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16 Novembre 1999

16 Novembre 1999

LeMonde Job: WMQ1611--0001-0 WAS LMQ1611-1 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 12:14 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0385 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE ÉCONOMIE

MARDI 16 NOVEMBRE 1999

EUROPE BOUSSOLE FOCUS LES GÉANTS DE LA DISTRIBUTION Edvards Le Japon se porte mieux, Intel, associé HORS LA LOI POLONAISE Kusners mais il reste sous le choc à des technopoles, C’est le nombre d’heures à la tête de la dépression. Les industriels veut apporter @ quotidiennes effectuées du Bureau poursuivent à marche forcée aux PME l’aide par des employés dans letton la restructuration de leurs activités nécessaire pour qu’elles des enseignes étrangères CAPACITES DE PRODUC- implantées localement. d’intégration (page V) TION DES GROUPES s’ouvrent à Internet. En 18 en pourcentage 35 européenne SURCAPACITÉS France, seulement 13 % des A Varsovie, l’inspection OFFRES D’EMPLOIS est chargé de préparer l’entrée 15 petites entreprises disposent du travail a épinglé plusieurs chaînes 0 De la page IX de son pays dans l’Union -15 SOUS-CAPACITÉS d’un site Web dont quelques françaises. à la page XVIII a Les stock-options (page IV) 1990 92 94 (page VI) (page VIII) Après « l’affaire Jaffré », le nouveau L’argent des patrons : un dossier ministre de l’économie veut taxer davantage les stock-options. Une décision qui risque d’accentuer piège pour Christian Sautter l’évasion fiscale lors que se déchaîne une nombreux, épaulés par des cabinets être, mais quid du système de soins, campagne contre l’ar- de juristes internationaux. Les tech- des écoles ? Pour autant, le temps Le Monopoly du "moins d'impôts" gent « facile » des cadres niques ? Elles sont pour la plupart presse. Des voix s’élèvent pour dire A dirigeants, les jeunes en- connues. Les stock-options sont da- que la tentation de l’étranger gagne trepreneurs regrettent Dominique vantage taxées ? Eh bien, il suffit de les plus jeunes parmi l’élite. A vingt- Strauss-Kahn. A les entendre, il était s’en attribuer plus pour sauver la trois ans, la fiscalité n’est pas le mo- et l’évasion fiscale PRISON celui des ministres à avoir le mieux mise. Au 30 juin, selon L’Expansion, teur de leur départ, mais « est-on sûr compris l’intérêt des stock-options. 28 000 cadres pouvaient espérer dé- qu’ils reviendront ? », s’inquiète Idéale pour les Ce mécanisme permet à un salarié gager 45 milliards de francs de plus- Thierry Carlier-Lacour, PDG du cabi- Abus d’acquérir des titres de son entre- values contre 27 milliards huit mois net de recrutement Robert Half. préretraités qui prise à un prix préférentiel. Si le plus tôt ! Le nomadisme fiscal est Le sujet est trop brûlant pour que de biens veulent "négocier" cours de Bourse augmente, au bout, aussi pain bénit. Pas besoin de se di- l’Etat baisse les bras. Jean-Pierre sociaux leur revenu ce peut être le jackpot. Transparents riger vers les paradis fiscaux les plus Brard tout comme Jean Arthuis, sé- imposable et ouverts à tous aux Etats-Unis, ces exotiques. La diversité des législa- nateur centriste, prônent la transpa- compléments de rémunération tions européennes offre des oppor- rence et, plus encore, une remise à restent, en France, le privilège des tunités aux portes de l’Hexagone : plat de l’ensemble des dispositifs lé- cadres dirigeants, qui manient – sur- Belgique, Luxembourg, Royaume- gaux liés à l’actionnariat salarié. Une tout la vieille garde patronale – l’opa- Uni sont des destinations prisées et union sacrée qui pourrait donner à cité sur les conditions d’attribution et qui le resteront tant que l’harmonisa- réfléchir à Christian Sautter. Le rem- Un statut $ $ les sommes acquises. DSK, qui rêve à tion fiscale au sein des Quinze reste- plaçant de DSK au ministère de $ $ une « nouvelle économie » française ra un vœu pieux. l’économie a annoncé le 5 novembre de résident $ $ $ $ $ dopée par la création d’entreprises et Beaucoup de cadres dirigeants re- sa volonté de taxer encore plus lour- intéressant... $ $ $ $ $ Internet, croit au bien-fondé de la fusent d’entrer dans cette ronde. Par dement les stock-options, et ce d’ici pendant trois ans $ $ $ $ démarche censée motiver les jeunes civisme. Et puis aussi parce que le printemps prochain. $ $ entrepreneurs et fidéliser leurs changer de résidence fiscale signifie troupes. quitter la France avec femme et en- Marie-Béatrice Baudet $ Patatras ! Voilà que l’opinion pu- fants. Moins d’impôts à la clé, peut- et Laetitia Van Eeckhout blique prend connaissance, en octo- bre, des plus-values (potentielles) de Philippe Jaffré au moment de son départ d’Elf, lesquelles, pour re- Le paradis prendre les termes de DSK, «dé- de l'épargne passent l’entendement » : 230 millions a Emploi : 10 pages de francs ! De quoi émouvoir le “peuple de gauche” et, par ricochet, ses représentants. Le 14 octobre, Au- gustin Bonrepaux, député PS, pro- pose un amendement visant à alour- dir la fiscalité sur les stock-options.

$ $ Une mesure instinctive, symbolique, $ $ $ évidemment. Efficace ? Rien n’est Pas d'impôt moins sûr. « Je crains fort, annonce $ sur la fortune $ par un doux euphémisme le fiscaliste Edoardo de Martino, PDG de Ber- nard Julhiet Consulting, qu’une taxa- tion supplémentaire ne suscite nombre de vocations à s’installer à l’étran- ger... » Une opinion partagée par $ beaucoup de responsables poli- tiques, de droite comme de gauche, qui préfèrent se taire. Sauf rares ex- $ $ Zéro taxation ceptions. Jean-Pierre Brard, député $ sur les apparenté PC, raconte comment, $ $ plus-values après une enquête de dix-huit mois, $ il a compris l’ampleur de l’évasion et de la fraude fiscales et la simplicité de leur mise en œuvre. Son rapport réa- lisé pour l’Assemblée nationale va DEPART au-delà des stratégies développées d’annonces classées par certains gros contribuables. Son opinion est faite : « Bien sûr que nous devons répondre à l’attente de l’opi- nion, mais ne le faisons pas de façon politicienne par une mesure ponc- tuelle. Réfléchissons calmement à l’ampleur du problème. » Car problème il y a. Impossible de le chiffrer et d’isoler les délocalisa- tions physiques de patrons et de cadres qui cherchent à « optimiser » fiscalement leurs revenus. Une chose est sûre : ils sont de plus en plus

55e ANNÉE – No 17046 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 16 NOVEMBRE 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

L’OMC Inondations : les raisons du drame peine b Vingt-six personnes ont trouvé la mort dans le déluge qui s’est abattu sur quatre départements à préparer du Sud b La concomitance de pluies diluviennes et d’une tempête en mer explique la réunion la catastrophe b Mais la politique de prévention des risques naturels s’est révélée insuffisante VINGT-SIX personnes ont trouvé teurs soulignent l’efficacité des ser- la mort du fait des inondations qui vices de l’Etat pour l’organisation de Seattle ont submergé, vendredi 12 et same- des secours, l’insuffisance de la poli- di 13 novembre, une grande partie tique de prévention des risques na- À DEUX semaines de l’ouver- des départements de l’Aude et des turels est en revanche mise en ture de la conférence de Seattle, Pyrénées-Orientales, ainsi que des cause. Après avoir évoqué des fac-

