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ALDE ALDE Reliures originales – Estampes & Dessins – Livres – illustrés Dessins modernes originales & Estampes – Reliures

alde.fr 220 mardi 15 décembre 2020

Reliures originales Estampes & dessins Livres illustrés modernes 46

Librairie Giraud-Badin 22, rue Guynemer 75006 Tél. 01 45 48 30 58 - Fax 01 45 48 44 00 [email protected] - www. giraud-badin.com

Sommaire Sont classés par ordre chronologique à l’exception de la partie Reliures originales classée par ordre alphabétique,

Reliures originales nos 1 à 32 Estampes & dessins originaux nos 33 à 55 Jean Tinguely & Niki de Saint-Phalle nos 56 à 60 Livres illustrés modernes nos 61 à 123 Fin du catalogue uniquement sur www.alde.fr nos 124 à 213

Conditions de vente consultables sur www.alde.fr Honoraires de vente : 25% TTC

En couverture et 4e de couverture, lot 116 En 2e et 3e de couverture, lot 87 ALDE Maison de ventes spécialisée Livres - Autographes - Monnaies

Reliures originales Estampes & dessins Livres illustrés modernes

Vente aux enchères publiques

Mardi 15 décembre 2020 à 14 h

Librairie Giraud-Badin 22, rue Guynemer 75006 Paris Tél. 01 45 48 30 58

Commissaire-Priseur Jérôme Delcamp

ALDE Belgique ALDE Philippe Beneut Maison de ventes aux enchères Boulevard Brand Withlock, 149 1, rue de Fleurus 75006 Paris 1200 Woluwe-Saint-Lambert Tél. 01 45 49 09 24 - Fax 01 45 49 09 30 [email protected] - www.alde.be [email protected] - www.alde.fr Tél. +32 (0) 479 50 99 50 Agrément 2006-587 Reliures originales

1 BALZAC (Honoré de). Les Paysans. Paris, Société des Amis du livre moderne, 1911. Petit in-folio, maroquin vert, dos orné d’une fleur mosaïquée, tranches dorées, doublure de maroquin rouge, encadrement de fleurs mosaïquées, gardes de moire bleue, couverture et dos, étui (Ch. Meunier, 1916). 500 / 600 Édition illustrée de 50 eaux-fortes de Georges Jeanniot, dont 2 pour la couverture, une en titre, un frontispice, 23 hors-texte et 23 compositions dans le texte. Tirage à 150 exemplaires sur vélin, celui-ci un des 125 réservés aux membres de la Société des Amis du livre moderne, le n°76, nominatif pour Étienne Pelletier. Enrichi d’un dessin original à pleine page au crayon et de la gravure en deux états de ce dessin, repris dans l’illustration p. 355. Dos passé, dessin et épreuves supplémentaires détachés.

2 BANVILLE (Théodore de). Les Princesses. Paris, A. Ferroud, 1904. In-4, maroquin vert, encadrement à la Du Seuil, dos orné, tête dorée, cadre intérieur orné et mosaïqué, doublure de soie brochée bleue, gardes de soie à motifs floraux, couverture et dos (L. Génétant). 300 / 400 Édition illustrée de 24 compositions en noir de Georges Rochegrosse, gravées par Decisy. Un des 400 exemplaires sur vélin d’Arches. Dos passé, charnière intérieure déchirée. Carteret Illustrés, IV, p. 56.

3 BAUDELAIRE (Charles). Le Spleen de Paris. Paris, Éditions de l’Intermédiaire du Bibliophile, 1926. In-4, maroquin rouge, silhouettes humaines aux contours dorés sur les deux plats, dos lisse orné, couverture et dos, chemise et étui (Stefanos Kolovouris - Athènes). 1 500 / 2 000 Édition ornée de 10 eaux-fortes par Édouard Chimot coloriées au repérage. Tirage à 750 exemplaires, celui-ci hors commerce sur japon ancien. Exemplaire enrichi de deux suites reliées.

4 BAUER (Gérard). Les Six étages. Paris, Éditions de l’Étoile, 1925. In-12, plein buffle roux, dos lisse, tête dorée, doublure de daim crème, gardes de daim brun, couverture et dos, étui (A. Butré). 500 / 600 Édition illustrée de 20 eaux-fortes en noir par Marcel Vertès. Tirage à 453 exemplaires, celui-ci, le n°7, un des 14 sur japon impérial accompagnés de 2 suites des gravures sur chine et sur japon et d’une suite de gravures refusées.

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4 5 BOYLESVE (René). La Leçon d’amour dans un parc. – Les Nouvelles leçons d’amour dans un parc. Paris, Vve Romagnol, 1923-1930. 2 volumes grand in-8, pour le premier, maroquin janséniste bleu nuit, tranches dorées, cadre intérieur orné de filets dorés et fleurs mosaïquées, doublure et gardes de soie brochée, couverture et dos, étui (Charles Meunier, 1924) et pour le second, maroquin janséniste bleu nuit, doublure de maroquin rouge, filets dorés et plaques dorées aux angles, gardes de moire bleu nuit, tranches dorées, couverture et dos, étui (René Aussourd). 800 / 1 000 Édition illustrée de 66 compositions de René Lelong, dont 38 hors-texte en couleurs (20 et 18) et 28 bandeaux en noir (20 et 8). Tirés à 300 et 301 exemplaires, ceux-ci chacun un des 100 sur japon comprenant deux états supplémentaires des hors-texte avec remarque, dont un en sanguine et un des vignettes.

5 6 BUFFON (George-Louis Leclerc de). Histoire naturelle. Paris, Martin Fabiani, 1942. In-4, maroquin vermillon au décor géométrique de pièces de maroquin mosaïqué bleu ciel, marine, blanc, noir, ocre et grenat et de filets dorés et à froid, bordure intérieure ornée de même, doublure et gardes de daim bleu pâle, doubles gardes, tête dorée, non rogné, couverture et dos, étui assorti (Kama Rok). 15 000 / 20 000 Édition d’une partie des textes du célèbre naturaliste, ornée de 31 aquatintes au sucre, eaux-fortes et pointes-sèches originales à pleine page par . « Picasso fit les premières gravures (...) en février 1936. Le graveur Roger Lacourière venait de l’initier à la technique de l’aquatinte au sucre, qui permet des tons gris extrêmement nuancés » Cramer.  trouva la mort dans un accident en juillet 1939 et n’eut pas le temps d’achever l’édition de l’ouvrage, ce dont se chargea son associé Martin Fabiani. C’est pourquoi seules 21 sur 31 gravures sont accompagnées du texte de Georges Louis Buffon, l’éditeur n’ayant fait imprimer que le nom de chaque animal pour les dernières. Tirage à 226 exemplaires, un des 135 sur vélin de Vidalon filigrané « Ambroise Vollard ». Cramer, n°37 – Matarasso, n°34.

6 7 COBURN (Alvin Langdon). New York. Londres et New-York, Duckworth & Co, Brentano’s, 1910. In-folio, bradel demi-chagrin havane, titre doré sur le premier plat. 2 000 / 3 000 Le volume contient 18 sur 20 photogravures (jusqu’à 20 x 16 cm) ayant été tirées, sous la supervision de l’artiste. Elles sont montées sur un papier épais teinté gris et accompagnées d’une introduction de Herbert George Wells. Superbe édition en premier tirage d’un grand photographe qui a su capter New-York alors en pleine ébullition : The Metropolitan tower, Brooklyn bridge, from a roof-top, The Battery, Williamsburg bridge, The Holland house, Broadway at night, The Flat-iron, The Water front, The Singer building, The Ferry, The Tunnel-builders, The Knickerbocker trust company, The Chinese Quarter, The Unfinished bridge, The Singer building, The Stock exchange, Fifth avenue, The Park row building. Manque 2 photogravures (Brooklyn bridge, from the river et The Sky-line) et la jaquette, accroc au dos.

8 DAUDET (Alphonse). Œuvres complètes. Paris, Librairie de , 1930- 1931. 27 volumes, demi-maroquin fauve avec coins, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Jean-Étienne). 300 / 400 Édition Ne variatur en partie originale , illustrée en couleurs par André-Édouard Marty, Dignimont, Berthold Mahn, Berraud, Marcel Roche... Exemplaire sur japon non numéroté. De la bibliothèque Jacques Bredèche, avec ex-libris. 7

9 DAUDET (Alphonse). Les Contes du Lundi. Paris, Les Éditions d’art Devambez, 1928. In-4, maroquin grenat, décoré de pièces mosaïquées olive et brun estampées à froid, filets verticaux dorés entrecoupés, losange central à encadrement doré, encadrement intérieur orné d’un double filet doré et de pièces mosaïquées olive et brun, doublure et gardes de soie pourpre, dos orné de même, tête dorée, couverture et dos, étui (Flammarion). 500 / 600 Édition ornée de 14 eaux-fortes hors texte originales au repérage par Pierre Brissaud. Tirage à 406 exemplaires, celui-ci un des 80 sur japon impérial, le n°43, comprenant les 2 états des eaux-fortes en couleurs et en noir avec remarques.

10 FRANCE (Anatole). Le Puits de Sainte-Claire. Paris, A. Ferroud, F. Ferroud successeur, 1925. In-4, maroquin lie-de-vin, encadrement d’un filet doré et deux listels de maroquin vert, fleurs roses mosaïquées aux angles, dos orné et mosaïqué, tranches dorées, bordure intérieure, couverture et dos, étui (H. Blanchetière). 600 / 800 Édition illustrée de 14 hors-texte et nombreuses compositions dans le texte de Georges Rochegrosse, gravées à l’eau-forte en couleurs par Eugène Decisy. Tirage à 650 exemplaires, celui-ci, le n°109, un des 100 sur grand japon contenant deux états, dont celui avec remarque et le tirage à part en couleurs des grands culs-de-lampe. Dos passé. Mahé II, 130.

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7 11 GAUTIER (Théophile). La Morte amoureuse. Paris, A. Romagnol, 1904. In-8, maroquin prune, jeu de multiples filets dorés en encadrement, armoiries au centre, dos orné, large dentelle dorée intérieure, tranches dorées, couverture et dos, étui (Affolter). 300 / 400 Première édition séparée de cette nouvelle extraite d’Une Larme du Diable parue en 1839. Elle est illustrée de 25 compositions de Paul-Albert Laurens, gravées à l’eau-forte en couleurs par Eugène Decisy, dont 8 hors-texte et 17 dans le texte. Tirage à 300 exemplaires, celui-ci un 90 sur Arches contenant trois états des planches : l’état en noir, l’état terminé en couleurs avec remarque et l’état avec la lettre. Élégante reliure aux armes d’alliance de Jean-Louis Napoléon Eugène Régnier quatrième duc de Massa (1875- 1946) et de son épouse Odette de Boutray (1975, n°89). Rousseurs marginales, légère griffure au plat supérieur, coupes et dos un peu frottés.

12 GAUTIER (Théophile). La Morte amoureuse. S.l., A. Romagnol, 1904. In-4, maroquin rouge, tête dorée, bordure intérieure ornée d’une guirlande dorée, couverture (Reliure de l’époque). 500 / 600 Première édition séparée de cette nouvelle extraite d’Une Larme du diable (1839), illustrée de 25 eaux-fortes en couleurs d’Eugène Decisy d’après les aquarelles de Paul-Albert Laurens, dont une vignette en couverture, une vignette de titre, 8 planches hors texte et 15 compositions dans le texte. Tirage à 300 exemplaires, celui-ci, un des 200 au format in-8 jésus sur vélin d’Arches, avec l’état définitif des planches hors texte avant la lettre. Légères rousseurs marginales.

13 GENEVOIX (Maurice). Le Roman de Renard. Paris, Éditions Vialetay, 1958. 2 parties en un volume in-folio, vélin ivoire illustré d’un médaillon représentant un renard peint à l’aquarelle et signé JS, dos lisse, guirlande intérieure dorée, doublure et gardes de moire jaune, tête dorée, non rogné, couverture et dos, étui (E. Valenta). 1 200 / 1 500 Première édition illustrée de 90 compositions de Paul Jouve gravées sur bois par Jacques, Camille et Georges Beltrand, dont 2 en noir pour les couvertures et 88 en couleurs. Tirage limité à 223 exemplaires numérotés, celui-ci un des 113 exemplaires sur Rives.

14 GOURMONT (Jean de). La Toison d’or. Paris, Éditions Pellet, 1925. In-4, demi-maroquin noir à bandes, dos lisse orné d’une bande de box noir mosaïqué sur lequel est inscrit le titre en doré, non rogné, couverture (Véronique Sala-Vidal). 500 / 600 Belle édition illustrée de 20 eaux-fortes hors texte par Frans de Geetere dont un portrait frontispice. Tirage à 250 exemplaires, celui-ci le n°3, un des 30 sur japon impérial.

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8 15 HEREDIA (José-Maria de). Les Trophées. Paris, A. Ferroud, 1914. In-4, maroquin brun janséniste, tranches dorées, cadre intérieur orné de filets dorés et fleurons mosaïqués, doublure et gardes de soie brochée, couverture et dos, étui (Ch. Lanoë). 800 / 1 000 Édition illustrée de 33 compositions de Georges Rochegrosse, gravées à l’eau-forte par Eugène Decisy et ornements gravés sur bois par Charles Barbant. Tirage à 512 exemplaires, celui-ci un des 50 exemplaires sur japon, le n°38, contenant 2 états supplémentaires des eaux- fortes, dont l’eau-forte pure. Exemplaire enrichi d’une gouache originale signée (18 x 27 cm, reprise pour l’illustration de la p. 197), d’un portrait de l’artiste gravé sur bois sur chine par Barbant et d’un billet autographe signé de Rochegrosse. 2 pp. in-12, s.d. : « m’étant fourré dans le ciboulot d’exécuter enfin un sujet qui me hante depuis que j’étais un petit garçon (il y a très longtemps, donc)...».

16 HUŸSMANS (Joris-Karl). La Bièvre. Les Gobelins Saint-Séverin. Paris, Société de propagation des livres d’art, 1901. In-8, bradel demi-maroquin havane avec coins, non rogné, couverture (Carayon). 300 / 400 Édition illustrée de 4 eaux-fortes originales et 30 bois dans le texte par Auguste Lepère. Tirage à 695 exemplaires, celui-ci sur papier vélin fort, enrichi d’une suite sur chine de tous les bois.

17 LA FONTAINE (Jean de). Contes et nouvelles. Paris, Librairie de France, 1930. 2 volumes in-4, demi-maroquin rouge avec coins, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Reliure de l’époque). 500 / 600 Édition illustrée de 64 gravures en noir et en couleurs par Charles Martin. Tirage à 1500 exemplaires, celui-ci le n°391 sur papier vélin d’Arches. Dos légèrement frottés. Joints dans un bel emboîtage attribué à Dupin de Saint Cyr : 5 dessins originaux, une suite des 13 planches non retenues, une suite de 15 gravures en noir et une suite de 17 gravures d’éditions antérieures, en plusieurs états pour certaines.

18 LE ROY (Florian). Vieux métiers bretons. Paris, Horizons de France, 1944. In-4, demi-maroquin fauve, couverture et dos (Reliure moderne). 300 / 400 Ouvrage orné de 350 reproductions de dessins originaux de Mathurin Méheut : croquis en noir, vignettes, culs de lampe, figures à pleine page et planches hors texte en couleurs.

19 LOUŸS (Pierre ). Les Aventures du Roi Pausole. Paris, H. Piazza, 1939. In-8, vélin ivoire peint, dos lisse, tête dorée, couverture et dos, chemise et étui (Ad. Lavaux). 600 / 800 Édition ornée de 47 compositions en couleurs de Jacques Touchet. Un des 40 exemplaires sur japon impérial contenant 2 suites en noir et en couleurs, le n°20. Enrichi d’une aquarelle originale signée (14 x 10 cm). Amusante reliure peinte par Jacques Touchet.

20 LUCIEN-GRAUX (Docteur). Le Tapis de prière. [Paris], pour les amis du Dr Lucien- Graux, 1938. In-4, maroquin lavallière, filets dorés et bandes de maroquin vert et noir se croisant sur les plats, dos lisse, tête dorée, doublure et gardes de velours brun, couverture illustrée et dos, étui (Loutrel). 800 / 1 000 Édition originale illustrée de 10 compo- sitions en couleurs dont 3 lettrines à pleine page et 7 hors-texte, de François-Louis Schmied, gravées par Théo Schmied. Tirage unique à 125 exemplaires sur vélin d’Arches, celui-ci le n°116. Légères rousseurs sur la page de titre. Buyssens, n°58.

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9 21 MÉRIMÉE (Prosper). Colomba. Paris, Conquet, 1904. In-4, maroquin fauve, triple encadrement de filets et arabesques dorés, dos lisse orné de même et de petites fleurs rouges mosaïquées, dentelle intérieure dorée, doubles gardes, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Pierson). 1 000 / 1 200 Édition ornée de 63 compositions originales gravées en noir sur bois de Daniel Vierge. «Une des meilleures illustrations de l’artiste. Vierge a parfaitement rendu les paysages et les costumes corses, ainsi que le côté dramatique du chef-d’œuvre de Mérimée», selon Carteret. Un des 100 exemplaires de tête sur japon ancien, avec une suite des illustrations. Le bulletin de souscription est relié in fine. Charnières très légèrement frottées, dos à peine passé. On joint : CLÉMENT-JANIN. Daniel Vierge. Paris, Jules Meynial, 1929. In-4, demi-maroquin noir avec coins. Ouvrage illustré de 28 bois originaux de Daniel Vierge. Tirage à 300 exemplaires sur papier d’Arches. Catalogue des aquarelles et dessins de Daniel Vierge. Vente par Me Henri Saulpic, 14-15 avril 1905. Plaquette 21 in-12 brochée.

22 MIRBEAU (Octave). Le Journal d’une femme de chambre. Paris, Javal et Bourdeaux, 1926. In-4, maroquin noir orné de bandes obliques et triangulaires de maroquin olive mosaïqué, bordées de filets dorés, multiples filets dorés intérieurs, doublure et gardes de moire bleue illustrée, doubles gardes, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Flammarion). 400 / 500 Édition illustrée de 20 eaux-fortes originales d’Alméry Lobel-Riche. Tirage à 195 exemplaires sur vélin d’Arches comprenant deux suites des illustrations : l’état avec remarques et l’eau-forte pure. Dos passé, charnières et coins frottés.

23 MONTHERLANT (Henry de). Les Bestiaires. [Paris], Les Bibliophiles franco-suisses, 1932. In-4, maroquin noir, sur le premier plat, tête de taureau tracée de filets dorés, sur les plats, frises de pièces carrées mosaïquées de maroquin rouge espacés par des filets dorés, dos lisse orné de même, couverture illustrée, tranches dorées sur témoins (G. Cretté succ. de Marius-Michel). 3 000 / 4 000 Ouvrage orné de 52 lithographies originales en bistre et sépia de Henri Deluermoz. Édition limitée à 125 exemplaires, tous sur papier du Japon, celui-ci imprimé pour Jacques André. Exemplaire enrichi d’une gouache en couleurs, de 18 dessins originaux à l’encre noire ou au crayon de papier de divers formats et d’une lettre autographe signée de l’illustrateur à Jacques André en date du 20 avril 1943 Paris IX, 1 p. in-4 avec enveloppe cachetée. Superbe reliure de Georges Cretté. D’abord doreur de Marius-Michel, il reprit l’atelier de son maître à partir des années 1920 et exerça jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle. De la bibliothèque Jacques André, avec ex-libris.

10 24 MONTHERLANT (Henry de). Les Garçons. Paris, NRF, 1973. In-4, box janséniste bleu nattier, nom de l’auteur, titre et nom de l’illustrateur poussés à l’œser bleu sur le dos, doublure sertie d’un filet doré et gardes de daim bleu, tranches dorées, couverture et dos, chemise et étui (Pierre-Lucien Martin, 1975). 500 /600 Édition illustrée de 46 compositions d’Édouard Georges Mac-Avoy reproduites en hors-texte, dont 16 en couleurs. Tirage sur vergé chiffon de Lana. Exemplaire élégamment relié par Pierre-Lucien Martin pour Jean-Pierre Guillaume, enrichi d’une lettre autographe signée du relieur à son ami bibliophile et datée 26 novembre 1975. Le bulletin de souscription est relié in fine. De la bibliothèque Jean-Pierre Guillaume, avec ex-libris (1995, n°277). Chemise frottée.

25 PAUL-MARGUERITE (Lucie). Le Singe et son violon. Paris, Albin Michel, 1918. In-8, demi-veau rose avec coins carrés, plats de veau fauve, cœur de veau noir et rose mosaïqué et évidé laissant paraître au centre du premier plat une partie de la couverture illustrée, tête doré, doublure de balsa, couverture et dos, étui (B. Bichon). 600 / 800 Édition originale ornée de 173 compositions en deux tons, noir et orange de Charles Martin. Un des 25 exemplaires sur vélin de Hollande. Élégante et délicate reliure de Bernard Bichon.

26 POUREMOYNE (Jehan de). Pays de Caux. S.l., Société normande du livre illustré, 1965. In-4, maroquin fauve à gros grains, papier découpé polychrome sur les plats reprenant des motifs de l’illustration, dos lisse, tranches dorées, couverture et dos, chemise et étui (R. Devauchelle). 600 / 800 Très rare édition ornée de 24 pointes-sèches en noir par Jacques Boullaire. Tirage à 120 exemplaires sur vélin de Rives, celui-ci nominatif pour Jacques Bocquet. Enrichi de 7 superbes croquis originaux à la mine de plomb signés par l’artiste (non repris dans l’illustration) et d’une suite sur chine avec remarques, de la liste des membres de la Société et d’un menu. Belle reliure vive de Roger Devauchelle.

27 QUEVEDO (Francisco de). Pablo de Ségovie. Paris et Boulogne-sur-, Chez Édouard Pelletan et chez Daniel Vierge, 1902. In-4, demi-maroquin brun avec coins, tête dorée, couverture et dos, étui (Reliure postérieure). 300 / 400 Ouvrage illustré de 120 compositions par Daniel Vierge. Tirage à 455 exemplaires, celui-ci un des 25 sur chine réimposé grand in-4, contenant une suite avant la lettre sur japon. Exemplaire enrichi d’un beau dessin original signé de Daniel Vierge, (28,5 x 21,5 cm) à l’encre de Chine, rehaussé de lavis, et d’une suite sur japon en trois états de quatre aquarelles originales inédites de Daniel Vierge gravées par G. Noyon. Bel exemplaire.

28 RABELAIS (François). Le Tiers Livre des faits et dicts héroïques du bon Pantagruel. Paris, Société des Amis des livres, 1933. In-4, maroquin bleu janséniste, tranches dorées, doublure de maroquin lavallière, gardes de moire bleu nuit, couverture et dos, étui (Devauchelle). 800 / 1 000 Édition ornée de 112 illustrations en couleurs de l’affichiste André Lapuszewoki, sous le pseudonyme J. Stall. Tirage à 105 exemplaires sur vélin de Rives, celui-ci nominatif pour Georges Bocquet. Enrichi d’un dessin original à l’aquarelle (17 x 11 cm) et de la décomposition des couleurs de la gravure correspondante, ainsi que du menu illustré, reliés in fine. Dos légèrement passé. Carteret Illustrés IV, p. 329.

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29 [REVUE]. L’Âge du cinéma. N°4-5. « Numéro spécial surréaliste ». Paris, s.n, août-novembre 1951. In-8 oblong, demi-maroquin noir, plats ornés de collages surréalistes et de trois des cinq filmomanies symptomatiques, couverture (J.-F. Barbance, atelier Yseux-Simier). 400 / 500 Numéro 4-5 de la revue d’art cinématographique dirigée par Ado Kyrou, illustrée de nombreux extraits de films et de reproductions de Toyen ou . Un des 200 exemplaires de luxe tirés sur papier coloré. Les signatures des contributeurs à ce numéro sont apposées sur le premier feuillet blanc de la revue : André Breton, Benjamin Péret, Man Ray, J.L. Bédouin, Jean Schuster, Bernard Roger, Georges Goldfayn, Nora Mitrani, Gérard Legrand, Jindrich Heisler, Toyen, Robert Benayoun, François Valorbe, Daïfas, Guy Doumayrou et Michel Zimbacca.

30 SHAKESPEARE (William). La Sauvage apprivoisée. Paris, Les Francs-Bibliophiles, 1957. In-4, maroquin vert, filets dorés et maroquin ébène, brun et turquoise mosaïqué formant une grande composition géométrique sur les plats et le dos lisse, tranches dorées, listel de maroquin brun intérieur, doublure de raphia naturel, gardes de raphia vert, couverture et dos, chemise et étui (R. Devauchelle, rel. dor.). 600 / 800 Édition illustrée de 25 lithographies originales en couleurs in et hors texte dont un frontispice et une à double page par Paul Aïzpiri. Tirage à 150 exemplaires sur pur chiffon de Lana, celui-ci, nominatif pour Jacques Bocquet. Exemplaire enrichi de 2 gouaches originales signées, du menu et d’une des 40 suites en noir sur malacca blanc. Les gouaches (32 x 23 cm et 23 x 22 cm) sont reprises dans l’illustration pp. 98 et 104. Très belle reliure de Roger Devauchelle dans l’esprit des lithographies. Dos passé.

12 31 THÉOCRITE. L’Oaristys, précédée d’une lettre de Sicile par Anatole France. Paris, Pelletan, 1896. In-4, bradel maroquin beige, dos orné d’un fer doré, grecque dorée intérieure, doublure et gardes de moire beige, couverture et dos, étui (Reliure de l’époque). 800 / 1 000 Édition illustrée de 14 compositions de Georges Bellenger, gravées par E. Froment. Tirage à 350 exemplaires, celui-ci un des trois exemplaires réimposés sur grand vélin du Marais, signé par l’éditeur et imprimé pour Charles Freund-Deschamps. Enrichi de deux suites sur japon et sur chine, chaque planche est signée par E. Froment au crayon. De la bibliothèque Charles Freund-Deschamps, avec ex-libris et envoi autographe signé d’Anatole France.

32 TZARA (Tristan). Mouchoir de nuages. Paris, Galerie Simon, 1925. In-8, box rouge, pièces de box beige et de daim noir frotté souligné d’un triple filet à froid sur le plat supérieur, triple filet à froid répété au plat inférieur, dos lisse, couverture et dos, emboîtage de maroquin anthracite (Godelieve [Dupin de St Cyr], 2012). 3 000 / 4 000 Édition originale illustrée de 9 eaux-fortes originales de Juan Gris dont 5 hors texte (y compris celle de la couverture). Tirage à 112 exemplaires signés par l’auteur et l’illustrateur, celui-ci un des 10 exemplaires de chapelle, le n°VI, sur Arches. « Godelieve Dupin de Saint-Cyr allie un grand respect du livre comme objet et une vive curiosité à l’endroit des textes qu’elle protège » (Yves Peyré, Histoire de la reliure de création, p. 265).

13 Estampes & dessins originaux

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33 MARTIN (Charles). Ensemble deux dessins, dont un signé. [Vers 1920]. 150 / 200 Un dessin original à l’encre rehaussé de crayon de couleur bleu (14 x 10,5 cm). Un dessin original à l’encre sur calque, signé (9 x 11 cm).

34 SAUVAGE (Sylvain). Ensemble trois dessins originaux. 200 / 300 Un dessin à l’encre de Chine avec remarques au crayon de papier (20 x 12,5 cm) et un dessin à l’encre de Chine rehaussé de gouache avec remarques au crayon de papier (20 x 12,5 cm). Les deux esquisses ont servi à l’illustration de La Vie de Garçon de Cuisin paru en 1924 chez J. Fort. Un dessin (15,5 x 11 cm) sur calque contrecollé sur papier fort au crayon avec rehauts à l’encre ayant servi à l’illustration des Chansons de Bilitis, paru en 1927 chez l’artiste.

35 [MATHIEU (Georges)]. Lot de 12 affiches publicitaires d’Air France. Paris, Air France, imprimeries Pietrini Bastard Fouqueray, [1967]. 12 affiches, chacune de 1 m x 60 cm, sous pochettes plastifiées, large étui de bois. 300 / 400 Affiches réalisées en 1967 par le peintre Georges Mathieu à la demande d’Air France pour une campagne publicitaire. Ces affiches représentent certains symboles connus de chaque pays illustré : Italie – Amérique du Sud – Égypte – Japan – Grande-Bretagne – Allemagne – Inde – France – Canada – Israël – Mexico – Spain. Georges Mathieu (1921-2012), principalement connu pour ses performances et happenings, fut l’un des premiers artistes à p eindre avec la couleur directement sortie du tube et à utiliser la technique du dripping que l’on retrouve ici. Ces affiches connurent à leur sortie un succès international retentissant et furent l’objet de nombreuses expositions. Impression offset signée dans la planche, certaines sont avec le nom du pays en anglais. Excellente condition.

36 TAILLANDIER (Yvon). Gouaches sur livret d’opéra. Environ 1970. Petit in-4, cartonnage, avec coins et dos lisse de percaline, boîte vitrée permettant l’exposition du livre ouvert. 1 500 / 2 000 Environ 160 pages (27 x 17,5 cm) de la partition d’Hérodiade de Jules Massenet, peintes à la gouache par Yvon Taillandier. Provenant de la galerie Sonia K. (Lille), de la galerie des Singuliers (Paris) puis, d’une collection particulière. Ce livret d’opéra a été exposé à la fête de l’Humanité en 2004. Dos détaché.

14 37 ANTONINI (Annapia). Ensemble deux épreuves. S.d. 80 / 100 Épreuve à toutes marges Le Carnet de croquis. Une planche 37 x 39,5 cm en couleurs. Tirage à 70 épreuves. Justifiée et signée au crayon par l’artiste. Épreuve à toutes marges Due fichi e messo. Une planche 50 x 64 cm, en deux tons. Tirage à 60 épreuves. Justifiée et signée au crayon par l’artiste. Mouillure dans la marge inférieure.

38 CHADEL (Jules). Réunion de 11 dessins de Chadel. In-folio, en feuilles sous passe-partout, 11 pp. 400 / 500 Ensemble comprenant 8 dessins à l’encre de Chine et lavis et 3 bois, dont 3 avec autographes par Jules Chadel. Ils représentent Des Scènes de duel ; Le Faiseur d’anges ; Le Bûcheron et Mercure ; La Mort aiguisant sa faux, La Mort ne surprend pas le sage, Une femme poursuivie par des lévriers, L’Ours et l’amateur des jardins, Le Bibliophile et la Mort... à la mine de plomb, à la plume et à l’encre de chine sur japon vergé, signés, certains titrés, et un portant le texte d’une lettre datée de 1938 adressée à un bibliophile. On joint : 3 bois gravés, dont Le Nain Mimi portant le texte d’une lettre datée de 1938.

39 CYRANO DE BERGERAC (Savinien de). Suite seule pour L’Autre monde. Paris, Société du Livre d’art, 1935. 14 planches, en feuilles. 80 / 100 Réunion d’une gouache originale et de 13 lithographies en couleurs par André Girard. La gouache, non signée, et prévue pour l’illustration de la p. 212 (20 x 14,6 cm), représente l’instant où Cyrano est gracié au tribunal des oiseaux, par l’intervention in extremis du perroquet de sa cousine, avec lequel il discutait autrefois. Certaines planches sont rehaussées à la gouache et annotées de remarques de l’artiste.

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40 DERKERT (Siri). Deux peintures originales sur papier fort. S.d. Années 1930. Deux planches, 37,5 x 24,5 cm. 1 000 / 1 200 Diptyque de deux peintures originales à la gouache, l’encre, et au pastel de l’artiste suédoise Siri Derkert (1888-1973). Il pourrait s’agir d’une maquette pour une commande de vitrail. La première œuvre figurant une descente de Croix est signée du monogramme S.D. et titrée en bas à l’encre Jesuoberkemph. La seconde, à l’encre et au pastel représente une forme abstraite multicolore. Les premières œuvres de Siri Derkert sont influencées à la fois par l’expressionnisme, le cubisme et le fauvisme qui marquent le premier quart du XXe siècle à Paris, où elle a vécu plusieurs années. Légère déchirure sans manque en haut à gauche du panneau signé.

15 41 43

41 DEUX (Fred). Ma défaite. Dessin au crayon sur papier, signé en bas à droite et daté octobre 1974, 42 x 29,5 cm, encadré. 1 500 / 2 000

42 DEUX (Fred). La Masse. Dessin au crayon sur papier japon, signé en bas à droite et daté 1970, 33,5 x 26 cm, encadré. 1 000 / 1 200

43 DEUX (Fred). « Où est-il ? ». Dessin au crayon rehaussé sur Arches, signé en bas à droite, titré et daté 1998, 76 x 57 cm, encadré. 3 000 / 4 000

44 DEUX (Fred). Rêve érotique du veuf. Dessin à l’encre rehaussé, signé en bas à droite et daté 1966, 37 x 19,5 cm, encadré. 1 500 / 2 000

45 FABIANO (Jules COUP DE FRÉJAC, dit Fabien). Pastel original. Une planche, 60 x 41 cm. 150 / 200 Étude au pastel représentant des femmes nues par Fabien Fabiano (1883-1962). Signé au crayon avec envoi autographe à Jacquet en « souvenir amical ».

46 JANSSAUD (Mathurin). Le Retour de la pêche. 21 x 33,5 cm, sous marie-louise, cadre moderne. 800 / 1 000 Pastel sur papier d’un port au moment du coucher du soleil, sans doute à Concarneau. Mathurin Janssaud (1857-1940), pastelliste, parfois aquarelliste, a fait sa renommée par ses tableaux représentant le folklore de la Bretagne du début du XXe siècle. Signé en bas à droite. Voir la reproduction en frontispice

47 JANSSAUD (Mathurin). Les Pêcheurs rentrant au port de Concarneau. 21 x 33,5 cm, sous marie-louise, cadre moderne. 800 / 1 000 Pastel sur papier, signé en bas à gauche.

16 48 53 54

48 JOUVE (Paul). Lithographie Grand-duc. Une planche, 58 x 76 cm. 300 / 400 Épreuve d’essai, sans remarque, sur japon fort. Signée dans la pierre. Rare.

49 LAFORGE (Lucien). Ensemble 6 pochoirs. Vers 1915. 6 planches, 31,5 x 24 cm. 500 / 600 Ensemble de 6 pochoirs en couleurs de Lucien Laforge (1889-1952), tous signés dans la planche : Le Concert au front – La Croix rouge – L’Espion – La Marraine – Le Cuistot – Le Permissionnaire. En marge supérieure on peut lire « se trouve à la librairie Lutetia 66 boulevard Raspail Paris ».

50 MARTY (André-Édouard). Aquarelle originale Jeune femme jetant un bouquet de fleurs. 10 x 24,5 cm, sous marie-louise, cadre dorée en résine. 500 / 600 Signé et daté 1913 en bas à gauche. Petits chocs angulaires au cadre.

51 MARTY (André-Édouard). Ensemble deux dessins originaux. 200 / 300 Dessin original à la mine de plomb, Les Couronnes de fleurs, ayant servi à l’illustration de Poésies de Sappho, p. 73. 8 x 16 cm. Signé. Dessin original à la mine de plomb représentant Deux soldats dans les tranchées. 10 x 15 cm. Signé et daté 1914.

52 MILSHTEIN (Zwy). Ensemble trois estampes. S.d. Une planches in-folio et deux in-4. 200 / 300 Trois lithographies en noir signées au crayon par Zwy Milshstein. Celle avec une photographie en vert au centre de la composition est signée au dos.

53 POLIAKOFF (Serge). Composition orange, jaune et noire. Planche d’environ 40 x 30 cm, sous marie-louise, cadre moderne noir. 1 000 / 1 200 Lithographie en couleurs. Épreuve sur papier fort, justifiée 8/100 et signée au crayon.

54 TINGUELY (Jean). Lithographie de la Fontaine Jo Siffert. 1980. Une pièce encadrée, 64 x 49 cm. 500 / 600 Esquisse de l’œuvre de Jean Tinguely dédiée au souvenir de son ami Jo Siffert pilote de formule 1. Cette sculpture vivante sera inaugurée en 1984 à Fribourg, ville d’origine des deux amis, un an après l’installation de la Fontaine Stravinsky en face du Centre Pompidou à Paris. Épreuve d’artiste signée et datée.

55 TRIGNAC (Gérard). Le Port. 1996. Une planche, 44 x 38 cm. 120 / 150 Une épreuve sur vélin à toutes marges, justifiée, datée et signée par Gérard Trignac. Tirage à 70 épreuves.

17 Jean Tinguely & Niki de Saint-Phalle

58 59

56 SAINT-PHALLE (Niki de). 3 enveloppes destinées à Madame Claude Pompidou. Années 1980. 500 / 600 Trois enveloppes vides de grand format, décorées de décalcomanies des dessins de Niki de Saint-Phalle.

57 SAINT-PHALLE (Niki de). Ensemble 5 pièces autographes. Années 1990. 5 feuilles de format A4 et une carte 16 x 21 cm. 1 000 / 1 200 Ensemble de cinq lettres et cartes autographes signées, adressées à Claude Pompidou. Les lettres sont ornées de décalcomanies, gommettes et d’ornements avec jeux sur les lettres, à l’encre et au crayon de couleurs. Certaines lettres sont écrites sur des pages de dessins déjà imprimés.

58 SAINT-PHALLE (Niki de). “Très chère Claude, je suis horrifiée...” S.l.n.d. Une page, 21,5 x 28 cm. 1 000 / 1 200 Belle lettre adressée à Claude Pompidou, décalcomanies, gommettes et d’ornements avec jeux sur les lettres. “Je suis horrifée que n’as pas été prévenue. J’étais sure que Paul t’avait dit car cet [sic] annulé depuis quelques semaines. Je suis navré [sic]. J’aurais du te le dire de suite (...)”.

59 TINGUELY (Jean). 10 pièces, certaines originales, certaines reproduites, avec des mots autographes. Années 1980-1990. Divers formats. 1 500 / 2 000 Un ensemble de documents imprimés, de cartons d’invitation ou de reproductions, tous sauf trois, complétés de notes manuscrites de Jean Tinguely et ornés de gommettes et collages colorés.

60 TINGUELY (Jean). 21 enveloppes adressées à Madame Claude Pompidou. Années 1980. 600 / 800 Ensemble de 21 enveloppes vides aux formats divers, certaines sont ornées de collages et décalcomanies. Toutes les enveloppes sont oblitérées depuis la Suisse, exceptée une en provenance du Japon.

18 Livres illustrés modernes

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61 NICHOLSON (Sir William). An Alphabet. , William Heinemann, 1898 [1897]. In-4, broché, cartonnage illustré de l’éditeur. 1 000 / 1 200 Édition originale illustrée de 26 planches en trois tons de William Nicholson (1872-1949). La date de parution mentionnée comme 1898 sur la page de titre est en réalité 1897. L’exemplaire est enrichi du rarissime spécimen de parution in-4 illustré de 9 gravures sur bois et indiquant une parution en September 1897.

62 [REVUE]. Cahiers d’aujourd’hui. Collection complète. Paris, Crès, 1912-1914 [et] 1920-1924. 24 volumes in-8, brochés. 400 / 500 Tout ce qui a paru de cette revue, contenant les 10 numéros de la première série ainsi que les 15 numéros de la nouvelle. Textes de Paul Léautaud, Pierre Mac Orlan, Jules Romains, André Salmon, ornés de hors-texte par , Aristide Maillol, Auguste Rodin, Vincent van Gogh, ou encore Paul Signac. On y trouve entre autres les éditions préoriginales de In Memoriam de Paul Léautaud, version très différente de celle qui paraîtra plus tard au Mercure de France, ainsi que de Questions militaires de Valery Larbaud. Certains volumes un peu frottés.

63 RIVIÈRE (Paul-Louis). Poh-Dèng. Scènes de la vie siamoise. Paris, Piazza, 1913. In-4, broché, couverture rouge et dorée, étui saumon. 300 / 400 Ouvrage illustré de compositions dans le texte de Joseph de la Nézière, coloriées et rehaussées de doré au pochoir. Texte dans de riches encadrements en couleurs. Tirage à 350 exemplaires, celui-ci un des 288 sur vélin à la cuve. Étui fendu.

64 [REVUE]. MOT (Le). Collection complète de la revue. 20 volumes, in-folio, brochés. 500 / 600 Édition originale illustrée par , Albert Gleizes, Léon Bakst, Jean Cocteau (sous le pseudonyme de Jim). Les couvertures sont imprimées en deux tons sur des dessins de Paul Iribe. On joint la couverture censurée du n°8 par Paul Iribe du 30 janvier 1915. La censure française avait en effet plusieurs fois compromis la parution de la revue. Mention Édition de luxe sur les n°1, 16 et 17. Une agrafe détachée sur le n°13.

19 65

65 HILDEBRANDT (Lily). Klein-Rainers Weltreise. München, Georg W. Dietrich 1918. In-4 oblong, agrafé, cartonnage illustré de l’éditeur. 1 200 / 1 500 Ouvrage orné de 14 lithographies à pleine page en couleurs de Lily Hildebrandt. Lily Hildebrandt (1887-1974), proche de Walter Gropius et des artistes du , avait conçu cet ouvrage pour son fils Rainer né en 1914. Exemplaire en superbe condition.

66 LEGRAND (Edy). Macao et Cosmage ou L’Expérience du bonheur. Paris, Nouvelle Revue Française, 1919. In-folio, cartonnage illustré de l’éditeur. 300 / 400 Édition originale de ce conte philosophique pour enfants, richement illustré au pochoir par Edy Legrand et entièrement colorié à la main par Jean Saudé. On joint une réimpression parue en 2000 chez Circonflexe.

67 PICASSO (Pablo). Le Tricorne. Paris, Éditions Paul Rosenberg, 1920. In-4, chemise à rabats et rubans de l’éditeur. 4 000 / 5 000 Portfolio contenant 31 pochoirs (sur 32) de Pablo Picasso reproduisant les maquettes en couleurs des costumes et décors du ballet éponyme. Tirage limité à 250 exemplaires numérotés, celui-ci un des 50 exemplaires accompagnés d’une eau-forte originale inédite de Picasso et d’une épreuve de l’état en noir de chacune des planches. Le Tricorne, créée en 1919, fut produite par les Ballets Russes et marqua le début de la collaboration entre Picasso et la Compagnie. Le ballet fut donné à Londres en 1919 et à Paris en 1920. Manque une planche et l’eau-forte inédite, lacets fatigués.

67

20 68 TZARA (Tristan). Cinéma calendrier du cœur abstrait. Maisons. Paris, Collection , s.d. [1920]. In-4, couverture muette de l’édition. 10 000 / 12 000 Édition originale ornée de 19 bois originaux de Jean Arp, détruits après l’impression. Tirage limité à 150 exemplaires numérotés et signés par Tristan Tzara et Arp. Exemplaire de Jean Cocteau portant cet envoi autographe signé : « À Jean Cocteau. Les yeux ouverts à la dentelle en marche. Tzara. Paris 24 novembre 21 ». Tzara a ajouté un petit dessin à l’encre figurant une fleur ornée d’un œil. Exceptionnel exemplaire d’un des livres les plus importants du dadaïsme. Dos et couverture légèrement usagés.

69 CARCO (Francis). La Légende et la vie d’Utrillo. Paris, Marcel Seheur, 1927. In-4, en feuilles, couverture, chemises et étui de l’éditeur. 1 500 / 2 000

Édition originale ornée de 11 lithographies originales hors texte de Maurice Utrillo, signées dans la planche, dont un frontispice en couleurs, d’une lithographie en noir et bistre de Suzanne Valadon (portrait d’Utrillo), 20 bandeaux et cul- de-lampe reproduits en héliogravure d’après des œuvres d’Utrillo. Tirage à 105 exemplaires, celui-ci un des 95 exemplaires numérotés sur japon Shidzuoka comprenant 3 suites : une sur vélin (12 planches), une sur chine (7/12 planches) et une sur japon impérial rayée (10 planches). Chemise et étui fatigués.

70 GIDE (André). Voyage au Congo, suivi du Retour du Tchad. Paris, Gallimard, 1929. In-folio, broché, non rogné. 500 / 600 Édition illustrée de 64 photographies de Marc Allégret. Un des 1574 exemplaires sur vélin d’Arches, seul tirage avec 25 japon. Manques au dos, gardes roussies. 69

21 71 KIPLING (Rudyard). La Chasse de Kaa. Paris, Javal et Bourdeaux, 1930. In-4, en feuilles, couverture illustrée. 3 000 / 4 000 Édition illustrée de 124 compositions en couleurs de Paul Jouve, dont la couverture, le titre, 3 doubles pages et 9 à pleine page ; à chaque page, en tête décoratif en couleurs sur fond or, gravées sur bois par Camille Beltrand assistée de Pierre Bouchet. Tirage à 185 exemplaires sur japon. Sans l’emboîtage. Félix Marcilhac, Paul Jouve, peintre sculpteur animalier, 1878-1973, p. 379.

72 KIPLING (Rudyard). La Chasse de Kaa. Lot d’épreuves d’essai et deux matrices en bois debout. Vers 1929-1930. 1 000 / 1 200 Documents supplémentaires utilisés pour la réalisation de La Chasse de Kaa, lesquels sont constitués de : – deux matrices en bois, – 8 planches d’essais dont une en couleurs pour la variante du serpent représenté p.42-43, sur japon, – 4 planches d’essais pour la page d’achevé d’imprimer, sur japon, – plusieurs pages d’essais (p. I et III ; p. 5-6 ; p. 15-28 ; p. 33-34 ; deux fois p.37-40 ; p.45-48 ; p. 65-68 ; p. 81-84 ; p. 89-92 avec la gravure de la panthère en deux exemplaires ; et p. 100-104, toutes sur japon. Traces marginales de scotch, ou de notes à la mine de plomb. Lot vendu avec faculté de réunion.

22 73 ROBINSON (Mary). Un Jardin Italien. Paris, s. n., 1931. 2 volumes in-4, en feuilles, couverture, chemises et étui commun (B. Bichon). 400 / 500 Édition illustrée de 25 compositions en couleurs par Maurice Denis, gravées par Jacques Beltrand. Tirage à 225 exemplaires sur vélin, celui-ci le n°201. Enrichi d’une des rares suites de la décomposition des couleurs.

74 [VIN]. Collection de 34 catalogues de vins illustrés publiés par la maison Nicolas. Paris, Établissements Nicolas, 1931-1973. 400 / 500 Série à spirale en fer : 1931. . 2 ex. – 1932. Edy LEGRAND. – 1933. Jean HUGO. Série à spirale en plastique : 1934. Alfred LATOUR. 2 ex. – 1935. DARCY. 2 ex. – 1936. CASSANDRE. – 1937. Mon docteur le vin, par R. DUFY. – 1938. GALANIS. 2 ex. – 1939. C. ERICKSON. – 1949. DIGNIMONT. 2 ex. – 1951. BERTHOMMÉ SAINT-ANDRÉ. – 1953. Léon GISCHIA et ornements d’Alfred LATOUR. 2 ex. – 1954. VAN DONGEN. – 1955. André MARCHAND. – 1956. Roland OUDOT. – 1957. TERECHKOVITCH. – 1958. Roger LIMOUSE. – 1959. C. CAILLARD. – 1960. Robert HUMBLOT. – 1961. Georges ROHNER. – 1962. MINAUX. Série brochée : 1963. Bernard BUFFET. – 1964. Claude SCHURR. – 1965. CHAPELAIN MIDY. – 1969. LORJOU. – 1970. GHIGLION-GREEN. – 1971. SARTHOU. – 1972. Le Génie du vin, par DERAIN. On joint : MONTORGUEIL (Georges) et Louis FOREST. Monseigneur le vin. Anjou-Touraine, Alsace, Champagne et autres grands vins de France. 1927. Dessins de Carlègle. – L’Art de boire. Préparer, servir, boire. 1927. Dessins de Charles Martin. IRIBE (Paul). Blanc et Rouge. 2 ex. – Rose et noir. – Bleu, Blanc, Rouge. 1930-1932. 3 albums in-4, broché. Édition originale, complète des trois albums de cette célèbre série illustrée par Paul Iribe. Couvertures frottées.

75 ROSNY (Joseph-Henry). Tabubu. La Femme et l’amour dans 75 l’ancienne Égypte. Paris, Jules Meynial, 1932. In-12 carré, en feuilles, couverture illustrée, étui. 4 000 / 5 000 Édition illustrée de 71 compositions par Maurice Lalau dans des camaïeux de beige et de marron rehaussés d’or et de palladium, dont 10 en pleine page. Ce roman égyptien paru pour la première fois en 1894, est ici imprimé dans une élégante typographie en bistre de Marthe Féquet. Tirage à 110 exemplaires sur vélin de Madagascar. Chef-d’œuvre Art Déco, cet ouvrage contient une remarquable illustration, tant par ses compositions que par la qualité de son impression. Carteret Illustrés IV, 349.

76 BOULENGER (Jacques). Miroir à deux faces. Paris, Le Divan, s.d. [1933]. Un volume de texte et un de suite in-4, en feuilles, couverture, chemise et étui de l’éditeur. 1 000 / 1 200 Bel exemplaire illustré de 34 lithographies originales dont une sur le titre et 15 hors texte en couleurs par Leonetto Cappiello. Tirage à 80 exemplaires, celui-ci l’un des 20 de tête sur japon nacré, avec la suite des décompositions des couleurs des hors-texte sur japon en 6 à 9 états. Exemplaire enrichi de 2 pages autographes de l’auteur reprenant le début du chapitre II et d’une aquarelle originale. Cappiello qui bâtit sa réputation sur son talent d’affichiste, démontra aussi de belles aptitudes d’illustrateur. Étui frotté et terne. 76

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77 BAUDELAIRE (Charles). Petits poèmes en prose. Paris, imprimé pour la société du livre d’art, 1934. In-4, broché, chemise et étui. 600 / 800 Édition illustrée de 30 eaux-fortes hors texte d’Alexandre Alexeieff. Tirage à 148 exemplaires, celui-ci un des 20 réservés aux membres correspondants, imprimé pour Monsieur Olivier Béchet. Dos légèrement passé, rousseurs.

78 [BUGATTI]. Bugatti le pur sang de l’automobile. Paris, Publimb-Nadal, s.d. [1937]. In-4, broché, 22 pages. 600 / 800 Catalogue de l’année 1937. En excellente condition. On joint un exemplaire du même magazine incomplet et une photographie originale au format in-4 de la Stelvio type 57.

79 DARAGNÈS (Jean-Gabriel). Paris 1937. Paris, J. G. Daragnès, 1937. In-folio, en feuilles, couverture illustrée, emboîtage. 1 000 / 1 200 Édition illustrée de 62 gravures originales dont 31 hors texte, par Bonnard, Daragnès, Derain, Dufy, Dunoyer de Segonzac, Gromaire, Kisling, Matisse, Van Dongen, Vlaminck, Vuillard, etc. Textes de Francis Carco, Paul Claudel, Colette, Léon Daudet, Georges Duhamel, Raymond Escholier, Paul Valéry, Jean Giraudoux, Gérard d’Houville etc. Ouvrage collectif réalisé pour la ville de Paris à l’occasion de l’exposition de 1937. Tirage à 500 exemplaires sur vélin d’Arches, celui-ci le n°29.

