique coup, quatre heures pas plus, mais je me re- vailles harmoniques m’excitent mais sa mu- Bobigny, 1, boulevard Lénine, 93000 Bobigny. comédie sur l’abstinence sexuelle, (tenue d’hôpital) ; regards apeurés de com- pose énormément. Avant un spectacle, je vis sique n’est pas très intéressante. Quand je Le 6 mars, à 20 h 30. Tél. : 01-41-60-72-72. 16 ¤ avec Josh Hartnett, dont les recet- merciaux en transit ; bande-son de chan- trois jours intenses. Je peux jouer six ou sept songe à Lennie Tristano… » Il a ses cicatri- et 19 ¤. tes sont de 12,5 millions de dollars. TÉLÉVISION
6 f Plaisir de France Le jeune Casanova 22 h 15, Match TV Les ombres de Furiani f Res publica Frédéric Mitterrand reçoit A CAUSE DE FELLINI, on avait marine absolument boulever- 19 h 20, i-télévision le mime Marceau. Une heure oublié que Casanova, avant de sants et bien d’autres charmes Le 5 mai 1992, dans le stade de Furiani à Bastia, peu avant le coup d’envoi Nicolas Sarkozy, député RPR de poésie et de passion devenir ce champion mécanique encore. « La jalousie est un senti- d’une demi-finale de Coupe de France opposant l’équipe locale à l’OM, et maire de Neuilly, est l’invité consacrée au légendaire et cynique du sexe qui a étonné les ment inutile et vulgaire », affirme l’écroulement d’une tribune provisoire provoquait la mort de 17 personnes de l’émission politique créateur de « Bip ». cours royales et princières du Bernis, avant d’y succomber. et faisait plus de 2 340 blessés. Dix ans plus tard, la vétusté de l’enceinte hebdomadaire. f Culture et dépendances e XVIII siècle, avait d’abord été Thierry Lhermitte porte admira- saute encore aux yeux, même si des travaux ont été entrepris dans certai- f Le pape, les juifs et les nazis 22 h 40, France 3 jeune, vif et émouvant. Cela se pas- blement la perruque et le gilet bro- nes tribunes. Coincé entre la lagune et une voie de chemin de fer, Furiani ne 20 h 45, Arte Franz-Olivier Giesbert propose sait à Venise. C’est ce jeune Casa- dé de l’ambassadeur. Il est surtout pourra jamais prétendre au statut de stade moderne, confortable et totale- Ce documentaire de Jonathan un spécial Algérie. Parmi nova que montrait lundi soir sur étonnant avec ses angoisses de ment sûr, ce qui, en ce début de XXIe siècle, pose un véritable problème. Lewis revient sur l’attitude du ses invités, Gisèle Halimi, France 2 le film réalisé pour la télé- séducteur vieillissant qui se venge Après la catastrophe survenue il y a dix ans, n’aurait-il pas fallu définitive- pape Pie XII pendant la seconde Mohamed Harbi, Patrick vision par un metteur en scène ita- d’horrible façon de son protégé ment abandonner ce site pour construire un nouveau stade ? Personne n’a guerre mondiale. Rotman, Salim Bachi… lien qui a le même prénom que devenu son rival. « C’est excitant eu le courage de prendre cette décision : ni les pouvoirs publics ni les autori- f L’Ennemi intime f Spécial Metal son héros, Giacomo Battiato. Pour de n’avoir ni pitié ni regret », dit-il tés locales. Ce qui fait qu’aujourd’hui les joueurs du Sporting Club de Bastia, 20 h 55, France 3 00 h 30, MCM boucler le budget et payer les cos- au moment de prendre congé de solidement accrochés à leur place en D1, continuent de recevoir leurs adver- Troisième et dernier volet de Programmation musicale de tumes, il avait fallu unir les efforts sa maîtresse. Cette curiosité déta- saires dans ce décor indigne de la première division. Mercredi en fin d’après- la remarquable série de Patrick qualité avec les Allemands du d’une chaîne française, italienne, chée à l’égard de ses propres senti- midi, ce sont les Parisiens de Luis Fernandez qui fouleront la pelouse corse à Rotman consacrée à la torture groupe Ramstein, filmés lors d’un belge et allemande. En toute logi- ments signe l’époque. Elle a aussi l’occasion d’un match comptant pour la 28e journée de championnat. Un pendant la guerre d’Algérie. concert à Paris en novembre 2001. que, le résultat parlait anglais, et fasciné le libertin moderne choc prometteur entre deux équipes de tempérament et deux entraîneurs cela se lisait parfois sur les lèvres qu’était Roger Vailland. (Luis Fernandez d’un côté, Robert Nouzaret de l’autre) qui ont parfois du des personnages. Mais ce n’est Le jeune Casanova a encore mal à maîtriser leurs nerfs. – A. Ct qu’un détail, tant l’ensemble était beaucoup à apprendre. Il a déjà Bastia-PSG, mercredi 6 mars, 18 heures, Canal+. réussi. Gondoles, tricornes, mas- retenu une des leçons de son maî- ques, espions et appartements tre : « Deux corps nus enlacés, voilà RADIO secrets, tout était superbe. le seul remède au mal d’amour. » Guigou, ministre de l’emploi Le jeune Casanova, musicien Dans ce domaine, il a