le 30 novembre, Pékin et Was- communes du Tarn et de l’Hérault, teurs humains dans une première 1997 CHRIS GALLIS hington ont annoncé, lundi 15 no- selon le bilan provisoire dressé, lun- réaction, Dominique Voynet, mi- PORTRAIT vembre, qu’ils avaient conclu un di 15 novembre au matin, par les nistre de l’aménagement du terri- accord sur l’adhésion de la Chine préfectures. Au moins deux per- toire et de l’environnement, a affir- à l’Organisation mondiale du sonnes étaient aussi portées dispa- mé l’évidence d’une « catastrophe Philippe Petit, commerce (OMC). Les 135 pays rues dans l’Aude. Villages sous les naturelle ». De son côté, Jean-Pierre membres ont encore quatre jours eaux, maisons dévastées, cultures Chevènement a affirmé, lundi sur très haut pour s’entendre sur le programme inondées, infrastructures de RTL, qu’« on ne peut pas expliquer A l’automne 2000, il traversera le des négociations qui devra être communication endommagées : la ces crues par le béton ». Le ministre adopté à Seattle. Les craintes d’un déferlante de boue catastrophique a de l’intérieur a précisé que le classe- Grand Canyon du Colorado – à 650 m échec semblaient manifestes. Les provoqué des dégâts considérables. ment des dossiers en catastrophes au-dessus du fleuve –, comme il avait négociateurs, au siège de l’OMC à Lundi matin, l’électricité et le télé- naturelles serait réalisé « dans la se- relié les tours du World Trade Center, à Genève, butent sur une série de phone étaient rétablis presque par- maine ». Dans un entretien au New York, ou celles de Notre-Dame, à divergences, sur la procédure et tout mais de nombreuses localités, Monde, Philippe Masure, vice-pré- sur le fond. L’agriculture consti- dont Narbonne, restaient privées sident du Comité français de la Dé- Paris : sur un fil. Voilà vingt ans que tue le principal point d’achoppe- d’eau potable. La concomitance de cennie internationale pour la pré- Philippe Petit parcourt la vie en funam- ment. Mais les pays du Sud re- deux phénomènes météorologiques vention des catastrophes naturelles, bule. Cet homme-là ne regarde pas le fusent aussi que la question des extrêmes, de très fortes pluies et estime que « nous dépensons trop monde d’en haut ; il rêve en altitude. Il normes sociales soit abordée à une tempête en mer entravant pour indemniser et pas assez pour parle de son fil, de son balancier, des Seattle, comme le veulent ceux du l’écoulement normal des rivières, a prévenir ». Nord. transformé le mauvais temps en instruments de son art, du... vertige et catastrophe. Lire pages 8 et 9 et la chronique de bien d’autres choses, toujours avec Lire page 2 Alors que la plupart des observa- de Pierre Georges page 36 hauteur. p. 14 et 15 Jacques Chirac « Amen », répondit M. le consul, protecteur du Saint-Sépulcre JÉRUSALEM fin politique, eut l’habileté de prendre à re- Saint-Sépulcre, où il a été accueilli par le ré- en campagne de notre correspondant vers son ennemi, Charles Quint, en s’alliant vérendissime custode franciscain et les repré- C’est la cérémonie que tout le monde nous avec la Sublime-Porte de Soliman le Magni- sentants des autres congrégations qui se par- EN DÉPLACEMENT à Mar- envie ; celle qui ferait la différence entre une fique. Il s’en suivit plusieurs traités, régulière- tagent, non sans parfois d’âpres conflits, la a seille pour participer, princi- grande nation riche de son passé et les ment renouvelés et renégociés avec les suc- garde des lieux. palement, à la Cité de la réussite, autres, moins investies dans les affaires du cesseurs du Valois, accordant aux pèlerins et Après avoir rapidement visité les abords, Jacques Chirac a aussi saisi l’occa- monde ; une manifestation au panache su- religieux français établis sur le territoire du aperçu la chapelle d’Adam, entrevu le Golgo- RECART/AFP MATIAS sion pour critiquer, samedi 13 no- ranné mais cependant toujours vivace, pieu- sultan une série d’avantages économiques, tha et jeté un coup d’œil sur l’épée de Gode- CUBA vembre, la gauche sur les sement et patriotiquement suivie par tout ce fiscaux et juridiques, puis, bientôt, le droit froi de Bouillon, le représentant de la France 35 heures et le PACS. Le président que la ville compte de chrétiens français ; une pour la France de protéger à perpétuité les s’est signé devant le tombeau saint puis a ga- de la République a ensuite pris de cérémonie que chaque diplomate étranger en Lieux saints et les Latins qui les fréquentent. gné, à l’entrée du quartier musulman, la basi- L’automne vitesse le gouvernement en se ren- poste à Jérusalem aimerait pouvoir savourer, Denis Pietton, ancien directeur adjoint du lique Sainte-Anne, où il fut aspergé d’eau bé- dant le premier, samedi après-mi- mais que la Providence, l’Histoire et la gloire cabinet du ministre des affaires étrangères nite et gratifié d’un Te Deum. du dictateur di, auprès des populations vic- de nos armes ont réservé au seul représen- Hubert Védrine, nouveau consul général de Chaque année, en un cérémonial allégé, A la veille de l’ouverture, lundi 15 no- times des inondations dans les tant de la République : la réception officielle France à Jérusalem et héritier, ès qualités, des mais toujours en uniforme, le consul général vembre à La Havane, du sommet ibéro- quatres départements sinistrés du du consul général de France au Saint-Sé- droits et privilèges accordés par la négocia- de Jérusalem participe à quelque vingt-sept américain, certains des plus grands dis- Sud. Le ministre de l’intérieur, pulcre. tion ou arrachés par la guerre, sacrifia donc, messes données par chacune des congréga- sidents de Russie et d’Europe de l’Est Jean-Pierre Chevènement, n’a visi- « Sei- Depuis 1843, date depuis laquelle la France le 9 novembre, à la tradition. En uniforme, tions latines que protège la France. – d’Elena Bonner à Vaclav Havel – ont té les départements touchés que le gneur, protégez et bénissez notre République » est représentée sans interruption à Jérusa- précédé de deux huissiers ottomans coiffés , adressé un message de solidarité aux lendemain. Lundi, le premier mi- lem, l’usage est immuable : dans les trente du tarbouche rouge, encadré de deux moines a dit du haut de sa chaire le représentant nistre, Lionel Jospin, se rendait jours qui suivent sa prise de fonctions, franciscains en robe de bure marron, protégé d’une Eglise qui fut longtemps réactionnaire opposants cubains. Célébrant le dans l’Essonne et les Yvelines pour chaque nouveau consul de France est reçu en par trois gendarmes français en civils, ac- et monarchiste ; « Amen », a dit en se signant dixième anniversaire de la chute du traiter des problèmes de sécurité grande pompe au Saint-Sépulcre, basilique compagné de son épouse et suivi des fonc- le mandataire d’une France qui fut parfois mur de Berlin, ils veulent croire que urbaine. qui, selon la tradition, abrite le tombeau du tionnaires de son administration, M. le violemment anticléricale. Cuba aussi « bientôt sera libre ». A Christ. Ce rare privilège remonte à 1535, consul général a traversé à pied la Vieille Ville, La Havane, la dissidence est harcelée, Lire page 6 quand François Ier, soldat malchanceux mais de la porte de Jaffa jusqu’à la basilique du Georges Marion toujours. p. 4 et l’éditorial p. 20 RTL en tête, Le Monopoly toujours du téléphone mobile

LES TRÈS NOMBREUX parti- breuses participations dans des culiers qui se ruent pour souscrire opérateurs mobiles en Europe, un abonnement de téléphonie mo- veut maintenant en prendre le bile pour Noël sont loin de se dou- contrôle complet. Il l’a déjà fait en

