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la première revue de grand ime du cinéma français

Avril 1929 Prix : 5 francs Quatre scènes de

JEANNE D'ARC

Scénario de J. J. Frappa

Mise en scène de M. de GASTYNE

avec SIMONE GÉNEVOIS

FILM PATHÉ-NATAN

AUBERT-ÉDITION

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\' Cl ©H FR A présentent au Rlalto-(|^ma une partie de leur production entièrement terrée pour la saison 1929-1930

Dompanl avec la tradition ces présentations ^cietnenl corporatives sent organisées le 'Mardi matin, pour les Membres de la Presse, ^^everedi matin, peur Messieurs les 'Directeurs

Mercredi 10 Avril Mercredi 8 Mai CONCHITA MONTENEGRO et RAYMOND DESTAC dans CARMEN BONI dans ILÂIFI &le pantin Mise en scène de Jacaues de Baroncelli SCAIMIPOL© d'après l'ouvrage de Pierre Louys et Pierre Frondaïe Mise en scène d'Auguste Genina d'après l'œuvre de Darïo Nicodémi Mercredi 17 Avril

DOLLY DAVIS et ANDRE ROANNE Mercredi 15 Mai dans LÀ FI py voisin M A D Y CHRISTIANS et DIANA KARENNE Scénario et réalisation de J. de Baroncelli avec SUZY PIERSON et FERNAND FABRE dans

RAYMOND DESTAC A P A dans L'AIMBASSAPEUP

LÀ PEWANCIHIE Mise en scène de Fritz Wendhausen py MÀypflir Mise en scène de René Leprince D'après le scénario de J. L. Bouauef Mercredi 22 Mai avec JACKIE MONNIER et RENÉ FERTE SUZY VERNON

Mercredi 24 Avril dans ANDRÉ ROANNE PAPIS CIPLS dans Scénario et réalisation d'Henry Roussell LE DANSEUR BNCONNy avec Mise en scène de René Barberis DANIELLE PAROLA. ESTER KISS. d'après la comédie de Tristan Bernard JEANNE MARIE-LAURENT, FERNAND FABRE avec VERA FLORY et ANDRÉ NICOLLE CYRILL de RAMSAY M. B FILM présente le Mardi 16 Avril à 2 heures 30 au Casino de Paris

LE PLUS GRAND SUCCES DU GENRE NEW-YORK

Pion Coeur P^ris. le 26 Novembre 1928.

Monsieur SCHMITZ. Maison KODAK 17 rue François 1er est un Jazz-Band PARIS.

Cher Monsieur Schmitz,

Je vous serais très ohligé de bien vouloir me réserver pour la -Production que je commencerai en courant Janvier prochain, le même stock de pellicule négative PANCHROMATIQUE KODAK que j'ai employé pour l'exécution de mon dernier film, •LA POSSESSION" d'Henri Bataille.

Il m'est agréable de rendre hommage aux qualltéB merveilleuses et multiples de la pellicule PANCHRO, dont les mérites sont au-dessus de tout éloge. C'est grâce aux résultats obtenus par la sensibilité extraordinaire de la PANCHRO, qui réagit aux moindres sources lumineuses, que les As de la manivelle : Agnel, Burel, Ventimlglla, Weitzenberg, ont obtenu les merveilleux clichés et les effets photographiques de : "La FEMME NUE", Une ...doublée "MORGANE la SIRENE", "La DANSEUSE ORCHIDEE", "LA POSSESSION' J'affirme que l'emploi de la PELLICULE PANCHROMATIQUE KODAK décuple de 100 % la qualité photographique d'un film.

Veuillez agréer, cher Monsieur Schmitz, l'assurance plaisante d'un de nies meilleurs sentiments.

fantaisie drame

moderne... émouvant La Négative Panchro N° 2 Eastman

Ltya Mara et Alfred Abel dans Mon Coeur est un Jazz-Band C'est le dernier mot du progrès La toute dernière création de 39, Avenue Montaigne LYA MARA Kodak-Pathé S. A. F et 17, Rue François I"r.

M. B FILM, 64, Rue Pierre-Charron, 64, Paris Téléph. : Elysées 93-15, 93-16 Télégr. : Emebefilm-86-Paris La première revue de grand luxe du cinéma français

Courrier des studios, Les mois qui luenl,

par F. Mazeline. par Edmond Epardaud. L'état du cinéma européen, Libres Propos, par F. Mazeline.

par Les Quatre. Les films présentés,

La musique au cinéma, par Pierre Heuzé.

par Henri François. Tempête sur l'Asie. Voici les beaux mois du printemps et de briller dans les fêtes et les réunions l'été qui vous ouvrent les perspectives des mondaines de l'été. Femmes abstraites, Les débuts de Marc Deslhy, grandes randonnées. Vous trouverez toutes ces par qualités harmo¬ Michel Gorelof. nouvelle par Jean Andrieu. Il vous faut une voiture qui puisse parcourir nieusement réunies dans les six cylindres rapidement les grandes distances, en vous Renault MON ASTELLAet VIVASTELLA, donnant toutes les garanties de Quelques grands films Paramounl. Echos et Informations. sécurité, de différant par la puissance de leur moteur et confort et d'agrément qu'un automobiliste par les dimensions de leur carrosserie, averti est en droit Nouvelles de l'Etranger. d'exiger d'un véhicule mais également confortables, fabriquées La nouvelle production Franco-Film. moderne. Il faut aussi que votre avec le voiture, par même souci de la perfection et per¬ sa maniabilité, par sa souplesse, vous per¬ mettant, par leur moteur nerveux, mette de par leur goûter tout le charme des direction petites parfaitement douce, par leur routes et la douceur de flâner dans les coins suspension irréprochable, par leur servo¬ ABONNEMENTS : pittoresques. Il faut enfin que votre REVUE MENSUELLE voiture, frein inégalé, de se jouer des difficultés élégante et luxueuse, vous an : permette de et des longueurs de la route. France, un 50 francs. 3e Année Etranger, un an : 85 francs.

Prix du numéro : 5 fr. Avril 1929 -- N° 21

Directeur - Rédacteur en Chef : Edmond ÉPARDAUD

Direction artistique : RENAULT Henri FRANÇOIS RENAULT, 53, Champs-Élysées, PARIS et BILLANCOURT (Seine) "" Fondateurs : Henri François, Pierre Weill et Edmond Epardaud

Editions Henri FRANÇOIS : 9, Avenue de Taillebourg, Paris (11') — Tél. : Diderot 38-59 et 43-59 (MOTS @U0 TU LIBRES PROPOS

