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UNIVERSITÉ D’ FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION SCIENCE DU TOURISME INGENIERIE TOURISTIQUE, CULTURELLE ET DE LOISIRS

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de Master Spécialisé en Ingénierie Touristique, Culturelle et de Loisirs

PROMOTION DU TOURISME RURAL dans la Commune Rurale de Fenoarivo-Alakamisy Région

Présenté par : Mademoiselle VELONJATOVO Prisca Rota Sylviane Encadreur académique : Docteur RAKOTONDRAMANANA Andry Encadreur professionnel : Monsieur RAZAFIMANDIMBY Ghislain Antonio, PCA ORT

Soutenu le 11 Janvier 2017

2 UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO

FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

MENTION SCIENCE DU TOURISME

INGENIERIE TOURISTIQUE, CULTURELLE ET DE LOISIRS

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de Master Spécialisé en Ingénierie Touristique, Culturelle et de Loisirs

PROMOTION DU TOURISME RURAL

dans la Commune Rurale de Fenoarivo-Alakamisy Région Analamanga

Photo de la page de couverture : Le village d’Ambohijafy dans la Commune Rurale de Fenoarivo, Auteur, Novembre 2016

Présenté par : Mademoiselle VELONJATOVO Prisca Rota Sylviane Encadreur académique : Docteur RAKOTONDRAMANANA Andry Encadreur professionnel : Monsieur RAZAFIMANDIMBY Ghislain Antonio, PCA ORT Melaky

Soutenu le 11 Janvier 2017

3 REMERCIEMENTS

Ce présent travail n’aurait pas pu se faire sans l’intervention et l’implication de plusieurs personnes. Ainsi, nous tenons à adresser nos vifs remerciements et à exprimer notre reconnaissance envers ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce projet de recherche.

Particulièrement,

∑ Professeur RAPANOELINA Panja, Président de l’Université d’Antananarivo, de nous avoir permis de réaliser nos études au sein de l’Université ; ∑ Professeur RALALAOHERIVONY Baholy Simone, Chef de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, d’avoir dispensé le cursus en Science du Tourisme ; ∑ Docteur RANIRIHARINOSY Harimanana, Directeur de la Mention Science du Tourisme, pour ses nombreuses consignes dans la réalisation de ce mémoire ; ∑ Professeur RAFOLO Andrianaivoarivony, Directeur d’Études au sein de la Mention Science du Tourisme, de nous avoir orienté dans les étapes de la recherche ; ∑ Docteur RAKOTONDRAMANANA Andry, mon encadreur académique, qui nous a consacré son temps pour la réalisation de la présente recherche ; ∑ Monsieur RAZAFIMANDIMBY Ghislain Antonio, mon encadreur professionnel pour ses importantes directives et recommandations ; ∑ À tous les enseignants de la Mention Science du Tourisme, de nous avoir transmis des savoirs et des connaissances ; ∑ Au personnel de la Commune Rurale de Fenoarivo, de nous avoir fourni des informations ; ∑ A toutes les personnes ressources d’avoir donné des informations fondamentales à notre travail ; ∑ A notre famille, nos amis et les condisciples de la Mention Science du Tourisme, qui nous ont soutenus tout au long de ce projet de recherche ;

Nous souhaitons enfin remercier tous ceux qui ne sont pas cités mais qui nous ont permis d’aller de l’avant

4 SOMMAIRE REMERCIEMENTS ...... 4 SOMMAIRE ...... 5 LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... 6 LISTE DES TABLEAUX ...... 7 LISTE DES ABRÉVIATIONS ...... 8 RÉSUMÉ ...... 9 FINTINA ...... 10 SUMMARY ...... 11 INTRODUCTION ...... 12 PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GÉNÉRALE DE L’ETUDE ...... 16 1.1. Identification de la zone d’étude ...... 16 1.2. Les outils théoriques de l’étude ...... 29 1.3. Méthodologie de travail et d’analyse ...... 42

DEUXIEME PARTIE : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS, RECOMMANDATIONS ...... 51 2.1. Analyse des potentialités touristiques de la CRF ...... 51 2.2. Analyse des problèmes de Fenoarivo ...... 73 2.3. Analyse des impacts et propositions de solutions ...... 78

TROISIEME PARTIE : ELABORATION DES CIRCUITS À THEMES DANS LA COMMUNE RURALE DE FENOARIVO ...... 83 3.1 Identification du projet ...... 83 3.2. Mise en œuvre du projet ...... 90 3.3. Évaluation du projet ...... 106

CONCLUSION ...... 112 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 114 LISTE DES ANNEXES ...... 117 GLOSSAIRE ...... 126 TABLE DES MATIERES ...... 127

5

LISTE DES ILLUSTRATIONS FIGURE : Figure 01 : Carte de localisation de la CRF ...... 19 Figure 02 : Carte de délimitation sectorielle de la CRF ...... 21 Figure 03 : Concept de tourisme durable ...... 34 Figure 04 : Pyramide de MASLOW ...... 39 Figure 05 : Construction de l’objet dans l’approche constructiviste ...... 41 Figure 06 : Conception de l’ERP ...... 46 Figure 07 : Profil des enquêtés ...... 69 Figure 08 : Connaissance de la Commune de Fenoarivo ...... 70 Figure 09 : La curiosité des enquêtes ...... 71 Figure 10 : Les origines de l’invisibilité de la Commune ...... 72 Figure 11 : Arbre des problèmes ...... 73 Figure 12 : La promotion du tourisme ...... 76 Figure 13 : Carte des acteurs du circuit touristique de la CRF...... 98 Figure 14 : Réseau PERT ...... 108

PHOTOS :

Photos 01 : Les paysages naturels de la CRF ...... 52 Photos 02 : Rovan’i Fenoarivo ...... 52 Photos 03 : vestiges historique du Rova Fenoarivo ...... 53 Photos 04 : Sortie de secours de Rangory ...... 53 Photos 05: Tranomanara d’Ambohijafy ...... 54 Photo 06 : Trano be d’Ambohijafy ...... 55 Photo 07: Doany d’Andriantsakalava...... 56 Photos 08: Doany de Ramaintsoakajo ...... 57 Photos 09: Doany d’Andrianony ...... 57 Photo 10: Tamboho gasy ...... 59 Photos 11 : Vergers d’orangers d’Ambohijafy ...... 61 Photos 12 : Produits du terroir ...... 61 Photos 13 : Activités quotidiennes ...... 62 Photo 14 : Moyen de transport : cyclo-pousse ...... 66 Photos 15 : Village Aina ...... 68

6 LISTE DES TABLEAUX

Tableau 01 : Découpage administratif et territorial de la CRF ...... 20 Tableau 02 : Répartition de la population par sexe et par fokontany ...... 22 Tableau 03 : Les infrastructures d’équipements de la CRF ...... 23 Tableau 04 : Les établissements scolaires de la CRF ...... 23 Tableau 05 : Type de culture et leurs destinations ...... 24 Tableau 06: Liste des industries et entreprises ...... 24 Tableau 07 : ONG ET ASSOCIATIONS ...... 25 Tableau 08 : Artisanat ...... 25 Tableau 09 : Échantillonnage ...... 45 Tableau 10 : Chronogramme des activités ...... 47 Tableau 11 : FFOM du tourisme à Fenoarivo ...... 64 Tableau 12 : Test de chi 2 de la deuxième hypothèse ...... 77 Tableau 13 : Les axes stratégiques du projet ...... 86 Tableau 14 : Cadre logique ...... 87 Tableau 15 : FFOM du projet ...... 89 Tableau 16 : Chiffre d’Affaires prévisionnel ...... 93 Tableau 17 : Nombre des personnels pendant cinq ans...... 98 Tableau 18 : Quantité des matériels et équipements ...... 99 Tableau 19 : Les immobilisations ...... 100 Tableau 20 : Tableau d’amortissement ...... 102 Tableau 21: Les charges ...... 103 Tableau 22 : Tableau des flux financiers...... 104 Tableau 23 : La liste des tâches ...... 107 Tableau 24 : Les conditions d’antériorité ...... 107 Tableau 25 : Diagramme de GANTT ...... 108

7 LISTE DES ABRÉVIATIONS AFNOR : Association Française de Normalisation BU : Bibliothèque Universitaire BH : Bibliothèque d’Histoire CA : Chiffre d’Affaires CRF : Commune Rurale de Fenoarivo CHU : Centre Hospitalier Universitaire CSB : Centre de Santé de Base CRINFP : Centre Régional de l’Institut National de Formation Pédagogique COBA : Communauté de Base ERP : Évaluation Rurale Participative FFOM : Forces, Faiblesses, Menaces, Opportunités FTM : Foibe Tao-tsaritany eto FTMA : Fikambanan’ny Tantsaha Malagasy Ambatomilaona FKT : Fokontany GIE : Groupement d’Intérêt Économique IFM : Institut Français de Madagascar ODD : Objectifs de Développement Durable OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économique OMT : Organisation Mondiale du Tourisme ONTM : Office National du Tourisme à Madagascar ONG : Organisation Non Gouvernementale ORTANA : Office Régional du Tourisme à Analamanga ONU : Organisation des Nations Unies PIB : Produit Intérieur Brut PERT : Program Evaluation and Technic PCD : Plan Communal de Développement RN : Route Nationale SWOT: Strengths, Weaknesses, Opportunities, and Threats TMNA : Tanora Manandratra ny Netin-drazan’Ambohijafy UM : Unité Monétaire UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization VOI : Vondron’Olona Ifontony

8 RÉSUMÉ

Le tourisme fait partie des outils de développement durable. Il contribue, non seulement à l’entrée des devises, mais aussi au développement socio-culturel, environnemental et économique d’une localité. Nombreuses sont les différentes formes de tourisme à Madagascar, entre autres, le tourisme urbain, le tourisme balnéaire, l’écotourisme, le tourisme rural, etc. Cet ouvrage traite principalement la promotion du tourisme rural et ses impacts sur le milieu. Nous avons limité notre étude à la Commune Rurale de Fenoarivo pour mieux exploiter et valoriser ses potentialités culturelles et naturelles par le biais du tourisme. Ainsi, ces atouts peuvent être source de développement rural. À cet effet, il est nécessaire de savoir les facteurs de blocage de la promotion du tourisme et d’inciter toutes les parties prenantes à collaborer. De la sorte, nous nous sommes référée à la théorie de développement de LEWIS pour mieux connaitre l’apport du tourisme dans le monde rural traditionnel et à la théorie des besoins de MASLOW pour cerner les sources de motivations des acteurs afin de les motiver à participer à la promotion touristique. Divers outils et méthode de travail ont été indispensables pour la réalisation de ce travail.

Mots clés : promotion, tourisme rural, Madagascar, Commune Rurale Fenoarivo, besoins, développement.

9 FINTINA

Ny fizahantany dia anisan’ireo akora ho amin’ny fampandrosoana maharitra. Tsy ny fampidirana teti-bola ihany no asany fa mampitombo ny toe-karena, ny kolon-tsaina ary manatsara ny tontolo iainana koa. Maro ireo endrika isehoan’ny fizahantany eto Madagasikara toy ny fizahantany an-drenivohitra, fizahantany an-dranomasina, fizahantany eny anivon’ny zava-boary, ny fizahantany ambanivohitra, sns. Ity vokam-pikarohana ambony ity dia mikasika ny fizahantany ambanivohitra sy ireo vokany. Noferana manokana teo anivon’ny kaominina ambanivohitra Fenoarivo-Alakamisy ity asa ity mba hahafahana manasongadina sy manome lanja ireo harenany maro samihafa amin’ny alalan’ny fizahantany. Eny, afaka ho lasa akora ho amin’ny fampandrosoana io toerana io koa ireo. Noho izany, ilaina ny mahafantatra ny antony tsy mampisy ny mpizahantany eo amin’ny kaominina Fenoarivo ary manaitra ireo tompon’andraikitra rehetra hiara-iasa amin’ny fampiroboroboana ny fizahantany eo an-teorana. Nofidina manokana ny foto-kevitr’i Lewis momban’ny fampandrosoana mba ahitana ny vokatra entin’ny fizahantany eo Fenoarivo sy ny foto-kevitr’i Maslow mikasika ny fomba atao mba hampazoto ny olona iray anao asa. Ireo rehetra ireo dia miompana avokoa ho amin’ny fampiroboroboana ny fizahantany ambanivohitra eo Fenoarivo. Maro ireo akora sy fomba nampiasaina teo am-panatontosana ity asa fikaroana ity.

Teny fitsirihana : fizahantany ambanivohitra, fampandrosoana, Madagasikara, Kaominina Ambanivohitra Fenoarivo, filàna, fampiroboroboana.

10 SUMMARY

Tourism is one of the tools for sustainable development. It contributes not only to the entry of currencies but also to the socio-cultural, environmental and economic development of a locality. Many different forms of tourism in Madagascar include, among others, urban tourism, seaside tourism, ecotourism, rural tourism, etc. This book deals mainly with the promotion of rural tourism and its impact on the environment. We have limited our study on the Rural Municipality of Fenoarivo to better exploit and exploit its cultural and natural potentialities through tourism. Thus, these assets can be a source of rural development. To this end, it is necessary to know the factors hindering the promotion of tourism and to encourage all the stakeholders to collaborate. In this way we referred to LEWIS’s development theory to better understand the contribution of tourism to the traditional rural world and MASLOW’s needs theory to identify the sources of motivation of the actors in order to motivate them to participate To tourism promotion. Various tools and working methods were indispensable for the realization of this work.

Key words : Promotion, rural tourism, Madagascar, Rural Municipality Fenoarivo, needs, development.

11 INTRODUCTION

Actuellement, le tourisme s’impose comme un phénomène majeur et un secteur en plein expansion. Il constitue un secteur économique fondamental dans de nombreux pays industriels et aussi dans des pays en voie de développement. Chaque destination touristique essaie de diversifier l’offre par les différentes formes de tourisme. Cette diversification est en synergie avec la valorisation ou l’aménagement de l’espace littoral, rural, urbain, fluvial et montagnard. En 2015, le nombre de tourisme international s’est élevé à 1.2 milliards avec 9% du PIB mondial. D’après l’Organisation Mondiale du Tourisme, les voyages internationaux se situent à la 3ème place dans le classement mondial des « GRANDS » du commerce mondial. Aujourd’hui, le secteur tourisme est l’une d’importantes industries du monde qui représente un puissant outil de développement.

Pour Madagascar particulièrement, elle peut en tirer profit. L’année dernière, le tourisme a contribué à 5.50% du PIB national avec 244.321 arrivées des non-résidents aux frontières 1. Le tourisme est considéré comme un secteur moteur du développement socio- économique du pays. L’ile est surtout connue pour sa biodiversité impressionnante, ses espèces endémiques, ses étendues de plage et son patrimoine culturel. L’écotourisme, le tourisme balnéaire et le tourisme culturel sont les principaux motifs des visiteurs.

Actuellement les tendances sont diversifiées, le tourisme rural commence à gagner du terrain tant au niveau local qu’international. Ainsi, notre attention se tourne vers le tourisme en milieu rural et notamment dans les zones limitrophes de la capitale.

En effet, le milieu rural malgache renferme des attractions authentiques. L’identité du pays, l’histoire, le mode de vie, les croyances, la langue, les rites et traditions se concentrent surtout dans ces zones rurales. De plus, le tourisme peut être un catalyseur pour la croissance économique 2, notamment dans les zones rurales et peut créer d’externalités positives pour réduire la pauvreté et sauvegarder l’environnement 3.

C’est dans ces contextes que nous avons choisi d’élaborer un projet de recherche portant sur la « PROMOTION DU TOURISME RURAL DANS LA COMMUNE

1 Statistique du tourisme 2015 à Madagascar 2 9% du PIB mondial, 6% des exportations mondiales, 30% des exportations de services, 231 millions de personnes travaillent en relation avec le tourisme 3Ian T. Christie, D. Elizabeth Crompton , Étude du secteur tourisme , République de Madagascar, novembre 2003, p11

12 RURALE DE FENOARIVO-ALAKAMISY-REGION ANALAMANGA ». Plusieurs acteurs et divers contextes sont mis en jeu pour la réalisation de ce projet.

La Commune rurale de Fenoarivo est une agglomération se trouvant à 13 km de la ville d’Antananrivo sur la RN1, Région Analamanga. Elle regorge de nombreux attraits touristiques mais encore peu connus. En effet, cet axe Ouest d’Antananarivo est inscrit dans le tourisme par la direction Ampefy et ses environs. Il est inévitable de passer par la Commune de Fenoarivo avant d’y aller. Toutefois, elle reste un lieu de passage et sa notoriété se limite juste sur les vergers d’orangers. La promotion du tourisme rural pourrait remédier à cette transparence d’autant plus que la promotion de la destination Analamanga penche actuellement aux zones rurales limitrophes de la capitale.

Dans ce cas, la question fondamentale autour de laquelle s’articule la problématique de notre travail consiste à savoir : « Quelle stratégie doit-on adopter pour promouvoir le tourisme rural dans la Commune de Fenoarivo? » Compte tenu des types de tourisme existant dans le pays, le tourisme rural semble être le plus approprié à notre zone d’étude.

Pour permettre à notre recherche d’avancer, nous avons posé deux hypothèses :

- La visibilité des atouts naturels, culturels et le milieu rural de la Commune de Fenoarivo attirent les touristes.

- La prise d’initiative des dirigeants locaux en termes de tourisme favorise le développement touristique de la Commune

Le tourisme rural touche directement la population hôte et met en avant la qualité de la vie à la campagne et les bienfaits des produits locaux. Fenoarivo détient des atouts qui pourraient susciter l’intérêt des touristes. De ce fait, ce projet de recherche a comme objectif principal de développer le tourisme dans la Commune rurale de Fenoarivo. Pour atteindre ce but, des objectifs spécifiques sont également mis en place. D’abord, nous allons identifier les potentialités touristiques de la Commune. Puis, déterminer les facteurs de blocage du développement du tourisme dans la Commune et enfin déterminer les impacts de la promotion touristique.

De ce fait, les résultats attendus de la présente recherche sont : la valorisation des potentialités touristiques de Fenoarivo, la découverte de nouveaux moyens pour promouvoir

13 le tourisme et la compréhension de l’importance du tourisme rural dans le développement de la Commune.

Pour bien cadrer notre recherche, nos analyses se sont fondées sur deux théories principales que sont la théorie de développement de Lewis et la théorie des besoins de Maslow.

Dans l’élaboration de ce projet de recherche, l’étude est répartie en trois grandes parties :

-la première partie sera consacrée à la présentation générale de l’étude en définissant les termes spécifiques, la zone d’étude et les méthodes et matériels utilisés;

- la deuxième partie présentera les résultats de recherche suivies des analyses et des recommandations;

-la troisième partie, quant à elle, fera place à la concrétisation de la promotion du tourisme par un projet professionnel.

14

PREMIERE PARTIE :

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE

L’ÉTUDE

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GÉNÉRALE DE L’ETUDE

Pour cerner notre étude, il est nécessaire de commencer par la présentation des cadres généraux de la recherche. Cette première partie décrira ces orientations sous trois chapitres. Le premier consistera à identifier la zone d’étude. Le second relatera les outils théoriques afin de bien déterminer notre thème. Le dernier expliquera les méthodes et matériels utilisés au cours de la recherche.

1.1. Identification de la zone d’étude

La Commune Rurale de Fenoarivo, notre zone d’étude, fait partie des zones périphéries de la ville d’Antananarivo. Chaque collectivité dispose des caractéristiques spécifiques. Sur ce, il est primordial de décrire la zone d’étude pour bien comprendre le travail de recherche et la raison du choix de l’objet.

1.1.1. Description générale

Cette section présentera la justification du choix du thème et du terrain suivi du contexte historique et géographique de la Commune rurale de Fenoarivo.

1.1.1.1. Justification du choix de l’objet de recherche

En général, l’objectif des touristes est de voyager dans un endroit autre que sa résidence habituelle pour une durée de plus de vingt-quatre heures. Le motif du voyage peut être aussi nombreux, mais le principal est de trouver un endroit à découvrir et à visiter, un endroit où l’on peut pratiquer des activités ludiques. Ainsi, afin d’offrir plus de satisfaction et de choix aux touristes, la diversification des activités est importante, d’où la naissance de plusieurs formes de tourisme.

Pour Madagascar, de nombreux sites sont déjà exploités et valorisés par les différents acteurs. Pour Antananarivo, la capitale du pays, elle est surtout connue pour son aéroport international d’, les hôtels de différentes catégories, les sites historiques culturels et naturels, les paysages et édifices culturels, les us et coutumes, etc. L’année dernière, le nombre de touristes visitant cette capitale s’élève à 11 612 4 visiteurs ou 4,75 % des touristes étant passé à Madagascar.

4 ORTANA

16 Et pourtant, autour d’Antananarivo, il y a beaucoup de zones rurales périphéries qui disposent des potentialités touristiques pouvant être exploitées tant au niveau culturel comme la culture locale, les vestiges du passé qu’au niveau naturel tels les paysages magnifiques appréciables et les sentiers. C’est le cas de la Commune rurale de Fenoarivo qui reste jusqu’à présent un endroit de passage pour les touristes qui veulent se rendre à Ampefy ou dans l’axe moyen-Ouest ou circuit RN1. C’est dans cette optique que nous avons choisi CRF comme zone d’étude et étant donné que ces atouts touristiques ne sont pas encore valorisés. Pour que l’étude soit plus précise, nous avons opté pour le tourisme rural.

En effet, le tourisme en milieu rural ou tourisme rural est une forme de tourisme mettant en exergue les potentialités touristiques et la participation active de la population locale. Il se base surtout sur la valorisation de ressources touristiques locales telles que la culture, la nature, le paysage et les villageois, ainsi que l’insertion des voyageurs ou des touristes dans le domaine rural par le biais de la pratique des différentes activités quotidiennes de la population locale. Le tourisme rural participera au développement du milieu par la protection et l’exploitation des environnements.

En outre, le tourisme peut être un puissant instrument de développement et à Madagascar où la pauvreté rurale est répandue et où les pauvres mettent une pression sur les ressources naturelles de base, le tourisme pourrait générer des externalités positives 5. C’est la raison pour laquelle le thème de la recherche a été axé sur le tourisme en milieu rural.

C’est dans ces contextes que notre projet de recherche se concentre sur la PROMOTION DU TOURISME RURAL DANS LA COMMUNE DE FENOARIVO, une zone rurale se trouvant à la périphérie de la ville.

1.1.1.2. Contexte historique

Durant le règne du roi sage et intelligent d’Antananarivo, Andrianampoinimerina, de1787 en1810, Fenoarivo faisait partie de ses collines dénommée « Atobiana ou Ampandrianomby ». Avant l’arrivée de ce roi, il se nommait « Ambodirano.» Selon l’histoire, le village a été fondé en XVII ème siècle. Pour ce qui est de l’origine du nom « Atobiana ou Ampandrianomby », il vient du fait que les troupeaux venant des autres quartiers périphériques (de la RN1 actuellement), devaient y passer la dernière nuit avant de rejoindre

5 République de Madagascar : Étude du secteur tourisme , Ian T. Christie, D. Elizabeth Crompton, Novembre 2003

17 la ville d’Antananarivo et il est lié à la conquête de Madagascar par Andrianampoinimerina. En effet, ce roi sage avait déclaré « Ny ranomasina no valamparihiko », c’est-à-dire littéralement que « la mer est la limite de ma rizière » ou « la mer est ma frontière ». Autrement dit, il voulait en quelque sorte être le seul Roi puissant dans tout Madagascar. Pour l’élargissement de sa souveraineté, il donnait l’ordre d’attaquer Tsiroanomandidy qui était appelé Betainomby à cette époque et envoyait plusieurs soldats. Après le ramassage, les guerriers furent comptés mille (1000) en arrivant à Atobiana, c’est pourquoi depuis ce jour-là son nom est devenu « Fenoarivo » ou « plein mille ». C’était également le dernier point de recrutement des soldats.

Ensuite, Andrianampoinimerina a tué l’ancien roi de Fenoarivo, « Andriambohitrimarofo » et fit remplacer par « Bebe Rangory », une de ses descendants. Cette reine était recherchée par les soldats à l’époque pour sa dignité et sa loyauté. Toutefois, elle avait un don spécial de s’échapper et de fuir à ces derniers toute au long de sa vie. Elle décida de rester célibataire pour se protéger et régna avec ces frères : Ravolamisa, Andriantefy et Ramanandraibe. Actuellement, la résidence de « Bebe Rangory » est habitée par les descendants de son frère Andriantefy et conserve quelques vestiges d’habitats. Elle est nommée « Rovan’i Fenoarivo ». Les tombeaux des frères et de leurs descendants se trouvent dans la cour de la résidence et sont considérés comme sacrés pour demander des bénédictions. Les descendants sont en plein projet de réparation et de réhabilitation du « Rova » actuellement car depuis des années, aucun entretien n’a été fait.

La Commune de Fenoarivo est le centre du foko « Zanakantitra », du temps de royauté à Madagascar, et continue jusqu’à présent à perpétuer la tradition à travers des cérémonies aux endroits ancestrale comme le site d’Andriatsihanika 6.

Il est à noter que l’histoire de la CRF et des sites change selon le narrateur et les responsables. De ce fait, cette version choisie est la synthèse de l’historique de la troisième génération d’Andriatefy qui demeure dans le « Rova » actuellement : Mr RAZANATEFY Jean-Joseph (Gagah)

La zone de Fenoarivo se situe au carrefour des vestiges de l’histoire et de la culture de l’Imerina. Andriatsihanika, Antsahandinta, Antogona. Ils étaient les sites importants dans le processus de formation de royauté. Il a aussi été une étape dans la marche vers l’ouest lors de la conquête de .

6 Doany se situant à Imeritsiatosika,

18 Sachant qu’au départ, Fenoarivo n’était encore qu’un « Firaisam-pokontany » de la Commune d’. Il fallait attendre l’année 2004 pour que celui-ci gagne son autonomie et son indépendance en devenant Commune Rurale de Fenoarivo 7 (CRF).

