Un Demi-Siècle D'actualités Télévisées
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LeMonde Job: WMR0399--0001-0 WAS TMR0399-1 Op.: XX Rev.: 22-01-99 T.: 20:53 S.: 75,06-Cmp.:23,08, Base : LMQPAG 19Fap:100 No:0018 Lcp: 700 CMYK TELEVISION Beauvoir 0123 SERGE HAMBOURG Il y a cinquante ans paraissait « Le Deuxième Sexe ». « Un siècle d’écrivains » rend hommage à Simone de Beauvoir : un portrait loin des stéréotypes qui collent au « Castor ». Page 7 Chili impressions Au moment où le sort d’Augusto Pinochet se joue devant les lords à Londres, la chaîne Histoire rediffuse l’excellent documentaire de Jose Maria Berzosa « Monsieur le président ». Page 6 ENTRETIEN Hervé Chabalier Pour cause de « publicité clandestine », France 3 arrête l’émission de consommation « Parole d’Expert ! » produite par l’agence CAPA. Son PDG s’insurge. Léon Zitrone, 1956 FRÉDÉRIQUE JOUVAL/CAPA Page 4 INA RADIO Ondes en ligne Un demi-siècle Depuis quelques mois les grandes radios se lancent sur Internet. Objectif prioritaire : l’information, d’actualités télévisées grâce à laquelle elles comptent se rallier un nouveau public Pages 2 - 3 partout dans le monde. Page 27 SEMAINE DU 25 AU 31 JANVIER 1999 LeMonde Job: WMR0399--0002-0 WAS TMR0399-2 Op.: XX Rev.: 22-01-99 T.: 20:15 S.: 75,06-Cmp.:23,08, Base : LMQPAG 19Fap:100 No:0019 Lcp: 700 CMYK ENQUÊTE Pierre Sabbagh en direct 50 ans d’info le 22 juin 1949 télévisée A l’occasion du 5Oe anniversaire du « JT », Hervé Brusini et Francis James proposent « Voyage au centre de l’info », une plongée dans l’histoire du journalisme à la télévision. Un documentaire ludique et réflexif à la fois RUE DES ARCHIVES/TAL ERVÉ BRUSINI et Les deux amis ne se sont pas limités au vous de 20 heures pour les Français, a-t-il FRANCIS JAMES journal télévisé, ils ont élargi leur champ subi une perte d’images ? sont de vieux d’enquête aux magazines, tels « Cinq co- Brusini et James montrent, faits à l’appui, complices. En lonnes à la Une ». combien le traitement et le contenu des ac- 1976, ils enta- Des premiers « JT », bricolés en juin 1949 tualités ont été profondément marqués par maient leur pre- pour quelques centaines de téléspectateurs les progrès de la technologie, les pressions mière recherche par une équipe à l’esprit farceur, à la politiques, puis économiques (la concur- sur un thème qui « grand-messe » actuelle, avec sa technolo- rence, le poids de l’Audimat). Mais les au- H gie de plus en plus sophistiquée, de Michel leur avait été sug- teurs défendent un point de vue selon lequel géré par Michel Foucault : décrire le Honorin jouant au chat et à la souris contre les journalistes ont aussi une histoire propre, comportement des journalistes à la télé- la censure pendant la guerre d’Algérie à une créativité indépendante de ces pressions. vision. Chacun a suivi son chemin depuis. l’ivresse du direct en continu qui conduisit Pour Brusini, l’âge d’or de l’info se situe entre Brusini est devenu grand reporter à la télé- à quelques bavures (Timisoara...), Voyage la fin des années 50 et la fin des années 60, vision (un prix Albert- au centre de l’info invite à redécouvrir un « l’époque du grand reportage », avec ses Londres). Rédacteur en chef demi-siècle de journalisme TV à travers règles, « respect absolu de l’image, souci de fa- L’âge d’or de à « La Marche du siècle », souvenirs et réflexions des journalistes et briquer une vérité honnête », et des moyens. l’info se situe cofondateur de l’agence présentateurs qui ont marqué l’imaginaire Recul du reportage, utilisation des images Théopresse, il a occupé les de la nation, les différents décors des pla- prétextes, Brusini et James nous initient aux entre la fin des fonctions de rédacteur en teaux, etc. Le film mêle extraits d’archives, changements de statut de l’information. Un chef du « 20 Heures » sur interviews et animations. bon travail de vulgarisation, assez pointu sur années 50 et la fin France 2 de 1995 à 1997. Le réalisateur Olivier d’Angély a fait un les effets de la technologie, beaucoup moins des années 60, Francis James s’est tourné travail de mise en forme réjouissant. In- sur les journalistes face à leurs contradic- vers la recherche. Depuis crustes, reconstitution d’appartements tions, en particulier leur ambiguïté face au « l’époque du 1982, il est maître de confé- avec « le poste » à toutes les époques, et pouvoir politique. Il ne faut pas manquer par rences en information- Hervé Brusini, en lutin facétieux, apparais- exemple cette séquence de 1963 où Léon Zi- grand reportage » communication. Voyage au sant tantôt sur un écran, tantôt dans un trone invite le ministre de l’information, centre de