La CHAUVE-SOURIS • Opéra De Bordeaux

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La CHAUVE-SOURIS • Opéra De Bordeaux Strauss fils La CHAUVE-SOURIS • Opéra de Bordeaux LA CHAUVE-SOURIS Opérette en trois actes Musique de Johann Strauss fils Livret de Cari Hajfner et Richard Genée d'après Le Réveillon de Henri Meilhac et Ludovic Halévy Version française de Paul Ferrier Théâtre Fémina Décembre 1999 Opéra de Bordeaux LA CHAUVE-SOURIS Opérette en trois actes Direction musicale : Jacques Blanc (23, 27, 28, 30 décembre et 2 janvier) Philippe Molinié (31 décembre) Mise en scène : Luc Dessois Chorégraphie : Andrée Renard Lumières : Jean-Pascal Pracht Décors : Michel Guyon Costumes : Maison Grout Gaillardin : Peter Jeffes Tourillon : Fernand Bernadi Duparquet : David Grousset Madame Leopold : Nicole Monestier Alfred : Antoine Normand Bidard : Bernard Auzimour Caroline : Maryse Castets Le prince Orlofsky : Claire Larcher Ariette : Victoria Manso Flora : Anyl Floriane Orchestre National Bordeaux Aquitaine Directeur musical : Hans Graf Chœur de l'Opéra de Bordeaux Chef de chœur : Geoffrey Styles Production Opéra d'Angers Première le 23 décembre 1999 Théâtre Fémina Bordeaux Eve Lavallière dans le rôle du prince Orlofsky pour la reprise de La Chauve-souris au Théâtre des Variétés, en mai 1904. 4 ARGUMENT Dans le salon bourgeois des Gaillardin, Ariette achève le ménage en lisant un billet de sa sœur qui l'invite à la rejoindre, le soir même, au bal masqué donné par le prince Orlofsky. Madame Gaillardin, fort énervée, refuse tout net la permission de sortie bredouillée par la soubrette. Dehors, une sérénade s'élève, roucoulée tendrement par une jolie voix de ténor. C'est celle d'Alfred ; un chef d'orchestre hongrois, au tempérament ardent à qui Caroline, avant de devenir Madame Gaillardin, avait promis une éternelle fidélité. Poussé par sa passion, le chanteur enjambe la fenêtre et crible de reproches sa belle infidèle. Il n'accepte de repartir qu'après avoir obtenu de Caroline la promesse d'être reçu pendant l'in­ carcération de Monsieur Gaillardin. Car celui-ci se trouve justement chez le juge, accusé de délit d'injures envers le garde-champêtre. Mais si Caroline a accepté, c'est qu'elle est convaincue de l'acquittement de son mari. Hélas, il ne l'est pas. Il rentre de l'audience de bien terrible humeur, admonestant Bidard, son maladroit défenseur, qui n'a pu lui évi­ ter une peine de huit jours de prison. Aussi Gaillardin décide-t-il de s'y rendre au plus vite, non sans avoir commandé un généreux repas d'adieux qu'il entend partager tendrement avec son épouse. Au milieu des préparatifs de départ survient l'ami de la famille : le notaire Maître Duparquet. Celui-ci connaît parfaitement le verdict rendu et il vient, non pas pour plaindre Gaillardin, mais pour l'inviter à l'accompagner à une nuit de fête, chez l'un de ses clients, le prince Orlofsky qui pend la cré­ maillère dans le splendide hôtel particulier qu'il vient d'acquérir. L'énumération du programme de la soirée - musique joyeuse, petites femmes et champagne — provoque l'approbation quasi-immédiate du futur détenu. Le temps d'enfiler un frac — à la stupéfaction de son épouse — de lancer à celle-ci deux ou trois mots d'adieux teintés d'émo­ tion factice, et Gaillardin fonce rejoindre Duparquet. Lorsque Madame Gaillardin apprend par Ariette, qui a surpris la conversation des deux hommes, que la destination de son mari est en fait la soirée où est conviée la soubrette, tout devient différent ! Caroline déguisée en comtesse hongroise y accompagnera sa bonne devenue, pour la cause, Mlle de Folle-Avoine. La surveillance de "Monsieur" s'annonce sévère... Alfred a surveillé lui aussi. Il ne tarde pas à revenir au grand déplai­ sir de Madame Gaillardin. Elle trépigne d'impatience pendant que son hôte forcé s'installe confortablement, endosse la robe de chambre du maître des lieux et attaque le repas que l'on vient de livrer, non sans goû­ ter largement au Chambertin. Johann Strauss et Johannes Brahms. Tout à coup, on frappe à la porte. C'est Tourillon, le directeur de la maison d'arrêt qui vient chercher son prisonnier. Ce bourgeois qui dîne ne peut être que Gaillardin et... il arrête Alfred qui, gris mais lucide, réclame en dédommagement un baiser de Caroline. Cette douce com­ pensation doit être abrégée rapidement... Tourillon est pressé : on l'attend lui aussi au bal du Prince Orlofsky... Dans le grand salon de sa fastueuse demeure, Orlofsky accueille élé­ gamment ses invités avides d'amusements. Duparquet promet d'ailleurs une farce fort cocasse qui doit dépasser en drôlerie celle que lui joua Gaillardin et dans laquelle l'honorable notaire, rentrant d'un bal masqué, fut contraint de traverser toute la ville, déguisé en... chauve-souris, sous les quolibets et les éclats de rire des habitants. Gaillardin. devenu pour la soirée le marquis de Valengoujard