LeMonde Job: WMQ0411--0001-0 WAS LMQ0411-1 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 11:12 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0415 Lcp: 700 CMYK

EN ÎLE-DE-FRANCE

a Dans « aden » : tout le cinéma et une sélection de sorties

55e ANNÉE – No 17036 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Tchétchénie : Lionel Jospin sans DSK le calvaire b La démission de Dominique Strauss-Kahn déséquilibre l’équipe Jospin b L’opposition des civils et l’Elysée exploitent l’affaiblissement du premier ministre b Les dirigeants européens regrettent le départ de l’artisan de l’euro b Christian Sautter prend ses fonctions aux finances sous les bombes LIONEL JOSPIN s’est employé, mardi 2 novembre, à couper court au plus vite à la crise déclenchée par Le gâchis russes la démission du ministre de l’écono- A LA FRONTIÈRE entre l’Ingou- mie et des finances, Dominique LE SOUPÇON qui pèse sur Domi- chie et la Tchétchénie, tous les té- Strauss-Kahn. A l’Assemblée natio- nique Strauss-Kahn est grave, puis- J. FOLEY/OPALE moignages concordent : les Russes nale, le premier ministre a rendu qu’il est accusé d’avoir tenté de faire se livrent à des bombardements hommage à son ancien ministre, à obstruction à la justice ou, du PRIX LITTÉRAIRE aveugles et systématiques contre la qui il a exprimé son « amitié fidèle ». moins, de l’égarer. Plutôt que de voir population tchétchène. Aviation et Il a rappelé son souci constant de son action Le Goncourt à artillerie lourde s’en prennent aux respecter l’indépendance de la jus- ministérielle hôpitaux, aux écoles, aux habita- tice et écarté toute autre « polé- rythmée non tions. Privée d’eau, d’électricité et mique politique ». Il a reçu ensuite, à plus par les de tous soins depuis près d’un l’hôtel Matignon, le nouveau mi- débats fiscaux, Sans attendre le 8 novembre, date pré- mois, la population cherche à fuir. nistre de l’économie et des finances, les indices vue pour l’annonce du Goncourt, le jury Mais les Russes bloquent les points Christian Sautter, qui a été chargé économiques, du prix littéraire a couronné, mardi 2, de passage avec l’Ingouchie, empri- de continuer la politique écono- les décisions Jean Echenoz pour Je m’en vais (Edi- sonnant des colonnes de réfugiés mique de son prédécesseur. Avec industrielles, tions de Minuit), lauréat dès le premier sous le feu de leurs bombarde- cette affaire, l’opposition espère mais par les actes de procédure, les ments. L’aide internationale n’ar- avoir trouvé un bon moyen pour af- auditions, les expertises et les tour. Vingt ans après son premier livre, rive pas, ou est détournée par les faiblir M. Jospin. Elle s’interroge sur contre-expertises judiciaires, il a Le Méridien de Greenwich, c’est à un soldats russes. A Oslo, le président les liens entre le PS et la MNEF et préféré quitter Bercy. C’était le choix virtuose de l’écriture et à une maison Bill Clinton, s’entretenant mardi soupçonne le gouvernement d’in- le plus sage, dès lors que Lionel Jos- d’édition connue pour son exigence 2 novembre, avec le premier mi- tervenir dans le cours de la justice. A pin lui en laissait la responsabilité. que revient cette récompense, dont la nistre russe, Vladimir Poutine, a fait l’étranger, la démission de Mais quel incroyable gâchis ! publication anticipée est destinée à part de son « inquiétude » quant au M. Strauss-Kahn est vue avec in- b Le nouveau dispositif économique de Lionel Jospin p. 6 sort des civils tchétchènes. quiétude par les Européens et par b Le rôle de Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire de la MNEF p. 8 J. M. C. prendre de vitesse les jurys des autres les libéraux qui regrettent le départ b Les Européens regrettent le départ d’un artisan de l’euro p. 9 et 10 prix, notamment le Femina. p. 34 Lire page 2 d’un des artisans de l’euro. b Christian Sautter, l’homme qui sort de l’ombre p. 16 Lire la suite page 18 et notre éditorial p. 18 « Call centers », A vendre : dauphins tueurs et espions de la flotte russe e LA FLOTTE russe de la mer Noire solde pour dépêcher, en mer Adriatique, un mo- nagent encore dans ses bassins et dont elle ne usines du XXI siècle avant liquidation. Jusqu’aux dauphins, dres- deste bateau-espion, le Liman, censé suivre précise pas le nombre. Les vendre, sans doute, sés pour la lutte en mer, dont la marine ne les « ronds dans l’eau » de navires alliés char- mais à qui ? Les capacités de ces mammifères LES CENTRES d’appels té- sait plus quoi faire sinon tenter de les vendre gés de veiller au respect de l’embargo contre peuvent en faire de redoutables tueurs dans les a léphoniques (call centers) au plus offrant pour s’en débarrasser. Vladi- la Yougoslavie (au début des années 90). mains de propriétaires malintentionnés. Le

sont devenus un important gise- mir Poutine, premier ministre, veut que les La marine soviétique a entretenu pendant porte-parole de la marine, Igor Dygalo, ne AFP ment d’emplois dans la plupart des armées liquident, comme autant de surplus, une trentaine d’années, en Crimée, à Balacla- cache pas l’embarras du haut commandement. pays occidentaux. En Europe, près les matériels de toute nature dont, faute de va, des dauphins, réputés pour leur intelli- Des dauphins formés à devenir des torpilles RUGBY de 700 000 personnes y travaillent, crédits suffisants pour les conserver en état gence, qu’elle avait entraînés comme la ma- pourraient constituer de graves menaces – sous dont 70 000 en France, où certains de fonctionner, elles n’auraient plus un besoin rine américaine à remplir des missions de le contrôle de la mafia russe, voire de terroristes Une affaire instituts prévoient 100 000 créa- opérationnel manifeste. guerre. Ils étaient censés donner l’alerte en internationaux ou de maîtres-chanteurs sans tions d’emplois d’ici trois ans. Les A Sébastopol, la flotte russe de la mer Noire veillant aux intrusions maritimes, ou porter scrupules – s’ils étaient lancés, par exemple, emplois y sont précaires, les condi- – qui fut emblématique de la puissance sovié- des mines, tels des kamikazes, en s’appro- dans le sillage de bateaux marchands ou de d’oreille tions de travail souvent très pé- tique et conçue pour contrebalancer l’impo- chant de la coque de navires hostiles pour les yachts de la nomenklatura. La marine russe a Gros souci pour l’équipe de France de nibles et les salaires particulière- sante VIe flotte américaine en Méditerranée – intercepter et les neutraliser avec le maxi- mis à l’étude une solution. Il s’agirait de céder rugby, qui doit affronter l’Australie en fi- ment bas. Les syndicats ont du mal n’est plus que l’ombre d’elle-même. Nombre mum de discrétion. La flotte de Sébastopol les dauphins à des cirques marins ou à des nale de la Coupe du monde, samedi à à s’implanter dans ces usines du des cent trente bateaux qu’elle aligne encore cherche à s’en séparer. Déjà, en 1991, plu- parcs d’attractions en bordure de mer, là où, Cardiff. Le pilier Franck Tournaire (photo) XXIe siècle. Ils organisent, jeudi vieillissent, rouillent sur place ou manquent sieurs de ces mammifères marins ont été re- déjà, aux Etats-Unis, certains de ces mammi- 4 novembre, une journée mon- tellement de pièces de rechange qu’ils ne jetés à la mer, si l’on en croit un des corres- fères ont coulé une paisible et pacifiste re- est accusé d’avoir mordu l’oreille d’un diale de syndicalisation. quittent plus les quais que pour de rares exer- pondants militaires de L’Etoile rouge. traite. All Blacks. Il risque une suspension de un cices. A l’OTAN, on en a pris conscience Aujourd’hui, la marine russe ne sait plus très à trois ans. p. 28 et la chronique Lire page 21 lorsque Moscou a peiné, de toute évidence, bien quoi faire du troupeau de dauphins qui Jacques Isnard de Pierre Georges p. 38 L’homme POINT DE VUE d’i télévision Une Constitution fédérale pour l’Europe ? par Johannes Rau A l’occasion du colloque qu’or- ’EUROPE a-t-elle be- Pourquoi un débat intense re- toyens et l’administration de ganise l’Institut français des re- soin d’une Constitu- naît-il au sujet de cette idée au- Bruxelles révèle un problème de lations internationales (IFRI) à L tion fédérale ? Voilà jourd’hui, après cinquante ans de légitimation démocratique. La Paris les 3 et 4 novembre, Le une question aussi an- paix et de prospérité ? Notre si- perspective d’élargissement de Monde publie les textes de deux cienne que l’aspiration à la paix tuation est marquée aussi bien l’Union à de nombreux nouveaux des personnalités amenées à in- sur notre continent. Henri IV, par un niveau d’intégration Etats membres pose la question tervenir, celui du président fin- Victor Hugo, Aristide Briand et économique sans précédent que de sa capacité d’action. Enfin, il landais, Martti Ahtisaari, (lire Winston Churchill ont plaidé en par la crise du Kosovo. est des tâches en politique écono- page 17) et, ci-dessous, celui du sa faveur, chacun en son temps De toute évidence, l’Europe mique et sociale qui exigent des président de la République fédé- et dans le contexte de son reste inachevée. La distance ma- solutions à l’échelle européenne Dr J. GEBHARDT/STERN/STUDIOX rale d’Allemagne. époque. nifeste qui existe entre les ci- parce que, dans le contexte de la mondialisation, aucun Etat HISTOIRE CHRISTIAN DUTOIT membre ne peut prétendre sé- rieusement les maîtriser tout seul. 1989 : la chute POUR son quinzième anniver- Les clivages entre les concep- saire, Canal+ lance, jeudi 4 no- tions sur l’Europe semblent bou- du mur de Berlin vembre, i télévision, une chaîne ger. Il apparaît de plus en plus d’information en continu fondée clairement que la politique euro- sur la proximité. Père du projet et péenne doit apporter deux ré- 3. La fin du directeur de la chaîne, Christian ponses essentielles à l’élusive Dutoit explique, dans un entretien question de la finalité du proces- « niet » soviétique au Monde, le concept novateur sus de l’unification européenne : Le 14 juin, à Bonn, Mikhaïl Gorbatchev d’i télévision, dont l’ambition est définir les objectifs politiques fait comprendre aux dirigeants des de « changer le rythme » de l’infor- auxquels l’Europe souscrit et dire pays d’Europe centrale qu’il en a fini mation télévisée. quelle est la structure institution- nelle qu’elle doit adopter pour avec la doctrine Brejnev. L’URSS n’en- verra plus ses tanks, comme à Prague Lire page 24 pouvoir mettre en œuvre ces ob- jectifs avec efficacité. Il est plus ou à Kaboul, pour rétablir l’ordre. Au- facile aujourd’hui de donner ces jourd’hui, l’ancien président estime Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; deux réponses qu’au moment de que sa politique était dans la droite Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, la négociation du traité de Maas- ligne de la position traditionnelle 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, tricht, où la finalité faisait l’objet soviétique. p. 14 et 15 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; de vives controverses et avait Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; donc été éludée. Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. International ...... 2 Communication ...... 24 France-Société ...... 6 Tableau de bord...... 25 Lire la suite page 17 Régions ...... 13 Aujourd’hui...... 28 Horizons ...... 14 Météorologie, jeux .. 33 Carnet ...... 20 Culture ...... 34 Johannes Rau est président Abonnements...... 20 Guide culturel...... 36 de la République fédérale d’Alle- Entreprises ...... 21 Radio-Télévision...... 37 magne. LeMonde Job: WMQ0411--0002-0 WAS LMQ0411-2 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0416 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999

EXODE Une dizaine de milliers de chie. Les premiers témoignages font b L’ARMÉE FÉDÉRALE poursuit son devant les atteintes aux droits de CAIN, Bill Clinton, en marge du som- Tchétchènes, fuyant les combats, se- état de conditions humanitaires dra- offensive militaire dans l’ouest de la l’homme de la part des Russes alors met d’Oslo sur le Proche-Orient, a raient toujours bloqués par les matiques dans la colonne de réfu- république sécessionniste. Amnesty que le Conseil de l’Europe pourrait, appelé le premier ministre russe, forces russes au poste frontière Kav- giés et relatent les bombardements International dénonce « l’apathie » jeudi, débattre de la question tché- Vladimir Poutine, à ouvrir « un dia- kaz entre la Tchétchénie et l’Ingou- russes sur la population civile. de la communauté internationale tchène. b LE PRÉSIDENT AMÉRI- logue politique » avec Grozny. Les civils fuient en masse l’offensive russe en Tchétchénie A la frontière avec l’Ingouchie, plusieurs milliers d’hommes, femmes et enfants attendent l’ouverture du couloir humanitaire promis par Moscou. Ils racontent les exactions, les destructions et décrivent la vie à Grozny, privée d’eau, de gaz et d’électricité POSTE FRONTIÈRE DE KAVKAZ sur la route qui vient de Grozny. Les n’y a rien, pas d’aide, même le pain des troupes russes. Là sur une école, (entre Tchétchénie et Ingouchie) autorités russes avaient promis un ne peut pas passer, les soldats russes là sur un hôpital, là sur un groupe de de notre envoyé spécial « corridor » pour le 29 octobre, puis prennent tout ». maisons. « Faut-il éliminer une popu- Blocs de béton et rouleaux de bar- pour le 30. Depuis le 1er novembre, Les bombardements ont repris à lation entière pour se débarrasser de belé ferment la route. En retrait, les les véhicules passent au compte- quelques kilomètres de là. On en- quelques terroristes ? Faut-il empê- gouttes. Cent personnes lundi, peut- tend distinctement les tirs d’artillerie cher tous les garçons de plus de douze TÉMOIGNAGES être deux cents mardi. et les sifflements des « orgues de ans et tous les hommes de franchir la Des milliers de réfugiés Côté ingouche, face aux troupes Staline ». Aussitôt, le bruit court que frontière ? », crie Magomed. « Eltsine russes, plusieurs milliers de per- la colonne de réfugiés est bombar- veut la Tchétchénie sans les Tché- attendent l’ouverture sonnes sont également massées. Ré- dée. « Ils l’ont fait, il y a trois jours... », tchènes, ajoute Moussa. Bassaïev et du passage, bloqué fugiées elles aussi, elles sont venues assure Kuira. Khattab (les chefs de la résistance par l’armée russe attendre parents, enfants, amis ou tchétchène) sont les créations du tentent de retourner en Tchétché- DES TIRS AVEUGLES Kremlin ; ils sont les amis de Poutine nie, chercher leur famille, rejoindre Un bus franchit finalement les qui fait cette guerre pour monter dans commandos spéciaux russes, lour- leurs maisons. Camions, autobus, chicanes du poste et chacun se pré- les sondages et gagner les élections. » dement armés, gardent d’étroites tracteurs, voitures s’entassent sur les cipite à la recherche d’un visage La nuit tombe et la frontière se chicanes. Un peu plus loin, des chars bas-côtés. Des campements de for- connu, de nouvelles de proches. ferme jusqu’au lendemain matin. stationnent, canons braqués sur la tune ont été montés dans les Une trentaine de femmes et d’en- Des deux côtés, des réfugiés s’orga- foule. Jusqu’au samedi 23 octobre, champs boueux alentours. La pre- fants, visiblement épuisés, des- nisent pour une nouvelle nuit. Ad- le poste frontière de Kavkaz était la mière neige est tombée dimanche et cendent du véhicule. « Je viens de joint du général Chamanov, l’officier principale voie de fuite de la popula- le froid gagne. « Mon mari et mes Grozny, explique Zara. Deux per- qui commande le poste Kavkaz re- tion tchétchène devant les avancées trois enfants sont de l’autre côté, dit sonnes, une femme et un jeune fuse de répondre aux questions de et les bombardements de l’armée Esava. Ils sont bloqués dans la voiture homme, sont mortes ce matin à un journalistes étrangers, quand les re- russe. Par cette route, l’un des prin- depuis quatre jours. Pourquoi les poste de contrôle. Nous avons attendu porters russes sont autorisés à pas- cipaux axes du Caucase du Nord, Russes ne les laissent-ils pas passer ? » cinq heures, il n’y a aucune aide. » ser la frontière. Puis, après un temps environ 180 000 personnes se sont Enseignante, Zara explique qu’«on de réflexion, l’officier fait savoir par réfugiées dans la petite République « VOUS AUREZ LE TEMPS » nov (le général russe commandant et campe ici depuis deux jours en at- ne peut pas comprendre ce qui se un de ses soldats qu’il est prêt à par- voisine d’Ingouchie. Jusqu’à ce que Cris, protestations, les femmes ce secteur), raconte une femme, il tendant de pouvoir regagner Groz- passe à Grozny en ce moment. » « Il ler, mais qu’il en coûtera « 250 dol- l’armée russe cadenasse le poste pleurent, les hommes se regroupent nous a dit : “Pourquoi voulez-vous ny « récupérer des enfants et des n’y a plus de gaz, plus d’électricité, lars par journaliste et pour cinq mi- frontière et bloque le passage des ci- tandis que les commandos russes passer ? Vous aurez bien le temps femmes malades ». « Les gens sont plus d’eau et les bombardements sont nutes, pas plus ». vils. Il s’agissait officielement d’em- font signe de reculer et que l’énerve- d’aller ramasser vos cadavres”.» bloqués dans la boue et le froid, des incessants. » pêcher « l’infiltration de terroristes » ment gagne la foule. Les pires his- Kiura répare un autobus hors d’âge femmes ont accouché sur la route. Il Chacun raconte les tirs aveugles François Bonnet dans le reste de la Russie. toires courent parmi les groupes de Mardi 2 novembre, le poste de réfugiés sur ce qui se passe de Kavkaz est un piège. Côté tché- l’autre côté du poste. « Cinq vieil- tchène, 15 000 à 20 000 personnes lards sont morts il y a deux jours et ont attendraient depuis des jours que le été enterrés sur les bas côtés de la Issoup, quatorze ans, « ses jambes sont là-bas, son corps est ici » passage soit rouvert. Selon de nom- route », affirme Issa, qui a fui Groz- SLEPTSOVSK (Ingouchie) garçons sont tués sur le coup. Tous les autres ans) laissées au village et qu’elle ne peut aller breux témoignages, la colonne de ny la veille de la fermeture de la de notre envoyé spécial sont gravement blessés. Ce jour-là, les chars chercher. réfugiés s’étirerait sur 15 kilomètres, frontière. « On est allé voir Chama- Elle s’appelle Zoulikhan Assoukhanova, lui, russes avaient pris position à Assimovskaïa, à Zoulikhan, elle, était sur le marché central de Issoup Magomedov. Tous deux ont quatorze six kilomètres du village. Grozny, le 21 octobre, lorsque les Russes ont ti- ans, des visages livides, de grands yeux noirs Issoup et sa mère sont emmenés à l’hôpital ré plusieurs missiles sol-sol (Le Monde du 23 oc- creusés par la douleur et les drogues. Issoup re- d’Ourous-Martan, à une vingtaine de kilo- tobre). « On faisait nos courses. Il y a eu un éclair pose sur un lit métallique, amputé des deux mètres. Le jeune garçon reçoit les premiers et tout s’est effondré. Ma fille a eu le bras arra- jambes au niveau des cuisses. Zoulikhan a le soins ; une évacuation vers l’Ingouchie est de- ché », raconte Louisa. Envahis de blessés et de bras droit sectionné à la hauteur du biceps et mandée. Mais depuis la veille, la frontière a été morts, les hôpitaux de Grozny et d’Argoun ne gît dans un étroit couloir de l’hôpital central de fermée par les troupes russes. Il y a cinq jours, peuvent accueillir la jeune fille. Dans la nuit, Sleptsovsk, en Ingouchie, à quelques kilomètres Issoup, faute de matériel et de soins suffisants, elle est amputée à Zavodkoï, dans les fau- de la frontière tchétchène. Trop épuisés, les a dû être amputé des deux jambes. « Il y avait bourgs de la capitale. « Une semaine plus tard, deux adolescents laissent leurs mères raconter tout le temps des bombardements. L’opération a le 28, notre hôpital a été bombardé : toutes les d’une voix digne, parfois interrompue par les dû se faire dans la cave de l’hôpital », raconte portes et les vitres ont été soufflées », raconte sanglots, le jour où leur vie a basculé sous les Leïla. Louisa. bombes et les obus russes en Tchétchénie. Durant trois jours, elles se terrent dans une Le 24 octobre, à 10 heures, Issoup est sorti L’HÔPITAL BOMBARDÉ cave. « Elle ne voulait pas sortir. On entendait les jouer au football dans un champ qui borde le Le lendemain, le jeune garçon peut enfin bombes », dit-elle. Puis elle loue une voiture village de Novy-Charoï, à une vingtaine de kilo- être évacué vers Sleptsovk. « Il a passé la jour- pour évacuer Zoulikhan en Ingouchie. Le 31 oc- mètres à l’ouest de Grozny. Sur le terrain, vingt née dans un autobus, dit sa mère. Au poste-fron- tobre, la frontière est toujours bloquée. « On a et un jeunes, âgés de quatorze à dix-huit ans : tière, les soldats russes nous ont bloqués trois payé 2 000 roubles [500 francs] puis une autre « J’étais à la maison, j’ai entendu l’explosion. Je heures. Je me disais : mon fils va mourir, et com- voiture 13 000 roubles pour franchir les contrôles me suis précipitée. Partout, des corps baignaient ment vais-je l’enterrer ? Ses jambes sont là-bas, russes. » dans le sang. Les gens criaient qu’un char russe son corps est ici... » Au chevet de son fils, elle venait de tirer », dit la mère d’Issoup, Leïla. Sept pense à ses trois filles (huit, dix et quinze F. Bt Bill Clinton appelle les Russes à ouvrir un « dialogue politique » OSLO « humaines » et politiques, des opé- teurs de l’Organisation pour la sé- nuire à « la réputation » internatio- de notre envoyé spécial rations militaires engagées par les curité et la coopération en Europe nale de la Russie. Cela dit, les Etats- Pour leur seconde rencontre, le troupes russes dans la république (OSCE), la semaine prochaine, dans Unis admettent que la situation est président américain, Bill Clinton, et sécessionniste de Tchétchénie. Les le nord de la Tchétchénie, ainsi que « complexe » sur le terrain, où les re- le premier ministre russe, Vladimir Etats-Unis « s’inquiètent d’une dans les provinces voisines d’Ingou- belles se mélangent facilement aux Poutine, n’ont pas manqué de sujets hausse du nombre de victimes qu’en- chie et du Daguestan, est perçue civils. Il reste aux Russes à détermi- de divergence. Mardi 2 novembre à traînerait la poursuite de la stratégie positivement par Washington. ner avec quels représentants « cré- Oslo, en marge du sommet sur le russe actuelle », a déclaré un haut dibles » entamer un dialogue, a Proche-Orient, leur entretien a es- responsable américain à l’issue de CONTRE LES « TERRORISTES » ajouté le responsable. sentiellement porté sur la situation cette rencontre « franche et sé- M. Clinton a également appelé De son côté, M. Poutine a rappelé en Tchétchénie, mais aussi sur les rieuse ». Il est « crucial » que la sé- M. Poutine à entamer rapidement que le dossier tchétchène était une questions de désarmement. curité des populations civiles soit un « dialogue politique » dans cette affaire « interne » à la Russie et que Tout en reconnaissant « l’intégrité assurée, a-t-il ajouté. A cet égard, la province du Caucase, sous peine de les opérations contre les « terro- territoriale de la Russie », M. Clinton décision de Moscou, annoncée lun- rendre plus difficile la recherche ristes » continueraient. Il s’est aussi s’est dit soucieux des conséquences, di, d’accepter la visite d’observa- d’une solution politique future et de engagé à respecter le traité sur le contrôle des forces convention- nelles en Europe (CFE), que Mos- cou a reconnu avoir violé en trans- Moscou poursuit son offensive militaire et médiatique férant vers le Caucase plus de chars et d’artillerie lourde qu’autorisés LES FORCES russes ont avancé, mères de soldats a demandé que les a lancé, le même jour, à Strasbourg par ce document conclu en 1990. mardi 2 octobre, dans l’ouest de la jeunes appelés ne partent pas au une offensive auprès des médias M. Clinton a espéré par ailleurs que Tchétchénie, près d’Assinovskaïa, front, citant le chiffre de plus de pour convaincre l’opinion euro- des négociations s’engageraient sur occupant de nouvelles positions à trois cents militaires et policiers péenne du bien-fondé de l’action un retrait des forces russes encore une trentaine de kilomètres à morts en Tchétchénie depuis le dé- militaire en Tchétchénie. « Si on ne stationnées non loin, en Moldavie l’ouest de Grozny, selon un corres- but de l’opération, le 1er octobre, met pas fin aux agissements des ban- et en Géorgie. pondant de l’Agence France-Presse mais jugeant les pertes réelles de dits tchétchènes, je ne suis pas sûr M. Poutine a répliqué en trans- sur place. Les Tchétchènes, qui ont « trois à quatre fois plus élevées » en qu’ils ne viennent pas ici, en Europe, mettant à son interlocuteur une opposé une résistance inattendue, raison de nombreux décès de bles- commettre des attentats », a dit à la lettre du président Boris Eltsine sur disposaient de mortiers et de lance- sés à l’hôpital. presse Sergueï Glotov, chef de la le contrôle des armements. Des di- grenades, et les combats ont fait de délégation russe à l’assemblée par- vergences sont apparues entre Was- nombreux morts et blessés du côté APATHIE INTERNATIONALE lementaire du Conseil de l’Europe. hington et Moscou, tant sur la non- russe, a indiqué un officier des Dans une lettre ouverte aux Na- Cette initiative médiatique inter- prolifération des essais nucléaires forces fédérales. Dans un entretien tions unies, Amnesty International vient à la veille d’une réunion du (Le Monde du 15 octobre) que sur diffusé par la télévision privée a dénoncé, mardi, l’apathie de la bureau de l’assemblée parlemen- les systèmes de défense antimis- turque NTV, le « commandant » communauté internationale. «Les taire du Conseil de l’Europe qui siles. M. Eltsine s’inquiète notam- Khattab, l’un des chefs de guerre is- considérations économiques et poli- pourrait décider de tenir un débat ment du fait que la renégociation, lamistes en Tchétchénie, a appelé le tiques de la communauté internatio- sur la Tchétchénie, jeudi, au sein de voulue par les Américains, du traité monde musulman à venir immédia- nale pour décider d’agir ou pas ne la commission permanente. Le bilatéral limitant le déploiement de tement à l’aide des combattants peuvent prévaloir quand la vie de ci- comité des ministres du Conseil de missiles antimissiles (ABM) n’af- tchétchènes dans leur « guerre toyens ordinaires est en jeu », a esti- l’Europe, qui n’a pas mis officielle- fecte la capacité de dissuasion sainte » contre la Russie « infi- mé Amnesty. ment la Tchétchénie à son ordre du russe. dèle ». De son côté, la représentation jour mais pourrait néanmoins en A Moscou, l’Association des russe auprès du Conseil de l’Europe discuter, se réunit également jeudi. Antoine Jacob LeMonde Job: WMQ0411--0003-0 WAS LMQ0411-3 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 10:33 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0417 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 / 3

George Robertson, secrétaire général de l’OTAN « Sans capacités militaires, M. Clinton juge qu’Oslo l’Europe serait un tigre de papier » a dynamisé le processus de paix George Robertson, ancien ministre de la défense fonctions début octobre, devait être reçu par contre les réductions des budgets de défense des britannique nommé secrétaire général de l’Organi- Jacques Chirac, jeudi 4 novembre. Dans sa tournée pays membres. Il expose au Monde ses conceptions sation du traité de l’Atlantique nord, qui a pris ses des capitales de l’OTAN, M. Robertson met en garde de l’identité européenne de défense et de sécurité. M. Arafat et M. Barak se donnent un an pour réussir BRUXELLES ron 2 millions d’hommes et qu’avec avons maintenant une occasion de OSLO Benyamin Nétanyahou, en est de nos envoyés spéciaux un déploiement de 40 000 ou 50 000 combiner un renforcement de nos de notre envoyé spécial un, et menace directement les « Vous rencontrez jeudi 4 no- au Kosovo, nous soyons proches du capacités avec les possibilités of- Une poignée de mains croi- pourparlers. « Il faudra trouver vembre Jacques Chirac à Paris. point de rupture. Si nous pouvons fertes par M. PESC [Javier Solana, sées entre trois dirigeants sou- une solution aux inquiétudes des La France est-elle handicapée déployer seulement quelque 2 % de chargé de la politique étrangère et de riants, une entente sur les mo- Palestiniens », a commenté un par sa position particulière nos forces, il est clair que nous avons sécurité commune] pour donner aux dalités des négociations à venir, haut responsable américain dans l’OTAN ? fait les mauvais choix. Voilà trois do- Européens dans le domaine de la sé- mais pas de pourparlers sur le ayant requis l’anonymat. – Les Français jouent un rôle maines dans lesquels nous devons curité une influence comparable à fond, ni même de déclaration fi- L’hypothèse d’un nouveau important dans l’OTAN et dans la faire des efforts, mais ce ne sont pas celle qu’ils ont dans le domaine nale commune : les résultats du « sommet » à trois, avant la pre- plupart des activités de l’organisa- les seuls, je pense aussi aux muni- économique. Il est important de sommet d’Oslo sont, d’après ce mière date butoir du 15 février, tion. Ils sont des alliés sûrs qui ont tions guidées avec précision. mettre tout ça ensemble, mais, sans qui en a transparu publique- a été évoquée par M. Clinton. Il tenu bon dans tous les moments – Vous n’avez pas cité le satel- capacités, l’Europe sera un tigre de ment, conformes aux prédic- a toutefois posé ses conditions : cruciaux que nous avons connus GEORGE ROBERTSON lite européen d’observation... papier. tions faites par les parties en pour qu’une telle rencontre l’année passée. Une décision sur térieur de l’OTAN, dans une – Nous ne devons pas dédoubler – Que pensez-vous quand vous présence, avant la réunion des puisse avoir lieu, il faudra que l’intégration dans la structure mi- structure autonome ? ce que l’OTAN a déjà. Un de nos gros voyez des pays, comme l’Alle- lundi 1er et mardi 2 novembre. les progrès réalisés au préalable litaire appartient au peuple fran- – J’étais à Saint-Malo [où Britan- problèmes est qu’en Europe nous magne, qui diminuent leur bud- « Ne vous attendez pas à une soient suffisants pour « per- çais mais cela n’affecte pas l’en- niques et Français ont relancé l’Eu- dépensons presque les deux tiers de get militaire ? percée majeure », avaient dit les mettre de croire en bonne foi gagement opérationnel de la rope de la défense]. J’étais ministre ce que dépensent les Américains – Je crois que les pays européens uns et les autres. Ce fut appa- qu’un accord pourra être conclu France dans ce que nous faisons. de la défense. Nombre d’idées de pour la défense et que nous n’en re- devraient y regarder à deux fois. Il remment bien le cas. durant ce sommet ». Le bilan très – Le secrétaire général de la déclaration de Saint-Malo trouvons qu’une petite partie en faut mettre fin à cette tendance, si- Américains, Israéliens et Pa- mitigé de la rencontre à huis l’OTAN devrait-il prendre une viennent du ministère britannique termes de capacités, essentiellement non nous ne serons pas en mesure lestiniens avaient saisi l’invita- clos de Wye River, en octo- initiative pour rendre possible de la défense. Donc je suis très fa- parce que nous faisons tous la même de garantir la sécurité des généra- tion de la Norvège à honorer, bre 1998, semble avoir incité le le retour de la France dans la vorable à ce que les nations euro- tions futures. Nous ne pouvons pas quatre ans après son assassinat, président américain à la pru- structure militaire intégrée, péennes fassent plus pour être ca- continuer à toucher les dividendes la mémoire d’Itzhak Rabin, l’an- dence. L’accord israélo-palesti- qu’elle a quittée en 1966 ? pables de se défendre, de « En Europe, de la paix s’il n’y a pas de paix. cien premier ministre israélien, nien obtenu alors sous son par- – Le secrétaire général est au défendre les intérêts européens, – Quel est l’état des relations pour se rencontrer au plus haut rainage n’avait été que très service du Conseil atlantique. Il ne quand les Américains ne peuvent nous dépensons OTAN-Russie ? niveau avant le lancement de partiellement appliqué par Is- lui revient donc pas de se mettre pas ou ne souhaitent pas s’enga- – Je résumerai en disant : difficile négociations cruciales. raël, alors encore gouverné par en avant. Les décisions doivent ger. Je suis pragmatique. Je sou- presque les deux tiers mais en progrès. Après la guerre du Le 8 novembre débuteront les M. Nétanyahou. être prises par le peuple français haite que les Européens contri- Kosovo, les Russes sont revenus au pourparlers sur le statut définitif et ses élus. Je m’intéresse à l’effi- buent à renforcer l’Alliance grâce de ce que dépensent Conseil conjoint, où ils ne veulent des territoires palestiniens. Se- DOSSIERS ULTRASENSIBLES cacité opérationnelle de l’Alliance, à un meilleur équilibre en son parler de rien d’autre que des Bal- lon le calendrier qu’ils se sont « J’ai l’impression que nous et la France y tient sa place. sein. Comme l’a dit Jacques Chirac les Américains kans pour le moment. La clé pour ré- imposés, Palestiniens et Israé- avons revitalisé le processus de – La position particulière de à Strasbourg, l’Alliance reste la tablir des relations de confiance liens ont prévu de parvenir à un paix », a résumé M. Clinton, tout la France n’affecte pas l’effica- pièce centrale de la défense col- pour la défense. entre l’OTAN et la Russie est la coo- accord-cadre le 15 février 2000 en reconnaissant le caractère cité de l’OTAN ? lective de l’Europe et l’émergence pération pratique de nos troupes sur au plus tard, et à un accord dé- « très ambitieux » du calendrier – Non. d’un véritable pilier européen Nous n’en retrouvons le terrain, et ce que j’entends, c’est finitif avant le 13 septembre. de négociations, défini par les – Que signifie pour vous le contribuera à garantir une alliance que ces relations sont très bonnes. Israéliens et les Palestiniens. renforcement de l’identité eu- dynamique. J’adhère à cela de qu’une petite partie – La guerre en Tchétchénie RENCONTRES RÉGULIÈRES M. Arafat et M. Barak ont quitté ropéenne de sécurité et de dé- tout cœur. risque-t-elle de miner cette Parrains du processus de paix, la capitale norvégienne, mardi, fense (IESD) ? – Quelles doivent être les prio- en termes confiance ? les Etats-Unis souhaitaient, lors en emportant dans leurs ba- – La priorité pour l’OTAN est de rités des Européens pour renfor- – C’est un problème intérieur à la du sommet d’Oslo, que les deux gages l’assurance du soutien at- construire de meilleures capaci- cer leurs capacités de défense ? de capacités » Russie. Les pays de l’OTAN ont ex- côtés définissent « les modalités tentif du président américain, en tés. Le Kosovo a souligné ce qu’on – Nous devons faire plus dans le primé individuellement leur posi- et les structures » du nouveau mal de succès diplomatique en connaissait sans doute déjà : les domaine des armes stratégiques, tion. Ils sont soucieux de la propor- cycle de négociations qu’ils s’ap- cette fin de mandat. Cela suffi- Européens n’ont pas fait assez des avions gros-porteurs capables chose, que nous nous concurren- tionnalité des moyens employés et prêtent à lancer. A en croire les ra-t-il à résoudre les divergences pour organiser leurs forces ar- de transporter nos troupes vers çons et que nous ne dépensons pas des conséquences humanitaires. Ils Américains, c’est désormais profondes séparant encore les mées en fonction des menaces de les zones troublées avant que les assez efficacement l’argent des partagent avec la Russie la volonté chose faite, même si peu de deux camps ? l’avenir. Nous sommes encore crises ne se déclenchent. Nous de- contribuables. de lutter contre le terrorisme. nouveaux détails concrets ont Le statut de Jérusalem, le sort trop orientés vers les ennemis du vons faire plus pour la logistique – Donc la priorité de l’IESD, ce – Ce n’est pas un sujet pour été annoncés. « Nous avons ob- des 3,6 millions de réfugiés pa- passé. Donc les Européens parce que nous avons trop de sys- sont les capacités, pas les institu- l’OTAN ? tenu un bon départ pour les né- lestiniens, la délimitation exacte doivent faire plus, dans leur tèmes datant de la guerre froide et tions ? – Non. C’est en dehors des termes gociations sur l’accord-cadre », a des frontières, le problème de propre intérêt et dans l’intérêt de pas assez pour la projection de – Nous pouvons avoir les plus de l’acte fondateur de 1997 sur les re- déclaré le président Bill Clinton, l’eau, les modalités de la créa- l’Alliance. Mais plus d’Europe ne forces. Nous devons avoir plus de belles institutions du monde, mais si lations OTAN-Russie. » à l’issue d’entretiens d’un peu tion d’un Etat palestinien signifie pas moins d’Amérique. troupes capables d’intervenir ra- nous n’avons pas de forces bien en- plus d’une heure, mardi, avec le constituent autant de dossiers Cela signifie une OTAN plus forte. pidement. Franchement, c’est un traînées, capables d’être déployées Propos recueillis par président de l’autorité palesti- ultrasensibles à régler en moins – Les Européens doivent-ils scandale que les pays européens dans un pays en crise sur le long Luc Rosenzweig nienne, Yasser Arafat, et le pre- d’un an. « L’objectif, a indiqué le faire plus dans l’OTAN ou à l’ex de l’OTAN aient des forces d’envi- terme, à quoi servent-elles ? Nous et Daniel Vernet mier ministre israélien, Ehoud responsable américain ayant re- Barak. « Non seulement les deux quis l’anonymat, est de parvenir, côtés ont nommé leurs équipes de d’ici février, à un accord sur négociateurs, mais ils sont tombés toutes les questions en suspens. d’accord pour que leurs chefs se C’est une autre chose de savoir si Washington exhorte les Quinze à moderniser leurs armements rencontrent sur une base régu- nous y parviendrons. Il sera alors LE SECRÉTAIRE AMÉRICAIN à la défense, nisation des armées (Le Monde daté 31 octo- Yougoslavie au printemps. Durant l’opération lière. » Yasser Abed Rabbo, pour temps de voir si, le cas échéant, il William Cohen, a fait part, mardi 2 novembre, bre-1er novembre). Au moment où les Etats- « Force alliée », en effet, les Etats-Unis ont ef- les Palestiniens, et Oded Eran, faudrait trouver une solution de de ses réserves sur l’identité européenne de Unis ont révisé, pour l’an 2000, leur budget de fectué 90 % des missions de bombardements pour les Israéliens, sont conve- rechange. » On n’en est pas en- sécurité et de défense (IESD), un projet visant la défense à la hausse, « je regarde de l’autre guidées avec précision, quasi 100 % des raids nus de s’entretenir au moins core là. à créer un pilier européen de l’OTAN capable côté de l’Atlantique et je ne vois pas d’engage- destinés à neutraliser le système serbe de dé- une fois par semaine. Tous les participants à la céré- d’agir avec ou sans les Etats-Unis selon les si- ment comparable », a déclaré le secrétaire fense antiaérienne et fourni 75 % du millier Autre point d’entente, selon monie en hommage à M. Rabin, tuations. « Nous l’appuyons, a-t-il dit, à une américain. « Je constate une restructuration des d’avions mobilisés, dont la plupart des radars M. Clinton : les deux parties évi- organisée, mardi, à l’hôtel de condition. A la condition que les membres euro- forces armées, ce qui est bien. La réduction des volants Awacs, des avions de guerre électro- teront « toute déclaration pu- ville d’Oslo, espèrent que le péens de l’OTAN ne se drapent dans une rhéto- forces, nous sommes aussi passés par là. Mais je nique et des appareils de ravitaillement en blique ou tout acte » qui ren- message d’espoir lancé à cette rique sur l’identité européenne de sécurité et de constate également une diminution des dé- vol. draient les négociations plus occasion ne restera pas lettre défense » incompatible avec le projet améri- penses pour la défense », a-t-il déclaré. Les propos de M. Cohen rejoignent des dé- difficiles ou risqueraient de les morte. « Nous marquons ainsi un cain d’harmonisation des systèmes d’armes clarations précédentes de Madeleine Albright, faire dérailler. Il n’a pas précisé nouveau commencement », a au sein de l’OTAN. DES LIMITES À NE PAS FRANCHIR secrétaire d’Etat américain, selon lesquelles ce qu’il entendait par « acte », proclamé Leah Rabin, la veuve M. Cohen, qui recevait à Washington le Une plus grande efficacité ne sera pas, a ex- les Etats-Unis posaient des limites à ne pas mais les Palestiniens estiment du dirigeant assassiné par un nouveau secrétaire général de l’Alliance pliqué en substance M. Cohen, suffisante franchir : « Pas de discrimination [vis-à-vis de que le maintien des implanta- extrémiste juif, le 2 novembre atlantique, George Robertson, a mis en garde pour permettre aux Européens de combler Washington] et pas de duplication [le fait de tions sauvages de colons, instal- 1995, à Tel-Aviv. les Européens contre une persistance de leur leur retard, mis notamment en évidence par concevoir séparément les mêmes pro- lées en Cisjordanie dans les der- retard sur les Etats-Unis en matière de moder- onze semaines de guerre aérienne contre la grammes] dans l’OTAN ». – (AFP.) niers mois du gouvernement de Antoine Jacob M. Védrine s’interroge sur l’aptitude américaine au partenariat

DANS UN DISCOURS pronon- pôle européen fort. » Hubert Vé- suite des normes démocratiques cé à l’occasion du 20e anniver- drine s’est ensuite interrogé sur que nous avons mis nous-mêmes saire de l’Institut français de re- la propension de l’Occident à deux ou trois siècles à édifier, en cherches internationales (IFRI), le vouloir exporter son modèle. «Le leur refusant les étapes intermé- ministre des affaires étrangères, désir de voir la démocratie régner diaires par lesquelles nous avons Hubert Védrine, s’est livré, mer- dans le monde, les conflits réglés dû passer sans pour autant être en credi 3 novembre, à une vaste ré- pacifiquement et les droits de mesure de leur proposer de rac- flexion sur la situation internatio- l’homme respectés partout, est courci assuré, est-ce qu’en réalité nale. louable, a-t-il dit. C’est à l’évi- nous ne leur maintenons pas la Parlant de la place de l’Europe dence notre grand objectif tête sous l’eau ? » et de ses relations avec l’« hyper- commun. On ne peut cependant Le chef de la diplomatie fran- puissance » américaine, il a décla- manquer de constater que les dé- çaise a proposé un « mode d’em- ré : « A supposer que les Euro- clarations, exhortations, menaces ploi » pour dépasser cette péens veuillent vraiment ensemble ou sanctions de l’Occident ou des contraction : « Parce que nous devenir une puissance (...) l’apti- pays les plus riches, ne produisent croyons à l’universalité [des va- tude des Etats-Unis à accepter pas immédiatement les effets es- leurs humanistes et démocra- avec qui que ce soit d’autre, et no- comptés. » tiques], nous devons nous inter- tamment avec l’Europe, un parte- roger sans les stigmatiser sur les nariat autre que momentané ou « GÉNÉROSITÉ ET CYNISME » résistances que nous rencontrons partiel, et à passer de l’unilatéra- « Le paradoxe de l’attitude ac- dans leur généralisation et donc lisme au multilatéralisme, reste à tuelle des pays occidentaux, a-t-il sur la bonne façon de procéder démontrer. Nous voulons y croire. poursuivi, est qu’elle mêle généro- avec les pays qui ne les respectent Cette interrogation est sous-jacente sité vraie et cynisme éternel. Nous encore (...) : moins d’arrogance, et à toute la question de la politique sommes si fiers du niveau de dé- plus de dialogue ; moins de sanc- étrangère européenne commune et mocratie que nous avons atteint tions ou des sanctions mieux ajus- de la défense européenne. Pour la que nous voudrions sans attendre tées et plus de transfert d’“ingénie- France, elle revêt une importance y amener le monde entier de gré rie démocratique” ; moins de particulière puisque le monde mul- ou de force. Mais est-ce qu’en exi- dogmatisme libéral et plus d’atten- tipolaire qu’elle appelle de ses geant des pays qui n’en sont pas tion au développement écono- vœux ne se conçoit pas sans un encore là de respecter tout de mique et social. » LeMonde Job: WMQ0411--0004-0 WAS LMQ0411-4 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0418 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 INTERNATIONAL

M. Annan recommande le déploiement de 500 observateurs militaires en RDC Compromis à Bruxelles pour une levée rapide NEW YORK. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a re- commandé, mardi 2 novembre, le déploiement de 500 observateurs mili- de l’embargo français sur le bœuf britannique taires en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) afin de consolider le fragile processus de paix. Ces observateurs pourraient ouvrir la voie à une opération de maintien de la paix, a indiqué Kofi Annan. Cette force pourrait compter quelque 15 000 « casques bleus », selon des diplo- Des « garanties » de santé publique seront négociées mates. Les observateurs pourraient être rapidement déployés, mais M. An- nan pose comme condition que le gouvernement de Kinshasa donne «des Un accord est intervenu, mardi 2 novembre à chains jours, de l’embargo, que les Français bœuf britanniques. Cet arrangement prévoit garanties de sécurité et de liberté de mouvement acceptables ». Bruxelles, entre Paris et Londres pour permettre maintenaient en dépit des décisions de des négociations sur des garanties sanitaires Le gouvernement de RDC et ses alliés angolais, zimbabwéens et namibiens la levée « le plus vite possible », dans les pro- Bruxelles, sur les importations de viandes de additionnelles. ont signé avec le Rwanda et l’Ouganda, qui appuient la rébellion congolaise, un accord de cessez-le-feu le 10 juillet à Lusaka. Cet accord a été paraphé le BRUXELLES thode pour sortir de cette situation par Bruxelles. Cela est exact, à la viennent pas à concrétiser leur dé- 31 août par les rebelles. La tâche des 500 observateurs sera de surveiller le (Union européenne) au plus vite en identifiant cinq nuance près qu’il n’était pas tout à claration d’intention, tant leur respect du cessez-le-feu et le retrait des belligérants. – (AFP, Reuters.) de notre correspondant points qui méritaient les approfon- fait évident que les conditions for- souci de quitter le terrain de l’af- Au plan politique, c’est indénia- dissements de nos experts dans les mulées par Bruxelles pour la levée frontement apparaît clairement. blement un succès : avec l’appui tout prochains jours : traçabilité, de l’embargo et qui étaient suppo- Le résultat de leurs négociations Indonésie : une vingtaine de blessés efficace du commissaire euro- tests, produits dérivés, contrôles et sées ramener pour le consomma- sera suivi avec attention en Alle- péen, l’Irlandais David Byrne, étiquetage », lit-on dans la courte teur le risque de contamination à magne, où la levée de l’embargo Français et Britanniques ont jeté, déclaration publiée pour annon- un niveau acceptable aient été sur les viandes britanniques conti- dans des émeutes à Atjeh mardi soir 2 novembre, les bases cer l’accord. suffisantes pour garantir qu’elles nue de poser problème. Onze des d’un arrangement sur la levée de soient strictement appliquées. seize gouvernements régionaux DJAKARTA. Une vingtaine de personnes ont été blessées lorsque la police a l’embargo sur le bœuf britan- CINQ POINTS CITÉS Les travaux des experts britan- allemands, dont ceux de Rhénanie ouvert le feu, mardi 2 novembre, à Meulaboh, le chef-lieu de la partie oc- nique. Né des divergences d’opi- Accompagné de Dominique Gil- niques français et européens dé- du Nord - Westphalie, de Bade- cidentale d’Atjeh, sur des émeutiers exigeant l’organisation d’un référen- nions entre les scientifiques de lot, secrétaire d’Etat à la santé, buteront le 5 novembre. Ils se Wurtemberg et de Bavière, ont dum d’autodétermination dans cette province indonésienne du nord de Su- l’Agence française sur la sécurité M. Glavany a indiqué la volonté heurteront quasi inévitablement à fait savoir, en début de semaine, matra. Les soldats ont ouvert le feu lorsque la foule, estimée par les autorités sanitaire des aliments (Afssa) et de la France de lever l’embargo des difficultés techniques, voire fi- qu’ils y restaient hostiles dans les à 5 000 personnes, a essayé de pénétrer dans le quartier général de l’armée ceux du Comité scientifique direc- « le plus vite possible ». Nick nancières. « Les cinq points ne se conditions actuelles. Une réunion de la localité pour amener le drapeau indonésien. Les manifestants avaient teur européen, qui vient de confir- Brown, son collègue britannique, posent pas dans les mêmes termes, avec le gouvernement fédéral aura auparavant incendié le siège de l’administration. Ils ont aussi attaqué la pri- mer que rien ne s’opposait à la le- s’est réjoui de cette intention. Il a certains sont plus difficiles que lieu à ce sujet vendredi 5 no- son et libéré les prisonniers. vée de l’embargo, le conflit fait valoir à un journaliste, qui d’autres. Nous obtiendrons des ré- vembre à Berlin. Indispensable La répression brutale d’une guérilla indépendantiste musulmane tradition- franco-britannique sera résolu, se- s’inquiétait des nouvelles conces- sultats sur chacun d’eux, mais sans pour la mise en œuvre de la direc- nellement présente à Atjeh, la province de l’extrême nord de Sumatra riche lon Jean Glavany, le ministre de sions faites aux Français, que les doute à des degrés divers », a com- tive européenne, un vote du Bun- en hydrocarbure, a exacerbé les tensions, poussant la majorité de la popula- l’agriculture, « en améliorant les cinq points cités étaient déjà abor- menté M. Glavany. Cependant, il desrat, la Chambre des régions, tion à exiger l’organisation d’un référendum sur le modèle de celui tenu au garanties en termes de santé pu- dés dans le « schéma d’exporta- est difficile d’imaginer qu’au bout est prévu en décembre. Timor oriental. – (AFP.) blique ». tion » qui accompagnait au prin- du compte les deux camps, avec « Nous avons élaboré une mé- temps dernier le feu vert donné l’appui de la Commission, ne par- Philippe Lemaître DÉPÊCHES a IRAN : un tribunal spécial de presse a condamné à trois ans de prison deux étudiants à l’origine d’une piècette jugée « blasphématoire » envers le douzième imam chiite, l’imam caché, qui doit revenir pour instaurer la jus- Le juge espagnol Garzon inculpe 98 militaires argentins tice, ont annoncé, mardi 2 novembre, les médias iraniens. Un troisième ac- cusé, qui dirige Moj (La Vague), journal étudiant de l’université Amir-Kabir, BUENOS AIRES entrera en fonction le 10 décembre, cal) comme Carlos « Chacho » Al- gieuses françaises. Proche du gou- dans lequel le pamphlet a été publié, a été condamné à six mois de prison. – de notre correspondante a déclaré, mardi, que cette mesure varez, le vice-président élu (Frente vernement de M. Menem, le juge (Reuters.) Après le Chili, et l’ordre de déten- « n’avait pas d’effet » en Argentine. Pais Solidario, Frepaso, de centre Bagnasco a fait arrêter à Buenos a ALGÉRIE : la compagnie aérienne italienne Alitalia a repris, mardi 2 tion qu’il a requis contre l’ancien « Il s’agit, a-t-il dit, d’une décision qui gauche), ont toujours déclaré que si Aires des hauts chefs militaires de la novembre, ses vols sur Alger après une interruption de près de cinq ans dictateur Augusto Pinochet, le juge relève de la compétence du juge es- l’Argentine recevait une demande dictature – l’ancien général Jorge Vi- pour des raisons de sécurité, a-t-on annoncé de source officielle. Alitalia est espagnol Baltasar Garzon poursuit pagnol mais qui ne peut pas être ap- d’extradition comme celle concer- dela et l’ancien amiral Emilio Mas- ainsi la première compagnie de l’Union européenne à reprendre ses vols sa croisade contre les anciennes dic- pliquée en Argentine. » nant le général chilien Augusto Pi- sera – accusés du vol de bébés, nés commerciaux sur l’Algérie. Toutes les compagnies européennes avaient sus- tatures d’Amérique latine. Il a in- nochet, ce serait à la justice de leur de parents disparus et qui furent le pendu leurs vols sur cette destination après la prise d’otages sanglante, culpé et lancé, mardi 2 novembre, JUGÉS PUIS AMNISTIÉS pays de se prononcer. plus souvent adoptés illégalement en décembre de 1994, dans un Airbus d’Air France. – (AFP.) des mandats d’arrêt internationaux Les militaires, reconnus cou- En ce sens, la position du pro- par d’anciens tortionnaires. a TOGO : le gouvernement togolais a demandé à l’ONU et l’OUA la mise contre quatre-vingt-dix-huit mili- pables de graves violations des chain chef de l’Etat ne devrait pas « Contrairement à ce qui s’est pas- en place rapide d’une commission d’enquête internationale pour faire la lu- taires argentins pour crimes de gé- droits de l’homme, ont été jugés à être vraiment différente de celle de sé au Chili, en Argentine, les militaires mière sur les accusations de violations des droits de l’homme portées par nocide, de terrorisme et de torture, Buenos Aires, en 1985, mais ont été M. Menem, le président sortant, ont été jugés mais bénéficient au- Amnesty International, a-t-on appris, mardi 2 novembre, de source offi- commis entre 1976 et 1983. Parmi amnistiés, par la suite, en vertu de même si personnellement M. de la jourd’hui de l’amnistie », a souligné cielle. En mai, dans un rapport consacré au « règne de la terreur » sous le ré- ceux-ci figurent huit des neuf deux lois dictées sous le gouverne- Rua s’était déclaré « enchanté » de le juge Bagnasco, précisant que «en gime du président Gnassingbe Eyadema, Amnesty avait affirmé que des membres encore vivants des juntes ment de Raul Alfonsin (radical). En la dernière sentence britannique, le revanche, la justice suit son cours centaines de personnes avaient été tuées par les forces de sécurité après la militaires, comme Jorge Videla, Leo- 1990, le président Carlos Menem 8 octobre, autorisant l’extradition dans le cas de l’appropriation illégale proclamation des résultats du scrutin présidentiel de juin 1998. – (AFP.) poldo Galtieri ou encore Emilio (péroniste) avait gracié les anciens vers Madrid de l’ancien dictateur d’enfants nés en captivité car il s’agit Massera. chefs des juntes militaires qui chilien. En revanche, M. Menem d’un délit imprescriptible. » Si les associations de défense des avaient été condamnés à la prison à avait fortement condamné la déci- La présidente des Mères de la Une fusillade à Honolulu fait sept morts droits de l’homme ont exprimé leur perpétuité. Dans l’entourage de sion de Londres. place de Mai, Hebe de Bonafini, a satisfaction, l’initiative du juge espa- M. de la Rua, on précise que les mi- « Ce sera à la justice argentine qualifié de « très importante et très HONOLULU. Un employé mécontent a ouvert le feu, mardi 2 novembre au gnol visant les responsables de la ré- litaires inculpés par le juge Garzon d’examiner la requête espagnole », a bonne » la décision du juge Garzon matin à Honolulu (Hawaï), dans un immeuble de la compagnie Xérox, tuant pression pendant les années de la pourraient toutefois être arrêtés par indiqué pour sa part le juge Adolfo ajoutant qu’elle n’espérait pas que sept de ses collègues avant de s’enfuir à bord d’une camionnette. Il a été lo- dictature pourrait se transformer en Interpol s’ils sortaient du territoire Bagnasco. « Il n’y a rien de nou- « le gouvernement de M. de la Rua calisé plusieurs heures plus tard par les policiers qui l’ont arrêté. Honolulu un des premiers casse-tête du nou- argentin. veau », a-t-il ajouté rappelant le cas donne suite à la demande espagnole, connaît un des taux de criminalité les plus faibles des Etats-Unis, selon le veau gouvernement argentin de Si les droits de l’homme n’ont pas du capitaine Alfredo Astiz qui a été pas plus que ne l’a fait celui de maire de la ville, Jeremy Harris. centre gauche de Fernando de la été un thème de la dernière cam- condamné en France, par contu- M. Menem. » Les Grands-Mères de Le suspect est, selon les autorités, un homme d’origine asiatique âgé de qua- Rua. Le nouveau président élu, qui pagne électorale, M. de la Rua (radi- mace, pour le meurtre de deux reli- la place de Mai ont également ap- rante ans qui travaillait comme réparateur de photocopieuses prouvé l’idée d’un jugement des mi- pour Xérox depuis 1984. Il avait dix-sept armes à feu enregistrées à son litaires argentins en Espagne. nom. – (AFP.) « Comme en Argentine, on ne peut pas faire justice, il nous semble très L’acte d’accusation fait état de 600 victimes espagnoles bien que justice soit faite dans MADRID secrète permettait de donner l’impression que la vio- d’autres pays », ont-elles indiqué de notre correspondante lence dans les rues avait disparu grâce aux actions an- soulignant que « le climat d’insécuri- Dans son acte d’accusation, rendu public mardi tisubversives de l’armée. Le juge Garzon énumère en- té qui règne actuellement dans le pays 2 novembre, le juge Baltasar Garzon affirme que, suite ce qu’il qualifie de « réalité atroce » : la pratique est issu de l’impunité accordée aux pendant les années de la dictature, les responsables systématique de la torture, l’extermination générali- militaires. » Les Grands-Mères esti- militaires des différents corps de l’armée argentine sée, les enterrements dans les fosses communes, les ment à cinq cents le nombre de bé- ont élaboré un « plan systématique de disparition et lancements de prisonniers depuis des avions des bés volés. Elles ont réussi à en re- d’élimination physique de groupes de citoyens en fonc- forces armées, les crémations de corps, les abus trouver soixante. tion de leur idéologie, de leur race ou de leur religion ». sexuels et les séquestrations de 20 000 à 30 000 per- Le président de l’Association per- Le juge espagnol estime qu’entre 1976 et 1983 « une sonnes, parmi lesquelles se trouvaient près de 600 Es- manente des droits de l’homme extermination massive de citoyens » s’est produite et pagnols ou descendants d’Espagnols, le vol de plu- (APDH), Simon Lazara (radical), a « qu’un régime de terreur généralisé, à travers la mort, sieurs centaines de bébés, remis ensuite à des familles exprimé sa confiance dans le gou- la séquestration, la disparition forcée de personnes, les de tortionnaires. vernement de M. de la Rua qui, se- tortures, la réduction en esclavage, l’appropriation et la L’acte d’inculpation détaille également le type de lon lui, « laissera agir le pouvoir judi- substitution d’identité d’enfants, s’est imposé ». tortures pratiquées dans ces centres de détention ciaire ». Il y a eu 30 000 morts et Le magistrat énumère dans son acte d’inculpation clandestins, ainsi que les plans de l’armée, les décrets disparus en Argentine durant la dic- jusqu’à 340 centres de détention clandestins, qui « ac- et ordonnances approuvés durant la dictature. Le juge tature. cueillaient les personnes dont la disparition et l’élimina- espagnol cite aussi, parmi les 600 victimes, les noms tion étaient prévues ». Selon lui, cette infrastructure d’une vingtaine d’Espagnols disparus. – (Intérim.) Christine Legrand Inde : dramatique retard des secours aux rescapés du cyclone

BHUBANESWAR du déficit d’informations », com- lions d’euros] au gouvernement lesquels sont entassées depuis (Etat d’Orissa) mente le brigadier général Rajin- central, juste pour l’aide d’ur- vendredi environ 8 000 per- de notre envoyée spéciale der Rawat, commandant du sous- gence », dit-il. La réhabilitation sonnes. « Outre la nourriture, le Entre les toilettes et une salle secteur Bihar-Orissa. des infrastructures électriques, problème le plus immédiat est de dépôt, la chambre d’opération Cela explique pour une large téléphoniques, routières, dévas- l’eau potable », affirme Julian mise en place pour collecter les part le retard pris par les secours tées demandera un beaucoup Francis, délégué régional aux dé- informations et renvoyer les di- qui ne font que commencer à ar- plus gros effort que le ministre en sastres. Selon M. Francis, il y a de rectives dans les régions affec- river. Des régions entières situées chef estime déjà à plusieurs mil- la nourriture dans les dépôts tées par le cyclone, qui a ravagé le long de la côte n’ont toujours liards de dollars. gouvernementaux, mais le pro- dix districts de l’Etat d’Orissa (est pas été visitées. Nul ne sait ce blème est de la distribuer . de l’Inde), pourrait être un sym- qu’il est advenu des milliers de TOUJOURS PAS D’ÉLECTRICITÉ La remise en route des infras- bole de la quasi- inertie des auto- villages qui disparaissent sous les Dans l’attente d’une évaluation tructures essentielles est très rités locales. Deux téléphones, un eaux. L’armée, qui a déployé près plus précise des dégâts, le Comité lente. Mis à part certains quar- fax et six personnes. Cinq jours de 3 000 hommes, a quasiment fi- international de la Croix-Rouge tiers de la capitale provinciale, après le sinistre, l’officier en ni d’ouvrir les routes principales (CICR) a lancé un appel prélimi- Bhubaneswar, l’électricité fait charge, Madhusudan Mishra, re- et va s’employer à pénétrer sur naire de 2,5 millions de dollars toujours défaut, y compris pour connaît n’avoir « aucune infor- les axes secondaires principale- (2,3 millions d’euros) pour cou- les hôpitaux. Le téléphone n’est mation sur les deux districts les ment par bateaux, en raison des vrir les besoins immédiats de pas rétabli. Selon les respon- plus affectés, dans lesquels vivent inondations qui ont accompa- 250 000 personnes, en nourriture, sables locaux, il faudra quelques 1,4 million de personnes ». Le gnées le cyclone. médicaments, produits mois pour revenir à la normale. chiffre officiel des morts s’élève, Ministre en chef de l’Orissa, Gi- chimiques pour purifier l’eau, etc. Personne ne saura sans doute ja- pour l’instant, à trois cent cin- ridhar Gamang multiplie les sor- La fédération internationale des mais le nombre exact de victimes quante-deux, nombre dérisoire ties en hélicoptère pour se rendre Sociétés de Croix-Rouge qui a de cette catastrophe et combien qui traduit le manque total d’in- compte de la situation. Mais il ne construit une vingtaine de re- de personnes seront mortes faute formations des autorités locales. paraît pas avoir encore une claire fuges dans les zones aujourd’hui d’action plus rapide. « L’échec complet du système de idée des besoins. « J’ai demandé touchées n’a, elle aussi, pas pu communications est responsable 120 millions de dollars [112,8 mil- accéder à trois d’entre eux dans Françoise Chipaux LeMonde Job: WMQ0411--0006-0 WAS LMQ0411-6 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 11:21 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0420 Lcp: 700 CMYK

6 ¼ FRANCE-SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999

GOUVERNEMENT Après la blique a nommé ministre de l’écono- qu’il reviendra vite parmi nous », a provoqué la démission de du ministre de l’économie, poids démission de Dominique Strauss- mie et des finances, sur la proposi- déclaré M. Jospin, à l’Assemblée na- M. Strauss-Kahn (lire page 8), en lourd du gouvernement, suscite l’in- Kahn, que ce dernier a annoncée lui- tion de Lionel Jospin, Christian tionale, au sujet de M. Strauss-Kahn. mettant en cause M. Jospin au titre quiétude des partenaires européens même, mardi 2 novembre en milieu Sautter, jusque-là secrétaire d’Etat b LA DROITE (lire page 7) se prépare de ses anciennes fonctions de pre- de la France et des milieux écono- de journée, le président de la Répu- au budget (lire page 16). « J’espère à exploiter l’affaire de la MNEF, qui a mier secrétaire du PS. b LE DÉPART miques (lire pages 9 et 10). Christian Sautter remplace Dominique Strauss-Kahn Poids lourd du gouvernement, « DSK » a annoncé sa démission en raison du soupçon qui pèse sur lui dans l’affaire de la MNEF. Lionel Jospin l’a assuré de son « amitié fidèle » et de sa « sympathie », face à une opposition décidée à ne laisser aucun répit au gouvernement et à son chef

VITE. Il fallait faire vite. Pour tient : c’est au ministre de l’écono- Christian Sautter à Bercy. Le se- lendemain du feu vert du parquet Denis Kessler, vice-président du b Minuit, les quotidiens prendre la droite de court, avant la mie d’annoncer sa propre démis- crétaire d’Etat au budget, Chris- pour poursuivre « DSK » pour Medef, confie que M. Strauss- bouclent leurs « unes ». La dé- séance de questions d’actualité à sion. En apprenant la nouvelle, le tian Sautter remplace son ex-pa- « faux et usage de faux » (Le Monde Kahn « a été, est, et sera toujours mission fait l’événement de tous l’Assemblée nationale. Pour éviter groupe PS exprime, à l’unanimité, tron, annonce, comme il se doit, la daté 31 octobre-1er novembre). mon ami » (page 10). Les « ex » les journaux. « La démission qui af- l’impression d’une hésitation du son « amitié, sa solidarité et sa présidence de la République. Ma- Surtout, la droite mise sur le déve- aussi semblent endeuillés : Valéry faiblit Jospin », titre Le Figaro sur premier ministre devant ce lourd confiance » à M. Strauss-Kahn. tignon assure que cette nomina- loppement judiciaire de l’affaire de Giscard d’Estaing rend hommage sept colonnes. « Démission ac- sacrifice, d’une déchirure entre « Sa démission va priver le gouver- tion est « un signe de continuité » la MNEF qui, espère-t-elle, pour- « à la compétence et à l’esprit de complie », annonce Libération. amitié et vertu, entre présomption nement d’un ministre de talent dont et qu’« il n’y aura pas de change- rait mettre en cause des cadres so- mesure » du ministre démission- « Chute d’un surdoué », constate d’innocence et éthique du gouver- les députés socialistes ont pu appré- ment dans la politique économique cialistes clés, comme Jean-Marie naire, artisan d’« une croissance Le Parisien. « DSK s’exécute », ré- nement. Pour ne pas donner prise cier l’efficacité, la compétence et la du gouvernement ». Dans les faits, Le Guen, député du 13e arrondisse- forte et sans inflation », tandis que sume France-Soir. La presse aux rumeurs sur le nom du rem- capacité d’écoute », indique le il n’y a plus de secrétariat d’Etat au ment de Paris, ou Jean-Christophe Raymond Barre ne dit « rien » : économique est consternée : Les plaçant de M. Strauss-Kahn : la ru- communiqué du groupe. budget, et le nouvel arrivant n’a Cambadélis, numéro 2 du PS (lire « Je ne commente pas les nouvelles Échos jugent que « Lionel Jospin af- meur, « farfelue » selon Matignon, b 12 h 13, les communistes pas le poids politique de son pré- page 8). « Spéculations ou polé- tristes. » fronte son premier revers majeur ». d’un intérim du ministre démis- vont voter contre le financement décesseur (lire ci-dessous). miques politiques auxquelles je ne b 18 heures, le « sens des res- La Tribune affirme que « le départ sionnaire a couru une heure ou de la « Sécu ». C’est l’AFP qui b 15 heures, l’opposition prise participe pas », assène M. Jospin. ponsabilités » de DSK. Hom- de Strauss-Kahn déstabilise l’équipe deux. Peu après midi, à l’hôtel des l’apprend aux socialistes : le de court. « DSK » démissionne ? A b 16 heures, Robert Hue et De- mage, acte 2. En début de soirée, Jospin ». La presse régionale n’est ministres, au cœur de Bercy, groupe communiste, réuni le ma- droite, tout le monde n’a pas anti- nis Kessler perdent un «ami». les socialistes, réunis en bureau pas en reste : « DSK frappé en plein « DSK », le visage blanc, lit la dé- tin, a décidé de voter contre le cipé la décision. Les députés RPR, En face, les communistes et le pa- national, saluent, à l’unanimité, ascension », titre Le Télégramme. claration qu’il a déjà soumise à projet de loi de financement de la UDF et DL changent en dernière tronat sont presque les plus abat- « le sens des responsabilités » de « Au nom de la morale » (Le Dau- Lionel Jospin. « Si je démissionne, Sécurité sociale. Surprise et pa- minute l’angle de leurs questions tus. Le PCF perd un camarade, et M. Strauss-Kahn. Au-delà, la dé- phiné), « Pour préserver Jospin », je le dis avec force, ce n’est en au- nique au gouvernement, qui n’a au gouvernement. Il n’est plus Robert Hue le sait : à 16 h06, il sa- mission de « DSK » réactive les in- ajoute Midi-Libre. L’Ardennais et cune manière parce que je me sens pas besoin de cela. Les téléphones l’heure d’interroger M. Jospin sur lue un choix « tout à l’honneur » de quiétudes sur la réforme de la jus- L’Union décryptent à leurs lecteurs coupable » (lire ci-dessous). sonnent. A 14 h 10, le groupe la « jurisprudence » Bérégovoy- l’ex-ministre, mais déplore cette tice. Louis Mermaz dénonce le un « Strauss-Kahn comme un fu- b 11 h 30, l’annonce voilée aux communiste se réunit pour la se- Balladur, selon laquelle un mi- nouvelle « présomption de culpabi- « gouvernement des juges » tandis sible », qui « se sacrifie au nom de députés socialistes. Le président conde fois et décide de s’abstenir. nistre mis en examen doit automa- lité » qui pèse sur les hommes pu- que Frédérique Bredin s’émeut l’image ». Au nom du temps de la du groupe socialiste, Jean-Marc Alain Bocquet, président du tiquement démissionner. L’opposi- blics. « Les lynchages médiatiques que la présomption d’innocence justice, qui n’est pas celui des mé- Ayrault, annonce à ses collègues groupe, renchérit : « On s’est bat- tion cible ses attaques sur la (...) ne grandissent personne, écrit soit ainsi mise à mal. La majorité dias. que « Dominique » fera une « dé- tus, mais on n’est pas des irrespon- mutation d’Anne-José Fulgéras, L’Humanité. La vraie confrontation du bureau national calme le jeu, ce claration » à la presse vers midi. Il sables » (lire page 7). chef de la section financière du politique prend tout son sens sur un n’est ni l’heure ni le lieu de relan- Ariane Chemin ne dit rien de plus. Matignon y b 14 h 30, nomination de parquet de Paris, le 29 octobre, au autre terrain : celui du chômage. » cer le débat (lire ci-dessous). et Clarisse Fabre « J’espère qu’il reviendra vite parmi nous » « Je souhaite désormais pouvoir m’expliquer » VOICI la réponse qu’a faite Lionel Jospin, mardi ensuite, condamnées. Dominique Strauss-Kahn a DOMINIQUE STRAUSS-KAHN a ration que j’ai indiquée et déclarée. qui ont pu être commises. 2 novembre, à l’Assemblée nationale, en réponse à une pris la décision que vous connaissez. Je salue son fait devant la presse, mardi 2 no- » J’ai pris cette décision parce » Comme ministre, durant ces question de Charles de Courson (UDF, Marne) : acte, qui témoigne d’une haute conception de ses vembre, au ministère de l’économie que je considère que la morale et le 881 jours où j’ai eu la très grande « Le ministre de l’économie vient de démission- devoirs d’Etat. Je rends hommage à l’exceptionnelle et des finances, la déclaration sui- sens des responsabilités l’exigent. fierté de faire partie du gouverne- ner. Mis en cause dans une procédure judiciaire par qualité du travail qu’il a accompli depuis deux ans et vante : Je l’ai publiquement défendu de- ment dirigé par Lionel Jospin, j’ai sa mention dans un réquisitoire demi. Il a conduit une politique économique et in- « Je remets puis toujours : pour moi, il n’est essayé de remettre notre pays sur supplétif, il a estimé que cette si- dustrielle remarquablement efficace. Il est respecté, ce matin ma pas concevable qu’un ministre le chemin du plein-emploi et du tuation n’était pas compatible estimé, écouté par ses pairs sur la scène internatio- démission au puisse continuer d’exercer sa mis- progrès. Avec le concours de mes avec l’exercice de ses fonctions. nale. Je lui exprime devant vous ma sympathie et président de sion alors qu’existe à son encontre quatre secrétaires d’Etat, de mes » Nous avons naturellement mon amitié fidèle. J’espère qu’il reviendra vite parmi la République un soupçon donnant lieu à une collaborateurs et des agents du mi- parlé ensemble de cette question nous. J’ai demandé au président de la République, et au premier procédure judiciaire, au risque de nistère, j’espère y être parvenu. Je depuis deux jours. Mon ap- qui l’a accepté, de bien vouloir nommer Christian ministre. Si je porter atteinte à tout le gouverne- continuerai demain à me battre proche se fondait sur trois Sautter ministre de l’économie, des finances et de démissionne ment. pour les valeurs de la gauche qui préoccupations : laisser la justice l’industrie. – je le dis avec » Comme citoyen, je souhaite sont les miennes depuis toujours. agir librement ; m’inspirer du principe du respect de » Le reste relève de spéculations ou de polémiques force –, ce n’est en aucune manière désormais pouvoir m’expliquer ra- » Comme homme, en ce mo- la présomption d’innocence ; ne pas tirer de consé- politiques auxquelles je ne participe pas. Le reste est parce que je me sens coupable : j’ai pidement devant la justice, aussi ment douloureux, je veux dire aus- quence automatique d’une situation incertaine en de la responsabilité de la justice, et je m’interdis de accompli, lorsque j’étais avocat, le bien sur la réalité de mon travail si à mon épouse, à ma famille et à fonction d’une pratique antérieure, qui a vu des per- parler sur les affaires judiciaires en cours et respecte travail que je devais accomplir et ou le montant de mes honoraires mes amis à quel point leur soutien sonnalités, contraintes à démissionner, n’être pas, totalement sa liberté. » qui a donné lieu à la seule rémuné- que sur les irrégularités de forme m’est précieux. » L’affaire de la MNEF ravive le débat, Matignon va surveiller de plus près à l’intérieur du PS, sur la réforme de la justice les grands dossiers économiques