80 MARAN (René). Le Livre de la brousse. Paris, Les Bibliophiles de l’Automobile Club de France, 1937. In-4, en feuilles, couverture illustrée, chemise et étui de l’éditeur. 1 000 / 1 200 Ouvrage orné de 39 illustrations dont 10 hors texte de Paul Jouve, gravées sur bois par Pierre Bouchet. Tirage à 122 exemplaires nominatifs sur vélin d’Arches. Rares rousseurs.

24 81 HUGNET (Georges). Œillades ciselées en branche. Paris, Éditions Jeanne Bucher, 1939. In-32, broché, plats recouverts de dentelle de papier et sur le premier plat, une reproduction contrecollée d’un angelot en couleurs dans l’angle supérieur droit, étui à rabats rose et crème (Julie Nadot). 4 000 / 5 000 Édition originale illustrée de 25 compositions en couleurs de Hans Bellmer (1902-1975) reproduites en héliogravure dont le frontispice et 6 à pleine page. Tirage à 230 exemplaires numérotés, celui-ci un des 200 sur vélin de Rives. Exemplaire enrichi d’un collage de Georges Hugnet sur le premier plat de couverture. Il a été logé dans un élégant emboîtage de Julie Nadot.

25 82 STENDHAL. Ernestine ou La Naissance de l’amour. Paris, Les Bibliophiles du faubourg et du papier, 1939. In-12, en feuilles, chemise et étui de l’éditeur. 300 / 400 Première édition illustrée de 27 eaux-fortes et 2 culs-de-lampe en noir par André-Édouard Marty. Tirage à 120 exemplaires sur vélin de Rives, celui-ci imprimé pour Robert Israël. Petite tache et accroc à l’étui. Carteret Illustrés IV, p. 368.

83 [REVUE]. L’Usage de la parole. N°1, 2 et 3. Paris, éditions Cahiers d’Art, décembre 1939 à avril 1940. 3 fascicules in-4 agrafés, couvertures illustrées par Miro, Man Ray et Max Ernst. 300 / 400 Collection complète en 3 fascicules dirigée par Georges Hugnet. Textes de Picabia, Éluard, Bousquet, Duchamp, Tzara illustrés par Picasso, Arp, Magritte, Valentine Hugo.

84 CHÂTEAUBRIANT (Alphonse de). La Brière. Paris, Société des Amis du Livre, 1942. In-4, en feuilles, couverture rempliée, chemise et étui de l’éditeur. 400 / 500 Rare édition du plus célèbre texte d’Alphonse de Châteaubriant, illustré de 74 pointes-sèches en noir de Jean Frélaut. Tirage à 104 exemplaires sur papier vergé d’Arches, celui-ci nominatif pour Georges Bocquet. Exemplaire enrichi de deux menus illustrés des 2 repas du 19 décembre 1942 et du 13 mars 1943 au restaurant Larue, avec indication des tickets de rationnement réclamés. Joint également le détail chiffré des lots complémentaires et suites adjugés lors d’une vente aux enchères du 13 mars 1943.

85 PEISSON (Édouard). Hans le marin. Paris, Éditions « Inter Nos », 1943. In-4, en feuilles, couverture, chemise et étui de l’éditeur. 400 / 500 Ouvrage orné de 22 gravures originales dans le texte de Paul-Louis Guilbert, dont une vignette de titre. Un des 5 exemplaires de collaboration enrichi d’un dessin original en couleurs de Paul-Louis Guilbert (14 x 16 cm). Exemplaire enrichi : – de la suite des 22 eaux-fortes, – de la maquette de l’ouvrage contenant 22 dessins ou aquarelles originales de Paul-Louis Guilbert, – de 12 dessins originaux de l’artiste sur calque ou papier fort, – et de 5 dessins originaux en eaux-fortes libres.

86 THÉOCRITE. Les Idylles. Paris, Éditions Verve, 1945. In-4, en feuilles, emboîtage de l’éditeur. 400 / 500 Édition illustrée de 38 compositions d’Henri Laurens, gravées sur bois par Théo Schmied, dont 16 à pleine page. La couverture est estampée en relief à l’or. Tirage à 200 exemplaires sur vergé d’Arches, tous signés par l’artiste, celui-ci le n°139. De la bibliothèque Bourlon de Rouvre, avec ex-libris. Léger report des bois.

26 87 ☞ 27 87 MATISSE (Henri). Jazz. Paris, Tériade, 1947. In-folio, en feuilles, couverture, chemise de l’éditeur. 100 000 / 120 000 Édition originale de l’un des plus beaux livres illustrés de tous les temps, ornée de vingt planches en couleurs exécutées au pochoir d’après les collages et sur les découpages d’ : cinq à pleine page, quinze sur double page et douze ornements en noir. Plusieurs modes de reproduction furent expérimentés, lithographie, zinc découpé, gravure sur bois en couleurs, mais seule la technique du pochoir put rendre la fraîcheur et l’éclat des gouaches de Linel, que Matisse avait utilisées. Le texte manuscrit, succession de confidences de Matisse, fut gravé et imprimé par les Draeger. Ce chef-d’œuvre constitue la réalisation d’un rêve de Tériade, « un manuscrit à peintures moderne ». Le résultat fut si réussi que Matisse jugea : « les couleurs sont bonnes et exactement semblables aux originaux » (Lettre de Matisse à André Rouveyre, 1948). Tirage limité à 270 exemplaires, tous sur vélin d’Arches, celui-ci non justifié ni signé. Quelques légères rousseurs éparses. Étui manquant. Duthuit, Henri Matisse, Les Ouvrages illustrés, pp. 160-183 ; A. Coron, 50 livres illustrés depuis 1947, 2 ; Victoria & Albert Museum, From Manet to Hockney, n° 114 ; S. Forestier & M.-T. Pulvenis de Seligny, Matisse, Le Ciel découpé, pp. 93 et 94.

28 29 89 90

88 FER ROJAS (Fernando de). La Célestine. S.l. [Paris], Les Bibliophiles de France, s.d. [1949]. 4 volumes in-4 dont deux de suites, chemise, étui de l’éditeur. 500 / 600 Édition illustrée de 69 lithographies originales de Maurice Lalau. Tirage unique à 135 exemplaires sur vélin de Rives, celui-ci imprimé pour Pierre Fischer. Exemplaire enrichi de deux volumes de suites sur Annam, donnant les états et la décomposition des couleurs de toutes les illustrations, soit en tout 507 planches de décompositions de couleurs, d’une belle aquarelle originale de Maurice Lalau avec envoi autographe signé, et de 3 menus illustrés d’une gravure en couleurs. Un étui de suite abîmé.

89 [DUBUFFET (Jean)]. GUILLEVIC (Eugène). Les Murs. Paris, Les Éditions du Livre, [1950]. In-folio, en feuilles, couverture illustrée, chemise et étui. 8 000 / 10 000 Édition originale ornée de 15 lithographies de Jean Dubuffet (1901-1985) tirées à pleine page en noir, dont une en couverture. Jean Dubuffet réalisa cette série de planches en 1945, après avoir appris la lithographie auprès de Fernand Mourlot. Tirage limité à 172 exemplaires, celui-ci sur Montval non numéroté. Très bel exemplaire. On joint un “petit guide du visiteur” publié à l’occasion de l’exposition consacrée aux lithographies du peintre à la galerie André en avril 1945.

90 ORLÉANS (Charles d’). Poèmes. S.l., [Paris], Tériade, s.d. [1950]. In-folio, en feuilles, couverture rempliée, étui moderne. 1 200 / 1 500 Ouvrage orné de 54 lithographies originales en couleurs dont le portrait de l’auteur en frontispice et 48 variations sur la fleur de lys, par Henri Matisse. Ce livre manuscrit a été entièrement composé par Henri Matisse, calligraphié, illustré et enluminé. Tirage limité à 1230 exemplaires sur vélin d’Arches signés par l’artiste, celui-ci n°548. L’étui n’est pas d’origine.

30 91 PONGE (Francis). Cinq Sapates. Paris, Maeght, 1950. In-folio, en feuilles, couverture, emboîtage de l’éditeur. 1 500 / 2 000 Édition originale de ces cinq poèmes dédiés à René Char, illustrée de 5 eaux-fortes en noir de . Tirage à 101 exemplaires, tous sur chiffon d’Auvergne à la main du Moulin Richard de bas, signés par l’auteur et l’artiste, celui-ci le n°63. Infimes rousseurs.

92 PETRONIUS ARBITER (T.) Le Satyricon. [Paris, Aux dépens d’un amateur, 1951]. In-folio, en feuilles, chemise à dos plat de parchemin, étui. 300 / 400 Ouvrage orné de 33 burins originaux à pleine page d’André Derain dont c’est l’une des plus belles productions. Réalisé sous la direction de l’artiste, l’ouvrage fut édité aux dépens du colonel Sicklès. Les 33 burins avaient été préalablement gravés en 1934 sur un projet d’Ambroise Vollard. Sans la page de justification. On joint : PÉTRONE. Le Satiricon. Paris, Aux dépens d’un amateur, 1949. In-4, en feuilles, 91 couverture, chemise et étui de l’éditeur. Ouvrage illustré de lithographies originales de Émile Othon Friesz tirées en deux tons. Tirage à 218 exemplaires, celui-ci un des 168 sur vélin d’Arches.

93 SAROYAN (William). Contes. Paris, Les 100 bibliophiles de France et d’Amérique, 1953. In-4, en feuilles, couverture, chemise et étui. 400 / 500 Édition illustrée de 12 bois originaux par Henri Laurens, dont celui de la couverture. Tirage à 147 exemplaires sur vergé à la cuve Richard de bas signés par l’artiste et la présidente de la Société.

94 RONSARD (Pierre de). Quelques sonnets. Paris, chez l’artiste, 1955. In-4, en feuilles, couverture, chemise et étui. 1 500 / 2 000 Édition illustrée de 51 eaux-fortes en noir gravées par Jacques Frélaut d’après les compositions d’André Dunoyer de Segonzac. Tirage à 210 exemplaires sur vélin d’Arches, celui-ci un des 35 de tête comportant une suite sur japon des eaux-fortes pour l’ouvrage et une sur hollande signée et numérotée de 20 eaux-fortes ne figurant pas dans le livre. Étui fendu. Rauch, n°123. 94

31 95 VOLLARD (Ambroise). Les Réincarnations du père Ubu. Paris, Société Normande des Amis du Livre, 1955. In-4, en feuilles, chemise et étui. 1 000 / 1 200 Édition ornée de 23 gravures originales sur cuivre à pleine page de . Tirage à 210 exemplaires, celui-ci le n°1, nominatif pour Maître Maxime Denesle, président de la Société. « Ce volume des Réincarnations, dans son acception plastique, reste un témoignage capital sur l’art du graveur. Il est le premier site où Rouault affronte le cuivre avec cette ampleur », d’après François Chapon. Le livre était paru en 1932 en format in-folio. Carteret Illustrés, IV p. 404 – F. Chapon, Œuvre gravé, Rouault, t. 1, p. 124.

96

96 BRAQUE (Georges). Espaces. Paris, Au vent d’, 1957. In folio, en feuilles, portefeuille à lacets de l’éditeur. 3 000 / 4 000 Édition illustrée de 13 dessins, lavis et aquarelles par Georges Braque reproduits au pochoir par Daniel Jacomet. Préface d’André Verdet. Tirage à 320 exemplaires sur papier à la cuve Richard de Bas, celui-ci un des 300 mis dans le commerce, le n°66, signé par l’artiste à la justification. Notes et soulignés manuscrits à l’encre en marge et au dos des planches et sur les feuillets de texte, feuillets et portefeuille défraîchis.

97 JOUHANDEAU (Marcel). Descente aux enfers. Paris, Nouveau Cercle Parisien du Livre, 1961. In-4, en feuilles, couverture, chemise et étui. 1 000 / 1 200 Édition originale illustrée de 4 lithographies originales en couleurs de Georges Braque, tirées par Mourlot frères. Tirage à 200 exemplaires sur Rives signés par l’artiste et l’auteur, celui-ci nominatif pour le Docteur Marcel Prouveur. Exemplaire enrichi d’une suite sur vergé de Montval de 4 lithographies en couleurs signées par Georges Braque.

32 98 JOUFFROY (Alain). Tire à l’arc. Milan, Galerie Schwarz, 1962. In-4, en feuilles, emboîtage de percaline rouge. 1 000 / 1 200 Exemplaire orné de six eaux-fortes originales à pleine page de Victor Brauner. Tirage à 120 exemplaires imprimés sur papier vélin de Rives, celui-ci le n°31, signé à l’encre par l’auteur et l’artiste.

99 CHAR (René). Lettera amorosa. [Genève], Edwin Engelberts, 1963. In-4, broché, couverture, emboîtage toile bordeaux de l’éditeur 2 000 / 3 000 Première édition illustrée, ornée de 27 superbes lithographies originales par Georges Braque, dont 13 à pleine page et une à double page, avec en outre 2 culs-de-lampe. Une première version avait été publiée dans la revue portugaise Arvore en 1952 sous le titre Guirlande terrestre pour un ange de plomb, dont le manuscrit avait alors été illustré par Jean Arp. Le texte est profondément revu l’année suivante, en 1953 et paraît en édition originale sous le titre Lettera amorosa chez Gallimard 98 dans la collection « Espoir » dirigée par Albert Camus. Il sera ensuite repris dans La Parole en archipel en 1962, puis en 1964 pour une publication dans Commune présence. L’amitié entre René Char et Georges Braque, l’un de ses « alliés substantiels », a commencé en 1945 lors de la parution des Feuillets l’Hypnos et ne sera interrompue que par la mort de l’artiste, cinq mois après la publication de Lettera amorosa. Le titre fait écho à un madrigal de Monteverdi : « Se i languidi miei sguardi », pièce pour voix seule et basse continue, extraite du VIIe livre (1619) des Madrigaux. Il place ainsi le poème sous le signe de la musique et du chant. Tirage à 230 exemplaires sur Rives, tous signés par l’auteur et l’artiste. Bel exemplaire. Vallier, Braque, l’œuvre gravé, n°187.

100 LOOTEN (Emmanuel). Vers le point Oméga. Paris, Jean Grassin, 1963. In-8, broché, chemise cartonnée décorée par Lucio Fontana. 600 / 800 Édition originale. 99 Tirage au nombre d’exemplaires inconnu, sur Alfa. Concetto Spaziale de Lucio Fontana sur la chemise ; celle-ci, en carton fort composé de trois feuilles de papier, blanc, rouge et blanc, a été percée de quatre trous, laissant poindre en creux le papier rouge, l’ensemble encadré d’un trait imprimé avec signature. Cette œuvre se situe entre le multiple et l’originale (chaque trou de chaque exemplaire ayant été percé par l’artiste individuellement). Légères rousseurs sur la chemise. Ruhé & Rigo, p. 16.

101 MEIRELES (Cecilia). Poésie. Paris, Seghers, 1967. In-4, en feuilles, couverture rempliée, chemise et étui de l’éditeur. 2 000 / 3 000 Belle édition de ce recueil des poèmes de la poétesse brésilienne Cecilia Meireles (1901-1964), dans la traduction de Gisèle Slesinger Tygel. Elle est illustrée d’un portrait de l’auteur en frontispice, par Arpad Szenes. Un des 85 exemplaires du tirage de tête sur papier vélin de Rives, comprenant 4 burins originaux hors texte de Vieira da Silva (1908-1992), numérotés et signés par l’artiste. Exemplaire enrichi d’un envoi autographe signé de l’artiste à P. Champetier de Ribes. 101

33 102 CARROLL (Lewis). Wunderhorn. Stuttgart, Manus presse, 1970. In-folio, en feuilles, chemise et étui toile brique de l’éditeur, fer doré au centre des plats. 15 000 / 20 000 Texte anglais et traduction allemande illustrés de 36 lithographies originales en couleurs, dont 19 hors texte, de Max Ernst. Cette publication comprend Brother and sister, un extrait d’Alice au Pays des Merveilles et une lettre de Lewis Carroll à ses frère et sœur Henrietta et Edwin Dogson aussi parue en 1977 dans Lettres à ses amies-enfants. Max Ernst et Werner Spies ont choisi les textes en hommage à l’auteur britannique. Les surréalistes ont joué un rôle décisif dans la réception française de Lewis Carroll qu’ils considéraient comme un ancêtre précurseur. Max Ernst avait déjà illustré La Chasse au Snark paru en 1950 et Logique sans peine en 1967. Tirage à 84 exemplaires sur Arches, contenant une suite à part de toutes les lithographies en couleurs, sur japon, toutes signées et numérotées par Max Ernst, celui-ci un des 15 réservés à l’auteur et aux collaborateurs, le n°VII signé par l’artiste. Spies/Leppien, 135 C.

34 103 PETRONE Satiricon. S.l., Aux dépens d’un amateur, 1970. In-folio, en feuilles, chemise de toile et coffre orangé de l’éditeur. 300 / 400 Édition illustrée de 25 lithographies originales de Leonor Fini. Tirage à 275 exemplaires, celui-ci un des 190 sur vélin signés par l’artiste.

104 [DERRIÈRE LE MIROIR]. Ensemble 4 numéros de la revue Derrière le miroir. 400 / 500 [REBEYROLLE (Paul)]. Paris, Maeght, 1976. In-folio, en feuilles, chemise et étui rouge de l’éditeur. Texte de Carlos Franqui illustré de 5 lithographies originales de Paul Rebeyrolle. Tirage à 150 ex., celui-ci justifié HC et signé par l’artiste. [STEINBERG (Saul)]. Ibid., 1977. In-folio, en feuilles, chemise et étui saumon de l’éditeur. Ouvrage illustré de 3 lithographies originales de Saul Steinberg. Tirage à 150 ex., celui-ci justifié HC et signé par l’artiste. [TITUS-CARMEL (Gérard)]. Ibid., 1981. In-folio, en feuilles, chemise et étui vert de l’éditeur. Texte d’Alain Robbe- Grillet illustré de 10 reproductions en noir et blanc de Gérard Titus-Carmel. Tirage à 150 ex., celui-ci justifié HC et signé par l’artiste. [VELDE (Bram van)]. Ibid., 1980. In-folio, en feuilles, chemise et étui gris de l’éditeur. Ouvrage illustré de 2 lithographies originales en couleurs de Bram Van Velde en double page. Tirage à 150 ex., celui-ci justifié HC et signé par l’artiste. Mouillures sur l’étui.

105 CIORAN (Emil). Vacillations. Montpellier, Fata Morgana, 1979. In-4, en feuilles, chemise illustrée et étui entoilé. 500 / 600 Édition originale illustrée de 33 lithographies en couleurs et en noir, dont la couverture, par Pierre Alechinsky. Tirage à 200 exemplaires sur vélin d’Arches, celui-ci un des 30 hors commerce, le n°XXIX, signé au crayon par l’auteur et l’artiste. Pierre Alechinsky, The Complete Books, n°54.

106 FRÉNAUD (André). Alentour de la montagne. Paris, Éditions Galanis, 1980. In-folio, en feuilles, chemise et étui de l’éditeur. 2 000 / 3 000 Édition originale illustrée de 16 empreintes originales tirées sur les ardoises gravées par Raoul Ubac. Tirage à 105 exemplaires, tous sur japon Misumi. Celui-ci le n°12, un des 20 auxquels est jointe une suite complète des 16 empreintes signées par l’artiste sur japon Hodomura. L’artiste a en outre signé l’empreinte du frontispice. Sans la suite.

106

35 107 DEUX (Fred). Kaddisch. S.l., Le Nyctalope, 1984. In-8, en feuilles, couverture et étui de l’éditeur. 300 / 400 Rare édition ornée de 20 gravures en taille-douce en noir, dessinées par Fred Deux et gravées par Cécile Reims-Deux. Tirage à 68 exemplaires sur papier d’Arches, celui- ci un des 55 comprenant les gravures signées par Fred Deux.

108 CARAIRE (Andrée). Dans la faille de l’invisible. Paris, Éditions Semios, 1986. In-folio, en feuilles, couverture, chemise et étui ([Sala Vidal]). 500 / 600 Édition originale illustrée de 4 gravures originales par Max Papart. Un des 30 exemplaires réservés à l’artiste, le n°E.A. 23, signés par l’auteur et l’artiste. Envois autographes signés de l’illustrateur et de l’auteur, accompagnés d’un dessin original à l’encre de Max Papart, à pleine page. Élégant dos de chemise à l’œser multicolore.

109 BUFFON (George-Louis Leclerc de). Des Hirondelles et de quelques oiseaux connus, méconnus, ou inconnus décrits par le Comte de Buffon et Dado. Fontfroide, Fata Morgana, 1988. In-4, en feuilles, couverture originale de papier marbré, étui d’éditeur. 800 / 1 000 109 Édition illustrée de 24 gravures originales en taille- douce par Dado. Tirage à 75 exemplaires, celui-ci un des 15 exemplaires accompagnés d’une gravure rehaussée à la gouache par l’artiste. Manque la gouache.

110 JULIET (Charles). La Roue des saisons. Montpellier, Éditions Fata Morgana, 1993. In-4, en feuilles, couverture, emboîtage. 1 500 / 2 000 Édition originale contenant 4 épreuves argentiques de (30 x 21,5 cm), signées à la mine de plomb sur leur support. Printemps : Paris, avenue Charles Floquet, 1956 ; Été : Bords de Marne, 1958 ; Automne : Paris, boulevard Richard Lenoir, 1938 et Hiver : Paris, carrefour Sèvres Babylone, 1948. Tirage à 40 exemplaires sur papier Arches, celui-ci un des 10 hors commerce.

111 DELAVEAU (Philippe). Voyageur d’hiver. Paris, André Biren, 1994. Plaquette in-8 carré, en feuilles, couverture à rabats peinte en bleu, étui décoré par Baltazar. 200 / 300 Édition originale ornée de 5 peintures originales de Julius Baltazar dont une à pleine page et une à double page. Tirage à 45 exemplaires sur papier vélin d’Arches signés par l’auteur et par l’artiste.

110

36 112 114

112 FARGUE (Léon-Paul). La Chanson du chat. Montpellier, Fata Morgana, 1994. In-folio, en feuilles, chemise et étui de l’éditeur. 800 / 1 000 Édition originale comportant 5 photographies originales signées au crayon de Willy Ronis (30 x 21,5 cm). Tirage à 30 exemplaires sur Arches, celui-ci numéroté et signé par Léon-Paul Fargue et Willy Ronis.

113 STÉTIÉ (Salah). Ensemble 3 ouvrages. 300 / 400 Les Doigts. Paris, Maeght, 1999. In-16, en feuilles. Édition originale illustrée de 2 eaux-fortes originales de François Lamore. Tirage à 120 exemplaires numérotés et signés par les auteurs. Brise et Attestation du réel. Cognac, Fata Morgana, 2003. In-8, broché, non coupé. Édition originale illustrée par Antoni Tàpies. Un des 30 exemplaires sur vélin Mistral. Invention de la pudeur. S.l.n.n., 2005. In-8, en feuilles. Édition originale illustrée d’une gravure originale en couleurs de Pierre Alechinsky. Tirage à 90 exemplaires.

114 DELAVEAU (Philippe). Libation pour le siècle. Paris, Les Bibliophiles de France, 2000. In-4, en feuilles, couverture illustrée, emboîtage de l’éditeur. 400 / 500 Édition ornée de 9 eaux-fortes originales en couleurs et à pleine page de Julius Baltazar. Tirage à 155 exemplaires sur papier vélin d’Arches, celui-ci nominatif pour Nicolas Bocquet, signé aux crayons de couleurs par l’auteur et par l’artiste. Enrichi des ajouts suivants : - 2 dessins originaux signés du monogramme de Julius Baltazar - 4 suites, dont 3 des 4 planches refusées en couleurs et une des 9 illustrations en noir, avec toutes les épreuves signées et numérotées, - 4 lettres autographes signées, dont 2 de Baltazar et 2 de Delaveau (y compris une tapuscrite), ainsi qu’une carte de vœux illustrée, - 2 cuivres, - une plaquette intitulée Conversation sur Baltazar, tirée à 200 exemplaires, celui-ci un des 150 sur vélin ivoire, - 4 menus illustrés, dont un avec envois.

37 115 GONTIER (Dominique). Le Volcan du cœur. Paris, Éditions La Chouette Diurne, 2001. In-4, en feuilles, emboîtage de cuir violet de l’éditeur. 500 / 600 Très rare édition ornée de 9 dessins originaux en noir et en couleurs signés au crayon par François Stahly. Tirage à seulement 10 exemplaires sur vélin d’Arches, celui-ci le n°7, signé au crayon par l’auteur et l’artiste. Enrichi d’un poème manuscrit à l’encre de Dominique Gontier.

116 OJEDA (Paco) et Federico GARCIA LORCA. Duendes. Paris, Société des Francs Bibliophiles, 2003. In-4, en feuilles, sous couverture, étui cartonné. 400 / 500 Ouvrage réunissant des textes de Paco Ojeda et Federico Garcia Lorca, orné d’une très importante composition de Claude Viallat en couleurs, pliée en accordéon sur 24 feuilles, imprimée au pochoir à la peinture acrylique. Cette frise de couleurs très vives, est composée de la répétition du motif éponge, iconique du langage inventé par le fondateur du mouvement Support-Surface. Tirage à 119 exemplaires, tous signés au crayon par l’artiste, celui-ci le n°37 nominatif pour 115 Alain Chastagnol. Exemplaire en belle condition.

116

117 ARP. Poèmes. Meudon, chez l’artiste, 2004. In-folio, en feuilles, couverture peinte, chemise et étui toilé. 300 / 400 Exemplaire unique calligraphié et enluminé par Pierre Lafoucrière, l’ensemble dans un étui entoilé et décoré par l’artiste. On joint deux maquettes au format in-folio et in-8, une aquarelle originale (17 x 11 cm), une carte de vœux autographe signée de l’artiste et une lettre autographe signée de juin 1999.

38 118 (Hortense). Au Carrefour des sources. Bordas, Chez L’artiste, 2004. In-4, en feuilles, couverture et étui. 400 / 500 Édition originale ornée de 18 illustrations en noir de Gérard Garouste. Première collaboration entre l’artiste et l’auteur qui publiera ensuite plusieurs monographies sur le travail de Garouste. Tirage unique à 20 exemplaires sur japon.

119 REIMS (Cécile), Victor SEGALEN et Chen LIEN. La Grande muraille. Chez l’artiste, Aux dépens du graveur, 2004. In-4 oblong, en feuilles, emboîtage. 400 / 500 Édition originale de ces textes de Chen Lien et Victor Segalen, illustrés de 12 gravures au burin et à la pointe sèche sur japon appliqué de Cécile Reims. Tirage à 27 exemplaires numérotés et signés au crayon par Cécile Reims. L’artiste d’origine lituanienne et ancienne résistante, née en 1927, est décédée en juillet 2020.

120 TURNER (William). The Fallacies of Hope - Les illusions de l’Espoir. Paris, Société les Francs Bibliophiles, 2006. In-4, en feuilles, couverture, emboîtage vert de l’éditeur. 300 / 400 Édition bilingue des poèmes de William Turner ornée de 10 gravures en couleurs par Frédéric Benrath dont cinq à double page et cinq à triple page. Tirage à 95 exemplaires sur vélin d’Arches, celui-ci nominatif pour Nicolas Bocquet et signé au crayon par l’artiste. Enrichi d’une suite à part de 5 planches des gravures signée par l’artiste sur vélin d’Arches (90 x 45 cm) et de deux menus dont un avec envoi.

121 KHOURY-GHATA (Vénus). Dans le village des mères. S.l., Al Manar, 2009. In-12, en feuilles, couverture peinte, étui. 200 / 300 Édition originale ornée de 3 peintures originales dont une en couverture de Julius Baltazar. Tirage à 30 exemplaires sur Arches numérotés et signés par les auteurs. Exemplaire enrichi d’un envoi autographe signé de Vénus Khoury-Ghata sur la page de faux titre.

122 GUILLEVIC (Eugène). Qui frappe ? Kergollaire en Languidic, Éditions de la Canopée, 2012. In-4, en feuilles, emboîtage de l’éditeur. 1 200 / 1 500 Édition illustrée de 7 peintures originales de Loïc Le Groumellec. Tirage à 21 exemplaires numérotés et signés par l’illustrateur.

123 HOUELLEBECQ (Michel). Ensemble 3 ouvrages illustrés. Vallon Pont d’Arc, Éditions du Bourdaric, 2013-2014. 3 volumes in-4, en feuilles, couvertures. 600 / 800 L’Ancien règne. Édition ornée d’une peinture originale d’Andréas Scholz. Il s’agit du 3e volume de la collection D’un Jardin à l’autre. – Saint-Cirgues-en- Montagne. Édition ornée d’une peinture originale de Peggy Viallat Langlois. Il s’agit du 4ème volume de la collection D’un Jardin à l’autre. – La Possibilité d’une île. Édition ornée d’une peinture originale de Peggy Viallat Langlois. Les trois ouvrages ont été tirés à à 30 exemplaires sur vélin laurier, tous signés par l’auteur et les artistes. Beaux exemplaires.

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39 Liste disponible sur demande ou sur www.alde.fr pour les lots 124 à 213. Ces lots seront mis en vente à la suite de ce catalogue.

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Reliures originales & Livres illustrés modernes Vente du 15 décembre 2020

124 GAUTIER (Théophile). La Chaîne d'or. Paris, A. Ferroud, 1896. In-4, maroquin rouge, large bordure ornée de fleurons et feuillages stylisés au filet cernée d'un triple encadrement et d'un filet pointillé, rectangle central contenant un motif de chaîne dans le coin supérieur et gauche et, au centre du premier plat, un monogramme couronné doré, dos orné, double filet sur les coupes, bordure intérieure décorée d'une chaîne dorée avec fleurettes d'angles, couverture, tranches dorées (S. David). 200 / 300 Édition préfacée par Marcel Schwob et illustrée de 16 gravures dans le texte de Georges Rochegrosse aquarellées à la main. Tirage à 200 exemplaires sur vélin fort signés par l'artiste et timbrés par le Cercle de la Librairie, celui-ci avec une suite en noir des illustrations. BELLE RELIURE AU MONOGRAMME ENTRELACÉ JJM EXÉCUTÉE À L'ÉPOQUE PAR SALVADOR DAVID. Charnières et coins frottés.

125 VILLON (François). Œuvres. Paris, Librairie L. Conquet, 1897. In-4, demi-maroquin vert avec coins, tête dorée, non rogné, couverture et dos (V. Champs). 80 / 100 Édition illustrée de 90 compositions en deux tons par Albert Robida. Texte révisé et préface par Jules de Marthold. Tirage à 350 exemplaires, celui-ci sur vélin du Marais.

126 FLORIAN. Fables. Paris, Linrairie Marpon & Flammarion, [1898]. 2 séries en un volume in-4 oblong, bradel cartonnage de soie bleue brochée, dos lisse, couverture et dos (Reliure postérieure). 150 / 200 Ouvrage comprenant 2 couvertures illustrées et 28 planches en couleurs réalisées par des artistes japonais sous la direction de P. Barboutau. Toutes les pages de texte sont illustrées de dessins en noir. Tiré à 190 exemplaires sur papier japonais Tori-noko. Traces des trous par lesquels passaient la couture à la japonaise de l'éditeur. Reliure un peu frottée. Carteret V, 79.

127 FRAGEROLLE (Georges). La Marche à l'étoile. Paris, Enoch & Costallat, E. Flammarion, s.d. [début du XXe siècle]. In-4 oblong, cartonnage éditeur, tranches rouges. 100 / 120 Édition ornée de 15 planches lithographiées en couleurs par Henri Rivière. Un cahier dérelié, coins frottés.

128 QUEVEDO (Francisco de). Pablo de Ségovie. Paris et Boulogne-sur-Seine, Chez Édouard Pelletan et chez Daniel Vierge, 1902. In-4, broché. 150 / 200 Ouvrage illustré de 120 compositions par Daniel Vierge. Tirage à 455 exemplaires, dont 40 sur japon, celui-ci exemplaire sur japon, non numéroté mais signé par l'artiste. Couverture roussie.

129 [BILIBINE]. [Conte médiéval en vers, en langue russe]. S.l.n.d. [1903-1904]. In-folio, débroché. 100 / 120 Ouvrage orné de 5 grandes planches en couleurs et une vignette, ornements typographiques en noir d'Ivan Bilibine. Manque le titre.

130 GOUDEAU (Émile). Parisienne idylle. Paris, Imprimé pour Charles Meunier, 1903. In-8, veau raciné, monogramme L.M. doré sur le premier plat, dos lisse, tête dorée, couverture et dos, étui (Reliure de l'éditeur).

1 150 / 200 ÉDITION ORIGINALE ornée de 33 bois de Pierre Vidal. Un des 70 sur chine contenant une suite à part sur japon pelure. On joint : GAYDA (Joseph). Ce Brigand d'amour. Paris, Monnier et Cie, 1885. In-8, bradel, demi-vélin ivoire (Ad. Lavaux). 9 eaux-fortes par Louis Legrand. Un des 30 exemplaires sur japon.

131 BONNEFON (Jean de). Le Cantique des cantiques qui est sur Salomon. Paris, Librairie Universelle, s.d. [1905]. In-folio, bradel demi-vélin, dos orné d'une bande de maroquin ocre, couverture (Reliure postérieure). 200 / 300 Ouvrage illustré de planches hors textes gravées sur bois par František Kupka. Exemplaire sur papier fort non numéroté.

132 [ILLUSTRÉS]. Ensemble 8 ouvrages. 1907-1995. Dont 4 ouvrages reliés et 4 en feuilles sous chemises et étuis d'éditeur. 800 / 1 000 Claude GODARD D'AUCOURT. Thémidore ou Mon Histoire et celle de ma maîtresse. 1907. – Henri-Dominique LACORDAIRE. Vie de saint Dominique. 1919. – José IMBERT. Lueurs et Pénombre. 1932 – Henry de WAROQUIER. L'Apocalypse selon Saint Jean. 1954. – Jules RENARD. L'Écornifleur. 1955. – Jean ROSTAND. Bestiaire d'amour. 1958. – Silvia BARON SUPERVIELLE. Plaine blanche. 1978. – Jean TARDIEU. Une Page d'antho-entomologie. 1995. Liste détaillée sur demande et sur www.alde.fr

133 CERVANTÈS (Michel de). L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche. Paris, Hachette, 1909. 4 volumes in-4, demi-maroquin prune, dos lisse orné, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Reliure de l'époque). 150 / 200 Édition illustrée de 260 illustrations en noir de Daniel Vierge. Tirage à 350 exemplaires numérotés, celui-ci sur papier vélin. Dos un peu frotté.

134 CLARETIE (Jules). Les Piétons de Paris. Paris, Le Livre contemporain, 1911. In-4 en feuilles, couverture et chemise. 150 / 200 Édition originale ornée de 57 illustrations en couleurs d'après les aquarelles de Luigi Loir. Tirage à 114 exemplaires sur Arches, celui-ci imprimé pour Ch. Lavallette-Simon.

135 DESCAVES (Lucien). Barabbas. Paroles dans la vallée. Paris, Eugène Rey, 1914. In-8 carré, broché. 200 / 300 Premier tirage des très nombreuses illustrations de Théophile-Alexandre Steinlen. Exemplaire sur japon, contenant une suite à part sur chine. Il porte un envoi autographe signé de l'éditeur Eugène Rey à G. Jeanniot.

136 ARBAUD (Joseph d'). La Vesioun de l'Uba. Ais-de-Prouvenço, Soucieta de la Revisto Le Feu, 1920. In-4, broché. 200 / 300 Poème provençal illustré de trois gravures d'Henry de Groux. L'auteur imagine que des spectres, issus d'un charnier, et morts dans les tranchées de Première Guerre mondiale, parlent de leurs sacrifices. Tirage confidentiel à 100 exemplaires. Exemplaire enrichi d'un E.A.S. à Francès de Fortis. Mouillures sur la couverture. On joint 5 numéros brochés de la revue Le Feu parus entre 1920 et 1921 (N°2, 10, 20, 24 et 6).

137 CORBIÈRE (Tristan). Armor. Paris, Léon Pichon, 1920. In-12, demi-maroquin olive, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Ad. Lavaux). 100 / 120 Édition illustrée d'un frontispice et de 45 bois originaux en noir dans le texte par André Deslignères. Un des 360 exemplaires sur vélin.

2 138 GONCOURT (Edmond de). Les Frères Zemganno. Paris, F. Grégoire, 1921. In-4, en feuilles, couverture illustrée, étui. 200 / 300 Édition illustrée de 15 planches et plusieurs vignettes et culs-de-lampe gravés à l'eau-forte par Auguste Brouet. Un des 10 exemplaires de collaboration sur japon impérial, contenant les planches en trois états et un tirage à part des vignettes et culs-de-lampe. Piqûres au dos de la couverture.

139 BÉDIER (Joseph). Le Roman de Tristan et Iseut. Paris, L'Édition d'Art, H. Piazza, 1922. In-8, maroquin fauve, large dentelle dorée, doublure et gardes de moire verte, tranches dorées, couverture et dos, étui (Reliure postérieure). 100 / 120 Édition ornée de 48 compositions en couleurs de Robert Engels, et d'un encadrement répété à chaque page, de lettrines, en- têtes et culs-de-lampe mordorés. Tirage à 650 exemplaires sur japon, celui-ci un des 500 sans la suite supplémentaire.

140 [MÉHEUT (Mathurin)]. Ensemble 3 ouvrages illustrés. 150 / 200 LE BRAZ (Antoine). Le Gardien du feu. Paris, Mornay, 1923. In-8, broché, couverture illustrée. Édition ornée de 66 bois gravés. Exemplaire numéroté sur papier de Rives. SAVIGNON (André). Filles de la pluie. Scènes de la vie Ouessantine. Paris, Mornay, 1934. In-8, broché, couverture illustrée. Édition ornée de 53 lithographies originales en couleurs. Exemplaire numéroté sur papier de Rives. LOTI (Pierre). Mon frère Yves. Paris, Mornay, 1928. In-8, broché, couverture illustrée. Édition illustrée en couleurs. Exemplaire numéroté sur papier de Rives.

141 LAFORGE (Lucien). Le Kama-soutra. Penjab [Paris], Pour les amis bibliophiles [Éditions Cupidon], [1924]. In-4, en feuilles. 200 / 300 Ouvrage illustré de 30 dessins érotiques reproduits en photogravure dans un encadrement de roses tiré en rouge, par Lucien Laforge. Tirage à 320 exemplaires numérotés, celui-ci sur Arches non numéroté. Sans la couverture.

142 MAETERLINCK (Maurice). Pelléas et Mélisande. Paris, H. Piazza, 1924. In-8, broché, suite à part sous chemise, étui. 200 / 300 Édition illustrée d'un frontispice, 12 compositions hors texte et 18 en-têtes en couleurs par Carlos Schwabe. Un des 145 exemplaires sur japon avec une suite en noir. Carteret, IV, 259.

143 BAUDU (René). Agora. Paris, pour le compte des auteurs, 1925. In-8, en feuilles, couverture, chemise et étui. 150 / 200 Ouvrage orné de 23 eaux-fortes originales en noir d'Alméry Lobel-Riche dont 8 hors-texte. Tirage à 310 exemplaires, celui-ci un des 60 exemplaires sur vélin d'Arches contenant une double suite des eaux-fortes, avec remarques et terminées.

144 BARRÈS (Maurice). La Mort de Venise. Paris, Les Éditions d'art Devambez, 1926. In-4, en feuilles, couverture, chemise. 200 / 300 Édition illustrée de 26 eaux-fortes par Edgar Chahine, dont 20 hors texte. Tirage à 231 exemplaires, celui-ci un des 135 sur vélin d'Arches. Sans étui.

145 [PANATHÉNÉES]. Ensemble 12 ouvrages illustrés. Paris, Éditions Lapina, 1926-1930. 12 volumes in-8, brochés, étuis. 200 / 300 THARAUD (J.J.). La Semaine sainte à Séville. – MAURRAS (Charles). L'Anthropophage. – GRAPPE (Georges). Le Sein. – FARRÈRE (Claude). Le Pont du ciel. – MORAND (Paul). Nœuds coulants. – RÉGNIER (Henri de). Contes pour chacun de nous. – MAURIAC (François). Un Homme de lettres. – NOLHAC (Pierre de). Autour de la reine. – DUHAMEL (Georges).

3 Essai sur une Renaissance dramatique. – BOYLESVE (René). Le Dernier mot sur l'amour. – REBOUX (Paul). Bamboulina. – T'SERSTEVENS (A.). Monsieur Santeuil, les Nymphes et les Saintes. Exemplaires sur vergé de Rives.

146 TILLIER (Claude). Mon oncle Benjamin. Paris, Édouard Pelletan, 1926. In-8, en feuilles, couverture illustrée, chemise cartonnée à lacets. 200 / 300 Édition ornée de nombreuses gravures originales sur bois de Fernand Siméon. UN DES 30 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR JAPON À LA FORME, celui-ci contenant une suite à part des illustrations sur chine, dont les 6 hors texte en trois états. Manques de papier aux charnières de la chemise.

147 PREVOST (Abbé). Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut. Paris, Javal et Bourdeaux, 1927. In-4, en feuilles, couverture, suites sous chemise de papier, emboîtage bleu de l'éditeur. 200 / 300 Édition illustrée de 15 aquarelles de René Lelong, gravées sur cuivre à la manière du XVIIIe siècle par Delzers. Tirage à 510 exemplaires, celui-ci un des 20 sur japon impérial destinés à un groupe de bibliophile, avec deux suites en couleurs avec remarque et une suite en sanguine.

148 FOCILLON (Henri). Le Mont dans la ville. Paris, chez l'Artiste, 1928. In-4, en feuilles, couverture, non rogné, chemise et étui de l'éditeur. 150 / 200 Édition illustrée de 47 lithographies originales in et hors texte de Georges Gobô. UN DES 10 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR JAPON À LA FORME, contenant sous chemise d'éditeur UNE SUITE DES LITHOGRAPHIES SUR JAPON AVEC REMARQUES À LA SANGUINE SIGNÉES, une suite sur chine en sépia ainsi que des épreuves d'états et d'essais. EXEMPLAIRE ENRICHI de deux lithographies inédites signées et titrées La Tour Clovis et le Panthéon et La Rue Mouffetard, cette dernière en double tirage sur japon et Arches. En outre, cet exemplaire contient trois spécimens de parution et 4 CROQUIS DONT 3 AU CRAYON DE COULEURS, LÉGENDÉS ET SIGNÉS, MONTÉS SUR ONGLETS. Chemise et étui fendus.

149 KESSEL (Joseph). Les Nuits de Sibérie. Paris, Flammarion, 1928. In-8, broché. 150 / 200 Édition originale, illustrée par Alexeieff de 6 eaux-fortes originales, dont une tirée sur chine appliqué pour la couverture et 5 hors-texte. Tirage à 850 exemplaires, celui-ci sur vélin. Couverture légèrement fendue avec quelques manques.

150 [TYPES ET COUTUMES]. Ensemble 17 ouvrages illustrés. Paris, Éditions des horizons de France, [1928- 1947]. 800 / 1 000 Bretagne. 1930. Illustrations de Mathurin Méheut. – Ceux d'Algérie. 1929. Illustrations de Roger Irrièra. – Ceux d'Auvergne. 1928. Illustrations d'Ed. Elzingre. – Ceux de Normandie. 1930. Illustrations de Gérard Cochet. – Le Pays des Basques. 1930. Illustrations de Inigo Bernoville. – Ceux du Nord. 1938. Illustrations d'Albert Dequene. – Ceux de Touraine. 1941. Illustrations de Picart Le Doux. – La Corse. 1935. Illustrations de Léon Canniccioni. – Ceux de l'Alpe. 1937. Illustrations de Th.-J. Delaye. – Ceux des pays d'Ouest. 1943. Illustrations de Rosamonde et Henri Plisson. – La . 1939. Illustrations de François de Marliave. – Ceux du Languedoc. 1946. Illustrations de Paul Sibra. – Ceux du Lyonnais. 1947. Illustrations d'Antoine Chartres. x 2 exemplaires – La Bourgogne. 1936. Illustrations de Louis-W. Graux. – Ceux d'Alsace. 1928. Illustrations d'Ed. Elzingre. – Gasgogne. 1929. Illustrations de Clément Serveau.

151 COLETTE. Chéri. Paris, Éditions de la Roseraie, 1929. In-4, en feuilles, couverture, chemise et étui de l'éditeur. 150 / 200 Édition illustrée de 47 pointes sèches de Marcel Vertès. Tirage à 158 exemplaires, celui-ci un des 100 sur vélin exemplaires contenant les eaux-fortes dans leur état définitif.

152 COLETTE. La Maison de Claudine. Paris, Cent femmes amies des livres, 1929. In-8, en feuilles sous chemise et étui de l'éditeur. 80 / 100 Édition illustrée de gravures sur bois d'Hélène Perdriat.

4 Tirage à 130 exemplaires sur japon impérial, exemplaire signé par l'auteur et l'artiste.

153 [ATGET (Eugène)]. Photographe de Paris. Paris, Henri Jonquières, 1930. In-4, cartonnage toilé bordeaux. 200 / 300 Ouvrage illustré de 96 photographies reproduites en héliogravure. Toutes les photographies de l'album étaient au moment de la parution, la propriété de Bérénice Abbott, à l'exception de sept d'entre elles.

154 FORT (Paul). L'Amour enfant de bohème. Paris, Armand Jules Klein, 1930. In-4, demi-maroquin fauve avec coins, dos lisse, tête dorée, couverture et dos (Reliure de l'époque). 150 / 200 Édition ornée d'un portrait gravé de l'auteur par Ignacio Zuloaga. Tirage à 500 exemplaires, celui-ci un des 200 exemplaires sur Arches contresignés par l'auteur et accompagnés d'une dédicace et d'une page manuscrite, à Jacques Bocquet. Mors un peu frottés.

155 GAMPERT (Jean-Louis). Suite de gravures pour Don Giovanni. Sans date. En feuilles, 19,5 x 14,5 cm. 150 / 200 Ensemble de 6 bois gravés originaux, épreuves sur japon toutes numérotées 21/50 et signées par Jean-Louis Gampert (1884- 1943).

156 GUEGUEN (Pierre). Bretagne. Types et coutumes. Paris, Éditions des horizons de France, 1930. In-4, chagrin prune avec coins, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Reliure de l'époque). 100 / 120 Édition illustrée de 80 compositions reproduites en héliogravure dont 24 en couleurs de Mathurin Méheut. Épidermures et frottemens au dos.

157 RESTIF DE LA BRETONNE (Nicolas-Edme). Œuvres illustrées. Paris, Éditions du Trianon, 1930-1932. 9 volumes in-8, demi-chagrin rouge avec coins, tête dorée, non rogné, couverture (Reliure de l'époque). 150 / 200 Édition illustrée par Pierre Gandon, Gaston Goor, Gaston Nick, Georges Ripart... Un des 100 exemplaires sur vélin contenant une suite. De la bibliothèque Jacques Bredèche, avec ex-libris.

158 [VIN]. Ensemble de 10 catalogues de vins illustrés, publiés par la maison Nicolas. Paris, Établissements Nicolas, 1961-1973. 10 albums, dont 2 in-8 à spirales et 8 in-4 brochés. 200 / 300 Élégants catalogues, publiés annuellement, joliment ornés de dessins en noir ou en couleurs : 1961 par Georges Rohner, 1962 par André Minaux, 1964 par Claude Schurr, 1965 par Chapelain Midy, 1966 par Paul Guiramand,1967 par Maurice Savin, 1969 par Bernard Lorjou, 1970 par Maurice Ghiglion-Green, 1972 par André Derain, 1973 par Raymond Guerrier.

159 FARRÈRE (Claude). Œuvres illustrées. Paris, Atelier du Livre, 1932. 8 volumes in-8, demi-chagrin bleu nuit avec coins, tête dorée, couverture (Reliure de l'époque). 200 / 300 La Bataille, illustrations de Dignimont. – Les Civilisés, illustrations de Chas Laborde. – Fumée d'opium, illustrations de Bouchaud. – L'Homme qui assassina, illustrations de Dignimont. – Mademoiselle Max, illustrations de Jean Dulac. – Les Petites alliées, illustrations de Jean Dulac. – Thomas l'Agnelet gentilhomme de fortune, illustrations de Pierre Falké. 2 vol. Un des 1800 exemplaires sur vélin blanc. De la bibliothèque Jacques Bredèche, avec ex-libris.

160 [EROTICA]. Ensemble 5 ouvrages illustrés. 300 / 400 CŒUR-BRULANT (Marquise de Manoury). Les Cousines de la Colonelle. Paris, Éditions du Condor, 1933. In-8 broché. Ouvrage orné de 16 compositions en couleurs attribuées à l'artiste hongrois André Dugo. Un des 234 exemplaires sur Arches. Couverture usée. LA FONTAINE (Jean de). Contes. Paris, Éditions Arc-en-ciel, 1952. 2 tomes en 3 volumes, broché, chemise et étui. Ouvrage illustré d'eaux-fortes de Gaston Barret. Exemplaire sur pur fil. LOUŸS (Pierre). Les Chansons de Bilitis. Paris, Éditions Kra, 1930. In-8, broché. Édition ornée de 12 gravures en couleurs de

5 Kuhn-Régnier. Exemplaire sur vélin du Marais. LOUŸS (Pierre). Aphrodite. Mœurs antiques. S.l., Aux dépens d'un amateur, 1938. 2 volumes brochés, couverture muette et une suite à part. Édition illustrée de 32 lithographies en couleurs. Tirage à 200 exemplaires, celui-ci un des 100 numérotés sur grand vélin d'Arches comportant une suite avec remarques. VERLAINE (Paul). Parallèlement. S.l.n.d. In-4, en feuilles, couverture, chemise et étui. Édition illustrée de 40 pointes sèches d'Alméry Lobel-Riche. Un des 170 exemplaires sur vélin d'Arches, signé par l'artiste. Étui frotté.

161 LEVINSON (André). Serge Lifar, destin d'un danseur. Paris, Éditions Bernard Grasset s.d. [1934]. In-4, broché. 100 / 120 Ouvrage orné d'un frontispice par Pablo Picasso et de 60 planches photographiques représentant Serge Lifar. Exemplaire enrichi de deux E.A.S. à Tony Mayer. On joint un programme de la soirée de ballet du 2 février 1949. Dos décollé.

162 MIRBEAU (Octave). Œuvres illustrées. Paris, Éditions Nationales, 1934-1936. 10 volumes in-8, demi- chagrin orangé avec coins, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Le Douarin). 200 / 300 Éditions de Le calvaire, Sébastien Roch, Le journal d'une femme de chambre, Le jardin des supplices, Dingo, Les vint et un jours d'un neurasthénique, Contes de la chaumière, l'Abbé Jules, Théâtre, La 628 E-8 illustrées par Gus Bofa, Edy Legrand, Berthold Mahn, André Dignimont, Jean Launois.... Exemplaire sur vélin non numéroté. De la bibliothèque Jacques Bredèche, avec ex-libris.

