ENQUÊTE PUBLIQUE

Du 29 juin au 28 juillet 2020

Sur la demande relative au projet d’implantation d’une centrale éolienne dite Centrale éolienne de la Croix de Boudets, commune de Saint-Beauzély, par les sociétés Centrale éolienne de la Croix de Boudets (CECBO) et Centrale éolienne le Rajal (CERAJ)

Le présent document comprend deux parties indissociables :

 Première partie : le rapport d’enquête  Deuxième partie : les conclusions et l’avis motivé

Commissaire enquêteur : Christian RESSEGUIER

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Première partie

Le rapport d’enquête

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SOMMAIRE

1. Caractéristiques de l’enquête 1.1 Objet de l’enquête 1.2 Contexte de l’enquête 1.3 Cadre juridique de l’enquête 1.3.1 Dispositions législatives et réglementaires 1.3.2 Dispositions locales 1.4 Concertation préalable

2. Dossier soumis à l’enquête 2.1 Composition du dossier 2.2 Avis sur le dossier 2.3 Présentation du dossier

3. Organisation de l’enquête 3.1 Désignation du commissaire enquêteur 3.2 Phase préparatoire à l’enquête 3.3 Arrêté d’ouverture de l’enquête 3.4 Information du public 3.5 Consultation des documents d’enquête 3.6 Permanences du commissaire enquêteur

4. Déroulement de l’enquête 4.1 Climat général 4.2 Bilan comptable 4.3 Clôture de l’enquête 4.4 Procès-verbal de synthèse (joint en annexe)

5. Observations sur le projet présenté à l’enquête 5.1 Avis des services extérieurs et réponses du porteur de projet 5.2 Avis du commissaire enquêteur 5.3 Observations du public et du commissaire enquêteur 5.3.1 Observations du public 5.3.2 Observations du commissaire enquêteur

6. Pièces annexes

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1. Caractéristiques de l’enquête

1.1 Objet de l’enquête

La présente enquête porte sur le projet d’une centrale éolienne dite Centrale Eolienne de la Croix des Boudets déposé par les sociétés centrales éoliennes de la Croix des Boudets (CECBO) et Centrale éolienne Le Rajal (CERAJ). La préfecture de l’ est l’autorité organisatrice de l’enquête, la mairie de Saint- Beauzély est le siège de l’enquête et les sociétés CECBO ET CERAJ agissent en tant que porteur et maître d’ouvrage du projet.

1.2 Contexte de l’enquête

Il convient de distinguer deux périodes.

La période de contentieux :

En rappel, à l’origine, l’enquête initiale portait sur une demande de permis de construire, déposée le 16 février 2006, par la société éolienne de la Croix de Boudets et la société éolienne Le Rajal pour l’édification de douze éoliennes et de deux postes de livraison sur le territoire de la commune de Saint-Beauzély (pour six éoliennes) et le territoire de la commune de Saint- Laurent du Lévézou (pour les six autres éoliennes).

Il convient de préciser à cet effet que la décision implicite de rejet tacite, communiquée le 19 juin 2009 par la préfecture de l’Aveyron au maître d’ouvrage et portant sur plusieurs projets comprenant notamment ceux situés sur les communes de Saint-Laurent du Lévézou et de Saint-Beauzély, a été annulée, à la suite de la requête introduite par la CECBO, par décision du tribunal administratif de Toulouse du 11 juin 2013, qui a enjoint par ailleurs l’Etat de réinstruire la demande.

Après réexamen, un permis de construire a été délivré, par arrêté préfectoral du 13 juin 2014, pour le projet de centrale éolienne de Saint-Beauzély comprenant l’implantation de six éoliennes (PC 012 213 06 L1004) et de deux postes de livraison (PC 012 213 06 L1005).

Le porteur de projet n’a pas souhaité interjeter appel du maintien de la décision de refus du permis de construire sur le territoire de la commune de Saint-Laurent du Lévézou qui est en conséquence purgé de tous contentieux.

Faisant suite à un recours des opposants au projet, le tribunal administratif, par décision du 22 mars 2017, a annulé le permis de construire délivré le 13 juin 2014 par la préfecture de l’Aveyron.

Après appel de cette décision par le porteur de projet, la cour administrative d’appel de Bordeaux, dans son arrêt du 26 novembre 2019, s’est prononcée, en vertu de l’article L 600-

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5-1 du code de l’urbanisme, sur un sursis à statuer quant à la légalité de l’arrêté du préfet de l’Aveyron du 13 juin 2014, jusqu’à l’expiration d’un délai de six mois, afin de permettre notamment la régularisation de l’illégalité concernant la motivation des conclusions (point 5 de l’arrêt) de l’enquête publique qui s’était déroulée du 9 mai 2007 au 9 juin 2007.

Sur le fondement de la décision du juge administratif d’appel (point 49 du document), il y a donc lieu d’organiser une nouvelle enquête publique afin de réexaminer la demande initiale du porteur de projet. La présente enquête porte désormais sur la demande de permis de construire restreinte à 6 éoliennes (numérotées de 7 à 12 dans les documents).

Elle reprend et s’appuie sur les pièces constitutives du dossier initial auxquelles a été rajoutée une note d’actualisation portant sur l’historique du dossier.

L’organisation d’une nouvelle enquête publique en deux temps :

En raison de la pandémie du covid-19 et des mesures de confinement associées, les modalités d’ouverture et d’organisation de l’enquête publique ont été fixées et se sont déroulés en deux phases : • Par arrêté préfectoral du 26 février 2020, prévoyant la procédure de concertation et d’information du public du 30 mars au 30 avril 2020, suspendue et reportée à une date ultérieure. A ce stade, seules les premières mesures de publicité de l’enquête avaient été mises en place. • Par arrêté préfectoral modificatif du 8 juin 2020 qui reprend l’enquête publique avec une nouvelle période d’ouverture du 29 juin au 28 juillet 2020, le délai imparti par la cour administrative d’appel de Bordeaux pour procéder à la régularisation visée par l’article 1er de l’arrêt du 26 novembre 2019 étant prolongé jusqu’au 24 août 2020 inclus.

1.3 Cadre juridique de l’enquête

- Arrêt de la CCA de Bordeaux du 26 novembre 2019 qui constitue le point juridique central qui a motivé la prescription de la présente enquête publique ; - Arrêté préfectoral du 26 février 2020 portant ouverture de l’enquête publique ; - Avis de report d’enquête publique du 17 mars 2020 de la préfecture de l’Aveyron ; - Arrêté préfectoral modificatif du 8 juin 2020 de reprise de l’enquête publique ; - Le projet lui-même est encadré par un canevas de dispositions règlementaires (rappelées au tableau page 4 de l’étude d’impact) traitant de la protection de la nature et du patrimoine, de l’urbanisme, afférant à la production d’énergie et au service public de l’électricité, au défrichement, aux servitudes et à la réglementation maritime et aérienne, à la défense nationale et au domaine public maritime.

Dispositions nationales liées au covid-19 - Loi d’urgence du 23 mars 2020 pour faire face à l’épidémie de covid-19 ;

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- Ordonnance du 25 mars 2020 relative à la prorogation des délais échus pendant la période d’urgence sanitaire et à l’adaptation des procédures pendant cette même période ; - Ordonnance du 15 avril 2020 portant diverses dispositions en matière de délais pour faire face à l’épidémie de covid-19 ; - Loi du 11 mai 2020 prorogeant l’état d’urgence sanitaire et complétant ses dispositions ; - Ordonnance du 13 mai 2020 fixant les délais applicables à diverses procédures pendant la période d’urgence sanitaire ; - Loi du 9 juillet 2020 organisant la sortie de l’urgence sanitaire.

1.4 Concertation préalable

Une campagne d’information et de concertation a été menée à partir de septembre 2002 par la société Croix de Boudets en direction des élus, des habitants et usagers du site et en particulier auprès des propriétaires et exploitants : - Articles parus dans la presse locale (Midi Libre, Centre Presse, journal de - une sélection de trois d’entre eux est jointe en annexe 1 de l’étude d’impact) ; - Séances de travail régulières tenues avec le maire et les conseillers municipaux et permanences d’information, annoncées dans la presse, destinées au public, à la mairie de Saint-Beauzély, les 23 septembre, 7 et 21 octobre 2004, conjointement avec des permanences du maire ; - Information sur les sites internet des associations locales ; - Organisation de rencontres avec tous les propriétaires et exploitants potentiellement concernés par l’implantation d’éoliennes, sur la zone d’étude connue, pour déterminer les parcelles sur lesquelles une implantation est envisageable et recueillir leurs avis.

Un comité local éolien de suivi (cleolis) a été mis en place qui s’est traduit par des réunions avec les élus, les 16 avril et 6 mai 2004. De même, des réunions de la mission interservices aménagement et paysage (MISAP) se sont déroulées les 19 mars 2004 et 8 février 2005.

2. Dossier soumis à l’enquête

2.1 Composition du dossier

Le dossier soumis à l’enquête a été communiqué au commissaire enquêteur en deux temps : à l’occasion de la réunion préparatoire du 21 février 2020, tenue à la préfecture de l’Aveyron, fixant les modalités d’ouverture et d’organisation de l’enquête (pour les documents de l’étude d’impact) et par envoi postal, reçu à domicile le 11 mars 2020, pour ce qui concerne les avis. Réalisé sous maîtrise d’œuvre Ventura, il a été établi par quatre contributeurs : 2AF Acoustique pour la simulation acoustique, Droit de Cité pour l’étude paysagère, LPO Aveyron Grands-Causses pour le diagnostic ornithologique et le Groupe Chiroptique Midi-Pyrénées pour le diagnostic chiroptérologique.

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Il comprend les pièces suivantes : Etude d’impact et documents associés - Une étude d’impact, environnementale et paysagère, datée de décembre 2005, comprenant 169 pages réparties en 5 chapitres portant sur la présentation générale du projet, l’analyse de l’état initial de l’environnement, les raisons du choix du projet, l’analyse des impacts, les mesures réductrices, compensatoires et d’accompagnement, ainsi qu’une table des cartes, une table des tableaux, une table des figures et une table des photographies ; - Sept annexes à l’étude d’impact réunies en un seul document de 127 pages, daté de décembre 2005, comprenant la communication sur le projet éolien (annexe 1), les consultations des administrations et services (annexe 2), les délibérations des communes (annexe 3), l’étude avifaunistique LPO Aveyron-Grands Causses (annexe 4), l’étude chiroptérologique du groupe chiroptères Midi-Pyrénées (annexe 5), l’étude acoustique par 2AF Acoustique (annexe 6) et la charte « Chantier Vert » Ventura (annexe 7) ; - Un volet d’insertion paysagère, daté de janvier 2006, de 45 pages, incluant une introduction sur le parc éolien de Croix de Boudets, la spécificité des projets éoliens, l’impact sur les grands paysages, l’impact sur le site, les prescriptions paysagères et une conclusion ; - Le résumé non technique de l’étude d’impact, daté de décembre 2005 et comportant 20 pages ; - L’arrêté préfectoral du 19 mars 2007 d’autorisation de défrichement délivrée à M. Pierre Bastide, pour une durée de 5 ans ; - La note sur l’historique du dossier.

Demande de permis de construire pour les éoliennes - Demande de permis de construire n° 012 23606N2001, de février 2006, au lieu-dit la Croix de Boudets, commune de Saint-Laurent du Lévézou, pour 6 éoliennes (devenue sans objet comme indiqué supra) ; - Demande de permis de construire n° 012 23606L1004, de février 2006, au lieu-dit la Croix de Boudets, commune de Saint-Beauzély pour 6 éoliennes. Chaque demande est accompagnée par un plan cadastral au 1/5000ème, un plan d’ensemble avec les accès au 1/4000ème, un plan de coupes et élévations au 1/1000ème et un tableau de synthèse foncière.

Demande de permis de construire pour deux postes de livraison - Demande de permis de construire n° 01221306 L1005 au lieu-dit, les Pradals, commune de Saint-Beauzély, pour deux postes de livraison. Les demandes de PC sont complétées par des plans de situation au 1/25000ème et les coordonnées géographiques en degrés, minutes et secondes des éoliennes à implanter.

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Les avis des PPA o Direction régionale de l’environnement, du 24/10/2006, complété par l’avis du 8/03/2007 o Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement, du 20/06/2006 o Direction départementale de l’agriculture et de la forêt, du 11/07/2006 o Direction régionale des affaires culturelles Midi-Pyrénées, du 22/06/2006 o Service départemental de l’architecture et du patrimoine, du 3/09/2007 o Service départemental d’incendie et de secours, daté 2006 sans précision o Conseil général de l’Aveyron, direction des services techniques routes, du 1/08/2006 o télécom, du 28/06/2006 o TDF, direction opérationnelle de Toulouse, du 21/06/2006 o RTE, gestionnaire du réseau de transport d’électricité, du 28/06/2006 o DGAC, direction de l’aviation civile sud, du 31/07/2006 o Ministère de la défense, armée de l’air, région aérienne sud, du 27/06/2006 o Météo France, du 19/06/2006

Autres pièces - Arrêt de la CCA de Bordeaux du 26 novembre 2019 ; - Arrêté préfectoral du 26 février 2020 portant ouverture de l’enquête publique ; - Avis de report d’enquête publique du 17 mars 2020 de la préfecture de l’Aveyron ; - Arrêté préfectoral modificatif du 8 juin 2020 de reprise de l’enquête publique ;

2.2 Avis sur le dossier

Sur la forme, le format papier 41x30 cm, mis à la disposition du commissaire enquêteur, facilite grandement la lecture et la compréhension des documents et en particulier les nombreuses planches et illustrations présentées sous forme de cartes, tableaux, figures et photographies. Par ailleurs, le résumé non technique de l’étude d’impact, clair et concis, permet une approche rapide et synthétique des différentes composantes de l’enquête publique. L’insertion d’un glossaire aurait cependant permis, pour les non-initiés, de mieux appréhender la définition de certains termes techniques ou de sigles.

Sur le fond, après analyse de pièces communiquées, le dossier d’origine qui comprend les pièces et avis conformes à la réglementation applicable au projet, peut être considéré comme complet, suffisamment documenté et compréhensible, de nature à permettre au public et au commissaire enquêteur de prendre connaissance des modalités et des enjeux du projet d’installation du parc d’éoliennes de la Croix de Boudets. Toutefois, il convient de nuancer ces propos en rappelant que l’enquête publique devait s’appuyer sur des documents figés et datés, alors même que la biodiversité de l’environnement et des paysages du site d’implantation des éoliennes a évolué entre temps, comme le public et

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les associations n’ont pas manqué de le souligner, ce qui a suscité beaucoup d’incompréhension notamment par rapport à l’étude d’impactn. La note d’actualisation, rédigée conjointement par le service instructeur de la préfecture et le maître d’ouvrage et versée au dossier d’enquête, n’était pas assez explicite et informative sur les éléments significatifs et tangibles qui ont marqué l’évolution du projet, tant au niveau technique qu’en termes d’améliorations apportées. Afin de procéder aux ajustements nécessaires, j’ai été amené à solliciter à plusieurs reprises le porteur de projet, cette démarche étant inscrite au procès-verbal de synthèse de l’enquête pour souligner les points qui méritaient une explication ou une actualisation.

2.3 Présentation du projet (étude d’impact et volet d’insertion paysagère)

Avant-propos

Les projets dont la hauteur des éoliennes dépassent 50 mètres, ce qui est le cas pour le dossier présenté à l’enquête publique, sont soumis à une étude d’impact. Le porteur de projet, après avoir rappelé l’importance de l’étude d’impact en tant que pièce maîtresse de demande de permis de construire, développe les points constitutifs de ce document qui repose sur la présentation générale du projet, l’analyse de l’état initial de l’environnement, les raisons du choix du projet, l’analyse des impacts, les mesures réductrices, compensatoires et d’accompagnement. Ce dispositif est complété par une table des cartes, une table des tableaux, une table des figures et une table de photographies. Sept annexes et le volet d’insertion paysagère complètent cette étude d’impact, ainsi qu’un résumé non technique de ce document. Les différentes phases d’élaboration du projet ont fait l’objet d’un examen par la mission interservices aménagement et paysage (MISAP).

Présentation générale

Le projet a pour origine une étude de préfaisabilité sur l’ensemble du territoire des trois communautés de communes du SIVOM des Monts et Lacs du Lévézou, parallèlement au développement du projet de parc éolien de Castelnau-Pégayrols. Dans ce cadre, les études du rapport prennent en compte les parcs éoliens déjà autorisés sur le territoire immédiat du projet pour notamment les études d’impacts paysagers.

Raisons du choix du site - La crête du Lévezou est une des zones les plus ventées du département et l’exposition du site à aménager garantit un potentiel intéressant pour le développement de l’éolien, comme l’indique la campagne de mesure réalisée à partir du mât installé au lieu-dit du Puech ;

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- Le projet s’inscrit dans le prolongement du parc de Castelnau-Pégayrols qui correspond à la volonté de rechercher une homogénéité dans la configuration des parcs ; - L’intérêt local manifeste pour le projet, tant au niveau des élus, des propriétaires et exploitants, des chasseurs et des habitants dans leur ensemble ; - L’éloignement des habitations, en retenant une distance minimale de 750 mètres comme principe de sélection des sites ; - Le site retenu se situe en dehors de zones environnementales sensibles ; - Le réseau routier est suffisamment développé pour permettre l’acheminement des éoliennes et la présence de chemins utilisables limite les aménagements à créer et la gêne agricole ; - Il y a peu de servitudes, les concertations entreprises avec les administrations et les gestionnaires de réseau ayant permis d’écarter les zones grevées de servitudes et de contraintes et les distances de sécurité respectées par rapport aux infrastructures existantes (route, autoroute, lignes électriques, oléoduc…) ; - Les capacités de raccordement sur le réseau public sont favorisées par la proximité de Millau, située à 20 Km de la zone d’étude.

Situation géographique Le projet se situe dans le département de l’Aveyron, près de Millau (environ 20 kms) pour une installation dans le prolongement du parc éolien de Castelnau-Pégayrols (comprenant treize éoliennes) sur la partie septentrionale de la ligne de crête du Lévézou dont l’altitude varie de 1020 à 1047 mètres.

Périmètre d’étude Il se situe à la rencontre de deux régions de plateau : le Lévézou, constitué de roches métamorphiques et les Causses dont la roche mère est calcaire. Le périmètre d’étude s’étend sur le territoire de communes de Saint-Beauzély et de Saint- Laurent du Lévézou.

