La vie de

Le 7 juin 1848, Aline Gauguin, épouse de Clovis, journaliste au National, donne naissance à son fils Paul. Quinze jours après cet heureux événement, les barricades se dressent dans Paris. Le Prince Louis Napoléon Bonaparte étouffe la révolte par un coup d’Etat. En 1849, la famille Gauguin part en exil au Pérou. Clovis Gauguin ne survivra pas à ce périple. Après 6 années pas- sées au Pérou, la famille est de retour en France.

A 17 ans, engagé dans la marine marchande, Gauguin part pour Rio de Janeiro, Panama, les îles de Polynésie, puis les Indes où il apprend le décès de sa mère. Son retour est marqué par l’an- nonce de la guerre avec la Prusse. Dès 1868, il repart sur les mers du monde et connaît les amours d’escales.

A partir de 1871, Gauguin s’initie à la peinture auprès de la famille Arrosa. En 1873, à 25 ans, il épouse une jeune danoise, Mette-Sophie Gad qui lui donnera 5 enfants. Il peint avec son ami Emile Schuffenecker et fait la connaissance de Pissaro. En 1876, un de ses tableaux est accepté par un salon. Gauguin refuse de se rallier à la nouvelle peinture des disciples de Manet. Il fait la connaissance de Puvis de Chavanne , de Cezanne et participe à l’exposition de 1882. Après l’é- branlement des marchés financiers en 1882, Gauguin décide de se consacrer entièrement à la peinture.

En 1884, connaissant de grandes difficultés financières, la famille Gauguin part pour le Dane- mark. Mais Gauguin ne s’entend pas avec sa belle famille. Il décide de rentrer en France et Mette reste au Danemark. Commence alors pour Gauguin une période de misère et de solitude, seule sa foi en son œuvre lui donne la force de continuer à vivre.

Il passe l’été de 1886 à Pont Aven, en Bretagne. Sur place, il fait la connaissance de plusieurs peintres dont Charles Laval. Ce dernier lui ayant vanté les mérites des Terres ensoleillées des Tropiques, les deux hommes s’embarquent pour l’île de Tobago avec l’espoir d’y vivre « sans inquiétude du jour ni du lendemain ». Ils déchanteront vite. Après des déboires financiers, Char- les Laval et Gauguin se rendent en Martinique. Le séjour de Gauguin y sera marqué par la dy- senterie et la fièvre paludéenne.

De retour en France, il effectue un nouveau un passage à Pont Aven, en 1888 et fonde le mouve- ment « synthétisme ». A la fin de l’été, il rejoint à Arles. Les relations entre lui et Van Gogh, sont très tendues. L’épisode de l’oreille tranchée de Van Gogh marque le terme du séjour de Gauguin.

Après un court passage au Pouldu avec Sérusier, Gauguin s’embarque pour Tahiti où il s’instal- le à Mataïea. Il y vit dans une case entourée d’une végétation luxuriante, à proximité du lagon. Teha’amana, surnommée Tehura dans son carnet « Noa Noa », jeune tahitienne de 13 ans de- vient sa compagne et son modèle. Inspiré, il peint beaucoup et quitte Tahiti en 1893 pour rentrer en France, avec de nombreuses toiles et une douzaine de sculptures dans ses bagages. Une ex- position est organisée mais elle se solde par un fiasco. Ses couleurs franches déplaisent.

Dégoûté, syphilitique et boiteux suite à une mauvaise fracture contractée au cours d’une bagarre dans une taverne de Bretagne, Gauguin décide de retourner à Tahiti. Il s’installe dans le district de Punaauia en compagnie de Pau’ura, une jeune tahitienne. Mais il ne parvient pas à retrouver les conditions idylliques de son premier séjour et l’émerveillement de la découverte. Cette dé- convenue se traduit dans sa peinture et les œuvres qu’il produit entre 1896 et 1897 s’en ressen- tent. Il entame ce qu’il veut être son chef d’œuvre, une toile de 4 mètres de long baptisée : « D’où venons nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? » Il est alors dans un grande détresse morale et physique. Après avoir achevé sa toile, il tente de se suicider en absorbant de l’arsenic.