1.1.1.3. Délimitation géographique La CRF se situe à 13 km à l’Ouest du centre-ville d’Antananarivo. Elle est incluse dans le District d’Antananarivo Antsimondrano, code postal 102, Région Analamanga. Traversée par la Route Nationale N˚1 ou RN1 le long de 2 km, la Commune est délimitée au Nord, par la Commune rurale d’, à l’Est, par la Commune rurale d’Ampitatafika, au Sud, par la Commune rurale d’Alakamisy-Fenoarivo, et à l’Ouest, par la Commune rurale de Fiadanana. Elle est repérée dans le système de projection Laborde Madagascar par les coordonnées : 501721 ≤ x ≤ 504494,22m pour l’abscisse; 794077 ≤ y ≤ 800985,81m pour l’ordonnée. Nous pouvons la localiser comme suit par rapport aux Communes environnantes. Figure 01 : Carte de localisation de la CRF

Source : Foibe Tao-tsaritany eto Madagascar ou FTM BD 500

7 Les Communes sont urbaines ou rurales en considération de leur assiette démographique réduite ou non à une agglomération urbanisée, sous réserve des dispositions des articles 7 et 8 de la loi n˚94-001 fixant le nombre, la délimitation, la dénomination et les chefs-lieux des collectivités territoriales décentralisées, (article2 de la loi 94-001 du 26 avril 1995, Madagascar)

19 Selon la monographie 2015 d’Analamanga, la région est subdivisée en cent trente- quatre (134) Communes regroupées dans treize (13) districts. Notre zone d’étude est une agglomération se situant dans le district d’Antananarivo Antsimondrano. La Commune est composée de 12 fokontany répartis dans les 32km 2 dont la densité est de 943 habitants par km 2. Le découpage administratif et territorial se présente comme suit :

Tableau 01 : Découpage administratif et territorial de la CRF N˚ LISTE DES QUARTIER OU FOKONTANY VILLAGE FOKONTANY no Liste No Liste mb mb re re 01 AMBANIAVARATRA 02 Ambaniavaratra,Ankadivory - - 02 AMBATOMILAONA 02 Ambatomilona , 03 Ampotaka, Ankerana, Amboibary Tsararay 03 AMBOHIDRAZANA 05 Tampotanana,Antsinanana, Ambaniandrefana, Atsimo, - - Ambaniavaratra, 04 AMBOHIJATOVO Ambohijatovo 07 Ambohijatovo ANTANIMENA 02 Antanimena Antanimena Ambohimanarikely Masinandriana Antavinomby, Manakasina Cité de prof 05 AMBOHIJAFY 03 Ambonilalana 03 Ambohijafy ANTANETY Antaboaka Ambodivona Ambanilalana Antanety 06 AMBONISAHA 02 Andrefakady Andrefakady Ambonisaha Ambonisaha 07 AMPEFILOHA 02 Antsinanana, Avaratra 02 Antsinanana,Avaratra 08 FIRAVAHANA 02 Firavahana Benasandratra 09 MADIOMANANA 03 Ambohidrofia 05 Afovoantanana Antaboaka Atsimotanana Madiomanana Atsinanatanana Adrefatanana Andafiandrefana 10 SOAVINIMERINA 03 Tanana ambony, Avarabohitra,Atsimombohitra 11 TSARAHONENANA 02 Tsarahonenana, Tsarahonenana Anjanamiaro Anjanamiaro 12 TAMPONTANANA 06 Tampotanana, Atsinanakady Tampotanana Atsimokady, Avarakady Mangoro Mangoro Est et Ouest Source : Commune rurale de Fenoarivo, Monographie 2015 La répartition des 12 fokontany de la Commune est expliquée suivant ce tableau.

20 Nous pouvons également voir la répartition des secteurs de la Commune selon cette carte ci-dessous. Figure 02 : Carte de délimitation sectorielle de la CRF

Source : Commune Rurale de Fenoarivo

Cette carte résume la position de notre terrain d’étude par rapport aux autres Communes environnantes et la limite des quartiers ou fokontany qui la forment. Étant donné la proximité entre ces Communes et leurs historiques, certains sites touristiques sont reliés malgré le traçage communal.

1.1.2. Milieu humain et socio-économique de la CRF

La description de la population et des infrastructures sociales et économiques est importante pour bien connaître notre zone d’étude.

21 1.1.2.1. La population Selon le recensement général de la CRF de l’année dernière (2015), la population de la Commune est actuellement au nombre de 30.191 dont 50 % est jeune et active 8. Les ménages de la Commune comptent 9 057. La répartition par fokontany par sexe se présente comme suit : Tableau 02 : Répartition de la population par sexe et par fokontany N˚ d’ordre FOKONTANY TOTAL SEXE TOTAUX MASCULIN FEMININ 01 AMBANIAVARATRA 1 607 1 735 3 342 02 AMBATOMILAONA 1 865 1 992 3 857 03 AMBOHIDRAZANA 1 204 1 418 2 622 04 AMBOHIJATOVO 601 569 1 170 05 AMBOHIJAFY 1 707 2 094 3 801 06 ANDREFAKADY 587 800 1 387 AMBONISAHA 07 AMPEFILOHA 430 396 826 08 FIRAVAHANA 829 815 1 644 09 MADIOMANANA 1 399 1 425 2 824 10 SOAVINIMERINA 667 680 1 347 11 TSARAHONENANA 489 591 1 080 12 TAMPOTANANA 3 013 3 278 6 291 TOTAUX 14 398 15 793 30 191 Source : Commune Rurale de Fenoarivo, Monographie 2015

Sur ce tableau, on remarque le nombre important des femmes par rapport aux hommes, et la concentration de la population au sein du Fokontany Tsarahonenana.

1.1.2.2. Les infrastructures sociales

L’existence et l’état des infrastructures font partie des indicateurs nécessaires pour l’étude monographique d’une localité. Voici les détails sur les différents types d’infrastructures présentes dans les 12 fokontany de la Commune. ‹ Les établissements sanitaires La Commune est composée d’1 Centre Hospitalier Universitaire (CHU), 01 CSB (Centre de Santé de Base), 05 Dépôt de médicament, 01 Dispensaire Privé, 02 Dentisteries et 01 Bloc sanitaire en cours de construction

8 CRF

22 ‹ Les infrastructures d’équipements Tableau 03 : Les infrastructures d’équipements de la CRF EQUIPEMENTS NOMBRE Puits 77 borne fontaine 22 bassin public 02 douche public 02 Pavillon 17 éclairage publique opérationnelle depuis 2009 10 Source : Commune Rurale de Fenoarivo, Monographie 2015 ‹ Communication, information et sécurité Poste : 01 Transport : 03 (KOFIAMO G, TRANSMAR, COTRANSMAR) Activité : transport en commun Brigade de la gendarmerie nationale : 01 Poste avancé : 01 ; Police communale : 03 ‹ Les établissements scolaires Tableau 04 : Les établissements scolaires de la CRF PUBLIC PRIVÉ Nombre Nombre Nombre Nombre d’établissements d’étudiants d’établissements d’étudiants PRÉSCOLAIRE 04 129 13 678 NIVEAU I 07 2 168 15 2 004 NIVEAU II 00 13 1 479 NIVEAU III 01 614 08 820 ASAMA 00 29 TOTAUX 12 2 911 49 5 010 Source : Commune Rurale de Fenoarivo, Monographie 2015

1.1.2.3. Les activités économiques

Le secteur primaire domine dans la Commune puisque les activités de la population se basent sur l’agriculture et l’élevage. A part ces deux activités, d’autres pratiquent l’artisanat et le commerce, à titre d’activités complémentaires. Notons que 15 % de la population environ travaillent hors de la Commune c’est-à-dire dans les bureaux, dans le transport, dans le commerce ainsi que d’autres activités qui nécessitent la migration quotidienne de l’individu vers la ville.

23 En réalité, l’agriculture reste l’activité principale de la population car 90 % 9 des ménages sont des agriculteurs. Les produits agricoles les plus fréquents sont le riz, les légumes et les oranges. Ces deux derniers ravitaillent la ville d’Antananarivo. La notoriété de la Commune se situe dans ses vergers dont les fruits sont connus dans tout le pays.

Tableau 05 : Type de culture et leurs destinations Rendements Surface Production Consommation Commercialisation RIZ 03 Tonne ̸ ha 650ha 1fois ̸ an 80% 20% LEGUMES 4000Tonne ̸ an 400ha 1 fois ̸ an 5% 95% ORANGES 1000Tonne ̸ an 350ha 4fois ̸ an 80% 90% Source : Commune Rurale de Fenoarivo, Monographie 2015

Notons que 45 % de la superficie est constituée de rizière. La superficie inondable s’étend à 1 400ha et les cultures sont saisonnières.

Pour ce qui est de l’élevage, il reste encore une activité secondaire d’appoint en complément des autres activités agricoles. L’effectif des éleveurs est de 5 à 10 % de la population. Les principales filières existantes de ce secteur sont les bovins, les vaches laitières, les porcins, les volailles et le poisson.

Par ailleurs, pour le développement de la Commune, diverses activités se sont également aménagées au fil du temps tels que les industries et les entreprises ainsi que les ONG et associations.

Tableau 06: Liste des industries et entreprises

N˚ DENOMINATION LOCALISATION BRANCHE ACTIVITES 01 FENOIMINEX FKT Ambohidrazana INDUSTRIE TANNERIE (CASAGRANDE) 02 CROCO RACHING LTD FKT Firavahana INDUSTRIE ELEVAGE et TANNERIE 03 BOULANGERIE FKT Ambatomilona ENTREPRISE FROMAGE et YAOURT 04 BOULANGERIE FKT Ambatomilona ENTREPRISE PAINS 05 BOULANGERIE FKT Madiomanana ENTREPRISE PAINS Source : Commune Rurale de Fenoarivo, Monographie 2015 Des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et associations s’instaurent également dans la Commune.

9 Commune Rurale de Fenoarivo

24 Tableau 07 : ONG ET ASSOCIATIONS N˚ STATUT DENOMINATION LOCALISATION ACTIVITES 01 Association F.T.M.A FKT Ambatomilaona Agricultures (légumes, orange, riz) 03 ONG H2FTA FKT Ambaniavaratra Développement rural 04 ONG 3F2A FKT Ambaniavaratra Social 05 ONG C.C.J FKT Tampotanana Jeune et social 06 Association Fikambanam-behivavy FKTAmbaniavaratra Social TARATRA 07 Association ASSOCIATION FKT Tampotanana Social RANOSOA Avarakady 08 Association ASSOCIATION LOVA FKT Tampotanana Social 09 Association ASSOCIATION FKT Ambohidrazana Social RANOSOA 10 Association AFAFI FKT Ambonisaha Social Source : Commune Rurale de Fenoarivo, Monographie 2015 Certains habitants exercent l’artisanat comme source de revenus. Du fait de l’environnement hydrographique et végétatif de la Commune, ses plaines sont souvent inondées. A partir de cela, ils fabriquent des filets ainsi que des pirogues pour les pécheurs. Tableau 08 : Artisanat N˚ ACTIVITES NOMBRE LIEU PRODUITS 01 Salon de coiffure 08 FKT Tampotanana FKT Ambonisaha FKT Ambatomilona FKT Ambohidrazana 02 Tailleur et couturier En centaine FKT12 03 Menuiserie 05 FKT Tampotanana Boiserie FKT Ambonisaha Meubles FKT Tsarahonenana FKT Ambanihavaratra 04 Forgeron 01 FKT Tsarahonenana Fer forge 05 Ouvrage métallique 02 FKT Ambaniavaratra FKT Ambonisaha

Source : Commune Rurale de Fenoarivo, Monographie 2015 1.1.3. La Commune de Fenoarivo et le tourisme Étant donné que la Commune rurale de Fenoarivo se situe dans le district d’Antananarivo Antsimondrano - Région Analamanga, il s’avère nécessaire de décrire la

25 situation du secteur tourisme dans le pays puis dans la région Analamanga et le type de tourisme adapté à la CRF. 1.1.3.1.Le secteur tourisme à Madagascar Madagascar dispose d’une impressionnante biodiversité, de beauté naturelle et d’un patrimoine culturel pour accueillir le tourisme comme source de croissance économique et de réduction de la pauvreté. La vision présidentielle, et partagée par le Ministère du Tourisme, estime 1 million de touristes en 2020 dont 500 000 sont attendus pour cette année 2016 10 . En général, les principaux motifs de voyage des touristes à Madagascar sont la découverte de la nature, l’écotourisme et le tourisme balnéaire. 11 Entre-autres, pour notre recherche nous nous sommes focalisés sur le tourisme pratiqué en milieu rural. D’ailleurs, selon le milieu et le motif des voyageurs, il existe différentes formes et types de tourisme. En bref, les formes de tourisme existant à Madagascar sont : Le tourisme urbain : ou les voyages touristiques effectués en ville. Il représente l’ensemble des ressources et des activités touristiques qui se trouvent dans le milieu urbain. Le tourisme rural : une activité touristique ayant lieu en milieu rural, mettant en avant la qualité de la vie à la campagne et les bienfaits des produits locaux. Ce type de tourisme vise des retombées locales, valorise les ressources naturelles, les paysages, les patrimoines et la culture locale. Il sera développé un peu plus dans la section suivante. Le tourisme balnéaire : concerne les voyages en bord de la mer. Pour Madagascar, elle est entourée de 5 500 km de côtes de toutes natures avec d’immenses lagons ourlés de plage de sable blanc aux côtes rocheuses. L’écotourisme : basé sur le contact avec la nature et les cultures traditionnelles. Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, l’écotourisme est une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales. Il englobe le tourisme durable mais requiert plus la protection de la nature. Le tourisme culturel : il désigne les mouvements de personnes obéissant à des motivations essentiellement culturelles telles que les voyages d’études, les tournées artistiques, la visite des sites et monuments. Le tourisme de loisirs : Il englobe l’ensemble des activités librement choisies qui sont pratiquées en dehors du lieu de résidence habituelle pendant le temps libre. Les touristes sont aussi motivés par le besoin de diversités inhérentes à la nature humaine.

10 http://www.info-tourisme-madagascar.com/500-000-touristes-des-2016/ 11 Guide du Ministère du Tourisme 2016

26 Le tourisme de paysage : qui consiste à découvrir et admirer les paysages naturels, que ce soit en milieu rural, urbain, ou montagnard. Le tourisme d’aventure : rassemble toutes les activités que les gens réalisent pendant leurs voyages et séjours dans des endroits qui sont différents de leur environnement habituel. Le tourisme d’Affaires : Il est destiné aux opérateurs économiques qui cherchent un nouveau marché. Ces opérateurs transitent dans un pays pendant un séjour qui varie selon la transaction voulue. 1.1.3.2.Le tourisme dans la Région Analamanga

Chaque Région de Madagascar est caractérisée par des potentialités touristiques spécifiques. Pour Analamanga où se situe notre zone d’étude, elle est surtout connue pour les collines sacrées, les vestiges historiques, les sites cultuels, les structures architecturales, les paysages florissants, les us et coutumes, les monuments, les manifestations culturelles, la faune et la flore, etc. De nombreux acteurs œuvrent dans la promotion de cette Région à savoir le Ministère du Tourisme, l’Office Régional du Tourisme d’Analamanga ou ORTANA, le Groupement d’Intérêt Économique ou GIE, l’Eco Tanana, l’Institut des Métiers de la Ville, le Ministère de la Culture et du Patrimoine, l’Office National du Tourisme de Madagascar ou ONTM, les Organisations Non Gouvernementales et d’autopromotion, les compagnies de transport et loueurs de voitures, les organisations liées d’une manière directe ou indirecte au développement du tourisme et les différents opérateurs touristiques tels que les agences de voyages, les tour-opérateurs, les prestataires d’animation et les hôtels et restaurants.

1.1.3.3.Le type de tourisme adapté à la CRF Parmi les différents types de tourisme existants à Madagascar ou notamment dans la Région Analamanga, le tourisme rural est le plus adéquat à notre zone d’étude. En effet, le tourisme rural est une forme de tourisme alternatif en milieu rural. Il désigne un tourisme local, voulu et maitrisé par les gens du pays, un tourisme de rencontre et de partage, puisant ses arguments dans la richesse des terroirs et la convivialité des habitants 12 . La Commune Rurale de Fenoarivo est surtout connue pour ses produits de terroir et sa ruralité même en se situant en péri-urbain. Ces potentialités rurales permettront d’attirer plus de touristes.

Ce type de tourisme consiste non seulement à faire découvrir aux touristes un monde rural tout entier, le mode de vie campagnarde, les occupations favorites de ruraux, leurs

12 http://www.chambragri2b.fr/agritourisme/presentation.php

27 activités : agriculture, élevage, artisanat, etc., mais surtout faire connaitre l’histoire des villages tout en visitant les sites qui les rendent célèbres.

Actuellement, le tourisme rural est en plein essor sur les hautes Terres de Madagascar notamment dans la Région de . Mais nous pouvons remarquer que les zones périphéries de la Région d’Analamanga, classées Rurales, peuvent présenter également ce type de tourisme. Le tourisme rural dans la Commune de Fenoarivo est lié à d’autres formes comme le tourisme culturel, l’agrotourisme et le tourisme d’aventure. En effet, l’Organisation Mondiale du Tourisme définit le tourisme culturel au sens étroit en tant que « mouvements de personnes obéissant à des motivations essentiellement culturelles telles que les voyages d’études, les tournées artistiques et les voyages culturels, les déplacements effectués pour assister à des festivals ou autres manifestations culturelles, la visite de sites et de monuments, les voyages ayant pour objet la découverte de la nature, l’étude du folklore ou de l’art, et les pèlerinages »13 . En d’autres termes, le tourisme culturel provoque de par le monde le déplacement de millions de personnes attirées par l’existence de biens patrimoniaux qui peuvent être naturels ou culturels. Notre zone d’étude présente dispose des patrimoines culturel et naturel. Rappelons que pour l’UNESCO « patrimoine » se définit comme « l’héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir ». Et puis, l’agrotourisme est « une activité touristique complémentaire à l’agriculture ayant lieu sur une exploitation agricole. Il met en relation des producteurs agricoles avec des touristes ou des excursionnistes, permettant à ces derniers de découvrir le milieu agricole, l’agriculture et sa production à travers l’accueil et l’information que leur propose leur hôte. 14 » 1.1.3.4.Limites de la CRF

Pour la voie de communication, qui est l’une des principales sources pour développer la Commune, notons quelques problèmes sur la RIP n˚7 (Route d’Intérêt Provincial) : 7 km de la route d’Ambohijafy vers la Commune de Fiadanana est en terre et en mauvais état; et sur la RIC (Route d’Intérêt Communal) : 21 km de la route est en terre et en mauvais état et non praticable en période de pluie. À part cela, la Commune traverse aussi divers problèmes car il n’y a aucune pharmacie communautaire, aucune bibliothèque, aucune salle de sports et aucun marché communal mais heureusement que le marché d’Alakamisy se trouve à proximité.

13 Le tourisme en bref, Réseau de veille en tourisme - Chaire de tourisme Transat de l’ESG UQAM, 2011 14 Groupe de concertation sur l’agrotourisme au Québec (mars 2002)

28 D’ailleurs, concernant l’historique et les vestiges de la Commune, chacun à leur version, certains ne veulent pas raconter et d’autres ne connaissent pas l’histoire. Aucune version officielle n’est apparue et les dirigeants locaux semblent ne pas s’en soucier.

1.2. Les outils théoriques de l’étude

Pour mieux comprendre la recherche, il importe de la cadrer par les théories et définitions. Ce présent chapitre délimitera l’étude par les définitions et théories utilisées durant la recherche ainsi que la synthèse de quelques ouvrages traitant l’objet de recherche.

1.2.1. Conceptualisation du tourisme

Actuellement, le tourisme est très répandu et chacun le définit selon ses principes et ses objectifs. Il s’avère alors nécessaire de le définir suivant le contexte de notre étude.

1.2.1.1. Notion générale sur le tourisme

En général, le terme de « tourisme » renvoie à l’idée de déplacement de son lieu de résidence vers un lieu plus ou moins éloigné, pour un temps variable, aux fins du loisir. Autrement dit, c’est l’action de voyager pour le plaisir ou pour se cultiver 15 .Littéralement, le mot « tourisme » vient du mot anglais « tour », qui peut être interprété comme dans l’expression « faire un tour » ou « voyager ». Sa définition au sens large ne s’est vraiment développée qu’après une mesure sociale et les congés payés et s’est élargie surtout dans les pays industrialisés à partir des années 1930 16 .

Ensuite, les premiers transports se sont organisés avec les premiers hébergements collectifs et les premières agences de voyages notamment celui de Thomas Cook 17 avec les premières guides touristiques de Baedeker 18 . Ces derniers ont tous vu le jour en Europe mais se sont évolué et réparti au cours du temps. De ce fait, la conception du tourisme varie selon les auteurs et le milieu d’étude.

15 Pluridictionnaire, 1977 16 LANQUAR.R. Économie du tourisme, Presse Universitaire de France, collection « que-sais-je? », n˚2065, 1983, 127 pages 17 L’homme d’affaire britannique pionnier du secteur touristique et fondateur du groupe touristique « Thomas Cook » 18 Libraire et écrivain allemand qui s'est fait connaître en inventant le guide moderne du voyageur

29 Selon l’Organisation Mondiale de Tourisme, dit OMT 19 « le tourisme est un phénomène social, culturel et économique qui implique le déplacement de personnes vers des pays ou des endroits situés en dehors de leur environnement habituel à des fins personnelles ou professionnelles ou pour affaires. Ces personnes sont appelées des visiteurs (et peuvent être des touristes ou des excursionnistes, des résidents ou des non-résidents) et le tourisme se rapporte à leurs activités, qui supposent pour certaines des dépenses touristiques. » Les quatre organisations internationales à savoir la Commission de Statistique des Nations-Unies, l’OMT, l’OCDE et l’Eurostat définissent le tourisme comme « les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leur séjour dans les lieux situées en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l’exercice d’une activité rémunérée dans le lieu visité.»20 Quant à nous, nous allons adopter celle de Marc Boyer, historien du tourisme, qui le définit comme «l’ensemble des phénomènes résultant du voyage et du séjour temporaires de personnes hors de leur domicile en tant que ces déplacements satisfont, dans le loisir, un besoin culturel de la civilisation industrielle 21 . Le besoin culturel, sous-entend une construction intellectuelle progressive ou issue de l’éducation et le phénomène lié à la civilisation industrielle et à celle qui lui succède donc à ses moyens techniques . Pour Madagascar, selon la loi n˚95-017 portant sur le Code du tourisme, elle donne la définition suivante : « le tourisme est une industrie en majorité exportatrice qui concerne l’ensemble des activités économiques offrant des services aux touristes. »22 . Le tourisme est classé dans l’activité du secteur tertiaire 23 du pays vu qu’il regroupe les industries de service et de marketing en promouvant une destination ou en valorisant des potentialités touristiques d’une localité.

Pour spécifier notre étude sur le secteur tourisme nous nous sommes basée sur deux ouvrages généraux dont :

• Jean-Michel DEWAILLY, Emile FLAMENT, Le tourisme , SEDES 2000,191p

19 OMT est l’institution spécialisée des Nations Unies de promouvoir un tourisme qui soit responsable, durable et accessible à tous. 20 Commission de Statistique des Nations-Unies, Organisation Mondiale du Tourisme, Organisation de Coopération et de Développement Économique et Eurostat, 2001, « Recommandations concernant le cadre conceptuel, 138pages, p27 21 Le tourisme en France , EMS, 2003 22 « Tourisme et développement durables ». Ministère des transports, tourisme et météorologie, 23 Les activités économiques sont regroupées en trois grands secteurs : secteur primaire, secondaire et tertiaire.

30 • Alain MESPLIER, Pierre BLOC-DURAFFOIUR, Le tourisme dans le monde , Bréal, 2000, 303p Le premier ouvrage explique que les flux touristiques apparaissent actuellement comme l’un des aspects essentiels de la mobilité des hommes. La transformation des sociétés par ce secteur apparaît comme un phénomène en forte croissance qui marque fortement l’espace. Les implications économiques, sociales et environnementales sont considérables. La matière touristique offre une très grande variété de composantes naturelles et artificielles qui doivent être considérées à différentes échelles. Le processus de touristification dépend de l’échelle espace-temps en général. Les auteurs affirment que le système touristique s’articule sous trois plans : spatial, économique et social. Ils appuient surtout que l’espace contribue à la modification et à l’organisation de la géographie du tourisme pour équilibrer l’offre et la demande touristique. L’espace récepteur du tourisme peut être subdivisé en espaces récréatif littoral, montagnard, rural et urbain. Chacun dispose de ses spécificités et de ses enjeux selon la demande et l’offre. Concernant notre objet d’étude, le tourisme en espace rural, touche surtout le tourisme pratiqué dans l’arrière-pays ou dans des agglomérations urbaines proches. Il se base particulièrement sur l’attraction des éléments naturels, la qualité des paysages, mais aussi la dissémination de l’offre et le caractère diffus de la fréquentation. Sa clientèle est plus élitiste et le patrimoine rural prend une place croissante dans la mise en œuvre de politiques de développement local. Le second document décrit l’évolution du tourisme depuis l’Antiquité et le Moyen- âge jusqu’à présent. Il explique les différents types de tourisme et les acteurs multiples travaillant dans ce secteur. Il développe également l’importance des flux planétaires et la situation contrastée du pays du Nord et du Sud dans la filière tourisme. Ce dernier occupe un rôle économique croissant aussi bien dans le pays récepteur qu’émetteur. À propos de notre domaine de recherche, le tourisme rural concerne surtout le tourisme vert de vague écologiste et s’appuie sur la diversification de l’activité, avec une clientèle plus modeste et génère des enjeux socio-économiques importants.

1.2.1.2.Le tourisme rural

Généralement, le tourisme rural est un type de tourisme qui se déploie dans les campagnes et dont les activités principales sont centrées sur la découverte des milieux ruraux et des activités quotidiennes des paysans comme l’agriculture et l’élevage. Selon le centre

31 national de ressources du tourisme en espace rural 24 , « le tourisme rural se définit dans l’économie globale du tourisme comme la valorisation touristique des espaces agrestes, des ressources naturelles, du patrimoine culturel, du bâti rural, des traditions villageoises, des produits du terroir par des produits labellisés, illustratifs des identités régionales, couvrant les besoins des consommateurs en hébergement, restauration, activités de loisirs, animations et services divers à des fins de développement local durable et de réponse adéquate aux besoins de loisir dans la société moderne dans une nouvelle solidarité sociale ville-campagne.»

De plus, le tourisme rural peut aussi être caractérisé comme suit tel que le propose Erica Vouillamoz : « le tourisme rural contribue à un rapprochement ville-campagne. Il s’agit d’un échange entre la ville qui, elle, offre un potentiel de touristes prêts à découvrir les attraits campagnards et le monde rural, qui, lui va leur donner la possibilité de contact intense avec la nature par la participation à la vie de la communauté villageoise.» 25 Dans ce sens, le tourisme rural permet une intégration plus parfaite et plus intime du touriste.

Tourisme rural, tourisme vert, tourisme à la campagne, agritourisme, tourisme de nature, écotourisme, tourisme doux sont les appellations pour caractériser les pratiques variées du tourisme rural. Comme tout autre type, le tourisme rural englobe des prestations d’hébergement (comme les gîtes ruraux, chambres d’hôte), la restauration (telle que les tables d’hôte, dégustation de vins, de produits du terroir, etc.) et les activités touristiques (le tourisme de randonnée, les activités de pleine nature, cours de cuisine, visites et animations du patrimoine rural, etc.).

Les activités pratiquées dans l’espace rural sont variées selon leur espace-support, et les équipements sont assez diffus. Cette variété de l’offre dépend du contexte naturel d’implantation et de la localisation par rapport aux foyers émetteurs, de l’accessibilité et des objectifs de la communauté locale. En général, les activités sont liées à la nature, à la découverte et à la culture.

