La Soirée Parisienne

Total Page:16

File Type:pdf, Size:1020Kb

La Soirée Parisienne PRÉFACE La Soirée Parisienne ! Comme ce mot évoque l’idée de bonnes heures passées dans le brouhaha des plaisirs de la grande ville, sous les feux éclatants du gaz ou les radiations de la lumière électrique, au mo- ment où il n’y a plus ni travailleurs, ni ca- mions, ni charrettes, et où chacun, même parmi les plus occupés, n’a plus qu’une idée au monde – s’amuser – en disant avec une douce philosophie : «À demain les affaires sérieuses !» Ces queues de spectateurs qui ondulent devant la porte de nos théâtres ne sont-ils pas des fleuves d’oubli. Là, en effet, sur la scène, dans le monde idéal créé par nos lit- 4/597 térateurs, nos musiciens et nos poètes, le ciel est toujours bleu, le soleil toujours étin- celant, l’amoureux est toujours beau, et si l’ingénue est momentanément persécutée, il y a bien des chances pour qu’à minuit, son mariage s’accomplisse avec le prince char- mant dans des lueurs d’apothéose. Nous avons donc pensé qu’il y aurait pour le lecteur un plaisir à retrouver la trace de ces bonnes soirées-là. Entendons-nous. Nous ne sommes pas des encyclopédistes, et il nous est fort indifférent que les cher- cheurs de l’avenir trouvent dans nos pages des notes historiques sur telle ou telle œuvre; nous ne tenons pas à vous raconter à nouveau le sujet de telle comédie, tel opé- ra, tel ballet que vous connaissez déjà ou que vous avez peut-être oublié. Non, nous voulons simplement faire revivre dans votre cœur l’émotion que vous avez éprouvée, un certain soir, émotion que nous avons notée 5/597 au passage en clubman impartial, sans pré- jugé et sans esprit de coterie. Nous vous rappellerons le mot d’esprit qui vous a fait rire, ou le cri passionnel qui vous a fait pleu- rer. Nous ferons surgir devant vous le geste qui a enlevé la salle, le costume qui vous a séduit, et par notre baguette nous redonne- rons la vie à ces gracieuses silhouettes de spectatrices entrevues dans les avant-scènes entre une botte de roses et un sac de bom- bons. Nous vous rappellerons le potin qui a couru ce soir-là dans la salle, l’altercation qui a eu lieu pendant l’entr’acte entre M. X… et M. Y… au sujet de Mlle Z…; nous vous dirons pourquoi le ténor A… s’est fait remplacer in extremis, et pourquoi la petite B… a manqué son entrée au commencement du 2. Bref, nous avons la prétention de faire renaître devant vous ces soirées déjà loin- taines, avec leurs souvenirs littéraires, mon- 6/597 dains et amoureux, et, qui sait, parmi ces feuilles volantes, s’il n’y en aura pas qui vous rappelleront tout à coup des heures ex- quises passées avec Elle au fond de la petite baignoire sombre, la main dans la main, tout près, tout près, alors qu’elle était si char- mante et que vous étiez si follement épris!… C’est dans cet espoir, ami lecteur que je réunis ces notes écrites chaque soir, l’œil encore ébloui de radieuses apparitions, tan- dis que le bruissement de la musique réson- nait à mon oreille et que la vie nocturne du boulevard me faisait entendre son gronde- ment lointain. Je ne fais qu’un vœu, c’est qu’elles vous fassent éprouver en les lisant le même plai- sir que j’ai eu, moi, à les écrire. Et maintenant, l’ouverture est finie; au rideau! Richard O’Monroy. 