En 1901, Gauguin s’installe à , aux îles Marquises. Le marchand de tableaux Ambroise Vollard ayant accepté de prendre tout ce qu’il produit moyennant le versement régulier de men- sualités, Gauguin n’a désormais plus de souci d’argent. De surcroît, il est en relativement bonne santé et se remet à peindre avec plaisir. Il meurt en 1903, âgé de 55 ans, après avoir consacré la dernière année de sa vie à la défense des marquisiens contre l’état colonial. Gauguin à Pont Aven

Gauguin fait 3 séjours à Pont Aven, le premier pendant l’été 1886, le second en 1888 et le der- nier en 1889.

En 1886, à court d’argent, Gauguin se réfugie à Pont Aven. Il s’installe à la pension de Marie- Jeanne Gloanec. De nombreux peintres vivent là, dont un grand nombre d’étrangers. Dans le groupe des impressionnistes, on trouve Emile Schuffenecker et Charles Laval. A cette époque, Gauguin peint « La Danse des quatre bretonnes ».

Les premiers tableaux de cette époque conservent la douceur et les tons clairs des impression- nistes. Il expose environ 19 tableaux, toujours au salon des impressionnistes, alors que sa pein- ture évolue dans une autre direction.

C’est en 1888, lors du deuxième séjour à Pont Aven, que Gauguin fait la connaissance d’Emile Bernard. Impressionné par la toile de Bernard « Bretonnes dans la prairie verte », Gauguin ré- alise « Vision après le sermon – La Lutte de Jacob avec l’ange ».

Les artistes, soucieux d’opposer un style nouveau au courant impressionniste, créent le synthé- tisme ou cloisonnisme, style adopté par Gauguin. Le principe est de restituer sa place à la Vie de l’esprit en opposition avec l’analyse scientifique des impressionnistes. Gauguin trouve dé- sormais la peinture de ses derniers trop fidèle à la nature. Le cloisonnisme vise à la simplifica- tion des formes pour ne garder que l’essentiel. Les couleurs sont pures et les formes conden- sées. Gauguin et Emile Bernard se mettent à marquer les surfaces de contours épais. La ligne et la surface donnent toujours une représentation de la réalité, évoquent le sujet de façon recon- naissable. Mais son indépendance trace une sorte de motif abstrait. Le tableau représente la ré- alité tout en renvoyant à un monde imaginaire, caché derrière les apparences.

Gauguin entretient une relation d’amitié très poussée avec Madeleine Bernard, la sœur d’Emile, fiancée de Charles Laval. Madeleine joue le rôle de la muse qui inspire les trois hommes.

Le troisième et dernier séjour à Pont Aven, en 1889, est marqué par une plongée vers les arts primitifs.

En mai 1894, entre ses deux séjours tahitiens, Gauguin revient en Bretagne et se fracture une Gauguin à Arles, rencontre avec Vincent Van Gogh

Théo Van Gogh, frère de Vincent et marchand de tableaux à Montmartre organise la rencontre entre Gauguin et Vincent, afin qu’ils travaillent ensemble quelques mois.

Bien avant l’arrivée prévue de Gauguin, Vincent est dans un grand état d’excitation. Il embellit sa maison et prépare l’arrivée de l’artiste afin qu’il ne manque de rien. Le 23 octobre 1888, Gauguin arrive chez Van Gogh à Arles. Il y restera deux mois, période pendant laquelle les deux hommes n’auront cesse de se quereller. Van Gogh nourrit une réelle admiration pour Gauguin et ce dernier espère trouver en Vincent un élève attentif. Mais les deux hommes sont déjà très engagés sur leurs chemins artistiques respectifs et différents. Il est surtout question de concurrence entre eux deux. Chacun reprend les œuvres de l’autre dans un esprit de compétition. Ainsi, le tableau « Au café (Madame Ginoux) » est il une interprétation de deux tableaux de Van Gogh fondus en un seul.

Ils peignent également des sujets communs, tels « les Alyscamps » et « Madame Roulin ». Les différences de conception et de réalisation sont frappantes. Les deux hommes sont à la fois jaloux et admiratifs du travail de l’autre. Gauguin peint les Alyscamps en plein air, ce qu’il ne fait ja- mais et il conseille à Vincent d’essayer de peindre de mémoire, ce qui n’est pas dans les habitudes de ce dernier.

Gauguin dit de Van Gogh qu’il est un romantique alors que lui-même se décrit comme étant un primitif. La rupture est inévitable et Van Gogh voit s’évanouir son rêve d’une communauté d’artistes travaillant dans la décontraction sous le soleil du Midi. Seule la maladie de Vincent retient enco- re Gauguin à Arles.

