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Guts Of Darkness

Les archives du sombre et de l'expérimental

juin 2006

Vous pouvez retrouvez nos chroniques et nos articles sur www.gutsofdarkness.com

© 2000 - 2008

Un sommaire de ce document est disponible à la fin. Page 2/158 Les interviews

Page 3/158 DRAKKAR PRODUCTIONS - (interview réalisée par Iormungand Thrazar)

Drakkar Productions est un label français actif et vivant depuis maintenant douze ans. L'occasion de réaliser une interview lors de laquelle on aborde plusieurs thèmes du vécu Drakkar Productions avec son fondateur Noktu.1. A quel âge as-tu créé Drakkar Productions et quels étaient tes moyens à l’époque ? Avais-tu un but particulier en créant cette structure ? Ce but a-t-il changé à travers les années, avec la réussite du label et la possibilité de sortir plus de choses ? J’avais 20 ans quand j’ai commencé ce label. Je n’avais aucun moyen, j’ai investi petit à petit des économies personnelles qui me servaient à acheter des demos auprès des groupes de l’époque afin de les promouvoir dans ma région. J’ai ensuite commencé à distribuer d’autres produits et naturellement je me suis tourné vers la production car en 1995 personne ne voulait signer les groupes des Black Legions. Il n’y avait pas vraiment de but car Drakkar Productions au départ n’était pas du tout une structure commerciale. Je travaillais dans l’optique de promouvoir les groupes que j’appréciais . Avec les années, c’est devenu une societé et nous travaillons désormais de façon professionnelle avec les outils de communication que nous offre le monde moderne. Je pense à internet qui facilite grandement la communication de nos jours. 2. Drakkar a maintenant douze ans. Espérais-tu perdurer à ce point en débutant ? Je ne savais pas vraiment où j’allais, disons que je me suis laissé aller et j’en suis arrivé là où nous sommes aujourd’hui. 3. La première production cd de Drakkar fut « Vampires of black imperial blood » de Mütiilation en 1995. Un qui a eu deux effets simultanés : il a contribué à la fois à la réputation du label et aussi de ce groupe. Que penses-tu de cette première production devenue légendaire avec le recul d’une dizaine d’années ? Je trouve cet album très mauvais par rapport aux demos qui avaient un son bien meilleur. Je ne sais pas comment il a réussi à massacrer le son de la sorte mais bon… 4. Drakkar a ensuite produit un split entre Torgeist et Vlad Tepes. On en a beaucoup dit au sujet de ces groupes appartenant aux « Black legions » (Les légions noires). Quel est ton avis sur ce mouvement en analysant le passé ? Sérieux ou fumisterie ? Je n’ai rien à dire la dessus, je pense que la mode autour de ces groupes est stupide et les gens qui « écoutent » ces groupes en 2006 en achetant des bootlegs de bootlegs sont de sinistres abrutis. 5. Par la suite, Drakkar a sorti nombre de disques devenus cultes, je pense notamment dans un premier temps au « Legends of evil and eternal death » de Hirilorn ainsi qu’à « The first possession » de Warloghe. Que penses-tu de ces deux sorties, ont-elle été comme je le crois un gros pas en avant pour le label ? Que penses-tu également du split de cet excellent groupe qu’était Hirilorn qui avait un potentiel énorme et qui pour moi représente une grosse perte pour le contemporain ? Je pense que ce sont deux bons . Hirilorn était un groupe avec un certain potentiel, c’est juste dommage que comme la plupart des groupes, ils se soient précipités pour sortir un album. Warloghe est un groupe très respectable est très intègre. 6.En 1999, Drakkar sortait la première demo d’un groupe qui a pris beaucoup d’ampleur récemment : Deathspell Omega. Que penses-tu de l’évolution de ce groupe ainsi que de la pléthore de groupes qui se réclament aujourd’hui d’un satanisme orthodoxe, n’hésitant pas à faire directement référence (au niveau des paroles ou de l’esthétique) à la religion chrétienne et au renversement de ses valeurs en citant la bible ou d’autres écrits religieux ? Je pense que le groupe a perdu son identité depuis le départ de l’entité principale qui écrivait tous les textes. J’ai du mal a comprendre cette nouvelle mode qui est plus esthétique qu’autre chose en fin de compte. Certainement pour camoufler un manque évident de crédibilité pour la plupart des groupes qui prétendent suivre ce mouvement. Le Black Metal se doit d’être au-dessus de tout dogme religieux pré-établi. Puiser son influence dans la bible est le reflet d’un certain manque d’inspiration.

Page 4/158 7. En 2001, Mütiilation renaissait de ses cendres après « Remains of a ruined,dead,cursed soul » en sortant toujours chez toi l’album « Black millenium (grimly reborn) ». Puis, en 2003, « Majestas leprosus » paraissait chez Ordealis Records, à ma grande surprise. Au même titre que les rumeurs sur les Black Legions, on en a beaucoup dit sur cette rupture entre Drakkar et Mütiilation, sans finalement jamais entendre les protagonistes sur la question. Souhaites-tu donner ton avis sur ce cas ? Nous étions certainement trop proches avec Willy, cependant, je respecte toujours cet affreux personnage. Quant à Ordealis, je pense qu’ils sont réellement méprisables. 8. Toujours dans le rayon départs, quelques sorties de Peste Noire était annoncées sur Drakkar Productions. On a appris récemment que ça ne se ferait pas sur ton label. Souhaites-tu éclaircir la situation de ton point de vue dans ces pages ? Et bien, nous ne sortons pas de merde et le nouveau Peste Noire sonnait comme de la merde. J’ai dit ça au monsieur et il s’est vexé. Je ne me fais pas de soucis, il y aura assez de labels pour lui sortir ses albums. 9. Il y a quelques années, tu as organisé des festivals black metal avec des groupes underground. Quels sont tes souvenirs de ces Drakkar Fest ? La performance d’un groupe en particulier te reste à l’esprit ? Quelques anecdotes peut-être ? Pourquoi un tel festival n’est plus possible aujourd’hui, notamment en France ? Quelques mots également sur la difficulté à faire tourner GBK en (concerts annulés, changement de lieu quelques heures avant en Grande-Bretagne) ? Ce n’est plus possible de faire des concerts en France, du moins des concerts de Black metal organisés par Drakkar Productions. Tout le monde essaye de nous mettre des bâtons dans les roues et ils ont bien raison car nous sommes ce qu’il y a de pire au monde.Je me souviens du Hellfest 2000 avec Decayed, Impiety et Abigail. Le meilleur concert selon moi, beaucoup de violence et surtout du Metal extrême. Les gens qui ont fini a l’hôpital doivent en garder aussi de bons souvenirs. 10. En 2006, Drakkar productions continue toujours à produire des groupes sous le format demo tape, malgré l’arrivée de démos en format cdr, un format qu ise répand de plus en plus. Que représente ce format à tes yeux ? Je n’aime pas le format CDR, nous continuerons donc à produire des demo tapes. Un format que j’affectionne particulièrement. 11. Je sais que Celestia et Drakkar Productions ont eu quelques problèmes avec Agonia Records, notamment au niveau du cd « Dead insekta sequestration ». Explique nous pourquoi nous devons éviter ce label ? Agonia n’est pas un label de toute confiance. C’est tout ce que j’ai à dire a leur sujet. 12. Parlons maintenant de tes projets musicaux. Alors que l’on croyait Celestia mort, tu as décidé de ressusciter ta création. Quelle est la suite pour ce très bon projet, qui a quelques années au compteur aujourd’hui ? Un nouvel album pour septembre donc… (NDLR : le nouvel album s’intitulera "Frigidiis Apotheosia: Genèse de l'Abstinence" et sortira sur le label italien Aeternitas Tenebrarum Music Foundation. Site de ) 13. Un mot sur Mortifera également. Après un premier album sur Goatowarex, que peut-on attendre de ce projet ? J’ai cru comprendre que Neige (ex-Peste Noire, ) n’en fait plus partie ? Quelle en est la raison ? Divergence d’idées d’un point de vue musical. Je voulais absolument poursuivre Mortifera en tant que groupe de Black Metal. Neige est plus dans la musique Rock aujourd’hui. Notre séparation était donc inévitable. Quant à l’avenir de Mortifera, je pense que le groupe reviendra avec un nouvel album en 2007. 2006 étant l’année Celestia. 14. La qualité du service chez Drakkar Productions s’est nettement améliorée récemment. La distribution est plus efficace et les catalogues sont plus fournis (notamment le dernier avec photos des productions disponibles etc etc). Souhaites-tu développer encore plus cet aspect au niveau du catalogue, proposer quelque chose de complet ? Oui, nous nous efforçons d’améliorer la qualité de notre service bien que nous ayons commencé à nous détacher progressivement de la distribution. En effet, trop de productions médiocres ont envahi le marché et nous préférons nous tenir à l’écart de tout cela afin de proposer à notre clientèle des produits de qualité

Page 5/158 soutenus par un service que nous tâchons de rendre irréprochable. Nous mettons un point d’honneur aussi à ne pas nous prostituer sur tous ces forums de metal comme le font tous ces misérables labels de mendiants. Non, Drakkar restera un label noble et prétentieux jusqu'à la tombe.Concernant l’avenir du label, nous allons donc nous réinvestir pleinement dans la production durant le deuxième semestre 2006. Plus de 50 Productions CD/LP/EP/Tapes sont prévues sans compter les shirts. L’avenir en dira davantage. 15. En regardant ces douze années passées en portant Drakkar Productions sur tes épaules, si tu devais retenir cinq de tes productions qui ont un goût particulier pour toi et qui ont marqué un tournant important pour le label, quelles seraient-elles en nous expliquant brièvement pourquoi… Cela serait difficile à dire… Je passe. 16. Y a-t-il des groupes que tu aurais pu produire et que tu regrettes de ne pas avoir lancé avec Drakkar Productions pour des raisons personnelles. Le genre de groupes que tu écoutes aujourd’hui en te disant, merde, c’est pas mal du tout. Tu en vois quelques uns ? Oui, Blacksstorm(Fra). Mis a part ça, je ne suis pas un nostalgique et je n’écoute guère de musique à titre personnel. 17. Tu comptes aller jusqu’où avec Drakkar Productions ? Tu te vois continuer encore longtemps ? Vraiment aucune idée. Ce qui me pousse à continuer, c’est de voir ce qui se passe en France. La misère m’a toujours apporté pas mal d’inspiration. C’est dans la haine que l’on construit les plus belles choses. Regarde ce qu’a fait Adolf Hitler… Sans vouloir exprimer des idées à connotation politique, je serai ravi de faire quelque chose d’aussi grand dans le monde de l’industrie du disque. C'est-à-dire tout détruire ! Car oui ! nous devons boycotter les maisons de disques et surtout les magazines de metal en France ! Inutile aussi de dire qu’il faut aussi boycotter les festivals qui commencent a se développer dans notre horrible pays. Il faut redonner au metal une très mauvaise reputation ! Non, le metal n’est pas une musique humaniste comme les gens le pensent. Il y aura toujours des gens comme moi qui iront dans les festivals pour se battre et faire saigner des porcs à coup de poing américain. Ce qui nous pousse à continuer c’est ça, cette haine envers l’humanité… 18. La conclusion de cette interview est tienne… Merci pour cette interview.No contact address.

Page 6/158 WOODS OF INFINITY - (interview réalisée par Iormungand Thrazar)

Groupe suédois de black metal, Woods of Infinity sort son deuxième album intitulé « Ljuset » après un excellent « Hejda ». Le duo composé de Melkor et Ravenlord pratique un black metal très particulier et sans compromis. Cette interview a été réalisée à la sortie de « Ljuset » en Novembre 2005. Discussion avec Melkor. 1.Explique-nous le choix de Woods of Infinity comme nom de groupe et vos pseudos Melkor et Ravenlord? Pourrais-tu les décrypter un peu? Comment Ravenlord et toi vous-êtes vous rencontrés? Des activités musicales avant WOI?

Je ne peux pas répondre pour Ravenlord mais j'ai choisi Melkor comme pseudo à l'âge de 14 ans à peu près. J'appréciais beaucoup "le Seigneur des Anneaux" et j'ai emprunté le nom au "Silmarillion". Je ne choisirais pas ce nom aujourd'hui, mais dans un sens, il m'a suivi jusqu'ici. Les pseudonymes ou noms de scènes n'ont pas autant d'importance aujourd'hui qu'ils ne l'avaient quand j'étais adolescent, mais je suppose qu'ils ont une signification quelque part. Nous avons choisi Woods of Infinity comme nom de groupe car nous apprécions le feeling rétro de ce nom. A l'époque, nous voulions quelque chose qui collait bien avec les racines du black metal, à savoir et Burzum et les groupes dans le genre. Depuis, nous avons dérivé dans une autre direction mais j'apprécie toujours ce nom. Ravenlord et moi nous sommes connus jeunes, je devais avoir 13-14 ans et lui deux ans de plus. Nous nous entendions très bien et sommes devenus amis. Nous n'avions rien de solide avant WOI, juste quelques plans mais tout a réellement démarré en 1999. J'avais quelques projets par-ci par là, soit avec d'autres personnes, soit seul, mais rien qui ne mérite d'être mentionné ici.

2. Quelles sont les raisons de cette évolution musicale. Par exemple, "Gaggenau" est un black metal bien brutal puis vous avez évolué vers quelque chose plus personnel, original , tordu et torturé, comment cela s'est-il produit? Est-ce dû au fait que vous avez mûri musicalement et également progressé au niveau des instruments? Au sujet de "Gaggenau", Bruthor est-il parti de lui-même ou vous n'aviez plus besoin de lui?

"Gaggenau" était beaucoup plus cru car c'était la musique que nous voulions pratiquer à l'époque. Ce n'était pas très imaginatif et ce n'est plus très représentatif de nos personnalités aujourd’hui. C'était plus un moyen de décharger notre aggessivité. Cependant, pour un début, je pense toujours que les paroles et la musique sont assez originales. Avec les années, nous avons évolué vers quelque chose de plus honnête, réfléchi et sombre tant au niveau textuel que musical. Nous ne nous préoccupons pas des barrières que les gens dressent dans un genre bien confiné. Avec "Forintelse & Libido", notre expression musical était plutôt hasardeuse et maladroite et nous avons évolué vers quelque chose de plus cohérent et travaillé depuis. Bien entendu , j'ai progressé en tant que musicien et également au niveau de l'enregistrement avec les années. Je ne pense pas que mes capacités techniques ont eu un impact majeur au niveau de notre direction musicale, mais elles me permettent d'enregistrer une musique capable d'attirer des gens qui sont facilement rebutés par une mauvaise production. En aucun cas, je ne peux empêcher n'importe qui d'acheter nos albums, mon raisonnement est donc : un plus gros public = de plus grandes chances d'avoir un impact sur les gens et le monde. Nous nous sommes séparés de Bruthor car nous n'avions plus besoin de lui. J'ai appris à jouer de la basse et aussi quelques bases au niveau de la batterie. Il fait quelques apparitions de temps en temps mais son implication dans WOI est insignifiante.

3. Personnellement, je trouve que la musique que WOI pratique aujourd'hui est difficilement qualifiable, elle nécessite plusieurs lignes de description. Comment décrirais-tu ta musique à quelqu'un qui n'a jamais entendu ton groupe? Le terme peut parfois sembler restrictif mais penses-tu que WOI est un groupe de black metal?

Page 7/158 Oui, les gens font vraiment un blocage sur les étiquettes, j'ai l'impression qu'ils en ont besoin. A mes yeux, WOI est un groupe de black metal ou en tout cas c'est le genre dont nous nous approchons le plus. Comment je nous décrirais? Je prendrais la chose de manière métaphorique et je dirais probablement un truc comme ça: " Nous sommes un tourbillon malveillant de frissons, de froid et d'amour incorrect". Sinon, je pourrais faire une description technique du genre : "guitares distordues, tremolo, vocaux éraillés, gammes en mineur". Ou encore je pourrais essayer de nous comparer avec d'autres groupes. Finalement, je préfère laisser les autres nous décrire.

4. Quels sont tes goûts musicaux? Quels genres apprécies-tu? Quels groupes t'ont séduit quand tu étais adolescent?

J'ai des goûts assez variés. J'écoute beaucoup de vieille musique populaire des années 60-70, de la musique classique, du rock, du folk etc. J'aime les choses qui sont honnêtes, qui ont une âme. Il est assez facile de dire s'il y a une réelle inspiration dans une création musicale. Quand j'étais jeune, j'écoutais ce qui était à la mode et aussi ce que mes parents écoutaient, comme tous les gamins en fait. Un peu plus tard, vers mes 11 ans, j'ai commencé à écouter du metal avec des groupes comme Black Sabbath et Iron Maiden, ou encore Carcass, Edge of Sanity et Napalm Death. Deux ans après, j'ai acheté "Nifelheim" de Throne of Ahaz et j'ai été contaminé.

5. "Ljuset", le nouvel album de WOI parait sur le label Total Holocaust Records, comme le ep "I-20" "Hejda" et "Forintelse & Libido", sortis préédemment. C'est un des meilleurs labels actuellement dans le genre. Que penses-tu de son travail?

THR est un excellent label et il est très facile de travailler avec Håkan. J'attend impatiemment la sortie du nouveau disque de Forgotten Woods sur THR.

6. Tu pourrais m'en dire plus sur la video que vous prévoyez de faire? Il y a une video "amateur" de WOI trouvable sur le net pour le titre "Missfrostret Tellus", qu'en penses-tu?

Ca fait un moment qu'on réfléchit à cette video, mais jusqu'à présent, on a simplement émis quelques effets et styles qu'on aimerait introduire dans cette création. Nous n'avons pas encore décidé pour quelle chanson cette video sera réalisée, mais probablement pour un titre futur. Elle sera probablement disponible sur un prochain album mais c'est tout ce que je peux dire pour le moment. La video pour "Missfrostret Tellus" est une abomination, une merde qui s'est évaporée et que certains considèrent comme quelque chose d'officiel. Rien que d'en parler, ça m'énerve.

7. Parlons un peu de "Ljuset" maintenant. Après un album aussi bon que "Hejda", je me disais qu'il serait difficile de le surpasser, pourtant, tu me dis depuis le début de sa composition qu'il sera meilleur. Dans quelle mesure penses-tu qu'il sera supérieur à "Hejda" ? C'est un vagin que je vois sur la pochette, entouré de bites noires maléfiques? Peux-tu nous en dire plus sur l'artiste qui a réalisé la pochette?

Je ne suis pas vraiment certain qu'il soit meilleur, mais il me semble plus en phase avec ce que je suis maintenant, il me correspond plus que "Hejda". "Hejda" était un mélange de notre passé et de notre futur, alors que "Ljuset" ne regarde absolument pas dans le rétroviseur. Je pense donc que "Hejda" et "Ljuset" sont aussi importants l'un que l'autre dans notre évolution. "Ljuset" sonne plus professionnel et cohérent. C'est vraiment un album plus complet et intelligible que ne l'étaient "Hejda" et "F & L" qui sont plus inconsistants et morcelés.Haha, l'artwork a un aspect presque Gigeresque (ndlr: H.R. Giger). Mais désolé de te décevoir, ce

Page 8/158 n'est pas un vagin entouré de bites noires maléfiques. L'artwork est censé évoquer un effet de vertige, une forêt qui entoure le phénomène que nous appelons "Ljuset" (ndlr: qui signifie lumière en suédois) avec une lune pâle dans le ciel. 778, l'artiste qui a peint la pochette a choisi de lui conférer une connotation sexuelle et j'aime beaucoup le résultat. Je peux confirmer que 778 retravaillera avec nous dans le futur, probablement sur une plus grande échelle. La peinture a été réalisée avec de la craie, du charbon et plusieurs fluides corporels.

8. Tu pourrais me donner des infos supplémentaires quant à l'avenir de WOI, nouvelles réalisations etc...également au sujet d'autres projets musicaux comme Sick par exemple?

Nous travaillons actuellement sur un mini-cd concept. Ce sera une sorte de comédie musicale black metal, quelque chose dans le genre, en tout cas, c'est ce que nous avons en tête. Il traitera d'événements macabres qui ont lieu dans les bois en automne et hiver. Je suis très enthousiaste à ce sujet. On va bientôt sortir un split mlp avec le groupe suédois Hypothermia.Sick est un projet très intéressant. Je n'ai pas eu la possibilité de contribuer au projet autant que je l'aurais souhaité mais Ravenlord a écrit les paroles d'un titre et j'ai enregistré quelques plans de batterie. J'ai écouté quelques extraits de ce qu'ils ont enregistré récemment, le résultat est excellent et m'a rendu malade physiquement.

9. WOI jouera-t-il un jour sur une scène ou y êtes-vous opposés? As-tu déjà réfléchi au décor idéal pour un concert de WOI?

Nous ne sommes pas opposés aux concerts. D'ailleurs, nous faisons quelques répétitions mais il est très difficile de trouver des musiciens, beaucoup plus que ce que pensais. Vu comme les choses avancent, je n'ai aucune idée si nous pourrons jouer sur une scène un jour. Me déplacer aux concerts ne m’intéresse pas beaucoup mais j'ai déjà joué sur une scène en compagnie d'autres groupes et j'en garde un excellent souvenir.Le décor idéal? Ca dépendrait du choix des titres. J'aimerais avoir beaucoup de stroboscopes, une décoration à vomir, du sang, de la lingerie, des jouets.... la liste s'allonge éternellement.

10. Que penses-tu de: -Marquis de Sade:

Concernant le personnage, je n'ai jamais lu aucun de ses livres mais j'ai lu des choses sur sa vie.

-Brett Easton Ellis:

"American Psycho" est hilarant.

-Stanley Kubrick:

Il a réalisé beaucoup de très bons films. J'apprécie tout particulièrement "Orange mécanique" et "2001".

-Ton alcool favori?

Page 9/158 Ca dépend de mon humeur. Du vin si j'ai envie d'une belle ivresse. De la bière si j'ai envie de boire toute la nuit. De la vodka si j'ai envie de devenir fou et éventuellement de frapper quelques personnes.

11. Merci pour cette interview Melkor, la conclusion est tienne...

Merci pour l'interview. J'espère que les lecteurs écouteront "Ljuset". Folie, perversion ,une descente dans l'abîme.

website de Woods of Infinity

Page 10/158 DEINONYCHUS - (interview réalisée par pokemonslaughter)

1/ Salut et merci d’avoir accepté de faire cette interview pour guts of Darkness… ça va ? M.K : Ouais, ça va et toi ? (ndYS : bah, ça roule…) (ndP : moi aussi) 2/ Insomnia a été réalisé il y a 2 ans, et il marquait une nouvelle orientation pour le groupe, incluant plus d’influences . A mon avis, c’est ton disque le moins personnel, mais également le plus efficace. T’en penses quoi ? M.K : Ouais, c’est vrai, ce disque n’est pas aussi personnel que les précédents. Guess I’ve runned out of fuel here. C’est juste que j’ai voulu éclairer mon horizon un peu… 3/ Comment vois tu la progression par rapport à Mournument ? (158 – La formulation anglaise de la question n’était pas terrible, hé hé) M.K : Tu veux dire entre « Mournument » et « Insomnia » ? Et bien, je pense que c’etait une bonne progression, plus de lourdeur, et moins complexe. 4/ y a t’il quelque chose que tu voudrais changer sur ce disque ? M.K : Non. 5/ J’ai lu que tu travaillais sur un album intitulé « Morpheum replacement ». Est ce qu’il sera dans la même veine qu’Insomnia ou doit on s’attendre à quelque chose de différent ? M.K : Cela sera complètement différent de tous mes précédents travaux, plus complexe et gavé d’électronique et de samples. 6/ Jurgen Bartsch (ndYS – Bassiste et parolier de Bethlehem) jouera de la basse sur cet album. Est il impliqué dans le processus d’écriture ? est ce que tu penses que sa présence aura un impact sur ton son ? M.K : Non pas vraiment… 7/ Les dates d’enregistrement et de sortie sont-elles planifiées ? M.K : On commence à enregistrer le 4 Septembre 2006, et on espère avoir fini en Janvier. 8/ On va parler un peu du passé maintenant. « The silence of December » et « Weeping of a 1000 years” étaien très influencés par la scène Black metal. Si tu pouvais les réenregistrer aujourd’hui, que ferais tu ? M.K : Vraiment rien… parce que je ne voudrai jamais les réenregistrer. Je pense que ces disques reflétaient mon manque d’expérience et de moyens. 9/ Ark of thought marquait une énorme progression en terme de composition et de son. C’était aussi le 1er album avec beaucoup de chant pleuré. Tu penses qu’il constitue une étape importante dans ta carrière ? M.K : Oui ! Ce disque a bénéficié d’un budget correct, et je commençais à avoir une bonne expérience du studio à cette époque. 10/ Est ce que c’est une vraie batterie ou une boite à rythme sur ce disque ? (Particulièrement sur les blasts). J’ai bien une petite idée à ce sujet, mais contrairement à « TSoD » et « WoaTY », qui était plutôt dissonants et amateurs, « Ark of thought » nous présente un groupe plus professionnel, plus carré, inspiré et unique (ndYS – voilà, ça c’est de la bonne question cirage de pompe). T’en penses quoi ? M.K : C’est une vraie batterie, sauf pour les blasts en effet, tout simplement parce que je ne m’en sortais pas avec ça. Et comme tu l’as déjà remarqué, ça s’entend très bien sur les 2 premiers disques ha ha. Cela dit, « Ark of thought » est vraiment l’album le plus pro que j’ai fait entièrement réalisé par moi-même !! 11/ L’album éponyme continuait dans la même veine que le précèdent, il s’agit d’un de mes albums préférés de Deinonychus. Comment furent les retours sur ce disque ? Quelle est ton opinion sur cet album aujourd’hui ? et quand tu écoutes ta musique, qu’est ce que cela t’inspire ? M.K : Ce disque a obtenu de très bons retours, et encore aujourd’hui je pense qu’il s’agit d’un de mes meilleurs disques.J’écoute de moins en moins mes disques, beaucoup moins qu’il y a quelques années. Peut être parce que je suis sur le point de faire quelque chose de nouveau… 12/ Pour la 1ère fois sur ce disque, tu as fait appel à un batteur de session. Est-ce que tu penses que cela a eu

Page 11/158 un effet sur ton son ? M.K : Bien sûr !!!!! Je n’étais vraiment pas assez bon à la batterie, alors William Sarginson, qui est resté 3 ans dans le groupe, et Steve Wolz ont sûrement contribué à l’évolution du son ! 13/ « Mournument” fut le premier album pour My kingdom music, un jeune label italien. Le travail sur les claviers parait bien meilleur qu’auparavant, et les chansons ont pris des tournures presque progressives. Si je dis que c’est l’album le plus atmosphérique que tu as fait, pas aussi sombre que les autres, mais avec un coté féérique et introspectif, et des vocaux vraiment suicidaires (à mon avis les meilleurs que tu as fait), t’es d’accord ? M.K : « Mournument » a été l’album le mieux composé que j’ai pu faire. Il possède de bonnes structures, et je trouve l’album d’excellente qualité, mais je n’ai pas le sentiment qu’il s’agit de mon meilleur album. Je pense que Deinonychus progresse encore, contrairement à d’autres que s’enfoncent… 14/ Tu as travaillé avec plusieurs labels au cours de ta carrière. Es tu satisfait du travail qu’ils ont fait pour promouvoir Deinonychus ? M.K : Partiellement… 15/ On peut voir que tu es très présent sur internet (Doom-metal.com, Myspace). Est ce que tu penses que c’est un bon moyen de se promouvoir ? M.K : Ouais. Aujourd’hui c’est plus important que se retrouver dans la presse papier. Les temps ont changé… 16/ Certains de tes premiers disques (Silence, Weeping et le S/t) sont devenus plutôt difficiles à se procurer. Tu prévois de les rééditer un jour ? M.K : Non, pas vraiment. Ces albums appartiennent au passé… et ils font aussi bien de le rester…. 17/ Tu as chanté sur le légendaire (ndYS : OUAIS !!!) album de Bethlehem : SUIZID. Comment considère tu ta performance sur ce disque. Que penses tu de leur disques plus récents ? M.K : Ha ha, c’était plutôt taré je pense. Leurs derniers albums sont assez sympas, bien que différents de ce qu’ils faisaient avant… 18/ Des regrets par rapport à ton parcours musical ? M.K : Non, parce que j’ai toujours considéré ça comme un gros hobbie. 19/ Tiens, je me demandais, ça t’ai venu comment l’idée de chanter comme tu le fais ? Je pense à ces hurlements pleurés qui rendent le groupe si particulier… M.K : ça m’est venu comme ça… 20/ Quels genres de musique écoute tu ? Quels sont tes groupes préférés du moment ? Et connais tu des groupes français ? M.K : J’écoute des choses très différentes, du Death-Black- à l’EBM-Electro-Folk, etc. Oui je connais des groupes français comme Osculum infame (rip), Dernière volontée, Dark sanctuary et quelques autres… 21/ Une question people. Comment tu vis le fait d’être le sosie de Bruce Willis ? j’imagine que ça aide pour avoir des groupies… M.K : Ouais, c’est toujours mieux que de ressembler à Rowan Atkinson (158 – Mister Bean, entre autres…), tu crois pas ? ha ha 22/ Merci encore pour cette interview. Un dernier mot ? M.K : Merci pour l’intie !

Page 12/158 - (interview réalisée par Powaviolenza)

I. Salut à toi, Carl-Michael ! Merci d'avance pour avoir accepté de faire cette interview pour Guts Of Darkness ! Tout d'abord,peut-être va t'on se montrer quelque peu indiscrets, mais pourrais-tu nous éclairer sur les tristement célèbres (quoique plutôt flous) évènements de Mars 2005 : que s'y est-il passé exactement? Et comment te portes-tu désormais, physiquement et psychologiquement parlant? Carl-Michael: J’étais au mauvais endroit au mauvais moment. J’ai bouffé le bitûme, littéralement. J’ai chuté de cinq étages. À peu près tout, en partant de mes pieds jusqu’au bas de ma colonne vertébrale, était cassé d’une façon ou d’une autre. J’avais au total vingt-six fractures différentes. Mes talons étaient pulvérisés. Mon bassin était broyé, ainsi que mon coude droit. Mais la pire des blessures était celle de ma colonne vertébrale. Mes pieds et certaines parties de mes jambes sont désormais paralysés. Lorsque je suis enfin arrivé aux soins intensifs, les chirurgiens pouvaient à l'aise plonger un poing à l’intérieur de mes dessous de pieds. Ma tête a seulement été atteinte au niveau de la machoîre, mais - sait-on jamais, peut-être que le cerveau a été touché : en effet, je me suis soudain mis à parler en anagrammes, puis j'ai invité les médecins à visiter des expositions de timbres à Londres. (NDLR : ??) Dans le même esprit, je me suis mis à affirmer que je me trouvais être un éminent collectionneur d’uniformes de bagagistes. Mes idées en ce qui concerne la grande migration annuelle des gnous que j'avais eues dans un tramway à Moss, en Norvège, ont vite été dissippées par l'ami d'un ami à moi qui commençait à s'inquiéter. Hahaha ! Je me fous de votre gueule ! Je suis probablement le seul à en rire en ce moment, mais putain de merde... Tout cette histoire est une immense suite d’absurdités. C’est une situation qui n’a vraiment sa place nulle part. Autant que possible, tu peux la tourner et la retourner dans tous les sens... Je suis amoureux de l’absurde. Un véritable absurdiste… Je me sens bien maintenant que tout est stabilisé. L’intensité de la douleur s’est calmée. La morphine agit toujours, mais je diminue rapidement les doses ces jours-ci. J’ai été tenu dans un coma artificiel pendant tout un mois, puis ils m'ont réveillé. Ce processus de retour à la réalité est une expérience que je n’oublierai jamais de ma vie. Tu sais, certains racontent que c’est au moment où tu te réveilles de ces comas de morphine, qu’il se met à véritablement y avoir une sorte de fusion vivante et tangible entre rêve et réalité. Il s'est passé des trucs vraiment étranges. Je vais probablement en faire la base de certaines de mes futures paroles. Au niveau psychique, je ne suis plus autant à fleur de peau. Je peux me relaxer, tout comme il m’est possible de faire et de dire tout ce qui me plait. Il n’y a plus toute cette anxiété qui rôdait auparavant. Suite à cette épreuve, j'ai vécu des trucs uniques. Ça m’a rendu plus fort, mieux dans ma peau. J’ai ainsi découvert qui je suis et ce que je veux faire de ma vie. Il n’y a plus de voix dans ma tête qui me répète sans cesse que je suis un abruti et que tout ce je fais craint. Par chance, l’état de Norvège prend soin de ses artistes blessés. J’ai maintenant tout ce dont j’ai besoin de façon stable et ils me laissent faire mes trucs tranquille. II. Cela a agréablement surpris tout le monde : Virus a muté en reformation de Ved Buens Ende ! Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ça, et comment Vicotnik (aka Mr Fixit / Osama Bin Askeladden de DHG, Code, ex-Endwarfment), a-t'il réintégré le groupe? Ca doit être franchement cool de rebosser avec un guitariste de sa trempe, comment décrirais-tu tes relations avec lui? CM: Vicotnik et moi bénéficions d’une sorte de fraternité créative. Nos morceaux s'écrivent tout seuls. C’est un processus très fluide, et pour moi, travailler avec lui est très agréable. Nous parlons depuis des années de remettre le groupe sur pied, mais il y avait toujours ici et là un projet à terminer, un autre album à faire avec d’autres groupes. Il y a toujours eu, lors de nos discussions à propos d’un « retour » de Ved Buens Ende, une atmosphère qui nous faisait comprendre qu’il s’agissait là de notre seul et unique groupe important. Notre véritable création. Tout le reste semble n’être que des exutoires de valeurs différentes. La raison qui explique pourquoi ce retour a toujours été reporté, je pense, c’est que Ved Buens Ende nous appartient. Ce n’est pas juste un groupe dont nous faisons partie, pas plus qu’un projet solo avec d’autres membres. C’est à nous, à l’intérieur de notre chair. Nous l’avons engendré. C’est très réel, et parfois certaines choses sont tellement réelles qu’elles en deviennent carrément intimidantes. Dans notre partie du monde, nous nous accoutumons tellement aux substituts et nous sommes si blasés de tout et de rien qu’aussitôt que quelque chose provient des profondeurs de nous-mêmes, cela nous semble presque effrayant. Je pense que mon accident m’a fait

Page 13/158 radicalement séparer le noyau du fruit et m'a aidé à trouver qui sont mes véritables amis, quelle est ma véritable inspiration, qu’est-ce que la véritable musique. Alors aujourd’hui, il ne reste plus que Ved Buens Ende, , quelques amis proches et ma famille. Ça me va… III. Peux-tu nous expliquer concrètement ce que vous tentez d'accomplir musicalement avec le Ved Buens Ende actuel, en comparaison avec "Written In Waters" et "Carheart"? Est-ce réellement un processus de groupe, ou bien est-ce toi, Vicotnik et les autres? CM: Je ne pense pas que ce soit réellement faisable... Ce n’est pas comme si nous tentions d’accomplir quoique ce soit avec notre musique. Comme je te le disais, nos morceaux se créent d'eux-mêmes, alors tout ce dont nous disposons, ce sont des créations que nous ne pouvons décrire qu’après coup. Je pense que notre prochain album sera un parfait mélange entre les deux albums que tu as mentionnés. En ce qui concerne la composition, on peut dire que c'est vraiment un effort commun 50-50 entre moi et Vicotnik. Quitte à me répéter, c’est notre groupe, non pas un projet solo avec d’autres membres. En ce qui concerne les paroles, elles seront écrites par moi pour la plupart. Je sais qu’il en écrira quelques-unes, mais pas énormément. Après l’expérience que j’ai vécue, j'ai beaucoup de choses sur le cœur, donc je sais que les gens vont comprendre que je serai productif. IV. Des concerts sont prévus pour Ved Buens Ende, faisant suite à la sortie du nouvel opus. Comment vois-tu cela? Penses-tu que vous réussirez à faire apprécier tout l'aspect progressif et étrange de vos compositions au public moderne? CM: On fera de la scène, c'est clair. On ne fera que des concerts individuels, pas de tournées. Probablement beaucoup de festivals. En ce qui concerne tout l'aspect "performance", on exécute correctement les morceaux lors des répétitions, et cela mettra sans doute quelques concerts avant de sonner totalement carré et de donner des shows vraiment bons. C’est un processus d’apprentissage. V. Tu faisais partie de DHG en 2003 lors de l'enregistrement de leur très attendu nouvel album, "Supervillain Outcast". Comment cela s'est-il passé pour toi derrière les fûts, et à quoi doit-on s'attendre? Quels sont tes sentiments par rapport à Dodheimsgard et à cet album, et pourquoi as-tu quitté le groupe? CM: Tu sais, on a du répéter au moins 150 fois pour cet album, et je me suis totalement habitué à l'acoustique de la salle de répète. C’est extrêmement difficile de délaisser quelque chose auquel tu es devenu à ce point habitué. Quand nous sommes entré en studio, tout semblait si différent par rapport à la salle de répète, que les parties de batterie, déjà très exigeantes, sont devenues tout d’un coup encore plus épuisantes à exécuter. J’avais exactement six jours pour enregistrer dix-huit morceaux. Ce fut pour moi l’une des périodes les plus éprouvantes de ma vie; en tant que musicien, je me sentais merdique. Inutile de le préciser, le mix a encore changé le son de ma batterie, et le son que j'avais en répète est devenu un lointain souvenir. En tous cas, j'écoute l'album avec plaisir : en soi, avoir participé à un disque tel que celui-là correspond presque à l’accomplissement de toute une vie. Je suis dépassé. J’ai quitté le groupe principalement en raison de la dépression qui suivit l’enregistrement, mais aussi à cause de tout ce qui se passait avec Cadaver à cette époque. VI. "666 International", où tu t'es aussi occupé des parties batterie, a eu un effet coup-de-poing sur la scène black-metal, s'enlisant trop souvent dans ses clichés et ses habitudes. Rétrospectivement, peux-tu nous faire part de tes impressions concernant cet album, sorti il y a presque 8 ans? CM: Je ne l’aimais pas vraiment. A partir du moment où mes parties batteries ont été retravaillées à l'ordinateur, ça n'avait tellement plus rien à voir avec ce que j'ai fait à la base que je n'avais pas l'impression d'avoir participé à l'album. En fait, à la base, je devais jouer de la guitare sur l'album, comme je l’ai fait à un concert ou deux. Je connaissais tous les morceaux, mais je me suis retrouvé à jouer la batterie dessus ! Au moment de rentrer en studio, j'ai été convié à enregistrer la batterie. Je ne me souviens même plus pourquoi... HAHA ! Quel gâchis ! En fait, je joue de la guitare sur un morceau ou deux, juste pour le principe. Sur le titre caché, par exemple. C'est moi, sur cet arpège de guitare acoustique tout mignon! Je me suis réécouté l'album deux ou trois fois ces derniers temps. Il est OK. Un poil confus..