C’EST UN « COUP DUR », mais national à la trésorerie et à la coor- faire et défaire le gouvernement ». À PREMIÈRE VUE, si Lionel Quelques changements, cepen- certains de ses prédécesseurs. Ce pas une « crise » : à peine connue dination, « n’a pas voulu qu’une « Il est incroyable qu’un ministre en Jospin a choisi Christian Sautter dant, retiennent l’attention. qui n’a pas été sans quelques la démission de Dominique procédure judiciaire entrave l’action déplacement officiel à l’étranger soit pour succéder à Dominique D’abord, il a été décidé que « couacs » : se reposant totale- Strauss-Kahn, les socialistes se sont du gouvernement ». sommé de revenir et de démissionner Strauss-Kahn comme ministre de M. Sautter ne sera pas remplacé ment sur Bercy, voilà bientôt un mis au carré, serrant les coudes En l’absence du premier secré- avant même que la procédure judi- l’économie, des finances et de l’in- au poste de secrétariat d’Etat au an, Matignon n’a ainsi pas vu venir dans l’espoir que le départ du mi- taire, François Hollande, qui devait ciaire ait abouti à sa mise en examen dustrie, c’est d’abord parce qu’il a budget. En clair, le nouveau mi- le « loupé » sur les stock-options. nistre de l’économie coupe court à être de retour à Paris mercredi dans éventuelle. Cela pose le problème de voulu envoyer un signe sans ambi- nistre des finances gardera la tu- l’onde de choc délenchée par l’af- la matinée, les responsables socia- la responsabilité des juges, qui n’a guïté : la politique économique ne telle directe sur ce dossier. Com- UNE NOUVELLE MÉTHODE faire de la MNEF. Dans le droit fil listes ont donc fait front commun. pas toujours été employée à bon es- changera pas d’un iota et le mode ment cela sera-t-il possible ? A la Dans la nouvelle configuration, de l’intervention du premier mi- Après avoir témoigné à l’ancien mi- cient », a lancé M. Mexandeau. de travail du gouvernement reste- tête d’un gigantesque ministère, ce sera moins vrai. Avec un nou- nistre à l’Assemblée nationale un nistre leur « affection » à son égard, Ces interventions ont suscité une ra strictement identique. Ce qui résultat d’une fusion entre veau ministre des finances – dont peu plus tôt, le bureau national du ils ont salué le « travail remar- réaction tout aussi vive de plu- est vraisemblablement exact, l’économie et l’industrie, et devant le poids politique n’est pas compa- PS a salué, mardi 2 novembre, «le quable » accompli par « DSK » sieurs responsables du PS, inquiets même si on devine dès à présent faire face à des obligations inter- rable, et de beaucoup, à celui de sens des responsabilités de Domi- pendant deux ans et demi. « C’est de voir resurgir des critiques impli- quelques inflexions probables, no- nationales souvent écrasantes, M. Strauss-Kahn, et qui, de sur- nique Strauss-Kahn ». Ce dernier, a une décision dure pour lui, mais aus- cites, dans leurs rangs, à l’encontre tamment dans les relations entre M. Strauss-Kahn avait déjà des dif- croît, à la différence de son pré- souligné Alain Claeys, secrétaire si pour les socialistes et pour le de la réforme de la justice engagée Matignon et Bercy. ficultés à faire face. Pour M. Saut- décesseur, a plus l’habitude de pays », a déclaré M. Claeys. Et le PS par le gouvernement. Tout en ad- De fait, le choix de Christian ter, la tâche risque donc d’être en- « servir » M. Jospin que de parler de rappeler « son attachement à mettant, pour le dénoncer, que le Sautter comme nouveau ministre core plus compliquée. La nouvelle d’égal à égal avec lui –, le fonction- l’indépendance de la justice, qui doit principe de la présomption d’inno- des finances (lire son portrait organisation qui a été choisie sug- nement de la machine gouverne- être libre de son action et respon- cence ait été bafoué, Bernard Ro- page 16) a été conçu, dans l’esprit gère donc que la répartition des mentale risque d’évoluer profon- sable, mais aussi son attachement à man a souligné que « le problème du premier ministre, mais aussi rôles entre Matignon et Bercy dément : on peut supposer que le la présomption d’innocence, qui doit de Dominique Strauss-Kahn n’est dans celui de M. Strauss-Kahn risque d’évoluer au cours des pro- tandem Jouyet-Villeroy de Galhau être un droit fondamental pour pas lié à l’indépendance de la jus- – car c’est lui qui a suggéré, lundi, chains mois. prendra une grande importance. chaque citoyen ». tice » et que « l’ancien ministre n’a, cette solution de remplacement –, Le choix de M. Sautter comme C’est donc, au total, la « méthode En dépit de la gravité du mo- à aucun moment, remis en cause le comme le meilleur gage de conti- nouveau ministre des finances cor- Jospin » qui, elle-même, ne sera ment, pourtant, le débat a rebondi travail des juges ». « Non seulement nuité. Dans la même logique, il est robore cette impression. Jusqu’à plus exactement la même, car on sur les relations entre justice et po- ce n’est pas le débat du jour », a-t-il aussi prévu que les équipes en présent, la définition de la poli- sent mal, par exemple, M. Sautter litique. Frédérique Bredin, d’abord, dit, mais « ce serait une faute poli- place, à Bercy, restent strictement tique économique et sociale du s’opposer à Mme Aubry sur certains est intervenue pour s’inquiéter que tique majeure, un non-sens complet, les mêmes. Tous les membres du gouvernement était, pour l’essen- dossiers sensibles, offrant du la présomption d’innocence de- de saisir cette occasion pour re- cabinet de M. Strauss-Kahn ont tiel, le résultat d’une confrontation même coup au premier ministre la vienne une présomption de culpa- mettre en cause la réforme engagée ainsi été invités à rester à leur directe entre M. Jospin et les poids liberté de jouer son rôle confor- bilité, dès lors que sont en cause par Elisabeth Guigou ». poste. lourds du gouvernement, comme table d’arbitre. Vraisemblable- des responsables politiques. Cette mise en garde vigoureuse – M. Strauss-Kahn ou Martine Au- ment, ce dernier aura l’économie Mais c’est surtout Louis Mermaz soutenue notamment par Pierre LES MÊMES CONSEILLERS bry. Et dans cette organisation les plus directement sous sa coupe. et Louis Mexandeau, puis André Mauroy, Adeline Hazan, Manuel A quelques départs près, volon- collaborateurs de ces protago- Dans les sommets du pouvoir, Laignel, qui ont exprimé leur irrita- Valls et Alain Claeys – a finalement taires, M. Sautter devrait donc nistes étaient réduits à n’avoir certains se sont visiblement in- tion. « Le secret de l’instruction a donné le ton. Pas question pour le avoir les mêmes conseillers que qu’un rôle second, sinon se- quiétés des risques inhérents à ce disparu, hélas. On ne peut pas jeter PS, surtout après la démission de M. Strauss-Kahn. En particulier, condaire. C’est particulièrement nouveau type de fonctionnement, ainsi un nom en pâture. Il est impor- M. Strauss-Kahn, de dénoncer le même si ce ne sera définitivement vrai dans le cas de l’équipe écono- mais M. Jospin a fait la sourde tant qu’il y ait une plus grande maî- « gouvernement des juges ». Mais acquis que dans quelques jours, il mique et sociale de Matignon : les oreille. Ainsi, dès le vendredi trise de la part des juges. Il ne s’agit cette passe d’armes est révélatrice est probable que le directeur de tête-à-tête entre M. Jospin et 29 octobre, les proches d’Alain Ri- pas de condamner la justice, mais d’un malaise au PS sur ce dossier. cabinet de M. Strauss-Kahn, Fran- M. Strauss-Kahn étant fréquents chard, ministre de la défense, d’éviter une dérive à l’italienne », a « Il y avait déjà des réticences vis-à- çois Villeroy de Galhau, devrait et leur relation étant confiantes, le n’ont pas pris de précaution pour noté le premier. « Chacun a le sou- vis de la réforme de la justice. Il va occuper la même fonction auprès directeur-adjoint de cabinet du faire savoir qu’ils verraient bien venir choquant et douloureux de ce falloir en rediscuter », a prévenu de M. Sautter. Haut fonctionnaire premier ministre chargé de ce sec- leur patron à Bercy, mais Mati- qui est arrivé à Henri Emmanuelli », M. Mexandeau, tout comme affable, réputé pour sa très grande teur, Jean-Pierre Jouyet, avait for- gnon n’a guère goûté cette préci- a rappelé le second, avant de dé- M. Mermaz. efficacité, il devrait, lui aussi, être cément une mission délicate à pitation. plorer que « l’on risque d’arriver à une preuve de cette continuité af- remplir, ne pouvant guère se mon- une situation où les juges peuvent Gérard Courtois fichée. trer aussi interventionniste que Laurent Mauduit LeMonde Job: WMQ0411--0007-0 WAS LMQ0411-7 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 11:14 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0421 Lcp: 700 CMYK

LA DÉMISSION DE DOMINIQUE STRAUSS-KAHN LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 / 7 La droite veut établir un lien entre le dossier de la MNEF et Lionel Jospin L’EFFET de vitesse a en partie de Courson (Marne), le RPR Ber- toutes les apparences d’un système fonctionné. Mardi 2 novembre, nard Accoyer (Haute-Savoie) et le un peu mafieux ». Claude Goas- dans la matinée, les députés de libéral François Goulard (Morbi- guen, député (DL) de Paris, qui suit l’opposition, tout juste arrivés de han), ont posé les jalons de l’offen- les investigations judiciaires sur la leurs circonscriptions, ignoraient sive à venir. MNEF depuis le début et dont le quelle serait la décision de Domi- Le premier concerne la politique parti se veut en pointe sur cette nique Strauss-Kahn lorsqu’ils sont judiciaire du gouvernement. Alors question, laisse entendre la même entrés en réunions de groupes. Dé- que la ministre de la justice Elisa- chose : « Soit il s’agit d’une affaire terminer précisément la manière beth Guigou assure que, depuis la de financement du PS ; soit d’enri- dont le RPR, l’UDF et Démocratie formation du gouvernement de chissement personnel ; soit de straté- libérale allaient interroger le gou- Lionel Jospin, le politique n’inter- gie de pouvoir de la part d’un petit vernement sur les derniers déve- vient plus dans la conduite, par les groupe de personnes provenant gé- loppements de l’affaire de la MNEF juges, des procédures judiciaires, néralement de l’extrême gauche. était donc difficile. Juste avant le l’opposition s’est inquiétée des Dans les trois cas de figure, Lionel déjeuner, les trois partis de l’oppo- conditions de la mutation « subite Jospin devra finir par s’expliquer. On sition ont choisi leurs angles d’at- et pour le moins surprenante » de commence à citer beaucoup de taque. Et, pour les trois groupes, ils Anne-Josée Fulgéras, premier subs- noms autour du premier ministre. Il sont autant de pierres d’attente. titut et chef de la section des af- ne pourra pas jouer toujours les L’ancien ministre : « Je reviendrai » Si le RPR, l’UDF et Démocratie faires financières du parquet de Pa- Ponce Pilate », prévient le porte-pa- libérale n’ont pas manifesté, mardi, ris (lire page 11). C’est la principale role de DL. la même pugnacité dans cet épi- interrogation formulée par l’UDF, LA VOIX est monocorde. « Soyez A la même heure, à Bercy, les MNEF. Elisabeth Guigou se lève et sode, tous trois partagent la même qui a pris soin d’observer une cer- « FEUILLE DE ROUTE » là cet après-midi pour entourer le conseillers de M. Strauss-Kahn sont répond longuement sous les huées analyse : dans l’affaire de la MNEF, taine réserve dans la polémique. C’est en effet le troisième point gouvernement et le premier ministre. réunis dans le bureau du ministre. de la droite et les applaudissements le plus grave, pour le gouverne- « Pour nous, il n’y a pas d’affaire po- qu’entend mettre en lumière l’op- Soyez nombreux et dignes et faites Les traits tirés, il leur confirme ce de la gauche, qui rendent ses pro- ment, est à venir. La démission du litique derrière l’affaire Strauss- position : le passé de premier secré- preuve de sens de la responsabilité », qu’une poignée sait déjà, ce que les pos totalement inaudibles. ministre de l’économie et des fi- Kahn. Nous n’avons pas de stratégie taire du PS et de chef de courant de déclare Jean-Marc Ayrault, devant autres ont deviné. Il a voulu le leur Charles-Amédée de Courson nances a été traitée, de ce point de de harcèlement », commente ainsi M. Jospin. Les responsables de l’op- le petit nombre de députés pré- annoncer avant de rejoindre le sep- prend à son tour la parole. Cette vue, comme un premier symptôme, Dominique Paillé, député (UDF) position savent que les noms de sents, mardi matin, à la réunion du tième étage de l’immeuble de Bercy fois, c’est au premier ministre qu’il comme une première « digue », se- des Deux-Sèvres. plusieurs membres de la garde rap- groupe socialiste de l’Assemblée où l’attend l’épreuve la plus lourde s’adresse : « Vous avez été premier lon la formule employée par Fran- Second point d’attaque : les liens prochée du premier ministre au PS nationale. Kofi Yamgnane (Finis- de la journée. Il est midi. Face aux secrétaire du Parti socialiste de 1981 çois Bayrou sur RTL, mercredi ma- entre le Parti socialiste et la MNEF. – Jean-Marie Le Guen, premier se- tère) intervient : « On veut bien mais caméras et à une meute de photo- à 1987 et, de nouveau, de 1995 à tin. C’est pourquoi, ce ne sont ni les François Fillon, candidat à la pré- crétaire de la fédération de Paris, et pour cela, il faudrait nous donner des graphes et de journalistes – préve- 1997. Estimez-vous normal que la chefs de parti, ni les chefs de sidence du RPR et ancien ministre Jean-Christophe Cambadélis, nu- éléments. » « Dominique Strauss- nus trois quarts d’heure plus tôt par MNEF, mutuelle qui gère, avec groupe, qui sont intervenus lors de de l’enseignement supérieur et de méro deux du Parti socialiste – ap- Kahn fait une déclaration à midi », une dépêche d’agence –, il lit un d’autres, la Sécurité sociale étudiante la séance de question. Pourtant, les la recherche, a estimé, mardi, sur paraissent dans l’enquête judi- répond M. Ayrault, sibyllin. texte, levant à peine les yeux de son grâce aux cotisations des Français, quatre orateurs de la droite, suc- RTL, que « la collusion entre un syn- ciaire. Ils attendent donc avec Officiellement, il n’en sait d’ail- papier. Sa déclaration prononcée, il ait été mise au service des intérêts de cessivement les UDF Henri Plagnol dicat étudiant, une mutuelle étu- intérêt de nouveaux développe- leurs pas plus. Au petit déjeuner quitte la tribune, pressant contre lui votre parti ? Qu’elle ait servi de “pou- (Val-de-Marne) et Charles-Amédée diante et le Parti socialiste présente ments les concernant. C’est l’un des qui, comme chaque mardi matin, a son épouse, Anne Sinclair, sous les ponnière” à votre parti ? » M. Jospin points essentiels de la « feuille de réuni les présidents des groupes so- applaudissements émus de ses se lève. Il a, sous les yeux, le texte route » donnée, mardi, par l’Elysée cialistes autour de Lionel Jospin à conseillers. « Je reviendrai », leur manuscrit qu’il a rédigé dans la ma- Une mutuelle dont la direction est majoritairement PS à ses correspondants dans l’opposi- Matignon, le premier ministre les a lance-t-il, quelques instants plus tinée. Un profond silence gagne tion. « Lionel Jospin n’est pas né en accueillis en leur disant d’emblée tard, au cours du déjeuner qui les l’hémicycle. « Le ministre de l’écono- b Adhérents. Créée en 1948, la b Remises de gestion. A la MNEF, 1997, il a un passé lui aussi », in- qu’il « n’aborderait pas » la ques- réunit. mie vient de démissionner. Mis en Mutuelle nationale des étudiants comme dans d’autres mutuelles siste-t-on à l’Elysée. Jean-Louis De- tion Strauss-Kahn. Tout juste leur Il est 14 h 30, et DSK n’est offi- cause dans une procédure judiciaire de France (MNEF) gère le régime (éducation nationale, police, etc.), bré, président du groupe RPR, a a-t-il confié que « la journée va être ciellement plus ministre. Dans un par sa mention dans un réquisitoire d’assurance-maladie de 812 000 les remboursements du régime souligné, dans les couloirs du Pa- difficile ». Rien n’est dit mais tout le communiqué, l’Elysée vient d’an- supplétif, il a estimé que cette situa- étudiants ainsi que les prestations obligatoire de santé ne sont pas lais-Bourbon, que l’affaire de la monde comprend. Louis Mexan- noncer que « le secrétaire d’Etat au tion n’était pas compatible avec complémentaires de 200 000 effectués par la Caisse nationale MNEF est « grave, très grave », se- deau (Calvados) et Jean-Paul Bac- budget, Christian Sautter a été nom- l’exercice de ses fonctions », dit-il d’entre eux. d’assurance-maladie (CNAM) mais lon lui, « du fait du nombre et de la quet (Puy-de-Dôme) proposent de mé ministre de l’économie, des fi- avant de rendre un hommage ap- b Organisation. La MNEF par la mutuelle elle-même. La qualité des responsables socialistes sonner le rappel des députés PS, nances et de l’industrie, en remplace- puyé à M. Strauss-Kahn. « Je lui ex- emploie 750 salariés et une CNAM verse à la mutuelle des qui sont impliqués ». restés nombreux dans leur cir- ment de Dominique Strauss-Kahn, prime devant vous ma sympathie et centaine de contrats remises de gestion sur une base Les questions ne manquent pas. conscription en cette période de va- dont la démission a été acceptée ». mon amitié fidèle. J’espère qu’il re- emploi-solidarité. Elle compte forfaitaire par adhérent (318 francs Plusieurs candidats à la présidence cances scolaires. Les collaborateurs Après une nouvelle et ultime ova- viendra vite parmi nous ». A droite, 150 agences et points en 1999, soit 48,47 euros). En 1997, du RPR, Jean-Paul Delevoye et Pa- du groupe se précipitent aussitôt tion de ses conseillers, il rejoint son quelques voix s’élèvent : « C’est pas d’accueil,9 centres régionaux et la MNEF a bénéficié d’un montant trick Devedjian notamment, s’in- sur leurs carnets d’adresses et leurs bureau pour regarder la séance des un héros ! »« Hou, hou, hou ! Et la 6 centres de santé. Gérant de remises de gestion de terrogent aussi sur l’intervention, à téléphones. Le message de soutien questions au gouvernement à la té- MNEF?!», lancent d’autres. Dans 14 000 logements pour étudiants, 259 millions de francs et a reçu une hauteur de quelque 20 millions de du groupe PS au ministre de lévision. son bureau de Bercy, « DSK » ap- elle a diversifié ses activités aide de l’Etat de 254 millions de francs de l’ex-Compagnie générale l’économie et des finances est déjà précie l’hommage. « C’est un grand autour d’une cinquantaine francs. Le reste de ses recettes est des eaux (aujourd’hui Vivendi) en en cours d’impression. Au même mec », glisse-t-il. d’entités commerciales, constitué par les cotisations des faveur d’une holding de la mutuelle instant, dans une autre salle du Pa- « Je trouve Vient le tour du groupe RPR. regroupées pour la plupart dans adhérents. La mutuelle a versé, en étudiante. Toute l’opposition n’at- lais-Bourbon, le RPR réunit son bu- Bernard Accoyer, un des députés l’Union économique et sociale 1997, 1,17 milliard de francs de tendra pas de connaître de nou- reau. Didier Quentin lance en bou- que le RPR proches de Jacques Chirac, inter- Saint-Michel. prestations aux étudiants et veaux développement judiciaires tade : « C’est quoi la limite d’âge pelle à son tour M. Jospin sur l’in- b Administration. La mutuelle totalisé une activité de pour relancer la polémique. Dès pour entrer à l’Ecole nationale de la a été trop mou » dépendance des magistrats. Mais le est gérée par des administrateurs 390,2 millions de francs, dégageant mercredi, Démocratie libérale et, magistrature ? C’est là qu’il faut être premier ministre a décidé de s’en étudiants, élus sur listes un résultat net de 29,2 millions de vraisemblablement le RPR, de- maintenant. C’est là qu’est le vrai François d’Aubert tenir là. De son banc, il s’est penché syndicalo-politiques se réclamant francs. vaient interroger de nouveau le pouvoir ! » La question de la démis- à plusieurs reprises vers la ministre de toutes les tendances de la b La concurrence. Dans les gouvernement, sur le cas de sion de Dominique Strauss-Kahn de la justice et ils ont échangé quel- gauche. Syndicat majoritaire chez années 70, des mutuelles Mme Fulgéras pour l’un, sur le fond est dans toutes les têtes. Lorsque, à 15 heures, le chef du ques papiers. C’est elle qui est char- les étudiants, l’UNEF-ID l’est aussi régionales ont été créées (Smerep de l’affaire pour l’autre. A Matignon, Lionel Jospin s’est gouvernement pénètre dans l’hémi- gée de répondre au député RPR. La à la MNEF, dont les dirigeants à Paris, Smerra à Lyon, etc.). La enfermé avec son directeur de cabi- cycle de l’Assemblée nationale, ce- polémique monte d’un cran. Nomi- sont pour la plupart socialistes ou MNEF reste majoritaire , avec 55 % Cécile Chambraud net Olivier Schrameck. Il doit rédi- lui-ci est déjà bien rempli, notam- nations contre nominations, proches du PS. des parts de marché. et Jean-Louis Saux ger le texte qu’il lira dans l’après- ment sur les bancs de gauche. Le Mme Guigou n’hésite pas à renvoyer midi à l’Assemblée nationale, rappel des troupes socialistes a été ses accusations à la droite. Alain mettre au point les modalités de efficace... enfin presque. Auprès Juppé écoute, sans ciller. Pendant ce l’annonce de la nomination de d’Alain Claeys, il s’enquiert : « Fran- temps, M. Sautter ouvre les lettres Christian Sautter, qui a été décidée çois n’est pas là ? » Gêné, le numé- nombreuses qu’un ballet d’huissiers L’impromptu communiste sur le budget de la « Sécu » la veille, et informer de tout cela le ro 2 du PS bafouille : « Euh, non... » déposent à son banc. Dans l’hémi- ROBERT HUE a beau secouer la Gremetz (Somme) n’est pas là. En directeur du cabinet de Lionel Jos- président de la République. En fin Le premier secrétaire du PS, en va- cycle, l’atmosphère est étrange. Les tête en signe de dénégation, il est son absence comme en celle de pin, joignent M. Bocquet. Daniel de matinée, il appelle Jacques cances à New York, n’a pas encore attaques semblent s’émousser et le trop tard. Au micro, face à une As- M. Hue, de Guy Hermier et de Vaillant, ministre des relations Chirac qu’il ne parvient d’ailleurs décidé d’écourter ses vacances. président du groupe RPR, Jean- semblée nationale comble, Fran- quelques autres, le principe d’un avec le Parlement, se charge de pas à joindre immédiatement. Il est M. Sautter, lui, a déjà pris place, au Louis Debré, s’en inquiète un peu. Il çois Goulard (DL, Morbihan) vote contre est adopté. Seul André M. Hue. Le premier ministre, qui 11 heures passé et le chef de l’Etat deuxième rang. Jean-Pierre Chevè- monte vers les rangs où siègent les évoque déjà « un acte d’hostilité qui, Lajoinie (Allier) milite pour l’abs- déjeune avec son homologue bul- est en audience avec les grands rab- nement, ministre de l’intérieur, députés de Démocratie libérale dans d’autres démocraties, aurait tention, tandis que Jacques Bruh- gare, appelle lui-même le secré- bins européens à l’occasion de leur vient serrer la main du chef du gou- pour leur demander de « durcir le fait tomber un gouvernement. Mon- nes (Hauts-de-Seine) s’interroge à taire national du PCF. Le groupe congrès à Paris. On vient l’inter- vernement, et lui jette un long re- ton » lorsque leur tour viendra d’in- sieur Jospin, vous êtes face à une voix haute sur les « implications » est convoqué pour une nouvelle rompre. A l’autre bout du fil, gard grave et appuyé. A la tribune, terpeller le gouvernement. François crise ! » Il est 16 heures dans l’Hé- d’une telle décision. Jusqu’ici, le réunion, à 14 h 10, en présence, M. Jospin lui apprend officiellement Laurent Fabius, qui a tenu à venir Goulard, élu du Morbihan, s’en micycle : les questions au gouver- PCF s’était abstenu sur les deux cette fois, de M. Hue. A la sortie, la démission de M. Strauss-Kahn et présider, ouvre la séance. « L’ordre charge, avec l’espoir de provoquer nement s’achèvent. La diatribe de précédents PLFSS. les participants annoncent de mau- lui soumet le nom de M. Sautter du jour appelle les questions au gou- le premier ministre. Peine perdue. M. Goulard ne concerne pas seule- Le groupe présidé par Alain Boc- vaise grâce qu’ils s’abstiendront. pour lui succéder. Une fois l’entre- vernement. La parole est à Monsieur Cette fois encore, Mme Guigou ré- ment la démission de Dominique quet (Nord) décide, cette fois, de Dans l’Hémicycle, tout en pointant tien entre les deux responsables de Henri Plagnol. » Le député UDF plique. Ses fiches ont été soigneu- Strauss-Kahn. Trois heures plus tôt, faire porter une lettre à Lionel Jos- les défauts du texte, MmeFraysse re- l’exécutif terminé, MM. Schrameck ouvre le feu en évoquant la muta- sement alimentées pour l’occasion le PCF a annoncé qu’il voterait pin pour lui demander de revalori- lève que, « dans le contexte d’au- et de Villepin prennent le relai de tion d’Anne-José Fulgéras, chef de et, puisqu’on insiste, elle va dit-elle, contre le projet de loi de finance- ser les allocations en augmentant la jourd’hui, certains rêvent de voir leurs patrons respectifs pour arrê- la section des affaires financières du « donner quelques indications pré- ment de la Sécurité sociale (PLFSS), nouvelle contribution sociale sur chuter le gouvernement ». En guise ter, ensemble, le libellé du décret parquet de Paris, qui enquête sur la cises sur la pratique de vos amis en avant de se raviser. Sale temps pour les bénéfices des entreprises de d’explication de vote, elle conclut : portant nomination de M. Sautter matière de nomination de magis- le gouvernement. 3,5 % à 5 %. Ni M. Jospin, ni la mi- « Puisque le débat a été placé à ce et l’heure de sa publication. trats ». Suit une liste de nomina- L’autre « bogue » de la journée a nistre de l’emploi et de la solidarité, niveau, et pour cette seule raison, le M. Jospin arrive avec une demi- tions, promotions, évictions déci- commencé à midi. Les députés Martine Aubry, ni Jean-Marc Ay- groupe communiste s’abstiendra. » heure de retard, à 11 h 30, à la réu- dées entre 1995 et 1997. communistes sortent remontés de rault, président du groupe socia- La droite se déchaîne. «A la nion de travail consacrée au dossier « Je trouve que le RPR a été trop leur réunion de groupe, prépara- liste de l’Assemblée, n’ont été pré- soupe ! A la soupe ! », crient les élus de la vache folle, où l’attendent mou », observe François d’Aubert toire au vote solennel sur le PLFSS, venus de cette initiative. de l’opposition. Dans les couloirs Martine Aubry, Pierre Moscovici, (UDF, Mayenne). François Fillon prévu juste après les questions Elle tombe comme un cheveu sur du Palais-Bourbon, les socialistes Jean Glavany, Marylise Lebranchu, partage son sentiment. Le député d’actualité. Le bilan, par Jacqueline la soupe au moment de la démis- sont furieux de l’attitude de leurs François Huwart et Dominique Gil- (Verts) Guy Hascoët murmure : Fraysse (PCF, Hauts-de-Seine), de sion de M. Strauss-Kahn. Elle est alliés. L’un des rapporteurs du tex- lot. Entre-temps, une autre mau- « Finalement, on est le seul mouve- ce qui a « progressé » est jugé surtout dangereuse : à huit voix te, Jérôme Cahuzac (PS, Lot-et-Ga- vaise nouvelle est tombée : le ment dans cette cour qui n’ait jamais maigre. Lors de l’examen du texte, près, si tous les communistes votent ronne), est profondément déprimé groupe communiste annonce, dans touché à de l’argent curieux ». achevé le 30 octobre, les commu- contre le PLFSS, à l’instar des partis par toute cette journée. « Avec une un communiqué, sa décision de vo- M. Jospin, lui, est déjà retourné à nistes ont voté contre plusieurs de droite, le projet peut être rejeté. dialectique aussi épaisse, les ter contre le projet de loi de fi- Matignon. Il a demandé à M. Saut- articles, sans jamais élever la voix, Alertés par une dépêche d’agence, communistes essuient les insultes de nances sur le financement de la Sé- ter de venir le rejoindre, en compa- mais en pratiquant plutôt une les socialistes s’énervent. « Vous êtes l’opposition. C’est pas bien, ils se font curité sociale. Jean Glavany s’en gnie de l’ancien directeur de cabi- sorte d’« opposition silencieuse » tombés sur la tête ? », lance, par télé- du mal », assène M. Ayrault. inquiète auprès de Lionel Jospin : net de « DSK », François Villeroy (Le Monde daté 31 octobre-1er no- phone, M. Ayrault à M. Bocquet. M. Gremetz, arrivé trop tard « C’est réglé », lui répond-il. Juste de Galhau, pour un rendez-vous de vembre). « La goutte d’eau qui fait Pour le gouvernement, un vote pour le vote, se fâche. « Sans l’épi- avant de se séparer de ses mi- travail. Avant, il doit encore s’entre- déborder le vase, c’est la revalorisa- contre un budget, fût-ce celui de la sode Strauss-Kahn, nous aurions vo- nistres, quelques minutes avant mi- tenir, comme le prévoit son agenda, tion des allocations familiales et vieil- Sécurité sociale, signifierait la sortie té contre », grince-t-il. Le budget di, le chef du gouvernement leur avec Jacques Dermagne, nouveau lesse, limitée à 0,5 % alors que l’infla- du gouvernement des commu- de la Sécurité sociale a été adopté annonce la décision de M. Strauss- président du Conseil économique tion prévue est de 0,9 %. Cela signifie nistes. « On leur a déjà dit. Pour par 280 voix contre 246. Trois Kahn, sans autre commentaire. Il et social. Sans oublier, non plus, une perte de pouvoir d’achat pour nous, une loi d’une telle importance communistes ont persisté à voter ne peut pas faire attendre le pre- son homologue Donald Kalpokas, des millions de personnes », s’in- n’est pas anecdotique », s’agace, un « non ». mier ministre bulgare, Ivan Kostov, premier ministre du Vanuatu. surge Mme Fraysse. Sur les 35 dépu- peu plus tard, M. Ayrault. avec lequel il doit s’entretenir puis tés du PCF, un peu moins d’une Les pressions se multiplient. Alain Beuve-Méry déjeuner. Pascale Robert-Diard vingtaine sont présents. Maxime Mme Aubry et Olivier Schrameck, et Isabelle Mandraud LeMonde Job: WMQ0411--0008-0 WAS LMQ0411-8 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 11:20 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0422 Lcp: 700 CMYK

8 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 LA DÉMISSION DE DOMINIQUE STRAUSS-KAHN L’enquête se concentre sur Selon Vivendi, Dominique Strauss-Kahn les justificatifs du travail de « DSK» a participé à toutes les négociations Son avocat évoque la possibilité d’« inexactitudes » Les souvenirs d’un directeur général de la société b Quels sont les doutes qui Une expertise des policiers du la- cuments, afin « d’habiller » l’inter- LES VIEUX SOUVENIRS re- mis au courant du dossier et n’émet venir dans l’affaire, si le développe- pèsent sur la réalité du travail boratoire scientifique et technique vention de M. Strauss-Kahn. De montent à la surface chez Vivendi. aucune objection. ment de cette carte réussit. Elle ob- effectué par M. Strauss-Kahn ? de la préfecture de Paris, remise même, interrogé le 14 octobre, Avec la démission, mardi 2 no- Des négociations s’engagent. En tient aussi que la MNEF accorde sa Au cours de la perquisition, me- aux magistrats à la mi-octobre, a l’ancien directeur de RPD, Philippe vembre, de Dominique Strauss- 1995, une dizaine de réunions de garantie sur l’ensemble des risques née le 22 septembre 1998, dans les permis de découvrir que, parmi les Plantagenest, a déclaré aux juges Kahn du ministère des finances, le travail ont lieu et autant en 1996. immobiliers. locaux de la MNEF, les policiers de pièces saisies au cours des perqui- qu’il avait lui-même signé et anti- groupe de services collectifs et de D’abord en tête-à-tête entre DSK et Entre-temps, la stratégie du la brigade financière ont saisi la sitions, quatre documents signés daté la lettre d’engagement de communication se retrouve à nou- M. Proglio, elles se poursuivent avec groupe, sous l’impulsion de Jean- copie d’un chèque de de la main de M. Strauss-Kahn et M. Strauss-Kahn. veau au cœur d’une tourmente poli- des collaborateurs. Coté Générale Marie Messier, embauché fin 1994 et 603 000 francs, daté du 2 no- adressés à Olivier Spithakis, alors b Que répond M. Strauss- tique et judiciaire. Parmi les nom- des eaux, le dossier est confié à Oli- devenu PDG en 1996, a changé. La vembre 1996, et libellé à l’attention directeur général de la MNEF, et à Kahn ? breuses questions posées par vier Brousse, jeune polytechnicien, compagnie se débarrasse de nom- de M. Strauss-Kahn, en contrepar- Philippe Plantagenest, directeur de M. Strauss-Kahn, qui n’a pas en- l’affaire de la MNEF, une revient, proche de M. Proglio. Il est épaulé breuses activités annexes, comme la tie de son rôle dans la négociation, Raspail Participation et Dévelop- core été entendu par les juges lancinante : pourquoi Vivendi – à par des hommes du groupe, et no- santé, la restauration. Pourtant, les de 1994 à 1996, entre la CGE et la pement, pourraient avoir été anti- puisqu’il n’a pas été mis en exa- l’époque appelé Générale des tamment par les juristes de CBC négociations avec RPD se pour- holding de la Mutuelle nationale datés. Il s’agit d’un courrier, daté men, a transmis, le 28 octobre, aux eaux –, a-t-il investi 21 millions de (ex-Campenon Bernard), une filiale suivent. « Ce n’est pas parce que la des étudiants de France (MNEF), du 19 décembre 1994, envoyé à juges d’instruction, par l’intermé- francs dans une holding de la MNEF BTP très engagée dans la construc- politique du groupe se modifiait qu’il Raspail Participation et Dévelop- M. Spithakis, d’une lettre du diaire de son avocat, les docu- pour en devenir simple actionnaire tion de résidences de gestion délé- fallait tout interrompre. Malgré le re- pement (RPD), qui regroupe l’es- 14 mars 1995 adressée à M. Planta- ments qu’il avait déjà remis à minoritaire ? guée. centrage, RPD nous intéressait en- sentiel des filiales de la mutuelle. genest et de deux correspondances Me Vatier lors de l’expertise de ses L’affaire commence fin 1994. A core, pour les résidences universi- Ils ont trouvé peu de traces écrites reçues le 2 décembre 1995 et le honoraires. «Me Vatier avait esti- l’époque, M. Strauss-Kahn rend vi- taires, pour son accès au public de son intervention pendant les 15 février 1996 par M. Spithakis. mé, nous a déclaré, mardi 2 no- site à Henri Proglio. Aujourd’hui di- L’investissement étudiant, notamment dans le télé- deux années de tractations entre la Selon les enquêteurs, ces quatre vembre, Me Lef Forster, que la ré- recteur général délégué responsable phone », explique M. Proglio. mutuelle étudiante et la CGE. En documents proviennent de la munération de mon client avait été de tout le pôle environnement du de Vivendi dans RPD, Début 1997, l’accord est trouvé. revanche, les nombreuses perqui- même rame de papier et auraient régulièrement acquise. Pour ce faire, groupe, M. Proglio dirige alors la La Générale des eaux prend 35 % de sitions conduites par les juges été confectionnés fin 1996 ou dé- il s’était davantage appuyé sur le CGEA, filiale spécialisée dans les dé- holding de la MNEF, la RPD pour 21 millions de francs : d’instruction Armand Riberolles et but 1997. Contrairement à ce que fruit de ses rencontres avec un cer- chets, les transports et la restaura- 10 millions sont versés sous forme Françoise Néher ont permis de nous indiquions dans nos der- tain nombre de personnes, au sein tion. Les deux hommes se s’est révélé d’augmentation de capital réservée mettre en évidence le travail effec- nières éditions, le caractère fictif de la CGE, de la MNEF et au sein de connaissent bien. Nés tous les deux et restent donc dans la société ; le tué par deux autres avocats, Pa- de ces pièces ne serait pas démon- cabinets d’avocats étant intervenus en 1949, ils étaient dans la même assez calamiteux reste, qui correspond à un simple trick Gentil et Eric Turcon, dans le tré par la date de vente du papier dans cette affaire, que sur une base promotion d’HEC en 1971 et, bien achat de titres, est versé à la MNEF. cadre de la même négociation : des utilisé mais par le fait qu’elles documentaire. » que d’opinions politiques très diver- « J’ai été seul à décider et à signer cet projets de protocoles, des prépara- semblent avoir été rédigées à par- Le conseil de M. Strauss-Kahn gentes, ils s’apprécient. « Dominique Côté MNEF, quatre à cinq per- accord. Le montant en jeu, qui équi- tions d’actes et des courriers tir de la même rame de papier n’a pas écarté l’hypothèse que cer- Strauss-Kahn n’exercait à cette sonnes, dont Olivier Spithakis, son vaut environ à l’achat de 20 bennes à semblent attester une véritable alors qu’il existe treize mois taines des pièces que les experts époque aucun mandat politique. Il directeur général, Philippe Planta- ordures, ne justifiait pas de présenter prestation. d’écart entre la rédaction du pre- considèrent comme antidatées fi- m’a proposé de rentrer dans RPD genest, directeur de cabinet de Spi- le dossier au comité exécutif, qui est M. Strauss-Kahn a expliqué à la mier courrier et celle du dernier. gurent dans le dossier remis le [Raspail Participation et Développe- thakis et directeur de RPD, et saisi automatiquement à partir de presse que son rôle avait consisté à Les policiers s’interrogent égale- 28 octobre aux juges. « Mon client ment], holding de la MNEF, pour dé- M. Strauss-Kahn. « Il a suivi les né- 250 millions de francs d’investisse- édifier une stratégie et à faire pro- ment sur la facture d’honoraires de n’avait aucune raison de dissimuler velopper ensemble des activités de gociations de bout en bout », assure ments » souligne M. Proglio. Il as- fiter la MNEF de son savoir-faire M. Strauss-Kahn. Les policiers ont des éléments. Nous avons transmis à services auprès des étudiants », ex- M. Proglio. En revanche, M. Planta- sure n’avoir jamais été au courant en matière de négociation avec les saisi dans les locaux de la MNEF la justice l’intégralité des pièces qui plique au Monde M. Proglio. genest, qui, semble-t-il, a du mal à des montants des honoraires versés grandes entreprises. Selon lui, il une facture, portant le numéro 38, avaient été examinées par Me Vatier. M. Strauss-Kahn fait valoir la pos- s’entendre avec l’équipe de la Géné- par la MNEF à M. Strauss-Kahn. fixait les grandes lignes et donnait datée du 2 novembre 1995, signée Ne pas procéder ainsi aurait pu sibilité de toucher 800 000 étudiants, rale des eaux, n’assiste qu’aux pre- L’investissement de la Générale son avis sur les projets qui lui par M. Strauss-Kahn. Lors d’une conduire la justice à penser que une population à laquelle la Géné- mières réunions. des eaux dans RPD s’est révélé as- étaient soumis. Pour prouver sa perquisition conduite, en juillet, nous étions désireux de la tromper. » rale des eaux n’a pas accès. Trois Les discussions sont dures. Elles sez calamiteux. Les craintes sur les bonne foi et faute de pouvoir pro- chez l’expert comptable de Questionné sur les éventuels domaines sont mis en avant : la portent surtout sur la valorisation risques immobiliers étaient fondées duire des pièces couvertes, selon M. Strauss-Kahn, les juges ont risques de production de faux, construction de résidences pour de RPD, et notamment sur la valeur et les garanties ont dû jouer. Em- lui, par le secret professionnel, trouvé la copie d’une facture iden- Me Forster nous a répondu : « Mon étudiants en gestion déléguée, la de la carte Campus, qui n’est qu’au portée dans la tourmente de la M. Strauss-Kahn a demandé à l’an- tique, portant le même numéro, client s’expliquera en toute sincérité restauration collective par le biais début de son existence. De plus, la MNEF, la société végète. Pierre El- cien bâtonnier Bernard Vatier pour la même prestation, mais da- devant la justice et apportera toutes de croissanteries et autres sandwi- holding de la MNEF est propriétaire sen, ancien président d’Air Inter, en d’expertiser ses honoraires. Dans tée du 2 novembre 1996. L’analyse les réponses nécessaires aux interro- cheries, les services à la personne, de plusieurs sociétés civiles immobi- a repris la présidence. Vivendi rap- une lettre datée du 17 septembre des factures signées par gations apparues au cours de l’en- notamment la santé et le téléphone, lières. La Générale des eaux estime pelle, par ailleurs, qu’il n’a que deux adressée à l’avocat de M. Strauss- M. Strauss-Kahn avant et après quête, notamment sur certains do- avec la carte Campus, une carte à que ces sociétés portent d’impor- contrats avec la ville de Sarcelles, Kahn, Me Vatier écrit que les hono- celle arborant le chiffre 38, dé- cuments. Peut-être a-t-il pu exister puce lancée par la MNEF. La propo- tants risques et ne veut pas en héri- dont M. Strauss-Kahn a été maire raires demandés « pour des presta- montrerait, selon une source judi- des inexactitudes, mais je tiens à sition intéresse M. Proglio, qui y ter. Après calculs, les deux parties de 1995 à 1997. L’un, signé dans le tions faites en sa qualité d’avocat ciaire, que ce document n’a peut- rappeler que pour que des altéra- voit une source de nouveaux déve- s’accordent sur une valeur de cadre du Syndicat des eaux de l’Ile- correspondent à une rémunération être pas été rédigé à la date indi- tions de la vérité constituent un faux loppements. A l’époque, la Générale 120 millions de francs pour RPD, de-France, qui regroupe conforme aux règles et principes qui quée. juridique, il faut d’une part qu’elles des eaux mène une expansion dé- dont 60 millions pour la seule carte 144 communes de la banlieue, porte régissent la profession d’avocat ». Il Enfin, questionnées par les ma- soient frauduleuses et d’autre part bridée. Au-delà de ses activités tra- Campus. Les risques immobiliers sur l’eau. L’autre, existant depuis s’agit, selon lui, pour M. Vatier, gistrats, des secrétaires de la qu’elles soient de nature à porter un ditionnelles, tout l’intéresse, la san- sont évalués autour de 50 millions 1987, concerne la collecte de dé- « d’une rémunération régulièrement MNEF ont reconnu avoir apposé a préjudice. En tout état de cause, té, le téléphone, la restauration, de francs. Afin d’aboutir à un ac- chets. Aucun contrat ou renouvelle- acquise ». posteriori, sur ordre de M. Spitha- nous tenons à agir dans la plus l’immobilier, sans parler des syndics cord, il est décidé entre les deux par- ment n’a été signé entre 1995 et b A-t-on fabriqué de faux do- kis, des annotations manuscrites grande des transparence. » d’immeubles, des espaces verts, ou ties d’exclure la carte Campus de 1997. cuments pour justifier la presta- du type « en parler à DSK » ou des sociétés de dératisation. Guy l’accord. La Générale des eaux se tion de M. Strauss-Kahn ? « Pour avis DSK » sur certains do- Jacques Follorou Dejouany, alors PDG du groupe, est garde, toutefois, la possibilité de re- Martine Orange LeMonde Job: WMQ0411--0009-0 WAS LMQ0411-9 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 10:43 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0423 Lcp: 700 CMYK

LA DÉMISSION DE DOMINIQUE STRAUSS-KAHN LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 / 9 A l’étranger, Dominique Strauss-Kahn donnait L’Allemagne regrette le départ une image moderne du socialisme français d’un homme qui la rassurait Le ministre préféré des libéraux et des médias anglo-saxons Les « remerciements infinis » de Hans Eichel « L’HOMME qui peut remettre la discuter des politiques écono- à Jacques Chirac « laisse faire Domi- en une instance de décision poli- BERLIN française, opposé à une Martine France sur les rails » : ainsi titrait miques en Europe et unir les posi- nique », et c’est « Dominique » qui tique. de notre correspondant Aubry « qui fait avec quelques an- Business Week un mois après l’arri- tions à prendre dans les instances parlera au nom de la France et de Sur tous ces plans, son activisme Il parlait suffisamment allemand nées de retard la même idiotie que vée de Dominique Strauss-Kahn à internationales. M. Strauss-Kahn l’Allemagne. Prudentes avec le Ba- ne débouchera guère. La réforme pour séduire ses interlocuteurs ; il nous avec les 35 heures », accuse la tête du ministère de l’économie réussira l’un et l’autre. Au point varois Theo Waigel, extraverties des institutions de Bretton Woods défendait des positions écono- alors un conseiller de Helmut et des finances. Pour l’hebdoma- d’être qualifié de « Mr Euro-zone » avec Oskar Lafontaine, raison- fait trop lentement son chemin : miques raisonnables : Dominique Kohl. Le 31 décembre 1998, lors de daire américain, ce nouveau mi- par le Financial Times. Pour parve- nables avec Hans Eichel, les rela- « au rythme des G 7 », déplorait-il Strauss-Kahn a été pendant deux la fixation des parités définitives nistre « avait la tâche délicate nir à imposer cet « Euro 11 » face à tions de Dominique Strauss-Kahn en septembre à Washington. Aucun ans un des piliers de la relation de l’euro à Bruxelles, « DSK », fi- d’amener doucement la France à l’hostilité des Anglais et des Danois avec ses homologues allemands consensus n’est encore atteint pour franco-allemande, alors que les dèle en amitié, téléphone à prendre une position plus forte dans et aux états d’âme des Allemands, n’ont cessé de se renforcer, au point mieux réguler les centres off-shore Allemands craignaient l’imprévi- M. Waigel, qui a pris sa retraite. l’économie mondiale ». L’affaire qui craignent une remise en cause que l’idée de partager un même et les fonds spéculatifs (hedge sible Jacques Chirac et se mé- Cette amitié ne l’empêche pas de n’était pas gagnée, mais le ministre de l’indépendance de la Banque siège au conseil du Fonds moné- funds). Quant au Comité intéri- fiaient des conceptions écono- faire campagne pour le Parti so- sait jouer de son charme. Nourri de centrale européenne, il multipliera taire international était en train de maire, il n’a obtenu que son chan- miques de Lionel Jospin. cial-démocrate pendant l’été 1998, culture américaine, M. Strauss- les rencontres bilatérales et ira faire son chemin. gement de nom. A l’approche du La démission du ministre a été ni de s’afficher, après la victoire, Kahn a très vite compris l’impor- chercher des appuis dans les « pe- En vingt-huit mois, et en passant Jubilée de l’an 2000, l’allégement de déplorée, mardi 2 novembre, par comme complice avec son nouvel tance de la communication pour tits pays » de l’Union : la Finlande, le tiers de son temps à l’étranger, la dette des pays les plus pauvres, son homologue Hans Eichel, en homologue Oskar Lafontaine. Les faire comprendre l’action interna- l’Espagne, le Luxembourg, la Bel- Dominique Strauss-Kahn est deve- décidé par le sommet de Cologne des termes inhabituellement cha- deux hommes publient début jan- tionale du gouvernemnt et apaiser gique. nu un interlocuteur international en juin et dont le ministre français a leureux, saluant « un avocat des vier un article commun dans les craintes suscitées par cette nou- En décembre 1997, le communi- privilégié. Au sein du G 7, en sep- été, avec son collègue anglais Gor- relations européennes et franco-al- l’hebdomadaire Die Zeit et dans Le velle vague rose à la tête de l’exé- qué du conseil de Luxembourg es- tembre 1987, alors que la crise asia- don Brown, un des plus ardents dé- lemandes ». « Pour cette raison, Monde sur la politique macro- cutif français. time qu’un « conseil de l’euro » est tique n’avait pas encore gagné l’In- fenseurs, est peut-être le dossier le nous lui devons des remerciements économique après l’euro. Patelin et enjôleur (au-delà par- une bonne chose. Même si, au- donésie et la Corée, la France est la plus abouti. infinis », a dit M. Eichel, qualifiant En réalité, « DSK » tente, en fois du raisonnable), pédagogue, Pièce maîtresse du gouverne- l’ancien ministre de « partenaire vain, de freiner le zèle de son ami radicalisant au besoin son discours ment Jospin en France, Dominique très compétent et sur lequel on peut Lafontaine, qui veut réformer le pour rassurer ses interlocuteurs an- Patelin et enjôleur, pédagogue, Strauss-Kahn a contribué à moder- compter ». Dans l’entourage des système financier mondial ou glo-saxons, le nouveau maître de la niser l’image de la France à l’étran- banquiers centraux de Francfort, agresse chaque jour les banquiers politique économique française a « DSK » a « travaillé » la presse étrangère ger. Urbi et orbi. L’éloge est d’ail- on estime que c’est un pilier de la centraux. « Le cabinet de Strauss- « travaillé» la presse étrangère au leurs unanime dans la presse politique européenne qui s’en va Kahn publiait des papiers proches corps, mettant rapidement les plus au corps, mettant rapidement étrangère. Le secrétaire américain et que ce n’est un bon jour ni pour des convictions de Lafontaine, mais, réfractaires dans sa poche. Sa botte au Trésor a affirmé mardi « perdre la France ni pour l’Europe. dans les réunions internationales, le secrète : parler l’anglais, l’allemand les plus réfractaires dans sa poche un ami et un collègue de valeur », Trésor prenait des décisions diffé- et l’espagnol, des talents auxquels tout en assurant vouloir « continuer GARANT DE L’ORTHODOXIE rentes », commente un haut fonc- ses prédécesseurs n’ont pas habitué la coopération étroite avec la France Après la victoire de la gauche au tionnaire allemand. Le remplace- les médias. Tour à tour, le Financial jourd’hui, il n’est pas encore sûr première à évoquer la nécessaire sur un large éventail de questions, printemps 1997, M. Strauss-Kahn ment du Sarrois par Hans Eichel, Times, Time, Newsweek relaient les que le secrétaire américain au Tré- régulation du système financier in- notamment la promotion de la crois- s’était employé à renouer le dia- en mars, complique le jeu du Fran- positions de la France. En octobre sor ou le ministre des finances ja- ternational et à attirer l’attention sance dans les pays industrialisés ». logue entre la France et l’Alle- çais. M. Strauss-Kahn ne peut plus 1997, le très conservateur Institutio- ponais sachent exactement qui ap- sur le problème des fonds spécula- Tout en lui manifestant son amitié, magne. M. Jospin avait mis des s’afficher comme le garant de la nal Investors estime qu’il est peler en Europe en cas de tifs. Un an plus tard, alors que la Hans Eichel, son homologue alle- conditions à la réalisation de l’eu- vertu budgétaire, d’autant moins « l’homme qui sait calibrer la solida- turbulences financières, l’« Eu- Russie et le Brésil sont à leur tour mand, a affirmé que la « démission ro ; il revient au ministre de rassu- que l’Allemagne revient dans le rité et l’efficacité». Le 30 mai 1998, ro 11 », en tout cas, existe. La pre- touchés par la crise, le ministre des de M. Strauss-Kahn ne remettait pas rer l’Allemagne. Le contact est rang et que M. Eichel présente vite The Economist lui décerne le titre mière réunion a eu lieu en no- finances français convaincra ses en cause la stabilité de l’euro ». chaleureux avec le Bavarois Theo un budget d’austérité, prévoyant d’« euro-coach ». Une forme de vembre 1998, elles sont désormais partenaires européens d’adopter Dominique Strauss-Kahn laisse Waigel, qui a le sentiment d’avoir 30 milliards de marks d’écono- consécration. mensuelles. puis de présenter à leurs collègues un calendrier international parti- enfin en face de lui un poids lourd mies. Depuis son arrivée à Bercy, Do- Sous la houlette du germano- du G 7 douze propositions visant à culièrement chargé avec la prépara- politique, dont la parole compte. Les relations personnelles sont minique Strauss-Kahn n’a qu’une phile Dominique Strauss-Kahn, renforcer le FMI et à limiter le flux tion de la réunion de l’Organisation Rien à voir avec Edmond Alphan- moins chaleureuses, même si seule ligne de mire, une obsession l’axe franco-allemand, socle de la de capitaux à court terme. Il sera le mondiale du commerce (OMC) à déry, discrédité pour avoir voulu M. Strauss-Kahn passe, en juillet, qui le tenaillera jusqu’au printemps réussite européenne, retrouve des premier à proposer de mettre au Seattle et un dilemme : la rencontre « convoquer » le président de la une journée en forêt en Hesse, ré- 1998 : réussir l’examen de passage couleurs. Avec Theo Waigel et Hans ban de la communauté internatio- franco-allemande prévue le 15 no- Bundesbank afin qu’il baisse ses gion de M. Eichel. Avec le retour de la France dans le pacte de stabili- Eichel, en passant par l’iconoclaste nale les centres off-shore qui ne vembre doit-elle ou non se dérouler taux, ni avec Jean Arthuis, sans de la croissance et le passage à té. Et promouvoir un nouveau Oskar Lafontaine, le ministre des fi- respecteraient pas le droit financier comme prévu dans la ville de Hat- pouvoir face à Alain Juppé, alors à l’euro, le rôle des ministres des fi- concept, l’« Euro 11 », enceinte po- nances français multiplie les ren- international. Dominique Strauss- tersheim, jumelée avec Sarcelles ? Matignon. nances n’est plus aussi important. litique qui doit être le pendant de la contres. Lors de ce fameux conseil Kahn poussera l’idée de transfor- M. Strauss-Kahn devient le ga- Banque centrale. L’« Euro 11 » doit de Luxembourg, Helmut Kohl dira mer le comité intérimaire du FMI Babette Stern rant d’une certaine orthodoxie Arnaud Leparmentier LeMonde Job: WMQ0411--0010-0 WAS LMQ0411-10 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0424 Lcp: 700 CMYK

10 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 LA DÉMISSION DE DOMINIQUE STRAUSS-KAHN Les patrons redoutent l’incertitude créée par la démission du ministre de l’économie Pour Ernest-Antoine Seillière, pourtant, cela « ne change rien » « SON DÉPART, pour nous, très des choses (...) On vit dans une drôle prochains mois, comme les relations de la France à l’euro mais, pour ce honnêtement, ne change rien », a de démocratie », estime M. Peyrele- distributeurs-producteurs et la fu- qui est de la restructuration du sec- lancé Ernest-Antoine Seillière, le vade dans une déclaration à l’AFP. sion Carrefour-Promodès. « Le do- teur, les avis sont partagés. « Il a su président du Medef, mardi 2 no- « Du point de vue de l’économie et maine que “DSK” suivait particuliè- réformer le secteur public, en réussis- vembre, après l’annonce de la dé- de la place de la France dans l’Eu- rement et personnellement, c’était sant la privatisation du Crédit lyon- mission de Dominique Strauss- rope et le monde, sa démission est un celui des concentrations justement, nais mais aussi la transformation des Kahn. « Nous demandons à tout mi- désastre. L’industrie française avait observe M. Bédier. Beaucoup d’arbi- Caisses d’épargne et le passage au nistre d’être à l’écoute des chefs en M. Strauss-Kahn un défenseur et trages vont probablement remonter à privé du GAN et du CIC », affirme d’entreprise. M. Strauss-Kahn un soutien sans pareils », affirme Matignon. » l’un. « Il n’a pas mené une action vi- l’était », concède le porte-parole du M. Lévy. Et de révéler que le Cercle Ainsi dans cette autre affaire en sant à placer les banques françaises patronat français, mais il « était très de l’industrie, fondé en 1993 par instance de décision : le rachat en bonne position sur la scène euro- solidaire du gouvernement sur des as- MM. Strauss-Kahn, Lévy et quel- d’Orangina par Coca-Cola à Pernod- péenne », objecte un autre. pects que nous réprouvons, comme ques grands patrons, « était en train Ricard. Un nouvel avis a été rendu à C’est, curieusement, sur l’affaire les 35 heures » et il fut « l’inventeur de monter un dîner avec lui pour pré- Bercy par le Conseil de la concur- MNEF elle-même que les patrons de bien des nouveaux impôts sur les parer Seattle » (le cycle de négocia- rence, quelques jours avant la dé- sont le plus indulgents avec le « mi- entreprises ». tions de l’OMC qui s’ouvre le 30 no- mission de M. Strauss-Kahn. Celui- nistre-avocat d’affaires », dont nul Les patrons français semblent vembre). Tout est à reprendre à ci avait refusé l’opération en 1998, ne met en doute l’intégrité. « Pour plus indulgents que leur chef de file. zéro avec Christian Sautter, son en s’appuyant sur le premier avis, des gens qui ont l’habitude de verser « DSK » était réputé leur « ami » au remplaçant, jusqu’ici ministre du négatif, du Conseil. Une attitude des honoraires à des avocats, tout ce- sein de la gauche « plurielle ». La budget. dont le ministre, favorable à l’émer- ci apparaît assez dérisoire. Les avo- plupart le lui rendent bien, à l’heure gence d’instances de régulation au- cats d’affaires parisiens sont rémuné- de sa démission. Ils partagent le LA CRAINTE DE L’ATTENTISME tonomes, voulait faire une règle, rés à des niveaux très supérieurs à sentiment de « gâchis » exprimé par Chacun veut voir dans le choix de mais qui fut pourtant interprétée celui dont a bénéficié “DSK” », es- le président du Crédit lyonnais, Jean M. Sautter le signe d’une continuité comme plus politique que tech- time M. Peyrelevade. Quant aux Peyrelevade, ou par Raymond Lévy, de la part de Lionel Jospin. « Sautter nique. « Il est probable que M. Saut- lettres de mission de la MNEF anti- ancien PDG de Renault, aujourd’hui est plus austère que “Strauss”, mais ter ira jusqu’au bout du délai, mi-dé- datées, « peut-on parler de faux ? Il y à la tête du CDR, structure chargée c’est aussi un bûcheur de dossiers », cembre », dit un proche du dossier. a eu un travail réalisé, puis régularisé de liquider les actifs du Lyonnais, dit Jérôme Bédier, le président de la C’est cela que redoutent le plus les après. C’est banal dans le monde des deux hommes proches de l’ancien FCD, la fédération de la grande dis- chefs d’entreprise : l’attentisme, affaires... », s’emporte un patron qui ministre de l’économie. « Je trouve tribution. Ce secteur est très concer- dans des domaines où la vitesse de préfère rester anonyme. triste que le pays se prive d’un tel né par ce qui vient de se passer à décision est parfois vitale. talent (...) alors même qu’il est, par Bercy : quelques dossiers délicats Dans le monde bancaire, on cré- Pascal Galinier structure, innocent dans l’état actuel devaient être examinés dans les dite « DSK » de l’adhésion réussie et Pascale Santi Les marchés financiers restent indifférents LES OPÉRATEURS sur les mar- Il y a quatre ans, les marchés fi- chés financiers ont semblé plus Réactions diverses à la Bourse nanciers avaient également réagi préoccupés de la prochaine réu- de manière assez vive, mais nette- IMPACT DES DÉMISSIONS nion de la Banque centrale euro- ment moins positive, à la démis- péenne (BCE) (lire également D. STRAUSS-KAHN O. LAFONTAINE A. MADELIN sion surprise du ministre français page 22) que de la démission du • CAC 40• DAX 30 • CAC 40 de l’économie et des finances, ministre français de l’économie et Alain Madelin. Elle avait été an- Démission 5 008,2 Démission des finances, Dominique Strauss- le 2 novembre le 25 août noncée vendredi 25 août 1995 au Kahn, pourtant très apprécié par + 4,6% 1 963,4 soir, alors que les marchés améri- les milieux d’affaires. 4 898,5 cains étaient fermés. Sur le mar- Mardi 2 novembre, les taux ché des changes européen, les d’intérêt à long terme en France Démission opérateurs avaient déjà commen- ont légèrement baissé, de 5,24 % à le 11 mars cé à donner la tendance. En quel- 5,17 %, avant de revenir mercredi + 0,20% ques minutes, le franc chutait de à l’ouverture à près de 5,20 %. 3 centimes face au deutschemark, 4 788,7 L’euro est passé brièvement, mar- passant de 3,4330 francs à 4 706,6 – 2,46% di, en dessous de 1,05 dollar, pour 3,4620 francs, tandis que les taux terminer à 1,052 dollar. La Bourse d’intérêt à dix ans en France re- de Paris, qui a perdu au maximum 1 890 montaient brutalement de 7,29 % 1,16 % en cours de séance, a fini en à 7,39 %. La première séance de 26 27 28 29 12 8 9 10 11 12 22 23 24 25 28 très légère hausse. Le gain de cotation de la Bourse de Paris 0,20 % de l’indice CAC 40 en clô- OCT-NOV 1999 MARS 1999 AOÛT 1995 après la nouvelle, lundi 28 août ture a même permis de battre un Source : Bloomberg 1995, s’était soldée par un recul de nouveau record, à 4 898,52 points. 2,46 % de l’indice CAC 40. Pourtant, les marchés financiers longue période de conflit entre le Pour expliquer ces réactions, les STABILITÉ DE L’EURO PRÉSERVÉE n’avaient pas réservé le même ac- gouvernement allemand et la spécialistes invoquaient alors le « Les investisseurs étrangers qui, cueil à la démission du ministre BCE. Le départ du ministre des fi- fait que les marchés financiers dé- habituellement, se retirent du mar- des finances allemand Oskar La- nances, très critique à l’égard de testent l’instabilité et le manque ché, n’ont rien fait », s’étonnait fontaine, annoncée le 11 mars la stratégie monétaire suivie en de visibilité, que le budget fran- même Philippe Brossard, chef 1999. La Bourse de Francfort avait Europe, ouvrait la voie à une çais n’était pas encore voté et que économiste chez ABN-Amro. Cer- clôturé en forte hausse de 4,6 % baisse des taux d’intérêt de la le départ de M. Madelin repousse- tains spécialistes se demandaient lors de la séance du 12 mars et les Banque centrale européenne, qui rait l’arrivée des fonds de pension d’ailleurs si les investisseurs taux d’intérêt à long terme alle- pouvait ainsi agir sans donner en France. Mais surtout, à cette avaient réalisé pleinement les mands s’étaient immédiatement l’impression de céder aux pres- époque, l’union monétaire n’était conséquences de cette démission. repliés de 4,09 %, à moins de 4 %. sions politiques. Enthousiastes à encore qu’un lointain projet. Plus « Nous [les ministres des finances] Cette nouvelle avait été interpré- l’idée d’un apaisement des rela- fragile que l’euro, car sensible aux ne sommes pas importants à ce tée par les marchés financiers tions entre le gouvernement et évolutions d’une seule économie point », a répondu le ministre des comme un véritable soulagement. l’institut d’émission de l’union nationale, le franc, qui luttait finances allemand, Hans Eichel, à M. Lafontaine portait, dans l’es- monétaire, les opérateurs avaient contre la force du mark, avait du Reuters Television, tout en souli- prit des opérateurs, la responsabi- fait grimper l’euro : celui-ci était mal à résister aux attaques sur les gnant que la démission de lité des mauvaises performances passé, quelques minutes après marchés des changes. M. Strauss-Kahn ne remettait pas de l’économie germanique et sa l’annonce, de 1,08 dollar à en cause la stabilité de l’euro. démission marquait la fin d’une 1,10 dollar. Cécile Prudhomme Eloges unanimes de la presse internationale

b Hommages britanniques : dans une direction plus flexible et maintenant se retrouver sous la Pais. « Son cas montre à quel point Consacrant son principal titre de plus dérégulatrice, à l’instar de Tony pression de son partenaire de coali- le mélange des genres entre poli- « une » à la démission de Domi- Blair et Gerhard Schröder, offre un tion communiste. Cela ne restera tique et argent est souvent mortel nique Strauss-Kahn,le Financial boulevard à la puissante socialiste pas sans effets sur l’Union euro- pour la démocratie ». Times déplore « le départ d’un pen- orthodoxe, Martine Aubry ». péenne. » Le quotidien des affaires b Aux Etats-Unis, M. Jospin af- seur » qui était non seulement, à b Le « symbole brisé » en Ita- Handelsblatt note que « grâce à faibli : le quotidien économique ses yeux, « l’architecte de la forte lie : La démission de Strauss-Kahn l’excellent travail préalable de son américain Wall Street Journal es- reprise économique française », n’a pas suscité de réaction offi- ministre de l’économie, le premier time que « DSK » ; « le Blair fran- mais également « l’un des politi- cielle en Italie, même si le pré- ministre pouvait se permettre des çais » a servi « d’amortisseur » face ciens les plus influents de la zone eu- sident de la République, Carlo extravagances, comme le finance- aux chocs créés par certaines lois ro ». Christian Sautter est « techni- Azeglio Ciampi avait souligné der- ment de la semaine de 35 heures ». comme les 35 heures. « M. Jospin, quement compétent » mais « il n’a nièrement leur excellente collabo- Il se demande si « Jospin va rester dit-il, va trouver que l’absence d’un pas le poids politique » de son pré- ration alors que ce dernier était fidèle a lui-même et poursuivre sa ministre des finances sensé et les décesseur, note le quotidien, qui ministre du Trésor. Toute la presse voie à part » ou si M. Sautter sera pressions continues de sa gauche prédit que le départ de « DSK » l’évoque en revanche. La Repubbli- « le Eichel français », du nom du pour des politiques économique- « se fera sentir hors de France » et ca y consacre deux pages et un ministre allemand des finances qui ment insensée, vont rendre sa posi- se demande qui va fournir le lea- éditorial sous le titre « Le symbole a fait prendre à l’Allemagne le tion plus faible qu’elle n’était jus- dership financier nécessaire à l’eu- brisé ». Le Corriere della Sera ne tournant de la rigueur. Le Frank- qu’ici ». ro-zone. L’éventuelle et tempo- consacre qu’un éditorial à cette af- furter Allgemeine Zeitung note raire confusion au sein de l’Europe faire qualifiée de « Mani pulite qu’« il manque désormais [aux so- n’est évidemment pas pour dé- [Mains propres] à la française ». cialistes] une figure de proue qui plaire au grand journal de la droite « Strauss-Kahn s’est immolé, cher- puisse gagner les électeurs du eurosceptique britannique, The chant à protéger jusqu’à l’extrême centre ». Daily Telegraph, qui souligne que l’image immaculée que Jospin veut b En Espagne, un revers pour « DSK » « poussait fortement dans donner de lui et de son gouverne- le gouvernement français : «La la direction d’un gouvernement ment ». démission de Dominique Strauss- économique européen ». Il estime b Les regrets de l’Allemagne : Kahn (...) est un revers pour le gou- que le chef du gouvernement fran- Les quotidiens allemands faisaient vernement de la gauche plurielle en çais est désormais « privé d’un des mercredi leur « Une » sur la dé- France, qui prétendait incarner la meilleurs cerveaux », d’un « socia- mission de Dominique Strauss- probité en politique. Le “supermi- liste aimé des patrons ». A l’instar Kahn. Le quotidien conservateur nistre” de l’économie, des finances de tous ses confrères, The Times Die Welt intitule son éditorial «Dé- et de l’industrie était, en plus, le craint que le retrait d’un ministre sastre pour Jospin », précisant que, symbole du succès du pays voisin et « qui, quoique socialiste convaincu, « sans l’autorité de son supermi- la voix la plus influente de la France avait su piloter l’économie française nistre, le premier ministre devrait en Europe », écrit le quotidien El LeMonde Job: WMQ0411--0011-0 WAS LMQ0411-11 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 11:10 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0425 Lcp: 700 CMYK

