Monographie Des Euphorbi Acees Du Maroc
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IACQUES VINDI MONOGRAPHIE DES EUPHORBI ACEES DU MAROC DEUXIEME PARTIE ANATOMIE IRAVAUX DE L'INSTITUT SCIENTIFIQUE CHERIFIEN SERIE BOTANIQUE N° 19 RABAT 1960 ROYAUME DU MAROC MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE, DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS INSTITUT SCIENTIFIQUE CHERIFIEN Ouvrage publié par les soins de la Société des sciences naturelles et physiques du Maroc avec des subventions du Ministère de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports et de la Mission universitaire et culturelle française au Maroc Trov. lnst. sei. chérif., sér. Bot. nU 19 1 XXIV -+- 340 p., Tanger, 1960 MONOGRAPHIE DES EUPHORBIACEES DU MAROC Cet ouvrage a été tiré à 800 exemplaires sous le n" 19 de la série Botanique des Travaux de l'institut scientifique chérifien, et à 200 exem plaires pour être joint à la première partie comme thèse de doctorat de la Faculté des sciences de l'Université de Toulouse. TOUS DROITS DE REPRODUCTION, D'ADAPTATION OU DE TRADUCTION RÉSERVÉS A L'AUTEUl< J'espère avuir répalldu osse: de IUfllière sur c{' genre puur l'Il rendre l'étude beaucuup plus facile qu'elle n'a été jusqu'ici. Ceux qui le traiteront après moi corrigeront ou perfectionneront mon travail .. cor quoique j'y aye donné tous mes soins. je sens qu'il reste encore beaucoup cl faire. Chrétien SCHKUHR Histoire des Carex ou Laiches Préface (Tractuel. C. F, DFI.AVIG"lF. 1R(2) INTRODUCTION GENERALE Il peut paraître surprenant qu'un travail de systématique d'un type assez classique soit présenté comme thèse de Doctorat; je sais que l'usage s'en est perdu en France, pays où les systématiciens deviennent rares. L'inventaire des espèces végétales y est en effet bien connu, d'excellentes Flores existent; chaque région ou département, voire arrondissement, possède ses Catalogues ou Flores et beaucoup de ces ouvrages sont d'une haute qualité. Toutefois, à une époque où l'on recherche de plus en plus, et dans tous les domaines, la précision, il y a encore dans celui de la floristique du beau travail à faire en France comme ailleurs; je n'en veux pour preuve que l'Inventaire analytique de la Flore d'Auvergne que le Dr M. CHASSAGNE a récemment publié, le Catalogue-Flore des Pyrénées en cours de rédaction \ le projet d'une nouvelle Flore de France:! et d'une Flore d'Europe 3. D'autre part plusieurs genres devraient faire l'objet d'une révision systématique qui serait sans nul doute bien accueillie par les botanistes ; je pense, par exemple, au genre Limonium, pour n'en citer qu'un parmi les plus difficiles; d'ailleurs quelques genres et espèces ont fait récemment ou font encore l'objet d'études taxinomiques critiques 4. Mais il n'est pas dans mon propos de discourir sur les insuffisances de la connaissance de la flore de France. Si j'ai effleuré cette question, ce n'est que pour y puiser des témoignages supplémentaires justifiant le travail que je présente aujourd'hui, non que j'aie le sentiment (dussé-je paraître immodeste) de défendre une « mauvaise cause », mais parce que certaines personnes dont l'esprit se livre à de plus nobles spéculations, considèrent avec quelque ironie et commisération ceux qui, par vocation ou par nécessité, sont demeurés au stade des études floristiques, des loupes et des Flores fondées sur les caractères morphologiques. Que l'on ne se méprenne surtout pas sur ma pensée: je suis convaincu de la nécessité des études caryologiques, cytologi ques, chimiques, écologiques, pour ne citer que quelques-unes de celles 1 Sous la direction du Professeur H. GAUSSEN. ') Un centre de fioristique doit être créé au Muséum d'histoire naturelle de Paris, sous l'égide du C.N.R.S. ;) Secrétariat du Comité de publication: Université de Liverpool (Grande-Bre tagne). Le Professeur H. GAUSS EN et M. P. JOVET représentent la France Cf. H. V. HEYWOOD (1957, 1958); R. A. DAVlDSON (1957). 4 Par exemple la Révision des Thalictrum pyrénéens par F. FLOUS (1932), la Contribution à l'étude de Spergularia rubra par P. MONNIER (1956). Les pages 1 à XVI du présent ouvrage remplacent les pages XI à XVI de la première partie de celte Monographie (Trav. Inst. sci. chéri!.. sér bot. nO 6). II LES EUPHORBIACÉES DU MAROC qui peuvent avoir un rapport direct avec la taxinomie. Mals je ne crois pas que les caractères des chromosomes ou les caractères chimiques seuls, par exemple, permettront jamais de déterminer une plante, ne serait-ce que par l'obligation d'avoir alors à sa disposition du matériel végétal frais (souvent à un stade de développement déterminé); or il est bien évident que le systématicien doit obligatoirement faire appel à des plantes conservées dans les herbiers. En admettant d'ailleurs que des chercheurs parviennent un jour à construire des Flores « chromo somiques » ou « cytologiques », la botanique systématique se trouverait enfermée dans