incontes- et de la solidarité. sans le sou, sauve la vie de l’am- tablement du talent. Il a une 6 f Elle est pas belle la vie ? bassadeur de France à Venise, l’ab- façon bien à lui de passer à 18 h 50, RTL bé de Bernis, riche, érudit et liber- d’autres jeux, encore plus acroba- f Un Carmouze, Christophe Dechavanne invite tin. Le diplomate se prend d’affec- tiques, avec une belle escrimeuse trois quarts culture les auditeurs à raconter tion pour le jeune homme et ten- qui s’était montrée de prime 16 h 06, BFM leurs histoires survenues te de l’aider. Il lui apprend les usa- abord plutôt farouche. C’est elle Jean-Marie Colombani, directeur chez le dentiste. ges du grand monde. Casanova qui le quitte, au petit matin, lui fai- du Monde, est l’invité de f C’est Lenoir ne trouve rien de mieux à faire sant monter un instant les larmes l’émission culturelle animée 21 h 00, France-Inter que de tomber amoureux de la aux yeux. Il se consolera vite. par Patrice Carmouze. Dans le cadre des Festins maîtresse secrète de son protec- Mais ce Casanova-là est bien loin f Forum RMC Info - Le Point d’aden, Bernard Lenoir accueille teur, laquelle a des yeux d’aigue- des clichés habituels. 17 h 00, RMC Info Richard Hawley, guitariste Alain Weill reçoit Elisabeth de Pulp. LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002/35 radio-télévision MARDI 5 MARS TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 CANAL+ FRANCE 5 / ARTE M6
13.55 Les Feux de l’amour 14.45 Mon plus 15.55 Commissaire Lea Sommer Série 16.45 16.30 MNK 17.35 A toi l’actu@ 17.50 C’est pas 16.50 Loft et love à New York Téléfilm. David 16.00 Les Derniers Pieds bandés de Chine 15.15 Destins croisés Série 16.05 Loïs et Clark beau rôle Téléfilm. Antony Alda. Avec Scott Un livre 16.50 Des chiffres et des lettres 17.25 sorcier 18.15 Un livre, un jour 18.20 Ques- Snedeker. Avec Johnathon Schaech (EU, 17.05 Aventures de femmes [1/3]. 17.35 100 % Série 17.00 Le Pire du Morning 17.30 Gundam 16.30 18.05 18.55 18.50 & f 18.40 18.05 19.00 17.55 18.55 Bakula (EU, 2001). Alerte à Malibu Série Qui est qui ? JAG Série On a tout tions pour un champion Le 19-20 de 1999) En clair jusqu'à 20.45 Daria Série question C dans l’air Archimède Wing Série Powder Park Série The 17.25 Melrose Place Série 18.15 1.50 Exclusif essayé 19.50 Un gars, une fille Série 20.00 l’info, Météo 20.10 Tout le sport 20.20 19.05 Le Journal 19.25 + de cinéma, + de 19.45 Arte info, Météo 20.15 360˚, le reporta- Sentinel Série 19.54 6 Minutes, Météo 20.05 18.55 Le Bigdil 19.55 Météo, Journal, Météo. Journal. Invité : Eric Halpen. 20.45 Météo. 2.40 C’est mon choix... ce soir. sport 19.50 Le Zapping 19.55 Les Guignols. ge GEO Cuisiniers clandestins à Hongkong. Notre belle famille ! 20.40 Caméra Café.
20.55 L F B H a 20.55 L C Film. Brad 20.55 V , 20.05 F Championnat D 1 20.40 T - 20.50 S ’- e Film. Martin Brest. Avec Eddie Murphy, Silberling. Avec Nicolas Cage, Meg Ryan, Elles ne sont pas celles que vous croyez ! (match décalé de la 28 journée). Marseille - [1/2]. LA VALLÉE DE TOUS Paris, les dessous de la nuit. Judge Reinhold, John Ashton. Comédie poli- Andre Braugher, Dennis Franz. Drame (Etats- Magazine présenté par Mireille Dumas. Auxerre. 20.45 Coup d’envoi en direct du LES DANGERS. Documentaire. Karel Prokop Magazine présenté par Laurent Delahousse cière (Etats-Unis, 1984). 6838327 Unis, 1997) &. 6836969 Invités : Nicoletta, Muriel Moreno, Sandrine Stade-Vélodrome. 618308 (France, 2001). 109468853 et Nicolas Valode. Au sommaire : Françoise, Un flic désinvolte de Seattle est Devenu amoureux d’une jeune femme François, Christine Caron, Myriam Stocco, Troisième du classement, Auxerre, à médecin chef aux urgences ; Rachid, photo- envoyé en mission à L.A. Un divertisse- (Meg Ryan), un ange (Nicolas Cage) Claude Sarraute, Viviane Wade, Ulla, Fabien deux points et deux matches de retard 21.40 Thema - Voyages en Asie centrale graphe de stars ; Patrice, lieutenant de la bri- ment policier qui fonctionne (plutôt décide de devenir humain. Lourde et Lecoeuvre, Karen Berreby. 6823495 de Lyon, qui reçoit Monaco, se déplace L’Asie centrale après le 11 septembre 22.00 gade anti-criminalité ; Leduc et Yaya : les bien) sur l’abattage d’Eddie Murphy mièvre transposition des Ailes du à Marseille pour rencontrer une équi- Thema L’Empire des steppes. Documentaire. sous-sols de Paris ; ; Difool et Joey Star : et le dépaysement de son personnage. désir de Wim Wenders à Los Angeles. pe à sept points du premier relégable. Karel Prokop (Fr., 2001). 77872 ondes de choc, etc. 619563