FRANCE-SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 / 11

Le patronat propose aux syndicats de réfléchir Jean-Paul Delevoye à une « refondation » du système social français et François Fillon Le Medef repousse encore son ultimatum autour de la Sécurité sociale présentent leurs projets A l’issue d’un conseil exécutif, mardi 2 no- du régime d’assurance-maladie. L’ultimatum pa- les contours d’un nouveau système social, sou- vembre, le Medef a annoncé qu’il repoussait au tronal est aussi moins pressant : Ernest-Antoine haite surtout qu’aucune ponction ne soit déci- 1er janvier 2000 sa décision de claquer la porte Seillière, qui propose aux syndicats de dessiner dée pour financer les 35 heures. Tous deux veulent revitaliser le RPR LE MEDEF se donne du temps. tion directe ou indirecte » ne soit la Caisse nationale d’assurance- des dispositions prévues par la loi. A MOINS de trois semaines du gement » commises à la fois sur Ce n’est qu’au 1er janvier 2000 que effectuée sur ses caisses pour fi- maladie qui prévoit 62 milliards de « Si tel n’était pas le cas », indique premier tour de l’élection du pré- l’Europe, la politique économique, l’organisation patronale décidera nancer les 35 heures. Elle demande francs d’économies sur les dé- le Medef, « c’est l’ensemble du dia- sident du RPR, prévu le 20 no- le choix de l’ultralibéralisme au dé- ou non de claquer la porte des or- ainsi au gouvernement de prendre penses de santé. A l’Unedic, l’orga- logue social qui sera atteint et par vembre, les candidats s’efforcent triment d’« une régulation politique ganismes paritaires, ou plutôt dé- l’« engagement formel qu’aucun or- nisation patronale se dit prête à là-même l’avenir des relations et de relancer leur campagne, notam- au service du développement so- sormais de la seule Sécurité so- ganisme social ne sera mis à contri- prolonger jusqu’au 1er avril 2000 la institutions paritaires ». Toutefois, ment auprès des militants qu’ils ne cial », ou encore le repli face aux ciale, comme l’a annoncé son bution dans les cinq ans qui convention, venant à échéance le c’est là la subtilité, le respect des peuvent pas rencontrer directe- problèmes de société ou la diffi- président, Ernest-Antoine Seillière, viennent. ». Par ailleurs, pour le 31 décembre, qui régit l’indemnisa- accords de branche ne figure pas ment. C’est ainsi que, peu connu culté à accepter « la pluralité de mardi 2 novembre, à l’issue d’un Medef, « contrairement aux appa- tion des chômeurs. Elle condi- dans les conditions explicitement de la base, le sénateur du Pas-de- l’opposition ». Ce qui guette le conseil exécutif extraordinaire très rences », le régime général de Sé- tionne toutefois cette prolonga- énumérées par M. Seillière pour le Calais, Jean-Paul Delevoye, met la RPR, selon M. Fillon, c’est de «de- attendu. L’organisation patronale curité sociale va être sollicité pour tion de quatre mois au respect des maintien des représentants patro- dernière main à une plaquette venir un parti de droite classique ». a décidé en effet d’attendrer deux l’année 2000. L’organisation patro- conditions qu’elle a énumérées sur naux dans les caisses de Sécurité dans laquelle il rappelle ses enga- Partisan de l’autonomie d’action mois de plus pour pousser son nale estime qu’il va être mis à le financement des 35 heures. sociale. Il s’agirait là, dans l’esprit gements politiques antérieurs et vis-à-vis du chef de l’Etat, le pré- avantage. Conscient d’avoir gagné contribution « de manière indi- de certains responsables patro- avance ses propositions pour réor- sident du conseil régional des Pays une première manche après que la recte » à hauteur de 5,6 milliards INFLEXION naux et syndicaux, d’une timide ganiser le mouvement gaulliste. Si de la Loire estime que « la re- ministre de l’emploi, Martine Au- de francs. Dénonçant un « tour de Une inflexion apparait dans le mais réelle ouverture. le président de l’Association des cherche d’une popularité transparti- bry eut renoncé à faire cofinancer passe-passe », le patronat souligne discours patronal. Le respect des Soucieux de se ménager des ap- maires de France est candidat, ex- sane » sur laquelle Jacques Chirac directement les 35 heures par les que l’abondement par la « Sécu » accords de branche ne semble plus puis syndicaux, notamment du cô- plique-t-il, c’est parce qu’il ne pou- pourrait appuyer sa candidature organismes sociaux en l’an 2000, le – à hauteur de 5,5 milliards de être une condition sine qua non du té de la CFDT et de FO, le Medef a vait se « résoudre à la disparition pour un second mandat ne peut Medef souhaite obtenir des garan- francs – du fonds de réserve sur les maintien dans les organismes pari- proposé officiellement mardi à de notre mouvement ». « Je ne pou- pas rejaillir sur le RPR. Celui-ci, au ties plus durables. retraites revient à faire prendre en taires. « Seillière a bien conscience l’ensemble des syndicats de travail- vais pas imaginer que l’aventure contraire, a « le devoir d’ignorer la Si l’organisation patronale ne charge indirectement par celle-ci le que conditionner le maintien du ler à « une refondation du système gaulliste soit terminée », ajoute-t-il. cohabitation ». brandit plus la menace d’un départ coût des 35 heures. Sans cela, sou- Medef dans les organismes pari- social français ». La CFDT, qui a De son côté, M. Delevoye de- de l’Unedic, le régime d’assurance- ligne le Medef, l’excédent général taires au respect des accords sur les demandé à être reçue par M. Seil- PESSIMISME ET LUCIDITÉ mande à ses compagnons d’« ap- chômage ou des caisses complé- du régime de base prévu pour 2000 35 heures signés dans les branches lière, s’est déclarée « attentive à la Ce pessimisme ou cette lucidité prendre à écouter et à débattre ». Il mentaires de retraite Arrco et « serait passé à 7,5 milliards de ne passe pas », soulignait, lors du proposition du MEDEF » car c’est sont partagés par un autre candi- propose notamment d’organiser la Agirc, elle conditionne désormais francs » alors qu’il reste fixé à week-end de la Toussaint, un haut « là une approche nouvelle et ambi- dat, François Fillon, qui vient de direction nationale du RPR autour son maintien dans les caisses de 2 milliards. Le Medef exige aussi responsable patronal. Tout le jeu tieuse qui demande à être préci- rendre publique une volumineuse de trois pôles : la préparation des Sécurité sociale, au delà du 1er jan- que soit appliqué « sans délai » consistait donc à déconnecter ces sée ». Toutefois, estime la CFDT, « contribution collective ». « Le RPR élections, la communication et le vier 2000, au fait « qu’aucune ponc- l’intégralité du plan stratégique de deux questions, en douceur, sans cette proposition n’est « pas conci- est à la croisée des chemins. La fron- conseil aux militants, et, surtout, qu’il n’y apparaisse trop. Le respect liable avec le report des nécgocia- tière entre la disparition et la résur- « un pôle d’anticipation et de ré- des accords de branche figure à la tions sur l’assurance chômage et les rection est terriblement mince », flexion ». Composé de respon- La CGT s’étonne de l’offre patronale première place de la déclaration de régimes complémentaires de re- est-il écrit dans ce document de sables politiques, d’universitaires M. Seillière qui a de nouveau exclu traite ». FO, de son côté, souscrit vingt-quatre pages. Revenant sur et de représentants des sociopro- La CGT n’apprécie que modérément le coup joué par le Medef qui de renégocier des accords de volontiers au souhait exprimé par les causes à la fois conjoncturelles fessionnels, cette cellule de ré- a invité, mardi 2 novembre, les syndicats à négocier avec lui une branche « valablement conclus ». le Medef de « replacer les relations et structurelles de l’échec de la flexion ouvrirait, selon l’expression vaste « constitution sociale ». Dans un communiqué, la centrale es- Le Medef demande « instam- directes entre patronat et syndicats droite en 1997, M. Fillon et ses de M. Delevoye, quelques « grands time que le « but » de cette « refondation sociale » est « de faire avali- ment » au gouvernement et au par- au centre de ses préoccupations », amis pointent avec clairvoyance le chantiers » sur des thèmes tels que ser les choix patronaux en cherchant à obtenir le consensus des organi- lement « de modifier la loi adoptée tout en déplorant qu’il diffère « les « profond désarroi intellectuel et le rapport au travail, l’actionnariat sations syndicales ». Interrogée, mardi, la numéro deux de la CGT, en première lecture » pour qu’elle négociations qui pourraient d’ores et politique » du RPR, que ne peuvent populaire, la société de responsa- Maryse Dumas, a déclaré au Monde juger « étonnant » l’emploi par permette l’application des accords. déja avoir lieu » sur l’assurance masquer ni « la révérence à un hé- bilité, l’inégalité face à l’école. Elle le Medef du terme « constitution sociale ». « D’un côté le patronat L’organisation patronale souhaite chômage. « Nous ne voulons pas ritage gaulliste flamboyant » ni a vocation, dans l’esprit du pré- plaide pour qu’on ne lui applique pas la seconde loi sur les 35 heures, de désormais qu’un texte amendé abandonner la proie pour l’ombre » « l’énergie déployée autour de la sident de l’AMF, à nourrir, le mo- l’autre côté, il parle de constitution, c’est quand même un peu étrange », offre la possibilité aux entreprises précise la confédération dirigée forte personnalité de Jacques ment venu, le programme du futur a-t-elle souligné. Pour Mme Dumas, « le Medef cherche à mettre à égali- de choisir, « pendant une période par Marc Blondel dans un commu- Chirac ». candidat à la présidence de la Ré- té deux sources de droit, d’un côté le législatif et de l’autre un prétendu de cinq ans », entre les dispositions niqué. Continuant dans l’autocritique, publique. nouvel ordre social ». « La CGT ne pratiquera pas la chaise vide » si des prévues par les accords de branche exercice rare au RPR, le député de négociations patronat-syndicats sont organisées, a-t-elle indiqué. qui les couvrent et l’application Caroline Monnot la Sarthe relève des « erreurs de ju- Jean-Louis Saux La polémique sur la mutation de Mme Fulgéras s’amplifie LA MUTATION du chef de la section financière du ni « accompli de démarches intempestives ». On lui re- parquet de Paris, Anne-Josée Fulgéras, relève bien proche en revanche des carences dans « l’organisa- d’un conflit avec sa hiérarchie. Selon le parquet, c’est tion » du service et « des insuffisances dans la remon- en effet parce qu’« elle n’avait pas toutes les qualités tée des informations ». Un diagnostic qui tranche, nécessaires pour demeurer à ce poste » que le pro- violemment, avec le « travail de très grande qualité », cureur de la République, Jean-Pierre Dintilhac, lui a dont la gratifiait, vendredi 29 octobre encore, demandé de changer d’affectation. Prise en août, M. Dintilhac. cette décision aurait été présentée comme une Un poste de chargé de mission lui aurait été propo- simple mutation afin de permettre de « ne pas nuire sé par M. Dintilhac. La chancellerie lui aurait égale- [à l’intéressée] dans sa recherche d’un nouveau ment offert un poste à l’étranger. Mais Mme Fulgéras poste », a affirmé le parquet mercredi 3 novembre. aurait refusé le « placard » comme l’« exil ». Elle de- La veille, la polémique sur cette mutation s’était vait être reçue, mercredi, par le procureur, avec le amplifiée. Sur fond d’affaire de la Mnef et tandis que nouveau chef de service, David Peyron, pour une Dominique Strauss-Kahn venait d’annoncer sa dé- dernière réunion d’explication. Elle n’a pas souhaité mission, trois députés de l’opposition – Henri Pla- répondre à nos questions. gnol (UDF), Bernard Accoyer (RPR) et François Gou- Par ailleurs, Elisabeth Guigou envisage de suppri- lard (DL) – ont interrogé, mardi 2 novembre, lors des mer la sous-direction des affaires économiques et fi- questions à l’Assemblée nationale, la ministre de la nancières, un des services de la chancellerie. Créée justice, Elisabeth Guigou, sur ce que l’un a qualifié de en juillet 1994 par l’ancien garde des sceaux, Pierre « fâcheuse coïncidence », l’autre de mouvement Méhaignerie (UDF), cette sous-direction rédige des « pour le moins suspect ». Estimant que la mobilité est circulaires et a participé à la mise en place des pôles « une bonne chose dans la fonction publique », la mi- économiques et financiers. C’est également un ser- nistre a souligné que le remplacement de Mme Fulgé- vice sensible, par lequel passe l’essentiel des infor- ras « n’avait pas à faire l’objet de l’examen du Conseil mations concernant les affaires politico-financières. supérieur de la magistrature », « ni d’ailleurs à être L’avenir du magistrat qui l’anime depuis cinq ans, examiné par la chancellerie, puisqu’il s’agit d’une mo- Michel Dobkine, est donc incertain. bilité interne à des juridictions comme il s’en produit Selon l’entourage de Mme Guigou, cette suppres- chaque jour ». sion s’inscrit dans un projet global de réforme de la direction des affaires criminelles et des grâces. « AUCUNE FAUTE DE LOYAUTÉ » « Nous ne tenons pas à garder la spécificité d’une sous- Au parquet, on tient à séparer ces difficultés du direction consacrée à la délinquance financière, ex- dossier de la Mnef, que coiffe effectivement la chef plique t-on place Vendôme. Il est important désormais de section. Le réquisitoire supplétif contre de banaliser le traitement des affaires financières. M. Strauss-Kahn a ainsi été délivré, précise-t-on, à la Nous avons besoin d’une vision globale de la politique suite d’une réunion à laquelle participait le procureur pénale et non d’une vision spécialisée. » lui-même. Le parquet souligne d’ailleurs que Mme Fulgéras n’a commis « aucune faute de loyauté » Nathaniel Herzberg et Cécile Prieur Mobilisation pour la défense de la gynécologie médicale DANS UNE LETTRE OUVERTE vaient théoriquement être formés taire de gynécologie médicale, adressée, mercredi 3 novembre, à à la gynécologie médicale, mais non obligatoire. Il sera dispensé la secrétaire d’Etat la santé, Do- cette formation n’a jamais été as- dans certains centres hospitaliers minique Gillot, les femmes non- surée. universitaires (CHU) et ne sera médecins du Comité de défense A la suite de la mobilisation des pas indispensable pour avoir droit de la gynécologie médicale, fortes gynécologues et de leurs pa- au titre de spécialiste en gynéco- de l’appui des 400 000 personnes tientes, au printemps, Bernard logie obstétricale et médicale. qui ont signé leur pétition Kouchner, ministre de la santé et « Combien d’étudiants seront as- « Touche pas à mon gynéco », dé- de l’action sociale, s’était engagé sez fous pour s’y inscrire puisqu’ils fendent la gynécologie médicale, en juin à entamer un processus de n’en auront pas besoin pour l’exer- une « médecine peu coûteuse, par- concertation sur l’avenir de la gy- cer ? », souligne la lettre ouverte faitement adaptée, qui permet aux nécologie médicale. Selon le adressée à Dominique Gillot, qui Françaises de vivre mieux et plus comité de défense, les proposi- demande « une vraie formation longtemps que les autres Euro- tions de Dominique Gillot ne per- obligatoire pour tous les gynéco- péennes ». La gynécologie médi- mettent pas d’assurer le maintien logues médicaux dans tous les cale n’est plus enseignée depuis la de cette spécialité. CHU ». Elle souhaite qu’après les disparition des certificats Le ministère propose que, au trois ans de tronc commun, les d’études spécialisées, il y a treize cours des deux dernières années spécialités médicale et chirurgi- ans. Pour pallier ce manque, les de leur formation, les futurs spé- cale se différencient. obstétriciens (chirurgiens spécia- cialistes puissent suivre un mo- listes de l’accouchement) de- dule d’enseignement complémen- Elisabeth Bursaux LeMonde Job: WMQ0411--0012-0 WAS LMQ0411-12 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0426 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 SOCIÉTÉ Les personnels des caisses d’allocations familiales Double meurtre dans un sauna parisien sont confrontés à la montée de la précarité DEUX EMPLOYÉS ont été tués et un troisième grièvement blessé par des inconnus, lundi soir 1er novembre dans un sauna gay situé près de la place de la Bourse (2e arrondissement de Paris). Alertés par des voi- sins de l’Euro Men’s club qui avaient entendu des coups de feu, les Les caisses sont débordées par la montée du nombre d’allocataires de minima sociaux policiers ont découvert les corps sans vie des deux employés, âgés de vingt-sept et trente-quatre ans, dans les sous-sols de l’établissement. Quelques jours après un mouvement de grève devaient se réunir, mercredi 3 novembre à Tou- la précarité. En dix ans, le nombre d’allocataires La troisième victime se trouvait au rez-de-chaussée, grièvement bles- à la Caisse d’allocations familiales (CAF), les louse, pour évoquer les difficultés de fonction- démunis qui touchent des prestations versées sée par balles à l’abdomen. Le contenu de la caisse et du coffre-fort présidents des cent vingt-cinq caisses de France nement de leurs organismes liées à la montée de par les CAF est monté en flèche. du sauna ont été emportés par le ou les agresseurs, qui ont agi peu après la fermeture de l’établissement. La brigade criminelle a été GÉRÉE AU QUOTIDIEN par les CAF doivent faire face à « une ex- familles, en leur fournissant parfois une assistante sociale de la CAF de chargée de l’enquête. « De nombreuses agressions ont eu lieu dernière- guichetiers des cent vingt-cinq plosion de la demande sociale », jusqu’à 80 % de leur budget. En ce Paris. Ils ne comprennent pas ce qui ment sur le milieu gay », a souligné le Syndicat national des entre- caisses d’allocations familiales autrement dit à une augmentation sens, elles servent de rempart contre se passe, ils ont besoin de parler. prises gaies (SNEG). Le sauna avait déjà fait l’objet de deux vols à (CAF) de France, la précarité crois- spectaculaire du nombre de per- la misère, en accompagnant le mou- Surtout que la CAF n’envoie jamais main armée, en juillet et en août. sante des populations défavorisées sonnes en difficulté pouvant pré- vement de dégradation majeure de d’explications pour justifier une mo- inquiète les présidents des caisses, tendre à une allocation. Aux gui- la situation sociale du pays. » dification dans le versement de l’al- DÉPÊCHES qui devaient tenir leur réunion an- chets, les employés, maintenus à Inévitablement, l’augmentation location. On fait des économies de a JUSTICE : un homme soupçonné d’avoir tué un jeune de vingt nuelle sur ce thème, mercredi effectifs constants, ont vu les si- du nombre d’allocataires a entraî- papier. Les gens s’en plaignent. » ans à la cité de la Grande Borne (Essonne) a été mis en examen 3 novembre à Toulouse. Coïnci- tuations de détresse se multiplier né une forte demande pour les Comme ses collègues aux guichets, pour meurtre et écroué, mardi soir 2 novembre, par la doyenne des dence ? Cette réunion sur les « vi- et leur mission s’étendre à la prise CAF, qui ont reçu plus de 18 mil- la jeune femme constate une dé- juges d’instruction d’Evry, Chantal Solaro. Au cours d’une rixe, di- sages de la précarité » intervient en charge des populations défavo- lions d’usagers en 1998, soit 35 % gradation sensible de la situation. manche, ce ressortissant turc âgé de vingt-trois ans a tiré un coup de quelques jours après le mouve- risées, qui ont totalement modifié de plus qu’en 1991. Parallèlement, « Je rencontre aujourd’hui des gens pistolet sur la victime, qu’il a mortellement touchée (Le Monde du ment de grève observé, jeudi le public traditionnel des caisses. le nombre d’appels téléphoniques qui avaient une situation sociale 3 novembre). Mardi soir, comme la veille, des affrontements ont eu 28 octobre, par une partie des adressés aux CAF a plus que dou- complètement normale il y a encore lieu entre des jeunes du quartier et des policiers. agents des CAF de la région pari- « REMPART CONTRE LA MISÈRE » blé, passant de 23 millions d’ap- quelques années, comme un met- a Le tribunal correctionnel de Brest a condamné, mardi 2 no- sienne. Depuis plusieurs mois, ils Entre 1991 et 1998, le nombre de pels en 1991 à 46 millions en 1998. teur en scène, un restaurateur ou vembre, à trois mois de prison avec sursis un ancien maire, trois dénoncent l’aggravation des bénéficiaires du RMI a en effet Cette situation s’explique en partie une ancienne psycholoque. » enseignants et le principal du collège Saint-Marc de Brest (Finis- conditions de travail et les dys- doublé, passant de 549 000 à plus par le besoin « d’auto-assurance », Elle croise surtout, dans son tra- tère) après la mort d’un élève de 14 ans, victime d’une chute lors fonctionnements persistants dans de 1,1 million. Depuis leur exten- de certains allocataires, soucieux vail, une majorité de personnes is- d’une sortie pédagogique à vélo à l’île d’Ouessant en juin 1995. Le tri- le traitement des dossiers, source sion aux étudiants et aux per- de ne pas perdre leur unique sues de l’immigration, en parti- bunal a estimé que « vu la physionomie de la côte, faire du vélo quotidienne de tensions avec les sonnes âgées en 1991, le nombre source de revenus, et par la néces- culier des femmes isolées, avec des comportait des dangers ». usagers excédés par les standards de bénéficiaires d’aide au loge- sité d’aide face à la complexité de enfants. « Elles sont toujours extrê- a BUDGET 2000 : l’Assemblée nationale a adopté, mardi 2 no- saturés et les heures d’attente aux ment s’est accru, au cours de la la réglementation sociale. « Il y a à mement mal logées, constate-t-elle. vembre, les crédits de l’enseignement supérieur et de la re- guichets. Dans un tel climat, les in- même période, de plus d’un mil- la fois plus d’allocations distribuées, Je croyais avoir tout vu en banlieue, cherche. Le PC s’est abstenu ; DL, le RPR et l’UDF ont voté contre. Le sultes ne sont pas rares. Certains lion de personnes, les caisses ver- et elles sont plus difficiles à perce- dans les cités HLM. Mais à Paris, budget de l’enseignement supérieur s’élève à 52,4 milliards de francs, employés parlent même de cra- sant aujourd’hui une aide au loge- voir par l’ensemble des alloca- derrière les beaux immeubles haus- en progression de 2,6 % par rapport à 1999. Celui de la recherche se chats, les « stylos qu’on vous jette à ment à plus de 6 millions taires », raconte un guichetier gré- manniens, c’est exactement la monte à 54,6 milliards de francs, en hausse de 1,3 %. la figure » ou les « types qui at- d’allocataires (un ménage sur viste, qui jongle quotidiennement même chose : des familles avec cinq a RENCONTRE : Robert Hue, secrétaire national du PCF, et Jean- tendent à la sortie ». trois). « Tout monte en flèche », ré- avec 15 000 règles de droit. «Même enfants de dix-huit mois à huit ans, Michel Baylet, président du PRG, se sont rencontrés, mardi 2 no- Les plus anciens préfèrent se sume Pascale Lhuillier, déléguée avec un baccalauréat, un usager ar- logés dans 12 m2 , avec le père obligé vembre au soir, dans une grande brasserie parisienne. Ils se sont en- souvenir de l’« âge d’or » des CGT-cadres à la CAF de Paris. Par- rive rarement à remplir tout son de sortir la table sur le palier, le soir, tretenus du sommet de la majorité de la gauche plurielle sur l’emploi caisses d’allocations familiales mi les 10 millions d’allocataires des dossier dès la première fois », pour poser un matelas par terre. » et le bilan du gouvernement, qui doit se tenir le 16 décembre. Ils ont (CAF), quand la gestion des pres- caisses, un tiers disposent de reve- ajoute-t-il. Cette famille, ajoute l’assistante- aussi évoqué quelques différends entre les deux formations, notam- tations ne concernait que les fa- nus mensuels inférieurs à 4 200 La mission devient même par- sociale, paye 3 000 francs de loyer ment des contentieux électoraux dus au non-désistement de candi- milles. C’était il y a un peu plus de francs, et la moitié (environ 5 mil- fois impossible pour les popula- mensuel et attend un logement en dats communistes en faveur des candidats radicaux. dix ans, avant la création en 1988 lions de bénéficiaires) ont un reve- tions les plus fragilisées, comme HLM depuis huit ans. « C’est très a LÉGISLATIVE PARTIELLE : le bureau national du Parti socia- du revenu minimum d’insertion nu inférieur à 6 300 francs. «Les celles bénéficiant du RMI ou de difficile de réussir à reloger les gens, liste a « ratifié la candidature de Michel Charzat » à la législative par- (RMI), pris en charge par les CAF CAF sont l’une des rares institutions l’API, qui doivent, de surcroît, soupire-t-elle. Bon an mal an, la tielle dans la 21e circonscription de Paris, a indiqué mardi 2 novembre ainsi que deux autres minimas so- en France qui distribuent de adresser à leur CAF une déclara- caisse d’allocations familiales de Pa- Alain Claeys, secrétaire national à la trésorerie et à la coordination. ciaux, l’allocation adulte handica- l’argent, observe l’un des cher- tion trimestrielle de revenus. «Les ris reloge entre 60 et 100 familles.» « Ce choix devrait conduire à une partielle réussie », a-t-il estimé à l’is- pé (AAH) et l’allocation parent iso- cheurs en sciences sociales à la gens qui se déplacent ne peuvent sue de la réunion. lé (API). Depuis, les présidents de CNAF. Elles font vivre beaucoup de pas répondre par courrier, observe Alexandre Garcia De plus en plus de familles dépendraient des prestations sociales Un appel pour l’arrêt MAL PRÉSERVÉS de la pauvreté par les reve- vanche, s’être améliorées durant la période, même « Ces dix dernières années, écrit le sociologue nus du travail, les ménages démunis dépendent de si un quart des ménages suivis par l’association en Serge Paugam, membre de l’Observatoire natio- des privatisations plus en plus souvent des prestations sociales qui 1998 déclaraient se loger dans des conditions pré- nal de la pauvreté et de l’exclusion, à qui l’asso- DANS UN APPEL faisant suite à la catastrophe ferroviaire de Pad- leur sont versées. Tel est le principal enseignement caires. Mais l’intérêt de l’étude porte surtout sur ciation a demandé de commenter ces données, dington en Grande-Bretagne qui, le 5 octobre, a coûté la vie à plus de des statistiques d’accueil du Secours catholique, les revenus déclarés par les personnes accueillies. les transferts sociaux ont joué un rôle important trente personnes (Le Monde du 7 octobre), neuf personnalités de la rendues publiques mercredi 3 novembre. En 1998, dans la diminution de la pauvreté. Au contraire gauche et de l’extrême gauche françaises demandent « l’arrêt des pri- l’association caritative a suivi 714 831 situations de TRAVAILLEURS PAUVRES d’autres pays, comme la Grande-Bretagne, la vatisations et la mise en place, aux niveaux national et européen, d’ob- détresse, ce qui représente – ces situations pou- En cinq ans, la part des ménages vivant exclu- France n’a pas cédé à la tentation de [les] dimi- servatoires chargés de tirer le bilan des privatisations intervenues ces vant concerner un individu isolé ou une famille – sivement des transferts sociaux (prestations fami- nuer. Cela n’empêche pas de s’interroger sur le vingt dernières années ». Cet appel est initié par Yves Salesse, membre 1,5 million de personnes aidées, dont 80 % vivent liales, allocation-logement ou de type RMI) est montant très modeste de certaines allocations : de la Fondation Copernic, qui a quitté, il y a deux mois, son poste de en dessous du seuil de pauvreté. passée de 40 % à 43 %. Dans le même temps, le RMI, allocations de solidarité. » En revanche, les conseiller auprès du ministre de l’équipement, des transports et du Le Secours catholique a confronté ces chiffres à nombre des ménages vivant de revenus dérivés du statistiques viennent confirmer que, selon les logement Jean-Claude Gayssot. ceux de l’année 1994. La comparaison fait appa- travail ou mêlant les deux types de ressources dé- termes du sociologue « le travail ne protège plus Parmi les signataires figurent Anicet Le Pors, ancien ministre commu- raître une montée du nombre de familles mono- clinaient très légèrement, respectivement à 14 % et de la pauvreté », pas plus que le chômage ne suf- niste, Francis Wurtz, président du groupe de la Gauche unitaire euro- parentales parmi les situations suivies : la propor- 30 %. Nombre de familles démunies semblent tou- fit désormais à expliquer l’exclusion. Les working péenne (GUE) au Parlement de Strasbourg et membre du bureau na- tion est passée de 40 % à 45 % en cinq ans. Les jours plus dépendantes des transferts sociaux. poors (travailleurs pauvres), aux conditions de vie tional du PCF, Georges Sarre, député et président délégué du MDC, familles de ce type vivent majoritairement dans les Mais leur sort n’apparaît pas toujours comme le fragilisées par le temps partiel et les emplois à Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente du Parlement européen et villes, la pauvreté n’ayant cessé de se concentrer plus défavorable. En 1998, les revenus moyens tirés statut précaire, ont dorénavant leur place parmi membre de la Gauche socialiste du PS, Jean-Luc Bennahmias, en milieu urbain au cours des cinq années, pour des transferts sociaux (3 829 francs mensuels) les populations accueillies par le Secours catho- membre du Conseil économique et social et secrétaire national des atteindre la proportion de 87 % des accueillis vi- étaient supérieurs à ceux des foyers ne vivant que lique. Verts, Alain Krivine, député européen et porte-parole de la LCR, ainsi vant dans les communes de plus de 2 000 habi- des ressources dérivées de leur travail (3 649 que deux économistes, Michel Husson et Hoang-Ngoc Liêm. tants. Les conditions de logement semblent, en re- francs). Jérôme Fenoglio LeMonde Job: WMQ0411--0013-0 WAS LMQ0411-13 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 10:33 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0427 Lcp: 700 CMYK

13 RÉGIONS LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 Comment aménager l’espace européen ? L’Arc atlantique, qui regroupe 33 régions occidentales de l’Union, est en désaccord avec les idées de la Commission de Bruxelles sur la coopération « transnationale ». Une logique géographique, fondée sur les espaces naturels, s’oppose à une approche plus économique développée à Bruxelles NANTES les axes territoriaux les plus pertinents de notre correspondant De l'« Espace Atlantique » à l'« Adriatique et Europe du Sud-Est » : onze zones de coopération de leur développement. À eux de dire L’Arc atlantique, qui fut le labora- s’il faut, à côté de l’axe central de toire de la coopération transnatio- • Dans le découpage l’Europe qui ne cesse de se renforcer, nale entre régions européennes envisagé par la PÉRIPHÉRIE un Espace atlantique parallèle et pé- NORD d’une même aire géographique, va- Commission de riphérique. Aux régions de l’Arc t-il disparaître, dix ans après sa créa- RÉGION DE LA MER BALTIQUE Bruxelles, certaines atlantique et à leurs Etats de dire si, tion ? « Arc » géographique, for- au-delà de leur vocation maritime RÉGION DE LA MER régions pourraient FINLANDE traditionnelle, il est souhaitable mant l’une des commissions de la DU NORD FINLANDE faire partie de deux Conférence des régions périphé- zones transnationales; qu’elles établissent des liens plus forts riques maritimes d’Europe (CRPM), mais, dans ce cas, avec les régions les plus puissantes de l’Europe » il réunit trente-trois régions d’Es- SUÈDE elles n'auraient accès , dit-on à Bruxelles, en pagne, de France, d’Irlande, du Por- soulignant le risque d’une vision qu'à un seul SUÈDE tugal et du Royaume-Uni. programme de franco-française de l’Arc atlantique : Cet espace de plus de 680 000 ki- DANEMARK « Les Espagnols, les Ecossais, les Por- DANEMARK financement. lomètres carrés représente 21 % de IRLANDE IRLANDE tugais et les Anglais auront à ré- la superficie de l’Union européenne. ROYAUME- ROYAUME- PAYS-BAS pondre aux mêmes questions. » UNI PAYS-BAS NORD-OUEST UNI Il est bordé de 2 500 kilomètres de EUROPE ALLEMAGNE ALLEMAGNE BELGIQUE ESPACE CENTRE côtes et est peuplé de 57 millions BELGIQUE « EUROPE POLYCENTRIQUE » LUX. ET DANUBE d’habitants, soit 15 % de la popula- ESPACE LUX. Dans l’ouest de la France, où il est tion de l’Union européenne. Il ATLANTIQUE SUD-OUEST né, les défenseurs de l’Arc atlan- FRANCE FRANCE n’avait pas été retenu, il y a quel- AUTRICHE EUROPE AUTRICHE tique affûtent leurs arguments et ques mois, par la Commission euro- s’emploient à prouver sa vitalité. péenne, parmi les dix zones de coo- ADRIATIQUE ET « Dans l’Europe polycentrique que EUROPE DU SUD-EST pération transnationales appelées à PORTUGAL préconise le schéma de développe- ITALIE bénéficier, à partir de 2000, d’une ITALIE ESPAGNE ment de l’Europe communautaire, via PORTUGAL l’Arc atlantique n’est plus un syndicat aide spécifique de l’Union, le ESPAGNE (lire ci-des- ESPACE de défense réunissant quelques losers programme Interreg III ALPIN sous). perdus dans les brumes. Nous voulons Dans l’ensemble des régions eu- être l’un des grands ensembles sur le- GRÈCE ropéennes intéressées, les réactions MÉDITERRANÉE GRÈCE quel se structurera ce développement ont été vives. En France, une péti- OCCIDENTALE ARCHIMED et nous nous appuyons sur nos spécifi- tion de défense de l’Arc atlantique, Source : Commission européenne cités maritimes et périphériques. Si lancée par les présidents des régions l’Arc atlantique est coupé en deux, Basse-Normandie, Bretagne, Pays mois pour consommer les crédits, tardé les choses. En France, nous direction des relations européennes d’un Arc atlantique marginalisé, à nous perdons ces deux aspects, vitaux de la Loire, Poitou-Charentes, Aqui- faute de quoi ils seront perdus. «Un avons été victimes des oppositions et internationales de la région des l’ouest d’une Europe élargie, que la pour nous », répond à la Commis- taine, Centre et Limousin, a été si- espace de coopération transnationale entre le ministère des finances et le Pays de la Loire. « Le programme eu- Commission européenne avait re- sion de Bruxelles Yves Morvan, pré- gnée par de nombreux élus et socio- ne se décrète pas. Il doit prouver sa ministère de l’aménagement du terri- ropéen Interreg IIC Espace atlantique mise en question avec sa première sident du Comité économique et professionnels. Hors de l’Hexagone, pertinence par la réalité des coopéra- toire. Il ne faut pas oublier non plus confirme le dynamisme de ce terri- analyse. social régional de Bretagne. un texte identique a été signé, no- tions engagées et des résultats consta- que l’Arc atlantique est le plus grand toire. En deux mois, plus de cinquante Vu de Bruxelles, il semblait préfé- Dans le même esprit, Edmond tamment, par l’Espagnol Manuel tés », explique-t-on à Bruxelles. espace européen de coopération in- projets ont été déposés », ajoute la rable de créer deux espaces arri- Hervé, le maire (PS) de Rennes, Fraga Iribarne, président de la ré- Les régions françaises de l’Arc terrégionale et celui qui concerne le pétition des régions françaises. mant les régions atlantiques au vient de proposer, au nom du ré- gion Galice, qui préside la Commis- atlantique plaident « non cou- plus d’Etats », explique Olivier Vis- Plus fondamentalement, c’est la continent ; l’un dénommé « Nord- seau des grandes villes de l’Ouest sion Arc atlantique au sein de la pable ». « Ce sont les Etats qui ont re- set, qui suit le dossier au sein de la vision, évoquée par ces régions, Ouest Europe » incluant le qui réunit Rennes, Nantes, Brest, Conférence des régions périphé- Royaume-Uni, l’Irlande, l’ouest de Angers et Le Mans, la création riques maritimes d’Europe, et par la France, les Pays-Bas, la Belgique d’une conférence des villes de l’Arc ses vice-présidents français, portu- et une partie de l’Allemagne ; atlantique. Cette dimension gais et gallois. Face à cette fronde, la Interreg III : 397 millions d’euros pour la France l’autre, baptisé « Sud-Ouest Eu- compléterait sans doute utilement Commission européenne a préféré rope » incluant le sud-ouest de la la définition économique et régio- laisser le jeu ouvert en ajoutant, in NANTES gions en retard de développement. jettent les bases d’une coopération France et la péninsule ibérique. nale actuel d’un Arc atlantique, qui, extremis, un « Espace atlantique » de notre correspondant Parce qu’elles sont les plus faciles renforcée au sein de l’Union. Dans le projet de zonage finalement paradoxalement, reste largement dans la communication sur Inter- Le principe fondateur des initia- à mettre en œuvre et intéressent Soumise actuellement à la remis aux Etats, l’« Espace atlan- méconnu de ses habitants. reg III transmise en octobre aux tives communautaires Interreg est les territoires les plus nombreux, consultation des Etats, l’initiative tique » cohabite donc avec les zones Quand il aura à donner sa vision Etats. Un peu moins étendu que de faire en sorte que « les frontières toutes les zones frontalières étant communautaire Interreg III revien- « Nord-Ouest Europe » et « Sud- de l’aménagement du territoire eu- l’Arc atlantique, cet espace irait de nationales ne soient pas un obstacle éligibles, les coopérations trans- dra fin novembre devant la Ouest Europe ». Ce qui crée des che- ropéen, le gouvernement français l’Irlande à l’Espagne, avec une pos- au développement équilibré et à l’in- frontalières bénéficieront de 50 % à Commission européenne, avant vauchements. Bretagne, Pays de la devra arbitrer entre une logique sible extension écossaise au nord et tégration du territoire européen ». 80 % des financements, selon le d’être examinée par le comité des Loire et Poitou-Charentes pour- géographique fondée sur les es- portugaise au sud. La troisième génération de pro- choix des Etats. Ce sont les zones régions et le Parlement européen. raient ainsi appartenir à deux zones, paces naturels, qui sous-tend l’Arc grammes Interreg couvrira les an- de coopération transnationale qui Objectif : arriver à une décision fi- mais elles ne pourront bénéficier atlantique, et une approche plus CHEVAUCHEMENTS nées 2000-2006. Elle sera dotée de poseront le plus de problème de nale au début 2000. Viendra en- que d’un seul financement. économique, donnant le primat à la La vision négative de l’Arc atlan- 4,875 milliards d’euros (environ délimitation, comme le montre suite le temps de la présentation « La concentration de régions péri- masse critique que chaque zone de- tique qui semble prévaloir à 32 milliards de francs), dont l’exemple de l’arc atlantique. des programmes d’action par les phériques est-t-elle une bonne op- vrait atteindre pour se développer à Bruxelles s’explique d’abord par les 397 millions reviendront à la Etats et des discussions avec la tion ? Si les Etats et les régions le l’échelle européenne. Le débat ne résultats mitigés des coopérations France. Trois types de coopération FONDS RÉGIONAUX Commission, puis de leur mise en veulent, ils le décideront. Avec Inter- fait que commencer. en cours. Pour la génération actuelle seront financés : coopérations Elles devront « prendre en œuvre. L’enjeu d’Interreg III et des reg III, nous avons mis le pied dans la des programmes transnationaux, transfrontalières entre collectivités compte les recommandations pour le délimitations de zones éligibles est porte pour les amener à réfléchir sur Dominique Luneau baptisée Interreg IIC, qui couvre les locales contiguës, coopérations développement territorial formulées important, car les fonds structurels années 1996/1999, l’Arc atlantique transnationales entre autorités na- dans le cadre du schéma de déve- actuels seront remplacés, après n’a fourni son « programme opéra- tionales, régionales et locales, au loppement communautaire ». Ces 2006, par des fonds régionaux de ce tionnel » qu’en mai, avec deux ans sein de vastes espaces européens, recommandations, arrêtées en mai type. de retard. Le temps de lancer les et coopérations interrégionales par les ministres de l’aménagement projets, il ne reste que quelques thématiques concernant des ré- du territoire des 15 à Potsdam, D. L.

DÉPÊCHES a MANCHE : la chambre de Le châtelain et les bonnes fées patrimoniales commerce et d’industrie (CCI) MOURET (Aveyron) course aux archives. Puis vient le gros œuvre du de Cherbourg a indiqué, mardi de notre envoyé spécial débroussaillage, l’extraction dans la carrière d’ori- 2 novembre, que le constructeur « C’est notre bien, mais c’est avant tout le patri- gine des pierres manquantes, la mise hors d’eau automobile Toyota envisage de ne moine des gens du village et nous nous sentons, sur- du logis, la superbe reconstruction, en dix mois, de plus faire transiter ses voitures tout, détenteurs d’une histoire architecturale dont la charpente par une équipe de Compagnons du neuves destinées au marché fran- nous voulons retrouver la lisibilité », s’excuse devoir. çais et suisse par le port du Coten- presque Roger Fabry : cet enfant du pays devenu Tuiles de Lozère, gargouilles, gouttières de tin d’ici à fin 2001. Le président de pilote de ligne a transformé un coup de cœur pour cuivre, fenêtres à meneaux, échauguette, escalier à la CCI, Benoît Le Cacheux, a sou- un amas de ruines en une passion dévorante. De vis, tout est restauré à l’identique sous la direction ligné : « C’est une logique indus- fait, le château de La Servayrie, qui domine le petit de l’architecte des monuments historiques. En trielle implacable. A partir du mo- bourg de Mouret et la vallée de La Bourdou, à un quatre ans, le talent et la connaissance des uns, la ment où Toyota construit une usine jet de pierre de Rodez et de Conques la romane, a volonté des autres font merveille. en France [à Valenciennes, dans le de l’allure. Le soleil rasant de cette fin d’après-midi Nord], elle souhaite regrouper au- de Toussaint dore les murs en rougier (ce beau PILOTE DE LIGNE ET SEIGNEUR tour de cette usine tout ce qui grès rouge pâle, propre à la région) de la demeure Les 600 000 francs de l’achat sont une goutte tourne autour de la commercialisa- médiévale, vestige d’une coseigneurie regroupant d’eau, face aux 4 millions de la première phase de tion de ses véhicules. » Le trafic de – bizarrerie – quatre châteaux pratiquement acco- restauration. Le département fait la fine bouche voitures Toyota par Cherbourg re- lés les uns aux autres. (6 % du total), les subventions viennent surtout de présente un volume de 70 000 à En 1993, lorsque que Roger et Colette Fabry s’en la région et de l’État. La deuxième phase des tra- 80 000 véhicules neufs par an arri- sont portés acquéreurs, personne n’aurait misé un vaux (pose des planchers, remise en état du don- vant par cargos géants du Japon écu sur sa résurrection : les nouveaux propriétaires jon et reconstitution du jardin médiéval) coûtera et de Grande-Bretagne, et une passent pour de doux dingues. « Mais malgré les vi- sensiblement la même somme. Les époux Fabry centaine d’emplois directs et indi- cissitudes du temps, il était comme dans son jus, ex- sont optimistes. Les bonnes fées patrimoniales se rects pour Cherbourg. plique encore Roger Fabry. Une vraie chance, qui sont penchées sur leur sort : ils viennent d’obtenir a TARN : à l’appel du Centre dé- nous a permis de le faire très rapidement classer mo- le prix Point de vue-Châtelains d’aujourd’hui 1999, partemental des jeunes agri- nument historique, avec tout ce que cela implique d’un montant de 100 000 francs, qui devait leur culteurs (CDJA), une quaran- comme aides scientifique et financière ». De l’ancien être remis mercredi 3 novembre, sous le haut pa- taine d’agriculteurs tarnais ont fief, seule subsiste la tour médiévale couronnée de tronage de la ministre de la culture, Catherine muré, mardi soir 2 novembre, mâchicoulis. Les deux niveaux inférieurs, dont le Trautmann, lors du vernissage du Salon du Patri- l’entrée de la sous-préfecture à rez-de-chaussée, sont datés de la fin du XIIe siècle, moine, ouvert à Paris du 4 au 7 novembre. Castres, afin d’« attirer l’attention les trois étages supérieurs du dernier quart du Aujourd’hui, Roger Fabry n’est plus seulement des pouvoirs publics sur les diffi- XIVe. Le tout dans l’état que l’on devine après des pilote de ligne. Le moderne seigneur de La Servay- cultés que rencontrent actuelle- décennies d’abandon : les derniers locataires ont rie est devenu aussi chercheur, historien, paléo- ment les jeunes agriculteurs », face été, après la seconde guerre mondiale, des prison- logue, archéologue et... une sorte de détective du à la politique agricole commune. niers allemands ; puis la demeure a servi de grange patrimoine : après de minutieuses recherches, il Le ministre de l’agriculture, Jean à bestiaux, de clapier et de pigeonnier. vient de retrouver la trace, dans une villa cossue de Glavany, doit participer, jeudi à Toiture et pans de murs effondrés, corps du logis la Côte d’Azur, d’une des cheminées pillées de son Gaillac (Tarn), au congrès natio- envahi par les ronces et les broussailles, donjon fis- vieux bastion... Après photographie, il pourra la re- nal des sociétés d’aménagement suré : les époux Fabry se piquent cependant au jeu. constituer. foncier et d’établissement rural Une fois le site classé, et créée une association de (Safer). sauvegarde impliquant les villageois, c’est la Ali Habib LeMonde Job: WMQ0411--0014-0 WAS LMQ0411-14 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 08:18 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0428 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 HORIZONS HISTOIRE LA CHUTE DU MUR 3 DIX ANS APRÈS La fin du « niet » soviétique

E devait être une la RDA et les autres pays socialistes : établir une atmosphère de confiance « autodétermination » figure dans simple visite de ré- Le 14 juin 1989, à l’issue la RDA est en quelque sorte l’enfant et de respect mutuel. » La visite à un texte. Kohl l’a ajouté lui-même, conciliation, et elle de l’Union soviétique, et on se doit Bonn est une contribution essen- pour tester les Soviétiques. Ses a dépassé ses ob- de sa visite à Bonn, de reconnaître sa paternité sur ses tielle au changement de climat. Ce propres conseillers ont été étonnés jectifs. Du 12 au enfants. » n’est pas le premier voyage de Mik- par l’absence de réaction. L’article 1 14 juin 1989, Mik- Mikhaïl Gorbatchev rompt A l’autre extrême, le conseiller di- haïl Gorbatchev en Allemagne de reconnaît « le droit de tous les haïl Sergueïevitch plomatique de Gorbatchev, Anatoli l’Ouest. Il y est déjà venu en 1975, à peuples et Etats à déterminer libre- Gorbatchev fait officiellement avec Tchernaïev, a compris que, « sous l’invitation du petit PC ouest-alle- ment leur destin et à définir souve- C une forme ou sous une autre, l’unifi- mand, alors qu’il était simplement rainement leurs relations entre eux son premier voyage officiel en République fédé- la doctrine Brejnev, qui cation allemande est inévitable si secrétaire de la région de Stavropol. sur la base du droit international ». rale d’Allemagne. Le chancelier l’URSS veut développer une stratégie Il en a gardé au moins un souvenir. Chaque peuple est libre de détermi- Kohl tient à soigner ses relations a justifié l’envoi des chars à long terme ». Il l’écrit dès 1986 Dans la vallée du Rhin, un pom- ner librement son destin, autre- personnelles avec le secrétaire gé- dans une note à Gorbatchev. Il piste lui a rappelé une citation de ment dit de se réunifier, lisent les néral du Parti communiste de soviétiques à Kaboul ou ajoute un peu plus tard que «les Staline en 1942 : « Les Hitler passent, Allemands dans la déclaration l’Union soviétique, qui vient d’être embrassades avec les dictateurs le peuple et l’Etat allemands de- commune ; chaque Etat est souve- élu président du présidium du So- Prague. Les dirigeants des communistes ne peuvent avoir que meurent. » Et le pompiste d’ajou- rain, y compris la RDA, lisent les viet suprême (chef de l’Etat). Dès des conséquences négatives » pour ter : « Mais Staline a divisé l’Alle- Soviétiques. leur premier entretien, il lui remet pays communistes d’Europe Moscou. En revanche, un rapport magne. » Cette différence d’interprétation, un cadeau pour sa mère, qui a fêté de Viatcheslav Dachtchitchev, pré- En juin 1989, Mikhaïl Gorbatchev confirmée dès le lendemain de la si- son soixante-dix-huitième anniver- centrale savent qu’ils sident du conseil scientifique des est de nouveau sur les bords du gnature, s’avérera secondaire. L’es- saire. Il est touché que Raïssa Gor- affaires étrangères, qui présente le Rhin. Au soir du troisième jour, sentiel est que, pour Mikhaïl Gor- batchev se rende au cimetière de ne doivent plus compter sur mur comme « un obstacle à la dé- Helmut Kohl l’entraîne dans une batchev, les régimes socialistes Stukenbrock, où sont enterrés tente », est rejeté et même détruit promenade dans le parc de la chan- d’Europe centrale ne doivent plus d’anciens prisonniers de guerre so- l’URSS pour être maintenus par le ministère. Entre les deux, un cellerie. Les deux hommes sont compter sur l’URSS pour être main- viétiques. « Après tout, nous ne groupe de germanisti, mené par Va- seulement accompagnés de leurs tenus par la force. C’est la traduc- sommes pas seulement des politi- au pouvoir par la force lentin Faline, ancien ambassadeur à interprètes. Ils parlent de leur jeu- tion de la « doctrine Sinatra » («I ciens, poursuit Helmut Kohl, qui ex- Bonn et véritable coauteur avec nesse au temps du nazisme et des did it my way », « Je l’ai fait à ma fa- celle dans le registre lyrique. Nous Willy Brandt de l’Ostpolitik, pro- nouvelles relations germano-sovié- çon »), qui a remplacé la « doctrine sommes aussi des hommes que le de la sécurité mutuelle », répond de réplique. Dans son discours au pose une politique allemande ac- tiques. Le chancelier déclare que Brejnev », au nom de laquelle les destin de leur propre famille inté- Gorbatchev en faisant référence à banquet du Kremlin, Richard von tive, dans la ligne de Rapallo. L’en- toute véritable amélioration est chars soviétiques étaient intervenus resse. Ainsi j’ai moi-même deux fils la déclaration commune que les So- Weizsäcker parle de la « question tente avec l’Allemagne est bloquée par la « question alle- à Prague ou à Kaboul. qui ont servi dans la Bundeswehr et viétiques et les Allemands s’ap- allemande », « qui restera ouverte fondamentale pour l’URSS, et plus mande ». Gorbatchev n’est pas Le 9 novembre 1989, un des diri- un frère qui est tombé pendant la prêtent à signer. Véritable traité, ce aussi longtemps que la porte de précisément la coopération avec la d’accord et explique une fois en- geants du Parti social-démocrate al- deuxième guerre mondiale. » Mik- texte, accompagné de onze accords Brandebourg sera fermée ». Le vieil RFA, étant donné la crise de la core que l’existence des deux Etats lemand, Horst Ehmke, proche de haïl Gorbatchev acquiesce : « Sans économiques et techniques, devait Andreï Gromyko, le « M. Niet » de RDA, dont les spécialistes ne sont allemands est un résultat de l’His- Willy Brandt, dîne avec quelques une touche d’humanité, la politique préparer les fondements de la la diplomatie soviétique pendant amis à Paris, à La Gauloise, un des moderne ne serait ni sérieuse ni mo- « maison commune européenne » plus de trente ans, qui est devenu le restaurants fréquentés jadis par rale. » que Mikhaïl Gorbatchev et les par- chef de l’Etat, fait rayer ce passage « Sous une forme ou sous une autre, François Mitterrand. C’est là qu’il Il faut aussi de la chance, dit en- tisans de la perestroïka en URSS des comptes rendus de la presse so- apprend l’ouverture du mur de Ber- core Helmut Kohl, citant Frédéric le appelaient de leurs vœux. Il devait viétique. Le lendemain, Mikhaïl l’unification allemande est inévitable lin. A la fois étonné et ravi, il rap- Grand. Le secrétaire général vient faciliter la coopération entre Mos- Gorbatchev le fait rétablir. pelle l’entretien que Mikhaïl Gorba- de subir un rude coup avec le trem- cou et Bonn et un rapprochement Est-ce à dire que le secrétaire gé- si l’URSS veut développer une stratégie tchev a eu avec les chefs du SPD à blement de terre en Arménie. Kohl entre les deux parties de l’Europe, néral s’est fait à l’idée que la divi- l’occasion de sa visite à Bonn en en conclut que « maintenant est ve- donc entre les deux Etats alle- sion de l’Allemagne est artificielle à long terme » Anatoli Tchernaïev, juin. Le numéro un soviétique au- nu le temps de la chance. Nous de- mands. En fait, il donnait le coup et provisoire ? Ce serait aller vite en rait alors assuré ses interlocuteurs vons l’exploiter à fond ». En effet, «il d’envoi à la disparition des blocs, besogne. Il ne croit pas, comme le conseiller diplomatique de Gorbatchev que les chars resteraient dans leurs existe maintenant une chance de donc à la réunification de l’Alle- répète Gromyko encore en avril casernes si la protestation se déve- transformer les relations internatio- magne, mais Gorbatchev ne le sa- 1989, que la division de l’Allemagne loppait en RDA. Un ordre avait-il nales sans mettre en cause les inté- vait pas. soit aussi durable que la séparation pas dupes. Elle peut se faire sur la toire. Montrant le Rhin qui coule à déjà été donné ? Il le fut en tous cas rêts de l’autre partie, dans le respect Les relations entre le chancelier des Etats-Unis et de l’Angleterre, base d’un rapprochement entre les leurs pieds, Kohl se lance dans le en août, et Gorbatchev en avertit allemand et le chef du parti sovié- voilà deux cents ans. Pourtant, s’il deux Etats allemands, qui doivent genre de métaphore qu’il adore : Honecker quand celui-ci passe par tique avaient plutôt mal commen- veut se débarrasser de l’héritage de conserver leur indépendance. « L’eau du fleuve se dirige vers la Moscou, de retour de vacances à C’est la fin ? Oui ! cé. Voyant dans la perestroïka un la guerre froide, il ne veut pas le Si les Allemands des deux côtés mer, et si vous voulez arrêter le fleuve Magnitogorsk. A la même époque, nouvel avatar de la propagande faire en un jour. Gorbatchev est un du mur contribuent à la détente, au il déborde et détruit la rive, mais le maréchal Koulikov, chef des b Mars 1985. Election de Mikhaïl communiste, Helmut Kohl avait, en « révisionniste », au sens que le so- renouveau des relations internatio- l’eau, elle, va quand même vers la forces du pacte de Varsovie, Gorbatchev comme secrétaire 1985, comparé Gorbatchev à Goeb- cialiste allemand Eduard Bernstein nales, à la construction de la « mai- mer. Il en est de même de l’unité alle- montre qu’il a tout compris : général du PC soviétique. La bels. C’était dans un entretien avec donnait à ce mot dans sa querelle son commune européenne », peut- mande. » Le Soviétique ne répond « Comme nous avons ordre de ne pas perestroïka s’accompagne d’une l’hebdomadaire américain News- avec Lénine. Pour lui, « le mouve- être pourront-ils recevoir, un jour, pas. Le silence s’installe entre les intervenir, on va perdre la RDA », « nouvelle pensée » en matière de week qui, il est vrai, n’était pas des- ment est tout, le but n’est rien ». la réunification comme prix de leur deux hommes. Le chancelier est sûr dit-il à l’ambassadeur d’un pays diplomatie. tiné à la publication. Le mal était Autour de lui ou de son ministre bonne conduite. Mais le moment que cet entretien « a changé quel- frère. b Juillet 1987. Visite à Moscou du fait. Blessé, Gorbatchev décida «de des affaires étrangères, Eduard n’est pas venu, et, pour ceux qui que chose ». A son retour de Bonn, où il a ac- président de la République donner une leçon à ces Allemands » Chevardnadze, certains sont plus ont conçu cette politique avec les La déclaration commune signée compagné le secrétaire général, fédérale, Richard von Weizsäcker. en s’abstenant de tout contact à un pressés. Les spécialistes de l’Alle- sociaux-démocrates allemands à la solennellement par Helmut Kohl et Anatoli Tchernaïev tire les leçons b Décembre 1988. Visite haut niveau pendant deux ans. Jus- magne, qu’on appelle à Moscou les charnière des années 60-70, la ré- Mikhaïl Gorbatchev a l’ambiva- du voyage : « La conclusion pour les d’Helmut Kohl à Moscou pour qu’à ce que Kohl lui envoie un mes- germanisti, sont divisés. La vieille compense de l’unité ne saurait re- lence de tous les compromis diplo- Allemands de l’Est va de soi : l’URSS dissiper les malentendus. sager. Le ministre-président du garde du ministère des affaires venir à un gouvernement dirigé par matiques. Les deux parties peuvent ne fait plus obstacle à l’unification, b 12-14 juin 1989. Premier voyage Bade-Wurtemberg, Lothar Späth, étrangères défend la ligne : l’exis- les chrétiens-démocrates. se déclarer satisfaites. Les Sovié- donc on peut agir. C’est ce que font officiel de Gorbatchev à Bonn. est reçu au Kremlin : « Si vous ne tence de deux Etats allemands fait Aux dires de ses proches, Mikhaïl tiques ont obtenu un passage sur le les gens de RDA. » b 7 juillet. La « doctrine Brejnev » vous rendez pas bientôt en RFA, ce partie « des réalités de l’après- Gorbatchev réagit à toutes ces sug- désarmement, le règlement paci- sur la souveraineté limitée des sera une catastrophe pour nous », guerre ». Elle est le prix que les Alle- gestions avec « un calme olym- fique des conflits et la coopération Daniel Vernet Etats socialistes est officiellement avoue-t-il. « Vous l’avez donc mands doivent payer pour les pien ». Dans son for intérieur, il est économique. La satisfaction des Al- enterrée par le pacte de Varsovie. compris, c’est bien », répond Gorba- crimes du national-socialisme. La peut-être convaincu que la réunifi- lemands a des causes plus pro- b 6-7 octobre. Célébration tchev. RDA est un bastion du socialisme cation allemande est inéluctable, fondes. Pour la première fois, Mos- PROCHAIN VOLET : officielle du 40e anniversaire de la Le premier signe de dégel arrive et un pilier du pacte de Varsovie qui mais il ne peut le dire sans s’aliéner cou accepte que le mot Via Prague, Berlin d’Est en Ouest RDA. La foule acclame avec les visites à Moscou du pré- garantit la sécurité du camp les conservateurs de la direction so- Gorbatchev. Le chef du Parti sident de la RFA, en juillet 1987, communiste contre l’impérialisme viétique, sans soulever un vent de communiste polonais se penche puis d’Helmut Kohl, en décembre américain. panique dans la direction est-alle- vers lui : « C’est la fin ! – Oui », 1988. Devant Mikhaïl Gorbatchev, Le 1er novembre 1989, huit jours mande, et surtout sans se défaire répond le président soviétique. le président von Weizsäcker évoque avant l’ouverture du mur de Berlin, d’une carte maîtresse dans ses né- b 15-16 juillet 1990. Rencontre l’unité de la nation allemande. un Egon Krenz aux abois, qui vient gociations avec Bonn. L’existence Kohl-Gorbatchev dans le Caucase. « Dans cent ans, peut-être », de remplacer Erich Honecker à la de la RDA et la présence de L’URSS accepte que l’Allemagne concède le secrétaire général du tête du parti est-allemand, le dit 350 000 soldats soviétiques sur le réunifiée fasse partie de l’Alliance PCUS. « Dans cinquante... », sug- sans ambages à Gorbatchev : « Il y sol allemand lui permettent d’obte- atlantique et de l’OTAN. gère son interlocuteur sans susciter a une différence fondamentale entre nir des dirigeants ouest-allemands des déclarations de sympathie pour la perestroïka, comme de la part des autres dirigeants occidentaux, et en plus les crédits dont il a be- soin pour mener à bien ses ré- formes. Ses déclarations privées comme publiques sont marquées par cette ambiguïté. On doit partir des réali- tés, répète-t-il. Le moment venu, l’histoire prononcera son verdict. La frontière entre les deux Etats al- lemands est inhumaine ; elle peut devenir une frontière normale sans être pour autant abolie. La réunifi- cation n’est pas un thème d’actuali- té. Le soutien à la RDA a cependant une limite : il ne peut être assuré aux dépens des intérêts soviétiques en RFA et dans l’ensemble de l’Eu- rope. Eduard Chevardnadze le re- pète à son collègue allemand, Hans Dietrich Genscher : « Le mur tom- bera un jour, mais il faut d’abord

A gauche, Erich Honecker, chef du parti communiste, donne l’accolade à Mikhaïl Gorbatchev à l’occasion du e CAMERA PRESS 40 anniversaire de la RDA. PIEL/GAMMA PATRICK LeMonde Job: WMQ0411--0015-0 WAS LMQ0411-15 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 08:18 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0429 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-HISTOIRE LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 / 15

DESTINS EST-ALLEMANDS Horst Maiwald, «trop crédule», ancien professeur de marxisme-léninisme D.R.

U bout de la Rosa-Luxem- A burg Allee, dans la banlieue triste de Brandebourg, bourgade de 90 000 habitants, Horst Maiwald vit dans un Platten- bau, ces HLM de l’ancienne RDA. Il attend, souriant, sur son balcon. La façade n’a pas été rénovée, mais l’intérieur du petit appartement est douillet et l’accueil chaleureux. Jus- qu’à la chute du mur, il avait suivi un parcours exemplaire. Né en 1944, il n’a jamais connu son père, prisonnier de guerre mort au-delà de l’Oural. C’est sa mère, employée, qui l’élève avec sa sœur dans la pe- tite ville de Brandebourg. Après avoir commencé des études scienti- fiques, il change de voie pour l’his- toire et l’anglais et devient profes- seur de marxisme-léninisme. Il est même délégué à la prestigieuse

Dr JÜRGEN GEBHARDT/STERN/STUDIO X Académie des sciences sociales au- Mikhaïl Gorbatchev est reçu par le président de la République fédérale, Richard von Weizsäcker, près du comité central du SED, le au cours de sa visite officielle à Bonn, en juin 1989, avec son épouse Raïssa (à gauche, Mme von Weizsäcker). parti de la dictature communiste. Aujourd’hui, M. Maiwald est assis- tant parlementaire d’un député Bonnes feuilles : Mikhaïl Gorbatchev sur la réunification allemande communiste rénovateur du PDS au Parlement régional de Brande- bourg. Dans les années 80, il étudie le « La réconciliation de nos deux grands peuples » syndicalisme américain... à dis- tance. « Chaque année, j’ai deman- OUR le dixième anniversaire ments négatifs portés en Russie » Certains représentants russes dérer la CSCE comme le moteur dé de faire un séjour aux Etats-Unis. P de la chute du mur de Berlin, sur la politique étrangère menée des milieux patriotico-nationa- d’une politique pan-européenne de Mais cela m’était refusé. J’avais des Mikhaïl Gorbatchev a écrit pendant la perestroïka. (...) listes ont commencé à affirmer paix”, etc. (...) entretiens avec les Américains qui ve- un livre de souvenirs dont l’édition » Qu’en est-il vraiment ? Mal- après coup que la réunification de » Je ne partage pas l’opinion de naient en RDA », explique-t-il. originale vient d’être publiée en Al- heureusement, les possibilités l’Allemagne aurait pu être réalisée ceux qui ont une peur exagérée de Lorsque pointe l’été 1989, M. Mai- lemagne. Wie es war, die deutsche créées par la réunification pour la à de bien meilleures conditions. l’élargissement de l’OTAN, et ce- wald, enseignant à Potsdam, doit Wiedervereinigung (Ce qui s’est coopération entre les deux Etats Chez nous, il y a des gens qui pendant je tiens cette décision faire face aux étudiants qui s’inter- vraiment passé, la réunification al- [la Russie et l’Allemagne] n’ont pas pensent qu’on aurait pu “avoir” pour erronée. Le poids croissant rogent : « Nous étions désarmés, lemande), paru chez Ullstein, est été pleinement utilisées. Nous en les Allemands. Je refuse une telle pris par l’alliance militaire occi- nous n’avions pas de réponse à leur une lecture personnelle de l’histoire. portons nous-mêmes la responsa- attitude. C’aurait été immoral et dentale détourne l’attention des donner. » Surtout, il ne voit pas ve- L’ancien président soviétique af- bilité principale. La disparition de tout simplement stupide. Nous tâches liées à la construction d’une nir la chute du mur. « En octobre- firme notamment que sa politique l’Union soviétique ne pouvait pas avons essayé de nouer des rela- Europe unifiée. L’avenir de celle-ci novembre 1989, je croyais encore que était dans la droite ligne de la posi- ne pas avoir de conséquences sur tions de coopération reposant sur reste vague. Les nouvelles lignes le socialisme avait une chance. » tion traditionnelle soviétique, y les relations germano-russes. La la confiance mutuelle. De quelle de partage entre les diverses ré- L’effondrement de la RDA boule- compris celle de Staline, qui était, nouvelle situation a, dans une cer- sorte de confiance aurait-il pu être gions d’Europe centrale et orien- verse sa vie. Il se retrouve en 1992 à selon lui, partisan de l’unité de l’Al- taine mesure, influé sur la poli- question si nous avions adopté un tale empêchent cette construction. enseigner l’anglais aux salariés li- lemagne, refusée par les puissances tique étrangère de la République tel point de vue et si nous avions L’Occident ne dispose pas d’un cenciés des conglomérats est-alle- occidentales après la guerre. Dans sentiel faites entendre plus tard, fédérale d’Allemagne. Des pro- essayé d’utiliser le sort d’une concept unique pour un ordre de mands. « A l’époque, beaucoup sa conclusion, dont nous publions lorsque la lutte politique interne blèmes sont apparus qui, selon grande nation comme monnaie paix dans l’ensemble de l’Europe. avaient encore l’espoir de retrouver des extraits, Mikhaïl Gorbatchev es- s’est aggravée chez nous – surtout moi, n’auraient pas existé si d’échange dans un jeu diploma- (...) un travail. On conseillait à certains saie de distinguer entre les gagnants après l’effondrement de l’Union l’URSS avait perduré. Je dois ce- tique ? C’eût été dégradant pour » Le processus européen a pris de se mettre à leur compte dans l’hô- et les perdants de la réunification. soviétique, quand dans les rela- pendant souligner que, malgré ces les Allemands et indigne pour ainsi un caractère déformé, asy- tellerie », lance-t-il, un brin cynique. « La plupart des citoyens sovié- tions germano-russes s’est instal- changements, l’Allemagne a res- métrique. A l’Ouest, on a tiques ont accueilli la réunification lée une situation tout à fait diffé- pecté ses engagements dans le do- commencé par le confondre avec de l’Allemagne avec compréhen- rente de ce qu’on avait pensé. maine économique. (...) « Chez nous, il y a l’élargissement du système d’al- « En octobre- sion et calme. Bien sûr, il y eut un » Toutes les conditions créées au » L’aide financière que l’Alle- liance occidentale – Union euro- certain mécontentement dans une temps de la perestroïka pour nos magne a accordé à l’URSS, puis à des gens qui pensent péenne et OTAN – à quelques novembre 1989, partie de l’armée, chez les diplo- relations futures avec l’Allemagne la Russie, s’est élevée à près de Etats présélectionnés. En même mates et les idéologues de l’appa- ont été détruites. Beaucoup de ce 100 milliards de deutschemarks qu’on aurait pu “avoir” temps on voit bien que l’Occident je croyais encore reil du parti. Mais les critiques et que nous avions préparé et atten- [330 milliards de francs]. Cette s’oppose à tout effort d’intégra- les spéculations se sont pour l’es- du est apparu sous un autre jour. somme représente plus de la moi- les Allemands. Je refuse tion de l’ensemble postsoviétique, que le socialisme La polémique s’est durcie sur la tié de l’aide étrangère. Si l’on interprétée de manière arbitraire question de savoir qui avait gagné considère les problèmes de la RFA une telle attitude » comme une prétention impériale avait une chance » et qui avait perdu dans la solution liés à la reconstruction des Länder de la Russie. Et il cherche à ame- Photos ci-contre, page 14, de la question allemande. Cette de l’Est, nous n’avons aucune rai- ner les Etats nouvellement indé- et ci-dessous : en RFA, discussion a été aiguisée par la son de reprocher quoi que ce soit notre grand peuple, d’autant que pendants à se placer de son côté Jamais Horst Maiwald n’a renon- la « Gorbimania » bat tentative de certains milieux aux aux Allemands de l’Allemagne les gens dans l’Allemagne unie face à la Russie. Cette politique est cé à ses convictions. Membre du son plein lors de la visite Etats-Unis et dans d’autres pays de unie. Ce n’est pas leur faute si sont reconnaissants envers la Rus- à la fois dangereuse et à courte Parti communiste allemand, le SED, officielle du président l’Ouest de présenter la liquidation nous avons gaspillé les milliards sie. Nous aurions tout simplement vue. depuis 1972, il milite au sein du PDS soviétique, acclamé sur de la guerre froide comme une vic- mis à la disposition de la Russie. ruiné la confiance politique qui » De tels événements auraient dès 1990. « Au début, on était vrai- la place du marché de Bonn. toire occidentale. D’où les juge- (...) s’est développée à travers la ré- été quasiment impossibles dans ment stigmatisés. Il y avait des gens conciliation de nos deux grands une constellation des forces euro- qui traversaient la rue pour ne pas peuples. (...) péennes dans laquelle l’URSS au- nous croiser », se rappelle-t-il. » Le dépassement de la division rait joué un rôle comme puissance « Mais maintenant, il n’y a plus d’ex- de l’Allemagne devait avoir des européenne et mondiale. La coo- clusion. » Aujourd’hui, l’ancien pro- conséquences sur les perspectives pération entre une Union sovié- fesseur regrette son métier de jadis. du développement européen. tique rénovée sur des bases démo- « Je serais bien plus volontiers profes- Quand nous avons soutenu la réu- cratiques et l’Allemagne réunifiée seur d’anglais, puisque le marxisme- nification, nous pensions en parti- et forte aurait été un facteur puis- léninisme n’est plus enseigné. Mais culier aux possibilités grandis- sant dans l’évolution du processus on ne me donne pas cette chance. A santes pour les deux plus européen, dans l’esprit des prin- cause de mon engagement politique importants peuples européens de cipes de la charte de Paris. actuel », regrette-t il, avant de participer ensemble à la construc- » Les problèmes de la sécurité concéder qu’« on ne pouvait pas tion de la nouvelle Europe. La si- européenne, de la coopération et continuer avec cette élite politique. Je tuation a cependant changé et de l’unité continuent à se poser. Ils comprends que le marxisme-léni- beaucoup de choses se sont pas- se présentent autrement que dans nisme n’existe plus. » sées autrement que prévu. l’étape précédente. La tâche, de Toutefois, il n’estime pas avoir » Les circonstances objectives passer de la grande Europe à l’Eu- gâché sa vie pour un mauvais mises à part, je ne peux m’empê- rope unifiée, n’a pas perdu en ac- combat. « Mais je regrette de ne pas cher de citer quelques gestes préci- tualité. Elle pose de sérieuses avoir posé plus de questions. J’ai été pités du chancelier [Kohl] qui questions à tous les Européens, y trop crédule. En revanche, je garde contredisaient ses promesses et compris aux Russes. La diplomatie mes idéaux : la paix, la justice so- ses déclarations pathétiques, russe cherche de nouvelles voies ciale, ce sont des valeurs que j’ai es- qu’elles soient publiques ou faites pour sa politique européenne, sayé de transmettre. » Et la société entre quat’z-yeux. La décision bien que ses possibilités soient, là née de la réunification ne corres- d’élargir l’OTAN, prise avec la par- comme ailleurs, fortement limitées pond pas à ses vœux : « Je suis amer ticipation active de l’Allemagne, a par la crise intérieure persistante dans la mesure où la tentative histo- porté un coup sévère à la et par les erreurs commises précé- rique de créer une société meilleure a construction d’une Europe unie. demment. » échoué. » Pourtant, en 1990, on avait parlé de la chance historique de “consi- SIPA PRESS/WITT SIPA Mikhaïl Gorbatchev Arnaud Leparmentier LeMonde Job: WMQ0411--0016-0 WAS LMQ0411-16 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0430 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 HORIZONS-PORTRAIT Christian Sautter Agé de 59 ans, l’ancien secrétaire d’Etat au budget arrive aux commandes du ministère de l’économie et des finances à la suite de la démission de Dominique Strauss-Kahn. Exemple parfait d’un grand commis de l’Etat, cet économiste de formation a longtemps travaillé au secrétariat général de l’Elysée auprès de François Mitterrand, avant d’être préfet d’Ile-de-France. Bien que très lié à « DSK », il ne lui ressemble ni par l’itinéraire, ni par la personnalité, ni même, sur certains sujets, par les convictions l’homme qui sort de l’ombre

