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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ————————— UNIVERSITE DE TOLIARA FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES ————————— FORMATION DOCTORALE PLURIDISCIPLINAIR E ————————- OPTION : GEOGRAPHIE

VALORISATION DE LA RESERVE SPECIALE DE A TRAVERS L’ECOTOURISME

PROJET DE THESE

Présenté par RAJAOFER A Avisoa Santatra

Sous la direction de : Docteur JAOFETRA Tsimihato Maître de Conférences UNIVERSITE DE TOLIARA

Année Universitaire: 2010 -2011

Date de soutenance : 27 Novembre 2011

REMERCIEMENTS

Le présent mémoire n’aurait pas pu être réalisé sans la participation de plusieurs personnes et services. Qu’ils veuillent trouver ici l’expression des vifs remerciements : - Tout d’abord, on tient à remercier Docteur JAOFETRA Tsimihato, vice-président de l’Université de Toliara, Maître de Conférences au D épartement de Géographie, qui malgré ses nombreuses occupations, a accepté de nous diriger dans cette étude. Sa compréhension et ses critiques constructives ont été d’une aide inestimable. - On exprime également les remerciements aux corps enseignant et personnel du Département de Géographie et de la Formation doctorale pluridisciplinaire des Universités de Toamasina et de Toliara, qui nous ont formé et éduqué durant le cursus. - Enfin, les remerciements vont à tous ceux qui ont contribué, de loin ou de près, à la réalisation de ce travail, plus particulièrement à : - nos parents, RAJAOFERA Maurice et FETY Juliette, nos sœurs RAJAOFERA Fety Vavimiarana et RAJAOFERA Fety Sôvalaza, et nos tuteurs MODONGY Roland et RAJAOFERA Christophe, qui ont beaucoup soutenu moralement et financièrement ; - toutes les autorités locales de la zone d’étude : RABENARISOA Jean Eloi, Maire de la commune rurale de Marotandrano, RABOTOMANANA Gabriel, son adjoint, BRILLANT et ZARIMANANA Clavel, quartiers mobiles ; - tous les agents responsables de National Parks : BENAIVO Boulevin, Chef de Réserve, Lalaoarisoa, comptable, PADOU D’OR Fils, RABENANDRASANA Espère, JASIMIN, agents de réserve ; - tous les services publics ou privés, qui ont collaboré : Madagascar National Parks de Mandritsara, Musée de l’Androna Mandritsara, Mairie de Marotandrano ; - tous les Présidents des fokontany : RABENEFA, Président du fokontany Antsiatsiaka, RAKOTOBE Claude, Président du fokontany Ampondrabe, RABEMANAGNIVO, Président du fokontany de Belopy, et les habitants de la zone étudiée pour leur franche collaboration : Andrix BESOA, MANDEHAMANANA Belaza, SOAMANIRY, FLORENT, ZARAMEVA Dodo, BEMAHAY Rikany, BEZANDRY Pauline, VELONJAKA, . . . etc ; - et tous ceux qui ne sont pas cités ici, mais qui ont soutenu et aidé.

Merci à tous.

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GLOSSAIRE

SOFIA : veut dire littéralement en malgache SOA FY ou « Rivière à poisson au goût délicieux ».

Région SOFIA : région Nord-Ouest malgache, regroupant les districts de , Port Bergé, , , , Befandriana-Nord et Mandritsara.

Lemadio : boisson alcoolique traditionnelle malgache obtenue à partir de la transformation du jus de canne à sucre. Elle présente un aspect limpide et presque incolore, d’où le qualificatif « madio » qui veut dire « propre ».

Betsa : boisson alcoolique traditionnelle malgache obtenue à partir de la transformation du jus de canne à sucre ou des fruits (bananes, ananas, tamarins, . . .etc).

Fokontany : circonscription administrative de base. Elle se limite parfois à un ou deux villages seulement.

Mandritsara : l’un des sept districts de la Région SOFIA.

Marotandrano : l’une des vingt huit communes du district de Mandritsara ; signifie aussi littéralement plusieurs barrages pour tenir l’eau.

Riagna : chute d’eau.

Tsimihety : une ethnie originaire de la Région SOFIA.

Sabotsibe : Marché hebdomadaire de bœuf dans la Région SOFIA qui est localisé à Mandritsara, une fois toutes les deux semaines et à Befandriana-Nord, une fois toutes les deux autres semaines.

Fady : Tabou ou interdit.

Tsaboraha : se dit de toutes les pratiques traditionnelles réunissant un grand nombre de personnes soit pour effectuer un travail soit surtout pour fêter un événement.

Jôro : cérémonie au cours de laquelle les familles ou les villageois se réunissent pour demander la Bénédiction du (ou des) Zagnahary (Dieu) et des Razagna (Ancêtres).

Tsimandrimandry : nuit ou veillée qui précède le tsaboraha . Durant la veillée on danse, on chante et on boit. ii

Eductour : c’est un terme technique utilisé par les professionnels du tourisme. Il s'agit de l'offre faite par les créateurs à certains personnels d'agences de venir découvrir pour quelques jours (gratuitement ou à peu de frais) leurs nouveaux circuits ou produits. Le but étant bien sûr que les vendeurs soient au courant de leurs offres afin de mieux les proposer ensuite aux clients.

Samotraka : c’est un mode de préparation de la viande sous l’action de la chaleur, en la faisant très douce, sans épisse. La viande ainsi cuite est très tendre et tout le monde, même les édentés peuvent en manger. Ainsi, lors des cérémonies, on fait en sorte que tous les convives (enfants, adultes et vieux) puissent manger autant qu’ils veulent car la viande est très tendre.

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS………………………………………………………………………….. i GLOSSAIRE…………………………………………………………………………………. ii SOMMAIRE…………………………………………………………………………………. iv INTRODUCTION…………………………………………………………………………….1

PREMIERE PARTIE : METHODOLOGIE D’APPROCHE ET PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Chapitre I : DEMARCHES POUR L’ELABORATION DU PROJET DE THESE ...... 2

Chapitre II : APERCU GENERAL DE LA ZONE D’ETUDE ...... 18

DEUXIEME PARTIE : LES PREMIERS RESULTATS

Chapitre III : ANALYSE DE LA SITUATION ECOTOURISTIQUE DE LA COMMUNE RURALE DE MAROTANDRANO...... 36

Chapitre IV : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE L’ECOTOURISME DANS LA RESERVE SPECIALE DE MAROTANDRANO ...... 55

CONCLUSION ...... 70 LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... 72 LISTE DES ACRONYMES ...... 74 ANNEXES TABLES DES MATIERES

iv INTRODUCTION

Le travail qu’on présente ici s’inscrit dans le cadre de la préparation d’un Diplôme d’Etudes Approfondies en Géographie. Il est le fruit des recherches effectuées dans une commune du district de Mandritsara, plus précisément à Marotandrano. Ce qu’on fait dans la présente étude entre dans le cadre de la géographie économique car le tourisme est considéré aujourd’hui comme une activité économique à part entière. L’écotourisme fait partie des moteurs de développement d’un pays mais cela dépend des produits qu’un milieu géographique peut offrir à sa clientèle. Dans le district de Mandritsara, les atouts sont nombreux et c’est la raison pour laquelle on a choisi le site de Marotandrano. La présente étude a comme ambition d’améliorer la situation économique dans la commune rurale de Marotandrano, en introduisant un système de développement écotouristique durable. Le district de Mandritsara fait partie de la région SOFIA, c’est ici que se trouve la commune rurale de Marotandrano qui mérite d’être figurée parmi les grandes zones écotouristiques de renommée de l’île, tant sur le plan national qu’international. Elle s’étend entre 16° 24’ et 16° 59’ de latitude Sud et 48° 46’ et 49° 00’ de longitude Est. Son altitude varie entre 500 et 1300m. Elle est située à 45 km au sud du chef lieu du district. L’intitulé de ce sujet est : « Valorisation de la Réserve Spéciale de Marotandrano à travers l’écotourisme ». L’objectif du présent mémoire est de faire l’inventaire des conditions gé ographiques de la commune en vu du développement durable de l’écotourisme. On essaie par ailleurs de spatialiser les atouts écotouristiques et de suggérer des solutions aux problèmes liés à l’écotourisme. Ce travail s’inscrit dans le cadre de la préparation d’une thèse de doctorat qu’on pense présenter au bout de trois à cinq ans après la présentation de ce projet. Ce dernier se divise en deux grandes parties : Dans la première partie, on va présenter les différentes étapes de la méthodologie d’approche et la zone d’étude. Dans la deuxième partie, on essayera de dégager les premiers résultats des travaux de recherches. Ce sont les différents points qu’on devra développer pour les prochaines études en vue d’obtenir le diplôme de Doctorat.

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PREMIERE PARTIE : METHODOLOGIE D’APPROCHE ET PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Chapitre I : DEMARCHES POUR L’ELABORATION DU PROJET DE THESE

I-1. Généralité

I-1-1. Présentation du sujet

I-1-1-1. Choix du sujet et de la localité Trois raisons majeures ont motivé le choix du thème. D’abord, on a constaté que ce terrain, la Commune Rurale de Marotandrano, est pratiquement vierge en matière d’étude écotouristique et on s’est intéressé à ses potentialités. On a alors limité la zone d’étude dans la Réserve Spéciale de la commune, il s’agit d’une réserve gérée par Madagascar National Parks (M.N.P.) de Mandritsara. Le travail qu’on présente ici a comme objectif principal la valorisation écotouristique de la Réserve Spéciale de Marotandrano. On veut surtout attirer l’attention des clients sur le fait qu’il existe aussi des produits écotouristiques inestimables dans le site de Marotandrano. La deuxième raison majeure du choix est la rencontre d’éléments écotouristiques intéressants. A partir de 2004, l’année d’affectation de nos parents à Mandritsara, et surtout vers la fin de l’année 2006, la période de leur installation totale, on a eu l’occasion de parcourir la Réserve Spéciale de Marotandrano. Bien que les villageois n’en soient pas tout à fait conscients, l’étude de cette réserve peut leur permettre d’accroitre leur niveau de vie et de développer la zone. C’est une réserve très riche en matière écotouristique. La troisième et dernière raison du choix est la sous-exploitation de cette Réserve Spéciale de Marotandrano. Elle fait partie des zones sous-exploitées en matière de recherche en écotourisme. Tout cela nous a incité à penser à la valorisation de cette zone, plus précisément la Réserve Spéciale de Marotandrano vis-à-vis de ses potentialités écotouristiques.

I-1-1-2. Problématique Madagascar a opté pour le libéralisme économique afin d’assurer son développement socio-économique. A cette fin, l’objectif des promoteurs est de relancer la mise en valeur des produits écotouristiques. Or l’écotourisme reste encore mal organisé dans la commune

2 de Marotandrano et même dans le district de Mandritsara tant sur le plan d’hébergement que sur le plan de restauration. Pour bien cerner les problématiques engendrées par ce sujet, il est nécessaire de procéder à l’énumération des problématiques. Sur le plan économique, Madagascar est considéré comme l’un des pays les plus pauvres de la planète. Or ce ne sont pas les ressources qui manquent. A part les ressources du sol, du sous-sol et de la mer, les produits touristiques sont très abondants mais restent encore non exploités. En étudiant le cas de Marotandrano, on veut contribuer à la promotion de ce secteur touriste dont beaucoup reste encore à faire. Cet inventaire de ressources écotouristiques qu’on fera va se continuer sur la recherche des moyens pour assurer durablement le développement de cette activité nouvelle. Dans un premier temps, on va s’intéresser aux conditions géographiques de la commune rurale de Marotandrano, c’est-à-dire, ses caracté ristiques physiques et humaines. On va parler des climat, reliefs, hydrographie, historique, population et ses activités. Le deuxième grand point intéressant sur le sujet est l’analyse de la situation écotouristique de cette réserve en évoquant ses forces et ses faiblesses. Le troisième grand point qui mérite une réflexion sérieuse concerne les moyens pour développer les activités écotouristiques à Marotandrano. Quelques suggestions et recommandations techniques seront proposées.

I-1-2. Méthode de recherche adoptée

I-1-2-1. Approche méthodologique La mise à jour du présent travail sera basée sur la collecte et l’exploitation des sources et de la bibliographie. Cela signifie que les études sur terrain jouent un rôle capital dans la réalisation de ce mémoire. La recherche des documents écrits est aussi une étape indispensable de ce travail. L’ensemble de données obtenues à partir de ces méthodes permettra de produire un document qui, sans être parfait, nous rapprochera de l’objectif fondamental, la valorisation de la Réserve Spéciale de la commune rurale de Marotandrano . Ainsi, la méthodologie nous fera passer par trois phases : la phase préparatoire qui est une étude bibliographique, la phase de descente sur le terrain qui est basée sur les enquêtes, et la phase d’analyses des données recueillies.

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La phase préparatoire du terrain consiste à la consultation des ouvrages auprès des centres de documentation, à la préparation théorique de tous les outils nécessaires à l’enquête, à la documentation qui est la collecte des données relatives aux thèmes généraux et spécifiques de notre étude. Les travaux bibliographiques visent à disposer plus d’informations sur le thème et la zone d’étude. Différents ouvrages largement pluridisciplinaires ont été ou seront consultés. Ils concernent la géographie humaine, la géographie physique, et autres documents relatifs à l’économie, à la sociologie, à l’histoire, à l’anthropologie...etc. Cette phase est en fait celle de la collecte des informations nécessaires pour cette étude. Les contacts avec des personnes ressources qui vivent au quotidien les réalités de Marotandrano ont permis d’aboutir, d’atteindre le but qu’on s’est fixé. La deuxième phase de ce travail est purement un travail de terrain. Il a pour objectif de confirmer ou infirmer les résultats obtenus lors de la première phase et de combler le vide par le biais des informations des idées reçues lors des enquêtes. Effectivement, le support des enquêtes effectuées sur terrain rassemble des questionnaires destinés à la population locale, des villageois, des personnes ressources exogènes et endogènes. Les personnes ressources endogènes sont les résidents en permanence (les chefs quartiers, le Maire…) dans la commune rurale de Marotandrano mais qui occupent des responsabilités particulières. Grâce à eux, on a pu observer les pratiques des gens et réaliser les enquêtes. Les personnes ressources exogènes sont les non résidents dans la zone d’étude mais ayant des relations fréquentes avec la population locale. Elles ont fourni d’amples informations sur la zone : le développement et le fonctionnement des activités existantes, les aménagements au niveau local, . . . Cette partie de l’étude est basée sur la collecte et l’analyse d’informations susceptibles de mettre en exergue l’écotourisme dans la zone d’étude. Dans le but d’avoir le maximum de données, on a relevé deux types de sources qui peuvent servir dans la concrétisation de la recherche, il s’agit notamment des sources orales et écrites. Le terrain de recherche constitue un domaine où l’oralité tient encore une place considérable. La transmission de l’histoire et des événements s’effectue de bouche à oreille. La plupart du temps, on a pratiqué l’entretien libre qui est un aspect informel pour lancer la discussion. Dans ce cas, on n’a rien apporté ni cahier de note, ni stylo, seulement, on a dans la tête une série de questions qu’on a préalablement préparées. Ce système est très pratiqué surtout quand on a des interlocuteurs méfiants. Mais à ce moment-là, une fois arrivé à la maison,

4 on doit transcrire sur les fiches les réponses obtenues lors de l’enquête. Cette transcription immédiate conditionne l’efficacité de l’entretien libre. L’insuffisance des ouvrages concernant la zone d’étude fut un handicap presque insurmontable. Il faut souligner aussi qu’on a pu trouver des archives privées intéressantes lors de la recherche sur le terrain. Cette méthode d’enquête sur terrain consiste à établir des fiches portant des questions fermées et ouvertes, courtes et précises. Ces questionnaires facilitent les travaux sur terrain aussi bien pour les enquêteurs que pour les enquêtés, et ils permettent aussi d’obtenir des informations tant quantitativement que qualitativement. La dernière phase est la phase d’analyse approfondie des données recueillies durant les deux phases précédentes et ce, en vue de la rédaction de l’ouvrage.

I-1-2-2. Démarche adoptée La démarche adoptée se fait à partir d’une vision classique qui privilégie la description des faits pour envisager l’explication. Etant donné que la géographie est une science des rapports homme-milieu, on est parti de la description pour aboutir à l’explication. Cette démarche tient compte de l’observation analytique des données collectées sur terrain concernant la commune de Marotandrano. La détection des liaisons entre les phénomènes géographiques et les explications sur la répartition des éléments cartographiques par la recherche des causalités directes. En outre, à partir de l’observation détaillée de la réalité provenant de ces données hétérogènes, la recherche représente l’exhaustivité de la multiplicité des rapports entre les phénomènes observés, tels que le milieu naturel et humain. A partir des données sur Internet, on a pu actualiser et élargir le concept de cette zone d’étude. Les documents cartographiques (cartes, figures, croquis) ont aidé à établir les travaux sur terrain. Pour cela, on a consulté différents types de carte comme : - les cartes topographiques de F.T.M. - les cartes écologiques

I-1-2-3. Echantillonnage Le procédé par échantillonnage se réalise à 10% de l’ensemble des cas à observer pour pouvoir fournir une taille représentative des résultats attendus. La commune rurale

5 de Marotandrano compte actuellement 11.576 habitants, chaque ménage a une taille moyenne de six personnes. Ainsi, il y a environ 1.930 ménages dans notre zone d’étude. Le schéma ci-après résume la répartition des actifs d’enquêtes. L’échantillon requis y afférent va concerner 250 ménages. En tenant compte du nombre total de la population d’une part et d’un éventail de discussions avec le Chef de Réserve de Madagascar National Parks Mandritsara de l’autre, on estime ainsi pouvoir cerner l’approche thématique.

Figure n°1 : Répartition des actifs enquêtés

255 Fiches

sur des personnes enquêtées

200 Fiches 55 Fiches sur la réserve spéciale sur la zone d’étude de Marotandrano

16 Fiches 185 Fiches 15 Fiches 39 Fiches sur les caractéristiques sur les richesses sur les guides sur la population physiques et l’écotourisme

Source : Enquêtes personnelles de l’auteur, 2010.

Partant du plan de sondage et des constatations faites lors du travail sur terrain, cet échantillonnage se fait par le sondage stratifié. On a divisé le sondage en deux strates dont deux cents fiches sur la réserve spéciale de Marotandrano et cinquante cinq sur la zone d’étude. Cet échantillonnage stratifié a permis d’étudier deux cent cinquante cinq fiches pour l’écotourisme à Marotandrano.

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I-1-3. Hypothèses de la recherche Les hypothèses de recherche sont basées sur la démarche déductive qui établit des théories montrant des hypothèses générales et spécifiques :

I-1-3-1. Hypothèses générales et spécifiques La recherche de l’optimum de produits intéressants détermine théoriquement la règle d’or de l’écotourisme. La fréquentation des clients tient ainsi un rôle prépondérant; plus précisément, les clients étant entendus au sens de plus large englobant les touristes et les agents touristiques qui vendent les produits. De nombreuses recherches théoriques ont été menées sur ce thème de l’écotourisme. I. KOECHLIN en 1974 a fait des études géographiques sur les produits écologiques de Madagascar, évoquant l’importance de ces derniers pour développer l’écotourisme. P. LAINE et FAYOLLE en 1979 a établit une théorie basée sur la minimisation du coût sur la vente des produits touristiques et la maximalisation des bénéfi ces pour les agents producteurs. Des hypothèses sont basées à la recherche optimum du coût des produits touristiques vendus aux clients par la réduction de la distance entre la zone à visiter et celle de la vente, et aussi à la connaissance des comportements économiques tant sur les formes que pour les consommateurs dont l’expérience fondamentale démontre l’irréalisme (P. LOWE, 1979). Pour atteindre les résultats, on a considéré comme un espace idéal la Commune Rurale de Marotandrano qui possède une Réserve Spéciale avec ses aspects écotouristiques. Toutefois, en admettant la Réserve Spéciale de Marotandrano, la limite apparaît quant à sa fréquentation. La limite se situe lorsque la désirabilité des produits commercialisés devient inférieure aux difficultés à surmonter pour y accéder. Les contraintes de l’écotourisme se posent aussi sur le temps à cause de la durée du trajet, sur le coût en raison du prix de transport élevé, ou encore sur les moyens de transport utilisés. La fréquentation diminue sous l’effet de l’inaccessibilité. Toutes ces différentes contraintes peuvent être interdépendantes. Le stade final de l’écotourisme se représente par la satisfaction des visiteurs. Cette situation nécessite la considération du processus dans son ensemble d’où surgissent les questions suivantes : comment les systèmes d’attraction des touristes se représentent-ils ? Comment se ramifient-ils dans l’activité ? En premier lieu, la disponibilité des produits écotouristiques et leur mise en circuit constituent une étape initiale indispensable. Les caractéristiques des éléments écotouristiques

7 qui exercent une influence prépondérante sur la nature, la dissémination ou la concentration des atouts déterminent les motivations des touristes en développant la relation commerciale. Les produits écotouristiques se définissent comme des produits de première nécessité pour les touristes. Leur importance se trouve non seulement sur le plan social mais aussi sur le plan économique. Enfin, l’économie familiale des zones touristiques est de plus en plus indépendante des conditions du tourisme (P. LAINE et FAYOLLE, 1979).

