La couverture sanitaire dans la Wilaya d’El Oued

Pr. Larbi ABID

La wilaya d’El Oued est située au sud-est du pays, limitée à l’est par la Tunisie, à l’ouest par la wilaya de Djelfa, au nord par la wilaya de Biskra et Khenchela, au sud par la wilaya d’Ouargla. Elle a une superficie de 44 586.80Km2 et sa population est estimée à 770740 habitants (2014). La longueur de sa frontalière avec la Tunisie est de 300 Kms environ. La wilaya compte une population de 770 740 habitants (2014) pour une superficie totale de 54 573 km2. Elle est subdivisée en 12 daïras et 30 communes.

Elle est couverte par le grand Erg Oriental sur les 2/3 de son territoire. Le relief de la wilaya est un sous ensemble géographique dont les principaux composants sont les suivants :

- Le grand Erg Oriental : véritable mer de sable ou les dunes peuvent atteindre une hauteur de 200 m qui couvre la totalité du Souf, ainsi que les parties Est et Sud de l'Oued Righ ; - La Hamada : qui est un plateau caillouteux, elle est située en grande partie à l'Ouest et au Sud ; - Les vallées : sont représentées par la vallée fossile d'Oued Mya et la vallée de Oued Righ, assez prospères ; - Les plaines : assez réduites, se rencontrent à la limite occidentale de la wilaya. - Les dépressions : sont quant à elles peu nombreuses. Elles se trouvent essentiellement dans la région de l’Oued Righ. c’est la zone des chotts qui est située au Nord de la Wilaya et se prolonge vers l’Est pour rejoindre le chott Djerrid en Tunisie.

La région d’El-Oued se caractérise par un climat aride de type saharien désertique, en hiver la température baisse au dessous de 0°c alors qu’en été elle atteint 50°c; la pluviométrie moyenne varie entre 80 et 100 mm/an (période d’Octobre à février). Le Sirocco (vent chaud et sec) peut être observé durant toute l'année. Le Sirocco peut provoquer des dégâts très importants (desséchement, déshydratation). Les vents de sables envahissent régulièrement les cultures.

La région du Souf est classée à l’échelle nationale comme région à forte potentialité hydrique. Les ressources en eaux souterraines mobilisables sont estimées à 4,9 milliards de m3. Les Eaux Souterraines représentent la principale ressource hydrique de la wilaya. Les infrastructures hydrauliques sont représentées par 652 forages ; 52 réservoirs ; 73 châteaux d’eau d’une capacité totale de 50 310 m3. En outre des transferts d’eau par canalisations inter-communes, des unités de déminéralisation ainsi qu’un projet de lutte contre la remontée des eaux dans la vallée de l’oued Righ et la cuvette de Ouargla son en cours de réalisation. La wilaya recèle également d’importants gisements de sel sédimentaire des chotts, gypse, calcaire, argile et sables dunaires. C’est une wilaya à vocation fortement agro-pastorale. Elle est considérée parmi les premières régions dattiers du pays. La culture de la pomme de terre est également très développée au niveau de la Wilaya. La surface agricole totale est de 1.591.869 Ha dont 51.097 Ha de surface agricole utile et 50.305 Ha de surface Irriguées.

Le réseau routier de la Wilaya compte un linéaire de 1458 Kms, réparti entre 585 km de routes nationales ; 266 km de chemins de Wilaya et 611 km de chemins communaux.

La wilaya dispose de plusieurs infrastructures hôtelières classés et non classés et d’imposants sites touristiques (palmeraies, dunes de sable).

Le secteur de la santé

Plus de 2000 cas de leishmaniose cutanée et quelles dizaines de cas de brucellose, quelques centaines de cas d’hépatite B et plusieurs dizaines de cas de tuberculose sont enregistrés chaque année.

Pour répondre aux besoins de santé de la population, le secteur public dispose de : 04 hôpitaux généraux comptant 623 lits  01 hôpital de 274 lits à El Oued ;  01 hôpital de 139 lits à El Mghaier ;  01 hôpital de 90 lits à Djamaa ;  01 Hôpital de 120 lits à Débila. 02 hôpitaux spécialisés comptant 110 lits

 01 hôpital « mère et enfant » de 70 lits à El oued ;  01 hôpital d’ophtalmologie de 40 lits à El Oued.

