RABEMANANTSOA Fredo Omar

PROTECTION DES ABEILLES : RÉALITÉ ET DÉFI, CAS DU DISTRICT DE .

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’État de Docteur en Médecine Vétérinaire

UNIVERSITÉ D’ FACULTÉ DE MÉDECINE MENTION VÉTÉRINAIRES

Année : 2020 N° : 304

PROTECTION DES ABEILLES : RÉALITÉ ET DÉFI, CAS DU DISTRICT DE MANJAKANDRIANA.

THÈSE Présentée et soutenue publiquement le 10 Février 2020 à Antananarivo

Par Monsieur RABEMANANTSOA Fredo Omar Né le 31 Mai 1991 à Befelatanana

Pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MÉDECINE VÉTÉRINAIRE (Diplôme d'État)

Directeur de la Thèse : Professeur RATSIMBAZAFY Jonah Henri. MEMBRES DU JURY

Président : Professeur RATSIMBAZAFY Jonah Henri

Juges : Professeur RANDRIANARIVELOSEHENO Arsène

: Professeur RAKOTOARISON Ratsaraharimanana Catherine Nicole

Rapporteur : Monsieur RAKOTONDRASOA Tolojanahary

DÉDICACES ET REMERCIEMENTS

DÉDICACES

À Dieu tout puissant,

Pour avoir exaucé mes prières au-delà de mes rêves.

À mes parents, RABEMANANTSOA Albert et RAZANABARY Lucienne

Pour ses efforts sans relâche, et qui nous a appris la valeur des études. Que cet ouvrage et ma réussite soient leur fierté et le couronnement de leurs efforts.

À mes frères et sœur,

Pour leur amour, dévouement et sur tous leurs aimables encouragements. Trouvez en ce travail l’expression de ma profonde reconnaissance.

À ma femme Nasandratra ANDRIAMIRAHO

Celle qui partage mes jours et mes nuits…Je t’aime tant.

À mon fils RABEMANANTSOA Tahina Jérémie.

À la famille RABEMANANTSOA et RAZANABARY,

À toute la famille RASOLONJATOVO et RALIMANANA,

À la promotion FANTSY,

En souvenir des tendres et de longues années que nous avons passées ensemble.

À NOTRE MAITRE DIRECTEUR ET PRÉSIDENT DE THÈSE

Monsieur le Docteur RATSIMBAZAFY Jonah Henri

- Professeur d’Enseignement et de Recherche en Primatologie à la Faculté des Sciences d’Antananarivo. - Enseignant au niveau de la Mention Vétérinaire à la Faculté de Médecine et Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo.

Qui, tout au long de la réalisation de cette thèse, n’a pas cessé de nous prodiguer des Conseils et des directives, pour mener à bien ce travail malgré ses multiples tâches ; « Veuillez croire à l’assurance de notre estime et de notre profonde gratitude »

A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THÈSE

Monsieur le Professeur RANDRIANARIVELOSEHENO Arsène

- Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Sciences Agronomique à l’École Supérieure des Sciences Agronomiques Antananarivo - Chef de Département de Science animale à l’École Supérieure des Sciences Agronomiques Antananarivo - Enseignant au niveau de la Mention Vétérinaire à la Faculté de Médecine et Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo.

Nous sommes particulièrement honorés que vous avez accepté de juger notre travail. Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde reconnaissance et de nos sentiments respectueux.

Madame le Docteur RAKOTOARISON Ratsaraharimanana Catherine Nicole

- Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Anesthésie Réanimation à la Faculté de Médecine d’Antananarivo - Chef de service à l’Unité d’Accueil Triage Urgence et Réanimation du CHU/JRA

C’est un grand honneur pour nous de vous avoir comme juges de thèse ; nous vous remercions de la haute bienveillance et de la grande gentillesse que vous avec bien voulues nous témoigner.

À NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE THESE,

Monsieur RAKOTONDRASOA Tolojanahary

- Master II en Pédagogie d’Enseignement. - Enseignant au niveau de la Mention Vétérinaire à la Faculté de Médecine de l’Université d’Antananarivo.

Veuillez trouver ici l’expression de notre respectueuse gratitude pour l’honneur que vous nous accordez en acceptant d’être le rapporteur de cette thèse malgré vos multiples occupations.

À NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE D’ANTANANARIVO

Madame le Professeur VOLOLONTIANA Hanta Marie Danielle

Veuillez recevoir notre haute et respectueuse considération.

À NOTRE MAITRE ET RESPONSABLE DE LA MENTION VÉTÉRINAIRE DE LA FACULTÉ D’ANTANANARIVO.

Madame le Docteur RAHARIMALALA Edwige Marie Julie

Nous vous exprimons nos hommages respectueux.

À TOUS NOS MAITRES ET ENSEIGNANTS DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE ET DU DÉPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRES DE L A FACULTÉ D’ANTANANARIVO,

A TOUS CEUX QUI ONT PARTICIPÉS A NOTRE FORMATION

Nous vous adressons un vif remerciement pour avoir partagé vos connaissances durant toutes ces longues années.

À TOUS LES PERSONNELS ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE ET DU DÉPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRES DE LA FACULTÉ D’ANTANANARIVO.

Nos respects et sincères remerciements

REMERCIEMENTS

Ce travail est le fruit des efforts conjugués de nombreuses personnes.

Ainsi, nous tenons à remercier sincèrement :

- le vice-président de l’association FENAM, Monsieur RASAMY. - Tous les responsables dans les communes et les Fokontany qui ont contribués à la collecte des données. - À la famille, RAKOTOMANGA Bernard, - À la famille et aux pasteurs, de l’Église Adventiste du 7em jours du district de Manjakandriana.

SOMMAIRE Pages INTRODUCTION………………………………………………………………… 1 PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS……………………………………………… 3 I. GÉNÉRALITÉS………………………………………………………. 3 1. Historique de l’apiculture malagasy………………………….. 3 2. Biologie des abeilles…………………………………………… 3 3. Les produits de la ruche ……………………………………… 19 4. Les menaces qui pèsent sur les abeilles …………………….. 21 DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODES ET RÉSULTATS………………………. 28 I. MÉTHODES ….……………………………………………...... 28 1. Cadre d’étude………………………………………………….. 28 2. Type d’étude…………………………………………………… 30 3. Période étudiée et durée de l’étude ……………………………. 30 4. Population d’étude …………………………………………….. 30 5. Taille d’échantillon ……………………………………………. 31 6. Mode d’échantillon …………………………………………… 32 7. Variables d’études ……………………………………………... 32 8. Matériels et méthodes d’enquête ………………………………. 30 9. Méthode d’analyse et d’interprétation…………………………. 35 II. RÉSULTATS …..……………………………………………………... 37 1. Description de l’échantillon…………………………………….. 37 1.1.Répartition des apiculteurs selon l’âge, le genre, et leurs communes……………………………………………….. 37 1.2.Répartition des vendeurs de produits phytosanitaires 38 selon leurs méthodes de vente…………………………... 2. Paramètres d’élevage observés……………………………... 38 2.1.Effectif de ruches vides………………………………… 38 2.2.Effectif de ruches malades……………………………... 40 2.3.Effectif de désertion……………………………………. 41 2.4.Baisse de la production apicole…………………………. 41 3. Obstacles à la protection des abeilles liés aux apiculteurs……… 42

3.1.Profil social des apiculteurs……………………………... 42 3.2.Répartition des apiculteurs selon la pratique de la réforme de la reine………………………………………. 42 3.3.Répartition des apiculteurs selon la connaissance en maladie apicole………………………………………….. 43 3.4.Répartition des apiculteurs selon la pratique des soins sanitaires apicoles……………………………………….. 43 3.5.Relation entre les paramètres d’élevage et les données récoltées au niveau des apiculteurs …………………….. 44 4. Obstacle de la protection des abeilles liée à l’environnement …. 51 4.1.Représentation de la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères dans la zone étudiée…………………. 51 4.2.Représentation du effectif de permis d’exploitation forestière délivrés en 2016 et 2017…………………….. 52 4.3.Représentation de la superficie forestière exploitée…….. 52 4.4.Répartition des apiculteurs selon le respect de la loi de protection des forêts…………………………………….. 53 4.5.Répartition de l’utilisation du pesticide selon la dose létale 50 (DL50) pour les abeilles………………………. 53 4.6.Relation entre les paramètres d’élevage et les données récoltées au niveau des responsables de l’environnement et des vendeurs de produits phytosanitaire……………… 54 5. Obstacle de la protection des abeilles liée à l’autorité locale…… 62 5.1.Répartition des apiculteurs qui affirment que l’Etat intervienne dans la protection des abeilles……………… 62 5.2.Relation entre les paramètres d’élevages et l’intervention de l’Etat dans la protection des abeilles………………… 63 TROISIÈME PARTIE : DISCUSSION…………………………………………. 67 CONCLUSION……………………………………………………………………. 82 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

LISTE DES FIGURES Pages Figure 1 : Morphologie de chaque caste……………………………………….. 5 Figure 2 : Morphologie généralisée de l’abeille adulte………………………… 6 Figure 3 : La tête d’une abeille………………………………………………… 7 Figure 4 : Ailes de l’ouvrière…………………………………………………... 8 Figure 5 : Pattes de l’ouvrière………………………………………………….. 9 Figure 6 : Schéma des organes abdominaux d’une reine ……………………… 9 Figure 7 : Organes abdominaux d’une ouvrière …………………………….... 10 Figure 8 : Schéma de l’organisation interne d’une abeille…………………….. 10 Figure 9 : Morphologie d’une reine et son appareil génital…………………… 14 Figure 10 : Morphologie d’un faux-bourdon et son appareil génital…………… 15 Figure 11 : Morphologie d’une ouvrière………………………………………… 16 Figure 12 : Les cycles biologiques de l’Apis mellifera selon le sexe et la caste... 16 Figure 13 : Essaimage des abeilles………………………………………………. 19 Figure 14 : La gelée royale………………………………………………………. 21 Figure 15 : Fausse teigne et infestation des larves des fausses teignes dans les ruches……………………………………………………………….. 22 Figure 16 : Guêpier de ……………………………………………... 24 Figure 17 : Le varroa destructor…………………………………………………. 26 Figure 18 : Un couvain infesté de varroa……………………………………….. 27 Figure 19 : Localisation de la zone d’étude…………………………………….. 30 Figure 20 : Méthodes de vente des produits phytosanitaires…………………… 40 Figure 21 : Effectif de ruches vides après saison de pluie sur l’ensemble de ruches à la fin de la saison apicole 2016…………………………… 41 Figure 22 : Répartition des effectifs des ruches vides entre les deux saisons apicoles et les ruches vides durant la saison de pluie………………. 42 Figure 23 : Répartition des effectifs des ruches malades sur la totalité des ruches en 2017……………………………………………………… 43 Figure 24 : Répartition de la désertion des abeilles par ruche selon la commune et la saison apicole………………………………………………….. 43

Figure 25 : Répartition de la production de miel en kilogramme selon la saison apicole………………………………………………………………. 44 Figure 26 : Répartition des effectifs des apiculteurs selon leur pratique de la réforme de la reine………………………………………………… 46 Figure 27 : Répartition des effectifs des apiculteurs selon leur connaissance en maladies apicole…………………………………………………….. 46 Figure 28 : Répartition des effectifs des apiculteurs selon la pratique de soins sanitaires apicoles………………………………………………….. 47 Figure 29 : Superficie de terrain recouverte de plantes mellifères en hectare de 2016 à 2017…………………………………………………………. 55 Figure 30 : Effectif de permis d’exploitation forestière délivrés en 2016 et 2017 56 Figure 31 : Superficie de foret exploitée en 2016 et 2017………………………. 56 Figure 32 : Répartition des apiculteurs selon leurs avis au respect de la loi de la protection des forêts…………………………………………………. 57 Figure 33 : Répartition de la consommation en litres des pesticides selon leur dose létale 50 pour les abeilles durant les deux saisons apicoles 2016 et 2017………………………………………………………… 57 Figure 34 : Répartition des apiculteurs selon leurs avis sur l’intervention de l’Etat sur la protection des abeilles…………………………………. 67

LISTE DES TABLEAUX Pages Tableau I : Catégorie systématique de l’abeille malgache…………………. 4 Tableau II : Composition de miel…………………………………………… 17 Tableau III : Composition du pollen………………………………………… 18 Tableau IV : Répartition des apiculteurs selon l’âge, le genre, et leur commune………………………………………………………. 39 Tableau V : Répartition de l’effectif de ruches vides durant les deux saisons apicoles………………………………………………… 41 Tableau VI : Profil socio-économique des apiculteurs…………………….. 45 Tableau VII : Répartition des ruches vides selon le niveau d’instruction… 47 Tableau VIII : Répartition des ruches malades selon le niveau d’instruction… 48 Tableau IX : Répartition des ruches vides selon le niveau de formation des apiculteurs……………………………………………………... 49 Tableau X : Répartition des ruches malades selon le niveau de formation des apiculteurs…………………………………………………. 49 Tableau XI : Répartition entre l’effectif des ruches vides après la saison de pluie et le niveau de formation des apiculteurs……… 50 Tableau XII : Répartition des apiculteurs ayant eu une désertion des abeilles selon le niveau de formation………………………….. 50 Tableau XIII : Répartition des apiculteurs ayant eu une baisse de production selon le niveau de formation………………………. 51 Tableau XIV : Répartition de l’effectif de ruches vides selon l’adhésion à une association apicole…………………………………………….. 52 Tableau XV : Répartition de l’effectif de ruches malades selon l’adhésion des apiculteurs à une association apicole………………………….. 52 Tableau XVI : Répartition De l’effectif de ruches vides selon la pratique de soins sanitaires………………………………………………… 53 Tableau XVII : Répartition de l’effectif de ruches malades selon la pratique de soins sanitaires………………………………………………… 53 Tableau XVIII : Répartition des apiculteurs ayant des ruches malades selon la connaissance des maladies apicoles…………………...... 54

Tableau XIX : Répartition des apiculteurs ayant eu une baisse de production selon leurs applications de la réforme de la reine……………... 55 Tableau XX : Répartition de l’effectif de ruches vides selon la superficie de terrains recouverts de plantes mellifères………………………. 58 Tableau XXI : Répartition des apiculteurs ayant eu de la baisse de la production selon la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères………………………………………………………. 59 Tableau XXII : Répartition du effectif de ruches vides selon le effectif de permis d’exploitation de foret délivrés……………………...... 59 Tableau XXIII : Répartition du effectif de ruches malades selon le effectif de permis d’exploitation de foret délivrés………………………... 60 Tableau XXIV : Répartition des apiculteurs ayant eu une baisse de production selon l’effectif de permis d’exploitation de foret délivrés…… 61 Tableau XXV : Répartition de l’effectif de ruches vides selon la superficie de forêt exploitée………………………………………………. 61 Tableau XXVI : Répartition de l’effectif de désertion des abeilles par ruches selon la superficie de foret exploitée………………………… 62 Tableau XXVII : Répartition des apiculteurs ayant eu une baisse de la production apicole selon la superficie de forêt exploitée……... 63 Tableau XXVIII : Répartition de l’effectif de ruches vides selon le respect des lois sur l’exploitation forestière………………………………. 63 Tableau XXIX : Répartition des apiculteurs ayant observé une baisse de la production apicole selon le respect de la loi sur l’exploitation forestière………………………………………………………. 64 Tableau XXX : Répartition du effectif de ruches vides selon la dose létale 50 des pesticides………………………………………………….. 65 Tableau XXXI : Répartition de l’effectif de ruches malades selon la dose létale 50 des pesticides………………………………………...... 65 Tableau XXXII : Répartition de l’effectif de désertion des abeilles selon la dose létale 50 des pesticides………………………...... 66

Tableau XXXIII : Répartition du effectif de ruches vides selon l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles……………………………………….. 68 Tableau XXIV : Répartition du effectif de ruches malades selon le effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles……………………………………...... 69 Tableau XXXV : Répartition de l’effectif de désertion des abeilles selon la participation de l’Etat à la protection des abeilles……………... 70 Tableau XXVI : Répartition des apiculteurs ayant eu une baisse de la production apicole selon la participation de l’état à la protection des abeilles………………………………………..... 70

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Fiches d’enquêtes. Annexe 2 : Non scientifique et vernaculaire ainsi que les périodes de floraison des plantes mellifères dans le district de Manjakandriana. Annexe 3 : Répartition de Varroa destructor à Madagascar en 2011 –2012. Annexe 4 : Table de χ2. Annexe 5 : Base de données sur la disparition des colonies dans les six (06) communes étudiée. Annexe 6 : Loi relatif a l’élevage des abeilles à Madagascar.

