INSTITUT KURD E DE PARIS

Bulletin de liaison et d’information N°373 AVRIL 2016 La publication de ce Bulletin bénéficie de subventions des Ministères français des Affaires étrangères et de la Culture ————— Ce bulletin paraît en français et anglais Prix au numéro : France: 6 € — Etranger : 7,5 € Abonnement annuel (12 numéros) France : 60 € — Etranger : 75 €

Périodique mensuel Directeur de la publication : Mohamad HASSAN Maquette et mise en page : Şerefettin ISBN 0761 1285

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www.fikp.org E-mail: [email protected] Bulletin de liaison et d’information de l’Institut kurde de Paris N° 373 avril 2016

• CIZRE : LA TURQUIE ACCUSÉE DE CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ

• TURQUIE : L’IMPASSE MILITAIRE DE LA « LIGNE ERDOĞAN »

• KURDISTAN D’IRAK : DAECH UTILISE DES ARMES CHIMIQUES CONTRE LES PECHMERGAS

• IRAK : DES RELATIONS BAGDAD-ERBIL DANS L’IMPASSE

• YEZIDIS : 3500 FEMMES ET ENFANTS TOUJOURS ENTRE LES MAINS DE DAECH

• ROJAVA : LE FÉDÉRALISME DES KURDES FAIT DÉBAT, AFFRONTEMENTS AVEC LE RÉGIME À QAMISHLO

CIZRE : LA TURQUIE ACCUSÉE DE CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ e 26 avril, l’Association Ce rapport de 84 pages, acces - pente opposée ont continuelle - turque des Droits de sible en anglais sur le site de ment bombardé au mortier et l’Homme ( İnsan Hakları l’IHD ( http://en.ihd.org.tr/ ), aux grenades tout en tirant à L Derneği , İHD) a fait par - fait état de violations effrayantes balles réelles à l’arme légère. venir au bureau du des Droits de l’homme perpé - Lors de la visite, eau et électricité Haut-Commissaire des Nations trées durant les 79 jours de étaient toujours coupés, les unies aux Droits de l’homme couvre-feu imposés sur Cizre du réseaux (y compris les égouts) (HCDH) un rapport sur les mas - 14 décembre 2015 au 02 mars ayant été détruits. Des témoins sacres de masse commis contre la 2016, et apporte des présomp - ont déclaré avoir dû quitter leurs population kurde dans la ville tions graves de meurtres de habitations, car snipers et mili - turque de Cizre. Le Président de masse de civils. taires déployés autour de l’hôpi - l’Association, Özturk tal public et sur les collines envi - Turkdoğan, a accusé le gouver - Les auteurs qui ont visité la ville ronnantes « faisaient feu sur tout nement de crimes contre l’huma - après la fin du couvre-feu rap - ce qui bougeait ». D’autres ont nité, ajoutant que l’absence d’in - portent la destruction complète fait état d’avertissements lancés dépendance de la justice turque de plusieurs quartiers, comme par haut-parleurs depuis les la rendait incapable d’évaluer pour la rue Yafes que, selon les véhicules blindés disant : « Si correctement les actions de ses témoins interviewés, les mili - vous ne quittez pas votre loge - forces de sécurité. taires ayant pris position sur la ment, nous ferons usage d’armes • 2 • Bulletin de liaison et d’information n° 373 • avril 2016 chimiques ». Les militaires ont lés « pour les besoins de l’enquê - Les forces de sécurité apparais - parfois incendié un immeuble te » par les forces spéciales. sent avoir systématiquement entier (comme rue de Nusaybin) « nettoyé » les traces des crimes simplement parce qu’un slogan y Lors de leur entrée au quartier de commis dans les caves en incen - avait été écrit sur un mur. Cudî, également bombardé à dis - diant et détruisant les lieux et en tance à partir de l’école primaire jetant des restes humains dans le En revenant dans leurs apparte - El Ceziri, les auteurs témoignent Tigre. Malgré cela, des restes ments détruits, les habitants ont d’une forte odeur de corps brûlés, brûlés (morceaux d’os, mains…) fréquemment constaté le pillage en particulier près d’un des trois ont été retrouvés dans certaines de leurs biens, l’électroménager immeubles (à présent effondrés) caves. Une partie d’un bras trop lourd pour être emporté où des civils prisonniers sont humain a également été retrou - ayant été détruit à l’arme à feu morts dans une cave. Des témoins vée (et photographiée) sous un ou brûlé. Des slogans racistes ou ont rapporté avoir vu durant le pont sur la rive du Tigre. Les ten - à connotation sexuelle menaçant couvre-feu devant ces immeubles tatives de dissimulation des explicitement les femmes kurdes des rangées de sacs contenant des exactions se sont poursuivies ont été retrouvés sur les murs. Le corps avant qu’ils ne soient une fois les restes remis aux rapport rappelle que le 11 février emportés par les forces de sécuri - familles : pour éviter une enquê - dernier, deux photos de corps té. Au n° 23 rue Bostanci, 26 sacs, te, les autorités ont imposé l’in - féminins avaient été partagées au n° 6 rue Narin, plus de 60 humation sous 24 h, se donnant sur les réseaux sociaux, et fait sacs… Un employé municipal a le droit en cas de désobéissance état du soupçon d’exactions témoigné que, rue Bostanci, deux de retirer les restes aux familles sexuelles. corps seulement étaient entiers, pour y procéder elles-mêmes ! mais brûlés, les autres sacs ne Des interviewés blessés durant contenant plus que des restes L’İHD a demandé à les opérations chez eux ou dans pesant de 5 à 10 kg. Les avocats l’Organisation des Nations Unies leur jardin (donc n’ayant pas des familles ont indiqué que des et au Comité international de la contrevenu au couvre-feu) ont corps ont été envoyés pour identi - Croix-Rouge l’envoi d’une mis - témoigné avoir dû attendre une fication dans différentes villes : 78 sion de surveillance en Turquie, ambulance des heures. À l’hôpi - à Habur, 13 à Şırnak, 28 à Urfa, 20 son président demandant des tal de Cizre, ils n’ont été enfin à Antep, 17 à Mardin, 6 à Malatya réunions pour en examiner les traités qu’après avoir été harce - et 16 à Cizre même... modalités.

TURQUIE : L’IMPASSE MILITAIRE DE LA « LIGNE ERDOĞAN » e président turc Erdoğan kurdes n’ont jamais fait qu’aug - Kiziltepe, dans la province de a opté depuis bientôt un menter le soutien de la population Mardin, faisant un mort civil et 18 an pour une ligne poli - kurde à la guérilla. L’armée turque blessés. Le 3, une autre bombe a L tique de guerre civile semble-t-elle plus proche du but tué 5 soldats et un officier des contre la population cette fois-ci ? En passant en revue forces spéciales à Nusaybin, qui kurde de son pays, avec un objectif les attaques menées par celle-ci se trouvait pourtant sous couvre- qui apparaît comme hautement durant le mois d’avril, il est permis feu depuis la mi-mars. Le 5, à personnel : obtenir le soutien des d’en douter. Silopi, une attaque à la roquette a nationalistes dans son projet d’éta - frappé un véhicule blindé de la blissement d’un pouvoir présiden - Le 31 mars à Diyarbakir, 7 poli - police, tuant un officier et blessant tiel. Même s’il a déclaré que le but ciers turcs ont été tués et 13 bles - 4 policiers – et menant à l’imposi - de son action était l’éradication du sés par une bombe commandée à tion d’un couvre-feu. Le 8, de PKK, l’usage systématique dans les distance au passage d’un bus de nouveau à Nusaybin, 1 officier et villes kurdes du couvre-feu total la police, et qui a également blessé 4 membres des forces de sécurité donne aux opérations militaires la 14 civils. Arrivé dans la ville le ont été tués dans des affronte - forme d’une guerre contre l’en - lendemain 1 er avril, le Premier ments avec des militants kurdes. semble de la population. Quant à ministre Ahmet Davutoğlu n’a pu Le 12, une autre attaque à la l’éradication prochaine du PKK… que suivre la cérémonie funéraire bombe a totalement rasé un caser - Combien de fois a-t-elle été procla - des policiers tués… Durant la nement des forces spéciales à mée depuis les années 80 ? nuit, une autre attaque du PKK Hani (officiellement 2 soldats tués L’Histoire a montré que les vio - contre une installation électrique et plus de 50 personnes blessées, lences exercées contre les civils de l’armée s’est produite à mais le PKK a annoncé 11 morts n° 373 • avril 2016 Bulletin de liaison et d’information • 3• parmi les forces spéciales). La liste Les réactions à l’international se Dans plusieurs pays européens, les se poursuit avec le 16 la mort de 4 font de plus en plus inquiètes à la critiques viennent de la société civi - soldats près de Mardin (bombe perspective du chemin dans lequel le. Ainsi au Royaume Uni, une contre un véhicule), le 23 celle M. Erdoğan entraîne le pays. Le 3, campagne pour la libération d’un officier près de Şırnak, et juste après la première attaque sur d’Abdullah Öcalan a été lancée le d’un soldat à Nusaybin dans des Nusaybin, Fédérica Mogherini, 25 dans l’enceinte du Parlement combats de rue. Enfin le 29 un représentante diplomatique de britannique en présence de plu - attentat suicide a blessé 13 per - l’UE, a appelé la Turquie à relancer sieurs membres des deux sonnes devant une mosquée à le processus de paix, rappelant Chambres par une table ronde Bursa. L’auteur, une femme, a été qu’il avait dans le passé « donné organisée par deux des plus impor - désignée par les autorités comme des résultats positifs et promet - tants syndicats du pays, Unite et une ancienne militante du PKK teurs ». Deux jours plus tard, le GMB, avec le soutien du syndicat ayant aussi combattu en Syrie… Président turc a répondu en écossais Unison . Simon Dubbins, Les analystes (comme les mili - excluant toute reprise des discus - responsable des relations interna - taires turcs) s’attendent non pas à sions avec le PKK. En Allemagne, tionales de Unite y a notamment une diminution du nombre d’at - où vivent d’importantes diasporas déclaré : « La violence infligée par taques, mais plutôt à son augmen - kurde et turque, après des affronte - l’État turc est la pire que j’aie jamais tation à la faveur du printemps, et ments le 11 dans plusieurs villes, vue – et je suis allé en Palestine, en à leur probable extension vers de les autorités craignent un retour sur Colombie, j’ai vu beaucoup de nouveaux territoires. Le PKK a leur sol des violences kurdo- zones de conflit. Mais ce que nous d’ailleurs annoncé la création turques des années 90. avons vu à Sur [vieille ville de d’une alliance avec d’autres Diyarbakir] était absolument groupes d’extrême-gauche pour méprisable et vil. Ces attaques doi - augmenter son niveau d’action… Depuis à la perte de son avion mili - vent cesser », ajoutant : « Donner [à taire le 24 novembre dernier, la Erdoğan] des millions de livres tout La guerre de M. Erdoğan vise Russie est en première ligne parmi en le laissant faire ce qu’il veut aux maintenant les représentants élus les critiques de M. Erdoğan. gens, à la liberté de la presse, aux de la population kurde comme Alexandre Lukachevich, son repré - droits syndicaux et faire la guerre tous ceux qui la soutiennent de sentant permanent à l’OSCE, a au peuple kurde, tant qu’il conser - près ou de loin ou qui osent criti - demandé à Ankara le 15 d’« aban - ve les réfugiés loin [de l’Europe] est quer sa politique : le 13, le gouver - donner sa stratégie militaire absolument méprisable. D’autres nement a soumis au parlement menant à une impasse pour régler États, et pas seulement la Grande- une proposition pour priver d’im - la question kurde », tout en se Bretagne, doivent faire pression sur munité les députés en butte à une déclarant surpris que « les États- la Turquie pour mettre fin à cette action judiciaire. Elle ne vise évi - Unis et l’Union européenne situation. » Dubbins s’est félicité de demment pas les députés AKP [n’aient] pas fait de déclarations ce que cette réunion avait « brisé un soupçonnés de corruption, mais claires concernant les violences tabou » en appelant explicitement à ceux du HDP ! Les 316 députés contre les Kurdes ». La faiblesse des l’intérieur du Parlement de AKP l’ont tous signée, et Kemal réactions occidentales est égale - Londres à la libération d’Öcalan, et Kilicdaroğlu, leader du CHP ment critiquée par les Kurdes eux- a expliqué : « Comment peut-on (opposition kémaliste, ex-parti mêmes : le 8, le député HDP avoir des négociations sincères et unique) a annoncé sur CNN Türk Dirayet Tasdemir a accusé les pays durables et des résultats concrets que son parti la soutiendrait – tout occidentaux de « faire preuve d’hy - lorsque le seul leader […] pouvant en déclarant qu’elle était inconsti - pocrisie envers les Kurdes en fer - négocier et en ayant la volonté est tutionnelle ! Le 28, la discussion de mant les yeux sur la politique auto - gardé à l’isolement ? […] Même en cette proposition a provoqué des ritariste de la Turquie à leur égard Colombie, l’État rencontre les affrontements physiques entre au lieu d’enquêter sur les crimes FARC face à face. » parlementaires AKP et HDP. commis ».

KURDISTAN D’IRAK : DAECH UTILISE DES ARMES CHIMIQUES CONTRE LES PECHMERGAS a ville de Makhmour se tion djihadiste Daech. Elle est donc Makhmour a été rapidement trouve à 60 km au sud- en position stratégique comme reconquise par les pechmergas, ouest d’Erbil et 80 au sud base de préparation du prochain qui la contrôlent à présent. Des élé - L de Mossoul, la « capita - assaut sur cette ville. Brièvement ments de l’armée irakienne s’y le » en Irak de l’organisa - prise par Daech en juillet 2014, trouvent également, en prévision • 4 • Bulletin de liaison et d’information n° 373 • avril 2016 justement de l’attaque sur caméras pour observer les mouve - Norvège en 2012, puis par le Mossoul. Les pechmergas n’expri - ments des djihadistes. Cependant, Royaume Uni et la Corée du Sud ment cependant pas une grande le même jour, Masrour Barzani, en 2013. En Irak même, près de 30 confiance en les capacités des sol - responsable du Conseil de sécurité ans après les événements et 13 ans dats irakiens. Un commandant du Kurdistan, a dans une inter - après la chute du régime de kurde déclarait récemment que view avec CBS News fait part de Saddam Hussein, la reconnaissan - l’armée irakienne n’était pas son inquiétude : combien de temps ce de cette tentative de génocide capable de reprendre Mossoul, et les pechmergas pourront-ils conti - ne va toujours pas de soi : le 13 de un péchmerga de Makhmour affir - nuer à combattre alors qu’ils n’ont ce mois, lorsque des députés mait à un intervieweur n’avoir pas été payés depuis quatre mois ? kurdes ont demandé au président strictement aucune confiance en La question se pose avec d’autant du Parlement de Bagdad Salim Al- les Irakiens : « Nous nous battons plus de force que, face à la résis - Jabouri la publication d’excuses pour reprendre notre terre [alors tance opiniâtre des Kurdes, les dji - officielles pour ces opérations, une que] pour eux c’est une guerre de hadistes n’hésitent pas à recourir à bagarre a éclaté entre députés religion », expliquait-il. l’arme chimique. kurdes et députés de la coalition « Etat de la Loi ». Un député kurde Les opérations militaires pour Daech, qui avait déjà fait usage des a déclaré que les victimes de reprendre Mossoul, lancées le 24 armes chimiques le mois précé - l’Anfal et des membres de son mars dernier, ont déjà provoqué le dent – tout d’abord du chlore, puis groupe parlementaire avaient été déplacement de près de 20 000 per - ensuite des gaz militaires – les a de insultés… sonnes, et Daech lance des nouveau employées à plusieurs attaques incessantes sur reprises en avril. On estime que les Plus récemment, en août 2012, Makhmour. L’organisation djiha - différentes attaques chimiques de Barack Obama avait déclaré que diste a peut-être perdu durant ces Daech à l’est de la province de l’utilisation d’armes chimiques par derniers mois de nombreux terri - Mossoul ont fait une trentaine de le régime de Damas constituerait toires en Irak comme en Syrie, morts et de blessés chez les pech - une « ligne rouge » qui déclenche - mais elle conserve clairement sa mergas, et que près de 200 per - rait une intervention militaire… motivation et sa capacité meurtriè - sonnes au total, dont des enfants, avant de faire marche arrière. Mais re sur le terrain : le 1 er du mois elle ont dû être traitées dans les hôpi - en Syrie aussi, des armes chi - a envoyé vers Makhmour quatre taux de la Région du Kurdistan. Le miques ont été ce mois-ci utilisées véhicules porteurs de bombes, 12, Jean-Yves Le Drian, le Ministre contre les Kurdes, non pas par parvenant ainsi à tuer onze français de la défense, qui s’était Daech, mais par d’autres membres membres des forces de sécurité rendu sur la ligne de front non loin de l’opposition syrienne soi-disant kurdes et à en blesser une douzai - d’Erbil, a confirmé que Daech modérée : le groupe rebelle Jaysh ne d’autres. Le même jour, une avait bien fait usage de gaz mou - al-Islam a annoncé le 11 du mois roquette a frappé la ville sans cau - tarde contre les pechmergas. Et le qu’il allait faire passer en jugement ser de victimes. Le lendemain, les 20, les djihadistes ont lancé près de l’un de ses commandants pour en djihadistes ont également lancé Makhmour une nouvelle attaque avoir employé à Alep au cours de une attaque pour reprendre des chimique. combats contre les combattants zones de l’ouest du Sindjar qu’ils kurdes des YPG. L’information est avaient perdues récemment. Les Les Kurdes connaissent hélas bien plutôt embarrassante pour la coa - Yézidis des YBS (Unités de les armes chimiques. Celles-ci ont lition anti-Daech, qui considère Résistance du Sindjar), alliés à des été massivement utilisées contre Jaysh al-Islam comme un allié. combattants arabes des Nawader eux en 1987-1988 par l’armée du Pourtant, le groupe avait bel et al-Shammar, les ont repoussés en régime de Saddam Hussein lors bien participé avec Daech à la leur infligeant de lourdes pertes : des opérations génocidaires de prise de Raqqa, avant que l’organi - au moins 32 djihadistes tués, de l’« Anfal ». La ville de Halabja sation djihadiste ne se retourne nombreux blessés. notamment avait subi le 16 mars contre lui et ne l’en expulse… 1988 un bombardement chimique Bien qu’ils considèrent être moins au gaz moutarde qui avait fait Concernant le matériel et les soldes bien équipés et protégés que les 5 000 victimes civiles. Les des pechmergas, le Gouvernement soldats irakiens, les pechmergas Occidentaux, qui soutenaient alors régional du Kurdistan, après des s’organisent pour répondre à ces l’Irak de Saddam contre l’ de discussions à haut niveau avec ses assauts. Le 4, la 9 e Brigade de Khomeiny, avaient conservé un homologues américains, a finale - pechmergas a annoncé avoir silence assourdissant. Ces opéra - ment réussi à obtenir un soutien déployé une dizaine de drones de tions ont été reconnues comme financier des États-Unis : le type mini-hélicoptère et munis de génocidaires par la Suède et la Secrétaire américain à la Défense n° 373 • avril 2016 Bulletin de liaison et d’information • 5•

Ash Carter a le 19 lors d’une visite à tion de deux nouvelles brigades, Massoud Barzani a approuvé cette Bagdad annoncé non seulement l’aide financière des États-Unis aux décision, déclarant qu’il s’agissait que les États-Unis allaient augmen - pechmergas se montera à 900 mil - pour eux de participer à la reprise ter le nombre de leurs troupes en lions de dollars. de leurs propres territoires. Le 21, Irak et y déployer des hélicoptères les pechmergas ont repoussé une Apache AH-64, mais aussi qu’ils Les préparatifs s’intensifient donc attaque-suicide de Daech sur financeraient les peshmergas contre Daech. Le 17, des leaders de Shingal (Sindjar), et le 30, une nou - jusqu’à un montant de 415 millions tribus sunnites du sud de la pro - velle attaque au sud-est de la ville de dollars, dans le cadre des efforts vince de Kirkouk ont annoncé de Mossoul. Le même jour, ils ont pour reprendre Mossoul. En ajou - qu’ils combattraient les djihadistes repris aux djihadistes un village au tant les fonds nécessaires à la créa - aux côtés des pechmergas kurdes. sud de Kirkouk.

IRAK : DES RELATIONS BAGDAD-ERBIL DANS L’IMPASSE a-t-on vers un divorce Autre point de tension entre qui soit en rapport avec celle des croissant entre le Bagdad et Erbil, après l’attaque de Kurdes dans la population du Kurdistan irakien et le Daech en juillet 2014, les Kurdes pays, et 2- ils ne sont pas prêts à se V reste du pays ? En tout ont pris le contrôle de la plupart voir imposer des Kurdes choisis cas, les Kurdes sont de des territoires disputés entre GRK directement par Bagdad sans moins en moins nombreux à et Bagdad, et notamment celui de qu’ils aient eu leur mot à dire. Le Bagdad. Les chiffres officiels mon - Kirkouk, où se trouvent justement 3, Fadel Miranî, secrétaire du trent que près de 40% des 500 000 d’importantes ressources pétro - Bureau politique du PDK, a décla - Kurdes de Bagdad, souvent pris lières. Courant mars dernier, la ré que les différents groupes pour cibles de chantages ou d’at - North Oil Company , dépendant du kurdes au parlement irakien taques, ont quitté la capitale gouvernement central, a cessé de s’étaient mis d’accord pour refu - depuis la chute du régime de pomper le pétrole de Kirkouk ser de participer au gouverne - Saddam Hussein en 2003 : il ne dans le pipeline l’exportant vers la ment si le nombre de ministres sont plus que 300 000. L’exode a Turquie. Au tout début d’avril, un kurdes n’était pas augmenté. Les surtout été sensible depuis deux espoir de compromis est né Kurdes demandent 20% des ans. Au moment où il est question lorsque le Premier ministre ira - postes ministériels, alors qu’ils au Kurdistan d’un référendum kien a proposé comme Ministre n’ont reçu que 2 postes sur un d’autodétermination à tenir avant du pétrole de son futur gouverne - gouvernement de 16 ministres, la fin de l’année, le gouvernement ment un géologue kurde. soit 12,5%. Le 4, Beriwan Khilani, central et celui de la Région du Consultant spécialiste du pétrole, une députée irakienne membre Kurdistan (GRK), s’ils sont certes Nizar Mohammed Salim Doskî, du PDK, a accusé le Premier alliés dans la lutte contre Daech, doyen de la faculté de planifica - ministre de chercher à utiliser la ont toujours des relations tendues. tion à l’université de Dohouk, qui « réforme » pour marginaliser Les désaccords persistent notam - avait enseigné 30 ans à encore davantage les Kurdes et les ment sur la gestion des hydrocar - l’Université de Mossoul, a exclure du processus politique bures, Bagdad considérant les d’ailleurs déclaré qu’il espérait dans le pays. Le 17, deux des prin - ventes directes opérées par la que « les différences entre Bagdad cipaux partis kurdes d’Irak, l’UPK Région du Kurdistan comme illé - et le Gouvernement régional du et le PDK, ont publié une déclara - gales. En représailles, l’ancien Kurdistan pourraient être réso - tion conjointe selon laquelle ils ne Premier ministre Maliki avait il y lues ». Mais l’espoir d’une nouvel - soutiendront pas le nouveau gou - a près de deux ans décidé de ces - le donne a été de courte durée : vernement car il n’a pas fait l’objet ser de verser à la Région du dès le 2, Doskî a retiré sa candida - d’un accord avec la Région du Kurdistan les 17% du budget ture « en raison de l’absence d’ac - Kurdistan. La déclaration réitérait fédéral qui sont censés lui revenir. cord politique sur la forme du également le droit des Kurdes à Les versements n’ont jamais futur gouvernement ». Une péri - l’autodétermination au travers repris depuis, même s’il y a phrase signifiant que Bagdad d’un référendum « qui se tiendra quelques semaines, le successeur avait omis de discuter sa nomina - comme prévu ». de Maliki, Haider Al-Abadi, a tion avec les partis politiques proposé de payer les fonction - kurdes. Or ceux-ci ont deux exi - La situation politique et écono - naires de la Région du Kurdistan gences : 1- ils veulent au gouver - mique difficile que connaissent en échange d’un arrêt des expor - nement central irakien une pro - toutes deux Bagdad et Erbil ne tations directes du GRK… portion de représentants kurdes rendent certainement pas leurs • 6 • Bulletin de liaison et d’information n° 373 • avril 2016 relations plus faciles. C’est sous tion que la loi puisse être amen - 2014 fui Kirkouk comme une forte pression des partisans dée sous six mois. Une nouvelle Mossoul – mais dans cette der - de Moqtada Sa dr, descendus dans extension nécessiterait la réacti - nière ville, les pechmergas la rue pour protester contre la cor - vation du parlement… Il en est kurdes les ont immédiatement ruption générale, que le Premier de même pour le référendum remplacés pour empêcher sa ministre irakien tente de mettre en d’autodétermination annoncé prise par les djihadistes. Le gou - place un nouveau gouvernement par le Président Massoud verneur de la province de « technocratique » théoriquement Barzani pour avant la fin de l’an - Kirkouk, le Dr. Nejmeddin capable d’y mettre fin. Mais sa ten - née : le 10, le secrétaire du Karim (un Kurde proche de tative l’a mené à un véritable bras Parlement, Fakhradin Qadir, a l’Union patriotique du de fer avec le Parlement irakien, précisé qu’une résolution prépa - Kurdistan) a officiellement refu - qui a refusé d’accepter la nomina - ratoire à ce propos avait déjà été sé à l’armée irakienne l’entrée tion de plusieurs ministres. Le 27, soumise au Parlement, mais dans la ville, bloquant ainsi la après de nombreuses péripéties, qu’aucune décision n’avait pu décision de Bagdad. Kirkouk a dont une suspension des sessions être prise en raison du non-fonc - une population ethniquement du parlement et le remplacement tionnement de l’institution… Le diverse, Kurdes, Arabes et (contesté par une partie des parle - 12, Hendren Mohammed Salih, Turkmènes, et certains résidents mentaires) du président du parle - le Président de la Haute de cette dernière communauté, ment, les députés irakiens ont fina - Commission Électorale ne souhaitant pas le retour des lement approuvé cinq des nomina - Indépendante du Kurdistan a soldats irakiens, ont appuyé une tions qui leur étaient soumises : les déclaré que celle-ci avait bien la proposition de création d’unités ministres de l’Électricité, de la capacité technique d’organiser le locales de défense qui refléterait Santé, de l’Éducation supérieure, référendum au moment annon - cette diversité. Toujours le 18 du Travail et des Ressources en cé, mais qu’elle avait besoin pour avril, le Président Massoud eau… ce faire d’une demande officielle Barzani, a déclaré : « Le sort de suivant un Acte du Parlement Kirkouk se trouve entre les La Région du Kurdistan est de qui définirait le budget à allouer mains de ses résidents, qui vont son côté également en crise poli - à la consultation et – point politi - voter sur l’avenir de la ville ». tique et en situation économique quement très sensible – décide - difficile : son Vice-Premier rait si celle-ci doit ou non concer - Mais le lieu de toutes les tensions ministre, Qubad Talabani, a ner les territoires dits « dispu - depuis quelques semaines est la déclaré le 14 qu’elle souffrait tés », situés hors des frontières petite ville de Tuz Khurmatu, au d’un déficit de 100 millions de officielles de la Région du sud-est de Kirkouk. Située au dollars par mois. Lors d’une Kurdistan. Kurdistan, mais comportant une conférence du MERI, un institut forte communauté turkmène et de recherche basé à Erbil, l’éco - Dans ces territoires précisément, chiite, elle comprend aussi des nomiste américain Franck les tensions entre forces mili - quartiers kurdes et arabes sun - Gunter y a par ailleurs estimé le taires relevant des deux gouver - nites. Y sont présents des mili - nombre de chômeurs à 620 000… nements sont permanentes. Le ciens chiites Hashid al-Shaabi et averti qu’il continuerait à aug - 18, après que le gouvernement comme des pechmergas kurdes, menter tant que la situation central ait annoncé qu’il allait entre lesquels la tension aug - actuelle se perpétuerait. faire revenir son armée à mente depuis plusieurs mois. La Kirkouk, les pechmergas kurdes, ville avait connu des meurtres et Politiquement, le parlement qui contrôlent présentement la des kidnappings, puis, selon la d’Erbil ne fonctionne toujours ville, ont déclaré qu’ils ne per - municipalité, les tensions avaient pas, ce qui pose plusieurs pro - mettraient pas ce retour : baissé après un accord entre blèmes juridiques concrets. Par « Kirkouk est protégé par les pechmergas et al-Shaabi. D’après exemple, la loi anti-terrorisme pechmergas et nous n’avons pas plusieurs témoignages, pourtant, qui donne en partie son cadre à besoin à présent d’une autre certains bâtiments administratifs la lutte contre Daech expire le 26 force », a déclaré le Brigadier contrôlés par un camp sont de juillet prochain : comment la pro - général (péchmerga) Mariwan fait inaccessibles aux membres longer légalement ? Soran Omer, Mohammed, ajoutant : « Quand des autres communautés… Puis président de la Commission des le peuple de Kirkouk a eu besoin le 23, des échanges de tirs à l’ar - Droits de l’homme du parle - d’eux, ils se sont enfuis… C’est me automatique et d’obus de ment, a déclaré que le parlement pourquoi nous ne les autorise - mortier entre milices chiites et avait accepté une première rons pas à revenir ». En effet, les pechmergas on fait au moins 12 extension l’an dernier à condi - soldats irakiens avaient en juillet morts. Les pechmergas attri - n° 373 • avril 2016 Bulletin de liaison et d’information • 7• buent les combats au lancer ont donné une conférence de afin d’éviter de nouveaux com - d’une grenade sur le QG d’un presse commune, durant laquel - bats, les deux camps ont décidé parti kurde, ayant fait plusieurs le ils ont insisté sur la nécessité de retirer leurs combattants res - morts et blessés – alors que la de s’unir face à l’ennemi com - pectifs de la ville et de laisser la milice chiite al-Shaabi raconte mun. Cependant, après l’annula - police locale en assurer le contrô - exactement l’inverse. Le 24, de tion d’une réunion sur place le. Ces derniers événements de nouveaux combats ont éclaté suite à la mort accidentelle d’une Tuz Khurmatu laissent présager entre les mêmes protagonistes, dirigeante de l’UPK, et malgré la un « après-Daech » difficile. des sources kurdes faisant en conclusion d’une trêve, les plus état de la présence de mili - heurts ont continué. Le 27, trois Le contact Erbil-Bagdad n’est pas tants du Hezbollah libanais et de officiers arabes sunnites de la rompu, puisque des délégations soldats iraniens aux côtés des police de Tuz Khurmatu ont été kurdes, soit du GRK, soit de dif - milices chiites. tués et deux autres blessés par férents partis politiques, conti - des tirs de miliciens chiites sur nuent à se rendre régulièrement Afin de faire baisser la tension, le leur voiture (d’autres sources dans la capitale irakienne. Mais Dr. Nejmeddin Karim, gouver - irakiennes ont attribué la mort jusqu’à présent le blocage quant neur de la province de Kirkouk, des policiers à un sniper des à la gestion des hydrocarbures et un commandant des al-Shaabi pechmergas). Finalement, le 28, demeure.

YEZIDIS : 3500 FEMMES ET ENFANTS TOUJOURS ENTRE LES MAINS DE DAECH

e 1 er avril, les YPG (com - la CPI ne peut pas porter un juge - « L’ « Etat islamique – a-t-elle battants kurdes de Syrie ment sur la qualification des actes ajouté – a détruit les lieux de affiliés au PYD) ont libéré en question s’il ne lui est pas culte yézidis et ceux de nos frères L des mains de Daech 53 demandé de le faire. C’est pourquoi chiites aussi ». « 95% des maisons yézidis, 12 femmes et 41 le vote du parlement est important. à Sindjar sont détruites, et les enfants, qui ont pu regagner le La motion parlementaire a égale - yézidis ont souffert de la captivi - Sindjar (en kurde Shingal). Selon la ment appelé le gouvernement bri - té, des enlèvements, et on estime députée yézidie irakienne Vian tannique à demander immédiate - que 28 fosses communes y ont été Dakhil, l’organisation djihadiste ment au Conseil de sécurité des découvertes, la plupart contenant détient encore 3500 femmes et Nations Unies de donner compéten - des femmes et des enfants, qui enfants yézidis. Un certain nombre ce à la CPI sur la question « afin que ont été tués par balles et par der - de captives yézidies utilisées les auteurs puissent être traduits en rière ». C’est au cours de cette comme esclaves sexuelles ont été justice ». Le Secrétaire d ‘Etat améri - conférence de presse que la transférées loin d’Irak, jusqu’au cain John Kerry, la Chambre des députée yézidie a estimé à 3 500 Pakistan ou en . représentants des États-Unis, le le nombre de yézidis portés dis - Parlement européen et l’Assemblée parus, dont selon toute vraisem - Le 21, le parlement britannique a parlementaire du Conseil de blance la majorité est encore cap - reconnu à l’unanimité par 278 votes l’Europe ont déjà tous déclaré consi - tive des djihadistes. le génocide des Yézidis par l’organi - dérer les actions du groupe djihadis - sation djihadiste Daech. Le gouver - te comme un génocide. En début de mois, le Ministre des nement s’était abstenu de décrire affaires des martyrs et de l’Anfal comme un génocide la violence Le 29 à Bagdad, la députée yézi - du GRK avait estimé quant à lui exercée par Daech contre les die irakienne Vian Dakhil a que 25 fosses communes décou - Yézidis, les chrétiens et les musul - déclaré à une conférence de pres - vertes dans la région du Sindjar mans chiites au Moyen-Orient, se que le Parlement irakien depuis sa libération de Daech déclarant que la question relevait de venait de déclarer Sindjar comme contenaient un millier de yézidis la Cour pénale internationale. Mais ville en état de catastrophe. assassinés par les djihadistes. • 8 • Bulletin de liaison et d’information n° 373 • avril 2016

ROJAVA: LE FÉDÉRALISME DES KURDES FAIT DÉBAT, AFFRONTEMENTS AVEC LE RÉGIME À QAMISHLO lors que jusqu’à présent de cette administration fédérale : Les FDS continuent de se trouver les combattants kurdes le 1 er du mois, Samir Alta, au cœur du dispositif local de du PYD (Parti de l’unité membre du Forum démocratique l’alliance internationale contre A démocratique) et les de Syrie, a déclaré que l’établisse - Daech. Le 1 er avril, Salih Muslim, forces du régime de ment d’un système fédéral dans le co-président du PYD, a annoncé Bachar Al-Assad avaient pu en pays devrait faire l’objet d’un que les FDS se préparaient à pré - général éviter les affrontements référendum national, et le 6, sent à reprendre Raqqa, ajoutant directs, des heurts assez violents Haytham Manna, figure de que les YPG auraient besoin de ont ce mois-ci éclaté à Qamishlo longue date de l’opposition jusqu’à 50 000 résidents arabes (nom arabe Qamishli), ville majo - syrienne et jusqu’alors l’un des de la région de Raqqa pour ritairement kurde de la Djézireh, à co-présidents du CDS a annoncé reprendre la ville. Les combat - l’est du pays, où le régime conser - qu’il s’en était retiré le 19 mars en tants des FDS tentent en parallèle ve le contrôle de certains quartiers raison de son désaccord avec la de prendre le contrôle du corri - et de l’aéroport. Ces affronte - proclamation du 17 mars. dor de 70 km reliant Raqqa à la ments se sont produits dans le Turquie afin de couper les djiha - contexte de la proclamation unila - Les autorités de la nouvelle Région distes de la frontière. Le 15, le térale le 17 mars dernier d’une fédérale ont mis en place une Président Obama a confirmé « Région fédérale » dans le nord conscription obligatoire pour tous l’envoi au Rojava de 250 mili - syrien par le Conseil démocra - et ont commencé immédiatement à taires supplémentaires, incluant tique syrien (CDS), expression l’appliquer en recrutant et en des Forces spéciales. 50 soldats politique des Forces démocra - entraînant leurs propre armée, les américains sont déjà déployés tiques syriennes (FDS), une allian - « Forces autonomes de protection » sur place depuis novembre 2015. ce militaire essentiellement orga - (FAP). Les recrues, qui compren - Le 28, 150 militaires américains nisée autour du parti PYD et de nent des Kurdes, des Arabes et des sont effectivement arrivés à ses combattants des YPG Chrétiens, doivent suivre un entraî - Rumeilan, ce qui a porté le (hommes) et des YPJ (femmes). nement de neuf mois organisé par nombre de militaires américains les YPG. Le PYD avait établi une au Rojava à 300. Ce choix d’al - Par ailleurs, alors que le régime a période de service militaire de six liance des États-Unis cause des décidé le 22 février d’organiser en mois – parfois déjà contestée par tensions de plus en plus vives avril des élections législatives des jeunes que l’armée syrienne entre ce pays et la Turquie, dans dans les territoires qu’il contrôle, cherchait parfois également à incor - un contexte où le Département les Kurdes du PYD ont annoncé le porer – qui se trouve donc allongée d’État exprime de plus en plus 3 avril qu’ils s’opposeraient à leur de 3 mois supplémentaires. Les clairement ses inquiétudes par tenue dans leurs régions, argu - nouvelles unités des FAP ont com - rapport à la situation des droits mentant que ses habitants avaient mencé à se déployer en arrière de la de l’homme en Turquie et à la déjà voté pour établir l’adminis - ligne de front avec Daech pour dérive autoritaire du président tration actuellement en place, et assurer la sécurisation et le contrôle Erdoğan. que la nouvelle entité fédérale des territoires pris aux djihadistes avait vocation à s’étendre à l’en - par les YPG et les FDS, qui demeu - Le 20, l’opposition syrienne a semble de la Syrie. Le 13, l’admi - rent en première ligne. annoncé qu’elle quittait Genève nistration des trois cantons de après que des frappes aériennes Kobanê, Afrîn et Djézireh a Les Kurdes ne sont pas seulement sur des marchés aient tué 47 per - annoncé qu’elle boycotterait la en butte aux attaques de Daech. sonnes dans la province d’Idlib, consultation, la qualifiant de Le 12, une commandante des YPJ dans le Nord-Est du pays. Les « théâtre » : « [Nous] n’avons rien d’Afrin, le « canton » le plus à délégués de l’opposition avaient à faire avec les élections d’Assad l’ouest du Rojava (Kurdistan de déjà la veille suspendu leur par - et recherchons une nouvelle Syrie) a expliqué que les Kurdes y ticipation aux discussions, mais administration pour l’ensemble étaient attaqués sur quatre fronts n’avaient pas encore décidé s’ils de la Syrie », a déclaré un ancien différents : le groupe Al-Nosra, quittaient ou non la ville. officiel kurde de Kobanê. Jaysh al-Islam, Ahrar al-Sham, d’autres groupes armés… sans C’est également le 20 que des L’opposition syrienne comme le compter l’hostilité incessante de affrontements sévères ont débuté régime ont rejeté l’établissement la Turquie. dans la ville de Qamishlo, dans le n° 373 • avril 2016 Bulletin de liaison et d’information • 9• canton le plus oriental du Rojava, transférer à Damas. Les affronte - a permis de conclure une trêve celui de la Djézireh, où le régime ments, qui se sont poursuivis le d’une durée indéfinie. D’après contrôle certains quartiers de la 21, ont fait 30 morts chez les une déclaration des Asaysh ville ainsi que son aéroport, et une forces du régime, dont 50 kurdes, 17 civils, 10 combattants partie de la ville de Hassaké, plus membres se sont par ailleurs ren - kurdes et 31 membres des forces au sud. Les combats ont opposé dus aux Kurdes. Les tirs ont conti - du régime ont été tués durant ces l’armée syrienne et des milices nué le 22, les forces pro-régime trois jours de combats successifs. pro-régime aux forces de sécurité ayant notamment depuis les quar - kurdes (Asayish) bientôt rejointes tiers qu’ils contrôlent bombardé le Cependant, il semble que Daech par les YPG. Il semble que les reste de la ville à l’artillerie, tuant ait tiré de ces événements l’oppor - heurts aient fait suite à un diffé - 5 civils et en blessant 22. tunité de rappeler son existence rend le 19 à un point de contrôle, aux forces tenant la ville : le 30, un lors duquel des paramilitaires Le 23, une rencontre entre Kurdes attentat suicide à Qamishlo a fait pro-régime ont arrêté deux et officiels de Damas arrivés par cinq victimes parmi les Asayish membres des YPG avant de les avion s’est tenue à l’aéroport. Elle kurdes. Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti LE FIGARO m a g a z i n e Semaine du Ier avril 2016 LE LONG CALVAIRE DES YÉZIDIES

DE NOS ENVOYÉES SPÉCIALES EN IRAK MANON OUÉROUIL-BRUNEEL (TEXTE) ET VÉRONIQUE DE VICUERIE (PHOTOS)

Libérée en novembre, la ville de Sinjar est un champ de ruines. Daech est à moins de 3 kilomètres. Seules les factions kurdes - ici, des combattantes yézidies - s’aventurent dans les rues désertes.

A u prix de tractations secrètes, près de 900 esclaves Depuis le massacre des leurs la résistance yézidie sexuelles appartenant à cette minorité religieuse ont été s'organise : 6 0 0 femmes ont arrachées aux griffes de Daech. Mais des milliers de Yézidis pris les armes et combattent en première ligne. restent plongés dans l’enfer djihadiste. Dans les montagnes Une véritable révolution du Sinjar en Irak, des centaines de femmes ont pris les armes, déterminées à libérer et venger leur peuple martyr.

LE PEUPLE YEZIDI TRAVERSE LA PIRE ÉPREUVE DE SON HISTOIRE

Dans cette unité de femmes à la frontière syrienne, les nouvelles recrues sont formées par leurs sœurs du PKK. Au menu, libération de la femme et guérilla marxiste. FICARO MACA2INE - I" AVRIL 2016

1 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

r AVRIL 2016 - LE FIG ARO M AG AZINE

OBLIGÉES DrAPPRENDRE ÀTUER POUR NE PAS MOURIR

Les Unités des femmes du Sinjar rassemblent des combattantes, ,i venues de toutes les régions'du Kurdistan. Pour les djihadistes, être tués par ces femmes en ■ " • " . ' . treillis les priverait du paradis.

’est l’histoire auprofit des combattants ou des sympathisants de l’Etat isla­ d’une femme qui mique. « Nous les pensions perdues à jamais, mais, quelques sait à peine écrire, jours après leur enlèvement, certaines ont réussi à s ’échapper. mais qui s’est dé­ C’est là que nous avons compris qu’üy avait peut-être un moyen battue avec les mots de les sauver », explique Khalil Hadji, un avocat yézidi qui a sa mémoire doulou- délaissé les prétoires de Dahuk, au Kurdistan irakien, pour se :e pour témoigner. consacrer àcesopérationsd’exfiltrationàhautrisque.Aulen- ^ e le monde et ses six demain de l’attaque, il monte une équipe constituée de deux enfants, quand ils seront grands, policiers, d’un médecin, d’un chef de tribu du Sinjar et de son découvrent son calvaire sans fard. Enfoui dans les plis de sa épouse, une ancienne députée au Parlement irakien. Le longue jupe tachée, Sévé (prénom modifié) déterre un an en groupe s’appuie sur ses contacts avec les populations arabes enfer, soigneusement consigné sur du papier d’écolier. Tout dans les villages tombés sous le joug de l’Etat islamiste pour est là: l’invasiondesonviUage, dans la régionde Sinjar, par les négocier patiemment, une à une, la libération des captives : hommes de l’Etat islamique le 3 août 2014, ce «jour sombre où 110 en un an et demi ! l’humanité est morte », écrit-elle, la fuite éperdue dans les montagnes écrasées de chaleur, « le ciel qui tremblait sous l’effet Minutieusement orchestrés, ces rachats exigent des semaines, de la soif » et « les bébés qui hurlaient dejàim du soir au matin ». voire des mois de préparation. Le prix exigé varie en fonction Puis les mois de séquestration dans une prison près de de la valeur de cette marchandise humaine - « ju sq u ’à Mossoul, parquée avec des centaines d’autres femmes yézi- 20 000 dollars pour une jolie fillette de9ans»~, du lieu de dé­ dies. «Ils nous urinaient dessus, nousviotaienttroisfoisparjour. tention et du nombre d’intermédiaires impliqués dans l’opé­ M ême fors des bombardements aériens, ils nous traînaient dans ration. « Les cas en Syrie nécessitent, par exemple, m e plus des tunnels pour nous violer. Ils n’arrêtaient jamais. Pour tourdetogistiquequepour ceux danslarégionde Mossoul, plusfa­ leur échapper, on s ’enduisait le visage de charbon, on se roulait cile d ’accès », confie l’avocat. Comme lui, ils sont une dizaine dans la poussière. C’était comme mourir à chaque minute. » de facilitateurs, souvent issus des classes aisées de la commu ­ Sévé retrousse ses manches et montre ses avant-bras tatoués nauté yézidie, à œuvrer dans l’ombre pour tenter d’arracher àl’aiguille et au charbon : entre deux viols, elle agravé dans sa les leurs à l’enfer djihadiste. Même si certains préfèrent la lu­ chair les noms de son père et de son mari, pour que son corps mière aux tractations secrètes... Belle voiture, beau costard, leur soit rendu si elle ne survivait pas. Un jour de juillet 2015, Abu Shuja a longtemps fait de fructueux négoces avec les po­ suite à de longues tractations avec ses ravisseurs, elle a été li­ pulations arabes des environs de Mossoul. Depuis un an et bérée avec ses six enfants contre 15000 dollars. Installée dans demi, « de jour comme de nuit », il met son réseau au service un camp de déplacés auKurdistan irakien, Sévé, 32ans, se bat des familles des victimes. Le bon samaritain, qui avance depuis avec ses fêlures, ses cauchemars, et un ulcère à Testo- comme un record personnel le chiffre de 420 libérations, af­ mac. Morte à l’intérieur, percluse de plaies ouvertes à jamais. firme avoir orchestréTexfiltration, le 23 février dernier, d’une Tortures, séances de viols collectifs, avortements sauvages, Suédoise de 16 ans ayant rejoint les rangs de Daech. Mais dé­ gamines de 8 ans victimes d’hémorragie suite à de multiples plore que le mérite en ait été attribué aux seuls peshmergas. sévices sexuels... A mesure que l’Etat islamique perd du ter ­ Sur le ton de la confidence, aussitôt démenti par un sourire rain en Irak et en Syrie, les témoignages des rescapées se mul­ gourmand, Abu Shuja laisse entendre qu’il travaille d’arra­ tiplient, et l’horreur affleure. Selon les associations locales, che-pied au casd’une jeune Française mariée àun djihadiste, plus de 5 000 femmes ont été enlevées lors de l’attaque de dont il exhibe les grands yeux turquoise sur son téléphone Sinjar, au nord-ouest de l’Irak, pour servir de sabayas, selon portable. « Nous aidons gracieusement les Européens àretmuver l’expression islamique consacrée : des «femmes butin » dé­ leurs enfants pendus ; nous apprécierions en retour m peu d ’aide pouillées de leur humanité, réduites à l’état d’esclave sexuelle pour racheter nos femmes », tacle l’homme d’affaires. «—

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DAECH VOULAIT LES ERADIQUER, h a is

—► Depuis le début de cette délicate entreprise de rachat, les « Certaines voulaient se suicider, elles ne pouvaient plus niparler ni prix exigés pour chaque vie n ’ont cessé d ’augmenter. Car, m anger ». Nouda, 19 ans, vendue à un émir de Mossoul, est avec la médiatisation des sauvetages et les exécutions publi­ l’une des premières à avoir osé pousser sa porte. « Elle m ’a dit : ques de plusieurs intermédiaires accusés de trahison par “Si je dois être tuée pour racheter l’honneur de ma famille, fi­ Daech, ces derniers n’hésitent pas à faire monter les enchères. nissons-en maintenant !” Quandj’aivu cette petite toute trem­ Ouvert par le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK) en blante,] ’ai compris qu ’ilfallait les aider à retrouver leur place pamri octobre 2014 pour soutenir financièrement les familles des nous ». En septembre 2014, le religieux émet une déclaration victimes, le Bureau des kidnappings est au bord de la faillite. officielle dans laquelle il rappelle le statut de victime de ces sur - Depuis plusieurs mois, les familles doivent s’endetter pour vivantes, e t interdit à quiconque de leur faire du mal. Pour effa - avancer l’argent nécessaire aux libérations. Son directeur, cer leur conversion forcée à l’islam, il organise également une Hussein al-Qaidi, petite moustache baasiste, reconnaît bien cérémonie collective de baptêmes au temple sacré de Lalesh. « quelques problèmes financiers », mais rejette la responsabilité C’est dans la quiétude des vieilles pierres de ce sanctuaire des sur le gouvernement irakien. Après tout, la région de Sinjar, Yézidis, perdu dans les vallées verdoyantes du nord de l’Irak, dans la province de Ninive, dépend du gouvernement central que les rescapées viennent se purifier. En ce vendredi, les fi­ irakien, et non du GRK... M. al-Qaidi répugne à parler gros dèles sont nombreux à se presser autour de la tombe de sous, mais il désigne le mur de classeurs qui s’élève sur son Sheikh Adi, réformateur de la religion yézidie, et à s’asperger bureau, où sont consignés les noms des 3 878 Yézidis - hom ­ del’eaubénite venue de la vallée de Lalesh. Dans lapénombre mes, femmes, enfants - encore en captivité : « Même un mil­ du temple, Jamila, visage concentré, lance un foulard coloré. lion de dollars ne suffirait pas à tous les sauver. » Selon la croyance, sile tissu reste accroché à la paroi rocheuse, son vœu sera exaucé. A chaque pèlerinage, la jeune fille for­ Le peuple yézidi traverse l’une des pires épreuves de son his­ mule le même. Jamila avait àpeine 12 ans quand elle aété kid­ toire, qui n’en a pourtant pas manqué. Depuis toujours, l’ac­ nappée par les hommes de Daech avec toute sa famille, dont cusation est la même : les membres de cette minorité, estimés elle est sans nouvelle depuis. Elle raconte d’une voix douce le à 500 000 en Irak, seraient des adorateurs du diable en raison tri opéré entre les hommes et les femmes, puis son voyage en du culte vouéàun ange déchu. Aufil des siècles, les Yézidis ont bétaillère en compagnie de 400 femmes jusque dans une été persécutés par l’Empire ottoman puis, comme les autres « grande maison à trois étages » de Mossoul, où des hommes tribus kurdes, par le régime de Saddam Hussein. Aujourd’hui, viennent faire leur marché. « Ils nous demandaientnos âges, si ce sont les djihadistes qui les exterminent, au nom de leur nousétionsmariéesouvierges, etladatedenosdemièresrègles. » sanglante entreprise de purification religieuse. Dans son Jamila est vendue à un combattant de deux fois son âge, qui la calvaire, ce petit peuple se sent abandonné de tous. viole sans répit. Elle parvient à s ’ échapper un soir, mettant fin Leur chef religieux, le Baba Sheikh, reçoit dans son bureau de à quatre mors de calvaire. Mais aujourd’hui, chaque nuit, son Shekhan, à une cinquantaine de kilomètres de Dahuk. Une agresseur revient la hanter. Dans ses cauchemars, son visage salle tout en longueur, tapissée de canapés verts et de photos se confond avec celui de son ancien maître d’école, reconnu de lui serrant la main du pape, de l’ancien président irakien parmi la foule venue se fournir en esclaves. L’homme qui lui a Jalal Talebani ou du Kurde Massoud Barzani. Le vénérable les appris à lire et à écrire, qu’elle a côtoyé sans crainte pendant regarde, l’air de se demander où sont désormais passés tous des années. « Comment nos voisins musulmans ont-ils pu nous ces « amis ». Dehors, l’appel du muezzin déchire le silence de trahir du jour au lendemain ? » lafind’après-midi. « Nous avons offeit une parcelle à nos voisins musulmans pour qu’ils construisentunemosquée. C’estvous dire Cette question hante les Yézidis. Dans les premiers jours de si nous som m es des gens pacifistes. » l’offensive, alors que la nouvelle de l’arrivée des djihadistes Baba Sheikh tire sur sa longue barbe blanche, comme s’il avait enflait, beaucoup ont fait le choix de rester, persuadés d’être encore du mal à réaliser le cataclysme qui a frappé les siens. protégés par la coutume du krive. Ce système de parrainage Lagoige nouée, ilparle de ces jeunes rescapées venues deman­ intertribal scellé avec le sang des enfants circoncis, censé pré­ der sa bénédiction après avoir été souillées par les djihadistes. venir les conflits dans une région ethniquement mixte, a fait

3 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

LES YÉZIDIS REFUSENT DE CAPITULER

long feu. Plus de trois mois après la reprise de Sinjar par les d’une nouvelle société sur le modèle socialiste du Rojava, factions kurdes, les habitants revenus se comptent sur les le Kurdistan syrien. doigts d’une main. Maisons éventrées, fenêtres brisées, jouets « Tout le monde pensait qu’après le massacre de 2014, le peuple abandonnés dans la cour... La ville est un immense champ de yézidi serait éradiqué. C’est le contraire qui s ’est passé : nous ruines sur lequel flotte un sentiment de désolation. La menace assistons à une véritable renaissance », s’enthousiasme la reste proche, des mortiers viennent régulièrement s’écraser charismatique Raparin, dépêchée du Rojava pour former les au milieu des décombres. Mais, surtout, la confiance s’est nouvelles recrues yézidies. Trente-huit ans, dont quinze pas­ évanouie. Envers les populations arabes voisines, accusées sés dans la guérilla, la commandante au visage d’Apache d’avoir participé aumassacre, mais également envers les pes- confie des débuts un peu difficiles : «Ici, c ’est très différent des hmergas kurdes, qui se sont enfuis lors de l’offensive isla­ autres parties du Kurdistan. Le rôle des femmes a longtemps été miste. Seules les milices du PKK et du YPG, son frère syrien, nié. Nous devons nous battre à lafois contre Daech et contre les échappent à ce climat de défiance. Ce sont eux qui, en mentalités réactionnaires. » Inlassablement, entre deux offen­ août 2014, ont ouvert un corridor d’évacuation, sauvant sives, les camarades font du porte-à-porte pour arracher de 120 000 Yézidis piégés dans les contreforts du Sinjar. Au nouvelles recrues à leurs familles réticentes. Si le nombre lendemain du massacre, ce sont vers eux que la population d ’adhésions est encore décevant - les Yézidies représentent à traumatisée s’est donc tournée pour créer sa propre armée, peine la moitié des effectifs des Unités des femmes de Sinjar les Unités de résistance de Sinjar (YBS). Depuis le 12 janvier, - la commandante assure que les consciences s’éveillent ces milices comptent également une faction féminine, les rapidement. « Comment rester assise dans sa cuisine face aux Unités des femmes de Sinjar (YJS), qui rassemble environ souffrances de nos sœurs ?», s’anime Sama, une combattante 600 femmes. Des Yézidies, mais également des chrétiennes et dont les joues rondes trahissent le jeune âge. Elle a été témoin des musulmanes venues de tout le Kurdistan pour soutenir en première ligne de l’horreur, quand les hommes de TEI sont leurs sœurs en lutte contre l’Etat islamique. « Ce qui nous entrés dans Sinjar : « Deux de mes amies se sont jetées de la réunit, au- delà des ethnies et des religions, c’est la philosophie de montagne pour ne pas tomber entre leurs mains. J’ai vu des notre leader Ocalan, fondée sur la liberté de la femme, quelle femmes abandonner leurs nouveau-nés pour se sauver plus vite. qu ’elle soit », annonce Béritan, une Arabe de Damas de 19 ans. J’ai vu lapeur crue, animale. » La vengeance est un puissant moteur chez ces jeunes guerrières, le seul qui pousse Dersem, Le slogan historique du PKK, « Femmes ! Vie ! Liberté ! », est 21 ans, à combattre - elle qui détestait les armes confie venu bousculer la culture et les traditions yézidies, profon­ aujourd’hui tirer sans état d ’âme. Dans la foulée de la catas­ dément patriarcales. « Chez nous, les filles sont mariées très trophe, ses quatre sœurs se sont également engagées. « Mon jeunes et ne vont pas à l’école. Même sortir de chez soi sans la père dit qu’il a offert sesfiües à la révolution », sourit la jeune permission de son père, c’est compliqué. Alors, faire la femme, ravie d ’échapper à un destin tout tracé. Et si, des guerre... » Norouz se souvient du choc provoqué par la vision décombres de Sinjar, une nouvelle société était en train de ces femmes en uniforme venues de Syrie, de Turquie et d’émerger ? Dans une académie militaire de Khana Sor, près d’Iran, qui se battaient aux côtés des hommes pour repousser de la frontière syrienne, on prépare activement l’avenir. les assauts des djihadistes. Il y a trois mois, elle s’est enfuie Quatre fillettes âgées de 11 à 13 ans, portant treillis et cartable de chez elle pour les rejoindre. Au sein des Unités des Barbie, étudient studieusement l’histoire du camarade femmes de Sinjar, la jeune femme de 21 ans reçoit une Ocalan, entre deux cours de kurde et de mathématiques. instruction militaire, mais également des cours d’alphabé­ « On les forme à devenir de bons soldats », explique l'instruc­ tisation et d’idéologie marxiste. En prenant les armes, c’est trice, qui porte Tuniforme du PKK. Ses élèves ont toutes le tout un nouveau monde qui s’est ouvert à elle. Basée sur un mot « guérilla » à la bouche. Adéssa, la plus jeune, chuchote poste de combat avancé, à cheval entre les deux chaînes de qu’elle veut rejoindre les Unités des femmes de Sinjar dès sa montagnes qui relient l’Irak à la Syrie, Norouz poursuit majorité, pour protéger sonpeuple. Apprendre àtuer, pour ne deux rêves : libérer les milliers de femmes prisonnières pas mourir : c’est aujourd’hui le seul choix qui s’offre aux de Daech, mais également participer à la construction femmes yézidies. ■ manon ouérouil-bruneel

4 Revue de Presse-Press Revieiv-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti REUTERS Geologist tipped as 's minister may facilitate deal with

April 1,2016 By Isabel Coles and Saif Hameed REUTERS in both the northern Kurdish region and the rest of Iraq. The dispute with the Kurds involves an agreement for the KRG to trans­ ERBIL, Iraq | The man nominated to be Iraq's new oil minister fer to Iraq's central state oil marketing company 550,000 barrels a day of is a Kurdish petroleum geologist who could end a bitter dispute crude produced in the Kurdish region, in return for a 17 percent share in with the northern self-rule region and free up more oil exports the federal budget. through a pipeline to . The Kurds, seeking more autonomy from Baghdad to export their own oil, Nizar Saleem Numan, named as oil minister in Prime Minister Haider al- halted all oil transfers to the Iraqi government in September 2015, Abadi's new lineup of ministers, told Reuters in an interview he was instead shipping crude independently. They stopped receiving govern­ "hopeful the differences could be resolved" between Baghdad and the ment funding, according to the outgoing oil minister Adel Abdul Mahdi. Kurdish Regional Government (KRG). Mahdi said in March the central government would not resume pumping Should Numan’s appointment be approved by parliament, "he will cer­ crude through a Kurdish pipeline to Turkey unless it reached a financial tainly serve to facilitate a deal with Kurds and the central government," agreement with the KRG. said political analyst Hisham al-Hashimi. "He is also a very experienced person in the oil industry and known for his integrity." Baghdad's state-run North Oil Company previously fed 150,000 barrels a day into the pipeline, which carries crude from the Kirkuk fields and Numan, 65, is the dean of the college of planning at the University of other reservoirs managed by the Kurdish authorities to the Turkish port Duhok in the Kurdish region and spent three decades at the University of of Ceyhan on the Mediterranean Sea. Mosul, the largest city in northern Iraq, now under control of Islamic State militants. The situation has been further complicated by the presence of Islamic State militants in northern Iraq who have allowed the Kurds to expand He told Reuters that he had also worked as a consultant for oil companies their control over the oil producing region of Kirkuk. •

2 APRIL 2016 Six Turkish Milita Men Killed B Remote Bomb on Syrian Borde

02 April 2016 / sputniknews.com ongoing effort to defeat the separatist Kurdish rebels and Ankara broke down in Kurdistan Workers’ Party (PKK), outlawed in July 2015, prompting Turkish authorities to Five Turkish soldiers and a member of a Turkey. launch raids in the Kurdish-majority south­ special operations team died in a bomb blast on Saturday during a security opera­ A military source told the Turkish Dogan eastern provinces. tion in the southern Turkish city of news agency that Kurdish insurgents had Turkish President Recep Tayyip Erdogan Nusaybin, local media reported. detonated the bomb remotely when security said that more than 5,000 rebels had been ANKARA (Sputnik) - The military operation forces entered a home in Nusaybin. killed over the same period of time, although pro-Kurdish lawmakers say the campaign was conducted in the Kurdish-dominated Some 350 service members have died in took a heavy toll on the civilian population.* city on the Syrian border as part of Ankara's clashes with PKK since a ceasefire between

APRIL 5, 2016

Iran-KRG relations in Kurdistan’s Region's oil through Iran will be Department of Foreign Affairs. resumed with the Islamic Republic “There is a month left for final of Iran after the Newroz holidays. Kurdistan to export agreement between the two Nazim Dabagh, the representa­ sides,” Akreyi added.“Talks about tive of the KRGs office in Tehran, exporting Kurdistan’s oil through said that talks with Tehran have yet oil through Iran Tabriz and Kermanshah provinces to reach a consensus. are progressing and in the final After sanctions against Iran rudaw.net -5/4/2016 months time, a Kurdish official told stage with only one month left for were lifted the Kurdistan Region Rudaw on Tuesday. both sides to sign the agreement." began to think about the prospect RBIL, Kurdistan Region - The “A delegation from the KRG Akreyi expects that the antici­ of exporting oil through Iran. EKurdistan Regional Ministry of Natural Resources met pated meeting will be held in the Dabagh says the oil pipeline Government (KRG) will start expor­ with Iran’s Ministry of Oil for talks Kurdistan Region’s capital Erbil. will be placed in Iran for exporting ting oil through Iran as part of an on exporting Kurdistan’s oil through In late March representatives of oil without revealing further details agreement due to be signed in a Iran,” said Abdullah Akreyi, head of the Kurdistan Region in Tehran said on the number of barrels that will be talks about exporting the Kurdistan exported per day. ■

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April 3, 2016 Syrian Kurds proceed with federal structures despite Turkish threats Erdogan not backing down on US support for Syrian Kurds

Week in Review AJvChlfJIR US Vice President MfuscnîcuëâfewT April 3, 2016 www.al-monitor.com' Joe Biden (L) and Turkish President Recep Tayyip urkish President Recep Tayyip Erdogan slammed the Obama admi­ Erdogan meet in Tnistration’s support for Syrian Kurdish rebels battling the Islamic State Washington, during a visit to Washington last week. March 31, 2016. Erdogan met with US President Barack Obama on the margins of the (photo by Nuclear Security Summit on March 31, after having been previously REUTERS/Joshua rebuffed in his request for a private meeting. US Vice President Joe Roberts) Biden, in a separate meeting with Erdogan, “reiterated that the United States considers the PKK [Turkey's Kurdistan Workers Party] a designat­ ed foreign terrorist organization, and the two leaders pledged to deepen EU countries as well as Australia, the United States and Canada were cooperation in the fight against all forms of terrorism, including the PKK.” present at last week’s hearing in Istanbul over the case against Dundar and [Cumhuriyet journalist Erdem] Gul.” The Turkish president made his case against the Obama administration’s policies at other forums around the US capital, including a dinner SYRIAN KURDS ESTABLISH GOVERNANCE STRUCTURES hosted by the Turkey-US Business Council for think tankers and former Fehim Tastekin this week examines the declaration of “the Federal US officials, as well as at events at the Brookings Institution, the Atlantic Democratic System of Rojava and Northern Syria, [which] would have a Council and in a meeting with American Jewish leaders. population of about 4 million and would incorporate Rojava's three can­ Washington got a taste of the Erdogan experience when the Turkish pres­ tons — Jazeera, Kobani and Afrin — as well as Tell Abyad and areas in ident’s massive security entourage “pushed, threatened, and kicked both northern Aleppo province that have been recaptured by Kurdish forces.” Turkish and Western journalists and protesters” prior to his speech at astekin explains, “This structure is being worked out by the Kurdish Brookings. As reported by Foreign Policy, “Brookings President Strobe Tpolitical movement despite Turkey’s threats. The Kurds are leading Talbott told a Turkish official that the organization was prepared to call off the creation of popular assemblies in places where Kurds are in the majo­ the visit even though Erdogan’s motorcade was already en route to the rity and the creation of constituent assemblies (councils of elders) elsew­ event.” The Turkish official intervened to de-escalate the confrontation here. For example, the first congress of the Sheba region convened Jan. outside Brookings to allow the speech to proceed. 28 and declared that it only recognizes the Obama later said, “I think the approach that they [the Turkish govern­ (SDF) set up by the People's Protection Units (YPG), Arab and Turkmen ment] have taken towards the press is one that could take Turkey down groups, and the Democratic Syrian Assembly that was formed to send a a path that is very troubling.” delegation to the Geneva peace talks. Also, after ridding Tell Abyad of IS, the Kurds established a 113-member assembly and an executive council The spectacle on Massachusetts Avenue brought home to Washington made up of seven Arabs, four Kurds, two Turkmens and one Armenian. policy elites the Turkish president’s anti-democratic and increasingly per­ ... Despite its enmity toward the PYD, the , sup­ sonalized approach to politics, which will be familiar to readers of Al- ported by Iraqi Kurdistan President Massoud Barzani, is pro-federalism Monitor’s Turkey Pulse. for a model.” etin Gurcan reports this week on a speech by Erdogan at the War Tastekin adds, “Kurds under PYD leadership are confident of their future MColleges Command, the most prominent educational institution of in Kurdish-majority areas. The Kurds have long debated the concept of the Turkish Armed Forces (TSK). “What raised eyebrows among the lis­ democratic autonomy formulated by Kurdistan Workers Party leader teners,” Gurcan writes, “was Erdogan’s deviation from the established Abdullah Ocalan. But this is not a subject familiar to Syria's tribal Arabs. practice of treating the ‘commander in chief’ designation as symbolic, in Kurdish sources say they have switched to federalism because many practice allowing the prime minister and the general staff chief to handle people could not understand what democratic autonomy and a cantonal security issues. For the first time, Erdogan used the term 'executive com­ system entail. The Kurds are an organized community that can handle the mander in chief1 — in other words, a functioning commander in chief. Last democratic autonomy institutions. They have acquired significant local year, Erdogan’s darts were aimed at the Gulenist movement. This year, governance experience over the past five years, starting with grass-roots the prime target was the West. He spoke of the hypocrisy of Western committees in neighborhoods and villages. Women play a major role in countries in combating terror. ‘No matter what we said, how much we Kurdish self-rule. Kurdish cantons have promoted a 40% quota for warned, they didn’t listen. At the end, snakes started to bite them and the women's participation in public affairs. Can this be done in regions where mines began to go off under their feet. Now you can see how those who women are denied public roles?...The Kurds are not insisting on includ­ chatter about democracy freedoms, rights and laws forget all about them ing locations that the YPG won’t be able to control in the federation. That when they get into trouble,’ he said.” is why, if liberated from IS, Raqqa could form a separate federal entity. Semih Idiz writes that Erdogan unleashed on foreign diplomats covering The same goes for El Bab, Menbic and Azaz, where Kurds are in the the trial of two Cumhuriyet reporters by saying, “This is not your country. minority and YPG control is out of the question. They are aware that any This is Turkey. You can only act within the consulate building or its bor­ attempt by the YPG to impose its rule over heavily Arab- and Turkmen- ders; the rest is subject to permission.” populated areas would be suicidal. There are already worrying signs of collective Arab tribal resistance to the Kurdish federal move. In those Idiz adds, “Erdogan was not happy to see US Vice President Joe Biden areas, the SDF made up of Arabs, Kurds and Turkmens promotes itself meet [Cumhuriyet editor Can] Dundar’s family during his visit to Turkey in as the core of the future Syrian army and tries to prove that it is in charge. January, especially after Biden reportedly told Dundar’s son that he had In short, the freshly introduced federal system will go through a series of ‘a very brave father he must be proud of.’ Washington continues to stress serious tests because of international considerations, the attitude of the that this case and other developments that undermine democracy in Syrian regime and the ethnic-sectarian fault lines of the region.” ♦ Turkey concern it deeply. The EU is being criticized for appearing lenient toward Turkey because it needs to cooperate with Ankara over the flood of refugees from Syria and other Middle Eastern countries. However, none of this has prevented EU diplomats from actively following certain cases in Turkey. The German ambassador and the consuls general of key

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April 5, 2016 Why Erdogan can't end PKK war Turkish President Recep Tayyip Erdogan’s personal agenda precludes a negotiated settlement with the Kurds, and a military solution remains just as out of reach.

