TRIBUN E DE L'EAU · N°' 643-644

8. Les poissons de la Vesdre

par Jean Claude PHILIPPART, Biologiste FNRS/ULG, Laboratoire de Démographie des Poissons et d'Hydroécologie (LDPH), Unité de Biologie du Comportement, Département des Sciences et Gestion de /'Environnement - Faculté des Sciences Station d'Aquaculture 10 Chemin de la Justice 4500 Tihange Institut Zoologique 22 quai Van Beneden 4020 Liège Tél 085 27 41 55 -57 - Courriel : [email protected]

Université de Liège s.1. I ntroduction traiter les eaux usées du collecteur de la Hoëgne. Cet effort important d'épuration des eaux concentré sur la consid érée jadis comme l'une des rivières les plus pois­ période 1998-2004 fut très favorable au rétablissement sonneuses de Belgique, la Vesdre fut depuis le début du d'une qualité piscicole de l'eau de la Vesdre, à la restau ­ XIXe si ècle et encore jusqu'il y a peu, un égout à ciel ration naturelle et/ou par repeuplement d'un peuple­ ouvert et un désert piscicole et halieutique. Au cours de ment de poissons dans des tronçons du cours d'eau la dern ière décennie furent mises en place trois grandes jusqu'alors totalement ou presque complètement station s d'épuration d'une capacité totale de dépeuplés ainsi qu'à la reprise d'une activité de pêche 225.0 00 EH: en 1998, la station de Membach pour trai­ sportive. ter les eaux usées d', en 2001, la station de Wegn ez pour traiter les eaux usées du collecteur de la Cet article présente une analyse succincte de la situa­ Vesdre traversant l'agglomération verviétoise depuis les tion piscicole actuelle de la Vesdre sur la base des résul­ années 1970, et en 2004, la station de Goffontaine pour tats des études menées par le LDPH- Ulg à la faveur de

Figure 8.1 - Carte du réseau hydrographique de la Vesdre indiquant les principaux affluents et les barrages V1-V28 répertoriés par la Région wallonne. U;:s points rouges indiquent la position des microcentrales hydroélectriques en service et les points roses celles en projet au niveau de barrages existants. Les stations (St) et les secteurs (S) d'étude par pêche à l'électricité ont été définis par rapport aux biefs entre les barrages successifs numérotés. 109 .,, - -:Cl J î SITUATION EN 2008 1IL1 '

programmes de recherche portant sur l'écologie des celles de l'Amblève à Comblain-au-Pont (1 7,6°C) et d poissons de Wallonie et sur différents aspects de la res­ l' à l'amont de Bomal (20,0°C). La Vesd re repré~ tauration écologique et piscicole des cours d'eau sente donc un milieu thermiquement optimal pour les (PARKINS ON et al., 1999 ; PHILIPPART, 1989, 2007; PONCIN , salmonidés comme la truite commune, l'ombre et ... le 1993). Pour plus de détails au sujet de la Vesdre, nous saumon atlantique. invitons les lecteurs à prendre connaissance des rap­ Pour ce qui concerne la composition chimique naturelle ports de base (PHILIPPART et coll, 2003, 2005). Le présent de l'eau de la Vesdre, notamment en terme d'alcalinité et document vise aussi à dégager les grands axes des de teneur en calcium, il est bien connu qu e celle-ci se actions à entreprendre pour poursuivre la restauration caractérise de l'amont vers l'aval par un passag e du type écologique de la Vesdre, notamment dans le contexte de fagnard ou acide (où les poissons sont abse nts), au type l'élaboration d'un Plan de Gestion Piscicole en rapport ardennais pauvre en aval de la Gileppe, au type calca ire avec la mise en oeuvre de la Directive Cadre sur l'Eau . pauvre dans la traversée de l'agglomération verviétoise jusqu'à puis au type calcaire riche en aval de la 8.2. Éléments importants de l'habitat des Hoëgne jusqu'à l'Ourthe. Ce tronçon d'environ 35 km de poissons la Vesdre entre la région de et Liège offre donc des conditions chimiques naturelles gara ntissant une 2 Drainant un bassin versant de 703,01 km , la Vesdre est productivité biologique potentielle maximale, ce qui, longue de 72,5 km et passe d'une altitude de 626 m à sa combiné au régime thermique assez frais, est particuliè­ source à une altitude de 64 m à son embouchure dans rement favorable au x poissons salmonidés. l'Ourthe à Liège, ce qui correspond à une pente moyenne . . de 7,8 p/1000. Le profil en long naturel de la rivière est L~s ~utres chapi~r~s d.e .ce dossie: Ve~dre trai~ent en toutefois perturbé par la présence du grand barrage • deta1I de la qual1te ch1m1que et b1olog1qu e (voir aussi réservoir d'Eu en ( 126 ha) dans le cours supérieur et de V~n?en Bossche, 2005) de I~ Vesdre e~ r~ pport avec les ~t b t ·i o·ins anc·iens d1fferentes formes de pollution. Nous invitons le lecteur nom b reu x pe t 1 s arrages e seu1 s p 1us ou m , , t et remplissant diverses fonctions, dont l'alimentation de a s Y repor er. microcentrales hydroélectriques. Les barrages qui frag- mentent la Vesdre en aval du grand barrage d'Eupen 8.3. Méthodes d'étude sont indiqués par les n° 1 à 28 su r la figure 8.1. Les analyses présentées dans cet article so nt basées sur En terme de zonation piscicole selon Huet (1949) basée les résultats de pêches à l'électricité (coura nt continu ou sur la pente et la largeur du cours, la Vesdre correspond redressé) effectuées de 2000 à 2007 pa r l'équipe du théoriquement à une zone à ombre entre le confluent de LDPH-ULg, souvent en collaboration avec les équipes du la Gileppe et l'embouchure dans l'Ourthe. A l'amont du Service de la Pêche de la Région wallonne et/ou de confluent de la Gileppe, on se trouve dans une zone à l'URBO des Facultés universitaires Notre-Dame de la truite partout où le profil en long n'est pas modifié par Pai x de Namur. Pour compléter certaines ana lyses nous un barrage. avons exploité les résultats de pêches effectuées uni· quement par le Service de la Pêche dans le cadre de 1 ~ Au point de vue hydrologique, la Vesdre dans son cours préparation des Plans de Gestion Piscicol e et intégrées inférieur à se caractérise pour la décennie dans la Banque de Données Poissons gérée par le 1993-2002 par un débit moyen annuel (module ) de 11,4 Centre de Recherches de la Nature, des Forêts et du bois 3 m /s et des débit moyens mensuels variant entre un mini­ de Gembloux. Au total, 17 stations furent étudiées. La 3 3 mum de 3,44 m /s et un maximum de 44,89 m /s. Grâce plupart des résultats considérés sont les ca ptures, en aux grands barrages réservoirs d'Eupen sur la haute nombre et en biomasse, des poissons des différentes Vesd re et la Gileppe sur son affluent du même nom, le espèces en 1 ou 2 passages (efforts) successifs de débit de la rivière bénéficie d'une certaine régulation sous pêche effectués sur une superficie de rivière donnée. En la forme d'un écrêtage des crues et d'un soutien d'étiage. revanche, les résultats des pêches électriques effe~ ­ Par ailleurs, le fonctionnement des centrales hydroélectri­ tuées en 1978-1979, quand la pollution était tres ques génère des perturbations qui se traduisent par des intense, sont de simples sondages piscicoles sans valeur fluctuations journalières artificielles de débit (hydropea­ quantitative (Philippart et Vranken, 1983 a,b) . king) et de très fortes réductions locales du débit et de la hauteur d'eau dans les tronçons court-circuités par la déri­ Pour la présentation synthétique des résultats .des vation de l'eau vers les turbines hydroélectriques. pêches scientifiques récentes dans les 17 stations (tableau 8.1), nous avons découpé la Vesdre en 5 sec· Une caractéristique très importante de l'habitat aquati­ teurs hydro-écologiques relativement homogènes pa ~ que des poissons dans la Vesdre est la température de rapport au niveau de qualité de l'eau résultant du degre l'eau qui est très bien connue grâce à des relevés en d'assainissement-épuration de l'eau, au x p os sibilit~s d ~ continu réalisés par l'ULg à Chaudfontaine. Si l'on consi­ recolonisation naturelle des poissons à pa rtir de reser dère par exemple la température moyenne décadaire vairs de population dans les affluents (Gileppe , Hoeg n;~ maximale de 2007 du 11 au 20 juin, la température' de Mosbeux) et dans l'Ourthe à l'aval et de la présenc,e la· la Vesdre à Chaudfontaine (16,9°C) est comparable à barrages constituant des obstacles majeurs aux deP celle de l'Amblève à Lorcé (16.,9°C) mais inférieure à cements des poissons vers l'amont.