croit reconnaître sa bonne sous le déguisement de Mlle de Folle-Avoine. "On s'esclaffe" et on lui assure qu'il a "fait une gaffe". Penaud, il se met à sympathiser avec le Baron de Villebouzin, pseudonyme choisi par Tourillon pour passer noblement cette soirée... Et la musique rythme bientôt le bal. Même si l'on interroge sur l'absence du chef d'orchestre hongrois c'est une comtesse hongroise masquée qui fait son entrée. Elle est superbe et Valengoujard ne peut s'empêcher de la courtiser. Elle par­ vient pourtant à subtiliser la montre de son beau parleur tandis que la nuit s'avance et que la fête se poursuit au champagne. Soudain, au coup de six heures, laissant l'assistance, Tourillon et Gaillardin obéissent à leurs incontournables obligations d'emploi du temps. Dans le clair-obscur du petit matin, Tourillon, encore bien gris retrouve son bureau à la prison. Cette nuit, lorsqu'il était Villebouzin, n'avait-il pas promis son appui à Mlle de Folle-Avoine — Ariette — pour un engagement au théâtre ? Aussi voit-on débarquer dès l'aube la sou­ brette, en compagnie de sa sœur, pour auditionner ! Mais les vocalises achèvent le directeur épuisé qui fait enfermer les deux femmes. C'est alors qu'arrive, fort égrillard lui aussi, le vrai Gaillardin. Sa surprise est aussi forte que son hilarité lorsqu'il découvre, dans le fauteuil du direc­ teur, son noble ami de la veille : Villebouzin. Celui-ci parvient à le convaincre en lui prouvant qu'il représente l'autorité suprême de cette maison d'arrêt et qu'il se nomme bien Tourillon. En revanche, lorsque l'ex-Valengoujard lui avoue sa véritable identité en affirmant qu'il vient faire ses huit jours, Tourillon éclate de rire : il a lui même arrêté Gaillardin, hier soir ! Il ajoute encore force détails qui transforment en suspicion l'étonnement initial de cet époux soudain fort inquiet. Et le geôlier, Léopold émoustillé lui aussi, annonce la venue d'une femme, au visage dissimulé sous une voilette : c'est Caroline Gaillardin. Elle vient, incognito, réconforter Alfred, son pseudo mari. L'avocat, réclamé par celui-ci, entre à son tour : c'est Bidard. Gaillardin le neutra­ lise, lui emprunte ses lunettes, sa robe et entend les deux plaignants. La pénombre du jour naissant facilite le scénario et Gaillardin apprend tout ce qu'il veut savoir. Furieux, n'y tenant plus, il se démasque en maudis­ sant Caroline qui, calmement, reprenant son accent de princesse hon­ groise... restitue à son vrai mari la montre intelligemment dérobée la veille. Gaillardin, stupéfait et attendri, reste muet : cette entaille réci­ proque à l'harmonie conjugale implique une réconciliation évidemment arrosée au champagne qu'apportent le Prince Orlofsky et Duparquet, celui-ci convaincu que cette farce qu'il a organisée de toute pièce est plus drôle que celle de la Chauve-souris qu'il a voulu venger. D.G. 7 Caricature de /£Um OU SKATING RINK DU LUXtUBOUHU p.* PtPv^ Johann Strauss par Pépin. SICAL I DÉfENSE*»» CUISINIERS : Dt L O#{CM15THt « r/f>y s/j /M/rfviS VAJKEK »«» 3 Luc Dessois LA CHAUVE-SOURIS ou LE RÉVEILLON ... *•<' y Avoir l'occasion de mettre en scène La Chauve-souris pour passer d'un millénaire à l'autre, pour sûr, ça n'arrive pas deux fois ! Cette bestiole là virevolte aux accents de son livret fin de siècle (dernier) qui a séduit le monde... et le siècle. Mais pour le coup, en cette circonstance historique, il était bien dif­ ficile de ne pas penser aux glorieux auteurs de la pièce qui inspira cette merveilleuse opérette viennoise, messieurs Meilhac et Halévy, et par trop tentant de ramener cette Chauve-souris vers le berceau bien fran­ çais de sa naissance, et vers son appellation d'origine : Le Réveillon ! Puisse-t-elle (La Chauve-souris) nous le pardonner ! Eh oui, si vous ne le saviez pas, la plus viennoise des opérettes viennoises est, pour son livret, une bestiole on ne peut plus française ! Et si elle est l'opérette la plus jouée au monde pour les fêtes de fin d'année, qu'elle s'appelle Die Fledermaus, The Bat, Il Pipistrello ou La Chauve-souris, ses origines y sont certainement pour quelque chose, même si les librettistes de Johann Strauss avaient préféré oublier cette nuit de Saint-Sylvestre, par trop française et trop peu viennoise. Et si vous vous reconnaissez, Madame, Monsieur, dans cette Caroline, ou dans ce Monsieur Gaillardin, n'hésitez pas, venez donc valser avec eux, et fêter ce moment unique que tous les artistes de l'Opéra de Bordeaux vous souhaitent le plus heureux du siècle... mais lequel ? 8 Johann Strauss dirigeant son orchestre • dans un jardin public à Vienne. Dominique Ghesquière LA CHAUVE-SOURIS ou la vengeance d'un déguisement L'OPÉRETTE VIENNOISE FILLE DE L'OPÉRA-BOUFFE FRANÇAIS L'incroyable compositeur Hervé (1825 - 1892) lança dans Paris, dès 1854, un genre musical nouveau mariant le cocasse et le lyrique.
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