I-1-3-2. Limite de la recherche La définition de la « géographie du tourisme » a été critiquée du fait de certaines anomalies observées lors des dépouillements des données à propos de l’écotourisme. Toutefois, la conception de l’espace se distingue structurellement suivant le genre du tourisme. L’enquête auprès des agences touristiques et des différents responsables constitue une méthode plus efficace et peu onéreuse pour fournir des renseignements sur les conditions du tourisme. Cependant, les opérateurs, de par leur intérêt personnel, peuvent être amenés à fournir des renseignements erronés et les données ne sont pas toujours fiables. Ces situations rendent difficiles le traitement statistique du nombre ou de la variété de touristes, et justifient la nécessité d’utilisation des chiffres estimatifs. En outre, le souci des habitants de la zone d’études se pose sur le mécanisme du tourisme. A cela s’ajoutent leurs méfiances vis-à-vis des étrangers qui provoquent en eux des scepticismes quant aux réponses obtenues.

I-1-3-3. Synthèse des données Si les travaux sur terrain constituent une étape déterminante, la phase des synthèses, et la rédaction permettent de tirer les éléments essentiels dans la mesure où elle représente la finalité de recherche. Les données permettent d’interpréter les faits spatiaux, avec les faits sociaux et économiques notamment l’influence du climat sur l’écotourisme, ainsi que la vie quotidienne des paysans. L’étude des données démographiques nous a permis de connaître des renseignements sur les conditions de vie humaine, montrant sa densité, l’effectif de la population locale.

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I-2. Eléments de la bibliographie Pour la recherche bibliographique, on a essayé de trouver tous les moyens pour qu’on ait la possibilité de fréquenter le maximum de bibliothèques à Toamasina et à Antananarivo. On a alors pu travailler au sein de : - la bibliothèque nationale là où les ouvrages généraux sont abondants ; - la bibliothèque de l’Institut de Recherche pour le Développement (I.R.D.) à Tsimbazaza, dans laquelle on a trouvé non seulement des résultats de recherche récente mais aussi des ouvrages qui traitent l’écotourisme ; - deux autres centres de documentation à Tsimbazaza. Il s’agit du Fonds Grandidier et de l’Académie Malagasy. Ce qui a permis de trouver des documents très intéressants, tels que le Bulletin de l’Académie Malagasy et diverses publications sur l’écotourisme ; - la bibliothèque du département de Géographie à l’Université d’Antananarivo qui a permis de consulter surtout des mémoires et thèses déjà soutenus ; - la bibliothèque de l’Université de Toamasina ; On a pu également fréquenter des centres dynamiques qui ont permis de trouver des ouvrages courants. Il s’agit de : - la bibliothèque de l’Aumônerie Catholique Universitaire de Toamasina ; - centre de documentation au Musée de l’Androna à Mandritsara ; - et des bibliothèques privées comme celles de Pietro Lupo et Emmanuel Faroux. Tout au long des lectures et des collectes d’informations, on a cadré les recherches dans les documents qui traitent l’écotourisme et la zone d’étude. Ainsi, on va voir la liste bibliographique et les commentaires bibliographiques.

I-2-1. Liste bibliographique Dans le cadre de réaliser cette recherche, on a d’abord consulté plusieurs types d’ouvrages.

I-2-1-1. Ouvrages généraux 1- A.N.G.A.P. 1998, Monographie nationale sur la biodiversité à Madagascar , 73 p. 2- BAILLY (A), FERRAS (F), PUMMAIN (D), Septembre 1992, Encyclopédie de géographie . Edition Economica, 1132p.

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3- BENARIVOLAHY (J.G.) 2006, Contribution géographique à l’étude régionale de Marotandrano, District de Mandritsara (Région SOFIA) , mémoire de maîtrise, Université d’Antananarivo, 119 p. 4- BESAIRIE (H) 1964, Notice des cartes géologiques Marotandrano . 122 p. 5- BIED (M), CHARRETON et all. (Notice explicative n° 87) : Cartes des conditions géographiques de la mise en valeur agricole de Madagascar , Thème 1 : Potentialité des unités physiques à 1/1.000.000-ORSTOM. 6- BOYER (M) 1972, Le tourisme, Evreux , 296 p. 7- BRUNER (T), 1997, Secteur écotouristique : une piste pour le développement au Brésil . 8- CAPURON (R) 1974, Introduction à l’étude de la flore forestière de Madagascar , 96 p 9- COMPTE (J) 1967, Les communes à Madagascar -ENPS, 104 p. 10- FARAMALALA (M) 1988, Divisions écofloristiques de Madagascar , 87 p. 11- FRONTIER (S) 1983, Stratégie d’échantillonnage en écologie . Masson, Paris & Les presses de l’Université de l’Aval. Québec, 416 p. 12- GEORGE (P) 1970, Dictionnaire de la Géographie , PUF, 510 p. 13- GEORGE (P) 1967, Précis de la Géographie rurale , 2 e édition PUF, 360 p. 14- GOODMAN (S.M.), RAKOTONDRAVONY (D), OLSON (L.E.), SOARIMALALA, RAZAFIMAHATRATRA (E), 1998, Recherche pour le développement . Série sciences biologiques N°13, 93 p. 15- HAULOT (A) 1974, Tourisme et Environnement , 234 p. 16- HUMBERT (H) 1996, Flore de Madagascar et des Comores. Muséum National d’Histoire Naturelle , Paris, 116 p. 17- KAYSER (B) 1969, Economies et sociétés rurales dans les régions tropicales , 341p. 18- KOECHLIN (I) et al. 1974, Flore et Végétation de Madagascar , 231 p. 19- LACOSTE (Y) 1965, Géographie du sous-développement , PUF, Paris 360 p. 20- LAINE (P), FAYOLLE 1979, Pour un développement touristique harmonisé , 280 p. 21- LECLERQ 1964, Sur la méthodologie de la faunistique entomologique – Bull. Et Ann. Soc. Roy. Entomol. Belg., 62 p. 22- LOWE (P) 1999, Le développement durable du tourisme , Le courrier N°175, 126 p. 23- RABAKONANDRIANINA (E) 1983, in L’équilibre des écosystèmes forestiers à Madagascar , 147 p. 24- RAHERINANDRASANA (Y) 2004, Essai sur le développement du tourisme dans la ville de MAHAJANGA , 102 p.

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25- RAJOELISON (G) et al. 1997, Evaluation de la diversité floristique de la Réserve d’Akarafantsika . Conservation Internationale, 188 p. 26- RANDRIAMBOAVONJY (R.H.) 2007, Ecotourisme et développement rural à Madagascar , Mémoire de maîtrise, Université d’Antananarivo, 107 p. 27- RAVOLAHY (R.V.G.) 2006, Contribution géographique à l’étude de la filière vanille dans la commune rurale d’ , mémoire de maîtrise, Université de Toamasina, 98p. 28- RIQUIER (J) 1968, Notice des cartes de sols de Marotandrano , 21 p. 29- TOURNIER (J) 1989, Les bases économiques et humaines de l’activité agricole , France. 30- ZAFIDADY (I. E.) 1997, Saha de l’Androna , 98 p.

I-2-1-2. Ouvrages spécifiques 31- Alain RAJAONAH, Manuel de construction des pistes des Parcs au Canada . 32- Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées, Plan de Gestion du Réseau National des Aires Protégées de Madagascar , 2001. 33- Conservation Internationale, Inventaire biologique de la forêt d’Ambiniviny , 1999. 34- Madagascar magasine N°10, 17 Mai 1998, Le premier magasine des échanges économiques, commerciaux, culturels et touristiques . 35- Ministère du Tourisme, Code du Tourisme portant sur la réglementation de la profession des guides ainsi que leur catégorisation , arrêté N°4910/2001/MINTOUR, 2001. 36- Ministère du Tourisme, Code du Tourisme portant sur les normes des établissements d’hébergement de catégorie RAVINALA , arrêté N°4902/2001/MINTOUR du 19 Avril 2001. 37- Ministère du Tourisme, Code du Tourisme portant sur les normes des établissements de restauration de catégorie RAVINALA , arrêté N°4911/2001/MINTOUR du 19 Avril 2001. 38- Ministère du Tourisme, Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts, Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées, World Wide Fund for Nature, Landscape Development Interventions, United States Agency for International Development, Guide de l’Ecotourisme , 2003. 39- NICOLL (M.E.) & LANGRAND (O) 1989, Madagascar : Revue de la Conservation et des Aires Protégées , WWF, Gland, Suisse XVII, 42 p.

I-2-1-3. Sources . Sources orales : Enquêtes orales auprès : - des habitants de la zone d’étude.

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- des divers services publics : . Bureau du service Eau et Forêt. . Mairie. . Circonscription de la protection des végétaux. . Sources écrites : - Statistiques de recettes encaissées par le service municipal de la commune rurale de Marotandrano, Année 2009. - Divers documents de Madagascar National Parks Mandritsara, Année 2010. . Autres documents consultés : - Encarta junior 2010. - www.kelchambredhotes.fr - www.parcsmadagascar.com - www.wwf.org

I-2-2. Commentaires bibliographiques Les documents suivants figurent dans la liste d’ouvrages consultés dans le cadre de cette recherche. Ces ouvrages ont été écrits par divers auteurs nationaux et étrangers qui présentent la commune rurale de Marotandrano et l’écotourisme en général.

I-2-2-1. Premier commentaire Rija Harisoa RANDRIAMBOAVONJY, 2007, Ecotourisme et développement rural à Madagascar , Mémoire de maîtrise en Géographie, Université d’Antananarivo, 107 p. On peut classer cet ouvrage de Rija Harisoa RANDRIAMBOAVONJY parmi les brillants documents qui traitent les activités écotouristiques. L’auteur a pu mettre en exergue l’importance de l’écotourisme dans la vie socio- culturelle et économique des Malgaches. Quand il a traité ce thème, il a énuméré les différentes sources de blocage et de développement de l’écotourisme et celui des milieux ruraux. Le développement du monde rural à Madagascar ne peut se faire tout seul. Même si une grande partie des efforts provient de la population, une assistance extérieure, financière et technique, sera nécessaire. Dans ce contexte, la volonté de l’écotourisme à concilier la préservation de l’environnement et du bien être local suscite l’intérêt de chacun. La richesse de la biodiversité de Madagascar amène les acteurs à considérer très sérieusement les opportunités présentées par l’écotourisme.

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Il est certain que les obstacles de l’écotourisme à Madagascar se situent aux niveaux des infrastructures, de l’éducation de la population locale et surtout dans la promotion des destinations écotouristiques. Dans le développement rural de Madagascar, l’apport de l’écotourisme reste à définir. Le pays a presque tous les atouts nécessaires pour asseoir l’écotourisme. Tout dépend seulement d’une volonté politique des dirigeants et leur capacité à mobiliser des fonds à investir dans les infrastructures de bases. En ce qui concerne la population rurale, son contact avec les étrangers ne pourrait être que bénéfique. La mentalité accueillante des Malgaches peut servir de levier important pour le développement futur de l’activité écotouristique. Une chose est sûre, l’écotourisme renferme un grand potentiel en terme de développement local. L’activité peut générer une rentrée de revenu importante et contribue à la formation du capital humain local. D’autre part, l’auteur affirme que l’écotourisme montre d’une certaine façon que le développement et la préservation de l’environnement peuvent se conjuguer ensemble. Toutefois, il existe une limite à ne pas dépasser. Le développement durable est un effort louable en faveur de l’environnement.

I-2-2-2. Deuxième commentaire John Gelait BENARIVOLAHY, 2006, Contribution géographique à l’étude régionale de Marotandrano , District de Mandritsara (Région SOFIA), mémoire de maîtrise, Université d’Antananarivo, 119 p. Parmi les données recueillies à la bibliothèque du département de Géographie de l’Université d’Antananarivo, l’ouvrage de John Gelait BENARIVOLAHY figure parmi les plus intéressants. C’est l’un des auteurs qui ont fait une étude régionale sur la zone de Marotandrano. Ses recherches lui ont permis d’observer les caractéristiques physiques et humaines de la zone. Le présent travail de recherche, étude géographique régionale de la commune rurale de Marotandrano fournit quelques informations, l’un des exemples d’étude des zones encore mal connues à Madagascar en matière de toute discipline de recherche. Dans cet ouvrage, l’auteur donne ses observations sur les caractéristiques physique, socio-culturelle et économique de Marotandrano. Cette commune est une portion spatiale de la partie centrale du Nord de Madagascar, située dans la région du seuil de l’Androna et appartenant à la Région administrative SOFIA. Du côté physique, le seuil d’ Androna est un élément de relief formé, géologiquement, à partir du mouvement tectonique. Il correspond à la zone affaissée des Hautes Terres

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Centrales de Madagascar. Autrement dit, le niveau général d’altitude des Hautes Terres Centrales s’abaisse au niveau de ce seuil. L’altitude semble avoir un rôle important sur les conditions physiques de l’espace de Marotandrano. Les conditions naturelles sont diversifiées et l’espace devient hétérogène dans son ensemble. L’homogénéité spatiale n’est trouvée que dans la subdivision de ces deux zones topographiques permettant d’évoquer deux zones géographiques telles que la zone nord et la zone sud. Le climat, la végétation, le sol, le système hydrographique et surtout l’occupation du sol se différencient, de part et d’autre, dans ces deux zones. Du côté humain, l’auteur a bien expliqué qu’il existe une relation étroite entre les éléments naturels et les faits sociaux, le mode de vie, l’occupation du sol se manifestent, également, d’une manière différente au niveau de ces deux zones. Avec un taux de plus de 90%, Marotandrano est la commune qui abrite la plus forte proportion Tsimihety à Mandritsara. A cet effet, on peut dire que Marotandrano est une zone de la population Tsimihety dont la civilisation est, originellement, marquée par la pratique simultanée de l’agriculture et l’élevage. Les cultures sont variées mais il existe celles qui semblent être plus importantes, et tiennent des rôles considérables au sein de la société. Le riz, cultivé depuis longtemps est, comme chez tous les Malgaches, l’aliment de base et est considéré comme monnaie d’échange et une source financière principale pour des produits agricoles dans la zone sud. Par contre, dans la zone nord, la population a bénéficié de cultures spéculatives récemment pratiquées. Introduits, respectivement, en 1927 et en 1957, le café et la vanille sont des cultures qui ne se développent que dans la zone nord dont le milieu est favorable. Enfin, du point de vue économique, ce sont des produits de rente qui apportent beaucoup de ressources financières pour les habitants de cette commune. Tout cela signifie, dans la méthode d’analyse spatiale que Marotandrano, en mettant à part les autres cultures, présente deux zones agricoles : la zone sud qui est la zone rizicole et la zone nord, qui est le domaine de cultures de rente. Avec ces deux espaces, les paysans vivent dans deux mondes différents et pratiquent deux modes de vie différents. Dans la zone sud, l’économie paysanne est de subsistance et le pouvoir d’achat est faible. En revanche, dans la zone nord, cette économie s’est tournée vers le marché et le pouvoir d’achat s’est, progressivement, élevé. Quant à l’élevage, il est, essentiellement, dominé par celui des bovidés en raison de son rôle et de son importance au sein de la société. Le bœuf est nécessaire non seulement aux différents rites mais il constitue aussi une source financière non négligeable. La présence du marché de bovidés

14 dans la commune urbaine de Mandritsara lui procure une fonction économique importante. Ainsi, Marotandrano pourrait devenir à la fois un foyer rizicole ou une région productrice des cultures rentières : café, vanille. Ces produits sont non seulement rentables pour la population locale mais ils ont aussi un rôle de créer un réseau qui, par le biais du commerce, relie la Commune Rurale de Marotandrano aux autres zones. Depuis longtemps jusqu’à maintenant, les surfaces d’exploitation de ces cultures restent, malheureusement, toujours familiales et les techniques sont traditionnelles. Les travaux d’aménagement hydraulique sont encore insuffisants et l’encadrement agricole y est presque absent. Par conséquent, toutes les productions semblent être peu importantes et surtout à l’échelle nationale. Par ailleurs, explique l’auteur, les forêts qui fournissent les bois d’œuvre sont, fréquemment, ravagées par la forte exploitation et surtout le feu de brousse. Tout cela constitue des motifs de départ des gens vers d’autres lieux avec comme idée en tête de trouver des travaux salariés d’où l’expression locale « handeha hitady » (chercher des travaux salariés ailleurs) qui est très en vogue chez les jeunes. C’est l’une des raisons entraînant la dispersion des Tsimihety à travers tout Madagascar.

I-2-2-3. Troisième commentaire Tunanto BRUNER, 1997, Secteur écotouristique : une piste pour le développement au Brésil , 133 p. Le troisième document à commenter est un œuvre de Tunanto BRUNER, l’unique œuvre de chercheur étranger dans ce commentaire bibliographique. L’auteur a expliqué que Brésil est doté d’une impressionnante biodiversité, d’une beauté naturelle et d’un patrimoine culturel particulier pour faire de l’écotourisme une source de croissance économique donc de réduction de la pauvreté. En fait, l’écotourisme peut représenter un puissant outil de développement stimulant la croissance économique et la diversification de l’économie contribuant ainsi à l’allègement de la pauvreté. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement brésilien classe l’écotourisme parmi les secteurs prioritaires dans sa politique de développement. Différentes initiatives ont été prises ces dernières années conjointement par le Gouvernement et le secteur privé pour promouvoir le secteur tourisme. Pourtant, l’écotourisme au Brésil est encore peu développé, même si au cours des dix dernières années, il a connu une évolution spectaculaire. Quoiqu’il en soit, le secteur est en plein essor et ses impacts sur l’économie brésilienne sont prometteurs.

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Les ressources naturelles (biodiversité exceptionnelle, parcs nationaux, paysages, plages, . . . etc.) qui représentent le principal capital écotouristique du pays sont menacées par la dégradation de l’environnement et les autres activités de production. En outre, les ressources humaines font défaut par manque de qualification et ne permettent pas d’offrir des prestations à la hauteur de la qualité des sites. L’environnement des affaires dans le secteur ne permet pas encore un réel développement des investissements malgré les efforts entrepris, et Brésil ne peut accueillir qu’un nombre limité de visiteurs du fait de ses capacités d’hébergement et de transport limitées. La concurrence internationale pour attirer les investisseurs écotouristiques et les touristes est cependant très forte et Le Brésil reste une destination préférentielle sur le marché international. En effet, l’écotourisme brésilien est largement concentré sur le marché français. Sur le court terme, confirme l’auteur, toutes les stratégies de développement écotouristique s’orientent vers une consolidation des acquis et un développement progressif des capacités pour préserver l’expérience vécue actuellement par les touristes tout en augmentant la qualité des services. L’accent est mis sur le développement d’un écotourisme de qualité, compétitif et durable. Une stratégie de consolidation des acquis en termes de développement écotouristique au Brésil implique une concentration des interventions sur quelques sites à forte potentialité. Trois circuits identifiés y sont les plus fréquentés par les touristes et présentant par ailleurs des potentialités d’expansion à terme. L’écotourisme au Brésil devrait être naturellement lié au développement rural, dans la mesure où les touristes traversent essentiellement des zones rurales pour parvenir aux sites d’attraction écotouristique, représentés en majeure partie au Brésil par les parcs nationaux. Les activités écotouristiques et les touristes constituent de fait des débouchés naturels pour les activités de production en zone rurale et ont l’avantage d’être proches des lieux de production, contrairement à la commercialisation classique où les producteurs ne perçoivent qu’une marge réduite. Les hôtels et les touristes en tant que marché potentiel ont cependant des exigences de qualité, de quantité, de régularité et d’authenticité que les producteurs ruraux n’ont pas toujours la capacité de satisfaire.