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS CIRAD : Centre de coopération internationale en Recherche Agronomique pour le Développement. CITE : Centre d’Information Technique et Economique DDR : Direction de Développement Rural DSV : Direction de Service Vétérinaire FAO : Food and Agriculture Organization FENAM : FEdération Nationale des Apiculteurs Malgaches FIDA : Fonds International de Développement Agricole Kg : kilogramme L : Litre MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ONG : Organisation Non Gouvernementale ONU : Organisation des Nations Unies OP : Organisation Paysanne PPRR : Programme de Promotion de Revenu Rurale PROSPERER : PROgramme de Soutien aux Pôles de micro-Entreprises Rurales et aux Economies Régionales PRDR : Programme Régional de Développement Rural PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural

INTRODUCTION 1

INTRODUCTION Les effondrements des colonies des abeilles semblent se développer énormément dans toutes les régions du monde [1]. En 2007, un pic alarmant de la disparition d’abeilles menace, la pollinisation de plusieurs cultures maraichères aux Etats Unis laquelle dépend à 90% à 100% des abeilles. Certains apiculteurs ont perdu 70% de leurs abeilles [2]. En Juin 2008, ces phénomènes touchent aussi les ruches de l’Est de la France [3]. Les menaces affectant les abeilles sont nombreuses, et cela sans compter les interactions existant entre elles [4]. Les abeilles connaissent des difficultés telles que les pathogènes, les prédateurs invasifs et surtout les pesticides que les hommes utilisent dans leurs agricultures intensives. L’utilisation des pesticides réduit le champ de butinage des abeilles, par conséquent leurs alimentations. En outre, l’hiver périt les abeilles dans les proportions, entre 20% à 30% en France, 40% en Belgique et la Suède, lesquelles désespèrent les apiculteurs [5]. Aux Etats Unis, le déclin de la colonie d’abeilles devient une situation dramatique dont la perte se situe à 35% en hivers et plus de 50% en 2006-2007. Quant à la France, 25% des colonies ne passent pas l’hiver, avec un taux normal de 10% [6]. Une communauté de scientifiques estime que les abeilles sont intoxiquées et affaiblies par des différents insecticides utilisés par les agriculteurs pour protéger leurs semences contre les insectes nuisibles [7]. Les apiculteurs expliquent que la disparition de la colonie d’abeilles n’est pas la conséquence des intoxications, mais de multiples épidémies telles que le varroa. En France, la disparition généralisée est due à la fois aux mauvaises pratiques des apiculteurs et à des épidémies des maladies infectieuses telles que la loque américaine et la Nosémose [8]. En Afrique du Sud, les pratiques agricoles, la pollution et la transformation des terres constituent des menaces pour les habitants naturels et les services de pollinisation. La pratique des monocultures et l’utilisation des pesticides contribuent à la perte de la colonie d’abeilles due aussi par la raréfaction de leurs ressources alimentaires. Cette file d’idée permet de classifier en trois catégories les raisons de la perte des colonies d’abeilles : l’exposition aux pesticides, les maladies et la modification de l’environnement [9]. Le ratel du cap constitue les principaux prédateurs de la colonie d’abeilles d’Afrique de l’Est. Et ces dernières années, le principal problème de l’industrie apicole a été la propagation de la maladie varoise [10]. 2

À Madagascar, l’apiculture conserve un caractère archaïque. La pratique traditionnelle entraine une mauvaise qualité de travail qui influe sur l’élevage [11]. Selon une étude menée par la direction régionale du développement rural à en 2009, la production de la région est de 96029kg contre 166000kg en 2005. La baisse de cette production est la conséquence du déboisement d’Eucalyptus, du feu de brousse et de la pratique de culture sur brulis. En plus de la baisse de production, la déforestation entraine aussi une sous-alimentation des abeilles. La direction régionale de développement d’Analamanga affirme aussi que les pesticides sont à l’origine du déclin des colonies d’abeilles [12]. La présence de la maladie parasitaire varoise contribue aussi au déclin de la colonie d’abeilles. Initialement, 10 varroas donnent naissance à une population de 15.000 individus en 6 mois et entrainent un arrêt de ponte de la reine et une réduction de 50% de la population des abeilles dans une colonie [13]. Outre les varroas, les intempéries comme la sècheresse et l’inondation en 2005 et 2006 ont provoqué la chute de la colonie d’abeilles dans la région d’Analamanga [14]. Selon une étude effectuée dans les quatre Communes du district de Manjakandriana, la production de miel est estimée en 2003 à 27.453L, pourtant cette production a diminué de 19.450L en 2008 [15]. De 2011 à 2012, 11 ruches sur 175 résistaient encore à l’épidémie de varroa dans le district de Manjakandriana. Toutes les autres colonies d’abeilles sont mortes [16]. L’évolution de la couverture forestière dans le district de Manjakandriana est passée de 15.790ha à 13.144ha de 1990 à 2005 [17].Devant ce déclin de la colonie d’abeilles, la question se pose : existe- il des obstacles liés à la protection des abeilles, si oui, lesquels ? L’hypothèse de cette étude est : le déclin de la colonie d’abeilles est lié aux caractéristiques et aux pratiques de chaque apiculteur. Le présent travail a pour objectif général de déterminer les obstacles liés à la protection des abeilles. Les objectifs spécifiques de l’étude vise à : - Déterminer la réalité des paramètres d’élevages. - Déterminer les obstacles à la protection des abeilles liés aux apicultures. - Déterminer les obstacles à la protection des abeilles liés à l’environnement. - Déterminer les obstacles à la protection des abeilles liés à des facteurs institutionnels. Pour mener cette étude, cet ouvrage exposera les rappels, les méthodes, les résultats, la discussion et enfin la conclusion.

PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS 3

I- GÉNÉRALITÉS

1. Historique de l’apiculture malagasy. L’apiculture a connu de périodes fastes à Madagascar dans les années trente, avec une production annuelle avoisinant les 40.000 tonnes, dont les 80%sont issues de la cueillette [18]. En 1950, par suite de mauvaises préparations des produits et de falsifications, les exportateurs de miel ont cessé leurs activités et la production se trouvait diminuer. Pour remédier à cette situation, la division apiculture fut créée en 1963 suivie par l’installation des Centres de Traitement des Produits Apicoles (CTPA) en 1974 et 1975 à Ambositra et à Manjakandriana. Faute de moyens financiers, les activités des CTPA furent mises en veilleuse au bout des années quatre-vingt (80). Cette situation est accompagnée par une baisse de la production (la collecte) de miel et de cire [19].

Heureusement, dans le secteur privé, beaucoup d’effort ont été consacrés au développement de l’apiculture [20] et deux projets financés par la Food and Agriculture Organization ou FAO, ont permis de relancer cette apiculture à Madagascar [21,22].Actuellement, Madagascar devient un pays importateur de miel, lequel s’élève à 0,635 tonne en 1999. Plus tard, cette quantité deviendra de plus en plus importante: 2,642 Tonne en 2000, 4,458 T en 2001 et 1,505 T en 2002. [23].

2. Biologie des abeilles. 2.1.Catégorie systématique de l’abeille malgache.

Comme tous être vivant, les abeilles possèdent un classement systématique. Le tableau suivant illustre la classification des abeilles (Tableau I).

2.2. Ethnologie :

L’hypothèse la plus retenue sur l’origine de l’abeille malagasy est celle de MICHENER (1979). La variété unicolore serrait apparue au crétacé moyen dans le continent de GANDWANA. Elle aurait évolué isolement à Madagascar, lorsque l’Île était déjà séparée du continent Africain après le crétacé supérieur. Elle s’est répandue dans tout l’Afrique. Elle est, également connue dans les Mascareignes (Iles de la Réunion et Maurice) 4

Tableau I : Catégorie systématique de l’abeille malgache

REGNE ANIMAL CARACTERISTIQUES

Division Eu métazoaire Constituée par plusieurs cellules

Embranchement Arthropodes Présence des pattes articulées

Classe Hexapodes Présence de six pattes

Sous-classe Ptérygotes Présence d’ailes

Ordre Hyménoptères Pièces buccales broyeuses, lécheuses, suceuses, 2 paires d’ailes membraneuses

Sous-ordre Aculéates La femelle possède des aiguillons

Groupe Apocrites Etranglement entre abdomen et thorax

Super famille Apoidae Abeille des zoologistes, solitaire ou sociale

Famille Apidae Abeille solitaire ou sociale à langue longue.

Sous-famille Apinae

Genre Apis Abeille

Espèce Mellifera

Race Unicolore

Source : RANDRIAMPENO T. Perception paysanne de l’apiculture et étude de quelques plantes mellifères autour de la forêt classée de Tampolo (Fenerive –Est) [Mémoire]. Science Agronomique : Antananarivo ; 1999 :81p.[24]

Il y a deux écotypes connus : - L’un rencontré sur les hauts-plateaux, se comportant comme les abeilles européennes, maniables et sédentaires - L’autre sur les côtes, très mobile et faisant moins de réserves [25]. 5

Par ailleurs, certains chasseurs d’essaims d’ (Manjakandriana) affirment avoir constaté quatre sortes d’abeilles très distinctes entre les mois de Juin et de Juillet (période où la récolte de colonie sauvages est plus abondante). Peut-être s’agit- il d’autres variétés ou bien le résultat du métissage : Apis mellifera var. unicolor croisée avec Apis mellifera var. lingustica effectué à Ambatolampy[26].

1.1.Morphologie générale :

Dans une même ruche, il existe 3 groupes d’individus : une reine, des milliers d’ouvrières et de quelques mâles appelés aussi faux bourdons. Extérieurement, ils se différencient de très peu, mais quelques précisions méritent d’être mentionnées puisque la répartition des individus en castes est corrélée à des différentes anatomies, physiologies et comportements bien définis [27]. La figure ci-dessous nous montre les différences morphologiques selon les castes d’abeilles (Figure 1).

Figure 1 : Morphologie de chaque caste

Source : Rabenandro T. Contribution de l’élevage des reines chez apis mellifera var unicolor à Madagascar cas Andasibe Ambatolaona [Mémoire]. Science Agronomique : Antananarivo ; 1999 : 121p. [28] 6

1.2.Anatomie externe et ses fonctions :

Extérieurement, une abeille est enveloppée par une peau qui est la carapace globale de l’insecte. Elle est formée de chitine, qui contient à la fois le squelette et les muscles. Cette cuirasse naturelle est articulée et recouverte de poils [29].L’enveloppe externe, appelée aussi exosquelette est garnie de plus ou moins de poils sur tout le corps qui est divisé en trois parties : la tête, le thorax, l’abdomen (Figure 2).

Figure 2: Morphologie généralisée de l’abeille adulte Source: Bellmann H. Guide des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe : l’identification, le comportement, l’habitat.Lausane :Delachaux et Niestle ;1999. [30]

1.2.1. Au niveau de la tête : - Deux yeux composés, écartés extérieurement qu’elles s’en servent pour leur vision lointaine et leur orientation face au soleil. - Trois yeux simples appelés aussi ocelles qui stimulent l’activité des deux yeux composés et donnent une vision rapprochée lorsque l’abeille est dans la ruche. 7

La présence des ocelles permet aux yeux composés de réagir à des intensités lumineuses plus basses [31]. - Deux antennes articulées, équipées des plaques poreuses qui constituent des organes de sens : l’ouïe, le gout et l’odorat. - Une bouche qui comporte des mandibules qui servent à la fabrication du rayon, à la préhension et manipulation de l’objet, ainsi qu’à la défense. Sur la tête, la trompe est composée de : une langue mesurant environ 5 à 7mm qui sert à l’aspiration du nectar, deux mâchoires et deux palpes labiaux (Figure 3).

Figure 3 : la tête d’une abeille Source : Villieres. L’apiculture en Afrique Tropicale : GRET ; 1987. [32] 1.2.2. Au niveau du thorax : 8

Le thorax est une partie du corps de l’abeille formée par la succession des trois anneaux de chitine très rigides et supporte : - Deux paires d’ailes, membraneuses et transparentes (Figure 4), sont renforcées par des nervures. La paire la plus grande cache la plus petite pendant le repos mais les deux font un même plan pendant le vol. Les deux ailes d’un même coté deviennent solidaires quand une vingtaine de petits crochets fixés sur le bord avant des ailes postérieures s’engagent dans un repli en gouttière du bord arrière des ailes antérieures [33].

Figure 4 : Ailes de l’ouvrière Source : Ralesa P. Etude de la situation de l’apiculture dans le district de fenerive-est en vue de son développement [Thèse]. Médecine vétérinaire : Antananarivo ; 2013 : 83p.[34]

- Trois paires de pattes (Figure 5). 9

Patte postérieurdroite

Figure 5 : Pattes de l’ouvrière Source : Ralesa P. Etude de la situation de l’apiculture dans le district de Fenerive-Est en vue de son développement [thèse]. Médecine vétérinaire : Antananarivo ; 2013 : 83p. [34] 1.2.3. Au niveau de l’abdomen :

L’abdomen des abeilles est formé par sept anneaux imbriqués l’un sur l’autre (Figure 6), lui permettant un mouvement ; ces anneaux sont garnis de bandes pileuses.

Figure 6 : Schéma des organes abdominaux d’une reine. Source : Ralesa P. Etude de la situation de l’apiculture dans le district de Fenerive-Est en vue de son développement [thèse]. Médecine vétérinaire : Antananarivo ; 2013 : 83p. [34] 10

Les organes internes sont imbriqué les unes aux autres au niveau de l’abdomen à partir de l’eosophage jusqu’au rectum (Figure 7).

Œsophage

Jabot

Bouche de l’estomac

Intestin moyen

Intestinpostérieur Tube de Malpighi Rectum

Figure 7 : Organes abdominal d’une ouvrière. Source : Ralesa P. Etude de la situation de l’apiculture dans le district de Fenerive-Est en vue de son développement [thèse]. Médecine vétérinaire : Antananarivo ; 2013 : 83p. [34]

1.3.Anatomie interne et ses fonctions Les organes internes sont différents selon les individus et leurs activités (Figure 8).

Figure8 : schéma de l’organisation interne d’une abeille Source : JEAN-PROST. Apiculture. Paris : Lavoisier ;1987. [35] 11

1.3.1. Au niveau de la tête : La tête est principalement composée de : un cerveau, un tube digestif (début), des glandes

- Le cerveau : le système nerveux de l’abeille est formé d’une chaîne de ganglions qui part du cerveau vers tout le corps. Ainsi, tous les organes sont commandés directement par les nœuds ganglionnaires des nerfs de ces organes. - La bouche : elle est constituée de la langue et de l’œsophage, elle sert au passage des aliments avant d’arriver au jabot ou par régurgitation. - Les glandes : au niveau de la tête, elles sont essentiellement nécessaires pour la fabrication de la gelée royale et la sécrétion de la salive pour dissoudre le sucre récolté. Et chez la reine, les glandes mandibulaires servent à la production de la phéromone. Ces glandes sont :  Les glandes mandibulaires,  Les glandes hypo pharyngiennes et  Les glandes labiales. 1.3.2. Au niveau du thorax : La suite de l’œsophage traverse obliquement le thorax. La partie des glandes labiales dissoutes le sucre avec la coopération des glandes thoraciques. Des puissants muscles appelés muscles alaires, actionnent les mouvements des ailes et de ceux des trois paires de pattes. Le thorax est pourvu des sacs aériens dans son plus grand volume et ceux-ci se communiquent avec des organes externes telles que les trachées, les pattes et les ailles par des tubes fins. 1.3.3. Au niveau de l’abdomen : L’abdomen de l’abeille referme plusieurs organes. - La suite du tube digestif : au niveau de l’abdomen, les organes digestifs se divisent en quatre (4) poches dont :  Le jabot où l’abeille stock le nectar avant de le manger ou de le régurgiter dans les alvéoles de la ruche.  L’intestin moyen qui digère la nourriture.  L’intestin postérieur, véritable intestin et qui achemine les déchets de la digestion vers le rectum. 12

 Le rectum assure le dépôt des déchets et aussi leur expulsion. La digestion est sous contrôle des bactéries et des champignons qui vivent dans ce tube digestif. - L’appareil circulatoire Le cœur se trouve sur le premier anneau dans la partie dorsale. Ce cœur pompe le liquide nourricier dans un vaisseau qui le répand dans la tête. Le sang, presque incolore et incoagulable, riche en magnésium, sans globules rouges, revient dans l’abdomen où baignent tous les organes de l’abdomen. - Système nerveux Composé essentiellement de : nerfs sensitifs et moteurs, des chaînes de ganglions qui partent du cerveau vers tous les tissus du corps de l’abeille. Les organes de l’abeille sont capables de se mouvoir en quelques minutes. - Les organes génitaux Seuls les mâles et la reine sont destinés à se reproduire. Les ouvrières normales ont des organes génitaux atrophiés. Chez la reine, ces organes génitaux sont composés essentiellement de :  Deux ovaires contenant 150 à 180 tubes ovariens  Deux conduites pour les passages des œufs, qui débouchent sur la pochette de sperme appelé spermathèque. Ce spermathèque est pourvu d’une glande qui active les spermatozoïdes emmagasinés lors de la fécondation tout juste avant la ponte [36]. Les organes génitaux des mâles sont marqués par la présence de :  Deux testicules reliés chacun à une vésicule séminale et au canal éjaculateur.  Du sperme de la vésicule séminale passe par le canal éjaculateur et sort par l’appareil copulateur du mâle lors de l’accouplement de celui-ci avec la reine. - Les glandes au niveau de l’abdomen :  La glande à venin des femelles et l’aiguillon secrètent un poison très dangereux par l’association de deux liquides dont l’un est acide et l’autre alcalin. 13

 Les quatre (04) glandes à cire de l’ouvrière qui se trouvent sur la partie ventrale de l’abdomen.  La glande de Nasanoff est une glande odoriférante située sur le 6e et 7e anneau quand les ouvrières battent le rappel. Chez la reine, l’odeur émise par cette glande sert à ses sujets de la trouver tandis que chez les ouvrières, elle sert au marquage des pistes et aussi de se reconnaître entre eux (les individus de la même ruche) lors du déplacement. La glande de Nasanoff dégage un effluve odorant qui permet à une colonie de reconnaitre ses membres car chacun de ses sujets émet une même odeur [29].

1.4.Les composantes de la colonie Une colonie d’abeilles comporte des individus adultes de 3 morphologies discernables correspondant à 3 castes dont les rôles sont différents. On identifie ainsi, en fonction de la taille d’une colonie (dont la population peut varier entre 20 000 à 80 000 individus), 1 reine (ou temporairement plusieurs) et 1000 à 4000 faux-bourdons. Le reste des adultes appartient à la caste des ouvrières.

1.4.1. La reine La reine : c’est l’unique femelle féconde de la colonie (figure 9). Elle, pond des œufs fécondés (qui donneront des femelles) ou non (qui engendreront des mâles) et régule le fonctionnement de la colonie par la sécrétion de phéromones. 1.1.1. Les faux bourdons Le faux- bourdon : c’est le phénotype mâle (figure 10). Son rôle est de féconder la reine mais seuls 10% d’entre eux le réalisent lors du vol nuptial de celle-ci. Il aide également à la thermorégulation dans la ruche. L’accouplement se solde pour le mâle par l’évagination irréversible de ses organes reproducteurs et il mourra donc peu de temps après la fécondation. Les faux-bourdons sont présents au sein d’une colonie (après que la période de reproduction est finie) tant qu’ils sont tolérés par les ouvrières, et que les réserves alimentaires sont suffisantes.

14

Figure 9 : Morphologie d’une reine et son appareil génital Source : ZAHRADNIK. Guide des abeilles, guêpes et fourmis. Les hyménoptères d’Europe. Paris : Hatier ; 1985. [37] et BUSSIERAS J. L’abeille domestique, biologie- élevage-pathologie. Polycopié. École Nationale Vétérinaire d’Alfort, Service de Parasitologie-Zoologie appliquée. Paris : Maisons-Alfort ; 1990. [38]

1.1.1. Les ouvrières Les ouvrières : (figure 11) elles sont des femelles dont la fertilité est inhibée par des sécrétions phénoménales de la reine. La distribution des ouvrières à différentes tâches varie selon leurs âges (on parle de polythéisme d’âge) et selon les besoins de la colonie.

15

Figure 10 : Morphologie d’un faux-bourdon et son appareil génital Source : ZAHRADNIK. Guide des abeilles, guêpes et fourmis. Les hyménoptères d’Europe. Paris : Hatier ; 1985. [37] et BUSSIERAS J. L’abeille domestique, biologie- élevage-pathologie. Polycopié. École Nationale Vétérinaire d’Alfort, Service de Parasitologie-Zoologie appliquée. Paris : Maisons-Alfort ; 1990. [38]

Figure 11 : Morphologie d’une ouvrière. Source : ZAHRADNIK. Guide des abeilles, guêpes et fourmis. Les hyménoptères d’Europe. Paris : Hatier ; 1985. [37] 16

1.5. Cycle des abeilles La colonie est composée d’individus à morphologie différente d’où une répartition en castes. Leur physiologie et leur rôle en dépendent. Il n’existe donc pas un seul, mais plusieurs cycles biologiques pour l’abeille domestique, à l’échelle de l’individu mais aussi à l’échelle de la colonie (Figure 12).