d'étroites spécialités, interdites (par le matériel, les techniques et les connaissances exigés) à la masse des botanistes amateurs que les « professionnels » n'ont pas le droit de négliger: ceux-là ont contribué et contribuent encore au développement et au renom de la Botanique française, non seulement par leurs travaux, mais aussi par les vocations qu'ils peuvent susciter. Et le savant phyto chimiste lui-même se trouverait bien embarrassé s'il lui fallait avoir recours aux chromosomes pour déterminer les plantes qui font l'objet de ses études ! Si mon raisonnement est poussé à l'extrême, il n'en reste pas moins que certains semblent oublier que les caractéristiques « intimes » de la plante sont en somme synthétisées, « concrétisées » dans son aspect extérieur, dans sa morphologie externe. C'est pourquoi la période des Flores « classiques » n'est pas révolue; et si le floriste doit faire appel à tout ce que les autres spécialistes peuvent lui apporter, il doit en définitive s'efforcer de « traduire en clair » la description des espèces. Est-ce à dire qu'ainsi compris le travail du floriste est de tout repos, sans émotion, sans passion? Je ne le crois pas et j'ose même soutenir que sa tâche est ingrate. Pour bien connaître une plante et en dépit de la tendance de certains taxinomistes de vouloir enfermer les espèces dans une conception trop rigide de la notion de type déposé dans un herbier, il faut en avoir étudié de nombreux spécimens de régions et de localités, voire de stations, différentes; il faut se faire une idée aussi précise que possible des limites de variabilité des carac tères de l'espèce, faire le départ entre ce qui peut être attribué à des variations spécifiques et à des variations infraspécifiques 1. A l'intérieur d'un genre, voire d'une espèce, ce ne sont pas forcément les mêmes caractères qui ont une valeur spécifique ou variétale: chez certains genres (Satureja subgen. Micromeria, par ex.) l'indument pourra consti tuer un excellent critère, tandis qu'il ne caractérisera que des « status » chez d'autres (Brachypodium, par ex.). Ces notions, souvent en grande 1 Voir note 2 p. X. INTRODUCTION III partie subjectives, ne s'acquièrent pas en un jour: une longue pratique est indispensable, une confrontation des idées et des résultats nécessaire. Et que dire des difficultés à surmonter pour tenter de connaître plus sûrement certaines espèces « critiques » ou « litigieuses » mal ou insuffisamment décrites par leurs inventeurs, les ruses qu'il faut parfois employer pour « remonter » aussi loin que possible vers un type bien souvent inaccessible et pour démêler les multiples synonymes dont la littérature botanique est fatalement encombrée ? Et, après tout ce travail, il reste encore à compter avec la nomenclature, à se retrouver dans le dédale des règles prescrites par les congrès botaniques, et cela n'est pas toujours le plus facile. Lorsque enfin, arrivant au bout de ses peines, le systématicien veut traduire en clair tout ce qu'il a appris dans l'immodeste espoir d'en faire profiter les autres, c'est à quelques lignes que se résoud le résultat de ses laborieuses recherches 1. Si donc on mesure le rendement quantitatif, on ne peut nier qu'il soit faible; quant au rendement qualitatif, il est diversement apprécié, car les conclusions ne conduisent pas directement à de hautes spéculations ni, en général, à une utilisation immédiatement pratique. On conviendra que la floristique, la systématique, est bien souvent une spécialité qui ne « paie » pas ! C'est pourtant vers elle que j'ai orienté mes recherches dès mon installation au Maroc. L'extrême rareté des botanistes en ce pays, le besoin qui se faisait sentir d'études systématiques à poursuivre dans le domaine de la Phanérogamie 2 ont décidé de mes activités botaniques, d'autant que j'étais naturellement porté vers ce genre de travail. Ce besoin se traduit encore par le grand nombre de services ou labora toires officiels et privés et de particuliers qui, pour des raisons très diverses (enseignement, agriculture, horticulture, sylviculture, phyto géographie et phytosociologie, défense des végétaux, phytochimie, toxicologie et criminologie...), ont fréquemment recours aux floristes locaux. Il est en effet évident que les spécialistes (chimistes, physiolo gistes, etc.) doivent être sûrs de la détermination de la plante qu'ils étudient, sous peine de faire de graves erreurs. Cela suffit à prouver mais en est-il encore besoin? - que les travaux fioristiques restent la base indispensable à toutes recherches concernant les plantes. Le Maroc est cependant, du point de vue floristique, relativement 1 Certes le systématicien n'est pas seul dans ce cas! Le Professeur H. GAUSSEN me faisait justement remarquer que pour le chimiste, par exemple, une longue série de dosages se résumera par un seul nombre. 2 Le seul botaniste qui étudiât alors systématiquement les phanérogames au Maroc était M.