Kadri Gursel April 5, 2016 TranslatorTimur Gôksel /www.al-monitor.com

urkish President Recep Tayyip Erdogan's months-long war against Tthe Kurdistan Workers Party (PKK) has become unbearably destruc­ tive and deadly, and the violence is threatening to spill over into western Turkey. The general picture emerging is that the PKK cannot be elimina­ ted militarily and no negotiated settlement with the organization is fore­ seeable. In this context of impasse, Turkey is trying to manage a crisis that becomes deeper and harder to control. The growing casualty toll among security forces is but one dimension of the crisis. During the last week of March, 21 soldiers and police were killed in the urban warfare raging in the southeast. Most of them were killed by PKK-made roadside bombs, A woman with children talks to soldiers in Baglar district, which in booby-trapped buildings, by vehicle-borne bomb attacks and by sniper is partially under curfew, in the Kurdish-dominated southeastern fire. According to official figures, fatalities among security forces since July have exceeded 420. city of Diyarbakir, Turkey, March 17, 2016. (photo by REU- TERS/Sertac Kayar) The situation is obviously extremely disturbing for Erdogan, who is seen as the proprietor of this war. He took on the PKK militarily and used the campaign to his political advantage. He persuaded voters that he and his Could "going to the end" in the Kurdish war mean the end of Erdogan's Justice and Development Party (AKP) were the only ones who could regime, or even the end of Turkey? A military solution is practically impos­ cope with the PKK terror threat, which the public suddenly perceived as sible. its No. 1 problem as the Nov. 1 elections approached. Then, what about a political solution? Never mind a political settlement — But now, Erdogan finds he cannot deliver his promised solution. The ter­ is it possible even to agree to a cease-fire with the PKK? In the current ror threat shows no sign of easing and the number of combat deaths circumstances, that goal, too, is out of reach. One can achieve a cease­ increases daily. Erdogan is to trying to persuade the public to accept the fire only through negotiations. But as long as Erdogan’s main political security forces1 fatalities by constantly invoking the significance of "mar­ ambition is his executive presidency, it seems impossible to conduct overt tyrdom" in Islam. He never misses an opportunity to emphasize how the or covert negotiations with the PKK. PKK is suffering disproportionate casualties. In 2016, Erdogan will submit to the parliament a draft constitution that Speaking March 18 in Ankara, he said Turkey had suffered more than 300 calls for an authoritarian presidency. If the draft goes through parliament, casualties since the war began. He added, “But do you know what we we will have a constitutional referendum. If not, Erdogan’s game plan have gained? We have demonstrated once again to friend and foe that calls once again for early elections. While passing through these phases, this is our land. This is a magnificent gain that can be compared only with Erdogan cannot reach an accord with the PKK without risking the nation­ the Battle of Gallipoli.” He said in a March 25 speech, “The number of our alist votes he badly needs. He would also jeopardize his plan to keep the martyrs has passed 300. But the number the terrorists have lost is at least pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party below the 10% vote threshold in 10 times as much.” an early election. rdogan has turned his accolades of martyrdom into his standard rhe­ ecause of all this, one must accept the reality that Turkey will continue toric in the war against the PKK. While talking of the Turkish republic, E to live in a civil war environment of great risks. As long as the war whose borders are defined by treaties, he is taking a risk when he says, B rages, the cost of a potential political settlement will continue to rise, “For a land to be a country, it needs the blood of martyrs.” Is he unaware regardless of whether Erdogan attains his ideal presidency — which that the Kurdish separatists, who have lost many more people, could actually means a dictatorship. adopt the same narrative? The PKK is raising the bar. In a March 29 radio message, PKK military This is Erdogan’s style. When he undertakes a tough challenge, he chief Murat Karayilan told his followers to escalate the fighting. He listed always says, “We will go to the end.” Is it possible for the Turkish forces Kurdish autonomy and the release of imprisoned PKK leader Abdullah to "go the end" of the war by totally eliminating the PKK? Is it possible, Ocalan as essential to resolving the war. given the realities of the Middle East, to find a military solution to Turkey’s Kurdish problem, similar to Chechnya and Sri Lanka? Given the balance Cemil Bayik, co-chair of the Union of Kurdish Communities, the highest of power that heavily favors Ankara, it is possible — but only theoretical­ political structure of the PKK, told The Times of London in mid-March that ly. the movement's basic goal is to smash Erdogan and the AKP. If Turkey tries to see this military battle through to the bitter end, we can Erdogan is using his war against the PKK as a tool for his presidential visualize the result. Take the destruction and death of the past eight agenda, bringing the country to the threshold of a crisis. It is urgent to months and multiply it by as much as 10. Terrorism would increase in sever the link between the war and his presidential agenda, but Erdogan major western Turkish cities. It is not far-fetched to predict tens of thou­ himself remains the major obstacle to that goal. ♦ sands of fatalities, and the destruction of even more Kurdish-populated Kadri Gursel is a columnist for Al-Monitor's Turkey Pulse. He wrote a towns. The number of displaced Kurds could exceed a million people. column for the Turkish daily Milliyet between 2007 and July 2015. He Another wave of migrants would flood Europe via Turkey, and Turkey's focuses primarily on Turkish foreign policy, international affairs and economy would suffer severely. Turkey’s Kurdish question, as well as Turkey’s evolving political Islam. Such a war could, of course, spill over to Syria and Iraq, and Turkey could On Twitter: @KadriGursel find itself confronting major powers. The PKK has sizable popular support bases in all countries where Kurds live. It is well-organized, has devel­ oped alliances with major powers and has no shortage of manpower. As such, it is able to absorb severe blows.

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L E F IG A R O

1er avril 2016 En Irak, la Turquie avance ses pions avant la bataille de Mossoul

THIERRY OBERLÉ # ÏhierryOBERLE ENVOYÉ SPÉCiAt À BASHIQA (KURDISTAN IRAKIEN)

DES MAISONS, des bâtiments publics et des véhicules en Lego et en Playmobil, le fleuve Tigre peint en bleu, cinq ponts en carton-pâte pour l’enjamber : la ma­ quette de Mossoul installée sur une table de la salle du centre des opérations mili­ taires ressemble à un jeu d’enfant. C’est pourtant bien la bataille pour la reprise de la deuxième ville d’Irak - aux mains de l’État islamique - que prépare la mili­ Encadrés par des instructeurs turcs, des Irakiens sunnites de la milice ce Hashd al-Watani («le rassemble­ Hashd al-Watani s'entraînent près du camp de Bashiqa. ment de la nation») dans le camp d’en­ trainement de Bashiqa, au Kurdistan chaque quartier de Mossoul Nous vou­ irakien, près de la ligne de front de la Ions récupérer notre ville prise par les ar­ plaine de Ninive, Et ce sont de vrais mis­ mes et qui sera demain libérée par les ar­ siles tirés par Daech qui ont tué un colo­ mes», dit le général. Le capitaine turc nel irakien le 16 janvier êt un soldat turc acquiesce. «Les Tprcs nous aident, ce le 26 mars. sont des gens sérieux à la mentalité mili­ Entouré de grillages et protégé à son taire proche de la nôtre», poursuit le gé­ entrée par des murs anti-attentats, le néral. Le capitaine semble satisfait. camp de Bashiqa aurait, selon ses res­ «Nous sommes des frères et des collè­ ponsables, formé 4000 combattants, gues. La religion nous rapproche. Notre ciens irakiens. «La Turquie est membre tous originaires de la région de Mossoul, mission est d’entraîner et de coordon­ de la coalition internationale, rappelle en prévision de l’offensive sur la « capi­ ner», commente-t-il, sans vouloir, Atheel al-Nujaifi, le patron de Hashd al- tale » de l’État islamique. La milice fon- bien entendu, être cité. Watani, qui brandit l’épouvantail des . dée par Atheel al-Nujaifi, le riche ex­ Membre de la coalition arabo-occi- milices chiites. Le soutien turc est rassu­ gouverneur de Mossoul, se veut dentale anti-Daeeh et de l’Otan, la Tur­ rant pour les habitants sunnites de Mos­ multiconfessionnelle, afin de dépasser quie est parvenue à s’immiscer dans le soul. Il est une garantie pour qu’il n’y ait les clivages religieux et multiethniques conflit irakien grâce à ses bonnes rela­ pas de vengeance après la libération de la qui fragmentent le pays, mais la plupart tions avec les Kurdes d’Irak. Le gouver­ ville, qui craint les exactions des milices des recrues sont des'Àrabes sunnites nement de la région autonome du Kur- sectaires. Nous avons des relais parmi les exilés au Kurdistan irakien après la dé­ civils. La population en a assez de Daech bâcle de juin de l’armée irakienne 2014 mais elle ne veut pas s’impliquer par peur devant les djihadistes. Le soutien turc de la violence des Wahadate al-hachd Les «formateurs» d’Ankara J est rassurant pour ach-chaabi (les Unités de protection po­ les habitants sunnites pulaire) liées à Téhéran. Elle n’a pas La troupe est logée dans des construc­ confiance en l’avenir. » tions provisoires et s’entraîne au milieu de Mossoul f | Après la Syrie, la confrontation indi­ des champs. Ellfe défile au pas cadencé, ATHEEL AL-NUJAIFI, recte entre la Turquie et l’Iran se propa­ le fusil-njitrailleur sur l’épaule, avec à EX-GOUVERNEUR DE MOSSOUL gera-t-elle à l’Irak à la faveur de la libé­ sa tête deux porte-étendards mousta­ ration éventuelle de Mossoul? Les plans chus tenant le drapeau irakien et l’ori­ distan entretient, en effet, des liens de reconquête de la « capitale » de l’État flamme de Hashd al-Watani frappé d’un commerciaux et politiques serrés avec islamique ne prévoient pas une pénétra­ aigle. L’exercice du join consiste à son puissant voisin. Il accepte, par soli­ tion des redoutables milices chiites dans s’emparer d’une ferme. Le fils d’un darité ethnique, la présence de bases ar­ Mossoul, mais Bagdad risque de faire paysan de Ninive joue le rôle du djiha- rière des indépendantistes kurdes du appel à ces dernières pour pallier les fai­ diste. Un scénario crédible! Coiffé d’un PKK türco-syrien, mais ne bronche pas blesses de son armée dans la phase de chèche, le volontaire se cache dans une lorsque Ankara bombarde des guérille­ progression des forces irako-kurdes. cahute en terre battue. L’assaut est don­ ros dans les montagnes de Qandil. Pour La place de l’ancien gouverneur dans né. Le «terroriste» est capturé sous le les partisans du président kurde Mas- la perspective d’une défaite de Daech regard silencieux de ses parents et d’un soud Barzani, les marxistes du PKK sont est, également, sujette à caution. Atheel instructeur... turc. des rivaux, notamment dans la région de al-Nujaifi est critiquée pour sa gestion, La milice présente la particularité Sinjar, en pays yazidi, où ils combattent jugée désastreuse et délétère, de la pro­ d’être encadrée par au moins une qua­ l’État islamique avec vigueur. De son vince de Ninive. « Bagdad veut nous em - rantaine de formateurs venus d’Ankara. côté, la Turquie voit dans le Kurdistan pêcher d’avoir une vraie force dans la L’influence de ces «associés» semble irakien un tremplin pour Ses produits et zone », proteste-il, tout en espérant en­ dépasser le cadre de la simple formation sa stratégie d’influence régionale. trer dans le bastion djihadiste «avant la militaire. Le général Hilal, le comman ­ En décembre, l’arrivée à Bashiqa d’un fin de l’année». Ses hommes devraient dant en chef du camp, un ancien de l’ar­ bataillon turc de plusieurs centaines de participer à la sécurisation de la cité. En mée de Saddam, s’exprime devant ses soldats équipés de véhicules blindés attendant, ils permettent à la Turquie visiteurs sous la surveillance du capitai­ avait provoqué l’indignation de Bagdad, d’avoir une carte dans une partie ira­ ne Ali, un officier turc tatillon flanqué de allié de l’Iran. Ankara avait justifié le dé­ kienne dont la complexité des jeux d’in- son fidèle traducteur. « Là qualité de no­ ploiement par la rotation des conseillers fluencfe explique, en partie, les difficul­ tre force est de représenter des familles de militaires chargés de soutenir les mili­ tés à balayer Daech. ■

8 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti Turquie: Erdogan demande le soutien européen contre les séparatistes kurdes

Washington, 1 avril 2016 (AFP) Sept policiers turcs ont été tués et au moins 27 personnes ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée jeudi à Diyarbakir, la plus grande ville du sud-est LE PRÉSIDENT TURC Recep Tayyip Erdogan a appelé jeudi à Washington de la Turquie à majorité kurde, une attaque attribuée aux séparatistes kurdes. les pays européens à soutenir la campagne de son gouvernement contre M. Erdogan a estimé jeudi que le monde entier devait s'unir pour combattre le les séparatistes kurdes, après un attentat à la voiture piégée qui a fait sept terrorisme, affirmant que les Kurdes étaient aussi dangereux que les combat­ morts dans le sud-est de la Turquie. tants du groupe Etat islamique. Son intervention devant le cercle de réflexion Brookings a été marquée par des La coalition internationale contre l'EI menée par les Etats-Unis en Syrie assiste heurts opposant des services de sécurité turcs à des manifestants et des jour­ les Unités de protection du peuple (YPG) -bras armé du principal parti kurde en nalistes. Syrie, le Parti de l'union démocratique (PYD)~ dans la lutte contre le groupe "Nous ne pouvons plus tolérer ça", a déclaré M. Erdogan à propos de l'attentat. jihadiste. "Les pays européens et les autres pays, j'espère, peuvent voir le véritable Mais la Turquie considère que les YPG sont des alliés du Parti des travailleurs visage derrière ces attentats", a déclaré le président turc, venu dans la capitale du Kurdistan (PKK). L'Occident ne doit pas considérer qu'il y a de "bons terro­ américaine pour participer au sommet sur la sûreté nucléaire organisé par ristes" sous prétexte qu'ils combattent les jihadistes de l'EI, a déclaré M. Barack Obama. Erdogan. •

Turquie: cinq soldats et un policier tués par le PKK dans le sud-est

Istanbul, 2 avril 2016 (AFP) aile militaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), "en représailles aux attaques de l'armée turque au Kurdistan". CINQ SOLDATS et un policier des forces spéciales ont été tués samedi L'explosion avait été déclenchée à distance, alors que la plupart des attentats dans un attentat à la bombe attribué aux rebelles du PKK à Nusaybin, dans récents en Turquie sont des opérations suicide. Neuf autres suspects avaient le sud-est de la Turquie à majorité kurde, a rapporté l'agence Dogan. déjà été arrêtés vendredi dans le cadre de l'enquête. Ces membres des forces de l'ordre participaient à une opération militaire dans Et une attaque à la voiture piégée vendredi peu avant minuit a encore fait un cette ville de la province de Mardin, quand une bombe laissée par des militants mort, plus au sud, dans la région: L'explosion du véhicule, dont il ne restait qu'un du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a explosé, a précisé l'agence de essieu carbonisé selon les images de la presse locale, a tué un ouvrier de chan­ presse. tier syrien et blessé 18 personnes près d'une base militaire près de Kiziltepe, Nusabayin est soumise au couvre-feu depuis la mi-mars, et es forces de l'ordre dans la province de Mardin, a annoncé l'armée. y mènent une opération d'envergure pour y combattre les activistes du PKK, qui Après une accalmie de deux ans, le conflit kurde a repris l'été dernier et des selon les autorités y ont creusé des tranchées et dressé des barricades. affrontements sanglants opposent les forces de sécurité aux rebelles du PKK Jeudi, un attentat à Diyarbakir, principale ville à majorité kurde du sud-est, avait dans de nombreuses villes du sud-est anatolien placées sous couvre-feu. déjà tué sept policiers et blessé 27 personnes lorsqu'une voiture piégée a Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé cette semaine que 355 mem­ explosé au passage d'un bus de police. bres de forces de l'ordre avaient trouvé la mort dans les affrontements qui ont Le responsable présumé de cet attentat a été arrêté samedi dans le quartier où repris dans la région depuis l'été. Il a également affirmé que 5.359 membres du l'explosion a eu lieu, selon la police. L'attaque a été revendiquée par le HPG, PKK avaient été tués, un bilan difficile à confirmer auprès d'autres sources. •

IA C R O IX 1ERAVRIL2016______Les Kurdes de Syrie ouvrent une représentation à Paris

Agnès Rotivel, — oi avril 2016 Washington. C’est ce qu’a déclaré le chef du www.la-croix.com Parti de l’union démocratique (PYD), Saleh Muslim, lors d’une visite à Paris où le parti, en e 17 mars, les Kurdes de Syrie ont décrété tant que tel, dispose déjà d’un bureau de repré­ Lque les trois cantons kurdes au nord de la sentation, dirigé par Khaled Issa. Syrie formaient désormais une fédération. Une initiative rejetée par Damas et l’opposi­ Le représentant du kurdistan Salih Ils espèrent qu’elle sera reconnue au niveau tion Muslim Muhammad et le responsable en international. france du PYD Khaled Issa lors d'une Cette initiative est rejetée à la fois par le régime Le représentant du kurdistan Salih Muslim conférence de presse le 31 mars à Paris. / de Bachar al Assad et par les groupes d’opposi­ ERIC FEFERBERG/AFP Muhammad et le responsable en france du PYD tion arabes, qui s’opposent à ce qu’ils considè­ Khaled Issa lors d’une conférence de presse le 31 rent comme un démantèlement de la Syrie. mars à Paris. Les Kurdes de Syrie sont depuis le début exclus kurde n'entend pas faire sécession. « Nous fai­ Les Kurdes de Syrie font cavalier seul et s’affir­ des négociations de paix à Genève. La Turquie sons partie de la Syrie et ne voulons pas une ment sur la scène internationale. Après avoir s’oppose à cette participation car elle considère sécession », a-t-il dit. « Mais la Syrie ne reviendra proclamé le 17 mars une région fédérale kurde, le le PYD comme une émanation du Parti des tra­ pas comme avant, le modèle de l’État centralisé Rojava, composé de trois cantons dans le nord vailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis est fini. Face aux plans de morcellement de la du pays (Afrine, Kobané, Djézireh), ils ont l’in­ 1984 la rébellion sur le sol turc. Syrie entre États alaouite, sunnite, etc., notre tention d’ouvrir d’ici à la fin du mois d’avril un projet de fédération est le seul moyen de garder Les Kurdes n’entendent pas faire sécession bureau de représentation en France, après en le pays unifié. Ce modèle peut être appliqué dans avoir ouvert un à Moscou et prochainement un à Saleh Muslim insiste sur le fait que la fédération le reste du pays ». ■

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Libération M ard i 5 Avril 2016

«neaueiTe MIDI HUI K M l> Répression Après trois mois de combats entre le pouvoir turc et le PKK, le désespoir s’est abattu sur Diyarbakir. Certains habitants ont été expropriés A Diyarbakir, dans la partie «ouverte» du quartier Sur, coupé en par le pouvoir turc, tandis que d’autres deux depuis trois mois, le 16 mars, photo jan schmidt-whitley. ciric ont vu leur maison détruite. police a dressé des barricades et niers mois ont laissé leurs traces. tendu de larges rideaux pour cacher Dans le vieux quartier de Sur qui en les destructions causées par les fut l’épicentre, tous se souviennent mais cela ne s’appelle pas expropria­ Par obus et des tirs de tanks. Partout de ces jours de teneur et de feu. «Ma tion ou nationalisation, c’est de la flottent les couleurs nationales tur­ RAGIP DURAN confiscation pure et simple», mur­ Envoyé spécial à Diyarbakir ques. «C’est quand même aussi notre mure Ahmet en soulignant que le drapeau à nous, les Kurdes, mais seul recours possible est de saisir le Ankara se considère sur une terre ■ Jk T ous vivons le 1915 des Conseil d’Etat. Mais cette institu­ / / l \ I Kurdes», soupire Ah­ ennemie et y hisse son drapeau tion, comme le reste du pouvoir ju­ comme sur une ville conquise», ex­ ' ' J. \ met, maître forgeron, diciaire, est désormais totalement plique un vieil homme. Assis sur les en évoquant cette année fatidique à la botte des islamo-conservafeurs qui marqua le début du génocide petits tabourets d’un café en plein de Recep Tayyip Erdogan, au pou­ air, les résidents de Sur regardent des Arméniens. Un de ses collègues voir depuis 2002. leurs maisons interdites d’accès renchérit: «C’est comme une nou­ malgré la fin des combats. La peur velle invasion mongole!» Les petits Jours de terreur est toujours là. commerçants et artisans de la me Entouré de son antique muraille de principale, Gazi, au cœur de la Le 26 mars, le DTK (Congrès de la basalte noir classée au Patrimoine société démocratique, un mouve­ vieille ville de Diyarbakir, la capitale mondial de l’Unesco, le cœur de la femme et mes trois enfants ont sur­ du sud-est de la Turquie en majorité ment regroupant l’ensemble des vécu pendant quarante-sept jours à cité se meurt, victime de là reprise organisations politiques et culturel­ peuplée de Kurdes, sont désespérés. la maison. Heureusement que j’avais depuis cet été de la «sale guerre» en­ les kurdes) tenait un congrès extra­ Officiellement, «l’opération anti­ déjà acheté des stocks d’aliments tre Ankara et les rebelles du PKK (le ordinaire au grand théâtre de terroriste» lancée en janvier dans le secs pour l’hiver. Les quinze derniers Parti des travailleurs du Kurdistan, Diyarbakir. Il riy avait guère plus quartier de Sur, dans le centre de jours, ils se sont réfugiés dans le sous- qui mène la lutte aimée contre An­ de 300 personnes dans la salle... la cité entourée de vieux remparts, soi du voisin. J ’ai négocié avec les po­ kara). Un conflit qui a fait plus Moins que le nombre des délégués. s’est achevée le 9 mars. Mais elle de 40000 morts depuis 1984. liciers, ils m’ont enfin donné l’autori­ peut reprendre à tout moment, Une semaine plus tôt, sation de rentrer trente minutes En 2014, le quartier était peuplé à peine 100000 per­ comme l’a rappelé le ministre de chez moi. J ’ai pris ma femme et mes de 121750 habitants, selon le recen­ sonnes s’étaient réu­ l’Intérieur. Et même si elles sont enfants et nous nous sommes sau­ sement. Il rien reste guère plus nies en périphérie de la ville à l’ap­ moins violentes et moins spectacu­ vés», raconte Osman, vendeur de de 30000, d’après la municipalité. pel du HDP, le principal parti laires, les interventions des forces souvenirs désormais sans clients. Il Les autres ont fui les combats et les prokurde, pour fêter Newroz. L’an­ de sécurité et les mesures d’urgence ajoute avec un soupir las : «Tu vois opérations de nettoyage des forces née précédente, ils étaient plus se poursuivent. cette chemise ? Je la lave tous les soirs spéciales de l’armée et de la police. d’un million. «Les gens sont débous­ En ce 26 mars, les autorités vien­ avec mes sous-vêtements depuis au Le quartier de Sur est . solés, las des violences, apeurés par nent de rendre publique une déci­ moins trois semaines. Je n’ai que ça désormais peuplé de de possibles attentats kamikazes sion datant du 21, le jour du comme habits, c’est tout ce que j ’ai gens désespérés, qui comme ceux qui visent, depuis cet «Newroz», le nouvel an kurde, dé­ pu emporter.» ne peuvent pas rentrer chez eux, été, les meetings et les manifesta­ crétant «l’expropriation urgente» Les bulldozers même si leurs maisons sont encore tions de notre parti», explique un des deux tiers du district au nom de rasent les bâti­ habitables. responsable local. la «sécurité nationale». «Je m’excuse Dans les ruelles latérales de Gazi, la ments trop en­ Les violents combats des trois der­ dommagés. Les

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décombres et les j|j|;j Libération M ard i 5 Avril 2016 restes d’une vie sont ensuite en­ tassés dans une. décharge sauvage installée près du Le PKK contesté, Ankara campus de l’univer­ sité. Des miroirs bri­ sés et une cabine de douche rappellent une salle de bain. jusqu’au-boutiste Des assiettes cassées évoquent une cuisine. Un album d’anciennes pho­ tos noir et blanc, jaunies, juste à Alors que la paix lers de paix lancés en 2012 semblaient côté d’oreillers, sont les ultimes ves­ semblait proche, pourtant sur le point d’aboutir. Ja­ tiges d’une chambre à coucher. «J’y Erdogan a sorti mais, après plus de trente ans de étais trois fois au petit matin et, à guerre entre le PKK et l’Etat turc, une chaquefois.j’ai vu une vieille femme l’artillerie lourde pour issue n’avait été aussi proche. qui se promenait autour des débris. réprimer les rebelles Mais lors des élections législatives Elle tentait de retrouver ses vête­ kurdes, dont la stratégie du 7 juin, le Parti démocratique des ments et ses souvenirs», raconte un offensive fait débat en peuples (HDP), prokurde, obtient 13% journaliste local. interne. des voix et gagne 80 députés au Par­ lement. S’il reste vainqueur, le Parti Trouble spéculation islamo-conservateur de la justice et immobilière e Parti des travailleurs du Kur­ du développement (AKP) d’Erdogan Les autorités, qui reconnaissent la distan (PKK) est-il allé trop loin perd la majorité absolue. «Erdogan perte de 72 policiers et soldats, af­ firment que 286 membres du PKK Len portant, ces derniers mois, misait sur le fait que les habitants du le combat au cœur de villes du sud-est ont été «neutralisés» durant les sud-est, majoritairement kurdes, al­ combats. Une version de la Turquie? A Diyarbakir, le laient voter soit pour l’AKP, soit pour que nombre d’habi­ reproche est fréquemment formulé le HDP, au détriment des autres par­ tants de la ville ré­ par certains habitants, y compris ceux tis. Mais avant même les élections, il cusent. «Ceux qui militent pour la cause kurde. s’est rendu compte que cela ne suffirait qui ont été tués, «Bien sûr que je veux que mes droits pas à lui assurer la majorité», expli­ c’étaient les jeu­ soient respectés et le Kurdistan re­ que Olivier Grojean, maître de confé­ nes de notre connu. Mais, selon moi, le PKK rences à la Sorbonne. quartier... La n’adopte pas la bonne stratégie. La Le 20 juillet, un attentat à Suruc guérilla du PKK preuve, c’est qu’il n’obtient pas de ré­ achève de briser l’élan. Attribué par n’était pas venue sultats alors que les civils sont pénali­ le gouvernement à l’Etat islamique ici», raconte un sés», expliquait récemment Mihemed (El), il provoque une réaction du PKK employé de banque ■ Ronahi, un sociologue de 36 ans. Le qui accuse le gouvernement de corn- à la retraite. «Quand même reproche a été formulé par Mu­ plicité avec les jihadistes. Après ils ont commencé à dresser des bar­ rat Karayilan, responsable militaire de nouvelles législatives qui ont vu le ricades et creuser des fossés, au nom du PKK et membre du bureau exécutif HDP conserver 59 députés, les affron­ de l’autonomie du quartier et pour de l’Union des communautés du Kur­ tements sporadiques s’intensifient en empêcher la police d’y entrer et distan (KCK) : «C’était une erreur d’en­ novembre, avec, en première ligne, d’arrêter leurs camarades, nous trer de cette façon dans les villes. Il les jeunes du PKK, soutenus par des nous sommes opposés en leur disant aurait fallu procéder différemment», combattants aguerris du mouvement. que les Turcs viendraient et détrui­ a-t-il déclaré le 29 mars à l’agence raient nos maisons», ajoute un d’information de l’Euphrate. Renfort. Leurvolonté d’affronter les pharmacien qui dénonce une Face au PKK le pouvoir turc mené par forces de sécurité turques tient aussi «guerre contre notre kurdité, contre Recep Tayyip Erdogan a fait preuve au succès de Kobané, en Syrie. Rem­ notre histoire, notre patrimoine» d’une intransigeance absolue, assié­ portée contre l ’EI après plusieurs mois menée par le pouvoir. geant et plaçant sous couvre-feu les de combats médiatisés, la bataille a D’aucuns dénoncent aussi de trou­ quartiers de Diyarbakir, Cizre ou Nu- mobilisé des milliers de Kurdes venus bles intérêts de spéculation immo­ saybin, où des jeunes avaient creusé en renfort depuis la Turquie. Ils ont bilière. «J’ai un parent qui travaille bénéficié du soutien de la coalition in­ à la préfecture, il m’a dit que les pro­ des tranchées et monté des barrica­ ternationale, dont la France, qui a moteurs qui s’occupent d’enlever les des. Des hélicoptères, des chars et des multiplié les bombardements et ies débris construiront ensuite les nou­ véhicules blindés ont été mobilisés. largages d’armes et de munitions. veaux bâtiments. Ils ont déjà été sé­ Les activistes kurdes affirment que Cette aide, et la renommée obtenue lectionnés il y a plus de six mois.» des dizaines de civils ont été tués par Sans cesse revient la même interro­ des policiers ou des soldats. Des cada­ par les combattants kurdes pour leur gation. «Pourquoi les soldats et les vres sont restés plusieurs jours dans lutte contre les jihadistes à Kobané, policiers se comportent-ils comme les mes sans que leurs proches ne ont ulcéré Erdogan. Bien plus que les des occupants et des pilleurs ?» puissent les récupérer. menaces de l’EI, il redoute que les ter­ Ahmet, le maître forgeron dont ritoires kurdes autonomes syriens ne l’atelier n’existe plus, garde son Briser l’élan. Quelques mois plus s’étendent et débordent en Turquie. sang-froid : «Peu importent les dé­ tôt, au printemps 2015, les pourpar­ LUC MATHIEU gâts matériels. On va reconstruire et on recommencera à travailler nor­ malement. Mais nos cœurs qui ont été sauvagement brisés, qui donc pourra les soigner ?» ♦

11 Revue de Presse-Press Revieiv-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti NOW. 6 April 2016 Deadly rebel shelling batters Aleppo Kurdish quarter At least 14 civilians, including women and children, were killed in the mortar barrage on Sheikh Maqsoud.

6 APRIL 2016 a vital rebel supply route that Kurdish YPG https://now.mmedia.me forces have attempted to cut in recent months. Also known as "Death Road," the Castello BEIRUT - Rebel factions have launched a Highway spans the northern edges of Aleppo. bloody mortar barrage on the Kurdish enclave Since regime forces cut off rebel supply lines in Aleppo that killed and wounded dozens of leading southward into the city from Turkey, the civilians, including women and children. dangerous thoroughfare has served as the only Insurgent factions operating outside Aleppo’s supply line into its rebel-held western sectors. Sheikh Maqsoud commenced a fierce offen­ The Kurdish ANHA news agency—which is sive on the Kurdish-populated district in the closely affiliated with the YPG—also reported north of Syria’s second city at 5:00 a.m. 14 civilian casualties in what it called the Tuesday morning, according to the Syrian “heavy and indiscriminate” bombardment of Observatory for Human Rights. Sheikh Maqsoud. The monitoring NGO tracking developments in , ^ l/> The ruling Movement for a Democratic Society the war-torn country reported Wednesday that u rtf'-- ■ & Vim " T (TEV-DEM) political coalition of the de-facto the ensuing clashes between the Al-Nusra autonomous Kurdish regions of northern Syria Front and other insurgent factions on one side strongly condemned the assault as well as and the Kurdish People’s Protection Units “international silence in the face of massacres.” (YPG) on other have left nine combatants dead. “We call on international parties... to put an Civilians in the besieged Sheikh Maqsoud dis­ end to massacres being committed against trict, however, have suffered the most from the civilians in this district,” the statement said. assault, as rebel groups have pounded the neighborhood with a withering mortar barrage. Tensions have ratcheted up between the YPG and armed opposition groups in and around According to the Observatory, at least 14 Sheikh Maqsoud. (image via Syrian Observatory for Human Rights) Aleppo after Kurdish troops in February rolled Sheikh Maqsoud residents—including three back anti-Syrian regime rebels from a number children, an elderly woman and a pregnant of their positions in a thin corridor of territory woman—were killed by the ongoing shelling. some photos on its Facebook page showing north of Aleppo near the Turkish border. “The number of dead is expected to rise since dead and injured civilians, including young chil­ Syrian rebel groups have accused the YPG of over 50 people were injured, including at least dren. coordinating its offensives with Damascus at 20 children, some of whom remain in critical Meanwhile, videos circulated on social media the expense of the "revolution," while the Kurds condition,” the report added. showed rebels gathered outside Sheikh and their allies insist they are "rescuing" vil­ The Observatory also posted a series of grue- Maqsoud launching round after round of mor­ lages from Nusra and Ahrar al-Sham. • tars into the Kurdish enclave, which lies next to

Newsweek [ April 6, 2016 Erdogan: Strip PKK Supporters of Turkish Citizenship

By Jack Moore On 4/6/16 take all measures, including stripping sup­ http://europe.newsweek.com porters of the terrorist organization of their citizenship,” Erdogan said in a speech to urkey President Tayyip Recep lawyers in Ankara on Tuesday. T Erdogan on Tuesday proposed strip­ “These people don't deserve to be our ping the citizenship of supporters of citizens. We are not obliged to carry anyone over.” the outlawed Kurdistan Workers’ Party engaged in the betrayal o f their state and He also argued for pro-Kurdish politi­ (PKK) as the conflict between the group their people.” cians to have their immunity from prosecu­ and the country’s authorities rages on. The comments came a day after Erdogan tion stripped, calling for the Turkish parlia­ “Perhaps we are dying one by one, but at ruled out new peace talks with the group ment to “immediately” act. Turkey’s ruling least we are killing them in their tens, twen­ designated as an extremist organization by Justice and Development Party (AKP) has ties and thirties. This is continuing like that. Turkey, the EU and the U.S. In his speech on accused the pro-Kurdish HDP party of ■=> To prevent them from doing harm we must Tuesday, he said that “this state has nothing

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■=> holding close links to the PKK and sup­ “Supporters [of terror] who pose as aca­ of imprisoned PKK leader Abdullah Ocalan. porting extremist attacks against Turkish demics, spies who identify themselves as Since the collapse of the ceasefire, the authorities. journalists, an activist disguised as a politi­ group’s members have conducted attacks He also reiterated his criticism of acade­ cian... are no different from the terrorists against Turkish authorities in majority- mics and journalists for supporting the PKK who throw bombs,” Erdogan said. Kurdish regions in southeast Turkey, while and opposing Turkey’s military operation The conflict between the PKK and its affiliate, the Kurdistan Freedom Falcons, against the group in southeastern Turkey, Turkish authorities has left almost 40,000 also known as TAK, has claimed responsibi­ in which activists said Turkish forces killed dead since 1984. Until July 2015, a ceasefire lity for two bomb blasts in the Turkish capi­ hundreds of civilians in an operation that had been observed between the two sides tal Ankara in recent months. ■ Ankara said had ceased in February. since the end of October 2012 at the behest

A boy stands near a destroyed building in Cizre in March.

Dirayet Tashdemir, a member of Turkish parlia­ Information Agency. ment from the pro-Kurdish People's He estimated the death toll in the town less than 2 miles north of the Syrian border at nearly 300 residents. Eighty-six have died in the Democratic Party (HDP)said that around 600 Sur district of the unofficial Kurdish capital of Diyarbakir, followed by people were killed in the Kurdish regions of 74 in Idil and 32 in Nusaybin, he added. Turkey, and 99 of them were children. "In total, around 600 people have been killed in the Kurdish regions, and 99 of them were children," Tashdemir stressed. sputniknews.com — 07 AVRIL 2016 Relations between Ankara and the Kurds, who comprise some 25 percent of the country's population, have been progressively worse­ ning. Ankara has been carrying out a campaign against the Kurdistan MOSCOW (Sputnik) - Four-fifths of the Kurdish town of Cizre has Workers' Party (PKK), which seeks to create a Kurdish state in parts of been destroyed as a result of the Turkish crackdown on the minority, Turkey and Iraq, since the summer of 2015 following a deadly suicide a member of Turkish parliament from the pro-Kurdish People's attack in Suruc. Ankara considers PKK a terrorist organization. Democratic Party (HDP) said Thursday. In February, Kurdish activists claimed Turkish troops had burned "80 percent of Cizre is already destroyed, including even those some 150 civilians to death in basements in the town of Cizre in the parts that were not under a blockade before," Dirayet Tashdemir told southeastern Turkish province of Sirnak. • reporters at a press conference in Rossiya Segodnya International

13 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti Syrie: 18 morts dans un bombardement rebelle sur un quartier kurde d'Alep

Beyrouth, 6 avr 2016 (AFP) Les rebelles, dont le groupe islamiste Ahrar al-Sham, allié à Al-Qaïda en Syrie, ont poursuivi mercredi leur bombardement de Cheikh Maksoud qui surplombe DIX-HUIT CIVILS, dont une femme enceinte et trois enfants, ont été tués les zones du régime, a fait savoir l'OSDH dans un bombardement rebelle sur un quartier kurde de la ville d'Alep, Selon M. Abdel Rahmane, les rebelles tentent de prendre le contrôle du quartier dans le nord de la Syrie, a indiqué mercredi l'Observatoire syrien des car il leur permettrait d'avoir "une rampe de lancement pour les attaques" sur les droits de l'Homme (OSDH). forces gouvernementales. Cette attaque survenue mardi a également blessé 70 personnes dont 30 La ville d'Alep, ancienne capitale économique de la Syrie, est divisée depuis enfants, a précisé l'OSDH, ajoutant qu'elle violait l'accord de cessation des hos­ 2012 entre quartiers rebelles et zones détenues par les forces du régime de tilités entré en vigueur le 27 février. Bachar al-Assad. "Un bombardement majeur a fait 18 morts parmi les civils mardi, dont trois Les Kurdes, qui représentent environ 15% de la population syrienne, ont tenté enfants, une femme enceinte et une dame âgée", a indiqué l'Observatoire. "Il d'éviter la confrontation avec les deux parties depuis le début du conflit en 2011. s’agit d'une violation très claire du cessez le feu”, a déclaré son directeur, Rami Mais la montée en puissance du groupe Etat islamique, qui s'est emparé de Abdel Rahmane. larges pans de territoire, les a conduits a combattre les jihadistes dans certaines L'attaque visait le quartier à majorité kurde de Cheikh Maksoud, où quelque régions. 50.000 habitants sont pris au piège entre les quartiers contrôlés par le régime et Le conflit syrien a fait plus de 270.000 morts et plusieurs millions de déplacés les zones des rebelles. depuis 2011.•

QOILPRICEÊ I Q S f The No 1 Source for Oïl & Energy News 7 April 2016

wealth. There isn’t much Baghdad can do about this legally, because constitutionally The Battle Is On For Control Kirkuk can launch its own oil company if it starts producing over 100,000 barrels of oil per day. It already produces over 150,000 Of Iraq’s Oil-Rich Kirkuk bpd. It’s all about the oil, and Kirkuk is home to By Charles Kennedy for Oilprice.com now showing support for a referendum that about 10 percent of Iraq’s total reserves of 07 April 2016 could change the status of this oil-rich venue 140 billion barrels. and bring it closer to Iraqi Kurdistan—or at nd now Baghdad will start punishing s fighting rocks northern Iraq’s oil-rich least further out of Baghdad’s grip. AKirkuk for its disloyalty. It’s already deci­ AKirkuk area, and air strikes attempt to The referendum would decide whether ded that it won’t allow the province any bud­ take out Islamic State positions, the dust will Kirkuk would become part of Iraqi Kurdistan, get for railway development, which is much- likely either settle in favor of the Iraqi Kurds, or whether it would simply seek greater auto­ needed. It’s not a brilliant move on who have played a key role in protecting this nomy from Baghdad—especially when it Baghdad’s part, and will likely only streng­ area from the ISIS advance and who could comes to its oil wealth. But many still favor then the resolve for a referendum as the use Kirkuk to cement their independence union with Iraq. The same referendum will be move is seen to be an overt attempt to keep ambitions, or in favor of Baghdad, which held in Iraqi Kurdistan, which will decide the Kirkuk from taking on strategic projects. knows that the loss of Kirkuk means the loss question of independence from Iraq. The Baghdad is also hitting out at the Kurds of northern Iraq. referendum could take place by the end of by holding back 150,000 bpd from being Last weekend, military operations targe­ this year. exported from Kirkuk, through Iraqi Kurdistan. Essentially, the Iraqi’s have turned ting ISIS in northern Iraq took out some 60 It has not fallen on blind eyes among the off the northern taps. This strikes out at an Islamic State fighters, according to Iraqi local leadership of Kirkuk that the Kurdish already stretched budget for the Kurds who security forces, both in the provinces of Peshmerga have been the key force keeping were also hoping to add 150,000 bpd to their Nineveh and Kirkuk— both oil venues. them safe from ISIS. supply this year, but will likely have to settle Some 30 militants were reportedly killed here is a vacuum right now in the north for 100,000 bpd. In all, that would mean in air strikes near Nineveh’s Qayyarah oil Tbecause the Iraqi army was forced lar­ 200,000 bpd less going through Iraqi field. gely to retreat when ISIS moved in the sum­ Kurdistan, and it had already lost big with a While ISIS has terrorized northern Iraq— mer of 2014, leaving the Peshmerga in pipeline problem that saw the Kirkuk-Ceyhan a swathe of territory that lies between that charge—at least in areas that are closer to leg closed down for the month. controlled by the Kurdistan Regional the Kurdish borders. Baghdad is trying to starve them out by Government (KRG) and the central govern­ Baghdad has been trying to prevent this holding back oil. It’s taking a gamble here ment in Baghdad—since June 2014, the for some time— most notably since the Kurds because it needs the Kurdish Peshmerga to Sunni jihadist group is only the immediate started exporting their own oil unilaterally, protect Kirkuk from ISIS—but it’s a gamble threat to this area. The real game here, once bypassing the Iraqi central government and Baghdad thinks it will win because it knows the dust settles, is between Baghdad and getting product to market directly through exactly how important Kirkuk is to the KRG’s Erbil, the Iraqis and the Iraqi Kurds. Turkey. independence ambitions. With Kirkuk’s oil, And as ISIS loses ground to the combi­ But the pipeline that runs through Kirkuk Kurdistan has a better chance of going it ned force of the Iraqi military and the Kurdish concerns both Baghdad and Erbil. alone. But whether the Peshmerga will keep Peshmerga, this end game is getting closer Kirkuk has already decided it wants its fighting if they aren’t being paid is another to its climax. own oil company, which means separating question. Kirkuk is multi-ethnic, so winning it over off from the Iraqi North Oil Company (NOC), When they root out ISIS, that’s when the has been more challenging, both for and the Kurds are publicly supporting real game will begin. ■ Baghdad and for Erbil. But fair percentages Kirkuk’s bid, which is intended to gain more of all ethnic groups in the disputed city are localized control over the province’s oil

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THE HHEElNlCTOM POST 4 a v r i l 2016

L’intervention russe de septembre 2015 et le Quand Vladimir Poutine rapprochement de Moscou avec les Kurdes a obligé Washington à créé, le 11 octobre 2015, les "Forces démocratiques syriennes"(FDS), est le mieux placé pour coalition composée des YPG kurdes, de com­ battants arabes rebelles et de chrétiens jouer la carte kurde syriaques. Quand Washington accroît son soutien aux Kurdes syriens sans trop fâcher syrienne Ankara Les Forces Démocratiques Syriennes appa­ Tchétchénie. raissent en effet comme un cache-sexe destiné à combler l’ascendant militaire sans équi­ Qu'on y songe, le soutien discret des Russes Olivier d'Auzon 04/04/2016 voque des combattants kurdes dans les com­ au PKK, poursuivi après 1991 et croissant Ecrivain, juriste et consultant auprès de la bats au sol contre Daech. Et il va sans dire que depuis 2015, est un moyen de freiner la tenta­ Banque mondiale, auteur du livre "Le grand ces combattants cultivent une affinité certaine tion turque visant à déstabiliser le Caucase échiquier de Poutine" avec les Russes, les Iraniens et le régime de russe, et notamment la Tchétchénie, via le www.huffingtonpost.fr Damas. Ces combattent obligent du reste la développement de mouvements djihadistes, coalition internationale emmenée par les confie Caroline Galactéros, experte en géopo­ Etats-Unis et leurs alliés sunnites à revoir ses n le sait, la Russie, Moscou est le premier litique dans son blog "Bouger les lignes". Opays à avoir accueilli sur son sol un plans. La carte kurde des Russes est autrement plus bureau représentant le PYD ayant le statut En clair, la stratégie de la coalition qui visait à mortelle que la carte tchétchène des Turcs. d'organisation non gouvernementale. faire tomber rapidement le régime de Bachar Par ailleurs, on soulignera volontiers qu'au La situation est assurément asymétrique. De El-Assad pour disloquer la Syrie en plusieurs Nord d'Alep, les combattants kurdes ont fait, alors que la Turquie est plus petite que la entités pro-américaines s'est heurtée à l'inter­ avancé couverts par l'aviation russe contre les Russie, les Kurdes en Turquie sont 12 à 18 fois vention russo-iranienne. plus nombreux que les Tchéchènes en Russie. rebelles d'al-Nosrah et de Ahrar al-Sham. Dès lors les Etats-Unis sont acculés à privilé­ La Russie cherche également à compenser gier des mouvements tactiques contradic­ Et c'est ainsi que le PYD, directement lié au l'emprise américaine au Kurdistan irakien en toires et politiquement bien aléatoires. PKK turc, a bel et bien compris que les ten­ établissant un Kurdistan concurrent en Syrie sions entre Ankara et Moscou leur donnaient qui pencherait du côté de Moscou. Cela passe par un soutien multi-cartes afin de des moyens de pression en fournissant des se ménager une marge de manœuvre politique e soutien Russe aux Kurdes syriens armes aux YPG. minimale fort utile pour les négociations rela­ contrarie les velléités impériales de la L tives à l'avenir de la Syrie. Dans ce contexte, Moscou menace Ankara Turquie islamo-conservatrice de Recep d'une déstabilisation accrue de l'Anatolie du Erdogan et il tend aussi à compenser l'em­ 'où les efforts désespérés à soutenir des Sud-Est, car rien n'indique que les lance-gre­ prise américaine au Kurdistan irakien en éta­ Dacteurs que tout sépare à l'instar de la nades de types RPG-7 fournis par la Russie blissant un Kurdistan concurrent en Syrie qui Turquie et des Kurdes. Pour l'illustrer on sou­ pour la Syrie ne puissent pas à l'avenir se pencherait du côté de Moscou. Pour mémoire, lignera volontiers que, lors de la bataille retrouver aux mains du PKK turc. le levier kurde des Russes remonte à d'Alep de février 2016, les Kurdes étaient Et dès lors, la Turquie a t-elle des raisons de Catherine II qui déjà utilisa les guerriers accompagnées au sol par des conseillers amé­ s'inquiéter que des armes plus perfectionnées kurdes pour sécuriser les frontières du Sud de ricains qui leur apportaient un soutien logis­ ne tombent à l'avenir dans les mains du PKK, la Russie. A partir de 1804, les combattants tique destiné à leur permettre de reprendre à l'instar des missiles portatifs anti-chars kurdes s'allièrent aux troupes tsaristes lors l'ascendant sur les "rebelles" que les Etats- (Kornet) ou anti-aériens (Strelaou Igla). des conflits armées entre l'Empire russe et Unis soutiennent par ailleurs d'une main l'Empire ottoman. lâche mais néanmoins sans équivoque, sou­ La vengeance est un plat qui se mange froid. ligne Caroline Galactéros. Ankara et Washington en savent quelque En 1923, l'URSS créa même le "Kurdistan chose. rouge", à cheval entre l'Arménie et Et il y a plus, le soutien logistique de l'Azerbaïdjan, rappelle Caroline Galactéros. Washington consistant à rendre possible la Au lendemain du crash du Sukhoi Su-24, jointure un entre Afrin et Kobané était abattu à quatre kilomètres de la frontière otto­ Quand les Américains, sont empêtrés apporté alors même que les combattants YPG mane par un missile air-air tiré par un chas­ dans les contradictions de leurs avançaient au sol en étroite coopération avec seur turc F-16 en novembre 2015, Vladimir alliances, comme le montre la question l'armée de Bachar El-Assad et sous la protec­ Poutine avait martelé: "Nous savons ce que des Kurdes syriens tion de l'aviation russe. nous devons faire”. Comment soutenir tout à la fois durablement "Le levier kurde" est utilisé par tous les t la réponse du berger à la bergère passe les Kurdes syriens appuyés par le PKK et la acteurs, Russie et États-Unis en tête Eassurément par le levier du PKK turc via le Turquie membre de l'OTAN? L'alliance PYG syrien et par la fédéralisation de la Syrie. Occidentale n'en n'est pas à une contradiction A plus long terme, deux Kurdistan vont émer­ prêt. Pour preuve, la bataille de Kobané où ger comme quasi-Etats autonomes au sein de Dans ce contexte, pour Recep Erdogan, la l'aviation américaine avait aidé les troupes nations irakienne et syrienne progressive­ fédéralisation de la Syrie se traduirait pour la kurdes assiégées dans cette ville qui se trouve ment confédéralisées. Turquie par la création à sa frontière Sud d'un pourtant à la frontière avec la Turquie. quasi-Etat kurde allié du PKK et reconnu par De fait, Erbil regarderait vers Washington la communauté internationale. Ce dernier Dans le même temps, Ankara elle militait tandis que Afrin, Kobané et Djéziré auraient ayant du reste participé activement à lutter volontiers pour entraver les actions du PKK à les yeux rivés vers Moscou. Kobané . Et s'agissant de la Syrie, Ankara contre l'Etat islamique, explique Caroline Dans ce contexte, le PKK turc, renforcé par choisit d'ouvrir sa frontière Sud aux rebelles Galactéros. l'existence d'un Kurdistan syrien et un soutien islamistes tels que Front al-Nosrah et Arhar Les Russes enrayent la tentation turque de russe officieux, pourrait constituer une al-Sham que les Kurdes syriens combattent! déstabiliser le Caucase russe, et notamment la menace politique lourde tant pour >■

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>- la Turquie de Recep Erdogan que pour le d'interlocuteur incontournable dans un De fait, Vladimir Poutine s'il parvient à obte­ Kurdistan irakien de Barzani. Ce qui constitue monde qui se veut multipolaires tout en frei­ nir de Washington que l'Armée syrienne ne assurément un moyen très sûr de saborder nant la déstabilisation régionale au profit des sera pas démantelée ou encore que le parti discrètement la tutelle américaine au Levant, alliés sunnites de Washington. Baas ne soit pas dissout et que le régime syrien soit maintenu, il est en passe de réussir souligne Caroline Galactéros. u'on se le dise, la Russie a très largement haut la main son pari. Moscou se doit de préserver ses intérêts stra­ Qrempli ses objectifs militaires en Syrie. tégiques et énergétiques dans la zone et de Tandis que Washington a été progressivement Et dans ce contexte, on l'aura compris la ques­ conforter son statut d'interlocuteur incon­ acculé à devoir reconnaître tout à la fois tion kurde n'est pas étrangère à la consolida­ tournable l'échec de son plan régional et son incapacité tion d'un nouvel équilibre au Moyen-Orient à freiner les ardeurs des Russes. Etant qui est somme toute très favorable à la Russie. On le sait, ce qui compte pour Moscou, c'est entendu que Washington, flanqué d'un allié de préserver avant tout ses intérêts straté­ turc partiellement incontrôlable, ne saurait giques et énergétiques dans la zone. Et il y a entraîner l'OTAN dans une confrontation plus, Poutine se doit de conforter son statut directe avec Moscou.

LEXPRESS 6 AVRIL 2016

Pourquoi les Kurdes sont UNE ALLIANCE QUI HÉRISSE LA TURQUIE Cette alliance, fondée sur la realpolitik, hérisse la Turquie, où vivent de 12 à 15 mil­ incontournables dans lions de Kurdes, dont l'organisation princi­ pale, le PKK, est en guerre ouverte avec le gouvernement d'Ankara et continue d'être la lutte contre Daech rangée parmi les mouvements terroristes par les Etats-Unis et l'Union européenne. On n'en Par Christian Makarian,le 06/ 04/2016 est plus à une contradiction près... Le cauche­ http://www.lexpress.fr mar de la Turquie est évidemment de voir un Etat kurde se créer de facto en Syrie, ce qui es Kurdes sont aujourd'hui un élément aurait des répercussions immédiates sur son Lclef de la stratégie américaine contre le propre sol. groupe Etat islamique. De quoi susciter la colère de la Turquie, qui craint leurs velléi­ En 1920, le traité de Sèvres, qui démembrait tés indépendantistes. l'Empire ottoman, avait prévu la création d'une entité kurde; le traité de Lausanne La vérité est toute nue: en Syrie, comme en (1923) mit fin à ce rêve éphémère. Or cet Irak, il faudra faire avec les Kurdes. Les espoir renaît aujourd'hui dans les décombres modalités, en revanche, apparaissent revê­ de la Syrie. Recep Tayyip Erdogan est tues de complexité - c'est tout l'enjeu de la déchaîné contre la ligne adoptée par les Etats- bataille qui s'annonce pour la reconquête des Unis. deux "capitales" de l'Etat islamique, Raqqa (Syrie) et Mossoul (Irak). Dans la situation Très structurés, les combattants kurdes DES RELATIONS AMBIGUËS AVEC DAMAS actuelle au Moyen-Orient, les Kurdes présen­ sont indispensables dans la lutte contre tent trois caractéristiques très appréciables. Daech.afp.com/Safin Hamed Mais les Kurdes, qui tiennent désormais les trois quarts de la frontière syro-turque, font Ils constituent la seule ethnie susceptible de aussi bien le jeu des Russes. Vladimir Poutine combattre Daech de part et d'autre de la fron­ Depuis le début du conflit syrien, les Kurdes voit dans la montée en force des Kurdes un tière entre la Syrie et l'Irak, ce qui leur n'ont cessé de s'imposer comme un élément excellent moyen d'exaspérer la Turquie, cou­ confère en partie la même configuration géo­ clef de la stratégie américaine contre Daech. pable d'avoir abattu un avion russe. En graphique que l'Etat islamique et les rend En sus des livraisons d'armes qu'ils effec­ échange, le PYD, principale formation kurde directement opérationnels. tuent, des forces spéciales présentes sur place de Syrie, attend de Moscou une attitude com­ Ils disposent d'organisations structurées (le et du soutien financier qu'ils apportent, les préhensive à l'égard de ses velléités d'autono­ parti PYD syrien, qui a mis sur pied une force Etats-Unis ont dépêché à Kobané l'envoyé mie. armée conséquente, le YPG, ainsi que les spécial du président Obama Brett McGurk, en peshmergas du Kurdistan irakien) et d'un ter­ février dernier. Dans cette configuration, le PYD entretient ritoire quasi indépendant, dirigé depuis Erbil avec Damas des relations pour le moins (Irak), dans une zone qui est pourvue de ses La carte kurde est jugée cruciale à ambiguës, ce que montre une certaine man­ propres ressources pétrolières. Ils ont rem­ Washington, d'autant plus que, après l'effon­ suétude du dictateur syrien, prêt à tout pour porté à ce jour plusieurs victoires contre drement des forces d'opposition syriennes dû réduire l’emprise sur le terrain de ses oppo­ Daech, symboliques ou décisives: à Kobané au pilonnage des Russes, cette composante du sants directs. Mais il y aura un prix. Le 17 (janvier 2015) et à Tal Abyad (juin 2015), conflit représente un appui terrestre indis­ mars, les Kurdes de Syrie ont proclamé une dans le nord de la Syrie, à Sinjar (novembre pensable. Quant à l'Irak, où l'aviation améri­ entité "fédérale démocratique" pour pousser 2015), dans le nord de l'Irak. caine et la coalition effectuent les deux tiers leur avantage. Ils ont enclenché une dyna­ de leurs frappes, le soutien des Kurdes y est mique qui accélère le morcellement du LA CARTE KURDE JUGÉE CRUCIALE À encore plus déterminant dans la perspective Moyen-Orient. ■ WASHINGTON de la bataille de Mossoul.

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InternationaljNTcUi IJork (Etnics april 5, 2016 Greece starts deportations under deal with Turkey

MYTILENE, GREECE

Migrants’ return marks stepped-up efforts to stem flows to Europe

BY LIZ ALDERMAN They had braved risks and hardships to get to Greece, having crossed the nar­ row strait from Turkey in flimsy rafts like nearly a million others last year — with thousands dying along the way. More than 200 migrants were deported on Monday from the Greek island of Lesbos back to Turkey, But on Monday, Greek and European the first such group under an agreement between the European Union and Ankara, Union officials sent them back—202 mi­ grants — initiating a central part of a ing from the Turkish coasts to the Greek deal worked out with Turkey last month held here?” one Iraqi migrant shouted at to stem the flow of people making the journalists from behind a chain-link islands,” said Giorgos Kyritsis, the Greek government’s spokesman on mi­ perilous journey to European shores. fence, topped with razor wire, as others gration. In this port on the island of Lesbos, as crowded around him. “We are not crim­ “The deal aims to convince people the sun rose over the Aegean Sea, more inals. This is like being in jaiL It is inhu­ than 100 officers from the European bor­ mane. What is going to happen to us?” that until now were victims of the smug­ der agency, Frontex, marched the mi­ “We will not go back to Turkey!” glers, that it is against their interests to risk their lives and pay all this money in grants onto two ferries bound for the shouted an Afghan migrant. Police of­ order to make it to the Greek islands,” Turkish town of Dikili. Once there, the ficers then moved in and forced journa­ lists to leave, before breaking up the he said, “and that the shortest and the migrants were taken into tents for pro­ only legal way to get to Europe is to be cessing and then loaded onto buses — to crowd of migrants gathered at the fence. included in the resettlement program where, Turkish officials would not say. underway in Turkey.’ ’ * Some 66 others were deported from In the past week, riots have broken out in several places, especially among Yet even as the Turkish officials car­ the island of Chios, where riots broke ried out a series of raids to crack down out last week among asylum seekers Afghans and Syrians, many of whom have little idea how the asylum process on smugglers in recent days, some mi­ fearing deportation. In all, Greek offi­ grants have been undeterred by — or cials said those deported were mostly works and who have grown increas­ ingly fearful that, having made it this unaware of — the new regulations. Pakistanis and Afghans, though they On Monday, dozens of migrants set off also included two Syrians, who had not far. thev mav be sent home. More than 800 migrants broke out of a for Greece in rubber dinghies and were asked for asylum, the officials said. intercepted by the Greek and Turkish The deportations marked a signifi­ military camp in Chios on Friday to protest what humanitarian groups said Coast Guards. cant step for the European Union in its Less than two hours after the ferries effort to curb the migrant crisis. The were prisonlike conditions. Greece is still waiting for thousands of took the 202 migrants from Lesbos back deal means that those landing here ille­ to Turkey, another 59 migrants from gally will now be returned to Turkey. police officers and specialists on asylum from other European Union countries to Syria were picked up by the Greek Since the deal with Turkey was Coast Guard in a Zodiac raft. struck, the number of people attempting arrive to help with the process of sifting the crossing Jias slowed to a relative who will stay and who will go. The Greeks brought them to the port trickle — though it has not ended. That means the thousands of mi­ of Lesbos, and later police ushered the Even as the 202 migrants were land­ grants in Greece who are applying for group to the migrant camp in Moria, ing in Turkey on Monday, others were asylum will remain in Greek processing where nearly 3,600 migrants who ar­ taking off, despite the fact that the Turks centers for the foreseeable future. rived after the March 20 deal are being pledged to cut off the route in exchange Under the deal, Europe will take in detained. for 6 billion euros, or about $6.8 billion, one Syrian refugee in Turkey for each “God willing, I will get to Germany,” and other inducements. person returned from Greece. Of the mi­ said Mohamed Zaki, 22, after he was In Greece, the deportations have per­ grants it receives, Turkish officials have brought ashore. “We’re lucky — we are ils of their own, however, enough to said, those judged not to be refugees will in Europe,” he said, adding that the make it unclear whether they can be be deported to their home countries. smugglers did not inform them that de­ scaled up quickly. Syrian refugees eventually deported portations Were now taking place. Though the deportations on Monday back to Turkey will either be sent back The processing of asylum applica­ did not meet any resistance, they sent to the cities where they first registered tions on the Greek islands is expected to fresh waves of anxiety through the over­ in Turkey or will go to camps where they start on Thursday and could take crowded, military-style camp where mi­ will be processed for asylum to Europe. weeks, if not months, if migrants appeal grants are detained in Moria, on Lesbos. “The main objective is to stick a blow arejection. ‘ ‘We fled from war—why are we being to the business model of human traffick­ Mr. Kyritsis, the Greek migration offi-

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“ We don’t agree with these deporta­ cial, said that no one who applied for Lower Saxony, and Finland said it tions — I can assure you there are many asylum would be sent back to Turkey would take in 11 Syrians. The numbers people in Germany who don’t agree before receiving a definitive answer were still a long way short of commit­ with the policy of closed borders,” said from the authorities. ments to distribute some 160,000 Adrian Ils, a retiree from Cologne. As the expulsions got underway on asylum seekers among European Union “ It’s a shame the E.U. cannot find a Monday, several European countries countries. common policy to share the problem,” said they were working to fulfill their In Lesbos, two German tourists who he added. “ We need to show our solidar­ end of the bargain with Turkey. were on vacation shouted messages of ity with desperate people — isn’t that Germany announced it was accepting support to the migrants from outside what Europe is about? ’ ’ 32 Syrians from Türkey in the state of the fence at the camp in Moria.

International jNeUt Ijork Suites We d n esd a y , a p r i l 13,2016 A dangerous gamble in Iraq any political party, the prime minister ing relationship with Mr. Abadi, as Sec­ Zalmay Khalilzad should be, too — meaning Mr. Abadi, retary of State John Kerry’s visit to who belongs to the Dawa Party, should Baghdad last week affirmed. But offi­ resign. A Kurdish geologist who was cials in Washington are, like their Irani­ nominated for the position of oil minis­ an counterparts, concerned that a po­ WASHINGTON Iraq is facing major fi­ ter quickly withdrew his name because, litical crisis in Baghdad could delay the nancial pressure, and the war against he said, it had not been put forward by campaign to retake Mosul from the Is­ the Islamic State grinds on. The last any of the Kurdish parties. A respected lamic State. The political crisis could thing the country needs is a major po­ Shiite technocrat who was nominated also derail efforts by the Iraqis to deal litical crisis. But that’s exactly what ap­ for the finance and planning portfolios with their financial problems. pears to be in the works — unless the has withdrawn his candidacy, too. The ideal outcome would be the quick United States and Iran work together to The positions of two internal and two selection of a full cabinet that is inde­ help the prime minister avoid it. external parties will be crucial in decid­ pendent of the political parties. This is The latest troubles began on March ing what comes next, politically unachievable right now. In the 31, when Haider al-Abadi, Iraq’s prime Nuri Kamal al-Maliki, the former meantime, the United States and Iran minister, presented a new cabinet to prime minister, still retains power in can help Iraq avert a crisis by encour­ the country’s Parliament. That is with­ Iraqi politics and could spoil the cabinet aging Iraqi leaders to give Mr. Abadi in his right, of course, but he did so process. But some diplomats and politi­ ______some — but not all­ without agreement from the political cians close to the scene believe that Haider ot the government parties that dominate the assembly. even if he was displeased with some of changes he seeks. al-Abadi is Most of Mr. Abadi’s nominees are re­ the names put forward, he was gener­ The rest would have formist technocrats, people with integ­ ally happy with the proposed cabinet taking his to be traded for the rity and excellent credentials — but because it keeps the prime minister’s country to the crucial buy-in of the they do not represent Iraq’s major office in the hands of his party and ex­ brink of politi­ political parties. One parties, nor do they have their support. cludes those who he believes were re­ cal crisis. Now way to do this would Mr. Abadi made his move under sig­ sponsible for planning his ouster in Au­ it’s up to the be an agreement to nificant pressure. There has been wide­ gust 2014. Ayatollah Sistani will be the United States have Mr. Abadi nomi­ spread dissatisfaction with the govern­ other key player. His endorsement for a and Iran to nate half of the candi­ ment’s inability to address economic and reformist cabinet would carry a great dates for the 14 port­ save him. governance problems. For months, ac­ deal of weight, and his opposition would folios he intends to tivists and Grand Ayatollah Ali al-Sist- be a death blow. change, and allowing ani, the spiritual leader of Iraq’s Shiites, The Iranians, who usually act as the major parties to have been calling for a range of reforms, brokers between Shiite groups, have nominate the other half. Such a develop­ including shrinking the size of govern­ generally been skeptical of Mr. Abadi, ' ment would still represent progress on ment, improving services, cutting waste­ whom they regard as too close to the reform. ful spending and fighting corruption. United States. However, Iran has re­ Both Washington and Tehran should In announcing his new cabinet, Mr. cently opposed unseating the prime be interested in an immediate resolu­ Abadi sought to outmaneuver Iraq’s po­ minister, perhaps fearing that pro­ tion of the political crisis in Baghdad litical leaders, probably because he be­ longed negotiations over his succession and they will probably have to work in lieved that if he put forward a qualified could drive Shiite parties further apart parallel for a quick compromise be­ and respected team, positive public re­ and divert diplomatic and security re­ tween the political parties and the action and support from Ayatollah Sist- sources away from the fight against the prime minister. Washington and ani would force others to acquiesce. Islamic State. Iran might also realize Tehran will also need to coordinate with It hasn’t quite worked that way. Sev­ that lasting success against the jihadist each other and engage with Iraqi lead­ eral other political players with strong group requires addressing Iraqi Sun­ ers to ensure that Mr. Abadi’s gamble followings in the Parliament — includ­ nis’ concerns rather them encouraging does not become a major crisis. ing influential Kurds, Shiites and Sunnis sectarianism. — are opposed. Ammar al-Hakim, the The United States has also played an za lm a y kh alilzad w as the American am­ leader of the Islamic Supreme Council of influential role in facilitating agree­ bassador to Iraq from 2005-7. He is the Iraq, a powerful Shiite party, suggested ments among Iraqis in recent years. author of, most recently, “ The Envoy,” a that if the cabinet was unaffiliated with The United States has had a good work­ memoir.