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FAMILLE - Espèces Secteurs hydro-écologiques de la Vesdre S1 S2 S3 S4 SS Total (1 station) (5 stations) (5 stations) (3 stations) (3 stations) (17 stations) PETROMIZONIDES . Petite lamproie *(1) (1) AN GUILLIDES 12 12 6 30 . Ang uille européenne TH YMALLIDES 34 53 516 166 217 986 . Ombre commun SALMONIDES . Saumon atlantique 1 117 118 . Truite commune 13 11 141 152 1 039 1 356 · Truite arc-en-ciel 1 1 75 77 CYPRINIDES · A/blette commune 9 9 · Ablette spirlin 66 8 3 77 · Barbeau fluviatile 17 86 10 113 · Hotu 84 3 87 · Carpe commune 1 1 2 · Goujon 200 534 393 5 9 1 141 ·Chevaine 80 181 167 428 · Ide mélanote 1 1 · Vandoise 128 10 8 146 · Vairon 86 7 790 10 329 760 263 19 228 · Gardon 200 188 97 68 553 · Roten le 1 1 2 · Tanche 1 1 1 3 BALITORIDES · Loche franche 215 2 394 361 258 123 3 351 GASTEROSTEIDES · Epinoche 149 813 233 194 72 1 461 COTTIDES · Chabot 73 104 142 319 PERCIDES · Perche fluviatile 1 1 1 2 5 UMBRIDES · Poisson-chien 1 1 N total 1 370 12 076 12 566 1 537 1938 29 487 N espèces indigènes 18 15 19 8 12 72

Tableau 8.1 - Nombre de poissons des différentes espèces capturés en 2000-2007 par pêche à l'électricité dans 5 secteurs hydro-éco/ogiques 51-55 (17 stations) de la Vesdre entre /'embouchure dans l'Ourthe à Liège et le cours supérieur à Goé en amont de la Gileppe.

51 : de l'Ourthe jusqu'en ava l du barrage VOl de Chênée-Lhoneux 52 : du bief en aval du barrage V02 de Vaux au barrage VOS de Chaudfontaine terrain de foot 53 : du bief en aval du barra ge V06 de La Brouck au barrage V13 de Wegnez 54 : traversée de entre les barrages V16 et V17 SS : de l'aval du barrage V20 à Limbourg au barrage V23 de Goé amont Gileppe * add ition de la capture d'l spécimen de petite lamproie le 2S octobre 2007 à Pepinster

8.4. Résultats dans la Vesdre à Limbourg et probablement en prove­ nance du lac de la Gileppe où il est très abondant ; voir 8.4.1 . St ructure de la communauté des poissons

références bibliographiques dans PHILIPPART, 2007) et . . 1 8.4.1 .1. Liste des espèces recensées une espèce nord-américaine non naturalisée (la truite­ (biodiversité) · arc-en-ciel) qui ne se reproduit pas et dont la présence D'après les dénombrements récents par pêche à l'élec­ est due à des rempoissonnements. Si l'on tient compte tricité (tableau 8.1), la faune des poissons du cours des observations faites dans les affluents de la Vesdre, P~incip a l de la Vesdre est composée de 22 espèces indi­ l'ichtyofaune de l'ensemble du bassin comprend deux genes ou assimilées au xquelles s'ajoutent 1 espèce espèces supplémentaires : le brochet, capturé dans la nord-américaine naturalisée (le poisson-chien capturé Hoëgne et le lac de Warfaaz et susceptible de se retrou- 111 SITUATION EN 2008