L’analyse de l’environnement et des impacts potentiels du projet doivent être conduits, pour un projet éolien, dans le cadre de deux périmètres d’étude, l’un rapproché, l’autre éloigné.

Pour ce qui concerne le périmètre rapproché, appelé aire d’étude dans le projet, qui couvre l’ensemble des sites d’implantation possibles des éoliennes, le porteur de projet est allé au- delà des préconisations de l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) qui préconise un éloignement minimal de 400 à 500 mètres de toutes habitations pour l’implantation d’éoliennes pour porter cette distance à 750 mètres et réduire les enjeux sonores et paysagers pour les riverains.

Le périmètre éloigné intègre le périmètre rapproché et la zone des impacts potentiels du projet (principalement sur le paysage et sur l’avifaune) au-delà de la zone aménagée. Son rayon correspond à 10 km (100 fois la hauteur totale d’un mât de 100 mètres) et englobe les

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communes du Ségur, de Vezins de Lévezou et de Saint-Léons, avec la prise en compte de la présence de l’autoroute A75 et du viaduc de Millau.

Contrairement à une étude d’impact classique (carrière, projet routier…) la présence du projet doit être anticipée avec sa volumétrie et sa dimension aérienne dès la phase de l’état initial de l’environnement au-delà de la seule approche de l’emprise au sol.

Caractéristiques techniques Les éoliennes : - Préimplantation d’un mât de mesure du vent pendant l’été 2004 pour connaître avec précision la ressource éolienne ; - Le parc est constitué, pour ce qui concerne la commune de Saint-Beauzély, de 6 éoliennes numérotées de 7 à 12, correspondant à la 2ème tranche du projet initial, formant une ligne ondulante et de même gabarit (taille du rotor et hauteur totale) que celles installées sur le site de Castelnau-Pégayrols ; - Le modèle d’aérogénérateur qui sera implanté est de type « ENERCON E70-2MW » pour une hauteur sommitale des mâts de 100 mètres maximum et un diamètre de rotor de 70 mètres ; - Les fondations ont une emprise au sol de 15X15 mètres environ ; - Le fut mesure 4 mètres de diamètre à la base et de 65 mètres de haut ; - La puissance unitaire prévue pour chaque machine est de 2,3 MW, soit un total de 13,8 MW pour l’ensemble du parc, l’électricité est produite en 400 Volts et la tension relevée en 20 000 Volts par un transformateur placé dans la base du mât tubulaire ; - Une ligne enterrée reliera les transformateurs de chaque éolienne pour se raccorder à un poste électrique ou poste de livraison lui-même raccordé au poste source de distribution au réseau public de Millau.

Les plateformes de service, comprenant : - La fondation de l’éolienne, de type superficiel ou profond sur pieux ; - Les pistes d’accès permanentes, d’une largeur minimale de 5 mètres, en privilégiant les chemins d’exploitation agricoles existants le long de la ligne de crête, avec création de nouvelles pistes pour relier les chemins agricoles et les voies communales qui traversent l’aire d’étude, des aires de manœuvre pour le transport du matériel et un positionnement de ces accès qui procure le moins de gêne possible aux exploitations agricoles concernées ; - La plate-forme elle-même utilisée uniquement au moment du processus de montage et d’entretien lourd ; - La dimension de la plate-forme, réalisée au pied de chaque éolienne, est de 22X25 mètres environ et occupera une emprise au sol de 900 m² environ ; - Il est prévu des plateformes types adaptées à la topographie du terrain et aux nécessités du chantier ; - Durant la phase chantier des aires de stockage des matériaux seront réservées sur une distance de 15 à 20 mètres au-delà des plateformes.

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Illustrations et schémas sur les autres dispositions techniques du projet

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Les postes de livraison : A ce stade, le maître d’ouvrage, interrogé sur ce point, indique maintenir les 2 postes de livraison figurant dans le projet initial. - Les postes sont prévus sur une parcelle arborée, en retrait de la D171, qui soit accessible depuis la voie publique, en direction de la Croix de Boudets vers Saint- Beauzély, en face de l’habitation des Pradals, contiguë au chemin à la Jasse de Comberoumal ; - Ils seront conçus avec une architecture et un accompagnement végétal adaptés, localisés au sein du réseau de raccordement au poste source, mais non installés directement sur le site pour éviter toute confrontation visuelle ; - La maîtrise d’ouvrage pour la réalisation des travaux de raccordement à partir des postes de livraison sera confiée au gestionnaire du réseau de distribution (GRD), en principe EDF ; - Le projet de tracé fera l’objet d’une demande d’autorisation distincte accompagnée d’une notice d’impact.

Durée des travaux - Le chantier de la Croix de Boudets est estimé à 6 mois environ (hors travaux de raccordement au poste source), la construction du réseau électrique propre au parc constituant la phase initiale ; - Les tests préalables à la mise en service définitive sont prévus sur 2 mois et constituent la dernière étape avant la mise en exploitation correspondant aux 500 premières heures de fonctionnement.

Montant de l’investissement Le montant estimé de l’opération s’élève à environ 29 millions € HT correspondant au projet global initial (soit 14,5 millions € HT pour une seule tranche), pour une durée de fonctionnement prévue de 20 à 25 ans.

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Etat initial de l’environnement

Le milieu physique - La géologie du secteur ne présente pas de contraintes particulières et l’emplacement exact de chacune des fondations doit faire l’objet d’une reconnaissance de sol par sondage ; - Le département de l’Aveyron et les départements limitrophes sont classés en zone 0, sismicité négligeable (mais non nulle) et la zone d’implantation des aérogénérateurs ainsi que son périmètre éloigné ne sont pas soumis aux risques sismiques ; - Pour ce qui touche à l’hydrologie, il n’existe pas de véritable nappe phréatique mais des réseaux de circulation à très faible profondeur dans le sous-sol du site du parc ; - L’aménagement du site n’aura pas, de manière générale, d’incidence sur la qualité ou le débit des captages, mais une attention particulière doit être portée sur eaux souterraines captées à la Gineste dont les sources sont très proches des emplacements prévus des éoliennes ; - Le climat de la zone concernée par l’implantation présente un caractère montagnard avec des influences océaniques qui donne des précipitations importantes et régulières avec des vents relativement constants et forts associés à un niveau de turbulence assez prononcé (leur caractéristique constituant un contexte favorable à l’implantation d’éoliennes). La zone d’étude est particulièrement concernée par la présence de brouillard entre octobre et mars et l’on notera également une densité de foudroiement qualifiée de moyenne.

Il résulte de cet état des lieux que l’aire d’étude se situe en dehors des zones à risques et qu’aucun état de catastrophe naturelle n’a été déclaré sur les communes de ce périmètre.

Le milieu naturel - On ne relève pas d’arrêté de biotope, de réserve naturelle, de réserve naturelle volontaire ou de parc national sur le périmètre rapproché et l’aire d’étude n’interfère pas avec une ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique), une ZICO (zone importante pour la conservation des oiseaux) ou une ZPS (zone de protection spéciale), de même que la DIREN Midi-Pyrénées n’a pas signalé de protection particulière des paysages et des sites ; - Les communes de Saint-Laurent du Lévézou, de Saint-Beauzély, de Castelnau- Pégayrols, de , de Salles-Curan, de Vezins du Lévézou et de Saint-Léons abritent de nombreux sites naturels et font partie du Parc naturel régional des Grands Causses (PNRGC) ; - Le plateau du Lévézou et la zone d’étude sont composés de milieux ouverts représentés par des prairies, avec de rares haies, qui reste le milieu représentatif de la zone, avec des vestiges de hêtraies et de chênaies qui parsèment le paysage, et plus au Nord de forêts de rendement composées de résineux appartenant à des propriétaires privés ; - Plusieurs prairies non entretenues sont devenues des landes à bruyères et callunes ou à genêts ;

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- Pour la flore et la végétation, il est relevé un fond floristique classique ; on note peu d’espaces remarquables sur le plan de la végétation, avec une pression agricole sensible dans la partie Nord de l’aire d’étude amenant une réduction des espaces naturels et semi naturels qui a des répercussions sur les espèces. - Pour la faune et l’avifaune, le diagnostic a été réalisé par la LPO Aveyron-Grand Causses, du printemps à l’automne 2004, pour recenser les populations d’oiseaux présentes sur le site afin de compléter le volet environnement de l’étude d’impact : Le diagnostic fait apparaître 85 espèces sur la zone d’étude, communes à assez communes, dont 70 protégées au niveau national et 12 inscrites à l’annexe 1 de la Directive européenne oiseaux. Le site recèle ainsi une grande richesse spécifique et avifaunistique qui concentre 34,5% des espèces de l’Aveyron. - Pour les populations de chiroptères, le porteur de projet a missionné le Groupe Chiroptères Midi-Pyrénées pour réaliser un inventaire de l’occupation du site par les chauves-souris afin d’appréhender les enjeux liés à leur présence (prospection du secteur concerné par la LPO Aveyron-Grand Causses dans le cadre du développement du projet voisin de Castelnau-Pégayrols en 2001 et 2002, complété pour le présent projet, par une visite de zone en 2004). Les prospections de gîtes ont permis de trouver des colonies présentant des enjeux de conservation, en particulier pour les Pipistrelles communes et les Pipistrelles de Kuhl les plus présentes sur le site. A noter peut-être la présence de Pipistrelles de Nathusius, espèce migratrice, particulièrement sensible à la présence des éoliennes.

Le milieu humain L’étude analyse les impacts de l’aménagement du parc éolien dans un périmètre rapproché de 1km, impactant 1255 habitants sur les 4 communes de Saint-Beauzély, de Saint-Laurent de Lévezou, de Curan et de Castelnau-Pégayrols. Au-delà de ce périmètre, les notions de grand paysage, de patrimoine et de co-visibilité impliquent une étude sur un périmètre plus étendu de 10 km de rayon autour du site d’implantation, impactant 25 604 habitants sur 9 autres communes : Prades-Salars, Ségur, Vezins de Lévezou, Verrières, , Millau, Montjaux, Salles-Curan et Saint-Léons. Ces communes ont été comprises dans l’étude d’impact paysager de la commune de Castelnau- Pégayrols. Les caractéristiques du secteur d’étude sont les suivantes :

- L’habitat : les communes concernées sont de petites tailles caractérisées par une structure de population assez homogène et une faible densité d’occupation (17 habitants/km², 19,9 habitants/Km² en données actualisées 2017, pour Saint-Beauzély pour une moyenne départementale de 30 habitants km²). La population de Saint- Beauzély est en expansion, due à la proximité de Millau, ville sous-préfecture. Aucune habitation n’est répertoriée à proximité immédiate de l’aire d’étude, mais on recense en contrebas de la zone d’implantation des hameaux, des fermes isolées et des bergeries. L’habitation de la Gineste la plus proche se trouve à une distance de 737 mètres de l’éolienne la plus proche. Une partie des habitations est occupée par des propriétaires fonciers impliqués dans le projet.

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- Les activités économiques et touristiques : l’agriculture est l’activité dominante avec des parcelles agricoles de très grandes tailles au nord de la RD 171 (à l’image de la tendance départementale axée sur l’élevage ovin et caprin), les cultures céréalières et d’oléagineux et des surfaces en herbe très importantes. Saint-Beauzély, qui appartient à la zone d’activité de Millau et chef-lieu de canton, concentre le plus grand nombre d’équipements et de services publics de proximité. Par ailleurs, aucune installation de type SEVESO ne se trouve sur le territoire des communes concernées par le projet. On note toutefois la présence d’une ICPE à Saint-Beauzély. Le secteur immédiat comprend de nombreux sites touristiques particulièrement fréquentés (Parc naturel régional des Grands Causses, viaduc de Millau, caves de Roquefort, cités templières, cité des insectes « Micropolis », abbaye de Sylvanès, château et église de Saint-Beauzély notamment) et au plus près de l’aire d’étude la fréquentation du site est liée à la présence d’activités agricoles et au parcours de nombreux chemins de randonnées pédestres avec l’attrait particulier du Mont Seigne, lieu emblématique prisé des aveyronnais et le GR 62 qui traverse le site de Castelnau-Pégayrols d’Est en Ouest pour relier le lac de Pareloup à Saint-Beauzély. A l’intérieur du périmètre éloigné, la majorité des hébergements sont situés sur les plateaux et les équipements attractifs dans les vallées. La fréquentation des monts est locale et ponctuelle (chasseurs, cueilleurs de champignons…).

- Les voies de communication : le site est entouré par des voies d’accès importantes situées à la périphérie du territoire (A75, RD 911 qui relie et Millau), mais il n’y a pas de voie très fréquentée à proximité du site. En revanche les éoliennes à implanter sont relativement proches de la RD 911 sur le tronçon Viarouge-Azinières. Aucune voie ferrée, canal ou autres infrastructures de communication ne sont identifiés au sein du périmètre d’étude et, par ailleurs, la présence des voies communales à proximité du site n’est pas incompatible avec le type de projet envisagé (aucune distance réglementaire de recul n’est prévue pour cette voirie, mais le porteur de projet prévoit un recul suffisant pour limiter tout risque).

- Document d’urbanisme : le document d’urbanisme applicable présenté dans le dossier initial est celui de la carte communale, qui a évolué depuis en PLU, (approuvé le 14/10/2014) dont le zonage règlementaire prévoit l’implantation de 4 éoliennes en zone N (zone naturelle) et des 2 autres éoliennes en zone Ap (zone agricole protégée). Il convient de noter que le PLUi de la communauté de communes de la Muse et des Raspes du Tarn, dont fait partie Saint-Beauzély, est en cours d’élaboration. Les engagements des propriétaires exploitants sont pris, pour ce qui concerne la forme juridique des accords, sous forme de promesse de bail pour la location des terrains. Le tableau de synthèse foncière présenté dans l’étude d’impact, pour la partie concernée du projet à Saint-Beauzély (éoliennes référencées de 7 à 12 et tranche du poste de liaison afférent) indique que 2 familles sont propriétaires des parcelles

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concernées par un mandat (pour les fondations, le survol ou les chemins d’accès) ainsi que la commune de Saint-Beauzély pour le chemin rural du Puech.

- Les servitudes : celles applicables au site d’implantation restent extrêmement limitées : Pour la ligne électrique à moyenne tension traversant l’aire d’étude au niveau de la Croix de Boudets, les emplacements d’éoliennes sont situés en dehors d’une bande de servitude légale à la distance de ruine de l’éolienne, soit 100 mètres environ, et il n’y a pas de ligne enterrée. Pour l’aviation civile et l’armée de l’air, l’agence nationale des fréquences et France Télécom, aucune servitude, en particulier radioélectrique n’est en cours. Pour la canalisation de gaz qui passe au Nord de l’aire d’étude sur le Mont Seigne, les servitudes qui s’y rattachent ne concerne pas le projet. Pour les captages AEP, l’aire d’étude intercepte le périmètre éloigné du captage de la source de la Gineste, mais sans écoulement pouvant altérer la qualité des eaux du captage. Pour les routes, le porteur de projet respecte les distances de sécurité définies par rapport au type de voie concerné : les emplacements d’éoliennes seront situés en dehors d’une bande de servitude égale à la distance de ruine de l’éolienne (100 mètres environ) pour les routes départementales, et pour une bande de servitude égale au survol des pales (35 mètres environ) pour les routes communales. Il est à noter la présence à proximité directe de l’aire d’étude du sanctuaire antique des Basiols sur la commune de Saint-Beauzély qui est protégé par une bande d’exclusion de 500 mètres autour du site. Le porteur de projet s’est également imposé 2 autres servitudes, non obligatoires, l’une portant sur l’instauration d’une zone d’exclusion de 1km autour du Mont Seigne pour limiter l’impact visuel du parc sur ce point haut emblématique de la crête du Lévezou et la définition d’une zone d’exclusion de 500 mètres de part et d’autre (soit 1km au total) du transect témoin (itinéraire d’observation) sur le site de crête de Castelnau-Pégayrols pour le suivi de l’avifaune et des chiroptères du site.

- Le milieu sonore : Pour l’étude d’impact acoustique et au niveau technique, deux éléments permettent de caractériser une émission sonore, la fréquence (qui s’exprime en Hertz et correspond au caractère aigu ou grave d’un son, l’émission sonore étant composée de nombreuses fréquences qui constituent un spectre), et l’intensité (qui s’exprime en décibels -dB- ou en décibel pondéré A – dB (A) qui est l’unité choisie dans l’étude acoustique car elle correspond au niveau que l’oreille perçoit et pondère. De même, une période donnée (diurne ou nocturne, période calme ou plus bruyante) est caractérisée par le niveau sonore moyen Leq mesuré ou calculé sur cette période. Plusieurs types de bruit : le bruit ambiant est le niveau de bruit mesuré sur la période d’apparition du bruit particulier, le bruit résiduel est le niveau de bruit mesuré sur la même période en l’absence de bruit particulier et l’émergence qui est la

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différence arithmétique entre le niveau de bruit ambiant (éolienne en fonctionnement) et le niveau de bruit résiduel (éolienne à l’arrêt). Les bruits émis par l’éolienne s’ajoutent au bruit de fond lorsqu’elle se met en mouvement à partir de vitesses de vents supérieures à 4m/s en général. Les émissions sonores des parcs éoliens sont soumises à la réglementation des bruits de voisinage qui repose sur l’évaluation de l’émergence chez le voisin du bruit particulier. L’infraction n’est pas constituée lorsque le bruit ambiant est inférieur à 30 Db (A) chez le riverain considéré et pour un bruit supérieur à 30 Db (A) lorsque l’émergence du bruit perturbateur est inférieure à 5Db (A) pour la période de jour (7h00 à 22h00) et inférieure à 3 dB(A) pendant la période de nuit (22h00 à 7h00). Les niveaux résiduels à prendre en compte sont ceux qui existent en présence du vent et de sa vitesse. Compte tenu des résultats du diagnostic, le porteur de projet indique porter son attention sur le choix des machines lors des simulations au type d’éolienne et à leur implantation.

- L’impact stroboscopique : en présence du soleil la rotation des pales entraîne une interruption périodique de la lumière par soleil bas et ciel dégagé qui se traduit par la projection d’une ombre intermittente sur l’espace qui l’entoure.