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I— AMERICAN April 8, 2016 I__ INTEREST. The Islamic State The Raqqa Imperative The United States and its allies against the Islamic State face a major choice in its next target: the Iraqi city of Mosul, or the IS "capital" of Raqqa.

days after as well. The challenge in Raqqa Henri J. Barkey / April 8, 2016 among IS fighters in Mosul will dissipate will be twofold. First, find sufficient numbers // www.the-american-interest.com quickly. of Arabs, Sunni or Christian, from both out­ Nevertheless debate is still raging among side and inside Raqqa to govern the city, aris. Istanbul. Brussels. These are the allies and especially within the Obama with the PYD playing a much diminished and Pmost recent and spectacular of the administration as to which of these two subordinate role. Second, prevent a race for Islamic State's (IS) outrages. The wave of ter­ cities, Raqqa or Mosul, should be targeted Raqqa between Damascus-backed forces rorism is not about to end anytime soon first. Mosul is where the Iraqi army collapsed and the SDF. unfortunately. Western countries feel espe­ in June 2014, quickly abandoning its posi­ Turkish opposition is not the only reason cially vulnerable because theirs are open tions and tons of equipment in the face of a for American reluctance. Raqqa is an Arab societies; it is not just transportation nodes, rag-tag army of jihadists. Many Iraqi army city and the Kurds, while willing to lead the but schools and religious institutions, cafes units were the product of the corrupt fiction coalition in capturing it, echoing American of some commanders who pocketed the and restaurants, that are targets. More concerns, are unwilling to occupy the area importantly, the wave of terrorism consti­ salaries of imaginary soldiers. It remains to for fear of triggering inter-communal ten­ tutes the greatest challenge to Europe and be seen whether the Iraqi army, which has sions. A great deal of effort is being expend­ the United States since the Cold War. This is to take the lead, has been rebuilt sufficient­ ed now to increase the Arab contingent of because, together with the wave of refugees ly to take on such a mission. Further compli­ the SDF. cascading from the Middle East to European cating this question is a coordination night­ shores, there is a real possibility that many mare: Iraqi Kurdish forces, the peshmerga, he Obama Administration faced a of these European societies will find their would also take part in the operations, and Tsimilar dilemma in October 2014 character dramatically altered. The rise of irregular Shi'a forces from down south are when IS decided to mount a massive attack right-wing and other extremist groups will pushing for a role as well. In other words, on the Syrian Kurdish border town of fundamentally change the Transatlantic the Mosul front is far from being ready. Kobani. President Obama was faced with a relationship, which has been the foundation tough choice: abandon the Kurds or deal IS, aqqa poses another set of challenges: of W estern success. which was making use of enormous quanti­ Rthe only force poised to go on the ties of American-made equipment captured If the United States and the West want onslaught are the Syrian Democratic Forces, from the Iraqi Army in Mosul, a devastating to prevent the likes of Marine le Pen in SDF, which are primarily composed of the blow and face the opprobrium of Erdogan, France from coming to power, they need to militia of the Syrian Kurdish Democratic who did not want to see the Kurds survive. deal IS a deadly blow. The current war Union Party, the PYD. The PYD, which Obama overruled advisers worried about against IS has been partly successful; its accounts for almost 80 percent of the SDF's Turkey's reaction and helped save Kobani. finances are hurting, recruitment is down, fighting force, is anathema to America's and it has lost significant territory. However, NATO ally Turkey. Turkish President Recep History proved him right; he not only it still controls Iraq's second largest city, Tayyip Erdogan is battling a renewed insur­ helped create in the PYD the only military Mosul, with an estimated population of a rection by Turkish Kurds led by the Kurdistan force in the region capable of consistently m illion or more. And in its capital, Raqqa in Workers' Party, the PKK with which the PYD defeating IS, but his cooperation with the Syria, its leader, the so-called Caliph al- has a long-standing affiliation, so he has Kurds also alarmed the Turks sufficiently to Baghdadi, resides along with senior cadres. been dead set against any further U.S.-PYD provide the United States access to a series collaboration, beginning with a slated offen­ of military bases—something they had he real question, then, concerns sive against the town of Manbij which is steadfastly opposed—to fight IS. which of these places to target. T Raqqa's last line of defense. Erdogan's pri­ Although Mosul is a much larger target and This time, too, cooperation with Syrian mary fear is that the Syrian Kurds will rescuing civilians from IS's occupation is a Kurds will infuriate Erdogan, but the stakes achieve a federal arrangement in a post- critical goal, in such a large city street by in Europe are far too dire. Another series of Bashar al-Assad Syria, not unlike the Kurdish street fighting, with booby-trapped buil­ bomb attacks could trigger massive political Regional Government in Iraq, thereby inspi­ dings, promises to be costly and time consu­ shifts. The sooner Raqqa is liberated from IS, ring their Turkish brethren as well. ming. Raqqa, by contrast, is smaller, almost the sooner IS will be defeated, and, in turn, encircled, and far more doable. Additionally, The offensive against Raqqa would the sooner the United States and the coali­ Raqqa is the nerve center for the far-flung roughly emulate a previous operation tion will be able to focus on the real issue in network of bombers and others intent on against another IS stronghold, Shadadi. Each Syria: its regime's future. Defeating IS may killing civilians. Raqqa's liberation would successful campaign encourages more Sunni give the West a respite from terrorism, but it deal a heavier military and psychological Arabs to come and join the anti-IS effort. The is the reconstitution of Syria that will start blow to the "heroic" narrative IS has ped­ projected attack on Manbij is likely to resolving the refugee crisis. dled up to now. W ith Raqqa gone and the achieve the same result, in which the oppo­ leadership cadres on the run (they won't be sition created a joint military council com­ able to fall back on Mosul, because most of posed of Arab, Kurdish, and Turkmen groups the roads have already been cut), morale to manage not just the offensive but the

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n° 1327 du 7 au 13 avril 2016 SYRIE confessionnel dont est issu et sur russe, le bras gauche est cauté­ lequel s’appuie Assad, ne sont risé par l’Iran et le Hezbollah, et qu’une minorité (11 %) en Syrie. les jambes sont affaiblies. Un tel Assad dans son berceau Et, ces dernières semaines, les régime peut-il garantir l’avenir du responsables de la diplomatie pays face à une population à 80 % des illusions russe ont plusieurs fois fait savoir sunnite et sous assistance médi­ qu’ils trouvaient les déclarations cale russe et iranienne ? Le grand allié russe de Damas serait prêt à lâcher le président victorieuses d’Assad déplacées La Syrie est en pleine tour­ syrien au profit d’une nouvelle équipe plus légitime qui lui et prématurées. Par ailleurs, le mente depuis les années 1940. assurerait sa présence dans le pays. Kremlin a inversé ses plans. Au Jusqu’en 1970, elle a été le départ, leur objectif était d’abord “Nous reconstruirons Palmyre dès que possible”, “Et nos maisons ?” théâtre d’innombrables coups et avant tout la liquidation de Dessin de Schrank paru dans Basler Zeitung, Bâle. d’Etat militaires. Aujourd’hui, la rébellion modérée, Daech et la Syrie connaît la pire situation Al-Nosra étant relégués au second depuis son indépendance en ayant plan. Maintenant que le cessez- perdu le contrôle de ses fron­ ie-feu tient vaille que vaille, ce tières. La frontière occidentale sont ces derniers qui sont deve­ [avec le Liban] est sécurisée par le nus les cibles prioritaires de Hezbollah et l’Iran ; les frontières l’armée russe. Mais le jour où méridionales et orientales sont le cessez-le-feu volera en éclats, contrôlées soit par Daech, soit par les Russes vont-ils à nouveau l’Irak allié à l’Iran ; des djihadistes concentrer le tir sur l’opposi­ venus du monde entier contrôlent tion syrienne modérée ? la moitié du territoire ; enfin, Toujours est-il qu’à ce stade depuis six mois, l’intervention Américains et Saoudiens se sont russe a eu pour effet de décon­ laissé piéger. La principale consé­ necter le Nord kurde. Fondée il y a quence du cessez-le-feu a été la à peine soixante-dix ans, la Syrie réoccupation par l’armée syrienne n’est plus qu’un corps chancelant. tion du Golfe (CCG) a inscrit de tous les territoires évacués —Yediot Aharonot La moitié de sa population a fui le Hezbollah [libanais pro-ira- ou démilitarisés par les groupes (1extraits) T el-A viv. et le nombre de tués avoisine le nien] sur sa liste des organisations rebelles, ainsi que la capture de demi-million. Malgré ses réseaux terroristes et le régime iranien milliers de combattants de l’op­ a reconquête de Palmyre mafieux, le régime d’Assad aura- a laissé faire des manifestants position non islamiste, le tout démontre le succès de la stra­ t-il la capacité économique de tégie de l’armée syrienne et venus “spontanément” incen­ L dier l’ambassade saoudienne à reconstruire le pays ? La réponse de ses alliés (la Russie, l’Iran et le Assad a perdu Téhéran [3 janvier]. est bien entendu négative. Les Hezbollah) dans la guerre contre toute légitimité seuls à même de reconstruire la le terrorisme et les graves erreurs Mais tout cela n’est qu’une broutille par rapport au grand dans l’ensemble Syrie sont l’Arabie Saoudite et le de la coalition dirigée par les Etats- CCG, le hic étant qu’ils sont du Unis, qui, un an et demi après sa jeu mené depuis le Kremlin. C ’est des opinions Moscou qui semble tenir le plus côté des insurgés. mise sur pied, n’a obtenu que des publiques arabes Par ailleurs, martelé des décen­ à des pourparlers de paix. En résultats dérisoires.” Cette déclara­ nies durant, le slogan déma­ même temps, bien que la Russie avec la bénédiction de la couver­ tion publique du président syrien gogique de la Mouqawama ait annoncé l’évacuation de ses ture aérienne russe. Ces faits ne Bachar El-Assad survient alors [“résistance” en arabe] face à forces terrestres, Moscou s’est sont pas étrangers à l’annonce par qu’un troisième round de pour­ Israël a longtemps servi de pis- ostensiblement attribué le pre­ la Russie d’un retrait partiel de parlers de paix doit s’ouvrir à aller pour consolider la dictature mier rôle dans la reconquête de la ses forces terrestres. De même, Vienne [avril 2016]. baasiste. Mais l’armée syrienne ville antique de Palmyre. Il n’est au grand dam du régime syrien, Sérieusement, Assad est-il en n’a libéré ni le plateau du Golan pas impossible qu’à défaut d’avoir les Russes se sont bien gardés de mesure de reprendre la main ni la Palestine. Au lieu de cela, elle pu les écraser les Russes tablent condamner les Kurdes, qui veulent et de rétablir l’autorité de son s’est retournée contre la popula­ désormais sur les divisions entre créer une région autonome kurde régime sur toute la Syrie ? Et de tion syrienne et l’a martyrisée. les groupes d’opposition, dont la en Syrie, d’autant que le Kremlin quels pourparlers parle-t-on ? La Assad a perdu toute légitimité plupart exigent la tête d’Assad et considère les forces kurdes et les position de l’opposition syrienne, non seulement en Syrie, mais le considèrent comme un crimi­ minorités chrétiennes comme des encouragée par Riyad, fait de la aussi dans l’ensemble des opi­ nel de guerre. La logique veut que, partenaires stratégiques contre démission de Bachar El-Assad le nions publiques arabes, tandis que s’ils veulent maintenir leur tête de les groupes sunnites extrémistes. préalable à toute négociation. De l’Occident le considère comme un Il y a donc un conflit d’intérêts son côté, Assad et son régime n’ont pont en Syrie, les Russes doivent criminel de guerre au même titre entre les Russes et le régime d’As­ aucune intention de décamper. Les opter pour des élections réelle­ que les chefs de Daech. Le prési­ sad, et il est probable qu’Assad, succès répétés de ses forces ter­ ment démocratiques menées sous dent syrien se berce d’illusions en restres réduisent en outre la pro­ leur houlette. Cela aurait l’avan­ à plus ou moins brève échéance, imaginant que la reconquête de babilité même d’un compromis. tage d’avoir pour partenaire un n’ait d’autre choix que d’accep­ Palmyre est le coup d’envoi d’une A quoi riment de tels pourpar­ gouvernement qui puisse garan­ ter la perte de la Syrie du Nord. reprise en mains de la Syrie et lers quand on sait que les décisions tir les intérêts russes (maintien La prise de Palmyre est une vic­ d’une restauration de son régime sont prises en dernier recours à de la flotte russe dans le [port toire en trompe-l’œil. Le régime de terreur. Désormais, son sort Téhéran et à Riyad ? Les rela­ syrien de] Tartous et donc en syrien ressemble davantage à dépend du bon vouloir de Moscou tions entre l’Arabie Saoudite et la Méditerranée) bien mieux que une personne handicapée qui et de Téhéran, lesquels devront république islamique d’Iran sont le régime Assad. a perdu l’usage de la plupart de bien finir par négocier avec les au plus bas : les deux régimes ses membres. Le cœur alaouite Occidentaux. s’affrontent par procuration au Piégés. La Russie n’est pas sans bat toujours, mais le cerveau et —Yaron Friedman Yémen, le Conseil de coopéra­ savoir que les Alaouites, le groupe le bras droit sont sous perfusion

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francetvinfo u n i 10 AVRIL 2016 Des affrontements entre Turcs et Kurdes place de la Comédie à Montpellier Une manifestation de Kurdes a été le théâtre de tensions cet après-midi place de la Comédie à Montpellier entre les militants indépendantistes et leurs oppo­ sants, en faveur du gouvernement turc.

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Une manifestation en faveur du gouvernement turc était prévue à partir de 14 heures à Une centaine de militants pro-kurdes Environ 800 militants pro-gouverne- Montpellier. Pour montrer leur opposition, étaient regroupés place de La Comédie, ment turc se sont opposés à la manifes­ une centaines de militants kurdes se sont sous l'œil vigilant d'un important tation du Parti des travailleurs du regroupés place de la Comédie vers midi. Ils dispositif de police. Kurdistan. portaient des drapeaux du PKK [parti des tra­ vailleurs du Kurdistan). Sur leurs étendards, le visage d'Abdullah Ôcalan, emprisonné en autour des militants pro-kurdes et la manifes­ création d'un Etat pour les Kurdes vivant en Turquie depuis février 1999. tation pro-gouvernement turc s'est poursuivie Turquie. Le PKK dispose d'une antenne dans à partir de 17 heures. les zones de peuplement kurde en Syrie, le C'est quand environ 800 militants pro-gouver- Trois militants du PKK ont été interpellés. Parti de l'Union démocratique (PYD). Ce der­ nement turc sont arrivés entre 14 heures et 15 Deux policiers ont été légèrement blessés. nier combat l'Etat islamique, et a conclut une heures que le climat s'est tendu. Quelques Contexte alliance de circonstance avec le régime de échauffourées ont éclatées. Un important dis­ Bachar al-Assad. ■ positif de CRS a formé un cordon de sécurité Le PKK est un parti nationaliste kurde, d'inspi­ ration marxiste-léniniste, qui revendique la

i 6 AVRIL 2016 Erdogan traité de pédophile et zoophile en Allemagne

6/04/2016 -Source: Belga © afp. L'enquête préliminaire a été engagée après http://www.7sur7.be la réception d'une vingtaine de plaintes à la suite de la diffusion fin mars par la chaîne Le parquet allemand a ouvert une enquête publique ZDF-neo d'un poème satirique lu préliminaire visant un satiriste qui dans un lors d'une émission comique. Entre autres poème a traité à la télévision le président vers, M. Bôhmermann, encadré du drapeau Le parquet allemand a ouvert une turc Recep Tayyip Erdogan de pédophile et turc et d'un portrait d'Erdogan, dit: enquête préliminaire visant un satiriste de zoophile. qui dans un poème a traité à la télévi­ "Ce qu'il préfère c'est baiser des chèvres, sion le président turc Recep Tayyip "Juridiquement, il pourrait s'agir d'une infra­ et réprimer des minorités. Taper des Erdogan de pédophile et de zoophile. ction à l'article 103 du code pénal, 'insulte Kurdes, frapper des Chrétiens en regar­ d'une personne privée visant des représen­ dant des pornos d'enfants. Et même la cer une autre satire diffusée à la télévision tants ou des organes d'un Etat étranger", un nuit, au lieu de dormir, c'est fellation avec sous forme d'une chanson dénonçant les délit passible de maximum 3 ans d'emprison­ 100 moutons. Oui, Erdogan tout entier est atteintes aux libertés par le président nement, a expliqué à l'AFP le procureur de un président avec une petite queue". Erdogan. Il avait même souligné que son Mayence (ouest) Gerd Deutschler. TEXTE INSULTANT poème était en infraction avec le droit pénal JAN BÔHMERMANN Le 1er avril, la chaîne ZDF avait retiré la allemand, contrairement au chant qui avait Le parquet va demander à la chaîne vidéo de sa médiathèque, tandis que la valu l'incident diplomatique germano-turc. publique ZDF de fournir l'extrait vidéo en chancelière Angela Merkel, par la voix de "LIMITES POUR LA SATIRE" question pour déterminer s'il y a lieu de pour­ son porte-parole Steffen Seibert, dénonçait Après le retrait de la vidéo par la ZDF, il avait suivre le satiriste Jan Bôhmermann. un texte "sciemment insultant". relevé avec provocation que lui et son Cependant, pour cela, il faudra que le gou­ SCIEMMENT EN INFRACTION employeur avaient "démontré où étaient les vernement turc réclame officiellement des M. Bôhmermann avait lu son poème en réac­ limites pour la satire en Allemagne. Enfin!".♦ poursuites pénales. tion à la convocation par le gouvernement POÈME SATIRIQUE turc de l'ambassadeur allemand pour dénon­

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francetvinfo m u 10 AVRIL 2016 TURQUIE: LA GUERRE DANS LE SUD-EST À MAJORITÉ KURDE

Par Pierre Magnan le 10/04/2016 http://geopolis.francetvinfo.fr

a Turquie est en guerre. Contre une partie Lde sa population. Ankara a imposé le mardi 5 avril 2016 un couvre-feu dans la ville de Silopi, dans le sud-est du pays. D’autres villes de la région, à majorité kurde, sont aussi placées sous couvre-feu. Preuve de la tension qui règne entre forces de l’ordre et militants kurdes, sept policiers ont été tués le 31 mars à Diyarbakir.

Difficile de savoir quel est le bilan de cette guerre. Une guerre loin des yeux des journa­ listes européens. Le président turc RecepTayyip Erdogan a affirmé fin mars que 355 membres des forces de l'ordre avaient trouvé la mort dans les affrontements qui ont Quartier de Cizre détruit. repris dans la région depuis l'été. Il a égale­ ment affirmé que 5.359 membres du PKK contre les Kurdes en Irak ou en Syrie. Les villes de Diyarbakir, Sirnak, Mardin, Hakkari, avaient été tués. Turcs auraient même interdit aux Kurdes de Mus, Elazig et Batman, affectant 1,3 million Syrie d'attaquer l'EI à l'ouest de l'Euphrate. d’habitants. Villes assiégées, bombardements, couvre-feu et attentats contre les forces de l’ordre. «Nous Les militants du PKK, eux, ont tenté de LA PRESSE SOUS PRESSION vivons le 1915 des Kurdes», soupire Ahmet, concentrer leur révolte dans les villes à majo­ maître forgeron, en évoquant cette année fati­ rité kurde. Des tranchées ont été creusées et Pendant que dans le sud-est, les combats se dique qui marqua le début du génocide des des barricades érigées pour «protéger» les poursuivent, l'Etat continue son combat Arméniens, cité dans Libération. villes «libérées». En représailles, les forces contre les différentes formes d'opposition ou turques ont repris les villes à l'arme lourde. de critiques. Le procès de deux journalistes «C’EST UNE GUERRE CIVILE» Chars et canons ont appuyé les forces du pou­ d'opposition, considéré comme un test pour voir central. la liberté de la presse en Turquie, se déroule à Diyarbakir, Sur, Silopi... toutes les villes de la huis-clos. Accusés d'espionnage par le pou­ région ont subi le passage des forces de Le 7 février, après la mort dans la localité de voir, ils risquent la prison à vie pour avoir répression turques venues lutter contre le Cizre de 60 civils kurdes brûlés alors qu’ils dévoilé des informations sur des armes allant PKK et ses soutiens, depuis le réveil du conflit étaient réfugiés dans les caves de deux vers la Syrie. «On ne pourra pas faire taire la entre le pouvoir d’Erdogan et les autono­ immeubles, le leader du Parti de la démocra­ liberté de la presse», a scandé la petite foule mistes kurdes en juillet 2015. Un exemple tie des peuples (HDP), Selahattin Demirtas, a de partisans, militants d'ONG et députés montre l'ampleur des affrontements entre les accusé le pouvoir d’avoir sciemment perpétré d'opposition venus applaudir Can Dündar, deux camps: la «capitale» kurde, Diyarbakir, un «massacre». «Les autorités ont ensuite dis­ rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet et entourée de ses murailles noires, ville classée persé les corps des victimes dans les rues et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, à au patrimoine de l’Unesco, a vu son cœur pas­ les maisons dévastées (par les combats) leur entrée au tribunal d'Istanbul. ser de 121.750 habitants, selon le recensement, comme si les cadavres étaient déjà là», a dit le à à peine plus de 30.000, d’après la municipa­ responsable de la troisième force politique du Face à ce conflit, l'Union européenne a adopté lité. pays. Un journal militant donne un récit de ce une position prudente. Sous l'impulsion de sanglant épisode de la guerre des villes. l'Allemagne, l'UE a signé un accord avec «La Turquie est prise dans une spirale de la Ankara sur la question des réfugiés. Et après violence depuis que la trêve entre le PKK et Alors que l'Europe négociait un accord avec la une colère du président turc sur le silence l’AKP (parti au pouvoir, NDLR) est tombé à Turquie sur la question des réfugiés, l'épisode européen qui a suivi des attentats en Turquie, l’eau en juillet. Depuis, c’est une surenchère a poussé un eurodéputé espagnol, Javier la porte-parole de la Haute représentante de qui n'est pas près de se tarir. Pire, c’est une Couso (Gauche unitaire européenne/Gauche l'UE, Federica Mogherini, a déclaré: «Au nom guerre civile qui est en train d’atteindre verte nordique, GUE/NGL), à demander à la de l'Union européenne, nous réitérons notre l’ouest du pays et d’affecter des civils, ce qui Commission d’ouvrir une enquête indépen­ solidarité continue avec la Turquie, son gou­ n’était pas arrivé depuis 1984», analyse pour dante sur les faits. vernement et son peuple, confirmant notre France 24 Cengiz Aktar, professeur de plein soutien à la lutte contre le terrorisme et sciences politiques à l’université Bahçesehir L'ampleur de la réaction de l'Etat central a la violence» tout en rappelant que le PKK «est d’Istanbul. provoqué des interrogations dans le camp sur la liste de l'UE des organisations terro­ kurde sur la pertinence des choix stratégiques ristes». Federica Mogherini a aussi appelé MASSACRE À CIZRE du PKK. L’armée turque, qui a mobilisé Ankara à «se réengager dans le processus de 10.000 soldats selon Reuters, a en effet multi­ paix kurde qui avait donné récemment autant Les forces gouvernementales agissent tous plié les offensives pour débusquer les combat­ de résultats positifs et prometteurs». azimuts, dans les campagnes du sud-est de la tants du PKK, imposant des couvre-feux Turquie, mais aussi en dehors des frontières quasi-permanents. Entre le 16 août 2015 et le 5 Un processus qui semble bien loin. ■ du pays. On ne compte plus les raids turcs février 2016, Ankara en a imposé 59 dans les

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/H MP\1I7®RI April 11, 2016 April showers bring... growing violence in southeast Turkey? Both the Turkish government and the Kurdistan Workers Party are feverishly preparing for expected heavy clashes in the spring.

Author Metin Gurcan dug and barricades backed by roadside bombs. April 11, 2016 In Nusaybin, clashes take place mostly inside buildings. The PKK, TranslatorTimur Gôksel which has prepared well and deployed experienced units, plants explo­ www.al-monitor.com sives at the foundations of buildings likely to be searched by security forces and sets them off by remote control. Reports say there are his year, the coming of spring has not brightened the lives of peo­ about 300 PKK militants from its rural units in Nusaybin, in addition to ple in Turkey's southeastern towns, where violence continues. The T 700-800 local Civil Defense Units militants. coming of spring means heavy winter conditions and melting snow are replaced by green trees and many rainy, foggy days. It also means a In six neighborhoods of Nusaybin where operations continue, security probable increase and expansion of clashes. forces have identified about 200 buildings the PKK uses for safe hous­ es, medical stations, ammunition storage and supply warehouses. The milder meteorological conditions will allow the Kurdistan Workers After many personnel lost their lives in building collapses, the security Party (PKK) to become more mobile. With improved logistics support, forces are now considering the use of heavy fire from a distance to the PKK could integrate its urban units, which have been operating demolish all those buildings in the six neighborhoods, after first evac­ independently, and transform them into a regional force and escalate uating civilians. fighting. Security forces, which are aware of these realities, are franti­ cally preparing. “If necessary, we should think of totally evacuating the places, which are not anymore habitable anyway, and pulverize them from a dis­ Security officials in Ankara expect multiple, simultaneous PKK opera­ tance. We should totally raze these locations and rebuild them,” tions on the ground or actions in the cities at the end of April. Ankara President Recep Tayyip Erdogan said recently. “We won’t sacrifice has reacted by increasing the number of special operations teams even a finger of our police and soldiers for all the piles of concrete and trained in urban warfare, appropriate vehicles and weaponry. iron there. We are sustaining martyrs because of this.” Al-Monitor has learned from its sources in Ankara that one extraordi­ ccording to security experts quoted by Turkish media, what is hap­ nary step taken was to shorten the training periods of police special pening in Nusaybin is not a classic terror operation, so the buil­ operations teams. Gendarmerie special operations teams in the region A dings the PKK is using for combat purposes should be collectively flat­ that today total 12,500 will be boosted to at least 20,000. Police spe­ tened by heavy-caliber fire from a distance. cial operations teams that today have 7,800 personnel will be increased to 20,000. As the clashes and casualties in Nusaybin have become a main agen­ da item recently, Turkey has devised a new strategy to handle the The Turkish Armed forces (TSK) also appear to be making similar problems in that town. After reports of coordination discord between redeployments and changes. For example, infantry brigades at Bingol, the governor of Mardin province and security units on the ground, the Sarikamis, Tatvan and Denizli have been transformed entirely to com­ authority for operational decisions in the town was transferred from the mando brigades. These four brigades, made up of 20,000 profession­ civilian decision-makers to the military, which means consolidating al and specially trained soldiers, have been deployed to critical areas intelligence and decisions to a single military command. For the first of Tunceli, Bingol, Agri, Hakkari, Sirnak and Mardin. Two commando time since July 22, when the clashes began, command and control in battalions have been temporarily redeployed from Cyprus to defend Nusaybin will be exclusively in the hands of senior military officers. some permanent bases in the region. Al-Monitor consulted technical experts who said it won’t be easy to The TSK’s increasing need for manpower this spring to set up perma­ destroy the concrete-and-steel structures with tank and 155-mm nent regional bases may force it to stray from its established principle artillery fire from a distance. These experts, who spoke with us on the of fielding only professional troops in anti-terror operations and not condition of anonymity, said one option is to use penetration ammuni­ using conscripts. tion similar to laser-guided, 2,000-pound MK-84 ammunition fired from n short, Turkish security forces are planning to double their presence planes. Another option would be to use concentrated barrages of 203­ Iin the region to sustain their control of towns and to dominate the rural mm artillery. The last option would be to send in armored bulldozers terrain. protected by tanks. Given the sharp increase in public sensitivity and the political pressure exerted from Ankara, security forces may have to The PKK is also active, reinforcing its mountain units. Turkish intelli­ make a decision soon. gence has reports that the PKK may shift its operations to the calmer Van region and rural areas to ease the pressure it is currently under in Nusaybin may well be the harbinger of a new phase of wider and more Nusaybin, Sirnak and Yuksekova, and to launch attacks in western violent clashes in the spring. The use of tanks, heavy armor, antitank cities. The PKK, which appears to have learned well from the first wave weapons, snipers and roadside bombs are amplifying, increasing the of combat in Silopi, Cizre, Idil and Sur, is hunting tanks and armored destruction. Turning over the decision-making to the military could vehicles using snipers, planting roadside bombs and digging tunnels. mean even the use of combat planes might be on the agenda. ♦ In the past two weeks, about 50 security personnel have lost their lives No wonder, then, that the coming spring isn't bringing the usual joy in Nusaybin, a scene of heavy clashes. Normally a town of 90,000, its and happiness, but more fear and anguish in the region. population is now down to 30,000. In this town, which abuts the Syrian Metin Gurcan is a columnist for Al-Monitor's Turkey Pulse. border across from the Kurdish town of Qamishli, there are wide avenues and four- and five-story concrete buildings, unlike in Cizre, Sur and Silopi, where there are mostly narrow streets with trenches

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FP Foreign Policy April 12, 2016 ‘The Peshmerga Isn’t Afraid of ISIS’ Fighting on the front lines, Kurdish Peshmerga soldiers have joined the Iraqi Army in a bloody battle against the Islamic State. But sharing a common enemy doesn’t make them easy allies.

Photos and Story by Cengiz Yar 2016/04/12 http ://foreignpo licy.com

AK H M O U R , Iraq — Nonstop small- Marms fire rattled across the grassy plains in this corner of northern Iraq. Ambulances raced down a dirt path away from the front lines, carrying wounded figh­ ters. Reinforcements whizzed in the other direction. A large blast rocked the town of Nasr, roughly a mile from where I stood, and smoke flooded the air — either from an of his brother, who was killed during a A Peshmerga commander (center) stands Islamic State suicide bomber or a coalition battle for the Islamic State-controlled with his troops on the front line in airstrike. village of Nasr. Makhmour, Iraq. Here, Kurdish Peshmerga and Iraqi Army soldiers are trying to claw their way north­ pushed out shortly thereafter by Kurdish lost morale. That’s why they can’t fight,” he west to the Islamic State’s stronghold of forces, but the group has remained on the said, referring to the Iraqi Army soldiers who Mosul, roughly 50 miles away. Nasr is no borders of Makhmour until late last month. were his allies in this fight. more than a couple dozen houses perched on On March 31, the Iraqi Army and Sunni trib­ a hill, but it is one of the first steps in Iraq’s al fighters, backed by Kurdish Peshmerga If the Peshmerga and the army here didn’t recently announced operation to recapture and heavy coalition air support, captured share a common enemy in the Islamic State, Mosul, the country’s second-largest city. several surrounding villages from Islamic they would be rivals instead of allies. The two State militants. The Iraqi Army remains in forces serve different governments, which The offensive, which was launched on March the driver’s seat in the effort to push closer to each have competing agendas, and have a 24, is already displacing civilians and threat­ Mosul as the Peshmerga watch from close by, long history of mistrust between them. These ening to cause a humanitarian crisis. An esti­ not entirely convinced of their nominal ally’s divisions threaten to weaken the fight mated 20,000 people live in the territory fighting ability. against the Islamic State: The Kurdish forces between the front line and the Tigris River, are openly skeptical about the military’s toward which the Iraqi Army is slowly he fight hasn’t been easy for the estima­ fighting capability, suggesting their presence advancing. More than 2,000 people had Tted 2,000 Iraqi Army soldiers here. Near was largely to beat back an Islamic State already fled to Makhmour from Islamic the front line, a group of fighters gathered advance if the army retreats in disarray. State-controlled territory by March 25, around a slender Iraqi Army soldier, who according to aid workers. They were being was weeping as he trudged through the dirt. “I have zero confidence in the Iraqis,” said held in a two-floor youth recreation center, His tactical vest was streaked with blood, and Juma Talib, a 38-year-old Peshmerga fighter as Kurdish Peshmerga officers suspect that in his arms, he carried the dead body of his from Erbil, who watched the fighting from there are Islamic State sleeper cells in the brother. the top of a command post at the front line. group and are questioning the men. Every “For us, this is about reclaiming our land. inch of the building was packed full, and dirt “What is this fight between Shia and Sunni?” For them, this is a religious war.” and scraps of food were scattered throughout he cried in anger, screaming into the chaos of the throngs of people. A thick, rotten smell the battle. “Why is Iraq doing this?” ut whether it’s Peshmerga or the Iraqi hung in the air. I saw several humanitarian BArmy on the front lines, the Islamic State groups offering boxes of food, sometimes A few minutes later, another pickup truck has employed ruthless tactics to keep their leading to pushing and shoving — a moving came back from the front. On the truck bed enemies at bay. human wall of misery. sat a man covered in dust, as if he’d been caught in a sandstorm. Beside him was “There are families still in the villages, and Makhmour was taken for a few days by the another dead Iraqi Army soldier covered in a anytime we get close, they use the civilians as Islamic State in August 2014, after the blanket. Tan military boots stuck out from human shields,” said Marwan, a 31-year-old group’s capture of Mosul. The jihadis were under the blanket on the bed of the truck as Kurdish private with the 91st division of the it sped off toward Makhmour. A large group Iraqi Army, who was stationed at an earthen of Iraqi Army fighters in a convoy of pickup berm protected by sandbags and cinderblock trucks and Humvees headed in the opposite bunkers. His finger never strayed far from direction, chanting a war hymn and waving the trigger of his M16 rifle as he described their weapons in the air. the Islamic State’s use of suicide bombs and improvised explosive devices, which it has The Peshmerga, however, have watched the employed in the past to decimate Iraqi Army Iraqi Army’s slow progress with frustration. units. Barzan Abdal, a 25-year-old Peshmerga lieu­ tenant who lives in Erbil, watched the convoy Despite the difficulties of the fight, Marwan drive off from the front-line berm into the seemed determined to press forward. “This no-man’s land beyond. He viewed the inabil­ advance is very important, because they are The Iraqi Army fires artillery at Islamic ity of the Iraqi Army to take Nasr for three using everything against us, and if we don’t State positions near Makhmour. days as a sign of failure. “They’ve completely stop them, they’ll come back and •

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■ » take Makhmour,” he said. ty of the Kurdish forces are equipped with ment, Aziz didn’t have much faith in them. hand-me-down Kalashnikovs; very few, if “We’re here because we’re scared that the Nearby, I talked with a group of Peshmerga any, fighters have body armor; and heavy Iraqi Army will collapse, and we’re here to fighters who joked about the quality of my weaponry is almost nonexistent. stop that from happening,” he said. “The body armor, compared to their complete lack Peshmerga isn’t afraid of ISIS. It takes them of protection. This was a common complaint: bdullah Aziz, a tall, dark-haired, 42-year- [the Iraqi Army] six days to take two villages. Peshmerga fighters say the weaponry and A old Kurd, smiled lightly as he tapped his We could take six villages in two hours.” O equipment provided to them by coalition tactical vest to show the lack of ceramic forces pales in comparison to the heavy sup­ plates or any protection. port provided to the Iraqi Army. The majori­ But despite the Iraqi Army’s better equip­

, 1 REUTERS Syrian Kurds in six-month countdown to federalism

April 12,2016 / BEIRUT / By Tom Perry / REUTERS

SYRIAN KURDS and their allies aim to finalise plans within six months for an autonomous political federation in northern Syria, pressing ahead despite the objections of foreign govern­ ments which fear Syria's disintegration. While talks to end the five-year conflict in Syria struggle, the plans are taking shape independently of United Nations-led diplomacy and creat­ ing facts on the ground in an area of the country known in Kurdish as Rojava. But the goal of a federal administration where Kurdish officials say other ethnic groups will have autonomy and rights is encountering resistance, notably from the United States, which backs the main Kurdish militia militarily. Hadiya Yousef, a Kurdish official leading efforts to build the new govern­ ment, says it is time the West gave its full backing to a plan she says is not aimed at Kurdish secession but at helping to resolve the Syrian crisis. "We don't expect hostile parties to support this project, but we hope Western states that have lived the experience of unions and federalism to Kurdish members of the Self-Defense Forces stand near the support this type of project," she told Reuters in an interview. Syrian-Turkish border in the Syrian city of al-Derbasiyah dur­ Kurdish groups have emerged as some of the best organised in Syria since ing a protest against the operations launched in Turkey by gov­ the eruption of the conflict in 2011. ernment security forces against the Kurds, February 9, 2016. Their militia, the YPG, has carved out three areas of northern Syria where Reuters/Rodi Said/Files regional governments have already been set up. Yousef expects the new federal government to grow into areas where Islamic State is losing ground. Kurds, the largest non-Arab ethnic group in Syria, faced systematic dis­ crimination by the state until the 2011 uprising. Kurdish minorities also The YPG has been a crucial partner for the United States in its campaign exist in Iran and Iraq, where Kurds have established a regional govern­ against Islamic State in Syria, and forms the backbone of the Syria ment in the north. Democratic Forces alliance that is battling the jihadist group across wide areas of the north. Yousef is co-chair of a 151-member council including Kurds, Arabs, Turkmen, Assyrians and other groups that will approve a new constitu­ But that has not been translated into political support from the United tion known as a "social contract". Drafting will begin after consultative States, whose policy is shaped partly by Turkey's concerns that rising meetings at community level. Kurdish influence in Syria is fuelling separatism among its own Kurdish minority. Such meetings have already been held in the town of al-Shadadi, recent­ ly captured from Islamic State, and Sarrin, a town just east of the When representatives of the Kurdish-controlled north voted last month Euphrates river in Aleppo province seized from the jihadists last year. to establish the self-run "federal democratic system of Rojava", Washington reiterated its opposition to "semi-autonomous zones inside "All the meetings are so far positive," she said. Syria". The main Syrian Kurdish party, the PYD, has meanwhile been left Though the details have yet to be agreed, Yousef said a new government out of the U.N.-led peace talks, in line with Turkey's wishes. would have a legislative council based in a yet-to-be-decided location. The Yousef, 43, said the decision to set up a federal government was in large constitution would also define the nature of the relationship between the part driven by the expansion of territories captured from Islamic State, federation and the government of a reformed, democratic Syria, she said. including Arab towns. "After the approval of the social contract, there will be general elections "Now, after the liberation of many areas, it requires us to go to a wider in the area of democratic federalism and the formation of a council elect­ and more comprehensive system that can embrace all the developments ed by the people," said Yousef. in the area, that will also give rights to all the groups to represent them­ Syria's President Bashar al-Assad and rebel groups fighting to topple him selves and to form their own administrations,” she added. all reject what they see as Kurdish separatism. Assad's government said JAILED FOR KURDISH ACTIVISM the vote last month to seek self-administration had no "legal value" because it did not represent the will of all Syrians. Jailed for two years in Damascus prior to the war on charges of being a member of a secret organisation aiming to break up Syria, Yousef today Yousef said preparations over the next six months would include public rejects any notion Kurds are pursuing a separatist agenda, even as they diplomacy abroad to explain the plan, adding: "We will work as hard as become more powerful. we can to be ready in six months." •

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international jNcUi Jjork tintes Th u r sd a y , a pril u , 2016 ans

war. More than Kurdish rights, cleared for the first time W hile the 300,000 peoplea 10 percent had to threshold in parliamentary Selahattin Demirtas elections in June 2015 and gained entry world rightly evacuate their homes. The death toll to the Parliament. This has impeded decries Er- is over 1,000, hun­ the president’s ability to change the i w ar dreds of whom are ci­ Constitution to expand his powers. DIYARBAKIR, TURKEY When Turkey’s on journalists, vilians, according to Since last summer, hundreds of our president, Recep Tayyip Erdogan, re­ it ignores his the Turkish Human party members have been arrested and cently paid a visit to Washington, he war against Rights Foundation. dozens of our elected mayors have been gave Americans a taste of the kinds of the Kurds. Large parts of the dismissed or detained. Meanwhile, Tur­ policies he employs at home. His Kurdish towns of key has been shelling Syrian Kurds guards reportedly roughed up report­ Cizre, Silopi and the who are fighting the Islamic State ers outside a think tank while an LED- historic Sur are now heaps of rubble. across the border in Syria. lit van that said “Truth + Peace = Er­ While the government and the P.K.K. Mr. Erdogan is targeting our party dogan” drove around the United States have different views on why peace talks precisely because we stand in the way capital. collapsed, there is no doubt about what of the authoritarian order he is trying to Many American policy makers are motivates Mr. Erdogan’s continuing establish. The H.D.P. is a progressive horrified by Mr. Erdogan’s efforts to kill military campaign. He is stoking nation­ coalition of Turks, Kurds, socialists, off what is left of free speech in Turkey. alist sentiment with an eye to a possible democratic Islamists, liberals and Even President Obama admitted that referendum this summer that would ex­ minorities dedicated to democratic re­ he was “troubled” by the direction of pand his constitutional powers. forms, gender equality, diversity and the country, a NATO ally. Perhaps a little background is neces­ Kurdish rights. We ran on a parity list While the American public is right to sary here : Kurdish people in Thrkey that included people from Turkey’s be concerned about Mr. Erdogan’s ef­ have been waging a struggle for greater many ethnic groups, including Kurds, forts to stifle free speech and imprison freedoms for decades. Generations have Turks, Armenians, Assyrians and journalists, as a Kurd I am saddened perished in prisons and torture cham­ Yazidis — from all walks of life. I am a that the criticism ends there. There has bers as Turkey has gone through succes­ co-chairman of the party because every been hardly any real mention of the gov­ sive military coups. When I was growing possible political unit, from municipal ernment’s abuses in the fight against the up in the 1970s and 1980s, we were not al­ governments to local chapters, is led by Kurdistan Workers’ Party, or P.K.K., the lowed to speak Kurdish, speak about a one man-one woman partnership. Our deportations of civilians, the destruction speaking Kurdish or even sing in Kurd­ party was founded to provide common of Kurdish towns and the imprisonment ish. I became a human rights lawyer in ground for all of the people of Tlirkey of Kurdish politicians in Tlirkey. part because my older brother went to who want to see more democracy. Both Europe and the United States jail for trying to do grass-roots activism All of this is anathema to the despot­ have turned a blind .eye to the human —just organizing peaceful demonstra­ ic, male-dominated nationalism fueled rights violations in Turkey’s Kurdish tions under a political party was enough by Mr. Erdogan, towns over the past year. Europeans to get him labeled a terrorist. In Washington, Mr. Erdogan presen­ did so because they were desperate to We have come a long way in terms of ted himself as “fighting terrorism” and strike a deal with Mr. Erdogan to get Kurdish cultural rights, but Turkey is complained that the United States Turkey to contain Syrian refugees. still far behind the rest of the world in hasn’t supported his campaign against Washington, for its part, feels that Tur­ basic democratic freedoms. True, the the Kurds jn Syria and Turkey. key is indispensable in the fight against peace talks with the imprisoned Kurd­ Someone Should tell him that he is actu­ the Islamic State. ish leader Abdullah Ocalan over the ally turning into a source of instability But let me tell you what this prag­ past few years did bring us a much- for the Middle East. By ending the matic approach is hiding: Ever since needed cease-fire and a breathing peace process with the P.K.K., by creat­ peace talks between the Turkish gov­ space to celebrate our political views. ing a repressive security state, by ernment and the P.K.K. broke down last But since then, the negotiations have shelving the rule of law and by cracking summer, the country has been in havoc. fallen apart and the Turkish govern­ down on free speech, he is drowning Last August, Kurdish youth groups ment has sought to reverse those gains. what is left of Turkey’s democracy — close to the P.K.K. began an insurgency The Turkish government is meanwhile making this country more susceptible in some Kurdish towns. The govern­ trying to expand its draconian antiter­ to radicalism and internal conflict than ever. ment responded first with tear gas and rorism laws to censor speech and other plastic bullets, later with 24-hour political activities. curfews that lasted for weeks and fi­ Mr. Erdogan became even more in­ SELAHATTIN DEMIRTAS is a co-chairman of nally with tanks and artillery. Photos transigent about the peace process the Peoples’ Democratic Party. from some of the besieged towns look after my party, the Peoples' Democrat­ like early pictures from the Syrian civil ic Party, or H.D.P., which advocates for

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LE FIG AR O iundi 11 avril 2016 Palmyre, beauté inaltérable sauvée de la sauvagerie de Daech

Les artificiers russes font méthodiquement exploser les mines laissées par les hommes de Daech dans les ruines du site antique de Palmyre, repris début avril par l’armée syrienne, noël quidu

saints et les niches, chacune creusée dans un seul bloc de marbre, a été fracassée. D’après Mahmoud, Alberto Stabile Massacrées à coups «LA REPUBBLICA» archéologue amateur revenu en visite sur les lieux où V .7* > d’explosifs, les ruines il a étudié pendant des années, ils ont utilisé « 30 tonnes d’explosifs, après deux tentatives infruc­ Envoyé spécial â Palmyre (Syrie) du IIe siècle continuent tueuses avec dès charges de qualité inférieure ». ' de resplendir dans Ou bien il suffit de s’arrêter au beau milieu de la longue colonnade, qui constitue l’artère principale ans l’air flotte encore l’odeur de la le soleil couchant sur près d’un kilomètre, pour observer de près les bataille. Le vent du désert traits - ruines de l’Arc de triomphe construit à la fin du porte la puanteur des incendies du désert. Mais la ville IIe siècle. Les djihadistes l’ont fait exploser sous l’œil mal maîtrisés, des explosifs utilisés pleure ses héros morts d’une caméra pour montrer au monde entier leur sans retenue. Les rues sont des piè­ énième abomination commise contre l’histoire. Ils ges mortels à cause des mines lais­ et entame un long travail ont fait de même avec le temple de Baalshamin, dont sées par les hommes de Daech. Les de déminage sous les structures composées d’une multitude de blocs de artificiers russes les font exploser une à une, soule­ marbre ont été projetées à des centaines de mètres, vant des nuages de fumée noire. On marché entre les la houlette des forces comme autant d’éclats d’une crise de rage. ruines. Des groupes de militaires syriens se reposent russes. Les djihadistes, Pourtant, même si les coups infligés ont été pro­ à l’ombre de leurs chars avec le calme et la joie des fonds, ils ne semblent pas de taille à diminuer le vainqueurs. Palmyre a été libérée. L’armée djihadis- qui ont perdu sept cents charme d’un site parmi les plus admirés et les plus te s’est retirée vers Raqqa, laissant sur le terrain des hommes, ne sont pas loin. aimés au monde. En parcourant la colonnade au centaines de morts. Mais l’écho des coups de canon coucher du soleil en direction de la sortie, dans la lù- qui résonne dans la plaine, sops les murs de la cita­ mière déclinante qui exalte la couleur de la pierre et delle, avertit que la guerre sera encore longue. la finesse des décorations, devant l’ampleur de tout Palmyre est un immense campement de soldats, ce qui est resté intact, on en viendrait à dire que mal­ une ville fantôme, rendue exsangue par la fuitefl.es ci­ gré les destructions, la beauté de Palmyre l’emporte vils sous le feu des combats. Personne n’ose revenir sur cette nouvelle barbarie, comme elle l’a déjà fait dans un lieu rendu malsain et dangereux par la guer­ tant de fois par le passé. re. Et revenir pour faire quoi ? Vivre de quoi ? Le tou- II n’en est pas moins douloureux, le voyage qui irisme, l’unique richesse de cette terre autrement ari­ commence par la place du musée archéologique, ciblé de et ingrate, s’est tari au fil de cinq années de révoltes à plusieurs reprises pàr des salves d’artillerie (ici, tous armées qui ont dégénéré en conflit international. assurent que l’aviation russe a fait exprès de ne pas bombarder des zones comme celle-ci aux environs dit Un douloureux voyage site pour éviter aux vestiges des dommages collaté­ Une semaine après la fin des combats, on compte les raux irréparables). Le musée a été dévasté et mis à sac. dégâts, qui se révèlent gigantesques. Il suffit de voir L’entrée est complètement recouverte des décom­ la dégradation du temple de Baal, dont la fameuse bres calcinés du toit, des poutres, des briques brisées, cella, comportant l’autel des sacrifices, le Saint des des morceaux de plâtres. Deux fossés béent sur le pavé

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à gauche de la porte centrale. Des débris tombés du ciel prisonniers, au centre d’une fontaine sans eau. Mo­ ayant résisté à l’explosion. Dans la galerie est, les pla­ hammed se souvient de l’ultime requête de son père : ques utilisées pour sceller les caveaux ont été privées «.il a demandé à entrer dans le musée pour la dernière de leurs bas-reliefs, des bustes, des visages, des profils, fois. U voulait respirer l’air qu’il avait respiré pendant des scènes de la vie quotidienne gravées en mémoire quarante ans. Ils l’ont fait entrer pieds nus. » Ce n’est des défunts. Le tout est probablement destiné au mar­ qu’alors qu’il manifeste son émotion. ché noir des pièces archéologiques. Même la statue de la déesse Allât (figure mythique, apparemment proche Les Russes maîtres du lieu d’Athéna la Grecque), haute de trois mètres et consi­ Un véhicule blindé portant au flanc les couleurs rus­ dérée comme le clou de la collection, a subi ce traite­ ses barre l’accès au parc archéologique qui donne sur ment : la tête et les bras ont été amputés à coups de la place. Les artificiers qui déminent la ville ont ins­ marteau. Désormais, elle trône comme un corps tallé leur camp dans le restaurant du site. Poliment, étranger etjnéconnaissable sur un océan de ruines. mais fermement, un officier indique au groupe de vi­ À la tête d’un groupe de jeunes archéologues ve­ siteurs quelles rues il est possible de parcourir parmi nus de Damas, le responsable des musées du minis­ les ruines et quelles rues sont encore dangereuses. tère syrien de la Culture, Hamed Dib, cherche à « ils ont mis des mines partout, même dans les arbres dresser l’inventaire du désastre : « il est difficile de et les plantes, pas seulement les rues et les édifices, dit faire une estimation, nous venons de commencer à tra­ l’officier qui se nomme Viktor. Mais, pour nous, ce cer une carte du site et une liste des pièces. Ce que je n’est pas un problème, nous avons une longue expé­ peux dire, c’est qu’heureusement, au moins quatre rience de ce type d’opérations. » Je l’interroge : en cents objets importants ont été sauvés avant l’arrivée Tchétchénie ? « Entre autres », répond-il, coupant des miliciens de Daech. » court à la conversation. Ici, mais pas seulement, ce sont eux qui dictent les Le califat cherchait de l'or règles du jeu. Silencieux, efficaces, d’une méfiance Parmi le petit groupe qui s’est attelé aux réparations extrême envers les étrangers, les soldats russes en­ du musée, un homme peut en dire plus sur cette opé­ tourent leur commandant, armés de fusils chargés. ration de sauvetage qui s’est finie en tragédie. Il s’ap­ Anecdote : deux journalistes Syriens voudraient faire pelle Mohammed al-Asaad. C’est l’un des fils de voler des drones pour photographier le site endom­ Khaled al-Asaad, ancien archéologue et ex-directeur magé. Un représentant du gouvernement syrien re­ du musée et du site de Palmyre, tué par les djihadistes fuse. Viktor accepte : « Des drones ? Bien sûr, pour­ pour s’être refusé à révéler la cachette des statues et quoi pas?» Même si Poutine a décidé un retrait des objets de valeur emportés dès les rumeurs d’in­ partiel des troupes, les soldats russes parlent et agis­ vasion de Palmyre par les hommes du califat. sent comme s’ils allaient rester un certain temps. Quadragénaire à la stature imposante et aux gestes Il faut aller dans les entrailles du théâtre romain, doux, Mohammed al-Asaad se dit touché par les ma­ un bijou resté miraculeusement intact, pour décou­ nifestations de respect envers son père venues d’Eu­ vrir des traces du passage des hommes du califat : rope. « Pendant quelques jours, ils ont semé la terreur. couvertures, matelas en mousse, restes de nourritu­ Tout le monde a vu ce qu’ils ont fait du théâtre antique, re et graffitis sur les murs. À l’entrée du temple de les exécutions en masse des civils et des soldats. Au dé­ Baal, ils ont laissé libre cours à leur ironie : « Impos­ but, mon père semblait relativement épargné. Us l’ont sible d’entrer sans l’autorisation de l’État islamiquet». convoqué deux ou trois fois, pour l’entendre dans le ca­ Et encore : « Entrée interdite aux Frères (musulmans, dre d’une enquête, selon leur terme, mais ils avaient NDLR) et aux civils ». Et aussi, sérieusement : « Res­ l’air très contrariés par le fait que le musée n’était pas ter et s’étendre ». ce qu’ils cherchaient, Ils cherchaient des objets à ven­ Il a fallu trois semailles de combats violents pour dre au marché noir et, surtout, ils cherchaient de l’or, que l’arrogance des soldats du califat cède la place à qui n’a jamais été ici. » une retraite précipitée. La participation de l’aviation Le fait est qu’à la fin du mois de juillet, Khaled al- russe à la lutte contre un ennemi privé de l’arme aé­ Asaad a été retenu pour la troisième fois, mais que, rienne a été décisive. Mais les djihadistes ont montré contrairement aux fois précédentes, il n’est jamais re­ une fois de plus qu’ils n’avaient pas peur de mourir venu chez lui. « Nous le détenons, nous sommes en au combat : sept cents d’entre eux ont péri, contre train de l’interroger », disaient les hommes du califat à une soixantaine de soldats syriens. S’ils ont quitté sa famille. Ensuite, plus rien. « Le 18 août, après dix- Palmyre pour se retirer en direction de Raqqa, leur neuf jours d’emprisonnement, mon père a été tué, ra­ capitale, c ’est parce que, depuis Kobané, ils ont conte Mohammed. Us lui ont ordonné de se mettre à compris que cela ne valait pas la peine de sacrifier un grand nombre d’hommes pour défendre des posi­ genoux, mais il a refusé. Ensuite, ils l’ont égorgé et l’ont tions fixes alors qu’ils pouvaient utiliser ces mêmes pendu par les pieds en le laissant se vider de son sang. » forces dans des raids non moins dévastateurs. Mais Le cadavre de l’archéologue, qui parlait l’araméen ils sont là, proches, sur la route qui va à Deir ez-Zor, et avait écrit vingt livres sur Palmyre et la route de la une ville qui représente pour eux la frontière avec soie, a été exposé sur la place du musée, où les djiha­ l’Irak, le pays où leur aventure a commencé. ■ distes avaient construit une cage pour humilier les Après dix-neuf jours d'emprisonnement, mon père a été tué. Ils l’ont égorgé et l’ont pendu par les pieds en le laissant se vider de son sang 9 MOHAMMED AL-ASAAD, fils de khaled al-asaad, ancien directeur Du musée et du site de palmyre, tué par les djihadistes ■ Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

LE FIG AR O lundi II avril 2016 La traque des chefs de Daech s’intensifie Une centaine de cadres de l’État islamique ont été éliminés par les raids de l’aviatiori américaine au cours des derniers mois.

GEORGES MALBRUNOT ¥ (SMalfarunot

JOHN KERRY l’a affirmé vendredi lors de sa visite surprise à Bagdad : « Daech est en train de perdre ses chefs (...) et nous continuerons à cibler et à éliminer ses dirigeants », a ajouté le secrétaire d’État américain, en annonçant que la pression militaire allait .s’accroître « encore plus » sur l’organisation djiha- diste, « clairement en train de perdre du terrain». En l’espace de quelques semaines, les Des soldats irakiens montrent États-Unis et leur allié irakien ont réus­ « Les Américains ont de plus en plus de un drapeau de l'EI dont ils se sont si à liquider plusieurs ténors du cercle renseignements sur les chefs de Daech, emparés, samedi, à la faveur dirigeant de l’État islamique (El). Der­ affirme un expert qui rentre d’Irak. R ne de l'offensive menée pour déloger nier en date connu, Abdel Rahmane al- leur a fallu que quelques jours, ajoute-t- les djihadistes de la plaine de Ninive, Qadouli, originaire de Mossoul, un vé­ il, pour venger la mort récente d’un de avec la reprise de Mossoul en ligne téran du réseau al-Qaida qui jouait le de mire, s a f in h a m e d / a f p rôle de ministre des Finances de Daech, un maillon important pour payer et en­ La question est de savoir avec les forces spéciales américaines, gager des recrues. Certains présen­ si Barack Obama réussira les unités d’élite du contre-terrorisme taient al-Qadouli comme un possible irakien recueillent de précieuses in­ successeur du calife al-Baghdadi, lors­ à éliminer al-Baghdadi formations sur les déplacements des que ce dernier connaîtra un sort simi­ avant son départ dirigeants de Daech. De leur côté, les laire à ses « frères » djihadistes, élimi­ de la Maison-Blanche 99 prisonniers djihadistes arrêtés par­ nés les uns après les autres par des lent. La veuve de l’ancien financier frappes ciblées américaines. « On se UN EXPERT QUI RENTRE D'IRAK Abou Sayyaf, tué l’an dernier par un débarrasse des leaders qui gèrent leurs raid américain en Syrie, mais aussi des finances », soulignait après la mort de leurs sergents tué par Daech près de cadres intermédiaires, comme Fadhel Qadouli, Ashton Carter, le secrétaire Mossoul. Ils ont la liste des cadres, ils sa­ Abed, cet ancien de l’Armée islamique américain à la Défense, bien conscient vent à peu près où ils se trouvent. La devenu responsable de l’EI dans la ré­ que l’argent est plus que jamais le nerf question est de savoir si Barack Obama gion de Jourf al-Sakhr, au sud de Bag­ de la guerre, au moment où l’EI doit, réussira à éliminer Baghdadi avant son dad, avant d’être emprisonné. Bref, faute de liquidités, couper les salaires départ d’ici à la fin de l’année de la Mai­ l’étau se resserre sur la « tête du ser­ de ses membres. son-Blanche, comme il avait réussi à tuer pent » djihâdiste, mélange d’anciens Trois semaines auparavant, un haut Oussama Ben Laden en 2011. » d’al-Qaida et d’ex-militaires de Sad­ responsable de. la branche militaire, Selon un récent rapport du Soufan dam Hussein, tous aguerris à l’action Omar le Tchétchène, était victime Group, dés experts en sécurité basés à clandestine. d’une frappe de drone alors qu’il se New York, les « raids des forces spécia­ D’où une paranoïa accrue à la direc­ trouvait à Chaddada, au nord-est de la les américaines ont augmenté ». Sentant tion de l’organisation djihâdiste qui a Syrie. Une perte là encore importante : le vent tourner, la population parle da­ durci la répression contre les « traî­ « Barberousse », qui avait servi dans vantage. Les « indics » se multiplient tres » ou tous ceux qui cherchent à les forces armées de son pays, la Géor­ chez les tribus sunnites qui préparent déserter. Ils sont de plus en plus'nom- gie, avant de combattre en Tchétché­ l’avenir. « Bagdad essaie de se gagner breux. À Hit, dans le nord, Daech a . nie, assistait le calife dans les opérations les tribus sunnites de Mossoul pour facili­ encore exécuté fin mars cinq person­ militaires de l ’EI. Enfin, le 18 mars, ter le processus de reconquête de la vil­ nes, accusées d’espionnage au profit c’était au tour du gouverneur de Daech le », relevait récemment un quotidien à de l’armée irakienne. Régulièrement, dans sa « capitale » irakienne Mossoul, Bagdad. la presse de Bagdad se fait l’écho d’une Alian Natiq Mabrouch, d’être éliminé Les commandos des Seal ou des SAS information livrée par un citoyen qui lors de raids aériens de la coalition, sur britanniques sont épaulés par leurs ho­ conduit à la destruction « d’une ci­ le quartier Farouk, qui tuèrent une di­ mologues jordaniens, habitués à infil­ ble » de Daech, comme à Mossoul, fin zaine d’autres cadres du groupe djiha- trer les tribus sunnites de l’ouest de mars. diste. Ils avaient tous, d’après des sour­ l’Irak. Les forces spéciales hachémites Derrière l’offensive militaire, il y a ces locales, des liens de proximité avec avaient déjà joué un rôle essentiel dans aussi une part de guerre psychologi­ Baghdadi. Au total, selon le Pentagone, la localisation puis la liquidation en que. « L’État islamique n’a pas confir-, près d’une centaine de leaders et de ca­ 2006 d’Abou Moussab al-Zarqaoui, le mé la mort de Qadouli, ni celle d’Omar dres intermédiaires de Daech auraient chef d’al-Qaida en Irak. le Tchétchène » tempère ainsi Romain péri, ces derniers radis, dans des frap­ Depuis leur base d’Ain al-Assad Caillet, spécialiste de la mouvance dji- pes ciblées. dans la province d’al-Anbar, partagée hadiste. Une chose est sûre : « la guer­

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re antiterroriste américaine est plus ro­ menté, ainsi que les frappes de drones, une perte estimée à plusieurs centaines buste», selon Soiifan Group, qui fait opérées conjointement par la CIA et le de millions de dollars. observer que l’on s’approche des Commandement des opérations, dont Après ses pertes territoriales - Tall 5 000 soldats américains désormais les missions ont été étendues en vue al-Abyad en Syrie, un conduit routier déployés en Irak. Et en Syrie, où plu­ d’identifier et de localiser les ténors de entre l’Irak et la Syrie puis récemment sieurs cadres du Front al-Nosra, la Daech et d’al-Nosra. Palmyre - Daech est nettement en re­ branche locale d’al-Qaida, viennent À ces coups durs s’ajoutent de ré­ cul, même si l’organisation terroriste d’être liquidés, les « opérations de cents bombardements contre dix bâti­ ëst encore loin d’être défaite. ■ combat direct» ont également aug­ ments renfermant des réserves de cash,

LE FIG AR O lundi 11 avril 2016 En Syrie, le Front al-Nosra se rêve en émirat

al-Nosra. La semaine d’avant, la bran­ DELPHINE MINOU! * (SDelphlneMInoul che syrienne d’al-Qaida avait capturé CORREPONDANTE A ISTANBUL Al-Nosra veut bâtir avec d’autres groupes djihadistes cette ses propres institutions, ville qui surplombe la route Damas-Alep ALORS QUE les activistes syriens ont re­ gérer les services à l’issue d’une violente bataille contre noué, à la faveur de la trêve, avec l’esprit l’armée et le Hezbollah libanais, dont au anti-Assad dès manifestations du début destinés à la population. moins 12 membres ont péri. de là révolution de 2011, une autre mena­ Ses dirigeants ne cachent En parallèle, le groupe djihadiste fait la ce noircit leur horizon ; celle du Front al- plus leur soif de pouvoir 99 guerre à tous les groupes rebelles de l’Ar­ Nosra, la branche syrienne d’al-Qaida. mée syrienne libre (ASL) qui refusent de ABOU YAHYA, ACTIVISTE SYRIEN Dans la province d’Idlib (nord-ouest du se placer sous sa tutelle. Mi-mars, des pays) qu’il contrôle depuis un an, le combats l’ont ainsi opposé à la Division 13 groupe djihadiste se rêve aujourd’hui en Oriental and African Studies de Londres. (une brigade de l’ASL soutenue par les émirat et cherche à imposer son propre Mais à l’inverse de l’EI, passé maître Etats-Unis ) dans la ville de Marat en- . système de gouvernance à l’instar de son dans l’art de la communication, le Front Noman. Les accrochages ont fait au rival, l’État islamique. « Les combattants al-Nosra agit dans l’ombre, en exerçant moins 13 morts et débouché sur l’enlève­ d’al-Nosra sont passés d’un pouvoir es­ sur la population une pression aussi dis­ ment d’une cinquantaine de membres du sentiellement militaire à m e velléité d’em­ crète que sournoise. Abou Yahya, l’acti­ groupe rebelle ainsi que sur. l’expulsion prise sur la population», observe Abou viste, en a fait les frais : il y a trois mois, des troupes de i’ASL de la ville, Yahya (unpseudonyme), un activiste sy­ des « agents » ont fait irruption chez lui à À l’origine de cette offensive : la vo­ rien contacté par téléphone à Marat en- 10 heures du matin, avant de lui faire su­ lonté d’étouffer les manifestations qui Noman, dans la province d’Idlib. « Al- bir un interrogatoire de deux heures. Son ont repris, depuis l’ « accord de cessation Nosra, dit-il, veut bâtir ses propres « crime » ; avoir osé critiquer le groupe des hostilités » entré en vigueur le 27 fé­ institutions, gérer les services destinés à la sur sa page Facebook. « Quiconque cher­ vrier. Tout commence, début mars, par population. Ses dirigeants ne cachent plus che à les défier, y compris sur les réseaux une série de rassemblements pacifiques, leur soif de pouvoir. » . sociaux, est aussitôt intimidé [...] En fait, rapidement pris à partie par des contre- Lorsque, fkrmars 2015, l’Armée de la al-Nosra rêve d’un État où tout le monde se manifestants pro-al-Nosra. Les djihadis­ conquête (une coalition de différentes soumet, où personne ne dit “non” ou tes font alors brûler le drapeau tricolore brigades anti-Assad dont fait partie le “pourquoi” », dit-il. Début janvier, deux vert, blanc et noir de la Syrie, un symbole Front al-Nosra) s’empare d’ïdlib, le militants de renom, Raed Fares et Hadi « laïque » à leurs yeux. Très vite, la si­ groupe est relativement bien accueilli par Abdallah, avaient déjà subi les foudres tuation dégénère ; les combattants radi­ la population, d’autant plus qu’il prétend d’al-Nosra. Les djihadistes avaient enva­ caux s’en prennent'aux locaux de l’unité vouloir concentrer ses efforts sur les hi les locaux de leur radio, Fresh FM, dans de l’ASL, et les manifestants s’attaquent questions sécuritaires, confiant aux civils la ville de Kafranbel, avant de confisquer au QG de la sécurité d’al-Nosra. « Al- la gestion de la ville. Mais al-Nosra va le matériel technique et les générateurs, Nosra cherche à faire dérailler la trêve. Il progressivement révéler son vrai visage et d’arrêter les deux compères. Libérés multiplie les agressions par crainte de se en écartant progressivement les autres quelques joins plus tard, il leur fut repro­ retrouver isolé en cas de processus politi­ factions et en imposant ses idées radica­ ché de « promouvoir des idées Ipïques, fa ­ que de sortie de crise. », relève un journa­ les. En témoigne la création de « l’admi­ vorables aux apostats». « D ’après moi, liste syrien. nistration des régions libérées » (Idaret al-Nosra est plus dangereux que Daech Malgré les risques encornais, la rue n’a al-Manateq al-Mouharrarra), qui voit le parce qu’il n ’affiche pas ouvertement ses cependant pas dit son dernier mot ; ces jour à Idlib et dans d’autres localités de la intentions. Ses motifs sont cachés. Son derniers jours, les habitants de Marat en- province, comme Reeha et Jisr al-Chou- mystère fait son danger», confie Hadi Noman sont de nouveau descendus ma­ ghour. Son objectif : superviser les affai­ Abdallah, de passage à Istanbul. nifester pour dénoncer les diktats du res de la ville, des taxes à l’électricité, en Pendant ce temps, sur le terrain mili­ groupe djihadiste. « La bataille est loin passant par l’eau et les questions d’ordre taire, al-Nosra continue à bomber le tor­ d’être gagnée pour al-Nosra », veut croi­ administratif. Un système qui rappelle se. Lundi 4 avril, le groupe a pourtant re Abou Yahya. Si une grande partie de la celui de l’EI qui, dès sa création en 2014, subi un sérieux revers avec la mort de population fait aujourd’hui bloc contre le s’est distingué par ses propres institu­ son porte-parole, AbouFiras al-Souri, et groupe radical, c’est aussi, selon lui, tions, ses lois, son drapeau; et son systè­ de 20 autres djihadistes lors d’un raid « parce qu’il s’est avéré incapable d’offrir me de financement basé, en partie, sur le américain. Cela ne l’a pointant pas sé­ les services promis en retour des impôts prélèvement d’impôts. «Al-Nosra se rieusement affecté aù niveau opération­ prélevés». ■ sent en compétition avec l’EI et cherche à nel. La semaine passée, un groupe rebel­ montrer qu’il est aujourd’hui capable de le proche d’al-Nosra, Ahrar al-Cham, a jouer un rôle qui n’est pas seulement mili­ revendiqué la destraction' d’un avion taire, mais qui relève également de la gou­ militaire du régime au-dessus d’al-Eis, vernance», estime Lina Khatib, spécia­ dans le nord de la Syrie - une opération liste du Moyen-Orient à la School for qui avait été préalablement attribuée à

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InternationalffcUi jjork Sirncs f r i d a y , a p r i l 15,20 16______Europe’s migrant deal with Turkey puts German chancellor in a bind

tor of Carnegie Europe, a foreign policy the chancellor herself, emphasized the research organization in Brussels. inviolability of artistic liberty. Unlike many commentators in Ger­ With Turkey, Ms. Merkel said, “ these many, Mr. Techau said he detected a basic values are valid regardless of all tone of moral superiority mixed in with the political problems we discuss with the undoubted sharpness of Mr. Bo- each other.” . hmermann’s satire, which was inspired But the controversy is far from over. by what critics of the chancellor’s deal Ms. Merkel must now decide whether to with Mr. Erdogan saw as her sudden co­ grant Turkey’s request to sue Mr. Bo­ ziness with the Turkish leader. hmermann under an antiquated law on “ He can get on the moral high ground insulting foreign leaders. Mr. Erdogan very easily, and does not have to look at seems to be taking no chances: He has the shades of gray,” Mr. Techau said of also filed a private lawsuit against the MARLENE AWAAD/BLOOMBERG NEWS the comic. “Whereas someone like comic under a different legal provision Angela Merkel faces a new chorus of critics. Merkel does not have one single good on individual insult. His lawyer, Mi- option left.” chael-Hubertus von Sprenger, said the In the land of bad options, Ms. Turkish leader wanted to see the comic BERLIN Merkel’s deal with Mr. Erdogan has for punished, and to refrain from repeating now paid off, if at a steep price. his crude error. BY ALISON SMALE Her bargain with Turkey — billions of Before her practical pivot toward Mr. euros in European aid in exchange for Erdogan to stem the refugee flow this Last September, Chancellor Angela keeping illegal migrants and refugees in year, Ms. Merkel herself had blown hot Merkél was widely seen as an idealist, Turkey — has so far worked, with word and cold over rapprochement with Tur­ charitably welcoming hundreds of thou­ spreading back to Syria and Afghanis­ key, and Turkish membership in the sands of refugees to Germany in the tan and the migrant flow dropping European Union. face of stiff opposition at home and from sharply since the deal was reached in In an interview with the Süddeutsche European allies. But the influx swiftly March. became too much to handle. Zeitung in May 2010, Ms. Merkel mused That agreement has also relieved openly about what kind of a country Tur­ Fast forward, and this year it is a some pressure on Europe’s system of key would be in 2015, touching on the rather different Angela Merkel at the open borders, which the influx had very issues that remain so sensitive now. helm, with an approach toughened by threatened to collapse. And it has “Nobody today can say precisely experience. This is the pragmatic An­ bought some political breathing space what situation Turkey will find itself in gela Merkel, who entered a calculated for the chancellor from a surge of sup­ in 2015,” she said then, when Turkey ap­ deal with an increasingly authoritarian port for the far right, which capitalized peared on a more Western path. “ The President Recep Tayyip Erdogan of on German anxiety about the new mi­ country has great economic growth po­ Turkey to stanch the migrant flow. grants, most from Muslim countries. tential. There are judicial advances.” Ms. Merkel now stands accused by a Responding to those fears, Ms. Merkel “But the Turks are far from imple­ new chorus of critics of not only betray­ and her government on Thursday an­ menting necessary rights,” she added. ing her ideals on immigration but also of nounced what they called a “ historic “ Much will depend on what path Turkey jeopardizing core European values, as step” to improve security and better in­ chooses for itself. However, it is not just the costs of doing business with Mr. Er­ tegrate immigrants in Germany. a question of that, but above all of the dogan become painfully clearer by the But the bill for dealing with Mr. Er­ European Union’s ability to integrate.” week. dogan is arriving. When 2015 actually arrived, of course, Mr. Erdogan, who has stifled the news The moves by the Turkish president the chancellor found herself under the media at home and shown little toler­ have stirred strong resistance in Ger­ greatest pressure of her decade in office ance for criticism, has used his new many, where media and cultural figures over the refugees. Critics in her own con­ leverage in Europe to extend his brand have united behind Mr. Bohmermann. servative camp and a rising far-right of censorship to Germany, employing They have also put Ms. Merkel in an un­ party were calling for limits on the mi­ diplomatic threats — and now a private comfortable spot after she initially said grants. Ms. Merkel rejected that idea, lawsuit — to try to silence a German through her spokesman that she had but by October, she was already in Istan­ comedian who had skewered him. agreed in a phone call with Turkey’s bul, talking to Mr. Erdogan about getting The satirist, Jan Bohmermann, prime minister on April 3 that the com­ help from Turkey to control the flow. earned plaudits but also criticism when, ic’s poem was “deliberately offensive.” After those talks, on Oct. 18, Ms. on his TV show two weeks ago, he read a That statement provoked criticism Merkel cited “good reasons” — includ­ crude poem, which he himself labeled that the chancellor, herself raised in ing fighting terrorism and caring for “ abusive criticism,” and accused Mr. more than two million refugees from Erdogan of lewd behavior and fierce po­ Ms. Merkel stands accused of Syria in Turkey — for Europe to “dy­ litical repression. not only betraying her ideals namize” the process surrounding Turk­ That case has now become Exhibit A ish membership in the European Union. on immigration but also of in the unpalatable bargains Ms. Merkel Using ambiguous language, Ms. has made in pursuit of security and po­ jeopardizing European values. Merkel also indicated that it was time to litical survival, or what might be known share burdens and consider visa-free as realpolitik version 2016. travel to Europe for Turkey’s citizens. “ It has always been easy to take shots Communist East Germany, was not Not even a month into the bargain, at realpolitik, because it is never strong in defending Western values, however, its benefits and costs are be­ pretty,” and involves choosing between above all freedom of speech. Later, her coming clearer every day. In particular, bad options, said Jan Techau, the direc­ spokesman, Steffen Seibert, and then some analvsts have noted, Ms. Merkel’s

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course will be closely watched not only while crude, is protected under artistic cast their usual Thursday show. by Mr. Erdogan but also by another license of satire. A European Parliament debate on leader with authoritarian tendencies: But in a sense, Mr. Erdogan has Wednesday illustrated the widening President Vladimir V. Putin of . already succeeded in quieting his critic: concern in Europe about dealings with Both leaders prickle at the openness It was announced on Tuesday that Mr. Turkey. “ We have given Erdogan the of Western society and interpret any Bôhmermann is now living under police keys to the gateway of Europe with the criticism as state-authorized, said Mr. protection after unspecified threats by E.U.-Turkey deal,” said a former Bel­ Techau, the Carnegie Europe director. It Turkish nationalists. gian prime minister, Guy Verhofstadt, is not, of course. And several media law­ Further, after intense attention to the who heads the liberal group in the legis­ yers and experts have opined in recent case, the comic and his team said they lature. “ Now we risk giving him the days that Mr. Bdhmermann’s poem, had agreed with the public broadcaster keys to our media outlets.” ZDF that they would not make or broad­

International $eUi Jlork Suites a p r il 12,2016

Saleh M. Mohamed W hats missing from

This week, United Nations talks meant Syria’s peace talks to chart a path toward a peaceful, demo­ cratic future for Syria are set to resume dent, the Democratic support in the military campaign in Geneva. But, in an absurd twist, the Union Party, is part against the Islamic State. We under­ legitimate representatives of a large, of this political coalition, along with oth­ stand the demands of realpolitik, but the democratically governed area in the er parties and civil society organiza­ exclusion of Rojava from the United Na­ country will not be invited to attend. tions). tions talks is shortsighted and unjust. This area is called Rojava, in the It’s a fair question to ask what kind of Turkey has tried to legitimate its op­ northern part of Syria, and despite its democracy this is. Its central philo­ frequent description as “ Kurdish,” it is position with propaganda falsely de­ sophy is that people should govern governed inclusively by Kurds, Arabs, picting Rojava as an ethnic project for themselves from the bottom up, and so and the area’s other ethnic groups. Fur­ Kurdish dominance that aims to divide as much decision-making as possible is thermore, its self-defense forces are Syria. They have spread grotesque ac­ left to local assemblies. These assem­ part of the Syrian Democratic Forces cusations of “ethnic cleansing” by blies, furthermore, are designed to en­ backed by the United States that have Kurdish forces, reports not supported sure a voice for non-Kurdish minorities by more measured analyses, for in­ advanced toward Raqqa, the center of and for women. This is real and genu­ the Islamic State’s power in Syria. stance, those by the U.N. commission of inely inclusive democracy, and it de­ inquiry on Syria. Both in strategic and moral terms, Ro- serves to be supported, not ignored. java’s existence is a rare bright spot in We have cooperated with the United This system could be a model for all this conflict. So the exclusion of its rep­ Nations as well as international human of Syria, a country where any function­ resentatives from the United Nations rights organizations. If there are ing democratic system would have to process is not only unfair, but makes no wrongs, we aim to right them. I urge include all ethnic groups and religions sense if the aim of the talks is to estab­ skeptics to come and see the reality of in order to survive. This is why we have lish a viable path to democracy in Syria. our inclusive democracy for them­ proposed a federal model of govern­ The primary reason for this injustice selves — it’s happening now, even if it’s ment for Syria. More local autonomy, is that Turkey opposes Rojava’s mili­ not heavily covered in the international without breaking up the country, offers tary force, the People’s Protection press. more stability and inclusion than dis­ Units, or Y.P.G., claiming it is one and We want to make common cause with tant rule from Damascus. This realistic democratic opposition throughout Syr­ the same with the P.K.K., a Kurdish and pragmatic solution should be on ia, and so we ask the United States and group with a long history of armed con­ the table for discussion in Geneva. the international community to imme: flict with the Turkish government. Unfortunately, while the Kurdish Na­ diately act to end our exclusion from This is not true. Both groups are tional Council, which is sponsored by talks about the country’s future. Kurdish, but the Syrian Kurds, with . the Kurdish administration in northern These negotiations should involve their Arab allies and international sup­ Iraq and claims to speak for Syrian everyone who supports peace and de­ port, are locked in a difficult, but thus Kurds, was invited to the talks as part mocracy. It’s a travesty that the people far successful, battle of a coalition of opposition groups, they in Syria most strongly demonstrating against the Islamic W hy is a do not legitimately speak for Rojava. their belief in these principles have State. The Y.P.G.’s fledgling de­ The decision was made not to invite our been left out in the cold. fight is about Syria, own representatives. mocracy in not Turkey. Its role is The European Union and the United saleh m . m o h a m e d is co-president of the Syria being to defend the institu­ States, both of whom could have pushed Democratic Union Party. left out of tions of self-govern­ for our inclusion, have their own incen­ taiks about ment in Northern tives to placate Turkey, including its co- . the country’s Syria (the party of operation with Europe’s response to the future? which I am co-presi- refugee crisis and a need for Turkish

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Thi National April 16, 2016

The party leadership believes it is benefi­ ting from a growing dissatisfaction among Iran’s forgotten Kurds Iran’s Kurds. “It is easy to find new recruits in Rojhelat. Hundreds of people contact us every day," says Qadir Wrya, a member of the KDPI polit­ step up the struggle buro, at the party's headquarters in the Iraqi town of Koya. Unlike PJAK, the Iranian branch of the Florian Neuhof PKK, the KDPI does not intend to bring about April 16, 2016 change through force of arms. While PJAK has http://www.thenational.ae launched attacks on military installations in Iran in recent years, the KDPI seeks to homan, Iraq II As the snow begins to melt conduct a political struggle for Kurdish rights, Cin the spring, small groups of men prepare and demands a more federal structure that for a perilous journey over the mountains that grants a measure of self rule to the Kurds. straddle the border between Iran and Iraq. ut the peshmerga run the risk of being Soon, the steep passes will become Bambushed by the Iranian army on their accessible again, and the men will slip across way, and deadly firefights are not uncommon. the border to continue a struggle the world has The Kurdistan Regional Government forgotten about. Dressed in traditional combat (KRG) that rules the autonomous Kurdish fatigues and wearing leather ammunition belts, region in Iraq has granted the KDPI refuge, but these fighters belong to the exiled Kurdistan the KRG is also under pressure from Iran to Democratic Party of Iran (KDPI) that is looking clamp down on cross-border activities. to stage a comeback in its home country. Kheder Pakdaman, right, one of the KDPI’s Iran has close ties with the Patriotic Union Once across, they will seek to attract new senior Peshmerga commanders, relaxes of Kurdistan (PUK), which dominates the eas­ followers to rebuild their network in Iran's with a game of Backgammon while party tern part of the KRG that includes the border Kurdish region. luminaries ivatch on. (Florian Neuhof for areas and Koya, and Tehran’s help in fighting The National) Kurds in neighbouring countries are getting ISIL has given it extra leverage in Iraq. plenty of attention: Iraqi Kurds are a valued “The KRG have restricted our activities out partner for western countries in the fight of Iraq to protect their own interests. We against ISIL; Kurds in Syria are busy carving understand that they are in a vulnerable posi­ out their own statelet; and the Kurds in Turkey the Kurds.The KDPI has been around since tion, and have shifted our activities into Iran are being pummelled by state security forces 1945, and a year later its founder Qazi more," Mr Wrya says. in a campaign against the militant Kurdistan Muhammed became president of the short­ As Iran turns the screw on the exiled Workers Party (PKK). The plight of the 12 mil­ lived Kurdish Marhabad Republic. KDPI, it inadvertently increases the potential lion Iranian Kurds is largely ignored, even The party was part of the opposition move­ for conflict at home. Forced to scale up its pre­ though they have suffered discrimination and ment that toppled the Shah in 1979, but was sence in Iran, the party will come into conflict government persecution for decades. soon at odds with Iran’s new rulers, the reli­ with security forces from the government, Part of the reason is that Iran has been gious regime established by Ayatollah which does not tolerate opposition movements very effective in fighting Kurdish opposition Ruhollah Khomeini. In a military campaign on its soil. groups like the KDPI, which was pushed into against the KDPI not long after the revolution, “The party needs to increase its political Iraqi Kurdistan by Iran’s army in the 1980s. about 10,000 Kurds are thought to have peri­ presence in Iran. This will lead to a violent res­ The government in Tehran treats dissent shed. ponse," Mr Wrya says. harshly in Rojhelat, as the Kurds call the Iran’s Kurdish region also suffers from eco­ The younger generation of Peshmerga in Kurdish region in north-west Iran. nomic neglect. Kurds struggle to get jobs in particular seem ready for the fight. Reza, a 24 “The people of Rojhelat are increasingly government and even in the public sector, cau­ year old whose unit is based in an old farm­ unhappy with the government, but it’s not pos­ sing widespread unemployment particularly house in the mountains near Iran, is one of sible for them to show this discontent. The among the youth. Ethnic, cultural or religious them. Reza has fought ISIL with another exiled regime is very strong and can’t be beaten," identities that differ from the Shiite majority are Iranian Kurdish party known as the PAK when says Kheder Pakdaman, who commands a eyed with suspicion by Tehran, and any dis­ the extremists stormed into Iraq in 2014. He small unit in the mountains above Choman, sent is quashed. has since joined the KDPI Peshmerga, and near the Iranian border. or the mainly Sunni Kurds, who cherish expects to be engaging a different enemy t 47, Mr Pakdaman has been a peshmerga their culture and language, this situation is soon. Afor 20 years. He and his handful of fighters difficult to bear. Hopes that things would “I believe that the threat by the Iranian have occupied a simple, two-roomed, concrete improve when the moderate Hassan Rouhani regime is stronger than that of Daesh," he house along an unpaved road that winds into was elected in 2013 were quickly dashed, and says. ■ the mountains. Kurds do not expect to benefit when the eco­ His men are a mixed bunch. Weather-bea­ nomy recovers after sanction are lifted as part ten, leathery old-timers sit next to young men of last year’s nuclear deal. barely out of their teenage years. Their “In Iran, the tyranny is evident. That made Kalashnikovs are never far from their sides me join as a young Kurd," says 20 year-old and daggers in belts abound. Sniper rifles and Peshwar, one of the fighters in the room. machine guns complete the armoury. Peshwar became a peshmerga two years ago, For all their rugged appearance, however, leaving behind his hometown of Bohan for a the peshmerga speak eloquently about their life in exile. If caught by the Iranian security cause. Many of them were politically active forces, he can expect to spend many years in before the Iranian regime turned its guns on jail.