ver localement dans la Vesdre et le poisson-chat améri­ quanbdl le niveau de pollution était très élevé da ns l'en­ cain Jeta/urus nebu/osus, récemment photographié en sem e de la Vesdre, sauf dans la traversée de Vervie grand nombre dans le lac du barrage de la Gileppe déjà améliorée à cette époque grâce au grand co llecters, (C. CoNJAERTS, corn. pers). P?Seltaut' d e,' b ut d es annees' 1970. Une somparai son auxUr En terme de statut de conservation, la faune des pois­ resu a s recents (tabl. 8. 2) met en evidence la pré­ sons de la Vesdre comprend cinq espèces d'intérêt com­ sence actuelle de 12-17 espèces dans des stations · munautaire au sens de la Directive Faune-Flore-Habitat elles étaient absentes ainsi qu'une augmentation subo~ tantielle du nombre d'espèces dans les stations où s 92/43/CEE complétée par 97 /62/CE : le chabot, la petite . t . t en lamproie et le saumon atlantique, espèces reprises à s~ bsis ~1en encore ,quelques-~nes en aval des barrages l'Annexe 2 et effectivement Natura 2000 en Wallonie reoxy~enateurs et a proximite des affluents de bonne (sauf le saumon considéré comme étant en phase de qual1te comme la Hoëg~e , le ~y de Vau x et le Ry de restauration par réintroduction ; PHILIPPART, 2003 ; Mosbeux. Sur ce plan, 11 apparait que les es pèces très MRW, 2007) ainsi que l'ombre commun et le barbeau tolérantes et de petite taille (loche franche, vai ro n, gou­ fluviatile, espèces reprises à l'Annexe 5 de la Directive. jon et épinoche) qui survivaient en 1979 dans la Vesdre entre Limbourg et Trooz ont connu, avec l'épuration des eaux, un accroissement démographique co nsi dérable 8.4.1.2. Abondance numérique relative des espèces puisque leur effectif total capturé est passé de n=83 à près de 13.000. Il est intéressant de noter (figu re 8.2) Quand on considère le total des captures (n=29.487) que les proportions des espèces sont globalement les dans l'ensemble des secteurs étudiés dans la Vesdre les ~ê~es aux deux périodes mais l'épinoche très polluo­ espèces dominantes dans la communauté sont, d;une res1s~ante est proportionnellement plus abon da nte que part, la truite commune (4,8 %) et l'ombre commun le vairon au moment de la pollution que pendant l'épu­ (3,34 %), salmonidés caractéristiques des zones à truite ration. L'accroissement de la biodiversité des po issons et à ombre des cours d'eau selon la classification de Huet grâce à l'épuration des eaux de la Vesdre pendant la (1949) et, d'autre part, les espèces de petite taille ( < 15 dernière décennie s'est aussi manifestée par la recons­ cm) comme le vairon (65,21 %), la loche franche (11,40 titution naturelle de populations d'espèces sauvages tel­ %) et le chabot (1,08%) qui accompagnent naturelle­ les que le chabot et l'ombre, très exigeantes pour la ment les salmonidés dans leur habitat et comme l'épi­ qualité de l'eau et du milieu et à haute valeur bioindica­ noche ( 4, 95%) qui reflète un certain état de dégradation trice. De plus, certains biefs recevant un affluent salmo­ de la qualité du milieu. Les cyprins d'eau rapide comme nicole de bonne qualité ont vu se reconstituer une le chevaine (1,45 %), le barbeau (0,38 %), le hotu (0,30 importante population de truites de rivière ca pa bles de %), la vandoise (0,5 %) et l'ablette spirlin (0,26 %) qui remonter se reproduire dans ces affluents. Le rétablis­ sont généralement bien représentés dans les cours sement de populations de salmonidés, truite commune d'eau de la zone à ombre ne le sont pas dans la Vesdre, sauf le chevaine (1,45 %) qui est la moins écologique­ et ombre, dans la Vesdre entre l'aval de Verviers et ment exigeante des cinq espèces pour la qualité du Liège a permis la relance d'une activité de pêche fort milieu. Le groupe des cyprins ubiquistes, assez peu exi­ attractive et largement basée sur la technique du no­ geants pour la qualité de l'eau et du milieu est repré­ kill. Enfin, il est bon de rappeler qu'un testage de la qua· senté par le goujon (3,87%) et le gardon (1,88 %) tan­ lité de l'eau de la Vesdre à Nessonvaux en juillet 2004 dis que les espèces d'eau lente ou limnophiles comme la au moyen d'un repeuplement expérimental en jeunes tanche (n=3), la carpe commune (n=2) et le rotengle saumons d'élevage a donné des résultats rema rq uables (n=2) ont une présence sporadique explicable par des en te;me de survie et de croissance (Philippart, 2005 b) repeuplements directs dans la Vesdre ou des échappe­ et demontrant le grand potentiel salmonicole de la ments d'étangs artificiels eux aussi repeuplés (lac de rivière. Warfaaz sur le Wayai, étangs de la Borchène dans le bas­ sin de la Gileppe, etc.). Le groupe des prédateurs est représenté uniquement par la perche fluviatile (n=5) qui 8.4.1.4. Abondance absolue des communautés et reste néanmoins assez rare et dont la présence dans la populations spécifiques Vesdre s'explique en grande partie, comme pour les Les dénombrements quantitatifs des poissons effectués Fig SYPrins d'eau lente, par des échappements à partir des en 2000-2007 dans 9 stations (St 1-St 9) de la Vesdre e~ etangs et lacs artificiels. Enfin, le groupe des poissons fournissent des estimations de l'abondance absolue des grands migrateurs amphihalins est représenté par la populations des principales espèces, exprimée en terme seule anguille européenne dont les effectifs sont par ail­ Ve: de biomasse (kg/ha) plutôt qu'en densité nu mé rique en leurs assez faibles (n=30 et 0,10 %). (N/ha), pour prendre en compte l'inégalité des tailles des espèces . La biomasse totale de la communauté pré· sente un grande variabilité selon les stations (tabl. 8.3.) 8.4.1.3. Evolution de la biodiversité des poissons entre un minimum de 28 kg/ha (St 4) et un maximum 17ï depuis les années 1970 de 353 kg/ha (St 6), la moyenne générale éta nt 148 rnu1 Pour certaines stations, on dispose des résultats des kg/ha. La répartition de la biomasse ma ximale en kg/ha Che sondages par pêche électrique effe ~tués en 1978 -1979 pour les populations spécifiques est la suivan te : la le 112 TRIBUN E DE L'EAU · N" 643-644

Station (*) Distance à la Nombre d'espèces Espèces indicatrices source (Km) 1978-79 2000-07 d'une bonne qualité Goé, confluence Gileppe 27,7 0 10 chabot, ombre Da lh ain, Préventorium (1) 31,9 3 7 ombre We gnez, aval collecteur 46,3 0 11 chabot, ombre Goffontaine, aval Hoëgne (2) 54,0 2 10 chabot, ombre Nessonvaux, aval barrage 56,9 0 17 chabot, ombre, saumon Fra ipont, Basse Fraipont (3) 59,3 4 / Trooz, aval barrage Fenderie ( 4) 61,6 4 11 chabot, ombre Tro oz, aval barrage La ·Brouck (5) 64,4 4 12 chabot, ombre Ch audfontaine, aval bar. Prometa 65 3 0 / Ch audfontaine, aval bar. Hauster 57,9 0 10 ombre, barbeau Va ux-sous-Chèvremont, village 69,5 0 12 ombre, barbeau Ve rviers ville (6) Ch ênée, aval barrage Lhoneux (7) 39,5 9 8 ombre 61 1 10 17 chabot,ombre,barb. hotu

Tableau 8.2 - Effets positifs de l'épuration de la Vesdre en amont et en aval de Verviers sur la richesse en espèces de poissons autochtones (complété d'après Philippart, 2007 dans Etat de /'Environnement wallon), Les stations de Verviers ville et de Chênée correspondent à des situations différentes : influence de la proximité de l'Ourthe à Chênée et amélioration déjà effective en 19 78 à Verviers ville grâce au collecteur fonctionnel depuis 19 70,

(* ) les numéros renvoient aux statistiques des captures en 1978-79 : (1) 1 goujon, 11 vairons, 6 épinoches ; (2) 2 goujons, 3 loches ; (3) 13 truites, 1 vairon, 2 loches, 12 épinoches ; (4) 18 truites,18 vairons, 3 loches, 9 épinoches ; (5) 1 truite,1 goujon, 10 vairons, 4 épinoches ; (6 ) 44 truites, 48 goujons, 7 vairons, 4 épinoches, 2 chevaines, 1 gardon, 1 perche, 1 anguille, (7) 650 gardons, 5 chevaines, 5 van doises, 5 anguilles, 3 ablettes communes, 3 tanches, 1 hotu, 1 truite, loches , épi noches.