ŒUFS ADULTE

LARVE DE MALE DIPLOIDE DETRUITE Œufs Fécondes OUVRIÈRE

REINE

Œufs non MÂLES Fécondés

PARTHÉNOGENÈS E

FÉCONDATION

Figure 12 : Les cycles biologiques de l’Apismellifera selon le sexe et la caste. Source : Alleaume C. L’abeille domestique (Apis mellifera), exemple pour l’étude de l’attractivité des plantes cultivées sur les insectes pollinisateurs [Thèse]. Médecine Vétérinaire : Créteil ; 2012 : 95p.[39] 1.1.Alimentation des abeilles Les pollens, le miel et l’eau constituent les principales alimentations des abeilles. 1.1.1. Le miel :

Le miel est le fournisseur d’énergie aux abeilles lors de l’épuisement physique ou intellectuel. La composition du miel est assez complexe et varie en fonction de son origine florale. En générale il contient les éléments suivant (tableau II). [40]

1.1.1. Le pollen :

Le pollen, transporté par l’intermédiaire des corbeilles, constitue la source de protéines pour la colonie. Le pollen est composé de (tableau III) :

17

Tableau II : Composition de miel

Substances Proportion

Sucre 80%

Eau 17 à 18%

Lipide et acide gras Quantité infinitésimale

Protéine 1%

Sel minéraux 0,2 à 1%

Vitamine Faible quantité

-vitamine B principalement

-vitamine A, D et k

Grains de pollen En quantité variable

Autres composants - substances médicamenteuses

-des alcools et esters

-des flavonoïdes

-des enzymes

Source : Association Malgache d’Ethnopharmacologie. Document pédagogique. Antananarivo : Association Malgache d’Ethnopharmacologie; 2014.[41]

18

Tableau III : Composition du pollen

Substances Proportion

Protéine ou acide aminé 23,7 à 35%

Glucide 30 à 40%

Eau biologique 3 à 20%

Lipide 4,5 à 5%

Oligo-élément 5%

Cellulose 15%

Vitamine Quelque unes

Autres substances (enzymes, etc...) 10%

Source : Association Malgache d’Ethnopharmacologie. Document pédagogique. Antananarivo : Association Malgache d’Ethnopharmacologie; 2014. [41]

1.1.2. L’eau : L’eau est utilisé epour la préparation de la nourriture des larves et du miel. L’eau participe aussi à la thermorégulation de la ruche. Et elle doit se trouver non loin de l’habitat de la colonie, dans un rayon de 1km au maximum [41].

1.2.L’essaimage A raison de 2000 œufs pondus par jour, la colonie grandit rapidement [42].L'essaimage est un processus de division de la colonie en deux populations. La reine en place quitte la ruche, accompagnée par une grande partie, des ouvrières de tous âges, pour former un essaim qui se met rapidement en grappe (Figure 1) [43]. 1.2.1. Les causes de l’essaimage : - Reines âgées. - Population trop importante pour la ruche. 19

- Aération insuffisante des ruches. - Déséquilibre entre l’effectif d'abeilles à l'intérieur et à l'extérieur. - Tendances de certaines colonies à essaimer. - Temps chaud et humide [45].

Figure 13 : essaimage des abeilles Source : Borsa K. Contrôles des résidus du miel produit a Manakara et Fenoarivo-Est [Thèse]. Médecine vétérinaire : Antananarivo ; 2012 : 95p. [44]

2. Les produits de la ruche :

Les abeilles nous offrent des produits rares et authentiques élaborés avec patience à partir de multiples substances prélevées dans la nature. Agréables au palais, réputés pour leur valeur énergétique, favorables à notre bien-être et à notre santé, le miel, le pollen, la gelée royale, la propolis et la cire continuent les principaux produits de la ruche. 2.1.Le miel : Les abeilles prélèvent le nectar des fleurs et l’emmagasinent dans le jabot, où ce liquide sucré est mélangé à des secrétions riches en enzymes. Ce nectar est régurgité dans les alvéoles, et retravaillé par les abeilles. L’évaporation de l’eau excédentaire permettra aux abeilles d’obtenir le miel. 2.2.Le pollen C’est l’élément mâle des fleurs. Il apparait sous forme de grains microscopiques contenus dans les anthères des étamines, que les abeilles récoltent avec leurs pattes 20

munies de brosses. Les ouvrières lient ces grains de pollen avec de la salive et les rassemblent en formant des pelotes qu’elles transportent dans des corbeilles à pollen situées sur la troisième paire de pattes. Dans la ruche, elles les emmagasinent dans les alvéoles proches du nid en le tassant avec leur tête. 2.3.La gelée royale Les colonies préparent la production de la gelée royale (Figure 14), par l’acceptation d’être orphelines, autrement dit colonies sans reine. Les colonies orphelines doivent alors élever des larves comme si elles veulent produire une nouvelle reine. L’apiculteur leur propose donc des barrettes munies de cellule, dans lesquelles il a placé des jeunes larves prélevées dans un cadre à couvain. Cette opération est appelée greffage. Durant trois jours et demi, les abeilles vont les garnir de gelée royale. Avant que les cellules ne soient operculées, les barrettes sont récupérées, les larves retirées et la gelée royale aspirée, conditionnée et stockée dans des réfrigérateurs (Figure 14).

Figure 14 : La gelée royale Source : Borsa K. Contrôles des résidus du miel produit a Manakara et Fenoarivo-Est [Thèse]. Médecine vétérinaire : Antananarivo ; 2012 : 95p.[44]

2.4.La propolis 21

Une résine végétale qui est secrétée par les bourgeons de certains arbres comme les saules. Les abeilles les récoltes avec leurs mandibules et les malaxent avec la salive puis les transportent dans les poils de leurs pattes. Les apiculteurs récoltent la propolis en grattant les bois des vieux cadres. 2.5.La cire

La cire est secrétée par la glande cirière des abeilles, elle est blanche à la sortie des glandes mais prend successivement des teintes jaunes, brunes et noires [40].

3. Les menaces qui pèsent sur les abeilles 3.1.Les ennemis et les prédateurs des abeilles 3.1.1. Les insectes

Il existe 2 types d’insectes qui sont dangereux pour les abeilles.

- Les guêpes : les vespidés ou guêpes sont les insectes le plus dangereux pour les abeilles car ces derniers s’alimentent des produits sucrés des abeilles - Les fourmis : les fourmis s’attaquent aux réserves des abeilles et enlèvent les larves et les nymphes pour les transporter dans leur nid.

3.1.2. Les lépidoptères Il existe 2 papillons dangereux pour les abeilles. - Le sphinx à tête de mort : il pille les réserves de miel des abeilles. - Les deux fausses-teignes : ce sont les ennemis les plus importants des abeilles car leur évolution n’est pas arrêtée par le froid comme dans les pays tempérés. Elles, attaquent les rayons de cire, les détruisent, empêchent le développement des larves en creusant leur galerie au- dessous des rayons contenant le couvain. Et parfois les chenilles de fausses teignes tuent les larves d’abeilles en les entourant de la toile qu’elles tissent (Figure 15). 22

Figure 15: Fausse teigne et infestation des larves des fausses teignes dans les ruches Source : Borsa K. Contrôles des résidus du miel produit a Manakara et Fenoarivo-Est [Thèse]. Médecine vétérinaire : Antananarivo ; 2012 : 95p. [44] 3.1.3. Les diptères

Les anilides sont des carnivores qui s’attaquent notamment aux abeilles. Et parmi les diptères, on peut trouver les Phoridés comme les Phora incrassataa qui déposent leurs œufs dans les corps de larves d’abeilles âgées. Parmi les sous familles de Phoridés existent aussi les poux d’abeilles ou Braulacoeca.

3.1.4. Les coléoptères Parmi les coléoptères, on compte 6 sous familles qui entrent en contact avec les abeilles et nuisent à leur développement : Dentestelard arius, Trichodes aparins, Alvearusptinus fur, Meloè variegatur, M.proscarabieuse et M.violaceus. Les coléoptères portent de grands préjudices aux apiculteurs car ils attaquent et détériorent la cire, tuent les abeilles, ils attaquent le couvain vivant et laissent parfois des dégâts non négligeables. 3.1.5. Les thysanoures L’espèce Luspima sacharrina est un hôte fréquent des ruches, mais à cause de la fragilité de leur corps, ces derniers ne présentent pas beaucoup de danger pour les abeilles 3.1.6. Les odonates

Les libellules connues sous le nom de ‟demoiselles" apparaissent quelquefois en grand effectif près des ruches. Leur invasion n’est pas fréquente et dans la plupart de temps, un effectif relativement faible d’abeilles succombe. 23

3.1.7. Les orthoptères

La famille de Blattidés et les Mantidés sont les ennemis les plus redoutables pour les abeilles. Ces derniers, rongent les rayons et les nymphes, se nourrissent de miel. Les cafards se manifestent la nuit entrainant un fort dérangement aux abeilles.

3.1.8. Les arachnides Les araignées sont des animaux carnivores qui se nourrissent principalement d’insectes. Parmi toutes les araignées, ce sont les araignées vagabondes (Vagabundaes) et celle de la famille de Thomisida qui constituent des ennemis redoutables pour les abeilles. 3.1.9. Les batraciens et les reptiles Les lézards sont les véritables ennemis des abeilles. Ils restent devant l’entrée de la ruche et mangent une quantité considérable d’abeilles qui sortent ou qui entrent. 3.1.10. Les mammifères Les hérissons et les souris sont les mammifères qui présentent des dangers pour les abeilles. La littérature explique que les hérissons mangent les abeilles trainardes devant l’entrée des ruches, mais aussi soufflent à la porte des ruches et tuent les abeilles en roulant sur elles. Tandis que les souris entre dans les ruches et provoquent des dégâts considérables connus par beaucoup d’apiculteurs. 3.1.11. Les oiseaux Il y a beaucoup d’oiseaux mangeurs d’abeilles, mais à Madagascar le Guêpier de Madagascar″ (Figure 16) remporte le record en termes de menace pour les abeilles. Ils se nourrissent d’insectes qu’ils capturent en vol. [46].

Figure 16: Guêpier de Madagascar Source : Rasamuelson H. Contribution a la connaissance et a l’amélioration de la filière miel à Alakamisy Ambohimaha [Thèse]. Médecine vétérinaire : Antananarivo ; 2009 : 76. [47]. 24

3.2.Les maladies d’abeilles

Les abeilles malgaches sont indemnes des grandes maladies connues dans le monde, à savoir : - Les Loques, maladies infectieuses d’origine bactérienne qui frappe de préférence les jeunes larves qui deviennent alors flasques et molles. -La Nosémose, maladie des adultes d’origine parasitaire (protozoaire) caractérisée par des signes d’affaiblissement général et la perte de la capacité de vol. - L’Acariose, maladie des adultes d’origine parasitaire (acariens) entraînant un frisson continuel du corps, une culbute et une faiblesse générale qui empêchent l’animal de voler.

3.2.1. Le varroa Devant toutes ces maladies, Madagascar n’échappe pas à la présence des parasites varroas dans les ruches depuis l’année 2010.A cause de cette maladie, nombreux sont les petits apiculteurs qui ont arrêté leurs activités apicoles. [48] - Description de la maladie varroase  Definition La varroase est une maladie réputée légèrement contagieuse. Apparue à Madagascar en 2009, elle a entrainé une perte de colonie et des pertes de valeur économique pour les apiculteurs.  Agent causal Cette maladie est due à un acarien Varroa jacobsoni (Figure 17).Ce parasite se nourrit d’hémolymphe d’abeilles adultes et de couvain. Il se multiplie dans le couvain des ouvrières et des faux bourdons.  Symptômes :

Les parasites sont visibles à l’œil nu, donc la présence des parasites est le premier signe de la maladie.

o Les signes observés sur les abeilles adultes sont généralement l’augmentation alarmante du taux de mortalité ainsi que la 25

présence d’abeilles mal formées, affaiblies et trainantes. Et à une forte infestation, les abeilles finissent par déserter leur ruche o Sur les couvains, les alvéoles sont de couleur brun claire à brun foncé et deviennent mosaïques. Les larves sont affaissées avec la présence de plusieurs acariens à l’intérieur de l’alvéole (Figure 18).

 Traitement : Les traitements existant semblent inefficaces contre les parasites pour les apiculteurs malagasy. Et le prix élevé des médicaments réduit la capacité de certain apiculteur à les utiliser [25].

Figure 17:Le varroa destructor Source : Razafindrazaka A. Les insectes associent aux ruchers : étude bioécologique des abeilles, inventaire, impacts et moyens de contrôle des bios agresseurs [Mémoire]. Science Entomologique : Antananarivo ; 2013 : 18p [49]

26

Figure 18:Un couvain infesté de varroa. Source : Romain R. La disparition des abeilles (Colony Collapsus Disorder) Etat des lieux, analyse des causes et des conséquences [Thèse]. Science Pharmacologique : Université Victor Segalen, Bordeaux 2 ; 2012 : 95p.[50]

3.3.Les pesticides Les abeilles peuvent entrer en contact avec les pesticides quand elles butinent dans des cultures traitées. On observe régulièrement des phénomènes d’affaiblissement de ruchers avec une diminution de l’activité sans que l’on ait pu observer la présence d’agents pathogènes, entraînant des pertes de rendement en graines et une réduction de la miellée associée à une accumulation de l'insecticide dans les réserves alimentaires de la ruche [51]. La connaissance des risques sur les insectes pollinisateurs reste très superficielle. Une étude indique notamment la diminution de l'activité des abeilles dans une région Malgache traitée avec un acridicide [52]. Le traitement intensif des criquets et les traitements phytosanitaires des arbres fruitiers pourraient avoir une grande influence sur le développement de l'apiculture à Madagascar [53]. 27

3.4.L’insuffisance alimentaire des abeilles L’intensification de l’agriculture peut affamer les abeilles [54] avec des effets potentiellement préjudiciables pour les abeilles qui ont besoin de trouver un équilibre nutritionnel optimal pour garantir leur croissance et leur reproduction [55].

DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODES ET RÉSULTATS 28

I- MÉTHODES 1. Cadre d’étude 1.1.Localisation et délimitation de la zone d’étude Les 6 Communes étudiées appartiennent au District de Manjakandriana. Ce District est l’un des huit Districts de la région d’Analamanga. Le chef-lieu du District de Manjakandriana se trouve à 47 km de la capitale Antananarivo. Cette distance équivaut environ une heure de déplacement en voiture. La ville elle-même est traversée par la Route NationaleN°2 (RN2) reliant Antananarivo- Toamasina. Cette RN2 est dédoublée par la voie ferrée dont sa construction est datée de XXème siècle. Ces deux voies se croisent de temps en temps et se retrouvent en parallèle jusqu’à la gare de Manjakandriana, là où elles se séparent de nouveau si elles se dirigent vers l’Est. Les coordonnées géographiques du District de Manjakandriana se présentent ci- après: Longitude: 19°Sud et Latitude: 49°Est. L’ensemble de la superficie du District est constitué par ses 6 Communes, couvre 446km² etcontient 88 Fokontany (Figure 19). Le District est délimité : - Au Nord par le District d’. - Au Nord – Ouest par le District d’. - A l’Est par la région d’AlaotraMangoro. - Au Sud – Ouest par la District d’Antananarivo Avaradrano. - Au Sud par le District d’

1.2.Aspect climatique Il est, du type tropical d’altitude, constitué de saison chaude et pluvieuse en été, et d’une saison humide en hiver. Cela permet la pratique de tous les types d’activités agricoles et apicoles. D’après le Service des Météorologies, de 1961 à 1988 : - La température moyenne de la zone est de 16,5°C, la température moyenne maximale est de 21,4°C et celle de minimale est de 11,7°C. - La pluviométrie moyenne mensuelle est de 139,5 mm et moyenne annuelle de 1553,9 mm - L’effectif moyen de jours de pluie varie de 8 (en Août) à 22,3 (en Mars). 29

Figure 19 : localisation de la zone d’étude Source : Razafinjatovo V. l’état de l’apiculture dans la région de Mandraka [Mémoire].Science Agronomique : Antananarivo ; 2003 : 68p. [56] 30

1.3.Végétation La seule forêt primaire se trouve à l’est du Fokontany d’ dans la circonscription de . La zone d’étude est boisée d’eucalyptus pour une étendue plus de 70% et fournissant une partie importante de bois de chauffage de la ville d’Antananarivo. Les plantes mellifères (Annexe 3) se composent : de cultures vivrières, de cultures maraîchères, de forêts d’eucalyptus spp (principalement Eucalyptus robusta Sm., Eucalyptus rostrata ou, Eucalyptus camaldulensis (Myrtaceae) et d’arbres fruitiers (kaki, bibassier, pécher).La forêt d’eucalyptus occupe environ 45 046 ha. Les pollens trouvés dans le miel récolté dans la région de Manjakandriana sont ceux d’Eucalyptus spp ou ‘’kininina’’, Aphloia theaeformisou ‘’voafotsy’’ (Flacourtiaceae), Philippiasppou ‘’anjavidy’’ (Ericaceae) et Psidia altissima ou ‘’dingadingana’’ (Asteraceae). Les Eucalyptus fleurissent d’Avril à Octobre, ce qui correspond à la période d’activité maximale des abeilles. Les deux autres espèces fleurissent de Septembre à Octobre. Les arbres fruitiers fleurissent d’Août à Septembre. Dans les 6 Communes étudiées, 80% sont recouvertes de forêts naturelles et de forêts de reboisement qui s’étendent à 35 680 ha. Les Communes de Miadanandriana et Merikanjaka en possèdent la majorité.

2. Type d’étude Il s’agit d’une étude rétrospective, transversale et descriptive.

3. Période d’étude et durée d’étude 3.1.Période d’étude Étant une étude rétrospective, la période étudiée est la période allant du mois du début du mois de Mars 2016 jusqu'à la fin du mois de Décembre 2017. Cette période correspond à deux saisons apicoles consécutives. 3.2.Durée d’étude La rédaction du protocole de recherche, la descente sur terrain et la rédaction de la thèse ont duré 29 mois. 4. Population d’étude Les questionnaires sont destinés et posés aux apiculteurs, aux vendeurs de produits phytosanitaires et aux autorités compétentes en environnement dans les 6 Communes étudiées. 31

4.1.Critères d’inclusion

- Tous les apiculteurs : o hommes ou femmes, présents et aptes à répondre aux questionnaires dans les six Communes. o ayant plus de 21 ans. o résidant dans la Commune depuis 5 ans au minimum. o pourvus d’expérience de 3 ans dans la filière apicole. o ayant au moins 2 ruches peuplées. Ces critères seront posés aux apiculteurs sous forme de questionnaire (Annexe 1) au début de l’entretien pour savoir si l’apiculteur répond ou non aux critères d’inclusion. - Les vendeurs de produits phytosanitaires : o hommes ou femmes, qui ont la connaissance de leurs marchandises dans les 6 Communes étudiées. - Les autorités compétentes liées à l’environnement, hommes ou femmes, ayant tenu ce poste au moins 3 ans dans les 6 Communes étudiées.