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LE FIG AR O mercredi 13 avril 2016 En Irak, le calvaire sans fin des yazidis ans une société où le viol condamne à la mort sociale, Baba Cheikh (ici à son domicile: THIERRY OBERLÉ » (SThlerryOBERLE ENVOYÉ SPÉCIAL A DAHUK f KURDISTAN IRAKIEN ) de Shekhan, au nord de l'Irak, i le 17 mars), a appelé à respecter les femmes MOYEN-ORIENT Des places sont vacan­ de sa communauté revenues I tes dans les camps de déplacés de la ré­ gion de Dahuk aù Kurdistan irakien, qui abritent des dizaines de milliers de yazi- dis. Les tentes des villes de toile se sont en partie vidées à partir de l’automne lors­ qu’une épidémie de départs a touché les membres de cette minorité chassée de ses terres par la campagne d’épuration ethnico-religieuse de l’État islamique d’août 2014. « Les jeunes ont pris la route pour l’Allemagne quand ils ont su qu’ils seraient bien accueillis dans ce pays où existe déjà une communauté yazidie. Ceux qui avaient envie de s ’en aller mais n’avaient pas assez argent pour se payer le condamne à la mort sociale. Ces femmes voyage clandestin ont profité de la baisse violées ont depuis été élevées au rang de des prix demandés par les passeurs. Le ta­ résistantes, d’héroïnes. Des jeunes yazi­ rif est passé de 10 000 dollars à moins de dies se sont engagées dans les rangs des 1 000 dollars par personne » explique forces kurdes et yazidies pour combattre Walid. l’État islamique. Mais « les entourages En septembre dernier, le jeunéhomme masculins peuvent être brutaux. Les frères avait accompagné sa femme, Jinan, une n’arrivent pas à reconnaître leur statut de ex-prisonnière de Daech âgée 19 ans, victime. Les femmes s ’enferment alors venue dénoncer à Paris, à visage décou­ dans leur silence », confie Élise Boghis- vert, le sort des femmes yazidies mises en sian, la présidente de Shennong et esclavage, violées et torturées par les Avicenne, une association qui vient soi­ djihadistes. Le couple avait repoussé l’of­ gner les ex-prisonnières dans des dis­ fre d’asile politique proposé par les auto­ pensaires mobiles. « Pour calmer leurs rités françaises. « Notre place est chez graves séquelles physiques et leurs souf­ nous dans notre pays, dans notre région de frances psychiques, elles ------Sinjar », affirmait Jinan. Depuis, Jinan, prennent des médicaments qui a accouché en février d’une fille, et qui les abrutissent et provo­ son mari n’ont pas changé d’avis mais le quent des accidents. Les plus 1900 doute commence à s’insinuer dans leur jeunes sont atteintes de cri­ femmes esprit pointant combatif. ses de délire et de régression Selon le bureau des affaires yazidies du infantile », insiste cette sont encore gouvernement kurde, 120 000 membres acupunctrice de formation. captives de la communauté sur un total de Sur 3455 femmes kid­ 357000 déplacés auraient immigré. C’est nappées, plus de 1900 sont que le retour des yazidis sur leurs terres Violée à l’âge de 9 ans toujours captives. Pour ces dernières, le ancestrales est loin d’être à l’ordre du Une majorité de femmes rescapées de calvaire se poursuit inexorablement jour. Libérée de l’emprise djihadiste en l’enfer de Daech est prise en charge dans malgré les efforts des réseaux'de sauve­ novembre, la ville de Sinjar est en ruine. le Bade-Wurtemberg en Allemagne, dans teurs qui oeuvrent dans l’ombre pour les Sa reconstruction s’annonce longue et le cadre d’un programme de traitement faire libérer en organisant leur évasion difficile. Privés de services publics, les médical et de suivi psychologique. Un ou en les rachetant à leurs tortionnaires. villages de la contrée sont toujours en miDier d’entre elles sont hébergées, en Le gouvernement du Kurdistan a ainsi zone de guerre. Et si Daech devait recu­ règle générale avec une parente, dans les débloqué un fonds de soutien d’un mil­ ler, la peur de nouvelles persécutions foyers d’un pays débordé par l’afflux de lion de dollars. La nouvelle vague de continuerait de hanter les yazidis qui ré­ migrants. En dépit des soins prodigués, « revenantes » arrive de Syrie où l’État clament la protection d’une force inter­ elles subissent avec le déracinement un islamique subit des revers. « 80 prison­ nationale. . second traumatisme. Prises en charge par nières de Raqqa ont été récemment sau­ Se profile aussi à l’horizon le différend leur entourage, les autres restent souvent vées. Nous avons pris en charge une fillette territorial entre l’État central irakien et le en situation de détresse. Dès les premiè­ de 9 ans qui était violée tous les jours par gouvernement du Kurdistan autonome. res évasions, le Baba Cheikh, le guide spi­ plusieurs hommes » témoigne Élise Bo- Sinjar appartient-elle à l’Irak ? Aux Kur­ rituel des yazidis avait appelé à traiter ces ghissian. des ? Ou aux yazidis ? La question est po­ femmes comme « ses filles, à les respecter À Lalesh, le haut lieu de la spiritualité sée, mais les réponses divergentes té­ quelles que soient les épreuves qu’elles ont yazidie, des pèlerins désenchantés ar­ moignent de la fragmentation ethnique endurées »: Un appel à mie révolution des pentent les jardins du temple. La tragédie et religieuse de P Irak. mentalités dans une société où le viol en corns hante les esprits. « Rien n’est

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plus comme avant la guerre » Kurdistan déboussolent les ya- suis triste de voir certains d’entre nous de­ dit Luckman Soeliman Mah­ zidis. Les grandes fêtes reli­ venir fous de douleur, triste de voir mon moud, le porte-parole du gieuses sont célébrées dans la peuple se disperser à l’étranger où son sanctuaire. « Lajoie a disparu. confidentialité », confirme-t-il. « Notre identité se dissout, triste de savoir qu’après Le sort des prisonnières, les dé­ peuple est en grand danger » prévient le Daech viendra une nouvelle génération de placements de population et la Baba Cheikh; le « pape » des yazidis, un fanatiques embrigadée dès l’enfance dans crise économique qui sévit au vieillard à l’épaisse barbe blanche. « Je les écoles de l’État islamique. » m

Syrie : les négociations reprennent malgré les violences

Alors que les combats s'intensifient co n stitu tio n n els » . Ces pourparlers rebelles d'autre part sur plusieurs fronts autour d'Alep où de nombreuses devront être avant tout le long de l’autoroute Alep-Damas. factions rebelles luttent contre « co n s tru c tifs e t c o n c re ts » , D’après un général russe, le Front les troupes de Bachar el-Assad, favorisant une communication féconde al-Nosra (branche syrienne d'al-Qalda) l'émissaire de i’ONU pour la Syrie, entre représentants du régime et ses alliés veulent coupër Staffan de Mistura, estime que et de l'opposition après l'échec des cette route vitale. les négociations de paix qui doivent négociations amorcées en mars dernier. Le premier ministre syrien, reprendre mercredi à Genève seront Mais dans la province d'Alep, Wael al-Halqi, a affirmé dimanche que « cruciales ». Elles s'orienteront les combats font rage entre troupes le régime et ses « partenaires russes » autour de « la transition politique, du régime et ses alliés d'une part étalent disposés à lancer une offensive la gouvernance et les principes et djlhadistes d'al~Qaida et des alliés militaire pour reprendre Alep. M. d.

Le Point I 12 Avril 2016 Irak : Daech utilise bien des armes chimiques(ministre français) Selon le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, il existe des preuves que l'EI emploie du gaz moutarde contre les civils et les forces locales.

Source AFP, le 12/04/2016 Le Point.fr

e ministre français de la Défense Jean-Yves LLe Drian a déclaré mardi qu'il existait des « preuves » sur l'emploi d'armes chimiques par le groupe État islamique (El) en Irak. « Daech (acronyme arabe de l'EI) use de tous les moyens. Nous avons ici la preuve de l'emploi d’armes chimiques contre les civils et les forces locales », a déclaré Jean-Yves Le Drian devant les militaires français formant les peshmergas à Erbil (nord de l'Irak).

L'emploi d'armes chimiques est de « plus en plus fréquent », a souligné un officier des forces spéciales françaises qui accompagnent et enca­ drent les peshmergas sur la ligne de front, sans plus de précisions. Après avoir eu recours au chlore (à usage également industriel), l'EI uti­ lise désormais du gaz moutarde, de l'ypérite, une substance héritée de la Première Guerre apprennent aussi à « dédramatiser » cette libérée. mondiale, a-t-on ajouté de source militaire menace chimique et à ne pas céder à la panique Dans la matinée, le ministre français a discuté française. « On a bien vu la progression de l'un à la moindre alerte. En février, le coordinateur avec le président du Kurdistan irakien, puis de l'autre », selon cette source. « Les du renseignement américain James Clapper et Massoud Barzani, de la campagne militaire en Kurdes ont encore à l'esprit les gazages de le directeur de la CIA John Brennan avaient cours. « On a travaillé à l’élaboration de la suite Saddam Hussein. Daech joue là-dessus et pour la première fois accusé ouvertement l'EI de la reconquête du territoire sur Daech », a-t-il cherche à maintenir les peshmergas dans la d'avoir utilisé des armes chimiques en Irak et en dit à la presse. Jean-Yves Le Drian a aussi crainte » pour affaiblir leur détermination, a Syrie, et notamment du gaz moutarde. Jean- annoncé à Massoud Barzani de nouvelles livrai­ ajouté un autre militaire français sous le cou­ Yves Le Drian s'est rendu près la ligne de front sons françaises de munitions, d'uniformes et vert de l'anonymat. dans le secteur d'Erbil, à une vingtaine de kilo­ d'équipements de vision nocturne en juin. « Dédramatiser » cette menace chimique mètres de Mossoul, fief des djihadistes en Irak. Depuis 2014, la France a livré plusieurs dizaines La veille, à Bagdad, un général irakien lui avait de canons de 20 mm et mitrailleuses de 12,7 aux Les soldats français, qui les forment au tir de remis symboliquement une prise de guerre, un peshmergas. • canon de 20 mm et à la lutte contre les IED, leur drapeau de l'EI, saisi à Ramadi, ville récemment

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metr@news 14 avril 2016 Poutine accuse les dirigeants turcs de collaborer avec les extrémistes

source: Belga — 14/04/2016 ments là-bas, des tanks, de l’artille­ rassembler (...) pourquoi atten­ http://fr.metrotime.be rie », a-t-il encore expliqué, décon­ dons-nous une aide extérieure seillant par ailleurs aux Russes de pour affronter nos différends et e président russe Vladimir se rendre en Turquie ou en Egypte, faire face aux actes terroristes? raison d’une série d’attentats attri­ LPoutine a accusé les dirigeants pour des questions de sécurité. Nous devons nous en occuper bués au groupe Etat islamique turcs de collaborer avec les extré­ nous-mêmes », a indiqué Erdogan. (El), qui frappe la Turquie depuis mistes, lors d’une émission télévi­ Jeudi également, le président turc la Syrie voisine, ou liés à la reprise sée dans laquelle il répond aux Recep Tayyip Erdogan s’exprimait Longtemps accusée de complai­ du conflit kurde. Les Kurdes, eux- questions des auditeurs. « Le pou­ quant à lui à l’occasion de l’ouver­ sance pour les groupes rebelles mêmes très impliqués dans le voir turc actuel collabore avec les ture de la conférence annuelle de syriens les plus radicaux, la combat contre l’Etat islamique, radicaux davantage qu’il ne les l’Organisation de la coopération Turquie a rejoint l’été dernier la accusent depuis un certain temps combat », a-t-il affirmé. Dans le islamique (OCI) à Istanbul. Il a coalition antidjihadiste dirigée par le pouvoir turc de fournir de sud du pays, « il y a une guerre exhorté le monde musulman à sur­ Washington. manière détournée de l’aide aux civile ». « La communauté interna­ monter ses différences pour lutter islamistes de l’EI. • tionale tente de ne pas le voir, mais contre le terrorisme. « Nous ne La Turquie vit depuis plusieurs c’est un fait. Il y a de lourds arme­ devons pas nous diviser, mais nous mois en état d’alerte renforcée en

Marianne! 11 avril 2016

ces derniers. La frontière entre eux et les djihadistes de l”EI peut Syrie : quand les "alliés” modérés s’avérer très mince, fluctuante même au grè des circonstances. Ensuite, parce qu'ils mènent une de la coalition usent "d'armes guerre ouverte contre les forces kurdes de Syrie, alors même que les YPG sont un rempart très effi­ prohibées” contre les Kurdes cace dans le nord de la Syrie contre les forces de Abou Bakr al- Baghdadi, le "Calife" auto-pro- Bruno Rieth - 11 Avril 2016 clamé de l'Etat islamique. www.marianne.net "Dans le canton et la ville épo­ ans un communiqué, le groupe nyme d’Afrin (ouest du Rojava), la Drebelle syrien Jaysh al-Islam a situation est beaucoup plus diffi­ annoncé que l'un de ses leaders cile et instable, expliquait ainsi passerait devant une cour martiale Nasrin Abdallah, commandante pour avoir utilisé des "armes prohi­ en chef des YPJ, les unités de bées" lors d'affrontements à Alep combattantes kurdes au Rojava avec les YPG, les forces kurdes (Syrie), dans un entretien à syriennes. Des armes chimiques, L'Humanité. Comme à Kobané, semble-t-il. Ce qui jette le trouble l'an dernier, nous sommes atta­ Capture d'écran d’une vidéo montrant l'utilisation "d'armes pro­ sur la stratégie d'alliance de la qués sur quatre fronts, par tous hibées" par le groupe Jaysh al-Islam en Syrie. coalition internationale, qui se les groupes terroristes : le Front repose sur le terrain sur Jaysh al- al-Nosra, Jaysh al-Islam, Ahrar al- Islam dans sa lutte contre Daech. Sham... et d'autres groupes syriens. Sur des vidéos des Jaysh al-Islam”. Le communiqué armés. Nous sommes constam­ affrontements mises en ligne sur indique également que ce com­ Les ennemis de mes ennemis ment sous la menace de leurs Internet, on peut ainsi voir une mandant "a été déféré devant la sont-ils nécessairement mes amis assauts contre la ville, qu'ils ten­ fumée épaisse et jaune s'élever justice militaire pour recevoir une ? C'est la question qui se pose tent de prendre". Des assauts dans le ciel après des explosions. punition appropriée”. après les révélations sur les alors même que les Kurdes dans affrontements qui ont eu lieu leur diversité obtiennent de nom­ Dans un communiqué publié le 7 e groupe Jaysh al-Islam, consti­ cette semaine à Alep, en Syrie, breuses victoires contre Daech avril, le porte-parole du groupe Ltué depuis 2011, compte parmi entre le groupe Jaysh al-Islam et sur le champ de bataille et que les syrien reconnaît que lors "d’af­ ses soutiens des pays du Golfe les YPG (les forces kurdes Forces démocratiques syriennes frontements avec des YPG pour le ainsi que les Etats-Unis. Ce qui syriennes), qui tentent tous deux (FDS) ont récemment été créées contrôle du quartier de Sheik pose tragiquement la question de de reprendre la main sur la ville. sous l'impulsion des Kurdes de Maksoud (...) un des leaders de la stratégie sur le terrain contre Dans un de ses quartiers, contrôlé Syrie. Ce groupe rassemble des Jaysh al-Islam d'Alep a utilisé des Daech. D'abord parce que ces par des combattents kurdes Kurdes, des rebelles arabes de armes qui ne sont pas autorisées "islamistes modérés" ont un syriens, des armes chimiques l'ASL (Armée syrienne libre) et des dans ce genre de confrontations, temps copiné avec Daech : ils leur auraient été utilisées par le milices chrétiennes, et bénéficie ce qui est constitutif d'une viola­ avaient ouvert les portes de Raqqa groupe de rebelles "modérés” du soutien des Etats-Unis, o tion des régies internes du groupe en 2013 avant de se faire trahir par

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■=> On marche sur la tête. son feu vert à leur présence - avait nement mené par l'armée améri­ mation, avaient, à peine posé le tenu à préciser tout de même caine. Lancé début 2015, celui-ci pied sur le sol syrien, remis une omble de l'absurdité, lors des qu'ils n'étaient là qu'à ’’titre per­ devait former et équiper quelque partie de leur équipement et Cnégociations pour la paix en sonnel" et n'étaient pas considé­ 5.000 Syriens par an sur trois ans munitions fournis par les Etats- Syrie à Genève, les Kurdes avaient rés comme "des partenaires dans pour venir renforcer les rangs des Unis... au Front al-Nosra. Gênant. été priés de rester à la porte alors les négociations"... rebelles. Résultat, le commande­ même que deux représentants ment des forces américaines au En août 2012, Barack Obama des rebelles armés de Jaysh al- Cette stratégie ambiguë de sou­ Moyen-Orient a annoncé en sep­ avait prévenu que l’utilisation Islam et Ahrar al-Cham étaient tien à des groupes "modérés", tembre dernier la prochaine d'armes chimiques dans le cadre présents lors de ces discussions. s'est déjà retournée une première réforme du programme. Et pour du conflit syrien serait une "ligne Le chef de la diplomatie russe, fois contre les Américains lors cause, les premiers rebelles rouge" à ne pas dépasser. ♦ Sergueï Lavrov - qui avait donné d'un récent programme d'entraî­ syriens, tout juste sortis de la for­

Kurdistan Regional Government 13 April 2016 Jean-Yves Le Drian and his accompanying delegation. Acknowledging that France faced the same enemy, Minister Le Drian reaffirmed France's support to the Peshmerga Forces, praising their role in the war against the Islamic State terrorist organisation, ISIS. Prime Minister Barzani and Minister Le Drian discussed the latest devel­ opments in the Kurdistan Region and Iraq and the war against ISIS, including the anticipated liberation of the City of Mosul. They agreed on the significance of the liberation of Mosul and that coordination among Peshmerga, Iraqi army, and coalition forces was vital in this operation. Prime Minister Barzani stressed that the plan must clearly define the roles of each of the participating forces. They also discussed the military and financial needs of the Peshmerga Forces. Prime Minister Barzani stressed the need for the Federal Government of Iraq to provide military and financial aid to the Peshmerga. He called on France to help ensure that Iraqi Kurdistan receives its full share of international military assistance in a timely France reiterates its manner. Minister Le Drian promised to convey this request to French President Francois Hollande and international partners. He also stated that in support for June another batch of French military aid will be delivered to Iraqi Kurdistan. Peshmerga Forces The Kurdistan Regional Government's efforts to obtain financial aid, the plight of refugees and internally displaced persons, the need for Iraqi and international humanitarian aid, relations between Erbil and WED, 13 APR 2016 j KRG Cabinet Baghdad, Iraqi Kurdistan's relations with neighboring countries, and a number of other issues of common concern were also discussed. ■ rbil, Kurdistan Region, Iraq (cabinet.gov.krd) - Prime Minister ENechirvan Barzani yesterday received France's Defence Minister

$ G u l f Today April 12, 2016 that targeted a Turkish gendarmerie base in the town of Hani at two. The army said 47 Six soldiers, 30 militants killed in people, including eight civilians, had been wounded in that attack. A large vehicle laden with explosives southeast Turkey - security sources rammed into the gendarmes' base and the dormitory housing the families of security personnel, shattering windows and April 12, 2016 By Seyhmus Cakan the PKK, which is considered a terrorist organi­ wrecking the roofs of buildings. http://uk.reuters.com sation by Turkey and its Western allies. Following the attack, Turkish gendarmerie The security sources said operations in and special forces launched an operation with DIYARBAKIR, Turkey | Six Turkish soldiers Sirnak province and in neighbouring Iraq and air support in the town centre and the country­ and 30 Kurdish militants have been killed in the Syria had been stepped up and that gunfire and side around Hani, which is north of Diyarbakir, past 24 hours in attacks and clashes across explosions could be heard in the area where the largest city in the mainly Kurdish sou­ Turkey's turbulent southeast region, security earlier one soldier was killed and three others theast. sources and the army said on Tuesday. wounded. Witnesses said vehicles, houses and shops An estimated 57 people, including eight A soldier was also killed and four wounded nearby had been damaged by the powerful civilians, were wounded in the attacks, they in an explosion in Daglica, a village in Hakkari blast in Hani. Six of the wounded civilians were said. province near the Iranian border, during relatives of the soldiers, the military said. Thousands of militants and hundreds of clashes with the PKK, the army said. The military said 30 Kurdish militants had civilians and soldiers have been killed since the Two soldiers were also killed during been killed on Monday in clashes in four sou­ banned Kurdistan Workers Party (PKK) resu­ clashes with the PKK in the border town of theastern towns that are currently under mili­ med its insurgency last summer following a 2- Nusaybin near Syria, the army said in a state­ tary curfew and are located near to Turkey's 1/2-year ceasefire and peace process. ment later on Tuesday. borders with Syria, Iraq and Iran. ♦ The government has ruled out any return to Prime Minister Ahmet Davutoglu put the the negotiating table and has vowed to crush death toll from a car bomb attack overnight

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Hurriyet V’m April 18, 2016 DailyMews^T T ■» 18 PK K militants killed near Turkey’s Syrian border

M ARDIN / April/18/2016 amount of ammunition were seized by security http://www.hurriyetdailynews.com forces in a search conducted in the area after the operation ended. ighteen outlawed Kurdistan Workers' Party A total of 263 PKK militants have been kil­ E(PKK) militants, including two allegedly led since security operations began with cur­ senior figures, have been killed near the border fews imposed on March 14, the Mardin's 18. with Syria during an attempt to cross into Governor's Office announced on April 18. A One PKK militant was killed and the other Qamishli from Nusaybin in Turkey's southeas­ total of 44 soldiers were killed in the same two escaped, while police began a search to tern province of Mardin. period, the statement added. apprehend the suspects, who fled the scene. Security sources said on April 18 that 18 The Turkish General Staff said 13 other Meanwhile, a Swedish court has ruled that militants were killed in clashes with Turkey's militants were killed across the southeastern an alleged senior figure of the PKK, who had security forces overnight when they tried to provinces of Mardin, lrnak and Hakkari on been the subject of an international arrest war­ illegally cross the border into Syria from the April 17 . rant and caught in Stockholm, will be extradi­ Turkish border town of Nusaybin. In a separate incident, one soldier was also ted to Germany within 15 days. Accordingly, security forces were conduc­ reportedly killed on April 18 during clashes The suspect, Zeki Ero lu, had been the sub­ ting a sweep through the district when clashes with PKK militants in Nusaybin during an ope­ ject of a red notice by the German Federal broke out as militants tried to reach the nearby ration in its Fatih neighborhood. The specialist Prosecution Office since 201 4 for allegedly Syrian city of Qamishli, largely under the corporal was injured and taken to the Nusaybin being one of the senior figures of the PKK in control of the Syrian Kurdish People's State Hospital, where he succumbed to his inju­ Germany between 2012 and 201 4 . Protection Units (YPG), the militia force of the ries. Ero lu requested political asylum in Democratic Union Party (PYD), which Turkey Clashes also erupted in the Seyhan district Sweden, Anadolu Agency reported on April 1 7 . considers to be an offshoot of the PKK. of the southern province of Adana, after three He was caught at Stockholm Arlanda Two M-16 infantry rifles, two pistols, 15 PKK militants staged an attack with automatic Airport during a passport check as he was Kalashnikovs, three RPG-7 rocket launchers, a weapons on an armored police vehicle on about to board a plane to Turkey and was later number of night vision glasses and a large patrol, Do an News Agency reported on April arrested. ■

B W M April 18, 2016

port. Lahur Talabani, Director of the Peshmerga salaries to be paid from KRG's intelligence agency, twee­ ted, “We thank the U.S. govern­ ment for their commitment & sup­ port to our brave peshmerga forces US $415m financial assistance who have been fighting ISIS on the world’s behalf.” By Zhelwan Z. W ali/18 April 2016 Masrour Barzani, Chancellor of http://rudaw.net A burned Humvee and artillery are the KRG Security Council also tweeted his appreciation and RBIL, Kurdistan Region—The seen at the pesh­ expressed hope for additional inter­ US Defense Secretary has merga base in E national support: “This war is a sha­ announced that the US is going to Makhmour, after red responsibility, and I hope other allot $415 million to the Kurdish it was freed from members of the Global Coalition Peshmerga forces and are commit­ control of Islamic will consider increasing their aid to ting an additional over 200 troops to State militants, Kurdistan.” the fight against the Islamic State south of Mosul, The Peshmerga have not been (ISIS) in Iraq. paid their salaries for the past three US Defense Secretary Ash April 17, 2016. months. Carter was in Baghdad on Monday The additional US troops com­ to finalize the agreement. for the Defense of Democracy Government of Iraq, and will be mitted today will be mainly Special The $415 million allocated to think-tank, adding that the region drawn from DoD funds already Forces, embedded with the Iraqi the Peshmerga will be paid over needs $100 million per month to appropriated,” he explained. “They forces to advise and assist and will several months to "pay the fund the fight against ISIS. will help the KRG overcome severe bring the Americans closer to the Peshmergas’ salaries and other “In response to a request from impacts from its internal budget cri­ frontlines than they have been to necessities," Jabar Yawar, Chief of the Kurdistan Regional sis through directed assistance to date. Staff of the Peshmerga Ministry, Government for economic assis­ Peshmerga units involved in the The US has also committed confirmed to Rudaw. tance, the Department of Defense counter-ISIL fight - helping cover Apache helicopters to aid in the The financial commitment will provide these funds on a stipends and other key Peshmerga battle to retake Mosul. So far, comes just days after Qubad monthly basis to support selected needs.” Apache helicopters have only been Talabani, Deputy Prime Minister of Peshmerga units,” Matthew R. Yawar stated that the financial used in Iraq to protect American the Kurdistan Region (KRG), Allen, a spokesman for the US support is the result of high level personnel. appealed for monetary support in Department of Defense (DoD) told discussions between the KRG and The new commitment of troops Washington. “We have absolutely Rudaw. “These forces have been US officials, noting that the US has will bring the number of American no problems with any conditions among the most effective in the been a staunch ally, “America has forces in Iraq to 4,087, up from that [would] be placed on financial fight against ISIL and will be critical already armed two Peshmerga bri­ 3,870. ■ assistance given to us,” he said in the retaking of Mosul.” gades.” while speaking to the Foundation “These funds will be provided KRG officials took to Twitter to by, with, and through the express their gratitude for the sup­

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Observateur L’OBS / N°2684 14 AVRIL 2016 GRANDS FORMATS ;| TURQUIE

Ils ont 8 ans, 11 ans, 15 ans. Ils ont connu les horreurs de la guerre en Syrie. Aujourd’hui, ils travaillent sept jours sur sept, douze heures par jour pour des salaires de misère et entretiennent souvent toute leur famille en Turquie. Pour eux, la malédiction continue

SYRIENS, FORÇATS

s'est cassé la cheville dans la boulangerie où il liavaille à Kills tous les jours D’ERDOGAN L de 6 heures à 20 heures.

A- DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE EN TURQUIE SARA DANIEL S3 EM IN OZMEN/AGENCE LE JOURNAL

LESGAVROCHES levé apprécié de part et d’autre de la fron­ W l R Q U / f tière turco-syrienne. Sur le perron de sa DEKILIS maison, son oncle Ibrahim, un combat­ « S ’il vous plaît, faites qu’il tant d’4l-Nosra (un groupe' apparenté à revienne ! » Mohamed Oth- Al- Qaida), barbe noire et blouson de cuir, man, 11 ans, un enfant syrien a failli en venir aux mains avec ses Antakya aux grands yeux graves, ne parents qui venaient d’accepter de nous demande pas que la guerre recevoir. Ils ont excusé son accès de vio­ s’arrête. Il est trop jeune lence en nous expliquant que le djiha- pour se souvenir de la paix. diste était gêné de raconter à des étran­ Il n’est même pas effrayé gers que la famille de huit personnes Deirez-Zor par les tirs d’obus en prove­ était entièrement entretenue par deux nance de Syrie qui font par­ enfants de 11 ans. * fois trembler les vitres de sa Dans cette petite ville frontalière de nouvelle maison. Non, Moha­ Turquie située à 50 kilomètres d’Alep, med voudrait seulement revoir malgré la pluie battante qui obscurcit son père parti il y a plusieurs l’horizon, on ne voit qu’eux. Au coin des W//K semaines sans laisser d’adresse. rues, dans les échoppes ou les cafés, pous­ Lorsque nous l’avons rencontré à Kilis sant des charrettes remplies d’brdures dans la maison en béton nu occupée par ou de marchandises, ces minuscules sa famille, il servait le thé aux invités à gavroches aux visages sales zigzaguent cloche-pied, à cause de sa cheville cassée. entre des fantômes noirs, ces femmes Employé avec sonfrère jumeau dans une syriennes qui portent l’abaya assortie d’un petite boulangerie où il travaille tous les niqab qui ne laisse même pas entrevoir les jours de 6 heures du matin à 8 heures du yeux. Comme si une armée de nains avait soir pour 30 euros par mois, il est tombé pris le contrôle économique de ce qui est dans l’escalier de la boutique, les bras devenu au fil de la guerre une « petite chargés de galettes de ce pain rond non Syrie » en territoire turc.

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A Kilis, havre de guerriers syriens et primaire et de 89% pour l’école internationaux de toutes obédiences, secondaire avant la guerre, porte d’entrée des combattants de l’Etat filles et garçons confondus, au islamique vers le djihad, ce sont les cours de l’année scolaire 2014­ enfants qui travaillent Apprentis de 6 ans, 2015, moins d’un quart des serveurs de 8, ébénistes de 11, il n’est 700 000 enfants syriens qui j amais trop tôt pour commencer à gagner vivaient en Turquie étaient le pain de la famille. Dans cette ville dont scolarisés. Sous la pression de la population a doublé depuis le début du la communauté européenne, conflit, comme dans le reste de la Turquie, l’Etat turc a accordé en janvier submergée par l’afflux de réfugiés syriens, dernier aux Syriens adultes le on donne surtout du travail aux enfants, droit de travailler, mais les parce qu’ils sont bon marché, corvéables employeurs turcs préfèrent à merci et qu’ils ont encore moins de toujours embaucher leurs droits que leurs aînés. enfants au noir. Pas vraiment MêmelesSyriensquiarriventàsemettre étonnant dans un pays où le à leur compte en Turquie font travailler travail des enfants est un fléau leurs enfants : Amar Allaoui, originaire national... d’Alep, est arrivé à Kilis il y a deux ans. Il a « C’est toute une génération ouvert un magasin de meubles où il fait - qu’on sacrifie. La Turquie est en travailler ses trois enfants de 12,13 et 14 ans. train de produire des enfants Ils coupent les planches à la scie, et analphabètes et un lumpen- appliquent lés champs sur les tranches au prolétariat qui fait encore bais­ fer à repasser. « Je n’ai pas le choix, il faut ser le coût du travail », explique bien survivre, soupire le papa, gêné. E t puis Soumaya. Jeune travailleuse les écoles destinées aux Syriens sont loin et, sociale syrienne, elle est, elle bondées, plus de quatre-vingts élèves par aussi, employée au noir par une classe. Ils n’apprennent rien et sont toujours institution humanitaire turque malades. » Amar compte quelques clients prestigieuse. Cet afflux d’enfants ouvriers des membres broyés. Triste égalité des turcs mais pas d’amis. «Ils ne comprennent a des répercussions dans le monde entier. sexes dans l’oppression : les filles ne sont pas pourquoi on vit là au lieu de se battre Récemment, les enseignes de prêt-à-porter pas épargnées par ces labeurs de force. pour notre pays... » Quand on lui demande Next et H&M ont reconnu avoir fait tra­ Leur situation est presque pire que celle comment il voit l’avenir de ses enfants, le vailler sans le savoir des enfants syriens des garçons, explique l’assistante sociale, marchand de meubles répond sèchement : dans leurs usines turques, Soumaya décrit car elles courent aussi le risque d’être « Je n’espère rien pour eux, à quoi bon ? » des cas désespérants, des enfants utilisant « vendues », parfois dès l’âge de 8 ans, à Alors que le taux de scolarisation des de dangereuses machines-outils sans pro­ des Turcs ou à des Syriens pour des enfants en Syrie était de 99% pour l’école tection et qui se retrouvent à l’hôpital avec mariages permanents ou temporaires (de la prostitution déguisée). A Gaziantep, pendant notre enquête, Fahri Ali, un gar­ çon de 13 ans originaire de Jarabulus, en Syrie, qui travaillait dans un magasin de L e c o û t d 'u n e réparation de réfrigérateurs, a eu la tête tranchée paire qu’il refusait de donner les 50 livres turques (15 euros) de sa solde “g é n é ra tio n hebdomadaire à un homme qui venait d’être relâché de prison. Comme si les cri­ minels de droit commun en Turquie La Turquie a accueilli officiellement depuis 2011 quelque 2,2 millions de adoptaient désormais les rites barbares Syriens qui ont fui la guerre dans leur pays. Seuls 250 000 d’entre eux vivent des djihadistes syriens. dans des camps, les autres ayant préféré s’installer dans les villes du pays, malgré une extrême précarité. LESTHÉNARDIER Dans un rapport publié fin 2015, l’ONG Human Rights Watch s’inquiétait déjà D’ANTAKYA de la privation d’école des enfants syriens réfugiés en Turquie et soulignait les risques de cette situation : « Sans véritable espoir d’un avenir meilleur, Nous rencontrons Houdaï dans la zone des réfugiés syriens désespérés pourraient décider de risquer leur vie pour industrielle d’Antakya, un repaire de Thé- retourner en Syrie, ou pour entreprendre un dangereux exode vers l’Europe. » nardier turcs qui emploient les enfants Ces enfants déscolarisés sont aussi des proies faciles pour les extrémistes. syriens à des travaux de carrosserie, de L’organisation Save the Children estime de son côté le coût de cette perte soudure ou de peinture. Houdaï repeint de formation pour la Syrie d’après-guerre à 2,18 milliards de dollars. Selon des meubles au pistolet douze heures par l’Unicef, près de 3 millions d’enfants syriens ont été privés d’éducation par jour, sept jours sur sept pour 80 livres

la guerre, à l’intérieur et à l’extérieur du pays. s. D. turques (25 euros) par semaine. Il est »-> L’OBS/N‘2684-14/04/2016

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grand pour son âge, mais a toujours à licenciée d’économie de la faculté d’Alep, dans l’angoisse de perdre son gagne-pain. 12 ans un visage d’enfant. Son bleu de tra­ explique qu’elle a trois fils, tous employés Son mari, après des mois de chômage, est vail est maculé de peinture, il est très pâle, dans l’entreprise de peinture. De Houdâî, reparti vivre en Syrie. «Au début, il faisait porte des lunettes qui lui mangent le elle dit : « C’est un enfant, et je dois lui des allers-retours, et puis la police turque lui visage et se dandine d’un pied sur l’autre. demander de travailler comme un homme. » a tiré dessus un jour, à la frontière. Il a fini Il voudrait écourter la conversation, car il Le matin, lorsqu’elle le réveille à 5 heures, par espacer ses visites, s’est remarié et on a peur de perdre son travail. Et, pourtant, il la supplie : «Encore cinq minutes, maman ne l’a plus vu. » U y a un mois, le frère de son job le tue à petit feu. Houdaï souffre s’il te plaît ! » En Syrie, Houdaï était Houdaï, Mustafa, 13 ans, a disparu. Grâce d’une affection pulmonaire causée par les excellent en maths. Il aimerait bien à des passeurs, il a rejoint son père, près émanations de peinture. Le soir, il est pris reprendre l’école, mais affirme ne pas vou­ d’Alep. «Je crois qu’il est reparti pour pou­ de vomissements. La semaine dernière, il loir être « égoïste et décevoir sa mère ». voir enfin dormir », soupire Houdaï. apassé six jours en soins intensifs à l’hôpi­ Quand on lui demande s’il a des rêves, par­ Dans la maison, à l’étage au-dessus, ce tal d’Antakya. A sa sortie, son patron l’a tir à Istanbul ou plus loin encore, sa mère sont encore les enfants qui entretiennent repris, mais la prochaine fois ? Dans la l’empêche de répondre en haussant la leur famille. Abdou, un petit garçon gras­ petite maison qu’elle partage avec deux voix : «Il est très malade, il ne peut ABSO­ souillet de 11 ans, sanglé dans un pull bleu autres familles syriennes, Asma, sa mère, LUM ENT pas voyager. » Elle vit en réalité trop juste, travaille comme assistant cou­ turier. Il lave les pièces de tissu, coupe les fils, porte des rouleaux de coton. Dans son atelier, ils sont douze enfants, tous Syriens. Trois jours plus tôt, le patron a insulté Abdou en hurlant parce qu’il avait mélangé des étoffes. Uenfant a fait une crise d’épi­ lepsie. Lorsqu’on arrive à lui parler sans que sa mère écoute, le petit garçon confie, les yeux brillants, qu’il était le premier de •sa classe en arabe, qu’il aime écrire et rêve de devenir professeur. Mais il sait que cela n’arrivera pas. Sa sœur vient d’avoir un bébé, et son mari l’a quitté. «Alors je vis dans la crainte que mon patron me dise qu’il n’a pim besoin de moi. » TRAFICS ÀHACIPASA Ce matin-là, Mohamed Ghanouchi, 16 ans, a eu de la chance. Il attendait sous le pont Narlica d’Antakya qu’on vienne le

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chercher pour du travail. Après s’être battu pour repousser d’autres candidats, il s’est hissé sur le pick-up d’Orman, un Adieu, rêve européen Turc replet d’une soixantaine d’années qui construit une maison dans la région de Tous les migrants irréguliers ayant quitté les côtes turques pour rallier Hacipasa. Dans cette partie de Hatay, c’est les îles grecques depuis le 20 mars sont désormais censés être renvoyés en le paradis du business avec la Syrie. Maté­ Turquie. En contrepartie, l’Union européenne s’est engagée, pour chaque riaux de construction, voitures, cigarettes Syrien expulsé, à en « réinstaller » un autre depuis les camps turcs dans et surtout pétrole, la contrebande a tou­ un pays membre, dans la limite de 72 000 places. Lundi, les 32 premiers jours fonctionné de part et d’autre de la Syriens sont arrivés en Allemagne en provenance d’Istanbul. frontière. Mais la guerre a décuplé les tra­ Dans un rapport publié la semaine dernière, Amnesty International dénonce fics. Ici, dans ces champs d’oliviers et les « conditions effroyables » qui régnent dans les camps grecs. Doute sur le d’herbe grasse tapissés de coquelicots, sur respect des droits d’asile en Grèce, indignation de voir la Turquie inscrite sur des dizaines de kilomètres, la frontière la liste des « pays tiers sûrs » pour pouvoir y renvoyer les réfugiés, inquiétude n’est matérialisée que par des volutes quant aux critères de sélection des Syriens à réinstaller... Les organisations légères de barbelés et, à certains endroits, de défense des droits de l’homme rejettent en bloc cet « a ccord d e la h o n te ». par un cours d’eau, l’Oronte, que les Sur la rive opposée, la Turquie n’est pas plus fiable. En dépit des contreparties Syriens ont baptisé le « fleuve récalci­ que les Européens lui ont concédées (exemption des visas dèsjuin pour ses trant ». Il y a quelques mois encore les citoyens se rendant en Europe si elle respecte une série de critères, versement camions-citernes faisaient la queue devant de 6 milliards d’euros d’aide, réouverture du processus d’adhésion à l’Union, le village de Hacipasa pour transporter le soutien européen pour améliorer le sort des réfugiés sur le territoire syrien), pétrole de Daech. rien ne garantit qu’Ankara fera preuve de zèle contre les réseaux de passeurs. Dans le village voisin, le contremaître de SARAH HALIFA-LEGRAND Mohamed, qui s’affaire au milieu des par­ paings et des bétonneuses, remarque en souriant que, désormais, c’est la main- d’œuvre, à défaut du matériel, qui vient de Syrie. A Idlib, Mohamed a vu un bâtiment soufflé par une bombe s’effondrer comme un château de cartes devant lui. Des corps éviscérés, des amis aux membres arrachés. autre que de fuir les combats. Le Turc ouverte. Tous les mois, son oncle se rend A 16 ans, il dit : « Je suis encore en vie. Que distribue le travail, prend sa commis­ dans un bureau de change non officiel demander déplus ?Nous sommes une géné­ sion, fait sa loi. Mieux vaut être dans ses d’Antakya d’où il peut envoyer par m an­ ration sacrifiée. » En Syrie, il était en petits papiers... dat de l’argent aux parents de Nijah, qui seconde. Mais il ne se berce pas d’illu­ En acceptant de travailler pour 7 euros vont le récupérer à Raqqa, pourtant sous sions : jamais il ne reprendra ses études. la journée (encore moins pour les contrôle de l’Etat islamique... Souvent, « Ça ne sert à rien d’espérer. L’espoir, ça vous enfants), contre 20 pour les Kurdes, les quand elle peut se dérober à la promis­ coupe en deux, Ça vous tue. » Syriens ont cassé les prix, et la poignée cuité oppressante du camp, la jeune fille de Turcs qui vivent dans le camp les regarde sur le portable familial les pho­ PROLÉTAIRES haïssent pour cela. Entre les tentes tos de ses parents, de ses frères et sœurs AGRICOLES DE L’ADANA posées à même la boue, dans les odeurs et elle pleure. de putréfaction des égouts à ciel ouvert, Dans son village de Bab Ashab, près Il faut rouler longtemps sur les routes qui les plus jeunes enfants, couverts de ver­ de Deir ez-Zor, elle était une enfant traversent les plaines fertiles de l’an­ mine, s’amusent à rouler dans des ton­ comme les autres qui aimait l’école, cienne Cilicie, décrite dans les romans de neaux vides ou à se battre. Les autres, un « plus pour mes amies que pour les Ya§ar Kemal, pour trouver, au bout d’un peu plus âgés ou adolescents, sont déjà études », reconnaît-elle. Ses parents chemin de terre, le campement de Tuzla. dans les champs. Le cami on est passé les avaient de la terre et faisaient travailler Là, une mer de tentes sales surplombe prendre à 6 heures, les garçons devant, les autres. Et puis les groupes de des champs de pastèques, qui alignent les filles dans la remorque, pour une rebelles se sont succédé à la tête du vil­ leurs mottes de terre recouvertes de longue journée de labeur. Pendant ce lage : Al-Nosra, Jaysh a-Islam et enfin nylon blanc. Aujourd’hui, le camp de tra­ temps, les parents offrent le thé à Hasim Daech, « qui a tout détruit ». U n jour vailleurs agricoles saisonniers est peuplé dans l’espoir de monnayer une place qu’elle était partie au marché avec ses d’une majorité de Syriens. Ils ont pris la pour un des leurs dans le camion du parents, Nijah a vu une tête décapitée place des plus pauvres des Turcs, travail­ lendemain. au faîte d’un poteau électrique. « J ’avais leurs kurdes ou anatoliens, chassés par Dans le camp, tout le monde est tellement peur de mourir, moi aussi... » cette nouvelle classe de prolétaires de malade, les épidémies sont chroniques, En Syrie, elle ne se souvient pas d’avoir guerre. Ce sont eux désormais qui se et il n’y a pas de médicaments. Nijah eu des rêves, m êm e m odestes : « J ’étais déplacent au gré des récoltes, betteraves Maraghe, une jeune fille gracile de 14 ans si petite quand les choses ont commencé et pommes de terre en Anatolie, tomates aux yeux briffants de fièvre, n’a pas pu à devenir très graves... » Ce soir, elle à Izmir, oranges et pastèques à Adana. aller travailler aujourd’hui... Elle est arri­ espère seulement aller mieux. Pouvoir Des fruits et légumes qui seront ensuite vée ici il y a un an avec son oncle pour fuir le lendemain passer douze heures le exportés dans toute l’Europe. « Ces les combats qui faisaient rage dans la corps plié en deux sur les pousses de Syriens, ils sont privilégiés ! » peste région de Deir ez-Zor entre les troupes pastèque et acheter ce sac de pommes Hasim, l’intermédiaire turc qui règne kurdes et celles de l’Etat islamique. A Tal de terre qui nourrira sa famille pendant sur cette main-d’œuvre sans exigence Abyad, ils ont franchi la frontière encore une semaine entière. □

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International jNeUi jfjork tintes APRIL 19, 2016 Syrias future: A black Thanassis Cambanis " hole of instability

BEIRUT, LEBANON Noor, who is a com­ mander in a pro-government militia near Damascus, thinks that President Bashar al-Assad will prevail in Syria’s civil war. But even so, he thinks it will take his country a generation to recov­ er. “After we finish this war, we’ll spend another 10 years cleaning up the thugs and warlords on our own side,” he told me when I met him in the Damascus suburb of Jaramana, in an apartment overlooking a highway where rebels and government forces clash nightly. That was last fall, shortly after Rus­ sia began bombing in support of the government. This infusion of firepower changed the course of the conflict. After years of stalemate, Syria’s civil war be­ came unstuck. But that hasn’t made it ready for settlement. Negotiations over Syria’s future re­ started in Geneva last week amid cau­ Kobani, Syria. Wednesday, Oct, 28,2015. Once a coherent focal point in the Middle East, Syria tious optimism that the regime and the seems destined to influence the region not as a puppet-master but as a black hole. opposition may finally be ready to dis­ cuss a deal. Russian and American dip­ of militant movements might never systems all func­ lomats are talking about shared goals, have survived. Hezbollah grew into a tioned well by re­ and both countries finally seem willing powerful regional actor with sustained gional standards; they are unlikely to to strong-arm their clients to the table. aid from Syria. Hamas’s leaders recover. The postwar landscape will Opposition groups and their sponsors weathered lean years in exile in Da­ probably play host to extremists, entre­ say they have achieved levels of unity mascus. Many groups labeled terror­ preneurs of violence and widespread that will enable them to force conces­ ists by Western governments found graft. sions from the government, and for the refuge in Syria. The Assad govern­ So why does anyone have hope for first time they have admitted in public , ment’s patronage of Iraqi rebels helped the talks in Geneva? that they’re willing to work with some fuel the uprising against the American One reason is superpower politics. regime figures. . occupation and provided crucial early Russia and the United States are looking But all of this misses the central support to radicals who today lead the for ways to calm tensions, and diplomats point: Syria, one of the most important Islamic State. from both countries believe an accord states in the Arab world, has cracked And yet, for all these destabilizing could lead to progress on issues they up, and no peace settlement can put it moves, Syria was a coherent focal point consider more important, like Ukraine. back together. in a region short on leaders who could Another critical factor is exhaustion : Despite talk of a “regime” and “op­ deal and deliver. On occasion, even the Iran and Hezbollah backed the regime position,” Syria today is a mosaic of United States and Israel enjoyed close for years but, without Russia’s assist­ tiny fiefs. The government has ceded collaboration with Damascus. ance, were unable to help it hold ground, control of stretches of land to Iran, Rus­ Now, Syria seems destined to influ­ much less win. Trirkey, and sia and Hezbollah. Its opponents range ence the region not as a puppet-master the United States, the main sponsors of from the apocalyptic IslamicState to a but as a black hole. Syria’s war already the opposition, have pulled back support coterie of tiny insurgent groups led by has spawned chaos, from the millions of whenever their proxies have surged, local warlords reliant on foreign refugees seeking safety beyond the perhaps unsure that they’ll behave re­ donors. On all sides of the conflict, war­ country’s borders to the rise of the Is­ sponsibly if they win power. lords mark territory with armed check­ lamic State and the tremendous traffic Syria’s civilians are desperate. The points. These low-level bosses have in weapons arid cash to militants. ranks of fighters are dwindling, espe­ tasted power; it’s hard to imagine they The next chapter could be even cially on the'government side. None of will readily submit to any national gov­ worse. Even if some fraction of the op­ the parties have given rip hope of out­ ernment. position can reach an accord with the right victory, but an increasing number The collapse of Syria poses a huge ______government, the area of rebels and midlevel government sup­ threat to Middle Eastern stability. For they could try to rule porters acknowledge that they will good and for ill, Syria has been a major Peace talks would amount to a either have to kettle for a divided coun­ player in the Arab world since World have rump state. The na­ try or join forces with their sworn en­ War II. It often acted as spoiler, string- restarted, but tion’s industrial emies. Some of the rebel commanders I puller or savior in the conflicts that rav­ Bashar al- heartland and most interviewed in March said they believed aged its neighbors. It was a major play­ populous city, the war had entered an endgame, but er among the dizzying cast of foreign Assad and Alepfpo, has been al­ that it would take at least a few more powers that intervened in Lebanon’s the rebels are most completely de­ years of fighting before serious negotiat­ 15-year civil war, and brought that con­ fighting over stroyed. Before the ing would begin. Until now, none of the flict to an end with an outright occupa­ a state that is war, Syria’s manu­ players have taken peace talks seriously. tion blessed by the United States. beyond facturing economy, Russia and America’s renewed en­ Without Damascus, a rogue’s gallery salvaging. education and health gagement has drawn the notice of nego-

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tiators, but that means only that they the idea that they would work together step aside immediately. The state over believe they might be embarking on a to prevent Syria’s continued decay into whose fate they’re haggling, however, real process — not that they expect a re­ a zone of violence is an even longer one. appears beyond salvaging. sult soon. That rivals like Iran and Saudi For npw, Mr. Assad’s negotiators still Arabia, as well as Russia and the United consider the rebels “terrorists,” while th a n a ssis c a m b a n is is afellow at the Cen­ States, will see eye to eye on a brokered the opposition insists that Mr. Assad, tury Foundation and the author of, most deal to end the war is a long shot. But “the disease that struck Syria,” must recently, “ Once Upon a Revolution: An Egyptian Story.”

I,,ter ™ f rkSimcs WHAT IRAN NEEDS TO FIX

Since concluding the nuclear deal with the United States financing. Experts say Iranian banks are badly run, Iran won’t and other major powers last July, Iran has yet to realize politicized and lack transparency — warning signs for b en efit the expected economic benefits. The Iranians are risk-averse foreign banks. fully from frustrated, but to a large extent have themselves to blame. Iran’s warlike behavior in the region — supporting san ction s The agreement promised an end to sanctions imposed President Bashar al-Assad in Syria, arming Hezbollah and relief until by the United Nations and the European Union in return testing missiles — further discourages investment. Iran it alters its for a freeze on Iran’s nuclear program. Iran has fulfilled its can help itself by reforming its system and becoming a conduct in part; so have the major powers, and businesses are more constructive force in the region. the region. flocking to Iran in search of deals! Technically, Iran is free The Treasury Department is working to clarify the to export crude oil and access about $50 billion in foreign conditions for doing business with Tehran. There are no exchange reserves in foreign banks. restrictions on foreign banks that want to do deals with Even so, Iran is having trouble rebuilding its economy. Iran in euros or other non-dollar currencies. Foreign banks One impediment is that most American sanctions can also do trades in dollars if they can cover the remain in place because of Iran’s involvement in terrorism transaction with the dollars they have on hand. In practice, and human rights abuses and its testing of ballistic that means smaller deals, because for larger ones, like oil missiles. Iran knew that lifting all American sanctions was contracts, they would have to access the American never part of the nuclear deal. This means American financial system, which is off limits. companies are still banned from doing business in Iran, Iran should be subject to sanctions when appropriate except for trade in civil aviation, carpets and agricultural under United States law, but as long as it adheres to the products. Also, Iran is still barred from using the American nuclear deal, Congress should not take steps that would financial system, and its dollars, through which most discourage legitimate business with Iran. It remains in international business is conducted. America’s interest for Iranians to benefit from the nuclear Before the nuclear deal, Iran was largely isolated from deal so that they stay committed to it and moderate forces the international banking system. It has not kept up with in Iran are strengthened. strict new rules to prevent money-laundering and terrorist

EkurdKnow Your World. Fresh Daiilv. Perspectives in News Iraqi Kurdistan’s Barzani orders hospitals to treat wounded from Syria’s Qamishlo

April 22, 2016 /by Editorial Staff in ding all equipment for treatment," the statement the second conse­ K u r d ista n / http:llekurd.net said. cutive day. The casualties have been reported, both kil­ Qamishlo is H EWLÊR-Erbil, Kurdistan region 'Iraq',— led and wounded, as clashes continue between mostly controlled by Kurdish security forces who Iraqi Kurdistan Region's hospitals are on forces loyal to Syrian President Bashar al-Assad took over in 2011. alert after an order by Massoud Barzani for facili­ and Syrian-Kurdish Asayish officers. Syrian Kurdish groups now control wide ties to be prepared to receive people injured in The clashes between Syrian regime forces areas of northern Syria, referred to by Kurds as clashes between Syrian Kurdish and regime and Kurdish Asayish continue on Friday for the Rojava, where they have set up their own forces across the border in the city of Qamishlo in 3rd day. Fighting between the Kurdish police government. Syrian Kurdistan. Asayish force, and fighters from the pro-regime The Syrian Observatory for Human Rights, a The Kurdistan Region's Presidency (KRP) National Defence Forces erupted on Wednesday British-based group tracking the war, said figh­ released a statement Friday saying Barzani after a scuffle at a checkpoint in the city. ting this week began after the Asayish stopped a issued an order to hospitals in the Kurdistan At least 12 Asayish members were detained car carrying an officer of a militia that operates Region to take in people wounded in recent figh­ by government forces and 90 government forces under fhe control of the Syrian army. It also ting in Qamishlo. were also arrested by the Syrian Kurdish reported an explosion that was likely to have "The Kurdistan Region's president charges Asayish. been from a car bomb. ■ all related institutions of the Kurdistan Region to 50 Syrian pro-government fighters surrende­ C opi/right ©, respective author or news agency, do whatever necessary to assist and facilitate red Thursday to Kurdish forces in Qamishlo, a n rttv.com I E k u rd .n et ways of receiving wounded people and provi­ Kurdish security source said as fighting raged for

44 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti April 19, 2016 Sunni militia official: all Iraqis are indebted to Kurdistan’s Peshmerga forces

By Rudaw April 19, 2016 army, if Peshmerga take part in the ded. Then we can implement secu­ battle for Mosul it can easily be rity plans for liberating Mosul." RBIL, Kurdistan Region - A retaken, because they fight He added that "all Iraqi forces ESunni militia official said loyally,” he said. have expressed willingness to take Tuesday that the entire Iraqi nation Mosul, Iraq’s second-largest part in the Mosul offensive." owed a debt of gratitude to the city, has been the ISIS stronghold In his latest comments about Peshmerga, adding that if the in Iraq since the religious zealots developments against ISIS on the Kurdish force takes part in an captured it in June 2014. A joint ground in Iraq, US President offensive involving Iraqi forces, its Barack Obama vowed to clear Zuhair Hazin Jabouri, a offensive to liberate the ISIS- spokesman of the Sunni mili­ controlled city of Mosul, it can be allied militias, the Peshmerga and Mosul of ISIS this year. the US-led coalition is anticipated, In the meantime, the US tia known as Hashd al-Watani “easily reclaimed.” militia “All Iraqis owe them (the but military officials have not defense Secretary Ash Carter was Peshmerga) and they should thank announced a firm timeline. in Baghdad on Monday, where he battle to retake Mosul. To date, them,” Zuhair Hazin Jabouri, a But Jabouri explained that announced that an additional 200 Apache helicopters have only spokesman of the Hashd al-Watani "Mosul has been divided into four American troops will be deployed been used in Iraq to protect militia told Rudaw."Along with fighting fronts; villages around to fight ISIS in Iraq. American personnel. ■ other Iraqi forces, including the Mosul have to be initially reclaimed The US has also committed Hashd al-Watani and the Iraqi and later Mosul has to be surroun­ Apache helicopters to aid in the

April 17, 2016 Sunni tribes in Kirkuk say they will fight ISIS alongside Peshmerga

By Rudaw 17/4/2016 Rashad, according to an announ­ cement released by Barzani's E RBIL, Kurdistan Region - office. Presidet of the Kurdistan Region Masoud Barzani meeting Sunni tribal leaders and promi­ "The tribal chiefs of Kirkuk with Sunni tribal leaders in Erbil on Sunday. Photo: KRP nent figures from southern Kirkuk areas also emphasized that they Province said that their tribesmen trust the Peshmerga forces and and you should participate in libe­ sion." should take part in any battles security agencies; they are with rating your areas and for that pur­ He has also stressed that being launched against the any step being taken to protect the pose we will coordinate with other there will be no place for violent Islamic State (ISIS) to retake terri­ security of Kirkuk and its outskirts," associated parties." parties in these areas and all tory in the Kirkuk region. the statement read. "They all Barzani reiterated his stance necessary measures have to be In a meeting with the Kurdish appreciate the Kurdistan Region in that the future of Kirkuk in a post- taken to secure the region. leader Masoud Barzani on Sunday, opening its doors to a huge num­ ISIS era depends on the local "The extremists will have no the Sunni tribal leaders said that ber of refugees, despite its econo­ population. "As I earlier made future in the area," Barzani stated. they are ready to fight alongside mic crisis." clear,” he said, “the fate of Kirkuk is Hawija, Riaz, and Rashad are the Peshmerga to expel the extre­ For his part, Barzani supports in the hands of its people and in three districts southwest of Kirkuk mist group from their territories, the participation of Sunni tribes in the future they will freely decide considered to be ISIS strongholds.» including Hawija, Daquq, and reclaiming their territories from ISIS, saying, "It is the best way, and we all must respect their deci­

CHRISTIAN APRIL 16, 2016 TODAY Christians volun­ teers, who have joi­ U.S. provides Kurds with ned the Kurdish Peshmerga fighters, heavy weapons ahead of take part in a trai­ ning session by coalition forces in a looming offensive to training camp in Duhok province, Iraq retake Mosul from ISIS on March 16, 2016.Reuters

Shianee Mamanglu-Regala rations for a looming 16 April 2016 U.S.-led coalition offensive to regain Mosul The U.S. also donated personal military http://www.christiantoday.com from the Islamic State (ISIS) terror group, equipment including helmets, body armour according to news reports. vests, anti-chemical protection equipment, medical equipment and M l6 rifles, the report he United States has started arming The U.S. government has sent armoured T says. Kurdish Peshmerga forces with two army personnel carriers, mortars and anti-tank wea­ "This is the first time for our soldiers -» brigades' worth of equipment as part of prepa­ pons to the Kurds, UPI reports.

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• here and if you look around today, you "two U.S. Army brigades-worth of equip­ C NN reports that the U.S. European com­ can see they have all the same equipment," ment— heavier stuff' to aid in the ongoing mand sent a squadron of Marine Corps said Col. Bernd Prill, the commander of the offensive on Mosul, the de-facto capital of the EA-6B Prowler aircraft to Incirlik Air Base in Kurdistan Training Coordinated Centre ISIS in northern Iraq. Turkey to support operations against ISIS. The (KTCC), Kurdistan local news Ara reports. The Kurdistan Peshmerga is one of the Prowler can protect allied forces on the ground "This will make it easier for us and for few effective forces on the ground to battle and strike aircraft by jamming any radar and them. Previously our trainers had to be prepa­ with the ISIS. communication devices ISIS has, it added. red for five different weapons, now only for In an earlier press conference, U.S. Army First used in 1972 during the Vietnam one," he added. Col. Steve Warren told reporters that the U.S. War, the aircraft has been deployed to assist L ast week, he said the Kurds begun the first weapons delivered to the Kurds would be peacekeeping missions around the world as Modem Brigade Court— a 10-week pro­ coursed through the Iraqi government, and well as to enforce "no-fly" zones like the one gramme during which the Peshmergas are trai­ that it is up to the central government "to over the former Yugoslavia in the 1990s. It has ned on basic infantry skills using U.S. wea­ decide where every piece of equipment goes." also been used in both Iraq and Syria since pons. In addition to the heavy weapons for the military action against ISIS began in 2014. Brig. Gen. John E. Novalis II, who is over­ Kurds, the U.S. military also deployed tactical Last week, the U.S. Central Command seeing coalition training of Iraqi security aircraft capable of attacking ISIS's ability to also reportedly sent B-52 bombers into the forces, told Stars and Stripes that the U.S. communicate closer to the front lines of the ISIS fight for the first time. • government have decided to give the Kurds battle against the terrorist group.

^INDEPENDENT | APRIL 18, 2016 Independence for the Kurds is only a matter of time Kurds worry about losing 'passports, imports, exports and airports' if they break away from Iraq abruptly, but an amicable separation might suit both sides eventually

GARY KENT / APRIL 18, 2016 uncaring and sectarian governments in Baghdad www.independent.co.uk have hollowed out federalism, which was always the condition of the Kurds remaining married to T en years back few people even knew where the Iraq. Kurds fear that Baghdad is becoming a dicta­ A n Iraqi Kurdish peshmerga fighter fires on Kurdistan region was. Today, few people ask torship and want no part of it. an Isis position JM LOPEZ/AFP/Getty what Peshmerga means. Many more know the Im a g e s Kurds in Iraq and their Peshmerga - those who Arab Iraq leaders often patronise and lecture the face death - have been valiant and determined in Kurds. The divisions were dramatically exposed Kurdistani forces are 17 miles away while most fighting Daesh and are reliable allies. when Iraq ceased to exist in all but name as Daesh Iraqi forces are over too miles away. But the cru­ forces sliced through a third of Iraq like a hot knife cial question is what mix of forces can demonstrate The Kurds often bemoan a history of lost opportu­ through butter. The Kurds overnight acquired to Sunnis trapped in Mosul, some of whom have nities and even betrayal. They know the West 1,000 km of border with Daesh to just a few miles seen Daesh as less bad than Baghdad, that they needs them, as there is little appetite to use west­ from Baghdad and no safe land route either. will not suffer bloody revenge. Significant Sunni ern forces even against Daesh, which represents a support for Daesh will not be eroded if it means the threat to us all. They fear that once the danger is L eaders in Baghdad seem unconcerned about return of centralised and sectarian rule by over, or seems to be over, western governments whether Kurdistan stays, at least as equals. Baghdad. This incubated A1 Qaeda from which may once more leave them marooned at the mercy That they no longer allow constitutionally manda­ Daesh flowed and from which a son of Daesh could of their enemies. ted fiscal transfers may indicate they hope the emerge. The One Iraq policy will not work in its Kurds swing in the wind, sue for terms that would own terms. As one who has visited the Kurdistan region over subordinate them, or exit. It is not what the Kurds 20 times in 10 years, I have seen it change for the signed up for in 2003 and it seems improbable B ut precipitate moves to Kurdistani indepen­ better, only to suffer major reverses in the last that the chauvinist mentality in Baghdad that once dence wouldn’t work either. The nightmare three years. In the 1990s the Kurds evicted drove genocide against the Kurds will change. scenario for Kurds is losing passports, imports, Saddam but were dirt-poor and endured a bloody exports and airports. They know divorce has to be civil war. The liberation in 2003 of Iraq put them The US and Britain consistently promote a One amicable and co-ordinated. Given that they can no in a prime position to refashion Iraq so they were Iraq policy. They are understandably wary that longer stay together, Kurds and Iraqis would be accepted as equals in a binational, federal and changing the status quo would weaken the fight better placed as neighbours to conclude security democratic state. They had been free for longer of against Daesh. But the One Iraq policy is running and economic agreements, which could be exten­ the dictatorship of Saddam Hussein and used their out of steam and credibility. Such positions are ded when Sunni areas overthrow Daesh. greater experience and expertise - also honed over held in public while debate about their viability centuries of being stuck in the middle - to stabilise proceeds in private, and then an apparently sud­ Things are falling apart in Baghdad and that cen­ federal governments for which they provided the den change is enunciated. Political scientist Arezu tre cannot hold all power if there is to be a genuine president, the foreign minister and other weighty Yilmaz told the Kurdish Rudaw newspaper, for partnership against Daesh. The Kurds have been figures. which I write a weekly column, about "over 100 efficient allies but are warning with increasing diplomatic meetings in Erbil last year with [the] urgency they cannot hold together themselves The 2005 constitution gave them much autonomy international community directly speaking to thanks to the huge economic shocks caused by which they used to build an energy sector from Kurdish political actors, which is unprecedented". Daesh and Baghdad, as well as their oil-addicted scratch and effect an historic rapprochement with economy. There are no easy answers to the dilem­ Turkey. Many now think Turkey would acquiesce Iraqi and Kurdistani forces certainly need to work mas facing the Kurds and Iraqis but the old to their independence, despite its fears that together. When I visited the frontline in Kirkuk, answers are clearly of no great use. • Turkish Kurds would seek to secede. however, I was told there was no co-operation Gary Kent, who writes in a personal capacity, is the between them although it would help to reach and director of the all-party parliamentary group on the Given that the Kurds are landlocked, it would seem fight Daesh. Kurdistan region which has just issued a report on its better to remain an autonomous part of Iraq with recent delegation by British parliamentarians to the its larger economy and access to the sea. But There is much talk now about taking Mosul. Some Kurdistan region.