- Le patrimoine historique et archéologique : les principaux édifices inscrits ou classés sont localisés dans 9 communes sur les 13 communes concernées par le périmètre rapproché et ce secteur comporte de nombreuses richesses au plan archéologique et patrimonial, en particulier des vestiges gallo-romains(sanctuaire protégé des Basiols, à Saint-Beauzély et les restes d’enceintes néolithiques et gallo-romaines autour du Mont Seigne), le porteur de projet s’engageant à ne pas effectuer des travaux à proximité immédiate des sites.

- Les entités paysagères : l’étude vient en continuité et complète celle qui avait été diligentée par le responsable de projet dans le cadre de l’implantation d’éoliennes sur le site de Castelnau-Pégayrols et à la suite du déplacement vers le Nord du périmètre étudié pour la Croix de Boudets. Il s’agit de définir la meilleure implantation possible des machines dans le paysage local de la crête du Lévezou en intégrant les contraintes techniques liées au type d’installations à construire et les données environnementales qui ressortent de l’étude. Quatre grandes unités paysagères ressortent sur la zone du périmètre éloigné : Le plateau du Lévezou : caractérisé par un paysage agricole et bocager modernisé, ouvert et vallonné, une activité agricole importante, organisée autour de l’élevage, qui maîtrise le territoire, et une zone de tourisme liée au lac de Pareloup. Cette unité paysagère ne présente pas une sensibilité particulière par rapport à l’installation d’ouvrages importants.

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La vallée de la Muse : vallée profonde et étroite caractérisée par des versants abrupts, une nature complexe, avec la présence de boisements entrecoupés de clairières cultivées, de nombreux hameaux et villages, dotée d’un patrimoine historique riche, ponctuée de nombreuses routes et chemins, avec des points de vue pittoresques. Cette zone apparaît sensible, particulièrement dans sa partie Sud plus ouverte. Les avant-causses : caractérisés par des zones pastorales, des prairies sèches et des forêts modifiées par des aménagements routiers importants résultant principalement de la réalisation de l’autoroute A75. Les possibilités visuelles sur les éoliennes sont restreintes. Les monts du Lévezou : ils constituent la limite Ouest du PNRGC et sont caractérisés par une ambiance montagnarde composée de lieux totalement dénudés par les pâturages et les champs ou couverts de forêts. C’est aussi une zone de randonnée (présence du Mont Seigne avec sa table d’orientation et du GR 62) et d’installation privilégiée des réseaux de communication et de l’énergie. Cette unité paysagère, dans sa partie Sud, correspondant à un paysage en voie d’évolution, est compatible avec la présence d’éoliennes, mais plus sensible dans sa partie Nord en raison de la proximité du Mont Seigne (qui culmine à 1128 mètres) et de la qualité pittoresque du col de la Razal (1003 mètres).

- Les perceptions visuelles : les éoliennes seront implantées sur un relief dont l’altitude est élevée pour la région et constitueront des points hauts susceptibles de visibilité, selon les différents endroits du territoire, en rappelant que les phénomènes de perception visuelle ne sont pas simples et que les visibilités résultent de la topographie des lieux et d’un relief tourmenté. Deux types de perception, l’une statique, l’autre dynamique, peuvent être distinguées, qui peuvent être selon le cas, latérales ou frontales. Au niveau des procédures, des photomontages ont été produits et analysés afin d’apprécier l’impact visuel des éoliennes dans le paysage actuel et étudier les solutions les plus pertinentes en matière d’intégration paysagère. Trois types de vue représentatives de la fréquentation, de la continuité et de la proximité ont été déterminées : les vues éloignées ponctuelles depuis les grands axes (A75, RD 993 en particulier), les vues successives et plus rapprochées depuis la RD 911, les vues proches depuis le plateau du Lévezou (RD 171) et sur le site, et les co-visibilités avec les parcs éoliens déjà raccordés (parcs de Ségur et de Salles -Curan) en sus de celui de Castelnau-Pégayrols dont le projet de la Croix de Boudets constitue le prolongement naturel. Ces investigations montrent que la co-visibilité du parc est assez importante depuis la RD 993 qui relie Rodez à Saint-Affrique et surtout depuis la RD 911 qui relie Millau à Rodez, ainsi qu’au-delà vers Montpellier et vers Cahors.

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Parti d’aménagement Comme déjà précisé, une homogénéité a été recherchée dans la configuration des parcs de la Croix de Boudets et celui de Castelnau et une réflexion engagée pour assurer une cohérence avec les autres parcs autorisés à proximité. La conception du projet et l’analyse des variantes sont construites sur une démarche évolutive à partir des phases d’études préalables qui ont révélé des contraintes et des enjeux environnementaux portant sur la co-visibilité avec le Mont Seigne, la sensibilité acoustique et la prise en compte du transect témoin pour le suivi avifaune du parc de Castelnau-Pégayrols, tout en permettant d’atteindre l’objectif de production d’électricité éolienne dans les meilleures conditions techniques et économiques. Trois variantes, évaluées sur 7 critères, ont été étudiées, la variante 3 a été retenue pour la configuration du parc. Le projet final réunit des conditions techniques et économiques favorables de moindre impact, cohérent au niveau paysager et respecte les spécificités foncières, agricoles et environnementales du site.

Les impacts du projet sur l’environnement

Sur le milieu physique - Sur la géologie locale : l’emplacement exact de chacune des fondations fera l’objet d’une reconnaissance de sol par sondages géotechniques afin de déterminer les zones érodées ou altérées, vérifier l’homogénéité du site et reconnaître les sols en profondeur. Le choix définitif du type de fondation (massif-poids ou pieux profonds) des éoliennes sera décidé en fonction des résultats obtenus ; - Sur la sismicité : la zone d’étude du projet se situe en dehors de toute zone classée à risque ; - Sur l’érosion et le ruissellement : en phase chantier, les impacts et les perturbations (couvert végétal, sol…) restent limitées dans le temps et l’espace ; en phase exploitation (surfaces techniques ayant une emprise permanente sur les sols) aucune perturbation n’est prévisible en dehors de l’aire d’étude ; pour la phase post exploitation, le parc éolien sera démantelé avec remise en état du site (partie traitée dans le chapitre démantèlement et remise en état du site) ; - Sur l’hydrologie et la qualité des eaux : les risques d’altération sur les écoulements souterrains et le débit (par recoupement ou déviation de l’eau), liés à la présence d’éoliennes et les travaux d’aménagement afférents, concernent uniquement le captage n°1 de la Gineste et seront pris en compte par le porteur de projet avec des mesures de protection appropriées pour éviter tout risque de contamination. - Le parc n’aura aucune incidence sur la qualité des eaux superficielles en l’absence de ruissellement permanent sur le champ éolien, l’éloignement des cours d’eau, la présence sur les versants d’un tapis végétal et la faiblesse des pentes ;

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Sur le milieu naturel - La flore : les impacts restent très limités en phase travaux réduits aux zones d’emprise technique du parc (effets sur le couvert végétal) et en phase d’exploitation, et compte tenu également du faible intérêt floristique et écologique des terres agricoles concernées. - La faune et avifaune : Pour la faune terrestre, la période de chantier présente potentiellement un risque de dérangement avec des perturbations à caractère temporaire mais la plupart des mammifères ont une activité nocturne, période où les chantiers sont au repos. Pour l’avifaune, la période de chantier et d’entretien des éoliennes sont de nature à déranger les oiseaux, notamment patrimoniaux, en période de nidification (avec une plus grande sensibilité sur la période des parades pré-

Sur le milieu humain - Impacts sonores : La campagne de mesures acoustiques a été réalisée du 22 au 26 septembre 2004, de jour et de nuit, sur les 6 sites susceptibles de subir une gêne après implantation du parc, en rappelant que l’habitation la plus proche est située à 737 mètres, la plus éloignée à 1814 mètres et que le porteur de projet s’est imposé une distance d’éloignement de 750 mètres entre les éoliennes et les habitations pour réduire les enjeux sonores du projet. Les tableaux donnant les résultats des mesures, en période diurne et nocturne, indiquent en couleur rouge le dépassement de l’émergence réglementaire et en vert l’émergence réglementaire respectée.

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Il en résulte que ces émergences sont respectées en période diurne pour l’ensemble des points de mesure, quelle que soit la vitesse du vent, sauf pour Mauriac pour des vitesses de 4 à 7 m/s. En période nocturne, les émergences sont respectées pour Saint-Laurent du Lévezou, Alaret et en partie pour les Crouzets. Ces données ayant une incidence au niveau des zones habitées les plus proches, puisque les niveaux de bruits perçus des éoliennes en fonctionnement ne sont pas conformes à la règlementation, le maître d’ouvrage s’engage à cet effet à la mise en place d’un plan de gestion, sur le modèle du parc de Castelnau-Pégayrols, au titre des mesures compensatoires.

- Impacts stroboscopiques : L’étude menée sur ce phénomène d’ombre mobile portée sur le site (avec un logiciel spécialisé qui prend en compte un calcul de durée d’ensoleillement maximum de 100% du temps sur une durée de 96 % du temps) et l’aide du mât de mesure installé sur la Croix de Boudets, indiquent que le projet ne devrait occasionner aucune gêne stroboscopique majeure au niveau des habitations environnantes.

- Impacts économiques et sociaux : Le projet assurera une retombée locale pour les collectivités à travers l’ancienne taxe professionnelle et un loyer annuel au bénéfice des propriétaires des parcelles où sont implantées les éoliennes, y compris en cas de fermage avec une partie du loyer annuel, sous forme de fonds, réservée aux propriétaires ayant une gêne (de type survol par les pales) mais pas d’implantation d’éoliennes sur leur terrain.

Le projet contribuera, à son niveau, au développement économique local surtout pendant la phase de développement (emplois locaux directs, sous-traitance, hébergement du personnel de chantier…)., mais aussi touristique (attraction potentielle envers le public pour ces nouvelles vitrines technologiques). La plateforme logistique mise en place en 2017 dans l’Hérault à Soubes, qui couvre déjà le parc de 9 éoliennes dans son secteur et le parc de 13 éoliennes du site de Castelnau-Pégayrols, étendra ses fonctions au futur parc de Saint-Beauzély, le nombre d’emplois susceptibles d’être générés pour la maintenance étant proportionnel au nombre de parcs suivis.

- Effets sur la santé : à l’échelle locale et au sein du périmètre rapproché, les impacts susceptibles d’entraîner des risques sanitaires sont restreints dans l’absolu, outre le fait que l’éolien produit une énergie propre, et portent sur la présence de champs électromagnétiques induits, mais qui restent minimes (zones d’habitats évitées, tensions ne dépassant pas 20 000 volts et raccordements en souterrain), le bruit (évoqué au chapitre correspondant du rapport avec un plan de gestion annoncé) limité par le retrait porté à 750 mètres de habitations riveraines du projet, avec la difficulté de traduire les émissions sonores des éoliennes en terme sanitaire.

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Impacts techniques - Le trafic routier : la phase chantier va générer un accroissement de la circulation principalement pour l’acheminement des éoliennes composé de convois exceptionnels (entre 40 et 47 mètres de long) qui nécessite des conditions de circulation et de manœuvrabilité particulières. Le transport du béton impose également l’utilisation de 30 à 50 camions toupies par éolienne, pendant 2 mois, soit 15 passages par jour. Un plan d’accès au chantier sera établi et les conditions d’accès des engins de chantiers et des camions transporteurs sur les sites éoliens soumis à l’approbation des services de l’Etat et des collectivités territoriales. Pendant la phase d’exploitation, le trafic restera très limité et concernera des véhicules légers, les éoliennes étant équipées d’un système de surveillance permettant d’espacer les contrôles. - Le réseau électrique : les conditions de raccordement depuis le poste de livraison vers le réseau électrique seront conformes à la réglementation applicable afin d’éviter toute perturbation sur le réseau EDF local. - Les radiocommunications : les perturbations électromagnétiques sont liées au fonctionnement d’une éolienne et peuvent constituer un obstacle à la transmission des ondes radio, avec la difficulté d’annuler totalement ce type d’impact. - La télévision et les centres radioélectriques : la qualité de transmission des ondes TV est très sensible au relief ou à d’autres obstacles, même en l’absence d’un parc éolien, mais le parc éolien se trouve en dehors de toute zone de servitude de protection des sites. - L’implantation des éoliennes tient compte du passage d’un faisceau hertzien à l’Est de l’aire d’étude utilisé par la Gendarmerie Nationale et n’aura aucun impact sur le réseau régional hertzien. - Les radiotéléphones et les téléphones cellulaires ne sont pas gênés par le fonctionnement d’un parc éolien.

Impacts sur la sécurité - Le premier considérant est lié à la construction du parc éolien, avec le risque d’accident pour le personnel chargé de l’installation et de la maintenance du parc, les facteurs de risque liés aux parcs éoliens étant la présence d’éléments mécaniques en mouvement, la proximité d’un courant électrique de tension et d’intensité élevées et le travail en hauteur, palliés par la mise en œuvre d’un plan particulier en matière de sécurité et de protection de la santé (PPSPS). - Le deuxième facteur de risque découle du fonctionnement des éoliennes : Avec le risque lié à la foudre (5 à 7% des pannes survenues sur les parcs mais qui est en constante diminution avec les améliorations apportées par les constructeurs pour protéger les machines, ce qui est le cas pour le présent projet, chaque éolienne étant équipée d’un système de paratonnerre). L’indice d’impact de foudre sur le projet de la Croix de Boudets est considéré comme moyen. Avec la vitesse du vent (l’éolienne et sa fondation pouvant résister à des vents de 180Km/h ou à des rafales à 250 Km/h pendant 5 secondes qui peuvent déclencher

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un arrêt préventif de la machine par un double système de freinage aérodynamique et mécanique). Le gisement éolien du site se situe, en première approche, en classe II b, soit au deuxième niveau le plus haut sur une échelle de 4. Avec les risques de chute de mâts, de ruine d’une machine ou d’éjection d’objets tels que pales ou morceaux de pales (une étude balistique montre que la distance de danger maximale que peut atteindre un morceau de pale est de 500 mètres, avec une probabilité quasiment nulle au-delà de 300 mètres), qui restent des phénomènes très isolés et qui, rapporté au projet envisagé, présentent un caractère marginal. Avec la prévention du risque incendie, dans la mesure ou le site d’implantation du projet n’est pas identifié par le SDIS comme une zone à risque, le risque d’incendie direct portant plus particulièrement sur la nacelle, le transformateur ou le poste source, les éoliennes faisant l’objet également de certifications internationales très strictes sur les systèmes de protection de la machinerie au regard de l’incendie et des risques électriques des installations. - Le troisième facteur de risque relève de l’exploitation des éoliennes pour assurer les missions de surveillance, d’entretien et de maintenance des installations : Les procédures de maintenance préventives, correctives et d’entretien sont définies de manière stricte et rigoureuses par le concepteur suivant un calendrier imposé par les fabricants de composants. Le fonctionnement des parcs est surveillé en permanence par un système de télésurveillance qui permet d’intervenir sur le fonctionnement des machines et de contrôler les éléments mécaniques et électriques, auquel s’ajoute une grande visite d’entretien, des visites périodiques de réglage réalisées par des techniciens qualifiés. A ces mesures, il convient de rajouter l’entretien du site et de ses abords.

Impacts sur le patrimoine et les paysages L’étude mesure l’impact paysager du projet dans le périmètre proche des aménagements dans ses aspects fonctionnel, écologique, esthétique et patrimonial.

- Spécificité d’un projet éolien : qui repose sur la création de chemins d’accès, de plateformes de montage et d’installation des machines et de raccordements électriques avec les postes de livraison. Les accès : la construction des éoliennes, qui nécessite des engins de transport et de levage très lourds, est assez contraignante en matière d’accès, ce qui impose de mettre en place une nouvelle circulation apte à supporter une portance de 15 tonnes à l’essieu, avec des fondations de chaussées réalisées avec les matériaux du site broyés sur place, complétés si nécessaire par des matériaux de carrière. La largeur de la chaussée (de 4 à 5 mètres selon le cas) est fonction de l’encombrement des engins et de la longueur des convois, avec un profil de pente de moins de 8%. Des aires de manœuvres, en nombre limité, sont également prévus. Les chemins devront rester fonctionnels pendant la durée d’utilisation des éoliennes et l’installation des machines suivra au maximum les chemins existants qui sont situés de part et d’autre de la ligne de crête.

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Pour les plateformes de montage et l’installation des machines : en rappel (thème déjà abordé au chapitre des caractéristiques techniques des éoliennes et au chapitre des impacts techniques), emprise au sol de 15X15 mètres, fût de 4 mètres de diamètre à la base et de 65 mètres de haut (qui contient les équipements nécessaires permettant d’éviter la construction d‘un local technique et limitant ainsi le mitage du paysage), création d’une plateforme concassée de 22X35 mètres au pied de chaque éolienne adaptée à la pente et aux nécessités de chantier, réservation d’aires de stockage des matériaux sur une distance de 15 à 20 mètres environ au-delà des plateformes. Les raccordements électriques enterrés suivront principalement les voies existantes ou créées.

- L’impact sur le grand paysage : l’état initial de l’environnement et les relevés sur le terrain ont permis d’identifier les types de vues les plus importants (se reporter au chapitre consacré aux perceptions visuelles de l’état initial de l’environnement). Sur les perceptions lointaines, la création du parc nécessite des aménagements qui peuvent avoir un impact depuis les vues lointaines découlant de la création des plateformes, de la modification des chemins d’accès et des déboisements, mais l’échelle des modifications étant de l’ordre métrique et les déboisements limités et linéaires, les aménagements ne seront que peu ou pas perceptibles de loin, en particulier les vues depuis le Mont Seigne qui ne subissent aucun impact, et pour les hameaux et routes les plus proches du site, en contrebas des installations, pour lesquels les modifications de paysage sont imperceptibles.

Impact sur le site Pour ce qui touche aux contraintes du site et à proximité des éoliennes on ne rencontre pas d’espaces à caractère naturel et de plantes rares et les boisements, constitués de résineux, présentent un caractère artificiel affirmé. On note cependant la présence de 3 zones naturelles inventoriées, qui abritent des tourbières en contrebas du site, (« tourbières du Lévezou » comprenant un ensemble de 17 tourbières appartenant aujourd’hui au réseau Natura 2000 et classées en ZSC) et comme déjà mentionné précédemment dans ce rapport, la présence deux 2 sites archéologiques, l’un situé au Nord de l’aire d’étude (vestiges gallo-romains du Mont Seigne), l’autre situé au Sud (sanctuaire classé de Basiols qui n’est pas impacté par les installations). Pour les accès, les chemins suivront les tracés existants, souvent dégradés, en respectant la végétation présente, en particulier les haies. Le tracé permettra également de procéder à la remise en état des accès creusés d’ornières profondes liés à l’exploitation forestière. En l’absence de tracés existants, de nouveaux accès sont cependant prévus qui, en se raccordant au terrain, ne nécessiteront pas de création de talus notables, ce qui est le cas pour le sanctuaire de Basiols où un nouveau chemin sera créé sur 170 mètres afin de s’éloigner du chemin actuel pour protéger le site de la circulation et éviter un déboisement. Un cheminement précis déterminera l’accès aux différentes éoliennes.