Le 23 décembre, l’état de Van Gogh empire brusquement. Dans un acte d’autodestruction, il se tranche le lobe de l’oreille gauche. Gauguin met un terme à son séjour. Les deux hommes ne se reverront jamais, mais ils s’écriront pour des échanges d’idées.

La collaboration aura duré neuf semaines et elle sera lourde de conséquences d’un point de vue artistique et affectif. On retrouve l’influence réci- Gauguin à Tahiti : Premier séjour

Les affres de la misère et un certain dégoût pour la civilisation poussent Paul Gauguin à s’embarquer pour Tahiti en 1891. En s’éloignant de la civilisation, il s’imagine trouver un havre de paix et le mythe du bon sauvage. Avant son départ, il déclarera dans l’Echo de Paris : « Je pars pour être tranquille, pour être débarrassé de l’influence de la civilisation. Je ne veux faire que de l’art simple (…) j’ai besoin de me retremper dans la nature vierge, de ne voir que des sauvages, de vivre leur vie. »

En mission officielle, Gauguin débarque à Papeete en juin 1891, après 69 jours de traversée. A son arrivée, il est reçu par le gouverneur et admis au cercle militaire.

Ses illusions sont rapidement balayées quand il découvre Papeete. Toits de tôle, tavernes et communauté européenne lui rappellent par trop ce qu’il a voulu quitter.

Après quelques séjours offerts par le gouverneur chez les officiers, Gauguin loue une maison en bois et s’installe. Il s’initie aux rudiments du tahi- tien et découvre les outils en bois traditionnels. Trop occupé par le tourbillon de la vie à Papeete, Gauguin ne produit que peu d’œuvres pendant cette période. Au mois d’août, souffrant de la syphilis et d’une hépatite, il est hospitalisé.

Remis sur pieds, il quitte Papeete pour s’installer à Paea, chez l’instituteur français. Le lagon, la vue sur l’île sœur de Moorea, la végétation luxu- riante, les fleurs éblouissantes et les fruits aux couleurs chatoyantes lui font entrevoir la beauté qu’il est venu chercher et il commence à retrouver le bonheur. Il fait la connaissance d’un jeune tahitien qui l’emmène visiter l’intérieur de l’île et sa végétation impénétrable. Il comprend progressi- vement les rapports qu’entretiennent les polynésiens avec la nature et surtout pourquoi ils peuvent rester des heures à la contempler. Avec la ren- trée scolaire, il doit déménager et s’installe à Mataiea avec sa vahiné Titi.

Gauguin loue un modeste fare et Titi, habituée à la « ville » ne tarde pas à le quitter. A cette période, Gauguin peint beaucoup. Avant Noël il a déjà une vingtaine de toiles à son actif, dont « Deux tahitiennes sur la plage », « Jeunes Tahitiens à Table », « les pêcheurs » ou encore « ».

Mais Gauguin ne sait pas subvenir à ses besoins par lui même (pêche, escalade pour la cueillette etc.). Il doit donc se ravitailler auprès du commer- ce local et l’argent vient à manquer. Il demande à l’un de ses amis métropolitains de plaider sa cause pour l’obtention d’un poste de juge de paix aux Marquises. Ces démarches n’aboutissent pas. Localement, ses amis lui viennent en aide moyennant parfois des commandes de portraits.

Les revenus restant insuffisants pour survivre, il accepte de garder un magasin de meubles situé à Paea pendant 11 jours. Il s’intéresse à la commu- nauté Ari’ioi et peint « Vairiaumati tei oa » et « Te aa no te Areoi ». La période est de nouveau propice à la peinture et Gauguin achève une 20aine de toiles, dont « Vahine no te tiare » avant que la maladie ne resurgisse.

Partagé entre le désir de rentrer pour répondre aux exigences de la vie quotidienne et l’envie de rester pour satisfaire à son art, Gauguin, cette fois en manque d’inspiration, décide d’entreprendre la visite de Tahiti. C’est au cours de ce périple qu’il fait la connaissance de Teha’amana, une jeune fille de 13 ans qui rentre avec lui à Mataiea. Nous sommes en 1892.

Teha’amana vit avec Koke pendant un an (Koke vient de la prononciation de Gauguin par les tahitiens). Elle laisse Gauguin peindre en paix et pourvoit à tous les besoins domestiques du couple. Gauguin est de nouveau heureux. Très vite, Teha’amana est enceinte. Elle prend la nouvelle avec désinvolture et choisit de ne pas garder l’enfant, ce qui n’est nullement sanctionné en Polynésie.