7/597 Janvier 1890. HENRI III ET SA COUR 8 janvier 1889. Décidément, le style à panache de Du- mas revient à la mode. Après le Chevalier de Maison-Rouge, Henri III et sa Cour, bientôt la Reine Margot. Pour se rendre compte de cette vogue, il n’y a qu’à jeter les yeux sur le public de ce soir, salade politico-judaïco-mondaine, représen- tant notre état social actuel. Pour me servir d’un cliché connu : «Je ferme les yeux et je revois la salle»… (mais comme ça me gêne pour écrire, je les rouvre) : 9/597 Avant-scène de droite, la princesse Ma- thilde; avant-scène de gauche, le Président de la République ; un peu partout : La comtesse de Tanlay, Mme Meyer, la vicomtesse de Broutel, Mme Hochon en robe de bal, Mme Lippman, Mme Adam, Mme Jules Ferry, prince Troubetzkoï, comte de Turenne, Gounod, Déroulède, baron de Saint-Amand, baron de Kœnigswarter, Scholl, coiffé d’une toque en fourrure, – on l’appelle Scholoff ; – Floquet, duc de Broglie, prince de Sagan. Du côté des artistes : Rachel Boyer, Kalb, Legault, Marsy, Marguerite Caron, Dudlay, Broizat, etc. Deuxième cliché : «J’en passe et des meilleures.» Et maintenant : Pan! pan! pan! au ri- deau. À la Comédie française, ça prend cinq bonnes minutes. 10/597 Premier acte. – Chez Ruggieri. – Cabinet d’alchimiste machiné comme la maison de campagne de feu Robert-Houdin. Murs ten- dus de vastes tapisseries dissimulant des panneaux à pivots et des portes secrètes. À gauche, grande fenêtre ouverte avec téles- cope braqué dans la direction des astres… comme l’astronome de la place Vendôme. Près d’une table, sur laquelle on remarque un sablier qui retarde, un flambeau du temps et un vieux bouquin de sorcellerie, causent Ruggieri (Sylvain) et Catherine de Médicis (Pierson). Très belle, cette dernière, avec la cape noire, la robe noire brodée de jais et les gants aux armes de France. Rug- gieri, lui, a un ample et chaud costume qui me semble, par ces temps froids, le dernier mot du confortable : calotte de velours gre- nat bien enfoncée sur les oreilles et dalma- tique violette bordée de fourrures. Avec une dalmatique semblable, impossible de donner 11/597 moins d’un louis… pardon, d’un Henri III d’or à un pauvre. Pour égayer nos yeux un peu attristés par ces deux costumes sombres, voici l’entrée des trois mignons : d’Épernon (Le Bargy), Joyeuse (Cocheris) et Saint-Mégrin (Mounet-Sully). Toque empanachée, perles aux oreilles et pourpoint de satin, collier d’or, manteau de velours, à la main une haute canne, ces messieurs représentent les copurchies de l’époque. Le plus remarqué est Saint-Mégrin – non pas que son costume grenat à palmes vieil or soit le plus brillant, mais Mounet a coupé sa barbe! Mounet a tondu ses cheveux!! C’est plus qu’une émeute, c’est une révolution. Ses deux amis partis, Saint-Mégrin reste seul avec Ruggieri, et alors commencent les trucs : apparition de la duchesse de Guise (Brandès) dans un miroir; apparition de la même duchesse étendue sur un canapé de 12/597 velours, et enfin arrivée mécanique dudit canapé au milieu de la scène, portant Bran- dès toujours endormie. Puis disparition fée- rique (déjà!) de la même Brandès. Si bien que Saint-Mégrin s’écrie ahuri : Oh! ma tête, ma tête !… Pauvre Mounet ! il regrette ses che- veux!… Applaudissements à l’entrée du duc de Guise (Febvre), qui a reproduit magnifique- ment les traits du Balafré. Sourcils froncés, barbe rousse, teint allumé, visage coupé par la fameuse balafre. Costume en velours noir avec d’immenses bottes en cuir fauve. Un beau type de reître. Il trouve sur le canapé le mouchoir de la duchesse. Le sablier marque mal l’heure, mais le mouchoir est bien mar- qué. Je prévois des choses très graves. Deuxième acte. – Au Louvre. – Hautes murailles dorées, ornées d’H et de sala- 13/597 mandres. Lustres garnis de bougies roses. À gauche, un dais de velours bleu bordé de fleurs de lis surmontant un trône avec H broché en or. Ravissant, le tableau présen- té par les mignons jouant au bilboquet, fai- sant de l’escrime ou engageant une partie d’échecs. Dans le fond, aux portes, les gardes immobiles, avec le casque, la halle- barde et le justaucorps bleu à étoiles d’or. Quelques accords d’orgue et entrée du cor- tège royal : Henri III (Worms) tout en noir, avec le cordon bleu du Saint-Esprit, à la main un livre d’heures; à la ceinture un chapelet. Figure livide, barbe rare sourire