..... pour le barbeau (St 9), 3,7 pour le chabot (St 2) et 1,7 "!- pour l'épinoche (St 3), Les biomasses les plus élevées ..... • 1979 • 2003 -06 UI sont dues à des espèces à faible longévité et sont donc QI susceptibles de connaître de grandes fluctuations jij 100 ~------~ ...~ 90+------_, annuelles associées à la variabilité naturelle du succès U1 80 du recrutement des jeunes largement déterminé par les ~ 70 conditions hydroclimatiques (débit, température). B 60 Cl. Les hautes valeurs de la biomasse totale traduisent la ra 50 u capacité du milieu à accueillir un abondant peuplement U1 40 de poissons, surtout des salmonidés (truite et ombre) ~ 30 QI 20 dans le haut cours à Goé amont de la Gileppe (St 1) et en aval (St 2) mais aussi un petit cyprinidé hyperabondant .3 10 c: 0 comme le vairon en aval de la station d'épuration de ê Va iron Epinoche Loche Goujon Wegnez (St 6). Les plus faibles biomasses ( < 50 kg/ha) :J peuvent refléter un milieu défavorable au point de vue 0 Q,, de la qualité de l'eau (affluents forts pollués en amont de Verviers affectant St 3 et St 4 ; absence d'épuration Figure 8.2 - Abondance numérique relative des quatre à Trooz affectant St 8) et du milieu physique fort unifor­ espèces de poissons de petite taille (<15 cm) assez misé par des travaux de chenalisation et de dragage. tolérantes à la mauvaise qualité de l'eau dans la Les biomasses de 107-128 kg/ha se retrouvent dans Vesdre en 1979 (n=83), au plus fort de la pollution et des milieux moyennement dégradés au plan de la qua­ en 2000-2007 (n=13.000), pendant la période de res­ lité de l'eau et de l'habitat physique mais qui sont loin tauration écologique grâce à l'épuration. d'être optima en raison de l'impact de diverses pertur­ bations : pollutions ponctuelles probables dans la tra­ 177,6 pour le vairon (St 6), 174,6 pour la truite com­ versée de Verviers à St 5, réduction du débit par une mune (St 1), 122,9 pour l'ombre (St 2), 39,4 pour le prise d'eau industrielle à Goffontaine St 7 et pollutions chevain e (St 9), 26,1 pour le gardon (St 2), 25,2 pour chroniques et ponctuelles + chenalisation du cours à la loche franche (St 9), 13,6 pour le goujon (St 6), 14,4 Vaux-sous-Chèvremont St 9.

113 SITUATION EN 2008

Station Date Distance kg/ha % biomasse Source source espèces (Km} dominantes St 1 - Goé amont Gileppe 8/10/02 25,0 247 70,7 truite (1) 29,2 ombre St 2 - Goé aval Gileppe 8/10/02 27,7 271 45,3 ombre (1) 40 1 truite St 3 - Dalhain Préventorium 1/7/03 31,9 43 93,0 truite (3) 4,2 loche fr. St 4 - Verviers Thil Lorrain 17 /9/00 39,0 29 82,6 truite (3) 9,4 car e St-5-Verviers quai Rapsat 26/10/07 41,7 117 58,6 truite (2) 25,9 ombre t St 6 -Wegnez aval STEP 3/11/04 46,3 353 50,4 vairon (4) d 31,2 ombre e St 7 - Goffontaine aval bar. 27/10/04 54,0 *109 48,4 vairon (4) 26,1 truite f St 8 - Trooz La Brouck 30/8/05 64,4 **31 25,5 goujon (2) r 17,7 ombre ti St 9 -Vau x-sous-Chèvremont 23/6/06 69,5 128 30,7 chevaine (5) q 27,7 vairon g é Tableau 8.3 - Estimations de la biomasse de la communauté des poissons et contribution CE des deux espèces dominantes dans 9 stations de la Vesdre pour des situations postérieures à l'entrée en fonction des stations d'épuration concernées. Les résultats correspondent a. à la somme des captures en 2 passages par pêche électrique.

Sources des informations : (1) = Service de la Pêche ; (2) = Uni versité de Liège ; (3) = Uni versité de Liège + b. Service de la Pêche ; (4) Université de Liège+ Facultés universitaires de Namur ; (5) Uni ve rsité de Liège+ Facultés universitaires de Namur + C8,NFB Région wallonne * station affectée par des diminutions de débit dues à une prise d'eau vers une microcentrale hydroélectrique ** forte sous-estimation connue des espèces de petite taille (vairon, loche franche) c.

Grâce à cette série de dénombrements quantitatifs por­ pour la qualité de l'eau et les habitats de reproduction. tant sur toutes les espèces, y compris celles de petite taille iii. La biomasse relative du groupe vairon+goujon des souvent négligées dans les sondages piscicoles, il est pos­ petits cyprinidés ubiquistes en rivière et assez peu sible d'établir un profil en long de la structure ichtyenne exigeants pour la qualité du milieu commence à aug· actuelle de la Vesdre en terme d'abondance relative en menter à la sortie de Verviers (11,4 % à St 5) et biomasse des groupes d'espèces qui ont une signification atteint un maximum dans les deux stations de comme bioindicateurs de la qualité générale du milieu en Wegnez (54,2 % à St 6) et Goffontaine (51 ,9 % à voie de restauration écologique. Les quatre tendances les St7) où la qualité de l'eau a connu l'amélioration la plus marquées sont les suivantes (figure 8.3): plus spectaculaire après la mise en service des deux i. Une diminution de la proportion des salmonidés (de grandes stations d'épuration. A ce niveau, les deux 99,9 % à St 1 à 2,4 % à St 9) qui traduit l'éloigne­ espèces concernées, jamais totalement dispa rues du ment progressif naturel aux bons habitats (eau froide milieu (tabl. 8.2) , ont pu très rapidement reconsti· et bien oxygénée, courant rapide et substrat caillou­ tuer d'abondantes populations à la faveu r de leur teux meuble, affluents-frayères pour la truite) du petite taille et de leur reproduction précoce. Plus en cours supérieur des zones à truite et à ombre et le aval, la biomasse relative de ce groupe se ré duit légè· passage dans la partie de la Vesdre où l'habitat sal­ rement (43,1 % à St 8 et 31,8 % à St 9), probable· monicole est de moindre qualité (pollutions domesti­ ment en réponse à la compétition alimentaire par les que et industrielle encore actives, substrat de pont.e cyprins d'eau vive, spécialement le chevai ne, qu r colmaté, lit mineur fortement uniformisé par des tra­ commencent à augmenter dans cette partie du cours vaux hydrauliques, manque d'affluents-frayères de d'eau. bonne qualité pour la truite) ; iv. Parallèlement à l'augmentation de l'amont vers l'aval de ii. En opposition avec la diminution de la biomasse rela­ la biomasse relative des cyprins d'eau vive se produit tive des salmonidés, une augmentation de la bio­ aussi une augmentation de celle de diverses autr~s masse relative des cyprins d'eau vive (de 5,6 % à St espèces. Celle-ci s'explique par un accroissement gén~· 6 à 42,4 % à St 9), surtout représentés par le che­ rai de la capacité d'accueil du milieu (pour pl us d'espe· vaine, un peu moins exigeants que la truite et l'ombre ces et des populations spécifiques plus abo nd antes), c 114 TRIBUN E DE L'EAU · N" 643-644

