Grand-Agadir Et Le Souss) : Cas De L’Agriculture Périurbaine
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Les mutations récentes d’un espace rural dans une zone urbaine de métropolité émergente (Grand-Agadir et le Souss) : cas de l’agriculture périurbaine Mohamed BEN ATTOU 2 ; Abdellilah JELLOUL1: Université Ibn Zohr, Agadir Climate Change and the peri-urban agriculture: which future for Souss plain? Abstract: The article deals with rapid changes in rural peri-urban areas in an emerging metropolitan area strongly influenced by globalization. In Great Agadir and the Souss plain in general and the impact of climate change on peri-urban agriculture have changed the situation. The growth model of the metropolis (Agadir) induces globalized and predatory behaviors against the natural landscape. Souss plain is not anymore that agricultural growth district where we can produce without reserve. The climate change has reduced the metropolitan space rurality to become more and more a peri urban space to finally result to estate and property pressure. How does the territory react? What are the strength links and what are its actors? What is its future? Keywords: Metropolisation- Globalization- Climate change- Agadir- Souss plain- - agriculture- peri-urban- strength links and actors strategies. Résumé : L’article traite des mutations rapides subites par l’espace rural périurbaine dans une zone de métropolité émergente fortement investie par la mondialisation. Dans le grand-Agadir et la plaine du Souss en générale, le mode d’opération du système monde et l’impact des changements climatiques sur l’agriculture périurbaine, ont bouleversé la donne. Le modèle de croissance de la métropole soussie (Agadir) induit des comportements mondialisés et prédateurs sur le milieu naturel. La plaine du Souss n’est plus ce bassin de croissance agricole où l’on peut produire sans réserve. Les changements climatiques ont réduit la ruralité d’un espace métropolitaine devenu de plus en plus périurbain qui se dégage progressivement de la pression productiviste pour tomber dans la pression foncière et immobilière. Comment réagit ce territoire ? Quels sont ses rapports de force, ses acteurs ? Qu’il est son devenir ? Mots clés : Métropolisation-Mondialisation-Changements climatiques-Agadir-- Plaine du Souss- agriculture périurbaine- jeux de force du territoire-stratégie d’acteurs ملخص: الوقال هحاولت تشكُبُت لوقاسبت التحىﻻث السشَعت التٍ تطال التشاب والوجتوع الشَفٍ شبه الحضشٌ بالوجاﻻث الوُتشبىلُت الوعىلوت التٍ تنتظن حىل هذَنت أكادَش وسهل سىس عاهت. الفﻻحت شبه الحضشَت تعتبش فٍ هزا الوقال هذخﻻ لقُاس التغُشاث الوجالُت هن هىقع العىلوت والتغُشاث الوناخُت علً هستىي سهل سىس الزٌ لن َعذ رلك الحىض اﻹنتاجٍ الزٌ َنذسج فٍ أفق ﻹنتاج وتشاكن الثشوة اﻻستثواسَت. بفعل التغُشاث الوناخُت وعذم هساَشة نوىرج النوى الشأسوالٍ، َتحىل تذسَجُا هجال سىس هن بنُت إنتاجُت قشوَت عوُقت إلً هجال شبه حضشٌ تخلص هن الضغط اﻹنتاجٍ لُسقط فٍ 1 Doctorant- Formation Doctorale : Aménagement du Territoire, Société, Migrations et Développement Durable, Laboratoire : Migrations, Espaces, Cultures et Société dans le Sud, FLSH d’Agadir 2 Professeur Universitaire, FLSH d’Agadir 2 RappelonsProfesseur Universitaire,que la présence FLSH économique d’Agadir chinoise est présente au Maroc depuis 1988 avec la China National 5 الضغط العقاسٌ. كُف هٍ سدة فعل هزا الوجال؟ كُف تحسن عﻻقت القىي بُن هنظىهت الفاعلُن القذاهً والجذد؟ كُف َتحذد هستقبل هزا الوجال؟ الكلمات المفاتيح: وقع الوتشبىلُت الوعىلوت - التغُشاث الوناخُت- أكادَش- سهل سىس- - الفﻻحت شبه الحضشَت- عﻻقاث القىي التشابُت- إستشاتُجُت الفاعلُن. Introduction : Dans un contexte de changements socio-économiques rapides qui s’opèrent selon un modèle de croissance hyper capitalistique dont l’ancrage est à la fois international, national et local, le territoire n’est plus le fait d’un ordonnancement politique stratégique qui peut raisonner en termes de durabilité. Ce modèle de croissance qui s’appuie sur deux encrages, un appareil d’Etat entrepreneurial très engagé vis-à- vis de l’étranger et des acteurs transnationaux, contribue à modifier toutes les paramètres d’aménagement, de planification stratégique ou de gouvernance citoyenne envers les territoires. Dans une région agricole (le Souss) monopolisée par une métropole mondialisée (Agadir), les potentialités économiques sont extraverties : Tourisme de masse, exportation des produits agricoles et halieutiques, retombées de l’émigration internationale. Le fait de métropolisation-mondialisation affecte la notion même du rural. Tellement les changements sont rapides que les espaces ruraux qui ont fonctionné sous une influence urbaine (Ben Attou M. & Semmoud B., 2014) jusqu’ici, vont devenir dans un futur très proche, totalement périurbains voire urbains. Ces espaces de métropolité émergente conditionnés par la pression foncière et les enjeux des forces économiques et politiques orientés vers l’Europe, l’Afrique et l’Asie offrent depuis peu, un champ de renouvellement totale de la réflexion géographique sur la rencontre du rural et de l’urbain. Si dans les pays du nord ce renouvellement s’étale sur plus de trois décennies (Funnell, 1988, Kayser, 1993, Vanier, 2005, Poulot, 2008, Bryant 2011, Chaléard, 2014), notre réflexion