Renouvellement Du Label Grand Site De France
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Parc naturel régional du Marais poitevin DOSSER DE CANDIDATURE Renouvellement du label Grand Site de France 2017 - 2022 Mars 2017 Septembre 2016 2 Déclaration d'engagement 3 Sommaire VOLET 1 - Valeurs et caractéristiques du Marais mouillé poitevin, site classé, Grand Site de France 7 1. Une trame hydraulique et arborée singulière, façonnée par les hommes au fil des siècles. 8 1.1 Le marais mouillé : paysage emblématique du Marais poitevin, vaste zone humide. 8 1.2 Le Grand Site de France : un territoire aux paysages variés. 11 Carte des protections patrimoniales et des paysages. 14 2. Le label Grand Site de France attribué en 2010 pour la qualité et la gestion durable du site. 18 2.1 Les opérations de mise en valeur du patrimoine lié à l’eau. 18 2.2 Les actions de restauration du paysage. 20 2.3 L’accueil du public fondé sur un écotourisme qualitatif et rayonnant. 23 3. Synthèse des grandes étapes conduisant au label GSF et évolutions territoriales depuis 2010. 26 VOLET 2 - Bilan de la gestion et des actions conduites sur la période 2010/2016 28 1. Les actions de mise en valeur du patrimoine historique. 29 1.1 Restauration de nouveaux ports, quais et cales dans les villages. 29 1.2 Soutien à l’élevage et programmes de plantations. 38 1.3 Préservation du patrimoine naturel. 41 2. L’accompagnement des projets paysagers, architecturaux et urbains. 44 2.1 Amélioration du cadre de vie : conseils aux projets publics et privés. 44 2.2 Suppression de la publicité et des pré-enseignes et résorption du camping-caravaning sur terrains isolés. 50 2.3 Sensibilisation au paysage, éducation à l'environnement et au développement durable. 53 3. L’amélioration des services et des sites d’accueil du public. 55 4. L’élargissement des actions initiées dans le Grand Site de France à l’ensemble du Marais poitevin. 57 5. Bilan des actions menées dans le Grand Site de France. 58 VOLET 3 - Le plan d'actions pour la période de labellisation 2017/2022 60 1. Un plan paysage pour le Grand Site de France. 61 1.1 Anticiper le paysage de demain : un défi à relever collectivement. 61 1.2 Diversifier les essences de la trame arborée. 66 1.3 Accompagner l’évolution des usages et la valorisation des ressources naturelles et agricoles. 73 1.4 Sensibiliser, valoriser et transmettre le patrimoine paysager, naturel, culturel et bâti. 75 2. Des projets structurants de mise en valeur du patrimoine et d’accueil des visiteurs. 77 2.1 Améliorer et diversifier la découverte du patrimoine. 77 2.2 Redonner à la Sèvre niortaise une place centrale au sein du Marais. 78 2.3 Conduire un projet de mise en valeur du marais desséché et de la façade littorale. 80 3. Une gestion partagée pour l’évolution qualitative du site. 81 3.1 Gestion du Grand Site par le Parc : missions, budget affecté et Synthèse des actions 2017/2022. 81 3.2 Implication de l’État dans la gestion du site classé et perspectives. 84 VOLET 4 : Les modalités de partenariat, de suivi-évaluation, d'information et de communication 86 1. Les modalités de partenariat, de suivi et d’évaluation. 86 1.1 Le Comité de suivi du Grand Site de France et la gouvernance territoriale. 87 1.2 L’évaluation des actions. 89 2. Utilisation et promotion du label, information et communication. 91 2.1 Au niveau local. 91 2.2 Au niveau national. 93 CONCLUSION 95 ANNEXES 96 Annexe 1 : Quelles essences planter pour renouveller nos arbres têtards et la trame arborée du marais ? Annexe 2 : Délibération du Syndicat mixte du Parc pour la candidature au renouvellement du label. Annexe 3 : Convention-cadre de mise en valeur du Marais poitevin – Grand Site de France 2012/2013. Annexe 4 : Budget du Parc du Marais poitevin dédié au Grand site de France – Investissements 2010/2016. Annexe 5 : Carte des protections environnementales et exemples de suivis biologiques. 6 VOLET 1 VALEURS ET CARACTÉRISTIQUES DU MARAIS MOUILLÉ POITEVIN, SITE CLASSÉ, GRAND SITE DE FRANCE 7 1. Une trame hydraulique et arborée singulière, façonnée par les hommes au fil des siècles. 1.1 Le marais mouillé : paysage emblématique du Marais poitevin, vaste zone humide. Situé sur le flanc sud-ouest du Poitou, à mi-chemin entre le nord et le sud de la France, entre les grandes plaines agricoles de l’ouest et la côte atlantique et les villes de Niort, Fontenay-le-Comte, Luçon et La Rochelle, le Marais poitevin est une zone humide d’importance majeure. Premier marais de l'Ouest, seconde zone humide côtière de France, le Marais poitevin représente un tiers des 300 000 hectares de marais littoraux atlantiques européens. Baie de l’Aiguillon et littoral. Marais desseché ouvert sur les grands canaux. Marais mouillé boisé aux paysages intimistes. Le Marais est traversé dans sa longueur, d'est en ouest, par la Sèvre niortaise et ses affluents, colonne vertébrale d’un territoire maillé de 8 200 kilomètres de voies d’eau. Après Niort, le fleuve parcourt en premier lieu le marais mouillé, paysage boisé quadrillé par un réseau hydraulique complexe. Il rejoint ensuite des paysages de plus en plus ouverts jouxtant les marais desséchés protégés de l’afflux des eaux, avant de se jeter dans l’océan atlantique en baie de l’Aiguillon. 