Page 14/158 VII. L'an dernier, Aura Noir a sorti son dernier méfait, "The Merciless"; depuis, silence radio. Quoi de neuf avec Appolyon et Blasphemer? Vous composez toujours? CM: Well, on a fait ce truc, Überthrash, en compagnie d’Audiopain et de . Tu sais, ce double 7" avec un titre de chaque groupe. y a participé aussi. Une putain d'exclusivité. En tous cas, on a environ six nouveaux titres pour le prochain album. Le titre est prêt mais je ne vais pas le révéler, parce qu’il a tellement la classe qu'un autre groupe nous le piquera. HA! Putain, c’est arrivé lorsque l'on a révélé le titre original de ce qu’est devenu "Downtown Hades" lors d'un interview avec Infernö. Lors de la même année, le titre, "Destination Hell", a été volé par un autre groupe avant même que nous ayons terminé l’album ! Fucking rascals ! Apollyon a désormais déménagé hors de la ville et est devenu un "friluftsmann" (un homme des bois en norvégien), et Blasphemer a fini par exposer son impressionnante collection de motos vintage. VIII. Cadaver a splitté il y a quelque temps, alors que vous étiez à un point plutôt culminant de votre carrière; pourrais-tu clarifier la situation à propos de ce qui s'est réellement passé? CM: Mon intention n'est pas de persifler à propos de Neddo ou Balvaz, car ils font partie de mes meilleurs amis, mais Cadaver était un peu une perte de temps pour Apollyon et moi. "The Merciless" devait sortir en 2000 !! Je crois que le Cadaver du vingt-et-unième siècle avait quelques trucs très classes, mais aussi beaucoup de merde. Et je dois te le dire, jouer de la batterie en concert me répugne ! Je hais ça ! Monter et démonter ton putain de kit, soir après soir... Et si tu fais une seule erreur, tu en feras probablement quelques-unes de plus, et ainsi de suite jusqu’à ce que tu te mettes à jouer comme une pine ! Après, tu te détestes, ainsi que le jour suivant, et tu te retrouves de mauvaise humeur pour le prochain concert, et toute cette putain d’épreuve se transforme vite en cauchemar. Ved Buens Ende et Aura Noir ! Voilà ce à quoi j’appartiens… IX. Depuis la sortie de "Thrash Metal Dogs Of Hell", ton autre projet thrash Infernö semblait en stand-by. Un nouvel album est-il prévu? CM: Well, Pussy est vraiment passé à autre chose, maintenant. Il a son projet Ost Og Kjeks (Cheese and Crackers) et franchement, il vit sur la voie rapide. Tu sais, il a été décrété meilleur chanteur norvégien par , et je suis bien d’accord avec lui. Son style est unique, ça sonne complètement taré et il a l'endurance nécessaire pour faire ça avec classe. Peut-être qu'on enregistrera nos nouveaux morceaux (on en a environ huit) et en ferons-nous un album. Quoi qu'il arrive, ça n'est pas pour tout de suite. En tous cas, on a un plan pour sortir un CD live avec un concert qu'on avait enregistré (trois jours avant mon accident !), avec les titres du 7" et quelques autres merdes. On va l'appeller Infernö "Live In Concert", hahaha ! (NDLR : le nom sera visiblement "Metal Commando Attack") X. Intéressons nous un peu au passé. En 94, il n'y avait pas franchement beaucoup de groupes norvégiens qui expérimentaient dans le metal, et encore moins de façon psychédélique. Vous avez été les premiers avec Ved Buens Ende : peux-tu partager avec nous ce que vous aviez en tête à l'époque, quels étaient vos buts, qu'est-ce qui vous a poussé à explorer quelque chose qui allait plus loin que le metal? Retrospectivement, comment vois-tu l'impact que Ved Buens Ende a eu par rapport à la scène norvégienne? CM: Les gens n’ont absolument rien compris du tout. Ni nos contemporains ni le grand-public metal n’a compris Ved Buens Ende. Ce n’était pas très inspirant... Satyr inventa le concept de « groupes de l'élite », et y a aussitôt placé Satyricon au Top 3. VBE n'avait même pas sa place dans la cour des petits... Tout le monde nous regardait de très haut. Sauf Fenriz. Il aimait réellement notre démo, et parce que nous le voyions alors comme un véritable chef scout (maintenant, il est un peu le président de la norvège) son admiration comptait pour nous plus que tout au monde. Nous voulions créer quelque chose réellement hors du commun. Quelque chose de très éloigné de toute cette « norge ûber alles » que tout le monde faisait à l’époque. On trouvait vraiment que c'était de la pure merde. Ces fusions entre metal et musique folklorique étaient vraiment risibles... On a donc fait notre propre truc. Accordez nous au moins ça ! Et la magie de toute cette histoire, c’est que ça nous est venu tellement naturellement ! Les titres se sont composés tout seuls ! Bien entendu, nous avions nos influences, évidemment Celtic Frost, mais aussi Coil et plein d'autres trucs, et on ne sonnait vraiment pas du tout comme eux. Nous avions bel et bien notre propre son. XI. Tu as participé à la formation de groupes désormais assez énormes tels que Satyricon ou . Quels souvenirs en as-tu, que penses tu de l'évolution de ces groupes et es-tu toujours en contact avec eux? CM: En fait, à l'époque, Satyricon s’appelait Eczema. J’étais alors un batteur de merde, moi et ces deux mecs

Page 15/158 répétions beaucoup et faisions quelques concerts ici et là. Dès que Satyr est arrivé, il a "pris en main" le groupe et m’a foutu dehors, car à l’époque je préférais m'éclater avec ma copine plutôt que d’aller piétiner des pierres tombales avec le groupe. J’ai ensuite rencontré ce cul-lisse (NDLR : slick-ass ??) de Garm et Ulver est né. On a commencé par faire du thrash old-school, puis on s'est mis à composer pour cette démo dont je ne me souviens plus du nom (NDLR : "Vargnatt"). Garm est dès lors devenu un ''diehard norge-man'', et j'ai commencé à perdre de l'intérêt pour ce groupe. C'est à cette époque que j'ai composé mes premiers riffs psychéléques, je voulais vraiment expérimenter autre chose. Il y a aussi un autre truc qui m'a vraiment fait chier : notre guitariste, Reza, qui avait des origines iraniennes, s'est vu rejeté par le reste de la scène parce qu'il n'était pas d'origine norvégienne. J'ai fini par quitter le groupe pour de bon. Vicotnik est à moitié indien, et je me souviens, lorsque nous avons commencé à jouer ensemble, quelqu’un a lancé quelque chose du genre « alors, il a commencé à jouer avec son nouveau pakki, ou quoi? ». Putain de merde, depuis quand la musique à quelque chose à voir avec ton pays d'origine ?! Nous avons invité tous ces trous du cul à aller se faire enculer, et on a commencé notre truc. XII. Tu es multi-instrumentiste, et que tu joues de la batterie, de la guitare ou de la basse, il s'en dégage toujours quelque chose d'assez unique et original. As-tu toujours joué depuis ton enfance, et comment es-tu devenu le musicien que tu es aujourd'hui, musicalement et artistiquement? Quelles ont été les influences qui t'ont fait approcher les instruments de la façon dont tu l'as fait? Que penses tu de l'influence des drogues sur le processus de composition, la plupart de tes projets sonnant assez psychédéliques? CM: Je n’ai jamais été un grand amateur de drogues, juste « un peu »... Les meilleurs riffs que je compose sortent en matinée après une nuit complète passée sans manger, par exemple. Je n’ai jamais composé de riffs complètement défoncé, ou tout du moins pas les meilleurs. Je ne sais pas, peut-être que j’ai effacé de ma mémoire beaucoup de mon ancienne vie, car je ne m’en souviens plus trop... Les gens me disent souvent "tu as dit ça et ça" et je me surprends à répondre « quoi?! »… J’ai en tout cas grandi avec la musique, et j'ai fait mes débuts dans l’orchestre de l’école (!) quand j’avais sept ans. Mon père est un musicien et ma mère est extrêmement intéressée par la musique. Elle a toujours eu plein de disques. Depuis que je suis né, la musique m’entoure en permanence, alors ça doit me venir naturellement. De toute façon, les mots ne peuvent pas vraiment expliquer clairement un processus d'evolution, comment tu deviens ce que tu es. Je suppose que je n'ai pas eu beaucoup de chance, et sans rentrer dans trop de détails ennuyeux, ça a certainement du donner à mon caractère une certaine couleur. Je n’ai jamais recherché le succès ni le "statut", et peut-être qu’une telle attitude a quelque chose à y voir. Jouer et manipuler les instruments en tant que tels a toujours été important pour moi, malgré le fait que je n’ai jamais joué d'un seul instrument en particulier. Je n’ai fait que jouer de la batterie qu'avec un groupe, j’ai toujours joué de la guitare en vue de faire de la musique ou avec un groupe, de même que pour la basse, alors j’imagine que je dois bénéficier d’un certain talent, même si rien que le fait de l’écrire me laisse un goût amer dans la bouche. Je déteste royalement les gens qui se vantent. Tu ne dois tout simplement pas parler de toi-même de la même façon que les autres peuvent le faire à ton sujet, un point c’est tout. XIII. Peux-tu nous donner ton avis sur la scène actuelle, que ce soit à propos du metal, du rock, de l'electronica ou de quoi que ce soit? As-tu des groupes ou des disques que tu vénères réellement et que tu voudrais conseiller à tous ceux qui s'intéressent à tout ce qui est différent (ou qui sort de l'ordinaire)? Tu as l'air ouvert à beaucoup de styles musicaux... CM: Ces jours-ci j’écoute uniquement les classiques. "Into The Pandemonium" est sûrement l’album que j’ai le plus écouté dans ma vie. Il possède tout ce que je veux retrouver dans un album : le bizarre, le sombre, etc. Je pourrais te donner une liste de mes 10 disques indispensables, mais c'est un peu chiant... De toutes façons, je n'ai pas vraiment suivi de scène depuis des années. J’ai cessé de vouloir discuter musique actuelle avec les gens, parce que je subis à tous les coups des sourcils froncés et des yeux un peu trop expressifs, du genre : « Es-tu toujours là, mec ?! ». Là, je deviens géné, et je repars chez moi d'un pas insipide. Mais j’écoute plein de genres de musique. Tout, de Arvo Pärt à Darkthrone. XIV. OK Carl, merci infiniment pour cette "petite" interview, et n'oubliez surtout pas la France quand vous bookerez vos futures dates de Ved Buens Ende! Les derniers mots sont pour toi ! CM: Ok! L’autre nuit j’étais assis dans ma chambre (au premier étage), avec la porte du balcon grande ouverte, et j’ai alors entendu un putain de hénissement! Un cheval était en train de se balader dans ma chambre !

Page 16/158 Page 17/158 Ved Buens Ende - (interview réalisée par Powaviolenza)

I. Hello there, Carl-Michael ! Thanks in advance for accepting to do this interview with Guts of Darkness ! As a first question, let us be a little bit indiscreet and ask you to enlighten us regarding the now famous, yet kind of obscure events of march 2005 : what exactly happened when you were up there ? And by the way, how is your actual health, both psychologically and physically ? Carl-Michael: I was at the wrong place at the wrong time. I hit rock bottom, quite literally. I fell from 5 stories. Just about everything from my feet and up to the lower part of my spine was broken in different ways. I had 26 different fractures. My heels were actually pulverized. My pelvis was crushed. My right elbow. But the most severe injury is the one to my spine. My feet and parts of my legs are now paralyzed. When I eventually came in to intensive care, the surgeons could actually stick a fist into the undersides of my feet. Luckily one might say, they were the ones that took the blow. The only strike to my head was to the jaw. But one never knows if anything happened to the brain, you know. I`ve started to speak in anagrams, and inviting the doctors to go on stamp-exhibitions in . I have also started to claim to be a competent collector of old houseporter-uniforms. My ideas about the great annual wilderbeast-migration actually taking place in a tramshed in Moss, Norwayhas been dismissed by a kind, worried friend of a friend of mine. Hahaha! Just taking a piss at you, folks.... I`m probably the only one having fun right now, but what the fuck.This whole thing is a great source of absurdities you know. Its an out of place situation. You can twist and turn it just about every direction. I`m a great lover of the absurd. I`m an absurdist..... I`m feeling fine now. Everything has been stabilised. All the extreme pain has calmed down. I`m still on morphine, but cutting down rapidly these days. I was held in an artificial koma a month before they woke me up. That process of waking up was an experience I`ll never forget. You know, they say that morphine-komas creates the most vivid fusions of dream and reality when you`re in the process of waking up. Those are stories of their own. I`ll probably create manifestations of them lyric-wise. Psycically, I`m not that particular about things anymore. I can relax and say and do things I feel like. Theres not so much anxiety surrounding everything anymore. After this ordeal, I know I have experiences noone can relate to. It has made me stronger, more content about myself. I have kinda established who I am, and what I wanna do. Theres no voice in my head nomore, saying Im a fool, and the things that I do are rubbish. Luckily, the state of takes care of their wounded artists. I have now everything practical in my life fixed, and they say I can keep doing my thing. II. Coming off as a shocking surprise for many fans, your new band Virus is now muting into a reformed Ved Buens Ende. What was the actual process which led you and the band to take this decision, and how did partner-in-crime Vicotnik from DHG come back into the whole plan ? It must be pretty cool to at last work once again with such a talented guitarist, and how would you qualify your relations with him ? CM: Me and Vicotnik have some sort of a creative brotherhood. Our songs kinda writes themselves. Its a very fluent process, and its very comfortrable working with him. We have been talking about placing the band back on track for years, but it has allways been some "project" that has to be finished, an album here and there with different bands. There has allways been an atmosphere around our talks of the reformation of Ved Buens Ende telling us that this is our main thing. Our true creation. And that all that other stuff are just outlets of different sorts. The reason that it has been postponed for so many years, I think, is that vbe is ours. Not just a band were in, not a one-man project with members. It s ours in the flesh. We created it. Its very real, and sometimes the very things thats real are intimidating. We in our part of the world are so used to substitutes, were so blasè about all and nothing that the stuff thats from the very inside becomes allmost frightening. I think that this incident of mine has made me think so thouroghly about seperating the wheat from the corn, that I have discovered whose my real friends, whats my real drift, whats the real music. So what I`m left with is vbe, aura noir, a few close friends and my family. Feels nice. . III. Could you explain with words what you guys are now trying to musically achieve with Ved Buens Ende, in comparison with both Written In Waters and Carheart ? As far as composing goes, is it a band process or are you and Vicotnik mostly in charge of everything ? CM: I dont think we`re able to. Its not like we`re trying to achieve anything with our music. Like I said, our songs

Page 18/158 make themselves, what we`re left with are creations we can describe afterwords. I think our next album will be some sort of a blend between the two mentioned albums. As far as composing goes, its a 50-50 effort between me and vicotnik. As I said, its our band, not a one-man thing with members. As far as lyrics goes, it`ll be mostly mine. I know he`ll write some, but not many. After this experience of mine, I have alot on my heart, so I know everybody will understand that I`ll be productive. IV. There supposedly is a tour coming after the new recordings of the band, or at least you pretend to be willing to go on stage with Ved Buens Ende. How do you envision that ? Do you think it's going to be hard to pull off such progressive and complex compositions in front of an audience ? CM: We`ll go on stage, for sure. We`ll do individual concerts, no tours. Probably alot of festivals. As far as perfomance goes, we play our songs well on rehersals. It should probably take some gigs to pull off good ones,. Its a learning process. V. We all know that you were part of the DHG crew back in 2003, when they entered the studios to record their yet-to-be-released new album, Supervillain Outcast. Did it go well for you, when it comes to the drumming sessions, and what should we be waiting for in that regard ? How do you feel concerning the whole project and the new album, and why in the hell did you leave the band ? CM: You know, we had about 150 rehersals, and I got used to the acoustics in the rehersalroom. Its extremely difficult leaving something you`ve grown so accustomed to. When we entered studio, everything was so extremely different that the songs (whitch were very challenging) were much harder to pull off. I had six days to record 18 tracks. It was one of the most difficult times of my life. I felt worthless as a musician. Needless to say, there was alot of editing going on afterwords, and it ended up sounding like it did on rehersals. Very nice listening to the album nowadays. Its allmost a life-achievement on its own having participated on an album like that. I`m overwhelmed. I left the band mostly because of my following depression, but also because of everything that was happening with cadaver at the time. VI. 666 International, on which you also played the drums, had an immense impact on a somewhat sterile and sometimes way too orthodox black metal scene. What are your impressions towards that specific album, now that it has been released almost 8 years ago ? CM: I didnt like it very much. I dont feel like I have participated on it at all since the drums was processed through a computer so much to the extent that I am totally unfamiliar with them. Actually I was meant to play guitar on the album, like I did on a gig or two. I learnt all the songs, but ended up playing drums on it! Then when we were ready for studio, suddenly I had to play the drums instead. I dont remember why. HAHA! What a waste! Actually I play guitar on a song or two, just for the symbolics of it. On the hidden track for example. Thats me, on that cosy accoustic guitar-fingering. I have listened to it a couple of times lately. Its ok. a bit messy.

VII. Last year, you were releasing Aura Noir's ugliest record yet, Merciless, but until now, nothing has happened and there are no news to be found. What's up with Apollyon and Blasphemer ? Are you guys still composing ? CM: Well, we did that ûberthrash-thing, together with audiopain and nocturnal breed. That double 7"-thing with one song from each band. Inferno was on there also. Quite exclusive. Anyway, we have about 6 new tracks for the next record. We have the title ready, but I wont reveal it, cause its so cool, someone will steal it. HA! That fucking happened when we revealed the original title for what was to become "downtown hades" with Inferno in an interview. The title "destination hell" was fucking stolen by some band that same year, before we finished the album! Fucking rascals! Apollyon has moved out of town, and has become a friluftsmann (whitch means - NDLR : Blank in the e-mail - in norwegian). And Blasphemer has finally exhibited his impressive collection of vintage mopeds. VIII. Cadaver split up some time ago, and since we think that you guys were at the peak of your musical expression, would you like to clarify what was so wrong within the band ? CM: No bad about Neddo or Balvaz, they are beloved friends of mine, but Cadaver was a bit of a waste of time for me and Apollyon. The Merciless should have been released in 2000!! I think Cadaver anno the twentyfirst

Page 19/158 century had some strong material, but alot of crap as well. And, I have to tell you, I loathe playing drums live. I totally hate it! Putting that fucking kit up, night after night, and if you do one mistake, you`ll probably do some more, then it`ll just escalate and you`ll play like a cunt! Then you hate yourself after the gig, and the day after, and youll be on a bad mood the next gig, and the whole fucking ordeal becomes a nightmare. vbe and aura noir!! Thats were I belong.. IX. Ever since you released Thrash Metal Dogs of Hell, your thrash band Infernö has been kind of sleeping in the corner of your creations. What's up with the new album ? CM: Well, Pussy is on another bag these days. He`s doing his electronica act ost og kjeks (cheese and crackers), and all in all living in the fast lane. You know, he was labeled as the best norwegian vocalist by fenriz, and I think I agree with him. His style is unique, he sounds desperately insane and has the stamina to pull it off all the way though. Anyway, Maybe we`ll record our songs, we have about eight of them, and make an album. Either way, thats quite far in the distant future. By the way, we have plans for releasing a concert we did that was recorded (actually three days before my accident), including the 7" songs and some more crap. We`re gonna call it Infernô; "live in concert" hahaha! X. Let's now go back in time. In '94, there weren't many norwegian bands experimenting with psychedelic metal, and as you certainly were one of the first to do so with Ved Buens Ende, would you like to share with us what was on your mind back then, as to what were your goals and what inspired you to further explore the somewhat stritly limited metal field ? In retrospect, how do you see the impact you had on the norwegian scene with such unusual art ? CM: People didnt get it at all. Neither our contemporaries nor the metal-buying public understood Ved Buens Ende. It was not inspiring. Satyr created the expression "elite-bands", and placed satyricon in top-three. Vbe wasnt even placed in the little childrens-league. We were totally overlooked by everyone. Except fenriz. He really loved our demo, and since we looked upon him like a sort of a scout-leader (now, he`s the president of norway), that meant the world to us. We wanted to create something outstanding. Something far apart from that "norge ûber alles"- thing everyone was doing at the time. We really thought that sucked ass in hell. Fusions of folk music and metal did`nt work out.. We did our own thing. You`ll have to give us that. And the magic of it all, was that it came so natural to us. The songs made themselves. We had our inspirations you know, ofcourse celtic frost, but also coil and other stuff, but we didnt sound like them at all. We completely had our own sound. XI. You participated in the original shaping of now huge bands Satyricon and Ulver. How do you remember those times, what do you think about their personal evolution and are you still in touch with them ? CM: Satyricon was actually called Eczema back in the day. I was a crap drummer, and these two other guys and me were rehersing alot and playing some gigs here and there. When satyr came in, he took over the show, and threw me out cause I preferred hanging out with my girl at the time rather than kicking down gravestones together with the band. I met slick-ass Garm, and started Ulver. At first we played old-school thrash before we started making those songs for that demo I cant remember what`s called. Then Garm became a diehard norge-man, and I kinda lost intrest in the band. I had also started making psychedelic riffs by then, and wanted to move on. Also, something that kinda pissed me off, was that our guitarplayer, Reza, whitch was Iranian, got laid off because the rest of the scene didnt like him not being norwegian. I left shortly thereafter. This time I quit. Vicotnik is half Indian, and I remember, when we started, someone said "so he has started playing with a new pakki, has he?". What the fuck, when did music have to do anything with what country you hail from!? We said fuck off to the whole bullshit scene, and did our own thing. XII. You are a multi-instrumentalist, and wether you play the drums, the guitar, the bass or sing, there's always something original and unique about it. Have you always been playing music, even as a child, or to put it this way, how did you gradually become who you are today, musically and artistically speaking ? I mean, did you have any solid influences in the past that made you approach your instruments with such an open-minded spirit ? In a more general aspect, what do you think about drugs in relation with musical composition, since some of your music comes off as rather psychedelic and mindbending ? CM: I`ve never been extremely into drugs, just "a little". The best riffs I`ve made, has come for example in the morning after spending a whole night forgetting to eat or something. I`ve never made riffs stoned, or at least not the good ones. I dont know, maybe I have supressed alot from my old life, I tend to not remember much. People

Page 20/158 can come up to me saying I said or did this or that, and I go "what?!"... Anyway, I grew up with music, and started playing in the school-(!) when I was 7. My father is a musician, and my mother is extremely music intrested. She has allways had alot of music. I`ve had music around me since I was born, so I guess its only natural. Well, one can never explain in words how you become who you are. I guess I have had alot of misfortune, without going into boring details, and it has coloured me in many ways. I have never sought for success or status, maybe that has something to do with it. Playing, handling the actal instrument has allways been important, even though I have never practiced any instrument. I have only played drums with a band, allways played guitar to make music or with a band, the same with the bass, so I guess I have some sort of a talent, even though just saying that gives me a stale taste in my mouth. I truly hate people who brag about themselves. You just dont say stuff about yourself that other people are supposed to say about you. XIII. What are your personnal views on the actual musical scene, wether its metal, rock, electronica or whatever ? Are there any albums or bands that you think represent some ultimate jewels and that you'd like to recommend to anyone seriously interested in different, or at least out of the ordinary music ? You seem to be open to many, many kinds of music, so that's basically why I'm asking. CM: These days I just listen to the classics. Into the pandemonium is the album I`ve listened the most to during my life. It incorporates everything I want in an album. The bizarre, the dark etc.etc. I could give you a list of ten best records, but thats just too boring... Anyway, I`ve not been following any scene now for years. I have stopped trying to discuss the music-scene of today with people cause then I just get the raised brows and all too expressive eyes. "Are you there still, man?!" I would just go all embarrassed, and take the insipid steps back home. But I listen to all sorts of music. Everything from arvo pärt to darkthrone. XIV. Alright Carl-Michael, thanks a whole lot for this interview, and please don't forget France when you will be booking tour dates for Ved Buens Ende in Europe ! Last words are yours ! CM: Yeah, the other night I was sitting in my room (1st floor) with the balconydoor open, then I heard a load NEIGH!! A HORSE was walking past my room!! cz

Page 21/158 Les chroniques

Page 22/158 VIRGIN PRUNES : A new form of beauty

Chronique réalisée par Twilight

Dublin, le jeune Gavin Friday se rend à une exposition supposée présenter des photos d'événements horribles prises dans les camps de la mort, les guerres...les images sont terribles mais ce qui choque notre Irlandais, c'est le fait qu'elles soient exposées de manière nette et propre comme dans un journal de mode. Germe alors l'idée de confronter les gens à une autre forme de beauté, soit son opposé, la laideur, mais de manière directe par un spectacle total composé d'odeurs, de visions, de sons...Aussitôt dit, aussitôt fait, le groupe monte une exposition qui se voulait à la base un vaste projet sous forme de trois maxis, un spectacle live exclusif, une vidéo et même un livre. Au final, seuls les maxis et la performance seront dévoilés au public; le livre ne sera pas publié et seuls quelques extraits vidéos seront disponibles sur la VHS 'Sons find ' (objet culte de chez culte). Cette réédition compile donc les trois vinyles ainsi que (en bonus) la k7 incluant les extraits live. La première partie s'articule autour de deux chansons étranges, mi-enfantines, mi-malsaines construites sur des rythmes répétitifs et innocents en apparence, si ce n'est leur côté décalé. Le timbre faux de Dave-Id Busaras accompagné de clochettes, de glissements de guitare, son chant qui se fait déséspéré témoignent de ce glissement progressif vers quelque chose de sombre, insaisissable, expérimental...D'ailleurs, c'est un changement radical d'atmosphère qui ouvre la seconde partie, l'excellent 'Come to daddy' qui sur fond de post punk goth lourd, glauque et tendu dévoile Gavin Friday et Guggi s'affrontant vocalement sur fond de scène de ménage hantée du thème de l'inceste. En live, c'est d'ailleurs impressionnant, le morceau se terminant par une simulation de viol. Vient ensuite la version originale de 'Sweethome under white clouds' (repris sur 'if I die I die'), plus industrielle, voir tribale, tout en samples d'infrabasses, roulements saccadés de batterie et le chant en duo. Changement encore sur 'Sad world' qui démarre comme une simple ballade mais où les crissements de guitare couvrent progressivement le tout sur fond de batterie binaire légèrement décalée. C'est Dave-Id qui assure les vocaux sur un titre où tout semble tellement hors de tout axe que tout s'équilibre...Sur la partie trois, nous plongeons dans l'univers le plus terriblement glauque des Virgin Prunes avec l'excellent 'Beast' qui n'a rien à envier aux premiers travaux de Current 93: grondements, batterie lourde et répétitive, incantations glauquissimes, coups de basse comme des cloches de glas, grincements...du grand art ! 'Abbagal' renoue avec cet univers faussement enfantin du début de l'oeuvre...improvisations de clochettes sur fond de nappes ambient...Accords de guitares et batterie évoluant en totale anarchie tissent le décor de 'Brain damage' où le timbre fragile et déséspéré de Dave-Id fait merveille par son côté totalement incontrôlé comme frôlant la folie. Vous croyiez avoir tout entendu ? 'No birds to fly' a encore bien des surprises à vous offrir sur début de collage de pleurs, de chuchotements d'enfants tournant en boucle sur une basse répétitive et les chants de Gavin et Guggi qui évoluent de plus en plus vers une émotion terriblement mélancolique et poignante. Il est évident que l'écoute de ce cd ne se fait pas sans séquelle émotionnelle tant son intensité est éprouvante...C'est sans compter sur le cd bonus qui livre les extraits live sous forme d'une succession de morceaux courts frisant le bruitisme, les collages de rires, de grinçements, déformations de sons...tout pour ouvrir les portes de l'asile aux oreilles les plus fragiles...Ok, tout le monde sait le culte sans borne que je voue aux Virgin Prunes et objectif ou non, je salue en ce disque l'un des chefs-d'oeuvre de l'industriel old school, d'une audace rarement

égalée dans le genre...rappelons que nous sommes en Irlande, en 1981 !

Page 23/158 Note : 6/6

Page 24/158 VISIONS : Celestial sphere

Chronique réalisée par Marco

Le retour de Frédéric Arbour et de son ambient spatiale a lieu sur format vinyle pour deux pièces atmosphériques encore plus éthérées que les pérégrinations intersidérales qu'offrait 'Lapse'. S'aventurer au-delà du voile des apparences, plus loin que les trous noirs, plonger au coeur des novas et des cataclysmes silencieux mais redoutables de l'infiniment grand, voilà en substance ce qu'il ressort de ce trip prenant qui hypnotise par les visuels superbes de son support (une fois de plus l'oeuvre de Frédéric lui-même). La profondeur 'inadienne' cède le pas à une volonté plus insidieuse d'explorer le coeur même des éléments spatiaux, là où vibre et s'exprime l'univers dans ce qu'il a de plus entier. Une vision plus psychédélique qui ramène aux racines de la space-ambient, dépouillée mais affable, évoquant la moindre manifestation à travers un oeil humain forcément biaisé mais au ressenti plus qu'intéressant. Moins tellurique que 'Lapse', paru l'an dernier, mais tout aussi travaillé et riche, 'Celestial sphere' est un beau complément doublé d'un objet magnifique à posséder.

Note : 4/6

Page 25/158 BINAR : Solipsism

Chronique réalisée par Phaedream

Le solipsisme désigne, d'une part, l'attitude du sujet pensant pour qui sa conscience propre est l'unique réalité. Binar est sans contredit l’un des groupes (duo dans ce cas-ci) de MÉ Anglais qui affiche autant ses couleurs sociales. Andy Pickford et Paul Nagle ne font pas les choses à moitié. Ils sont entiers et déplaisent tant pour leurs prises de position politiques que sur les événements à caractère socioculturels. Autant leurs personnalités ont une profondeur, autant leur musique ressemble à leurs personnalités. Vous l’avez deviné, j’aime bien Binar. Tant pour la musique que pour la personnalité. Solipsism est la première partie, à tout le moins pour les titres 1 à 6, de leur prestation du 27 Septembre 2003 au National Space Center à Leicester en Angleterre. Et ça chauffe, ça bouge énormément. Pickford Nagle aime entourer leur musique d’une aura cosmique à échantillonnage multiple, alliant les effets sonores diverses à des voix difformes et des rythmes soutenus qui parfois frisent le techno. L’intro de L’infernal décrit fort bien le cycle créatif de Binar. Ça démarre avec des effets sonores spatiaux. Un bout de phrase de Tony Blair, sur l’intelligence Irakienne, se fait entendre en sourdine sur une bonne ligne séquentielle très basse. Solide, cette séquence est traversée par une ambiance cosmique et un synthé soyeux, qui devient plus nerveux. Le rythme casse, l’étau du synthé se resserre aux effets de boucles cosmiques et se termine sur un superbe solo de synthé aux allures d’une six-cordes. Les riffs sont pesants et tranchants sur un beat soutenu. L’infernal s’apaise et nous introduit en douce sur The Return of The Kirg (il n’y a pas d’erreurs de frappe). Un monde intriguant nous y attend. Le synthé roule un tempo déroutant, un peu comme un gars qui a trop bu, sur des tablas venu d’un monde sous marin. La basse, le rythme et les effets sonores s’unissent pour donner un tempo qui colle à l’ouïe. J’aime bien l’effet film d’épouvante qui anime ce titre à sa longueur. Picochet ou Ricochet? C’est tellement évident. Mais attention! Derrière la ligne séquentielle à la Ricochet se cache une atmosphère cauchemardesque et une ligne encore plus basse, plus dramatique qui explose sur des juteux solos de synthé et une bonne utilisation des chœurs synthétiques. Un vrai gros rock électronique. Diaboliquement savoureux. J’aime bien l’illusion. Du Tangerine Dream bien revisité. Rumours from The Evacuole laisse filtrer une intro très atmosphérique où les flûtes règnent sur une pulsation qui s’accroît. Des notes de synthé viennent dansées discrètement et une bonne séquence en boucle s’enroule sur des grosses notes basses et juteuses, style très Tangerine Dream. Une excellente pièce qui tourne sur un beat qui frôle la paranoïa de la techno, sans vraiment s’y engouffrer. Les notes qui vont et viennent s’abattent comme des coups d’hache d’où fusent des solos de synthé aux airs de guitares qui nous rappelle encore plus l’univers de Tangerine Dream dans les années 70. Not As It Seems nous offre un léger piano comme introduction. Une séquence pulsative tourne autour, sans vraiment élaborer. Le tempo se corse avec une agitation synthétique très courte, pour revenir à sa décharge initiale. Cette finale nous amène au Doctor Weed, un homme profondément religieux qui bouge sur un rythme bouclé aux nappes synthétiques très dense. Un titre atmosphérique entrecoupé des bons échanges de synthétiseurs qui termine cette première partie de concert de Leicester. La 2ième partie étant Binary Motion. Titre fait en studio, The Haunted Doobie est un long couloir musical qui serpente sur une ligne pulsative minimaliste très basse où d’étranges voix se lamentent, donnant ainsi une lourde atmosphère inquiétante. Surplombée d’un synthé spectral, le titre s’assouplit sur un léger piano rêvasseur qui échange avec un autre souffle de synthé. Une excellente mélodie nébuleuse qui se termine dans les ombres d’une six-cordes et d’un lourd vent

Page 26/158 atmosphérique, transportant les vestiges vocaux d’une sombre civilisation disparue. Solipsism est un excellent cd à la hauteur des attentes que l’on peut avoir pour Pickford et Nagle. Deux artistes extrêmement ambivalents qui ont réussi un haut fait d’art; faire une MÉ avant-gardiste, qui respecte les lignées de la School, tout en y développant une approche plus contemporaine, aux limites de techno ou d’un vague trance psychédélique modéré. Un titre discontinué que l’on peut se procurer en ligne, pour une somme assez accessible, sur le site de Synth Music Direct (http://www.synthmusicdirect.com/). Une excellente initiative que je salue énormément, car il y a des cd qui sont discontinués sans raisons, mise à part une manque de marketing, Solipsism fait parti de cette race. À mon avis, c’est un titre à se procurer, comme la grande majorité des œuvres de Binar et Spank the Dark Monkey.

Note : 5/6

Page 27/158 NUCLEAR ASSAULT : Out of order

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Vide, creux, plat ! Fallait s'y attendre, Nuclear Assault avait été sans fautes durant trois albums, et c'est donc ce "Out of order' qui amène la déception... Pas de grosses surprises en fait en terme de déconvenues : ça devait arriver un jour ou l'autre, Nuclear Assault n'est plus du tout inspiré. Pourtant, le premier morceau "Sign in blood" annonçait quelque chose de sympa, dans la lignée de "Handle with care", un cran en dessous et un côté un peu punk/rock assez agaçant... Mais dès "Fashion junkie" on a vite compris. Nuclear Assault a mis de l'eau dans son vin, l'inspiration n'est plus là. On se retrouve avec une succession de morceaux mid tempos ultra convenus, sans surprises, avec des riffs super classiques et déjà entendus milles fois. Il faudra attendre "Stop waiting think" pour se réveiller un peu, mais à l'instar du premier morceau, en comparaison de ce qu'ils ont fait avant, ça ne fait clairement pas le poids. John connely chante sans conviction, la rage a disparu, les tempos sont très sautillants mais ne parviennent pas à convaincre et les compos se montrent bien trop bateaux (bien que certains breaks rappellent un Megadeth période "peace sells"). La faute à ces riffs trop simplistes, limite bâclés ("Resurrection"). Pourtant NA savait y faire pour trouver les quatre accords qui allaient tout tuer... Cruelle déception donc. S'autoplagiant, mou, long qui plus est, "Out of order" est clairement le plus mauvais album de Nuclear Assault. Alors attention, ne vous attendez pas non plus à une bouze infâme comme on en entend beaucoup actuellement, mais au sein de la disco du groupe, "Out of order" fait pâle figure à côté de ses prédécesseurs. Quelques morceaux sympas ("Hypocrisy", Stop wait thinking", "Quocustodiat"), mais rien de plus... Déçu.

Note : 2/6

Page 28/158 RADIO MASSACRE INTERNATIONAL : Septentrional

Chronique réalisée par Phaedream

Pour les besoins de Septentrional, Radio Massacre International a enregistré plus de 3 heures d’improvisation et Ian Boddy, le grand manitou chez DIN Records, les a recoupées, remodelées. Il a aussi ajouté des percussions et des couches de synthétiseurs et a finalement remixé le tout pour finalement créer les 5 titres qui composent Septentrional. Une technique aussi étonnante que son résultat final. Car, et ce malgré les excellentes prises de percussions, Septentrional est plus ou moins un album atmosphérique qui se déguste par tranches. The First Cry démarre bien cette nouvelle expérience sonore. Un départ canon avec son jeu de percussion minimaliste entouré d’effets sonores atmosphériques, à la sauce Pink Floyd du début des années 70. Le tempo augmente en vitesse, au travers une nappe synthétique enveloppante qui donne une richesse sonore très dense. La pièce gagne en intensité sur des percussions étonnantes et percutantes. Le ton est déroutant. Sans se casser réellement, la cadence change subtilement. La six-cordes vient vaporiser l’atmosphère d’une tranquillité qu’on a pas nécessairement souhaitée. À écouter à haut volume pour avoir un effet maximal. Très bon. Une des bonnes pièces en MÉ cette année. Si l’effet des percussions vous enivre, sautez tout de suite à Searching Septentrional Skies. Après un début statique, le titre progresse sur un synthé hypnotique où effets vocaux et sonores nous rappelle l’étrange sonorité de Steve Roach, mais dès que la batterie déboule, c’est incroyablement relevé. Les percussions font écho et roulent avec ingéniosité. Un autre très bon titre, mais je m’égare dans la suite des titres. Revenons à Seven Sceptre's for Sephulcrave, un long titre confortablement statique qui survit grâce aux coups de percussions et ses longs délires psychédéliques. Le mellotron est superbement calme, mais ça reste un titre lent. Tout le contraire de Trident, un titre un peu fou qui s’agite sur un rythme effréné, un peu ‘’dance floor’’. Un effet assez spécial, car derrière cette frénésie se cache une mélodie mellotronnée, de même qu’un synthé symphonique à la TD. Un titre assez particulier que l’on doit sans aucun doute à l’ingéniosité de Ian Boddy, derrière la console. The Last Laugh attire l’ouïe avec sa grosse basse en écho à la One of These Days de Pink Floyd. Très atmosphérique, le titre ne lève pas et baigne dans une lourde atmosphère synthétique. Un titre riche en sonorité, mais qui est tout de même assez lent. Septentrional est un CD aux essences très atmosphériques qui frise les longs délires psychédéliques de la fin des années 60, début 70. La référence qui me vient à l’esprit est Pink Floyd, ainsi que les premières œuvres de TD avec les percussions séquentielles. Aux travers ses ambiances, le synthé est enveloppant, mais enveloppant rare. Les arrangements sont superbes. Le jeu et le mixage des percussions frisent le génie, un des points forts de Septentrional. Ceux qui s’attendent à déguster un RMI grand crue séquentielle à la sauce improvisée seront un peu désorientés. Pas déçu, mais quelque peu dérouté. Les premières écoutes passées on remarque l’essence de RMI au travers les manipulations de Ian Boddy. C’est un autre genre. Un genre comme le décrit si bien la marque de commerce de DIN; un pourvoyeur de Musique Électronique de fin niveau. Moi j’ai bien aimé. C’est différent et c’est tout ce qui a de plus expérimental. Disponible chez SMD et Groove.

Note : 5/6

Page 29/158 AKWARA (Andreas) : Synthetic Horizon

Chronique réalisée par Phaedream

Tout comme John Lakveet et Dom F Scab, Andreas Akwara nous vient d’Espagne. Artiste indépendant, Synthetic Horizon est son 5 ième opus distribué par Groove. Synthetic Horizon défile comme une grosse trame sonore atmosphérique. Un peu à la Chronos, de Michael Stearns. Comme un paysage sonore qui déroule, les 10 titres s’enfilent à la chaîne et nagent dans une atmosphère austère et statique. Des lignes plus ambiantes et hypnotiques que mouvantes. Statique, la partie I déroule dans un style orchestral, assez solennel et nous introduit vers la partie II qui se dandine sur un soyeux synthé, enrobé d’effets sonores alliant grondements atmosphériques et cris d’oiseaux synthétiques. Un léger séquenceur s’active et ses notes se perdent sur une guitare acoustique, à laquelle se joint un synthé plus enrobant. Une belle mélodie atmosphérique. La partie III est un titre a évolution lente qui repose sur une ligne pulsative stable à laquelle se joint une grosse nappe synthétique, donnant un effet symphonique mortuaire. Des effets sonores en suspension alimentent l’intro de la partie IV. Très atmosphérique, ces effets sonores s’agitent et se mettent à danser dans un univers stagnant, qui moue à peine. Elles retrouvent leur lente procession initiale pour embrasser la pulsion de la partie V. Un titre hypnotique qui ressemble vaguement aux approches atmosphériques de Jean Michel Jarre. Il faut attendre à la 6ième partie avant d’avoir du bois sous les pieds. Une plage qui s’anime, après un départ ambiant, avec une bonne ligne basse et une beau jeu de synthé, subtilement cadencé, aux saveurs de chœurs et de corps célestes. Cette nerveuse effervescence sonore se poursuit sur la partie VII. Nerveux, le synthé voltige sur une bonne séquence basse et de discrètes percussions synthétiques. L’effet enveloppant du synthé est assez mordant. Un bon moment qui rappelle encore les premières atmosphères de Jarre. La 8ième partie est très sombre. Ambiante, la stratosphère baigne d’effets sonores d’une faune atmosphérique diversifiée. Ceux qui aiment flotter seront dans leur royaume. Ce titre nous amène vers la partie IX et ses lamentations qui ressemblent à une prière musulmane. Un autre titre sombre qui exploite merveilleusement bien les chœurs. Ce qui donne un moment suave et intimiste qui porte à rêvasser. Son vent synthétique se traîne jusqu’à la dernière partie. Une partie X plus animé, avec une bonne ligne pulsative, un synthé saccadé et des percussions vaporeuses. Ceux qui aiment les atmosphères et les ambiances à effets sonores diversifiés seront charmés par Synthetic Horizon. Andreas Akwara exploite un style sombre qui offre peu de moments mélodieux. Les synthés sont enveloppants, voire même symphonique, et nagent dans une ambiance statique qui croise quelques lignes séquentielles pulsatives. Disponible chez Groove, et pour en savoir plus long sur l'artiste, vous pouvez visiter son site web, qui a besoin d'une mise à jour : http://www.andreas-akwara.com/

Note : 4/6

Page 30/158 CAUSTIC WINDOW : Compilation

Chronique réalisée par dariev stands

En 1998 , le très prolifique et cinglé notoire Richard D. James sort ce disque difficile d’approche, sous le nom pour le moins brumeux de Caustic Window. A ne pas confondre avec le très décérébrant et inécoutable en comparaison « Polygon Window », cette « Fenêtre Caustique » nous emmène sur des terres arides et rêches comme du granit… Un peu comme sur la compilation « Classics », mais avec un goût pour l’expérimentation et les trafics sonores divers déjà plus prononcé. Sans doute pour cela que les divers ep estampillés « Joyrex » compilés sur cet album sont sortis sous ce pseudonyme à usage unique en 1993. Bien sûr, tous les titres rassemblés ici restent dansants, mais ils deviennent parfois inquiétants quand des nappes spectrales viennent rôder entre les beats lourds et crades (« Joyrex J5 »). D’entrée « Joyrex J4 », ça calme. Euphorie hardcorisante, embardées de beats métalliques qui claquent comme des shurikens, sonorités acides qui s’embrasent dans une confusion lysergique et sortes de scratches bizarres sont au programme. « Cordialatron », qui aurait très bien pu figurer sur le « Selected Ambient Works Vol 1 » comme sur un album d’Orbital contraste un peu avec cette entrée en matière pour le moins abrasive. Le court interlude « Pigeon Street » fait rire et parodie inconsciemment les instants parfois bucoliques de Boards Of Canada. Mais ce n’est que pour mieux prendre le revers. Le beat de « Italic Eyeball » fait penser au cliquetis des pas d’une mouche. « Aeroblaster » reproduit les bruits des shoot’em up, ces jeux vidéos à la R-Type ou Space Invaders, à la mode dans les années 80. La part belle est donnée aux beats décharnés sur « Joyrex J5 », une des réussites de ce disque, qui à partir d’ici devient difficile d’absorber d’une traite. Le rageur et acide « Fantasia » (qui rappelle les Daft Punk crades de « Homework ») et le presque kitsch « Humanoid Must Not Escape » sont hantés par des samples de cris pris dans des pornos, répétés comme un métronome de manière lobotomisante, ce qui était sûrement le but du garnement, comme dans le reste de sa carrière. Après un superbe dub (« Clayhill Dub ») urbain en diable, « The Garden Of Limini » nous renvoie aux premiers amours du jeune Richard D. James qui se détruisait les tympans dans les raves à la fin des 80’s : le hardcore… D’ailleurs, en parlant de hardcore, c’est « We are the music makers (hardcore mix) » - comme son nom l’indique le pendant hardcore d’une track très zen du sublime « Selected Ambient Works 85-92 » - qui clôt le disque, achevant de montrer que ce Polygon Window est une parfaite entrée en matière pour le côté obscur d’Aphex Twin, équivalent décharné et sous amphets de ses périodes « ambient ». Cependant, bien qu’il soit une compilation au même titre que l’ouvrage dont il est le pendant agressif, il n’en émane pas la même cohésion ni la même qualité, au final… Plutôt logique quand on sait la qualité et l’innovation frappante de ce dernier.

Note : 4/6

Page 31/158 ELLIS (Paul) : The Infinity Room

Chronique réalisée par Phaedream

Paul Ellis est un musicien américain qui aime les atmosphères et les sons ambiants. Très attiré par le mouvement Européen, sa musique donne un mélange unique qui fascine et qui étonne d’écoute en écoute. The Infinity Room, son 8ième opus, n’échappe pas à cette règle. C’est un cd truffé d’effets sonores variés et de nappes synthétiques denses. Six titres pour 60 minutes, six titres qui durent 10 minutes chaque. Le timing est parfois brusque, mais l’idée de base est assez originale. Tick Tock démarre sur une bonne basse atmosphérique. Le rythme est doux, comme un souffle cosmique, entouré de belles envolées synthétiques. Le synthé se dégage de l’emprise atmosphérique et suinte de belles lignes mélodieuses, dont une superbe sur une air de gros carillon. Divin. The Realms of the Unreal souffle un vent synthétique qui pousse des effets sonores entourés de fluides synthétiques aux différents aspects. Les notes virevoltent dans une atmosphère cosmique et se tortillent entre elles. Ce royaume de l’irréel baigne dans un univers sonore riche où les bruits fusionnent avec des lignes synthétiques aux différentes tonalités. Très atmosphérique, ça fait très Michael Stearns sur M’Ocean. Cette ambiance éthérée se poursuit avec Forever Endeavor où une flûte synthétique pousse un air du moyen orient. Un truc inattendu qui donne son effet. Statiques, les multiples effets créent un tempo lent qui se dandine sur une ligne basse arabesque. L’ intro atmosphérique Flesh and Blood tourne en une jolie mélodie séquentielle. Accompagnée par des effets sonores dominants, cette douce ligne s’efface pour faire place à un souffle mi humain mi cosmique et se métamorphose en un rythme plus effréné, plus pesant. Les percussions martèlent le mouvement hypnotique qui s’échappe des souffles synthétiques. Le mellotron est suave et délirant. Un bon titre qui a du coffre, de la profondeur. The Unveiling Moment ne dévoile pas grand-chose, si ce n’est que la quête d’un long voyage intérieur. Un titre très relaxant où la quiétude des effets sonores d’une forêt aux milles attraits nous transporte sur nappe de synthé aussi dense que relaxante. Nous retrouvons la fraîcheur de la flûte synthétique qui amorce l’incroyable virée de MirrororriM. Un titre étrange qui défonce et qui fait décaper la peinture sur les murs. Très rythmé, les synthés se font des échanges cosmiques sur des lignes de basse qui fusent de toute part. Un Jean Michel Jarre sur le ‘’speed’’. Incroyablement dense, riche et cosmique. Il est exactement à l’image de son titre. Ceux qui disent et pensent que la MÉ est ennuyante peuvent aller se rhabiller. The Infinity Room est un superbe opus. En ce qui me concerne, c’est le meilleur, à date, en 2006. Un titre très riche qui allie les atmosphères ambiantes et spatiales aux rythmes sombres. Des rythmes évolutifs en constantes harmonies avec les superbes et denses nappes synthétique. Pour les amateurs d’atmosphérique, The Infinity Room doit figurer sur votre liste de prochaines dépenses. Pour les amateurs de lignes séquentielles à la Berlin School, c’est un excellent compromis. The Infinity Room est un opus qui navigue bien entre les deux parallèles culturels.