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L’auteur a bien précisé que le Brésil, comme les autres pays du monde, doit pourtant tendre à mettre en valeur ses produits du terroir. La gastronomie et les moyens de transport typiques, les formules d’habitat légers, les produits artisanaux, . . . etc, ont la capacité de marquer un écotourisme authentiquement brésilien. Les touristes sont à la recherche de ces originalités tout en demandant un minimum de confort. Le monde rural brésilien n’est cependant pas préparé pour répondre aux besoins des touristes et dans le cadre d’une stratégie globale à court terme de consolidation des acquis, trois stratégies de piste de croissance liant le développement écotouristique au développement rural sont proposées comme suit par l’auteur : - Stratégie n°1 : Promotion des activités de production rurale par le biais de partenariat avec les opérateurs écotouristiques sur place. - Stratégie n°2 : Appui aux activités rurales à vocation écotouristique. - Stratégie n°3 : Financement des activités rurales grâce aux revenus générés par l’écotourisme. Bref, dans son ouvrage, l’auteur a mis en évidence l’importance de l’écotourisme et le rôle que ce dernier joue dans le pays brésilien.

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Chapitre II : APERCU GENERAL DE LA ZONE D’ETUDE

Dans le présent chapitre, on va parler des atouts et contraintes du milieu naturel et de la zone d’étude et son environnement humain.

II-1. Atouts et contraintes du milieu naturel Le tourisme est l’action de voyager pour son agrément ou l’ensemble des activités, des techniques mises en œuvre pour les voyages et les séjours d’agrément. Il se pratique souvent dans les zones où il y a des atouts touristiques. La biodiversité, le culturel et la population locale constituent les trois dimensions de l’écotourisme. D’après The Ecotourism Society, North Bennington, U.S.A., « L’écotourisme est un voyage dans les régions naturelles avec des objectifs multiples, une compréhension accrue de l’histoire naturelle et culturelle de l’environnement en ayant soin de ne pas altérer ce dernier, tout en apportant des avantages économiques visant à rendre la conservation des ressources naturelles profitable aux populations locales . » D’après cette définition, l’objectif majeur de l’écotourisme est la conservation de l’environnement, ensuite la découverte de la biodiversité et de la richesse socio-culturelle d’une destination donnée, et enfin la valorisation de la population locale. Pour le moment, à Marotandrano, les activités autour du tourisme ou de l’écotourisme sont quasi-inexistantes. Soixante touristes environ ont été recensés depuis 2001, l’année d’implantation de Madagascar National Parks (M.N.P.) Mandritsara pour les riverains et ces dernier s sont très motivés concernant la mise en place d’un écotourisme dans la zone. Cette situation est une opportunité forte pour l’atteinte de notre objectif. Les facteurs naturels tels que le climat, le relief e t l’hydrographie font partie des déterminants de l’écotourisme.

II-1-1. Climat tropical à deux saisons contrastées Le climat joue un rôle important sur l’écotourisme. Cette activité se fait généralement dès la fin de la saison de pluie, au moment où commence la décrue, pendant la saison sèche.

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Croquis n°1 : LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE 48°05’ 49°16 ’ DISTRICT DE MANDRITSARA REGION SOFIA

15°40’

17°01’

48°05’ 49°16 ’ Source : F.T.M., 2010 (Arrangement : auteur)

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II-1-1-1. Températures constantes D’après l’enquête à la Direction Générale de la Météorologie, la commune rurale de Marotandrano n’a pas de données thermiques. Etant donné que cette zone fait partie du district de Mandritsara, ses conditions climatiques devraient être à peu près les mêmes que celles du chef-lieu du district. C’est la raison pour laquelle les données prises comme référence dans cette étude sont celles de la ville de Mandritsara. Tableau n°1 : Moyenne mensuelle de températures de la ville de Mandritsara de 1980 à 2004 (en °C)

Mois J F M A M J J A S O N D

Moyennes 26,6 26,2 26,6 26,6 25,3 24,5 23,7 23,9 25,2 26,6 27,1 26,8

Source : Service national de la Météorologie d’Ampandrianomby, 2010. A travers le tableau n°1, on a constaté que le climat de la zone d’étude est caractérisé par deux saisons contrastées : la saison chaude dure sept mois (octobre à avril), où les températures restent supérieures à 26,2°C et la saison fraîche cinq mois (mai à septembre) avec des températures ne dépassant pas 25,3°C. L’amplitude thermique annuelle est de 3,4°C. Novembre est le mois le plus chaud avec une moyenne de 27,1°C tandis que le plus frais est le mois de juillet avec 23,7°C.

II-1-1-2. Précipitations Tableau n°2 : Evolution mensuelle des précipitations de 1980 à 2000 Mois

J F M A M J J A S O N D Total Années

1980 543,8 248,9 222,1 7,1 0,1 0,5 tr tr tr 14,8 67,3 153,6 1258,4

1984 664,9 326,1 414,8 37,7 tr 2,1 0,3 tr 0,3 19,3 229,4 314,0 2008,9

1988 527,0 639,2 172,1 59,6 0,3 0,9 1,5 tr 0,3 19,3 229,4 314,0 1963,6

1992 433,7 363,9 393,6 61,6 tr 0,7 0,8 1,3 0,4 tr 75,9 525,7 1857,6

1996 426,5 344,2 329,1 27,6 tr 0,2 4,7 0,1 tr tr 212,8 477,9 1823,1

2000 389,3 448,2 626,6 53,6 4,8 7,1 6,5 28,9 tr 50,6 53,9 441,3 2110,8

Moyennes 497,5 395,1 359,7 41,2 0,9 1,9 2,3 5,1 0,2 17,3 144,8 371,1 1837,1

Source : Service national de la Météorologie d’Ampandrianomby, 2010.

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D’après le tableau n° 2, on peut dire que les maxima de précipitations s’observent généralement du mois de décembre au mois de mars. Cette période est celle des crues des cours d’eau qui charrient des eaux boueuses de couleur rouge que les habitants de Marotandrano appellent rano mena (eaux rouges). Cette couleur provient de l’érosion du sol rouge dans la partie amont. On a constaté aussi sur le tableau n° 2 qu’il y a des mois où sont mentionnés « tr » ou traces, qui signifient que les pluies sont négligeables. En 1980 par exemple, cette situation a duré trois mois (juillet, août et septembre). En 1984, la trace s’est manifestée aux mois de mai puis d’août, et au même mois en 1988. Ainsi, on peut dire que pendant trois années successives, le mois d’août a été très sec. La courbe ombro-thermique représentée sur la figure n° 2 ci-dessous récapitule assez bien les conditions générales du climat de la zone étudiée.

Figure n°2 : Diagramme ombro – thermique

J A S O N D J F M A M J

Source : Tableaux n° 1 et 2.

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Pour élaborer le diagramme ombro-thermique (figure n° 2), on a adopté la formule de GAUSSEN : P = 2 T

P : Pluies en mm T : Températures en °C A partir de la figure n°2, on a remarqué que la saison de pluies débute vers la mi-octobre et se termine vers la fin-mars (cinq mois). La période sèche s’étend d’avril jusqu’au début d’octobre (sept mois). Cela indique aussi que le climat de Mandritsara est constitué par deux saisons : la saison sèche et la saison humide. La moyenne mensuelle des précipitations durant la saison sèche (avril à octobre) est très faible (9,8 mm). La courbe est presque horizontale, surtout du mois de j uin au mois de septembre, tandis qu’à la saison chaude (novembre à mars) les précipitations sont abondantes, surtout durant le trimestre de décembre à février qui reçoit une moyenne mensuelle de 421,2mm. A partir du mois de mars, les pluies diminuent. La saison chaude débute vers la seconde moitié d’Octobre. Mandritsara est classé dans le type de climat tropical à deux saisons contrastées.

II-1-2. Relief et hydrographie Généralement, à l’intérieur de la commune rurale de Marotandrano, on distingue deux types de relief : les reliefs résiduels et les bas-fonds.

II-1-2-1. Reliefs résiduels Ils sont constitués par des séries de collines bien marquées à versants convexes, tombant sur les talwegs par des pentes fortes, pouvant dépasser 50%. La concavité de bas de versant est inégalement marquée, et souvent très peu développée. Les vallées digitées et étroites obligent les paysans à cultiver les flancs des montagnes. Ces reliefs extrêmement tourmentés y laissent peu de place à des cuvettes et plaines. A l’exemple de la pénéplaine d’ Antivohoka , cette plaine est entourée par deux montagnes ( Bemaradabo et Antivohoka ) qui ont chacune une altitude de 1.150m.

II-1-2-2. Bas-fonds Par définition, « le bas-fond est l’ensemble des surfaces planes qui se trouvent généralement de part et d’autre d’un talweg, qui sont limitées par des versants et qui sont

22 formées par des dépôts anciens, récents ou actuels, plus ou moins fins ou homogènes, 1 d’origine alluviale ou colluviale » . Leurs pentes d’ensemble sont faibles dans le sens longitudinal et parallèle au cours d’eau. Leur topographie d’ensemble est plane mais parfois bouleversée dans le détail à cause de nombreux bourrelets de berge, d’anciens lits, de terrasses, ou des modifications dues à l’homme. Dans la commune rurale de Marotandrano, on ne trouve qu’un seul type de bas-fonds : ce sont les vallées de l’ensemble composé par des principales rivières. Le contact de ces vallées avec les versants est généralement brusque et bien marqué.

II-1-2-3. Hydrographie Le réseau hydrographique est un atout qui peut favoriser l’écotourisme. La commune rurale de Marotandrano est avantagée par la présence ou l’abondance de l’eau : rivières et lacs. Dans la Réserve Spéciale de Marotandrano, des cours d’eau et des lacs ou des marais prennent source au sommet et se jettent généralement dans les communes environnantes telles que celles de Marotandrano, d’Ambodiadabo, d’Ampatakamanampaneva, d’, de Maroadabo et de Marovato. Les rivières et les lacs les plus importants prenant naissance dans la Réserve sont : • pour les rivières : - au nord : la rivière de Manampaneva ; - au nord-ouest : la rivière de Manambendrana ; - au nord-est : la rivière d’ ; - à l’est : les rivières de Sahavoay , d’ Andramy et d’ Andranokelilalina ; - à l’ouest : la rivière d’ Anjobony ; - au sud-ouest : la rivière de Bemarivo ; - au sud-est : la rivière de Simihanona . • pour les lacs : - au sud-est : le lac sacré d’ Amparihimbaratra ; - à l’est : le lac d’ Antsandraboto ; - au sud : le lac sacré d’ Andasimamba et les lacs d’ Andranolavahely et de Besakay . La commune rurale de Marotandrano est traversée par deux rivières importantes : Amboaboa et Andramy , qui alimentent en eaux les terres agricoles de la commune, surtout les rizières.

1 BIED (M), CHARRETON et all. (Notice explicative n°87) : Cartes des conditions géographiques de la mise en valeur agricole de Madagascar, thème 1 : Potentialité des unités physiques à 1/1.000.000 - ORSTOM

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La Réserve Spéciale de Marotandrano possède donc une potentialité hydraulique considérable qui assure l’approvisionnement en eau des c ommunes environnantes. En plus, la plupart de ces rivières forment des chutes d’eaux ou Riagna et des cascades à l’intérieur et extérieur de la Réserve, faisant partie de ses sites écotouristiques intéressants. A titre d’exemples : les rivières d’ Amboaboa , de Sahavoay et de Manambendrana .

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Croquis n°2 : Hydrographie de la Réserve Spéciale de Marotandrano

N

16 °58 ’ 16 °58 ’

17 °02 ’ 17 °02 ’

48° 31 ’ 48° 55 ’

Source : Madagascar National Parks Mandritsara, 2010 (Arrangement : auteur).

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II-2. La zone d’étude et son environnement humain La Commune Rurale de Marotandrano où se situe la Réserve Spéciale, objet de cette étude, est l’une des vingt huit communes du district de Mandritsara

II-2-1. Historique de la zone d’étude

II-2-1-1. Brève histoire de Marotandrano Le district de Mandritsara est connu aussi sous le nom d’ Androna qui, littéralement signifie « Dans la zone de Rona ou de Rarona ». Rona fut la première Lôhandriagna ou Matriarche tsimihety . Ambohimahavelona ou « Colline de la vie », un Fokontany se trouvant à deux kilomètres du village de Marotandrano, portait jadis le nom de Marotandrano. On l’appelait aussi Tambonivohitra ou « En haut sur la colline » à l’époque. L’actuel village de Marotandrano était le cimetière des habitants de ce Tambonivohitra . Plus tard, les gens ont quitté le village de Tambonivohitra et ont construit leur maison à la place de l’E.P.P. actuelle du village de Marotandra no où ils donnaient le nom de Mandritsarabe ou « On dort vraiment bien ». Lorsque les gens s’étaient mis à travailler les rizières, plus tard, ils avaient construit plusieurs Tan-drano , signifiant littéralement « Barrages de retenue d’eau », d’où le nom de Marotandrano (là où il y a beaucoup de barrage de retenue d’eau).

II-2-1-2. Situation administrative La Commune Rurale de Marotandrano, d’une superficie de 80.000 ha, comprend deux territoires distincts :  une partie au nord avec des collines couvertes d’une pseudo-steppe et de larges vallées aménagées pour les rizières souvent irriguées, au milieu desquelles se situe le village de Marotandrano ;

 une partie au sud avec un relief accidenté et entrecoupé de forêt, comprenant la Réserve Spéciale de Marotandrano. Son altitude varie de 750 à 1.300m environ. La Réserve se trouve à la limite extrême de la forêt de l’Est juste avant la pente occidentale des savanes de la zone occidentale. Elle est constituée par un massif forestier que l’on peut qualifier de transition entre les formations de l’Est et celles de l’Ouest. Elle occupe une superficie de 42.200 ha. La réserve a été créée suivant le décret N°56-209

26 du 20 février 1956. Elle est située à 55 km au sud de la ville de Mandritsara, à l’ouest de la route secondaire Mandritsara-Andilamena (RN 32). La Commune Rurale de Marotandrano est divisée en seize Fokontany (subdivision clanique traditionnelle) comprenant chacun plusieurs villages.

Tableau n°3 : Les seize Fokontany et leur distance du chef lieu de la Commune

Distance du chef lieu N° Nom des Fokontany de la commune 1 Ambalaben’Ifasina 13 km 2 Ambalavary 12 km 3 Ambodifano 05 km 4 Ambodimadiro 09 km 5 Ambodisatrana 05 km 6 Ambohimahavelona 02 km 7 Ambohimenan’Ifasina 20 km 8 Ambohipierenana 4,5 km 9 Ampandrana I 06 km 10 Amparihibe 1,2 km 11 Anjiro 24 km 12 Antsiatsiaka 18 km 13 Antsiraka 06 km 14 Lampibe 15 km 15 Marotandrano 00 km 16 Marovato 06 km

Source : P.C.D. de Marotandrano, 2010.

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Croquis n°3 : Situation administrative de la Commune Rurale de Marotandrano 48° 53 ’ 49 °13 ’

N

16 °46 ’ 16 °46 ’

16 °51 ’ 16 °51 ’

48 °53 ’ 49 °13 ’

Source : F.T.M., 2010 (Arrangement : auteur).

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II-2-2. Peuplement de la zone d’étude Dans la zone étudiée, la population cosmopolite est dominée par le groupe Tsimihety qui forme environ les 81% du total. Mais une tendance à un cosmopolitisme est en train de s’amorcer avec la migration.

II-2-2-1. Tendance vers le cosmopolitisme La population de la zone d’étude est constituée à 81% par le groupe ethnique Tsimihety , il est donc majoritaire dans la zone. Les activités principales sont surtout basées sur l’agriculture et l’élevage bovin. D’autres groupes de plus en plus nombreux sont venus s’ajouter aux locaux. Ce sont principalement les Betsirebaka et les Antandroy qui occupent la seconde place en nombre, avec 4% du total. Ce sont des travailleurs temporaires. Les Merina occupent la troisième place en nombre, avec 3% du total, ils travaillent dans la majorité des cas dans l’administration (enseignement, éducation, santé, . . .). Mais à part les fonctionnaires, des migrants venant d’Antananarivo exercent le métier de commerçants de petits articles ou enta-madinika . Les Betsileo , les Sihanaka , et les Betsimisaraka représentent 2% de la population totale. Ces derniers se dispersent dans différents domaines d’activités (petit commerce, commerce de bœufs, collecte, . . .).

II-2-2-2. Structure de la population Le dernier recensement de 2006 effectué dans la Commune Rurale de Marotandrano permet d’évaluer le nombre de la population aux environs de 11.576 habitants d’où une densité de 17,3 hab/km². Le taux d’accroissement naturel était de 0,04%. La structure de cette population est typique d’une région à forte fécondité. A travers la répartition par groupe d’âges de la population de Marotandrano, on essayera de dégager le rapport de dépendance économique. Ce rapport donne le nombre de personnes à charge (enfants de moins de 15 ans et de personnes âgées de plus de 65 ans) et des personnes d’âge actif (15 à 64 ans). Il faut cependant savoir qu’à ces âges là, les gens sont déjà (15 ans) et/ou encore (les plus de 65 ans) en activité. La notion d’activité et d’inactivité chez les occidentaux n’est pas tout à fait adaptable à ce qui se passe dans le pays Tsimihety . C’est une notion tout à fait théorique pour la région. Le tableau n°4 ci-après établit la structure par groupe d’âges de la population de Marotandrano.

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Tableau n°4 : Répartition de la population de Marotandrano selon les grands groupes d’âges (année 2006) Homme Femme Total Groupe d’âges Effectif % Effectif % Effectif % 0 – 14 ans 2.169 38,4 2.252 38 4.422 38,2 15 – 64 ans 3.429 60,7 3.639 61,4 7.061 61 64 ans et plus 51 0,9 36 0,6 92 0,8 Total 5.649 100 5.927 100 11.576 100

Source : Commune Rurale de Marotandrano, 2010.

D’après ce tableau, le pourcentage de personnes « théoriquement » à charge représente 39% de la population totale, composées essentiellement des jeunes enfants de moins de 15 ans (38,2%) et des personnes âgées (0,8%). Par contre, on a 61% des personnes actives. Ceci engendre un déséquilibre socio-économique très important ; par exemple : l’augmentation des dépenses sociales par la construction des écoles ou autres ; la nécessité absolue de fournir des emplois rémunérateurs à un plus grand nombre de jeunes.

II-2-2-3. Bas niveau d’instruction L’alphabétisation des adultes et la scolarisation des enfants constituent un « indicateur de développement humain ». L’analphabétisme touche cependant les 3/4 de la population adulte. Le fait qu’une seule personne sur quatre sait lire et écrire constitue un handicap majeur pour le développement de la Commune Rurale de Marotandrano. Dans le domaine scolaire, la Commune dispose d’institutions publiques et privées. • L’enseignement privé : cinq institutions privées existent dans la Commune : un préscolaire, trois écoles primaires et un collège.

Tableau n°5 : Les institutions privées de Marotandrano

NIVEAU NOMBRE D’INSTITUTIONS NOM D’INSTITUTIONS Niveau II 01 « Saint Vincent de Paul » Fo Masin’i Jesoa Niveau I 03 « Ecoplume » « Saint Thomas » Préscolaire 01 Fo Masin’i Jesoa Source : Plan Communal de Développement (P.C.D.) de Marotandrano, 2010.

