Figures De Réflexivité Dans Le Cinéma De M. Night Shyamalan
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https://lib.uliege.be https://matheo.uliege.be Figures de réflexivité dans le cinéma de M. Night Shyamalan Auteur : Van Broekhoven, Annouck Promoteur(s) : Tomasovic, Dick Faculté : Faculté de Philosophie et Lettres Diplôme : Master en arts du spectacle, à finalité spécialisée en cinéma et arts de la scène (histoire, esthétique et production) Année académique : 2019-2020 URI/URL : http://hdl.handle.net/2268.2/10451 Avertissement à l'attention des usagers : Tous les documents placés en accès ouvert sur le site le site MatheO sont protégés par le droit d'auteur. Conformément aux principes énoncés par la "Budapest Open Access Initiative"(BOAI, 2002), l'utilisateur du site peut lire, télécharger, copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces documents, les disséquer pour les indexer, s'en servir de données pour un logiciel, ou s'en servir à toute autre fin légale (ou prévue par la réglementation relative au droit d'auteur). 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Night Shyamalan Mémoire présenté par VAN BROEKHOVEN Annouck, en vue de l’obtention du grade de Master en Arts du Spectacle, à finalité spécialisée en cinéma et arts de la scène Promoteur : Prof. Dick Tomasovic Année académique 2019-2020 REMERCIEMENTS Je tiens à remercier mon promoteur, Monsieur Dick Tomasovic, d’avoir accepté de superviser ce travail de fin d’études, ainsi que de sa disponibilité depuis l’initiation de ce travail et de ses conseils précieux qui m’ont aidée à structurer et développer mes pensées. Je souhaite également exprimer ma reconnaissance envers tous les amis qui m’ont soutenue. Je remercie Morgane et Emilien, pour leurs encouragements dans les moments où j’en avais le plus besoin, Julie, pour son soutien sans failles tout au long de cette année, ainsi que Clara, Laura, Emma et Florent, pour leur présence au long des six dernières années. Merci enfin à Gabriella et Antoine, pour leurs relectures attentives, leur disponibilité et leur aide précieuse. 1 INTRODUCTION 2 M. Night Shyamalan est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain d’origine indienne1. Il a réalisé treize long-métrages, et a écrit le scénario de onze d’entre eux. Il est reconnu depuis 1999, grâce à The Sixth Sense, pour la construction de récits qui mènent à des twists finaux. Sa filmographie fait l’objet d’études tournant autour des divers motifs qui parcourent son œuvre. L’enfant de Shyamalan par exemple, est étudié par Kevin Wisniewski2 et Elizabeth Rosen3, et est remarqué à de multiples reprises comme un être qui voit le monde tel qu’il est réellement4. C’est d’ailleurs ce que fait remarquer Elijah Price à Hedwig, dans Glass, pour rassurer celui-ci sur le fait qu’il aura neuf ans toute sa vie. Dans cette perspective, le deuxième chapitre de cette étude présente d’ailleurs plusieurs de ces enfants comme des métaphores de cinéastes5. D’autres thèmes et motifs du cinéma de Shyamalan ont été à plusieurs reprises théorisés. Parmi eux, la construction de récits, les questions de la foi et de la croyance, l’imaginaire ou encore le déterminisme occupent une place importante. Les héros de Shyamalan sont en effet des personnages qui, comme le note Damien Detcheberry dans un article6 sur les surhommes construits par le réalisateur, « sont avant tout des hommes qui doutent de leurs facultés et résistent, se rebellent contre l’ordre du monde, avant de se résigner à leur destin »7. Le destin est un concept qui parcourt tous les films de Shyamalan : dès The Sixth Sense – dans lequel le déterminisme de Malcolm Crowe est défini par la mort elle-même – et jusqu’à Glass – dans lequel Elijah Price présente tous les événements qu’il produit comme déterminés par une Histoire plus grande, celle du monde – le réalisateur insiste sur les notions de destin de ses personnages. Par ailleurs, doublant ce propos qui figure le déterminisme de ses personnages, Shyamalan met en œuvre des récits qui sèment des indices tout au long des films pour mener à des twists qui relisent l’intégralité de la narration. Yann Calvet, dans un article introductif au soixante et unième numéro de la Revue Eclipses8 – volume 1 LASSIAZ, Ghislaine, « Introduction. Inclassable », dans DEROLEZ, Hugues (dir.), Contes de l’au-delà. Le cinéma de M. Night Shyamalan, s.l., Vendémiaire, 2015, p. 6. 2 WISNIEWSKI, Kevin, A., « Betwix and Between : The Child in M. Night Shyamalan’s films », dans HOWE, Alexander, N., YARBROUGH, Wynn (dir.), Kidding Around. The Child in Film and Media, New-York, Bloomsbury, 2014, pp. 11- 31. 