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De manière générale, les travaux modifient peu et facilitent l’usage agricole et forestier des sites sans empiéter formellement sur les parcelles riveraines exploitées. Pour les plateformes, qui permettent le stationnement des grues pour le montage et les réparations des éoliennes, des précautions ont été prises en termes de surface de fondation, de choix des matériaux pour ne pas apparaître trop artificielles dans le paysage environnant. Selon la localisation des éoliennes et pour la tranche 2 du projet, trois configurations types donnent une photographie de l’état initial du site d’implantation, de sa représentation en phase travaux et de la restitution paysagère des lieux en fin de travaux : en terrain plat et plateforme en aval, en terrain de pente modérée et plateforme en amont et en terrain pentu. Pour les raccordements électriques, outre l’enterrement de ces raccordements, les postes de livraison seront dissimulés derrière un masque végétal existant qui sera conservé et renforcé par des plantations à feuillage persistant en fin de chantier.

Les prescriptions paysagères Le chantier suivra les prescriptions de la charte « Chantier Vert » déclinée par le porteur de projet qui concerne la gestion des déchets, le respect des milieux et du paysage. A noter en particulier que les champs restitués seront au préalable décompactés et recouverts d’au moins 20 cm de terre végétale et que le porteur de projet s’engage à reconstituer le couvert végétal initial en limitant au maximum l’insertion d’espèces exogènes et en favorisant l’implantation d’arbustes et d’arbres correspondant au milieu naturel.

Synthèse des mesures préventives, réductrices et compensatoires majeures

Le porteur de projet présente dans son dossier de demande de permis de construire, comme le préconise la règlementation, les mesures envisagées pour supprimer, réduire et si possible compenser les conséquences dommageables du projet sur l’environnement ainsi que l’estimation des dépenses correspondantes (tableau de synthèse des mesures et chiffrage, page 168 de l’étude d’impact). Parmi les mesures les plus significatives :

o Mise en place d’une démarche de gestion de chantier respectueux de l’environnement avec application des prescriptions contenues dans la charte « Chantier Vert » (annexe 7 de l’étude d’impact, dont l’article 6 traite des informations des riverains du site) ; o Utilisation prioritaire des chemins existants pour l’implantation des éoliennes ; o Identification des haies qui seront temporairement supprimées et réimplantées ; o Remplacement et renforcement des haies détruites ou abimées sur 1695 mètres de linéaire ; o Plantation de 500 mètres linéaires de haies sur le Puech de Camaliès, à la fin du suivi du parc de Castelnau-Pégayrols, pour compenser la perte de territoire de certains passereaux nicheurs ;

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o Accompagnement des différentes phases du chantier par un expert ornithologique ; o Orientation de la ligne d’éoliennes parallèlement aux voies de migration des oiseaux ; o Suivi de l’avifaune sur 3 jours en période de nidification pendant 5 ans après l’installation du parc éolien ; o Respect des périodes de nidification des différents oiseaux pouvant fréquenter le site ou nicher en n’effectuant pas de défrichement et de débroussaillage entre le 1er avril et le 31 août et ne réalisant pas de travaux entre le 1er avril et le 31 juillet pour les éoliennes situées en milieu ouvert ; o Information de la DREAL de la date de démarrage et d’achèvement des travaux assortie d’un compte rendu des opérations de chaque phase ; o Adoption d’un plan de gestion chiroptères, comme alternative au défrichement et pour pallier la mortalité de l’espèce : Cet engagement, qui n’a pas été présenté dans l’étude d’impact et au cours de l’enquête publique menée en 2007 car ce type de mesure n’était pas connu à l’époque, est confirmé dans la réponse du porteur de projet aux questions posées sur le sujet par le commissaire enquêteur (cf. rubriques observations du public et du commissaire enquêteur et procès-verbal de synthèse) et par courrier du 30 juillet 2013 adressé au service instructeur de l’Etat repris dans le point 7 du jugement de la CCA de Bordeaux. Il se traduira par l’arrêt des éoliennes du 1er mai au 30 septembre, de 20h00 à 7h00 pour des vents inférieurs à 5, 5m/s à hauteur du moyeu et la désactivation de l’éclairage automatique au pied des éoliennes afin d’éviter d’attirer les insectes ; o Réalisation d’une étude pluriannuelle de la fréquentation du site par les chiroptères pendant les travaux et pendant 3 ans après l’installation du parc éolien, aux périodes sensibles, en intégrant un suivi de la mortalité éventuelle ; o Création d’un nouveau chemin de 170 mètres proche du sanctuaire protégé de Basiols, mise en place d’une palissade de protection de 2 mètres de hauteur autour du site pour la durée du chantier, réalisation d’un suivi archéologique pendant le chantier et engagement du porteur de projet, au cours de la phase d’exploitation, de financer à hauteur de 5000 € des opérations de sauvegarde du site ; o Mise en œuvre d’un plan de gestion acoustique pour se conformer à la règlementation et limiter les gênes auprès des riverains ; o Réalisation, après la période de rodage des éoliennes, d’une campagne de contrôle des niveaux sonores sur le site en vue d’affiner les objectifs du plan de gestion acoustique ; o Pour l’installation des postes de livraison, création d’un chemin d’une longueur de 20 mètres et de 4 mètres de largeur, du chemin actuel pour arriver à la zone d’implantation d’une surface de 1740 m², avec des plantations prévues pour assurer un masque végétal et dissimuler totalement le bâtiment qui sera également peint en vert foncé.

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L’accompagnement financier de ces mesures est estimé à 121 440 € par le maître d’ouvrage.

On relève également que certaines mesures sont reprises des préconisations du groupe chiroptère de Midi-Pyrénées (note du 24/06/2005, annexe 5 de l’étude d’impact), qu’un comité local éolien de suivi (cleolis) est prévu dans la charte « Chantier Vert » et qu’un contrôle et un suivi du respect de la démarche environnementale sera assuré par un référent du chantier.

Démantèlement et remise en état du site

Les opérations de démantèlement et de remise en état du site prennent en compte l’ensemble de équipements qui ont été nécessaires à la mise en place et au fonctionnement des éoliennes. La phase de démantèlement induit les mêmes types d’impacts que la phase de construction (présence d’engins de chantier) mais atténués en raison de la durée plus courte du chantier et de la moindre sensibilité environnementale du site qu’avant implantation. La remise en état consiste à réaliser des travaux destinés à effacer les traces de l’exploitation et à favoriser la réinsertion des terrains dans leur site. Le maître d’ouvrage s’est engagé en ce sens, dans le cadre contractuel des accords fonciers conclus avec les propriétaires et exploitants des parcelles concernées par le projet, sauf les câbles souterrains laissés en place après mise hors service.

Ces opérations font l’objet d’une garantie financière de 10 000 € par mégawatt installé sous forme de caution bancaire. Les matériaux et éléments issus du démontage seront réutilisés, recyclés ou évacués hors du site vers une filière de traitement autorisée.

Le coût global de démantèlement du parc éolien de la Croix de Boudets, de valorisation des matériaux recyclables et de remise en état des lieux est estimé à 20 000 € HT par éolienne.

NB. Les données chiffrées présentées dans le dossier de l’enquête publique se conformeront à l’évolution de la réglementation.

3. Organisation de l’enquête

3.1 Désignation du commissaire enquêteur

Par décision du Président du tribunal administratif de Toulouse du 11 février 2020, modifiée par la décision du 24 février 2020, M. Christian RESSEGUIER a été désigné en qualité de

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commissaire enquêteur pour l’enquête publique portant sur le projet de centrale éolienne de la Croix de Boudets sur le territoire de la commune de Saint-Beauzély.

3.2 Phase préparatoire à l’enquête

Une réunion préparatoire est intervenue le 21 février 2020, à la préfecture de l’Aveyron en vue de définir les modalités d’ouverture et d’organisation de l'enquête, en présence de : - Pour la préfecture de l’Aveyron : M. Guillaume Leduc, chef de bureau de l’environnement et du développement durable et Mme Marie-Claude Creyssels, référente du dossier au sein du service ; - Pour la direction départementale des territoires : M. Christophe Morel du service juridique et M. Stéphane Blanc du service instructeur ; - Pour le porteur de projet, M. Camille Evrard et M. Thomas Morales de la société VOL- V Electricité Renouvelable, M. Fabien Viard de la société Théolia France, interlocuteur du dossier, et M. Laurent Magnier de la société Futuren.

Cette séance de travail a notamment permis de préciser le cadre juridique particulier dans lequel s’inscrit cette enquête publique, faisant suite à un arrêt de la cour administrative d’appel de Bordeaux et s’inscrivant en continuité de la précédente enquête menée en 2007 sur la base d’un dossier daté établi en 2005. A l’issue de la réunion une partie du dossier d’enquête a été remis au commissaire enquêteur.

Par ailleurs, une visite sur site, précédée d’une réunion de travail et d’échanges, à laquelle participaient M. Fabien Viard et M. Thomas Morales représentant le porteur de projet, ainsi que M. Christian Marchand, adjoint au maire de la commune de Saint-Beauzély, a été effectuée le 10 mars 2020 afin de reconnaître les lieux et d’appréhender concrètement les conditions générales d’implantation du projet par rapport à son environnement.

3.3 Arrêté d’ouverture de l’enquête

Par arrêté du 26 février 2020, modifié par l’arrêté du 8 juin 2020, la préfète de l’Aveyron a prescrit l'ouverture d'une enquête publique relative au projet d’implantation d’une centrale éolienne, dite centrale éolienne de la Croix de Boudets, commune de Saint-Beauzély, par les Sociétés Centrale éolienne de la Croix des Boudets (CECBO) et Centrale éolienne le Rajal (CERAJ).

3.4 Information du public

Publicité et affichage

L’avis d’ouverture de l’enquête a été publié 15 jours au moins avant l’ouverture de l’enquête et pendant toute la durée de celle-ci : - Par voie d’affichage dans les mairies de Saint-Beauzély, Curan, Castelnau-Pégayrols, Prades de Salars, Ségur, Vezins de Lévézou, Verrières, Aguessac, Millau, Montjaux,

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Salles-Curan, Saint-Léons et Saint-Laurent du Lévézou, dans leurs lieux habituels d’information du public ; - Par voie de publication sur le site internet des services de l’Etat en Aveyron : www.aveyron.gouv.fr - Par le responsable de projet, dans les mêmes conditions, de délai et de durée, sauf impossibilité matérielle justifiée, sur les lieux prévus pour la réalisation du projet.

Compte tenu des circonstances particulières découlant de la suspension de l’enquête publique, l’avis d’ouverture d’enquête a été publié par la préfecture de l’Aveyron, en deux temps, dans deux journaux régionaux ou locaux habilités à recevoir les annonces légales dans le département de l’Aveyron, soit 15 jours au moins avant l'ouverture de l’enquête et rappelé dans les huit premiers jours suivant le début de celle-ci : - avant la période de confinement avec une seule parution le 10/03/2020 dans Centre Presse Aveyron et le Midi-Libre, la deuxième parution n’étant pas intervenue ; - après la période de confinement avec une première parution le 11 juin 2020 dans Centre Presse et le Midi Libre et une deuxième parution le 1er juillet 2020 dans les mêmes journaux.

Maître Thomas Moncade, huissier de justice à Saint Affrique, mandaté par le porteur de projet a constaté à trois reprises par voie de procès-verbal, avant l'ouverture de l'enquête, le 15 juin 2020, en cours d’enquête, le 29 juin 2020 et en fin d'enquête le 28 juillet 2020, que l’avis prescrivant l’enquête a été apposé sur les lieux prévus pour la réalisation du projet.

J'ai pu constater personnellement, lors de la visite sur site et au cours des permanences, que quatre panneaux d’affichage de l’avis d’ouverture avaient été installés par le porteur de projet, de façon visible et lisible depuis la voie publique, en quatre lieux différents (deux à Saint -Beauzély, un au niveau du col de la Croix de Boudets et un au hameau de Mauriac). L’avis d’ouverture était également affiché sur le panneau d’affichage de la mairie de Saint- Beauzély.

3.5 Consultation des documents d’enquête

Accès au dossier

Les pièces du dossier d’enquête étaient mises en ligne et accessibles depuis le site internet des services de l’Etat en Aveyron « www.aveyron.gouv.fr » à la rubrique consultation du public. Le dossier était également consultable dans sa version numérique via un accès informatique gratuit à la mairie de Saint-Beauzély, siège de l’enquête, en accès libre les lundi, mardi, jeudi et vendredi, de 13h15 à 16h15 et sur demande le matin de ces mêmes jours. Le dossier soumis à enquête publique ainsi que le registre d’enquête à feuillets non mobiles, côté et paraphé par le commissaire enquêteur le 29 juin 2020, jour de la tenue de la première permanence, étaient déposés pendant toute la durée de l’enquête à la mairie de Saint- Beauzély afin que chacun puisse en prendre connaissance aux jours et heures d’ouverture habituels des bureaux au public.

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Observations et propositions du public

Les observations et propositions déposées par le public pouvaient être recueillies jusqu’au 28 juillet 2020, 16h30, date de clôture de l’enquête publique, selon les modalités suivantes : - De façon manuscrite sur le registre d’enquête déposé à la mairie de Saint-Beauzély, aux heures habituelles d’ouverture des bureaux au public ; - Par correspondance adressée au commissaire enquêteur, à la mairie de Saint- Beauzély, Avenue Julou Merviel, 12620 Saint-Beauzély ; - Par courriel à l’adresse électronique dédiée : « [email protected] ».

Les observations et propositions formulées étaient tenues à la disposition du public pendant toute la durée de l’enquête, à la mairie de Saint-Beauzély pour les observations transmises par courrier et depuis le site internet des services de l’Etat en Aveyron «www.aveyron.gouv.fr ».

3.6 Permanences du commissaire enquêteur

Trois permanences ont été tenues, respectivement le lundi 29 juin, de 13h30 à 16h30, le jeudi 16 juillet, de 13h30 à 16h30 et le mardi 28 juillet, de 13h30 à 16h30.

4. Déroulement de l’enquête

4.1 Climat général

Aucun incident n’a été enregistré au cours de l’enquête. Le commissaire enquêteur a pu bénéficier, à sa demande ou spontanément de la part de ses interlocuteurs de toutes les informations susceptibles de favoriser son bon déroulement. D’autre part, les mesures barrières et de distanciation physique mises en place par l’autorité organisatrice dans le cadre de l’épisode de covid-19, à la fois pour la consultation du dossier d‘enquête et durant les permanences du commissaire enquêteur, étaient adaptées à l’enquête et ont été observées par le public.

4.2 Bilan comptable

- Personnes reçues au cours des permanences : 10 (dont un collectif composé de 7 personnes qui a remis 30 contributions signées par 38 personnes) - Observations orales : 1 - Contributions par messagerie électronique : 4 - Observations sur le registre papier de l’enquête : 1 - Observations par courrier adressé au commissaire enquêteur : 3 - Observations par courrier remis au cours des permanences : 31

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Soit un total de 40 contributions et 48 contributeurs, dont 4 associations et un collectif.

Deux contributions sont arrivées hors délais et n’ont pas été prises en considération en raison de la date de clôture de l’enquête publique fixée le 28 juillet 2020, à 16h00.

Analyse

Cette enquête qui intervient treize ans après celle de 2007 sur le fondement d’un dossier figé, s’inscrit dans un contexte très particulier puisqu’elle ne vise pas à présenter un nouveau projet ou de nouvelles pièces, mais a été prescrite par la cour administrative d’appel de Bordeaux dans le cadre d’un sursis à statuer en vue de régulariser l’avis insuffisamment motivé du commissaire enquêteur qui avait conduit l’enquête initiale. Cette situation a d’ailleurs suscité de nombreuses interrogations et l’incompréhension du public sur les raisons de cette nouvelle enquête.

Compte tenu de la sensibilité du sujet et du cadre de l’enquête on peut estimer que la participation du public reste correcte. Les personnes qui se sont exprimées, à l’exception de l’une d’entre-elles, font toutes état de leur opposition au projet selon des thématiques récurrentes et partagées qui portent sur : - Le désenchantement de la population qui à l’origine était favorable à l’implantation d’éoliennes et qui éprouve aujourd’hui un sentiment de rejet, avec la multiplication anarchique des parcs conduisant à la saturation du Lévezou ; - Le sacrifice des populations rurales, au prétexte de la faible densité démographique du secteur, pour le plus grand intérêt des promoteurs ; - Les habitants du village de Mauriac qui sont déjà particulièrement touchés par la présence d’éoliennes ; - La stratégie des communes, candidates à l’éolien, qui consisterai à privilégier l’installation des aérogénérateurs en limite de leur territoire, afin de préserver les nuisances des habitants du centre bourg ; - La perte de la valeur du patrimoine bâti ; - Les atteintes à un paysage calme et harmonieux jusqu’à alors préservé, situé au cœur du Parc naturel régional des Grands Causse et parmi des sites naturels, patrimoniaux et historiques remarquables ; - Les nuisances multiples suscitées par la présence d’éoliennes dont la réalité au quotidien n’est pas traduite dans les études d’impacts ; - L’obsolescence et la sous-évaluation de l’étude d’impact qui ne prend pas en compte l’évolution de la biodiversité depuis une quinzaine d’années ; - Le type d’éolienne de marque ENERCON, qui sera implantée sur la Croix de Boudets, qui serait le modèle le plus bruyant ; - Le faible rendement des machines qui produisent au maximum 25% sur leur temps de fonctionnement.

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4.3 Clôture de l’enquête

La clôture de l’enquête est intervenue le 28 juillet 2020, à 16h30, à l’issue de laquelle le registre d’enquête a été clos par le commissaire enquêteur.