22.55 V Magazine. 830124 22.50 F Magazine pré- 22.50 L’E Engrenages. 22.50 F E Film. Kay Mellor. 23.00 M P 2N 22.50 L M 0.35 Vol de nuit Magazine. Invités : Laurence senté par Frédéric Lopez. 7888698 [2/3]. Documentaire. Patrick Rotman Avec Kerry Fox, Ray Winstone, Ben Daniels. Horace Andy et Les Négresses Vertes. Téléfilm. Judith Vogelsang. Avec Mädchen Vichnievsky, Yves Bonnet, Olivier Foll, Hervé (France, 2002) % 5252389 Comédie (Fr. - GB, 1999, v.o.) &. 24167308 Magazine présenté par Ray Cokes. Amick, Louise Fletcher, Pamela Bellwood Algalarondo, Yann de l’Ecotais, Max Gallo, 0.55 Journal de la nuit 1.15 Météo 1.20 23.45 Météo 23.50 Soir 3 0.15 La Maison 1.30 Suzhou River aaFilm. Lou Ye. Comédie Véritable légende du reggae soul, (Etats-Unis, 1997) %. 4664495 Nicolas d’Estienne d’Orves. CD’aujourd’hui. maudite Téléfilm. W. Wiard (EU, 1981) ?. dramatique (Chine - All., 2000, v.o.) %. Horace revient avec un album solo. 0.35 Zone interdite La folie du strip-tease
2.20 Reportages Pompiers... les cités de la 1.25 Ciné-club Cycle « Peinture et Cinéma ». 1.50 Libre court Afrique fantôme. Ghassan 2.00 Le Journal du hard # 2.15 French Beauty 0.00 La nuit s’anime Magazine 0.30 Bob et 2.25 Culture pub Magazine. Au sommaire : peur. Magazine 2.50 Très chasse Bécasse Van Gogh aaa Film. Maurice Pialat. Avec Salhab 2.15 Ombre et lumière Invité : Titouan Film. John B. Root. Classé X (Fr., 2001) # 3.35 Margaret Série 0.55 Richard III a Film. Griffe de pub : Jeff Gorman, réalisateur ; La dans le monde. Documentaire 3.40 Histoires Jacques Dutronc, Alexandra London. Drame Lamazou 3.05 Soir 3 3.30 L’Ennemi intime Dans la peau de Mick Jagger Documentaire Richard Loncraine. Histoire (GB, 1995, v.o.) % tête ou les jambes ? 2.50 Fréquenstar Maga- naturelles Etre landais. Bécasses et bécas- (Fr., 1991) & 3.45 Chanter la vie 4.35 24 heu- [1 et 2/3]. Pacification. Engrenages. Documen- & 4.40 Les Cinq Sens Film. Jeremy Podeswa. 2.35 Week-end à Tokyo Court métrage. Jean- zine. Spécial « Dix Commandements » 4.05 siers. Documentaire (85 min). res d’info 4.50 De Zola à Sulitzer (30 min) &. taire (Fr., 2002, 100 min). Drame (Can., 1999, 100 min) &. Luc Mason (Fr. - Japon, 2000, 20 min) &. M6 Music (175 min). CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS DÉBATS 19.00 Pilot Guides. Philippines. Voyage MUSIQUE 18.55 City Hall aaHarold Becker (Etats-Unis, 1995, 18.30 Studio ouvert. Le modèle social européen. Invités : 19.10 Hervé Bourges. Histoire 18.55 Orphée et Eurydice. Opéra de Gluck. En 1998. Par 19.30 In vivo. Les puces à ADN. v.m., 110 min) & CineCinemas 3 Jean-Louis Beffa ; Anton Brender ; Jean Lapeyre. Public Sénat 19.45 Les Soigneurs du zoo. [2/6]. Planète l’Orchestre et les Chœurs de l’Opéra San Carlo, dir. 20.30 Perspectives contemporaines. Invité : 20.45 Je vous aime aaClaude Berri (France, 1980, 22.10 Forum public. Justice : quel rôle pour le juge 20.00 Libres éléphants du Botswana. National Geographic Gustav Kuhn. Muzzik Claude Perron. Deux sœurs, de France David. 100 min) & CineCinemas 1 d’instruction ? Invités : Etienne Apaire ; Adeline Hazan ; 20.00 Au cœur de l’islam. La Mecque secrète. Voyage 22.00 Bill Carrothers Trio. Muzzik 22.00 Journal. 20.45 C’était demain aaNicholas Meyer Nicole Catala ; Daniel Soulez-Larivière ; 20.15 Une rivière au bout du monde. [2/6]. La rivière 23.00 Jazz trios. Avec Eberhard Weber (chant), Rainer 22.10 Multipistes. (Etats-Unis, 1979, v.m., 110 min) & CineCinemas 3 André-Michel Ventre. Public Sénat D’Urville, Nouvelle-Zélande. Planète Brüninghaus (piano), Herb Robertson (trompette). Muzzik 22.30 Surpris par la nuit. 20.45 aa 20.20 23.15 Maine-Océan Jacques Rozier (France, MAGAZINES « Titanic », au-delà du naufrage. La Périchole. Opéra d’Offenbach. En 1982. Par FRANCE-MUSIQUES 1986, 135 min) & Cinéfaz Les lendemains. Odyssée l’Orchestre de la Suisse romande et le Chœur du 22.00 Les Aveux d’un espion nazi aaAnatole 18.10 23.10 i cinéma. Gérard Jugnot. i télévision 20.40 De Gaulle ou l’éternel défi. [5/6]. De Gaulle Grand-Théâtre de Genève, dir. Marc Soustrot. Mezzo 20.00 Un mardi idéal. Invitées : Juliette Litvak (EU, 1939, N., v.o., 105 min) & CineClassics 18.55 « J’y étais ». Catherine Pancol. Match TV et l’Algérie. La Chaîne Histoire 0.05 Charles Lloyd and Friends. Festival Jazz à Vienne Hurel, flûtiste ; Hélène Couvert, pianiste. 