inquiétant, lèvres minces, une merveilleuse physionomie de vicieux et de fourbe; la reine Catherine : la cape du premier acte est remplacée par une robe de satin noir avec appliques de fleurs de lis en velours (ils aiment le noir dans cette famille-là, sans doute parce que c’est une nuance très 14/597 comme il faut); puis des gardes, des sei- gneurs et des masses de petits pages dont le costume m’a paru peu réussi. Présentation successive de Bussy (Baillet), bien campé dans un costume de ve- lours frappé, et du duc de Guise, en lourde armure noir et or. Un costume un peu chaud pour venir à la cour, comme le lui fait obser- ver Henri III. La scène de provocation entre le duc et Saint-Mégrin produit un gros effet. Le duc se retire en de-Guisant sa fureur. Pendant l’entr’acte, petit tour au foyer des artistes, très animé et présentant, avec ses hautes murailles garnies de toiles histo- riques et ses personnages en costume, as- sis autour de la vaste cheminée un coup d’œil des plus pittoresques. Beaucoup de jo- lies femmes : Mmes Baretta, Marsy, Samary, Rachel Boyer, en tenue de ville, viennent fé- liciter leurs camarades empanachées. 15/597 Discussion intéressante pour savoir si l’on doit prononcer l’u dans duc de Guise. On dit aiguiser, mais on dit Guy de Maupas- sant. On interroge Cadet : «Moi je prononce à ma guise.» C’est une solution.
Recommended publications
  • La Soirée Parisienne / Par Richard O'monroy
    La soirée parisienne. T. 1 / par Richard O'Monroy Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France O'Monroy, Richard (1849-1916). Auteur du texte. La soirée parisienne. T. 1 / par Richard O'Monroy. 1890-1891. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service ou toute autre réutilisation des contenus générant directement des revenus : publication vendue (à l’exception des ouvrages académiques ou scientifiques), une exposition, une production audiovisuelle, un service ou un produit payant, un support à vocation promotionnelle etc. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier.
    [Show full text]
  • La CHAUVE-SOURIS • Opéra De Bordeaux
    Strauss fils La CHAUVE-SOURIS • Opéra de Bordeaux LA CHAUVE-SOURIS Opérette en trois actes Musique de Johann Strauss fils Livret de Cari Hajfner et Richard Genée d'après Le Réveillon de Henri Meilhac et Ludovic Halévy Version française de Paul Ferrier Théâtre Fémina Décembre 1999 Opéra de Bordeaux LA CHAUVE-SOURIS Opérette en trois actes Direction musicale : Jacques Blanc (23, 27, 28, 30 décembre et 2 janvier) Philippe Molinié (31 décembre) Mise en scène : Luc Dessois Chorégraphie : Andrée Renard Lumières : Jean-Pascal Pracht Décors : Michel Guyon Costumes : Maison Grout Gaillardin : Peter Jeffes Tourillon : Fernand Bernadi Duparquet : David Grousset Madame Leopold : Nicole Monestier Alfred : Antoine Normand Bidard : Bernard Auzimour Caroline : Maryse Castets Le prince Orlofsky : Claire Larcher Ariette : Victoria Manso Flora : Anyl Floriane Orchestre National Bordeaux Aquitaine Directeur musical : Hans Graf Chœur de l'Opéra de Bordeaux Chef de chœur : Geoffrey Styles Production Opéra d'Angers Première le 23 décembre 1999 Théâtre Fémina Bordeaux Eve Lavallière dans le rôle du prince Orlofsky pour la reprise de La Chauve-souris au Théâtre des Variétés, en mai 1904. 4 ARGUMENT Dans le salon bourgeois des Gaillardin, Ariette achève le ménage en lisant un billet de sa sœur qui l'invite à la rejoindre, le soir même, au bal masqué donné par le prince Orlofsky. Madame Gaillardin, fort énervée, refuse tout net la permission de sortie bredouillée par la soubrette. Dehors, une sérénade s'élève, roucoulée tendrement par une jolie voix de ténor. C'est celle d'Alfred ; un chef d'orchestre hongrois, au tempérament ardent à qui Caroline, avant de devenir Madame Gaillardin, avait promis une éternelle fidélité.