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• L’enseignement public : A Marotandrano, les seize Fokontany disposent chacun d’une école primaire publique. Il existe un collège public au village de Marotandrano. C’est le C.E.G. Fanomezantsoa . D’après ces chiffres, on peut déduire que le nombre d’établissements scolaires de la Commune est encore faible. En plus, elle n’a pas encore de lycée, ce qui explique la faiblesse du taux de scolarisation de 40%. Malgré cette situation, les élèves de la Commune peuvent poursuivre leurs études au Chef lieu du District, se trouvant seulement à 45 km. Ils peuvent y trouver des établissements scolaires de niveau I jusqu’au niveau III, publics et privés. En 2008, le taux de scolarisation de la Z.A.P. (Zone Administrative Pédagogique) de Marotandrano a atteint 68,32% contre 53,01% en 2005. Le décalage de ces taux durant quatre ans est de 15,31% et la motivation des enfants s’explique par les efforts d éployés par les enseignants.

II-2-3. Prédominance du secteur primaire Parmi ces activités, les plus pratiquées sont l’agriculture et l’élevage.

II-2-3-1. Une agriculture vivrière prédominante Comme dans toute la Région SOFIA, l’agriculture est la principale activité. Les espaces cultivables dont elle dispose sont vastes. A part les cultures vivrières comme le riz, le manioc, le maïs et la banane, Marotandrano est aussi riche en cultures industrielles telles que le café, le girofle, le raphia, la canne à sucre et les arachides. Des légumineuses comme le haricot sec y sont aussi cultivées mais en petite surface. La superficie totale cultivée est de 6.427 ha dont 6.139 ha en riz (source : Plan Communal de Développement de Marotandrano). La riziculture est largement prépondérante avec 95% des surfaces cultivables, raison pour laquelle la Commune est réputée être l’une des greniers à riz dans le district de Mandritsara sinon dans toute la Région SOFIA.

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Tableau n°6 : Production agricole annuelle de la Commune Rurale de Marotandrano TYPOLOGIE CULTURES SUPERFICIE (ha) PRODUCTION (T) Céréales Paddy 5.750 10.650 Maïs 150 75 Légumineuses Haricot sec 5 3 Tuberculeuses racines Manioc 350 3.500 Cultures industrielles Arachide 20 4 Café 60 3 Raphia 20 20 Girofle 22 10 Fruits Banane 50 500 Source : P.C.D. de Marotandrano, 2010.

Deux types de riziculture sont pratiqués dans la Commune :

 La riziculture irriguée : Elle se fait sur les plaines éparpillées dans les Fokontany. Durant la saison sèche, les rizières ne rencontrent aucun problème d’eau grâce à l’existence de la Réserve, source d’approvisionnement en eau de la Commune et des autres Communes environnantes : Ampatakamaroreny, Ampatakamanampaneva, Ambodiadabo, Maroadabo et Marovato.

 La riziculture sèche appelée culture de riz pluvial sur brûlis ou Tavy : cette pratique implique nécessairement un défrichement. Les Tsimihety n’adoptent cette technique agricole que s’ils se trouvent dans une zone ne présentant pas assez de terre cultivable. Le riz se cultive en association avec d’autres plantes comme le maïs, le haricot. Les champs sont ensuite mis en jachère pour une période de deux à quatre ans ou plus selon les ressources financières du ménage. C’est le type de culture le plus destructeur de l’environnement. Or, les rendements sont très faibles, n’atteignant que 700kg/ha/an. C’est la raison pour laquelle la pratique de Tavy tend à diminuer actuellement et ce grâce en partie à la sensibilisation faite par Madagascar National Parks Mandritsara et la décision prise par l’Etat pour la limiter. Ils existent quelques zones présentant des cultures sur brûlis à l’est de la Réserve vu que la forêt y est encore dense.

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Trois types de riz y sont cultivés : • Vary alôha ou vary lôhataogno (riz précoce), du mois de septembre au mois de novembre. • Vary asara (riz en saison de pluie), du mois de décembre au mois d’avril. • Vary jeby (riz en saison sèche), du mois de juin au mois d’août. Concernant la technique agricole, les Tsimihety suivent la méthode traditionnelle consistant à faire piétiner la rizière par les zébus à un ou deux passages. Pourtant, il existe aussi quelques riziculteurs de la Commune appliquant des techniques modernes.

II-2-3-2. L’élevage en tant qu’activité complémentaire L’élevage est une activité complémentaire pour la population. Elle le pratique pour le financement des besoins domestiques. Trois types d’élevage y sont pratiqués principalement : l’élevage bovin, porcin et de volaille. La population de la commune de Marotandrano est en majorité constituée de producteurs de riz et d’éleveurs de bœufs. Le fait de disposer de plusieurs têtes de bovidés est source de prestige social et symbole de la richesse dans la Région SOFIA. Chaque famille éleveur possède en moyenne vingt quatre têtes de bovidés, ce qui est assez considérable du point de vue économique. Or, ce ne sont pas tous les ménages qui sont éleveurs. Certains ne pratiquent que l’agriculture. L’élevage bovin occupe une place relativement importante, mais les bœufs ne sont pas destinés à la consommation quotidienne. La consommation se fait occasionnellement, lors des circonstances exceptionnelles heureuses ou malheureuses (décès/funérailles). Donc, la Commune Rurale de Marotandrano est l’un des principaux fournisseurs de bovidés au marché de Sabotsibe de Mandritsara et même de Befandriana-nord.

Tableau n°7 : Débouchés de zébus de Marotandrano Année 2004 2005 2006 Nombre de bovins amenés (nombre de têtes) 1.260 1.146 430

Source : P.C.D. de Marotandrano, 2010. L’élevage porcin est rare dans la commune de Marotandrano parce que pour la majorité de la population de la Commune, le porc est tabou ou Fady . Chaque ménage éleveur de porcs entretient en moyenne cinq têtes.

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Tableau n°8 : Effectif du cheptel bovin et porcin de la Commune

Animaux Effectif du cheptel Bovins 11.905 têtes Porcins 30 têtes

Source : P.C.D. de Marotandrano, 2010.

L’élevage de volaille reste encore traditionnel. Les paysans ne sont pas encore motivés à l’élevage moderne vu la difficulté d’accès à la provende, aux financements et aux soins. Chaque famille en élève une quinzaine de tête en moyenne. Les volailles ne bénéficient pratiquement d’aucun soin de la part de leurs propriétaires.

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PLANCHE I

Photo n°1 : Rizières de la partie nord Photo n°2 : Rizières de la partie sud

Photo n°3 : Parc à bœuf Photo n°4 : Porcherie

Source : Auteur, 2010.

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DEUXIEME PARTIE : LES PREMIERS RESULTATS

Chapitre III : ANALYSE DE LA SITUATION ECOTOURISTIQUE DE LA COMMUNE RURALE DE MAROTANDRANO Dans ce troisième chapitre, on va surtout se concentrer tour à tour sur les contraintes et les atouts de l’écotourisme dans la Commune Rurale de Marotandrano.

III-1. Facteurs de blocage de l’écotourisme A Marotandrano, plusieurs facteurs bloquent cette activité dont essentiellement les problèmes de l’infrastructure et organisationnel.

III-1-1. Problèmes du développement écotouristique de la commune On peut diviser ces problèmes en trois petites sections.

III-1-1-1. Carences en infrastructures L’état des infrastructures routières reliant la ville de Marotandrano à Antananarivo et celles locales constituent l’une des principales faiblesses de la Commune. Cela pourrait empêcher le développement de l’écotourisme. Par exemple, la route - Port Bergé (RN 6), surtout celle joignant Mandritsara et Andilamena

(RN 32) et Ambatondrazaka à Andilamena (RN 44 et RN 3a) sont souvent en piteux état. La Commune Rurale de Marotandrano ne dispose pas des infrastructures d’accueil. Les autres infrastructures nécessaires pour la mise en place d’une activité digne de ce nom sont insuffisantes. On peut citer comme exemple les infrastructures sanitaires et scolaires qui font défaut. En outre, les moyens d’information sont encore insuffisants. Enfin, la Réserve Spéciale de Marotandrano ne présente pour l’instant aucun aménagement.

III-1-1-2. Problème d’organisation de Madagascar National Parks L’organigramme de Madagascar National Parks Mandritsara (M.N.P.) se présente de telle manière que cela retarde parfois les prises de décisions. Pour chaque décision importante, d’ordre administratif ou financier, le Chef de Réserve doit s’adresser au préalable à ses supérieurs hiérarchiques qui habitent tous à Mahajanga. Il s’agit des chefs de volets, conservation, appui au développement et éducation environnementale, et administration et finance. Vu l’immensité de la Réserve, la dizaine d’Agents de la Réserve Spéciale de Marotandrano est insuffisante pour assurer le suivi écologique.

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III-1-1-3. Culture astreignante La Commune Rurale de Marotandrano est riche en traditions et la population locale les respecte indéniablement. Cette situation fait partie des points forts de la zone d’étude en écotourisme, mais certains interdits ne sont pas favorables au développement de ce secteur, tels que les « jours tabous » comme le mardi et le jeudi.

III-1-2. Menaces au développement écotouristique Des activités socio-économiques menacent le développement écotouristique de la commune rurale de Marotandrano.

III-1-2-1. Satisfaction des besoins trop importante Généralement, la zone périphérique et la zone de protection de la Réserve sont exploitées selon les besoins de la population riveraine. Cette dernière exploite les deux zones de la Réserve pour se nourrir par le prélèvement des anguill es, des crapauds, du miel ou Fandrama , par la pratique de la culture sur brûlis ou Tavy , spécialement pour les autochtones de l’est de la Réserve. En outre, elle pratique des techniques destructrices comme la coupe des arbres pour le bois de chauffage et le charbon, pour l’habitat, les bois de construction et pour l’artisanat.

III-1-2-2. Prélèvement incontrôlé La population locale exploite aussi les deux zones pour se procurer des plantes médicinales traditionnelles et celles utiles pour les rites coutumiers ou qui ont des effets cosmétiques, à titre d’exemple : - Le Manitranjetsy (RAVENSARA ) est utilisé d’une part contre les maux des yeux ou de tête mais aussi comme cosmétique par les femmes à l’instar du Masinjoany . - Contre les fatigues diverses, le Miakanjo (porter de vêtements) et le Tsilanimboany sont utilisés comme Tambavy ou tisane. - Pour conjurer le mauvais sort, le Fankazava (faire clair), le Famelona (faire vivre) ou le Hasimbola (gloire de l’argent) sont récoltés comme ôdy tromba . Il en est de même d’un Tsilaitra (qu’on ne peut rien faire), espèce de Palmiers de petite taille qui est utilisée comme Fanerin-tolaka (faire dévier les malheurs). - D’autres espèces de la forêt sont connues comme étant utilisées dans d’autres zones dans la pharmacopée locale. On peut citer à ce titre les APOCYNACEAE ou Kindro

37 qui sont le Korôpoko ou cabucala erythrocarpa et le Tampiagna ou carissa madagascariensis. Le Fagnôtro ou physena madagascariensis est aussi employé contre les fatigues notamment musculaires. A l’heure actuelle donc, les Communautés de Base (CO.BA.) sont forcées de détruire l’environnement pour étendre leur agriculture ou pour augmenter leurs ressources. Cependant, elles abandonneraient ces pratiques destructrices de l’environnement, en particulier le Tavy et la fabrication du charbon si elles auraient des rentrées d’argent stables ou des revenus réguliers.

III-2. Forces existantes de la Réserve Spéciale de Marotandrano La partie sud de la Commune où se trouve la Réserve Spéciale de Marotandrano est soumise à un climat tropical humide engendrant la spécificité de sa biodiversité, diverse et endémique.

III-2-1. Biodiversité riche en faune et flore La recherche qu’on a effectuée dans la réserve montrant la spécificité de sa faune et de sa flore est la suivante.

III-2-1-1. Faune - Les lémuriens : la majorité des lémuriens du monde est endémique de Madagascar et de ses îles voisines, dans l’archipel des Comores. La Réserve Spéciale de Marotandrano abrite douze espèces de lémuriens typiques de la forêt humide de l’est, reparties dans les quatre familles. La Réserve possède alors des espèces de lémuriens à la fois importantes et diversifiées. Elle est placée en deuxième position après le Parc National (P.N.) de Ranomafana qui en possède treize, le record à Madagascar. Cette diversité de lémuriens constitue le point fort de la Réserve et en fait sa richesse. • Famille des INDRIIDAE - Indri indri ou Babakoto : c’est la plus grande des espèces de lémurien du monde. L’espèce pèse entre 8 et 15kg avec une hauteur de 60 à 75cm. Sa queue est en forme de moignon. Elle vit en groupe de deux à quatre individus. Elle se nourrit de 80 espèces de plantes. L’Indri indri de la Réserve se singularise de celui des autres zones qui est en général de couleur blanche. Il est presque noir, des tâches blanches existent seulement au-dessus de la tête, sur le cou et sur le dos juste au-dessus de la queue.

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- Propithecus diadema diadema ou Sifaka : il pèse entre 6 et 7.25 kg. Il diffère des autres lémuriens par sa longue fourrure principalement blanche, le sommet de la tête et l’arrière du coup sont noirs et les membres sont dorés. Ils vivent en groupe de deux à cinq individus. - Avahi laniger ou Ampongy : cette espèce présente une fourrure courte et dense. Le dos est gris-marron ou un peu roux devenant plus foncé vers la queue. La poitrine et le ventre sont gris. La face est un peu marron, avec une bande plus claire au-dessus des yeux et une couleur plus claire sur les joues et la gorge. Les oreilles sont petites. Il diffère extérieurement de Lepilemur par sa taille plus grande, ses oreilles un peu cachés et son aspect un peu plus laineux.

• Famille des LEMURIDAE - Varecia variegata variegata ou Varikandana : le VARECIA de la Réserve appartient au groupe « subcincta », caractéristique de la partie nord de la forêt de l’est de Madagascar. Le pelage dorsal est principalement noir, mais une bande blanche traverse le dos juste en arrière des membres antérieurs. L’avant-bras et le flanc sont blancs comme chez tous les Varecia variegata variegata . Il est facile à observer grâce à sa fourrure très longue. - Eulemur rubriventer ou Halomena : il présente un dimorphisme sexuel. La poitrine et la partie inférieure du corps sont marrons, un peu roux chez les mâles, mais pâles ou blancs chez les femelles. Ils vivent en groupe de deux à six individus dans la Réserve. - Eulemur fulvus albifrons ou Varikosy : il présente un dichromatisme sexuel. Chez les mâles, les parties supérieures du corps et la queue sont de couleur brune foncée, le ventre gris, la tête entièrement blanc crème avec des joues touffues, le museau noir et les yeux rouge-orange. Chez les femelles, les parties supérieures du corps et la queue sont brunes foncées, plus sombre vers l’arrière et le ventre gris. La tête, le visage et le museau sont gris. Les joues ne sont pas touffues. La queue est brune foncée avec une extrémité noire et les yeux orange-rouge. Il se nourrit de fruits mûrs, de nectar et de feuillages. - Hapalemur griseus griseus ou Bokombolo : c’est le plus petit des lémuriens de bambou. Il a le pelage gris avec une teinte un peu rougeâtre sur la tête. Les très jeunes sont portés par la bouche de la mère. La locomotion se fait en s’accrochant verticalement et en sautant, quoiqu’une démarche à quatre pattes soit courante sur les branches horizontales. Il se nourrit d’une espèce de bambou (Cathariostachys madagascariensis ), volohosy en malgache ou bambou géant en français, d’autres espèces de bambou, de feuillages, de fruits.

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• Famille des CHEIROGALEIDAE - Microcebus rufus ou Tsitsidy ou Tsidy : appelé aussi Microcèbe roux en français, il est le plus petit primate du monde. Il ne pèse que 40 à 80g, à pelage doux, partie dorsale couverte de poils bruns, face ventrale jaunâtre, yeux grands, raie blanche sur le nez et entre les yeux, de longue queue de 13cm. Il est quadrupède, nocturne, mène une vie solitaire mais se regroupe pendant le repos. Il s’installe dans les nids de feuillages ou les trous d’arbres. Il se nourrit d’insectes, de fruits, de feuilles, fleurs, nectar et de petits vertébrés. - Cheirogaleus major ou Tsitsihy ou grand cheirogale : c’est le plus grand des lémurs nains : 167 à 264 mm, à queue plus longue que le corps (19 à 30 cm), large à la base avec réserve de graisses. Il a des yeux larges et remarquables, avec anneau de poils noirs autour ; oreilles fines ; corps couvert de fourrure épaisse, grise ou brun rougeâtre sur la tête, le dos et la queue ; pattes trapues. Comme mode de vie, il est nocturne, s’abrite le jour dans un trou d’arbre ou dans un nid, hiberne pendant plusieurs mois et vit sur les réserves de graisses de sa queue. Il est arboricole, quadrupède et solitaire. Il est omnivore (fruits, fleurs, nectar, petits invertébrés et miel). • Famille des DAUBENTONIIDAE - Daubentonia madagascariensis ou « Aye-aye » : c’est le plus grand lémurien nocturne. Il est le seul primate à avoir 18 dents. C’est un lémurien très particulier car il combine les incisives de rongeurs, les oreilles de chauve- souris, la queue d’écureuil, et une adaptation particulière, le troisième doigt de la main est extrêmement allongé. Il est insectivore et frugivore. Il déloge les larves d’insectes avec son doigt spécialisé, en déchiquetant les couches du tronc d’arbre avec ses incisives. C’est un animal solitaire, discret et difficile à observer. - Allocebus trichotis ou Tsidiala : c’est un petit lémurien de 65 à 90g, actif, nocturne, avec une longue queue touffue (14 à 19,5 cm). La tête et le dos présentent une coloration brun-grise avec parfois une teinte légèrement rosée. Le ventre a une couleur allant de grise à la blanche. Il consomme des gommes et des écorces de plantes. - Lepilemur microdon ou Fitiliky : il a un pelage dense et généralement d’une couleur brun- rouge avec une raie dorsale un peu sombre. Le ventre et la gorge ont une teinte brun-grise pâle. C’est une espèce avec une longue queue de 25 à 29 cm et qui se déplace verticalement sur le tronc d’arbres. Son régime alimentaire est constitué essentiellement de feuilles, de fruits et de fleurs.

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- L’avifaune : la Réserve Spéciale de Marotandrano possède une richesse aviaire importante qui lui permet d’être classée en deuxième position après le Parc National de Ranomafana si on considère les forêts du domaine du Centre. Les 70% des oiseaux de la Réserve sont des espèces typiques de la forêt primaire non perturbée et les 30% sont celles de la forêt secondaire. Parmi les 85 espèces inventoriées, 56 sont endémiques de la grande île et 19 sont globalement menacées. Notons la présence de l’Aigle serpentaire, Eutriorchis astur , une espèce très rare faisant partie des six espèces de Rapaces les plus menacées au monde et de l’effraie de Soumagne, Tyto soumagnei est une espèce très rare à Madagascar. Cette richesse augmente beaucoup la valeur de la Réserve car en plus d’être des espèces très rares et menacées, ces dernières n’ont été recensées que dans très peu de site de la forêt humide de l’Est. A ce propos, citons quelques exemples comme la Réserve Naturelle Intégrale de Zahamena et les Parcs Nationaux de Masoala , Marojejy et Mantadia . - Les Insectivores et Rongeurs : Parmi les insectivores et rongeurs, dix espèces sur onze sont endémiques de Madagascar dont sept insectivores (tous endémiques) et quatre rongeurs (trois endémiques et une introduite). Le taux d’endémisme de 90,91% des insectivores et rongeurs nous montre encore plus la richesse de la Réserve en espèces faunistiques endémiques donc sa force en termes d’écotourisme. Le tableau n° 9 donne la liste des insectivores et rongeurs de la Réserve :

Tableau n°9 : Liste des insectivores et rongeurs de la Réserve

INSECTIVORES RONGEURS Microgale cowani Eliurus minor Microgale drouhardi Eliurus grandidieri Microgale fotsifotsy Nesomys rufus Microgale talazaci Rattus rattus Microgale longicaudata Microgale taiva Microgale thomasi

Source : Conservation Internationale (C.I.), 2010.