Parmi les atouts du tourisme en espace rural, la valorisation du patrimoine bâti et non bâti est un privilège majeur. Le patrimoine des sociétés rurales recouvre les structures agraires, les clôtures, l’habitat rural, les châteaux, les églises, les moulins, les halles et les petites constructions de lavoirs, ponts, calvaires. Ensuite, le non-bâti rassemble les coutumes,

24 Source, Le tourisme rural , 2003, p8 25 VOUILLAMOZ.E « Tourisme rural au Valais », École Suisse de tourisme, 1990, p3

32 fêtes, traditions locales, langue, gastronomie, métiers en voie d’extinction et l’artisanat qui favorisent l’attractivité touristique des lieux.

Pour mieux étudier le concept du tourisme rural, nous avions étudié deux ouvrages spécifiques et élaboré de nouvelles perspectives par rapport au concept relevé dans ces écrits. Les ouvrages sont les suivants. • Source, Le tourisme rural: acteurs, clients, produits , Hors-séries n˚5, juillet 2003, 90p • Henri GROLLEAN, André RAMUS, Espace rural, espace touristique: Le tourisme à la campagne , La documentation française, Paris 1986, 381p

En général, ces deux ouvrages expliquent que le tourisme rural est favorable pour le changement et le développement du milieu rural sous conditions de plusieurs facteurs.

Le premier document appuie l’idée que le tourisme rural est un moyen de promouvoir la cohésion économique et sociale de plusieurs territoires. Il peut être inséré dans la politique de développement régional pour réduire les écarts de développement entre les différentes régions. Les activités et les patrimoines ruraux à exploiter dans le tourisme rural sont nombreux mais tributaire de l’espace. Pour satisfaire la demande des touristes, l’offre du tourisme rural s’est progressivement organisée et professionnalisée. Ils expliquent qu’après des enquêtes de motivation, le séjour à la campagne trouve son origine dans la recherche de culture, d’histoire, d’éléments liés à l’architecture, la gastronomie ou l’œnologie, puis dans les activités de pleine nature 26 . Depuis une dizaine d’années, les enquêtes font apparaitre quatre attentes fortes des touristes en milieu rural tels que la convivialité entre la famille et les amis, les prestations moins chères dans les hébergements et les shoppings, les activités plus culturelles et des séjours plus écologiques profitant de l’espace vert et de nature.

Le second ouvrage met en exergue l’importance de l’espace rural comme espace touristique au profit de tous les acteurs. Il appuie les conditions à respecter pour développer cette forme de tourisme. Les auteurs expliquent que le développement du tourisme à la campagne repose sous trois axes principaux. Primo, l’adaptation du secteur avec les évolutions constantes et à l’environnement économique du milieu. Les acteurs doivent adapter les activités avec le milieu d’implantation. Secundo, il est nécessaire d’apporter une forte innovation pour insérer le tourisme à la campagne; il faut améliorer la conception des produits, les méthodes de promotion des types d’hébergement et d’accueil ainsi que de bien

26 Source, « Le tourisme rural: acteurs, clients, produits », Hors-séries n*5, juillet 2003, p34

33 valoriser les produits touristiques en milieu rural. Tertio, il ne faut pas négliger l’union de tous les acteurs participant à la promotion du tourisme rural car ce sont des facteurs clés. Chacun d’eux occupe une place importante pour promouvoir le tourisme à la campagne.

1.2.1.3. Le tourisme et le développement

Le 25 septembre 2015, les pays membres de l’Organisation des Nations-Unies, y compris Madagascar, ont défini dix-sept (17) objectifs dans le cadre du développement durable. D’où les Objectifs de Développement Durable ou ODD. Ce dernier nommé également Objectifs mondiaux, est un appel mondial à agir pour éradiquer la pauvreté, protéger la Planète et faire en sorte que tous les êtres humains vivent dans la paix et la prospérité. Chaque secteur d’activité est concerné par ces objectifs et les cibles spécifiques sont à atteindre dans les 15 prochaines années. L’objectif du développement durable est de définir des schémas viables et conciliant les trois piliers : économique, social et environnemental des activités humaines.

De ce fait, le secteur tourisme agit dans la durabilité par le tourisme durable. Il englobe toutes les formes de tourisme respectueux de l’environnement et soucieux du bien-être des populations hôtes. En se basant sur le développement durable, le tourisme durable est caractérisé par trois aspects reliés les uns aux autres : l’économique, l’environnemental et le socioculturel. Entre autres, le tourisme durable est un moyen de développement du tourisme par le respect des trois piliers du concept du développement durable : le respect de l’environnement socio-économique, le respect de l’environnement culturel, et le respect des ressources naturelles. Ce schéma l’explique mieux : Figure 03 : Concept de tourisme durable

Source : www.google.com\définitiontourismedurable

34 L’OMT définit le tourisme durable ou responsable comme un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil.

En effet, nul ne peut ignorer à nos jours le rôle capital que le tourisme peut jouer en tant que secteur moteur de développement social et économique respectueux de l’environnement d’un pays. F VELLAS affirme que : « le tourisme réalise ainsi le passage d’une société jadis fermée, composée d’États clos, repliés sur eux-mêmes, à une société ouverte, universelle, où les contacts entre les hommes sont devenus une réalité quotidienne. Le tourisme satisfait un besoin, profondément ressenti, de connaissance des autres, d’échange, mais aussi d’évasion, de santé et de progrès social. Il est l’un des phénomènes, peut-être le plus marquant, du développement économique et social de notre société 27 . » Ainsi, ce secteur joue un rôle primordial et contribue considérablement à l’apport en devises, à la promotion de l’emploi, au développement local et engendre des mutations sociales et culturelles. Le tourisme durable met en équilibre les besoins de l’industrie du tourisme et ceux de la communauté locale tout en protégeant l’environnement. Tous les types de tourisme devraient donc suivre le principe du développement durable. En s’appuyant sur les ressources culturelles, le tourisme est essentiellement une forme de développement économique.

Certes, ces dernières décennies, et singulièrement depuis les travaux de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement (1987), et la conférence des Nations Unies sur le même sujet (1992), à mesure que l’on établissait les liens de cause à effet entre l’environnement, la culture et les problèmes socioéconomiques liés à la pauvreté et à la pollution, la notion de développement durable s’est peu à peu imposée en même temps que la nécessité de concilier le progrès économique et social avec la protection et la conservation de l’environnement et des ressources naturelles. 28

1.2.1.4. Le tourisme rural et le développement Le tourisme en milieu rural, l’objet de notre travail, participe également à ce développement. Rappelons que le tourisme rural est considéré comme un voyage d’agrément par lequel les touristes visitent les sites touristiques et effectuent des activités ludiques en milieu rural. Mais au-delà de cette définition, le tourisme rural revêt une autre représentation,

27 F.VELLAS, Économie et politique du tourisme international , Paris, Economica, 1985 28 Mike ROBINSON, David PICARD, Tourisme, culture et développement durable , UNESCO, 2006, p15

35 celle d’un voyage contribuant au développement local. Toutes les activités et offres pendant le séjour des touristes en milieu rural s’attachent au développement de la localité tout en respectant les attentes de touristes. De ce fait, le tourisme rural est en étroite collaboration avec le développement rural. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que quand on parle de développement local, la population locale est toujours la première cible du projet, la personne est au centre du développement. Il s’agit donc de renforcer le capital humain. (Vachon, 1993)

Le développement rural a comme objectif principal de lutter contre la pauvreté. Certes, les objets de ce constat évoluent suivant la situation sur place. Selon une étude effectuée par le FAO (Food and Agriculture Organisation) en 2005 : « Les centres de préoccupations de bases du développement rural sont : le rôle de l’agriculture, la diversification, la durabilité, la communauté, la décentralisation, les liens institutionnels et partenariats, la bonne gouvernance publique et pouvoir ».

Concernant le concept de développement, nous avions étudié les ouvrages suivants : • Gilles DURUFLE, René FABRE, J.M YUNG, Les effets sociaux et économiques des projets de développement rural , La documentation française, 1988, 201p • Liliane BENESAHEL, Myriam DONSIMONI, « Le tourisme, facteur de développement local », éditions PUF, collection Débats, 1999, 105p

Le premier ouvrage relate le fait que l’une des caractéristiques des pays en voie de développement est la distance entre les objectifs des pouvoirs publics ou des développeurs d’une part, et la structuration interne (objectif, stratégie) du milieu rural d’autre part. C’est cette rencontre entre un milieu rural et une volonté de profonde transformation, initialement extérieure à ce milieu qui fait la spécificité ou la difficulté du projet de développement rural. Il s’organise autour des rapports entre le projet et paysans dont la nature particulière le différencie des autres projets productifs. Pour un projet de développement rural, il est nécessaire de retenir une méthode d’analyse économique ou l’analyse de la filière prolongée avec la méthode des effets. Le succès ou l’échec des projets de développement rural s’expliquera après par l’évaluation des résultats.

Le second ouvrage explique le rôle important du tourisme dans l’économie d’une localité. La participation des locaux dans la filière tourisme contribue à l’augmentation des profits de ce dernier pour atteindre le développement local. Il précise celle des pays en voie de développement qui exige une satisfaction des besoins essentiels.

36 1.2.2. Ouvrages sur le thème À part les ouvrages déjà résumés et élaborés auparavant, les autres écrits scientifiques concernant notre thème et objet de recherches contribue à l’amélioration de la recherche.

1.2.2.1. Ouvrages sur la mise en tourisme du milieu rural Nombreux sont les auteurs qui ont étudié la mise en tourisme du milieu rural. En bref, ils se sont référés sur l’importance de l’information touristique dans la mise en tourisme du monde rural (Tiana Nomenjanahary RAZAFIMANJATO, Enjeux de l’information dans la mise en tourisme du monde rural, Mémoire de Master en Science du tourisme, Université d’Antananarivo) et sur l’intérêt de la mobilisation de la population locale dans la promotion du tourisme rural (Tojo Harivola RATIANARIVO, Participation de la population locale dans le développement du tourisme rural , Mémo ire de Master en Science du tourisme, Université d’Antananarivo). Pour notre étude, nous allons prendre en compte ces deux hypothèses mais au-delà de cela, nous tenterons d’expliquer que ces constats et toutes les démarches à suivre pour promouvoir le tourisme dans une zone rurale dépendent préalablement de l’initiative des dirigeants locaux. 1.2.2.2. Ouvrages sur la Commune Rurale de Fenoarivo Les études fondées dans la CRF ne sont pas nombreuses mais nous avons quand même soulevé quelques écrits scientifiques. Ces ouvrages ne concernent en rien le secteur tourisme mais sur L’impact des formations sur les associations paysannes de FENOARIVO (Sariaka RAKOTOARISOA, Mémoire de maitrise, Université d’Antananarivo, Octobre 2009) et sur Les pratiques culturelles du village d’Ambohijafy (Eugene RASOLOMANAMBONINA, Mémoire de Licence en Sociologie, Université d’Antananarivo, 2011). Ils nous ont servi de guide et de repérage pour l’élaboration de cette recherche.

1.2.3. Les théories adoptées à l’étude Pour diriger notre étude, l’application des théories de base spécifiques est nécessaire. De ce fait, nous avons opté pour la théorie de développement, la théorie de la motivation et l’approche constructiviste. 1.2.3.1. La théorie de développement de LEWIS La théorie de développement de William Arthur Lewis propose une vision dualiste du développement. Elle part du constat que les économies sous-développées sont des économies duales, c’est-à-dire qu’il y a juxtaposition d’un secteur traditionnel et d’un secteur moderne. Ces deux secteurs fonctionnent sur deux modes totalement différents. Dans le secteur

37 traditionnel les besoins sont sociaux et l’avoir n’est pas une fin en soi, dans le secteur moderne les besoins sont économiques et l’accumulation de biens et de marchandises est une fin en soi. D’après cette théorie, le secteur moderne va absorber le secteur traditionnel par un transfert de main-d’œuvre entre le secteur traditionnel et le secteur moderne. William Arthur Lewis est considéré comme fondateur de l’économie du développement depuis son article publié dans Economic Development with Unlimited Supplies of Labour en 1954. Il explique que les théories de la croissance traditionnelle devaient être adaptées aux spécificités des pays en développement. Selon lui, les pays en développement sont caractérisés par la présence d’une économie duale. Dans ces pays coexistent un secteur traditionnel (l’agriculture et les activités informelles), avec un surplus de main-d’œuvre, et un secteur moderne (les industries capitalistes) fonctionnant sur le mode capitaliste: le profit permet de financer l’investissement. La migration de main-d’œuvre provenant du secteur traditionnel vers le secteur moderne tire l’économie, et les profits générés par le secteur moderne créent la croissance et l’accumulation de capital qui financent l’expansion. Le secteur traditionnel, disposant d’une main-d’œuvre bon marché et en quantité suffisante, sert de réservoir à l’industrie 29 . Pour notre cas, le secteur traditionnel désignera les zones rurales qui se basent encore sur l’agriculture et les traditions et qui ont des besoins sociaux et où la population reste encore pauvre. Tandis que le secteur moderne désignera le secteur tourisme suivi des voyageurs qui ont besoin de marchandises désignées par le plaisir et la découverte. D’après cette théorie, les deux secteurs se transfèreront les mains d’œuvre par les avantages socio-économiques obtenus pendant le passage des touristes et en échange la satisfaction des voyageurs. Le modèle de Lewis a montré que dans une économie disposant d’une offre de main- d’œuvre illimitée, les bas salaires et la pauvreté persisteront tant que le coût d’opportunité sera bas. Il a aussi servi d’argument aux programmes d’industrialisation mis en place par les gouvernements dans les années 1950 et 1960, une théorie qu’A. Lewis a défendue durant son association avec les Nations Unies. 1.2.3.2. La théorie des besoins de MASLOW Dans la définition du tourisme rural, nous avons mis en exergue sa contribution au développement d’une zone rurale comme Fenoarivo. Pour que cela soit de manière effective,

29 LEWIS Arthur, La théorie de la croissance économique. Préface de Gaston Leduc. Traduction française de Françoise Pons, Paris, Payor, 1963, p200

38 il faut de la motivation de la part de la population rurale concernée. C’est justement ce que nous éclaire la théorie des besoins de Maslow.

Selon Abraham Maslow, psychologue américain, l’être humain est un tout présentant des aspects physiologiques, psychologiques, sociologiques et spirituels. Chacun de ses aspects est relié à certains besoins humains 30 . Selon lui, ce sont les besoins qui créent la motivation. Maslow détermine ainsi une pyramide des besoins de l’homme et établit le fait que sans réponse au premier de ces besoins le suivant ne peut être envisagé. L’assouvissement et l’accomplissement de ses différents besoins participent donc à notre évolution personnelle et à notre motivation 31 . La pyramide des besoins de MASLOW se présente comme suit : Figure 04 : Pyramide de MASLOW

Source : www.google.com\pyramideMaslow Besoins physiologique : ce sont des besoins indispensables à la survie d’une personne. Ils sont obligatoires et nécessaires étant donné qu’ils sont reliés au fonctionnement du corps humain. Ce sont des besoins concrets : manger, boire, dormir, se vêtir, se reproduire. Besoin de sécurité : c’est un besoin de se protéger contre les agressions d’ordre physique, psychologique et économique. Il s’agit de la sécurité d’un abri ou logement, de la sécurité des revenus ou ressources, de la sécurité physique contre la violence, délinquance et agressions, de la sécurité morale, psychologique, médicale et sociale et la sécurité de la stabilité familiale. Besoins d’appartenance : besoins d’être aimé par les autres, d’être accepté et d’appartenir à un groupe. C’est la peur de la solitude qui apparaît et donc les personnes veulent avoir un statut, être un composant d’un groupe. Besoins d’estime de soi : c’est le sentiment d’être utile et d’avoir de la valeur. Le besoin de se faire respecter et d’être capable d’influencer les autres. Ces besoins d’estime correspondent

30 Bernard Merck, Pierre-Éric Sutter, Gestion des compétences, la grande illusion : Pour un new deal « compétences », De Boeck, Bruxelles, 2009, 302p 31 Abraham MASLOW, Devenir le meilleur de soi : Besoins fondamentaux, motivation et personnalité , Eyrolles, 2008, p285

39 aux besoins de considération, de réputation et de reconnaissance, de gloire de ce qu’on est par les autres ou par un groupe d’appartenance. Besoin d’auto-accomplissement : ce besoin est lié au développement des connaissances. Il correspond aux besoins de se réaliser, d’exploiter et de mettre en valeur son potentiel personnel dans tous les domaines de la vie. Ce besoin peut prendre des formes différentes selon les individus. Pour certains ce sera le besoin d’étudier, d’en apprendre toujours plus, de développer ses compétences et ses connaissances personnelles ; pour d’autres ce sera le besoin de créer, d’inventer, de faire ; voire la création d’une vie intérieure. C’est aussi le sentiment de faire quelque chose de sa vie.

En général, cette pyramide de MASLOW est appliquée surtout dans les organisations de travail et motivation du personnel mais nous pouvons l’adopter dans le domaine du tourisme. Il permet de comprendre comment fonctionne le marché et de considérer les besoins fondamentaux de l’homme pour les motiver à accomplir une tâche tant pour les touristes que pour les acteurs du tourisme. Dans ce projet de recherche, il s’agit de motiver tous les acteurs à promouvoir le tourisme rural dans la Commune de Fenoarivo. Cette théorie de Maslow nous aide à mieux comprendre le fonctionnement de l’être humain pour le motiver. Effectivement, le tourisme peut couvrir les besoins physiologiques par les revenus obtenus, le besoin d’appartenance par les relations avec les touristes, besoin d’estime de soi par la reconnaissance de la valeur de la population locale et le besoin de s’accomplir par l’exploitation des valeurs de chacun lors des échanges durant les visites. Toutefois, certaines populations ne seront pas touchées directement par le tourisme donc la théorie des besoins n’affectera pas la totalité des villageois.

Malgré ses pertinences, ces deux théories resteront insuffisantes sans l’apport d’une autre approche complémentaire qu’est le constructivisme que nous allons décrire ci-après.

1.2.3.3.L’approche constructiviste Le constructivisme est une théorie de l’apprentissage fondée sur l’idée que la connaissance est élaborée par l’apprenant sur la base d’une activité mentale 32. Cette théorie repose sur l’hypothèse selon laquelle, en réfléchissant sur nos expériences, nous nous construisons et construisons notre propre vision du monde dans lequel nous vivons. Elle est développée par Jean Piaget dès 1923 en réaction au behaviorisme33. L’approche

32 Jean-Pierre BOUTINET, « l’ABC de la vie », ERES, 2009, p112 33 Approche psychologique qui consiste à se concentrer sur le comportement observable déterminé par l'environnement et l'histoire des interactions de l'individu avec son milieu

40 constructiviste met en avant l’activité et la capacité inhérentes à chaque sujet, ce qui lui permet d’appréhender la réalité qui l’entoure.

Figure 05 : Construction de l’objet dans l’approche constructiviste

Volonté de transformation des modes de réponse traditionnels

Élaboration d’un Construction d’une représentation projet instrumentale du phénomène étudié et ̸ ou d’un outil de gestion

Source : Raymond-Alain Thiétart et coll., Méthodes de Recherche en Management , 2e édition, DUNOD, 2003

Le constructivisme suppose que les connaissances de chaque sujet ne sont pas une simple « copie » de la réalité, mais une « (re)construction » de celle-ci. Le constructivisme s’attache à étudier les mécanismes et processus permettant la construction de la réalité chez les sujets à partir d’éléments déjà intégrés. Pour le chercheur constructiviste, toute réalité est construite. Elle est créée par le chercheur, à partir de sa propre expérience, dans le contexte de l’action qui est le sien. Il n’existe pas d’objet d’observations indépendantes des observateurs, c’est-à-dire ni données, ni lois de la nature, ni d’objet extérieur. Toute démarche de connaissance comme intentionnelle et téléologique est orientée vers un but. La connaissance construite est donc à la fois contextuelle et relative mais surtout finalisée. Pour le constructiviste, tout objet de recherches est une construction instrumentale du chercheur, élaborée dans le cadre d’une dynamique intentionnelle téléologique et visant la réalisation d’un projet. De ce fait, construire son objet, c’est élaborer un projet finalisé. La connaissance constructiviste se traduit méthodologiquement comme un processus de résolution de problèmes dont la mise en œuvre s’opère grâce à la formulation de représentation et, ou d’outils nouveaux. L’objet d’une recherche constructiviste ne trouve sa forme définitive qu’à la fin de la recherche. Toutefois, le processus d’élaboration de l’objet constructiviste est guidé par le projet que le chercheur s’est initialement donné ou qu’il a initialement construit avec les acteurs de terrain.

41 De ce fait, après les résultats des existants sur la CRF, un projet sur l’élaboration des circuits touristiques sera expliqué dans la troisième partie de cet ouvrage.

1.3. Méthodologie de travail et d’analyse

Pour approfondir les connaissances et ordonner le travail, il est indispensable d’adopter des bonnes stratégies et utiliser des outils adéquats à la recherche. Ce présent chapitre décrira les méthodes et matériels utilisés pour collecter et traiter les données et informations afin de mener à bien ce travail. Des outils d’analyse sont également étalés .

1.3.1. Méthodes de collecte des données

Pour collecter les données, nous nous sommes appuyée sur la méthode documentaire, la méthode d’observation, la méthode interrogative et l’évaluation rurale participative.

1.3.1.1.Méthode documentaire

En vue de réaliser un projet de recherche et d’affiner le thème, il est primordial d’effectuer une recherche documentaire sur le thème choisi. De KETELE (1993 : 33) explique que l’objet de la recherche documentaire est la littérature scientifique relative à l’objet d’étude, et dont le but est l’exploration de la littérature en vue d’élaborer une problématique théorique. L’Association française de normalisation ou L’AFNOR 34 définit cette documentation comme « l’ensemble des techniques permettant le traitement permanent et systématique de documents ou de données, incluant la collecte, le signalement, l'analyse, le stockage, la recherche, la diffusion de ceux-ci, pour l'information des usagers »35 . De ce fait, pour l’élaboration de ce travail, nous avons enrichi les cours théoriques obtenus en salle par la consultation des ouvrages spécifiques et des revues dans diverses bibliothèques comme l’Institut Français de Madagascar (IFM), la Bibliothèque Universitaire d’Antananarivo (BU), la Bibliothèque d’Histoire (BH) de l’Université d’Antananarivo et le Cite Ambatonakanga. Ces derniers nous ont également permis d’établir la liste bibliographique pour renforcer nos connaissances.

En effet, la bibliographie « désigne aussi bien une donnée de base qu’un travail élaboré, un instrument de travail qu’une technique de rédaction ; la bibliographie semble être

34 Organisation française qui représente la France auprès de l'Organisation internationale de normalisation (ISO) et du Comité européen de normalisation (CEN) 35 Accart, Jean-Philippe, Réthy, Marie-Pierre , Le métier de documentaliste , Paris, Éditions du Cercle de la Librairie, 3eme édition, 2008, pages 403

42 avant tout une méthode logique d’investigation documentaire dont le but est d’élaborer une information précise (sous forme de références bibliographiques) qui, à la fois, soutient et justifie un travail intellectuel et lui permet de progresser en lui indiquant des voies nouvelles 36 ». La liste bibliographique se trouve aux dernières pages de cet ouvrage.

Et puis, l’immersion en stage dans l’association Madagascar Tourisme Rural ou MATOR 37 et dans la Commune Rurale de Fenoarivo nous a également aidé à nous documenter et à observer de près l’application du tourisme rural à Madagascar et les existants sur le lieu.

A l’instar de l’ère de la technologie, la documentation en ligne 38 par les sites Internet et la monographie 2015 de la Commune rurale de Fenoarivo furent aussi être des documents essentiels pour notre recherche. 1.3.1.2.Méthode d’observation « L’observation est un mode de collecte de données par lequel le chercheur observe de lui-même, de visu, des processus ou des comportements se déroulant dans une organisation pendant une période de temps délimité 39 .» Elle sous-entend alors la connaissance de ce qui se passe aux alentours de la Commune rurale de Fenoarivo et surtout auprès des habitants, les principaux acteurs de développement rural et les touristes. Dans notre cas, nous avons opté pour l’observation directe 40 des comportements, du processus et du contexte auprès de la zone d’étude. Nous avons aussi procédé à l’observation indirecte pour vérifier les hypothèses posées sans oublier l’observation participante pour s’initier concrètement dans la vie quotidienne des paysans et des touristes. Le travail de terrain répété était alors nécessaire pour effectuer cette observation. 1.3.1.3.Méthode interrogative

Toujours dans le but de collecter des données, la méthode interrogative par entretien et par enquête nous a été utile. Pour compléter les informations et pour plus de détails et précision, les entretiens avec les personnes-ressources ont été nécessaires. Selon A. Beitone et ses coauteurs, « l’entretien est une technique qui consiste à organiser une conversation entre

36 ARCHIMBAUD (J), Bibliographie et recherche documentaire en médecine et pharmacie , Rueil-Malmaison, Sandoz Ed., 1970-72, 2 volumes. 37 Organisateur de voyage solidaire en milieu rural 38 Liste webographie dans les références 39 THIETART et al. 2003, p238) 40 « L’observation directe, c'est procéder à « l’enregistrement, par notes descriptives ou analytiques, d'actions ou d'observations perçues sur le terrain, dans un contexte naturel ». Nga Ndongo (1999 : 300)

43 enquêté et enquêteur 41 », il « se distingue par la mise en œuvre des processus fondamentaux de communication et d’interaction humaine 42 ».L’entretien peut se faire sous diverses formes et variantes. Dans notre cas, nous avons utilisé l’entretien individuel pour nous renseigner auprès des responsables des sites culturels et les administrations, et l’entretien par groupe pour certaine de la population hôte. Les questionnaires directifs dépendaient de la situation et du site visité.

Pour renforcer l’entretien lors du travail de terrain, l’établissement d’une enquête était indispensable. L’enquête est un mode de recueil de données extrêmement répandues car elle permet de recueillir des données sur une grande variété. Nous avions effectué notamment une enquête auprès des villageois, des dirigeants locaux, des touristes et des paysans.

Pour effectuer cette enquête, il est nécessaire d’élaborer un questionnaire. Il constitue un des éléments essentiels de l’enquête; c’est l’instrument d’enregistrement et de stockage de l’information. Il est très flexible du fait de la variété des questions pouvant être posé. Pour notre cas, nous avons établi un questionnaire pour la population locale, pour les administrations ou autres fonctions et pour les touristes. Le questionnaire d’entretien avec les enquêtés était aussi établi au préalable.

Par ailleurs, pour compléter l’enquête, l’échantillonnage est aussi nécessaire. Faute de temps et de matériels, nous ne pouvons pas enquêter toute la population locale et les cibles respectives. L’échantillonnage consistera alors à représenter la population et reproduira aussi fidèlement que possible les principales caractéristiques de la population étudiée. Elle permettra essentiellement à tirer des informations d’une fraction d’un grand groupe ou d’une population, de façon à en tirer des conclusions au sujet de l’ensemble de la population.