    [Show full text]
  • La Famille Sampieri En Landau, Le Mode De Locomotion Idéal, Selon L’Opinion De Ma Chère Paola
    Jacques Marsick Les Sampieri Edma Breton Francesco Sampieri Paola Sampieri 19 février 2007 / 29 mars 2007 1 2 Les Sampieri Sampieri Antonio …17.. Sampieri Giuseppe Sampiri Luigi X Et une dizaine de frères et soeurs X Regis Appolonia ? Herminie Sampieri Francesco Roma 18.03.1822-Roma 21.07.1912 X Généalogie des Sampieri Capuano et von Schlösser Breton Edma Auxerre 15.02.1855-Bruxelles 18.07.1941 Sampieri Paola Paris 16.07.1877-Familleureux 22.09.1958 X Rome 08.10.1910 Armand Marsick Liège 20.09.1877-Haine St Paul 30.04.1959 Marsick Paul-Louis Athènes 09.02.1916-Manage 30.04.1969 X Mézin 28.04.1941 Protat Andrée Melun 23.06.1907-Agen 26.09.1994 3 Les Breton Breton Alexis (1810- ?) X Martin Reine Edmée Charlotte(1821-?) Breton Jenny Breton Edma Breton Marie (tante Nini) Auxerre 13.01.1856 Breton Berthe X Bruxelles 18.07.1941 Religieuse (Sœur Cécile) X Marel Jules X le 03.08.1876 à Paris Dite tante Babet Protat Gaston Francesco Sampieri Protat Georges Paola Sampieri Marel Marie 20.04.1870-Paris 20.12.1913 X X Armand Marsick X le 03.05.1888 Lamblain Marie, Elisabeth, Eugénie Duval Edouard 11.10.1875 Manage (Belg) 11.03.1965 Voir généalogie des Sampieri 4 enfants dont Marsick Paul-Louis Protat Andrée 2 enfants Duval Georges et Duval Henri X X Protat Andrée Marsick Paul-Louis 4 Les Sampieri Francesco Sampieri Edma Breton Paola Sampieri Jeanne Marie Edmée dite EDMA BRETON Londres 1875 19 février 2007. J’ai 65 ans aujourd’hui. L’âge qu’avait mon grand-père quand je suis né.