Note : 5/6

Page 32/158 APHEX TWIN : Selected ambient works 85-92

Chronique réalisée par dariev stands

Si c’est pour le séminal “Frequencies” de LFO que le terme IDM (Intelligent Dance Music) a été inventé, c’aurait très bien pu être pour ce disque, compilation des travaux ambient (tous inédits) d’Aphex Twin, sortie un ans après mais qui contient des morceaux antérieurs, et qui marque la nouvelle évolution majeure de la musique électronique de l’époque. Si, en 1992, le présent était l’Acid House, le futur serait à n’en point douter l’electronica. Ce qui est en fait une appellation plus généraliste de l’IDM. Car la mention « dance music », quoique « intelligente » (c'est-à-dire en réalité : expérimentale) n’est point usurpée ici. En fait il s’agit plus de house chilly avec des sonorités ambient que de musique ambient à proprement parler, quand les sons house ne sont pas carrément de la partie, comme dans « Pulsewidth ». « Schottkey » rappellerait presque Boards of Canada, s’il n’était bâti sur un rythme cha-cha-cha. Ces rares balises qui rattachent ce disque à une base traditionnelle n’en sont pas moins enfouies sous le déluge de sons futuristes habituel du Aphex Twin de l’époque (qui se faisait d’ailleurs encore appeler « The Aphex Twin »), particulièrement présents sur « We Are The Music Makers » et « Green Calx ». Si la première a été « hardcorisée » sur l’album Caustic Window (une drôle d’idée pour quelqu’un qui cherche à semer le doute quand à son identité en multipliant les pseudonymes), on peut se demander en revanche si la deuxième à un quelconque rapport avec « Blue Calx » (également un des pseudos du bonhomme, on en sort plus) sur le deuxième Selected Ambient Works l’année suivante tant un gouffre sépare les deux morceaux. Il faut préciser que ce disque, quoique superbe et particulièrement influent, n’a rien d’ambient pur et dur et encore moins de la drum & bass maniaque qui va suivre dans la seconde partie des années 90. Aphex Twin, à cette époque, ne fait pas encore peur. Il est encore vu comme un gentil bidouilleur d’ambient au visage poupon, figure du mouvement rave du nord de l’Angleterre (pour la seul plaisir de détruire les tympans des gens et le soundsystem par la même occasion en envoyant des choses comme « didgeridoo » à plein volume), un peu enfant terrible quand même puisqu’il fabrique lui-même ses programmes, habite dans un bunker, composerait ses travaux durant le sommeil paradoxal (sic) et déclare à la presse qu’il n’a jamais écouté de rock de sa vie, seul l’électro et le rap l’ayant bercé dans son enfance. Les conditions de créations de ses œuvres ayant toujours été nimbées d’un mystère sûrement entretenu, impossible de savoir si certaines pistes de cette compil datent vraiment de 85. Auquel cas Aphex aurait été un véritable précurseur dès l’age de 14 ans. Mais cela expliquerait aussi que certains morceaux soient faiblards… L’artiste a toujours cultivé son mythe, aujourd’hui démesuré. Ceci dit, en 1992, aucun intérêt pour lui de jouer les marioles, puisqu’il est encore inconnu. C’est donc logique qu’on retrouve ici une house groggy d’une douceur un peu synthétique (là où le deuxième volet parviendra a être organique), aux beats certes singuliers (secs et discrets, déjà très caractéristiques), mais contrastant tout de même avec les sons house (« Ptolemy »). On peut voir cela comme de la house rêveuse ou comme de l’ambient dansant. Peut-être ce disque a-t-il été conçu pour faire danser les gens pendant leur sommeil ? S’il se révèle nettement moins épars sur la longueur que « Caustic Window », il n’est toutefois pas exempt de la sempiternelle critique faite aux premières œuvres du monsieur : pas assez cohérent pour détenir le titre d’album. Ça reste une compilation, quoi. Curieuse façon de procéder quand on sait que « Selected… Vol 2 » a tout d’un double album à part entière et « I Care Because You Do » tout d’une compil. Les voies du Aphex sont décidément impénétrables. Retenons quand même les chefs d’œuvres absolus que sont « Xtal » « Tha » et « Ageispolis », éthérés, évocateurs, aux basses rondes et

Page 33/158 délicieusement mélodieuses. Ils justifient l’acquisition de ce CD car finalement, pas grand-chose de proche n’a

été fait que ce soit dans la house ou dans l’ambient.

Note : 5/6

Page 34/158 SOLAZZO (Domenico) : Loopstation bootleg serie volume 1

Chronique réalisée par Sheer-khan

Domenico Solazzo continue de s'interroger, encore et encore, sur la nature même de la musique et du processus qui préside à sa création. Accident, calcul, contrôle et risque en direct, sa série "Loopstation Bootleg" est forcément un formidable reservoir à questions, une succession tour à tour captivante ou agaçante de flagrants délits. Le principe : une guitare, une pédale loop, un chercheur qui ne sait pas jouer, et donc improvise. Le résultat : du bruit, des atmosphères, des couleurs, des textures, des mélodies et des rencontres. A l'exception des "Disgruntled wind" ou "Harmonic tamer", le travail présenté dans ce premier volume évite l'agression, favorisant l'installation de décors subtils, devant nécessairement se développer le long d'un principe de progression linéaire.... méthode oblige. On se félicite, et on s'étonne, que l'artiste qui vient de nous offrir "Oblivion" ne cherche pas, ici, à destabiliser ni à aggresser, mais bien au contraire à tisser en direct des dentelles sonores délicates et lunaires qui semblent curieusement naître d'un esprit proche de l'apaisement, même si encore, et toujours, plongé en plein doute. "Wednesday night..." est intriguante, mais aussi particulièrement lénifiante malgré son inéxorable progression. "Smell of paint", "Waterlily day"... Solazzo, dans l'improvisation pure, se voit contraint de suivre ses propres travers, de gérer ses manies, ses lacunes, attentif au moindre micron de musicalité qui pourrait naître de sa démarche de promeneur. Et il y en a. Si "Comparison... " rappelle

Page 35/158 sans détour le "Waiting room" des Genesis, Solazzo semble néanmoins dégagé de toute velléité de résultat prédéfini, plus attentif à la bonne marche de chacune de ses pièces qu'à se conformer à l'idée que l'on se fait de ce type d'expression libre. On le surprend ainsi en pleine prudence, attentif à ne jamais se laisser invonlontairement déborder par les évènements qui s'accumulent à mesure que tourne la pédale. Le résultat est majoritairement subtil et léger, pas toujours dissonant, et incontestablement tempéré : on sait que le bonhomme ne craint pas le chaos et pourtant, il ne s'y complaira pas ici... trop

évident, sans doute. J'ai eu beau cherché, à mon tour, je n'ai réellement pas trouvé de bonnes raisons de prendre ce disque de haut, de le ranger dans la catégorie des simples "essais", des dérives onanistes sans substance, des "Zorneries" inutiles. Domenico Solazzo, contre toute attente, nous livre une authentique collection de moments bruts, cadrés dans le temps, qu'il a lui même vécu. A chacun, maintenant, de les partager, ou de se les approprier.

Note : 4/6

Page 36/158 SOLAZZO (Domenico) : Loopstation bootleg serie volume 2

Chronique réalisée par Sheer-khan

Volume two overture : "Perspectives" est une des plus grandes réussites de cette trilogie suicidaire. "Near death experience", nappe harmonique ondulante et continue agrémentée de petits gratouillis frôle l'équilibre parfait... "Machine", ouvertement chaotique et bruyante, utilise avec une remarquable pondération le potentiel dérangeant du principe d'évènement sonore. Très vite, "Volume two" semble s'imposer comme une étape mature. Il pose ainsi la question fondamentale de la nécessité d'une présence, d'une vie, toujours préférable au silence, assimilé à la mort. Souvent difficile, ce deuxième volume n'en demeure pas moins parfaitement digeste tant il se rapproche du compagnon. Oui, un compagnon de son, un anti solitude ourdi dans l'autisme qui nous rappelle à quel point il est plus nourrissant de se laisser aller aux murmures des grillons et aux bruits des cigales qu'au silence contre-nature. Là où "Volume one" jouait de l'étoilé, le tableau central de Solazzo s'articule foncièrement à partir de tensions, d'attentes, récompensées ou non. Moins distant, plus volontaire, l'artiste met plus avant l'auditeur à contribution, et souvent malgré lui. "Volume two", tout d'abord, c'est une formidable machine à insomnie.

La musique y circule comme le sang dans les veines, par battements, par vagues, prévenant l'abandon, entretenant la vie, la sensation, variant selon l'angoisse, révélant la conscience. Et le beau dans tout ça? Domenico ne l'oublie pas, ou plutôt, le beau, lui, ne lâche pas Solazzo. "Ufo war on Titan" a

Page 37/158 beau se présenter comme un moment d'abord insupportable, il se révèle, une fois le dérangement passé, formidable geyser d'énergie cérébrale. Mieux noter ce volume que les autres n'a peut-être pas grand sens. Mais face aux évidentes réussites qui parsèment ce voyage en trois temps, confronté à la somme de sincérité secrètement vicieuse et manipulatrice du sieur Solazzo... il faut saluer, au moins une fois, d'un 5 de passionné...

Note : 5/6

Page 38/158 SOLAZZO (Domenico) : Loopstation bootleg serie volume 3

Chronique réalisée par Sheer-khan

Cling-clang-tchouing! suite et fin... le plus purement musical des trois tableaux est aussi le plus angoissant. Car voici du vocabulaire connu, voici des suite d'accords que chacun est à même de savourer, des évènements placés, distillant rythmes et patterns auxquels s'accrocher; avec ce "volume three",

Domenico Solazzo accepte enfin de nous regarder dans les yeux pour nous parler un langage intelligible. A l'arrivée le bilan est le plus mitigé de l'aventure en trois temps : une pièce comme "Slapdash" n'étant à la lumière des deux premiers volumes qu'un excercice redondant, quand "Thirteen mugs", qui lui succède, s'impose au contraire comme l'aboutissement contrôlé du besoin névrotique de l'artiste à offrir des atmosphères à trois pattes, jouant de la répétition de minuscules ritournelles, miraculeusement situées entre naïveté infantile et insistance psychopathe. La formidable expédition solitaire dans laquelle s'est lancé notre homme, au risque de s'y perdre à jamais avec comme seul bouée les colibets lointains de ceux qui le jugeront, se termine finalement en douceur... l'artiste a écouter Coleman et , mais aussi la fin de régne des Talk Talk. "E out of DHA", "Something went terribly wrong"... on dirait qu'il se confesse, on dirait qu'il avoue... et on finit par admettre que l'homme a signé là un aveu terrifiant d'impuissance manifeste, d'inhibition flagrante, d'humilité mortifère. Domenico Solazzo n'assume pas ses désirs... il fuit ses prétentions. Ce tryptique sans filet n'est finalement rien d'autre que

Page 39/158 l'agitation despérée d'un homme qui n'ose pas composer. Dans son incontestable et reconnaissable candeur, l'artiste belge nous montre une nouvelle fois à quel point il sait comment ça marche, et combien ça lui fait peur. La notion de musique pèse de tout son poids sur ces trois heures; tant bien que mal, déresponsabilisé par la formule "impro", Solazzo veut pourtant en être, faire entendre sa petite voix... porter sa pierre à l'édifice. Bien sûr il y arrive, comme toujours, bien sûr on le soutient, autant que l'on regrette. Si cette nouvelle trilogie ne nous renseigne en rien sur la capacité actuelle de Solazzo à se reconcilier avec ses particularités, elle nous en dresse en tout cas un état des lieux quasiment colossal qui tend à la grammaire. La légende veut que Joe

Satriani ai regardé et analysé son banjo posé contre le mur de sa chambre durant de nombreux mois avant d'oser en jouer pour la toute première fois...

parfaitement dit-on. Domenico Solazzo, lui, a posé la musique au mur de son studio... et le bonhomme a l'oeil!

Note : 3/6

Page 40/158 MERRIMACK : Of entropy and life denial

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

"Of entropy and life denial" est le deuxième album des français de Merrimack, successeur de "Ashes of purification" sorti en 2002 sur le label américain Elegy Records et qui sera réédité sous peu par le label portugais Nightmare Productions. Changement de chanteur avec l'arrivée de Terrorizt, changement de studio également, puisque le groupe a cette-fois ci enregistré au Necromorbus, studio géré par le batteur d'Ondskapt ou de Funeral Mist sur "Salvation" et dans lequel des groupes comme Watain, Ondskapt, Funeral Mist ou Armagedda ont enregistré. Comme on pouvait s'y attendre, cet album bénéficie d'un gros son bien puissant à tous les niveaux et qui, même si le son de guitare rappelle les groupes suédois précédemment cités (logique puisque même studio) n'est pas si proche d'eux au niveau des compositions que certains pourraient le croire. Certes, le groupe français a évolué depuis son premier album mais n'est pas devenu un clone des groupes suédois pour autant, bien loin par exemple de la pâle copie de Watain que l'on a avec Glorior Belli (jamais pu comprendre l'engouement autour de ce groupe, c'est Watain à tous les niveaux, mais en moins bon). Bref, si les compositions ne me font pas penser à un black metal suédois assez prisé en ce moment, la voix de Terrorizt y fait déjà plus référence, prenez par exemple "Melancholia balneam diaboli", on pense à Erik de Watain sur les couplets notamment, même si sur tout l'album, ils sont variés avec plus d'effets. Musicalement, Merrimack nous propose donc un black metal violent ( le supersonique "Insemination") avec quelques riffs de tueurs, je pense au refrain de ce "Melancholia balneam diaboli" ou au break de "Redeem restless souls". "The birth of a life's sacerdoce" qui propose une musique plus posée avec un rythme mid-tempo est vraiment un aspect que le groupe devrait travailler dans le futur, c'est pour moi un des meilleurs titres de cet opus. Perversifier n'a en tout cas rien perdu de son sens du riff qu'on pouvait entendre sur "Ashes of purification", c'est certain qu'au niveau de la production, c'est autre chose dorénavant. A noter l'artwork chiadé et une reprise de Massacra, "Enjoy the violence" en fin de disque. Merrimack nous propose avec ce "Of entropy and life denial" un bon album efficace doté d'une grosse production, qui parfois me semble peut-être un peu convenu et qui s'éloigne du Merrimack d'avant, mais qui fait preuve d'une certain qualité.

Note : 4/6

Page 41/158 VROLOK : Soul amputation

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

"Soul amputation" est le troisième album de Vrolok, après "Resurgence" (en cassette chez Total Holocaust Records) et "Resurgence II" ( en cd cher Alpha Draconis Records). Je ne connaissais Vrolok que de nom avant d'écouter cet album, autant vous dire que depuis, je me suis procuré tout ce que le groupe avait produit auparavant. Vrolok pratique un black metal total, noir de chez noir, je sais qu'on utilise cet adjectif à outrance dans le milieu black metal, mais il est ici utilisé à bon escient, je vous le garantis. "Soul amputation" est une véritable oeuvre aboutie, l'accent est mis sur l'atmosphère globale de l'enregistrement et non pas deux, trois titres excellents et le reste moyen. Il est composé de trois parties, la première, intitulée "Reverence", est la plus black metal dans les compositions (car l'album le reste dans l'ambiance tout au long de l'opus malgré des compositions moins électriques par la suite). Sept premiers titres avec une alternance entre chants grégoriens magnifiques et black metal total sans une once d'espoir. Vrolok ne joue pas de black metal dépressif, si cela existe bien entendu, mais il l'est bien plus que des groupes comme Xasthur ou Leviathan à mes yeux. L'atmosphère est poisseuse à souhait, Vrolok noie l'auditeur dans un maelstrom de mépris et de désespoir dont il sera difficile de sortir. Sept titres qui sont plus directs que le reste de l'album et qui présente un Vrolok violent et jusqu'au boutiste. La seconde partie intitulée "Aetheri" porte bien son nom puisqu'il s'agit de la partie la plus atmosphérique et la plus étrange. Ce n'est peut-être pas celle qui vous marquera au début, mais elle prend toute son ampleur par la suite. "November funeral mass" est un morceau funeste où se mêlent piano et batterie, sans voix ni guitare. Toujours pas de voix dans "Ghosts in winter mourning" mais des riffs complètement hors du black metal, une batterie tranquille et une basse toujours très présente dans l'enregistrement. Je n'ai tout simplement jamais rien entendu de tel dans le style, un vrai coup de maître. Quelques chuchotements dans les deux morceaux suivants et cette voix d'enfer gelée sur "Human abstract element" pour un rendu fabuleux et original. Vrolok sort des conventions avec cette deuxième partie inspirée et suicidaire au niveau de l'ambiance puisqu'elle essaie de nous montrer le néant. "Worship", la partie finale, reprend là ou "Reverence" s'était arrêtée avec cette alternance entre chants grégoriens (il y en a beaucoup sur tout le disque) et black metal poisseux, infernal et extrême, c'est plus que clair avec des morceaux comme "Devotion" et "Black sacrificial fear" qui nous présentent un style ichoreux sans compromis. Les lentes neuf minutes du morceau éponyme sont une invitation au suicide, Diabolus nous introduit avec le néant total et la décadence destructrice de sa création. Une batterie qui progresse, pas vraiment de riffs, la voix écorché de Diabolus, ça n'a rien à voir avec les combos dont je parlais précedemment qui, finalement, restent très musical comparé à ce Vrolok. La version digipack contient deux bonus qui, je crois, ne figure pas sur la version non limitée. Ce sont deux titres au son moins travaillé, tirés du premier enregistrement avec le batteur Lurker. Vrolok vomit sa haine à la face du monde avec ce "Soul amputation" qui porte bien son nom, l'atmosphère produite par cet enregistrement damné est clairement anti-humaine dans sa musicalité toute particulère. Un groupe à suivre de très près, une très belle surprise que cette formation américaine qui sortira son prochain méfait toujours chez Drakkar Productions, qui signe avec cet album, sa meilleure sortie pour 2005. Essayez quelque chose d'autre, laissez vous tenter par les profondeurs abyssales pour une fois

Page 42/158 Note : 6/6

Page 43/158 BATTLES : EP C/B EP

Chronique réalisée par Progmonster

Voilà un petit moment déjà que le label Warp essaye, semble-t-il, de se reconstruire une image qui, idéalement, ne devrait pas nécessairement traîner avec elle les références de son lourd passé pourtant si emblématique. Pour ce faire, l'apparition dans leur catalogue d'artistes tels que TV On The Radio ou encore !!! (prononcez Chick Chick Chick), bien loin des errances électroniques d'antan - c'est le moins que l'on puisse dire - avait tout pour surprendre. Cela le sera d'autant plus avec l'arrivée de Battles, quatuor improbable dont la réputation sulfureuse a depuis belle lurette précédé la moindre note dans les milieux les plus branchés. "EP C/B EP" a peut-être pour lui une forme inédite, il n'en demeure pas moins une mise au goût du jour opérée par le label anglais qui, fort d'une licence fraîchement acquise, se contente en réalité de republier avec près de deux ans de retard les trois mini albums existants du groupe sous un emballage différent. Le vrai facteur exceptionnel qui définit l'identité de Battles repose tout entier sur les forces en présence : le batteur John Stanier (Helmet, Tomahawk), le guitariste (, Storm and Stress), David Konopka - que j'avoue ne pas connaître - et enfin, Tyondai Braxton, fils du jazzman Anthony Braxton ! C'est d'ailleurs à ce dernier que nous devons les rares développements de musique concrète et électronique qui font de ce groupe une entité finalement assez difficile à définir ("Bttls", "UW" et "Fantasy"). Le reste du temps, la plupart du temps, on retrouve les obsessions répétitives de l'ex-axeman de Don Caballero, soutenu par la rythmique de plomb d'un John Stanier presque mis à nu et d'une basse décharnée, lourde, presque mécanique. En vérité, cette suite de dix plages instrumentales ne propose rien de phénoménal, rien qui puisse en tout cas justifier l'engouement suscité par le groupe. On pense à Trans Am, à Panasonic, à un Tortoise un peu moins coincé du cul ; tout cela restant finalement excessivement cérébral... et ma foi, déjà entendu et rabâché à maintes reprises. Malgré les quelques bons moments et les courtes bonnes idées qu'il contient, "EP C/B EP" est un peu trop longuet que pour prétendre pouvoir nous passionner de bout en bout. Battles donne toute sa dimension en concert, dit-on. C'est à souhaiter car, dans l'attente d'un album qui pourra peut-être enfin nous aider à faire sereinement la lumière sur cette prétendue nouvelle sensation musicale, ce grand coup de poker orchestré par Warp ressemble plus à un pétard mouillé.

Note : 3/6

Page 44/158 DIE FORM : Ad Infinitum

Chronique réalisée par Twilight

'Ad Infinitum' est un album dur aux sonorités froides, sèches et précises...des beats qui lacèrent la chair comme des coups de fouets, une atmosphère clinique...A l'image de la pochette, il y a quelque chose de douloureux et de spirituel dans cette musique, une spiritualité qui se découvre au travers du rythme, donc du corps. S'inspirant de la techno, Philippe construit ses morceaux sur les loops, les structures répétitives, l'approche binaire des battements...pas réellement de textes, plutôt des bribes de phrases répétées, de manière quasi obsédante ('Bite of God', 'Necrophilia'...). Eliane ne chante pratiquement pas mais sa voix est utilisée dans certaines loops ce qui crée un effet assez étrange. Si la thématique de l'album est très cohérente, je toruve pour ma part les débuts plus sombres, plus grinçants, flirtant même parfois avec un indus soft ('Unlimited', 'Chronovision' et leurs vocaux saturés), la fin du disque se rapprochant des influences techno, sans pour autant perdre la touche froide caractéristique ('Erotic non stop'). Pour le reste, Philippe prouve une fois de plus sa parfaite maîtrise des machines en mêlant adroitement des rythmes efficaces, ce qu'il faut de bribes de mélodies et des boucles vocales aux sonorités envoûtantes et 'Ad Infinitum' inclut du coup pas mal de grands classiques tels que les excellents ' Necrophilia', 'Doctor X', 'Imagine' ou 'Bite of God'. Il s'adresse néanmoins aux amateurs de la face la plus électronique de Die Form. 4,5/6

Note : 4/6

Page 45/158 MANSFIELD TYA : June

Chronique réalisée par Twilight

Etrange duo que Mansfield TYA qui aurait tous les éléments requis pour figurer sur le catalogue du label Prikosnovénie. Travaillant sur une orchestration dépouillée (voix, violon, basse; parfois du piano, un peu de guitare électrique...) et une production sobre, nos deux jeunes filles oeuvrent dans un registre qui doit tant au cabaret, qu'au folk avec une touche de néoclassique, quelque part entre une version minimale de Algiz et Les Secrets de Morphée version folk. Tout pourrait s'arrêter là. Mais non car 'June' est comme un champignon vénéneux. Si on se laisse vite séduire par la tristesse fragile des compositions (le superbe 'Et demain déjà'), on réalise que derrière cette face de brume se cache quelque chose de sulfureux, voire cruel (lisez donc les textes de 'Pour oublier, je dors' ou ceux de 'Tes faiblesses'). Il y a de la colère ('The day goes pale'), de l'incompréhension qui se glisse comme un ruisselet à peine perceptible, une sorte de feeling indistinct qui nous souffle que cette beauté a quelque chose d'étrange, de presque angoissant...C'est l'un des talents du groupe, parvenir avec si peu d'éléments (certaines de ces chansons pourraient très bien être jouées dans la rue) à évoquer tant d'images, certes toutes dans des tons grisâtres ou seppia. La faiblesse ? Le choix de l'anglais pour plusieurs morceaux. Est-ce personnel ? Toujours est-il que pour ma part la langue de Shakespeare sonne plus artificielle et le français se coule bien mieux dans la mélancolie automnale de cet étrange cabaret folk même si 'Fools' tient largement la route lui-aussi. A noter que 'For you' est une reprise de

Leonard Cohen. 4,5/6

Note : 4/6

Page 46/158 THE LAST DAYS OF JESUS : Alien Road

Chronique réalisée par Twilight

Ils aiment ça, les Last Days of Jesus, s'approprier les divers genres de la musique gothique... Après avoir réexploré le rock gothique, le goth indus, les voilà revenus, après nouveau changement de label, à leurs premier amours avec des sonorités nettement plus post-punk et batcave. Rien de surprenant à ça, très vite, le groupe s'était écarté du sérieux de 'Arma Christi' pour dès 'Songs from the psycho TV' truffer ses compositions d'humour noir et de décadence macabre. Le chemin sur cette 'Alien road' démarre sur les chapeaux de roue avec 'Every day is Halloween' et 'Guns'n'drums'n'march'n'fun': rythmiques rapides et roulantes, guitares sales. Mais comme à chaque fois, The Last Days of Jesus aiment à nous rappeler la diversité de leurs influences, c'est pourquoi on trouve sur 'Fear, gunshot...then the bliss' quelques pointes cabaret jazzy et un travail plus marqué des claviers ou des atmosphères de comptine inquiétante sur 'Merry-go-round'. A priori, nos lascars se sentent comme des poissons dans l'eau dans cette ligne batcave et le timbre décadent et ironique de Mary O colle à merveille à ces atmosphères plus urgentes et délirantes. Petit bémol pourtant au niveau de la production, elle aussi peut-être un brin trop urgente...la voix me semble en effet un peu trop poussée au mixage ce qui donne parfois l'impression que les instruments forment une ligne duquel aucun ne ressort particulièrement, exception faite du clavier par moments. Ce petit défaut ne nuit heureusement guère à la qualité de l'écoute d'un album qui reste très efficace dans son ensemble...Hé, Rael, c'est plus excitant que les soucoupes, non ?

Note : 4/6

Page 47/158 RADIO MASSACRE INTERNATIONAL : People would really like Space Rock if they would only give it a try

Chronique réalisée par Phaedream

Sur la scène de la MÉ, où se situe Radio Massacre International? Est-ce un groupe de Rock Expérimental? De Rock Progressif ou de Rock Électronique. Car le trio Anglais caresse les 3 styles et y navigue confortablement à l’aise. Un peu comme Ozric Tentacles, mais en plus controlé. Avec People would really like Space Rock if they would only give it a try RMI continue à charmer les fans et de grossir sa colonie d’inconditionnels. Enregistré en concert au National Space Centre, à Leicester Angleterre, le 28 Avril 2003 , les premières notes de Falling Off The Captain's Log ne laisse rien transpirer. Des notes de synthés suspendues dans un minimaliste en écho. Au travers ce mouvement statique, la guitare fait entendre ses gémissements Des cris qui, hésitants, frayent parmi des notes, claires et basses, éparpillées dans cette circulation fixe. Vers la cinquième minute la batterie explose et la guitare devient plus agressive. Les solos tranchent une atmosphère chauffée à blanc sur un tempo désordonné, mais toujours soutenu par la ligne séquentielle d’origine. Gary Houghton nous paye toute une traite et nous gratifie de longs solos à faire rougir d’envie bien des guitaristes de rock. Plus moelleux, In A Not Silent Way n’en demeure pas moins rythmé. Hypnotique, le beat tinte sur une bonne ligne de basse groovy, et la six-cordes d’Houghton. Léger, le séquenceur continue sa traversée et se fait caresser par des notes de piano électriques et les cris de guitare. En mi-parcours, les atmosphères étouffent le rythme et prennent le plancher. Nous assistons à une pluie d’effets sonores sur un rythme de plus en plus effacé. Bring Me The Picture Of Yuri Gagarin reprend les guides d’un rythme séquentiel minimalisme du début. Un gros 25 minutes où les atmosphères croisent des rythmes désordonnés, passant de soyeux au rock puissant avec une batterie et une guitare enflammées ainsi qu’un séquenceur en modes boucle et écho. C’est tout simplement excellent. Il y a de l’énergie dans ces trois premiers titres, comme j’en ai rarement entendu lors d’un concert de MÉ. Un véritable tour de force qui démontre que la MÉ n’est pas nécessairement atmosphérique ou ambiante. Craters Full Of Some Sort Of Moondust est une longue complainte atmosphérique qui nous amène à la seule mélodie du répertoire de RMI, The God Of Electricity. Une courte pièce avec guitare électro-acoustique et un beau mellotron flûté. Une belle mélodie qui colle instantanément. Star’s End clôture ce dernier opus de RMI sur une note plus spatial. Les accords de guitare et de synthé se croisent en spirale séquentielle, donnant une touche Ashra Temple. Du rock planant, à la Krautrock. People would really like Space Rock if they would only give it a try est tout simplement genial. Un habile mélange de musique expérimentale,progressive et électronique. Un Krautrock ré inventé.Les 60 premières minutes sont intensément puissantes. De l’énergie à l’état brute. C’est un incontournable, pour ne pas dire un essentiel, dans la discographie de RMI. L’un des bons cd, tout genre confondu, de 2004. Je vous le conseille, haut la main. Et si vous en êtes tombé sous le charme, il y a le E-Live 2003 (qui a paru la même année) qui saura vous faire autant de plaisir.

Note : 5/6

Page 48/158 RADIO MASSACRE INTERNATIONAL : E-Live 2003

Chronique réalisée par Phaedream

Deuxième cd live à paraître en 2004 pour RMI, E-Live fut enregistré lors du Festival annuel de Musique Électronique à Eindhoven, dans les Pays Bas en Septembre 2003. Ceux qui ont aimé le bouillant People would really like Space Rock if they would only give it a try seront en terrain connu, car les séquences, les rythmes et les explosions musicales incontrolables y sont tout aussi mordant. Un autre grand moment qui commence avec une note funèbre. Un vent et des cloches accompagnent des frêles notes de synthé qui dessinent un rythme léger. Ses notes forment un dépôt séquentiel où d’autres clés s’ajoutent. Atonique, Signature Of Selective Sweep prend son véritable envol avec une fine ligne séquentielle basse. Une nuée de notes synthétiques s’entrecroisent et se donnent écho, développant une cadence sans percussion. Un rythme soufflé, traversé par des synthés analogues atmosphériquement plaintifs, sur une bonne base séquentielle. À quoi peut-on s’attendre avec un titre comme Neurological Proteins Aren't Enriched For Repetitive Sequences? Jouant toujours sur un esprit funèbre une fine pulsation, accompagnée d’accords de six cordes, croit avec un soyeux synthé. L’effet donne une douce mélodie, phénomène assez rare chez RMI. Une ligne basse s’ajoute, donnant plus de profondeur. La cadence est lourde et progresse avec un doux mellotron flûté. Subtilement une séquence s’infiltre et prend la commande d’un beat hypnotique qui est entouré de synthé et de guitares atmosphériques. En loupe, les accords de guitare et de synthé vont et viennent, enrichissant l’hypnose. Un croisement entre Ashra et TD des années 70. Une des bonnes pièces du répertoire de RMI. Comme toute bonne chose a une fin, la plage se meurt dans une lourdeur vaporeuse qui nous introduit dans la très atmosphérique. A Sequence-Based Genetic Map Of Medicago Truncatula, un moment typique dans le catalogue de RMI. De la guitare et du synthé fragmentés ainsi que des incantations vocales mécaniques toisent une basse groovy. Sans rythme, la pièce progresse jusqu’à ce que la batterie explose. Là on a droit à des solos de guitares acérés. Il n’y a pas de doutes, si certains s’étaient endormis le réveil a été brutal. Alors que les cendres sont encore chaudes, RMI poursuit avec Geiser et son rythme groovy sur des notes de guitares bouclées en mode atmosphérique. Le synthé est léger et introduit une fine séquence hypnotique. De fines vagues viennent s’y tremper les ions, mais la pièce reste stoïque. Damo poursuit avec un synthé en spirale. C’est l’heure du night club et de la musique jazzy lounge. Une bonne batterie nous invite à assister à un duel avec la six cordes. Nucleotide Diversities reprend le gouvernail de la MÉ. En ouverture le synthé est nerveux et forme une ligne séquentielle basse. D’autres notes s’enroulent pour former autant de séquences. En boucle, elles pressent le pas et s’unifient en une ligne maîtresse qui est traversée par une bonne ligne basse et des gémissements de guitares. Un excellent titre de Berlin School. Decomposing Multi-Locus Linkage Disequilibrium est très atmosphérique avec sa guitare qui crache ses retours sur les effets vocaux de A Sequence-Based Genetic Map Of Medicago Truncatula. Le cd se termine sur ce qui est convenu d’appeler la pièce de résistance de RMI, The God Of Electricity. Une superbe ballade qui colle aux tympans. L’un des beaux vers d’oreilles dans le monde de la MÉ. Ce concert de RMI reprend les grandes lignes de celui de Leicester, en début d’année. Moins rock, il n’en demeure aussi intéressant que People Would Like Space Rock. Disons que c’est comme une suite, mais une suite directement à partir des incantations de la matrice. C’est très bon, un excellent complément au génial

People would really like Space Rock if they would only give it a try.

Page 49/158 Note : 5/6

Page 50/158 EXAWATT : Time frames

Chronique réalisée par Nicko

Exawatt, ça va pas être dur. Ils sont italiens et ils font du heavy metal gentillet. Leur truc, c'est du metal de base, influencé par les derniers Iron Maiden ainsi que toute cette vague années 90 menée par Stratovarius, Edguy et consort. D'ailleurs, on peut ajouter une certaine influence du côté de Symphony X avec cette ambiance générale plutôt sombre et inquiétante, et cette production claire et épuré. Le groupe qui se rapprocherait le plus de nos amis italiens est selon moi la formation grenobloise d'Ellipsis avec le même type d'atmosphères et de claviers. Après, les compos sont longues, recherchées, mais le tout sonne incroyablement niais. C'est des enchainements de plans entendus 100 fois. De plus, la palme de la niaiserie revient aux solos de claviers vraiment nuls ! Un album lambda, sans génie ni personnalité. Ca essaye d'être original, mais sans succès. Inintéressant.

Note : 2/6

Page 51/158 MOON FAR AWAY : Lado world

Chronique réalisée par Twilight

La Sibérie...une terre lointaine, âpre, où les étés de canicule peuvent succéder à des hivers terribles, une terre où le moderne côtoie l'ancien, le béton la nature...un espace où le régime communiste n'a pas balayé toute trace de culture shamanique...La Sibérie, c'est de là que nous viennent les Moon far away, à l'époque un des premiers groupes dark russes à se retrouver sur quelques compilations de l'Ouest. Ce mystère de leur région, cet aspect mystique, leur musique le porte en ses accords, en ses sonorités...Percussions ethniques, flûtes, mélopées vocales envoûtantes, atmosphères nocturnes...les compositions invitent à la rêverie, à la réflexion bercés que nous sommes par des sons de nature, des bruits de clochettes, ces tambours shamaniques battant au rythme de la terre, ces voix féminins qui semblent se perdre au fond des forêts...Ne tombons pas dans l'image d'Epinal non plus, si d'emblée le groupe affirme sa démarche et prouve son talent à poser des atmosphères, il n'atteint pas encore sur 'Lado world' le plein potentiel mélodique, un brin inquiétant de 'Sator'. Certains titres ont même un désagréable côté new age cheap pour salle d'attente ('The autumn song of slovisha'). Fort heureusement, ils sont équilibrés par de belles pièces plus prenantes ('Praesagium', 'Septem Nomina', 'Syrinx'). Compte tenu des conditions difficiles des artistes en terre de l'Est, la production est plutôt correct et ne ternit pas l'ensemble par des faiblesses techniques. Un premier essai intéressant mais qui sera clairement amélioré par la suite...

Note : 3/6

Page 52/158 MOON FAR AWAY : Sator

Chronique réalisée par Twilight

'Sator' reprend le flambeau de 'Lado world' en tentant d'en corriger les défauts. On retrouve donc de belles pièces très atmosphériques où se mêlent clochettes, percussions shamaniques, guitare sèche...des morceaux qui explorent les traditions païennes de la Sibérie tout en s'inspirant de culture mystique en général, de poésie, de légendes...Cette fois pourtant, l'aspect mélodique a été soigné davantage, notamment au niveau du chant féminin plus affirmé et plus seulement incantatoire (l'excellent 'Deirdre-Isolda-Savitri', 'Hymn'). Les atmosphères sont plus variées également; si l'on retrouve les jeux de silence, les nappes nocturnes, d'autres pièces prennent des teintes plus inquiétantes ('Scorpio domain') ou heavenly ('Dezember der zeiten'). En règle générale, le ton est plus émouvant (difficile de résister aux voix de 'Dezember der Zeiten' ou 'Deirdre-Isolda-Savitri', sans parler du tribal 'Man is a birdstower')) et la longueur des morceaux (construits de manière progressive) n'a rien de vraiment ennuyeux. Moon far away a également réussi à éviter l'écueil du new age cheap sur ses plages ambient ('Architects of immortality') qui y gagnent en crédibilité. Plus efficace, un brin plus sombre, plus soigné, 'Sator' est, par rapport à son prédécésseur l'album des 'plus' en positif.

Note : 5/6

Page 53/158 KELLER & SCHONWALDER : Jodrell Bank 2001

Chronique réalisée par Phaedream

Keller & Schonwalder est un duo que j’affectionne beaucoup. À la fois hypnotique et rythmée, la musique de ce duo Allemand est ce qu’il y a de plus Berlin School. Un Berlin School qui puise son inspiration auprès des vieilles et longues envolées de . La contribution régulière de Bas Broekhius aux percussions donne encore plus de profondeur à la musique de Keller Schonwalder. En fait, écouter leur musique c’est renouer avec l’époque de X, Body Love et Miditerranean Pads. Les titres sont longs, évolutifs, parfois complexes, et polyrythmiques. Cet enregistrement de leur premier concert au Jodrell Bank, en 2001, circule depuis fort longtemps chez les adeptes du groupe. La maison Synth Music Direct a eu la bonne idée de reproduire ce concert dans la section de téléchargement de son site. Une autre belle initiative. Le seul os est la qualité de cette bande en format MP3. À moins que l’on ait voulu capturer toute l’essence atmosphérique du concert, il me semble qu’un peu de dépoussiérage et un peu de remixage, surtout dans les moments où les instruments convergent en chœur, n’auraient pas nuit. En ce qui a trait à la musique, c’est du pur Keller Schonwalder. La partie 1 démarre avec une lente procession minimaliste. Hypnotique, le tempo repose sur des percussions roulantes et un fond sonore couvert de nappes synthétiques vaporeuses. Les lamentations et solos de synthé sont juteux, aux saveurs de Klaus Schulze, ainsi que des premières œuvres de Robert Schroëder. Amateur d’analogue, vos oreilles vont se faire tout un pique nique. Subtilement les séquences se modifient, sans pour autant accélérer les rythmes. Soit les percussions roulent un peu plus fort, soit la nuance synthétique est plus prononcée, mais la marche est aussi lente. Elle feutre ses pas dans une atmosphère sinistre. Un doux piano vient ajouter une couche mélodieuse à cette atmosphère et graduellement, ses notes épousent un rythme en perdition qui jette un vent atmosphérique. Dans cette nébulosité, le séquenceur trace une fine ligne sombre qui porte un vent d’instrument à cordes. Un doux vent dénué de pousse qui s’installe et tournoie les notes synthétiques d’un violoncelle égaré au milieu de nulle part. Une première partie tranquille. Un doux rendez-vous hypnotique, à la Keller Schonwalder. Deux lignes pulsatives basses annoncent la 2ième partie. Déjà, on sent que cette portion sera plus rehaussée. Effectivement, le ton monte sur une autre séquence plus animée et les solos de synthé fusent avec force sur de bonnes percussions. Les rythmes changent, sautant de pulsations hypnotiques, à de grosses envolées spectrales orageuses sur des gros solos de synthés. Des solos qui tantôt épousent des formes flûtées aigues, alors qu’à d’autres moments les spasmes sonores sont vrillés dans une profonde basse. Nerveux, rêveurs, fluides ou statiques, les rythmes s’entrecroisent dans une illusion improvisée qui, faut l’avouer, ont tendance à s’étirer par moment. Satisfait, le public en redemande encore. Et c’est un lourd vent atmosphérique qui attend les spectateurs pour le rappel. Mais ce vent s’agite nerveusement sur de bonnes nappes synthétiques. Tranquillement une ligne de percussion en boucle s’installe. La peau roule sur un synthé enveloppant et fort nerveux qui crache des grosses lignes symphoniques. Le rythme devient plus haché sur une bonne batterie qui frappe et roule de ses baguettes synthétiques. Un titre nerveux, puissant qui ressasse les premières notes que j’ai connues de Keller Schonwalder à la période de Loop & Beat et More Loops. Une bonne finale, qui aurait eu besoin d’un remixage. Ce Keller & Schonwalder Live at Jodrell Bank 2001 n’est pas le meilleur cd de ce célèbre duo. Il y a d’excellents moments, comme il y a des moments un peu longs. Les incontournables aléas des improvisations en concert. Un bon remixage et montage sonore, comme lorsqu’on habille des enregistrements en concert, auraient aidé.

Page 54/158 Si vous êtes un amateur de Keller Schonwalder, et que cet enregistrement vous manque, c’est un beau cadeau à se faire. Si vous avez déjà cet enregistrement, il n’en reste qu’un cas de conscience. C’est de la bonne musique, mais pas nécessairement ce que Keller Schonwalder a fait de mieux. Si cet article attise votre curiosité et que la musique de Keller Schonwalder vous intrigue c’est une bonne façon de les découvrir, après tout, les frais de téléchargement sont respectables. Il faut juste comprendre qu’il y a mieux et que j’y reviendrai.

Note : 4/6

Page 55/158 IMPIETY : Funeralight...

Chronique réalisée par Nicko

En 1996, Impiety vient de sortir son premier album et décidé alors d'enregistrer un mini-album qui doit sortir sur CD. Pour d'obscures raisons, ce CD ne voit jamais le jour, et ce n'est qu'en format tape que ces morceaux sont sortis, le tout à seulement 2.500 exemplaire. Autant dire que l'objet est devenu bien difficile à obtenir. Par la suite, le quatuor est parti enregistrer et sortir le fameux "Skullfucking armageddon" que tout le monde se doit de posséder ! 10 ans plus tard, l'injustice est réparée ! Le label actuel des asiatiques, les polonais d'Agonia Records, décide de dépoussiérer les bandes de ce mini-CD et le rend finalement disponible sur CD ! "Funeralight..." n'est donc pas du tout du nouveau Impiety. On y trouve d'ailleurs deux morceaux qui se trouvent sur le "Skullfucking armageddon" dans des versions beaucoup plus crues et black metal. On peut noter une mailleure maitrise de leur art que sur "Asateerul awaleen" et un feeling (marque de fabrique de la bande à Shyaithan depuis) beaucoup plus présent, et toujours ces claviers si... particuliers !! L'interprétation est bien coolée et tout en lourdeur. La production n'est pas top top mais ça reste très acceptable, faut dire, c'est pas enregistré aux Abyss Studios... On peut se rendre compte de l'apparition du style Impiety, leur patte reconnaissable entre mille, bref, leur véritable originalité. Shyaithan a un chant moins aigu, plus puissant et plus percutant aussi. Ce mini n'est certes pas indispensable, mais il permet de faire le lien entre "Asateerul awaleen" et "Skullfucking armageddon". Un mini-CD de transition bien sympa !