4.4 Procès-verbal de synthèse (joint en annexe)

L'article R123-18 du code de l'environnement fixe les dispositions d'établissement du procès- verbal de synthèse. Après clôture du registre d'enquête, le commissaire enquêteur ou le président de la commission d'enquête rencontre, dans un délai de huit jours, le responsable du projet, plan ou programme et lui communique les observations écrites et orales consignées dans un procès-verbal de synthèse. Le délai de huit jours court à compter de la réception par le commissaire enquêteur ou le président de la commission d'enquête du registre d'enquête et des documents annexés. Le responsable du projet, plan ou programme dispose d'un délai de quinze jours pour produire ses observations". Le responsable du projet a produit ses observations le 10 août 2020 et le procès-verbal de synthèse, édité en deux exemplaires, a été cosigné le 12 août 2020 par M. Fabien VIARD, responsable du développement Sud de la société THEOLIA France pour le porteur de projet, et par le commissaire enquêteur. Un exemplaire a été remis au porteur de projet.

5. Observations sur le projet présenté à l’enquête

5.1 Avis des services extérieurs et réponses du porteur de projet

Treize services ont été consultés pendant l’instruction du dossier et douze ont donné un avis favorable, avec ou sans prescription. Il convient d’examiner plus particulièrement les avis de La DIREN (direction régionale de l’environnement), du SDAP (service départemental de l’architecture et du patrimoine) qui a émis des réserves ainsi que la DDAF (direction départementale de l’agriculture et de la forêt) qui a posé un certain nombre d’observations.

Avis de la DIREN Le service a estimé dans un premier temps (avis du 24/10/2006) qu’il n’était pas en mesure de formuler un avis en raison du traitement incomplet et insuffisant de la prise en compte de la flore, de l’avifaune, des chiroptères et du bruit : - Pour la partie flore : demande d’explication de la méthodologie utilisée, liste de sites effectués avec localisation et évaluation patrimoniale des secteurs à impacts directs ou indirects, temporaires et permanents, notamment sur les pistes à créer et les périmètres autour de chaque éolienne ; - Pour la partie avifaune et chiroptères : analyse et propositions plus précises des périodes d’interdiction de travaux et explication sur les surfaces à défricher autour des éoliennes ;

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- Pour la partie bruit, évaluation de l’impact acoustique généré par le parc éolien soumis au protocole de fonctionnement séquentiel (bridage).

Réponse du porteur de projet Le porteur de projet, dans son mémoire du 7 février 2007, a fourni des éléments de réponses et apporté les précisions demandées qui ont amené le service de l’Etat à émettre un avis favorable au projet (avis du 8/03/2007).

- Pour la flore : o Pas de présence d’espèces remarquables sur le site de la Croix de Boudets ; o Les milieux ouverts les plus sensibles (landes et prairies) ne sont pas impactés car situés à l’extérieur du parc ou de son chantier ; o Les plateformes et les fondations des machines sont situées sur des zones de forêts de pins, des zones cultivées ou des prairies temporaires dont l’impact est faible ou nul sur la végétation ; o En privilégiant l’utilisation des chemins existants, l’impact des créations d’accès aux éoliennes (720 mètres prévus) reste marginal ; o Les linéaires de haies détruits seront recréés après la fin du chantier ; o Les études menées sur le parc éolien voisin de Castelnau-Pégayrols montrent l’absence d’enjeux botaniques particuliers, ce qui explique qu’aucun relevé floristique précis n’ait été réalisé ; o Les recherches menées le long des chemins et des plateformes n’ont révélé aucune espèce protégée.

- Pour l’avifaune : o Un calendrier de travaux encore plus précis a été élaboré avec la LPO locale pour éviter les périodes de nidification (pas de défrichement et de débroussaillage entre le 1er avril et le 31 août ; pas de travaux entre le 1er mai et le 31 juillet pour les éoliennes 9 à 12) ; o De manière générale, le calendrier de travaux n’empiète jamais sur les périodes d’interdiction qui sont affichées sur le site et ce protocole sera scrupuleusement respecté par le porteur de projet (comme pour le parc éolien de Castelnau- Pégayrols déjà en place).

- Pour les chiroptères : o Il a été observé sur d’autres parcs une mortalité importante des chauves-souris due aux éoliennes placées à proximité ou au-dessus des boisements. Le principe de précaution avancé se traduit par un défrichement sur une distance à évaluer.

Commentaire du commissaire enquêteur : Le défrichement envisagé concerne 4 éoliennes situées sur une zone forestière appartenant à un seul propriétaire couvrant environ 8 hectares ; La distance des lisières forestières prévue à l’origine à 50 mètres, a fait l’objet d’un compromis entre les enjeux chiroptères et forestiers, adaptée en fonction des problématiques de terrain

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et des résultats de l’étude de mortalité des chauves-souris qui peuvent amener à porter cette distance à 75 mètres ou 150 mètres selon le niveau de mortalité observé ; Par ailleurs, à ce jour et pour complément d’information, le porteur de projet a privilégié une option alternative pour éviter le déboisement et le phénomène de lisière préjudiciable au biotope des chauves-souris avec la mise en place d’un plan de gestion chiroptères.

- Pour le bruit : o Le porteur de projet précise, pour être conforme à la réglementation sur les émergences, et répondre à la demande de la DIREN, qu’il s’est engagé, dans l’étude d’impact complémentaire réalisée en 2007 (1ère étude acoustique effectuée en 2004) sur la mise en place d’un plan de gestion du parc sur les critères d’impacts acoustiques (et sur le modèle du parc de Castelnau- Pégayrols). Cette étude a bien mis en évidence les émergences obtenues par l’exploitation du parc soumis au plan de gestion séquentiel dans les différentes zones d’habitat en fonction des vitesses de vent et n’a pas relevé de dépassement des seuils d’émergence tolérés de jour comme de nuit.

Avis du SDAP - Le service pointe l’impact visuel fort du projet de La Croix de Boudets, qui vient en continuité des 13 aérogénérateurs implantés sur le site de Castelnau-Pégayrols, sur une grande partie de la ligne de crête du Lévézou ; - La proximité avec le Mont Seigne perturbera la lecture paysagère de ce site emblématique et modifiera ses points de vue remarquables ; - L’emplacement de l’éolienne n° 12 qui se situe en limite du rayon de protection des temples de Basiols, deviendra un lieu de confrontation entre un site antique et un objet industriel de 100 mètres de haut ; - La covisibilité et la problématique de confrontation paysagère se retrouve dans la superposition des plans de représentation de Saint-Beauzély et son passé historique avec le futur parc qui viendra coiffer le village sur la ligne de crête ; - Le risque archéologique sur cette zone est également évoqué.

Réponse du porteur de projet

o Concernant le patrimoine archéologique, un diagnostic d’archéologie préventive a été réalisé en 2004, dans le cadre de l’instruction du permis de construire du parc éolien proche de Castelnau-Pégayrols, par l’INRAP (institut national de recherche et d’archéologie préventive) qui n’avait révélé aucun intérêt particulier sur les fouilles réalisées. Dans ce contexte, la même procédure est susceptible d’être arrêtée pour le site de la Croix de Boudets ; o Pour la protection du sanctuaire gallo-romain de Basiols, plusieurs engagements, qui sont également rappelés au titre des mesures d’accompagnement et des mesures de compensatoires, avec l’accord des propriétaires, visent à protéger le site pendant les travaux mais aussi à terme

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(nouveau chemin de 170 mètres, palissade temporaire pendant les travaux et constitution d’un fonds destiné à la mise en place d’actions de sauvegarde) ; o Sur l’impact visuel qui affecte la lecture paysagère, les parcs éoliens ont un impact visuel plus prégnant à une distance de 3 à 5 kms et le projet implanté sur les crêtes des monts du Lévézou sera effectivement visible ponctuellement et en partie, selon le relief, et visible en totalité dans le périmètre éloigné supérieur à 10 kms, avec une atténuation du phénomène sur la base de l’étude paysagère qui a permis d’affiner le choix définitif des implantations afin de réduire autant que possible ces impacts ; o Depuis le belvédère du Mont Seigne, les éoliennes seront visibles de ce sommet (photomontage à l’appui) en direction du Sud-Ouest, avec une visibilité limitée aux bouts des pales, pour certaines d’entre elles, dans le cadre du périmètre le plus proche, cette gêne devant progressivement disparaitre avec la présence d’un boisement aux abords immédiats ; Mais une attention particulière a été portée à la situation du Mont Seigne par le porteur de projet compte tenu du caractère symbolique du site : abandon des premières implantations en raison des effets de proximité immédiate et d’encerclement, réduction de leur nombre et augmentation de leur éloignement, instauration d’une zone de servitude volontaire d’1 km autour du site.

Avis de la DDAF

- Pas d’installation sur les zones humides qui doivent être protégées ; - Les traversées de cours d’eau par les réseaux ne devront pas modifier les profils en long ou en travers de celui-ci ; - Le service fait état des risques possibles assorti de préconisations, tout particulièrement en période travaux, portant sur les opérations pouvant susciter des pollutions liées au départ de matériaux des aires de chantier vers le milieu aquatique superficiel et souterrain selon la sensibilité du milieu ainsi que sur la gestion des engins de chantier ; - Toutes les sources utilisées par l’AEP locale ne bénéficient pas de périmètres de protection ; - Une autorisation de défrichement est nécessaire en fonction de l’implantation de certaines éoliennes.

Réponse du porteur de projet

o Les captages d’eau potable ont bien fait l’objet d’un identification et l’expert hydrologue consulté pour l’étude d’impact n’a mentionné aucun écoulement provenant de l’aire d’étude susceptible d’altérer la qualité de ces eaux de captage ; o La charte « Chantier Vert » va dans le sens de la protection des ressources en eau ;

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o Les risques d’altération sur les écoulements souterrains et le débit (par recoupement ou déviation de l’eau), liés à la présence d’éoliennes et les travaux d’aménagement afférents, concernent uniquement le captage n°1 de la Gineste et seront pris en compte par le porteur de projet avec des mesures de protection appropriées pour éviter tout risque de contamination ; o Le parc n’aura aucune incidence sur la qualité des eaux superficielles en l’absence de ruissellement permanent sur le champ éolien, l’éloignement des cours d’eau, la présence sur les versants d’un tapis végétal et la faiblesse des pentes ; o Pour les zones humides représentées par les tourbières du Lévézou, et plus particulièrement les tourbières des Douzes dans la plaine de Mauriac, elles sont éloignées de 1,3 kms de la zone d’étude et situées encore plus loin des éoliennes. Les travaux et l’exploitation du parc n’affecteront pas ces zones humides en termes de qualité et de quantité d’eau filtrée ainsi qu’au niveau du patrimoine faunistique et floristique qu’elles procurent ; o La demande d’autorisation de défrichement, valable pour 5 ans, a été déposée et autorisée par la préfecture de l’Aveyron, le 19/03/2007.

5.2 Avis du commissaire enquêteur

Sur les avis des services extérieurs On peut observer que les services extérieurs, selon les services consultés, se sont prononcés sur le projet en émettant un certain nombre de réserves ou de préconisations, sans pour autant émettre des avis défavorables, ce qui constitue un indice de la qualité des documents présentés par le porteur de projet. Cette observation est confirmée par l’examen des points de l’étude d’impact contestés par les opposants au projet par la cour administrative d’appel dans son arrêt du 26 novembre 2019 (point 22) qui précise que le moyen tiré du caractère incomplet de l’étude d’impact doit être écarté dans toutes ses branches.

Sur les réponses du porteur de projet Le porteur de projet s’appuie, dans son mémoire, sur les dispositions déjà détaillées dans l’étude d’impact, sur la déclinaison des mesures d’accompagnements et des mesures compensatoires ou sur les réponses apportées aux questions posées par le commissaire enquêteur ou le public au cours de l’enquête. On observe que le maître d’ouvrage a pris en compte et répond favorablement ou de façon significative à une très grande partie des réserves ou recommandations produites par les services extérieurs, dont la DIREN, le SDAP et la DDAF, contribuant ainsi à l'amélioration du projet. Le porteur de projet apporte à cet effet, dans ses réponses, les justifications utiles et les engagements concrets qui répondent de façon probante et satisfaisante aux demandes exprimées par les services.

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5.3 Observations du public et du commissaire enquêteur

Ce chapitre traite des observations et propositions présentées par le public dans les différents supports d’expression mis à sa disposition pendant l’enquête publique, ainsi que des questionnements et interrogations que le commissaire enquêteur a été amené à poser au porteur de projet au fur et à mesure du déroulement de l’enquête assortis des réponses du maître d’ouvrage, consignées au procès-verbal de synthèse, et de l’avis et des commentaires qui en résultent du commissaire enquêteur.

5.3.1 Observations du public

1. M. Etienne BASTIDE, « Comberoumal » 12620 St Beauzély. (Permanence du 29 juin 2020)

L’intéressé s’est présenté à la permanence pour rappeler, en tant que propriétaire de parcelles concernées par le projet, son attachement à la réalisation de l’opération, mais aussi pour faire part de son intention de contribuer à la protection et la mise en valeur du site patrimonial des Basiols.

Cette intervention ne nécessite pas de réponse du porteur de projet et d’avis particulier du commissaire enquêteur.

Les trois interventions qui suivent du collectif Co-27-XII, de Sites et Monument et de M. Pierre SALGUES font l’objet d’une réponse globale et groupées du porteur de projet. Il en est de même de l’avis du commissaire enquêteur.

2. Avis du 14 juillet 2020 de Co-27-XII ENVIRONNEMENT. (Posté par courriel sur le site de messagerie dédiée de la préfecture de l’Aveyron)

Ce collectif, représenté par Mme Graziella PIERINI en tant que porte-parole, regroupe 27 associations de protection de l’environnement, de la biodiversité et du patrimoine en Aveyron, se présente comme l’interlocuteur régulier des pouvoirs publics et se positionne défavorablement au projet éolien de la Croix de Boudets. Le collectif s’interroge à cet effet sur l’intérêt d’une nouvelle enquête publique en l’absence d’évolution du dossier et tout particulièrement de l’étude d’impact alors que la biodiversité sur le massif du Lévezou a changé avec la présence renforcée de rapaces et celle avérée de la Grande Noctule, espèce rare de chauve-souris. Par ailleurs, le projet ne peut que porter atteinte aux lignes paysagères harmonieuses de la partie du massif concernée par le projet d’implantation et avoir un effet dissuasif sur l’attractivité touriste des lieux au regard de la présence de la cité des insectes Micropolis et du sanctuaire gallo-romain des Basiols. Sur le fonds, le département de l’Aveyron et le massif du Lévezou sont déjà des territoires à énergies positive qui produisent plus d’électricité renouvelable qu’ils ne consomment d’énergie et à ce titre, en l’absence de projet alternatif, l’opération envisagée ne présente aucun caractère d’utilité publique.

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3. Avis du 14 juillet 2020 de Sites et Monuments, appelée SPPEF (Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France), (Posté par courriel sur le site de messagerie dédiée de la préfecture de l’Aveyron)

La SPPEF, représentée par M. Bruno LADSOUS, délégué régional de Sites et Monuments pour l’, est reconnue d’utilité publique et agréée au plan national pour la protection de l’environnement. Sa mission est plutôt centrée sur la protection des paysages et du patrimoine.

L’association est défavorable au projet pour les mêmes raisons que celles exposées par l’association de Co-27-XII ENVIRONNEMENT (utilité d’une nouvelle enquête publique en l’absence de toute évolution de l’étude d’impact, évolution de la biodiversité, lignes paysagères défigurées, atteinte au patrimoine historique du site des Basiols, etc…) en ajoutant que l’opération ignore la notion de cumul d’impacts au regard des autres centrales installées depuis 15 ans ou projetées.

4. M. Pierre SALGUES, résidence principale : 62, Avenue Charles de Gaulle à Millau / résidence secondaire à Saint-Beauzély. (Permanence du 16 juillet 2020) A déposé une observation sur le registre papier d’enquête.

M. SALGUES souhaite connaître l’évolution du dossier depuis la précédente enquête publique et en particulier, compte tenu des délais écoulés depuis, demande si l’étude d’impact a été actualisée. Après présentation et explication du projet par le commissaire enquêteur, il fait part dans les circonstances présentes de son opposition en déplorant tout particulièrement que le maître d’ouvrage n’ait pas utilisé ce laps de temps pour mettre en œuvre les dernières techniques disponibles de fonctionnement des éoliennes afin d’améliorer leur rendement et réduire leur impact sur l’environnement et la santé humaine, en s’interrogeant également, compte tenu de la réduction du projet, sur le maintien de deux postes de livraison et au final sur le principe même de l’utilisation de l’éolien. Ces observations rejoignent en grande partie les éléments de langages présentés par les deux associations « Sites et Monuments » et Co-27-XII qui ont apporté leur contribution sur l’utilité d’une nouvelle enquête publique, l’évolution de la biodiversité sur le site depuis 15 ans, les atteintes au paysage…

Réponse du porteur de projet

Lors de la 2ème permanence, M. RESSEGUIER nous fait part de 3 contributions lors de la permanence du lundi 16 juillet 2020. - Contribution défavorable de l’organisme SITE et MONUMENT - Contribution défavorable du collectif Co-27-XII Environnement - Contribution défavorable d’une personne lors de la permanence

Les trois contributions posent la question de l’organisation d’une nouvelle enquête publique sans contenu nouveau ou évolution du projet à présenter.

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Cette nouvelle enquête publique sur le parc éolien de Croix de Boudet s’inscrit effectivement dans un cadre très particulier ne visant pas à présenter un nouveau projet ou de nouvelles pièces mais uniquement à régulariser un avis du Commissaire Enquêteur insuffisamment motivé lors de l’enquête publique de 2007.