N parle beaucoup d'avant-garde dans le cinéma. On Nous avons La critique théâtrale parisienne était conviée ces jours-ci plusieurs fois parlé, avec tous nos confrères, du en parle sans trop savoir ce que c'est. Pour les édi¬ « scandale des présentations ». Il nous faut reconnaître aujour¬ à juger une nouvelle pièce, Débauche. Nous n'avons pas vu teurs timorés et les exploitants attachés aux vieilles d'hui que Débauche, qui est peut-être un chef-d'œuvre. Quant au sujet, quelque chose de décent pouvait être réalisé à la satisfaction de tous. formules, l'avant-garde comprend tout ce qui n'est pas le simple résumé des journaux nous prouve que le titre la production en série, les films apportant soit des est vous pas surabondamment justifié. Et nous ne conseillons L'autre jour, une présentation sensationnelle (elles le sont idées neuves soit une technique originale. Pour les d'y mener vos filles 1 toutes) conviait les « ayants droit » au théâtre des Champs- jeunes esthètes qui promènent leur désoeuvrement des Les détracteurs de l'art must n'en continueront pas moins à Elysées. Ursulines au Studio 28, l'avant-garde est quelque prétendre que le cinéma est l'école du vice. Comment pour¬ Cette salle passe pour avoir le secret des bousculades homé¬ chose de rait-il, le pauvre, concurrencer le théâtre sur ce point ? Car beaucoup plus hermétique et ésotérique. Les riques. Or, quelle ne fut pas la stupéfaction des invités en arri¬ élucubrations visuelles, souvent amusantes et ingénieuses, de Man Ray en voyez-vous la situation d'un metteur en scène qui viendrait avec vant avenue Montaigne ! Les portes largement ouvertes vous un film intitulé Débauche ? La censure commencerait, avant sont l'expression la plus pure. laissaient passer sans dommages pour vos membres ou vos vête¬ toute vision, par supprimer le titre. Et si le film allait aussi loin ments. Plus de nez contusionnés, plus Il faut reconnaître que les seconds définissent mieux que de chapeaux enfoncés, les premiers. dans la peinture de certaines mœurs modernes que la pièce sus¬ Le terme plus de boutons arrachés ! Des contrôleurs amènes vous indi¬ d'avant-garde, au cinéma comme au théâtre, en poésie, en pein¬ nommée, elle n'hésiterait pas une opposer son seconde à plus quaient dès l'entrée, et selon la nature des cartes présentées, ture ou en musique, doit être réservé aux tendances extrêmes, aux sollici¬ formel veto. les places qui vous étaient destinées. Ne vous offraient-ils pas tations audacieuses et outrageantes de l'avenir. même, avec le plus aimable sourire, les scénarios des films Ce n'est d'ailleurs pas de cette conception rationnelle, et qui a sa place, que vous alliez voir ! de l'avant-garde cinématographique que je veux parler, mais l'autre, de Adorable courtoisie, miraculeuse organisation. Il n'y eut de cette conception qui fausse toute notion et fait de la saine normalité plus ce jour-là, grâce à la bonne volonté et à l'esprit de décision des une monstruosité, une tare, une catastrophe. Tout Bataille y passera ! dirigeants de la Sofar, ni tués ni blessés. Les journalistes et Il est entendu que tous les films qui s'efforcent de ne pas ressembler les directeurs purent faire leur travail sans être obligés de C'est de la folie. Coup sur coup nos réalisateurs, gent mou¬ aux autres et qui nous se boxer entre eux. apportent la joie d'une idée ou le simple attrait d'une tonnière par excellence, nous ont donné La Femme nue, La invention technique doivent être classés dans « l'avant-garde ». Un film Possession, La Marche Nuptiale, Maman Colibri. D'autres C'était bien la première fois depuis les temps paisibles et qui ne se termine pas par un mariage, qui ne comporte ni salon bourgeois, annoncent Le Phalène, Potiche. bénis de la Mutualité, que pareille aubaine leur arrivait ! ni dancing, ni coulisses de music-hall, est déjà bien près de l'avant-garde. Les œuvres complètes, quoi ! Et si l'on songe que tout ce Gageons qu'ils en apprécièrent d'autant mieux les films qu'on Mais méfiez-vous tout à fait de la production horrifiante et dangereuse où théâtre est périmé, que ces pièces fallacieuses et prétentieuses leur offrit dans le calme d'une salle rassérénée ! le a osé un réalisateur mettre peu de sa personnalité et quelques soucis d'art. ne trouvent plus asile que sur les planches des théâtres de loin¬ taines on avouer que Immédiatement, on reléguera le film maudit dans le lazaret où la mort sous-préfectures, doit le cinéma est bien * ± & en retard sur les événements. sans phrase et ignominieuse le punira bientôt de sa témérité. Je parle naturellement des films français. Car pour les autres, qu'ils Les mêmes metteurs en scène qui ont juré de mettre tout La musique est à l'ordre du jour à l'écran. soient en américains, allemands, Scandinaves, russes ou japonais, les mots n'ont Bataille images sont pleins de mépris pour le film parlant. Mais plus le même sens et les juges n'ont plus la même justice. que nous font-ils, sinon du théâtre où les paroles sont La Symphonie Pathétique et La Valse de l'Adieu ont été bientôt suivies de Ce sera la honte éternelle remplacés par des textes écrits ? L'Appassionata, de La Marche Nuptiale et des censeurs français (je dénonce par ce de La terme les Symphonie nuptiale, en attendant La Symphonie pas¬ éditeurs alliés dans la mauvaise besogne aux Quand nous déciderons-nous à faire des films qui ne soient exploitants) d'avoir torale, d'André Gide, qu'annonce Poirier et La Sonate Clair méprisé et vilipendé des films comme Don ni des romans, ni des pièces de théâtre ? Juan et Faust, L'Image, Maldone, de Lune dont on prête l'intention à Gance. Hara-Kiri. Ils nous apportaient, chacun à sa manière et selon sa fantaisie, des éléments Avec le film sonore nous verrons l'éclosion d'innombrables d'esprit et de beauté. Ils élevaient le cinéma à la dignité d'art. * sfcsfc productions sera ne trou¬ Ils nous dont le thème essentiel musical. On faisaient penser et vibrer, et en un certain sens, vivre. vera pas toujours un Chanteur de Jazz ni un Al. Jolson, mais « » nos censeurs — Avant-garde déclarèrent qui ne siègent pas rue la musique pourra tout de même donner lieu à de beaux de Valois ! « Au lazaret et Notre distingué collaborateur Michel Gorelof s'en prend, qu'on n'en parle plus ! » conflits lyriques que les images et les sons conjugués expri¬ dans L'Ami du Peuple, à Jean Renoir au sujet sa réponse Et vous En de meront. je le demande. quoi Maldone, par exemple, ou Hara- à l'enquête de Cinéma où il déclara que « la nature lui faisait Kiri, pour citer les films les se plus récents, différenciaient-ils du Chant du horreur ». Et cela vaudra au cinéma toute une clientèle raffinée qui le de Prisonnier, Solitude, de La Foule, ou de tant d'autres productions étran¬ boudait encore. Gorelof soutient avec éloquence le parti de la nature contre gères qui, malgré leur originalité et peut-être à cause d'elle, s'imposèrent celui du décor de studio. chez nous. Leur seul malheur fut d'être 'i' français. On ne pardonne pas à îk île un film « Le cinéma, étouffe de « poudre aux yeux », français de ne pas être idiot. L'intelligence et l'esprit, c'est le privi¬ écrit-il, de la de grandeur factice, de mensonge. M'ensonge psychologique, lège production étrangère. On fera fête à un tout Dédié à Jean Merly, du film de Jaubert Métropolis pesant soumission de producteur de sa lourdeur aveugle et niaise à toutes les lois, à toutes les germanique et on houspillera un Don de Bénac : Les Croisés. Juan et Faust tout conventions même de la psychologie pragmatique, mensonge sa rayonnant de grâce française. Le comme « premier sera salué du grand ignoble du jeu des acteurs, mensonge des décors pauvrement Une affiche de la Cie P.-L.M. représentant les remparts art » et le second sera proprement relégué dans les oubliettes dont nul ne « somptueux », des sous-titres ampoulés, des foules inertes et d'Aigues-Mortes vient d'être collée sous les voûtes du Métro. revient, comme un chichement produit dangereux et perfide, une vraie peste, de « l'avant- payées, des « reconstitutions » historiques grotes¬ Sur l'une d'elles une main inhabile a écrit au crayon : « De garde » ! ques, des salles faussement « modernes », de la publicité ta¬ là partit Saint-Louis pour les Croisades ! » Triste signe des et du milieu ! pageuse. L'homme est oublié, ne compte plus. On fait grand, temps Le cinéma vit de formules et Une autre main a écrit plus haut en caractères énormes : on fait lourd, on fait moche. L'humanité et la vérité poétique, de préjugés. a ses Il tables de la loi qu'aucune puissance n'est en état de « Vive Saint-Louis ! » on ne les trouve plus que dans les films de Charlie Chaplin. renverser. Ne pourrait-il, tout au Et l'on dira que moins, réformer son langage et commencer les Français ignorent leur histoire ! Avouons par écarter de son « Le cinéma a besoin, terriblement besoin, d'une cure d'oxy¬ que vocabulaire certains mots impropres et terribles, des mots le cinéma les aide beaucoup à parfaire leur éducation qui tuent ? gène et de soleil. Il doit commencer par retrouver la nature. » en la matière. LES QUATRE. Edmond EPARDAUD. Mais la retrouvera-t-il ? la bande sonore que doivent songer avant tout nos maisons d'édition. Le Drame La Musique au Cinéma D'autre part, la bande sonore permettra la reproduction par¬ faite des bruits, puisqu'il y aura, désormais, prise des sons tels du Honi Cervin qu'ils existent dans la nature. A mon avis, cette utilisation est Le bien que Voici déjà quelques mois que les films sonores ont fait leur film Ombres Blanches présenté au Cinéma Madeleine moins importante la précédente, l'imitation des bruits un des meilleurs qu'aient produits les studios ne est-elle vraiment nécessaire au cinéma ? Les opinions diffèrent apparition en France — ou plutôt leur réapparition, puisqu ils américains, Une interview du réalisateur 'Mario Honnard doit aucune part sur ce point. Quand nous voyons voler un indis avaient déjà fait, il y a quelques vingt ans, l'objet d'une pré¬ de son succès à l'accompagnement phonogra¬ avion, est-il sentation, assez éphémère d'ailleurs, dans une de nos salles. phique qu'on lui a donné. pensable que nous entendions le bruit du moteur pour réaliser Le Drame du Mont-Cervin, que vient de présenter la Luna Cette invention française nous revient-elle perfectionnée par complètement la vision ? Lorsque dans le film L'Argent, on L'attitude indifférente du public français n'encourage donc nous montre le grouillement de foule sur la Film, causa une émotion profonde. Jamais film de montagne l'étranger à un tel point qu'elle puisse s'imposer chez nous dura¬ la le péristyle de guère les directeurs de salles à faire le sacrifice nécessaire Bourse, n'avait suscité une telle curiosité et notre attente ne fut pas blement et bouleverser, ainsi qu'on l'a prétendu, les programmes pour cette vision est-elle plus forte si on permet à nos oreilles l'équipement en vue de la projection des films sonores. Avec d'entendre les hurlements cette ? Quand le film nous déçue. L'œuvre est magnifique et vibre beauté incompa¬ de nos cinémas ? Je crois qu'il est possible de répondre dès de foule d'une les appareils américains actuellement en usage la dépense d'ins¬ rable. maintenant à cette question par la négative. La grande majo¬ présente une scène champêtre, y a-t-il intérêt à reproduire le tallation atteint, à cause du change près de 500.000 murmure ou rité de nos cinéastes ne croient pas à l'avenir du film sonore; nos francs; du ruisseau le chant des oiseaux : dans ce cas, Mario Bonnard qui réalisa ce film a, au cours d'une récente cette somme n'est généralement pas compensée par l'économie pas musiciens paraissent résolus à engager la lutte contre lui. Quant la musique n'est-elle capable de donner l'accompagnement interview, exprimé quelques idées qu'il nous paraît intéressant d'un orchestre ordinaire qu'il faut garder quand même. Les au public, il n'a pas, sauf pour le cas très spécial et peut-être rêvé ? Pour moi, je préférerai toujours aux imitations les plus de reproduire : chiffres sont prohibitifs pour les moyens et petits établissements. unique du Chanteur de jazz, à Aubert-Palace, manifesté pour parfaites les phrases inoubliables de la Symphonie Pastorale de En marge des événements historiques et en leur opposant Dans ces cette nouveauté l'emballement des foules américaines; derniers, il y a tendance à remplacer les orchestres très Beethoven. attiré par un thème humain, qui s'y superpose sans s y mêler, j ai tenté la curiosité dans les salles réduits qu'on employait, par des auditions phonographiques. qui présentaient des bandes sonores, il de créer un drame cinégraphique dont les éléments naturels Grâce à ce Je vois donc le film sonore, loin de révolutionner l'art muet, en sortit procédé, on peut, moyennant une assez faible presque toujours désappointé. ■soient aussi des personnages. se borner au rôle modeste de remplaçant mécanique de l'or¬ Je m'explique : dépense (une douzaine de mille francs environ) donner une chestre humain. Cette nouvelle conquête du machinisme sera- L'ascension du Mont Cervin fui la cause de nombreux Pourquoi la foule américaine s'est-elle montrée plus favorable exécution musicale excellente toutes les fois où il n'y a pas néces¬ t-elle heureuse ? nous pro¬ drames de la montagne avant d'être enfin réalisée par l Anglais sité sons, un Pour le dire, il faudra attendre les que la nôtre au film sonore ? La chose tient, avant tout, à d'amplifier les avoir répertoire très varié. Le pro¬ duits sortiront des « que Whymper, après de terribles difficultés. cédé est avec succès qui usines à musique » l'on installera. la profonde différence de tempérament entre les gens d'outre- déjà employé par le Studio 28 et la Salle des Agriculteurs. Mais il Souhaitons qu'elles utilisent un outillage parfait et aussi un per¬ L'Histoire m'a donc apporté l un des éléments du film, la Atlantique et ceux de chez nous. Les Américains ont un amour y a là simplement remplacement de sonnel d'une compétence artistique éprouvée. II y a, malgré la lutte de l'homme contre la montagne qu:, grâce à ses propriétés l'orchestre par un appareil profond pour tout ce qui est mécanique; ils ont, de plus, un goût mécanique sans synchronisme entre concurrence du américain, un important à la musique et l'image. dollar rôle jouer photogéniques, devient un acteur du drame; l'imagination du artistique infiniment moins développé que le nôtre, ce qui leur pour notre pays dans cette industrie nouvelle. Il est, d'ailleurs, scénariste lui a superposé un conflit humain né de l Amour. permet de se contenter d'une exécution musicale médiocre. bande sonore sera devenue un Lorsque la plus parfaite — ce problème très sérieux qu'elle soulève dès maintenant : l'uti¬ L'opposition de ces deux thèmes est à la base du film. qui, j en suis certain, se produira avant peu — amènera-t-elle lisation de la musique mécanique dans les cinémas, les dan¬ Le phonographe a toujours sa place dans tous les inté¬ Quant à sa réalisation, elle nous a coûté bien des efforts. Je une modification complète, un bouleversement total de l'indus¬ cings, etc... est de nature à provoquer un chômage inquiétant rieurs des Etats-Unis, même lorsqu'il n'était qu'un instrument crois que jamais cet intérêt dramatique que présente une ascen¬ trie du cinéma ? Verra-t-on disparaître des programmes les dans la corporation des artistes musiciens; ce n'est pas encore sion n'a barbare dénué des perfectionnements techniques qui en ont fait été enregistré avec le soin aussi pieux d en faire un films muets, remplacés par des comédies ou des drames avec demain, heureusement, que nos artistes seront chassés de leurs depuis peu une machine susceptible de contenter l'oreille de document vivant. dialogues ? pupitres, mais l'avenir s'annonce pour eux assez sombre. La l'artiste le plus exigeant. I! était naturel que les Américains Et je veux dire par là que chaque image (chaque passage accueillent de gravité de ce côté du problème ne doit pas échapper à l'atten¬ façon enthousiaste l'apparition des films sonores. On 1' a périlleux) est autre chose qu'un document froid, puisqu elle est prétendu — à tort, à mon avis. Faire parler les per¬ tion des pouvoirs publics. aussi un élément du drame... sonnages présentés à l'écran constitue une vouée à un Une entreprise Henri FRANÇOIS. publicité comme on sait en faire chez eux, avait d'ail¬ Il y a aussi une échec certain : l'articulation des syllabes, nécessaire pour l'en¬ question d'ambiance. Cette atmosphère leurs, lancé l'affaire. La spéculation, comme toujours, s'en est saine et avons registrement sonore provoque des grimaces du plus fâcheux primitive de la montagne, nous tenté de la recréer. mêlée. D autre part, le coût des appareils n'étant pas ce qu'il Nous avons tenté d'exprimer, aussi bien par le jeu des acteurs effet à l'écran. Au théâtre, ces défauts passent inaperçus à est chez nous à cause du change, plusieurs centaines de salles cause de que par la franchise de la photographie, cette limpidité, cette furent l'éclairage moins intense, de l'éloignement du spec¬ immédiatement équipées pour passer des bandes sonores. transparence, cette pureté qui symbolise aussi bien la montagne tateur. Au cinéma, surtout dans les plans rapprochés, on évitera Les grands établissements de New-York, le Roxy, le Para- que ceux qui l'aiment ou tentent de la maîtriser. difficilement des rictus effarants. On ne peut donc songer à mount, le Rivoli, le Capitole donnèrent l'exemple : il faut toutefois employer la parole au cinéma qu'à titre tout à fait exceptionnel ; Les présentations remarquer que ces salles présentent la bande sonore vouloir jouer à l'écran de véritables pièces comme au théâtre, seulement comme une attraction et qu'ils ont conservé leurs ce serait conduire le cinéma à sa ruine, en faisant de lui un orchestres. Seuls, quelques cinémas plus modestes ont licencié théâtre de second ordre. Conservons ce merveilleux art muet, de la Pax-Film leurs musiciens. D'après les dernières nouvelles, près de 1.000 « qui arrive à toucher sans éclats, sans grandiloquence, sans établissements des Etats-Unis sur 20.000 seraient déjà équipés mots, par un geste, par le frisson d'une image ». Méditons ces pour passer les bandes sonores. Il y a donc un succès incontes¬ paroles d'un auteur qui ne peut être taxé de partialité pour table, mais avant tout succès de curiosité nullement dû à la La Pax-Film présentera à l'Empire sa nouvelle l'écran, puisqu'il ne s'agit pas d'un cinéaste, mais du plus jus¬ présentation d un spectacle parfait. D'ailleurs, l'engouement sélection 1929, les 22, 23, 24, 29 et 30 avril. tement célèbre de nos semble auteurs de pièces de théâtres, de Henry déjà se ralentir et il est probable qu'avant peu les éta¬ Bernstein lui-même. blissements d'une certaine importance, qui pensaient se passer Cette sélection se présente comme l'une des plus re¬ d orchestre, seront dans I obligation de rappeler les musiciens, Le cinéma ne reviendra donc pas, quoiqu'on dise, au théâtre marquables et des plus importantes de l'année. Elle s'ils veulent conserver leur clientèle. par le moyen détourné du film sonore. Loin de moi l'idée de contient en effet quelques-uns des chefs-d'œuvre de dénigrer cette invention merveilleuse qui peut, si elle est em¬ la Je ne pense pas qu'en France plus cinégraphie européenne produits ces derniers temps, l'exigence grande du ployée judicieusement, ajouter un attrait nouveau à nos films, public au point de vue artistique permette succès des bandes comme Tempête sur nous d'autre le tels qu ils existent actuellement. La bande sonore permettra l'Asie, dont parlons sonores, du moins telles qu'elles sont présentées actuellement. d accompagner toujours le film par une musique appropriée, part, Volga en Feu, Le Village du Péché. Il est incontestable que l'invention n'est pas encore au point; partition spécialement écrite ou passages de musique classique chaque fois que l'on passe un film pour il y a eu lequel simul¬ ou moderne adaptés aux scènes. Il est superflu d'insister sur La Pax-Film présentera encore Neiges sanglantes, tanément prise de vue et prise de sonorité, le synchronisme est l'importance de la musique au cinéma. On sait quel relief elle Peur avec Elga Brink, Les Nuits de Londres avec assuié de façon parfaite. IVÎais I émission sonore est toujours peut donner au film. Je ne veux citer, comme exemple, que Jack Trevor et May Poulton, plus une grande comé¬ inférieure; la nécessité d'amplifier le son pour le conduire à la partition spéciale du joueur d'Echecs. Par contre, com¬ 1 die oreille des auditeurs d'une salle de quelque importance, bien d sportive, A bas les Hommes ! qui est interprétée pro¬ entre nous, entrés par hasard dans quelque cinéma de voque des altérations fâcheuses. La voix humaine n'est com¬ par et Werner Futterer. On tourne une scène de Nuits de Princes au studio de Billan¬ quartier de Paris ou quelque salle de province, n'ont-ils pas Elga Brink préhensible qu'à condition d'une attention soutenue; court. quant à la frémi d horreur, en entendant les accompagnements ahurissants De musique, il n est pas exact de dire ait tout gauche à droite : Alice TISSOT (Mlle Mesureux), G. CLIN qu'on l'illusion parfaite donnés par un orchestre inhabile aux scènes d'un film ! Grâce Nous recommandons particulièrement ces films de l'orchestre (Dr Chouvalof), G. LAMPIN, assistant de Marcel L'Herbier. qui joue. On peut dire que jusqu'ici les films au à film sonore, la projection n'aura plus à souffrir de la musique l'attention des directeurs et nous leur conseillons de Au premier plan : Marcel L'HERBIER (de dos), BUREL, assis sonores qui ont été présentés dans nos salles ont déçu le public. qu on lui tant technique et S. SCH1FFRIN, directeur de la Sequana-Films. adjoindra. J estime que c'est à cette utilisation de ne pas manquer les présentations de la Pax-Film. femmes akslrailes par Michel CORËLOF