Note : 4/6

Page 56/158 IMPALED NAZARENE : Pro patria Finlandia

Chronique réalisée par Nicko

Impaled Nazarene estd e retour et Mika Luttinen, son chanteur, a bouffé du lion ! Putain, je ne m'attendais pas à un album aussi virulent et énergique. Depuis 2000 et l'album "Nihil", on avait vu les finlandais mélanger leur cyber/punk metal avec des plans du meilleur effet. Et bien, en 2006, c'est fini ! "Pro patria Finlandia" est tout simplement leur album le plus brutal et aggressif, et aussi le plus black metal depuis "Ugra-karma" ! Franchement, il n'y a pas une seule minute de répis, ça bastonne sans arrêt, entre up-tempos et blasts. Les influences punk sont bien présentes, mais elles se cantonnent surtout à l'aspect super-énergique de l'album. En ce sens, on peut voir ce nouvel opus comme une sorte de "Rapture" n°2 en plus black metal, mais avec la même dose d'aggressivité. Bon après, honnêtement, je suis resté dubitatif très longtemps devant cet album. Autant il y a de vrais réussites, des riffs de tueurs, des intros énormes (surtout les premiers titres - putain de riffs !), autant je trouve qu'il manque le coche. Voilà, sur la majeur partie des morceaux, les bonnes parties sont noyées dans d'autres plus chiantes comme sur "Goat sodomy", "Neighbourcide" ou "For those who have fallen". Je trouve les morceaux soit trop faciles et manquant de variétés, soit mal exploités. "This castrated world" et "Psykosis" sont quant à eux tout simplement inutiles et sur l'ensemble, l'album est un peu redondant, manquant de diversité et par moment d'accroche. Un peu comme si les morceaux devenaient longs alors qu'ils font 3-4 minutes à peine ! Je me dis souvent que tel ou tel titre aurait pu être bien meilleur sans telle ou telle variation. Il n'empêche, l'album s'écoute bien, comme un bon coup de poing dans la gueule, il reste des moments énormes comme "Kut", "Contempt" ou "One dead nation under dead God". Mika Luttinen est impressionnant de haine et de sincérité dans ses vocaux. De plus, les grincheux qui avaient été déçus par le chemin plus soft pris par les finlandais peuvent se rassurer, cet album est un véritable retour aux sources plus brutales et aggressives. Mika reprend même son chant death des 2-3 premières démos sur "For those who have fallen" ! Un bon album qui aurait pu être meilleur.

Note : 4/6

Page 57/158 ARCKANUM : Fran Marder

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

Paru en 1995, "Fran marder" est le premier disque d'Arckanum et il est devenu un classique du genre. Arckanum pratique un black metal old school et violent avec des riffs plutôt simples mais très efficaces. L'ensemble est bercé dans une atmosphère particulière, une sorte de rite obscur en forêt cachée du regard des humains. L'autre point fort de ce one-man band suédois est la voix de Shamaatae, qui compte facilement parmi mes favorites dans le genre. Elle est haineuse et expressive, on le sent pris d'une fureur et d'une virulence palpables. Les riffs s'enchainent donc sans accroc et l'ambiance est réussie. Cet album contient quelques titres cultes du groupe comme "Hvila pa tronan min", "Gava fran trulen" (un clip à petit budget où l'on voit Shamaatae déambuler dans une forêt,grimmé en troll avec son sceptre a été réalisé pour ce titre, disponible sur la compilation "11 years") ou le titre éponyme. "Baerghet" est lui tout simplement magnifique, une première moitié avec un riff basique et très mélancolique répété le long du titre avec les éructations de Shamaatae par dessus, puis une deuxième moitié où la guitare se met en retrait, des percussions au tempo lent et un chant féminin très réussi. Un "Trulmaelder" du même tonneau lui succède, mid tempo, mélodique, quelques percussions du meilleur effet et trois voix différentes: celle de Shamaatae, les vocaux féminins et les choeurs par Peter Tägtgren (qui produit ce disque avec Shamaatae mais pas de production Abyss studio formatée ici). A noter qu'il existe à ce jour quatre éditions différentes de cet album: un premier disque avec pochette couleur sortie en 1995 par Necropolis Records, qui le rééditera une nouvelle fois avec une pochette en noir et blanc cette fois-ci un an plus tard, puis une édition vynil sur un beau lp marbré marron et noir, réalisée par Blut und Eisen en 2003, ainsi qu'un picture lp limité à 100 copies. Autant vous dire que ces quatre éditions sont toutes épuisées depuis belle lurette et qu'il faudra vous battre (et accessoirement sortir le portefeuille, je sais c'est triste) pour en obtenir une. Un premier disque excellent de la part d'Arckanum; pour moi, il est à ranger aux côtés des albums cultes sortis un peu plus top, comme un "De mysteriis dom Sathanas" de Mayhem ou un "A blaze in the Northern sky" de Darkthrone. J'ai toujours eu l'impression que ce groupe était un peu sous-estimé par rapport à tous les groupes scandinaves de l'époque, pourtant il ne bouge pas de sa ligne de conduite et se bonifie même avec le temps. "Fran marder" est une réussite sans fausse note, d'une homogénéïté redoutable, indispensable à tous les fans de véritable black metal.

Note : 6/6

Page 58/158 ARCKANUM : Kampen

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

Il faut le dire tout de suite, ce disque est pour moi un chef d'oeuvre et je vais être beaucoup plus prolixe en compliments que le chroniqueur précédent. "Kampen" est à mes yeux le chef d'oeuvre d'Arckanum (un poil au dessus de "Fran Marder" qui en est également un), dans une belle discographie sans aucune fausse note et ça, il y a peu de groupes qui peuvent s'en targuer. "Kampen" est paru en 1998, toujours chez Necropolis Records en format double cd. Alors pourquoi un double cd alors qu'en additionant les deux disques, on est sous la barre fatidique des 80 minutes? Tout simplement car il y a eu une erreur de l'usine au pressage dans le découpage des titres, c'est pourquoi l'on se retrouve avec deux titres de vingt minutes sur le premier cd par exemple (alors que les cds promos sont parus sur un unique disque). Et finalement, ce n'est pas plus mal car on a l'impression d'être devant un album pas comme les autres. Je m'explique: là où vous auriez peut-être sauté les pistes d'introduction calmes (je sais que certains n'aiment pas ça) pour passer directement aux parties plus électriques, là c'est impossible. Vous êtes donc obligés d'écouter tout dans son intégralité (et ne pas sélectionner que ce qui vous plait) et donc également le développement des morceaux. Prenez la première piste de 25 minutes: sans cette ambiance ritualistique qui monte doucement en puissance, le morceau perd lourdement en atmosphère, et même si les parties électriques sont excellentes, vous auriez raté quelque chose. Bref, pour moi, cette erreur s'avère finalement être un mal pour un bien. Le son est correct mais bien raw, pas autant que sur "Kostogher" mais plus que sur "Fran marder". Les breaks sont plus efficaces qu'auparavant, la virulence est encore décuplée si possible et les chants féminins très particuliers confèrent à l'ensemble une ambiance de messe noire. Personne d'autre ne sait faire du Arckanum et c'est pour ça que c'est bon, personne ne peut atteindre l'ambiance authentique de ce disque, c'est tout bonnement magnifique. Le fait que "Kampen" ne soit pas décortiquable en morceaux ou en chiffres ajoute également un plus en fin de compte pour en faire un monolithe de black metal aggressif, haineux et mélodique. Les longues pistes calmes avec des bruits de hiboux sont du meilleur effet, le mariage avec les parties purement black metal est judicieux. Bref, n'en jetez plus, ce disque est, de par son format et ses longues pistes, très difficile d'accès mais une pure source de bonheur quand on parvient à l'apprivoiser. De manière générale, toute la discographie d'Arckanum est indispensable (en particulier les trois albums) mais ce "Kampen" est LE disque de Shamaatae à avoir si vous ne pouvez vous en payer qu'un. Car comme "Fran marder" et "Kostogher", cet album est difficile à trouver, il part régulièrement pour des prix exorbitants sur un site d'enchères bien connu, tout comme la version double vynil sur lp marbré vert/noir et limitée à 666 copies réalisée par Blut und Eisen, et encore plus pour la version double picture lp avec seulement 100 exemplaires. Huit ans après, Arckanum n'a toujours pas sorti son quatrième album, mais vient de réaliser une réédition de sa demo "Trulen" de 1994 sur cd et devrait, aux dernières nouvelles, sortir un ep ("Grimalkinz Skaldi"), censé annoncer la sortie de l'album pour le moment intitulé "Antikosmos". Arckanum revient donc en force, mais qu'il sera dur de surpasser cet exceptionnel

"Kampen". Fantastique!

Note : 6/6

Page 59/158 DON CABALLERO : World class listening problem

Chronique réalisée par Progmonster

À l'excitation tant attendue succède in fine un sentiment de profond dépit. Pourtant, il y a de quoi se réjouir puisque je le tiens entre mes mains fébriles le nouveau Don Caballero. Je ne rêve pas. C'est bien réel. D'ailleurs c'est écrit sur la tranche du cd : Don Caballero. Après tout, y a pas de raison, hein... Elvis continue de faire le tour du monde à travers écrans interposés et même les Stooges se sont reformés ; alors, Don Caballero, vous pensez... Oui, seulement, l'histoire n'est pas tout à fait identique ; bien que Damon Che soit parti fonder The Speaking Canaries et qu'il ait même trouvé le temps de se fâcher avec Bellini, et tandis que Ian Williams de son côté s'activait avec Storm and Stress, puis Battles, les compères autrefois inséparables n'ont toujours pas su se réconcilier. L'élément le plus marquant, le plus spectaculaire dirons-nous, de ce groupe désormais légendaire enfin sorti de sa léthargie, c'est son batteur, Damon Che. Tout le monde est d'accord. Ça tombe bien ; c'est lui qui est derrière cette initiative heureuse. Mais Ian Williams n'étant pas convié à la fête, la première image qui me vient à l'esprit est celle du réflexe post-mortem d'un poulet que l'on vient de décapiter ; son corps s'agite encore dans tous les sens, mais sans direction précise. Il va pourtant bien falloir que je l'écoute ce "World Class Listening Problem". Parce que tout ça, ce sont des réfléxions et de pures spéculations de ma part. Je n'ai pas encore osé mettre ce disque dans mon lecteur ! J'ai trop peur. Mais il le faut. Après tout, c'est aussi un peu mon devoir... Gene Doyle et Jeff Ellsworth ont la lourde tâche - impossible à vrai dire quand on est, comme moi, un inconditionnel de leur second et troisième album - de faire oublier Ian Williams. Du guitariste, on a voulu retenir que ce collier si caractéristique de notes interminables et répétitives aptes à créer l'hypnose. Mais le son qu'ils déploient est sans commune mesure avec le côté cradingue et farouchement dissonnant de l'ancien maître des lieux. Sur "I agree... No!...... I disagree" ou "Palm trees in the fecking Bahamas", le ridicule de la situation se confine tout doucemment sous une forme de pantalonnade. Où est passée l'urgence ? Où est passé l'esprit frondeur de cette entité autrefois jusqu'au boutiste ? Le vague air de famille et le nom ne seront hélas pas parvenus à chasser mes craintes bien longtemps ; l'affiche aguicheuse mais incomplète sentait l'achat inutile. Et c'est bien le cas de ce "World Class Listening Problem". Quand le groupe développe son propre langage, sans débordements, presque sans vie, il devient vite chiant. Quand à contrario il s'emploie à faire ressurgir les vieux démons du passé, comme sur les deux derniers titres, "Savage composition" et "I’m goofballs for bozzo " - plus proches toutefois de "American Don", l'illusion demeure de courte durée. Triste constat. Victor Hugo ne disait-il pas ; "un lion qui imite un lion est un singe ?" Une phrase que Damon Che, avec tout le respect que je lui dois, aurait bien fait de méditer...

Note : 3/6

Page 60/158 HERRSCHAFT : Architects of the humanicide

Chronique réalisée par Progmonster

Le goût pour les extrêmes cultivé par les parisiens de Herrschaft découle de la fascination qu'exerce sur ceux-ci la radicalité des positions prises par l'être humain depuis que, paraît-il, il serait descendu de l'arbre. Les notions de progrès et d'évolution en terme d'avancées scientifiques et technologiques ne sont en réalité, au même titre que les religions, des outils qui servent une politique expansionniste dont le seul moteur a toujours été la peur. Nourris aux romans d'anticipation tels que "Ravage" de Barjavel ou aux oeuvres cinématographiques qui dressent le tableau noir d'un avenir sans issue ("La Jetée" de Chris Marker), Herrschaft exprime avec véhémence le désespoir et la colère qui découlent d'une telle réflexion. Avec un tel descriptif, on aurait pu s'attendre à du black metal. Du black, "Architects of the humanicide" n'en garde que le chant, sursaturé par endroits, avec une efficacité qui rappele Nine Inch Nails voire les rares bons moments - faut-il croire involontaires - de "Antichrist Superstar". Musicalement, on reste toujours en famille avec un traîtrement électro fort prononcé, que je serais presque tenté de désigner comme dominant tant le discours développé par Herrschaft s'articule autour de cette colonne vertébrale cybernétique toute droite sortie de Terminator. Peu de répit entre les plages, celles-ci s'enchaînant avec le souci évident de bien planter leurs crocs dans le cou de l'auditeur, pour ne plus le relâcher ensuite. Sur un EP de vingt minutes, un tel parti pris s'avère efficace. Il faudra voir à présent comment le groupe envisage le passage à l'album complet, des respirations passagères et ponctuelles me semblant être la meilleure voie à suivre pour éviter de lasser. À suivre...

Note : 4/6

Page 61/158 INDRA : Echo in time

Chronique réalisée par Phaedream

Directement de la Roumanie, voici Indra. Un artiste indépendant qui roule sa bosse depuis 1993 qui vend et distribue sa musique de façon indépendante. En visitant son site au http://www.indramusic.ro/ on constate qu’il a près de 30 cd à son actif. En 2005, le magazine et la compagnie de distribution/vente de Musique Électronique, Synth Music Direct, a commencé à introduire son catalogue à sa clientèle avec Echo in Time. Les notes de presse faisaient état d’un nouvel artiste aux influences très Berlin School. Un émule de Klaus Schulze, qui était fortement imprégné par la musique de ce dernier. Depuis, l’effet cascade fut observé et plusieurs titres du catalogue Roumain d’Indra ont été repris et redistribué par différentes entreprises de distributions. Si cette nouvelle course aux trésors comprend quelques bijoux, il comprend aussi quelques pièces en toc. Echo in Time était le cd par excellence pour introduire Indra. Un cd à l’image de la discographie d’Indra. Alpha & Omega est une longue pièce repartie sur 4 volets. Mysteries of God part le bal avec un rythme léger sur de fines percussions tablas et une bonne basse. Le synthé est soyeux et se dresse de ses plus beaux atouts flûtés. Les percussions sont divines et rappellent le jeu de Klaus Schulze. Derrière cette séquence principale se dessine une autre mélodie. Subtile, elle danse et s’entremêle à la ligne maîtresse sur un beau synthé langoureux. Le tempo est doux et se brise sur des coraux de percussion. Un excellent moment. La séquence se modifie radicalement et devient plus rythmé lorsque Dancing with Merlin enchaîne. Le synthé est flûté et très harmonieux. Une séquence à la Klaus Schulze, avec le style de percussions du maître Allemand. Un pur délice. La troisième partie, Sea of Elves, est plus tranquille. Arythmique, les percussions sont désordonnées et accompagnent une flûte perdue. Cette courte interruption atmosphérique meurt dans un tonnerre symphonique annonçant les premières lignes de la finale The Great Celebration. La mélodie initiale revient, mais d’autres lignes plus subtiles s’ajoutent, formant un string de violons. L’effet est parfait. Un titre génial. Avec Holy Mountain, nous embrassons le côté ambiant de Echo Time. Égarées dans le temps, des percussions claquent à la recherche d’un beat à se mettre sous les baguettes. L’ambiance devient plus austère lorsque l’on entend des chœurs graves, aux essences Tibétaines. Le rythme s’anime un peu sur une ligne basse, mais il demeure statique, même si des nappes synthétiques et des percussions tentent de l’animer. Vers la 6ième minute une séquence basse jette un léger rythme qui laisse ses empreintes et semblent vouloir coller. Les notes dansent sur cette ligne et graduellement le titre prend vie. Tranquillement Holy Mountain prend forme sur une ligne séquentielle en boucle. Un boléro cosmique qui colle à son ambiant et qui allie harmonie au désordre des percussions et effets sonores. Un bon titre qui demande quelques écoutes. Les atmosphères, les bruits hétéroclites et les effets statiques composent l’essence du très soporifique Echo in Time, la pièce titre. Très ambiantes les nappes de synthés aux saveurs symphoniques collent à cette atmosphère de verre. Les harmonies qui en dégagent sont chaudes, mais elles sont prisonnières d’un monde stagnant. Un monde qui refuse de plier, sous le poids de ses arches sonores, et qui languit dans un bain. Un titre très ambiant qui plaira aux amateurs du genre, car les sonorités attirent. J’ai bien aimé ce premier rendez-vous avec Indra. La musique est Berlin School avec tout le côté harmonieux et envolées séquentielles polyrythmiques. Alpha Omega fait partie de ses trésors cachés que l’on aime découvrir. Un titre qui plaira hautement aux purs et durs. Une

Page 62/158 agréable découverte.

Note : 5/6

Page 63/158 AMARTIA : Marionette

Chronique réalisée par Progmonster

Il fait beau. Trop beau, trop chaud en ce début de mois de juin 2006. Et pendant que des milliers de personnes décapsulent, ingurgitent puis empilent des bouteilles de bière à n'en plus finir tout en suivant avec une assiduité obligée les matches de la coupe du monde de football retransmis à la télé, un webzine d'irréductibles chroniqueurs tiennent bon et continuent à livrer vaille que vaille leur bataille à l'issue bien incertaine contre la horde de disques promotionnels toujours plus nombreux à forcer le passage de la boîte aux lettres de la rédaction. "Marionette", le second album de Amartia, formation lilloise qui caresse le désir de s'inscrire dans une esthétique métal atmosphérique teintée de néo prog, est une de ces patates chaudes à être tombée dernièrement entre mes mains et mes larges écoutilles. Pourquoi faire long quand on peut faire court ? Voilà la première question qui me vient à l'esprit alors que je me demande encore ce que je vais bien pouvoir trouver à dire sur ce disque qui bénéficie au moins d'une production adéquate. Cette question, on aurait pu la poser à Amartia aussi car, même si leurs titres n'ont heureusement pas tendance à exagérer niveau timing, "Marionette" sonne très linéaire, prévisible, et ce en dépit des efforts pourtant consentis. Il faudra encore beaucoup de patience et de coeur à l'ouvrage (mais attention, on sent qu'il y a beaucoup de travail derrière) pour espérer enregistrer un disque habité d'une réelle personnalité, et d'un vrai feeling, navré de devoir l'écrire. Chez Amartia, le métal se résume à quelques riffs de guitares - rien de bien méchant - et l'atmosphérique à des nappes de claviers bien vite envahissants, sans oublier, bien sûr, la voix féminine qui se targue de pouvoir chanter en français, anglais et allemand, ce qui en réalité ne fait qu'accroître davantage le sentiment de confusion déjà grand. Dommage.

Note : 3/6

Page 64/158 EISHEILIG : Elysium

Chronique réalisée par Progmonster

Eisheilig ? Le Rammstein du pauvre.

Note : 3/6

Page 65/158 UNDERWORLD :

Chronique réalisée par dariev stands

Qu’attend-t-on vraiment d’un disque de techno ? Qu’il nous donne des fourmis dans les pattes ? Qu’il impressionne sur le poste de la Peugeot 206 (certains se contentent de ça...) ? Ou bien qu’il nous fasse voyager ? Qu’il nous transporte dans un univers bien à part, comme peut le faire un disque de métal, de progressif ou de psyché ? C’est la question que s’était déjà posé le duo Orbital, désireux de faire évoluer les mentalités et surtout les attentes que l’on peut avoir envers un disque de techno. Beaucoup n’osent pas espérer tant en écoutant cette musique. Pourtant les tentatives réussies d’insuffler une âme dans le corps mécanique et précis d’une techno ou d’une house résolument dansante sont légion. Cette gageure, Underworld est l’un des groupes à l’avoir le mieux réussi. L’enchanteur « Second Toughest In The Infants », déjà présenté en ces lignes par proggy, en témoigne… C’était en 1996 et depuis, bien des déboires sont arrivés au trio. La gloire est passée par là, a quitté le groupe, et a sombré dans le silence et l’alcoolisme. Autant dire qu’on ne s’attendait pas à les revoir sur le devant de la scène en 2002, à une ère ou la techno était volontiers donnée pour morte… Et pourtant, discrètement, le duo a pansé ses plaies, Hyde s’est remis de son addiction en écoutant les variations Goldberg (!) et un bien impromptu « A Hundred Days Off’ » (titre en forme de clin d’œil à la période d’absence du groupe ?) est atterri dans les bacs sans crier gare. Et si l’heure de gloire du groupe est passée, c’est le moment pour eux de livrer leur album le plus personnel et profond. De quoi faire balbutier les critiques qui ont parlé de « blues électronique » à l’époque, ne sachant trop à quel saint se vouer pour cerner ce retour en force (Hyde, après une crise d’inspiration énorme, est ici à l’apogée) condamné à passer inaperçu. Musicalement, en effet, une sorte de spleen lascif se dégage de ces 10 pistes, souvent étirées comme Underworld les affectionne, mais parfois courtes, comme ce superbe « Ess Gee », une simple bluette cousue main à la guitare slide, ou encore « Trim », sorte de chanson éléctro pop à la voix légèrement vocodée, idéale bande-son d’une virée en voiture sous la pluie. Et que dire de « Sola Sistim », si ce n’est qu’elle se rapproche le plus possible de l’idée d’un blues électronique… Non, rassurez vous, pas de samples à la Moby ici. Pas de samples du tout d’ailleurs. Ces incartades renforcent le parti pris ambient du disque, qui s’entend dans les sonorités toujours douces et souples, même dans les pièces les plus dancefloor comme « Dinosaur Adventure 3D » envolée techno verdoyante et fraîche, virevoltant à des hauteurs vertigineuses. C’est la seule du disque d’ailleurs. « Two Months Off » (aussi grand que Born Slippy), instantanément classique, s’ancre plus dans la mélodie et focalise sur la répétition des textures sonores (superbes claviers, un son qui décidément vieillit bien). Les autres morceaux uptempo, « Little Speaker » et « Luetin » en tête, sont évanescents mais toujours dansants, presque berçants, oserai-je écrire. Incontestablement, Hyde est le meneur du Underworld 2002. C’est lui qui chante sur presque tous les morceaux, écrit les paroles (abstraites, un brin zenifiantes dans l’esprit). Fait tout sauf anodin, séparés du DJ Emerson qui les avait rejoints en 92, les deux comparses se retrouvent dans la formation originale de leur groupe : , groupe new-wave maudit de la fin des années 80 qui ne manquera pas d’être chroniqué ici un jour. Donc, quelque part, la boucle est bouclée. Dernier album pop et timide, et pourtant démesurément profond pour qui s’y attarde. Leur plus abouti ? C’est ce qu’on peut se demander, avec 4 ans de recul (A Hundred Days Off est sans cesse revenu sur la platine, entre-temps). Si le son Underworld a toujours été aérien, le vent n’a jamais été si résolu et paradoxalement, tempéré. Il charrie des myriades de basses frétillantes, toujours concoctées avec bonheur par le groupe, ainsi que cette mélancolie insistante qui

Page 66/158 nous rappelle que l’aventure Underworld s’achève ici. « Ballet Lane », downtempo cristallin, est encore une pépite à ranger dans les curiosités musicales qu’on peine à classer mais qui n’en resteront que plus longtemps dans nos oreilles. En s’affranchissant du genre techno à proprement dit, Underworld s’est offert son plus beau tour de danse, avant de se retirer, enfin en paix. (Ceci dit, depuis 2005, quelques minis albums en mp3 ont été diffusés de leur site… watch out)

Note : 6/6

Page 67/158 VARSOVIE : Neuf millimètres

Chronique réalisée par Twilight

La Francophonie avait besoin de Varsovie...non, non, ce n'est pas un slogan coco...je parle du groupe grenoblois, celui dont la première démo éponyme avait été un sacré coup de foudre...Varsovie, c'est bon pour les oreilles mais également pour la tête. Dignes héritiers de la rage de Noir Désir mais fils spirituels de Joy Division, le trio manie la guitare et le verbe comme des lames, des riffs et des phrases sombres, torturées, urgentes pour lutter contre l'oubli, la mollesse ambiante, le conformisme...Baignés de relents post-punk, un regard sur les villes martyres, une histoire douloureuse, comme un miroire pour chacun à l'heure des choix. Rythmique enragée, guitare meurtries, un chant écorché, Varsovie confirme leur immense talent pour l'écriture de mélodies imparables qui vous mettent le feu aux tripes mais également de textes matures et réféléchis. Trois nouveaux morceaux, deux nouvelles versions de chansons présentes sur la première démo ('Delirium Tremens' et son orgue, ainsi que l'excellent 'Some days') sous une pochette blanche et faussement innocente...ce mini est un véritable brûlot, un cri de rage et de passion qui mérite d'être porté à l'attention de tous !

Note : 5/6

Page 68/158 SECRET DISCOVERY : Alternate

Chronique réalisée par Twilight

Internet, MySpace, l'informatique, autant de moyens de production, de promotion qui permettent aux groupes d'enregistrer, se faire connaître, sans passer par des boîtes de disques gourmandes et plus préoccupées par le niveau santé de leurs caisses que d'art. Du coup, conscientes de pouvoir toucher un public averti, nombre de formations se reforment, autant celles dont on attendait le retour que celles que l'on aurait souhaité voir sombrer dans les brumes de l'oubli pour toujours...Pourquoi sont-ce souvent celles de la seconde catégorie qui passent à l'action ? Posez la question à Secret Discovery, formation gothique des 90's menée par les jumeaux Hoffmann qui avait débuté en tant que mélange de Sisters/Fields avant d'ajouter à sa musique une touche plus métal pour opérer un crossover correct entre les deux styles. Pas de quoi fouetter un chat pour autant. Bang, les voilà pourtant de retour pour nous proposer un rock métal indus bien lourdingue, alternant entre imitation soft ratée de Rammstein ('Weck mich auf'), combinant en ses lignes un chant clair assez plat, des guitares bourrines, quelques effets pour coller à l'air du temps (les gars veulent nous montrer qu'ils ont évolué, le goth c'était bon pour l'adolescence)...Exit les vocaux gutturaux qui à défaut d'être originaux avaient au moins le mérite d'être puissants, les influences qui à défaut d'être novatrices témoignaient d'un minimum d'inspiration, bonjour les mélodies plates, les arrangements mode et sans subtilité (je ne parle même pas des tentations pop-métal telles que 'The same way'). Ce mélange de lourdeur et de claviers mélodiques est tout simplement indigeste...retournez dans vos tombes, les gars, et restez-y cette fois !

Note : 2/6

Page 69/158 NORTHAUNT : Horizons

Chronique réalisée par Marco

Northaunt nous revient enfin sur Cyclic Law avec ce 'Horizons' de toute beauté, explorant dans la sobriété le style du norvégien vers des terres beaucoup plus vastes. Si de la 'terre désolée' illustrée par le précédent album émanait une mélancolie profonde que les arrangements mélodiques et le recours subtil à des instrumentations acoustiques valorisaient à merveille, les horizons ici pointés se voilent d'une texture plus minimaliste, moins évidente au premier abord. Un aspect plus rêche peut-être, que les nappes exacerbent en premier lieu par un étirement tendant vers l'abstraction. la grande classe de cet album est finalement de prouver que ces horizons sont bien plus riches qu'ils n'y paraissent : ça et là des éclair mélodieux viennent ponctuer cet univers intimidant ce qui permet d'indentifier à coup sûr la musique de Northaunt (le final de 'Until dawn...'). Les atmosphères se parent ainsi d'atours plus sombres et mystérieux, à l'image des visuels tout en clair-obscur du digipack, offrant une vision plus impénétrable que la mélancolie presque organique de 'Barren land'. La preuve en son avec ce 'Night came to us' long de 15 minutes, angoissant et évolutif ou son pendant plus 'leger' 'Night alone'. Plus massive et abrupte en terme d'émotions, l'ambient de 'Horizons' perpétue la singularité du norvégien en matière d'utilisations des nappes et des drones, de mélodies qui surgissent de nulle part et qui offrent aussi furtivement que cela soit un contrepoint poétique dans cet univers fascinant. Des sons sculptés à même la terre et le roc qui à leur tour répercutent un écho infini à ciel ouvert et dans l'immensité des terres sauvages. Du très grand art...

Note : 5/6

Page 70/158 INDRA : Flux-Live

Chronique réalisée par Phaedream

Enregistrement à Constanza, en Décembre 1994, Flux fut d’abord distribué pour la 1ière fois en 95. Onze ans plus tard, le titre est dépoussiéré et remixé pour le plus grand plaisir des nouveaux amateurs d’Indra. Forte nous ouvre la voie avec un doux intro atmosphérique entouré de belles nappes synthétiques. Vers la 6ième minute un piano se fait entendre aux travers des arrangements orchestraux. La mélodie progresse sur une couche symphonique qui fait une place à une ligne séquentielle basse et tournoyante. Une ligne rythmée, entourée de percussions, d’effets sonores et de notes isolées qui glanent une mélodie. Comme des claques au vent, les percussions roulent et se chamaillent avec un synthé en déroute. Ça donne l’effet d’une douce cacophonie stylisée qui se termine en douceur, avec des soubresauts de peaux de tambour et des arrangements orchestraux. D’ailleurs la finale est superbe, craquant sous l’effet des percussions la séquence baisse d’une coche et le tempo se délie les airs, avançant d’un pas plus sensuel. Echo débute plus en douceur. Un léger synthétiseur scrute l’horizon, y entendant des tintements. En mode attente, il se moule aux caprices des atmosphères et souffle une mélodie nostalgique. Statique le synthé souffle plus haut, plus dense à la recherche d’une séquence. Et cette ligne fait son apparition. Imbibée de notes isolées, la séquence épouse un rythme retenu et se superpose sur une ligne plus éthérée et la mélodie prend plus de panache. Une 3ième ligne s’ajoute et Echo répond à ses assises. Un titre en constante évolution sur un rythme retenu. J’ai bien aimé, c’est très Berlin School. Surtout la pesanteur de la finale. High Message offre un soyeux début synthétique. Un genre de ballade romanesque cosmique. C’est très doux, très ambiant. Excellent pour un beau dodo jusqu’à ce que les notes deviennent plus graves en mi parcours. Les oreilles aux aguets, le synthé nous inonde d’une épaisse nappe qui zigzague et de puissantes notes, mariées à de juteuses percussions, résonnent dans une écho sidérale. L’effet est splendide. Nos sens sont imbibés d’une musique riche qui se dandine sur des cordes de violons. Les arrangements sont superbes, une autre belle pièce. Inner Thinking est bâtie dans le même moule. Une intro moelleuse sur un synthé mellotroné. La flûte est aussi discrète que charmeuse et bat la mesure sur des roulements de percussions indisciplinés. En suspension le titre avance lentement sur un cosmos stagnant. Douce, la musique s’anime sur une bonne ligne séquentielle en boucle passé la mi-temps. Le rythme augmente sur des percussions claquantes et un tempo hypnotique secoué par irruptions d’arrangements orchestraux. De la façon dont on écoute, ses coups d’orchestre peuvent déranger. Si on est en mode relaxation, ça cogne sec et ça agace. En mode vigilance aux aguets, ça peut se tolérer. Moi j’étais en mode relaxation…Serpent Blues est une finale à la Jarre. Une six-cordes gémit et construit son rythme sur un genre de samba aseptisé. Un peu à la façon qu’Oxygène et Équinoxe se terminent. Un peu comme Jarre finissait ses spectacles en 80. Sans être génial Flux s’écoute bien. J’ai passé d’agréables moments, surtout pour les 3 premiers titres, le reste étant à mi chemin entre les atmosphères et les mélodies. Un bon cd harmonieux qui plaira aux amateurs de

Berlin School style Klaus Schulze.

Note : 5/6

Page 71/158 GENERAL SURGERY : Left hand pathology

Chronique réalisée par Yog Sothoth

Quuuuuuestion... Musique. Nous recherchons un groupe... Un indice chez vous (Krisprolls). Top ! Side project suédois à line up variable fondé en 1990 par des membres de divers groupes de Death de l'époque, je réalise entre 1990 et 1993 trois démos et un Ep avant de disparaître durant plus d’une dizaine d’années.. Reformé sous une nouvelle forme en 2003, avec des membres de Repugnant, Face down ou Regurgitate, je réalise plusieurs split Cds dont un avec Machetazo (2004), puis finalement en 2006 un premier album pour le compte du label français Listenable records, dont le titre est un clin d’œil au premier album d’Entombed. Puisant mes influences dans la scène Death metal old school et plus particulièrement chez Autopsy (un peu) et Carcass – période Necroticism - (beaucoup), mon style se caractérise par une musique au rendu volontairement primitif et par des morceaux courts (2 minutes en moyenne) aux textes évoquant diverses pathologies, infections ou mauvaises pratiques médicales (tant que ça saigne et que ça suppure...), mais non-denués d’une certaine forme de second degré (« The league of extraordinary grave robbers »). Bénéficiant d'une production "dans l'esprit" (massive, avec un son de guitares bien teigneux comme il faut, assez efficace en fait), je saurais contenter les fans les plus accros du style, qui trouveront chez moi un excellent palliatif aux groupes sus-cités, quand bien même, on conseillera aux novices de se tourner plutôt dans un premier temps vers les grands classiques du style. Je suis… je suis …

Note : 4/6

Page 72/158 SCAB (Dom F.) : Necessary fears

Chronique réalisée par Phaedream

Dom F Scab est un artiste Espagnol qui a commencé sa carrière en 1995 avec le groupe At-Moss et la trilogie des Morphing Synthesizers. Il est fortement inspiré par la musique et les sonorités de Vangelis. Necessary Fears est son 8ième opus. Et tout comme ses prédécesseurs c’est un cd sans prétention qui s’écoute doucement, comme une faible ondée sur un matin brumeux. Around my Head vogue sur un rythme enjoué, en boucle. Du vrai Vangelis harmonieux avec ses grosses caisses et les gros synthés pompeux. Un titre qui vrille constamment sur des notes claires et nerveuses et une ligne séquentielle basse. Goodbye, Circle, Goodbye est une superbe mélodie qui coule sur des notes en spirale. Le tempo est soyeux et le synthé valseux sur de délicats tintements de percussions, assaisonnés des grosses caisses symphoniques à la Vangelis Le rythme casse et avance comme un casse noisette. Un classique en devenir. Wrected est une autre douce mélodie à la Gandalf qui dérive sur une atmosphère à la China de Vangelis. Les comparaisons avec le maître Grec ne s’arrêtent pas là. Tout l’opus en est plein. Fears and Poetry est un exemple frappant des influences Vangelisiennes. La séquence de l’intro sort tout droit de Charriots of Fire, et derrière cette ligne musicale, on entend en sourdine les lignes synthétiques qui ont conquis les amateurs de Evangelos Odysseas Papathanassiou. Un titre bien fignolé à rythmes progressifs et aux séquences tourbillonnantes sur une belle flûte. Après une douce mélodie amazonienne en Tricks and Infects Strategies, Kafka nous rappelle que Dom F. Scab est un excellent compositeur. En spirale, la séquence évolue sur une ligne basse hypnotique. Maîtres de cet univers statique, les synthés soufflent des sonorités soyeuses et symphoniques sur une ligne en constante évolution. Tantôt atmosphérique, tantôt rythmé le tempo est dévoré par des notes nerveuses et agressives sur des gros coups de percussions. Soldier Tears est un titre aussi triste que sa mélodie. Un peu moins sombre One of the most Expected Mistaked tourne en spirale sur un synthé harmonieux et nerveux. La pièce éponyme est une autre courte mélodie qui coule sur un beat léger et vrillant. Nappé de beaux arrangements et des grosses caisses symphoniques. You and Somebody Else est mon titre préféré. Une bonne séquence en boucle hypnotique qui progresse sur un rythme plus nerveux. Fill my Silence avance sur des synthés nébuleux. Lent, le rythme est secoué de grosses notes atmosphériques sur une vague mélodie hypnotique. An Adegnate Dose of Stupidity termine ce dernier opus de Scab sur une mélodie séquentielle aux odeurs atmosphériques de Vangelis. Comme je disais en introduction, Necessary Fears est une oeuvre qui s’écoute facilement. Pas compliqué, avec des titres majoritairement courts, Dom F. Scab prévilégie une approche douce qui charme à coup sûr. Un mélange de New Berlin School et de New Age, du Soft Berlin School. Les intonations et les sonorités à la Vangelis sont les points forts d’un opus qui est, quoique fort mélodieux, drable et bien mielleux.

Note : 4/6

Page 73/158 TERMINAL CHOICE : Khaosgott

Chronique réalisée par Twilight

Pas étonnant qu'à la suite de 'In the shadow of death', Out of Line et SPV ressortent 'Khaosgott'. Ces deux albums sont en effet étroitement liés au niveau des atmosphères tout en se complétant. Agressifs dans la plus pure tradition ebm, ils se distinguent outre les beats qui tuent, les vocaux glauques et traffiqués, par le côté clinique des sonorités, encore que ce cd-ci joue davantage sur les saturations et les effets étouffés. Certes, le feeling de Terminal Choice est clairement gothique, des chansons comme 'The forest' (avec ses montées de piano froides et son chant mélancolique) ou 'The age of suffering' (malgré des vocaux à la ) sont aussi là pour le rappeler, mais en définitive, c'est bien du côté de l'électro dark qu'on trouve les racines de l'ensemble. C'est d'ailleurs ce mélange des deux éléments qui fait l'intérêt du projet. 'Khaosgott' pourtant est moins accessible que son prédécesseur...Jouant beaucoup sur les ambiances (pas très joyeuses), il ne contient guère de hits formatés dancefloor, inclut pas mal d'instrumentaux et joue sur les cassures, les changements de loops (parfois même un peu trop, on souhaiterait profiter davanatge de l'ambiance avant qu'elle ne change). La touche agressive est très marquée ('Khaosgott', 'The witchhunter' qui propose pour la première fois de la guitare électrique) ce qui évoque de temps à autre le spectre de Wumpscut, et plus tard de Hocico qui eux aussi se plairont à jouer sur l'alternance de titres sombres et atmosphèriques et ceux reposant sur une violence plus ouverte. Ca ne déborde pas forcément d'originalité, ça joue tout de même un peu sur la facilité et ça n'a pas le génie de Wumpscut mais ça reste efficace et bien ficelé, d'autant plus qu'à l'époque, les groupes du genre n'étaient pas encore majoritaires. 3,5/6

Note : 3/6

Page 74/158 TERMINAL CHOICE : Navigator

Chronique réalisée par Twilight

Cette fois, Terminal Choice est définitivement lancé en tant que groupe véritable même si Christian 'Chris' Pohl reste le maître d'oeuvre principal. Musicalement, les titres se révèlent du coup, grâce à ce coup de main, un brin plus riches au niveau des sonorités mais ce qui change véritablement ce sont les beats. Certes, Chris a toujours produit de la musique rythmée et dansante mais cet aspect est mis plus en avant par le côté plus binaire et brut des percussions. Paradoxalement, ce parti pris direct est équilibré par un soin plus marqué au niveau des lignes de chant; attention, elles n'ont rien de très complexe mais justement, cette simplicité les rend plus accrocheuses, en parfaite adéquation avec les petites touches claires des claviers ('Victim of life', 'Someone'). N'en déduisez pas que Terminal Choice fait de la pop (malgré un beau 'Tenderness' chanté par Nina qui rappelle plutôt BlutEngel) car ses atmosphères se sont plutôt plombées, le ton général est plus lourd, la guitare plus présente et l'aspect clinique et glacial des premiers albums a pratiquement disparu (même si quelques relents subsistent comme sur 'Navigator I'). On penche souvent vers des influences naviguant entre Wumpscut et avec un feeling plus gothique. Du coup, les titres s'enchaînent avec aisance et efficacité, sans véritable temps mort (même si les interludes instrumentaux font parfois durer inutilement).

Peut-être bien le meilleur Terminal Choice au final...

Note : 5/6

Page 75/158 GOOGOOBLOWN (LE BONHOMME) : Devilishfantaziah

Chronique réalisée par Progmonster

S'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, faut-il pour autant chroniquer le disque avant même qu'il ne soit publié ? Ce n'est pas faute d'avoir essayé pourtant ; ayant entamé leurs premiers enregistrements en 2002 déjà, les membres de GooGooBlown (Le Bonhomme) - qui, pour patienter, ont entretemps réalisés quelques EPS et subit des changements de personnels - voient à présent la sortie de "Devilishfantaziah", prévue au départ pour mai 2006, repoussé jusqu'à septembre prochain ! La patience est une vertu, mais à ce stade, cela en devient presqu'une torture pour les nerfs... Ce qui n'est pas le cas, heureusement, de cette petite heure de musique emballée sous une pochette aussi énigmatique que le nom du groupe lui-même. Réflexion faite, cela valait peut-être bien la peine d'attendre puisque le groupe français se paye tout de même le luxe d'être produit par Ian Caple que les plus observateurs auront repérés sur les disques de Stina Nordenstam, Yann Tiersen, les Tindersticks, Tricky et même Katonoma ou Alain Bashung, c'est dire l'optique à 360° de l'ingénieur du son. Cette considération technique mise à part, il faut pouvoir appeler un chat un chat ; la formation de Matthieu Michon n'a pas réinventé le fil à couper le beurre même s'ils savent y faire en terme de compositions ; en dépit de détours plus ou moins heureux sensés affirmer la personnalité du combo en prônant ainsi sa différence, GooGooBlown (Le Bonhomme) garde toujours en ligne de mire l'aspect le plus mélodique. Un chant haut perché et l'omniprésence des cordes - violon et violoncelle en l'occurence - contribuent à l'aspect le plus ouvertement lyrique de leur musique. Quelque chose qui ne devrait pas rebuter les amateurs de, dans le désordre, Muse, Pascal Obispo, Louise Attaque, M, Indochine et surtout le groupe américain Dredg dont les prétentions artistiques semblent être les plus proches.

