Mensonges ---.Et Pillages Au Gabonr-! Pierre Péan
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Mensonges ---.et pillages au Gabonr-! Pierre Péan Nouvelles Affaires africaines Mensonges et pillages au Gabon Fayard Couverture: Antoine Du Payrat ISBN: 978-2-213-68549-6 © Librairie Arthème Fayard, 2014 La Face cachée du Monde. Du cOlltre-pouvoir aux abus de pouvoir, avec Philippe Cohen, Mille et une nuits, 2003. Main basse sur A/gcr,' enquête sur un pillage,juillet 1830, Plon, 2004. Du même auteur Noires fureurs, blancs menteurs: Rwallda 1990-1994, Mille et une nuits, 2005. LAccordéoll de mali père. Fayard, 2006. Pétrole, la troisième guerre mOl/diale, Calmann-Lévy, 1974. L '111COIIIIU de l'Élysée. Fayard, 2007. Après Mao, les managers, Fayolle, 1977. Le Monde se/oll K. Fayard, 2009. Bokassa t', Alain Moreau, 1977. Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances ell Afrique. Fayard. Les Émirs de fa République, en collaboration avec Jean-Pierre Séréni, Seuil, 1982. 2010. Les Deux Bombes, Fayard, 1982; nouvelle édition, 199 1. La République des tl/af/eltes. Enquête sur la prillcipauté française de tl on-droit, Fayard, 20 Il . Affaires africaines, Fayard, 1983. Le Pen. Une histoire française, avec Philippe Cohen, Robert Laffant, 20 12. V, enquête sur l'affaire des fi aviOl/s renifleurs Il ... , Fayard. 1984. Kosovo. Une guerre «juste » pour un État mafieux, Fayard, 20 13. Les ClJapellières. Albin Michel, 1987. Ulle Francc sous influe/1ce. Quand le Qatar fait de '!DIre pays 50/1 terrain de jeu, avec Vanessa La Menace, Fayard, 1988. Ratignier, Fayard, 2014. LArgent noir. Fayard, 1988. L'Homme de lombre, Fayard, 1990. Vol UT 772. Stock, 1992. Le Mystérieux Doctellr Martin, Fayard, 1993. Une jeunesse frança ise, François Mitterral1d, 1934-1947, Fayard. 1994. L'Extrémiste, Fmnçois Gelloud, de Hitler à Car/os, Fayard. 1996. TFl, lm poulloir. avec Christophe Nick, Fayard. 1997. Vies el morts de Jean Moulill, Fayard, 1999. La Diabolique de Caluire, Fayard, 1999. Betldéem en Palesti"e, avec Richard Labévière. Fayard, 1999. ManipulaliotlS africaines, Plon, 2001. Dernières volontés. derniers combats, dernières souffrances. Plon, 2002. Marcel Dassault ou les ailcs du pouvoir, avec Guy Vadepied, Fayard. 2003. À mOIl ami Jeal1-Marc Ekoh, toujours debout! 12. André M'Ba Obame arrive en tête de lëlection présidentielle, Ali Bongo se proclame Va lIlqUeUr Table des matières 13. Un commerce florissant: les « pièces détachées » humaines 14. Maixent, chef de la " Légion étrangère » Couverture 15. La destruction symbolique de tout lien avec ce qui est censé être sa propre histoire Page de titre 16. Cécilia et Richard : le Il développement par les mondanités» Page de Copyright En guise d'épilogue Du même auteur Annexes 1. Un « enfant ) de Foccart 2. Le Gabon, encore et toujours 3. « La blanche colombe s'est envolée .. " 4. Le coup de pied de l'âne d'Omar S. Les premières élections libres ... mais truquées 6. « La ti reli re de la Ve » 7. Les fantasmes gabonais sur les relations entre « ABO Il et « M6 )) 8. Quand Omar Bongo se livre à un incroyable diagnostic sur son règne 9. Manœuvres autour d'un Omar Bongo mourant 10. Le « Batéké corse »), ou comment le « dernier parrain » a été le premier à miser sur Ali Bongo Il. Ali Bongo se fa it fabriquer un faux acte de naissance constituer une Garde prési dentielle (G P) qui, rapidement, protégera moins Léon M'Ba qu'Albert Bongo, en passe de prendre les rênes du pouvoir. Jacques Foccart a en effet appris par son ami le docteur Ducroquet, ancien réserviste du se rvice Action. que les jours du président en place sont 1. comptes: il est atteint d'un cancer à un stade avancé. Focear! songe aussitôt à promouvoir un successeur qui n'est autre que Bongo. n fait en outre nommer Maurice Delauney ambassadeur à Libreville. Celui-ci n'est pas un diplomate classique. Ancien administrateur de la France doutre-mer, il a notamment maté dans Un « enfant }) de Foccart le sang la révolte des Bam ilékés, au Cameroun. entre 1956 et 1958. Focear! lui confie la mission d'assu rer lo rd re public et de faire procéder aux changements constitutionnels permettant à Bongo Ali Bongo, actuel chef de l'État gabonais, est une création de Jacques Foccart, le tout-puissant de prendre sans heurts la succession de Léon M'Ba. Delauney s'installe au Cabon avec les pouvoirs conseiller du général de Gaulle qui avait la haute main sur la politique africai ne de la France et sur d'un gouverneur. Il n'a pas à rendre compte de ses actes au Quai d'Orsay, mais relève du seul ses services secrets. Né dans l'ex-province nigériane du Biafra, Ali fut recueilli à Libreville, et ce Foccart, secrétaire général aux Affaires africaines et malgaches. sont les te réseaux Foccart » qui convainqui rent Albert Bongo, président en exercice, de