Mary Duncan : la plus extraordinaire de toutes et la rires et de leurs larmes, on vend ces sourires sensation de bien-être soudain au cours d'un rêve ou ®ES femmes ont été frustrées de leurs sou¬ moins saisissable. et ces larmes dans des palaces et des granges Quelque chose comme une affreuse infectes, on les fait monnayer en pièces crasseuses et d'une course vertigineuse en auto. Du bien-être qui se en sale papier bleu. Charmantes illusions ! Femmes change vite en douleur. brouillard ! Femmes abstraites et distraites ! Et les jeunes gens qui emportent vers leurs chambres maus¬ sades une petite, une grande provision d'adorable migraine... Mary Duncan, Rouer, Tamarina, Boardman, de Putti, Bebe Daniels, Manès, Crawford, voilà de beaux Miss Joan Crawford : deux yeux et un sexe. Point pseudonymes. Voilà les pseudonymes enchanteurs de de personnalité sociale, ni de corps. Fe désir à l'état pur,^ l'idée abstraite de la femme. envoûtant affreusement. Terrible. Mettez-lui une robe, Fe désir est abstrait. Une à elle la déchirera tout de suite. Son regard est espiègle satisfaction, peine s'il la trouve dans des sensations passagères. Transformer la comme le soleil qui taquine avec cruauté l'humanité foudre en machine, en usine, ce n'est pas mon toute entière. Qu'on songe à la longue traînée de boue affaire. Fe vent parle tout d'un coup avec la voix de l'amour. Il et de larmes quand le soleil, après une courte et falla¬ reprend ensuite son infini discours cieuse apparition, s'est retiré brusquement. Fe soleil se stupide et morose. rit, inhumain, de la boue et des larmes. Le cinéma, c'est le vague. Chevauchée floue des nuages. Des visages de femmes surgissent soudainment. Bebe Daniels : l'exquise chaleur estivale. Rien ne Et se perdent. Et se perdent. Les amours de cinéma, peut résister à cette chaleur capiteuse et si douce, rien, les amours que fait naître chaque soir une sonnerie rien, rien. Des yeux qui clignent avec une feinte modes¬ onirique, ne comportent ni lit, ni curé. Pas même de tie, des yeux qui cachent un univers noir, brillant et paroles. Pas même de frôlements. Mais pourtant cette mortel. Fe poison des pays du Sud. longue rencontre de deux regards où s'engloutit et Gina Manès : la femme trente ans. de Métaphysi¬ sombre la vie sociale toute entière, le monde tout entier que étrange du plus mongole des sourires. Mains fermes avec ses armées, son or, son ennui... et voix mélodieuse. Bel après-midi un peu dangereux. Les femmes abstraites du cinéma existent-elles réel¬ Fya de Putti : le sang sombre. On ne l'imagine lement ? Ont-elles des maris, des petits chiens, des que dans un décor de fête foraine avec, vous savez, automobiles, des amants ? Pleurnichent-elles pour avoir ces couleurs et ces bruits des qui se déplacent légèrement bijoux ? Que m'importe ! Je ne veux pas le savoir ! tandis et qu'on boit avidement du soleil de la poussière Le cinéma, je le regarde comme une manière de sous forme de vin épais, capiteux. Attention aux mor¬ machine merveilleuse, de machine à dégager partout sures soudaines, après une paresse longue et dense, des l'amour et le rêve, à séparer le vraiment important de couteaux. ce qui est flasque et quelconque — à substituer Dieu (dans l'acception générale, juste et « Eleanor Boardman : la femme hygiénique. Hygiène physiologique » de ce morale et physique. Une fermeté incroyable dans le mot) à la convention un peu asphyxiante du « chaque jour ». Bien et le blanc. Des yeux gris, lumineux et invariable¬ La ment souriants comme le temps. Elle ne peut pas avoir photogénie, voilà pour la femme la plus sûre l'accent des américain, je vous assure ! Accent anglais, à épreuves. Une femme niaise et sans personnalité coup sûr. sera ridicule sur l'écran, au royaume des grands désirs concrétisés et vêtus de lumière. Mais la féminité réelle et Tamarina (tel est, je crois, le nom de la protagoniste sublime d'une Putti ou d'une Crawford ne peut que russe de cet admirable Démon des steppes, si vite Edition Paramount. s'épanouir à travers cet objectif, qui « révèle l'aspect oublié) : la femme qui hume la mort avec joie. Un moral, le plus haut aspect moral de chaque chose » léger, un à peine perceptible commencement de mous¬ (Jean Epstein). tache. Ses narines ! LOUISE LAGRANGE Qu'on fasse du commerce avec le rire abstrait et Germaine Rouer : la femme française dans toute les larmes abstraites volés pourtant à des femmes en dans Le Ruisseau, réalisé par René Hervil d'après la pièce de Pierre Wolff sa déchéance, dans toute sa grandeur. Belle, belle, chair et en os, qu'il y ait combine, laboratoire, chimie, belle. Femme, femme, femme. Fe soleil et la fange science, magie mécanique et tout ce qu'on voudra, cela peuvent se rencontrer très naturellement; ne sont-ils m importe peu, Grâce au cinéma, j'emporte chaque point au fond la même et unique matière ? Point besoin soir ma petite provision d'adorable migraine. de grandiloquence vaine, germanique ou slave. Des cheveux bruns. Michel GORELOF. fois d'un enfant, se révèle dans Femme. Il se nomme Quelques grands films Paramount Albert Conti. Nous entendrons parler de lui. Le genre policier semble vouloir refleurir non seu¬ lement en Allemagne, qui nous donne Les Espions, renouvellent cette année de Fritz Lang, mais encore en Amérique. La Para¬ mount nous a présenté quelques films : Visages Oubliés, La Rafle, Interférence qui, par leurs données mysté¬ rieuses ou leurs cadres, s'apparentent à ce genre tou¬ l'art et la techniaue cinégraphiaues jours si attachant. Les réalisateurs américains, Schertzinger, Josef von Sternberg ou Lothar Mendès, ont su renouveler des formules qui datent des premiers temps du cinéma. Ce n'est pas encore cette année que nous pourrons d'atmosphère. Il nous montre le désir humain s'exaspé- Par des moyens purement techniques, ils nous donnent décemment tenté rant sous le ciel en feu de négliger l'Amérique. L'effort l'an der¬ l'Equateur. Quatre l'illusion de la nouveauté et l'impression du jamais vu. nier par plusieurs firmes d'Hollywood pour renouveler hommes sur une concession pétrolifère, une femme. Une réalisation parfaite et une photo impeccable le vieux fond de scénarios sur lequel vivait depuis Il n'y a pas d'autres cadre ni d'autres per¬ s'accompagnent d'une interprétation de premier ordre. toujours le film américain, s'est encore intensifié. Et sonnages. Et c'est merveilleux. nous Visages Oubliés et Interférence sont interprétés par assistons aujourd'hui à une véritable renaissance La réalisation de Victor Schertzinger, l'interpréta¬ de la Clive Brook dont l'impassibilité et la sobre mimique production américaine, à un réveil si éclatant et tion de George Bancroft, de Neill Hamilton et si inattendu s'adaptent merveilleusement aux circonstances dramati¬ que nos hardiesses européennes nous sem¬ d'Evelyn Brent assureront à ce film exceptionnel le blent bien timides à côté des puissantes manifestations succès qu'il mérite. ques et anecdotiques des sujets. Dans le premier de ces d'originalité venues d'outre-Mer. Ce films, réalisé par Schertzinger, Clive Brook que je viens de dire pour Fièvres pourrait tout La a pour partenaires et Baclanova. production Paramount nous a semblé cette année aussi bien s'appliquer aux Damnés de l'Océan. C'est Dans est entouré particulièrement riche de sensations fortes et nouvelles. une oeuvre du Interférence, il de l'étrange Evelyn même ordre quoique plus romanesque Une trentaine Brent, de Doris Kenyon et de William Powell. (le film est de films ont été d'ailleurs tiré La Rafle est l'un des plus beaux films de toute la série Paramount. nous déjà présentés d'un roman de Déjà, Les Nuits de Chicago ou sont en cours avaient initiés aux mystères bas-fonds des grandes John M o n k des de présentation. cités américaines. La Rafle est un film de la même Saunders). La Albert CONTI clans Femme. Si nous veine et de la même force. excep- réalisation de Jo- Quelle peinture puissante t o n s de la vie des quelques sef von Stern- aigrefins, des filles, des détectives ! Mis oeuvres de pro¬ en scène par von ce un berg a une vi¬ Josef Sternberg, film constitue duction courante leurs que devait tourner une vie de l'illus¬ véritable document humain dont l'intérêt psychologique gueur et un re¬ tre qui pourront en- lief extraordinai¬ tragédienne française ? se double d'un intérêt dramatique extraordinaire. c o r e constituer Dans le film res. Toute la re¬ présenté il n'est plus question de Ra¬ d'excellentes constitution de la chel mais d'une grande actrice quelconque au début secondes parties du XIXe vie des soutiers a siècle. de programmes, quelque chose Sur un scénario très attrayant et parfois émouvant, nous nous trou¬ d'hallucinant qui Rowland V. Lee a composé un film qui doit à l'inter¬ vons en présence frappe étrange- prétation de Pola Negri son principal intérêt. d'une dizaine de ment. films de George Il faudrait analyser en détails le jeu si délicat, si premier Bancroft expri¬ si frémissant de cette artiste qui ordre dont on sensible, admirable me son personna¬ ne fut ses moyens peut dire que jamais si maîtresse de dramatiques et ge avec une force chacun renou- expressifs. Un tel art ne se discute pas. dramatique qu'il velle l'art et la Femme est peut-être film américain serait bien diffi¬ le meilleur du technique ciné- genre, depuis Comédiennes. Ce genre ne se définit pas. cile de dépasser. graphiques. Il est tout en détails et en nuances. Une mondaine Et une artiste Nous avons élégante et jolie est très recherchée; sort beaucoup nouvelle, Bacla- elle déjà parlé dans le soir et ne rentre souvent chez elle qu'au petit jour. nova, s'y montre notre dernier Cette vie de dissipation qui n'a aucun rapport avec la déjà l'égale des numéro du film noce meilleures. crapuleuse fait le désespoir de Denise, fille de la d'Ernest L u - jolie mondaine. Au bout, un double mariage, celui de Dans Amour bitsch, Le Pa¬ la maman et celui de la fille. Et c'est tout. triote d'actrice, Row- , qu ' une Henri d'Abadie d'Arrast a animé ce thème extra land V. Lee sem¬ longue exclusi¬ ble avoir voulu léger d'un « mouvement » extraordinaire. Durant plus vité vient d e de 2.000 mètres, nous sommes sous nous donner une véritablement le consacrer à Ma¬ charme et nous ne demandons pas autre chose. rivaux. transposition de la vie de Rachel. que Fièvres est un J'oubliais de dire la jolie mondaine était Flo¬ admirable film N'avait-on pas rence Vidor, ce qui explique beaucoup de choses ! Eric STROHEIM et Fay WRAY dans Symphonie Nuptiale. annoncé d'ail - BACLANOVA dans Les Damnés de l'Océan. Un jeune premier, si jeune qu'il a presque 1 air par¬ LE DRAME DU MONT CERVIN Comme dans Les Nuits de Chicago, George Ban- ger, Quand la Flotte atterrit, réalisée par Malcolm croft anime de sa formidable personnalité l'action tour Saint-Clair. à tour pittoresque et pathétique. Près de lui, Evelyn Voici deux films, attrayants et gais, interprétés par Brent campe un type très achevé de fille élégante et Bebe Daniels, Chasseurs d'images et Monsieur Ma... cynique. demoiselle.

Dans La Rafle, grouille toute une humanité inter¬ Richard Dix se rencontre avec la jolie aviatrice lope et farouche. On Ruth Elder dans s'étonne que les stu- Son Voyage en d i o s d'Hollywood Chine, une savou¬ puissent disposer de reuse fantaisie. figurants ayant des Fay Wray, par¬ types aussi appro¬ tenaire d'Eric von priés aux situations S t r o h e i m dans exceptionnelles des Symphonie Nuptiale, films. La basse pègre, interprète avec Gary souteneurs et filles, Cooper une très qui s'agite dans La belle vision de guerre Rafle, est aux prises aérienne, Les Pilotes avec les policiers, de la Mort. grimpe dans le pa¬ nier à salade, a le M e n j o u et sa haut pittoresque et la charmante femme verve gouailleuse de Kathryn Carver ani- la vie. animent un excellent

film riche de sensa¬ Tout cela e s t tions d'une observation et d'art, Sa Vie Privée, et P o 1 a d'une peinture extra¬ ordinaires. Negri est la grande interprète d'un Tous les films pré¬ film passionnant, Les sentés cette année par Trois Coupables. Paramount n'ont pas l'originalité puissante Mais voici un de La Rafle, des grand film hors - Damnés de l'Océan série, Symphonie ou de Fièvres. Ce¬ Nuptiale, réalisé et pendant, tous sont joué par Eric von Stroheim. susceptibles de cap¬ ter l'attention du pu¬ Nous savions que blic par le double at¬ Stroheim travaillait trait de leur réalisa¬ depuis près d'un an tion et de leur inter¬ à ce film où il se pro¬ prétation. posait de mettre tout Fred Thomson dont la mort prématurée laisse un ce qu'il avait en lui. L'impression ressentie à la présen¬ grand vide dans le cinéma américain, tation fut vraiment paraît dans deux extraordinaire, malgré les trop nom- films très attachants : Amour d'Indienne et Le Cava¬ reuses coupures que dut subir ce film et qui en déna¬ lier Noir. turent entièrement le caractère. Le rythme même de Le l'oeuvre, d'après ceux qui l'ont vue son merveilleux animateur de L'Insurgé et de Sur dans intégra¬ les lité, est rompu et parfois absolument détruit. pistes du Sud se retrouve ici avec toutes ses qualités Cepen¬ de dant, il semble bien que von brillant cavalier, de sportif sympathique et d'acteur Eric Stroheim ait donné là le meilleur de lui-même. Non expressif. On admirera dans Amour d'Indienne cer¬ que le sujet parut au toujours d'une tain duel couteau à l'extrême bord d'un précipice profonde originalité, mais la manière qui est d'une sauvagerie épique. directe, parfois brutale, du réalisateur transforme tout et il y a là une telle science du détail cmégraphique que Dans ce film notre compatriote Paoli, champion nous sommes parfois tentés d'abstraire le fond même du olympique du disque, interprète avec une belle vigueur sujet. le rôle important d'un trappeur. Techniquement et photographiquement, Symphonie La charmante et Nuptiale est d'un grand maître. Mais un tel film méri¬ piquante Clara Bow anime plu¬ MARCELLE ALBANI sieurs très terait une étude jolies comédies : La Belle aux cheveux roux particulière et nous aurons l'.occasion et L'Amour d'y revenir - la grande joue et gagne, réalisées par Clarence Bad- plus longuement. D ^ principale interprète de cette Film. production présentée par Luna Co nouvelle production ^rancc^tlm