ES deux hommes ont dans le milieu des affaires et a tou- retrait de ceux pour lesquels il a poste qui l’amènera à se lier d’ami- lui valent le surnom de «la armes à l’Insee entre 1965 et 1971. l’ambition du plein jours gardé un œil sur le Cercle de travaillé. Bon serviteur de l’Etat, il tié avec Lionel Jospin. En 1985, las, Carpe ». Dans la foulée de mai 1968, il emploi. Le premier, l’industrie, qu’il a créé. Le second n’a jamais cherché à tirer la cou- il souhaite prendre un peu de re- Dans les coulisses, certains prend, comme d’autres écono- Dominique Strauss- ignore ce monde et a plutôt le goût verture à lui. Les deux années cul. Et quitte le saint des saints. s’énervent de son côté un peu trop mistes de l’Insee, une année sab- Kahn, cherche son à fréquenter le Cercle des écono- écoulées au côté de son ami Domi- Sans pour autant s’éloigner de la « prof ». A l’Elysée, durant les an- batique. Et choisit d’aller au inspiration outre- mistes, même s’il n’y a pas que des nique Strauss-Kahn, qu’il a intro- Mitterrandie. nées 80, les réunions de cabinet du Japon. Atlantique. Christian amis. « Sautter à Bercy, c’est nippon duit dans les arcanes du PS en le Il entre alors à l’Inspection géné- mercredi matin, animées par le se- Sautter, son succes- ni mauvais », commente mécha- faisant entrer au Ceres, ne l’ont rale des finances. Mais il rejoint crétaire général adjoint, en l’ab- ENSIONNAIRE à la Maison L pas fait sortir de l’ombre. A aucun aussi un groupe d’experts mis en sence du secrétaire général retenu seur à la tête de Ber- ment l’un des économistes qui l’a franco-japonaise de Tokyo cy, préfère appeler à l’aide les pays souvent approché dans ce lieu de moment, d’ailleurs, il n’a essayé de place par Lionel Jospin au sein du par le conseil des ministres, ont P et chercheur invité par l’Ins- d’Europe du Nord, après avoir débat réservé aux experts. le faire. A « DSK » les dossiers po- PS, où il s’occupe plus particulière- laissé quelques souvenirs énervés à titut de recherche économique de longtemps été fasciné par le mo- L’arrivée de Christian Sautter litiques ; à Christian Sautter les ment des questions européennes, certains membres de l’équipe l’Agence japonaise de planifica- dèle japonais. Silicon Valley contre aux manettes de Bercy se traduira- dossiers techniques. En façade, de- et prépare déjà la réélection de d’alors. « C’était la classe et le pion. tion, il découvre un nouveau MITI. Le trait est grossier, parce t-elle pour autant par une inflexion vant les journalistes ou devant les M. Mitterrand. En 1988, il sera le Conséquence, les gens n’étaient plus monde, une culture jusque-là que le modèle nippon a au- de la politique économique du députés, le partage des rôles est « coordinateur de campagne » du très assidus. Et se voyaient adresser ignorée. Cette fascination qu’il jourd’hui révélé au grand jour ses gouvernement ? Le nouveau mi- clair. Et à aucun moment M. Saut- candidat socialiste. Avant de re- des notes écrites de remontrances... éprouve alors pour le Japon ne le faiblesses. Mais il aide à nistre n’est pas suspect d’avoir ter n’essaie de brouiller les cartes. prendre du service, de nouveau Il pouvait se montrer méprisant et quittera pas et lui fera écrire plu- comprendre ce qui sépare, malgré abandonné ses références. C’est un désagréable », se souvient l’un des sieurs livres sur le sujet. deux ans d’étroite collaboration au homme de convictions, et cela fait participants. François Mitterrand, De retour en France, il rejoint ministère de l’économie et des fi- longtemps qu’il est fidèle à ses va- L’homme semble plaire à tous. qui n’avait pas de réelle affinité l’Insee et devient directeur nances et des années d’amitié, leurs. Sa carte du PS, il la prend en avec Christian Sautter, le trouve d’études sur l’économie japonaise « DSK » de son ancien secrétaire 1974. Histoire de coller des affiches Non pas qu’il ait, comme « DSK », trop raide, pas assez politique. à l’Ecole des hautes études en d’Etat au budget. pour soutenir le candidat François « Lors de l’une des multiples inaugu- sciences sociales. Aujourd’hui en- Autant Dominique Strauss-Kahn Mitterrand, il rejoint, à l’âge de un véritable talent de séduction. rations de la Pyramide du Louvre, core, Christian Sautter ne manque était catalogué comme « un mo- trente-quatre ans, la section Javel- François Mitterrand ne se gênera pas une occasion d’entretenir sa derne de gauche » par ses amis ou Grenelle du 15e arrondissement de Plutôt que sa patience, son amabilité pas pour déchirer devant son audi- connaissance de l’archipel nippon. comme « le libéral du PS » par Paris. C’est d’ailleurs là qu’il ren- toire le discours que lui avait prépa- Le week-end prochain, il devait ceux qui, dans son camp, n’accep- contrera pour la première fois Lio- et son goût du dialogue ré Christian Sautter. Préférant im- d’ailleurs se rendre à Lyon pour taient pas ses références améri- nel Jospin, qui ne deviendra son proviser », raconte un témoin de la participer à un colloque sur l’Eu- caines, autant Christian Sautter est ami que plus tard, après la victoire ne laissent prise à aucune critique scène. Lorsque Christian Sautter rope et le Japon. Du fait de ses considéré comme un homme de la de 1981. quittera l’Elysée en 1990, François nouvelles fonctions, il n’ira proba- gauche traditionnelle, profondé- « C’est en février 1958, lors du sérieuse, à droite comme à gauche Mitterrand lui dira, à l’occasion de blement pas... ment attaché à l’Etat et à son rôle bombardement de Sakhiet-Sidi- son pot d’adieu : « Vous avez cin- Le sacrifice en vaut la chandelle. dans l’économie. Ses proches Youssef, un village de Tunisie, que quante ans, il est temps que vous Lui, l’homme que beaucoup s’ac- l’imaginent mal monter au créneau j’ai véritablement épousé les convic- ORS de l’examen en pre- comme secrétaire général adjoint à mettiez la main à la pâte. » Histoire cordent à trouver passe-muraille, pour défendre, comme l’a fait son tions socialistes », a-t-il coutume de L mière lecture du projet de loi l’Elysée. Et, quand on lui deman- de lui rappeler, une fois de plus, accède à l’un des postes les plus prédécesseur, un allègement de la raconter. L’aviation française, en de finances pour l’an 2000, dera, fin 1990, de devenir préfet qu’il ne fait pas partie de ceux qui importants du gouvernement. Se- fiscalité des stock-options, ces ins- représaille à des tirs de mitrailleuse M. Sautter a répondu, inlassable- d’Ile-de-France, il le fera. L’objet ont fait leurs armes, gagné leurs ra-t-il le simple exécutant d’un Lio- truments le plus souvent réservés du FLN algérien, y fait 70 morts. Le ment, aux remarques des députés, de sa mission – mener à bien le galons, en affrontant le suffrage nel Jospin qui veut que Bercy aux cadres dirigeants. jeune protestant, d’origine bour- nuit et jour, avec une patience et schéma directeur de la région pari- universel. continue à fonctionner comme au « Il aura probablement plus de guignonne mais élevé au soleil de une courtoisie qui lui sont propres. sienne pour 2015 – l’emballe. Mais Car, malgré son engagement po- temps de DSK ? Saura-t-il imposer difficultés avec le monde des affaires Marrakech, se souviendra toute sa Dominique Strauss-Kahn, lui, n’a il ne parviendra pas à s’imposer litique, Christian Sautter ne mani- sa marque à ce mastodonte qu’est que Dominique Strauss-Kahn », vie de cette journée. fait que de rares interventions. dans un paysage politique dominé feste à aucun moment l’envie de Bercy ? Les prochains mois seront considère un fonctionnaire de Ber- Mais il n’est pas certain que Pour l’essentiel, à l’occasion de la par la droite. Puis la cohabitation conquérir la reconnaissance des révélateurs, compte tenu de l’am- cy. Et, s’il est profondément atta- Christian Sautter sache, ou veuille discussion générale et... du dé- joue contre lui : en 1993, il doit urnes. Il y pense parfois, surtout bition des réformes annoncées par ché à une utilisation parcimo- à tout prix, imposer ses convic- nouement de l’affaire des stock- abandonner son poste et réintègre par devoir. Parce que Mitterrand Matignon : remise à plat de nieuse des deniers publics, il n’est tions. D’abord parce qu’il n’a pas options. l’Inspection générale des finances. ne manque pas une occasion de lui l’épargne salariale, réforme des probablement pas homme à consi- la stature politique d’un « DSK ». Fidèle parmi les fidèles, Chris- Quoi qu’il en soit, durant les rappeler qu’il y a les élus et... les impôts directs, mise en place de dérer que la baisse des impôt est Et, même sur un sujet comme la tian Sautter l’a toujours été. Avec deux septennats de François Mit- autres. Mais il ne tentera jamais mécanismes de régulation écono- prioritaire. Et encore moins celle réforme de Bercy, auquel le nou- Dominique Strauss-Kahn, avec terrand, M. Sautter s’impose l’épreuve. Peur de perdre ? Désin- mique, entre autres. Le pro- des tranches supérieures de l’im- veau ministre est tout aussi atta- Lionel Jospin, avec François Mit- comme un grand commis de l’Etat, térêt de la fonction qui le ferait en- gramme est chargé. M. Sautter au- pôt sur le revenu, le seul impôt ché, voire plus, que son prédéces- terrand. L’histoire de cette fidélité fidèle à sa cause et à ses serviteurs. trer dans un monde – moins tech- ra l’occasion de faire ses preuves, progressif en France avec l’impôt seur, certains craignent qu’il ne commence en 1981. Le nouveau L’homme semble plaire à tous. nicien, plus politique – qui n’est si telle est sa volonté. Le défi est de solidarité sur la fortune. A pèse pas suffisamment pour pou- président de la République Non pas qu’il ait, comme « DSK », pas vraiment le sien ? Toujours est- lourd, surtout après un ministre moins qu’au contact de son ami voir imposer les évolutions néces- cherche un conseiller économique un véritable talent de séduction. il que le nouveau ministre de comme « DSK ». Christian Sautter, « DSK » il n’ait fini par changer lé- saires. « Son arrivée change les à l’Elysée. Jacques Fournier et Mais plutôt que sa patience, son l’économie et des finances n’a ja- les jours de blues, pourra penser à gèrement de conviction, puisque perspectives du ministère. DSK avait François Stasse, qui sont au « Châ- amabilité et son goût du dialogue mais rien fait pour se débarrasser l’école qu’il a aidé à reconstruire, depuis un an il a plusieurs fois un flambeau à porter. Pas lui. Et teau » et connaissent Christian ne laissent prise à aucune critique de son image un peu tristounette avec son épouse, à Sarajevo au émis des craintes sur une possible pourtant Christian Sautter est très Sautter pour l’avoir fréquenté au sérieuse, à droite comme à gauche. d’intellectuel, de chercheur, d’uni- lendemain de la guerre. L’école « délocalisation » des cadres vers attaché à la réforme de Bercy. Il Commissariat du plan, pensent à Tous lui reconnaissent son talent versitaire. avec des fenêtres et un tableau des pays fiscalement plus accueil- connaît très bien le dossier », estime lui. Christian Sautter n’a jamais pour la synthèse et son ardeur au Etudiant brillant – il cumule les noir dont rêvait cette gamine de lants. un haut fonctionnaire de Bercy. rencontré François Mitterrand. travail. Certes, l’homme est «un diplômes de Polytechnique, de neuf ans qui l’avait tant ému lors Entre « DSK » et Christian Saut- Saura-t-il aller défendre à Mati- Mais il rejoindra son équipe peu gris, un peu terne », comme en Sciences-Po et de l’Ecole nationale de sa première visite sur place le ter, c’est, de fait, le jour et la nuit, gnon ses convictions ? Christian comme conseiller technique pour convient un hiérarque du PS. Il n’a de la statistique et de l’administra- 9 avril 1996, jour de ses cinquante- même si leurs convictions affichées Sautter devra prouver sa capacité à les questions économiques inter- « aucun talent d’orateur ». Sa dis- tion économique –, il épouse six ans. sont sans doute voisines. Le pre- se battre s’il veut s’imposer. nationales avant de devenir secré- crétion et son goût plus que limité comme première carrière celle mier a des relations innombrables Car l’homme a jusqu’ici vécu en taire général adjoint de l’Elysée, pour les interventions publiques d’économiste. Il fait ses premières Virginie Malingre LeMonde Job: WMQ0411--0017-0 WAS LMQ0411-17 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 08:52 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0431 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS - DÉBATS LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 / 17 Face aux crises, logique et rapidité Justice pour les harkis par Martti Ahtisaari par Dominique Schnapper UAND je travaillais nouveaux modes d’action et des décisions à exécution. A cet égard, d’hommes serait suffisante pour EUX que l’on ap- moins intéressé qui nourrit le aux Nations unies, au ressources d’un nouveau type. les récentes expériences nous ont ramener le calme dans un foyer de pelle les harkis ne cercle vicieux de l’assistance. Q moment de l’occupa- Dans le discours que j’ai pronon- appris beaucoup de choses. Nous crise n’importe où dans le monde, C sont pas un groupe Aujourd’hui (et, là encore, les tion du Koweït et de cé en janvier à La Haye, j’ai propo- avons eu la chance que l’Australie si elle pouvait y être acheminée en ethnique. On n’est travaux de Mohand Hamou- la guerre qui l’a sui- sé que l’on songe à la possibilité, puisse, aussi rapidement, envoyer quelques jours. pas harki de génération en gé- mou et d’autres le montrent), vie, mes collaborateurs m’ont de- pour le secrétaire général de ses troupes au Timor-Oriental L’exemple du Timor-Oriental a nération. Ce sont des citoyens de nombreux enfants de har- mandé : « Comment est-il possible, l’ONU, de demander un avis après la décision prise au Conseil montré que, pour rétablir le calme, français. Mais ils ont été des kis, par leur volonté et leurs M. Ahtisaari, que nous qui avons consultatif au Tribunal internatio- de sécurité, avec l’accord de l’Indo- l’important était d’arriver rapide- victimes de l’histoire, ils ont efforts, soutenus par leurs pa- cru, autrefois, nous mettre au service nal lorsqu’on est en présence nésie. Même s’il ne s’est agi que de ment sur les lieux et non les effec- été les prisonniers d’un piège rents, par l’action obscure et d’une organisation de la paix, soyons d’une crise à laquelle on ne trouve quelques milliers de soldats, nous tifs des premières troupes. Puis, historique. C’est ce destin par- modeste des instituteurs, des actuellement au service d’une orga- pas de solution. Ainsi, l’avis juri- sommes certains que de nom- une éventuelle opération de ges- ticulier qui les a constitués en travailleurs sociaux et de quel- nisation qui permet la guerre ? Pour- dique émis par le Tribunal, avec le breuses vies humaines ont été sau- tion des crises pourrait être étu- une collectivité historique. ques-uns de leurs amis – je quoi l’ONU a-t-elle permis le recours poids de son autorité, pourrait ai- vées grâce à la rapidité de cette in- diée, selon les besoins à plus long Certains d’entre eux ont fait voudrais d’ailleurs rendre à la force dans la situation présente der le Conseil de sécurité à trouver tervention. terme, lorsque les propres troupes l’expérience douloureuse de la hommage à André Wormser et pourquoi ne l’a-t-elle pas fait l’entente politique nécessaire lors- Par ailleurs, l’expérience du dé- des Etats membres sont en état trahison et de l’injustice, qui n’a cessé d’être leur ami – dans d’autres crises semblables ? » qu’un Etat est menacé par une in- but des opérations civiles au Koso- d’intervenir. L’initiative de M. Ur- d’autres, la plupart d’entre se sont silencieusement inté- J’ai essayé de leur répondre du tervention internationale parce vo a montré dans quelles diffi- quhart est une bonne base pour un eux, maintenant que les années grés dans la société française. mieux que je pouvais : nous de- cultés on se retrouve lorsqu’une développement ultérieur. On peut ont passé, ont hérité du souve- Et pourtant, tout n’est pas vons nous féliciter que la commu- action rapide n’est pas possible. certainement trouver plusieurs so- nir de la blessure qui a été in- réglé. La blessure morale, elle, nauté internationale puisse à Il faudrait réfléchir On n’a pu obtenir, par exemple, lutions qui permettraient de ré- fligée à leur père ou à leur n’est pas guérie. La France présent réagir, dans une situation qu’une partie des policiers civils duire le délai d’intervention. Si grand-père. Si l’on n’est pas s’est mal conduite. Elle n’a pas où un Etat occupe et détruit son aux moyens dont on avait besoin, bien que l’idée d’une « légion étrangère » harki de génération en généra- respecté sa parole pour des petit voisin ; il est, bien entendu, l’opération ait commencé il y a propre à l’ONU ne semble pas réa- tion, il n’en est pas moins vrai raisons politiques. Elle a aban- possible que l’on n’ait pas agi lo- de mettre, plusieurs mois déjà. Le manque de liste, il faudrait réfléchir aux que le souvenir du malheur, donné à la vengeance de ses giquement auparavant dans des si- policiers a peut-être contribué à moyens qui permettraient aux lui, se transmet de génération ennemis ceux qui étaient enga- tuations semblables ; maintenant, rapidement, aggraver le départ des Serbes de la Etats membres de mettre, rapide- en génération. gés pour elle. Elle n’a pas su les conditions existent pour qu’on province. Le Kosovo nous a aussi ment, des troupes à la disposition Or, que nous apprennent les accueillir sur son territoire puisse agir de manière juste et ap- des troupes appris combien une action rapide du Conseil de sécurité et du secré- travaux de Mohand Hamou- ceux qu’elle avait recrutés pliquer cette logique de manière était importante pour venir en aide taire général. Cela n’est pas pos- mou, qui fut mon étudiant et pour mener la guerre. Elle n’a constante. à la disposition aux réfugiés. S’il n’y avait pas eu, sible dans le cadre du système ac- dont les travaux m’ont sensibi- pas su reconnaître que, pa- Je me suis remémoré cette dis- en Macédoine, de forces de main- tuel. lisée au drame des harkis, et triotes et victimes, les harkis cussion plusieurs fois cette année, du Conseil de sécurité tien de la paix, et leur capacité lo- Des idées semblables devraient d’autres travaux historiques ? devaient être d’abord pleine- alors que nous suivions l’évolution gistique, l’établissement de camps aussi être développées du côté ci- Que le choix en faveur de la ment reconnus comme ci- de la crise au Kosovo. Les mêmes et du secrétaire de réfugiés aurait duré beaucoup vil. Quelle serait la meilleure façon France au cours de la guerre toyens français – et pas seule- questions se sont de nouveau po- plus longtemps, aggravant les de se préparer à aider les réfugiés d’indépendance, qui fut aussi ment au moment des élections, sées : « Pourquoi réagit-on mainte- général de l’ONU souffrances humaines. Sur ce en cas de crise ou de catastrophe une guerre civile, fut souvent quand il s’agit d’obtenir leurs nant Pourquoi n’a-t-on pas réagi point, la chance a été avec la naturelle ? Comment la commu- lié à l’adhésion à la France et voix. ailleurs ? » Cette interrogation est communauté internationale. nauté internationale pourrait-elle aux droits de l’homme, parfois Les juifs resteront toujours légitime. Nous devons nous de- qu’il ne peut plus, ou ne veut plus, Il est encore plus évident que recourir aux services d’une police au hasard de la guerre et des reconnaissants à Jacques mander comment la justice pour- protéger ses ressortissants contre nous devons développer le sys- civile, plus rapidement que ce ne liens familiaux, parfois au re- Chirac, président de la Répu- rait, à l’avenir, se réaliser plus des violences armées. tème de façon à pouvoir réagir fut le cas au Kosovo ? fus du terrorisme du FLN. blique, qui a reconnu la res- souvent. Cette initiative part de l’idée que plus rapidement à la naissance des Créativité et absence de préjugés La vérité n’est jamais simple. ponsabilité de la France dans Depuis longtemps déjà, j’ai réflé- l’avis du Tribunal pourrait amener crises. Lors de la guerre froide, les sont nécessaires pour trouver des Mais, supplétifs recrutés par le statut des juifs d’octobre chi, avec mes différents interlo- les pays membres du Conseil de nations avaient réglé leurs méca- modèles réalisables permettant l’armée ou cadres de l’adminis- 1940 et dans les déportations. cuteurs, aux moyens d’augmenter sécurité, et en particulier ses nismes pour faire une guerre ra- d’améliorer la capacité de la tration coloniale, tous sont de- Jacques Chirac a compris que la logique et l’efficacité des actions membres permanents, à une atti- pide et efficace. Il faut maintenant communauté internationale à ai- venus des victimes, constitués les fautes refoulées et les men- de la communauté internationale tude plus logique en ce qui concentrer nos efforts pour parve- der les civils qui souffrent des en collectivité historique par songes empoisonnent la vie de dans les situations de crise et je concerne les différentes crises. nir à la paix plus rapidement. L’an- crises. Il est important que nous ce destin tragique. Ce que pense qu’il serait possible de déve- Mon initiative n’a pas été accueillie cien sous-secrétaire général des progressions vers un monde où la nous apprennent aussi les tra- lopper la prise de décision, ainsi sans réserve et je comprends cette Nations unies Brian Urquhart a justice et la possibilité d’obtenir de vaux des historiens, c’est que C’est l’histoire que l’application des décisions. attitude : un tel avis restreindrait la émis, il y a quelques années, une l’aide dans les situations de crise le chef de l’Etat ne s’embarras- Nous devons tendre vers un sys- liberté de jugement de nombreux idée qui est peut-être encore plus ne dépendent pas du lieu de rési- sait pas de considérations mo- qui a constitué tème dont les principes sont la du- pays. Il faut cependant tendre à actuelle aujourd’hui. Il a déposé un dence ou de la conjoncture poli- rales. rée, l’égalité et la logique, et qui une plus grande prévisibilité et à rapport sur une force permanente tique. Lorsque furent signés les ac- les harkis réalise aussi les opérations de fa- une plus grande logique. internationale de déploiement ra- cords d’Evian, malgré les en- çon efficace et fructueuse. Cela Néanmoins, le seul développe- pide à la disposition du Conseil de gagements pris et après quel- et leurs familles présuppose le développement du ment de la prise de décision ne suf- sécurité. Selon M. Urquhart, une Martti Ahtisaari est pré- ques semaines pendant droit international, la création de fit pas. Il faut pouvoir mettre les force de quelques milliers sident de la République finlandaise. lesquelles rien ou presque rien en collectivité ne se passa, beaucoup d’entre eux (100 000, 150 000 ?) furent historique, lemme. L’Allemagne, elle aussi, a été politiques qui se font une concur- citoyens, aux communes et aux ré- massacrés par le FLN victo- le théâtre d’un débat particulière- rence bénéfique. gions qui se sentent éloignés de rieux. Les autorités militaires c’est en tant Une constitution ment sérieux sur les normes juri- Je pense que ce principe revêt une Bruxelles ce dont Bruxelles, précisé- avaient reçu de Paris l’ordre de diques, politiques, militaires et mo- véritable dimension européenne : ment, n’est pas responsable. ne pas intervenir. C’est en dé- que collectivité fédérale pour rales régissant l’intervention une fédération européenne ne vise- Reste le problème de la légitima- sobéissant aux ordres du pou- militaire déployée contre la Serbie. rait pas à faire disparaître les Etats- tion démocratique. Toute fédération voir politique qu’un certain historique qu’ils Je suis de ceux qui, le cœur déchiré, nations, à les dépouiller de leur qui compte autant d’Etats membres, nombre d’officiers, qui ne pou- ont dit : « Nous ne pouvons rester identité ni à priver leurs parlements chacun si différent de par la taille et vaient pas accepter de renier réclament la vérité l’Europe ? passifs quand la terreur et les expul- de leurs pouvoirs. Elle ne devrait pas le nombre d’habitants, a besoin d’un leur parole, sauvèrent certains Suite de la première page sions réapparaissent en Europe non plus ignorer les différences exis- système de représentation à deux d’entre eux et les rapatrièrent même. Dans un tel cas d’exception, tant entre les systèmes constitution- niveaux : le premier attribuant à en France. Ils y furent mal ac- la démocratie. Ce que les juifs Concernant les objectifs poli- même l’emploi de la force militaire est nels qui reflètent la tradition histo- chaque citoyen une voix et le second cueillis, pour parler en termes ont demandé et obtenu, les en- tiques, les Etats membres de l’Union justifié. » rique de chaque Etat membre ni attribuant une voix à chaque Etat, neutres. fants de harkis le demandent. européenne font preuve aujourd’hui Il s’agit aujourd’hui de tirer en- faire à leur place ce qu’ils feraient indépendamment de sa taille et du C’est que leur existence Nous sommes tous heureux d’une unanimité étonnante. La semble les enseignements de ces ex- mieux eux-mêmes. Nul ne veut d’un nombre de ses habitants. Une telle même gênait pour relire glo- que les gouvernements algé- grande majorité d’entre eux ac- périences. Entre autres, il faut réflé- Etat fédéral européen qui imite la procédure éviterait qu’un ou plu- rieusement l’histoire de la rien et français rapprochent cordent la plus haute priorité à la chir à la façon dont le pilier constitution américaine, allemande sieurs grands Etats ne puissent exer- guerre. Par leur seule exis- aujourd’hui politiquement ces lutte contre le chômage. Il apparaît européen de l’OTAN peut être ren- ou suisse. Ce que nous voulons, c’est cer une influence dominante. tence, ils empêchaient d’ou- deux peuples qui ont été et aussi de plus en plus clairement que forcé afin de garantir une participa- retrouver la capacité d’action dans Par bonheur, nous possédons déjà blier la sale guerre qui avait sont toujours restés si proches. la consolidation budgétaire néces- tion encore plus grande de l’Europe les domaines où chaque Etat des pierres essentielles à l’édification été menée en Algérie. Les Veillons à ce que cette poli- saire selon les critères de Maastricht aux décisions. membre, agissant seul, verrait la de la constitution d’une fédération Français préféraient écouter le tique de réconciliation ne re- n’est pas une fin en soi, mais qu’elle Cela implique déjà qu’il faut trou- sienne disparaître ou, pour être européenne des Etats-nations. Il verbe du général de Gaulle qui nouvelle pas le pacte honteux sert à recouvrer une capacité d’ac- ver la seconde réponse à la question franc, l’a même déjà perdue. suffirait de les compléter, de les as- transfigurait les événements en des deux mémoires nationales, tion dans les domaines économique de la finalité de l’UE : celle de sa Pour constituer une telle fédéra- sembler et d’en faire une architec- victoire de la France. Désor- qui se sont construites en 1962 et social, précisément pour la lutte structure institutionnelle future. tion, nous faut-il une constitution ture. Le Parlement européen de mais, la France, débarrassée de en déniant l’existence et le contre le chômage. Nous avons besoin d’institutions qui Strasbourg constitue d’ores et déjà la dernière guerre coloniale, destin de ceux qui s’étaient en- Plus étonnant encore, nous avons permettent à l’Europe de parler le premier niveau de représentation était libre de se consacrer à la gagés aux côtés de l’armée vu naître une convergence dans un d’une seule voix. Si nous entendons Une Constitution et les conseils des ministres, pour grande politique mondiale. française. Veillons à ce que domaine qui a toujours été considé- poursuivre sérieusement l’élargisse- autant qu’ils exercent un pouvoir lé- Les intellectuels de gauche, cette réconciliation ne se réa- ré comme la prérogative essentielle ment de l’Union européenne, c’est- succincte gislatif en émettant des règlements, spécialisés dans la défense des lise pas aux dépens de la vérité de la souveraineté nationale, à sa- à-dire doubler ou presque le le second. victimes, avaient été trop en- et des droits d’une partie des voir la politique étrangère. Lors du nombre des Etats membres, il nous et compréhensible On peut penser que les conseils gagés dans le juste combat citoyens français. Sommet de Berlin, les chefs d’Etat et faut des procédures de décision qui des ministres pourraient facilement contre les tortures de l’armée La réconciliation entre l’Al- de gouvernement ont prouvé pour garantissent la capacité d’action de expliquerait aux pays devenir une véritable deuxième française et dans l’appui au gérie et la France ne sera ja- la première fois, sous la pression de l’Europe. Chambre en siégeant en séance pu- FLN pour qu’ils pussent faire mais complète si elle s’établit la crise du Kosovo, qu’ils étaient ca- Cela nous ramène immanquable- les objectifs blique lorsqu’il s’agit de décisions à autre chose, au mieux, que de sur un déni de justice. C’est pables de mener une politique ment à la vieille question de la fédé- caractère législatif. Ces décisions se- leur manifester, verbalement l’histoire qui a constitué les étrangère commune européenne ration européenne. « Fédéralisme » : et la structure ront-elles prises à l’avenir à la majo- une fois, leur sympathie. Les harkis et leurs familles en tant digne de ce nom. Le Sommet de Co- rarement un terme a fait l’objet de rité simple ou à la majorité qualifiée défenseurs des harkis n’étaient que collectivité historique, logne a ensuite donné une subs- tant d’interprétations différentes et de cette fédération plutôt qu’à l’unanimité ? La ques- pas dans le bon camp, et c’est en tant que collectivité tance à cette nouvelle cohésion. de tant de malentendus. Il y a deux tion figure déjà à l’ordre du jour de toutes les victimes n’ont pas historique qu’ils réclament la Tous les responsables ont pris craintes logiquement opposées : la réforme. Il faudrait ensuite s’en- droit à la même solidarité. vérité. conscience que l’Europe occidentale certains ont peur d’un Etat fédéral européenne ou suffirait-il d’un tendre sur les mesures législatives L’installation de la majorité Depuis 1962, les harkis ont doit sa paix au fait qu’elle est deve- avec un centre trop puissant et « contrat de mariage », comme le requérant un vote des deux des famillles dans des camps été aidés et assistés, même si nue, depuis la dernière guerre mon- d’autres, d’une dilution des struc- préconise Jacques Delors ? Une fé- Chambres. Pour bien mettre en évi- ne faisait qu’illustrer le refus cela a souvent été de manière diale, une communauté de démo- tures de décision faisant disparaître dération peut évidemment être dence les sources de légitimation, on de la France d’assumer son insuffisante. Mais ce n’est pas craties et d’Etats de droit. Le Pacte la capacité d’action de l’Etat uni- constituée par un traité entre les pourrait un jour rebaptiser le Parle- passé colonial. Quant au FLN, l’assistance qu’ils demandent de stabilité pour l’Europe du Sud- taire. Etats membres. Néanmoins, je ment européen « Chambre des ci- dans l’Algérie indépendante, il aujourd’hui, c’est la reconnais- Est et la politique d’élargissement A mes yeux, il ne fait aucun doute pense que les citoyens européens toyens » et les conseils des ministres, racontait son histoire sur le sance, dans tous les sens du reposent ainsi sur l’idée que l’UE ne que l’objectif d’un système fédéral seraient reconnaissants à leurs pays « Chambre des Etats », par exemple. modèle de la Résistance fran- terme. Comme tous les ci- doit pas seulement se considérer doit être de répartir le pouvoir et d’adopter une constitution succincte Le couple franco-allemand a fait çaise au nazisme et il attribuait toyens d’une société démocra- comme une communauté de valeurs non pas de le concentrer. Cette défi- et compréhensible qui leur explique ses preuves comme moteur de l’in- une fois pour toutes le rôle de tique, autant que tous les à l’intérieur, mais qu’il est aussi dans nition du fédéralisme ajoute à la les objectifs et la structure de cette tégration européenne. Toutefois, ce collaborateurs aux harkis. autres, ils ont droit à la vérité l’intérêt de la sécurité commune des grande idée française de la sépara- fédération. n’est pas un privilège et, d’ailleurs, Le FLN, d’un côté, la France et à la justice. Etats membres d’étendre cette tion horizontale des pouvoirs celle Le Sommet de Cologne a d’ores et les bonnes idées ne dépendent ni de gaulliste de 1962, de l’autre, communauté de paix. de leur séparation verticale. déjà décidé qu’il convient d’élaborer la dimension géographique ni du ont donc gagné aux dépens des Comment réagir aux crimes Au cours de ma carrière d’homme une Charte européenne des droits nombre d’habitants d’un pays. Je harkis la bataille de la mé- Dominique Schnapper contre l’humanité perpétrés au Ko- politique à l’échelon communal et fondamentaux. Toutefois, une ré- reste néanmoins convaincu que, moire, comme les communistes est directrice d’études à sovo ? Cela a été une rude épreuve régional de même qu’en tant que partition sans équivoque des dans ce contexte aussi, nos deux et les gaullistes avaient gagné l’Ecole des hautes études pour l’opinion publique euro- ministre-président d’un Land, j’ai compétences entre la fédération et pays se montreront dignes de la res- en 1945 la bataille de la mé- en sciences sociales (EHESS). péenne ! Fallait-il tout simplement toujours lutté en faveur de la sépa- ses membres est un élément essen- ponsabilité que l’histoire leur a im- moire de la résistance aux dé- Ce texte introduisait le détourner les yeux ou fallait-il lancer ration des pouvoirs. Elle signifie tiel de toute constitution fédérale. partie pour le développement d’une pens des victimes non commu- colloque « Les harkis et la une intervention militaire au risque pour moi, essentiellement, le respect Un catalogue des compétences de la Europe unie. nistes des déportations. communauté nationale. de faire des victimes innocentes ? des particularités régionales et l’ac- fédération européenne permettrait Il ne faut pas sombrer dans Ombres et lumière » qui a eu Aucun Etat membre n’a éludé ce di- ceptation des différents courants par ailleurs de faire comprendre aux Johannes Rau un misérabilisme plus ou lieu le 22 octobre au Sénat. LeMonde Job: WMQ0411--0018-0 WAS LMQ0411-18 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 11:16 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0432 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 HORIZONS-ANALYSES 0 123 Quand la gratuité devient rentable 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 DONNER des produits pour cendance les dirigeants d’en- ciel. De multiples signes annoncia- ciel. La firme de Bill Gates, elle, n’a Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F vendre des services. Cette stratégie treprises. Au royaume des teurs l’ont précédée. Les opérateurs utilisé l’arme de la gratuité que Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 ne cesse de se développer. bénéfices, donner au lieu de vendre des télécoms ont bradé les télé- pour abattre son concurrent Net- Internet : http : //www.lemonde.fr Annonce-t-elle un profond boule- relève de l’utopie, voire de la stupi- phones portables pour attirer de scape en diffusant gratuitement versement des pratiques commer- dité. Or la gratuité, en sortant de la nouveaux abonnés. Avec le succès son logiciel de navigation Internet ÉDITORIAL ciales ? Les indices qui peuvent le simple générosité pour se que l’on connaît. Le service Explorer. Sun, de son côté, a laisser penser se multiplient. Der- transformer en véritable stratégie, commence à se substituer à l’objet. popularisé son langage de pro- nier en date, le ralliement de Sun est pourrait préfigurer l’émergence Pour franchir une étape supplémen- grammation Java en laissant des sans doute le plus significatif. Le fa- d’un nouveau paradigme commer- taire, les communications vocales milliers d’informaticiens l’utiliser Goncourt fin de siècle bricant américain d’ordinateurs cial. elles-mêmes pourraient deve- pour écrire des logiciels. vient d’annoncer en France la gra- nir gratuites. Début novembre, Parallèlement à la bataille perma- ’ Académie Goncourt, son prix par conviction ou par tuité des logiciels baptisés StarOf- LE MODÈLE DES GRANDS NOMBRES Bouygues Télécom doit faire le bilan nente que mènent des grands édi- qui devait décerner goût. On serait bien en peine de fice. Un coup de semonce pour l’in- La vente de logiciels sur Internet d’un tel système qui est testé sur teurs de logiciels, Microsoft en tête, L son prix 1999 lundi 8 dégager une « ligne littéraire » en dustrie informatique. se heurte sans cesse au piratage. La 70 000 abonnés au service Nomad contre le piratage, les maisons de novembre, l’a attribué examinant la liste des lauréats Pour la première fois, une grande gratuité supprime ce problème ré- depuis le mois d’août. Les utilisa- disques tentent d’endiguer le flot de manière tout à fait inattendue, des vingt dernières années. Le firme franchit le Rubicon de la dis- current en en créant, bien entendu, teurs ont le choix entre des commu- de musique gratuite qui se répand sans prévenir aucun autre jury prix revient à des éditeurs, la mai- tribution gratuite d’un produit aussi un autre. Comment gagner de nications payantes ou gratuites, sui- sur Internet. Justifiant cette posi- des prix d’automne, mardi 2 no- son Grasset arrivant en tête, sui- sophistiqué qu’une « suite bureau- l’argent lorsqu’on ne vend plus ses vant qu’ils acceptent ou nom tion par la défense des droits d’au- vembre. Il récompense Jean Eche- vie par Gallimard. Chaque année, tique », c’est-à-dire un ensemble de produits ? Sun mise sur trois d’écouter des messages de publicité teurs, elle se retrouve en porte-à- noz pour Je m’en vais (éd. de Mi- dès le mois de septembre, les ru- programmes comprenant traite- sources de revenus. D’abord, les ou d’information. faux avec les artistes les plus attirés nuit). En dehors du commentaire meurs et les tractations ment de texte, tableur, gestionnaire services de maintenance et d’assis- par le cyberespace où ils peuvent qu’on peut faire sur le lauréat, commencent. Toutefois, l’Acadé- de bases de données, logiciels de tance (hot line) facturés aux sociétés « LOGICIELS LIBRES » faire connaître instantanément et à écrivain reconnu, selon qu’on mie Goncourt a toujours su éviter présentation, de dessin, de retouche clientes. Ensuite, les royalties per- Sur Internet, l’abonnement aux moindre coût leurs nouvelles aime plus ou moins son œuvre, les écueils majeurs. Dès qu’on la de photos, de création de pages çues sur la vente de StarOffice par fournisseurs d’accès est de plus en œuvres et entretenir ainsi la ferveur voilà une nouvelle qui ne serait croyait sur le point de couronner Internet ou de graphiques... Chez des sociétés informatiques tierces plus rarement payant et le construc- de leurs fans. même pas une tempête dans un un livre qui l’aurait vraiment dé- Microsoft qui détient environ 80 % qui intègrent la suite logicielle dans teur français Cibox a lancé le 11 oc- Le consommateur se prend alors verre d’eau, à peine dans un dé à considérée, elle l’évitait. Surtout, du marché de ces applications, Of- un produit qu’elles ont conçu, à tobre une offre de PC gratuit pour à rêver. Star Wars, épisode 1, le film coudre, si elle n’était tristement périodiquement, comme toute fice 2000, l’équivalent de StarOffice, l’image de ce que fait Red Hat avec 168 francs par mois (contrat de 36 de George Lucas sorti en France le symbolique de l’état des institu- institution incertaine de sa fonc- est vendu entre 4 590 et 6 590 francs Linux. Enfin, les services associés au mois), 10 heures de connexion 13 octobre, a rapporté 424 millions tions littéraires françaises au- tion mais soucieuse de sa peren- suivant les versions. Le seul traite- « portail » sur Internet (StarPortal) comprises. Sur la Toile, les inter- de dollars dans les salles améri- jourd’hui. Quand on a perdu nité, l’Académie Goncourt sait se ment de texte Word 2000 coûte que Sun proposera aux entreprises, nautes bénéficient de nombreux caines et environ 4 milliards de dol- toute réelle influence intellec- refaire une virginité. Curieuse- 3 190 francs. La simple mise à jour encore gratuitement, en fin d’an- services gracieux, des moteurs de lars avec la vente de produits déri- tuelle, quand on n’est plus qu’une ment, cette virginité s’appelle d’anciennes versions revient entre née. Sun offre ainsi les logiciels pour recherches aux messageries élec- vés alors qu’il n’a coûté que machine à faire plus ou moins toujours Jérôme Lindon, PDG des 2 100 et 3 990 francs pour Office, mieux vendre ses services. troniques en passant par l’héberge- 115 millions de dollars à ses produc- vendre un livre, n’importe lequel, éditions de Minuit, éditeur de 890 francs pour Word... Pour les Le modèle se fonde sur l’effet des ment de pages ou de fichiers per- teurs. La rentabilisation de l’inves- pourvu qu’il porte la bande rouge Jean Echenoz, mais aussi de Jean grandes entreprises, utilisant grands nombres. En multipliant les sonnels. Les sites se concentrent tissement serait donc largement as- « », quand on est Rouaud (Goncourt 1990) et de souvent des milliers, voire des clients, il suffit de percevoir une sur l’augmentation du nombre de surée par la seule vente des objets seulement désiré par des éditeurs (Goncourt dizaines de milliers d’ordinateurs somme minime de la part de chacun leurs visiteurs et sur les revenus pu- exploitant l’image du film. Certes, soucieux de terminer leur année 1984). Minuit, c’est idéal : un cata- personnels, la licence du « pack Of- d’eux pour générer un chiffre d’af- blicitaires. on voit mal les productions d’un avec des bénéfices, que reste-t-il logue de grande qualité, constitué fice » (Word, Excel,Powerpoint) est faires considérable. Et on parle d’un L’essor des « logiciels libres » tra- Robert Bresson, d’un Jean-Luc Go- pour sortir de la routine et être par un homme dont l’intégrité est facturée 1 250 francs par poste. milliard de personnes connectées à duit le même principe dans l’uni- dard ou d’un Philippe Garrel finan- remarqué ? Une seule solution : unaniment reconnue ; une mai- Sun adhère à un « modèle Internet d’ici trois à cinq ans... Si vers informatique. Le jeune finlan- cées sur le même modèle... Mais faire un « coup » médiatique, son prestigieuse, indépendante, commercial » (business model en elles ne rapportent, en moyenne, dais Linus Torvalds a ainsi mis l’idée fait son chemin. La décision pour attirer l’attention de ceux mais distribuée par les éditions américain) largement popularisé qu’un euro chacune, l’affaire de- gratuitement à la disposition de la de Sun lui donne un élan qui va cer- que Guy Debord désignait avec du Seuil, l’une des composantes par les pionniers d’Internet. Ces vient vite rentable. Difficile d’imagi- communauté des internautes son tainement faire réfléchir bon ironie comme des « serviteurs sur- de « Galligrasseuil », maison ima- derniers ont, en effet, élevé la gra- ner toutes les conséquences sur la système d’exploitation Linux. Sans nombre d’entreprises. Reste à sa- menés du vide ». Malheureuse- ginaire inventée par des concur- tuité au rang de culture du réseau consommation d’une éventuelle ex- grand effet sur le Windows de Mi- voir combien d’entre elles se ment pour les Goncourt, leur rents étonnés d’être toujours mondial, de fraternité entre les in- tension d’un tel modèle commer- crosoft par manque d’une structure sentent prêtes à franchir le pas. bombe fait un peu l’effet d’un pé- exclus de récompenses monopoli- ternautes de tous pays. Ce philan- cial. industrielle capable de rassurer les tard mouillé, car elle a malen- sées par Gallimard, Grasset et le tropisme a fait sourire avec condes- Cette révolution ne tombe pas du utilisateurs sur la pérennité du logi- Michel Alberganti contreusement éclaté le jour de la Seuil. On peut ne pas être dupe démission du ministre de l’écono- de tout cela et néanmoins se ré- mie, des finances et de l’industrie, jouir de voir le dernier Goncourt ment accepté, sous la férule de Fran- dur » qui invite un membre du gou- « parjure », il est resté en fonctions. Dominique Strauss-Kahn. avant l’an 2000 revenir à un écri- Le gâchis çois Mitterrand, le règne de l’écono- vernement mis en examen à le Ailleurs, en Italie notamment d’où En dépit de ce qu’on vient de vain respectable et à un éditeur mie de marché, une partie de la quitter. était parti le mouvement, on voit bien souligner, il faut rendre hom- qui vient de fêter ses cin- Suite de la première page représentation nationale rêvait d’un Il existe une autre jurisprudence, qu’un rééquilibrage est en cours. Si mage à l’Académie Goncourt et quante ans d’édition et dont le capitalisme sans capital ! qui s’est curieusement perdue dans l’on veut éviter le reflux, et peut-être au sens aigu qu’elle a de sa sur- parcours suscite une légitime Ce ministre n’a pas encore eu le loi- La droite, par son silence sur le fond les sables : la jurisprudence Juppé. le retournement de l’opinion, il serait vie. On sait qu’elle n’attribue pas admiration. sir de s’expliquer devant un juge, et – elle se garde d’exprimer tout projet Une présomption de délit est alors peut-être temps d’organiser la liberté voilà qu’à peine mis en cause, menacé ou toute proposition –, favorise ac- mise en balance, par le Parquet – un conquise par les juges et d’obliger la de mise en examen, il n’a d’autre is- tuellement ce face à face entre la procureur qui n’était pas aux ordres – justice à respecter des délais rapides, 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani sue politique raisonnable que de se gauche et l’ultra gauche. Si ce face à avec les conséquences politiques alors qu’ils sont aujourd’hui insup- Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; démettre ! Et quel ministre ! Quel mi- face perdure, il sera électoralement d’une probable mise en examen du portables. Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint nistre des finances peut se prévaloir, dommageable à une gauche réduite à premier ministre d’alors. Ce qui valut Il n’est pas interdit d’avoir à l’esprit Directeur de la rédaction : Edwy Plenel au bout de deux ans d’exercice, d’un elle-même – donc minoritaire. Une à M. Juppé de voir son affaire classée. une autre donnée, purement poli- Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette bilan aussi flatteur ? Il faut certaine- droite au sein de laquelle certains Est-il juste qu’un procureur classe l’af- tique, de cette affaire. Gérard Lon- Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment ment remonter au Giscard des belles semblent vouloir scier sciemment la faire de l’appartement d’Alain Juppé guet et Michel Roussin, mis en exa- Rédacteurs en chef : années du gaullisme pour trouver branche commune, en tentant de pour ne pas faire tomber un gouver- men, ont dû quitter le gouvernement Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; trace de pareille réussite au service de faire naitre et d’amplifier un "effet nement à cause d’un loyer minoré et Balladur : ce devait être le premier Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; l’économie française. Sans doute les DSK", dont il savent qu’il provoquera, qu’un autre procureur, quatre ans signe conduisant le premier ministre Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; gouvernants d’aujourd’hui pèsent-ils s’il se produit, un nouveau rejet de plus tard, prive le gouvernement d’un de l’époque à l’échec présidentiel. Il Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) Rédacteur en chef technique : Eric Azan moins que ceux d’hier sur le cours de toute la classe politique. Ceux-là ne de ses principaux ministres, sur un avait notamment perdu en M. Lon- Médiateur : Robert Solé l’économie ; encore faut-il être ca- craignent pas de précipiter la rupture soupçon de mensonge et d’habillage guet une pièce maîtresse de son dis- pable d’en seconder les forces pro- démocratique qui menace. Cette me- absurde d’une opération parfaite- positif. L’un a été relaxé, l’autre a bé- Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; fondes, d’« accompagner » la crois- nace concerne la place du juge dans la ment légale ? Est-il juste, surtout, que néficié d’un non-lieu, après la partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre sance, comme le souhaitait DSK. En démocratie. A l’évidence, les relations l’un et l’autre procureur aient pris présidentielle. Trop tard pour leur Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président parfait adepte du « fine tuning », sa- entre le pouvoir exécutif et le pouvoir seuls, sans autre débat qu’avec eux- permettre de se réinsérer à temps, et

Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), chant s’opposer aux nostalgies judiciaire sont en déséquilibre. Et il mêmes et sans devoir en rendre au même niveau. L’un d’eux au moins André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) conservatrices de bien des siens, DSK serait urgent de les corriger. Tout se compte à personne, ces décisions a dû sa mise en examen à une dénon-

Le Monde est édité par la SA Le Monde y a réussi au point de que le président passe comme si nous étions parvenus contraires et toutes deux lourdes de ciation. Et bénéficié d’une rétracta- Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. de la République lui reproche au point où il faut poser le problème conséquences ? tion, passée la présidentielle. Il est Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, d’avoir... « rempli les caisses » de des contreparties nécessaires à l’indé- Il résulte de la confrontation entre clair que M. Strauss-Kahn pesait, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, l’Etat ! C’est dire que la démission de pendance de la justice. ces deux épisodes – et c’est ce qui dans le dispositif de M. Jospin, bien Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. ce ministre-là n’atteint pas seulement Là comme ailleurs, trop de jacobi- nous importe – que l’indépendance plus lourd que MM. Longuet et Rous- le gouvernement, mais le pays tout nisme tue le jacobinisme ! C’est la de la justice ouvre très large le champ sin réunis dans le celui de M. Balladur. entier. France jacobine qui a fait de la justice de la gradation offerte aux juges : de Dans les deux cas, l’adversaire est le ILYA50 ANS, DANS 0123 Pour l’heure, au-delà du sort d’un une simple « autorité » soumise au la mansuétude à la brutalité. Elle per- même... homme qui séduisait son camp et pouvoir politique. Dans la formidable met le « deux poids, deux mesures », Ce qui devrait conduire, au moins, même à droite, deux équilibres mutation que nous vivons, qui néces- et parfois l’arbitraire. Il en ressort que à méditer sur la place que notre sys- La France et le réseau routier européen viennent d’être rompus. L’un, poli- site partout des règles du jeu et des l’indépendance de la justice doit s’ac- tème judiciaire continue d’accorder tique, concerne la majorité « plu- régulations respectées, cette situa- compagner de mécanismes de cor- aux dénonciations anonymes, qui CONSIDÉREZ la carte des ment des voies maritimes reliant rielle ». L’autre touche à la place des tion était non seulement choquante, rection. non seulement sont choquantes, mais grandes routes de trafic interna- l’Amérique à l’Europe. juges dans la démocratie dite d’« opi- mais génératrice d’inefficacité. Elle La question posée par cette affaire entretiennent le doute sur leurs véri- tional publiée par les soins de la Il semble maintenant établi que nion ». Et ce quel que soit le résultat participait d’un certain retard fran- est donc bien celle du pouvoir judi- tables origines. Et sur le ciblage op- commission économique pour les navires venant d’outre-Atlan- de l’enquête judiciaire. çais. Faute pour les politiques de s’en ciaire. Emancipés de la tutelle de portun de tel ou tel. Pour le reste, les l’Europe : vous ne pourrez man- tique, fussent-ils de modestes car- Les conséquences immédiates du être aperçu à temps, les juges ont dé- l’exécutif, les magistrats du parquet et politiques doivent se faire à l’idée que quer d’être désagréablement sur- gos, ne pourront dans un proche départ de M. Strauss-Kahn sont de crété leur indépendance. Dans la fou- les juges d’instruction ont la latitude l’opinion n’accepte pas, ou n’accepte pris en constatant la pauvreté des avenir toucher terre en France simple politique. M. Jospin, si attentif lée de la révolution italienne de « Ma- d’exercer sur tous les citoyens un plus, le mélange des genres. Rien itinéraires intéressant directement qu’à Calais, à Bordeaux ou à Hen- à préserver les cohérences de sa coali- ni pulite » (mains propres), ils ont, pouvoir quasi discrétionnaire. Or, ce n’interdit à un dirigeant d’entreprise, le territoire français. Ce projet, car daye. Toute la partie de la France tion, si soucieux d’« équilibre » en pour affirmer leur pouvoir, utilisé qui peut inquiéter tout un chacun de- à un banquier, à un avocat de tirer il ne s’agit heureusement pour située à l’ouest de l’axe Calais-Pa- toutes choses, va devoir faire face à un toutes les ressources du droit pénal, – vient, s’agissant des politiques, l’arme profit de leurs carnets d’adresses. Il en l’instant que d’un projet, vise ris-Narbonne est à ce point négli- grave déséquilibre. Au fond, DSK qui sont innombrables ! Cette révolte fatale. L’impunité d’autrefois, heu- va autrement d’un ministre ou d’un l’aménagement ou la création de gé qu’il n’est pas même fait men- était le seul représentant, au gouver- était justifiée. L’indépendance de la reusement abolie, s’est muée en une député. Et s’ils choisissent de faire routes pour le transport des mar- tion de la route reliant Bordeaux à nement, de la gauche dite « mo- justice est une nécessité démocra- vulnérabilité absolue. Un procureur, carrière dans le privé, ils ne doivent chandises et des personnes. Lyon, qui peut pourtant, comme derne », celle qui s’incarnait il n’y a tique. Mais, d’une absence domma- un juge ont droit de vie et de mort po- pas pouvoir être suspectés de tirer Combien de points de départ n’importe quelle autre, conduire pas si longtemps en Michel Rocard, geable de pouvoir, la justice risque de litique sur les ministres et, dans une profit, non pas tant de leurs fonctions prévus sur la côte française, entre au moins jusqu’à Rome ! par exemple. Il plaidait, en tout cas, verser dans un excès de pouvoir. large mesure, sur les élus. La logique passées que de la crainte ou de l’es- Calais et Hendaye ? Un seul : Bor- Dans la zone indiquée, notre pour cette modernisation. Son départ Parce-qu’au stade qui est le nôtre, de l’équilibre des pouvoirs voudrait poir que suscitent celles qu’ils pour- deaux ! Ni Nantes, ni La Rochelle, pays n’est sillonné que par les va laisser encore un peu plus le champ dans l’esprit de beaucoup, et contrai- qu’en pareil cas, la mise en accusation raient assumer à l’avenir. ni Brest, ni Cherbourg ne sont in- routes Paris-Le Havre, Hendaye- libre à la situation étonnante qui sem- rement aux apparences, la loi n’est d’un ministre – qui signifie la fin ou, à Dans la compétition économique diqués sur la carte, alors qu’Obre- Bordeaux-Paris et Bordeaux-Nar- blait s’installer depuis la rentrée, et plus la même pour tous. tout le moins, l’interruption de sa d’aujourd’hui, qui est tout autant une ro, Vaase, Trikala, Lappeeranta et bonne. Cela nous promet un qui a culminé avec la « manif pour Le « cas DSK » est peut-être le fonction – ne dépende pas seulement compétition sociale, on ne peut ad- bien d’autres villes inconnues maigre trafic ; quant au tourisme... l’emploi » de Robert Hue : un face-à- signe que nous venons d’atteindre un des magistrats, mais résulte, sur leur mettre que certains puissent user de d’Europe s’y trouvent mention- face entre la gauche et l’ultra-gauche, point de rupture. Au départ, on requête, de la mise en œuvre de mé- leur situation politique pour l’empor- nées. On avait pu penser que notre François Depret un débat entre le PS et le PC. Comme conviendra qu’un homme exerçant la canismes qui permettent un débat ter sur ceux qui ne comptent que sur pays était le point d’aboutisse- (4 novembre 1949.) si le pays aspirait à vivre au gré des ré- profession d’avocat, fût-il d’« af- contradictoire et public sur les enjeux leur talent et sur leur esprit d’entre- sultats de ce débat ! Comme si là était faires », déclarant ses gains au fisc, politiques d’une telle situation. L’ac- prise. La légitimité politique et celle le « point d’équilibre » de la société fussent-ils choquants, n’est pas né- cusé aurait alors la possibilité de se de l’entreprise sont difficilement 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS française que recherche M. Jospin ! cessairement la figure de l’escroc telle défendre, ses accusateurs seraient te- compatibles. On refuse autant, au- Télématique : 3615 code LEMONDE Déjà, un parfum de 1981 flottait dans qu’on se la représente, même si la nus de s’expliquer à visage découvert, jourd’hui, l’interférence du politique Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) l’air du Palais-Bourbon, une tentation MNEF en cache peut-être quelques- devant une commissionparlemen- dans la finance que l’on rejetait, hier, ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) régressive et nostalgique qui, sous la uns. Mais cet homme est ministre. Et taire ou judiciaire, ou mixte, qui juge- l’immixtion des intérêts financiers pression de la gauche de la gauche, le doute qui pèse sur les conditions rait si les conditions d’une mise en ac- dans la politique. Avec cette cir- Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 tendait à faire ressurgir un argumen- qui ont entouré sa prestation le cusation sont ou non réunies. constance aggravante qu’au- taire, des comportements, des actes conduisent à la démission. Au nom de Quelques remarques, enfin, jourd’hui, des deux légitimités, celle Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE inspirés des heures glorieuses, mais ô l’idée – louable – que plus que viennent à l’esprit. La jurisprudence du politique est davantage mise en Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr combien éphémères et à certains d’autres, les politiques doivent etre Juppé a prévalu aux Etats-Unis où le doute que celle de l’économique. Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 égards dommageables, de l’union de insoupçonnables. Au nom de la juris- président risquait davantage, mais la gauche. Comme si, ayant tardive- prudence dite « Bérégovoy-Balla- était mieux protégé ; convaincu de J.-M. C. LeMonde Job: WMQ0411--0020-0 WAS LMQ0411-20 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 10:31 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0434 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 CARNET

NOMINATIONS AU CARNET DU « MONDE » – Jean-Pierre Berman, – André Déroulède, – L’existence tourmentée et fastueuse de son mari, son époux, Jean-Pierre WALLERAND, LÉGION D’HONNEUR Décès Agathe Berman, Brigitte et Dominique Lefebvre, Alex MAGUY GLASS dit Pierre ALRAND, Nous publions la liste des nomina- Valérie Berman, Catherine et Jean-Marie Leydier, compositeur, – La direction régionale des affaires Eric Wittersheim et Léonard, Ses enfants, s’est achevée à l’ombre de son 23 août 1939 - 29 octobre 1999. tions et promotions dans l’ordre de la culturelles d’Ile-de-France, ministère de ses filles, son gendre et son petit-fils, Ses petits-enfants, apaisement. Légion d’honneur parues au titre du la culture et de la communication Bernard Tobjasz et sa famille, Ses arrière-petits-enfants, Sa famille, ministère de la défense dans le Journal a le très grand regret de faire part Nathalie Frydman Ses beau-frère et belles-sœurs, Sa fille, Ses amis du décès, survenu à Paris, le officiel daté lundi 1er, mardi 2 et mer- et la famille Frydman, Ses neveux et nièces, Sa famille, l’accompagnent mercredi 3 novembre, à 13 octobre 1999, de Anne Quesemand, leurs enfants et petits-enfants, credi 3 novembre . Ses proches, 14 h 30, au cimetière de Saint-Pierre-de- Laurent Berman et David Quesemand, ont la grande tristesse de faire part du Ceux qui ont accompagné ses derniers Juillet (Charente-Maritime). Est promu commandeur : M. Armand Henri AMANN, Esther, Michel et Rebecca Peyrelon, décès de temps, Pierre Metgès, médecin général conservateur en chef du patrimoine, Et tous ses cousins et neveux, s’inclinent respectueusement en mémoire des armées. conseiller pour les musées. Ses amis, Mme André DÉROULÈDE, du rayonnement de sa personne et de la Remerciements Sont promus officiers : ont le chagrin de faire part du décès de née Geneviève BOSC, chance de sa longue vie. Les obsèques ont eu lieu le 21 octobre, François Lœuillet, lieutenant-colo- – Dans l’impossibilité de répondre à dans l’intimité. Annette BERMAN, survenu le 30 octobre 1999. L’enterrement aura lieu dans la chacun de ceux qui ont manifesté leur nel ; Anne-François de Bourdoncle de née TOBJASZ, discrétion du recueillement. attachement à Saint-Salvy, capitaine de vaisseau. artiste peintre, La messe sera célébrée jeudi – Anost. 4 novembre, à 14 h 30, en l’église Pierre BOULANGER, à Paris, le 29 octobre 1999, à l’âge de Notre-Dame-de-l’Assomption, 88, rue – Ses amis ORDRE NATIONAL DU MÉRITE e directeur de l’école d’Aguesseau, Dominique et Annie Basdevant, soixante et un ans. de l’Assomption, Paris-16 . ont la tristesse de faire part du décès de Une liste de nominations, promo- Françoise Meunier, Mme Christiane Boulanger, tions et élévations dans l’ordre natio- Claude et Brigitte Basdevant, Les obsèques auront lieu le vendredi L’inhumation aura lieu dans la stricte 5 novembre. intimité familiale à Cherval (Dordogne). Jean-Louis MERLE, Et ses enfants nal du Mérite au titre du ministère de Claire Basdevant, bâtonnier de l’ordre des avocats les prient de trouver ici l’expression de la défense est parue au Journal offi- Louis-Bernard et Béatrix Basdevant, du barreau de Blois, leur reconnaissance profonde et émue. ses enfants, Rendez-vous à la porte principale du Selon son souhait, plutôt que des fleurs, ciel daté lundi 1er, mardi 2 et mercredi Tous ses petits-enfants et arrière- cimetière parisien de Bagneux, envoyer un don au Secours catholique, e survenu le 30 octobre 1999. me 3 novembre . Nous publions l’éléva- 45, avenue Marx-Dormoy, à 10 heures. 106, rue du Bac, Paris-7 M Christiane Boulanger, petits-enfants, 5, rue Neuve-Saint-Germain, tion à la dignité de grand officier et les Marie-Louise Basdevant, Fleurs des champs et bougies. 16, rue de l’Assomption, Cet avis tient lieu de faire-part. 92100 Boulogne. promotions au grade de comman- sa sœur, 75016 Paris. Et toute la famille, Une pensée pour ses parents, deur. ont la douleur de faire part du décès de Est élevé à la dignité de grand – Il a plu au Seigneur de rappeler à Lui Anniversaires de décès Anszel TOBJASZ – On nous prie d’annoncer le décès de officier : et Guitha FRYDMAN, Daniel RIBADEAU DUMAS, – Il y a dix ans, le 4 novembre 1989, Jean-François Pidancet, général de M. André BASDEVANT, M. François DUCRUY, corps aérien ; maire honoraire d’Anost, morts sans sépulture en déportation ancien d’Uriage, le 1er novembre 1999, à l’âge de ancien conseiller général, Bernhard BLUMENKRANZ, Sont promus commandeurs : (1942). cinquante-six ans. directeur de recherche au CNRS, inspecteur général honoraire survenu le 25 octobre 1999, à l’âge Xavier de Boëry, contrôleur géné- de la jeunesse et des sports, 2, rue Gabrielle, de quatre-vingt-sept ans. De la part de disparaissait. ral des armées ; François Chompret, officier de la Légion d’honneur, 94250 Gentilly. Marie-Claude Ribadeau Dumas, commandeur de l’ordre national contrôleur général des armées ; Les funérailles ont eu lieu dans son épouse, Son œuvre et son souvenir vivent. du Mérite, l’intimité familiale. Pierre Lapeyronie, général de divi- me Philippe, croix de guerre 1939-1945, – M Dominique Lefebvre, leur fils, sion ; Jacques Montchanin, colonel ; sa fille, 44, chemin des Buclos, Mme Charles Ribadeau Dumas, Marc Allamand, général de division ; lle Colloques M Colette Lefevre, 38240 Meylan. sa mère, survenu à Anost, le 31 octobre 1999, à sa sœur, Pierre Costedoat, général de corps Mme Olivier Millet, – L’Association des amis de Passages d’armée ; René Dubois, colonel ; Re- l’âge de quatre-vingt-dix ans. Et toute la famille, ont la douleur de faire part du décès de – Anne Marguerite Dupuy, sa belle-mère, (ADAPes) et la revue Passages, avec le Et toute sa famille. naud Dubos, général de brigade ; Les obsèques religieuses auront lieu sa sœur, parrainage du ministère des affaires étran- François Gaubert, général de divi- Mme Monique CATHERINE, Georges, Ghislaine, Isabelle et Adrien gères, organisent, le 19 novembre 1999, le jeudi 4 novembre, à 15 heures, en La cérémonie religieuse aura lieu le sion ; Philippe Gouachon, général de l’église d’Anost. dite LEFEVRE, Dupuy, au Sénat, un colloque intitulé : journaliste, ses enfants et petits-enfants, vendredi 5 novembre, à 15 heures, en « Les corridors du développement brigade ; Jean Iacconi, général de di- l’église Saint-François-de-Sales, rue Cet avis tient lieu de faire-part. ont la tristesse d’annoncer le décès de en Afrique » vision ; Jacques Lachaux, capitaine ; survenu le 29 octobre 1999 à Paris. Ampère, Paris-17e. Cette manifestation rassemblera des Jacques Larchet, général de brigade ; 1, rue Cassini, Albert DUPUY, experts et décideurs, notamment : Charles François Maillols, général de corps La cérémonie aura lieu le jeudi L’inhumation se fera dans l’intimité Josselin, Michel Rocard, Michel Roussin, 75014 Paris. familiale. d’armée ; Joël Marchand, général de 4 novembre, en la paroisse Sainte-Anne dans sa quatre-vingtième année. Edmond Alphandéry, Jean-Claude de la Maison-Blanche (186, rue de Berthélemy, Vincent Bolloré, Jean-Daniel division ; Jean Nichon, général de e – Martine Micholet, Tolbiac, Paris-13 ), où l’on se réunira à Ses obsèques seront célébrées en Ni fleurs ni couronnes. Des messes. Gardère, Jean-Claude Sitbon, Kéba brigade ; Roland Père, colonel ; sa mère, 14 h 30. l’église d’Auzances (Creuse), le jeudi Mbaye, Jean Jaujay... Christian Piquemal, général de corps Dominique Berg, Un registre à signatures tiendra lieu de 4 novembre 1999, à 11 heures, suivies de son père, condoléances. l’inhumation au cimetière d’Auzances. – Les familles Rochegude, Oberlet, Insc. obligatoire, tél. : 01-45-86-30-02. d’armée ; Jean-Michel de Widers- Poisson, Vely, Et toutes les familles Berg, Micholet, L’inhumation aura lieu dans la plus Fax : 01-44-23-98-24. pach-Thor, général de corps d’ar- stricte intimité. Marilyn et Carole mée ; Jean-Marc Calais, contre-ami- Constantin, Bouchard, Harismendy, Farges et Baidet, – M. Maurice Garnier, ont la douleur de faire part du décès de ral ; Jacques Célérier, vice-amiral ont la douleur de faire part de la son père, Formations d’escadre ; Yves Naquet-Radiguet, disparition de – Jean-Patrice et Marie-Anne Dalem, Jean, François et Annie, Geneviève, Jacques ROCHEGUDE, Et leurs enfants Alexis, Laurence et vice-amiral ; Denis Pigeaud, contre- ses enfants et belle-fille, pharmacien, – Formation aux fonctions de Jean-Baptiste BERG, Henri Claire et Marion, responsable de service de personnes amiral ; François Teule, contre-ami- ont la tristesse de faire part du décès de ses petites-filles, survenu dans sa quatre-vingt-neuvième âgées. Expérience professionnelle exigée. ral ; Jean-Paul Alaux, général de bri- dans sa vingtième année. ont la tristesse d’annoncer la disparition année, à Breuil-Magné (Charente- IPC : 01-49-23-13-98. gade aérienne ; Gabriel Berger de Paulette DALEM, soudaine de Maritime).

Nomazy, général de brigade aé- Les obsèques auront lieu le jeudi er survenu le 1 novembre 1999, dans sa Claude GARNIER. Selon son désir, son corps a été rienne ; Louis Champiot, général de 4 novembre 1999, à 14 h 30, en l’église quatre-vingt-quatorzième année. Communications diverses Saint-André, 22, rue de Verdun, à Saint- transporté à la faculté de médecine de brigade aérienne ; Yannick Chardon, Il nous a quittés le 24 octobre 1999, à Bordeaux. Maurice (Val-de-Marne). La cérémonie religieuse sera célébrée – Cours d’hébreu moderne, Oulpanim, colonel ; Jean-François Dischamps, l’âge de soixante-deux ans. 50 classes, 15 professeurs, 8 niveaux, le vendredi 5 novembre, à 14 h 30, en Ses cendres seront dispersées au Jardin général de brigade aérienne ; Jean- Cet avis tient lieu de faire-part. l’église d’Auteuil. grand choix d’horaires, suivi des souvenirs, à Peyssac-Mérignac. pédagogique. Rens. au 01-53-20-52-52. Pierre Faubladier, général de division – Mme Jean Gubler, Cet avis tient lieu de faire-part. Nouveau centre communautaire de Paris, aérienne ; Michel Fouquet, général sa mère, Cet avis tient lieu de faire-part. 119, rue Lafayette, 75010 Paris. Métro de division aérienne ; Alain Guibert, Nos abonnés et nos actionnaires, 15 bis, avenue Théophile-Gautier, Michel, Claude et Dominique, Poissonnière. colonel ; Gildas Pichard, général de bénéficiant d’une réduction sur les 75016 Paris. ses frères, insertions du « Carnet du Monde », Anne, Brigitte, Véronique – Saint-Benoît-du-Sault. brigade aérienne ; Jean Cuisinier, et Jean-Marie, médecin ; René Darracq, pharma- sont priés de bien vouloir nous com- muniquer leur numéro de référence. ses enfants, Nous faisons part du décès, le cien chimiste ; François Delorme, Vous pouvez Alice, Eugénie et Jonas, 30 octobre 1999, dans sa quatre-vingt- médecin ; Claude Molinié, médecin ; nous transmettre ses petits-enfants, douzième année, de Philippe Renon, médecin ; Guy San- Marie-Claire Gubler, Sa famille, tucci, médecin ; François Bée, Jean vos annonces la veille Herbert SOUTHWORTH, Ses amis, historien, écrivain. Chéron, Jean-Baptiste Dard, Gérard SOUTENANCES DE THÈSE pour le lendemain ont la tristesse de faire part du décès du La Rosa, Bernard Laurent, Jean Le ¤ jusqu’à 17 h Son incinération se déroulera le jeudi Gad, Jacques Lys, Jean-Pierre Mo- 83F TTC - 12,65 la ligne Permanence le samedi docteur Jean-Pierre GUBLER. 4 novembre au crématorium de Limoges. reau, Jean-Pierre Rabault, ingénieurs La levée du corps aura lieu à l’hôpital généraux de l’armement. Tarif Etudiants 99 jusqu’à 16 heures Cochin, le vendredi 5 novembre 1999, à – Les familles Sugier, Diracca, Vivier 10 h 15. ont le chagrin de faire part du décès de Les obsèques auront lieu dans l’intimité en l’église d’Argentière (Haute-Savoie). Clémence SUGIER, Cet avis tient lieu de faire-part. survenu le 31 octobre 1999, à Nice. Elle repose près de son frère, – La présidente, Et le conseil d’administration de Louis SUGIER, la FEPEM, Fédération nationale des particuliers employeurs au cimetière du Claus au Cannet. ont la tristesse de faire part du décès de 7, corniche André-de-Joly, Mme Jacqueline HAUCHART, 06100 Nice. présidente honoraire de la FEPEM, vice-présidente de l’IRCEM, le vendredi 29 octobre 1999. CARNET DU MONDE - TARIFS 99 TARIF à la ligne – Le directeur, Et le personnel de l’Institut de physique du Globe de Paris DÉCÈS, REMERCIEMENTS, 136 F TTC - 20,73 ¤ ont le regret d’annoncer le décès de leur collègue, AVIS DE MESSE, ... ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS ... Philippe ILDEFONSE, ¤ professeur TARIF ABONNÉS 118 F TTC - 17,98 à l’université Paris-VI. NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, 520 F TTC - 79,27 ¤ – Le président, MARIAGES, FIANÇAILLES Forfait Le directeur de la rédaction, Et l’ensemble des collaborateurs de Toute ligne suppl. : 62 F TTC - 9,45 ¤ 10 lignes Télérama, ont la très grande tristesse de faire part du ¤ décès de THÈSES - ÉTUDIANTS : 83 F TTC - 12,65 COLLOQUES - CONFÉRENCES : Nous consulter Monique LEFÈVRE, ట directrice des hors-séries, 01.42.17.39.80 - Fax : 01.42.17.21.36 ancienne secrétaire générale 01.42.17.29.96 de la rédaction.

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21 ENTREPRISES LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999

SOCIAL L’UNI, une fédération dans les centres d’appels télépho- sur la précarité du travail qui caracté- dont 70 000 en France. Mais ce tiel et sous contrat à durée détermi- syndicale qui regroupe 15 millions niques. b LES SYNDICATS tentent à rise cette profession. b LES CENTRES nombre pourrait doubler en quel- née. En raison de la facile délocalisa- d’adhérents à travers le monde dans la fois de s’implanter auprès de sala- D’APPELS téléphoniques sont en ques années. b LES CONDITIONS DE tion des emplois, les syndicats jugent le secteur des services, organise jeudi riés qui travaillent dans ces centres pleine expansion. Ils emploient envi- TRAVAIL y sont pénibles. Les salariés que ces salariés sont souvent vic- 4 novembre une journée d’action et de mobiliser l’opinion publique ron 700 000 personnes en Europe, sont souvent employés à temps par- times de la mondialisation. Les centres d’appel, cible de l’action syndicale mondiale Les syndicats organisent, jeudi 4 novembre, une journée de mobilisation dans les « call centers », où ils tentent de s’implanter. Leur but est de sensibiliser l’opinion et de dénoncer les conditions de travail de salariés qu’ils considèrent comme des victimes de la mondialisation BALBUTIANTE au niveau euro- Raskopf, de la fédération FO des tion », souligne Luis Neves, res- sionnelle. Les syndicats demandent d’appel est de plus en plus qualifié. Il d’appel automatique, elle s’est ré- péen, l’action syndicale est encore télécoms. ponsable des télécoms au sein de notamment une meilleure organi- ne s’agit plus d’emplois “Kleenex”, duite dans certains centres à quasi inexistante au niveau mon- Le choix de la cible n’est pas l’UNI. sation des carrières. « Générale- souligne M. Guillot. Le recentrage cinq secondes. « Ce sont ces condi- dial. Pourtant, l’Union Network In- anodin : les centres d’appel sont le L’évolution semble en effet iné- ment, les recrutements sont faits à de la stratégie des entreprises sur le tions de travail que nous voulons dé- ternational (UNI), qui revendique symbole d’une globalisation de luctable. De plus en plus de mé- bac + 2, en promettant des évolution client fait que les groupes sont obli- noncer, explique Roland Raskopf. Il 15 millions d’adhérents dans le l’économie qui échappe de plus en tiers sont concernés : télécoms, de carrière. En fait, il existe quelques gés de plus en plus de faire des ef- s’agit d’un système de garde- monde, a décidé d’organiser, jeudi plus aux structures syndicales tra- banque, assurance, commerce... postes de chef de groupe, et en des- forts de formation, les centres d’ap- chiourme, d’écoute permanente, où 4 novembre, une journée mondiale ditionnelles. « L’exemple des télé- Selon le cabinet d’étude Yankee sous on doit attendre des années pel constituant un peu la vitrine de la productivité est le seul critère pris de syndicalisation dans les centres coms est symptomatique : la libérali- Group, les centres d’appel avant d’avoir une promotion », re- l’entreprise. » en compte. » Mais l’exercice d’une d’appel (call centers). « Il ne s’agit sation entraîne la destruction connaissent actuellement une marque M. Guillot, de la fédération Au-delà de la faiblesse des pers- mobilisation mondiale reste déli- pas de faire une grève à l’échelle in- d’emplois protégés, qui sont rempla- croissance annuelle de 30 à 40 %. des postes-télécoms de la CFDT. pectives professionnelles, les syn- cat : beaucoup de centres d’appel ternationale, mais de sensibiliser des cés par d’autres sur lesquels nous Les centres d’appel sont aussi re- dicats pointent également du doigt sont des PME, où les syndicats sont populations de salariés difficilement n’avons plus de prise. Il est vital pour présentatifs d’une main-d’œuvre CINQ SECONDES ENTRE LES APPELS les rythmes de travail. La directive peu présents. D’autre part, les mobilisables », explique Roland nous de s’adapter à cette évolu- « nomade », que les entreprises En fait, pour les syndicats, la pré- européenne de 1985 sur les pauses conditions sociales dans les centres délocalisent d’un pays à l’autre sui- carité des emplois et la faiblesse liées aux postes informatiques d’appel concernent aujourd’hui es- vant la souplesse des législations des rémunérations aggravent des reste rarement appliquée. En sentiellmeent les pays développés, Un important gisement d’emplois sociales. Ainsi, en début d’année, conditions de travail souvent diffi- France, l’accord de branche qui même si le phénomène commence Telecom New Zeland a décidé de ciles. La plupart du temps, les sala- vient d’être signé dans les télécoms à s’étendre à l’Asie du Sud-Est. En- Les centres d’appel se développent rendez-vous, enquêtes...) sont sous-traiter ses centres d’appel à riés ont moins de trente ans. Dans prévoit dix minutes de pause fin l’UNI ne regroupe qu’une partie rapidement en raison de sous-traités et les plus stratégiques l’américain Sitel. Conséquence, certains cas, il s’agit pour eux d’un toutes les deux heures. Mais beau- du monde syndical : ainsi, en l’évolution des technologies qui (réclamations, services plusieurs milliers d’emplois sont complément d’emploi, voire une coup de pays ne fixent aucune France, la CGT, qui, tous secteurs permet de baisser le prix des après-vente...) sont gérés par partis aux Etats-Unis. occupation passagère. De fait, le règle en la matière. La « tempo » confondus, dans les centres d’ap- composants ainsi que les tarifs des l’entreprise. Le secteur se caractérise actuel- turn-over atteint 30 % : difficile, (temporisation), le temps qui pel, reste le premier syndicat, ne télécommunications. Dans ce b Effectifs : les centres d’appel en lement par la quasi-inexistance de dans ce contexte, de structurer la s’écoule entre deux appels, est éga- participera pas à cette journée. secteur en émergence, les données France emploient couverture conventionnelle et de profession avec de vraies carrières. lement mise en cause. Autrefois de chiffrées sont imprécises. 70 000 personnes. Selon les perspectives d’évolution profes- « Pourtant, le travail dans les centres quarante secondes, avec le système Stéphane Lauer b Les centres d’appel en France : prévisions, 2 500 nouveaux centres le pays compte 2 000 centres seraient créés dans les trois d’appel, dont un tiers créé depuis prochaines années, ce qui 1996. 17 % des centres d’appel représenterait 100 000 emplois. européens se trouvent en France, b Conditions de travail : elles un chiffre comparable à sont souvent difficiles. Les l’Allemagne mais très inférieur à la contrats à durée indéterminée Grande-Bretagne (39 %). représentent 40 % des contrats. b Implantation : 10 % à 15 % des Les CDD de moins de trois mois centres d’appel sont atteignent 50 %. 40 % des emplois « externalisés ». La plupart des sont à temps partiel. Le turn-over entreprises continuent donc de est de 40 %. gérer cette fonction en interne. Sources : Datamonitor (pour Parfois, les appels sans forte l’Europe) et Eurostaf (pour la valeur ajoutée (prises de France). Un job, pas un vrai métier C’EST UN JOB qui n’a pas de medi-dimanche, Renaud a accepté nom. « On dit employé de call cen- de travailler tous les vendredis ter ou de centre d’appels, ça n’a pas soirs, de 18 heures à minuit. Parmi d’importance : c’est un boulot de ses collègues, hommes et femmes, merde », sourit Renaud, vingt-cinq aucun n’a quarante ans. La plupart ont été embauchés sous contrat à REPORTAGE durée déterminée (CDD). « Ils Quand il a soif, rêvent tous de partir. Et rien n’est fait pour les retenir, au contraire, l’employé ne se lève souligne une responsable de pas. Il fait un signe et l’union régionale CFDT, Franca Sa- on lui apporte un verre lis-Madinier. Les sociétés favorisent le turn-over : quand un employé est nouveau, jeune en plus, il la ferme, il ans, en allumant sa cigarette. Pen- accepte les bas salaires, les horaires dant le temps de travail, pas ques- abracadabrants, il accepte tout sans tion de fumer ou de se lever pour broncher – d’autant plus facilement boire un verre d’eau. Scotché à son qu’il se dit qu’il n’est pas là pour bureau, arrimé à son téléphone, les longtemps. Et puis, ajoute-t-elle, les yeux vissés sur l’écran de l’ordina- jeunes d’aujourd’hui sont plus mo- teur, chaque « conseiller-client » biles que les générations précé- doit répondre le plus vite possible dentes, ils sont prêts à bouger, à pas- aux appels. Il n’y a pas d’autre im- ser d’un emploi à un autre. Vu les pératif. « C’est la quantité qui conditions de travail, ils n’ont au- compte, pas la qualité», dit le jeune cune raison d’avoir ce qu’on appe- homme. lait autrefois l’esprit-maison. » Dans la société privée qui l’a em- bauché, il y a un peu plus d’un an, « ILS ENCAISSENT » l’un des critères retenus pour Les bureaux parisiens du call « toucher la prime » (soit 15 % du center, où travaille Renaud, salaire mensuel, versé par tri- abritent une cinquantaine de sala- mestre) est de prendre chaque ap- riés. « Ceux qui ont des diplômes ont pel dans un délai de trois secondes. l’espoir de partir, de trouver un vrai Une gymnastique de fou. « C’est boulot, plus tard », explique le d’autant plus stressant, souligne Re- jeune homme. Les autres ? « Ils en- naud, qu’on passe son temps à se caissent ». Longtemps ? «Ça dé- faire incendier : dans 99 % des cas, pend... On leur fait miroiter des pro- les clients appellent pour se motions bidon. Certains y croient. plaindre. On a la consigne de rester Mais, parfois, il y en a qui courtois. C’est tout ce qu’on peut craquent ». C’est arrivé, tout ré- faire : on n’a pas assez de formation cemment, à une jeune femme de pour pouvoir répondre pleinement trente-cinq ans. « Elle a pété les et intelligemment aux demandes. On plombs pendant le travail, pour une n’est pas là pour ça. Nous, on sert de histoire de gobelet d’eau que l’ani- fusible. » Histoire de garder les matrice [surveillante] mettait du troupes à peu près fraîches, une temps à lui apporter. Vous savez, pause de dix minutes est accordée quand on a soif, il faut faire signe, toutes les deux heures. on n’a pas le droit de se lever... La Pour trente heures de travail par fille a piqué sa crise, elle s’est cassée semaine, réparties de manière en claquant la porte. Elle n’a pas en- souvent acrobatique, Renaud core reçu sa lettre de licenciement, gagne 5 800 francs net par mois. mais ça ne devrait pas tarder », « Ce boulot, je le fais juste pour conclut Renaud. payer mon loyer », explique-t-il. Cet L’incident n’a pas provoqué de ancien étudiant, passionné de réactions chez ses collègues. «La théâtre, entend bien ne pas finir sa tendance, c’est plutôt de la boucler vie en call center, sous le masque et d’attendre que ça passe en regar- épuisant d’un standardiste de se- dant la pointe de ses chaussures. » conde zone. Son espoir est ailleurs, Renaud, lui, vient de se syndiquer. dans sa vie d’« à côté». Pour avoir Sans crainte des retours de bâton ? le temps de faire du théâtre et de « Revenez dans deux ou trois se- voir son amie, Renaud a dû se maines, si je suis encore là, je vous le battre pour « arracher le week- dirai... ». end ». Sa société n’a pas perdu au change : en contrepartie de son sa- Catherine Simon LeMonde Job: WMQ0411--0022-0 WAS LMQ0411-22 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 11:01 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0436 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 ENTREPRISES La Banque centrale européenne planche sur un durcissement monétaire Les récentes évolutions économiques dans la zone euro pourraient inciter, jeudi 4 novembre, le conseil de l’institut d’émission à relever son taux directeur, pour la première fois depuis la création de la monnaie unique. Les marchés financiers s’y sont préparés Le conseil des gouverneurs de la Banque fixé à 2,5 %. Les marchés financiers ont taux serait la première depuis le lance- tiplié les signaux à la hausse ces der- la progression du crédit au secteur privé centrale européenne (BCE) se réunit jeudi intégré cette éventualité. L’inconnue ment de l’euro, début janvier ; elle sur- nières semaines. Il y a encore quelques (de l’ordre de 10 % ces derniers mois) fait 4 novembre, à Francfort. La plupart des semble tenir davantage à l’ampleur du viendrait six mois après la dernière semaines, des divergences existaient. Les redouter aux économistes de la BCE un économistes s’attendent à une remontée relèvement (0,25 ou 0,5 point) qu’à sa baisse, décidée en avril. Les principaux di- dernières statistiques pourraient avoir retour de l’inflation sur un horizon de du principal taux d’intérêt, actuellement probabilité. Une éventuelle hausse des rigeants de l’institut d’émission ont mul- mis tout le monde d’accord. Par exemple, vingt-quatre mois.