8 Du Marais poitevin tel que nous le connaissons aujourd’hui au golfe marin d’autrefois, l’eau a toujours été au cœur de l’histoire de ce site exceptionnel. Soumis aux flux et reflux de l’océan, ce territoire, situé sous le niveau de la mer, est façonné par l’Homme depuis des siècles. Fil conducteur du marais, l’eau a déterminé l’aménagement des espaces agricoles, des villages et des constructions traditionnelles, donnant tout son caractère au patrimoine naturel, hydraulique et architectural. À l’échelle géologique, le Marais poitevin est un paysage assez récent : il y a 8 000 ans, la région était recouverte par la mer qui constituait ainsi le golfe des Pictons, appelé aussi lac des « Deux Corbeaux » lacus Duorum Corvorum par les romains. Progressivement les sédiments se sont accumulés formant une grande étendue marécageuse soumise aux marées. L’exploitation agricole est alors concentrée uniquement sur les pourtours du Marais poitevin. Au XIIe siècle, les moines de diverses abbayes, dont la puissante abbaye de Maillezais, s'organisent pour assécher le marais dans le but de le rendre exploitable. Ils creusent les premiers canaux et installent des portes à flot (photo ci-contre) pour se protéger des crues et des marées. Ils façonnent le premier visage du marais desséché. Après de longues pauses dues à la Guerre de cent ans, puis aux guerres de religion, les travaux d’aménagement sont repris et intensifiés sous Henri IV. Dans une perspective de reconstruction, il accorde des privilèges aux grands aristocrates de la Cour qui ne tardent pas à entrevoir les profits pouvant être tirés de ces assèchements. La culture céréalière prend alors la première place dans l’économie agricole, devant l’élevage et la pêche. « C’est une île renfermée de marais bocageux, où de cent pas en cent pas, il y a des canaux de toutes largeurs, des bateaux de toutes grandeurs. Parmi ces déserts, mille jardins où l’on ne va que par bateaux. […] Peu de maisons qui n’entre de sa porte dans son petit bateau […] […]… ». Henri de Navarre dit Henri IV Journal militaire de Henri IV, depuis son départ de la Navarre, lettre VII L’aménagement général de cette immense zone humide se poursuivra jusqu’au XIXe siècle, et c’est à cette période que les travaux engagés donnent au marais mouillé son aspect d’aujourd’hui. En 1808, Napoléon Ier lance une campagne de grands travaux hydrauliques notamment pour rendre navigable la Sèvre niortaise qui sert au transport entre Niort et Marans. Un vaste réseau de canaux est creusé ou recreusé afin de faciliter l’écoulement des eaux. Sous la Restauration, un système complexe de barrages et d’écluses est mis en place afin de pouvoir maintenir les niveaux d’eau pendant l’été. C’est avec la plantation de frênes sur les rives que le visage actuel de la « Venise Verte » se dessine. Alignés le long des voies d’eau, les frênes sont taillés en têtard : leurs branches sont coupées au ras de la tête tous les dix à quinze ans et fournissent aux maraîchins un excellent bois de chauffage. Leurs racines contribuent à stabiliser les berges. À l’intérieur des petites parcelles, privées pour la plupart, l’alignement de frênes est doublé d’une rangée de peupliers. Ces terrains structurés par cette double trame hydraulique et arborée, abritent des prairies de fauche, des pâturages ou encore des jardins familiaux, appelés « mottes », qui accueillent des cultures maraîchères. Réceptacle des eaux du bassin versant, le marais mouillé est demeuré un territoire soumis aux crues. Espace aménagé s’il en est, l’ensemble du Marais poitevin vit ainsi de son subtil rapport aux activités humaines. Depuis presque dix siècles, les hommes s’y sont installés, y ont construit leur habitat, en ont exploité les richesses naturelles, pour en faire leur cadre de vie, dans un espace au caractère biologique et paysager singulier. Cet équilibre, garant de toutes les richesses du Marais, est le fruit d’une conquête collective. L’emprise spatiale, organisée autour des grands émissaires qui parcourent la zone humide jusque dans la baie de l’Aiguillon a fait naître des paysages de terre et d’eau, de pierre, de tuiles et de bois, originaux et typiques. Expression du lien unissant les hommes et l’espace, ils sont le témoin de l’évolution de cette relation ambiguë entre domination et dépendance, affranchissement et exploitation.