La Vie De Paul Gauguin
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La vie de Paul Gauguin Le 7 juin 1848, Aline Gauguin, épouse de Clovis, journaliste au National, donne naissance à son fils Paul. Quinze jours après cet heureux événement, les barricades se dressent dans Paris. Le Prince Louis Napoléon Bonaparte étouffe la révolte par un coup d’Etat. En 1849, la famille Gauguin part en exil au Pérou. Clovis Gauguin ne survivra pas à ce périple. Après 6 années pas- sées au Pérou, la famille est de retour en France. A 17 ans, engagé dans la marine marchande, Gauguin part pour Rio de Janeiro, Panama, les îles de Polynésie, puis les Indes où il apprend le décès de sa mère. Son retour est marqué par l’an- nonce de la guerre avec la Prusse. Dès 1868, il repart sur les mers du monde et connaît les amours d’escales. A partir de 1871, Gauguin s’initie à la peinture auprès de la famille Arrosa. En 1873, à 25 ans, il épouse une jeune danoise, Mette-Sophie Gad qui lui donnera 5 enfants. Il peint avec son ami Emile Schuffenecker et fait la connaissance de Pissaro. En 1876, un de ses tableaux est accepté par un salon. Gauguin refuse de se rallier à la nouvelle peinture des disciples de Manet. Il fait la connaissance de Puvis de Chavanne , de Cezanne et participe à l’exposition de 1882. Après l’é- branlement des marchés financiers en 1882, Gauguin décide de se consacrer entièrement à la peinture. En 1884, connaissant de grandes difficultés financières, la famille Gauguin part pour le Dane- mark. Mais Gauguin ne s’entend pas avec sa belle famille. Il décide de rentrer en France et Mette reste au Danemark. Commence alors pour Gauguin une période de misère et de solitude, seule sa foi en son œuvre lui donne la force de continuer à vivre. Il passe l’été de 1886 à Pont Aven, en Bretagne. Sur place, il fait la connaissance de plusieurs peintres dont Charles Laval. Ce dernier lui ayant vanté les mérites des Terres ensoleillées des Tropiques, les deux hommes s’embarquent pour l’île de Tobago avec l’espoir d’y vivre « sans inquiétude du jour ni du lendemain ». Ils déchanteront vite. Après des déboires financiers, Char- les Laval et Gauguin se rendent en Martinique. Le séjour de Gauguin y sera marqué par la dy- senterie et la fièvre paludéenne. De retour en France, il effectue un nouveau un passage à Pont Aven, en 1888 et fonde le mouve- ment « synthétisme ». A la fin de l’été, il rejoint Vincent Van Gogh à Arles. Les relations entre lui et Van Gogh, sont très tendues. L’épisode de l’oreille tranchée de Van Gogh marque le terme du séjour de Gauguin. Après un court passage au Pouldu avec Sérusier, Gauguin s’embarque pour Tahiti où il s’instal- le à Mataïea. Il y vit dans une case entourée d’une végétation luxuriante, à proximité du lagon. Teha’amana, surnommée Tehura dans son carnet « Noa Noa », jeune tahitienne de 13 ans de- vient sa compagne et son modèle. Inspiré, il peint beaucoup et quitte Tahiti en 1893 pour rentrer en France, avec de nombreuses toiles et une douzaine de sculptures dans ses bagages. Une ex- position est organisée mais elle se solde par un fiasco. Ses couleurs franches déplaisent. Dégoûté, syphilitique et boiteux suite à une mauvaise fracture contractée au cours d’une bagarre dans une taverne de Bretagne, Gauguin décide de retourner à Tahiti. Il s’installe dans le district de Punaauia en compagnie de Pau’ura, une jeune tahitienne. Mais il ne parvient pas à retrouver les conditions idylliques de son premier séjour et l’émerveillement de la découverte. Cette dé- convenue se traduit dans sa peinture et les œuvres qu’il produit entre 1896 et 1897 s’en ressen- tent. Il entame ce qu’il veut être son chef d’œuvre, une toile de 4 mètres de long baptisée : « D’où venons nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? » Il est alors dans un grande détresse morale et physique. Après avoir achevé sa toile, il tente de se suicider en absorbant de l’arsenic. En 1901, Gauguin s’installe à Hiva Oa, aux îles Marquises. Le marchand de tableaux Ambroise Vollard ayant accepté de prendre tout ce qu’il produit moyennant le versement régulier de men- sualités, Gauguin n’a désormais plus de souci d’argent. De surcroît, il est en relativement bonne santé et se remet à peindre avec plaisir. Il meurt en 1903, âgé de 55 ans, après avoir consacré la dernière année de sa vie à la défense des marquisiens contre l’état colonial. Gauguin à Pont Aven Gauguin fait 3 séjours à Pont Aven, le premier pendant l’été 1886, le second en 1888 et le der- nier en 1889. En 1886, à court d’argent, Gauguin se réfugie à Pont Aven. Il s’installe à la pension de