Rappel du contexte spécifique d’organisation de l’enquête publique :

▪ Les demandes de Permis de Construire ont été déposées en février 2006, ▪ L’enquête publique s’est tenue du 09 mai au 09 juin 2007, ▪ La Préfecture de l’Aveyron a refusé le projet en juin 2009 au motif de dépassement des délais d’instruction ▪ Les refus ont été annulés par le Tribunal Administratif de Toulouse le 11 juin 2013, ▪ Après une deuxième instruction, la Préfecture de l’Aveyron a autorisé le 13 juin 2014 les 6 éoliennes situées sur la commune de Saint Beauzély et refusé les 6 éoliennes sur Saint Laurent de Lévezou ▪ Les autorisations ont fait l’objet de recours instruit par le Tribunal Administratif de Toulouse (2014-2017) puis la Cour d’Appel de Bordeaux (2017-2019). ▪ Dans son arrêt du 28 novembre 2019, la Cour d’Appel de Bordeaux a pris un sursis à statuer en visant 2 irrégularités devant être régularisées : ✓ La transmission de conclusions remotivées du commissaire enquêteur (point n°5 de l’arrêt de la CAA de Bordeaux) ✓ La transmission de l’avis du Maire de la Commune de Saint Beauzély sur les Poste de Livraison lors de la ré-instruction du projet en (point n°24 de l’arrêt de la CAA de Bordeaux)

La régularisation de l’avis de Monsieur Roger MOUYSSET, commissaire enquêteur en 2007, aurait pu intervenir sous la forme de la transmission d’un avis régulièrement motivé si M. MOUYSSET figurait toujours sur la liste départementale d’aptitude aux fonctions de commissaire enquêteur. Or, M. MOUYSSET n’exerçant plus, il a eu lieu de désigner un nouveau commissaire enquêteur, Monsieur Christian RESSEGUIER, et à tenir une nouvelle enquête publique afin d’obtenir des conclusions suffisamment motivées (cf point 49 de l’arrêt de la CAA de Bordeaux du 28 novembre 2019).

Comme précisé par la Préfecture de l’Aveyron lors de la réunion de cadrage du 21 février 2020, les volets réglementaire, urbanisme, paysager, acoustique, avifaune, patrimonial etc… du projet de parc éolien ont été instruits et validés lors des instructions successives par la Préfecture de l’Aveyron (2013- 2014) puis le Tribunal Administratif de Toulouse (2014-2017) et la Cour d’Appel de Bordeaux (2017- 2019). Dans ce cadre très particulier, le porteur de projet n’est pas amené à produire d’éléments nouveaux éléments par rapport au dossier initial. Nous pouvons cependant préciser ou détailler certaines mesures qui ont évolué depuis 2007 :

Sur la protection des vautours et grands rapaces

On pourra rappeler en préambule que c’est la LPO – délégation Aveyron Grands Causses qui a réalisé l’étude avifaune sur le projet éolien de Croix de Boudets. Les prescriptions du Permis de Construire reprennent l’engagement de suivi avifaune présenté dans l’étude d’impact et précisent les mesures à mettre en place :

▪ Accompagnement des différentes phases du chantier par un expert ornithologue

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▪ Respect des périodes de nidification des différents oiseaux pouvant fréquenter le site ou y nicher, à savoir : pas de défrichement et de débroussaillage entre le 1er avril et le 31 août, pas de travaux entre le 1er avril et le 31 juillet pour les éoliennes situées en milieu ouvert ▪ Suivi de l’avifaune en période de nidification pendant cinq années après l’installation du parc éolien ▪ Informer la DREAL de la date de démarrage des travaux ainsi que de la date d’achèvement des travaux et adresser un compte rendu de chacune des opérations.

La Préfecture et la DREAL ont par ailleurs pouvoir d’arrêter tout parc éolien, notamment en cas de mortalité significative constatée ou de rappeler l’opérateur à ses obligations de prévention et de suivi.

La démarche de la Préfecture de l’Aveyron rappelée par Co-27-XII de publier un arrêté préfectoral d’urgence à l’encontre de SNC ESCO sur le site de Montrechen est un exemple.

Sur la protection des chiroptères (dont la Grande Noctule) :

En concertation avec la Préfecture et pour assurer la meilleure protection des chiroptères, le Porteur de Projets mettra en place un Plan de gestion des Chiroptères visant à arrêter les éoliennes :

▪ Du 1er mai au 30 septembre ▪ De 20H00 à 07H00 ▪ Pour des vents inférieurs à 5,5 m/s à hauteur de moyeu

Afin d’éviter les plages d’activités communes entre le fonctionnement des éoliennes et les chauves- souris.

▪ Désactiver l’éclairage automatique en pied d’éoliennes

Afin d’éviter d’attirer les insectes en pied d’éoliennes

L’application d’un tel Plan de Gestion pour la protection des chiroptères a démontré toute son efficacité sur le parc voisin de Castelnau Pegayrols avec une diminution de 98 % de la mortalité. Cf Suivi EXEN 2009 et 2010.

Le Plan de Gestion Chiroptères n’a pas été présenté dans l’étude d’impact et lors de l’enquête publique de 2007 car ce type de mesure n’était alors pas connu. Un porté à connaissance actant de la mise en place du Plan de Gestion sera transmis à la Préfecture après purge des autorisations (THEOLIA France a suivi cette même procédure sur le parc éolien de Saint Affrique aujourd’hui en exploitation).

Cet engagement est également repris en Point 7 du Jugement de la CAA de Bordeaux :

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Et les prescriptions du Permis de Construire comprennent :

▪ Réaliser une étude pluriannuelle détaillée de la fréquentation du site par les chiroptères pendant les travaux et pendant trois années après l’installation du parc éolien, au périodes sensibles, en intégrant un suivi de la mortalité éventuelle.

Sur la protection du patrimoine (site des Basiols) : Des mesures sont d’ores et déjà prévues dans l’étude d’impact avec :

▪ Des mesures de protection du site pendant la phase de chantier ▪ La création d’un fonds destiné à la mise en place d’opérations de sauvegarde ▪ La création de 170 mètres de chemin supplémentaires pour éviter le passage d’engins de chantier à proximité du site Cf 5.3.9 de l’étude d’impact : Mesures liées à l’archéologie

« Un peu avant l’embranchement, un nouveau chemin sera créé sur une longueur de 170 m. environ. La partie de chemin abandonnée sera reboisée (longueur estimée à 115 m.).

Il est prévu en complément la mise en place d’une palissade de protection de 2 m. de haut au pourtour du site pour la durée du chantier.

Par ailleurs, le Maître d’Ouvrage s’engage lors de la phase d’exploitation à financer à hauteur de 5 000 € des opérations de sauvegarde de ce site. Ces fonds seront soit versés au propriétaire de ce site qui a sa gestion en charge, soit à une association spécifiquement créée pour la sauvegarde de ce patrimoine local »

Il est également proposé dans l’étude d’impact qu’un suivi archéologique soit réalisé pendant la phase chantier. La première éolienne est par ailleurs située à plus de 500 m. du site des Basiols.

Avis du commissaire enquêteur

Le porteur de projet répond de façon explicite aux interrogations légitimes des trois contributeurs sur le contexte et les circonstances qui ont amené la juridiction administrative d’appel de Bordeaux à se prononcer sur la prescription d’une nouvelle enquête publique, sans actualisation des documents d’origine, et en particulier de l’étude d’impact en tant que document structurel du dossier, ce qui a suscité beaucoup d’incompréhension.

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Comme je l’ai indiqué dans l’avis porté au dossier d’enquête, la qualité des documents d’études, qui n’est pas remise en cause, devait être toutefois tempérée en raison de l’évolution entre temps de la biodiversité et des paysages du site d’implantation des éoliennes. La note d’actualisation, rédigée conjointement par le service instructeur de la préfecture et le maître d’ouvrage et versée au dossier d’enquête, n’était pas assez explicite et informative sur les éléments significatifs et les améliorations apportées qui ont marqué l’évolution du projet depuis la première enquête publique. Afin de procéder aux ajustements nécessaires, j’ai été amené à solliciter à plusieurs reprises le porteur de projet, cette démarche étant inscrite au procès-verbal de synthèse de l’enquête pour souligner les points qui méritaient une explication ou une actualisation.

Sur ces aspects et par rapport aux interrogations sur la présence de vautours et de grands rapaces, sur la protection des populations des chauves-souris, dont la Grande Noctule, et sur la protection du patrimoine historique des Basiols le porteur de projet rappelle les mesures qui figuraient déjà au dossier d’origine et celles qui ont été retenues depuis la première enquête publique de 2007. Ce point, compte tenu de sa sensibilité particulière, fera l’objet d’une réserve aux fins d’application dans la partie conclusive de l’enquête.

Les réponses circonstanciées du porteur de projet et les garanties apportées indiquent que les évolutions de la biodiversité constatées depuis une quinzaine d’années ont été bien prise en compte, même si des améliorations peuvent encore être apportées. Le plan de gestion chiroptère, déjà effectif sur le parc éolien de Saint-Affrique, qui sera mis en œuvre sur le site d’implantation des éoliennes, selon les mêmes procédures, résultat d’études menées en 2009 et 2010 sur le site éolien voisin de Castelnau-Pégayrols, pour lutter contre la surmortalité constatée des chauves-souris, apparaît bien comme un garant efficace de protection de la biodiversité et concourt à la protection de l’environnement en épargnant huit hectares destinés au déboisement.

Sur l’aspect des dernières techniques disponibles en matière de fonctionnement des éoliennes, le porteur de projet, questionné à cet effet, indique que le type d’éolienne sur le gabarit n’a pas évolué depuis 2007, mais devrait toutefois se traduire par une amélioration des conditions acoustiques de fonctionnement des machines, les constructeurs améliorant sans cesse les performances des éoliennes sur la puissance/production, les performances sonores etc. Mais ce chapitre aurait mérité un peu plus de précisions et moins de généralités.

Concernant l’observation des opposants au projet se rapportant à l’ignorance de la notion d’impacts au regard des autres centrales installées ou en projet, le point 38 du jugement de la CAA de Bordeaux dispose que les demandeurs (dans le cadre du contentieux introduit par eux), sur le projet en litige, qui présentait un risque de saturation du paysage proche et lointain, ne peuvent plus utilement soutenir que ledit projet, s’ajoutant aux parcs existants à proximité, crée un effet de saturation. Par ailleurs, sur l’avis du Parc naturel régional des Grands Causses, donné même à titre d’avis non conforme, le point 25 du jugement de la CAA de Bordeaux a rappelé que les

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recommandations de l’organisme de gestion du parc, sollicité en son temps, sont dépourvues de toute portée obligatoire. Enfin sur le projet qui ne présenterait aucun caractère d’utilité publique, ni générale, en l’absence de projet alternatif depuis 2007 et parce que le département de l’Aveyron et le massif du Lévezou sont déjà des territoires à énergie positive, le point 32 du jugement de la CCA de Bordeaux stipule que le projet doit être regardé comme un équipement collectif pouvant être implanté dans un secteur où les constructions ne sont en principe pas autorisées, eu égard à son importance et sa destination, qui présente un intérêt public tiré de sa contribution à la satisfaction d’un besoin collectif par la production d’électricité vendue au public. 5. M. Arnaud CONTASTIN, Bouirissac à Saint-Laurent du Lévézou. (Par courriel, sur le site de messagerie dédiée de la préfecture de l’Aveyron)

L’intéressé, qui projette d’exercer son activité professionnelle sur l’exploitation familiale, fait état de ses préoccupations et des désagréments que procurerait l’installation d’éoliennes près de son domicile, principalement au niveau sonore, en termes de dévalorisation des biens et de la valeur de l’exploitation et comme frein à l’activité touristique liée à l’agrotourisme. Il estime que la présence en nombre de ces machines sur la crête du Lévezou dénature et dévalorise le paysage et privilégie l’alternative photovoltaïque qui lui parait plus adaptée et moins impactante sur l’environnement. En dernier lieu, il se pose la question du devenir du site après exploitation.

Réponse du porteur de projet

Le porteur de projet, dans son mémoire en réponse, rappelle en préambule que les six éoliennes initialement localisées sur Saint-Laurent du Lévezou, les plus proches du hameau de Bouirissac, ont été refusées en 2014 et ne font plus partie du projet et donne également une réponse détaillée sur les différents points soulevés par le pétitionnaire.

1. « La première nuisance pourrait être une nuisance sonore en continue au vue du vent que dispose la région. Des études acoustiques seraient les bienvenues pour connaitre exactement le bruit que pourrait apporter ce projet sur le quotidien des habitants de Bouirissac ».

Réponse : dans le cadre du dossier de demande, une étude acoustique a été menée et des mesures ont été effectuées sur site en septembre 2004. Un appareil de mesure a d’ailleurs été placé au lieu-dit Bouririssac (cf page 51 et 52 de l’étude d’impact). Le pétitionnaire respectera quoiqu’il arrive la réglementation en vigueur. Pour ce faire, la mise en place d’un plan de gestion acoustique permettra à l’impact acoustique du parc éolien de la Croix de Boudets d’être conforme à celle-ci. Le pétitionnaire s’engage également à faire réaliser, une fois le parc éolien installé, une campagne de contrôle des niveaux sonores in situ dans le but d’affiner les objectifs du plan de gestion acoustique à mettre en œuvre.

2. « Les éoliennes changeront considérablement le paysage que j'ai de la ferme. Cela peut en venir à impacter la valeur de mes biens qui viendrait à diminuer largement si je souhaitais un jour vendre (Une maison située dans la montagne perdra surement de la valeur aux yeux d'éventuels acheteurs si des éoliennes sont visibles à proximité directes) ».

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Réponse : la valeur de l'immobilier dépend de nombreux critères (activité économique de la zone, possibilité d’emploi local, cycle économique à l’échelle nationale, état global du marché du logement, valeur de la maison et évolution de cette valeur, localisation de la maison dans la commune...). L’implantation d’un parc éolien n’a aucun impact sur les critères de valorisation objectifs d’un bien. Il ne joue que sur les éléments subjectifs, qui peuvent varier d’une personne à l’autre.

Les effets de l’implantation d’un parc éolien sur la valeur de l’immobilier sont traités aux pages 98 et 99 de l’étude d’impact sur l’environnement (partie 4.4.3.3). Dans cette partie, sont présentés deux études françaises et américaines relativisant les effets négatifs des parcs éoliens sur la baisse des prix de l’immobilier. Par ailleurs, de nombreuses autres études menées depuis ont permis de mettre en évidence qu’il n’y a aucun effet sur le marché et que le reste du temps, les effets négatifs et les effets positifs s'équilibrent.

A noter, l’exploitation d’un parc éolien génère des retombées économiques et fiscales pour la collectivité. Ces recettes fiscales permettent à la collectivité d’améliorer le cadre de vie des habitants et contribuent donc indirectement à valoriser les biens présents sur le territoire.

3. « Si je venais à me lancer dans une activité d'agritourisme, pensez-vous que des gens seront prêts à venir passer des vacances dépaysantes collés à des éoliennes ? Cette question reste en suspens et je n'ai pas la réponse ».

Réponse : aucune étude scientifique ne prouve que les éoliennes fassent fuir ou provoquent une diminution notable de l'activité touristique du lieu où elles sont implantées. Par ailleurs, comme indiqué ci-dessus la perception des éoliennes peut varier d’une personne à l’autre. A ce sujet, il existe par exemple des gîtes d’étapes et de séjour, labellisé « Gîtes de France », mettant en valeur les éoliennes dans leur plaquette de présentation et dans la liste des activités à envisagées à proximité du logement.

4. « Le soleil couchant passant derrière cette colline me laisse craindre une nuisance dû au passage des pales lors du coucher du soleil qui pourrait projeter une alternance de jour et d'ombres sur la ferme ».

Réponse : lors du dépôt du permis de construire du projet éolien de la Croix de Boudets, il n’existait pas de législation réglementant l’effet stroboscopique dû à l’implantation d’un parc éolien. Une étude a tout de même été menée dans le cadre de l’étude d’impact (pages 94 et 95, chapitre 4.3.2.) et celle-ci présente les résultats du récepteur placé au lieu-dit Bouirissac. Ainsi, il est attendu 12h36 d’ombres par an sur ce lieu-dit par le parc éolien.

Il est important de noter que ces calculs ont été effectués sur les probabilités d’ensoleillement de Montpellier ce qui rend le calcul très conservateur (les données de Millau montrant un ensoleillement beaucoup plus faible). Par ailleurs, le modèle ne prend pas en compte la végétation ce qui réduirait fortement les résultats aux vues des abords de fermes ou de hameaux qui sont le plus souvent végétalisés

Pour information, aujourd’hui, la réglementation indique (article 5 de l’arrêté du 26 août 2011) : « Afin de limiter l’impact sanitaire lié aux effets stroboscopiques, lorsqu’un aérogénérateur est implanté à moins de 250 mètres d’un bâtiment à usage de bureaux, l’exploitant réalise une étude démontrant que l’ombre projetée de l’aérogénérateur n’impacte pas plus de trente

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heures par an et une demi-heure par jour le bâtiment. ». Ainsi, l’impact des ombres portées sera faible pour le lieu-dit Bouirissac.

5. « Le levezou a déjà payé son tribut en matière d'énergie renouvelable. Pourquoi ne pas continuer à faire la promotion du photovoltaïque dans nos régions plutôt que de mettre des machines visibles de plusieurs centaines de kilomètres et causant des nuisances à la population locales ? ».

Réponse : il convient tout d’abord de rappeler que la demande de permis de construire du projet éolien de la Croix de Boudets a été déposée en février 2006. Il s’agit donc d’un projet de longue date pleinement intégré dans la transition énergétique du territoire. A ce propos, le projet est aussi intégré au Schéma de Cohérence Territoriale du Parc naturel régional des Grands Causses (zone n°8).

6. « Notre région connaît un tourisme naissant. Le puech Mont Seigne et son point de vue seront les plus impactés et les amoureux de paysages seront surement bien déçus de voir devant leurs yeux des machines plus hautes que les sommets environnants ».

Réponse : lors de la conception du projet, plusieurs photomontages ont été réalisés afin d’étudier l’impact d’un projet éolien sur le Mont Seigne. Preuve de sa bonne prise en compte, une des variantes étudiées (variantes 1) dans le cadre de la conception du projet a été écartée du fait d’un impact jugé trop important (cf page 379 de l’étude d’impact, chapitre 3.2.3). Le pétitionnaire souhaite aussi rappeler que, dans une démarche volontariste, une zone d’exclusion de 1000 m autour du Mont Seigne a été définie. L’éolienne du projet de Croix de Boudets la plus proche se trouve aujourd’hui à environ 2,4km au sud-ouest du Mont.

Plusieurs photomontages ont été réalisés pour étudier l’impact du projet sur le Mont Seigne. Par ailleurs, et comme indiqué plus haut, aucune étude scientifique ne prouve que les éoliennes provoquent une diminution notable de l'activité touristique du lieu où elles sont implantées

7. « Que vont devenir ces éoliennes quand elles ne pourront plus produire. Les propriétaires terriens (devenus propriétaires des machines) auront ils assez d'argent pour les démonter et y seront-ils obligés ? ».

