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Henri MOULIN Membre de la Sociétédel' des Lettres Sciences et Arts

LA BASTIDE DE L'EVEQUE O U L'HISTOIRED'UN PELERINAGE

AURILLAC - IMPRIMERIE GERBERT - 1980 Tous droits de reproduction réservés CHAPITRE I

PRESENTATION

D'autres localités, en , portent le nom de La Bastide. Ainsi, dans le Villefranchois, La Bastide-Capde- nac (c'était anciennement La Bastide de Berlande), et La Bastide-Nantel, — dans le Saint-Affricain : La Bastide- Pradines, La Bastide-Solages, et la Bastide-Teulat. Le nom de lieu Bastide a son origine dans le verbe bâtir, — bâtir, édifier, construire. Une Bastide, à un moment précis du Moyen-Age, a donc été fondée. Fonder une Bastide, s'il s'agissait, — aux yeux du fon- dateur, — d'une future Cité, — c'était donner alors aux habitants leur charte de Franchises : en 1252, Villefran- che de Rouergue est fondée par Alphonse de (frère de Saint Louis), qui lui donne en 1256 ses coutu- mes. En 1280, le Vendredi après Saint Barnabé, (14 Juin), Raymond de Calmont, Evêque de Rodez, donne à « sa » Bastide immunités, libertés et coutumes (1). (1) Archives Départementales Aveyron - G 142 Fos 137 verso à 139 verso — Copie dans G 653 — Texte (latin) publié dans Bail- Cet Evêque appartenait à la Famille des Calmont d'Olt, — dont le château, non loin d', présente des ruines considérables. Monté sur le siège Episcopal en 1274, il assiste à l'écroulement, le 16 Février 1276, de l'Eglise Cathédrale de Rodez, et posera la première pierre, le 25 Mai 1277, de l'actuelle Cathédrale. Mort en 1298, il y fut enterré au milieu du chœur (2).

« Au Nom de Notre Seigneur Jhésu Xrist, Amen. Nous, Raymond, Evêque de Rodez,... de notre volonté propre,... donnons et concédons à notre ville de Bastita, qui com- mence à être édifiée, à être fondée de neuf sur notre territoire, dans la Paroisse de notre Eglise de Cabanes, comme à ses habitants présents et futurs, les immunités, libertés et coutumes qui s'ensuivent... » Nous voyons apparaître le nom : notre Bastide (c'est l'Evêque qui parle), — et l'on dira, plus tard : Bastita Episcopalis — La Bastide Episcopale — La Bastide de l'Evesque — La Bastide l'Evesque — finalement : La Bas- tide L'Evêque. Son emplacement : sur le territoire de la Paroisse de Cabanes, — celle-ci, sous son ancien vocable de Saint

laud et Verlaguet - Coutumes et Privilèges du Rouergue - Tou- louse, Privat, et , Picard 1910 - Tome II pp. 11 à 18. (2) Bion de Marlavagne - Histoire de la Cathédrale de Rodez - Rodez, et Paris, Didron 1875 - pp. 17 - 23 et 24 - 33. Symphorien, attestée dès avant 972, 974, ou 975 (3), — donc dès avant l'An Mille. A cet emplacement n'existait qu'un simple « masat- ge » : le Mas de la Gramassia, — soit une exploitation rurale, peut-être deux ou trois (4).

Répétons qu'il s'agit d'une fondation, — avec attri- butions d'«ayrals » pour bâtir, de terres pour jardins ou autres cultures. Et si la fondation ne put se hausser, restant toujours un gros village, — le Plan de la Bastide est absolument typique, avec ses Rues parallèles coupées transversalement par des « carreirous ». Ce furent jadis la Rue de l'Eglise, et la Rue « Dreche » ; la Rue « Esquer- re », bordée par les maisons et les jardins. Sur la Place, et en coin : l'Eglise.

L'Eglise : d'où création, d'abord, de la nouvelle Parois- se, dont l'Evêque se réserve le Prieuré.

(3) Testament de Garsinde, Comtesse de - cité dans Bosc Mémoires pour servir à l'Histoire du Rouergue. Daté 974, puis 975. Cité dans Dom Devic et Dom Vaissettes, Histoire Géné- rale du Languedoc, y daté 972. (4) Archives Départementales Aveyron - G 920 - Inventaire Som- maire Série G - Tome III - Rodez, imprimerie G. Subervie 1934 - p. 817 - colonne 1. Il s'agit bien du « Mas de la Gramassia », nom de lieu déformé dans : Marquis de Valady. Châteaux de l'Ancien Rouergue. Basse Marche tome I p. 228 note 4, et Basse Marche tome II p. 54, note 7. A U R I L L A C

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