Marie- Jeanne Gloanec. De nombreux peintres vivent là, dont un grand nombre d’étrangers. Dans le groupe des impressionnistes, on trouve Emile Schuffenecker et Charles Laval. A cette époque, Gauguin peint « La Danse des quatre bretonnes ». Les premiers tableaux de cette époque conservent la douceur et les tons clairs des impression- nistes. Il expose environ 19 tableaux, toujours au salon des impressionnistes, alors que sa pein- ture évolue dans une autre direction. C’est en 1888, lors du deuxième séjour à Pont Aven, que Gauguin fait la connaissance d’Emile Bernard. Impressionné par la toile de Bernard « Bretonnes dans la prairie verte », Gauguin ré- alise « Vision après le sermon – La Lutte de Jacob avec l’ange ». Les artistes, soucieux d’opposer un style nouveau au courant impressionniste, créent le synthé- tisme ou cloisonnisme, style adopté par Gauguin. Le principe est de restituer sa place à la Vie de l’esprit en opposition avec l’analyse scientifique des impressionnistes. Gauguin trouve dé- sormais la peinture de ses derniers trop fidèle à la nature. Le cloisonnisme vise à la simplifica- tion des formes pour ne garder que l’essentiel. Les couleurs sont pures et les formes conden- sées. Gauguin et Emile Bernard se mettent à marquer les surfaces de contours épais. La ligne et la surface donnent toujours une représentation de la réalité, évoquent le sujet de façon recon- naissable. Mais son indépendance trace une sorte de motif abstrait. Le tableau représente la ré- alité tout en renvoyant à un monde imaginaire, caché derrière les apparences. Gauguin entretient une relation d’amitié très poussée avec Madeleine Bernard, la sœur d’Emile, fiancée de Charles Laval. Madeleine joue le rôle de la muse qui inspire les trois hommes. Le troisième et dernier séjour à Pont Aven, en 1889, est marqué par une plongée vers les arts primitifs. En mai 1894, entre ses deux séjours tahitiens, Gauguin revient en Bretagne et se fracture une Gauguin à Arles, rencontre avec Vincent Van Gogh Théo Van Gogh, frère de Vincent et marchand de tableaux à Montmartre organise la rencontre entre Gauguin et Vincent, afin qu’ils travaillent ensemble quelques mois. Bien avant l’arrivée prévue de Gauguin, Vincent est dans un grand état d’excitation. Il embellit sa maison et prépare l’arrivée de l’artiste afin qu’il ne manque de rien. Le 23 octobre 1888, Gauguin arrive chez Van Gogh à Arles. Il y restera deux mois, période pendant laquelle les deux hommes n’auront cesse de se quereller. Van Gogh nourrit une réelle admiration pour Gauguin et ce dernier espère trouver en Vincent un élève attentif. Mais les deux hommes sont déjà très engagés sur leurs chemins artistiques respectifs et différents. Il est surtout question de concurrence entre eux deux. Chacun reprend les œuvres de l’autre dans un esprit de compétition. Ainsi, le tableau « Au café (Madame Ginoux) » est il une interprétation de deux tableaux de Van Gogh fondus en un seul. Ils peignent également des sujets communs, tels « les Alyscamps » et « Madame Roulin ». Les différences de conception et de réalisation sont frappantes. Les deux hommes sont à la fois jaloux et admiratifs du travail de l’autre. Gauguin peint les Alyscamps en plein air, ce qu’il ne fait ja- mais et il conseille à Vincent d’essayer de peindre de mémoire, ce qui n’est pas dans les habitudes de ce dernier. Gauguin dit de Van Gogh qu’il est un romantique alors que lui-même se décrit comme étant un primitif. La rupture est inévitable et Van Gogh voit s’évanouir son rêve d’une communauté d’artistes travaillant dans la décontraction sous le soleil du Midi. Seule la maladie de Vincent retient enco- re Gauguin à Arles. Le 23 décembre, l’état de Van Gogh empire brusquement. Dans un acte d’autodestruction, il se tranche le lobe de l’oreille gauche. Gauguin met un terme à son séjour. Les deux hommes ne se reverront jamais, mais ils s’écriront pour des échanges d’idées. La collaboration aura duré neuf semaines et elle sera lourde de conséquences d’un point de vue artistique et affectif. On retrouve l’influence réci- Gauguin à Tahiti : Premier séjour Les affres de la misère et un certain dégoût pour la civilisation poussent Paul Gauguin à s’embarquer pour Tahiti en 1891. En s’éloignant de la civilisation, il s’imagine trouver un havre de paix et le mythe du bon sauvage. Avant son départ, il déclarera dans l’Echo de Paris : « Je pars pour être tranquille, pour être débarrassé de l’influence de la civilisation. Je ne veux faire que de l’art simple (…) j’ai besoin de me retremper dans la nature vierge, de ne voir que des sauvages, de vivre leur vie.