Réponse : la loi (arrêté ministériel du 26 août 2011, modifié par l’arrêté du 6 novembre 2014) impose à l’exploitant le démantèlement des éoliennes et la remise en état du terrain sur lequel elles ont été implantées. L’arrêt définitif de l’exploitation de l’installation éolienne est notifié au Préfet un mois avant par l’exploitant. Dans l’hypothèse où ce dernier ne se conformerait pas à ses obligations en matière de remise en état, le Préfet le met en demeure de le faire et, en cas de refus, peut recourir à la consignation et à l’exécution d’office des travaux aux frais de l’exploitant.

En aucun cas ce démantèlement est à la charge du propriétaire terrien qui reste propriétaire de ces terrains mais pas des éoliennes.

Avis du commissaire enquêteur

Il convient à cet effet de rappeler la complexité de l’instruction de ce dossier d’enquête publique qui à l’origine en 2007 comprenait un projet global portant sur l’implantation de six

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éoliennes sur le territoire de la commune de Saint-Laurent du Lévezou et également six autres éoliennes sur le territoire de la commune de Saint-Beauzély.

La procédure contentieuse qui a été initiée a abouti à la délivrance du permis de construire par arrêté préfectoral du 13 juin 2014, pour le projet de centrale éolienne de Saint-Beauzély (PC 012 213 06 L1004) et de deux postes de livraison (PC 012 213 06 L1005) et au refus de la délivrance du permis de construire sur la commune de Saint-Laurent du Lévezou. Le porteur de projet n’a pas souhaité interjeter appel de cette décision.

Toutefois, la nouvelle enquête publique s’appuie sur le dossier existant qui intègre les deux projets.

Ainsi, comme précisé par le maître d’ouvrage, le lieu-dit Bourissac, domicile de M. CONTASTIN, situé à environ 2,4 kms de l’éolienne la plus proche du parc éolien de la Croix de Boudets, n’est donc pas directement impacté par le projet.

Par ailleurs, on relèvera que le maître d’ouvrage s’attache à répondre point par point, ceci avec clarté et précision, aux interrogations et questionnements du pétitionnaire qui, somme toute, sont représentatifs des inquiétudes que peut susciter la présence d’éoliennes dans l’environnement proche des habitations.

Les interventions suivantes numérotées 6, 7, 8, 9 et 10 font l’objet d’une réponse globale du porteur de projet, regroupée en plusieurs thèmes qui présentent des caractéristiques communes ou particulières : les atteintes au paysage et la production d’éléments nouveaux, les impacts sur la biodiversité, l’actualisation des données, les nuisances et les questions diverses. Il en est de même de l’avis du commissaire enquêteur.

6. M. Daniel DELMAS, La Burguière Basse 12290 Ségur (Par courriel, sur le site de messagerie dédiée de la préfecture de l’Aveyron)

L’intéressé stigmatise l’implantation d’éoliennes en nombre sur le plateau du Lévézou qu’il estime d’ores et déjà saturé et pose la question de la motivation des conclusions du commissaire enquêteur, comme prescrit par la juridiction administrative d’appel de Bordeaux, ainsi que de la bonne information du public, alors même que les documents qui sont présentés à l’enquête datent de 15 ans et n’ont pas fait l’objet d’une actualisation, en rappelant à ce sujet la présence de la Grande Noctule, non signalée en 2007.

7. M. Jean-Claude AUSTRUY, président de l’Association du Centre régional de sauvegarde de la faune sauvage Caussenard et coordinateur du Groupe de surveillance Aigle Royal Massif Central, Impasse de la Patte d’oie 12100 Millau. (Par courrier déposé à la mairie au nom du commissaire enquêteur)

L’intéressé déclare son opposition au projet en précisant que l’étude d’impact est obsolète et dépassée et que les études menées sur les parcs éoliens démontrent un impact réel, incontestable et important sur la biodiversité volante et en particulier les espèces protégées. Les observations réalisées sur une dizaine d’année autour la zone couverte par le projet

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confirment la présence d’espèces de rapaces très sensibles, telles que le Busard cendré et le Busard Saint-Martin (espèces prioritaires et protégées), ainsi que le Vautour moine ou le Vautour fauve, ou encore le Milan royal et le Circaète Jean le Blanc. Par ailleurs, le pétitionnaire signale la présence d’un couple d’Aigle royal nichant dans la vallée du Tarn à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau qui survole le secteur utilisé comme terrain de chasse.

8. Madeleine, Jean et Guilhem RUDELLE, Les Palues, 12290 Pont de Salars (Par courrier déposé à la mairie au nom du commissaire enquêteur)

En tant que riverains d’un parc de 6 éoliennes depuis 2007, estiment que l’éolien ne présente que des désavantages : défiguration du paysage, source de nuisances permanentes (bruit entêtant et harassant, clignotements et effets stroboscopiques, destruction de la biodiversité et de l’environnement, coût sur les finances publiques et sur le consommateur, profits faramineux réalisés par les opérateurs, utilisation et fonctionnement restreints des éoliennes à hauteur de 24% du temps…).

9. Intervention de Mme Viviane LALANNE-BERNARD, présidente de l’association SOS Busards (Permanence du 28 juillet 2020. A remis un courrier au commissaire enquêteur)

L’intéressée s’interroge sur les dates de l’enquête publique qui intervient en été, période peu favorable à la participation du public, sur la nature du matériel qui sera utilisé, sur l’ancienneté de l’étude d’impact qui ne correspond plus à la situation actuelle de la biodiversité modifiée par le réchauffement climatique en cours, sur la connaissance et le statut de certaines espèces qui ont changé, les milieux et les habitats qui ont évolué. Elle insiste en particulier sur plusieurs points : l’absence d’études de la migration post nuptiale et l’absence de prospection hivernale et crépusculaire en relation avec la présence d’espèces sensibles ou rares sur le site (en particulier le Busard Saint-Martin en danger d’extinction, le Busard cendré en danger critique d’extinction, et le Tarin des aulnes qui forment des dortoirs), la mortalité élevée de l’avifaune (qui représentent 49, 3% des cadavres d’oiseaux découverts sous les éoliennes en France), le calendrier des travaux, qui ne concerne que les espèces non forestières, et qui devrait prendre en compte la présence des nids de Busards (espèce protégée). Elle recommande enfin d’éviter au maximum l’installation d’éoliennes sur les monts du Lévezou afin d’éviter toutes perturbations pouvant fragiliser l’équilibre de ces populations et compromettre les résultats attendus suite aux efforts financiers et humains engagés et demande qu’une étude soit réalisée, en période de reproduction et en période hivernale, afin de mesurer les impacts potentiels sur ces populations fragiles.

10. LPO Grands Causses, Le Bourg, 12720 , M. Alain Hardy, président LPO Aveyron et M. Yves Verilhac, directeur général de LPO France. (Par courrier déposé à la mairie au nom du commissaire enquêteur)

L’intervention de la LPO porte sur les enjeux et les domaines vitaux des vautours au regard du projet, en tant qu’espèce prioritaire et menacée très présente sur le site. Cette situation est illustrée par la mortalité d’un vautour moine par collision avec une éolienne sur un autre parc.

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La LPO demande de prendre en considération l’intégralité de ces enjeux et de tout mettre en œuvre pour éviter les risques de collision largement pressentis dans le cadre du projet.

Réponse du porteur de projet

Pour les atteintes aux paysages et la production d’éléments nouveaux : ➢ (Item traité également en réponse 11 au Collectif) EN RAPPEL :

Comme déjà indiqué en réponse aux interventions précédentes et comme précisé par la Préfecture de l’Aveyron lors de la réunion de cadrage du 21 février 2020, les volets réglementaire, urbanisme, paysager, acoustique, avifaune, patrimonial etc… du projet de parc éolien ont été instruits et validés lors des instructions successives par la Préfecture de l’Aveyron (2013-2014) puis le Tribunal Administratif de Toulouse (2014-2017) et la Cour d’Appel de Bordeaux (2017-2019). Dans ce cadre très particulier, le porteur de projet n’est pas amené à produire d’éléments nouveaux éléments par rapport au dossier initial.

Pour les impacts sur la biodiversité : ➢ (Item traité également en réponse des contributions groupées 2, 3 et 4 pour ce qui concerne la protection des vautours et grands rapaces et sur la protection des chiroptères)

Sur l’actualisation des données :

La contribution de SOS Busards pose la question de la période pendant laquelle s’est déroulée cette enquête publique.

➢ Rappelons tout d’abord qu’il s’agit d’une enquête publique de régularisation afin d’apporter un avis motivé du commissaire enquêteur (le commissaire-enquêteur de 2007 ne figurant plus sur la liste actuelle des commissaires enquêteurs). L’objet de cette enquête publique est donc seulement celui-ci. Par ailleurs, l’enquête publique était prévue initialement au mois d’avril 2020, du 30 mars au 30 avril. Cependant, la Préfecture de l’Aveyron nous a informé le 17 mars 2020 du report de l’enquête publique de régularisation à une date ultérieure en raison des mesures gouvernementales liées la crise sanitaire exceptionnelle du Covid-19 que nous avons traversée cette année. La Cour Administrative d’Appel de Bordeaux nous a également informé que les délais impartis pour procéder à la régularisation étaient prorogés jusqu’au 24 août 2020 en raison de la crise sanitaire. Ainsi, les dates auxquelles l’enquête publique s’est déroulée, à savoir du 29 juin au 28 juillet 2020 nous ont été validées et confirmées par la Préfecture de l’Aveyron au début du mois de juin 2020.

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Sur les nuisances :

➢ Sur la question de l’acoustique, du balisage lumineux et des effets stroboscopiques (item traité également en réponse 11 au Collectif) :

EN RAPPEL :

Comme précisé en réponse à des interventions similaires (réponse 11 au collectif), dans le cadre du dossier de demande, une étude acoustique a été menée et des mesures ont été effectuées sur site en septembre 2004. Le pétitionnaire respectera quoiqu’il arrive la réglementation en vigueur. Pour ce faire, la mise en place d’un plan de gestion acoustique permettra à l’impact acoustique du parc éolien de la Croix de Boudet d’être conforme à celle-ci. Le pétitionnaire s’engage également à faire réaliser, une fois le parc éolien installé, une campagne de contrôle des niveaux sonores in situ dans le but d’affiner les objectifs du plan de gestion acoustique à mettre en œuvre. Comme l’indique l’Académie Nationale de Médecine dans son rapport du 3 mai 2017 : « Aucune maladie ni infirmité ne semblent pouvoir être imputées au fonctionnement des éoliennes […] L’éolien terrestre présente indubitablement des effets positifs sur la pollution de l’air et donc sur certaines maladies (asthme, BPCO, cancers, maladies cardio-vasculaires).

Sur les questions diverses :

➢ Le facteur de charge et le rendement des machines (item traité également en réponse 11 au Collectif)

EN RAPPEL :

Il ne faut pas confondre la durée durant laquelle une éolienne produit de l’électricité (et donc tourne) et le facteur de charge, chiffre théorique établi en calculant le ratio entre l’énergie réellement produite et l’énergie que l’éolienne aurait pu produire si elle fonctionnait constamment à puissance maximale (à plein régime) Selon le Bilan RTE 2019, le facteur de charge du parc éolien français actuel est de 24,7%. Mais en réalité les éoliennes produisent de l’électricité entre 75 et 95% du temps (ADEME). Une simple brise perçue aux pieds des éoliennes équivaut, au niveau du rotor, à 3-4 m/s de vent, c'est à dire la vitesse de vent de démarrage des éoliennes, et la vitesse à partir de laquelle elles produisent de l’électricité.

➢ Le démantèlement (item traité également en réponse 11 au Collectif)

EN RAPPEL :

La loi (arrêté ministériel du 26 août 2011, modifié par l’arrêté du 6 novembre 2014) impose l’exploitant le démantèlement des éoliennes et la remise en état du terrain sur lequel elles ont été implantées. L’arrêt définitif de l’exploitation de l’installation éolienne est notifié au Préfet un mois avant par l’exploitant. Dans l’hypothèse où ce dernier ne se conformerait pas à ses obligations en matière de remise en état, le Préfet le met en demeure de le faire et, en

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cas de refus, peut recourir à la consignation et à l’exécution d’office des travaux aux frais de l’exploitant.

➢ L’impact écologique de la fabrication des éoliennes et leur composition

En réponse, nous mentionnons le paragraphe 4.3.3.1 de l’étude d’impact où est noté que « Lorsque les conditions climatiques sont normales, une éolienne peut produire en trois mois l’équivalent d’énergie qui aura été nécessaire à sa fabrication, son installation, sa maintenance et son démantèlement. » A noter aussi qu’une éolienne est composée en grande majorité (plus de 90% du poids de l’éolienne d’acier, de béton, de cuivre et d’aluminium, recyclables à 100% (ADEME, l’éolien en 10 questions édition d’avril 2019).

➢ Le coût de l’éolien pour les consommateurs

L’éolien représentait en 2018, un coût moyen d’1€/mois/foyer en France (délibération de la CRE du13 juillet 2017) A moyen et long termes, l’augmentation de la productivité des parcs grâce à la baisse des coûts permise par les nouvelles éoliennes devrait contribuer à réduire la part de l’éolien dans la CSPE. Avec le passage progressif aux appels d’offres, le soutient de l’État accordé à la production d’énergie éolienne se réduit.

Avis du commissaire enquêteur

Au même titre que les avis donnés précédemment en réponse aux observations du public et des associations sur ces thèmes et comme déjà évoqué, le contexte particulier de cette enquête publique ne pouvait qu’interroger et le porteur de projet a été longuement sollicité par mes soins afin de mieux appréhender les évolutions et les améliorations susceptibles d’être intervenues depuis l’enquête de 2007. Si le porteur de projet rappelle bien les mesures prises en faveur de la protection des chiroptères, de l’avifaune en général et des rapaces en particulier, les interventions des associations démontrent aussi la nécessité d’actualiser, en collaboration avec les organismes spécialisés sur le sujet, les connaissances sur les enjeux liés à la présence renforcée des populations de rapaces, dont certaines sont prioritaires, menacées ou en régression, au regard du secteur d’implantation du projet éolien

11. Remise de 30 courriers réunis par le collectif « Agir pour le Lévézou » représentant 34 pétitionnaires, par une délégation composée de 7 personnes : Mme Nadine IZARD, Mme Angèle ALBACETE, M. Pierre ALARY, Mme Renée CONTASTIN, Mme Patricia VIDAL, M. Jean MARTY, porte-parole du collectif et Mme Marcelle ARGUEL. (Permanence du 28 juillet 2020)

Les préoccupations, interrogations et inquiétudes qui ressortent de ces contributions peuvent se résumer en plusieurs thématiques : - La multiplicité des projets sur le Lévézou : le mont comprend une centaine d’aérogénérateurs ;

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- Le désenchantement de la population qui à l’origine était favorable à l’implantation d’éoliennes et qui éprouve aujourd’hui, avec la multiplication anarchique des parcs conduisant à la saturation, un sentiment de rejet ; - La stratégie des communes, candidates à l’éolien, qui consisterai à privilégier l’installation des aérogénérateurs en limite de leur territoire, afin de préserver les nuisances des habitants du centre bourg ; - Les atteintes à un paysage calme et harmonieux jusqu’à alors préservé : ceci au cœur du Parc naturel régional des Grands Causse et de sites naturels, patrimoniaux et historiques remarquables ; - Les nuisances multiples suscitées par la présence d’éoliennes dont la réalité au quotidien n’est pas traduite dans les études d’impacts en particulier les flashs lumineux se reflétant de nuit sur les parties brillantes des habitations concernées donnant un effet de kaléidoscope, mais également la manifestation de symptômes connus sous le nom de « syndrome éolien » entraînant des troubles du sommeil, des maux de tête, de la tachycardie etc… ; - L’obsolescence et la sous-évaluation des nuisances de l’étude d’impact qui ne prend pas en compte l’évolution de la biodiversité : notamment la présence avérée et renforcée de rapaces sur le Lévézou dont la survie de certains est directement menacée et l’impact sur la conservation de la population des chauves-souris et en particulier de la Grande Noctule ; - - Il en est de même pour le décalage qui existe entre les résultats de l’étude d’impact présentée alors qu’il n’existait que quelques éoliennes et la situation en 2020 avec la multiplication des projets ; - Le type d’éolienne, de marque ENERCON, qui sera implantée sur la Croix de Boudets, qui serait, le modèle le plus bruyant avec sa particularité de fonctionner sans démultiplicateur (pales en prise directe avec la génératrice) ; - Le sacrifice des populations, au prétexte de sa faible densité démographique, pour le plus grand intérêt des promoteurs ; - Perte de la valeur du patrimoine bâti : pour ceux qui habitent dans le champ de vision des machines, notamment pour de nombreux habitants de Mauriac et des villages situés aux alentours ; - Le village de Mauriac est situé en contrebas dans la plaine dominée par la Croix de Boudets, bordée d’une ligne de crête fortement marquée par le groupe d’éoliennes de Salles Curan à l’Ouest et l’alignement de 13 éoliennes du parc de Castelnau-Peygarols au sud, est plus particulièrement touché ; - Le faible rendement des machines qui produisent au maximum 25% sur leur temps de fonctionnement.

Réponse du porteur de projet

Sur le désenchantement de la population :

Une étude Harris Interactive, publiée en octobre 2018, a été menée pour connaître les perceptions de l’énergie éolienne et des parcs éoliens par les Français. Cette étude est fondée sur deux enquêtes :

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Une première enquête « Grand Public, conduite en ligne, du 25 au 27 septembre 2018 sur un échantillon de 1091 personnes représentatif des Français (de 18 ans et plus).

Une seconde enquête « Riverains », conduite par téléphone du 24 septembre au 2 octobre 2018, sur un échantillon de 1001 personnes représentatif des Français habitant à proximité d’une éolienne (à moins de 5 km).

Si 48,5 % des Français considèrent que le développement de l‘éolien est plutôt anarchique (contre 41,8% qui l'estime maîtrisé), les résultats montrent que 91% de français se déclare favorable au développement de l'énergie éolienne en France.

Sur la stratégie des communes :

L’implantation d’éolienne dépend de nombreux facteurs : gisement de vent, éloignement aux habitations, présence de contrainte techniques, d’enjeux environnementaux ou paysagers, possibilité de raccordement électrique etc. Toutes ces composantes sont étudiées et prises en compte pour le choix d’une zone d’implantation potentielle. Quelle que soit la localisation de cette dernière, les études à mener pour le développement d’un projet sont soumises à la même réglementation.