22.15 Un homme est mort aaJacques Deray 19.00 Explorer. Sauvetage d’une jeune baleine. Le 20.45 Kidnappée à quatorze ans. Planète 1999. Muzzik 22.00 En attendant la nuit. Invités : Klaus (France - Italie, 1973, 110 min) % 13ème Rue photographe volant. Les géo-scientifiques. Nat. Geographic 20.55 L’Art sous le IIIe Reich. [1/2]. L’orchestration Huber ; Julien Weiss. e TÉLÉFILMS 22.35 Tucker aaFrancis Ford Coppola. Avec Jeff 21.05 Temps présent. La 1 500 . TV 5 du pouvoir. Odyssée 23.00 Jazz, suivez le thème. Oleo. Bridges, Martin Landau, Frederic Forrest, Christian 22.15 Ça se discute. Phobies, hypocondrie, angoisses : 22.00 A la rescousse des chimpanzés. National Geographic 20.50 Le Visage du danger. David Mitchell % TF 6 0.00 Extérieur nuit. & 22.30 21.00 % Slater (EU, 1988, v.m., 110 min) CineCinemas 2 peut-on vaincre ses peurs ? TV 5 Bornéo, au-delà de la tombe. National Geographic Lansky. John McNaughton Paris Première RADIO CLASSIQUE 22.40 Ascenseur pour l’échafaud aaLouis Malle DOCUMENTAIRES 22.35 Steve McQueen, le rebelle tranquille. Planète 22.45 Rastignac ou les ambitieux. A. Tasma. [1/4]. Festival (France, 1958, N., 90 min) & Cinétoile 22.55 La Grande Famine. [3/3]. Histoire SÉRIES 18.30 Classique affaires soir. 22.45 Le Prisonnier de Zenda aaJohn Cromwell 17.25 La Corne de l’Afrique. [1/3]. Le pays interdit. Histoire 23.05 Pilot Guides. Les îles grecques. Voyage 20.00 Les Rendez-Vous du soir. Œuvres de (Etats-Unis, 1937, N., v.o., 105 min). TCM 17.55 Archipel Luigi Nono. Muzzik 23.35 Sam Peckinpah. Planète 19.55 Le Caméléon. Le cercle & Série Club Grieg, Dvorak. 20.40 Surréalisme et 23.45 Pierrot le fou aaaJean-Luc Godard (France, 18.00 Le Castor des Rocheuses. National Geographic 23.45 Watergate. [4/5]. L’hallali. Histoire 19.55 Les Anges du bonheur. [1/2]. Cœur de mère & Téva musique (n˚ 1). Œuvres de Offenbach, 1965, 110 min) & Canal Jimmy 18.15 Quatre femmes de premier plan. [4/4]. Le droit 23.45 Le Prix Nobel de littérature 2001. La Chaîne Histoire 20.55 Conan. [1 et 2/2]. Le cœur de l’éléphant. TMC Wagner, Satie, Poulenc, Milhaud, Auric, etc. 0.10 Colonel Blimp aaMichael Powell et Emeric de rêver. Histoire SPORTS EN DIRECT 21.00 Alias. Parity & Téva 22.40 Les Rendez-Vous du soir (suite). Pressburger (GB, 1943, v.o., 160 min) & Cinétoile 18.20 L’Amérique des années 1950. [4/7]. La vie sexuelle 21.35 Chambers. The Masons (v.o.) & Canal Jimmy Œuvres de R. Schumann, Brahms, 0.25 Le Parfum d’Yvonne aaPatrice Leconte des Américains. Planète 21.00 Boxe. Championnat d’Europe. Poids mouche : Alex 21.45 Ally McBeal. Neutral Corner (v.o.). Téva Humperdinck. (France, 1994, 85 min) % CineCinemas 2 18.30 La Plage aux éléphants de mer. National Geographic Mamuthov - Mimou Chent. Eurosport 0.05 L’Homme invisible. Pique-nique surprise. Série Club 0.00 Les Nuits de Radio Classique. MERCREDI 6 MARS TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 CANAL+ FRANCE 5 / ARTE M6
12.05 Attention à la marche ! 13.00 Journal, 13.40 Derrick La valise égarée 14.45 Un cas 14.55 Billy the Kid Téléfilm. William A. Gra- 13.15 Les Guignols de l’info 13.30 La Grande 13.15 Les Lumières du music-hall Marc Lavoi- 12.35 La Petite Maison dans la prairie Le pari. Météo 13.55 Les Feux de l’amour Feuilleton pour deux Divorce 15.45 La Famille Green Cri- ham. Avec Val Kilmer (EU, 1989). 16.30 MNK Course 14.00 Xcalibur Les hommes et la mer ne 13.45 Le Journal de la santé 14.05 Cas Série & 13.35 M6 Kid La tour Eiffel ; Sakura ; 14.45 S.O.S. Barracuda Les Larmes de Cléopâ- mes et châtiments 16.25 Un livre Rue des Titeuf. Sister, Sister. 17.35 A toi l’actu@ 17.50 14.45 Les Bébés ongulés Documentaire 15.40 d’école Magazine. 15.10 Planète insolite Tahi- Enigma ; etc. 17.10 Fan de Hélène Ségara tre [1 et 2/2]. Série 16.30 Alerte à Malibu rigoles, de Gérard Mordillat 16.30 Premier C’est pas sorcier La canne à sucre 18.15 Un Star Hunter La secte 16.25 Eddy Time Magazi- ti et l’archipel des Samoa 16.05 Après la sor- 17.30 Gundam Wing Mise en scène & 17.55 L’amour c’est chimique. Série 17.25 Melrose rendez-vous 17.10 Le Groupe Sorcellerie 17.40 livre, un jour La Couleur des yeux, d’Yves Pin- ne 17.45 Football Championnat D 1 (match tie Magazine 17.05 Va savoir Clefs de sol à La Powder Park La rançon du succès 18.55 The Place Point de rupture. Série 18.15 Exclusif Friends Celui qui avait des problèmes de guilly et Florence Koenig 18.20 Questions décalé de la 28e journée) : Bastia - Paris-SG. Villette 17.35 100 % question 18.05 C dans Sentinel Une petite ville trop tranquille. Série 18.50 18.05 18.45 19.55 19.00 & 19.54 20.05 Magazine L’euro ça compte Magazine. frigo JAG Les vieux héros ne meurent pour un champion La Santé d’abord En direct f En clair jusqu'à 20.59 Les Gui- l’air Connaissance La Route des dia- Le Six Minutes, Météo Notre 18.55 Le Bigdil Jeu 19.55 Météo, Journal, pas 19.00 On a tout essayé 19.50 Un gars, 18.50 Le 19-20 de l’info, Météo 20.10 Tout le gnols de l’info 20.05 Burger Quiz Jeu 20.45 mants 19.45 Arte info, Météo 20.15 360˚, le belle famille Ma fille est mannequin. Série & Météo. une fille 20.00 Journal, Météo sport 20.20 1.50 C’est mon choix... ce soir. Encore + de cinéma. reportage GEO Les Seigneurs des aigles. 20.40 Caméra Café Série.