pa r une contribution des remontées de poissons, une bonne oxygénation, apport d'eau propre dans les notamment l'anguille, venant de l'Ourthe et certaine­ zones de confluence) ou ayant pu recoloniser le milieu ment aussi par des rempoissonnements (gardon) . par mig ration de dispersion à partir de l'amont, des affluents et de l'aval ( = rôle des barrages et des échelles à poissons sur le blocage-freinage des dépla­ s.4.2. Analyse des processus de restauration des cements). poissons dans la Vesdre en cours d'épuration d. Repeuplements de divers types et intensités ( = rôle Les caractéristiques actuelles du peuplement de la des mesures de gestion piscicole) . vesd re en poissons sont le résultat d'un processus de resta uration écologique qui s'est déroulé parallèlement à l'améli oration progressive de la qualité de l'eau à par­ 8.4.2.1. Les espèces rhéophiles de petite taille et tir de 1998. Cette restauration écologique a mis en jeu à statut Natura 2000 des mécanismes de recolonisation naturels chez les espèces 100 % sauvages (chabot, petite lamproie, loche • Chabot (Cottus gobio) franche ), artificiels grâce à des rempoissonnements de Absent de toutes les stations sondées à la fin des réintrod uction (ombre, barbeau, chevaine) et d'entre­ années 1970, le chabot est actuellement présent dans la tien (truite, gardon) ou mixtes. Nous allons examiner presque totalité du cours de la Vesdre, sauf dans la tra­ quelques cas illustratifs des différentes situations démo­ versée de Verviers et dans la région de Chaudfontaine. graph iq ues rencontrées pour les principaux groupes La recolonisation de la Vesdre par le chabot s'est opérée écologiques d'espèces. Les facteurs pris en compte dans par reproduction naturelle de sujets parvenus (puis cette analyse seront les suivants : ayant survécu) dans la rivière par dévalaison à partir a. Exi stence de conditions de qualité d'eau aptes à la d'un réservoir de population situé dans un affluent non survie des différentes espèces de poissons selon le pollué : la Hoëgne , le Ruisseau de Haveigné et le Ry degré de polluosensibilité (= rôle de l'épuration). de Mosbeu x pour la zone entre Wegnez et Trooz et les nombreux petits affluents pour la Vesdre en amont de b. Existence de conditions de qualité du milieu aptes à la Dalhain. La non recolonisation des tronçons de la Vesdre re pro duction des différentes espèces de poissons précédemment évoqués peut s'expliquer par au moins (= rô le de la température de l'eau, de la qualité du deux facteurs susceptibles de se combiner. En premier su bstrat de ponte et du libre accès aux frayères à lieu, il s'agit de l'absence d'une possibilité de dévalaison tru ite dans les affluents). massive de poissons, soit à partir des affluents absents c. Prése nce de géniteurs ayant survécu à la pollution et/ou trop pollués et faiblement peuplés en chabots, soit ai guë dans des zones refuges (aval des barrages avec à partir d'une pa rtie amont du cours trop éloignée ou

- %SAL - %V+G - %CEV %DIV

100 GI Ill Ill 90 1'11 E 80 0 :s""' 70 _.....,.1'11 i- 60 -o-GI G1 1'11 c ... 50 ·-0 0 ~ ... 0 40 Cl. f! 30 a. 20 10 .o 20 30 40 50 60 70 Distance à la source ( Km)

Figure 8.3. Profil en long de /'abondance relative en biomasse des groupes écologiques de poissons dans la Vesdre épurée entre Goé et Vaux-sous-Chèvremont en 2000-2007.

SAL = Salmonidés (truite + ombre) ; V+G = Vairon + Gouj on ; CEV = Cyprinidés d'eau vive (chevaine + barbeau + va nd oise + hotu + spirlin) ; DIV = autres es pèces (anguille, loc he fran che, épin oche, rotengle, tanche, carpe commune, perche fluviatile, truite arc-en-ciel) 115 _,

SITUATION EN 2008 '_,

écologiquement isolée de l'aval par l'habitat lentique épurée en aval de Verviers mais leur rende me nt est d'un plan d'eau artificiel (en amont d'un petit barrage ou probablement faible à cause de la mauvaise qua lité du seuil) qui piège les sujets dévalants. En deuxième lieu, substrat résultant de son colmatage par des fi ns sédi­ il s'agit de l'existence de conditions de qualité chimique ments en partie organique qui engendrent dans la cou de l'eau incompatibles avec l'installation durable du cha­ che de gravier des phénomènes de désoxygénation et bot, une explication qui pourrait s'appliquer à la Vesdre de concentration excessive en ammoniac. Il est claire­ dans le tronçon Trooz La Brouck -Chaudfontaine non ment établi qu'une partie des truites de la Vesdre encore épuré. remontent se reproduire dans des affluents non pollués et dépourvus d'obstacles physiques bloquant ou frei­ nant les migrations. Cet important aspect de l'écologie • Petite lamproie (Lampetra planeri) de la truite dans le bassin de la Vesdre est très bien Jusqu'il y a peu, la petite lamproie n'avait jamais été connu grâce aux études menées de 2003 à 2006 dans signalée dans le cours principal de la Vesdre . Mais une le Ry de Mosbeux, petit affluent de la rivière à Trooz où pêche électrique effectuée par le Service de la Pêche le un piège de capture est installé chaque année d'octo­ 25 octobre 2007 dans la Vesdre à Pepinster, près de la bre à janvier. Au cours de cinq saisons de reproduction confluence de la Hoëgne, a permis de capturer un spé­ furent interceptées en remontée dans le piège près d~ cimen de 17,4 cm. En avril 1991, une petite lamproie 141 truites de 11 -55 cm, en majorité originaire de la avait été capturée dans la Hoëgne à Theux, faisant de Vesdre d'après les observations réalisées sur des pois­ cet affluent un réservoir potentiel de poissons suscepti­ sons marqués individuellement par puce électronique bles de dévaler dans la Vesdre. Ce fait a été confirmé ou émetteur radio. L'étude de la remontée des truites a par la capture, en juin 2008, d'un spécimen larvaire ou été complétée en 2007 par un dénombrement des jeu­ ammoecète de 14 cm dans la Hoëgne à Pepinster­ nes poissons en migration de descente (dévalaison) de Chinheid lors d'une pêche électrique réalisée par l'ULg l'affluent-frayère vers le cours principal de la Vesdre. dans le cadre du programme d'évaluation de la qualité Cette étude a mis en évidence un nombre de truitelles de l'eau entrepris par la Région wallonne en application dévalantes assez faible (n = 12 < 20 cm) et inférieur de la Directive Cadre sur l'Eau. Le rapprochement de ces à ce qui était attendu compte tenu du nombre d'œufs deux événements permet de penser que la Vesdre en pondus par les adultes remontés au moment de la aval de Pepinster a pu être naturellement repeuplée en reproduction. Ce résultat peut toutefois s'expl iquer par petites lamproies par dévalaison de poissons à partir du la faible efficacité du piégeage pendant les épi sodes de réservoir de population de la Hoëgne. Le processus éco­ fortes eaux connues pour être favorables à la dévalai­ logique est exactement le même que chez le chabot son des jeunes truites. mais les effectifs démographiques concernés ne sont pas du même ordre de grandeur. On suivra avec grande attention l'évolution de la recolonisation de la Vesdre • Ombre commun (Thymallus thymallus) par la petite lamproie, espèce Natura 2000 de grande g valeur patrimoniale. Naguère totalement disparu du bassin de la Vesdre en n amont du barrage de Lhoneu x-Chênée près de la confluence avec l'Ourthe, l'ombre commun est actuelle­ 8.4.2.2. Les salmonidés ment présent dans tous les secteurs de la rivière, Y si compris dans ceu x dépourvus de chabot. Espèce écolo­ H • Truite commune (Sa/ma trutta) giquement très exigeante pour la qualité chi mi que de Même au plus fort de la pollution de la Vesdre, la truite l'eau (espèce cryophile et oxyphile) et du substrat de commune s'est maintenue très localement dans cer­ ponte (reproduction en mars-avril à 8-10 °C avec dépôt er tains habitats de refuge comme l'embouchure des des œufs à 7-8 cm de profondeur dans le gravier meu­ er affluents de bonne qualité (Hoëgne, Ry de Mosbeux, Ry ble des petits radiers), l'ombre forme maintena nt une population autoreproductrice comprenant de nom breux de Vaux) et la zone en aval des barrages et seuils • I réoxygénateurs. Par ailleurs, des rempoissonnements jeunes nés dans la rivière. Cette situation rem arquable en truites d'élevage ont été régulièrement réalisés dans est le résultat d'un programme de réintroduction de l'es­ Le la Vesdre même et ses affluents, la première opération pèce organisé par le Service de la Pêche, d'abord dans tio de ce type datant de 1970 dans la traversée de la basse Hoëgne à la fin des années 1980, ensuite dans iui Verviers. Aujourd'hui, la truite commune est présente la Vesdre en amont de Dalhain au début des années qu dans l'ensemble du cours de la Vesdre mais son abon­ 1990. A partir de ces deux noyaux de population recons· SUI dance est surtout grande dans la partie supérieure du titués par rempoissonnement et à la faveur de l'a mélio· ni d cours dans la région de Dalhain-Goé qui offre les meil­ ration de la qualité de l'eau à partir de 1998 en amont un leures conditions d'habitat pour cette espèce très exi­ de Verviers et de 2002 en aval, l'ombre s'est rap idement au geante pour la qualité de l'eau (espèce cryophile et dispersé, probablement sous la forme d'alevins déva· Vie oxyphile) et du substrat de reproduction (dépôt des lants, dans l'ensemble du cours où son installation dura· Qer œufs dans le gravier du lit où ils restent et se dévelop­ ble est acquise en dépit de fortes fluctuations ann uelles Pas pent pendant plusieurs mois à basse température) . Des des effectifs. Dans la basse Vesdre, a pu jouer une aut ~e terr frayères ont été observées dans la partie de la Vesdre modalité de recolonisation : la migration de remontee ba r c 116 TRIBUNE DE L' EAU · N ~ 643-644