163 PONCHON (Raoul). La Muse gaillarde. Paris, Rieder, 1939. Petit in-4, en feuilles, couverture, chemise et étui. 200 / 300 12 compositions en couleurs et de bois en bleu d'André Dignimont. Un des 85 exemplaires sur vélin, avec UN DESSIN ORIGINAL SIGNÉ ET UNE SUITE EN NOIR, AINSI QU'UNE LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE DE L'ÉDITEUR. On joint du même : La Muse au cabaret. Paris, Rieder, 1938. Fort in-8, chagrin grenat (Reliure de l'époque). 13 compositions de Lucien Boucher. Un des 50 exemplaires sur vélin, avec une suite et 2 DESSINS ORIGINAUX.

164 ANDERSEN (Hans). Images de la Lune. Paris, Maximilien Vox, 1942. In-4, en feuilles, couverture. 100 / 120 Ouvrage orné de 30 eaux-fortes originales d'Alexandre Alexeieff. Exemplaire sur papier à la forme pur chiffon, signé de l'éditeur. Couverture un peu passée.

165 BURIN (J.-P.). Visages du stalag. S.l., Coopérative Artisanale de Productions Publicitaires, 1942. In-4, en feuilles, couverture, chemise et étui de l'éditeur. 80 / 100 Ouvrage illustré de lithographies en noir de Cluseau-Lanauve. Tirage à 280 exemplaires, celui-ci un des 20 sur papier Hollande Van Gelder contenant une suite des planches avec remarques sur japon impérial et signés par l'artiste et l'auteur. EXEMPLAIRE ENRICHI DE DEUX DESSINS ORIGINAUX, À L'ENCRE ET SIGNÉS (31 x 23 cm chacun).

166 DELALEU DE TRÉVIÈRES (J.-P.). Quinze ans de grandes chasses. Paris, Éditions Marco, 1942. In-8, broché, non coupé, chemise et étui. 120 / 150 Ouvrage orné de 6 planches hors texte de Paul Jouve. Tirage à 650 exemplaires, celui-ci un des 5 de tête devant comporter un dessin original de Jouve, une suite des hors-texte et une suite de 5 esquisses de Jouve. Un rectificatif de l'éditeur précise qu'à la suite d'un accident matériel, la justification ne comporte qu'une suite de 5 esquisses. Sans le dessin original.

167 SALTO (Axel). Tryk Selv Dine Billeder. København, Fischers Forlag, 1943. In-folio, broché, gardes illustrées, cartonnage illustré de l'éditeur. 150 / 200

6 Édition originale en danois ornée de 17 planches gravées sur bois du céramiste danois Axel Salto (1889-1961).

168 DUHAMEL (Georges). Images de notre délivrance. Paris, Éditions du Pavois, 1944. In-4, en feuilles, couverture et chemise. 50 / 60 Édition originale ornée de 10 planches hors texte gravées sur cuivre et de 17 dessins in texte de Claude Lepape. Exemplaire numéroté sur Angkor spécial.

169 VERLAINE (Paul). Chansons pour elle. Paris, Éditions du Bélier, 1944. In-folio, en feuilles, emboîtage. 100 / 120 Ouvrage illustré de 36 lithographies en couleurs de Touchagues dont une pour la couverture, une pour le frontispice et 4 hors-texte. Tirage limité à 238 exemplaires numérotés, un des 20 exemplaires sur Chiffon d'Auvergne signés par l'artiste, avec une suite en noir sur vélin.

170 FÉRET (Charles-Théophile). Le Manchot. Paris, Inter Nos, 1945. In-4, en feuilles, chemises et étui. 100 / 120 Édition illustrée de 21 compositions, dont le titre, dans le texte, 6 à pleine page par Paul-Louis Guilbert. Tirage à 66 exemplaires, celui-ci un des 6 exemplaires de collaborateurs. EXEMPLAIRE ENRICHI : d'une correspondance de 10 lettres autographes signées par Paul-Louis Guilbert et René Fauchois ; d'une suite de 53 planches en divers états ; d'une suite de maquettes et de 2 dessins originaux de Paul-Louis Guilbert. Très rares rousseurs.

171 LA FONTAINE (Jean de). La Coupe enchantée, comédie. [Dijon], Éditions du raisin, s.d. [1945]. Petit in-4, en feuilles, chemise d'édition entièrement illustrée à l'intérieur, étui. 200 / 300 Édition illustrée de 22 lithographies de Maurice Espérance, dont 6 à pleine page, aquarellées par Edmond Vairel, et, à part, d'un portrait en 3 états de La Fontaine gravé au burin par Espérance. Tirage à 165 exemplaires sur papier pur fil à la forme, celui-ci imprimé spécialement pour Gabriel Cognacq, avec un carnet de mise en scène, une suite sur papier royal de Vidalon à l'encre noire, une suite sur chine à l'encre bistre. Manque le dessin.

172 LOUŸS (Pierre). Sanguines. Paris, Dominique Wapler, 1945. In-4, broché, couverture rempliée, non rogné, chemise, étui de l'éditeur. 200 / 300 Édition illustrée de 20 pointes sèches en noir d'Alméry Lobel-Riche. Tirage à 325 exemplaires sur vélin de Rives, celui-ci un des 50 exemplaires comprenant une suite en noir avec remarques de toutes les planches, l'état terminé dans le texte et un croquis original. LE DESSIN ORIGINAL SIGNÉ (17 x 15 cm) sur canson est repris p.47. EXEMPLAIRE ENRICHI D'UN ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ de l'illustrateur à Emmanuel Genton.

173 EURIPIDE. Maquette pour Les Bacchantes. Traduction de Leconte de Lisle. In-4, en feuilles. 150 / 200 Exemplaire d'essai pour l'édition qui sera publiée par la Société du Livre d’Art en 1948. Elle sera illustrée de 20 burins originaux d'Albert Decaris. Le document contient 27 gravures d'Albert Decaris, et des remarques au crayon dans le texte. La maquette est enrichie de deux lettres autographes signées d'Albert Decaris : "Voici les essais sur le papier de la Maison du Beau Papier. Je les trouve très satisfaisants pour le moment...." 1 p. in-4. et "Voici l'essai sur Marais.... il n'a pas le charme de celui présente par M. Cabrol". 25 janvier, 1 p. in-4.

174 VERLAINE (Paul). Œuvres libres. Ségovie [Paris], Pablo de Herlagnez, 1868 [1948]. In-8, en feuilles. 100 / 120 Ouvrage d'essai illustré de 8 gravures (sur 74) en deux tons de Félicien Cacan (1880-1979). Tirage à 500 exemplaires non mis dans le commerce, celui-ci non numéroté avec un dessin original signé. Envoi autographe signé de l'artiste à "Monsieur Pelletan au souvenir d'un si bienveillant accueil [19]48". Dutel, II, n°2093. On joint 4 suites à part :

7 LE DOUX (Picart). Suite complète de 66 planches sur japon avant la lettre pour "Romances sans paroles". Paris, Kieffer, 1958. In-8, en feuilles. DUVERNOIS (Henri) et Guy DOLLIAN. Morte la bête. Suite sur chine à 15 exemplaires. Paris, Fayard, 1923. In-8, en feuilles. Chaque planche signée et justifiée par Dollian. VIOUX (Marcelle). Les Amants tourmentés. Suite sur chine à 15 exemplaires comprenant 29 bois originaux de Renéfer. Paris, Fayard, 1925. In-8, en feuilles. Chaque planche signée et justifiée par Renéfer. BAUDELAIRE (Charles). 20 planches pour illustrer les "Fleurs du Mal". Paris, René Kieffer, s.d. In-8, en feuilles. Chaque planche signée dans la pierre.

175 BILLY (André). Visions de danse. Paris, chez l'artiste, 1949. In-4, demi-maroquin bleu avec coins, non rogné, couverture et dos, étui (Reliure moderne). 200 / 300 Ouvrage illustré de 30 pointes-sèches originales d'Alméry Lobel-Riche. Tirage limité à 210 exemplaires numérotés sur vélin. Celui-ci un des 60 exemplaires sur papier vélin de Rives AVEC ÉTAT EN NOIR AVEC REMARQUES ET L’ÉTAT DÉFINITIF EN NOIR. Enrichi d'un envoi de l'illustrateur à M. Raynard.

176 BRUN (Maurice). Groumandugi, réflexions et souvenirs d’un gourmand provençal. , chez l'auteur, s.d. [1949]. Grand in-4, broché, couverture illustrée, chemise et étui postérieurs. 200 / 300 Ouvrage du célèbre cuisinier provençal Maurice Brun, dont la rédaction fut terminée en 1944. Il comprend une longue préface de Charles Maurras, ami et convive du restaurant tenu par l'auteur et de nombreuses vignettes gravées sur bois par Louis Jou. Tirage à 1026 exemplaires sur Arches numérotés.

177 LOUŸS (Pierre ). Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation. S.l.n.d. [vers 1950]. In-12, broché, chemise de soie moirée, dont les plats sont ornés d'une reproduction d'un dessin original de l'artiste. 120 / 150 Édition illustrée de 12 lithographies originales rehaussées à l'aquarelle de Philippe Dumas. L'édition originale posthume avait été publiée en 1926 par Simon Kra. Pas de page de justification. Exemplaire enrichi d'une aquarelle originale signée et justifiée 21/30 par Philippe Dumas (11 x 14 cm).

178 BAUDELAIRE (Charles). Œuvres illustrées. Paris, Éditions Colbert, s.d. [1951]. 5 volumes in-4, demi- maroquin bleu nuit avec coins, tête dorée, couverture et dos (Reliure de l'époque). 200 / 300 Édition illustrée en couleurs par G. Cornélius, Fernand Hertenberger, Sarluis et Fouqueray. Un des 1240 exemplaires sur Alfa, le tome I numéroté, avec un état définitif en couleurs. De la bibliothèque Jacques Bredèche, avec ex-libris. Choc à la coiffe du I.

179 BOYLESVE (René). La Leçon d'amour dans un parc. — Les Nouvelles leçons d'amour dans un parc. Paris, Les Heures claires, 1951-1952. 2 vol. in-4, en feuilles, chemise et étui de l'éditeur. 100 / 120 Ouvrage orné de pointes sèches de Paul-Émile Bécat. Tirage à 350 exemplaires. Le premier volume est un des 270 sur vélin de Rives ; le deuxième est un des 60 sur vélin de Rives contenant une suite avec remarques.

180 MEUSNIER DE QUERLON (Anne-Gabriel). Les Soupers de Daphné. Paris, Éryx, 1951. In-4, maroquin orangé, guirlande intérieure dorée, doublure et gardes de moire jaune, tête dorée, non rogné, couverture et dos, étui (E. Valenta). 200 / 300 Édition illustrée de 16 eaux-fortes originales d'Édouard Chimot. UN DES 15 EXEMPLAIRES NUMÉROTÉS AUXQUELS IL A ÉTÉ AJOUTÉ UN DESSIN ORIGINAL INÉDIT (27 x 21 cm), les suites avec remarques en premier état sur chine, Annam, Rives en trois tons, noir, sépia et vert, la planche H.C. et un bon à tirer. Exemplaire avec envoi autographe signé de l'illustrateur.

8 181 MONTHERLANT (Henry de). Pasiphaé. Paris, Archat, 1953. In-folio, en feuilles, couverture, chemise et étui de l'éditeur. 150 / 200 Édition ornée de 29 gravures originales en noir par Pierre-Yves Trémois. Tirage à 245 exemplaires sur vélin de Rives. On joint : une L.A.S. de Pierre-Yves Trémois à M. Lavallette-Simon (1 p. in-8), deux programmes pour la soirée de présentation de l'ouvrage et un petit spécimen de souscription.

182 [PHOTOGRAPHIE]. COLLECTION « HUIT ». Ensemble 3 ouvrages sur , Henri Cartier Bresson et George Rodger. Paris, Robert Delpire, 1953-1955. 3 volumes in-12, cartonnages, jaquettes illustrées en couleurs jaune, rose et verte. 150 / 200 Les Parisiens tels qu'ils sont. – Les Danses à Bali. – Le Village des Noubas. Collection complète en édition originale. Ces trois volumes composent la collection « Huit » dirigée par Robert Delpire, pionnier de l'édition photographique depuis 1951. Textes de Robert Giraud et Michel Ragon, Antonin Artaud et George Rodger. Jaquettes passées, légères déchirures.

183 HENRY (Maurice). Les Métamorphoses du vide. Paris, Éditions de Minuit, s.d. [1955]. In-4, broché, cartonnage noir illustré de l'éditeur. 200 / 300 ÉDITION ORIGINALE et second tirage de cet ouvrage contenant 32 planches recto-verso, dont 16 ajourées. Le premier tirage ayant été presque intégralement détruit dans un incendie. Vignes, 198.

184 VERCEL (Roger). Boulogne. Grand port de pêche. Nantes, Comité d'entr'aide aux familles des marins péris en mer..., 1956. In-4 oblong, broché. 100 / 120 Édition originale illustrée de 31 compositions en couleurs de Mathurin Méheut. Tirage à 3500 exemplaires numérotés.

185 LARGUIER (Léo). Saint-Germain-des-prés mon village. Paris, Compagnie des Bibliophiles du Livre d'Art et de l'Amérique Latine, 1958. In-4, en feuilles, couverture, chemise et étui de l'éditeur. 80 / 100 Ouvrage illustré de 34 lithographies originales d'André Hambourg en couleurs. Tirage à 180 exemplaires sur Rives, celui-ci imprimé pour Madame Olivier Béchet.

186 CORNEILLE. Le Cid. Paris, Société normande du livre illustré, 1960. In-folio, en feuilles, couverture, chemise et étui de l'éditeur. 150 / 200 Édition illustrée d'un frontispice et de 23 lithographies de Paul Aïzpiri. Tirage à 150 exemplaires sur Arches, celui-ci numéroté, contenant une des 10 suites en couleurs sur japon nacré, une des 20 suites en noir sur Malacca, une progression de deux planches sur Malacca, et deux menus illustrés, contenant deux gravures dont une en couleurs.

187 POUPERON (Patrice). Réunion de 7 gravures. 7 planches, dans un carton à dessin. 200 / 300 ENSEMBLE DE 7 PLANCHES DE LITHOGRAPHIES, COLLAGES OU ESTAMPILLES RÉALISÉES PAR PATRICE POUPERON (1939-2010) : L'Invention de l'agriculture. Lithographie encadrée d'un texte manuscrit et de bandes colorées contrecollées. Numérotée 14/15 et signée par Pouperon au crayon (30 x 44 cm). Franchir l'espace. Lithographie encadrée d'un texte manuscrit. Numérotée III et signée par Michel Butor et Pouperon. (30 x 33cm). 3156 EST 611. Lithographie en noir sur BFK de Rives numérotée 15/20 et signée par Pouperon (42,5 x 32 cm). 316 BOIS DAYE 515 EST. Lithographie en noir sur BFK de Rives numérotée 6/20 et signée par Pouperon (32 x 42,5 cm). La Promeneuse du quai. Lithographie ornée d'un texte manuscrit à la mine de plomb. Numérotée 9/16 et signée par Michel Butor et Patrice Pouperon. 466 EST VENTOUX... Estampille ornée de dessins et d'un texte manuscrit au pastel rouge, jaune, bleu, mauve et noir. Signé par Pouperon (50 x 60 cm). Collage orné d'un texte manuscrit et d'un mouchoir taché de bleu. Numérotée 22/40 et signée par Michel Butor et Pouperon (24 x 30 cm).

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188 POUPERON (Patrice). Ensemble 5 ouvrages. 5 volumes. 100 / 120 BUTOR (Michel). Requête aux peintres, sculpteur & cie. S.l., L'Empan, 1986. Plaquette in-12, en feuilles, couverture. Édition ornée d'un frontispice de Patrice Pouperon. Un des 275 exemplaires sur vergé, signé par l'auteur et l'artiste. Avec deux autres exemplaires signés également sur vergé. BUTOR (Michel). Roulant aux dés de l'aventure. Lirac, La Garonne, 1994. Plaque in-8 oblong, en feuilles, couverture. Édition originale illustrée de 4 gravures de Patrice Pouperon. Tirage à seulement 15 exemplaires. Mouillures et piqûres sur la couverture. GUILLEVIC. La Plaine. Draguignan, Lettres de Casse, 1986. Plaquette in-12, en feuilles, couverture. Édition illustrée d'une épreuve d'artiste signée par Patrice Pouperon. Un des quelques exemplaires hors commerce.

189 QUEFFELEC (Henri) et Colette BONZO. La Peine capitale. Paris, Éditions Manuel Bruker, 1962. In-folio, en feuilles, étui. 150 / 200 Ouvrage orné de 12 gravures dont deux sur les couvertures de Colette Bonzo. Tirage à 150 exemplaires, tous numérotés et sur papier vélin de Rives, celui-ci enrichi d'un E.A.S. d'Henri Queffelec à Georges Pompidou. De la bibliothèque Georges Pompidou, avec ex-libris. Pâles rousseurs marginales.

190 CHAGALL (Marc). Ensemble 3 ouvrages. 3 volumes in-4, cartonnage, jaquette de l'éditeur. 200 / 300 Chagall lithographe III. Monaco, André Sauret, 1969. – Le Message biblique de . Paris, Fernand Mourlot, 1972. – The Ceramics and sculptures of Chagall. Monaco, André Sauret, 1972. Les trois volumes sont richement illustrés de reproductions en couleurs.

191 OUDOT (Georges). Nus 69. Paris, Éditions du Cercle européen de la gravure, 1969. In-folio, en feuilles, couverture, chemise et étui de l'éditeur. 150 / 200 Album renfermant 14 gravures originales signées de Georges Oudot, présentées par Claude Roger-Marx. Tirage à 180 exemplaires, celui-ci sur vélin d'Arches. On joint une carte de vœux ornée d'une gravure signée par d'artiste. De petites taches à la couverture.

192 OVIDE. Les Amours. Paris, Club du Livre - Philippe Lebaud, 1970. In-4, chagrin havane, labyrinthe estampé en beige et brun sur les plats, dos lisse, tête dorée, chemise et étui ([Jacques Ébrard, pour l'éditeur]). 150 / 200 Édition illustrée de 20 lithographies en couleurs par Blasco Mentor. Tirage à 325 exemplaires tous signés par l'artiste, celui-ci un des 222 sur Lana. RELIURE EXÉCUTÉE D'APRÈS LA MAQUETTE D'HENRI MERCHER.

193 [SENTIERS DE LA CRÉATION (Les)]. Ensemble 5 ouvrages. Genève, Albert Skira, 1970-1972. 5 volumes in-8 carré, brochés. 80 / 100 Ensemble de cinq titres en édition originale : Gaëtan PICON. Admirable tremblement du temps. – Claude SIMON. Orion aveugle. – Francis PONGE. La Fabrique du pré. – René CHAR. La Nuit talismanique. – Henri MICHAUX. Emergences- Résurgences. Cette collection où Skira a convié écrivains et artistes à une réflexion sur le processus créatif, vit le jour en 1969 et fut publiée jusqu'en 1976 en 29 numéros (dont 3 doubles). Glaçage des couvertures partiellement décollé.

194 BOSQUET (Alain). Communs. Saint-Laurent-du-Pont, Aimée er Marc Pessin, 1973. Petit in-4, en feuilles, couverture. 80 / 100 Édition illustrée de 18 compositions de Miguel Angel Asturias, gravées en taille douce par Alain Bar. Tirage à 75 exemplaires sur vélin d'Arches signés par l'artiste.

10 195 GIONO (Jean). La Belle hôtesse. – La Nuit de Noël. – Le Bal. S.l., Aux dépends d'un groupe d'amateurs provençaux, 1973. In-folio, en feuilles, couverture, chemise et étui de l'éditeur. 100 / 120 Ouvrage orné de 10 lithographies de Serge Fiorio. Tirage à 250 exemplaires, celui-ci un des 50 sur arches comportant une suite à part signée et numérotée sur arches.

196 KLEIST (Heinrich von). Das Erdbeben in Chili. Heidelberg, Tukanpresse, 1974. In-plano, en feuilles, chemise et étui de l'éditeur. 150 / 200 Édition originale illustrée de 10 gravures en noir signées de Jean-Robert Ipoustégy. Tirage à 98 exemplaires, celui-ci un des 85 numérotés.

197 PARSUS (Pierre) et Georges BRASSENS. Georges Brassens. Œuvre poétique. Grenoble, Éditions du Grésivaudan, 1974. In-folio, en feuilles, couverture imprimée rempliée, emboîtage toilé de l'éditeur. 150 / 200 Édition originale illustrée de 32 lithographies originales de Pierre Parsus, signées par l'artiste. Préface de Bernard Clavel. Tirage limité à 300 exemplaires, celui-ci un des 40 sur japon super nacré enrichis d'une gouache originale sur le thème du livre, d'un dessin d'étude, d'une suite en couleurs des 32 lithographies sur vélin d'Arches, d'une suite en couleurs de 10 lithographies double page imprimées sur soie. Sans la gouache, le dessin ni les suites annoncées. On joint une photographie originale de Georges Brassens et Pierre Parsus.

198 GUILLEVIC (Eugène). Nuit. S.l., 1982. In-4, en feuilles, couverture, chemise et étui toilés de l'éditeur. 150 / 200 Édition originale ornée de 8 lithographies originales de Wanda Davanzo, signées et numérotées. Tirage à 150 exemplaires, celui-ci le n°121, signé par l’auteur et de l’artiste sous l’achevé d’imprimer.

199 PIEYRE DE MANDIARGUES (André). Écriture ineffable. Montpellier, Fata Morgana, 1988. In-4, en feuilles, couverture. 150 / 200 Édition originale illustrée de deux eaux-fortes en couleurs signées de Mehdi Qotbi. Tirage à 90 exemplaire sur vélin d'Arches, exemplaire signé par l'auteur. On joint du même : Ultime belvédère. Cognac, Fata Morgana, 2002. In-8, broché, non coupé. Un des 30 exemplaires numérotés sur Chagall.

200 BIBLIOPHILE DE FRANCE (Les). Ensemble de 26 documents, menus et spécimens. 200 / 300 Une affiche de 1998 ornée d'une reproduction de Zao Wou-Ki. 18 menus des Bibliophiles de France, de la Société des Amis des livres, de la Société normande de livres illustrés, tous accompagnés d'une gravure parfois signée par divers artistes. On joint 7 gravures et spécimens de parution ornés d'une reproduction de divers artistes.

201 LAPORTE (Geneviève). Mon cheval est un empire. Bièvres, Pierre de Tartas, 1990. In-4, en feuilles, chemise illustrée, coffret et portfolio éditeur, une suite à part sous chemise. 200 / 300 Très belle édition de ce recueil de poèmes, illustrée d’aquarelles en couleurs gravées sur bois et de lithographies par et imprimée à seulement 259 exemplaires sur japon nacré. Tirage à 230 exemplaires, CELUI-CI UN DES 100 SUR JAPON NACRÉ signé par les deux auteurs comportant l'était définitif des illustrations et une suite sur Montgolfier des lithographies in-texte ; une décomposition en sept états des couleurs d’une lithographie en double planche et une fonte en bronze du cheval ornant l’emboîtage (décollé). Sans le bois signé de l'artiste. On joint un tirage en épreuve d’artiste de la lithographie La Cavalière.

202 FASSIANOS (Alecos). Images en fuite. Cognac, Fata Morgana, 1992. In-8, en feuilles, couverture illustrée. 150 / 200 Édition originale illustrée par Alecos Fassianos. Un des 60 exemplaires de tête sur vélin d'Arches, comportant 5 pointes sèches originales à pleine page signées par l'auteur.

11 203 [HALL]. Recueil sur l'art contemporain. Paris, Association pour Le Rayonnement de l'Art contemporain, 1992-1993. In-8, en feuilles, couverture muette rempliée. 200 / 300 Album comportant des catalogues illustrés de tirés à part originaux, numérotés de 1 à 200 et signés par les artistes : Vincent Corpet, Yan Pei-Ming, Pierre Moignard, Sigurdur Arni Sigurdsson.

204 LAOTSEU. Tao-Tö-King. Le Livre de la Voie et de la Vertu. Paris, Éditions d'Art du Rameau d'Or, 1992. In- 4, en feuilles, emboîtage de l'éditeur orné d'une pièce de faïence blanche illustrée par Viêthô encastrée. 150 / 200 Édition ornée de nombreuses illustrations dont 12 AQUARELLES ORIGINALES À PLEINE PAGE DE VIÊTHÔ. Toutes les aquarelles portent un cachet rouge. Traductions et notes critiques de J.-J.-L. Duyvendak. Tirage à 81 exemplaires, celui-ci un des 56 sur vélin d'Arches pur chiffon. SUPERBE ILLUSTRATION DE CE CLASSIQUE CHINOIS.

205 UHLEN (Jean-Pierre). Collection (augmentée). Limoges, Musée de l'Évêché, 1992. In-folio, en feuilles, boîte de l'éditeur. 120 / 150 Édition originale illustrée de photomontages en noir et en couleurs de Gattineau. Tirage à 50 exemplaires sur BFK de Rives, justifiés et signés de l'auteur. Légères rousseurs.

206 METTRA (Claude). Étienne Martin en son lieu. S.l., Area éditions, 1995. In-4 carré, en feuilles, couverture en relief peinte en rouge, vert et bleu, emboîtage noir. 200 / 300 Édition originale réalisée en hommage au sculpteur Étienne Martin et illustrée de deux photographies en noir de Thierry Martin. Un des 50 exemplaires sur Arches, seul grand papier, signés par l'artiste et l'auteur. Les plats de la couverture ont été conçus par Étienne Martin avec l'éditeur peu de temps avant sa mort, survenue quatre mois avant la parution du livre.

207 SCANREIGHT (Jean-Marc). Ensemble 5 ouvrages. 150 / 200 BOURG (Lionel). L'Angoisse, non, ce n'est pas elle...Bruxelles, Café Neuve-des-Mathurins, 1998. In-4 oblong, broché. Ouvrage illustré par Jean-Marc Scanreigh. Tirage à 40 exemplaires signés et justifiés par les auteurs. DEGROOTE (Ludovic). Pendant. Nancy, l'Oiseau noir, 2002. In-8, broché, couverture illustrée. Ouvrage illustré par Jean- Marc Scanreigh. Tirage à 50 exemplaires justifiés et signés par les auteurs. Celui-ci un des 23 comprenant UN DESSIN ORIGINAL DE L'ARTISTE SIGNÉ. KESSLER (Maïté). Oui, Monsieur Richter. In-12 oblong, broché. Paris, Édition Radio, 2003. Ouvrage illustré par Jean-Marc Scanreigh. Tirage à 90 exemplaires, celui-ci numéroté et signé par les auteurs. MATHEWS (Harry). Day shifts. In-12 carré, broché. S.l., Pierre Voisin, 2004. Ouvrage illustré par Jean-Marc Scanreigh. Tirage à 100 exemplaires. SARDET (Daniel). Le Nuage de Magellan. In-12, broché. S.l., Aires de retournements, s.d. Ouvrage orné de 12 épreuves de Jean-Marc Scanreigh.

208 MILSHTEIN. Fées et petites merveilles. S.l., 2007. In-8, broché, emboîtage de toile noire. 120 / 150 Coffret contenant un carnet orné de 6 dessins originaux de Milshtein et l'édition courante de l'ouvrage. Tirage à 40 exemplaires, signés et justifiés par l'artiste.

209 [CAHIERS DU TRAIT (Les)]. Tension. Paris, Les Cahiers du Trait, 2008. In-4, en feuilles, couverture imprimée. 150 / 200 Tirage limité à 100 exemplaires numérotés et signés. Tension est le premier volume des Cahiers du Trait. Le volume réunit autour de ce concept trois textes inédits de Henri Cueco, Charles Juliet et Bernard Chambaz, lesquels répondent aux gravures de Robert Groborne, Corie Bizouard et Vincent Busson. La mise en forme est signée de l'atelier Zone Opaque.

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210 WILLIAMS (Tennessee). Rubio y Morena. Paris, Les Francs bibliophiles, 2010. In-4 oblong, en feuilles, couverture, chemise et étui de l'éditeur. 200 / 300 Édition illustrée de 12 lithographies originales en couleurs et à pleine page de Jacques de Loustal. Tirage à 127 exemplaires sur B.F.K Rives, tous signés par l’artiste, celui-ci un des 100 réservés aux collaborateurs, le n°30. ENRICHI DE 2 MENUS SIGNÉS, dont un avec un envoi autographe à Nicolas Bocquet.

211 [NUITS]. Collection Les Nuits. Paris, Ernest Flammarion, 1928-1930. 12 volumes in-8, brochés. 300 / 400 KESSEL (Joseph). Les Nuits de Sibérie. 1928. Eaux-fortes d'Alexeieff. Quelques rousseurs à la couverture. FARRÈRE (Claude). La Nuit en mer. 1928. Lithographies de Fouqueray. HARRY (Myriam). La Nuit de Jérusalem. 1928. Lithographies de Drouart. JAMMES (Francis). Les Nuits qui me chantent... 1928. Bois en couleurs et éléments décoratifs de Renéfer. MAC-ORLAN (Pierre). Nuits aux bouges. 1929. Eaux-fortes de Dignimont. MAURIAC (François). La Nuit du bourreau de soi-même. 1929. Dessins de Maxime Dethomas, gravés par Aubert. BERTRAND (Louis). Nuits d'Alger. 1929. Lithographies de Suréda. MAGRE (Maurice). La Nuit de Haschich et d'opium. 1929. Bois en couleurs de Ahü. THARAUD (Jérome et Jean). La Nuit de Fès. 1930. Eaux-fortes de Mainssieux. BORDEAUX (Henry). Nuits de Noël. 1930. Eaux-fortes de P. Baudier. BENJAMIN (René). La Dernière nuit. 1930. Bois de Serveau. Non coupé. MAURRAS (Charles). Quatre nuits de Provence. 1930. Lithographie de Renéfer. Chaque exemplaire fait partie des 750 exemplaires tirés sur papier vélin. On joint le spécimen de souscription.

212 [ILLUSTRÉS]. Ensemble 11 ouvrages. 400 / 500 BÉGOT (Jean-Pierre). Duke river. S.l.n.n., 2003. – DURAND (Jacques). Cahiers de la tauromachie 3. Paris, Jannink Soriano, 2004. – POLGE (Denis). Humeur vitrée. Alès, [PAB], août 1993. – KAY (Daniel). L'Atelier Bellini. – LE BEUZE (Alain). Horizons. S.l.n.d. – LESGARDS (Roger). Un instant... s'il vous plaît. Paris, La Bruyère, 1988. – Vivre je viens. S.l., Emery chez Parisod, 1994. – PETIT (Francis). Lien. S.l.n.n., 2001. – PEYREFITTE-ÉLUSEL (Christel). Visage miroirs. Paris, André Biren, 1990. – SOJCHER (Jacques). Essai de n'être pas mort. S.l., Fata Morgana, 1984. – VEINSTEIN (Alain). Corps en dessous. S.l., Cliaves, 1979. Liste détaillée sur demande et sur alde.fr

213 [ILLUSTRÉS]. Ensemble 3 ouvrages. 200 / 300 KESSEL (Joseph). Le Thé du capitaine Sogoub. Paris, Au Sans Pareil, 1926. In-12, broché. Édition originale. Un des 1000 exemplaires sur vélin d'Annonay, illustré de 6 gravures hors-texte de Gontcharova. Dos insolé, comme pour la plupart des titres de cette collection. LARBAUD (Valery). Caderno. Paris, Au sans pareil, 1927. In-8, broché. Édition originale ornée de 8 pointes-sèches hors texte gravées par Mily Possoz. Tirage à 1250 exemplaires, celui-ci un des 40 sur japon avec une double suite des gravures. Dos passé. SAMAIN (Albert). Xanthis ou la vitrine sentimentale. Paris, A. Ferroud - F. Ferroud, successeur, 1920. In-8, broché, non coupé. Édition illustrée de 45 compositions et ornements en couleurs par Gustave-Adolphe Mossa. Tirage à 1025 exemplaires, celui-ci un des 30 sur japon avec quatre états dont un état en noir sur chine mais sans l'aquarelle originale.

13 INDEX des ILLUSTRATEURS

AÏZPIRI (Paul). 30, 186 FABIANO (Fabien). 45 ALECHINSKY (Pierre). 105, 113 FASSIANOS (Alekos). 202 ALEXEIEFF (Alexandre). 77, 149, 164 FINI (Leonor). 103 ALLÉGRET (Marc). 70 FIORIO (Serge). 195 ANTONINI (Annapia). 37 FONTANA (Lucio). 100 ARP (Jean). 68 FRÉLAUT (Jean). 84 ASTURIAS (Miguel Angel). 194 ATGET (Eugène). 153 GAMPERT (Jean-Louis). 155 GANDON (Pierre). 157 BAKST (Léon). 64 GAROUSTE (Gérard). 118 BALTAZAR (Julius). 111, 114, 121 GEETERE (Frans de). 14 BARRET (Gaston). 160 GHIGLION-GREEN (Maurice). 158 BÉCAT (Paul-Émile). 179 GIRARD (André). 39 BELLENGER (Georges). 31 GOBÔ (Georges). 148 BELLMER (Hans). 81 GOOR (Gaston). 157 BENRATH (Frédéric). 120 GRIS (Juan). 32 BILIBINE (Ivan). 129 GROUX (Henry de). 136 BONZO (Colette). 189 GUERRIER (Raymond). 158 BOUCHER (Lucien). 163 GUILBERT (Paul-Louis). 85, 170 BOULLAIRE (Jacques). 26 BRAQUE (Georges). 91, 96, 97, 99 HALLO (Charles). 145 BRAUNER (Victor). 98 HAMBOURG (André). 185 BRISSAUD (Pierre). 9 HENRY (Maurice). 183 BROUET (Auguste). 138 HERTENBERGER (Fernand). 178 BUSSON (Vincent). 209 HILDEBRANDT (Lily). 65 HUGO (Valentine). 83 CACAN (Félicien). 174 CAPPIELLO (Leonetto). 76 IPOUSTÉGUY (Jean-Robert). 196 CHADEL (Jules). 38 CHAGALL (Marc). 190 CHAHINE (Edgar). 144 JANSSAUD (Mathurin). 46, 47 CHIMOT (Édouard). 3, 180 JEANNIOT (Pierre-Georges). 1 CLUSEAU-LANAUVE. 165 JOU (Louis). 176 COBURN (Alvin Langdon). 7 JOUAS (Charles). 145 CORNÉLIUS. 178 JOUVE (Paul). 13, 48, 71, 72, 80, 166

DA SILVA (Vieira). 101 KUPKA (Frantisek). 131 DADO. 109 DAVANZO (Wanda). 198 LA NÉZIÈRE (Joseph de). 63 DECARIS (Albert). 173 LAFORGE (Lucien). 49, 141 DELUERMOZ (Henri). 23 LAFOUCRIÈRE (Pierre). 117 DENIS (Maurice). 73 LALAU (Maurice). 75, 88 DERAIN (André). 92 LAURENS (Henri). 86, 93 DERKERT (Siri). 40 LAURENS (Paul-Albert). 11, 12 DESLIGNÈRES (André). 137 LE GROUMELLEC (Loïc). 122 DEUX (Fred). 41, 42, 43, 44, 107 LEGRAND (Edy). 66, 162 DIGNIMONT (André). 162, 163 LELONG (René). 5, 147 DUBUFFET (Jean). 89 LEPAPE (Claude). 168 DULAC (Jean). 159 LEPÈRE (Auguste). 16 DUMAS (Philippe). 177 LOBEL-RICHE (Alméry). 22, 143, 160, 172, 175 DUNOYER DE SEGONZAC (André). 94 LOIR (Luigi). 134 LORJOU (Bernard). 158 ENGELS (Robert). 139 LOUSTAL (Jacques de). 210 ERNST (Max). 102 LOUŸS (Pierre). 160 MAC-AVOY (Édouard Georges). 24 SAINT PHALLE (Niki de). 56, 57, 58 MADRASSI (Lucien). 145 SALTO (Axel). 167 MAILLOL (Aristide). 62 SAUVAGE (Sylvain). 34 MAINSSIEUX (Lucien). 211 SAVIN (Maurice). 158 MAN RAY. 29 SCANREIGH (Jean-Marc). 207 MARTIN (Charles). 17, 25, 33 SCHMIED (François-Louis). 20 MARTIN (Thierry). 206 SCHURR (Claude). 158 MARTY (André-Édouard). 8, 50, 51, 82 SCHWABE (Carlos). 142 MATHIEU (Georges). 35 SERVEAU (Clément). 211 MATISSE (Henri). 87, 90 SIMÉON (Fernand). 146 MÉHEUT (Mathurin). 18, 140, 150, 156, 184 STAHLY (François). 115 MENTOR (Blasco). 192 STALL (J.). 28 MIDY (Chapelain). 158 STEINLEN (Théophile-Alexandre). 135 MILSHTEIN (Zwy). 52, 208 MOIGNARD (Pierre). 203 TAILLANDIER (Yvon). 36 MOSSA (Gustav-Adolf). 213 TINGUELY (Jean). 54, 59, 60 TOUCHAGUES (Louis). 169 NICHOLSON (Sir William). 61 TOUCHET (Jacques). 19 TRÉMOIS (Pierre-Yves). 181 OUDOT (Georges). 191 TRIGNAC (Gérard). 55

PAPART (Max). 108 UBAC (Raoul). 106 PARSUS (Pierre). 197 UTRILLO (Maurice). 69 PERDRIAT (Hélène). 152 PICASSO (Pablo). 6, 67, 161 VAIREL (Edmond). 171 POLIAKOFF (Serge). 53 VAN DONGEN (Kees). 79 POUPERON (Patrice). 187, 188 VAN VELDE (Bram). 104 VERTÈS (Marcel). 4, 151 QOTBI (Mehdi). 199 VIALLAT (Claude). 116 VIALLAT LANGLOIS (Peggy). 123 REBEYROLLE (Paul). 104 VIDAL (Pierre). 130 REIMS (Cécile). 119 VIERGE (Daniel). 21, 27, 128, 133 RIVIÈRE (Henri). 127 ROBIDA (Albert). 125 ZULOAGA (Ignacio). 154 ROCHE (Pierre). 145 ROCHEGROSSE (Georges). 2, 10, 15, 124 RONIS (Willy). 110, 112 ROUAULT (Georges). 95

INDEX des RELIEURS

AFFOLTER (Paul). 11 GÉNÉTANT (L.). 2 AUSSOURD (René). 5 KAMA ROK. 6 BICHON (Bernard). 25, 73 LAVAUX (Adrien). 19, 137 BLANCHETIÈRE (Henri). 10 LANOË (Charles). 15 BUTRÉ (Annick). 4 LE DOUARIN (Paul). 162 CARAYON (Émile). 16 LOUTREL (Patrick). 20 CHAMPS (Victor). 125 MARION. 9, 22 CRETTÉ (Georges). 23 MARTIN (Pierre-Lucien). 24 DAVID. 124 MEUNIER (Charles). 1 DEVAUCHELLE. 26, 28, 30 PIERSON (Henry Joseph). 21 ÉBRARD (Jacques). 191 SALA-VIDAL (Véronique). 14, 108 FLAMMARION. 9, 22 YSEUX-SIMIER 29 ALDE Live_page catalogue:catalogue ALDE 19/11/2020 12:40 Page1

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ALDE Reliures originales – Estampes & Dessins – Livres – illustrés Dessins modernes originales & Estampes – Reliures

alde.fr 220 221 Éditions originales du XIX e au XXI e siècle ALDE ALDE mardi 15mardi décembre 2020 Éditions originales du XIXe au XXIe siècle Pierre Loti écrivain voyageur 315

Expert Jean Lequoy

Librairie Giraud-Badin 22, rue Guynemer 75006 Paris Tél. 01 45 48 30 58 - Fax 01 45 48 44 00 [email protected] - www. giraud-badin.com

Sommaire

Auteurs du XIXe siècle lots nos 214 à 260 Pierre Loti écrivain voyageur lots nos 261 à 316 Auteurs des XXe et XXIe siècles lots nos 317 à 410

Conditions de vente consultables sur www.alde.fr Honoraires de vente : 25% TTC

En couverture, lot 315, portrait de Pierre Loti et en 4e de couverture, lot 410, Viridis candela ALDE Maison de ventes spécialisée Livres - Autographes - Monnaies

Éditions originales du XIXe au XXIe siècle Pierre Loti écrivain voyageur

Vente aux enchères publiques

Jeudi 15 décembre 2020 à 16 h 30

Librairie Giraud-Badin 22, rue Guynemer 75006 Paris Tél. 01 45 48 30 58

Commissaire-Priseur Jérôme Delcamp

ALDE Belgique ALDE Philippe Beneut Maison de ventes aux enchères Boulevard Brand Withlock, 149 1, rue de Fleurus 75006 Paris 1200 Woluwe-Saint-Lambert Tél. 01 45 49 09 24 - Fax 01 45 49 09 30 [email protected] - www.alde.be [email protected] - www.alde.fr Tél. +32 (0) 479 50 99 50 Agrément 2006-587 Auteurs du XIXe siècle

214 BALZAC (Honoré de). Le Lys dans la vallée. Paris, Werdet, 1836. 2 volumes in-8, demi-veau brun, dos orné de filets dorés et à froid (C. Chauvel). 1 000 / 1 200 Édition originale d’un des plus beaux romans d’amour jamais écrits. L’édition contient une préface et l’historique du procès auquel a donné lieu l’ouvrage. De la bibliothèque Alfred Algans, avec ex-libris manuscrit. Quelques rousseurs, rares piqûres de vers. Restaurations au titre du tome I.

215 BALZAC (Honoré de). La Femme supérieure. La Maison Nucingen, La Torpille. Paris, Werdet, 1838. 2 volumes in-8, demi-veau bleu nuit avec coins, filet doré, dos lisse orné en long d’un cadre au double filet doré, tranches marbrées (Reliure de l’époque). 3 000 / 4 000 Édition originale. La Femme supérieure deviendra Les Employés en 1844. La Maison Nucingen forme un complément à César Birotteau, publié également en 1838. La Torpille constitue le début de Splendeurs et misères des courtisanes, qu’elle donne en édition originale. Un dessin d’Honoré Daumier est gravé à la p. 185 du second tome. Très bel exemplaire dont on peut attribuer l’élégante reliure à Meslant. Des bibliothèques du duc Ferdinand-Philippe d’Orléans, fils aîné de Louis-Philippe, avec cachet, Théophile Alajouanine (1981, I, n°27) et Bertrand Pertuiset, avec ex-libris.

4 216 BALZAC (Honoré de). Œuvres complètes. La Comédie humaine. (18 vol.). – Théâtre (1 vol.). – Les Contes drolatiques (1 vol.). Paris, Furne, Dubochet, Hetzel et Paulin puis A. Houssiaux, 1842-1855. 20 volumes in-8, bradel demi-maroquin bleu nuit à long grain avec coins, filet doré, dos orné en long de fers romantiques, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Alfred Farez). 6 000 / 8 000 Premiere édition collective de la Comédie humaine, « l’une des plus importantes de la litterature française » (Clouzot). Cette édition capitale contient de nombreux textes en édition originale : Albert Savarus, La Fausse maîtresse, Autre étude de femme, Illusions perdues (dernière partie), Splendeurs et misères des courtisanes (dernière partie), Une esquisse d’homme d’affaires, Envers de l’histoire contemporaine (première partie), Gaudissard II et les Comédiens sans le savoir. Elle présente, de plus, la forme définitive de tous les autres textes, remaniés une dernière fois par Balzac. C’est aussi la première édition illustrée des Œuvres complètes de Balzac, décorée par les meilleurs artistes contemporains de l’auteur. Elle renferme un portrait de Balzac en frontispiceet153 planches gravées sur bois d’après les dessins de Meissonnier, Français, Tony Johannot, Traviès, Bertall, Célestin Nanteuil, Henri Monnier, Gavarni et d’autres. Exemplaire tres désirable, luxueusement relié par Alfred Farez, qui s’est inspiré des plus belles reliures romantiques. Successeur de Carayon en 1909, Alfred Farez exerça rue de Nesles, à Paris, jusqu’en 1918, puis rue Monsieur-le-Prince jusqu’à sa retraite en 1930. Il excellait dans les cartonnages à la Bradel et les demi-reliures. Comportant tous les volumes à la bonne date, l’exemplaire est complet des 2 ff. de placement des figures et de tous les plats de couverture avec, la plupart du temps, leur dos. Sans le titre-frontispice général et la notice de George Sand. Le tome IV est en reliure pastiche excellemment imitée.Une planche et 2 ff. du tome I déreliés, quelques mouillures dans le tome XVIII. Brivois, 17-30 – Carteret, I, 79 – Vicaire, I, 239 – Clouzot, 27.

217 BANVILLE (Théodore de). Les Cariatides. Paris, Pilout, 1842. In-12, bradel demi-maroquin rouge, non rogné (V. Champs). 1 000 / 1 200 Édition originale rare du premier livre publié par l’auteur, à l’âge de dix-neuf ans. Elle n’a été tirée qu’à 500 exemplaires, comme le révèle une lettre jointe à cet exemplaire. Extraordinaire exemplaire offert par Banville à Théophile Gautier, son ami et mentor, avec cet envoi autographe signé : À Monsieur Théophile Gautier. Théodore de Banville. Bel exemplaire, grand de marges, très bien établi par Victor Champs. Il a été relié sans la couverture. Le volume est enrichi de deux lettres autographes signées de Théodore de Banville évoquant le présent ouvrage. La première est datée de Châteaudun le 14 décembre 1848 (1 p. in-8) : Monsieur et cher confrère, [...] Mon premier recueil, Les Cariatides, qui n’avait été tiré qu’à cinq cents exemplaires est épuisé. Mais je puis, si la commission le désire, mettre à sa disposition plusieurs exemplaires des Stalactites. La seconde est datée du 26 mai 1861 (1 p. in-8) : Cher ami, [...] Albert éditeur a été assez heureux pour trouver chez un libraire un exemplaire des Cariatides. Il vous prie de l’accepter, et il a grand plaisir à vous l’offrir. Carteret, I, 94 – Clouzot, 32.

5 218 BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Un prêtre marié. Paris, Achille Faure, 1865. 2 volumes in-12, demi-maroquin bleu nuit avec coins, tête dorée, couverture (Devauchelle). 600 / 800 Édition originale. Plaisant exemplaire portant la signature de l’auteur. Il est enrichi d’une lettre autographe signée pliée (1 f. in-12), personnelle et très pressée : Barbey s’adresse au grand patron de presse Armand Dutacq (1810-1856), en tant qu’administrateur du quotidien Le Pays, pour lui demander une explication sur cette révélation de l’agréé, qui pour [lui] est incompréhensible. Barbey collabora dix ans au Pays, à partir de 1852, en tant que critique littéraire.

218

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219 BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Les Diaboliques. Paris, E. Dentu, 1874. In-12, maroquin rouge janséniste, doublure bord à bord du même maroquin, gardes de tabis rouge, tranches dorées sur témoins, couverture, étui bordé (Huser). 6 000 / 8 000 Édition originale du plus célèbre des recueils de Barbey d’Aurevilly, dont il n’a pas été tiré de grand papier. Exemplaire de premier état, avec les coquilles, et sans mention d’édition sur la couverture. Cinq des six nouvelles publiées dans ce fameux recueil sont inédites ; seule Le Dessous de cartes d’une partie de whist avait déjà paru. Une partie de l’édition fut détruite en raison des poursuites du Parquet de la Seine pour outrage à la morale publique. Envoi autographe signé de l’auteur à l’encre rouge : À Monsieur Rodolphe Salis, un ami inconnu, Jules Barbey d’Aurevilly. Rodolphe Salis (1851-1897) est le créateur, l’animateur et le propriétaire du célèbre cabaret de Montmartre Le Chat Noir, qu’il ouvrit en 1881. Débarqué à Paris en 1872, après son service militaire, il fabriqua d’abord des chemins de croix et autres objets de piété pour gagner sa vie. On se souvient que Barbey fut un des collaborateurs de la revue Le Chat Noir, aux côtés de Maupassant, Allais, Huÿsmans et d’autres. Superbe exemplaire en maroquin doublé de Huser. Vicaire, I, 305 – Carteret, I, 110.

6 220 CHATEAUBRIAND (François-René de). Vie de Rancé. Paris, H.-L. Delloye, Garnier, s.d. [1844]. In-8, demi-veau violet, dos orné, tranches lisses (Ottmann). 500 / 600 Édition originale. Bel exemplaire en reliure d’époque signée d’Ottmann. De la bibliothèque Edmond Lebée, avec ex-libris. Rousseurs.

221 CHATEAUBRIAND (François-René de). Mémoires d’outre-tombe. Berlin, B. Behr, 1848-1850. 12 tomes en 4 volumes petit in-8, demi-chagrin noir avec petits coins, plats de percaline verte, dos orné, tranches peigne (Reliure de l’époque). 400 / 500 Préfaçon allemande parue avant l’originale française. Menus défauts aux reliures et quelques rousseurs.

222 CHATEAUBRIAND (François-René de). Mémoires d’outre-tombe. Paris, Eugène et Victor Penaud, 1849-1850. 12 volumes in-8, demi-maroquin prune, dos orné de fers dorés, tête dorée, couverture (Reliure du XXe siècle). 2 000 / 3 000 Édition originale d’un des textes les plus importants de la littérature française. Elle a paru quelques mois après le décès de Chateaubriand, qui en avait cédé les droits à une société de souscripteurs formée par H.-L. Delloye. Exemplaire bien complet de l’avant-propos de l’éditeur et de la liste des souscripteurs. Les couvertures portent des papillons de remise en vente à l’adresse de Dion-Lambert. Un plat détaché au premier volume, dos passés, mors frottés, rousseurs éparses, petits défauts aux couvertures.

223 CONSTANT (Benjamin). Adolphe. Anecdote trouvée dans les papiers d’un inconnu. Paris, Treuttel et Würtz ; Londres, H. Colburn, 1816. In-12, demi-basane brune avec coins, dos lisse orné, tranches jonquille (Reliure de l’époque). 1 500 / 2 000 Édition originale parisienne. Trois éditions d’Adolphe ont paru sous la même date, à quelques jours d’intervalle, à Londres et à Paris. On tient généralement l’édition londonienne, annoncée le 6 juin 1816 dans le Morning Chronicle, pour la première et celle-ci pour la deuxième, suivie de près d’une seconde édition parisienne. « Toutes trois sont rares et très recherchées », indique Clouzot ; à dire vrai, celle de Londres est quasiment introuvable. Célèbre roman d’analyse psychologique décrivant la liaison de l’auteur avec Madame de Staël, Adolphe demeure « un des romans les plus beaux de la littérature française, un des plus mystérieux, des plus provocateurs qu’on ait écrits » (En français dans le texte). Quelques piqûres, pâle mouillure sur quelques feuillets. Courtney, n°18b – Carteret, I, 179 – Vicaire, II, 932 – Rothschild, n°1580 – Clouzot, 70-71 – Escoffier, n°251 – En français dans le texte, n°225.