Note : 4/6

Page 76/158 INTERLOCK : Skinless remixes

Chronique réalisée par Progmonster

Ah bein mince, c'est bien ma veine... Un album remix... Va falloir que je me tape l'original pour établir par écrit si oui ou non la différence est notable, si oui ou non le résultat en vaut la peine. Tout ça alors que tout le monde sait que ce genre d'exercice d'habitude n'apporte rien du tout. Enfin, dans mon malheur - façon de parler - il s'agit des britanniques d'Interlock dont l'album "Crisis//Reinvention" s'était révélé ma foi bien percutant. Mais dans tous les cas, il me semble inutile d'en parler pendant des heures. Point positif déjà ; "Skinless Remixes" confirme l'ouverture d'esprit du groupe puisque en s'en remettant aux mains expertes de Shane Cough, Wake, Machinochrist, Colt, John Callaghan & Purple Stuart, Mishka, Miocene et Elseedy, ils prouvent une fois pour toutes que leur intérêt pour la musique électronique est belle et bien sincère et non pas la résultante d'un opportunisme déplacé. Autant dire que les metalheads qui se sentent concernés devraient pouvoir faire preuve de la même démarche sans quoi s'enfiler sans discontinuer les dix titres de ce nouvel exercice de style se révèlera vite pénible. "Skinless" étant au départ un morceau assez extrême, il est somme toute plutôt amusant d'entendre la tournure inattendue de certaines des versions présentées ici, rendant d'ailleurs dans la plupart des cas le morceau de départ tout-à-fait méconnaissables. Quasi tous les genres sont passés en revue, du hardcore à l'ambient, de la jungle au . Ainsi, pure agression côtoie ambiances se laissant embarquer sans rechigner dans une forme de décrépitude habilement entretenue. Voilà qui est dit.

Note : 3/6

Page 77/158 PALOMO VINUESA + COLLECTIF SERENDIPITY (Daniel) : L'homme approximatif

Chronique réalisée par Progmonster

Le prestigieux label Signature de Radio France s'apprête à publier le nouveau disque de Daniel Palomo Vinuesa et son collectif Serendipity - gage de qualité s'il en est ; un artiste original dont nous nous étions déjà fait l'écho ici même il y a de cela trois ans. On connaît la fascination que le multi instrumentiste cultive à l’égard des zones d’ombres, des espaces inquiets, des doutes et toute la part de mystère qui se cache derrière chaque tentative désintéressée à vouloir définir l’indéfinissable. Aussi, après "Le Projet Flou", voici donc "L’Homme Approximatif". Pas d’amateurisme pour autant, Daniel sait précisément ce qu’il fait. En prenant de la hauteur,Daniel et les siens parviennent très facilement à nous faire décoller, chaque titre s’apparentant plus ou moins - c’est pas très net, mais c’est voulu – à des rampes de lancement vers un ailleurs fantasmé, une bulle de survie dont chacun possède la clef. Un rêve éveillé, un rêve d’enfant triste en fait, ou d’adulte vaguement désabusé, dans les rétines desquels des myriades d’étoiles viennent à se refléter. L’espoir d’un monde que l’on façonne à sa guise, un monde où l’on rie, où l’on pleure, mais dénué de toute arrière pensée. Le nombre conséquent de participants qui, pour la plupart, contribuent à l’écriture de cette musique dont l’entrain peut aller jusqu’à nous évoquer l’ambiance idéalisée d’une fête foraine virtuelle, ne parvient pas pour autant à chasser de l’esprit de Daniel ses petites lubies électroniques minimales sur fond de jazz dénaturé. On retrouve cependant en filigrane un socle commun qui rattache toutes ces personnes, toutes ces envies, et l’impression tenace que le sentiment que nous procure l’écoute de "L’Homme Approximatif" n’a pas été généré par les seules lois du hasard. Les mélodies limpides, les percussions précises, l’environnement cotonneux qui englobe tout ça font de ce décor aux couleurs d’arc-en-ciel un terrain balisé où la seule donne aléatoire, et finalement réelle parce que régie par les codes de son propre univers, est celle du tout est possible. Ce qui caractérise avant tout le travail de Palomo Vinuesa, c’est sa grande générosité. Et ce don de soi est très perceptible ici. Un homme curieux de tout, ouvert et réceptif aux vibrations positives qui l’entourent, même si ce n’est pas facile tous les jours, même si cela ne l’a jamais été, et qui, en tant que musicien, joue parfaitement son rôle de filtre pour transmettre à d’autres comme lui ce message universel qui abolirait tous les espaces, toutes les frontières, toutes les différences.

Note : 5/6

Page 78/158 SLEEP : Dopesmoker

Chronique réalisée par Progmonster

La voici enfin cette relecture du monumental "Jerusalem", ou plus exactement, la restauration de "Dopesmoker" tel que Sleep l'avait envisagé dès le départ, première version au goût d'ultime. Si je vous dit que c'est monstrueux, je ne vous apprendrais rien. Si je vous dit que c'est lourd, je ne vous apprendrais rien non plus. Les onze petites minutes et demies qui prolongent cette orgie métal pour do majeur qui en comptait déjà plus de cinquante deux à son compteur vous submergent telle une marée noire dans laquelle, inexorablement, on s'enlise, on s'empêtre, on s'étouffe jusqu'à en crever la gueule ouverte. Le râle est profond, les flots lents et poisseux s'infiltrent dans votre conduit auditif, finissant par rendre vos mouvements de plus en plus sourds pour ne plus devenir qu'un vrombissement inhumain, un bourdonnement infernal, une vibration infinie, seule trace encore perceptible d'un résidu de vie en voie d'extinction. Quand doom et stoner se téléscopent pour donner leur vision du drone, c'est à cela que l'on doit s'attendre. Et si c'est le genre qui veut ça, un peu à la manière de Earth, il n'est pas question ici de se risquer à prendre part à l'expérience de manière détachée sous peine de trouver tout ce bruit tout simplement abominable et abscons. Comme j'aime à la dire bien souvent pour un tas d'autres genres musicaux et un tas d'autres artistes aussi, faut pas chercher bien loin ; "Dopesmoker", c'est un trip et c'est tout. Et c'est énorme. Inutile d'espérer se laisser pénétrer par ces ondes malfaisantes si on ne fait pas l'effort minimum de s'y abandonner avec confiance et sérénité. Pour les réfractaires au genre, il est vrai que le style abordé est d'une rare pauvreté musicale, mais l'essentiel ici est dans l'intention et dans l'atmosphère ainsi créée. Si vous voulez que vos yeux et vos oreilles pissent le sang pour avoir osé contempler les colonnes de feu s'abattant depuis le ciel sur les corps calcinés des merdes humaines que nous sommes tous après que les sept trompettes de l'Apocalypse aient annoncé son avènement, ce testament de Sleep vous en fournira un aperçu à la fois fidèle et stupéfiant.

Note : 5/6

Page 79/158 TURING MACHINE : Zwei

Chronique réalisée par Progmonster

Nos férus de mathématiques sont de retour avec un album plein de promesses. Du titre évident ("Zwei") à la pochette, clairement inspirée du célèbre "Phallus Dei" des allemands de Amon Düül II - très prochainement sur Guts of Darkness, merci de rester fidèles à nos programmes - Turing Machine ne fait aucun mystère sur l'inspiration psychotrope avec laquelle le jeune groupe américain tente de renouer. Après une intro inutile, on rentre tout de suite dans le vif du sujet avec deux gros morceaux, d'une intensité rare, l'incroyablement groovy "Bleach It", puis le très dense "Bitte, Baby, Bitte". D'emblée, la référence au kraüt rock ne se réduit pas qu'à une simple figure de style ; nos trois compères parviennent in fine à attirer l'auditeur dans une espèce de spirale infernale où règne en maître la donne essentielle qui fait de toute musique une musique organique et vivante : le beat. Si "A New Machine For Living", leur précédant album, s'était montré plus généreux que vraiment puissant, plus candide que vraiment désintéressé, "Zwei", avec sa production moins noise, plus ronde, a au moins le mérite de mettre les pendules à l'heure et ainsi de faire des Turing Machine une formidable machine à rêve où le calcul d'algorithme n'est en réalité qu'un prétexte pour mettre en place une musique qui réussit à faire la synthèse de courants complémentaires par bien des aspects ; le kraüt, le math et le post rock. Ces quelques améliorations notables restent toutefois insuffisantes pour en faire un chef-d'oeuvre absolu. " III", autre clin d'oeil pas particulièrement limpide dans les faits, ou "Rock, Paper, Rock" ne possédant, ni l'un ni l'autre, la même force de . Toutefois, le deuxième album des Turing Machine s'impose malgré tout comme leur meilleure réalisation à ce jour, alors, si jamais vous êtes tentés, autant commencer tout de suite par ici.

Note : 4/6

Page 80/158 CREATE : Biospherical Imagery

Chronique réalisée par Phaedream

Create c’est l’Anglais Steve Humphries. Un nouveau venu qui avait agréablement surpris avec son premier opus Reflections from the Inner Light, paru en 2004. Depuis, c’est la cohue. On voit et on entend le son particulier des synthés de Create un peu partout dans le petit monde de la MÉ. D’ailleurs, il a eu l’hommage de participer à l’œuvre posthume à Robert Moog, Analogy, en donnant le ton avec le fougueux Analogue Revival, un titre à posséder. Biospherical Imagery est son 3ième cd, et c’est tout un vrai. Près de 80 minutes de purs délices. À elle seule, la pièce titre vaut le détour, vaut les deniers. Un long 47 minutes qui est dans la foulée de ce Analogue Revival. Il ne faut pas se fier à son intro atmosphérique où bruits hétéroclites croisent des sons de métal et des vagues cosmiques qui retiennent leur fougue avec détresse. Car graduellement, une fine ligne synthétique se dandine et les premiers coups de séquence se font sentir. Le beat est hachuré et frappe avec des percussions rotatives. Sur une bonne ligne basse, les cris de synthés fusent avec force et Biospherical Imagery s’envole. Tout au long, les rythmes croisent des séquences qui alternent entre un ambiant fragile et des tempos soutenus. La basse, les percussions sont nerveuses sur des lignes de synthétiseurs en constantes ébullitions. L’atmosphère bourdonne sur des chœurs synthétiques graves et des sonorités aussi perçantes que mordantes. Du grand art synthétique. Un 47 minutes bien placé, là où ça compte. Après un titre aussi fou Endless Corridors nous repose un peu. Comme Mystery Voices, c’est un titre aussi atmosphérique que sombre. Des atmosphères qui se poursuivent sur l’intro de Signs of Life avec un synthé qui siffle dans la noirceur de la nébulosité. De lourdes notes pulsent et dansent un air hypnotique. De lourdes séquences qui reviennent et modifient leurs tonalités sans changer le cours anesthésique de leurs pesanteurs. Un titre, vous l’aurez deviné, pesant, mais très pesant. The Day After clôt sur une avalanche synthétique. Le rythme est léger et baigne dans une épaisse nappe synthétique qui s’accroche à une ligne basse groovy. Un bon titre séquentiel pour mettre la touche finale à un solide opus. Amateurs de sensations fortes, de musique expérimentale et électronique, Biospherical Imagery est l’un des solides titres de 2006. Avec ce titre, Humphries démontre une étonnante maturité et une arrogance artistique digne des grands noms. Le genre d’œuvre cimetière, tant il est audacieux et ingénieux. Un habile mélange entre les atmosphères et les rythmes débridés. De la haute voltige synthétique comme on en entend que trop rarement ces dernières années. La pièce titre est absolument géniale. Près de 50 minutes infernales à jouer à haut volume, et là ce n’est pas garanti que la peinture va tenir sur les murs. À se procurer sans fautes

Note : 5/6

Page 81/158 GARNIER (Laurent) : 30

Chronique réalisée par dariev stands

Grande figure de proue de la techno hexagonale, et DJ largement reconnu à l’étranger (il s’est fait les dents en 1988 à la Hacienda, plutôt pas mal pour un début ,non ?) Laurent Garnier est un peu notre Jeff Mills à nous, toutes proportions gardées… Il a su se démocratiser avec parcimonie, sans jamais baisser sa culotte quoiqu’en pensent certains, malgré la reconnaissance massive (Olympia, Victoire de la musique) qui est arrivée avec cet album, celui de la trentaine, donc, comme son nom l’indique sobrement. L’entrée en matière se fait en douceur, « Deep Sea Diving » est quasiment de l’ambient. Aucune volonté d’impressionner mais plutôt de charmer l’auditeur. « Sweet Mellow D », continue dans ce sens : on y entend comme des chants de baleine, sous des beats soyeux et discrets, qui amènent pourtant la transe techno, sans qu’on s’en rende compte… Et elle est bien là dès le troisième titre. « Crispy Bacon ». Voilà, l’Amérique a « The Bells », nous, on a « Crispy Bacon ». Rien d’autre à ajouter. Ce titre fait voler en éclat les derniers restes d’appréhension à l’écoute de ce « 30 » pour nous emporter dans un tsunami infernal de soubresauts mécaniques, condamnant l’auditeur à danser comme un lapin duracell jusqu’à l’épilepsie. Une tuerie, en somme. Et le reste du LP est à l’avenant, Laurent Garnier s’ouvrant à toutes les perspectives, même les plus inattendues pour un artiste jusqu’ici catalogué « techno ». Il ne préfigure en rien la « French Touch », style nettement plus pantouflard, qui courtise la pop pour mieux s’immiscer sur les radios. Ici, rien de pop, chaque incursion dans un style bien précis n’en conserve que l’essence, comme par exemple le syncopé « For Max », bouffée de trip-hop fumeux qui se concentre sur le balancement produit par cette rythmique. Plus loin, « Theme From Larry’s Dub », bénéficiant de la présence du virtuose de la flûte Magic Malik (un habitué des collaborations électroniques) offre un détour vers les soundsystems déglingués de Kingston... Avec « Flashback », c’est aux grandes heures de gloire de l’Acid House qu’on pense. Ce morceau gorgé de Roland 303 rappelle les années 88-92, celles du deuxième Summer Of Love, des pochettes bariolées, des smileys jaunes (hum…) et des petites pilules qui rendent euphorique. « Acid is a state of mind », martèle Garnier, visiblement marqué à vie par cette scène très limitée à une époque et des lieux bien précis, mais au combien fédératrice et influente. « Feel the Fire », enfin, complète l’arbre généalogique sonore que constitue le disque, en évoquant le son de Detroit, celui de UR. On tient ici la parfaite porte d’entrée dans la musique électronique. Un exercice de style maîtrisé de bout en bout, excursions en territoire Acid, Jungle, Ambient, House Jazzy… Tout tend à conférer à « 30 » une aura de maître étalon de la musique électronique. En fait, il faudrait mentionner tous les morceaux tant chacun apporte une nouvelle nuance au son polymorphe de Laurent Garnier. Cet album, pourtant très long, s’écoute en entier sans une seule seconde d’ennui ou de relâchement, tant la qualité est impressionnante, tout simplement. L’interlude drolatique placé en plage 8, à mi-chemin du disque, n’y est pas pour rien, admettons-le. Faire rire l’auditeur en plein cœur d’un tel chef d’œuvre pourtant si sévère au premier abord, il fallait oser. L’écoute en est relancée, et la fin du disque se dévore sans perte d’appétit, malgré une incursion ambient décevante en clôture... Sans équivalent encore aujourd’hui.

Note : 6/6

Page 82/158 MALAISE : Fifty-two days

Chronique réalisée par Twilight

Curieusement, Malaise a souvent été pris pour une formation électro alors qu'il ne s'agissait de rien de moins qu'un combo gothic rock. D'où vient cette confusion ? Simplement du fait que les musiciens du groupe n'aiment pas les étiquettes trop précises. Certes, ils se réclament comme héritiers des Sisters of Mercy, Fields of the Nephilim (d'où cette voix grave et ces guitares musclées) mais ils apprécient également l'électro et n'ont jamais hésité à en utiliser un peu dans leurs compositions. Leur présence sur des compilations majoritairement EBM a achevé de semer le doute. Réflexion faite, cette introduction ne serait-elle pas inutile ? Bien entendu. La meilleure chose à faire est encore d'écouter cet album qui propose un gothic rock très personnel, certes inspiré des classiques, mais suffisamment mature pour revendiquer sa propre identité. Cette identité s'exprime au travers de touches électroniques fort à propos (' Walking through the wonderland' qui parvient à faire cohabiter l'esprit de Front 242 et des Sisters) ainsi que de quelques flirts du côté d'un métal indus parfaitement exécuté (l'excellent 'Fifty-two ways' avec guitares surplombées, vocaux déformés, le non moins bon 'Sellout' avec sa batterie rapide et ses effets de double kick). C'est sombre, puissant, torturé à souhait. D'autres morceaux sont plus mélancoliques dans leurs climats, ainsi les réussis 'Hear your words', 'Wait for the ghost', 'Son of heaven'...Pire, quand on entend les choeurs féminins de 'Sudden hours', on se dit que les 69 Eyes n'ont décidément rien inventé, à ceci près que Malaise a du talent, est un groupe au clair avec ses buts, ce qui au niveau dela sincérité se ressent aussitôt. Bref, 'Fifty-two ways' est un album de goth résolument contemporain, bien ancré dans ses racines mais également ouvert vers l'avenir. Nul patchowrk bordélique, tout ici est cohérent, un beau premier essai !

Note : 5/6

Page 83/158 LUCIFER LUSCIOUS VIOLENOUE : Do you remember the rosegarden of haunted realm ?

Chronique réalisée par Twilight

L'ex-Gille's love et Fiction est un cas à part dans le paysage rock japonais. Bien que véritable icône auprès d'un certain public, Lucifer Luscious Violenoue n'a rien à voir avec le visual kei. On pourrait la rapprocher davantage d'une new wave occidentale (serait-ce dû à son métissage ?) parfumée de goth. Pourtant là-aussi, son étrange pop sulfureuse reste bien éloignées de formations véritablement gothiques comme Rouage, Gothic Logic ou Art Marju Duchain. Malgré son patronyme diabolique, la musique de Lucifer, sur cet opus du moins, reste assez tranquille, plus proche d'une pop mélancolique (qui peut évoquer de lointains échos des Cure période 'Wild mood swings' en plus gris et dépouillé) qui sert à la demoiselle à raconter ses histoires où roses, sang, amour, tristesse se côtoient entre nostalgie et obscurité. Pour celui qui s'attendrait à trouver ici guitares saturées, batterie roulante et basse plombée, la décéption sera de taille. Claviers mélancoliques, beats tranquilles, guitares cristallines l'accueilleront...Pourtant, Lucifer n'a jamais caché sa fascination pour l'Europe de l'entre-deux guerres, Marlène Dietrich, d'où des influences cabaret marquées sur le beau 'Trash'; mais la pièce d'oeuvre reste le splendide 'The past lives.2000' qui débute par une reprise (en Allemand je vous prie !) de 'Lili Marlène' puis enchaîne sur le titre le plus triste de l'album où battements martiaux, guitares nappées d'échos tissent un fil historique baigné de nostalgie. Certes, le chant en japonais peut surprendre, on aime ou non. Personnellement, il m'a fallu un certain temps pour entrer dans les compositions de ce disque mais au final, la pop emplie de spleen de Lucifer dévoile un charme envoûtant, apaisant, mélancolique qui sied à merveille aux atmosphères nocturnes.

Note : 4/6

Page 84/158 CERTAMEN (Adam Bownik) : Earth

Chronique réalisée par Phaedream

Des fois il y a de ces doux plaisirs dans la vie. Comme tomber, sans s’y attendre, sur un truc énorme. Un réel joyau synthétique. Dans cette galaxie sans fond qu’est l’univers de la MÉ, il arrive encore que nos oreilles se frottent à un petit chef d’œuvre totalement inattendu. Earth du Polonais Adam Certamen Bownik est ce genre de découverte. Pas que Certamen soit un nouveau venu, loin de là. Depuis 97, la technologie aidant, il a une quarantaine de cd à son actif. Son style varie entre l’ambiant, le techno et la musique électronique progressive, la New Berlin School. Avec Earth, il frappe en plein dans le mille. Un titre étonnant aux fortes essences de la Berlin School. Un autre bijou du catalogue SynGate, un catalogue qui prend de plus en plus, et avec raisons, de place dans le monde parfois froid et solitaire de la MÉ. Evolving Earth part le bal avec des synthés suaves aux airs désorganisés. Cette sonorité synthétique, qui semble personnelle à Certamen, nous suivra tout au long de l’opus. Suspendues, les notes prennent le train d’un rythme mélodieux qui marche avec hésitation. L’harmonie est sublime avec les percussions vaporeuses qui planent sur un synthétiseur sinueux et une grosse ligne basse qui voltige et dorlote l’air de ses grosses notes pales. Les séquences s’entremêlent et forment une douce mélodie qui évolue parmi des rythmes changeant. Les longs solos de synthé sont accompagnés de percussions ingénieuses et d’une ligne séquentielle qui tient le fort dans un mouvement en constante ébullition. Les harmonies sont sublimes et s’adaptent aux changements d’orientations musicales à la fois subtiles et parfaitement lisibles. Un titre très fort. Un gros coup d’intelligence. Un savoir-faire étonnant. The Night Comes débute sur une longue tirade synthétique. Un cœur solitaire dans un désert de glace. La complainte fait place à des percussions synthétiques qui prennent la mesure séquentielle. Le beat devient caribéen et trempe dans une atmosphère fuyante où des voix se mêlent aux longues effusions synthétiques. Cet étrange amalgame s’atténue pour embrasser un mouvement plus atmosphérique où voix robotiques traînent dans un corridor séquentiel qui cherche un rythme au milieu de percussions épars. Un titre étrange qui demande plus qu’une écoute. Atmosphere est la pièce maîtresse de Earth. Si Evolving Earth vous a plu, Atmosphere vous plaira car elle semble en être sa suite nécessaire. Sur une séquence nerveuse, le synthé domine de ses plus beaux atouts. Le rythme est sec et animé. Il voltige sur un synthé dominant et dominé. À la fois maître et esclave, il soumet ses lignes nerveuses qui dansent, s’éloignent et reviennent. Le tout dans une harmonie aussi diversifiée que complexe. Si les premières minutes semblent concordantes, le titre s’éloigne de sa sobriété et, sans jamais épouser un traitement minimaliste, Atmosphère dévie de ses cours et emprunte des voies qui épousent des rythmes différents sur d’étonnants coups de percussions, qui ne sont pas sans rappeler celles de TD dans The Keep, et de surprenantes tangentes musicales. Si l’axe directionnel de Evolving Earth vous a séduit, celui d’Atmosphere va vous faire plier les genoux. Incroyable! Un gros 25 minutes d’inattendu sur un fond cosmos polyrythmique aux harmonies séquentielles multiples. Ce n’est pas banal. C’est inespéré. Car ses longues pièces occultent trop souvent des moments ambiants qui meublent les ions des cd. Histoire de remplir le temps. Pas sur Atmosphere. C’est bourré à l’os. Plein comme dirait ma tante Ardoise. S’il vous plait, payez vous une traite et écouter à haut volume. Du décapant à peinture. Les lattes de vosplanchers ne résisteront pas. Earth de Certamen est une pure merveille. Un titre qui est passé sous silence et qui aurait dû faire autant de tapage que la musique peut en faire. Il n’y a pas une minute d’hypnose musicale. Ça bouillonne d’intensité,

Page 85/158 d’ingéniosité et de délire sonore délectable. Si vous avez un cd à acheter prochainement; Earth de Certamen vaut amplement la dépense. Un incontournable. La dernière fois que j’ai eu un coup de cœur semblable fut avec le délicieux Sebastian im Traum de Frank Specht. Ce qui n’est pas peu dire.

Note : 5/6

Page 86/158 HEMISPHERE : Destination infinity

Chronique réalisée par Phaedream

Hemisphere c’est Ralf Knappe-Hei158ockel & Thorsten Reinhardt, deux copains Allemands qui affectionnent le côté sombre et ambiant de la MÉ. Lors du mixage de leur dernier opus, Rambling Voyage en 2005, Ralph K. Hei158ockel est décédé à seulement 44 ans. Groove remet sur le marché la première œuvre d’Hemisphere qui, à cette période, n’était que le groupe d’une seule personne, le regretté Ralph K. Hei158ockel. Une œuvre remasterisé à laquelle on a ajouté un titre (Stars) boni en prime. Ceux qui aiment le côté sombre et expérimental seront ravis de cette initiative. Night Crossing est un bon titre plein d’énergie. Le genre de titre pour ouvrir un cd avec panache. Le rythme est nerveux et soutenu par un bon jeu de percussions et une bonne ligne de basse. Envoûtants, les synthés sont enveloppants et denses. Ils carburent l’harmonie sur un beat qui progresse aux essences de rock. Une bonne pièce qui étend son aura atmosphérique à Deep Cut, un titre ambiant où fuse de faibles cris synthétiques dans un univers sombre et austère. On dirait qu’Inner Life sort tout droit des entrailles de Night Crossing, tant le rythme et l’ambiance sont sombrement similaires. Un bon titre lourd avec un bon jeu de percussions et un univers totalement enveloppant aux épaisses étreintes synthétiques. Un titre qui nous ferait valser dans les sphères cosmiques. Avec Turning Point, nous entrons dans l’univers nébuleusement sombre d’Hemisphere. Les atmosphères sont aux couleurs du néant. C’est sombre et envoûtant. On dirait une berceuse pour chérubins diaboliques. Statiques, les notes vrillent sur des couches synthétiques mélodieuses. Une union de deux mondes parallèles. J’aime bien. Exciting Impression poursuit sur les lignes hypno-sombre des ambiances paranormales. Imaginons Flashpoint de TD, mais avec quelques quarts de tours rotatifs en moins. Sombre et attirant. Moments of Darkness est totalement atmosphériques sous une nappe synthétique lourde. Il faut attendre Spirit of Age avant d’avoir un beat sous les pieds. Le rythme est entraînant avec ses percussions à saveur techno. C’est sobre et ça bouge. La pièce titre, Destination Infinity, est un autre titre densément nébuleux. Les ondes sont sombres et planantes. Un long titre atmosphérique qui a subit les influences tribales de Steve Roach. Les petits tintements qui poussent les premières notes de Tales of the Backside sont rafraîchissants dans cette univers sombre. Le rythme est léger et traîne ses notes sur un fond minimaliste inquiétant à saveur xylophoniste. Un bref rayon avant que la nébulosité nous regagne avec Final Memories et Stars, la pièce en prime. Avec Destination Infinity d’ Hemisphere, les amateurs d’ambiants aux sonorités ténébreuses seront ravis. Si le côté obscur et tribal vous attire, eh bien, c’est pour vous. C’est un opus sombre et ambiant, presque planant par moments, qui a une richesse sonore très développé. Les nappes synthétiques sont denses et très attirantes, voire harmonieuse, dans cet étrange univers obscur. Phénomène que j’attribue au savoir faire de Ron Boots, un maître dans le repiquage et la réalisation d’œuvres synthétiques.

Note : 4/6

Page 87/158 ARCKANUM : Trulen

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

1994: sortie de la première demo tape autoproduite d'Arckanum, groupe suédois originaire de Mora. 2006: douze ans plus tard, cette demo tape est rééditée en cd par Carnal Records, la boucle est bouclée. Il s'agit au niveau de la production du matériel le plus brut et cru d'Arckanum, le son a été remastérisé, on a donc un peu plus de puissance que sur la version originale en cassette. Ceci dit, on distingue quand même sans problème les riffs et "Trulen" est une bonne première demo, à posséder pour les fans d'Arckanum bien entendu mais aussi pour les fans de black metal tout court. La demo alterne constamment entre interludes atmosphériques courts de moins d'une minute et morceaux typiquement black metal. La majorité des titres apparaitront sur le premier album du groupe, "Fran marder" sorti en 1995, avec ici une production rude et aggressive, le son de guitare est plus distordu que sur album, il manque de profondeur mais ça reste très correct pour une demo enregistrée à l'aide d'un quatre-pistes. Les vocaux sont très nettement en avant, toujours bien haineux et authentiques. Hormis la production différente, les titres tirés de "Fran marder" ne présentent pas de changements majeurs, sauf "Baerghet" qui sera accéléré sur l'album et agrémenté de chants féminins. En tout cas, comme sur "Fran marder", cette version différente est excellente, vraiment un des titres cultes d'Arckanum. La réédition cd comprend donc les quinze titres de la démo originellement parue en 1994, avec trois bonus enregistrés avant celle-ci, dont un "Gava fran trulen" avec quelques touches différentes ici et là, au niveau des guitares et surtout des vocaux qui évoluent plus dans le grave que pour le futur Arckanum. Cette réédition cd , qui comprend un dessin annoté en français sur le derrière du disque, arrive à point nommé pour rappeler que "Trulen" est véritablement une demo indispensable du black metal scandinave des années 90 et nous offre, en ce nouveau millénaire, une plongée vivifiante dans le passé de la création de Shamaatae.

Note : 4/6

Page 88/158 ARCKANUM : The 11 year anniversary album

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

Comme son nom l'indique, ce disque est paru pour commémorer les onze années d'existence d'Arckanum, création de Shamataae née en 1993. Il ne s'agit en aucun cas d'un best-of des meilleurs titres du groupe mais une compilation présentant des titres rares ou inédits. Les deux premiers titres sont tirés du tout premier enregistrement d'Arckanum, une belle intro et un second morceau extrêmement raw, avec des vocaux rudes par Sataros et une musique qui semble plus death metal que black (rappelons que Shamaatae jouait précédemment dans Disenterment, groupe de death metal suédois). Deux titres qui valent donc plus pour le côté historique que par leur qualité intrinsèque, c'est surtout vrai pour le morceau électrique car l'intro "Ty mörkeret" est bonne. Les trois titres suivants sont les premières versions de trois morceaux qui apparaitront sur la demo "Trulen", ici encore la production est encore plus raw que sur cette première demo, mais on reconnait déjà la patte Arckanum, d'un autre côté, on comprend pourquoi Shamaatae a préféré réenregistrer ces morceaux car le rendu sonore est vraiment dégueulasse, ce qui ne devrait pas trop gêner les oreilles averties. "Et sorghetog" est la version originelle du morceau du même nom qui apparait sur le second album du groupe "Kostogher", une version qui n'a pas été conservée car Shamaatae n'était pas satisfait des vocaux enregistrés pour celle-ci. "Traeat" est un morceau qui aurait dû apparaître sur le ep accompagnant "Fran Marder", il n'est jamais sorti, le son est également ultra cru, non produit ou mixé, cependant c'est un bon titre d'Arckanum, complètement dans la lignée du premier album. La huitième piste est un morceau tiré de la session d'enregistrement du ep de 2001 "Boka vm kaos", il n'a pas été retenu mais c'est une très bonne idée de le faire paraître maintenant, vriament un très bon titre. La version lp de ce disque s'arrête là, mais la version cd contient trois titres en bonus (qui ne sont pas indiqués dans le livret), idée judicieuse car ils sont aujourd'hui introuvables. La piste 9 est le morceau qui figure sur le split ep avec Contamino et les deux derniers titres sont tirés du ep "Boka vm kaos", autant vous dire que ces deux pièces se vendent pour cher sur internet, vous n'aurez donc pas à vous les procurer à prix d'or si vous achetez ce disque. Il s'agit d'une excellente inititative donc car ces trois titres sont excellents et malheureusment trop rares en vynil, dans la lignée de ce qui apparaitra sur le mlp "Kaos svarta mar", notamment avec "Bafomet", autre titre culte d'Arckanum. Cerise sur le gâteau, cette version cd comprend également la video enregistrée dans la forêt de Mora pour le titre "Gava fran trulen", une video petit budget où l'on voit Shamaatae dans les bois grimmé en troll et caché dans sa cape, déambulant avec son sceptre. Bien qu'un nouvel album se fait attendre depuis 6 ans, Arckanum continue dans sa tradition de sortir des disques qui ont un sens présentant du matériel de qualité, agrémenté ici de tout un tas de photos d'Arckanum et de notes explicatives sur chaque morceau. Un album retrospective avec des titres inédits et rares que tout fan d'Arckanum et de très bon black metal se doit d'avoir dans sa collection. Hailz

Arckanum! Hailz Shamaatae!

Note : 4/6

Page 89/158 LUCIFER LUSCIOUS VIOLENOUE : Yameru bara arui wa iyasami kizuguchi

Chronique réalisée par Twilight

Ce second album de Lucifer Luscious Violenoue n'est pas si facile d'accès, non pas qu'il soit si noir et expérimental mais plutôt qu'il suit des schémas de composition et une logique qui ne correspondent pas toujours au mode occidental dans ce genre de musique. J'en veux pour preuve, le morceau 'Sekai ichi zankchuna boku no megama' où Lucifer monologue sur plus de treize minutes accompagnée uniquement par un beat pesant et étouffé et quelques bruits glauques en arrière-fond. Des atmosphères bizarres, ce disque en regorge, à commencer par une reprise sulfureuse et surprenante du 'Passion of lovers' de Bauhaus: soupirs suggestifs, collage de sonorités étranges, un beat roulant sans variation, un chant comme lointain nappé d'échos, ne montrant que peu d'émotions...un feeling assez particulier s'installe. On le retrouve sur la première chanson qui reprend cette technique de voix flottante, accompagnée cette fois de nappes mélancoliques. 'Nightmare's pair roses' est similaire: orchestrations ultra dépouillées sour forme de quelques accords malsains et du chant brumeux pris dans son halo d'écho. De la tristesse on en trouve également sur 'Yoru no yousawa' qui se présente comme une sorte de marche funèbre avec descente d'orgue et piano. Voilà donc un disque sombre, très atmosphérique et épuré dans ses lignes. Peu de percussions, quelques nappes et bruits bizarres, la voix, souvent récitative, nappée de révérberation, peu de variations... Personnellement, j'aime ce cd justement à cause de ces aspects mais il est évident que l'auditeur aura à s'y immerger totalement pour en tirer le meilleur, sous peine de s'y ennuyer. Une sacrée petite bonne femme cette Lucifer...4,5/6

Note : 4/6

Page 90/158 ATARAXIA : Orlando

Chronique réalisée par Twilight

Tiré de la collection 'Miniature' éditée par Prikosnovénie, ce mini est entièrement inspiré de l'ouvrage 'Orlando' de Virginia Woolf. Ataraxia y dévoile surtout son aspect planant et mélancolique pour guitare classique, nappes de clavier et chant grave comme sur 'Bonthrop', 'Orlando(...a male)' ou 'Shelmerdine', mais aussi plus baroque comme sur l'excellent 'Orlando(...a female)' avec ses orchestrations plus symphoniques et son chant haut perché. Le dernier titre échappe encore à ces classifications par ses lignes néoclassiques: bruit de pluie, phrases scandées de manière répétitive avec effets de choeurs et de canon en arrière-fond. Pas de réelle surprise pour qui connaît Ataraxia mais une constance dans la qualité et une confirmation (si besoin était) de leur talent.

Note : 4/6

Page 91/158 BLOODOLINE : Storm and brilliance

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Bloodoline est un petit nouveau sur la scène black espagnole, et déboule donc avec ce "Storm and brilliance" en support d'un premier split avec B.A.N. A vrai dire, je n'avais jamais entendu parler du groupe, si ce n'est par l'annonce de ce split, et je m'attendais donc logiquement à quelque chose d'assez barré et sombre. Que nenni ! Si l'on met de côté ces interludes atmosphériques un peu kitsch, Bloodoline (à ne pas confondre avec Bloodline le groupe de et des diabolicum) donne dans le gros black ultra brutal et speed aux ambiances bien démoniaques, voire dépressives par moments. Grose surprise à nouveau, que se passe-t-il en ce moment, c'est du très gros niveau qu'on a là. Grosso modo, Bloodoline part d'une base black suèdois traditionnelle, et pose des riffs plus dépressifs un peu comme le pratique Shining, emmené par un chant à la limite de l'hystérie. Si à première écoute, le groupe ne se démarque pas apr son originalité, les écoutes laissent paraître un album qui possède des idées bien personnelles. En témoigne ce "Unity to oneness" qui alterne mega blasts limite grind posés sur des riffs dissonants, avec des breaks cassés genre "le cirque de l'horreur" (non j'ai pas trouvé mieux). Le résultat est en tout cas saisissant, surtout quand le sieur hurle à mourrir sur un riff très bozo le clown meets evil dead. A la fois "sick", destructeur et inspiré, Bloodoline propose ici un album varié mais constant dans son ambiance sombre, voire malade par moment. On regrettra ce son un peu plat, demandant de monter le volume de la chaîne, tout comme ces interludes au son un peu cheap (voire carrément décalés, genre "133 before death" niaisement symphonique), mais globalement cette production rude, je dirai même "raiche" sied bien à la musique proposée. On pense parfois à un vieux Immortal, d'autres à un Setherial période "Lords of the nightrealm", à Shining evidemment, plus rarement à des formations barrées, Bloodoline demeurant tout de même dans des schémas assez classiques. A noter tout de même ces riffs toujours très inspirés, ce batteur qui sait ce que le mot "blast" veut dire (pas un truc tout propre genre nick barker), et surtout ce chanteur qui gargouille à en mourrir, à la limite de la cassure. je ne mettrai que 4 cependant car il est net que le groupe peut vraiment péter la baraque, et les idées disséminés ici ne demandent qu'à réellement être portées au bout de leurs concept (il y a même des choeurs !). Intense, sombre et hystérique... A suivre de près.

Note : 4/6

Page 92/158 ABANDONED : Thrash notes

Chronique réalisée par pokemonslaughter

C'ets parti pour une fournée de promos ! On commence avec Abandoned, bien évidemment "la révélation thrash de l'année 2006" et destiné à "tout exploser sur son passage". Bon, je vais la faire différemment : Abandoned c'ets du thrash type bay area, du genre "j'ai rien inventé, j'ai une grosse prod" et... "j'ai de bonnes compos !" Grosse surprise en vérité ce Abandoned, ces allemands se sont arrêtés dans les années 80 avec les Exodus, Testament, voire les premiers Metallica et reprennent tout simplment une recette qui a déjà fait ses preuves. Du riffing simple et direct tout en power chord, une véritable énergie qui se dégage, une production moderne qui décuple la puissance, des compos bien foutues et dynamiques qui tapent là où ça fait mal. Ya pas à dire, Abandoned a bien retenu les leçons du passé. On se retrouve avec 11 compos relativement courtes aux structures simples et directes, alternant entre mid tempos type "Seek and destriy" et d'autres gros brûlots bien speeds renvoyant de suite à Testament ou Dark Angel (le côté ultra énervé en moins). Bref, du thrash à l'ancienne bien fait, qui tire son épingle du jeu par son absence de moments faible et le coup de pied au cul qu'il fout à son écoute. Pour le reste, c'est un peu du déjà entendu, mais dans ce style, fallait pas s'attendre à quelque chose de grandiose vu que tout a déjà été dit. Sympathique donc pour se foutre la patate le matin.

Note : 4/6

Page 93/158 INFLICTION : The faint smell of suicide

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Proggy a quelque part apporté une nouvelle conception de chroniquer avec la eisheilig... Avec Infliction, je pourrai faire de même en disant qu'ils ne sont que le Casketgarden du pauvre, qui n'était lui même un At The Gates (dernière époque) du pauvre (même si casketgarden gardait une certaine classe)... Donc infliction c'est un bon condensé de tout ce qui fait la misère actuelle. Un truc vaguement moderne, un type qui gueule façon metalcore avec petite pointe de Tomas Lindberg, des gros solos, un riffing pompé à ATG, des passages en chant clair, des touches de claviers made in soilwork, le tout avec un gros son bien évidemment. Sauf que Infliction, ils sont pas inspirés, leur "gros son" s'essoufle passés deux titres et que le chanteur est aussi puissant que la voiture de yog'. comme d'hab', seul l'aspect technique peut avoir valeur d'argumentation. Pour le reste, bah c'est de la bouse qui pompe et repompe. Casketgarden passait encore par cette puissance et son inspiration, mais Infliction se vautre tout simplement lamentablement dans un écueil de clichés milles fois entendus, même pas joué avec conviction. Bref, ce disque c'est comme mettre du coca dans du whisky : honteux.

Note : 1/6

Page 94/158 COALITION : Tortured by eternal dream

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Et hop un de plus. Après Infliction, Coalition, ils vont nous faire tous les mots du genre. Soyons bref et concis, cette chronique me fait chier, vous aussi, alors allons droit au but : coalition c'est du death metal, plutot typé old school, alternant classiquement passages rapides et passage plus thrashy mid tempo sans grandes convictions. quelques influs suèdoise de ci de là, d'autres plus Death (le groupe), une approche très traditionnelle du genre, même si on retrouvera des breaks qui m'auront fait penser à November's Doom par moment. Le truc c'est qu'on se fait royalement chier à l'écoute de ce skeud,la prod' bien trop propre (vous savez cette double qui fait clikclickclikclik), les riffs ultra clichés (bah ouais même quand ils se veulent dark les gars ils nous sortent un truc dix milles fois entendus), les structures sans surprises, et ce chant sans la moindre once de puissance... Bref, ça ne procure rien si ce n'est de l'ennui voire de la frustration en percutant qu'on pourrait écouter bien mieux au même moment. Vous avez capté, c'est complètement inutile et sans saveur. Allez hop je coupe.

Note : 2/6

Page 95/158 KRAGENS : Seeds of pain

Chronique réalisée par pokemonslaughter

outch le calvaire. Il y a des disques comme ça, on les écoute mais on ne sait pas pourquoi, on se met à pioncer à chaque fois. Kragens, formation française qui commence désormais à dater (j'ai chroniqué leur démo y a plusieurs années), sort donc ce "Seeds of pain" qui présente tous les symptômes du "grosse prod" petite b***". Ok c'est un peu vache et gratuit je le reconnais, mais derrière ce gros son et cette grosse technique, le groupe ne convainc vraiment pas. Certes le premier morceau passe pas mal, relativement inspiré avec son refrain qui marque. Mais dès le second, on comprend, Kragens va s'enfoncer dans son heavy/thrash ni assez old school pour séduire les vrais amateurs de heavy, ni assez moderne pour appater les amateurs de gros riffs. Alors oui, tout est bien fait, c'est impeccable, les compos s'enchaînent bien, on a même droit à une petite balalde de lover pas mal, expliquant ma note tout juste moyenne, mais en dehors de cela je pense qu'il faudra au groupe progresser en terme de puissance ou de vélocité pour arriver à son but. J'entends bien, le groupe a trop le cul entre deux chaises. Première erreur à mon sens, ce chanteur qui excelle dans les vocaux heavy (limite à la Overkill par moment), mais qui se montre super moyen dans les chants extrêmes ou typés "power metal" (machine head, pissing razors). Autre défaut, l'absence d'énergie et l'impression que tout est joué sans conviction. Dans ce style la "mollesse" ne pardonne pas, la scène étant saturé dans ce style, il faut vraiment se montrer au niveau pour intéresser l'auditeur. Ici, les riffs sont sympas au mieux, déjà entendus milles fois au pire.Idem pour les solos et les refrains dont a l'impression qu'ils sont juste là pour être là, sans folies, juste bien interprêté, point... Après toutes ces années, on a l'impression que le groupe se cherche encore, les parties de différents styles s'enchaînent laborieusement (parfois power, d'autres heavy, d'autres carrément "göteborg scene") et on ne retient finalement pas grand chose. Chronique dure, mais que voulez-vous, si un disque de ce niveau suffisait il y a dix ans, il faut désormais aller plus loin pour espérer accrocher l'auditeur. Constat bien malheureux pour Kragens (et pour moi), mais tragiquement vrai...

Note : 3/6

Page 96/158 REVENANCE : Omen of tragedy

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Après Revenant, Revenance, je parie sur la création d'un Revenationage d'ici peu. Fidèle à la tradition qui veut que sur 10 promos seul deux soient intéressants, "Omen of tragedy" se pose dans sa case "symp sans plus, et pompé). Donc plutôt que de m'emmerder à faire des phrases pour parler du skeud, je vais plutôt vous end onner les mots clés directement, ca fera gagner du temps à tout le monde (et puis en même temps hein les Revenance, ils se sont pas non plus cassés le cul niveau originalité alors hein). C'est parti : Dying Fetus, Internal Bleeding, blast, blast, blast, ralentissement, ralentissement, riffs saccadés / riffs ultra speed, gruuhh gruuhh (lavabo qui se débouche), mossh parts réussis, adepte de la non transition "lent/blast", maîtrise du genre, pompé sur ses influences, malsain quand il veut, ultra répétitif, jusqu'au boutiste, d'excellentes idées, son bien lourd, accordage 36ème dessous... Du bon, du mauvais, plaira aux amateurs du style sans transcender les autres.