d'om bres adultes géniteurs venant du réservoir de la connexion avec l'Ourthe. La restauration écologique popu lation de l'Ourthe et réussissant à franchir les obs­ du barbeau dans la Vesdre en amont du barrage de tacles successifs (anciens barrages et seuils) barrant la Chênée a été amorcée puis renforcée par une série de rivière et y bloquant-freinant le libre accès pour la rempoissonnements de réintroduction avec des poissons repro du ction. Les capacités de franchissement des obs­ d'élevage, le plus souvent des juvéniles et quelquefois tacles par les ombres en migration de reproduction sont des sujets géniteurs > 40 cm (PHILIPPART, 1990). On ne relati ve ment bien connues dans plusieurs rivières de peut pas non plus exclure la remontée dans la Vesdre de Wall oni e (Ovidio et al., 2007) mais aucune étude n'a été quelques barbeaux adultes ou juvéniles provenant de réali sée spécifiquement dans la Vesdre où certains obs­ l'Ourthe mais la plupart des barrages situés sur le bas tacles semblent difficilement franchissables par les cours sont dépourvus d'échelles à poissons et semblent omb res alors qu'ils pourraient l'être par les truites. difficilement franchissables. C'est en mai 2003 que l'on a découvert dans la Vesdre à Chaudfontaine en aval du barrage de Hauster deux jeunes barbeaux de 5,1 et 4,9 s.4.2.3. Les cyprins rhéophiles cm qui ne pouvaient provenir que d'une reproduction naturelle. On peut s'attendre dans les prochaines Les cyp rins rhéophiles (chevaine, barbeau, hotu, van­ années à un accroissement naturel de la population du doise et ablette spirlin) ne sont présents en nombre barbeau dans la basse Vesdre mais il s'agira d'un pro­ signi fica tif que dans la Vesdre en aval de Wegnez. On ne cessus assez lent car ce milieu n'est pas optimal pour le les trou ve pas dans le cours amont de la rivière qui est recrutement des jeunes en raison de sa température peu favorable, parce que trop froid, à la reproduction assez froide par rapport à celle d'un cours d'eau plus des espèces concernées et à leur survie au x premiers typiquement à barbeau comme l'Ourthe. stade s de développement. Par ailleurs, il faut bien diffé­ renci er la partie de la Vesdre située en aval du barrage de Lhoneux-Chênée qui a toujours été en étroite • Vandoise (Leuciscus leuciscus) conn ex ion avec l'Ourthe et la partie en amont de ce bar­ La vandoise est un cyprin d'eau rapide de taille moyenne rage dont l'accès dépend du degré de perméabilité de (max 28 cm Lf) qui pond en mars à 8-10°C et dépose l'obstacl e pour les espèces concernées. des oeufs très collants sur un substrat de gravier en eau courante. Elle réussit à pondre sur de faibles superficies • Ch evaine (Leuciscus cepha/us) d'un bon substrat, par exemple au niveau de zones de recirculation d'eau en aval des piles de pont. La vandoise Le ch evaine est le plus abondant des cyprins rhéophiles est actuellement assez abondante dans le tronçon de la en rai son d'exigences écologiques assez moyennes pour Vesdre situé en aval du barrage de Lhoneu x-Chênée qui la qu al ité de l'eau et de l'habitat de reproduction (ponte est en connexion directe avec l'Ourthe. On la trouve à pa rtir de 13-14°C sur un substrat de cailloux et de aussi dans les biefs entre le barrage de Chênée et le bar­ gravi er en eau courante peu profonde). De plus, la rage de Wegnez, parfois en effectif important comme par recon stitution de ses populations dans la Vesdre épurée exemple (n = 41 de 6-14 cm) en aval du barrage de a pu s'opérer assez rapidement à partir de sujets sau­ Nessonvaux en novembre 2003+septembre 2004 où les vages ayant survécu dans des habitats refuges (aval de températures estivales élevées enregistrées en 2003 ont seuil s, embouchure des affluents) ou dévalés de la favorisé une bonne croissance et donc une bonne survie Hoëg ne où l'espèce a toujours vécu. En 2004, le che­ et un recrutement efficace de juvéniles de 1-2 ans. La vaine a bénéficié en aval de Verviers de repeuplements reconstitution d'un stock de vandoises reproductrices de ré introduction au moyen de jeunes poissons produits dans la basse Vesdre n'a pas pu se constituer par déva­ en pisciculture et issus de géniteurs sauvages capturés laison de poissons venant de l'amont ou de la Hoëgne où en ri vière (pêche électrique, échelles à poissons). elle semble absente. En revanche, la vandoise possède de bonnes capacités de franchissement de petits obsta­ • Barbeau fluviatile (Barbus barbus) cles par saut et/ou nage de pointe et l'on peut raisonna­ blement envisager une remontée de certains individus à Le barbeau fluviatile se reproduit dans les mêmes condi­ partir de l'Ourthe avec passage du barrage de Chênée. ti ons thermiques (à partir de 13-14 °C en début mai - Par ailleurs, il faut aussi tenir compte de la réintroduction iuin) que le chevaine mais est beaucoup plus exigeant possible par le Service de la Pêche en 2004 de jeunes que lui pour la qualité de l'eau (espèce oxyphile) et du vandoises prélevées comme alevins dans l'Ourthe­ substrat de ponte dans la mesure où, comme les salmo­ Basse-Vesdre puis mises en étang de grossissement nidés, il enfouit ses œufs à 7-8 cm de profondeur dans pendant 2-3 ans (opération de translocation). un substrat de cailloux meuble et bien percolé par l'eau au niveau des têtes de radier. La phase de vie sous gra­ • Hotu (Chondrotoma nasus) vier du re environ une vingtaine de jours avant l'émer­ gence des alevins. Tout porte à croire que le barbeau n'a Le hotu est un grand (max 50 cm) cyprinidé rhéophile Pas pu se maintenir naturellement dans la Vesdre au herbivore (brouteur d'algues) qui se reproduit en mars­ tennp s de sa pollution aiguë, tout au moins en amont du avril (à partir de 10°C) et dépose ses œufs très collants barra ge de Lhoneux-Chênée car, ~n aval, il bénéficiait de sur un substrat caillouteux, en eau très courante et sous 117 SITUATION EN 2008