20.55 C Le prix de 20.55 L’I Le Prix du mensonge. 20.55 L’E Etats d’armes 21.00 V S aaaFilm. 20.45 L M ’ 20.50 S ’ Téléfilm. Didier la passion. Présenté par Jean-Pierre Pernaut, Série. Michel Mees. Avec Gérard Klein, Eugé- Documentaire. P. Rotman (2002) % 4243235 Sofia Coppola. Avec Kirsten Dunst, Josh Har- Le pape, les juifs et les nazis. Documentaire. Le Pêcheur. Avec Julie Gayet, Martin Peti- avec la participation de David Gonner, Lau- nie de Haspe, Sabrina Leurquin, Danièle Troisième et dernier volet du docu- tnett, James Woods, Kathleen Turner, Hanna Jonathan Lewis (GB, 1996). Magazine présen- guyot, Jean-Michel Fête, Edouard Montoute, rence Thiriat, Stéphane Thébaut, Anne- Denie, Camille de Leu (2001). 4248780 mentaire de Patrick Rotman, récit ter- Hall (Etats-Unis, 1998) % 1546167 té par Alexandre Adler. 9432438 Ilroy Plowright (Fr., 2001) ? 857438 Bérengère Odin, Renaud Hetru. Invités : Yves Le décès de son père a beaucoup rible et poignant des exactions de l’ar- L’histoire de cinq jeunes filles de la 21.45 Musica Richter, l’insoumis [2/2]. Témoin d’un assassinat, une femme est Lecoq, Véronique Genest. Au sommaire : affecté la petite Morgane qui désire mée française pendant la guerre d’Al- petite-bourgeoisie américaine tentées Documentaire. Bruno Monsaingeon (France, séquestrée par le meurtrier. Il la détient Voyage au pays des collectionneurs ; Les que sa mère refasse rapidement sa gérie par ceux qui les ont commises. par le suicide. Un film admirable, tra- 1997). 7605709 près du cadavre d’une de ses victimes. fous du guidon ; Venise : le carnval des pas- vie. Et elle voit en son instituteur un Des mots sur l’indicible. Poignant. gique et humoristique. Une grande La carrière internationale du pianis- Parvenue à s’enfuir, elle va tout tenter sions ; Sacré allumettes ; etc. 2751235 fiancé idéal... douceur morbide. te, et son apport à la musique. pour retrouver son ravisseur. 23.15 C 22.35 Ç 22.40 C 22.35 J 23.05 C- - T 22.30 L C- Phantasmes. Série. Jim Bisexualité : peut- Magazine présenté B a Téléfilm. Peter Frawley. Avec Peter Falk, Lindsay Crouse, Ste- on aimer les deux sexes à la fois. Magazine Spécial Algérie. Magazine présenté par Franz- par Hervé Mathoux. Championnat de D 1. Film. Rowan Woods. Avec David Keglevic. Avec Floriane Daniel, Isabella Par- phen Macht, Julia Montgomery, Ken Lerner présenté par Jean-Luc Delarue. 3467877 Olivier Giesbert. Invités : Gisèle Halimi (Avo- Tous les buts et les meilleures actions de la Wenham, Toni Collette, Lynette Curran, John kinson, André Hennicke, Leonard Lansink, (Etats-Unis, 1989). 1220341 Y a-t-il réellement une « identité cate irrespectueuse), Mohamed Harbi (Une 28e journée avec les rencontres Lens - Ren- Polson (Australie, 1997, v.o.). 7871877 (Allemagne, 1998) % 9900544 Le célèbre lieutenant mène une enquê- bisexuelle » ? Sur le plateau de Jean- vie debout : mémoires), Salim Bachi (Le Chien nes ; Paris-SG - Bastia ; Guingamp - Lorient ; A sa sortie de prison, un homme, vio- Une étudiante en médecine, d’origine te délicate dans une clinique très par- Luc Delarue, les invités tentent de d’Ulysse), Patrick Rotman (L’Ennemi intime), Lyon - Monaco ; Marseille - Auxerre ; Metz - lent et psychopathe, vite dépassé par modeste, se retrouve plongée en plein ticulière où un cadavre vient d’être répondre à cette questin au travers de Boussad Hazni (Harkis, un crime d’Etat), Her- Lille, Nantes - Sochaux ; Sedan - Bordeaux et le monde extérieur, dérive vers la vio- cauchemar après la mort violente de découvert. leurs expériences personnelles. vé Bourges (De mémoire d’éléphant et Troyes - Montpellier. 690235 lence. L’adaptation d’une pièce de l’homme qui subvenait à ses besoins. 0.55 Exclusif Magazine. 7801804 1.27 Du côté 0.50 Journal de la nuit, Météo 1.15 Des mots Mahgreb, Afrique du Nord), le général Mauri- 0.05 Midnight + Magazine présenté par Noël Gordon Graham, inspirée d’un fait 0.05 Drôle de scène 410718 0.25 Strange de chez vous 1.28 Météo. de minuit Magazine. 4902939 ce Schmitt (Alger et après 1957). 1662032 Godin % 3912113 divers réel. World La rage au ventre. Série 6290755 %
1.30 Ça peut vous arriver Les erreurs médica- 2.45 Emissions religieuses Magazine 23.55 Météo, Soir 3 0.30 Ombre et lumière 1.00 Mortel transfert Film. Jean-Jacques Bei- 0.30 Devenir belle-mère Téléfilm. Dagmar 1.15 M6 Music 5294026 2.30 Fréquenstar Lau- les. 4685674 3.00 Reportages Maman est 9640755 3.45 Sur la trace des émerillons Magazine. Invité : Patrick Dupond. 4846668 neix (Fr. - All., 2000) ? 2555587 2.55 Barnie et Hirtz. Avec Christiane Hörbiger, Martin Gla- rent Voulzy. 4511736 & 3.25 Plus vite que la routier. 7605945 3.25 Très chasse Le cerf sur Documentaire 5169303 4.10 24 heures d’info, 1.00 Les Dossiers de l’Histoire Le tsar, le doc- ses petites contrariétés Film. Bruno Chiche de (All, 1999). 6988910 2.00 Les Filles de Pat- musique Spécial 15 ans de M6 : 15 ans de déli- l’île de Skye. 9953282 4.20 Histoires naturel- Météo 4.30 Les Animaux et leurs hommes teur du tsar et l’espion. 6205674 2.15 Soir 3 (Fr., 2000). & 79603197 4.15 Brialy fait son taya Documentaire. Thomas Heurlin res musicaux. 8913910 3.45 Compay Segun- les Documentaire 4.50 Musique (5 min). Documentaire 2661945 (50 min). 2.40 Vie privée, vie publique (90 min) 5068668 cinéma Documentaire 6889858 (70 min). (55 min) 4523571 . do 4448533 4.40 M6 Music (340 min) CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS DÉBATS 18.15 Parlez-moi d’amours. [3/3]. Désir. TV 5 23.45 Le Lac des cygnes. Chorégraphie de M. Bourne. 