Note : 3/6

Page 97/158 DECAPITATED : Organic hallucinosis

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Decapitated je m'étais arrêté à leur premier (Vous lisez actuellement la chronique de Decapitated "Organic hallucinosis") album que je n'avais guère apprécié, officiant dans un style trop "ultra brutalo-technique" pour moi à l'époque. Aussi lorsque je reçus ce promo de "Organic hallucinosis", c'est d'une oreille prête à se recevoir un déluge de brutal death-eries que je (Vous lisez actuellement la chronique de Decapitated "Organic hallucinosis") mis avec une non-chalance certaine le cd dans la platine. Quelle surprise ! Voilà un groupe qui est en accord avec son temps ! Car bien que le premier morceau démarre d'emblée sur un mega blast, on est surpris par l'aspect hypnotique qui nous est proposé ici. Decapitated a bouffé du (je manque de référence dans ce style, désolé), et (Vous lisez actuellement la chronique de Decapitated "Organic hallucinosis") quitte les rivages typiquement brutal death pour s'orienter vers un metal extrême moderne, ultra violent et sombre. Je pense ainsi beaucoup au "fear emptiness despair" de Napalm Death pour l'ambiance sombre dégagée avec ses leads fantômes et ses rythmiques cassées. Chose rare (Vous lisez actuellement la chronique de Decapitated "Organic hallucinosis") pour un disque du genre, des images de cités dévastées apparaissent, on se prend à tripper sur ces riffs limites hypnotiques (grosse alternance entre approche Meshuggah-esque et harmonies dissonantes). Le batteur, véritable maître de son kit, semble jouer dans son coin, évitant constamment le 4/4 (sauf en blast évidemment) et sait se montrer bien inspiré pour balancer des mosh parts (eh oui !) intéressantes (Vous lisez actuellement la chronique de Decapitated "Organic hallucinosis") par moments. Bref, grosse surprise que cet album, bien plus intelligent et vicieux qu'on ne peut l'imaginer, parfois un peu répétitif et abrutissant certes, mais quelque part le genre veut ça. Quoiqu'il (Vous lisez actuellement la chronique de Decapitated "Organic hallucinosis") en soit une telle maîtrise force le respect, et notamment cette évolution hors du schema traditionnel du brootal dess, on espèrera juste que l'ensemble des influences (genre meshuggah) sera mieux digéré par la suite (car un peu trop présente ici, même au niveau du chant) pour avoir (Vous lisez actuellement la chronique de Decapitated "Organic hallucinosis") une vraie bombe moderne, violente et décadente.

Note : 4/6

Page 98/158 SLEEPING WITH KNIVES : S/t

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Il y a des groupes qui se forment comme ça, on se demande sil ne brûlent pas un peu les étapes... Je pense à Thade sur sa première démo ou Netra. Sleeping with knives, c'est le même problème, des bonnes idées il y en a c'est sûr, mais avec une "production" (le terme est pas vraiment adéquat) pareille comment voulez vous jugez de la qualité de la chose ? Je m'explique : Déjà le groupe cite skepticism en grosse influence. Chouette que je me dis ! Que nenni, on a ici une sorte de doom/dark "fait à l'ordi" assez loin en terme d'ambiance de ses illustres influences. Deuxième chose : le son est complètement inadapté. totalement fait à l'ordi, on a l'impression d'entendre une maquette de démo, le genre de trucs pour poser ses idées de riffs à la maison quoi. Du coup, et hoplà la Bar pire que chez guitar pro, hoplà la guitare "electrique" qui m'a vraiment pas l'air naturelle (à vrai dire, je suis quasi sûr que les parties electriques sont jouées au clavier... mensonge et blasphème !), et hoplà le chant carrément pourri, sorte de souffle pseudo death qui n'inspire ni malaise, ni atmosphère sombre... En fait, ce qui gêne principalement, c'est l'absence totale "d'humanité". Mis de côté la guitare acoustique, tout semble si electronique, si propre que toute posisbilité d'ambiance est irrémédiablement balayée. Dommage, car il y a de l'idée. Les mélodies sont très simples, sous forme d'arpèges acoustiques, tout comme les structures simples et sans surprises... Tout cela fleure bon l'amateurisme dans le mauvais sens du terme (à moins que ce côté ultra cheap, limite electro des 8à's soit voulu mais j'en doute). Pourtant je le répète, il y a de bonnes idées mélodiques, mais complètement noyées par cette prod' pourrie. Niveau textes, pas la peine de d'étaler, un extrait suffira : "Elle rêve de la Mort, elle rêve de corbeaux, ces sombres oiseaux, qui dévorent les corps"... Son totalement inadapté, compos sans surprises, patterns mélodiques beaucoup trop répétitifs (c'est sympa les arpèges à 3 cordes mais tout le temps ca soule, toujours les mêmes harmonies), ambiance inexistante (allez on dira que "Sun" m'a plu dans le fond)... Et c'est un peu ça le fond est pas mal du tout, mais la forme... Allez on reprend tout ça, on produit ça correctement, histoire de présenter un produit pas foutage de gueule et là effectivement on pourra peut-être profiter de sleeping with knives correctement... Petit 2 (gasp)

Note : 2/6

Page 99/158 ROOM WITH A VIEW : Collecting shells at lighthouse hill

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Pff eh oh y en marre des disques pourris ! Ras le bol ! Maintenant si même les groupes qui assuraient avant deviennent tout pourris, je vais me remettre au gind, au moins même quand c'est pourri c'ets génial. Non parce que RWAV c'était un petit peu mon coup de coeur, ma petite faiblesse, le petit groupe rempli de nostalgie qui parvenait à me faire voyager dans le temps avec une facilité déconcertante. Bon bah tout ça c'est fini. Hoplà on se met à mettre de sbaggys, à prendre the coupe emo guy tough, et naturellement on fout des plans saccadés partout (mais alors vraiment), des grosses grattes, et des compos qui partent un peu dans ous les sens. Et voilà le travail ! RWAV a tué son aura. En gros, du groupe, on ne conserve que les arpèges clairs (toujours très inspiré ceci dit) et le chant de francesco Grasso qui maîtrise enfin son organe (la voix, pas l'autre). Pour le reste, et bien le "single" par de lui-même : RWAV a changé de style. Plus violent tout en souhaitant conserver sa patte mélodique, le groupe se rate un peu en oubliant de proposer des moments réellements intéressants. Ici tout coule sans difficultés, certains passages ou autres rythmiques sont bien sentis, tout est enfin bien en place, mais il manque complètement ce feeling qui transcendait le précédent album. Pas de point d'orgue, pas d'arrangements qui tuent. Non juste cette gratte rythmique qui couvre tout à coup de gros accords saccadés et un Fransesco qui fait ce qu'il peut pour donenr un petit côté attachant à la chose. Ouais, bah à vrai dire, j'ai parfois pensé à No Use For A Name dans certains refrains... Ahem, c'est pas vraiment un compliment. Bref, ceux qui connaissent le premier risquent d'être sacrément déçu par cette agresisvité nouvelle et cette linéarité relativement contradictoire à la variété des rythmiques. Mais pourtant il faut se rendre à l'évidence : on ne retient pas grand chose de ce disque, si ce n'est que les morecaux manquent de personnalité et que le groupe aurait pu faire beaucoup mieux. Le groupe a voulu suivre la lignée ouverte par Katatonia avec son "Viva emptiness", mais même si RWAV déborde de talent, le résultat est encore bien loin de ce qu'ils sont en mesure de proposer. Déçu, mais pas écoeuré. vous pouvez cependant lui donner sa chance... Mais en entendant "First year departure", on se demande si ce n'est pas plus par pitié...

Note : 3/6

Page 100/158 HAPPY MONDAYS : Pills'n'thrills and bellyaches

Chronique réalisée par dariev stands

Avec Primal Scream et les Stone Roses, les Happy Mondays sont sans doute le groupe qui incarne le mieux la fusion improbable du rock et de la house qui s’est opérée à Manchester (qu’on surnommait « Madchester » à cette époque reculée) au début des années 90. Portés par l’effervescence de l’Acid House et sans doute un peu aussi de l’ecstasy, ces groupes se sont simplement laissés aller à la musique la plus naturelle qui soit pour des types ayant grandi avec le punk emblématique de leur ville, se retrouvant soudain pris dans le tourbillon de l'Acid. Une tornade venue de Detroit et de Chicago qui à l’époque contamine notamment le club-phare de la ville, l’Hacienda. Signés sur le label Factory (Joy Division, New Order…) qui pourtant a raté le coche de la house music, les Happy Mondays traînent à la Hacienda et s’entichent rapidement de la culture rave, omniprésente en Angleterre… N’étant qu’une simple formation basse-guitare-batterie-chant (si on excepte quand même un type appelé Bez dont la seule fonction était de danser en levant les bras), les Mondays avaient besoin d’un producteur pour intégrer la House si clinique à leur chaos échevelé. Ce fut Paul Oakenfold, qui leur a donné sur cet album un son pour le moins inimitable. Dans un entrelacs de guitares psychédéliques, Shaun Ryder alpague d’une voix de dégénéré, tandis que son frère entretient un groove permanent, tissé de basses dub hélas trop discrètes dans cet inextricable boxon. Le tout sans oublier Bez, bien entendu. Le cahier des charges pour ce disque étant pour le moins alléchant (Pilules, frissons et maux de ventre… une chronologie qui a le mérite d’être lucide), on est en droit de s’attendre à quelque chose. Bingo, « Pills’n’thrills… » est le meilleur album des Joyeux Lundis. Bordélique, gouailleur, il n’en est pas moins expérimental car il s’agit bien de musique de club produite par un groupe de rock ! La plupart des chansons sont axées autour d’un riff de guitare psyché, répété de manière hypnotique, sur lequel Ryder va chanter ou geindre (c’est selon) des paroles ineptes du genre « Yipee ya ya yeah, I’v got to crucify somebody today », refrain de la première chanson. « Donovan » est bien comme son nom le laisse présager une boutade en direction du chanteur de folk des 60’s, dont je tairai ici les paroles par respect pour l’intellect des internautes. Autre réminiscence bizarre des années hippies, la géniale reprise de « He’s gonna step on you again » de John Kongos, tube psychédélique de l’époque, qui illustre à merveille l’euphorie et l’abandon distillé par ce groupe, qui peut paraître effrayant pour quiconque s’avise à le prendre au sérieux. Leur label Factory a essayé, ils ont eu des problèmes. Toujours est-il que les titres les plus uptempo comme « God’s Cop », « Holiday » ou « Grandbag’s Funeral » parviennent aisément à leur but : rendre contagieux le groove et la béatitude idiote qui habitait littéralement ces cinq « lads » (qui a dit « stupid & contagious » ?). Curieusement, la batterie n’a rien du métronomique beat de la house. Seuls quelques chœurs black typiques de Dance de l’époque, sur « Bob’s Yer Uncle » et l’halluciné « Loose Fit » viennent rappeler que ce disque a été conçu en ces temps oubliés (la plupart de ceux qui en étaient ne s'en rappellent pas en tout cas). Quand à la guitare, son dépouillement technique et sa distorsion claire rappellent involontairement ce cher Joey Santiago. En fait, vouloir étiqueter un disque sorti de Manchester durant cette période relève du non-sens. Finalement, « Pills’n’thrills and bellyaches » ressemble plus à un disque de rock « indépendant » déjanté comme tant d’autres suivront dans la décennie, tout en étant ce que la house a produit de plus fou à l’époque. Un disque qu’on peut trouver désordonné (c’est même obligatoire) mais qui indéniablement, capte quelque chose. Ah, j’oubliais, le groupe s’est reformé récemment… Shaun Ryder, autrefois ressemblant à un champignon à cause de la coupe « mushroom » que tout le monde arborait à

Page 101/158 Madchester, reste dans le registre Super Mario puisqu’il ressemble aujourd’hui à Kirby ! Ah, les Happy

Mondays… Un groupe qui aura autant faire rire que danser. 5,5/6.

Note : 5/6

Page 102/158 SCHULZE (Klaus) : Irrlicht

Chronique réalisée par Phaedream

Autant le dire en entrée de jeu, ce n’est pas avec Irrlicht que j’ai apprivoiser la musique de Klaus Schulze. Si je me rappelle bien, j’ai trouvé ça carrément ennuyant. De l’anti-musique que je me disais. J’écoutais encore Meddle de Pink Floyd et aussi Led Zeppelin IV, donc vous comprendrez que Irrlicht débarquait d’une autre planète. Plus tard, lorsque que j’ai appris à connaître la musique de Klaus, Irrlicht et Cyborg étaient de ceux qui ne m’attiraient pas. Je me demandais même comment certaines personnes pouvaient aimer cette musique bizarre et flottante, qui me semblait sans âmes, ni profondeur. À l’époque, la presse spécialisée en musique underground et expérimentale criait au génie. Schulze avait la palme et on vantait les mérites de cette œuvre avant-gardiste (certains disaient que Schulze avait 20 ans d’avance sur ses pairs) ‘’qui était une stupéfiante symphonie pour orchestre et machines électroniques qui laisse bouche bée. La beauté da la musique en fait oublier la nouveauté’’. (Hervé Picard/Best 1973) Et je lisais Best, de même qu’Extra et Rock’n’Folk (ici au Québec, nous n’avions aucune autre source pour la musique contemporaine, c’était à peine si l’on parlait de Floyd ou Zep…la Sibérie de la culture quoi!). Alors quand j’ai entendu les premières lignes, je peux vous dire que mes potes et moi, on s’est regardés…..!Près de 35 ans plus tard, Revisited Records sort une nouvelle édition remasterisée, additionnée d’une longue pièce en bonus, pour les fans et collectionneurs de Klaus Schulze. Vu que je n’ai que le vieux 33 tours tout égratigné et que je suis un fan de KS, je me suis laissé tenter. Même si je savais que je pénétrerais un univers sombre et ambiant, car aujourd’hui mes goûts n’ont pas tout à fait changés. La musique flottante n’est toujours pas mon genre. Donc c’est plutôt avec mes oreilles actuelles que je vais vous parler de cette œuvre d’hier qui marquera la musique de demain, et dont les souffles synthétiques nourrissent toujours les œuvres d’aujourd’hui. Satz Ebene est une étrange incantation. Une longue pièce flottante qui traîne son harmonie pathétique sur une grosse orgue qui aurait fait les délires du fantôme. Un titre qui sort tout droit des atmosphères glaciales de Zeit. Un long solo d’orgue planant qui se poursuit avec Rise. Satz Exil Sils Maria est tout aussi planant, mais l’ambiance est moins sombre, moins intriguant que Satz Ebene. C’est une longue kermesse sonore qui change subtilement de course sans pour autant gagner en rythme. Dungeon est la pièce en prime. Elle aurait été composée au début des années 70 et c’est tout à fait vraisemblable car elle chevauche l’esprit synthétique d’Ebene et d’Exil Sils Maria. Non mes oreilles n’ont pas subies l’évolution contemporaine pour les grandes messes synthétiques vaporeuses. Je reste toujours une âme de rythme. J’aime la musique qui bouge sur des rythmes en permutation. Irr;icht n’est pas de ce genre. En contrepartie, l’écoute attentive de ce remasterisé m’a fait découvrir les racines et le génie avant-gardiste que l’on attribuait à Schulze, quoique j’étais fortement d’accord avec cette hypothèse. On y perçoit les idées et les grandes lignes créatives qui allaient servir de tremplins musicaux pour créer ses fabuleux titres qui vont se succéder jusqu’à X. C’est un long voyage planant, une symphonie pour orgue atmosphérique à la grandeur et aux importances des œuvres minimalistes de Steve Reich et Philip Glass.

Note : 4/6

Page 103/158 AMON DÜÜL II : Phallus dei

Chronique réalisée par Progmonster

Nous sommes loin, très loin d'avoir fait le tour des productions estampillées Kraüt Rock, cette appelation qui ne veut rien dire mais qui, à force, a au moins permi aux plus aventureux de partager entre eux leur goût prononcé pour des expériences hors du commun. Oui à Guru Guru, oui à Agitation Free, oui, enfin, bien sûr, à Amon Düül II sur Guts of Darkness ; depuis le temps qu'on en parle... Mais si tout le monde est d'accord là-dessus - ou, du moins, un nombre conséquent d'internautes - difficile est la tâche qui consiste à pouvoir résumer en quelques phrases et en quelques mots choisis les frissons qui nous parcourent l'échine à l'écoute de ces instants de pure énergie, de liberté d'action à peine croyable pour nos oreilles depuis trop longtemps déjà rompues à la codification exclusive des modes d'expressions dominants. La sagesse populaire nous apprend qu'il faut parfois oser décoller l'étiquette aposée sur l'emballage de l'article en promotion pour découvrir sa vraie nature. Aussi dirons nous de ce Kraüt Rock là qu'il est le plus psychédélique à émerger alors, curieux de tout et au discours élastique comme Can, féru d'improvisations, mais avec une touche d'amateurisme revendiquée et assumée qui les rend finalement plus proche dans l'esprit des centaines de groupe garage qui se démènent vaille que vaille avec un équipement minimum. Un son plus chaud, plus rond... Plus crade aussi. Voilà, le mot est lâché : le son ! Tout est affaire de son ; et si les envolées orientales éparpillées tant que faire se peut derrière un nuage de percussions et de gammes attestent d'un intérêt réel pour les progressions typiquement jazz, cet héritage ne devient jamais un facteur prépondérant. Au contraire, sur "Phallus Dei" persiste encore surtout l'écho de "The Piper At The Gates of Dawn", l'esprit iconoclaste de "We're Only In It For The Money" et l'âpreté opiacée du premier Velvet Underground. Une musique planante, tripante, pleine de non-dits et dont peut-être la vraie richesse n'est pas celle qui se laisse entendre de prime abord mais bien celle qu'elle dissimule, sous son épais manteau de fumée.

Note : 5/6

Page 104/158 AMON DÜÜL II : Yeti

Chronique réalisée par Progmonster

La première étape de notre long periple hallucinogène Made in Germany n'était qu'une vulgaire mise en jambe. "Phallus Dei" avait balisé le terrain et planté le décor. Maintenant, les authentiques agapes peuvent vraiment commencer ! Pour leur seconde sortie, "Yeti", Amon Düül II mise sur un imposant double album. Le groupe allemand ne semble s'embarasser d'aucunes questions, se risque et se frotte à tous les genres, sans restriction aucune, avec un succès éclatant. Autre incroyable instantané oublié de son époque, ce disque, de par sa hardiesse, nous délivre sa propre interprétation des faits ; de longues plages incantatoires qui peuvent par endroits dégager la même force que celle déployée jadis par les disciples du Pharaon Sanders ("Soap Shop Rock"), de timides ballades cependant friandes d'abstractions électroniques ("She Came Through The Chimney"), des virées hard rock aux champignons des bois qui feraient ravaler sa chique à n'importe quelle formation britannique (mystifiant "Archangels Thunderbird"), des pièces semi acoustiques dont la candeur parviennent à transformer la face B du troisième Led Zeppelin en du Hugues Aufray réchauffé ("Cerberus"), sans compter bien sûr les jams endiablées, au nombre de trois, qui clôturent le disque de manière monumentale, un peu comme le fera Can avec "Tago Mago" d'ici peu... Un monde bancal où le sol semble se dérober sous nos pieds, un monde qui bouscule notre conception des choses, au point d'y perdre toute notion de solide et de liquide, de haut et de bas... Si ce sont ces pièces qui impressionnent, par la force des choses et vu leur caractère expansif, rehaussées de bravoures guitaristiques dont même le Grateful Dead ne pourrait s'enorgueillir, le spectacle offert par le second Amon Düül II reste total ! "Yeti" est un imposant double album, je l'ai déjà dit. Ainsi donc, fort d'un résultat si concluant, le groupe allemand va rapidement enchaîner avec un second double album studio - chose rare, voire quasi exceptionnelle dans les annales de la musique populaire moderne - que d'aucuns considèrent comme le point culminant de leur carrière ; il s'agit de "Tanz Der

Lemminge", publié juste un an plus tard !

Note : 6/6

Page 105/158 AMON DÜÜL II : Tanz der lemminge

Chronique réalisée par Progmonster

Combien de groupes sont parvenus à publier deux doubles albums studio, l'un à la suite de l'autre, avec seulement un an d'intervalle ? Je n'en connais pas. Ou plutôt, je n'en connais qu'un, et il s'agit de Amon Düül II. "Tanz Der Lemminge" me fait l'impression d'une image miroir. Bien qu'étant le dernier volet d'une trilogie de l'extrême avec laquelle la formation germanique ne renouera jamais, il donne l'impression de reprendre à son compte le discours de "Yeti" mais à rebours, c'est à dire en débutant par les pièces les plus longues (trois plages entre quinze et vingt minutes tout de même), laissant le soin aux titres les plus courts de mettre un terme à ce nouveau périple cinématographicauditif, vous me pardonnerez (ou pas) ce néologisme. Mais à l'image de tous les types de reflets, celui que nous offre "Tanz Der Lemminge" est traître. La restitution de l'image n'est pas fidèle, le groupe allemand semant déjà dans son discours les premières graines d'un changement en profondeur qui va rapidement bousculer leur devenir. En dépit de leurs longueurs, "Syntelman's March of the Roaring Twenties", "Restless Skylight-Transistor-Child" et "Chamsin Soundtrack" sont en réalité des suites, constitiuées d'embryons d'idées mises bout à bout sans lien apparent entre elles. Preuve s'il en est que la sauce ne prend pas toujours même quand on se laisse déborder par le processus créatif... Pour cette raison, il me sera bien difficile de recommander ce disque auprès des néophytes tant son entrée en matière ma paraît ardue (contrairement aux trois derniers titres de proportions plus modestes - et digestes dirons-nous - recelant un nombre hautement plus conséquent de pistes à creuser qu'une seule des trois monstruosités précitées). Les parties strictement improvisées ne se partagent plus la plus grosse part du gateau comme autrefois mais possèdent, il est vrai, une noirceur et un abandon parfaitement maîtrisé (je pense surtout au très planant "The Marilyn Monroe Memorial Church"). En lieu et place, l'esthétique du groupe commence tout doucement à se parer de couleurs inédites (guitares acoustiques entre autres) et, plus encore, s'efface au profit d'un mode d'écriture beaucoup plus convenu qui, plus tôt que tard, finira bien par imposer un cadre à une musique pourtant fondamentalement éprise de liberté.

Note : 4/6

Page 106/158 AMON DÜÜL II : Carnival in Babylon

Chronique réalisée par Progmonster

J'aimerais éviter les lieux communs, mais dans trois cas sur quatre c'est comme ça que ça se passe ; changement de label rime souvent avec changement de perspective. Retrospectivement, "Carnival in Babylon" n'est pourtant pas aussi mauvais qu'on le dit, mais les circonstances n'aident pas. Il était pratiquemment impossible de ne pas décevoir quand, comme Amon Düül II s'est risqué à le faire, on a livré en pâture deux disques aussi monumentaux que "Yeti" et "Tanz Der Lemminge". Se relever d'un pari si extrême est pour le moins casse-gueule, aussi le groupe limite-t-il les dégâts en se reposant sur ses acquis. La mélodie un peu niaise de "C.I.D. in Uruk" confirme d'emblée que le rayonnement du soleil sur les ondées d'une mer calme ne couvrira désormais plus jamais un spectre de couleur aussi large qu'autrefois. Attention, les qualités qui rendent la musique d'Amon Düül II reconnaissable entre mille sont toujours là (le chant toujours à la limite du faux de Renate Knaup, les guitares acides, l'opulence rythmique des percussions, les sonorités brumeuses des claviers) mais parce qu'on les utilise désormais à d'autres fins, le résultat laisse parfois à désirer. On est ainsi passé d'une musique de mecs bourrés aux acides à celle d'un feu de camp de babas cools sur le retour. Il y a un petit goût suranné, pas déplaisant en soi, mais qui ne porte pas à conséquence. On est donc passé d'une musique hors normes, émancipée de toutes contraintes, bousculant les convenances, affolant les instruments de mesure au carbone 14, à un carnet nostalgique de chansons terriblement datées. Un comble... Seuls "All the years 'round" ou "Hawknose Harlequin" décollent, et encore, seulement par endroits, peut-être aussi parce qu'ils se donnent là enfin le temps nécessaire pour y parvenir. Même Gong, dans ses plus mauvais jours, semblait mieux inspiré que cela. La montée en puissance phénoménale de Amon Düül II a un coût, et ils commencent déjà à en payer le prix, ayant vidé toutes leurs cartouches trop tôt.

Note : 3/6

Page 107/158 AMON DÜÜL II : Wolf city

Chronique réalisée par Progmonster

Avec une logique implaccable, "Wolf City" assume donc le volte-face qu'Amon Düül II avait amorcé dès son exercice précédent, le contesté "Carnival in Babylon". Même si nous avons affaire ici à un relativement bon album, faisant partie intégrante de la période dite classique du groupe, il n'en incarne pas moins déjà sa facette la moins sombre et expérimentale. Knaup, Weinzierl et Rogner auraient-ils estimés, en leur âme et conscience, avoir déjà fait le tour des déclinaisons possibles qui leur avaient été inspirées par on ne sait trop quelles émanations psychotropes ? Le fait est que l'amateur qui découvrira Amon Düül II en franchissant la porte de cette cité des loups risque vite de se demander si la réputation du groupe n'était tout simplement pas galvaudée ? Le groupe allemand a rarement sonné aussi progressif - gros changement au niveau de la production déjà - sans que l'écriture ne relève pour autant d'une complexité effarante, loin derrière tous les pontes du genre. On retiendra tout de même au passage des exercices de style étonnants, à l'image d'un "Jail-House Frog" éclaté, démarant comme un Hendrix, se poursuivant comme du Popol Vuh pour se terminer en relecture canterburienne inédite, et tout ça en moins de cinq minutes ! Ou encore les quelques touches indiennes, toujours agréables, sur "Wie der Wind am Ende einer Strasse" et "Sleepwalker's Timeless Bridge". "Wolf City" reste, on l'aura compris, un album tout à fait décent, mais qui ne rend pas justice au groupe au regard de ce que celui-ci a pu réaliser à ses tous débuts, et qui aussi malheureusement ne draine pas avec lui suffisamment de bons points que pour espérer tenir en respect les autres productions de l'époque. Faut-il poursuivre l'aventure Amon Düül II pour autant ? Pas vraiment... À part "Utopia", un vrai faux album de Amon Düül II, ou encore "Vive La Trance!", qui enfonce les portes ouvertes par "Wolf City" grâce notamment à des plages comme "Mozambique", le groupe aura beau s'entêter à faire perdurer le rêve, il ne renouera plus jamais avec l'esprit de ses toutes jeunes années. C'est là une autre histoire, que je vous conterais peut-être un soir, si vous êtes bien sages. Bonne nuit les petits !

Note : 3/6

Page 108/158 SCHULZE (Klaus) :

Chronique réalisée par Phaedream

Angst est le 18ième album solo de Klaus Schulze et le 13ième titre à être ré éditer et remasteriser par Revisited Records. Une nécessité? Je crois que oui, car Angst demeure une œuvre sombre et méconnue du répertoire de Schulze. Et une fois que l’on entend la pièce en prime, Silent Survivor, nous en sommes encore plus convaincu. Tout d’abord Angst vient de la période ultra numérique de Klaus Schulze. Il sent les souffles froids d’ et ses notes de glockenspiel. C’est le premier constat que l’on fait en écoutant Freeze, une jolie mélodie sur des notes très froides. Comme si l’on entendait les résonances et écho, lorsque l’on percute sur des bouteilles vides. Cette sonorité serait due au Fairlight II qui reproduit des notes synthétiques digitales avant-gardistes. Mais revenons à Freeze. Musicalement, il s’agit sans doute de la plus belle des ballades mélodieuses de Klaus Schulze. Ce dernier travaille son clavier comme un pianiste charmerait son piano. Derrière cette étrange harmonie, circule un souffle vocal mi-humain, entre l’homme et la machine. Une superbe mélodie électronique. L’une des belles que j’ai entendues. Pain est un titre nerveux sur une bonne ligne séquentielle basse. Les notes de synthé discordent avec des longues plaintes synthétiques sur un rythme soutenu qui accélère sur un bon jeu de percussion. Un titre assez rock qui navigue entre une forme de violence et d’harmonie. Schulze y dépeint habilement les tensions qui circulent dans le téléfilm Australien. Memory est une courte pièce qui utilise ses accords comme une flûte de Pan frivole qui fait la lutte aux notes de synthé plus conventionnel. Un titre qui navigue sur les harmonies de Freeze. Surrender bouscule l’atmosphère, jusqu’alors assez tempérée, d’Angst. Le rythme est transporté par un solide jeu de percussion qui martèle le tempo. Un doux synthé souffle une timide harmonie, mais il n’y a rien de trop concret. Les percussions résonnent et se répondent dans un écho tactique. Un titre qui démontre l’art du rythme qui peut habiter Schulze. Beyond est un superbe titre qui est passé inaperçu dans l’œuvre de Schulze. Une ode synthétique qui valse sur des tablas multi dimensionnels. Très statique l’atmosphère est visitée par des effets sonores et des strates synthétiques qui ne sont pas sans rappeler les mouvements aléatoires des claviers analogues de l’époque précédant X. Silent Survivor est la pierre angulaire de nouveau Angst. De loin le plus beau titre offert par Schulze sur cette série de nouvelles ré éditions. Un lourd synthé nous accueille. L’ambiance est lourde et une pulsation hypnotique nous attire parmi les effets synthétiques qui survolent cette sphère ambiante. C’est doux et attirant. Les premières notes qui se mettent à danser semblent inoffensives. Soudain, cette série de clés s’anime et forme une mélodie décousue qui répercute sur son écho. Nerveux et allumé Silent Survivor progresse aux travers différentes couches synthétiques aux séquences en constantes évolutions. Klaus nous martèle les tympans avec son sens du beat et ses ingénieux solos de synthétiseur. Du Schulze de grand cru, mais je doute qu’il s’agisse d’une pièce musicale issue des bandes inachevées ou perdues de Angst, quoique par moment nous sentons un souffle des morceaux joués lors de la tournée Polonaise de 83. Je n’ai jamais compris le silence qui entoure Angst. On en parle peu, pareil comme si c’était une erreur de parcours dans la carrière de Schulze, et je cherche à comprendre le pourquoi. Angst est un bon album. Un peu moins exploratoire que certaines œuvres, mais c’est un album mélodieux qui est un merveilleux complément à l’ère numéro/digital que Schulze a embrassé avec Dig

It en 1980. Une excellente ré édition qui vaut amplement la dépense avec la pièce en prime; Silent Survivor.

Page 109/158 Note : 5/6

Page 110/158 SCHULZE (Klaus) : Vanity of Sounds

Chronique réalisée par Phaedream

Vanity of Sounds est le premier titre de la célèbre collection , parue en coffret de 10 cd en 2000. Depuis l’étonnant Dosburg Online, paru en 97, Klaus était assez silencieux. Il a continué sa participation avec Namlook pour les Dark Side of the Moog 6 à 8, mais à part cela il était fort silencieux. Contemporary Works I étant épuisé, Revisited Records rééditera l’œuvre au grand complet, dans la foulée de la ré édition du grand catalogue de Schulze. Certains titres auront des pièces en prime, mais pas Vanity of Sounds qui était déjà bien garni avec ses 79 minutes originales. Aux premières notes de Vanity of Sounds, on est tout de suite projeté dans l’univers spastique de Schulze. Une atmosphère ambiante déchirée par des coups de percussions pompeux et des bruits hétéroclites qui déstabilise la concentration d’écoute. L’essence de Wagner sur les douces symphonies de Schulze. Nous sommes en terrain connu, Schulze adore ses intros pompeux et déroutant. Derrière ce tapage musical se dessine une fine ligne analogue qui nous donne soif. La soif d’entendre ce bon vieux Klaus et ses souffles synthétiques. Après tout ce bruit, le calme. Un fin nuage synthétique se dépose et les rythmes s’annoncent. Une fine ligne séquentielle s’ébauche sur jeu de notes ‘’groovy’’, une bonne basse et des percussions s’ajoutent pour concorder un tempo soutenu aux travers de soyeuses nappes synthétiques et les fameuses percussions implacables de Klaus Schulze qui s’étirent jusqu’aux premières notes de Sacred Romance. Le synthé se réchauffe sur une bonne séquence en boucle à tonalité basse. Et pendant les 23 minutes qui suivront Schulze nous inondera les oreilles avec de superbes solos de synthés sur son unique jeu de percussion. Et vers la fin, une fine guitare prend la relève aux sinueuses envolées synthétiques. On pense un peu à Black Dance ou . Un pur délice Schulzien. Comme une souris qui cherche son trou dans un mur inondé de niches, la ligne de synthé de The Wing of Strings s’affole sur des notes épars de ‘’strings’’. Elle est basse et se laisse dominée par un jeu circulaire de percussions. Le tout prend forme sur un beat sensuel qui tergiverse entre un techno modéré ou un ambiant insolent, surtout vers la fin, alors que l’hypnose des premières mesures cède sa place à un mouvement plus endiablé. Un bon titre lent aux atmosphères percussionnistes à la Schulze. From Words to Silence nous maintient dans l’univers sonore de Klaus Schulze. C’est un long titre où le ‘’vocoder’’ est admirablement utilisé sur une ligne sensuelle très fluide. Le beat coupe en plein milieu pour offrir une texture plus atmosphérique qui laisse fuser des plaintes synthétiques dans un univers sonore en perdition. Lors de la parution du coffret de Contemporary Works I, plusieurs ont reproché à Schulze de faire de la musique facile. Une bonne partie des titres offerts sur ce coffret sont des continuités ou des extraits d’œuvres déjà produites ou jouées en concert. Même si, en effet, certains titres ont des apparences de déjà entendu, je ne souscris pas à ces critiques. En ce qui me concerne, l’œuvre d’un artiste est bel et bien sienne et il peut en faire ce qu’il veut, du moment qu’il ne s’agit pas de vulgaires plagiats. Ce qui n’est pas le cas sur Vanity of Sounds. C’est du Schulze. Un délicieux mélange de ses idéologies culturelles et de ses visions artistiques qui ont ponctuées sa longue et riche carrière. Ceux qui n’ont pas le coffret peuvent commencer la collection par unité, Revisited Records va ré éditer les 9 autres titres. D’ailleurs The Crime of Suspense sera mis en vente sous peu.

Page 111/158 Note : 5/6

Page 112/158 DEVILISH ERA : The deiphobic syndrome

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

Aaaarrrgghhhhh, Devilish Era sort enfin son premier album sur le label français Forgotten Wisdom Productions. Il était temps car la demo précédente intitulée "Under the aegis of the megathropist" m'avait sérieusement emballé, une sorte de black metal fou avec quelques passages industrio-ambient bien tarés. On remarquera d'ailleurs que Mrik s'est calmé avec ces passages sur cet album. Il y a une amélioration au niveau du son mais également au niveau de la cohérence et de la recherche des compositions. Un joli passage acoustique débute l'album qui contraste totalement avec les morceaux électriques. Remisez les combos qui s'autoproclament d'un suicidal black metal car pour l'heure, les vocaux de Mrik les font tous passer pour des fantassins. Oui, les vocaux sont un réel point fort de ce disque, ils sont empreints d'une très forte mélancolie, voire d'un désespoir palpable avec quelques passages où le monsieur perd toute raison et envoie tout ballader. Au niveau musical, le black metal de Devilish Era s'est quelque peu épuré voire simplifié mais gagne en efficacité et en impact. Il y a quelques perles sur cet album, mes morceaux favoris sont "Agnostic supremacy" (rhaaaa ces vocaux et ce petit riff entrainant), ensuite, le titre culte à mes yeux de Devilish Era qui était déjà présent sur la demo précédente sous une forme différente, "Under the aegis of the megathropist" et son enchainement de riffs tous plus tueurs les uns que les autres, et enfin cet apocalyptique "Begrime the tomb of a lunatic saviour" qui est trop court à mon goût mais parfaitement bien placé sur le disque. La boite à rythme sonne vraiment bien, on sent que Mrik s'est fait la main avec les demos précédentes et la maitrise maintenant bien, même s'il m'a dit rechercher un batteur humain pour son prochain album (avis aux amateurs). Un one-man band qui progresse à pas de géant à chaque nouvelle sortie, ce "The deiphobic syndrome" en est la preuve parlante. Mrik est également actif à travers d'autres groupes, je citerais notamment Wolok (qui sort un nouveau disque ces jours-ci) avec Luc Mertz (qui a d'ailleurs masterisé cet album), créateur et unique membre de Zarach'Baal'Tharagh, un fanzine intitulé Foedus Aeternus ainsi qu'un label/distribution qui porte le même nom. Gageons que le prochain méfait de Devilish Era placera la barre encore plus haut que "The deiphobic syndrome". Une chose est sure, ça ne va pas être chose aisée. Qu'on se le dise.

Note : 4/6

Page 113/158 VULPECULA : In dusk apparition

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

Vulpecula est le projet de deux vétérans de la scène metal extrême américaine: Charles Keller du groupe de deeath metal Order from Chaos et Christopher Overton de Nepenthe et également batteur d'Order from Chaos. Formé en 1994, Vulpecula avait pour but de créer une musique originale traitant de l'espace stellaire. "In dusk apparition" est le seul véritable album du groupe puisque avant celui-ci étaient sortis la demo "Phoenix of the creation", le mini cd "Fons immortalis ainsi qu'un mini lp 10 pouces. "In dusk apparition" a été enregistré en 1997 et 1998 mais ne parait que maintenant en cette année 2006 puisque le groupe s'est séparé peu après l'enregistrement de celui-ci. En tout cas, c'est une excellent initiative de la part du groupe et du label irlandais Invictus Productions que de présenter cette pièce au public car cet album est excellent. Vulpecula pratique un dark metal d'obédience mid-tempo très mélodique et technique. Quant à elle, la voix lorgne vers le black metal. La production est bonne et fleur le old school à plein nez. Il m'est très difficile de trouver un groupe qui s'approcherait de ce que propose Vulpecula, notamment sur les deux derniers morceaux qui sont incomparables à autre chose, le groupe qui se rapprocherait le plus des deux premiers morceaux, "Eltanin shadowcast" et "Celestial" serait probablement un Arghoslent moins violent et radical et encore plus mélodique, sans la voix de bourrin sous injection de testostérone. Le but de Vulpecula était de marier une musique extrême à un environnement plus atmosphérique, c'est globalement réussi puisque l'art du groupe du Missouri est fort en émotions et en feeling. Les riffs sont extrêmement inspirés et ne ressemblent à rien dans le paysage musical contemporain. Ce disque serait même un chef d'oeuvre sans ce troisième morceau qui est pour moi le moins bon de l'opus: "Major Tom (coming home)", une reprise d'un titre de Peter Schilling, artiste des années 80, qui se démarque par un son moins bon (puisque enregistré à une période différente) mais également une création musicale moins recherchée et intéressante. Heureusement, ce morceau ne dure que quatre minutes et "Culmination" et "In dusk apparition" reprennent la qualité des deux premiers titres et terminent le travail en beauté, la musique de Vulpecula est réellement à son zenith. Nous serions passer à côté de quelque chose de grand si cet album n'avait jamais vu le jour, le pire est que ne l'aurions jamais su. Un projet très intéressant qui propose une musique riche et technique, un de mes albums préférés de l'année 2006, c'est certain. Un album indispensable aux amateurs de musique extrême qui ne se noie pas dans une brutalité ou une rapidité extrême, d'une pratique instrumentale développée et irréprochable et au charme indéniable. A mille lieues des productions contemporaines. Buy it or die!

Note : 5/6

Page 114/158 FUNERALIUM : Ultra sick doom

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Ultra sick doom, mais qu'est ce qu'ils sont pas allé chercher les Funeralium comme nom de style à la mord-moi-le-noeud... Composé de membres d'Ataraxie et d'Heol Telwen, Funeralium pose ici sa première démo, volontairement Ug avec sa K7 copiée et pochette photocop'. Bon, on ne va pas faire les vierges effarouchés, vous avez sûrement parler, si ce n'est de ce groupe, en tout cas des autres projets des membres le composant. Et au vu du titre, vous vous doutez bien qu'il ne va pas s'agir de power metal... Effectivement, Funeralium joue clairement dans la catégorie doom extrême bien "malade". Quelque part entre le premier Bethlehem, Thorr's Hammer voire les passages les plus malades de Deinonychus, le tout avec une approche ultra minimaliste de la rythmique, "Ultra sick doom" est le genre de pièce complètement malade dont l'écoute ne laisse pas insensible. Pas de mélodies niaises ici, pas de mega arrangements impressionants non plus, nous évoluons ici dans une musique lentissime, quasi hypnotique et complètement malade. En témoigne cette intro (bien trop longue par ailleurs, elle aurait du être amputée de la moitié au moins) faite de larsens et hurlements démentiels durant 7 minutes ! Et niveau hurlements, croyez moi, les amateurs de "sick vocals" vont se régaler. Marquis a effectué ainsi un magnifique "travail" complètement barré, bien plus extrême que dans son principal groupe, alternant hurlements déchirants et chants death gutturaux avec une puissance déconcertante, très certainement le point fort de la démo avec son ambiance. Niveau contenu, une intro donc, et deux titres d'une douzaine de minutes chacun. Si sur "Transcendance" je dois bien avouer m'ennuyer un peu, la faute à un son pas forcément top et une absence totale d'arrangements qui en font un morceau qui repose principalement sur ses vocaux. Reste cependant d'excellentes idées qui je l'espère seront mieux mises en avant sur l'album. Le dernier morceau, simplement nommé "Funeralium" est quant à lui bien plus intéressant par sa progression d'un doom/dark à la old Bethlehem, vers un ralentissement chaotique complètement énorme (chant hurlé sur guitares claires, ca fait toujours son effet, merci "SUIZID") et pour une finir sur une accélération en double pédale. Toujours plus malade, voilà bien un morceau qui m'a fait chavirer et me laisse bien espérer que l'album, avec une prod' meilleure devrait réellement être une sacrée pierre dans le monde de l'extrême doom metal. Car si bien évidemment, des choses sont encore à bosser (un batteur pas tjs super carré, intro trop longue, des redondances parfois lourdes, des riffs qui méritent de meilleurs arrangements pour réellement laisser s'exprimer tout leur désordre mental...), "Ultra sick doom" demeure pour autant une très bonne démo prouvant que la france n'a pas à rougir dans le domaine de l'extrême doom. Cette démo c'est un peu une sorte de bouffée délirante auditive, et rien que pour ça, cela en fait un achat hautement recommandé...