Fin 1892, le peintre réalise des toiles inspirées des thèmes mythologiques tahitiens comme « Pastorales tahitiennes ». Mais sa situation est toujours précaire. A cours de matériel pour peindre, il écrit. Ses démarches pour un rapatriement ayant enfin abouti, il s’embarque pour la France le 14 juin 1893 avec de nombreuses toiles et sculptures dans ses bagages. Il débarque à Marseille le 3 août. Gauguin à Tahiti : Deuxième séjour

Gauguin est resté 18 mois en métropole. Il a exposée les œuvres rapportées dans ses bagages, mais l’exposition s’est soldée par un échec. Sur pla- ce, il a continué à peindre, toujours inspiré par Tahiti. Au nombre des tableaux, se trouvent « Mahana no Atua » et le portrait de la javanaise qui a vécu avec lui « Ana Martin et le singe Taoa » . En juin 1895, accablé par le désastre d’une vente aux enchères, les relations tendues avec son épou- se Mette et le départ d’Ana, il s’est de nouveau embarqué pour Tahiti.

Gauguin arrive à Tahiti le 9 septembre 1895. Il souffre d’une fracture survenue au cours d’une bagarre en mai 1894 en Bretagne. A son arrivée, il est invité à participer à une mission officielle ayant pour but l’annexion des Îles sous le Vent. Il visite ainsi Huahine et Bora Bora. A son retour, il s’installe à Punaauia en compagnie de Pua’ura, une jeune tahitienne de 13 ou 14 ans. Il réalise « Auto portrait près de Golgota », expression de ses tourments physiques et moraux. Sa jambe meurtrie le contraint à l’hospitalisation en février 1896. A la fin de l’année, Pau’ura donne naissance à une petite fille qui meurt en bas âge, événement qui inspire à Gauguin le tableau « Te tamarii no atua ».

En 1897, Gauguin manque toujours cruellement d’argent et il est obligé de déménager. Il contracte un prêt pour l’acquisition d’un terrain en bord de mer et la construction d’une maison. Son état de santé se détériorant, il commence à entrevoir la proximité de sa mort. C’est à cette même épo- que qu’il réalise « D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? » ainsi que « » et « Te rerioa ».

En janvier 1898, Gauguin se retire dans la montagne et tente de se suicider à l’arsenic, en vain. La vie reprend le dessus, dans la misère et les det- tes. Au printemps, il n’a d’autre choix que d’accepter de retourner en ville pour occuper tour à tour un poste de caissier, puis un autre en tant que dessinateur. Cette année 1898, il réalise le tableau baptisé « le Cheval Blanc ».

Au début de l’année 1899, il réintègre sa maison avec en poche suffisamment d’argent pour effacer ses dettes. Le 19 avril, Pau’ura donne naissan- ce à un petit garçon que Gauguin baptise Emile, prénom de son fils aîné. L’évènement est heureux, Gauguin se remet à la peinture pour exécuter notamment les 2 « Maternité ».

Dans une lettre critique à l’égard du procureur, il prend la défense des intérêts des indigènes. Le courrier, envoyée au journal local « les Guêpes », lui vaut d’être engagé comme rédacteur en chef, à compter de février 1900. Il tentera même de lancer son propre mensuel, « », sans succès. Pendant un an, l’occasion lui est donnée de se défouler contre l’administration coloniale.

Gauguin est de nouveau hospitalisé pendant quelques mois. Mais la chance vient de lui sourire ; un marchant d’art dénommé Vollard accepte de lui verser des mensualités en échange de l’ensemble de sa production artistique. A sa sortie de l’hôpital, au début de l’année 1901, il peint des na- tures mortes, au nombre desquelles « Le Panier carré », et deux versions des « Tournesols sur une chaise ». Toutefois, cette période est considérée comme étant pauvre en créativité et il semble que Gauguin soit insatisfait.

Après la parution de son récit « Noa Noa » et la vente de sa villa de Punaauia, il s’embarque à destination des îles Marquises, soucieux de retrou- Gauguin aux Marquises

Gauguin s’embarque pur les Marquises à bord du navire « La Croix du Sud » le 10 septembre 1901 pour atteindre l’île d’Hiva Oa environ 6 jours plus tard. Par l’entremise des missionnaires, il obtient un terrain à Atuona et construit une maison qu’il baptise « Maison du Jouir ». Loin de Tahi- ti, les habitants des Marquises vivent sous la domination des missionnaires et des gendarmes qui font la loi.