46 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti LE FIG AR O 15 avril 2016 L’ombre d’Ankara sur le Karabakh Les Arméniens accusent la Turquie de guider les violences azéries sur l’enclave que se disputent Erevan et Bakou.

NICOLAS VIGNE Des soldats arméniens montent la garde, aux environs de la ville de Martouni, ENVOYÉ SPÉCIAL AU HAUT-KARABAKH vendredi 8 avril, au Haut-Karabakh. s t a ff/ reuters

CAUCASE Sur la petite butte qui sur­ Ton puisse prédire la date de cette érup­ affrontements et nous les soutiendrons plombe le village de Talich, juste der­ tion et son ampleur», commente un di­ jusqu’à la fin», a déclaré, le 4 avril, le rière le bâtiment municipal, un obus plomate européen basé dans la région. vient d’éclater. Un large cratère et des Bien que peuplé à 95 % d’Arméniens, le fragments de l’engin sont encore visi- Haut-Karabakh avait été cédé en 1923 à **Les Russes sont blés, «Ne montez pas plus haut, ils sont la République socialiste d’Azerbaïdjan, soi-disant nos amis derrière», conseille Arout, un officier turcophone, par le pouvoir bolchevique. mais ils nous laissent dé l’armée arménienne, dont le ba­ À l’époque, Moscou voyait dans cette taillon a pris durablement position cession un moyen de complaire aux vi­ nous débrouiller tout seuls dans le village après la «contre-offen­ sions panturques de Mustafa Kemal, de­ face à l’Azerbaïdjan 99 sive» menée par Erevan dans la jour venu un allié après le long affrontement née du 2 avril. Le militaire désigne les KAREN ÔGASSIAN, UN MÉDECIN entre les empires russe et ottoman DE L’HÔPITAL MILITAIRE DE STEPANAKERT troupes azéries, mais aussi les soldats - dans lequel fut inclus l’Azerbaïdjan. turcs ainsi que des recrues de l’État is­ Après l’arrivée au pouvoir de Gorbat­ président Recep Tayyip Erdogan. Ce­ lamique. Ces dernières seraient reve­ chev, le Haut-Karabakh réclama spn lui-ci a reçu mercredi soir à Istanbul nues de Syrie pour combattre, aux: cô­ indépendance, qui n’a jamais été recon­ son homologue azéri, Ilham Aliev, à la tés de leurs frères musulmans, les nue. Cette revendication s’est en défini­ veille du sommet de l’Organisation de ennemis arméniens, chrétiens. «La tive soldée par une guerre de six ans en­ la conférence islamique. plupart viennent de Turquie, mais il y a tre Bakou et Erevan, ayant fait Avec la Turquie, c’est évidemment le aussi des mercenaires dans leurs rangs 300000 morts, au profit de l’Arménie. souvenir du génocide arménien qui et sans l’aide et l’encouragement d’An­ L’Azerbaïdjan s’est dit prêt à reconqué­ ressurgit. ' Nul endroit, mieux que kara, ils n’auraient jamais pu lancer leur rir la région par les armes, si aucune so­ Chouchi (Choucha en azéri), ne résume offensive», estime Arout,‘en énumé­ lution politique n’était trouvée par les ce conflit mêlé de revendications reli­ rant les armes à leurs dispositions, des médiateurs du groupe de Minsk (Russie, gieuses et territoriales. Dans ce bourg simples lance-roquettes jusqu’aux ca­ France, États-Unis). Ces derniers plan­ de 4 400 habitants fondé au début du nons de 120 millimétrés. Les « atroci­ chent en vain sur la question depuis XVIIIe siècle, qui surplombe la cuvette tés » commises à l’encontre d’un trio vingt-cinq ans. « Notre armée doit être de la capitale Stepanakert, trois bâti­ d’octogénaires de Talich, soi-disant prête, à n’importe quel moment, à rétablir ments, en dehors des ruines de la der­ assassinés puis mutilés, constitue­ l’intégrité territoriale du pays», répète le nière guerre, s’imposent à la vue : la raient, selon Erevan, la preuve de l’en­ président azéri, Ilham Aliev. Bakou et mosquée, l’église et la forteresse, dont gagement de Daéch aux côtés de Bakou Erevan ne cessent de s’accuser de violer la fonction originelle suscite toujours dans le conflit du Haut-Kaiabâkh. un cessez-le-feü, jusqu’à l’éruption de des controverses entre historiens des Ce dernier est le plus explosif des violence qui a fait plus de 110 victimes deux bords. Deux pogroms anti-armé­ «conflits gelés», hérités de la dissolu­ entre le 2 et le 5 avril dernier. niens y ont eu lieu en 1905 et 1920 et, de tion de l’URSS et du cortège d’indépen­ Partout, l’Arménie, de confession l’époque post-stalinienne (1953) jus­ dances qui l’a précédé (voir ci-dessous). chrétienne et où l’Église est très in­ qu’à la guerre du Karabakh, la popula­ Dans le cas du Haut-Karabakh, enclave fluente, voit la main d’Ankara dans les tion arménienne y devint minoritaire. montagneuse située à l’ouest de l’Azer­ violences. Même si, officiellement, la «À Stepanakert, où nous vivions avant baïdjan, «le terme est impropre, Ici, on Turquie n ’est pas partie prenante dans la guerre et où les Arméniens étaient ma­ est plutôt en présence d’un volcan qui en­ la dispute, « nous prions pour que nos joritaires, les magasins étaient vides. tre périodiquement en éruption sans que frères azéris aient l’avantage dans ces Nous étions obligés de monter à Chouchi

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- là où, au contraire, la population azérie En face, Bakou utilise une rhétorique d’une guerre par procuration. Plusieurs, était majoritaire et choyée - pour y trou­ similaire, à la différence près que cette dans l’enclave du Haut-Karabakh en ver de bons produits comme des œufs où dernière est dirigée contre « les milita­ viennent à souhaiter l’avènement de ce de la viande», se souvient Armine ristes arrivés au pouvoir en Arménie grâ­ scénario et reprochent justement au Anoutounian. À cette habitante du vil­ ce à la prise du Haut-Karabakh ». Est en Kremlin, qui possède deux bases mili­ lage, ses parents interdisaient, à l’école, partieulièr visé le président Serge Sar- taires dans le pays, de ne pas suffisam­ de fréquenter les cours de langue azérie. kissian, originaire du Haut-Karabakh, ment s’engager aux côtés d’Erevan Ces derniers jours à Chouchi, la para­ dont le portrait en treillis est affiché sur contre Bakou. « Les Russes sont soi-di­ noïa antiturque restait palpable, eer- les boulevards d’Erevan. << Ces gens-là sant nos amis mais ils nous laissent nous tains résidents ayant débranché leur té­ ne souhaitent que perpétuer l’ordre des débrouiller tout seuls face à VAzerbaïd­ léphone, craignant d’être « sur écoute » choses et démontrer l’existence d’une jan», soupire Karen Qgassian, un mé­ des services secrets d’Ankara. Les re­ soi-disant incompatibilité ethnique entre decin de l’hôpital militaire de Stepana­ crues du village en âge de servir sont Arméniens et Azéris ») estime le prési­ kert, semblant oublier que la Russie parties au front. À l’entrée du hameau, dent de là commission des affaires vend des armes aux deux parties. L’an un char soviétique fait officé de monu­ étrangères du Parlement azéri, Samad dernier, le Kreiplin a accordé un prêt de ment destiné à célébrer la « libération », Seidov. Cé dernier dénonce la «propa­ 200 millions de dollars à l’Arménie à un en 1992, de fa ville, et ipso facto, la fuite gande arménienne » tendant à assimiler taux de seulement 3 % pour lui faciliter de sa population azérie. Vingt-cinq ans Bakou et l’État islamique. l’achat, notamment, de lance-roquettes après, le chef de l’enclave du Haut-Ka­ Moscou, qui a parrainé la trêve, a fort Smerch. Tout; en jouant le rôle de ban­ rabakh, Boko Sahakian, inféodé à Ere­ à faire pour réconcilier les deux enne­ quier et de parrain militaire d’Erevan, van, se voit investi d’une « mission dans mis. Depuis la campagne de Syrie qui a Moscou n’ést pas prêt à déséquilibrer laquelle son peuple serait en première li- vu l’armée turque abattre deux chas­ l’un de ses alliés au profit de l’autre. ■ gnepour défendre le peuple arménien en­ seurs russes, les relations entre la Russie gagé dans un combat pour la dignité », et la Turquie sont à couteaux tirés, fai­ face à « l’agression » turque et azérie. sant craindre la reprise dans la région

0ÊOPOLIS 19avril2016______Irak : les Yézidis ont peur de retourner chez eux à Sinjar libérée de Daech

Shaban Khalaf, un réfugié qui vit dans le camp de Bajdkandala près de Zakho au Par Jacques Deveaux — le 19/04/2016 Kurdistan irakien. Son explication du peu geopolis.francetvinfo.fr d’empressement de ses compatriotes à ren­ trer est simple. «Une des raisons du non L e site ARA news, composé de journalistes retour des Yézidis est la présence de Daech indépendants, syriens et irakiens, constate dans les régions voisines. Leurs positions ne que la population yézidie ne retourne pas vivre sont pas très éloignées de Sinjar.» Et il dans sa région, libérée des hommes de Daech ajoute : «Qui sait ? Daech peut lancer une depuis la fin de l ’année 2015. En fait, selon les attaque surprise sur notre région. D’autant journalistes, les Yézidis craignent le retour que les combats continuent contre les ter­ Les Yézidis en quittant Sinjar se sont réfu­ potentiel des djihadistes. De plus, les destruc­ roristes au sud de Sinjar.» giés dans la montagne où ils vivent tions massives des infrastructures ne facilitent encore. © Noe Talk Nielsen / NurPhoto L’AUTRE PROBLÈME : LES DESTRUC­ pas le retour des familles. TIONS Sinjar a été reprise le 13 novembre 2015 La région de Sinjar a durement souffert des par les Peshmergas kurdes et leurs alliés combats lors de la reprise de la ville. Les locaux. Pourtant, le fantôme de Daech y On ne dispose pas d’un bilan très précis des infrastructures, mais aussi les habitations plane toujours. Au point que les habitants, meurtres commis par les djihadistes. ont été régulièrement bombardées. Sans ces qui ont fui la ville lors de l’arrivée des 400.000 personnes avaient fui vers Erbil et infrastructures, la vie est impossible à islamistes en 2014, préfèrent rester vivre Duhok. Des dizaines de milliers d’autres, Sinjar. Les maisons sont souvent endom­ dans les camps de réfugiés installés en ter­ moins chanceux, s’étaient retrouvés blo­ magées. Certaines ont été pillées. Enfin, des ritoire kurde. qués dans le mont Sinjar. Les massacres de engins explosifs de tous types, mines, pièges Le traumatisme de la fuite éperdue, souvent masse contre la population, les enlèvements et obus traînent un peu partout. à pied dans la montagne, devant l’avancée de jeunes femmes pour servir d’esclaves Pour une grande partie de la population, le de l’EI en août 2014, puis les exactions con­ sexuelles, avait poussé la communauté retour au pays ne pourra se faire que sous la tre les populations yézidies dans les villages internationale à armer les combattants kur­ protection et l’aide de la communauté inter­ de la région, sont encore dans tous les des, puis à bombarder les positions de nationale. ■ esprits. Daech. TRISTES SOUVENIRS Les journalistes d'ARA News ont rencontré

48 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti Turquie: deux soldats tués, 52 blessés dans un attentat au camion piégé dans le sud-est Diyarbakir (Turquie), 12 avril 2016 (AFP) Parlement à Ankara. "Les assassins dressent des pièges traîtres à Diyarbakir", a grondé M. DEUX SOLDATS ont été tués et 52 personnes blessées par l'explosion Davutoglu. "Ils récolteront ce qu'ils méritent", a-t-il menacé, "nos villes et nos d'un camion-citerne chargé d'explosifs devant un avant-poste militaire montagnes seront nettoyées de tous ces criminels". dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde, a annoncé mardi le Premier Une opération de ratissage a été lancée après cette nouvelle attaque meur­ ministre turc. trière, a indiqué la source de l'armée à l'AFP. Cet attentat, dont la responsabilité a été attribuée par les autorités au Parti des La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte en raison d'une série d'at­ travailleurs du Kurdistan (PKK), a visé, tard lundi, un avant-poste du district de taques liées au conflit kurde ou attribuées au groupe jihadiste Etat islamique Hani, dans la province de Diyarbakir. (El). Un soldat a été tué sur le coup et un autre a succombé à ses blessures à l'hô­ En février et en mars, deux attentats à la voiture piégée ont respectivement fait pital, a précisé une source de l'armée à l'AFP. 29 et 35 morts, ainsi que des dizaines de blessés, dans le centre d'Ankara. Ces Cinquante-deux personnes, civils et militaires, ont également été blessées, a attaques ont été revendiquées par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), déclaré le chef du gouvernement, Ahmet Davutoglu, qui s'exprimait devant le un groupe radical et dissident du PKK. •

le lïta n d e MARDI 19 AVRIL 2016 La Turquie souffle sur les braises

N ous soutiendrons l’Azerbaïd­ Analyse azerbaïdjanaise est placée sous le signe du slo­ jan jusqu’au bout. » Ainsi s’est gan «une nation, deux Etats». Régulièrement, exprimé le président turc, Re­ GAÏDZ MINASSIAN les officiels des deux pays se rencontrent dans cep Tayyip Erdogan, diman­ Service Débats les capitales où la collaboration économique che 3 avril, en pleine « guerre est étroite, à l'image du gazoduc transanato- des 4 jours » (2-5 avril) oppo­ lien (Tanap) reliant la Caspienne à l’Europe via sant les Azerbaïdjanais aux Arméniens du LE BRAS DE FER la Géorgie et la Turquie et dont la mise en route Haut-Karabakh. Deux jours après, mardi ENTRE LES est prévue à partir de 2018. 5 avril, son premier ministre, Ahmet Davuto­ glu, surenchérit en déclarant que la Turquie se­ AUTORITARISMES COUPS DE MENTON rait aux côtés du «frère» azerbaïdjanais « ju s­ La Turquie et ^Azerbaïdjan sont des partenai­ qu'à l’apocalypse», alors que les deux belligé­ D’ERDOGAN ET res stratégiques de premier plan. Ankara four­ rants annonçaient une trêve sous l’égide de la DE POUTINE S’EST nit des armes et des conseillers militaires à Russie. Comment expliquer ces propos toni­ Bakou et lui apporte un soutien diplomatique truants, voire irresponsables de la part d’un DÉPLACÉ DANS lors des différentes réunions internationales des Etats les plus importants de l’OTAN, à pro­ où le Haut-Karabakh est à l’ordre du jour. Fin pos d’un conflit où la moindre étincelle peut LES MONTAGNES mars, quelques jours avant le déclenchement embraser toute la région du Caucase du Sud ? DU HAUT- dés hostilités aux abords du Haut-Karabakh, La question du Haut-Karabakh revient avec les armées turques et azerbaïdjanaises ache­ fracas à l’ordre du jour de la diplomatie mon­ KARABAKH vaient une nouvelle session d’exercices mili­ diale. Province arménienne rattachée à lAzer- taires conjoints. baïdjan en 1921 par Staline, ce territoire grand Un F-16 turc en novembre 2015, au-dessus de la Enfin, fort de l’accord migratoire conclu à comme un département français a été entre frontière turco-syrienne. Bruxelles le 18 mars, le président turc se sent 1990 et 1994 le théâtre d’une guerre entre Le bras de fer entre la Turquie et la Russie, en­ invulnérable et disposé à multiplier les coups Azerbaïdjanais et Arméniens, qui s’est soldée tre les autoritarismes de M. Erdogan et de de menton dans la droite ligne d’une diploma­ par une défaite militaire de Bakou, M. Poutine, s’est de ce fait déplacé dans les tie de nuisance - surtout quand elle peut con­ 30 000 morts et un million de déplacés de part montagnes du Caucase. Tout semble indiquer trarier son «jumeau» Poutine, lui-même et d’autre. Depuis le cessez-le-feu signé en 1994 que le président turc a utilisé l’imbroglio du adepte de provocations en tout genre, en lui par Erevan, Bakou et Stepanakert, capitale de la Haut-Karabakh pour soutenir son homologue faisant comprendre que le Caucase du Sud ne République du Haut-Karabakh, ce conflit est azerbaïdjanais, Ilham Aliev, et jeter une pierre relève plus de la zone d’influence msse. l’objet d’un processus de paix mis en place par dans le «jardin caucasien» de M. Poutine. Or la Turquie n’a officiellement aucun inté­ le Groupe dé Minsk de l’Organisation poùr la Ainsi, l’hypothèse d’une responsabilité turque rêt à envenimer la situation, déjà bien tendue sécurité et la coopération en Europe. Copré­ dans cette séquence meurtrière du conflit du dans le Caucase du Sud. Lorsque la Russie et les sidé par la France, la Russie et les Etats-Unis, il Haut-Karabakh peut s’envisager à partir de Etats-Unis dénoncent à propos du Haut-Kara­ comprend une dizaine d’autres Etats, dont la trois éléments. bakh toute ingérence d'une puissance tierce Turquie, alliée de ^Azerbaïdjan. Le premier renvoie au statu quo diplomati­ - la Turquie étant directement visée -, Ankara En vingt-deux ans, la paix n’a pas avancé que autour de ce conflit «gelé». Membre du accuse « la Russie de prendre parti dans ce con­ d’un millimètre. Elle a stagné depuis quelques Groupe de Minsk, la Turquie est lasse de cons­ flit, après l’avoir fait en Ukraine, en Géorgie et années avec les violations incessantes du ces­ tater l’immobilisme des négociations et tient à aujourd’hui en Syrie». sez-le-feu sur la ligne de front et a subitement manifester son inconditionnelle solidarité Si, dans cette séquence caucasienne du bras reculé depuis le 2 avril avec des combats à avec ^Azerbaïdjan. Ankara veut faire bouger les de fer russo-turc, le cynisme est du côté russe, l'arme lourde qui ont fait plus de 100 morts. lignes, tourne en dérision ce groupe de contact dont la position ambiguë - la Russie est l’alliée Rien n’indiquait jusqu'à cette nuit du 1er âu et cherche à s’impliquer davantage dans les de lArménie mais le principal fournisseur d’ar­ 2 avril que le Caucase du Sud allait se réveiller pourparlers. Pour les Turcs, qui ont fermé de mes à ^Azerbaïdjan - alimente le conflit au lieu aux sons des canons, hélicoptères et autres façon unilatérale leur frontière avec lArménie de l’apaiser, la rhétorique guerrière est du côté drones. Rien ne semblait jusqu’à cette nuit de depuis 1993 en solidarité avec Bakou, il suffi­ dAnkara. Car les déclarations tapageuses du printemps contrarier la Russie, alliée d’Erevan rait d’une semaine pour régler l’affaire du Ka- couple Erdogan-Davutoglu ont conforté le pré­ et partenaire de Bakou, dans sa médiation rabakh qui, quoi qu’il arrive, « se retrouvera un sident Aliev dans sa volonté de tester ses capa­ pour la paix. Rien sauf le prolongement des jour à coup sûr dans les mains de son vrai pro­ cités militaires et la ligne de défense des Armé­ tensions entre la Russie et la Turquie après la priétaire azerbaïdjanais », promet Erdogan. niens. Mais attention, car à trop souffler sur le destruction du chasseur bombardier russe par A Bakou comme à Ankara, l'amitié turco- feu, on risque aussi de se brûler... ■

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April 19, 2016 Will Islamic world accept Turkey’s leadership? Turkish President Erdogan's ambition was not sub­ tle as he stumped for himself at the Organization of Islamic States summit.

Author Semih Idiz Turkish President Tayyip Erdogan and King Salman of Saudi April 19, 2016 Arabia (L) are pictured during a family photo session at the www.al-monitor.com Organization of Islamic Cooperation (OIC) Istanbul Summit, Turkey, April 14, 2016. (photo by REUTERSIMurad Sezer) urkish President Recep Tayyip Erdogan used the recent Organization Tof Islamic Cooperation (OIC) summit as a grandstanding opportunity to pitch his qualifications to lead the Islamic world. rdogan also brought up another of his pet topics and railed at the com­ Erdogan hosted the OIC, which bills itself as the "Collective Voice of the Eposition of the United Nations Security Council, where he said there is Islamic World," in Istanbul for the April 14-15 summit. He used his open­ not one permanent member to represent the Islamic world. ing address to blast the West again and to call on the Islamic world to unite "It is essential for the UN to be reformed. It is our right to expect this if we to solve its own problems rather than relying on outsiders, who he said are want a just world," Erdogan said. “It is not possible for a system that is only pursuing their own energy interests. based on injustice to contribute to global justice." The gathering took place against a backdrop of sectarian violence in the Erdogan’s address was noted for his references to "justice,” while making Middle East that has resulted in bitter rivalry between Saudi Arabia and hardly any mention of democracy or the rights embodied in the UN’s Iran, which was visible at the summit. Universal Declaration of Human Rights. His remarks were widely interpret­ Diplomatic analysts were also quick to pick up on the message Turkey ed as referring to Islamic justice. projected via the lineup in the traditional pre-summit portrait. In their totality, Erdogan’s words to the OIC, whose presidency Turkey is Erdogan, who is at the center of the picture, has Saudi King Salman bin taking over for two years, were taken as a pitch for the leadership of the Abdul-Aziz Al Saud to his right, while Iranian President Hassan Rouhani Islamic world, a view supported and encouraged by the pro-government stands four down to his left, thus appearing to reflect the close ties Ankara media in Turkey. is developing with Riyadh and its distance from Iran on various regional Journalist Kemal Ozturk, arguing in his column against what he said is a issues. mistaken belief that unity cannot be secured in the Islamic world, said this Erdogan's choice not to be flanked by Rouhani in the photo appeared to view is "based on preconceptions that are usually bogged down under contradict the goodwill between Sunnis and Shiites he exhorted in his concepts such as treachery, ignorance, misery and sectarianism.” opening address later. Ozturk, a columnist for daily Yeni Safak, which supports Erdogan, pointed In his speech to more than 30 leaders — with the notable absentees being to the collective assets of Islamic countries that could be harnessed under Egyptian President Abdel Fattah al-Sisi and Jordan’s King Abdullah, who strong leadership and indicated that this is a task for Turkey to fulfill. are critical of Turkey’s role in the Middle East — Erdogan pointed to the “We must not forget that Turkey is the largest OIC country, its natural urgent need to surmount sectarianism among Islamic countries. leader and older brother. Therefore, the task of reviving the unity of this “My religion is not that of Sunnis, of Shiites. My religion is Islam,” Erdogan organization and strengthening it falls foremost on Turkey,” Ozturk wrote. said. It remains an open question, of course, whether all the countries in the ectarian divisions were also apparent during the summit when Iran Islamic world are supportive of the idea of Turkish leadership. Slashed out at Saudi Arabia for executing prominent cleric Nimr al-Nimr olitical scientist and columnist Nuray Mert, an acerbic Erdogan critic, is and other Shiite activists in January. In the final communique adopted at Ppessimistic about the potential of the Islamic world, at least as repre­ the end of the summit, Iran in turn was condemned for interfering in its sented by the OIC, for positive change that is in tune with the modern neighbor’s affairs and for supporting terrorist groups. world. The warm body language between Salman and Erdogan also played into In her critique of the OIC summit, Mert pointed out that "any claim to polit­ the hands of those who argue that Turkey is turning its back on the West ical legitimacy with reference to a religion is problematic.” and increasingly looking to the Sunni world for new allies. “It is the political power elite that defines and manipulates ‘Islam’ in terms The OIC summit came just as the European Parliament issued a scathing of their interests. Political manipulation of religious legitimacy hinders crit­ report underlining that Ankara has not just slowed down the democratic icism and accountability,” Mert argued. She noted that almost all OIC reform process it committed itself to as part of its bid for European Union members are authoritarian states ranking low in human rights and high in membership, but is backpedaling on reforms it had already enacted, par­ corruption. ticularly in areas such as freedom of the press and freedom of expression. “Although they pose as if they are fighting against violence and radicalism, In his opening address, Erdogan did not waste the opportunity to blast the the religious political power of Saudi Arabia and the Gulf states is legit­ West, which seems to be his obsession. Pointing to the recent Nuclear imized by radical and exclusionist interpretations of Islam [and] their sup­ Security Summit in Washington, Erdogan said the speakers there had port of radical Islamist groups for their respective interests,” Mert said. referred to the terror attacks in Paris and Brussels but made no mention of similar attacks in Ankara, Istanbul or Lahore, although hundreds died in “They themselves use violence as a political tool to suppress opposition those attacks. and minorities, while most of them manipulate sectarianism — which they appeared to criticize at the summit — as a political tool."» “This ambivalence is upsetting for us,” Erdogan said, going on to question why, as Islamic countries, they were expecting assistance from others Semih Idiz is a columnist for Ai-Monitor's Turkey Pulse. He is a journalist who has (meaning the West) to solve conflicts and fight terrorism. been covering diplomacy and foreign policy issues for major Turkish newspapers for 30 years. His opinion pieces can be followed in the English-language Hurriyet “If we don’t act, others do. But when they do, they do so for the sake of the Daily News. His articles have also been published in The Financial Times, The oil there, not to bring harmony among us,” he added, calling for an Islamic Times of London, Mediterranean Quarterly and Foreign Policy magazine. arbitration organization and an Islamic version of Interpol to be established in Istanbul.

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April 22, 2016 Shelling of Aleppo neighborhood threatens to stir up Arab-Kurdish strife The armed 's ongoing shelling on the Kurdish-majority Sheikh Maksoud neighborhood of Aleppo risks potential strife between Sunni Arabs and Kurds.

Sardar Mila Drwish April 22, 2016 http://www.al-monitor.com

ince February, the Syrian armed opposition has been shelling SAleppo’s Kurdish Sheikh Maksoud neighborhood, where the Kurdish People's Protection Units (YPG) and about 25 armed opposition factions have been fighting. The opposition is using locally made improvised weapons — such as the Hell cannon, Hamim missiles and mortars, in addition to other heavy weapons — against civilians. Shelling the neighborhood, where nearly 40,000 people reside, is a violation of the Syrian truce reached after the UN Security Council unanimously voted in favor of a cease-fire. Nidal Hannan, a journalist residing in the neighborhood, told Al-Monitor that Pregnant Woman Among Children And Civilians Killed By April 5 was one of the deadliest days, as “the shelling resulted in the Syrian Rebels. The attack targeted the majority-Kurdish death of dozens of civilians.” neighborhood of Sheikh Maqsoud Hannan denounced the Syrian political opposition’s silence on the Sheikh Maksoud incidents. A number of Kurdish and Syrian journalists and called for an investigation into reports of the use of chemicals. activists, including Hannan, issued a statement April 9 calling on interna­ Furati told Al-Monitor that a group affiliated with Jaish al-lslam had used tional human rights organizations to take quick and responsible action to Grad multiple-fire, truck-mounted rocket launchers, saying, “Grad rockets end the shellings, which “rise to the level of war crimes.” The statement are not internationally prohibited, but the FSA [] leaders also called for countering the actions of the armed factions, “which mis­ in Aleppo banned their use and the use of artillery in operations against represent the Syrian people’s aspiration for freedom, dignity and human Sheikh Maksoud to ensure the safety of civilians.” rights, and [harm] the principle of coexistence between Kurds and Arabs.” The group Imam Bukhari Jamaat, affiliated with Jaish al-Fatah and Human Rights Watch issued a report April 12 about the attacks against Jabhat al-Nusra, released a video showing that it targeted the Sheikh civilians. Maksoud neighborhood with different weapons. The armed opposition, represented by Fastaqim Union (also known as Daoud said that the opposition is using weapons containing toxic sub­ Fatah Halab), blamed the increased attacks on the YPG, which it accused stances. Moreover, activists posted videos April 12 that include testi­ of opening a passageway to link the Sheikh Maksoud neighborhood with monies by civilians and a nurse at the Kurdish Red Crescent Hospital in regime-controlled areas. But Imad Daoud, chairman of the civil adminis­ the neighborhood, accusing the opposition of using toxic substances. The tration in Sheikh Maksoud, denied any agreement between Kurdish fight­ opposition denied the allegation April 15. ers and the Syrian regime, saying, “The said passageway was opened in coordination between the Kurdish Red Crescent and the Syrian Red The conflict in Sheikh Maksoud serves as a warning against increased Crescent to meet the needs of civilians and help the wounded and sick.” tension between Kurds and Arabs. Ward Furati, a member of Fastaqim Union’s political bureau, told Al- urati said the FSA does not distinguish between Syrians, as “a good Monitor that what happened was due to the Democratic Union Party’s Fnumber of Kurdish fighters are within our ranks.” He accused the PYD (PYD) control over the neighborhood. He accused the PYD of using the of paving the way for a separatist project (in reference to the federal sys­ Russian intervention against the Syrian revolution, and coordinating with tem announced by the Kurdish-led autonomous areas of northern Syria the Syrian regime to take over “liberated areas." in March), saying that the attempt to separate the Kurds from the Syrian people “will not succeed.” He said the battles began at a time when hostilities between the two par­ ties were supposed to cease. Furati said Fastaqim Union issued a state­ Hannan found it strange that armed factions would attempt to hide the ment March 3 calling on the YPG to stop targeting civilians on the main truth of targeting civilians and limiting the conflict to the Kurdish party, road connecting the opposition-controlled areas to Aleppo’s northern even as the factions target a Kurdish-majority neighborhood. countryside. The statement also called for “putting an end to the use of On April 9, the factions issued a statement, which they attributed to the heavy artillery and rockets, which have killed dozens of civilians.” FSA, calling for “distancing and moving civilians out of the neighborhood aoud, the neighborhood administrator, told Al-Monitor the armed into safe places and bringing them back after the military operations are Dopposition factions are blaming the PYD as a ruse to avoid admitting over.” they have intentionally bombarded civilians. He said the attacks, which Hannan, however, said the Kurds rejected the idea, seeing it as an killed more than 100 civilians and injured around 700 others, were des­ attempt to force Kurdish civilians out of the neighborhood. igned to implement regional and international agendas; he was referring to Turkey’s support for the armed factions against Syrian President Daoud described the statement as a war crime and ethnic cleansing Bashar al-Assad. against the Kurds. He said all the neighborhood’s residents, be they Kurds, Arabs, Turkmens or Christians, have rejected the statement, which A video posted online showed the Syrian Turkmen Brigades shelling the stirs up strife between the Kurds and Arabs. neighborhood with rockets bearing messages in Turkish, saying the attack was conducted to avenge the victims of Ankara and Istanbul. Furati said that the statement came in response to calls made by Sheikh Maksoud’s residents, who are “trapped by the PYD.” According to Daoud, opposition factions, which deny attacking civilians, tried to break into the neighborhood from five different points and failed. An Arab resident of the neighborhood told Al-Monitor on condition of The civilians, he noted, are situated about 300 meters (328 yards) away anonymity that the residents "do not trust a party that calls for distancing from the YPG’s military positions. them while it is the one bombarding them.” He called on the parties to the conflict not to involve civilians. ♦ On April 7, Jaish al-lslam admitted using prohibited weapons when target­ ing Sheikh Maksoud. UN Secretary-General Ban Ki-moon subsequently Sardar Mila Drwish is a Syrian journalist working in written, audio and electronic media. He holds a degree in media from Damascus University.

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LE FIG AR O samedi 23 - dimanche 24 avril 2016 Le village de tentes du cam de réfugiés syriens d’Islahiy aux environs de Gaziantep, en Turquie où Angela Merkel est attendue, ce samedi. Migrants: LEFTERlS PITARAKIS/AP la Turquie met la pression sur l’UE Angela Merkel est samedi dans un camp de réfugiés en Turquie, alors que le nombre des migrants syriens

sur les plages grecques, qui avait chuté, repart à la hausse. tendue par la classe moyenne du pays. « L’UE a plus besoin de la Turquie que la Les camps de réfugiés syriens en Turquie Turquie n ’a besoin de VUE», a averti le dirigeant turc, en menaçant à demi- Mer Noire mot de stopper tout effort sur le dossier des migrants s’il n’obtenait pas satis­ faction. C’est dans ce contexte, à la fois ■ Istanbul confus et tendu, que la chancelière alle­ mande, Angela Merkel, est attendue, ce samedi, à Gaziantep, près de la frontiè­ Ankara a TURQUIE re syrienne, pour visiter un camp de ré­ fugiés. Elle sera accompagnée du prési­ Kahramanmaras dent du Conseil européen, Donald Tusk, et du vice-président de la Com­ R , Gazientep mission, Frans Timmermans. Un pre-

CHYPRE 2,7 Infographie LE millions rapatriés, les 4 et 8 avril, de Grèce vers DELPHINE MINOUI VJ (SDelphineMinoul le sol turc. L’accord prévoit en effet que de Syriens sont réfugiés en Turquie CORRESPONDANTE À ISTANBUL la Turquie - qui accueille déjà 2,7 mil­ lions de réfugiés syriens - récupère tous mier voyage, prévu le week-end passé IMMIGRATION La gestion de la crise des les migrants entrés irrégulièrement en Grèce après le 20 mars. En contrepar­ dans la ville de Kilis pour inaugurer un migrants se heurte, une fois de plus, à nouveau complexe d’accueil, avait été un mur. Un mois après l’accord contro­ tie, l’UE a accepté un principe appelé « un pour un » : pour chaque Syrien annulé en pleine polémique autour de versé scellé entre Bruxelles et Ankara, renvoyé vers la Turquie depuis la Grè­ satires télévisées allemandes visant le visant à réduire les traversées clandes ­ président turc. Mais le report de ce ce, un autre Syrien doit être réinstallé tines vers la Grèce, l’Organisation in­ voyage semble avant tout avoir été mo­ depuis la Turquie dans l’UË, dans la li­ ternationale pour les migrations signale tivé par des considérations sécuritai­ mite de 72 000 places. une nouvelle vague de départs via la res : la localité de Kiiis, à la lisière de la mer, à raison de 150 personnes par jour. Turquie, fait actuellement l’objet de tirs « Ces arrivées en Grèce, qui avaient répétés de raquettes lancées depuis le W l TIE a plus besoin presque atteint ce mois-ci le niveau zéro, territoire syrien et imputés à l’organi­ commencent à grimper de nouveau. Ces de la Turquie sation de l’Etat islamique. trois derniers jours, nous avons vu arri­ que la Turquie Ce climat d’insécuiité croissante in­ ver 150 personnes par jour... C’est un si­ n’a besoin de l’UE 99 quiète d’ailleurs les organisations de gne que cette route reprend », a déclaré, défense des droits de l’homme, qui ce vendredi, Joel Miilman, le porte-pa­ RECEP TAYYIP ERDOGAN voient dans le renvoi en Turquie des role de l’OlM, depuis Genève. migrants ayant fui la guerre une viola­ Pour expliquer ce regain de départs, Souvent accusées de laxisme par les tion de leur droit à vivre en paix. Le flou Européens, les autorités turques certaines mauvaises langues évoquent qui plane sur le devenu des 325 mi­ avaient pourtant mis les bouchées dou­ un « relâchement » volontaire d’Anka­ grants récemment rapatriés en Turquie ra, afin de mettre la pression sur l’UE bles pour dissuader les candidats au dé­ pose également problème. part vers les îles grecques ; démultipli­ pour obtenir ce qui l’intéressait dans À ce jour, aucune hiformation ne fil­ cation des postes de contrôle sur les l’accord ; l’exemption des fameux visas tre sur leur sort, si ce n’est qu’ils ont été pour voyager en Europe - exemption routes de la ville portuaire d’Izmir me­ vraisemblablement envoyés en bus par ailleurs conditionnée au respect de nant aux criques, arrestation de pas­ dans un camp de rétention de la région 72 critères instaurés par Bruxelles. Cet­ seurs, plus grande vigilance des garde- de Kirklareli, près de la frontière bulga­ côte. En parallèle, et en vertu de te rumeur, qui va bon train sur les ré­ re. Or, selon l’organisation Human Ri­ rengagement turco-européen, 325 mi­ seaux sociaux, est invérifiable. Le pré­ ghts Watch, ces premiers renvois ont grants clandestins (originaires, dans sident Recep Tayyip Erdogan ne cache donné beu à des « violations des droits » leur grande majorité, du Pakistan, du cependant pas son impatience à obtenir des migrants dans un pays qui « ne peut Bangladesh et d’Afghanistan) ont été d’ici fin juin cette concession très at- être considéré comme sûr ». ■

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LE FIG AR O samedi 23 - dimanche 24 avril 2016 À Sivricehüyük, un camp de Syriens ravive les vieilles peurs des alévis

ANNE ANDLAUER SIVRICEHÜYÜK (SUD DE LA TURQUIE)

LA PÂTURE des vaches n’est déjà plus qu’une masse de terre, un plateau mo­ notone qu’on achève d’aplanir. Nuit et jour, les gendarmes guettent, et du haut des collines, à plus d’un kilomètre, on entend les « bips » et les « boums » des engins de chantier. Si les délais sont respectés, avant les récoltes d’autom­ ne, les 350 villageois de Sivricehüyük devront cohabiter avec 27000 Syriens, dans l’un des plus grands camps de ré­ fugiés de Turquie. Mehmet Caner, le maire de ce village du sud du pays, blotti dans la province de Kahramanmaras (anciennement Maras), serre une liasse de papiers. Ce sont les pièces du « dossier » : docu­ ments officiels dont il a obtenu copie, lettres à la préfecture, pétition contre le projet, plainte au tribunal civil déposée le 1er avril. « On ira jusqu’au bout, jus­ qu’à la Cour européenne des droits de l’homme s ’il le faut, prévient Mehmet Caner, fort du soutien des maires de alévis sont turcophones ou kurdopho- d’extrême droite, faisant du pogrom de quinze villages alentour. Non seulement nes, comme Sivricehüyük. « Personne Maras le plus meurtrier et massif de le projet est illégal, mais il menace notre ne peut nous garantir que Daech ou al- l’histoire de la République. « J’avais 24 structure socioculturelle et démographi­ Nosra ne vont pas s’infiltrer parmi les ré- ans. Nos voisins - ces gens que je saluais que, notre sérénité, notre sécurité, et la tous les jours - ont mis à sac notre res­ survie de notre communauté, » taurant et ont tenté de nous tuer», se Le sud de la Turquie compte déjà 26 W Personne ne peut nous souvient Hasan Hüseyin Degirmenci. camps, qui accueillent 10 % des garantir que Daech ou al- Jeune papa à l’époque, Hasan a fui Ma­ ras, comme 80 % des alévis de la pro­ 2,7 millions de Syriens réfugiés dans le Nosra ne vont pas s'infiltrer pays. Aucun n’a pourtant rencontré vince. La plupart iie sont pas revenus. une telle résistance, pas même celui parmi les réfugiés. Qui Hasan, lui, a franchi le pas en 2011, érigé, à l’été 2012, dans une zone indus­ pourra nous défendre?ff quittant son exil suisse à l’âge de la re­ traite. trielle de Kahramanmaras, à mie ving­ MEHMET CANER, MAIRE DE SIVRICEHÜYÜK taine de kilomètres de Sivricehüyük. « Les plaies ne se sont jamais refer­ C’est que cette plaine fertile abrite de mées», souffle cet homme à l’épaisse nombreux alévis, une minorité aux fugiés, lâche le maire, Mehmet Caner. moustache blanche, qui dit avoir perdu croyances et coutumes très différentes Qui pourra nous défendre ? » le sommeil depuis que le chantier du de celles des réfugiés syriens. « Nous À l’instar des yazidis d’Irak, les alévis camp a commencé juste à côté. « Qu’on sommes .à peine 3 000 dans la vingtaine et leurs rites (prières mixtes, dans des ne vienne pas dire que les alévis sont de villages qui entourent le camp, et il y cemevi et non des mosquées, usage de contre les réfugiés ; la majorité des alévis sont eux-mêmes réfugiés, en Turquie ou aura demain dix fois plus de Syriens. la danse, de l’alcool et de la musique) en Europe ! Je partage la peine de ces C’est la porte ouverte à toutes les provo­ sont vus comme hérétiques par « l’État gens, mais l’État doit comprendre notre cations», souligne Ünal Ates, l’un des islamique ». Ils sont également associés traumatisme, et les traumatismes de cet­ fondateurs d’une plateforme d’oppo­ aux alaouites de Syrie, minorité du pré­ te région», proteste Hasan, qui évoque sants au projet. sident Bachar el-Assad, avec lesquels ils aussi la disparition des Arméniens de Tout à la fois croyance, culture, phi­ ont pourtant peu de hens historiques. Maras après le génocide de 1915. losophie et mode de vie, l’alévité ras­ « Certains pourraient être tentés d’atti­ Sur les 37 hectares de l’ancienne pâ­ semble des millions de personnes en ser un conflit confessionnel en s ’en pre­ ture, les pelleteuses sont à l’oeuvre de­ Turquie, qui font mentir le cliché d’un nant aux réfugiés, puis en accusant les puis début avril. Le préfet a reçu les islam sunnite homogène. Syncrétiques, alévis. C’est comme ça qu’avait com­ maires, des activistes, des députés leurs pratiques emprimtent au chiisme mencé le massacre de Maras », s’in­ d’opposition. En vain. « On nous dit que sans s’y apparenter (adoration d’Ali, quiète Ünal Ates. le sol est propice à la construction d’un des 12 imams) quand d’autres rappel­ En décembre 1978, huit jours durant, camp. N’y avait-il aucun autre endroit, à lent davantage des cultes préislami­ des violences ont visé les alévis de la Maras ou dans toute la Turquie ? Fallait- ques, tel le chamanisme. Profondément ville et des militants de gauche. Le bilan il absolument l’installer au milieu de ancrée dans l’Anatolie et sa ruralité, officiel s’élève à 110 morts. Officieuse­ villages alévis ? », demande le maire, l’alévité transcende les frontières eth­ ment, plus de 150. Une partie de la po­ Mehmet Caner. « Et même si tout cela niques. À Kahramanmaras, les villages pulation a prêté main-forte aux hordes n ’était que paranoïa, n’est-ce pas le rôle

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de l’État que d’entendre les inquiétudes Et de rappeler la précarité des lieux de pantalon bouffant et au voile fleuri ca­ de ses citoyens ? », renchérit Seyit culte alévis, les cemevi, que l’État chant à peine leur chevelure. Ulas Sonniez, un avocat. considère au mieux comme des centres Ôzdemir, ethnomusicologue, les obser­ « Au fond, l’enjeu n’est pas tant la culturels, au pire comme des lieux de ve en souriant. méfiance des alévis vis-à-vis des sunni­ rassemblement suspects. Les mosquées « Cet épisode sera peut-être l’occasion tes ou des réfugiés. C ’est leur confiance sunnites, à l’inverse, reçoivent un défaire émerger une société civile à Ma­ dans l’État qui est ébranlée une fois de financement public et leurs imams sont ras, qui est très en retard par rapport à plus», ajoute ce juriste spécialiste du fonctionnaires. d’autres provinces, dit-il. il permettra massacre de 1978, perpétré avec l’aide La petite cemevi de Sivricehüyük, peut-être aussi à tous ses habitants d’af­ fronter le massacre de 1978, qui reste un d’éléments des services secrets, sous le devenue quartier général des opposants lourd tabou. »■ regard de policiers et de soldats passifs. au camp, fourmille de villageoises en

L’affaire remonte à mai 2014, quand le journal publie des preuves en images de la À Istanbul, la liberté livraison d’armes par des camions des ser­ vices de renseignements turcs à des rebel­ les islamistes de Syrie, en janvier 2014. d’expression en procès L’audience, qui se tient’à huis clos, va com­ mencer. Les deux journalistes, incarcérés LA GRANDE DALLE qui fait face au tribu­ dre au silence», s’emporte une jeune pendant trois mors puis libérés le 26 février, nal de Caglayan est noire de monde, ce femme. Cette enseignante, qui préfère se volatilisent derrière une porte. vendredi matin. Portées à bout de bras, taire son nom par peur de représailles, Plus d’une heure plus tard, ils réappa­ au-dessus de la foule, les pancartes don­ vient d’arriver par bus d’Ankara, avec raissent sous les applaudissements. « On a nent le tempo : «La paix ne peut être une cinquantaine de confrères, pour ap­ retrouvé rnpeu d’espoir », annonce Erdem condamnée », « Nous ne serons pas asso­ porter son soutien aux accusés. Comme Gül à la foule: le juge, qui a ajourné ciés à ce crime », « Nous sommes plus plus d’un millier d’autres universitaires, l’aüdience au 6 mai prochain, a refusé d’as­ que 4». Elles font référence au procès des elle a signé la pétition en janvier dernier. socier l’affaire Cwnhuriyèt à un autre pro­ quatre universitaires trucs accusés de Elle n’a pas été inquiétée, mais elle attend cès, mené en parallèle, contre les gendar­ «propagande terroriste » qui s’ouvre cet son tour. Nombre de ses confrères font mes et procureurs qui avaient intercepté après-midi-là dans une des salles i’objet de poursuites judiciaires. Certains ces mêmes camions. Ces derniers sont ac­ d’audience de l’imposante bâtisse. Leur d’entre eux ont même été remerciés. « Un triste exemple des dérives autoritai­ tuellement jugés pour « appartenanceàime crime ? Avoir lu en public une «pétition organisation terroriste ». Une décision qui pour la paix» dénonçant les «massa­ res du président », dit-elle. __ pourrait leur éviter la prison à vie. cres » commis par les forces de sécurité À l'intérieur du tribunal gardé par un Quelques heures plus tard, les univer­ turques pendant des opérations contre les cordon de policiers, l’horloge affiche sitaires sont à leur tour appelés à la barre. rebelles du Parti des travailleurs du Kur­ 10 heures. Coïncidence du calendrier, Dans le couloir, la tension monte à nou­ distan dans plusieurs villes du Sud-Est. une autre audience s’apprête à débuter : veau. Cette fois-ci, il faudra attendre près celle, également très médiatisée, de Can Des armes pour les islamistes de deux heures pour les voir ressortir, vi­ Dündar et Erdem Gül, les deux journalis­ sages souriants, dans un nouveau brou­ « Ce procès est une violation de notre droit tes du quotidien d’opposition Cumhu- haha d’applaudissements. Arrêtés le à la libre expression. Le président Erdogan riyet. Convoqués déjà par deux fois à la 15 mars dernier, ils viennent d’obtenir la cherche à faire, taire toute voix critique. En barre de ce même tribunal, ils sont accu­ liberté conditionnelle. Mais le procès, lui, poursuivant quatre de nos confrères, le sés d’espionnage, de divulgation de se­ n’est pas terminé.» pouvoir ambitionne de tous nous contrain­ crets d’Etat et de tentative de coup d’État. D. M. (A ISTANBUL)

Turquie: 3 soldats tués dans une explosion au passage d'un convoi militaire

Diyarbakir (Turquie), 22 avr 2016 (AFP)

TROIS soldats ont été tués et d'autres blessés dans une explo­ sion au passage de leur convoi militaire vendredi à Tunceli, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, ont indiqué à l'AFP des sources médicales sous couvert de l'anonymat. Selon un responsable militaire, l'explosion a été causée par une bombe artisanale installée au bord d'une route entre Tunceli et Elazig, dans le sud-est du pays ensanglanté depuis des mois par la reprise des combats entre l'armée et les rebelles du Parti des tra­ vailleurs du Kurdistan (PKK). L'armée a lancé une opération de ratissage pour tenter de retrouver les auteurs de cette attaque, selon le responsable militaire. Depuis plusieurs mois, le sud-est à majorité kurde de la Turquie vit à nouveau au rythme des combats quotidiens entre forces de sécu­ PKK, qui ont dressé des barricades dans plusieurs villes du Sud- rité turques et rebelles. Plus de 350 soldats ou policiers en ont été Est, ont tué des dizaines de civils et provoqué l'exode de dizaines victimes, selon les autorités, qui évoquent un chiffre invérifiable de de milliers d’autres. plus de 5.000 morts dans les rangs du PKK. Le pays tout entier vit depuis plusieurs mois en état d'alerte en rai­ Jeudi encore, l'aviation turque a lancé des frappes contre des objec­ son d'une série d'attaques attribuées au groupe jihadiste Etat tifs du PKK dans le Sud-Est, selon l'état-major. islamique (El) ou liées au conflit kurde. Quatre attentats ont à eux seuls fait 79 morts en 2016 à Istanbul et Ankara.» Les opérations lancées par l’armée pour neutraliser les militants du

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THE DAILY BEAST April 2 2 ,2 0 1 6 From the Front Lines of Assad’s Strike on the Kurds New sideshow conflict threatens to drag the United States into war with Damascus.

Wladimir van Wilgenburg April 22, 2016 s / http://www.thedailybeast.com Kurdish fighters from the People's Protection QAMISHLI, Syria — The Kurdish-dominated Units (YPG) take cover city of Qamishli, seen as the capital of Syrian behind a military vehi­ Kurdistan, saw its second day of heavy clash­ cle as they advance in es between the pro-Assad militias and the southeast of Kurdish fighters on Thursday. Many civilians could be seen fleeing the city while cars with Qamishli city, Syria, Kurdish reinforcements rushed in, shouting April 22, 2016. “ and flashing victory signs. ReutersIRodi Said

The uptick in violence appeared to be heading toward all-out war between the Kurds affiliat­ ed with the Democratic Union Party (PYD), America’s most trusted ground proxy in the “The fighting today started from yesterday coalition campaign against the Islamic State, until today and they liberated the prison and and pro-Assad Arab tribes. Such a sideshow the regime bakery,” said Bave Welat, a mem­ conflict could threaten to drag the United ber of the Kurdish security police. “We want to States in, for the first time, against get rid of the regime from Qamishli, and today Damascus—something the Obama adminis­ six our members were martyred.” tration has been loath to do as it concentrates on degrading and destroying the so-called The prison was completely isolated. The Daily caliphate. But everywhere, as of late Beast managed to drive up to the site, but Thursday evening, the sound of heavy mor­ local Kurdish fighters prohibited a visiting the tars and gunfire could still be heard. facility during the nighttime hours. “The fight­ ing is still ongoing and we have taken the The Daily Beast witnessed many Kurdish civil­ prison after they killed our comrades, that’s ians fleeing Qamishli for nearby villages. “I am why we have brought all of our forces to this A bird flies near a torn Syrian national bringing my wife outside of the city, and then I region,” said Bave Agid, a local Asayish leader flag in the city of Qamishli, Syria April 21, will come back to fight,” one civilian said. stationed next to the prison. “About four to five 2016. high-ranking regime officers were arrested, While all throughout Thursday morning and 55 soldiers.” Qamishli was quiet, violence spiked in the autonomous federal region for northern Syria. afternoon when the regime, for the first time in The Kurds say the prison was used as a the entirety of the five-year Syrian conflict, “The regime rejects the establishment of a defensive position for the regime, and that started to use heavy artillery in the city. federal region and wants to control all the even Iranian fighters beholden to Assad were regions. That’s why they try to create chaos,” arrested. “We got information that the regime s a result of the intense fighting, it became said Mansour Saloum, the Arab co-chair of mercenaries started to pay Arabs to prepare impossible to reach the outskirts of the the newly established federal region, told The A them for a war and they joined the National city. ‘‘There are no roads, friend, you better go Daily Beast. “Both the Syrian regime and the Defense Forces,” Agid said, referring to a back for your own safety, since you are a opposition don’t allow the Kurds to get their prominent pro-regime militia. “There is fighting foreigner,” a fighter told The Daily Beast, rights,” he added. now all over the city.” speaking in Kurdish. ven Kurdish rivals of the PYD seem to “I think we have four martyrs at this point, and “Apparently, the truce failed and Asayish Ethink the clashes are related to now-ended maybe in Al-Wahda six members of our forces [Kurdish security tied to the PYD] opened fire diplomatic negotiations in Geneva. were martyred,” he added. on the SAA [Syrian Arab Army] after they cap­ tured the Aiaya Prison. Both sides blame one “We heard a few days ago there was an inter­ uriously, an ISIS suicide bomber attacked another. But the PYD and the Syrian govern­ vention by Algeria, to set up talks between the the Kurdish forces in nearby al-Wahda, ment are still negotiating,” Leith Abou Fadel, C Syrian government and Turkey, and the PYD where clashes were also taking place bet­ editor of the pro-government, Syrian Arabic is angry, and is trying to control the whole ween regime forces and the Kurds. The simul­ news website al-Masdar, told The Daily Beast. Kurdish areas,” said Majdal Delil, a member of taneity of the attacks led to rumors of collabo­ the Kurdish Unity Party, which, unlike the ration between Assad and ISIS—rumors that The Syrian regime got angry when the Kurds PYD, is part of the Syrian opposition delega­ previously were bandied about by Free Syrian manage to advance and take the regime’s tion to Geneva. Army rebels. Aiaya prison, capturing at least 67 regime sol­ diers and killing five. The regime responded Most likely the fighting will continue, although “This shows that ISIS is also in alliance with by firing artillery at noon and allegedly killing there are reports about a regime delegation the regime and coordinating with them,” Agid 60-year-old Saadia Mohammed and injuring arriving from Damascus to negotiate a cease­ told The Daily Beast. 20 more civilians on Qamishli’s Zaytunia fire. street. Although pictures of dead Kurds were The fighting also reached Arab villages out­ exhibited on social media of, The Daily Beast “It’s certain that the fighting will continue side Qamishli such as Khirbat Hamu. Most could not confirm the death of any as of press because all our forces are ready and are Kurds believe that these clashes owe to the time. armed to fight,” said Agid. “What will happen Kurds’ announcement last March of a semi- later, we don’t know.” ■

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April 22, 2016 Syrian Kurds expand diplomatic network in Europe Despite Turkey’s blocking efforts, key Rojava actors PYD and YPG are opening office after office in Europe.

Participants pose for a picture during a ceremonial opening of the Author Fehim Taçtekin representative's office of Syrian Kurdistan in Moscoiv, Feb. 10, April 22, 2016 2016. (photo by REUTERSIMaxim Shemetov) www.al-monitor.com ic links and form strategic friendships.” Kurds always advocate a model to their European contacts that will allow urkish President Recep Tayyip Erdogan has long insisted that the Kurdish diverse ethnic and religious groups to coexist in the Middle East. Of note, there Democratic Union Party (PYD) and the People's Protection Units (YPG) T is serious European interest in the Kurdish canton system that allots women a are terror organizations that are more dangerous than the Islamic State (IS). If political representation quota of 40%. one day he sees YPG flags in the corridors of the European Parliament, Erdogan will swear never to return to Brussels. Remember 2009, when he The next office was opened in Stockholm on April 18 in the name of the Rojava silenced Israeli President Shimon Peres with his now infamous upbraiding, administration. The opening was attended by Nesrin Abdullah, Omer, the announcing, “I do not think I will be coming back to Davos after this.” Rojava administration’s European representative Sinem Muhammed, the PYD's representative in Sweden Siar Aii and Bassam Ishak, president of the Northern Syria's PYD and YPG are steadily expanding their legitimacy in Syriac National Council of Syria. A Swedish minister and several parliamentar­ Europe. The YPG flags on the doors and walls of the European Parliament are ians were also present. but a small indicator that Ankara’s protests have made no impact. In Stockholm, Nesrin Abdullah met with Swedish Defense Minister Peter The political and military actors of Syrian Kurdistan, known as Rojava, have Hultqvist. succeeded in opening representative offices in various corners of Europe despite stern warnings from Ankara. A turning point came for the Kurds on uhat Kobani, the PYD representative in Europe, told Al-Monitor the steps Feb. 8, 2015, when French President Francois Hollande hosted a meeting Zthe group has taken there: ‘The office in Sweden represents Rojava, not with Asya Abdullah, the co-chair of the PYD, and Nesrin Abdullah, the com­ the PYD. We will also open an office in Copenhagen. Politically, we have the mander of YPG’s female branch, the Women’s Protection Units (YPJ). support of the Danish government. We will open the office as soon as we find the right location. We are also working to open offices in Berlin and Paris. We The Syrian Kurds, who are treated warmly both by the Russians and the West, have found a location in Paris. opened their Moscow office not in the name of the PYD, but that of the Rojava administration on Feb. 10. They are diplomatically active in Brussels, which "We are not officially recognized in Europe, but we have de facto recognition. houses NATO, the European Commission and European Parliament. They Europeans allow us to open offices because they feel they must display polit­ have already opened offices in Prague and Stockholm. Copenhagen is next. ical solidarity with our struggle in Rojava. We keep explaining our struggle with IS, our aspirations for democratic autonomy and democratic federalism. Erdogan had reacted sharply to the opening of the Moscow office, saying, “I Europeans are slowly understanding our issues. We are not seeking assis­ am calling on countries supporting the PYD: If you have a conflict with them, tance from European governments. Our goal is to ensure our legitimacy. these people will come and attack you with bombs like [IS]. From here I am These offices will develop relations with European institutions and provide warning Russia. They think that because they allowed the opening of the PYD information services.” office, they will be safe from them. They are wrong. There will be operations in Russia.” Denmark, which in the past has infuriated Turkey by allowing pro-Kurdistan Workers Party (PKK) TV channels to broadcast there, appears ready to anger On Feb. 16, in Ankara, Erdogan warned the West: ‘‘I want to call on our Turkey once more. Western friends again. The PYD and YPG are terror organizations. History will not forgive those who enabled these terror organizations to get organized as “It is very difficult for me to distinguish between the PKK and YPG,” said such.” Danish Foreign Minister Kristian Jensen, who had received much praise from the Turkish public — unlike his predecessor Martin Lidegaard, who had These warnings did not yield any results. On April 3, the YPG-YPJ opened declared, “The PYD is not a terrorist organization. It is different from the PKK.” their Prague office in the presence of Kobani Canton’s foreign relations official Idris Nassan, Jazeera canton’s foreign relations official Abdulkerim Omer, YPJ Following the IS attacks in Europe, Rojava’s standing has changed. Last commander Nesrin Abdullah and representatives of the Czech government. month, the Danish government announced it was ready to join the internation­ al coalition with F-16 jets and 400 soldiers. The Prague office is managed by Iman Dervis of the YPJ and Servan Hasan of the PYD. Speaking to Al-Monitor, Hasan said that the opening of the office There are now rumors that Denmark may even provide a military contribution implies political recognition. to the YPG-led Syrian Democratic Forces, like the Americans. sked about the choice of Prague, he said, ‘We opened this office not only To prevent the PYD and the YPG from gaining legitimacy in the West, Ankara Afor the Czech Republic, but for all of Europe. The reason why we opened is arguing that these two organizations are extensions of the PKK and will in Prague first is because it is the first city Nesrin Abdullah visited. She met with resort to terror when under pressure. It also claims they work for the Syrian officials of the Defense Ministry. Czechs, who lived under the sovereignty of regime and is carrying out ethnic cleansing against Arabs and Turkmens. But different powers, represent a European society that comprehends the situation this futile approach at times backfires. While the YPG is praised for fighting of the Kurds. They are interested in our efforts to build an administration that against IS, Erdogan’s frequent outbursts accusing the PYD and YPG of terror­ respects democratic and human rights. Moreover, our struggle against the ism give the impression that Turkey supports IS. Islamic State is greatly appreciated. They are all aware that IS is threatening Erdogan might not have a problem explaining to his national constituency why not only the Middle East but also Europe. That is why there is much interest in countries like Denmark, which he had denounced as terror supporters, are the YPG and YPJ. Europeans support our struggle against radical Islamists. allowing the PYD and YPG to operate in their territories. He is likely to describe The Czech Republic has close relations with the Arab world. They follow deve­ it as “provocation” by anti-Turkish forces, and nobody in Turkey will think of asking where the Turkish government had gone wrong. ♦ lopments in the region closely.” Fehim Taçtekin is a Turkish journalist and a columnist for Turkey Pulse who previously Asked about military or financial assistance from the Czech Republic, Hasan wrote for Turkish newspaper Radikal. He is the host of a weekly program called "SINIR- said, ‘We have contacts with several ministries, but we haven’t received any SIZ" on IMC TV. weapons or money. As Kurds, we are fighting terrorists. In the field we are working with the United States. Our true function here is to establish diplomat-

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m m m m s m April 24, 2016 Fighting erupts in Iraq, and the Islamic State isn’t part of it

By Loveday Morris and Mustafa Salim against the common threat of the Islamic April 24, 2016 State, a statement from his office said. www.washingtonpost.com The area, home to a mix of Arabs, AGHDAD — Kurdish troops and Iraqi Kurds and Turkmen, and both Sunnis and BShiite forces exchanged mortar and Shiites, is not new to clashes. Fighting also machine-gun fire Sunday in a flare-up that broke out between Shiite Turkmen and killed at least 12 people and raised concerns Kurdish forces in November last year, until a about the state’s ability to control an array of cease-fire was reached between local leaders. armed militia groups as areas are freed from Since then, some residents have erected con­ A Kurdish fighter runs for cover during a the Islamic State. crete walls to divide their neighborhoods. confrontation with Shiite forces in Tuz The fighting broke out in Tuz Turkmen fighters with Iraqi Shiite mili­ Khurmatu, Iraq on April 24. (Goran Khurmatu, an ethnically and religiously tias claimed to have burned two tanks TomasevidReuters) mixed tinderbox town that is 120 miles belonging to the Kurdish forces during the north of Baghdad. Both sides blamed each clashes Sunday. A Kurdish commander, other for the conflagration. Col. Azad Serwan, was also killed, both Hadi al-Amiri, the leader of Iraq’s Badr The Islamic State was pushed out o f the sides confirmed. Organization, one of Iraq’s most powerful surrounding area in 2014, but the armed A t least 10 fighters and two civilians Shiite militias, arrived in nearby Kirkuk to groups here have since jostled for control were killed, Reuters reported. Shiite militias negotiate a resolution with Kurdish com­ and influence. Keeping militias under state accused Kurdish forces of blocking them manders. control, and preventing them from turning from being able to transport their casualties “All sides have agreed to stop hostilities on one another, is a major test for the Iraqi to a hospital. immediately,” said Kirkuk’s Kurdish gover­ government as it slowly claws back territory Heavy shelling hit residential neighbor­ nor, Najmaldin Karim. He said there would from the Islamist militants. hoods of the city, said Mohammed Ahmed, be a subsequent meeting to work out a As the fighting escalated Sunday, with a 28-year-old resident, speaking by phone longer-term solution but that he thought both Kurds and Shiite militias sending rein­ with the crack of gunfire audible behind armed groups that are not official state forcements to the town, Iraqi Prime Minister him. forces should not be allowed inside towns Haider al-Abadi ordered the army to “take The town has become a “second and cities. all necessary measures to control the situa­ Kashmir” said Turkmen member of parlia­ “It’s not the first time — there is always tion.” Leaders from all sides were contacted ment Niazi Oghlo, referring to disputed ter­ tension,” he said. ■ to “defuse the crisis” and focus efforts ritory between Pakistan and India.

April 24, 2016______Two Peshmerga, 8 Hashd al-Shaabi killed in Khurmatu clashes

ByRudaw — 24/4/2016 were killed in ongoing clashes in Khurmatu, in fighting that erupted RBIL, Kurdistan Region - the night before, sources told ETwo Peshmerga soldiers and Rudaw on Sunday. at least eight members of the “We can say there is an urban Kurdish gunmen hold their rifles in front of the burning Shiite Hashd al-Shaabi militia battle between the Hashd al house of a Shi'ite militiaman during clashes in Tuz Khurmato, Iraq, April 24, 2016.Reuters/Goran Tomasevic

Shaabi and the Kurds,” said Mala Khurmatu, targeting the Shiite Kareem Shukr, a Patriotic Union fighters with heavy weapons and of Kurdistan (PUK) Peshmerga closing all main roads to stop the Peshmerga commander. militia from bringing in reinforce­ black force He said that one civilian also ments. arrives in was killed and several wounded. Khurmatu is located on the Khurmatu Peshmerga casualties include a main highway that connects the with heavy Kurdish commander and two sol­ Kurdistan Region to the Iraqi weapons diers, he added. capital, Baghdad. ■ A Peshmerga force entered

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21 AVRIL 2016 Syrie: les Kurdes créent une armée pour protéger leur «région fédérale»

Delil SOULEIMAN/AFP / 21 avrü 2016 http://www.lorientlejour.com

ans un pré verdoyant de Syrie, des com­ D battants en treillis beige sautent une série d’obstacles: ils s’entraînent pour défen­ dre leur région fédérale kurde, dans le nord du pays, proclamée en mars par ce peuple sans État. Serrant leur fusil sous le soleil printanier, ces combattants, comme des milliers d’au­ tres, suivent une formation obligatoire de neuf mois pour rejoindre les Forces de pro­ tection autonomes (FPA). Celles-ci, selon leur commandant en chef Renas Roza, seront responsables de la défense de la région fédérale proclamée le mois dernier lors d’une réunion de représen­ Des Kurdes suivent une formation obligatoire de neuf mois pour rejoindre les Forces de pro­ tants de partis kurdes, arabes et assyriens. tection autonomes (FPA) kurdes, à Rmeilane en Syrie, le 24 mars 2016. (AFP/DELIL « Ceci est le noyau d’une nouvelle armée SOULEIMAN) qui défendra la région fédérale dans le nord de la Syrie », explique à l’A FP M. Roza dans « J’ai servi cinq mois, il me reste quatre celui de Kobané, assure M. Roza. son bureau à Rmeilane, près de la frontière mois pour terminer mon service », déclare Et garde à celui qui ne voudrait pas se turque. Rinas Ahmad, un conscrit de 18 ans aux che­ soumettre au service militaire. « Nous véri­ veux gominés. « Nous avons été formés sur le Le commandant se trouve sous une fions les papiers des gens en les contrôlant comportement à avoir avec les civils pour ne grande affiche du logo des FPA: un long aux checkpoints. S’ils n’ont pas fait la forma­ pas devenir comme l’armée syrienne », sabre courbé traversé par un fusil sous une tion, nous les y amenons », affirme un porte- ajoute-t-il. étoile rouge à cinq branches. parole. Les Kurdes de Syrie ont bénéficié du Selon M. Roza, des milliers d’hommes Les habitants non-kurdes vivant dans les chaos généré par cinq ans de guerre, qui a kurdes, arabes et chrétiens syriaques âgés de régions contrôlées par le PYD, qui se plai­ morcelé le pays, pour étendre leur contrôle 18 à 30 ans ont suivi cette formation obliga­ gnaient déjà d’un service militaire obligatoire dans certaines régions du nord. toire. de six mois, doivent en faire désormais trois En 2012, ils ont instauré un système de supplémentaires. Pendant les deux premiers mois, les trois « administrations autonomes » - Afrine, conscrits apprennent les rudiments de l’ar­ Les FPA ont commencé à se déployer Kobané et Jaziré - qui ont désormais leurs mée. Ils suivent ensuite des cours sur les dans les zones récemment reprises au groupe propres forces de police et des écoles indé­ droits de l’Homme et la façon de traiter avec jihadiste Etat islamique (El). pendantes. les civils. Bien qu’elles ne soient pas encore impli­ Et en mars, ils ont annoncé à Rmeilane NEUF MOIS DE SERVICE quées dans les combats en première ligne, l’établissement de la « région fédérale » unis­ elles coopèrent avec les YPG et l’alliance Fadi Abdo Lahdo, un combattant sant les trois cantons. Une assemblée de 31 arabo-kurde des Forces démocratiques syriaque en cours de formation dans le camp membres est chargée de préparer le terrain syriennes (FDS). de Bawr, près de Rmeilane, explique que ses pour ce projet. formateurs sont issus des forces commandos Ainsi, les combattants des FPA sécuri­ L ’initiative a été rapidement critiquée à la des Unités de protection du peuple kurde sent les villes reprises à l’EI - comme fois par l’opposition et le régime, qui rejettent (YPG), branche militaire du Parti de l’union Chadadi, dans la province de Hassaké. catégoriquement un système fédéral en Syrie. démocratique (PYD), principale formation Les Kurdes contrôlent plus de 10% du kurde du pays. LES INSOUMIS TRAQUÉS territoire syrien et les trois-quarts de la fron­ « Nous apprenons à franchir des obsta­ Les Kurdes continuent néanmoins leurs tière avec la Turquie, et ont joué un rôle clé cles, qu’ils soient naturels ou en dur », préparatifs. Les camps d’entraînement sont dans la lutte contre l’EI depuis l’émergence raconte ce combattant à la peau claire, les actuellement opérationnels dans les cantons du groupe radical sunnite en Syrie en 2013.» yeux plissés sous le soleil. d’Afrine et Jaziré et le seront bientôt dans

la ville voisine de Taza, ont indiqué les autorités kurdes. mm Assaut des forces Le Conseil de sécurité de la région autonome du Kurdistan irakien (nord) a annoncé sur les réseaux sociaux que les forces progouvernementales irakiennes pour reprendre "encerclaient Bachir, et que la localité était à 80%" libérée des jihadistes. Il précise que l'assaut a été lancé à 03H00 GMT pour reprendre la localité une localité à l'EI de Bachir, à majorité turkmène, depuis le nord, l'est et le sud. Bachir (Irak), 30 avr 2016 (AFP)______Les unités turkmènes des forces de Mobilisation populaire (force paramili­ taire), qui avaient annoncé il y a trois semaines une opération pour repren­ LES FORCES IRAKIENNES ont lancé samedi l'assaut pour reprendre dre Bachir, participent également à l'assaut. au groupe Etat Islamique (El) une localité du nord de l'Irak depuis L'EI avait lancé en mars une attaque chimique depuis Bachir qui avait tué laquelle les jihadistes avaient lancé en mars une attaque chimique sur trois enfants à Taza. •

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Slate.fr | 22 avril 2016 La douteuse carte turque d'Angela Merkel

Daniel Vernet Allemagne — 22.04.2016 http://www.slate.fr

T a chancelière allemande ne peut .Liprendre le risque d'une rupture avec Recep Tayyip Erdogan, mais elle ne peut non plus se permettre de s'aliéner son opinion publique.

