Répertoire Numérique Détaillé Des Archives D'henri Gouraud
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Répertoire numérique détaillé des archives d’Henri Gouraud (1867-1946) 399PAAP/1-399PAAP/557 par Françoise Aujogue, chargée d’études documentaires principale, et Sophie Champenois, vacataire avec la participation d’Armelle Zergoug, adjointe administrative de chancellerie de 1ère classe et de Luc Vandenhende Ministère des Affaires étrangères, La Courneuve. 399PAAP GOURAUD Henri _________________________________________________________________________________ __________________ Référence/intitulé : 399PAAP. Dates : 1879-1993. Niveau de description : répertoire numérique détaillé par Françoise Aujogue et Sophie Champenois, La Courneuve, 241 pages. Producteur : Henri Gouraud (1867-1946). Présentation ou importance matérielle : 23 m.l. (557 articles). Modalités d’entrée : dons entre 1999 et 2015 par Antoine Gouraud, petit neveu d’Henri Gouraud, président de l’association « Souvenir du général Henri Gouraud et de sa famille ». Présentation du producteur et intérêt du fonds : Le fonds se compose de deux ensembles de documents, de tailles très inégales : les papiers de fonction, produits ou reçus par le général en exercice en constituent la part la plus volumineuse (399 PAAP 1-346). Classés chronologiquement et respectant l’ordre des différents postes qu’Henri Gouraud a occupés, ces papiers permettent de cerner de très près sa vie et sa carrière, depuis ses premières missions en Afrique jusqu’à la dernière à la tête du gouvernement militaire de Paris et à son départ à la retraite. Jeunesse (399 PAAP 1-6) Aîné d’une fratrie de cinq enfants, Henri Gouraud reçoit comme ses frères une formation primaire, secondaire, puis préparatoire aux grandes écoles au collège Stanislas à Paris : ses cahiers de composition et de prix mettent en lumière une enfance studieuse, marquée par la foi et le sens de l’effort (399 PAAP/1). Il se trouve rapidement une vocation coloniale. Il réussit le concours d’entrée à Saint-Cyr en 1888 avec la promotion « Grand Triomphe » (399 PAAP/2-5 : ses compositions, bulletins, ainsi que la correspondance qu’il entretient avec ses camarades, témoignent toujours de son goût de l’étude et en particulier de l’histoire, tandis que les albums et discours prononcés lors des triomphes permettent d’avoir une vision de la vie de l’école à la fin du XIXe siècle. Dès sa sortie de l'école, Gouraud souhaite partir outre-mer ; son père s’y étant opposé, il est d'abord affecté au 21e bataillon de chasseurs à pied à Montbéliard en 1890 (399 PAAP/6 : rapports et croquis de manœuvres, cartes de camps ou encore correspondance reçus d’autres militaires de son bataillon donnent une idée précise de la vie qu’il mène dans les Vosges pendant ces quatre années). L’Afrique (399 PAAP 7-61) Soutenu dans son projet par sa mère, Henri Gouraud part en 1894 au Soudan français. Au cours des deux campagnes qu’il y mène (399PAAP 7-15), il se révèle être un chef de guerre efficace et chanceux. En 1898, il parvient à mettre la main sans effusion de sang sur le chef mandingue Samory Touré qui s’opposait aux Français depuis plus d'une décennie et qui était parvenu à conquérir un empire au Sud du fleuve Niger où il disposait de nombreuses forces armées : la correspondance reçue et adressée à Gouraud avant et après la capture (399PAAP/9), tout comme ses rapports de reconnaissance (399PAAP/11) permettent de retracer au jour le jour les péripéties de cet événement qui eut un très grand retentissement (399 PAAP/12-13). L’arrestation de septembre 1898 fait d'Henri Gouraud une célébrité au moment même où la France doit laver l'affront de Fachoda. Le jeune capitaine est alors invité par le tout-Paris où il fait la connaissance d’Auguste d'Arenberg et Eugène Étienne, futurs fondateurs du « parti colonial » (399 PAAP/15). Grâce à leur soutien actif, Henri Gouraud mène une 2 399PAAP GOURAUD Henri _________________________________________________________________________________ __________________ belle carrière en sillonnant l’Afrique durant encore quinze ans : campagnes du Niger (1900-1903, 399 PAAP/17-20), du Tchad (1904-1906, 399 PAAP/21-34) et de Mauritanie (1907-1910, 399 PAAP/35- 48). En 1907, il est promu colonel et commissaire du gouvernement général en Mauritanie, et mène sur ordre du gouvernement une grande campagne contre les guerriers meneurs de razzias. Les opérations de pacification de la Mauritanie, marquées par la célèbre campagne de l’Adrar peuvent être étudiées dans les rapports préparatoires, les comptes rendus d’opération et les journaux de marche dressés par le colonel (399 PAAP 37-39). Cette campagne lui permet de rétablir, au moins partiellement, une certaine sécurité des transports entre le Maroc et la Mauritanie. Après avoir suivi les cours du centre des Hautes études militaires (399 PAAP/49), le colonel Gouraud part en 1911 au Maroc. Il est alors chargé du commandement de la région de Fès. Il