ter que leur signature vaut près de Grande-Bretagne et s’apprête à le E. SCORCELLETTI 25 000 à 35 000 francs. Ce chiffre faire en Allemagne, avant, peut- ENTRETIEN astronomique est en effet le prix être, de s’attaquer à son allié fran- de chaque abonné dans le calcul çais SFR du groupe Vivendi. Quant de la valeur d’un service mobile à Bouygues Telecom, il a fait l’ob- L’Opéra-Comique PHILIPPE LABRO dans l’actuelle vague de fusions et jet de rumeurs de rachat de la part d’acquisitions qui secoue l’Europe. de Deutsche Telekom ou de Tele- selon Savary FUTUR successeur de Jacques L’opérateur allemand Mannes- com Italia. Œuvre de Martin Rigaud à la tête de RTL, Philippe mann a même offert près de Bouygues, Bouygues Telecom vaut Jérôme Savary, actuel directeur du Labro, journaliste et romancier, 44 000 francs pour chacun des déjà plus cher que toutes les acti- Théâtre national de Chaillot, doit est depuis quinze ans l’un des arti- 3,5 millions d’abonnés du britan- vités bâties par son père, Francis ! prendre en septembre 2000, après un sans du succès de la radio de la rue nique Orange. Cette escalade n’est Pourquoi une telle débauche de Bayard. Pour la centième fois, pas achevée puisque l’ex-allié de milliards d’euros, de livres sterling, appel d’offres controversé, la tête de cette station est en tête des au- Mannesmann, le britannique Vo- de dollars ? Tout le monde re- l’Opéra-Comique à Paris, salle qui a diences ; elle augmente son score dafone Airtouch, s’apprête à su- connaît que les prix sont haute- perdu son lustre depuis qu’elle a quitté et creuse encore l’écart. renchérir en avalant Mannes- ment spéculatifs, mais que les le giron de l’Opéra de Paris. Dans un mann ! opérateurs n’ont pas d’autre choix entretien au Monde, le metteur en Lire page 23 Un vent de folie règne sur le que de se marier. Economique- monde de la téléphonie mobile. ment, en effet, rien ne justifie scène défend son projet d’un théâtre Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, L’annonce d’une nouvelle fusion qu’un abonné soit valorisé musical et populaire. p. 31 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; chasse immédiatement la précé- 30 000 francs : tout opérateur mo- Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, dente. En lançant, en janvier 1999, bile doit commencer par dépenser International...... 2 Aujourd’hui...... 27 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, une OPA de 60 milliards de dollars 1 500 francs pour recruter un France ...... 6 Météorologie...... 29 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; pour acquérir l’américain Air- abonné ; une fois ferré, ce dernier Société ...... 8 Jeux...... 29 Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Touch, Vodafone a déclenché une apporte un revenu annuel moyen Régions...... 10 Immobilier/annonces 30 mécanique incontrôlée. Depuis, de 2 500 francs. Carnet ...... 12 Culture ...... 31 l’allemand Deutsche Telekom a ac- Horizons...... 14 Guide culturel ...... 33 quis le britannique On-2-One, Enguérand Renault Entreprises ...... 21 Kiosque...... 34 France Télécom a répliqué en Communication...... 23 Abonnements...... 34 achetant l’allemand E-Plus. British Lire la suite page 20 Tableau de bord...... 24 Radio-Télévision...... 35 Telecom, qui détient de nom- et nos informations page 21 LeMonde Job: WMQ1611--0002-0 WAS LMQ1611-2 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 11:12 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0386 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999

COMMERCE L’« agenda » des sus à quinze jours de la réunion qui et les autres « blocs », Etats-Unis et cycle. b LES PAYS en développement dés les thèmes du social et de l’envi- négociations de l’Organisation mon- réunira les 135 pays membres du pays en développement. b EURO- ne voient pas tous l’utilité de rouvrir ronnement. b BILL CLINTON a annon- diale du commerce (OMC), c’est-à- 30 novembre au 3 décembre à PÉENS et Américains s’affrontent un nouveau cycle tant que les déci- cé que les Etats-Unis et la Chine dire les sujets mis à l’ordre du jour, ne Seattle. b L’AGRICULTURE focalise également sur le cadre des dis- sions du précédent ne sont pas toutes avaient conclu un accord ouvrant la fait toujours pas l’objet d’un consen- tous les antagonismes entre l’Europe cussions et la durée du prochain appliquées. Ils refusent de voir abor- voie à l’adhésion de Pékin à l’OMC. Avant Seattle, les grands « blocs » affichent leurs divergences sur la mondialisation Les 135 pays membres de l’OMC ne parviennent pas à s’entendre sur l’ordre du jour des discussions. Etats-Unis, Européens et pays en développement divergent sur le contenu comme sur la durée du nouveau cycle de libéralisation du commerce GENÈVE noncent pour un accord global sur 5 novembre les Etats à donner da- A l’issue de ces pourparlers de de notre correspondant l’ensemble des thèmes abordés vantage de marge de manœuvre à dernière heure, un accord sur un Ce n’est pas encore l’échec, mais sans faire l’impasse sur les aspects leurs délégations pour sortir de projet de texte se profilait à l’hori- à quinze jours de la conférence sociaux et culturels, la protection cette « phase critique » à l’ap- zon. Mais le temps est compté ministérielle de l’Organisation de l’environnement, ou le principe proche des échéances. – quatre jours – pour le soumettre mondiale du commerce (OMC) qui de précaution en matière sanitaire Placés devant leurs responsabili- à l’examen des ministres qui se tiendra du 30 novembre au et alimentaire. Plus pressés, les se- tés, les négociateurs ont mis les pourraient, le cas échéant, y ap- 3 décembre à Seattle, et à quatre conds souhaitent discuter chaque bouchées doubles en fin de se- porter d’ultimes retouches à jours de l’échéance que se sont dossier séparément pour obtenir maine dernière, poursuivant inlas- Seattle. Un échec n’est désormais fixée les émissaires des des résultats rapides et visibles, si 135 membres de l’organisation possible dès Seattle, dans la pers- pour se mettre d’accord sur pective de l’élection présidentielle Les pays du Sud contre la présence de l’OIT l’« agenda » des négociations, aux Etats-Unis. N’affichant pas la c’est-à-dire les sujets mis à l’ordre même impatience et se voulant Le plus grand flou règne sur la participation à la conférence, du jour, le texte de la déclaration plus réaliste, l’Europe table au comme observateur, de l’Organisation internationale du travail qui devrait être approuvée, à l’is- moins sur les trois ans de négocia- (OIT). Alors que sept organisations internationales, comme la sue de ce grand rendez-vous dans tions prévus, voire davantage, Banque mondiale ou la Conférence des Nations unies sur le la cité de Microsoft et Boeing, pour dégager un accord d’en- commerce et le développement (Cnuced), bénéficieront de ce statut, n’est toujours pas au point. semble équilibré. Comme le Japon le directeur général du Bureau international du travail (BIT), le Chacun campant sur ses posi- et d’autres pays industrialisés, Chilien Juan Somavia, n’est toujours pas fixé sur son sort. Il ne sou- tions, l’impasse qui se prolonge est Bruxelles fait valoir que seul un haite pas se retrouver dans la situation humiliante de son prédéces- à l’image des enjeux et des intérêts ordre du jour suffisamment large seur, le Belge Michel Hansenne, en 1996 à Singapour. Celui-ci s’était contradictoires en présence. Pour « permettra à chacun de donner et vu refuser l’accès de l’OMC par certains pays peu disposés à en- en prendre la mesure, il suffit de recevoir pour accepter finalement tendre parler des droits des travailleurs. Hostiles à la création d’un jeter un coup d’œil au projet de des concessions ». groupe de discussions entre l’OMC et le BIT, proposé séparément par déclaration en discussion, sans terme « cycle » est mis entre cro- gonismes, demeure le verrou à Donnant à ces âpres tractations les Etats-Unis et l’Union européenne, plusieurs pays en développe- progrès depuis plusieurs semaines. chets, ainsi que la durée de « trois faire sauter pour avancer dans sur les bords du lac Léman