s’inscrit dans un renouvellement plus rapide et plus complexe. Certes, elle se penche davantage du côté de la sociologie et de la géographie anglo-saxonne. La théorie de l’économie politique néomarxiste privilégiant l’approche par la maximisation du profit capitaliste, l’analyse des rapports de force autour de la ville, le rôle des acteurs extérieurs (Harvey, 1982 ; Woods, 2011), permet d’interpréter la logique dans le contexte du Souss marqué par l’euphorie de l’économie immobilière et du productivisme agricole. Cependant, lorsqu’on essaye d’appréhender, dans les espaces de métropolité émergente, le rapport de l’urbain au rural de manière prospective, on se rend compte à tel point la vitesse d’un changement vertical totalement subit mais approprié par l’échelon local est rapide et insaisissable. On n’est plus forcément obligé de passer par les trois âges qui ont caractérisé le rural périurbain européen à savoir une première phase de production agricole suivie d’une deuxième phase où le périurbain devient une réserve foncière pour la consommation urbaine et enfin, un lieu d’interaction et de négociation entre urbain et rural, ayant pour cadre des projets de territoires agri-urbains. On est déjà directement parachuté dans un contexte de négociation d’espace périurbain sous influence métropolitaine régulée de l’extérieur. Si dans le périurbain de montagne, le rural est encore parfaitement apparent et définissable, dans la plaine du Souss, le rural s’efface totalement au profit d’un périurbain- urbain marqué par le recul de la vie rurale au profit d’un productivisme de plantation très mécanisé dans un espace désormais de résidence secondaire de fermes urbains, du tourisme 6 environnemental et de détente citadine pour Agadir, Ouled Teima, Taroudant et Tiznit. Nous ne sommes plus comme dans le reste du Maroc, dans une obsession foncière fassie (Ameur, 1993, Fejjal, 1994) ou immobilière rbati (Abouhani, 1999) ou casablancaise (Chouiki, 2011) qui produit le périurbain-rural. Il ne s’agit pas non plus d’une économie de rente qui configure l’élite politique (Ben Attou M., 1993) mais d’un productivisme exponentiel qui tend à faire le l’espace métropolitaine un périurbain-urbain qui lie les marges internes et externes dans une dynamique spéculative toute azimute sans se soucier des ressources naturelles ou environnementale. A ce rythme de production, que deviendra cet espace périurbain-urbain à court et moyen termes, quel avenir pour l’agriculture périurbaine dans les espaces de métropolité émergentes comme le Souss ? I- Le périurbain dans les métropoles mondialisées à forte valeur agricole, un champ de renouvellement de la réflexion géographique : espace rural sous influence urbaine ou périurbain-urbain ? La conjoncture internationale des deux dernières décennies a fait du Maroc un pays d’investissement et de réinvestissement très demandé par les IDE étrangers notamment russe et chinoise. Malgré les fluctuations des flux d’IDE à cause de la crise mondiale, le niveau de ces derniers se maintient entre 2015 et 2016 à une moyenne supérieure ou égale à 8 milliards de DH. Dans la performance économique marocaine, l’agriculture constitue l’ossature de cette économie. Les exportations de nouveaux réorganisées dans le Plan Maroc Vert sont acheminées désormais vers les marchés européen, russe, asiatique, africain et américain. La recomposition de l’économie chinoise2 et l’ouverture sur le Maroc comme partenaire pouvant constituer avec la Chine un leadership économique incontournable vers l’Afrique de l’Ouest, sont en mesure de réconforter davantage la position du Maroc et notamment celle du Plan vert et du marché financier marocain déjà en présence sur l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique central3. 1- Le périurbain agricole comme mode de création de richesse dans les espaces mondialisés Les indicateurs de performance économique des cinq dernières années (2006-2010) montrent clairement la portée de l’agriculture dans la balance économique nationale. Mis à part, l’indicateur de performance des mines relative à l’exportation du phosphate, en termes de production, l’agriculture semble le secteur le plus porteur (+12%) devant l’industrie et la 2 Rappelons que la présence économique chinoise est présente au Maroc depuis 1988 avec la China National Fisheries Corporation (CNFC) implanté à Agadir. Actuellement, la Chine possède une trentaine d’entreprises au Maroc dans les domaines de la pêche, l’informatique, les télécommunications, l’énergie, les mines et les infrastructures. Récemment le Groupe Haite a signé plus de 16 conventions avec le Maroc dans le domaine de l’aéronautique, de l’aviation civile et militaire (Parc de Tanger) ainsi que dans le domaine des assurances et de l’immobilier. La Chine compte augmenter son volume d’investissement à l’échelle du continent africain de 11 à 54 milliards de Dollars. Même si les projets sont orientés vers le secteur du tourisme et de l’infrastructure de base, une bonne partie des investissements sera injectée indirectement dans l’agriculture d’exportation vers les marchés africains via l’acteur transnational qui est à la fois sur le plan vert que sur le plan azur relatif au tourisme.