7 224

224 DUMAS (Alexandre). La Vicomtesse de Cambes. Paris, L. de Potter, 1845. 2 volumes in-8, demi-chagrin brique à long grain, dos orné d’un décor romantique, non rogné (Reliure du début du XXe siècle). 1 000 / 1 200 Édition originale. C’est le dernier volet de la trilogie romanesque que Dumas consacra aux femmes sous la Fronde. Parus séparément dans leurs premières éditions, les trois romans furent réunis à partir de 1848 sous le titre général de La Guerre des femmes. Cette première édition est rrès rare ; seulement 4 exemplaires en sont recensés dans le monde (WorldCat), dont un unique exemplaire dans les bibliothèques françaises, celui de la BnF. Exemplaire non rogné dans une jolie reliure de style romantique, complet des catalogues éditeurs (De Potter et Cabinet de lecture). Il a été soigneusement lavé. Cachet de cabinet de lecture répété. Munro, 172 – Parran, 53 – Reed, 186 – Vicaire, III, 372-373.

225 FABRE (Jean-Baptiste). Obras lengadoucianas. Mount-Pelié [Montpellier], E. Marsal, 1878. Grand in-8, percaline verte, non rogné (Reliure de l’époque). 150 / 200 Seconde édition, seule complète. L’ouvrage comporte un fac-similé, neuf contes et 24 pp. de musique notée. Il est illustré à chaque page de dessins lithographiés in et hors texte et d’une lithographie originale du peintre Édouard-Antoine Marsal. Un des 10 exemplaires de tête sur chine, rarissimes, considérablement enrichi d’un autoportrait de Marsal lithographié avec une note autographe de l’artiste, de reproductions de portraits de Favre, du prospectus de l’ouvrage, des couvertures lithographiées de couleurs différentes correspondant à chacun des papiers de l’édition, de l’avis au lecteur rédigé par Marsal. De la bibliothèque du comte Georges de Chamberet, avec cachet ex-libris. Quelques rousseurs.

8 226 FLAUBERT (Gustave). Madame Bovary. Mœurs de province. Paris, Michel Lévy, 1857. In-8, demi-chagrin rouge, tête dorée (Reliure de l’époque). 15 000 / 20 000

Édition originale très recherchée. Un des rares exemplaires sur vélin fort, seul grand papier. Le nombre exact d’exemplaires de ce tirage demeure incertain ; il s’approche de 75, selon Auguste Lambiotte. Très précieux exemplaire de l’avocat Jules Senard, dédicataire de l’ouvrage, qu’il avait défendu au cours du célèbre procès de Madame Bovary, intenté en janvier 1857 à Gustave Flaubert pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». Jules Senard, né à Rouen en 1800, était bâtonnier au barreau de Rouen avant de devenir président de l’Assemblée Nationale, puis ministre de l’Intérieur en 1848. Il faisait jusqu’alors figure de l’opposition libérale rouennaise face au gouvernement de Louis-Philippe. Lorsqu’il revient au barreau de Rouen en 1857, le procès de Madame Bovary l’attend, lequel marquera le point culminant de sa carrière d’avocat. Après quatre heures d’une plaidoirie magistrale, Senard fait acquitter son client. Devenu maire de Saint-Cloud, puis député républicain dans les années 1870, c’est son échec aux élections de 1881 qui marque la fin de sa vie politique. Il disparaît le 28 octobre 1885. Le feuillet comportant la dédicace imprimée À Marie-Antoine-Jules Senart [sic] a été relié en tête du volume, avant le faux-titre, ce qui pourrait être une manière de signaler le propriétaire du volume. Cet exemplaire, qui ne présente ni envoi ni marque de provenance, n’a pu être retrouvé par Lambiotte, « malgré une enquête menée auprès des descendants de Jules Senard » ; il figure toutefois dans sa liste des exemplaires en grand papier de Madame Bovary sous le n°48. Provenance mythique pour l’édition originale de Madame Bovary. Le volume provient directement de la famille de l’avocat rouennais (attestation des descendants jointe). Un coin rompu, coiffes légèrement frottées, déchirure sans manque réparée aux pp. 5-6, quelques rousseurs éparses. On joint 11 volumes provenant de la bibliothèque de Jules Senard, dont un avec un envoi de Ferdinand de Lesseps, que l’avocat a notamment défendu. Vicaire, III, 721 – Carteret, I, 263 – En français dans le texte, n°277 – A. Lambiotte, Le Livre et l’estampe, 1957, n°48 – M. Brun, Le Livre et l’estampe, 1964.

9 227 FLAUBERT (Gustave). Madame Bovary. Mœurs de province. Paris, Michel Lévy, 1857. 2 tomes en un volume in-12, demi-chagrin brun, dos orné (Sénèz). 400 / 500 Édition originale. Cet exemplaire présente une curieuse mixité : il contient les titres de la première émission, parue en avril, avec Traduction et reproduction réservées, qui deviendra dans la deuxième émission Droits de reproduction et de traduction réservés ; et l’on a ajouté à la plume le chiffre romain I sur le premier titre. L’exemplaire contient ensuite le texte de la seconde émission, parue en juin, avec les deux corrections dans l’épître dédicatoire : le nom de Senard correctement orthographié et les derniers mots : ni de votre dévouement devenus et de votre dévouement, ainsi que diverses autres corrections détaillées par Dumesnil et Demorest ; notamment, les pp. 50 et 67 sont désormais chiffrées. Plaisante reliure de l’époque signée Sénèz, libraire-relieur qui exerça rue de la Fidélité, à Paris, pendant la première moitié du XIXe siècle. Le feuillet de la lettre à Senard a été mal placé par le relieur ; il devrait être avant le faux-titre. Carteret, I, 263 – Vicaire, III, 721 – En français dans le texte, n°277.

228 FLAUBERT (Gustave). L’Éducation sentimentale. Histoire d’un jeune homme. Paris, Michel Lévy, 1870. 2 volumes grand in-8, demi-basane brune, dos lisse, tranches mouchetées (Reliure de l’époque). 400 / 500 Édition originale. Le titre du second tome et les couvertures comportent, comme souvent, une mention fictive d’édition ; d’autre part, le catalogue de l’éditeur n’a pas été conservé. Charnières et dos frottés, rousseurs. On joint, du même : Madame Bovary. Mœurs de province. Paris, Michel Lévy, 1857. 2 volumes in-12, demi-chagrin brun, dos orné de fleurons à froid, tranches mouchetées (Reliure de l’époque). Seconde édition, parue quelques mois après l’originale. Menus frottements aux coiffes, rousseurs éparses.

229 FLAUBERT (Gustave) et George SAND. Correspondance. Paris, Calmann-Lévy, s.d. [1904]. In-12, demi-maroquin vert bronze avec coins, filets dorés, dos lisse orné en long de filets et feuilles d’acanthe dorés, pièce de titre rouge, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Reliure de l’époque). 800 / 1 000 Édition originale. Cette correspondance entre George Sand et Gustave Flaubert a été recueillie par Lina Sand et publiée par Henri Amic. Un des 20 exemplaires sur hollande, seul grand papier. De la bibliothèque du Président Georges Pompidou, avec ex-libris. Dos uniformément passé au fauve.

230 GONCOURT (Edmond et Jules de). Renée Mauperin. Paris, Charpentier et Cie, 1884. In-8, vélin ivoire rigide, fleurons de style XVIIe dorés aux angles, dos orné de même, non rogné, couverture (Reliure de l’époque). 100 / 120 Édition ornée de 10 compositions à l’eau-forte par James Tissot. Tirage à 550 exemplaires, celui-ci sur hollande avec les épreuves des eaux-fortes revêtues du timbre de l’artiste. Envoi autographe signé d’Edmond de Goncourt à Alidor Delzant, son ami et secrétaire. L’exemplaire est enrichi d’une lettre autographe signée de Jules de Goncourt, très probablement adressée à Delzant, demandant un article pour Renée Mauperin. De la bibliothèque Alidor Delzant, avec ex-libris. Dos assombri, charnière du second plat tachée d’encre rose.

231 HUGO (Victor) et Adolphe CRÉMIEUX. La Peine de mort. Procès de l’Événement. Discours de MM. Victor Hugo et Crémieux. Paris, Librairie nouvelle, 1851. In-8, broché. 80 / 100 Édition originale. Petites déchirures à la couverture, quelques rousseurs.

232 HUGO (Victor). Les Misérables. Bruxelles, A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, 1862. 10 volumes in-8, bradel demi- percaline verte avec coins, dos lisse orné d’un fleuron doré, pièce de titre de chagrin noir, couverture (Reliure de la fin du XIXe siècle). 800 / 1 000 Édition originale. Exemplaire de premier tirage, à l’adresse de Bruxelles. Les dix volumes sont sans mention d’édition. « L’édition belge, plus rare que celle de Paris, a paru quelques jours avant cette dernière » (Clouzot). Reliure frottée, rousseurs et mouillures intérieures

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233 HUGO (Victor). L’Homme qui rit. Paris, Librairie internationale ; Bruxelles, A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, 1869. 4 volumes in-8, basane maroquinée rouge, triple filet à froid, dos orné de même, ex-dono doré en queue : Exemplaire donné par l’auteur à M. Ch. N. Morisseaux, dentelle sur les coupes, tranches dorées (Reliure de l’époque). 1 500 / 2 000 Édition originale. Deux éditions ont paru le même jour, l’une à Paris, l’autre à Bruxelles ; chacune a été divisée en plusieurs éditions fictives. Le présent exemplaire, sans mention d’édition, appartient au tirage parisien, destiné aux librairies françaises. Envoi autographe signé de l’auteur : à M. Ch. N. Morisseaux, l’excellent armurier de Liège, Victor Hugo. Cet armurier wallon avait réalisé pour le poète un magnifique fusil gravé. Très bel exemplaire sans rousseurs. Infimes frottements aux reliures. Vicaire, IV, 341 – Carteret, I, 423 – Clouzot, 151.

234 HUGO (Victor). Le Pape. Paris, Calmann Lévy, 1878. In-8, demi-veau havane, couverture (Honnelaître). 300 / 400 Édition originale. Un des 40 exemplaires sur hollande.

235 HUGO (Victor). Correspondance. 1815-1835. – 1836-1882. Paris, Calmann Lévy, 1896-1898. 2 volumes grand in-8, demi-maroquin rouge avec coins, tête dorée, non rogné, couverture (Alix). 300 / 400 Édition originale, parue dans les Œuvres posthumes. Un des 25 exemplaires sur hollande pour le premier volume et un des 5 exemplaires sur chine, sans justification, pour le second. Exemplaire bien établi par Alix. Reports bruns sur les trois premières et la dernière pages du premier volume.

11 236 HUŸSMANS (Joris-Karl). Sac au dos. Bruxelles, s.n. [Impr. Félix Callevaert], 1878. In-16 de 35 pp., broché, chemise et étui gainés de maroquin havane, dos orné en long (Devauchelle). 4 000 / 5 000 Édition originale de toute rareté : elle n’a été tirée qu’à 10 exemplaires hors commerce, tous sur papier de Chine. Il s’agit d’un tirage à part de la revue belge L’Artiste, dans laquelle la nouvelle de Huÿsmans avait été publiée. Le texte, qui fut inséré en 1880 dans Les Soirées de Médan, non sans d’importants remaniements, est encore imprégné, dans la peinture qu’il fait de la guerre et de la maladie, du naturalisme de Zola, tout en laissant pressentir le goût décadent qui allait s’épanouir en 1884 dans À rebours. Envoi autographe signé de Huÿsmans : à G. Captier, mes campagnes. Mention manuscrite signée en deuxième de couverture : Tirage unique, sur chine, à 20 exemplaires [sic] pour les amis. N’a pas été mise dans le commerce. M. Bobin (?). Bel exemplaire broché, tel que paru.

237 HUŸSMANS (Joris-Karl). À rebours. Paris, G. Charpentier & Cie, 1884. In-12, demi-chagrin bleu marine, dos orné de filets dorés, non rogné (Reliure de l’époque). 800 / 1 000 Édition originale. Chef-d’œuvre de Huysmans, À rebours est très recherché, même sur papier ordinaire. Il n’en a d’ailleurs été tiré que 12 exemplaires sur grand papier. Ex-libris manuscrit de l’époque sur le faux-titre : Édouard Fourault. Garde et premiers feuillets partiellement déreliés, menus frottements aux coiffes, rares taches éparses. Carteret, I, 439 – Vicaire, IV, 473 – Clouzot, 155.

238 HUŸSMANS (Joris-Karl). La Bièvre et Saint-Séverin. Paris, P.-V. Stock, 1898. In-12, demi-maroquin rouge avec coins, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Devauchelle). 300 / 400 Édition en grande partie originale. La Bièvre avait précédemment fait l’objet d’un tirage à part publié en 1886 à une dizaine d’exemplaires. Le Quartier Saint-Séverin, qui occupe la plus grande part du volume, paraît ici en édition originale. Un des 13 exemplaires de tête sur chine. Bel exemplaire.

239 LAMARTINE (Alphonse de). Méditations poétiques. Paris, Librairie grecque-latine-allemande, 1820. – Nouvelles méditations poétiques. Paris, Urbain Canel, Audin, 1823. 2 volumes in-8, maroquin bleu nuit, chiffre couronné doré au centre, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (R. Petit). 200 / 300 Seconde édition des Méditations poétiques et édition originale des Nouvelles méditations poétiques. Exemplaires bien reliés au chiffre du marquis du Lau d’Allemans, avec son ex-libris. On joint, en reliure identique : LA SAUSSAYE (L. de). Le Château de Chambord. Blois et Paris, Aubry, 1865. Dixième édition, ornée de 8 vignettes. Dos passés, quelques rousseurs claires et petites mouillures.

240 LECONTE DE LISLE. Poèmes antiques. – Poèmes barbares. – Poèmes tragiques. – Derniers poèmes. Paris, Alphonse Lemerre, s.d. 4 volumes grand in-8, demi-maroquin bleu nuit avec coins, tête dorée, non rogné (Reliure de l’époque). 150 / 200 Un portrait-frontispice par Rajon. Bel exemplaire. De la bibliothèque Jacques Bredèche, avec ex-libris.

12 241 LOUŸS (Pierre). La Femme et le pantin. Roman espagnol. Paris, Mercure de France, 1898. In-8, demi-maroquin rouge avec coins, armoiries dorées en queue, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Bernasconi). 600 / 800 Édition originale. En frontispice, une reproduction héliogravée du Pantin de Goya. Un des 550 exemplaires numérotés sur alfa. Envoi autographe signé de l’auteur à Robert de Montesquiou. Poète, esthète et dandy, le comte Robert de Montesquiou (1855-1921) aurait servi de modèle à des Esseintes dans À rebours de J.-K. Huysmans, à Monsieur de Phocas de Jean Lorrain, mais aussi au baron de Charlus dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. L’exemplaire ne figure pas dans les ventes de 1923-1924. Agréable exemplaire aux armes des familles Granier de Cassagnac et Grenier de Latour, curieusement surmontées d’une couronne de prince du Saint-Empire. Petits frottements sur les mors.

242 MAUPASSANT (Guy de). Contes de la bécasse. Paris, Ed. Rouveyre et G. Blond, 1883. In-12, bradel percaline brune, dos lisse orné d’un fleuron doré, pièce de titre noire (Pierson). 1 500 / 2 000 Édition originale, dont il n’a pas été tiré de grand papier. Ce volume renferme seize nouvelles contées par des chasseurs à la fin de dîners cynégétiques ; trois d’entre elles ont directement trait à la chasse : La Bécasse, Farce normande et Un coq chanta. Envoi autographe signé de l’auteur au marquis du Lau, bibliophile et chasseur, avec son cachet sur le faux-titre. Des rousseurs. Carteret, II, 112 – Thiébaud, 642.

243 MENDÈS (Catulle). Gog. Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1896. 2 volumes in-8, demi-chagrin rouge, dos orné (Reliure de l’époque). 200 / 300 Édition originale, dont il n’a pas été tiré de grand papier. Ce roman, qui ne fut jamais réédité, avait d’abord paru en feuilleton dans Le Journal en 1895. Alfred Jarry, qui l’avait en admiration, le classa au nombre des vingt-sept « livres pairs » de la bibliothèque idéale recensée dans ses Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien. Bel exemplaire bien relié à l’époque. Intérieur uniformément bruni.

13 245 244

244 [MÉRIMÉE (Prosper)]. Mosaïque. Paris, H. Fournier jeune, 1833. In-8, broché, couverture bleue imprimée, non rogné, chemise et étui modernes gainés de maroquin bleu. 500 / 600 Édition originale. Ce recueil renferme quelques-unes des plus célèbres nouvelles de l’auteur : Mateo Falcone, L’Enlèvement de la redoute, La Partie de trictrac, etc., et les Lettres sur l’Espagne, dont la première est consacrée aux Combats de taureaux. Bel exemplaire broché, à toutes marges, bien complet du catalogue d’annonces de l’éditeur. Quelques rousseurs, comme presque toujours. Carteret, II, 138 – Escoffier, n°982 – Clouzot, 200 – Vicaire, V, 710.

245 MÉRIMÉE (Prosper). Colomba. Paris, Magen et Comon, 1841. In-8, bradel percaline verte, décor doré et à froid sur les plats et le dos, doublure et gardes en papier moiré (Reliure de l’époque). 500 / 600 Édition originale. Colomba est suivi de La Vénus d’Ille et des Âmes du purgatoire, déjà parus. Agréable exemplaire en percaline décorée, probablement d’éditeur. Des rousseurs et piqûres, cassure au faux-titre, réparation au dernier feuillet. Carteret, II, 144-146 – Clouzot, 201.

246 MERIMÉE (Prosper). Ensemble 22 volumes de mémoires et de correspondance. 500 / 600 Lettres à une inconnue. Paris, Michel Lévy, 1874. 2 volumes in-8, demi-chagrin bleu avec coins, dos orné, tranches lisses (Reliure de l’époque). Édition originale, précédée d’une étude d’Hippolyte Taine. Bel exemplaire. Correspondance générale. Paris, Le Divan [puis] Toulouse, Édouard Privat, 1941-1964. 17 volumes in-8, demi-maroquin rouge, tête dorée, couverture et dos (Reliure de l’époque). Édition établie et annotée par Maurice Parturier avec la collaboration de Pierre Josserand et Jean Maillion. Exemplaire bien complet des deux derniers volumes, comprenant les tables et les suppléments. Lettres de Prosper Mérimée à la comtesse de Montijo, mère de l’impératrice Eugénie. Paris, édition privée, 1930. 2 volumes in-4, demi-maroquin rouge, tête dorée, couverture et dos (Reliure moderne). Édition publiée par les soins du duc d’Albe. Un des 485 exemplaires sur vélin pur fil. Mémoires historiques. Paris, François Bernouard, 1927. In-8, broché, à toutes marges, chemise et étui en demi-chagrin rouge. Un des 50 exemplaires sur hollande. De la bibliothèque Edmond Lebée, avec ex-libris.

14 247 MÉRIMÉE (Prosper). Publications dans la Revue des Deux Mondes, la Revue de Paris et la Nouvelle Revue. Ensemble 26 volumes in-8, reliures postérieures en toile (12), demi-toile (10) ou demi-vélin avec coins (4). 300 / 400 Importante collection d’éditions pré-originales de Mérimée, comprenant : La Vénus d’Ille (RDM, 1837) — Lettres à la Princesse Julie (RP, 1894) — Lettres à Stendhal (RP, 1898) — Poésies Lyriques : Le Fusil enchanté, Le Ban de Croatie, Le Heyduque mourant, La Perle de Tolède (RP, 1829) — Don Quichotte ou les deux héritages (RDM, 1850) — Le Vase étrusque, Federico (RP, 1831-1829) — Mateo Falcone, Tamango, Vision de Charles XI (RDM, 1829) — Correspondance inédite [avec Gobineau] (RDM, 1902) — Lettres inédites (NR, 1881) — Correspondance à propos d’une course de taureaux (RP, 1831) — Les Voleurs en Espagne (RP, 1832) — Le Carosse du Saint-Sacrement, Les Mécontens (RP, 1829- 1830) — Lettres à Requien (RP, 1898) — Arsène Guillot (RDM, 1844) — La Vie et l’œuvre de Cervantes (RDM, 1877) — Federigo (RP, 1829) — Tamango (RP, 1829) — Philippe II et Don Carlos (RP, 1859) — Lettres à Stendhal (RP, 1898) — Lettres à la Princesse Julie (RP, 1894) — Un faux Dauphin en Amérique (RDM, 1855) — Lettres à Mme de Beaulaincourt (RP, 1936) — Lettres à Sophie Duvaucel (RP, 2 parties, 1932) — Correspondante inédite (RDM, 3 parties, 1896) — Lettres à Rémusat (RP, 1939) — Lettres à la famille Childe (RP, 3 parties, 1908). De la bibliothèque du Comte de Suzannet, avec ex-libris (ne figure pas dans ses ventes). Dos de quelques volumes usés. On joint, du même : Théâtre de Clara Gazul, comédienne espagnole. Paris, H. Fournier jeune, 1830. In-8, demi-maroquin bordeaux avec coins sertis d’un filet doré, dos richement orné, tête dorée, non rogné (Hardy). Seconde édition, en partie originale, du premier ouvrage de l’auteur, publié anonymement. Exemplaire bien relié par Hardy, enrichi du portrait de Mérimée gravé par Nargeon. Dos passé avec petits frottements, coins ouverts, pâles rousseurs éparses.

248 MUSSET (Alfred de). Œuvres complètes. Paris, G. Charpentier & Cie, 1884. 11 volume in-8, demi-chagrin vert avec coins, dos orné de fleurons dorés, tête dorée (Reliure de l’époque). 200 / 300 Belle édition collective imprimée sur papier vergé. Le onzième volume renferme la biographie de Musset par Paul de Musset. Agréable exemplaire enrichi de la suite d’eaux-fortes gravées par Louis Monziès d’après Henri Pille pour l’édition Lemerre. Quelques défauts d’usage.

249 [NODIER (Charles)]. Histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux. Paris, Delangle frères, 1830. In-8, bradel demi- maroquin rouge à long grain, dos lisse orné d’un fleuron doré, à toutes marges (Reliure du XXe siècle). 200 / 300 Édition originale d’un des livres les plus charmants de l’époque romantique. L’ouvrage est illustré de 50 vignettes de Tony Johannot, qui s’intègrent harmonieusement à la mise en page passablement échevelée de ce livre précurseur. Papier roussi et piqué, comme presque toujours. Carteret, III, 430.

250 [STENDHAL]. Mémoires d’un touriste. Par l’auteur de Rouge et Noir. Paris, Ambroise Dupont, 1838. 2 volumes in-8, demi- maroquin bleu avec coins, dos lisse orné de fleurons à froid, titre et tomaison dorés, tranches mouchetées (Reliure de l’époque). 4 000 / 5 000 Édition originale, très rare et fort recherchée, note Clouzot, surtout sans mention fictive d’édition. Un plan hors texte lithographié par Delarue figure la route près de Vizille où eut lieu, en 1815, l’entrevue de Napoléon avec le bataillon de la garnison de Grenoble. Très bel exemplaire dans une séduisante reliure de l’époque, en parfaite condition « Vandérem ». Des bibliothèques du colonel Daniel Sickles (1989, II, n°514) et du Pr. Bertrand Pertuiset, avec ex-libris. Quelques habituelles rousseurs. Carteret, II, 356 – Clouzot, 257.

15 251 TWAIN (Mark). Adventures of Huckleberry Finn (Tom Sawyer’s comrade). New York, Charles L. Webster, 1885. In-8 carré, percaline verte, décor noir et doré, dos lisse orné (Reliure de l’éditeur). 3 000 / 4 000 Première édition américaine, rare et recherchée, d’Huckleberry Finn. Elle a paru en février 1885, trois mois après l’originale anglaise de décembre 1884. L’ouvrage est orné d’un frontispice et de 173 illustrations par E. W. Kemble et d’une héliogravure d’un buste de Mark Twain par Karl Gerhardt. Huckleberry Finn est souvent regardé comme le chef-d’œuvre de Mark Twain et comme le livre fondateur de la littérature américaine moderne : c’est par le style profondément novateur de ce roman – qui est une plongée au plus sombre de la nature humaine, aussi bien qu’une violente satire de la société de l’époque – que celle-ci aurait commencé à se détacher de la littérature anglaise, pour exister par elle-même. Très rares rousseurs, dorures légèrement passées.

252 VERLAINE (Paul). Jadis et Naguère. Paris, Léon Vanier, 1884. In-12, demi-veau moucheté, dos à six nerfs décoratifs orné de filets dorés, tête dorée (Reliure de l’époque). 800 / 1 000 Édition originale, tirée à 500 exemplaires sur vélin blanc, sans grands papiers. « Jadis et Naguère, comme l’indique son titre, est composé de pièces retranchées des précédents recueils de Verlaine. Vers de jeunesse, dédaignés lors des Poèmes saturniens, une assez forte partie de Cellulairement déjà mis à contribution par Sagesse et enfin un volume mort-né du poète : Les Vaincus » (Montel). Le recueil contient notamment le célèbre poème Crimenamoris, ainsi qu’Art poétique, publié ici pour la première fois, qui contribuera à faire de Verlaine un des maîtres du mouvement symboliste. Exemplaire grand de marges et bien frais. Carteret, II, 422 – Van Bever & Monda, pp. 27-28 – Vicaire, VII, 993.

253 VERNE (Jules). Carte postale autographe signée. Amiens, Photo- graphie Herbert, [vers 1903]. Carte postale (140 x 88 mm). 400 / 500 Portrait photographique de Jules Verne signé et daté de sa main : Amiens, 7 juin 1903. Le verso est demeuré vierge.

254 VIGNY (Alfred de). Servitude et grandeur militaires. Paris, Félix Bonnaire, Victor Magen, 1835. In-8, maroquin noir à long grain janséniste, dos lisse, double filet intérieur, tranches dorées sur témoins (G. Cretté). 200 / 300 Édition originale, assez rare et recherchée. Exemplaire enrichi d’une plaisante lettre autographe signée de Vigny datée du 20 octobre 1835 (1 p. in-8) : Des exemplaires, des exemplaires de Serv. et grand. militaires on m’en demande, j’en ai promis, j’en manque, j’ai l’air d’un garçon, etc. De la bibliothèque J.-S. Marchand, avec ex-libris. Charnières restaurées.

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16 255 WELLS (Herbert George). The War of the Worlds. Londres, William Heinemann, 1898. In-12, bradel toile grise, titre et nom de l’auteur en noir, non rogné (Reliure de l’éditeur). 600 / 800 Édition originale de La Guerre des mondes. Exemplaire en cartonnage de l’éditeur, bien complet du catalogue des Autumn announcements de 16 pp.

256 WHITMAN (Walt). Leaves of Grass. Boston, Thayer & Eldridge, 1860-1861. In-8, demi-maroquin noir (Reliure moderne). 300 / 400 Troisième édition, la première mise dans le commerce. Elle est ornée d’un portrait-frontispice par Schoff. Légères rousseurs.

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257 ZOLA (Émile). La Curée. Paris, A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, 1871. In-12, demi-maroquin rouge avec coins, filet doré, dos orné de filets droits et pointillés, tête dorée, non rogné, couverture (Semet & Plumelle). 600 / 800 Édition originale du deuxième volet des Rougon-Macquart. Elle n’a pas été tirée en grand papier. Bel exemplaire bien établi par Semet et Plumelle. La couverture porte, comme toujours, la date de 1872.

258 ZOLA (Émile). Ensemble 14 ouvrages en 15 volumes. 300 / 400 Liste détaillée sur demande et sur www.alde.fr.

259 ZOLA (Émile). La Débâcle. Paris, Charpentier et Fasquelle, 1892. In-12, bradel cartonnage gris, pièce de titre rouge, non rogné, couverture (Reliure de l’époque). 300 / 400 Édition originale du dix-neuvième roman du cycle des Rougon-Macquart. Envoi autographe signé au romancier et auteur dramatique Albert Delpit (1849-1893) de son dévoué confrère Émile Zola. Dos fendillé, intérieur jauni.

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17 Pierre Loti écrivain voyageur Une collection

Jeunesses de Loti

260 LOTI (Pierre). Manuscrit autographe signé, s.d. 2 pp. in-folio et 1/4 p. in-4. Le tout placé sous chemise et étui. 300 / 400 Deux lettres de jeunesse à son grand amour d’enfance, retranscrites à l’âge mûr par Pierre Loti comme de pieuses reliques de son passé. Une note introductive de la main de Pierre Loti précise : « Lettres que Pierre Loti (Julien Viaud) à l’âge de 9 ans, écrivait à une petite fille, Lucie D***, qui était en ce temps-là son amie d’élection. (Nous avons respecté, bien entendu, les fautes d’orthographes du futur académicien.) » – « Rochefort, 22 juin. Ma bonne Pussy, ... je pense toujours comme nous nous amuserions bien si sœur [Marie Viaud] et moi nous allions te trouver, nous irions nous promener pour voir les montagnes et les cascades, moi qui n’en ai jamais vu. Mais je me console parce que je me dis que je vérai des choses aussi belles quand mon tour de les voir sera venu... J’ai appris une autre sonate à quatre mains et je la jouerai avec toi... – La Brée, île d’Olleron, 19 août. Ma bonne Pussy,... j’ai été voir le phare de Chassiron, je suis monté jusquand haut dans la lanterne, le gardien m’a pris pour le fils de sœur. À travers la lanterne on voit des figures toute pointue et des cous de girafe, et du haut on voit toute l’île d’Olleron et Rochefort... J’espère bien que cet hiver nous pourrons recommencer à faire de la musique ensemble et à prendre nos leçons de dessin. Je te dirai aussi que je vais commencer le pastel, comme toi, et je dois faire le portrait d’une petite fille d’après nature. Il me semble qu’il y a six mois que je ne t’ai vu, tu sais comme le temps paraît dur quand on attend... » Pendant dix ans, Pierre Loti passa tous ses jeudis avec cette Lucie Duplais, son aînée de sept ans. C’était la fille d’Eugénie Duplais (née Durand), une amie intime de sa mère et de sa tante, et qui possédait une propriété de campagne près d’Échillais au sud de Rochefort, appelée « La Limoise ». Lucie épousa ensuite un officier de marine et vécut un temps avec lui en Guyane, pays qu’elle évoque dans ses lettres à Pierre Loti. Elle mourut très jeune, en 1865. Elle est évoquée sous le nom de « Lucette » dans Le Roman d’un enfant (1890), dans Le Château de la Belle-au-bois-dormant (1910), et encore dans Prime jeunesse (1919).

261 LOTI (Pierre). Le Roman d’un enfant. Paris, Calmann Lévy, 1890. In-18, demi-maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 200 / 300 Édition originale. Un des 75 exemplaires numérotés sur hollande. « Le Roman d’un enfant [...] : l’histoire dramatisée et inéluctable d’une vocation de marin » (Alain Quella-Villéger, Pierre Loti, le pèlerin de la planète, p. 35). Dans ce récit écrit en 1890, Pierre Loti retrace son enfance tristement heureuse, mais en occulte les vrais drames : honte du père (mêlé à une affaire de vol), mère inaccessible, mariage de la sœur tant aimée... Loti fut par ailleurs sanctionné par la marine pour avoir publié cet ouvrage autobiographique sans autorisation, mais l’affaire fut enterrée grâce à ses relations, et grâce au fait qu’il devenait académicien l’année suivante. Dos légèrement passé.

262 LOTI (Pierre). Prime jeunesse. Paris, Calmann-Lévy, achevé d’imprimer daté d’octobre 1919. In-18, demi-maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 300 / 400 Édition originale. Un des 175 exemplaires numérotés sur hollande. Écrit comme suite au Roman d’un enfant, Prime jeunesse fait partie des grands textes par lesquels Pierre Loti explore sa jeunesse sans recourir à la fiction. Il est dédié de manière posthume à sa sœur Marie, cette femme vive et passionnée qui fut élevée comme artiste (mais fit un mariage provincial), et qui encouragea Loti dans sa vocation artistique et littéraire, lui prodiguant d’utiles conseils. « Un court prélude. Avec une obstination puérile et désolée, depuis ma prime jeunesse, je me suis épuisé à vouloir fixer tout ce qui passe, et ce vain effort de chaque jour aura contribué à l’usure de ma vie. J’ai voulu arrêter le temps, reconstituer des aspects effacés, conserver de vieilles demeures, prolonger des arbres à bout de sève, éterniser jusqu’à d’humbles choses qui n’auraient dû être qu’éphémères, mais auxquelles j’ai donné la durée fantomatique des momies et qui à présent m’épouvantent » (p. i). Exemplaire enrichi d’une lettre autographe signée de Pierre Loti [à la femme de lettres Jane Catulle-Mendès]. S.l., 13 février 1920 : « Mon amie, je n’ai rien lu d’exquis, à tous les points de vue, comme ce que vous venez d’écrire sur mon livre de jeunesse. Je vous en remercie de tout cœur et vous embrasse de même si vous permettez. Cela rapproche nos deux âmes – et puis comme c’est joli et quelles images vous avez trouvées ! Comme cela laisse loin tant d’autres articles aimables, des uns ou des autres ! Quand je viendrai à Paris, dites-vous... Mais c’est que je compte bien n’y jamais revenir. C’est à Hendaye que nous nous retrouverons, quand vous serez à St-Jean-de-Luz... » (1 p. 1/4 in-12). Dos légèrement passé.

18 263 LOTI (Pierre). Un Jeune officier pauvre. Paris, Calmann-Lévy, 1923. In-18, demi-chagrin brun avec coins, dos lisse orné, tête dorée, couverture et dos (Reliure de l’époque). 800 / 1 000 Première édition en librairie. Comprenant une notice inédite de l’ami de Pierre Loti Émile Vedel, cette édition parut la même année que l’originale publiée en 4 fascicules aux éditions de L’Illustration. Un des 75 exemplaires numérotés sur japon impérial. Importants extraits du journal de Pierre Loti, couvrant sa jeunesse jusqu’en 1878, et notamment ses premiers voyages en Océanie, Afrique et Turquie. Cette édition fut préparée en collaboration avec son fils Samuel Viaud. Véritable matrice de son œuvre littéraire, son journal fut débuté en 1866 et poursuivi presque toute sa vie. Exemplaire enrichi de 3 pièces : Un manuscrit autographe signé de Pierre Loti intitulé Les deux têtes de Gorgone. 7 pp. 1/2 grand in-folio ; montage en tête. Pamphlet politique d’une virulence inouïe contre le Kaiser et son allié dans les Balkans, le roi Ferdinand Ier de Bulgarie. Il parut d’abord dans Le Figaro du 7 avril 1916, avant d’être intégré en juillet 1916 dans son ouvrage La Hyène enragée dont il forme le dernier chapitre. Version présentant plusieurs variantes avec la version finale imprimée : par exemple, le dernier paragraphe imprimé de la première partie est absent du manuscrit, alors qu’à l’inverse le dernier paragraphe du manuscrit n’a pas été repris dans la version finale imprimée : « Et si j’osais, j’irais jusqu’à dire : réveillez- vous aussi, anarchistes au courage déréglé, que n’arrête pas le choix des moyens ; ne laissez pas échapper cet instant, que vous ne retrouverez sans doute jamais plus, de vous faire pardonner tant de maladroits forfaits. Débarrassez-nous des deux têtes de Gorgone qui mènent ce sabbat d’enfer sur le monde !... » Deux lettres autographes signées du fils de Pierre Loti, Samuel Viaud, à Alphonse Cillière ; jointes. 23 août, 1923 : « ... Je vous suis infiniment reconnaissant de tout ce que vous me dites au sujet du Jeune officier pauvre, car la publication de ce livre avait intéressé mon père, l’avait préoccupé aussi, pendant toute la dernière année de sa vie. Je continuerai maintenant à publier son journal intime, ainsi qu’il me l’avait recommandé... » (2 pp. in-folio, enveloppe conservée). – « 2 janvier » : « ... Votre souvenir reste lié, pour moi, au souvenir de la Turquie, et mes pensées sont chaque jour ramenées vers elle, dans cette maison de Rochefort, où mon père a amassé tant de choses de là-bas... » (2 pp. in-folio). Ami de Pierre Loti, le diplomate Alphonse Cillière fut notamment consul de France à Trébizonde (1894-1897), Salonique (1897-1898) puis Constantinople (1898-1912). Il avait accueilli l’écrivain et son fils Samuel dans sa demeure du quartier d’Ortaköy, en septembre-octobre 1910, lors de leur séjour dans la capitale ottomane. Pierre Loti évoque ce séjour dans Suprêmes visions d’Orient (1921, publié en collaboration avec son fils). Leur amitié survécut à leurs divergences sur la question arménienne, et Alphonse Cillière publia encore en 1934 des « Souvenirs sur Pierre Loti » dans la Revue de France. Dos légèrement passé.

19 Tahiti – 1872

264 LOTI (Pierre). Le Mariage de Loti. Rarahu. Paris, Calmann Lévy, 1880. In-18, demi-maroquin lavallière avec coins, dos orné de filets, tête dorée, couverture. 600 / 800 Édition originale, « d’une extrême rareté » (Carteret), parue sans grand papier annoncé. L’ouvrage était achevé d’imprimer à la fin de 1879, sous le titre Rarahu, idylle polynésienne, mais la parution en fut retardée car Juliette Adam obtint d’en pré-publier le texte dans La Nouvelle revue qu’elle venait de fonder avec l’aide de Calmann Lévy. Dans cette version pré-originale, donnée en plusieurs parties du 1er janvier au 15 février 1880, la future protectrice et amie de Loti s’autorisa notamment à changer le titre, qui devint Le Mariage de Loti. L’édition originale en librairie parut ensuite le 15 mars 1880, sous le titre Le Mariage de Loti. Rarahu, avec couverture et feuillets liminaires renouvelés à la date de 1880. Le sous-titre Rarahu disparaîtrait de la couverture et du titre dès le retirage du volume, et serait supprimé du faux-titre et des titres courants des éditions parues à partir de 1893. Pierre Loti à Tahiti. Son service dans la marine de guerre le conduisit à faire deux séjours sur l’île de Tahiti en 1872, du 29 janvier au 27 février et du 26 juin au 4 juillet. Cette expérience joua un rôle fondamental dans son existence personnelle et dans sa vie littéraire. Le Mariage de Loti, roman phare de la littérature tahitienne. Quand Stevenson donne à voir, dans son récit Dans les Mers du Sud, un peuple polynésien primitif en voie de se développer, Loti avise bien au contraire un monde qu’on gâte et qui se meurt – dont Rarahu est, dans son Mariage, le symbole. Pour autant Loti ne se montre aucunement adversaire du métissage, et ne pose ici que distraitement la question de l’acculturation. Au-delà d’un certain goût de l’exotisme, qui lui fut souvent tenu à afféterie, Loti fait ici preuve d’une plus profonde compréhension de l’âme polynésienne, et par là même de tous les peuples dont l’identité est en danger. Ainsi Daniel Margueron écrira-t-il : « Quelle que soit la valeur qu’on attribue à ce roman, il domine désormais toute la littérature tahitienne : constamment cité, imité, voire pillé, il devient une référence vis-à-vis de laquelle chacun se situe... Les Immémoriaux de Segalen seraient-ils ce qu’ils sont sans Loti ? » (Tahiti dans toute sa littérature, Paris, L’Harmattan, 1989). L’émerveillement devant l’ailleurs et le divers, mais aussi la désolation qu’inspire la fin annoncée d’une civilisation au contact d’un Occident corrupteur, rapprochent en effet étroitement Victor Segalen et Pierre Loti qu’on a parfois voulu opposer en s’arrêtant aux différences de style, de personnalité et d’époque. Segalen dédicaça d’ailleurs deux ouvrages à Pierre Loti, dont, en 1907, un exemplaire de ses Immémoriaux. Dos légèrement passé, ex-libris manuscrit au titre. Couverture un peu usagées.

20 265 LOTI (Pierre). Le Mariage de Loti. Rarahu. Paris, Calmann Lévy, 1880. In-18, demi-maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 400 / 500 Édition originale. Dos légèrement passé, rares rousseurs.

266 LOTI (Pierre). Le Mariage de Loti. Paris, Calmann Lévy, 1898. In-4, demi-chagrin tabac, dos lisse orné, couverture (Reliure postérieure). 100 / 120 Première édition illustrée. Une envoûtante mise en images, pour partie œuvre de Pierre Loti lui-même, d’un grand intérêt documentaire : 78 compositions dans le texte (20 à pleine page), dont 33 d’après des dessins et peintures de Loti et 45 d’après le peintre Alcide Robaudi, gravées sur bois par Albert Bellenger (2 répétées en couvertures). Dos légèrement passé avec infimes épidermures.

Bretagne – années 1870-1880

267 LOTI (Pierre) et autour. Ensemble de 7 pièces, dont une lettre autographe signée de Pierre Loti, placées sous chemise et étui cartonnés. 400 / 500 Belle réunion concernant la Bretagne et Pierre Le Cor, grand ami breton de Pierre Loti qui le peignit sous les traits d’Yves Kermadec dans Mon Frère Yves (1883) et d’Yves dans Madame Chrysanthème. Pierre Loti avait connu la Bretagne dès son affectation à Brest sur le bateau-école Borda, et avait servi avec nombre de matelots et officiers bretons. Pierre Le Cor était quartier-maître sur le Tonnerre en 1877 quand Pierre Loti y servit, et ils se lièrent d’une forte amitié. Ils servirent encore ensemble en Extrême-Orient sur la Triomphante, occupant le même logement à terre à Nagasaki. Dans les années 1880, Pierre Loti vint lui rendre de fréquentes visites chez lui à Rosporden dans le Finistère ; Pierre Le Cor baptisa son fils Julien en l’honneur de Pierre Loti qui accepta d’en être le parrain. – LOTI (Pierre). Lettre autographe signée [à Alphonse Daudet]. À bord du Friedland, en rade des Trousses au large de l’île d’Oléron, 14 juillet [1880]. « Nous irons à Quiberon lundi, et nous y passerons toute la semaine prochaine. Serez- vous dans ces parages à cette époque, et si vous y êtes, voudrez-vous bien m’accorder la faveur que je vous demande : venir un peu me voir à bord ? Je crois que si vous vous rendez compte du plaisir que vous me ferez, vous ne me refuserez pas. Si vous allez vous isoler à Quiberon c’est sans doute pour avoir la paix, et non pour subir la société de gens aussi banals que la plupart de ceux qui m’entourent. Pour éviter l’attention et les poursuites enthousiastes de tous ces braves gens, il y aurait un moyen bien simple, ce serait de venir incognito à la manière des souverains en voyage ; je pourrais vous annoncer sous un nom quelconque et aucun d’eux ne serait assez fin pour deviner qui vous êtes. Il me sera sans doute bien impossible à moi d’aller à terre, à cause de tous les exercices dont nous sommes accablés. J’ai pourtant par là, pas très loin de Quiberon, un petit chez moi, inconnu aux philistins, un retiro breton où je me trouve fort bien quand les circonstances me permettent d’aller m’y établir. J’ai été un des derniers à voir ce que vous avez bien voulu dire de moi dans L’Officiel [article publié par Alphonse Daudet le 21 juin 1880]. L’autre jour un vieil amiral, en parcourant des journaux déjà anciens, est tombé par hasard sur cet article ; il l’a fait envoyer à ma mère qui vient de me le faire parvenir – en me l’annonçant comme «le plus joli bouquet que j’ai reçu». C’est bien le plus joli, en effet, je puis dire en toute sincérité que rien de ce que les autres ont écrit ne m’a fait le quart autant de plaisir... Je suis bien, bien occupé ; il y a déjà plus de trois semaines que je n’ai pu écrire une ligne... » ( 4 pp. in-12, dernière page insolée). Alphonse Daudet fut des premiers, parmi les écrivains de renom, à s’enthousiasmer pour Loti : il devint son ami, et le soutint activement dans sa candidature à l’Académie française. – CRAUZAT (Ernest de). Le Vrai mon frère Yves (Pierre-Marie Le Cor). Paris, Le Livre contemporain, 1927. Exemplaire de présent justifié par l’auteur, qui a établi l’édition de Mon Frère Yves parue aux éditions du Livre contemporain en 1927. 2 bois de Renefer dans le texte. Exemplaire de présent avec envoi autographe signé de l’auteur à Henri Barthélemy. – KERMADEC (Pierre). Pierre Loti chez mon frère Yves (souvenirs recueillis par son filleul). Paris, Le Livre contemporain, 1927. Exemplaire nominatif d’Henri Barthélemy. Illustrations photographiques dans le texte. Un bois gravé de Renefer dans le texte. – RENEFER (Raymond Fontanet, dit). Un exemplaire de la suite des 133 bois gravés pour l’illustration de l’édition de Mon Frère Yves parue aux éditions du Livre contemporain en 1927. – Deux exemplaires du menu illustré par Raymond Renefer pour le dîner donné par les éditions du Livre contemporain le 27 avril 1927 à l’occasion de la parution de Mon frère Yves, dont un justifié et signé par l’artiste avec deux fac-similés (extrait du manuscrit autographe de la première ébauche de Mon Frère Yves et lettre autographe signée de Pierre Le Cor à Pierre Loti provenant de la collection Louis Barthou, homme d’État, homme de lettres et bibliophile ami de Pierre Loti). – Une coupure de presse annonçant le décès de Pierre Le Cor (19 janvier 1927).

21 268 LOTI (Pierre). Pêcheur d’Islande. Paris, Calmann Lévy, 1886. In-8, demi-maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 400 / 500 Édition originale. D’abord intitulé Au large, le roman Pêcheur d’Islande fut rédigé à partir de 1884 à Rochefort, poursuivi en Extrême- Orient, et achevé à Rochefort en mars 1886. Il parut dans La Nouvelle revue de Juliette Adam du 1er avril au 1er juin, puis en librairie pour la première fois en juin 1886. Un des 235 exemplaires numérotés réimposés sur hollande au format in-8 et illustré, celui-ci comprenant un état des gravures (avec la lettre). Désirant commercialiser une édition illustrée de l’ouvrage, la librairie Conquet acquit 380 exemplaires de l’édition originale, soit l’intégralité d’un tirage réimposé sur hollande au format in-8 (235 exemplaires) et 145 exemplaires in-18 sur papier ordinaire. Cette édition ne fut mise en vente qu’en 1888, le temps de laisser les artistes achever leur travail. Elle renferme 9 eaux-fortes gravées par Gaston Manchon : soit un portrait-frontispice, ainsi que, d’après des compositions de Paul-Léon Jazet, 6 planches hors texte et 2 vignettes dans le texte. Pêcheur d’Islande, grand récit maritime et breton. Seconde œuvre de son cycle de Bretagne, Pêcheur d’Islande rend compte de la connaissance que Loti avait de cette région et des amitiés qu’il y avait nouées. Sur fond d’amours contrariées entre un modeste mais fier pêcheur de Pors-Even et d’une fille de riche commerçant, Loti fit découvrir au grand public la réalité encore ignorée de cette pêche dangereuse dans les eaux brumeuses d’Islande chargées de glace. Le personnage de Sylvestre Moan, mort en mer, quoique inspiré dans ses grands traits par le matelot Pierre Le Scoarnec, lui permettait en outre de payer un tribut personnel à la mémoire de son frère Gustave, chirurgien de marine tombé malade en Cochinchine et mort en mer. Roman de l’absence, de l’attente, de la folie, mêlant naturalisme, fantastique et exotisme, Pêcheur d’Islande fut éreinté par Maupassant, mais encensé par Henry James, Octave Mirbeau, Anatole Le Braz ou Ernest Renan. Exemplaire enrichi d’une lettre autographe signée de Paul Bourget à l’écrivain et critique Paul Desjardins. S.l., « samedi », [1891]. « Votre article sur Pierre Loti... m’a fait tant de plaisir que je ne peux résister à vous en remercier. C’est de la critique exquise et d’un sentiment virgilien que j’aime comme une analogie d’âme – chose si rare ! Vous avez eu raison de parler comme vous avez fait de Pêcheur d’Islande, livre auquel il ne manque presque rien pour être un chef-d’œuvre (je n’aime pas la mort du petit soldat à soupirs. Elle est, à mon avis, anecdotique, dans un livre de symbolisme si large). Puisque vous faites cette série des candidats, tachez quand vous arriverez à Zola d’être aussi juste que pour Loti [lettre écrite au moment de la candidature de Loti et de Zola à l’Académie française, Bourget lui-même ayant été parmi les candidats avant de se récuser]. Votre talent s’élargit, s’étoffe, s’harmonise chaque jour, et personne n’en est plus content que votre très dévoué Paul Bourget... » (1 p. in-16 d’une fine écriture). Exemplaire à très grandes marges (217 x 147 mm). Dos légèrement passé.

269 LOTI (Pierre). Une lettre et une carte autographes signées. 1892 et 1893. 150 / 200 Pêcheur d’Islande à la scène, sur une musique de Ropartz. – [À Georges Hartmann]. S.l., 2 août 1892. « ... Merci encore, et de tout mon cœur pour “Pêcheur d’Islande”. Ne vous en occupez plus. Je reçois une lettre de Porel, qui accepte et joue la pièce de Ropartz et Tiercelin à condition que je refasse presque complètement le livret. Je suis si engagé avec eux qu’il n’y a qu’à en passer par là. Ils se sont du reste montrés tous très gentils. Je regrette toute la peine que je vous ai inutilement donnée... » – [Au critique dramatique Henri de Bornier d’après une note à l’encre d’une autre main]. S.l., 1893. « Merci... pour votre si bienveillant compte rendu de “Pêcheur d’Islande”... » « Je pleure en entendant cette musique exquise, où vit toute la Bretagne » (Pierre Loti, Journal, 3 décembre 1892). Pierre Loti confia en 1886 l’écriture d’une pièce lyrique adaptée de son roman Pêcheur d’Islande à deux Bretons, l’écrivain Louis Tiercelin, pour le livret, et le compositeur Joseph-Guy Ropartz, pour la musique. Alors que Jules Massenet avait d’abord été envisagé, puis Camille Saint-Saëns, Pierre Loti, qui avait pris Georges Hartmann comme agent à Paris (en appoint au prince Bojidar Karageorgévitch), suivit d’abord ses avis négatifs concernant la musique de Joseph-Guy Ropartz, sans la connaître, mais il en prit connaissance personnellement en 1892 et confirma finalement son accord. En revanche, il portait de sévères critiques sur le livret et le remania lui-même. Il parvint à placer Pêcheur d’Islande auprès de Paul Porel (époux de la comédienne Réjane), alors directeur du Grand-Théâtre, et la pièce y fut créée le 18 février 1893. On joint deux pièces : – ROPARTZ (Joseph-Guy). Pêcheur d’Islande. Paris, Choudens fils, 1893. In-4, broché, en état médiocre. Réduction pour piano et chant de sa musique de scène. Avec copie manuscrite d’un extrait du prélude (f. in-8 oblong découpé en trois). – [CHAMPSAUR (Félicien)]. [Critique sur Pêcheur d’Islande], chronique « La Soirée parisienne » signée « Un Monsieur en habit noir ». Coupure de presse extraite du périodique Le Journal.