FRANCFORT Tensions sur les taux A la mi-juillet, M. Duisenberg dis que la moyenne de la zone eu- pour le mois de septembre (6,1 % dans le fossé et on n’a pas droit à dix de notre correspondant avait mis en avant les risques infla- ro se situait à 1,2 % en août. Au en rythme annuel), a confirmé que secondes d’inattention », expli- La réunion, jeudi 4 novembre, TAUX À 3 MOIS tionnistes pour justifier un « biais contraire, certains gouverneurs ne celui-ci s’écartait de plus en plus quait, voici quelques jours, Jean- du conseil des gouverneurs de la monétaire restrictif ». Ces dernières se sont pas montrés très enthou- de la référence fixée par la BCE Claude Trichet, gouverneur de la Banque centrale européenne 3,60 semaines, plusieurs membres du siastes à l’idée d’un resserrement (+ 4,5 % en rythme annuel). Banque de France. (BCE) pourrait mettre fin à un sus- 3,52% directoire ont estimé que les déra- monétaire avant la fin de l’année. La progression du crédit au sec- C’est la recherche d’un large pens de plusieurs mois. La plupart 3,40 le 2 nov. pages des tarifs des produits pé- C’est le cas d’Ernst Welteke, le pré- teur privé (de l’ordre de 10 % ces consensus au sein du conseil qui des observateurs s’attendent à une troliers menaçaient de plus en plus sident de la Bundesbank, qui est derniers mois) interpellent égale- pourrait déboucher, dans un pre- remontée du principal taux d’inté- 3,20 fortement la stabilité des prix. convenu que deux camps ont pu ment les économistes de la BCE, mier temps, sur un léger coup de rêt, actuellement fixé à 2,5 %. Les « Notre objectif est de maintenir le exister, au sein du conseil, sur la qui craignent un retour de l’infla- volant, une hausse « modérée » marchés financiers s’y sont prépa- 3,00 maximum de croissance non infla- question. tion sur un horizon de vingt- des taux de 0,25 point, avant un rés, tandis que la démission de Do- tionniste », indique un haut res- quatre mois. D’où la nécessité nouveau mouvement au premier minique Strauss-Kahn a à peine 2,80 ponsable monétaire. Les condi- ACTION PRÉVENTIVE d’une action préventive : « La poli- semestre de l’an prochain. Cette affecté, mardi 2 novembre, la te- tions de liquidités sont, Les dernières statistiques pour- tique monétaire, c’est comme la solution permettrait, en outre, de nue de la monnaie unique face au 2,60 estime-t-on à la BCE, « plutôt gé- raient avoir mis tout le monde conduite automobile, vous avez un ménager les esprits en Allemagne, dollar (lire aussi page 10). L’in- néreuses », au regard du dyna- d’accord. Fin octobre, la publica- volant et il faut tourner le volant de où l’accélération économique connue semble tenir davantage à 2,40 misme économique désormais tion de l’agrégat monétaire M3, temps en temps, sinon, vous allez reste en deçà de celle de ses voi- l’ampleur du relèvement (0,25 ou perceptible dans l’ensemble de la sins. Plusieurs voix ont tenté, 0,5 point) qu’à sa probabilité. Une MJ J A S ON zone euro. outre-Rhin, de repousser 1999 éventuelle hausse des taux serait la Début octobre, après « des dis- l’échéance d’une remontée des Source : Bloomberg La banque centrale australienne lutte contre l’inflation première depuis le lancement de cussions approfondies », le conseil taux : Hans Eichel, le ministre des Les opérateurs anticipent un relève- l’euro, début janvier ; elle survien- des gouverneurs s’en était tenu au La banque de réserve d’Australie a porté, mercredi 3 novembre, finances, estime qu’elle ne pourra ment des taux d'intérêt en Europe, drait six mois après la dernière comme le montre le taux du contrat statu quo, expliquant « avoir be- son taux d’intérêt de base à 5 %, soit une augmentation de 25 points pas contrecarrer la hausse des pro- baisse décidée en avril. à terme Euro 3 mois, qui a atteint le soin de davantage de preuves pour de base. C’est la première fois depuis cinq ans que la banque cen- duits pétroliers. Certains analystes Les principaux dirigeants de 2 novembre 3,52%. confirmer le jugement initial ». A la trale relève ses taux directeurs. Son gouverneur, Ian Macfarlane, a financiers, le syndicat DGB, la fé- l’institut d’émission ont multiplié BCE, la nécessité d’une hausse des indiqué que le pays allait connaître, en l’an 2000, un développement dération des banques privées, font les signaux à la hausse ces der- peux me l’imaginer », a-t-il ajouté. taux s’imposait déjà à chacun, plus soutenu que prévu, compte tenu de l’amélioration considérable également part de leurs réticences. nières semaines. Wim Duisenberg, Le président de la BCE, tout mais c’est le calendrier d’un tel de l’économie mondiale depuis décembre 1998, particulièrement en Derrière une éventuelle hausse, et le président de la BCE, est conve- comme ses collègues du directoire, mouvement qui suscitait des di- Asie, où se trouvent les principaux clients de l’Australie. « L’écono- son ampleur, c’est aussi, du coup, nu, lundi 1er novembre, dans un ul- en particulier son vice-président, vergences. Les représentants des mie australienne se développe plus rapidement que la banque [cen- l’influence de l’Allemagne sur la time entretien au quotidien des af- le Français Christian Noyer, et son pays dont la croissance est dyna- trale] et les économistes l’avaient envisagé. En même temps, l’inflation a scène monétaire européenne qui faires allemand Handelsblatt, que chef économiste, Otmar Issing, se mique sont plus sensibles à la maintenant atteint les 2 à 3 % [sur un an] que nous avions prévus après pourra être jaugée, onze mois à « la tendance à des taux plus élevés sont appliqués, depuis le début de perspective d’une hausse rapide. avoir longtemps été en dessous de ce taux », a précisé Ian Macfarlane. peine après que l’euro a mis fin à s’est sûrement accrue depuis juil- l’été, à préparer l’opinion et les Plusieurs Etats affichent même Les prix ont augmenté en Australie de 1,7 % de juillet à septembre, la la suprématie du deutschemark. let ». « Je ne sais pas ce que le marchés financiers à l’éventualité une inflation supérieure à la plus forte progression depuis trois ans. Rien qu’en septembre, la conseil de la BCE va décider, mais je d’un resserrement monétaire. norme fixée par la BCE (2 %), tan- hausse des prix s’est élevée à 0,6 %. Philippe Ricard La 206 Peugeot : voiture la plus La démission des dirigeants de Daewoo ne calme pas les créanciers TOKYO de Daewoo (l’un des vingt-cinq plus grands Chase Manhattan, ont refusé, la semaine der- de notre correspondant groupes du monde qui « pesait » 64 milliards de nière, de geler le remboursement des dettes à vendue en France, en octobre L’acceptation, mardi 2 novembre, par les dollars en 1998 et employait 230 000 personnes court terme du groupe. Les créances détenues banques créditrices et les autorités financières à travers la planète) est un enjeu politique cru- par des organismes financiers étrangers LA 206 PEUGEOT, avec 9,3 % des parts de marché, a été la voiture la plus coréennes de la démission des dirigeants des cial pour le président Kim Dae-jung. s’élèvent à près de 10 milliards de dollars, dont vendue en France, en octobre. Elle devance ainsi pour la première fois les douze principales entités du groupe Daewoo est Ces démissions sont surtout symboliques : la moitié est arrivée à échéance. Renault Mégane et Clio, qui restent, sur dix mois, en tête des ventes en loin de garantir que la situation du second placées sous le contrôle des banques, les douze La restructuration de la dette de Daewoo sera France. Cette montée en puissance de la 206 se situe dans un marché auto- conglomérat, en quasi-faillite depuis juillet, sera unités de Daewoo n’étaient déjà plus sous le d’autant plus difficile à mettre en œuvre que la mobile toujours aussi porteur : les immatriculations ont augmenté de 8,4 % assainie avant la fin de l’année, comme le gou- contrôle de leurs dirigeants. Elles visent surtout comptabilité des entreprises du groupe n’est pas le mois dernier, par rapport à octobre 1998, a annoncé, mardi 2 novembre, vernement s’y est engagé. La démission du pré- à calmer l’opinion. Alors que les banques exempte de faux en écriture (telle que la suréva- le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). Sur les dix pre- sident de Daewoo, Kim Woo-choong, qui paraît mettent la dernière main au plan de restructura- luation des investissements à l’étranger afin de miers mois de l’année, la progression s’élève à 11,5 %, avec 1,778 million « inévitable » selon la presse locale, n’a en re- tion de la dette du conglomérat, il est de plus en bénéficier de concours extérieurs). d’unités. Après un léger fléchissement en septembre – dû, pour l’essentiel, à vanche pas été encore acceptée par les banques. plus évident qu’elles ne pourront récupérer Cet aspect le plus sombre de l’effondrement des difficultés de livraison –, le marché automobile pourrait enregistrer, Actuellement à l’étranger, M. Kim a présenté sa qu’une partie de leurs prêts et qu’une injection du second conglomérat coréen pèse sur le sort cette année, l’un de ses meilleurs millésimes, avec 2,15 millions d’unités. Si démission par téléphone au comité de restruc- de fonds publics sera nécessaire. de son président et fondateur Kim Woo- PSA Peugeot-Citroën est en hausse de 20,6 %, en revanche Renault a vu ses turation qui rassemble les principaux créanciers choong. Il n’est guère homme à jeter le gant fa- immatriculations baisser de 1,4 % en octobre. GM Europe (Opel) affiche coréens de Daewoo (Le Monde du 2 novembre). RESTRUCTURATION DE LA DETTE cilement et sa démission pourrait bien être l’un une progression de 24,3 %. Ford baisse 7,4 %, et Fiat de 10,6 %. Depuis que le groupe est en situation de quasi- Le gouvernement a annoncé, la semaine der- de ces coups de poker sur lesquels il a joué sa rupture de paiements, ce sont les banques qui nière, qu’il était prêt à verser des fonds publics à carrière. On dit qu’il est le seul a vraiment gèrent les activités de ses entreprises. Toutes cinq créanciers (dont Korea Investments Trust, connaître l’ampleur du désastre financier de son L’Internet à grande vitesse sous perfusion, elles tournent au ralenti. Les Korea First Bank et Seoul Bank) mis en difficulté empire et il est possible que les créanciers de dettes de Daewoo s’élèvent à plus de 50 mil- par l’incapacité de Daewoo à rembourser ses Daewoo aient besoin de lui pour l’inventaire des liards de dollars (52,5 milliards d’euros). L’an- prêts. La restructuration de la dette de Daewoo dégâts. En présentant sa démission, espère-t-il accessible en France nonce de ces démissions en bloc – qui n’entre- est loin de faire l’unanimité des créanciers : ceux obtenir, en contrepartie de son concours, des ront dans les faits que lorsque le plan de du petit constructeur Ssangyong Motor (repris garanties (en particulier qu’il ne sera pas inquié- FRANCE TÉLÉCOM commercialise, depuis mercredi 3 novembre, l’accès à restructuration de la dette aura été mis en par le groupe en 1998) et ceux de Daewoo Tele- té pour les falsifications des bilans) ? En tout l’Internet à grande vitesse. Ce service, baptisé Netissimo, basé sur la place – est une nouvelle péripétie du doulou- com ont rejeté le plan qui leur était proposé. cas, la partie qui se joue à Séoul entre M. Kim, technologie ADSL, permet d’utiliser les lignes téléphoniques classiques reux, et peu transparent, processus de sauve- La démission des dirigeants de Daewoo ne les créanciers et les autorités paraît loin d’être pour se connecter à Internet dix fois plus vite qu’avec un modem ordinaire. tage de Daewoo. Gérée par la commission de calme guère ses créanciers étrangers qui s’esti- limpide. D’abord lancé dans les six premiers arrondissements parisiens, Issy-les- supervision financière, bien que celle-ci se re- ment tenus à l’écart. Les banques étrangères Moulineaux, Neuilly-sur-Seine et Vanves, Netissimo sera facturé tranche derrière la loi du marché, la liquidation créancières de Daewoo, dont l’américaine Philippe Pons 265 francs par mois, pour une durée de connection illimitée, et sans oc- cuper la ligne téléphonique. Les internautes devront par ailleurs acheter ou louer un modem ADSL (45 francs par mois) et souscrire un abonnement spécifique auprès de leur Le parc Disney de Hongkong tient compte des erreurs d’Euro Disney fournisseurs d’accès à Internet. Wanadoo et Club Internet se sont alignés sur le prix de Worldnet (135 francs par mois). L’abonnement ADSL coûtera HONGKONG (3 milliards officiellement) avant ra une partie de ses parts à des in- moyennes par visiteur ont-elles donc 445 francs, mais l’ouverture de la concurrence sur la boucle locale correspondance l’ouverture, sans même être au ca- térêts privés. Mais il entend été beaucoup plus modestes qu’à pourrait faire baisser les prix. Le gouvernement a en effet demandé à Picsou a beaucoup appris des pital de l’entreprise, le gouverne- conserver un droit de regard sur Marne-la-Vallée. Au lieu des dix France Télécom d’entamer des négociations avec ses concurrents pour leur malheurs de Mickey. « L’expé- ment de Hongkong est l’action- l’affaire, en gardant un minimum millions de visiteurs qu’es- permettre d’acheter « en gros » l’abonnement Netissimo et de le revendre rience d’Euro Disney nous a été très naire majoritaire de la de 10 % du capital. comptait Euro Disney la première à leurs abonnés. utile, confie un membre du gou- joint-venture avec Disney (57 % Autre différence notoire : la année, Disney Hongkong prévoit vernement de Hongkong. Elle nous des parts). Ainsi, le gouvernement taille. A côté de la vision pharao- de n’en recevoir que cinq millions a permis d’éviter bien des erreurs contrôlera le lancement de l’opé- nique qui a présidé à la conception au démarrage, et dix millions au dans la conception de Disneyland ration et supportera une grande de Disneyland Paris, le royaume bout de quinze ans. Le calendrier Hongkong. » De fait, l’accord que part des risques liés au démarrage magique de Hongkong fera figure financier est aussi plus prudent : le viennent de signer le gouverne- – tous les parcs Disney ont essuyé de théâtre des marionnettes d’un plan de financement ne table pas ment de Hongkong et la société des années de lourdes pertes après square municipal. Quand la pre- sur un versement de dividendes Walt Disney, à l’issue de douze l’ouverture. mière tranche du projet français avant la treizième année d’exploi- mois de négociations fébriles, s’étalait sur 500 hectares, et tation, les douze premières années pour l’implantation d’un royaume UNE APPROCHE MODESTE comprenait, outre le parc lui- de cash-flow devant être consa- enchanté à Hongkong, diffère en Pragmatique, le projet de Hong- même, 5 000 chambres d’hôtel, crées à rembourser les dettes. tous points de celui qui, il y a kong est conçu pour faciliter le dé- 30 000 m2 de bureaux et 22 000 m2 Enfin, le contrat de Hongkong douze ans, définissait les condi- marrage d’une opération par na- de commerces et restaurants, la prévoit, certes, comme dans les tions d’implantation du parc Dis- ture risquée jusqu’à ce qu’elle soit première tranche du projet de autres parcs, que Disney touchera neyland Paris. capable de fonctionner selon des Hongkong ne compte que 1 400 des royalties allant de 5 % à 10 % Ce n’est pas le moindre des pa- règles capitalistes : l’endettement chambres réparties dans deux hô- du chiffre d’affaires selon les pro- radoxes que, sur un territoire qui de l’opération sera limité, avec un tels, les boutiques n’occupant que duits. Mais le « management fee » se targue de ne répondre qu’à la ratio de 60 % des fonds propres, 126 hectares gagnés sur la mer, au a été limité à 2 % du chiffre d’af- loi du marché, Disneyland soit une pour ne pas écraser son lancement nord de l’île de Lantau. Pas de pro- faires, plus un pourcentage entreprise publique. A Hongkong de charges d’intérêt trop impor- jet immobilier supposé subven- compris entre 2 % et 8 % du résul- comme en France, l’Etat s’est lour- tantes ; et le coût prohibitif du ter- tionner un parc d’attractions tat d’exploitation. On est très loin dement investi : il s’apprête à dé- rain – 3,2 milliards de francs – sera structurellement déficitaire. Enca- des 3 % des recettes sur les cinq penser près de 18 milliards de supporté par le gouvernement jus- dré par un gouvernement qui premières années, élevées à 6 % à francs, sous forme d’investisse- qu’à ce que l’exploitation du parc connaît la difficulté à rentabiliser partir de la sixième année, plus ment en infrastructures (11 mil- permette d’en rémunérer l’apport. un terrain à Hongkong, et qui 49 % du résultat d’exploitation, liards), de participation au capital Il sera rémunéré par émission tarde à sortir de la crise financière généreusement octroyés par le (2,6 milliards) et de prêt sur vingt- d’actions subordonnées, qui ne se- qui a fait plonger de 50 % des prix gouvernement français à la société cinq ans (5 milliards). ront converties en actions ordi- de l’immobilier, Disney a restreint américaine. Si ces conditions ont Mais à la différence de la naires que lorsque les perfor- ses ambitions à l’essentiel du été sérieusement révisées à l’occa- France, où le contribuable a dé- mances dépasseront les concept. Lequel se doit d’être sion du plan de sauvetage de 1994, boursé, via la région, pour les ac- projections d’aujourd’hui. In fine, commercialement viable. elles ont lourdement pesé sur le cès routiers et ferroviaires, les ce n’est que lorsque le parc d’at- Aussi, pour éviter les déconve- lancement. prêts bonifiés et cadeaux fiscaux, tractions sera financièrement nues financières, les hypothèses quelque 13 milliards de francs viable que le gouvernement céde- de fréquentation et de dépenses Valérie Brunschwig LeMonde Job: WMQ0411--0024-0 WAS LMQ0411-24 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 10:03 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0438 Lcp: 700 CMYK

24 COMMUNICATION LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 i télévision veut changer le rythme de l’information Christian Dutoit, directeur général de la chaîne d’information en continu lancée jeudi 4 novembre par Canal+, explique, dans un entretien au « Monde », son approche de l’actualité pour « éviter d’être une chaîne qui surfe sur l’info » À L’OCCASION de ses quinze mai 1997, il existait donc cette es- sienne, qui sont complètement rence avec la chaîne d’infos » Dans le monde entier, la télé- libre dans quatre ans. Avec Canal- ans, Canal+ s’offre un beau cadeau. quisse qui s’était enrichie d’une masquées ou imparfaitement trai- gratuite et en clair, préparée pour vision va beaucoup plus vite que Satellite et NC Numéricâble, nous Pierre Lescure, PDG de la chaîne grille de programmes théorique in- tées, et sur lesquelles nous irons la diffusion numérique hertzienne cela. i télévision va contribuer à avons obtenu la même rémunéra- cryptée et ancien journaliste, porte cluant déjà le journal tout en mettre un peu de lumière. Non pas par le service public. En réalité, changer le rythme. La chaîne vise tion que LCI. Pour toutes les autres i télévision sur les fonts baptis- images. brièvement. Au contraire, nous al- nous serons en concurrence directe une audience curieuse d’informa- négociations, c’est le marché qui maux. Pour s’imposer, la nouvelle – Puisqu’il existait un embryon lons laisser le projecteur en marche avec toutes les chaînes de France tions, mais pas obligatoirement is- décidera. Mais nous sommes chaîne mise sur une soixantaine de de chaîne, quelle a été votre jusqu’à ce que nous ayons donné qui diffusent de l’information. sue des catégories sociales privilé- conscients qu’il risque d’y avoir journalistes-reporteurs d’images, contribution ? l’événement dans son intégralité. Notre chaîne va un peu gêner et giées (CSP+). Il va de soi que nous une tendance à la baisse des prix répartis dans toute la France. Elle – Je me suis rendu à New York – LCI est présente sur tous les ennuyer la télévision traditionnelle, aurons, par le style et le ton de la pour toutes les chaînes théma- vise l’équilibre financier dans pour voir la chaîne d’information bouquets et tous les réseaux câ- tiques. Le tout est que nous arri- quatre ans. Selon son directeur, locale New York One (NYO). J’y ai blés. Quelle sera la distribution vions à un tarif qui tienne compte Christian Dutoit, elle compte at- découvert qu’à la différence des d’i télévision ? Avant sa relance, Régions fait sa pub de la survie de toutes les télévi- teindre cet objectif seule, sans l’en- chaînes d’informations tradition- – Dès son démarrage, elle sera sions. Les chaînes d’informations trée dans son capital de partenaires nelles et des chaînes généralistes reprise sur CanalSatellite et NC A peine installée à Ecully, dans la banlieue lyonnaise, à côté d’Euro- sont trente fois moins chères que le financiers. Reprise dans un premier qui diffusent de l’information l’ap- Numéricâble. Les négociations news, Régions tente de se faire un nom auprès du public. « La télévision prix d’achat d’un journal et cinq temps sur CanalSatellite et NC Nu- proche de NYO est plus musclée, sont bien entamées avec la Lyon- qui vous regarde », comme l’indique son slogan, cherche à attirer les fois moins chères qu’un hebdoma- méricâble, deux filiales de Canal+, sans complexes et avec la volonté naise Câble. Nous avons aussi pris abonnés de Télévision par satellite (TPS) et du câble. La chaîne théma- daire de télévision. i télévision souhaite aussi être dif- de ne pas traiter superficiellement contact avec Télévision par satellite tique du service public a décidé d’investir près de 2 millions de francs – i télévision est-elle encore fusée sur tous les réseaux câblés et les sujets. Leur façon de faire m’a (TPS) et France Télécom Câble dans une campagne de publicité (affichage et spots radio). à la recherche d’un partenaire, aussi sur TPS, bouquet numérique inspiré le schéma directeur d’i télé- (FTC). Pour ces deux opérateurs, Régions, lancée le 11 mai 1998, en a bien besoin. Ses premiers résultats depuis le retrait du groupe concurrent de Canalsatellite. vision : aller vite et longtemps. les rendez-vous auront lieu après le ont quelque peu déçu. Une prochaine relance est à l’étude. France Télé- Amaury ? « Pourquoi avoir choisi un Vite, pour être les premiers, et lancement, car ils souhaitent avoir vision dit « réfléchir à l’articulation entre l’antenne de Régions et France 3 – Aujourd’hui, personne n’est concept de chaîne d’information longtemps, pour ne pas rester à la vu la chaîne à l’œuvre avant de dis- dans la perspective du numérique hertzien et de son cortège de services inter- dans l’antichambre du capital encore inconnu en Europe plutôt surface des choses. A mon avis, cuter. Avec la Lyonnaise Câble, les actifs multimédias ». d’i télévision. Pierre Lescure a dit que de copier celui de Sky News cette méthode prévient tout risque négociations portent sur une distri- haut et fort que Canal+ a les ou LCI ? de faire de nouveaux « Timisoa- bution valorisante d’i télévision. moyens de financer la chaîne et – Le format d’i télévision a été ra ». Nous éviterons d’être une – LCI sera-t-elle votre unique qui dort sur ses lauriers depuis chaîne, une clientèle majoritaire- qu’il n’a besoin de personne. J’ai esquissé dans ses grandes lignes chaîne qui surfe sur l’info ! concurrente ? longtemps. Il faudra qu’elle se ré- ment jeune. rencontré CNN à deux reprises, ces par Pierre Lescure, entouré d’un – Comment i télévision, chaîne – Dans un premier temps, i télé- veille un peu. J’en veux pour – LCI dispose d’une dotation de derniers jours. Nous discutons groupe de dirigeants de Canal+, nationale, va-t-elle intégrer les vision sera frontalement en preuve les images de l’accident du 250 millions de francs par an, i té- d’un projet de coproduction d’un quand il a eu envie de lancer une informations régionales ? compétition avec LCI, Bloom- téléphérique du pic de Bure, le lévision annonce 160 millions. Se- magazine hebdomadaire, l’actuali- chaîne d’informations. Lorsque je – Il se passe des choses en berg TV et Euronews. Mais de- 1er juillet, qui ont mis plus de ront-ils suffisants ? té de la semaine commentée en suis arrivé à la tête de ce projet, en France, ailleurs qu’en région pari- main, nous serons aussi en concur- cinq heures à être diffusées. – Nous avons un budget de français par un journaliste de CNN. 160 millions de francs, et nous fe- Mais il n’est pas question une se- rons tout pour le tenir. Nous dis- conde d’une entrée de CNN au ca- cutons tous les prix, car c’est la pital d’i télévision. » seule manière de conserver un budget raisonnable. Si tout va bien, Propos recueillis par nous devrions atteindre notre équi- Guy Dutheil LCI ne modifiera pas son format LA NOUVELLE concurrence tualité locale. « 60 % des reportages d’i télévision n’est pas considérée diffusés sur LCI ont une origine ré- comme une menace par LCI. gionale », fait remarquer M. Das- « Nous ne changerons pas de cap sier. Pour lui : « Il n’y a rien de nou- avec l’arrivée d’i télévision. LCI reste veau sous le soleil dans le format la référence », martèle Jean-Claude d’i télévision tel que j’ai pu le Dassier, directeur général de la comprendre dans les déclarations de chaîne info de TF 1. La doyenne tel ou tel. » des chaînes thématiques françaises d’informations en continu «ne LA RELATION AVEC L’ABONNÉ changera rien à son format, qui a Aux camionnettes-satellites de la l’ambition de parler des grands su- chaîne de Canal+, LCI répond par jets de l’actualité », rappelle-t-il. des « hélicoptères pour aller sur le D’autant plus que « ce format a terrain ». Mais « LCI ne se lancera placé LCI très largement en tête de pas dans les reportages régionaux, toutes les chaînes d’informations ». car il y a déjà France 3 et la chaîne Selon le dernier AudicabSat, en- thématique Régions. Ce qui compte quête annuelle d’audience de Mé- aujourd’hui c’est d’expliquer l’Eu- diamétrie, LCI est la troisième rope et la mondialisation ». Pour chaîne thématique derrière RTL 9 M. Dassier, les deux chaînes infos et Eurosport, et la première sur « ne sont pas concurrentes mais l’Ile-de-France. complémentaires. i télévision est plu- Le choix de la proximité effectué tôt en compétition avec France 3 ». par i télévision ne risque pas de Avec l’avènement du numérique marginaliser LCI. « L’information hertzien, la chaîne info de TF 1 de- ne se découpe pas en tranches. Au vrait fonctionner avec « un finan- moment où l’Europe se fait, où la cement mixte », tiré des abonne- mondialisation s’installe, toute infor- ments et de la publicité. mation qui a un ancrage local ou ré- Jean-Claude Dassier ne souhaite gional est intéressante à traiter si ce- pas dépendre uniquement des re- la a un caractère exemplaire, cettes publicitaires, car « la relation explique le patron de LCI. Jean- avec l’abonné est importante. Ceux Pierre Pernaud, présentateur du qui nous regardent nous aiment. Il journal de 13 heures sur TF 1, en est ne faut pas rompre ce lien ». l’illustration la plus spectaculaire. » La Chaîne Info n’ignore pas l’ac- G. D. Nouvel accord de partenariat entre l’INA et France Télévision FRANCIS BECK, président de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), et Marc Tessier, président de France Télévision, ont signé, vendredi 29 octobre, un accord-cadre pour le renouvellement de leur partenariat. Dans le domaine des cessions de droits, les chaînes publiques conserveront les droits de leurs émissions sous forme in- tégrale, en associant l’INA à leur exploitation. Simultanément, l’Ins- titut se voit attribuer un droit exclusif d’exploitation des extraits d’archives, un an après la première diffusion sur France Télévision. Pour l’archivage, l’accord redéfinit la nature et les modalités de fac- turation des prestations de l’INA auprès de France Télévision, qui s’engage à stabiliser, dans les trois ans, son chiffre d’affaires réalisé avec l’INA. Un tel accord, estiment les signataires, « constitue un socle à partir duquel pourront se développer des liens équilibrés et du- rables ».

DÉPÊCHES a TÉLÉVISION : la diffusion d’émissions religieuses sur France 2 le dimanche matin n’est pas remise en cause par la réforme de l’audiovisuel adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale. Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communica- tion, a précisé, vendredi 29 octobre, après avoir reçu les respon- sables des émissions concernées, qu’« il n’existe aucun projet visant à supprimer cette obligation qui incombe à la chaîne publique ». a PRESSE : le groupe américain American Media, éditeur de ta- bloïds à sensation, comme le National Enquirer et le Star, a annon- cé, mardi 2 novembre à Lantana (Floride), le rachat de Globe Communications, un autre groupe de presse populaire (Globe, Na- tional Examiner, etc). Le montant de la transaction est de 105 mil- lions de dollars (101 millions d’euros). – (AFP.) LeMonde Job: WMQ0411--0025-0 WAS LMQ0411-25 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0439 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 / 25

EUROPE

ÉCONOMIE

TABLEAU DE BORD FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

SSQQDRS TPRSDUH RVVTDHQ

SSRT RVWV

AFFAIRES 4 500 personnes, essentiellement via TQVI Les plus-values l’économie américaine en 2000, ré-

SRQU RUTU

des préretraites. TPUV duisant ainsi les risques inflatio-

SQPV RTQU

TIUT immobilières, piliers nistes.

INDUSTRIE b LEVI’S STRAUSS : le géant du SPIW RSHT

b PACKARD BELL : l’entreprise textile a annoncé la fermeture THUR a ALLEMAGNE : le chiffre d’af-

SIIH RQUS

SWUI de la consommation

informatique contrôlée par NEC, a définitive de sa boutique en ligne faires du commerce de gros a

SHHH RPRS

annoncé, mercredi 3 novembre, le après les fêtes de fin d’année en [[[SVTW [[[ [[[aux Etats-Unis augmenté de 2,8 % en septembre

WeF PHƒF QxF WeF PHƒF QxF licenciement de 88 % de son raison de « coûts d’opération » trop WeF PHƒF QxF en valeur nominale comparé au personnel aux Etats-Unis, soit élevés. Les ventes de l’entreprise ont LE PRÉSIDENT de la Réserve fédé- même mois de 1998, a indiqué mer- Indices cours Var. % Var. %

2 200 personnes. Son directeur chuté de 4 % en 1997, 13 % en 1998 Europe 09 h 50 f se´lection 03/11 02/11 31/12 rale américaine, Alan Greenspan, a credi l’Office fédéral des statis-

HDHR IUDRQ général et d’autres dirigeants sont et entre 10 % et 12 % en 1999 selon EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QWPRDVW indiqué mardi 2 novembre que les tiques de Wiesbaden. En valeur

± QWHIDWQ HDHT IUDSP remerciés. La marque Packard Bell des estimations. EUROPE ƒ„yˆˆ SH plus-values immobilières avaient réelle, le chiffre d’affaires des gros-

QQRDRV HDHR IPDIH ne sera plus vendue aux Etats-unis. EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR été un des piliers de la consomma- sistes allemands a augmenté de

± HDHT IQDWH b ABBOTT : le laboratoire EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ QIVDHH tion aux Etats-Unis. La plus-value 1,3 %, a aussi indiqué l’Office dans

± RVVTDHQ HDPS PQDWQ b THOMSON MULTIMEDIA : le pharmaceutique américain PARIS geg RH moyenne sur la revente d’un loge- un communiqué. Comparé à août,

HDHH FFFF FFFF groupe d’élecronique grand versera 100 millions de dollars PARIS wshgeg ment a été sur les cinq dernières le chiffre d’affaires de septembre a

± QQPVDST HDIW PSDQI public devait introduire mercredi (95 millions d’euros) d’amende pour PARIS ƒfp IPH années de plus de 25 000 dollars et en revanche affiché une baisse de

HDHH FFFF FFFF 3 novembre 17,3 % de son capital en des défauts dans le système PARIS ƒfp PSH une large part de cet argent a été 0,3 %, selon des données corrigées

 HDHH FFFF FFFF

Bourse à Paris et à New York. Le d’assurance qualité d’une de ses PARIS ƒigyxh we‚gri consacrée à l’achat de biens de des variations saisonnières et calen-

SUQDQP HDUT TDRW

prix de cession des actions a été fixé usines américaines. La fabrication AMSTERDAM eiˆ consommation durables comme daires.

± ± QHWIDSU HDQS IPDHQ

par le ministère de l’économie à des médicaments y est suspendue BRUXELLES fiv PH l’automobile par exemple, a expli- a Les exportations allemandes

± SSQQDRS HDPR IHDSP

21,5 euros. jusqu’au feu vert de la Food and FRANCFORT heˆ QH qué M. Greenspan. Les consomma- vers la Chine ont presque triplé de-

± TPRSDUH HDIH TDIU

Drug Administration (FDA). LONDRES p„ƒi IHH teurs américains ont eu tendance à puis 1991, atteignant 6,08 milliards

± ± WVPRDVH HDPQ HDIP

b LUCENT TECHNOLOGIES : le MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi dépenser davantage leurs plus-va- d’euros en 1998, soit 1,3 % du total

± ± QPVPHDHH HDHS TDTQ

fabricant d’équipements de b LONZA : le chimiste suisse MILAN wsf„iv QH lues immobilières que leurs plus- des exportations allemandes, a in-

UPIRDWH HDQS HDUT télécommunications américain (2,15 milliards de francs suisses de ZURICH ƒ€s values boursières, a-t-il ajouté lors diqué mardi l’Office des statistiques supprimera 1 680 emplois aux chiffre d’affaires en 1998, de la conférence hypothécaire de allemand. Sept ans auparavant, les Etats-Unis d’ici la fin de 1999 – 1 % 8,79 milliards de francs français), AME´ RIQUES l’Association des banquiers améri- exportations allemandes vers la de son personnel mondial – en né de la fusion de sa maison mère, cains. Chine s’étaient établies à 2,10 mil- raison, notamment, de l’abandon de Algroup, avec Pechiney et Alcan, a NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR a Les dépenses des ménages liards d’euros, soit 0,6 % du total

son activité d’installation de lignes fait son entrée lundi 1er novembre à américains ont augmenté de 0,4 % des exportations allemandes. La

IHSVIDE PWVIDTQ

téléphoniques chez ses clients. la Bourse de Zurich. IDHS en septembre, tandis que leurs re- Chine est ainsi le deuxième parte-

IIQPT PWVI IDHW venus sont restés inchangés, a an- naire commercial de l’Allemagne en

IIHTR PVVQ b SMART : de 40 000 à IDHV noncé mardi le Département amé- Asie, derrière le Japon.

50 000 exemplaires de la Smart SERVICES ricain du Commerce. En août, les IHVHQ PUVS

sont rappelés à l’atelier en raison b HACHETTE FILIPACCHI IDHU dépenses des ménages avaient pro- a ROYAUME-UNI : la hausse des

IHSRP PTVT

d’un défaut dans la garniture de MÉDIAS : le groupe cédera son IDHT gressé de 0,8 % (chiffre révisé prix de l’immobilier s’est accélérée

IHPVH PSVV

l’essieu avant, a annoncé, mardi, la activité d’affichage de proximité IDHS contre une précédente estimation pour atteindre 10,8 % en glissement

IHHIW PRWH

société productrice Micro Compact Publiprox (chiffre d’affaires IDHR de +0,9 %) et leurs revenus de 0,4 % annuel au mois d’octobre, soit des

[[[ [[[ [[[

WeF PHƒF PxF WeF PHƒF PxF Car (MCC), filiale de 140 millions de francs, 21,3 millions WeF PHƒF QxF (chiffre révisé après +0,5 %). niveaux jamais vus depuis le boom DaimlerChrysler. Un retour dont le d’euros) à Duke Street Capital et a Le Congrès à majorité républi- de l’été 1988, a annoncé mardi la Indices cours Var. % Var. % coût est estimé à 9,8 millions de Natexis Industrie pour se recentrer Ame´rique 09 h 50 f se´lection 02/11 veille 31/12 caine a approuvé mardi des coupes banque Halifax. Selon les chiffres

marks (5,01 millions d’euros), à la sur ses activités de presse. ´ budgétaires de près de 1 % dans le du premier prêteur immobilier au ± ETATS-UNIS hy‡ tyxiƒ IHSVIDVR HDTQ ISDPS

charge des fournisseurs. ´ budget fédéral de l’an 2000, mais le Royaume-Uni, la valeur moyenne ± ETATS-UNIS ƒ8€ SHH IQRUDUR HDRU WDTR

´ président démocrate Bill Clinton a d’une maison s’est appréciée de ETATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i PWVIDTQ HDRU QSDWV

b PEUGEOT : le constructeur FINANCE indiqué qu’il y mettrait son veto. Le 2,8 % en octobre pour s’élever dé- ± TORONTO „ƒi sxhiˆ UPISDQP HDUU IIDPS

automobile français a annoncé, b PRUDENTIAL : le numéro un Congrès veut appliquer ces réduc- sormais à 81 402 livres sterling SAO PAULO fy†iƒ€e IIUTQDHH FFFF UQDQW

mardi, l’annulation de britannique de l’assurance-vie, tions à tous les secteurs de dé- (126 987 euros). MEXICO fyvƒe QHVDTT HDVW QPDUU

4 650 000 actions acquises par la après l’annonce de penses, dans le but d’économiser BUENOS AIRES wi‚†ev SSPDWV PDRT PVDSV

société en 1999, soit 9,3 % du 4 000 suppressions d’emplois en 4 milliards de dollars et de ne pas a POLOGNE : le déficit de la ba- SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev IPUDTQ IDTS TSDUS

SUTSDVQ PDQS PHDRI capital. Ces rachats et annulations juin, a annoncé mardi la CARACAS ge€s„ev qixi‚ev toucher aux fonds de cotisation re- lance des comptes courants s’est d’actions s’inscrivent dans la suppression de près de traite pour financer le budget. envolé pour atteindre 1,115 milliard stratégie du groupe dont l’objectif 1 500 emplois sur les douze de dollars en septembre, totalisant est de porter la rentabilité des prochains mois au Royaume-Uni. ASIE - PACIFIQUE a CANADA : l’excédent budgé- 7,961 milliards sur les neuf premiers capitaux employés à 12,5 % au taire devrait s’élever à 67 milliards mois de 1999, a annoncé mardi la minimum. b MUNICH RÉ : le réassureur TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng ¤URO / YEN de dollars canadiens (43,8 milliards Banque centrale polonaise. La

allemand et sa filiale d’assurance d’euros) au cours des cinq pro- Banque a expliqué ce phénomène IUWWIDWT IHWDHV

b BP AMOCO : l’acquisition de Ergo créeront en décembre une IQPSUDQQ chaines années, a estimé mardi le par le paiement par la Pologne de IVPQQ IPQ

l’américain Arco par le société de gestion d’actifs qui gèrera IQVTH ministre canadien des finances, 237 millions de dollars d’intérêts

IUWSI IPH

britannique BP Amoco, annoncée environ 100 milliards d’euros. IQSIQ Paul Martin. Ces surplus appa- sur la dette envers les créanciers

IUTTV IIU

en avril, est contrariée par les IQITT raissent comme un minimum, réunis au sein du Club de Paris.

IUQVT IIR

autorités américaines qui soulignent b DEXIA : le groupe bancaire IPVIW M. Martin n’incluant pas dans ses

IUIHQ III que ce nouveau géant, deuxième franco-belge a racheté 9,9 % de la IPRUP prévisions d’excédent une somme a RUSSIE : les exportations

groupe pétrolier mondial, banque israélienne Bank Haotzar, de 28,5 milliards de dollars cana- d’armes ont rapporté 2,7 milliards ITVPI IHU

contrôlera 75 % de la production spécialisée dans les prêts à long [[[IPIPS [[[ [[[diens qu’il réserve à des dépenses de dollars au pays cette année, soit

WeF PHƒF QxF WeF PHƒF QxF

pétrolière de l’Alaska et 16 % de la terme aux villes pour 6,1 millions TeF PHƒF QxF imprévues pour les cinq prochains 200 millions de plus qu’en 1998, a production américaine de brut. d’euros, selon le quotidien belge Le Indices cours Var. % Var. % exercices financiers. annoncé mardi un responsable de Zone Asie 09 h 50 f se´lection 03/11 02/11 31/12

Soir du mardi 2 novembre. a Gordon Thiessen, le gouver- la compagnie publique russe d’ex-

± IUWWIDWT HDHQ PWDWV

b RWE : le premier groupe TOKYO xsuuis PPS neur de la banque centrale cana- portations d’armements Rosvoo-

± IQPSUDQQ HDSW QIDWQ

énergétique allemand RWE et le b CEDEL INTERNATIONAL : la HONGKONG rexq ƒixq dienne, a déclaré mardi que celle-ci roujenie. Le carnet de commandes

HDHH FFFF RWDWP

numéro six du secteur VEW, qui société résultant de la fusion de SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ serait forcée d’égaler toute hausse de Rosvooroujenie est estimé à

´

± IHTDWS HDRS TRDTW

étudient une fusion, veulent réduire Cedel et de la Deutsche Börse SEOUL gyw€yƒs„i sxhiˆ des taux d’intérêt de la Réserve fé- 10,5 milliards de dollars, selon le

SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ PWPTDPH HDTT RDHI

leur personnel, a indiqué RWE, Clearing a été officiellement créée dérale américaine si l’économie des responsable. Les exportations de-

BANGKOK ƒi„ PVDII HDII WDRT

refusant de préciser un ordre de mardi. Elle aura en dépôt des Etats-Unis ravivait l’inflation au Ca- vraient rapporter à la Russie 3 mil-

± BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ RRSSDUI HDVH RSDVQ

grandeur. RWE avait déjà annoncé valeurs mobilières d’un montant nada. M. Thiessen a toutefois dit liards de dollars en 2000, selon les

± WELLINGTON xƒiERH PHVTDUR HDTQ IDHR en mai le départ de proche de 7 000 milliards de dollars. s’attendre à un ralentissement de estimations.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 02/11

¤ HDISPRS UDRQQW FRANC...... TDSSWSU URO ...... COURONNE DANOISE.

QDQSQVS VDPTQS

Action ST Microelectronics PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVE´GIENNE QDQVUUR VDTUHS

STMicroelectronics LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ...... QDWRPQV QTDTTV PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHE`QUE

en euros à Paris APRÈS avoir enregistré trois re- UN CLIMAT optimiste a continué QDPUIWH IDTQWQ ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

cords consécutifs de clôture, la à dominer à la Bourse de New RDUTUHQ IDSQWS

dopé par les puces 100 SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

VDQPVWR PDHTPV

92,7 Bourse de Paris a ouvert, mercredi York, mardi 2 novembre. Si l’indice PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NE´O-ZE´LAND

PDWUTTH QPWDHS

LE FABRICANT franco-italien de le 2 nov. 3 novembre, en légère baisse de Dow Jones a abandonné 0,63 % FLORIN NE´ERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NE´ERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PSSDUI

90 FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDRSQI semi-conducteurs STMicroelectro- 0,47 %, l’indice CAC 40 s’affichant sous l’effet de prises de bénéfice, à MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... nics est devenu la star de l’indice à 4 875,67 points. Les actions fran- 10 581,84 points, l’indice composite 80 CAC 40. En hausse de 176 % depuis çaises suivaient ce faisant le léger du Nasdaq s’est permis un nou- Cours de change croise´s le début de l’année, l’action a en- repli de Wall Street, la veille. L’at- veau record, en s’octroyant core fait un bond de 11 %, mardi 70 tente de la réunion de la Banque 13,96 points (0,46 %), à 2 981,61 Cours Cours Cours Cours Cours Cours 03/11 09 h 50 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.

2 novembre, à 92,70 euros. Elle est centrale européenne qui doit se points, après avoir brièvement DOLLAR ...... FFFF HDWTPTH IDHSHPH HDITHHW IDTRWQS HDTSQIQ

ainsi devenue la 11e capitalisation de 60 prononcer sur les taux d’intérêts, franchi, dans la journée, la barre

YEN ...... IHQDVVSHH FFFF IHWDHVSHH ITDTQSHH IUIDQRHHH TUDVTSHH

la Bourse de Paris. Les dirigeants de jeudi 4 novembre, favorisait l’at- psychologique des 3 000 points. ¤URO...... HDWSPPH HDWITUP FFFF HDISPRS IDSUHQH HDTPPHS

la société ont revu à la hausse leurs 50 tentisme des opérateurs – ceux-ci FRANC...... TDPRTQH TDHHWSS TDSSWSU FFFF IHDQHISH RDHVIHH

perspectives mirobolantes d’activité s’attendant à un nouveau tour de LIVRE...... HDTHTQH HDSVQRS HDTQTVH HDHWUHS FFFF HDQWTIS TAUX FRANC SUISSE ...... IDSQIIH IDRUPVH IDTHUPS HDPRSHS PDSPRPS FFFF pour le secteur. Non seulement l’in- 40 vis monétaire pour étouffer tout dustrie des semi-conducteurs, qui risque de résurgence de l’inflation. LA DÉMISSION du ministre fran- regroupe l’ensemble des compo- 30 Quant à la démission, mardi, du çais de l’économie et des finances, Taux d’inte´reˆt(%) Matif sants électroniques, devrait enregis- ministre de l’économie et des fi- Dominique Strauss-Kahn, n’a eu J F M A M J J A S O N Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier trer une croissance de 15 % cette nances, Dominique Strauss-Kahn, aucun effet sur le marché obliga- Taux 02/11 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 09 h 50 f 03/11 prix prix

1999 Notionnel 5,5

PDVP SDIU SDUS

année, après trois ans de récession. elle ne semblait toujours pas taire. La mise en place de l’euro a FRANCE ...... PDUV

VUDPR VUDRH

Source : Bloomberg DE´CEMBRE 99. IVSQ QDSP SDHU SDTT

Mais STMicroelectronics prévoit préoccuper les boursiers. rendu les marchés financiers du ALLEMAGNE .. PDWP

Euribor 3 mois

SDQW SDPV RDQR

que la croissance va s’accélérer à Vieux Continent moins sensibles GDE-BRETAG. RDUS

FFFF FFFF FFFF QDRW SDQU SDWR ITALIE...... PDWP NOVEMBRE 99

HDHR IDUS PDSV 25 % l’an prochain. tion avec le groupe suédois Telia aux secousses politiques. Ainsi les JAPON...... HDHS

SDIR TDHR TDIS

Numéro neuf mondial, STMicroe- Research. Ce nouveau standard FRANCFORT taux restaient détendus. A Paris, le E´TATS-UNIS... SDPP

PDIT QDQV RDRU SUISSE...... HDUQ

lectronics est particulièrement bien mondial VDSL (very high bit-rate di- DANS LE SILLAGE du Dow Jones, rendement des obligations d’Etat à Pe´trole QDRW SDPI SDVI PAYS-BAS...... PDVT placé pour tirer parti de l’explosion gital subscriber line, boucle d’abon- la Bourse de Francfort a ouvert sur dix ans s’inscrivait à 5,191 % en dé- En dollars Cours Var. % de la téléphonie mobile grâce à ses né numérique à haut débit), encore une note négative mercredi, l’in- but de matinée, mercredi 3 no- f 02/11 veille

Matie`res premie`res

FFFF « produits dédiés », des semi- plus rapide que le standard ADSL dice DAX se repliant de 0,27 % vembre, contre 5,232 % vendredi. BRENT (LONDRES) ...... PPDHV

HDIQ WTI (NEW YORK) ...... PPDRP

conducteurs sophistiqués qui per- en cours de déploiement par les dans les tout premiers échanges, à A Francfort, le rendement des Cours Var. %

HDII En dollars LIGHT SWEET CRUDE .... PPDRW mettent de faire fonctionner les té- opérateurs téléphoniques, devrait 5 532,06 points, après avoir clôturé bunds à la même échéance s’affi- f 02/11 veille

léphones portables, les DVD ou les permettre une capacité de trans- mardi à 5 546,95 points. chait à 5,080 %. Les opérateurs ont ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDPV

décodeurs numériques. Le groupe mission pouvant atteindre les yeux rivés sur la décision de la CUIVRE 3 MOIS...... IUWP Or

± HDIQ

poursuit ses recherches dans cette 60 Mbits/seconde sur des lignes té- Banque centrale européenne sur ALUMINIUM 3 MOIS ...... ISIP

±

IDSH

LONDRES PLOMB 3 MOIS ...... RWIDS Cours Var % ± HDPH

direction, pour mettre au point des léphoniques classiques, ce qui les taux d’intérêt, jeudi 4 no- ETAIN 3 MOIS ...... SVUV En ¤uros f 02/11 29/10

± HDPP

« systems-on-a-chip », véritables or- ouvre par exemple d’importantes vembre. ZINC 3 MOIS...... IISTDS ± PDRI

COMME LA PLACE allemande, la OR FIN KILO BARRE ...... VWHH

± HDPS

NICKEL 3 MOIS ...... UWSH

±

PDIW

dinateurs tenant sur une seule possibilités de transmission de vi- Bourse de Londres a ouvert en ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE OR FIN LINGOT...... VWSH

FFFF

puce. déo à la demande. Le prototype ONCE D’OR (LO) $ ...... QHU

HDIH

baisse mercredi, l’indice Footsie ARGENT A TERME ...... SDPQ

C QDTR

PIE`CE FRANCE 20 F...... SIDQH

MONNAIES ± IDPR

PLATINE A TERME ...... SVRRUDUQ Dans le domaine de la transmission VDSL de STM, réalisé à partir d’un ± RDQT des cent principales valeurs re- PIE`CE SUISSE 20 F...... SHDSH

GRAINES DENRE´ES $/BOISSEAU

± HDSV

Internet à grande vitesse, STMi- circuit intégré numérique en culant de 0,12 %, à 6 244,4 points. L’EURO n’a pas pâti non plus du PIE`CE UNION LAT. 20 F . SI

HDPW ´ PST FFFF ` PPSDPS

croelectronics a également impres- technologie 0,25 micron, a été départ de DSK : la monnaie unique BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ...

C IWW FFFF IDVS MAI¨S (CHICAGO)...... PIE`CE 20 DOLLARS US ... QWUDPS

C ISH HDHU HDWV sionné ses actionnaires en annon- conçu en coopération avec le CNET s’affichait à 1,0514 dollar pour 1 eu- SOJA TOURTEAU (CHG.). PIE`CE 50 PESOS MEX...... QPVDPS

çant, mardi, la mise au point d’un (Centre de recherche de France Té- TOKYO ro, mercredi en début de journée. SOFTS $/TONNE

± VRH

système multipliant par mille la ca- lécom) à Grenoble. LA BOURSE de Tokyo était fer- Quant au yen, il gagnait du terrain CACAO (NEW YORK)...... RDQQ

FFFF CAFE´ (LONDRES) ...... IPIQ Cotations, graphiques et indices en temps

pacité de transmission sur les lignes FFFF mée, mercredi 3 novembre, pour face au billet vert à 103,85 yens, SUCRE BLANC (PARIS) ... IVI re´elsurlesiteWebdu«Monde». téléphoniques en cuivre, en associa- Christophe Jakubyszyn cause de jour férié au Japon. après être tombé à 105 yens, mardi. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ0411--0026-0 WAS LMQ0411-26 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0440 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QWPRDVW

VALEURS EUROPE´ENNES QIV

QPT QWUI

QIV

QUTI b Le titre BP Amoco, première va- b Le cours de Volkswagen a chuté QII QIUDVW QIPDIS

QWPRDVW QWPQDIR QWPPDWI

QIUDHU

QSSH leur de la cote britannique, a reculé de 4,85 %, à 53,51 euros, mardi. Le PWU

QQRH de 3,68 %, à 562,5 pence, mardi groupe a enregistré l’une des plus PVP

2 novembre. Selon le Wall Street fortes baisses de la séance outre- QHUDTV QIPW PTV QVTSDIU

Journal, le groupe buterait sur des Rhin, après avoir annoncé une QUVTDRH

PWIV

obstacles dans les négociations avec chute de 4 % de son profit au troi- PSQ [[[[[[[[ [[[[[[[[

wt †ww S xy†F U wes Q xy†F wt †ww les autorités américaines concer- sième trimestre, en ligne avec les T xy†F U wes Q xy†F nant leur feu vert à l’acquisition prévisions. Une concurrence accrue,

e e e C IDVQ FFFF p‚ QTS FFFF ps II FFFF ps IHTDQ HDPR d’Arco. Un porte-parole du groupe des pertes au Brésil et le développe- COURTAULDS TEXT qf BONGRAIN /RM VALMET NOKIA

e e C ± ± ± PHDIS HDRW e„ RRDI HDPH QUPDIT HDHW qf SDUU IDTH a démenti qu’il y ait des difficultés. ment de nouveaux modèles ont pe- DT.LUFTHANSA N hi BRAU-UNION f DJ E STOXX IND GO P NYCOMED AMERSHA

e C C

IWDPH FFFF qf TDQQ IDPS xv ITDHS HDTQ

b L’action Marks and Spencer a sé sur les bénéfices. ELECTROLUX -B- ƒi CADBURY SCHWEPP OCE

e C C C UDVH PDHS hu QTDHV HDRS s„ IDV HDST EMI GROUP qf CARLSBERG -B- OLIVETTI

perdu 5 pence, à 278 pence, mardi. b Le titre de l’assureur italien Ge- e e C C ± IDPW HDUU hu QSDPU HDWS xv WUDR IDTU EURO DISNEY /RM p‚ CARLSBERG AS -A ASSURANCES KON. PHILIPS

e C

RDP FFFF hu WPDVP FFFF qf QDRH HDRT FINNAIR ps CHR. HANSEN HLD e ROLLS ROYCE ± SPDT HDSU Le distributeur britannique a enre- nerali a cédé 2,12 %, à 30 euros, AGF /RM p‚

e C

± IDWT IDTQ ps IUDWS FFFF qf SHDIQ HDHQ

G WIMPEY PLC qf CULTOR -1- e SAGE GRP ± WDRP HDVR

gistré une chute – attendue – de mardi. Le groupe a annoncé qu’il ALLEANZA ASS s„

e C

VDHP HDUW hu RHDHW FFFF p‚ TVR FFFF qf e GRANADA GROUP DANISCO C SAGEM QHPDW HDVU ALLIANZ AG hi

42,8 % de son bénéfice (avant im- tente de transformer son OPA hos- e e e C

± ±

p‚ IHUDU PDHW p‚ PRUDS HDHR hi QRU HDRW HERMES INTL DANONE /RM C SAP AG IIDUS HDTU ALLIED ZURICH qf

e e C

±

HDSU IDUP q‚ QUDPQ FFFF hi RIU HDIP pôts et éléments exceptionnels), à tile sur son homologue INA en une HPI s„ DELTA DAIRY SAP VZ PVDSI FFFF ASPIS PRONIA GE q‚

e C

±

PU FFFF qf WDQW HDIU qf IPDTR HDPS xv e HUNTER DOUGLAS DIAGEO C SEMA GROUP IQUDU HDQT

192,8 millions de livres (301 millions OPA amicale. Le directeur général AXA /RM p‚

e e

±

xv PTDW FFFF q‚ RRDTU FFFF hi VUDI HDRT KLM ELAIS OLEAGINOU C SIEMENS AG N UUSDTS HDVW BALOISE HLDG N gr

d’euros) au cours des six premiers de Generali, Gianfranco Gutty, a e C C

qf QDHW QDIR p‚ IHW PDQS qf IQDPR FFFF HILTON GROUP ERID.BEGH.SAY / C SMITHS IND PLC IRDQI HDII CGU qf

e e

mois de son exercice (arrêté au déclaré que les deux parties dis- C ± ±

WDPI HDSR qf PDTP SDTS p‚ WTDPS QDVQ p‚ e MOULINEX /RM GREENCORE GROUP C STMICROELEC SIC PUDWS HDHR CNP ASSURANCES p‚

e

±

PDTQ FFFF xv QRDP HDPW xy PDPR FFFF NCL HLDG xy HEINEKEN HOLD.N e TANDBERG DATA A ± ISDWW HDTP 25 septembre). cutent. CORP MAPFRE R iƒ

e e C

IHR FFFF q‚ PPDRQ FFFF p‚ QIDWU HDQV PATHE /RM p‚ HELLENIC BOTTLI e THOMSON CSF /RM IIIDR FFFF ERGO VERSICHERU hi

e

±

PDPR FFFF q‚ PTDRI FFFF ps QIDTI HDTH PENTLAND GRP qf HELLENIC SUGAR TIETOENATOR RPDVS FFFF ETHNIKI GEN INS q‚

e

C

QDQS FFFF ps QHDI HDIQ hu UUDQS FFFF

PERSIMMON PLC qf HUHTAMAEKI VAN e WILLIAM DEMANT

SDII FFFF

FONDIARIA ASS s„

UHDPR FFFF

CIBA SPEC CHEM gr

e C

±

SHDQS HDRH qf IIDUP FFFF SQPDVP HDQT

PREUSSAG AG hi KERRY GRP-A- f DJ E STOXX TECH P VTDHW FFFF

FORSIKRING CODA hu

Code Cours % Var. C

RQHDSH HDUQ

10 h 10 CLARIANT N gr e

03/11 C ±

QDIV IDSH s„ IDTP HDTI

f ¤ qf e

pays en uros veille RANK GROUP MONTEDISON C QPDQ HDIT

e FORTIS (B) fi C

QTDR HDSS

DEGUSSA-HUELS hi

C

± IWSDTQ HDRV gr IVQWDIR HDIH

gr e

SAIRGROUP N NESTLE N C

QHDQW IDIQ

e GENERALI ASS s„

IIPDSS FFFF

DSM xv

e C

± SERVICES COLLECTIFS WDTW IDIR xv QVDQ HDPT

SAS DANMARK A/S hu KONINKLIJKE NUM e ± ISQ IDPW

AUTOMOBILE GENERALI HLD VI e„

PIDTT FFFF

DYNO xy e e

± ±

TPDPS IDHQ s„ IDPR HDVH

p‚ e e

SEB /RM PARMALAT C ± s„ PDQR IDTV

PDWP HDQR

INA s„ AEM

C C

ƒi QIDIR IDIP RSRV HDIR

AUTOLIV SDR EMS-CHEM HOLD A gr

e

± gr UUWDQW HDTR p‚ TRDU FFFF

THE SWATCH GRP PERNOD RICARD / C

qf IHDQQ HDUT

QIDSW FFFF

e e INTERAM HELLEN q‚ ANGLIAN WATER ±

± fi RIDT HDQT

TRDS HDUU

BASF AG HENKEL KGAA VZ hi

e

C C

gr ITHDUR HDIW ps TDS IDVV

THE SWATCH GRP RAISIO GRP -V- C

qf TDSV HDWT

IHDHQ FFFF

e IRISH LIFE & PE qf BRITISH ENERGY C ±

hi PWDRS IDQR IHDHQ IDII

BMW ICI qf

HDVW FFFF xy RDWT FFFF

WILLIAM BAIRD qf RIEBER & SON -B ±

qf PDUQ HDSU

PDTQ FFFF

e e LEGAL & GENERAL qf CENTRICA

± hi PHDU HDRV T FFFF

CONTINENTAL AG KEMIRA ps

WDHT FFFF qf VDUU FFFF

qf e e WILSON BOWDEN SCOTT & NEWCAST C

s„ UDVR FFFF

PIVDQ HDIR

e MUENCH RUECKVER hi EDISON

±

hi UIDV HDTP UDVQ FFFF

DAIMLERCHRYSLER LAPORTE qf

e

±

RVDII FFFF qf VDIP PDPT

e„ e

C

WOLFORD AG SOUTH AFRICAN B C

fi QIT HDRV

UDQP HDRQ

e NORWICH UNION qf ELECTRABEL C

±

s„ PWDWS HDTT UDTI HDUT

FIAT PERSTORP -B- ƒi

± HDSI qf TDQS FFFF

f ITHDSP e e

DJ E STOXX CYC GO P TATE & LYLE C €„ IRDTS FFFF

SHDT HDUH

e e POHJOLA YHTYMAE ps ELECTRIC PORTUG C C

s„ IRDQT HDPV IVDRV HDRQ

FIAT PRIV. RHODIA p‚

C

RDQI IDVS

qf e

UNIGATE PLC C ± iƒ IWDPP HDQU

ISDPQ HDSI

e e PRUDENTIAL qf ENDESA C

p‚ RIDI HDVT HDWV FFFF

MICHELIN /RM SNIA s„

e

±

TPDHS HDQP

UNILEVER xv e e

± e„ IRHDSR FFFF

VDU HDSU

e e RAS s„ EVN C

± p‚ IVIDI HDQQ UQ HDTV

PEUGEOT SOLVAY fi

C

VDTV HDIV

UNILEVER qf e ±

iƒ PIDSP HDPV

FFFF FFFF

e e PHARMACIE ROYAL SUN ALLIA qf GAS NATURAL SDG C

± s„ PDII HDRU RTDS IDPW

PIRELLI TESSENDERLO CHE fi

±

IH HDQI

WHITBREAD qf e

xy RDWT FFFF

QPDW FFFF

e SAMPO -A- ps HAFSLUND -A- C

± p‚ RVDSR HDUI QQWDR HDHP

± RPDIP IDIH

RENAULT f DJ E STOXX CHEM P ASTRAZENECA qf

±

HDIW

f PPRDS

DJ E STOXX F & BV P C xy QDQW FFFF

IWWVDHI HDST

e SWISS RE N gr HAFSLUND -B- C p‚ TVDWS IDIH

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VALEO /RM ELAN CORP qf

e

e C

iƒ IQDWS HDHU

RPDUQ FFFF

e SEGUROS MUNDIAL €„ IBERDROLA ± hi SQDT HDHP C

PUDTI HDHT

VOLKSWAGEN GLAXO WELLCOME qf

e

±

± s„ QDVT IDUV

PHDUT HDSS

´ SKANDIA INSURAN ƒi ITALGAS PRDVH FFFF ƒi e ± RQ HDPQ

VOLVO -A- CONGLOMERATS HOECHST AG hi

C

qf UDRH IDPW

TDTT FFFF

STOREBRAND xy NATIONAL GRID G

ƒi PRDWU FFFF

C IRPPDQR HDRH

VOLVO -B- NOVARTIS N gr ´

IIDVT FFFF

AKER RGI -A- xy BIENS D’EQUIPEMENT

C

qf TDVH HDPQ

UDRH FFFF

SUN LF & PROV H qf NATIONAL POWER

± PRTDSQ HDPS

IIWDHS FFFF

f DJ E STOXX AUTO P e NOVO NORDISK B hu

±

RQ IDIS

CGIP /RM p‚ e gr ISHIDRT FFFF

± ± e„ IQTDWW HDSW SSVDVR HDII

e ABB PARTI SWISS LIFE REG gr OESTERR ELEKTR

PPDQ FFFF

e ORION A ps C

IUT HDSU

CHRISTIAN DIOR p‚ ± C gr SSPDTI QDPU

qf VDVP QDRW IVTDVQ FFFF

e ADECCO N TOPDANMARK AS hu POWERGEN C

PPDR HDRH

e ORION B ps

±

IDTP IDPP

CIR s„ e C p‚ PWDIQ HDVH C

qf FFFF FFFF SSIDQU HDVH

BANQUES e ALSTOM ZURICH ALLIED N gr SCOT POWER

±

SRDQ HDQU

e RHONE POUL./RM p‚

±

RPS HDPQ

D’IETEREN SA fi

±

C C gr SUHDTV IDSI qf IQDVV PDRQ HDRT

ALUSUISSE LON G f DJ E STOXX INSU P QSHDSV SEVERN TRENT

C

gr ITSVUDUS HDRU

C

IVDTV IDIH

ABBEY NATIONAL qf e ROCHE HOLDING

±

RUDWI HDHP

GAZ ET EAUX /RM p‚ e ±

qf RDUH IDQP ± ISQ HDIQ

ASSOC BR PORTS SUEZ LYON EAUX/ p‚

± IIRIQDTP HDIR

e gr

±

PPDTW HDHW

ABN AMRO HOLDIN xv e ROCHE HOLDING G

±

ITSDS HDTH

GBL fi C

ƒi PSDQP HDPQ

PQDHU FFFF

e ATLAS COPCO -A- SYDKRAFT -A- ƒi

p‚ ITQDV FFFF

±

IQDWV HDRS qf SANOFI /RM

ALL & LEICS C

IIDHS I

GENL ELECTR CO qf C

ƒi PRDWU HDPQ IVDRS FFFF

e ATLAS COPCO -B- MEDIAS SYDKRAFT -C- ƒi ±

hi IIPDUS HDRW

IVDVV FFFF

ALLIED IRISH BA qf e SCHERING AG

RWDP FFFF

GEVAERT fi

C q‚ IVDPQ FFFF

IQDVS IDRW

ATTICA ENTR SA THAMES WATER qf

qf IHDII FFFF

C

IP HDQW

qf BSKYBGROUP

UUDHI FFFF

ALPHA CREDIT BA q‚ e SMITHKLINE BEEC

±

IWDPU HDSP

HAGEMEYER NV xv e ±

qf UDIV HDPP

± ITSDT HDRV

BAA e TRACTEBEL fi C

p‚ TQDSS HDQP

C

HDIV e RHTDTR CANAL PLUS /RM

PI FFFF

iƒ f DJ E STOXX PHAR P

ARGENTARIA R C

RDUQ PDHQ

INCHCAPE qf e

qf TDUI FFFF

± IQDWU HDHU

BBA GROUP PLC FENOSA iƒ C

UDHR HDWH

e CARLTON COMMUNI qf

IWDVS FFFF

BPINTOMAYORR €„ ±

IIDWR HDRV

INVESTOR -A- ƒi

C xy ISDHU FFFF

WDIR IDHR

BERGESEN e qf C UNITED UTILITIE

WDS HDII

e ELSEVIER xv

C

RUDT HDIW

BANK AUSTRIA AG e„

±

IPDII HDRU

INVESTOR -B- ƒi e xy PQDTH FFFF

±

IUDR HDSU

BONHEUR e VIAG hi

RS FFFF

EM.TV & MERCHAN hi

FFFF FFFF

BANK OF IRELAND qf ´

ITDWR FFFF

KVAERNER -A- xy ENERGIE e e ±

fi RTDT HDRQ

± UHDIS HDSH

CMB VIVENDI/RM p‚ C

IPDQT HDSI

EMAP PLC qf

PSDQV FFFF

q‚ e

BANK OF PIRAEUS C

QHR IDSH

LVMH / RM p‚

±

xy TDRI FFFF qf QUDPQ HDHR

± HDIW

AKER MARITIME CMG e f PVWDUI C DJ E STOXX PO SUP P

PUR I

e HAVAS ADVERTISI p‚

QT FFFF

BANKINTER R iƒ

IVDRP FFFF

MYTILINEOS HOLD q‚

C

SDRI HDSV qf PDWT FFFF

BG qf COOKSON GROUP P e

RDVS FFFF

INDP NEWS AND M s‚

±

PVDVS IDIV

BARCLAYS PLC qf

QTDWI FFFF

NORSK HYDRO xy

±

VDVS IDPP hu WHVHDHQ FFFF

BP AMOCO qf DAMPSKIBS -A- e

± QUDTW HDPW

e LAGARDERE SCA N p‚

C

hi TQDVS HDHV

BAYR.HYPO-U.VER C

IRWDTV QDST

OERLIKON-BUEHRL gr

C

±

ITDRS HDPW hu WTWQDII HDTI

BURMAH CASTROL qf DAMPSKIBS -B- e

± WDRU HDUQ

e MEDIASET s„

±

SDTU HDUH

BCA FIDEURAM s„

IQDQI FFFF

ORKLA -A- xy

C

 qf PPDPH IDIR

A

e @€u˜li™ite PEARSON C

QDWV HDPS

BCA INTESA s„

IQDIW FFFF

ORKLA -B- xy

C

SDUV HDPU

e REED INTERNATIO qf EURO ±

QDUT HDUW

MONTE PASCHI SI s„ e

QIDTQ FFFF

SONAE SGPS €„

C

WDPV HDTV

e REUTERS GROUP qf ______

IDPR FFFF

BCA ROMA s„ ±

QDQV IDVP

TOMKINS qf

IHDUU FFFF

e SCHIBSTED xy

±

IPDUP HDPR

BBV R iƒ e ±

SIDP HDIW

VEBA AG hi

C

RDQT SDQH

qf NOUVEAU

e TELEWEST COMM. ±

iƒ TRDSS HDQW

BCO POPULAR ESP C

HDQV

f DJ E STOXX CONG P PUHDRW

e C

QHWDV IDPR

e TF1 p‚

IHDIS FFFF

BSCH R iƒ ´

C

WDRH HDVR

e www.lemonde.fr UNITED NEWS & M qf MARCHE PTDVU FFFF

BCP R €„

e C

USDS HDRH

e UNITED PAN-EURO xv ± RHDHS HDVU

BIPOP CARIRE s„ ´ ´

TELECOMMUNICATIONS e

± QHDTS HDPW

e WOLTERS KLUWER xv Cours % Var. ±

VRDIS HDHT

BNP /RM p‚ 03/11 10 h 10 f en ¤uros veille

si RDHI FFFF

EIRCOM ± IHDTP IDIU

e WPP GROUP qf ± WDVW HDRH

BSCH R iƒ

± qf IUDPV HDPU

C

HDIQ

e BRITISH TELECOM f DJ E STOXX MEDIA P QIPDQR C IIH HDPU

CCF /RM p‚ AMSTERDAM IIDIR FFFF

CABLE & WIRELES qf

RDSQ FFFF

CHRISTIANIA BK xy

e

± hi RRDU HDPP

C

IVDVS

e DEUTSCHE TELEKO AIRSPRAY NV PDUP ±

SDUP IDHR

COMIT s„

C

qf QQDQV IDWT

FFFF

ENERGIS BIENS DE CONSOMMATION ANTONOV HDW

URDUT FFFF

COMM.BANK OF GR q‚

ƒi IIDQT FFFF

FFFF

EUROPOLITAN HLD e C/TAC TDI e C xv QHDPT HDWQ

±

QSDU HDST

COMMERZBANK hi AHOLD

e C

p‚ WPDQS HDQV

± TDP

e FRANCE TELECOM CARDIO CONTROL HDVH qf FFFF FFFF ± PVDV HDTW

CREDIT LYONNAIS p‚ ASDA GROUP PLC

q‚ PHDVV FFFF FFFF

HELLENIC TELE ( CSS IWDT q‚ SUDUR FFFF

±

IHTDWR HDTQ

DEN DANSKE BK hu ATHENS MEDICAL

e C

xv RWDHU IDSW

FFFF

KONINKLIJKE KPN e HITT NV TDI

C e„ RQDW IDSH QDTQ FFFF

DEN NORSKE BANK xy AUSTRIA TABAK A

q‚ IPDRR FFFF

FFFF

PANAFON HELLENI e INNOCONCEPTS NV IWDT e C hi TQ HDIT

TTDT FFFF

DEUTSCHE BANK hi BEIERSDORF AG

e

€„ RQDS FFFF

± ITDW

PORTUGAL TELECO FOOT e NEDGRAPHICS HOLD HDSW e p‚ RT FFFF ± IRIDR HDPV

DEXIA CC fi BIC /RM

± gr PVUDVQ HDTS

C

PDP

SWISSCOM N POLYDOC RDUT

e C qf TDHS HDPT ±

IQQ HDVP

DEXIA FCE RM p‚ BRIT AMER TOBAC

C

hu SUDRR IDIP

FFFF

e TELE DANMARK -B e PROLION HOLDING WR ± p‚ IHWDU HDPU

FFFF FFFF

DRESDNER BANK hi CASINO GP /RM

e

€„ IIWDP FFFF

FFFF

TELECEL RING ROSA TDP C gr IVIRDVR HDPV

RQDIV FFFF

EFG EUROBANK q‚ CFR UNITS -A-

e

± s„ VDHW HDQU

FFFF

TELECOM ITALIA EN DIRECT e RING ROSA WT HDS p‚ STR FFFF

WQDQT FFFF

ERGO BANK q‚ CPT MODERNES /R

e C

s„ RDSU HDPP

FFFF

TELECOM ITALIA e UCC HOLDING NV IQDUS e C C fi UPDS PDVR

SIDS HDQW

ERSTE BANK e„ DELHAIZE

e C

IT HDQI

TELEFONICA iƒ e C p‚ PWTDQ HDTI

± IRDRU HDRH

FOERENINGSSB A ƒi ESSILOR INTL /R

e

± SDWP HDTU

TIM s„ e

fi SRV FFFF ± IPDIU HDQV

HALIFAX GROUP qf ETS COLRUYT

± RDSH IDQU

VODAFONE AIRTOU qf e BRUXELLES ±

hi TUDWS HDQU ± IIDQV IDPP HSBC HLDG qf FRESENIUS MED C

f DJ E STOXX TCOM P UQVDUS FFFF

IDWR FFFF qf IDTI FFFF STDIQ FFFF IONIAN BK REG.S q‚ FYFFES ENVIPCO HLD CT

C C HDWV PHDU qf SDVQ IDHW VUDRR FFFF JYSKE BANK REG hu GALLAHER GRP FARDEM BELGIUM B

e

PDU FFFF C fi QVDI FFFF RQDSV HDTP hu INTERNOC HLD

KAPITAL HOLDING e GIB

±

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CONSTRUCTION CEPSA iƒ DAMSKIBS SVEND

±

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C q‚ QHDHW FFFF RWDS HDIH

fi INTL BRACHYTHER B

KBC BANCASSURAN e GOODYS

C

p‚ IRH FFFF

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ELF AQUITAINE / DELTA PLC qf

e C HDST W ±

qf IHDPW HDWH ± ± iƒ RTDQ HDQP IQDIQ HDPR

qf LINK SOFTWARE B

LLOYDS TSB ACCIONA e IMPERIAL TOBACC

C

s„ SDSI HDIV

SDWP FFFF

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DET SONDENFJ NO e

FFFF e e IDPU C ± ps IHDU HDWQ

iƒ IHDPV HDSW SDRW FFFF

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± qf TDVH HDRT

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ENTERPRISE OIL qf

ELECTROCOMPONEN e

UDT FFFF

± p‚ TQS HDQW

TWDST FFFF q‚ PRDIH FFFF

NAT BANK GREECE q‚ AKTOR SA L’OREAL /RM SYNERGIA

TDPQ FFFF

xy e ±

VS SDHQ F.OLSEN ENERGY hi

e e EQUANT NV e

€„ ISDUS FFFF ± ps ISDU FFFF URDR HDSQ

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C

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qf e IDPQ FFFF LASMO p‚

e EUROTUNNEL /RM C C

qf FFFF FFFF iƒ IVDS HDPU

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NATL WESTM BK qf AUMAR R e MORRISON SUPERM