3 ROSEN, Elisabeth, « Reachin Out to the Other Side : Problematic Families in the Films of M. Night Shyamalan », dans WEINSTOCK, Jeffrey Andrew (dir.), Critical Approaches to the films of M. Night Shyamalan. Spoiler Warnings, New-York, Palgrave MacMillan, 2010, pp. 19-33. 4 DITTMAR, Jérôme, « La roue de la fortune : Shyamalan ou l’égarement contrôlé », dans Carbone [en ligne], 16 janvier 2019. URL : https://carbone.ink/chroniques/shyamalan-glass-split-visit (consulté le 14 avril 2020). 5 Cf. Chapitre II, « 3. Mise en scène de la figure de cinéaste », pp. 67-88. 6 DETCHEBERRY, Damien, « Surhumain, trop humain », dans CALVET, Yann, LAUTE, Jérôme (dir.), M. Night Shyamalan. Derrière les images, Caen, Éclipses. Revue de cinéma, n°61, 2017, pp. 128-134. 7 Ibid., p. 128. 8 CALVET, Yann, « Twist again à Hollywood », dans CALVET, Yann, LAUTE, Jérôme (dir.), Op. cit., pp. 8-18. 3 qu’il dirige avec Jérôme Lauté – note que le twist, au-delà des indices qui parsèment les films, peut être lui-même vu comme mis en abyme, notamment par le motif visuel du renversement que l’auteur présente dans Unbreakable9. La mise en abyme et la réflexivité sont en effet des concepts qui sont régulièrement remarqués dans les études du cinéma de Shyamalan, mais qui sont rarement développés. C’est à partir de ces quelques remarques, lues dans différents articles, que ce travail a vu le jour, et que les notions de mises en abyme et de réflexivité sont apparues comme un sujet à étudier dans la filmographie du cinéaste. Ce travail prend pour corpus les longs-métrages que Shyamalan a à la fois écrits et réalisés, mais fait quelques incursions dans deux films qui sont des adaptations de scénarios préexistants, lorsque cela apparaît pertinent. Le choix de ces films se situe dans l’optique d’analyser le discours que Shyamalan produit sur l’industrie cinématographique, à la fois à travers l’image, le scénario et les dialogues. La filmographie du réalisateur, qui s’inscrit dans une logique auteuriste de plus en plus manifeste au cours de sa carrière, est donc lue en respectant cette logique : alors que le cinéaste tend à écrire, réaliser et produire ses films, il semble pertinent d’analyser ceux-ci à travers tous ces aspects. Ainsi, le corpus ne comprend pas les films qu’il a seulement scénarisés ou produits, ni les série pour lesquelles il a participé à la production et à la réalisation de quelques épisodes seulement10. Par ailleurs, les deux premiers longs-métrages de Shyamalan (Praying with Anger et Wide Awake) n’ayant pas été trouvés, ils ne font pas non plus partie du corpus. Celui-ci se compose donc de onze films : The Sixth Sense (1999) ; Unbreakable (2000) ; Signs (2001) ; The Village (2004) ; Lady in the Water (2006) ; The Happening (2008) ; The Last Airbender (2010) ; After Earth (2013) ; The Visit (2015) ; Split (2016) ; Glass (2019). Si The Last Airbender et After Earth ne sont pas des scénarios originaux de Shyamalan, ils sont cependant conservés dans le corpus car ils contiennent certaines caractéristiques importantes à l’analyse effectuée. L’étude se divise en deux chapitres. Le premier, théorique, consiste à définir le rapport qu’entretient Shyamalan avec l’industrie hollywoodienne et la façon dont le concept de réflexivité s’inscrit dans ce rapport. Ainsi, après un encart théorique et terminologique, ce chapitre tente de donner les premiers indices d’une réflexivité, à travers l’analyse du détournement de grands genres cinématographiques contemporains. Le second chapitre 9 Ibid., p. 16. 10 IMDb, M. Night Shyamalan [en ligne]. URL : https://www.imdb.com/name/nm0796117/ (consulté le 15 août 2020). 4 comporte une analyse plus systématique de la présence de personnages qui font écho à des instances appartenant à l’industrie du cinéma. À travers le questionnement des figures de réflexivité qui parcourent le cinéma de Shyamalan, il s’agit dans ce travail de comprendre le discours que le réalisateur tend à proposer sur l’industrie cinématographique et les instances qui y évoluent. Le cinéma de Shyamalan est en effet sillonné de références à diverses figures auxquelles le réalisateur attribue des caractéristiques et des responsabilités variables. De là se dégage également la question de la vérité que propose le cinéma et que reçoivent les spectateurs. Dès lors, la problématique qui parcourt cette étude est la suivante : quel discours M. Night Shyamalan propose-t-il sur l’industrie cinématographique et sur le rôle des instances qui en font partie ? À partir de ce discours, le réalisateur tend à définir les différents rapports au cinéma qui peuvent être développés dans le monde contemporain.