La visite d’Angela Merkel à Gaziantep, une ville du sud-ouest de la Turquie pas très éloignée de la frontière syrienne, ne sera pas une promenade de santé. Certes, la chancelière allemande sera accompagnée, le samedi 23 avril, de deux dirigeants de l’Union européenne, le président du Conseil européen Donald Tusk et le vice-président de Recep Tayyip Erdogan et Angela Merkel, en février 2014. PATRIK STOLLARZ / AFP la Commission Frans Timmermans, mais ce voyage, qui a déjà été repoussé d’une ras. Si elle repoussait la requête du président tré quelque efficacité. Le nombre de réfugiés semaine, intervient à un moment où les rela­ turc, elle risquait de braquer définitivement arrivant en Europe a diminué drastique­ tions germano-turques traversent une zone un allié essentiel dans le contrôle des flux de ment. Mais les Turcs commencent à se plain­ de forte turbulences. réfugiés vers l’Europe. Si elle l’acceptait, elle dre que les Européens ne respectent pas ce s’exposait au reproche de céder aux pres­ qui a été entendu. Les 6 milliards ne font pas Le prétexte immédiat est la prestation de sions d’un homme de plus en plus autoritaire problème. S’il le faut, on trouve toujours l’ar­ deux humoristes de la télévision allemande. qui réprime les libertés individuelles et mène gent. Le premier a utilisé le nom d’Erdogan pour une guerre contre les Kurdes de son pays. parodier une chanson populaire. Le «boss du Elle a choisi la seconde solution, contre l’avis a négociation d’adhésion et la suppres­ Bosphore» n’a pas apprécié. Il a fait convo­ de ses ministres des Affaires étrangères et de Lsion des visas sont plus conflictuelles. Sur quer au ministère des Affaires étrangères la Justice, deux sociaux-démocrates mus en le premier point, personne n’est dupe, à l’ambassadeur d’Allemagne à Ankara. Le l’occurrence par des raisons de principes Ankara comme à Bruxelles. L’UE a réitéré la diplomate n’a pu que répéter que le gou­ plus que par des motifs partisans. vocation européenne de la Turquie tout en vernement n’intervenait pas dans les pro­ sachant qu’une adhésion était hors de portée. grammes de la télévision, fut-elle publique. «DANS LA MAIN D’ERDOGAN»? C’est même Angela Merkel qui, la première, a fermé la porte: oui à un «partenariat privilé­ ^"Vuelques jours plus tard, la deuxième Est-elle pour autant «dans la main gié», non à l’intégration, avait-elle dit dès V^chaine de télévision diffusait un sketch d’Erdogan», comme l’affirme le quotidien son arrivée au pouvoir en 2005. Quant à la de J an Bôhmermann dans lequel le dirigeant populaire Bild Zeitung? Angela Merkel a suppression des visas à partir du mois de turc était traité, entre autres amabilités, de tenté de sauver la politique qu’elle a imposée juin, elle ne sera possible que si la Turquie «pédophile» et «d’enculeur de chèvres». dans la crise des réfugiés. Dans un premier remplit 72 conditions! Recep Tayyip Tout le texte, qui fait passer les vannes des temps, elle a prôné la Erdogan, qui n’a pas beaucoup de succès Guignols de l’info pour d’innocentes «Willkommenskultur», la culture de l’ac­ diplomatiques à son actif et s’est même bluettes, était à l’avenant. Pour tenter de cueil. Résultat: environ un million de brouillé avec tous ses voisins, a tonné contre limiter les dégâts, Angela Merkel a cru bon réfugiés sont arrivés en Allemagne en 20 15. ce qu’il considère comme les atermoiements de téléphoner au Premier ministre turc Comment tarir ce flux sans fermer les fron­ de l’Europe. Celle-ci «a plus besoin de la Ahmet Davutoglu pour s’excuser de ces tières allemandes et accepter que les réfugiés Turquie que l’inverse», a-t-il menacé. expressions «sciemment blessantes». s’entassent en Grèce? La chancelière a joué la carte turque. Sans un excès de concertation TRADITION DE LONGUE DATE Toutefois il n’a pas suffi à l’homme fort avec ses partenaires européens, elle a mis au d’Ankara que la chancelière allemande aille à point avec le Premier ministre turc un accord Angela Merkel ne peut se permettre le risque Canossa, ce qui d’ailleurs lui a été vivement donnant-donnant qui a fini par être entériné d’une rupture. Pour arriver à un arrange­ reproché dans son pays. Il s’est référé à un par les Vingt-huit. Pour chaque réfugié illé­ ment, elle a misé sur les relations germano- vieil article du code pénal qui permet à un gal renvoyé en Turquie, l’UE acceptait un turques qui s’appuient sur une tradition de dirigeant étranger de porter plainte devant réfugié légal se trouvant déjà dans le pays. En longue date même si elles n’ont pas toujours les tribunaux allemands pour injures. contrepartie, Ankara recevait 6 milliards été au beau fixe. L’Allemagne est le deuxième Remontant à 18 71, l’article 103-5 a été bap­ d’euros, l’ouverture de plusieurs chapitres fournisseur de la Turquie (après la Russie, à tisé «loi du shah» dans les années i 960 car il dans la négociation d’adhésion à l’UE et la cause des hydrocarbures), son premier client a été invoqué à maintes reprises par l’Iran. suppression des visas pour les citoyens turcs et le premier investisseur étranger. Trois mil­ Pour que les poursuites puissent être voyageant en Europe. lions et demi de Turcs vivent en Allemagne, engagées, il faut le feu vert du gouvernement dont la moitié ont la nationalité allemande, fédéral. Couplé avec la fermeture des frontières, mais 1,3 million ont le droit de vote en notamment celle entre la Grèce et la Turquie et sont en majorité favorables à La plainte de Recep Tayyip Erdogan a donc Macédoine, qui coupe «la route des l’AKP, le parti d’Erdogan. Le président n’a placé Angela Merkel dans un grand embar­ Balkans», cet accord turco-européen a mon­ pas hésité à venir à plusieurs reprises faire

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campagne à Berlin ou sur les bords du Rhin. que l’ouverture d’une enquête par le parquet par un pays aspirant à entrer dans l’UE. Au temps de la guerre froide, les deux pays contre l’humoriste Bôhmermann ne préju­ ont été aux avant-postes face à l’URSS, geait pas de sa culpabilité. Elle a d’ailleurs Cette philippique n’a pas impressionné outre l’Allemagne sur le front est, la Turquie sur le annoncé qu’elle demanderait au Bundestag mesure Recep Tayyip Erdogan. Quelques flanc sud. Quant l’Otan a décidé de déployer la suppression de l’article 103 du code pénal jours plus tard, un journaliste de la première des missiles sol-air Patriot en Turquie pour et elle a assorti sa décision d’une leçon sur chaîne de télévision allemande était retenu contrer une éventuelle menace venant de l’Etat de droit qui ne pouvait que déplaire au douze heures à l’aéroport d’Istanbul avant de Syrie, c’est à l’Allemagne qu’elle a fait appel. président turc. Dans un Etat de droit, a-t-elle se voir refusé l’entrée en Turquie. La semaine Ces missiles ont été retirés en 2015 quand il expliqué en substance, il ne revient pas au précédente, c’était le correspondant du mag­ est apparu que le gouvernement d’Ankara gouvernement mais à la justice d’apprécier le azine Der Spiegel à Ankara qui avait été prié luttait plus contre ses Kurdes que contre droit des personnes par rapport à la liberté de quitter le pays. ■ Daech et qu’Assad ne représentait plus un de la presse et de l’art. Elle s’est inquiétée de Daniel Vernet danger immédiat. la situation des médias en Turquie, en ajou­ tant que les droits fondamentaux, tels la ngela Merkel a donc accédé à la liberté d’opinion, la liberté de l’art et la A demande d’Erdogan, en précisant bien liberté de la presse, doivent être respectés

L'EXPRESS 24 avril 2016 Combats meurtriers entre Kurdes et Turkmènes irakiens font 9 morts

24 avr 2016 (AFP) www.lexpress.fr

irkouk (Irak), —Kurdes et Turkmènes Kirakiens étaient engagés dimanche dans des combats qui ont fait neuf morts à Touz Khourmatou dans le nord de l’Irak avant l’annonce d’un cessez-le-feu, selon des responsables.

Le contrôle de la ville de Touz Khourmatou est partagé entre Kurdes et milices chiites dont celle des Turkmènes, une des minorités d’Irak, depuis le début en 2 0 15 des affrontements entre les deux camps. La ville fait partie des régions d’Irak revendiquées aussi bien par la région autonome du Kurdistan que par le pouvoir contre les djihadistes en Irak, de prendre « central à Bagdad. toutes les mesures nécessaires » pour met­ Les Turkmènes opèrent au sein des tre fin aux combats, selon un communiqué forces paramilitaires progouvernemen­ de son bureau. tales Hachd al-Chaabi, qui ont aidé l’ar­ elon Challal Abdel Baban, un responsable mée du pouvoir central irakien à repren­ Skurde local, un haut commandant pesh- dre plusieurs régions au groupe djihadiste merga, un combattant kurde et deux membres État islamique (El). des forces turkmènes font partie des neuf per­ Les affrontements à Touz Khourmatou sonnes tuées. entre peshmergas kurdes et Turkmènes Un responsable de la police de Touz ont débuté vers minuit et se poursuivaient Khourmatou a confirmé le bilan et précisé dimanche. que l’autoroute vers Bagdad avait été fer­ Hadi al-Ameri, commandant au sein mée par les forces impliquées dans les Des membres des Peshmerga près du check­ combats. des Hachd al-Chaabi, a annoncé lors d’une point de Aski Kalak, au nord de l'Irak, le 12 conférence de presse l’entrée en vigueur Selon Karim Choukour, un responsa­ avril 2016. (AFP/Archives/S AFIN HAMED) dimanche après-midi d’un cessez-le-feu ble kurde, les combats ont éclaté quand après un accord entre les deux parties. une grenade a été lancée sur le QG d’un parti kurde à Touz Khourmatou, blessant « Nous nous sommes accordés sur une des frontières de leur région autonome. des combattants peshmergas. cessation immédiate des combats à Touz L’armée a ensuite eu recours aux Mais Hachd al-Chaabi a accusé l’ad­ », a déclaré le commandant. forces paramilitaires chiites qui l’ont aidé versaire d’avoir visé un de leur QG dans la Un témoin présent dans la ville a tou­ à reprendre du terrain aux djihadistes, ville. tefois indiqué toujours entendre des bruits avec aussi l’appui de la coalition interna­ de tirs et d’explosions après cette annonce. Profitant de la débandade de l’armée tionale dirigée par les Etats-Unis. irakienne aux premiers mois de l’offensive Le Premier ministre Haider al-Abadi a L’EI contrôle toujours des régions au lancée en juin 2 0 14 par l’EI pour s’empa­ de son côté ordonné au Commandement nord et à l’ouest de Bagdad. ■ conjoint des opérations qui supervise, en rer de vastes territoires, les forces kurdes collaboration avec les Etats-Unis, la lutte avaient pris le contrôle de zones au-delà

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______International ffleUr jjork Situes a pr il 22,2016______E.U. visa deed with Turkey Kurds fight draws growing criticism government

BRUSSELS strict on Turkey as on other countries.” Emil Radev, a Bulgarian lawmaker, in Syria as BY JAMES KANTER noted there had been repeated “threats” and “pressure” by Ankara to The European Union’s decision to offer grant visa-free travel. Turkey, Mr. tensions rise Turkey visa-free travel to the bloc as Radev suggested, still needs to earn the part of a deal to stem the flow of mi­ trust of Europeans. BEIRUT, LEBANON grants to the Continent is prompting a “How will you support the member divisive new debate over whether states, such as Bulgaria, which have BY ANNE BARNARD Europe gave away too much in its borders with Turkey, should Turkey re­ eagerness for an agreement. fuse to comply with its part of the agree­ Amid renewed fighting across Syria, The unease over the promise to make ment and there is higher immigration clashes broke out on Thursday between it easier for Turks to travel to European pressure towards the E.U.?” he asked. Kurdish militias and Syrian govern­ Union nations played out on Thursday Bodil Valero, a Swedish lawmaker, ment forces, potentially opening a new at the European Parliament in Brussels. said there needed to be assurances that front in the already complex conflict. A committee hearing here became a fo­ minority groups in Turkey were safe be­ The skirmishes, in Syria’s northeast­ rum for critics of the plan to argue that fore granting more concessions. “We ern tip, where the government controls the bloc was sacrificing its principles in are talking out of both sides of our just a small enclave within a de facto a rush to reach an agreement with Tur­ mouth,” she said. “We have this agree­ Kurdish autonomous region, disrupted key’s increasingly autocratic president, ment with Turkey and we accept what Qamishli, one of Syria’s calmer, safer Recep Tayyip Erdogan. they say although we do know what the cities. Before this, Kurdish and govern­ Turkey won promises of billions of de facto situation is there on the ment forces had largely avoided clashes euros in extra aid and an agreement to ground.” as Kurdish militias largely focused on move tens of thousands of Syrians from Pushed onto the defensive, Marta Cy- holding off Islamic State militants, with its camps to Europe as part of the March gan, a senior official for migration policy help from the United States and Russia. 18 deal. But an important concession for at the European Commission, the Euro­ But tensions have been brewing since Ankara was the prospect of visa-free pean Union’s executive body, told law­ the Kurds formally declared their au­ travel for its citizens across the Schen­ makers that her department was in tonomous zone earlier this year. gen area, which covers most of the daily talks with Ankara to make sure The new fighting added to a sense that European Union, by the end June. that Turkey fulfills all 72 criteria re­ Syria risked slipping back into all-out The criticism at the European Parlia­ quired to grant the visa waiver. war as a partial truce and an effort at po­ ment adds to pressure on leaders like “Nothing was relaxed,” Ms. Cygan litical talks collapsed in tandem. The op­ told the lawmakers, referring to the cri­ position negotiators walked out of talks Speeding the timetable for teria. But she conceded that visa-free in Geneva this week, saying they re­ fused to continue while the government visa-free travel gives “the travel should be seen in the context of a deal that had already diminished daily was committing “massacres,” and the impression that we are selling flows of people across the Aegean Sea to warring parties showed signs of prepar­ out a little bit here.” about 200 during the past month from ing for new battles. about 6,000 in October. Two major humanitarian “successes “We are living in a world of a crisis provided the lone bright spots in the Chancellor Angela Merkel of Germany with unprecedented flows” of migrants, darkening landscape. In one of the who have emphasized that Turkey plays Ms. Cygan said. “Visa liberalization is largest evacuations from besieged an indispensable role in Europe’s secu­ one of the elements” to end that crisis. areas, 515 sick and wounded people rity, even as some humanitarian groups Jens Stoltenberg, the NATO secre­ were extricated from four blockaded condemn the deal for trampling on the tary general, echoed that view on areas: two opposition-held towns, rights of refugees and migrants by al­ Thursday. Speaking in Türkey, he said Madaya and Zabadani; and two govern­ lowing deportations. the numbers of migrants crossing the ment-held towns, Foua and Kfarya. The visa issue is yet another area high­ Aegean were “going significantly Those towns have had more luck in ne­ lighting how closer relations with Tur­ down” partly as a result of the deal; gotiations because they have been key have become as much about legitim­ which he said should be fully carried out treated as a group, in negotiations often izing Mr. Erdogan’s agenda as about as part of efforts to “break the business involving the government’s ally, Iran, controlling migration. Mr. Erdogan ap­ model of the human traffickers.’ ’ and the insurgents’ Turkish backers. peared to seize on the European divi­ On Wednesday, the European Com­ And a United Nations convoy was re­ sions over the visa issue on Tuesday by mission said it could make the formal ported to be on the way to Rastan, in warning in a televised speech that the proposal for visa-free travel on May 4. Homs Province, which has not received European Union needs Turkey more Meeting that deadline would mean that aid since 2012. than Ankara needs the bloc. Turkey will have fulfilled all the 72 cri­ American officials expressed concern But on Thursday, members of the civil teria for visa-free travel for its citizens over reports that Russia was moving ar­ liberties committee at the European within the next couple of weeks. tillery into place around the divided city Parliament directed still more criticism The bloc’s migration chief, Dimitris of Aleppo to help its ally, the Syrian gov­ at aspects of the deal and pushed for a Avramopoulos, declined to say this ernment, begin a new attempt to retake cautious approach to granting Turks week how many of those steps Turkey rebel-held areas there. There are grow­ visa waivers. still must take. But they include grant­ ing fears about an offensive unleashing The decision to speed the timetable for ing all refugees access to the labor mar­ a new wave of refugees toward the Turk­ visa-free travel gives “the impression ket; doing more to protect the civil ish border, joining the tens of thousands that we are selling out a little bit here,” rights of all Turkish citizens and resi­ already marooned on the Syrian side. said Sophie in ’t Veld, a Dutch member dents; and strengthening data protec­ In the fighting in Qamishli, Kurdish of the Parliament. Europe, she said, is in tion standards to allow exchanges of in­ activists and news sites reported that as danger of succumbing to a form of formation with the European Union on many as a dozen pro-government mili­ “blackmail” and should instead “be as security issues. tia fighters had been killed, along with 61 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

at least two Kurdish fighters, members tained an implicit cease-fire with gov­ Muslim, sought to dispel suspicions of of the autonomous region’s security ernment forces in exchange for local collusion with the government of Bashar forces, and showed video of a tattered autonomy since the beginning of the al-Assad. He said that the Kurdish forces government flag at the Alayia prison in Syrian uprising in 2011. were “ready to fight Assad under a sec­ the area, which they said had been The Kurds have been the most consis­ ular, democratic and civilian umbrella,” taken over by Kurdish fighters. tently effective local ground force that “Assad is falling no matter how long The state news media did not mention- against the Islamic State, drawing com­ it takes” and that the era of his Baath the fighting in Qamishli, but pro-gov­ peting support from Russia and the Party is “gone, never to return.” ernment websites said Kurds had star­ United States. Yet they have also some­ But he said he did not want to carry ted the battle by attacking army posi­ times clashed with opposition groups — out the fight in such a way that Syria tions. Kurdish activists posted accounts drawing rebel accusations that they are would fall into the hands of the Islamic online saying that the tensions began collaborating with the government — State or other jihadists. He also insisted when government forces sought to pre­ and they have not won a seat at the table that the declaration of autonomy was not vent one of them from filming in the gov­ in Geneva because of strong objections a move to break up Syria, but an attempt ernment-held security zone in the city. from Turkey and Saudi Arabia, which to preserve it in a decentralized form Syria’s most powerful Kurdish party, are backing the rebels. that other regions could also adopt. the People’s Democratic Union, and its In an interview with a Saudi newspa­ militias known as the People’s Protec­ per on Monday, the leader of the Maher Samaan contributed reporting tion Units, or Y.P.G., have largely main­ People’s Democratic Union, Saleh from Paris.

ID ID S NEWS 25 April 2016 Kurdish PKK warns Turkey of long fight for freedom The Kurdish rebel PKK movement has told the BBC that it is ready to intensify its fight against Turkey because Ankara is trying to make it surrender. moment" with the Turkish authorities. "There have been calls made to us. Letters have been sent to us By Ian Panned BBC News, ist organisation. The military has imposed curfews to stop the war and we answered them," he said, northern Iraq, 25 April 2016 in parts of Kurdish-majority south-eastern Turkey. refusing to specify who had approached the PKK. http://www.bbc.com According to the International Crisis Group, more ANKARA BOMBINGS than 340 members of Turkey's security forces have An offshoot of the PKK called TAK (Kurdistan l/urdistan Workers' Party (PKK) leader Cemil Bayik since been killed, along with at least 300 Kurdish Freedom Hawks) said it carried out a bomb attack Ixsaid President RecepTayyip Erdogan was "esca­ fighters and more than 200 civilians. lating this war". last month that killed 37 people in a busy commer­ TURKEY V PKK - IN QUOTES: cial district of the capital Ankara. "The Kurds will defend themselves to the end, so long as this is the Turkish approach - of course the Ilnur Cevik, chief adviser to Turkey's President TAK called it retaliation for Turkey's military crack­ PKK will escalate the war," he said. Erdogan: "What they [the PKK] are doing at the down in the mainly Kurdish city of Cizre. TAK also moment is trying to create a separate state in said it carried out a suicide bombing against a mili­ Separately, an aide to Mr Erdogan ruled out any Turkey. This is outright secession. tary convoy in Ankara in February that killed 28 peo­ negotiations with the PKK. "We are going to struggle right to the bitter end to ple. Turkish presidential adviser Ilnur Cevik told the stop this. And the Turkish people are now deter­ When asked about those bombings, Mr Bayik said BBC's Mark Lowen that the PKK was "trying to cre­ mined - public opinion polls say. They say, 'don't they were "nothing to do with the PKK - TAK carries ate a separate state in Turkey - this is outright stop'." out these actions". secession". PKK leader Cemil Bayik: "He [President Erdogan] "TAK is another organisation - we don’t know who When asked if there was any chance of negotiation, wants the Kurds to surrender. If they don't surren­ belongs to it.” he replied: "At the moment, no". der, he wants to kill all Kurds. He says this openly - The Turkish government has condemned not only He added that Mr Erdogan had popular support for he doesn't hide it. the PKK but also the Kurdish HDP (People's the military campaign. "The Kurds will defend themselves to the end, so Democratic Party), which won 59 seats in the 550- But Mr Bayik, the PKK's military leader, insisted that long as this is the Turkish approach - of course the seat Turkish parliament in November. ”we don't want to separate from Turkey and set up PKK will escalate the war. Not only in Kurdistan, but Mr Erdogan accuses the HDP of supporting the a state". in the rest of Turkey as well." PKK. "We don’t want to divide Turkey. We want to live Speaking in northern Iraq, Mr Bayik said the strug­ The PKK launched an armed struggle against the within the borders of Turkey on our own land gle for Kurdish rights "can only be resolved through Turkish state in 1984, in a push for Kurdish inde­ freely... The struggle will continue until the Kurds' negotiations” - but the PKK would only negotiate "if pendence. More than 40,000 people have been innate rights are accepted." the Turkish state gives up its genocidal politics”. killed in the conflict. He said Turkish intransigence had made the PKK The PKK's political leader Abdullah Ocalan was Mr Cevik said that "once... the PKK has been driven ready to escalate the conflict "not only in Kurdistan, jailed by Turkey in 1999. Mr Bayik said Turkey must out, then Turkey is going to start talking not to the but in the rest of Turkey as well". improve Mr Ocalan's prison conditions before any PKK or HDP or whatever, but to Kurdish opinion ceasefire talks could take place. REGION IN TURMOIL leaders, serious people". "For over a year there have been no visits to him, A two-year-old Turkey-PKK ceasefire broke down The lull in fighting before last July had been used by there is no information on or from him. There can­ last July. Since then clashes have escalated, includ­ the PKK to boost its presence in south-eastern not be any negotiations under these circum­ ing Turkish air force strikes against PKK bases in Turkey, he alleged. "They took us for a ride, they stances." northern Iraq. took Erdogan for a ride... he had no idea he was Turkey, the EU and US refer to the PKK as a terror­ Mr Bayik said "there is no concrete contact at the going to be double-crossed like this." •

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THE JORDAN TIMES April 24, 2016 Kurdish forces to keep territory taken from Syrian government forces in Qamishli

By Reuters - April 2 4 , 201 6 Both sides also agreed to free priso­ ners taken during the clashes, the agree­ EIRUT — Kurdish security ment said. Bforces will keep territory Syrian Kurdish Regional Interior taken from pro-government Minister Canaan Barakat, speaking in forces during a rare three-day Qamishli on Sunday to announce the outbreak of violence in a city in terms of the truce, said 17 civilians, 7 northeastern Syria, a truce Asayish members and 3 YPG members announced by Kurdish authori­ had been killed in the clashes. ties on Sunday indicated. The Britain-based observatory, which The fighting in Qamishli, near the tracks the five-year-old war in Syria, said Turkish border, disturbed a largely 22 members of Syrian government forces peaceful coexistence there between died and 80 were taken prisoner. It said 23 the Kurds' Asayish internal security civilians died during government shelling forces that control most of the city and of Kurdish-controlled areas. pro-government forces holding the The agreement said the structure of Kurdish fighters from the People's Protection Units (YPG) airport and part of its centre. pro-government forces stationed in During the fighting that broke out stand near a military vehilce in the southeast of Qamishli Qamishli would be reviewed and last Wednesday and was halted late city, Syria, April 22, 2016. Damascus would no longer interfere in Friday afternoon, Asayish forces sei­ Reuters/Rodi Said local society, but provided no further zed the main prison and several information elaborating on these mea­ government-controlled positions in sures. the city. Compensation would be paid to civilians who lost relatives or suffered The truce, which seemed to be holding on Sunday, headed off possibly material damage in government shelling, it added. wider fighting between the pro-government forces and the Kurds, whose The truce also stipulated the state of emergency in the city should be lif­ YPG militia is an important ally in the US-led campaign against Daesh on ted. The observatory said life is slowly returning to normal but the main other fronts in Syria. market remained closed. A copy of the truce agreement seen by the Syrian Observatory for Syrian Kurdish forces now dominate wide areas of northern Syria and Human Rights said "each side will keep the territory under its control". have set up their own government there. Syria has become a patchwork of Kurdish authorities and media said this meant territory taken from govern­ areas controlled by the government, an array of rebel groups, Daesh mili­ ment control would not be returned. tants, and Kurdish militia. The agreement said that employees of the Syrian state must not be Mediators have struggled to get Syria's combatants to honour a broader threatened, deprived of their salaries or recruited into joining "local protec­ February 27 deal to cease hostilities to enable peace talks to proceed. On tion units that belong to the regime”. Friday, the UN special envoy for Syria vowed to take the talks into next Damascus maintains a strong administrative presence and still pays week despite a walkout by the main armed opposition and preparations on government employee salaries in Qamishli, one of the largest cities in both sides to escalate the war. • Hasaka province in Syria's far northeast corner adjoining Turkey and Iraq. ______J sums Suicide bomb kills 6 Kurdish security personnel in northeast Syria April 30,2016 / REUTERS

A suicide bomb blast killed at least six members of the Kurdish internal security forces operating in the town of Qamishli in northeastern Syria on Saturday, the Syrian Observatory for Human Rights monitoring group said. The explosion, which targeted a checkpoint of the force known as the Asayish, also wounded five others, the British-based monitoring group said. The powerful Kurdish YPG militia controls large swathes of northeastern Syria including most of Hasaka province. There was no immediate claim of responsibility for the bombing. Islamic State, which the YPG is fighting against, has carried out bomb attacks against Kurdish forces in the area. A bombing in December also targeted a Christian-inhabited area of Qamishli. Last week Qamishli was the scene of a rare outbreak of fighting between The YPG has been the most effective partner on the ground for a U.S.-led Kurdish forces and Syrian government militiamen, who have mostly aerial campaign against Islamic State in Syria. avoided confrontation in Syria's five-year civil war. •

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April 24, 2016______Kurdish and Shiite officials agree to de-escalate tensions in Khurmatu

rudaw.net 24/4/2016 tion proves that there is an unders­ tanding that fights have to stop at RBIL, Kurdistan Region - this point. If anyone from any party EKurdish and Shiite officials said takes the initiative to fight, they they agreed to broker a truce follo­ must be found and dismissed in wing a meeting to de-escalate ten­ Khurmatu." sions in Khurmatu between the At the end of his speech, the Peshmerga and the Shiite militia governor added, "A jointly Kurdish, force known as Hashd al-Shaabi. Shiite and Turkmen police force "We agreed to broker a cease­ should be formed to protect the fire and, at the nearest juncture, we town and restore security to the will hold a wide-ranging meeting to area." resolve the root of the issue," said Peshmerga military officials had Hadi al-Amiri, a high commander earlier said that they were ready to within the Hashd al-Shaabi, in a Shiite leader Hadi al-Amiri (centered) with the Kirkuk Governor hold talks with the Shiite Hashd al- joint press conference with the Najmadin Karim (R) Shaabi militia group on condition Kirkuk Governor, Najmadin Karim in that the group withdraws its forces. Khurmatu. "All Hashd al-Shaabi militia began. Later the fighting developed taking advantage of the rivalries." Amiri added: "Those killed must withdraw from Khurmatu and and expanded. Alley-to-alley Karim explained, "Today we today will be considered martyrs the Peshmerga will evacuate its clashes erupted in a third of the held a good meeting, we sat with and compensated by the [Iraqi forces brought into Khurmatu today, town. Peshmerga commanders... We all government], I will talk to the prime in return," stated a Peshmerga The death toll in the Peshmerga agreed that this war is in nobody's minister to pay tribute to them." announcement, which Rudaw has forces has risen to five killed since interest and an agreement must be He denied that tensions will fur­ obtained. fighting began in Khurmatu. Eight ratified as soon as possible." ther escalate in the area. Earlier on Sunday, a Shiite fighters were also killed, a "Khurmatu is like Kirkuk. We "We will never accept clashes Peshmerga force entered Rudaw reporter said on Sunday. want Kirkuk's promotion of co-exis­ between elements living in the area. Khurmatu, targeting the Shiite figh­ A Peshmerga source had said tence to be reflected in Khurmatu All these troubles have to be resol­ ters with heavy weapons and clo­ that one civilian was among the too. Those claiming to send reinfor­ ved through dialogue and we will sing all main roads into the town to dead. cements into Khurmatu are the not allow any party to seize the stop the militia from bringing in rein­ For his part, the Kirkuk ones impeding political processes, " opportunity of violence in the area." forcements. Governor Karim said, "I affirm [the Karim added. At around 23:40 on Saturday Khurmatu is located on the comments of Amiri] there is no issue About Amiri's visit to Khurmatu, night, small-scale fighting between main highway that connects the between the elements [in the Kirkuk governor believed a few Kurdish youths and Shiite Kurdistan Region to the Iraqi capi­ Khurmatu] but there are people "Amiri's visit alongside his delega­ militia of the Hashd al-Shaabi tal, Baghdad.■

ifjC(Times April 25, 2016

but they will be in harm’s way,” Mr. Cook said. U.S. unsure of Syrians’, Kurds’ Earlier this month, Operation Inherent Resolve spokesman Col. Steve Warren said the plan to liberate Raqqa from ISIS control effectiveness in ISIS fight is still in the early stages, with American advisers and drafting battle plans with local By Carlo Munoz - April 25, 2016 fighters, with American trainers looking to rebel forces. http ://www. washingtontimes.com increase that number to 15,000. Mr. Cook “The plan to liberate Raqqa is not as deve­ declined to comment on those figures during loped as the plan to liberate Mosul,” Warren .S. military leaders remain unclear as Monday’s press briefing. But he did reiterate told reporters at the Pentagon during an April U to size and capability of Syrian and the American mission would be focused on 8 briefing from Baghdad. “That is ongoing, it Kurdish militias Washington is depending “amping up the pressure ... [and] speed up the is in the early stages.” on to lead the fight against the Islamic State overall timeline” for a Syrian-led offensive on Revamping the rebel training mission in terror group in Syria. Raqqa. Syria remains a key objective for U.S. Central The main mission of the 250 U.S. troops Mr. Cook also declined to provide any Command chief Gen. Joseph Votel. President Barack Obama ordered into the details on the specifics of the U.S. training “We are counting on these local forces. ... country on Monday will be to draft a more mission in Syria, including which local forces we have to work on their timetable,” Mr. Cook accurate picture of the local fighting force wil­ American trainers planned to meet with, whe­ said of ongoing planning efforts to retake ling to take on the Islamic State, also know as ther the 250-man force would be deployed in Raqqa from Islamic State control. “This is ISIS, Pentagon spokesman Peter Cook said. small teams or as a single group or whether their home ... this is about accelerating their “We do not know all the forces at play” more U.S. trainers would be needed as the effort” in the fight against the Islamic State, he among the various groups fighting battling to timeline for retaking Raqqa moves ahead. added. drive ISIS from its strongholds in Raqqa and He did reiterate that while the American Over 200 American troops, backed by a elsewhere in the country, Mr. Cook told repor­ troops heading to Syria would not be directly contingent of attack helicopters and long- ters at the Pentagon. involved in the fighting, they would be at risk range rocket weapon systems, are en route to Recent reports on U.S. estimates allied as a result of being deployed into a war zone. Iraq to back local forces as they prepare to rebel groups in Syria at roughly 3,000 to 8,000 “The idea is they will not be on the front lines, assault Mosul, home to Islamic State in Iraq. •

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ü M ù ù Û t SAMEDI 23 AVRIL 2016 Rakka, l’EI à portée de canon des Kurdes Avec la coalition internationale, les forces kurdes préparent l'après-Etat islamique, qui s'annonce disputé

REPORTAGE AÏN i s s a (s y r ie ) - envoyé spécial L es panneaux plantés le long de la route indiquent encore les distances qui séparent Aïn Issa des grandes villes de Syrie. Il fut un temps où «la route internatio­ nale » M4, qui longe la petite bour­ gade perdue, reliait les vastes plai­ nes agricoles du nord-est du pays au port méditerranéen de Latta- quié. Elle traversait alors Alep, car­ refour commercial du nord du pays. Ces vestiges du temps de paix portent la mémoire de cette géographie perdue, ravie par cinq années de guerre. De rares camions y balancent Un membre des Unités de encore leur carcasse bruyante, protection du peuple (YPG) laissant dans leur sillage des nua­ sur la ligne de front ges de fumée noire rejetés par des au sud d’Aïn Issa, en Syrie, moteurs qui tournent à l’essence le 25 novembre 2015. mal raffinée. Vue d’Aïn Issa pour­ CHRISTOPHE PEr IT TESSON/MAXPPP tant, «la route internationale» est devenue une frontière. Lon­ des militaires américains, britan­ gée par les tranchées et les posi­ un front immobile. «Le jour où Ouverte lors tions militaires, elle sépare les nous avancerons, ce sera pour al­ niques et français, avec qui nous territoires passés sous contrôle ler à Rakka. On ne s'arrêtera pas du siège de apprenons à mieux nous coordon­ ner», affirme Jamshid Ali Asker. Il kurde des zones dominées par les entre-temps », explique le « cama­ Kobané fin 2014, dispose d’une tablette numérique djihadistes. Rakka, la «capitale» rade » )iyan, chargé de cette posi­ syrienne de l’organisation Etat tion. D’ici là, il faut attendre et es­ cette coopération dont le modèle unique, large­ islamique (El), se trouve à moins suyer les attaques ponctuelles s’est muée en ment diffusé sur les lignes kur­ que l’EI lance depuis les villages des, est équipé d’une application qu'il occupe, visibles à l’horizon. un partenariat lui permettant d’établir les coor­ Souvent, ce ne sont que quelques données des objectifs ennemis TURQUIE structuré obus de mortiers tirés de loin en afin de les adresser à la « chambre loin mais, parfois, les djihadistes d’opération commune », située à parviennent à planifier des atta­ ris et de coussins violets à franges. proximité de Kobané. C’est là que ques-suicides. Des camions piégés Dans une pièce où les rideaux tirés les frappes aériennes sont coor­ sont alors lancés à toute vitesse à filtrent le soleil de la mi-journée, données avec le commandement travers le no man’s land, en direc­ Jamshid Ali Asker, l’allure modeste kurde au cours d’opérations dont tion des lignes YPG. Le 18 février, le et le visage émacié, confirme l’in­ la coalition a l'initiative. LattaqUie SYRIE conducteur d’un de ces véhicules a tention des forces kurdes syrien­ L’offensive qui aboutira à la libé­ réussi à atteindre le parking du nes d’avancer vers le sud: «Les ration de Rakka n’est pas encore restaurant avant de se faire explo­ YPG seront la principaleforce qui li­ prête à être lancée d’après le com­ IRAK ser, tuant une combattante kurde. bérera Rakka de Daech [acronyme mandant kurde. «Nous devrons arabe de l’EI] en se coordonnant passer de la défense à l'attaque. Relais de la coalition avec la coalition internationale. » Pour cela, nous ayons besoin de vé­ 100 km Cette portion du front est com­ D’après lui, cette coopération hicules blindés, sans quoi nous ne mandée par Jamshid Ali Asker, un s’est beaucoup approfondie au pourrons dominer le terrain entre de 6o kilomètres au sud. Kurde syrien de 33 ans. Quand il cours des derniers mois. Ouverte la route internationale et Rakka, Au bord de la route, les Unités n’est pas sur les lignes, il occupe lors du siège de Kobané, fin 2014, souligne-t-il. Notre commande­ de protection du peuple (YPG, avec ses hommes une maison en elle s’est muée en un partenariat ment en a demandé à la coalition Kurdes) ont pris leurs quartiers bordure d’Aïn Issa. Le village tout structuré, au détriment des grou­ mais, pour l'instant, nous n’avons dans un restaurant abandonné. entier a été déclaré zone militaire, pes rebelles modérés, les Kurdes pas reçu de réponse. » En plus des Les fenêtres occultées ne laissent mais les traces d’un quotidien s’étant affirmés comme le princi­ blindés pris à l’ennemi, les forces plus passer la lumière du jour perdu subsistent. Treillis militai­ pal relais au sol de la coalition. kurdes se sont appuyées jusqu’à dans la salle vidée de ses tables et res et armes automatiques se mê­ «Depuis décembre 2015, nous présent sur des véhicules civils de ses chaises. Sur le toit, les lent à un décor de tapis synthéti­ rencontrons sur le terrain les repré­ renforcés artisanalement par des combattants peuvent observer ques, de fauteuils aux motifs fleu- sentants des forces de la coalition, plaques de métal soudées. Une

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Jeep recouverte d’un blindage im­ (non kurdes) est politique. Les YPG La collaboration faire expulser de Rakka par l’EI et provisé sur lequel des motifs de représentent la seule force impor­ se rapprocher ensuite des YPG à camouflage ont été sommaire­ tante, mais on ne peut pas libérer entre Kurdes et Kobané, la brigade n’entend pas ment peints occupe la cour. Rakka sans impliquer des éléments coalition pourrait laisser ses alliés kurdes décider du arabes », explique le commandant destin de Rakka. Mahmoud Al- Cooptation des notablès locaux Jamshid Ali Asker. Une fois la ville être porteuse Hadi, 50ans, président du «bu­ Si la coopération dé la coalition libérée, ce rôle de figuration pour­ de risques reau politique» du groupe, af­ avec les forces kurdes est efficace rait cependant ne pas suffire. L’en­ firme travailler à la constitution sur le plan militaire, elle pourrait cadrement kurde affirme pour­ politiques non d’un futur conseil local sans se être porteuse de risques politi­ tant vouloir appliquer à Rakka un négligeables coordonner avec les efforts de ses ques non négligeables. Daps leur système similaire à celui qu’il pra­ alliés kurdes : «Les gens de Rakka lutte contre les djihadistes de l'EI, tique en dehors des zones kurdes n’accepteront jamais d’être contrô­ les YPG, soutenus par l’aviation en cooptant des notables locaux. fédéral», explique-t-il sous un lés par des étrangers à nouveau. Ils coalisée, ont pris le contrôle de C’est le modèle qui prévaut dans portrait du leader emprisonné du ne veulent pas de la division de la territoires excédant de loin les la localité majoritairement arabe PKK, Abdullah Ôcalan, chef et fon­ Syrie. Si les Kurdes essaient d’impo­ seules enclaves kurdes du Nord de Tal Abyad, située sur la fron­ dateur de l’organisation kurde ser leur système, la population ne syrien pour étendre leur domina^ tière avec la Turquie et dont les turque jumelle du PYD et en restera pas sans rien faire. » tion à des zones de peuplement forces kurdes ont pris le contrôle guerre contre Ankara. Selon lui, Seule l’existence d’un ennemi arabe. Le PYD, le mouvement poli­ en juin 2015. Dans un bureau de la aucune autre forme de gouver­ commun donne une cohérence tique chapeautant les YPG, en­ « maison du peuple » locale nance ne pourra être tolérée. A la précaire à cette alliance déséquili­ tend unifier l’ensemble de ces ter­ - l ’institution civile de base dans question de savoir si les représen­ brée entre les rebelles de Rakka et ritoires au sein d’une structure les régions passées sous contrôle tants de la coalition interviennent les YPG. Aussi M. Al-Hadi n'ex­ autonome « fédérée » dont il a an­ kurde -, Azad, un cadre du mou­ dans ce travail politique, le cama­ clut-il pas que la fin de la férule noncé la création de manière uni­ vement kurde, expose les efforts rade Azad refuse de répondre. djihadiste à Rakka ne marque le latérale à la mi-mars avec l’appui de préparation en cours pour la A l’arrière du front, il est cepen­ début de nouveaux problèmes. de certaines personnalités arabes. période qui suivra la libération de dant une poignée de villages ara­ «Unefois Daech vaincu, nous ne Ce projet, qui a suscité le rejet du Rakka. «Actuellement, nous orga­ bes où flotte le drapeau de la révo­ pourrons compter que sur là coali­ régime syrien comme de l’opposi­ nisons des réunions avec des per­ lution syrienne et où les emblè­ tion pour garantir des rapports pa­ tion, est en fait la traduction insti­ sonnalités influentes, des gens à mes des YPG sont absents. La Bri­ cifiques entre les uns et les autres », tutionnelle des Forces démocrati­ l'autorité reconnue, des chefs de gade des révolutionnaires de prévient-il. a ques syriennes (FDS), la structure tribu originaires de Rakka pour Rakka, un groupe issu de lArmée ALLAN KAVAL militaire créée par les YPG avec qu’ils fassent part de notre pro­ syrienne libre, a pris ses quartiers certains groupes armés mineurs gramme à leur entourage. Unefois dans ce réduit territorial. Après - arabes ou autres - représentant la ville libérée, ils pourront)/ mettre une histoire mouvementée qui l’a d’autres communautés. «L’impor­ en place des structures de gouver­ vu prêter allégeance au Front Al- tance militaire des groupes armés nement conformes à notre modèle Nosra, affilié à Al-Qaida, puis se

25 avril 2016

raisonnables et légitimes, ce n'est rien d'autre que fournir une aide indirecte à leur propa­ Turquie: le PKK prêt à gande" . Le sud-est à majorité kurde de la Turquie vit à nouveau au rythme des combats quotidiens "intensifier" les combats entre forces de sécurité turques et rebelles. Plus de 350 soldats ou policiers en ont été vic­ AFP - 25 avril 2016 times, selon les autorités, qui évoquent un http:// www.liberation.fr chiffre invérifiable de plus de 5.000 morts dans les rangs du PKK. e Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Lundi encore, deux soldats turcs ont été tués et Lest prêt à "intensifier" les combats contre deux autres blessés par l'explosion d'une les forces de sécurité turques, a affirmé son bombe artisanale à Nusaybin (sud-est), où de chef militaire à la BBC, accusant le président jeunes militants du PKK ont dressé des barri­ Recep Tayyip Erdogan de provoquer une cades et proclamé l'"autonomie". "escalade". Réfutant les accusations de visées séparatistes, "Les Kurdes se défendront jusqu'au bout, et M. Bayik, basé dans le Kurdistan d'Irak, a dit à tant que ce sera l'approche de la Turquie, alors la BBC : "Nous voulons vivre à l'intérieur des bien sûr le PKK intensifiera la guerre", a frontières turques sur nos propres terres en lib­ déclaré Cemil Bayik, chef militaire de cette erté. La lutte continuera jusqu'à ce que les organisation classée "terroriste" par Ankara, semaines l'idée d'une nouvelle trêve, le prési­ droits naturels des Kurdes soient acceptés". Washington et l’UE, dans cette interview dif­ dent Erdogan estimant qu'il n'y avait qu'une Les combats entre l'armée et le PKK ont tué fusée lundi. solution : "arracher le PKK de cette terre, des dizaines de civils et provoqué l'exode de Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le jusqu'à ce qu'il n'en reste plus la moindre dizaines de milliers d'autres. trace". conflit kurde a repris l'été dernier et sonné le Le pays tout entier vit depuis plusieurs mois en glas des pourparlers de paix engagés à l'au­ Réagissant à la diffusion de l'interview de M. état d'alerte en raison d'une série d'attaques tomne 2012 par le gouvernement avec le PKK Bayik par la BBC, le porte-parole de la prési­ attribuées au groupe jihadiste Etat islamique pour mettre un terme à une rébellion qui a fait dence turque, Ibrahim Kalin, a estimé qu'"aller (El) ou liées au conflit kurde. Quatre attentats 40.000 morts depuis 1984. rencontrer ici ou là les dirigeants du PKK et ont à eux seuls fait 79 morts en 2016 à Istanbul Les autorités turques ont rejeté ces dernières ensuite présenter leurs revendications comme et Ankara. ♦

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LE DEVOIR. 24AVR"-2

Accord entre régiIII Le et Kurdes après de sanglants coiRIbats à Qamichli Les combats ont fait depuis mercredi 17 morts civils, 10 chez les miliciens kurdes et 31 dans les rangs du régime.

24 avril 2016 (AFP) régime. www.ledevoir.com L'accord a été conclu à l'aéroport de Qamichli entre représentants B eyrouth — Le régime syrien du gouvernement et ceux des et des représentants kurdes se Unités de protection du peuple sont mis d'accord dimanche sur un kurde (YPG, principale force mili­ échange de prisonniers pour taire kurde). consolider la trêve à Qamichli, De violents combats avaient opposé pendant trois jours les dans le nord-est de la Syrie, ont Les combats entre combattants affirmé des sources de sécurité. kurdes et miliciens prorégime forces kurdes et les combattants prorégime à Qamichli en Syrie. avaient éclaté mercredi avec un Photo: Delil Souleiman Agence France-Presse De violents combats avaient accrochage à un point de contrôle opposé pendant trois jours les avant de dégénérer avec l'interven­ les positions conquises dans la dans le nord et le nord-est de la forces kurdes et les combattants tion de soldats et membres des bataille, y compris la prison de la Syrie. prorégime dans cette ville de YPG. ville. 220.000 habitants, majoritaire­ Face aux tentatives des jihadistes ment kurdes, contrôlée à la fois par es forces Kurdes ont fait état de Les deux parties ont décidé de du groupe État islamique (El) pour 17 civils, 10 combattants kurdes les milices kurdes et par l'armée L maintenir des canaux de commu­ avancer dans la province de épaulée par des supplétifs. et 31 membres prorégime morts nication pour régler d'autres ques­ Hassaké, régime et Kurdes avaient dans les combats. Elles détiennent tions comme la réduction du nom­ fait front commun mais les ten­ "Un accord, intervenu dans la nuit en outre 102 soldats et miliciens pour ramener le calme à Qamichli, bre des miliciens prorégime à sions restent vives entre eux. prorégime. Qamichli. comprend un échange de prison­ La guerre en Syrie, déclenchée par Selon une source kurde, l’accord niers", a affirmé à l'AFP une source 'armée et ses supplétifs contrô­ une révolte contre le régime, kurde. prévoit également la libération par lent l'aéroport et certains quar­ implique une multitude d’acteurs le régime de tous les Kurdes qu’il tiersL de Qamichli. Le reste de la et de puissances régionales comme "Il a été décidé de consolider la détient dans la ville avant même le province de Hassaké, dans laquelle internationales. Elle a fait en cinq trêve intervenue vendredi par un début du conflit en mars 2011. se trouve Qamichli, est aux mains ans plus de 270.000 morts et con­ échange de prisonniers et de Leur nombre n'a pas été précisé. blessés à partir de dimanche", a des YPG qui ont annoncé en mars traint plus de la moitié de la popu­ confirmé une source de sécurité du Les Kurdes garderont par ailleurs la création d'une "zone autonome" lation à fuir son foyer. ■

Le Point 22 avril 2016

étrangers avaient signé cette pétition, suscitant la fureur du Quatre universitaires turcs jugés président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qui avait promis que les pétitionnaires pour "propagande terroriste" paieraient le « prix » de leur « trahison ». Dans la foulée, des procédures judiciaires avaient Ces professeurs sont pour­ ses opérations contre les rebelles kurdes s'ouvre été déclenchées dans toute la Turquie et une ving­ vendredi à Istanbul dans un climat tendu. En taine d’universitaires, placés en garde à vue, ravi­ suivis pour avoir signé une détention depuis le mois dernier, Esra Munger, pétition dénonçant les vio­ vant dans ce pays comme à l’étranger les critiques professeur à l'université Bogazici, Muzaffer Kaya, de la dérive autoritaire de monsieur Erdogan. lences de l'armée dans ses qui enseigne aux Beaux-Arts, Kivanc Ersoy, pro­ opérations contre les rebelles fesseur à l'université Nisantasi, et Meral Camci, Le sud-est à majorité kurde de la Turquie revit professeur jusqu'en février à l’université Yeni depuis des mois au rythme des combats meurtri­ kurdes. Yüzyil, risquent jusqu'à sept ans et demi de ers et quotidiens entre les forces de sécurité prison. Ils sont accusés de propagande pour avoir turques et les rebelles. Le président turc a proposé AFP— 22/04/2016 lu en public une « pétition pour la paix » au début du mois de déchoir de leur citoyenneté Le Point.fr dénonçant les « massacres » commis par les turque tous ceux qu'ils considèrent comme les « forces de sécurité turques pendant des opérations complices » du PKK, avocats, intellectuels, jour­ nalistes ou élus. Le procès à huis clos de deux n janvier dernier, plus de 1 200 intel­ contre les rebelles du Parti des travailleurs du E journalistes du quotidien d'opposition lectuels turcs et étrangers avaient Kurdistan (PKK) dans plusieurs villes sous cou­ Cumhuriyet se poursuit également avec une signé la fameuse pétition pour la paix, sus­ vre-feu. troisième audience vendredi matin à partir de 9 citant la fureur du président islamo- DÉRIVE AUTORITAIRE heures. Can Dündar, son rédacteur en chef, et conservateur Recep Tayyip Erdogan. Des manifestations de soutien sont attendues Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, sont Le procès de quatre universitaires turcs accusés devant le palais de justice d'Istanbul avant le accusés d'espionnage, de divulgation de secrets de « propagande terroriste » pour avoir signé une début du procès, à 13 heures (heure de Paris). En d'État et de tentative de coup d'État, et risquent la pétition dénonçant les violences de l'armée dans janvier dernier, plus de 1200 intellectuels turcs et prison à vie. •

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Apologia for a Kurdish State Through cooperation in the European Union, Estonia could be the midwife of an independent Kurdistan.

INDREK TARAND The Kurdish people are the world’s largest ethnic community whose inde­ NO. 152 • APRIL 2016 pendence has so far remained unattained due to . http://www.diplomaatia.ee According to different censuses, there are 25-30 million Kurdish citizens in Turkey, Syria, Iraq and Iran. In addition, there are millions as refugees in the US, Europe and Arab countries. There is even a small number in Russia and Transcaucasia. 6 6 And when the oppressed and marginalized die because they are oppressed and marginalized, the powerful are at fault.” — John owever, the Kurds could have had their chance at about the same time Green, US writer, on the migration crisis.l HEstonia, Finland, Poland and Czechoslovakia managed to establish sta­ tehood on the mins of the empires that were crumbling in the turmoil of the Demonising the Middle East has become a habit. Tom apart by conflicts, First World War. Unfortunately, the planners of Entente and its practitioners with no end in sight. A tragedy seemingly fated to last forever. The whole lagged behind the declared goals of the policy of values, and even the last region tends to be viewed as a nest of failed states. Treating the Middle East fragments of the principles brought up at the Paris Peace Conference were as a glass half empty is justified to some extent, but could the optimistic washed into oblivion with the Treaty of Lausanne. Because of this, the “glass half full” view be considered as well? Kurds argue (just as Estonians consider the Tartu Peace Treaty sacred) that the 1920 Treaty of Sèvres did foresee their independence. In reality, the Yes, it could—because the pessimists are ignoring the role and potential of treaty only has a footnote referring to their autonomy, written in relation to the Kurds. The peshmerga, which operates in the northern region of Iraq, the independence of Armenia. The final seal on the French-British dispute owes its fighting capacity primarily to the democratically elected Kurdistan over dominance in the region was placed by the League of Nations with the Regional Government (KRG). The latter became possible after Saddam resolution of the so-called Mosul Question in 1926. The mission was led by Hussein’s regime was overthrown with the support of the US and its allies. none other than Estonian general Johan Laidoner, and information was pre­ Tiny Estonia also had a part to play in this. sented that the Kurds did not want to be subjects of Turkey or Iraq. Because of this, perhaps Estonians have an even more special responsibility to be the It is easier to define Kurdistan by trying to summarise what it is not. It is not, midwife of Kurdish independence .4 nor has it ever been, an internationally recognised country. The region has no ethnic, religious or linguistic unity. There is no common political admin­ 16 May 2016 marks the centenary of the signing of the Sykes-Picot istration. There is no common economy, due to existing state borders as well Agreement, and as events in Syria, Iraq and Turkey are currently in every­ as geographical and cultural divisions. The territory is undefined, although one’s daily newsfeed, there is reason to analyse the unique possibility of a the core region is very clear. Kurdistan’s importance lies not in its existence solution. The Sykes-Picot Agreement is viewed in the Arab world and as a geopolitical region or zone, but rather in its potential.2 Turkey as the Molotov-Ribbentrop Pact is viewed in the Baltics. Sir Mark Sykes and François Georges-Picot were tasked by their governments to Marking the ethos and geopolitical area of Kurdistan as a dotted line on the carve out spheres of influence in the territory of the dissolving Turkish timeline is a prerequisite for understanding this article. My line begins with Empire, while keeping in mind their ally, Russia. Foreign minister Sazonov a statement by Mehrdad Izady, a graduate of who had asked that Russia be given control of the Dardanelles, Istanbul and the teaches at Harvard: “The history of the Kurds began about 50,000 years ago. Armenian areas of northern Turkey. But the Bolshevik coup removed Russia These people were the locus of the Neolithic revolution!”3 Of course, this from the game. Paradoxically, we know about the deal thanks to the statement is an attempt to create a Kurdish identity and not so much a part Bolsheviks, who selectively published confidential foreign-policy docu­ of history—a scientifically verifiable discipline. Other authors of the ments under the leadership of Lev Trotsky, solely to create the impression Kurdish story and narrative, for example Wadie Jwadieh, devote only 26 that the Bolsheviks were not ruthless imperialists. On 23 November 1917, pages in their voluminous book to the region’s history prior to Islam. the newspapers Pravda and Izvestia published confidential documents that According to him, everything began with the Arabs, who introduced the embarrassed the British and French governments and their diplomacy. To “true doctrine” to the Kurds when defeating the Sassanian dynasty at the this day, France has not wished those aspects of its history to be published Battle of al-Qadisiyyah in 642. Incidentally, it was the Sunni doctrine, which in too much detail. This might be because the diplomat Picot was the great- today is dominated by the most reformed, i.e. the most secular, school— uncle of Valéry Giscard d’Estaing, president from 1974 to 1981. It is even Sufism. The Mongol invasion must be mentioned, because in 1258 Mongol more likely that the French position is due to the part the region played in forces completely ravaged Kurdistan to the extent that annual tax revenue the Second World War, when the Vichy government operated there as paid to the central government dropped by a factor of ten—from two million Hitler’s ally. The situation was rather different for the British—just three dinars to 200,000 dinars. days after the information from the Bolsheviks, the material was also pub­ lished by The Manchester Guardian newspaper. he first entity bearing the name of Kurdistan was established by Sultan TSanjar in 1157 in the course of his administrative reforms and, despite It is no wonder that such a division of spheres of influence remains a hot the province being peripheral, it played its part in trade relations between topic today. Just two years ago, when armed groups of ISIS broke through Europe and Asia. However, Vasco da Gama’s expedition of 1497 decisively the border between Syria and Iraq, they declared, with bulldozers working moved trade routes to the seas and the mountainous Kurdistan lost a lucra­ in the background, that the “Sykes-Picot border” was with a thing of the tive way of making money. past.

The most famous Kurdish person is undoubtedly Saladin, who drove the here are enough countries, nations, groups and religious sects operating cmsaders out of Jerusalem—and, indeed, out of all of Palestine and Syria— Ton the landscape—or even theatre of war—to describe it as a hue Babel. although his self-image was more about being a soldier of Allah and less These include the Kurdistan Workers’ Party (PKK), founded by Abdullah about developing the Kurdish identity. For many centuries, Kurdistan served Ôcalan, whose arrival in Tallinn was at one time dreaded because the US and as a buffer zone in the rivalry between the Ottoman and Persian empires, many other countries considered (and still do) the PKK primarily a terrorist where both tried to use the Kurds to their own advantage. group. The People’s Protection Units (YPG) operate in Syria and are **

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** successfully fighting the al-Nusra Front, the local branch of al-Qaeda. literacy, some use the Arabic alphabet, some Latin and others Cyrillic.) The The peshmerga are the Kurdish armed forces, whose name can be translated Russian and Iranian governments should allow permanent residencefor the as “those who defy death” or “daredevils”. Iranian Kurd Haji Ahmadi leads Kurds living in their territories, although it can be assumed that this option the Free Life Party of Kurdistan (PJAK) from Cologne and, being a German will not be used widely at first. But with a centuries-long time horizon, the citizen, he has not been turned over to the Iranian government, which natu­ western border of Persia (i.e. Iran) is not necessarily unalterable and rally considers him a terrorist. The Kurdish political movement and party- enabling a referendum should not be a cherished dream for the local Kurds political landscape are fractured. Paradoxically, the most important is the but instead an international norm. Turkey-based left-liberal People’s Democratic Party, whose co-chairs are Fingen Yüksekdag and Selhattin Dimirtas, the latter a Zaza from eastern The annual gross national product of Iraqi Kurdistan is US$23 billion, even Anatolia. This party’s electoral success foiled Turkish president Recep with low oil prices. It is estimated that the economy of the entire area inhab­ Tayyip Erdogan’s first attempt to establish a presidential constitution. Iraqi ited by Kurds could be as much as $133 billion, equal to the GDP of Kurdistan is dominated by the Kurdistan Democratic Party, which is legally Hungary. Stable political order and citizen-centricity is clearly more pro­ the only legitimate Kurdish political organisation. gressive than the process of chaos in Syria and decay in Iraq.

Kurdish organisations in Iraq and Syria are naturally trying to take advan­ urdish attitudes towards religion are not influenced by Wahhabi or tage of the anniversary of the Sykes-Picot Agreement to promote Kurdish KShiite fever, but are like a Reformed Islam. Among other things, other autonomy in federal Syria as well as in Iraq. Ibrahim Ibrahim, the European religions are tolerated, including Christianity and Yazidism (a very old and spokesperson of the leading Kurdish political organisation in Syria, the unique religious group which is sometimes mistakenly linked to Democratic Union Party, stresses that there is undoubtedly readiness to dis­ Zoroastrianism). Since 2014, members of this group have been escaping the cuss the details of fédéralisation at the Geneva Peace Conference. But appar­ atrocities of ISIS/Daesh to the Kurds, and there is also a laige community of ently it is impossible to back down from the principle itself. KRG president Yazidis living in Germany—nearly 50,000 in Bremen, for example. Barzani said on 3 February this year that the time for a referendum on Kurdish independence had come. This article is, of course, simplified and schematic and does not consider the myriad of cultural, religious, linguistic and geopolitical nuances on the land­ The US has tentatively supported Kurdish autonomy as an end result of the scape, such as the feelings of Armenians. But it could be the basis of a mean­ —through Secretary of State lohn Kerry and also former ingful action plan. Indeed, such an action plan could be created if the employees of the Obama administration Philip Gordon and James Dobbins, Estonian government tasked the Ministry of Foreign Affairs to work on the who have not excluded this idea from the federal constitution they are pro- plan in the background. The aim would be to call an international forum at moting.5 On the other hand, support has been shown by the Kremlin, in which the main participants agree on the details in a spirit of goodwill. President Vladimir Putin’s cryptic messages. There is a slight dilemma here Sometimes a small country like Estonia has the moral credit to undertake for Estonia and the European Union—are the Moscow cynics planning to such a diplomatic initiative. (In the framework of the European Union’s follow their diplomatic traditions again and link these matters to the prob­ common foreign policy, Estonia has already taken the first correct steps, lems of Crimea and eastern Ukraine? which have gone relatively unnoticed by the general public: together with Germany, Denmark, the UK and Croatia, Estonia is among EU countries This was naturally followed by poisonously allergic reactions from Baghdad that have supported the peshmerga fighters with weaponry.6) and, especially, Ankara. Turkey—once the object of the Sykes-Picot Agreement and now a member of NATO and the European Union’s most This could be compared with Norway’s efforts through the Oslo Accords on important partner in regulating the migration crisis—is of key importance in the Israel-Palestine conflict, or even Finland’s role in the Helsinki Accords establishing a Kurdish state. But how to make the key open the lock and not of 1975. Comunità di Sant’Edigio, an NGO founded by Italian Andrea try to close it forever? Riccardi, would be a potential partner. If a start were made today, Estonia would have a great opportunity to develop something with its partners in the s is known, Turkey considers the Kurds living in its territory “mountain course of preparations for taking the rotating EU presidency in 2018. The ATurks”, and their more radical members—the ones who demand inde­ much-acclaimed and longed-for common foreign and security policy must pendence and have gathered in the military wings of the PKK (the People’s not remain mere cosseting in the Estonian post-Soviet space; Estonia has the Defence Forces and the all-female YJA-Star)—are considered terrorists. capacity to initiate a much more interesting game with higher stakes. If used President Erdogan has repeatedly had his own citizens bombed and military correctly, being the midwife of Kurdish independence is the kind of initia­ attacks carried out against them, because he instinctively sees Kurdistan as tive which could avoid criticism of Estonia not having any ideas for the EU a much bigger threat than ISIS. Characteristic of an autocratic mler, he presidency agenda. Sven Mikser’s and Marko Mihkelson’s talents could be ignores Dimirtas’ party as the inevitable partner in the further démocratisa­ put to use and their time at the centre of power on Toompea (Estonian par­ tion of the country. Turkish forces did not even help the Kurdish army in liament and government) would be given new meaning. “Owning” this kind Syria defend the city of Homs. of process would make Estonia a very credible candidate for membership of the UN Security Council. Ankara’s allergy to any Kurds is probably the reason the Kremlin has slow­ ly begun to encourage the Syrian Kurds and get at least some payback for Establishing an entirely new state on the territories of Mesopotamia and the downing of a Russian fighter. Putin is certainly not a sincere supporter Syria would have a stabilising effect with potential reaching beyond the of the Kurdish cause, but since he believes that it is currently in Russia’s modernisation and pacification of the Arab lands. Core Kurdistan, even if interest, sincerity does not matter from the Kurdish point of view. What mat­ not Greater Kurdistan, might no longer remain a cultural abstraction. It has ters most is that the major nuclear powers come to a mutual understanding. the potential to take up the position that Kurds use to describe themselves: “the heart of the Middle East”. This would indirectly support European pol­ What could a future Kurdish state look like? Presumably, it would first be icy to reduce migration flows. Moreover, it would indirectly help resolve the necessary to break up the political entity called Iraq. The areas north and east “mother conflict” in Israel—regardless of Sykes and Picot’s unrealised ideas of Mosul should be internationally recognised as an independent Kurdistan. on this front. The Kurds in the north-eastern part of Syria need a clear signal that they will have a chance in the future to decide democratically whether they want to The best-known Kurdish proverb is “Kurds have no friends but the moun­ remain a federal territory of Syria or leave and join an independent tains”. Ideally, a new proverb could be added in half a century’s time: Kurdistan. At the same time, Turkey needs to be convinced that the new state “Kurds have no friends but the mountains and Estonians”. ■ would be beneficial for it as well, not a threat with a domino effect and a source of endless irredentism. If the independent Kurdistan is an economic 1 John Green addresses the migration crisis in a video for UNICEF. and democratic success, we might expect not the division of Turkey but an 2 Maria T. O’Shea, Trapped Between the Map and Reality: and effect like the German Democratic Republic. Just as occupied eastern Perceptions of Kurdistan, 2012 Germans took to their heels and escaped to the West, PKK fighters would 3 Mehrdad R. Izady, The Kurds: A Concise History and Fact Book, 1993 lay down their guns and perhaps prefer a peaceful life in a country with their 4 See also: I. Tarand, Missioonist. Mitte vaid missioonidest — Eesti mother tongue. (The Kurdish language issue is rather complicated, because Ekspress, 25 October 2007 (in Estonian) a large part of the population is still illiterate, and of those who have acquired 5 International New York Times, 17 March 2016 6 Eerik-Niiles Rross, Reetmine nr 8 — Postimees, 31 July 2015

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International îfeUr |jork eimcs T u e s d a y , a p r il 26,2016 Gains against ISIS fail to stabilize Iraq

BAGHDAD Civilians in Falluja starve as forces, backed by U.S., besiege militant-held city

BY TIM ARANGO Iraqi forces, backed by American air- strikes and advised by American of­ ficers, have been making strides in An­ bar Province, slowly taking back territory from the Islamic State. But in Falluja, a city in Sunni-domi­ nated Anbar that has been in the hands of the Islamic State longer than any oth­ er in Iraq or Syria, civilians are starving as the Iraqi Army and militias lay siege to the city. And elsewhere in the MOADH AL-DULAIM1/AGENCE FRANCE-PRESSE province, Shiite militias supported by Iraqis fleeing the town of Hit in Anbar Province during fighting this month. Sunni Arab Iran are carrying out kidnappings and civilians in the province have reported kidnappings and murders by Shiite militias. murders and restricting the movement of Sunni Arab civilians, according to and its forerunner, A1 Qaeda in Iraq, and stopped at a militia checkpoint. American and Iraqi officials. where hundreds of American soldiers “We haven’t heard anything about For seasoned observers of the Ameri­ and Marines were killed after the Amer­ them since then,” he said, although a can military involvement in Iraq — go­ ican invasion of Iraq in 2003. man approached the family and deman­ ing back more than 25 years to the start As the United States supports the ded a ransom of $8,000, which was paid. of the Persian Gulf war — it is all part of Iraqi Army and some local tribal fight­ “He disappeared with the money,” he a depressingly familiar pattern: battle­ ers in battling the Islamic State, Iran said. field gains that do not bring stability in has quietly pursued its objectives in the Conditions are so dire in Falluja for their wake. province, officials say. It wants to se­ the tens of thousands of civilians “Unfortunately, as has been a trade­ cure a land route to Syria and its allies, trapped there that dozens of people mark of American involvement with the government of President Bashar al- have starved to death, civilians and ac­ Iraq at least since 2003 (and arguably Assad and Hezbollah, the Lebanese tivists say. Food prices have skyrock­ since 1991), military success is not being Shiité movement, and to protect Bagh­ eted, with a bag of flour that would cost matched with the commensurate politi­ dad and the Shiite-dominated south of $15 in Baghdad going for $750, Human cal-economic efforts that will ultimately Iraq. Rights Watch has reported. determine whether battlefield suc­ The situation in Anbar has grown in­ The rights group recently warned that if aid does not reach Falluja, “the cesses are translated into lasting creasingly muddled as the Obama ad­ results for civilians could be calamit­ achievements,” Kenneth M. Pollack, a ministration has stepped up its military ous.” senior fejlow at the Brookings Institu­ support to Iraq, announcing that it will “We are profoundly worried about tion and a longtime Iraq analyst, wrote deploy Apache helicopters and position Falluja,” Lise Grande, the United Na­ recently in an online column. more troops closer to the front lines. It tions humanitarian coordinator for Iraq, A growing number of critics are warn­ has touted victories in Anbar as an im­ said in a recent statement. “There are ing that American-supported military portant step toward liberating the coun­ try from the Islamic State, also known reports of widespread food shortages victories need to be backed up with po­ and lack of medicines. We don’t have ac­ litical reconciliation between Sunni and as ISIS or ISIL, and as a prelude to a campaign, possibly this year, to retake cess to the city, but we have to assume Shiite Arabs, something Iran is working based on what we are hearing that against, and with determined efforts to Mosul, Iraq’s second-largest city. But Iran’s proxies are undercutting people are in terrible trouble.” rebuild cities so that civilians can re­ Hadi al-Ameri, a prominent Iraqi offi­ turn. In Anbar, they note, the situation is efforts to unite the civilian population, a necessity if Iraq is to eventually extin­ cial who leads the Badr Organization, a bleak: Shiite militias have worsened longstanding militia backed by Iraq, sectarian animosities, and hundreds of guish extremism. In the siege of Falluja, a Sunni city, the Shiite militias have pre­ said in an interview this year as the thousands of civilians have been unable siege of Falluja began that it was a mil­ to return home. vented civilians from Teaming Islamic State territory while resisting calls to al­ itary necessity to “surround the city, to More broadly, analysts and officials cut off supply lines.” say, it has become clear that although low humanitarian aid to reach the city. Sunni Arab civilians in the province are When asked about the demand from the United States and Iran both want to the United Nations and other groups to defeat the Islamic State in Iraq, they increasingly reporting kidnappings and murders by the militias, accounts that find a way to send food in, he said, using have been unable to work together to another acronym for the Islamic State, promote unity in the country — even, American and Iraqi officials say are “to give food to who — to Daesh?” after a deal was reached last year over credible. Inside Falluja, some civilians who say Iran’s nuclear program, which many In some cases, after civilians have they initially supported the Islamic hoped would allow them to cooperate disappeared, their families have re­ State as preferable to the government in more closely. ' ceived ransom demands. Abu Ab- Baghdad now say they would welcome, Nowhere is this dynamic more pro­ dulrahman, a resident of Amiriyat al- liberation. But they say they are caught nounced them in Anbar, a vast desert Falluja, a city in Anbar under the control area of western Iraq that for years has of the government, said three of his between the Islamic State, which has been a homeland for the Islamic State cousins vanished last year after being become more brutal toward civilians as

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the siege has dragged on, and the gov­ ernment and militias. “The situation inside Falluja is diffi­ cult because of the siege imposed by the security forces outside Falluja, and from the inside by ISIS, who won’t let us get out of the city,” said Ahmed Mo­ hammed, a Falluja resident reached by telephone. Cellphone reception is spotty, and anyone seen talking on a cellphone is at risk of arrest. “It has become very diffi­ cult for us to use our mobile phones be­ cause ISIS expects that we may be talk­ ing with the government,” said Qais al- Jumayli, who was reached by phone last week. “Therefore, we are very cau­ tious.” He added, “We don’t know our des­ tiny, or the destiny of our families.”