l’allure ment sont opposés à la venue du directeur général du BIT à Seattle. Mis au point le 19 octobre, après ans » prévue pour conclure l’exer- d’autres domaines. Avec les ser- d’un marathon, les principaux pro- une réunion de trois jours des cice. La plupart des principes ré- vices, elle fait partie des dossiers tagonistes devraient jusqu’à l’ul- chefs de délégation, ce texte est gissant les négociations font éga- en suspens hérités du précédent time minute maintenir la pression sablement, paragraphe après pa- plus à exclure. « Assez tergiversé, il une version édulcorée de précé- lement l’objet de réserves, cycle, l’Uruguay Round, sur les- et fait monter les enchères, cer- ragraphe, la mise au point de la est temps d’agir », nous déclarait dentes moutures rédigées à partir notamment celui de la transpa- quels les discussions doivent re- tains n’hésitant pas à évoquer future déclaration, tandis que des l’un des négociateurs les plus ac- de quelque 300 pages d’amende- rence. prendre de toute façon l’an pro- l’épouvantail d’un échec. Sachant conciliabules plus discrets se dé- tifs, l’ambassadeur du Bangla- ments soumis par les membres chain. La poursuite de la qu’il en allait de sa crédibilité, le roulaient dans la « chambre desh, Iftekhtar Chowdhury, re- lors de séances antérieures. Réduit « PHASE CRITIQUE » libéralisation des services, elle, est nouveau directeur général, le Néo- verte » du patron de l’OMC. présentatif des très nombreux à une trentaine de pages, l’actuel Si des divergences subsistent sur un principe généralement acquis Zélandais Mike Moore, s’emploie « Toutes les dispositions sont liées les pays du Sud vivement intéressés document de travail est encore la forme et la procédure, elles sont (sur une base volontaire). à débloquer la situation, multi- unes aux autres et un désaccord sur au succès de Seattle, mais dans le parsemé de multiples parenthèses, évidemment encore plus tenaces Européens et Américains s’af- pliant les signes de bonne volonté un point peut bloquer tous les seul sens de la levée des barrières indiquant les nombreux désac- sur le fond. De loin principale frontent également sur le cadre tous azimuts pour tenter de redo- autres », rappelle un porte-parole, tarifaires. cords. Au chapitre du « nouveau pierre d’achoppement, l’agri- des discussions et la durée du pro- rer le blason de l’OMC. Tirant la en se référant à la règle du consen- cycle de négociations », même le culture, qui focalise tous les anta- chain cycle. Les premiers se pro- sonnette d’alarme, il avait invité le sus en vigueur. Jean-Claude Buhrer Les différentes positions des grandes zones Accord sur l’entrée de la Chine à l’OMC IL Y A CEUX qui se contente- Ils rejoignent cependant l’Europe l’agriculture comme un secteur LE PRÉSIDENT Bill Clinton a annoncé lundi 15 no- L’accord signé à Pékin devra en effet être soumis au raient de reprendre les négocia- pour intégrer les préoccupations comme les autres. vembre que les Etats-Unis et la Chine avaient conclu Congrès afin d’octroyer à la Chine un statut de parte- tions sur l’agriculture et les services, environnementales. S’agissant des b PAYS EN DÉVELOPPEMENT : un accord ouvrant la voie à l’adhésion de Pékin à l’Or- naire commercial normal (l’ancienne clause de la nation comme il est prévu aux termes de normes sociales, ils proposent la Assez hétérogène, ce groupe, au ganisation mondiale du commerce (OMC). « Cet ac- la plus favorisée). Cette tâche ne sera sans doute pas fa- l’accord de Marrakech de 1994 qui a création d’un groupe de travail au sein duquel l’Inde, le Pakistan et la cord est un grand pas en avant pour faire entrer la cile, la majorité républicaine ayant d’avance exprimé ses clos le cycle de l’Uruguay (ce qu’on sein de l’OMC pour réfléchir aux Malaisie sont les plus en flèche, ne Chine dans l’OMC », a dit le président américain, à An- réserves à l’égard de tout accord avec Pékin. L’accord ne appelle « l’agenda incorporé »), liens entre normes sociales et voit même pas la nécessité d’un kara où il vient d’entamer une visite en Turquie. A Pé- signifie pas l’adhésion immédiate de Pékin à l’OMC, la ceux qui verraient bien l’ouverture commerce. nouveau cycle à l’OMC tant que les kin, le ministre chinois du commerce extérieur, Shi Chine devant achever des négociations bilatérales avec de négociations plus larges, aux b EUROPE : l’Union européenne engagements du précédent n’au- Guangsheng, cité par l’agence Chine nouvelle, a esti- les autres pays qui l’ont demandé : l’Union européenne, nouveaux sujets (investissement, défend l’idée d’une approche glo- ront pas été tous appliqués et que mé que l’accord conclu avec Washington était satis- le Canada, le Brésil, la Suisse et la Norvège. concurrence, propriété intellec- bale (« rien n’est acquis si tout n’est les pays développés maintiendront faisant pour chacun et constituait une victoire pour Les négociations sino-américaines, qui avaient repris tuelle) ou aux « autres sujets » pas acquis », disait récemment Lio- des restrictions à l’entrée de leurs les deux pays. début septembre, étaient considérées comme la der- (normes sociales), ceux qui ne nel Jospin) et souhaite étendre les produits agricoles et textiles sur Cet accord « est bon pour la Chine, bon pour les nière chance de parvenir à un pré-accord sur l’adhésion voient pas l’utilité de poursuivre négociations à d’autres secteurs, leurs marchés. Des préoccupations Etats-Unis et bon pour l’économie mondiale », a expli- de la Chine à l’OMC avant la conférence ministérielle de quoi que ce soit et enfin, ceux qui comme l’investissement, la concur- analogues sont exprimées par les qué M. Clinton. « Avec cet accord, a-t-il ajouté, la Seattle (Etats-Unis) qui doit donner à la fin du mois le naviguent entre ces différentes op- rence, les normes sociales, l’envi- quinze pays exportateurs de pro- Chine embrasse les principes de l’ouverture écono- coup d’envoi d’un nouveau cycle de négociations tions pour mieux pousser un intérêt ronnement et la sécurité alimen- duits agricoles du groupe de Cairns. mique, de l’innovation et de la concurrence. Cela servira commerciales multilatérales. La Chine tente d’adhérer qui n’apparaît pas toujours très taire. Bruxelles peut compter sur le Hostiles aux subventions à l’expor- à la fois les réformes et les progrès de l’Etat de droit en depuis 1986 à l’organisation commerciale internatio- clairement. A deux semaines de la soutien du Japon, de la Corée du tation, ils réclament en priorité leur Chine. » nale. – (AFP.) réunion de Seattle, rien n’est en- Sud, de la Suisse, de la Norvège et démantèlement et souhaitent limi- core joué et la ligne de fracture dif- de quelques autres pays industriali- ter le prochain cycle à la libéralisa- fère selon les sujets. Et au-delà, sés. Estimant qu’une négociation tion des marchés agricoles et aux dans la manière d’aborder les dif- qui se concentrerait uniquement services. L’Australie veut faire tomber l’exception agricole férents sujets. Les coalitions ne se sur l’agriculture comporterait de L’Inde refuse également catégo- limitent plus à un affrontement sérieux risques d’échec, l’Union eu- riquement que l’on aborde des su- AUCKLAND ciations, l’Australie a donc comme coup afin d’éviter la mise à l’écart Nord/Sud ni entre les rives de ropéenne et ses partenaires in- jets tels que l’investissement et la de notre correspondante priorité de faire tomber l’exception de l’agriculture et un morcellement l’Atlantique. sistent sur le caractère spécifique et propriété intellectuelle, qu’elle dans le Pacifique Sud agricole, de voir les produits agri- interminable des débats. Le forum Revue de détail des cinq grands « multifonctionnel » de l’agriculture, soupçonne d’être un moyen pour L’Australie et la Nouvelle-Zé- coles traités de la même manière de Coopération économique d’Asie- blocs d’intérêt (Europe, Etats-Unis, notamment dans l’aménagement les pays développés de faire du pro- lande, qui exportent plus des trois que les biens manufacturés. « Il ne Pacifique (APEC) a ainsi établi une Japon, pays en développement, du territoire et pour la qualité de la tectionnisme déguisé. Enfin, la quarts de leurs productions agri- fait aucun doute que le groupe de liste de huit secteurs prioritaires (fo- pays les moins avancés [PMA]) : vie. question des normes sociales sou- coles, ainsi que les autres pays du Cairns sera le plus fervent avocat de rêt, pêche, joaillerie, équipement b ÉTATS-UNIS : la position amé- Sur le chapitre des normes so- lève l’hostilité générale, les pays en « groupe de Cairns », qui réunit les la libéralisation des échanges agri- médical...)avec l’espoir de faire en- ricaine officielle est pour l’instant ciales, elle a proposé la création développement y décelant, là aussi, pays exportateurs agricoles libé- coles », estime un officiel à Canber- dosser une abrogation précoce des de rester sur « l’agenda incorporé », d’un Forum, indépendant, qui per- « un cheval de Troie du protection- raux, veulent obtenir à Seattle une ra qui assure que « sur le dossier tarifs douaniers dans ces secteurs. mais Washington pousse pour que mettrait de faire le lien entre l’OMC nisme ». Pour eux, les préoccupa- suppression de toutes les subven- agricole, le discours américain a bien Pour le moment, l’Europe s’y op- le volet « tarif » des négociations et le Bureau international du travail tions sociales et environnementales tions agricoles à l’exportation. évolué depuis quelques semaines ». pose. Et l’on soupçonne, dans cette sur l’agriculture soit traité comme (BIT). avancées par les pays riches servi- L’Australie et la Nouvelle-Zé- région du monde, des raisons tac- tous les autres tarifs. Irrecevable b JAPON : Tokyo est plutôt sur la raient de prétexte à les priver des lande n’hésitent plus à dénoncer les SCEPTICISME tiques à cette position. L’Australie pour l’Europe. Les Etats-Unis sont même longueur d’onde que l’Union avantages compétitifs à bas prix pratiques commerciales illégales, en De retour d’une réunion prépara- et la Nouvelle-Zélande souhaitent en cela soutenus par le groupe de européenne en ce qui concerne plutôt que de donner satisfaction à particulier des Etats-Unis, devant toire, le ministre néo-zélandais du donc un cycle qui soit court (trois Cairns (Australie, Nouvelle-Zé- l’élargissement de l’agenda et es- leurs revendications de facilités l’OMC. Début novembre, les Etats- commerce, Dr Lockwood Smith, ans), précis et centré sur l’accès aux lande...), qui a cependant une posi- time que le cycle doit être d’accès aux marchés pour leur pro- Unis, qui refusaient d’importer des s’est déclaré déçu du piétinement marchés, en particulier des produits tion plus radicale d’élimination to- « complet ». Le Japon a cependant duits textiles et agricoles. Sur ce crevettes australiennes sous prétex- général mais encouragé par les dé- agricoles. tale des subventions (voir montré quelques réticences à point, leur position coïncide avec te qu’elles n’étaient pas pêchées clarations du nouveau conseiller Ces deux pays d’exportation se ci-dessous). Les Américains ne mettre la propriété intellectuelle à celle des milieux patronaux et ultra- avec des filets antitortues, dans une commercial européen, Pascal Lamy, félicitent de l’impact positif de l’ou- prennent pas d’engagement pour l’ordre du jour. Il est également libéraux du Nord qui considèrent zone où l’on a jamais vu de tortues, à propos de négociations possibles verture des marchés sur leurs l’instant sur les marchés publics, plus proche de la position améri- aussi que ces questions relèvent de ont dû revenir sur leur décision sur les subventions agricoles. De économies. Les exportations austra- l’investissement ou la concurrence. caine sur la manière de traiter la compétence d’autres institutions, suite à un arbitrage de l’OMC. De manière générale, l’argument euro- liennes ont plus que triplé en vingt comme la conférence de Rio pour même, l’Australie a déposé une péen de la « multifonctionnalité » ans. L’Australie considère que les l’environnement et l’Organisation plainte à l’OMC après l’imposition des aides (elles servent aussi à réductions tarifaires négociées au internationale du travail. de quotas sur l’agneau australien et l’aménagement rural) est perçu cours de l’Uruguay Round ont per- b PAYS LES MOINS AVANCÉS : néo-zélandais. avec scepticisme. « Si, pour des rai- mis une augmentation annuelle de Fortement demandeurs d’une ou- « Il faut dire clairement à l’Europe, sons non commerciales, l’agriculture ses exportations de 5 milliards de verture plus grande des marchés aux Etats-Unis et au Japon que le peut justifier de subventions, il faut dollars australiens (environ 3 mil- des pays industrialisés (ils ne repré- commerce agricole doit être traité faire en sorte que ces subventions liards d’euros). Il en va de même en sentent que 0,5 % du commerce dans les mêmes termes que les autres n’aient pas de conséquences sur la Nouvelle-Zélande, où les exporta- mondial), ils plaident pour l’exa- secteurs. Il est tout simplement inac- production agricole et son tions sont aujourd’hui destinées à men des règles antidumping qui ceptable qu’en 1998 les subventions commerce », estime Wade Arms- 200 pays. Quant aux barrières doua- entravent leurs exportations, en aux agriculteurs dans les pays de trong, conseiller du commerce au nières, la Nouvelle-Zélande est sans particulier de textiles et d’habille- l’OCDE s’élèvent à 362 milliards de ministère néo-zélandais. doute le pays de l’OCDE le plus ou- ment. Directement visés, les Etats- dollars américains », a déclaré le mi- Australie et Nouvelle-Zélande vert au monde, avec 95 % des biens Unis ne veulent pas en entendre nistre du commerce australien Mark sont également d’accord sur le prin- importés désormais exempts de parler. Vaile lors de la réunion, en août, des cipe que l’accord final doit être mis tout droit d’entrée. quinze pays du groupe de Cairns. en application par tous les pays de Babette Stern Lors du prochain cycle de négo- l’OMC en même temps et d’un seul Florence de Changy LeMonde Job: WMQ1611--0003-0 WAS LMQ1611-3 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 11:10 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0387 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 / 3

Un émissaire tchétchène demande L’Europe veut se doter d’une capacité à la France de jouer un rôle de « médiateur » d’intervention dans des crises régionales L’étau se resserre sur la capitale, Grosny Réunis à Bruxelles, les ministres de la défense Le président Boris Eltsine a indiqué lundi 15 no- aux Occidentaux qu’ils « n’ont pas le droit d’accuser et des affaires étrangères des Quinze cherchent à déterminer vembre qu’il se rendrait personnellement au sommet la Russie » de faire la guerre en Tchétchénie, a rap- de l’OSCE d’Istanbul le 17 et 18 novembre, pour dire porté l’agence Interfax. des « indicateurs » communs sur leurs moyens militaires de projection