Sur les atteintes aux paysages :

Comme précisé par la Préfecture de l’Aveyron lors de la réunion de cadrage du 21 février 2020, les volets réglementaire, urbanisme, paysager, acoustique, avifaune, patrimonial etc… du projet de parc éolien ont été instruits et validés lors des instructions successives par la Préfecture de l’Aveyron (2013-2014) puis le Tribunal Administratif de Toulouse (2014-2017) et la Cour d’Appel de Bordeaux (2017-2019). Dans ce cadre très particulier, le porteur de projet n’est pas amené à produire d’éléments nouveaux éléments par rapport au dossier initial.

Sur les nuisances multiples suscitées par la présence d’éoliennes au quotidien :

Comme l’indique l’Académie Nationale de Médecine dans son rapport du 3 mai 2017 : « Aucune maladie ni infirmité ne semblent pouvoir être imputées au fonctionnement des éoliennes […] L’éolien terrestre présente indubitablement des effets positifs sur la pollution de l’air et donc sur certaines maladies (asthme, BPCO, cancers, maladies cardio-vasculaires). »

Sur l’obsolescence et la sous-évaluation des nuisances de l’étude d’impact qui ne prend pas en compte l’évolution de la biodiversité :

Les éléments de langage en réponse à cette question figurent dans la réponse groupée aux contributions 2, 3 et 4 (organisme SITE et MONUMENT, collectif Co-27-XII Environnement et un contributeur) concernant les chapitres « Protection des vautours et grands rapaces » et « Protection des chiroptères (dont la Grande Noctule)

Sur le décalage qui existe entre les résultats de l’étude d’impact présentée alors qu’il n’existait que quelques éoliennes et la situation en 2020 avec la multiplication des projets :

Les éléments de langage en réponse à cette question figurent également dans la réponse groupée aux contributions 2, 3 et 4 (organisme SITE et MONUMENT, collectif Co-27-XII

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Environnement et un contributeur) concernant le chapitre « Rappel du contexte spécifique d’organisation de l’enquête publique ».

Sur le type d’éolienne bruyante, de marque ENERCON :

Quel que soit le modèle d’éolienne installée, le pétitionnaire se doit et se devra de respecter la réglementation en vigueur. Cette réglementation est rappelée dans la partie liée à l’acoustique dans l’étude d’impact.

Par ailleurs, le pétitionnaire souhaite rappeler, comme indiqué en page 20 de l’étude d’impact (chapitre 2.1.2.1) : « Dans le manuel préliminaire de l’étude d’impact des parcs éoliens (novembre 2000), l’ADEME préconise un éloignement minimal de 400 à 500 m de toutes habitations. Cependant, par mesure préventive, VENTURA retient pour la définition de la zone d’étude un éloignement de 750 m pour réduire d’emblée l’enjeu du projet pour les riverains en termes sonores ou paysagers. »

Sur la perte de la valeur du patrimoine bâti

Se reporter à la réponse du porteur de projet à la question 5, point 2 du contenu.

Sur le village de Mauriac plus particulièrement touché par la présence de parcs éoliens :

Se reporter à la réponse du porteur de projet à la question sur les atteintes au paysage.

Sur le faible rendement des machines :

Il ne faut pas confondre la durée durant laquelle une éolienne produit de l’électricité (et donc tourne) et le facteur de charge, chiffre théorique établi en calculant le ratio entre l’énergie réellement produite et l’énergie que l’éolienne aurait pu produire si elle fonctionnait constamment à puissance maximale (à plein régime).

Selon le Bilan RTE 2019, le facteur de charge du parc éolien français actuel est de 24,7%. Mais en réalité, les éoliennes produisent de l’électricité entre 75 et 95% du temps (ADEME). Une simple brise perçue aux pieds des éoliennes équivaut, au niveau du rotor, à 3-4 m/s de vent, c'est à dire la vitesse de vent de démarrage des éoliennes, et la vitesse à partir de laquelle elles produisent de l’électricité.

Avis du commissaire enquêteur

Le commissaire enquêteur prend acte des réponses fournies par le porteur de projet, en rappelant, comme déjà indiqué supra, la particularité de cette enquête publique.

Sur les atteintes aux paysages et concernant plus particulièrement le village de Mauriac, les photomontages 12 et 13 du volet d’insertion paysagère du projet soulignent nettement la visibilité des éoliennes depuis la rue principale et un peu avant le hameau. Cette perception n’est pas rappelée dans la réponse du maître d’ouvrage même s’il n’est pas amené, dans le cas d’espèce de l’enquête, à produire d’éléments nouveaux.

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J’ai pu par ailleurs constater au cours de mes déplacements la présence en nombre d’éoliennes sur le secteur proche ou élargi de la commune de Saint-Beauzély ce qui ne peut qu’avoir une influence sur la biodiversité du site d’implantation du projet et inciter le maître d’ouvrage, comme le souligne les associations, à prendre en compte les différents enjeux liés à la présence d’espèces sensibles et protégées de la faune volante et en particulier celle des rapaces.

Par ailleurs, la problématique des désagréments sonores et les mesures prises à cet effet par le maître d’ouvrage avec la mise en œuvre d’un plan de gestion acoustique fera l’objet, compte tenu de la sensibilité particulière du sujet et pour mise en application, d’une réserve dans la partie conclusive de l’enquête.

5.3.2 Observations du commissaire enquêteur

Les questions 1 à 7 font l’objet d’une réponse globale du commissaire enquêteur. Il en est de même de l’avis du commissaire enquêteur.

1. Demande de précisions sur la notion de "ruine" ou distance de sécurité pour les voies de circulation par rapport aux éoliennes.

Réponse du porteur de projet

Les éoliennes ne sont pas implantées à moins de 500 m. des sites archéologiques La définition des accès prend également en compte la sensibilité archéologique. Des engagements ont été pris pour la protection du site des Basiols : Cf paragraphe 2.5 (pages 56 et 57) et paragraphe 5.3.9 (page 162) de l’étude d’impact.

2. Sur la question de la concertation préalable : quid du comité local éolien de suivi (cleolis) ?

Réponse du porteur de projet

Des réunions ont eu lieu avec le conseil municipal les 16/04/2004 et 06/05/2004. Des réunions du comité de suivi (MISAP) se sont tenues les 19/03/2004 et 08/02/2005.

3. Sur le sujet de l’implantation des éoliennes : nombre de propriétaires ayant conclu un accord à ce jour/sur le nombre de propriétaires potentiellement concernés de la zone d'étude, et forme juridique des accords pour les achats ou locations.

Réponse du porteur de projet

Les engagements des propriétaires/exploitants sont pris sous forme de promesse de bail => location des terrains. 2 propriétaires sont concernés par l’implantation des 6 éoliennes sur Saint Beauzely : Etienne BASTIDE et Jean Robert Viallette.. 4 propriétaires supplémentaires étaient concernés par les 6 éoliennes refusées sur Saint Laurent de Levezou. 6 propriétaires différents se sont donc engagés dans le projet au travers de promesse de bail. Je n’ai pas l’historique de l’ensemble des personnes qui se sont vues proposer des promesses de bail.

4. Qu’en est-il des engagements concernant l’emploi sur le projet de plateforme logistique susceptible d'être implantée dans l'Aveyron (page 8 du mémoire en réponse).

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Réponse du porteur de projet

Le 23 novembre 2017, ENERCON a ouvert une base de maintenance à Soubes (Nord Hérault) pour couvrir ses 9 parcs éoliens dans le secteur. Le parc éolien de Castelnau Pegayrols (13 éoliennes Enercon E70) est couvert par cette base de maintenance, Le parc de Saint Beauzely, dans la continuité de la crête du Levezou qui a également été configuré avec des éoliennes ENERCON serait suivi depuis SOUBES. Comme indiqué dans le mémoire, le nombre d’emploi créé pour la maintenance est proportionnel au nombre de parc suivi.

5. Quid de l'arrêté de prescription de diagnostic d’archéologie préventive sur le site de la Croix de Boudets qui impacte le calendrier des travaux (page 6 du mémoire en réponse).

Réponse du porteur de projet

L’arrêté de prescription de diagnostic archéologique sera respecté. Un diagnostic archéologique sera donc réalisé avant le début du chantier éolien. Si aucun nouveau site/sensibilité archéologique n’est identifié dans le cadre de ce diagnostic, il n’y aura aucun impact sur le calendrier de travaux.

6. Actualisation du montant de l'investissement du porteur de projet annoncé à 29 M.€, mais pour les deux sites.

Réponse du porteur de projet

Le montant est proportionné au nombre d’éoliennes => 14.5 M€ pour 6 éoliennes. Mais comme pour l’ensemble du dossier, c’est le projet global initial (12 éoliennes) qui est représenté en enquêté publique. Une note explicative sera jointe au dossier.

7. Avec l'abandon du projet de St Laurent du Lévezou, les deux postes de livraison sont -ils toujours d'actualité ?

Réponse du porteur de projet

Nous maintenons à ce stade 2 postes de livraison.

Avis du commissaire enquêteur

Les sept questions supra, destinées à compléter et actualiser mon information ou susciter des précisions auprès du porteur de projet sur un certain nombre de points du dossier d’enquête qui est daté, ne nécessitent pas de commentaires particuliers. Toutefois, la réponse à la question n°2 sur le comité local éolien de suivi (cleolis) n’étant pas complètement satisfaisante a fait l’objet d’une nouvelle demande auprès du porteur de projet (cf. question 10).

8. Le bureau d'étude indique, pour ce qui concerne les impacts du projet sur l’environnement et pour ce qui touche au milieu physique sur l'hydrologie et la qualité des eaux, des risques potentiels d'altération sur les écoulements souterrains et le débit liés à l'implantation des éoliennes qui pourraient impacter le captage n°1 de la Gineste, en précisant à cet effet que ces risques seront pris en compte par le porteur de projet avec des mesures de protection appropriées pour éviter toute possibilité de contamination. Pour la compréhension

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de l'enquête et au-delà des déclarations de principe, il conviendrait de détailler et préciser la nature des mesures envisagées pour assurer la protection du site de la Gineste.

Réponse du porteur de projet

Dans l’étude d’impact nous indiquons au 5.3.3 :

▪ Que le parc éolien n’aura aucun impact sur les eaux de surfaces ▪ Que pour éviter tout risque de pollution d’eaux captées, il sera fortement recommandé d’éviter d’installer des cuves de stockage ou des aires de manutention de produits toxiques ou polluants – tels des hydrocarbures liquides – sur les sites suivants : dans le périmètre de protection rapproché des captages de la Gineste et sur le Versant Sud- Ouest du sommet 1047 (au droit et à l’amont immédiat des parcelles 102, 116, 117 section A1 et 9 section B1 de Saint-Beauzely). ▪ Et dans les prescriptions du Permis de Construire, faisant suite aux observations de la direction départementale de l’Agriculture et de la forêt.

Avis du commissaire enquêteur

Il est pris acte que les engagements et prescriptions destinées à protéger le milieu aquatique superficiel et souterrain paraissent suffisants et adaptés à la sensibilité du milieu et en particulier ce qui touche à la protection du périmètre rapproché du captage de la Gineste. Compte tenu de la sensibilité particulière du sujet, ces dispositions feront l’objet, pour une mise en application effective, d’une réserve dans la partie conclusive de l’enquête.

9. Le dossier d'enquête souligne aussi la problématique de quatre éoliennes placées à proximité ou au-dessus des boisements qui impactent de façon significative le taux de mortalité des chauves-souris et les solutions retenues par le porteur de projet pour procéder au défrichement sur une distance évaluée dans un premier temps à 50 mètres, puis après concertation, portée à 75 ou 150 mètres à partir de la lisière forestière et selon le niveau de mortalité observé. Au cours de la réunion préparatoire à l'enquête, il a été envisagé une option alternative pour éviter le déboisement et le phénomène de lisière préjudiciable sur le biotope des chauves- souris avec la mise en place d’un plan de gestion chiroptère.

Afin de clarifier ce débat, quelles sont les pistes de travail qui seront au final retenues et dans l'hypothèse de la définition d'un plan de gestion chiroptère, les modalités et contenu du dispositif.

Réponse du porteur de projet

Nous avions une situation identique sur le projet dit de FAYDUNES : 6 éoliennes sur la commune de Saint Affrique, Aveyron. Les services instructeurs avaient prescrit un défrichement dans un rayon de 175 m. autours des éoliennes en mesure de protection des chiroptères. La prescription de défrichement avait été reprise dans les arrêtés de PC délivré le 27/06/2010.

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Une fois le projet purgé de recours la Centrale Eolienne a demandé (courrier du 18 août 2016 en PJ) à remplacer cette prescription de défrichement par un Plan de Gestion Chiroptères.

La préfecture de l’Aveyron a acté de la mise en place du Plan de de Gestion Chiroptères en remplacement du défrichement par courrier du 27 septembre 2016 en PJ.

Le parc éolien a été mis en service en 2019 en appliquant un Plan de Gestion Chiroptères.

La même démarche sera réalisée sur le parc de Croix de Boudets avec la mise en place d’un Plan de Gestion Chiroptères consistant à arrêter les éoliennes :

▪ Du 1er avril au 31 octobre ▪ De 20H00 à 07H00 ▪ Pour des inférieurs à 5,5 m/s à hauteur de moyeu

Avis du commissaire enquêteur

Cet engagement du porteur de projet, comme substitution au défrichement qui portait sur une surface de 8 ha, est une alternative pertinente qui permet, à partir des enseignements tirés de l’expérience du parc de Faydunes et de Castelnau-Peygarols, de renforcer et élargir les mesures de protection de la population des chauves-souris et d’assurer également une meilleure protection de l’environnement immédiat du site d’implantation des éoliennes et du foncier attenant. Compte tenu de sa sensibilité particulière, ce sujet avis fera l’objet d’une réserve dans la partie conclusive de l’enquête aux fins d’application.

10. Il existe deux structures de suivi du projet éolien, le Cléolis (comité local de suivi éolien), en direction des élus et réuni au moins à deux reprises en 2004 et la MISAP (mission inter- services aménagement et paysage), à caractère plus administratif et réuni également à deux reprises en 2004 et 2005. En quoi ces deux entités sont complémentaires et quel est leur temporalité et leur actualité dans le cadre du projet éolien présenté à l'enquête publique ?

Réponse du porteur de projet

Comme vous l’indiquez en présentation, le Comité Local de Suivi et le CLEOLIS sont complémentaires dans la mesure où le premier vise à échanger au niveau local avec élus, association, riverains etc… quand le second permet d’échanger avec les services en amont des dépôts de permis de construire.

Les premiers contacts ont été pris en 2002 avec les élus, les demandes de Permis de Construire ont été déposées en février 2006, la temporalité » des CLEOLIS et MISAP a essentiellement porté sur la période de développement du projet. Une fois les PC déposés l’information s’est limitée à la tenue de l’enquête publique puis au suivi contentieux auprès des élus.

Ci-dessous un historique des échanges et de la communication autour du projet :

Septembre 2002 Premiers contacts avec les élus Rencontres avec les propriétaires du site, réalisation des 2003 à 2004 études techniques et environnementale

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19 mars 2004 Réunion MISAP en DDE à Rodez 06 mai 2004 Réunion avec le Conseil Municipal Réunion avec le Conseil Municipal le pour échanger avec 02 juin 2004 les élus suite visite du site de Merdelou par M. le Maire 23 septembre, 7 et 21 Permanences en Mairie de Saint Beauzely octobre 2004 08 février 2005 Réunion MISAP en DDE à Rodez 1er, 15 et 29 octobre Permanences en Mairie de Saint Laurent de Levezou 2005 16 février 2006 Dépôts des demandes de Permis de Construire Réunion le avec les élus des communes concernées + 30 octobre 2006 communes limitrophes + propriétaires concernés pour faire le point sur l’instruction avant tenue de l’enquête publique

Avis du commissaire enquêteur

Il serait pertinent pour l’avenir que Le Cleolis, qui a réuni les acteurs et partenaires pendant la phase d’élaboration du projet, puisse continuer à fonctionner en tant que structure de concertation et de suivi pendant la phase travaux et la phase fonctionnent du parc éolien de la Croix des Boudets. Cet avis fera l’objet d’une recommandation dans la partie conclusive de l’enquête.

11. Vous indiquez à M. CONTASTIN, au point 5 de votre réponse, que le projet est pleinement intégré dans la transition énergétique du territoire, etc... Faites-vous allusion au document « réflexion cadre pour le développement de l'énergie éolienne en Aveyron", cité dans le dossier ou au programme d'action du "Plan climatique énergie territorial du département de l'Aveyron". Quel est la relation entre les deux documents et que faut-il en retenir ? »

Réponse du porteur de projet

Comme indiqué à la page 2 de l’étude d’impact, lors du dépôt du dossier en 2005, l’énergie éolienne faisait l’objet de politique de soutien en faveur de son développement.

Par ailleurs, vis-à-vis du schéma Eole 12 mis en place par le département à cette même époque, le parc de la Croix de Boudets ne possède pas de contradictions flagrantes. Depuis, la zone du parc éolien de la Croix de Boudets a continué d’été intégrée dans les documents de planification territoriale.

En effet, elle est considérée comme une zone favorable dans le Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Énergie (SRCAE) arrêté par le préfet de région le 29 juin 2012 ; elle est intégrée au zonage de développement de l’éolien dans le Schéma de Cohérence Territoriale du Parc naturel régional des Grands Causses ; elle participe à l’atteinte des objectifs fixés par plusieurs document à différentes échelles (Plan Climat Energie Territorial du département ; Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires de la région Occitanie ; Programmation pluriannuelle de l'énergie nationale etc.).

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Avis du commissaire enquêteur

Donc acte de l’intégration du projet dans les différents dispositifs et documents normatifs sur le développement durable, le climat, l’énergie et l’éolien.

Fait à Albi, le 17 août 2020 Le commissaire enquêteur

Christian RESSEGUIER

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6. Pièces annexes

- Arrêt de la CCA de Bordeaux du 26 novembre 2019 - Décision du Président du tribunal administratif de Toulouse du 11 février 2020, modifiée par la décision du 24 février 2020, désignant M. Christian RESSEGUIER en qualité de commissaire enquêteur pour l’enquête publique portant sur le projet de centrale éolienne de la Croix de Boudets sur le territoire de la commune de Saint- Beauzély - Arrêté préfectoral du 26 février 2020 portant ouverture de l’enquête publique - Avis de report d’enquête publique du 17 mars 2020 - Arrêté préfectoral modificatif du 8 juin 2020 portant reprise de l’enquête publique - Avis d’enquête publique publiés dans la presse locale - Procès-verbal de synthèse

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