    [Show full text]
  • Collection Ève LAVALLIÈRE, Comédienne (1866-1929)
    ARCHIVES DEPARTEMENTALES DES VOSGES 171 J Collection Ève LAVALLIÈRE, comédienne (1866-1929) Répertoire numérique détaillé par Benoît MARTIN, attaché de conservation et Mélanie GLESS, assistante de conservation Modifié en 2010 par Sébastien REMBERT, attaché de conservation sous la direction d’Isabelle CHAVE conservatrice du patrimoine, directrice des Archives départementales des Vosges Épinal 2007/2010 INTRODUCTION ______________________________________________________________________________________________ Provenance du fonds La collection « Ève Lavallière », est entrée aux Archives départementales des Vosges en 2003 et 2010 par voie extraordinaire (achat). Ce petit fonds documentaire a fait l’objet de deux acquisitions : la première de 2003, la seconde du 15 février 2010. Il représente 0,20 mètre linéaire et couvre la période [années 1900]- 1984. Cette collection documentaire a deux provenances différentes, ce qui explique le caractère hétéroclite du fonds conservé. Les documents achetés en 2003 semblent provenir d’une collection regroupée par un dénommé Muschs qui collectionnait probablement les documents traitant des actrices du XIXe siècle. Les documents achetés en 2010 appartenaient quant à eux, sans aucun doute possible, à l’abbé Chasteigner, curé de Chanceaux (Indre-et-Loire), ce qui explique l’existence de documents d’archives plus personnels et ne traitant pas d’Ève Lavallière. Tableau de répartition des documents par date d’achat Achat de 2003 Achat de 2010 171 J 1 à 3 171 J 4 171 J 5 à 10 171 J 11 à 13 171 J 14 171 J 15 à 17 Biographie d’Ève Lavallière Ève Lavallière (Toulon (Var), 1er avril 1866- Thuillières (Vosges), 10 juillet 1929), comédienne, bénévole pour des œuvres de charité, propriétaire du château médiéval de Saint-Baslemont.
    [Show full text]
  • Au Théâtre Des Variétés
    MES SOUVENIRS AU THÉÂTRE DES VARIÉTÉS LES DÉBUTS D'UN GRAND DIRECTEUR Vers 1880, on pouvait lire, dans les journaux du Boule­ vard, des échos concernant un petit cercle d'art théâtral qui s'intitulait les Castagnettes. Il comptait parmi ses membres de jeunes amateurs encore inconnus : Georges Feydeau, Maurice Hennequin, Adrien Bernheim, etc., et avait pour président-fondateur un tout jeune homme du nom d'Adolphe Louveau, fils d'un ingénieur et petit-fils d'un avoué parisien. Ce jeune homme, clerc dans l'étude du grand-père auquel il devait succéder, était possédé par le démon du théâtre, passion qu'il dissimulait avec soin à sa famille qui en aurait pris ombrage. Afin de garder un incognito prudent, l'ani­ mateur des Castagnettes avait choisi un pseudonyme, celui de Fernand Samuel. C'est ainsi que débuta dans la carrière théâtrale celui qui devait devenir le plus boulevardier et le plus fastueux des directeurs et présider durant de longues années aux destinées des Variétés. Trois ans après leur fondation, les Castagnettes furent transformées et s'appelèrent le Cercle des Arts intimes. Sous l'inspiration de Francisque Sarcey, Fernand Samuel prit la résolution de ne représenter que des œuvres inédites d'au­ teurs connus. Un tout petit théâtre venait donc de naître ; il était situé salle Duprez, rue de la Tour-d'Auvergne. Succes­ sivement il créa Margarita ou les trouvailles de Gallus, de Victor Hugo, les Noces corinthiennes d'Anatole France, la Coupe et les lèvres de Musset, VAssassin d'Edmond About. AU THÉÂTRE DES VARIÉTÉS. 903 Georges Feydeau jouait dans cette dernière pièce et perdit en scène la superbe moustache qu'il s'était mise pour faire plus « homme » ; ladite moustache était restée collée sur la joue de sa gentille partenaire, dont les grands yeux rieurs et la vivacité faisaient merveille ; elle se nommait Rachel Boyer, élève du Conservatoire.