Falih Hassan and Omar Al-Jawoshy Shiite fighters firing a rocket toward Islamic State militants last week on the outskirts of Falluja contributed reporting from Baghdad, and an employee of The New York Times . in Anbar Province. Dozens of people have starved to death in Falluja, civilians and activists say. fr o m A n b a r P rovin ce.

JERUSALEM POST April 20, 2016 Analysis: Turkey trying to balance relations between Iran, Saudis

By ARIEL BEN SOLOMON - 04/20/2016 Iran in the region and this is why it enhances http://www.jpost.com its relationship with Saudi Arabia, said Inbar. “Turkey and Saudi Arabia, the Sunni powers are displaying weakness after failing to depose Ankara walking a tightrope [President] Bashar Assad’s regime despite their amid ongoing crises. common efforts," he said. he Turkish government is carefully walking And regarding relations with Israel, Inbar a tightrope in building relations with both argues it is "needed to counter Iran's growing IranT and its regional archrival Saudi Arabia, in clout.” The AKP government's Islamic col­ addition to Israel. oration is preventing Ankara from becoming too close to Jerusalem, he added. Because of a crisis of relations with Russia and its ongoing war with the Kurds and its support Michael Stephens, a research fellow for Middle for the Sunni rebels in Syria, it would seem that East Studies and head of the Qatar branch of boost banking and trade ties, with the goal of Turkey and Iran would be at odds, especially the Royal United Services Institute think tank tripling bilateral trade to $30b. annually in the considering the latter's cooperation with told the Post, "It appears the Turks have con­ coming years. Russia. cluded that the best position for them is to bal­ ance between the Gulf States and Tehran, not "The situation is ripe for cooperation between However, despite the fact that the Turks and fully committing to either side, yet seeking eco­ Turkey and Iran in the post-sanctions era,” Saudis are aligned with the Syrian rebels who nomic benefit from both." Rouhani said. are at war with the Syrian regime and its allies How long Turkey can keep this balancing act Iran, Russia and Hezbollah, Turkey has strong "It is a delicate balancing act, that will require a going is a question since the Islamist AKP’s nat­ economic connections with Iran. In order for lot of work to maintain given current regional ural allies are non-status quo Sunni revolution­ Turkey to project its power in the region it tensions," he said. ary forces in the region such as the Muslim requires cordial relations with Iran in order to Turkish President Recep Tayyip Erdogan said Brotherhood and other Islamist groups in Syria promote its business and political influences in at a joint news conference with his Iranian and elsewhere. places like Iraq. counterpart, Hassan Rouhani, in Ankara on Saudi Arabia, a status-quo power, has major Furthermore, both Turkey and Iran oppose an Saturday that his country and neighboring Iran issues with the Muslim Brotherhood and other independent Kurdistan and seek to keep the must work together to narrow their differences Islamist groups that want to topple the Saud rising Kurd power in check. in order to tackle terrorism and sectarianism in the region. monarchy. Partly for this reason, the Saudis "Turkey is increasingly dependent upon energy have strongly allied themselves with Egypt's from Iran, particularly since its relations with Erdogan's comments came a day after the regime that toppled a Muslim Brotherhood its other energy supplier Russia are very tense Organization of Islamic Cooperation, meeting in president from power. after shooting down a Russian plane," Prof. Istanbul, accused Iran of supporting terrorism Therefore, Turkey is balancing its relations Efraim Inbar, director of the Begin-Sadat and interfering in the affairs of Middle Eastern with Iran and Saudi Arabia, but does not feel Center for Strategic Studies at Bar-Ilan countries including Syria and Yemen. fully at home with either. ■ University, told The Jerusalem Post. Turkey imports large amounts of natural gas Turkey certainly is concerned with the rise of from Iran and the two countries are looking to

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UIMIHHk Libération M ercredi 27 Avril2016

Diplom atie A la table des négociations à Genève, Moscou a m ené la danse et choisi avec quelle opposition il accepte de discuter. BULLET RUSSE ET RUSE DE GUERRE Des portraits de Vladimir Poutine et de Bachar al-Assad dans une boutique de souvenirs à Damas, en avril. Par PHOTO HASSAN AMMAR. AP. HALA KODMANI combats s’est poursuivie, si bien présentativité du HCN. Tolérés par que certains opposants syriens se Bachar al-Assad, ils sont surtout e rideau doit tomber formellement, ce L demandent si finalement Genève prêts à accepter de partager les mercredi à Genève, sur la session des n’a été qu’une duperie. «Fallait-il organiser responsabilités avec lui. Ils ont annoncé que pourparlers intersyriens. En réalité, la cette comédie pour nous pousser à bout et ren­ les discussions se poursuivaient à Genève pièce s’est interrompue la semaine dernière dre l’opposition syrienne représentative res­ jusqu’à ce mercredi, malgré le départ du sur une scène de dévastation diplomatique ponsable de Véchec des négociations, pour re­ «groupe de Riyad», surnom du HCN. et militaire. La Russie, maître du jeu en Syrie venir sur le régime et les opposants depuis la fin de l’été, continue de décider du compatibles ?» s’interroge un chef de l’opposi­ «Dégradation sort de la guerre et de la paix. Aux yeux de tion qui tient à garder l’anonymat. Souvent d e s pourparlers» l’opposition syrienne, elle est responsable du prompts à décrire avec précision des plans Bonne ou mauvaise foi, mensonges ou vraies déraillement du processus politique. Dans le retors qu’ils prêtent aujourd’hui à Moscou et/ intentions, quel que soit leur jeu, les Russes même temps, les autres pays impliqués et fa­ ou à Washington, les opposants estiment pou­ semblent encore les seuls à se préoccuper de vorables aux négociations semblent avoir re­ voir appuyer leurs soupçons au sujet d’un «sa­ près du dossier syrien. Le porte-parole du noncé à jouer leur rôle. botage programmé des négociations». Kremlin se disait lundi «très inquiet de la dé­ Sur le terrain, la trêve, plus ou moins respec­ Le comportement des Russes sur le terrain, gradation des pourparlers». tée depuis fin février, a volé en éclats il y a une comme les déclarations de leurs responsables Les autres partenaires régionaux, européens dizaine de jours. Les bombardements du ré­ et leurs diplomates depuis l’avortement des ou américains de la réunion de Vienne (qui gime et de l’aviation russe ont fait une cen­ pourparlers à Genève, rappellent ces derniers a permiaen janvierle lancement du processus taine de morts dans les zones contrôlées par l’opposition armée, à Alep (nord). La livraison jours qu’ils n’ont pas changé leur stratégie : li­ politique sur la Syrie et qui a voté à l'unani­ de l’aide humanitaire aux localités assiégées, quider militairement la rébellion anti-Al-As- mité la résolution2254 de l'Organisation des en particulier dans la banlieue de Damas, a sad, comme ils l’ont fait depuis le début de Nations unies ouvrant la conférence de Ge­ été tardive et très partielle. C’était, avec la ces­ leur campagne militaire à l’automne, et dis­ nève) sont, eux, quasi silencieux. Le média­ sation des hostilités, l’autre condition préala­ qualifier l’opposition politique qui rejette une teur de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mis- ble pour l’ouverture du dialogue entre le ré­ transition laissant en place Bachar al-Assad. tura, a bien appeléàla rescousse les ministres gime de Bachar al-Assad et l’opposition. Le ministre russe des Affaires étrangères, Ser- des Affaires étrangères des pays concernés, Résultat, la principale délégation de cette der­ gueï Lavrov, bête noire de l’opposition sy­ proposant une réunion d’urgence pour sauver nière, représentée par le Haut Comité des né­ rienne, avait affirmé, après le retrait de la dé­ le processus, mais il n’a pas été entendu. gociations (HCN), a quitté la table de Genève, légation du HCN de Genève, que «ce n’était depuis jeudi, pour protester contre la dégra­ pas une perte» et qu’il «nefallait pas lui courir Négociations parallèles dation de là situation. Ce groupe est composé après».«Les négociations se poursuivent mal­ Les Etats-Unis, coparrains de l’initiative qui de plusieurs tendances politiques et surtout gré le retrait de certains participants», a a mené les Syriens à la table de négociations, de formations militaires, y compris islamistes ajouté Lavrov lundi, lors d’une conférence de multiplient les déclarations contradictoires. radicales, qùi combattent les forces du régime presse. Surtout, il a précisé que le HCN n’était «Comme les Russes, ils ne disent pas ce qu’ils sur le terrain. pas «le seul groupe de l’opposition syrienne». font et nefont pas ce qu’ils disent», résume un En réalité, des personnalités et des groupes éditorialiste syrien sur un site d’opposition. «Sabotage programmé d’opposants alternatifs au HCN ont été invités Il s’étonne que Barack Obama «à la tête de la des négociations» depuis la première session de négociations première puissance mondiale, parle comme «La Russie est la clé du changement en Syrie. dans la ville suisse, en mars. Sous les n’importe quel spectateur impuissant». Le R suffirait d’un coup de fil de Poutine à Al-As­ appellations de «groupe de Moscou» ou président américain venait de déclarer, dans sad pour l’obliger à respecter les termes de la même de «groupe de Hmeihem», du nom de une interview à la BBC, à propos des tracta­ cessation des hostilités», affirmait Samy Mus- l’aéroport militaire à Lattaquié (Syrie) qui sert tions, que «les choses étaient difficiles». salat, porte-parole du HCN, avant de quitter de base à l’aviation russe, certains anciens Derrière les rideaux, d’autres discussions sont Genève la semaine dernière. Il n’y a jamais eu responsables du régime ou des représentants engagées, y compris à Genève. Des réunions d’appel de Vladimir Poutine et l’escalade des de la société civile sont venus contester la re­ discrètes entre conseillers américains et

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russes se tenaient dans un hôtel, non loin du certains sites d’information arabes. tions unies pour la Syrie doit annoncer ce palais des Nations. Le dossier syrien est exa­ Tous les observateurs du conflit avaient mercredi, date formelle de la fin de la cession miné et l’avenir d’une transition dans le pays prévu que le processus des négociations, de pourparlers à Genève, si et quand un est discuté dans les détails. Diverses versions après cinq années de guerre impliquant de prochain rendez-vous peut être fixé. -«► d’un projet de Constitution élaborées dans nombreux acteurs extérieurs, serait long et ces rencontres parallèles ont été publiées sur compliqué. Opiniâtre, le médiateur des Na­ Sur le terrain, un retrait trompeur

Malgré l’annonce, en les airs, des avions ont procédé missiles balistiques depuis la mars, par le Kremlin mardi à des bombardements à m er Caspienne à l’automne», du départ de ses Atareb, dans la province d’Alep, explique Elie Tenenbaum, troupes, l’arm ée selon des militants syriens. chercheur à l’Institut fran­ russe déploie çais des relations internatio­ «Objectif atteint». Preuve que nales (Ifri). Moscou accélère l’artillerie lourde et le retrait n’est pas prévu à court à l’inverse le déploiement s’engage au plus près terme, les missions logistiques d’hélicoptères d’attaque. Dé­ des combats au sol. depute la Russie se poursuivent. but avril, l’institut IHS Jane’s Une stratégie risquée. D’après l’agence Reuters, le bâti­ a repéré sur des photos satelli­ ment Saratov a été repéré ces der­ tes des hélicoptères Mi-28N L e 14 mars, l’annonce du dé­ nières semaines sur le Bosphore (chasseurs de nuit) et Ka-52 Alli­ part des troupes russes de alors qu’il naviguait pour rejoin­ gator sur la base d’Al-Shayrat, à Syrie avait surpris. Pour­ dre la base de Tartous, sur la côte proximité de Homs. Les deux mo­ quoi Moscou, allié indéfectible syrienne. Un avion-cargo Iliou- dèles sont des équivalents des Ti­ de Palmyre à l’Etat islamique, en du régime de Bachar al-Assad, chine 11-76, capable de transpor- gre fiançais ou des Apache améri­ mars, par des troupes syriennes et décidait-il de s’effacer alors que . ter 50 tonnes d’équipements, a at­ cains. le Hezbollah libanais. Des forces ni l’Etat islamique, cible offi­ terri le 10 avril à l’aéroport spéciales russes étaient aussi pré­ cielle, ni les rebelles, ennemis of­ militaire de Lattaquié. Ce type Inflexion. Leur arrivée sur le sentes. La nouvelle stratégie de ficieux, n’étaient vaincus? Un d’avion a déjà été utilisé pour théâtre syrien devrait signifier si­ Moscou comporte toutefois des mois plus tard, la réponse ne fait amener en Syrie des véhicules et non un changement, en tout cas risques, les hélicoptères volant à plus de doute : le retrait russe n’a des hélicoptères. une inflexion, de la tactique de basse altitude étant plus vulnéra­ pas eu lieu. «Malgré l’annonce S’il reste majeur, le soutien msse l’armée russe. Il ne s’agitplus seu­ bles que des avions à des tirs de d’une évacuation partielle, nous a changé de nature. Il ne s'agit lement de bombarder avec des missiles sol-air. D’après le cabinet voyons que la Russie m aintient plus, comme lors du début de l’in­ avions volant à haute altitude, Stratfor, des groupes rebelles ont une présence m ilitaire considéra­ tervention en septembre, d’assu­ mais de s’engager au plus près des été vus ces dernières semaines en ble pour soutenir le régime d ’Al- rer la survie du régime, dont le troupes au sol. «Il est m êm e pro­ possession de Manpads, des sys­ Assad en Syrie», a déclaré jeudi le fief de Lattaquié était alors me­ bable que des officiers russes soient tèmes portables antiaériens. Dé­ secrétaire général de FOtan, Jens nacé. «Cet objectif a été atteint. déployés au sol pour coordonner but avril, un avion de l’armée sy­ Stoltenberg. Au sol, l’armée russe L’armée russe n’a plus besoin de les offensives», ajoute Elie Tenen­ rienne a été abattu au sud d’Alep vient de déployer de l’artillerie faire des démonstrations deforce, baum. Les hélicoptères Ka-52 ont par un tir de missile. lourde à proximité d’Alep. Dans comme lorsqu’elle avait tiré des déjà été utilisés lors de la reprise LUC MATHIEU

^ [ j | ] 28 avril 2016 Coups de poing entre élus au parlement Les coups de poing ont fusé jeudi au cours d'une réunion de la commission constitutionnelle du parlement qui a viré à la rixe entre députés du parti au pouvoir et leurs collègues pro-Kurdes. Ankara, 28 avril 2016 (AFP) //www.20min.ch

a commission était réunie pour discuter d'une proposition soutenue Lpar le gouvernement de retirer leur immunité aux parlementaires ayant déjà provoqué de telles tensions. Cette mesure doit s'appliquer à tous les parti politiques, mais les opposants au gouvernement actuel y voient une manoeuvre du Parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir pour détruire le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) dont les élus pourraient être poursuivis devant la jus­ tice -s'ils n'étaient plus protégés par leur immunité- pour leur soutien présumé aux séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit). quand des dizaines d'entre eux se sont précipités dans un coin de la Les tensions avaient déjà dégénéré mercredi en coups de poing au salle, d'autres ont sauté sur la table pour mieux attaquer leurs adver­ parlement, coutumier de tels incidents, mais les violences qui se sont saires. déroulées jeudi à la commission constitutionnelle ont été encore plus Conséquence de cette rixe, les discussions ont été reportées à grandes. En effet, si des députés en sont à nouveau venus aux poings lundi, a précisé NTV. •

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(OSDH). Syrie: Au moins 50 La majorité de cette ville de la province de Hassaké (nord-est) est entre les mains des Kurdes mais le régime en contrôle quelques quartiers miliciens prorégime Les combats ont commencé mercredi à la suite d'une dispute entre des combat­ tants prorégime tenant un barrage et une voiture de police kurde, d'après les se rendent aux Kurdes Kurdes. Qamichli (Syrie), 21 avril 2016 (AFP) Selon un correspondant de l'AFP, des tirs d'armes lourdes étaient entendus jeudi dans toute la ville. AU MOINS 50 combattants prorégime se sont rendus jeudi aux forces Les forces prorégime ont tiré jeudi des roquettes contre la prison, le siège du kurdes au cours de violents combats à Qamichli, dans le nord-est de la Conseil démocratique syrien (organe politique regroupant les Kurdes et des Syrie, a indiqué à l'AFP une source de sécurité kurde. Arabes) et des quartiers résidentiels, d'après la source de sécurité kurde. "Des combattants loyaux au régime s'étaient réfugiés dans la prison de Qamichli Le groupe Etat Islamique (El) a par ailleurs revendiqué dans un communiqué et les forces kurdes leur ont laissé jusqu'à (jeudi) midi pour se rendre. Comme une attaque suicide jeudi à Qamichli contre des "mécréants", disant qu'elle avait ils ne l'ont pas fait, les Kurdes ont pris d'assaut le bâtiment et les 50 hommes se fait plusieurs morts. Selon l'OSDH, une moto piégée a explosé à un point de sont rendus", a expliqué cette source. contrôle des Assayech, sans pouvoir fournir un bilan des victimes. Dix membres des Forces de défense nationale (FDN, prorégime), quatre com­ Les forces kurdes et prorégime ont jusqu'à présent coordonné leur action contre battants des Assayech (forces de sécurité kurdes) et deux civils, dont un enfant, les jihadistes de l'EI dans la province de Hassaké mais les tensions sont ont été tués à Qamichli en deux jours d'affrontements entre les forces progou­ grandes entre elles. • vernementales et kurdes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme

L E F IG A R O 29 avril 2016 Syrie: 64 morts dans des combats entre rebelles et Kurdes

Par Lefigaro.fr avec AFP le 28/04/2016 (OSDH). Au moins 64 personnes sont mortes dans Selon un bilan fourni par le directeur de cette des combats entre rebelles et Kurdes, Beyrouth - Au moins 64 combattants ont péri ONG, Rami Abdel Rahmane, 53 rebelles, notam­ depuis mercredi en Syrie. @ Fadi al- depuis hier en Syrie dans des affrontements entre ment islamistes et 11 combattants des Forces Halabi / A M C I AFP des groupes rebelles et des démocratiques syriennes (alliance arabo-kurde) Au moins 64 combattants ont péri depuis ont été tués dans des combats dans la zone de Tal rebelles tués baladés dans un semi-remorque dans mercredi en Syrie dans des affrontements entre Rifaat, une ville contrôlée par les Kurdes syriens. la ville kurde d’Afrin. des groupes rebelles et des forces kurdes dans le Les rebelles ont attaqué mercredi la localité Il s’agit, selon l’OSDH, du plus grand nom­ nord de la province d’Alep (nord), a rapporté mais ont été repoussés par les Kurdes. Des photos bre de rebelles tués dans une bataille contre les jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme diffusées sur Twitter montrent les corps des Kurdes. ♦

L’EXPRESS Syrie: attentat suicide à un barrage kurde, 5 morts

30 avril 2016 AFP L'Observatoire syrien des droits de l'Homme http: // www.lexpress.fr (OSDH) avait rapporté qu'une moto piégée avait explosé à un point de contrôle des amichli (Syrie) -Un kamikaze a fait déto­ Assayech, sans fournir de bilan. ner samedi sa ceinture d'explosifs à un Le Pentagone considère les forces kurdes pointQ de contrôle de la ville majoritairement comme la force la plus efficace dans la lutte kurde de Qamichli dans le nord-est de la Syrie, contre l'EI en Syrie, où le groupe jihadiste a été tuant cinq policiers kurdes, a indiqué un res­ expulsé de plusieurs villes par les Unités de ponsable de la police. protection du peuple kurde (YPG) soutenues Joivan Ibrahim, commandant de la police L'attentat suicide a fait également quatre par les frappes de la coalition dirigée par kurde, arrive sur le lieu de l'attentat blessés, a affirmé à l'AFP Jowane Ibrahim, Washington. sucide à Qamichli en Syrie, le 30 avril commandant des Assayech (les forces de sécu­ Les forces kurdes et les troupes du régime 2016 AFP rité kurdes, ndlr). avaient jusqu'à présent coordonné leur action L'attentat de samedi n'a pas été immédiate­ contre les jihadistes de l'EI dans la province de ment revendiqué mais le groupe extrémiste Hassaké, où se situe cette ville, mais les ten­ sions se sont accrues récemment entre les deux régime sont morts durant les trois jours de Etat islamique (El) avait déjà mené plusieurs combats. attentats de ce genre dans cette ville proche de bords. Il y a une dizaine de jours, de violents L'armée et ses supplétifs contrôlent l'aéro­ la frontière turque et dont le contrôle est par­ port et certains quartiers de Qamichli. Le reste tagé entre les forces kurdes et le régime de combats ont éclaté entre forces kurdes et com­ battants prorégime, qui se sont soldés par un de la province de Hassaké est aux mains des Bachar al-Assad. Kurdes qui ont annoncé en mars la création Le 21 avril, les jihadistes avaient revendi­ accord de cessez-le-feu entre les deux parties et un échange de prisonniers. d'une "zone autonome" dans le nord et le nord- qué une attaque suicide à Qamichli, affirmant est de la Syrie. ■ qu'elle avait fait plusieurs morts. Selon les Assayech, 17 civils, 10 combat­ tants kurdes et 31 membres des forces du

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International;NcUi Mork (Ehncs a p r i l 29, 2016______‘ ‘ Iraq, it seems, has a long memory but is short on vision,” Kate Gilmore, a hu­ man rights official at the United Nations, With Iraq in turmoil, said this week in unusually descriptive language after visiting Iraq. “It is Uke a vehicle traveling over rocky terrain, with a large rearview mirror but only a key­ some call for a partition hole for a windscreen, despite a vicious riage, and we keep pouring American contest for the wheel. The dominant nar­ Some experts see a path lives and dollars into it, hoping for a mir­ rative among many of Iraq’s leaders is of acle. We should instead seek to broker ‘my community’s grievance,’ failing to in creation of Kurdish, an amicable separation or divorce that acknowledge the widespread nature of Shiite and Sunni zones results in self-determination for Iraq’s Iraqis’ suffering and failing to chart a fractious communities.” course for an inclusive future.” Writing last year in Foreign Affairs, Mr. Maliki, in an interview this year BY TIM ARANGO Mr. Khedery said Washington should with The New York Times, acknowl­ “abandon its fixation with artificial bor­ With tens of thousands of protesters edged that he was unable, while in of­ marching in the streets of Baghdad to ders” — a reference to the map of the fice, to overcome this history. demand changes in government, Iraq’s Middle East drawn by the British and “The Kurds want compensation for Shiite prime minister, Haider al-Abadi, French after the collapse of the Ottoman the past,” said the former prime minis­ appeared before Parliament this week Empire at the end of World War I — and ter, who these days seems determined hoping to speed the process by intro- allow Iraq to break up. to undermine Mr. Abadi at every turn. With the Islamic State now in control “The Shia, too. Sunnis still fear from the IRAQ MEMO of territory in Iraq and Syria, expanding majority, and fear being called in to ac­ into Libya, Afghanistan and elsewhere, count for what Saddam did.” ducing a slate of new ministers. He was and having carried out attacks in Paris In addition to the squabbling among greeted by lawmakers who tossed wa­ and Brussels, it is perhaps easy to forget communities, divisions within the Shiite ter bottles at him, banged on tables and that the group rose in the first place as a leadership, with Mr. Maliki and others chanted for his ouster. consequence of the failure of politics in pushing back against Mr. Abadi’s ef­ “This session is illegal!” one of them Iraq—in that case, the sectarian policies forts at restructuring, are at the core of shouted. of Mr. Abdi’s predecessor as prime min­ the political crisis. Leaving his squabbling opponents be­ ister, Nuri Kamal al-Maliki, a Shiite. Mr. Maliki, whose grandfather partic­ hind, Mr. Abadi moved to another meet­ American officials have said that, ipated in an armed uprising against the ing room where supportive lawmakers maintaining Iraq’s unity is still their British in the 1920s, became one of Iraq’s declared a quorum and approved sever­ policy, but United Nations officials in three vice presidents after he lost the al new ministers — technocrats, not Baghdad have quietly begun studying prime minister’s post in 2014. One of the party apparatchiks — as a step to end how the international community might first changes proposed by Mr. Abadi last sectarian politics and the corruption manage a breakup of the country. summer, when he faced protests, was to and patronage that support it. The political problems of Iraq have eliminate the offices of vice president. But like so much else in the Iraqi gov­ been made worse with the collapse in the ernment, the effort fell short, with only a price of oil, the country’s lifeblood, the “We should instead seek to handful of new ministers installed and grinding war against the Islamic State broker an amicable separation and, more recently, fighting between several major ministries, including oil, or divorce that results in foreign and finance, remaining in limbo. Shiite militias and Kurds in the north A new session of Parliament on Thurs­ that analysts worry could foreshadow a self-determination for Iraq’s day was canceled. new, violent struggle in the country. fractious communities.” Almost two years after the Islamic Iraq, it seems, is stuck in a cycle of his­ State swept through northern Iraq, forc­ tory that endlessly repeats. ing the Obama administration to re-en­ Almost 100 years ago, Gertrude Bell, But two of the occupants refused to leave, gage in a conflict it had celebrated as the British official and spy who is cred­ even though their salaries were cut off. complete,, Iraq’s political system is ited with drawing the borders of modem One of those was Mr. Maliki, who still barely functioning, as the chaotic scenes Iraq after World War I, fretted about the occupies his palace and insists he is still in Parliament this week demonstrated. project. In creating a new nation, she a vice president of Iraq. “What Abadi With the surprise visit to Baghdad on wrote, “we rushed in to this business did was illegal and unconstitutional,” he Thursday of Vice President Joseph R. with our usual disregard for a compre­ said. Still, he said, he had no ambition to Biden, Jr., who as a senator famously hensive political scheme.” A forthcom­ return to office, even though many Iraqi called in a 2006 essay for the partition of ing documentary, “Letters From Bagh­ officials and Western diplomats in Iraq into Sunni, Shiite and Kurdish dad,” explores die life and legacy of Baghdad believe he has been scheming zones, it seems fair to ask a question that Bell, demonstrating how little has to do just that. has bedeviled foreign powers for almost changed in Iraq over a century. “I don’t miss it,” he said. “And I don’t a century: Is Iraq ever going to have a Even today, Bell’s legacy is still felt: want to return to it.” functioning state at peace with itself? This week, Mr. Abadi put forward Sharif Hadi al-Ameri, meanwhile, another “I generally believe it is ungovernable Ali bin Hussein, a descendant of King Shiite rival to Mr. Abadi, who runs a under the current construct,” said All Faisal, who was chosen by Bell in 1921 to powerful militia that is supported by Khedery, a former American official in rule Iraq, as foreign minister. But Mr. Iran, is seen by many as harboring am­ Iraq who served as an aide to several Hussein was rejected by lawmakers as bitions to replace Mr. Abadi. ambassadors and generals. Mr. Khedery an unfortunate reminder of Iraq’s failed Even so, he said, “only if I were crazy said that a confederacy or a partition monarchy. would I accept” the job of prime minis­ • might be the only remedy for the coun­ Much of what troubles Iraq today is ter. “We don’t have democracy in Iraq,” try’s troubles, one that he called “an im­ the legacy of Saddam Hussein’s brutal­ he said. “Here, everyone wants to drive perfect solution for an imperfect world.” ity. Shiites and Kurds, oppressed under the car. The winner and the loser.” Mr. Khedery is now a sharp critic of the dictator’s Sunni-dominated regime, He added, as a way of defending Mr. American policy in Iraq, saying it has have been unable to overcome their Abadi’s failures in uniting the Iraqi state, consistently ignored the realities of its grievances. Sunni Arabs say their entire that ‘ ‘even if a prophet came to rule Iraq, underlying political problems. Iraq, he community has been unfairly marginal­ he wouldn’t be able to satisfy all sides.” • said, “is a violent, dysfunctional mar­ ized for the crimes of Mr. Hussein.

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InternationalffeUijjork(Etntcs a p r i l 29, 2016______Biden visits Iraq in bid to bolster ISIS fight

BAGHDAD

BY GARDINER HARRIS In an unannounced visit shrouded in secrecy, Vice President Joseph R. Biden Jr. came to Iraq on Thursday for the first time in almost five years, hoping to help a weak prime minister and to bolster the military campaign against the Islamic State. The intense security and clandestine nature of the trip reflected the chal­ lenges Iraq still faces 13 years after the United States-led invasion. Mr. Biden arrived for the visit, which was under discussion for months, at a moment when the country’s political leadership is mired in yet another crisis. Mr. Biden planned to urge the Iraqis to put the good of their nation above sec­ Vice President Joseph R, Biden Jr. arriving in Baghdad on Thursday. The tight security and secrecy tarian, regional or personal interests as the country confronts a constellation of of the trip reflected the challenges Iraq still faces 13 years after the United States-led invasion. threats: militarily, from the extremists of the Islamic State ; economically, from low oil prices; and politically, from the stale­ against the Islamic State, which still oc­ the United States. Two years ago, Amer­ mate between Prime Minister Haider al- cupies large stretches of territory.. ican officials supported the ouster of Abadi and Parliament over Mr. Abadi’s While the military campaign is show­ former Prime Minister Nuri Kama! al- efforts to reconstitute his cabinet. ing signs of progress, American officials Maliki, who was viewed as too powerful, After arriving at the American Em­ fear that renewed political turmoil in the authoritarian and sectarian. Now, they bassy by helicopter, Mr. Biden was driv­ country could hinder it. In one example, are trying to shore up Mr. Abadi, who is en to the nearby Government Palace to enormous street protests led by Mok- seen as too weak. meet Mr. Abadi. tada al-Sadr, a radical Shiite cleric, The recent battlefield gains have done Defense Secretary Ashton B, Carter prompted Mr. Abadi to withdraw troops little to resolve Iraq’s deep-seated prob­ and Secretary of State John Kerry have from the fight against the Islamic State lems. Hundreds of thousands of civil­ also made unannounced visits to Iraq to bolster security in Baghdad. The ians displaced from the recaptured ter­ this month. And in Saudi Arabia last protests turned out to be peaceful, and ritory have been unable to return, and week, President Obama said American the troops were returned to the front the deadly sectarian and tribal rivalries officials had been telling their Iraqi lines afterward. But American officials that fed the conflict in those areas large­ counterparts that “they have to take the said the episode showed how political ly persist. long view and think about the well-be­ turmoil can be a troubling distraction. Iraq will need billions of dollars in aid ing of the country at a time when they’re Mr. Biden gave a speech last year at to reconstruct parts of the country still fighting” the Islamic State, also the National Defense University in shattered by warfare. American offi­ known as ISIS or ISIL. Washington hailing Iraq’s political class cials worry that the aid will not be forth­ “Now is not the time for government for rallying from defeats to create a coming until donor countries see signs gridlock or bickering,” he said. strong and united government. “Iraqi that Iraq’s politics are more settled. Mr. Biden last visited Iraq in Novem­ leaders can’t afford to lose that sense of As the military campaign approaches ber 2011, just weeks before the last political urgency that brought them to Mosul, a multiethnic and multisectarian American troops in Iraq were scheduled this point,” Mr. Biden said. city, delicate talks will be needed be­ to leave. In a solemn ceremony, he sa­ But since then, the political situation in tween the central government’s forces luted Iraqi troops, trained and equipped Iraq has become so fluid that Mr. Biden’s and those of the Kurds in the semi­ with billions of dollars from the United team has sometimes been unsure wheth­ autonomous north to determine who States, saying he hoped they would er officials he planned to meet with will do what, American officials said. safeguard the country. would still be in office when he arrived. Retaking Mosul is a goal of Mr. Three years later, those forces disin­ “The United States has always put a Obama’s, although in a recent interview tegrated in the face of an onslaught from bandage on the politics while concen­ he did not say when he expected that to Islamic State fighters and the inability trating on security, not realizing that the happen. “My expectation is that by the of a corrupt central government to sup­ politics is the source of much of the end of the year, we will have created the port and supply them. worry on the security front,” said conditions whereby Mosul will eventu­ The United States has added back Ramzy Mardini of the Atlantic Council, a ally fall,” he told Charlie Rose of CBS. nearly 5,000 troops in Iraq, and it is us­ Washington-based research institution. In his talks with officials, Mr. Biden is ing airstrikes and logistical support to Dealing with Iraq’s political woes has expected to urge all sides in Iraq to unite bolster the country’s slow campaign been a never-ending balancing act for behind a single plan to retake the city. •

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Courrier Courrier international - n° 1330 du 28 avril au 3 mai 2016

IRAK Le Kurdistan enfin vers l’indépendance

T “Chiites” “Sunnites” “Et qu’on ne me parle de dérapage! Hein!” “Kurdes” L’idée d’un Irak fédéral L’Irak en tête des paus “Peinture” “Irak”. Dessin de John Darkow ne séduit plus les Kurdes, les plus corrompus de paru dans Colombia Daily Tribune, Missouri. déçus par les successeurs la p lan ète corrompus de Saddam Toujours dans le cadre de l’opération nus du pétrole [extrait au Kurdistan]. A cela Hussein. Un référendum Anfal, quelque 4 500 villages ont été s’ajoute un niveau de corruption au niveau pour l’indépendance serait détruits. Deux cent mille personnes ont été fédéral, qui place l’Irak en tête des pays les chassées de chez elles et ont été contraintes plus corrompus de la planète. organisé avant la fin 2016. de s’installer dans d’autres régions du pays. Certes, deux ans plus tard, elles ont été Répression. Certes, les Kurdes ont une autorisées à revenir, mais dans le même part de responsabilité [dans cette dégra­ temps un nombre comparable d’habitants dation des rapports avec Bagdad], mais ils des villages détruits ont été entassés dans sont loin d’être les seuls à blâmer. Quoi des grands ensembles, encerclés de mili­ qu’il en soit, le fait est que les différends — Al-Hayat Londres taires stationnés aux portes des villes. La entre eux et le pouvoir central se sont accu­ campagne, qui a débuté en février 1988, mulés, le tout sur fond d’aggravation de L es Kurdes ont fêté le 21 mars, le s’est poursuivie jusqu’en septembre 1988, l’antagonisme sunnites-chiites. Cet anta­ Norouz, leur nouvel an, avec les quand des dizaines de milliers de Kurdes gonisme a atteint son apogée avec l’appa­ traditionnelles manifestations de ont fui vers la Turquie et l’Iran. rition de Daech, qui, à partir de 2014, s’est joie et des feux allumés sur les flancs des Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts installé sur les quelques milles kilomètres montagnes. Pourtant cinq jours aupara­ depuis et il a fallu aux Kurdes endurer de la frontière entre la région autonome vant, le 16 mars, ils ont célébré l’anniver­ d’autres drames. Après la défaite irakienne du Kurdistan et le reste de l’Irak. saire de l’attaque au gaz sarin contre la ville face aux troupes américaines lors de la Tous ces événements n’ont fait que guerre de libération du Koweït en 1991, creuser un peu plus le fossé qui les sépare de Halabja [en 1988, faisant quelque 5 000 l’armée de Saddam Hussein s’est retournée des autres Irakiens. D’autant que toute morts]. Cette attaque à l’arme chimique fai­ contre sa propre population, pour réprimer une génération de jeunes Kurdes n’ont sait partie de l’opération Anfal, ordonnée le soulèvement des Kurdes dans le Nord plus appris l’arabe [depuis 1991] et ne se par le président irakien Saddam Hussein. et des chiites dans le Sud. Cette répres­ considèrent déjà plus comme Irakiens. Et Il s’agissait d’une opération de destruc­ sion s’est soldée par un exode massif. Des peut-être que les Irakiens de leur côté ne tion et de purification ethnique, avec centaines de milliers de Kurdes ont alors les considèrent pas non plus comme tels. remplacement des populations kurdes pris la fuite à travers les montagnes, dans Aujourd’hui, des responsables politiques par des Arabes. Cent cinquante mille à chiites s’expriment publiquement pour deux cent mille civils y ont perdu la vie, une peur épouvantable de subir de nou­ velles attaques chimiques. C’est après ce pousser les Kurdes à organiser un réfé­ hommes, femmes et enfants. Celui qui a rendum sur leur indépendance. Voilà le dirigé l’opération, Ali Hassan Al-Majid, nouveau drame que les Américains ont décidé l’instauration d’une zone d’exclu­ cœur du sujet : le référendum sur l’indé­ dit Ali le Chimique, s’est défendu plus pendance auquel aspirent les Kurdes. Il tard en disant que les Kurdes exagéraient sion aérienne au nord du 36e parallèle, puis d’une zone autonome kurde. pourrait être organisé avant la fin de l’an­ le nombre de morts et que, selon lui, il y née selon le président de la région auto­ aurait eu “seulement” 100 000 morts. Depuis la chute de Saddam Hussein, en 2003, et jusqu’en 2014, les Kurdes ont tou­ nome, Massoud Barzani, qui a l’appui de Ce n’est que quinze ans plus tard, après larges couches de la population. Même la chute du régime de Saddam Hussein en jours réaffirmé leur attachement à un Irak fédéral. Ils ont même participé au gouver­ ceux qui sont plutôt réservés par rapport 2003, qu’on a découvert les fosses com­ à cette idée ne s’y opposeront pas. Car munes où les victimes avaient été enfouies. nement central de Bagdad, jouant un rôle important dans la préservation de l’unité un peuple qui a connu Halabja et tous les Elles se situaient dans le centre et le sud drames qui ont eu lieu avant et après, et du pays [loin du Kurdistan]. On a décou­ du pays. Mais depuis, des conflits territo­ riaux les ont opposés au pouvoir central, et, qui est confronté aujourd’hui au phéno­ vert trois cent cinquante de ces fosses, mène Daech, un tel peuple n’a pas d’autre mais les familles des victimes n’ont pas à l’instar des sunnites, ils ont été margina­ lisés au sein du gouvernement du Premier choix que de se déclarer indépendant. pour autant pu identifier les restes de —Kameran Karadaghi leurs proches. ministre chiite Nouri Al-Maliki. De même y a-t-il eu conflit sur l’attribution des reve­ Publié le 27 mars

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April 29, 2016 US and Syria's Kurds: Love on the rocks? PKK violence is complicating US relations with Syria’s Kurds just as Turkey steps up its cooperation against the Islamic State.

Amberin Zaman April 29, 2016 www.al-monitor.com

( t The Kurds have no friends but the mountains.” This well-worn adage conveys the Kurds’ isolation in the face of centuries of suffering under suc­ cessive rulers. In Turkey, Iran and Iraq, where the largest concentration of Kurds live, there are plenty of mountains that have provided sanctuary to Kurdish civilians and rebels alike. Not so in Syria, where some 2 million Kurds are largely confined to the arid plains bordering Turkey, putting them at the mercy of their oppressors and the flat terrain. Yet, in recent times, the Syrian Kurds have seemed invincible. Fighting under the banner of the People’s Protection Units (YPG), they are at the vanguard of the US-led campaign to eradicate the Islamic State (IS) in Syria. Since 2011, when the Syrian conflict erupted, they have gone from being a systematically suppressed minority to a significant player, simultaneously allied with Russia and the United States. Kurdish fighters from the People's Protection Units (YPG) walk along a street in the Syrian city of Qamishli, April 22, 2016. Despite their gains, however, the constantly shifting dynamics of the conflict have left the Syrian Kurds once again feeling vulnerable. In off-the-record con­ (photo by REUTERSIRodi Said) versations with Syrian Kurdish fighters and politicians, a constant theme emerged — whether their newfound partner the United States has an end tion. Unlike Russia, Washington refuses to back the Syrian Kurds'demands to game for Syria, and if so, where the Kurds fit into it. Barzan Iso, a local ana­ take part in the Geneva peace talks. Just as critically, Washington refuses to lyst with close ties to the Syrian Kurdish administration, summed up growing support the YPG's long-running ambition to punch a corridor through the concerns in a question: ‘‘Is the United States’ alliance with the Syrian Kurds Manbij pocket, a 60-mile strip of territory IS still holds on the Turkish border. part of a broader strategy, or will they dump us and pack up once Daesh [IS] The corridor would connect Kurdish-controlled areas east of the Euphrates is defeated?” River with the mainly Kurdish Afrin enclave to the river's west. Turkey has The question gained urgency on April 20, when Syrian government forces threatened to intervene militarily to stop the Syrian Kurds from doing so on the arrested several Kurdish youths in the northeastern border town of Qamishli, grounds that the YPG is no different from the Kurdistan Workers Party (PKK). where the regime continues to maintain an uneasy presence alongside the he PKK is on the State Department’s list of terrorist organizations, but the Kurds. YPG sources said the youths were detained for avoiding mandatory TYPG is not. Washington seized on this loophole to deepen its partnership service in the Syrian army. The ensuing clashes between regime forces and with the Syrian Kurds. That distinction has been wearing thin since last August, the Asayish (a local Kurdish police force) left dozens dead, but the Kurds pre­ however, when a two-year cease-fire between the Turkish army and the PKK vailed, seizing control of several government positions and dictating the terms collapsed, together with peace talks between the Ankara government and of a truce declared April 24. PKK leader Abdullah Ocalan. The conflict has since been escalating, with hun­ The regime of Bashar al-Assad remains squarely opposed to Kurdish self-rule. dreds of casualties on both sides. In February, the Kurdistan Freedom Some speculate that the Qamishli dustup was linked to last month’s declara­ Falcons, a PKK-linked group, mounted two successive suicide bomb attacks, tion of the Federation of Northern Syria, uniting the three Kurdish-majority leaving scores of Turkish security personnel and civilians dead. regions into a single entity. The government and members of the Syrian oppo­ “Unless Turkey’s Kurdish problem is resolved, and without a distinct Syrian sition swiftly denounced the declaration as “illegal.” Washington said it does Kurdish leadership apart from the PKK, Syrian Kurdish autonomy will contin­ not recognize the new federal entity either. ue to be constrained,” predicted Denise Natali, a senior research fellow at the any analysts believe that so long as defeating IS remains the Obama Institute for National Strategic Studies in comments to Al-Monitor. The YPG’s Madministration’s primary goal, it is unlikely to reverse its policy of avoiding cozy ties with Russia haven’t helped either, Natali added. military confrontations with the regime, not even in defense of its Kurdish allies. In an effort to show support for Turkey in the face of PKK attacks, the United ‘The United States has little interest in engaging the Syrian regime militarily,” States has resumed support for Turkish-backed rebels in recent weeks, send­ said Aaron Stein, a senior resident fellow at the Atlantic Council, in an interview ing a clear signal to the YPG that it is no longer the only game in town. Despite with Al-Monitor. “Such an escalation would run counter to the current strategy, sustained coalition aerial support, however, the Turkish-backed groups have particularly the narrow focus on the Islamic State.” failed to make a dent. IS wrested back much of the territory the rebels had cap­ tured in an offensive in early April. Not only that, the extremist group has Daniel Neep, an assistant professor at Georgetown University’s Center for stepped up cross-border attacks against Turkey, shelling Kilis, killing 18 civil­ Contemporary Arab Studies, agrees. “If YPG militias were to come under sus­ ians so far. tained attack from the Assad regime, the US would presumably provide arms and equipment, but chances of air strikes or boots on the ground are effective­ It is little wonder then that Washington, with the help of the YPG-led Syrian ly zero,” he told Al-Monitor. Democratic Forces (SDF), is pressing ahead with plans to capture the city of Manbij, thought to be the operational nerve center of IS. US officials, however, have tried to reassure the Kurds that their concerns are unfounded, reminding them that without US military intervention in Kobani, The SDF was established last year in part to address Turkish fears of Kurdish they would not be where they are today. President Barack Obama’s recent hegemony along its borders. Although the YPG remains the dominant force, authorization for the deployment of 250 additional Special Forces personnel to the SDF includes Arabs, Christians and Yazidis. The number of Arabs within the 50-member contingent already operating in YPG-controlled areas ought to the SDF is growing, which makes strategic sense, because only Arabs can be proof of the US commitment, officials contend. hold Arab-majority population centers like Manbij and — more critically — Raqqa, the “capital” of IS’ self-declared caliphate. There is some speculation In any case, the Syrian regime is unlikely to mount a full-scale attack on the that newly arrived US Green Berets will train the SDF to become the “moder­ Kurds any time soon. It can ill afford to open a new front against the Kurds ate rebel” force that Washington long dreamed of establishing in Syria but has while it remains bogged down by rebels elsewhere. The presence of US failed to achieve. Special Forces in the Kurdish-controlled areas is another big deterrent. Where does all this leave the YPG, which says it will take part in the battle to ‘The US would not allow its forces to be targeted, so there is obviously a line retake Raqqa only if the United States helps it link up the areas under its con­ that the regime cannot cross,” Stein said. Such arguments offer scant comfort trol? Much hinges on whether Turkey and the YPG’s PKK mentors find a way to Syria’s Kurds, however. to settle their differences. The rhetoric emanating from both sides suggests The United States continues to ignore the Kurds' calls for diplomatic recogni- neither is so inclined. ♦

78 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti lülailOnlineL April 28, 2016 Kurdish fighters parade the corpses of dozens of dead jihadis killed during failed offensive in northern Syria By Euan McLelland For MailOnline / 28 April 2016 www.dailymail.co.uk

gruesome video shows the bodies of dozens of dead jihadis being A paraded through the streets of a north Syrian town to the sound of cheers and music. The clip is believed to have been recorded in Efrin following a bru­ tal gun battle between Kurdish and IS fighters. In it, the corpses of around 30 men are strewn across the back of a flat-bed truck as they are driven through the town centre. They are followed by scores of people on motorcycles, who cele­ brate the victory by waving their arms and shouting wildly. In it, the corpses of around 30 men are strewn across the back of Along the pavements, hundreds gather to cheer on the motorcade, a flat-bed truck as they are driven through the town centre singing songs and even playing musical instruments. The grim video was shared on Twitter by a Kurd supporter activist himself Dr Partizan. nade launchers, all thought to have been seized by the Kurd fighters. In posting the clip, he wrote: 'This is your fate if you try to attack Kurdish forces in Syria have been battling IS since 2014. Efrin fighters, dozens of Jihadists killed in just one day.' In recent months the Kinds have inflicted a series of defeats on the He later added detail about the number of ISIS fighters killed and terror network in northern Syria, with the help of US-led coalition air- injured during a failed offensive on the outskirts of Efrin a day earlier. power. His figures allege the 83 extremists died while more than 100 were Fighting under the banner of the Syrian Democratic Forces (SDF), left wounded. the YPG has emerged as a key ally of the coalition, which considers it As well as his video, Dr Partizan uploaded photographs showing one of the few effective partners on the groimd in Syria. ■ a huge cache of rifles, heavy machine guns and rocket-propelled gre­

Associated Press Z p Turkey's sectarian rift sparks brawl in parliament ANKARA, Turkey — April 29, 2016 — Associated Press

Thrkish lawmakers on Thursday fought and threw punches at each other as they debated a contentious ruling-party proposal to strip Turkish lawmakers push each other during a brawl on the themselves of immunity from prosecution - a move that could pave assembly floor after a pro-Kurdish lawmaker accused security the way for the trial of pro-Kurdish legislators on terrorism-related forces of "massacres" against Kurds in the southeast. Associated charges. Five people were hurt in the fighting, a news agency Press reported. A parliamentary committee began initial discussions on the proposed constitutional amendment, which was drafted by the ruling party after The party's two co-leaders, Selahattin Demirtas and Figen Yuksekdag, President Recep Tayyip Erdogan accused the pro-Kurdish People's face possible prosecution for making statements last year in support of Democratic Party, HDP, of being an arm of the outlawed Kurdish rebels, calls for Kurdish self-rule in southeastern Turkey. and repeatedly called for the prosecution of some party leaders. The committee meeting began with people arguing and pushing each The move comes amid a surge of violence in Turkey's southeast after a other in a meeting room that turned out to be too small to hold scores cf fragile, more than 2-year-old peace process with the rebels collapsed. journalists, lawmakers and employees who wanted to observe the pro­ Hundreds of people, including close to 400 security force members, ceedings. have died in the renewed fighting, which also displaced tens of thou­ The meeting grew tenser in the afternoon, and Dogan news agency sands of people and left some towns and districts in ruins. video showed lawmakers throwing punches at opponents and others try­ The HDP, which backs Kurdish and other minority rights, denies accu­ ing to stop the brawl. The chaos forced committee leaders to postpone sations that it is the political arm of the outlawed Kurdistan Workers' the discussions until Monday. Party, or PKK. It has called on the government to end security forces' Dogan news agency said three ruling-party and two HDP lawmakers operations in the southeast to resume peace efforts. The PKK is consid­ sought medical help after the brawl. ered a terror organization by Turkey and its Western allies. On Wednesday, a brawl also erupted on the assembly floor after an HDP Although the measure would lift the legal immunities of all lawmakers lawmaker accused the security forces of "massacres" against Kurds in who have legal cases pending against them, critics say the proposed the southeast, sparking anger in the ruling party, where people were amendment particularly aims to oust HDP lawmakers from parliament. heard shouting "Terrorist, terrorist! •

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TheNational April 28, 2016 Uneasy alliance between Kurds and Shiites in Iraq under further strain

Florian Neuhof — April 28, 2016 day alone. http://www.thenational.ae On the day of the agreement, Kurdish troops claimed they were still coming under fire while uz Khurmatu, Iraq // As calm returned to the delivering supplies to their bases in the city. Tdeserted streets of Tuz Khurmatu, Kurdish fighters at a peshmerga base on the edge of the The Kurds claim that the fighting started when town stuck photos of fallen comrades on the mortar rounds were fired into their neighbour­ wall. hoods from Turkmen areas. Residents say mortar rounds continued to crash down in the Two officers from their unit died when armed early hours of Wednesday, and that sniping Shiite groups attacked their position during from Shiite areas ceased only on Tuesday heavy clashes that began on Saturday and evening. continued despite urgent attempts to broker a ceasefire. The fighting has put the Kurdish community on edge. Politicians and military leaders came to an Kurdish fighters standing in front of a agreement on Wednesday to end the latest wall separating peshmerga fighters from “The Hashed are worse than Saddam, who outbreak of violence in the contested town, but Shiite militiamen positions in the city of would leave you alone if you didn’t say any­ few believe the peace will last long. Tuz Khurmatu, 175km north of Baghdad, thing. The Hashed kill you even if you do noth­ Iraq, on April 26, 2016. Andrea ing," laments Mallah Karim, an old man shop­ Lying on the southern rim of a swathe of land Dicenzo/EPA ping for groceries at a street market. claimed by both the Kurds and the government in Baghdad, Tuz Khurmatu could become the esidents say the market used to come fuse that ignites a tinderbox of tensions into a Runder sniper fire until the Kurds cut off the full-scale conflict between the peshmerga and road leading into the adjacent Shiite neighbou­ the killings began. government-sanctioned Shiite militias known rhood with a barrier of blast walls earlier this as the Hashed Al Shaabi. The Turkmen started to join the Hashed units year. They refer to this structure, which is made or create their own armed groups and began taller by bricks piled on top of the concrete bar­ “After the war against Daesh is over, they will murdering Sunni Arabs, Kurdish and Arab resi­ riers, as the “Berlin Wall". try and take our land. They are worse than dents told The National. Daesh," Brig Gen Saeed Ali Mohammed, the Through narrow gaps in the wall, sandbagged commander of peshmerga forces in Tuz “If you look down the wells outside of town, Hashed positions can be seen, no further than Khurmatu, said of the militias. you will see them filled with bodies of Sunni 100 metres away. The buildings are pock­ Arabs that have been kidnapped and killed," marked with bullet holes, and spent cartridges For now, the Kurds and the Hashed are says Barham Ahmed, a local Kurdish doctor. litter the ground in front of the wall. uneasy allies in the fight against ISIL. Both played a key role in blunting and then revers­ A member of the city council who requested The deal struck between the Kurds and the ing the extremists’ surge in Iraq, but relations anonymity for fear of reprisals said the militias Hashed calls for both sides to withdraw their have been poor from the outset. had killed 250 people so far. Sunni Arabs have units from the town by Friday, and for police largely fled the town, reducing their population units from Tikrit and Kirkuk to enter and patrol Supported by Iran, the Hashed have become size from about a quarter to next to none, Dr the city. more powerful than the government in Ahmed said. Baghdad, and consider themselves the Most expect the ceasefire to be brittle. Brig defenders of Shiism and of the Iraqi state. This The success of ISIL has fanned sectarian Gen Mohammed says he is pessimistic that puts them at odds with the mainly Sunni hatred amongst Iraq's Shiite majority, and the the truce will hold over the long term. Kurds, who took advantage of the Iraqi army’s Hashed have previously been accused of sec­ “But for now we want peace so that we can flight from ISIL's advance to move into areas tarian human rights abuses in areas they have focus on the common enemy, Daesh," he that they consider historically theirs, but which retaken from the terror group. added. were not included in the autonomous Kurdish ut the Hashed, whose motivation ranges region established in 1992. Tuz Khurmatu is one of the many places that Bfrom sectarian to nationalist, also eye the could become a battlefield for the Kurds and ensions in Tuz Khurmatu first boiled over Kurdish presence in Tuz Khurmatu with hostility, Shiite militias once the common enemy is van­ Twith a shootout between peshmerga and and they do not accept Kurdish claims to the quished. In Jalawla, a city to the south-east, Hashed fighters at a checkpoint last November. town. the peshmerga expelled the Hashed after a In response, Hashed members and groups of The Kurds are unwilling to budge. shootout last year. The biggest bone of con­ armed local Turkmen kidnapped Kurdish resi­ tention is the oil-rich city of Kirkuk, which the dents and burned Kurd-owned shops, while "Tuz Khurmatu is part of Kurdistan. We will not peshmerga took over from the collapsing Iraqi peshmerga and armed Kurds did the same in accept that our enemies take even an inch of army in 2014 and successfully defended Shiite areas, according to a report by Human our land," said Brig Gen Mohammed, sitting in against ISIL. Rights Watch. his office beneath photos of his fallen men. The Kurds consider the ethnically mixed city to Tuz Khurmatu is ethnically and religiously The severity and the duration of the most be Kurdish, and its oil is an important plank for mixed, with about 100,000 inhabitants made recent clashes underline the animosity their aspirations for independence from Iraq. up of Sunni Kurds and Arabs, and Shiite between the two sides. While officials have Turkmen. tried to downplay the scale of the fighting, “We took Kirkuk with our blood and we will members of a police unit told The National that defend it with our blood," says Sami Ali, a Hashed militias started arriving in the town 10 Kurdish fighters had died. Mr Ahmed, who peshmerga captain at Tuz Khurmatu. ■ after the peshmerga repelled ISIL attempts to treated the wounded, said 28 peshmerga take it in the summer of 2014, which is when came to his hospital for treatment on the first

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28 April 2016

On March 17, RT launched a peti­ tion calling for a UNHRC-led 'Mass killings' of Kurds investigation into claims that mass killings of Kurdish civilians had taken place in Cizre. It was in Cizre reported to UN specifically based on reports from an RT crew that visited the area and found shocking scenes 28 Apr, 2016 of destruction. The RT journalists https://www.rt.com also collected horrifying accounts of atrocities committed against Kurdish civilians there. urkey's Human Rights TAssociation says it has subm it­ In April, the leader of the pro­ ted a report to the United Kurdish HDP (People's Nations detailing the mass killing Democratic Party) Selahattin of Kurds in the city of Cizre. The Demirtas said the Kurdistan documents were sent to the Workers' Party (PKK) wanted to United Nations High agree to a return to talks with Commissioner for Human Rights the Turkish government a few to investigate. months ago, only for Ankara to reject the proposal. "I spoke to the head of the OHCHR about the Russian posi­ "A few months ago, we were in tion and what is happening in contact w ith Qandil (PKK) in an Cizre. We have a report of what effort to return to the negotiat­ has happened there, with testi­ ing table. The government knew monies of eyewitnesses who sur­ that we were working for this but vived. We submitted it to the they rejected it," Demirtas said, High Commissioner [for Human as cited by Reuters. Rights]," president of the Human two-and-a-half-year ceasefire Rights Association Ozturk Abetween the PKK and Ankara Turkdogan told RIA Novosti in an was shattered in July. Kurdish interview. militants are fighting for the right In March, RT submitted footage to self-determination and it obtained in Cizre, in the south­ greater autonomy for Kurds - east of Turkey, to a number of demands which Ankara rejects. human rights organizations, such Since July, almost 400 soldiers as Amnesty International and and police and several thousand Doctors without Borders. The Award-winning photographer and video journalist Refik Tekin militants have been killed in the footage documented atrocities captures the moment Turkish security forces open fire on Kurds conflict, largely occurring in carried out by the Turkish gov­ without warning. The footage was shot in the Kurish city of Turkey's southeast, according to ernment against the Kurdish Cizre, south-east Turkey, in January this year. Tekin was with a government figures. Opposition population in the town. group of Kurds ivho wanted to evacuate bodies and injured peo­ parties say between 500 and ne local w om an to ld RT's ple from the street 1,000 civilians have also been OWilliam Whiteman that killed in the fighting. between 45 and 50 people were Previously, Turkish President lations should be thoroughly the ones drawing the interna­ burned alive in a building, and Recep Tayyip Erdogan said mem­ investigated," spokeswoman tional community's attention to many of the victims appeared to bers of the PKK should either sur­ Maria Zakharova said in an o ffi­ the issue as they claim to be have been beheaded by the render or be "neutralized," cial statement published on the experts in this field," she said. Turkish troops. stressing that the time for peace Foreign Ministry's website. "For After seeing RT's report on the "They [Turkish forces] burned all talks is over. these purposes, there are special plight o f the Kurds in Cizre, the of them. When we entered this In a speech broadcast live by the international procedures and Russian Foreign Ministry basement we found decapitated mechanisms. It's essential that state television channel TRT, addressed the UN High bodies," the witness told Erdogan said that counter-terror they be used impartially and Commissioner for Human Rights' Whiteman. "They burned them operations against PKK fighters objectively." office, asking it to investigate. and beheaded them." will continue until the last mili­ akharova also criticized inter­ "We have voiced grave concern tant is neutralized. The president Despite the evidence presented, national human rights groups, Z over the report presented [by expressed confidence that the there was a lack of condemna­ HRW and Amnesty International RT], and in line with your appeals mission would be accomplished. tion from the West and human in particular, which are supposed to non-governmental and legal Erdogan went on to state that rights organizations, which to be spearheading the investiga­ structures, we likewise alerted Ankara had tried to disarm PKK prompted the Russian Foreign tion, for not being active enough the UN High Commissioner for fighters, but those efforts had Ministry to accuse the bodies of and their "lack of comments" on Human Rights to the matter," being "selective" in their con­ not been successful. ♦ the matter. Russian Foreign M inister Sergey demnation. We think that international Lavrov told journalists during a "We presume that all reports, human rights organizations, such jo in t press conference w ith his particularly documented ones, as Human Rights W atch and German counterpart, Frank- about brutal and massive human Amnesty International should be Walter Steinmeier. rights and international law vio­

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système? C’est mettre la charrue devant les bœufs. » VINCENT HUGEUX, AVEC HALA KODMANI Fruit d’un pacte russo-américain, l’« accord de cessation des hostilités » entré en vigueur le 27 février a freiné l’activité enève, son lac, ses banques, son théâtre d’ombres militaire ; et permis l’acheminement - si embryonnaire soit- diplomatique... Sauf miracle, l’acte III des « pour­ il - de secours et de vivres à des dizaines de milliers de Syriens parlers indirects » entre le régime de Damas et la piégés par les combats. Deux nuances, toutefois. D’abord, de nébuleuse rebelle, engagé ce 13 avril au bord du graves violations entachent cette accalmie extrêmement pré­ Léman, ne sortira pas de l’ornière le dialogue de caire, tel le bombardement, le 31 mars, par l’aviation bacha- sourds mis en scène par l’opiniâtre envoyé onu­ riste d’une localité de la banlieue est de Damas, fatal à une sien Staffan de Mistura. D’autant que les émis­ trentaine de civils, dont au moins 12 enfants. Ensuite, le saires de Bachar el-Assad n’y sont attendus que le cessez-le-feu ne concerne pas les forces djihadistes, à com­ surlendemain : cinq d’entre eux briguent le même mencer par celles du groupe Etat islamique ou de ses rivaux jour au pays un siège de député à la faveur d’un du Front al-Nosra, filiale syrienne d’Al-Qaeda. En clair, pen­ scrutin parlementaire ubuesque, circonscrit aux dant la trêve, la guerre, fût-elle plus sélective, continue. Et régions sous contrôle, soit le quart du territoire chacun des ennemis du « califat » - régime, rebelles, Kurdes - national. Déjà, le round précédent, disputé entre le 14 et le tente de se tailler un sanctuaire aux dépens des deux autres. 24 mars et censé dessiner les contours d’une très incertaine Après la reconquête de Palmyre, le 27 mars, puis celle d’Al- transition politique, avait buté sur un écueil récurrent : le sort Qaryatayn, une semaine plus tard, par une armée « régulière » réservé au dictateur alaouite. Cette nouvelle session, a pré­ sous perfusion qu’aura sauvée l’irruption sur le champ de venu le porte-parole du Haut Comité des négociations (HCN) bataille du parrain russe, d’autres objectifs clignotent sur de l’opposition coalisée, est « vouée à l’échec » si elle escamote les cartes d’état-major : le verrou stratégique de Deir ez-Zor un enjeu à ce point crucial. et la province pétrolière éponyme, convoitées aussi par une Au regard des réalités de terrain, la « feuille de route » es­ alliance arabo-kurde ; Alep, ex-capitale économique coupée quissée par la résolution 2254 A flU f* O.cê en deux ; Raqqa, fief syrien de Daech. Pendant ce temps, sur du Conseil de sécurité des le front irakien, l’armée de Bagdad, épaulée par des conseillers Nations unies hésite entre le HH'HI cLES, américains et des supplétifs chiites, a entrepris aux abords de catalogue de vœux pieux et la le re tra it p a r tie l Mossoul, bastion de l’« émir » Abou Bakr al-Baghdadi, un siège poesie surréaliste : il y est ques­ qui s’annonce long, aléatoire et meurtrier. tion d’une autorité exécutive le Tannée russe intérimaire appelée à accou­ s'apparente Galvanisé par la reprise de Palmyre cher d’une nouvelle Constitu­ En Syrie comme en Irak, nul doute que Daech apparaît sur la tion avant la fin de l’été; et à une m ise défensive. L’érosion de son emprise territoriale est indéniable. d’élections générales - prési­ farde Le pilonnage intense infligé par la coalition occidentale a dentielle et législatives - à la anémié ses capacités de production et d’exportation d’or noir, mi-2017. « Je suis assez sidéré par un tel échéancier, confesse rongeant ainsi son pactole financier; au point que le verse­ le chercheur Thomas Pierret, fin connaisseur de l’échiquier ment de la solde des combattants, révisée à la baisse, serait syrien. Comment peut-on espérer imposer un processus ins­ souvent suspendu. De même, les liquidations ciblées de titutionnel sans avoir brisé la mainmise du clan Assad sur le cadres influents, par le biais de raids aériens ou de tirs de

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Pendant ce temps, à Damas, la vie continue (ici, une soirée de mariage dans un restaurant chic). Le régime ne contrôle plus drones, ébranlent le commandement opérationnel. qu’un quart du territoire syrien. Il n’empêche. Si le fantasme de l’empire transfrontalier régi par une version barbare de la charia se dissipe, la capacité de esprit, l’exercice consiste au mieux à accueillir une poignée nuisance des fantassins du djihad global demeure intacte. d’opposants au sein d’un cabinet dont il restera l’unique Témoin, l’offensive menée sur Dumeir, ville morcelée située patron; aux antipodes de l’organe transitoire doté des pleins à 40 kilomètres au nord-est de Damas, et la reprise, le 10 avril, pouvoirs qu’exigent ses adversaires, et dont lui serait exclu. d’Al-Raï, précieux point de passage vers la Turquie perdu trois C’est que pour le Kremlin, plus attaché à son sanctuaire mé­ jours auparavant. De même, Al-Nosra et ses satellites ont diterranéen - notamment la base navale de Tartous -, à la déclenché une offensive synchronisée dans les provinces prévention de la contagion terroriste et à sa dignité retrouvée d’Alep, Hama et Lattaquié. de superpuissance qu’à Bachar lui-même, tout est négociable, Pour Bachar el-Assad, ce tyran aux allures trompeuses y compris le devenir du despote miraculé. Encore faudrait-il d’échassier indolent, l’heure de la revanche aurait-elle sonné ? dénicher un substitut crédible... Scénario que récuse toujours Sans doute le croit-il. Au risque d’oublier que, tenu pour Téhéran, autre tuteur vital d’un régime qui n’aurait pas sur­ moribond à trois reprises en cinq ans, il doit moins sa survie vécu sans l’engagement au sol des Gardiens de la révolution à ses talents manœuvriers qu’au soutien obstiné de ses men­ et de cohortes de miliciens chiites. « Logique, commente un tors iraniens et de son allié moscovite. Tous ses visiteurs ré­ expert : pour perpétuer son lien organique avec le Hezbollah cents l’attestent : la reprise de Palmyre, la « perle du désert », libanais, l’Iran a besoin d’exercer un contrôle absolu sur les promptement abandonnée en mai 2015, a dopé jusqu’à l’arro­ rouages militaires et sécuritaires syriens. » gance sa confiance comme son ego. Peu après, on entendra ainsi celui qui voit dans le compromis le chemin le plus court Le chantage, ou la dissuasion du faible au fort vers le suicide claironner son ambition de « libérer toute la Même si sa « russo-dépendance » lui interdit de mépriser les Syrie ». A l’évidence, l’intransigeance hautaine qu’affiche oukases du clan Poutine, Bachar détient encore, selon Bachar el-Assad envers les palabres genevoises exaspère Vla­ Thomas Pierret, une arme dans son arsenal : le chantage, ou, dimir Poutine et les siens. Annoncé mi-mars, le retrait partiel en plus policé, la dissuasion du faible au fort. Si vous me de l’armée russe s’apparente à une mise en garde sur le regis­ lâchez, vous perdez tout... « Qui manipule qui? s’interroge le tre, non du « Qui t’a fait roi? », mais du « Qui donc t’a main­ chercheur. La question vaut d’être posée. » Rien de bien nou­ tenu sur le trône? ». Les rodomontades politiques de l’ancien veau sous le soleil levantin ; pour preuve, cette confidence étudiant en ophtalmologie irritent tout autant, qu’il s’agisse glissée dans les années 1980 par un ambassadeur soviétique de la tenue des législatives évoquées plus haut, d’une prési­ à son homologue britannique, inspirée par la raideur du dentielle anticipée, à laquelle il se dit prêt, ou du casting d’un baasiste Hafez el-Assad, patriarche de la tribu : « Il accepte très hypothétique gouvernement d’union nationale. Dans son tout ce que nous lui offrons, sauf les conseils. »

83 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti La chimère de l'Etat fédéral L’imbroglio syrien serait-il reste inconcevable tant soluble dans le fédéralisme? que le clan Assad, incapable Scénario aussi séduisant de concéder à ses rivaux qu’illusoire. La juxtaposition la moindre légitimité, garde d’un protectorat aiaouite, les commandes à Damas. » couvrant sur le flanc ouest Autre écueil : seule l’enclave le « pays utile » de Damas à kurde peut se prévaloir Lattaquié, d’une entité kurde d’une identité ethnique au nord et d’un territoire et confessionnelle homogène. sunnite, purgé dans l’idéal Quid de la principauté de ses tumeurs djihadistes, aiaouite, au sein de laquelle entérinerait une partition les Arabes sunnites de facto. « Donc, souligne pourraient être majoritaires? l’orientaliste Thomas Pierret, Quid enfin du statut de villes escamoterait l’enjeu crucial fracturées par le conflit, Qui régnera sur la Syrie de du partage du pouvoir. Lequel telles Homs, Alep ou Idleb ? demain ?La Russie est prête à se passer de Bachar, pas l’Iran.

L’Italo-Suédois Staffan de Mistura a établi une liste de Lequel, plus que jamais obnubilé par l’irrédentisme kurde, « 12 points de convergence » virtuels entre le pouvoir aiaouite range ses promoteurs parmi les terroristes, aux côtés de leurs et ses ennemis de l’intérieur. Il aurait pu en inscrire un trei­ cousins du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de l’Etat zième : le rejet commun du Rojava, cette « entité fédérale » pro­ islamique. Voilà qui risque d’envenimer encore les relations, clamée le 17 mars par les Kurdes syriens du Parti de l’unioh dé­ respectivement exécrables et tendues, qu’Ankara entretient mocratique (PYD), tenus pour l’heure à l’écart des tractations avec Moscou et avec Washington. Même si, longtemps accusée de Genève, sur les cantons de Kobané, d’Afrin et de Djézireh de complaisance envers la galaxie djihadiste, la Turquie, qui (nord-ouest). Il ne s’agit nullement d’un acte de sécession, jure héberge 2,7 millions de réfugiés syriens, a rallié à l’été 2015 la Saleh Muslim, figure de proue du PYD. Admettons. Reste que coalition anti-Daech et renforcé l’étanchéité de sa frontière sud. si ce parti bénéficie, comme sa branche armée - les Unités de Sans doute Bachar el-Assad se délecte-t-il des bisbilles de protection du peuple, fer de lance du combat contre le djiha­ ses ennemis. Qu’il s’empresse de savourer sa vengeance en disme -, du soutien des Etats-Unis et de la Russie, l’initiative a trompe-l’œil : s’il a précipité vers la mort tant de Syriens, une le don de hérisser le « sultan » turc Recep Tayyip Erdogan. Syrie lui survivra. Quel en sera le visage ? Mystère. O @vhugeux

de la camarilla baasiste qui de son veuvage, au point de contournement des sanctions passait pour son « second s’être promptement expatriée internationales. Si son frère La dictature père ». Rien à voir avec à Dubaï. Général connu pour Hafez, lui aussi général, le trépas, deux mois plus tôt, sa férocité, le fameux Maher a vu ses galons pâlir, un autre d'un clan de Rustom Ghazaieh, caïd el-Assad commanderait Makhlouf, prénommé Talal, Hypercentralisé, opaque de l’espionnage politique, toujours, en dépit de rumeurs promu en janvier à la tête de et paranoïaque, remis tabassé à mort sur ordre récurrentes de disgrâce, la Garde républicaine, figure en selle par l’engagement du chef du renseignement la 4e division blindée, unité parmi les piliers de l’appareil irano-russe, ie pouvoir syrien militaire, lui-même congédié. d’élite de l’armée. Cousin militaro-sécuritaire. Statut n’a guère subi de défections En juillet 2012, une autre germain du président, auquel peut aussi prétendre d’envergure depuis 2013. disparition avait intrigué : demeure Jamil Hassan, chef du réseau Dans l’entourage de Bachar, celle de l’influent Assef le grand argentier du régime : de renseignements le plus les seuls changements Chawkat, beau-frère du raïs, première fortune privée redouté - celui de l’armée notables résultent de décès, fauché par une explosion à du pays, famiiier des paradis de l’air - et cador de l’appareil naturels ou pas, comme ce jour inexpliquée. Complot fiscaux, il contrôle une répressif et carcéral. de promotions et d’évictions interne? Pas exclu : Bouchra, bonne moitié de l’économie A la présidence, le vieux Ali parfois dictées par Téhéran épouse du défunt et aînée syrienne, finance l’effort Mamiouk, de confession ou Moscou. La mort a ainsi de fratrie, tiendrait Bachar de guerre et orchestre, sunnite, sert le fils comme privé en juin 2015 le fils et son cadet Maher, pourtant via des sociétés écrans il servit le père, et jouirait Imam el-Assad de Mohammed blessé lors du même attentat dont certaines apparaissent de la confiance de Moscou. 0 3 Nasif Kheirbek, un vétéran présumé, pour responsables dans les « Panama papers », le Atout ou handicap ?