f Depuis trois ans, nous suivons les efforts courageux poésie sentimentale qu'on oublie ce léger défaut. Trois grands films de M. Robert Hurel pour doter le cinéma français du Les décors et les costumes sont d'un goût délicieux. présentés vaste organisme qui lui manquait, comprenant à la fois Quelques paysages naturels semblent échappés de production, studios, édition et location, exploitation. toiles de Watteau ou de Lancret. par la PAX-FILM La Franco-Film a, peu à peu, réalisé tout son pro¬ L'interprétation féminine avec Ariette Marchai, si gramme qui s'enrichira encore prochainement de réa¬ vraiment jolie et délicate en comtesse Almaviva, et lisations nouvelles. Marie Bell, une très accorte Suzanne, a semblé supé¬ Nous en tenant aujourd'hui au seul domaine de la rieure à l'interprétation masculine. Cependant, E. Van production, nous devons constater que de sérieux pro¬ Duren est un sympathique Figaro, un peu trop joli grès ont été apportés à la constitution des programmes cœur, et Jean Weber est un Chérubin assez dans la d'année en année. tradition de Mozart. Tony d'Algy est un très sédui¬ sant comte Almaviva et Léon Bélières un traditionnel Les présentations que vient d'organiser à l'Empire Bartholo. et au Théâtre des Champs-Elysées la Franco-Film mar¬ quent une nouvelle étape en ce sens. La Possession accuse toutes les qualités particulières Six films français, onze films étrangers figuraient à à Léonce Perret. Ces qualités sont multiples et concer¬ ces séances qui attirèrent de nombreux directeurs et nent aussi bien le découpage, le montage que la mise obtinrent un grand succès. en valeur des situations, la réalisation des grandes scènes ou la Les six films français étaient : Figaro, La Posses¬ technique photographique. sion, L'Appassionata, La Femme Rêvée, UArpète, Léonce Perret n'a pas toujours conservé à l'œuvre La Maison au Soleil. d'Henry Bataille son esprit ou du moins sa trame. Mais il est d'abord essentiel, pour un metteur en C'est en amalgamant les trois pièces de Beaumar¬ scène, de faire un film et Perret chais, La Mère coupable, Le Barbier de Séoille et s'y entend. La Possession peut être donnée comme le type du film Le Mariage de Figaro, que Gaston Ravel réussit à même commercial comportant tous les éléments : composer un scénario qui, tout en gardant l'esprit d'attraction fêtes de de Beaumarchais, nuit, dancing, feux d'artifice, music- satisfaisait aux lois hall, etc... du mouvement ciné- graphique. L'interpréation de La Possession est On connaît le remarquable avec goût de Gaston Ra¬ Francesca Bertini, vel pour le XVIIIe vibrante et passion¬ siècle, ses grâces née; Jane Aubert surannées, ses mari¬ qui se révèle du vaudages, ses géné- nosités raffinées de premier coup comme une de nos cœur et d'esprit. Le plus spirituelles et sujet de Figaro de¬ charmantes fantai¬ vait le tenter. Il le sistes de l'écran ; traita en véritable Gil Roland, jeune artiste et il serait premier vraiment bien malaisé de re¬ jeune; Pierre de lever dans son film De hautQen bas : la moindre faute de Guinguand, excel¬ lent dans un rôle goût non plus que de viveur; André TEMPÊTE SUR L'ASIE le moindre anachro¬ Nox, qui pourrait de Poudowkine nisme. faire beaucoup Un excès par¬ mieux que de LA VOLGA EN FEU fois de subtilité et silhouetter des ty¬ d'afféterie embar¬ de J. Taritsch pes conventionnels. rasse l'action et La photo est, gêne le spectateur, LE VILLAGE DU PÉCHÉ comme toujours, mais l'enveloppe - très bonne et cer¬ d'Olga Préobraschenskaja ment du sujet est si tains tableaux imprégné de vraie par¬ ticulièrement bien élégance et de Francesca BERTINI et Pierre de GUINGUAND dans La Possession. MARIE BELL et E. VAN DUREN FRANCESCA BERTINI dans Figaro, réalisé par Gaston Ravel avec la collaboration de Tony Lekain dans La Possession, réalisé par Léonce Perret d'après le drame d'H. Bataille

Production Franco Film Production Franco Film éclairés procèdent du grands artistes comme William Boyd, Clive meilleur art visuel. COURRIER DES STUDIOS Brook, Rudolf Schild- Nous avons déjà parlé kraut, longuement dans notre Jacqueline Logan, GASTON RAVEL dernier numéro de L'Ap- Hélène Costello, Louise PARCE QUE JE T'AIME le Dresser, Chester Conklin, passionata, beau film TOURNE LE COLLIER DE LA REINE de Léon Harry Liedtke, etc... Mathot, et de L'interprétation de cette production, réalisée par Grantham La Femme. Rêvée, réa¬ Hayes pour Integral-Film, réunit les noms de Diana Hart, Ces films se recom¬ C'est dans un immense décor, représentant les galeries du René Ferté Nicolas lisé par l'habile metteur et Rimsky. Ce grand acteur, dont on a mandent que généralement Palais-Royal, Gaston Ravel, assisté de Tony Lekain trop souvent voulu faire un comique et qui semblait cependant, en scène Jean Durand. a donné les tours par l'intérêt de leur scé¬ premiers de manivelle du Collier de la de par son masque, disposer de toutes les qualités nécessaires La Maison au So¬ nario, la beauté de leur Reine. C'est Mme Jefferson-Cohn qui remplace Pola Negri à l'expression dramatique, trouve ici le rôle qui lui leil, que Gaston Roudès dans le rôle difficile de Marguerite de La Motte. Diana Ka- réalisation et de leur convient. adapta d'un roman de renne, Pierre Batcheff et Femand Fabre furent les inter¬ interprétation. Résultat a prètes des premières scènes... Le personnage qu'il aujour¬ Raymond Clauzel, d'une anime dans cette production, rigoureuse sélection d'hui surtout un mérite, celui terminée, est celui d'un vieillard dont l'amour mal récom¬ Plus ils ont été choisis par les tard, une scène de réception : l'arrivée de Marie- de nous donner un lot de pensé est une cause de tristesse et de désillusions... services de distribution Antoinette, venue secrètement chez Madame de La Motte, sera photographies incompa¬ enregistrée avec Diana Karenne, une reine charmante, Jeanne de la Franco-Film com¬ Enfin, il faut signaler l'apparition de Van Dongen et de rables de paysages mé¬ Evrard et Mme Jefferson-Cohn. me devant Foujita, nouveaux « collaborateurs » du cinéma, qui repro¬ ridionaux. Gaston intéresser le Rou¬ duisent à l'écran le tour de force exécuté auparavant au Bal public français. C'est Jean Weber qui interprète le rôle de Reteau de Vil- dès prouve là son sens des Petits Lits Blancs. lette, amant de la reine. Georges Lannes est un brillant cardi¬ profond de la nature et Ainsi les directeurs nal de Rohan. il a su jouer de la lu¬ pourront s'adresser en mière en ren¬ L'action de ce grand film se déroule entre 1785 et 1786. artiste. Lui toute confiance à la LES TACITURNES dre cet n'est La reconstitution des décors a été faite avec un remarquable hommage firme rue grande de la souci d'exactitude. que justice, Caulaincourt pour la Jacques de Casembroot, un jeune réalisateur à qui nous L'intrigue dramatique composition de leurs pro¬ Parmi les principaux décors du Collier de la Reine, nous devons le scénario du Perroquet vert et qui mit récemment en du film, se qui rattache à grammes. verrons la rue Saint-Claude, la cour du Palais de Jus¬ scène un amusant film de court métrage joué « à la manière des événements de la tice, la salle du Parlement, la Conciergerie, la Galerie des d'avant guerre », a entrepris, il y a quelques jours, la réalisa¬ la grande guerre, est trai¬ M ais les films dont Glaces et l'appartement de la Reine, ainsi que les maisons tion d'une nouvelle production intitulée : Les Taciturnes. du Petit Trianon. tée avec habileté, mais nous parlons plus haut ne Ce sera là un âpre et simple drame dont l'action se déroule parfois aussi avec un peu constituent qu'une partie Tous ces décors sont dus à Tony Lekain, le collaborateur parmi les « gens de la mer ». de confusion et de len¬ de la production Franco- assidu de Gaston Ravel. teur. Film 1929. De nouvelles Les interprètes de ce film, au nombre de trois, sont : Jean no¬ Quelques artistes Lucienne LEGRAND et RAVET dans L'Arpète. présentations auront lieu Dehelly, Michèle Verly et Jim Gérald. Les premiers intérieurs toires soutiennent de ce film ont pour vail¬ très prochainement au AUX CINEROMANS, LA TENTATION décor une humble cabane de pêcheur et lamment le cabaret d'un petit port. le jeu : France cous desquelles la Fran¬ Dhélia, toujours vibrante, Gaston co-Film Jacquet, inégal, complétera son programme pour la saison Le hall d'un grand Palace de Cannes, égayé par une vasque 1929-1930. Nous aurons Georges Melchior, très consciencieux, Henri Bosc, un l'occasion d'en parler de mosaïque, prolongé par une élégante terrasse, voici 1 un des MARCEL L'HERBIER jeune premier sympathique. longuement. principaux décors de La Tentation. Loin de la foule bruyante, La Claudia Victrix écoute les propos d'amour que lui tient place nous manque pour parler comme il Quant à la grande production TarakanoWa qui est Lucien TOURNE NUITS DE PRINCES conviendrait de la Dalsace. La jeune femme ne peut dissimuler son émotion. remarquable sélection étrangère réalisée actuellement aux studios de Nice sous la Cependant, elle entend rester fidèle à son de la Franco-Film. Des films comme Sur les Cimes direction de mari. Déjà Dalsace Raymond Bernard, elle représentera le forme le projet de faire disparaître l'autre... C'est dans une d'A cier, Taxi maximum des pension de famille, puis dans une boîte de 13 nuit, puis dans une pauvre chambre d'hôtel où Jaque Cate- , Sa nou¬ Et le lendemain (les décisions sont vite prises au cinéma) possibilités fran¬ lain malade (Vassia) s'étiole, que Miarcel L'Herbier nous velle Patrie, nous retrouverons Lucien Dalsace devant la Cour d Assises, çaises dans le entraîne. Nuit de Folie, domaine de la poursuivi par le visage de l'assasiné qui l'obsède, hallucinant... Le Lien Brisé, Gina Manès reçoit tristement l'aveu passionné de l'amour de réalisation ciné- La Tentation s'annonce comme une grande production fran¬ Le crime de M. Catelain qu'elle sait condamné et qui tousse à fendre le cœur. graphique. çaise. Rien n'a été négligé pour permettre au réalisateur d at¬ Benson, Deux Tout cela n'est heureusement que fiction et au café du coin, nous Mais ce film teindre à la perfection. L'interprétation du filmi est excellente nous retrouvons tous bien portants, devant une table chargée Coqs, Le Cosse et les moyens techniques dont on dispose à Joinville sont trop ne sera terminé d'apéritifs. L'Herbier retire ses lunettes d'écaillé et du Cirque, Ce connus pour qu'il soit besoin d'insister. que dans quel¬ sourit... n'est pas votre ques mois et main... Mada¬ L'œuvre de Kessel, transposée à l'écran par Marcel L'Her¬ sera la grande LA MEILLEURE MAITRESSE bier, ne pourra gagner et un me, La Cote que en vigueur, les caractères peu production na¬ arbitraires du livre prendront dans le film un relief plus sai¬ d'Amour, L e tionale de la sissant. Gina Manès a enfin trouvé, après Thérèse Raqu:n, une Destructeur René Hervil vient de commencer, au studio du « Film saison pro¬ occasion nouvelle d'utiliser son grand talent. Elle est le type d'Art », sa nouvelle production dont Sandra Milowanoff et représentent le même de l'interprète destinée à être dirigée par un L'Herbier, chaine. Tramel seront les vedettes. Ce dernier, perché au haut d une meilleur des pro¬ méthodique et intelligent. 11 nous est permis d'attendre beau¬ Nous l'atten¬ échelle dans une immense bibliothèque publique, se livre avec ductions améri¬ coup de Nuits de Princes. dons avec con¬ force gestes à des explications tendancieuses qui ne concernent caine et aile - pas l'avenir du film, celui-ci étant assuré puisque René Hervil fiance. François MAZELINE. mande, avec de en est le réalisateur. Paul LÉRINS. LE COLLIER DE LA REINE

Mise en scène

de GASTON RAVEL

en collaboration

avec TONY LEKAIN

ECLAIR PRODUCTION

AUBERT EDITION

Accompagnée de la princesse de Lam- balle (Jane Evrard), la reine Marie-

Antoinette (Diana

Karenne) rend vi¬ site à la comtesse de Mme MARCELLE JEFFERSON-COHN La Motte (Marcelle

Jejferson-Cohn). dans le rôle de la Comtesse de La Motte

du Collier de la Reine. ETAT DU CINÉMA EUROPEEN

Les L'Industrie Pictures, est d'environ 150 millions de francs. Elle limite son activité à la production et à la Cinégraphiaue Anglaise1' nouveaux films distribution. Afin d'organiser son système de dis¬

tribution, la British International a acquis des actions AUBERT C'est en 1927 que le gouvernement anglais com¬ de plusieurs grandes sociétés européennes (Pathé-Con- mença de s'inquiéter des problèmes relatifs à l'indus¬ sortium en France, Cinéma Art Films en Australie, production 1929 trie cinégraphique. Les dominions « s'américanisaient » First National Pathé et Wardair Films en Angleterre). de plus en plus sous l'influence indirecte du film d'Hol¬ Elle s'est assurée d'autre part le contrôle de la Sascha seront lywood. C'est donc pour des raisons morales et poli¬ Film de Vienne, qui distribue en Europe centrale, et présentés tiques que le gouvernement décida de favoriser le déve¬ elle a fondé aux Etats-Unis, la « World Wide Pic¬ loppement de l'industrie nationale. tures ». prochainement Les deux grandes firmes anglaises disposent de En 1927, le film anglais représentait 4 % du pro¬ moyens puissants. Pour en obtenir un rendement inté¬ gramme des salles. La loi du « quota » décida qu'en au Caméo ressant il leur faut produire des films de qualité, qui 1929 il devrait représenter 7 1/2% des programmes, justifient ainsi de l'immobilisation d'énormes capitaux. chiffre qui sera élevé progressivement jusqu'à 20 % Or, la production anglaise est encore d'une qualité en 1939. assez médiocre. Cependant, les progrès réalisés en deux Cette loi du quota a donné à la production anglaise ans ont été considérables. Et le film anglais a actuel¬

agonisante, un renouveau de vie et d'activité. En quel¬ lement atteint à la même classe que le film français. ques mois, 240 millions de francs ont été souscrits La technique des films anglais est en général assez Liane Haid Liiy Damita pour la formation de nouvelles sociétés de production. bonne. La photographie en est souvent supérieure à dans "Le Chevalier d'Eon" dans "Tu ne mentiras pas' Les actions des dites sociétés, après avoir profité de celle que l'on réalise en France. (C'est que les Anglais l'engouement du public, sont redescendues à un taux disposent de studios bien aménagés et qu'ils ont su en¬ normal. Actuellement, les deux principales sociétés de gager des techniciens étrangers, Allemands et Amé¬ production en Angleterre sont : ricains, qui leur ont appris le métier cinématographi¬ 1° Caumont British Pictures Corporation; que.) Les producteurs britanniques ont également en¬ gagé des artistes étrangers de qualité. D'ailleurs, 2° British International Pictures. l'élément indigène fournit d'excellents interprètes, sur¬