    [Show full text]
  • SACHA GUITRY ET LE SPECTACLE Mercredi Avril
    OLIVIER COUTAU-BÉGARIE Commissaire-Priseur 60, avenue de La Bourdonnais - 75007 Paris - Tel : 01 45 56 12 20 - Fax : 01 45 56 14 40 www.coutaubegarie.com Coutau Begarie sarl - ventes aux enchères publiques - agrément n° 2002-113 SACHA GUITRY ET LE SPECTACLE Collection J.L et à divers Mercredi Avril Drouot Richelieu Salle 7 à 14h00 • Très bel ensemble autour de SACHA GUITRY dont : son portrait provenant du 18 avenue Elisée-Reclus, importants manuscrits ( Lettre au Président de la République – Interview en 200 questions – Son théâtre – Les acteurs – Correspondance diverse etc… ), dessins originaux ( superbe portrait de Jacqueline Delubac…), exemplaires uniques de ses oeuvres, affi ches, livres, photographies, programmes et documents inédits, exceptionnelle dédicace autographe du maréchal PETAIN, etc… Beaux autographes de Jean COCTEAU ( et dessin ), Georges FEYDEAU, MONTHERLANT, Marcel PAGNOL, Paul FORT, Jules ROMAINS… • Nombreux documents autour de LA COMEDIE FRANCAISE et de ses grands acteurs • Exceptionnels portraits originaux de SARAH BERNHARDT ( par Marie Besson ), COQUELIN ( dans Cyrano de Bergerac par Louis Picard ), SIMONE ( dans Chantecler par De Losques ), Michel SIMON, Jean MARAIS… • Très rare portrait original dédicacé par Charlie CHAPLIN • Prix du meilleur acteur de MICHEL SIMON ( Ours de Berlin pour le fi lm le Vieil Homme et l’Enfant ) • Prix du meilleur acteur de PIERRE FRESNAY ( Victoire du Cinéma Français pour le fi lm Monsieur Vincent ) • Buste en bronze de LUCIEN GUITRY • Rares affi ches du cinéma français ( GUITRY, PAGNOL, FERNANDEL , AUTANT-LARA ) • Souvenirs du critique JEAN-JACQUES GAUTIER. • Maquettes originales de costumes et décors, notamment par AMABLE, Georges ANNENKOV, Charles BETOUT, Yves BONNAT, CLEDAT DE LAVIGERIE, Jacques DUPONT, EDEL, ERTE, H.R.
    [Show full text]
  • La Soirée Parisienne
    PRÉFACE La Soirée Parisienne ! Comme ce mot évoque l’idée de bonnes heures passées dans le brouhaha des plaisirs de la grande ville, sous les feux éclatants du gaz ou les radiations de la lumière électrique, au mo- ment où il n’y a plus ni travailleurs, ni ca- mions, ni charrettes, et où chacun, même parmi les plus occupés, n’a plus qu’une idée au monde – s’amuser – en disant avec une 4/689 douce philosophie : «À demain les affaires sérieuses !» Ces queues de spectateurs qui ondulent devant la porte de nos théâtres ne sont-ils pas des fleuves d’oubli. Là, en effet, sur la scène, dans le monde idéal créé par nos lit- térateurs, nos musiciens et nos poètes, le ciel est toujours bleu, le soleil toujours étin- celant, l’amoureux est toujours beau, et si l’ingénue est momentanément persécutée, il y a bien des chances pour qu’à minuit, son mariage s’accomplisse avec le prince char- mant dans des lueurs d’apothéose. Nous avons donc pensé qu’il y aurait pour le lecteur un plaisir à retrouver la trace de ces bonnes soirées-là. Entendons-nous. Nous ne sommes pas des encyclopédistes, 5/689 et il nous est fort indifférent que les cher- cheurs de l’avenir trouvent dans nos pages des notes historiques sur telle ou telle œuvre; nous ne tenons pas à vous raconter à nouveau le sujet de telle comédie, tel opé- ra, tel ballet que vous connaissez déjà ou que vous avez peut-être oublié. Non, nous voulons simplement faire revivre dans votre cœur l’émotion que vous avez éprouvée, un certain soir, émotion que nous avons notée au passage en clubman impartial, sans pré- jugé et sans esprit de coterie.
    [Show full text]