22 270 LOTI (Pierre). Matelot. Paris, Alphonse Lemerre, achevé d’imprimer daté d’avril 1893. In-12, demi‑chagrin bleu nuit, dos orné, double filet doré, tête dorée (Reliure de l’époque). 400 / 500 Édition originale. Un des 30 exemplaires de tête numérotés sur chine et justifiés par l’éditeur. 21 bois gravés d’après des dessins de Felician von Myrbach, soit 19 compositions différentes dont 17 à pleine page comprises dans la pagination (2 répétées dont une sur la couverture). Pierre Loti se montra critique de ce travail, alors qu’il avait pourtant été satisfait des illustrations pour Madame Chrysanthème qu’avait produites en 1888 cet artiste autrichien ami de Klimt. Il l’avait personnellement rencontré en 1890 à Bucarest par l’intermédiaire de William Ritter. Exemplaire enrichi de deux pièces jointes : – LOTI (Pierre). Lettre autographe signée. S.l.n.d. « ... Merci beaucoup... de vouloir bien parler du concert de Mlle Isabelle Levallois. C’est une jeune fille jolie, distinguée et de bonne famille, er1 prix du Conservatoire, connue surtout en Angleterre où elle a fait de brillantes tournées avec la Patti [la cantatrice Adelina Patti]. Le concert est patr[onn]é par la princesse Frederica et la reine Nathalie [Friderike de Hanovre, baronne de Pawel-Rammingen, et NataljaKeško, reine de Serbie]. “Matelot” a été écrit à Hendaye, avec des notes prises en mer (c’est un roman). “L’Exilée”, qui est un volume de nouvelles, a été écrit à Venise et en Orient, pas à Hendaye... » (2 pp. 1/4 in-12). – ROBERT (Louis de). [Critique sur Matelot]. Coupure de presse extraite du journal Le Gaulois du 14 avril 1893.

Annam, Singapour, îles Pescadores, Mahé – 1883-1886

271 LOTI (Pierre). Propos d’exil. Paris, Calmann Lévy, 1887. In-18, maroquin lavallière janséniste, doublure de maroquin vert sombre dans un fin encadrement de maroquin lavallière fileté, gardes de moire rouge, doubles gardes, tranches dorées sur témoins, couverture et dos, étui bordé (Semet & Plumelle). 200 / 300 Édition originale. Un des 30 exemplaires numérotés sur hollande. Réunion de textes inspirés de ses voyages, évoquant l’Annam, Mahé, Singapour, Ma-Kung (dans les îles Pescadores) et la Bretagne. De la bibliothèque Jules Exbrayat, avec ex-libris. Exemplaire enrichi d’une lettre autographe signée de Pierre Loti. [Rochefort, printemps 1886]. « J’ai bien reçu votre livre, – à Aden, je crois [le 13 janvier 1886, de retour d’Asie], – et je suis très sûr de vous en avoir remercié. Je vous disais dans ma lettre tout le bien et tout le mal que je pense de cette œuvre – qui vous met pour moi hors de pair. Bien que je me sois quelquefois révolté contre le fond, j’ai constamment admiré la forme. Certainement vous recevrez mon prochain livre [Pêcheur d’Islande], dès qu’il paraîtra, en juin ; cela va sans dire. Je commande en ce moment un bateau qui s’appelle le “Magicien” [Pierre Loti commanda ce navire à Rochefort du 1er avril au 16 juin 1886] ; cela ne m’empêchera pas, j’espère, de m’échapper quelques jours en mai pour aller à Paris. Je vous avertirai d’avance... » (3 pp. in-12 carré, en-tête au double monogramme à ses initiales personnelles et littéraires « JV PL » avec sa devise « Mon mal j’enchante »). Dos légèrement passé.

272 LOTI (Pierre). Propos d’exil. Paris, Calmann Lévy, 1887. In-18, demi-maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 150 / 200 Édition originale. Un des 30 exemplaires numérotés sur hollande. Dos légèrement passé.

273 LOTI (Pierre). Figures et choses qui passaient. Paris, Calmann Lévy, 1898. In-18, demi-maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 150 / 200 Édition originale. Un des 75 exemplaires numérotés sur hollande. Recueil de récits essentiellement autobiographiques, situés en Turquie, en Espagne, au Pays basque, et en Indochine, notamment sa relation de la campagne d’Annam de 1883, qui avait fait scandale lors de sa parution en revue en 1883 et avait provoqué le rappel en France de Pierre Loti. Dos légèrement passé.

23 Nagasaki – 1885

274 LOTI (Pierre). Madame Chrysanthème. Paris, Calmann Lévy, 1888. In-4, demi-maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture. 400 / 500 Édition originale. Nombreuses compositions en couleurs et en noir de Luigi Rossi et Felician von Myrbach, sur la couverture et dans le texte. Loti était entré en relation avec Myrbach (artiste autrichien ami de Klimt) par l’intermédiaire de William Ritter à Bucarest en 1890, et se montra fort satisfait de cette illustration : il écrivit une lettre à Rossi pour en louer la qualité et la légèreté. Madame Chrysanthème, premier livre de Pierre Loti sur le Japon. À l’extrême fin de la guerre franco-chinoise, en avril 1885, Pierre Loti avait rejoint l’escadre d’Extrême-Orient, et celle-ci fit peu après relâche peu à Nagasaki. Madame Chrysanthème s’inspire du séjour à terre qu’y fit Pierre Loti, au cours duquel il vécut maritalement avec une jeune Japonaise louée selon la coutume à des parents peu fortunés – Okane-san, qu’il renomma Okiku-san (« madame Chrysanthème »). Il écrivit son ouvrage du début de 1887 au 8 septembre de la même année, et le publia en décembre 1887 (édition antidatée 1888). Sur cette trame du mariage temporaire arrangé, Pierre Loti propose plus généralement le témoignage de son expérience et de son observation, s’étant fait guider par sa « femme », mais aussi par deux geishas et deux bonzes : il illustre la topographie de Nagasaki, rend compte de la transition culturelle et technologique du Japon à l’ère Meiji, et d’une réalité sociale complexe et contrastée. Il présente, certes, les mœurs japonaises comme bizarres, incompréhensibles ou risibles – il corrigerait son appréciation dans ses deux ouvrages suivants, Japoneries d’automne (1889) et La Troisième jeunesse de Madame Prune (1905). Il est probable d’ailleurs que cette tendance critique ait été exacerbée par les difficultés qu’il connut en 1887 dans sa vie privée : déception de son vrai mariage, maladie de sa femme, mort de son premier enfant. Madame Chrysanthème se révéla néanmoins un grand livre populaire, et fut de ceux, par exemple, qui poussèrent Lafcadio Hearn à se rendre au Japon. L’ouvrage fut adapté avec succès à la scène lyrique : en 1890 sur une musique d’André Messager (Madame Chrysanthème) et en 1904 sur une partition de Giacomo Puccini (Madame Butterly). Exemplaire enrichi d’une lettre autographe signée de Pierre Loti à Gustave Delmas. Rochefort, [mars 1887]. « Je vous remercie de votre bonne lettre et de votre bonne invitation... Je ne puis plus aller à Bordeaux, malgré tout mon regret ; pour moi il est trop tard à présent. Vous savez que tout va de plus en plus mal en Chine, et on fait partir tout le monde ; je suis le second sur la liste départ et mon ordre d’embarquement peut arriver d’une heure à l’autre [Pierre Loti quitterait la France quelques jours après, le 17 mars]. Dans ces conditions-là je n’ose priver ma mère de ces dernières journées de grâce qu’on me laisse passer près d’elle. Et puis quand on s’en va à une guerre pareille, on est si peu sûr de revenir que c’est folie de former des projets, si vagues qu’ils soient... » (3 pp. in-14 in-12 carré, enveloppe conservée). Encore célibataire en 1885, il se voyait alors incité au mariage par sa famille protestante, et il était en relations avec le pasteur bordelais Gustave Delmas qui servait d’intermédiaire dans l’arrangement des unions de ses coreligionnaires. Dos légèrement passé.

275 RÉGAMEY (Félix). Le Cahier rose de Mme Chrysanthème. Paris, Bibliothèque artistique et littéraire, 1894. Plaquette in-4 brochée, chemise et étui cartonnés de papier bronze avec pièce de titre brune en long au dos. 300 / 400 Édition originale. Un des 12 exemplaires de tête numérotés sur japon impérial comprenant deux états du frontispice représentant madame Chrysanthème, l’un en bistre et l’autre en sanguine (tirés sur feuillets volants), ainsi qu’une aquarelle originale signée de l’auteur. L’aquarelle originale signée en couleurs représente madame Chrysanthème assise sur un banc face à un paysage au pont de bois (à pleine page sur une des pages blanches liminaires). Illustrations de l’auteur : un frontispice et quelques vignettes sur la couverture et dans le texte. Dur pamphlet contre Pierre Loti et la vision du Japon qu’il propose dans Madame Chrysanthème : dans la première partie Pierre Loti est accusé d’incompétence concernant un pays où il n’aurait pratiqué que l’« observation d’escale » et où il aurait adopté un « parti pris incompréhensible de dénigrement ». Dans la seconde partie, Félix Régamey imagine le journal intime de Madame Chrysanthème sur la période où elle fut liée à son « déplorable ami » Pierre Loti. Ami d’Émile Guimet, le dessinateur japonisant Félix Régamey (1844-1907) partit avec lui en 1876 pour le Japon où il resta plusieurs mois avant de visiter la Chine. Il réalisa de nombreux dessins sur la vie japonaise et illustra les ouvrages d’Émile Guimet. Il fit un nouveau séjour au Japon en 1899, à la suite de quoi il publia son ouvrage Japon. Il s’attacha à faire mieux connaître ce pays, notamment comme secrétaire général de la Société franco-japonaise de Paris.

24 Istanbul – 1887

276 LOTI (Pierre). Fantôme d’Orient. Paris, Calmann Lévy, 1892. In-18, demi-maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 200 / 300 Première édition en librairie. Achevée d’imprimer avant l’originale (tirée à 21 exemplaires pour une société de bibliophiles), elle parut peu après. Un des 50 exemplaires numérotés sur hollande. Pendant romantiquement funèbre à Aziyadé, Fantôme d’Orient offre la relation du pèlerinage personnel que Pierre Loti effectua à Istanbul en 1887, au cours duquel il vint se recueillir sur la tombe de Hatidjé qui lui avait inspiré le personnage d’Aziyadé. Dos légèrement passé.

Hendaye – à partir de 1891

277 LOTI (Pierre). Ramuntcho. Paris, Calmann Lévy, 1897. In-18, demi-maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 200 / 300 Édition originale. Un des 75 exemplaires numérotés sur hollande, après 25 japons. Sur une trame établie à Rochefort en novembre 1893, Pierre Loti écrivit Ramuntcho à Hendaye et Ascain en 1896. L’ouvrage fut d’abord publié dans La Nouvelle revue, du 15 décembre 1896 au 15 février 1897, puis en librairie en avril 1897. Pierre Loti à Hendaye. Il fut plusieurs années affecté au commandement du Javelot, stationné à l’embouchure de la Bidassoa devant Hendaye, du 16 décembre 1891 au 16 juin 1893 puis du 16 mai 1896 au 1er janvier 1898. Il se laissa séduire par la forte personnalité du pays, sa nature, sa langue, sa musique, ses jeux différents, et acheta en novembre 1894 la maison « Adamenia » qui jusque là logeait à Hendaye les capitaines successifs du Javelot. Rebaptisée « Bakhar-Etchéa » (« maison solitaire »), il y revint ensuite régulièrement et choisit ce lieu pour y mourir. Il choisit aussi pour maîtresse une jeune femme basque, Juana Josefa Cruz Gainza, dite « Crucita », et en eut trois fils dont un, en 1895, prénommé Raymond (« Ramuntcho »). Ramuntcho, roman basque peuplé de visages aimés en des lieux familiers. Comme toujours, Pierre Loti mit beaucoup de lui dans ce roman : il peignit sa maîtresse CrucitaGainza sous les traits de la mère de Ramuntcho, Franchita, et s’inspira d’Otharré Borda, aubergiste à Ascain, pelotari renommé et contrebandier – avec qui il participa personnellement à des expéditions clandestines –, pour composer le personnage d’Arrochkoa. Par ailleurs, la sœur d’Otharré Borda, entra au couvent comme Gracieuse (Gatchutcha) dans le roman, et le village d’Etchézar mêle des traits de Sare et d’Ascain. Mais il enchâssa cette évocation sentimentale de son pays d’adoption dans une solide structure narrative, comme il l’explique à son éditeur Paul Calmann-Lévy en décembre 1896 : « Ce qui est la caractéristique de mes livres et ce qui en a fait le succès, c’est précisément qu’il ne s’y passe rien,... en conter sèchement l’intrigue revient presque à les détruire. Cette fois cependant, dans Ramuntcho, j’ai un peu plus composé un roman et il s’y passe presque quelque chose... » Exemplaire enrichi du portrait de Pierre Loti gravé à l’eau- forte par Eugène Abot, en deux états, l’un avant la lettre avec remarque sur japon, l’autre définitif sur hollande, montés en tête du volume. Cachet ex-libris russe au verso du titre. Dos légèrement passé.

25 278 LOTI (Pierre). Ensemble de 7 lettres, soit 5 autographes signées et 2 signées, dont une avec apostille autographe. [Vers 1891]-1921. 600 / 800 Belle réunion sur le Pays basque de Ramuntcho. – À une journaliste anglaise. Hendaye, [probablement 1891-1893]. Réponses à un questionnaire inscrites sur celui-ci même : « 1er. – Où passez-vous maintenant vos jours ? À la frontière d’Espagne où je commande un navire. 2° – Aimez-vous toujours la mer et la vie de matelot ? Oui, plus que tout. 3° – Vos idées au sujet des femmes qui suivent amoureusement une profession ? Ne sont plus des femmes... 5° – Aimez-vous toujours les Anglaises, et comment les trouvez-vous à côté d’autres femmes ? Je les aime pour leur allure désinvolte, leur goût du grand air et des exercices physiques. Je leur reproche de s’habiller mal, surtout en voyage... Veuillez m’excuser, mademoiselle, de ne pas répondre aux autres questions. Cela me mènerait beaucoup trop loin... » (fentes anciennement restaurées). – À un journaliste. S.l.n.d. « Les destructions du Pays basque ». « 1° L’admirable forêt de Bidarray, chênes de quatre cents ans, rasée pour alimenter une immense fabrique de tannin établie à côté. Ça s’appelle “l’aménagement des montagnes”. 2° Le Pas de Roland, qui était un site classique, détruit. La cascade qui y tombait a été “captée” et maintenant c’est un énorme tuyau de fonte qui y descend de haut en bas. 3° Hendaye et Fontarabie. Une société parisienne, ayant à sa tête un nommé Martine a acheté la plage tranquille d’Hendaye pour y faire une sorte de second Paris-Plage. Tout est morcelé, bouleversé, les horribles villas poussent comme champignons. Un casino, des croupiers, des jeux (déjà un suicide cet été). Des autos et un tramway à vapeur – qui déraille (vingt personnes blessées une fois). Le plus terrible c’est que la partie espagnole de la commission des Pyrénées, pour accorder l’aménagement de cette rive française de la Bidassoa, a demandé la permission d’en faire autant de son côté ; alors, l’admirable vieille ville de Fontarabie, perchée sur son rocher, qui était toute la beauté de l’estuaire, va disparaître derrière un rideau de villas art nouveau allemand ! Fontarabie était aussi une classique merveille, vous le savez sans doute... J’oubliais : en aménageant la plage d’Hendaye, on fait disparaître la place du jeu de pelote, le jeu national basque... Pour le “Loti sportif”, qui m’amusera, nous en reparlerons quand vous voudrez. Mais que ce soit à part des destructions basques... » (déchirures anciennement restaurées).

– À Louis de Robert. Hendaye, 16 janvier 1911, d’après les cachets postaux. « ... Vous êtes assez sûr de la joie que l’aurai à vous revoir pour que je puisse vous parler bien franchement. Ma maison est vraiment inhabitable l’hiver, pour moi-même autant que pour mes hôtes. Il y a un moyen bien simple de tout arranger... Nous sommes bien assez amis pour que vous acceptiez que je fasse... prendre des chambres chez les Lizarralde, où vous serez bien chauffés... Vous aurez quand même votre chambre à la maison, pour vous y retirer et étendre dans le jour si vous voulez ; on y fera du feu si le vent le permet... » Journaliste et romancier, ami de Daudet, Proust et Zola, Louis de Robert (1871-1937) fut le secrétaire de Pierre Loti au début des années 1890. Il lui apporta beaucoup : il fut pour lui un lien très sûr avec le milieu littéraire, lui présenta Yvette Guilbert, et influença nettement son revirement dreyfusard. À l’inverse, c’est chez Pierre Loti, à Hendaye, que Louis de Robert découvrit Les Plaisirs et les jours de Proust. Il publia plusieurs articles et un livre de souvenirs (1928) sur Pierre Loti, et, dans son ouvrage Le Roman d’un malade (prix Fémina 1911), fit du personnage de Paul un admirateur de l’écrivain. – [À Alice Barthou]. Groupe d’armées du Centre, secteur 27, 17 février 1916. Superbe lettre sur son Pays basque intime et sur le village transposé dans Ramuntcho. « ... Je vais vous commander deux excursions. D’abord aller à Hendaye, par la route, en voiture ou en auto ; et puis d’aller dans mon jardin. À Hendaye, vous descendrez la rue du Pont

26 (grande rue). L’avant-dernière maison à droite avant d’arriver à la Bidassoa est celle d’un certain Tiburcio [charpentier, frère de la compagne de Pierre Loti Crucita Gainza], que tout le monde connaît, grand contrebandier ; il a les clefs. Si par hasard il faisait mine de ne pas les avoir, vous soupçonnant d’être affiliés à la douane, il vous conduirait chez ma vieille domestique, Cathalina Naçabal, qui les a sûrement et qui vous ouvrirait la porte. Refusez d’entrer dans la maison, je vous prie ; ça m’ennuierait de vous la présenter en désordre et à moitié démeublée. Mais allez vous asseoir sur la terrasse de la tourelle, où, depuis vingt années, j’ai passé tant et tant d’heures, de jour et de nuit. Un bel arbre à fleurs blanches sentant l’oranger, qui la couvrait de ses branches, vient de mourir, hélas ! déraciné par le vent ; mais elle est encore un peu jolie quand même... Ensuite, aller voir l’Etchezar de Ramuntcho, qui en réalité s’appelle Sare. Allez-y en passant par Ascain, c’est à 6 kilomètres plus loin ; la route, par Ascain, est de beaucoup la plus jolie, et puis vous saluerez en passant la petite chapelle de San Ignacio. Hélas ! Il me semble que je n’y reviendrai jamais, dans ce Pays basque !... » Dédicataire de Suprêmes visions d’Orient (1921), Alice Barthou fut une amie intime et admiratrice passionnée de Loti. – [À Alice Barthou]. S.l.n.d. Sur l’hôtel de la Rhune à Ascain, où Pierre Loti a écrit en partie Ramuntcho, tenu par son ami Jean-Pierre (dit Otharré) Borda, célèbre pelotari qui l’initia à la pelote basque et à la contrebande, et qui lui inspira les traits d’Arrochkoa, frère de Gracieuse dans Ramuntcho. « Je ne suis pas plus que ça content de vous savoir à St- Jean-de-Luz. Tous les médecins, sauf les intéressés, vous diront que rien n’est plus mauvais pour les nerfs que les plages basques ; les neurasthénies s’y aggravent toujours. Essayez donc de prendre une voiture et de vous faire conduire à 5 ou 6 kilomètres à l’intérieur, à l’adorable village d’Ascain, où vous visiterez l’hôtel de la Rhune, tenu par de vrais amis à moi ; tout le monde s’y repose. Samuel [un des fils de Loti] se portait mal à Hendaye et il a fait là une cure merveilleuse. Tant d’autres de même. Et puis c’est des gens qui vous intéresseraient. Voyez-vous, Madame amie, vous avez, vous, dans votre immense deuil [Alice Barthou avait perdu son fils, tué au front en décembre 1914], une chose que je n’ai pas et qui change tout : la foi et l’espoir. Et puis, j’ai encore mon fils, c’est vrai, mais la terreur de le perdre m’obsède. L’horrible guerre durera plus longtemps que nous tous ; alors je voudrais tant mourir le plus tôt possible, puisque je n’ai aucune espérance de voir la paix. Et je mène une vie si lugubre, dans cet affreux village, où commencent à nous arriver des “marmites” ; si seulement elles pouvaient viser juste, quelle simplification !... » – [À Alice Barthou]. Rochefort, 16 mai 1921. Pierre Loti vend sa maison d’Hendaye aux Barthou. « [Sous sa dictée, de la main de son secrétaire Gaston Mauberger :] Merci de la pensée que vous avez eue de m’envoyer au moment de votre départ des fleurettes de mes chères petites pelouse d’Hendaye. Chaque fois que je me mets à songer que je ne les reverrai plus, ces pelouses que j’ai tant aimées, j’éprouve un apaisement à me dire que, grâce à vous, elles seront sauvées après moi des profanations, et je vous en remercie du fond du cœur... » Avocat à Rochefort, Gaston Mauberger servit de secrétaire à Pierre Loti de 1903 à 1923. Il publia ensuite de nombreux articles et deux ouvrages biographiques sur l’écrivain, notamment en collaboration avec Samuel Loti-Viaud. – [À Alice Barthou]. [Vers 1921]. « [Sous sa dictée, de la main de son homme de confiance Osman Daney :] Oui cette fois votre bonne lettre a apporté un peu de calme dans ma détresse, mes enfants se faisaient l’illusion qu’ils pourraient conserver ma maison d’Hendaye mais je sais bien hélas qu’ils ne le pourront pas. Mon chagrin de la vendre sera diminué de plus de moitié si je sais que c’est vous qui l’achèterez ; comme vous l’aimez déjà un peu, je veux espérer que vous vous y trouverez bien, que vous y rencontrerez le repos, et qu’il vous sera doux de l’habiter. J’ai confiance cette fois que vous tiendrez votre affectueuse promesse que je croyais déjà oubliée... [De sa main :] P.S. Mon état est stationnaire depuis quelques jours, mais je reste sans espoir. » Loti distingua Osman Daney parmi les matelots du Javelot qu’il commandait à Hendaye en 1897, et le prit ensuite comme serviteur et homme de confiance : il le conserva près de lui en Chine, à Istanbul, sur le Front.

279 LOTI (Pierre). Le Château de la Belle-au-bois-dormant suivi de Le Gai pèlerinage de Saint-Martial. Paris, F. Ferroud, 1930. In-16, demi-maroquin violet avec coins, filet doré, tête dorée sur témoins, couverture et dos. 150 / 200 Première édition illustrée, ornée de 22 bois gravés en noir et en couleurs par Fred Money, soit 5 hors texte et 17 dans le texte (une répétée en outre sur la première couverture). Ces deux textes avaient originellement parus en 1910 dans le recueil Le Château de la Belle-au-bois-dormant. Un des 200 exemplaires numérotés sur vélin blanc d’Arches avec suite en noir. Exemplaire enrichi d’une lettre autographe signée de Pierre Loti. S.l., « vendredi soir ». « ... C’était aujourd’hui le pèlerinage annuel de St-Martial, et voilà sept ans que je désire y aller sans jamais réussir. Je désirais surtout en écrire un article. J’y ai donc été ce matin, et tu vois que cela ne pouvait se remettre... » (1 p. 1/2 in-8 ; montage en tête). Le pèlerinage de Saint-Martial, évoqué dans ce livre et dans cette lettre, se déroule annuellement à Irun en Espagne, près d’Hendaye.

27 280 LOTI (Pierre). Ensemble de 6 pièces, soit 5 lettres autographes signées et un télégramme à Frédéric-Arthur Chassériau. 1895-1899 et s.d. 200 / 300 – Hendaye, 23 octobre 1895. « Vous attendais déjeuner trouvé trio venez demain dîner répéter... » (télégramme). – Hendaye, mai 1897. « Voici, cher ami, ce que je reçois. Je pars ce soir pour Rochefort. Viens donc déjeuner à mon retour... » Message écrit au verso d’une lettre à lui adressée par le directeur de la revue Cosmopolis, Fernand Ortmans, concernant la publication souhaitée de textes de Pierre Loti et de Frédéric-Arthur Chassériau (Paris, 12 mai 1897). – Paris, 26 mai 1899 d’après le cachet postal. « ... Dans ce moment je me débats avec désespoir pour sauver ma tête et c’est un peu l’honneur de ma vie qui est en jeu... » – S.l.n.d. « ... Les confidences, vois-tu, me sont toujours pénibles à faire ; par lettres, elles deviennent tout à fait impossibles. Peut-être vais-je avoir besoin de tous mes amis ; peut-être, puisque tu me l’offres, accepterai-je que tu me viennes en aide : ce que je te demanderais alors, si tu m’aimais assez pour cela, serait de m’accompagner dans un affreux voyage de quatre ou cinq jours du côté de Dunkerque... Je t’affectionnerai fraternellement si tu fais cela pour moi... » – Hendaye, s.d. « C’était pour l’acquit de ma conscience que je m’informais, car je les croyais bien guéris, tes petits ; la reine [Nathalie de Serbie] me l’avait d’ailleurs assuré vendredi quand elle est passée ici... Viens quand tu voudras, déjeuner. C’est dimanche, Yann Nibor, je comptais bien te prévenir... [le poète et chansonnier Jean Robin, ancien matelot et chantre des gens de mer, devenu bibliothécaire au ministère de la Marine, ami de Pierre Loti qui préfaça les Chansons et récits de mer]... » – S.l.n.d. « ... Ma détresse est de celles qui ne peuvent être ni confiées ni consolées. Je suis seul dans la vie, et je serai seul devant la mort... » Écrivain fixé à Biarritz, le baron Frédéric-Arthur Chassériau (1865-1955) était de la famille du peintre Théodore Chassériau et du collectionneur d’art Arthur Chassériau. C’est au Pays basque qu’il rencontra Pierre Loti, et qu’il noua bientôt une grande amitié avec lui, organisant par exemple dans sa maison une rencontre avec Francis Jammes. Il publia plusieurs ouvrages dont deux furent préfacés par Pierre Loti, Deuil de fils (1893) et Du Côté de chez nous (1898). Le baron Chassériau fut, à la fin de sa vie, vice-président de l’association des Amis de Pierre Loti. On joint : CHASSÉRIAU (Frédéric Arthur). Mes Souvenirs sur Pierre Loti et Francis Jammes. Paris, librairie Plon, 1937. In-12, broché. Édition originale. Préface de Francis Jammes. La couverture se détache.

Terre Sainte – 1894

281 LOTI (Pierre). Jérusalem. Paris, Calmann Lévy, 1895. In-18, demi-maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 400 / 500 Édition originale. Un des 25 exemplaires de tête numérotés sur japon impérial. Périple en Terre Sainte. Pierre Loti partit accompagné de son ami Léo Thémèze (marin rencontré à Rochefort, modèle de Jean Berny dans Matelot) et du duc de Dino. Il passa par l’Égypte en février 1894, par la mer Rouge le 22 de ce mois, puis, au sein d’une caravane, visita l’oasis de Moïse, et, par les déserts d’Arabie et le djebel de Tih, gagna le couvent du mont Sinaï le 2 mars. Ensuite, il alla à Akabah et, par le désert de Pétra, atteignit Gaza le 26 mars. Il demeura jusqu’au 17 avril en Palestine, visitant Jérusalem, Hébron, Bethléem – n’y retrouvant pas la foi comme il l’avait espéré. Il remonta alors vers le Nord, et arriva à Beyrouth le 3 mai par Naplouse, la Samarie, Nazareth, Tibériade, Damas et Baalbek. Il se rendit ensuite par mer à Istanbul où il demeura du 12 au 28 mai, avec une excursion jusqu’à Brousse avec l’ambassadeur Paul Cambon et Gabriel de La Rochefoucauld. Il rentra en France en juin. Ce riche itinéraire lui inspira un triptyque de souvenirs comprenant Le Désert, Jérusalem et La Galilée, parus indépendamment. Exemplaire enrichi d’une lettre autographe signée de Pierre Loti à Pierre Le Scoarnec. Paris, [probablement 1894]. Il évoque son départ pour la Terre Sainte : « Voudras-tu m’envoyer dans une caisse en bois, ma casquette d’uniforme, la noire, pas la blanche, et des gants blancs à nervure noire, que tu trouveras dans le second tiroir de ma commode ; envoie m’en deux ou trois paires. Tu trouveras sur la cheminée de la petite salle à manger une boîte pour la poste, de l’écriture de Léo [l’ami de Pierre Loti ami Léopold Thémèze, dédicataire de La Galilée, et modèle du Jean Berny de Matelot]. Garde-la jusqu’à nouvel ordre, mais envoie-nous exactement l’adresse que nous avons perdue... Va chez la belle dame en coiffe qui demeure en face, Biget, lui dire de ma part, avec un sourire la bouche en cœur, que je t’ai chargé de répondre à sa lettre et de lui dire que mon voyage en Orient ne se fera pas sur un bateau, mais par terre, à cheval, à la tête d’une petite armée... » (3 pp. in-12 ; jointe). Né à Pleudaniel, Pierre Le Scoarnec (1862-1944) fut d’abord employé sur des navires de pêche et de la marine marchande, avant de servir sur des bâtiments de guerre. C’est à bord de l’Atalante en 1883, en Annam, qu’il rencontra Pierre Loti qui le prit comme ordonnance (il l’appelait « Mon fidèle du Tonkin »). Renonçant ensuite à la navigation, il se mit entièrement au service de l’écrivain à Rochefort à partir de 1888, et resta ensuite l’employé de la famille Viaud jusqu’à sa mort en 1944. Loti s’était inspiré de Pierre Le Scoarnec pour camper le Sylvestre Moan de Pêcheur d’Islande. Dos légèrement passé, couvertures un peu tachées, les deux dernières lettres du faux-titre demeurées non encrées.

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Chine – 1900-1902

282 LOTI (Pierre). Les Derniers jours de Pékin. Paris, Calmann Lévy, achevé d’imprimer daté de septembre 1901. In-18, maroquin grenat, dentelle intérieure dorée, tranches dorées, couverture et dos (David). 500 / 600 Édition originale. Un des 60 exemplaires numérotés sur hollande. Second séjour de Pierre Loti en Chine. Dans le cadre de la guerre des Boxers, Loti fut envoyé en septembre 1900 en mer de Chine sur Le Redoutable, comme premier aide-de-camp de l’amiral Édouard Pottier. À son arrivée, les hostilités venaient de cesser, mais il demeura jusqu’à la fin de 1901 en Extrême Orient, séjournant notamment en Chine en septembre-décembre 1900, avril-juin et juillet-août 1901. Les deux premières fois, il vint à Pékin, logé entre autres dans la Cité impériale, et remplit deux missions diplomatiques, en profitant pour visiter les tombeaux des Qing à 150 km de Pékin. Lors de son troisième séjour en Chine, il fut d’abord stationné à Ta-Kou (大沽, Dagu), mais, pris de fièvres, il fut hospitalisé dans cette ville puis à Tche-Fou (芝罘, zhifu, aujourd’hui Yantai, 煙臺). Ce n’est qu’au Japon, où il arriva le 29 août 1901, qu’il put véritablement se rétablir. Récit d’exil, de décombres et de mort, Les Derniers jours de Pékin relate cette expérience chinoise de 1900-1901, insistant sur la véritable agression qu’une civilisation admirable subit tout entière de la part de l’Occident. C’est un récit « jonché de cadavres et de cercueils comme un sol l’est de feuilles mortes. C’est un livre d’automne (de la vie) et d’exil, de décombres, de cendres, de porcelaines brisées » (Alain Quella-Villéger, Pierre Loti, le pèlerin de la planète, p. 288). C’est un livre du contraste morbide, où est à l’œuvre une exaltation esthétique décadente fin de siècle. Il fut écrit dans l’urgence, imprimé alors que Pierre Loti était encore en Extrême-Orient, et publié dès son retour en France en février 1902. Exemplaire enrichi de 2 billets de Pierre Loti, joints : – Message autographe sur une carte de visite. [1900 ou 1901]. « Remerciements et bien fidèle sympathie... » (carte imprimée au nom de « Pierre Loti, capitaine de frégate. À bord du Redoutable, mers de Chine », montée en tête). – Lettre autographe signée [à Alice Barthou]. S.l., [juillet 1908, d’après une note d’une autre main]. « Le pauvre petit facteur rural qui fut mon ordonnance à Pékin et que j’avais recommandé à monsieur Barthou vient d’être nommé facteur du télégraphe à Caen ; il m’écrit dans la joie, osant à peine croire à tant de bonheur... » (2 pp. in-8 sur papier paille avec en-tête à sa devise « Mon mal j’enchante »). Dédicataire de Suprêmes visions d’Orient (1921), Alice Barthou fut une amie intime et admiratrice passionnée de Pierre Loti. Infimes éraflures au dos.

283 LOTI (Pierre). Les Derniers jours de Pékin. Paris, Calmann Lévy, achevé d’imprimer daté de septembre 1901. In-18, demi-chagrin bleu avec coins, dos lisse orné, filet doré, tête dorée, couverture supérieure et dos. 200 / 300 Édition originale. Exemplaire enrichi de 6 dessins originaux, 4 en couleurs et 2 en noirs, directement exécutés sur les feuillets de texte (au recto de la garde suivant la couverture supérieure, et pp. 3, 72, 85, 94, 95).

29 Nagasaki – 1900-1901

284 LOTI (Pierre). La Troisième jeunesse de Madame Prune. Paris, Calmann Lévy, achevé d’imprimer daté de janvier 1905. In‑16, demi-maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 200 / 300 Édition originale. Un des 60 exemplaires numérotés sur hollande. Troisième et dernier livre de Pierre Loti sur le Japon, après Madame Chrysanthème (1888) et Japoneries d’automne (1889), La Troisième jeunesse de Madame Prune se fonde sur le second séjour qu’il fit à Nagasaki, en trois fois, du 8 décembre 1900 au 1er avril 1901, du 1er au 7 septembre 1901 et du 10 au 30 octobre 1901, alors qu’il était venu en Chine à la fin de la guerre des Boxers. Pierre Loti centre le présent ouvrage sur le personnage d’Ume-san, littéralement « Madame Prune », inspiré par sa logeuse Kaka-san, déjà connue en 1885 et présente dans Madame Chrysanthème, retrouvée en 1900. Il propose cette fois un badinage empreint parfois de tristesse sur les femmes nippones et leur jeunesse si frêle à ses yeux, parvenant à corriger l’impression moqueuse et critique sur le Japon qu’il avait laissée dans Madame Chrysanthème. Dos légèrement passé.

285 LOTI (Pierre). La Troisième jeunesse de Madame Prune. Paris, Calmann-Lévy, achevé d’imprimer daté de janvier 1905. In‑16, bradel demi-percaline verte avec coins, dos orné, couverture et dos (Vermorel). 150 / 200 Édition originale. Exemplaire enrichi d’une lettre autographe signée de Pierre Loti à l’écrivain Alexandre Piédagnel. S.l., 11 janvier 1889. « Votre charmant petit volume m’est arrivé à Paris, la veille de mon départ pour Rochefort [Alexandre Piédagnel a publié plusieurs ouvrages en 1888]... Il est bien joli, et fin et délicat, votre petit livre... Le mois prochain je vous en adresserai un nouveau moi aussi : des Japoneries, encore, mais pour la dernière fois ; après il ne faudra plus me parler de ce pays mièvre... » (3 pp. 1/4 in-12 ; jointe). Ses Japoneries d’automne (1889) seraient en fait son avant- dernier livre sur le Japon. Dos un peu terni avec infimes taches.

Inde – 1900

286 LOTI (Pierre). L’Inde (sans les Anglais). Paris, Calmann-Lévy, achevé d’imprimer daté de janvier 1903. In-18, demi-chagrin citron, pièces de titre grenat, tête dorée, couverture et dos (Pagnant). 500 / 600 Édition originale. Envoi autographe signé « à Paul Deschanel, en fidèle affection... » Pierre Loti fréquentait le brillant écrivant et homme politique, qui, devenu président, serait témoin au mariage de son fils Samuel en 1920. Périple en Inde. L’Académie française demanda à Pierre Loti d’aller remettre les palmes académiques au maharadja du Travancore. Mis à la disposition du ministre des Affaires étrangères Delcassé et placé hors cadre sans solde, Pierre Loti se vit en outre confier par celui-ci une « mission géographique et économique dans le sud de la Perse et en Afghanistan », devant lui ouvrir les portes des ambassades françaises et étrangères. Il partit le 19 novembre 1899 de Marseille avec son domestique Edmond Gueffier, visita Ceylan du 6 au 18 décembre, et l’Inde du 19 décembre 1899 au 2 février 1900 puis du 13 février au 29 mars 1900, remontant la côte ouest par Trivandrum (aujourd’hui Thiruvananthapuram), Cochin (Kochi,) puis traversant les terres jusqu’à Pondichéry et remontant ensuite au nord-est par Madras (Chennai), Hyderabad, Golconde, Calcuta, avant de rejoindre Bombay à l’ouest par Bénarès, Agra, Delhi, Jaipur et Bombay. Pierre Loti en tira la matière de son livre L’Inde (sans les anglais). L’Inde (sans les Anglais), un des grands reportages du siècle dernier. Par le réalisme de ses descriptions de famine et l’acuité de son tableau d’une société féodale de caste, L’Inde (sans les Anglais) est à considérer comme un excellent travail d’observation, et une des œuvres majeures de la maturité de Pierre Loti – Léon Daudet le considérait comme son plus beau livre. Certes, l’ouvrage est la chronique d’une désillusion, Pierre Loti attendait trop de l’Inde et n’y trouva ni la splendeur exubérante ni l’antique sagesse religieuse qu’il était parti y chercher. « La beauté de ce récit de voyage tient pourtant à ce que le drame intérieur de Loti [...] est dépassé ici par le drame d’un peuple » (Alain Quella-Villéger, Pierre Loti, le pèlerin de la planète, p. 284). Exemplaire enrichi de deux pièces jointes : – LOTI (Pierre). Lettre autographe signée à Frédéric-Arthur Chassériau. Paris, [probablement 1899]. « J’ai vécu tous ces jours dans le drame et la détresse, car les événements se sont précipités et les choses redoutées sont venues. Je partirai à la fin de janvier pour Kabul, d’où sans doute je ne reviendrai pas [en 1899, Pierre Loti n’alla pas comme prévu jusqu’en Afghanistan]. D’ici là, je tâcherai bien d’écrire la petite préface, mais j’en ai une promise depuis un an à un lieutt de vaisseau, mon ami depuis 25 ans, qui meurt de faim avec huit petits ; il faudra que je la fasse avant la tienne. Et tu penses si j’ai la tête à écrire. Et tu penses aussi tout ce que j’ai à faire avant un départ un peu solennel comme celui-là. Je repasserai par Hendaye à Noël, pour mes grands adieux à ce pays que j’aimais bien... » (2 pp. in-8, 2 petites fentes restaurées à la bande adhésive). L’écrivain Frédéric-Arthur Chassériau (1865-1955) était un ami de Pierre Loti qui préfaça deux de ses ouvrages : Deuil de fils (1893) et Du Côté de chez nous (1898).

30 286

– LOTI (Pierre). Apostille autographe signée sur une lettre autographe signée d’un secrétaire. Hendaye, 7 juillet 1899. Le secrétaire écrit : « Monsieur Pierre Loti me charge de vous dire combien il a été touché de votre lettre, et combien il est désolé de ne pouvoir y répondre favorablement. Mais, pour lui, une des premières conditions du voyage est de le faire seul ; il n’y aura que des Turcs dans sa caravane... » De sa main, Pierre Loti a inscrit : « ... Je veux ajouter un mot... à cette lettre, semblable à celles que j’ai fait adresser à tant d’autres, pour vous dire d’une façon particulière mon regret de ne pouvoir vous emmener. Non, on ne me donnera point de secrétaire du cadre du Département, ma mission étant un peu fantaisiste, et je pars seul, pour me dépayser davantage. Si j’avais dû emmener quelqu’un, il est probable que vous auriez été celui‑là... » (3 pp. in-8 dont 1 p. 1/2 autographe). Couvertures et dos conservés avec accrocs, dos terni et un peu frotté.

Cambodge – 1901

287 LOTI (Pierre). Un Pèlerin d’Angkor. Paris, Calmann Lévy, achevé d’imprimer de janvier 1912. In-18, demi- maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 200 / 300 Édition originale. Un des 100 exemplaires numérotés sur hollande. Excursion birmane. Loti visita Angkor du 23 novembre au 5 décembre 1901, sur le chemin du retour après son séjour en Chine, Corée et Japon comme premier aide de camp de l’amiral Édouard Pottier. Impressions archéologiques et méditation sur l’impermanence du monde. Le site a mobilisé toute l’attention de Pierre Loti, toute sa minutie descriptive, et, s’il n’a probablement pas véritablement compris l’art khmer, il en a ressenti profondément la force et la grandeur. Les temples n’avaient pas encore été dégagés de la végétation qui les avaient envahis, et cette présence végétale baigne ici le récit de mystère, d’envoûtement funèbre. Cette tonalité grave, propre aux testaments littéraires et spirituels, doit beaucoup aussi au fait que Pierre Loti écrivit son livre bien plus tard, en 1910 (parution en février 1912), d’après ses souvenirs et son journal de 1901, mais en homme vieilli, plus sensible que jamais à la place infime de l’homme dans la Création. Dos légèrement passé.

31 Istanbul – 1903-1905, 1910, 1913

288 LOTI (Pierre). 3 missives autographes signées, soit une lettre et une carte. 150 / 200 Retours de Pierre Loti en Turquie : l’écrivain demeura à Istanbul de 1903 à 1905 en qualité de commandant du Vautour, aviso stationnaire de l’ambassade de France, puis il y revint deux fois en simple particulier, d’août à octobre 1910 et du 11 août au 17 septembre 1913, pour faire des pèlerinages sur les traces de sa jeunesse et pour manifester son soutien à ce pays confronté aux puissances occidentales sur les questions balkaniques et arméniennes. – Carte autographe signée [à Pierre Brisson]. Istanbul, s.d. « Lu le feuilleton du Temps. Vous remercie et vous prie de recevoir mes bien sympathiques souvenirs... » (1 p. in-12 oblong, en-tête imprimé « Commandant le “Vautour”. Constantinople »). Critique et journaliste, Pierre Brisson dirigea le Figaro et fonda la revue Annales politiques et littéraires. – Lettre autographe signée [à Alice Barthou]. S.l., [peu avant le 3 août 1913]. « Je pars dimanche pour Stamboul ; ce voyage en ce moment, ne va pas sans dangers pour moi, et je viens vous faire mes adieux. À mon retour (?), quant seront accomplies les deux destructions qui me causent tant d’angoisses, j’ai l’intention de rentrer pour tout à fait dans l’ombre, de disparaître ; alors il n’y aura plus à craindre que je continue d’ennuyer même mes meilleurs amis... » (3 pp. in-8 sur papier paille avec en-tête à sa devise « Mon mal j’enchante »). On joint 2 pièces : – MENDÈS (Catulle). Lettre autographe signée [à Pierre Loti]. Pera-Palace à Istanbul, 25 janvier 1904. « Cher & illustre confrère, je ne savais pas que vous êtes ici ! – Sans cela, j’aurais déjà tenté de vous voir. Où vous trouver ? Cela vous ennuierait-il... de venir dîner à Pera-Palace ? Madame Catulle Mendès serait si heureuse de voir & d’entendre celui qu’elle adore tant... » (1 p. in-8, en-tête imprimé de cet hôtel de la Compagnie internationale des wagons-lits). – FRÉVILLE (Ernest). À bord du “Vautour” chez Pierre Loti (1905). [Paris], Éditions de la Nouvelle revue, 1914. Grand in-8, broché. Envoi autographe signé de l’auteur. Souvenirs sur une visite rendue à Pierre Loti à bord du Vautour.

Égypte – 1907

289 LOTI (Pierre). La Mort de Philæ. Paris, Calmann Lévy, achevé d’imprimer daté de décembre 1908. In-18, demi- maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 200 / 300 Édition originale. Un des 25 exemplaires de tête numérotés sur japon. Une défense passionnée de l’indépendance égyptienne, contre le colonialisme anglais. Quand il passa par l’Égypte pour la première fois, en 1870, il vit seulement Port-Saïd dont le caractère par trop européen le déçut, et ne découvrit l’Égypte antique qu’à sa deuxième visite, en 1894, où il visita Alexandrie, Le Caire et Memphis. En 1902, Pierre Loti rencontra chez Juliette Adam le principal héraut du nationalisme égyptien, Moustapha Kamel, qui le gagna à sa cause. Quand Pierre Loti voyagea à nouveau en Égypte, de janvier à mai 1907, Moustapha Kamel fut son guide, et quand ce dernier vint en France en juillet 1907, Pierre Loti l’accueillit à Rochefort. L’écrivain publia des « Lettres d’Égypte » dans le Figaro, du 8 mars 1907 au 9 décembre 1908, reprises également dans le journal de Kamel Moustapha, L’Étendard. Il y salue la modernisation de l’Égypte tout en défendant ses valeurs traditionnelles, et s’insurge contre la présence anglaise. Loti réunit ensuite ces « Lettres » et les fit paraître en librairie en décembre 1908 sous le titre La Mort de Philæ, quelques mois après la mort de Moustapha Kamel (février 1908). Dos légèrement passé.

290 LOTI (Pierre). Ensemble de 4 lettres autographes signées. 200 / 300 – [À un directeur de théâtre]. S.l., janvier 1907. « Dans la précipitation de mon départ pour l’Orient, pardonnez-moi de vous ennuyer encore. Ayez la bonté... de me dire si une pièce appelée “Antar”, d’un auteur égyptien, Chekri Ganem, a quelque chance d’être jouée chez vous. Je n’oserais pas paraître en Égypte sans une petite réponse de vous que je puisse montrer... » (2 pp. in-12 oblong, en-tête illustré par le sculpteur Théodore Rivière d’une caravane du désert, dans le style du théâtre d’ombre de son homonyme Henri Rivière). – À un amiral. S.l.n.d. « Je dois voir la semaine prochaine le chef du parti national égyptien, successeur de Moustafa, Mohamed Farid, qui vient d’arriver en France. Je serais trop heureux de seconder l’intérêt que vous portez à Mr Moncel [le sculpteur Alphonse de Moncel] en le recommandant de mon mieux... » (2 pp in-8 carré chacune, sur papier de couleur paille avec en-tête imprimé à sa devise « Mon mal j’enchante »). – Au même amiral : « J’ai malheureusement échoué dans ma démarche pour M. Moncel. Quand j’en ai parlé à Mohamed Farid, il a paru tout étonné ; d’après lui, M. Puech [le sculpteur Denys Puech], avec qui on s’était entendu d’abord, ne se désiste pas du tout et compte toujours exécuter la statue... Il me semble qu’il n’y a plus rien à faire, et je le regrette bien puisque vous vous intéressiez à ce sculpteur. Je crains d’avoir été bien peu aimable au moment où nous nous sommes quittés... Pardonnez- moi, je vous en prie ; j’avais un accès de fièvre (souvenir du golfe Persique) et ne pensais plus qu’à aller me coucher... » – [À Alice Barthou]. S.l.n.d. « Je n’avais pas oublié les petits siamois, non... Je suis très anxieux. Si je ne trouve personne qui s’en charge de bon cœur et m’inspire confiance, il vaudra mieux que j’aie le courage d’en faire l’abandon, malgré tout mon regret ; des petites précieuses bêtes comme ça doivent être faciles à placer ailleurs... Comme vous avez raison d’aller vous chauffer au soleil d’Égypte !... Vous verrez sûrement au Caire les Maspéro, et à Karnak les Legrain (conservateurs de Karnak) ; aurez-vous la bonté de me rappeler à leur souvenir. Amitiés aussi à Sésostris. À votre place, je n’irais pas jusqu’au Nil blanc ; il me semble que le grand intérêt s’arrête au temple d’Abou-Simbel, en Nubie. Il est vrai que, si vous n’avez jamais vu la zone tropicale et le grand désert, ce sera là un étonnement pour vos yeux, et un éblouissement... » (4 pp. in-8 sur papier paille avec en-tête à sa devise « Mon mal j’enchante »).

32 Amitiés

291 FARRÈRE (Claude). Loti. Paris, Excelsior, 1929. In-16, broché. 200 / 300 Édition en partie originale. Cette évocation de Pierre Loti comprend quatre textes, dont deux réédités sous forme remaniée, Ma Dernière visite à Loti, originellement paru en 1923, et Pierre Loti quand je l’ai connu en 1927. Exemplaire numéroté sur vergé à la forme de Rives. Envoi autographe signé : « Pour Henry Étienne, ce livre que j’aime et qui est vrai, en affection... Tout est vrai à-dedans. Jusqu’à la page 110, extraits de mon journal intime (y compris trois allusions à l’homme assassiné, p. 76, 81, 82) ; après, le récit dicté à ma sténo, à mon retour de Rochefort, fin décembre 1921. » Exemplaire enrichi de deux pièces jointes : – LOTI (Pierre). Carte autographe signée à Claude Farrère. [Hendaye, 18 février 1913, d’après le cachet postal]. « ... En relisant votre superbe “Cour martiale”, j’ai relevé une petite faute de composition que je veux vous signaler – car j’espère bien que vous ferez réimprimer cela quelque part. Comment un homme qui a les mains ligotées ensemble au point que le sang jaillit au bout des doigts peut-il “fouiller longuement dans poche” ? Très affectueusement... » – FARRÈRE (Claude). Lettre autographe signée à son « cher professeur et ami ». Paris, 19 janvier 1922. « ... J’écris... que vous avez bien voulu, très aimablement, préparer ma tournée de conférences en Belgique, et que, par conséquent, c’est à vous et rien qu’à vous, de dire si je puis, ou si je ne puis pas, et si les dates et si les prix me conviennent ou non... Reste la question “des sujets”. L’Express de Liège me fixe Pierre Loti. Je ne demande pas mieux. Mais à Gand et à Bruxelles, j’ai déjà parlé de Pierre Loti. Alors ? J’ai d’autres thèmes tout prêts, Constantinople, par exemple... » (3 pp. 1/2 in-4, en-tête imprimé à son adresse). Officier de marine et écrivain ami de Loti, Claude Farrère, de son vrai nom Frédéric Bargone (1876-1957), avait rencontré le 9 septembre 1903 sur les quais de Galata à Istanbul, alors qu’il allait servir comme enseigne de vaisseau sous les ordres de celui-ci sur Le Vautour pendant plus d’un an. Officier de marine (jusqu’en 1919) et écrivain, comme Loti, il préparait son roman Les Civilisés, futur prix Goncourt, tandis que Loti écrivait Les Désenchantées. Ils nouèrent une solide et définitive amitié, renforcée par leur commun engagement en faveur de la cause turque. Il publia plusieurs texte d’études et de souvenirs sur Pierre Loti : « La Royale charité », dans Dix-sept histoires de marins (1914), Bêtes et gens qui s’aimèrent (1920), Ma dernière visite à Loti (1923), Pierre Loti quand je l’ai connu (1927), Loti (1929), « Loti et sa sensibilité » dans Trois siècles de l’Académie française (1935), « Souvenirs de Pierre Loti » dans Sillages (1936), etc.