LES CRIS provoqués à Moscou Des bombardements russes sans précédent POUR la première fois depuis le pose, à côté du Comité politique et d’assumer les missions les plus exi- par la réception officielle en début de la construction euro- de sécurité, un comité militaire eu- geantes de la gamme prévue dans France d’Ilias Akhmadov, « mi- RUSSIE Zone sous contrôle russe péenne, les ministres de la défense ropéen composé de représentants les accords de Petersberg. En 1992, nistre » des affaires étrangères RUSSIE des Quinze se réunissent, lundi des quinze chefs d’états-majors, un au château de Petersberg, près de tchétchène, n’auront servi à rien : 15 novembre à Bruxelles, avec leurs état-major européen et une cellule Bonn, les membres de l’UEO celui-ci poursuivait à Prague, lun- collègues des affaires étrangères de planification assez étoffée pour avaient accepté des missions huma- Naourskaïa di 15 novembre, une tournée qui afin de donner une impulsion au faire la synthèse du renseignement, nitaires, des opérations de maintien Chelkovskaïa doit le conduire dans d’autres ca- Terek projet de politique de sécurité analyser les situations et pour pro- de la paix et des opérations de réta- pitales européennes. Elle vise, dit- TCHÉTCHÉNIE commune. Après la déclaration poser des scénarios d’action. blissement de la paix. Les missions Sernovodsk Samachki il, à briser la « passivité terri- INGOUCHIE Goudermès franco-britannique de Saint-Malo, de Petersberg ont été intégrées fiante » des chancelleries face à ce il y a un an, le sommet franco-alle- dans le traité d’Amsterdam en 1997. NAZRAN Argoun que certaines voix n’hésitent plus GROZNY DAGHESTAN mand de Toulouse, en mai, et le Pas de Britanniques dans A court terme, les Européens à qualifier de « crime contre l’hu- Assinovskaïa Chali Conseil européen de Cologne, doivent se donner les moyens de manité », voire de « génocide » Ourous-Martan en juin, cette réunion de Bruxelles déployer une force terrestre du ni- Entrée des Russes une armée européenne commis par les forces russes en OSSÉTIE Bamout est une nouvelle étape avant le veau d’un corps d’armée (50 000 à Tchétchénie. Les contacts pris du- DU NORD Conseil européen d’Helsinki qui Le ministre britannique de la 60 000 hommes) correspondant à Vedeno rant sa visite d’une semaine en fixera le calendrier dotant l’Union défense, Geoff Hoon, a exclu, di- peu près à la KFOR au Kosovo. France, organisée par le Comité Itum-Kale Frontières fermées européenne (UE) d’une capacité manche 14 novembre, que des sol- A plus long terme, les Européens Tchétchénie et Est-libertés (1), ont GÉORGIE par les Russes d’intervention dans les crises régio- dats du Royaume-Uni puissent devraient augmenter leurs forces été, a-t-il dit, « un immense ré- nales. faire partie à l’avenir d’une «ar- de projection et leurs moyens de 15 km confort après l’isolement que Mos- PRINCIPAUX BOMBARDEMENTS A Bruxelles, des pas devraient mée européenne » distincte de commandement en assurant une cou nous impose ». être faits dans trois directions : le l’OTAN. Il démentait des informa- coordination entre les états-majors Même si les positions des auto- Les forces russes ont mené durant le week-end des bombardements renforcement du rôle du haut-re- tions du Sunday Times selon le- interarmées nationaux et en res- rités françaises n’ont guère évolué sans précédent contre la République indépendantiste. L’état-major présentant pour la politique exté- quel Tony Blair aurait accepté le tructurant les états-majors euro- sur le drame qui se noue au Cau- russe a indiqué avoir effectué un nombre record de sorties aériennes, af- rieure et de sécurité commune principe d’une armée européenne péens existants, comme l’Euro- case, un pas a été franchi : pour la firmant avoir tué jusqu’à 200 combattants tchétchènes. L’artillerie et (« M. PESC »), les contours institu- de 30 000 hommes. « Il est possible, corps. La France ne se montre pas première fois, un « ministre » de l’aviation ont bombardé toute la nuit de samedi 13 au dimanche 14 no- tionnels de la politique de défense, a expliqué M. Hoon, qu’un certain favorable à la définition à priori de Tchétchénie a été reçu au Quai vembre la capitale de la Tchétchénie, Grozny, qui était illuminée par les la définition de capacités militaires nombre de nations européennes scénarios d’intervention européens d’Orsay, par le directeur pour explosions d’obus. Cinq personnes ont été tuées, selon une source tché- européennes. joignent leurs efforts et soient déci- qui pourraient être restrictifs ou l’Europe continentale, Hughes tchène. Les Russes ont continué de resserrer leur étau sur la ville et se Sur le premier point, les ministres dées à utiliser leurs forces dans un d’objectifs trop précis qui laisse- Pernet. Il a fallu pour cela que les trouvaient, dimanche, à deux kilomètres de l’aéroport. L’armée russe, des affaires étrangères des Quinze contexte particulier. Mais je tiens à raient apparaître une limite aux Verts brisent la glace (Le Monde qui a aussi lourdement frappé les localités de Chali et Samachki, est en accepteraient que « M. PESC » souligner que cela devra être décidé ambitions de l’UE en matière de dé- du 9 novembre) puis l’invitent à outre entrée samedi dans Bamout, sans toutefois en prendre le contrôle. – Javier Solana – soit aussi nommé, en premier lieu par l’OTAN. Une ré- fense commune. Pour rationaliser l’Assemblée nationale, au mo- Symbole de la résistance tchétchène durant la guerre de 1994-1996, la la semaine prochaine, secrétaire gé- flexion sur la création d’une identité et augmenter les capacités mili- ment où leur député Noël Ma- ville était sous le feu de l’artillerie et des bombardements russes depuis néral de l’Union de l’Europe occi- européenne de défense est en cours. taires européennes, l’idée avait été mère posait une question d’actua- plusieurs semaines. – (AFP.) dentale (UEO), seule organisation Mais elle ne prévoit pas que des avancée de fixer pour la défense lité au chef de la diplomatie européenne jusqu’alors compé- troupes britanniques servent dans des « critères de convergence » (no- francaise. « Qu’attendez-vous pour tente en matière de défense, mais une armée européenne ». – (AFP.) tamment budgétaires) sur le mo- donner un visa au ministre Akhma- guerre en Tchétchénie serait Kremlin doit se préparer à multi- qui devrait se fondre bientôt dans dèle des critères pour la monnaie dov ? Qu’attendez-vous pour le re- « une affaire intérieure ». M. Akh- plier les notes de protestation l’UE. Cette décision sera accompa- unique. Le terme de critères a été cevoir ? Qu’il ne reste plus d’inter- madov, de son côté, a appelé l’Eu- comme celle qu’il adressa à Paris. gnée de deux réserves. Pour sur- En termes de capacités au sens abandonné au profit de la notion locuteurs tchétchènes vivants ? » rope, en particulier la France, Car M. Akhmadov a aussi été re- monter les réticences des pays strict, la France souhaite que l’UE se d’« indicateurs de convergence », en Ainsi interpellé, Hubert Védrine a « riche de ses expériences de déco- çu, pour l’instant en privé, par Ni- membres de l’UEO n’appartenant dote de la possibilité d’évaluer les partie pour ne pas gêner des pays dû reconnaître l’évidence : la lonisation », à intervenir comme cole Fontaine, présidente du Par- pas à l’UE, il serait précisé que ce situations, de planifier et de qui doivent apporter une contribu- France, qui appelle la Russie au « médiateur » dans ce conflit. lement européen. Il fut également cumul ne sera pas nécessairement conduire des opérations, de proje- tion à la défense européenne et qui, dialogue avec les Tchétchènes, ne Pour autant, « la question du sta- l’invité des Verts européens, réu- définitif. Pour ne pas effrayer les ter des forces, de livrer un combat, en même temps, procèdent à des pouvait décemment pas s’y sous- tut de la Tchétchénie est ce qui nis en congrès. S’il a combattu un membres de l’UE qui n’appar- de soutenir des opérations de coupes dans leur défense. Ces indi- traire elle-même. « M. Akhmadov m’inquiète le moins aujourd’hui, moment