Selon DE KETELE (1971 :112), échantillonner c’est choisir un nombre limité d’individu qu’on va observer et mesurer un caractère dans le but de tirer des conclusions applicables à la population entière dans laquelle le choix a été fait ou à laquelle on s’intéresse. Le mode de constitution de l’échantillon est d’une importance capitale, son choix est fondamental car il conditionnera, en particulier, la validité d’induction. Pour notre étude, nous avons choisi pour l’échantillonnage non probabiliste par quotas. Elle vise à étudier un échantillon représentatif de la population mère grâce à une sélection de celle-ci réalisée au préalable à partir de critères spécifiques (fonction, lieu d’origine, sexe…). Ainsi, les

41 Alain Bétoine et ses co-auteurs p.25 42 Quivy L. Campenhoud, 1995, p. 194

44 caractéristiques des individus, notamment leurs opinions et attitudes seront représentatives de la population mère. Le choix des enquêtés était alors par convenance.

Tableau 09 : Échantillonnage Cibles Dirigeant Population Autres Dirigeants doany, local locale (non-résidents) trano be et rova NOMBRE 17 16 62 5 D’ENQUÉTÉ TOTAL 100 Source : Auteur, 2016 Pour les dirigeants locaux, nous avons enquêté dans chaque fokontany donc 12 enquêtés et 5 fonctionnaires dans la Commune avec un responsable des chaque sites cultuels. Ce qui donne au total 22 enquêtés. Pour la population locale, 16 enquêtés et pour les non- résidents de la CRF, 62.

1.3.1.4.Évaluation Rurale Participative (ERP)

L’ERP est une méthodologie simple qui place le village ou toute autre communauté rurale au centre de préoccupation du développement rural et lui donne la possibilité de participer à la préparation et l’exécution des Plans pour la Gestion des Ressources du Village (Communauté). Ces plans soutiennent les projets basés dans le milieu rural et mènent vers une gestion soutenue des ressources naturelles. 43 C’est une stratégie qui encourage les institutions des milieux ruraux à initier leur auto-développement. Cette méthodologie incite la participation des communautés rurales et la discussion en groupe, propose des alternatives pour les régions en difficultés et traite les informations recueillies ensemble que tous les membres peuvent commenter, réviser et critiquer. Cela permet utilement de faire des vérifications et de confronter les données recueillies par les membres du groupe eux-mêmes

Pour notre cas, les étapes suivantes ont été suivies pour collecter des informations

43 Programme pour le Développement International, Clark University, p2

45 Figure 06 : Conception de l’ERP

La Sélection du Site : CRF

Les visites préliminaires

La collecte des données: spatiales, techniques,

La Synthèse et l’Analyse des Données

Le Classement des problèmes

Le classement des o ccasions , opportunités

L’adoption du plan ou projet

L’exécution Source : Auteur, 2016 1.3.2. Méthode de traitement des données Après avoir collecté les données, il est important de savoir les traiter pour rendre les informations utiles et significatives. Cette section décrira les outils utilisés durant la recherche pour traiter les informations recueillies.

1.3.2.1. Les outils de travail

Pendant la réalisation de ce travail, nous avons utilisé divers matériels tels que les fournitures de bureau : 3 cahiers, 1 carnet de note, 5 stylos, 2 crayons mais également les matériels et consommables informatiques comme 1 ordinateur portable, 1 imprimante, 2 clés USB, des papiers vélins et 1 dictaphone pour l’entretien. Les appareils photos numériques ont aussi contribué à l’enrichissement des données.

Et puis, nous avions eu recours au logiciel sphinx et le Microsoft Excel 2010 et Word 2010 pour traiter les informations ou les analyser afin de les organiser. Les logiciels de traitement de photo nous a également rendu service pour la mise en forme des cartes.

1.3.2.2. Le chronogramme des activités

Pour mieux ordonner notre travail, nous avons établi un chronogramme d’activité qui se présente comme suit :

46 Tableau 10 : Chronogramme des activités Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Aout Sept Oct. Nov. 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 Documentation Travail de terrain Dépouillement et traitement Rédaction

Source : Auteur, 2016

1.3.2.3. Les problèmes rencontrés

Comme dans tout autre travail, des obstacles nous ont bloqués pendant la réalisation de ce projet de recherche. Concernant la documentation, les ouvrages spécifiques sur la Commune et surtout les historiques et les cartes étaient difficiles. Aucun document officiel n’est apparu jusqu’à ce jour, ce qui rendait obligatoire la transcription des faits et des histoires racontées par la population locale. Et même, les versions de l’histoire collectée sont différentes. Certains villageois ne veulent pas en parler et même les dirigeants locaux. Le temps nous a aussi fait défaut car les cours théoriques en salle étaient limitées. La recherche documentaire était à renforcer alors que le sujet était un peu vaste. Lors des enquêtes, l’approche auprès des populations locales étaient un peu difficile vu que certaines d’entre elles ne comprennent pas vraiment le domaine du tourisme.

1.3.3. Les matériels utilisés et les outils d’analyse

En plus de l’étude monographique de la zone d’étude et les outils théoriques, d’autres éléments nous ont aussi servi de matériaux pour l’élaboration de ce projet de recherche. Et pour l’exploitation des données et la vérification des hypothèses, l’exploitation de quelques outils d’analyse est nécessaire. Parmi les divers outils d’analyses existants, notre choix s’est focalisé sur l’outil FFOM, l’arbre des problèmes et l’analyse PESTEL.

1.3.3.1. Les matériels utilisés

Afin de mener à bien la recherche, les éléments suivants nous ont servi de matériaux essentiels :

47 - les données statistiques du Ministère du tourisme et de l’ORTANA ainsi que de quelques opérateurs touristiques. Ces rapports nous ont aidé à repérer au mieux la situation du secteur tourisme dans le pays actuellement ; - les cartes de délimitation de la Commune et les cartes touristiques de l’ORTANA; - les différents ouvrages ; - les brochures d’ORTANA des sites touristiques d’Analamanga.

1.3.3.2. L’outil FFOM

L’outil FFOM est l’acronyme des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces issu du sigle anglais SWOT ou Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats. La Commission européenne le définit comme « un outil d’analyse stratégique. Il combine l’étude des forces et des faiblesses d’une organisation, d’un territoire, d’un secteur, avec celle des opportunités et des menaces de son environnement, afin d’aider à la définition d’une stratégie de développement. » Les forces et les faiblesses reflètent le contexte interne d’un programme ou d’une organisation tandis que les opportunités et les menaces font référence au contexte externe, notamment aux facteurs échappant au contrôle du programme ou de l’organisation, qui affectent ses activités.

L’analyse FFOM, parfois dite « analyse de cadrage » permet de repérer les problèmes et l’expérience passée interne; et les opportunités et les menaces sont axées sur l’extérieur et l’avenir. Elle permet donc d’évaluer un site pour l’instauration et la mise en place d’un projet de développement ou également d’aider à élaborer un plan d’action pour une nouvelle initiative.

Dans le cas de notre projet, il s’agira de voir les forces, faiblesses, menaces et opportunités de la Commune de Fenoarivo en matière de tourisme rural pour relever un projet développement.

1.3.3.3. L’arbre des problèmes

L’arbre à problème est un outil méthodologique très simple, qui permet de schématiser pour mieux analyser une situation problématique. Il relèvera le problème principal et étalera les causes de ce dernier. Il sera présenté sous forme de causes à effet pour mieux le démontrer. Pour notre étude, il sera utile pour analyser les éventuels problèmes empêchant la promotion du tourisme rural dans la Commune Rurale de Fenoarivo.

48 1.3.3.4. L’analyse PESTEL

L’outil PESTEL est une méthode d’analyse permettant d’évaluer l’influence des facteurs externes sur l’organisme ou le milieu étudié. Les domaines d’analyse se concentreront sur

• La Politique ou l’ensemble des décisions prises par les autorités locaux, nationaux et des instances internationales pour fixer de nouvelles règles du jeu. • L’Économie : état de santé macroéconomique qui crée des tendances de fond en matière de niveau de consommation. • Le Social : évolution de la population et de ses caractéristiques générant, entre autres, de nouveaux comportements d’achats. • La Technologie : les avancées et innovations technologiques qui viennent fragiliser le leadership technique des acteurs en présence. • L’Écologie : les règlementations et contraintes écologiques, les nouvelles normes édictées par les positions prises en matière de développement durable. • La Législation : évolution du cadre règlementaire et législatif. Avec des impacts de tous ordres pouvant créer des charges supplémentaires, des lourdeurs administratives, des accès restreints à certains marchés, etc. L’analyse PESTEL est le point de départ indispensable pour toute étude sur l’environnement d’objet de recherches. Pour notre étude, cet outil sera nécessaire pour évaluer les impacts environnementaux, sociaux et économiques du tourisme rural sur le développement de la Commune Rurale de Fenoarivo.

En résumé, le tourisme est un outil favorable pour le développement et la croissance économique. Le tourisme rural est une forme de tourisme appuyant à l’exploitation et la conservation du potentiel touristique du milieu rural. Pour la Commune de Fenoarivo, elle dispose divers atouts qui peuvent être valorisés en tant qu’attraction touristique. Pour ce faire, des outils d’analyses et méthodes de travail sont nécessaires ainsi que des concepts théoriques. La théorie des besoins de MASLOW a permis de savoir les besoins fondamentaux de l’être humain pour le motiver à contribuer au développement du tourisme et la théorie de développement de LEWIS l’a renforcée par la complémentarité des modes de vies rurales et les activités touristiques.

La deuxième partie décrira alors l’analyse des résultats obtenus par ces outils ainsi que des recommandations pour la promotion du tourisme rural dans la CRF.

49

DEUXIEME PARTIE :

PRÉSENTATION ET ANALYSE

DES RÉSULTATS,

RECOMMANDATIONS

DEUXIEME PARTIE : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS, RECOMMANDATIONS La deuxième partie de notre travail va être consacrée à l’analyse des résultats. Ainsi démontrera-t-elle également la pertinence de la méthodologie adoptée. Elle comporte trois volets dont l’analyse des potentialités touristiques de la Commune, la présentation des résultats des enquêtes suivies de l’étude des impacts et, enfin, les recommandations

2.1. Analyse des potentialités touristiques de la CRF Ce chapitre exposera les atouts touristiques de la zone d’étude. Pour ce faire nous allons présenter l’état des lieux, puis les analyser par la méthode FFOM, et enfin essayer d’interpréter les résultats des enquêtes

2.1.1. États des lieux L’état des lieux consiste à exposer les réalités existantes dans la zone d’étude en termes de tourisme. Nous allons alors le présenter sous trois angles : les atouts naturels, les atouts culturels et le milieu rural. 2.1.1.1. Les atouts naturels Les milieux ruraux sont souvent connus par leur beauté naturelle, l’environnement sain et les paysages florissants. En tant que zone rurale, la CRF regorge d’attraits naturels : partant de la rivière de Sisaony sur la digue, avec l’admiration du paysage vert de la riziculture de la grande plaine de Betsimitatatra (à peu près 600km2 de superficie s’étendant de la rivière d’Andromba jusqu’à Farahantsana), et en passant par les sentiers de vergers, jusqu’au beau panorama offert par cet ensemble à l’imposante ville des mille qui surplombe toute l’Imerina. Le paysage naturel de la CRF est culturalisé actuellement. En effet, la richesse créée par le tourisme dépend largement des valeurs subjectives et immatérielles comme la beauté des paysages naturels, l’authenticité et la portée symbolique des différentes expressions et traditions culturelles 44 . En empruntant cette route des périphéries, les touristes intéressés par la découverte de la nature et passionnés d’aventure seront satisfaits. Cet ensemble peut être classé comme faisant partie d’un patrimoine naturel, lequel englobe les notions de biodiversité, de collections, de pratiques culturelles traditionnelles, ou présente de connaissances et des expérimentations.45 Sur ce, la CRF est dotée de potentialités naturelles. L’architecture de certains habitats est communément construite en argile rouge qui est lié à l’histoire coloniale.

44 MacCANNEL, 1976 45 Charte internationale du Tourisme culturel , La gestion du Tourisme aux Sites de Patrimoine , ICOMOS, 1999

51 Photos 01 : Les paysages naturels de la CRF

Source : Clichés de l’auteur, Octobre 2016

2.1.1.2. Les atouts culturels Des sites historiques et culturels sont présents dans la Commune de Fenoarivo. Chaque village dispose d’un site où se déroule un certain rituel marquant leur originalité. Pour ce qui est du « Rova de Fenoarivo », c’est un lieu cultuel ou demeure l’ancien habitat de « Bebe Rangory » ou Rangorin’Imerrina, avec les tombeaux de ses frères et leurs descendants étant donné que Rangory n’était pas marié. Des pratiquants y viennent demander des bénédictions et des souhaits jusqu’à présent. Photos 02 : Rovan’i Fenoarivo

Source : Clichés de l’auteur, Octobre 2016

52 Ces tombeaux sont ceux des frères de Bebe Rangory et ses descendants. Les petites cases au-dessus sont appelées « Trano masina » qui sont des emblèmes royales et un endroit pour que les mânes des ancêtres se reposent.

Le Rova, même demeuré par les descendants conserve encore des vestiges historiques :

Photos 03 : Vestiges historiques du Rova Fenoarivo

Source : Clichés de l’auteur, Octobre 2016

À gauche, les meubles de Bebe Rangory venant de la reine d’Angleterre. Notons que cette dernière en a offert deux pour Madagascar, une armoire dans le Rovan’Ambohimanga et l’autre celle de Fenoarivo. À droite, un grand trou nommé « zohy » est un lieu où Bebe Rangory se réfugie pour échapper aux soldats. Ce trou mène vers quatre chemins : vers l’eau sacrée ou « dobo », vers le « hadivory », vers le grand portail de l’époque et l’un reste mystère jusqu’à présent.

Photos 04 : Sortie de secours de Rangory

Source : Clichés de l’auteur, Octobre 2016

53 Actuellement, avant d’effectuer un travail de construction dans le Rova, il est obligatoire de prendre de l’eau dans ce « Dobo ».

Notons que Rangory régnait longtemps à Fenoarivo et disposait d’une force exceptionnelle d’où le dicton malgache actuel « Rangory no fototry ny afo », littéralement traduit en « Rangory est l’origine du feu ». A l’époque son sens désignait la force et le don de pressentiment de Rangory pour protéger Fenoarivo mais actuellement, ce dicton a changé de signification.

Passons maintenant aux autres lieux sacrés de la Commune. En effet, le respect des parents, des ainés et des ancêtres font partie depuis longtemps de la culture malagasy. Les malgaches ont une intime relation avec les ancêtres et croient que ces derniers leur protègent et leur donnent bénédiction dans toutes les activités effectuées. Dans le village d’Ambohijafy, deux lieux nommés « Vodintany » avec les « Trano manara » et « Trano Be » sont classés parmi les lieux sacrés. Trois autres doany dont celui « d’Andrianony », « d’Andriantsakalava » et de « Ramaintsoakanjo », en relation avec celui d’Ambohijafy peuvent être également visités lors du passage des touristes dans cette zone. Photos 05: Tranomanara d’Ambohijafy

Source : Clichés de l’auteur, Octobre 2016

Une « Trano manara », généralement une petite case, est un emblème roya, surmontant certains tombeaux. Celui d’Ambohijafy est celle du tombeau d’Andriamahafandriana, le chef et le dictateur du village à l’époque de la royauté ou « olon-dehibe 46 ». Généralement, la tombe est entourée d’une palissade et du bois. Auparavant, les tombeaux des rois et reines de très haute lignée furent surmontés de « Tranomasina ». Actuellement, les riches ont copié

46 Entretien avec Ngandriana Rakoto, gardien du Trano Be d’Ambohijafy

54 cette tradition sauf que l’appellation leur diffère car la petite case surmontant les tombes des gens riches furent nommée « Trano manara ». Photo 06 : Trano be d’Ambohijafy

Source : Cliché de l’auteur, Octobre 2016

La « Tranobe » est actuellement gardée et entretenue par une famille qui y vit. Certains objets comme les meubles et autres y sont conservés; par contre le coin des ancêtres, ou « Anjorofirarazana » est peu aménagé. Pour respecter son caractère sacré, il est interdit de prendre photo. Des lois et interdits régissent le « trano be » et ses croyants tels que : l’interdit du porc, l’interdit de l’ail, l’interdit d’élever tout animal de robe noire, l’interdit d’entrer dans un foyer où il y a un mort, l’interdit de se marier hors de la société d’origine et l’interdit sur la transaction individuelle bancaire. Ces derniers sont devenus une norme et une culture de la société. Actuellement, des villageois continuent encore à respecter ces rituels et d’autres ne les honorent plus.

Une association nommée « Tanora Manandratra ny Netin-drazan’Ambohijafy » (TMNA) est fondée depuis 201 ans pour regrouper les descendants d’Ambohijafy, notamment les pratiquants pour harmoniser le fonctionnement des rituels. 47 De plus, cet habitat témoigne de la prouesse architecturale ancienne des cases malgaches traditionnelles d’Antananarivo et de ses périphéries 48 .

47 Entretien avec Mr Ngandriana Rakoto, gardien du Trano be Ambohijafy 48 « Les anciens maisons sont entourées de fossés et sont perchées sur des éminences, sur les pentes ou sur les bords de précipices. Elles sont construites principalement de joncs et couvertes de chaume ; mais celles de noblesse sont de bonne charpente, bien construites et spacieuses. Le toit, qui est plus élevé que les murs de la maison, couvert de joncs très élégamment tressés et imperméables à la pluie, est supporté par trois grands arbres qui ressemblent aux mâts d’une frégate, un de chaque côté, un troisième au milieu. De chaque côté du toit sont érigés deux poteaux croisés en forme de fourche, souvent de soixante pieds de long, et aux extrémités de ces fourches sont attachés de petits oiseaux en bois, et même en argent qui sont présumés présenter le

55 La case est faite de bois et se présente sous forme de « trano kotona » ou la forme de la maison traditionnelle malgache. Auparavant, les rois vivant à Analamasina, Analamanga actuellement, avaient leurs propres palais. C’étaient des « trano kotona » ou des maisons faites en bois simple et ne se démarquaient pas des habitations de la population vivant autour. Les bois étaient plats et épais structuré pour former le mur. Ils sont coupés assez bas, et son emplacement est fait légèrement incliné à l’horizontale. Les « trano kotona » sont aussi appelés « trano sarendry » selon la structure des bois. La case d’Ambohijafy respecte ces normes et mérite une considération particulière.

En ce qui concerne les trois autres sites, elles se trouvent dans les territoires de la Commune voisine qui est la Commune Rurale d’Alakamisy où Fenoarivo a été rattachée jusqu’en 2004, date de son autonomie. Dès lors, les deux Communes voisines poursuivent leurs collaborations. Ce qui fait que la promotion du tourisme rural dans la CRF ne peut se séparer de celle d’Alakamisy étant donné leur proximité et parce que juste une parcelle de route les sépare. Photos 07 : Doany d’Andriantsakalava

Source : Clichés de l’auteur, Octobre 2016 bonheur et la prospérité qui prévaut dans la maison. Les maisons sont partagées par deux nattes, et les meubles consistent généralement seulement en grands pots en terre pour contenir de l’eau, avec des couvercles en natte, en petits plats, en quelques grands plats pour les aliments, en un pilon pour écraser le riz, en un balai et en quelques pots à tabac sur le lit et près du foyer. Il n’y a pas de cheminé dans la maison. Le lit est surélevé de douze pieds, et même, dans les grandes maisons, de dix-huit et vingt pieds. On y monte au moyen d’une sorte d’échelle. En plus du lit, il existe une autre plate-forme élevée sur laquelle se trouve une provision de trois mois de riz. Le foyer se trouve au centre de la pièce et la maison n’a qu’une seule porte, construite d’une seule pièce de bois, et à hauteur considérable. Une seule fenêtre part presque du sol, et les deux tournées vers l’ouest », OBERLÉ Ph.- Tananarivo et l’Imerina , Antananarivo, 1976, p65

56 D’une manière générale, les couleurs blanc, vert et rouge dominent à Madagascar. À part le sens de la propreté du blanc, elle désigne également le peuple malgache et le rouge indique le Roi. Cela explique l’ultime relation d’indépendance du peuple et du Roi au temps de la période coloniale. Photo 08 : Doany de Ramaintsoakajo

Source : Cliché de l’auteur, Octobre 2016 Photos 09 : Doany d’Andrianony

Source : Clichés de l’auteur, Octobre 2016

Prenons le cas du « doany d’Andrianony ». Pour demander une bénédiction, il faut d’abord prendre de l’eau sacrée dans le lieu, puis se baigner avec, ensuite prier devant la croix

57 avec l’eau, après l’emmener sur le tombeau d’Andrianony à Alakamisy, et enfin conserver l’eau chez soi. Après la réception de la bénédiction, il faut revenir sur le lieu et donner une offrande selon les demandes ou les attentes des pratiquants. Ces lieux appelés « Doany » ou lieu de culte et d’offrande sont encore fréquentés et conservent leur sacralité 49 .

En général, les « doany » remplacent les temples ou les églises chez les chrétiens. Par contre, il est possible de découvrir dans un « doany » des éléments symbolisant à la fois le christianisme et le paganisme entre autres la Croix, la Bible, la statuette de la sainte Vierge. Ce fait décrit le phénomène de syncrétisme. Ce dernier était une doctrine constituée d’emprunts philosophiques ou religieux divers, organisés pour former un tout cohérent 50 . Autrement-dit, c’est la cohérence entre deux doctrines différentes.

Les motifs de la fréquentation de ces lieux sont divers, à savoir : la recherche du remède face aux maladies, les demandes de bénédiction pour celles qui désirent un enfant ou pour ceux qui vont effectuer un voyage à l’étranger (étudiant ou travailleur, ou autres), ou pour ceux qui désirent faire fortune et réussir leur vie etc. Des tabous et interdits sont toutefois à respecter.

Selon Robert Jaovelo-Dzao 51 , les interdits sont à la fois d’ordre vestimentaire et alimentaire. Il est tabou de se vêtir en noir et en rouge comme il en est de même d’élever des chèvres, du porc ou de manger du citron, du canard et de l’ail. Les jours interdits sont le mardi et le samedi, l’un considéré comme creux et l’autre pour une raison personnelle.

Les offrandes dépendent de la satisfaction des croyants, mais en général il s’agit de partager le doux : les bonbons, le miel, le sucre ; le fort : le coq rouge, le zébu, le mouton et le gras : l’oie ou le canard. 52

Ces lieux de mémoire constituent des patrimoines culturels et historiques de la Commune qui éveilleront la curiosité historique des touristes.

D’ailleurs, étant donné l’évolution de la technologie et des pratiques actuellement, la Commune conserve encore les us et coutumes ancestra des malgaches comme les pratiques de l’art funéraire, de l’exhumation et de circoncision ou « didim-poitra ».Ces pratiques sont

49 Le « Doany » est le lieu particulier où les Malagasy entretiennent leurs relations avec les ancêtres. 50 Microsoft® Encarta® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. 51 Robert Jaovelo-Dzao, Mythes , Rites et transes à Madagascar , 1996, 52 Entretien avec Mr RATSIMANDRESY Jean Chrysostome, gardien du Doany d’Andrianony

58 suivies d’une fête traditionnelle. A Madagascar, les arts funéraires varient d’une région à une autre. Ils constituent ainsi une attraction à part entière que les visiteurs peuvent découvrir au cours de leur périple. À Ambohijafy, on peut déjà voir le tombeau du seigneur Andriamahafandriana. C’est un tombeau royal appelé « Trano manara », traduit littéralement en français maison froide.

Toujours dans ce contexte, la CRF témoigne de prestigieux vestiges muets de l’histoire de l’Imerina sur les hautes terres centrales de Madagascar, à savoir le « Tambohon’ny Ntaolo ». En effet, ce sont des murailles qui délimitaient un lieu de résidence et marquaient la classe sociale du propriétaire par la hauteur de l’édifice. L’érection de ces murs se faisait par tranches successive ou par étages, et la hauteur idéale est de cinq mètres, neuf mètres et onze mètres. Le symbolique des nombres impairs dans l’édification du « Tamboho » représente l’imperfection de la nature humaine. Et par ses actes, l’homme est appelé à s’élever au rang supérieur tout au long de son existence. Selon un paysan de 80 ans de Firavahana, ces murailles sont composées de mélanges de terres rouges avec de l’eau et des liants végétaux ou par l’alliage d’œufs et de bouse de zébus qu’il fallait macérer et piétiner durant des longues journées, ou même des mois, et attendre que la mixture soit « cuite ». Elles sont également connues sous le nom de « Tamboho gasy » pour désigner des édifices construits par les malgaches ou « Tambohon ny Ntaolo » en réference à l’ancienneté de ces murs. Plusieurs villages de la CRF conservent encore ces remparts en terre de couleur rouge latérite qui constituent un des éléments du paysage culturel de la zone. Photo 10: Tamboho gasy

59

Source : Clichés de l’auteur, Novembre 2016

L’édification de ces murailles nécessitait une main-d’œuvre considérable. Plusieurs familles s’unissaient parfois pour construire un « tamboho » clôturant quelques maisons, mais le plus souvent certains furent édifiés par une main-d’œuvre d’esclaves pour le compte de gros propriétaires terriens de l’aristocratie. 53

2.1.1.3. Activités, vie quotidienne et produits du terroi r

La CRF est surtout connue pour ses produits du terroir, notamment les légumes, le riz et les oranges. La notoriété des vergers d’orangers d’Ambohijafy et ses environs constitue une forte potentialité touristique pour la Commune. En effet, avec 350 ha de sentier d’oranger et de rendement de 1 000 tonnes par an, les agriculteurs adoptent leurs propres techniques attirant les touristes. Ce potentiel peut être la base de l’agrotourisme qui est une composante du tourisme rural. L’agrotourisme est l’ensemble des activités touristiques prenant appui sur les exploitations agricoles; il ne se pratique qu’à la campagne. Au cours des dernières années, le tourisme gastronomique commence à prendre place. Les touristes recherchent des destinations où ils pourront goûter aux saveurs propres à une région ou à un pays. Ils sont intéressés par la participation à des activités qui gravitent autour de la gastronomie. Les produits du terroir de Fenoarivo peuvent dans ce cas les satisfaire.

Durant le passage des visiteurs, l’initiation aux activités agricoles peut être pratiquée en observant directement. Des associations d’agriculteurs se concentrent pour améliorer et conserver l’image de la Commune, mais des failles persistent encore, surtout en matière de commercialisation. Ainsi, le mariage de l’agriculture et du tourisme permettra de découvrir

53 OBERLÉ Ph.- Tananarivo et l’Imerina , Antananarivo, 1976, p25

60 les produits de la région, de participer à un festival culinaire, d’apprendre sur la culture ou la fabrication d’un produit et d’aller à la rencontre de la vie rurale.