292 LOTI (Pierre). Ensemble 5 volumes. 500 / 600 Tous avec envois à Pierre Loti et reliés par son relieur rochefortais Henry Mériot. COPPÉE (François). Longues & brèves. Nouvelles. Paris, Alphonse Lemerre, 1893. In-16, demi-chagrin marron, dos orné. Édition originale. Envoi autographe signé « à Pierre Loti, son ami... » Le poète François Coppée fut témoin au mariage de Pierre Loti (en remplacement d’Alphonse Daudet, malade), et joua un rôle actif dans son élection à l’Académie française. Dos légèrement passé, rousseurs. GYP (Sybille de Riquetti de Mirabeau, comtesse de Martel, dite). Ô Province ! Paris, Calmann Lévy, 1890. In-18, demi-chagrin noir, dos orné. Édition originale. Envoi autographe signé « à Monsieur Pierre Loti, très sympathique hommage... ». Loti fréquentait le salon de Gyp (1849-1932), femme de lettres mondaine. Ce fut une antidreyfusarde acharnée, mais Loti fréquentait également les salons de Mme Muhlfeld ou de Mme Arman de Caillavet, et il adopta les convictions de Zola et d’Anatole France à cet égard. LEMAÎTRE (Jules). En marge des vieux livres. Paris, Société française d’imprimerie et de librairie, 1905-1907. 2 volumes in-16 carré, reliures différentes de demi-chagrin marron, dos à nerfs fleuronné pour l’un ; dos à nerfs pour l’autre. Édition originale. Envoi autographe signé identique sur chacun des volumes, « à Pierre Loti, son ami... ». L’écrivain Jules Lemaître (1853-1914) fut un des grands critiques dramatiques et historiens de la littérature de son temps. Il soutint Pierre Loti pour son élection à l’Académie française. Exemplaires à grandes marges. Un dos passé et un peu frotté. LEMAÎTRE (Jules). Jean Racine. Paris, Calmann-Lévy, 1908. In-16, demi-chagrin marron. Édition originale. Envoi autographe signé, « à Pierre Loti, son ami... ». Dos passé et un peu frotté, taches marginales p. 1, quelques rousseurs. Poète à ses heures, le relieur Henry Mériot accueillit de nombreuses personnalités dans son atelier de Rochefort, telles que Théodore de Banville, Léon Bloy, Victor Hugo, Laurent Tailhade, le prince Bojidar Karageorgévitch... et Pierre Loti – qui soutint sa candidature à l’Académie française.

33 293 LOTI (Pierre). Ensemble 38 lettres et cartes autographes signées [adressées à Alice Barthou]. 1908-1914 et s.d. 1 000 / 1 200 Dédicataire de Suprêmes visions d’Orient (1921), Alice Barthou fut une amie intime et admiratrice passionnée de Loti. Née Alice Mayeur, elle avait épousé l’homme politique, homme de lettres et bibliophile Louis Barthou. Entrée en relation avec Pierre Loti en 1906, elle lui resta fidèle jusqu’à sa mort en 1923, malgré quelques orages passagers. Elle a publié un article sur lui, « La Maison enchantée », dans la Revue hebdomadaire du 26 octobre 1918. – S.l., juillet 1908 [d’après une notre d’une autre main]. « ... Mais oui, je tâcherai de vous amener vendredi cet insaisissable et décevant personnage, qui vous remercie tant, au fond, de la sympathie charmante que vous voulez bien lui témoigner... » – Paris, 26 mai 1909 : « Chère Madame, je suis à l’hôtel d’Orsay sous le nom de Mr Louis Viaud. Vous ne m’avez pas dit l’heure pour demain. Sauf avis contraire, je me présenterai à 8 heures... » – Paris, 30 octobre 1910. « La petite dose de mort-aux-rats que vous avez bien voulu me donner hier semble m’avoir remis d’aplomb, – et plus encore la si gentille soirée intime passée au milieu de vous tous... » – Paris, 24 février 1911. « Si vous êtes seuls demain matin samedi, voulez-vous que ma sauvagerie vienne une dernière fois s’asseoir à votre table amicale ?... » – Paris, 22 mars 1911 : « Chère Madame et amie, mais c’est avec joie que je me dérangerai “pour vous seule”, comme vous dites, et cela m’amusera beaucoup de vous voir “intimidée”... » – Paris, août 1911 : « Si je ne vous considérais pas comme une amie, j’aurais en effet préféré que vous me “fichâssiez totalement la paix” (pour parler comme vous). Mais c’est qu’au contraire cela me ferait de la peine de repartir sans vous voir. (Remarquez comment j’ai su relever, rien que par l’élégance discrète d’un imparfait du subjonctif, relever votre locution, qui en avait vraiment besoin). J’ai toujours de la fièvre. Ce soir, en sortant de chez votre médecin, qui n’y comprend goutte, je viendrai voir si vous êtes chez vous... Je serai peu présentable, en veston, et vieilli de dix ans... » – Paris, 26 octobre 1912 : « Alors demain soir dimanche je viendrai avec joie m’asseoir à votre table – sans frac. Ne vous épouvantez pas si je suis végétarien, ne mangeant que pâtes ou légumes... » – Paris, 2 février 1914. « Moi arrivé, madame amie. Moi beaucoup content voir vous bientôt, si vous vouloir faire signe à moi. Moi faire grande révérence à vous... » – S.l., 24 février 1914 [d’après une note d’une autre main]. « Moi beaucoup content pour dépêche. Alors moi tout de suite danser bamboula... » – S.l.n.d. « Votre lettre m’a été très douce à recevoir... Je “frapperai” encore, je vous le promets. Vous m’offrez de “m’aider” – en priant pour moi, n’est-ce pas ? Cela, je le veux bien, et j’en suis touché infiniment... Au début de nos relations, encore si récentes, qui m’eût dit que nous en viendrions à nous écrire de telles choses et que je serais amené si vite à une telle confiance... » – S.l.n.d. « ... Vous m’annonciez votre retour pour le 10, dans la carte postale que vous avez bien voulu m’envoyer du Caire, et qui me représentait – un peu défraîchi mais non dénué de tout charme encore – dans une de mes précédentes incarnations... » – Paris, s.d. : « Mme Poincaré me demande à L’Élysée demain mercredi à 6 heures. Alors puis-je venir chez vous un peu plus tôt, vers 5 h. moins le quart, par exemple ?... » – Paris, s.d. : « Puisque vous n’êtes pas tous seuls, ce n’est plus du tout la même chose, et en ce moment je ne me sens pas dans un état d’âme à affronter des visages d’inconnus. Alors, malgré votre si gentille lettre, je vous prie de m’excuser, – et de me plaindre un peu car j’ai mille sujets de tristesse et de retraite... » – Etc. On joint deux pièces concernant la première rencontre entre Pierre Loti et Alice Barthou : – LOTI (Pierre). Lettre autographe signée au ministre de la Marine Gaston Thomson. [Rochefort, 26 juin 1906, d’après le cachet postal]. « Que de ménagements vous avez la bonté de prendre pour aborder ma sauvagerie ! Mais il y a des exceptions que je suis tout heureux de faire. La conscience du désenchantement que je dois causer lorsque j’apparais est une des principales raisons de cette sauvagerie-là. Je serai charmé de connaître Mme Barthou, d’après ce que vous m’en dites, je vous assure ; mais je voudrais tant qu’elle fût d’abord bien prévenue de la déception que je lui causerai ! Quant à lui envoyer mon livre, avec le plus grand plaisir je le ferai dès qu’il paraîtra : lorsqu’il ne s’agit pas d’entrer personnellement en scène, je me sens toujours très fort... » – THOMPSON (Gaston). Lettre autographe signée [à Alice Barthou]. Paris, 3 juillet 1906. « ... Au lendemain de notre conversation, j’ai écrit à Loti pour lui proposer le grand plaisir de dîner avec vous. Bien entendu, et malgré sa sauvagerie classique, il a immédiatement accepté et est disposé à faire le voyage de Rochefort à Paris pour venir passer quelques heures avec nous... Permettez-moi non de vous offrir, car elle est manifestement écrite à votre intention, mais de vous transmettre la lettre de Loti que vous aimerez sans doute à conserver... »

34 294 LOTI (Pierre). Ensemble de 11 lettres et cartes autographes signées [adressées à Alice Barthou]. [1911]-1916 et s.d. 500 / 600 Sur Alice Barthou, voir ci-dessus le n°293. – S.l., 26 décembre 1913. « Voici le petit scénario de votre voyage, auquel vous n’aurez plus qu’à ajouter un dialogue vif et enjoué avec les employés, hommes d’équipe, etc. Je veux que vous sachiez bien d’avance, l’un et l’autre, dans quelle vieille petite maison de province vous allez tomber, où tout est suranné, impratique et inconfortable... » – [Rochefort, mars 1914]. « Une petite inquiétude me vient. Il me semble que vous m’aviez dit : nous arriverons le samedi 27 ; or le 27 est un vendredi. Arrivez-vous toujours le 27, bien que ce soit un vendredi, ou seulement le samedi 28 ? Les gens de la petite soirée, je les avais invités pour le 28, sans dire quel jour de la semaine c’était... Je suis sûr que vous ne vous figurez pas combien ça me fait plaisir de vous attendre !... » – Hendaye, [avril 1914]. « En effet je ne lis jamais les journaux en temps ordinaire, mais cette fois je suis anxieusement le drame lamentable auquel mon ami Barthou se trouve un peu mêlé, et je suis si heureux de voir que, de tout cela, il va sortir grandi encore aux yeux de tout ce qui est honnête et de tout ce qui est français... Je n’ai pas osé lui parler de mon pauvre Rochefort [Loti s’attachait à défendre l’activité maritime de sa ville natale dont la survie était menacée par des décisions politiques]... Voudriez-vous avoir la bonté de lui dire que la promesse obtenue par lui de la Marine n’a pas eu l’ombre d’un commencement d’exécution... Depuis huit jours je suis à Hendaye, dont la solitude, sous une chaleur morne ; j’ai recommencé à travailler ; il y avait si longtemps que je ne faisais plus rien. Je compte passer à Rochefort le mois de mai et le beau mois de juin ; je m’inscris pour avoir une petite visite, n’est-ce pas ? Il faut à présent que vous connaissiez sans tarder mon logis à la saison des hirondelles et des roses... » – S.l., 28 octobre 1916. « ... Vous n’imaginez pas la tristesse de l’arrivée ici, avec cinq heures de retard, à 10 heures du soir sous des torrents de pluie glacée, la petite ville ensevelie dans la nuit noire et dans l’eau, la clef qui ne voulait pas tourner dans la serrure de ma porte, la sinistre maisonnette isolée qui ne voulait pas s’ouvrir... » – S.l.n.d. « Un empêchement sérieux... surgit pour vendredi. Alors voulez-vous de moi un autre jour... ? J’ai eu l’intention de mettre “une belle dédicace” à votre docteur ; mais je ne suis pas du tout fin pour ces choses-là. » – Hendaye, « lundi ». « D’abord pardon de cet humble papier, qui est ce qui se fait de mieux à Hendaye... Au milieu de mille soucis, agitations et tristesses, je viens seulement vous remercier... du titre d’ami que vous m’avez fait l’honneur de me donner dans votre dernière lettre ; et aussi vous dire que je viendrai à Paris la semaine prochaine et serai charmé de vous revoir... » – S.l.n.d. « La bonne petite lettre que vous m’avez écrite, madame amie ! Merci. La sale grippe qui m’avait épargné cet hiver, a voulu me prendre vendredi, mais je crois bien que ce ne sera pas grand’chose. Voulez-vous de moi à déjeuner jeudi ou vendredi ? Dans tous les cas, j’ai besoin urgent d’une infirmière diplômée et gradée, donc je réclamerai votre visite un jour de cette fin de semaine... » – S.l.n.d. « Le 4 va tout aussi bien que le 5. La seule chose qui me jetterait dans une indignation violente, c’est si vous alliez me raccourcir votre visite ; alors je n’hésiterais pas à attaquer Mr et Mme Barthou dans la presse !... Désirez-vous que nous soyons rien que nous seuls, ou bien quelques maritimes, amiraux – qui ne raseraient pas M. Barthou sur l’arsenal, je vous le promets ; ou bien encore cela vous amuserait-il de voir plus de monde, tout le petit monde de province ?... Tous les revenants de la maison sont en joie de vous attendre et font chaque nuit les répétitions de tirage par les pieds... » – S.l.n.d. « Vous pensez si on ira avec joie vous attendre dimanche soir à la gare !... On s’amusera bien, tous les trois, avec Samuel [un des fils de Loti]. Tant pis pour ceux qui nous lâchent !... » – Etc.

35 295 LOTI (Pierre). Ensemble de 11 lettres et cartes autographes signées [à Alice Barthou]. [1908]-1914 et s.d. 500 / 600 Sur Alice Barthou, voir ci-dessus le n°293. – S.l., [octobre 1908]. « Combien j’ai été touché du témoignage de vraie sympathie que vous m’avez si spontanément donné ! Ce deuil, plus les jours passent et plus il s’affirme profond ; je vois bien que c’est un peu comme si j’avais perdu ma mère une seconde fois... » Pierre Loti avait été très proche de sa sœur aînée Marie, dont la mort le bouleversa. – S.l., [janvier 1910]. « Le sentiment que j’ai éprouvé en lisant la copie de la lettre de monsieur Barthou au ministre de la Guerre a été de stupeur attendrie... Je me doutais bien qu’il avait pris chaudement mon parti, mais pas encore comme cela, non !... Je me demande en quoi j’ai mérité que vous, qui êtes des amis d’hier, fassiez pour moi ce que de vieux amis n’auraient peut-être jamais fait... » Il s’agit probablement d’une lettre élogieuse sur Pierre Loti afin de solliciter pour lui une promotion au rang commandeur de la Légion d’honneur – qu’il recevrait en novembre 1910. – Rochefort, s.d. « ... Il tombe un peu de neige ici, alors je me demande ce que vous devez avoir à Paris ; je ne voudrais pas que vous trouviez ça quand vous viendrez à Rochefort... À l’instant, une dépêche de M. Barthou m’annonçant une lettre pour samedi et me disant que ma promotion est signée ; on doit s’embrasser pour la circonstance... » – S.l.n.d. « j’ai été trop heureux de trouver une petite occasion de vous faire un peu plaisir, et j’y ai mis, je vous assure, tout l’empressement possible. je veux vous communiquer cette lettre de Pierre, mon domestique de Rochefort [Pierre Le Scoarnec, ancien marin et un des modèles de Sylvestre Moan dans Pêcheur d’Islande], pour vous prouver que ce retard n’est pas de ma faute... » – S.l., [probablement vers octobre 1913]. « ... Je vous supplie de vouloir bien mettre sous les yeux du Président l’article ci-joint, la fin, surtout... » – S.l., [vers octobre 1913]. « L’affection que j’avais pour vous était très vraie, et je comptais un peu sur la vôtre. La lettre, qu’il m’a été si pénible d’écrire hier à monsieur Barthou, me fera perdre jusqu’à votre sympathie, je le devine bien, hélas ! Avant que le silence tombe entre nous définitivement, pardonnez-moi si j’éprouve le besoin de vous dire que j’en aurai un regret très grand et que je vous garderai mon affectueux souvenir toujours et quand même... » Les relations entre Loti et Louis Barthou (alors président du Conseil) s’étaient tendues car Pierre Loti, contre les choix gouvernementaux, défendait âprement le maintien de Rochefort comme place active de la marine de guerre. L’écrivain lui adressa même une lettre de rupture, mais l’homme politique n’en tint pas compte et leur amitié y survécut. – Hendaye, novembre 1913. « Je savais bien que je tenais à votre amitié, mais la joie que m’apporte votre lettre me démontre que j’y tenais plus encore. Je me disait qu’elle ne résisterait pas à une brouille (encore possible, hélas !) avec monsieur Barthou ; merci de m’affirmer qu’elle ne serait jamais atteinte, même par ce risque-là, le seul possible. Le son des flûtes arabes, et le passage des dorades dans l’infini du Pacifique sous les yeux des marins d’autrefois !... Comme vous êtes tombée juste sur les vagues petites choses dont la compréhension infinie dénote le mieux la parenté de nos âmes... » – S.l.n.d. : « Des voisins qui lisent les journaux me parlent des difficultés que rencontre monsieur Barthou et les attaques dont il est l’objet. Alors, au cas où vous en éprouveriez quelque peine, je viens vous dire que je suis d’autant plus fidèlement avec vous... » (lettre autographe signée). – Rochefort, 4 décembre 1913. « ... Nous savions déjà depuis presque deux jours que le ministère était tombé. La chute de M. Barthou a été parfaitement glorieuse et il en restera grandi aux yeux du pays tout entier. Lundi, je serai à Paris où m’appellent, en plus de tant d’autres affaires pénibles et graves, une menace de procès avec le féroce Calmann-Lévy, de procès avec un autre éditeur qui a surpris ma signature, etc. Oh ! ce ne sera pas un voyage d’agrément, je vous assure !... » – S.l., [4 juillet 1914]. « J’ai vite écrit à la ctesse d’H. [probablement la comtesse d’Haussonville, qui tenait un célèbre salon aristocratique] la lettre la plus insidieuse et enjôleuse que j’ai pu ; mais c’est des gens avec qui je ne me sens plus en confiance comme jadis. Si vous voyez autre chose, n’hésitez pas à me le dire ; je suis prêt à faire n’importe quoi, même des petites saletés s’il faut, puisque tout le monde en fait sous notre bonne République. La fièvre ne m’a pas quitté, je suis anéanti et découragé. Les médecins s’accordent à trouver que je n’ai rien du tout, que surmenage, chagrins de toutes sortes dont ma vie est tissée... Mon papier de deuil : j’ai perdu hier presque subitement mon beau- frère Georges de Ferrière [également officier de marine, frère de l’épouse de Loti], que j’aimais beaucoup ; c’est du reste un grand malheur pour nous tous... » – S.l.n.d. « Si le joli portrait n’était pas arrivé hier, je n’aurais pas hésité à venir faire un scandale épouvantable à votre porte. Enfin il est là, et la petite dédicace me plaît beaucoup. Merci de tout cœur. Il va être encadré dans ma chambre, non pas seulement, croyez le, pour faire peur à qui vous savez [probablement Anna de Noailles], mais surtout parce que je serai heureux de le voir installé à cette place... »

36 296 LOTI (Pierre). Ensemble 5 missives autographes signées, soit 4 lettres et une carte [adressées à Alice Barthou]. 1916 et s.d. 400 / 500 Sur Alice Barthou, voir ci-dessus le n°293. – S.l., 29 mars 1916. « ... C’est vrai, c’était mon tour d’écrire, mais je suis un malheureux avec qui il ne faut plus compter... Je ne vois pas une échappée de bleu à mon horizon ; tout est sombre, pas un sombre tranquille comme le vôtre ; non, de la menace et de la tourmente. Et je me sens si atteint, si malade, touché si gravement cette fois !.. Un petit service que vous pourriez me rendre, pour vous changer des fleurs en mie de pain : décacheter le manuscrit que mon ami [Émile] Vedel a apporté chez vous, et puis me dire à mon retour si, au point de vue français, il faut le publier ou pas. » – S.l., 3 octobre 1916. « ... Il y a un type nommé Doumic, un grand, vilain, avec une figure de singe malade, vous voyez ça, n’est-ce pas ? Il m’a demandé avec instance un article pour sa revue, qui est tout ce qu’il y a de plus embêtant au monde. J’avais fait venir pour lui de Rochefort une petite chose écrite un peu avant la guerre, qui, en souvenir, me semblait assez curieuse. Je viens de la relire ; je la trouve impossible, trop intime, puérile, détraquée. Voulez-vous être assez gentille pour la lire, avec M. Barthou, et puis vous me direz, en toute franchise amicale, si vraiment ça n’est pas à publier, surtout en ce moment. Surtout ne vous croyez pas obligée de prendre trois paires de gants pour me le dire ; voici la formule que, dans ce cas-là, je voudrais que vous adoptassiez sans plus : “Fichez-nous la paix avec votre petite histoire”... » Il s’agit de ses « Fragments d’un journal intime », parus le 1er décembre 1916 dans la Revue des deux mondes, dirigée par l’écrivain René Doumic. – S.l., « samedi 7 oct. » [1911 ou 1916]. « Je repense à mon envoi d’hier. En admettant que vous trouviez ça publiable, je ne l’enverrais pas à la Revue des 2 mondes : c’est une vieille dame trop correcte et trop pompier pour ces divagations- là ; plutôt aux Annales... » – Paris, [années 1910]. « Je soumets cette suite et fin à l’obligeant aréopage de mes amis B. [Barthou] Bien, bien sincèrement je trouve que ça faiblit beaucoup aux dernières pages ; alors, plutôt que de couper sur une partie médiocre, ne vaudrait-il pas mieux se borner à publier les trois premiers chapitres ??... » (marges légèrement effrangées). – S.l.n.d. « L’autre lettre est pour montrer aux postulants pour la préface ; tout ce que j’y raconte est l’exacte vérité. Cependant il y a les accommodements avec le ciel : si vous teniez beaucoup, beaucoup à ces gens-là (je ne le crois pas, d’après le ton de votre prière), par exception, à cause de vous, j’écrirais non une préface, mais une lettre-préface, d’une page. Voudrez-vous me dire bien franchement si cela vous ferait plaisir... »

297 LOTI (Pierre). 5 missives autographes signées, soit 3 lettres et 2 cartes [adressées à Alice Barthou]. 1914 et s.d. 200 / 300 Sur Alice Barthou, voir ci-dessus le n°293. – [Rochefort, 23 février 1914 d’après une note d’une autre main]. « Le courrier de Paris a manqué hier dimanche et c’est seulement ce matin que j’ai reçu la lettre de consternation. J’ai trop confiance en votre bonne amitié pour m’imaginer que c’est un prétexte. Alors que puis-je dire ? Que je suis désolé de vous savoir malade... Si absolument vous ne venez pas, je demanderai à mon ami Barthou la grande charité de venir quand même, au moins quelques heures, pour la petite soirée de samedi. J’ai déjà donné à mes concitoyens une fausse soirée Barthou ; si je leur en donnais une seconde, fausse, ils me prendraient pour un farceur. Le préfet... a changé son voyage en Espagne, afin d’être là samedi ; ma petite amie violoniste a changé son concert de Bordeaux, etc. Alors, il faudra que M. Barthou ait pitié de moi et vienne s’embêter un moment au milieu de tout ce monde ; je le lui demande en grâce... J’avais invité Mme de Noailles, ayant bien senti que M. Barthou avait envie de ce flirt... » (3 pp. in-8 sur papier paille avec en-tête à sa devise « Mon mal j’enchante »). – S.l., 10 juin [1914]. « Alors zut pour cette pauvre Anna [de Noailles] ! Mais j’espère bien que vous viendrez quand même comme vous me l’aviez si gentiment promis ; j’ai toujours peur des choses remises à plus tard, qui, neuf fois sur dix, sont des choses manquées... Tâchez que notre ami Barthou vienne au moins vous conduire, ou vous chercher ; d’abord s’il ne vient pas, je suis décidé à ouvrir une campagne calomnieuse à l’Académie contre sa candidature : c’est comme ça que je suis. Ce qui me désole, c’est que la floraison des roses, dans mon petit jardin, est finie, épuisée jusqu’à la reprise de septembre ; je n’aurais pas voulu vous le montrer si vilain... » (3 pp. in-8 sur papier paille avec en-tête à sa devise « Mon mal j’enchante »). – S.l.n.d. « Les daturas sont arrivés, et plantés. Mille fois merci, vous êtes trop gentille... Pas encore le courage d’écrire à Anna [de Noailles]. Mais il est bien entendu que je ne veux pas d’elle si c’est pas vous qui l’amenez. » (2 pp. in-16 oblong sur bristol). – S.l.n.d. « Hélas ! C’est que demain, après la séance académique, je suis pris de quart d’heure en quart d’heure par des rendez-vous très importants pour moi et graves. Vous n’avez pas idée de ma vie en ce moment. Donc, zut pour Anna [de Noailles], si elle est en retard. L’essentiel est de vous voir, vous, de causer du vote de demain [à l’Académie française]... » (2 pp. in-16 oblong sur bristol). – S.l.n.d. « Il y a une douzaine de jours, j’avais écrit à la ctesse de Noailles pour lui reparler du voyage à Rochefort. Il me semble que, si elle avait reçu ma lettre, elle aurait au moins répondu par une de ces formules de refus poli qu’il est d’usage de sortir en pareil cas – comme par exemple : “la barbe !” Mais rien. J’avais écrit à l’adresse donnée par vous. Donc, il serait peut-être bien que vous la relançassiez, que vous lui écrivissiez ou téléphonassiez, afin que nous sussions ses projets. Pardon de vous donner encore ce petit tracas... » (2 pp. 2 / 3 in-12, liseré de deuil).

37 298 LOTI (Pierre) et Jane CATULLE-MENDÈS. Ensemble 11 pièces, soit 8 lettres autographes signées de Pierre Loti à Jane Catulle-Mendès (1908-1911 et s.d.) et 3 lettres de celle-ci à Pierre Loti (2 autographes signées et une autographe, 1898-1911 et s.d.). 400 / 500 La femme de lettres Jeanne Catulle-Mendès, née Jeanne Mette, publia des recueils de poésie, écrivit des livrets d’œuvres lyriques (dont un pour Emmanuel Chabrier), et tint la critique dans des périodiques comme La Presse ou Fémina. Elle fut d’abord l’épouse de l’industriel Louis-Alexandre Boussac, dont elle eut deux enfants, puis celle de l’écrivain Catulle Mendès, dont elle eut un troisième enfant. De Pierre Loti à Jane Catulle-Mendès : – Hendaye, 30 septembre 1908, d’après les cachets postaux. « ... Je crains que vous n’ayez des déceptions à la Comédie française, qui est absolument chambrée et ne fait d’infidélités à ses fournisseurs ordinaires que lorsqu’il s’agit de quelque ours tout à fait monstrueux, comme par exemple “Frédégonde” ou “La Courtisane” [pièces respectivement d’Alfred Dubout, créée en 1897, et d’André Arnyvèlde, créée en 1906]. Je suis d’ailleurs en termes très frais avec Claretie. Mais voyez-le quand même, si cela vous paraît utile... » (2 pp. 1/2 in-12, enveloppe). – S.l.n.d. 2 pp. « ... Si vous voulez, réglons cette question des étudiants. C’est vous, n’est-ce pas, qui en avez eu l’idée première et qui avez mis tout cela en train ? Dans ces conditions-là... il me semble qu’il n’y a pas d’inconvénient à laisser la chose tomber à l’eau. Si au contraire l’idée première vient d’eux, je craindrais d’indisposer contre moi toute cette jeunesse. J’accepterais donc, en demandant seulement de supprimer la conférence et d’abréger le plus possible la réception. Voilà. Et vous ne direz pas que j’ai tiré mes griffes ce soir, ô créature bien plus féline que moi. Je vous embrasse affectueusement... » (1/2 in-8.). – S.l.n.d. « Vous me questionnez sur des sujets qui me sont bien peu familiers. Mais le simple bon sens m’indique ma réponse : évidemment, non, un éditeur ne peut avoir le droit de vendre à vil prix les ouvrages d’un auteur. Je n’imaginais même pas que la chose fût possible ; cela me paraît plus qu’une indélicatesse et, s’il y a une justice dans notre pays, il me semble qu’un éditeur qui a fait cela est passible au moins de dédommagements à l’auteur, si non de poursuites pour vol... » (4 pp. in-12). – S.l., [1911]. « Oui, je passe mes jours et mes nuits dans l’angoisse ; mais personne ne peut rien pour moi. Merci de votre lettre, qui est adorablement amicale. Dans la belle édition de “Ville merveilleuse” que vous m’avez envoyée [recueil de poèmes de Jane Catulle-Mendès, paru en 1911], je viens de relire la pièce “Peut-être”, où vous laisser rayonner, plus encore qu’ailleurs, votre âme vibrante et passionnée ; à cette seconde lecture, je l’ai aimée davantage encore que la première fois... » (2 pp. 1/2 in-12). – Paris, s.d. « Mon amie, je viens de recevoir, de San Francisco même, de deux personnes différentes, ne se connaissant pas, et des plus autorisées, des indications si terribles sur l’accueil qui vous y attend, que je viens encore vous conjurer de ne pas partir. Que les affronts personnels, subis pour la bonne cause, vous soient indifférents, soit ! Mais si je vous dis avec certitude que vous nuirez à la France, j’espère que vous ne vous obstinerez pas, que vous suivrez le conseil qu’il m’en coûte tant de vous donner. De nouveau, je vous en conjure : restez... » (1 p. 1/2 in-12, en-tête du « Palais d’Orsay, grand hôtel »). – Etc. De Jane Catulle-Mendès à Pierre Loti : – Bordeaux, « mardi ». « Ami chéri, je veux vous dire la douceur enchantée que j’emporte de ce court séjour près de vous. Plus que jamais j’ai senti combien vous m’êtes cher et combien votre présence m’est intimement précieuse. Oui, ami, votre livre – ce que j’en connais, – est très beau. Vous avez eu là une très heureuse idée et... en rapport avec le sentiment actuel, encore tout écrasé de douleur, et cependant prêt à un renouveau, à un essor de jeunesse et d’espoir... Voulez-vous me permettre de vous dire quelques toutes petites observations de détail – et que je fais de mémoire. Sur le manuscrit que vous m’avez prêté, vous verrez, au coin des lignes, deux ou trois petits traits au crayon. Ils ont la prétention de signaler une petite retouche possible, si vous le jugez à propos... Encore une fois, j’ai pleuré les plus chaudes larmes de mon cœur en lisant ces pages. Vous atteignez à la plus haute émotion par la plus sublime simplicité. Tout cela est resté net dans mon esprit comme un tableau de génie — et inoubliable... » (5 pp. 1/2 in-folio, en-têtes de l’Hôtel Terminus à Bordeaux, 1898 d’après une mention au crayon d’une autre main). – S.l., « vendredi ». « ... Je reçois votre télégramme pour les étudiants. Ils vont être bien contents. Mais, n’est-ce pas, vous n’allez pas encore me maudire ? Pour les poètes... la seule chose prudente serait de faire organiser cela par la Société des poètes français que préside Sébastien-Charles Lecomte... Pour ne pas froisser Mme Mounet-Sully, S.-C. Lecomte pourrait lui dire que, ayant appris qu’elle désirait organiser en votre faveur un banquet des poètes, il se met à sa disposition. Ou bien vous pourriez, vous, écrire à Mme Mounet-Sully, que les Poètes français veulent aussi vous offrir un banquet et que vous désirez qu’elle s’entende avec eux... Ami chéri, je vous quitte. Guérissez vite. Je vous adore et je vous aime... » (4 pp. in-12 carré). – Paris, « vendredi soir ». « Je ne sais plus ce que je vous ai écrit ce matin, dans un fiévreux réveil, mais je sais que c’était des mots qui ne devaient être entendus que par l’amour... Il n’en faut rien penser – il faut les oublier, les effacer... J’ai reçu votre petit mot ce matin, votre cher petit mot si calme. Et ma lettre folle venait de partir. Et j’ai mesuré ma folie. Ô mon amour, je ne la regrette pas. Je mets tout mon honneur et toute ma valeur à vous aimer, même inutilement, même mortellement. Et je pars pour que rien au monde ne puisse abîmer cet amour... Votre petit mot me donne l’espoir que vous serez là à mon retour. Si vous deviez être absent, je vous en supplie, dites-le moi... Ce pays me serait odieux sans vous... » (8 pp. in‑12, en-têtes de l’Hôtel Lutetia à Paris).

38 299 LOTI (Pierre). Ensemble de 51 pièces, soit un manuscrit autographe signé, un plan autographe et 49 lettres, cartes et pièces autographes signées. 1 500 / 2 000 – Manuscrit autographe signé de Pierre Loti. Mai 1917. « Les gens très laids, comment ne pas sympathiser avec eux, s’ils le savent, s’ils souffrent et s’efforcent d’être le moins possible désagréables à voir. Mais il y a des laideurs satisfaites, étalées, agressives, qui sont plus odieuses que des vices... » (1 p. in-4, sur papier jaune paille avec en-tête à sa devise « Mon mal j’enchante ».). – Dessin original avec légendes autographes. Plan d’une grotte formant un long tunnel, balisé de branches de saule, avec stalactites, « trou sans fond » et « salle en forme de dôme » (encre et plume, sur 1 p. in-folio). – Carte autographe signée [à Jules Lemaître]. S.l., [probablement 1887]. « Mes compliments... pour l’histoire de Kouroukakalé. L’ironie est un peu mordante, mais elle est bien, bien spirituelle... » Jules Lemaître, dans ses pronostics littéraires pour l’année 1887, avait malicieusement imaginé que Pierre Loti donnerait un nouveau roman exotique dans lequel la jeune Lapone Kouroukakalé tomberait amoureuse d’un officier de marine. – Lettre autographe signée à une dame. S.l.n.d. « ... Est-ce que vous voudrez être assez bonne pour appuyer auprès [du commandant] cette demande qui me tient beaucoup à cœur ? En plus de la question importante d’avenir, pour l’homme dont il s’agit [probablement l’ami de Pierre Loti Léopold Thémèze, qui l’accompagna en Terre Sainte et est le dédicataire de La Galilée], il y a même aussi une petite question d’égoïsme pour moi. Dans ma vie un peu sombre, sa société m’est souvent une diversion précieuse ; il est, avec la reine Élisabeth, mon confident le plus intime... Si vous consentez, dans quelques jours, quand le prince Karageorgévitch sera ici [l’ami et impresario de Pierre Loti Bojidar Karageorgévitch, nous monterons un trio pour nous tout seuls et pour un petit auditoire choisi où il n’y aura pas de sots... » – Lettre autographe. Hendaye, « 6 juin ». « J’avais écrit l’autre jour à M. Boissière, au sujet d’une affaire qui se juge lundi à et qui me touche de très près, tant je suis attaché à la famille Thémèze. On me dit que c’est de vous surtout que dépend aujourd’hui le jugement ; pardonnez-moi de vous écrire aussi, bien que rien ne m’y autorise. Je ne sais rien de l’affaire en elle-même, et d’ailleurs je ne me permettrais pas de vous en parler. Mais je voudrais vous apporter mon témoignage en faveur des vieux parents du prévenu, qui sont si hautement respectables et qui ont déjà tant souffert ; en faveur de son jeune frère Léopold Thémèze, si désintéressé et si loyal, qui, pour essayer de le sauver, s’est déjà imposé les plus lourds sacrifices. Tous, ils ont été cruellement atteints dans leur fortune, dans leur honneur, dans leur affection pour celui qui va comparaître devant vous. Comme d’ailleurs le prévenu avait commencé de racheter ses fautes passées, ils reprenaient courage ; – mais les voici retombés dans leurs angoisses... Je les connais de longue date, ils méritent de grands égards et une grande pitié, je vous assure. Il me semble que vous ne m’en voudrez pas de venir en témoigner devant vous... »

39 – S.l.n.d. « ... J’ai donné à laver et repasser ce turban que vous recevrez demain avec ma photo, en arabe. Si je ne vous l’ai pas envoyé plus tôt, c’est qu’il est tellement laid que ce sera pour vous une déception et vous le donnerez à Bernard, pour frotter les cuivres, comme mes gants. Il n’a pour lui que son authenticité et, à ce point de vue-là, il ne serait certes pas déplacé au musée des souverains à côté du chapeau de Bonaparte... » – Lettre autographe signée à une dame. Groupe des Armées du Nord, 12 juin 1917. « Votre exquise lettre de désespérance est parvenue à franchir la barrière qui m’isole de plus en plus et m’a rejoint hier aux armées. J’en suis touché et troublé aussi, car vous me dites que votre vertige est un peu mon œuvre. Hélas ! Je voudrais de tout cœur vous envoyer ma parole de plus ferme espoir... ; mais je n’ai rien à dire de plus que ce que j’ai essayé de dire aux dernières pages de “Vertige” [son recueil Quelques aspects du vertige mondial, paru en 1917]... » – Lettre autographe signée [à Nicolas Beauduin]. Hendaye, 20 avril 1919. « ... C’est une bonne action et une action très française que vous allez accomplir en fondant cette revue, et je serai de tout cœur avec vous. Mais, vous donner “quelques pages”, cela m’est impossible, hélas ! Si vous voulez, je vous enverrai une lettre un peu longue, que vous pourrez publier, et ce sera déjà un tour de force, car mes moindres minutes sont comptées. Quand vous la faudrait-il au plus tard ?... Veuillez... recevoir mes meilleurs vœux pour votre revue... » Écrivain d’avant-garde, Nicolas Beauduin (1880-1960) relança en 1920 La Vie des lettres sous le titre modifié La Vie des lettres et des arts, après avoir été en 1919 un des membres fondateurs de l’Association des écrivains combattants. – Lettre autographe signée à René Blum. [Paris, 13 juin 1912 d’après le cachet postal]. « Mais c’est l’interview dans toute son horreur, hélas ! Puisque vous avez été si gentil avec moi, je vous en prie, après avoir changé les passages dangereux, changez aussi la forme et, au lieu de me faire dire à la première personne, entre guillemets : “Je, etc...” des choses qui ressemblent si peu à ma manière de parler, écrire : Loti dit que... Loti répond que, etc. Bien cordialement à vous et merci... » Frère cadet de Léon Blum, René Blum (1878-1942) fut journaliste et critique d’art, collaborant notamment au Gil Blas, puis il dirigea les Ballets russes et les Ballets de Monte-Carlo. – Correspondance de 5 lettres autographes signées à Madeleine et Pierre Brisson. État-major du Groupe d’armées de l’Est, [1916 ou 1917] : « Bien chère Madame et dangereuse ennemie. Voici donc à peu près le petit scénario ; je vous supplie bien de ne pas l’embellir en ce qui me concerne, même pas d’un seul mot sur mes tournées du front, car alors on dirait que c’est moi qui me fait faire de la réclame, et ce serait encore pire... D’ailleurs, après ce coup-là et celui des Uhlans sur la route de Reims, je crois que je vais me décider à faire, sous la coupole, la campagne la plus venimeuse contre M. Brisson... J’ai sottement perdu le n° des Annales dont vous m’aviez donné un double ; je le regrette car j’ai perdu du même coup le nom de l’auteur de l’article incriminé, et j’aurais voulu lui envoyer un franc merci, car tout ce qu’il a dit de moi était exquis... » – Etc. Animateurs de la revue Les Annales politiques et littéraires, Adolphe Brisson et sa femme Madeleine Sarcey y publièrent plusieurs articles de Pierre Loti avant de cesser toute collaboration sur une brouille concernant la question turque. – Lettre autographe signée à Louis de Robert. S.l.n.d. « Une chose qui me tenait dans l’angoisse depuis des mois vient d’avoir un dénouement infiniment cruel. Vous ne m’en parlerez pas, dites ; mais je préfère que vous le sachiez avant de venir. Je vous serre la main avec affection... Dites-le aussi à Paul Faure. Mais vous ne me ferez pas de questions, n’est-ce pas ? » Journaliste et romancier, ami de Daudet, Proust et Zola, Louis de Robert (1871-1937) fut un temps le secrétaire de Pierre Loti au début des années 1890. Il lui apporta beaucoup : il fut pour Pierre Loti un lien très sûr avec le milieu littéraire, lui présenta Yvette Guilbert, et influença nettement son revirement dreyfusard. De son côté, c’est chez Pierre Loti, à Hendaye, que Louis de Robert découvrit Les Plaisirs et les jours de Proust. Il publia plusieurs articles et un livre de souvenirs (1928) sur Pierre Loti, et, dans son ouvrage Le Roman d’un malade (prix Fémina 1911), fit du personnage de Paul un admirateur de Pierre Loti. – Secrétaire d’Edmond Rostand et ami de Louis de Robert, l’écrivain du Pays basque Paul Faure entretint également des relations amicales avec Pierre Loti qui lui écrivit en 1897 la préface de son premier roman, Paul Kerner. Paul Faure publia en 1921 une Méditation sur Loti. – Carte autographe signée. S.l.n.d. « J’ai été bien touché de la bonne pensée que vous avez eue en m’envoyant ce portrait de mon ami Yann Nibor, qui m’a fait grand plaisir, et je vous félicite de cette jolie œuvre d’art... » Poète et chansonnier, Jean Robin dit Yann Nibor (1857-1947) était un ancien matelot devenu bibliothécaire au ministère de la Marine. Il se fit le chantre des gens de mer et Pierre Loti préfaça ses Chansons et récits de mer (1893). – 5 pièces autographes. Malicieuse plaisanterie de Pierre Loti : « Quelques étiquettes pour confitures, qui seront certainement utiles à une bonne ménagère comme vous... Purée de cerises à l’ail (1905), Fraises aux limaces (1905)... » – Carte de visite dans une enveloppe avec adresse de Léon Laval, instituteur qui fut également critique à Comœdia et qui noua des relations avec Pierre Loti, Paul Fort ou encore Louis Pergaud. – Etc. On joint deux pièces : – CAILLAUX (Joseph). Lettre signée [à Pierre Loti]. Paris, 11 octobre 1907. « J’ai le plaisir de vous informer que je soumets à la signature de monsieur le président de la République un décret nommant M. Duvignau [mari de la nièce de Loti, Nadine] trésorier-payeur à La Martinique comme vous me l’aviez demandé. Faut-il ajouter que j’ai fait effort pour complètement satisfaire le grand écrivain dont je ne me lasse pas d’admirer l’œuvre... » L’homme politique Joseph Caillaux était alors ministre des Finances. – CAILLAUX (Berthe). Lettre autographe signée à Pierre Loti. Paris, 14 juin 1909. Bel éloge du talent littéraire de son correspondant. Épouse de Joseph Caillaux, Berthe deviendrait bientôt l’héroïne d’un fait divers sanglant : elle assassinerait le directeur du Figaro (Gaston Calmette, ami de Pierre Loti) qui menait une campagne de presse contre son mari.

40 La cause turque – à partir de 1912

300 LOTI (Pierre). Turquie agonisante. Paris, Calmann-Lévy, achevé d’imprimer daté d’avril 1913. In-12, broché, chemise et étui cartonnés. 400 / 500 Édition en partie originale, la deuxième de cet ouvrage originellement paru en janvier 1913 (157 pp.). En couverture, une photographie montrant le visage d’un officier turc horriblement mutilé par des soldats. Envoi autographe signé « à Mademoiselle Marie Leconte en souvenir reconnaissant du 25 avril 1913... » À cette date s’était tenu un « Gala Pierre Loti » organisé par Jane Catulle-Mendès, au cours duquel l’écrivain, surmontant son horreur de se produire en public, avait prononcé une conférence en faveur de la Turquie. Il indique dans son Journal intime avoir parlé avec un browning en poche, par crainte de menaces bulgares. Par ailleurs, dans la même soirée, des extraits de ses œuvres les plus célèbres furent lues sur scène, notamment par la comédienne du Français Marie Leconte. Turquie agonisante fut le premier livre véritablement et uniquement politique de Pierre Loti. Familier de la ville d’Istanbul, il y avait séjourné à maintes reprises, en 1876-1877 (plusieurs mois), en 1887, en 1894, en 1903-1905 (un an et demi) et en 1910. Il avait alors pris fait et cause pour les Turcs engagés dans la guerre des Balkans, et écrivit de nombreux articles en leur soutien rassemblés dans Turquie agonisante en 1913. L’ouvrage fit scandale, mais recueillit également des approbations de personnalités comme Hubert Lyautey. Exemplaire enrichi de cinq pièces, jointes : – LOTI (Pierre). Lettre autographe signée à l’écrivain Robert Johnson, directeur de la revue new-yorkaise The Century Magazine. [Rochefort, 14 novembre 1912, d’après le cachet postal]. « ... Je vous assure que votre article sur New York est commencé, esquissé sur le papier, et je crois qu’il vous plaira [Pierre Loti était allé dans cette ville en septembre- octobre 1912, pour la première américaine de sa pièce La Fille du Ciel écrite en collaboration avec Judith Gautier]. Mais l’effondrement de ma chère Turquie, les horreurs qui se passent là-bas me tiennent nuit et jour dans l’angoisse et je ne peux pas en détourner ma pensée. Les articles que j’écris fiévreusement sur ce sujet, je vous les enverrais bien volontiers, mais ils paraîtraient trop tard et ne signifieraient plus rien : il faut qu’ils soient imprimés le jour même, tant ils sont d’actualité brûlante... » (2 pp. 1/2 in-8 carré sur papier jaune paille avec en-tête imprimé à sa devise « Mon mal j’enchante », enveloppe conservée). – LOTI (Pierre). Lettre autographe signée [à Alice Barthou]. S.l., [décembre 1912]. « Il y a bien des jours que j’ai reçu votre petit mot affectueux, mais depuis lors j’ai tant souffert qu’il faut excuser mon silence. Il y a eu d’abord les événements d’Orient, qui m’ont tenu dans l’anxiété, la révolte, l’indignation. Ensuite... j’ai été frappé cruellement : mon fils Raymond, 17 ans, celui en qui je mettais le plus d’espoir et dont la belle santé n’avait jamais bronché, a été mourant, condamné, pour une brusque pneumonie. Il est mieux, mais les conséquences restent si redoutables que j’ai peur qu’il ne mène plus qu’une petite vie précaire, qui serait pire que la mort... » (2 pp. 1/2 in-8 sur papier paille avec en-tête à sa devise « Mon mal j’enchante »). – LOTI (Pierre). Deux lettres autographes signées [à Alice Barthou]. Paris, 25-26 avril 1913. Sur sa conférence des Annales en faveur de la Turquie : « Moi arrivé Paris. Moi bien content voir vous bientôt. Moi Palais Orsay, m’appelle Louis Viaud... Si vous vouloir venir aux Annales lundi, moi envoyer places. Mais ça sera beaucoup embêtant. » – « ... Lundi, j’accepterai probablement l’honneur d’être amené au supplice dans votre auto... » (26 avril 1913). – FARRÈRE (Claude). « Casse-cou ! ». Coupure de presse extraite du journal L’Intransigeant du 6 avril 1913. Article dans lequel il évoque les guerres balkaniques et s’efforce de réhabiliter l’Empire ottoman. Officier de marine et écrivain, Claude Farrère servit sous ses ordres de 1903 à 1905 à Istanbul sur le Vautour. Ils nouèrent une solide et définitive amitié, renforcée par leur commun engagement en faveur de la cause turque.

301 LOTI (Pierre). Turquie agonisante. Paris, Calmann-Lévy, achevé d’imprimer daté de 1913. In-12, chagrin tabac, dos orné de filets dorés et à froid, tranches rouges (Reliure de l’époque). 200 / 300 Édition en partie originale (avril 1913), la deuxième, augmentée, de cet ouvrage originellement paru en janvier 1913 (157 pp.). Envoi autographe signé « à Son Altesse Royale Dom Jaime de Bourbon, hommage d’attachement bien fidèle, son humble compagnon de Chine... » Prétendant légitimiste au trône de France et prétendant carliste au trône d’Espagne, Jaime de Bourbon (1870-1931) avait servi un temps dans l’armée russe et avait participé dans ses rangs comme colonel de hussards à la guerre des Boxers en Chine (1900-1901). C’est au Japon en février 1901 que les deux hommes firent connaissance : Pierre Loti, dans La Troisième jeunesse de Madame Prune (chapitres xv et xxix), évoquerait en 1905 leur rencontre à Nagasaki, leurs promenades et une soirée dans une maison de plaisirs. Une vignette ex-libris apposée par la librairie Maggs indique erronément que l’ouvrage provient de la bibliothèque du comte de Chambord, Henri de Bourbon (mort en 1883). Cette bibliothèque était venue par héritage entre les mains du petit- neveu de celui-ci, Jaime de Bourbon (1870-1931), et serait vendue en 1936-1937 par la librairie Maggs à Londres.

41 302 LOTI (Pierre). Les Alliés qu’il nous faudrait. Paris, Calmann-Lévy, achevé d’imprimer à la date de novembre 1919. In-18, broché, à toutes marges, chemise et étui cartonnés. 200 / 300 Édition en très grande partie originale. Un des 100 exemplaires numérotés sur hollande. Loti fit d’abord imprimer ce pamphlet hors commerce en janvier 1919, puis, après le retour à la liberté d’expression, lui adjoignit plusieurs de ses articles et divers documents turcophiles pour établir la présente édition sortie en librairie le 28 novembre 1919, sous le même titre. Ouvrage passionnément turcophile, Les Alliés qu’il nous faudrait s’inscrivait dans l’action que Loti avait entamée en 1911 en faveur de la Turquie, alors divisée par les Alliées et engagée dans une nouvelle guerre contre les Grecs. Il rencontrerait progressivement des échos favorables à ses idées. Exemplaire enrichi de trois pièces, jointes : – LOTI (Pierre). Les Alliés qu’il nous faudrait. Bayonne, A. Foltzer, 1919. Plaquette in-12, 12 pp., brochée. Édition originale très rare non mise dans le commerce en raison de la censure. Exemplaire signé : « avril 1919, Pierre Loti ». De la bibliothèque du poète Nicolas Beauduin, d’après une note au crayon sur la couverture. – LOTI (Pierre). Lettre autographe signée [à Alice Barthou]. S.l., mars 1921. Loti dénonce probablement ici la conférence de Londres (21 février-12 mars 1921) où fut négociée la révision du traité de Sèvres concernant la Turquie : « ... Je crois encore que ce qui dépasse tout, ce qui prime tout, c’est l’abaissement honteux, inimaginable de notre pauvre France, stupidement agenouillée devant l’Angleterre. Oh ! est-il possible que je sois devenu si vieux pour voir une ignominie pareille !... Je vous embrasse, amie, et je voudrais tant mourir !... » (1/2 p. in-folio sur papier paille avec en-tête à sa devise « Mon mal j’enchante »). – LOTI (Pierre). Carte autographe signée à l’écrivain Nicolas Beauduin, avec apostille autographe signée de Basri-bey Dukagjin-zadeh, haute figure de l’histoire de l’Empire ottoman et de l’Albanie indépendante. Hendaye, octobre 1919. Quelques rousseurs.

La grande guerre – 1914-1918

303 LOTI (Pierre). La Hyène enragée. Paris, Calmann-Lévy, achevé d’imprimer daté de juin 1916. In-18, demi- maroquin bleu avec coins, filet doré, tête dorée, couverture et dos. 150 / 200 Édition originale. Un des 175 exemplaires numérotés sur hollande. Loti s’était déclaré volontaire dès le 3 août 1914, mais, âgé de 64 ans, il avait été affecté à un poste dérisoire à l’arsenal de Rochefort. Il avait alors publié une lettre ouverte au ministre de la Marine Victor Augagneur le 18 août 1914 (intégrée dans son recueil La Hyène enragée), insistant sur sa double qualité de militaire et d’académicien, mais sans succès, et avait été rendu à la vie civile dès le 1er septembre. Après des démarches insistantes auprès de plusieurs ministres dont Louis Barthou, et devant le refus catégorique de la Marine, Loti fut placé sans solde comme agent de liaison auprès du général Joseph Gallieni, gouverneur militaire de Paris. Ce poste lui permit de visiter le front, de fréquenter le quartier général de Joffre, et d’écrire des reportages de guerre pour L’Illustration. Cependant, quand Gallieni demanda personnellement à Augagneur de réintégrer officiellement Pierre Loti, le ministre opposa un nouveau et insultant refus. Il fallut que Raymond Poincaré intervienne lui-même pour que cette réintégration intervienne le 1er février 1915. Pierre Loti fut ensuite, le 30 septembre 1915, mis à la disposition du ministre de la Guerre et affecté à l’état-major du Groupe des Armées du Centre, puis auprès de Franchet d’Espèrey au Groupe des Armées de l’Est (fin mai 1916), et enfin au Groupe des Armées du Nord (9 mai 1917). Il fut chargé d’une mission sur le front italien du 8 au 20 août 1917, et démobilisé en mars 1918. Il voulut encore servir sans solde à l’état-major du Groupe des Armées du Nord mais fut finalement évacué du front pour raisons de santé le 31 mai 1918. Si Pierre Loti n’écrivit aucun roman de guerre durant le conflit, il publia plusieurs pamphlets pour soutenir l’effort patriotique : La Grande barbarie (juillet 1915), À Soissons (octobre 1915), La Hyène enragée (juillet 1916), L’Outrage des barbares (juillet 1917), L’Horreur allemande (août 1918). Dos légèrement passé, infime accroc à une coupe.