aux côtés de M. Bassaev, tiennent pas à l’OTAN, il sera préci- longue durée, de maintenir un en- cateurs pourraient être des ratios sera reçu, écouté et pourra circuler quand il s’agit de prendre des me- considéré par Moscou comme le sé que cette double casquette traînement de niveau élevé et d’as- qui mesurent l’entraînement des librement », a-t-il dit. Le lende- sures urgentes pour sauver les po- « terroriste numéro un », M. Akh- (PESC et UEO) ne vaudra que pour surer la bonne interopérabilité forces, les capacités de projection main, M. Akhmadov recevait le vi- pulations civiles », a précisé madov, né en 1960 en déporta- les missions dites « de Petersberg » entre les armées. ou l’équipement. sa Schengen qui lui fut refusé par M. Akhmadov. « Il faut stopper tion, fut ensuite aide de camp (gestion de crise) et ne couvrira pas Du point de vue français, les Eu- les consulats de France en Azer- l’usage d’armes prohibées et récla- d’Aslan Maskhadov, le président l’article 5 du traité de l’UEO qui crée ropéens devraient être en mesure Daniel Vernet baïdjan et aux Pays-Bas. Le mi- mer de Moscou, non pas une «dé- tchétchène, qui l’a nommé mi- une solidarité automatique entre nistre tchétchène fut reçu ensuite sescalade », mais un arrêt des nistre le 27 juillet dernier. M. Akh- ses membres en cas de menaces ex- par Alain Madelin (Démocratie li- bombardements qui frappent les ci- madov dénonce aujourd’hui avec térieures contre l’un d’eux. Les pays bérale), Pierre Lellouche (respon- vils, un accès humanitaire aux bles- amertume l’équipée de son ami traditionnellement neutres ne sable des relations internationales sés et aux réfugiés », a-t-il ajouté. Bassaev au Daghestan, qui fut un veulent pas que l’UE apparaisse au RPR), Nicolas Sarkozy (maire Certains de ses interlocuteurs des prétextes de l’offensive russe. comme une alliance militaire. de Neuilly) et Jack Lang (pré- ont été frappés par sa « modéra- « Mais tant que les Russes ne Cette double fonction permet à sident de la commission parle- tion ». Les médias russes s’indi- changent pas d’attitude dans le M. Solana d’assister comme secré- mentaire des affaires étrangères). gnaient de leur côté que «la Caucase, il y aura toujours des Bas- taire général de l’UEO à la réunion Le député socialiste a rejeté l’ar- France négocie avec un extrêmiste saev », dit-il. de l’OTAN, en décembre, sans que gument russe qui paralyse tou- assoifé de sang russe, envoyé par les relations entre l’UE et l’organi- jours l’OSCE, à savoir que la son chef Chamil Bassaev ». Mais le Sophie Shihab sation atlantique aient été réglées.

PROPOSITIONS PRÉCISES Dans le domaine institutionnel, Le président ukrainien Leonid Koutchma la France a avancé, depuis juillet, des propositions précises sur la composition et le fonctionnement a été réélu avec une large majorité du Comité politique et de sécurité (COPS) prévu par les conclusions LE CHEF de l’Etat ukrainien le soutien de l’ancien chef du KGB puis l’indépendance, en 1991, le du Conseil européen de Cologne. Leonid Koutchma a obtenu, di- ukrainien Evhen Martchouk, cré- PIB ukrainien a chuté des deux Dans une lettre à ses collègues de manche 14 novembre, un second dité de 11 % des voix au premier tiers. Les prévisions pour 1999 ne l’UE, Jacques Chirac a suggéré que mandat de cinq ans en rempor- tour, qui a obtenu en échange le sont pas brillantes avec une baisse le COPS soit présidé par tant avec vingt points d’avance le poste de chef du conseil de sécuri- de 2,5 % de la croissance selon la « M. PESC » et qu’il soit composé second tour de l’élection prési- té ukrainien : un ralliement qui Banque européenne pour la re- de représentants permanents des dentielle, devant le candidat n’est pas sans rappeler celui du construction et le développement Quinze avec rang d’ambassadeur communiste Petro Simonenko. général Lebed à Boris Eltsine en (BERD). Un quart de la popula- sur le modèle du Conseil de Selon des résultats officiels par- 1996. tion est au chômage. Le montant l’OTAN. Ces idées se heurtent de la tiels, M. Koutchma a recueilli 56 % des salaires impayés est énorme, part de quelques partenaires à des des suffrages, contre 38 % pour CORRUPTION À TOUS LES NIVEAUX la corruption est répandue à tous objections : la présidence du COPS son rival. La participation a été « En fait, malgré les difficultés, les niveaux de l’Etat et des entre- par « M. PESC » ne réduira-t-elle élevée : 73,8 %. les gens ne veulent pas d’un retour prises. Ce contexte défavorable, pas le rôle de la présidence du Un représentant de M. Simo- au passé, ni d’une union avec une ajouté à une fiscalité très lourde, conseil des ministres ? Les repré- nenko a dénoncé dans la soirée Russie qui envoie ses fils à la guerre n’attire par les investissements sentants permanents des pays « de nombreuses violations, gros- en Tchétchénie, commente un étrangers, qui sont rares avec seu- membres auprès des Communau- sières et cyniques ». La Commis- journaliste de Kiev. Seuls les per- lement 2,9 milliards de dollars au tés européennes ne devraient-ils sion électorale a évoqué de son sonnes âgées cultivent la nostalgie, total depuis 1991. La seule réussite pas siéger aussi au Comité politique côté des irrégularités mineures. La les jeunes, eux, sont tournés vers de l’Ukraine, sur le plan écono- et de sécurité ? Peut-on créer un campagne électorale a été mar- l’Ouest et l’exemple de la Pologne. » mique, a été la lutte contre l’infla- nouveau comité sans modifier les quée par de graves atteintes à la Alors que M. Koutchma avait été tion et la mise en place d’une traités ? liberté des médias. M. Koutchma élu en 1994 sur une plate-forme monnaie, la hrivna, qui a mieux Enfin, l’essentiel de la réunion a été le seul candidat à bénéficier nettement pro-russe, sa politique résisté que le rouble à la crise de des ministres des affaires étran- d’un temps d’antenne conséquent a consisté à opérer un rapproche- l’été 1998. gères et de la défense devrait porter à la télévision d’Etat. Celle-ci a, en ment avec l’Ouest par la signa- Un système de corruption insti- sur les capacités militaires à la dis- outre, diffusé, à l’approche du ture, en 1997, d’un accord avec tutionnalisé, dit « de position de l’Europe, afin d’éviter scrutin, des films documentaires l’OTAN, tout en ménageant ses l’échiquier »ou « shakhmatka » a que la discussion ne s’enlise dans rappelant la répression et les pé- relations avec Moscou avec le été mis en place par le pouvoir. les sables institutionnels. Selon nuries de l’époque soviétique, traité d’amitié et de coopération, Des personnes privées peuvent Lord Robertson qui, comme mi- dont M. Simonenko voulait tenter signé en mai 1997. Cette évolution prendre le contrôle effectif d’en- nistre britannique de la défense, a de cultiver la nostalgie. lui a attiré les sympathies des ré- treprises publiques avec l’accord apporté sa contribution à cette po- La campagne de M. Koutchma, gions occidentales, nationalistes, des plus hautes autorités de l’Etat. litique avant d’être nommé secré- un « centriste » dont le bilan à la sans lui aliéner le soutien des D’énormes profits ont été réalisés taire général de l’OTAN, «on ne tête de l’Etat est entaché par la zones industrielles de l’Est, russo- aux dépens de l’Etat grâce à ce peut pas envoyer un organigramme, grave crise économique, aura été phones. « Dans des centres métal- dispositif. Cette économie de aussi beau soit-il, dans une région en axée sur le thème de la « menace lurgiques comme Dniepropetrovsk, « copinage » profite à des person- crise ». rouge », non sans rappeler les re- l’élite économique est attachée à nalités proches de M. Koutchma, Les responsables