Et puis, les légumes et le riz constituent aussi des produits du terroir de la Commune et en tant que milieu rural, d’autres activités locales spécifient aussi la Commune. Toutes ces richesses sont illustrées par les images suivantes : Photos 11 : Vergers d’orangers d’Ambohijafy

Source : Clichés de l’auteur, Juin, Octobre 2016

Photos 12 : Produits du terroir

61

Source : Clichés de l’auteur, Novembre 2016

Photos 13 : Activités quotidiennes

62

Source : Clichés de l’auteur, Novembre 2016

2.1.2. Analyse par la matrice FFOM

D’après les définitions de la matrice FFOM que nous avons vu auparavant, son fonctionnement fera l’objet de cette section. Voici le tableau récapitulatif qui résumera ces points saillant

63 2.1.2.1. Les forces, faiblesses, opportunités et menaces de Fenoarivo Tableau 11 : FFOM du tourisme à Fenoarivo THEMES FORCES FAIBLESSES OPPORTUNITES MENACES Spécificité du Æ Paysage exceptionnel; Æ Manque Æ Tourisme de découverte à Æ Risque d’abandon en milieu Æ Sites historique cultuels d’information sur concrétiser ; matière du tourisme. et naturels ; l’offre ; Æ Population active et jeune. Æ Vaste territoire Æ Stéréotype des Æ Ouverture à l’agrotourisme exploitable; locaux face aux sites Æ Variété des milieux cultuels ; naturels ; Æ Environnement sain Æ Plusieurs spécificités locales ; Æ Vie rurale. Moyen d’accès Æ Proximité de la ville Æ Quelque piste Æ Possibilité de combiner Æ Dégradation de Æ Accessible et moyen de carrossable avec des sites du moyen- quelques pistes. transport abordable ; impraticable pendant la Ouest d’Antananarivo; Æ Moyen de transport saison de pluie ; Æ Complémentarité et divers. Æ Absence d’entretien interrelation des produits à de la route. vocation touristique des Communes avoisinantes. Infrastructure et Æ Présence du centre Æ Manque Æ Existence des associations accueil d’accueil village AINA ; d’infrastructure paysannes ; Æ Existence de l’hôpital d’accueil spéciale pour Æ Présence de plusieurs Fenoarivo ; touristes centres de loisirs dans les Æ Présence d’eau et Æ Absence des Communes environnantes. d’électricité. activités de loisirs Æ Absence d’initiative pour le développement du tourisme. Æ Insécurité ;

64 THEMES FORCES FAIBLESSES OPPORTUNITES MENACES Produits du terroir Æ Diversité du produit du Æ Usage des Æ Grenier de la ville Æ Absence de terroir ; techniques de d’Antananarivo; retombées économiques Æ Complémentarité des production ancienne ; Æ Forte demande dans la pour la population produits ; Æ Absence de capitale. locale; Æ Filières agricoles débouché Æ Perte de la développées. Æ Absence de production à cause des financement agricole ; diverses maladies Communication, Æ Présence des Æ Absence des Æ Orientation de la vente Æ Concurrence des investissements et associations locales ; investisseurs pour les professionnels du autres organismes ou organisations Æ Initiation à l’approche touristiques ; tourisme ; entités exploitant l’axe participative ; Æ Manque de Æ Existence de l’Office ou les autres Æ Présence des réseaux partenariat et de Régionale du Tourisme destinations technologiques : relation externe ; d’Analamanga qui contribue avoisinantes. Facebook, téléphone, Æ Manque de à la promotion de la internet,…. collaboration entre les destination Antananarivo organismes publics, privés et population ; Æ Inexistence d’une branche tourisme au niveau de l’administration locale. Æ Manque de circulation d’information ; Æ Manque d’animation socio-culturelle. Éducation et Æ Présence du Centre Æ Taux Æ Possibilité d’influencer les formation Régional de l’Institut d’alphabétisation formateurs dans le CRINFP National de Formation faible ; pour faire des voyages Pédagogique (CRINFP) Æ Non conscience des d’études à Fenoarivo. enjeux des produits et sites du milieu

Source : Auteur, 2016

65 2.1.2.2. Interprétation du tableau

Concernant l’image de la CRF ou sa spécificité locale, elle dispose d’un paysage naturel et culturel avec une vue panoramique intéressante. Son environnement reste encore propre et la vie rurale est conservée même si elle ne se trouve qu’à 13km de la capitale. La population est jeune et active surtout dans les activités agricoles. Toutefois, le manque d’information touristique sur ces atouts peut risquer l’abandon de la Commune en matière de tourisme. Ce manque d’information sur la structure et démarche du tourisme fait que la population autochtone se méfie des visiteurs par peur de détruire ou de négliger leurs croyances et sites cultuels.

Pour les moyens d’accès à la Commune, la RN1 est la plus adéquate pour s’y rendre. D’autant plus que cette route est en bon état avec un frais de transport commun variant entre 400 à 800 Ariary pour s’y rendre. Malgré cela, les transports en commun passent juste sur la route principale et les habitants des villages en arrière-plans doivent s’y rendre à pied. Heureusement que des moyens de transport en commun comme les cyclopousses s’y installent. Ces derniers peuvent être utilisés comme moyens de transport lors des circuits touristiques. Mais, à part la RN 1, d’autres axes sont ouverts pour accéder à la Commune. Certains d’entre eux sont en mauvais état. Et pourtant, ces autres axes sont des points stratégiques pour le tourisme vu qu’ils peuvent valoriser la CRF pendant les visites des sites touristiques comme le site culturel d’Anosivato, ou le marché artisanal de la digue, ou vers Antogona, , etc. Nous pouvons donc en définitive combiner les circuits se trouvant dans l’axe moyen-ouest d’Antananarivo.

Photo 14 : Moyen de transport : cyclopousse

Source : Clichés de l’auteur, Octobre 2016

66 Sur le plan des infrastructures et accueil, la CRF dispose d’un centre d’accueil nommé « Village Aina » dans le quartier de Benasandratra, Fokontany Firavahana. Ce centre se trouve à 1,5 km au sud du chef-lieu de la Commune rurale de Fenoarivo. Le domaine du village s’étend sur une superficie totale de 4,11 Ha. Des bâtiments au nombre de douze sont érigés sur 1 700 Ha et qui servent respectivement de résidence à la congrégation des Sœurs des Filles de la Sagesse. Entre autres, le village mène des actions communautaires pour participer au développement de la communauté 54 . À part le fait d’être une résidence pour les sœurs, il participe également à la scolarisation et l’alphabétisation des personnes nécessiteuses et à la formation des agriculteurs pour un meilleur revenu par la création des associations paysannes. D’autant plus, le village Aina occupe une ferme de 2,4 Ha contenant un bâtiment d’étable, de poulailler ou clapier, d’un potager, d’un verger, d’un étang pour l’initiation à la pisciculture, d’une pépinière, d’une réserve pour la fabrication et l’utilisation des engrais pour les besoins de la culture du village et une terre en friche pour l’application et démonstration pendant la formation.

Les cultures et élevages entrepris par le village Aina lui servent aussi bien de moyen d’autosubsistance que de vitrine pour les paysans agriculteurs. Et encore, le centre dispose de 8 chambres d’hôte pour accueillir tout groupe de personnes lors des retraites spirituelles, formations et touristes de pèlerinage. Ce village est un point fort du tourisme : les touristes peuvent admirer de près la vie du monde rural. Il peut également nous servir d’hébergement lors des visites des touristes.

54 Entretien avec Sœur Eva, Octobre 2016

67 Photos 15 : Village Aina

Source : Clichés de l’auteur, Octobre 2016 L’adduction en eau potable et l’électrification, le Centre Hospitalier Universitaire et les diverses associations paysannes fortifient la force de la Commune pour devenir une destination touristique. Malgré ces divers atouts, il manque les infrastructures formellement pour le développement du tourisme à Fenoarivo. Et même pour l’hébergement chez l’habitant, des normes sont encore à organiser pour les familles d’accueil.

Concernant les produits du terroir, la Commune a une bonne réputation pour ses vergers d’orangers, du riz et légume. D’où la possibilité de pratiquer l’agritourisme. Toutefois, l’exploitation de ces produits et leur rentabilité restent encore faibles.

En ce qui concerne la communication, les investissements et organisations, le manque d’initiative des promoteurs du tourisme et de partenariat diminuent la valeur touristique de la Commune. Le manque d’information touristique réduit la notoriété de la Commune.

68 Pour ce qui est de l’éducation et de la formation, le taux de scolarisation reste un peu faible mais évolue de jour en jour. L’existence du Centre régional de l’Institut National de Formation Pédagogique contribue à la visibilité de la Commune lors des passages des formateurs.

Ainsi se présentent les états de lieux du tourisme dans la Commune mais d’après les enquêtes effectué, les touristes et la population locale ont leur mot à dire pour promouvoir le tourisme dans la Commune.

2.1.3. Analyse des données d’enquêtes En plus de l’analyse par l’outil FFOM, l’analyse des données d’enquête est aussi nécessaire, surtout pour la vérification des hypothèses. Cette section présentera les résultats des enquêtes suivis des analyses. 2.1.3.1. La Commune de Fenoarivo, une zone méconnue L’enquête a été menée auprès de 100 personnes dont le choix a été fait par convenance. 16 enquêtés étaient de la population locale, 22 des administrations locales et 62 des non-résidents dans la CRF. L’avis des résidents de Fenoarivo est très important pour savoir leurs impressions sur la mise en tourisme du milieu.

Figure 07 : Profil des enquêtés

Profil des enquêtés

Population locale 16% Administations autres locales 62% 22%

Population locale Administations locales autres

Source : Auteur, Novembre 2016

La plupart des enquêtés étaient des non-résidents de la Commune pour savoir au mieux leur connaissance de la zone. Parmi ces personnes-ressources, seuls les 10 % sont des étrangers mais les 90 % sont des malgaches. Le choix de profil des enquêtés est très essentiel pour obtenir

69 une meilleure information et leurs réponses dépendent de leur situation par rapport à la Commune.

D’après les résultats, 70 % des enquêtés connaissent la Commune de Fenoarivo et parmi eux, les 42 personnes la connaissent par sa forêt d’orangers, les 16 par son historique en tant que passage des mille guerriers au temps de la conquête d’Andrianampoinimerina et les 6 par ses sites cultuels et les 6 autres pour diverses raisons telles que le Centre Régional de Formation Pédagogique ou les menuiseries ou le village Aina.

Figure 08 : Connaissance de la Commune de Fenoarivo

Connaissance de la Commune de Fenoarivo

45% 40% 42% 35% 30% 25% 20% 15% 16% 10% 5% 6,00% 6,00% 0% Forêt d’oranger historique Culture Autres

Source : Auteur, Novembre 2016

La plupart des enquêtés ne connaissent la Commune que pour son verger d’oranger alors qu’elle dispose d’autres atouts touristiques intéressants. La mise en valeur de ses autres potentialités est utile pour rendre la Commune en destination touristique .

Donc, en général, nombreux sont ceux qui ne connaissent pas vraiment la Commune. Son image reste juste sur le fait d’être un grenier d’orangers alors qu’elle contient d’autres atouts. Des mesures sont à prendre pour valoriser ses autres potentialités. Les enquêtés ont leurs avis sur les moyens à entreprendre pour faire connaitre les atouts de la Commune.

70 2.1.3.2. Les moyens pour rendre visible la Commune Parmi les enquêtés, les 82 individus sont déjà passés dans la Commune. La plupart sont des malgaches mais les étrangers ne la connaissent pas vraiment. Chacun d’eux ont leur propre direction mais en général, Fenoarivo reste juste un lieu de passage avant de s’y rendre dans leur destination. 74 individus sont intéressés à connaitre un peu plus la Commune que ce soit à travers un circuit touristique ou par des s éances et plaques d’information.

Figure 09 : La curiosité des enquêtes

La curiosité des enquêtés

60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00% pas du tout un peu oui tout à fait

Source : Auteur, Novembre 2016

D’après cette courbe en forme d’aire, 24 % des enquêtés ne sont pas trop intéressés par la connaissance de la Commune (pas du tout et un peu) tandis que les 76% (réponse oui et tout à fait) s’y intéressent que ce soit par un circuit ou d’autres moyens. Nous pouvons donc promouvoir le tourisme rural dans cette Commune pour participer à la relance de son image en commençant par des actions de communication.

71 Figure 10 : Les origines de l’invisibilité de la Commune

spécificité glob

Non réponse 3 111manque d'information 37 111manque d'information 115autres 2 111manque d'information 114insécurité 2 111manque d'information 113probleme de transport 2 111manque d'information 112manque d'infratstructure 18 112manque d'infratstructure 18 112manque d'infratstructure 114insécurité 2 112manque d'infratstructure 113probleme de transport 2 113probleme de transport 2 113probleme de transport 114insécurité 2 114insécurité 4 115autres 6

Source : Auteur, Novembre 2016

Donc, d’après ce graphe, la réponse des enquêtés a été au choix multiple mais nous pouvons constater que le manque d’information est la base du développement du tourisme à Fenoarivo. Les autres problèmes sont secondaires et peuvent être résolus si les atouts sont plus visibles. 2.1.3.3. Vérification de l’hypothèse 1 La promotion du tourisme nécessite des actions préétablies et appropriées au milieu d’étude. Il est important de considérer toutes les opérations susceptibles de sensibiliser les touristes aux attraits de la destination ou de ces produits touristiques. Pour la Commune Rurale de Fenoarivo, une destination à vocation touristique mais peu connue, le développement touristique dépend d’abord des actions publicitaires, de l’information et de la mise en place de programmes de nouveaux produits. Il est alors primordial de prendre en compte toutes les actions pour rendre visible la Commune afin qu’elle attire des touristes. Ce qui vérifie la première hypothèse posée auparavant : « une meilleure visibilité des atouts culturels, naturels et le milieu rural de la CRF incitent les touristes à la visiter.» En effet, cette première hypothèse met en exergue l’importance de la visibilité des potentialités de la Commune afin de la rendre en destination touristique. L’outil FFOM et les résultats d’enquêtes nous permet de la valider. .

72 2.2. Analyse des problèmes de Fenoarivo

Pour atteindre un objectif, il est essentiel de savoir les freins ou barrières qui en empêchent. Dans ce chapitre, nous allons essayer de découvrir les causes principales qui bloquent la promotion du tourisme dans la Commune de Fenoarivo. Nous allons les décrire par l’arbre des problèmes, puis expliquer les principaux rôles des acteurs dans cette promotion pour pouvoir vérifier la deuxième hypothèse.

2.2.1. Les causes principales

Le manque de promotion du tourisme dans la Commune est dû à différentes raisons mais nous allons voir les causes principales afin d’y remédier. 2.2.1.1. L’arbre des problèmes

Figure 11 : Arbre des problèmes

IMMOBILISATION ATOUTS TOURISTE NON DES ACTEURS TOURISTIQUES INTÉRESSÉ PAR PEU CONNUS PRIVÉES ET LA COMMUNE PUBLICS I O U MANQUE DE MANQUE MANQUE

COMMUNICATION D’ACTION DE D’ÉQUIPEMENT et Q et DE FORMATION VALORISATION D’ACTIVITÉ R

U

O

INSUFFISANCE MANQUE ABSENCE P D’INITIATIVE DES D’INFORMATIO D’INFRASTRUCT DIRIGEANTS N TOURISTIQUE URE D’ACCUEIL LOCAUX

Source : Auteur, 2016 ABSENCE DE LA PROMOTION DU TOURISME DANS LA CRF

73 Donc, d’après cet arbre, les causes principales de l’absence de la promotion du tourisme dans la Commune sont dues à trois faits généraux : l’insuffisance d’initiative des dirigeants locaux, le manque d’infrastructure et le manque d’information touristique. Il est alors important de les exploiter une par une.

2.2.1.2. L’information touristique

A priori, à travers les analyses, les enquêtes et les entretiens, le manque d’information touristique est l’une des principales causes du non-développement du tourisme dans la Commune de Fenoarivo. L’information touristique rassemble tous les moyens, matériels ou immatériels, pour faire connaitre une destination ou un produit touristique. Pour la Commune de Fenoarivo, le manque d’information rend ses atouts touristiques peu connus et non valorisés. Et même, certaines de sa population locale ne connaissent pas vraiment la valeur de la Commune. L’information touristique doit inclure la formation de la population autochtone et la mise en place des panneaux signalétiques ou balisage ou d’autres petites actions valorisant les atouts de la CRF.

2.2.1.3. Les infrastructures d’accueils

D’autre part, le manque d’infrastructures d’accueil dissuade également les touristes à visiter la Commune. Même si les informations touristiques sont mises en place, il est indispensable d’installer des infrastructures d’accueil à Fenoarivo pour que les touristes s’y intéressent. L’inexistence des infrastructures d’accueil demotivent des voyageurs à la visiter. D’autant plus que, l’insécurité règne actuellement dans le pays, la mise en place des infrastructures assurera et incitera les touristes. Notons que les infrastructures d’accueil ne se limitent pas seulement à l’hébergement mais concernent également les aires de rafraichissement, les centres de premier secours en cas d’accident, les kiosques d’accueil, les toilettes publiques, les restaurants et points de vente adéquats au milieu, etc.

2.2.1.4. L’initiative des acteurs La promotion du tourisme s’attache à la mobilisation de tous les acteurs. En fait, tous les éléments cités auparavant dépendent de l’initiative de chaque acteur, que ce soit les opérateurs touristiques, ou la population locale ou les établissements publics dans le domaine et même les dirigeants locaux de la zone d’étude. Chacun a leur rôle et objectif mais l’interaction entre ces protagonistes facilitera la promotion du tourisme. Pour notre cas, l’initiative des dirigeants locaux

74 est la base de la mobilisation des autres acteurs. En effet, c’est la gouvernance locale qui connaît mieux la localité et qui a accès à tous les points. Leur contribution éveillera la conscience des opérateurs touristiques. Toutefois, le rôle de l’administration locale est limité mais ils sont cruciaux. Nous allons expliquer en détail le rôle de la gouvernance locale dans la section suivante. 2.2.2. Le rôle de la gouvernance locale dans la promotion du tourisme Les dirigeants locaux ont diverses fonctions qui peuvent corréler avec la promotion du tourisme. Cette présente sous-section décrira la contribution de la gouvernance locale au tourisme. 2.2.2.1. Relation La gouvernance locale rassemble tous les dirigeants de la Commune commençant par les chefs de quartiers ou fokontany, les membres du bureau ou administration de la Commune proprement-dit et les responsables des sites cultuels. En général, le rôle des autorités locaux s’articule sur la bonne gouvernance 55 en vue de développer la collectivité tant sur le plan social, que culturel, économique et environnemental. Cependant, c’est dans ce contexte de développement que la gouvernance locale peut contribuer à la promotion du tourisme. La Commune a tout le droit d’accomplir des actions de communication et de valorisation des sites culturels et historiques du milieu. Cela incitera les opérateurs touristiques à promouvoir la destination. Elle peut également intégrer le développement touristique dans le Plan Communal de Développement. 2.2.2.2. Communication et Publicité

D’une manière générale, même si la promotion du tourisme n’est pas complètement le rôle de la Commune, la conservation et la valorisation des milieux naturels et culturels sont de leur devoir. Ils peuvent encourager les responsables des sites à les indiquer, par des panneaux signalétiques, pour les rendre visibles et attirants.

55 République de Madagascar, Une bonne gouvernance n’est efficiente sans une intégrité certaine : Le code d’éthique , Aout 2008, 58p

75 2.2.2.3. Mobilisation de la population locale La population tient un rôle important dans la promotion du tourisme dans les zones rurales. La contribution de la gouvernance locale éveillera la participation de la population autochtone.

D’autant plus que d’après les enquêtes, 42 % des enquêtés ont marqué que le lancement de la Commune de Fenoarivo en tant que destination touristique est liée à la prise d’initiative des dirigeants locaux. La gouvernance locale pourra mobiliser les ressources locales en partenariat avec le privé.

Figure 12 : La promotion du tourisme

Promotion du tourisme

1

0,00% 5,00% 10,00% 15,00% 20,00% 25,00% 30,00% 35,00% 40,00% 45,00% autres mobilisation de la population locale initiative des opérateurs touristiques publics action des opérateurs touristiques privées initiative des dirigeants locaux

Source : Auteur, Novembre 2016

2.2.3. Validation de la deuxième hypothèse

Plusieurs facteurs entrent en jeu pour promouvoir le tourisme rural dans la Commune rurale de Fenoarivo. La mobilisation de tous les acteurs est indispensable et notamment celle de la gouvernance locale. En effet, l’interaction entre les acteurs peut commencer par la prise d’initiative des dirigeants locaux et par leurs actions de développement. Ainsi, la deuxième hypothèse, « la prise d’initiative des dirigeants locaux en termes de tourisme favorise le développement touristique de Fenoarivo », posée auparavant est vérifiée et validée. La

76 gouvernance locale tient un rôle important dans la promotion de l’efficacité et de redevabilité dans la gestion des services publics, dans la mobilisation des ressources locales en partenariat avec le privé et dans la promotion de la concertation et de la participation citoyenne.

De plus, nous avons vérifié l’hypothèse par le test de chi 2 du logiciel sphinx qui consiste à vérifier s’il y a une liaison entre deux variables. Le Chi2 est un test d’hypothèse, c’est-à-dire une démarche consistant à rejeter ou à accepter une hypothèse statistique, en fonction d’un échantillon. Il se base sur une comparaison d’effectifs et s’applique sur des tableaux croisés contenant en ligne les modalités de la première variable et en colonne les modalités de la seconde variable. Pour calculer le test du Chi-Deux, il faut faire la somme des différences entre effectifs réels et effectifs théoriques. Si les différences sont très faibles, on est proche du cas où il n’y a aucune relation entre les deux variables. Plus les différences sont importantes, plus la relation est forte entre les deux variables.

En voici la formule :

Chi² calculé = somme (Effectif Théorique - Effectif Réel) ² / Effectif Théorique

Toutefois, par le biais du logiciel d’analyse des données ou Sphinx, nous pouvons la calculer automatiquement lors des saisies des résultats d’enquêtes. Le taux d’erreur accepté ou la probabilité (p) doit-être < à 0,05 ou 5%

Pour cette deuxième hypothèse, nous allons vérifier s’il y a une relation entre la promotion du tourisme (question n˚12) et la catégorie des enquêtés (question n˚3).

Tableau 12 : Test de chi 2 de la deuxième hypothèse promotion/catégorie administration locale autres population locale TOTAL dirigeants locaux 2 30 10 42 opérateurs touristiques publics 0 14 2 16 opérateurs touristiques privés 14 8 4 26 mobilisation population locale 2 8 0 10 Autres 4 2 0 6 TOTAL 22 62 16 100

Source : Auteur, 2016

77 La dépendance est très significative. chi2 = 38,62, ddl = 8, 1-p = >99,99%.

Donc l’erreur est de 0,01 % ce qui est inférieur à 0, 05. Ce qui veut dire qu’il y a un lien entre la promotion du tourisme et la catégorie des gens. Leur relation est significative et l’hypothèse est vérifiée selon la catégorie des enquêtés.

2.3. Analyse des impacts et propositions de solutions

Il est nécessaire d’analyser les impacts de l’étude. Pour la promotion du tourisme rural dans la Commune de Fenoarivo, nous allons classer ces effets sur le plan social, culturel économique et environnemental.

2.3.1. Les impacts socio-culturels

Tout projet doit considérer les effets qu’il engendre sur la société et sur les cultures pour assurer sa réussite.

2.3.1.1. Sur le plan social

La participation de la population locale à la protection et valorisation des sites touristiques génère des retombées positives sur le plan social. L’échange de relation et d’expérience entre les visiteurs et la population autochtone augmente la connaissance de la société. Le projet contribuera ainsi au développement humain de chaque acteur.

Toutefois, l’arrivée des touristes peut intégrer des impacts négatifs sur la société car l’influence des visiteurs peut détruire l’authenticité de certaines pratiques.

2.3.1.2. Sur le plan culturel

L’échange de culture durant les visites provoquera l’interculturalité entre les touristes et la population locale. La rencontre entre les deux cultures peut entrainer un impact positif mais également un impact négatif. L’interaction peut influencer l’une et engendre des impacts positifs mais ce désir naturel de conserver son identité peut aussi détruire ou négliger la culture des autres.

78 Pendant la visite des touristes, il est nécessaire de faire appel à des guides locaux. De ce fait, ces derniers augmenteront leurs cultures au même temps

2.3.2. Les impacts environnementaux et économiques

L’effet multiplicateur du tourisme rural engendre aussi des impacts environnementaux et économiques.

2.3.2.1. Sur le plan économique

En général, le tourisme génère des retombées économiques pour le milieu où il s’exerce. Pour la Commune rurale de Fenoarivo, l’arrivée des visiteurs que ce soit des résidents ou des étrangers, s’annonce comme une contribution au développement de l’économie rurale. D’une part, sur l’augmentation des revenus des commerçants et des familles d’accueil et d’autre part sur les droits d’entrée et achat des produits divers, sans oublier la création d’emplois. C’est pour cela qu’il ne faut pas négliger la pyramide de MASLOW car la motivation de la population locale dépend d’abord de la satisfaction de ces besoins primaires. La promotion du tourisme participe également à la réduction du taux de chômage par la création de nouvelles activités qui nécessitent des mains-d’œuvre et à la réduction du taux de pauvreté rurale.

Pour la Commune particulièrement, la mise en tourisme s’insère dans le Plan de Développement Communal qui infecte plusieurs domaines.

2.3.2.2. Sur le plan environnemental

Pendant la promotion du tourisme rural dans la Commune, les sites et ses composantes seront restaurés et remis semblablement à leur état d’origine. Ils seront protégés et conservés soigneusement par chaque entité. La population et tous les acteurs seront aussi obligés de protéger l’environnement et la nature. Donc, le tourisme, géré avec prudence, est un outil pour la protection de l’environnement et pour le financement de la conservation. Toutefois, des dégradations pourront aussi avoir lieu, face à la multiplicité des visiteurs.

79 2.3.3. Recommandations

Afin de promouvoir le tourisme dans la Commune Rurale de Fenoarivo, des propositions sont recommandées.

2.3.3.1. Pour la population locale La population locale est un pilier pour le tourisme en milieu rural. Leur participation et collaboration seront essentielles. Lors de la promotion du tourisme rural dans la CRF, elle devra améliorer son point de vue par rapport au tourisme. L’ouverture d’esprit est conseillée étant donné les mauvaises influences actuelles. De plus, les villageois doivent remettre en place la sainteté des sites cultuels notamment celui du Rova de Fenoarivo et le réhabiliter tout en conservant son authenticité. Des panneaux signalétiques et des séances d’informations sont aussi nécessaires étant donné que même la population locale ne connaît pas l’histoire de la CRF.

Leur patience et leur écoute sont également importantes surtout pendant les formations. L’harmonisation et la préservation de l’authenticité du milieu dépendent de leur coopération.

2.3.3.2. Pour les dirigeants locaux

La gouvernance locale joue un rôle important dans la promotion du tourisme rural. Elle constitue une base pour ce projet. Leur participation ouvre une opportunité pour le tourisme. Leur mobilité appuiera la participation de tous les acteurs et surtout influencera la population autochtone. La conservation des sites et des patrimoines naturels ou culturels de la CRF doit entrer dans le Plan de Développement de la Commune. Leur initiative éveillera toutes les parties prenantes. Des supports hors-média tels que les affiches, les flyers ou tracts doivent être élaborés en partenariat avec les opérateurs touristiques ou les responsables de chaque site. D’ailleurs, pourquoi ne pas intégrer dans le programme scolaire des établissements de la CRF l’histoire, pour conserver son originalité et remonter l’image de la Commune. Des formations sur la technique agricole et commercialisation sont aussi possibles pour améliorer les revenus des agriculteurs.