Note : 4/6

Page 115/158 ARCH ENEMY : Stigmata

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Second album d'Arch Enemy, "Stigmata" reprend peu ou prou la recette qui avait fait le succès (relatif certes) de "Black earth". En gros, le groupe des frères Amott exerce donc à nouveau une death metal relativement mélodique quelque part entre un "Heartwork" de Carcass et un "Whoracle" d'In Flames. En témoigne ce premier morceau "Beast of man", véritable ramassis de clichés de l'époque, avec sa mélodie toute niaise et accrocheuse (très maiden-ienne), ses solos bien mélo et accrocheurs et sa rythmique enjouée. Pas mal fait, mais pas transcendant. La suite de l'album se montrera un peu plus brutale, sans jamais réellement attteindre des sommets, alternant gros riffs death en tremolo et jolis solos "pluie de notes". Un disque qui m'a globalement laissé assez froid, peut-être car le style a bien vieilli désormais, que malgré un chant bien hargneux (bien au dessus de cette pouffe d'Angela Gossow) l'ensemble ne décolle jamais vraiment. On ets loin des arrangements d'un In flames ou de la puissance d'un Carcass (ce point là s'améliorera plus tard)... Un disque de death mélo tout ce qu'il y a de plus commun à l'heure actuelle. Ce n'était peut-être pas le cas en 98, mais huit ans après, le constat est bien là : "Stigmata" ne laisse pas de traces...

Note : 3/6

Page 116/158 THE OMEGA SYNDICATE : Apocalypse

Chronique réalisée par Phaedream

Amateur de Musique Progressive, ce dernier opus de The Omega Syndicate sera sans doute vous plaire. Déjà que le duo d’origine; Xan Alexander et Dave Gurr, faisait une MÉ plus avant-gardiste, l’addition d’un guitariste (Robert Clynes) donne une profondeur plus pesante à la musique de The Omega Syndicate. Et c’est timidement que Clynes fait ses pas. Apocalypse démarre sur une ambiance aussi sombre que sa pochette. Aux travers d’effets sonores, les notes tombent avec pesanteur et entraînent un rythme lent, hésitant. Au loin, une nappe synthétique fraie sa place et une ligne séquentielle martèle tranquillement la mesure. Le rythme prend forme sur un tempo lent et hypnotique. Et c’est là que Clynes entre en scène. Sa guitare se mélange aux strates synthétiques et prend un virage atmosphérique fort intense. Un titre qui vrille sur un beat hypnotique à plusieurs couches rythmiques. The Lycanthropic Principle est un titre magnifiquement nerveux où la guitare prédomine sur un séquenceur pesant et soutenu. Le genre de pièce que l’on retrouve dans plusieurs répertoires progressifs. Je ne peux m’empêcher de faire une comparaison avec l’atmosphère qui règne sur la trame sonore de Tangerine Dream; Near Dark (Un cd très agressif par instants) et les premières œuvres d’Ashra Temple sur Blackouts. Dans ce luxurieux manège musical les notes fusent dessinant de belles courtes mélodies qui sont vite happées par une guitare vicieuse sur un rythme d’enfer. C’est aussi délicieux que pesant. Un doux mellotron perce les atmosphères de Pixie's Playground. Un titre qui commence à faire bouger l’air sur un beau jeu de synthé aux apparences d’une couche xylophonique. La six-cordes emprunte la voie atmosphérique et graduellement une séquence s’installe tranquillement et propose un rythme léger sur une basse en boucle. Les atmosphères sont très Berlin School des années 70, mais avec la touche synthétique si personnelle à TOS. Un titre circulatoire avec de grosses couches synthétiques et un séquenceur en spirale qui laisse fusé des lignes basses et pesantes. Un très bon titre qui se termine sur un soyeux synthé toujours maculé d’une couche de xylophone. Les premières lignes de The Global Extinction Of The Wireless me rappellent étrangement le monde de Software. Une légère flûte s’accroche à un univers synthétique planant et charme de sa belle mélodie. Une longue intro aux saveurs atmosphériques dans la plus pure tradition de la Berlin School. Vers la 5ième minute, une ligne séquentielle anime l’atmosphère, accompagnée d’une guitare qui sonne un peu comme celle de Manuel Gottsching. Le jeu est suave et les solos fusent en écho et en loupe, sur une ligne figée. On se croirait à la belle époque de Black Out d’Ashra Temple. La séquence gagne en gravité, changeant subtilement les directions hypnotiques de ce long titre. Tout y est bien dosé. Les atmosphères sont truffées de fabuleux solos de mellotrons, de guitares et de fluides strates synthétiques. Par instant le séquenceur s’échappe et vient nous mettre du tournis dans les oreilles. Bref, un long titre aux ambiances polyrythmiques douces qui gagnent en intensité à mesure qu’elles progressent. Prêtez l’oreille aux discrets solos synthétiques qui s’échappent à la fin. Totalement irrésistible. Masque est mon titre préféré. La ligne séquentielle est nerveuse et traversée de percussions vaporeuses. Une seconde ligne, plus basse et juteuse, s’ajoute donnant plus de tonus à cette nerveuse introduction. Les séquences se modifient subtilement et pénètrent des sphères où les percussions résonnent avec force et où les solos de synthé foisonnent avec les grosses nappes synthétiques, multipliant la richesse sonore. Un titre qui a du punch et qui progresse avec force et intensité. Aussi efficace que la pièce titre. Apocalypse est une œuvre honnête dans un style rétro Berlin School. Un bon croisement entre les grosses riff qu’Edgar Froese aimait nous planter entre les deux oreilles et

Page 117/158 les atmosphères que l’on trouvait sur les premières œuvres à saveur électronique d’Ashra. Un bon cd qui plaira autant aux amateurs d’électronique Berlin School qu’aux amateurs de progressif aux fortes saveurs de six-cordes.

Note : 4/6

Page 118/158 KEEF BAKER : Pure language

Chronique réalisée par Marco

Après un passage sur l'excellent label N5md (Bitcrush, Funckarma, Proem...), l'anglais Keef Baker délivre sa délicieuse electronica sur l'incontournable Ad Noiseam. En 30 minutes Baker s'aventure dans des contrées atmosphériques qui empruntent autant à la dark-electro des 90s ('Straw ocvercoat') qu'à ce que l'on regroupe le plus souvent sous l'intitulé de Intelligent Dance Music. Breakbeat/drum'n' bass speedée sur 'Certainty' ou 'Chance' (dont les nappes peuvent évoquer le Gridlock dernière époque), ambiance lounge/jazzy limite house sur ce même morceau ou sur 'Psychiatric credit', l'anglais prend plaisir à varier ses thèmes en gardant une certaine cohérence. Pas de démonstration inutile, un apport mélodique évident qui se pare même de guitare acoustique ('Certainty') et de lignes de basse très organique. Il manque cela dit une touche émotionnelle plus marquée, le petit plus qui provoque l'accroche immédiate et l'adhésion totale. 'Pure language' est ainsi très agréable à l'écoute, impecable dans son exécution et sa présentation grâce à la classe Ad Noiseam, mais un peu fade derière un Detritus ou un Antigen Shift.

Note : 4/6

Page 119/158 DAPNOM : Actes préalables

Chronique réalisée par Marco

Activiste de la scène black-ambient depuis quelques années, Meldkhwis peut se targuer d'avoir connu les éditions supra limitées de ses démo-tapes et autres cd-rs, le temps de rejoindre un statut quasi-culte. Obscure ambient minimaliste rituelle, la musique de Dapnom se veut chthonienne, jamais lisse et très dark. 'Actes préalables' est en fait la réédition sur cd de plusieurs cassettes éditées depuis 2004. Un premier titre de 9 minutes à la prod' plutôt sourde, suivi de 3 pièces de plus de 20 minutes chacune, aux nappes imperturbables si ce n'est quelques réverb' ça et là et des drones qui émergent par endroits. Malheureusement, la léthargie s'installe bien vite, le minimalisme de 'Actes préalables' en devient son principal défaut, peinant à rendre une personnalité définie à travers des atmosphères morbides et macabres. Chaque pièce comporte pourtant quelques séquences galvanisantes sur lesquelles l'ensemble monolithique arrive l'espace de quelques minutes à créer un climat particulier, distinct de la masse (boucles noise, choeurs, samples divers) mais cela reste trop peu fréquent pour que l'écoute intégrale n'en souffre. On s'ennuie ferme, et c'est bien dommage car l'artwork et le concept apparaissent prometteurs...

Note : 3/6

Page 120/158 CATLANDGREY : s/t

Chronique réalisée par Marco

S'il est loin d'être le seul artiste surréaliste sur cete planète, Nick Grey n'en reste pas moins une des figures les plus mystérieuses et attachantes de cette approche délivrée de tout gimmick ou cliché. Ses mots et ses images sont constamment projetés dans un univers musical à la croisée de l'acid-folk, de la pop décadente ou d'une électronique subtile et jamais envahissante. Rien d'étonnant à ce que ses collaborations avec des artistes d'horizons divers relèvent du même modus operandi, l'osmose émanant de manière flagrante et le résultat sonnant inattendu. Epaulé ici par Nihirenko qui ne semble pas plus en reste côté décalage, l'ami Nick nous convie une fois de plus à rencontrer des personnages et des situations toutes plus poétiques et étranges les unes que les autres. Qu'il revisite l'histoire de Jesus (en fait un gitan qui vit dans 'une caravane hors de la ville'), nous parle de gondoliers qui explosent ou de footballers en colère, l'accroche est instantanée et émouvante. Mélodies impeccables, séquences 'bruitistes' ou automnales, chant doux et posé, la poésie des mots et de la musique exulte en un amalgame intemporel de couleurs, d'odeurs et de photographies prises sur le vifs. Car ce disque est l'histoire d'un voyage, d'un séjour ou d'un moment de solitude partagée, mélancolique mais en aucun cas triste. Ici, le désespoir se mue en une volonté de toucher le ciel du bout des doigts et des rêves, en toute simplicité et sincérité. Plus proche que jamais de l'esprit d'un Current 93 pour les oeuvres les plus mystiques de David Tibet, Catlandgrey s'en démarque par un refus de passer par la douleur cathartique. Un conte folk, atmosphérique, qui évoque une veillée au feu de bois où les batraciens remplacent les scouts et les limousines sont les seuls canoés à remonter le courant. Inclassable, mais avec classe !

Note : 5/6

Page 121/158 ASMOROD : Hysope

Chronique réalisée par Marco

Groupe culte par excellence à la discographie éparse dans le temps, Asmorod a bénéficié de la patience de son créateur, seul aux commandes depuis que son binome est parti fonder Sator Absentia. Patience dans le sens où prendre le temps de composer, de réféchir à ce que l'on veut exprimer est trop souvent une démarche artistique subordonnée à la production elle-même. Pris par le side-project Kurokotage, Niiko a finalement mis le temps à donner une suite à l'excellent 'Derelict' sorti chez Tesco il ya déjà 7 ans. Présenté dans un digipack aux visuels somptueux, 'Hysope' est l'un des meilleurs album de dark-ambient de ces derniers mois, voire le meilleur de 2006. Oui rien de moins, mais l'incroyable cohésion qui émane de ces 10 compositions en font une merveille suffisamment inspirée pour mériter un tel qualificatif. Contemplatif à la manière d'un Necrophorus plus mystique 'Hysope' est hypnotique, mélodique et véritablement installé dans un créneau certes déjà bien occupé mais démontre une personnalité évidente. L'adéquation visuels-musique est ici on ne peut plus travaillée, esthétique et 'habitée'; l'alchimie des nappes et des basses rejoint choeurs et passages d'une rare densité dans leur développement, formant un tout indissociable et prenant d'un bout à l'autre. La production classieuse et impressionante rend de plus l'écoute délicieuse pour ne pas dire jouissive. Un futur classique sans nul doute !

Note : 6/6

Page 122/158 CAWATANA / STORM OF CAPRICORN : Split album

Chronique réalisée par Marco

Actualité chargée pour les français de Storm Of Capricorn puisque ce split suit de près 'Jama' avec Paranoia Inducta sur lequel le duo nous offrait une vision plus sombre et dark-ambient de leur musique. Ici la tonalité est beaucoup plus 'enlevée' en comparaison. Les hongrois de Cawatana et leur savoureux mélange de neofolk et de marches martiales presque darkwave apportent une fraîcheur et une spontanéité presque rare actuellement dans cette scène figée qui se mord la queue. La présence de Gerhard de Allerseelen est une surprise supplémentaire quand on connait l'univers si particulier du projet autrichien, mais le charme tient heureusement à l'originalité des hongrois et dans leur utilisation de thèmes traditionnels et classisants, usant tout autant de l'anglais que de l'espagnol. La contribution de Storm Of Capricorn est une fois de plus un régal et confirme tout les retours positifs que les français glanent depuis quelques temps (et confirmera certainement les esprits chagrins dans leur rejet, ce qui soit dit en passant n'en sera que mieux). Ambient martiale, textes uniquement en anglais cette fois-ci, feeling neoclassique intense (le superbe 'Renaissance') et mélodies accrocheuses s'épanouissent au gré de la diversité des compos. La voix de Céline, plus présente, enchante notamment sur la très bonne et surprenante reprise de Kate Bush ('Cloudbusting') à l'esprit In The Nursery plus que flagrant. Gabriel de Kutna Hora et maître à penser de Twilight Records pose sa voix et le texte de 'Claustro', sorte de coda éthérée aux confins de l'univers froid et détaché d'un Kirlian Camera. Loin de se confronter, les univers des groupes se développent en parfaite harmonie et dans l'expression d'une personnalité certaine. Une distinction qu'il est essentiel de noter avant de penser à coller une étiquette inutile.

Note : 5/6

Page 123/158 : Dropsonde

Chronique réalisée par Marco

Le nouvel album de Biosphere nous emmène encore plus loin, encore plus haut au gré des vents et des vols d'oiseaux. Tel la sonde météo qui lui donne son nom, 'Dropsonde' est une fois de plus une manifestation du talent et de la sensibilité du norvégien qui non seulement retrouve ses marques après l'exercice raté qu'était 'Autour de la Lune' mais peut s'enorgueillir de replonger son projet dans des rondeurs et des mélodies de toutes beautés. Ainsi on y retrouvera un certain esprit des époques de '' et 'Substrata' tout en assistant à une nouvelle mutation. Les tempi jazzy à la limite du swing ('Birds fly...'In triple time', 'Fall in, fall out') apportent un groove hypnotique que les nappes de claviers très synthétiques au son presque 'vintage' accompagnent religieusement et ce dès le très beau 'Birds fly by flapping their wings'. L'essence ambient de 'Dropsonde' s'affranchit de toute lourdeur et s'agite au contraire en délicate séquences cristallines dont l'onirisme renvoie aux éléments ('From solid to liquid', 'Altostratus' ou une réminiscence de 'Microgravity') mais semblent y inclure un protagoniste humain pour témoigner de ce qui est observé. Cet intervenant vous l'aurez compris n'est autre que Geir Jenssen lui-même, discret manipulateur de cette sonde, collectant les sons, décodant les images qui en résultent dans la tempête ('Daphnis 26') comme dans la projection en lieu éloigné de la scandinavie (autre signe d'ouverture sur le monde avec 'Sherbrooke', Canada). L'unité de temps et de lieu s'opère avec 'People are friends' à la mélodie simple et dépouillée à la limite d'une petite boîte à musique. Comme à chaque fois, le norvégien expose son propre univers géographique et mental et le fond dans un macrocosme qui malgré ses disparités apparait paradoxalement familier à tout un chacun. Une leçon, un poème, un rêve...

Note : 5/6

Page 124/158 KONKHRA : Spit or swallow

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Après un "Sexual affective disorder" qui n'a pas vraiment marqué les esprits, Konkhra décide de corriger le tir avec ce "Spit or swallow". Une pochette énorme, un nom sans équivoque, ce deuxième album montre dès son visuel une volonté plus "rentre-dedans". bien évidemment, musicalement, cela se ressent aussi. Le groupe se fait plus death metal, avec notamment l'injonction de rythmiques typiques death pré-old-school (genre "Bleed for me" de Dismember) et des chansons qui se retiennent désormais. Ces dernières sotn enfin construites correctements, avec même des refrains death et de smontés et autres breaks toujours bien sentis. Alors attention, on est assez loin du gros revirage tel qu'il commençait à être habituel d'en voir à cette époque. Non, disons que Konkhra murît un peu, oublie un peu l'aspect ultra technique et saccadé quelque peu (le côté "cassant" reste très présent tout de même), et pose tout simplement dix compos de qualité variable, mais qui forment au final un album homogène, assez varié et surprenant pour demeurer intéressant tout le long de son écoute. Des quasi "single" death "Centuries", "Facelift" ou "Hold another level", à l'ultra brutale "Spit or swallow" (les riffs mutés sur des blasts hyper rapides, ca fait toujours son effet), en passant par la plus lente "Scorn of the earth", le disque surprend par son professionalisme. A ce sujet en terme de réalisation, il faut noter toujours ce batteur au niveau hors norme (bien qu'un peu sous exploité ici) et ce chant qui nous fait à peu près tous les types de chant guttural possibles... Alors certes, le disque est loin d'être exempt de tous défauts ; les morceaux finissent par se ressembler, un titre comme "Life reaser" se montre limite chiant au fil des écoutes et globalement, on sait qu'on n'est pas en présence d'un chef d'oeuvre... But Who cares ? Bref, un bon disque de death metal, personnel, violent et intense. Très certainement le meilleur Konkhra avec le petit dernier...

Note : 4/6

Page 125/158 PATHOLOGIST : Putrefactive and cadaverous odes about necroticism

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Mouahahah c'est pas que j'aime me moquer mais là la touche des types de Pathologist dans le livret c'est trop la classe. Un vieux fute mal coupé trop court serré au dessus du nombril, un vieux pull vert et une pose genre "mais qu'est ce qu'on fout là bordel, on a vraiment l'air con". Bref ! Disons que ça fait bizarre, surtout quand on a matté la cover complètement pompé au "symphonies of sickness" de Carcass. D'ailleurs en vérité il n'y a pas que ça qui est pompé aux anglais. En fait pour tout vous avouer : tout est pompé aux anglais. Le concept médical, le côté "clinique froide désaffecté", l'approche sonore particulière, les riffs, le chant immonde... Soyons honnête, Pathologist n'est rien de plus qu'un tribute band à Carcass. Et ma foi cela commençait pas mal avec l'enchaînement "Malignant introduction / Open the dissection ward". une bonne intro glauque qui prépare à un premier morceau instrumental renvoyant immédiatement au fameux "Genital grinder". D'ailleurs, si l'approche sonore "malade" et limite dérangeante est bien comprise, dommage que le morceau soit un peu long. Malheureusement, la surprise est de courte durée dès le démarrage de "Reek with suppuration" (aurais-je déjà entendu ce titre ?) : mais qu'est ce que c'est que ce batteur complètement à la ramasse ? Le type fait ce qu'il peut mais galère complètement sur l'ensemble des rythmiques. L'ensemble manque de puissance et surtout de folie, les riffs sont assez inaudibles, la faute à une prod' qui privilégie l'atmosphère à la clarté (je ne m'en plaindrais pas), bref tous les espoirs se voient vite réduit à néant. C'est dommage car le groupe montrait manifestement des idées bien sympas en plus d'avoir bien compris l'esprit originel qui animait Carcass. Des solos barrés et carrément pas maîtrisés ("Progression of putrefaction"), un côté "roots" super attachant, un chant carrément dégueulasse, proche de Demilich, des compos un peu plus bossées que la moyenne... Ouais, mais rien n'y changera "Putrefactive and cadaverous odes about necroticism" ne restera qu'une vulgaire copie de Carcass première époque... Le titre "Carcass dismemberment" serait-il d'ailleurs un clin d'oeil ? Nul ne le sait. Je me pencherai sur les autres, peut-être les défauts cités ici seront corrigés...

Note : 2/6

Page 126/158 ROLLINS (Sonny) : Way out west

Chronique réalisée par Progmonster

Ou "Il était une fois Sonny Rollins"... Première réalisation du saxophoniste ténor venant de mettre un terme à son contrat Prestige, on trouve sur ce disque tout ce qui pourrait définir l'essence même de l'artiste ; le goût de l'aventure, la générosité, une élégance sans pareil, un swing indéfectible, et même une pointe d'humour ! Dans une formation inédite en trio où il évolue en compagnie de Ray Brown à la contrebasse et le vétéran Shelly Manne à la batterie, la verve du souffleur n'a aucune peine à s'exprimer sur "I'm An Old Cowhand" et surtout "Come, Gone". Toutefois, on ne peut s'empêcher de faire la moue, caressant le doux espoir que Rollins ait pu alors inviter un quatrième larron à cette session tant cela vire parfois avec complaisance dans le monologue. Heureusement, le sens du rythme inné du saxophoniste lui permet d'avoir du répondant et les interactions qui se produisent entre lui et la section rythmique attestent de la joie communicative dans laquelle nos musiciens baignaient lors de l'enregistrement. Sur des plages plus posées comme "Wagon Wheels" ou "Solitude", Rollins évolue comme un poisson dans l'eau, le râle chaud de son instrument enrobant de manière langoureuse ces douces invitations au far niente. "Way Out West", au-delà de sa particularité, demeure un classique de Rollins, ne serait-ce que pour les amoureux du son du saxophoniste ténor qui n'auront ici d'oreilles que pour lui. Accomplissant peu après encore quelques coups d'éclats pour le label Blue Note, le saxophoniste sera un des rares à refuser de participer à de nouvelles sessions d'enregistrement avant longtemps, considérant, à juste titre, qu'il avait déjà fait le tour de la question...

Note : 3/6

Page 127/158 ROLLINS (Sonny) : On Impulse

Chronique réalisée par Progmonster

Le retour de Rollins était attendu. Et notamment sur Guts of Darkness. Petit détour par le label Impulse! pour le compte duquel l'artiste n'enregistrera que trois prestations studios seulement. La première d'entre elle se veut comme un manifeste : "On Impulse". Le label qui se targue d'être le porte drapeau de la nouvelle vague jazz est en réalité dans ses petits souliers à l'arrivée du géant, comme le montrent les photos de l'album en inserts qui retracent l'accueil du saxophoniste par Rudy Van Gelder dans son mythique studio. On saluera encore l'intégrité de l'artiste qui avait eu l'audace de se retirer pendant trois longues années avant de faire son retour avec "The Bridge", chez RCA en 1962. Seul problème ; le colosse a pris cette décision au plus mauvais moment. En 1958, c'est-à-dire à l'aube de la révolution free que mettait tout doucement en place Ornette Coleman, à l'aube de la vulgarisation d'un jazz modal dont il s'était montré un subtil représentant jusque là avant que Miles Davis ne lui repique son fond de commerce ("Kind of Blue"), laissant par la même occasion le champ libre et surtout tout le temps nécessaire à un jeune dauphin impétueux et ambitieux de remplir le vide qu'il avait laissé, et ce au-delà de toutes espérances. Revenir, dans de telles conditions, prenait des airs de pari impossible, de quitte ou double où la moindre erreur lui coûterait sa disqualification immédiate. Mais Rollins a du métier et compte sur ses seules qualités pour faire la différence. Bien que ouvert aux courants contraires qui malmènent l'idiome jazz en ce début d'années soixante, il fait à nouveau preuve d'intelligence en ne s'y abandonnant pas tête-bêche. L'influence free et post bop se font certes entendre au travers des longues expositions et sur les traîtements obliques que subissent "On Green Dolphin Street", "Everything Happens to Me" ou encore le hard bop radical de "Three Little Words". Mais toutes portent la marque indélébile du saxophoniste. Donner un coup de jeune à l'ancien, tel semble être le crédo de Rollins qui aligne donc ici en toute logique une série de cinq standards complètement transfigurés, dont le calypso "Hold'Em Joe" qui fait la nique à Wayne Shorter à sa manière. Avec l'apport de Ray Bryant au piano, la référence appuyée à Coltrane semble inévitable ; comme si l'ancien venait reprendre le flambeau au moment même où le quartette du rival d'en face était en train de vivre ses dernières heures...

Note : 4/6

Page 128/158 ROLLINS (Sonny) : Alfie

Chronique réalisée par Progmonster

Ce film de Lewis Gilbert, primé en son temps à Cannes, a fait il y a peu l'objet d'un remake, Jude Law reprenant le rôle de Michael Caine ; le rôle d'un infatigable dragueur, grande gueule devant l'éternel, partageant ses états d'âmes face caméra, s'adressant au public, témoin impuissant des talents de manipulateur du héros qui finira bien malgré tout par en payer les conséquences. Un remake début 2005 réalisé par Charles Shyer et qui ne jouit pas d'une bande son aussi clinquante que celle de la version d'origine. Sous la tutelle d'Oliver Nelson, à qui l'on doit le mythique "The Blues and The Abstract Truth", aussi sur Impulse!, Sonny Rollins se voit à la tête d'une large formation qui comprend deux trombonistes, trois saxophonistes de plus (alto, baryton, ténor), la section rythmique obligatoire, ainsi que piano et guitare. La donne n'est pas fondamentalement différente mais induit nénamoins une richesse de timbre peu commune dans le chef de Rollins, preuve s'il en est que sa curiosité l'a amené à tout essayer, sans à prioris. Un peu à la manière de Miles, Rollins est un chat, à l'aise dans toutes les situations, dans tous les contextes, capable de revêtir n'importe quel costume sans jamais trahir sa personnalité profonde, en restant donc avant toutes choses lui-même. Nous sommes loin bien sûr des tentatives orchestrales que Gil Evans mit sur pied pour le trompettiste, mais c'est là encore un point d'ancrage qu'il paraît difficile de ne pas prendre en compte. C'est d'autant plus vrai quand, en tendant l'oreille, on entend des échos aux albums "Milestones" ou "Kind of Blue" sur des plages comme "Street Runner with Child" ou "Transition Theme". Plus nerveux, moins soyeux, c'est surtout de la bouche de Rollins que vont s'exprimer les moments d'excitation, les instants de trouble, les interrogations et les approches lascives ("He's Younger Than You Are"). Peut-être que l'éducation involontaire de ce fêtard d'Alfie n'aura aucune incidence sur le spectateur, mais il y a des chances que la musique de Rollins, elle, puisse bien aider les quelques curieux que ça intéresse

à se former l'oreille à la beauté du langage jazz.

Note : 4/6

Page 129/158 ROLLINS (Sonny) : East Broadway run down

Chronique réalisée par Progmonster

Il fallait bien que ça arrive ; "East Broadway Run Down" est la réponse de Sonny Rollins au courant free. Ou, en tout cas, c'est apparemment comme ça qu'on essaye de nous le présenter. De toute façon, tout l'y appelait. À commencer par le contexte, Bob Thiele poussant le vice jusqu'à mettre dans les pattes du saxophoniste les laissés pour compte de l'aventure Coltranienne, Jimmy Garrison et Elvin Jones. Et qui retrouve-t-on au milieu de tout ce beau monde ? Cette blatte de Freddie Hubbard qui a depuis longtemps compris qu'une réputation, cela peut aussi s'acquérir par des pistons bien placés. Saxophone, trompette, batterie, contrebasse... Et que dire de la pochette ? Si tout ceci ne vous rappele pas la formule magique du quartette d'Ornette Coleman, alors c'est que vous ne vous sentez en rien concernés par tout ceci. Mais merci de me lire tout de même. Car, si l'intention est claire, le résultat, lui, est très en deça des espérances. Et je pèse mes mots. Une plage titre interminable, hésitante, laborieuse, tirant inutilement en longueur et où finalement rien ne se passe. On entend Jones, beaucoup, Garrison, pas mal, mais les interventions de Rollins et de Hubbard sont vraiment sporadiques, montre en main, exception faite du thème repris à l'unisson. Mais même celui-ci ne peut prétendre rivaliser avec les abstractions harmoniques de leur illustre prédécesseur. Et ce ne sont pas les quelques stridences contenues en bout de course qui pourront y changer quoi que ce soit. Se frotter à une forme artistique qui s'emploie à briser les conventions et qui sonne au final très convenu, ça me pose problème. Même Jackie McLean, dans ses exercices crossover, affiche un profil beaucoup plus convaincant. Un titre le cul entre deux chaises en somme, qui pêche par un manque évident de cohérence dans la démarche. Ce morceau représentant à lui seul la moitié du disque, c'est sur les épaules de "Blessing in Disguise" et "We Kiss in A Shadow" que repose donc l'espoir de sauver l'album du naufrage intégral. Le premier est mollasson, mais Rollins y est tout de même nettement plus présent. Le second est excellent, mélancolique et coloré à la fois, mais hélas bien trop court que pour inverser durablement la tendance. Au sortir du disque, son écoute ne s'est pas avérée pénible, juste décevante. Je laisserais seuls juges ceux que ça intéresse quant à la réelle pertinence de ce disque. Quoi qu'il en soit, "East Broadway Run Down" marquera un second point d'arrêt longue durée dans la carrière de Sonny Rollins, celui-ci se mettant une fois de plus volontairement à l'écart de toute activité studio pour ressurgir quelques six années plus tard sur le label Milestones, alors très en vogue dans le giron fusion. Parce que, oui, timidement, Sonny Rollins y goûtera aussi !

Note : 4/6

Page 130/158 ROZ VITALIS : Live autumn 2005 in the Ad Lucem studio

Chronique réalisée par Progmonster

Le décidemment hyperactif Ivan Rozmainsky nous revient avec un enregistrement live de son cru, c'est à dire, vraisemblablement, en l'absence d'audience véritable puisqu'on n'y entend aucune manifestation extérieure, ni longues pauses entre les morceaux. Mais peut-être faut-il entendre par live ici le mode d'enregistrement tout simplement, un instantané et non pas un montage laborieux en studio où l'on se perd en couches successives de pistes à synchroniser, et je sais de quoi je parle... Place donc à la spontanéité, et c'est une bonne chose puisque le procédé employé jusqu'à présent par l'artiste russe semblait le condamner à une certaine forme de rigidité. Roz Vitalis se présente pour le coup sous forme de trio, avec le mystérieux Sydius à la guitare électrique, la joueuse de flûte de pan Klara Metelkova, rescapée du dernier "Enigmarden", et enfin Ivan lui-même aux claviers et qui, en l'absence de métronome ou de boîte à rythme, demeure le pivot autour duquel toute la musique du groupe s'organise, tout naturellement. On assiste souvent à des chassés croisés de thèmes menés de concert par les trois solistes, dans des sonorités clairement d'inspiration orientales, renforcées par l'écho naturel du lieu. Ceci a pour conséquence directe de rendre la musique de Roz Vitalis nettement plus vibrante, même si quelques imprécisions à gauche et à droite rendent parfois le propos un peu bancal. On soulignera l'effort. Sans connaître l'intégralité de leur oeuvre, je n'ai réussi à identifier ici que deux titres issus de "Painsadist" ("Ascension Dream" et "Smile Tonight") ainsi qu'une version expurgée de sa longue suite "The Threesunny Light", ramené à une minute trente, et c'est largement suffisant. Esthétiquement, Ivan Rozmainsky s'assure de rester dans un cadre progressif aux couleurs démodées communes aux vieux Solaris et In Spe, avec la touche gothique de circonstance lui conférant son aura sombre et ses plans musiques

électroniques un peu gauche pour le côté, si pas expérimental, en tout cas audacieux.

Note : 4/6

Page 131/158 COMPILATION DIVERS : Ticket to Mars

Chronique réalisée par Phaedream

Voici une belle initiative pour promouvoir la Musique Électronique Polonaise qui connaît une explosion assez étonnante dans les pays de l’Est. Étonnante car non anticipée, puisque depuis les premiers balbutiements de Marek Bilinski, on entendait parler très peu de l’ascension culturelle synthétique de la Pologne. Mais depuis 3 à 5 ans, de nouveaux noms ont surgit, tous aussi intéressant les uns des autres. En plus des nouveaux artistes, des sites web sont apparus, des sites de discussions et de téléchargements. Contemporary Electronic Soundscapes est l’un deux, et pour une durée que je ne connais hélas pas, ce site offre un coffret de 3 cd à télécharger gratuitement afin de promouvoir la MÉ Polonaise. Du même coup, il fait la promotion de la MÉ style Berlin School. Un choix judicieux que d’ouvrir cette compilation avec la musique de Jarek Degórski. Ce synthésiste Polonais a le beat dans le sang, comme en fait foi son dernier cd Organix. Mars Mission est un titre animé sur de bonnes lignes séquentielles polyrythmiques lourdes. Les synthés sont suaves et harmonieux. Un bon titre rythmé qui part bien le bal. C’est la première fois que j’entends el vis, et je ne crois pas que ça soit la dernière. Mars Reflect-Ion est un titre progressif sur un fond séquentiel très pesant. Une pièce bien travaillée qui épouse des formes aléatoires à la Berlin School. Très intéressant. Conquest of Mars est un titre plus ambiant qui renferme une belle mélodie planante. Certamen est mon préféré de cette nouvelle vague Polonaise. Un artiste au style musical fort varié qui a décidé de laisser tomber le coté abstrait de la MÉ, pour en faire une musique plus animée, genre Berlin School et c’est parfait. Earth, paru l’année dernière et dont j,ai fait la critique récemment sur ce GoD, était tout à fait génial. Avec Valles Marineris, il poursuit sur sa lancée. Lignes séquentielles évolutives sur de beaux solos de synthé. Third Satellite of Mars d’a.ero est une autre découverte. Un pur délice à la Berlin School aux essences de Jean Michel Jarre. Quoiqu’un peu long, ça reste à découvrir. Amee Agaru clôt ce premier cd sur un tempo légèrement hypnotique. Blue, Black, Red progresse aux travers des percussions statiques et de gros solos de synthé. Avec le cd 2, nous pénétrons le monde de la MÉ plus légère, plus accessible aux essences techno pop, comme Konrad Kucz, Odyssey et le très robotique Walking Probe de Geiger Box, fortement inspiré par Kraftwerk. Mais il y a aussi de belles mélodies qui accrochent comme Song of Ancient Mountain de pharaoh. Il y en a pour tous les goûts. Avec On Mars by Bike d’olo on pénètre dans un monde plus ambiant, moins commercial. Le beat est lent et hypnotique. Un mouvement qui se poursuit avec le très séduisant 975 de Polaris. Superbement langoureux. Pas trop ambiant, juste entre les deux, avec de superbes passages de synthétiseur. Vanderson est un autre inconnu à mes oreilles, Memories from Red Planet est un titre assez similaire à Polaris, une pièce qui progresse tel un boléro spatial. Pas ambiant et pas rythmé à l’os. Un beau mélange des deux fluides qui donnent une superbe mélodie. À entendre et découvrir, tout comme Another Voice from Mars d’Andymian, un long titre corsé qui emprunte une marche militaire. Tout comme Endorphine avec The Chronicles of Mars. Cette 3ième portion du coffret se veut plus douce, plus soyeuse, voire plus ambiante. Mars (Prelude 2 Rain) de Human Error débute sur un doux piano aux essences synthétiques. Alors que l’on ferme nos paupières, un beau rythme arabesque vient nous chercher l’attention. Un titre ambigu qui oscille entre les vapes nostalgiques à grandes orchestrations et des rythmes du monde. Le côté romanesque se poursuit avec Martian Sailing

Page 132/158 Vessels de Krzysztof Horn. Une plage à lente progression atmosphérique qui se balance sur une mélodie hypnotique qui accentue la course à mesure qu’elle progresse. La voix Célestine y est très belle. Anthares poursuit avec un titre très ambiant aux lourdes strates synthétiques, tout comme Travelling across the Red Desert de Vix. Vous avez aimé Krzysztof Horn? Martian Autumn de PaDoBa vous ravira tout autant. Une superbe mélodie. Le volet ambiant se poursuit avec le ténébreux. Quoi de mieux que de clôturer cette superbe initiative par du pur Berlin School? Going To Mars? de 9th layer est ce qu’il y a de plus Berlin School. Un titre à l’intro hésitant sur une nappe atmosphérique. De cet ambiant vaporeux, les synthétiseurs tirent leur essence et une ligne séquentielle s’anime avec rythme et détermination vers la 7ième minute et ce long titre traverse les effluves de la Berlin School. Des rythmes travaillés qui épousent différentes tangentes, le tout en synchronisation avec les strates synthétiques lourdes et nerveuses. Ça ne fait pas longtemps que j’ai joint l’équipe de Guts of Darkness. Depuis que j’y suis, je m’efforce de faire connaître les différences entre les différentes orientations de la Musique Électronique (MÉ). Ticket to Mars débrouillera cet imbroglio que j’ai (accidentellement je dois dire) créé lors de la parution de mon premier article sur la MÉ. Faites-vous plaisir et télécharger cette musique. Par la suite, fermez les lumières et assoyez-vous. Laissez-vous bercer et voyager aux travers les différentes sphères musicales qu’est la MÉ, telle que véhiculé par les pionniers; Tangerine Dream, Klaus Schulze et Kraftwerk. Un pur délice tout à fait gratuit. Seule l’accoutumance qui en suivra pourrait coûter quelques deniers.

Disponible au site http://forum.tangerinedream.pl/ces/

Note : 5/6

Page 133/158 DISMEMBER :

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Vous n'êtes pas sans savoir la dévotion que je porte à dismember. Imaginez alors la joie dans mes yeux à la sortie de ce "God that never was", surtout quand le groupe le pose comme un retour aux sources, et que la pochette déchire tout, bien dans l'esprit des 90's... Mais, dites moi, le coup du retour aux sources, ils nous font pas le coup à chaque fois ? Et c'est bien là le problème : depuis "Death metal", il faut bien l'avouer (NdP : et ça me fait mal) Dismember donne allègrement dans l'autoplagiat. Et avec "The god that never was", les suèdois s'y complaisent avec joie. Adieu les évolutions de "where ironcrosses grow", j'entend ces superbes pièces ultra lourdes qui faisaient le charme de cet album. non, ici dismember fait du dismember. C'est à dire pour les incultes, un death old school tout à fait classique, alternant entre grosses pièces de 2 minutes super speeds et sans arrêts, avec des riffs plus mélo typiquement suèdois ("Shadows of the mutilated" bien sympa avec son solo harmonisé, "Time heals nothing"...). Le groupe reprend la recette qui a toujours marché : des gros brûlots renvoyant à "skin her alive" sur son premier album ("Never forget, never forgive" plutôt réussie), un morceau mélodique très inspiré Maiden ("Phantoms of the oath", instrumentale assez sympa, renvoyant à "Nenia" sur Massive killing capacity), un gros clin d'oeil à Autopsy ("Autopsy"... bien en dessous de l'original), et un morceau lent ( "Feel the darkness" véritable machine à headbang, définitivement le point à creuser pour le groupe)... Au milieu de tout ça on retrouve des morceaux classiques du groupe faits de riffs en tremolo alternant avec des passages très old school (poutchak poutchak) pas franchement folichons niveau inspiration mais remplissant correctement leur rôle... Disons que comparé à ce que le groupe a pu produire avant, on ne peut s'empêcher de faire la comparaison, et ce en la défaveur de cet album. Bref, un disque qui en soit m'a laissé assez de marbre. Le groupe est en vitesse de croisière, heureusement que l'avant-dernière piste ou "Phantoms (of the oath)" viennent nous surprendre un petit peu car en dehors de cela c'est un peu le néant. Alors attention, le niveau reste bien supérieur à un "Hate campaign", mais en 2006 je m'attendais personnellement à beaucoup mieux de la part du groupe. La prod' n'est pas franchement top, notamment le son de batterie manquant cruellement d'impact, le chant de Matti kärki a perdu en puissance, bref le disque de plus quoi. Celui qui tourne un petit moment mais qui ne fera pas long feu, malgré ses bon petits passages (notamment ces petites mélodies heavy). Encore un disque comme ça et on tiendra l'équivalent de Cannibal corpse pour le death suèdois...

Note : 3/6

Page 134/158 DISPLACER : Moon phase

Chronique réalisée par Marco

Excellente découverte du label M-Tronic que l'univers du canadien Mike Morton. Displacer oeuvre dans des atmosphères à l'onirisme aguicheur, sur des tempi plutôt posés qui se démultiplient au hasard des mélodies ciselées d'après des pierres précieuses d'une pureté rare. Aux frontières du trip-hop industriel et d'un dub organique, l'electronica de Displacer est d'une personnalité étonnante, changeante à mesure que les phases de la Lune se déroulent. Beat nonchalants et séducteurs ('Moon phase', 'Lying in wait') ou a contrario agités (l'excellent 'Atrophied', 'Bottom of the world', le très Dryft 'Bits and bytes'), mélodies et nappes de toutes beautés ('Vorago'), Displacer est à l'aise dans quasiment tout ce que l'on peut attendre d'une electronica subtile et habitée. Le canadien excelle ici à insuffler une chaleur très marquée dans ses boucles et ses harmoniques là où beaucoup ne seraient resté qu'à la surface d'une mécanique certes rutilante mais au final stérile. Le remixe de 'Wraiths' par Gridlock (l'album a été masterisé par Mike Wells) confirme d'ailleurs l'intérêt que suscite Displacer (participation à une compile de chez Mute peu après) et fait de Mike Morton un artiste désormais incontournable, ce qu'il n'a fait que confirmer jusqu'ici.

Note : 5/6

Page 135/158 DISPLACER : Arroyo

Chronique réalisée par Marco

Second effort qui confirme tout le bien que l'on pensait de Displacer avec 'Moon phase', 'Arroyo' va encore plus loin avec une approche encore plus mélodieuse, un brin moins froide et aux rythmiques plus 'tribale'. Une electronica sobre et classe, mais riche en mélodies et en atmosphères s'approchant par moment de la world-music ('Disconnected'), plongeant profondément dans un trip-hop non-poussif (l'excellent 'Down', 'Painkiller') voire confinant à industriel ('Fueled'). Un soupçon de sons 70s pour une saveur 'vintage' que n'auraient pas renié Kraftwerk ('Repair', 'Next Tuesday') et vous avez le Displacer crû 2004. Une volonté de ne pas se répéter bien affichée tout en perpétrant un héritage électronique brandi fièrement et avec panache. Une fois n'est pas coutume, les remixeurs invités retravaillent en accord avec leurs univers respectifs quelques titres phares de cet album. Mike Wells, présent au mastering encore une fois, signe ici de son alias O2 une de ses rares apparitions en dehors de Gridlock, tandis que Dither et Flint Glass jouent respectivement la carte de l'abstraction froide, rampante et de l'indus/ambient empoisonnée et rythmique. Superbe !

Note : 5/6

Page 136/158 FRONT LINE ASSEMBLY : Artificial soldier

Chronique réalisée par Marco

Depuis le temps qu'il promettait un vrai retour de FLA, aurait pu de se faire des cheveux blancs. Le succès démentiel de depuis 'Karma' aura rendu plus d'un fan dépité. Cela d'autant plus que Leeb avouait lui-même poursuivre FLA par envie uniquement, ce qui en soit est plutôt louable au regard du gagne-pain qu'est devenu Delerium, le problème se situant essentiellement dans l'inspiration des deux derniers albums. Exit l'hésitant 'Epitaph', au revoir le fade et décevant 'Civilization', place à 'Artificial soldier'. Le canadien a mis les petits plats dans les grands : Fulber toujours en place, retour de Chris Peterson qui avait fini évincé de FLA mais pas de Delerium (surtout ne pas chercher...), artwork de nouveau assuré par Dave McKean...Bref tout est fait pour que cet album soit celui du retour assassin. Bon autant dire qu'on reste loin de la grande époque. Des invités prestigieux qui font leur apparition sur un disque de FLA, voilà en revanche une nouveauté ! Si l'accent à couper au couteau de de Meyer apporte son charme à l'entraînant et 'body' 'Future fail', la voix pourtant très belle de Eskil de Covenant arrive vraiment comme un cheveu sur la soupe. Une tentative à oublier très vite, 'Storm' étant finalement le seul mauvais morceau. Alors...et la musique ? (oui je sais je digresse). Il faudrait chercher loin pour retrouver du 'Millenium', éparpillé sur tout l'album dans les boucles et les breaks trance, quelques guitares acérées mais c'est à peu près tout. Alors quoi ? Disons que 'Artificial soldier' synthétise assez bien les différentes incarnations de FLA, de l'electro-indus qui tape sec ('Unleashed', 'Social enemy'), tempi plus aériens très typique de l'époque 'Hardwired' ('Humanity', 'Low life'), le tout lié à des structures rythmiques entre tech et breakbeat auxquelles nous ont habitué les derniers albums, en plus digestes cette fois-ci. On retrouve même un côté première période sur le très lent et groove (et excellent il faut l'admettre) 'Dopamine'. La production sonore s'avère de plus la meilleure du groupe depuis longtemps, tout y est limpide, parfois un peu 'confus' mais le style tout en cascades de nappes des canadiens y pourvoie largement. Alors non 'Artificial soldier' n'est pas LA révolution du genre mais il a le très grand mérite de remettre sur pied un projet qu'ont eût pu dire moribond, en relevant avec brio le niveau des dernières productions et en assurant une durée de vie plus optimale pour un album de FLA.