4.2.Critère de non inclusion - Tous les apiculteurs : o ayant moins de 21 ans. o résidant dans la Commune depuis moins de 5 ans. o ayant mois d’expérience de 3 ans dans la filière apicole o ayant moins de 2 ruches peuplées. 4.3.Critère d’exclusion

- Tous apiculteurs, qui sont incapables de répondre aux questions telles que les sourds et les muets, sont exclus de l’enquête.

- Tous les apiculteurs vivant dans les zones ayant une forte insécurité.

- tous apiculteurs ou vendeurs de produits phytosanitaires, non coopératifs ou refusant catégoriquement d’être enquêté.

5. Taille d’échantillon

2 La taille d’échantillon est :n = t ×p(1p) e2 32

n= taille de l’échantillon attendue. t= niveau de confiance déduit du taux de confiance (t=1.96). p= proportion estimative des apiculteurs et des vendeurs de produits phytosanitaires n’était pas connu et a été donc fixé à 50%. e= marge d’erreur (e= 5%)

D’où :

2 n = 1.96 ×0.5(10.5) 0.052

n= 384,16 ≈ 384

Ainsi, 384 apiculteurs ont été échantillonnés dans cette étude, dont la répartition est de 64 apiculteurs par Commune. Et pour les vendeurs de produits phytosanitaires, la taille d’échantillon qui est de 384 vendeurs est trop grande, alors tous les vendeurs de produits phytosanitaires dans la zone d’étude seront tous inclus.

6. Mode d’échantillon

Une méthode non probabiliste a été utilisée avec une mode d’échantillonnage par boule de neige. Ainsi, On demande à un répondant de nous référer à un autre qui présente les mêmes caractéristiques que les siennes, et ainsi de suite.

7. Variables d’étude

Pour aboutir à la vérification de l’hypothèse posée sur la protection des abeilles, les paramètres suivants ont été étudiés : 7.1.Exploitation apicole:

- Les paramètres enregistrés chez les apiculteurs sont : o Effectif des apiculteurs selon leurs profils socio-économiques. . Niveau d’instruction. . Niveau de formation. . Profession. o Effectif des apiculteurs selon leurs niveaux de technicité et leurs états d’appartenance à une association apicole. 33

. Appartenance à une association apicole. . Application de soins sanitaire. . Application de la réforme de la reine. - Aux niveaux des ruches, les paramètres enregistrés sont : o Quantité totale de la production en miel et en cire durant deux saisons apicoles consécutives en additionnant les productions annuelles des deux saisons. o Effectif des ruches vides (en rappel, les ruches vides désignent les ruches ayant succombé aux maladies) : pour l’obtenir, l’effectif des ruches au début de la saison apicole 2016 a été soustrait de l’effectif des ruches présentes à la fin de la saison apicole 2017. o Effectif des ruches malades a été demandé durant l’enquête.

o Effectif des ruches qui ont désertées. o Effectif des ruches en possession par l’apiculteur durant l’enquête.

7.2.Environnement Les données sont obtenues en questionnant les autorités compétentes de l’environnement de chaque Commune. Les paramètres étudiés sont :

- Superficie du terrain recouverte de plantes mellifères en 2016 et en 2017 - Superficie de terrain exploitée en 2016 et 2017. - Superficie de terrain détruite par le feu de brousse. - Effectif de permis d’exploitation de forêts délivrés.

Pour les produits phytosanitaires, les données ont été obtenues à partir des fiches d’observation directe : - Quantité en litre de pesticide vendu durant les deux saisons apicoles : ce paramètre est obtenu en additionnant la quantité en litre de pesticide vendu en 2016 et celle de la quantité en litre de pesticide vendu en 2017.

8. Matériels et méthodes d’enquête 8.1.Matériels d’enquête - les fiches d’enquêtes : 34

Les fiches d’enquête, constituées de fiches d’observation et de questionnaires, sont obtenues à partir de la synthèse effectuée sur des documents dont les objectifs étaient proches du sujet étudié et traité en collaboration avec l’encadreur de cette étude. Les fiches ont été validé âpres un pré-test sur 30 apiculteurs et 2 vendeurs de produits phytosanitaire dans la Commune rurale de . Pour les questionnaires (Annexe 1), trois types de questions ont été formulées : des questions à réponses binaires, à choix multiples et ouvertes. Les questionnaires sont destinés aux apiculteurs, aux vendeurs de produits phytosanitaires et aux autorités liées à l’environnement. Les fiches d’observations (Annexe 1) permettent d’obtenir les informations directes et observables chez les apiculteurs, chez les vendeurs des produits phytosanitaires et chez les autorités compétentes de l’environnement de chaque Commune étudiée. - autres matériels : Pour remplir les fiches de collecte de données, deux stylos et un support ont été utilisés pour faciliter et accélérer l’enquête. Et pouvoir illustrer notre étude par des images, les matériels d’enquête ont été additionnés d’un appareil photographique.

8.2.Déroulement de l’enquête L’enquête s’est déroulée durant 4 mois, allant de 26 janvier 2018 jusqu’au 14 mai 2018. Une liste des apiculteurs recensés en 2012 nous a permis de localiser les apiculteurs dans chaque Commune étudiée (Annexe 2). Cette enquête s’est déroulée comme suit : - Visite de courtoisie et préparation d’enquête : Une visite de courtoisie auprès des bureaux des autorités compétentes a été faite pour : o Une présentation o Une explication des objectifs de l’enquête o La demande d’accord pour procéder a l’enquête - Chez les apiculteurs : L’enquête a commencé par une présentation de l’enquêteur et une description des objectifs de l’étude. Avant de remplir les fiches d’enquête, l’accord de l’apiculteur a été demandé. - Chez les vendeurs de produits phytosanitaires : 35

L’enquête auprès des vendeurs de produits phytosanitaires est difficile du fait qu’ils sont presque en totalité ambulants et fréquentent de Commune en Commune en respectant le jour du marché. Leur vente n’est pas enregistrée dans un cahier de registre mensuel ou annuel sauf celle de la Commune de Manjakandriana et de . - Chez les autorités compétentes de l’environnement : Durant l’enquête, nous avons constaté qu’il n’existait qu’un seul bureau de la protection des eaux et foret dans le District Manjakandriana. Ce dernier se situe dans la Commune Mandrakandriana. Ainsi les données sur les six Communes ont été collecté a Manjakandriana.

9. Méthode d’analyse et d’interprétation Les données récoltées durant l’enquête ont été enregistrées, classées et traitées dans le logiciel Microsoft Excel® 2013. Les différents paramètres ont été calculés et les tests statistiques ont été faits à partir du logiciel XLSTAT® 2008. - Hypothèse d’analyse

Hypothèse nulle ou hypothèse d’égalité (H0): il n’y a pas d’association entre les facteurs d’exposition et les paramètres d’élevage observés.

Hypothèse alternative (H1) : il y a association entre les facteurs d’exposition et les paramètres d’élevage observés. - Pour analyser l’indépendance entre les facteurs d’exposition et les paramètres d’élevage observés, le test χ2 a été utilisé avec un seuil de probabilité ou le risque d’erreur α égale à 0,05. - Calcul du test χ2 :

I à k : nombre d’observation

Ni : effectif observé

npi : effectif théorique - Conclusion : Au seuil de signification α=0,05 Si p≤ 0.05, H0 est fausse donc, il y a association entre les facteurs d’exposition et les paramètres d’élevage observés. 36

Si p> 0.05, H0 est vraie donc, il n’y a pas d’association entre les facteurs d’exposition et les paramètres d’élevage observés.

10. Limite d’étude

L’étude s’est déroulée dans les six communes du district de Manjakandriana. Les informations données par les éleveurs peuvent être entachées d’erreur par l’absence des documents écrits.

11. Considérations éthiques

L’objectif de l’étude ont été expliqués aux sujets d’enquête avant toute intervention. L’enquête et la collecte des données n’ont été effectuées qu’après le consentement éclairé de ces derniers. Les résultats obtenus n’ont pas été utilisés à d’autres fins que cette étude.

37

II- RÉSULTATS 1. Description de l’échantillon

Durant le déroulement de l’enquête, 100 apiculteurs répondant au critère d’inclusion, 12 vendeurs de produits phytosanitaire et 1 autorité compétente à la protection de l’environnement ont été enquêté.

1.1.Répartition des apiculteurs selon l’âge, le genre, et leurs Communes. Le tableau suivant repartît les apiculteurs selon l’âge, le genre, et la Commune dont il se trouve (tableau IV).

Tableau IV : Répartition des apiculteurs selon l’âge, le genre, et leur Commune.

Variable Effectif Pourcentage n= 100 (%) Age : 30 à 50 ans 68 68 Supérieur à 50 ans 32 32 Genre : Masculin 92 92 Féminin 08 08 Répartition des apiculteurs par Commune Manjakandriana 03 03 30 30 Mantasoa 15 15 Miadanandriana 11 11 13 13 Merikanjaka 28 28

Les apiculteurs enquêtés sont à l’effectif de 100, l’âge moyenne des apiculteurs se situe à 48 avec un écart type de ±12 ans dont l’âge minimum est de 30 ans, celui de maximum est de 72 ans. Le genre masculin représente 92% des apiculteurs enquêtés 38

(sexe ratio = 0,09). La majorité des apiculteurs (30%) se trouve dans la Commune d’Anjepy. 1.2.Répartition des vendeurs de produits phytosanitaires selon leurs méthodes de vente. Deux vendeurs par Commune ont été inclus dans l’étude. Leurs méthodes de vente ont été enregistrées durant l’enquête. (Figure 20)

10 8 6 Effectif 4 2 0 Fixe Ambulant Point de vente Figure 20 : Méthodes de vente des produits phytosanitaires Parmi les 12 vendeurs de produits phytosanitaires, 09 adoptent une vente ambulante et 03 adoptent la vente fixe.

2. Les paramètres d’élevage observés 2.1.Effectif de ruches vides Au début de l’année 2016, les ruches de tous les apiculteurs des 6 Communes étudiées ont été de 5056 ruches. A la fin de l’année 2017, l’effectif de ruches vides pour chaque Commune durant les deux saisons apicoles a été enregistré durant l’enquête (Tableau V). Tableau V : Répartition de l’effectif de ruches vides durant les deux saisons apicoles. Effectif de ruches vides Pourcentage Commune en 2016 et 2017 (%) n=2272 Merikanjaka 480 21,13 Miadanandriana 227 9,99 Mantasoa 302 13,29 Ambohitrandriamanitra 278 12,24 Manjakandriana 53 2,33 Anjepy 932 41,02 39

Sur les 5056 ruches de départ au début de l’année 2016, 44,94% sont vides à la fin de l’année 2017. La Commune d’Anjepy possède la majorité, qui représente 41,02%, de ruches vides durant les deux saisons apicoles.

2.1.1. Répartition de l’effectif des ruches vides après la saison de pluie

Une baisse de l’effectif de ruches peuplées a été observée et enregistrée après la saison de pluie pour les apiculteurs enquêtés. (Figure 21).

12,75%

Effectif de ruches vides Effectif de ruches peuplés

87,25%

Figure 21: Effectif de ruches vides après saison de pluie sur l’ensemble de ruches à la fin de la saison apicole 2016. Parmi les 3930 ruches peuplées de départ avant la saison de pluie en septembre 2016, 12,75% ruches sont vides durant la saison de pluie et il ne reste que 87,25% des ruches peuplées au début de la saison apicole 2017.

2.1.2. Répartition de l’effectif des ruches vides durant la saison de pluie sur l’ensemble de l’effectif des ruches vides durant les deux saisons apicoles (2016- 2017).

Durant les deux saisons apicoles, les ruches vides entre les saisons apicoles et la saison de pluie ont été enregistrées. (Figure 22). 40

22,05% Effectif des ruches vides durant la saison de pluie Effectifs des ruches vides durant les deux 77,95% saisons apicoles

Figure 22 : Répartition des effectifs des effectifs des ruches vides entre les deux saisons apicoles et les ruches vides durant la saison de pluie.

Sur 2272 ruches vides, 22,05% constituent l’effectif de ruches vides après la saison de pluie et 77,95% constituent l’effectif de ruches vides durant les deux saisons apicoles.

2.2.Effectif de ruches malades

L’observation des ruches à la fin de la saison apicole 2017 a permis de chiffrer l’effectif de ruches malades dans la zone étudiée. (Figure 23).

14% Effectif de ruches malades Effectis de ruches saines 86%

Figure 23 : Répartition des effectifs des ruches malades sur la totalité des ruches en 2017.

A la fin de la saison apicole 2017, 2784 ruches ont été enregistrées dont 86% ruches malades et 14% ruches saines. 41

2.3.Effectif de désertion La figure suivante illustre la répartition de la désertion des abeilles par Commune et pour chaque saison apicole 2016 et 2017. (Figure 24).

250 200 150 100 50 Effectif de désertion en 0 2016 Effectif de désertion en 2017 eu une désertion une eu Effectif des apiculteurs ayant ayant des apiculteurs Effectif

Commune

Figure 24 : Répartition de la désertion des abeilles par ruche selon la Commune et la saison apicole. Durant les deux saisons apicoles 2016 et 2017, les apiculteurs de la zone d’étude ont enregistré 379 désertions des abeilles dont 45,91% en 2016 et 54,09% en 2017. La Commune de Merikanjaka a enregistré le plus grand effectif de désertion de186 pour les deux saisons apicoles dont 44,62% en 2016 et 55,38% en 2017.

2.4.Baisse de la production apicole Durant les deux saisons apicoles 2016 et 2017, la quantité des produits miels a été enregistrée. (Figure 25)

50000 45000 40000 35000 30000 25000 20000 15000 10000 Quantité de miel Kg en miel de Quantité 5000 0 En 2016 En 2017 Année

Figure 25: Répartition de la production de miel en kilogramme selon la saison apicole. 42

A la fin de la saison apicole 2016, la récolte en miel était de 44221kg et à la fin de la saison apicole 2017, la quantité de miel récoltée est de 33534kg.

3. Obstacles à la protection des abeilles liés aux apiculteurs 3.1.Profil social des apiculteurs Le profil social des apiculteurs a été enregistré durant les enquêtes et les résultats ont été donnés. (Tableau VI) Tableau VI : profil socio-économique des apiculteurs.

Variable Effectif Pourcentage Niveau d’instruction : Ni lire ni écrire 26 26 Primaire 52 52 Secondaire 19 19 Universitaire 03 03 Niveau de formation Formé 35 35 Non formé 65 65 Profession Agriculteur 92 92 Apiculteur 05 05 Fonctionnaire 03 03 Apiculteur adhéré dans une association apicole Adhéré 29 29 Non adhéré 71 71

Parmi les 100 apiculteurs enquêtés, 52% ont atteint le niveau primaire, 65% non formés, 92% agriculteurs et 71% non adhérés à l’association apicole.

3.2.Répartition des apiculteurs selon la pratique de la réforme de la reine La figure suivante illustre la répartition des apiculteurs selon leur pratique de la réforme de la reine (Figure 26). 43

26% Apiculteur pratiquant la reforme de la reine Apiculteurs ne pratiquant pas la 74% reforme de la reine

Figure 26 ; Répartition des apiculteurs selon leur pratique de la réforme de la reine.

Parmi les 100 apiculteurs, 26% pratiquent la réforme de la reine et 74 % ne la pratiquent pas dans leur élevage.

3.3.Répartition des apiculteurs selon la connaissance en maladie apicole Durant l’enquête, les apiculteurs ont été questionnés sur la connaissance en maladie apicole et les résultats ont été donnés (Figure 27).

Effectif d'apiculteurs connaissant les 39% maladies apicoles Effectifs d'apiculteurs 61% ne connaissant pas les maladie apicoles

Figure 27 : Répartition des effectifs des apiculteurs selon leur connaissance en maladies apicoles.

Parmi les 100 apiculteurs, 61% ne connaissent pas les maladies apicoles.

3.4.Répartition des apiculteurs selon la pratique des soins sanitaires apicoles La figure ci-dessous illustre la répartition des apiculteurs selon leur pratique des soins sanitaires apicoles. (Figure 28). 44

Effectif des Effectif des apiculteurs apiculteurs ne pratiquant les pratiquant soins pas les soins sanitaires sanitaires apicoles ; 29 apicoles; 71

Figure 28 : Répartition des effectifs des apiculteurs selon la pratique de soins sanitaires apicoles.

Parmi les 100 apiculteurs, 71 ne pratiquent pas de soins sanitaires apicoles au sein de leurs exploitations.

3.5.Relation entre les paramètres d’élevage et les données récoltées au niveau des apiculteurs. 3.5.1. Relation entre le niveau d’instruction de l’apiculteur et l’effectif de ruches vides. Le tableau suivant permet de connaître la relation entre le niveau d’instruction et les ruches vides. (Tableau VII). Tableau VII : Répartition des ruches vides selon le niveau d’instruction. Niveau Ruches vides Total P d’instruction OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % ≤ secondaire 984 31,36 2155 68,64 3139 100 ˃secondaire 312 16,27 1605 83,73 1917 100 0,0001 Chi-carré observé est de 21,80 avec ddl = 1 Parmi les 3139 ruches appartenant aux apiculteurs dont le niveau d’instruction est inférieur ou égale à la secondaire, l’effectif de ruches vides atteigne 31,36%. Il existe une relation significative entre le niveau d’instruction et les ruches vides. Le niveau d’instruction des apiculteurs est un facteur de la disparition des abeilles. 45

3.5.2. Relation entre le niveau d’instruction de l’apiculteur et les ruches malades. Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre le niveau d’instruction et l’effectif de ruches malades. (Tableau VIII). Tableau VIII : Répartition des ruches malades selon le niveau d’instruction. Niveau d’ Ruches malades Total p Instruction OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % ≤ secondaire 1558 90,28 168 9,72 1726 100 ˃secondaire 846 79,97 212 20,03 1058 100 0,0001 Chi-carré observé est de 59,090, ddl=1 Parmi les 1726 ruches appartenant aux apiculteurs dont le niveau d’instruction est inférieur ou égale à la secondaire, 90,28% des ruches sont malades. Il existe une relation significative entre le niveau d’instruction et l’effectif des ruches malades. Le niveau d’instruction des apiculteurs est un facteur modifiant l’effectif de ruches malades. 3.5.3. Relation entre le niveau de formation des apiculteurs et l’effectif de ruches vides.

Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre le niveau de formation des apiculteurs et l’effectif de ruches vides. (Tableau IX). Tableau IX : Répartition des ruches vides selon le niveau de formation des apiculteurs. Niveau de Ruches vides Total p formation OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % OUI 232 10,74 1931 89,26 2163 100 NON 1065 36,82 1828 63,18 2893 100 0,0001 Chi- carré observé est de 441,624 avec un ddl =1 L’effectif de ruches vides est de 36,82% chez les apiculteurs non formés. Il existe une relation significative entre le niveau de formation et les ruches vides. Le niveau de formation est un facteur de la disparition des abeilles.

46

3.5.4. Relation entre le niveau de formation et l’effectif de ruches malades Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre le niveau de formation des apiculteurs et l’effectifde ruches malades. (Tableau X). Tableau X : Répartition des ruches malades selon le niveau de formation des apiculteurs. Niveau de Ruches malades Total P Formation OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % OUI 1176 89,81 133 10,19 1309 100 NON 1227 83,22 248 16,78 1475 100 0,0001 Chi-carré observé est de 26,42 avec un ddl =1

Parmi les 1475 ruches appartiennent aux apiculteurs non formés, 83,22% sont malades. Au seuil de signification α, il existe une relation significative entre le niveau de formation et l’effectif des ruches malades. La non-formation des apiculteurs est un facteur entrainant l’augmentation de l’effectif de ruches malades.

3.5.5. Relation entre le niveau de formation et l’effectif de ruches vides après la saison de pluie

Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre le niveau de formation des apiculteurs et l’effectif de ruches vides après la saison de pluie. (Tableau XI).

Tableau XI : Répartition entre l’effectif des ruches vides après la saison de pluie et le niveau de formation des apiculteurs. Niveau de Ruches vides après saison de pluie Total P Formation OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % OUI 136 8,60 1445 91,40 1581 100 NON 365 18,40 1984 81,60 2349 100 0,0001 Chi-carré observé est de 40,876 avec un ddl=1 Parmi les 2349 ruches appartenant aux apiculteurs non formés, 18,40% des ruches sont vides après la saison de pluie. 47

Il existe une relation significative entre le niveau de formation et l’effectif de ruches vides après la saison de pluie. La non-formation des apiculteurs est un facteur entrainant l’apparition des ruches vides après la saison de pluie. 3.5.6. Relation entre le niveau de formation des apiculteurs et la désertion des abeilles

Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre le niveau de formation des apiculteurs et l’effectif d’apiculteurs ayant eu une désertion des abeilles. (Tableau XII). Tableau XII : Répartition des apiculteurs ayant eu une désertion des abeilles selon le niveau de formation.

Niveau de Apiculteurs ayant eu une désertion Total p formation des abeilles OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % OUI 22 64,71 13 35,29 35 100 NON 57 86,36 8 13,64 65 100 0,004 Chi-carré observé est de 8,46 avec un ddl = 1.

Parmi les 65 apiculteurs non formés, 86,36% ont constaté une désertion des abeilles. Au seuil de signification α, il a une relation significative entre le niveau de formation et les apiculteurs ayant eu une désertion des abeilles. La non- formation des apiculteurs est un facteur de désertion des abeilles.

3.5.7. Relation entre le niveau de formation et la baisse de production Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre le niveau de formation des apiculteurs et la baisse de production. (Tableau XIII). Parmi les 65 apiculteurs non formés, 84,62 % affirment avoir observé une baisse de la production. Pour un seuil de signification alpha, il existe une relation entre le niveau de formation des apiculteurs et la baisse de la production apicole. La non-formation est un facteur de baisse de production apicole.

48

Tableau XIII : Répartition des apiculteurs ayant eu une baisse de production selon le niveau de formation.

Niveau de Apiculteurs ayant eu une baisse de Total p formation production OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % OUI 22 62,86 13 37,14 35 100 NON 55 84,62 10 15,38 65 100 0,014 Chi-carré observé est de 6,08 avec un ddl = 1

3.5.8. Relation entre l’adhésion à une association apicole et l’effectif de ruches vides Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre l’adhésion à une association apicole et l’effectif ruches vides. (Tableau XIV). Tableau XIV : Répartition de l’effectif de ruches vides selon l’adhésion à une association apicole. Adhésion à une Ruches vides Total P association apicole OUI NON

Effectif % Effectif % Effectif % OUI 492 22,09 1735 77,91 2227 100 NON 634 34,66 1195 65,33 1829 100 0,0001 Chi-carré observé est de 79,14 avec un ddl=1

Parmi les 1829 ruches appartenant aux apiculteurs non adhérés à une association apicole, 34,66% sont vides. Il existe une relation entre l’adhésion à une association apicole et l’effectif de ruches vides. La non-adhésion à une association apicole est un facteur entrainant l’augmentation de l’effectif de ruches vides.

3.5.9. Relation entre l’adhésion à une association apicole et l’effectif de ruches malades. Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre l’adhésion à une association apicole et l’effectif ruches malades. (Tableau XV). 49

Tableau XV : Répartition de l’effectif de ruches malades selon l’adhésion des apiculteurs à une association apicole. Adhésion à une Ruches malades Total P association apicole OUI NON

Effectif % Effectif % Effectif % OUI 1477 86,73 226 13,27 1703 100 NON 1303 85,94 213 14,05 1516 100 0,520 Chi-carré observé est de 0,41 avec un ddl=1

L’effectif de ruches malades est plus ou moins équivalent tant chez les apiculteurs adhérés que chez les non adhérés. Il n’y a pas de relation significative entre l’adhésion à une association apicole et l’effectif de ruches malades. L’adhésion à une association apicole n’est pas un facteur modifiant l’effectif de ruches malades.

3.5.10. Relation entre la pratique de soins sanitaires et l’effectif de ruches vides. Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre la pratique de soins sanitaires et l’effectif de ruches vides. (Tableau XVI). Tableau XVI : Répartition de l’effectif de ruches vides selon la pratique de soins sanitaires. Pratique de soins Ruches vides Total p sanitaires OUI NON

Effectif % Effectif % Effectif % OUI 369 18,41 1635 81,59 2004 100 NON 757 36,89 1295 63,11 2052 100 0,0001 Chi- carré observé est de 175,45 avec un ddl=1

Parmi les 2052 ruches appartenant aux apiculteurs ne pratiquant pas les soins sanitaires, 36,89% sont vides. Il existe une relation significative entre la pratique de soins sanitaires et l’effectif de ruches vides. La non-pratique de soins sanitaires est un facteur entrainant l’augmentation des ruches vides. 50

3.5.11. Relation entre pratique de soins sanitaires et l’effectif de ruches malades. Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre la pratique de soins sanitaires et l’effectif de ruches malades. (Tableau XVII).

Tableau XVII : Répartition de l’effectif de ruches malades selon la pratique de soins sanitaires Pratique de soins Ruches malades Total p sanitaires OUI NON

Effectif % Effectif % Effectif % OUI 1200 77,07 337 22,93 1537 100 NON 1580 93,94 102 6,06 1682 100 0,0001 Chi-carré observé est de 178,19 avec un ddl = 1

Parmi les 1682 ruches appartiennent aux apiculteurs qui ne pratiquent pas les soins sanitaires, 93,94% sont malades Il existe une relation significative entre l’effectif de ruches malades et la pratique des soins sanitaire. La non-pratique des soins sanitaires est un facteur entraînant l’augmentation de l’effectif de ruches malades.

3.5.12. Relation entre la connaissance des maladies apicoles et l’effectif d’apiculteur ayant des ruches malades Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre la connaissance des maladies apicoles et l’effectif des ruches malades. (Tableau XVIII). Tableau XVIII : Répartition des apiculteurs ayant des ruches malades selon la connaissance des maladies apicoles.

Connaissance des Apiculteur ayant des ruches malades Total p maladies apicoles OUI NON

Effectif % Effectif % Effectif % OUI 35 89,74 4 10,25 39 100 NON 52 85,25 9 14,75 61 100 0,514 Chi-carré observé est de 0,43 avec un ddl =1 51

L’effectif de ruches malades est plus ou moins équivalent tant chez les apiculteurs connaissant les maladies apicoles que chez qui ne les connaissent pas. Il n’a pas de relation significative entre la connaissance des maladies apicoles et l’effectif des apiculteurs ayant de ruches malades.

3.5.13. Relation entre les apiculteurs appliquant la réforme de la reine et les apiculteurs ayant une baisse de la production Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre les apiculteurs appliquant la réforme de la reine et les apiculteurs ayant eu une baisse de production (Tableau XIX).

Tableau XIX : Répartition des apiculteurs ayant eu une baisse de production selon leurs applications de la réforme de la reine.

Application de la Apiculteur ayant eu une baisse de Total p réforme de la reine production OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % OUI 10 38,46 16 61,54 26 100 NON 67 90,54 7 9,46 74 100 0,0001 Chi-carré observé est de 26,88 avec un ddl=1

Parmi 74 apiculteurs n’ayant pas appliqué la réforme de la reine, 90,54% ont eu une baisse de production. Il existe une relation significative entre la baisse de la production et l’application de la réforme de la reine. La non-application de la réforme de la reine est un facteur de la diminution de la production.

4. Obstacle de la protection des abeilles liée à l’environnement 4.1.Représentation de la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères dans la zone étudiée. La superficie de terrain recouverte de plantes mellifères est représentée sur la figure ci- dessous (figure 29).

52

32000 Superficie 31000 (en ha) de 30000 terrain 29000 recouverte 28000 de plante mellifère 27000 26000 25000 2016 2017 Année

Figure 29 : Superficie de terrain recouverte de plantes mellifères en hectare de 2016 à 2017.

La superficie de plantes mellifères a diminué de 880 ha entre 2016 et 2017.

4.2.Représentation de l’effectif de permis d’exploitation forestière délivrés en 2016 et 2017 Selon les données collectées, une hausse de l’effectif de permis d’exploitation forestière délivrés a été observée (Figure 30).

700 600 500 Effectif de 400 permis 300 délivré 200 100 0 2016 2017 Année

Figure 30 : Effectif de permis d’exploitation forestière délivrés en 2016 et 2017. L’effectif de permis d’exploitation forestière délivrés a augmenté de 175 entre 2016 et 2017. 4.3.Représentation de la superficie forestière exploitée Les données sur la superficie en hectare de Foret exploitée ont été obtenues et enregistrées durant l’enquête (Figure 31).

53

1400 1200 1000 Superficie en ha de 800 forêt 600 exploité 400 200 0 2016 2017 Année

Figure 31 : Superficie de foret exploitée en 2016 et 2017.

En 2017, 1119 Ha de forêt ont été exploités contre 786 Ha en 2016. Une augmentation de la superficie de forêt exploitée a été observée 4.4.Répartition des apiculteurs selon le respect de la loi de protection des forêts Les apiculteurs ont été interrogés sur leurs avis au respect de la loi sur la protection des forêts. (Figure 32).

Apiculteurs confirmant que la 22% loi sur la protection de la forêt est respectée Apiculteurs confirmant que la 78% loi sur la protection de la forêt n’est pas respectée

Figure 32 : Répartition des apiculteurs selon leurs avis au respect de la loi de la protection des forêts. Parmi les 100 apiculteurs, 78% affirment que la loi de protection des forêts n’est pas respectée. 4.5.Répartition de l’utilisation du pesticide selon la dose létale 50 (DL50) pour les abeilles. L’enquête au niveau des vendeurs de produits phytosanitaires a permis de classer la consommation de pesticides selon sa dose létale 50 (DL50) pour les abeilles (Figure 33). 54

400

300 Quantité en L de 200 pesticide 100

0 DL50 ≤1µg DL50 >1µg Dose letale 50 des pesticides utilisé

Figure 33 : Répartition de la consommation en litres des pesticides selon leur dose létale 50 pour les abeilles durant les deux saisons apicoles 2016 et 2017.

Sur les 610 litres de pesticides vendus, 55,74% ont une dose létale 50 inferieur ou égale à 1µg. 4.6.Relation entre les paramètres et les donné récolté au niveau des responsables de l’environnement et des vendeurs de produits phytosanitaire 4.6.1. Relation entre la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères et l’effectif de ruches vides

Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères et l’effectif de ruches vides. (Tableau XX).

Tableau XX : Répartition de l’effectif de ruches vides selon la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères. Superficie de Ruches vides Total P terrain recouverte OUI NON de plantes mellifères. Effectif % Effectif % Effectif %

2016 1126 22,27 3930 77,73 5056 100 2017 645 18,72 2784 81,28 3429 100 0,063 Chi- carré observé est de 1,62 avec un ddl=1.

L’effectif de ruches vides est plus ou moins équivalent tant sur la grande superficie couverte de plantes mellifères en 2016 que sur la petite en 2017. 55

Au seuil de signification alpha, il n’existe pas une relation significative entre l’effectif de ruches vides et la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères.

4.6.2. Relation entre la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères et la baisse de production. Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre superficie de terrain recouverte de plantes mellifères et les apiculteurs ayant eu une baisse de production. (Tableau XXI).

Tableau XXI : Répartition des apiculteurs ayant eu de la baisse de la production selon la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères. Superficie de Apiculteurs ayant eu une Total P terrain couverture baisse de production apicole de plantes OUI NON mellifères Effectif % Effectif % Effectif %

2016 65 65 35 35 100 100 2017 89 89 11 11 100 100 0,0001 Chi- carré observé est de 16,26 avec un ddl = 1

Parmi les 100 apiculteurs enquêtés, 89% ont reconnu avoir eu une baisse de production apicole lorsque la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères diminue en 2017. Il existe une relation significative entre la baisse de production apicole et la baisse de la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères pour une valeur de p<0,05. La diminution de la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères est un facteur de diminution de la quantité de la production apicole.

4.6.3. Relation entre l’effectif de permis d’exploitation de foret délivrés et l’effectif de ruches vides. Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre l’effectif de permis d’exploitation de foret délivrés et l’effectif de ruches vides (Tableau XXII).

Tableau XXII : Répartition de l’effectif de ruches vides selon le effectif de Permis d’exploitation de foret délivrés. 56

Effectif de permis Ruches vides Total P d’exploitation de OUI NON foret délivrés. Effectif % Effectif % Effectif %

≤ 75 314 18,10 1412 81,81 1726 100 >75 812 34,85 1518 65,15 2330 100 0,0001 Chi-carré observé est de 137,18 avec un ddl =1

Parmi les 2330 ruches des Communes dont l’effectif de permis d’exploitation de forêt délivrés est supérieur à 75, 34,85% sont vides.

Il existe une relation significative entre l’effectif de ruches vides et l’effectif de permis d’exploitation de foret délivrés. L’effectif de permis d’exploitation de foret délivrés est un facteur d’augmentation de l’effectif de ruches vides.

4.6.4. Relation entre l’effectif de permis d’exploitation de foret délivrés et l’effectif de ruches malades Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre l’effectif de permis d’exploitation délivrés et l’effectif de ruches malades (Tableau XXIII).

Tableau XXIII : Répartition de l’effectif de ruches malades selon l’effectif de permis d’exploitation de forets délivrés. Effectif de permis Ruches malades Total P d’exploitation de OUI NON foret délivrés. Effectif % Effectif % Effectif %

≤ 75 955 74,78 322 25,22 1277 100 >75 1420 93,78 117 06,02 1942 100 0,0001 Chi-carré observé est de 170,90 avec un ddl=1 Parmi les 1942 ruches des Communes dont l’effectif de permis d’exploitation de forêt délivrés est supérieur à 75, 93,78% sont malades Il existe une relation significative entre l’effectif de ruches malades et l’effectif de permis d’exploitation de foret délivrés. L’effectif de permis d’exploitation de foret délivrés est un facteur d’augmentation de l’effectif de ruches malades.

57

4.6.5. Relation entre l’effectif de permis d’exploitation de foret délivrés et la baisse de la production apicole Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre l’effectif de permis d’exploitation de foret délivrés et la baisse de la production apicole. (Tableau XXIV).

Tableau XXIV : Répartition des apiculteurs ayant eu une baisse de production selon l’effectif de permis d’exploitation de foret délivrés. Effectif de permis Apiculteurs ayant eu une baisse de Total P d’exploitation de production forêt délivrés OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % ≤ 75 39 72,22 15 27,78 54 100 >75 42 91,30 4 8,70 46 0,015 Chi-carré observé est de 5,88 avec un ddl=1

Parmi les 46 apiculteurs des Communes dont l’effectif de permis d’exploitation de forêt délivrés est supérieur à 75, 91,30% affirment avoir eu une baisse de la production apicole. Il existe une relation significative entre l’effectif de permis d’exploitation forestière délivrés et l’effectif des apiculteurs affirmant avoir eu une baisse de la production apicole. L’effectif de permis d’exploitation de foret délivrés est un facteur favorisant la baisse de production apicole. 4.6.6. Relation entre la superficie de foret exploitée et l’effectif de ruches vides. Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre la superficie de foret exploitée et l’effectif de ruches vides (Tableau XXV). Tableau XXV : Répartition de l’effectif de ruche vide selon la superficie de forêt exploitée. Superficie de forêt Ruches vides. Total P exploitée. OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % 2016 1126 22,27 3930 77,73 5056 100 2017 1146 29,16 2784 70,84 3930 100 0,061 58

Chi-carré observé est de 1,35 avec un ddl =1

L’effectif de ruches vides est plus ou moins équivalent tant sur la superficie de forêt exploitée en 2016 qu’en 2017. Il n’existe pas une relation significative entre l’effectif de ruches vides et la superficie foret exploitée. La superficie foret exploitée n’est pas un facteur de modification de l’effectif de ruches vides. 4.6.7. Relation entre la superficie foret exploitée et la désertion des abeilles Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre la superficie foret exploitée et le effectif de désertion des abeilles par ruche (Tableau XXVI). Tableau XXVI : Répartition de l’effectif de désertion des abeilles par ruches selon la superficie foret exploitée. La superficie de Désertion des abeilles par ruche Total P forêt exploitée OUI NON effectif % Effectif % Effectif % 2016 160 4,97 3059 95,02 3219 100 2017 1930 65,87 1000 34,13 2930 100 0,0001 Chi-carré observé est de 27,92 et une ddl=1

En 2017, il existe une augmentation de la superficie de forêt exploitée qui correspond à une augmentation de l’effectif de la désertion des abeilles par ruches de 65,87%. En 2016 au contraire, une petite étendue de superficie de forêt exploitée réduit l’effectif de désertion des abeilles par ruche de 4,97%. Il existe une relation significative entre la désertion des abeilles et la superficie de forêt exploitée. La superficie de forêt exploitée est un facteur de modification de l’effectif de désertion des abeilles.