La Caumont British a voulu « asseoir » sa pro¬ tout masculins. Les interprètes féminines sont en géné¬

duction sur une exploitation suffisante. Elle s'est donc ral jolips, élégantes, mais un peu froides aux yeux efforcée de disposer d'un circuit de salles, et l'essentiel du spectateur continental. Il y a, en Angleterre, quel¬ de sa politique a été l'acquisition de théâtres. Actuelle¬ ques réalisateurs de talent (Anthony Asquith qui réa¬ ment, la Gaumont British dispose de 200 théâtres. (Elle lisa Un cri dans le métro, par exemple) ; mais la grande Charles Vanel Rimsky et Ellen Richter paraît même disposer de 300 salles; car elle aurait faiblesse du film anglais est dans le scénario et le

dans " Waterloo " dans " Immoralité " acquis, dit-on, le circuit de la Provincial Théâtres qui découpage. Les scénarios des films anglais sont, le plus comporte 100 cinémas, mais je n'ai pas de certitude à souvent, littéraires et dépourvus d'intérêt. On ne crée ce sujet.) sans doute pas une industrie et un art en deux années; mais les résultats déjà obtenus sont dans l'ensemble, Le capital total de la Gaumont British serait donc satisfaisants et il faut envisager l'avenir avec optimisme. d'environ quinze millions de livres, soit presque deux On ne saurait terminer un article traitant du film an¬ milliards. (Nous comprenons dans ce chiffre le capital glais, sans indiquer que tout l'effort des capitaux bri¬ de toutes les filiales; la Gaumont British représen¬ tanniques semble actuellement porté sur le film par¬ tant directement environ 300 millions de francs.) lant, dont plusieurs procédés ont été brevetés en Angle¬ Ces chiffres suffisent à indiquer l'importance de cette terre. Ces procédés sont actuellement exploités ou en firme, représentée en France par M. Graham-Maingot, voie d'installation dans les grands circuits de salles. Il directeur de Victoria-Films. est encore trop tôt pour connaître les premiers résultats de cette nouvelle forme d'activité cinégraphique britan¬ Le capital de l'autre firme, la British International nique.

(I) Voir Cinéma, n° mars. François MAZELINE. De sept heures à minuit. Tempête sur l'Asie US FILMS PRESENTES Film français.

Nouvelle, nous avertit Pierre Weill, jeune metteur en scène de W. Poudowkïne qui montre en cette œuvre tant de dons qu'on peut avoir Une petite femme en habit. Anny de Montparnasse. confiance en son avenir. Il a technique prise à rebrousse-poil Comédie. n'y ni avant-garde ni Film allemand. Le dernier film du célèbre réalisateur russe W. Pou- comme on y excelle quand luit en vous le soleil des moins de Un film gai, très gai, dans lequel, pour la joie de nos yeux 30 ans. dowkine Tempête sur l'Asie nous sera bientôt révélé Le délicieux film tout en fraîcheur, tout en esprit et qui Madge Bellamy montre ses jambes parfaites et ouvre toutes Mais telle qu'elle est, cette œuvre est infiniment charmante, semble tellement de chez nous par la Pax-Film. que nul Parisien ne saura y grandes ses prunelles. Après s'être fait renvoyer de chez le rythmée, poétique, nuancée... On n'a qu'un regret : sa brièveté. rester insensible. Ce film obtient actuellement un succès sans précé¬ fleuriste où elle travaille, elle rencontrera à la fois Bradlay Et félicitons la principale interprète, la gracieuse Colette Que de gags, que de trouvailles, que de scènes charmantes dent en et a (Johnie Mack Brown) qui veut l'épouser et Courtney (W. Mac Darfeuil. Allemagne le Marmorpalast de Berlin dû et qui font honneur au réalisateur Charles Lamac. Le rire sain le Grail) qui veut l'entretenir. Devant les superbes toilettes qu'offre (Production Erka.) maintenir plus de dix semaines, ce qui est, là-bas, que cet ensemble suscite est d'une qualité trop rare pour qu'on Courtney, Madge et sa vertu faiblissent un tantinet. Sur le Papoul. exceptionnel. ne s'y livre pas sans réesrve. conseil de son amie Millie, la jeune fille accepte les présents. Deux Tempête sur l'Asie ceci fois, j'ai vu ce film et avec le même plaisir ravi qui ne Film français. (Tschyngys-Khan) offre de Mais Courtney devenant trop audacieux, elle lui jettera à la marchande pas son enthousiasme. particulier que Poudowkine le tourna entièrement en — Ce film n'a pas nous un tête tous les vêtements offerts y compris sa robe — et fuira la prétention de étonner; c'est là D'ailleurs, Anny Ondra, cette étonnante Anny de Mont¬ avec des aucun en chemise de dentelle... Sur son chemin, à cause de la censure film de débutant et qui a eu le tort de s'attaquer à un scé¬ Mongolie indigènes. Jamais appareil parnasse. monte d'un coup au premier rang des stars joyeuses, de certainement, elle trouve un habit d'homme qu'elle revêt. L'habit nario qui n'était ni bien nouveau dans sa forme, ni bien atta¬ prise de vues n'avait été posé dans le pays et la celles qui, à l'instar des Madge Bellay et des comédies de Mac appartenant à Bradley, vous devinez comment finit le conte, chant par son intrigue. Le rêve est ce qui se manie avec le plus difficulté pour les réalisateurs s'accrut de ce que per¬ Sennett, mènent au succès dans un mouvement et car c'est un précipité gai, de difficulté si l'on veut échapper à l'absurde. conte bleu fait pour la gloire de Madge Bellamy sonne d'entre eux ne mongole. Ménade rieuse, les œuvres où elles paraissent. parlait la langue et le plaisir des spectateurs. Cependant, il y a là, tout de même, assez de promesses Le J'ai peur, en signalant certaines scènes, d'en enlever le meil¬ principal interprète masculin est le Mongol Inkis- (Production pour qu'on fasse confiance à la prochaine œuvre de More Fox-Film.) : leur on ne décrit par un vin exquis, on le boit... Allez voir chinoff; son rôle de l'héritier de Tschyngys-Khan cons¬ Pour l'amour du sport. Allegret... Anny de Montparnasse, c'est l'antidote des neurasthénies les titue ses débuts, mais l'on (Production Braunberger - Edition Fox.) peut prédire qu'il n'en restera mieux chevillées; il y a bien longtemps qu'on a vu une produc¬ Comédie. Flammes. pas là. tion de cette qualité comique. Aux côtés d'Anny, la grande Cinémonde un Film allemand. cite fait qui montre quelles furent les Est-ce le printemps et la joie de vivre qu'il porte en lui qui triomphatrice, André Roanne est très à son aise. difficultés de la nous valent prise de vues. On sait que l'on a l'habi¬ cette floraison de films joyeux ? Voici encore une A ne s'y point tromper, c'est là un film qui a été construit très bonne (Production Sofar.) tude de tourner fois une pour production qui, sous couleur de sport, développe les pour Olga Tschékowa. Il s'ouvre sur une partie de chasse et plusieurs même scène aventures extra-conjugales et conjuguées de trois couples. Une Les Tisserands. des paysages larges et donne déjà une impression de vaga¬ assurer la perfection de la reproduction. C'est ainsi que, scène qui obtint un franc succès est celle-ci : l'une des épouses bondage à travers les sentiments comme à travers les taillis et pour une certaine prise de vues, on avait dû faire appel (abandonnée d'ailleurs par son mari sur une ren¬ le monde. Un avion route) est Drame. surgit, l'aventure, l'inconnu, le nouveau. à un grand nombre de cavaliers et l'on ne savait pas versée dans l'eau par une auto. Elle accepte de se déshabiller Et voici l'intrigue qui se noue; l'abandon des steppes où l'on comment arriver à les rassembler. On dans la voiture Voilà une adaptation écranesque digne du drame de Gerhart imagina ceci: le pour faire sécher ses vêtements. Un vagabond dessèche, dans un bonheur stérile, sa jeunesse; et bientôt, tout vole ceux-ci. Hauptmann. Vers 1860, les ouviers tisserands arrivaient tout gouvernement fit savoir à tous les villages environnants Et c'est une femme complètement nue que le pro¬ le tumulte de la vie, le bouillonnement des arènes et des enthou¬ juste avec leur salaire à ne priétaire de l'auto doit ramener chez elle... Citons encore le pas mourir de faim. Lorsqu'ils siasmes, la flambée des espoirs... Flammes ! Rideau final qui, qu'à un certain endroit, le dimanche, un événement très au apprennent que leur patron vient de réduire de moitié leur intéressant se voyage Mexique et le tableau final avec la gorgerette à maigre au lieu d'être tiré vers le bas comme tout ce qui est sujet à la produirait et demanda que le plus grand initiales. Vera paye, des machines fournissant travail égal à un Reynolds et Harrison Ford mènent le jeu en¬ prix inférieur, pesanteur, s'élève dans la désagrégation purificatrice du feu. nombre de cavaliers s'y rende. En effet, à l'endroit diablé avec et ils se révoltent. Le patron et brio pour l'amour du sport ! doit fuir la police recule devant C'est une œuvre pessimiste mais qui plaît à cause de son symbole indiqué, plus de 400 hommes à cheval se trouvèrent au ces hommes qu'entraîne le fameux chant des tisserands : « Ici- (Production Columbia. - Monopole Haik - Sélection altier. Toute la vie1 est en elle, splendide et bâtarde, instincts et faut une jour fixé et ils furent extrêmement intéressés par ce Ralisbonne.) bas, il justice. C'est notre linceul que nous tissons. » soif de durée... Les ouvriers montra, car triomphent. Des scènes sont qu'on leur il s'agissait d'un aéroplane. Au service du Tsar. remarquables ; je n'en veux retenir que cet Le souffle humanitaire qui anime l'œuvre débordant le cadre Alors Poudowkine les rassembla et leur demanda de incendie de grand magasin qui a dû susciter des prodiges lors étroit de l'écran passe dans l'âme du spectateur et lui fait suivre se de la réalisation. La est nette, sans diriger au galop vers une sorte d'estrade qui avait été Film allemand photographie faiblesse. avec intérêt cette véridique et triste histoire, contée en tableaux Quant à Olga Tschékowa, elle est la femme dans toute érigée au milieu de la steppe et sur laquelle étaient sobres et émouvants. Ce la de son film, réalisé par Strijevski, est aussi extraordinaire dans frénésie épanouissement, la femme que brûlent les placés les appareils de prise de vues. Ils obéirent son développement qu'attrayant dans la succession de midis et qui se donne dans la splendeur dorée de ces heures (Production Fréd. Zelnick. - Sélection Ratisbonne.) immédiatement et, dans une cavalcade démoniaque, ils ses scènes échevelées. méridiennes. Arthur Posen est, auprès d'elle, un matin plus se ruèrent dans la direction ne Carmen Boni est indiquée. Comme ils bien joie et joue de l'angoisse à ravir; doux où la vie est encore au ralenti. savaient quant Après la rafle. pas de quoi il s'agissait, ils pensaient que cela à Mosjoukine, il ne nous a jamais paru plus en pos¬ (Edition Luna Film ) session de son constituait seulement une sorte de manifestation de élégance et de sa jeunesse qu'en cette production. La païenne. Une fête chez le tsar, une poursuite comme on les aime à Film américain. gratitude pour le spectacle de l'oiseau merveilleux qui la Sofar, de l'amour, du mouvement font Film américain. oublier certaines leur avait été montré et, sans tenir compte des cris et C'est là un film contre lequel on aurait très volontiers photographies un peu flou. Auprès de Mosjoukine et de Jetta Gondal a une plastique incomparable. Elle paraît dans exercé sa des régisseurs, à Carmen verve; il appartient, en effet, au genre mélo de gesticulations des ils disparurent l'ho¬ Boni, George Seroff n'a qu'à paraître le premier tableau et ne pour susciter la manque pas de nous séduire incontinent. le femme qui se rachète, puérile Marie-Madeleine de bas rizon. rire. . Le drame est un peu dur qui met aux prises deux frères, étage qui, après avoir eu tous les vices, a soudain toutes Fort heureusement dont un Golownjia, le fameux opérateur (Production Greenbaum-Sofar.) les trop jeune colonel français et un virtuose violoniste. vertus. Vous vous imaginez que cette femme se mariera et de avait Mais comme l'action rebondit sans languir ; comme il y a de Poudowkine, pu en cette seule occasion réali¬ Lady Raffles. que 1 époux ne saura rien mais que le passé, bientôt, menacera la ser une volupté qui s'exacerbe sur le fond lumineux de la mer, on bande parfaite, et cette fuite désordonnée n'eut de réduire à néant les excellentes dispositions de la dame au s'aventure bien volontiers au camélia. Sans sillage de sirène de cette païenne. pas de conséquence fâcheuse. Film d'aventures doute, il y. a tout cela, mais en plus le jeu des policières. On s'attendrit même et l'on trouve en vérité fort dommage qu'elle artistes, si bon, si soutenu, si vrai qu'il a non seulement sauvé Poudowkine, à qui l'on doit La Mère et La Fin de Une puisse trahir et que des balles picorent sa chair faite pour les intrigue mouvementée dans laquelle la femme du monde le sénario, mais l'a rendu très vivant, très pathétique. En Saint-Pétersbourg, deux des films les plus caractéris¬ baisers et les enlacements illimités. (Lylian 1 asliman) est une cambrioleuse et la voleuse effet, (Estelle Mary Astor, Robert Elliot et Ben Bard rivalisent et tiques de la production nous Victor Varconi et sont se soviétique, révèle dans Taylor), qu'on soupçonne être « sont dans Joseph Shildhraut les rivaux qui Lady Raffles », une détec¬ tellement la peau de leurs différents personnages — tive. Toutes partagent cette chair orientale; ils la mangent de caresses à Tempête sur l'Asie un pays hier encore presque ignoré les deux sont et court vers femme jeunes jolies. L'action déchue, souteneur, policier — qu'ils deviennnt obsé¬ et dont les mœurs son but matrimonial à toute allure et l'européenne en des pays pleins d'acre soleil et de sable ou mystérieuses nous ont été décrites par-dessus maints dramati¬ dants. Sans aucun doute, grâce à eux et à la mise en scène su la murmurante trame de l'eau. ques obstacles. Roland habile par quelques audacieux explorateurs. Drew, sympathique et beau garçon, aide d'Irving Cummings, Après la rafle sera un très gros à avec suivre intérêt ce film policier. succès populaire. (Erka Prodisco). Nous attendons la nouvelle œuvre de Poudowkine Pierre HEUZE. avec (Sélection Ratisbonne.) (Production Fox-Film.) impatience. Nos Contes et Nouvelles

US DEBUTS DE MARC DESTHY

les taillis s'apprêtent à bondir. Je m'avance pour diriger la de la Vierge Rouge, à Marivaux. marche du carrosse.