Les autochtones fréquentent la « Maison du Jouir » et son hôte toujours généreux. Très rapidement, une jeune fille de 14 ans, prénommée Vaeoho s’installe avec Gauguin. Enceinte, elle le quitte et rentre chez ses parents pour accoucher d’une petite fille. Gauguin ne la reverra plus.

Enfin débarrassé des soucis d’argent, il peint avec plaisir. C’est à cette période qu’il réalise « Et de l’or de leurs corps », « Du jeu de Paume » et les deux versions des « Cavaliers sur la plage ».

Mais la brouille est constante avec les missionnaires et les gendarmes. Gauguin a sculpté d’affreuses statuettes dont une représentant l’évêque. Ces « chefs d’œuvre » trônent dans son jardin, provoquant ainsi l’exaspération des victimes. De plus, au grand dame des autorités locales, il prend sys- tématiquement la défense des marquisiens contre ceux qui tentent, non sans mal, d’imposer les lois et décrets édictés par la métropole.

En septembre 1902, Gauguin est à nouveau souffrant. Il écrit beaucoup dont notamment : « Les racontars de Rapin », « Les temps modernes et les christianismes » et « Avant et après ».

Au début de l’année 1903, il finit par provoquer la colère du brigadier. Cette fois ci, c’en est trop. La machine administrative a trouvé le prétexte qu’elle attendait pour l’empêcher de nuire. Gauguin est condamné pour diffamation à 500 francs d’amende et trois mois de prison ferme.

Il prépare son dossier de défense pour faire appel, mais le 8 mai, son voisin Toka le découvre mort, allongé sur le sol de la « Maison du Jouir ». Pour atténuer ses douleurs, Gauguin prenait de la morphine peut être s’agit-il d’un surdosage. Accidentel ou délibéré, le mystère reste entier. Nom de naissance Eugène Henri Jean-Paul Gauguin

Naissance 7 juin 1848 Paris, France Décès 8 mai 1903 Atuona, Hiva Oa, Îles Marquises, France

Nationalité Français

Activité(s) Peintre Maître

Mouvement artistique Post-impressionnisme École de Pont-Aven

Eugène Henri Paul Gauguin est né à Paris en 1848. Son père est Clovis Louis Pierre Guillau- me Gauguin (1814-1851) un journaliste républicain au Le National[1]. Sa mère, née Aline Chazal (1825-1867), était la fille de et donc, selon certains auteurs, la petite- fille de Simon Bolivar et de Thérèse Laisnay. Elle descendait de propriétaires terriens espa- gnols d'Amérique du Sud et même, selon la légende, d'un vice-roi du Pérou[1].

Le peintre a d'ailleurs passé les années de sa plus tendre enfance à Lima où son père, mort durant le voyage en 1851 au large de Punta Arenas et enterré à Puerto del Hambre, fuyait le régime politique de Napoléon III auteur du coup d'Etat lui confortant son pouvoir la même année[1]. De retour en France à l'âge de 7 ans et après avoir fait ses études à Orléans, Gau- guin s'embarque dans la marine marchande puis dans la marine française et navigue sur les mers du monde durant six ans. À son retour en France en 1870, il se convertit en agent de change à la Bourse à Paris et connaît un certain succès dans ses affaires. Il partage alors une vie bourgeoise confortable avec sa femme, la Danoise Mette-Sophie Gad, et leurs cinq en- fants : Émile, Aline, Clovis, Jean-René et Paul-Rollon.

Son tuteur, Gustave Arosa, homme d'affaires et grand amateur d'art, introduit Gauguin au- près des impressionnistes. En 1874, il fait la connaissance du peintre Camille Pissarro et voit la première exposition du courant impressionniste. Comme son tuteur, il devient amateur d'art et s'essaye alors à la peinture. Il expose par conséquent avec les impressionnistes en 1876, 1880, 1881, 1882 et 1886. Le peintre Gauguin et les impressionnistes[modifier] En 1882, il abandonne son emploi à la bourse (qui est dans une phase de mauvaise conjoncture) pour se consacrer à sa nouvelle passion, la peinture. De janvier à no- vembre 1884, il s'établit à Rouen, où Pissarro, qui l'avait guidé dans son approche de l'Impressionnisme, vivait également. Pendant ces 10 mois passés à Rouen, il ré- alise près de 40 tableaux, principalement des vues de la ville et de ses alentours. Cela ne suffit pas pour vivre et il part vivre avec sa femme et ses enfants dans la famille de celle-ci à Copenhague. Le courant passe mal avec la belle-famille et ses affaires ne vont pas bien. Il décide de retourner à Paris en 1885 pour peindre à plein temps, laissant femme et enfants au Danemark, n'ayant pas les moyens d'as- surer leur subsistance. Il participe de 1879 à 1886 aux cinq dernières expositions du groupe des impressionnistes.