4.6.8. Relation entre la superficie de forêt exploitée et la baisse de la production apicole Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre la superficie de forêt exploitée et la baisse de la production apicole (Tableau XXVII). 59

Tableau XXVII : Répartition des apiculteurs ayant eu une baisse de laproduction apicole selon la superficie de forêt exploitée. La superficie de Apiculteurs ayant eu une Total P forêt exploitée baisse de la production apicole.

OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % 2016 47 47 53 53 100 100 2017 91 91 9 9 100 100 0,0001 Chi-carré observé est de 17,36 et une ddl=1

En 2017, il existe une augmentation de la superficie de forêt exploitée qui correspond à une augmentation de 91% de l’effectif d’apiculteurs déclarant avoir eu une baisse de la production apicole. En 2016 au contraire, une petite étendue de superficie de forêt exploitée réduit à 47% l’effectif d’apiculteurs déclarant avoir eu une baisse de la production apicole. Il existe une relation significative entre l’effectif d’apiculteurs déclarant avoir eu une baisse de la production apicole et la superficie de forêt exploitée. La superficie de forêt exploitée est un facteur de la baisse de la production apicole.

4.6.9. Relation entre le respect de la loi sur l’exploitation forestière et effectif de ruches vides. Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre le respect des la loi sur l’exploitation forestière et l’effectif de ruches vides (Tableau XXVIII).

Tableau XXVIII : Répartition de l’effectif de ruches vides selon le respect des lois sur l’exploitation forestière. Respect des lois Ruches vides Total P sur l’exploitation OUI NON forestière. Effectif % Effectif % Effectif % Oui 640 31,76 1375 68,24 2015 100 Non 1632 53,67 1409 46,33 3041 100 0,0001 Chi-carré observé est de 31,96 avec une ddl=1 60

Parmi les 3041 ruches des apiculteurs affirmant que la loi sur l’exploitation forestière n’est pas respectée, 53,67% des ruches sont vide. Par contre, pour les 2015 apiculteurs acceptant le respect de la loi sur l’exploitation forestière, 31,76% des ruches sont vides. Il existe une relation significative entre l’effectif de ruches vides et le respect de la loi sur l’exploitation forestière. Le respect de la loi sur l’exploitation forestière est un facteur de diminution de l’effectif de ruches vides.

4.6.10. Relation entre le respect de la loi sur l’exploitation forestière et les apiculteurs ayant eu une baisse de la production apicole Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre le respect de la loi sur l’exploitation forestière et les apiculteurs ayant eu une baisse de la production apicole (Tableau XXIX).

Tableau XXIX : Répartition des apiculteurs ayant observé une baisse de la production apicole selon le respect de la loi sur l’exploitation forestière. Respect des lois Apiculteurs ayant eu une baisse de la Total p sur l’exploitation production apicole forestière. OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % Oui 13 59,09 9 40,91 22 100 Non 64 82,05 14 17,95 78 100 0,024 Chi-carré observé est de 5,11 avec une ddl=1

Parmi les 78 apiculteurs qui affirment que la loi sur l’exploitation forestière n’est pas respectée, 82,05 % affirment avoir observé une baisse de la production apicole. Il existe une relation significative entre la baisse de la production apicole et le respect de la loi sur l’exploitation forestière. Le respect de la loi sur l’exploitation forestière est un facteur qui modifie la quantité de la production apicole.

4.6.11. Relation entre la dose létale 50 des pesticides et l’effectif de ruches vides. Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre la dose létale 50 des pesticides.et l’effectif de ruches vides (Tableau XXX). 61

Tableau XXX : Répartition de l’effectif de ruches vides selon la dose létale 50 des pesticides. La dose létale 50 Ruches vides Total p des pesticides. OUI NON Ruches % Ruches % Ruches % DL50 ≤1µg 1631 62,25 989 37,75 2620 100 DL50 >1µg 641 26,31 1795 73,69 2436 100 0,0001 Chi- carré observé est de 168,40 avec un ddl=1

Parmi les 2620 ruches exposées au pesticide ayant une dose létale 50 inférieur à 1µg, 62,25% sont vides. Il existe une relation significative entre l’effectif de ruches vides et l’utilisation de pesticide selon la dose létale 50. L’utilisation des pesticides ayant une dose létale 50 inférieure ou égale à 1µg est un facteur d’augmentation de l’effectif de ruches vides.

4.6.12. Relation entre la dose létale 50 des pesticides et l’effectif de ruches malades. Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre la dose létale 50 des pesticides et l’effectif de ruches malades (Tableau XXXI).

Tableau XXXI : Répartition de l’effectif de ruches malades selon la dose létale 50 des pesticides. la dose létale 50 Ruches malades Total p des pesticides. OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % DL50 ≤1µg 1743 93,21 127 6,79 1870 100 DL50 >1µg 1037 76,87 312 23,13 1349 100 0,0001 Chi-carré observé est de 177,58 avec ddl=1 Parmi 1870 ruches appartenant à la zone exposée aux pesticides à dose létale 50 inférieure ou égale à 1µg, 93,21% sont malades. Il existe une relation significative entre l’effectif de ruches malades et la dose létale 50 des pesticides. L’utilisation de pesticide ayant une dose létale 50 inférieure à 1µg est un facteur entrainant l’augmentation de la maladie des abeilles. 62

4.6.13. Relation entre la dose létale 50 des pesticides et l’effectif de désertion des abeilles par ruches Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre la dose létale 50 des pesticides.et l’effectif de désertion des abeilles (Tableau XXXII).

Tableau XXXII : Répartition de l’effectif de désertion des abeilles selon la dose létale 50 des pesticides. la dose létale 50 Effectif de désertion des abeilles Total p

des pesticides OUI NON Effectif % Effectif % Effectif % DL50 ≤1µg 321 20,86 1218 79,14 1539 100 DL50 >1µg 103 6,57 1566 93,43 1671 100 0,006 Chi-carré observé est de 7,62 avec une ddl=1

Parmi les 1539 ruches dans les zones utilisant des pesticides à dose létale 50 inferieure au égale à 1µg, 20,86% ont subi une désertion des abeilles. Tandis que les 1671 ruches da les zones utilisant des pesticide à dose létale 50 supérieur à 1µg, 6,57% ont subi une désertion des abeilles. Il existe une relation significative entre l’effectif de désertion des abeilles et la dose létale 50 des pesticides. L’utilisation de pesticide ayant une dose létale 50 inférieure à 1µg est un facteur entrainant l’augmentation de la désertion des abeilles.

5. Obstacle de la protection des abeilles liée à l’autorité locale. 5.1.Répartition des apiculteurs qui affirment que l’Etat intervienne dans la protection des abeilles.

Les affirmations des apiculteurs sur l’intervention de l’Etat à la protection des abeilles ont été recueillies durant l’enquête et enregistrées (Figure 34).

Parmi les 100 apiculteurs enquêtés, 89% disent que l’Etat n’intervienne pas dans la protection des abeilles.

63

Apiculteurs 11% acceptant que l’état intervienne dans la protection des abeilles Apiculteurs qui disent que l’état intervienne pas dans 89% la protection des abeilles

Figure 34 : Répartition des apiculteurs selon leurs avis sur l’intervention de l’Etat sur la protection des abeilles.

5.2.Relation entre les paramètres d’élevages et l’intervention de l’Etat dans la protection des abeilles. 5.2.1. Relation entre l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles et l’effectif de ruches vides

Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre l’effectif ruches vides et l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles (Tableau XXXIII).

Tableau XXXIII : Répartition de l’effectif de ruches vides selon l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles.

Participation de Ruches vides Total p l’Etat à la protection des OUI NON abeilles Effectif % Effectif % Effectif %

OUI 165 17,10 791 82,90 956 100 NON 2107 51,39 1993 48,61 4100 100 0,0001 Chi-carré observé est de 402,54 avec un ddl=1

64

Parmi les 4100 ruches des apiculteurs qui n’acceptent pas la participation de l’Etat à la protection des abeilles, 51,39% sont vides. Tandis que pour 956 ruches des apiculteurs acceptant la participation de l’Etat à la protection des abeilles, 82,90%ruches sont peuplées. Il existe une relation significative entre l’effectif de ruches vides et l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles. La non-participation de l’Etat à la protection des abeilles est un facteur accroissant l’effectif de ruches vides.

5.2.2. Relation entre l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles et de l’effectif ruches malades. Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre l’effectif ruches malades et l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles (Tableau XXXIV).

Tableau XXXIV : Répartition de l’effectif de ruches malades selon l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles Participation de Ruches malades Total p l’Etat à la OUI NON protection des abeilles Effectif % Effectif % Effectif %

OUI 73 14,39 434 85,61 507 100 NON 2272 96,89 5 3,11 2345 100 0,0001 Chi-carré observé est de 1937,51 avec un ddl=1 Parmi les 2345 ruches des apiculteurs qui n’acceptent pas la participation de l’Etat à la protection des abeilles, 96,89% sont malades. Tandis que pour 507 ruches des apiculteurs acceptant la participation de l’Etat à la protection des abeilles, 85,61% sont saines. Il existe une relation significative entre l’effectif de ruches malades et l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles. La 65

non-participation de l’Etat à la protection des abeilles est un facteur d’entrainant l’augmentation de l’effectif de ruches malades.

5.2.3. Relation entre l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles et l’effectif de désertion des abeilles. Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre l’effectif de désertion des abeilles et l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles (Tableau XXXV).

Tableau XXXV: Répartition de l’effectif de désertion des abeilles selon la participation de l’Etat à la protection des abeilles.

Participation de Désertion des abeilles Total p l’Etat à la OUI NON protection des abeilles Effectif % Effectif % Effectif %

OUI 100 10,46 856 89,54 956 100 NON 324 7,90 3776 92,10 4100 100 0,012 Le chi-carré observé est de 06,27 avec une ddl=1 Parmi les 4100 ruches des apiculteurs qui n’acceptent pas la participation de l’Etat à la protection des abeilles, 07,90% ont déserté. Il existe une relation significative entre l’effectif de désertion des abeilles par ruches et la participation de l’Etat à la protection des abeilles. La non-participation de l’Etat à la protection des abeilles est un facteur d’entrainant l’augmentation de l’effective désertion des abeilles.

5.2.4. Relation entre l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles et les apiculteurs ayant eu une baisse de la production apicole. 66

Le tableau suivant permet de mesurer la relation entre les apiculteurs ayant eu une baisse de la production apicole et l’effectif des apiculteurs donnant leur avis sur la participation de l’Etat à la protection des abeilles (Tableau XXXVI). Tableau XXXVI : Répartition des apiculteurs ayant eu une baisse de la production apicole selon la participation de l’état à la protection des abeilles. Participation de Apiculteurs ayant eu une baisse de la Total P l’Etat à la production apicole protection des OUI NON abeilles Effectif % Effectif % Effectif %

OUI 3 27,27 8 72,73 11 100 NON 74 83,15 15 16,85 89 0,001 Chi-carré observé est de 14,23 avec un ddl=1 Parmi les 89 apiculteurs qui n’acceptent pas la participation de l’Etat à la protection des abeilles, 83,15% ont affirmé avoir eu une baisse de la production apicole. Tandis que pour 11 apiculteurs acceptant la participation de l’Etat à la protection des abeilles, 72,73% ont affirmé que leur production n’est pas en baisse. Il existe une relation significative entre les apiculteurs ayant eu une baisse de la production apicole et la participation de l’Etat à la protection des abeilles. La non- participation de l’Etat à la protection des abeilles est un facteur entrainant la baisse de la production.apicole.

TROISIÈME PARTIE : DISCUSSION ET SUGGESTIONS 67

I- Réflexion sur la méthodologie L’objectif principal de cette étude est de déterminer les obstacles liés à la protection des abeilles dans les six Communes étudiées. La stratégie adoptée étant d’effectuer des enquêtes auprès des acteurs dont leurs actions permettant de savoir les facteurs provoquant le déclin des colonies d’abeilles. L’étude devrait contribuer par la suite à la connaissance des différents facteurs pouvant provoquer la perte des colonies d’abeilles, ainsi qu’à la mise en place d’un plan de protection des abeilles. Beaucoup de résultats ont été obtenus à partir de cette étude, mais le facteur limitant ladite étude a été l’effectif restreint d’apiculteurs enquêtés du fait que l’étude est réservée aux apiculteurs expérimentés que ce soit dans la méthode traditionnelle ou dans la méthode moderne. Pour cet effet, certains objectifs de la méthodologie ne sont pas atteints. Aussi, l’objectif de cette étude est d’enquêter 2 responsables de l’environnement et 2 vendeurs de produits phytosanitaires par Commune. Mais durant l’enquête, les responsables de l’environnement se trouvent seulement qu’à Manjakandriana faute de non fonctionnalité des bureaux décentralisés par Commune. Pour les vendeurs de produits phytosanitaires par contre, la majorité d’entre eux pratiquent la vente ambulante sauf dans la Commune de Manjakandriana et cette pratique a entrainé une difficulté pour l’enquête. Pour améliorer l’étude, l’effectif des enquêtés et l’effectif de Communes étudiées doivent être exhaustifs. Ainsi, les acteurs dévoilant les facteurs provoquant le déclin des colonies d’abeilles, sont enquêtés de façon exhaustive entraînant des résultats plus fiables dans toutes les Communes du District de Manjakandriana. Pour renforcer l’amélioration de cette étude, une période d’étude longitudinale serait adoptée afin de connaitre, dans le temps, le vrai déroulement de la filière apicole en évitant ainsi le biais d’informations durant l’enquête.

II- Discussion des résultats 1. Paramètres d’élevages 1.1.Effectifs des ruches vides A travers les résultats obtenus, des discutions sons à relever : Parmi les 5056 ruches de départ, 44,94% sont vides du début de la saison apicole 2016 jusqu’ à la fin de la saison apicole 2017, qui se répartissent de façon suivante : 35,03% sont vides durant les deux saisons apicoles et09, 91sont vides durant 68

la saison de pluie entre les deux saisons apicoles. Une étude dans les exploitations apicoles Françaises en 2007 a affirmé que le pourcentage maximal de ruches vides est de 35%, au lieu de 10% qui sont les taux de perte normal, et cette perte est observée durant la saison hivernale. [2] Dans les zones d’étude, les facteurs principaux du déclin des colonies d’abeilles sont au nombre de trois : manque de professionnalisme dans la pratique apicole, propagation de la maladie varoise, insuffisance de suivi et de traitement des ruches. En outre, la majorité des apiculteurs n’appartiennent pas aux associations apicoles ce qui réduit leur expérience et augmente leur ignorance dans la pratique apicole. L’ensemble de ces divers facteurs favorisent l’augmentation de l’effectif de ruches vides. 1.2.Effectifs de ruches malades Parmi les 2784 ruches existantes à la fin de la saison apicole 2017, 84,23% sont malades. Madagascar est indemne de maladies contagieuses graves, mais la présence de parasites dans les ruches est encore une des causes de la maladie pour les ruches [57] Selon une étude effectuée en 2014 dans le district de Manjakandriana, le taux de ruches malades est de 74% dont la plus grande part provient de la forte domination de la varoise [47]. L’augmentation de l’effectif de ruches malades est due aux multiples facteurs qui sont :la non-participation de la majorité des apiculteurs aux soins sanitaires des ruches, la faible technique de récolte qui ne laisse pas de réserves aux abeilles, la non maitrise de la destruction de l’environnement où vivent les abeilles constitue une porte d’entrée aux diverses maladies à cause de leurs stresses. 1.3.Désertion des abeilles Parmi les 5056 ruches de départ, 08,39% ont eu une désertion des abeilles. Les études ont montré que les abeilles africaines abandonnent souvent leurs ruches du fait du manque de nourriture, de la perturbation provoquée par les apiculteurs et de la présence de parasites dans les ruches [58]. Dans notre zone d’étude, la principale source alimentaire des abeilles est constituée par le nectar et les grains de pollen des arbres d’eucalyptus. Cependant, ces arbres deviennent la principale source de bois de chauffage dans la région d’Analamanga et leur exploitation en grande envergure diminue l’alimentation des abeilles. Outre la grande destruction des forêts d’eucalyptus, le grand effectif des apiculteurs prennent la totalité des produits apicoles dans leurs 69

ruches durant la saison de récolte et ne laissent aucune réserve aux abeilles durant la saison de pluie et la saison fraiche, cette pratique favorise la désertion des abeilles. 1.4.Diminution de la production apicole

Une diminution de 10687 Kg de miel a été observée entre les deux saisons apicoles 2016 et 2017. Une étude sur la filière apicole de France a aussi confirmé cette diminution de la production [59]. En générale, la perte de colonies d’abeilles dans les rushes durant les deux saisons apicoles peut expliquer la diminution de la production apicole, mais d’autre facteurs entrent en jeu aussi dans cette diminution tels que : la destruction de l’environnement duquel les abeilles puisent leurs matières premières utiles pour leurs productions, la présence de la maladie parasitaire comme la varoise qui entraine la diminution de l’effectif de la colonie d’abeilles et réduit par conséquent la quantité de production des ruches infestées. 1.5.Suggestion pour améliorer les paramètres d’élevage apicole

La filière apicole est l’une des filières clés pour le développement de notre pays. Pour arriver à de telle ambition, il faut protéger les abeilles contre les facteurs qui entraînent leur disparition dans notre pays. Pour résoudre le problème lié aux paramètres d’élevage, cette étude propose les solutions suivantes : - Identifier les facteurs favorisant le déclenchement de la dégradation des paramètres d’élevage apicoles par des recherches sur la modélisation de l’évolution d’une colonie pour chaque élevage. - Proposer un plan d’action pour diminuer ou éliminer les facteurs nuisant la filière apicole. - Faire le suivi- évaluation systématique du système apicole afin d’anticiper une éventuelle modification du plan sur la protection des abeilles. 2. Obstacles à la protection des abeilles liée aux apiculteurs

2.1. Caractéristiques socio-économique des apiculteurs

La connaissance de la caractéristique sociale des apiculteurs permet de catégoriser les types de soutiens nécessaires qu’on doit leur apporter pour le développement de la filière apicole.