2.3.3.3. Pour les opérateurs touristiques

Il est vrai que la mission des opérateurs touristiques est de vendre un produit touristique ou promouvoir une destination. Entre-autres, dans la promotion du tourisme rural, leur participation est essentielle. La relation de partenariat sera rentable pour tous. Ils pourront

80 diversifier leurs offres et en même temps tirer profit du nouveau produit. Pour les opérateurs touristiques publics particulièrement, le lancement des zones en périphéries de la capitale est profitable pour eux. Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) peuvent également apporter leur contribution en complément avec le développement local.

Par rapport à ces recommandations, nous allons élaborer un plan d’action pour participer à la promotion du tourisme rural dans la CRF. À savoir l’organisation des séances d’informations pour la population locale et la gouvernance locale. Il est obligatoire de les éveiller et de les sensibiliser sur l’importance des atouts naturels et culturels du milieu en tant que produit touristique. Puis, mobiliser toutes les parties prenantes à participer à la promotion du tourisme à commencer par les dirigeants locaux. Ensuite, construire un kiosque d’information dans la Commune et élaborer des supports de communication avec des images et explications afin de mieux attirer les touristes. En plus, la création d’un site web et des pages sur les réseaux sociaux sont aussi prévues.

Pour concrétiser ces solutions et harmoniser ces démarches, des circuits touristiques à thèmes seront élaborés avec la collaboration de tous les acteurs. Ces circuits permettront de valoriser la CRF et favoriseront les actions de réhabilitation et de conservation.

En résumé, cette deuxième partie a montré que la CRF peut devenir une destination touristique. Malgré les néfastes du tourisme, Fenoarivo peut en tirer profit sur plusieurs points. La prise d’initiative de tous les acteurs et précisément celui des dirigeants locaux sera primordiale pour cette promotion touristique. L’intégration de la population locale dans le projet permet de considérer leurs besoins selon la pyramide de MASLOW. Des actions sont à mettre en place pour concrétiser cette promotion, d’où l’élaboration des circuits touristiques à thèmes dans la CRF.

81

TROISIEME PARTIE :

ELABORATION DES CIRCUITS À THEMES DANS LA COMMUNE RURALE DE

FENOARIVO

TROISIEME PARTIE : ELABORATION DES CIRCUITS À THEMES DANS LA COMMUNE RURALE DE FENOARIVO

Pour concrétiser la promotion du tourisme rural dans la Commune de Fenoarivo, nous allons élaborer un projet touristique. Il s’agit des circuits touristiques à thèmes adéquats à notre zone d’étude. D’après l’approche constructivisme et l’analyse des faits, ces circuits seront nos apports pour améliorer l’invisibilité des potentiels touristiques de Fenoarivo. Ils pourront également contribuer au développement de la Commune sur le plan économique, social et environnemental. Cette dernière partie décrira alors ce projet sous trois volets à savoir : l’identification du projet, les études de faisabilité et l’évaluation.

3.1 Identification du projet

Pour mieux comprendre le projet, il est primordial de commencer par l’identifier. Ce chapitre est consacré à le décrire avec ses contenus et l’analyse du secteur.

3.1.1. Description générale

Le présent projet s’insère dans la promotion de la destination Antananarivo sous la forme de tourisme rural. Cette section déterminera de près le contexte du projet suivi de ses caractéristiques et objectifs.

3.1.1.1. Contexte et justification du projet

D’une manière générale, le tourisme rural représente une opportunité de diversification économique pour certaines régions de Madagascar. Pour la région Analamanga, il commence à prendre place sous différentes formes. De nombreux professionnels du tourisme se lancent dans sa promotion et son développement. Pour l’Office Régional du Tourisme à Analamanga, il a mis l’accent sur la préservation, la propreté et le recensement des sites en priorisant ceux des milieux ruraux. Leurs stratégies s’axent surtout sur les randonnées, les séances d’informations et d’autres actions dans le développement du monde rural. En effet, cela entre dans la vision de redresser la barre d’arrivée des touristes à 10% pour cette année 2016. Le contexte est de promouvoir la destination Analamanga avec un tourisme durable.

83 D’autre part, les touristes cherchent des expériences uniques et des voyages conçus selon leurs goûts et leurs attentes. Ils sont de plus en plus intéressés par une expérience touristique globale incorporant plusieurs volets touristiques : l’art culinaire, les sources historiques, la nature paysagère, les activités authentiques. Et, les escapades de dernière minute à courte durée et moins de déplacement sont à la demande actuellement. De ce fait, pour les circuits Antananarivo, les trajets conçus sont d’une durée limitée et se présentent sous différents thèmes ou aspects. Notons le tourisme urbain, l’agrotourisme, le tourisme rural, le tourisme culturel, le tourisme cultuel. Pour certains touristes, ils explorent les campagnes limitrophes de la capitale pour se dépayser et pour découvrir de nouvelles valeurs et expériences ainsi que des pratiques plus humaines ancrées dans les traditions. L’attrait pour la campagne, les évènements champêtres et les expériences authentiques proposant une immersion dans le monde rural deviennent de plus en plus importants. D’autres prennent plaisir à des voyages courts et pas trop loin pour se détendre et sortir de la routine.

C’est dans ces contextes que nous avons opté sur l’élaboration des circuits touristiques à thèmes dans la Commune Rurale de Fenoarivo pour mettre en valeur ces attraits touristiques. Effectivement, Fenoarivo est une agglomération se situant aux périphéries de la capitale avec divers atouts. Malgré ces potentialités, elle reste juste un lieu de passage pour les circuits organisés dans l’axe moyen-ouest d’Antananarivo. L’élaboration des circuits peut contribuer à la promotion des autres sites aux alentours qui sont déjà promus.

3.1.1.2. Caractéristiques du projet Un projet touristique se définit comme la réalisation d’une idée relative à un équipement ou à un service, s’intégrant dans une démarche globale de destination touristique. Le projet contribue au développement local et doit être économiquement viable et requiert donc des compétences diversifiées utilisées dans le cadre d’un processus technique cohérent. 56

Dans ce présent projet, il s’agit donc d’élaborer des circuits touristiques à thèmes dans la Commune rurale de Fenoarivo pour valoriser les potentialités touristiques de la Commune et la rendre visible tout en participant à son développement.

56 Service Tourisme et Attractivité, Entreprendre dans le tourisme en pays Châtelleraudais , 2001

84 Effectivement, un circuit touristique se définit comme un trajet à suivre pour atteindre une destination en passant par des sites touristiques ouverts aux éventuels visiteurs le long d’un chemin captivant et généralement axé sur une thématique distinctive. Ces circuits peuvent inclure une variété de services supplémentaires, telle que l’hébergement, la restauration et des services d’accueil et d’informations touristiques. Il existe différents types de circuits comme les circuits à thèmes, les circuits régionaux ou à l’étranger, les circuits touristiques regroupés ou privatifs sur mesure, etc. Pour les circuits à thèmes, nous pouvons également intégrer une route touristique. Notons que dans le cas où le trajet serait sous forme d’une boucle, c’est-à-dire que le point de départ et d’arrivée sont les mêmes, il sera nommé « circuit ». Or, un trajet présentant des points de départ et d’arrivée distincts est nommé « route ». 57

Par rapport à cela, notre projet consiste en une route touristique nommée « Route des mille guerriers et des orangers » et un circuit à thème « à la découverte du milieu rural et la culture du terroir ». Ces trajets combineront les différents types de tourisme : culturel, cultuel, rural et aventure.

Le premier consistera à visiter la Commune en une journée en jouissant des vestiges historiques et des produits locaux, et le second permettra aux touristes de découvrir amplement le milieu et ses cultures avec des activités connexes (cf. étude de faisabilité technique) pendant deux jours.

3.1.1.3 Objectifs du projet

Dans le cadre de la promotion du tourisme rural, l’objectif principal de ce projet est de faire de la Commune Rurale de Fenoarivo une destination touristique. Par ailleurs, les objectifs spécifiques consistent à valoriser et à exploiter les potentialités touristiques de la Commune et d’accroître les impacts positifs générés par le tourisme. Pour atteindre ces objectifs, diverses activités ou actions sont à entreprendre.

3.1.2. Les contenus du projet

Cette section sera consacrée à décrire les contenus du projet sous forme d’axe stratégique suivi du cadre logique et de la localisation des sites.

57 Ministère du tourisme et ministère des transports Québec , Politique de signalisation touristique, Routes et circuits Touristiques, Québec, 2006, p6

85 3.1.2.1. Les axes stratégiques du projet

Tableau 13 : Les axes stratégiques du projet Objectifs Spécifiques Résultats Attendus Activités OS 1 : Valoriser les RA 1 : la visibilité des potentialités A1 : inventorier les potentiels potentialités de la CRF et ressources de la CRF touristiques de la CRF RA 2 : la venue des touristes A2 : améliorer et développer RA 3 : satisfaction des touristes les infrastructures d’accueil et sites touristiques A3 : établir des stratégies et outils de communication adéquats A4 : mobiliser les acteurs et des ressources A5 : trouver des partenaires et fournir des données fiables aux opérateurs touristiques A6 : diversifier les produits offerts A7 : mettre en place un kiosque d’information OS 2 : Accroître les RA 1 : création d’emplois pour la A1 : Impliquer la population impacts positifs générés population locale dans la concertation, décision par le tourisme RA 2 : réduction des impacts et réalisation des axes de négatifs générés par le tourisme développement touristique RA 3 : protection de A2 : mettre en place un l’environnement organe de gestion locale ou RA 4 : sauvegarde de l’authenticité Vondron’olona Ifontony culturelle A3 : intégrer dans le tourisme RA5 : préservation des sites, les activités quotidiennes de paysages et milieu rural la population A4 : investir les fonds générés par les activités touristiques pour le développement local A5 : sensibiliser tous les acteurs sur le concept « sans trace »58

Source : Auteur, 2016 3.1.2.2. Cadre logique du projet Pour atteindre ces objectifs et résultats attendus, il est nécessaire de vérifier par des indicateurs et des hypothèses.

58 Éthique sur la protection de l’environnement

86 Tableau 14 : Cadre logique Logique Indicateurs Moyens de Hypothèses d’intervention Objectivement Vérification Vérifiables Objectif global Statistique de Statistique des La CRF peut devenir une l’arrivée des touristes destinations destination touristique touristiques d’Analamanga. Objectifs -taux de -enquête -la valorisation des attraits Spécifiques reconnaissance de la -enquête sur le niveau touristiques attire les CRF de vie de la population touristes à visiter la CRF -taux des retombés -Le tourisme contribue au générés par le développement de la CRF. tourisme

Résultats - nombre d’arrivée -statistique des touristes attendus des touristes visitant la CRF - taux de croissance -Observation sur de l’économie rurale terrain.

Source : Auteur, 2016 3.1.2.3. Localisation et site

Les circuits touristiques se feront dans la Commune rurale de Fenoarivo avec la visite des sites. Notons : le Trano be d’Ambohijafy, le Tranomanara à Vodintany, le Rova de Fenoarivo, le Doany d’Andrianony, le Doany de Ramaintsoankajo, le Doany d’Andriantsakalava, le Village Aina. Ces derniers sont des sites cultuels marquant l’historique de la Commune et présentant des pratiques culturelles intéressantes. Ils sont ouverts à tout le monde sans exception, donc possibilité de les visiter sauf pendant les jours interdits. À part cela, d’autres services seront aussi offerts comme l’initiation à l’agriculture qui permettra aux adeptes d’apprendre sur la pratique l’agronomie, le cerf-volant sur les vastes espaces de la Commune comme distraction, dégustation aux plats du terroir, la vue panoramique, l’observation des rituels de circoncision et exhumation, visite des ateliers de tannerie et toutes les activités rurales. Le voyage sera également harmonisé par l’agrotourisme. Des espaces de détente et de repos resteront aussi à la disposition des touristes.

87 3.1.3. Analyse du secteur d’activité Afin de mener à bien le projet, il est nécessaire de connaitre la situation du secteur d’activité, les tendances à l’entrée et à la sortie ainsi que son environnement interne et externe. 3.1.3.1. Tendance de croissance

À l’heure actuelle, le tourisme à Madagascar évolue de jour en jour. Chaque opérateur touristique cherche des moyens pour diversifier l’offre tout en considérant les demandes touristiques. Concernant les circuits en milieu rural, de nombreux professionnels de tourisme se lancent déjà dans sa promotion surtout dans les régions centrales : Analamanga et Vakinankaratra. Il est plus ou moins récent à Madagascar. Le tourisme balnéaire et l’écotourisme ont été pendant longtemps la tendance du secteur tourisme. Toutefois, depuis la mise en place de la politique du développement durable à Madagascar, les principaux acteurs, à commencer par le Ministère de tutelle commencent à accentuer la valorisation de toutes éventuelles potentialités touristiques en relation avec le domaine socioculturel. Et puis, il y a l’appui de l’Office Régional du Tourisme à Analamanga sur la valorisation des milieux ruraux et la promotion des sites aux alentours d’Antananarivo par les autres opérateurs touristiques.

D’autant plus, les touristes deviennent de plus en plus exigeants. Ils recherchent des expériences uniques et des voyages conçus selon leurs goûts et leurs attentes. Ils explorent l’authenticité des produits touristiques. Pour les gens qui habitent en ville et ses alentours, ils prennent plaisir à découvrir des régions rurales, retourner aux sources traditionnelles et à vivre une expérience authentique avec l’immersion dans le monde rural.

3.1.3.2. Les enjeux Étant donné que les circuits incluent la visite des lieux sacrés traditionnels où les « doany » et le « Rova », les préjugés de la société malgache peuvent mettre en question l’intérêt des touristes, surtout les nationaux. En effet, certains malgaches pensent que les gens qui viennent dans ces lieux sont considérés comme des sorcières ou anti-religions chrétiennes. Le fait d’y aller contredit ou conteste la foi en Dieu.

D’autre part, le manque d’information en tourisme de la population et gouvernance locale peut être une grille pour la mise en tourisme de la Commune. Ils peuvent croire que l’arrivée des touristes peut déstabiliser le monde rural surtout sur le plan socioculturel. Souvent, lors des

88 confrontations de deux cultures, la culture traditionnelle se mélange ou s’initie dans la culture moderne.

D’ailleurs, la promotion du tourisme dans la CRF nécessite des aménagements et des constructions. Ces derniers peuvent amener à l’urbanisme et surtout étant donné la proximité de la Commune à la ville d’Antananarivo.

Le projet dépend généralement de l’initiative des dirigeants locaux surtout sur les investissements. Le terrain et les aménagements sont espérés établis par ces derniers. Leur coopération et leur collaboration mettront en jeu l’élaboration du circuit.

3.1.3.3. Analyse FFOM du projet L’analyse FFOM permettra d’identifier les atouts internes et externes du projet.

Tableau 15 : FFOM du projet FORCES FAIBLESSES -produits distinctifs -ignorance de la population locale en termes -circuits authentiques de tourisme -proximité de la ville -manque d’équipement et d’infrastructure -accès favorable - préjugé de la société malgache -faisable pour tous (prix, route, service…) - peur de la population locale -praticable en toute saison -concurrence importante des marchés de -prestataires bénéficiaires l’écotourisme et du tourisme balnéaire -sites cultuels vivants (Trano be -règlementation complexe à gérer d’Ambohijafy) -dépendance ou complémentarité avec les autres sites -manque de financement OPPORTUNITÉS MENACES -existence des sites aux alentours -urbanisation de la Commune à cause des -promotion du tourisme rural par l’ORTANA échanges de cultures et de sa proximité de la et autres opérateurs touristiques privés ville -tourisme rural en tendance -différence de retombés pour les quartiers où -demande importante des opérateurs résident les sites touristiques touristiques des sites aux alentours -concurrence des autres sites aux alentours d’Antananarivo d’Antananarivo déjà lancés : Ambohimanga, -possibilité de combiner avec l’agro-tourisme, , etc. le tourisme culturel et cultuel, tourisme gourmand et culinaire, etc. Source : Auteur, 2016

89

3.2. Mise en œuvre du projet

Un projet touristique nécessite des études de marché et réflexion sur son exploitation, sa rentabilité et son financement. D’où la nécessité d’une étude de faisabilité commerciale, technique et financière. 3.2.3. Étude de faisabilité commerciale

L’étude de faisabilité commerciale déterminera les cibles du projet, les concurrents, la prévision de ventes et le marketing mix.

3.2.3.1. Les cibles du projet

Sachant qu’un produit ne peut attirer tous les consommateurs. Il est alors important de cibler son marché en les divisant sous plusieurs segments. On définit un segment de marché comme une fraction homogène du marché total « du fait que chaque membre du segment possède en commun, avec les autres membres du segment, un ou plusieurs facteurs de définition 59 ». Par rapport à cela, l’objectif des touristes, en général, est de voyager dans un endroit autre que sa résidence habituelle et le motif du voyage est nombreux, mais le principal est de trouver un endroit à découvrir et à visiter, un endroit où l’on peut pratiquer des activités ludiques. Tous les touristes ont leurs propres attentes et motivations. De ce fait, les cibles principales de ce projet sont les touristes sportifs et culturels qui veulent découvrir de nouveaux horizons et aventures tout en pratiquant du sport durant le circuit ; et les touristes passionnés par le milieu rural qui sont amoureux de la nature ou en quête de nouveau contact avec d’autres modes de vie et surtout à la découverte des produits du terroir et activités rurales. En général, ces deux cibles sont reliées l’une à l’autre parce que les touristes sportifs préfèrent au mieux les zones rurales que les milieux urbains. Qu’il soit touriste national ou international, ils sont inclus dans ces cibles.

Entre-autres, les touristes nationaux ou résidents de Madagascar sont visés comme des cibles secondaires particulières. Plus précisément, ceux qui veulent connaître un peu plus l’historique et les spécificités de la Commune. La visite permettra aux malgaches de prendre spirituellement possession de leur propre pays et d’acquérir un esprit plus ouvert. Particulièrement, les touristes de week-end et les vacanciers sont ciblés dans cette

59 OMT, Manuel sur la méthodologie des études de marché , Madrid, 1977, p20

90 segmentation. D’une part, étant donné que depuis quelque temps, les petites sorties de week-end sont en vogue dans les zones périphéries du centre-ville ou péri-urbaines. Les circuits seront proposés à ces derniers pour compléter leur activité de détente durant le week-end et d’autre part, les vacanciers qui sont en quête d’animation durant leur séjour dans la Commune ou ses environs. Les citadins à la recherche d’espace calme et pas trop loin seront surtout satisfaits.

Toutefois, même si ces cibles sont circonscrites, le circuit est ouvert à tout le monde désirant le pratiquer. 3.2.3.2. Les concurrents

D’après des entretiens et documentations que nous avons effectués récemment, notre projet rencontre plus ou moins des concurrents directs. En effet, aucun promoteur ni opérateur touristique n’envisage encore de promouvoir le tourisme dans la CRF proprement dit, mais leur projet s’axe surtout sur des circuits reliant plusieurs territoires et passants justes sur notre terrain d’étude. Comme le circuit : Antananarivo- - Ampangabe-Anosivato- Fenoarivo-Antananrivo ou aussi Antananarivo-Ambohotrimanjaka-Anosivato-Ambohijafy- Antananrivo. Dans ces trajets, Fenoarivo est juste connue comme la forêt des orangers alors que dans notre projet, d’autres atouts touristiques sont à considérer.

Et puis, l’Office Régional du Tourisme d’Analamanga ou ORTANA peut être un concurrent mais également un partenaire. Parmi les produits qu’il propose actuellement, les randonnées pédestres tous les samedis sont très lancées donc les cibles peuvent s’orienter plus vers l’ORTANA mais au cours du temps, nous pouvons conquérir leurs intérêts. Néanmoins, cela s’affiche aussi comme une opportunité car nous pouvons collaborer avec l’ORTANA en lui proposant notre circuit ou de cibler directement ces touristes de randonnées. Notons que notre zone d’étude ne figure pas encore dans les destinations promues par l’Office Régional du Tourisme d’Analamanga mais s’intègre juste dans les lieux de passage pour se rendre dans les sites aux alentours.

Les divers opérateurs touristiques œuvrant sur la promotion de la destination Analamanga sont également comptés parmi nos concurrents mais aussi peuvent être des partenaires ou collaborateurs. Ils ont des marges sur la promotion des sites déjà reconnus ou valorisés mais nous

91 pouvons les concurrencer par la diversification de nos offres et l’originalité de nos services. (cf., étude de faisabilité technique)

3.2.3.3. Prévision de ventes et Chiffre d’Affaires prévisionnel

Dans notre cas, la prévision de ventes en quantité est égale au coût des circuits vendus auprès des touristes. Ils seront évalués annuellement avec des estimations de prix. L’Unité Monétaire (UM) sera en Ariary

Pour la « Route des mille guerriers et des orangers », trois à quatre circuits par mois sont prévus pour cinq touristes au minimum. Le coût d’une randonnée s’élève à quarante-cinq mille Ariary (45 000Ar) par personne. Les services y compris sont : le frais de transport, les rafraichissements, le repas chez l’habitant et le frais de guidage.

Donc, pour une année, nous estimerons recevoir trois cent quarante (340) touristes pour ce premier circuit.

4routes x 12 mois = 48 routes par an + 20 routes de plus pendant les vacances = 68 routes par an

68 routes x 5 touristes = 340 touristes par an

340 touristes x 45 000 AR = 15 300 000 AR

Pour le circuit à thème « à la découverte du milieu rural et la culture du terroir », trois circuits par semaine sont envisagés avec cinq touristes au minimum. Le coût du circuit s’élève à deux cent mille Ariary (200 000Ar) environ. Les services y compris sont : le frais de transport, restauration, hébergement et frais de guidage.

Donc, pour une année, nous estimerons recevoir deux cent cinquante-cinq touristes (255) pour ce deuxième produit.

3circuits x 12 mois = 36 circuits par an + 15 circuits de plus pendant les vacances = 51 circuits par an

51 routes x 5 touristes = 255 touristes par an

92 255 touristes x 200 000 AR = 51 000 000 AR

Pendant la période des vacances, nous prévoyons une augmentation de nombres de visites. Ces fréquences de visites et prix de circuit sont encore des estimations selon la fourchette des prix des opérateurs touristiques et selon les analyses de rentabilité.

De ce fait le Chiffre d’Affaires prévisionnel ou le total des ventes et prestations effectuées s’élève à 66 300 000Ariary par an. Des augmentations sont estimées au cours de la quatrième et cinquième année d’activité.

Tableau 16 : Chiffre d’Affaires prévisionnel (UM :Ariary) P.U A1 A2 A3 A4 A5 Production 1 par personne 45 000 15 300 000 15 300 000 15 300 000 15 750 000 16 875 000 Production 2 par personne 250 000 51 000 000 51 000 000 51 000 000 53 000 000 55 000 000 TOTAL CA 66 300 000 66 300 000 66 300 000 68 750 000 71 875 000

Source : Auteur, 2016

3.2.3.4.Le marketing mix

Pour cadrer l’étude de faisabilité commerciale du projet, il est important de suivre les consignes du marketing touristique qui est le « processus de management qui permet aux entreprises et organisations touristiques d’identifier leurs clientèles, actuelles et potentielles, de communiquer avec elles pour cerner leurs besoins et influencer leurs désirs et motivations au niveau local, régional, national ou international afin de formuler et adapter leurs produits en vue d’optimiser la satisfaction touristique et maximiser leurs objectifs organisationnels 60 ». Le marketing-Mix fait partie des bases de la stratégie du marketing que nous devrons considérer. En effet, le Marketing Mix, également appelé théorie des 4P, représente l’ensemble des outils marketing que l’entreprise doit activer de façon cohérente pour promouvoir un produit ou un service. Il s’agit d’élaborer une politique de Produit, de Prix, de Place et de Promotion. Ces composantes doivent être travaillées au mieux pour satisfaire le marché cible.

60 Isabelle FRICHOT, Patrick LEGOHEL, Le marketing du tourisme , DUNOD,

93 Dans ce présent projet, pour diversifier notre politique de produit , deux circuits à thèmes seront élaborés dont l’un s’intitule « Route des milles guerriers et des orangers » et l’autre « à la découverte du milieu rural et la culture du terroir ». La différence entre ces deux circuits sera figée sur leur durée et les services rattachés.

Concernant la politique de prix, qui est le montant monétaire échangé contre un produit touristique, l’analyse se fera sous la référence des prix des concurrents et sur la méthode d’analyse des coûts. La fixation du prix est caractérisée par les éléments influençant directement ou indirectement tel que le caractère tangible (hébergement et restauration) ou intangible (animation, ambiance, accueil), la multiplicité des composantes, les intervenants, l’environnement géographique et la multiplicité des types de produits et les caractéristiques du service. Donc, d’après les analyses effectuées, les coûts estimés pour les circuits sont : pour la « Route des mille guerriers et des orangers » : 45.000 Ar par personne ; pour « la découverte du milieu rural et la culture du terroir » : 200 000Ar par pack. En ce qui concerne les décisions relatives à la politique de place ou distribution, elles visent à sélectionner les moyens qui permettent aux produits d’être accessibles aux consommateurs. Pour notre circuit, nous procèderons aux deux types de distribution. D’une part, la distribution directe où nous allons vendre directement les circuits aux clients c’est-à-dire soit aux touristes que nous rencontrons par hasard ou qui viennent par hasard sur le lieu, soit aux touristes que nous allons chercher par différents moyens comme l’échange par correspondance, la communication téléphonique, la messagerie électronique, les réseaux sociaux, etc. Les procédures suivront le système de « tourisme de cueillette » où la relation entre le client et le producteur sera directe et immédiate. La commercialisation n’impliquera ni délai, ni coût particulier, mais elle sera éminemment aléatoire 61 . Elle est plus rentable et moins couteuse mais peut présenter des risques et inconvénients majeurs tant pour le client que pour nous les vendeurs. En effet, le client ne dispose pratiquement d’aucun choix et le producteur ne doit sa clientèle qu’au hasard. D’autre part, la distribution indirecte ou par l’intermédiaire de opérateurs touristiques peuvent être envisagée. Dans ce cas, la vente des circuits sera confiée aux agences de voyage, aux tour- opérateurs, aux offices national et régional du tourisme, aux hôtels et stations concernés et pour tous les opérateurs touristiques œuvrant dans la vente des produits touristiques. Le système de partenariat appuiera surtout la vente du circuit.

61 Henri Grolleau, André Ramus, Espace rural, espace touristique , La documentation française, Paris, 1986, p273

94 Pour la politique de promotion ou communication, la vente des circuits se fera sous trois techniques. La promotion par les opérateurs touristiques publics notamment l’ORTANA. La promotion par vente directe en élaborant des brochures sur la destination, en créant un site web et en s’intégrant dans les réseaux sociaux. Les panneaux signalétiques et balisage seront aussi priorisés pour la visibilité de la Commune de Fenoarivo. Des brochures seront dispersées dans tous les opérateurs touristiques privés ou publics et les restaurants ou hôtels et sans oublier tous les points stratégiques visités par les touristes.