±

WPDT HDWV

e„ e

OMV AG ±

PT TDRU

FINNLINES ps e

e C

p‚ WWH QDTT ± s„ UDIR FFFF SDSI HDVQ

NORDBANKEN HOLD ƒi AUTOSTRADE PROMODES /RM FRANCFORT

xy IQDQI FFFF

PETROLEUM GEO-S C

PDRV HDTR

FKI qf

e e C C C qf IIDVH HDVH

s„ QDWV HDPS

IWDHU HDIH

s„ RECKITT & COLMA ±

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VH FFFF

PRIMAGAZ /RM p‚ C

PSDWV HDTH

FLS IND.B hu

C

qf QDIP PDSV ± qf IDUI FFFF PIDVH HDTR

qf SAFEWAY BICC PLC ± IHPDI

ROYAL BK SCOTL AIXTRON IDQS

WDHV FFFF

PROSAFE xy e

C

QRDR HDSV

FLUGHAFEN WIEN e„

C ± qf SDTR HDSS ±

qf RDUS HDTT

WDTQ HDTH

ƒi SAINSBURY J. PL ± SQDV

S-E-BANKEN -A- BLUE CIRCLE IND e AUGUSTA TECHNOLOGI HDHW

C

PHDHQ HDQH

REPSOL iƒ

±

ITDHQ HDPH

GKN qf e

e e C p‚ ST WDWI ±

± p‚ QPUDT IDQQ

p‚ PHRDU HDTQ

SEITA /RM C RWDT

STE GENERAL-A-/ BOUYGUES /RM e BB BIOTECH ZT-D HDPH

C

SUDQ IDIS

ROYAL DUTCH CO xv

± qf QDPT HDRV

GLYNWED INTL PL C C qf QDIQ PDHR ±

qf SDTU HDPV

ƒi IPDTW HDRT

BPB SMITH & NEPHEW C IQDV

SV HANDBK -A- e BB MEDTECH ZT-D PDPP

±

RDHS IDUH

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q‚ PPDPP FFFF

e C C HALKOR

qf PDSW SDIH ± s„ IIDV HDIU

PVHDHR HDII

gr STAGECOACH HLDG ± TW

UBS REG BUZZI UNICEM BERTRANDT AG IDIS

C

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SHELL TRANSP & qf

± IHDWU HDPV

qf e

e C

C iƒ ITDQS RDHI ± HAYS qf PDQV IDWR RDSP HDTU

s„ TABACALERA A ± QDQQ

UNICREDITO ITAL CARADON BETA SYSTEMS SOFTW IRDS

WDRR FFFF

SMEDVIG -A- xy e

SQDS FFFF

e hi e C C ps QDIS FFFF

fi IHIDQ HDIH UPDUH HDHV

hu HEIDELBERGER DR TAMRO

CBR ± SSDS

UNIDANMARK -A- e CE COMPUTER EQUIPM HDUU

±

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TOTAL FINA /RM p‚

RUDWT FFFF e q‚ ±

qf PDVV HDSR

€„ ISDRP FFFF PRDTP FFFF

q‚ HELLAS CAN SA P TESCO PLC ± VRDHW

XIOSBANK CIMPOR R CE CONSUMER ELECTR IDHT

C

HDQV

f PWVDPT

DJ E STOXX ENGY P e e ±

C TDRS HDUU e s„

xv PQDV IDPQ ± ± p‚ IWP HDIT HDIW

f PVRDIR IFIL TNT POST GROEP COLAS /RM ± RH DJ E STOXX BANK P CENIT SYSTEMHAUS PDRR

C qf QDUR FFFF

RWUDW HDRH PV FFFF

qf f CRH PLC IMI PLC DJ E STOXX N CY G P C VDQ DRILLISCH HDPR

e C

C hu SIDRQ HDRI RS HDTU iƒ ISS INTL SERV-B FFFF CRISTALERIA ESP EDEL MUSIC E 98 QQS

e SERVICES FINANCIERS

C ± WDWS HDRH hu VHDUI HDPT PRODUITS DE BASE GRUPO DRAGADOS iƒ KOEBENHAVN LUFT FFFF ELSA RQ

e IPDPP FFFF

qf e

C COMMERCE DISTRIBUTION iƒ PRDVS FFFF PUDPS HDQU FCC 3I xv FFFF KON.NEDLLOYD RS RQDIS FFFF

ALUMINIUM GREEC q‚ EM.TV & MERCHANDI

e

e ± fi SIDI HDPH

C e p‚ IHQ HDWV ± RT IDHV ALMANIJ ps

FFFF GROUPE GTM IUDU ± qf PDQQ FFFF QDQR HDRU ARJO WIGGINS AP qf KONE B ARCADIA GRP EUROMICRON

q‚ UVDPT FFFF

± UDQH HDRQ qf e ALPHA FINANCE ±

p‚ PPR HDQT HANSON PLC C IIDPI FFFF qf WDWH HDQP ITDPT FFFF ASSIDOMAEN AB ƒi LEGRAND /RM BOOTS CO PLC GRAPHISOFT NV

e ± qf VDRT HDQU

C

UQ IDQW hi AMVESCAP e C xy IHDSW FFFF C PTDV ± HEIDELBERGER ZE QDHV p‚ IUIDR HDQS RDRW HDUV

AVESTA ƒi LEIF HOEGH CARREFOUR /RM HOEFT & WESSEL

e

C

p‚ IPWDW IDRV

RPDPR FFFF e q‚ BAIL INVEST /RM e e ± hi SHDQV HDHR FFFF HELL.TECHNODO.R IIDTS ± ± p‚ PVRDW HDQV SHW HDVV

BEKAERT fi LINDE AG CASTO.DUBOIS /R HUNZINGER INFORMAT

e

€„ QDVP FFFF

QRDQR FFFF q‚ BPI R e e e C C HERACLES GENL R ± QIDU ± QDQP hi QPDI HDWQ iƒ IVDP HDVP RHDHS HDIS BOEHLER-UDDEHOL e„ MAN AG CENTROS COMER P INFOMATEC

e qf TDWQ FFFF

C

RH HDPS

e hi BRITISH LAND CO e e ± HDVW ± HOCHTIEF ESSEN IQQ ± iƒ PQDPS IDRV ITDUV HDIV hi IRT FFFF

BUHRMANN NV xv MANNESMANN AG CONTINENTE INTERSHOP COMMUNIC

C

qf RDWU HDQP

QHSDPV FFFF

gr CANARY WHARF GR C

C e STDR HOLDERBANK FINA IDPR qf IUDHS HDQU qf S FFFF ± IWDUS HDUS

BUNZL PLC METALLGESELLSCH hi DIXONS GROUP PL KINOWELT MEDIEN

qf TDQT FFFF

±

IIUVDUR HDIT

e gr CAPITAL SHOPPIN e HOLDERBANK FINA ± PUDIV HDVH ± e hi QPDS FFFF s„ TDVP IDUQ IVDHI FFFF

CART.BURGO METRA A ps GEHE AG LHS GROUP

e

e ± fi SW HDIU

C

IQQ HDQV

p‚ COBEPA C ± VHDI IMERYS /RM IDII ± qf UDPP HDRR qf IDUR PDTQ C QDVW HDRH

CORUS GROUP MORGAN CRUCIBLE qf GREAT UNIV STOR LINTEC COMPUTER

e

e ± hi SPDT HDSU

C IP IDTI

s„ CONSORS DISC-BR e FFFF ITALCEMENTI TDT ± xv UVDSS HDIQ xy ITDSV FFFF

± LOESCH UMWELTSCHUT QDHU IDHI

ELKEM ASA, OSLO NFC qf GUCCI GROUP

e

±

e iƒ PUDR IDTP

± RDPR HDPR

s„ CORP FIN ALBA e

ITALCEMENTI RNC ± PUDP HDUQ ± p‚ IQU IDSI q‚ ISDIQ FFFF

C GUILBERT /RM MENSCH UND MASCHIN THDSV IDWI

ELVAL NKT HOLDING hu

e

e ± p‚ RT HDII

C

WTDHS HDIH

p‚ CPR /RM

±

RWDR LAFARGE /RM HDRR ± ƒi PSDTT FFFF VDUI IDPR

qf HENNES & MAURIT MOBILCOM JOHNSON MATTHEY ±

IRDSU HDQP

OCEAN GROUP qf

C

gr IVPDPQ HDIU

PPDIW FFFF

e q‚ CS GROUP N e

± C IDHT MICHANIKI REG. IRDW

€„ PRDWU FFFF RIDWS HDTS MAYR-MELNHOF KA e„ JERONIMO MARTIN MUEHL PRODUCT & SE

± IRDQR HDTS

PENINS.ORIENT.S qf

e e p‚ SUS FFFF

IHDW FFFF

e PARTEK ps EURAFRANCE /RM e

SV FFFF

hi RPDSS FFFF VDV FFFF

METSAE-SERLA A ps KARSTADT QUELLE MUEHLBAUER HOLDING

RDSR FFFF

e PREMIER FARNELL qf

e ± p‚ IPUDR HDQI

IQR FFFF hi FONCIERE LYONNA

± QTDQ HDPU PHILIPP HOLZMAN ±

qf IHDQR IDRW

PVDRW FFFF

MODO -B- ƒi KINGFISHER PFEIFFER VACU TECH

±

IWDTS IDVH

e RAILTRACK qf

C

xv QPDTW HDIP

C

IDSH TDTU qf FORTIS (NL)

PILKINGTON PLC C HDWQ ITDQ ±

qf RDPT RDPQ

QVDPR FFFF

NORSKE SKOGIND- xy e MARKS & SPENCER PLENUM

± RWDHS HDQH

e RANDSTAD HOLDIN xv

±

p‚ IIR HDUV

IQDHU FFFF

e qf GECINA /RM e

RMC GROUP PLC ± QVDI HDUV ± hi SIDS HDSV

IHDT FFFF

OUTOKUMPU OY -A ps METRO PSI

C

IIHDQI IRDPI

RATIN -A- hu

qf UDQH FFFF

±

IDVQ HDVS qf HAMMERSON

e C SIDRW

RUGBY GRP HDUT ± qf IHDSW FFFF SQDS IDII

PECHINEY-A- p‚ NEXT PLC QIAGEN NV

C

WVDVU HDPU

RATIN -B- hu

C

e hu RQDSV HDTP

± ITHDT IDRI

p‚ KAPITAL HOLDING

e SAINT GOBAIN /R e C IHDWS ± HDRT p‚ IVQDS HDQQ TDRV FFFF

PORTUCEL INDUST €„ PINAULT PRINT./ REFUGIUM HOLDING A

C QDIV HDSH

RENTOKIL INITIA qf

e C qf IPDRT HDUT

IU FFFF

€„ LAND SECURITIES

e e C C SEMAPA IQDI HDQV

s„ TDQV FFFF T HDVR

RAUTARUUKKI K ps RINASCENTE SACHSENRING AUTO

±

QDWH IDWU

REXAM qf

qf UDRW FFFF

C QSDIV HDTT

ƒi LIBERTY INTL e ± ISDI SKANSKA -B- IDWS ± ps IUDS FFFF ITDPP HDIW

RIO TINTO qf e STOCKMANN A SALTUS TECHNOLOGY

±

VPDW HDUP

e REXEL /RM p‚

±

s„ WDVW HDQH

PIDSP FFFF

hu MEDIOBANCA

C

SUPERFOS C HDII RUDPS gr PRHDRV HDSP PIDPI FFFF

SIDENOR q‚ e VALORA HLDG N SCM MICROSYSTEMS

±

PUDSU HDRU

e RHI AG e„

±

s„ UDUU HDTR

PDQP FFFF qf MEDIOLANUM

C

HDPV RUDHI TAYLOR WOODROW ± qf TDTW PDHT RIDTR FFFF

SILVER & BARYTE q‚ W.H SMITH GRP SER SYSTEME

STQDVQ FFFF

e RIETER HLDG N gr qf TDVP FFFF

C

WRDPS IDPR p‚ MEPC PLC

FFFF TECHNIP /RM SDV

qf TDTV FFFF PDSP FFFF

SMURFIT JEFFERS qf WOLSELEY PLC SERO ENTSORGUNG

±

PRDTP HDPQ

e SANDVIK -A- ƒi

iƒ PI FFFF

IIVDIT FFFF q‚ METROVACESA

e TITAN CEMENT RE C RV ± PDIQ

RHQDTT HDPH UDQV FFFF

SONAE INDUSTRIA €„ f DJ E STOXX RETL P SINGULUS TECHNOLOG

±

PRDVH HDPQ

e ƒi

e ± SANDVIK -B- xv UDUU HDTR

±

UDPP HDPV iƒ MEDIOLANUM

e C RHDI URALITA HDPS

IQDTW FFFF

SOPORCEL €„ SOFTM SOFTWARE BER

C

RIUDRP IDHT

e gr

e ± IHT HDVR

p‚ SAURER ARBON N

IPDPQ FFFF iƒ PARIBAS

C IDPW VALENCIANA CEM ISDU ±

IIDTS IDWR

SSAB SW ST A ƒi TDS

C

ƒi QRDQU HDSI

C

e qf IIDSQ VDSS

C SCANIA AB -B-

PP HDQT e„ PROVIDENT FIN

e C C WIENERB BAUSTOF IDHR HAUTE TECHNOLOGIE QVDW IPDSS HDVH

STORA ENSO -A- ps TECHNOTRANS

e C

ƒi QRDQU HDSI

xv QUDS FFFF

± SCANIA AB -B- SDHI HDTP

e qf RODAMCO UK

C FFFF WILLIAMS IRDI

IPDT HDVH

STORA ENSO -R- ps e TELDAFAX ±

PPDWS IDHQ

AEROSPATIALE MA p‚

e gr IRTRDHV FFFF

xv QTDS FFFF

± HDPR PHVDSS RODAMCO CONT. E SCHINDLER HOLD

f C

QHDS

DJ E STOXX CNST P RDVI ± PSDSS HDRS

SVENSKA CELLULO ƒi e TELES AG

±

IRVDW IDHT

ALCATEL /RM p‚

e

±

gr ISHIDRT HDPI

QSDR FFFF

e RODAMCO NORTH A xv SCHINDLER HOLD

± TDHV HDQQ

± PIDWS HDRS

THYSSEN KRUPP hi TIPTEL

PSDPP FFFF

ALTEC SA REG. q‚

e C

±

qf IWDPT HDUR

TSDW HDUS

SCHRODERS PLC SCHNEIDER ELECT p‚

± RHDQ HDRW

± W HDTR ƒi e TRANSTEC

TRELLEBORG B C

IIDWW IDTI

BAAN COMPANY xv

e e

p‚ USDV FFFF

IDQR FFFF

e SEFIMEG N /RM SEAT-PAGINE GIA s„

C QWDS FFFF

QSDTW HDVP

UNION MINIERE fi CONSOMMATION CYCLIQUE e W.E.T. AUTOMOTIVE ±

IPPDQ HDHV

BARCO fi

e

± C p‚ VPDU IDRQ

WDRS HDQQ

e SIMCO N /RM qf

C SECURICOR FFFF FFFF

QHDV HDWV

UPM-KYMMENE COR ps e ± ±

PHVDS HDUI qf SDTR HDPV

ACCOR /RM p‚ BRITISH AEROSPA

qf SDST FFFF

IRDQH FFFF

e SLOUGH ESTATES ƒi

C FFFF

SECURITAS -B- FFFF IQDSV IDVH

p‚ e e USINOR C ±

UIDQ HDUI p‚ IRI PDHV

ADIDAS-SALOMON hi CAP GEMINI /RM

e

C

p‚ IQUDW PDRS

C IHQHDRU HDSS

UNIBAIL /RM gr

FFFF FFFF

RSDST FFFF q‚ SGS GENEVA BR

C VIOHALCO C

SDQT QDHI hu WRDVR HDUI

AIRTOURS PLC qf COLOPLAST B

e

s„ HDRW FFFF

C

QDVI PDIH

e UNIM qf

FFFF FFFF

± QHDU HDIT

e„ e SHANKS GROUP VOEST-ALPINE ST C

PDSV FFFF qf QHDSS IDPS

ALITALIA s„ COLT TELECOM NE

e

VDIW FFFF

iƒ e

VALLEHERMOSO ±

p‚ WRDV HDPI

± HDHS

f IWRDSW e SIDEL /RM e C

DJ E STOXX BASI P ±

PHDS HDRW p‚ QUDTI IDHV

AUSTRIAN AIRLIN e„ DASSAULT SYST./

e

±

hi QVDHS HDPT

WCM BETEILIGUNG C

RDTI HDTV

INVENSYS qf e C C

SIDIT HDTI s„ HDWP QDQU

BANG & OLUFSEN hu FINMECCANICA

± SDST HDST

WOOLWICH PLC qf e e

PIPDI FFFF

SITA /RM p‚ CODES PAYS ZONE EURO C

± R HDQW ƒi WDSP PDWR

BARRATT DEV PLC qf GAMBRO -A-

±

HDIR

f DJ E STOXX FINS P PRWDUQ

IVDVH FFFF

CHIMIE SKF -A- ƒi e FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne ± PDIQ FFFF xv RTDTS IDPU BEAZER GROUP qf GETRONICS

IWDWS FFFF

e ƒi IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande C ± SKF -B- ITDIS FFFF s„ PDHS HDRW hu QPDQI HDWP AGA -A- ƒi BENETTON GROUP GN GREAT NORDIC

C LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche hu PPDHT HDTI ±

ITDIS FFFF qf VDUU HDSQ q‚ RTDSH FFFF

AGA -B- ƒi BERKELEY GROUP ALIMENTATION ET BOISSON SOPHUS BEREND - INTRACOM R C FI : Finlande - BE : Belgique.

TTTDTQ HDQV e gr C ± ± IRVDI HDTH qf RDVQ HDTS qf IRDPQ HDVU AIR LIQUIDE /RM p‚ BRITISH AIRWAYS SULZER FRAT.SA1 LOGICA

e e ƒi ITDRR FFFF C C ± RIDSR HDQI p‚ SS HDPU qf SDPH HDTH xy VDHS FFFF

AKZO NOBEL NV xv CHARGEURS RM ALLIED DOMECQ SVEDALA MERKANTILDATA CODESPAYSHORSZONEEURO

e e C C C qf TDSH FFFF ± RIDT HDQT p‚ WSDHS HDPT qf TDHV PDQU qf VDSR PDHT

BASF AG hi CLUB MED. /RM ASSOCIAT BRIT F T.I.GROUP PLC MISYS CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e C C xy QSDRH FFFF ± QVDU HDIQ qf HDUS PDIQ qf IHDVW HDUP xy PDSV FFFF

BAYER AG hi COATS VIYELLA BASS TOMRA SYSTEMS NERA ASA GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e C C PHDUV HDHV qf IHDQR HDQH e„ RQDP FFFF e„ TP FFFF xy QRDVS FFFF BOC GROUP PLC qf COMPASS GRP BBAG OE BRAU-BE VA TECHNOLOGIE NETCOM ASA LeMonde Job: WMQ0411--0027-0 WAS LMQ0411-27 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0441 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 / 27

± ± RSDVW QHIDHP HDPR HUGHU QSDSH QSDSH PQPDVT FFFF HIGHU ISS ISPDVH IHHPDQH IDRP HRGHQ BIC...... RT GR.ZANNIER (LY) ...... SODEXHO ALLIANCE......

C C ± VUDSH SUQDWT TDWI HIGHU IHP IHPDQH TUIDHR HDPW QHGHT VHDIH VHDSH SPVDHS HDSH HRGHI BIS...... WR GROUPE GTM ...... SOGEPARC (FIN) ......

C C VRDPS SSPDTR HDHT PIGHS TS TS RPTDQU FFFF IQGHR PTDPT PTDQH IUPDSP HDIS IVGHT B.N.P...... VRDPH GROUPE PARTOUCHE ... SOMMER-ALLIBERT......

± ± ± ITR IHUSDUU IDPT HIGHU IQWDIH IQU VWVDTT IDSI HPGHU RIDTS RIDTI PUPDWR HDIH QHGHT VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... ITTDIH GUILBERT...... SOPHIA ......

C ± QTS PQWRDPR FFFF IIGHS RVQ RUV QIQSDRU IDHR PIGHT SU SUDPH QUSDPI HDQS PQGHR BONGRAIN ...... QTS GUYENNE GASCOGNE... SOPRA # ......

C ± ± QPV PISIDSR IDPH HUGHU RVDTH RVDSH QIVDIR HDPI ISGHT SVDTH SVDVS QVTDHQ HDRQ QIGHS BOUYGUES ...... QQP HACHETTE FILI.ME...... SPIR COMMUNIC. # ......

C C

QSDSH PQPDVT IDIR PQGHT PUIDQH PUS IVHQDVV IDQT ITGHU IQH IQH VSPDUR FFFF IWGHU b Le titre Seita bondissait de 9,91 %, à 56 euros, dans BOUYGUES OFFS...... QSDIH HAVAS ADVERTISIN ...... SR TELEPERFORMAN ....

C ± ± UDHR RTDIV IDIS FFFF IQPDSH IQP VTSDVT HDQV PSGHT ISQDPH ISQDIH IHHRDPU HDHU PHGHV

les premiers échanges, mercredi 3 novembre. Selon Le BULL#...... TDWT IMERYS(EX.IMETAL ...... SUEZ LYON.DES EA ......

C ± FFFF FFFF FFFF FFFF IWDPS IWDPH IPSDWR HDPT IVGHS QHT QHUDRH PHITDRI HDRT QHGHT BUSINESS OBJECTS...... TUDRS IMMEUBLES DE FCE ...... TF1 ......

C C Figaro, le producteur de Benson and Hedges, Gallaher, C TQDWH RIWDIT HDVU HIGHU VS VSDIH SSVDPP HDIP FFFF WQDIH WRDPS TIVDPR IDPR PVGHS CANAL + ...... TQDQS INFOGRAMES ENTER .... TECHNIP......

C ± ± IRHDUH WPPDWQ PDPW PQGHR PQDVH PQDUS ISSDUW HDPI HQGHV QIDVS QIDWQ PHWDRS HDPS HWGHU

souhaiterait se rapprocher du groupe tabatier français CAP GEMINI ...... IRR INGENICO ...... THOMSON-CSF......

C C

RHDWV PTVDVI HDPH PPGHT PSDSP FFFF FFFF FFFF QHGHT PIDSH PSDHS ITRDQP ITDSI FFFF

qui est en cours de fusion avec son homologue espa- CARBONE LORRAINE..... RHDWH INTERBAIL...... THOMSON MULTIMED.

C ± ± IUIDRH IIPRDQI HDQS IWGHR RISDIH RISDRH PUPRDVS HDHU QHGHW IPTDQH IPT VPTDSI HDPR IWGHU CARREFOUR ...... IUP INTERTECHNIQUE...... TOTAL FINA SA......

C C ± IHWDQH UITDWT HDTR IHGHT TIDUS TPDQH RHVDTT HDVW QHGHT IQRDTH IQS VVSDSR HDQH IHGHT gnol, Tabacalera. CASINO GUICHARD ...... IIH ISIS ...... UNIBAIL ......

C C ± UQDWS RVSDHV HDHU IHGHT WWDRH WW TRWDRH HDRH QHGHR TT TVDRS RRW QDUI PWGHT

b Le cours de l’industriel de l’électronique Thomson CASINO GUICH.ADP ...... UQDWH CIE FONC.KLEPIER...... UNILOG ......

C

± ±

PVRDWH IVTVDVP HDQV IUGHS IITDUH IIUDSH UUHDUS HDTW HUGHU IPH IIVDSH UUUDQI IDPS ISGHT

Multimedia, qui faisait son entrée en Bourse, s’adju- CASTORAMA DUB.(L...... PVT LABINAL...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C C IHWDWH UPHDWH HDIV PVGHR WSDWS WTDIS TQHDUH HDPI HUGHU IQDQR IQDSI VVDTP IDPU HIGHU C.C.F...... IHWDUH LAFARGE...... USINOR......

C ± ± IUWDSH IIUUDRR HDPP HPGHT QUDVH QUDUH PRUDQH HDPT HIGHT TVDPH TW RSPDTI IDIU IPGHU geait 19,16 %, à 25,62 euros, une demi-heure après le CEGID (LY) ...... IUWDWH LAGARDERE...... VALEO ......

C C

FFFF FFFF FFFF IUGHT TT TTDIH RQQDSW HDIS PUGHS QUDPH QUDSV PRTDSI IDHP HUGHU

début des transactions, mercredi. L’offre à prix ouvert CERUS...... UDRH LAPEYRE ...... VALLOUREC......

C ± RPDVH PVHDUS IDTI IIGHT SI FFFF FFFF FFFF HWGHT PTDRH PTDWV IUTDWV PDPH HIGHT

a été sursouscrite près de six fois par les particuliers, CGIP ...... RQDSH LEBON (CIE)...... VIA BANQUE ...... C ± ± SS QTHDUV HDPU ISGHU PPRDVH PPRDPH IRUHDTT HDPU IRGHT UHDSH UHDPS RTHDVI HDQS IPGHS CHARGEURS...... SRDVS LEGRAND ...... VIVENDI ......

± ±

RQDWW PVVDST HDUW HPGHU IQI IPVDUH VRRDPP IDUT IRGHT IRDVT IRDVT WUDRV FFFF HUGHS tandis que le placement global garanti a été sursouscrit CHRISTIAN DALLOZ ...... RRDQR LEGRAND ADP ...... WORMS (EX.SOMEAL .....

C C

± IUTDSH IISUDUT HDVT HIGHT QVDUS QV PRWDPT IDWR HWGHU IVIDSH IVS IPIQDSP IDWQ HTGHI

plus de 35 fois par les investisseurs institutionnels. CHRISTIAN DIOR ...... IUS LEGRIS INDUST...... ZODIAC EX.DT DIV ......

C ± VUDSH SUQDWT HDII FFFF IIIDWH IIIDIH UPVDUU HDUI HIGHU CIC -ACTIONS A...... VUDRH LOCINDUS......

± b Le cours de Cap Gemini chutait de 4,86 %, à 137 eu- ± TRDRS RPPDUT HDIS PIGHT TQUDSH TQRDSH RITPDHS HDRU ISGHT CIMENTS FRANCAIS ...... TRDSS L’OREAL ......

C WR TITDTH FFFF PIGHU PWWDSH QHR IWWRDII IDSH HIGHT

ros, en début de séance, mercredi. Le groupe informa- CLARINS ...... WR LVMH MOET HEN......

C C

WSDSH TPTDRR HDUR PRGHT IRIDUH IRPDUH WQTDHS HDUI QHGII

tique a publié un chiffre d’affaires en hausse de 3,6 % CLUB MEDITERRANE .... WRDVH MARINE WENDEL ......

± ± PUDWH IVQDHI HDIR HSGHU UDIP UDIH RTDSU HDPV HRGHU CNP ASSURANCES ...... PUDWR METALEUROP ......

C ± UIDVH RUHDWV IDTR HWGHT RHDUS RIDHP PTWDHU HDTT ISGHT au troisième trimestre, ce qui revient à une progression COFLEXIP...... UQ MICHELIN......

C ± IWPDPH IPTHDUS HDHS PWGHT QIDRP QIDRR PHTDPQ HDHT PWGHT

de 11,6 % sur les neuf premiers mois. COLAS ...... IWPDQH MONTUPET SA......

± ± Paiement PDHP IQDPS HDWV ISGHU WDPT WDPI THDRI HDSR IRGHW

COMPTOIR ENTREP...... PDHR MOULINEX ...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

b Le titre Lafarge était quasi stable à l’ouverture, mer- International dernier ± ± f RSDVH QHHDRQ HDSR HIGHT URDVH URDRH RVVDHQ HDSQ PPGHT

CPR ...... RTDHS NATEXIS BQ POP...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

coupon (1)

C C IWDSS IPVDPR IDHQ PRGHV QPDUS QPDUW PISDHW HDIP FFFF credi, à 96 euros. L’industriel du ciment a vu son chiffre CRED.FON.FRANCE ...... IWDQS NEOPOST......

C ±

PWDPH IWIDSR HDQR QHGHQ PQ PQDSH ISRDIS PDIU IUGHS IRPDUH FFFF FFFF FFFF IHGII

d’affaires grimper de 7,4 %, à 7,886 millions d’euros, sur CFF.(FERRAILLES) ...... PWDQH NORBERT DENTRES...... AMERICAN EXPRESS......

C ± ± PVDUS IVVDSW HDVT FFFF PTDRT PTDRU IUQDTQ HDHR PSGHT RSDHI RRDSH PWIDWH IDIQ HIGII CREDIT LYONNAIS...... PW NORD-EST...... A.T.T. #......

C les neuf premiers mois de l’année. C ± RHDVH PTUDTQ HDIP HIGHU TW TUDRH RRPDIP PDQP FFFF IUDQR IUDUH IITDIH PDHV ISGHT CS SIGNAUX(CSEE)...... RHDUS NORDON (NY)...... BARRICK GOLD #......

C C ± VHDSH SPVDHS IDII IVGIP QPS QQH PITRDTT IDSR IUGHQ PPDQQ PPDSP IRUDUP HDVS PHGHV

b L’action Dexia était en léger repli, dans les premiers DAMART ...... VIDRH NRJ # ...... CROWN CORK ORD.#.....

C

± ± PRUDSH ITPQDRW HDHR PTGHS WDHQ WDIH SWDTW HDUV FFFF PTDRP PTDHP IUHDTV IDSI PHGIH

échanges, mercredi, en perdant 0,82 %, à 133 euros. Se- DANONE...... PRUDTH OLIPAR...... DE BEERS # ......

± ± IWVDSH IQHPDHU SDQW HUGHS IHTDWH IHT TWSDQI HDVR PIGHW SWDQS FFFF FFFF FFFF IIGHW DASSAULT-AVIATIO ...... PHWDVH PARIBAS...... DU PONT NEMOURS.....

± ± ± QUDIS PRQDTW PDPW HIGHU SRDIH SQDSH QSHDWR IDII QHGHT QWDIQ QVDUV PSRDQV HDVW HTGHR lon Les Echos, la banque a pris une part de 9,9 % dans la DASSAULT SYSTEME...... QVDHP PECHINEY ACT ORD ...... ERICSSON # ......

C ± ± THDWS QWWDVI IDIR PIGHR QPH QPR PIPSDQH IDPS PQGHT SQDTH SP QRIDIH PDWW HIGIP

banque israélienne Bank Hoatzar. DE DIETRICH...... TIDTS PENAUILLE POLY.C ...... FORD MOTOR # ......

C ± ± UHDTS RTQDRQ HDWQ HIGHU TRDUH TRDQH RPIDUV HDTP IIGHS IPUDRH IPPDTH VHRDPH QDUU PSGIH DEVEAUX(LY)# ...... UH PERNOD-RICARD...... GENERAL ELECT. #......

C C ± ISDHW WVDWV HDTH IVGHT IVHDSH IVHDWH IIVTDTQ HDPP HWGHT TT TRDVS RPSDQW IDUR IHGHW DEV.R.N-P.CAL LI...... IS PEUGEOT...... GENERAL MOTORS # .....

± ± ± IQQ VUPDRP HDVP PHGHW IVRDIH IVQDWH IPHTDQH HDII HIGHU IHDQT IHDQQ TUDUT HDPW IHGIP DEXIA FRANCE ...... IQRDIH PINAULT-PRINT.RE...... HITACHI #......

C C

± TDHT QWDUS HDVP PHGHT IPP IPPDPH VHIDSV HDIT PVGHT WIDHS WIDQS SWWDPP HDQQ IHGHW

RE`GLEMENT MENSUEL DMC (DOLLFUS MI)...... TDII PLASTIC OMN.(LY) ...... I.B.M # ......

C ±

PSDQH ITSDWT HDPH IPGHU VH VH SPRDUU FFFF IRGHT USDSS UT RWVDSQ HDTH IQGII

______DYNACTION...... PSDQS PRIMAGAZ...... ITO YOKADO #......

C ± ± TWDPS RSRDPS HDWQ QHGHT WSS WVV TRVHDVT QDRT IHGHT PHDTH PHDHT IQIDSV PDTP QIGIP EIFFAGE ...... TWDWH PROMODES...... MATSUSHITA #......

C C IRHDPH WIWDTS HDIR IVGHT PRW PRW ITQQDQQ FFFF HUGHU QWDWH RHDHS PTPDUI HDQV ISGHW ELF AQUITAINE ...... IRH PUBLICIS #...... MC DONALD’S #......

wi‚g‚ihs Q xy†iwf‚i Cours releve´sa` 09 h 50

C ± ± RVDUH QIWDRS HDTI HUGHT IWDPH IWDQH IPTDTH HDSP ISGHW UT UQDWH RVRDUS PDUT HIGIH ERAMET ...... RW REMY COINTREAU...... MERCK AND CO # ......

C C C

IHVDWH UIRDQR PDPS IQGHU RVDPH RVDSI QIVDPH HDTR HPGHU UDPI UDPV RUDUS HDWU QIGIP ERIDANIA BEGHIN...... IHTDSH RENAULT ...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PQ novem˜re

C ± ± PWTDQH IWRQDTH HDTI HIGHT VQDSH VPDWH SRQDUW HDUP HIGHU IPUDSH IPR VIQDQW PDUS ISGIH ESSILOR INTL ...... PWRDSH REXEL...... MORGAN J.P. # ......

C FFFF FFFF FFFF HIGHT IVDRH IVDRH IPHDUH FFFF QHGHT IIDSH IIDVH UUDRH PDTI PWGHT ESSILOR INTL.ADP...... QIIDSH RHODIA ...... NIPP. MEATPACKER......

± ± ± USDSH RWSDPS IDSH QHGHT SRDSH SRDQH QSTDIV HDQU HQGHT PQDRQ PQDHI ISHDWR IDUW IPGIH ESSO...... UTDTS RHONE POULENC A...... PHILIP MORRIS # ......

± Paiement ± SUS QUUIDUS FFFF IVGIP QDSW QDSS PQDPW IDII PSGHT IHHDUH WWDTH TSQDQQ IDHW ISGII

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURAFRANCE...... SUS ROCHETTE (LA) ...... PROCTER GAMBLE ......

dernier C France C f ± IDPU VDQQ PDQI QHGHW TPDUH TPDWH RIPDTH HDQP IHGHS IV IVDHU IIVDSQ HDQW QIGIP

en ¤uros en ¤uros en francs veille EURO DISNEY...... IDQH ROYAL CANIN...... SEGA ENTERPRISES ......

coupon (1)

± ± IDPQ VDHU FFFF FFFF IVTH IVSH IPIQSDPH HDSR HWGHU SVDTS SUDVH QUWDIR IDRS HVGIH EUROTUNNEL...... IDPQ RUE IMPERIALE (L...... SCHLUMBERGER #......

± ± ± IRR WRRDSV HDSW QHGHU TWDPS TV RRTDHS IDVI HVGHU RHDPH RHDPH PTQDTW FFFF PPGHT IRWDSH IRVDTH WURDUS HDTH QIGIP B.N.P. (T.P)...... IRRDVT FACOM SA...... SADE (NY) ...... SONY CORP. #......

C C ± IQVDWH WIIDIP IDPR PPGIH SW SW QVUDHI FFFF HTGHS QHIDTH PWT IWRIDTQ IDVT FFFF ISDHR ISDPI WWDUU IDIQ IHGIP CR.LYONNAIS(TP) ...... IQUDPH FAURECIA ...... SAGEM S.A...... SUMITOMO BANK #......

C ± ± QUW PRVTDHV HDHQ PRGIH IHT IHSDWH TWRDTT HDHW HPGHT ITPDWH ITI IHSTDHW IDIU PVGHT RENAULT (T.P.)...... QUVDWH FIMALAC SA...... SAINT-GOBAIN......

± FFFF FFFF FFFF ISGHU PIDTH FFFF FFFF FFFF HPGHU UWDVH UWDTH SPPDIR HDPS HSGHV SAINT GOBAIN(T.P...... IUPDSH FINEXTEL...... SALVEPAR (NY) ......

C

± FFFF FFFF FFFF HPGHV VSDIS VSDIH SSVDPP HDHT ISGHT RIDTH RIDVQ PURDQW HDSS FFFF

THOMSON S.A (T.P ...... IRR FIVES-LILLE...... SANOFI SYNTHELAB...... ABRE´VIATIONS

C ± ± PHVDQH IQTTDQT HDVI IRGHT IPUDVH IPUDRH VQSDTW HDQI HIGHU UIDIH UIDSH RTWDHI HDST PIGHR

ACCOR ...... PIH FONC.LYON.# ...... SAUPIQUET (NS) ......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C ± ± PPDWP ISHDQS IDIT FFFF WP WPDQH THSDRS HDQQ IUGHT TTDRH TSDWH RQPDPV HDUS IIGHT AEROSPATIALE MAT ...... PQDIW FRANCE TELECOM...... SCHNEIDER ELECTR......

± ± SPDTH QRSDHQ HDSU HVGHT UTS FFFF FFFF FFFF PIGHU RTDHS RSDSH PWVDRT IDIW HPGHT AGF ...... SPDWH FROMAGERIES BEL...... SCOR...... SYMBOLES

C ± ± ISDUH IHPDWW HDQP HTGHU IQUDIH IQWDWH WIUDTV PDHR IHGHT TPDWH TPDIH RHUDQS IDPU IIGHT

AIR FRANCE GPE N ...... ISDUS GALERIES LAFAYET ...... S.E.B...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C ± IRVDSH WURDIH HDQR IWGHS TQDRH TQDRH RISDVV FFFF HTGHS SHDWS STDSH QUHDTP IHDVW HIGHT

AIR LIQUIDE ...... IRW GAUMONT #...... SEITA...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C ± IRVDUH WUSDRI IDPH QHGHT RUDWP RV QIRDVT HDIU HIGHU IQDQH IQDSU VWDHI PDHQ IPGHU

ALCATEL ...... ISHDSH GAZ ET EAUX ...... SELECTIBANQUE...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ; d cours pre´ce´dent.

C C ±

PWDIP IWIDHI HDUT HIGIH IIRDWH IIR URUDUW HDUV HPGHU RSDTP RSDWH QHIDHV HDTI IRGHT

ALSTOM...... PVDWH GECINA...... SGE...... `

C ± ± DERNIERE COLONNE RM (1) : QRSDSH PPTTDQQ HDIR PWGHW RWDPH RWDUS QPTDQR IDIP IPGHU WS WQDTH TIQDWV IDRU HRGHT ALTRAN TECHNO. #...... QRT GEOPHYSIQUE ...... SIDEL......

± ± ± IPHDQH UVWDIP HDQQ FFFF VQ VPDSH SRIDIT HDTH ITGHT ITS ITR IHUSDUU HDTI HIGHU ATOS CA...... IPHDUH GFI INFORMATIQUE...... SILIC CA ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C ± ± IQVDSH WHVDSH HDWS IHGHS PWDWH PWDVW IWTDHU HDHQ QHGHT VQDWH VPDUH SRPDRV IDRQ PWGHT AXA...... IQUDPH GRANDVISION ...... SIMCO...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C ± IPWDWH VSPDHW IDRV ISGHU ITH ITIDWH IHTIDWW IDIW IHGHP ISDRH ISDQW IHHDWS HDHT PHGHW BAIL INVESTIS...... IPV GROUPE ANDRE S.A ...... SKIS ROSSIGNOL...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C ± IIVDVH UUWDPV PDSH QIGHS UQDTS URDUH RWH IDRQ PVGHS PHT PHRDUH IQRPDUR HDTQ ITGHT BAZAR HOT. VILLE ...... IISDWH GASCOGNE...... SOCIETE GENERALE......

@€u˜li™iteÂA

C IITDUT IDUI SDVV QVDSU FFFF SP QRIDIH FFFF GROUPE D #...... IUDVH CLAYEUX (LY)...... d IMMOB.BATIBA....

C RSVDVR HDHU RHDQH PTRDQS FFFF W SWDHR FFFF GUILLEMOT #...... TWDWS CNIM CA#...... d IMS(INT.META .....

± ± PDST UDIR SPDWS QRUDQQ FFFF PVDPS IVSDQI RDUP NOUVEAU GUYANOR ACTI .... HDQW COFITEM-COFI ....d INFO REALITE......

± RVRDUS HDRH UI RTSDUQ FFFF QDIP PHDRU FFFF HF COMPANY...... UQDWH CIE FIN.ST-H ...... d INT. COMPUTE ....d

C C

QPRDUH FFFF ISRDSH IHIQDRS HDQP PHPDVH IQQHDPV IDRS

´ HIGH CO...... RWDSH C.A. PARIS I...... JET MULTIMED.... C C ± PUSDVQ PDST RWDSS QPSDHQ HDIH IIPDVH UQWDWP HDSQ

MARCHE HOLOGRAM IND .. RPDHS C.A.ILLE & V...... LATECOERE #......

C ± QRDUU IDWP SPDQH QRQDHU FFFF WSDQH TPSDIQ HDIH IGE + XAO...... SDQH C.A.LOIRE AT ...... d L.D.C......

C STDRI IDIV RW QPIDRP FFFF TDVH RRDTI FFFF

ILOG # ...... VDTH C.A.MORBIHAN.... LECTRA SYST......

we‚hs P xy†iwf‚i

± ± PPDWT IDWT VUDSH SUQDWT FFFF PRDSH ITHDUI IDTI IMECOM GROUP .. QDSH C.A.DU NORD# .... LEON BRUXELL ....

C

± IIRDIR HDQS TUDQH RRIDRT FFFF ITDQW IHUDSI HDHT

INFOSOURCES...... IUDRH C.A. OISE CC ...... d LOUIS DREYFU.....

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 57

IVQDHI FFFF IHPDVH TURDQP FFFF PQ ISHDVU FFFF INFOTEL #...... PUDWH C.A.PAS CAL...... LVL MEDICAL......

± IVRDWV PDUT UV SIIDTS FFFF PTWDVH IUTWDUU FFFF INTERCALL # ...... PVDPH C.A.TOULOUSE.....d M6-METROPOLE ..

Cours Cours % Var. ± IWQDSI IDQR TV RRTDHS FFFF PDHS IQDRS FFFF

KALISTO ENTE...... PWDSH CRCAM TOUR.P...d MEDASYS DIGI.....

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C ± IHPDQQ PDSH RPDIH PUTDIT FFFF RU QHVDQH IDHV LEXIBOOK #...... ISDTH CROMETAL ...... d MANITOU #......

C ± WQDVH HDQS V SPDRV QDWH PDPI IRDSH FFFF SSDSH QTRDHT FFFF ADL PARTNER...... IRDQH JOLIEZ-REGOL...... DAPTA-MALLIN ...d MANUTAN INTE...

C ± TQDST QDHW HDHI HDHU FFFF TPDWS RIPDWP HDHV WP THQDRV FFFF AB SOFT...... WDTW JOLIEZ-REGOL...... d GROUPE J.C.D...... MARC ORIAN ...... d

C C ± ± UPDUS SDQP TDUI RRDHI PDTI IPHDQH UVWDIP HDIU SSDPH QTPDHW HDIV ALPHAMEDIA...... IIDHW LACIE GROUP...... DAUPHIN...... MARIONNAUD P..

C PIDHT IDWH IWDSH IPUDWI FFFF QWDVH PTIDHU FFFF QT PQTDIR FFFF ALPHA MOS ...... QDPI MEDIDEP #...... DECAN GROUPE..d MECATHERM # ....

C ± VUIDUU HDIS RDUV QIDQS IVDWV URDRH RVVDHQ FFFF QQ PITDRU FFFF ALTAMIR & CI...... IQPDWH MILLE AMIS #...... DU PAREIL AU ..... MGI COUTIER ...... d

C C ± ± IHDVW UDUV UDVH SIDIT TDUH RS PWSDIV IDWT ISQDSH IHHTDVW PDVV APPLIGENE ON .... IDTT MONDIAL PECH ... ENTRELEC CB...... MICHEL THIER.....

C C ± WDPS IDRR IH TSDTH ISDPI WRDPH TIUDWI FFFF IIDTI UTDIT WDWQ ASTRA ...... IDRI NATUREX...... ENTREPRISE I...... NAF-NAF # ......

C C C QTDUQ IP TU RQWDRW IDSP QHDWS PHQDHP QDIU PSDPI ITSDQU FFFF ATN...... SDTH OLITEC ...... ETAM DEVELOP... ALES GPE EX...... d

C ± SVTDRQ IDHP HDSH QDPV FFFF IIW UVHDSW IDSU TWDIH RSQDPU FFFF AVENIR TELEC...... VWDRH OXIS INTL RG...... EUROPEENNE C... POCHET ...... d

C ± ± RIQDPS IDWR ITDTI IHVDWS UDUU RU QHVDQH IDRS USDQH RWQDWR FFFF BELVEDERE...... TQ PERFECT TECH..... EUROP.EXTINC .... RADIALL #......

C C ± WQDVH SDWQ UDUH SHDSI QDUS SPDSH QRRDQV HDWT TVDPH RRUDQT FFFF BIODOME #...... IRDQH PHONE SYS.NE..... EXEL INDUSTR .... RALLYE(CATHI......

C C C QQRDSR QDHQ IWDHS IPRDWT HDPT QHDWR PHPDWS HDWS RPDRT PUVDSP FFFF BVRP EX DT S...... SI PICOGIGA...... EXPAND S.A...... REYNOLDS...... d

C ± RTDRR WDPQ IIWDUH UVSDIV IDUW IRU WTRDPT FFFF PPDVH IRWDST FFFF CAC SYSTEMES .... UDHV PROSODIE # ...... FACTOREM...... d RUBIS #......

C ± WUDHV FFFF QRDWH PPVDWQ SDUT IR WIDVQ FFFF IIPDWH URHDSV PDSH CEREP ...... IRDVH PROLOGUE SOF.... FAIVELEY #...... SABATE SA #......

C ± ± QDWR IDTR RDIH PTDVW FFFF S QPDVH IDHI TUDPS RRIDIQ IDIH CHEMUNEX #...... HDTH QUANTEL ...... FINACOR ...... SEGUIN MOREA...

C C C PSVDRS UDWS RRDIH PVWDPV HDPQ IHTDPH TWTDTQ FFFF ISS IHITDUQ QDQQ COIL...... QWDRH R2I SANTE ...... FINATIS(EX.L...... d SIDERGIE ......

IUSDVH FFFF QU PRPDUH FFFF IWH IPRTDQP FFFF PTDIH IUIDPH FFFF CRYO INTERAC .... PTDVH RADOUX INTL ...... FININFO ...... d SIPAREX (LY) ......

C ± ± IUQDII UDRH PHDRS IQRDIR HDQW RI PTVDWR PDIS PHDIP IQIDWV FFFF CYBER PRES.P...... PTDQW RECIF #...... FLO (GROUPE)..... SOCAMEL-RESC....d

C C C RHDHI PIDHQ PQDIH ISIDSQ HDRQ TQ RIQDPS FFFF THDVS QWWDIS QDIR UDHS RTDPR FFFF CYRANO # ...... TDIH REPONSE #...... ARKOPHARMA #... FOCAL (GROUP.... SPORT ELEC S...... d

C

±

USDRR RDSS VDSH SSDUT FFFF WR TITDTH FFFF UWDPS SIWDVS HDHT ITDWH IIHDVT FFFF

DESK # ...... IIDSH REGINA RUBEN.... SECOND ASSUR.BQ.POP .....d FRAIKIN 2# ...... STALLERGENES....d

± ± ± ± VDRT FFFF IWDVH IPWDVV HDSH QPDWV PITDQQ HDHT RHDWS PTVDTI PDIS RVDPH QITDIU IDTQ DESK BS 98 ...... d IDPW SAVEURS DE F ...... ASSYSTEM # ...... GAUTIER FRAN.... STEF-TFE #......

± ± ± ______TPDQP RDHR IPDVW VRDSS IDUS PPP IRSTDPP HDRS IDPS VDPH FFFF IDUS IIDRV FFFF DMS # ...... WDSH SILICOMP # ...... BENETEAU CA# .... GEL 2000 ...... d SUPERVOX (B) ...... d

C

±

RHDHI IDVR IHVDVH UIQDTV FFFF RDUH QHDVQ FFFF RHDIH PTQDHR FFFF SS QTHDUV HDWH

DURAND ALLIZ.... TDIH SERP RECYCLA .....d ´ BISC. GARDEI...... d GENERALE LOC ...d SYLEA......

C ± HDVH TITDTH FFFF RI PTVDWR IDPH SUDWS QVHDIQ FFFF TQ RIQDPS IRDPW WQDUR FFFF DURAN DUBOI..... WR SOI TEC SILI ...... MARCHE BOIRON (LY)#...... GEODIS...... TOUPARGEL (L.....d

± ± TITDPU FFFF PQDRH ISQDRW HDRQ PW IWHDPQ FFFF HDTT RDQQ FFFF SRDPS QSSDVT PDSP DURAN DUBOIS...d WQDWS STACI #...... BOISSET (LY) ...... d G.E.P PASQUI...... d TRANSICIEL #......

C C ± ± UPDIT HDIV HDTU RDQW TDWR WTDHS TQHDHS HDHS PI IQUDUS FFFF TU RQWDRW IDIV EFFIK #...... II STELAX ...... BOIZEL CHANO.... GFI INDUSTRI ..... TRIGANO ......

wi‚g‚ihs Q xy†iwf‚i

C C C ± PHTDQH HDUW IUDPU IIQDPV IIDRP IVDPH IIWDQV IDQW TPDSH RHWDWU FFFF IQTDSH VWSDQV HDQU ESKER ...... QIDRS SYNELEC #...... BONDUELLE...... GO SPORT ...... d UBI SOFT ENT......

C ± ±

RWUDVU PDPW IDVW IPDRH QDHV TDPU RIDIQ FFFF PQDUW ISTDHS FFFF PRDUH ITPDHP HDPH

EUROFINS SCI...... USDWH LA TETE D.L...... Une se´lection. Cours releve´sa` 09 h 50 BOURGEOIS (L .....d GPRI FINANCI .....d VIEL ET CIE ......

C ± ± SIDVP SDUQ PU IUUDII FFFF TPDPH RHVDHI PDTT SQQH QRWTPDSI FFFF UUDVH SIHDQQ HDIQ EURO.CARGO S .... UDWH THERMATECH I.... BRICE...... GRAND MARNIE..d VILMOR.CLAUS ....

C C ± ± WHRDST HDTT PVDVS IVWDPR PDSQ TSDWH RQPDPV PDVI SR QSRDPP FFFF STDSH QUHDTP HDWT EUROPSTAT #...... IQUDWH TITUS INTERA ...... BRICORAMA # ...... GROUPE BOURB..d VIRBAC......

Cours Cours % Var. C ± ± ± ± VIDQR HDVH PR ISUDRQ HDVQ WPDWH THWDQV IDSQ PPDUH IRVDWH PDII WQDWH TISDWR IDRU

FABMASTER # ...... IPDRH TRANSGENE # ...... BRIOCHE PASQ .... GUERBET S.A...... WALTER #......

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C C ± TVPDPH WDRU IRDHS WPDIT HDQT UP RUPDPW FFFF PWDPH IWIDSR PDTU QR PPQDHQ FFFF FI SYSTEM #...... IHR TEL.RES.SERV ...... SOLERI ...... GUY DEGRENNE.. AFIBEL ...... d

C C ± SSDUT FFFF UDUS SHDVR RDHQ RSDVH QHHDRQ S PWDVH IWSDRV HDQQ SU QUQDWH FFFF QUDVS PRVDPV FFFF FLOREANE MED... VDSH V CON TELEC...... ADA...... CDA-CIE DES...... GUYOMARC H N..d ARFEO (NS)# ...... d

C ± ± ± QPIDRP FFFF UDTH RWDVS VDSU WT TPWDUP IDHQ SPDWH QRU FFFF IHW UIRDWW HDWI QW PSSDVP IDHU GENERIX # ...... RW WESTERN TELE .... AIGLE # ...... CEGEDIM #...... d HERMES INTL...... ALAIN MANOUK...

C C C IPQDQP IDHP UW SIVDPI HDIQ IIH UPIDSS QDPW IIUDWH UUQDQU FFFF UWDSH SPIDRW FFFF GENESYS # ...... IVDVH ...... ALGECO #...... CERG-FINANCE.... HYPARLO #(LY ..... BQUE TARNEAU...d

C ± ITVDSV QDPI IIP UQRDTU FFFF RSDRH PWUDVH QDTI QSDQH PQIDSS FFFF WTDHS TQHDHS FFFF GENSET...... PSDUH ...... APRIL S.A.#( ...... CGBI...... I.C.C.# ...... d C.A.GIRONDE...... d

´ ´ ´ ´ ´ ´ PTSDQQ HPGII IVRDWV IPIQDQW HQGII IUIDVR IIPUDPH HPGII IUUDWW IITUDSR HPGII ECUR. CAPITALISATION C.... RHDRS MONE ASSOCIATIONS...... ACTILION PEA EQUILIBRE *. KALEIS SERENITE D ......

´ RVDHS QISDIW HPGII PQDWR ISUDHR HPGII IQIHDWQ HQGII ITVDRR IIHRDVW HPGII ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA UNIVAR C ...... IWWDVS ACTILION PRUDENCE C *.... LATITUDE C ......

´ ´ RSDUR QHHDHQ HPGII PHDVT IQTDVQ HPGII ITSDII IHVQDHS HPGII IPHHDHI HQGII

SICAV ECUR. ENERGIE D PEA...... UNIVAR D...... IVPDWR ACTILION PRUDENCE D * ... LATITUDE D......

´ IQTHVDTQ VWPTTDUT HPGII IHPDHT TTWDRU HPGII WSDVH TPVDRI HPGII PRW HPGII ECUR. EXPANSION C...... UNIVERS-OBLIGATIONS ...... QUDWT LION ACTION EURO ...... OBLITYS D......

´ PSTDSR HPGII QWDII ´ RRDWR PWRDUW HPGII TQSDIH HPGII

ECUR. EXPANSIONPLUS C.... Fonds communs de placements LION PEA EURO...... WTDVP PLENITUDE D PEA ......

´ SSDHR QTIDHR HPGII ISVTWDVQ HPGII

ECUR. INVESTIS. D PEA...... POSTE GESTION C ...... PRIWDQR

IWIWDIQ PVGIH

FCP ´ ´ INDOCAM VAL. RESTR...... PWPDSU PHWDQW IQUQDSI HPGII IRVRPDRU HPGII

EC. MONET.C/10 30/11/98...... POSTE GESTION D...... PPTPDUP

PWQDVU PVGIH

´ ´ MASTER ACTIONS ...... RRDVH IPQWDIH HPGII IVVDWH ` RQPRSDVU HPGII

EC. MONET.D/10 30/11/98...... POSTE PREMIERE SI...... TSWPDUW

IVPDVP PVGIH

´ MASTER OBLIGATIONS ...... PUDVU ISVDVW IHRPDPS HPGII PPDPR IRSDVV HPGII  le™tionF ne se ` PSSTTVDVV HPGII

Cours de cloˆ ture le 2 novembre ECUR. OBLIG. INTERNAT. C. CM EURO PEA...... POSTE PREMIERE 1 AN...... QVWUTDRU

IQRDPU PWGIH

´ OPTALIS DYNAMIQ. C ...... PHDRU IVPVDHP HPGII QTDUS PRIDHT HPGII PUVDTV ` SRQRUDIS HPGII

ECUR. TRIMESTRIEL D...... CM FRANCE ACTIONS ...... POSTE PREMIERE 2-3...... VPVSDIU

IQHDUQ PWGIH

´ OPTALIS DYNAMIQ. D...... IWDWQ PVDQR IVSDWH HPGII PVDRP IVTDRP HPGII SIQTDSR HPGII

e EPARCOURT-SICAV D...... ´ CM MID. ACT. FRANCE...... REVENUS TRIMESTR. D ...... UVQDHT IPRDWT PWGIH Valeurs unitaires Date IWDHS

´ ´ OPTALIS EQUILIB. C ...... PIHQDUR IQUWWDTQ HPGII PQTTDSH HPGII

QTHDUU ´ IHWTDTQ HPGII Emetteurs f ITUDIV

¤ ee GEOPTIM C ...... ´ CM MONDE ACTIONS...... THESORA C ...... IIWDIW PWGIH

uros francs cours OPTALIS EQUILIB. D...... IVDIU

SIVDWS QRHRDHW HPGII TTWDTH HPGII IHPDHV ´ WRSDHR HPGII HORIZON C...... CM OBLIG. LONG TERME.... THESORA D...... IRRDHU

IPIDTV PWGIH

´ ´ OPTALIS EXPANSION C ...... IVDSS ISDIT WWDRR HPGII PHPDIU HPGII QHDVP ´ PVTQTRDWV HPGII AGIPI PREVOYANCE ECUR. D...... CM OPTION DYNAM...... TRESORYS C...... RQTSTDHT

IPIDIT PWGIH

OPTALIS EXPANSION D...... IVDRU ´ RWDVV QPUDIW HPGII PQRTDPW HPGII

Fonds communs de placements CM OPTION EQUIL...... SOLSTICE D...... QSUDTW ITWDVW PWGIH PSDWH ´ ´ ´ IIIDWI PWGIH

AGIPI AMBITION (AXA) ...... OPTALIS SERENITE C...... IUDHT

WVUDRV HPGII

´ ´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISHDSR QTDQH PQVDII HPGII

IUTDVS PWGIH PTDWT ´ ´ ´ IHRDST PWGIH

AGIPI ACTIONS (AXA)...... ECUR. EQUILIBRE C ...... OPTALIS SERENITE D ...... ISDWR Fonds communs de placements

PHHWDQQ HPGII

´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QHTDQP QPDQT PIPDPU HPGII

VPDVT SRQDSQ HPGII SPHDHR HPGII

ECUR. PRUDENCE C...... PACTE SOL. LOGEM...... UWDPV POSTE EUROPE C......

IHTQDUH HPGII

´ ´ CM OBLIG. QUATRE...... ITPDIT RPDHQ PUSDUH HPGII SPTDHV HPGII ECUR. VITALITE C...... VHDPH SQSDUW HPGII 3615 BNP PACTE VERT T. MONDE...... VIDTV POSTE EUROPE D ......

` IITPDRW HPGII Fonds communs de placements POSTE PREMIERE 8 ANS C... IUUDPP

` UVIDQV HPGII IIWDIP ´ IITDSH HPGII IUIDIR IIPPDTH HPGII

BNP ACTIONS EURO...... CRE´DIT AGRICOLE CIC BANQUES CM OPTION MODERATION . IUDUT POSTE PREMIERE 8 ANS D...

IHWHDTT HPGII BNP ACTIONS FRANCE...... ITTDPU

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE SG ASSET MANAGEMENT IHUDUI UHTDSQ HPGII PQRDII HPGII BNP ACT. MIDCAP EURO..... FRANCIC...... QSDTW

´ Serveur vocal : RSDIP PWSDWU HPGII RHDII PTQDIH HPGII VUDIU SUIDVH HPGII PHRDTT HPGII BNP ACT. MIDCAP FR...... ATOUT AMERIQUE ...... FRANCIC PIERRE...... QIDPH ASIE 2000......

(2,23 F/mn) ISQDHQ HPGII PQDQQ 08 36 68 36 62

IPPSDPH HPGII IVTDUV ´ PIPSVDPS PVGIH ATOUT ASIE...... ´ QPRHDVH QPSDSS HPGII BNP ACTIONS MONDE...... EUROPE REGIONS...... RWDTQ SAINT-HONORE CAPITAL ....

QRTDIS PPUHDTH HPGII

IPWTDII HPGII IWUDSW ´ ´ TTDVT RQVDSU HPGII IHQHDPS HPGII BNP ACTIONS PEA EURO..... ATOUT CROISSANCE...... ST-HONORE MAR. EMER. .... CADENCE 1 D...... ISUDHT

PHIUDUP HPGII ´ QHUDTH IWVDTW HPGII QHDPW ´ IQQDRW VUSDTR HPGII IHQHDTR HPGII

BNP EP. PATRIMOINE...... ATOUT FONCIER...... CIC PARIS ST-HONORE PACIFIQUE ...... CADENCE 2 D...... ISUDIP

IQIIDWI HPGII

´ PHH PITDPU HPGII QPDWU ´ ´ PHPPDPS HPGII ATOUT FRANCE EUROPE ..... QHVDPW IHIVDWT HPGII BNP EPARGNE RETRAITE .... ST-HONORE VIE SANTE ...... CADENCE 3 D...... ISSDQR

QIWDSV HPGII

´ RVDUP ISIRRDPI HPGII

PQHVDUP ATOUT FRANCE MONDE...... QQTDSU HPGII BNP MONE COURT TERME . SIDQI IIHPDWQ HPGII

ASSOCIC ...... ITVDIR INTEROBLIG C ......

IQRQDRU HPGII

´ PHRDVI SUQSDUS HPGII

VURDRI ATOUT FUTUR C ...... ´ SPVDSH HPGII BNP MONETAIRE C...... VHDSU

SUQDQI HPGII

AURECIC...... VUDRH LEGAL & GENERAL BANK INTERSELECTION FR. D......

IPRSDVT HPGII

´ IVWDWQ SPUWDSR HPGII VHRDVT ATOUT FUTUR D...... ´ ´ IIWQDIP HPGII BNP MONETAIRE D ...... IVIDVW PHWWDPT HPGII

CAPITAL AVENIR...... QPHDHQ SELECT DEFENSIF C......

´ TUIDRR HPGII

´ IHPDQT VQRTUDIV HPGII

IPUPRDRW ATOUT SELECTION ...... ´ ISVIDWI HPGII

BNP MONE PLACEMENT C.. PRIDIT

PISDVI HPGII

CICAMONDE...... QPDWH ´ SELECT DYNAMIQUE C ......

IWQHDSS HPGII

SECURITAUX ...... PWRDQI

PHUVDIR HPGII

´ QITDVI UTPWQDUH HPGII

IITQHDWH COEXIS ...... ´ ´ IHVPDVS HPGII

BNP MONE PLACEMENT D.. ITSDHV

RWVDPT HPGII

CONVERTICIC...... USDWT ´ SELECT EQUILIBRE 2......

IQVTDQH PWGIH

` STRATEGIE IND. EUROPE .... PIIDQR PVHIDHU HPGII

´ ´ ´ RPUDHP

IIUHSDTV HPGII

IUVRDSP DIEZE ...... ´ IHTSDHV HPGII BNP MONE SECURITE ...... ITPDQU

SPIWDPS HPGII

EPARCIC ...... UWSDTU ´ SELECT PEA 3...... PIPRDWI PWGIH

STRATEGIE RENDEMENT .... QPQDWR

QTVPDHP HPGII

´ ´ STIDQP WRRVVUDIH HPGII

IRRHRUDII EURODYN...... PWIPDSV HPGII

BNP MONE TRESORIE ...... RRRDHP PVTTDHI HPGII

EUROCIC LEADERS...... RQTDWP SG FRANCE OPPORT. C......

IIVDQH UUT PWGIH

IHVTDUP HPGII ITSDTU INDICIA EUROLAND......

PUQVDIT HPGII BNP OBLIG. CT ...... RIUDRQ WRWTDVI HPGII

MENSUELCIC...... IRRUDUV Sicav Info Poste : SG FRANCE OPPORT. D ......

RQP PVQQDUQ PWGIH

PPRDTU HPGII QRDPS INDICIA FRANCE......

QPVTDRV HPGII BNP OBLIG. LT...... SHIDHP RQPQDHV HPGII

OBLICIC MONDIAL...... TSWDHS 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) SOGENFRANCE C......

PRTDIP ITIRDRR HPGII

IIURDVP HPGII IUWDIH INDOCAM CONVERT. C...... PWUIDSS HPGII

BNP OBLIG. MONDE...... RSQDHI IISHDVV HPGII IUSDRS SOGENFRANCE D......

OBLICIC Re´GIONS ...... ´ PTDQU IUPDWV HPGII

IRPUDPQ HPGII PIUDSV AMPLITUDE AMERIQUE C ...

WPQDSW HPGII IRHDVH INDOCAM CONVERT. D ...... TTWDIR HPGII

BNP OBLIG. MT C...... IHPDHI ISVDPP HPGII PRDIP SOGEOBLIG C......

RENTACIC...... ´

PTDIQ IUIDRH HPGII

IPHVRDRQ PWGIH IVRPDPT AMPLITUDE AMERIQUE D...

VUWDQV HPGII

IQRDHT INDOCAM EUR. NOUV...... ´ PWHDSW HPGII

BNP OBLIG. MT D...... SOGEPARGNE D...... RRDQH PQWWDTP HPGII

SECURICIC...... QTSDVP

QTDIU PQUDPT HPGII

IIWUDQV HPGII IVPDSR AMPLITUDE EUROPE C......

IHURDUW HPGII

ITQDVS INDOCAM HOR. EUR. C ...... ITPUDTW HPGII

BNP OBLIG. REVENUS ...... SOGEPEA EUROPE...... PRVDIR PITVDTT HPGII

SECURICIC D ...... QQHDTI

QSDQQ PQIDUS HPGII

IHSTDVI HPGII ITIDII AMPLITUDE EUROPE D ......

IIHPDTT HPGII ITVDIH INDOCAM HOR. EUR. D...... RTUDTQ HPGII

BNP OBLIG. SPREADS...... SOGINTER C...... UIDPW

PSIDVS ITSPDHQ HPGII

WVHDSP HPGII

´ IRWDRV AMPLITUDE MONDE C...... IIWISDIQ HPGII

BNP OBLIG. TRESOR...... IVITDRS INDOCAM MULTI OBLIG...... Fonds communs de placements

PQHDTW ISIQDPQ HPGII PQWDTW PVGIH

QTDSR AMPLITUDE MONDE D ......

WISDUP HPGII IQWDTH INDOCAM ORIENT C......

BNP SECT. IMMOBILIER ...... ´ IHVDIH PWGIH

DECLIC ACTIONS EURO...... ITDRV

PRDRV ITHDSV HPGII

PIQDUI PVGIH

INDOCAM ORIENT D ...... QPDSV ´ AMPLITUDE PACIFIQUE C ... IRPVDTU HPGII

EURCO SOLIDARITE ...... PIUDVH ´ QQVDSR PWGIH

www.cdc-assetmanagement.com DECLIC ACTIONS FRANC ..... SIDTI

PRDIP ISVDPP HPGII

IQTPDHW HPGII

INDOCAM UNIJAPON...... PHUDTS AMPLITUDE PACIFIQUE D...

THPQDWV HPGII

LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WIVDQS ´ PURDWV PWGIH

´ DECLIC ACTIONS INTER...... RIDWP RTDIU QHPDVT HPGII PHSSDHS HPGII

INDOCAM STR. 5-7 C ...... QIQDPW ELANCIEL FRANCE D PEA....

SRWRDRW HPGII

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQUDTQ ´ QSQDSH PWGIH

´ DECLIC BOURSE PEA ...... SQDVW IIQDIP URPDHP HPGII IRHTDTQ HPGII

INDOCAM STR. 5-7 D...... PIRDRR ELANCIEL EURO D PEA......

IIRWDQU HPGII

SICAV 5000 ...... IUSDPP ´ ´ IHSDVI PWGIH

´ DECLIC BOURSE EQUILIBRE ITDIQ PIWDIT HPGII

´ QQDRI IHQQHDHV PWGIH

ISURDVI EMERGENCE E.POST.D PEA. IPUVDIQ HIGII

LIVRET B. INV.D PEA...... IWRDVS MONEDYN ......

IWUWDPV HPGII

SLIVAFRANCE ...... QHIDUR ´ IIRDHI PWGIH

´ DECLIC OBLIG. EUROPE...... IUDQV UHHDQU HPGII ´ IHTDUU IPSWTDIS HQGII

MONE.J C ...... IWPHDPU GEOBILYS C ......

PSIDTQ HPGII

SLIVARENTE ...... QVDQT ´

IQTDQI PWGIH

´ DECLIC PEA EUROPE ...... PHDUV TSIDSH HPGII MULTI-PROMOTEURS ´ WWDQP IITSVDRS HQGII

MONE.J D...... IUUUDQP GEOBILYS D......

IISRDHQ HPGII

IUSDWQ ´

RRS PWGIH

SLIVINTER ...... DECLIC SOGENFR. TEMPO .. TUDVR

IWDIT IPSDTV HPGII

SWTDIQ HPGII ´ WHDVV PVQUDPI HIGII

NORD SUD DEVELOP. C...... RQPDSQ OBLIFUTUR C...... INTENSYS C......

RWHUDSR HPGII

TRILION...... URVDIS ......

IUDHW IIPDIH HPGII SQHDPI HPGII ´ VHDVQ PRIRDHS HIGII

NORD SUD DEVELOP. D ...... QTVDHP OBLIFUTUR D ...... INTENSYS D......

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ORACTION ...... PHWDHW Fonds communs de placements KALEı¨S DYNAMISME C......

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IWVDPW IQHHDUH HPGII PPSDSR IRUWDRS HPGII IIPSDHQ HPGII REVENU-VERT ...... IUIDSI ACTILION DYNAMIQUE C * . KALEIS DYNAMISME D ......