Structures légères :

 23 polycliniques ;  148 salles de soins ;  03 maternités urbaines ;  14 maternités rurales ;  15 pavillons d’urgence et point de garde.

En cours de réalisation :

 01 Centre anti cancer 140 lits (CAC) ;  0 1 hôpital 240 lits à El Oued ;  01 hôpital de 120 lits à Djamaa ;  01 hôpital de 120 lits à Guemar ;  02 hôpitaux de 60 lits à Robbah et Taleb Larbi ;  01 centre de transfusion sanguine à El oued ;  01 centre intermédiaire de soins pour toxicomanie(CIST) ;  01 Service d’hémodialyse à Djamaa ;  12 polycliniques (à Debila, Hassikhalifa, Chouhada, Taghzout, Sidi Aoun, Trifaoui, El Ogla, Ourmes, Douar El Maa et Ben Guecha) ;  01 Institut de formation paramédicale. Ressources humaines du secteur public

Les structures de santé du secteur public fonctionnent avec 38 praticiens spécialistes, 345 praticiens généralistes, 118 chirurgiens dentistes, 13 pharmaciens et 1555 paramédicaux ainsi qu’avec deux missions médicales cubaines l’une au niveau de l’hôpital Mère-enfant composée de 72 personnes dont 24 spécialistes cubains et ce depuis l’année 2012, l’autre au niveau de l’hôpital ophtalmologique et ce depuis l’année 2014.

Secteur parapublic :  05 Centres médico-sociaux ;  27 pharmacies ENDIMED. Secteur libéral :

 01 Clinique chirurgicale ;  01 Centre d’hémodialyse ;  02 unités de Transport sanitaire ;  50 cabinets de médecins spécialistes ;  77 cabinets de médecins généralistes ;  44 cabinets de chirurgiens dentistes ;  143 officines pharmaceutiques ;  21 salles de soins tenues par des paramédicaux ;  69 dossiers d’ouverture d’officines pharmaceutiques.

Contraintes :

L’hygiène en général à El Oued laisse à désirer ce qui explique l’émergence des maladies à transmission hydrique (fièvre typhoïde, hépatite, leishmaniose etc...). Cette situation une lutte contre les maladies à transmission hydrique (MTH) qui doit impliquer tous les secteurs et en particulier les collectivités locales. Les actions à mener sont représentées par la désinfection et nettoyage des châteaux tous les six mois (par l’APC et les services de l’hydraulique), la surveillance des points d’eau potable par les services d’épidémiologie et de médecine préventive, les bureaux d’hygiène des communes ainsi que les services de l’hydraulique, la surveillance des citernes d’eau de boisson provenant d’autre wilaya et au niveau des usines de filtration d’eau, le contrôle des puits traditionnels et leur traitement par la brique poreuse et les galets de chlore tous les 02 mois, sans oublier les actions de sensibilisation de la population contre les MTH à travers la masse media notamment la radio locale de façon régulière et en particulier durant les périodes estivales. Pour ce qui est de la lutte contre la leishmaniose (près de 2000 cas enregistrés chaque année), des campagnes d’aspersion par de la Deldametrine de tous les points sensibles notamment écurie, superficies humides, zones agricoles et habitations abandonnées qui sont des zones de prédilection du phlébotome, ainsi que la mise en place d’une cellule de coordination avec les services vétérinaires de la direction de l’agriculture et un renforcement de la surveillance aux niveaux des postes frontalières en collaboration avec les équipes tunisiennes (dans le cadre du programme en cours sur la coopération Algéro-Tunisienne) sont de mise.

Outre le déficit important en matière d’infrastructures sanitaires, de praticiens spécialistes dans tous les hôpitaux de la wilaya, il existe également une insuffisance d’encadrement administratif au niveau des établissements de santé. Les hôpitaux de la wilaya fonctionnent avec des spécialistes du service civil d’où une absence de stabilité de ces praticiens. Non respect des horaires d’ouvertures des structures et absences répétées de praticiens à leur lieu de travail, conflits à répétition avec les représentants syndicaux. L’école paramédicale d’El Oued, hébergée dans une structure mise à la disposition de la santé par le ministère du sport, annexe de l’Institut de formation paramédicale de Biskra, souffre de l’absence d’encadrement.