3.2.2. Étude de faisabilité technique L’étude de faisabilité technique du projet consiste à détailler la fiche technique de chaque circuit, les ressources humaines et les détails physiques des matériels et équipements pour l’élaboration du projet. 3.2.2.1. Fiche technique des circuits THEME : « Route des mille guerriers et des orangers » Axe Ouest : Itinéraire : Alakamisy– - – Ambohijafy- Fenoarivo- Antananarivo 1journée Départ en voiture pour Alakamisy pour rejoindre les trois sites cultuels de Soalandy. Lieux de prière où les pratiquants laissent observer un rituel et des symboles à mi-chemin entre la tradition malgache et le christianisme. Continuation vers le village d’Ambohijafy pour la découverte de ses vergers d’orangers et pour la visite du Trano Be et Trano Manara. Déjeuner chez l’habitant ou pique-nique. L’après-midi, visite du Rova de Fenoarivo et rencontre avec la Communauté de base pour l’initiation à l’agrotourisme. Animation folklorique avec les chanteurs traditionnels malgaches ou « mpanao hira gasy ». Retour à Antananarivo. Fin de la journée. 62 Données techniques sur cet itinéraire : Type : Tourisme culturel et rural Difficulté : Moyen Distance à parcourir : 20km Accès : Piste sur 15 km Randonnées : à pied, à vélo, en voiture Particularité :

62 Cf. annexe 3

95 - découverte du rituel associant les pratiques traditionnelles et chrétiennes dans une ambiance de prière, d’offrande, de sacrifice et d’adoration - immersion villageoise

THEME : « À la découverte du milieu rural et la culture du terroir » Itinéraire : Antananarivo– Ambohijafy– Soalandy– Firavahana– Fenoarivo- Antananarivo – 2 jours- 1 nuit Jour 1 : Départ d’Antananarivo pour rejoindre Ambohijafy, le verger d’orangers. Visite des sites cultuels et initiation à l’agrotourisme avec l’association paysanne. Repas chez l’habitant. Continuation vers Soalandy pour visiter les Doany d’Andrianony, de Ramaintsoankajo, et d’Andriantsakalava. Lieux de prière où les pratiquants laissent observer un rituel et des symboles à mi-chemin entre la tradition malgache et le christianisme. Diner et nuit chez Village Aina avec animation folklorique des chants traditionnels. Jour 2 : Visite du village de Firavahana avec ces murailles en terre battue et observation des messes à l’église notamment pour les touristes religieux. Œuvre caritative au sein des établissements scolaires publics de Benasandratra et Firavahana. Déjeuner chez l’habitant. Initiation à l’agriculture à Firavahana. Continuation de la visite du Rova de Fenoarivo. Retour sur Antananarivo 63 . 3.2.2.2.Les acteurs du projet

Pour la réalisation du circuit touristique, l’accomplissement des activités nécessite des mains d’œuvres. L’apport de la population locale, des dirigeants locaux, des opérateurs touristiques et des techniciens est indispensable. De ce fait, le partenariat ou la collaboration des acteurs sera la base de la réussite du projet.

Le concepteur se chargera de coordonner toutes les activités et d’élaborer un plan d’action pour inciter les partenaires. Il assurera la mise en relation de tous les acteurs. Il s’occupera également de la vente du produit au sein des cibles et des opérateurs touristiques.

La gouvernance locale sera le partenaire technique et financier. Prenons par exemple pour l’aménagement des sites ou la mise en place d’un kiosque d’information, étant donné que les terrains sont des espaces publics, les dirigeants locaux pourront fournir le terrain. Aussi, pour

63 Cf. annexe 4

96 la gestion des associations paysannes ou pour les guides locaux, elle pourra collaborer et intégrer ces équipes dans l’administration locale. Ce programme participera au Plan de Développement Communal.

Les opérateurs touristiques privés et publics se chargeront de la promotion des circuits et pourront également s’investir dans le projet pour diversifier leur offre et pour lancer la destination Antananarivo. Pour l’ORTANA particulièrement, il pourra intégrer ces circuits dans leurs randonnées de samedi et surtout pour ceux qui passent par Fenoarivo, il pourra renforcer ses produits.

Les investisseurs, partenaires et sponsors voulant s’investir dans le projet seront aussi accueillis. Les ONG seront aussi encouragées.

Un responsable de vente ou commercial se chargera de garder le kiosque d’information pour l’accueil des visiteurs ou des passagers dans la Commune. Il pourra recevoir directement les demandes de circuits ou répondre aux éventuelles questions. Ce kiosque sera en étroite collaboration avec la gouvernance locale. Quand le projet sera bien lancé, le concepteur pourra occuper particulièrement un domaine spécifique comme l’établissement d’un restaurant ou d’un hébergement ou d’un snack rural. Les associations paysannes feront aussi parti des ressources humaines par leur participation à l’élaboration des stratégies d’accueil. Après des séances d’informations, des guides locaux seront sélectionnés ainsi que des familles d’accueil et de restauration pour préparer le plat du terroir. Une Communauté de base (COBA) ou « Vondron’Olona Ifontony (VOI) sera constituée dans chaque site qui aura comme mission de protéger et conserver l’authenticité des lieux. La création d’un VOI respecte les articles dans le décret n˚2000-027 du 13 janvier 2000 relatif aux communautés de base chargées de la gestion des ressources naturelles renouvelables (cf. annexe 6). Les relations entre ces différents acteurs sont interdépendantes. Le schéma qui le présente se décrit comme suit :

97

Figure 13 : Carte des acteurs du circuit touristique de la CRF

OPERATEURS TOURISTIQUES PRIVÉES CHERCHEURS - CONCEPTEURS

OPÉRATEURS TOURISTIQUES TOURISME PUBLICS ORGANISATION DANS LA CRF NON- GOUVERNEMENTA L

ASSOCIATION

PAYSANNE TOURISTES ADMINISTRATION POPULATION LOCALE LOCALE

Source : Auteur, 2016 Sur le plan technique et physique, le nombre de personnel évolué en 5 années se présente comme suit : Tableau 17 : Nombre des personnels pendant cinq ans RESSOURCES Année Année Année Année Année HUMAINES UNITÉ 1 2 3 4 5 Gérante personne 1 1 1 1 1 Commerciale personne 1 1 1 1 1 Guides personne 3 3 3 3 3 Source : Auteur, 2016 L’augmentation du nombre des équipes sera évoluée après les cinq premières années d’étude. Ce tableau sera utile pour le calcul de charges expliquées dans la section suivante.

98 3.2.2.3. Les matériels et équipements Des matériels et équipements sont obligatoires pour l’élaboration des circuits. Avant de calculer le coût de ces fournitures, il est primordial de quantifier le nombre ou la mesure par rubriques par an. Tableau 18 : Quantité des matériels et équipements RUBRIQUES UNITÉ Année Année Année Année Année Année 0 1 2 3 4 5 Terrain m2 400 Bâtiment m2 200 Matériels de bureau Table Pièce 2 2 2 2 2 2 Chaise Pièce 4 4 4 4 5 5 Armoire métallique Unité 1 1 1 1 1 1 Matériels informatique Ordinateur Pièce 1 1 1 1 1 1 Imprimante multifonction Pièce 1 1 1 1 1 1 Autres matériels Appareil photo Pièce 1 1 1 1 1 1 Matériel de transport Nombre 1 1 1 1 1 1 Matériels technique Nombre 5 5 5 5 5 5 (Panneaux publicitaire) Fournitures et services Rame de papier Rame 24 24 24 24 24 Eau m3 120 120 120 120 120 Électricité kW 200 200 200 200 200 Carburant lubrifiant Litre 1200 1200 1200 1200 1200 PRODUCTION Production 1 Circuit- 68 68 68 70 75 tour Production 2 Circuit- 51 51 51 53 55 tour Source : Auteur, 2016 La route est codée par production 1 et le circuit par production 2.

3.2.3. Étude de faisabilité financière Pour conquérir les bailleurs et les partenaires, il est important d’établir l’étude de faisabilité financière du projet. Elle montrera la crédibilité du projet.

99 3.2.3.1. Les investissements L’investissement est l’ensemble des moyens à mettre en œuvre pour la réussite du projet. Ce sont des engagements de ressources afin d’en tirer des bénéfices pendant une longue période. Il peut s’agir des moyens matériels ou immatériels. Autrement dit, c’est le total des besoins pour démarrer le projet. Pour avoir le coût de l’investissement, il faut d’abord calculer les immobilisations. Tableau 19 : Les immobilisations (UM : Ariary) IMMOBILISATIONS Quantité UNITÉ An 0 An An An An An EN AR 1 2 3 4 5 Terrain 400 m2 20 000 8 000 000 Aménagement 10 0000 000 Bâtiment et main-d’œuvre 200 000 40 000 000 matériels de bureau Table 2 100 000 200 000 Chaise 2 50 000 200 000 armoire métallique 1 500 000 500 000 matériels informatiques Ordinateur 1 1 000 000 1 000 000 Imprimante 1 200 000 200 000 autres matériels appareil photo 1 1 500 000 1 500 000 matériel de transport 1 9 000 000 9 000 000 matériels technique 5 300 000 1 500 000 (panneaux publicitaire) TOTAL investissements 72 100 000 Source : Auteur, 2016 Le terrain est nécessaire pour la construction d’un kiosque d’information et pour les chalets de détente lors des pauses. L’aménagement concerne l’agencement des sites et l’aménagement de toilettes publiques ou autres site pour accueillir les touristes. Ce terrain sera négocié avec les dirigeants locaux pour que le projet soit faisable et dans l’intérêt de tous les acteurs.

Le coût total de tous les aménagements et agencements des sites s’élève à 10 000 000 Ariary et pour la construction et l’installation des bâtiments à 40 000 000 Ariary.

Les matériels de bureau, les matériels informatiques et diverses fournitures sont aussi indispensables.

100 Le matériel de transport sera composé d’une voiture pour se déplacer lors de la mise en œuvre du projet mais elle servira aussi de moyen de transport pour les touristes. L’achat de 5 bicyclettes sera aussi compris dans le coût de matériel de transport et les carburants lubrifiants annuels.

Les matériels techniques seront composés de cinq panneaux publicitaires et les supports de communication comme les flyers et les brochures et les affichages dans le kiosque. D’où le montant total de 1 500 000 Ar

Donc, le coût total d’investissement s’élève à 72 100 000 Ariary . Le calcul est évalué en année selon les prix unitaires et les quantités nécessaires. Les aménagements et les mains- d’œuvre sont compris dans le coût total des bâtiments. Ces prix sont des estimations.

3.2.3.2. Les amortissements

L’amortissement est la constatation comptable et annuelle de la perte de valeur des actifs d’une entreprise subie du fait de l’usure, du temps ou de l’obsolescence. Il permet ainsi de constater, tous les ans, dans la comptabilité, la perte de la valeur comptable.

Dans notre cas, le principe de la constitution des amortissements est la récupération de fonds investis lors de l’acquisition des immobilisations. Il est un moyen qui permet d’acquérir des nouveaux matériels.

Donc, nous avons besoin d’une politique qui constitue un instrument privilégié de la défense du capital et de croissance. Elle consiste à assurer le renouvellement ou bien l’augmentation de capital. Alors, nous allons utiliser la méthode d’amortissement linéaire dans tous les matériels au cours de cinq années des activités. Pour la détermination de la durée d’utilisation de ces matériels, nous appliquons la formule :

Taux = 100

Durée

101 Tableau 20 : Tableau d’amortissement Du A 1 A 2 A 3 A 4 A 5 rubriques rée Taux Aménagement 10 10% 1 000 000 1 000 000 1 000 000 1 000 000 1 000 000 Bâtiment 5 20% 8 000 000 8 000 000 8 000 000 8 000 000 8 000 000 Matériels de bureau Table 5 20% 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 Chaise 5 20% 40 000 40 000 40 000 50 000 50 000 armoire métallique 5 20% 100 000 100 000 100 000 100 000 100 000 Matériels informatique Ordinateur 4 25% 250 000 250 000 250 000 250 000 Imprimante 4 25% 50 000 50 000 50 000 50 000 Autres matériels appareil photo 5 20% 300 000 300 000 300 000 300 000 matériel de 1 800 000 1 800 000 1 800 000 transport 5 20% 1 800 000 matériels technique (panneaux publicitaire) 5 20% 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 TOTAL AMORTISSEM ENT 11 880 000 11 880 000 11 880 000 11 890 000 9 490 000

Source : Auteur, 2016

D’après ce tableau, l’amortissement ne changera pas jusqu’à la troisième année d’activité et s’élève à 11 880 000 Ariary. Pour la quatrième année, elle augmentera à 11 890 000 Ariary étant donné que la liste des chaises a augmenté. Et à la cinquième année d’exploitation, les amortissements diminueront à 9 490 000 Ariary car les matériels informatiques seront amortis à la quatrième année d’exploitation du projet.

Donc, il est nécessaire d’acheter de nouveaux matériels informatiques pour avoir un maximum de résultats du projet ou avoir des activités rentables.

3.2.3.3. Charges Sont considérées comme charges comptables toutes les opérations entraînant une diminution du résultat comptable d’une entreprise pour un exercice. En effet, on distingue deux

102 types de charges : les charges décaissables qui impactent immédiatement ou en différé la trésorerie de l’entreprise et les charges non décaissables (dotations aux amortissements et provisions) qui n’ont pas d’incidence sur la trésorerie de l’entreprise. Pour ce faire, les charges du projet seront composées des salaires annuels des personnels et des diverses fournitures et services.

Tableau 21: Les charges (UM : Ariary) RUBRIQUES P.U A1 A2 A3 A4 A5 gérante 1 000 000 12 000 000 12 000 000 12 000 000 12 250 000 12 250000 commerciale 300 000 3 600 000 3 600 000 3 600 000 3 650 000 3 650 000 guides 18% 2 386 000 2 386 000 2 386 000 2 400 000 2 500 000 rame de papier 10 000 240 000 240 000 240 000 240 000 240 000 eau 300 160 000 160 000 160 000 160 000 160 000 électricité 500 250 000 250 000 250 000 250 000 250 000 Téléphone et communication 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 Publicité et médias 300 000 300 000 300 000 300 000 300 000 carburant 9 9000 lubrifiant 3 600 9 360 000 9 720 000 9 900 000 9 900 000 000 Divers entretiens imprévus 1 000 000 1 000 000 1 000 000 1 000 000 1 000 000 TOTAL CHARGES 29 596 000 29 956 800 30 086 800 30 450 000 30 800 000

Source : Auteur, 2016

Donc, le coût total des charges s’élève à 29 596 000 Ariary la première année et à 30 800 000 Ariary à la cinquième année d’activité. Cette progression est due à l’estimation d’accroissement des différents prix et à l’augmentation des salaires.

3.2.3.4. Tableau des Flux financier

Le flux financier est un tableau qui présente de façon synthétique la récapitulation année par année les recettes les charges d’exploitation, les dépenses d’investissement et renouvellement Ce tableau d’échéancier élaboré de façon sommaire puis affinée progressivement au fur et à mesure du développement des études facilite ainsi :

103 - les différentes études techniques - la synthèse ordonnée de tous les éléments techniques - l’analyse de l’impact des points d’incertitude - les discussions et les négociations avec les techniciens Pour présenter le flux financier du projet, les calculs suivants sont nécessaires. - Le Chiffre d’Affaires, les Charges, les Amortissements et les immobilisations ou investissements sont déjà présentés auparavant - Le Bénéfice avant impôt = CA – Charges – Amortissements - Le taux de l’impôt qui est égal à 20 % - Le bénéfice après impôt = Bénéfice avant impôt- le taux d’impôt - Le cash-flow ou l’autofinancement = Bénéfice après impôt + Amortissement - Le flux-Financier = Bénéfice après impôt - Investissement

Tableau 22 : Tableau des flux financiers (UM : Ariary) A 0 A 1 A2 A 3 A 4 A 5 C.A 66 300 000 66 300 000 66 300 000 68 750 000 71 875 000 Charges 29 506 000 29 956 800 30 086 000 30 450 000 30 800 000 Amortissement 11 880 000 11 880 000 11 880 000 11 890 000 9 490 000 Bénéfice Avant Impôt 0 24 823 200 24 463 200 24 333 200 26 410 000 31 585 000 Impôt (20%) 4 964 000 4 892 640 4 866 640 5 282 000 6 317 000 Bénéfice après 19 858 560 19 570 560 19 466 560 21 128 000 25 268 000 Impôt Amortissement 11 880 000 11 880 000 11 880 000 11 890 000 9 490 000 Cash-Flow 31 738 560 31 450 560 31 346 560 33 018 000 34 758 000 (Marge d’autofinance ment) Investissement 72 s 100 000 Flux -72 100 31 738 560 31 450 560 31 346 560 33 018 000 34 758 000 Financier 000

Source : Auteur, 2016

Depuis ce tableau de flux financier, nous pouvons vérifier le Taux de Rentabilité Interne (TRI).

104 Le TRI d’un projet est le taux (i) pour lequel la valeur actuelle nette VAN est nulle ou VAN = 0 (i) est le taux d’actualisation rendant la valeur des Revenus égale à celle des Dépenses.

La formule suivante permet de le calculer : n R - CE - I t t t = 0 ∑ (1 + i) t t = 0 Rt : Recettes ou Chiffre d’Affaires CEtc: Charges d’exploitation It : Investissements i : Taux d’actualisation ou intérêt retenu t: Temps ou année de référence n: est la durée du projet. ∑: Somme Pour notre cas, le calcul se fera par interpolation linéaire et par l’aide du logiciel Excel TRI = 34 % Et d’après les vérifications ce taux rend la Valeur Actuelle Nette nulle, donc le projet peut poursuivre sa route avec l’aide des investisseurs, partenaires et promoteurs.

105 3.3.Évaluation du projet

Pour évaluer le projet, les méthodes de planification, l’analyse des impacts et les perspectives d’avenir sont indispensables.

3.3.1. Les méthodes de planification du projet

Ce sont des activités qui consistent à déterminer et à ordonnancer les tâches du projet, à estimer leurs charges et à déterminer les profils nécessaires à leur réalisation . Pour le projet, l a méthode « P.E.R.T » (Program Evaluation and Technic) sera bénéfique étant donné que c’est une des méthodes de planification pour organiser et gérer les différentes démarches du projet. Elle est aussi une technique d’ordonnancement des tâches et contrôles des programmes. Elle permet de mettre en sous-forme de réseau plusieurs tâches qui grâce à leur dépendance et à leur chronologie concourent toutes à l’obtention d’un résultat fini. La méthode PERT consiste à identifier les différentes tâches nécessaires à la concrétisation du projet, à les situer dans le temps, à évaluer leur niveau de priorité ainsi qu’à définir le temps nécessaire pour chaque tâche.

3.3.1.1. Élaboration de la liste des tâches

Afin de concrétiser la mise en œuvre du projet, il est essentiel d’identifier la liste exhaustive des tâches à exécuter avec leur durée évaluée en mois. Les tâches seront codifiées par A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L et cela permettra de faciliter l’illustration du réseau P.E.R.T.

106 Tableau 23 : La liste des tâches Listes des tâches Durée en mois A. Inventaire des sites potentiels à aménager 1 B. Évaluation et analyses des sites 2 C. Identification des différentes infrastructures à aménager et équipements 1 à implanter D. Étude de faisabilité technique, commerciale et financière 2 E. Mobilisation des acteurs (Dirigeants locaux, opérateurs touristiques, 1 population locale, investisseurs, partenaires) F. Recherche et négociation avec les partenaires et financeurs 2 G. Établissement des démarches juridiques 3 H. Formation de la population locale 4 I. Commande et achat des matériaux et équipements 1 J. Travaux d’aménagement et de construction 5 K. Lancement et promotion des circuits 5 L. Essai et mise au point 1

Source : Auteur, 2016 3.3.1.2. Les conditions d’antériorité L’accomplissement de ces tâches pourront se faire en même temps ou avec antécédent et précèdent. Le tableau suivant présentera les conditions d’antériorité des activités avec les tâches antérieures et postérieures de chacun.

Tableau 24 : Les conditions d’antériorité Tâches antérieurs Pour réaliser cette tâche Tâches postérieurs - A C, D, E - B D A C E B D F C, A E F D, E F G, H, I F G I F H K F, G I J G, H, I J K, L H K - K, J L -

Source : Auteur, 2016

107 3.3.2.3. Le réseau P.E.R.T K Figure 14 : Réseau PERT G 5 C E F I J L 2 4 5 6 7 8 9 10 1 1 2 3 1 A 5 1 1 4 D 1 H 2 2 B Source : Auteur, 2016

3

3.3.1.4. Le diagramme de GANTT

En complément avec le réseau P.E.R.T, le diagramme de GANTT est une graphique ou chronogramme qui consiste à placer les tâches chronologiquement en fonction des contraintes techniques de succession. Elle consiste à déterminer la meilleure manière de positionner les différentes tâches du projet sur une période déterminée. On le trace le plus souvent au plus tôt ou « jalonnement au plus tôt » et éventuellement au plus tard ou « jalonnement au plus tard ».

Tableau 25 : Diagramme de GANTT MOIS 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 TÂCHE A B C D E F G H I J K L Source : Auteur, 2016

108 Chaque colonne correspond à une unité de temps évalué en mois et chaque ligne à une opération à réaliser. La barre horizontale définit chaque tâche et la longueur de celle-ci correspond à la durée de la tâche.

Donc, la durée des activités à mettre œuvre pour lancer les deux circuits dure 15 mois. Supposons que le projet commence le 1 er Janvier 2017, au plus tard il sera réalisé ou praticable en mois de Mars 2019.

3.3.2. Analyse des impacts du projet

3.3.2.1. Sur le plan économique

L’élaboration des circuits affectera le plan économique de la Commune et surtout celui de la population locale concernée. Les commerçants bénéficieront des retombées économiques importantes ainsi que les transporteurs. La création d’emplois sera aussi au profit des guides locaux. De plus, la mise en place de ces circuits renforcera la Plan de Développement Communal de Fenoarivo. Malgré cela, l’impact économique dépend entièrement de la capacité de mobilisation des acteurs du tourisme.

3.3.2.2. Sur le plan socio-culturel

La venue des touristes élargira la connaissance de la population locale et ouvrira des opportunités de réflexion pour la société. Toutefois, elle pourra également détruire ou changer la culture et la mentalité de la population. Particulièrement pour les voyages en milieu rural, l’immersion avec la population est importante. Des influences pourront s’initier.

3.3.2.3. Sur le plan environnemental

La prise de conscience des potentiels touristiques négligera la nécessité de préserver l’authenticité du patrimoine naturel et culturel de la Commune. Des actions de sauvegarde et de protection l’environnement seront aussi obligatoires .

3.3.3. Perspectives d’évolution dans le futur

Tous les produits touristiques sont en relation avec l’attirance des touristes vers Madagascar. Même si notre projet cible un peu plus les touristes nationaux, il est aussi essentiel d’élargir l’horizon pour la promotion du pays en général. Il s’agit d’être alors réaliste, d’apprécier

109 les perspectives d’avenir qui ne manquent pas d’intérêt mais aussi noter les quelques points qui assombrissent l’horizon.

3.3.3.1. Pour le tourisme à Madagascar

Madagascar est une île paradisiaque par ses atouts en matière de tourisme. Malgré les crises politiques et l’insécurité dans le pays, ce secteur ouvre toujours une opportunité importante pour le développement du pays . Les richesses naturelles du pays ne seront jamais épuisées. Les opérateurs touristiques et les acteurs du tourisme y mettent du sien pour les valoriser et rendre le pays en une destination touristique. Développer le secteur tourisme doit être une priorité pour tous les acteurs. Il est nécessaire de redresser le budget alloué à la promotion du secteur qui s’élève à 50 000 dollars 64 car c’est encore insuffisant pour attirer plus de touristes. En comparant avec celui de l’ile Maurice avec 15 millions de dollars pour attirer 1 000 000 de touristes et celui de Seychelles avec 5 millions, ils espèrent attirer 250 000 touristes pour l’année. En plus, les stratégies doivent être renforcées avec le développement touristique durable que ce soit avec des actions à court, moyen et long terme. Chaque acteur doit assurer leur responsabilité et saisir toute opportunité qui s’ouvre. Notamment, le sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie qui s’est tenu récemment (Novembre 2016) doit être une ouverture pour le pays. Avec les 700 000 participants environ, il doit contribuer largement à promouvoir le tourisme Madagascar.

Quelques stratégies sont recommandées pour développer le tourisme : améliorer la volonté politique du gouvernement, exploiter au mieux et à maximum les potentiels du pays, inciter l’investissement dans le tourisme, renforcer les éducations, les informations et les sensibilisations de la population, renforcer les législations, renforcer le Partenariat entre Population, Privé, Public (4P) et améliorer le système de renforcement et de statistique.

3.3.3.2. Pour le tourisme rural de Fenoarivo

Partant de ces perspectives au niveau national, le projet d’élaboration des circuits touristiques dans la Commune Rurale de Fenoarivo entre parmi les projets à petite échelle.

64 www.madagascar-hotels-online.com,Novembre 2016

110 Toutefois, la contribution de ces projets touristiques renforcera la promotion de la destination, notamment celle de la capitale. Tous les acteurs sont incités à coopérer et à participer à commencer avec les dirigeants locaux. La coopération de la population locale et la promotion des acteurs touristiques seront aussi indispensables. Les projets touristiques dans les Communes contribuent fortement au Plan de Développement Communal et à l’amélioration de l’économie rurale. Promouvoir le secteur tourisme dans la Commune rurale de Fenoarivo est faisable et rentable pour tous.

Sur ceux, cette troisième partie nous a montré que l’élaboration des circuits touristiques pourra contribuer à la promotion du tourisme rural dans la CRF et également à son développement local. La mobilisation de toutes les parties prenantes sera la base de ce projet. D’après l’étude de faisabilité, l’élaboration des circuits est réalisable et rentable pour tous les acteurs en acceptant toute collaboration. Les impacts du projet toucheront également tous les plans essentiels du développement.

111 CONCLUSION

En guise de conclusion, le tourisme occupe une place importante dans l’économie mondiale et en particulier dans les pays en voie de développement comme Madagascar. Il constitue un meilleur outil de lutte contre la pauvreté pour les zones rurales.

Madagascar est une ile aux trésors. Elle présente de multitude d’offres touristiques. Sa faune et flore, ses espèces endémiques, ses mode de vie, ses étendues de plage, ses centres de bien-être, ses patrimoines culturel et naturel et nombreux encore fait d’elle une destination connue internationalement. En outre, le Ministère du tourisme, les Offices Nationaux et Régionaux, les agences de voyages, les tour-opérateurs et les différents acteurs ne cessent de promouvoir le tourisme et de trouver d’autres destinations touristiques.