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III-2-1-2. Flore, une richesse exceptionnelle Sur le plan de la diversité floristique, la flore de la Réserve présente 73 familles, 157 genres et 284 espèces. - Sur les 73 familles rencontrées, trois sont endémiques : SARCOLAENACEAE (tivoko), SPHAEROSEPALACEAE (gara) et MELANOPHYLLACEAE (belaka). Les SARCOLAENACEAE (songitry) sont représentées par deux espèces, Rhodolaena altivola et Leptolaena multiflora (timbôho), les SPHAEROSEPALACEAE par Rhopalocarpus louvelii (timbôho) et les MELANOPHYLLACEAE par Melanophylla aucubifolia (zenga). - Quant aux Genres, sur les 157 répertoriés, trente cinq sont endémiques soit 22,29%, dix sept sont propres à Madagascar soit 10,82%, 66 soit 42,04% sont pantropicaux, trente et un soit 19,74% sont paléotropicaux c’est-à-dire se retrouvent dans les pays ayant constitués l’ancien Gondwana, et huit soit 5,09% sont des Familles cosmopolites. - Enfin au niveau des espèces, l’endémicité avoisine les 100% : 99,30% sont endémiques de Madagascar.

III-2-2. Sites écotouristiques La Réserve Spéciale de Marotandrano est très riche en sites écotouristiques. Les différents sites répertoriés durant les recherches dans la Réserve relèvent des espaces aquatiques et terrestres.

III-2-2-1. Espaces aquatiques • Chutes d’eau ou Riagna - Les chutes d’eau d’ Andranoraty be et d’ Andranoraty hely sont sises au sud-ouest du village d’Ampototra. Ce sont la largeur et la hauteur de la chute qui les différencient. Andranoraty be est plus large et plus haute que Andranoraty hely , mais elles sont sises côte à côte. - Les chutes d’eau de Riamalandy et de Riamanjavona se trouvent au nord-est de la Réserve, à l’ouest du village d’Antsiatsiaka. Elles sont plus larges que les autres chutes précitées. La hauteur de Riamalandy atteint une certaine de mètres (156m), mais celle de Riamanjavona est nettement plus haute. - Les chutes d’eau de Simihanona et de Mandringitra : la première se trouve au sud du village d’Ampatakamaroreny et la deuxième au nord. - La chute d’eau d’ Andapatenina se trouve au nord-ouest de la Réserve. - La chute d’eau d ’Ambodiriagna se situe au sud-est de la Réserve, au nord-ouest du village d’Ampatakamaroreny.

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• Lacs Ils sont nombreux et certains sont considérés comme sacrés. - Le lac sacré d’ Amparihimbaratra se situe au sud-est de la Réserve, au nord-ouest du village d’Ampatakamaroreny. - Le lac d’ Antsandraboto se trouve à l’est de la Réserve, au sud-ouest du village d’Andilankaka. - Le lac sacré d’ Andasimamba et les lacs de Besakay et d’ Andranolavahely se situent à l’extrême sud de la Réserve.

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PLANCHE II

Photo n° 5 : Riamalandy Photo n° 6 : Riamanjavona

Photo n° 7 : Ambodiriagna Photo n° 8 : Lac sacré d’ Amparihimbaratra

Source : Auteur, 2010.

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Toutes ces chutes d’eau sont belles et on peut dire sans hésitation qu’elles sont attirantes si on parle de l’écotourisme, elles sont larges et longues. Les eaux en bas où se jettent les autres ont des grandes profondeurs Les roches qui les entourent sont peut-être intéressantes pour les physiciens. Pour le lac, comme il est sacré, personne n’osent y faire quelques choses de bizarre, ni à le toucher, c’est la raison pour laquelle qu’on y trouve des espèces aquatiques vraiment grandes car ils vivent librement sans perturbateurs.

III-2-2-2. Espaces terrestres • Les grottes : - La grande grotte d’ Andranoraty se localise au pied de la chute d’eau d’ Andranoraty be . Elle est constituée d’une pierre tombale. C’est un lieu historique car les ancêtres s’y cachaient durant la période des Marofelana , ces bandits qui s’attaquaient aux villages et qui les razziaient. On y trouve des fusils, des marmites, des cruches, des pots en terre cassés, des blocs de rochers pour aiguiser les grands couteaux, des haches et des pierres servant de trépieds. Viny , fille de l’un des célèbres Lôhandriagna ou Patriarche Tsimihety appelé Ratanibe , y habitait autrefois, d’où l’appellation locale de la Réserve, la forêt d’ Ambiniviny signifiant littéralement « La haut chez Viny ». - Les deux grottes se trouvant au nord de la chute d’eau Riamalandy : l’une est constituée par une pierre tombale et l’autre avec des eaux souterraines. - La grotte au sud de la chute d’eau Riamalandy est constituée de stalagmites et d’eaux souterraines. • Le point géodésique : La forêt d’ Ambiniviny ou la Réserve Spéciale de Marotandrano présente un grand massif rocheux, le massif d’ Andranoraty , situé au nord de la Réserve, très aplati et très étendu culminant à 1226 m, constituant le point géodésique de la Réserve. Il donne une belle vue panoramique, du nord au sud de la Réserve. L’existence de ces superbes chutes d’eau, lacs, grottes et du lieu historique et point de vue magnifique constitue le point fort de la Réserve justifiant qu’elle mérite une valorisation.

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Croquis n°4 : Sites écotouristiques de la Réserve Spéciale de Marotandrano 48°31’ 48°55 ’

N

16°58 ’ 16 °58 ’

17 °02 ’ 17 °02 ’

48°31’ 48° 55 ’

Sources : C.I. et F.T.M., 2010 (Arrangement : auteur).

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III-3. Valeurs culturelles de la zone Les 81% de la population de Marotandrano sont des Tsimihety, et les Tsimihety ont leurs propres cultures.

III-3-1. Cultures au quotidien Chez les Tsimihety, le mot Tsaboraha signifiant « Faire quelque chose de sacré » englobe toutes leurs pratiques culturelles à l’exception des funérailles. En effet, tsaboraha est utilisé pour indiquer les évènements culturels heureux (les fêtes) ou fomba Tsimihety an-katsaragna .

III-3-1-1. Différentes sortes de tsaboraha

. Le jôro Tsimihety : il existe deux sortes de jôro chez les Tsimihety :

- jôro firarazagna : c’est une cérémonie rituelle d’offrandes de zébu(s) aux zanahary (Dieux) et aux razagna (Ancêtres) afin de bénir une ou des personnes et/ou un événement important. Le jôro firarazagna a lieu devant le fisorôgnagna, une sorte de stèle constituée des pierres levées et d’une tablette en pierre où l’on dépose les offrandes, accompagnées d’un bois rond d’une hauteur de cinq à six mètres, où sont perchés des bucranes c’est-à-dire des cranes de zébus avec leurs cornes. Le lieu où le fisorôgnagna est installé devient un lieu sacré car c’est de cet autel que l’on implore la bénédiction des Dieux et des Ancêtres. - Jôro hataka : C’est une cérémonie rituelle de demande de bénédiction ou de remerciement aux zanahary et aux razagna . Elle n’est pas accompagnée de sacrifice de zébu(s), mais de différentes offrandes. Il existe cinq types de jôro hataka : le jôro toadrazagna , accompagné du jus de riz et de sucres grillés, le jôro emboka , accompagné de fumée, extrait des sèves de bois précieux séchées, posées sur une braise, le jôro rano mazava , accompagné de l’eau pure, le jôro hontsavelona , accompagné du jus de miel, et le jôro lambam-bary , accompagné de la prémisse de riz et de coq cuits. Ce dernier s’effectue spécialement pour remercier le zanahary et les razagna pour la bonne récolte et il doit avoir lieu dans le lieu de production. En général, le lieu où le jôro hataka devrait se faire est sur une levée de pierre munie de lokoam-bato , une sorte de tablette en pierre où l’on dépose les offrandes. C’est aussi un lieu sacré.

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. Le Tsikafara ou Tsakafara : le tsikafara est un jôro que les Tsimihety accomplissent quand ils sont face à une difficulté. Avant une quelconque épreuve, ils vont faire une offrande au zanahary et aux razagna si ceux-ci les aident à surmonter les obstacles. C’est un vœu tacite ou déclaré en public selon le cas. Mais dans toutes les situations, en cas de réussite on est tenu à le réaliser. Un ou des bœufs ou encore d’autres animaux devraient ensuite être abattus. Bref, le tsakafara est un rite culturel organisé par les Tsimihety pour remercier les zanahary et les razagna lorsqu’un vœu a été exaucé.

. Le Tsangambato ou la « Levée d’une pierre » : une levée d’une ou plusieurs pierres est faite pour la commémoration d’un événement et pour le souvenir d’une ou des personnes disparues.

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PLANCHE III

Photo n° 9 : Jôro firarazagna Photo n° 10 : Fisorôgnagna

Photo n° 11 : Jôro hataka Photo n° 12 : Tsangambato

Source : Auteur, 2010.

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On ne voit sur la photo n° 9 que des personnes âgées et des adultes, c’est-à-dire qu’on n’a pas trop besoin des enfants ou des jeunes durant cet évènement. C’est le Sojabe ou le vieux le plus âgé du quartier qui tient le bâton et qui préside la cérémonie. D’après les présentations sur les photos n° 10, 11 et 12, les Fisorôgnagna, les Tsangambato et le lieu des Jôro hataka ne se placent pas à côté des habitats. Ils sont généralement au sommet des collines. Les Tsimihety prônent aussi l’union familiale et sociale expliquant l’existence des traditions suivantes :

. Fanahômagna signifie littéralement invitation. Pour une culture donnée, on invite les gens du village et en guise de remerciement, on leur donne à manger.

. Tambirô, c’est un travail collectif après lequel, on offre du riz avec de la viande ou des volailles en guise de remerciement.

. Lampogno , c’est aussi un travail collectif, mais comme remerciement, on offre du toaka gasy ou betsa , durant ou après le travail. Parmi toujours les Tsaboraha , il y a encore les rites maritaux ( fanambadiagna Tsimihety ou le mariage Tsimihety ). Il existe deux sortes de mariage.

. Fanambadiagna vita fômba : c’est un mariage consenti et approuvé par les parents.

Le tsaboraha dure en moyenne deux jours avec une nuit de tsimandrimandry ou une veillée durant laquelle il y a des chants, des danses et des trinques. Le jôro firarazagna est obligatoire afin que les nouveaux mariés puissent avoir la bénédiction de zanahary et des razagna . Durant ce jôro , les mariés font un contrat envers eux-mêmes, la famille, la population et surtout envers les zanahary et les razagna . Ce premier type de mariage est caractérisé par l’existence des : - moletry : c’est un cadeau offert par la famille de l’époux pour la mariée. Ce cadeau devrait être des zébus au nombre de trois ou quatre en moyenne. - Ravin-kariagna : c’est l’argent offert par la famille de l’époux aux parents de la mariée en gage de Valin-tàgnagna ou dépenses pour l’éducation de la fille et de fanomezam- boninahitra ou respect de ces derniers. - Meme signifiant littéralement « Donner donner » : c’est l’ensemble des cadeaux offerts à la mariée, de la part de sa famille. Ces cadeaux sont, en général, des matériels utiles aux nouveaux mariés tels que les ustensiles de cuisine, les lits, les nattes, etc. . .

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. Fanambadiagna tsy vita fômba : c’est un mariage non consenti et non approuvé par les parents. De ce fait, les mariés n’ont pas droit au jôro . D’après la croyance Tsimihety , le mariage ne dure pas car il n’est pas approuvé par la famille, la population et surtout, non béni par le zanahary et les razagna .

III-3-1-2. Rites mortuaires - Fahafatesagna ou la mort : Si la personne décédée est très vielle (antitry kôhokôho ) avec de petits fils et arrière-petits fils, on ne fait plus le deuil, au contraire, on organise une fête car elle est considérée comme un être faisant partie des ancêtres (môdy zanahary ). Dans ce cas, durant la veillée, on chante l’ ôsiky vakodrazagna (vieilles chansons folkloriques) et on danse. Dans le cas des adultes et des jeunes, la veillée dure deux jours en moyenne avec abat de zébus selon la possibilité de la famille. Durant le deuil d’un an, les femmes tressent les cheveux en un seul nœud derrière le cou et les hommes laissent pousser les cheveux et les moustaches. - Rasa hariagna (partage de bien) : d’après leur croyance, les Tsimihety pensent que la vie continue toujours dans l’au-delà, après la mort. Ainsi, un ou deux ans après le décès, ils organisent une cérémonie consistant à offrir au défunt sa part d’héritage, d’où le nom de rasa hariagna ou partage d’héritage. Pour ce faire, un ou deux zébus sont sacrifiés selon la fortune de la famille. Ils pratiquent le jôro firarazagna durant lequel les viandes sont divisées en deux parties : l’une, une fois cuite est destinée pour l’âme du défunt et des ancêtres, l’autre, pour les invités. La part offerte à l’âme du défunt et des ancêtres est déposée sur la tablette du fisorôgnagna et constitue ce qu’on appelle le sôrontsôrogno signifiant littéralement « sacrifice ». Après que l’âme du défunt et des ancêtres ont fini de manger leur part, les vivants, en particulier la famille du défunt, se bousculent pour avoir les restes. D’après eux, avoir une part des restes des ancêtres est une bénédiction. - Le Famadihagna Tsimihety ou l’exhumation Tsimihety : le famadihagna ou retournement des morts se fait de cinq à dix ans après le décès. A cette occasion, la famille commémore la vie du défunt. On exhume le corps du défunt afin de le draper d’un nouveau linceul. Il n’est plus considéré comme fomba Tsimihety an-karatsiagna , mais une grande fête célébrée pendant plusieurs jours, accompagnée de grand festin : on abat plus d’une dizaine même de zébus, on danse, on chante, etc… C’est un évènement heureux pour les Tsimihety parce que d’après leur croyance, l’âme du défunt exhumé est déjà parmi les razagna et ces derniers sont là-haut pour veiller sur eux.

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III-3-2. Cultures traditionnelles

III-3-2-1. Cultures immatérielles Parmi les cultures immatérielles Tsimihety , on peut parler de poésies, chansons, danse, fausse lutte, et la médecine traditionnelle.

- Les poésies typiques Tsimihety . Jijy : c’est la poésie Tsimihety évoquant une énumération ou Tanisa de différentes choses, mais de façon poétique et prodige. . Sôva : c’est aussi une poésie Tsimihety , mais évoquant une description d’une chose et sa comparaison avec d’autres, de façon poétique et prodige. - Les chansons spirituelles et traditionnelles Tsimihety (ôsiky ) . Les chansons spirituelles ou ôsiky fijoroagna ou ôsi-drazagna sont utilisées durant les rites d’esprit, à titre d’exemples : ôsi-pirarazagna , chansons destinées pour le jôro , ôsi-tromba , pour honorer les tromba , ôsiky fôra zaza , pour la circoncision, ôsi-paty ou bahaiza , pour les veillées funèbres. . Les chansons traditionnelles ou ôsiky vakodrazagna sont destinées au tsaboraha , à titre d’exemple : gomabe ou goma (chansons collectives), kôrolahy ou kôro (chansons masculines), ôsi-baiavy (chansons féminines), ôsiky salegy (chansons spéciales pour le salegy ) et ôsiky gamadiniky (chansons enfantines). - La danse traditionnelle Tsimihety (salegy ) Le salegy est la danse traditionnelle Tsimihety , réalisée toujours à deux. Il y a plusieurs variétés de salegy , à titre d’exemple : antosy , baoejy et malesa . - La fausse lutte ou Morengy C’est une fausse lutte ou sarin’ady pour les Tsimihety . Les lutteurs n’ont pas le droit de donner ni des coups de tête, ni des coups de coude et de pieds, mais seulement des coups de poings. - La médecine traditionnelle Tsimihety La médecine traditionnelle est pratiquée dans la Commune de Marotandrano. On entend par fitsaboana amin’ny fomba gasy chez les Tsimihety , la pratique du tromba , pratiquée aussi par les Sakalava. Le tromba est un esprit qui possède une personne. Cet esprit peut être le tsigny (bon esprit) ou l’esprit des ancêtres, ou encore le masantôko (l’esprit démoniaque ou maléfique).

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Ainsi, les Tsimihety ont classifié le tromba en deux catégories : ils parlent de tromba tsara lorsqu’il s’agit du tsigny ou de l’esprit des ancêtres, mais de tromba ratsy pour les esprits démoniaques ou maléfiques. Ces tromba possèdent des points communs. En effet, les personnes possédées par l’un ou l’autre ont le pouvoir de guérisseur, prophétique et astrologique. La différence est alors que le tromba tsara concerne les esprits bienfaisants et le tromba ratsy , ceux malfaisants. Au cours du rite, spécifique et secret, la personne possédée par le tromba tsara ou le tromba ratsy communique avec les esprits et le public chante l’ ôsi-tromba , chant destiné spécialement au rite du tromba . Pour incarner complètement un personnage, la personne possédée adopte même les particularités de comportement, de langage et les goûts de la personne réincarnée. III-3-2-2. Artisanat La population de la Commune Rurale de Marotandrano s’adonne aussi à l’artisanat. Le rary ou le tressage et le tissage de nattes, de paniers et de chapeaux sont la spécialité des femmes tandis que la sculpture de bois et de raphia pour la décoration intérieure d’une maison incombent aux hommes. Le tressage et le tissage sont nécessaires pour la vie quotidienne de la famille car les produits tsihy ou les nattes et les paniers ou harona sont utilisées pour la récolte des produits agricoles, l’emballage, etc. . . Ainsi, la connaissance de ces techniques artisanales est une qualité exigée des femmes selon la tradition. Effectivement, il existe une vieille chanson folklorique adressée aux femmes désirant se marier et qui dit : « Are vaiavy eh ! vaiavy tsy mahay mandrary Tsy mahalafi-tragno tsy mahazo ômby dimy Voatihitihim-bady » Littéralement : « Ô vous autres femmes qui ne savez pas tresser Etes incapable de couvrir le plancher de votre maison Vous n’aurez jamais une dote de cinq zébus Et serez toujours grondées par vos maris » La population fait aussi de la sculpture en pierre taillée pour les stèles ou tsangambato des lieux sacrés et/ou des cimetières, de la poterie en terre telles que les cruches ou sajoà , les marmites, les vases, de la sculpture en terre et de la menuiserie comme les meubles, les lits, les tables et les chaises. Ces valeurs culturelles montrent que Marotandrano possède des potentialités socio- culturelles qui lui sont propres et qui pourraient promouvoir l’écotourisme.

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PLANCHE IV

Photo n° 13 : Sculptures en bois

Photo n° 14 : Cruches en terre - sajoa

Source : Auteur, 2010.

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Chapitre IV : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE L’ECOTOURISME DANS LA RESERVE SPECIALE DE MAROTANDRANO

L’analyse des faiblesses, menaces et forces concernant la situation écotouristique de Marotandrano a permis d’aboutir aux suggestions et recommandations présentées dans ce dernier chapitre de l’ouvrage. Elles pourraient être utiles pour valoriser la réserve.

IV-1. Suggestions Valoriser la Réserve Spéciale de Marotandrano à travers l’écotourisme nécessite le respect des principes d’écotourisme. Ainsi, la considération des deux suggestions suivantes s’impose : suggestions institutionnelles et marketing.

IV-1-1. Suggestions institutionnelles Cette partie concerne les suggestions se rattachant à l’Etat et les rôles régaliens de ce dernier.

IV-1-1-1. Modification de l’organigramme Pour réaliser le projet, figurant aussi dans ceux de Madagascar National Parks Mandritsara et de l’Office Régional du Tourisme SOFIA actuellement, il faudrait ériger la Réserve Spéciale en Parc National. Dans ce sens, il faudrait changer l’organigramme officiel de la Réserve. Quand la Réserve deviendra officiellement Parc National, l’Etat et le Ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme devraient assurer le suivi des normes écotouristiques du Parc. Madagascar National Parks Mandritsara devrait respecter la capacité de charge du futur Parc, plus précisément le nombre de visiteurs pouvant y accéder pour un écotourisme réussi et durable. Afin de réaliser le nouvel organigramme, il faudrait recruter des Chefs des trois volets : conservation et éducation environnementale, développement et écotourisme, et administration et finance. En outre, ces derniers devraient rejoindre leur localité de travail pour l’atteinte des objectifs et pour faciliter la communication. Le nouvel organigramme devrait ressembler à celui présenté sur la page 57 de cet ouvrage.