Le symbolisme et son voyage initiatique en Amérique[modifier] En 1886, Gauguin effectue son premier séjour à Pont-Aven en Bretagne, où il ren- contre Émile Bernard, le tenant du cloisonnisme. De retour à Paris, il rencontre pour la première fois Vincent Van Gogh en novembre de la même année. En avril 1887 il s'embarque avec le peintre Charles Laval pour le Panama où ils vont travailler au percement du canal. Ils y rencontrent des conditions de vie parti- culièrement difficiles et décident de partir dès qu'ils auront réunis suffisamment d'argent pour la Martinique, que Gauguin avait découvert alors qu'il était marin. Il restera à la Martinique dans des conditions précaires de juin à octobre 1887, à l'Anse Turin au Carbet à 2 km de Saint-Pierre, où se trouve toujours aujourd'hui, un musée[2] qui lui est dédié. Enthousiasmé par la lumière et les paysages, il pein- dra 12 toiles lors de son séjour. Malades de dysenterie et du paludisme, et sans ressources pour vivre, Gauguin et Laval rentrent en France en novembre 1887.

Le synthétisme à Pont-Aven[modifier] De retour en France, il se remet à Paris, avant de rejoindre début 1888, la Breta- gne, où il est le centre d'un groupe de peintres expérimentaux connus comme l'école de Pont-Aven. Dans une lettre de 1888 écrite à Émile Schuffenecker, Paul Gauguin lui exprime son credo qui sera l'âme des contestations artistiques à venir : « Un conseil, ne copiez pas trop d'après nature, l'art est une abstraction, tirez là de la nature en rêvant devant, et pensez plus à la création qu'au résultat. C'est le seul moyen de monter vers Dieu en faisant comme notre divin Maître, créer ». Sous l'influence du peintre Émile Bernard, son style évolue, il devient plus naturel et plus synthétique. Il cherche son inspiration dans l'art indigène, dans les vitraux médiévaux et les estampes japonaises. Cette année-là il peint La vision après le sermon aussi appelée La Lutte de Jacob avec l'ange, qui influencera Pablo Picasso, Henri Matisse et Edvard Munch. Il découvre ces dernières à travers Vincent Van Gogh en 1888 alors qu'ils vivent ensemble deux mois (d'octobre à décembre) à Arles, dans le sud de la France, pas- sant leur temps à peindre. Ils travaillent ensemble et peignent alors la série sur les Alyscamps. Les deux amis sont très sensibles, connaissent des moments de dépres- sion et Gauguin, comme Van Gogh, tentera de se suicider plus tard. Leur cohabita- tion tourne mal et se termine sur le fameux épisode de l'oreille coupée de Van Gogh. En 1891, ruiné, il habite un temps à l'hôtel Delambre, au n°35 de la rue du même nom à Paris XIVe, puis s'embarque pour la Polynésie, grâce à une vente de ses œu- vres dont le succès est assuré par deux articles enthousiastes d'Octave Mirbeau. Il s'installe à Tahiti où il espère pouvoir fuir la civilisation occidentale et tout ce qui est artificiel et conventionnel. Il passera désormais toute sa vie dans ces régions tropicales, d'abord à Tahiti puis dans les îles Marquises. Il ne rentrera en France qu'une seule fois. Les caractéristiques essentielles de sa peinture (dont l'utilisation de grandes surfaces de couleurs vives) ne connaissent pas beaucoup de change- ments. Il soigne particulièrement l'expressivité des couleurs, la recherche de la perspective et l'utilisation de formes pleines et volumineuses. Influencé par l'envi- ronnement tropical et la culture polynésienne, son œuvre gagne en force, il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre ma- jeure, aujourd'hui au Museum of Fine Arts de Boston : D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?, qu'il considère lui-même comme son testament pictural.