S'ETAITUn groupeau decafécritiquesde Madrid,s'entretenaitaprèsdelace« nouveaupremièrefilm» Horreur ! au lieu de l'antique voiture seigneuriale tirée par et tout le monde était d'accord pour en vanter les mérites. Le deux robustes chevaux lancés à fond de train par un cocher talent des deux principaux interprètes : Marc Desthy et Yvonne empanaché, que vois-je ? Une misérable charrette traînée par de Malesherbes, avait contribué pour beaucoup à ce succès. une rosse efflanquée que tient par la bride un jeune homme en jaquette noire, coiffé d'un chapeau rond. Sur le plateau, la — Ce Marc Desthy fera son chemin, déclara un vieux met¬ favorite est à demi-couchée, les vêtements en désordre; son teur en scène, Arsène Beauvilain, et pourtant, il a bien failli visage défait trahit la souffrance et des plaintes s'échappent passer à côté de la fortune. de ses lèvres. Derrière, marche un vieux paysan escorté de son chien. — Vous paraissez connaître la vie de Marc Desthy, Ar¬ sène, s'écrièrent plusieurs voix, racontez, racontez ! La stupéfaction est si profonde que personne ne bouge; puis, l'aspect de ce cortège est si imprévu et si piteux qu'un rire for¬ Il y a huit ans de cela, dit Arsène Beauvilain, en midable secoue l'assistance. allumant sa pipe, Marc Desthy, de son vrai nom, Narcisse Lamour — un nom prédestiné — exerçait la profession de Mais comme l'on s'aperçoit qu'Yvonne est blessée, chacun principal clerc de notaire à Saint-Eloi-la-Forêt, un délicieux reprend son sérieux. On se précipite vers les arrivants et on les petit trou creusé en bordure d'une forêt comme il n'en existe interroge. Voici ce qui s'était passé : plus guère en France.

Le chemin emprunté par carrosse Ce n'était, certes pas, par goût que Narcisse Lamour avait le était quasi impraticable, surtout embrassé ce métier, car il était né poète et préférait mille fois pour une lourde voiture; tantôt le véhicule menaçait de verser en passant sur de gros de tantôt ciseler une ode que de rédiger un acte de vente. Mais ses blocs pierre, il s'em¬ bourbait à mi-roue.. A la suite d'un rude cahot, le conducteur parents, de braves ouvriers, qui s'étaient saignés à blanc pour lui donner une solide instruction, avaient décidé qu'il aurait qui, peut-être, avait trop fêté sa promotion, avait été projeté à terre et les un état sérieux et faute de mieux l'avaient fait entrer à l'étude chevaux, énervés par les mouches, sentant flotter les rênes, s'étaient emballés. Dieu sait ce de M1' Fayolle, le notaire du lieu. En dépit de ses distractions, qu'il serait arrivé, si notre Narcisse Lamour, sous sa Narcisse avait su capter la confiance de son patron et celui-ci qui s'entretenait les charmilles avec accouru aux artiste et ne rêvait déjà d'en faire son successeur et son gendre. Muse, n'était cris de l'infortunée l'avait secourue au moment où le carrosse versait. Il ne put, Faut-il dire que cette distinction, pourtant flatteuse, n'était toutefois, empêcher Yvonne de se fouler le pied, en sautant à pas appréciée du clerc à qui ne souriait guère la perspective de terre. passer son existence à noicir du papier timbré en compagnie Le d'une jeune personne assez disgracieuse et totalement dédai¬ conducteur, qui n'était qu'étourdi, avait rejoint la voi¬ gneuse de la poésie. ture qu'il s'efforçait, avec l'aide de bûcherons, de remettre debout, et un habitant de Saint-Eloi qui passait en carriole A cette époque, nous tournions un film, que vous vous rap¬ avait offert de ramener la blessée jusqu'à la clairière. pelez sans doute : La Maîtresse du Ro:, et précisément dans la région de Saint-EIoi, à cause de l'existence d'un château On reconduisit Yvonne à son hôtel dans une confortable du XVIIe siècle et de cette forêt vraiment unique en France auto et l'on dut remettre à plus tard la prise de vue. où l'on se perd aisément en raison de l'épaisseur des fûtaies et de la rareté des routes, et c'est dans cette forêt que devait Cette fois, Narcisse Lamour joua pour tout de bon un rôle dans la se tourner un des actes principaux du film : l'enlèvement de la scène, car notre blessée, qui était demeurée à Saint-Eloi favorite. jusqu'à sa guérison, avait voué à son sauveur une vive recon¬ naissance, à laquelle était venu se mêler un sentiment plus ten¬ Cette scène avait lieu dans une ancienne clairière, appelée la dre et notre poète, inflammable comme tous ses semblables, Gueule et nous nous d'Enfer, y trouvions tous réunis au début s était épris de l'artiste et allait lui rendre visite chaque jour, ce de l'après-midi : opérateurs, acteurs et figurants, à l'exception qui avait causé un véritable scandale dans la petite ville . toutefois d'Yvonne de Mjalesherbes qui tenait le rôle de la maîtresse du Roi. La belle Mais enfant, par un de ces caprices dont Narcisse avait envoyé promener le notaire, sa fille et son elle était coutumière, avait manifesté le désir de gagner le étude. Il renonçait aux grimoires pour tâter du cinéma, sa lieu de en rendez-vous empruntant un chemin détourné qui tendre amie l'ayant déclaré très photogénique et cette dernière traverse le coin le avait obtenu plus sauvage et le plus beau de la forêt; et du gros Sajoie qu'il l'engageât dans sa troupe. H. SCHLETTOW et OLGA TCHEKOWA cela, dans le carosse à deux chevaux qui devait figurer dans la Et voilà scène; le véhicule était conduit par un garçon du, pays que comment Narcisse Lamour, principal clerc de notaire nous avions embauché comme cocher. L'équipage de la dame dans un petit trou de province, est devenu le célèbre Marc dans une scène de « 1812 », la grande produc¬ devait entrer ainsi de plain pied dans l'action. Desthy, si recherché dans les studios parisiens, grâce à son tion qui vient d'être présentée par Luna Film, dévouement, à 1 appui d'une grande artiste et — soyons juste — L'heure fixée était passée et déjà je m'impatientais. Tout à à son talent. avec Pierre Blanchar, Boris de Fast, FJenry coup, nous percevons le bruit des pas des chevaux et du grin¬ Victor et Peter Voss. cement des essieux. Comme quoi un bienfait n'est jamais perdu.

L'opérateur est à son poste et les ravisseurs disséminés dans JEAN ANDRIEU. Deux grands succès de la Sofar La petite « modèle » Anny Vavin, on l'a deviné, c'est Anny Ondra. Depuis Suzy saxophone, cette jeune et charmante artiste est célèbre, voire populaire. QUARTIER Elle anime Anny de Montparnasse de sa grâce mutine, LATIN son de exubérante gaîté. Et l'on subit aussi son charme de grande enfant sentimentale. et ANNY DE MONTPARNASSE

lecteurs avec des contes bleus ce C'est un fait très rare, presque unique dans l'état de genre. actuel des programmations à longue échéance. A peine La réalisation de Genina nous dote enfin d'un film Quartier Latin, le beau film de Gemna, était-il présenté où rien n'a été négligé. Le découpage et le montage par la Sofar que la salle Marivaux le retenait immé¬ sont sans faiblesse, ce qui nous permet de « tenir » diatement en exclusivité pour passer sans retard. Même sans défaillance d'un bout à l'autre des 3.000 mètres. aubaine pour Anny de Montparnasse, retenu et affi¬ Mise en scène exactement adaptée aux circonstances, ché aussitôt après par l'Impérial. tour à tour pittoresque, brillante, chatoyante. On On avouera qu'un tel empressement de l'exploitation applaudira le grand bal de Bullier, avec son mouve¬ est assez exceptionnel et il faut tout de suite féliciter la ment fou de veglione italien, les bars du « Quartier », les Sofar pour ce double succès si mérité. rapides évocations du pauvre cinéma au piano ané¬ Une scène de Quartier Latin Quartier Latin avait remporté un véritable triomphe mique, la fête vénitienne et surtout les extraordinaires avec PETROVITCH et Carmen BONI (assis à gauche). à la présentation du Théâtre des Champs-Elysées. On scènes nocturnes de la Gare de Lyon qui constituent GENINA au travail. Le avait loué les multiples qualités artistiques une sorte de chef-d'œuvre technique dont il faut louer réalisateur indique un jeu de scène à PETROVITCH. anecdotiques, De dos, Gaston JACQUET. et techniques de cette production, le sérieux et le fini Genina et ses opérateurs, Asselin, Hœsh et Montéran. de Charles Lamac qui nous donna déjà ce chef-d'œu¬ sa mise au point, le jeu admirable des interprètes. Toute la partie décorative due à Aguettand, Robert vre d'humour étourdissant, Suzy Saxophone, nous Et puis, ne trouvez-vous pas, il y a des films sympa¬ Gys et Schrœder est magnifique et empreinte d'un conte aujourd'hui l'histoire du jeune modèle excen¬ André Roanne est, à son ordinaire, un parfait acteur thiques, à côté d'autres aussi bons, parfois meilleurs, délicat modernisme. trique Anny Vavin avec une verve renouvelée. Sa de comédie légère. qui le sont moins. Quartier Latin mériterait son succès par sa seule réalisation est alerte, ingénieuse, savoureuse et nous Sympathique team qui assurera à Anny de Mont¬ Quartier Latin est un film extrêmement sympathique. interprétation. Carmen Boni nous livre là tous les pardonnons volontiers au metteur en scène quelques parnasse une longue et fructueuse carrière. Il déborde de jeunesse, de fraîche passion, d'insouciante aspects de sa nature, mélange de tendresse, de gaîté, petites exagérations de couleur locale qui ne font rien candeur et le drame lui-même, parfois terrible, n'arrive d'espièglerie, de gravité. Ses scènes dramatiques sont Robert TREVISE. perdre d'ailleurs au mouvement général. admirables et elles pas à nous désespérer. Surtout, il nous attendrit et si, feront pleurer bien des yeux. au moment le plus pathétique, nous nous sentons la Petrovitch est digne de sa jolie partenaire. Gina gorge serrée, c'est surtout de pitié, de pitié pour les Manès est adorablement plastique et effroyablement héros charmants de la plus jolie aventure. inquiétante dans un rôle de princesse « femme fatale ». Nous ne la conterons pas, cette aventure qu'imagina Gaston Jacquet, Helga Thomas, A. Bandini, Nino sans prétention Mau¬ Ottavi, Bradell sont rice Dekobra. Elle excellents. vaut surtout, il faut Anny de Mont¬ bien le reconnaître, parnasse est plus par maints détaih franchement gai que ingénieux et pure¬ Quartier Latin, Il ment cinégraphiques n'y a pas là la moin¬ qui sont l'invention dre ombre de drame. d'Auguste Genina et C'est, si l'on veut, le de ses collaborateurs, même milieu, pres¬ Léo Joannon. entre que le même cadre, autres. La simple his¬ mais vu sous un an- toire de la jeune étu¬ n'y a là pas le moin- diante, pianiste le Le monde des ra- soir, pour vivre, dans pins revit là d'une fa¬ un cinéma de quar¬ çon intense mais sous tier, et d'un pseudo¬ le signe ironique de étudiant, riche fils dt la joie. Anny de vu par Cingi (Kines-Rome). famille, a de quoi Montparnasse n'est nous toucher. Miir- pas un drame, c'est ger fit pleurer d'at¬ une fan¬ comédie très Les décors de Lucien Aguettand sont amusants et tendrissement p 1 u - taisiste et très gaie, toujours très cinégraphiques et la photo signée O. Hel- sieurs Carmen BONI et générations de Helga THOMAS dans Quartier Latin. c'est un vaudeville. Anny ONDRA et André ROANNE dans Anny de Montparnasse. ler se recommande par une belle luminosité. Victoria Films CHOS ET INFORMATION