Fenoarivo, une destination que nous venons de découvrir dispose autant d’atouts pour diversifier l’offre touristique malgache. En effet, le paysage rural, les vestiges historiques et les divers sites cultuels de la Commune peuvent être exploités comme produits touristiques. Pour les malgaches, le respect des ainés et des ancêtres fait partie depuis longtemps de leur culture. Le « Doany », le « Rova » et le « Trano be » dans la Commune constituent un point fort pour Fenoarivo pour témoigner ces cultures malgaches. Chaque élément de ces sites est significatif avec des vestiges historiques particuliers. Cela permet d’attirer les touristes religieux et culturels qui s’intéressent aux différentes formes croyances.

À part cela, la Commune Rurale de Fenoarivo est une aussi une destination pour faire de l’agrotourisme. En effet, sa production en riz, légumes et oranges lui permet d’inciter les amoureux de l’agriculture de s’approprier et de vivre des expériences innovantes. Les vergers d’orangers d’Ambohijafy constituent un point essentiel pour la Commune pour sa réputation et son rendement.

De ce fait, ces types de tourisme peuvent être rassemblés par le tourisme rural en contribuant également au développement socio-économique et environnemental de la localité. Après les collectes des données, les études sur terrain et les recherches documentaires, la question qui nous a conduite à ce travail s’oriente sur quelle stratégie doit-on alors adopter pour promouvoir le tourisme rural dans la Commune Rural de Fenoarivo. En effet, les potentialités touristiques de la CRF semblent être peu connues et même la population locale et la gouvernance

112 locale ne sont pas conscientes de la valeur de ces ressources rurales. Certaine ne connaît même pas l’existence de ces sites et de ces vestiges historiques. Ce qui nous mène à confirmer les hypothèses que si les potentialités touristiques de Fenoarivo sont plus visibles, les touristes seront incités à la visiter et encore la prise d’initiative des dirigeants locaux contribuera à son développement touristique. D’ailleurs, pour renforcer cette promotion touristique, la considération des besoins fondamentaux de la population d’accueil et des touristes sont obligatoires d’où le pyramide des besoins de Maslow. De plus, la Commune de Fenoarivo est une zone classée rurale qui a des besoins socio-économiques et le tourisme est considéré comme un secteur moderne pouvant contribuer ces besoins tout en satisfaisant les désirs des touristes. La théorie de développement de Lewis met en épigraphe cette vision dualiste de développement.

La concrétisation de la promotion du tourisme rural à Fenoarivo se réalise par l’élaboration des circuits touristiques à thèmes dans la Commune. Les circuits relient toutes ces potentialités touristiques et la rendent en une destination touristique. Des améliorations et des constructions seront faites pour la mise en œuvre de ce projet. Les circuits se feront en une ou deux jours avec les thèmes « Route des mille guerriers et des orangers » et « à la découverte du milieu rural et la culture du terroir ». Entre outres, la collaboration de tous les acteurs sera indispensable avec l’accroissement des retombées positives du tourisme.

En tout, le tourisme a un avenir dans la Commune Rurale de Fenoarivo. Restant pendant longtemps un lieu de passage et inaperçu, elle présente actuellement divers atouts favorables pour la promotion de la destination Analamanga. Le renforcement des stratégies de développement touristique, la conscientisation de tous les acteurs et l’amélioration de la politique public seront la base. Mais de quelle manière peut-on conserver l’authenticité du milieu rural tout en soutenant un tourisme rural durable ?

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116 LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE D’ENQUETE ANNEXE 2 : RÉSULTATS DES ENQUETES ANNEXE 3 : APERÇU DU CIRCUIT 1 ANNEXE 4 : APERÇU DU CIRCUIT 2 ANNEXE 5 : EXTRAITS DES RITUELS DU DOANY D’ANDRIANONY ANNEXE 6 : DECRET N° 2000-027 du 13 janvier 2000

117 ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE D’ENQUETE

La Commune Rurale de Fenoarivo ou CRF Septembre 2016 Heure : Date : Cochez la case qui correspond à votre réponse

118 ANNEXE 2 : RÉSULTATS DES ENQUETES (Source : Auteur, 2016) QUESTIONS VARIABLES REPON SES 1- Tranche d’âge (18 -25) 20 (26-35) 20 (36 -45) 32 45 28 2- Sexe homme 64 femme 36 3- Catégorie population locale 16 administration locale 22 non-résident de la CRF 62 4- Nationalité malagasy 90 étranger 10 5- Connaissance de la CRF oui 70 non 30 6- Spécificité CRF oranger 42 culture 6 historique 16 autres 6 7- Passage dans la CRF oui 82 non 22 8- Direction CRF 40 Imeritsiatosika 10 Cuir 6 Ambatomirahavavy 8 Ampefy 18 autres 2 9- Intérêt pour la CRF oui 74 non 26 10- Intérêt pour un circuit touristique dans pas du tout 8 la CRF un peu 16 oui 56 tout à fait 20 11- Raison du méconnu de la CRF manque d'information 61 manque d'infrastructure d’accueil 40 problème de transport 8 insécurité 16 autres 8 12- Promotion touristique prise d'initiative des dirigeants locaux 42 actions des opérateurs touristiques privés 26 actions des opérateurs touristiques publics 16 mobilisation de la population locale 10 autres 6 13- Prioritaire prise d'initiative des dirigeants locaux 38 actions des opérateurs touristiques privés 26 actions des opérateurs touristiques publics 38 mobilisation de la population locale 38 autres 6 14-Contribution du tourisme dans le social 78 développement de la CRF économique 80 culturel 72 15-Impacts pas du tout 4 un peu 8 oui 65 tout à fait 33 16- Solution prise d'initiative des dirigeants locaux, actions et mobilisations de tous les acteurs

119 ANNEXE 3 : APERÇU DU CIRCUIT 1

Source : Conception de l’auteur selon carte de la CRF

120 ANNEXE 4 : APERÇU DU CIRCUIT 2

Source : Conception de l’auteur selon carte de la CRF

121 ANNEXE 5 : EXTRAITS DES RITUELS DU DOANY D’ANDRIANONY

Source : Auteur, Novembre 2016

122 ANNEXE 6 : DECRET N° 2000-027 du 13 janvier 2000

REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana ————— MINSTERE DE L'ENVIRONNEMENT ————— DECRET N° 2000-027 du 13 janvier 2000 relatif aux communautés de base chargées de la gestion locale de ressources naturelles renouvelables LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT - Vu la Constitution, - Vu la Loi n° 90-033 du 21 Décembre 1990 portant Charte de l'Environnement et ses modificatifs, - Vu la Loi n° 96-025 du 30 Septembre 1996 relative à la gestion locale des ressources naturelles renouvelables, - Vu le Décret n° 98-522 du 23 Juillet 1998 portant nomination du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, - Vu le Décret n° 98-530 du 31 Juillet 1998 portant nomination des membres du Gouvernement, - Vu le Décret n° 98-962 du 18 Novembre 1998 fixant les attributions du Ministre de l'Environnement ainsi que l'organisation générale de son Ministère, Sur proposition du Ministre de l'Environnement, En Conseil de Gouvernement, DECRETE : Article premier. En application des dispositions de la Loi N° 96-025 du 30 Septembre 1996 relative à la gestion locale des ressources naturelles renouvelables, le présent Décret a pour objet de définir la structure et les règles de fonctionnement des communautés de base susceptibles de se voir confier la gestion des ressources naturelles renouvelables. TITRE PREMIER DISPOSITIONS GENERALES Art. 2. La communauté de base est un groupement volontaire d'individus unis par les mêmes intérêts et obéissant à des règles de vie Commune. Elle regroupe selon le cas les habitants d'un hameau, d'un village ou d’un groupe de villages. Elle est dotée de la personnalité morale. La communauté de base, visée par le présent Décret, a pour objet la gestion locale des ressources naturelles renouvelables selon la Loi n° 96-025 précitée. Art. 3. Le siège de la communauté de base est fixé au village, ou à l’un des villages ou hameaux de résidence des membres de la communauté. II peut être transféré dans d'autres zones du lieu d'intervention après décision de l’Assemblée Générale. Art. 4. La communauté de base doit être déclarée par ses fondateurs auprès de la Commune de rattachement. Cette déclaration d’existence doit être accompagnée par un exemplaire du procès-verbal de constitution de la communauté de base et de son statut. II en sera délivré récépissé. La déclaration d’existence est une condition de recevabilité de la demande de transfert de gestion locale des ressources naturelles renouvelables. Art. 5. Peut être accepté comme membre tout habitant résidant dans les limites du terroir de la communauté de base. Il doit s’engager à respecter les règles de fonctionnement de la communauté et à exécuter les activités et les objectifs établis par la communauté de base. La candidature pour devenir membre est soumise à l’Assemblée Générale, qui délibère dans les conditions fixées par le statut. La candidature doit être posée volontairement. Art. 6. Un membre peut démissionner de la communauté de base. Les responsabilités du membre démissionnaire sont fixées par le statut et le règlement intérieur et /ou dina. Art. 7. La communauté de base doit être dotée d’un organe délibérant et d’un organe exécutif, de règles de fonctionnement et de gestion financière.

123

TITRE II DES ORGANES DE LA COMMUNAUTE DE BASE Art. 8. Les organes de la communauté de base sont les suivants : • L’Assemblée générale • une structure de gestion CHAPITRE PREMIER DE L'ASSEMBLEE GENERALE Art. 9. L’Assemblée Générale est l’organe délibérant de la communauté de base: Elle a pour fonction : • d’adopter le statut de la communauté de base ; • d’élaborer et adopter le Règlement Intérieur et /ou Dina régissant la communauté de base, conformément au modèle de règlement intérieur et /ou di na annexé au présent Décret, avec l’aide éventuelle du médiateur environnemental ~ • de fixer les objectifs à atteindre et le plan de travail annuel de la communauté de base ; • d’élire les membres de la structure de gestion ; • d’approuver les comptes de la communauté de base ; • de décider de l'affectation des fonds au profit du développement communautaire . Art. 10. L’Assemblée Générale se réunit en session ordinaire au moins deux fois par an ou chaque fois que les intérêts de la communauté l’exigent. Une assemblée générale extraordinaire peut être convoquée à la demande de la structure de gestion ou du tiers des membres de la communauté de base. Le Président de la structure de gestion convoque l’Assemblée Générale selon les us et coutumes locales. Art. 11. Les décisions de l’Assemblée Générale sont prises par consensus. A défaut de consensus, elles sont prises à la majorité absolue des membres présents. L’Assemblée Générale ne peut pas prendre de décision en l’absence de la moitié de ses membres. Si ce quorum n’est pas atteint, une nouvelle convocation est lancée et la décision est prise à la majorité des deux -tiers des membres présents. CHAPITRE II DE LA STRUCTURE DE GESTION Art. 12. La structure de gestion est l’organe exécutif de la communauté de base. Il est composé d'un Président, d'un Vice-Président, d’un Trésorier et d'un Secrétaire élus par l'Assemblée Générale. En cas d'absence du Président, la fonction de ce dernier est exercée par le Vice-président Art. 13. La structure de gestion prend toutes les mesures pour assurer l'exécution des objectifs fixés par l'Assemblée Générale. Elle est chargée de l’organisation des activités de la communauté de base. Art. 14. Le Président de la structure de gestion représente la communauté de base auprès des différentes instances administratives et des partenaires privés de la communauté. TITRE III DES REGLES DE FONCTIONNEMENT Art. 15. Les règles de fonctionnement de la communauté de base sont fixées par son statut, son règlement intérieur et son dina. Art. 16. L’élaboration, l’adoption et la modification du statut relèvent de la compétence de l’Assemblée Générale. Le statut adopté est déposé auprès du Maire de la Commune de rattachement. L’Assemblée Générale ne peut décider des modifications du statut de la communauté de base si le quorum des deux – tiers des membres n’est pas atteint. A défaut de quorum, une seconde convocation est lancée et la décision est prise à la majorité des deux – tiers des membres présents. Art. 17. Le statut de la communauté de base indique notamment : • son objet ; • son assise territoriale ; • ses organes ; • son fonctionnement sur la base des dispositions du présent Décret. II comprend en annexe la liste de ses membres et celle de ses représentants élus.

124 Art. 18. Le Règlement Intérieur et /ou Dina est établi, adopté et modifié par l’Assemblée Générale selon les règles coutumières régissant la communauté de base et en vertu de l'article 49 de la Loi N° 96-025 précitée. Le Règlement intérieur et /ou Dina ne peut comporter des mesures pouvant porter atteinte à l’intérêt général et à l’ordre public. Ses dispositions doivent être conformes à la Constitution, à la législation et à la réglementation en vigueur, ainsi qu'aux usages reconnus et non contestés dans la Commune de rattachement. Le Règlement Intérieur et /ou Dina ne devient exécutoire qu'après visa du Maire de la Commune de rattachement, qui doit le délivrer dans un délai maximum de vingt (20) jours. II fera l’objet d'un affichage par le Maire de ladite Commune. Un modèle indicatif de Règlement Intérieur et /ou Dina est annexé au présent Décret. Art. 19. Les sanctions des violations des règles de fonctionnement de la communauté de base sont fixées par le Règlement Intérieur et /ou Dina. TITRE IV DE LA GESTION FINANCIERE Art. 20. Les ressources financières de la communauté proviennent principalement : • de la cotisation de ses membres ; • des aides matérielles et financières provenant d'autres organismes ; • des dons et legs ; • des produits de ses activités. Art. 21. La gestion financière de la communauté de base est régie par la tenue d’un cahier de recettes et dépenses. Un commissaire aux comptes élu par l’Assemblée Générale procédera à chaque fin de l'année budgétaire au contrôle des comptes financiers de la communauté de base. Les comptes sont approuvés par l'Assemblée Générale. TITRE V DISPOSITIONS DIVERSES Art. 22. En cas de démission de la majorité absolue des membres de la communauté de base, une procédure de réconciliation est engagée sous l'égide d'un médiateur environnemental et /ou du Maire de la Commune de rattachement. En cas d’échec de cette médiation, la dissolution de la communauté de base est constatée par le Maire de la Commune de rattachement. Art. 23. La dissolution de la communauté de base peut aussi être décidée par l’Assemblée Générale. Une telle décision ne peut être prise, si le quorum des deux -tiers des membres n'est pas atteint. A défaut de quorum, une seconde convocation est lancée et la décision de dissolution est prise à la majorité des deux -tiers des membres présents. Art. 24. Dans les cas de dissolution prévus par les articles 22 et 23 du présent Décret, et si toutes les dettes ont été apurées, tous les matériels et dons reçus par la communauté de base sont transférés à la Commune de rattachement qui les transmettra ensuite à d'autres communautés de base ayant des activités similaires dans ladite Commune. Art. 25. Toutes les décisions prises lors des réunions doivent être rédigées par écrit et classées dans un livre réservé à cet effet. Art. 26. Le Président ou l’un des membres de la structure de gestion se charge de toutes les rédactions écrites. Art. 27. Des arrêtés pourront être pris en application du présent décret. Art. 28. Le Vice-Premier Ministre chargé du Budget et du Développement des Provinces Autonomes, le Ministre de Eaux et Forêts, la Ministre de la Population, de la Condition Féminine et de l’Enfance, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, le Ministre de la Pêche et des Ressources Halieutiques, le Ministre de l’Intérieur, le Ministre de l'Aménagement du Territoire et de la Ville, le Ministre de l’Elevage, le Ministre de l’Agriculture et le Ministre de l’Environnement sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du Présent Décret qui sera publié au Journal Officiel de la République de Madagascar. Fait à Antananarivo, le 13 Janvier 2000

125 GLOSSAIRE Commune rurale : collectivité territoriale décentralisée ayant un taux de démographie réduite selon les critères de chaque État. Pour Madagascar, la loi 94-001 du 26 avril 1995 fixe le nombre, la délimitation, la dénomination et les chefs-lieux des différentes collectivités territoriales décentralisées dont les kaominina1. L’article 2 indique « Les Communes sont urbaines ou rurales en considération de leur assiette démographique réduite ou non à une agglomération urbanisée, sous réserve des dispositions des articles 7 et 8 de la loi n° 94-001 fixant le nombre, la délimitation, la dénomination et les chefs-lieux des collectivités territoriales décentralisées. » Circuit touristique : produit touristique qui définit un trajet à suivre pour atteindre une destination en passant par des sites touristiques ouverts aux éventuels visiteurs le long d’un chemin captivant généralement axé sur une thématique distinctive. Lieu de culte ancestral : lieu où l’on effectue des rites sur les ancêtres (doany) Produits du terroir : un produit qui provient ou dont les principales composantes proviennent – d’un territoire délimité et homogène et dont les caractéristiques qui le distinguent de façon significative des produits de même nature reposent sur la spécificité de ce territoire. Ses caractéristiques dépendent à la fois des particularités du milieu, comme la géologie, le climat, le relief, la culture, l’histoire ainsi que du savoir et du savoir-faire, traditionnels ou émergents, et de ses habitants. (Définition des Conseils des Appellations Réservées et des Termes Valorisants, 2011) Promotion touristique : processus conçu pour informer les visiteurs potentiels sur les produits touristiques proposés par un territoire donné, en faisant connaître ses offres les plus attractives et les plus originales ou spécifiques. Potentialités touristiques : les éléments ou potentiels d’une localité pouvant être classés comme objet touristique. Elles peuvent être naturelles ou culturelles et matérielles ou immatérielles. Tourisme : ensemble des relations et des phénomènes résultant des voyages et des séjours temporaires de personnes qui se déplacent essentiellement pour se divertir et se détendre. (Douglas PEARCE, Géographie du tourisme , Nathan, 1993 – édition en anglais 1987) Tourisme rural : activité touristique ayant lieu en milieu rural, mettant en avant la qualité de la vie à la campagne et les bienfaits des produits locaux.

126 TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... 4 SOMMAIRE ...... 5 LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... 6 LISTE DES TABLEAUX ...... 7 LISTE DES ABRÉVIATIONS ...... 8 RÉSUMÉ ...... 9 FINTINA ...... 10 SUMMARY ...... 11 INTRODUCTION ...... 12

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GÉNÉRALE DE L’ETUDE...... 16 1.1. Identification de la zone d’étude ...... 16 1.1.1. Description générale ...... 16 1.1.1.1. Justification du choix de l’objet de recherche ...... 16 1.1.1.2. Contexte historique ...... 17 1.1.1.3. Délimitation géographique ...... 19 1.1.2. Milieu humain et socio-économique de la CRF ...... 21 1.1.2.1. La population ...... 22 1.1.2.2. Les infrastructures sociales ...... 22 1.1.2.3. Les activités économiques ...... 23 1.1.3. La Commune de Fenoarivo et le tourisme ...... 25 1.1.3.1. Le secteur tourisme à Madagascar ...... 26 1.1.3.2. Le tourisme dans la Région Analamanga ...... 27 1.1.3.3. Le type de tourisme adapté à la CRF ...... 27 1.1.3.4. Limites de la CRF ...... 28

1.2. Les outils théoriques de l’étude ...... 29 1.2.1. Conceptualisation du tourisme ...... 29 1.2.1.1. Notion générale sur le tourisme ...... 29 1.2.1.2. Le tourisme rural ...... 31 1.2.1.3. Le tourisme et le développement...... 34 1.2.1.4. Le tourisme rural et le développement ...... 35 1.2.2. Revue de la littérature ...... Erreur ! Signet non défini. 1.2.2.1. Ouvrages sur la mise en tourisme du milieu rural ...... 37 1.2.2.2. Ouvrages sur la Commune Rurale de Fenoarivo ...... 37 1.2.3. Les théories adoptées à l’étude ...... 37

127 1.2.3.1. La théorie de développement de LEWIS ...... 37 1.2.3.2. La théorie des besoins de MASLOW ...... 38 1.2.3.3. L’approche constructiviste ...... 40

1.3. Méthodologie de travail et d’analyse ...... 42 1.3.1. Méthodes de collecte des données ...... 42 1.3.1.1. Méthode documentaire ...... 42 1.3.1.2. Méthode d’observation ...... 43 1.3.1.3. Méthode interrogative ...... 43 1.3.1.4. Évaluation Rurale Participative (ERP) ...... 45 1.3.2. Méthode de traitement des données ...... 46 1.3.2.1. Les outils de travail ...... 46 1.3.2.2. Le chronogramme des activités ...... 46 1.3.2.3. Les problèmes rencontrés ...... 47 1.3.3. Les matériels utilisés et les outils d’analyse ...... 47 1.3.3.1. Les matériels utilisés ...... 47 1.3.3.2. L’outil FFOM ...... 48 1.3.3.3. L’arbre des problèmes ...... 48 1.3.3.4. L’analyse PESTEL ...... 49

DEUXIEME PARTIE : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS, RECOMMANDATIONS ...... 51 2.1. Analyse des potentialités touristiques de la CRF ...... 51 2.1.1. États des lieux ...... 51 2.1.1.1. Les atouts naturels ...... 51 2.1.1.2. Les atouts culturels ...... 52 2.1.1.3. Activités, vie quotidienne et produits du terroir ...... 60 2.1.2. Analyse par la matrice FFOM ...... 63 2.1.2.1. Les forces, faiblesses, opportunités et menaces de Fenoarivo ...... 64 2.1.2.2. Interprétation du tableau ...... 66 2.1.3. Analyse des données d’enquêtes ...... 69 2.1.3.1. La Commune de Fenoarivo, une zone méconnue ...... 69 2.1.3.2. Les moyens pour rendre visible la Commune ...... 71 2.1.3.3. Vérification de l’hypothèse 1 ...... 72

2.2. Analyse des problèmes de Fenoarivo ...... 73 2.2.1. Les causes principales ...... 73 2.2.1.1. L’arbre des problèmes ...... 73 2.2.1.2. L’information touristique ...... 74 2.2.1.3. Les infrastructures d’accueils ...... 74 2.2.1.4. L’initiative des acteurs ...... 74 2.2.2. Le rôle de la gouvernance locale dans la promotion du tourisme ...... 75

128 2.2.2.1. Relation ...... 75 2.2.2.2. Communication et Publicité ...... 75 2.2.2.3. Mobilisation de la population locale ...... 76 2.2.3. Validation de la deuxième hypothèse ...... 76

2.3. Analyse des impacts et propositions de solutions ...... 78 2.3.1. Les impacts socio-culturels ...... 78 2.3.1.1. Sur le plan social ...... 78 2.3.1.2. Sur le plan culturel ...... 78 2.3.2. Les impacts environnementaux et économiques ...... 79 2.3.2.1. Sur le plan économique ...... 79 2.3.2.2. Sur le plan environnemental ...... 79 2.3.3. Recommandations ...... 80 2.3.3.1. Pour la population locale ...... 80 2.3.3.2. Pour les dirigeants locaux ...... 80 2.3.3.3. Pour les opérateurs touristiques ...... 80

TROISIEME PARTIE : ELABORATION DES CIRCUITS À THEMES DANS LA COMMUNE RURALE DE FENOARIVO ...... 83 3.1 Identification du projet ...... 83 3.1.1. Description générale ...... 83 3.1.1.1. Contexte et justification du projet ...... 83 3.1.1.2. Caractéristiques du projet ...... 84 3.1.1.3 Objectifs du projet ...... 85 3.1.2. Les contenus du projet ...... 85 3.1.2.1. Les axes stratégiques du projet ...... 86 3.1.2.2. Cadre logique du projet ...... 86 3.1.2.3. Localisation et site ...... 87 3.1.3. Analyse du secteur d’activité ...... 88 3.1.3.1. Tendance de croissance ...... 88 3.1.3.2. Les enjeux ...... 88 3.1.3.3. Analyse FFOM du projet ...... 89

3.2. Mise en œuvre du projet ...... 90 3.2.3. Étude de faisabilité commerciale ...... 90 3.2.3.1. Les cibles du projet ...... 90 3.2.3.2. Les concurrents ...... 91 3.2.3.3. Prévision de ventes et Chiffre d’Affaires prévisionnel ...... 92 3.2.3.4. Le marketing mix ...... 93 3.2.2. Étude de faisabilité technique ...... 95 3.2.2.1. Fiche technique des circuits ...... 95

129 3.2.2.2. Les acteurs du projet ...... 96 3.2.2.3. Les matériels et équipements ...... 99 3.2.3. Étude de faisabilité financière ...... 99 3.2.3.1. Les investissements ...... 100 3.2.3.2. Les amortissements ...... 101 3.2.3.3. Charges ...... 102 3.2.3.4. Tableau des Flux financier ...... 103

3.3.Évaluation du projet ...... 106 3.3.1. Les méthodes de planification du projet...... 106 3.3.1.1. Élaboration de la liste des tâches ...... 106 3.3.1.2. Les conditions d’antériorité ...... 107 3.3.2.3. Le réseau P.E.R.T ...... 108 3.3.1.4. Le diagramme de GANTT ...... 108 3.3.2. Analyse des impacts du projet ...... 109 3.3.2.1. Sur le plan économique ...... 109 3.3.2.2. Sur le plan socio-culturel ...... 109 3.3.2.3. Sur le plan environnemental ...... 109 3.3.3. Perspectives d’évolution dans le futur ...... 109 3.3.3.1. Pour le tourisme à Madagascar ...... 110 3.3.3.2. Pour le tourisme rural de Fenoarivo ...... 110

CONCLUSION ...... 112 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 114 LISTE DES ANNEXES ...... 117 GLOSSAIRE ...... 126

130 FICHE TECHNIQUE

Nom : VELONJATOVO

Prénoms : Prisca Rota Sylviane

Tél : + 261 34 36 979 56

Adresse email : [email protected]

Nombre de pages : 130

Nombre des illustrations : 29

Nombre des tableaux : 25

Titre : Promotion du tourisme rural dans la Commune Rurale de Fenoarivo-Alakamisy

Le tourisme fait partie des outils de développement durable. Il contribue, non seulement à l’entrée des devises, mais aussi au développement socio-culturel, environnemental et économique d’une localité. Nombreuses sont les différentes formes de tourisme à Madagascar, entre autres, le tourisme urbain, le tourisme balnéaire, l’écotourisme, le tourisme rural, etc. Cet ouvrage traite principalement la promotion du tourisme rural et ses impacts sur le milieu. Nous avons limité notre étude sur la Commune Rurale de Fenoarivo pour mieux exploiter et valoriser ses potentialités culturelles et naturelles par le biais du tourisme. Ainsi, ces atouts peuvent être source de développement rural. À cet effet, il est nécessaire de savoir les facteurs de blocage de la promotion du tourisme et d’inciter toutes les parties prenantes à collaborer. De la sorte, nous nous sommes référée à la théorie de développement de LEWIS pour mieux connaitre l’apport du tourisme dans le monde rural traditionnel et à la théorie des besoins de MASLOW pour cerner les sources de motivations des acteurs afin de les motiver à participer à la promotion touristique. Divers outils et méthode de travail ont été indispensables pour la réalisation de ce travail.

Mots clés : promotion, tourisme rural, Madagascar, Commune Rurale Fenoarivo, besoins, développement.

Encadreur académique : Docteur RAKOTONDRAMANANA Andry

Encadreur professionnel : Monsieur RAZAFIMANDIMBY Ghislain Antonio

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