16.25 Une nouvelle vie aaOlivier Assayas (France, 22.10 Forum public. L’engagement des jeunes en 19.05 Flammes pour l’Algérie. Histoire Musique de Tchaïkovski. Par la compagnie Adventures in 19.30 Personne n’est parfait. 1993, 120 min) & CineCinemas 1 politique. Invités : Michael Balara, Charlotte Brun, 19.45 Les Soigneurs du zoo. [3/6]. Planète Motion Pictures. Avec Adam Cooper (le cygne). Mezzo 20.30 Fiction 30. Insomnies, de Pepito Mateo. 16.40 Le Tendre Piège aaCharles Walters Natacha Polony, Jean-Marie Montel. Public Sénat 20.20 Hollywood Stories. Mick Jagger & Jerry MUSIQUE 21.00 Mesures, démesures. (Etats-Unis, 1955, v.m., 115 min). TCM MAGAZINES Hall. Paris Première 22.00 Journal. 16.45 Je vous aime aaClaude Berri (France, 1980, 20.40 Ligne de tir. Le débarquement en 20.35 23.30 Sanchez. Sédonne et Myrthare. En 1999. 22.10 Multipistes. 105 min) & CineCinemas 3 14.15 Comme au cinéma. Spéciale Gérard Jugnot. Invités : Normandie. La Chaîne Histoire Avec Renaud Muzzolini (marimba), Camilo Peralta 22.30 Surpris par la nuit. 17.10 Les Aveux d’un espion nazi aaAnatole Litvak Chantal Lauby ; Martin Lamotte ; Josiane Balasko ; 21.00 L’Espoir pour mémoire. [1/3]. Histoire (violoncelle), Erwan Fagant (saxophones). Mezzo 0.05 Du jour au lendemain. & 21.00 21.00 (Etats-Unis, 1939, N., v.o., 100 min) CineClassics Jean-Paul Rouve ; Michel Blanc. TV 5 Journal du front. Les enfants Classic Archive. En 1960 et en 1971. Avec Robert FRANCE-MUSIQUES 18.35 A l’est d’Eden aaaElia Kazan (Etats-Unis, 16.00 Des livres et moi. Invités : Lydie Salvayre ; Morgan de l’apartheid. National Geographic Casadesus (piano). Œuvres de Ravel, Debussy ; etc. Mezzo 1955, v.m., 130 min) & TCM Sportès. Paris Première 21.30 Les Esprits perdus du Cambodge. La Chaîne Histoire 23.00 Nice Jazz Festival 2000 (programme 4). Avec 19.05 Le Tour d’écoute. 19.30 Ascenseur pour l’échafaud aaLouis Malle 16.10 i comme idées. Tahar Ben Jelloun. i télévision 21.35 Histoires de l’Ouest. [4/6]. Planète Jean-Jacques Milteau (harmonica). Muzzik 20.00 Concert. Œuvres de Haendel, (France, 1958, N., 90 min) & Cinétoile 16.55 Les Lumières du music-hall. C Jérôme. 21.55 Watergate. [5/5]. La démission. Histoire THÉÂTRE Katharina Spreckelson, hautbois, Christophe 20.45 Dracula aaFrancis Ford Coppola (Etats-Unis, Nicoletta. Paris Première 22.00 A la recherche du rythme parfait. Mezzo Coin, violoncelle, etc. 1992, v.m., 125 min) ? CineCinemas 3 19.00 Explorer. Grandes aventures. La bataille de Berlin, 22.10 Luciano Emmer. CineClassics 23.50 Tapage nocturne. Pièce de Marc-Gilbert Sauvajon. 22.00 En attendant la nuit. 20.45 Le Parfum d’Yvonne aaPatrice Leconte le pont aérien de 1948. Sur les murailles de glace de la 22.15 Biographie. Marie-Antoinette. La Chaîne Histoire Mise en scène de Jacques-Henri Duval. Festival 23.00 Jazz, suivez le thème. Black Coffee. (France, 1994, 90 min) % CineCinemas 2 Terre de Baffin (Arctique canadien). Chasseurs de 23.50 L’Art sous le IIIe Reich. [1/2]. . Odyssée 0.00 Extérieur nuit. 22.45 aa 23.50 TÉLÉFILMS Haute société Charles Walters tornades. National Geographic Les Mystères de l’Histoire. Légende du loup- RADIO CLASSIQUE (Etats-Unis, 1956, v.m., 105 min) & TCM 19.45 Images de pub. Invité : Jean-Marie Colombani, garou. La Chaîne Histoire 20.55 Jack l’Eventreur. David Wickes. [1/2] % TMC 22.45 Sur les ailes de la danse aaGeorge Stevens directeur du journal Le Monde. TV 5 SPORTS EN DIRECT 21.00 La Femme d’un seul homme. Robin Renucci & Téva 18.30 Classique affaires soir. (Etats-Unis, 1936, N., v.o., 105 min) & Cinétoile 21.05 L’Hebdo spéciale. Euro : le grand passage. TV 5 22.10 La Guerre des insectes. Peter Kassovitz. Festival 20.00 Les Rendez-Vous du soir. Œuvres de 22.45 Le Criminel aaOrson Welles (Etats-Unis, 22.30 Paris dernière. La 100e à New York. Paris Première 20.00 Basket-ball. Euroligue masculine (2e phase, 22.45 Les Chroniques de San Francisco. Alastair Reid et Stamitz, Krommer. 20.40 Bianca e Falliero. 1946, N., 90 min). Histoire 0.30 Courts particuliers. Jamel Debbouze. Paris Première 2e journée). Pathé Sport Pierre Gang. [1/6] & Téva Opéra de Rossini. Par le Chœur Geoffrey 23.05 The Royal Family of Broadway aaG. Cukor et DOCUMENTAIRES 20.30 Football. D 1 (28e journée) : Lyon - Monaco. TPS Star SÉRIES Mitchell et l’Orchestre philharmonique de Cyril Gardner (EU, 1930, N., v.o., 80 min) & CineClassics DANSE Londres, dir. David Parry, Majella Cullagh 0.10 Sept morts sur ordonnance aaJacques 17.15 La Grande Aventure de la presse filmée. [3/4] Histoire 19.55 Le Caméléon. Les larmes d’un père. Série Club (Bianca), Jennifer Larmore (Falliero). Rouffio (France, 1975, 110 min) ? CineCinemas 2 18.00 Espace sauvage. Les lions d’Afrique. Nat. Geographic 21.00 Ivan le Terrible. Chorégraphie d’Youri Grigorovitch. 20.45 Star Trek, Deep Space Nine. Emissaire & Canal Jimmy 23.45 Les Rendez-Vous (suite). Œuvres de 0.30 Le Blé en herbe aaClaude Autant-Lara 18.05 Fernandel par Fernandel. Festival Musique de Serge Prokoviev. Par les danseurs du Bolchoï. 20.45 Les Chemins de l’étrange. Pure of Heart. 13ème RUE Liszt, Pacini, Donizetti, etc. (France, 1954, N., 105 min) & Cinétoile 18.10 Nautilus. [4/5]. La révolution nucléaire. Histoire Avec Irek Mukhamedov (le tsar Ivan). Muzzik 22.20 Profiler. Night Dreams &. Série Club 0.00 Les Nuits de Radio Classique.