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Figure n°3 : Organigramme

DIR

Secrétaire comptable

Chef de volet Chef de volet Directeur du Parc Chef de volet Conservation et éducation Développement Administration et Finance environnementale et écotourisme

Agents Agents Service visiteur Responsable centre Chefs de secteur Personnel de service de recherche d’éducation écotourisme d’interprétation

Guides Guides MNP Agents de réserve

Pisteurs

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IV-1-1-2. Sécurisation des activités Pour la sécurisation des activités, il serait souhaitable que l’Etat apporte son soutien au développement socio-économique de la commune. Ce soutien devrait consister, par exemple, à encourager la venue des investisseurs tant nationaux qu’étrangers à Marotandrano. A cet effet, la mise en place des microprojets ne saurait qu’être un atout : construction des infrastructures d’accueil, financement des activités de la population locale (agriculture, élevage, artisanat). Pour assurer une surveillance efficace de la Réserve vu son immensité (42.200 ha) et la sécurité des clients, l’Etat devrait intervenir pour mettre en place deux postes de gendarmerie au minimum dans la Commune, l’un dans le secteur nord et l’autre dans celui du sud.

IV-1-1-3. Classification des guides Pour satisfaire les visiteurs, il est important de respecter les normes concernant les guides locaux et les classifier par rapport à leurs compétences et spécialisations. Qu’est-ce qu’un guide ? Un guide est une personne physique chargée d’accompagner une personne ou un groupe de personnes et de faire visiter des endroits ou des sites. Il doit être capable de communiquer et de donner des informations sur les lieux visités, la monographie de la zone ou de la localité visitée, l’histoire et la géographie du milieu visité, les attraits socio-culturels, la faune et la flore aux personnes guidées. Quels sont les critères que doivent avoir les guides locaux ? Ils doivent avoir une connaissance approfondie de la localité, lieu d’exercice de la profession, parler au moins une langue étrangère et avoir suivi une formation initiale d’un mois, stage pratique compris dans un établissement de guidage ou avoir une expérience de deux années, certifiée par l’autorité locale du lieu d’exercice, dans le métier de guidage 1. On distingue trois catégories de guides : - Un guide pisteur : celui ou celle qui a des bases en français et qui est formé à la gestion et à la sécurité des visiteurs. Il/elle devrait également avoir une formation minimum sur les intérêts majeurs du futur Parc à savoir ses circuits et ses points d’intérêts faunistiques, floristiques et écologique.

1 (Source : Réglementation de la profession des guides ainsi que leur catégorisation, arrêté N°4910/2001/MIN.TOUR).

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- Un guide naturaliste : celui ou celle qui est capable de communiquer couramment en français et/ou dans d’autres langues internationales. Il/elle a aussi une connaissance approfondie de tous les circuits et des principales attractions du futur Parc. Il/elle a, en outre, acquis une formation spécialisée sur les autres thèmes centraux relatifs à l’interprétation de ces derniers tels que la faune, la flore, la géologie, la culture, etc… - Un guide interprète : celui ou celle qui a une compétence pour stimuler les visiteurs d’une manière proactive et peut se révéler particulièrement précieux pour guider des groupes importants.

IV-1-2. Suggestions marketing Les suggestions marketing sont l’ensemble de celles se rattachant à la fois aux actions commerciales. Elles consistent respectivement à communiquer à l’attention des consommateurs en utilisant les moyens d’information et de sensibilisation pour les attirer vers le produit et à pousser les consommateurs informés sur le produit à consommer.

IV-1-2-1. Profils du marché cible et des visiteurs potentiels Le Ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme n’a pas encore fait sortir officiellement le nombre des arrivées touristiques de l’année 2008, on a alors recouru à celui de l’année 2007 pour effectuer l’étude de marché touristique du pays. Faire de l’écotourisme est le principal motif de visite des touristes arrivés dans la grande île. L’année 2007, l’écotourisme a pris la première place concernant les activités les plus prisées par les touristes de Madagascar avec un pourcentage de 55%.

Tableau n°10 : Répartition des activités touristiques du pays. Soleil Activités Sports et Ecotourisme et plage culturelles aventures Autres NOMBRE 189 391 65 426 51 652 27 548 10 330 TAUX 55% 19% 15% 8% 3%

Source : Ministère du Tourisme, 2010.

Afin de positionner Marotandrano sur le marché touristique du pays, il faut d’abord étudier le marché touristique de la RN 6 où les circuits étudiés seront intégrés, ensuite respecter le concept Marketing « Penser l’autre, penser consommateur ».

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Le concept « Penser l’autre, penser consommateur » est l’un des fondements du marketing. Ainsi, il faut respecter ce concept marketing pour que le produit Marotandrano puisse se positionner sur le marché touristique de la RN 6, et par la suite, sur celui de la grande île. Pour ce faire, il faut dessiner les profils des prospects afin de dégager leurs attentes, ensuite y répondre. La plupart de la clientèle touristique de Madagascar est de nationalité française. La répartition par pays d’origine des touristes arrivés dans le pays de 1999 à 2007 est présentée dans le tableau n° 11 ci-après :

Tableau n°11 : Répartition des touristes étrangers non résidants. 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 France 54% 55% 56% 52% 58% 58% 57% 56% 58% Réunion 8% 9% 10% 5% 11% 10% 12% 13% 11% Amérique 5% 4% 4% 5% 3% 4% 5% 3% 3% Angleterre 3% 3% 3% 4% 2% 3% 2% 3% 3% Suisse 2% 2% 2% 4% 2% 2% 2% 2% 2% Allemagne 4% 4% 4% 5% 3% 4% 3% 3% 3% Italie 6% 5% 5% 5% 7% 7% 6% 6% 5% Autres 18% 18% 16% 20% 16% 12% 13% 14% 15%

Source : Ministère du Tourisme, 2010.

IV-1-2-2. Acteurs et outils marketing utiles L’inventaire biologique effectué par la Conservation Internationale en 1999, a eu lieu en pleine saison sèche et froide durant laquelle la plupart des espèces animales sont moins actives et en état d’hibernation. Ainsi, Madagascar National Parks et celui de Mandritsara devraient recourir à des chercheurs pour refaire l’inventaire afin de montrer encore plus la spécificité de la Réserve en biodiversité, surtout en espèces faunistiques et par la suite, fournir diverses propositions de circuits aux visiteurs. Afin de parvenir aux objectifs qui sont « de servir, d’informer, d’enrichir, et d’éduquer les visiteurs », il faudrait établir des formations axées sur les points suivants : aux responsables de centre d’interprétation, au personnel assurant l’accueil et l’information des visiteurs, et aux guides locaux.

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• Tout d’abord, les guides devraient parler au moins deux langues étrangères parmi les plus parlées au monde et avoir une connaissance sur les aspects socio-culturels de la zone, la vie sociale et culturelle de la population locale. • Ensuite, ils devraient subir des formations sur les techniques de guidage aux guides locaux. • Enfin, ils devraient être conscients de l’importance des interprétations liées à la nature et la culture lors du guidage pour la gestion de la réserve vu que grâce aux interprétations des guides durant la visite, le futur Parc recevrait des dons qui lui permettront de financer sa gestion. C’est ce qu’on entend par stratégie ou marketing idéal. - Internet : actuellement, l’internet joue un rôle très important pour faire connaître des produits. Il est l’un des outils publicitaires les plus avantageux (prospection à moindre coût) et le plus prisé. Afin d’atteindre l’objectif, il faudrait que Madagascar National Parks ou celui implanté à Mandritsara actualise la page d’accueil de la Réserve Spéciale de Marotandrano et établisse plusieurs pages concernant les richesses écotouristiques de la zone, ou encore crée un nouveau site web pour la Réserve. - Supports publicitaires : il faudrait créer des brochures en papier et électroniques, des dépliants, des flyers, des guides de poches, et des C.D. interactifs (supports audiovisuels) sur la Reserve, à base d’information et de sensibilisation. - Manifestations, foires et salons touristiques : Marotandrano se doit d’être présenté dans les foires et salons touristiques. Ainsi, il faudrait organiser et participer à des manifestations, foires et salons touristiques, que ce soit au niveau national qu’international. - Eductour : il faudrait organiser des éductours dans la Commune de Marotandrano. En effet, ils permettront aux voyagistes et aux journalistes, nationaux et étrangers de découvrir sur quelques jours le produit Marotandrano afin que les premiers puissent le proposer à leurs clients et qu’on obtienne un ou plusieurs articles rédactionnels de la part des deuxièmes. - Classe verte : en vue de faire connaître la Reserve aux élèves et aux étudiants de la zone et de la Région SOFIA toute entière et d’assurer en même temps leur éducation environnementale, il faudrait donc y effectuer des classes vertes, c’est-t-à-dire introduire l’environnement dans le programme, même une fois par semaine.

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IV-2. Recommandations techniques On vise ici, dans ce paragraphe, à avancer des recommandations axées essentiellement sur les aménagements permettant de mettre en exergue les potentialités écotouristiques de la Commune, de faciliter et de rendre agréable le passage des voyagistes dans la Commune Rurale de Marotandrano. Les aménagements devraient respecter l’environnement naturel, l’intégrité biologique et l’environnement culturel afin de valoriser les richesses naturelles et socioculturelles de la zone et de confectionner des produits touristiques authentiques et compétitifs, de renommée nationale et internationale.

IV-2-1. Recommandations sur les infrastructures de visite La Réserve Spéciale de Marotandrano ne dispose pour l’instant presque aucun aménagement. Il faudrait donc mettre en place des infrastructures de visite pour un développement écotouristique réussi et durable. Ces infrastructures de visite devraient permettre de faciliter la compréhension des circuits par les visiteurs, les responsabiliser par rapport à l’environnement naturel et culturel, bref rendre leur séjour à la fois « amusant » et éducatif.

IV-2-1-1. Panneaux d’interprétation et de signalisation Ces deux catégories de panneaux sont faites pour aider les visiteurs à comprendre la valeur d’un site, naturel ou culturel et à trouver les chemins (panneaux d’identification) et même pour mieux les informer sur les dangers ou les réglementations à respecter. - Panneaux d’interprétation : ils servent d’introduction pour connecter les visiteurs et le site. Ils devraient alors être les premiers éléments utilisés pour ouvrir une porte vers des expériences à découvrir dans le site mais également pour les faire apprendre l’histoire et la culture du site. Pour ce faire, il faudrait les placer à l’entrée du site ou dans une zone de repos ou d’observation. Le principe est qu’il faut les placer dans un endroit où les visiteurs peuvent prendre le temps de les lire calmement. Toutefois, ils devraient être élaborés de manière claire, concise, aussi courte que possible, attractive et pas trop sophistiquée. Il faudrait éviter les panneaux carrés mais plutôt ronds, triangulaires et ovales, qui sont plus attractifs et utiliser des messages visuels, beaucoup de photos et très peu de texte , mais communique toujours la valeur et la diversité du site et révèle les idées ou l’interprétation cachées. La couleur du texte devrait toujours se marier avec celle du panneau et du milieu, et être plus claire par rapport au fond.

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Enfin, pour les panneaux d’interprétation, les matériaux devraient être basés sur les critères de durabilité avec très peu d’exigence en termes d’esthétique et sur la possibilité de mettre des couleurs et des graphiques. En règle générale, il faudrait prendre des matériaux résistants aux insectes, à l’eau ou au sel et éviter les matières réfléchissantes pouvant aveugler les lecteurs. - Panneaux de signalisation : il existe cinq catégories de panneaux de signalisation : identification, guide, réglementation, avertissement, renseignement. • Les panneaux d’identification devraient inscrire le nom du site et/ou d’autres spécificités si nécessaire. • Les panneaux de guide devraient contenir des pictogrammes (dessins schématiques normalisés, destinés à signifier certaines indications simples telles que direction de la sortie, interdiction de fumer, emplacement des toilettes, . . .etc), des flèches directionnelles et le nom, la distance, la durée du circuit. • Les panneaux de réglementation sont souvent des pictogrammes barrés d’un trait rouge de gauche vers la droite quand il s’agit d’interdiction ou des panneaux de limitation de vitesse ou de poids suivant le code de la route en vigueur. • Les panneaux d’avertissement, comme son nom l’indique, devraient avertir pour un éventuel danger. • Les panneaux de renseignement devraient contenir tous les renseignements nécessaires aux visiteurs concernant le site et les services de ce dernier. Ils peuvent être disposés soit horizontalement soit verticalement. On dispose verticalement les panneaux de signalisation lorsqu’ils comportent très peu d’éléments comme pictogramme et direction seulement. Le choix de matériaux utilisés pour les panneaux de signalisation est comme celui des panneaux d’interprétation.

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PLANCHE V

Photo n° 15 : Panneaux d’interprétation

Photo n° 16 : Panneau de signalisation

Source : Manuel de construction des pistes des Parcs au Canada.

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IV-2-1-2. Pistes Une piste est utilisée pour ouvrir un chemin mais également pour remplir les besoins fondamentaux tels que la recherche de solitude, de la beauté, de nouvelles expériences, de sa raison d’être ou de sa connexion avec le site, de s’évader des stress journaliers, de se ressourcer, de place privée, de paix, d’inspiration, d’innovation, de camaraderie, de romance, de défi ou même de souvenirs. La construction d’une piste ne se limite donc pas à une simple ouverture à travers un site donné mais nécessite également la prise en compte des besoins fondamentaux et du potentiel du site. Le design d’une piste doit considérer trois principaux points : mystère, variété et beauté. • Le mystère créé par une piste incite la curiosité et provoque le visiteur pour l’explorer. • La variété inclut le contraste, la diversité et le changement pour ne pas créer la monotonie, source d’ennui du visiteur. • La beauté est définie comme étant l’intégration des objets dans leur environnement avec la dominance d’éléments naturels (couleur, forme et texture) et la subordination des influences humaines. Ainsi, chaque piste devrait offrir une aventure unique et rafraîchissante. La construction d’une piste devrait adopter les principes fondamentaux suivants : - Protection de l’environnement - Maintenance - Configurations La largeur moyenne d’une piste est de 1,50 m. Des exceptions peuvent être acceptées si la piste contourne une zone fragile ou sensible sans toutefois descendre à moins de 1m pour ne pas déstabiliser les visiteurs. Il faudrait toujours entretenir les pistes au moins deux fois par an et de préférence avant et après les saisons de pluies.

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PLANCHE VI Photo n° 17 : Piste

Photo n° 18 : Piste en boucle Photo n° 19 : Piste en double sens

Photo n° 20 : Piste en toile d’araignée

Source : Manuel de construction des pistes des Parcs au Canada.

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Les pistes sont utiles pour les visiteurs qui marchent aux pieds et qui sont avec leurs enfants pour qu’ils puissent circuler librement dans les parcs. Ils devraient être aussi affichés à l’entrée pour éviter que les visiteurs ne soient pas perdus dans la forêt.

IV-2-1-3. Infrastructures d’animation, de loisir et d’activités créatives En vue de rendre le séjour des visiteurs agréable et inoubliable, l’existence des infrastructures d’animation, de loisir et d’activités récréatives à la fois dans la Réserve et dans la Commune est aussi une nécessité. Il est ainsi conseillé d ’y mettre en place des sites de pique-nique, des places de feu de camp, etc. Les belvédères : la Réserve Spéciale de Marotandrano se spécialise par ses paysages variés présentant presque tous les types de végétations ou forêts de la grande île. En gros, le but du tourisme c’est vendre des rêves. Mettre des bonnes places sur le point géodésique de la Réserve et les points de vue de cette dernière et de la zone est donc indispensable afin que les prospects puissent découvrir les magnifiques vues panoramiques de la Commune et prendre des photos.

IV-2-2. Recommandations sur les infrastructures d’accueil

IV-2-2-1. Etablissements d’hébergement et de restauration A Marotandrano, les infrastructures d’hébergement et de restauration sont encore carentielles. Afin de satisfaire les besoins des clients, les recommandations avancées ci-après devraient être prises en considération. En général, les prospects préfèrent les grandes structures d’hébergement et de restauration et le système « Nuit chez l’habitant ». Mettre en place des établissements d’hébergement tels que les écolodges, les hôtels et les maisons d’hôtes et ceux de restauration de catégorie 3 Ravinala , au minimum, dans la zone est primordial. - Ecolodges : « un écolodge est une infrastructure d’accueil qui suit la philosophie et les principes clés de l’écotourisme. Un é colodge offre aux touristes une éducation et des expériences éducatives »2. Globalement, un écolodge devrait donc être développé et géré de maniè re à respecter l’environnement.

2 (source : Guide de l’Ecotourisme, édition 2003).

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Ainsi, les critères ci-après devraient être observés sérieusement afin d’avoir un écolodge modèle : une infrastructure installée dans un milieu naturel isolé riche en biodiversité et cadrant bien dans son milieu environnemental, maximisant l’utilisation des ressources locales ; un lodge pourvu de restaurant où l’on mange bien, faisant appel aux spécialités culinaires locales, de chambres confortables avec salle d’eau privée et bien éclairée, et créant une atmosphère conviviale et relaxante ; un cadre permettant aux clients de se grouper à l’extérieur pour apprécier les soirées dans un milieu naturel ; des facilités et des services se rapprochant de la nature ; et des facilités récréatives incitant les touristes à vivre des expériences éducatives. - Hôtels : les hôtels de catégorie 3 Ravinala , au minimum, à mettre en place dans la Commune Rurale de Marotandrano devraient, en général, être réalisés selon des normes de sécurité assurant une protection adéquate de la clientèle et conçus selon les spécificités de la zone. En outre, ils devraient être organisés selon un plan de circulation intérieure permettant, en cas de besoin, une évacuation aisée des personnes hébergées. Par ailleurs, ils devraient aussi être conçus et organisés de manière à garantir la salubrité, et notamment être raccordés à un système collectif d’évacuation des eaux usées, eaux-vannes et pluviales ou disposer d’un équipement propre assurant la même fonction, être desservis par un système collectif d’évacuation des ordures et déchets solides ou disposer d’un équipement spécifique, salubre et éloigné de l’établissement, assurant cette fonction. - Maisons d’hôte : on entend par maison d’hôte une maison à « chambres meublées situées chez l’habitant en vue d’accueillir des touristes pour une ou plusieurs nuitées, assorties de prestations ». La notion d’activité de location de chambres d’hôtes est définie comme la « fourniture groupée de la nuitée et du petit déjeuner » et est limitée à un nombre maximal de cinq chambres pour une capacité maximale d’accueil de quinze personnes. L’accueil doit être assuré par les habitants. En outre, certaines normes d’habitabilité devraient être respectées : chaque chambre doit donner accès à une salle d’eau et à un W.C., être en conformité avec les réglementations en vigueur en matière d’hygiène, de sécurité et de salubrité. La location est assortie, au minimum, de la fourniture du linge de maison. - Etablissements de restauration : mettre en place des infrastructures de restauration dans la Commune nécessite le respect des normes concernant les établissements de restauration de catégorie 3 Ravinala , au minimum, afin de répondre aux besoins des clients.

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IV-2-2-2. Viabilisation et Education . Les villages de la Commune Rurale de Marotandrano ne disposent pas encore d’électricité. Afin de réaliser le projet d’étude dans la zone, l’électrification est primordiale. Il est donc recommandé d’opter pour l’énergie hydraulique et éolienne vu que la Réserve ou la Commune présente une hydrologie importante (chutes d’eau et cascades) et se trouve en altitude garantissant la facilitation de la capture du vent. L’utilisation de l’énergie solaire est aussi possible, surtout dans la partie nord de la Commune. . Le nombre d’établissements scolaires de la Commune Rurale de Marotandrano est faible. Cette faiblesse a un impact sur la réalisation de notre projet vu que ce sont les jeunes de la zone qui seront les futurs agents des activités touristiques ou écotouristiques tels que le guidage, la gestion hôtelière, l’accueil des visiteurs, nécessitant un niveau intellectuel assez élevé pour satisfaire la demande touristique nationale et internationale.