présente sa nouvelle production A L'EXPOSITION DE MAGIC-CITY pour toutes les salles, grandes et petites, par son prix tout à fait modique et par la simplicité de son fonctionnement. A l'exposition de la photographie qui vient de s'ouvrir à Il fonctionne en parfait synchronisme avec le film, et son Magic-City et que nous avons annoncée dans notre dernier usage n'entraîne aucune modification dans l'installation des Les débuts en France de la Victoria Films, cons¬ Ce point de départ du film crée autour de l'action une numéro, on remarqua tout particulièrement le stand de Splen- machines ou cabines de projection. Enfin, cet tituée par M. Graham-Maingot pour la représentation atmosphère de légende et de mystère dont nous subis¬ dicolor. Cette admirable invention de photos en couleur dont appareil est de conception et de fabrication fran¬ nous avons avec toutes ses avantages appréciables au point vue et de la grande firme Bromhead British Production, sons l'attrait. longuement parlé est présentée là çaises, de entretien ré¬ applications commerciales, publicitaires et autres. parations. avaient été marqués par deux grands succès : Palais Toute cette partie du film a été réalisée par le Le succès de Splendicolor consacre une belle découverte de Danses et Quand le mal triomphe. metteur en scène Garreth Gundrey avec un véritable française et nous avons plaisir à le signaler. L'ORCHESTRE INVISIBLE La nouvelle sélection que vient de nous présenter, sens du pittoresque et de l'effroi. Du côté du matériel cinématographique, le stand des Eta¬ au Ciné blissements Aubert retient l'attention. Max-Ljnder, M. Graham-Maingot, a ample¬ Comme contre-partie, on trouve dans ce film des Nous avons dit avec quel succès Aubert a présenté récem¬ Aubert ses nom ment présenta appareils de haute qualité. Le de ment à justifié nos espoirs. Chacun des cinq films pré scènes de la plus sûre élégance, l'action se passant Rouen, son merveilleux « Ampliphonaubert ». Ce fut pres¬ la célèbre firme se détachait en lettres lumineuses sur le stand sentés se l'éclatant début d'une tournée organisée dans les grandes villes recommande par le sérieux de la réalisation, que dans les milieux de toujours l'aristocratie anglaise. (N° 33) très heureusement décoré en vert jade et argent. la perfection de la françaises en vue de faire connaître un appareil excellent. photographie et l'originalité de l'in¬ De beaux paysages Voici le poste double Aubert N.M., le poste simple Aubert artistiquement photographiés « L'Ampliphonaubert » a été conçu et réalisé pour donner terprétation. N.M., muni d'un nouveau dispositif de projection fixe, le poste attestent encore le goût du réalisateur. à la reproduction des disques toute la puissance qu on peut type La d'enseignement Aubert C., la boîte à films Aubert, les une sélection était dominée par le grand film annoncé Deux excellents artistes désirer dans salle de dimensions importantes. Cet appareil interprètent L'Auberge de redresseurs Aubert monophasés et triphasés. Rappelons en permet donc d'organiser très facilement des concerts, des soi¬ depuis quelque temps déjà, Mademoiselle d'Armen¬ Satan, Renée Calma et Hayford Hobbs. passant que ces derniers donnent un courant rigoureusement rées dansantes, etc... Il s'adapte sert à n'importe quel phonographe tières, héroïne de France. Ce film admirablement continu, qu'ils sont silencieux, peu encombrants et d'un emploi 130 à l'heure est un film sportif qui plaira à tous et diffuse électro-magnétiquement les disques avec une ampleur la cause de l'amitié franco-britannique scellée sur les très économique. Voici enfin, les fameuses lampes à miroir les publics par son mouvement endiablé, l'humour de considérable et une pureté absolue. Il peut fonctionner également une Intégral Aubert. champs de bataille. C'est raison de plus pour que avec plusieurs disposés en des différents ses situations et l'habileté de sa mise en scène signée hauts-parleurs endroits nous et le l'aimions fassions aimer du public français. sans que la puissance du son soit diminuée. A qualité égale, il de ce maître qu'est Maurice Elvey. BILINSKY A BERLIN n'y a pas, sur le marché, d'article offert à un prix aussi rai¬ Mlle d'Armentières a été pour les soldats an¬ Le film oppose l'une à l'autre deux grandes firmes sonnable. glais ce que l'immortelle Madelon a été pour les d'automobiles rivales. Une invention doit assurer à Boris Bilinsky, le maître décorateur, ayant terminé ses tra¬ Le mardi 1 9 mars, le Sélect-Cinéma, 6 boulevard Béranger, Poilus. Pendant de ans, le vaux plus trois Tommy britan¬ l'une d'elles la suprématie commerciale, mais l'inven¬ pour le film Tarakanowa, de Raymond Bernard, et à Tours, accueillit tous les directeurs ou propriétaires de nique l'a chantée, d'Ypres à la Somme, sur les routes Mbnte-Crislo, d'Henry Fescourt, dont il composa les décors théâtres, de cinémas, de dancings, d'hôtels, de restaurants, de tion est convoitée ardemment par l'autre qui n'hésite glorieuses de Belgique et de France, et la petite héroïne et les costumes, vient de partir pour Berlin. Engagé par l'Ufa brasseries, ainsi que les commerçants en articles d'électricité et pas à tout mettre en œuvre pour se l'approprier. et Ciné-Alliance, Bilinsky au nouveau film de française a été son réconfort. collaborera radiophonie. Le programme présenté comprenait une partie L'épreuve finale, une grande course d'autos, mettra d'Alexandre Volkoff, Hadji-Mourad, d'après Tolstoï, avec musicale très variée et la projection d'un film avec accompa¬ C est l'histoire de cette héroïne avec Ivan qu'imagina chacun à sa place et selon son mérite. Mosjoukine et Nicolas Koline comme vedettes. gnement exécuté par 1' « Ampliphonaubert », dont le public a autant d'éloquence que de tact le bon romancier Arthur pu ainsi apprécier à loisir les nombreuses qualiltés. Cette course véritablement a été Saville. Et le livre fut stupéfiante réalisée adapté à l'écran par l'un des LE COLLIER DE LA REINE par Maurice Elvey avec une science technique et meilleurs metteurs en pho¬ scène anglais — probablement le LA SOFAR-LOCATION de premier ordre. • On en suit toutes les tographique Nombre de ont au meilleur — Maurice Elvey. journalistes été invités, ces jours-ci, studio une péripéties avec émotion croissante jusqu'au dénoue¬ de la rue Francœur, par Eclair Production, à venir assister à On nous annonce la création d'une nouvelle et importante Mademoiselle d'Armentières est une admirable ment, la victoire du héros sympathique. une prise de vues du Collier de la Reine. Ils virent passer dans société de distribution qui s'installera incessamment à Paris. réplique aux films de guerre américains. Dédaignant les la rue Saint-Claude, reconstituée avec beaucoup de pittoresque, Ce nouvel organisme sera chargé de en toute Ce bon film sportif qui comporte beaucoup de gaîté, diffuser France questions parfois irritantes de prédominance nationale, un élégant cabriolet où se tenaient la reine Marie-Antoinette la production de la « Sofar » qui vient de présenter avec est fort bien joué par et Alf Eve Gray, John Stuart et la Comtesse de Comte de la Motte saluait ce film constitue un hommage à la fraternité d'armes la Motte. Le un grand succès ses nouveaux films 1929. Goddard. Quelques autres scénario ne artistes dont le au passage le brillant vivement la La « Sofar-Location » distribuera : Au service du Tsar, franco-britannique. Un scénario attachant et émou¬ équipage. On apprécia beauté nous indique pas les noms campent excellemment de pit¬ fine et racée de Mme Jefferson-Cohn (la Comtesse de la Motte), Mascarade d'Amour, S. O. S., Anny... de Montparnasse, vant, parfois très pathétique, s'inscrit dans le cadre toresques figures épisodiques. l'aristocratie de Mme Diana Karenne (la Reine), ainsi que Togo, Quartier Latin, la magnifique production d'Augusto formidable de la guerre des de Picardie et Flandres.. l'allure très grand seigneur de Fernand Fabre (le Comte de la Genina; La République des jeunes filles et Orient...! La sélection Victoria Films comprenait une comédie Quelques scènes d'humour viennent de temps en temps Motte). Par suite d'un accord avec la Société des films artistiques pleine de saveur et de charme, Une Femme Légère. atténuer le douloureux d'une situation tragique et la Puis un buffet somptueux réunit artistes et journalistes. Tout « Sofar », la « Sofar-Location » distribuera tous les films de L'action évolue dans les milieux pittoresques du music- le monde fin est conforme aux exigences sentimentales de porta un toast chaleureux au succès de ce grand film la première société qui, depuis sa création, n'a cessé de grandir hall ce l'aventure. qui nous vaut de nombreuses scènes très français édité par Aubert. et occupe aujourd'hui, sur notre marché, une place de tout attrayantes auxquelles les plus jolies girls apportent un premier plan. La mise en scène de Maurice Elvey est remarquable Nous sommes persuadés que la Sofar-Location sera bientôt parfum de grâce aimable. UN NOUVEAU SYSTEME DE FILMS SONORES de netteté, de sincérité, d'authenticité. Et le film est très connue des directeurs de cinéma. La réalisation d'Une Femme Légère est due à Mau¬ joué par des artistes s'efforcent avant tout d'être A. qui rice M. Krikorian, l'ancien administrateur-directeur des films Elvey et l'interprétation groupe les noms déjà UNE NOUVELLE SOCIETE PRODUCTION véridiques et humains. Ce sont : Estelle Brody, si tou¬ First National, vient de constituer, en association avec DE applaudis dans les productions précédentes de Estelle chante dans le rôle de Mlle d'Armentières; John ML Jacques Natanson, directeur de la Centrale Cinématogra¬ Brody, John Stuart, Alf Goddard et Nous apprenons que Mario Nalpas et de Car- Stuart, Alf Goddard, Gabriel Rosca. John Longden. phique, une nouvelle société dénommée « Melovox » qui MM. Louis bonnat viennent de fonder une Société de productions dont le Un grand documentaire terminait cette belle série exploitera les appareils « Melovox » de reproduction et d'en¬ L'Auberge de Satan est une production très curieuse des films sonores titre est Compagnie Générale de Productions Cinématographi¬ de présentations. En survolant l'Afrique relate le registrement et parlants. Cette société se pro¬ qui plaira par l'originalité parfois un peu étrange et pose également de réaliser des films français sonores. ques. Le siège de cette nouvelle société est 6, rue Francœur. voyage admirable accompli à travers tout le continent Nous troublante de son scénario. L'appareil « Melovox » mérite de retenir l'attention des apprenons également que cette société, qui se propose africain par Sir Alan Cobham et lady Cobham. Voici directeurs de cinémas qui désirent, soit supprimer leur orches¬ d'entreprendre l'exécution de plusieurs films, vient, en atten¬ L'action se passe dans un comté sud de un des dant, l'Angle¬ plus remarquables voyages cinématographiques tre, soit posséder un appareil pouvant compléter leur orchestre de prendre en gérance pour le monde entier Les Taci¬ terre. Il y a là une certaine auberge qui passe pour qu on ait encore vus. Sa double valeur instructive et et servir d'attraction dans leurs salles. turnes, film mis en scène par Jacques de Casembroot, inter¬ tout « Melovox » prété par Jean Dehelly, Michèle Verly et Jim Gérald, édition porter malheur à voyageur contraint d'y passer la esthétique le recommande à l'attention de tous les qui donne une reproduction excellente de la nuit. On du chant, de la est Film-Arc. l'appelle pour cela « l'auberge de Satan ». directeurs. musique, parole et des bruits, désigné NOMINATION LA MAISON DU SILENCE Notre distingué et sympathique confrère E.-L. Fouquet, P. J. de Venloo vient de s'assurer l'exclusivité de La Mai¬ p vient de prendre la direction du Service de la Publicité de la son du Silence, le grand film de mystère et d'aventures qui Société des Films Artistiques Sofar. Sa haute compétence de fut choisi pour l'inauguration de l'immense cinéma « Em¬ ses connaissances approfondies de journaliste, l'imprimerie et pire », à Londres. Il est intéressant de rappeler que cette pro¬ MADEMOISELLE ELSE des méthodes ALLEMAGNE modernes de Publicité le désignaient pour occuper duction a été tirée de la fameuse pièce de théâtre The Silent Elisabeth dans une ces importantes. House Berquer qui incarna une si touchante Duchesse grande Société fonctions qui tint l'affiche plus d'un an à Londres et à New-York LA FUSION TOBIS-KLANGFILM de Langeais, vient de remporter un nouveau succès dans son in¬ Nous retrouverons, parmi les interprètes, la charmante Mabel L'ASSEMBLEE GENERALE terprétation de Mademoiselle Else. Poulton, qui nous fut révélée en France par Germaine Dulac Les journaux allemands ont rendu compte depuis quelques DU SYNDICAT DES DIRECTEURS Ce film, réalisé par Paul Czinner d'après la nouvelle de et qui, depuis, est devenue l'une des plus grandes star inter¬ semaines des discussions qui avaient même été portées devant Arthur Schnitzler, a fait sensation lors de sa Le Conseil d'administration du Syndicat Français des Di¬ nationales. les tribunaux, entre deux firmes allemandes spécialisées dans présentation et a été accueilli par la presse berlinoise comme une des plus belles recteurs de théâtres cinématographiques se réunira, mercredi les films sonores : le Tonbild-Syndikat (Tobis) et le Klang- DEUX SUCCES DE LUNA-FILM productions de la saison. I 7 avril, à 2 h. 30, en assemblée générale statutaire. film, firme constituée par A.E G. et Siemens. Ces discussions Le scénario très attachant a été mis en scène avec beaucoup se terminent heureusement; en effet, les deux principaux groupes Flammes, la grande production avec Olga Tschekowa, a 1812 de délicatesse et le jeu infiniment nuancé d'Elisabeth Bergner a que terminé sa carrière d'exclusivité sur les boulevards, et La européens de films sonores viennent de conclure une union su mettre en valeur les moindres intentions du réalisateur. « 1812 »... Tel est le titre de la dernière œuvre marquante l'on attendait depuis longtemps. Symphonie Pathétique, avec Georges Carpentier, obtint aussi produite en Allemagne et que Luna Film vient de présenter. Les groupes A.E.G. et Siemens ont signé avec la Société la faveur du public au cinéma Omnia. Cette dernière produc¬ L'interprétation de « 1812 » réunit les noms les plus Tobis un accord par lequel ils unissent désormais leurs efforts. tion, qui comportait une adaptation musicale synchronisée, et ANGLETERRE brillants du cinéma européen. Aux côtés d'Olga Tschekowa, Ainsi se trouvent concentrées pour une plus parfaite industriali¬ des effets sonores, acheva de conquérir le public à la conception la vedette internationale, trouva avec qui l'approbation du public du film musical. sation, ces deux sociétés qui possèdent les principaux brevets REX INGRAM VA TOURNER LA GITANE Moulin-Rouge et Flammes, il nous faut citer Pierre Blanchar, mondiaux de films sonores, l'expérience nécessaire à leur réali¬ Flammes et La Symphonie Pathétique sont édités l'un et ce grand acteur, qui a bien mérité son titre de prince du sation et les moyens de fabrication les plus puissants en Europe. Rex aurait, roman l'autre par Luna Film. Ingram paraît-il, acheté les droits du cinéma français. Mais ce n'est pas tout. Hans Schlettow, ve¬ La Cinématographie européenne a perdu, il y a quelques de W. B. Trite, La Gitane, qui fut, l'an passé, à Londres, dette de Henri Victor, l'une des Volga-Volga; vedettes de LES TRAVAUX D'ECLAIR-TIRAGE années, le contrôle de cette découverte du génie européen : le un gros succès de librairie, et on assure que le premier tour L'Argent; enfin Boris De Fast et Peter Voss, tiennent dans film sonore. Cet accord lui donne la possibilité de le regagner. de manivelle de cette production anglo-française sera donné cette grande production les autres rôles et y ont tous créé des On a critiqué très justement l'installation défectueuse de la à Nice. personnages ou des silhouettes remarquables. projection au Théâtre des Champs-Elysées. NOUVEL ESSOR DU FILM DOCUMENTAIRE NOUVELLES SALLES « 1812 » n'est pas un film historique. Cette œuvre nous Ses imperfections ont pu être constatées une fois de plus L'Allemagne semble faire un effort pour la renaissance du Le circuit de salles connu sous le nom de Associated British conte une pathétique histoire d'amour toute nuancée de roman¬ par la foule qui se pressait au gala de Figaro. documentaire vraiment trop négligé par les producteurs euro¬ Cinémas vient le Bordesley Palace. Cette tisme. Les costumes, l'atmosphère même de ce film, dont l'action Néanmoins, la splendide photo de ce film, due à Pierre et d'acquérir salle au cours ces qui, jusqu'à ce jour, ne que se déroule dans la solitude des plaines glacées de la Russie, Duverger, sur Négative Agfa, a été particulièrement remarquée. péens de dernières années. faisait de l'exploitation théâtrale, Continuant sa série dont Mungo le tueur de serpents fut un va être transformée en cinéma. confèrent à « 1812 » des qualités d'émotion délicates telles Eclair-Tirage, grâce aux soins éclairés de Jacques Mathot, des plus grands succès, la Ufa nous annonce, entre autres D'ailleurs, les salles se multiplient en Angleterre. Toutes qu'on n'a encore jamais pu en trouver à l'écran. Les extérieurs ingénieur chimiste I. C. P., son directeur général, et de films nécessitant d'importantes expéditions dans différentes régions jouissent d'un confort et d'une élégance inconnus en France, de ce film, réalisés dans le Nord de la Pologne, nous appor¬ M. Janouin, qui a la responsabilité des tirages, marque ainsi d'Europe, un documentaire sur qui nous rappellera la hélas ! Cette semaine, nouvelles salles ont ouvertes tent en outre des paysages d'une rare photogénie. un nouveau point. l'Islande cinq été vie et l'activité de cette île déjà révélée par Sjostrom dans Les au public, dont deux à Londres : Le Capitole et le Synod Hall. Proscrits. =!iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiimiiiiiMiiiiiiiiimiiiiMimiijiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii]iiimiiK FILMS PARLANTS Force et Beauté, le magnifique documentaire qui connut un EN COULEURS NATURELLES triomphe mondial, vient d'avoir un parallèle que l'Allemagne et La « ON l'Amérique ont accueilli avec enthousiasme. Ce film, La Nature Leudevig Blattner Pictures Corporation » vient d'inau¬ ENVOYEZ-NOUS dès aujourd'hui tous les renseignements et la Vie, réalisé par la Ufa, promet une brillante carrière tant gurer à Elstree, près Londres, son premier studio pour films parlants en couleurs naturelles. PRÉPARE par sa facture que par son développement scientifique. qui vous concernent et que vous désirez voir figurer dans Ces studios utiliseront le procédé en couleurs Keller-Dorian ASPHALTE A BERLIN et le système du Dr Stille, d'enregistrement du son sur bande Le Grand Annuaire métallique. La nouvelle production d'Eric Pommer, Asphalte, vient L'EDITION 1929 Plusieurs films vont être réalisés ainsi, notamment le d'être l'objet, lors de sa présentation corporative, d'un pro¬ : Beggar's Opéra. International digieux succès. Le sujet, très simple, d'une puissance dramatique extraordina'irement concentrée, a tenu les spectateurs en haleine AU SYNDICAT DES DIRECTEURS ANGLAIS N'OUBLIEZ-PAS que LE TOUT CINÉMA est le meil- de la dernière L'interprétation nous première à la image. révèle L'Assemblée générale des Directeurs anglais s'est tenue le une magnifique artiste, Betty Amann, dont toute la presse leur 1 2 mars. Malgré une très forte opposition de M. Jas. Me Bride, agent de liaison pour le commerce et l'industrie du film. allemande s'accorde à célébrer les louanges. Gustav Frbhlich, délégué écossais, le rapport moral et le rapport financier furent toujours remarquable, fut, lui unanimement aussi, applaudi. adoptés à une forte majorité. Tout A la fin de la le public enthousiasmé cinégraphiste l'a sur son bureau et s'en sert projection, réclama les M. F.-H. Cooper a été élu à l'unanimité président de l'as¬ interprètes et le metteur en scène, Joé May, à qui nous devons sociation en remplacement de H.-Victor Davis. W.J. Stephen- déjà admirable Chant du quotidiennement. cet Prisonnier. Betty Amann, Joé son est élu vice-président. May et Frbhlich durent venir saluer, devant l'écran, sous les Le dîner qui suivit l'assemblée générale fut présidé par Son acclamations des spectateurs. Les journaux « Kinematograph », Altesse Royale le Prince Arthur de Connaught. C'est la « Film-Kurier », « Berliner Zeitung », etc., rendent compte du Hâtez-vous Vos renseignements première fois qu'un membre de la famille royale assiste à une film avec une admiration sans réserve. C'est l'Alliance Cinéma¬ réunion corporative. L'honneur qui leur a été ainsi fait a été pour Votre publicité tographique Européenne qui présentera à Paris, dans la vivement ressenti par tous les membres de la puissante association deuxième quinzaine d'avril, cette magnifique production. anglaise. faire parvenir ( Votre souscription LE FORBAN THEA VON HARBOU EST HORS DE CAUSE DEVANT LA CRITIQUE ANGLAISE