Les codes du CSA & Tous publics % Accord parental souhaitable ? Accord parental indispensable ou interdit aux moins de 12 ans ! Public adulte. Interdit aux moins de 16 ans # Interdit aux moins de 18 ans. Les cotes des films a On peut voir aaA ne pas manquer aaaChef-d’œuvre ou classique. Les symboles spéciaux de Canal + DD Dernière diffusion d Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants. 36/LE MONDE/MERCREDI 6 MARS 2002
CARNET DE ROUTE Péplum au Val-Fourré
PEUT-ON exprimer un doute, cette fosse aux jeunes lions. A ce Chercheurs de diamants en Sierra Leone, sous l’œil des « Libanais » sérieux, sur la qualité des trou- que l’on a lu, sinon vraiment vu à vailles soufflées à l’oreille des la télé, en tout cas à TF1 occul- candidats par leurs conseillers en tant, une fois n’est pas coutume, communication ? On le peut, en ces images d’insécurité dans les KENEMA sés sur toutes les transactions ; le effet. Déjà, au soir de son annon- cités, le chef de l’Etat a quitté, (est de la Sierra Leone) coût d’achat des permis de recher- ce de candidature, Lionel Jospin, vivement, le Val-Fourré sous les de notre envoyé spécial che (150 dollars l’unité). à la télévision, avait un peu sur- insultes et les crachats. Un parfum de far-west flotte Car les mineurs que l’on ren- pris en se lançant dans une inter- Les insultes et les crachats sur Kenema. De part et d’autre de contre dans des clairières alen- prétation toute personnelle du furent le fait de quelques dizai- la rue principale qui traverse cette tour, en train de manier un tamis, Bonheur est dans le pré. Sa volon- nes de gamins, âgés de dix à quin- petite ville du fin fond de la Sierra torse nu sous un soleil de plomb, té annoncée, son impatience de ze ans, conspuant le président- Leone, les boutiques des diaman- les pieds dans une eau boueuse, « s’y ébrouer » avait pu susciter candidat, « Chirac voleur ! », taires sont à touche-touche. Elles ne possèdent pas de permis de une sorte de sursaut ironique « Supermenteur ! », « Bravo se ressemblent : au-dessus de la recherche. Ils travaillent en géné- chez le téléspectateur-électeur, Didier Schuller ». Ils furent sur- porte d’entrée, une enseigne avec ral pour un négociant, le déten- le poulain n’étant pas tout à fait tout l’expression et le produit un diamant peint accolé au nom teur officiel du permis. Les pelles, identifié comme tel. d’une autre culture contemporai- du propriétaire ; contre la facade, le petit matériel, la nourriture, les Et voici qu’en visite au Val ne, façon Les Guignols de l’info, des rangées de pelles made in cigarettes… c’est lui qui les four- -Fourré, quartier de Mantes répu- en direct-live au Val-Fourré. China, des montagnes de tamis nit. Et c’est à lui que les mineurs té chaud et comme étoilé au gui- Au-delà des faits, qu’il ne faut circulaires de fabrication locale ; à viendront proposer le diamant de électif de l’insécurité, Jacques ni surestimer ni sous-estimer, l’intérieur, un capharnaüm de s’ils en trouvent un. « J’ai des rela- Chirac a, au cours des discus- comme à chaque manifestation radio-cassettes, de valises, de tions de confiance avec mes
sions, lancé une formule-choc. de ce type où l’on peut se deman- pompes à eau… /. mineurs. Ce sont des honnêtes Evoquant le dur métier des poli- der ce qui l’emporte du chahut Les boutiques sont entre les Boutiques de diamantaires à Kenema, le 15 novembre 2001. gens. Je sais qu’ils viendront me ciers, le président-candidat a eu façon turbulents ou d’un irres- mains de « Libanais ». Comme voir en priorité en cas de décou- cette phrase étonnante, digne pect total, cette conduite faite au leurs parents et les parents de leurs parents, town. Je vais verte », affirme Hussein, qui, avec sa quinzaine d’un dialogue de péplum genre chef de l’Etat ne peut manquer ils sont citoyens de la Sierra Leone, ils parlent là-bas sans problè- de permis, fait travailler plusieurs centaines de Machichiste dans la fosse aux d’inquiéter. Elle dit en quelle dis- l’anglais, la langue nationale, et maîtrisent le me. Les diamants, Sierra-Léonais. Rien n’empêche un mineur qui lions : « Elles sont (ces forces de sidence se trouvent par rapport à dialecte local. Mais, pour la population des ça n’est pas très n’a pas fait affaire avec son patron d’aller pro- police) un peu comme ces gladia- la règle du jeu commune et répu- lieux, ces émigrés de longue date restent des volumineux », dit- SIERRA LEONE poser les gemmes à un autre dealer. Les radio- teurs des jeux du cirque, dépour- blicaine ces jeunes adolescents. «Libanais ». D’une boutique à l’autre, l’agence- il en souriant. FREETOWN cassettes et les autres bibelots entassés dans vus de moyens réels pour terrasser Elle dit en quelle considération ment varie peu : quelques versets du Coran Lorsque Kene- les magasins servent à ça : appâter le chaland le dragon, mais qui ne se découra- ils tiennent et l’homme de l’impu- délicatement peints sur les murs, un calen- ma est tombée Kenema en lui offrant l’appareil dont il rêve. gent pas. » nité et le discours sur l’insécurité, drier musulman, une télévision qui déverse entre les mains du Il n’existe pas vraiment de tarifs pour le prix Encore que les dragons aient limités l’un et l’autre, à leurs des émissions en langue arabe, et des photos Front révolution- des pierres précieuses. Tout est affaire de négo- rarement été légion dans les arè- yeux, à leur propre caricature. de la famille à l’abri, au Liban, le temps que la naire uni (FRU) en OCÉAN ciation. Mais les mineurs font rarement for- nes romaines, considérons cet Elle dit, enfin, l’influence très pre- Sierra Leone retrouve la paix. 1997, des milliers ATLANTIQUE tune. L’un – très jeune – est là pour se payer hommage aux rétiaires démunis mier degré que peuvent avoir sur Une carrure d’athlète, des