Note : 4/6

Page 137/158 VIRUS : Carheart

Chronique réalisée par Powaviolenza

D'entrée de jeu, ce disque se pose en tant que mouchoir idéal pour tous les amoureux transis de Ved Buens Ende, pleurant l'absence de ce groupe génial en attendant un nouvel album qui ne viendra plus jamais ; "Carheart" est tout simplement la continuité du trio. Mais là où "Written In Waters" mêlait psychédélisme tristounet avec post-black metal totalement grim et dissonant, les Virus ne gardent de VBE que le goût pour les harmonies étranges, le son de guitare écorché vif et le chant hanté pour s'aventurer désormais sur des terres beaucoup plus rockisantes et expérimentales. Mené de main de maître par Carl-Michael Eide, seul rescapé de VBE (mis à part l'apparition de Vicotnik sur l'instrumental desert-rockisé "Roads"), cet album mériterait presque son statut de chef d'oeuvre rien que pour la performance de ce grand monsieur, qui assure ici la six-cordes et le chant de façon absolument magistrale - lâchant des riffs géniaux et étouffants se rapprochant autant de VBE (évidemment), Aura Noir (période démo) ou Voivod (période "Dimension Hatross" et "Nothingface") que de groupes venant d’horizons moins métalliques, tels que le noisy post-rock de Slint, le King Crimson de "Red", voire même Dazzling Killmen. La multitude d'arpèges et d'expérimentations guitaristiques provoque un effet sincèrement dérangeant, et les riffs de "Carheart" sonnent encore plus bizarres et psychédéliques que ceux de VBE – y perdant au change en beauté triste par la même occasion, celle-ci étant par contre toujours présente dans la voix claire plaintive et reconnaissable entre milles qui faisait tout le charme de "Written In Waters". Mais limiter l’intérêt de "Carheart" à la performance de Carl-Michael Eide serait très con et très faux de ma part, car c'est bel et bien ici un véritable trio qui joue. Tout comme dans VBE, la basse est ici au premier plan – le travail de Petter Berntsen (venant du combo thrash-metal classieux Audiopain) est absolument hallucinant harmoniquement parlant (en certaine osmose avec la gratte, tout en jouant des lignes extrêmement différentes), très funky et dansant mais complètement malsain et tournoyant, tout en restant suffisamment sobre pour ne pas sonner branlette. Et que dire du jeu de batterie d’Einar Sjurso (batteur de Infernö, et Lamented Souls), sinon qu'aucun autre batteur norvégien si ce n'est Carl-Michael lui-même n'aurait pu assurer derrière les fûts pour un tel album? Ici, cela va de soi, pas de double ni de blasts : juste un gros feeling jazzy ultra-burné ("Queen Of The Hi-Ace") ainsi qu’une technique irréprochable. Au niveau de la forme, c’est donc du travail d’orfèvre – le fond est du même acabit, l’ambiance étant constante du début à la fin, sans aucun mauvais morceau pour la gâcher (si ce n’est les interludes inutiles). Le tout baigne dans une folie douce permanente des plus agréables et totalement unique, même si un temps d’adaptation est nécessaire – « Carheart » est tout sauf facile d’accès, mais l’effort vaut le coup. Ajoutez à cela un mix très brut et minimaliste et une bonne grosse liste d'invités prestigieux (Garm, Zweizz, Vicotnik…), et vous obtenez donc cet album profondément dérangé et génial, incontournable pour tous ceux qui ont apprécié VBE, pour tous les amateurs d’OVNIS musicaux en général (surtout ceux en provenance de Norvège). Les amateurs de noise-rock et de King Crimson peuvent y jeter une oreille aussi. A suivre en 2008 avec « The Black Flux ».

Note : 6/6

Page 138/158 BOOTS (Ron) : Acoustic shadows

Chronique réalisée par Phaedream

Je devrais avoir honte. Tout ce temps que j’ai pris avant de vous parler de Ron Boots…Désolé. Ron Boots est l’un des personnages les plus importants et influents de la nouvelle génération de la Musique Électronique Berlin School, ce qu’on appelle New Berlin School. Depuis la fin des années 80, il est très actif dans les Pays-Bas, autant comme artiste compositeur que producteur et réalisateur. Acoustic Shadows est son dernier opus, et ne vous fiez pas au titre, ça n’a rien d’acoustique. L’expression Acoustic Shadows est liée à la guerre. C’est un phénomène sonore assez particulier; c’est un tonnerre issu d’une lourde détonation que les personnes au loin peuvent entendre, mais pas celles qui ont initiés cette déflagration où qui en sont proche. En fait Acoustic Shadows est un cd qui dénonce les guerres et se veut un hommage à tous les guerriers, de toutes les périodes. Et c’est avec une solide frappe que débute The Unknown Soldier. Grave, la première séquence est ensevelie par une couche synthétique superbe qui s’harmonise au travers les vents qui parfois ressemblent à des jets d’artillerie. Subtilement, ce premier agencement se transforme en superbe mélodie guidée par de pompeux synthétiseur et un jeu franc des percussions. The Unknown Soldier est un titre fort mélodieux qui laisse ses traces dans l’oreille. Le genre de pièce riche, aux orientations inattendues, que l’on veut ré écouter avant qu’elle finisse. Car à chaque instant, on a l’impression d’avoir loupé quelque chose. Entre chaque titre, une voix d’homme et de femme se fait entendre pour nous conter des brefs moments d’histoire. The Battle of the Somme suit les cendres du soldat inconnu avec une douce intro mellotronnée. Une fine ligne basse se dessine à l’horizon, comme ce nuage flottant que laissent les explosions sur un dur chantier de désolation. On le voit, on le sent. Témoignant de l’incroyable talent de compositeur et de producteur qu’est Ron Boots. L’atmosphère est triste et se dissipe peu à peu sur cette ligne qui s’anime de plus en plus sur un rythme décousu. Les synthés sont enveloppants et courtisent ce tempo en perdition, donnant une dimension disproportionnée en égard de la ligne maîtresse. L’effet est étrange et envoûtant. Un long titre aux atmosphères un peu tristes. La pièce titre enchaîne sur le même pas. Mais pas pour longtemps. Les percussions s’animent avec les clés de claviers. Les coups sont plus pesants, aux effets prolongés. Le tempo s’anime sur un rythme qui se cherche parmi des coups de peaux et un beau synthé fort textural et enveloppant. De longues complaintes s’échappent avec grâce et richesse, donnant une direction bouclée qui cherche à se délover sur des percussions qui prennent de plus en plus la commande. Du travail de précision, de la Musique Électronique hautement élaborée et travaillée. De la MÉ progressive. Après l’explication théorique sur les ombres acoustiques, Assault démarre avec force. Une séquence nerveuse et fébrile tournicote parmi des percussions hautement dosées. Les deux éléments s’entrecroisent et tergiversent sur une autre ligne synthétique qui est plus basse, mais tout aussi énervé. Les rythmes virevoltent, tel un vol planifié, et s’entremêlent avec harmonie sur des strates de plus en plus épaisse. Et, pour en mettre d’autant, une autre ligne synthétique plus saillante tournoie en boucle avec puissance, donnant à Assault une profondeur et une richesse sonore des plus mélodieuse. Un autre grand titre. Desolate Fields est à l’image de son titre. Après une narration assez pathétique, pour ne pas dire horrible, sur les effets de la guerre et de ses blessés, un synthé flotte sur une ligne sombre et saisissante. Encore une fois, Ron Boots nous fait voir par sa musique. Nous voyons les blessés, les scènes narrées auparavant. Tout cela sur une musique qui sent la désolation et transpire un respect profond des combattants. Avec l’arrivée des alliés la guerre prend fin, ainsi qu’Acoustic Shadows avec Dresden. Un titre

Page 139/158 nerveux et nourri avec des effets de grosses riffs sur des notes de synthés nerveuses qui voltigent sur le clavier avec aisance. Les percussions sont féroces et font la lutte à des bons solos de synthé qui se mélangent aux effluves d’une six-cordes. Finement fignolé et bien encadré Acoustic Shadows est une œuvre colossal. Un titre où la mélodie flirte avec la nostalgie, de la New Berlin School dans ce qu’il y a de plus pure. Avec sa créativité et son travail de studio, Ron Boots réussi à nous faire voir et sentir sa musique. Il nous amène là où il voulait nous amener. Seul un talent raffiné et maturé peut arriver à ce stade. C’est du grand Boots. Il nous touche et nous émoi sur un sujet toujours difficile et, hélas, trop souvent d’actualité.

Note : 5/6

Page 140/158 IFS : High Pressure Level

Chronique réalisée par Powaviolenza

Le néo-metal est tout sauf mon style de prédilection, mais je vais essayer de rester objectif... In Free Structure, (pas si) jeune groupe Dijonneais, nous propose ici son premier effort studio. Bon, c'est du DIY pur, de la pochette au son, mais dans l'ensemble, c'est pas dégueu (prod claire, même si manquant énormément de gras; pochette pas trop moche). IFS joue un néo-metal assez efficace que l'on pourrait rapprocher pas mal des Psykup, sans la folie. Contrairement au groupe précité, même si certains riffs sont parfois intéressants harmoniquement parlant et que c'est pas mal joué du tout (c'est carré), les compositions de "High Pressure Level" sont assez vides, pas du tout accrocheuses, et comme dit plus tôt, manquent franchement de folie. C'est jumpant, trop souvent cliché, assez bizarrement construit (dans le mauvais sens du terme), avec un chant alternant principalement growls, chant clair (parfois faux d'ailleurs) et rythmique rappée. Bref, c'est pas ma tasse de thé, mais ça reste un bon premier effort studio (c'est carré), et le groupe évoluera peut-être vers quelque chose de plus personnel et moins jumpant à l'avenir.

Note : 2/6

Page 141/158 PITBULLS IN THE NURSERY : Lunatic

Chronique réalisée par Powaviolenza

Si il y a bien un bassiste qui m'a mis une énorme mandale dans la tête en concert l'année dernière, c'est bien celui de Pitbulls In The Nursery; malheureusement et paradoxalement, à part ce bel indien qui tricotait comme un fou sa cinq-cordes (je crois?), leur batteur ultra-précis, quelques riffs jazzy en son clair parfois Cynic-oïdes et quelques harmonies Emperor-esques, les compos de ce groupe Rambouilletois m'avaient fait royalement chier. Après avoir écouté leur CD promo, j'ai enfin trouvé pourquoi : entre ce gros chant death moderne totalement décalé (putain, mais qu'est-ce que ça fout là?), les compos tout sauf accrocheuses car bien trop dispersées (ça manque de mélodie, nom de dieu) et les rythmiques mille fois trop Messhugah-esques, Gojira-esques, Fear Factory-esques, Nostromo-esques, *mets-ton-groupe-préféré-de-metal-chugga-chugga-esque ici*, le groupe enchaîne les fautes de goût. Alors forcément, des fois tu secoues un peu la tête instinctivement parce que ça reste quand même bien puissant (grosse production chugga chugga oblige) et que quelques effluves de génie guitaristique ("Antagony / Calibrated", "In My Veins" : putain d'outro) arrivent parfois à percer la carapace opaque du bouclier magnétique de merde, mais putain, c'est vraiment du gâchis! "Lunatic" est un putain de gâchis. Si cette technique énorme était utilisée pour faire de la MUSIQUE, je suis sûr que "Lunatic" aurait réellement pu être un CD marquant, et PITN "one of the most promising french bands" et "the cream of extreme metal acts", comme nous le suggèrent

Black Lotus et la plupart des chroniques que j'ai lues sur cette presque-bouse.

Note : 2/6

Page 142/158 MZ.412 : Infernal affairs

Chronique réalisée par Marco

Hé bien ! Il a finit par voir le jour cet infernal nouvel album ! 4 ans après son prologue 'Domine rex inferum', on commençait à se demander si l'on avait pas affaire (huhu) à quelque arlésienne. Les différents projets des membres s'étant développés à grande échelle (surtout ceux de Nordvargr) on pouvait douter de la finalisation de 'Infernal affairs'. D'abord annoncé comme une box double-vinyles, les infos furent de plus en plus éparses, pour ne pas dire inexistantes pendant un sacré bout de temps. Et comme pour se débarrasser de cet encombrant alter ego démoniaque, l'album s'avère être le dernier des suédois dans cette incarnation comme le précise CMI. Ne boudons pas notre plaisir, l'attente en valait la peine. Non pas une révolution, un assaut noise pur et dur ou une messe noire de base, mais plutôt une approche rituelle beaucoup plus varié et surprenante. Les morceaux-titres empruntent à une orchestration symphonique assez inhabituelle chez mz.412, offrant déjà un point de vue intéressant. Les drones et les boucles noise ponctuent des séquences atmosphériques beaucoup plus 'posées', lentes et perverses. En somme, les suédois prennent leur temps pour installer des atmosphères dépouillées mais réussies (le faussement minimaliste 'Lord...', 'Inkant 12 SLE'), directes par endroits, typiquement mz.412 ('Point of presence', 'Unhealing wounds') ou insidieuses et vibrantes ('Mourning star'). En choisissant une approche plus vicieuse, plus incantatoire et moins axée sur la débauche d'effets ou d'artifices les suédois accouchent de leur oeuvre la plus 'musicale' si tant est qu'on puisse véritablement accoler cet adjectif à un tel rendu. Le savoir-faire est à l'oeuvre, l'ombre satanique plane toujours mais sous couvert d'une malignité jouissive et plus torturée. Un paradoxe qui confine à l'obsession dans toute l'oeuvre de ce projet unique mais qui prend ici une dimension particulière alors qu'il n'est plus. Un chant du cygne qui a la classe en tout cas, jusque dans son magnifique packaging !

Note : 5/6

Page 143/158 VADER : The art of war

Chronique réalisée par Saïmone

Oyez-oyez braves gens ! Revoilà le plus burné d’entres tous, moi-même. Et voilà qu’le gars, à peine revenu, il se lance dans le death metal. Ouais, ce n’est pas mon style de prédilection, je vous l’accorde, mais quand on se trouve en face d’une boucherie pareille, on ne peut que s’incliner. « Revelations » et « The Beast » ne m’avaient guère convaincu, fan que j’étais de « Litany », summum de death puissant à collision headbangatoire. Reste que cet « art of war » aurait très bien pu s’appeler « art of destruction of your brain » tellement il éradique d’un coup de blast toute la concurrence brutal death actuelle. Oh non, Vader ne sera jamais un groupe ultra technique machin chose, jamais il ne s’abaissera à donner dans le gore ; non, Vader c’est le thrash, le thrash ultra violent blasté à 20000 à l’heure. Les riffs fleurent bon les 90’s, tantôt à toute vitesse, tantôt plus lourdingue, sur fond de blasts pas croyable de vitesse (Doc est mort, mais l’nouveau il fait bien peur), de grosse caisse, et cette voix des cavernes graveleuse, rugueuse et puissante putain ! Le maitre mot de cet album est PUISSANCE, rien ne résiste, c’est un souffle atomique, littéralement. Et parler de la production ? complètement ENORME, imbattable. Ca ne dure que 15 min, c’est bien dommage, mais ça n’augure que du bon pour l’album à venir. Un sommet de death sans fioriture, juste là pour t’éclater la gueule en moins de temps qu’il n’en faut pour prononcer Krisiun. Complètement mainstream, complètement puissant, mon préféré de

Vader à ce jour, rien de moins.

Note : 5/6

Page 144/158 VADER : Revelations

Chronique réalisée par Saïmone

On avait laissé Vader avec « Litany », la plus belle boucherie du groupe qui sent encore la tripe de . Difficile de faire mieux. Ayant fait le tour de la vitesse, Vader se lance dans le mid-tempo. Mais n’est pas Bolt Thrower qui veut. Ce « Revelations », il mouline, il roule, comme un vieux César sur son 4x4 chevaleresque, mais il manque sincèrement de carburant : il est où le rouleau compresseur ? Tout en double pédale (quasiment aucun blast), force est de reconnaître que les riffs manquent d’evilité pour passer du stade supersonique à celui de « je t’assomme avec un palm mute ». Alors certes, tout ça fleure bon les 80’s – les solos dantesques, les tagadagada et autres poum-tchak thrash - réactualisé avec la puissance et la technologie d’aujourd’hui (‘tain la production mes amis, un régal), mais l’inspiration n’est clairement pas au rendez-vous. Vader s’embourbe dans ce qu’il sait faire et qu’il fait bien… Si vous connaissez Vader, vous savez ce que cette phrase veut dire ; si vous ne connaissez pas, attaquez vous à « Litany » ; si vous connaissiez mais que vous en avez marre, écoutez « art of war » ; si vous ne connaissez pas et que vous vous en foutez parce que vous n’aimez pas le death et que vous écoutez de la musique électronique berlin school, je ne peux plus rien pour vous.

Note : 4/6

Page 145/158 VADER : The beast

Chronique réalisée par Saïmone

Vader avait amorcé un truc avec « Revelations », c’était ce retour vers les 80’s, l’hommage aux pionniers, le thrash, le speed, tout ça. « The beast » continue dans cette lancée, mais à fond la caisse : il n’y a quasiment plus rien de death dans cette album ! Pour une surprise… Vader qui nous avait habitué à sortir toujours le même disque tout les 6 mois depuis 10 ans, voilà qu’il nous surprend avec un disque « hommage ». Les riffs sont en provenance direct d’un thrash traditionnel – mais avec le gros son des productions modernes ahurissantes des polonais – malgré un manque d’inspiration évident, un groove du tonnerre et une prise de risque qui frôle le zéro. Pourtant, tout ça marche impeccable, même pour un anti-80’s comme moi. Mystère. Bien entendu, le disque n’est pas une tuerie à proprement (ou salement, au choix) parler, la voix grasse sur des palm mutes heavy ayant de légers airs de je sais pas ce que je fous là, mais le rythme totalement binaire, up-tempo, poum poum tak – poum poum tak, les solos bendés à mort, l’inévitable titre en son clair tout pourri, tout ça donne du charme et un peu de cachet à un groupe qu’on croyait mort étouffé dans sa propre pile de CD.

Curiosité pour les blasés, daube pour les petits nouveaux, tuerie pour les anciens. Au choix.

Note : 4/6

Page 146/158 ARCKANUM : Kaos svarta mar

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

"Kaos Svarta Mar" paraît en 2004 et nous fait donc patienter en attendant (encore et toujours) le successeur de "Kampen". Ce mini lp contient 5 titres excellents par leur efficacité et leur agressivité. Arckanum reste fidèle à sa ligne de conduite à la différence près que ce mini lp bénéficie d'une très bonne production, la meilleur pour Arckanum jusqu'ici. Dès le début de "Hæxhamar", on reconnaît le sens du riff inimitable de Shamaatae, un mélange de mélancolie et de haine poussées à leur paroxysme. Arckanum fonce tête baissée sans jamais regarder derrière, intègre, fidèle et plus que jamais agressif. La batterie et la voix sont comme d'habitude bien en avant, la guitare n'est pas noyée dans le mix final comme elle avait pu l'être sur "Kostogher" et miracle: on entend enfin la basse dans un enregistrement d'Arckanum! Un virulent "Eldkniver" vous prend à la gorge d'entrée, le titre ne ralentit jamais en cadence, Shamaatae est vocalement au sommet de son art. Ce mini lp ne contient pas un titre faible et pourtant j'ai cherché. Un riff plein d'émotions ouvre "Ætergap", qui est agrémenté d'un refrain en l'honneur du serpent de Midgard qui noiera le monde pendant Ragnarok alors que Fenriz se sera défait de ses chaînes. "Frana" nous présente une fois de plus un Arckanum pur souche avec une partie mid-tempo du meilleur effet ainsi qu'une basse bien grasse et des riffs qui s'enchaînent avec une facilité déconcertante. C'est en fait une nouvelle version de "Frana" qui apparaissait sur "Kampen". "Spitælsker" est une outro sans percussions, juste une guitare qui rappelle un "Baerghet" sur "Fran marder" et un texte récité avec un effet saturé important. Ce mini lp est paru sous deux formats: un format vinyl sur Blut und Eisen (responsable des versions vinyl des trois albums d'Arckanum), limitée à 1000 copies avec un sticker, et également un format split cd avec les suédois de Svartsyn , édité à 3000 copies par Carnal Records. Encore une sortie indispensable pour les fans du groupe, qui est aussi une bonne introduction à ceux qui ne connaitraient pas Arckanum, dans le sens où au niveau de la production, c'est probablement l'enregistrement le plus accessible. Kaos Svarta Mar!

Note : 5/6

Page 147/158 ARCKANUM : Kostogher

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

"Kostogher" est le second album d'Arckanum et de son leader emlbématique, Shamaatae, il fait suite à un premier méfait légendaire intitulé "Fran Marder". La première chose qui frappe est que le volume est très bas, il vous faudra monter un maximum pour entendre l'oeuvre convenablement, même si le gros point noir est le mix de la guitare. Elle semble s'être perdue quelque part et on la distingue beaucoup moins bien que sur les deux albums du groupe, c'est fâcheux car au niveau de la composition c'est toujours excellent, notamment ce premier morceau d'anthologie, "Skoghns Minnen Vækks", avec la voix de Lena Klarström comme sur "Fran marder" et "Kampen", et le violon, nouvel ingrédient dans la musique d'Arckanum qui fait également son apparition sur "Kri Til Dødha Doghi" et la sixième piste intitulée "Gamall Uvermark", un magnifique interlude entre hiboux, vent et vocaux. "Yvir Min Dupe Marder" et "Et sorghetog" sont des nouvelles versions de titres qui figuraient sur "Trulen", la première demo du groupe récemment rééditée en cd. En plus des deux titres excellents pré-cités, "Kostogher" contient d'autres perles comme "øþegarðr" et "Gangar For Rapon Vinder". Comparé à "Fran Marder" et "Kampen", cet album est probablement le plus violent du groupe, un état de fait qui est augmenté par cette production très sombre, voire boueuse. Avec un traitement sonore de la guitare plus appropriée, je pense que l'on tiendrait là l' Album d'Arckanum, et pourtant même avec ça, ce n'en est pas moins un vértiable bloc homogène de noirceur, une incantation obscure à Pan. "Kostogher" est, une fois la production apprivoisée, un pur chef d'oeuvre et il m'est très difficile de mettre un des trois albums plus en avant qu'un autre, tant ils possèdent chacun une identité, voire une humeur prononcée. Il est donc aisément au-dessus de nombres de productions dans le genre, passées ou récentes et est un disque assez difficile d'accès pour lequel il vous faudra maintes écoutes, contrairement à la spontanéïté d'un "Fran marder" par exemple. Comme ses deux acolytes, ce disque est très difficilement trouvable actuellement à moins d'y mettre le prix. "Kostogher" est le second chapitre d'une trilogie dantesque, qui on l'espère sera bientôt agrémentée d'un quatrième larron qui devrait porter le titre de "Faunaz Samgang". Une autre pièce d'anthologie créée par

Shamaatae, au même titre que "Fran Marder" et "Kampen". Arckanum= God.

Note : 6/6

Page 148/158 SEIFERT (Erik) : Aotearoa

Chronique réalisée par Phaedream

J’ai tombé sous le charme de la musique d’Erik Seifert lorsque j’ai entendu le mélodieux A Trip To Nebula Cluster l’an passé. Seifert ne fait pas dans la grosse musique électronique compliquée. Ici on ne trouve pas de longues séquences auxquelles s’ajoutent des lignes bidirectionnelles et autres. Erik Seifert est un artiste qui aime la mélodie et aime offrir des moments harmonieux au travers une musique synthétique plus chaleureuse. Avec Aotearoa, il nous offre un voyage musical en Nouvelle-Zélande avec une approche musicale un peu plus différente. Ça demande quelques écoutes avant de porter un jugement. Signe premier d’une œuvre finement fignolée. De Waitomo à Te Moeka o Tuawe Seifert dessine 7 titres où les influences tribales se mêlent avec aisance à ses arrangements synthétiques et son sens des harmonies. Après un court intro atmosphérique, Waitomo s’anime sur une fine ligne basse et un rythme léger à saveur ‘’groove/lounge’’. La basse est bonne et bien juteuse. Les synthés sont limpides et les percussions divines. Le genre de pièce que l’on peut faire jouer autour d’une piscine ou à la plage, sans rompre avec l’ennui. Sur le son des vagues et des instruments tribaux d’autochtones Australiens Orakei Koraka s’éveille sur une intro ambiant, limitrophes aux œuvres de Steve Roach. Un chœur d’enfants perce ce mur atmosphérique où un synthé se traîne lentement sur des notes de basse éparses. Un doux piano mélodieux vient caresser nos oreilles sur ces étranges élucubrations d’un monde ancien. Un étrange mélange qui capte et qui termine sa progression sur un rythme plus soutenu où percussions tonnent sèchement sur une ligne ‘’groovy’’ et une atmosphère synthétique plus enveloppée. Un bon titre bien travaillé. Aotearoa South est une partie plus ambiante. Une pièce à réflexion qui se jette avec consistance et un bon assortiments de percussions sur à la partie Nord d’Aotearoa. Un titre plus musclé, où nous sommes pris dans un tourbillon musical valsé par des claquements de percussions aux effets d’écho et de résonance dense. Au travers ce rythme circulatoire le tempo progresse avec des changements subtils basés sur une approche synthétique plus harmonieuse. Un titre évolutif avec de bonnes lignes de basse, dégageant une ambiance plus lourde avec des passages nébuleux qui laissent fuser de belles partitions mélodieuses. Un autre titre qui accroche. Après un autre passage synthétiquement atmosphérique avec Pounamou, Haka s’anime avec des rythmes qui semblent sortir des racines autochtones. Des effets sonores, semblables à d’étranges percussions, accompagnent cette transe immobile. De coups de synthé s’avancent et le beat devient plus animé, plus endiablé. Imaginez la danse des soumis dans Matrix III, mais en moins démoniaque. Haka brouille d’intensité sur de belles strates synthétiques et ses rythmes tribaux qui s’unissent à la diversité des séquences. Un excellent titre à écouter à fond la caisse. Te Moeka O Tuawe termine ce voyage musical en deux temps. Une jolie voix céleste nous charme sur une ligne atmosphérique qui s’étire jusqu’en mi-parcours. De là, fusent des notes éparses qui finissent par se regrouper et créer un rythme soutenu par un bon jeu de percussion. Le Glacier du Renard prend forme avec subtilité et laisse entendre une jolie mélodie qui rayonne autour les notes circulaires et un synthé pompé de nostalgie et de fluides romantiques. Ce dernier opus de Seifert est son plus travaillé à date. Mais ne dit-on pas cela à chaque nouveauté? Ici, c’est le cas. Seifert apporte une touche particulière avec ses belles séquences harmonieuses et les souffles spirituels des premiers occupants de ce territoire méconnu de plusieurs. Aotearoa est un joli voyage musical. Un cd où les rythmes et les mélodies se fusionnent sur des percussions étonnantes et des arrangements synthétiques aussi surprenants qu’intenses. Si vous aimez les rythmes, les percussions et les arrangements mélodieux, avec un

Page 149/158 zest d’ambiant, Aotearoa est fait pour vous, même s'il demande à se faire apprivoiser un peu.

Note : 5/6

Page 150/158 BANISHED : Deliver me unto pain

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Bon vous n'êtes pas sans savoir qu'avant de chroniquer des cds promos justes bons à faire soucoupe design pour verre à whisky, Guts Of Darkness a été créé dans l'optique d'échanger sur des artistes et d'en faire découvrir de nouveaux. Laissez moi donc vous parler de ce Banished, véritable coup de coeur death metal depuis maintenant 12 ans de mon côté. "Deliver me unto pain" est en fait le deuxième album de Baphomet, mais pour des raisons de confli avec un autre groupe du même nom, nos chers ricains death-eux ont du changer de nom pour Banished. Explication quant à l'oubli total de cette petite perle ? Je ne sais pas. toujours est-il qu'en bon pseudo-justicier virtuel, je m'auto investis de cette mission sacrée qu'est de réahbiliter le vieilles gloires passés au rang qu'elles méritent. En l'occurence, au sommet des disques de death metal. Bref, difficile de parler de ce qui sera pour vous un n-ième groupe de death, et qui plus est de vous faire comprendre en quoi ce "Deliver me unto pain" est bien supérieur à la moyenne. Banished propose ici un accomplissement de ce que proposait Baphomet : une sorte de death metal brutal simple, sans fioriture, faits de riffs tout en power chords (avec une préférence pour les bonnes grosses parties saccadées/mutées) n'hésitant pas à aller piocher dans le hardcore quant à ses rythmiques hachées voire carrément "moshisantes". Car c'est là l'atout de ce disque : cette impression de gros monolithe dans la gueule. Une grosse pierre immense, qui vous compresse lentement la gueule (peu de blast ou autres parties rapides) gonflée par cette production absolument énorme, à la fois claire, incisive et lourde... J'aurai presque envie de vous dire d'aller simplement écouter le morceau titre "Deliver me unto pain" pour vous faire une idée. Riff saccadé, accélération death non linéaire, break central qui a faili me reompre le coup 100 fois, et ce chant de vieux bûcheron énervé absolument excellent... Argh que ce morceau est bon. Bien évidemment les autres titres ne sont pas reste, avec quelques morceaux de bravoure comme "Cast out the flesh", "Scars", "Inherit his soul" ou encore les reprises de l'album de Baphomet qui prennent un gros lifting façon pré death-core... Bref, le seul défaut de ce disque réside dans cet aspect "bloc". Les compos se ressemblent, usant toujours du même style de riffing tout en power chord saccadé et peuvent finir par lasser sur une écoute. Manque de variété donc, mais une certaine cohérence tout de même car intrinsèquement il m'est difficile de trouver un mauvais morceau. Disons qu'ils sont tous d'un bon niveau avec des pics vers l'excellence... Banished a ainsi posé là une grosse pierre dans le mouvement death pour l'époque. Une optique lorgnant vers le hardcore, un son qui explose bien des prods actuelles, des morceaux taillées pour péter les cervicales live, des compos qui au lieu de lorgner sur la vitesse appuient la lourdeur et la recherche de l'enchaînement qui cassera les vertèbres... Pas un chef d'oeuvre non, "juste" un groupe totalement excellent qui tape là où ça fait mal. Injustement oublié, Peaceville a récemment décidé de réparer cette erreur de goût en rééditant cet album de même que celui de Baphomet... N'hésitez pas, c'est du tout bon.

Note : 5/6

Page 151/158 SINISTER : Hate

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Ahaha, cette vieille intro : une porte grince, des voix qui susurrent, un orgue en fond, une grosse voix death qui balance des incantations démoniaques ouais on est en enfer !!! Le dernier Morbid Agel ? Non non, juste le "Hate" de Sinister voyons ! Perso j'adore ces intros totalement clichés et limite hors sujet quand on voit la transition mega brutale avec le premier morceau "Awaiating the absu" qui démarre aussi sec sur un gros blast et un riff mutés à 200 à l'heure. Alors alors ? Bah rien, on reconnaît immédiatement Sinister, c'est bien eux, et ils nous font... du Sinister. Bon ok, c'ets vrai que pour beaucoup ce "Hate" est leur meilleur, et ma foi je ne vais pas les contredire. C'est vrai que l'approche se fait plus sombre, notamment sur le morceau sus-cité avec son espece de refrain avec du clavier en fond, que les riffs sont globalement plus accrocheurs que par le passé avec quelques morceaux notables comme "18th century hellfire" qui va jusqu'à me rappeler du Carcass ("Heartwork", mais de loin hein, le style est ici beaucoup plus brutal), ou bien que les morceaux se détachent enfin réellement les uns des autres. Mais hein, faut pas déconner non plus, après s'être ingurgité un "Cross the styx" et "Diabolical summoning", les "progrès" constatés sur "Hate" deviennent tout de suite plus... comment dire... relatifs. Du bon gros death made in sinister, voilà qui est cependant certain, avec ce son typique, sec, rude et tranchant, et ce jeu de batterie si typique de Aad. Alors attention, je ne dis pas qu'il s'agit d'un album moyen , loin de là je pense au contraire qu'il s'agit du meilleur Sinister à ce jour, car il se montre varié, riche et se révèle être l'album le plus brutal du groupe (les parties blastées sont vraiment brutales ! cf "to mega therion", ou le très bon final "The bloodfeast" assez typique du death brutal de l'époque). Un bien bon disque, vraiment brutal et défoulant, mais qui en comparaison des précédents n'apporte pas grand chose. Alors oui, je ne vais pas me répéter, des "nouveautés" il y en a, mais franchement même un fan de Cannibal Corpse trouvera des expérimentations dans son groupe fétiche hein. On dira pour faire plus court qu'il faut vraiment être à fond dans le style pour les capter ces évolutions. Mon problème donc se situe dans l'idée que si "Diabolical summoning" n'était qu'une amélioration de "Cross the styx", et bien "Hate" est la version retravaillée de "Diabolical...". Cela donne au final, un disque typique de sinister, les allergiques aux riffs qui partent dans tous les sens, qu'ils soient mutés ou tremolo, ou au chant bien glaireux (la prestation de Mike est ici impeccable) le seront toujours, mais les amateurs du style (sorte de Cannibal Corpse moins borné, n'hésitant pas à varier le rythme et à poser des ambiances de ci de là) y verront un excellent disque. Les fans eux auront un disque de plus du groupe, mieux que les précédents c'est sûr, mais bon on dira qu'au troisième essai, on a un peu perdu de l'excitation initiale... Très gros 4 cependant, meilleur opus du groupe à mon sens.

Note : 4/6

Page 152/158 WOODS OF INFINITY : Hejdå

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

"Hejda" est le premier véritable album du duo suédois, dans la mesure où "Forintelse & Libido" était d'abord paru sous forme de démo cassette puis plus tard rééditée en cd. Woods of Infinity a fait des progrès au niveau du son , bien que celui-ci soit toujours bien cru et particulier mais moins repoussant pour les non coutumiers du fait que sur "F & L". Des progrès ont également été fait au niveau de la composition, l'ensemble est plus homogène que précédemment, où l'on partait parfois dans tous les sens. Woods of Infinity n'a rien perdu de sa folie mais sait maintenant mieux la canaliser au service de sa créativité. Si vous n'avez pas apprécier "F & L", il est bien possible que vous n'aimiez pas celui-ci non plus, Woods of Infinity, c'est un peu comme Urfaust, on aime ou on déteste, difficile de faire dans le juste milieu. On a toujours affaire à ce black metal particulier fait à base de guitares distordues, de riffs qui sortent de l'ordinaire, des claviers épars, un sampling très intéressant et les incantations de Ravenlord avec ce ton aigu qui en désarçonne/repousse certains. Melkor définit probablement son style mieux que moi dans l'interview que vous pouvez parcourir dans nos pages. Tous les morceaux s'imbriquent bien l'un dans l'autre, on ne se défait jamais de cette trame musicale toute particulière. Deux titres sont tirés d'une session d'enregistrement précédente, "En Förgången Tid" et "Det Som Hände", ça s'entend au niveau de la production , surtout pour ce second morceau qui rappelle directement le style de "F & L". Sans ce dernier ainsi que la reprise du crooner Barry Manilow, "Old songs" (qui est plus marrante qu'inspensable), j'aurais probablement donné un 6/6 à ce disque, qui fait figure d'ovni dans la scène black metal actuelle, mais "Hejda" reste néanmoins un disque d'excellent facture, frais, original et étonnant. "Sakrament" clôture l'album en beauté avec son sample de chants de l'armée rouge et Ravenlord qui perd totalement les pédales. La version cassette éditée à 450 copies par Insikt contient une pochette différente, ainsi qu'une photo assez dégueulasse dans le livret et un titre bonus avec la reprise de Mike Oldfield,"Moonlight shadow". "Hejda" est la bande sonore du chaos, de la décadence, de la mélancolie et de la folie. Une offrande très réussie.

Note : 5/6

Page 153/158 Informations

Vous pouvez retrouvez nos chroniques et nos articles sur www.gutsofdarkness.com.

© 2000 - 2008

Page 154/158 Table des matières

Les interviews...... 3

DRAKKAR PRODUCTIONS - (interview réalisée par Iormungand Thrazar)...... 4

WOODS OF INFINITY - (interview réalisée par Iormungand Thrazar) ...... 7

DEINONYCHUS - (interview réalisée par pokemonslaughter) ...... 11

Ved Buens Ende - (interview réalisée par Powaviolenza) ...... 13

Ved Buens Ende - (interview réalisée par Powaviolenza) ...... 18

Les chroniques ...... 22

VIRGIN PRUNES : A new form of beauty ...... 23

VISIONS : Celestial sphere...... 25

BINAR : Solipsism...... 26

NUCLEAR ASSAULT : Out of order ...... 28

RADIO MASSACRE INTERNATIONAL : Septentrional...... 29

AKWARA (Andreas) : Synthetic Horizon...... 30

CAUSTIC WINDOW : Compilation ...... 31

ELLIS (Paul) : The Infinity Room ...... 32

APHEX TWIN : Selected ambient works 85-92...... 33

SOLAZZO (Domenico) : Loopstation bootleg serie volume 1...... 35

SOLAZZO (Domenico) : Loopstation bootleg serie volume 2...... 37

SOLAZZO (Domenico) : Loopstation bootleg serie volume 3...... 39

MERRIMACK : Of entropy and life denial...... 41

VROLOK : Soul amputation...... 42

BATTLES : EP C/B EP...... 44

DIE FORM : Ad Infinitum...... 45

MANSFIELD TYA : June ...... 46

THE LAST DAYS OF JESUS : Alien Road ...... 47

RADIO MASSACRE INTERNATIONAL : People would really like Space Rock if they would only give it a try ..... 48

RADIO MASSACRE INTERNATIONAL : E-Live 2003 ...... 49

EXAWATT : Time frames...... 51

MOON FAR AWAY : Lado world...... 52

MOON FAR AWAY : Sator...... 53

KELLER & SCHONWALDER : Jodrell Bank 2001 ...... 54

IMPIETY : Funeralight...... 56

IMPALED NAZARENE : Pro patria Finlandia...... 57

Page 155/158 ARCKANUM : Fran Marder ...... 58

ARCKANUM : Kampen...... 59

DON CABALLERO : World class listening problem ...... 60

HERRSCHAFT : Architects of the humanicide...... 61

INDRA : Echo in time...... 62

AMARTIA : Marionette...... 64

EISHEILIG : Elysium ...... 65

UNDERWORLD : A hundred days off ...... 66

VARSOVIE : Neuf millimètres ...... 68

SECRET DISCOVERY : Alternate ...... 69

NORTHAUNT : Horizons ...... 70

INDRA : Flux-Live ...... 71

GENERAL SURGERY : Left hand pathology ...... 72

SCAB (Dom F.) : Necessary fears ...... 73

TERMINAL CHOICE : Khaosgott...... 74

TERMINAL CHOICE : Navigator ...... 75

GOOGOOBLOWN (LE BONHOMME) : Devilishfantaziah ...... 76

INTERLOCK : Skinless remixes ...... 77

PALOMO VINUESA + COLLECTIF SERENDIPITY (Daniel) : L'homme approximatif...... 78

SLEEP : Dopesmoker...... 79

TURING MACHINE : Zwei...... 80

CREATE : Biospherical Imagery...... 81

GARNIER (Laurent) : 30...... 82

MALAISE : Fifty-two days...... 83

LUCIFER LUSCIOUS VIOLENOUE : Do you remember the rosegarden of haunted realm ? ...... 84

CERTAMEN (Adam Bownik) : Earth ...... 85

HEMISPHERE : Destination infinity...... 87

ARCKANUM : Trulen...... 88

ARCKANUM : The 11 year anniversary album...... 89

LUCIFER LUSCIOUS VIOLENOUE : Yameru bara arui wa iyasami kizuguchi...... 90

ATARAXIA : Orlando...... 91

BLOODOLINE : Storm and brilliance ...... 92

ABANDONED : Thrash notes...... 93

INFLICTION : The faint smell of suicide...... 94

COALITION : Tortured by eternal dream ...... 95

Page 156/158 KRAGENS : Seeds of pain ...... 96

REVENANCE : Omen of tragedy...... 97

DECAPITATED : Organic hallucinosis ...... 98

SLEEPING WITH KNIVES : S/t ...... 99

ROOM WITH A VIEW : Collecting shells at lighthouse hill ...... 100

HAPPY MONDAYS : Pills'n'thrills and bellyaches...... 101

SCHULZE (Klaus) : Irrlicht...... 103

AMON DÜÜL II : Phallus dei ...... 104

AMON DÜÜL II : Yeti...... 105

AMON DÜÜL II : Tanz der lemminge...... 106

AMON DÜÜL II : Carnival in Babylon ...... 107

AMON DÜÜL II : Wolf city...... 108

SCHULZE (Klaus) : Angst ...... 109

SCHULZE (Klaus) : Vanity of Sounds...... 111

DEVILISH ERA : The deiphobic syndrome...... 113

VULPECULA : In dusk apparition...... 114

FUNERALIUM : Ultra sick doom...... 115

ARCH ENEMY : Stigmata ...... 116

THE OMEGA SYNDICATE : Apocalypse...... 117

KEEF BAKER : Pure language...... 119

DAPNOM : Actes préalables ...... 120

CATLANDGREY : s/t ...... 121

ASMOROD : Hysope...... 122

CAWATANA / STORM OF CAPRICORN : Split album ...... 123

BIOSPHERE : Dropsonde...... 124

KONKHRA : Spit or swallow...... 125

PATHOLOGIST : Putrefactive and cadaverous odes about necroticism ...... 126

ROLLINS (Sonny) : Way out west ...... 127

ROLLINS (Sonny) : On Impulse ...... 128

ROLLINS (Sonny) : Alfie...... 129

ROLLINS (Sonny) : East Broadway run down...... 130

ROZ VITALIS : Live autumn 2005 in the Ad Lucem studio ...... 131

COMPILATION DIVERS : Ticket to Mars ...... 132

DISMEMBER : The god that never was...... 134

DISPLACER : Moon phase ...... 135

Page 157/158 DISPLACER : Arroyo...... 136

FRONT LINE ASSEMBLY : Artificial soldier...... 137

VIRUS : Carheart ...... 138

BOOTS (Ron) : Acoustic shadows ...... 139

IFS : High Pressure Level ...... 141

PITBULLS IN THE NURSERY : Lunatic ...... 142

MZ.412 : Infernal affairs...... 143

VADER : The art of war ...... 144

VADER : Revelations ...... 145

VADER : The beast...... 146

ARCKANUM : Kaos svarta mar...... 147

ARCKANUM : Kostogher...... 148

SEIFERT (Erik) : Aotearoa...... 149

BANISHED : Deliver me unto pain...... 151

SINISTER : Hate...... 152

WOODS OF INFINITY : Hejdå ...... 153

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