Un une en Le Forban certain Doebbecke avait intenté action dommages- (The Rescue) , la production Samuel Gold- intérêts à Mme Thea von Harbou, la femme de Fritz Lang, wyn dans laquelle Ronald Colman paraît en vedette, sous la et subsidiairement à l'U.F.A., pour avoir plagié le scénario de direction d'Herbert Brenon, vient de paraître en exclusivité à PUBLICATIONS FILMA Métropolis. Le plaignant a été débouté de sa demande et con¬ Londres. Comme l'auteur du roman, Joseph Conrad, vécut en damné aux dépens. Le tribunal a déclaré que la plainte n'était Angleterre la plus grande partie de son existence et que Ronald 166. Rue pas recevable, l'U.F.A. ne pouvant comme per¬ Colman et Herbert Brenon sont nés en Angleterre, le film a Montmartre, à Paris - Téléphone : Gutenberg 51-76 i être poursuivie sonne juridique et l'action n'ayant pas été engagée dans le été particulièrement bien accueilli et la presse a été unanime rYllllMlllllllMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIllIllIlllllllIllIllllliE IIIIIII|l||il]|||l||[||||I||||||||l|||||l||i|||||[|||||||[|||||||i||||]|||]||||||||||||||||||||||||||||||||i||||||î= délai voulu. dans ses éloges. BELGIQUE UN NOUVEAU THEATRE Un titre mondial... une distribution sans pareille Brooklyn vient d'être doté par Paramount d'un somptueux théâtre MARCEL L'HERBIER A L'HONNEUR qui contient 3.500 places et dépasse en confort tout ce qu'on peut imaginer. De plus, toutes les mesures ont été prises en vue de la Un grand dîner a été donné à Bruxelles par son Excellence parfaite sécurité des spectateurs. M. Maurice Herbette, ambassadeur de France en Belgique. A ce dîner, d'une magnificence exceptionnelle et que LL. FILMS PARLANTS MM. le Roi et la Reine des Belges honoraient de leur pré¬ Les vedettes DIT qui s'étaient, au début, montrées les plus réfrac- sence, M. Maurice Herbette avait convié quelques représen¬ taires au film se à cette dont la tants les plus marquants de la science, des arts et de 1 indus¬ parlant semblent rallier formule trie française. vogue va grandissante. C'est ainsi Ce qui est par-dessus tout remarquable, c'est que l'un des que Douglas Fairbanks, qui n'avait montré aucun enthousiasme pour ce procédé nouveau vient de avec et premiers, sans doute, parmi nos ambassadeurs, M. Maurice pré¬ senter Le Masque Fer, film sonore et Herbette, n'avait pas oublié, dans la grande famille des activités de parlant. La humaines, ce tard venu... ce dernier venu : le Cinématographe. surprise fut extrême, mais le succès considérable. La voix de ne se pas à on a GABRIEL Il avait prié, en effet, l'un des metteurs en scène français les Doug prêtant l'enregistrement, dû ANDREE substituer une autre voix à la sienne, mais plus éminents, M. Marcel L'Herbier, à dîner ce soir-là à la synchronisation l'Ambassade de France. est quand même parfaite. S.M. le Roi des Belges est, il faut bien le dire, un grand Norma Talmadge n'a pas encore définitivement choisi le LAFAYETTE GABRIO scénario de sa amateur de « moving » et aussi un grand connaisseur. Il l'a prochaine production United Artists, mais ce sera un film bien prouvé en montrant tout l'intérêt qu il portait aux oeuvres parlant d;ù?s lequel Gilbert Roland, son parte¬ naire de La Dame aux de Marcel L'Herbier et au progrès du cinématographe en gé¬ Camélias, jouera à ses côtés. néral. Leatrice Joy vient de signer un contrat avec Warner Bros Mais il reste fort agréable de constater que, à côté des plus pour interpréter une série de fiilms parlants. Le hautes personnalités du monde savant comme Emile Borel ou premier film parlant de Leatrice Joy comportera également du chant, cette artiste possédant une voix très agréable Pierre Janet, des membres les plus représentatifs de l'Académie qui le et de la vieille société française, d'industriels notoires comme s'enregistre admirablement. d'après chef-d'œuvre d'EMILE ZOLA André Citroen ou L. Bréguet, il y a désormais une place offi¬ Mary Pickford termine actuellement devant le microphone son rôle de Norma Besant dans avec cielle pour les poètes de l'écran. Coquette; Ronald Colman A Marcel L'Herbier, que Jean Tédesco a naguère re¬ poursuit les répétitions de la version entièrement parlante de connu comme « l'Ambassadeur tout désigné de la Cinéma- Bulldog Drummond; quant à Vilna Banky, elle a achevé la ALBERT PREJEAN version muette tographie française » revient l'honneur d'avoir vu sur son nom de Fifth Avenue et répète actuellement ses répli¬ consacrer ce fait qui intéresse tout l'avenir du film français. ques pour la version parlante. Roland West a terminé la ver¬ MICHELE VERLY sion parlante de Alibi, avec Eleanor Griffith, Pat O'Malley et maë Busch, et travaille actuellement à la version silencieuse Alex Allin, Ravet ex-pens. de la Comédie Française de ce film. ETATS-UNIS Les microphones d'United Artists reçoivent en outre, actuel¬ José Daverf, Flore Deschamps lement, la visite de Gloria Swanson pour les passages sonores LOOPING THE LOOP A NEW-YORK de Queen Kelly. Enfin, Herbert Brenon, le réalisateur de Pierre Nay, Mihalesco Après la Tourmente et de Le Forban, rentrera sous peu à Pierre LYS. ZIBOULSKY Ce film connaît actuellement un très gros succès et est con¬ Hollywood pour y commencer son premier film parlant Lummox. et sidéré comme une « big attraction ». L'immense salle de l'Hippodrome, qui ne contient pas moins de 6.300 places, suffit à peine à contenir les spectateurs enthousiastes qui s'y DIANA KARENNE pressent chaque soir. AUTRICHE Mise en scène de Henri ETIEVANT L'interprétation, qui réunit les noms de Jenny Jugo, War- wick Ward, est L'ACTIVITE RENAIT Werner Kraus, particulièrement appréciée. avec la collaboration de Nicolas EVREINOFF A Vienne, l'activité cinématographique se manifeste en re¬ (auteur de "la Comédie du Bonheur") UN GRAND FILM D'AVIATION crudescence. Décors de Schildknecht, Lacca. Une nouvelle firme, la Bachrich Film Production, a com¬ Dodouginsky, Mme Exter Un mencé message de sympathie et d'encouragement a été adressé la réalisation de son programme par : La Princesse en par radio, au commandant Byrd et à son expédition qui se Vacances, metteur en scène Richard Leewenbein. Les principaux Opérateurs Brun et Duverger trouvent actuellement dans les régions polaires, de la part de rôles sont confiés à Ossi Oswalda et Igo Sym. Colleen Moore, Corinne Griffith, Richard Barthelmess, Billie La Projectograph-Film a terminé le Monte-Cristo de Prague. Dove et Alice White. La Liste-Film a terminé La Femme en Croix, avec Marcella Lorsque le film Conquête passera en France, les spectateurs Albani. Production se Production rappelleront le vaillant explorateur, en voyant évoluer sur Miax Neufeld tourne un film de montagne, La Nuit blanche. l'écran l'avion piloté par Monte Blue, survolant les banquises Plusieurs autres firmes vont commencer à tourner et les stu¬ du Pôle Antarctique. L'affabulation du roman de Mary Imlay dios de Vienne, y compris ceux de la Vita, sont tous loués. Taylor est d'un intérêt poignant. Le théâtre Apollo va bientôt être transformé en cinéma. LA CENTRALE SOCIÉTÉ LA COTE DU FILM SONORE CINÉMATOGRAPHIQUE L'ÉCRAN D'ART Société ROUMANIE La Warners, dans son exercice du 1 °r septembre au Direction : Direction : 30 novembre de 1 an passé, a réalisé les bénéfices de 2 mil¬ UN GRAND GALA DU FILM lions 197.724 dollars (soit plus de 50 millions de'francs). Ce FRANÇAIS chiffre, qui l'emporte de 872.883 dollars sur celui de la même La Jacques Natanson V. ivanoff présentation du Film Verdun, qui a eu lieu au Théâtre période de l'an 1927-1928, a été gagné non pas sur l'exploi¬ National de Bucarest, en présence de la reine Marie, de la tation des salles, mais sur la production et la distribution des princesse mère Hélène, de la princesse Ileana et du prince Nico¬ films. Cet heureux résultat est dû au grand succès des films las, ainsi que de M. GabrieJ Puaux, ministre de France, a été Vente jpouv sonores : Le Chanteur de et te monde entier à la Centrale Cinematcgraphique, 74, ?lv. Kleber Jazz Le Chanteur Fou. 1 occasion d une grande manifestation franco-roumaine. OUitfd «ftNUOGNMQ« IUDOPIEMMI

présente

...quatre grands films

Rhapsodie Hongroise Chant Hindou

La Dame au Masque Asphalte

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L'Imprimcur-Géranl : H. François, 9, av. de Taillebourg, Paris. f