IV-2-3. Recommandations sur les activités

IV-2-3-1. Guides locaux et types de circuit Les guides locaux devraient créer une association afin de bénéficier des aides de Madagascar National Parks telles que les formations en techniques de guidage et en langues étrangères. Les guides locaux sont les premiers bénéficiaires des frais de guidage des visiteurs dans les Parc Nationaux. Nous trouvons donc judicieux qu’ils participent à l’entretien des pistes de la Réserve par pourcentage, au moins 10%, afin d’assurer la pérennisation de l’écotourisme de la Commune. En plus des circuits guidés, il est aussi recommandé de créer des circuits autoguidés.

IV-2-3-2. Artisanat et restauration . L’artisanat tient une place importante en écotourisme. La valorisation de l’artisanat de la zone est indispensable, non seulement pour la population locale, mais surtout pour les touristes. En effet, la participation des riverains à l’artisanat leur permettra d’exprimer leurs talents et d’avoir de sources de revenus complémentaire, non négligeable grâce à l’achat de leurs produits artisanaux par les touristes. En échange, ces derniers recevront des produits spécifiques et de qualité à titre de souvenirs.

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. Sur le plan de la restauration, globalement, les cibles sont habituées aux cuisines occidentales. Il faudrait alors donner des formations sur ces types de cuisines étrangères à la population locale et valoriser la gastronomie locale ( samotraka ) et celle de la grande île (la gastronomie malgache). Concernant les boissons de fabrication locale, ( betsa et lemadio ) et de l’île (les vins malgache) dont la plupart des clients potentiels raffolent, il faudrait que ces derniers aient l’occasion de les goûter durant leur passage dans la zone. L’objectif est simple. Il ne faudrait pas que les voyagistes soient trop dépaysés mais on devrait aussi faire en sorte qu’ils rentrent chez eux après avoir acquis une expérience ou un souvenir inoubliable de leur visite à Marotandrano. Ainsi, en rentrant chez eux, ils auront mille et une chose d’insolites à raconter à leurs compatriotes et ce sera l’écotourisme marotandranois qui gagnerait un peu plus.

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CONCLUSION L’étude géographique de la commune rurale de Marotandrano a permis de constater qu’il existe bel et bien une possibilité de promouvoir le secteur écotourisme. Autrement dit, il est possible de développer l’écotourisme. L’analyse des atouts écotouristiques dans la commune fait connaître que la valorisation de cette activité peut constituer un facteur de développement économique de la zone. La commune rurale de Marotandrano est riche en potentialités écotouristiques lui permettant d’être classée parmi l’une des destinations écotouristiques les plus prisées de Madagascar. Malheureusement, elle ne figure pas parmi les destinations écotouristiques de la grande île pour le moment. La résolution de cette problématique est l’objet du présent projet d’étude. Pour ce faire, des visites des centres de documentation et des descentes sur terrain ont été effectuées. Les descentes nous ont permis de visiter la Réserve, d’effectuer des enquêtes auprès de la population locale, des enquêtes axées essentiellement sur les comportements écologiques de cette dernière, ses richesses culturelles et ses motivations concernant la réalisation de notre projet d’étude et de faire quelques sensibilisations sur l’importance de la préservation de l’environnement et sur le tourisme ou l’écotourisme. Grâce à la particularité de la Réserve Spéciale de Marotandrano par rapport aux autres Aires Protégées (A.P.) de Madagascar, une biodiversité et sites écotouristiques, diverses et spécifiques, et la richesse socioculturelle de la zone, son développement économique devrait se faire sur de bonne base. En effet, la réalisation de ce projet d’étude dans la zone apportera un nouveau souffle pour l’économie de la Commune vu qu’elle va créer des emplois impliquant directement les Communautés de Base. Les approches méthodologiques ont abouti à un résultat que l’écotourisme se prête dans la commune de Marotandrano vu son énorme potentialité écotouristique, naturelle et socioculturelle. En outre, Madagascar National Parks Mandritsara, les riverains et bien d’autres acteurs écotouristiques de la Région SOFIA sont favorables à la réalisation de ce projet. La valorisation de la Réserve à travers l’écotourisme est donc l’une des solutions idéales pour assurer le développement de la commune, celui de la Région SOFIA et même du pays.

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Comme toutes activités économiques, le secteur écotourisme rencontre beau coup de problèmes, comme la difficulté d’accès, les carences en infrastructures et la présence de l’insécurité. Mais à l’aboutissement de toutes les suggestions et recommandations proposées, la commune rurale de Marotandrano ou encore la Région SOFIA et la grande île même seront converties en une destination écotouristique compétitive de renommée nationale et internationale grâce à la grande qualité de Marotandrano. Face à ces divers problèmes et solutions envisagées, tout dépend de la volonté de tout un chacun d’améliorer les infrastructures nécessaires en vue du développement du secteur écotourisme. Comment faire pour optimiser l’avenir de ce secteur dans la commune rurale de Marotandrano ? C’est la grande question qui préoccupe la population locale, mais tout cela s’avère un enjeu très important, car si l’écotourisme est à grande profitabilité, les autres activités (culture, élevage. . .) vont être négligées. On peut dire à terme que l’écotourisme peut s’avérer le moteur du développement économique de Marotandrano.

CHRONOGRAMME Ce travail que nous présentons dans ce document n’est qu’un projet. Beaucoup reste encore à faire pour promouvoir l’écotourisme à Marotandrano. Des recherches en matières bibliographique et d’enquêtes directes sur le terrain restent encore à effectuer. Nous nous proposons de présenter le travail définitif, la thèse dans un délai de trois ans au minimum en respectant le chronogramme de travail suivant : - Première année (2011 / 2012) : première descente sur terrain, première collecte des données et surtout prise de contact avec la population. - Deuxième année (2012 / 2013) : suite de la collecte des données et ébauche de plan de thèse, bibliographie. - Troisième année (2013 / 2014) : rédaction définitive, entrecoupée de quelques descentes sur terrain en vue de confirmer ou infirmer certains faits qui nous paraissent encore un peu flous. Dépôt de l’ouvrage auprès du Directeur de thèse et de l’encadreur à charge.

BESOINS • Frais de déplacement. • Matériels : ordinateur, papiers, stylos, . . .

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

Liste des croquis : Croquis n°1 : Localisation de la zone d’étude………………………………………………..19

Croquis n°2 : Hydrographie de la Réserve Spéciale de Marotandrano………………………25

Croquis n°3 : Situation administrative de la Commune Rurale de Marotandrano…………..28

Croquis n°4 : Sites écotouristiques de la Réserve Spéciale de Marotandrano ………………46

Liste des figures :

Figure n°1 : Répartition des actifs enquêtés………………………………………………….6

Figure n°2 : Diagramme ombro – thermique…………………………………………………21

Figure n°3 : Organigramme…………………………………………………………………..56

Liste des tableaux :

Tableau n°1 : Moyenne mensuelle de températures de la ville de Mandritsara

de 1980 à 2004 (en °C)………………………………………………………...20

Tableau n°2 : Evolution mensuelle des précipitations de 1980 à 2000……………………....20

Tableau n°3 : Les seize Fokontany et leur distance du chef lieu de la Commune……………27

Tableau n°4 : Répartition de la population de Marotandrano selon les groupes

d’âges de l’année 2006………………………………………………………...30

Tableau n°5 : Les institutions privées de Marotandrano……………………………………...30

Tableau n°6 : Production agricole annuelle de la Commune Rurale de Marotandrano………32

Tableau n°7 : Débouchés du marché de zébus de Marotandrano………………………….....33

Tableau n°8 : Effectif du cheptel bovin et porcin de la Commune…………………………...34

Tableau n°9 : Liste des insectivores et rongeurs de la Réserve………………………………41

Tableau n°10 : Répartition des activités touristiques du pays………………………………..58

Tableau n°11 : Répartition des touristes étrangers non résidants…………………………….59

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Liste des photos :

Planche I Photo n°1 : Rizières de la partie nord………………………………………………………...35 Photo n°2 : Rizières de la partie sud………………………………………………………….35 Photo n°3 : Etable…………………………………………………………………………….35 Photo n°4 : Porcherie…………………………………………………………………………35

Planche II Photo n°5 : Riamalandy ………………………………………………………………………44 Photo n°6 : Riamanjavona ……………………………………………………………………44 Photo n°7 : Ambodiriagna ……………………………………………………………………44 Photo n°8 : Lac sacré d’ Amparihimbaratra …………………………………………………..44

Planche III Photo n°9 : Jôro firarazagna…………………………………………………………………49 Photo n°10 : Fisorôgnagna …………………………………………………………………..49 Photo n°11 : Jôro hataka ……………………………………………………………………..49 Photo n°12 : Tsangambato ……………………………………………………………………49

Planche IV Photo n°13 : Sculptures en bois………………………………………………………………54 Photo n°14 : Cruches en terre………………………………………………………………...54

Planche V Photo n°15 : Panneaux d’interprétation………………………………………………………63 Photo n°16 : Panneau de signalisation………………………………………………………..63

Planche VI Photo n°17 : Piste…………………………………………………………………………….65 Photo n°18 : Piste en boucle………………………………………………………………….65 Photo n°19 : Piste en double sens…………………………………………………………….65 Photo n°20 : Piste en toile d’araignée………………………………………………………...65

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LISTE DES ACRONYMES

A.N.G.A.P. : Association Nationale de Gestion des Aires Protégées.

C.D. : Compact Disc

C.E.G. : Collège d’Enseignement Général

C.I. : Conservation Internationale

CO.BA. : Communauté de Base

DI.R. : Directeur Régional

E.P.P. : Ecole Primaire Publique

F.T.M. : Foiben-Tsarin-tanin’i Madagasikara

G.S.M. : Global System for Mobile communications

M.N.P. : Madagascar National Parks

MIN.TOUR. : Ministère du Tourisme

O.R.T.S. : Office Régional du Tourisme SOFIA

P.C.D. : Plan Communal de Développement

P.N. : Parc National

R.N. : Route Nationale

U.S.A. : United States of America

W.C. : Water Closet

Z.A.P. : Zone Administrative Pédagogique

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ANNEXES

Annexe I : Organigramme des Réserves Spéciales gérées par MNP

DIR

SECRETAIRE COMPTABLE

CHEF DE VOLET CHEF DE VOLET APPUI AU CHEF DE VOLET

CONSERVATION DEVELOPPEMENT ET EDUCATION ADMINISTRATION

ENVIRONNEMENTALE ET FINANCE

CHEF DE RESERVE

CHEFS DE SECTEUR

AGENTS DE RESERVE

Annexe II : Questionnaire d’enquêtes établi pour la population locale

1. Connaissez-vous la forêt d’ Ambiniviny ou la Réserve Spéciale de Marotandrano et le rôle de MNP Mandritsara en matière de conservation de cette dernière ?

2. Croyiez-vous que la préservation de cette forêt et de l’environnement est-elle nécessaire ?

3. Parlez-nous de la culture Tsimihety et de l’histoire, lieux sacrés de votre village.

4. Qu’entendez-vous par le tourisme ?

5. D’après vous, quels peuvent être les avantages apportés par une mise en place d’un tourisme ou écotourisme dans votre Commune ?

6. Êtes-vous d’accord pour une mise en place d’un tourisme ou écotourisme dans votre Commune et pourquoi ?

7. En considérant que la mise en place d’un tourisme ou écotourisme dans votre Commune est lancée, êtes-vous prêts à effectuer des formations comme celles sur les techniques de guidage, les langues et cuisines étrangères, l’artisanat, etc. ?

8. Êtes-vous prêts aussi à apporter un apport bénéficiaire tel que participer à l’aménagement de la Réserve, à la construction des établissements d’accueil dans la Commune, etc. ?

9. Comme vous êtes prêts à assurer l’hébergement des touristes durant leur passage dans la Commune (Nuit chez l’habitant), l’êtes-vous aussi pour suivre des formations y concernant ?

10. Merci beaucoup pour votre collaboration et si vous avez des questions ou remarques à faire, nous sommes à votre disposition.

Annexe III : Liste des espèces d’oiseaux de la Réserve Spéciale de Marotandrano

NOMS SCIENTIFIQUES NOMS FRANÇAIS NOMS MALGACHES (TSIMIHETY) Accipiter henstii Autour de Henst Koelatra Accipiter madagascariensis Epervier de Madagascar Goala Alcedo vintsioides Martin pêcheur malachite Bintsy Alectroenas madagascariensis Pigeon bleu de Madagascar Finengo Ardéola idae Héron crabier blanc Voantsiry Asio madagascariensis Hibou de Madagascar Vorondôlo Atelornis crossleyi Rollier terrestre de crossley Karapaka Atelornis pittoides Rollier terrestre pittoide Karapaka Berneria cinerciceps Bulbul à tête grise Jokoreva Berneria madagascariensis Bulbul de Madagascar Jokoreva Berneria zosterops Bulbul zosterops Jokoreva Brachypteracias leptosomus Brachyptérolle leptosome Drôngandrano Bubulcus ibis Héron garde bœuf Kilandy Buteo brachypterus Buse de Madagascar Bozôko Calicalicus madagascariensis Vanga à queue rousse Vôronjaza Canirallus kioloides Râle à front gris Tivodrano Caprimulgus enarratus Engoulevent à collier Tataro Caprimulgus madagascariensis Engoulevent malgache Dandara Centropus toulou Coucal malgache Antolôho Cisticola cherina Cisticole malgache Lembara Copsychus albospecularis Dval malgache Tsingiriko Coracina cinerea Echenilleur malgache Vôronjaza Coracopsis nigra Petit perroquet noir Boeza Coracopsis vasa Grand perroquet Vasa Boeza (koera) Corvus albus Corbeau pie Goaka Coua caeruola Coua bleu Mahitsoitso Coua reynaudii Coua de Reynaud Beroaka Coua serriana Coua de Serre Tivoko Crossleyia xanthophrys Oxylabe à sourcils jaunes Bikarako Cuculus rochii Coucou de Madagascar Saroko Cyanolanius madagascarinus Artamie azurée Vangitsaramaso Cypsirius parvus Martinet des palmes Korobemba Dicrurus forficatus Drongo malgache Railovy Dromaeocercus brunneus Dromacocerque brun Babônga Egretta alba Grande Aigrette Doviky Eutriorchis astur Aigle serpentaire de Madagascar Bira Falco newtoni Faucon de Newton Voromahery Falco peregrinus Faucon pèlerin Hitsikitsiky Foudia madagascariensis Foudi de Madagascar Fôdy Foudia omissa Foudi de forêt Fôdisaigny Hartertula flavoviridis Eroesse à queue étagée Fandanja Hartlaubius auratus Etourneau de Madagascar Mavobe Hypositta corallirostris Vanga-Sitelle Soretry Hypsipetes madagascariensis Bulbul noir Jokoreva Leptopterus chabert Artamie de Chabert Vangitsaramaso Leptopterus viridis Vanga à tête blanche Vôronjaza

Leptosomus discolor Corole Kirômbo Lonchura nana Mannikin de Madagascar Kiangagna Lophotibis cristata Ibis huppé de Madagascar Akôho ala Margaroperdix Perdrix de Madagascar Rakibo madagascariensis Merops superciliosus Oiseau du saint-esprit Tsikirinkiriny Mesitornis unicolor Mérite unicolore Tsikainkay Mirafra hova Alouette malgache Fitariky Monticola sharpei Merle de roche de forêt Bihelatra Motacilla flaviventris Bergeronnette malgache Drika Mulvus aegyptius Merlan noir Papango Mystacornis crossleyi Mystacornis Vôndrogno Nasilla typica Fauvette de Madagascar Kambantigny Nectarinia souimanga Souimanga malgache Soimanga Neodrepanis coruscans Philépitte caronculée Monta Neomixis striatigula Grande Eroesse Fandanja Neomixis tenella Petite Eroesse Kitôtrô Neomixis viridis Eroesse verte Fandanja Newtonia amphicroa Newtonie sombre Bitsara Newtonia brunneicauda Newtonie commune Bitsara Otus ratilus Petit duc de Madagascar Tontôroko Oxylabes madagascariensis Oxylabe à gorge blanche Bikarako Philepitta castanea Philépitte veloutée Monta Ploceus nelicourvi Tisserin nelicourvi Vôronkarany Polyboroides radiatus Polyboroïde rayé Takatra Pseudobias wardi Gobe –mouche de Ward Tsilaiva Randia pseudozosterops Fauvette de Rand Papelany Sarothrura insularis Râle insulaire Sabaraka Saxicola torquata Traquet pâtre Sakoandry Terpsiphone mutata Gobe-mouche de Madagascar Sokaitry Treron australis Pigeon vert de Madagascar Vôrogn’adabo Tylas eduardi Tylas Karambe Tyto soumagnei Effraie de Soumagne Kalôhy Vanga curvirostris Vanga écorcheur Vanga Xenopirostris polleni Vanga de Pollen Vôronjaza Zoonavena grandidieri Martinet de Grandidier Korobemba Zosterops maderaspatana Zosterops malgache Tsingirity

Annexe IV : Liste des espèces floristiques de la Réserve Spéciale de Marotandrano

FAMILLE GENRE ET ESPECE NOM VERNACULAIRE Dracacena sp Hasimbe AGAVACEAE Dracacena reflexa Hasina Dracacena xiphophylle Hasina ANNONACEAE Xylopia bemarivensis Hazoambo Polyalthia richardiana Ombavy ANACARDIACEAE Micronychia madagascariensis Tsiramiramy fotsy Protorhur ditimena Hazombarorana ARALIACEAE Polyscias pentamera Voantsilana Schefflera monophylla Voantsilambe ARECACEAE Dypsis sp Hofa Grewia apetala fa subrotundifolia Tsiambaravala APOCYNACEAE Mscarenhasia arborescens Beronono Carissa madagascariensis Hazolahy AQUIFOLIACEAE Ilex mitis Nofotrakoho BURSERACEAE Canarium madagascariensis Ramy Weinmannia icacifolia Lalona fotsy CUNONIACEAE Weinmannia rutenbergii Lalona mena Weinmannia verusta Lalombary CHRYSOBALANACEAE Magnistipula tamenaka Sary CYATHEACEAE Cyathea gigantea Fanjana CENELLACEAE Cinnamosma madagascariensis Amaninaombilahy COMBRETACEAE Poivrea sp Vahy Symphonia tanalensis Hazinina Mammea perrieri Zambo Harunga madagascariensis Hanongana Mammea bongo Bongo CLUSIACEAE Ochrocarpos decipiens Vongomboalavo Pheedia aphanophlebia Vongo Psorospermum revolutum Kisaka Calophyllum parviflorum Vintanona Garcinia pauciflora Voarandrantsahona ASTERACEAE Oliganthes meranoides Piro Cleistanthus capuronii Fanavy Lautembergia coriacea Hazondomohina Croton monge Mongy EUPHORBIACEAE Macaranga ferruginea Makaranana Drypetes capuronii Maimbofary Uapaca densifolia Voapaka fotsy Uapaca thouarsii Voapaka beravina Omphalea biglandulosa Voaloakoho ELACOCARPACEAE Sloanea rhodantha Voanana Elaeocarpus subserratus Sana ERYTHROXYLACEAE Erythroxylon sp Menahihy EBENACEAE Diospyros sphaerosepala Hazomafana Diospyros pervilleana Hazomainty ERICACEAE Agauria salicifolia Angavodiana