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28 AUJOURD’HUI LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999

SPORTS La commission de disci- néo-zélandais lors de la demi-finale en vue de la finale du 6 novembre à distancer leurs rivaux du rugby à pline de la Coupe du monde a enten- victorieuse (43-31), dimanche 31 octo- contre l’Australie. b LES PARTISANS XIII. b CERTAINS DES ALL BLACKS, très du, mercredi 3 novembre, le pilier bre. b LE TOULOUSAIN risque une AUSTRALIENS du rugby à XV atteints par la défaite, songent à se français Franck Tournaire, qui est lourde suspension, qui priverait comptent sur un succès pour financer retirer, alors que leur entraîneur John soupçonné d’avoir mordu un joueur l’équipe de France d’un de ses atouts une campagne de promotion destinée Hart est sur la sellette. Face aux All Blacks, Franck Tournaire avait trop de mordant Le pilier du XV de France est soupçonné d’avoir mordu l’oreille d’un joueur néo-zélandais, lors de la demi-finale du 31 octobre. Sa suspension affaiblirait, à coup sûr, les Bleus pour la finale qui les opposera à l’Australie, au Millennium de Cardiff, samedi 6 novembre CARDIFF de Bath, avait été suspendu six crier une insulte en français. délégué lors d’un match du Tournoi rucking jugé illégal à l’issue du les deux avants Vincent Moscato et de nos envoyés spéciaux mois pour les mêmes raisons. “Merde !”, je crois. » des cinq nations entre l’Ecosse et même match. Absent lors du quart Grégoire Lascubé avaient été ren- Après l’exploit, les punitions ? L’affaire Tournaire, toutefois, Mais, selon l’entraîneur néo-zé- l’Angleterre. Il se souvient : «Rob de finale contre l’Argentine, le voyés au vestiaire par l’Irlandais Trois jours après la victoire histo- semble plus complexe. La morsure landais, John Hart, un All Black Wainwright avait été mis KO par un 24 octobre à Dublin, le deuxième- M. Hilditch, le premier pour une rique du XV de France sur les All n’apparaît nettement sur aucune s’est plaint d’une morsure. Il n’a coup de poing. L’arbitre n’avait rien ligne français a repris sa place dès la troisième entrée en mêlée en bélier, Blacks, Franck Tournaire devait des images extraites de la retrans- voulu révéler ni le nom de la vic- vu. Les dirigeants écossais avaient ci- demi-finale. le second pour un coup de pied sur passer devant la commission de mission : si on voit le Toulousain time ni celui de l’auteur du geste té le pilier anglais Jason Leonard. J’ai Depuis l’expulsion de Jean-Pierre un joueur au sol. discipline de la Coupe du monde de s’approcher, bouche ouverte, de coupable. Byron Kelleher, le demi fait faire toutes les vidéos possible. Garuet lors du France-Irlande du Franck Tournaire se savait obser- rugby, mercredi 3 novembre en fin l’oreille d’un Néo-Zélandais, le de mêlée que certains ont cru re- Sur les images, on voit effectivement Tournoi des cinq nations 1984 pour vé de près par le corps arbitral de- de matinée. Cité la veille par un su- plan-séquence s’interrompt avant connaître dans l’action litigieuse, le poing de Leonard partir. Mais je ne une fourchette dans les yeux d’un puis quelque temps. A la fin d’un perviseur de la Rugby World Cup que ses mâchoires se referment. La dément catégoriquement. Il re- l’ai jamais vu arriver. Résultat : per- adversaire, l’histoire du rugby fran- match de Coupe d’Europe contre ayant suivi le match à la télévision, vidéo ne permet pas d’identifier connaît que le match a été « dur » sonne n’a été sanctionné. » çais est émaillée de nombreuses en- Ebbw Vale, en 1998, le Toulousain le pilier français devait justifier son formellement la victime supposée. mais qu’« il n’y a eu aucune faute in- A trois jours de la finale de la torses aux règles élémentaires du avait été cité pour un geste jugé ir- comportement au vu d’images sur tentionnelle pendant la rencontre. » Coupe du monde, une éventuelle fair-play : en 1989, Alain Lorieux respectueux envers l’arbitre, avant lesquelles il semble mordre l’oreille UNE AFFAIRE DÉLICATE Les trois membres de la commis- suspension de Franck Tournaire re- avait été exclu lors d’une tournée d’être blanchi par la commission de d’un Néo-Zélandais au sol pendant Selon toute vraisemblance, il sion de discipline devaient donc se présenterait un nouveau coup dur en Argentine ; un an plus tard, Ab- discipline. Les rugbymen français se un regroupement. Un tel geste est s’agirait de Taine Randell. Pourtant, prononcer en l’absence de preuve pour le XV de France, déjà privé de delatif Benazzi s’était rendu cou- plaignent souvent d’être dans le passible de un à trois ans de sus- le capitaine des All Blacks assure flagrante. son pilier gauche titulaire, Christian pable d’un piétinement dangereux collimateur des instances interna- pension. Pour une agression iden- que rien d’anormal ne s’est produit Cette affaire, délicate, a connu au Califano, suspendu sept semaines sur un Australien ; en 1991, l’entraî- tionales. Et plusieurs événements tique, commise en 1994, le Sud- pendant la phase de jeu suspecte : moins un précédent dans l’histoire pour avoir donné un coup de tête à neur des Bleus, Daniel Dubroca, survenus cette année alimentent Africain Johann Le Roux avait été « C’était un match international, il y récente du rugby international. En un Fidjien, le 16 octobre, lors du avait molesté l’arbitre néo-zélan- leurs soupçons. Lors du dernier interdit de terrain pendant dix-neuf a eu de la violence, mais je n’ai pas 1994, Marcel Martin, alors vice-pré- premier tour de la compétition. Fa- dais, David Bishop, à la fin du quart Tournoi, l’Anglais Martin Johnson mois. En décembre 1997, Kevin été mordu. Il y a eu un piétinement, sident de la Fédération française de bien Pelous avait écopé d’une sus- de finale de Coupe du monde entre n’avait pas été poursuivi en dépit Yates, le pilier international anglais et j’ai entendu Franck Tournaire rugby (FFR), avait joué le rôle de pension de quatorze jours pour un la France et l’Angleterre ; en 1992, d’un « essuyage de crampons » ca- ractérisé sur la gorge de l’Ecossais John Leslie. Pendant la Coupe du monde, l’ancien capitaine du XV de En Australie, la culture de l’ovale divise les supporteurs la Rose, Lawrence Dallaglio, n’a pas davantage été inquiété après son SYDNEY ouvrières de Sydney, Canberra ou six) et de la Coupe du monde. Le mondial pour une rencontre de en s’offrant la moitié du capital de agression sur Jonah Lomu, même si correspondance Melbourne. Son championnat na- XV, donc. En Australie, on l’observe rugby à XV. Un mois plus tard, la la National Rugby League, le cham- certaines prises de vues réalisées Une mise en garde, pour tional, terminé fin septembre par avec respect mais distance. Trop « Grand Final » du championnat pionnat professionnel. pendant le match Angleterre-Nou- commencer : en Australie, le mot l’incontournable « Grand Final », chic, sans doute. Et sûrement trop australien de « League » faisait En Australie, beaucoup pensent velle-Zélande du 9 octobre sem- rugby employé seul, sans autre pré- rythme les mois d’hiver. britannique. Moins fréquemment mieux encore, de quelques cen- que les deux disciplines ne vivront blaient indiquer qu’il s’était précipi- cision ou qualificatif, ne veut rien En 1998, il a attiré trois millions pratiqué dans les écoles que son ju- taines de personnes. plus forcément très longtemps en té, genoux en avant, sur l’ailier dire. Le prononcer tout nu, sans au- d’Australiens au stade et vingt fois meau en col bleu, il ne déplace les Seuls dénominateurs communs, paix. Une victoire des Wallabies, sa- néo-zélandais couché dans l’en-but cun habillage, revient à vouloir plus devant la télévision. Et peu im- foules que lorsque l’honneur natio- la forme du ballon. Et l’argent de medi 6 novembre à Cardiff, pour- anglais. acheter une bouteille de bordeaux, porte à ces fidèles que l’objet de nal est en jeu. Explication de Ron Rupert Murdoch. Le patron de rait bien remettre les choses dans le au comptoir d’un caviste, sans indi- leur passion, connu partout ailleurs Hugues, le secrétaire général du News Ltd, un groupe de presse bon ordre mathématique, le XV Eric Collier et Frédéric Potet quer la couleur du breuvage. Rouge sous le nom de rugby à XIII, ne res- Rugby Club de Sydney : « Les gens écrite et audiovisuelle, a investi l’emportant sur le XIII. La Coupe du ou blanc, le vin ? « League » ou pire vraiment que sur une poignée vont au stade le week-end pour sup- dans les deux camps. En 1995, il a monde devrait rapporter au moins « Union », le rugby ? Entre les de terres, la Nouvelle-Zélande, la porter l’équipe de leur ville ou de leur placé près de 3,5 milliards de francs 450 millions de francs à l’Australian deux, un monde d’écart. Papouasie-Nouvelle-Guinée, un quartier en “League”. Pour dans un contrat télévisé de dix ans Rugby Union. « Et nous allons utili- En Australie, la culture de l’ovale morceau du nord de l’Angleterre et l’“Union”, ils se déplacent une ou avec l’association des Fédérations ser cet argent, promet déjà John n’a jamais été monolithique. Le quelques villes du sud-ouest de la deux fois par an, lors des tests inter- australienne, néo-zélandaise et O’Neill, son directeur exécutif, à partage remonte au début de ce France. L’universalité les laisse de nationaux, pour soutenir les Walla- sud-africaine de rugby à XV. A la mener campagne pour convertir à siècle. Et les années ont creusé le marbre. La « League » reste une af- bies. » La preuve en chiffres : fin même époque, il investissait (et notre cause tous les jeunes joueurs et fossé. Le rugby « League » se joue à faire nationale. août, le bras de fer Australie - Nou- perdait) la moitié de cette somme les écoles encore dans l’autre treize. Il fait rêver les mômes et di- Le rugby « Union », lui, se donne velle-Zélande, dernier match du dans un projet de Super League camp. » Le mot rugby pourrait vise les familles. Populaire, voire volontiers des airs de culte plané- Tournoi des Tri-Nations, a rempli le mondiale de rugby à XIII, au- alors, un jour, se suffire à lui-même. populiste, il a enfoui ses racines les taire. Il est notre rugby, celui du stade olympique de Sydney de jourd’hui abandonné. Depuis, le plus profondes dans les banlieues Tournoi des cinq nations (bientôt 107 400 spectateurs, un record milliardaire australien s’est racheté Alain Mercier Pour les All Blacks, la punition continue jusqu’au 6 novembre La Ligue des champions recale les clubs allemands CARDIFF Les joueurs les plus expérimentés ont, quant à eux, LA SIXIÈME JOURNÉE de la dernier du groupe A, NK Maribor mund (groupe C) a échoué tout de notre envoyé spécial déjà commencé leur valse aux adieux. Dans quatre première phase de la Ligue des (Slovénie), a concédé un résultat aussi inexplicablement devant Heureusement qu’il y a l’Afrique du Sud. Les All ans, Jeff Wilson, arrière si brillant, ne sera plus là. En champions a livré un verdict cruel nul (0-0) rédhibitoire. Malgré sa Boavista. Les Portugais, qui Blacks comptent sur ce duel pour la troisième place, 2003, il n’aura que trente ans. Cela lui semble pour- pour les deux défaite (0-1) face à la Lazio Rome, n’avaient encore jamais gagné un jeudi 4 novembre, au stade du Millennium, à Cardiff, tant à des années-lumière. Il ne tiendra pas jusque- clubs allemands le Dynamo Kiev (Ukraine) a profité match de Ligue des champions pour se racheter d’une Coupe du monde manquée. là, invoquant la rudesse physique et psychologique en lice, mardi de l’aubaine pour conserver la dans leur histoire, se sont imposés Grâce à ce choc traditionnel des deux grandes nations du rugby moderne. « Ma prochaine compétition, ce 2 novembre. Le deuxième place synonyme de qua- (1-0) grâce à un but de Pedro Ema- de l’hémisphère Sud, ils vont penser encore un peu au sera le Super 12 de l’an 2000. Je ne veux pas voir au- Bayer Leverku- lification pour la seconde phase de nuel. Les Néerlandais de Feye- rugby. Comme pour mieux démontrer l’importance de delà », assure-t-il. La déception est à l’égal des es- sen, qui partait la compétition au bénéfice du plus noord en ont profité pour se quali- cette rencontre, John Hart a sélectionné, à trois excep- poirs de victoire, dont il s’était convaincu, à tel point largement favo- grand nombre de points obtenus fier en compagnie des Norvégiens tions près, son équipe-type. qu’il envisage désormais de renouer avec sa carrière ri devant son dans ses confrontations directes de Rosenborg. Les Springboks sont les ennemis favoris, ceux dont de joueur de cricket. International junior, il avait re- public face au avec Leverkusen. Le Borussia Dort- L’Olympique de Marseille les All Blacks aiment défier la puissance par leur aisance noncé à cultiver ce talent au seul profit du rugby. Il (groupe D) n’a pas brillé devant technique. Et puis, cette fois, il s’agit d’un peu plus s’accorde encore un peu de réflexion avant de tran- Croatia Zagreb (2-2). Déjà assuré qu’une simple affaire de suprématie, que le prochain af- cher. RÉSULTATS ET CLASSEMENTS de sa participation au tour suivant, frontement peut toujours remettre en question. Une Le désenchantement de Josh Kronfeld n’est pas l’OM, mené à la marque à deux re- b e deuxième défaite, après la déroute contre la France, moins grand. Troisième-ligne émérite, et modèle Ligue des champions (6 journée) l’épreuve. Avant les derniers matches de la prises, a égalisé par Ibrahima Ba- Groupe A : Dynamo Kiev (Ukr.)-Lazio Rome sixième journée, disputés mercredi 3 novembre, condamnerait définitivement une génération de sur- d’honnête homme, comme on l’entendait jadis, il a (Ita.)0-1 ; Bayer Leverkusen (All.)-NK Maribor (Slo- treize des seize qualifiés pour la seconde phase kayoko et Kaba Diawara. Manches- doués, à laquelle rien d’impossible ne semblait interdit. lui aussi laissé passer sa chance. A vingt-huit ans, il vé.)0-0. étaient déjà connus. Il s’agit de la Lazio Rome (Ita.), ter United a conservé la tête en ne s’accorde plus qu’un an au sommet. Dans douze Classement : 1. Lazio Rome, 14 points ; 2. Dynamo Dynamo Kiev (Ukr.), Barcelone (Esp.), Fiorentina dominant (2-1) les Autrichiens du mois, ce grand amateur de voyages partira à la dé- Kiev, 7 pts ; 3. Bayer Leverkusen, 7 pts ; 4. NK Ma- (Ita.), Rosenborg (Nor.), Feyenoord Rotterdam (P.- Sturm Graz. L’issue du groupe B « PAS DE QUESTIONS SUR MON AVENIR » ribor, 4 pts. B.), Manchester United (Ang.), Marseille, Porto Dans certaines têtes, le KO français a déjà été fatal. couverte de nouveaux mondes. Des clubs de rugby Groupe B : Fiorentina (Ita.)-Barcelone (Esp.) 3-3 ; (Por.), Real Madrid (Esp.), Valence (Esp.), Bor- était déjà connue avant les ultimes John Hart ressemble à un entraîneur en sursis, soucieux japonais lui ont proposé de l’accueillir. Un séjour en AIK Stockholm (Suè.)-Arsenal (Ang.) 2-3. deaux et Sparta Prague (RTC). rencontres. Les deux qualifiés, Fio- de préserver les apparences. « Mon rôle est de préparer France ne lui déplairait pas. Classement : 1. Barcelone, 14 points ; 2. Fiorenti- b Les clubs reversés en Coupe de l’UEFA. Les rentina et Barcelone, ont eu le mé- le match contre l’Afrique du Sud, dit-il. Je ne me pose pas « Le rugby, c’est fini, mais qui sait si je ne serai pas na, 9 pts ; 3. Arsenal, 8 pts ; 4. AIK Stockholm, 1 pt. huit équipes classées troisièmes de leur groupe de rite d’enchanter le public italien Groupe C : Feyenoord (P.-B.)-Rosenborg Ligue des champions participeront aux 16es de finale de questions sur mon avenir de coach, même si je sais qu’il champion du monde dans un autre sport, dit-il en (Nor.)1-0 ; Boavista (Por.) -Borussia Dortmund (All.) de la Coupe de l’UEFA en guise de lot de consola- (3-3). Les derniers matches des y a beaucoup de bruits là-dessus en Nouvelle-Zélande. » plaisantant. En tout cas, je suis très enthousiaste. » 1-0. tion. Cinq d’entre elles sont déjà connues : Bayer groupes E, F, G et H devaient avoir Dans le même temps, Graham Henry, l’entraîneur néo- L’avenir immédiat des All Blacks porte le maillot vert Classement : 1. Rosenborg, 11points ; 2. Feye- Leverkusen (All.), Arsenal (Ang.), Borussia Dort- lieu mercredi 3 novembre. zélandais du pays de Galles, qui dirigeait la province des Springboks. Après, ils assisteront à la finale en noord Rotterdam, 8 pts ; 3. Borussia Dortmund, mund (All.), Sturm Graz (Aut.) et Spartak Moscou 6 pts ; 4. Boavista, 5 pts. (Rus.). d’Auckland lors de ses deux victoires dans le Super 12, spectateurs, et participeront au dîner de clôture de la Groupe D : Marseille-Croatia Zagreb (Cro.) 2-2 ; b Les clubs éliminés. Les huit équipes classées a L’AS Monaco s’est qualifiée, est obligé de multiplier les démentis. Il ne retournera compétition. Comme le dit amèrement Jeff Wilson, Manchester United (Ang.)-Sturm Graz (Aut.) 2-1. dernières de leur groupe de Ligue des champions mardi 2 novembre, pour les 16es de pas vers son île natale. Son contrat lui impose encore « la punition continue jusqu’à samedi ». Classement : 1. Manchester United, 13 points ; sont éliminées de toute compétition européenne. finale de la Coupe de l’UEFA en 2. Marseille, 10 pts ; 3. Sturm Graz, 6 pts ; 4. Croa- Cinq d’entre elles sont déjà connues : NK Maribor s’imposant (2-0) devant les Polo- quatre années à Cardiff. Saura-t-il pour autant résister à tia Zagreb, 5 pts. (Slové.), AIK Stockholm (Suè.), Boavista (Por.), l’appel pressant de la patrie en danger ? Pascal Ceaux b Les clubs qualifiés pour la seconde phase de Croatia Zagreb (Cro.) et Willem II Tilburg (P.-B.). nais de Widzew Lodz. LeMonde Job: WMQ0411--0030-0 WAS LMQ0411-30 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 08:52 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0444 Lcp: 700 CMYK

30 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 AUJOURD’HUI - VOYAGES SYGMA

d’âges aussi variés que les églises rest s’est laissé aller à l’événement UKRAINE Les paradis retrouvés de Bucarest parisiennes, mais toujours avec sans cette raideur, partant sans SLOVAQUIE un drôle d’air de s’être arrêtées cette fragilité que donne la colère. MOLDAVIE une fois pour toutes sur un mo- Voilà pourquoi à travers la courbe dèle médiéval. Le Bucarest de sinueuse d’une destinée pica- Budapest Chisinau Dix ans après la révolution roumaine, la capitale, mutilée Paul Morand, une mine d’infor- resque, Bucarest est resté gai. » HONGRIE mations encore fiables, recensait Mis à part la pauvreté, et la ROUMANIE par Ceausescu, remet en valeur ses monuments rescapés. trois cent soixante-six de ces édi- persistance, chez les plus de Bucarest fices religieux, autant qu’à Rome. trente ans, d’une forme de si- Autour de la place de l’Université, galeries, cafés Paul Morand, qui, dans l’envoi de lence dû aux traumatismes ur- Belgrade notre exemplaire, se surnommait bains autant qu’à la dictature YOUGOS- BULGARIE Mer LAVIE Noire et brocanteurs se multiplient malgré la crise « le Vautour », aimait-il Buca- communiste, Bucarest est bien Sofia rest ? Voici, en tout cas, la resté une ville gaie. Mais c’est Skopje BUCAREST vocation était d’absorber toute verses.A deux pas de ce désert, conclusion du livre : « La leçon surtout une de ces cités plurielles Tirana MACÉDOINE de notre envoyé spécial la pensée roumaine. S’y dressent voici une des innombrables que nous offre Bucarest n’est pas où l’on peut expérimenter un Trente ans ont passé depuis le encore des grues rouillées qui églises orthodoxes où l’on cé- une leçon d’art mais une leçon de tourisme à l’affût de la réalité ur- ALBANIE séisme destructeur de 1977. Dix n’ont pas dû bouger depuis l’in- lèbre aujourd’hui à tour de bras vie ; il enseigne à s’adapter à tout, baine, des disparités architectu- GRÈCE ans se seront écoulés, le 19 dé- surrection de 1989, malgré une les mariages. On y est bienvenu, même à l’impossible. (...) Capitale rales, des populations et de leur 200 km cembre, depuis la révolution vague tentative vers 1994. A côté, convié à admirer le bon et le d’une terre tragique où souvent histoire. Aux franges arrières du ROUMANIE roumaine de 1989, qui avait révé- une grande esplanade de béton moins bon de ces chapelles tout finit dans le comique, Buca- boulevard Unirii, tout se dé- lé l’ampleur des bouleverse- prématurément vieillie, d’où glingue plus ou moins, projetant l’Empaleur), l’église Stavropo- ments infligés par le stalinisme et émergent des ferrailles agres- en cœur de ville les mauvaises leos, minuscule chef-d’œuvre la dictature de Nicolas Ceauses- sives, attend aussi qu’on lui règle Ombres portées sur les cartes habitudes liées au trafic de la d’architecture d’un cloître aux cu. Un tiers de la ville, une mer- son sort. Et, partout, des chiens, drogue. Cela peut rappeler les stèles bavardes malgré leurs ca- veille d’élégance au pied des Car- issus de croisements sans préten- Le mystère de la capitale roumaine commence par ses plans , in- environs du Forum des Halles. ractères cyrilliques. Et, au nord, pates, avait été rasé, pour un tion raciale : ils seraient plus de dispensables pour se diriger et comprendre l’évolution de la ville. Mais, derrière l’avenue de la Vic- le quartier passé à la postérité projet mégalomane, dont le cent cinquante mille à avoir On trouve encore la version 1989 de l’édition Falk, troisième mise à toire (calea Victoriei), à trois pas grâce au dernier discours public point d’orgue, la Maison du squatté ainsi l’arrière-scène du jour « naïve » du plan de 1984, où la ville apparaît toujours intacte, du palais du Parlement, s’est re- (procès mis à part) de Ceausescu. peuple, abrite désormais le Par- Plan Ceausescu. Plutôt bons en- sans la marque de Ceausescu, alors que le mal est fait, le tiers de la constituée une sorte de Quartier Le mélange est assez dérou- lement, comme une crevette fants et vivant, aux beaux jours, ville rasé. Le plan de 1995 de la même maison est plus exact, puis- latin, avec ses boîtes, ses bars, tant, qui regroupe les universi- dans un corps de baleine. De là de la fidélité des Bucarestois, qui qu’il intègre le quartier rénové, mais demeure aussi muet sur ses brocanteurs plus ou moins tés, l’ensemble de la place de la part désormais le boulevard Uni- les nourrissent par familles en- nombre d’éléments essentiels de la ville d’aujourd’hui, comme les chics (autour de la rue Lipscani). Révolution, avec sa fameuse ter- rii, l’ex-avenue de la Victoire-du- tières. Ils sont les survivants, restaurants communautaires qui devaient, matin et soir, devenir les rasse, le palais royal, le sinistre Socialisme, large d’un poil de abandonnés par leurs maîtres, de cantines obligées des habitants. L’un, resté à l’état de carcasse, se UN MÉLANGE DÉROUTANT hôtel Intercontinental, tour la plus que les Champs-Elysées, la destruction des quartiers. trouve dans le quartier de Rahova, à l’angle de la rue du Progrès et La vieille auberge Hanul lui plus haute de la ville, le merveil- mais d’un peu moins que Jian- de la rue Nasaud, l’autre, sur l’avenue Vitan, à l’angle de Vlad Jude- Manuc (1808), caravansérail re- leux théâtre Athénée roumain, guomen, à Pékin. « UNE LEÇON DE VIE » tul, est reconverti en centre commercial à l’occidentale. Autre mo- converti en café, a perduré à tra- version néoclassique de l’archi- L’avenue a été remodelée et Des groupes d’enfants sans nument de l’ombre, face au Musée de l’armée : l’immeuble de la ra- vers les âges pour permettre aux tecture locale, dont la rénovation adoucie par la plantation de pins toit leur disputent parfois le pa- dio, à l’angle de Constantin Noica et de la rue Plevnei. La carte étudiants de s’enfumer sous les a été achevée cette année, la et de bouleaux. A l’angle du bou- vé. Dans les coins plus isolés, des d’Amco Press (1999), mal fichue mais plus étendue, permet, au-delà voûtes en hiver et de respirer vieille bibliothèque, incendiée en levard Mircea-Voda languit, ina- groupes de garagistes amateurs de la ville nouvelle, de retrouver l’emplacement du monastère (rasé) dans la grande cour en été. L’en- 1989 et dont les travaux de res- chevé, le rêve pathétique d’une montent et démontent des voi- de Vacaresti, dont subsistent des traces à l’angle de l’avenue Va- droit est à l’image de la capitale tauration peinent, en revanche, à bibliothèque nationale, dont la tures cannibalisées d’origines di- caresti et de la voie Oltenitei. roumaine, enneigée deux à trois s’achever, le musée historique et mois et dionysiaque lorsqu’on sa copie de la colonne Trajane, arrive au printemps. Le vieux Bu- ou encore le cercle militaire, carest foisonne de tels paradis : autre expression d’un style vieilles maisons à l’architecture Beaux-Arts français plus à son raffinée, paysanne ou néoclas- aise dans l’architecture des sique, ou encore marquées par banques. l’éclectisme du tournant du Et puis, voici le désormais siècle, avec quelques touches de number one au box-office touris- l’époque moderne. tique, ce palais du Parlement que Elles peuvent bien tomber en les Roumains cherchent à appri- morceaux : les cours restent re- voiser. C’est grand et nul, enflé, couvertes de vignes follement glacé. On le visite pourtant, pour soignées, comme si les cépages s’entendre aligner les chiffres et bordelais se portaient en cha- les records : deuxième plus grand peau. Les Bucarestois qui n’ont édifice du monde avec le Penta- pas leur cour, ou ceux qui ont été gone (330 000 mètres carrés sup- brutalement délogés pour être posés utiles), le plus lourd tapis renvoyés dans les immeubles de l’univers, dit-on (14 tonnes), collectifs, ont toujours le recours une forêt de lustres supposés de des parcs, ou des futurs parcs sur cristal (3 500 tonnes en tout)... les terrains libérés par l’armée. A L’endroit sert aussi de centre des la sortie des bureaux, les habi- congrès, à la manière chinoise. tants s’y serrent en rangs d’oi- On peut s’amuser à demander au gnons, sur des bancs eux-mêmes guide une visite complète, qui in- alignés en brochettes, comme au clut la salle du Parlement (le parc Cismigiu, derrière l’ancien théâtre du palais, reconverti en palais royal (et ex-siège du Parti organe démocratique) ou, mieux communiste roumain). encore, les appartements privés C’est ici le nouveau centre et séparés du couple de dicta- « touristique », qui regroupe, au teurs. C’est ici, on peut le sud, le quartier du café Hanul lui comprendre, que commence le Manuc, les ruines de Curtea territoire du silence. Vecche (le palais de Constantin Brâncovenu, successeur de Vlad Frédéric Edelmann LeMonde Job: WMQ0411--0031-0 WAS LMQ0411-31 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 08:52 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0445 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI - VOYAGES LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 / 31

Week-end à Rochefort avec Louis XIV et Loti Démodé, Rochefort fut aussi, jusqu’à Napoléon III, un bagne Pierre Loti où mourut le père de l’explorateur René Caillié Marans (1850-1923) ? (1799-1838), prédécesseur malchanceux de Loti.

C Il est en vue à Sous les cieux laiteux de l’Aunis affectionnés par l’exposition Fromentin, puis par le peintre contemporain Claude

 Ile de Ré parisienne Lagoutte (né à Rochefort en 1935, mort en 1990 et LA ROCHELLE « L’appel du inhumé à Saint-Laurent-de-la-Prée), la cité de l’es- N 1 Maroc » où tuaire de la Charente est également un point de dé- 3 Fort- 7 des pièces re- part vers l’île Madame et ses « caprices naturels », Boyard Ile d’Aix St-Laurent- latives à l’au- l’île d’Aix et son Musée Napoléon ou le très média- de-la-Prée teur du Ro- tique fort Boyard. Il n’est pas interdit non plus de Ile Madame man d’un s’attarder à La Belle Poule entre une mouclade ro- Ile d’Oléron B C spahi pro- chefortaise et un pot-au-feu de pétoncles arrosé de ROCHEFORT har e n OCÉAN te viennent de blanc charentais. Saint- ATLANTIQUE Agnant sa demeure natale de Ro- 10 km de notre envoyé spécial à Rochefort, chefort-sur- Jean-Pierre Péroncel-Hugoz

 Mer. Le décor gothique ou oriental créé par Loti vaut d’ailleurs le ૽ De Paris-Montparnasse, TGV jusqu’à La Rochelle, déplacement tant il dépasse en excentricité, malgré puis correspondance pour Rochefort (au total le temps écoulé, ce qu’en transmettent les photos. 3 heures 10). Renseignements (et rendez-vous pour Le romancier navigateur s’est vengé à jamais de son la maison Loti) à l’Office du tourisme de Rochefort,

COSMIN CALINESCU austère enfance huguenote... La maison Loti, fragile tél. : 05-46-99-08-60. Exposition « L’appel du Ma- et totalisant 40 000 entrées annuelles, ne se voit roc » à l’Institut du monde arabe à Paris, du 9 no- Place de l’Université, centre qu’en visite guidée, au reste ni ennuyeuse ni em- vembre au 30 janvier 2000, tél. : 01-40-51-38-38. A du « quartier latin » du vieux phatique. En 2001, ce site sera sans doute fermé Rochefort, hébergement et table régionale de qua- Bucarest : en 1996, pour réhabilitation. lité à prix modérés à La Belle Poule, à 5 minutes du des habitants prennent Rochefort, ville nouvelle de Louis XIV due à Blondel centre, sur la route de Royan, entre verdure et possession des fontaines et à Vauban, est, malgré ce prestigieux parrainage, océan (Logis de France, 2 étoiles : menu terroir à sur l’air de « Chantons toujours un peu snobée par une grande dame voi- 100 F, 15,24 ¤. Offre week-end à partir du 14 no- sous la pluie » (à gauche). sine, La Rochelle. Un plan-relief de 1835 visible au vembre, deux nuits pour le prix d’une : 560 F, Musée d’art et d’histoire donne idée de l’ample tra- 85,37 ¤, tél. : 05-46-99-71-87). Le boulevard de l’Union vail urbanistique rochefortais, incluant la première Lire le récent René Caillié, une vie pour Tombouc- (Unirii) hésite entre les modes Ecole de médecine navale au monde et un autre tou, d’Alain Quella-Villeger, préfacé par Théodore architecturales et les systèmes monument rare : la Corderie royale, longue de Monod, 225 p., 128 F, 19,50 ¤, Ed. Atlantique, sociaux. On parle ici de style 374 m. Ajoutons la place Colbert où Jacques Demy BP 80964, 86038 Poitiers. Ou encore Cette éternelle « brancovanesque » (en haut). tourna en 1966 Les Demoiselles de Rochefort, délicate nostalgie, Journal intime de Loti 1878-1911, resté élégie dont La Rochelle mit longtemps à se re- inédit jusqu’en 1997, La Table ronde, 585 p., 180 F, Janvier 1990 : devant le mettre... Ou encore L’Hermione, frégate de La 21,44 ¤. Les Carnets de l’exotisme (BP 93, 86003 Poi- théâtre de l’Athénée Roumain, Fayette reconstituée. Quant aux botanistes, ils font tiers) et Le Festin (156, rue Palais-Gallien, 33000 Bor- aujourd’hui restauré et ouvert leurs choux gras à la serre exposant 1 500 bégonias deaux) publient notamment des articles sur voya- au public (ci-contre). grâce à l’intendant... Bégon. geurs, écrivains et artistes de l’Ouest.

A tous prix a 990 F (150 ¤) : la « Boarder Week demi-pension ou pension complète. une escale d’une nuit 99 », organisée du 11au 18 décembre par Transport en car de Paris (350 F, 53 ¤, à Reykjavik (500 F, 76 ¤, pour a 289 F (44 ¤) : un tour du monde des Peter Stuyvesant Travel, à Val-Thorens, la A/R) et de province. Renseignements les transferts et l’hébergement avec styles avec Elle Déco Voyage qui dans son Mecque des fans de snowboard et des au Virgin Megastore des un robuste petit déjeuner) pour best-of n°3 (bilingue français-anglais, amateurs de glisse. Au programme, Champs-Elysées, à Paris, y admirer les aurores boréales éditions Filipacchi) déploie, compétitions pros (big air et quarter face) et au 01-40-74-00-00. qui y dansent dans le ciel. en photos, dix styles, dix univers et amateurs (boardercross, half pipe et a 3 185 F (485 ¤) : New York et le ciel La capitale islandaise étant réputée pour (colonial, anglais, safari, slalom), ambiance musicale avec islandais avec le duo insolite de sa vie nocturne, on pourra choisir d’y Nouvelle-Angleterre, méditerranéen, concerts live, musiques techno et hard Directours qui, jusqu’au 12 décembre, rester deux (780 F, 119 ¤) voire trois nuits montagne, asiatique, scandinave, rock. Prix par personne avec 7 nuits en propose d’ajouter à un séjour à (1 100 F, 168 ¤). Renseignements par oriental et voyages en trains) incarnés appartement (base 4 personnes), un Manhattan (2 685 F, téléphone au 01-45-62-62-62, par des palais-musées, des maisons forfait remontées mécaniques et l’accès 409 ¤, plus 440 F, 67 ¤, de taxes, pour au 04-72-40-90-40 (Lyon), privées et des hôtels de charme. Autant aux animations. En option, location de 5 jours/3 nuits en chambre double avec au 08-01-63-75-43 (n° Azur, de province) de lieux d’exception qui, au-delà d’un matériel de ski, de draps, et formules le vol de Paris, Lyon ou Nice) et sur Internet (www.directours.fr). décor, d’une architecture, d’un matériau (acajou, bois de rose, teck, pin, bouleau), d’un tissu (tartans, boutis, plaids, soies, batiks) ou d’un objet (une moustiquaire, un canapé, un poêle en faïence), exhalent une atmosphère, une ambiance,

D. R. un art de vivre.

Carnet de route (agences de voyage), à partir de avenue, Le Bucuresti, le plus grand, 3 883 F, 591 euros, avec deux nuits le plus classique, un peu terne a Repères. Passeport valide au réservées au Sofitel, ou 4 843 F, (tél. :00-401-312-70-70, mêmes moins trois mois après l’attribution 738 euros, à l’Intercontinental. tarifs). Hanul lui Manuc, strada du visa (230 F, 35 euros, validité 3 a Hôtels. Les tarifs, Franceza 62-64, un caravansérail mois). A Paris, consulat au 5, rue éventuellement négociables avant de 1808 reconverti en hôtel, de l’Exposition, 75007 Paris, tél.: le départ, sont donnés en dollars impressionnant décor, confort 01-40-62-22-07; de 10 à 12 heures américains. Sur place on peut « routard » (tél. : 00-401-613-14-15, du lundi au vendredi ou au régler en lei (pluriel de leu) la 60$, 9 euros, la nuit). 08-36-70-27-30 (8,37 F la minute). monnaie locale, ou en cartes a Restaurants. Derrière l’avenue Climat continental avec un hiver bancaires. Début de siècle, le plus de la Victoire, le quartier latin rigoureux (environ 10 degrés en chic : l’Athénée Palace Hilton, local, le café-restaurant du Hanul novembre). Strada Episcopiei 1-3, (tél. : lui Manuc, cet ancien a Avion. Vol quotidien avec Air 00-401-303-37-77, chambre double caravansérail, est le QG des France, Paris-Bucarest, à partir de 2 environ 350 US $, 53 euros). étudiants. Bistro Atheneu, str. 583 F, 393 euros, réservation, tél. : Construit en 1860, le Continental, Episcopiei, près du théâtre, chic et 0802-802-802. Ou avec la juste rénové, affiche 4 étoiles, central. Bistro de l’Institut français, compagnie roumaine Tarom (tél.: Calea Victoriei 56 (tél. : OO-401- B. dul Dacia 77. Café Olé, str. 01-47-42-25-42). Forfait 638-50-22, à partir de 220 US Enescu, italo-romain, très avion-hôtel chez Visit Europe dollars, 34 euros). Sur la même sympathique, fréquenté par les artistes. Cercul Militar National, Str. Constantin Mille 1, pour son architecture. Casa Doina, Sos. Kiseleff 4, cuisine roumaine dans un décor de 1887. Hanul Maramuresul, Str. General Berthelot 24, cuisine roumaine et accordéon. a Nuits. Club A. Str. Blanari 14, très populaire, discothèque gérée par l’Ecole d’architecture. Karma, stra. Academiei 35-37, la jeunesse s’y bouscule. Why Not, Str. Turturelor 11, une des grandes scènes de la nuit. a Lectures. Bucarest, de Paul Morand, Plon (1re édition : 1934). Rhapsodie roumaine, de Dominique Fernandez (Grasset 1998). Roumanie, de Michel Louyot (Petite Planète, Seuil, 1975). Le Guide de la Roumanie, de Diane Chesnais (photos Noi Media Print, la Manufacture, 1999). Hongrie, Roumanie, Bulgarie, le Guide du Routard 1999-2000 (Hachette). A trouver sur place, dans les kiosques ou librairies, un guide bimestriel très bien fait, en anglais : Bucharest in your Pocket (19800 Lei, 7,5 F, 1 euro). a Informations. Office du tourisme de Bucarest, b. dul Magreu 7, (tél. : 00-401-312-25-13). Office du tourisme de Roumanie, 12, rue des Pyramides, 75002 Paris (tél.: 01-40-20-99-33), du lundi au vendredi. Minitel 3615 Roumanie. LeMonde Job: WMQ0411--0032-0 WAS LMQ0411-32 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 08:52 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0446 Lcp: 700 CMYK

32 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 AUJOURD’HUI - SCIENCES La NASA lancera un télescope spatial Les changements de climat influencent orienté par une voile solaire UN PROJET DE TÉLESCOPE SPATIAL OPTIQUE proposé par l’US Na- le comportement des meutes de loups val Laboratory a été retenu par la NASA parmi trente et un et devrait être lancé en 2004. Grande innovation pour cet observatoire de l’espace, la plate-forme sur laquelle il sera installé s’orientera grâce à une voile solaire. Cette technologie utilise la force des particules émises dans le Toute la chaîne alimentaire est perturbée par une réaction en cascade vent solaire et permettra d’étendre la durée de vie du télescope, qui ne sera plus limitée par la quantité de carburant embarquée. L’instrument Isle Royale, écosystème préservé du Grand Nord une équipe internationale de mettre en évi- pyramide alimentaire. Une étude intéressante à d’astronomie, baptisé Full-sky Astrometric Mapping Explorer (FAME), américain, fait l’objet d’une surveillance ininter- dence les liens étroits entre les cycles clima- l’heure où se tient à Bonn la 5e conférence des déterminera les positions, mouvements, luminances et couleurs de rompue depuis quarante ans. Cela a permis à tiques et les variations de tous les échelons de la Nations unies sur le climat. 40 millions d’étoiles situées dans notre voisinage galactique. Les don- nées fournies par FAME, un projet de 162 millions de dollars (150 mil- C’EST UN SANCTUAIRE entre se caractérise par une différence de sentir dès l’année suivante : la vitesse XVIIIe siècle grâce au commerce des lions d’euros, 980 millions de francs), permettront notamment aux sys- Grands Nords américain et canadien, pression atmosphérique entre les de croissance des sapins baumiers, fourrures. On a longtemps pensé que tèmes de navigation autonome des prochaines générations de satellites terre préservée des hommes, laissée Açores et l’Islande : quand les pres- moins attaqués par des herbivores la prédation par le lynx – c’est-à-dire de déterminer leur position avec une précision de l’ordre du mètre. au monde sauvage dans sa presque sions sont élevées aux Açores et moins nombreux, augmente de ma- l’action du haut de la pyramide – ré- totalité. Isle Royale, ancien morceau basses en Islande, l’Europe du Nord nière sensible. gulait la population de lièvres, jus- DÉPÊCHES d’empire français gagné par les An- reçoit dépression sur dépression et qu’à ce que l’on s’aperçoive que les a ESPACE : le moteur de la sonde américaine Mars Polar Lander a glais sous Louis XV, dépend au- connaît des hivers doux et pluvieux « IL FAUT RESTER PRUDENT » modèles mathématiques employés été mis a feu pendant douze secondes, samedi 30 octobre, pour une cor- jourd’hui des Etats-Unis. En 1931, tandis que le nord-est du continent Pour Michel Loreau, professeur pour justifier cette explication rection de trajectoire, qui devrait lui permettre d’atteindre son site d’at- ceux-ci ont érigé en parc national américain affronte des températures d’écologie à l’université Paris-VI et n’étaient pas corrects. « En réalité, in- terrissage, près du pôle sud de la planète rouge, le 3 décembre, après protégé cette île allongée de 80 kilo- glaciales. Dans la situation inverse, chercheur au Laboratoire d’écologie dique le chercheur français, lorsque une ultime correction, trois jours plus tôt. Selon la NASA, les « données mètres sur 15, posée sur le lac Supé- l’Europe se gèle tandis que, dans la (Paris-VI, Ecole normale supérieure, l’herbivorie exercée par le lièvre sur les préliminaires » montrent que la manœuvre est réussie. Une erreur dans rieur. Et, depuis très exactement qua- région des Grands Lacs, les tempéra- CNRS), « cette étude est intéressante végétaux devenait intense, ceux-ci se les unités de mesures avait, le 23 septembre dernier, entraîné la perte de rante ans, un écosystème à trois tures s’avèrent relativement clé- en ce sens que des chercheurs ont es- défendaient en modifiant leur compo- la sonde précédente, Mars Climate Orbiter, lors d’une correction d’une étages y fait l’objet d’une étude inin- mentes et les chutes de neige abon- sayé de voir l’impact d’un changement sition chimique et fabriquaient plus de opération similaire (Le Monde daté 3-4 octobre). terrompue. La pyramide alimentaire dantes. climatique sur un écosystème par le toxines, ce qui avait pour conséquence a GÉNÉTIQUE : la différenciation sexuelle par le biais des chromo- ainsi analysée est des plus simples : le C’est ce cas climatique particulier biais du changement de comportement d’affaiblir les lièvres, qui devenaient somes s’est mise en place chez les mammifères il y a 300 millions d’an- loup gris (Canis lupus) mange l’ori- qui a intéressé le quatuor de cher- d’un de ses acteurs, ce qui est une dé- ainsi des proies plus faciles pour les nées. Avec l’apparition de la branche des mammifères, qui s’est déta- gnal (Alces alces), et l’orignal broute, cheurs. Dans un article qui fait la marche scientifique originale. Pour au- lynx : la fluctuation ne venait pas seule- chée de la branche reptile à cette époque, une paire d’autosomes en hiver, les branches du sapin bau- « une » de l’hebdomadaire scienti- tant, ajoute-t-il, je ne suis pas convain- ment du haut, mais aussi du bas de la (chromosomes non sexuels) a commencé à évoluer pour donner nais- mier (Abies balsamea). fique Nature du 28 octobre, ceux-ci cu par leur démonstration. Ils montrent pyramide. » sance aux chromosomes X et Y, expliquent des chercheurs américains Rien que de très classique en ap- révèlent que les loups modifient leur bien une corrélation, mais cela n’im- C’est donc pour des raisons de pru- dans la revue Science du 29 octobre. parence. Si ce n’est qu’une équipe comportement de chasse lorsque plique pas forcément une relation de dence scientifique que Michel Loreau a INSECTES : pour tenter d’en finir avec les termites, la Ville de Paris scientifique internationale composée l’enneigement est important et que cause à effet. » Selon le chercheur demande un complément d’enquête a confié au CNRS une étude destinée à comprendre la stratégie de pro- de deux Norvégiens, d’un Américain ce changement a des répercussions français, il faut rester prudent dans pour les loups, les orignaux et les sa- gression de ces insectes à partir de méthodes d’analyse génétique. Après et d’un Canadien a eu l’idée de cher- sur le reste de la chaîne alimentaire. l’interprétation de telles corrélations. pins baumiers d’Isle Royale. « Quoi avoir constaté en 1993 que de nombreux arbres de la capitale étaient en- cher si l’oscillation nord-atlantique Plus il y a de neige, plus ces préda- Ne serait-ce pas un changement dans qu’il en soit, assure-t-il, il faut dévelop- vahis par les termites, la ville de Paris avait testé, avec l’aide du CNRS, (ONA) – sorte d’équivalent atténué, teurs se regroupent en meutes im- les déplacements de l’élan, dû à l’en- per ce type d’études, en gardant en ar- un nouveau traitement dont l’effet bénéfique n’a duré que deux ans. Les sous nos latitudes, du turbulent El Ni- portantes et plus ces meutes tuent neigement qui induirait un nouveau rière-pensée les changements clima- spécialistes ont constaté que les termites avaient recolonisé certains ño dans le Pacifique – pouvait influer d’orignaux. La conséquence sur mode de prédation du loup ? L’étude tiques susceptibles d’être provoqués par pieds d’arbres traités, sans que l’on sache par quel processus.- (AFP.) sur cette chaîne écologique. L’ONA l’étage inférieur de la pyramide se fait parue dans Nature indique d’ailleurs l’homme. Il est évident, par exemple, que « tant les orignaux que les loups qu’ils peuvent modifier la période d’ac- ont tendance à se déplacer le long des tivité des oiseaux et des insectes. Avec rives du lac Supérieur et des lacs inté- quelles conséquences ? Jusqu’à présent, rieurs [d’Isle Royale] durant les hivers les travaux sur les changements de cli- enneigés, ce qui augmente la fré- mat ne s’intéressent qu’aux phéno- quence des rencontres entre les deux mènes physiques. On tient assez peu espèces ». compte de l’écologie et des écosys- Et Michel Loreau de rappeler tèmes, qui sont très complexes. Mais il l’exemple du lynx et du lièvre cana- est temps de commencer. » diens, sur lesquels les chercheurs ont des données chiffrées depuis le Pierre Barthélémy Trop-plein d’ancêtres chez les dinosaures ON LES CROYAIT argentins, Chicago) et décrits dans l’édition puis marocains. On découvre au- du 22 octobre du magazine amé- jourd’hui qu’ils pourraient être ricain Science. Selon les auteurs aussi malgaches. Seule certitude de l’article, l’un de ces nouveaux pour l’instant : les premiers dino- dinosaures présente de nombreux saures sont nés durant l’ère se- points communs avec son cousin condaire, au Trias, il y a 225 à marocain Azendohsaurus ; l’autre 230 millions d’années. Ils ont pro- étant plus difficile à rattacher à un bablement pour ancêtre le Lago- type connu. Prudents, John Flynn suchus, « un petit animal de quel- et ses collègues estiment que ques dizaines de centimètres de leurs fossiles sont trop peu nom- longueur, sorte de lézard qui breux pour être rattachés avec commençait à se redresser sur ses certitude à une espèce ou pour en pattes arrière » et dont un sque- caractériser une nouvelle. Ils font lette presque complet fut décou- preuve de la même circonspection vert en 1971, en Argentine, ex- dans la détermination de leur âge, plique Philippe Taquet, directeur se contentant d’affirmer qu’ils du laboratoire de paléontologie « figurent parmi les plus anciens au Muséum d’histoire naturelle. dinosaures connus ». Fort logiquement, ses descen- dants présumés furent d’abord ÉVÉNEMENTS CRITIQUES trouvés dans les couches géolo- Cette prudence n’étonne pas giques de même époque, dans le Philippe Taquet. En effet, les sédi- même pays. Parmi eux, le plus ré- ments se prêtant à la datation pandu est Herrerasaurus, un bi- physico-chimique sont rares au pède herbivore de trois à six Trias. Les chercheurs doivent mètres de longueur. Une bonne donc s’appuyer sur les fossiles dizaine de spécimens plus ou d’animaux connus trouvés dans la moins complets furent ainsi exhu- même strate géologique pour jau- més du gisement argentin. Eorap- ger l’âge de leurs découvertes. Or, tor est venu les rejoindre en octo- explique le paléontologue fran- bre 1991. A en juger par l’aspect çais, si la faune marine de de son squelette (retrouvé, lui l’époque, très homogène et bien aussi, presque entier), ce petit répertoriée, permet une datation carnivore d’un mètre de longueur précise dans les gisements se pour une dizaine de kilos semblait trouvant, à l’époque, sous les le plus primitif de la troupe argen- eaux (comme en Allemagne), il tine (Le Monde du 13 janvier 1991). n’en est pas de même pour les Les choses se sont compliquées sites terrestres, les animaux du avec la mise au jour, dans le vil- Trias paraissant très différents se- lage d’Azendoh, au sud de Marra- lon les régions. kech, de la mâchoire d’un dino- « Des événements critiques pour saure du même âge approximatif. l’évolution des espèces se sont pro- Découvert en 1972 par le paléon- duits à l’époque, en relation avec tologue français Jean-Michel Du- les changements climatiques et le tuit, Azendohsaurus laaroussii, début de la rupture de la Pangée prosauropode herbivore, ne fut [le supercontinent de l’époque]. cependant situé avec précision Nous n’en avons pas encore une sur l’arbre généalogique de son image précise », confirme John espèce qu’en 1993. Il est actuelle- Flynn. Une longue enquête attend ment exposé à Paris, dans la gale- donc les chercheurs qui tentent rie de minéralogie du Muséum de reconstituer l’arbre généalo- d’histoire naturelle, au côté de gique, apparemment très « buis- l’impressionnant Atlasaurus ima- sonnant » des premiers dino- lakei, son cadet de 60 millions saures, mais aussi des ancêtres d’années (Le Monde du 14 octo- des mammifères apparus à bre). l’époque. Des fossiles de huit re- Les fossiles de deux prosauro- présentants (encore inconnus podes malgaches viennent, au- pour la plupart) de ces derniers – jourd’hui, rejoindre la famille. des animaux à mi-chemin entre Des fragments de mâchoires dé- les reptiles et les mammifères – couverts sur le site d’Isalo, à l’est ont, précisément, été découverts de Sakaraha (300 km au sud-sud- par l’équipe américano-malgache ouest d’Antananarivo), par une près des mâchoires de leurs dino- équipe américano-malgache diri- saures... gée par John Flynn (département de géologie, The Field Museum, Jean-Paul Dufour LeMonde Job: WMQ0411--0033-0 WAS LMQ0411-33 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0447 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 / 33 ------Frais et ensoleillé 04 NOVEMBRE 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé JEUDI. Une dépression se main- quelques gouttes peuvent encore vers 12h00 DU VOYAGEUR tient entre la Côte d’Azur et la tomber le matin sur le Jura. Il fait Corse, et apporte à ces régions un de 9 à 12 degrés. Peu temps perturbé. Ailleurs la ten- Poitou-Charentes, Aquitaine, Belfast nuageux a FRANCE. Un établissement de la dance est anticyclonique : après la Midi-Pyrénées. – Des brouillards Liverpool chaîne Libertel vient d’ouvrir à Pa- Dublin fraîcheur et les brumes du petit sont présents le matin puis le soleil Varsovie Kiev ris, près de la place de la Répu- matin, le soleil domine. brille, caché de temps à autre par blique, avec 42 chambres (à partir Amsterdam Berlin Brèves Bretagne, pays de Loire, Basse- quelques nuages. Les températures éclaircies de 544 F, 82 ¤, la nuit). Sous la Brouillards et pe- vont de 12 à 16 degrés. Londres même enseigne, un hôtel-résidence Normandie. – 50 o Bruxelles tites gelées sont au programme du Limousin, Auvergne, Rhône- Prague ouvre à Strasbourg, à deux pas du matin. Le soleil reprend le dessus Alpes. – Les nuages se main- Couvert parc de l’Orangerie et du Parlement avant de se voiler dans l’après-mi- tiennent sur les Alpes et ap- Paris Strasbourg Vienne européen. Il se compose de 89 ap- Budapest di. Il fait de 10 à 14 degrés. portent quelques pluies le matin. Brume partements (73 studios et 16 deux- Ailleurs, les brumes matinales se Nantes pièces) avec loggia ou terrasse, en Nord-Picardie, Ile-de-France, Berne brouillard Centre, Haute-Normandie, Ar- dissipent et laissent place à des Bucarest catégorie « grande tradition », affi- dennes. – Les brumes du petit ma- périodes d’éclaircie alternant avec Lyon Milan chés à partir de 1 100 F, 167 ¤, la tin s’accompagnent de tempéra- quelques nuages. Il fait de 8 à Belgrade Sofia Averses nuit. Réservation au 01-44-70-24-24. tures fraîches, surtout sur le 12 degrés. Toulouse Istanbul a ÉTATS-UNIS. Pour fêter les Centre. Un ciel clair à peu nuageux Languedoc-Roussillon, Pro- 50 ans d’exploration spatiale, le Pluie s’installe ensuite pour le reste de la vence-Alpes-Côte d’Azur, Rome Kennedy Space Center de Floride journée. Il fait de 10 à 13 degrés. Corse. – Sur les Alpes, la Côte Barcelone Naples propose une nouvelle visite com- o Madrid Champagne, Lorraine, Alsace, d’Azur et la Corse, la journée s’an- 40 mentée. Intitulée Cap Canaveral Bourgogne, Franche-Comté. – nonce chaotique avec des pluies et Lisbonne Athènes Orages then and now, le circuit ponctue Sur la Champagne, la Lorraine et la quelques orages. Sur les autres ré- l’histoire avec l’accès à des sites ra- Bourgogne, les brouillards mati- gions le temps est plus clément. Si Séville rement ouverts au public. Les mar- naux sont suivis d’un temps quelques nuages persistent sur les Tunis Neige dis et vendredis à 11 heures et agréable où les éclaircies alternent Bouches-du-Rhône, la journée est Alger 14 h 30 pour 35 dollars (32 ¤). Ren- avec des passages de nuages. Ail- bien ensoleillée sur le Languedoc- seignements sur place, par télé- leurs, le ciel est plus nuageux et Roussillon. Il fait de 13 à 19 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort phone, au 407-452-21-21.

PRÉVISIONS POUR LE 04 NOVEMBRE 1999 PAPEETE 22/28 C KIEV 3/8 N VENISE 9/13 N LE CAIRE 17/25 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 25/30 P LISBONNE 11/19 S VIENNE 4/10 S NAIROBI 17/29 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 20/27 S LIVERPOOL 10/12 C AMÉRIQUES PRETORIA 21/34 S EUROPE LONDRES 8/13 S BRASILIA 19/30 S RABAT 14/24 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 6/10 N LUXEMBOURG 3/8 S BUENOS AIR. 11/19 S TUNIS 16/24 S FRANCE métropole NANCY 1/9 S ATHENES 15/20 P MADRID 5/16 S CARACAS 25/31 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 11/18 P NANTES 3/10 S BARCELONE 8/17 S MILAN 10/12 P CHICAGO -2/13 S BANGKOK 22/25 P BIARRITZ 6/15 S NICE 12/19 P BELFAST 8/13 P MOSCOU 0/6 C LIMA 15/20 S BEYROUTH 20/25 S BORDEAUX 3/14 S PARIS 2/10 S BELGRADE 6/14 N MUNICH 5/9 S LOS ANGELES 14/21 S BOMBAY 21/32 S BOURGES 1/11 S PAU 1/16 S BERLIN 5/11 S NAPLES 15/21 S MEXICO 5/21 S DJAKARTA 26/30 C BREST 6/11 S PERPIGNAN 8/16 S BERNE 4/8 S OSLO 6/10 N MONTREAL 2/4 S DUBAI 24/31 S CAEN 6/11 S RENNES 2/11 S BRUXELLES 6/9 S PALMA DE M. 9/20 S NEW YORK 5/10 S HANOI 16/24 S CHERBOURG 3/11 S ST-ETIENNE 3/10 N BUCAREST 2/13 S PRAGUE 2/7 S SAN FRANCIS. 9/16 S HONGKONG 19/25 S CLERMONT-F. 1/10 S STRASBOURG 2/10 N BUDAPEST 5/11 C ROME 13/20 P SANTIAGO/CHI 8/21 S JERUSALEM 16/26 S DIJON 2/10 N TOULOUSE 3/13 S COPENHAGUE 8/11 N SEVILLE 13/23 S TORONTO 1/6 S NEW DEHLI 16/31 S GRENOBLE 4/12 N TOURS 2/10 S DUBLIN 9/13 C SOFIA 5/14 S WASHINGTON 3/11 S PEKIN 6/20 S LILLE 4/12 S FRANCE outre-mer FRANCFORT 4/9 S ST-PETERSB. 0/5 N AFRIQUE SEOUL 6/14 S LIMOGES 2/11 S CAYENNE 23/30 P GENEVE 7/9 N STOCKHOLM 5/12 N ALGER 14/23 N SINGAPOUR 26/30 P LYON 5/11 N FORT-DE-FR. 25/30 P HELSINKI 3/5 N TENERIFE 14/20 C DAKAR 24/30 S SYDNEY 15/19 C MARSEILLE 8/16 N NOUMEA 22/28 S ISTANBUL 12/16 S VARSOVIE 4/10 S KINSHASA 23/29 P TOKYO 12/14 P Situation le 3 novembre à 0 heure TU Prévisions pour le 5 novembre à 0 heure TU JARDINAGE Trouver une plante rare munie de « sa fiche technique »

LES LIEUX SPÉCIALISÉS – pé- copalme d’Amérique (Liquidam- France et souvent spécialisés regard, les 12, 13 et 14 novembre minées, arbres fruitiers, coni- prendront par cœur la liste des pinières, jardineries et grainete- bar styraciflua), une touffe d’hor- dans une culture précise. Gérard et bien sûr aux Journées des fères, haies bocagères, plantes quatre-vingt-dix-sept chênes mis ries – ont fait d’incontestables ef- tensia qui soit étiquetée plus pré- et Claudie Adeline ont installé plantes de Courson, les 19, 20 et aromatiques et de terre de en vente. forts pour diversifier leur offre en cisément que « blanc », « rose » leur pépinière à La Charité-sur- 21 mai de l’an prochain. bruyère, plantes de zones hu- On pourrait continuer ainsi arbres, arbustes, vivaces, mais il ou « rouge »... Loire, à 22 kilomètres de San- Ces producteurs éditent un ca- mides et pour terrains calcaires longtemps, si l’on n’était arrêté n’en reste pas moins qu’il faut les On ne peut donc que se réjouir cerre, 25 kilomètres de Nevers, talogue qui se veut « Un ouvrage sont soigneusement et sobre- par des listes de plantes conve- visiter fréquemment pour ne pas que tant de plantes soient si fa- 50 kilomètres de Bourges, 225 ki- de référence de plus de 5 000 va- ment décrites et leurs exigences nant aux terrains calcaires, clas- rater telle ou telle plante mise en cilement disponibles aujourd’hui lomètres de Paris. riétés de plantes pour amateurs et de culture précisées à l’aide de sées en fonction de leur coloris vente bien souvent sans suite. – et leurs cultivars généralement Toute l’année, leurs cultures se collectionneurs ». Et c’est vrai ! symboles subtils : ceux dont le d’automne, de la beauté de leur Des supermarchés organisent précisés. L’effort à faire ? Que les visitent sur rendez-vous ; ils se- Dos carré, petit format, le cata- terrain est argileux, humide ou feuillage à telle saison de l’année, même des semaines plantes à vendeurs soient parfois mieux in- ront présents à la Fête des fruits logue des pépinières Adeline res- sec apprécieront. de leur caractère majestueux, de l’automne et au printemps et formés du mode de culture, de ce et légumes d’hier et d’au- semble à un livre. Bien classés, leur période de floraison (dont proposent alors des raretés à des qu’ils sachent les faire connaître. jourd’hui de Saint-Jean-de-Beau- arbres, arbustes, vivaces et gra- « COLLECTION NATIONALES » dix qui s’épanouissent l’hiver ; prix défiant la concurrence pro- Les pépinières Adeline ont été trente-neuf au printemps ; fessionnelle – mais ces plantes SOMMAIRES ET FANTAISISTES adoubées « Collection nationale trente-deux l’été : chiffres à mul- sont parfois moins belles et bien Quand on laisse traîner ses La fête à Saint-Jean-de-Beauregard des liquidambars et des Gingko tiplier par au moins cinq si l’on petites. oreilles, on entend parfois de ces biloba », l’arbre aux quarante tient compte des cultivars), de Néanmoins quantité de végé- bourdes ! Par ailleurs, s’il est La Fête des fruits et légumes d’hier et d’aujourd’hui est une ex- écus. Ce ne sont pas moins de l’aspect décoratif de leur écorce, taux si difficiles à trouver autre- obligatoire de fournir un mode position-vente qui se tient dans le domaine de Saint-Jean-de- vingt-six cultivars du premier et etc. En sorte que ce catalogue fois sont aujourd’hui disponibles, d’emploi avec toute machine Beauregard, tout près des Ulis, dans le département de l’Essonne, à dix du second qui sont proposés édité par une entreprise commer- au petit bonheur la chance, un vendue, les petites fiches qui ac- une petite trentaine de kilomètres au sud de Paris. Cette année, à la vente. Les amateurs de ma- ciale est aussi une petite encyclo- peu partout en France. Quand on compagnent les végétaux sont à cette exposition-vente est organisée vendredi 12, samedi 13 et di- gnolias apprécieront que trente- pédie qu’il faut garder toujours se remémore le temps qu’il fallait la fois sommaires et souvent fan- manche 14 novembre, de 10 heures à 18 heures. Des pépiniéristes sept arbres et arbustes de la fa- près de soi. passer pour trouver un camélia – taisistes sur bien des points – no- venus de toute la France y proposeront leurs produits, et des mille soient disponibles (dont n’évoquons même pas une varié- tamment les dimensions at- conférences y seront données par des spécialistes reconnus. Les quelques raretés). Alain Lompech té précise – en dehors des régions teintes par la plante adulte et sa petits jardiniers en herbe pourront y apprendre l’art du rempotage Ceux qui cherchent désespéré- de l’Ouest et des Pyrénées-Atlan- résistance au gel, parfois opti- et les plus grands celui de la taille des fruitiers grâce à l’association ment un chèvrefeuille arbustif ૽ Pépinières Gérard et Claudie tiques, où il est largement cultivé miste. Les Croqueurs de pommes. On y présentera des champignons, et fleurissant l’hiver sauteront de Adeline, route d’Herry, 18140 La et multiplié, un palmier de Chine, Le jardinier qui voudrait choisir ceux qui possèdent des fruits dont ils ne connaissent pas la variété joie en apprenant que les Adeline Chapelle-Montlinard, tél. : 02- un oranger (d’autant que la ré- une plante précise, une espèce ou pourront les apporter à cette exposition-vente pour obtenir leur en cultivent plusieurs dont le Lo- 48-79-51-51 ; fax : 02-48-79-50- glementation interdisait à nos un cultivar bien particulier doit identification ! nicera fragantissima et le Lonicera 01. Visite toute l’année, sur ren- voisins néerlandais d’exporter les donc avoir recours à un produc- ૽ Château de Saint-Jean-de-Beauregard, 91940 ; les vendredi 12, samedi x purpusii « Winter Beauty ». La dez-vous. Expédition dans toute agrumes en France), un érable du teur installé souvent loin de son 13 et dimanche 14 novembre, tél. : 01-60-12-00-01. Prix d’entrée : 55 F, cinquantaine de hêtres décrits ne la France, après fourniture d’un Japon, un pied d’agapanthe, un domicile. Ils sont nombreux en 40 F, tarif réduit, gratuit pour les moins de 10 ans. ravit pas moins. Les druides ap- devis.

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99261 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). BRIDGE PROBLÈME No 1865

blé il s’envole. – 8. Supporta... mais UN BLUFF PRODIGIEUX Chagas, en Est, a-t-il joué pour faire ࡕ 6 3 2 en général on ne peut pas. Résine. Le grand champion brésilien chuter ce contrat de QUATRE ज D 10 8 3 2 – 9. Supérieur au caïd. Les voies de Gabriel Chagas a réussi à faire chu- PIQUES ? छ A 8 7 2 l’écologie en ville. – 10. Impossible ter le déclarant, en Sud, dans un ࡔ 7 de compter dessus. – 11. Suivie des tournoi joué au Brésil. Il ne pouvait Réponse ࡕ 10 8 7 ࡕ R 5 4 N yeux. Au bout de la carotte. – compter que sur sa main, car son Chagas, en Est, prit l’entame ज 7 6 5 4 ज R V 9 OE 12. Qui ont perdu leur rythme. partenaire, Branco, ne pouvait pas avec la Dame de Trèfle, puis joua छ R 10 छ V 9 5 3 S détenir plus d’un à trois points. l’As de Trèfle et contre-attaqua ࡔ D 9 8 6 ࡔ A 4 2 froidement le 9 de Carreau sous son Philippe Dupuis ࡕ R D 5 4 ࡕ A D V 9 Roi ! ज A V 3 ज A o Mettez-vous à la place de Sud : SOLUTION DU N 99260 छ D 4 छ D 6 4 Est, qui semblait détenir As, Dame ࡔ R 10 7 5 ࡔ R V 10 5 3 HORIZONTALEMENT de Trèfle secs, ne cherchait-il pas à ࡕ 8 6 2 ࡕ 9 7 Ann. : S. don. N.-S. vuln. N donner la main à son partenaire ज D 5 ज 10 9 6 2 Sud Ouest Nord Est I. Incompétence. – II. Néocor- OE pour que celui-ci apporte une छ 10 8 7 6 3 छ R 9 5 2 1 ࡔ passe 1 ज 1SA tex. On. – III. Hourra. Atout. – S coupe à Trèfle ? Sud contrecarra ce IV. Alleux. Sabir. – V. Boa. Times. ࡔ 9 4 2 ࡔ A D V plan en plongeant de l’As de Car- 2 SA passe passe passe Ne. – VI. IGN. Isère. Et. – VII. Titre. ࡕ A V 10 3 reau, puis il fit tomber les atouts Ouest a entamé le 6 de Trèfle pour Pré. – VIII. Us. Ordonne. – ज R 8 7 4 adverses et fit l’impasse au Valet de l’As d’Est qui a continué Trèfle pour IX. Emet. Un. Eu. – X. Lexico- छ A V Trèfle, qu’il pensait trouver en le Valet et la Dame de Trèfle. Sud a graphe. ࡔ 8 6 3 Ouest, espérant ainsi défausser sa défaussé un Pique du mort et non Ann. : S. don. Tous vuln. perdante à Carreau sur le Roi de pas un Cœur. Ouest a continué avec VERTICALEMENT Trèfle et gagner son contrat. le 9 de Trèfle , Sud a pris avec le 10 de Ouest Nord Est Sud HORIZONTALEMENT ceux d’avant. Pour mettre à l’abri. Imaginez sa stupeur quand le Trèfle et a joué la Dame de Pique pour Apporta la Bretagne à la France. – 1. Inhabituel. – 2. Néologisme. – Branco X... Chagas Y... Valet de Trèfle apparut à droite, et le Roi d’Est qui a poursuivi avec le 3 I. Aime les barbes blanches et les X. Bien mal jugées. 3. Coulant. Ex. – 4. Ocre. Rôti. – – – – 1 SA ce diable de Chagas encaissa en de Carreau et la Dame a été couverte vieilles dentelles. – II. Toujours po- 5. Morutier. – 6. Praxis. Duo. – passe 2 ࡔ passe 2 ज plus le Roi de Carreau, la levée de par le Roi laissé maître. Comment Sud passe 3 SA passe 4 ࡕ... sitive. Interjection. Posent à l’ate- VERTICALEMENT 7. Et. Mékong. – 8. Teaser. – 9. Ex- chute. a-t-il fait le reste (une de mieux) au lier. – III. Mesure. Partis sans lais- tase. Nua. – 10. Ob. Pe. – 11. Coui- Ouest a entamé le 2 de Trèfle pour Un piège parfait pour un coup contrat de DEUX SANS ATOUT ? ser de trace. – IV. Rencontre 1. Protégés pour résister. – 2. En- ner. Eh. – 12. Entretenue. un petit Trèfle du mort, comment inchutable, avec les deux honneurs autour de l’œuvre. – V. Protection core une fois quand on ne compte rouges bien placés ! Note sur les enchères dangereusement passée à l’at- plus. Dans une réaction chimique. L’enchère de « 1 SA » en Est (avec taque. Plein de difficultés. – – 3. Entrent dans la ronde. Fami- UN CHASSÉ-CROISÉ 12 points horribles) et celle de VI. Bien propre. Possessif. – lièrement pour un Européen du Le chassé-croisé est un squeeze « 2 SA » en Sud (au lieu de contrer VII. Homère est certainement le Sud. – 4. Demoiselle chasseuse. assez délicat à manier car ses me- « 1 SA ») sont quand même bi- plus grand. Fait de la décoration Préposition. – 5. Arrivé à destina- naces sont bloquées. Voici un zarres... mais le problème est dans le quand il ne fait pas tourner l’entre- tion. Qui n’a pas encore circulé. – exemple, dans cette donne, qui a jeu de la carte. prise. – VIII. Il faut un plan pour 6. Point. Bien remués. – 7. Fait permis au déclarant de faire une le- l’occuper. Majestueux. – IX. Tous bonne impression au Monde. Dou- vée de mieux au contrat de 2 SA. Philippe Brugnon LeMonde Job: WMQ0411--0034-0 WAS LMQ0411-34 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 08:52 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0448 Lcp: 700 CMYK

34 CULTURE LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999

PRIX LITTÉRAIRES Le Gon- premier tour de scrutin par 7 voix mier choix » qu’elle avait perdu en autres jurys. b EN RÉCOMPENSANT littéraires. b JEAN ÉCHENOZ, depuis court 1999, qui devait être décerné contre 3 à Christophe Bataille pour 1993, lorsque le Femina et le Medicis un écrivain respecté et un éditeur ri- Le Méridien de Greenwich (1979), lundi 8 novembre, a été attribué mar- Vive l’enfer (Grasset). b L’ACADÉMIE, décidèrent de modifier leur calen- goureux, les Goncourt apportent s’est fait le cartographe de son temps di 2 novembre à Jean Echenoz pour en devancant ses concurrents, re- drier. Cette nouvelle a été accueillie également une réponse aux critiques en choisissant d’en jouer et d’en rire. Je m’en vais (Editions de Minuit), au trouve ainsi une possibilité de « pre- avec stupéfaction et irritation par les de collusion qui pèsent sur les jurys (lire notre éditorial page 18.) Jean Echenoz, lauréat d’un Goncourt anticipé L’académie a pris de vitesse ses concurrents, mardi 2 novembre, en attribuant son prix à l’auteur de « Je m’en vais » (Editions de Minuit). Cette récompense à un romancier respecté et à un éditeur rigoureux peut être interprétée comme une réponse aux accusations de collusion qui touchent les jurys littéraires L’ACADÉMIE GONCOURT mon départ, c’est pour ne pas me , Les éditeurs lauréats qu’on croyait bien ancrée dans son bander les yeux ! » Le deuxième té- Les principaux jurys rituel – le secrétaire révélant, chez LES PRIX LITTÉRAIRES DEPUIS 1980 moignage souligne davantage les Drouant, le lauréat un lundi de no- GONCOURT RENAUDOT FEMINA MÉDICIS INTERALLIÉ ambiguïtés d’un système moins b Femina. Créé en 1903. Remis vembre à 13 heures en direct à la (3 DOUBLES PRIX) manichéen qu’on ne veut le le 5 novembre. Jury : Mona télévision – a choisi de marquer GRASSET 7-9127 croire : « J’entre au jury du prix Fe- Ozouf (présidente), Madeleine l’avant-dernière année du siècle 4 4 9 7 4 mina. Trois mois après, X... me pro- Chapsal, Régine Deforges, GALLIMARD dont 1 MERCURE dont 2 MERCURE dont 2 MERCURE dont 2 DENOËL pose d’entrer au comité de lecture par un coup de théâtre. Son prix, 1 MERCURE DE FR. Solange Fasquelle, Viviane de Gallimard Je n’ai pas prévu lundi 8 novembre, a été at- SEUIL 244-4 (...). Forrester, Claire Gallois, tribué mardi 2 à Jean Echenoz compris qu’il y avait un lien avec Françoise Giroud, Benoîte ALBIN MICHEL pour Je m’en vais (éd. de Minuit). 21-11 mon entrée au jury Femina. Dès la Groult, Paula Jacques, Christine Soudaine lubie ? On peut en dou- MINUIT 2-1-- première rentrée littéraire, le pro- Jordis, Diane de Margerie, blème s’est posé. Y vient me voir et ter. Plusieurs jurés reconnaissent CALMANN-LÉVY -1--1 ... Danièle Sallenave. que l’affaire avait été bien prépa- me dit : “Ecoute, je suis chargé de te b Médicis. Créé en 1958. Remis rée. En fait, les Goncourt, qui de- FLAMMARION 11--- dire que ce serait bien de voter le 5 novembre. Jury : Marcel puis de nombreuses années ou- L'OLIVIER -1--1 pour...” Je lui dis : “On m’avait dit Schneider (p), , que cela se passait comme ça, mais vraient la saison des grands prix POL -2--- Dominique Fernandez, d’automne, avaient mal supporté je n’y croyais pas vraiment”. » La Jean-Pierre Giraudoux, Patrick que le Femina et le Médicis dé- BALLAND 1- ---jurée soutient malgré tout La Vie, Grainville, Francine Mallet, cident, en 1993, de changer leur ca- FAYARD --1-- mode d’emploi, de Perec, qui n’est Jacqueline Piatier, Christine de lendrier pour les devancer. Ils y dé- pas publié chez Gallimard. Elle re- Rivoyre, Alain Robbe-Grillet, LAFFONT ---1- celaient une atteinte à leur çoit un appel d’un juré d’un autre Denis Roche, Anne Wiazemsky. prestige et une manière de leur en- LE CHERCHE-MIDI -1 ---prix et d’une autre maison d’édi- b Goncourt. Créé en 1903. lever la possibilité du « premier PHÉBUS ---1- tion, qui lui explique que Perec a Jury : François Nourissier (p), choix ». Ainsi, en 1995, ils avaient des chances au Médicis. « C’était Daniel Boulanger, Françoise vu le Médicis récompenser leur fa- une négociation tout à fait correcte. Chandernagor, Edmonde vori, Andreï Makine... et lui assez belle manière de se refaire Goncourt et du Femina », de Syl- Goncourt – un déficit de 4 millions Puis arrive la deuxième année du Charles-Roux, , avaient néanmoins attribué le une virginité. vie Ducas. Soutenue en septembre de francs. prix. Je crois que c’était X..., et je Françoise Mallet-Joris, Robert Goncourt. En 1997, c’est l’Acadé- « Les prix ont le mérite de faire 1998 à l’université Paris-VII, elle Les polémiques sur les prix sont commence à me hérisser un peu. Sabatier, André Stil, Jorge mie française qui leur avait « vo- venir dans les librairies des gens qui étudie les prix sous un angle histo- constantes. On invoque le poids Puis arrive la troisième année, et là Semprun, . lé » ... qui avait n’y vont pas le reste de l’année », rique, littéraire, sociologique et des grands éditeurs, le fameux je me fâche. » Elle démissionne, b Renaudot. Créé en 1926. tout de même reçu le Goncourt. nous expliquait, avant ce Gon- économique. Elle analyse com- « Galligrasseuil », les tractations, mais le regrette : « J’aurais pu voter Remis le 8 novembre. Jury : Cette année, le Femina risquait court, Jérôme Lindon, PDG des ment « les prix littéraires de- le système de corruption douce (à- pour un vrai livre et, petit à petit, André Bourin, Jacques Brenner, fort d’aller à Jean Echenoz, et le Editions de Minuit, grand gagnant viennent le théâtre de stratégies col- valoir excessifs aux jurés, mensua- faire entrer dans le jury de vrais , André jeu du « Goncourt deuxième prix » de l’année. L’enjeu est en effet lectives où se jouent bien plus que de lités injustifiées...). « C’est compli- écrivains. » Brincourt, José Cabanis, commençait à lasser et à sembler considérable pour les éditeurs. Car simples ambitions, intrigues et inté- qué, explique Claude Cherki, PDG Georges-Olivier aux jurés eux-mêmes ridicule. les prix font vendre. La moyenne, rêts personnels, puisque se pose du Seuil, moins actif dans la course « 300 OU 400 PERSONNES » Chateaureynaud, , Cette petite surprise fin de ces dernières années, est de alors la question du statut de l’écri- aux prix depuis cinq ans. Ce n’est ni « La vraie critique qu’on pourrait Franz-Olivier Giesbert, Christian siècle, qui récompense un bon ro- 350 000 exemplaires pour un Gon- vain et de sa reconnaissance, à une un système angélique ni un système faire à la littérature et aux prix litté- Giudicelli, Jean-Noël Pancrazi. mancier (la lecture du palmarès, court. Un Femina représente envi- époque où, pour de multiples rai- truqué. On est dans un jeu d’in- raires en particulier, explique un b Interallié. Créé en 1930. depuis la création du prix en 1903, ron 100 000 ventes, les Renaudot, sons, sa désacralisation est consom- fluences pour défendre nos livres. La autre juré, c’est que le monde litté- Remis le 16 novembre. Jury : fait apparaître la plus grande di- Médicis et Interallié se situent mée ». presse et les libraires aussi parti- raire français est extrêmement limi- Jean Couvreur, Jacques versité), est très symptomatique de entre 100 000 et 200 000 exem- cipent de ce jeu d’influences. » Pour té. Il se compose de 300 ou 400 per- Duquesne, Jean Ferniot, Paul la place qu’occupent les prix dans plaires. Sans compter la reprise « JEU D’INFLUENCES » réaliser sa thèse, Sylvie Ducas a sonnes, dont plusieurs sont à la fois Guimard, Serge Lentz, Eric la vie littéraire française. Chaque quasi automatique en édition de L’enjeu littéraire se double d’un rencontré une cinquantaine d’écri- critiques, journalistes, écrivains, ju- Ollivier, Jean-Marie Rouart, année, le scénario recommence : poche, en clubs de livres, et l’accès enjeu économique important, qui vains, lauréats de prix ou membres rés, membres d’une maison d’édi- Pierre Schoendorffer, Philippe rumeurs, contre-rumeurs, tracta- à des traductions. Les gros succès a pris toute son ampleur à partir de jurys littéraires, parfois les tion, et encore bien d’autres choses Tesson, auxquels s’ajoute le tions, polémiques... On saura au des quinze dernières années sont des années 60. « Pour des motifs deux. Ils s’expliquent longuement paralittéraires. Donc toutes ces acti- lauréat de 1998 : Gilles moins gré aux Goncourt d’avoir le Goncourt de Marguerite Duras, structurels aussi, le monde de l’édi- – de façon anonyme – sur leur car- vités se regroupent, toutes ces per- Martin-Chauffier. introduit un peu de piment. On L’Amant, avec 1,3 million d’exem- tion encourage les prix littéraires et rière, leur statut d’écrivains, et sur sonnes se connaissent ou ont affaire b Décembre. Ex-prix peut aussi « lire » ce dernier prix plaires, celui de , Les compte sur eux pour assurer la santé les prix. Deux d’entre eux ont dé- les unes aux autres d’une certaine Novembre, créé en 1989. Remis avant l’an 2000 à la lumière des ac- Champs d’honneur, avec 600 000 de la profession. La concentration missionné d’un jury. « Dans les façon, et sans qu’il y ait le moins du le 9 novembre. Jury : Daniel cusations portées, non sans raison, (tous deux aux Editions de Mi- éditoriale et l’entrée de la merca- pays où il n’y a pas de prix litté- monde collusion ou corruption au Schneidermann (p), Julian contre des jurys nommés à vie, ce nuit), et celui de Yann Queffélec, tique en édition sont les deux raisons raires, explique le premier, les livres sens courant du terme. » Un Barnes, Bernard Frank, qui autorise toutes les ma- Les Noces barbares (Gallimard), majeures qui expliquent l’emprise se vendent autant, et je trouve que membre du Goncourt résume le Jean-Paul Kauffmann, Florence nœuvres. Couronner un écrivain avec plus de 400 000. croissante des prix littéraires et justi- la situation est plus saine, pour la tout plus joliment : « C’est une Malraux, Philippe Sollers, Mario respecté, publié par l’éditeur le Une thèse vient d’être consacrée fient leur nécessité économique », seule raison que l’on sait très bien forme de corruption, mais d’ordre Vargas Llosa, Arnaud Viviant, plus rigoureux de la seconde moi- aux prix littéraires : « La Re- explique Sylvie Ducas. Grasset, par que les prix sont truqués. Vous savez, sentimental. » auxquels s’ajoutent désormais tié du siècle, qui vient de fêter ses connaissance littéraire, littérature exemple, au cœur du système des les jurés votent toujours pour leur Pierre Bergé (nouveau mécène cinquante ans d’édition, est une et prix littéraires : les exemples du prix, a affiché en 1998 – année sans éditeur. C’est une des raisons de Alain Salles du prix) et Patricia Martin. Les autres jurys stupéfaits Le paysagiste cartographe DANS les jurys des autres prix or attribuer deux prix à un même LE PETIT coup de folie du jury deur, plus les discours qui d’automne, l’annonce-surprise auteur n’augmente ni les ventes ni Goncourt va bien au teint de Jean l’accompagnent en rajoutent sur la faite par l’académie Goncourt le l’impact médiatique et n’est pas Echenoz. Il aurait pu l’inclure dans morale, la liberté, la vérité et la 2 novembre a provoqué une sorte courtois envers les autres jurys. » l’un de ses romans. Dix personnes beauté. Echenoz inverse la vapeur, de stupéfaction. Etonnement « Ainsi, ajoute-t-il, il nous a paru respectables attablées dans un sans proclamation, manifeste ou d’abord au jury Renaudot, prix urgent et nécessaire de le décerner grand restaurant discutent de la démonstration, ce qui serait en- – lancé par des journalistes en 1926 aujourd’hui ». Avant de préciser future attribution d’un prix litté- core du spectacle – et donc de l’il- comme un « contre-Goncourt » – qu’il « faudrait revoir le calendrier raire, avec ce qu’il convient de pa- lusion. habituellement décerné le même des prix pour les années à venir ». roles mécaniques, de propos jour (il sera donc attribué seul, François Nourissier, le président convenus et de ce mélange DÉLICIEUX ET INCONFORTABLE cette année, lundi 8 novembre). de l’académie Goncourt, est en- d’étourderies et de calcul Je m’en vais est un miroir prome- Jacques Brenner, le président, core plus net : « Comme notre favo- conformes à l’esprit du temps. On né sur notre globe. C’est un roman « très surpris », estime que ce pro- ri était aussi celui du Femina, j’ai eu s’achemine tranquillement vers le réaliste qui raconte comment nous cédé « n’est pas correct, notamment envie de rétablir les choses. » Il a dessert, dans une vague somno- perdons le sens de la réalité et envers les journalistes ». Et si, tout néanmoins précisé que, dès l’an- lence. C’est alors qu’il se produit comment la vie nous échappe. comme Jean-Noël Pancrazi, née prochaine, le Goncourt et le un incident anodin, peut-être un Pour parvenir à saisir cet objet in- membre du jury, il pense que le Renaudot seraient décernés, verre que l’on renverse, un mot de saisissable, Echenoz multiplie les choix de Jean Echenoz est «ex- comme à leur habitude, le même travers dans la conversation ; et points de vue, du microscopique cellent », il se demande néanmoins jour. toute cette belle mécanique de- au macroscopique, les modes nar- pourquoi cette décision a été prise Pour Jérôme Lindon, PDG des vient folle. Les masques tombent, ratifs, les rythmes du discours, pas- « sans prévenir personne ». Éditions de Minuit, surprise aussi, la réalité se révèle telle qu’elle est : sant de l’extrême nonchalance à la Peut-être faut-il chercher la ré- mais plus agréable. Vendredi vide, prisonnière des discours qui vitesse des bolides, le régime des ponse du côté du jury Femina, qui 29 octobre, les rumeurs qui s’am- sont censés la décrire, inconsis- images et des métaphores. C’est à doit proclamer son lauréat le 5 no- plifiaient sur le parfait scénario tante, aliénée, étrangère. Autour la fois délicieux et inconfortable, vembre. Jean Echenoz était l’un d’échange éditorial – Gallimard de la table, on oublie sa position, parfaitement précis et manigancé des favoris. La plupart des (avec Jean-Christophe Rufin) pour ses devoirs, son agenda, sa routine. pour perdre le lecteur et le sortir membres du jury se sont refusées le Goncourt, et Grasset (avec Da- Et l’on décide sur le champ que de ses habitudes. L’aventure du à tout commentaire. Madeleine niel Picouly) pour le Renaudot – Jean Echenoz et Je m’en vais rece- livre se double de l’aventure de sa Chapsal, elle, considère que «ce arrivaient bien jusqu’à ses oreilles. vront le prix Goncourt. Une douce BRÉZILLON/MÉTIS JÉRÔME lecture. sont bien des hommes d’au- Mais, fidèle à son image de grand folie, une manière d’hommage à Jean Echenoz, un virtuose de la langue. On a beaucoup parlé de la vir- jourd’hui. Ils veulent passer devant discret, il garda son calme. « Nous cette fin de siècle dont Jean Eche- tuosité d’Echenoz. C’est le plus les femmes. Ils ne nous ont même ne connaissons personne dans les noz est le paysagiste précis et iro- aventures qu’on dirait palpitantes ses rêves et de sa longue glissade évident de ses talents : cette ma- pas prévenues. Est-ce vraiment des jurys », dit-il avec une secrète fier- nique. à cause des dérèglements de son hors du réel : dans les images, dans nière unique de faire briller chaque manières ? Mais comme disait Cha- té. Trois Goncourt en une quin- « Je m’en vais », ce sont les pre- muscle cardiaque, il est allé jus- les fantasmes, dans les rêveries de mot dans la phrase comme s’il nel : “Prenez mes idées, j’en aurai zaine d’années (1984 : Marguerite miers mots prononcés par le héros qu’au pôle Nord pour récupérer un conquête, dans l’éloignement de était tout neuf et d’enchaîner les d’autres”» ! Duras pour L’Amant ; 1990 : Jean du roman d’Echenoz, qui vient de trésor d’ancien art esquimau, il a soi et des autres. Je m’en vais, c’est phrases comme des figures d’acro- Goncourt contre Femina ? Les Rouaud pour Les Champs d’hon- décider de quitter sa femme. Ce été volé et voleur, escroc et escro- aussi la formule d’adieu d’un siècle batie suspendues au dessus du propos de Didier Decoin, secré- neur ; et aujourd’hui, Jean Eche- sont également les derniers mots qué, séducteur et séduit, il a vécu. bien incapable de savoir où il va et vide. Mais ces prouesses formelles, taire général du Goncourt, noz) : la méthode paie apparem- du livre, émis par ce même héros Il ne lui en reste qu’un vague ma- qui oublie même de se poser la ce maniement de la langue à la fois semblent le confirmer : « Nous ment. Et, avec un tirage qui atteint lorsque, après une année d’errance laise et un essoufflement. question. il s’en va, c’est tout. si patient et si heureux ne doivent avons voulu nous repositionner par déjà les 73 000 exemplaires et la et d’aventures, le cœur brisé, il re- De livre en livre, depuis Le Méri- D’autres ont fait des drames. Par pas, à leur tour, faire illusion : rapport aux autres jurys. Nous en présence sur les listes de meil- vient hanter ce qui fut le domicile dien de Greenwich, paru il y a vingt éthique littéraire, Echenoz a choisi Echenoz ne joue les funambules avions assez de passer après l’Aca- leures ventes, le livre d’Echenoz conjugal. La boucle est bouclée, la ans, Jean Echenoz s’est fait le car- d’en jouer et d’en rire. Plus notre que pour mieux nous faire sentir la démie française, le Femina et le Mé- est déjà bien parti. révolution est terminée, la paren- tographe de son temps. De ses quotidien est immoral, condition- proximité du vide. dicis. Il nous est déja arrivé de nous thèse se ferme, le héros a simple- séismes, de ses catastrophes, de né, soumis à la dictature de la mar- faire piquer notre lauréat potentiel, Emilie Grangeray ment un peu vieilli. Il a connu des son imaginaire, de ses objets, de chandise, du mensonge et de la lai- Pierre Lepape LeMonde Job: WMQ0411--0035-0 WAS LMQ0411-35 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 08:52 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0449 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 / 35