À Tahiti, il fait la connaissance de Téhura, jeune tahitienne âgée de treize ans, qui devient son modèle et sa compagne [3]. Il est très inspiré et peint 70 toiles en quel- ques mois. Mais après quelques années de bonheur, des soucis administratifs et plus personnels (mort de sa fille Aline, la préférée de ses cinq enfants) le minent. Il a également des problèmes de santé : une blessure à la jambe qui ne guérit pas de- puis 1894, une crise de syphilis, si bien qu'il déprime et tente de se suicider. Il dé- cide alors de partir pour les Marquises afin de retrouver l'inspiration. En 1901, le voici donc à Atuona (sur l'île de Hiva Oa), dans les îles Marquises. Il lui semble être au paradis. Il va vite déchanter en se rendant compte des abus des autorités et en essayant de se battre pour les indigènes. Affaibli, fatigué de lutter, il meurt le 8 mai 1903. Il est enterré dans le cimetière d'Atuona. La tombe de Jacques Brel cô- toie la sienne. Ses expérimentations sur la couleur et l'ensemble de son œuvre influencèrent l'évo- lution de la peinture, notamment le fauvisme du XXe siècle. Influence de Gauguin[modifier] En marge des Impressionnistes, Gauguin fut sans doute, avec Paul Cézanne et Vincent Van Gogh, le peintre de cette fin de XIXe siècle qui eut le plus d'influen- ce sur les mouvements de peinture du XXe siècle. Cette influence réside proba- blement moins dans sa peinture que dans ses écrits, lesquels contiennent des for- mules qui, comme le dit Léon Gard, « flattent ce penchant des hommes pour les recettes mirifiques, en même temps que leurs instincts de garnements déchaînés qui se saoulent d'indiscipline » [4], : « Comment voyez-vous cet arbre ? Écrivait Gauguin, Vert? Mettez-donc le plus beau vert de votre palette; et cette ombre? Plutôt bleue? Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible », ou enco- re : « Ne copiez pas trop d'après nature. L'art est une abstraction. » ou encore : « Vous connaissez depuis longtemps ce que j'ai voulu établir : le droit de tout oser.»[5] Gauguin anima les mouvements mystiques et symbolistes de Pont-Aven, puis des Nabis où ses théories sur le cloisonnisme et le synthétisme étaient appuyées par les peintres Emile Bernard, Paul Sérusier et Maurice Denis et par le critique symboliste Albert Aurier. À la mort de Gauguin, à l'occasion d'expositions lui rendant hommage, ses idées s'étendirent, non sans extrapolation souvent, au Pi- casso de la période bleue et rose, puis aux groupes des fauves (André Derain, Raoul Dufy), des cubistes (Roger de La Fresnaye), des expressionnistes alle- mands (Jawlensky, Mueller, Ernst Ludwig Kirchner).

De nombreuses toiles de Paul Gauguin sont peintes sur les deux faces (des deux cô- tés). A l'instar de nombreux peintres du XIXème siècle, en particulier pour des rai- sons pécuniaires ou de disponibilité de toiles neuves, Paul Gauguin retournait certai- nes toiles qu'il possédait de peintres de son époque pour y composer ses propres œu- vres. C'est le cas, par exemple, du nu de la collection Slomovic comportant au verso la vue d'une chambre. Un autre cas est la nature morte Villa Julia de l'ancienne col- lection Lefort des Ylouses montrant un nu (inachevé et non identifié) de l'autre côté. Qui est Paul Gauguin?

Un peintre. Un grand voyageur. Un ancien agent de change. Les trois. Q2. Quand est né Paul Gauguin?

Le 6 Mai 1990 Le 9 Juin 1492 Le 7 Juin 1848 On ne sait pas. Q3. Laquelle de ces oeuvres a été peinte par Gauguin?

Guernica La naissance de Vénus La belle Angèle La Bretagne Q4. Où Paul Gauguin part t-il?

A Tahiti A Hawaï En Irlande En Amérique Q5. Qui se précipite sur Gauguin avec un rasoir à la main avant de se trancher lui même l'oreille? Botero Gustave Arosa Vincent Van Gogh Son fils Q6. Combien d'enfants a t-il eu ?

4 5 6 7 Q7. Qui était sa femme?

Marie Antoinette Paola d'Espagne Mette Gad Pauline Chaquis