faible profondeur (habitat de radier et de rapide). C'est Battes), avant de pénétrer dans la Vesdre. Dans celle-ci une espèce dont les jeunes sont très sensibles au man­ elles sont confrontées à plusieurs obstacles su cc essif~ que d'oxygène pendant les premières phases de leur importants dont le plus sérieux, pratiquement impassa­ développement. Le hotu est actuellement présent dans ble en conditions normales, est le barrage à vocation la Vesdre presqu'exclusivement en aval du barrage de hydroélectrique de la Fenderie à Trooz. Bloquées au pied Chênée où il se rencontrait déjà en 1978, au plus fort de ce barrage, les anguilles ont tendance à remonter de la pollution de la rivière. Le grand radier-rapide situé dans le Ry de Mosbeux qui débouche une cen ta ine de à une centaine de mètres en aval du barrage de mètres en aval. Il en résulte la présence dans le cours Lhoneux est un important lieu de ponte qui a fait l'objet inférieur du Mosbeux en aval d'un pertuis infranchi ssable d'une étude approfondie en 2001, notamment par la à 2,7 km de l'embouchure d'une très importante popula­ technique de télémétrie. Cette étude (Ovidio et tion d'anguilles de toutes tailles (n = 88 anguilles de 25- Philippart, 2008) a révélé deux faits majeurs : i) les 89 cm en fin 2004). Au sujet des anguilles du Mosbeux hotus reproducteurs présents dans cette partie de la il faut signaler qu'un piège de capture installé d'avril ~ Vesdre se déplacent librement dans la zone de septembre 2007 dans le cours inférieur à environ 0,8 confluence Vesdre-Ourthe et remontent parfois l'Ourthe km de l'embouchure a permis d'intercepter en dévalai­ jusqu'au barrage de Streupas et ii) aucun hotu radio­ son n=6 anguilles de 28-81 cm. Ces dévalaisons estiva­ marqué n'a réussi à franchir l'obstacle constitué par le les s'inscrivent probablement dans la mobilité normale barrage de Lhoneux et rien n'indique que certains indi­ des anguilles dans les limites de leur domaine vital mais vidus ont tenté de le faire. Ce comportement explique on ne peut pas exclure que certains individus amorcent largement l'absence du hotu dans les autres stations de leur grande migration vers la mer. la Vesdre d'autant plus que la capture de 3 jeunes indi­ vidus de 16,5-18,2 cm dans la station de Nessonvaux­ barrage résulte très vraisemblablement, comme dans le 8.5. Conclusions et perspectives cas de la vandoise, d'un rempoissonnement en 2004 par Grâce à un programme d'épuration des eau x entrepris translocation de sujets sauvages prélevés comme ale­ dans les années 1960-1970 et fortement accéléré au vins dans l'Ourthe-Basse-Vesdre puis mis en étang de cours de la dernière décennie, la Vesdre dans son grossissement pendant quelques mois. ensemble a retrouvé une certaine qualité de biodiversité piscicole bien qu'il subsiste dans plusieurs stations de • Ablette spirlin (Alburnoides bipunctatus) profonds déséquilibres écologiques (surabondance des L'ablette spi ri in est un petit ( < 15 cm) cyprinidé rhéo­ espèces de petite taille comme le vairon, sous-représen· phile qui se reproduit en mai (à partir d'une température tation des cyprins d'eau rapide dans le cou rs inférieur, de 13-14°C) en déposant des oeufs très collants sur un biomasse totale parfois très faible). Cela tient notam· substrat de cailloux en eau courante. Comme la van­ ment au fait qu'il existe encore localement des rejets doise, la spirlin parvient à se reproduire sur de très peti­ polluants continus et des épisodes de pollution toxique tes superficies d'habitat favorable. Elle présente aussi (affluents, usines) qui empêchent la constitution de peu­ une répartition fort comparable à celle de la vandoise : plements stables des espèces de poissons de haute oua­ forte abondance dans le secteur en aval du barrage de lité écologique comme les salmonidés (truite et ombre) Lhoneux - Chênée en connexion avec l'Ourthe, faible et les cyprinidés d'eau rapide (barbeau, hotu). Mais cette abondance entre le barrage de Chênée et le barrage de situation devrait s'améliorer à l'avenir avec la réalisation Wegnez et absence en amont du barrage de Wegnez. La de nouveaux travaux d'assainissement sur le cours prin­ dynamique de recolonisation de la Vesdre épurée par la cipal (par ex. prochaine station d'épuration prévue à spirlin a probablement mis en jeu les mêmes mécanis­ Trooz-La Brouck) et sur les affluents dans l'aggloméra­ mes que chez la vandoise. tion verviétoise. En rapport avec l'épuration des eaux urbaines, il est particulièrement important d'assurer un fonctionnement optimal et sans discontinuité des gran­ 8.4.2.4. L'Anguille européenne (Anguilla anguilla) des stations d'épuration car tout dysfonctionnement majeur à ce niveau se traduirait par un rej et direct à la Lors des pêches à l'électricité effectuées en 2000-2007 rivière d'une importante charge polluante qu i, en période dans différentes stations de la Vesdre furent capturées de basses eaux par exemple, aurait un impact catastro· 30 anguilles sur un total de 29 487 poissons, ce qui phique sur la biologie de la rivière et spécial ement sur la représente une très faible abondance de l'espèce survie des poissons les plus fragiles. (0,10 %). De plus, ces captures d'anguilles de 24-82 cm se répartissent essentiellement dans la Vesdre en aval du La mise en oeuvre de la Directive Cadre sur l'Eau d; barrage de Trooz-Fenderie car un seul spécimen de l'Union Européenne devra aussi impliquer pour 201 60 cm a été pris à ce jour plus en amont, à hauteur du l'amélioration de la qualité ou du potentiel éco logique d~ barrage de Nessonvaux. Cette forme de distribution de sous-bassin de la Vesdre au moyen d'actions portan , s mais l'anguille dans la Vesdre s'explique par le mode de colo­ non seulement sur le traitement des eaux usee f nisation du bassin par des jeunes sujets sauvages qui aussi sur la préservation-restauration des caractéris 1· d'eau. remontent de la mer en passant par la puis par la ques physiques (hydromorphologiques) des cours , e basse Ourthe (passage obligé du barrage des Grosses Dans le bassin de la Vesdre, trois aspects du problerll 118 TRIBUN E DE L'EAU · N ~ 643-644