70

2.2.Genre des apiculteurs Parmi les 100 apiculteurs, 92 sont du genre masculin. Une étude en 2008 à Analamanga et Haute Matriatra a affirmé que l’apiculture est principalement une activité masculine [60]. 2.3. Niveau d’aptitude des apiculteurs 2.3.1. Niveau d’instruction des apiculteurs Parmi les 100 apiculteurs enquêtés, 97 ont un niveau d’instruction inférieur ou égal au secondaire et 03 seulement dépassent le niveau secondaire. Et parmi les 97 apiculteurs, 29 sont analphabètes. Une étude sur le niveau d’instruction de la population rurale malgache a montré que Madagascar a actuellement un taux d’analphabétisation de 24% pour les jeunes/adultes de 15 à 24 ans, 26,6 % pour la tranche d’âge de 24 à 49 ans et 29,7% pour les individus entre 49 et 60 ans [61].La crise qui règne dans la vie des malgaches dans les zones rurales incite les élèves à abandonner leurs études par l’insuffisance financière de leurs parents laquelle leur a forcé de faire travailler leurs enfants pour avoir de l’argent pour pouvoir survivre. En outre, le manque d’infrastructures, l’augmentation de l’effectif de la population et la langue d’enseignement constituent de très grands obstacles pour la population rurale à accéder à l’éducation.

2.3.1.1 -Relation entre le niveau d’instruction des apiculteurs et l’effectif de ruches vides, l’effectif de ruches malades

Selon les résultats, une relation significative a été observée entre le niveau d’instruction, l’effectif de ruches vides et l’effectif de ruches malades. L’apiculture est une filière qui nécessite plusieurs notions de base [62].La majorité des apiculteurs croient que l’apiculture est basée sur des méthodes traditionnelles et des matériels facilesà utiliser nécessitant très peu d’instruction pour avoir plus de revenu [63].

2.3.2. Niveau de formation des apiculteurs Les apiculteurs non formés constituent 65% de la totalité des apiculteurs enquêtés. Selon une étude menée à Manakara et à Fenoarivo –Est, 100 % des apiculteurs enquêtés déclarent avoir suivi des formations sur la conduite d’élevage, cette proportion est valable pour les deux zones. Les formations sont obtenues généralement par 71

l’intermédiaire de l’association des apiculteurs à travers les projets de développements ruraux tels que PROSPERER et PPRR (organismes du FIDA) au niveau de la zone et la DSV [61]. L’effectif faible d’apiculteurs formés pourrait s’expliquer par la fixation des apiculteurs sur les idéologies traditionnelles apicoles et la négligence des apiculteurs sur la filière apicole. En outre, la méthode moderne nécessite un investissement énorme qui dépasse le pouvoir d’achat des apiculteurs et leur incite de ne pas suivre la formation apicole moderne. 2.3.2.1 Relation entre le niveau de formation et les paramètres d’élevage Selon l’étude, l’augmentation de l’effectif de ruches vides et de l’effectif de ruches malades ainsi que la diminution de la quantité de la production apicole est liées significativement au niveau de formation des apiculteurs et cela est confirmé par une étude à l’Ouest de Cameroun [64] et renforcé par une autre étude à Rome. [65].

2.3.3. Connaissance des apiculteurs sur les maladies apicoles. Sur l’ensemble des apiculteurs enquêtés, 39% connaissent les maladies apicoles et 61% ne les connaissent pas. Une étude sur les varroas confirme que l’enrichissement de la connaissance de parasite varroa destructor va de pair avec une conduite optimale des colonies [66]. 2.3.3.1 Relation entre la connaissance des maladies apicoles par les apiculteurs et l’effectif d’apiculteurs ayant des ruches malades L’effectif de ruches malades est plus ou moins équivalent tant chez les apiculteurs connaissant les maladies apicoles que chez les apiculteurs ne les connaissant pas. Il n’y a pas de relation significative entre la connaissance des maladies apicoles et l’effectif de ruches malades.

2.4. Adhésion des apiculteurs dans une association apicole Parmi les 100 apiculteurs enquêtés, 71 ne sont pas adhérés à une association apicole. Une autre enquête auprès des apiculteurs de Manakara et Fenoarivo- Est a montré que tous les apiculteurs enquêtés appartiennent à une association apicole [44]. Les causes principales du non adhésion des apiculteurs aux associations apicoles seraient : le manque de formation et la faiblesse du niveau d’instruction. En outre, la place 72

qu’occupe la filière apicole dans le revenu des apiculteurs non professionnels leur incite à minimiser leurs efforts pour le développement de cette filière apicole. 2.5. Pratique apicole des apiculteurs dans la zone d’étude. 2.5.1. Répartition des apiculteurs selon leurs activités principales Sur la totalité des apiculteurs enquêtés, 3% sont des apiculteurs professionnels et 97% pratiquent des activités primaires autres que l’apiculture. Selon une étude qui qualifie les apiculteurs selon les types de ruches, la proportion des apiculteurs utilisant des ruches à cadres se situe entre 51 et 71% avec un intervalle de confiance de 95% et la proportion des apiculteurs qui maintiennent des ruches traditionnelles se situe entre 28 et 48% avec un risque d’erreur de 5% .[67]. Par conséquent, l’apiculture reste encore une source supplémentaire d’argent pour 97% des apiculteurs qui favorisent la pluriactivité. Cette observation est renforcée par l’étude sur la filière apicole à Antananarivo [58].

2.6. Pratique de la réforme de la reine Sur l’ensemble des apiculteurs enquêtés, 26% pratiquent la réforme de la reine. Une étude effectuée en 2012 à Manakara et à Fenoarivo Est a montré que 36, 8 % des apiculteurs enquêtés déclarent constater une réduction de l’activité de la reine après trois ans et déclarent effectuer un renouvellement régulier de la reine tous les trois ans. Dans cette région, 73, 7 % des apiculteurs enquêtés ont déclaré que l’apiculture constitue leur première source de revenu devançant les revenus apportés par l’agriculture [44]. Les apiculteurs professionnels consacrent plus de temps et d’effort pour obtenir un bon résultat dans la filière apicole. La capacité de changer la reine au sein d’une colonie exige des techniques obtenues grâce à des formations théoriques et pratiques par des agents qualifiés.

2.6.1 Relation entre la pratique de la réforme de la reine et l’effectif des apiculteurs ayant une baisse de la production

Parmi les 74 apiculteurs qui ne pratiquent pas la réforme de la reine, 90,54% ont affirmé avoir eu une baisse de la production. Il existe une relation significative entre la baisse de la production apicole et la non pratique de la réforme de la reine. Cette idée est soutenue par des études en disant qu’une reine doit être renouvelée au plus tard, avant sa 73

troisième année, autant pour sa productivité que pour éviter un essaimage naturel [68- 70].

2.7. Pratique de soins sanitaires des abeilles

Pour l’ensemble des apiculteurs, 71% enquêtés dans la zone d’études ne pratiquent pas les soins sanitaires apicoles dans leurs exploitations. Cette idée est confirmée par une étude effectuée dans le district de Manakara qui stipule que dans la méthode traditionnelle les soins sanitaires sont quasiment inexistants [71]. Elle est aussi confirmée par une étude effectuée à Fenoarivo –Est [44]. Pour les apiculteurs pratiquant l’apiculture traditionnelle, leurs méthodes consistent à ce que les abeilles travaillent seule tant pour la production que pour leurs soins. Par conséquent, les apiculteurs pratiquant la méthode traditionnelle ne s’investissent pas dans les soins sanitaires apicoles.

2.7.1 Relation entre la pratique de soins sanitaires et les paramètres d’élevages

Selon les données collectées, l’augmentation de l’effectif de ruches vides et de l’effectif de ruches malades est liée significativement à la pratique de soins sanitaires des abeilles. L’Organisation Mondiale de la Santé Animal affirme que sans traitement, la plupart des colonies périssent rapidement [72]. 2.8. Suggestion pour limiter les obstacles liés aux apiculteurs Sur le plan élevage d’abeilles, ce sont les apiculteurs qui sont les acteurs principaux pouvant limiter le déclin dans leurs élevages. Pour améliorer les paramètres d’élevage en faveurs des abeilles, il faut, assurer la connaissance pratique et théorique des apiculteurs, rendre la filière apicole organisée et assurer le suivi sanitaire des abeilles. Devant ces faits, cette étude propose les démarches suivantes :

- La formation apicole :

La formation des apiculteurs permet, de corriger à la fois le niveau de leurs imperfections dans les pratiques apicoles, d’accroitre la connaissance des apiculteurs dans le mondes des abeilles. Pour mener à bien la formation, il faut respecter les principes suivants : 74

o La formation doit tenir compte de la saison d’activité agricole car la majorité des apiculteurs sont des agriculteurs. En d’autres termes, la période de formation doit se situer soit avant le début soit au milieu ou soit après la saison agricole. o Favoriser l’implication des organisations paysannes pour accentuer et continuer la formation. o Adapter la formation selon les niveaux intellectuel et pratique des apiculteurs afin que chaque apiculteur puisse acquérir le maximum de notion durant la formation. o Le programme de formation doit être constitué des études théorique et pratique suivant les niveaux des apiculteurs et que les formateurs soient certifiés et spécialisés à la filière apicole. o Former les apiculteurs pour, être capables de suivre l’évolution de leurs produits, réaliser une production de qualité et de quantité respectant les normes exigées par la santé des consommateurs et des pays importateurs. o Mettre à la disposition des apiculteurs des formations spécialisées telles que : sanitaire, hygiène, économie, élevage des reines, des essaims et d’autres formations nécessaires pour le développement de la filière apicole. o Créer une vitrine d’élevage apicole dirigée par des apiculteurs formés et expérimentés afin d’inciter l’ensemble des apiculteurs à la formation et à la valorisation de la filière apicole.

- Organisation de la filière :

L’organisation de la filière apicole doit se faire par la création des associations et des coopérations apicoles en vue de maintenir de bonnes notions théorique et pratique de l’élevage apicole et de gérer les produits des ruches. Pour entrainer les apiculteurs à s’organiser, les méthodes suivantes sont proposées : o Sensibilisation des apiculteurs sur l’intérêt de l’intégration des apiculteurs dans une association apicole, o L’association doit apporter ses connaissances pratique et théorique pour ses membres. Pour pouvoir réaliser le partage de connaissances et des 75

expériences au sein de l’association, chacune d’elle doit avoir un technicien spécialisé dans l’élevage des abeilles pour assurer le suivi, de l’élevage apicole des membres et de leurs connaissances pratiques cela dans le but d’avoir une vue générale et pérenne de la colonie d’abeilles et d’avoir une qualité et une quantité de production irréprochable pour chaque membre de l’association. o Favoriser l’implication des organisations paysannes. Les actions d’appui des organisations paysannes sont destinées au groupement ou à l’association d’élevage ou de l’agriculture. Ainsi la présence des organisations paysannes incitera les apiculteurs à intégrer dans les associations apicoles. o L’association doit assurer une politique de gestion efficace des produits. Chaque association doit gérer la production des ruches depuis la récolte, l’extraction, la purification, la traçabilité et la recherche de débouchés pour vendre les produits des ruches obtenus. - Assurer une santé durable des abeilles, pour cela : o Promouvoir un encadrement sanitaire complet pour chaque apiculteur. o Formation spécialisée des vétérinaires sanitaires (VS) sur la conduite à tenir (CAT) sur les maladies apicoles. o Promouvoir les études sur l’évaluation de l’efficacité des médicaments destinés aux soins sanitaires apicoles. o Mise en place d’un système d’épidemio-surveillance basé sur la mortalité et les troubles apicoles en vue de détecter et traiter les nouvelles maladies apicoles dans le temps. 3. Obstacles à la protection des abeilles liés à l’environnement 3.1. Diminution de la superficie de terrain recouverte par les plantes mellifères Durant les enquêtes auprès des responsables de l’environnement du district, une diminution de la superficie de terrain recouverte par les plantes mellifères de 800Ha a été observée soit 2.69% [73]. La perte considérable en ressources mellifères est due : à la mauvaise gestion de la forêt, la hausse considérable de l’effectif de la population, la 76

hausse de la demande en produit dérivé de bois, l’insuffisance de reboisement et d’entretien des nouvelles plantes reboisées. 3.1.1. Relation entre la superficie de terrain recouverte des plantes mellifères et l’effectif de ruches vides ainsi que la baisse de la production. Selon les résultats obtenus, plus la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères est petite plus la quantité de production annuelle est réduite. Il existe une relation significative entre la baisse de la production apicole et la baisse de la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères. Par contre, la diminution de la superficie de terrain recouverte de plantes mellifères n’entraine pas une augmentation de l’effectif de ruches vides. Une insuffisance de variété florale dans la récolte de pollen entraîne souvent une carence de certains acides aminés essentiels (isoleucine, tryptophane) et un affaiblissement subséquent de la colonie [74].

3.2. Effectif de permis d’exploitation forestière délivrés Une hausse de l’effectif de permis d’exploitation de forêt délivrés de 175 a été enregistrée entre 2016 et 2017. Une étude qualitative réalisée dans la République démocratique de Congo a montré que la déforestation est due à la faiblesse de l’Etat de pouvoir réglementer la protection des forêts. L’Etat octroie des permis d’exploitation de forêt qui donnent droit à la population de couper la forêt à grande échelle [75]. 3.2.1. Relation entre l’effectif de permis d’exploitations forestière délivrés et l’effectif de ruches vides, l’effectif de ruches malades ainsi que la baisse de la production Les résultats ont montré que l’augmentation de l’effectif de ruches vides, l’augmentation de l’effectif de ruches malades et la baisse de la production sont liées significativement à l’effectif de permis d’exploitation de forêt délivrés pour chaque Commune.

3.3. Superficie de ressources mellifères exploitée Entre 2016 et 2017, une augmentation de 333ha de superficie de ressources mellifères exploitée a été observée. Une observation similaire a été faite sur une étude de forets humides de Madagascar. Cette étude a montré que plus de 95 000 ha de forêts par an ont été perdus pour la période 2005 - 2010 et environ 110 000 ha par an pour la période 2010 –2013[76]. 77

3.3.1. Relation entre la superficie de ressources mellifères exploitées et les paramètres d’élevages Une relation significative a été observée entre la superficie de ressources mellifères exploitées, l’effectif de désertion des abeilles et l’effectif d’apiculteurs ayant eu une baisse de la production. Tandis que l’effectif de ruches vides est plus ou moins équivalente tant sur la superficie de ressources mellifères exploitées en 2016 qu’en 2017.

3.4. Le respect de la loi sur la protection des forêts Parmi les 100 apiculteurs enquêtés, 78% affirment que la loi sur la protection des forêts n’est pas respectée. Une étude sur le feu de brousse et la déforestation à Madagascar a affirmé que les approches traditionnelles des problèmes liées à la forêt ont multiplié les lois et les règlements. Mais ces textes sont peu appliqués et des groupes relativement influents savent s'y soustraire [77]. 3.4.1. Relation entre le respect de la loi sur la protection des forêts et les paramètres d’élevages. Une relation significative a été observée entre le non-respect de la loi sur l’exploitation forestière et l’augmentation de l’effectif de ruches vides ainsi que la diminution de la production selon les apiculteurs. Cette relation est confirmée par une étude réalisée à Madagascar en 2012 [76]. 3.5. Utilisation du pesticide selon sa dose létale 50 pour les abeilles Sur les 610 litres de pesticides vendues, 340 litres ont une DL50 inférieur ou égale à 1µg. 3.5.1. Relation entre l’utilisation des pesticides avec une dose létale 50 et les paramètres d’élevages L’augmentation de l’effectif de ruches vides, de l’effectif de ruches malades et de l’effectif de désertions des abeilles est reliée significativement à l’utilisation des pesticides dont la DL50 est inférieur à 1µg. Une étude menée par INRA a révélé un tapis d’abeilles mortes devant une ruche, résultant d’une exposition aux insecticides. Ces pesticides n’entraînent pas toujours la mort directe de l’insecte, mais ils peuvent perturber la survie de la colonie. [2]

3.6. Suggestion pour limiter les obstacles liés à l’environnement 78

Les obstacles de la protection des abeilles liés à l’environnement sont : l’insuffisance nutritionnelle causée par la déforestation, la pollution chimique de l’environnement due à l’utilisation irraisonnée des pesticides. Devant de tels obstacles au développement des abeilles, les solutions suivantes sont proposées : - Procurer aux abeilles une alimentation abondante. L’insuffisance nutritionnelle des abeilles se traduisent par la désertion, la diminution de la production et l’affaiblissement des abeilles qui leur rend vulnérable aux maladies. Pour éviter la malnutrition des abeilles, il faut : o Appliquer la bonne gouvernance sur la gestion des ressources mellifères sur toutes les forêts naturelles et forêts de reboisement. o Faire une proposition d’aménagement du territoire en faveur des abeilles. o Renforcer et appliquer les lois sur la protection des forêts en fixant des limites sur la surface exploitée et les permis d’exploitation forestière délivrés par Commune. o Renforcer la participation des villageois pour la reconstruction et la protection de la population florale de la zone grâce au reboisement, et assurer un suivi systématique des plantes reboisées. o Renforcer la surveillance des forêts (naturelles ou reboisées) en pratiquant des descentes mensuelles ou trimestrielles dans les zones les plus reculées pour confirmer les rapports obtenus au niveau des agents de protection des eaux et forêts. o Introduire dans le programme de formation des apiculteurs la technique de nutrition des abeilles pour combler le vide causé par la déforestation. o Favoriser l’implication des associations et coopératives apicoles dans la protection des ressources mellifères au niveau de l’autorité locale et au niveau des ministères concernés. o Etablir une relation en faveurs des abeilles entre le ministère de l’environnement et le ministère de l’élevage - Suspendre la vente et l’utilisation des produits phytosanitaires nuisibles aux abeilles : 79

L’utilisation irraisonnée des produits phytosanitaires nuisibles aux abeilles se traduit par la mort et l’affaiblissement des abeilles et par la survenue des maladies apicoles. Pour éviter l’empoisonnement chimique des abeilles aux pesticides, il faut :

o Promouvoir des études sur l’intoxication des abeilles avec les produits phytosanitaires en établissant un référentiel des symptômes des intoxications et de classer selon leurs degré d’intoxication aux abeilles. o Favoriser la protection des abeilles en intégrant au sein de la direction de la protection des végétaux un service en faveurs des abeilles pour mesurer les impacts des nouveaux produits, en vue d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) des abeilles. o Favoriser l’implication des vendeurs de produits phytosanitaires dans la protection des abeilles en leur sensibilisant sur les produits nuisibles aux abeilles. o Sensibiliser les vendeurs ambulants et les agriculteurs sur la menace des pesticides par des affiches et des mass media. o Promouvoir des études sur les résidus des pesticides dans les produits apicoles durant une saison apicole afin de connaitre la période durant laquelle les abeilles sont les plus touchées par l’intoxication chimique. o Pratiquer des enquêtes systématiques pour assurer la suppression des pesticides néfastes aux abeilles. o Etablir une relation en faveurs des abeilles entre le ministère de l’agriculture et le ministère de l’élevage. 4. Obstacle de la protection des abeilles lié aux facteurs institutionnels 4.1. Implication de l’Etat dans la protection des abeilles selon les apiculteurs Sur l’ensemble des apiculteurs enquêtés, 89% affirment que l’Etat n’intervienne pas dans la protection des abeilles. D’après une étude économique sur la filière apicole malagasy, l’insuffisance des moyens financiers fait obstacle à la participation de l’Etat à la protection des abeilles [77].