304 LOTI (Pierre). La Hyène enragée. Paris, Calmann-Lévy, achevé d’imprimer daté de juin 1916. In-18, broché, chemise et étui cartonnés. 150 / 200 Édition originale. Un des 175 exemplaires numérotés sur Hollande. Exemplaire enrichi de deux cartes autographes signées de Pierre Loti : – À une dame. S.l., [février 1915 d’après une note à l’encre d’une autre main]. « Mais vous ne me donnez pas l’adresse de M. Valsamachi. Où lui répondre. Hélas ! Je ne suis pas... aide-de-camp du ministre de la Guerre, mais du gouverneur de Paris, et c’est bien différent... Cependant je ferai tout ce que je pourrai... » (2 pp. in‑16 oblong sur bristol). – [À Alice Barthou]. S.l., 15 mai 1915. « Je viens de perdre l’un de mes deux plus chers amis, et cela laisse dans ma vie une ruine irréparable... Et puis j’ai eu quantité de choses pénibles... mais qui comptent quand même : trahisons, réceptions, lâchages ; du vide s’est fait autour de moi, de toutes les manières. J’ai dû demander une prolongation au général et n’arriverai que mardi. Il me tardera de vous revoir ; j’ai bien besoin que mes amis se serrent autour de moi dans ce moment... » (2 pp. in-16 oblong sur bristol). Quelques rousseurs, couverture légèrement effrangée avec dos passé.

42 305 LOTI (Pierre). Ensemble de 16 pièces, soit 15 lettres et cartes autographes signées [à Alice Barthou] et un télégramme. [1914]-1916 et s.d. 500 / 600 Sur Alice Barthou, voir ci-dessus le n°293. – S.l., [automne 1914]. « Ce matin, dans les couloirs du quartier général, j’ai rencontré un gentil soldat qui m’a fait le salut militaire ; c’était votre fils Max... Je crois qu’il n’y avait jamais eu entre nous une telle éternité de silence, depuis que nous avons fait pacte d’amitié... Non seulement j’ai un surmenage de tous les moments, mais je vis, nuit et jour, dans l’énervement et l’angoisse, n’ayant le courage de rien, pas même d’écrire aux êtres que j’aime le plus... Peut-être vous êtes un peu comme ça, vous aussi ; tout le monde est comme ça ; alors vous me pardonnez, dites... Et Anna [la comtesse de Noailles, admiratrice de Pierre Loti, lequel, pourtant peu porté à la poésie, appréciait ses vers], qu’en faites-vous ? » – S.l., [1915]. « Je pense tant à vous, souffrante, couchée, n’ayant plus les devoirs quotidiens pour vous distraire de votre incurable peine. Je vous plains de tout mon cœur... » Le fils de Louis et Alice Barthou, Max, avait été tué au front le 14 décembre 1914. Loti évoqua cette mort dans un article intitulé « Un petit hussard », paru dans L’Illustration le 26 décembre 1914. – S.l., [1915]. « C’est seulement pour vous dire que je pense anxieusement à vous, – à vous deux, qui êtes sans doute encore souffrants, et par suite sans diversion aucune à votre incurable peine... Ne me répondez pas, bien entendu, et ne vous croyez obligée de m’appeler que quand vous aurez envoie de me voir : je comprends si bien tous les silences, les retraites, les besoins de solitude. Mais cela ne peut pas vous fatiguer de savoir que je pense beaucoup à vous... » – Avize (Marne), 14 décembre 1915. « Ce matin de l’accablant anniversaire [mort à la guerre du fils de sa correspondante] je pense aux angoisses de votre réveil. Profonds respects. Loti » (télégramme). – « Aux armées », 13 décembre 1915. « Oh ! Comme vous avez raison, je ne devrais pas me plaindre ainsi, me plaindre à vous, et surtout à pareille date, que je n’avais pourtant pas oubliée. Pardonnez-moi, mais il y en a si peu, si peu, d’êtres auprès de qui j’aurais l’idée de me réfugier quand je me sens trop en détresse. Et voyez, j’ai bien fait, à mon point de vue égoïste du moins, car je me sens bien moins abandonné depuis que j’ai là votre petite lettre... Je ne tiens pas ma plume tant j’ai les doigts gelés. Il fait un temps sinistre. » – Hendaye, 1er janvier 1916. « Aujourd’hui, qui est le jour des pires nostalgies, je pense à vous deux et à votre solitude. Ici, il fait une tiédeur de serre et un ensoleillement morne, plus tristes... même que la neige d’hiver, et j’écris dehors, sur ma terrasse devant l’Espagne... » – Wesserling [près de Thann dans le Haut-Rhin], 8 juillet 1916. « Passant en mission par Thann, je suis allé faire un petit pèlerinage, et vous devinez où j’ai cueilli les fleurettes que je vous envoie. Après seize jours d’anxiété, j’ai enfin de bonnes nouvelles de Samuel [le fils de Pierre Loti, Samuel Viaud, également sous les drapeaux]... » – S.l., 7 septembre 1916. « ... Je n’ai plus de marraine, moi pauvre diable... alors je suis bien obligé de venir vous demander deux petits services, – oh ! pas bien terribles. 1° Recevoir une lettre qui vous arrivera ainsi adressée : “Colonel Daney, chez M. Louis Barthou” et puis me l’envoyer ici dans une autre enveloppe. Ce colonel Daney, ça n’existe pas ; c’est moi-même, qui ai l’habitude d’emprunter ce nom de famille d’Osman quand j’ai des mauvais coups à faire. Mais cette fois, vous pouvez y aller de confiance ; la petite aventure que je vous conterai, est d’une innocence liliale. 2° ... M’acheter... la première partie de la sonate op. 27 de Beethoven, dite “Clair de lune” ; c’est le numéro 41, dans la “Nouvelle édition française” publiée par Vincent d’Indy. Avec le choral de César Franck, que j’ai déjà ici, c’est ce qui me calme le plus, à mes heures trop angoissées. Et je suis bien bas, en ce moment, je ne me suis jamais senti si bas, avec une telle hâte de voir tout finir. Ce temps sinistre et glacé, que nous avons déjà ici, cette première agression d’un nouvel hiver à passer dans cet exil, tout cela m’achève... Je ne sais même plus écrire, hélas ! Je me dégoûte moi-même en écrivant... Je viens d’envoyer à L’Illustration une petite histoire qui rappelle les réclames pour pilules Pink [« tonique des nerfs régénérateur du sang »]... » – « Aux armées », 16 septembre 1916. « Ma bonne marraine, j’ai reçu la sonate, et je vous remercie beaucoup. Je serai pour vous un filleul bien sage et bien docile. Je ne dirai plus jamais que vous faites dans la politique... Le thermomètre marque 1° 1/2 ! On fait du feu... Qu’est-ce que ça va être en hiver ? » – S.l.n.d. « J’ai attendu à la dernière minute, parce que j’espérais toujours pouvoir venir, mais je sens que c’est impossible. J’ai eu un grand accès de fièvre cette nuit, et ce matin je suis brisé... De plus, je dois me guérir au plus vite et à tout prix... Dimanche il me faut partir pour une mission importante. Dans le haut du jour, je serai pourtant forcé de sortir, pour essayer de conserver mon pauvre Osman, qu’on veut encore m’enlever... » Loti distingua Osman Daney parmi les matelots du Javelot qu’il commandait à Hendaye en 1897, et le prit ensuite comme serviteur et homme de confiance : il le conserva près de lui en Chine, à Istanbul, sur le Front.

43 306 LOTI (Pierre) et Jane CATULLE-MENDÈS. Ensemble de 5 lettres, soit 3 lettres autographes signées de Pierre Loti à Jane Catulle-Mendès (1917 et s.d.) et 2 lettres autographes signées de celle-ci à Pierre Loti (s.d.). 200 / 300 Sur Jane Catulle-Mendès, voir ci-dessus le n°298. Pierre Loti à Jane Catulle-Mendès : – S.l.n.d. « ... J’ai enfin appris qu’il y a lundi matin cinq commissions de réforme différentes, passées dans des lieux différents par des médecins différents. Il faudrait tâcher de me dire d’urgence où votre fils [Marcel] sera convoqué, et j’obtiendrais peut-être les noms des membres de la commission. En tout cas il est bon qu’il apporte un certificat d’un médecin civil, médecin de famille par exemple, expliquant ses motifs d’exemption ; avec cette pièce, il aura déjà beaucoup de chance d’être réformé... » (1 p 1/2 in-12). – « État-major du G.A.N. [Groupe des Armées du Nord], secteur 106 », 10 mai 1917. Concernant le souhait de Jane Catulle-Mendès d’aller se recueillir sur la tombe de son fils Primice tombé au front : « Comme vous le pensiez bien, il n’y a rien à faire, hélas ! qu’à essayer de prendre courage et patience. La région où est votre Primice est constamment bombardée, il n’y a pas à songer à faire une inhumation en ce moment, ni même à s’approcher de la petite tombe, aucune puissance humaine ne vous obtiendrait cette autorisation-là. Pour vous rassurer, dites-vous que les Allemands, qui violent les sépultures, sont partis et ne reviendront plus ; ils ne bombardent pas les cimetières, non par respect mais pour ne pas gaspiller les obus. Il y a donc toute chance pour que votre fils dorme là tranquillement jusqu’à ce que vous puissiez venir. Je garderai religieusement le petit plan. Hélas ! j’en ai déjà quatre autres comme cela, indiquant la place où dorment des êtres très chers, qui attendent comme votre fils. Bien entendu, je vous avertirai dès que vous pourriez venir ; mais attendez-vous à ce que ce soit long... » (2 pp in-12). – S.l., [1917]. « ... J’ai tout de suite demandé le permis à mes anciens camarades du G.A.C. [Groupe des Armées du Centre]... Cela m’est plus difficile qu’à un simple civil, précisément parce que je suis militaire et ne dois pas ignorer nos règlements. Si le pauvre enfant était tombé dans la zone de notre G.A.N., j’aurais pu mieux vous servir et même vous rejoindre quelque part... Maintenant laissez-moi vous dire ceci : que vous alliez voir la chère tombe, rien de plus naturel ; mais, à votre place, je n’y toucherais pas. Le cas dans lequel a dû agir votre frère était bien différent ; là il y avait extrême urgence à identifier ces morts jetés pêle-mêle avec d’autres, avant qu’ils fussent défigurés. Votre Primice, Dieu merci, est enseveli seul, convenablement, et sa place est marquée. Je vous le répète, il y a bien neuf chances sur dix pour qu’il ne soit pas troublé. S’il s’agissait de mon Samuel, qui est toute ma raison de vivre, je crois bien que je ne le dérangerais pas, jusqu’au jour où je pourrais l’emporter tout à fait. Les soldats que vous chargerez de l’enlever clandestinement mériteraient d’abord une peine sévère, et puis courraient le danger d’être bombardés : une lanterne la nuit, un groupe remuant de la terre, cela appelle les obus. Et supposez que les obus arrivent pendant l’exhumation, vous représentez-vous le pauvre petit, abandonné dans la hâte d’une fuite ? Moi, à votre place, je le laisserais, à la grâce de Dieu... Je pense à vous constamment... » (3 pp 1/2 in-12). Jane Catulle-Mendès à Pierre Loti : – Paris, s.d. « Tout parfaitement bien. Excusez silence. Travail accablant. Matinée remise 20 Xbre à cause maladie grave Sarah [Bernhardt], maintenant guérie... » (1 p. in-folio, en‑tête du « Vestiaire des blessés... Président d’honneur : M. Pierre Loti... Secrétaire générale : Mme Jane Catulle-Mendès »). – Paris, s.d. « Voulez-vous me rendre un service considérable. J’ai besoin de savoir au plus tôt quels sont les médecins militaires ou civils qui font passer le conseil de réforme jeudi matin. Il s’agit de mon second fils, Marcel, qui a été ajourné, et je voudrais que cet ajournement soit renouvelé. Ne pensez pas que je veuille le faire embusquer. Vous me connaissez trop pour le croire... Mon fils aîné est sur le front, le troisième, malgré une grave maladie de cœur, fait son service... Enfin le plus jeune, Primice, se prépare à entrer dans l’artillerie, la seule arme où il puisse servir activement parce qu’il a une myopie extrême... Mais Marcel... remplit en ce moment une fonction de 1ère utilité. C’est un enfant d’une intelligence inouïe, unique au point de vue des affaires. Depuis un mois 1/2 il a fait rouvrir une grande partie des usines des Vosges, filatures, tissages, qui travaillent actuellement pour l’intendance. Toutes ces usines chômaient, lui seul a fait changer la situation... » (4 pp. in-folio, mêmes en-têtes que ci-dessus).

307 LOTI (Pierre). L’Horreur allemande. Paris, Calmann-Lévy, achevé d’imprimer daté de 1918. In-18, broché, à toutes marges, chemise et étui. 200 / 300 Édition originale, parue en août 1918. Deux des textes avaient préalablement été imprimés dans L’Outrage des barbares, plaquette distribuée lors des remises de prix scolaires contenant deux articles publiés par Pierre Loti dans L’Illustration. Un des 175 exemplaires numérotés sur vélin de Hollande, après 25 japons Exemplaire enrichi d’une pièce, jointe : – LOTI (Pierre). Carte autographe signée au lieutenant Wagner. S.l., [durant la Première Guerre mondiale]. « Comme suite à notre conversation d’hier, je vous adresse le soldat Daney, mon ordonnance, – qui d’ailleurs est à mon service depuis 20 ans. Vous seriez mille fois bon de le faire mettre en route avec autorisation de voyager en seconde et par les express... » (2 pp. in-12 oblong, enveloppe conservée). Couverture légèrement effrangée avec dos passé.

44 Pierre Loti « se retire de tous et de tout » – 1919-1923

308 LOTI (Pierre). Ensemble de 14 missives (12 lettres et 2 cartes) [adressées à Alice Barthou], soit 4 autographes signées, 6 signées et 4 manuscrites. Pierre Loti a dicté les lettres qui ne sont pas de sa main à Osman Daney pour 3 d’entre elles, et à Gaston Mauberger pour les 7 autres. [Vers 1919-1923] et s.d. 600 / 800 – S.l.n.d. : « Je ne suis pas quelqu’un qui vous oublie, comme vous pourriez le penser peut-être si par hasard vous vous souvenez encore de moi. Je suis quelqu’un pour qui la vie est si sombrement douloureuse depuis quelques mois surtout, que je me retire de plus en plus dans l’ombre et n’ai plus le courage d’écrire à personne. Mais mon amitié, une fois donnée, ne fléchit pas... » – S.l.n.d. « Votre exquise lettre m’a attaché à vous davantage, elle a rapproché le meilleur de nos deux âmes. Oui, dans la détresse où je suis, il n’y aurait plus que le suprême recours que vous indiquez ; mais j’ai essayé, hélas ! j’ai appelé et on ne m’a pas répondu... » – S.l.n.d. « Voici ma première lettre. Elle est pour vous demander pardon de vous avoir reçue si mal et vous dire mon regret d’avoir perdu une journée de votre visite. J’ai été très mal... C’était une fièvre de surmenage, et surtout de soucis et de chagrins. Enfin, ce ne sera pas encore pour cette fois, la Grande Délivrance... Je suis assis dans le petit jardin où il fait délicieusement beau à l’ombre. » – S.l.n.d. « Ne vous fâchez pas contre moi, mais vous ne voudriez pas... ajouter un supplice de plus à toutes mes tortures. Je viens de renouveler plus formellement encore à Samuel mon interdiction de vous fournir des précisions détaillées sur ma santé ; l’autorisation que vous m’aviez arrachée, je lui ai retirée. Laissez-moi au moins le droit de m’en aller de ce monde en silence. Je considère que je ne dois d’explication à personne... » – S.l., [1921]. « Mais non, je vous assure, ce n’est pas pour vous faire plaisir que je vous ai appelée, c’est pour me faire plaisir à moi et pour me rassurer, car il y avait comme un commencement de brouille entre nous et cela me faisait de la peine. Malgré nos divergences de caractère que je vous ai exposées, je vous aimais beaucoup et je crois que vous m’aimiez aussi. Mais je crois qu’il faudra maintenant laisser passer la naissance du petit bébé de Samuel, qui est attendu d’une heure à l’autre. Venez embrasser ce petit neveu... » – S.l.n.d. « ... Il y a tout lieu d’espérer qu’en septembre ou octobre je ne serai plus de ce monde et je voudrais bien pourtant vous avoir vue avant de mourir... Peut-être pourriez-vous me faire une petite visite d’adieu... »

45 – S.l.n.d. « Mon amie, que j’aime toujours tant malgré nos graves incompatibilités de caractères, vous me demandez d’une façon si touchante d’oublier tous les nuages amassés entre nous ; je le voudrais bien, je vous assure, mais voici un incident tragique qui vient les raviver encore, et je me vois obligé de vous écrire encore des choses qui vous feront de la peine. Je voudrais vous appeler auprès de moi et je ne le peux pas hélas ! Et il faut bien que je vous dise pourquoi : vous avez réussi à vous faire un ennemi irréconciliable du ct Vedel qui est depuis trente ans mon meilleur ami de la marine. L’été dernier il était venu à Hendaye se réfugier auprès de moi pour tout l’été, mais au bout de cinq ou six jours vous l’avez fait fuir ; il a trop souffert de votre présence autoritaire à la maison où vous vouliez tout régir d’une façon si tranchante et si hautaine ; pour comble, vous traitiez sa pauvre femme comme un être inférieur, je m’en étais moi-même aperçu et j’en souffrais comme lui. Maintenant sa femme vient de mourir, il avait une adoration pour elle, il en a un chagrin profond ; comme il a une maladie de cœur très avancée et très grave, il a failli en mourir lui aussi... Ne pouvant plus résister dans son logis où elle n’était plus, il a eu l’idée comme toujours de se réfugier auprès de moi. Je lui ai dit que j’allais partir pour Hendaye, alors il a eu l’idée de m’y devancer, et il y est depuis une quinzaine de jours installé à l’hôtel Legaralde ; il y est arrivé presque mourant, et reste toujours couché. Mais hélas ! c’est le jour même où je me disposais à partir pour aller le rejoindre que j’ai eu l’affreux accident qui me laisse depuis ce temps-là entre la vie et la mort comme dans un cercueil entr’ouvert... Il viendra dès qu’il sera transportable ; mais vous voudrez bien comprendre, amie, que dans l’état où est son pauvre cœur palpitant, où la moindre émotion peut amener des désordres plus graves et même mortels, je ne peux pas lui infliger la secousse quand il viendra ici convaincu d’y trouver le repos, de vous y rencontrer. Je ne peux d’autant moins que la seule chambre possible pour lui est précisément celle que vous occuperiez, car il ne peut pas monter les deux étages de la chambre rose, et vous, vous ne la voudriez pas puisque vous y avez peur... Ça me fait une peine profonde d’être obligé de vous faire écrire cette lettre. J’ai pensé qu’Osman était celui par lequel il vous serait le moins pénible qu’elle vous serait écrite, parce qu’il le sait déjà... Tout ce drame m’est infini douloureux découle toujours de la même source, et par conséquent n’ajoute rien à mes griefs contre vous ; c’est la faute de votre caractère tranchant et orgueilleux, c’est surtout la faute de [l’]adulation dont vous avez toujours été entourée comme femme d’un de nos grands politiciens. Mais mon affection pour vous n’a pas bronché pour si peu ; vous n’imaginez pas, amie, combien cette lettre m’a fait mal à dicter et combien elle m’a fatigué. Pardonnez-moi comme je vous pardonne ; et permettez-moi encore de vous embrasser de tout cœur. Et maintenant, je vais fermer les yeux, et essayer de [me] reposer un peu, car je suis épuisé... » – S.d. « J’arrive au terme de ma vie trop douloureuse, voici la délivrance toute proche, et je viens vous dire adieu. Il y a eu quelques nuages entre nous les derniers temps, mais c’est surtout la faute du monde dans lequel vous avez vécu, et qui est le plus odieux de tous les mondes. Mon affection pour vous n’en a pas été atteinte dans ses bases profondes, non plus que mon affection pour notre ami Louis, je regrette seulement de ne l’avoir pas connu dans un autre milieu, plus pur et plus solide, mais je l’aimais bien quand même, et j’aurais tant souhaité le voir avant de mourir. Adieu amie, je vous embrasse tendrement... » Loti distingua Osman Daney parmi les matelots du Javelot qu’il commandait à Hendaye en 1897, et le prit ensuite comme domestique : il le conserva près de lui en Chine, à Istanbul, sur le Front. Avocat à Rochefort, Gaston Mauberger servit à plusieurs reprises de secrétaire à Pierre Loti entre 1903 et 1923. Il publia ensuite de nombreux articles et deux ouvrages biographiques sur l’écrivain, notamment en collaboration avec Samuel Loti-Viaud. On joint : MAUBERGER (Gaston). Lettre autographe signée en qualité de secrétaire de Pierre Loti. Rochefort, 29 avril 1921. Concernant l’envoi de fleurs à Pierre Loti par Alice Barthou. Lettre déchirée et anciennement restaurée à la bande adhésive.

Aspects de Pierre Loti

309 LOTI (Pierre). Journal intime. 1878-[1885]. Paris, Calmann-Lévy, 1925-1929. 2 vol. – Correspondance inédite. 1865-1904. Ibid., 1929. 1 vol. Ensemble 3 volumes in-8, demi-chagrin grenat avec coins, dos orné, tête dorée, non rogné, couverture. 300 / 400 Première édition en librairie du Journal intime. Un des 200 exemplaires numérotés sur hollande. Ces extraits avaient été originellement publiés en 8 fascicules par L’Illustration, de novembre 1924 à janvier 1925 et en septembre 1928. Véritable matrice de l’œuvre littéraire de Loti, son journal fut débuté en 1866 et poursuivi presque toute sa vie. Édition originale de la Correspondance inédite. Un des 50 exemplaires numérotés sur hollande. Lettres adressées à sa famille : à ses parents, à sa sœur Marie, ou encore à sa nièce Nadine, éditrice du présent recueil, laquelle indique en préface : « [Ces lettres] nous permettent de connaitre les sentiments d’adolescent de Loti, de voir ses premières impressions, ses craintes et ses angoisses pendant les années tourmentées d’examens, ses luttes, sa volonté tenace, enfin après l’espoir, la certitude triomphante d’être marin. Elles sont comme la confirmation du Roman d’un enfant et de Prime jeunesse ; les prémices et l’explication de sa vie d’homme. Nous y voyons que l’art est déjà au rang de ses plus grandes préoccupations [...] ». De la bibliothèque du docteur Lucien-Graux, avec ex-libris.

46 310 LOTI (Pierre). Dessin original, s.d. 285 x 185 mm, mine de plomb. 600 / 800 Homme tenant une pose élégante, mais caricaturé sous les traits d’un primate sur fond de de panneau orné avec motifs géométriques et végétaux. Il s’agit probablement d’un des marins servant à bord du même navire que Pierre Loti, le dessin recouvrant une liste de noms autographes classée par service de bord (« canon[niers] », « manœu[vres] », « pont », « méc[aniciens] », et un de ces noms étant mis en exergue dans un encadrement : « Legoff ». Au verso, plusieurs croquis accompagnant également des listes nominatives autographes : palmiers, profil féminin, bijou, formes géométriques, le tout recouvrant partiellement d’autres listes nominatives. Avec des inscriptions en lettres arabes. « Le dessin, cette partie immergée de l’œuvre de Loti » (Alain-Quella-Villéger et Bruno Vercier, Pierre Loti dessinateur, p. 24). D’après son livre autobiographique Le Roman d’un enfant, Pierre Loti pratiqua le dessin avant l’écriture. Son attrait pour cet art fut favorisé par un milieu familial dont plusieurs membres dessinaient ou avaient dessiné, notamment sa sœur Marie qui fut l’élève de Léon Cogniet. Pierre Loti reçut en outre des leçons quotidiennes de dessin dans l’institution protestante de Rochefort, et devint un artiste attentif au métier dans son rendu du motif, mais également capable d’inventions fantasques comme ici. S’il fut amené à une pratique assidue, ce fut par goût, mais aussi pour des raisons professionnelles et financières : entré dans la marine, c’est à la demande de son amiral qu’il réalisa sur l’île de Pâques, en 1872, des dessins archéologiques et ethnographiques, et c’est afin de venir en aide à sa famille ruinée, qu’il chercha une source de revenu complémentaire en publiant des dessins. De 1872 à 1881, il collabora aux périodiques L’Illustration et Le Monde illustré où parurent de nombreuses compositions de lui interprétées par des graveurs, y gagnant au passage une véritable vocation pour le journalisme. Ainsi, « de sa circumnavigation de jeune officier de marine [...] sont nés, non seulement l’œuvre du romancier Pierre Loti, mais aussi et d’abord un ensemble iconographique exceptionnel et largement méconnu de plus de six cents dessins » (ibid., p. 5). Ces deux veines de son talent créateur sont étroitement liées, et, même s’il trouva dans le langage un outil plus adéquat pour s’exprimer, Pierre Loti aborda les deux dans une perspective similaire : « L’art de la description dans les livres de Loti emprunte grandement, sinon à l’art du dessin, du moins à la qualité de regard du dessinateur. On peut le résumer d’un mot : impressionnisme [...]. Et puis, comme dans le Journal qui s’avérera la matrice de son œuvre publiée, Loti mêle sans cesse expression du Moi et reportage du monde extérieur [...]. Loti dessine avant tout ce qu’il sent [...]. Dessins d’un Moi en mal d’infinis, dessins du monde fini et de la fin d’un monde. » (ibid. p. 21). Cette part de son œuvre ne fut connue et diffusée que progressivement, et de manière très marginale de son vivant. D’une part, il illustra rarement lui-même ses œuvres littéraires, à l’exception notable de Madame Chrysanthème en 1888 et la réédition du Mariage de Loti en 1898, pour lesquels plusieurs de ses dessins servirent de modèles aux artistes. D’autre part, Pierre Loti ne se prêta que deux fois au jeu des présentations publiques, la première en 1909 dans l’exposition de dessins d’écrivains organisée à Paris par Jean Richepin (« Poil et plume »), la seconde en 1917 dans l’exposition tenue à Rochefort au bénéfice des Œuvres de guerre. Son grand ami Louis Barthou l’incitait à publier un recueil de ses dessins et monta un projet d’édition qui devait paraître en 1924 mais qui n’aboutit pas. Il fallut attendre le recueil commenté par Claude Farrère en 1948 (voir le lot suivant) et les publications scientifiques successives pour voir diffusé cet aspect de l’œuvre de Pierre Loti. Les dessins de Pierre Loti sont très rares en mains privés : la majorité du corpus est détenu par les ayant droits et par les musées municipaux de Rochefort.

47 311 FARRÈRE (Claude). Cent dessins de Pierre Loti. Tours, Arrault, 1948. In-4, broché. 100 / 120 Édition originale de la première étude publiée sur le sujet. Illustrations dans le texte. Exemplaire sur vélin de luxe. Quelques accrocs à la couverture. On joint : LOTI (Pierre). Environ 75 dessins en reproductions photographiques (tirages ou impressions), avec légendes et notes bibliographiques érudites, le tout placé dans un portefeuille in‑folio ancien à dos de toile avec pièce de titre. Vues et portraits de la Polynésie, du Sénégal, de la Turquie, etc.

312 LOTI (Pierre). Discours de réception de Pierre Loti. Séance de l’Académie française du 7 avril 1892. Paris, Calmann Lévy, 1892. In-8, broché. 150 / 200 Première édition en librairie, la seule complète et avouée. Elle présente de notables variantes avec l’originale hors commerce imprimée peu avant. Le discours prononcé par Loti avait en effet été modifié sur les instances académiques d’Alfred Mézières, ancien professeur de littérature à la Sorbonne, et c’est la version « rectifiée » et abrégée que contient l’édition originale in-4. Un des 25 exemplaires de tête numérotés et réimposés sur hollande. Un académicien en constant décalage. Sur une suggestion provocatrice d’Edmond de Goncourt et Alphonse Daudet, Pierre Loti se présenta une première fois en 1890 mais se vit préférer Charles de Freycinet. Il fut élu à sa seconde candidature, le 17 mai 1891, contre Émile Zola, en raison de l’hostilité générale au naturalisme, et grâce aux soutiens déterminés d’Alphonse Daudet, du comte d’Haussonville, de Ludovic Halévy et de François Coppée, sans oublier les intrigues de la comtesse de Beausacq et de la princesse de Monaco. Il fut reçu sous la coupole le 7 avril 1892, et prononça un éloge de son prédécesseur Octave Feuillet, où il prend position dans la querelle du naturalisme : par ses critiques comme par les nuances qu’il y apporta, Loti mécontenta aussi bien les tenants de ce courant (Émile Zola s’offusqua et Edmond de Goncourt entra en fureur) qu’il en déçut les opposants. Plus jeune académicien alors jamais élu (42 ans), Loti se sentait peu à l’aise dans la société bourgeoise, et, bien que cédant régulièrement aux nécessités mondaines, il conserva toujours une certaine sauvagerie. Il fut en outre mal accepté dans la marine qu’un simple officier surpasse en gloire sa hiérarchie : ainsi, quand l’élection de Loti fut connue à bord du Formidable où il servait, ses supérieurs ne l’invitèrent pas à dîner et le firent même attendre quelques jours pour le féliciter. Une marge et la dernière page jaunies, couverture un peu effrangée.

313 LOTI (Pierre) et Gaston CALMETTE. Ensemble de 7 pièces, soit 2 lettres autographes signées et 2 télégrammes de Pierre Loti au directeur du Figaro, Gaston Calmette (1904 et s.d.) et 3 lettres autographes signées de Gaston Calmette à Pierre Loti (s.d.). Le tout placé dans un portefeuille à dos de toile verte. 200 / 300 Pierre Loti fut un collaborateur régulier du Figaro, où il prépublia notamment de nombreux chapitres de ses livres, comme Les Derniers jours de Pékin ou La Mort de Philæ. De Pierre Loti à Gaston Calmette : – S.l.n.d. « Voici enfin mon compte-rendu... C’est bien long, ce que j’ai écrit, et pourtant j’espère que M. Magnard [Francis Magnard, directeur du Figaro] ne refusera pas de l’insérer en entier – y compris le passage relatif à M. de Courcy ; c’est une question d’humanité que de faire connaître au public son œuvre excellente. Cela compliquerait-il la situation de me donner les épreuves à corriger ?... » (2 pp. 3 / 4 in-12). – Istanbul, 22 septembre 1904. « J’aurais besoin, pour des raisons particulières, que la petite ineptie ci-jointe fût publiée in extenso, et que la torture même ne vous arrachât pas l’aveu que vous l’avez reçue par mon entremise. Puis-je encore demander cela à votre amitié ?... » (1 p. 1/2 in-12 carré, enveloppe). – Les télégrammes, datés du 2 octobre 1906 à Hendaye, sont, pour le premier, un canular prétendument signé du ministre de la Marine Gaston Thomson (« Venons avec Édouard de conduire dans votre auto à Hendaye et Irun Loti qui retire tout ce qu’il a pu écrire de malveillant contre ce mode de locomotion... », et, pour le second, un message rectificatif signé de Pierre Loti (« C’est une imposture... »). De Gaston Calmette à Pierre Loti : – « ... La direction du Figaro sera enchantée de vous compter désormais parmi ses collaborateurs les plus fidèles. Vos deux articles par mois (500 fr. chaque article) paraîtront dès que vous nous les enverrez, pendant toute la période qu’il vous plaira de fixer, et que j’espère d’une année au lieu de six mois comme vous l’indiquiez... » (1 p. 3 / 4 in-8). – « Votre article sur le livre de Mme Adam [Juliette Adam] sera inséré dans le plus bref délai : je vous remercie de procurer cette belle joie à nos lecteurs. Je vous remercie aussi du superbe article que nous avons publié il y a 8 jours. N’oubliez pas... que vous êtes l’ami et le collaborateur auquel je tiens le plus, et réservez-nous tout ce qui sortira de votre plume et de votre cœur... » (1 p. in-8). – « ... Je vous remercie de l’article... que j’ai lu et qui est délicieux. Vous aurez demain les épreuves. Je vous supplie de ne pas vous fatiguer par vos répétitions. Votre santé vaut mieux pour nous que n’importe quelle pièce ; ne vous surmenez donc pas à l’Odéon. Le public vous adore : par conséquent il sera ravi, même si la pièce ne vous ravit pas, vous l’homme difficile !... » (1 p. in-8). On joint trois pièces : Catalogue de la collection d’autographes de M. G. C... [Gaston Calmette]. Paris, 1932. In-8, broché. Catalogue de la vente aux enchères dirigée le 21 novembre 1932 à l’Hôtel Drouot par Maître Roger Glandaz, assisté de l’expert Georges Andrieux. Y figurent 6 manuscrits et une centaine de lettres de Pierre Loti à Gaston Calmette. – Deux périodiques de l’époque annonçant cette vente et en rendant compte. Mors du portefeuille légèrement fendus.

48 314 LOTI (Pierre). Ensemble de 7 lettres autographes signées [à Alice Barthou]. [1912]-1914 et s.d. 300 / 400 Pierre Loti fut un grand amoureux des chats, et en posséda plusieurs, entre autres Suprématie, Bello, Gribiche, Belkis (sur le Vautour à Istanbul), Pamouk (également sur le Vautour puis à Rochefort), et leur consacra plusieurs textes : « Vie de deux chattes » et « Une bête galeuse » dans Le Livre de la pitié et de la mort, « Chiens et chats » dans Reflets sur la sombre route, ou encore « Noyade de chat » dans Le Château de la Belle-au-bois-dormant. – Paris, 29 mars 1912. « Pourrais-je demain samedi, ou bien dimanche, venir m’asseoir à midi à la table de mes amis, sans trouver d’autre invité que le chat ?... » – Paris, 9 mai 1913. « Hélas ! Impossible de me rendre encombrant. Demain matin samedi, si vous êtes seuls avec le chat, voudriez-vous de moi à midi 1/2 ?... » (lettre autographe signée). – Paris, 13 mai 1914. « Alors si vous voulez bien de moi en veston de voyage et chapeau idem, et si vous êtes sûre que Mimi [le chat des Barthou] – que je soupçonne d’avoir l’âme protocolaire – ne s’en formalisera pas, je viendrai avec joie m’asseoir à votre table ce soir vers 8 heures... » (lettre autographe signée). – Paris, s.d. « Ce soir, lundi, ou demain mardi à votre choix, pourrais-je, aussitôt dîner, vers 9 heures, venir sans frac et vous trouver un instant seuls, avec le chat ?... » – S.l.n.d. « Je crois que j’ai trouvé pour les petits chats le commissionnaire rêvé ; c’est M. Daniel Périer, directeur de l’École de dressage de Rochefort ; il part pour Paris demain et revient dans la nuit de lundi à mardi... Je vous demanderai encore d’être assez bonne pour acheter, à mes frais, je vous en prie, un petit panier de voyage bien ouaté et confortable ; ça se trouve, je crois, chez les marchands de chats et de perroquets qui avoisinent le Pont-Neuf... » – S.l.n.d. « ... Je viens à Paris le mois prochain, et je m’invite à déjeuner, un jour où il n’y aura que votre fils et le chat... » – S.l.n.d. « ... Ne m’avez-vous pas dit que je pourrais venir dîner (à quelle heure ?) sans frac, un soir où il n’y aurait que vous deux, votre fils et le chat ?... » (marges un peu effrangées).

315 LOTI (Pierre). Ensemble d’environ 180 photographies, en tirages anciens et en contretypes, dont un avec mention autographe du fils de Pierre Loti, Samuel Viaud. 600 / 800 Ces photographies se répartissent comme suit : 21 d’entre elles ont été montées sur feuillets de papier fort reliés dans un exemplaire de l’ouvrage de Nicolas Serban, Pierre Loti, sa vie et son œuvre (Paris, Les Presses françaises, 1924, in- 16 carré, demi-chagrin mosaïqué, tête dorée, de l’atelier Flammarion) ; environ 35 ont été placées sous cornières sur des feuillets cartonnés portant parfois des légendes manuscrites ; environ 75 ont été placées sous cornières dans un album relié en simili-cuir ; et environ 55 sont libres. La majorité de ces clichés sont des portraits de Pierre Loti, représenté à tous les âges, de l’enfance à la vieillesse, dans divers costumes, militaires, étrangers ou de fantaisie, et en divers lieux. Nombre de ces portraits sont reproduits dans l’ouvrage de Bruno Vercier, Pierre Loti. Portraits : les Fantaisies changeantes (Paris, Flammarion, 2002). Une trentaine de clichés représentent la maison de Pierre Loti à Rochefort, le déroulement de ses funérailles à Saint- Pierre d’Oléron, sa tombe dans la « maison des aïeules » dans cette ville. Avec des vues anciennes de Hendaye et de Fontarabie. On joint plusieurs portraits photographiques imprimés et quelques portraits gravés. Voir aussi la reproduction page 2 315 316 LOTI (Pierre). Ensemble de près de 300 pièces, soit environ 240 volumes, plaquettes et documents imprimés (16 reliés, les autres brochés ou en feuilles, dont plusieurs avec envoi), environ 60 photographies et 2 médailles, de Pierre Loti ou le concernant. 1 500 / 2 000 Important ensemble comprenant notamment plusieurs ouvrages rares, comme la série complète des Cahiers Pierre Loti ou des thèses universitaires étrangères sur Pierre Loti. Liste détaillée sur demande et sur www.alde.fr. 316

49 Auteurs du XXe siècle

317 ALEXANDRE (Maxime). L’Oiseau de papier. Mortemart, Rougerie, 1972. In-8, broché, non coupé. 80 / 100 Édition originale. Elle n’a été tirée qu’à 120 exemplaires, celui-ci un des 20 de tête sur papier Richard de Bas avec les collages inédits de Jean Arp.

318 ANNUNZIO (Gabriele d’). La Léda sans cygne, récit de la lande, suivi d’un Envoi à la France. Paris, Calmann-Lévy, 1922. In-8, peau d’autruche parme, dos lisse muet, doublure et gardes de daim lilas, tête dorée, à toutes marges, couverture et dos, chemise et étui gainés de chagrin noir (B. Bichon). 400 / 500 Édition originale de la traduction d’André Doderet. Un des 70 exemplaires sur vélin à la forme, seul grand papier. Séduisant exemplaire dans une décadente reliure en autruche de Bernard Bichon.

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319 APOLLINAIRE (Guillaume). Le Poète assassiné. Paris, L’Édition, 1916. In-12, broché, non rogné. 600 / 800 Édition originale de ce recueil de contes dont il n’a pas été tiré de grand papier. Le frontispice est orné d’un portrait du poète blessé à la tête gravé sur bois par André Rouveyre et la couverture, d’une illustration en couleurs de Leonetto Cappiello. Exemplaire broché, tel que paru.

320 ARAGON (Louis). Une vague de rêves. Paris, Hors Commerce, s.d. [1924]. Plaquette petit in-4, broché. 400 / 500 Édition originale. Il s’agit d’un tiré à part de la revue Commerce, imprimé à petit nombre. Envoi autographe signé : – à Jean Royère, que fait-il ? dans cette nuit pourtant je pense à lui, et je le cherche – Louis Aragon. Poète et éditeur, Jean Royère (1871-1956) fut, de 1906 à 1939, le directeur de la revue La Phalange, organe de la poésie et de l’art symboliste dans laquelle parurent notamment les premiers vers d’André Breton. Dos partiellement décollé.

321 ARAGON (Louis). Je vous salue ma France. [Cahors], Éditions F.T.B.F., [1944]. Plaquette in-8 de [4] ff., en feuilles. 150 / 200 Première édition séparée. Inséré dans le recueil clandestin et anonyme Le Musée Grévin (1943), ce poème en alexandrins vante l’énergie du pays et s’adresse aux déportés. Les vers ont été cités à la radio de Londres par le général de Gaulle. On joint : Paillasse ! (Fin de “l’Affaire Aragon”). Paris, Édition surréalistes, mars 1932. In-12, agrafé.

50 322 BARBUSSE (Henri). Le Feu. (Journal d’une escouade). Paris, Ernest Flammarion, 1916. In-12, demi-chagrin rouge, couverture et dos (Reliure de l’époque). 500 / 600 Édition originale. Envoi autographe signé de l’auteur à Léon Gosset, exécuteur testamentaire de Louise Read, la secrétaire et dernière amie de Barbey d’Aurevilly, auteur par ailleurs de livres sur Paris. L’exemplaire est accompagné d’une intéressante lettre autographe signée de l’auteur au même, dans laquelle il envisage l’après-guerre : Comme c’est pour le genre humain une question de vie ou de mort, j’espère que le jour viendra où, plus conscient : il verra sur quelles bases peut se constituer universellement, sinon une fraternité, du moins un modus vivendi comparable, en grand, à ce qui s’est passé, par exemple, entre nos provinces, primitivement ennemies... (3 pp. in-8 avec enveloppe adressée au front : 7e régiment d’artillerie, 7e batterie, Secteur 74) alors que Barbusse était en convalescence. Intérieur jauni avec quelques rousseurs.

323 BARRÈS (Maurice). Les Déracinés. Paris, Eugène Fasquelle, 1897. In-12, demi-chagrin noir avec coins, tête dorée, couverture (Reliure moderne). 100 / 120 Édition originale du premier volet du Roman de l’énergie nationale. Envoi autographe signé à Paul Lenglé (1836-1906), un des leaders du parti bonapartiste rallié au boulangisme, comme Barrès, qui avait été élu député boulangiste à Nancy en 1889. Couverture roussie.

324 BECKETT (Samuel). More pricks than kicks. Londres, Chatto and Windus, 1934. In-8, bradel toile écrue, dos lisse imprimé en bleu (Reliure de l’éditeur). 6 000 / 8 000 Édition originale rare du premier ouvrage de fiction publié par Beckett, un recueil de dix nouvelles centrées sur le personnage de Belacqua Shuah. Elle a été tirée à 1500 exemplaires, dont 500 seulement trouvèrent acquéreur à l’époque. Envoi autographe de Samuel Beckett à Nancy Cunard.

En 1930, The Hours Press fait paraître la première œuvre de Beckett publiée séparément, un poème intitulé « Whoroscope » après que celui-ci ait gagné un concours d’écriture. Nancy Cunard (1896-1965), riche héritière américano- anglaise, fonda en 1928 cette maison d’édition centrée sur l’ethnographie, l’art africain et océanien. Née dans le Leicestershire en Angleterre, Nancy s’installe à Paris en 1924 et intègre rapidement la sphère artistique et avant- gardiste de la capitale. Muse des plus grands auteurs de l’époque tels qu’Ernest Hemingway, Tristan Tzara, Man Ray ou encore Louis Aragon, Nancy Cunard incarne la modernité du XXe siècle. Fidèle soutien de Beckett, elle restera son amie jusqu’à sa mort en 1965. En février 1934 paraît la célèbre anthologie de Nancy Cunard, Negro: An Anthology, qui contient dix-neuf traductions du français établies par Samuel Beckett. Précieux exemplaire de très séduisante provenance. Il est conservé dans un étui-chemise en demi-chagrin bleu nuit signé Devauchelle. Sans la jaquette, très rare. Couverture un peu empoussiérée. Quelques petites rousseurs aux premiers et aux derniers feuillets.

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325 BECKETT (Samuel). En attendant Godot. Paris, Éditions de Minuit, 1952. In-12, broché. 500 / 600 Édition originale. « Cette pièce sur l’absurdité de la condition humaine fut créée par Roger Blin le 5 janvier 1953 au Théâtre Babylone à Paris. Après des débuts houleux, son succès ira croissant jusqu’à en faire l’un des titres les plus joués du répertoire contemporain. » (Henri Vignes). Agréable exemplaire sur papier d’édition. Vignes, n°154.

326 BERL (Emmanuel). Méditation sur un amour défunt. Paris, Bernard Grasset, 1925. In-12, broché, non rogné, chemise et étui. 200 / 300 Édition originale. Un des 10 exemplaires hors commerce sur vélin pur fil. Envoi autographe signé de l’auteur à Géo Cahen (1884-1961), daté du 28 mars 1926 : Ce livre qui manque de certaine netteté – que je lui envie – & d’un optimisme que je ne lui envie pas moins. On joint le manuscrit autographe d’un chapitre et un jeu d’épreuves corrigées des pp. 132-144, augmentées d’ajouts autographes. Étui défraîchi.

327 BERNANOS (Georges). La Grande peur des bien-pensants. Paris, Bernard Grasset, 1931. In-12, broché, non rogné. 300 / 400 Édition originale. Un des 300 exemplaires de presse sur alfa. Envoi autographe signé de l’auteur : à Mademoiselle Renée Terrasse, à laquelle je donne depuis trois jours l’exemple de la paresse et de la dissipation, dans un bureau où sa naturelle assiduité est d’ailleurs mise trop souvent à l’épreuve... Renée Terrasse (1894-1985) était la nièce de Pierre Bonnard, dont il réalisa plusieurs portraits. Dos légèrement bruni.

328 BIBESCO (Princesse). Ensemble 2 ouvrages. 150 / 200 Égalité. Paris, Grasset, 1935. In-12, broché. Édition originale. Un des 300 exemplaires du service de presse sur alfa. Envoi autographe signé au peintre Édouard Vuillard. Minimes déchirures aux coiffes. Images d’Épinal. Paris, Plon, 1937. In-12, broché. Édition originale. Un des 380 exemplaires sur alfa. Envoi autographe signé au même. Couverture défraîchie.

329 BRETON (André). Les Vases communicants. Paris, Les Cahiers libres, 1932. In-12, broché, non coupé. 100 / 120 Édition originale, ornée sur la couverture d’un bois de Max Ernst tiré en rose. Exemplaire numéroté sur vélin.

52 330 BRETON (André). Ode à Charles Fourier. Paris, Éd. de la revue Fontaine, 1947. Petit in-4, en feuilles, couverture illustrée rempliée. 300 / 400 Édition originale, conçue et illustrée par l’artiste et architecte austro-américain Frederick Kiesler. Elle a été éditée par Henri Parisot dans la collection L’Âge d’or. Tirage à 1055 exemplaires numérotés, celui-ci un des 850 sur vélin. Envoi autographe signé de l’auteur à Gaston Palewski (1901-1984), compagnon de la Libération, homme politique et ambassadeur de France à Rome. En 1947, Palewski participa à la création du RPF aux côtés du général de Gaulle. Quelques feuillets pliés.

331 BUCAILLE (Max). Ensemble 4 plaquettes. 200 / 300 BUCAILLE (Max). Images concrètes de l’insolite. Paris, Le Loup pendu, 1936. In-8, broché. Tirage à 200 exemplaires illustrés de 8 planches hors texte. BUCAILLE (Max). Rêves. Douze collages. Paris, GLM, 1950. In-8, en feuilles, couverture illustrée. Édition originale, tirée à 500 exemplaires. ARNAUD (Noël). L’État d’ébauche. Paris, Le Messager boiteux de Paris, 1950. In-8, broché, couverture illustrée. Édition originale, ornée de 23 images par Max Bucaille. Tirage à 500 exemplaires, celui-ci un des 85 sur vélin de Hollande avec deux images supplémentaires inédites tirées du Cabinet secret de Max Bucaille. CHABRUN (J.-F.), René PASSERON et Noël ARNAUD. Max Bucaille. Paris, Le Messager Boiteux, 1950. In-12, agrafé. Édition originale de cette plaquette imprimée par GLM à l’occasion de l’exposition Max Bucaille à la galerie Rive Gauche.

332 BUTOR (Michel). Histoire extraordinaire. Essai sur un rêve de Baudelaire. Paris, Gallimard, 1961. In-12, maroquin noir, dos lisse orné de deux pièces de maroquin mosaïqué aux tons beiges décorées de multiples filets dorés horizontaux, filet intérieur doré, doublure et gardes de daim brun, tranches dorées, couverture et dos, étui (P.-L. Martin). 300 / 400 Édition originale, dédiée « à la beauté insultée de Jeanne [Duval, amie de Baudelaire] ». Un des 25 exemplaires de tête sur vélin de Hollande. De la bibliothèque Jean-Pierre Guillaume (1995, n° 76). Dos et mors légèrement frottés.

333 CAMUS (Albert). Les Possédés. Pièce en trois parties adaptée du roman de Dostoïevski. Paris, Gallimard, 1959. In-12, broché, non rogné, partiellement non coupé. 1 000 / 1 200 Édition originale. Un des 21 exemplaires de tête sur hollande. Cette pièce adaptée des Possédés de Dostoïevski fut créée et mise en scène par l’auteur le 30 janvier 1959 au Théâtre Antoine. En 1955, dans une interview, Camus déclarait avoir découvert le roman de Dostoïevski à vingt ans et ajoutait : « L’ébranlement que j’en ai reçu dure encore, après vingt autres années ».

334 [CARTONNAGES BONET ET PRASSINOS]. Ensemble 47 volumes en cartonnage d’éditeur dessiné par Paul Bonet et pour les éditions Gallimard. 800 / 1 000 Ouvrages d’Abelio, Camus, Conrad, Dubuffet, Dos Passos, Gide, Giono, Joyce, Kafka, Larbaud, Lawrence, Michaux, Prévert, Queneau, Reverdy, Saint-Exupéry, Supervielle, Valéry et d’autres. Belle condition. Liste détaillée sur demande et sur www.alde.fr. 333

335 CÉLINE (Louis-Ferdinand). L’Église. Comédie en cinq actes. Paris, Denoël et Steele, 1933. In-12, broché, non rogné. 200 / 300 Édition originale. Exemplaire numéroté sur alfa, tel que paru, complet de la bande annonce. Dauphin & Fouché, 33A1.

53 336

336 CÉLINE (Louis-Ferdinand). L’École des cadavres. Paris, Denoël, 1938. In-8, broché, non rogné. 12 000 / 15 000 Édition originale du troisième pamphlet de Céline. Elle renferme 4 photographies sur papier couché. Le 10 mai 1939, suite à la promulgation du décret-loi Marchandeau, Robert Denoël, en accord avec Céline, retira de la vente Bagatelles pour un massacre et L’École des cadavres. Ils n’ont plus été réimprimés en France après 1945. Un des 32 exemplaires de tête sur japon impérial, en l’espèce l’un des 20 hors commerce. Envoi autographe signé de Céline à Joseph Richard, peintre de Montmartre, à l’instar de Gen-Paul. Très bel exemplaire tel que paru. Dauphin & Fouché, 38A1.

337 CHIRICO (Giorgio de). Hebdomeros. Paris, Le Carrefour, 1929. In-8, broché, à toutes marges, non coupé. 200 / 300 Édition originale, parue dans la collection Bifur. La couverture est ornée d’un dessin de l’auteur. Un des 288 exemplaires sur hollande.