méritent une attention particulière. Un premier ensem­ pré-adultes (anguille) et juvéniles (truite, saumon) dans ble de mesures doit viser à améliorer la qualité des les turbines des microcentrales hydroélectriques qui se sédi ments en place, souvent lourdement affectés par succèdent déjà sur le cours de la Vesdre ou qui sont à l'histoire de la pollution industrielle du cours d'eau et l'état de projet (figure 8.1), aussi réduire au maximum les apports de nouveaux Toutes les actions primordiales en faveur de la qualité de sédi me nts qui colmatent les gravières et compromettent l'eau et de l'habitat des poissons de la Vesdre vont nor­ le succès de la reproduction des poissons pondeurs sur malement créer dans les prochaines années des condi­ ou dans le gravier. Un deuxième type de mesure tions environnementales favorables au développement con cern e la recréation, dans les parties de la rivière les de populations et communautés autoreproductrices plus plus dégradées (uniformisées) par la chenalisation et le diversifiées, plus abondantes et plus stables dans le drag age , de structures d'abris dans le lit mineur et au temps, Pour accompagner ces mesures d'amélioration de niveau des berges et même du lit majeur (bras morts, l'habitat aquatique au sens large et pour éventuellement bras secondaires) qui soient capables de servir de refu­ en accélérer les effets, s'imposent un ensemble de nou­ ges aux poissons de toutes tailles lors des pics de débit velles mesures de gestion de la faune aquatique portant (lâch és des barrages, turbinages hydroélectriques) notamment sur la politique de rempoissonnement et conn us pour exercer un effet de chasse particulièrement d'exploitation halieutique et sur le développement de la néfaste pour les jeunes poissons d'espèces de pleine biodiversité, Mais par rapport au redéploiement de l'acti­ eau tell es que l'ombre. Le troisième domaine d'interven­ vité de pêche sportive et récréative, il faut être particu­ tion est celui de la continuité écologique et piscicole qu'il lièrement attentif au problème de la contamination de la faut rétablir par l'effacement des seuils et barrages Vesdre et de sa faune par les micropolluants (CHALO N et deve nus inutiles et par l'équipement approprié de ceu x al,, 2006) dont certains, comme les PCBs, rendent des dont le maintien risque de perturber gravement les poissons tels que les anguilles et les chevaines impropres déplace ments des poissons actuellement présents dans à la consommation humaine et ont probablement aussi la rivière ou qui s'y réinstalleront à l'avenir. Ce type de un effet perturbateur sur leur biologie en terme de repro­ mesu re devrait particulièrement bénéficier à toutes les duction, de croissance et de survie. espè ces migratrices susceptibles de recoloniser la Vesdre à partir de l'axe Meuse-Ourthe qui va lui-même être réo uvert dès le début 2009 grâce à la construction 8.6. Remerciements par le MET d'une échelle à poissons moderne au barrage Les résultats présentés dans ce dossier ont été obtenus des Gros ses Battes sur l'Ourthe à Angleur. Sur la Vesdre lors d'un ensemble d'études réalisées grâce à des même, les interventions en matière de libre circulation financements du Fonds National de la Recherche des poissons doivent viser prioritairement le saumon Scientifique, de l'Université de Liège, des Services atlantiqu e, la truite de mer ainsi que la lamproie fluvia­ Scientifiques Techniques et Culturels (SSTC) du tile et la lamproie marine dans le cadre du Projet Ministère Fédéral (Politique scientifique) à travers le Saumon Meuse (MRW, 2007 ; PHILIPPART, 2003), l'an­ Programme Fishguard et du Ministère de la Région wal­ guille eu ro péenne, très menacée, qui vient de faire l'ob­ lonne, à travers des conventions de recherches relati­ jet d'un plan européen de restauration des stocks (UE, ves au x projets 'Meuse Saumon 2000' (DNF-SP) et 2007) et les espèces 100 % d'eau douce comme la 'Bases biologiques et écohydrauliques pour la libre cir­ truite de rivière, l'ombre commun, le hotu, le ba rbeau, culations des Poissons dans les Cours d'eau non navi­ la van do ise, le chevaine et le gardon, En application de gables de Wallonie' (Division de l'Eau - Direction des la Décisi on Benelux d'avril 1996 (BENELU X, 1996 ; voir Cours d'Eau Non Navigables). L'e xploitation de ces Ovmro et al,, 2008), l'administration régionale wallonne résultats en vue de l'amélioration de la gestion piscicole (Divisi on de l'Eau, Direction des Cours d'eau non navi­ a été assurée dans le cadre du contrat de collaboration gables ) éla bore actuellement une première série de pro­ entre l'Université de Liège et la Commission provinciale jets de construction d'ouvrages de franchissement ou de Liège du Fonds piscicole. Les travaux sur le terrain échelles à poissons sur les barrages de la Vesdre entre (pêches à l'électricité, relevés des pièges de capture la con flu ence avec l'Ourthe et la confluence de la des migrateurs dans le Ruisseau de Mosbeux) ont été Hoëgne à Pepinster. Dans un second temps, c'est toute menés à bien par le LDPH-ULg (G, RI MBAUD, Y. NEUS , la partie de la rivière entre Pepinster et la région de M. Ovrnw , D. SoNNY ) avec l'appui de l'équipe technique Dalhai n-Goé qui sera aussi concernée, avec comme de la Fédération des Sociétés de Pêche Vesdre-Amblève objectif ultime de faire à nouveau de la Vesdre la rivière (A, DIZIER, V, PRÉVOT et F, HouBART-LEG RAIN), du Service Wallon ne la plus riche en poissons salmonidés de grande de la Pêche (spécialement les agents locaux R. (RAHAY va leur piscicole et halieutique. Mais avec la perspective et A. FRANÇOI S), de collègues de l'Unité URBO (A. EVRA RD du réta blissement de la libre circulation des poissons en de l'équipe des prof. J.C. MICHA et P, KESTE MO NT) des montée dans la Vesdre et de l'accroissement des popu­ FUN-Facultés Universitaires de Namur et du CRNFB­ lati ons des espèces migratrices (salmonidés, anguilles) Région wallonne ainsi que de quelques autres person­ qu i en découlera, il devient essentiel de rechercher des nes bénévoles (société de pêche VPN, Contrat de ~o lution s au grave problème écologique et piscicole Rivière Vesdre, étudiants ULG et La Reid). Nous remer­ PHILIPPART et al. 2003, PHILIPPART et SONNY, 2003) . que cions vivement toutes ces personnes et institutions se ra l'i nci dence de l'entraînement forcé des poissons pour leur collaboration. 119 - ·-- SITUATION EN 2008 1, li- •• ~Il 1

8.7. Références bibliographiques citées In : Franklin, A. ,M. Peters & J.Van Goethem (Eds). Actes du Symposium. Di x ans après Rio . Quel avenir BENELU X, 1996. Décision du Comité de Ministres de l'Union pour la biodiversité en Belgique ? Bulletin de l'Institut économique Benelux relative à la libre circulation des Royal des Sciences Naturelles de Belgique, Biologie Vol poissons dans les réseau x hydrographiques Benelux 73 Suppl. 203 , 139 pages. M(96)5, 1996, 2 pages. PH ILIPPART J.C., 1989. Ecologie des populations de poissons CHALON, C., D. LEROY, J. P. THOMÉ ET A. GoFFART, 2006. Les et caractéristiques physiques et chimiques des rivières micropolluants dans les eaux de surface en Région wal­ dans le bassin de la Meuse belge. Bulletin de la société lonne. Dossier scientifique réalisé dans le cadre de géographique de Liège, 25 : 175-198. l'élaboration du Rapport analytique 2006-2007 sur l'état de l'environnement wallon. AQUAPOLE-ULg PHILIPPART, J. c. ET M. VRANK EN, 1983a. 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