4.1.1. Relation entre l’intervention de l’Etat sur la protection des abeilles et les paramètres d’élevages. 80

Une relation significative a été observée entre l’augmentation de l’effectif de ruches vides, de l’effectif de ruches malades, de l’effectif de désertion des abeilles, de la baisse de la production apicole et la non-participation de l’Etat à la protection des abeilles. En France la protection des abeilles exige la participation de l’Etat pour l’application du plan national d’action en faveurs des abeilles. [78].

4.2. Suggestion pour limiter les obstacles de la protection des abeilles liés aux facteurs institutionnels. La non-participation de l’Etat à la protection des abeilles entraine une perte sur le cheptel apicole et sur la production. Compte tenu de ces problèmes, cette étude propose les solutions suivantes : - Appliquer la bonne gouvernance dans chaque branche décentralisée de l’Etat pour favoriser : o La réduction de la corruption au sein des bureaux des représentants de l’Etat plus particulièrement sur la délivrance des permis d’exploitation forestière. o L’exécution et l’accomplissement des tâches assignés par l’Etat sur la protection des abeilles. - Redéfinir et appliquer les lois sur la protection de l’environnement en faveur des abeilles et instaurer les mesures d’accompagnement pour l’application de ces lois. o Limiter l’exploitation des forêts (naturelles ou reboisées) dans une année o Suspendre la commercialisation des produits phytosanitaires nuisibles aux abeilles. o Redéfinir des lois qui impliquent les vétérinaires (vétérinaires sanitaires) et les techniciens dans la surveillance sanitaire et la technique des populations d’abeilles. o Médiatiser et afficher ces lois dans chaque Fokontany, afin que tout le monde puisse les connaitre. - Favoriser l’aménagement et la gestion du territoire en faveurs des abeilles par la mise en place d’un programme de reboisement systématique et avec suivi des nouvelles plantes reboisées. 81

- Sensibiliser toute la population sur l’importance des abeilles dans la pollinisation des agricultures et sur l’apport économique et sanitaire de leurs produits. - Faciliter l’accès aux médicaments vétérinaires et aux accessoires destinés à la filière apicole.

Créer au sein de la Direction des Services Vétérinaires (DSV) un service de suivi sanitaire et technique des abeilles constitué par des vétérinaires et des agents spécialisés pour contrôler la maladie apicole existante et surveiller les nouvelles maladies. 82

CONCLUSION Les observations faites durant cette étude ont montré que le niveau intellectuel, le niveau de formation et la capacité pratique des apiculteurs ont une influence significative sur la disparition et la persistance des maladies dans les élevages apicoles. Dans chaque Commune, plus les apiculteurs ont un niveau théorique et pratique réduite, plus les pertes s’accumulent. La réduction des ressources mellifères n’a pas d’influence significative sur la vie des abeilles mais réduisent la quantité de la production apicole. La vente de pesticides dans la zone d’études accroit la pollution de l’environnement à des produits néfastes pour les abeilles. Le soutient en faveurs des abeilles de la part de l’Etat ont été sollicité par les apiculteurs.

Pour assurer la survie des abeilles, la connaissance des différents facteurs néfastes doit être suivie d’un plan d’action pour limiter leurs impacts. Ce plan d’action doit assurer la capacité des apiculteurs à maintenir les abeilles dans les ruches en bonne santé et productive.

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64- Nicola B. Le rôle des abeilles dans le développement rural. Manuel sur la récolte, la transformation et la commercialisation des produits et services dérivés des abeilles. Rome : FAO ; 2010.

65- Nestor F, Yves C. Varroa tueur d’abeilles. Anglet : Atlantica ; 2002.

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71- OIE. Protection des abeilles, préserver notre avenir. Paris : OIE. 2014.

72- MEFT, ONE, CI. Évolution de la couverture des forêts naturelles à Madagascar, 2000 – 2005 – 2010. Antananarivo : ONE-CI-MEFT ; 2013.

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75- Rakotomala F, Rabenandrasana J, Andriambahiny J, Rajaonson R, Andriamalala F, Burren C et al. Éstimation de la déforestation des forêts humides à Madagascar utilisant une classification multidate d’images Landsat entre 2005, 2010 et 2013. Paris : Revue Française de Photogrammétrie et de Télédétection ; 2015.

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77- Randrianaharimanana N. Importance de la filière apicole dans le développement rural [Mémoire]. Science Économique : Antananarivo ; 2014 : 45p.

78- Gadoum S, Roux-Fouillet J. Plan national d’actions « France Terre de pollinisateurs» pour la préservation des abeilles et des insectes pollinisateurs sauvages. Paris : Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie ; 2016.

ANNEXE :

Annexe 1 : Fiches d’enquêtes.

I- Fiches d’enquêtes chez les apiculteurs : 1- Questionnaire pour validé les critères d’inclusion

A propos de l’apiculteur : A propos de son élevage :

- Nom et prénom : - Nombre d’année d’élevage :

- Fokontany : -Nombre de ruche peuplé en possession au moment de - Commune : l’enquête :

- résidant dans la commune depuis combien d’année :

- Age :

FICHE D’OBSERVATION DIRECTE A propos de l’apiculteur -Nom et prénom :

-Fokontany :

-commune :

-Activité principale :

Observation -Effectif de ruche total durant l’enquête : -Effectif de ruche qui a perdu leurs colonies à l’instant de l’enquête : -Effectif de ruche en début de saison apicole en 2016 :

Mode d’élevage : -Investissement en bâtiment : OUI - NON

-Présence de parasite sur les abeilles : OUI - NON

QUESTIONNAIRE

1-Mombamomba nympiompy. ARETINA 3 FISEHONY - Anarana :

- Fokontany : - Commune : - Kilasynihanaranafarany :taonafahafir ARETINA 4 FISEHONY yianao no nijanonanianatra ? : 2-Ianao vetafiditrahoisan’nymambraamin’nyfikamb 4- ananampiompytantely? manantonampitsabobibyveianaoreh

efamararynytantely? ENY /__/ TSIA /__/ ENY /__/ TSIA /__/ Raha ENY, inona no Rahamitsaboaretin-tantelyianao : anaran’nyfikambanana ? /__/

Mampiasafanafodyenyamin’nyveter Raha TSIA, inina no inera. antonymanokanamahatongaanaotsyh /__/ Mampiasafanafodynentim- oanisany ? parazana .

/__/ 3-mahakasika nyfiompiana : manafangaroireofombaroaireo. - Afakamitanisaaretin’nytantelyveiana 5-Raha o ? mampiasanyfanafodynentim- Aryafakamilazanyfisehony ? mpaharazanaianaodiaafakatanisaina ARETINA 1 FISEHONY ovenyantony ? ARETINA 2 FISEHONY 

6-  Firynytranon’tantelyiharan’nyaretinaankehi triny?  /___/ 7-manome fanampin- ENY /__/ tsakafonytantelyveianao? TSIA /__/ ENY/___/ TSIA/___/ Raha ENY, 8-Manatody firytaonany renin-tantelinao afakatanisainaoveizanyoeinonaavy? (mpanjakan-tantely) vaosoloina ? /___/ 9-Miakatra venyisan’nytranon- Raha TSIA, inona no tantelinaofoanaaoarina’nyfahavaratra ? metyantonymahatongaizany tsyfand ENY/__/ raisanaandraikitraizany? TSIA /__/

Raha ENY, firynytranon- tantelyfoana ? 10-Impiry isan-taonanytantelinao no miboina 12-firy nylanjanan’iretovokatrairetonandritr /__ / in’nytaona 2016-2017. Inona no antonyrahanyfahitanaoazy ? - 2016  Tantely :  Savoka :

- 2017  Tantely :  Savoka : 11-Raha nyhevitrao, 13-Raha nyhevitrao, voahajavenylalanamahakasikanyfiar mandrayandraikitravenyFanjakanaamin’nyf ovanasyfikapananyalaatoamin’nyka iarovanany ominonamisyanao ? Tantelyamin’izaofaharinganan’ny ENY /__/ TSIA /__/ Tantelyizao? Raha TSIA, inona no

metyantonymahatongaizany tsyfana rahan-dalanaizany?

II- Fiches d’enquêtes chez les vendeurs de produits phytosanitaires

QUESTIONNAIRE

A propos des vendeurs -Nom : -Prénom : - Commune : -Fantatraovenyasan’ireoakoraamidinaoireo? ENY /__/ TSIA /__/

Raha ENY, Azonaohazavainavenyfombanahafantaranaoizany?

FICHE D’OBSERVATION DIRECTE Observation Quantité en litre de pesticide vendu :

Nom du produit Quantité vendu

2016 2017

III- Fiches d’enquêtes chez les institutions responsables de la protection des eaux et forêts

QUESTIONNAIRE

1-A propos de la personne enquêtée : -Nom -Prénom : -Fonction : -Commune : -Nombre d’année tenue au poste :

FICHE D’OBSERVATION DIRECTE

2- Refin’nytanymisyzava- 5-Refin’ny manirytetoamin’nykaomionanytaona : tanymisyalaahodina ho - 2016 : akorafampiasa (Charbon, bois - 2017 : de chauffes, bois de constructions) 3- Refin’nytanymisyzava- nandritrin’nytaona : maniryfazahonatantely (plante - 2016 : mellifère) nandritrin’nytaona : - 2017 : - 2016 : 6- - 2017 : Redin’nytanyhambolenahazoi san’taona : 4- Refin’nytanyhiaran’nydoro-tanetyisan- - 2016 : taona. - 2017 : - 2016 : 7- - 2017 : Zanakazovelonaaryvoakaraka

ranandritrin’nytaona : - 2016 : - 2017 :

Annexe 2: Nom scientifique et vernaculaire ainsi que les périodes de floraison des plantes mellifères dans le district de Manjakandriana

Nom scientifique Nom malgache J F M J J A S O N D (nom vernaculaire) Taraxacum officinale Talapetraka x x x x x x x x x x x x (pissenlit) x x x Eucalyptus spp. Kininina(eucalyptus x x x x x x Psidiaaltisima Dingadingana x Vaccinium Voaramontsina x x x x secundiflorum x x x Acacia pervellei Mimozà (mimosa) x (dentrois) x x x x x Aphloiatheaeformis Voafotsy x x Manihot Mangahazo x x x (Manioc) x x Orizasativa Vary(riz) x x Psidiumguyaba Goavy(goyavier) Punica Garana(grenadier) x x x x Citrus aurantium Voasary(oranger) x x Eryobothryajaponica Pibasy(bibassier) x x x x x x Diospyros kaki L. Kaky(plaqueminier) x x x Philippiaspp. Anjavidy x Solanumauriculatum Sevabe x x Ilexmitis Hozandrano x x x Macaranga sp Makaranana x x (macaranga) Harunga Harongana x x x x madagascarensis x x Weinmaniasp. Lalona x x x Dintinina x x Helianthus Tanamasoandro x x Voarapotra x Sakarivo x x Tsikotrokotroka x x x Isakanjely Helichrysum Rambiazina x x gymnocephalum x Musa parasidiaceae Akondro (bananier) x x x Voamaritampona x x x x

Annexe 3 : Répartition de Varroa destructor à Madagascar en 2011 –2012.

Annexe 4 : Table de χ2

Annexe 5 : Base de données sur la disparition des colonies dans les six (06) communes étudiée.

communes Effectif de ruches Perte durant les 2 saisons

2016 % 2017 % Ruche % vide Manjakandriana 192 3,80 60 1,95 132 68,75

Mantasoa 596 11,79 344 11,19 252 42,28

Miadanandriana 485 9,59 178 5,79 307 63,30

Ambohitrandriamanitra 453 8,96 266 8,66 187 41,28

Merikanjaka 687 13,59 193 6,28 494 71,91

Anjepy 2643 52,27 2032 66,12 611 23,12

Total 5056 100 3073 100 1983 39,22

Annexe 6 : Loi relative à l’élevage des abeilles à Madagascar.

VELIRANO

Eto anatrehan’i ZANAHARY, eto anoloan’ireo mpikambana ao amin’ny Holafitra Nasionalin’ny DokoteraVeterinera Malagasy sy ireo mpampianatra ahy, mianiana aho fa hitandro lalandava ary hatraizahatra izany hajaamam-boninahitry ny Dokotera Veterinera sy ny asa. Nohoizanydiamanometokyarymianianaahofa: - Hanatanteraka ny asako eo ambany fifehezan’ny fitsipika misy ary hanaja ny rariny sy ny hitsiny;

- Tsy hivadi-belirano amin’ny lalàn’ny voninahitra, ny fahamendrehana, ny fanajana ny rariny sy ny fitsipi-pitondran-tena eo am-panatanterahana ny asa maha DokoteraVeterinera. Hanaja ireo nampianatra ahy, ny fitsipiky ny hai-kanto. Hampiseho ny sitraka sy fankatelemana amin’izy ireo ka tsy hivaona amin’ny soa nampianarin’izy ireo ahy;

- Hanaja ny ain’ny biby, hijoro ho toa ny andry hiankinan’ny fiarovana ny fahasalaman’izy ireo sy ho fanatsarana ny fiainany ary hikatsaka ny fivoaran’ny fahasalaman’ny olombelona sy ny toe-piainany;

- Hitazona ho ahy samirery ny tsiambaratelon’ny asako;

- Hiasa ho an’ny fiarovana ny tontolo iainana sy hiezaka hoan’ny fisian’ny fiainana mirindra hoan’ny zava manan’aina rehetra ary hikatsaka ny fanatanterahana ny fisian’ny rehetra ilaina eo amin’ny fiaraha-monina tsy misy raoraon’ny olombelona sy ny biby;

- Hiezaka ahafehy ireo fahalalana vaovao sy hai-tao momba ny fitsaboana biby ary hampitaiza ny hoan’ny hafa ao anatin’ny fitandroana ny fifanakalozana amin’ny hairaha mifandray amin’izany mba hitondra fivoarana ho azy; Na ovianana oviana aho, tsy hanaiky hampiasa ny fahalalako sy ny toerana misy ahy hitondra ho any amin’ny fahalovana sy hitarika fihetsika tsy mendrika. Hotoavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano nataoko. Horakotry ny henatra sy horabirabian’ireo mpiray asa amiko kosa aho raha mivadika amin’izany.»

PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVÉ

Le Directeur de Thèse,

Signé : Professeur RATSIMBAZAFY Jonah Henri.

VU ET PERMIS D’IMPRIMER

Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Signé : Professeur VOLOLONTIANA Hanta Marie Danielle

Name and first name : RABEMANANTSOA Fredo Omar Title of thesis : « PROTECTION OF BEES: REALITY AND CHALLENGE, CASE OF THE » Rubric : BEEKEPPING Number of figures : 34 Number of pages : 82 Number of appendices : 8 Number of tables : 36 Number of bibliographicalreferences : 77 SUMMARY Introduction: The disappearance of bees is an alarming phenomenon for beekeepers, farmers and researchers around the world. This study makes it possible to determine the obstacles related to the protection of the bees, in order to bring a new knowledge in the causes of this disappearance but also brought solutions for the durability of the bees on the farms. Methods: The study was conducted retrospectively, transversally and descriptively in the six communes: Manjakandriana, Mantasoa, Miadanandriana, Ambohitrandriamanitra, Merikanjaka and Anjepy. The data were collected from the survey sheets intended for beekeepers with at least 3 years' experience, the sellers of phytosanitary products and the competent authorities in environments. Result: Of the 5052 hives starting in 2016, 44.94% are empty at the end of the 2017 beekeeping season. Of the 2784 hives present during the survey, 86% are sick and 14% are healthy. A decrease of 800ha in the area of honey plant was observed between 2016 and 2017, with an increase in the number of permits issued from 175 between the year 2016 and 2017. And on the 610 liter of pesticides sold, 55.74% have a lethal dose of 50 inferior or equal to 1μg for bees. Conclusion: the welfare of bees largely depends on the involvement of beekeepers in their farms, their struggles against the degradation of the honey resource and the use of harmful products to bees. Key world : Beekeeping;Bees;Causes;Mortality; Pesticides. Director of thesis : Professor RATSIMBAZAFY Jonah Henri. Reporter of thesis : Mister RAKOTONDRASOA Tolojanahary

Author e-mail address : [email protected]

Nom et Prénoms : RABEMANANTSOA Fredo Omar Titre de thèse : « PROTECTION DES ABEILLES : RÉALITÉ ET DÉFI, CAS DU DISTRICT DE MANJAKANDRIANA » Rubrique : APICULTURE Nombre de figures : 34 Nombre de pages : 82 Nombre d’annexes : 8 Nombre de tableaux : 36 Nombre de références bibliographiques : 77 RÉSUMÉ Introduction : La disparition des abeilles est un phénomène alarmant pour les apiculteurs, les agriculteurs et les chercheurs dans le monde. Cette étude permet de déterminer les obstacles liés à la protection des abeilles, en vue d’apporter une nouvelle connaissance dans les causes de cette disparition mais aussi d’apporter les solutions pour la survie des abeilles dans les élevages. Méthodes : L’étude a été réalisée de façon rétrospective, transversale et descriptive dans les six communes : Manjakandriana, Mantasoa, Miadanandriana, Ambohitra- ndriamanitra, Merikanjaka et Anjepy. Les données ont été collectées à partir des fiches d’enquêtes destinées, aux apiculteurs ayant une expérience de 3ans au minimum, aux vendeurs de produit phytosanitaire et aux autorités compétentes en environnements. Résultat : Sur les 5052 ruches de départ en 2016, 44,94% sont vides à la fin de la saison apicole 2017. Parmi les 2784 ruches présentes durant l’enquête, 86% sont malades et 14% sont saines. Une diminution de 800 ha de la superficie de plantes mellifères a été observée entre de 2016 à 2017, avec une augmentation du nombre de permis d’exploitation forestière délivrés de 175 entre l’année 2016 et 2017. Et sur les 610litres de pesticides vendus, 55,74% ont une dose létale 50 inferieur ou égale à 1µg pour les abeilles. Conclusion : Le bien être des abeilles dépend largement de l’implication des apiculteurs dans leurs élevages, de leurs luttes contre la dégradation de la ressource mellifère et l’utilisation des produits néfastes aux abeilles. Mots-clés : Abeilles; Apiculture; Causes; Mortalité ; Pesticides. Directeur de thèse : Professeur RATSIMBAZAFY Jonah Henri. Rapporteur de thèse : Monsieur RAKOTONDRASOA Tolojanahary Adresse e-mail l’auteur : [email protected]