DÉPÊCHES Les cinéastes français se réunissent a MARCHÉ DE L’ART : Cathe- rine Trautmann, ministre de la culture, qui inaugurait à l’Assem- blée nationale le colloque sur « Le pour discuter du rôle de la critique marché de l’art français à l’épreuve de la mondialisation », a affirmé le 2 novembre que «le financement de l’indemnisation du La Société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs donne suite préjudice subi par la profession des commissaires-priseurs du fait de la aux récriminations de Patrice Leconte perte de leur monopole sera inté- gralement supporté par le budget A LA SUITE d’une lettre en- mal traités que les films commer- 1992. Cette décrue aura été due de l’Etat ». La ministre a ajouté voyée par le cinéaste Patrice Le- ciaux américains qui ont l’auréole aux variations des entrées du ciné- que le gouvernement s’est pro- conte le 14 octobre à ses confrères de leur succès commercial et des di- ma français. Depuis 1992, la fré- noncé en faveur de la création sur « l’attitude de la critique vis-à- zaines de millions de dollars déja quentation remonte régulière- d’un statut d’experts libéraux in- vis du cinéma français » et réper- engrangés. » ment, pour atteindre 170 millions dépendants dont les compétences cutée, à la suite d’une erreur, par d’entrées en 1998 (+ 32 %). Mais la seraient reconnues par la future fax à une partie de la presse (Le fréquentation des films français, autorité de régulation du marché : Monde du 27 octobre), de nom- « Ce type de critique elle, est passée seulement de le conseil des ventes volontaires. breux cinéastes français se réuni- 36 millions à 44 millions d’entrées a VENTES : un dessin de Paul ront dans l’après-midi du jeudi où le dollar (+ 16 %, exactement la moitié). Gauguin, retrouvé près de 4 novembre dans les locaux de la Ce qui signifie, d’une part, que Bayeux (Calvados) dans les car- Société civile des auteurs-réalisa- conditionne les producteurs voient grossir un tons d’un particulier qui le prenait teurs-producteurs (ARP) à Paris gâteau sans avoir toute leur part pour une copie, sera mis aux en- pour débattre de cette question. Il la pagination de cette augmentation, d’autre chères le 11 novembre par Me Ré- s’agit d’une réunion préparatoire part, que le cinéma français a per- gis Bailleul. Le fusain représente qui devrait être suivie d’une se- est scandaleux du son poids stratégique de pro- fit, et menace d’exploser. Elle est rendue publique. Les cinéastes sont une Tahitienne aux yeux mi-clos, conde où seraient conviés les cri- duit directeur du marché. La situa- d’autant plus faible qu’un élément parfois sujets à de gros coups de co- et, au verso deux félins et une pe- tiques de cinéma. et n’épargne pas tion est d’autant plus tendue que historiquement déterminant du lère parce que la préparation d’un tite fille mangeant un fruit. Cette Plusieurs cinéastes contactés par désormais seul un très petit dispositif de défense du cinéma film les rend hypersensibles et petite fille à la mangue figure éga- Le Monde, comme Bertrand Taver- les journaux nombre de titres – Un Indien dans français a sauté : la solidarité entre qu’une mauvaise critique leur paraît lement dans le tableau Jours déli- nier ou Pierre Jolivet, se sont refu- la ville, en 1994, Le Cinquième Elé- les différentes branches de la pro- sur le coup une terrible injustice. Ce- cieux, conservé à Lyon. Le dessin, sés à tout commentaire avant la te- dit intellectuels » ment, en 1997, Le Dîner de cons, Les fession (production, distribution, la dit, la critique française est glo- qui daterait de 1896, est estimé de nue de cette réunion, tout en se Visiteurs 2 et Taxi en 1998 – contri- exploitation) et entre les acteurs de balement plus indulgente avec les 80 000 F à 100 000 F (12195 ¤ à réservant le droit de se prononcer Catherine Breillat, buent au maintien d’une part de petites et grandes tailles. films américains qu’avec les films 15244 ¤). publiquement dès lors qu’elle aura marché globale honorable, laissant Cette évolution de la situation français. Il y a une sorte de réflexe a THÉÂTRE : Stanislas Nordey, eu lieu et après la publication cinéaste les autres (presque tous les autres) économique du cinéma français in- de Pavlov qui veut qu’une grosse directeur du Théâtre Gérard- éventuelle d’un texte commun qui loin derrière. quiète le cinéaste Gérard Mordil- machine américaine fera systémati- Philipe de Saint-Denis, a annon- devrait être approuvé par l’assem- Cette évolution, imputable no- lat, qui se rendra à la réunion de quement la une des pages culture, cé le 2 novembre qu’il acceptait blée du 4 novembre. Celle-ci, selon Le cinéma français souffre effec- tamment (mais pas uniquement) l’ARP : « L’attitude de la critique même si le film ne vaut rien, tandis « dans tous ses principes » le plan Pascal Rogard, délégué genéral de tivement d’une crise originale dont aux multiplexes, est aggravée par n’est qu’un élément d’une situation qu’un bon film français sortant la de redressement financier pré- l’ARP, devrait « rassembler beau- la particularité contribue à l’ai- le fossé qui se creuse entre les in- générale qui est alarmante. Il faut même semaine sera relégué en qua- conisé par ses tutelles (Etat, dé- coup de monde », plusieurs ci- greur qui se manifeste aujourd’hui. vestissements et les revenus : en par exemple s’interroger autour de trième page. partement et ville). « Le TGP apu- néastes tenant à « réagir contre les Contrairement à l’habitude, les en- 1992, 2,6 milliards de francs ont été soi sur la perception a priori néga- » Ce type de critique où le dollar rera, seul, l’essentiel du déficit excès de la critique ». « On va es- trées ne baissent pas, les recettes investis dans 113 films français, en tive qu’ont les adolescents du ciné- conditionne la pagination est scan- cumulé, à savoir 6 millions de sayer de resituer ce mécontentement ne baissent pas, les budgets ne 1998, 3,8 milliards de francs dans ma français ». Si le cinéaste Costa- daleux et n’épargne pas les journaux francs, au 31 décembre 2000 », as- à l’intérieur du malaise plus général baissent pas, le nombre de films 148 films. Durant la même période, Gavras se rendra à la réunion de dit intellectuels. C’est la même man- sure Stanislas Nordey, qui remer- du film français en salles, explique produits, distribués, diffusés ne le total de la recette des films fran- l’ARP, ce sera pour défendre un suétude qui incite la critique fran- cie ces tutelles « de réaffirmer leur Pascal Rogard. Si le cinéma français baisse pas. Tout est à la hausse... çais est passée de 1,2 à 1,6 million. point très simple : « Les metteurs en çaise à se mobiliser pour défendre, volonté de "garantir la pérennité réalisait 50 % de parts de marché, le sauf la rentabilité des films fran- Soit une différence sensible entre scène ne sont pas là pour critiquer quelle que puisse être sa valeur, le de l’activité" du TGP ». Cette déci- débat serait beaucoup moins vi- çais. Deux phénomènes nouveaux les investissements (+ 32 %) et les les critiques », nous a-t-il déclaré. gros film français de l’année, parce sion équivaut à renoncer à l’ac- rulent. On a réalisé une étude il y a se sont produits au cours de ces recettes (+ 25 %). Une position que ne partage pas que la survie de l’industrie nationale cueil de vingt spectacles program- trois ou quatre ans qui montrait que dernières années. Depuis la fin des Jusqu’à ce que la bulle réglemen- Catherine Breillat : « Je suis relati- est en jeu. Cela veut dire que la cri- més du 1er janvier au 31 décembre les films français étaient mieux trai- années 50, la tendance lourde était taire qui protège l’ensemble du vement d’accord avec la lettre qu’a tique n’exerce plus sa liberté que sur 2000. tés par les journaux que les films à la baisse des entrées. On est ainsi secteur soit soumise aux pressions envoyée Patrice Leconte à l’ARP, les films à budget moyen, dont Pa- a MUSIQUE : le compositeur et américains. Mais les films commer- passé de 411 millions de specta- trop fortes engendrées par cette nous a-t-elle confié, mais je consi- trice Leconte est un des principaux chef d’orchestre français Pierre ciaux français sont peut-être plus teurs en 1957 à 116 millions en baisse tendancielle du taux de pro- dère que c’est une erreur de l’avoir représentants, à juste titre irrité par Boulez a inauguré le 31 octobre l’impression qu’il y a deux poids, un centre musical portant son deux mesures ». nom dans sa ville natale de Mont- Gérard Mordillat veut voir plus brison (Loire). Pierre Boulez a as- loin et rêve d’« un journal où les ci- sisté à un concert donné par le Le témoignage d’André Bazin néastes parleraient eux-mêmes du Conservatoire national supérieur NOUS PUBLIONS ici un texte d’An- parce qu’il ne s’adresse pas comme cinéma, un peu à la manière des de musique de Lyon, dirigé par le dré Bazin, figure tutélaire de la cri- les autres arts à une élite mais à surréalistes ». chef d’orchestre Daniel Kawka. tique contemporaine, extrait de Pour quelques millions de spectateurs L’ensemble a interprété Rituel in une critique cinématographique ? passifs en quête de deux heures Samuel Blumenfeld memoriam Maderna, écrit par le paru il y a cinquante-six ans. d’évasion, le cinéma ne saurait être et Jean-Michel Frodon compositeur en 1974. « Ce n’est pratiquement dirigé qu’à la produc- pas que nous tion. Le libre jeu des forces sociolo- attachions naï- giques et des facteurs économiques vement plus de à la consommation établit fatale- crédit qu’il ne ment la moyenne des films à un faut à l’efficaci- certain étiage mental collectif (...). té de la critique Qu’on ne vienne pas nous dire de films. L’opi- qu’il en faut pour tous les goûts, là nion de quel- où nous sommes, hélas ! bien au- ques malheureux journalistes ne dessous du goût. La vérité, c’est au pèse pas encore bien lourd contre contraire que la crise du cinéma est le prestige de Fernandel. Les exploi- bien moins d’ordre esthétique tants de salles ne s’enquièrent que qu’intellectuel. du chiffre des recettes antérieures Ce dont souffre essentiellement et le public du nom des vedettes. La la production, c’est de la bêtise, et presse cinématographique n’est lue d’une bêtise si éclatante que les que par une minorité de specta- querelles d’esthétique sont relé- teurs surtout parisiens. guées au second plan. Il ne s’agit Le marché de la pellicule reste plus ici de jugement de valeur, mais encore soumis à des lois de psycho- d’évidences positives. logie sociale comparables à celles Dans une production cinémato- qui régissaient avant la guerre la graphique équilibrée, il eût été per- vente du papier imprimé (...). mis de discuter publiquement les Est-ce à dire que la critique pour- mérites des Visiteurs du soir, mais rait disparaître sans dommages ? eu égard à la sottise du Voile bleu Nous la croyons au contraire indis- ou de Patricia, on ne pouvait que pensable au développement et à défendre farouchement cette oasis l’avenir du cinéma. Sans doute, d’intelligence et d’honnête tech- nique. (...) Une critique respectueuse de son art ne devrait pas perdre de vue certaines échelles de valeur et s’y tenir, quitte à ne gravir que deux ou trois fois par an les échelons su- périeurs. Mais il y faudrait un peu plus de persévérance dans la sévé- rité. Or, beaucoup de nos critiques ont peur d’être sévères, ils cessent du même coup d’être justes. Ose- rons-nous demander pourquoi ? Oserons-nous rappeler que la règle d’or de toute critique, c’est l’indé- pendance, qu’un juge sensible à d’autres arguments que ceux de la justice (une justice qui peut être militante) est coupable de forfai- ture ? Nous avons honte de rappe- ler de telles vérités premières car au fond nous ne demandons rien de plus que ce qu’on s’attend à trou- ver dans toute autre critique : un minimum d’intelligence, de culture et d’honnêteté. Mais n’est-ce pas rappeler tout simplement que le cinéma est un art ? Tout en le proclamant à l’oc- casion, on se croit pourtant auto- risé à le traiter comme s’il ne l’était pas, et l’on ne respecte plus les lois élémentaires de la critique. » (Publié dans Le Cinéma de l’Oc- cupation et de la Résistance, André Bazin, 10/18, 1975, 194 p.) LeMonde Job: WMQ0411--0036-0 WAS LMQ0411-36 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 08:18 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0450 Lcp: 700 CMYK

36 / LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 CULTURE

SORTIR

Shakespeare sans masques Monniot Mania PARIS Le saxophoniste Christophe François Béranger Monniot, l’un des agitateurs du Le verbe dru, François Béranger jazz les plus en vue actuellement, à la Manufacture des Œillets était peut-être un rappeur avant fait partie de plusieurs ensembles l’heure, engagé pour dénoncer les dont l’active Compagnie des injustices et les impertinences de la musiques à ouïr ou ce Monniot société. Béranger, c’est toute une Mania réjouissant qui compte Le Festival d’automne reçoit la troupe palermitaine de Carlo Cecchi époque. Des amphis pleins à notamment parmi ses membres craquer, des concerts de soutien Emmanuel Codja à la guitare, Emil C’est un chef de troupe plus qu’un metteur en ment méditée à Palerme. Là, Carlo Cecchi, soixante Leur vision de Shakespeare doit beaucoup à la si- tous azimuts. A soixante ans et des Spanyi aux claviers ou Denis scène qui présente à Paris, dans le cadre du Festi- ans, loquace provocateur, et les siens règnent sur tuation politique et sociale de la Sicile aujourd’hui, poussières, il retourne au front, Charolles à la batterie. val d’automne, une trilogie Shakespeare longue- la scène du Théâtre Garibaldi depuis trois ans. qu’ils démontent avec tous les coups du théâtre. rappelant qu’il n’a pas encore Au duc des Lombards, 42, rue des er o ruption, de la violence et de la mort ». versel présent. Le beau-père de L’imprégnation sicilienne ne se raccroché et que tous ses albums Lombards, 1 . M Châtelet. Le 4, à FESTIVAL D’AUTOMNE A PA- Le metteur en scène a retrouvé ces Hamlet est un parrain sorti du rang. dément pas avec Mesure pour me- sont en cours de réédition. 20 h 30 et 22 h 30. Tél. : RIS : HAMLET, MESURE POUR hommes chez Shakespeare. Sans Carrure taurine, gomina et chemise sure. Sous Vienne, comme sous El- Au Lavoir moderne parisien, 35, rue 01-42-33-22-88. 80 F. e o e MESURE, LE SONGE D’UNE masques. Plus particulièrement dans ouverte sur le poitrail. Un hâbleur seneur, c’est Palerme qui émerge. Léon, 18 . M Château-Rouge. 4 Festival du cinéma allemand NUIT D’ÉTÉ, de Shakespeare (en Hamlet. Il en a fait descendre les pris dans l’engrenage mortifère. Vio- Plus lointaine cependant. Pourriture Jusqu’au 22 novembre, à 20 h 30. Une semaine consacrée aux italien surtitré français). Mise en personnages dans la rue palermi- lence concentrée dans ses poings des mœurs, asservissement de la Relâche le dimanche. Tél. : dernières productions du cinéma scène : Carlo Cecchi. Avec Vale- taine. Ils s’alignent, dans les costards saillant des poches. Lorsqu’il porte justice, manipulation de l’Eglise, 01-42-52-09-14. 120 F. allemand, avec des films signés rio Binasco, Carlo Cecchi, Dario voyants d’une « honorable société », ses doigts aux lèvres (geste du réper- puissants ambigus. Nous y sommes. Sapho Max Färberböck, Gordian Maugg, Cantarelli, Maurizio Donadoni, avide de pouvoir, par laquelle Ham- toire mafieux), c’est pour asservir Cette fois, la figure marquante est Dans un décor d’inspiration maure, Fred Kelemen, Frieder Schlaich, Iaia Forte... let vit et meurt de sa passion du vrai. l’autre à ne rien voir, ne rien en- celle de la nonne, Isabelle (Iaia africaine et andalouse, Sapho Andreas Dresen, Dagmar Knöpfel, MANUFACTURE DES ŒILLETS, C’est aussi la rue qui s’impose tendre, ne rien révéler. Forte). Passée du velours rouge présente La Route nue des Roland Suso Richter, Veit Helmer. 25, rue Raspail, Ivry-sur-Seine. dans la traduction « évolutive » de extra-moulant et hauts talons dorés hirondelles, titre de son nouveau En prime : Le Dernier des hommes, spectacle et de son dernier album. de F. W. Murnau, présenté en copie Mo Mairie-d’Ivry. Tél. : 01-44-41- Hamlet par Cesare Garboli. Une FRAGILITÉ DE FEU FOLLET de la reine du Danemark, à la bure, 36-36. 110 F et 140 F (16,77 ¤ à langue happée par la vitesse, dans le En face, Hamlet montre la fragili- aux sandales et à la coiffe de reli- Née à Marrakech en 1950, ancienne neuve et accompagné 21,34 ¤). Trilogie : 300 F (45,73 ¤). ton et le tu de l’Italie contempo- té d’un feu follet inextinguible. Pour gieuse. Elle aussi en quête de justice pensionnaire du Petit musicalement par le trio Hamlet : le 4 novembre, à raine, qui élargit encore l’idée de avoir « souci de sa vie comme d’une et de vérité. Conservatoire de Mireille, Zimmermann, et une sélection de 20h30; Mesure pour mesure :le « famille » à une cour aux bras mul- épingle », il porte autant le poids Dans Hamlet, Carlo Cecchi s’est chanteuse rock, Sapho s’est films sur le thème « Dix ans depuis 5, à 20 h 30 ; Le Songe d’une nuit tiples, prête à étreindre le rebelle d’un monde corrompu que celui de réservé le rôle du premier comédien, tournée ensuite vers les mélodies la chute du mur de Berlin ». d’été : le 6, à 20 h 30. Trilogie : le comme la Pieuvre. Les monsignore sa vendetta. Le jeune intellectuel mais s’amuse plus encore dans celui orientales. Elle a consacré il y a Cinéma L’Arlequin, 76, rue de e o 7, à 14 h 30. A Toulouse (Théâtre de Polonius fleurent d’innommables aux mains propres (« mani pulite ») du fossoyeur, qui est aussi celui du quelques années un album au Rennes, 6 . M Saint-Sulpice. Du 3 Garonne, du 12 au 18 no- services rendus. Rosenkrantz et en sait trop pour être cru, en dit trop grand public. Il le fait en seigneur, répertoire de la diva égyptienne au 8 novembre. Tél. : vembre) ; Villeneuve-d’Ascq (La Guildenstern, en impeccable lin pour être compris. Teint blême et un peu désabusé, à pas glissés. Il est Oum Kalsoum. Elle sera 01-45-44-28-80. De 36 F à 48 F. Rose des vents, du 23 au 28) ; Lo- grège, sont les hommes de main yeux cernés du veilleur, il frissonne déjà le Duc de Mesure pour mesure, accompagnée par des musiciens Rétrospective rient (CDDB, du 2 au 4 dé- d’un clientélisme, qui conduit, par le sans cesse sous un cachemire assez trouble conscience cachée, agitateur arabes et andalous. Adoor Gopalakrishnan cembre). crime, au chaos. Au sommet, l’af- distendu pour être chic. L’épée dans à double face. Dans Le Songe d’une Auditorium Saint-Germain, 4, rue Les films d’Adoor Gopalakrishnan e o frontement Claudius-Hamlet, servi une main, le crayon rétractable dans nuit d’été, il sera Obéron. Le metteur Félibien, 6 . M Odéon. Du 3 au sont enracinés dans la culture du Carlo Cecchi situe le Théâtre Gari- par deux interprètes exceptionnels l’autre, toujours prêt à suspendre en scène ordonne et dispose de ses 27 novembre, à 20 h 30. Tél. : Kerala, où il est né, en 1941, dans le baldi de Palerme, où il officie depuis (Maurizio Donadoni et Valerio Bi- l’assaut, pour noter ses réflexions. acteurs comme des sujets de Mesure 01-44-07-37-43. De 110 F à 150 F. village d’Adoor. En 1984, son film trois ans (Le Monde du 18 sep- nasco). Ce sont moins deux Son combat est de penser. Il cherche pour mesure, uniquement préoccupé Emmanuel Bex invite Face à face, perçu comme une tembre), « au milieu des ruines d’un hommes que deux cultures, deux ses mots, leur élan, en marchant. Il à leur tendre le miroir où s’affiche- L’organiste Emmanuel Bex a de attaque contre le communisme, fut quartier populaire (la Kalsa) qui té- histoires qui s’opposent. Le choc lâche son « être ou ne pas être » dans rait le meilleur d’eux-mêmes. nombreux amis et du goût pour les l’objet d’une critique violente au moignent des années et des hommes entre une Sicile de tradition perver- un virage au pas de course. En un soirées à surprises. D’où trois Kerala. Au programme de cette qui ont porté les masques de la cor- tie et celle qui voudrait penser l’uni- souffle, inspiré. rendez-vous en trio avec en point rétrospective figurent notamment Jean-Louis Perrier commun le batteur Simon Son propre choix (1972), L’Ascension Goubert. A leurs côtés, on (1977), Le Piège à rats (1981), retrouvera le tromboniste Glenn Monologue (1987), Les Murs (1990), Ferris (le 4), le pianiste Laurent de L’Homme servile (1993), L’Homme Jean-Pierre Tailhade, classe tous risques Wilde (le 5) et le guitariste Jérôme de l’histoire (1996). de Lisboa, risquant ses premières un spectacle où l’on revient. On y c’est du même ordre (Aretha Fran- Barde (le 6). Cinémathèque française, 42, er o e JEAN-PIERRE TAILHADE. improvisations là-bas en français revient de bouche à oreille, on se klin au Palais des sports, Anita Sunset, 60, rue des Lombards, 1 . M boulevard de Bonne-Nouvelle, 10 . o Comédie de Paris, 42, rue Fon- et en portugais, improvise donc. passe Tailhade, on sait qu’on rate- O’Day à Chaillot, Lacan à Liège, Châtelet. Les 4, 5 et 6 novembre, à M Bonne-Nouvelle. Du 3 au taine, Paris 9e. Mo Blanche. A C’est charmant, ingénieux, c’est ra le soir où l’on ne sera pas, c’est Barthes salle Addyar, Albert Ayler 21 heures. Tél. : 01-40-26-46-60. 80 F. 14 novembre. Tél. : 01-56-26-01-01. 22 heures. Tél. : 01-42-81-00-11. gamin, déguisé, c’est mutin, c’est sans importance. C’est tous les à Pleyel, Derrida avec Ornette Co- 55 F (8,38 ¤). fortiche et puis, d’un coup, ça part, soirs sauf le dimanche. Ça s’ap- leman, Marilyn Horne poursuivie Publicité c’est délirant, décapant, ça parle pelle Tailhade, mais comment vou- dans le monde entier par un persé- « Donnez-lui un mot, une image, de tout mais au centre, ivre d’ac- lez-vous que ça s’appelle ? cuteur-né), Tailhade s’expose. une situation, avec le fond de vous, cents et de bouffonneries, ça Un samedi en passant (16 octo- Classe tous risques, mais la classe. vos haines, vos amours, il s’en em- tranche à vif dans le vif de la bre), ça se dérègle. Une spectatrice Parfois ça sonne comme du Pin- parera et vous conduira là où vous langue, c’est un dérèglement du prend le bouffon à la lettre. N’en get spontané, souvent comme rien ne l’attendez pas. » Ainsi l’aboyeur geste, ça raconte ça, le dedans du démord pas. Chahute. Ça tangue d’autre. Il n’y a pas de texte, c’est distingué annonce-t-il Tailhade. corps et des fables cruelles, c’est dans les rangs. On lance à Tailhade fragile, pas de filet, c’est bourré de Non sans prévenir : Jean-Pierre plein d’animaux, de têtards, de li- un deuxième sujet : « Second de- mémoires et de chiffons, ça passe Tailhade n’est pas un mime, il n’est maces, à la fois Fragonard le gré ». Il y va. La contestatrice ou ça casse. Un soir ça titube ; la pas un imitateur, il ne regarde pas peintre et Fragonard le cousin, quitte la place ulcérée d’avoir été veille, le lendemain, ça repart. la télévision. A vous. Tailhade l’anatomiste. Ça joue avec le feu, conduite là où elle l’attendait. Ma- C’est pour cela qu’on y revient. Ça (veste chinoise et ample pantalon celui de l’improvisation et le feu laise. Passionnant, émouvant, mais ne lasse jamais. C’est devenu bi- noirs) grimpe vivement sur la du plaisir d’être artiste à l’instant. malaise. zarre, un comédien qui joue sa scène exiguë. Côté jardin, un por- Bref, on rit à gorge brusquement On fait mentalement le tour de peau pour le rire. temanteau de type perroquet, ac- déployée. On voit les idées naître, quelques bruyantes interruptions cablé de coiffes et de frusques ; au voltiger, trottiner, se perdre. C’est d’artistes ou de penseurs exposés, Francis Marmande fond, une réserve d’écharpes et de tissus chamarrés ; côté cour, une chaise. Au centre, une minuscule estrade sur tréteaux. En face, une petite salle de théâtre, la Comédie Un spectacle déso(pi)lant ouvre la saison de T&M-Nanterre de Paris, à Pigalle, sous les ailes du Structure vouée depuis deux en tailleur bleu débite, par GUIDE Moulin-Rouge, avec public invité à LA CHOSE EFFROYABLE DANS ans à l’enrichissement du théâtre exemple, des inepties en finnois : suggérer des thèmes, des images, L’OREILLE DE V, création. musical contemporain par des « Kaipaan kuolemaa » («Je me des phrases : « Est-ce bien raison- Conception et mise en scène : productions aux objectifs autant languis de la mort »), « Olen ran- Maison de Radio-France, 116, avenue SÉANCES SPÉCIALES e o nable ? », « Cinq semaines en bal- Ingrid von Wantoch Rekowski. pédagogiques qu’artistiques, nalla » (« Je suis sur la plage ») ou du Président-Kennedy, 16 .MPassy. Rencontres internationales du cinéma Le 4, à 20 heures. Tél. : 01-42-30-15-16. lon », « La pente savonneuse », THÉÂTRE DES AMANDIERS, 7, T&M-Nanterre vient de per- « Kaipaan yksinkertaisuutta » 100 F. avenue Pablo-Picasso, 92 Nan- Fiona, d’Amos Kollek, en présence de « L’ascenseur est en panne »... mettre à une demi-douzaine de (« J’ai besoin de simplicité »). l’actrice Anna Thomson : le 3, à Caribean Jazz Project Assis sur sa chaise, Tailhade, ex- terre. Du mercredi au samedi, le jeunes comédiens de monter une 20 heures ; Vaine illusion, de Kiyoshi Dave Samuels (vibraphone), Steve Khan (guitare), Dave Valentin (flûte), Théâtre du Soleil, ex-stage Gro- mardi, à 21 heures ; le dimanche, œuvre avec Ingrid von Wantoch GESTICULATIONS DE MONOMANIAQUES Kurosawa, en sa présence : le 4, à towski, directeur des improvisa- à 16 h 30. Tél. : 01-46-14-70-00. De Rekowski. Ou est-ce le contraire ? Contempler les gesticulations 19 h 30 ; carte blanche à Kiyoshi Kuro- John Benitez (basse), Richie Flores, Ro- bert Vilera (percussions). tions de Caubère, parti sur les 55 F à 140 F (de 8,2 ¤ à 21 ¤). Jus- Car ces interprètes immolés sur de monomaniaques qui régissent sawa : Où est la maison de mon ami ?, d’Abbas Kiarostami, en présence des New Morning, 7-9, rue des Petites- routes du Portugal avec la Comuna qu’au 20 novembre. l’autel de l’aléa offrent au metteur la communication entre acteurs e o deux réalisateurs : le 6, à 15 heures. Ecuries, 10 . M Château-d’Eau. Le 4, à en scène une matière première de emblématiques d’un seul tempé- Forum des images, Forum des Halles, 21 heures. Tél. : 01-45-23-51-41. 130 F. qualité bien supérieure à l’utilisa- rament (le Sanguin, le Bilieux, le porte Saint-Eustache, 1er.Mo Les Halles. Serge Luc Quartet tion qui en est faite... Flegmatique, la Lolita...) ne Tél. : 01-40-26-34-30. Didier Ithursarry (accordéon), Jean- Philippe Bordier (guitare), Laurent Pe- Le décor de La Chose effroyable constitue pas une richissime expé- TROUVER SON FILM zières (tuba). dans l’oreille de V se situe dans un rience de théâtre musical. Cer- Petit Opportun, 15, rue des Lavan- Au sommaire maniérisme kitsch. Chaise minia- tains spectateurs, riant comme au Tous les films Paris et régions sur le Mi- dières-Sainte-Opportune, 1er .Mo Châ- ture couronnée par un guidon de Guignol (à chaque matraquage nitel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08-36- telet. Le 4, à 22 h 30. Tél. : 01-42-36-01- 68-03-78 (2,23 F/min). du numéro vélo, fauteuil métallique prolongé d’une oie empaillée), trouvent ce- 36. 80 F. par une poire de douche, grille- la désopilant. D’autres bâillent ENTRÉES IMMÉDIATES DERNIERS JOURS pain muni d’une fourchette en devant de telles fadaises et de novembre Le Kiosque théâtre : les places du jour guise de prise électrique, chaque quittent ce spectacle désolant 5 novembre : vendues à moitié prix (plus 16 F de Le Tartuffe objet, ou presque, qui compose avant la fin. Les erratiques conci- commission par place). Place de la Ma- de Molière, mise en scène de Jean-Ma- l’habitat aggloméré de La Chose..., liabules des couples formés et dé- deleine et parvis de la gare Montpar- rie Villégier. est pourvu d’une terminaison in- formés par Ingrid von Wantoch nasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardi Athénée-Louis Jouvet, 4, square de congrue. On pourrait en dire au- Rekowski sur fond de musiquette au samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, le l’Opéra-Louis-Jouvet, 9e. Tél. : 01-53- La formation des professeurs. dimanche. Dossier : tant de l’expression vocale. Ni (chants délayés parfois dans une 05-19-19. De 35 F à 160 F. Georges Pludermacher (piano) 7 novembre : Les IUFM sont-ils archaïques ? partition, ni texte. Comme il est lointaine imitation des Swingle Beethoven : Sonates pour piano op. 7, Sauvés L’année de formation-stage. difficile à quelqu’un qui n’est ni Singers) irritent particulièrement op. 27 no 1, op. 31 no 3 et op. 81 « Les d’Edward Bond, mise en scène de Berio, ni Kagel, ni Lachenmann car ils surviennent dans un lieu Adieux ». Christian Benedetti. e La formation permanente. (et, surtout, qui n’est pas compo- – le Planétarium intimiste du Opéra-Bastille, place de la Bastille, 11 . Entrepôt, 16, rue Marcelin-Berthelot, Mo Bastille. Le 3, à 20 heures. Tél. : 08- siteur !) de tenir soixante-dix mi- Théâtre des Amandiers – qui a vu 94 Alfortville. Tél. : 01-43-76-86-56. b 36-69-78-68. 100 F. 50 F et 100 F. Entretien avec Clément Rosset. nutes avec uniquement des excla- la représentation de quelques Orchestre national de France Le Voyage à La Haye mations, des gémissements et des pièces maîtresses (Sextuor et Bartok : Le Mandarin merveilleux. Lie- de Jean-Luc Lagarce, mise en scène de b Mouvement lycéen : zéro délai râles, Ingrid von Wantoch Rekow- Conversations, de Georges Aperg- bermann : Concerto pour piano et or- François Berreur. o pour zéro défaut. ski demande à ses comédiens de his, Impasse à sept voix, de Richard chestre n 2. Dutilleux : Symphonie Théâtre de la Commune, 2, rue no 1. Ravel : La Valse. Stephen Hough s’accrocher à quelques phrases in- Dubelski) d’un répertoire que La Edouard-Poisson, 93 Aubervilliers. b (piano), Charles Dutoit (direction). Tél. : 01-48-33-93-93. De 50 F à 130 F. L’école et les gens du voyage. compréhensibles en variant les in- Chose... prétend renouveler. Pour b Pédagogie : les villes acteurs de l’éducation. tonations. Outre que le procédé rendre compte de ce spectacle à paraît très vite aussi élimé que les vocation « décalée » avec la lo- b Voyage au Yémen. velours du prie-Dieu exhibé sur gique expressive de sa concep- scène, il induit une coupable cari- trice, il aurait fallu truffer notre b Guide culture. cature. On saisit en allemand les texte de coquilles et écrire par leitmotive « schön » et « kaputt » exemple « fa dièse » pour « fa- b Petites annonces. Chez votre tandis que de l’anglais émerge daises ». Alors seulement La marchand l’association « ass » et « fuck ». Chose effroyable dans l’oreille de V de journaux Moins accessible à l’auditeur fran- aurait pu revendiquer une quel- Le magazine résolument enseignant 30 F - 4,57 ¤ çais, la thématique des autres per- conque portée musicale. Kosovo sonnages puise aussi dans les langues étrangères. Une femme Pierre Gervasoni LeMonde Job: WMQ0411--0037-0 WAS LMQ0411-37 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 08:18 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0451 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 / 37 MERCREDI 3 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

20.55 Aventures asiatiques. 21.40 Iron Horse. Lorient 1999. Mezzo 17.15 King Kong aaa TÉLÉVISION DÉBATS Philippines. Odyssée 22.00 Motown Live. Paris Première Merian C. Cooper ARTE 21.50 Le Sauvetage 22.50 Rostropovitch joue Prokofiev. et Ernest B. Schoedsack (EU, 1933, 21.15 Le Prix de la mort. Forum Planète N., 95 min) &. Ciné Classics des orangs-outangs. Odyssée Par l’Orchestre philharmonique TF 1 19.00 Connaissance. [5/6]. 22.00 Lorsque la littérature 18.45 The Second Civil War aa 22.35 Les Passeurs. Planète de Moscou, dir. K. Kondrachine. Arte 19.45 Arte info, Météo. s’approprie le réel. Forum Planète Joe Dante (Etats-Unis, 1997, 18.25 Exclusif. 20.15 360o , le reportage GEO. [3/4]. 22.45 Une histoire de la médecine. [8/8]. 105 min) &. Cinéfaz 23.00 Météo, science à l’épreuve Médecine et médecines. Histoire THÉÂTRE 19.00 Etre heureux comme... 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. du temps. Forum Planète 23.00 Les Plantes à fleurs 19.05 Le Bigdil. RDA, la grande braderie [1/2]. 23.00 Je ne veux pas mourir idiot. 19.55 L’Air d’en rire. 21.40 Les Cent Photos du siècle. d’Australie. Odyssée Pièce de Claude Confortès. TMC L’Ayatollah Khomeiny, MAGAZINES 23.55 La Chute du Mur. 20.00 Journal, Météo. Michel Setboun (1979). 20.30 5 millions pour l’an 2000. [3/3]. Une chronique. Planète TÉLÉFILMS 21.50 Musica. Serge Prokofiev. 18.20 Nulle part ailleurs. 1.00 La Case de l’Oncle Doc. 20.35 Football. Journal intime. Invités : Daniel Prévost ; Bloodhound Victor Schoelcher, un homme 20.30 Lorfou. Daniel Duval. Festival Willem II Tilburg - Bordeaux. 22.50 Musica. Gang ; Valerio Evangelisti ; contre l’esclavage. France 3 Robert Combas. Canal + 20.40 Dernier souhait, dernier sourire. 22.40 Football. Rostropovitch joue Prokofiev. 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. Jeff Bleckner. RTL 9 0.15 Minuit sport. Boxe. 23.10 Filmforum. Le Regard du Viking. RDA, la grande braderie [1/2]: Histoire SPORTS EN DIRECT 20.50 Queenie, la force d’un destin. 1.00 TF 1 nuit, Météo. Le cinéma magique de la Treuhand, 1990-1994. Arte Larry Peerce [2/2]. Téva de Fridrik Thor Fridriksson. 20.30 Basket-ball. 0.10 La Lucarne. Le Ciné dans la tête. 20.55 La Marche du siècle. Euroligue masculine : Pau-Orthez - 20.55 Les Enfants du jour. FRANCE 2 Hôpital : il y a urgence ! France 3 Buducnost Podgorica. Eurosport Harry Cleven. France 2 1.40 La Vie en face. Mon affaire de cœur. 22.35 Ça se discute. 20.30 Basket-ball. Euroligue masculine : 22.40 Virus. Armand Mastroianni. %. M6 18.40 Friends &. Vivre avec une personne Trévise - Cholet. Pathé Sport 23.15 Une gare en or massif. 19.10 1 000 enfants vers l’an 2000. M6 célèbre. France 2 20.35 Football. Ligue des champions : Caroline Huppert. Festival 19.15 Qui est qui. 23.25 Les Dossiers de l’Histoire. Willem II Tilburg - Bordeaux. TF 1 19.45 et 20.45 Tirage du Loto. 18.25 Stargate SG-1 &. Le Dos au Mur, ou l’histoire secrète 19.15 Unisexe. de la chute du Mur de Berlin. France 3 SÉRIES 19.50 Un gars, une fille &. DANSE 18.50 Accusée, levez-vous a 20.00 Journal, Météo. 19.50 La sécurité sort 20.45 New York District. [1 et 2/2]. Basil Dearden. Avec Michael Graig, de la bouche des enfants. DOCUMENTAIRES La loi du silence. 13ème RUE Patrick Mc Goowan (GB, 1962, N., 20.55 Les Enfants du jour. 23.40 Necesito. Téléfilm. Harry Cleven &. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Chorégraphie de Dominique Bagouet. 20.50 Homicide. [1/2]. Sniper. Série Club v.o., 90 min) &. Ciné Classics 19.15 Rangoon. Histoire Musique de Gas Gas Gas 19.30 Casablanca aa 22.35 Ça se discute. 20.10 Une nounou d’enfer &. 20.55 Ally McBeal. Sexe, mensonges Vivre avec une personne célèbre. re 19.45 Catastrophes naturelles. d’après Bach. Mezzo et politique. Guerre civile. M6 Michael Curtiz (Etats-Unis, 1942, 20.40 Décrochages info, Avant 1 . Quelles politiques adopter ? Planète 21.40 Ultime recours. N., 105 min) &. Cinétoile 0.40 100 ans de sport. 20.55 Ally McBeal. 20.15 360o , le reportage GEO : MUSIQUE Victime de circonstance. Série Club 20.30 Le Petit César aa 0.45 Journal, Météo. Sexe, mensonges et politique &. Mervyn LeRoy (EU, 1930, N., Guerre civile &. L’Empire de la lumière. 21.50 Cadfael. Trafic de reliques. Festival 1.05 Tennis. v.o., 85 min) &. Ciné Classics 22.40 Virus. Téléfilm. A. Mastroianni %. [3/4]. La vitesse de la lumière. Arte 19.10 Schubert. La Jeune Fille et la Mort. 22.30 Oz. Peine capitale (v.o.). Série Club 20.45 Histoires secrètes de la Deuxième Par le Quatuor Alban Berg. Mezzo 20.30 Robocop aa FRANCE 3 0.25 L’Heure du crime. Mea culpa &. 22.45 Babes in the Wood. The New Paul Verhoeven (Etats-Unis, Guerre mondiale. 20.10 Schubert. Mouvement de quatuor. Neighbour (v.o.). Canal Jimmy 1987, 100 min) ?. Ciné Cinémas 1 Le Quatuor Neues Zuercher. Mezzo 18.20 Questions pour un champion. [1/26]. Le cadavre 0.40 Les Soprano. Révélations intimes 21.00 Le Maître RADIO qui trompait l’Axe. Histoire 20.45 Tri Yann. Lorient 1999. Mezzo (v.o.). Canal Jimmy 18.48 Un livre, un jour. de musique aa Gérard Corbiau (Belgique, 1987, 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. FRANCE-CULTURE 95 min) &. Ciné Cinémas 3 20.05 Fa si la. 21.15 Tombe les filles 20.35 Tout le sport. 20.30 Prima la musica. et tais-toi aa 20.40 Le Journal de l’Open de Paris. 21.20 Expresso - Poésie sur parole. Herbert Ross (Etats-Unis, 1971, 21.30 Les Entretiens Alfred Hitchcock v.o., 85 min) &. Cinétoile 20.55 La Marche du siècle. Hôpital : il y a urgence ! En direct. avec François Truffaut. ARTE verture de la porte de Brande- FRANCE 2 21.55 Le Petit Chose aa 22.10 Carnet de notes 22.50 Météo, Soir 3. [2/2]. 20.45 RDA, la grande braderie bourg, la RDA révélait son vrai vi- 20.55 Les Enfants du jour Maurice Cloche (France, 1938, 22.30 Surpris par la Nuit. sage : des caisses vides, une N., 95 min) &. Ciné Classics 23.25 Les Dossiers de l’Histoire. Le 9 novembre 1989, la chute du Lisa, ébéniste, mère de deux en- 22.10 Petits arrangements Le Dos au Mur, ou l’histoire secrète mur de Berlin suscita joie et espoir infrastructure industrielle vétuste, de la chute du Mur de Berlin. FRANCE-MUSIQUES fants, s’inquiète pour son fils aîné, avec les morts aa en Allemagne. Le pays tout entier une productivité de moitié infé- 1.00 La Case de l’Oncle Doc. Denis, vingt ans, étudiant. Alerté Pascale Ferran (France, 1994, Victor Schoelcher, 20.00 A pleines voix. célébrait l’unité retrouvée. Mais on rieure à celle de la République fé- 110 min) &. Ciné Cinémas 1 par son changement brutal de un homme contre l’esclavage. 22.30 Jazz, suivez le thème. Mean to Me. ignorait encore le prix de la réuni- dérale d’Allemagne. Cette enquête 23.25 Vampires aa 23.00 Le Conversatoire. fication. La transition de l’écono- fouillée est programmée sur deux comportement – il a rompu avec John Carpenter (Etats-Unis, 1998, 109 min) ?. Canal + CANAL + mie planifiée à l’économie de mar- jours. La seconde partie (jeudi sa petite amie, sèche les cours à la RADIO CLASSIQUE 23.30 La Patrouille perdue aa f En clair jusqu’à 21.00 ché dans l’ex-RDA allait être 20 h 45) est proposée dans le fac, élabore toutes sortes de stra- John Ford (Etats-Unis, 1934, N., douloureuse : quatre millions « Thema » intitulé Allemagne : une v.o., 70 min) &. Ciné Classics 18.20 Nulle part ailleurs. 20.15 Les Soirées. Œuvre de Brahms. tégies pour se procurer de 20.40 Le Dialogue des Carmélites. d’emplois supprimés, 150 milliards unité très divisée, premier élément 2.05 Le Cerveau d’acier a 20.30 Le Journal du cinéma. l’argent –, elle le suit, et découvre Opéra de Poulenc. Par le Chœur d’euros de pertes. Pendant plus de d’une riche programmation pré- Joseph Sargent (Etats-Unis, 1970, 21.00 Amistad et l’Orchestre de l’Opéra de Lyon, Film. Steven Spielberg %. quarante ans, le régime commu- sentée par Arte pour le dixième qu’il fréquente une librairie qui dé- 100 min) &. Ciné Cinémas 1 dir. Kent Nagano. pend d’un secte. Clémentine Céla- 2.10 La nuit des masques aa 23.25 Vampires aa 23.15 Les Soirées... (suite). Grands motets niste avait entretenu l’illusion de la anniversaire de la chute du mur de John Carpenter (Etats-Unis, 1978, Film. John Carpenter ?. versaillais. Œuvres de Gabrielli, réussite économique. Avec l’ou- Berlin. rié joue avec conviction. 90 min) !. Cinéfaz 1.15 Champions League. Lully, De Brossard.

JEUDI 4 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 18.30 Le Monde des animaux. 22.25 Charles Trenet, au Printemps 13.50 King Kong aaa TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE Mammifères marins. La Cinquième de Bourges. En 1987. Paris Première Merian C. Cooper 19.00 Voyages, voyages. Le Pérou. Arte et Ernest B. Schoedsack (EU, 1933, 21.00 Le Cerveau, cet inconnu. 23.00 Jazz Summit. Avec Chick Corea N., v.o., 100 min) &. Ciné Classics 14.35 La Cinquième rencontre... Invités : Alain Berthoz, 19.20 Nomades. Sibérie, les derniers & Friends ; Moondog ; TF 1 Santé, sciences. Laurent Pierot. Forum Planète chamans. Odyssée The Modern Jazz Quartet. Muzzik 16.00 Les Authentiques. 15.40 Sydney Police &. 23.00 La Double Vie d’Hugo Pratt. 19.45 Les Meilleurs Moments des JO. 23.55 Requiem de Gabriel Fauré. 16.30 Alf &. Invités : Gilles Cazaux, Jean-Claude [4/10]. Battre le record. Histoire Avec Thomas Allen, baryton ; 16.40 Sunset Beach &. 17.00 Cinq sur cinq. Dominic Harvey, soprano. Guilbert, Latino Imparato, Dominique 20.15 360o , le reportage GEO. 17.30 Melrose Place &. 17.10 Galilée : D’images et de sons. Petitfaux, Silvina Pratt, L’Empire de la lumière. [4/4]. Arte Par l’English Chamber Orchestra et le 18.25 Exclusif. Joan Sfar. Forum Planète Chœur de la cathédrale de Winchester, 17.25 100 % question. 20.15 Une île et des hommes. dir. Martin Neary. Mezzo 19.00 Etre heureux comme... 17.55 Côté Cinquième. 23.35 Débat à Chemnitz. Nouvelle-Calédonie. Odyssée 19.05 Le Bigdil. Allemagne : une unité 18.25 Météo. 20.30 Accordéon for ever. Muzzik très divisée. Arte THÉÂTRE 19.55 L’Air d’en rire. 18.30 Le Monde des animaux. 19.57 Clic et net. 20.55 RDA, la grande braderie. 19.00 Voyages, voyages. Le Pérou. [2/2]. Histoire 23.40 Il faut qu’une porte MAGAZINES 20.00 Journal, Météo. 19.45 Arte info, Météo. de la Treuhand, 1990-1994. Arte 20.40 5 millions pour l’an 2000. soit ouverte ou fermée. 20.15 360o , le reportage GEO [4/4]. 21.05 Notre siècle. [3/9]. Pièce d’Alfred de Musset. 10.40 Arrêt sur images. 20.45 Une femme d’honneur. 20.45 Thema. Noirs en séries. 1918-1928 : Les années jazz. TV 5 Mise en scène de Louis-Dominique Coupable idéal. Allemagne : une unité très divisée. Invités : Jacques Martial, de Lencquesaing. Festival 21.30 Les Mystères du cerveau. Planète 22.35 Made in America. 20.55 RDA, la grande braderie [2/2]. Thierry Desroses. La Cinquième 22.30 Du rugby et des hommes. La Colère du tueur. 21.50 Les Années du Mur 13.05 Strip-tease. [5/5]. Vivement dimanche. Planète TÉLÉFILMS Téléfilm. Michael Preece %. Film. Margarethe von Trotta &. L’avenir. Jeu de dupes. Vacances 23.00 Les Authentiques. CINÉ CINÉMAS 0.15 Histoires naturelles. 23.35 Débat à Chemnitz. à Vottem. Tout pour la galerie. TV 5 Allemagne : une unité très divisée. Il était une fois la truffe. Odyssée 17.05 Les coquelicots Fous de nature. 14.35 La Cinquième rencontre... 14.25 Trois vies 1.05 TF 1 nuit, Météo. 0.40 L’Ile du Diable. 23.25 119 balles plus trois. Planète sont revenus. Santé, sciences : Airbus ou les enjeux Richard Bohringer. Festival et une seule mort aa Film. Fridrik Thor Fridriksson (v.o.). &. européens. La Cinquième 23.45 Nuit Titanic. Le Cinéma Raoul Ruiz. de James Cameron. Canal + 20.45 Le Complot du silence. Avec Marcello Mastroianni, FRANCE 2 15.50 Intérieur nuit. Le passé recomposé : Gene Levitt. 13ème RUE M6 Rock en stock [5/5]. RTBF 1 23.45 Mémoires de France. Georges Vickers (France, 1995, 22.10 Pierre qui roule. 120 min) %. Ciné Cinémas 2 15.50 Tiercé. [8/12]. Mémoires de Bretagne 15.20 La Belle et la Bête &. 17.00 Les Lumières du music-hall. Guy Marion Vernoux. Festival 15.55 Le Maître de musique aa 16.05 La Chance aux chansons. Béart. Petula Clark. Paris Première (1905-1937). Histoire 16.10 et 1.10 M comme musique. 22.35 Made in America. Gérard Corbiau (Belgique, 1987, 17.10 Des chiffres et des lettres. 18.20 Nulle part ailleurs. 0.15 Histoires naturelles. 17.35 Les Bédés de M 6 Kid. Fous de nature. TF 1 La Colère du tueur. 95 min) &. Ciné Cinémas 3 17.40 Un livre, des livres. Invités : Flaming Lips, Michael Preece. %. TF 1 18.25 Stargate SG-1 &. Cheb Mami. Canal + 0.15 N.U. Histoire 17.25 Le Petit César aa 17.50 Football. 0.20 L’Enfant et les Loups. Mervyn LeRoy (EU, 1930, N., 20.00 Journal, Météo. 19.15 Unisexe. 20.05 Temps présent. Pierre-Antoine Hiroz. Festival v.o., 85 min) &. Ciné Classics 19.50 La sécurité sort Paroles de Tchetchenes. SPORTS EN DIRECT 20.55 Envoyé spécial. Allergies Renens, Vaud. TSR 18.50 Le Petit Chose aa alimentaires : les enfants en première de la bouche des enfants. SÉRIES Maurice Cloche (France, 1938, ligne. Pour quelques degrés de plus. 19.54 Le Six Minutes, Météo. 20.45 Thema. Allemagne : 13.30 Tennis. Open messieurs de Paris N., 90 min) &. Ciné Classics Violons d’Amazonie. 20.10 Une nounou d’enfer &. une unité très divisée. Arte (4e jour). Eurosport P-s : Bébés sur ordonnance. 17.20 Le Caméléon. 19.30 La Grande Course 20.40 Décrochages info, Passé simple. 20.55 Envoyé spécial. Allergies 17.50 Football. Coupe de l’UEFA Pièces manquantes. TSR autour du monde aa 23.05 Expression directe. alimentaires : les enfants en première (32e de finale). Match retour. 20.55 X-Files, aux frontières du réel. 18.25 Stargate SG-1. Blake Edwards (Etats-Unis, 1965, 23.15 Marion a ligne. Pour quelques degrés de plus. Montpellier - La Corogne. France 2 Film. Manuel Poirier &. Le grand jour &. A cœur perdu %. Violons d’Amazonie. La théorie de Broca. M6 150 min) &. Cinétoile 22.45 Les Jeudis de l’angoisse. 20.00 Football. Coupe de l’UEFA 1.00 Journal, Météo. P-s : Bébés sur ordonnance. France 2 19.30 Clair de lune. Les aventures 20.45 Un, deux, trois aaa Dangereuse alliance (32e de finale). Match retour. Billy Wilder (Etats-Unis, 1961, Film. Andrew Fleming ?. 22.20 Pulsations. Les phobies. RTBF 1 Vitesse Arnhem - RC Lens. Eurosport de mademoiselle Topisto. Série Club 19.55 New York Undercover. N., 120 min) &. Histoire FRANCE 3 0.30 L’Heure du crime. 22.20 Faxculture. Carte blanche re 20.30 Basket-ball. Euroligue masculine (1 Témoin à charge. 13ème RUE La mort est sans rancune &. au comédien Jean-Quentin Châtelain. phase, 1re journée retour). Groupe C : 14.58 Questions au gouvernement. Invité : Jacques Weber. TSR 20.10 Une nounou d’enfer. On n’a pas Asvel - Ulker Istanbul. Pathé Sport 16.00 Côté jardins. 22.40 Boléro. Invitée : Marlène. TMC tous les jours seize ans. M6 20.45 Rugby. Coupe du monde 1999. 16.35 Les Minikeums. RADIO 20.15 Friends. Celui qui bricolait. RTL 9 23.20 Si j’ose écrire. Les renoncements. Afrique du Sud - Nouvelle Zélande. 17.40 Le Kadox. Invités : Jacqueline Harpman, Elisa Match pour la 3e place. Canal + vert 20.20 Happy Days. Brune, Stéphane Lambert. RTBF 1 Marion en prison. Série Club 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? FRANCE-CULTURE 18.20 Questions pour un champion. 23.25 Prise directe. A Toulouse. France 3 DANSE 20.40 Julie Lescaut. Les Fugitives. RTBF 1 18.48 Un livre, un jour. 19.30 En vivant, en écrivant. 23.25 Le Club. 20.45 Buffy contre les vampires. 20.30 Décibels. Invité : Yves Boisset. Ciné Classics 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 18.30 Giselle. [2/2]. Innocence. Série Club 21.20 Expresso - Poésie sur parole. 0.35 Saga-Cités. Ballet. Chorégraphie de Patrice Bart. 20.55 X-Files, aux frontières du réel. 20.05 Fa si la. Et la lumière fut. France 3 Musique d’Adam. Par le ballet Le grand jour. A cœur perdu. %. M6 20.33 Tout le sport. 21.30 Les Entretiens Alfred Hitchcock du Teatro alla Scala. Avec Alessandra 21.30 Zoé, Duncan, Jack & Jane. 20.37 Le Journal de l’Open de Paris. avec François Truffaut. Ferri (Giselle), Massimo Murru The Trouble with Jane 22.10 Carnet de notes. Méli-mélodies. DOCUMENTAIRES (Albrecht). L’Orchestre du Teatro alla 20.55 Consomag. (v.o.). Série Club Scala, dir. Paul Connelly. Mezzo 21.00 Un homme presque parfait 22.30 Surpris par la nuit. 17.15 Quand on navigue 21.30 Urgences. Cœurs meurtris. %. TSR Film. Robert Benton. &. 0.05 Du jour au lendemain. 22.20 Alfred Hitchcock présente. sur un fleuve... Histoire MUSIQUE 22.50 Météo, Soir 3. Effets spéciaux. 13ème RUE 23.25 Prise directe. FRANCE-MUSIQUES 18.00 Tueurs en série. e COLLECTION CHRISTOPHE L. 23.15 3 planète après le Soleil. 0.35 Saga-Cités. Et la lumière fut. Douglas Clark. Odyssée 21.00 Piano récital Scaredy Dick. Série Club 21.00 Si j’avais un million aa 1.00 Espace francophone. 20.00 Rendez-vous d’aujourd’hui. Zoltan Kocsis. Muzzik Ernst Lubitsch, Norman Taurog, Par l’Orchestre national de France, 18.10 Le Front de l’Est. [4/4]. 0.30 L’Heure du crime. Ecrans francophones. La marche sur Berlin. Planète La mort est sans rancune. M6 Stephen Roberts, Norman McLeod dir. Marc Foster, Jean-François Heisser, 21.40 Les Chieftains en concert. et James Cruze, William Seiter piano : Œuvres de Stravinsky, 0.30 Rude Awakening. Qu’est-il arrivé 18.15 Une histoire de la médecine. [8/8]. Lors du Festival interceltique et H. Bruce Humberstone. CANAL + Boucourechliev, Debussy. Médecine et médecines. Histoire de Lorient. Mezzo à Billie Franck ? (v.o.). Canal Jimmy Avec Gary Cooper, 22.30 Jazz, suivez le thème. George Raft (EU, 1932, N., 15.40 Le Journal du cinéma. 23.00 Le Conversatoire. v.o., 85 min) &. Paris Première 15.45 Amistad 0.00 Tapage nocturne. Actualités. 21.05 Les Cousins aa Film. Steven Spielberg %. Claude Chabrol (France, 1958, f En clair jusqu’à 20.40 RADIO CLASSIQUE N., 110 min) &. Canal Jimmy 18.20 Nulle part ailleurs. 22.00 Les Fugitifs aa 20.30 Le Journal du cinéma. 18.30 Le Magazine. Francis Veber (France, 1986, 20.15 Les Soirées. Œuvres de Gershwin. CANAL+ PARIS PREMIÈRE FRANCE 2 90 min) &. Cinétoile 20.40 Nuit Titanic. Titanic 20.40 Portraits musicaux. La Princesse 20.40 Nuit Titanic 21.00 Si j’avais un million aa 23.15 Marion a 22.05 The Half-Naked Truth aa Film. James Cameron &. Marie, de Couperin, C. Rousset, Gregory La Cava (EU, 1932, N., 23.45 Le Cinéma de James Cameron. clavecin ; Œuvres de Rameau, Pour célébrer sa naissance il y a Un vieux millionnaire, qui se croit Un couple de bourgeois parisiens, v.o., 80 min) &. Ciné Classics 0.35 Titanic 1912. De Visée, Aubert, Mozart... quinze ans, la chaîne cryptée offre à l’article de la mort et ne veut pas sans enfant, se prend d’affection 22.30 Thelma et Louise aa 0.45 Atlantique latitude 41 a 22.30 Les Soirées... (suite). Ridley Scott (Etats-Unis, 1991, Film. Roy Ward Baker (v.o.) &. Œuvres de Lalo, Chausson, Fauré. à ses abonnées une programma- laisser sa fortune à sa famille, choi- pour une adolescente (Coralie Té- v.o., 130 min) %. Cinéfaz tion spéciale sur le naufrage du sit au hasard dans l’annuaire du té- tard) qui vit dans le village où ils 22.35 Robocop aa siècle. Avec, en ouverture, pour la léphone huit personnes à qui il fait possèdent une maison de cam- Paul Verhoeven (Etats-Unis, 1987, SIGNIFICATION DES SYMBOLES 100 min) ?. Ciné Cinémas 2 première fois à la télévision, le film envoyer un chèque de 1 million de pagne. Pour la sortir de son milieu 22.55 Orange mécanique aaa Les codes du CSA Les cotes des films de James Cameron, champion des dollars. Sur le thème l’argent fait-il modeste, ils convainquent ses pa- Stanley Kubrick (GB, 1971, v.o., & Tous publics a On peut voir oscars et du box-office en 1997. En ou non le bonheur, huit sketches rents de la leur confier temporaire- 130 min) !. Ciné Cinémas 3 % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer 0.15 Mars Attacks ! aa ? aaa complément, un portrait du réali- inégaux, signés de sept réalisa- ment. Une observation fine du pa- Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique Tim Burton (Etats-Unis, 1996, ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + sateur et des documentaires iné- teurs, avec Ernst Lubitsch en rasitage des différences de classe 105 min) %. Ciné Cinémas 2 ! Public adulte DD Dernière diffusion dits, parmi lesquels Titanic, 1912, maître d’œuvre. En version origi- par les liens affectifs. Un film de 1.00 La Patrouille perdue aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour John Ford (Etats-Unis, 1934, # un film d’archives anonyme. nale sous-titrée. Manuel Poirier. N., 70 min) &. Ciné Classics Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ0411--0038-0 WAS LMQ0411-38 Op.: XX Rev.: 03-11-99 T.: 11:15 S.: 111,06-Cmp.:03,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0452 Lcp: 700 CMYK

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JEUDI 4 NOVEMBRE 1999 Boeing suspend la livraison de ses avions L’oreille à charge par Pierre Georges gros-porteurs pour des problèmes de condensation ET VOICI qu’avant même que la coupeurs d’oreilles. Encore que Haute cour de justice du rugby l’on n’ait jamais vu une équipe statue en urgence sur ce cas dou- française sortir du terrain avec des Selon le constructeur américain, cette décision est sans rapport avec l’accident d’EgyptAir loureux, il nous faut évoquer la fa- colliers d’oreilles adverses comme meuse affaire de l’oreille. Franck trophée tribal – selon les mœurs BOEING a annoncé, mardi 2 no- derait aux modifications « avec un (numéro 282). Après l’accident, l’avion accidenté aurait signalé une Tournaire, pilier français honora- prêtées en de multiples conflits à vembre, qu’il avait décidé de sus- impact minimal sur les livraisons ». Il Boeing avait redessiné le méca- panne sur l’un des inverseurs à son blement connu des foules de Twic- des soudards –,l’affaire est sé- pendre la livraison des 34 appareils a finalement décidé, après la clô- nisme d’inversion de poussée et, en escale à Los Angeles dans la jour- kenham ; Franck Tournaire, papa rieuse. Comme qui dirait tyso- gros porteurs 747, 757, 767 et 777 , ture de Wall Street mardi soir, qu’il 1993, l’avion d’EgyptAir a subi des née de dimanche. Cet inverseur au- poule que l’on vit offrir à sa petite nesque. On se souvient encore de actuellement en cours de fabrica- suspendait les livraisons sine die. modifications dans ce sens. rait même été désactivé. Les boîtes fille juchée sur ses épaules et la réprobation universelle qui fit tion dans ses usines d’Everett près Cette décision préventive, qui En février et mai 1999, Boeing a noires qui pourraient donner des comme emmaillotée dans l’hé- suite à l’instant d’égarement du fé- de Seattle (Etat de Washington). pourrait avoir des conséquences communiqué aux compagnies aé- informations n’ont pas été récupé- roïque tenue bleu horizon, un tour roce boxeur américain Mike Ty- Seule la famille des « petits » importantes sur le programme de riennes de nouvelles recommanda- rées. d’honneur dans l’enceinte sacrée ; son, boxant son adversaire Evan- Boeing 737, continuera pour le mo- livraison du constructeur pour l’an- tions concernant les inverseurs de Cet accident et l’arrêt des livrai- Tournaire, ce héros, pourra dire un der Holyfield à coup d’incisives. Et ment à être livrée. L’action Boeing née (620 avions), contraste avec poussée. En septembre, la FAA a in- sons intervient au plus mauvais jour la tendre enfant quand elle il est à craindre que les juges, face avait déjà perdu plus de 6 % depuis l’attitude qui semble avoir prévalu formé les compagnies qu’elle envi- moment pour Boeing qui avait an- aura fini ses humanités ; eh bien, au cas Tournaire, soient dans l’état le début de la semaine. avant l’accident de l’avion d’Egyp- sageait de leur demander de rem- noncé cette année un ambitieux ce Franck Tournaire-là aurait d’esprit décrit par Alexandre Du- Boeing affirme que cette déci- tAir. placer un mécanisme de programme de livraison de 620 ap- commis un immense forfait : ten- mas : « Cette fois, les clercs n’eurent sion soudaine est sans rapport avec désactivation et d’autres pièces sur pareils, destiné à faire oublier les tative d’ablation, à grands coups aucune envie de rire tant Porthos l’accident du Boeing 767 d’Egyp- INVERSEURS DE POUSSÉE les inverseurs de poussée des nombreux déboires industriels es- de dents, de l’appendice auri- avait l’air d’un coupeur tAir qui a fait 217 victimes, di- Les premiers éléments de l’en- Boeing 767 et 747-400. Le texte de suyés depuis deux ans. culaire d’un adversaire au sol et d’oreilles ! ». manche 31 octobre. Après des quête semblent indiquer que l’ac- la FAA, qui peut être consulté sur le Sur le plan commercial, l’année sans défense ! Porthos-Tournaire eut-il l’air tests, Boeing s’est aperçu que cer- cident aurait pu être causé par un site internet de l’agence fédérale, 1999 s’annonçait déjà catastro- Le crime est grave. Répertorié d’un coupeur d’oreilles ? Incontes- taines pièces des écrans de protec- problème d’inverseur de poussée. exprimait ses craintes que « les in- phique pour Boeing, littéralement dans l’échelle des débordements tablement, oui ! On se souvient tion de ses cockpits étaient défec- Cet élément du moteur, qui permet verseurs de poussée se déclenchent terrassé par les succès commer- funestes pouvant exister sur un même, lors du direct télévisé, avoir tueuses et que ces défauts de ralentir les réacteurs au moment accidentellement en vol et ne ré- ciaux d’Airbus. A fin octobre, le terrain de rugby. Et déjà passible quelque peu atterré la compagnie pouvaient entrainer des phéno- de l’atterrissage, se serait déclen- duisent le contrôle de l’appareil ». constructeur européen totalisait de la plus rigoureuse répression. féminine en notant avec un déta- mènes de condensation. Boeing a ché accidentellement en plein vol, Conformément aux procédures 370 commandes fermes, sans Quelques précédents ont fixé la ju- chement très calculé : « On dirait immédiatement averti la Federal précipitant l’avion vers l’océan. Ce habituelles, la FAA attendait les compter les dernières commandes risprudence et le tarif ! Pour une bien que Tournaire est en train de Aviation Administration (FAA) que type d’incident aurait été à l’origine commentaires des compagnies aé- « diplomatiques » de la Chine et de morsure, à l’oreille – à l’œil, c’est boulotter de l’oreille black. » Mais, des centaines d’avions déjà en ser- de la catastrophe qui avait frappé le riennes, avant de rendre éventuel- l’Iran. De son côté, Boeing n’a été plus dur –, pour une morsure avé- entre avoir l’air d’un mangeur vice pourraient être concernés par Boeing 767 de Lauda Air en 1991. lement ses recommandations obli- capable d’aligner que 169 appareils rée, suivie ou non d’ablation, le d’oreilles et en avoir les mauvaises ces problèmes mais « qu’ils Coincidence troublante, l’avion de gatoires. Boeing n’est pas en commandés, soit seulement 30 % criminel de rugby n’y coupe pas : manières, il y a une marge. Toute n’étaient à l’origine d’aucun ac- Lauda Air, qui porte le numéro de mesure d’indiquer si EgyptAir avait du marché mondial. un à trois ans de suspension. Et la marge d’une fausse colère à la cident ». Boeing avait annoncé, série 283, avait été fabriqué quel- déjà procédé à ces modifications. sans sursis ! Molière : « Moi, je lui couperais dans un premier temps, qu’il procé- ques jours après l’avion d’EgyptAir Selon les enquêteurs, l’équipage de Christophe Jakubyszyn Si donc Franck Tournaire – qui sur-le-champ les oreilles » se défend comme un beau diable Une marge très cartésienne aus- et affirme que non, il n’a pas mor- si qui consiste à noter que si les du, mais simplement murmuré à juges ont un quelconque sens de l’oreille de l’adversité noire des l’équité, avant que de condamner choses plus ou moins tendres – est le mordeur présumé, il leur faudra convaincu du forfait, son compte trouver un mordu. Trouver, en est bon. Plus de finale, et plus de somme, une oreille à charge ! Ce rugby pour un bon moment. On qui n’est pas gagné, dans ce voit d’ici la tragédie et le tableau. monde du rugby, où, de toute ma- Un pilier français déjà exclu de nière, à la fin d’un match et d’une l’épreuve pour « coup de boule ». vraie carrière, tout avant digne de Un autre chassé pour morsure. ce nom se doit d’avoir des appen- Belle réputation ! Ce n’est plus dices auriculaires qui ne res- une équipe, plus même une pre- semblent plus à rien. C’est même à mière ligne, mais la grande cela que la confrérie se reconnaît compagnie des ravageurs et des et s’estime ! La Seita est convoitée par le britannique Gallaher LE FABRICANT de tabac britannique Gallaher aurait fait une contre-offre d’achat de la Seita, l’ex-régie des tabacs française, qui est en cours de rapprochement avec l’espagnol Tabacalera, affirme Le Figaro du mercredi 3 novembre. Il s’agirait d’une offre amicale de rapprochement « entre égaux », alternative à la fu- sion du même type envisagée avec Tabacalera, dont l’offre pu- blique d’échange sur la Seita doit s’achever le 23 novembre 1999. Le prix proposé par Gallaher serait de 75 euros par action Seita, ce qui valoriserait le groupe français à 3,9 milliards d’euros (25,6 milliards de francs). Gallaher affirmait mercredi matin, d’après l’AFP, ne pouvoir faire « aucun commentaire pour le mo- ment » sur ces informations, mais espérait « pouvoir en faire dans le cours de la journée ». La Seita n’a pas souhaité s’expri- mer. Mercredi matin, l’action Seita à la Bourse de Paris a été suspendue à deux reprises. Deux représentants de l’Union européenne siègeront à l’Agence mondiale antidopage DEUX REPRÉSENTANTS de l’Union européenne siègeront au comité directeur de l’Agence mondiale antidopage, qui verra le jour le 10 novembre, a annoncé, mardi 2 novembre, Viviane Re- ding, commissaire européenne chargée des sports, après un en- tretien avec le président du Comité international olympique (CIO), Juan Antonio Samaranch, à Lausanne (Suisse). Le comité directeur de l’Agence sera composé d’un nombre égal de re- présentants des pouvoirs politique et sportif, ont convenu l’Union européenne et le CIO. L’Agence est « ouverte à tous les pays », a rappelé Viviane Reding. Notamment aux Etats-Unis, qui ont critiqué, par la voix du directeur de l’office antidrogue de la Maison Blanche, l’absence de consultation des gouverne- ments, ainsi qu’un manque d’indépendence et de transparence.

DÉPÊCHES a JUSTICE : Jacques Castaing, vice-président (UDF) du conseil régional d’Aquitaine de 1992 à 1998, a été mis en examen, mardi 2 novembre à Bordeaux, pour « prise illégale d’intérêt ». L’actuel président du groupe UDF du conseil régional est soup- çonné d’avoir profité de sa position – il était également membre de la commission des finances – pour favoriser le groupe landais Maïsadour et certaines de ses filiales qu’il dirige ou administre toujours. « Un tel cumul de responsabilités est susceptible de nuire au principe d’impartialité de l’administration régionale » indi- quait, en octobre 1997, une lettre de la chambre régionale des comptes. a TENNIS : Cédric Pioline s’est qualifié pour les huitièmes de finale de l’Open de Paris-Bercy en éliminant, mardi 2 novembre, l’Ukrainien Andrei Medvedev (6-1, 6-4). Il reste seul tricolore en- core en course puisque les autres Français ont été battus : Sé- bastien Grosjean par le Suédois Thomas Enqvist (3-6, 6-4, 7-6 [7/5]), Arnaud Clément par le Néerlandais Sjeng Schalken (7-6 [7/4], 4-6, 7-6 [7/2]) et Fabrice Santoro par l’Equatorien Nicolas Lapentti (6-3, 7-6 [7/5]).

Tirage du Monde daté mercredi 3 novembre 1999 : 574 282 exemplaires.