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Syrie, Irak: qui contrôle quoi?

L a t t a q u i é < * O

H a m a O T a r t o u s O H o m s O î? OOousseir P a l m y r e O

O S a m a r a J /y» O Klianaèi ^*0 \ - OBakouba ' □ Damas F a llo u ja O □ Bagdad

ISRAEI K a r b a la O

Zones d’influence Zones de contrôle 4 Armée syrienne Rebelles syriens Kurdes Armée irakienne Etat islamique islamique Front Al-Nosra

Sources : ISW, médias

Eîatislamique: Effectifs estimés les territoires perdus depuis le 1er janvier 2015 des principales forces en présence

Les pro Bachar el-Assad Forces russes Mossoul 4000 Hezbollah libanais 4000 Iran 3000 Milices chiites De 1500 à 2 500 ima01’ Bagdad 8

Les opposants armés U Etat islam ique

Armée 1 0 3 Territoires contrôlés 'X syrienne Front Al-Nosra ou partiellement contrôlés x, AI au 1er avril 2016 x libre (Al-Qaeda) 8 I Territoires perdus depuis le 1er janvier 2015 X Villes stratégiques r h Prochaines cibles de X _ KOWEÏT perdues L|J l'offensive anti-djihadistes Source : L’Express

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lexpress.fr • n" 3380 semaine du 13 au 19 avril 2016

PARIS'DAMAS U N C H E M I N S A N S I S S U E rette, servit d’hymne national durant le second Empire? De La France est proche de la Syrie depuis fait, Napoléon III fut le premier à reprendre, casqué, le des siècles. Elle s’est pourtant engluée chemin de l’Orient, en décidant, en 1860, d’intervenir militai­ rement pour défendre les chrétiens massacrés par les Druzes dans un entrelacs diplomatique qui la au mont Liban, puis victimes des sunnites à Damas. L’empe­ tient à l’écart de la résolution du conflit. reur utilisa, pour la première fois, l’expression « opération à but humanitaire ». C’est aussi en Syrie que l’émir Abd el-Kader fut exilé, après plusieurs épisodes de résistance contre l’inva­ PAR CHRISTIAN MAKARIAN sion française de l’Algérie. En 1860, au péril de sa vie, il défen­ dit les chrétiens de Damas et fut décoré de la grand-croix de la Légion d’honneur. ulle part mieux qu’en Syrie on ne peut mesurer le Il existe, en France, un prisme syrien, un lien très ancien poids de l’Histoire dans les relations actuelles que la et profond, que le mandat en forme de protectorat obtenu de France entretient avec le Moyen-Orient. Sans re­ la SDN (Société des nations) par Paris, de 1920 à 1944, n’a fait monter aux croisades, ni même aux échelles du que renforcer - en dépit d’une politique coloniale très discu­ Levant sous François Ier, qui se souvient que Partant table. Dès 1918, un Grand Liban, alors en majorité chrétien, pour la Syrie, un air entraînant aux accents d’opé- est séparé de la Syrie par le général Gouraud et devient un Etat quasi indépendant ; le reste est partagé entre trois entités, Le 26 novembre 2015, François Hollande Damas, Alep et le « territoire des Alaouites ». En 1939, alors rend visite à Vladimir Poutine, à Moscou. que des accords avaient été conclus, à la fin de 1936, avec les Il défend l’idée d’une coalition anti-Daech

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nationalistes syriens en vue de l’indépendance, le gouverne­ ment français détache souverainement toute une région du nord-ouest de la Syrie - le sandjak d’Alexandrette (de popula­ A partir de 2015, sbires du dictateur, ce qui tion majoritairement alaouite, mais avec une forte minorité vaudra à Eric Chevallier de turcophone) - pour l’octroyer à la Turquie afin de s’assurer, à François poursuivre sa carrière. l’approche de la guerre, qu’Ankara ne pactiserait pas avec Hollande Un tel micmac appelle pour l’Allemagne. Une concession territoriale qui ne sera jamais le moins une clarification. admise par les dirigeants syriens successifs. désigne l’Etat C’est Alain Juppé qui va y pro­ Sur ce fond historique conflictuel, les relations entre Paris islamique céder, mais en suivant la ligne et Damas ont été en grande partie sous-tendues, durant les anti-Assad alors recomman­ quarante dernières années, par le sort du Liban et l’attache­ comme la cible dée par beaucoup d’experts ment - légitime - des dirigeants français successifs à cette principale militaires, qui prétendent nation fragile et communautaire. Or c’est au pays du Cèdre, savoir que le régime est à bout dès les prémices de la guerre du Liban (1975) et bien avant le de souffle. Juppé est un printemps arabe de 2011, que le régime de Hafez el-Assad a « Chirac boy », il n’a donc ciblé la France. En 1981, à Beyrouth, l’ambassadeur de France, aucune faiblesse à l’égard du clan Assad. « Bachar doit partir » Louis Delamare, est assassiné afin de briser toute son action devient le maître mot de Washington à Paris, en passant par en faveur de la paix; tous les regards se tournent vers le Londres. Cette ligne est poursuivie, et même amplifiée, de régime syrien. En 2005, encore à Beyrouth, c’est un ami per­ 2012 à 2015, par Laurent Fabius, qui tente de mettre les Amé­ sonnel de Jacques Chirac, le Premier ministre libanais Rafle ricains devant leurs responsabilités. Pour appuyer cette Hariri, qui est tué dans un attentat de grande ampleur; bien conviction continue, la France joue sa propre carte : soutenir qu’à ce jour la lumière n’ait pas été complètement faite, les té­ l’opposition syrienne, du moins sa part présentable, ce qui moignages accablants contre les services secrets de Damas consiste à tenter de fédérer les opposants à Assad - en dehors s’amoncellent. des djihadistes sanguinaires. Une chimère, qui, chemin fai­ sant, nous éloigne de plus en plus de la Russie, laquelle a pré­ Paris tente de fédérer les opposants à Assad cisément décidé de s’investir dans le conflit d’une manière C’est dans ce contexte global qu’il faut situer le sentiment en­ décisive. La France s’enfonce dans l’organisation de. confé­ gendré par la dynastie Assad, père et fils, au sein de la classe rences d’opposants, qui s’entre-déchirent et font du départ politique française lorsque éclatent les premières émeutes de d’Assad leur seul point commun, tandis qu’Obama garde ses Deraa, dans le sud de la Syrie, le 18 mars 2011. Il ne peut alors distances avec un engrenage de type libyen et que Moscou y avoir de concession faite à Bachar el-Assad, dont on prédit prépare sa montée en force au côté du régime de Damas et de trop rapidement la chute selon le modèle subi par le Tunisien l’Iran. Ces contradictions apparaissent insurmontables : entre Ben Ali et l’Egyptien Moubarak. Nicolas Sarkozy, notamment, autres exigences, les opposants demandent des armes en est très préoccupé par le « ratage » tunisien, épisode durant masse, pour ne pas se laisser écraser; on leur en fournit avec lequel son éphémère ministre des Affaires étrangères, Mi­ parcimonie, parce qu’on se méfie de leurs allégeances isla­ chèle Alliot-Marie, a montré son empathie pour le régime miques et qu’on ne veut pas jeter de l’huile sur le feu. L’arrivée honni. Cette erreur majeure va évidemment peser lourde­ au pouvoir de la gauche, en 2012, renforce la noble attitude m ent dans la décision d’intervenir militairem ent en Libye, face au dictateur assassin : pas de concessions, Assad finira avec le dénouement que l’on sait, et sur les événements de par tomber. L’acmé est atteint à la fin du mois d’août 2013, Syrie. Car, jusque-là, Paris avait également pris le tortueux après une attaque à l’arme chimique contre des civils, par un chemin du rapprochement avec Damas. François Hollande résolu à une intervention aérienne contre La suite est un entrelacs diplomatique à peine croyable. A les forces de Damas. David Cameron, puis Obama (qui avait partir de 2009, le médecin Eric Chevallier, l’ambassadeur en pourtant fixé une ligne rouge, largement franchie par Assad) Syrie nommé par Bernard Kouchner, s’est engouffré dans le excipent de l’absence de soutien parlementaire pour ne pas rapprochement avec le régime. Dans un livre passionnant, La s’engager. Laurent Fabius ne cessera de regretter ce lâchage. Face cachée du Quai d ’Orsay (Robert Laffont, voir l’encadré La France entame sa solitude syrienne, tandis que les page 48), Vincent Jauvert raconte à propos de ce diplomate avancées spectaculaires de Daech se confirment en 2014 et en que, « pour se faire apprécier de l’Elysée, il instaure d’emblée 2015. Après les attentats de Paris de janvier 2015, François une intimité avec les gros bonnets du régime ». Une fois Hollande tente un repositionnement et abandonne le « ni-ni » Alliot-Marie remplacée par Alain Juppé, fin février 2011, il (ni Assad ni Daech) pour désigner le groupe Etat islamique persistera et déclarera en aparté, trois jours seulement avant (El) comme cible principale. L’Elysée décide de passer du le soulèvement de Deraa : « J’ai reçu l’assurance que les forces bombardement circonscrit aux positions de Daech en Irak à de l’ordre syriennes ne tireront que des balles en caout­ une (faible) extension de l’action aérienne française en Syrie ; chouc. » Avant d’être remplacé, Chevallier effectue tout de tandis que les Russes entrent en scène militairement et pilon­ même un baroud d’honneur. D’abord, il maintient que le nent les groupes d’action syriens soutenus en vain par Paris. régime d’Assad est plus solide qu’on ne le pense à Paris - et, La logorrhée du pseudo-califat islamique démontre une cette fois, il a raison! Puis il rend courageusement visite aux haine ahurissante de la France - ce qui a été confirmé depuis victimes d’Assad et l’ambassade se trouve attaquée par les par les dépositions des auteurs des attentats de Bruxelles. W

87 88 en couverture coûts importants » de la fête importants coûts « des charge en l’intégralité se félicite d’avoir prendre fait France de l’ambassadeur qu’à Damas, en 2010, livre son dans Jauvert Vincent d’Orsay »... Passe encore «sur Quai la facedu cachée par rapportées révélations de liste la longue dans attristante, la l’anecdote plus choisir de Difficile Par où commencer? qui contre-amiral du aveu propre le Selon naval. plan le et sur » anti-EI à coalition « Poutine grande une Vladimir d’esquisser afin rencontre Moscou Hollande François Bataclan, et Moscou. « On ne s’est pas coordonné, on n’a pas coopéré. coopéré. pas n’a la on de fait a On coordonné, pas s’est ne «On Moscou. et dans le conflit d’une manière décisive. lemanière d’une conflit dans à Maarzaf, (au et russes syriens fond) Soldats commandait le groupe aéronaval du porte-avions Gaulle, porte-avions du aéronaval le groupe ent m commandait notam Syrie, en militaire coopération une d’instaurer le 2 mars. La Russie a décidé de les’investir a décidé La Russie mars. 2 Etranges diplomates Etranges eu ePes-rs Rve-ehvk Çp-iit Sap-etod aPes-ai Ôzeti laPrensa-Basin de Stampa-Dentro Çapê-Rivista Review-Berhevoka Presse-Press de Revue Le 26 novembre 2015, quelques jours après le carnage du du carnage le après jours 2015,quelques novembre 26 Le on est resté loin de la « concorde » annoncée par Paris Paris par » annoncée «la de concorde loin resté est on deconfliction », résume ce haut gradé. haut ce »,résume Vs arrondissement parisien Vs arrondissement du ces appartements tels indignes, arrangements petits exorbitants, les trafics et et les les trafics exorbitants, les salaires Oublions ses à valeurs. oublier vient en » Paris si que « pragmatiques Golfe,de pays du et nombre la France entre relations d’Assad. les Glissons sur 14 du l’un piliers par des juillet (depuis en exil) en régime (depuis du

Charles-de-

de de la transparence. à privilège celledu la culture préfèrent administrative, de l’éliteau sein certains, : désastreuses sont pratiques ces à point quel comprendre pas semble ne publique Une de fonction la partie haute Le grave ailleurs. est plus mois. de par 50 euros moins Quai du pour dignitaires des à mis la disposition longtemps jeu, « cornérisée » ; c’est entre les chefs des diplomaties russe russe diplomaties des chefs les » ; entre c’est « prédéces­ cornérisée jeu, son que ligne même la tenu longuement trop t-il que la partie se prolonge en dépit des 300 000 m orts du du orts m 000 300 des m dépit France, la Sans en syrien. conflit prolonge se partie la que et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry Kerry John et Lavrov Sergueï américaine, et hors aintenant m trouve se France la que est-il Toujours a- seur. Fabius Laurent doute ».Sans gagné ont privé, en Russes « les aujourd’hui, que reconnaître à et coulpe sa battu avoir à Il revient à Alain Juppé d’être le seul responsable politique politique responsable le seul d’être Juppé à Alain Il revient L’EXPRESS • NUMÉRO 3380 • 13.04.2016 • 3380 NUMÉRO • L’EXPRESS La La Face cachée Quai du Berlin Amt de ? M. E. Robert Laffont, 306 p., Robert 20 €. d’Orsay, Officeau Foreign brutale de diplomates Nombre de Londres ou au au ou Auswârtiges de Londres fin une connu aurait carrière la dont autres, des dire Mais de le devoir préciser. que on est peiné et formidable, travail un font français par Vincent Jauvert. Jauvert. Vincent par (voir page 45), (voir page

juin 2013 aux diktats de Daech. Récit traduit et et édité traduit de Récit Daech. diktats 2013 aux juin par Hala Kodmani, avec Vincent Hugeux. Vincent avec Kodmani, Hala par Mohamed Adnan*parvient à rester en contact étroit contact en à rester Adnan*parvient Mohamed Jeune journaliste de Raqqa, aujourd’hui réfugié réfugié Turquie, en aujourd’hui de Raqqa, Jeune journaliste kurdes venues du Nord. Nord. du Témoignages. venues kurdes avec de nombreux habitants de cette ville soumise depuis ville soumise de cette habitants nombreux avec de en couverture de Damas ou l’irruption desforces ou Damasde l’irruption l’armée par qu’unereconquête le quo statu autant islamique redoutent LES NAUFRAGÉS RAQQA DE dans le bastion syrien de l’Etat syrien le dans bastion Bachar. Ni Daech ni Lescivils piégés eu ePes-rs Rve-ehvk Çp-iit Sap-etod aPes-ai Ôzeti laPrensa-Basin de Stampa-Dentro Çapê-Rivista Review-Berhevoka Presse-Press de Revue

pillés auparavant par les par auparavant pillés présentant comme le protecteur du patrim oine mondial. » mondial. oine patrim du protecteur se le en ville la comme récupère Bachar présentant que aintenant m voilà et voir], entier. Puis ils se sont mis à détmire les sites archéologiques, archéologiques, sites les monde du détmire à mis sont se satellites ils Puis radars entier. les par suivie d’ailleurs avancée, leur d’entraver s’est abstenue L’aviation complètement régime du à découvert. désert, le travers à kilomètres 300 de militaire la de cybercafés les sur exercent Daech de gardes-chiourmes m combattants sont partis de Raqqa pour une véritable parade parade véritable une pour l’étonnante Raqqa de partis sur sont « Leurs combattants revient djihadistes. les par 2015, l’ex-captif Palmyre de mai en conquête, Inlassablement, cité. les que vigilant contrôle le ainsi contournant Inter­ instantanée, messagerie net par à communiquer parvient Ahmad isla­ l’Etat mique, de » syrienne « la capitale ». Depuis régime le ajoutée pour valeur à haute publiques relations de « » à opération une désert du «la de perle prise la assimile le sexagénaire Raqqa, appartenance à un parti d’opposition. Aujourd’hui retraité à à retraité Aujourd’hui d’opposition. parti un à appartenance ■ ■ ■ durant dans la tristement célèbre prison de Tadmor, Tadmor, de prison célèbre tristement la dans durant ■ ■ ■ ■ B cet ancien fonctionnaire a été détenu trois années années trois détenu été a fonctionnaire ancien cet B ■ c*'un 1990, tra*t® la de décennie ’archéologie. Au cours ^ B ■ s'il I ni les couleurs d’une carte postale ni l’austère majesté l’austère ni postale carte d’une couleurs les ni I s'il JK hmad connaît bien Palmyre, mais ses souvenirs n’ont n’ont souvenirs ses mais Palmyre, bien connaît hmad JK B sym bole de l’abjecte cruauté du clan Assad, pour pour Assad, clan du cruauté l’abjecte de bole sym B chabiha [miliciens à la solde du pou­ du à solde la [miliciens 89 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

Au passage, Ahmad relève que Daech avait pris soin de détruire La proclamation des familles djihadistes. Tel est le bagne à l’explosif, effaçant ainsi les preuves et les indices le cas de Firas, médecin réfugié des crimes commis par Hafez el-Assad, puis par son héritier. unilatérale, depuis quelques mois côté « Désormais, poursuit-il, tout le monde parle de la libération le 17 mars, de la turc, et dont l’appartement est de Raqqa, mais personne ne pense à nous, habitants de la ville, désormais habité par des volon­ relégués au rang de boucliers humains. » Comme lui, quelque naissance d’une taires ouzbeks. Lui tremble à 200000 Syriens sont pris au piège. Asservis depuis près de trois entité « fédérale » l’idée que l’un ou l’autre des ans par l’implacable loi des fantassins du « califat », soumis ces acteurs militaires engagés derniers mois à des bombardements aériens de toutes origines, kurde ne fait sur le terrain donne l’assaut. ces naufragés urbains se sentent gagnés par de nouvelles qu’amplifier « Les gars de Daech vont tout angoisses, à l’heure où s’ouvre entre les forces armées rivales la miner, prédit-il. Ils se battront compétition pour la reconquête du fief de l’Etat islamique. les craintes et défendront leur bastion à Conclu à la fin de février sous l’égide des « parrains » américain coups de voitures piégées et et msse, l’accord de cessation des hostilités ne s’applique pas d’attentats kamikazes. Des milliers de familles seront prises aux groupes djihadistes, à commencer par Daech, le Front en otages. Ce sera un hamman dam [un bain de sang]. » al-Nosra, franchise syrienne d’Al-Qaeda, et leurs satellites. Aucun des scénarios envisagés n’apaise les angoisses des Voilà pourquoi les Raqqaouis n’attendent rien des pourparlers enfants de Raqqa, qu’ils soient restés ou non. Leur ville, ils le indirects de Genève, dont le troisième round devait commen­ savent, apparaît comme le prochain trophée du combat contre cer le 13 avril et qui ne les concernent pas vraiment : leur sort, le terrorisme..Une attaque par les forces d’Assad, appuyées par en effet, est lié à cette autre guerre, plus féroce encore, engagée l’aviation russe et, au sol, par les « cousins » iraniens et autres contre le terrorisme djihadiste. Un signe : si la trêve semble supplétifs chiites, sur le modèle de la reprise de Palmyre ? Telle globalement respectée dans les autres régions du pays, les raids n’est pas l’hypothèse la plus probable aux yeux des Syriens de se sont intensifiés sur Raqqa. « Le régime, accuse Ahmad, met la région. Et notamment de Zyad, ancien volontaire du Crois­ en œuvre la stratégie de la terre brûlée et veut détruire complè­ sant-Rouge, parti il y a un an après un séjour de trois mois dans tement la ville pour mieux la contrôler. » Le 19 mars, l’aviation les geôles de l’Etat islamique. « Je ne pense pas que l’armée du de Damas a ainsi pilonné la rue Tall Abyad, artère commer­ régime arrivera jusqu’à Raqqa, avance-t-il. Elle est encore à çante, tuant une quarantaine de civils, pour la plupart occupés 300 kilomètres du but et semble très affaiblie. Ce sont plutôt à faire leur marché. « Les médias ont rapporté que l’armée de les Kurdes, épaulés par quelques milices arabes locales, qui Bachar avait bombardé la ville, sans préciser que ses frappes parviendront à déloger Daech. Avec, bien sûr, la couverture de n’avaient touché aucune cible Daech. » De son côté, la coalition l’aviation occidentale. » Les avancées récentes de la branche occidentale, qui « traitait » jusqu’alors les bâtiments et les armée du Parti de l’union démocratique (PYD) - filiale sy­ camps d’entraînement de l’occupant djihadiste à l’aide de ses rienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) -, appuyée chasseurs bombardiers, s’est mise à viser au moyen de drones tour à tour par l’aviation russe et par les Américains, inquiè­ les véhicules transportant au hasard des rues ses cadres et tent plus qu’elles rassurent. Car on se souvient de ce qui est ses soldats. Au risque de « dommages collatéraux » : lors des advenu dans plusieurs localités dont les combattants kurdes semaines écoulées, plusieurs victimes civiles ont péri ainsi. ont chassé Daech. Cas d’école le plus souvent invoqué : Tall « La vie à Raqqa est devenue intenable, soupire Nada, Abyad, une localité située au nord de Raqqa et frontalière de fraîchement arrivée dans le sud de la Turquie. Pendant que les la Turquie. Après sa conquête, en juin 2015, par les troupes du avions venus de partout nous matraquent jour et nuit, les PYD, ses habitants, tous considérés par les « libérateurs » hommes de Daech s’en prennent aux habitants, auxquels ils comme des partisans ou des complices des djihadistes, se sont interdisent formellement de quitter le territoire. » Flanquée de vu interdire tout retour à leur domicile. Plus récemment, un ses deux enfants en bas âge, là jeune femme est parvenue épisode analogue s’est déroulé plus à l’est, dans la région de quant à elle à fuir au terme d’un périple de plus de quinze Hassetché, ainsi que dans certaines bourgades au nord d’Alep : heures : il lui a fallu d’abord franchirles check points établis par les civils concernés végètent depuis plusieurs semaines sous Daech entre les villages, puis couper par les plantations de des tentes, en lisière de la frontière turque; ils ne peuvent ni pistachiers au nord d’Alep pour atteindre enfin la frontière traverser celle-ci ni rentrer chez eux. en couverture Nord, désormais verrouillée par l’armée turque. « Mon mari La proclamation unilatérale, le 17 mars, de la naissance m’a forcée à partir pour mettre les petits à l’abri, précise d’une entité « fédérale et démocratique » dans les zones sous Nada. J’espère qu’il pourra nous rejoindre bientôt. Tout le contrôle kurde, baptisée « Rojava », ne fait qu’amplifier les monde voudrait quitter Raqqa, mais ça devient très difficile. craintes. « Si c’est eux qui prennent notre cité à l’Etat isla­ D’autant que bien peu ont les moyens de payer les passeurs. mique, avance le jeune secouriste Zyad, ils risquent fort de se Nous avons vendu notre maison pour 1 million de livres venger sur les civils. Que Daech reste ou s’en aille de Raqqa, syriennes, soit 2 000 dollars [un peu moins de 1800 euros], et les grands perdants seront une fois encore ses habitants. » B j’ai dû donner 800 dollars pour arriver jusqu’en Turquie. » Depuis 2014, des dizaines de milliers de Raqqaouis ont quitté *Pour d’évidentes raisons de sécurité, le nom de l’dUteur leur cité, abandonnant des logements aussitôt occupés par et les prénoms cités ont été modifiés.

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L e P o in t 7 avril 2016 n° 2274

Le pontTabiat, à Téhéran, lieu emblématique de la capitale iranienne. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À TÉHÉRAN, ARMIN AREFI L a Perse millénaire renaît de ses cendres. Après les années sombres de Père Ahmadinejad, l’heure du changement a sonné en Iran. Depuis l’élection surprise du président modéré Hassan Rohanien20i 3,l’image delà République islamique dans le monde est en train de chan­ ger. L’Iran renoue avec son passé de quatre mille ans. Celui du « Roi des rois », Cyrus le Grand, et de sa première déclaration des droits de l’homme. Celui de la merveilleuse Persépolis, berceau de la civilisation. Après trois décennies d’isole­ ment sur la scène internationale, la République islamique est reconnue par l’Occident. Tel est le message implicite contenu dans l’accord his­ torique sur le nucléaire iranien conclu en 2 o 15. Mais la levée des sanctions internationales contre Téhéran enchante autant qu’elle inquiète. Elle concrétise le désir d’ouverture de la Epicentre. Longtemps population iranienne jeune et éduquée, qui avait défié dans la rue l’ultraconservateur isolée sur la scène inter­ Mahmoud Ahmadinejad en 2009, avant d’être férocement réprimée. Elle permet aux entre­ nationale, cette grande prises françaises d’effectuer leur retour dans puissance historique joue cet eldorado qui détient les premières réserves de gaz au monde et les quatrièmes en pétrole. désormais un rôle central. Mais elle donne également l’occasion au pou­ Enquête sur l’autre voir iranien, dominé par le Guide suprême conservateur, l’ayatollah Khamenei, de remettre « révolution » iranienne. la main sur des dizaines de milliards de dollars d’avoirs gelés. ■■■

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■■■ De quoi relancer une économie en détresse sans mettre fin à son programme nucléaire contro­ versé. Et approvisionner ses sulfureux alliés dans un Abbas Milani : Moyen-Orient à feu et à sang, du Hezbollah libanais au Hamas palestinien en passant par le Syrien Bachar el-Assad. La sanglante guerre de religion (chiites dans la tête contre sunnites) que se livrent par procuration l’Iran et l’Arabie Saoudite, les deux grandes puissances ré­ gionales, en Irak, en Syrie, au Yémen ou au Liban, a des Perses de beaux jours devant elle... Ce serait toutefois oublier que, dans ce conflit po­ litique entre Perses et Arabes, ce sont les premiers qui dem eurent sur le terrain les véritables alliés de A b b a s Réveil. L’historien décrypte l’Occident contre Daech, renvoyant le royaume wah­ Milani habite à ses nombreuses contradictions. Et les Ira­ Historien les mutations inexorables niens sont bien plus proches de nous qu’on ne le américano- de la société iranienne. croit. Si la République islamique n’a jamais autant iranien, exécuté par pendaison que l’année dernière, la so­ directeur du Le Point: Assiste-t-on aujourd’hui au réveil de ciété iranienne, elle, avance... A l’université, la ma­ programme l’Iran? jorité des étudiants sont des femmes. En dépit de lois d’études Abbas Milani : L’Iran s’est déjà réveillé. C’est un pro­ toujours fondées sur la charia, les Iraniennes se iraniennes à cessus de trente ans qui, petit à petit, se concrétise. battent depuis trente-sept ans et font changer, len­ l’université J’ai toujours pensé que l’Iran dont parlait l’Occident tement mais sûrement, des textes discriminatoires. n’était qu’une partie de ce pays. Il y a un autre Iran, Chaque jour, le voile islamique obligatoire tombe Stanford. l’Iran des jeunes, l’Iran des femmes, qui agit avec in­ un peu plus. A contrario, les Saoudiennes ont tou­ telligence lors des élections. Regardez celle du pré­ jours interdiction de conduire. sident (modéré) Rohani en 2013. Ce n’est pas lui qui Cette volonté, irrépressible, de changement, les a créé les conditions du changement. Il n’est que le Iraniens l’ont à nouveau montrée lors des dernières résultat de cette volonté populaire. Les Iraniens sa­ législatives en votant massivement, dans les grandes vaient que, s’ils ne pouvaient pas choisir le candidat villes, pour les listes modérées, malgré les mises en qu’ils souhaitaient réellement, ils devaient en re­ garde du Guide suprême. Décidément, on est loin de vanche porter leur choix sur la meilleure option pos­ la révolution islamique de 1979. Un nouveau cha­ sible. Ils ont agi de la même manière aux dernières pitre de l’histoire du monde s’ouvre à Téhéran... ■ élections du Parlement et de l’Assemblée des experts,

DE LA PERSE À L’IRAN : 4 000 ANS D’HISTOIRE

B flU lfl L’Iran, «terre des Aryens». Les Perses ilM d Révolution constitu­ Août 1953 Coup d’Etat et les Mèdes, peuples d’Asie centrale de langue indo­ tionnelle. Une révolte de la CIA et du MI6. européenne, s’installent sur le plateau iranien. d’intellectuels, soutenus par Seul Premier ministre le clergé et le Bazar, contre le élu démocratiquement P-ddH Premier Empire pouvoir absolu de la dynastie en Iran (en 1951), Mo­ perse. Cyrus II fonde l’Em­ Qadjar aboutit à la création hammad Mossadegh pire achéménide. « Roi des du premier Parlement iranien est renversé après avoir rois», il serait à l’origine de et à l’adoption d’une nationalisé le pétrole la première déclaration des Constitution. iranien. Le chah (photo) droits de l’homme. Sous est réinstallé au pouvoir. Darius Ier, l’Empire perse E E 3 La Perse divisée. La devient le plus vaste de l’Antiquité, en s’étendant de Russie et le Royaume-Uni se Février 1979| Révolution iranienne. Après trente- l’Inde à la mer Egée. Persépolis accède au rang de partagent le pays en trois huit ans de pouvoir sans partage, le régime impé­ capitale. Le zoroastrisme, qui a influencé les trois «zones d’influence» (Nord rial du chah est renversé par une révolte populaire monothéismes du Livre, en est la religion officielle. pour Moscou, Sud-Est pour mêlant islamistes, commu­ Londres et une zone neutre). nistes, marxistes et libéraux. m i Invasion arabe. Les Arabes envahissent l’Empire En 1941, les deux puissances Exilé à l’étranger depuis 1964, t r . perse sassanide et l’intègrent dans leur califat. envahiront directement l’Iran, l’ayatollah Khomeyni revient L’islam remplace peu à peu le zoroastrisme. Mais les forçant le chah Reza Pahlavi triomphalement à Téhéran et Iraniens se démarquent des Arabes en épousant à abdiquer en faveur de son proclame, le 1er avril 1979, la progressivement l’islam chiite. fils Mohammad Reza Pahlavi. République islamique d’Iran.

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extérieur, ils aspirent à une société plus ouverte, avec de la musique, des médias et des théâtres libres... La fin des sanctions contre l’Iran va-t-elle accélérer ce processus? Le gouvernement modéré de Rohani, avec le soutien des réformateurs et de la majorité du peuple, a mon­ tré qu’il souhaite une relation nouvelle avec l’Occi­ dent, mais aussi un véritable changement à l’intérieur du pays. S’ily arrive, alors ce sera un pas crucial pour l’émergence d’un nouvel Iran. Car l’arrivée de la ri­ chesse intellectuelle et technologique en Iran est à mon sens la seule voie pour que le pays sorte de la crise économique et sociétale dans laquelle il est ^ Gisement de pétrole plongé. Mais il existe encore au pouvoir un camp conservateur, puissant, qui ne veut pas dialoguer ^ Gisement ^ de gaz avec le monde et qui a créé une situation explosive Raffinerie au cours des dernières années. Il est incarné par le de pétrole Guide suprême, l’ayatollah Khamenei. Son bras armé, a Raffinerie ce sont les Gardiens de la révolution (armée idéolo­ ® de gaz gique du pouvoir) et les miliciens bassidjis, chargés Population urbaine : de réprimer la population. Les «durs» conservent S 000 000 une place importante avec leurs députés au Parle­ v-5 000 000 \ ment et leurs religieux, certes minoritaires dans le ^ 1 000 000 I j T /S u e clergé, à l’Assemblée des experts. Tout cela repré­ 500 000 ARABIE“ % . ".“— ÉMIRATS SAOUDITE \ ARABES UNIS sente un vivier de 6 à 8 millions de voix. Comment expliquer que les conservateurs tien­ nent le pays depuis presque quatre décennies? qui ont pourtant été les plus contrôlées de l’histoire Ils ont mis la main sur des pans entiers de l’économie de l’Iran. Le peuple a retourné le scrutin en sa faveur iranienne. Outre l’argent, ils ont la force et n’hésitent et l’a transformé en véritable référendum. Les Ira­ pas à l’utiliser. Et la vérité est que le peuple iranien niens ont envoyé au monde et à leur pouvoir le mes­ ne souhaite pas lutter violemment contre cette mi­ sage selon lequel ils ne peuvent plus tolérer la situation norité. Il ne veut pas que l’Iran se transforme en Syrie. actuelle. Ils désirent être en lien avec le monde Regardez avec quelle force le pouvoir iranien ■ ■ ■

Novembre 1979 Mouvement vert anti-Ahmadinejad. La d’otages à l’ambassade réélection du président ultraconservateur (photo) est américaine. Des étu­ jugée frauduleuse par une partie de la population. Pen­ diants islamiques ira­ dant six mois, elle organise des manifes­ niens retiennent tations pacifiques sans précédent en 52 diplomates de la République islamique. Dirigée par les représentation améri­ candidats malheureux Mir Hossein caine à Téhéran pendant Moussavi et Mehdi Karoubi, la 444 jours, provoquant la contestation sera férocement répri­ rupture des relations Irak. Se sentant menacé par la mée, avec plus de 150 morts. Accord sur le nu­ entre les deux proclamation de la République cléaire iranien. L’Iran pays. islamique chiite, Saddam Hus­ ŒJfflEia Election à la pré­ accepte de réduire sein envahit l’Iran. Soutenu par sidence du « modéré » Hassan drastiquement son l’Occident et les monarchies du Rohani (photo). Le nouveau programme nu­ Golfe, il fait pourtant face à une président est élu dès le premier cléaire en échange étonnante résistance du ré­ tour avec 50,5% des voix, grâce delà levée des sanc­ gime islamique naissant, qui en à un programme axé sur la nor­ tions. La République profite pour se consolider en malisation des relations avec le islamique entame un interne et réprimer toute op­ monde et la relance de l’écono­ réchauffement di­ position. Le conflit durera huit mie, par la résolution du conflit plomatique avec les ans et fera un million de morts. sur le nucléaire. Etats-Unis (photo).

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■ ■ ■ soutient Bachar el-Assad. Une partie du mes­ sage est adressée au peuple iranien. On lui signifie : « Il existe encore au pouvoir un camp «Si on est capables de s’emparer de la moitié de la conservateur, puissant, qui ne veut pas Syrie, de prêter au pouvoir syrien des milliards de dol­ lars, d’assumer 300 000 morts, imaginez ce qu’on est dialoguer avec le monde. » prêts à faire pour l’Iran... » Le message est à mon avis passé. Les Iraniens ont vu en 2009 que le régime était prêt à utiliser la violence pour rester au pouvoir. 2009 ne sont pas libres, plusieurs de leurs partisans Comment expliquez-vous que ce mouvement sont membres du gouvernement Rohani ! de contestation se soit éteint? Mais n’y a-t-il pas deux Iran? L’Iran des grandes Je ne suis pas du tout d’accord. Si c’était le cas, Mir villes et celui des provinces? Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi [leaders du Mou­ Cette vision n’est plus tout à fait vraie. Toutes les vement vert, assignés à résidence depuis 2011, NDLR] études réalisées à l’occasion de l’élection du président seraient aujourd’hui libres. Et l’ancien président ré­ Hassan Rohani en 2013 montrent que, dans beaucoup formateur Khatami aurait le droit de s’exprimer dans de villages, la majorité des électeurs ont voté pour lui les médias. Lorsque le Guide suprême, à la veille des et non pour les candidats conservateurs. Mais le plus dernières élections, met en garde les électeurs contre important, selon moi, est que la frontière entre villes l’«influence» de personnalités qui ne seraient pas et campagnes est sur le point de se briser en Iran. sur la ligne officielle de la révolution, il trahit une Grâce à Internet, aux paraboles satellites [que tous les inquiétude certaine. La crainte d’un peuple qui montre Iraniens possèdent malgré leur interdiction, NDLR], à chaque élection qu’il n’est pas satisfait. Le gouver­ mais aussi grâce aux échanges économiques. Il sub­ nement mesure cette aspiration populaire. A tel point siste certes encore des écarts, mais ceux-ci diminuent qu’il existe aujourd’hui un paradoxe d’une subtilité chaque jour davantage. Vous tombez des nues lorsque étonnante : alors que les leaders du mouvement de vous lisez, dans les médias iraniens, que la ville ■ ■ ■

CHIRURGIE ESTHETIQUE ET EXECUTIONS CARTE D’IDENTITE EDUCATION Taux d’alphabétisation 79 millions d’habitants En 1976 (sous le chah) 2015 (sous Hassan Rohani) O 99% 71% 55% 50,4% 17% 47,5 % de la population 93 % de ia population sont sont ont moins sont des des actifs sont musulmans citadins de 30 ans femmes des femmes 3e pays au + de 50 % 10,5 Les Iraniens sont perses et non arabes. Ils parlent le persan, langue monde des étudiants à millions d’origine indo-européenne, qui s’écrit néanmoins avec l’alphabet avec 233 695 l’université de diplômés, dont arabe depuis l’invasion de 637. ingénieurs en 2015 sont des femmes 60% de femmes

CONDITION DE LA FEMME EXÉCUTIONS BEAUTE Obligation de porter le voile et de se fP* personnes ont été exécu- rang mondial en termes de rhino- couvrir le corps depuis 1979. Si les Ira­ v 1 ! i 1 % [, a tées en 2015, principale- 4eplastie esthétique. niennes votent depuis 1963, elles subissent wâ ' V r ® J ment pour trafic de drogue. | A 0 concernant la chirurgie esthé- des lois discriminatoires en matière d’hé­ La trahison, l’espionnage, le meurtre, IU tique. Les Iraniennes sont férues ritage, d’indemnisation en cas d’homicide l’attaque à main armée, le viol, la sodo­ de rhinoplastie et d’injections de Botox ou de témoignage devant un tribunal. mie, l’adultère, la prostitution et l’aposta­ aux joues, au front ou aux lèvres. Mais un sie sont également passibles de la peine nombre croissant d’hommes se font dé­ 0 enfant par femme. C’est le taux de capitale. La République islamique d’Iran sormais également opérer le nez. 1 j O fécondité malgré une politique est le pays qui exécute le plus de mi­ gouvernementale nataliste. Il était de neurs au monde, avec 73 condamnations T 0 marché au monde pour la vente de 7 au début de la révolution. à mort entre 2005 et 2015. I cosmétiques.

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m ■ ■ de Mechhed, l’une des plus conservatrices du Le mariage n’était pas l’instauration du Velayat-e faqih (pouvoir pays, est devenue unbastion de la musique de rap un­ temporaire du Guide suprême). D’ailleurs, lorsqu’il était réfugié Il est possible, en derground en Iran! Que, dans un village éloigné de à Neauphle-le-Château, jamais Khomeyni ria utilisé Iran, de s’engager, la province d’Azerbaïdjan, 80 filles et garçons ont été devant un mollah, ce mot. Au contraire, la première Constitution éla­ récemment arrêtés parce qu’ils dansaient et buvaient pour une durée borée par l’ayatollah, lorsqu’il se trouvait en France, de l’alcool dans une soirée ! Que la ville sainte de Qom, provisoire allant de était calquée sur celle de la Ve République. deux jours avant la Saint-Valentin, était victime d’une 1 heure à 99 ans. Comment s’inscrivent les trois décennies de rupture de stock de cadeaux et de cartes ! Il y a à peine Mais cette République islamique dans l’histoire millénaire particularité de de l’Iran? quinze ans, j’aurais cru à de la science-fiction. l’islam chiite est très Malgré toutes les restrictions, l’Iran n’est-il pas mal vue par la La République islamique a provoqué la plus grande plus démocratique que la plupart des pays de la société iranienne, émigration de l’histoire de l’Iran. Jamais, depuis quatre région? qui y voit une forme mille ans, 10 % de la population n’était partie vivre à C’est vrai en ce qui concerne la société iranienne, pas de légalisation de la l’étranger. Mais le pays a également connu deux autres la République islamique. C’est cette société qui lutte prostitution. migrations sans précédent au cours du XXe siècle. pour la démocratie depuis plus de cent ans. C’est Tout d’abord, le déplacement des femmes à l’exté­ cette société qui a fait la révolution constitutionnelle rieur du foyer, qui est survenu au cours des cinquante en 1905, qui a élu démocratiquement le Premier dernières années. Ensuite, l’exode des populations ministre nationaliste Mossadegh dès 19 51. C’est cette des campagnes vers les villes, un processus qui, en société qui a obtenu le droit de vote et d’éligibilité Iran, s’est réalisé en quarante ans. D’un côté, la Répu­ pour les femmes en 1963. C’est elle encore qui a fait blique islamique est le résultat de certains de ces chan­ chuter en 1979 le chah, à la tête d’un des pouvoirs gements. De l’autre, elle s’est parfois dressée contre les plus puissants du Moyen-Orient. C’est cette so­ eux, comme pour les femmes. Mais elle n’a pas réussi. ciété enfin qui a soutenu les (réformateurs) Khatami, Les lois islamiques ne leur sont-elles pourtant Rafsandjani, puis Moussavi. Sur le plan démocra­ pas défavorables ? tique et de la société civile, les Iraniens riont aucun De Khomeyni à Khamenei, tout a été fait pour que équivalent dans la région, excepté peut-être les Turcs les Iraniennes restent à la maison, d’autant qu’il est et les Israéliens. Mais s’ils sont à l’origine de l’une extrêmement dur pour elles de se dresser contre une des plus importantes révolutions du XXe siècle, après loi fondée sur le Coran. Selon la Constitution ira­ les révolutions bolchevique et chinoise, leur but nienne, la vie d’une femme vaut moitiémoins ■■■

SEXE ET RENCONTRES - - --, H H H V : MARIAGE DIVORCE Les relations sexuelles sont officielle­ ÛZ C’est le taux record atteint en 2014. Le phé- Age minimum ment interdites avant le mariage, et les Jy I nomène est encore plus important dans les Hommes: 15 ans boîtes de nuit n’existent plus (elles étaient m m I / U grandes villes. A Téhéran, près d’un couple Femmes: 13 ans autorisées sous le chah). Pourtant, la. jeu­ sur trois se sépare. (moins si accord nesse iranienne drague beaucoup, dans la Le divorce est autorisé depuis 1967 pour les Iraniennes. du père et du juge) rue, les cafés, les cinémas, les fêtes privées Mais, contrairement à son mari, la femme doit motiver sa et sur les réseaux sociaux. Age moyen décision devant un juge, en prouvant que son conjoint la 28,1 ans pour les bat, a des problèmes psychologiques ou ne peut subvenir à Un rapport du Centre de recherche du Par­ hommes ses besoins. Autre motif de divorce en faveur de la femme, lement iranien soulignait en 2014 que 80 % 23,4 ans pour l’impossibilité pour le mari de payer sa dot, ce qui peut des lycéennes iraniennes avaient un petit les femmes même le conduire en prison. La garde des enfants de 7 ans ami et « même des contacts sexuels ». ou plus va automatiquement à l’homme.

[-CΠESEini------INTERNET ET MOBILES

Peine de mort, en cas de récidive. Ce n’est pas le m illi AIM d’lraniens utilisent l’application Telegram, qui n’est pas fil- cas de la transsexualité, qui est autorisée après L v IliüllfiJild trée par les autorités, contrairement à Facebook ou Twitter. que l’ayatollah Khomeyni a émis une fatwa (décret C 7 7 0 / de la population est connectée à Internet. L’Iran est le premier pays religieux) légalisant les opérations de changement J l j L /Oau Moyen-Orient, avec 46,8 millions d’internautes. de sexe pour « maladie ». Celles-ci sont même en partie financées par le gouvernement. Mais certains QC 0 / de la population iranienne possède un téléphone portable homosexuels se résignent à opter pour le bistouri O J / 0 et 51 % un smartphone. L’Internet 3G et 4G se développe rapidement. afin d’éviter la potence. Les Iraniens sont habitués à contourner la censure gouvernementale.

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des diplômés à l’université sont des femmes. Cette année, pour la première fois de l’histoire de l’édition en Iran, il y a plus d’auteurs femmes que d’hommes ! Et la loi sur la responsabilité civile vient de changer en faveur des Iraniennes ! Désormais, en cas d’acci­ dent de la route, les assurances sont tenues de rem­ bourser la même somme, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. C’est considérable ! Donc, si on peut changer la loi du Coran, on peut tout changer. Comment expliquez-vous cette dichotomie entre population et pouvoir? Ce n’est pas la première fois que le peuple iranien at­ tire lentement vers lui un pouvoir dominant. Lorsque les Arabes ont envahi l’Iran il y a quatorze siècles, les Iraniens ont d’abord lutté pendant trois cents ans, avant de modifier leur stratégie : il s’agissait alors de changer l’islam de l’intérieur. Le Français Henry Cor­ bin a parfaitement décrit leurs efforts pour intégrer des rituels zoroastriens préislamiques à cette reli­ gion (le chiisme est considéré comme une variante ■■■ que celle d’un homme. Les postes les plus im­ Printemps iranien. iranienne de l’islam). Les Iraniens ont reproduit le portants du pays leur sont interdits. L’âge minimal Téhéran au mois de même plan après les invasions mongole ( 1219) et sé- pour convoler a été abaissé à 9 ans. Tout a été mis en mars. Un groupe de févide (1501). Aujourd’hui, de la même manière, ils œuvre pour que le droit au divorce soit l’apanage des rock se produit dans la choisissent une autre voie que la lutte violente pour hommes. Mais les Iraniennes n’ont pas accepté tout rue, comme dans se révolter. Ils ont compris ce que disait Foucault. cela. Elles ont une tradition historique de lutte pour n’importe quelle ville Que la puissance se joue au jour le jour. Regardez la leurs droits. Imaginez, il y a cent ans, l’Iran possédait occidentale. vie quotidienne des Iraniens, elle n’a rien à voir avec déjà un magazine féminin ! Sous la pression des Ira­ le pouvoir, croulant et masculin, de la République niennes, l’âge du mariage a été relevé à 13 ans. Et au­ islamique. C’est un véritable signe de la maturité jourd’hui, l’âge réel moyen est de 24 ans. La majorité politique de ce peuple ■ propos recueillis par armin arefi

ECONOMIE: CE QUE PESE L’IRAN Réserves PETROLE Production Réserves GAZ Production prouvées par jour prouvées par jour 175,4 3,2 34 000 473,9 milliards de barils millions de barils milliards de m! millions de m! 350 dollars C’est le salaire moyen iranien. Celui d’un Soit 4 % Soit 18 % Soit 5 % de enseignant est de de ia production des réserves la production 300 dollars. mondiale mondiales mondiale en 2016 f t fin 2015 fin 2015

En 2005, Richesse nationale Croissance Emploi Inflation Ahmadinejad PIB par habitant*, en dollars Evolution du PIB, Chômage, en % de Croissance des prix est élu. En 2013, constants de 2000 en % la main-d'œuvre totale à la consommation, en % 551 ,m illia r d s le réformateur d e d o lla r s , dont Rohani lui succède. La chute du 32 m illiards 17 000 prix du pétrole d ’a v o ir s bloqués a impacté 4,3 5 En 2006, début des la croissance dans les banques sanctions contre internationales. l’Iran en raison de C’est ce que doit son programme empocher la nucléaire. 15 000 République islamique du fait de la levée Par ailleurs, le prix 14452$ des sanctions après du baril a fortement la mise en œuvre chuté de mars 2012 le 16 janvier (94,20 €) à avril 13 000 - i de l’accord sur 2016 (33,64 €). 2005 2014 2015 2016 2005 2010 2016 2005 2010 2016 Prévision Prévision Prévision le nucléaire iranien.

* Avec correction de la parité de pouvoir d’achat. Sources : FMI (décembre 2015), BP Statistical Review of World Energy (juin 2015), ministère iranien du Pétrole (mars 2016), AFP. Trésor américain, Banque centrale iranienne. <

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~ BRUCKNER LES VERTUS DE L’ARGENT Le Point Le Point 7 avri| 2016 n ° 2274 Quand la révolution dévore les enfants de Khomeyni

Réformateur. Ils sont accueillis par le portrait Héritage. Hassan Qom, où son grand-père avait un géant de l’ayatollah Khomeyni, le Khomeyni (à g., temps promis de s’exiler, avant Hassan, petit-fils fondateur de la République isla­ au centre et à dr.), le de s’emparer du pouvoir en 1979. du fondateur mique, tout sourire, et celui de petit-fils de l’ayatollah A43 ans, ce hojatoleslam (religieux l’actuel Guide suprême, l’ayatol­ Khomeyni, accompa­ de rang intermédiaire) y enseigne de la République lah Khamenei, plus pensif. Ce soir gné de son fils, Ahmad, aujourd’hui. «Ses cours sont tou­ là, un j eune mollah au turban noir, 18 ans (au centre jours très prise's, avec 300 élèves qui islamique, est dans la marque des descendants du Pro­ et à dr.). y assistent en moyenne», assure son le collimateur des phète, fait son entrée. Calme et ami Javad Emam, un homme po­ souriant, son visage rond ceint litique réformateur. Outre son conservateurs. d’une courte barbe noire, Hassan nom, c’est surtout la modernité Khomeyni, le petit-fils de l’ayatol­ de son enseignement qui séduit. lah le plus connu au monde, prend «S’il a toutes les apparences du reli­ DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À TÉHÉRAN, la direction de la prière devant des gieux, il n’est pas obtus, poursuit ARMINAREFi centaines de fidèles. son ami. Il ne se référé pas qu’aux ’imposant dôme doré triomphe Derrière lui, un énorme mau­ sciences religieuses, mais utilise aussi dans le sud, aride et populaire, solée recouvert de feuilles d’or l’anglais, l’économie, ou les sciences de Téhéran. Protégé par quatre abrite deux sépultures. Celle de sociales. Il attire les jeunes en trai­ L tant des questions d’actualité et en minarets tutoyant le ciel pollué son père côtoie le tombeau, mo­ de la capitale, il est visible numental, de son grand-père. De­ intégrant les nouvelles technologies. » jusqu’aux monts enneigés de puis 1995, c’est lui le gardien du l’Elbourz. Posés sur des dalles de temple. Des 15 petits-fils de l’aya­ Ronaldinho. Vêtus de la robe marbre, une succession de tapis tollah qui a fait tomber le chah, de mollah, ses élèves utilisent les persans indiquent le chemin aux Hassan était sans doute le préféré. réseaux sociaux pendant ses cours, «sœurs» et aux «hommes» qui Il a suivi vingt années d’études malgré leur interdiction par les empruntent une entrée distincte. religieuses dans la ville sainte de autorités islamiques. «Il nous au­ torise à poser toutes les questions li­ brement», nous confie l’un d’entre « Dans ses cours, Hassan attire les jeunes eux. Cette ouverture d’esprit, Has­ san Khomeyni la doit, au dire de en traitant des questions d’actualité et en ses amis, à sa curiosité insatiable. «Enparallèle de ses études religieuses, intégrant les nouvelles technologies. » Un ami il s’est penché sur des domaines aussi

97 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti EN COUVERTURE Un système politique complexe

GUIDE SUPRÊME A le dernier mot sur toutes les décisions de l'Etat (armée, police, médias...)

Ali Khamenei -NOMME-

------CONTRÔLE;— ------

ASSEMBLEE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DES EXPERTS ISLAMIQUE D’IRAN NOMME LES 6 RELIGIEUX NOMME ET RÉVOQUE NOMME

Président : Hassan Rohani Mohammad Yazdi CONSEIL DES GARDIENS CONSEIL DE DISCERNEMENT CHEF religieux élus élu pour DE LA CONSTITUTION Arbitre les conflits entre DU POUVOIR pour huit ans quatre ans & Approuve ou rejette le Parlement et le Conseil des gardiens JUDICIAIRE les candidatures aux élections de la Constitution Repose sur la charia NOMME Président : \ Président: ÂO\\ l Ahmad Jannati ftiU - 1 Akbar Hathemi I b 1 GOUVERNEMENT 6 religieux et W S y - ' m Rafsandjani W L À m < Æ *06 juristes ▼ 51 membres W F / ÉLIT 18 ministres Sadegh Larijani APPROUVE OU S'OPPOSE

APPROUVE OU REFUSE I PEUPLE PARLEMENT (MAJLIS) LOIS

Garant du Garant du ------VOTE------Institutions -ÉLIT- caractère caractère élues Electeurs (hommes (£r)Président : Ali Larijani islamique républicain ou femmes) de 290 membres élus 18 ans et plus pour quatre ans

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dans la rue pour protester contre la réélection controversée à la pré­ sidence de l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, plu­ sieurs de ses proches ont été arrê­ tés. Mais iln’arien dit. En revanche, en coulisses, le petit-fils Khomeyni s’est agité pour obtenir leur libé­ Rupture. A la fin des ration. Il a chargé ses deux frères années 70, le jeune cadets de rendre visite aux déte­ Hassan embrasse la nus libérés. Une ligne rouge, aux main de son grand- yeux des ultraconservateurs, qui père, l'ayatollah voient Hassan Khomeyni comme Khomeyni, au côté de un soutien du «mouvement de sé­ son père Ahmad. Près dition» contre la République isla­ de quarante ans plus m ique. «Hassan n’est pas un tard, il entend trans­ Khomeyni mais un Moussavi [nom mettre ses valeurs. du leader de l’opposition, NDLR) et il va bientôt avoir de sérieux pro­ blèmes », souffle un ancien respon­ sable conservateur. «Dans toute révolution, certains restent en travers du chemin», confie, prudent, le conservateur Hamid Reza Taraghi. Vingt ans après la mort de l’ayatollah Khomeyni, le culte de la personnalité du fondateur de « Hassan n’est pas un Khomeyni mais la République islamique reste tou­ un Moussavi, il va bientôt avoir de sérieux jours aussi vivace. Mais son des­ cendant est aujourd’hui un problèmes.» Un ex-responsable conservateur pestiféré pour les conservateurs, qui tirent les ficelles du pouvoir. En juin 2010, un an après le m ou­ iranienne, qui l’a poussé à se pré­ prononcer. En République islamique, vement vert, alors qu’il pronon­ senter à l’Assemblée des experts, les enfants des responsables ne sont çait un discours en direct du organe de 88 religieux chargés de pas au-dessus des lois. » mausolée de son grand-père, Has­ nommer le prochain Guide su­ Le mollah éclairé est-il au­ san Khomeyni a été interrompu prême. « Une tromperie», s’insurge jourd’hui condamné à délaisser la par les sifflets incessants des sup­ le conservateur Hamid-Reza Tara­ politique et à se retirer définitive­ porters d’Ahmadinejad, le pré­ ghi. «Hassan Khomeyni est beau­ ment à Qom? Tant s’en faut, es­ sident ultraconservateur de coup trop jeune. Certains l’ont grandi time le député «conservateur l’époque. Fait unique, c’était la inutilement pour utiliser son nom, modéré» Ali Motahari. «Les dis­ première fois en Iran qu’un alors qu’il a desfaiblesses en lui et ne qualifications du Conseil des gardiens Khomeyni était ainsi chahuté en possède aucun statut particulier en sont si nombreuses que celui-ci a perdu public. Sa (timide) revanche, le Iran. Or, lorsque l’on cueille un fruit sa légitimité passée», ose ce fils de petit-fils la prendra quelques mois qui n’est pas mûr, on ne peut plus le l’ayatollah Motahari, un ancien plus tard, à sa façon. Lors de la vi­ Relève. Ahmad, le fils manger.» compagnon de route de l’imam site de Mahmoud Ahmadinejad de Hassan, étudiant en Le petit-fils Khomeyni a pour­ Khomeyni. A l’inverse, ceux qui sont au mausolée de son grand-père, théologie. Surnommé tant été dévoré par le régime de aujourd’hui éliminés ne perdent pas il ne se déplacera pas. le Justin Bieber iranien, son grand-père en février. Le leur légitimité auprès du peuple. » En il fait déjà parler de lui. Conseil des gardiens de la Consti­ attendant, c’est l’arrière-petit-fils Instagram. Six ans plus tard, tution a pointé son refus de par­ de l’ayatollah Khomeyni (le fils alors que le nouveau président Ro- ticiper à l’exam en d’entrée à de Hassan), un étudiant en théo­ hani est un « modéré », et qui plus l’Assemblée des experts, prouvant logie de 18 ans, qui fait parler de est son allié, Hassan Khomeyni sa science religieuse, alors même lui... Sur sa page Instagram, le site n’est plus sifflé. Dans les rues de que celle-ci avait été confirmée préféré de la jeunesse iranienne, Téhéran, son portrait fleurit sur par plusieurs marjah (plus hautes Ahmad a délaissé sa robe de mol­ les nombreuses affiches de cam­ autorités religieuses de l’islam lah pour un ensemble baskets- pagne, où on l’aperçoit prier der­ chiite). «Il ne s’agit nullement d’une jean-sweat à capuche Nike. « Tout rière le Guide suprême, l’ayatollah disqualification, souligne Hamid le monde sait pourquoi [mon père] a Khamenei, le président, Hassan Reza Taraghi. Seyed Hassan été disqualifié», poste celui dont les < Rohani, et l’ancien président Ha­ Khomeyni n’ayant pas daigné pas­ selfies lui valent des milliers de ll chemi Rafsandjani. C’est ce der­ ser l’examen d’entrée, le Conseil des « likes » et le surnom de Justin I nier, vieux briscard de la politique gardiens n’a même pas pu se Bieber iranien ■

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Le Point 7 avri| 2016 n° 2 2 7 4

Téhéran. Cette passerelle e drapeau noir du deuil, enhom- est devenue mage à Fatemeh Zahra, fille du L Prophète, flotte au-dessus de le symbole l’autoroute Modarres, qui traverse la mégalopole iranienne de 15 mil­ du « printemps » lions d’âmes. Voilà une heure que iranien. Reportage. les véhicules font du sur-place, provoquant un épais nuage de fu­ mée qui obstrue la vue sur les monts hauts de 4 000 mètres. Seul DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL, ARMIN AREFI passe-temps pour les automobi­ listes, l’étonnant spectacle offert par le pont Tabiat («Nature»), géant de fer de 270 mètres de lon­ gueur suspendu 3 0 mètres au-des­ Tabiat, le pont de sus du trafic. Inauguré en 2014, sous les sanctions internationales, il relie le parc Ab-o Atash (« de l’Eau et du Feu») au parc Taleghani. C’est aujourd’hui le plus grand tous les désirs pont piéton de Téhéran. «Il a été construit pour que la population s’y arrête etfasse une pause, alors que la ville a été davantage conçue pour les voitures», explique Leila Ara- ghian, son architecte, une Ira nienne de 32 ans. Des gens de toute la capitale s’y retrouvent, du nord, aisé, jusqu’au sud, plus populaire. Et il y a foule en ce jeudi après-midi, veille de week-end en Iran. Des lions persans de pierre assurent la garde des lieux, alors que l’agent affecté à la sécurité semble distrait par les va- et-vient incessants. Une passerelle en bois s’enfonce jusqu’au cœur du premier étage de l’édifice. Le jeune Mohsen jaillit. Coiffé à la Cristiano Ronaldo, ce Téhéranais « fashi on » de r 7 ans, jean, baskets et sweat à capuche, vient de repé­ rer deux « bombes iraniennes » au maquillage appuyé. « je les ai vues à la station de métro. Elles prenaient un selfie, je me suis moqué d’elles et on a rigolé», explique-t-il. Moshen a usé d’un « ticket», comprenez une blague, visant à faire rire ses cibles, pour mieux les attirer. Depuis, il ne les lâche plus et compte bien les ferrer. Foulard islamique tom­ bant, elles laissent dépasser leurs mèches rebelles, manteau serré à souhait jusqu’à la taille et jupe en résille tombant sur leur jean. Mains dans les poches, l’adolescent se porte à leur hauteur et leur glisse un mot doux à l’oreille. Mais ■ ■ ■ Pionnière. Leila Araghian, l’architecte de 32 ans à l’origine du pont Tabiat.

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EN COUVERTURE

■ ■ ■ les jeunes filles accélèrent la pénombre est appréciée... de plus belle sans se retourner. «Les couples aiment les endroits «Elles me provoquent, s’im pa­ sombres en Iran», sourit Hamed, tiente-t-il. fe vais les ramener chez moi bijoutier de 2 8 ans à la petite barbe quand mes parents ne seront pas là. » noire de hipster. Mais il se reprend, Ce sera peine perdue. Le jeune Ira­ plus amer : « Vous savez, il n’y a pas nien doit s’avouer vaincu. Il dégaine beaucoup de loisirs en Iran. »Le jeune alors son portable pour se connec­ homme ajoute une nouvelle ter sur Instagram, le réseau social couche de ketchup sur la pizza au prisé par la jeunesse et autorisé par pesto qu’il déguste avec safiancée, la République islamique. Tanaz, une artiste de 26 ans. Situé Au troisième étage du pont au deuxième étage du pont Tabiat, Tabiat, nombre de jeunes - surtout le fast-food fait à la fois office de des filles - s’adonnent au selfie, McDonald’s, de KFC et de parfois même en ayant ôté leur Pizza Hut! L’addition sera salée: foulard, sans que les quelques Mégalopole sa m ain à ses parents. Pour Pa­ 20 euros les pizzas, alors que le sa­ agents présents y trouvent à re­ Capitale de l’Iran rastou, c’est la seule possibilité de laire moyen n’est que de 350 eu­ dire. Les passerelles s’entrelacent depuis 1796, sortir du cocon familial. Impos­ ros... Mais c’est sans doute le prix Téhéran recense et mènent désormais à une plate­ sible pour ses parents d’imaginer de la tranquillité. Les portraits des aujourd’hui 15 mil­ forme ronde qui domine la struc­ lions d’habitants. la laisser habiter seule à Téhéran. ayatollahs Khomeyni et Khame­ ture. Trois jeunes femmes en La ville rassemble Et cela est valable pour la grande nei trônent au-dessus de la venti­ tchador noir contemplent leurs les lieux les plus majorité des Iraniennes céliba­ lation. Cachée derrière un poteau, compatriotes. Voici l’autre Iran, emblématiques de taires, y compris les plus modernes. l’affiche rappelant l’obligation de conservateur, tout aussi réel que la République isla­ « Une femme est le miroir de sa respecter le voile islamique semble mique. De l’ex am­ celui de Mohsen. Et gare à qui­ bassade américaine, famille», explique Parastou avec un appartenir au passé. conque ose leur sortir un ticket. où 52 diplomates grand sourire. Mais les temps «La liberté', c’est d’être en sécurité ont été pris en otage changent. Désormais, «ce sont « Je pourrais vous fouetter ». dans son pays. C ’est ne pas ennuyer pendant 444 jours les jeunes femmes qui choisissent leur «L’Iran a changé, assure Tanaz, dont les autres. Si jamais quelqu ’un me de­ en 1979, à l’univer­ mari, et les parents ne font qu’aider», le foulard n’est plus qu’un châle en sité de Téhéran, mande mon numéro de téléphone, je assure-t-elle. A l’entendre, certains laine allant à ravir avec son chemi­ théâtre de la prière prends mon sac et l’abats sur sa tête, du vendredi, où autoriseraient même leur fille sier beige. Je ne vois plus de police des prévient Parastou, une étudiante les ayatollahs les à contracter avec le futur époux un mœurs. Et les jeunes ont appris à tenir en religion de 2 2 ans à l’université plus influents du « mariage temporaire » de quelques tête à leurs parents. Les miens me Alzahra. La pire chose pour une pays prononcent semaines, une spécificité de l’islam laissentsortirtardlesoir. »Sonfiancé, femme en tchador est qu’un homme leurs diatribes chiite, pour mieux se connaître... Hamed, se remémore ainsi une antioccidentales. la reluque. » La jeune Iranienne n’en En passant par Son homme idéal? Un bon carac­ scène incroyable. Il a récemment demeure pas moins coquette. Son la funeste prison tère, une pratique de la prière et été arrêté en voiture par des bassi- voile intégral noir cache un petit d’Evin, où sont une bonne situation financière. «Ll djis, miliciens chargés de faire res­ foulard argenté assorti àsesboucles enfermés les oppo­ est difficile pour une fille de songer me­ pecter l’ordre moral (en 2009, ces d’oreilles et son vernis à ongles. sants politiques. ner une vie plus modeste que pendant derniers étaient les principaux ar­ « J’ai beaucoup de prétendants, mais sa jeunesse », confesse-t-elle. Malgré tisans de la répression du mouve­ on ne trouve pas beaucoup de bons des traditions toujours profondé­ ment vert anti-Ahmadinejad). Or garçons ici», soupire-t-elle en évo­ ment ancrées, Parastou se connecte il rentrait d’une soirée... alcoolisée. quant le khastegaari. Selon cette toutes les cinq minutes sur son « “Je pourrais vous fouetter pour cela, tradition encore en vigueur dans compte Instagram et sur la messa­ mais je sais bien que vous recommen­ de nombreux foyers iraniens, c’est gerie en ligne Telegram, qui compte cerez”, m’a alors dit l’un d’eux. Et ils l’homme qui doit se présenter au 20 millions d’utilisateurs en Iran. m’ont laissé partir! Vous imaginez ? domicile de la femme, qu’il connaît Bien qu’islamique, son université Jepensequelepouvoirveutaujourd’hui souvent à peine, pour demander lui permet tout autant de multi­ calmer lepeupleetlui redonner espoir. » plier les contacts avec le sexe op­ Ensemble depuis un an et demi, les posé. Mais elle le jure : « Jamaisje ne deux amoureux se sont fiancés il y piétinerai ma fierté pour choisir a un mois. Le couple n’a rien à en­ Cachée derrière un poteau, quelqu’un. C’est lui qui devra venir vier à l’Occident. «On sortait sans vers moi.» aucun problème, confie Hamed. On l’affiche rappelant Les passerelles en bois ont pris nepouvaitjustepasallerà l’hôtel, alors l’obligation de respecter une couleur de bronze. La nuit est on partait pour Shomal, dans le nord tombée sur le pont, illuminé par du pays, au bord de la mer Caspienne. » le voile islamique semble des néons or et bleu. La structure En 2009, Hamed et Tanaz son­ se fond dans l’obscurité du parc geaient pourtant sérieusement à appartenir au passé. Taleghani, une forêt miniature où quitter leur pays, comme nombre

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Fast-food. Le deuxième étage du pont Tabiat abrite des restaurants. A 20 euros la pizza, l’addition est salée pour les salaires iraniens, dont la moyenne avoisine 350 euros.

dans la capitale. Comme lui, ses deux amis, Bahman, employé dans une usine de chaussures, et Mah­ moud, agent de propreté, ont dû arrêter leurs études très tôt afin de subvenir aux besoins de leur fa­ mille. «Mon problème est qu’avec 315 euros par mois je dépense plus que ce que je gagne, avoue Bahman, teint mat et cheveux rasés. Lefossé entre classes sociales est criant. Mon obsession, c’est d’avoir du pain le soir à la maison. Alors, les loisirs... » Quant au mariage, les trois jeunes n’y pensent guère : ils n’en ont tout simplement pas les moyens. En Iran, lorsqu’un « homme prend femme», c’est à lui de se charger des dépenses du foyer. Depuis l’ag­ gravation de la situation écono­ mique, les Iraniens se marient moins. Et pourquoi s’embêter avec une épouse quand on peut avoir une myriade de petites amies en même temps?

Drague. Deux jeunes femmes, auxlongscheveuxd’ébène,croisent bientôtles trois amis. Etleur jettent un regard perçant. Bahman se pré­ cipite vers elles. « Queje dévore votre de leurs amis, dans l’espoir d’une sur un chemin éclairé en dalles de Foule. Plus qu’un foie tout cru », ose-t-il. Les deux filles vie plus douce. Mais cette envie a pierre. « Je suis ton serviteur, Dadash simple passage, le pont pouffent, et acceptent de prendre disparu. «Les jeunes ne pensent plus [mon frère] !» se lancent-ils mu­ Tabiat est devenu son numéro: «Regardez, tout le à la politique. Ils ont compris en tuellement en signe d’amitié pro­ un but de promenade monde drague! pointe son copain 2009 que ce régime allait rester, lance fonde. En dépit du froid, ils ne pour tous les habitants Ali. Dans quelques années, ce sera la Hamed, la mort dans l’âme. Ceux portent qu’un simple pull, ce qui de Téhéran. Turquie, ici! Un pays islamique où qui ne sont pas contents s’en vont, les leur vaut les moqueries de certains tout le monde sera libre. Un pays où autres essaient de vivre leur vie du passants. Eux n’ont pas été invités régnera la dépravation. » Les mines mieux qu’ils peuvent.» aux fêtes privées organisées ce soir se referment. La politique? Ces Une foule esttoujours amassée dans le nord de Téhéran, où alcool, jeunes s’en moquent, et peu im­ à l’entrée du pont, au pied du parc décolleté et drogues sont l’ordi­ porte que les dirigeants iraniens Ab-o Atash. Inauguré en 2009, il naire. Ils viennent du quartier po­ soient réformateurs ou conserva­ doit son nom à ses fontaines et ses pulaire de Shabdolazim, dans le teurs, eux n’ont pas vu de diffé­ flammes de 6 mètres crachées par sud de la mégalopole, d’où ils ar­ rence dans leur assiette. En une demi-douzaine de tourelles. rivent en métro. «L’Iranestunpays revanche, ces enfants du sud de Té­ 1 Véritable labyrinthe de curiosités, fantastique, qui propose tous les loi­ héran affirment être profondément S lejardinrenfermeunemini-Géode, sirs que vous souhaitez... à condition attachés aux valeurs de la Répu­ ~j un petit pont suspendu ainsi qu’un d’être riche », ricane Ali, solide gail­ blique islamique. «Si laRépublique g amphithéâtre. L’envoûtante mé- lard de 23 ans. Originaire de Zan- perdait son coté islamique, le pays som 2 lodie d’une guitare espagnole jan (ouest), il a quitté l’école dès brerait, assure Bahman, qui se dit S s’échappe à présent des haut- l’âge de 17 ans pour aider son père, pourtant peu religieux. Regardez I parleurs. Trois jeunes à la dé- agriculteur. Désormais sans em­ tous nos voisins. Au moins, enlran, le < marche chaloupée déambulent ploi, il vient de poser ses bagages peuple vit en sécurité. » m

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