Homalium oppositifolium Hazondrano Homalium albiflorum Hazoadala Homalium erianthum Hazombato FLACOURTIACEAE Homalium lucidum Hazombato fotsy Homalium moniliforme Tanatanampotsy Homalium myrtifolium Janganito Ludia ikongoensis Ravinavetro Aphloia theaeformis Fandramanana Albizzia gummifera Sambalahy Dalbergia monticola Hazovola Erythrina off hazomboay Tsifoboay FABACEAE Calliandra sp Fanempoka Dialium Zana Dialium unifoliatum Zana fotsy Erythrina Mahatambelona Dialium Zamalotra ICACINACEAE Leptaulus citroides Tsivoangivoangy Leptaulus Tsilanimboany Ocotea elliptica Tafononana Ocotea cymosa Tafononana Ocotea nervosa Tafononana Ocotea laevis Tafononana Potameia capuronii Vaovy LAURACEAE Revensara sp Tavolo Beilschmiedia cryptocaryoides Voakoromanga Asp idostemon synandra Tapiaky Aspidostemon scintillans Hazopika Revensara pauciflora Tavolo malalia Revensara aff aromatica Manitranjetry MENISPERMACEAE Burasaia madagascariensis Hazondahy Burasaia apetala Amborasahy PANDANACEAE Pandanus sp Bobandrano Pandanus Vakoana PITTOSPORACEAE Pittosporum verticillatum Maimbovitsika PROTEACEAE Dilobeia thoursii Vontravaona Canthium sp Tsifo Canthium perrveri Tsifobe Pyrostria vandrika Tsifo ala Mussaenda sp Ranembonala RUBIACEAE Gaertnera sp Miakanjo Pauridiantha lyallii Tohobarinasity Breonia chinensis Molompangady Mapouria glaucescens Sadodoko Rothmannia foliacea Voantalanina RUTACEAE Zanthoxylon madagascariensis Tsihianihomposa OLACACEAE Olax glabriflora Maitsoririnina Noronhia verticillata Tsilaitra Tina chapelieriana Fantsidakana SAPINDACEAE Tinopsis dasycarpa Lanary Tinopsis conjugata Ramaindafy Plagioscyphus jumellei Soretry

Dombeya spectabilis Hafomena STERCULIACEAE Dombeya laurifolia Hafopotsy Dombeya aff palmatisecta Hafotra makolody LOGANIACEAE Nuxia capitata Lambinana MELIACEAE Astrotrichilia aff procera Tsiramiramy Turraca sp Fankazava MALVACEAE Hibiscus lasiococcus Alampona Syzygium sp Rotra Syzygium danguyanum var rotranala Gavoala MYRTACEAE Syzygium guineense Rotra lavaravina Eugenia scottii Hompa boriravina Eugenia pluricymosa Rotra beravina Decarydendron perrieri Ambora MONIMIACEAE Hedycaryopsis madagascariensis Ambora Tambourissa thouvenotii Ambora voloina Tambourissa purpescea Ambora malana MYRSINACEAE Oncostemon humbellatum Hazontoho Oncostemon botryoides Maimboloha Ficus brachyclada Ampaly Ficus polyphebia Voararano MORACEAE Streblus dimepate Tsipatika Trilepisium madagascariensis Fatsidinty Ficus sp Amontana MELANOPHYLLACEAE Melanophylla aucubifolia Malemiravina Melanophylla Dindemo MELASTOMATACEAE Dichaetanthera arborea Trotroka Memecylon longipetalum Tsimahamasatsokina Chrysophyllum boivinianum Famelona SAPOTACEAE Faucherea sp Nantomena beravina Faucherea thouvenotii Nanto SARCOLAENACEAE Rhodolaena altivola Voandraozana fotsy Leptolaena multiflora Madirano SPHAEROSEPALACEAE Rhopalocarpus louvelii Lombiro TILIACEAE Grewia apetala fa subrotundata Hafotrankora Grewia hispidissima Selivoloina VERBENACEAE Vitex pachyclada Aombilahiala

Annexe V : Quelques exemples de Jijy

Exemple n°1 : Kôlakôla tanetin’i Ankazomeva Fiadivan-dôlo, fiadivan-janahary Zanahary hamono, tsy regny laza Izy koa regniky, zaho mboa nilaifa Bôtsibôtsin’adabo, tsy hoani-manta Izy masaka tsy agnalako silagno Magnaniky adabo, mavomavo tratra Kararàka valavo mitety rimba Maladia rapiso, mamalagna azy Rapiso mamalagna azy,magnetsiketsi-drônga Magnano masobalagna amin’ankèra

Exemple n°2 : Zaho tsary nandehalehako zay Namariparitry Madagasikara Tsisy tsy hitako nôsin-dambo jiaby Tsiraka Bealanana maha- SOFIA Tèran’ny voaibe, hotry tanety Malady mala-draha, hotry sinkèlatra

Annexe VI : Quelques exemples de Sôva

Exemple n°1 : Saova momba ny bintsy Halaiky saovasaova tamin’ny bintsy Talandôhany karaha vogno-ahôdy Sôgniny karaha lôkalôka Tahèzany misy bolegny mandry Tratrany karaha tamotamo Hongony karaha pilipily Magnantôdy lematy mandevin-tègna Aza manjô tatô, voatohim-bintsy Magnano velontègna mitety rano Tsy mibèdagna, tsy môron-tègnarano Ialako ny saova momba ny bintsy Tsy zaho mavandy f’ôlobe talôha Ôlobe taloha fagnodian-draha Fagnodian-draha ôlo-tsy ake

Exemple n°2 : Saova momba ny vato Vaky ny saova momba ny vato Zaho misaova, are mitahino Vato maventy loatra, manjary laitry Vato matôro, manjary lampy Tabôlabôlam-bato, tsy mitsikembo Vato fisaka an-drano, tsy milomagno Vato mandika saha,mamôron-driagna Mibidôko môron-dalagna, tsy magnintany sahabo Faralahim-bato, manjary fasiky Lavabato nidirako, vôho-day Lavabato maventy, fatà fasan-drazana Izikoa helihely, fatà fasam-bà Vato telo natsangagna, tokoagnan’ahandro Izy lava natsangagna, tsangambato Lokoambato, vato fijoroagna Ialako saova momba ny vato Zaho nisaova,are nitahino

Annexe VII : Normes des établissements d’hébergement de la catégorie RAVINALA, l’arrêt N°4902/2001/MINTOUR DU 19 AVRIL 2001

Les établissements d’hébergement classés RAVINALA sont des ensembles cohérents d’installations matérielles et de services fournis à la clientèle. Ils doivent disposer d’une protection efficace contre les insectes et les parasites .

Désignation 1 RAVINALA 2 RAVINALA 3 RAVINALA I - LES PARTIES COMMUNES OUVERTES A LA CLIENTELE • Elle doit être clairement identifiable, propre à l’hôtel et conduire ENTRÉE directement à la réception • Elle doit être bien éclairée. • Elle comporte un comptoir et un équipement (casiers ou autres), non accessible aux clients, où les clés et les messages sont laissés en dépôt. Un local dans lequel RECEPTION la clientèle à l’arrivée ou en partance peut déposer ses bagages • Une installation sanitaire en parfait état d’entretien et de propreté à toute heure du jour doit être installée près de la salle d’attente. • La salle d’attente doit être équipée de sièges

Superficie minimale :

8m 2 8m 2 10m 2 • Un appareil téléphonique à la disposition de la clientèle doit être installé dans la salle. • La salle d’attente doit comporter un petit salon équipé de

SALLE D'ATTENTE fauteuils. • Les couloirs doivent avoir une largeur conforme aux normes de sécurité (minimum 1,20m) et un éclairage suffisant ne laissant pas subsister des zones obscures. ZONES DE • Les couloirs doivent être correctement aérés et en état de propreté CIRCULATION DE permanente. LA CLIENTELE • L’escalier doit être équipé d’une main-courante. Sa largeur doit être conforme aux normes de sécurité (minimum 1,20m). Il doit disposer d’un éclairage suffisant. Une petite salle pour SALLE DE PETIT servir le petit DEJEUNER déjeuner est obligatoire.

Désignation 1 RAVINALA 2 RAVINALA 3 RAVINALA A proximité des chambres non équipées de WC et de douche privatifs, doivent être installés : - Un WC avec papier hygiénique et une douche en parfait état SANITAIRES ET d’entretien et de propreté permanente, par tranche de cinq AUTRES chambres. EQUIPEMENTS - La douche doit être installée dans une cabine pouvant être totalement fermée de l’intérieur et comportant une partie séparée pour se dévêtir. II - LES LOCAUX A USAGE PRIVATIF Nombre minimum de chambres : 6 7 8 Surface minimale (sanitaire non compris) de la partie privative mise à la disposition de chaque client : Chambre individuelle : 8m 2 Chambre pour 2 personnes : 10 m 2 10 m 2 12 m 2 Toutes les chambres doivent être équipées de : - 1 lavabo, - 1 glace, - 1 lampe, - 1 tablette pour effets de toilette personnels, - 1 prise électrique. Toutes les chambres doivent être reliées à la réception par une sonnerie d’appel Un poste téléphonique par étage est exigé Une fenêtre ouvrant sur l’extérieur est exigée pour permettre une bonne aération.

LESLEURS CHAMBRES EQUIPEMENTS ET L’éclairage doit être suffisant et permettre la lecture en tout point de la pièce. La surface minimale d'installation entourant chaque bungalow est de : 20 m 2 20 m 2 25 m 2 La proportion des chambres devant être équipées de salle d’eau SALLE D'EAU ET privative et WC privatif est de : WC PRIVATIFS 10% 20% 30% • Une fenêtre ouvrant sur l’extérieur ou un système d’aération doit permettre l’évacuation des vapeurs d’eau ou d’odeur. • L’éclairage doit être suffisant. • La superficie de la salle d’eau doit permettre un usage commode CARACTERISTIQUE des équipements : S DES SALLE D'EAU - salle d’eau privative : 2 m² ET WC PRIVATIFS - salle d’eau commune, cabine incluse : 3 m² OU COMMUNS • La superficie du WC commun ou privatif est de 2 m² • Les murs et sols doivent être aménagés de manière à ne pas être endommagés par l’humidité ou par l’utilisation régulière de désinfectant ou de détergent.

Désignation 1 RAVINALA 2 RAVINALA 3 RAVINALA Chaque chambre doit être dotée d’un placard ou d’une armoire LES ELEMENTS DE de rangement avec cintres et étagères en nombre suffisant. Le volume RANGEMENT et surface de rangement doivent être suffisants pour permettre le rangement des effets vestimentaires. Chaque chambre doit être meublée : - d'un lit d’une dimension au moins égale à 90 x 200 cm pour les clients individuels et à 140 x 200 cm pour les lits à deux places ; - d'une table permettant d’écrire et d’une chaise ; - d'une literie régulièrement entretenue. La présence d’une corbeille à papier dans chaque chambre est obligatoire.

LE MOBILIER Les lampes de chevet sont obligatoires LES PARTIES L’établissement doit disposer de : COMMUNES - un (1) local destiné à entreposer les produits et matériels RESERVEES AU d’entretien ; SERVICE - un (1) local destiné à entreposer les draps, couvertures et autre linge de toilette. - L’accueil doit être assuré par un personnel compétent parlant au moins une langue étrangère. - L’affichage, près de la réception, des caractéristiques de fonctionnement spécifiques de l’établissement doit être en malagasy et en français. - Les informations écrites dans les chambres concernant l’établissement (tarifs, règlement de l’établissement à l’intention des clients, heures de repas) doivent être rédigées en malagasy et en français. - Les services de premier secours sont obligatoires notamment l’existence d’une boîte à pharmacie contenant des instruments d'urgence, des objets de pansement et des médicaments de première nécessité. - Le nettoyage quotidien des chambres et salle d’eau est D’HEBERGEMENT obligatoire. - La fourniture de draps, de taies, de couvertures, de savons de toilette, de serviettes de toilette (dimension au moins égale

FONCTION DE L’ETABLISSEMENT à 70 x 50 cm) et de papier hygiénique est obligatoire. - Le changement de draps et linge de toilette doit être effectué LES SERVICES LIES DIRECTEMENT LA A à chaque départ du client et toutes les trois nuitées lorsque celui-ci

reste plusieurs nuitées dans la même chambre. - Des équipements contre l’incendie sont obligatoires à chaque niveau. Ils doivent être maintenus dans d’excellentes conditions de fonctionnement à tout moment. - Des sorties et/ou des escaliers de secours doivent être prévus et leurs emplacements doivent être bien indiqués. SECURITE - La sécurité de l’établissement doit être assurée en permanence. - Le service doit être assuré par un personnel compétent, de bonne PERSONNEL présentation et vêtu de tenues appropriées. - L’établissement doit être dirigé par un cadre compétent.

Annexe VIII : Guides forestiers d’ Ambiniviny

Village Nom et prénoms Monsieur RAZAFINDRAKOTO Monsieur R. Arthur Antsiatsiaka Monsieur R. Denis (ou Dany) Monsieur Gilbert Monsieur LEVOLA Vincent Monsieur TILAHY André Ampitambe Monsieur TINA Gaka Monsieur RANDRIANARY Monsieur RANDRIANARY Monsieur RANDRAINARY François Antsiraka Monsieur RABEZAFY Monsieur TSIZANAKA Monsieur SOAZANDRY Paulin (ou Naina) Monsieur JAMAROSOA Monsieur BEMANDEHA Marotandrano Monsieur NDRENASY Albert Monsieur RABETSARA Nestor Monsieur RAKOTOMANA Philibert (Lefily) Monsieur BIFA Ambohipaka Monsieur LEBORY Monsieur LEMENA Anorimbato Monsieur VELONJAFY Amboditsily Monsieur RAMARO Monsieur RABEMIAKA Monsieur RANDRIAMAHAZO Richard Anivorano Monsieur VELONJAKA Monsieur ZARANAINA

Annexe IX : Etablissements hôteliers de Mandritsara

Type d’établissements d’hébergement Nom et adresse du responsable et de restauration de Mandritsara RASOA Odette HOTEL BAR RESTAURANT PATTES (10 chambres) Bar Restaurant Pattès, Ambalabe 415 MANDRITSARA SOLOFONDRADONGA Gérard ESPACE "G" (20 chambres) Mandritsara Vaovao 415 MANDRITSARA SABINE HOTEL DU CENTRE (12 chambres) Antanandrainivelo 415 MANDRITSARA YVONNE HOTEL BAR DJEMBE (10 chambres) Mandritsara Vaovao 415 MANDRITSARA HOTEL BAR BELLE VUE (05 chambres) VONDROMBE Rollin Mandritsara Vaovao 415 MANDRITSARA JUSTIN HOTEL BAR JUSTIN (18 chambres) Ambohimandroso 415 MANDRITSARA

Annexe X : Etablissements de santé de la Commune Urbaine de Mandritsara

QUARTIER CATEGORIE RESPONSABLE Ambohimandroso « Hôpital Vaovao Mahafaly », hôpital Dr ADRIEN privé ayant un centre chirurgical Mandritsara Vaovao Centre hospitalier du District (CSB II) Dr RAZAFINDRATOMPO Lucie Antanadrainivelo Centre de Santé de base (CSB I) Dr RAHARIVONY Jeanne

TABLES DES MATIERES REMERCIEMENTS………………………………………………………………………….. i GLOSSAIRE…………………………………………………………………………………. ii SOMMAIRE…………………………………………………………………………………. iv INTRODUCTION……………………………………………………………………………..1

PREMIERE PARTIE : METHODOLOGIE D’APPROCHE ET PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Chapitre I : DEMARCHES POUR L’ELABORATION DU PROJET DE THESE...... 2 I-1- Généralité...... 2 I-1-1. Présentation générale du sujet...... 2 I-1-1-1. Choix du sujet et de la localité ...... 2 I-1-1-2. Problématique...... 2 I-1-2. Méthode de recherche adoptée...... 3 I-1-2-1. Approche méthodologique...... 3 I-1-2-2. Démarche adoptée ...... 5 I-1-2-3. Echantillonnage ...... 5 I-1-3. Hypothèses de la recherche...... 7 I-1-3-1. Hypothèses générales et spécifiques...... 7 I-1-3-2. Limite de la recherche...... 8 I-1-3-3. Synthèse des données...... 8 I-2- Eléments de la bibliographie...... 9 I-2-1. Liste bibliographique...... 9 I-2-1-1. Ouvrages généraux...... 9 I-2-1-2. Ouvrages spécifiques ...... 11 I-2-1-3. Sources ...... 11 I-2-2. Commentaires bibliographiques...... 12 I-2-2-1. Premier commentaire ...... 12 I-2-2-2. Deuxième commentaire ...... 13 I-2-2-3. Troisième commentaire ...... 15

Chapitre II : APERCU GENERAL DE LA ZONE D’ETUDE ...... 18 II-1- Atouts et contraintes du milieu naturel...... 18 II-1-1. Climat tropical à deux saisons contrastées ...... 18 II-1-1-1. Températures constantes ...... 20 II-1-1-2. Précipitations...... 20 II-1-2. Relief et hydrographie ...... 22 II-1-2-1. Reliefs résiduels ...... 22 II-1-2-2. Bas-fonds ...... 22 II-1-2-3. Hydrographie ...... 23 II-2- La zone d’étude et son environnement humain...... 26 II-2-1. Historique de la zone d’étude...... 26 II-2-1-1. Brève histoire de Marotandrano ...... 26 II-2-1-2. Situation administrative...... 26 II-2-2. Peuplement de la zone d’étude...... 29 II-2-2-1. Tendance vers le cosmopolitisme...... 29 II-2-2-2. Structure de la population...... 29 II-2-2-3. Bas niveau d’instruction...... 30

II-2-3. Prédominance du secteur primaire...... 31 II-2-3-1. Une agriculture vivrière prédominante...... 31 II-2-3-2. L’élevage en tant qu’activité complémentaire ...... 33

DEUXIEME PARTIE : LES PREMIERS RESULTATS

Chapitre III : ANALYSE DE LA SITUATION ECOTOURISTIQUE DE LA COMMUNE RURALE DE MAROTANDRANO...... 36 III-1- Facteurs de blocage de l’écotourisme ...... 36 III-1-1. Problèmes du développement écotouristique de la Commune ...... 36 III-1-1-1. Carences en infrastructures ...... 36 III-1-1-2. Problème d’organisation de Madagascar National Parks ...... 36 III-1-1-3. Culture astreignante...... 37 III-1-2. Menaces au développement écotouristique...... 37 III-1-2-1. Satisfaction des besoins trop importante...... 37 III-1-2-2. Prélèvement incontrôlé ...... 37 III-2- Forces existantes de la réserve spéciale de Marotandrano...... 38 III-2-1. Biodiversité riche en faune et flore...... 38 III-2-1-1. Faune...... 38 III-2-1-2. Flore, une richesse exceptionnelle...... 42 III-2-2. Sites écotouristiques...... 42 III-2-2-1. Espaces aquatiques ...... 42 III-2-2-2. Espaces terrestres ...... 45 III-3- Valeurs culturelles de la zone ...... 47 III-3-1. Cultures au quotidien ...... 47 III-3-1-1. Différentes sortes de Tsaboraha ...... 47 III-3-1-2. Rites mortuaires ...... 51 III-3-2. Cultures traditionnelles ...... 52 III-3-2-1. Cultures immatérielles ...... 52 III-3-2-2. Artisanat ...... 53

Chapitre IV : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE L’ECOTOURISME DANS LA RESERVE SPECIALE DE MAROTANDRANO ...... 55 IV-1- Suggestions...... 55 IV-1-1. Suggestions institutionnelles...... 55 IV-1-1-1. Modification de l’organigramme...... 55 IV-1-1-2. Sécurisation des activités...... 57 IV-1-1-3. Classification des guides ...... 57 IV-1-2. Suggestions marketing ...... 58 IV-1-2-1. Profils du marché cible et des visiteurs potentiels...... 58 IV-1-2-2. Acteurs et outils marketing utiles ...... 59 IV-2- Recommandations techniques ...... 61 IV-2-1. Recommandations sur les infrastructures de visite...... 61 IV-2-1-1. Panneaux d’interprétation et de signalisation ...... 61 IV-2-1-2. Pistes...... 64 IV-2-1-3. Infrastructures d’animation, de loisir et d’activités créatives...... 66

IV-2-2. Recommandations sur les infrastructures d’accueil...... 66 IV-2-2-1. Etablissements d’hébergement et de restauration...... 66 IV-2-2-2. Viabilisation et éducation...... 68 IV-2-3. Recommandations sur les activités ...... 68 IV-2-3-1. Guides locaux et types de circuit ...... 68 IV-2-3-2. Artisanat et restauration ...... 68

CONCLUSION...... 70 LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... 72 LISTE DES ACRONYMES...... 74 ANNEXES TABLES DES MATIERES