l'adopter. M'Ba meurt à Paris en décembre 1967, et Bongo devient aussitôt président de la République, Cette adoption co nstitue un épisode de la guerre secrète menée par la France pour aider les Biafrais chef du gouvernement et secrétaire général du parti unique. Il se fait désormais appeler Albert à faire sécession d'avec la fédé rat ion du Nigeria : la déclaration d'indépendance, fi n mai 1967, a été Bernard Bongo. Il est parfaitement conscient du fait qu'il est redevable de son pouvoir à Foccart, suivie d'une guerre civi le qui ne s'est achevée qu'en janvier 1970. lequel peut ainsi tout faire et contrôler au Gabon. Jacques Foccart était alors encore au faîte de sa puissance. Le Gabon, disait-on, c'éta it même Outre le tout-pu issant Delau ney, Jacques Foccart demande au lieutenant-colonel Maurice Foccartlal1d. Pour comprendre dans quelle mesure le Gabon était (( sa chose », et à quel point Robert, chef de service au SDECE, de mettre sur pied des services de sécurité performants. So nt Albert Bongo! ne pouvait rien lui refuser, il faut remonter au coup d '~ tat du 18 fév rier 1964 qui ainsi constitués un service de contre-espionnage, des renseignements généraux, une police des avait destitué Léon M'Ba, son prédécesseur, premier président de la République gabonaise. Sous étrangers (contre-ingérence, interceptions radio, écoutes téléphoniques ... ). Pierre Debizet, patron l'impulsion du général de Gaulle1,de Foccart et de PierreGuillaumat, patron d'Elf, J'armée fra nçaise du Service d'action civique (SAC), deviendra peu après une pièce maîtresse du systeme sécuritaire étai t alors intervenu e pour chasser du pouvoir Jean-Hilaire Aubame et ses amis, installés à la tête foccarto-gabonais. Grâce à cette infras t ructure, complétée par celle de la SPAFE1.. Foccart disposera du pays par les militaires. Léon M'Ba mais aussi Albert Bongo. son proche collaborateur, furent au Gabon d'une véritable base extérieure de renseignements et d'action pour aider en sous- main sortis de prison, et M'Ba recouvra ses fonctions. Le jeune Bongo, agent du SDECE (Service de le Biafra dans la guerre de sécession qui Ibppose à Lagos. documentation extérieure et de contre-espionnage) depuis la fi n des années 1950, devint rapide Le 30 mai 1967. le lieutenant-colonel Ojukwu proclame l'indépendance du Biafra, jusque- là ment la coqueluche du « systeme Foccart » qui « néocolonisa » Ie Gabon avec le concours de force Nigeria oriental. La mesure fait fig ure de véritable déclaration de guerre. Cette audace sexplique barbouzes, mais auss i avec un détachement opérationnel du service Action équipé de moyens par l'appui clandestin apporté au Biafra par l'Espagne de Franco, le Portugal de Salazar et la France radioélectriques et aériens, chargé d'assu rer notamment la protection rapprochée de Léon M'Ba de ... Foccart. L'.Ëlysée estime en effet que le mastodonte africain menace l'équilibre des« protégés Il et son exfiltration éventue lle. de la France, notamment Félix Houphouët-Boigny, le président ivoirien. Foccart a nommé à Très marqué par lëpisode de sa destitution, Léon M'Ba voit des complots partout et réclame Abidjan un fid èle collaborateur, Jacques Moricheau-Beaupré. connu comme « Monsieur Jean Il, une protection plus affirmée. Il confie à Bob Maloubier. ancien du service Action, le soin de pour coordonner les actions clandestines d'aide aux Biafrais. Il dispose à cette fin de moyens très transportées jusqu'à la base aé ri enne française située face au Tropicana, le restaurant bien connu importants. Il rec rute le fam eux mercenaire Bob Denard pour l'épauler. en bord de mer. De là, elles sont expédiées nuitamment au Biafra à bord d'un appareil sud-africain Les États-Unis ont tôt fait de vendre la mèche par le biais d'un communiqué de leur ambassade ou gabonais ... à Lagos, repris par Le Monde du 17 juillet, affirmant qu'un bombardier B26 a été fourn i par l'armée Cest le 13 juillet 1968, d'après le mercenaire Rolf Steiner, que « le premier avion français chargé française et illégalement acheminé à Enugu, capitale du Biafra, par des pilotes français. Le 23 août, de munitions [ ... 1 venant du Gabon » atterrit à Vii, au Biafra. Toutes les nuits, on ass iste à un Le Canard enchaîné met en cause l'immixtion dans le conflit des barbouzes dépendant de Jacques véritable ballet aérien à partir de l'aéroport de Libreville. D'après le leader biafrais Ojukwu, il y a Foccart. Le 16 octobre, un Super Constellahon destiné au trafic d'armes sëcrase en mer entre alors te plus d'avions atterrissant au Biafra que sur n'importe quel aérodrome d'Afrique, à lexception Lisbonne et Sao Tomé, avec à son bord un pilote français. Le 27 octobre, Maurice Delauney écrit de celui de Johannesburg 10. à Ojukwu pour lui faire part de l'arrivée d'une équipe du SDECE.