mène des combats victorieux qui lui valent d’être promu général de brigade (399 PAAP 50-54, où sont consignés tous les détails de la marche et de l’organisation de la colonne de renfort, placée sous son commandement). Les comptes rendus adressés au général Lyautey ainsi que les rapports de situation politique donnent une idée précise de l’organisation politique et militaire de la région de 1912 à 1914 (399 PAAP/55-59). Il est nommé en 1914 au commandement des troupes du Maroc occidental et la presse s’en fait abondamment l’écho (399 PAAP/60-61). La Grande Guerre (399 PAAP/62-129) En 1914, la guerre éclate en France et il est à la tête de la 4e brigade marocaine envoyée en renfort sur le front français en Argonne. Il est nommé général de division et reçoit le commandement de la 10e division d'infanterie coloniale. Pendant ces 10 mois passés sur le front occidental, les ordres donnés à Gouraud par le Grand Quartier Général, les rapports produits par ce dernier tout comme les comptes rendus journaliers d’opération permettent de retracer au jour le jour son itinéraire et l’histoire des combats menés par sa division (399 PAAP 62-84). En 1915, le général Gouraud est nommé au commandement du Corps d'armée colonial puis quelques mois plus tard au commandement du Corps expéditionnaire français aux Dardanelles (399 PAAP 85-86 et 399 PAAP 88-89, solidement documentées). Fin juin, il est grièvement blessé par un obus. Sur le navire-hôpital qui le ramène en France, la gangrène se déclare ; il faut l'amputer du bras droit. Poincaré le décore de la médaille militaire sur son lit d'hôpital, tandis que les messages et témoignages de soutien affluent à l’hôpital auxiliaire militaire de Paris où il est soigné (399 PAAP/87). Gouraud se rétablit rapidement. À la fin de 1915, il est nommé au commandement de la IVe Armée en Champagne (399 PAAP/93-97, où l’on retrouve les instructions du Grand Quartier Général tout comme les rapports et ordres de bataille produits par le général). En 1916, son frère Pierre Gouraud meurt au champ d’honneur. Gouraud retourne au Maroc, de décembre 1916 à mars 1917, pour remplacer le résident général Lyautey, nommé ministre de la Guerre (articles 399 PAAP 98-104, bien référencés sur le fonctionnement des services du Protectorat ainsi que sur les affaires militaires, économiques et financières), mais revient en juin 1917 au commandement de la IVe Armée : jusqu’en novembre 1918, il lance ses hommes dans des batailles acharnées comme la bataille des monts de Champagne ou encore la contre-offensive victorieuse du 15 juillet 1918, qui peuvent se retracer ici par les ordres, rapports et comptes rendus d’opération (batailles de Champagne, offensives Meuse-Argonne, 399 PAAP/105-129). Sa mère meurt quelques jours plus tard. En janvier 1919, le général Pétain remet au général Gouraud, nommé gouverneur de Strasbourg, la grand-croix de la Légion d'honneur. Au Proche-Orient (399 PAAP/130-213) Le général Gouraud est envoyé par Clemenceau comme haut-commissaire de la République en Syrie et au Liban et commandant en chef de l'armée du Levant, non sans avoir reçu au préalable, par des échanges avec le Président du Conseil et les ministres des Affaires étrangères, un état de la situation et 3 399PAAP GOURAUD Henri _________________________________________________________________________________ __________________ des missions qui l’attendent (399 PAAP/130-140). Gouraud débarque à Beyrouth en novembre 1919 ; il y reçoit un accueil chaleureux de la part des populations libanaises et d'une partie des populations arabes de Syrie ; selon les ordres qu'il a reçus de Clemenceau, il doit accompagner la mise en place d'une Syrie autonome sous la direction de Fayçal, fils du chérif de La Mecque. Il est secondé dans cette tâche par un adjoint civil, le publiciste Robert de Caix, très au fait des questions du Moyen-Orient, des réseaux gouvernementaux et du lobby colonial, thèmes récurrents que l’on retrouve dans la correspondance que les deux hommes échangent pendant cette période (399 PAAP/142-146). Dans la grande tradition coloniale, Gouraud dès son arrivée s’assure du soutien des populations par des tournées réalisées en Syrie comme au Liban auprès des membres les plus éminents de ces régions : programmes de visites, repas officiels et cahiers tenus par son officier d’ordonnance permettent d’en retracer les itinéraires et calendriers (399 PAAP/148-150). La politique menée en Syrie entre 1919 et 1923, durant son mandat de Haut-Commissaire fut avant tout une politique de conciliation, les discours, adresses et toasts qu’il a prononcés ou écrits pendant cette période (399 PAAP/151-155) y font référence dans leur ensemble. Durant le temps où le haut-commissaire et son équipe ont cherché à mettre en place une Syrie fédérative, l'équilibre entre les communautés a été recherché, l'instauration d'un Liban indépendant n'ayant été dans son esprit qu'une étape vers la mise en place d'un système mandataire fédéral.