yeux bleus, une de Libanais instal- des fournitures scolaires avant la rentrée des mais dévoués et opiniâtres pour eux ces fameux Guignols de l’in- lourde chaîne en or autour du cou, Hussein est lés dans le district classes ; un autre s’est converti en chercheur ce qu’il vaut : un concept et une fo. l’un de ces diamantaires à la réputation sulfu- ont quitté le pays pour Beyrouth. La plupart y de diamants faute de mieux, après avoir com- métaphore passant probable- L’insulte « Supermenteur » cor- reuse en Occident. « J’ai commencé à apprendre sont encore. Lui a choisi de revenir. Entre- battu les rebelles trois années de suite au côté ment à trois mille lieues au-des- respond en effet à ce double, à le métier à l’âge de 15 ans avec mon père, racon- temps, la boutique familiale avait été détruite des troupes gouvernementales… sus des képis comme du crâne de cette ombre de Jacques Chirac, te-t-il d’une voix lente. Ça fait vingt ans que par les rebelles et il a fallu repartir à zéro. A la mi-janvier, Michael a trouvé un petit leurs dragons quotidiens. inventée par les amuseurs de j’achète et que je vends des diamants. Je recon- Depuis quelques mois, affirme-t-il, « le pays diamant dont il a partagé le prix avec ses trois Car la vraie culture du temps Canal + et qui désormais est sor- nais d’un simple coup d’œil la provenance d’une est sûr », mais les affaires sont moins floris- frères. Chacun a reçu 10 000 leones, la monnaie est probablement ailleurs. Et tie de l’antenne pour vivre sa vie pierre : Sierra Leone, Liberia, Angola, Congo… » santes que naguère pour les quelques cen- nationale, soit l’équivalent de 5 euros. Depuis, véhiculés par d’autres. La preuve, et faire fureur dans les les ban- Qu’en est-il des « diamants de sang » extraits taines de négociants en diamants réinstallés à rien. Un autre mineur se souvient qu’en 1999 il ce qui s’est passé par la suite et lieues. Tout comme une autre dans la région et qui auraient financé dix Kenema. Les marges bénéficiaires ne sont plus avait mis la main sur un « gros diamant ». Sa trou- qui, là vraiment, ne prête pas vrai- marionnette d’ailleurs, celle de années de guerre civile dans cette partie de ce qu’elles étaient. « De 15 % avant la guerre vaille lui avait rapporté près de 200 euros. Deux ment à sourire : la fin mouvemen- Ben Laden, acclamée à chaque l’Afrique de l’Ouest ? Hussein a la conscience civile, on est passé à moins de 10 %. » Les rai- ans plus tard, il est toujours les pieds dans l’eau, tée de la visite, on n’ose dire de la apparition. Le voilà bien le vrai et tranquille. « Je n’achète que des diamants sons de la déprime ? Les taxes, bien sûr : la un tamis dans les mains, à chercher fortune. descente, de Jacques Chirac dans sommaire péplum du temps. extraits dans la région et je les revends avec des licence de 1000 dollars acquittée chaque papiers, toujours au même exportateur de Free- année à l’Etat pour faire ce métier ; les 3 % ver- Jean-Pierre Tuquoi CONTACTS IL Y A 50 ANS, DANS 0123 EN LIGNE SUR lemonde.fr f RÉDACTION Guide culturel : http://aden.lemonde.fr a Des places 21 bis, rue Claude-Bernard, 75242 Paris Marché de l'emploi : Le principe de la nation armée pour l’un des Cedex 05. Tél : 01-42-17-20-00 ; http://emploi.lemonde.fr Site éducation : http://educ.lemonde.fr télécopieur : 01-42-17-21-21 ; concerts du Marché de l'immobilier : PAR 236 VOIX CONTRE 162 la Unis la reconnaissance du principe « libéraux » de gauche. Un des prin- festival Les Fes- télex : 202 806 F http://immo.lemonde.fr f ABONNEMENTS Chambre des représentants a ren- de la nation armée, auquel sont cipaux arguments, souvent invo- tins d’aden, f TÉLÉMATIQUE voyé en commission le projet de loi soumis depuis de longues années qué, est que le service militaire obli- jeudi 7 mars à Par téléphone : 01-42-17-32-90 3615 lemonde f DOCUMENTATION instituant le service militaire obliga- la plupart des pays du Vieux Conti- gatoire romprait trop brutalement 19 h 30 à l’Ely- Sur Internet : http://abo.lemonde.fr Par courrier : bulletin p. 14 Sur Internet : http://archives.lemonde.fr toire (UMT). Dans ces conditions, nent. C’est là justement ce que les avec la tradition américaine. Ainsi sée Montmar- f COLLECTION Changement d'adresse et suspension : on prévoit que la question du servi- Américains refusent d’accepter. les Américains éprouvent-ils une tre (Paris). A l’affiche Zita Swoon, The Elec- 0-825-022-021 (0,15 euro TTC/min) Le Monde sur CD-ROM : ce militaire obligatoire sera « enter- Dans l’opposition au projet de ser- profonde répugnance pour « l’im- tric Soft Parade et Luke. Cinquante places f INTERNET 01-44-88-46-60 Le Monde sur microfilms rée » jusqu’à l’an prochain. Il s’agit vice militaire obligatoire on retrou- pôt du sang », dont les peuples du sont offertes aux premiers internautes qui Site d'information : www.lemonde.fr 03-88-71-42-30 là d’une défaite manifeste pour le ve aussi bien les grandes centrales Vieux Continent se sont toujours se manifesteront sur lemonde.fr Site finances : http://finances.lemonde.fr f LE MONDE 2 a gouvernement et l’état-major, qui ouvrières que les syndicats de fer- scrupuleusement acquittés. Recommandez d’un simple clic les arti- Site nouvelles technologies : Abonnements : 01-42-17-32-90 avaient fait une campagne vigou- miers, de nombreuses Eglises pro- cles que vous avez le plus appréciés. http ://interactif.lemonde.fr En vente : « L’Amérique guerrière ». reuse en faveur du projet. L’adop- testantes, des ligues pacifistes, des Henri Pierre Lemonde.fr publie en continu le classe- tion de l’UMT eût été par les Etats- associations d’éducateurs et des (6 mars 1952.) ment résultant de vos choix. a Tirage du Monde daté mardi 5 mars 2002 : 535 849 exemplaires. 1-3
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