l’info est le résultat cadre de photo, pour raconter cette formi- Alain Peyrefitte, à « inaugurer la nouvelle de ces années de fouilles dable histoire avec ses mythes, ses anec- formule [du “JT”] dont [il] a eu lui-même dans les archives, et d’entretiens avec ceux dotes connues et moins connues, ajoutant l’initiative » ! qui ont marqué l’histoire de l’information ses propres observations. Et cette ques- télévisée, les Sabbagh, Dumayet, Des- tion : pourquoi, même s’il est toujours très Catherine Humblot graupes, Tchernia, Elkabbach, Roger Louis. regardé, le « JT », ce sacro-saint rendez- a Dimanche 31 janvier, 23 h 05, France 2. L’héritage des « trois Pierre » CINQ COLONNES A LA UNE. Quarantième anniversaire d’une émission mythique dont Planète offre une longue rétrospective, révélatrice d’une autre époque et de la nôtre NE musique drama- avait, au début, qu’une passage de la domination fut un choc. Les Français une réalité est montrée. tique et une voix, seule chaîne. Ce magazine de l’écrit à celle de l’image. découvraient enfin la vérité, N’est-ce pas l’équivalent U qui ne l’était pas d’information a marqué un Cette révolution valait bien sur le terrain. Les « événe- ampoulé de nos « sujets de moins, martelaient le géné- tournant dans l’histoire du une rétrospective au long ments d’Algérie » étaient société » plus ou moins rique : « Pierre Lazareff, petit écran. Novateur, voire cours, que Planète va diffu- une guerre, jusqu’alors oc- « politiquement cor- Pierre Desgraupes, Pierre audacieux, dans les limites ser jusqu’au-delà de l’an cultée. Mais ce reportage rects » ? Il n’y a pas si loin Dumayet et Igor Barrère d’un appareil audiovisuel 2000. Une centaine de nu- « historique » avait été de « Cinq colonnes » à « En- vous présentent... » Tous les corseté et instrumentalisé méros de « Cinq co- quelque peu truqué, mis en voyé spécial ». Au cours de téléspectateurs en âge de par le pouvoir gaulliste, il lonnes », sélectionnés par scène. Pierre Desgraupes la décennie de « Cinq co- regarder « Cinq colonnes à fut aussi formateur. Une ré- Michel Badinter et présen- revendiquait une certaine lonnes », affirme Philippe la Une », de 1959 à 1968, férence, un modèle pour tés par Philippe Alfonsi. Un « dramatisation » de l’« in- Alfonsi, « on a tout inventé à s’en souviennent. Les toute une génération de retour en arrière révélateur, fo ». Dans le même numé- la télévision, le pire et le meil- autres en ont entendu par- professionnels. une utile réflexion au seuil ro, Mademoiselle de Saint- leur. Depuis, rien de vrai- ler. Alors que la télévision, Empruntant son – gros – d’un nouveau millénaire, au Nicolas : au cœur de la ment neuf ! On a seulement ayant encore l’attrait de la titre à la presse de papier, terme d’un siècle qui a créé France profonde, une amélioré ou empiré ». nouveauté, devenait un avec la caution du premier la société du spectacle et femme « admirable », dé- média de masse, il n’est pas des « trois Pierre », Lazareff, cessé de croire au progrès. vouée à l’enfance malheu- Francis Cornu exagéré de dire que la patron du France-Soir de la D’emblée, un grand mo- reuse. Une image pieuse, a Planète, tous les jours du France entière était au ren- grande époque, « Cinq co- ment : Sergent Robert, pre- surchargée d’un com- 25 au 31 janvier, voir dez-vous mensuel de lonnes » a « fait » la transi- mier sujet du premier ma- mentaire débordant de tableau des horaires page TELEVISION « Cinq colonnes » – il n’y tion entre deux périodes, le gazine. En janvier 1959, ce bons sentiments. Pourtant, 26. 2 Le Monde b Télévision a Radio ̄ Multimédia Dimanche 24 - Lundi 25 janvier 1999 LeMonde Job: WMR0399--0003-0 WAS TMR0399-3 Op.: XX Rev.: 22-01-99 T.: 18:52 S.: 75,06-Cmp.:23,08, Base : LMQPAG 19Fap:100 No:0020 Lcp: 700 CMYK Hervé Brusini : « Ce film est l’histoire de la mort du reportage » « Comment est né ce projet de ra- des « En direct » d’une grotte, d’un ba- conter l’histoire du journalisme à la teau, du cerveau... qui nous faisaient vivre télévision ? des épopées scientifiques. On peut dire – C’est une très vieille histoire... Ça re- que ce sont eux qui ont donné naissance monte à 1976, quand j’arrive à la Sor- au grand reportage. C’est là, en tout cas, bonne à Paris. L’université commence que des arts de faire se sont constitués, alors à s’intéresser à la télévision – Roland que des récits ont été mis au point. « Cinq Barthes avait publié S/Z. Avec mon ami colonnes à la une » en est issu, donnant Francis James, on fait un premier stage naissance au personnage du grand repor- d’observation à la télé. L’INA nous donne ter, incarné d’abord par Roger Louis. accès à ses archives.