54 338 CLAUDEL (Paul). Connaissance de l’est. Paris, Mercure de France, 1900. In-8, maroquin noir janséniste, filet doré sur les coupes et en encadrement intérieur, doublure et gardes de papier gaufré rouge, tranches dorées sur témoins, couverture et dos, étui bordé (P.-L. Martin). 300 / 400 Édition originale rare, tirée à petit nombre. Claudel composa ce recueil de poèmes en prose entre 1895 et 1899, alors qu’il faisait plusieurs séjours à Shangai, Fou-Tchéou, Hank’éou, en tant que gérant du vice-consulat et consul. Ces textes méditatifs décrivent les beautés de la culture chinoise – jardins, théâtre, idéogrammes, arbres exotiques, animaux, paysages, etc. Très bel exemplaire dans une sobre reliure de Pierre-Lucien Martin.

339 CLAUDEL (Paul). Cinq grandes odes, suivies d’un Processionnal pour saluer le siècle nouveau. Paris, L’Occident, 1910. In-4, demi-maroquin vert avec coins, filet doré, dos orné de quadruples filets dorés, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Yseux). 200 / 300 Édition originale. Seule l’ode Les Muses avait paru précédemment. Luxueuse impression ornée de six lettrines gravées en couleurs. Elle a été tirée à 215 exemplaires numérotés sur vergé d’Arches. De la bibliothèque Roger de Dampierre, avec ex-libris. Dos uniformément passé au fauve.

340 COCTEAU (Jean). Orphée. Paris, Stock, 1927. In-12, demi-maroquin rose, filet doré, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Franz). 200 / 300 Édition originale de la première grande tragédie de Cocteau. Elle est illustrée d’un plan et d’un croquis du décor. Un des 25 exemplaires de tête sur japon impérial. Dos passé.

341 COLETTE. La Maison de Claudine. Paris, Ferenczi, 1922. In-12, maroquin bleu janséniste, triple filet intérieur doré, doublure et gardes de moire bleue, doubles gardes, couverture et dos, tête dorée, non rogné, étui bordé (Vermorel). 200 / 300 Édition originale. Un des 260 exemplaires sur papier pur fil Lafuma. Envoi autographe signé de Colette à Bernard Bloch-Levalois sioux pour la cruauté. Dos légèrement assombri, une charnière un peu frottée.

342 COLETTE. Quatre saisons. S.l., Imprimé aux dépens de Philippe Ortiz pour ses amis, 1925. Petit in-4, maroquin havane janséniste, doublure de maroquin vert encadrée d’un filet doré, gardes de tabis noisette, doubles gardes, couverture et dos, tranches dorées, étui bordé (H. Blanchetière). 400 / 500 Édition originale. Tirage unique à 350 exemplaires sur papier vergé à la forme. Exemplaire nominatif de Bernard Bloch-Levalois, avec un envoi autographe signé de Colette et la mention autographe de corrections typographiques de l’auteur à la justification. En effet, le texte est corrigé tout du long de la main de Colette, reprenant essentiellement des coquilles typographiques. De la bibliothèque Renata de Gennes, avec ex-libris. Dos légèrement éclairci.

343 COLETTE. Sido. Paris, Ferenczi, 1930. In-12, maroquin bleu janséniste, doublure de maroquin ocre ornée de listels mosaïqués en encadrement, gardes de soie brochée, doubles gardes, couverture et dos, tête dorée, non rogné, étui bordé (Vermorel). 200 / 300 Édition originale. Un des 120 exemplaires hors commerce sur papier simili-japon de couleur, bleuté en l’espèce. Envoi autographe signé de Colette à son amie Andrée Bloch-Levalois : à Andrée, et aussi à un petit être – pattes fines, nez délicat, cœur sensible et agité – qui se nomme “Chiwawa”, en souvenir affectueux de sa vieille amie Colette. Des bibliothèques Andrée et Bernard Bloch-Levalois, avec l’ex-libris de celui-ci frappé à l’or dans la bordure de la doublure, et Renata de Gennes, avec ex-libris. Dos légèrement passé.

55 344 COLETTE. Ces plaisirs... Paris, Ferenczi, 1932. In-12, maroquin bleu janséniste, doublure de maroquin bleu encadrée d’un filet doré, gardes de moire assortie, doubles gardes, couverture et dos, tranches dorées sur témoins, étui bordé (H. Blanchetière). 300 / 400 Édition originale. Un des 35 exemplaires de tête sur japon impérial. Des bibliothèques Bernard Bloch-Levalois, avec ex-libris frappé à l’or dans la bordure de la doublure, et Renata de Gennes, avec ex-libris. Dos très légèrement assombri.

345 COLETTE. Ensemble 4 ouvrages. 200 / 300 Claudine à Paris. Paris, Albin Michel, 1925. In-12 carré, demi-percaline bleue, couverture (La Reliure d’Art, Tours). Illustrations d’A. Roubille. Exemplaire signé par Colette. Claudine s’en va. Paris, Albin Michel, s.d. [1925]. In-12 carré, demi-percaline bleue, couverture (La Reliure d’Art, Tours). Illustrations d’A. Jarach. Amusant envoi autographe signé de Colette : [Claudine s’en va] : ouf ! Claudine en ménage. Paris, Mercure de France, 1929. In-12, demi-percaline bleue, couverture (La Reliure d’Art, Tours). Exemplaire signé par Colette. La Fin de Chéri. Paris, Grasset, 1928. In-8, demi-chagrin brun avec coins, dos orné, tête dorée, couverture et dos (Reliure de l’époque). Nouvelle édition parue dans les Œuvres de Colette. Exemplaire numéroté sur vélin pur chiffon. On joint : WILLY (Henry Gauthier-Villars, dit). La Môme Picrate. Paris, Albin Michel, s.d. In-12, cartonnage de papier dominoté, première de couverture (Reliure de l’époque). Envoi autographe signé de Willy. Cartonnage défraîchi.

346 [DADAÏSME]. Ensemble 3 tracts dada. 200 / 300 Maison de l’Œuvre… Le samedi 27 Mars [1921], à 8 h. 15 précises. Manifestation Dada. Programme… 1 f. imprimé en noir et rouge sur papier rose (265 x 375 mm). Excursions & visites Dada. 1ère visite : Saint Julien le Pauvre. Jeudi 14 avril [1921]. 1 f. imprimé en bleu et noir sur papier bleu (275 x 220 mm). Petites déchirures marginales. Galerie Montaigne… Soirée Dada le vendredi 10 juin 1921… 1 f. (270 x 210 mm). Pliures.

347 DERMÉE (Paul). Le Volant d’Artimon. Paris, Povolozky, 1922. In-8, broché, couverture illustrée. 300 / 400 Édition originale, tirée à seulement 216 exemplaires. Elle est illustrée de bois en noir et en couleurs de Louis Marcoussis.

348 [FOREST (Gabriel)]. Ensemble 4 ouvrages dédicacés à Gabriel Forest, directeur général des éditions Fayard. 300 / 400 BAINVILLE (Jacques). Histoire de France. Paris, Fayard, 1924. In-12, demi-chagrin à bandes bleu-blanc-rouge, dos lisse, tête dorée, couverture et dos (Ad. Lavaux). Édition originale. Exemplaire enrichi d’une lettre autographe signée de la veuve de l’auteur. Charnières et dos frottés. DESCOLA (Jean). Les Libertadors. Paris, Fayard, 1957. In-12, 346 maroquin mi-bordeaux mi-citron, filets ondés dorés, dos lisse, tête dorée, couverture et dos (Reliure de l’époque). Édition originale. Un des 60 exemplaires sur Lafuma. Envoi autographe signé. GILSON (Étienne). Le Philosophe et la théologie. Paris, Fayard, 1960. In-8, demi-chagrin havane avec coins, tête dorée, couverture et dos (Reliure de l’époque). Mention de sixième édition sur la couverture. Envoi et lettre autographes signés de l’auteur. Charnières frottées. HORIA (Vintila). Dieu est né en exil. Journal d’Ovide à Tomes. Paris, Fayard, 1960. In-8, demi-chagrin havane à bandes, tête dorée, couverture et dos (Reliure de l’époque). Édition originale. L’ouvrage s’est vu attribuer le Prix Goncourt en 1960, mais il n’a pas été décerné en raison du passé de militant fasciste de l’auteur. Un des 60 exemplaires sur hollande, nominatif. Envoi autographe signé. On joint une lettre autographe et divers documents concernant l’ouvrage. Charnières frottées avec léger manque.

56 349 GARCIA LORCA (Federico). Poema del cante Jondo. Madrid, Ulises, 1931. In-12, demi-vélin, couverture supérieure (Reliure moderne). 400 / 500 Édition originale de ce recueil inspiré par la poésie populaire espagnole.

350 GENET (Jean). Miracle de la rose. Lyon, L’Arbalète, 1946. In-4, bradel toile crème, dos plat avec le nom de l’auteur imprimé en rouge, non rogné (Reliure de l’éditeur). 800 / 1 000 Édition originale du second roman de Jean Genet. Tirage unique à 475 exemplaires sur vélin de Rives, tous réservés aux souscripteurs. Bel envoi autographe signé de l’auteur à Jean-Jacques Rinieri occupant tout le faux- titre : Je suis très fier de l’estime que me porte l’apprenti philosophe et le normalien. Soyez gentil, mon cher Jean-Jacques, de m’aimer surtout comme un pauvre bougre qui n’a voulu magnifier sa peine parce qu’elle est trop sans beauté ! Vous avez déjà mon affection. C’est en 1946 que Jean-Jacques Rinieri, alors élève à l’École normale supérieure, fit la connaissance de Roger Stéphane, qui était l’ami de Genet, Sartre, Gide, Cocteau, etc. Leur amour-amitié vécu au grand jour, qui prit fin avec la mort accidentelle de Rinieri en 1950, Stéphane le raconta en 1953 dans Parce que c’était lui. Rinieri publia plusieurs critiques d’œuvres de Genet, et notamment une défense enthousiaste des Bonnes en 1947. Légères traces d’usure au cartonnage.

351 GIDE (André). Les Caves du Vatican. Sotie. Paris, Nouvelle Revue Française, 1914. 2 volumes in-8, maroquin janséniste brun, doublure de maroquin rouge encadrée d’un filet doré, gardes de soie moirée rouge, double gardes, filet sur les coupes, couverture et dos, tranches dorées (G. G. - Levitzky). 300 / 400 Édition originale. Elle est ornée d’un portrait-frontispice gravé au vernis mou par Paul-Albert Laurens. Tirage à 550 exemplaires sur papier chandelle d’Arches, celui-ci un des 50 hors-commerce numérotés. Traces de restauration sur les dos.

352 GIDE (André). Ensemble 12 ouvrages. 300 / 400 Liste détaillée sur demande et sur www.alde.fr.

353 GOLL (Yvan). Le Mythe de la roche percée. Paris, Hémisphères, 1947. In-4, broché. 80 / 100 Édition originale. Tirage à 400 exemplaires, celui-ci un des 300 ornés de trois reproductions d’eaux-fortes d’Yves Tanguy. Envoi autographe signé au poète Claude Aveline (1901-1992).

354 GRACQ (Julien). Lettrines. – Lettrines 2. Paris, José Corti, 1967-1974. 2 volumes in-12, broché. 300 / 400 Éditions originales. Un des 200 exemplaires numérotés sur alfa mousse pour Lettrines et un des 150 sur vergé ivoire pour Lettrines 2.

355 GRACQ (Julien). La Presqu’île. Paris, José Corti, 1970. In-12, broché, en majeure partie non coupé. 200 / 300 Édition originale. Un des 150 exemplaires sur alfa mousse.

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356 HEMINGWAY (Ernest). A Farewell to Arms. New York, Charles Scribner’s Sons, 1929. In-12, bradel toile noire, jaquette bleue illustrée (Reliure de l’éditeur). 1 000 / 1 200 Édition originale de L’Adieu aux armes, le troisième roman d’Hemingway. Mention $2.50 sur la jaquette et lettre A sur la page de copyright.

357 HOUELLEBECQ (Michel). Sérotonine. Paris, Flammarion, 2019. In-8, broché, non coupé. 1 000 / 1 200 Édition originale. Un des 200 exemplaires sur vélin Rivoli, seul grand papier.

358 JACOBUS (Docteur). La Vie des seins. Paris, Georges Guillot, 1945. In-4, en feuilles, chemise et étui. 600 / 800 Édition originale, illustré en premier tirage de 15 eaux-fortes et 15 culs-de-lampe par Louis Icart. Tirage à 200 exemplaires, celui-ci un des 10 sur japon réservés à l’artiste contenant les eaux- fortes dans leur état définitif en couleurs. Exemplaire signé de l’artiste.

359 JARRY (Alfred). Ubu cocu. Restitué en son intégrité tel qu’il a été représenté par les marionnettes du théâtre des Phynances. Genève et Paris, Éditions des Trois collines, 1944. In-12, broché. 100 / 120 Édition originale. Un des 125 exemplaires sur vélin du Marais, seul grand papier. On joint, du même : Les Jours et les Nuits. Roman d’un déserteur. Paris, Mercure de France, 1948. In-8, broché. Nouvelle édition. Un des 1500 exemplaires sur vélin Alma du Marais.

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58 360 JOUHANDEAU (Marcel). Ensemble 8 ouvrages brochés. 200 / 300 Les Térébinte. Paris, Gallimard, 1926. – Éloge de l’imprudence. Marseille, Les Cahiers du Sud, 1931. Un des 100 hors commerce sur alfa. – De l’abjection. Paris, Gallimard, 1939. – Portraits de famille. Ibid., 1951. – Éloge de la volupté. Ibid., 1951. Un des 107 exemplaires sur vélin pur fil. – Le Langage de la tribu. Ibid., 1955. Un des 110 exemplaires sur vélin pur fil. – Jaunisse, chronique, suivie de Elisaeana. Ibid., 1956. Un des 68 exemplaires sur vélin pur fil. – Cocu, pendu et content. Ibid., 1960. Un des 110 exemplaires sur vélin pur fil.

361 JOYCE (James). Chamber Music. London, Elkin Mathews, 1907. Petit in-12, bradel toile verte, titre doré, dos lisse orné du titre doré, étui (Reliure de l’éditeur). 600 / 800 Édition originale de ce recueil de poèmes de jeunesse. Elle est ornée d’une belle gravure sur bois sur le titre. L’exemplaire se présente dans la seconde version de la reliure d’éditeur. Un mors fendillé.

362 JOYCE (James). Ulysse. Paris, La Maison des Amis des Livres, Adrienne Monnier, 1929. In-8 carré, bradel vélin blanc, dos lisse ornée d’une fine roulette bleue et dorée, 361 pièce de titre rouge, tête marbrée, couverture supérieure et dos (Reliure de l’époque). 400 / 500 Édition originale de la traduction française, donnée par Auguste Morel et Stuart Gilbert. Elle a été entièrement revue par Valery Larbaud et James Joyce lui-même. Le texte anglais avait été édité à Paris par Sylvia Beach en 1922. Tirage à 1200 exemplaires numérotés, celui-ci un des 875 sur alfa vergé mis dans le commerce. Pièce de titre un peu frottée. Le second plat de couverture n’a pas été conservé.

363 JOYCE (James). Finnegans Wake. Londres, Faber & Faber, 1939. Grand in-8, bradel toile bordeaux, non rogné, jaquette imprimée (Reliure de l’éditeur). 200 / 300 Première édition anglaise mise dans le commerce, publiée le même jour que l’édition originale, limitée à 425 exemplaires, et la première édition américaine. Elle a été tirée à 3400 exemplaires, dont 950 ont été détruits. Dernier feuillet roussi ; petites déchirures et manques à la jaquette.

364 KAFKA (Franz). Das Urteil. Eine Geschichte. Leipzig, Kurt Wolff, 1916. In-8, bradel cartonnage décoré (Reliure de l’éditeur). 500 / 600 Édition originale du Verdict. De la bibliothèque Julius Gertig, avec ex-libris. Menus frottements au dos, quelques petites rousseurs. 364

59 365 KAFKA (Franz). In der Strafkolonie. Erzählung. Leipzig, Kurt Wolff, 1919. In-8, broché, couverture décorée. 800 / 1 000 Édition originale de La Colonie pénitentiaire. Tirage à 1000 exemplaires. Titre manuscrit sur le dos, bande jaunâtre sur les gardes.

366 KASYADE (Édouard). Prétexte à la fondation d’un organe de révolte, suivi d’une Lettre à André Breton. S.l.n.d. [Paris, 1927]. In-4, broché. 80 / 100 Édition originale, tirée à 350 exemplaires. Envoi autographe signé à Léon Pierre-Quint (1895-1958), l’éditeur des surréalistes, à la tête des éditions du Sagittaire durant plus de vingt ans.

367 KIPLING (Rudyard). The Bombay Edition of the Works. Londres, Macmillan & Co., 1913-1919. 25 volumes in-8, bradel demi-toile écrue, tête dorée, non rogné (Reliure de l’éditeur). 300 / 400 Importante édition collective des œuvres de Kipling. Elle a été tirée à 1050 exemplaires sur vergé. Exemplaire signé de l’auteur sur le faux-titre du premier volume. Sans les six volumes de supplément publiés ultérieurement. 365

368 LACRETELLE (Jacques de). Les Hauts ponts. Paris, Gallimard, 1932-1935. 4 volumes petit in-4, demi-maroquin orangé avec coins, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Ad. Lavaux). 80 / 100 Édition originale. Ce cycle romanesque réunit Sabine, Les Fiançailles, Années d’espérance et La Monnaie de plomb. Un des 109 exemplaires de tête réimposés sur papier vergé. De la bibliothèque Firmijn van der Loo, avec ex-libris. Deux nerfs frottés.

369 [LAURENCIN (Marie)]. Ensemble 9 ouvrages en 10 volumes reliés en demi-basane verte, provenant de sa bibliothèque, avec sa signature. 200 / 300 ANTHONY (Katherine). La Reine Elizabeth. Paris, Payot, 1931. – AUBRY (Octave). Le Roi de Rome. Paris, Plon, 1936. 2 volumes. – AUSSARESSES (François) et Henry GAUTHIER-VILLARS. La Vie privée d’un prince allemand au XVIIe siècle. Paris, Plon, s.d. – BASSENNE (Marthe). Le Chevalier de Lorraine et la mort de Madame. Paris, Plon, 1930. – BONAPARTE (Napoléon). Lettres à Joséphine. Paris, Duchartre & Van Buggenhoudt, 1929. – CORTI (Egon Caesar). Élisabeth impératrice d’Autriche. Paris, Payot, 1936. – FLAMENT (Albert). Le Salon de l’Europe. Madame Tallien pendant le Directoire. Paris, l’auteur, 1929. – FLEURET (Fernand). Jim Click ou la merveilleuse aventure. Paris, Gallimard, 1930. – MARY (André). La Chambre des dames. Paris, Gallimard, 1943. Des dos passés.

370 [LITTÉRATURE]. Ensemble 38 volumes brochés. 500 / 600 Ouvrages de Louis Aragon, Marcel Aymé, Constantin Cavafy, Paul Éluard, Léon-Paul Fargue, André Gide, François Mauriac, Fernando Pessoa, Antoine de Saint-Exupéry, Jean-Paul Sartre, et d’autres. Liste détaillée sur demande et sur www.alde.fr.

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371 LORRAIN (Jean). Le Tréteau. Paris, Jean Bosc, 1906. In-12, broché, chemise et étui de papier orangé. 600 / 800 Édition originale de cette satyre de la presse féminine de la Belle Époque. On n’a tiré de l’édition que 10 exemplaires sur hollande. Celui-ci est sur papier courant. Envoi autographe signé de l’auteur à Rachilde : à Madame Rachilde, en souvenir ! et en sympathie, Paul Duval- Lorrain, Paris ce 23 8bre 1906. Jean Lorrain est le pseudonyme de Paul-Alexandre-Martin Duval.

Rachilde (1860-1953), de son vrai nom Marguerite Eymery, dirigeait le Mercure de France avec son époux Alfred Vallette. Jean Lorrain l’avait rencontrée aux réunions des Hydropathes. Rachilde « sera l’une des rares amitiés que Lorrain conservera jusqu’à sa mort », écrit Thibaut d’Anthonay. « Outre une affection et une estime réciproques, leur complicité s’enrichit d’une similitude de goûts pour la vie de bohème et les encanaillements nocturnes rehaussée par une communion dans leurs admirations littéraires. » Jean Lorrain meurt à Nice l’année de la publication du Tréteau, qui est son dernier roman. Bel exemplaire tel que paru, broché dans la jolie couverture illustrée par Manuel Orazi. Sans les ultimes feuillets d’annonces contenant deux poèmes de Lorrain et une photographie de Sarah Bernhardt. Tirage des pp. 40-41 assez faible. T. d’Anthonay, Jean Lorrain, Fayard, 2005, pp. 101-102.

372 MALRAUX (André). La Tentation de l’Occident. Paris, Grasset, 1926. In-12, broché. 300 / 400 Édition originale. Exemplaire du service de presse sur papier d’édition. Envoi autographe signé de l’auteur à l’historien Daniel Halévy (1872-1962), qui l’un des premiers, voulut bien s’intéresser à ce petit livre, en témoignage de respectueuse sympathie, Malraux, avec un petit croquis représentant un chat de profil. Intérieur jauni. Couverture défraîchie, premier plat détaché, un coin manquant.

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373 MAO ZEDONG. 毛主席語录. [Citations du Président Mao]. S.l. [Pékin], [Département de politique générale de l’Armée populaire de libération], s.d. [mai 1964]. In-16, broché, couverture imprimée, chemise de vinyle rouge estampé. 2 000 / 3 000 Édition originale du « petit livre rouge ». Imprimée spécialement pour l’armée, cette première édition est d’un format légèrement plus grand que ses innombrables réimpressions. Le texte est divisé en trente chapitres et occupe 250 pp., précédées de 6 ff. pour le faux-titre, le titre, le portrait de Mao, l’avant-propos du Général Lin Biao, la préface et la table. Exemplaire bien complet de l’avant-propos en premier état, imprimé en noir avec le point superflu. En 1971, le Parti donna l’ordre d’arracher ce feuillet de tous les exemplaires à la suite de la tentative d’assassinat perpétrée par Lin Biao à l’encontre de Mao. Sceau ex-libris à l’encre rouge 李荣珠 (Li Rongzhu) répété sur la couverture, le faux-titre et le titre. Petit manque de papier en queue, taches de rouille sur la couverture au niveau des agrafes, discrète mouillure marginale. Oliver Lei Han, « Sources and Early Printing History of Chairman Mao’s ‘Quotations’ », BSA, 2004.

374 [MESSIAEN (Olivier)]. SAUVAGE (Cécile). L’Âme en bourgeon. Paris, Librairie Séguier Archimbaud, 1987. In-8 étroit, en feuilles, chemise, portefeuille entoilé à lacets. 500 / 600 Nouvelle édition de ce recueil poétique composé par Cécile Sauvage en 1908 et publié au Mercure de France en 1910. Elle est accompagnée d’une préface de son fils, le compositeur Olivier Messiaen, et d’une postface de Marie Dormoy. Bel envoi autographe signé d’Olivier Messiaen à Mme Claude Pompidou : en souvenir de Georges Pompidou qui aimait aussi la poésie, ce chef-d’œuvre de ma mère, écrit avant et pour ma naissance, qui a conduit toute ma destinée...

375 MICHAUX (Henri). Mes propriétés. Paris, Fourcade, 1929. In-8, broché. 80 / 100 Édition originale. Un des 250 exemplaires numérotés sur hollande. Couverture fatiguée.

62 376 MICHAUX (Henri). Meidosems. Paris, Éditions du Point du Jour, 1948. In-4, en feuilles, couverture illustrée, chemise de l’éditeur. 1 500 / 2 000 Édition originale du premier, du plus important et du plus beau des livres illustrés par Henri Michaux. Elle est ornée de 12 lithographies originales, les seules qu’il exécuta lui-même sur la pierre, tirées en blanc sur fond noir, dont une à double page. Tirage à 271 exemplaires, celui-ci un des 26 hors commerce sur pur fil Johannot, réservés aux amis de l’auteur et de l’éditeur. Il est accompagné du bulletin de souscription. Envoi autographe signé de l’auteur à Maurice Noël (1901-1975), rédacteur en chef du Figaro littéraire de 1946 à 1961. Cherix-Mason, 1-13.

377 MIRBEAU (Octave). L’Épidémie. Paris, Eugène Fasquelle, 1898. – Vieux ménages. Ibid., 1901. – Le Portefeuille. Ibid., 1902. 3 volumes in-12, broché. 200 / 300 Éditions originales de ces trois pièces de théâtre d’Octave Mirbeau. Envoi autographe signé de l’auteur à Jules Renard dans chaque volume. De la bibliothèque Jules Renard, avec son ex-libris par Toulouse-Lautrec.

378 MIRBEAU (Octave) et Thadée NATANSON. Le Foyer. Comédie en trois actes. Paris, Fasquelle, 1909. In-12, broché, à toutes marges. 150 / 200 Première édition en librairie, en partie originale, reprenant l’acte supprimé lors de la représentation. Un des rares exemplaires sur papier vert, immense de marges. Couverture défraîchie, des témoins empoussiérés. On joint un second exemplaire broché du même ouvrage. Un des 30 exemplaires sur hollande, immense de marges. Couverture défraîchie, des témoins brunis, première et dernière page jaunies.

379 MOREAU (Armand). Son cahier bleu. S.l.n.n. [Poitiers, impr. Daynac], 1966. In-12, demi-maroquin vert à bandes, dos lisse orné du titre doré, couverture (Reliure moderne). 200 / 300 Édition originale extrêmement rare, tirée à 200 exemplaires. Exemplaire sur japon, sans justification de tirage ni numéro. Reliure réalisée par Nicolas Bocquet en 2007.

380 [NATANSON (Thadée)]. Ensemble d’ouvrages dédicacés. 2 000 / 3 000 Très importante collection d’ouvrages offerts à Thadée Natanson (1868-1951), le cofondateur, directeur officieux et principal animateur deLa Revue blanche. On trouve parmi ces ouvrages – romans, recueils poétiques et pièces de théâtre pour l’essentiel – des œuvres de Maurice Barrès, Marcel Schwob, Gustave Kahn, Rachilde, Catulle Mendès, Henri de Régnier, Roland Dorgelès, Franc-Nohain, Georges Clemenceau, Léon Blum, Robert Dreyfus, Robert de Montesquiou, Georges Rodenbach, Lord Alfred Douglas et d’autres. Cette portion de bibliothèque réunit 100 volumes brochés comportant tous un envoi autographe signé de leur auteur à Thadée Natanson, ainsi que deux ouvrages dédicacés à Tristan Bernard et à Jules Cavaillès, et quelques volumes sans envoi. Thadée Natanson, né à Varsovie en 1868, est issu d’une riche famille polonaise émigrée à Paris. Avec ses deux frères Alexandre et Louis-Alfred et leurs camarades du lycée Condorcet, il fonde en 1889 une revue entièrement dédiée à la poésie, La Revue Blanche. Il épouse Misia Godebska en 1893, laquelle devient rapidement la «Reine de Paris». Le couple reçoit des personnalités du monde artistique et littéraire de la Belle Époque, notamment Stéphane Mallarmé, Félix Vallotton, Toulouse-Lautrec, Octave Mirbeau ou encore Marcel Proust... Son engagement en faveur d’Alfred Dreyfus lui fait perdre de nombreux soutiens et La Revue blanche fait faillite peu de temps après son divorce avec Misia en 1905. Natanson se tourne alors vers les affaires et l’industrie, jusqu’à sa mort en 1951 à Paris. Précieux témoignage sur la vie littéraire française dans les premières décennies du xxe siècle. Exemplaires défraîchis et parfois abîmés, quelques dos fendus et manques aux couvertures, défauts d’usage. Liste détaillée sur demande et sur www.alde.fr.

381 NORD-SUD. Revue littéraire. Paris, 1917-1918. 2 livraisons in-4, broché. 200 / 300 N°3 (15 mai 1917). Textes d’Apollinaire, Breton, Jacob, Reverdy et d’autres. N°13 (mars 1918). Textes de Reverdy, Jacob, Soupault, Aragon, Tzara et d’autres. On joint : SIC. Paris, 1917-1918. 2 livraisons in-4, broché. Nos 19-20 (juillet-août 1917). – N°26 (février 1918). Exemplaires un peu défraîchis.

63 382 ORWELL (George). Les Animaux partout. (Animal Farm). [Paris], Odile Pathé, 1947. In-12, broché, non rogné. 400 / 500 Édition originale de la première traduction française, publiée par Sophie Dévil deux ans après l’originale anglaise. Un des 40 exemplaires sur vélin patenacre, seul grand papier. Célèbre dystopie animalière, La Ferme des animaux devait initialement s’intituler en français Union des républiques socialistes animales, dont l’acronyme URSA renvoyait à celui de l’URSS, mais il fut changé en Les Animaux partout – en référence au slogan Des soviets partout ! – pour éviter de froisser les staliniens (D. J. Leab, Orwell Subverted, 2008, p. 145). Petites rousseurs éparses, déchirure sans manque au bas de la p. 127.

383

383 PAGNOL (Marcel). Marius. Pièce en quatre actes et six tableaux. Paris, Fasquelle, 1931. In-12, maroquin rouge janséniste, double pièce de titre de maroquin havane, jeu de filets dorés et à froid sur la bordure intérieure, tête dorée, à toutes marges, , couverture et dos, étui bordé (J. Duval). 3 000 / 4 000 Édition originale. Alors que Topaze, jouée aux Variétés, le révèle au public, Marcel Pagnol (1895-1974) met la dernière main à Marius. Chant d’amour pour Marseille, où elle est située, la pièce est néanmoins montée à Paris. Créée au Théâtre de Paris le 9 mars 1929, elle reçoit un accueil triomphal, qui incite Pagnol à lui donner une suite : Fanny d’abord, puis César, l’ensemble formant la Trilogie marseillaise. En 1929, Pagnol rencontre Bob Kane, directeur de la Paramount en France, qui lui propose d’adapter Marius à l’écran, avec les acteurs de la pièce et un réalisateur international, Alexander Korda. Sorti en salle le 10 octobre 1931, le film connaît un succès formidable, si bien que ses recettes colossales, dira plus tard André Daven, aidèrent la compagnie hollywoodienne à se sortir des suites de la Grande Dépression. Un des 50 exemplaires de tête sur japon impérial. Il a été offert par l’auteur à André Daven, alors directeur de production à la Paramount et responsable de son comité littéraire, avec cet amical envoi autographe : à toi, André, cet exemplaire indestructible d’une pièce que tu aimes, et pour laquelle j’attends beaucoup de toi. Ton ami Marcel. Les grands espoirs que Pagnol fonde en son ami producteur ont trait, bien sûr, à l’adaptation à l’écran de Marius. Très bel exemplaire parfaitement établi par le relieur Jean Duval.

64 384 PANSAERS (Clement). Le Pan-Pan au Cul du Nu Nègre. Bruxelles, Alde, 1920. In-12, agrafé, couverture bleue avec étiquette de titre imprimée. 200 / 300 Édition originale de cette œuvre dadaïste exubérante, dont l’auteur a été comparé à James Joyce. La plaquette est ornée de deux gravures sur bois de l’auteur, en frontispice et à la justification. Tirage à 515 exemplaires, celui-ci un des 134 sur papier bouffant. Légères décolorations à la couverture, quelques piqûres, des feuillets désagrafés.

385 PICKENS (William). Bursting Bonds. Enlarged Edition. The Heir of Slaves. Boston, The Jordan & More Press, 1929. In-12, bradel percaline jaune, non rogné (Reliure de l’éditeur). 800 / 1 000 Quatrième tirage sous ce titre de l’autobiographie de William Pickens, auteur afro-américain engagé dans le mouvement des droits civiques. L’ouvrage paru en 1923 sous le titre de Bursting Bonds est une édition augmentée de cinq chapitres de The Heir of Slaves, dont l’édition originale avait vu le jour en 1911. Un portrait de l’auteur en frontispice. Envoi autographe signé de l’auteur à Nancy Cunard, célèbre héritière, militante pour l’égalité raciale et les droits civiques, auteur en 1931 de Black Man and White Ladyship et surtout, en 1934, de Negro: An Anthology, à laquelle William Pickens a donné un article. Sans la jaquette. Cartonnage légèrement défraîchi.

386 PIEYRE DE MANDIARGUES (André). Ensemble 17 volumes. 1 500 / 2 000 Liste détaillée sur demande et sur www.alde.fr.

65 387 [POÉSIE]. Ensemble 28 plaquettes des éditions Pierre Seghers. 200 / 300 TZARA (Tristan). Phases. 1949. EAS. – DECAUNES (Luc). Le Droit de regard. 1951. EAS. – GOLL (Yvan). Les Géorgiques parisiennes. 1951. EAS de Claire Goll. – GOLL (Yvan). Jean sans terre. 1950. EAS de Claire Goll. – GILSON (Paul). Ballades pour fantômes. 1950. EAS. – HAUVETTE (Pierre-Abel). Noces marines. 1953. EAS. – SÉBASTIEN (Robert). Argonaute. 1953. EAS. – GLAYMAN (Claude). Mirasques. 1951. EAS.– ALCORTA (Gloria). Visages. 1952. EAS. – CHAULOT (Paul). Comme un vivant. 1950. EAS. – ROUSSELOT (Jean). Le Cœur bronzé. 1950. EAS. – LEFORT (Pierre). Le Grand feu. 1951. EAS. – BÉARN (Pierre). Couleurs d’usine. 1951. EAS. – ALLEN (Suzan). Feu de tout bois. 1951. EAS. – MOUGIN (Jules). Paris le... 1951. EAS. – AUBRAY (Thérèse). Un seul chemin. 1951. EAS. – THOBY-MARCELIN (Philippe). À fonds perdu. 1953. – WILLARD (Marcel). Le Jour n’est pas loin. 1951. – LANDRY (C.-F.). L’Orgue de barbarie. 1951. – TOURSKY. Christine ou la connaissance des temps. 1950. – ANGELI (J.-B.). Sang de la nuit. 1951. – DOMINIQUE (Marie). Consentement. 1951. – DODAT (François). L’Arbre émerveillé. 1951. – RIOUTORD (Marcel). Le Stand de tir. 1951. – EMIÉ (Louis). Romancero du profil perdu.1951. – MAGNY (Claude-E.). Lettre sur le pouvoir d’écrire. 1951. – PELLERIN (Jean-Victor). Épitaphes à vendre. 1955. – GOGOL (Nicolas). La Matinée d’un homme occupé. 1952. Seize plaquettes présentent un envoi autographe signé de l’auteur à Lucie Faure (1908-1977), l’épouse d’Edgar Faure et la directrice de la revue La Nef. Quelques exemplaires défraîchis et défauts d’usage.

388 POUILLON (Fernand). Les Pierres sauvages. Paris, Le Seuil, 1964. In-8, broché, non coupé. 150 / 200 Édition originale, illustrée de reproductions photographiques hors texte. Un des 55 exemplaires de tête sur vélin neige. Envoi autographe signé de l’auteur à Georges Pompidou, alors premier ministre, avec son ex-libris. Mouillure incolore en pied du volume.

389 PROUST (Marcel). Œuvres complètes. À la recherche du temps perdu. – Pastiches et mélanges. Paris, Gallimard, 1929-1933. 8 tomes en 16 volumes in-8, demi-chagrin rouge avec coins, dos orné de filets dorés, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Reliure de l’époque). 400 / 500 Bel exemplaire numéroté du tirage courant sur vergé chiffon de Bruges. Chaque tome porte un numéro différent. Sans les deux volumes parus en 1935-1936, contenant Les Plaisirs et les jours et les Chroniques.

390 PROUST (Marcel). Jean Santeuil. Paris, Gallimard, 1952. 3 volumes in-12, demi-chagrin rouge avec coins, dos orné de filets dorés, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Reliure moderne). 150 / 200 Édition originale, publiée par Bernard de Fallois avec une préface d’André Maurois. Exemplaire sur vélin pur fil.

391 PROUST (Marcel). Contre Sainte-Beuve, suivi de Nouveaux mélanges. Paris, Gallimard, 1954. In-12, demi-chagrin rouge avec coins, dos orné de filets dorés, tête dorée, non rogné, couverture et dos (Reliure moderne). 100 / 120 Édition originale, publiée par Bernard de Fallois. Un des 515 exemplaires sur vélin pur fil. On joint, du même, en reliure identique : Les Plaisirs et les jours. Paris, Gallimard, [1948]. In-12. Retirage avec mention de 67e édition. Quelques annotations au crayon.

66 392 RIUS (Robert). Frappe de l’Écho. Paris, Éditions surréalistes, 1940. In-8, en feuilles, couverture rempliée verte. 1 000 / 1 200 Édition originale rare, tirée à 145 exemplaires numérotés. Un des 50 exemplaires hors commerce sur papier vert printemps accompagnés d’une eau-forte originale de Victor Brauner en épreuve définitive, justifiée et signée par l’artiste. Exemplaire offert par l’auteur au poète surréaliste grec Nicolas Calas, avec cet envoi autographe signé : à mon ami Nicolas Calas, la perspective de l’avenir. Affilié au groupe d’André Breton, Nikos Kalamaris (1907-1988) résida à Paris de 1937 à 1940 ; il prit alors Nicolas Calas comme nom de plume. Bel exemplaire au dos très légèrement passé. On joint, du même : Serrures en friche. [Paris], Les Pages libres de la Main à plume, s.d. [1944]. In-16 de [4] ff., en feuilles. Cahier n°10 de cette collection de 12 fascicules. Un des 250 exemplaires sur papier de couleur.

393 ROSTAND (Edmond). Chantecler. Pièce en quatre actes, en vers. Paris, Charpentier et Fasquelle, 1910. In-8, basane retournée, décorée au premier plat d’une importante plaque à réserves (René Lalique). 400 / 500 Édition originale, publiée à l’occasion de la première représentation de la pièce de Rostand, le 7 février 1910, au Théâtre de la Porte-Saint-Martin. Une reproduction d’une aquarelle en couleurs de Rostand orne le faux-titre. Exemplaire sur japon impérial imprimé pour Monsieur Amable. Intéressante reliure, ornée d’un décor repoussé, représentant un coq et le titre de l’ouvrage, signée René Lalique.

394 ROSTAND (Rosemonde et Maurice). Un bon petit diable. Féérie en trois actes en vers. Paris, Eugène Fasquelle, 1912. In-8, demi-chagrin rouge avec coins, dos orné, tête dorée, non rogné (Reliure moderne). 600 / 800 Édition originale. En frontispice, un portrait des auteurs par Pascau. Cette pièce de théâtre est une adaptation du roman de la comtesse de Ségur composée par Rosemonde Gérard, l’épouse d’Edmond Rostand, et son fils aîné Maurice. Elle a été créée au théâtre du Gymnase le 22 décembre 1911. Exemplaire nominatif sur japon impérial, imprimé spécialement pour Eugène et Angèle Rostand, les parents d’Edmond, et par conséquent les beaux-parents et grands-parents des auteurs de la pièce. On a enrichi le volume d’un dessin original au crayon d’après L. Beringo.

395 SAINT-EXUPÉRY (Antoine de). Citadelle. Paris, Gallimard, 1948. In-8, maroquin brun janséniste, dos lisse, non rogné, couverture et dos (Reliure moderne). 300 / 400 Édition originale. Paru quatre ans après la mort de Saint-Exupéry, cet ouvrage rassemble l’ensemble des notes retrouvées dans ses papiers et sur lesquelles il travaillait au moment de sa disparition. Un des 60 exemplaires sur vergé de Hollande, après 13 japons. Exemplaire en reliure d’amateur. Le dos de la couverture semble provenir d’un exemplaire sur papier ordinaire.

67 396 [SARTRE (Jean-Paul)]. Til Vietnam. [Copenhague, Leif Thomsens, 1967]. Grand in-8, broché, couverture illustrée rempliée. 500 / 600 Édition originale rare. Ce recueil collectif renferme seize poèmes, chacun accom- pagné d’une illustration à pleine page de différents artistes. L’ouvrage a été édité par le Tribunal international des crimes de guerre, ou Tribunal Russell-Sartre, fondé en 1966 par Bertrand Russell et Jean-Paul Sartre pour enquêter et juger les activités militaires entreprises par les États-Unis au Viêt Nam. Sa parution date de la seconde session de cet organisme, qui eut lieu à Roskilde, au Danemark, fin 1967. Un des 100 exemplaires de tête numérotés, signé de Jean-Paul Sartre, président exécutif du tribunal, et de Simone de Beauvoir, membre elle aussi du tribunal. Bent Irve a également signé en tête de son poème Situation (p. 10).

397 SERNET (Claude). Ici repose. Montpellier, Fata Morgana, 1967. In-8, en feuilles, couverture rempliée. 200 / 300 Édition originale. Un des 80 exemplaires de tête sur Arches, signés par 396 l’auteur et comportant en frontispice une eau-forte originale signée de Jacques Hérold.

398 [SURRÉALISME]. Ensemble 15 tracts. 400 / 500 DALI (Salvador). Declaration of the Independence of the Imagination and the Rights of Man to His Own Madness. [1939]. Avec la reproduction d’un collage. – BRETON (André) et Diego RIVERA. Pour un art révolutionnaire indépendant. 1938. 2 exemplaires sur papier jaune et un sur papier bleu. – TZARA (Tristan). Au moment même où les intellectuels... 22 décembre 1932. – Permettez ! 1927. – Les Surréalistes à Garry Davis. 1949. – La Révolution surréaliste. S.d. – Les Grands transparents. S.d. – Les Bonnets de nuit ! 1947. – Pas de quartiers dans la révolution ! 1947. – Manifeste des surréalistes-révolutionnaires en France. Été 1947. – La Voie inique. La Via inicua. 1963. – Beau comme beau comme. 1967. – Le Paysan du tout-Paris. 1967.

399 [SURRÉALISME]. Ensemble 3 plaquettes. 150 / 200 BRYEN (Camille). L’Aventure des objets. Paris, José Corti, 1937. In-8, agrafé. Édition originale, tirée à 300 exemplaires numérotés, avec 8 clichés de Raoul Michelet alias Raoul Ubac. Papier d’édition bruni. ROBIN (Pierre). Connaissance de l’aconit. Paris, GLM, 1935. Un dessin de Prassinos en frontispice. Tirage à 125 exemplaires, celui-ci hors commerce. Envoi autographe signé de l’auteur à Fernand Lot (1902- 1986). Couverture décollée. JAN-TOPASS. La Pensée en révolte. Essai sur le surréalisme. Bruxelles, René Henriquez, 1935. In-8, broché, non coupé. Édition originale, tirée à 320 exemplaires numérotés.

398

68 400 [SURRÉALISME]. Ensemble 21 tracts et prospectus surréalistes des années 1950-1960. 200 / 300 Haute fréquence. 1951. – MAGRITTE (René). À l’occasion de ma grande rétrospective au Casino du Zoute Grande baisse…, s.d. – Au tour des livrées sanglantes. 1956. – JARRY (Alfred). L’Objet aimé. Musique de Robert Caby. 1951. – La Voie inique. La Via inuicua. 1963. – SAS. 1969. 3 exemplaires. – Cérémonial… du Marquis de Sade, s.d. – Phases, s.d. – Aux grands oublieurs, salut ! 1969. 4 exemplaires. – Démasquez les physiciens videz les laboratoires. 1958. – Suite princière. 1960. – Cote d’alerte. 1956. – Ça commence bien ! 1954. – Hongrie, soleil levant. 1956. – Coup de semonce. 1957. – Sauve qui doit. 1961.

401 [SURRÉALISME]. Ensemble 6 revues. 150 / 200 IIIe Convoi. N°3. Paris, Michel Roethel, novembre 1946. In-12, broché. Action. Almanach 1921. Paris, décembre 1920. N°6. Couverture usagée avec manques. Vrille. Surindépendants 1945. Paris, Vrille, 1945. In-8, agrafé. Vous voyez avec votre nombril. S.l.n.d. [Anvers, 1964]. In-8, agrafé. On joint un second exemplaire. Pylône. Organe de l’omnispectisme. N°1. Bruxelles, 1er janvier 1939. In-8, agrafé. Der Ararat. Glossen, Skizzen und Notizen- zurneuen Kunst. N°7. Munich, Goltzverlag, avril 1920. In-4, agrafé. Carnet 1. Paris, janvier 1931. In-8, broché.

402 [SURRÉALISME]. Lettre ouverte à M. Paul Claudel ambassadeur de France au Japon. Paris, le 1er juillet 1925. Tract de 1 f. imprimé en noir sur papier rouge sang (270 x 210 mm). 100 / 120 Tract célèbre signé d’Aragon, Artaud, Breton, Crevel, Desnos, Éluard, Ernst, etc. : « Notre activité n’a de pédérastique que la confusion qu’elle introduit dans l’esprit de ceux qui n’y participent pas. » Pliure centrale. 402

403 [SURRÉALISME]. Ensemble 8 tracts et brochures. 200 / 300 Musique 2. Festivals de Venise. 20 septembre 1925. – Enquête. 1929. – Appel à la lutte. 1934. – Bulletin international du surréalisme. Prague, 9 avril 1935. – Les Cahiers de “Contre Attaque”. 1936. – Messe des artistes... à la mémoire de Monsieur Henry Le Bœuf... Le Domestique zélé. 1936. – Camarades. [Lettre d’André Breton]. 26 janvier 1937. – Qu’est-ce que le surréalisme ? [Invitation d’E. L. T. Mesens]. 1937.

404 TOUSSAINT (Jean-Philippe). La Vérité sur Marie. Paris, Minuit, 2009. In-8, broché, non coupé. 150 / 200 Édition originale. Un des 67 exemplaires sur vergé de Vizille, seul grand papier. Envoi autographe signé de l’auteur.

405 [TROLLIET (Gilbert)]. Ensemble 5 ouvrages dédicacés au poète et éditeur vaudois Gilbert Trolliet (1907-1980), directeur de la revue Présence. 300 / 400 BÉGUIN (Albert). La Prière de Péguy. Neuchâtel, La Baconnière, 1942. In-8, broché. E.A.S. PAULHAN (Jean). L’Aveuglette. Paris, Gallimard, 1952. In-16, broché. Édition originale collective. E.A.S. GOLL (Yvan). Multiple femme. Paris, Caractères, 1956. In-8, broché. Édition originale posthume. E.A.S. de Claire Goll. KEGELS (Anne-Marie). Haute vigne. Bruxelles Éd. du Verseau, 1962. In-8, broché. Édition originale. E.A.S. LOSSIER (Jean-Georges). Le Long voyage. , L’Âge d’homme, 1979. In-8, broché. Édition originale. E.A.S. On joint : STÉTIÉ (Salah). L’Eau froide gardée. Paris, Gallimard, 1973. In-8, broché. Édition originale. E.A.S. à François Landgraf.

69 406 TROST (Dolfi). Ensemble 5 volumes. 200 / 300 Le Profil navigable. Négation concrète de la peinture. S.l., Les Éditions de l’Oubli, 1945. In-8, broché. Édition originale, illustrée de 14 reproductions hors texte d’automatismes graphiques. Tirage à 520 exemplaires, celui-ci un des 500 sur vergé chamois. Poète surréaliste, théoricien et artiste roumain, Dolfi Trost (1916-1966) a co-écrit La Dialectique de la dialectique avec Gherasim Luca en 1945. Petit accroc au dos. Librement mécanique. [Paris, Arcanes], 1955. In-8, broché. Édition originale. On joint deux exemplaires de Profil navigable et un exemplaire de Librement mécanique.

407 VALÉRY (Paul). Lettre à Madame C... Paris, Bernard Grasset, 1928. In-12 carré, broché, non coupé. 300 / 400 Édition originale. Cette plaquette publiée pour Les Amis des Cahiers verts renferme une lettre de Valéry sur la diction poétique. Elle est ornée de trois portraits de l’auteur par Jean Marchand. Un des 180 exemplaires sur vélin pur fil, hors commerce, accompagné de l’encart et du bulletin de souscription. Envoi autographe signé de l’auteur à Édouard Champion, fils et successeur de l’éditeur Honoré Champion, orné d’un dessin original de nu féminin, réalisé aux crayons de couleurs sur le faux-titre. Dos un peu passé, bandes sombres sur 2 pp. Karaïskakis, n°125.

408 VALÉRY (Paul). Ensemble 3 ouvrages. 300 / 400 Regards sur le monde actuel. Paris, Stock, 1931. In-12, demi-maroquin bleu à bandes, non rogné, couverture (Reliure de l’époque). Édition originale. Un des 200 exemplaires sur vélin de Hollande. Envoi autographe signé de l’auteur au Dr Robert de Gennes, en attendant mieux... Dos passé. Regards sur le monde actuel. Paris, Éditions de la N. R. F., 1938. In-8, demi-chagrin rouge avec coins, tête dorée, couverture et dos (G. Gauché). Nouvelle édition en partie originale. Exemplaire hors commerce sur vélin de Rives enrichi d’un envoi et d’une lettre autographes signés au même. Tache noire sur le dos. Mauvaises pensées & autres. Paris, Gallimard, 1942. In-12, demi-chagrin rouge à bandes, premier plat de couverture (Reliure de l’époque). Seconde édition augmentée. S.P. Envoi autographe signé au même. Menus frottements à la reliure. On joint une carte postale autographe signée de Montherlant à Paul Géraldy datée du 23 janvier 1943.

409 [VIAN (Boris)]. VAN VOGT (A. E.). Le Monde des Ā. – Les Aventures de Ā. Paris, Gallimard, 1953-1957. 2 volumes in-12, brochés, couvertures illustrées, chemise et étui en demi-box mauve, dos orné d’un Ā de box vert mosaïqué (D.-H. Mercher). 200 / 300 Éditions originales de ces deux traductions de Boris Vian, dont il n’a pas été tiré de grand papier. Œuvre majeure de Van Vogt, inspirée de la sémantique générale d’Alfred Korzybski, le Cycle du Ā est un des romans de science-fiction les plus importants de l’après-guerre. Dos un peu passé, déchirure sans manque à un feuillet blanc du second volume.

410 [VIAN (Boris)]. Ensemble 2 publications du Collège de ’Pataphysique. 2 volumes in-8 et in-4, brochés, réunis dans un étui-chemise de box jaune (D.-H. Mercher). 500 / 600 Viridis Candela. Cahiers du Collège de ’Pataphysique. S.l., [1959]. In-8, agrafé, couverture illustrée. Nouvelle série, dossier 7, paru le 11 Gidouille LXXXVI. Un des 111 exemplaires numérotés sur papier couché. Élection de Sa magnificence le Baron Mollet. Contient le texte de la pièce d’Eugène Ionesco Scène à quatre. ARNAUD (Michel), Raymond QUENEAU et Boris VIAN. Zoneilles. Scénario. S.l., Collège de ’Pataphysique, LXXXIX [1962]. In-4, broché. Édition originale. Tirage à 777 exemplaires, celui-ci un des 609 sur vélin acoustique. Les deux publications sont réunies dans un luxueux étui-chemise signé de Daniel-Henri Mercher. Voir la reproduction en 4e de couverture

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