français ar- cettes politiques utilisées par Bo- l’indépendance : elle ne souhaite mais aussi aux hommes ou aux rivent à la réunion de Bruxelles ris Eltsine lors du scrutin prési- pas qu’un jour les exportations partis politiques qui l’assurent de avec des idées assez précises sur ce dentiel de 1996, face au soient obligées de passer par Mos- son soutien. qui doit être fait en matière de ca- communiste Guennadi Ziouga- cou », dit un observateur. Cette pacités. Pour ce que les spécialistes nov. Aussi M. Koutchma a-t-il ob- réélection intervient dans un Lucas Delattre appellent « les instruments militaires tenu, à l’approche du second tour, morne contexte économique. De- et Natalie Nougayrède d’aide à la décision », la France pro- LeMonde Job: WMQ1611--0004-0 WAS LMQ1611-4 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0388 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 INTERNATIONAL Cuba : l’opposition obtient un soutien international Egyptair : la thèse du suicide du pilote semble écartée avant le sommet ibéro-américain de La Havane WASHINGTON. Des inspecteurs américains ont écouté dimanche l’en- registreur de vol du vol 990 d’EgyptAir mais ils n’ont pu y trouver un début d’explication à la catastrophe qui a fait 217 morts, au large de New York. La boîte noire, récupérée samedi soir, a été transférée au Bu- Des délégations étrangères ont rencontré les dirigeants de la dissidence reau national de la sécurité des transports (NTSB), à Washington. La catastrophe, croit savoir lundi le Washington Post, qui cite des sources Le gouvernement cubain a démenti, dimanche l’arrestation de quinze dissidents accusés de membres de l’opposition cubaine ont rencontré, proches de l’enquête, n’a apparemment été provoquée ni par le suicide 14 novembre, avoir lancé une vague de répres- vouloir « saboter » le IXe sommet ibéro-améri- dimanche, plusieurs délégations étrangères du commandant de bord ni par une tentative de détournement. sion contre les opposants, tout en confirmant cain, qui s’ouvre lundi à La Havane. Des (Nicaragua, Costa Rica, Portugal et Mexique). LA HAVANE Montealegre, a reçu une déléga- di dernier à Boyeros, dans la transmise aux autorités cubaines « Vache folle » : aucun accord en vue de notre envoyé spécial tion de dissidents. En raison de ses grande banlieue de La Havane, ce par des « mains amies » : « Ces A la veille du IXe sommet ibéro- désaccords politiques avec Fidel document demande que «le principes sont ignorés par le gouver- PARIS. S’exprimant lundi 15 novembre sur Europe 1, Jean Glavany, mi- américain, qui s’ouvre lundi 15 no- Castro, le président du Nicaragua, peuple cubain soit consulté dans les nement hôte du prochain sommet, nistre de l’agriculture, a indiqué qu’aucun accord ne serait, à très court vembre à La Havane, les autorités Arnoldo Aleman, est l’un des cinq urnes. » Il prône « la réconciliation qui est, ironiquement, le seul dicta- terme, trouvé permettant une levée par la France de l’embargo qui frappe cubaines ont nié avoir déclenché présidents qui ont refusé de se entre Cubains » et revendique «la torial du forum de coopération ibé- les viandes bovines britanniques. La Commission européenne avait laissé une vague de répression contre les rendre à La Havane. « Il s’agit d’un libre expression, la liberté de ro-américain. » jusqu’au 16 novembre pour que Paris lève cet embargo, date après la- dissidents. « Cette prétendue message clair d’appui à nos efforts conscience et de religion, la liberté Qualifiant cette missive de quelle des poursuites juridiques seraient engagées contre la France. Rap- vague de répression n’existe pas. de changement pacifique », sou- d’association et le pluralisme « manifestation éhontée d’ingé- pelant la nécessité de respecter, dans la gestion de ce dossier, les règles du Elle n’est pas nécessaire car le lignait Elizardo Sanchez, l’un des politique. » rence », Felipe Pérez Roque avait principe de précaution, M. Glavany a estimé qu’une dizaine de jours se- peuple est le gardien de la révolu- membres de la délégation, à sa Samedi, le jeune ministre profité de l’occasion pour repartir raient encore nécessaires pour que les termes d’un accord puissent être tion », a affirmé le porte-parole du sortie de l’ambassade du cubain des affaires étrangères, Fe- en guerre contre les dissidents clairement définis. ministère des affaires étrangères, Nicaragua. lipe Pérez Roque, avait convoqué « instruments et créatures des Pour sa part Tony Blair, premier ministre britannique avait exprimé, di- Alejandro Gonzalez. Il a cepen- une conférence de presse pour Etats-Unis, qui tentent de saboter le manche 14 novembre, son souhait de continuer à discuter avec la France dant reconnu l’arrestation « d’en- « TOUS UNIS » présenter une lettre de la secré- sommet. » pour essayer de « convaincre » Paris de lever son embargo. « Nous allons viron quinze personnes » qui, a-t-il A plusieurs reprises, les autori- taire d’Etat américaine Madeleine Pour le régime castriste, la tenue certainement aller en justice si cela s’avère nécessaire, mais il est important dit, « sont l’objet d’enquêtes en re- tés cubaines ont garanti «du Albright « illustrant les efforts dé- du sommet ibéro-américain à La que nous essayions de persuader les gens et évitions d’entrer dans une sorte de lation avec des tentatives de sabo- temps libre et l’entière liberté de sespérés des Etats-Unis pour tenter Havane est déjà un important suc- guerre commerciale de représailles ridicule », a déclaré M. Blair dans une tage du sommet ». « Il a été néces- mouvement » aux délégations de boycotter le sommet ibéro-amé- cès diplomatique face à la volonté interview à la chaîne de télévision Sky News. saire de prendre quelques mesures étrangères. Les représentants d’au ricain. » Dans cette lettre adressée américaine d’isoler Cuba. Vêtu de préventives à l’encontre de certains moins six pays, dont le président à un groupe de présidents latino- son uniforme vert olive, Fidel Cas- personnages impliqués dans des dé- du gouvernement espagnol José américains, Madeleine Albright tro ne cachait pas sa satisfaction Boris Trajkovski remporte l’élection sordres et des provocations », a Maria Aznar et le premier ministre demandait à chaque chef de délé- de recevoir le roi d’Espagne Juan ajouté le porte-parole. Quelques du Portugal Antonio Guterres, gation de « se réunir ouvertement Carlos, dimanche soir à l’aéroport heures plus tôt, le président de la doivent rencontrer des dirigeants et publiquement avec des organisa- de La Havane. Cuba est le seul présidentielle en Macédoine Commission cubaine des droits de de l’opposition cubaine. tions religieuses, politiques et de dé- pays latino-américain où le souve- l’homme et pour la réconciliation Les dissidents ont annoncé fense des droits de l’homme. » rain espagnol ne s’était jamais SKOPJE. Le candidat de la majorité gouvernementale de centre-droit, nationale (CCDHRN), Elizardo qu’ils remettraient aux chefs de Rappelant que les pays ibéro- rendu. Même si elle est officielle- Boris Trajkovski, a remporté dimanche 14 novembre l’élection prési- Sanchez, estimait qu’une tren- délégations étrangères un docu- américains s’étaient engagés à ment qualifiée de « privée », la vi- dentielle en Macédoine, mais l’opposition dénonce une fraude électo- taine d’opposants arrêtés au cours ment intitulé « Tous unis », qui « développer des politiques plura- site du couple royal a une dimen- rale. M. Trajkovski, vice-ministre des affaires étrangères âgé de 43 ans, a des derniers jours étaient toujours réclame la fin de l’embargo améri- listes et à protéger les droits de sion affective et symbolique que battu le néocommuniste Tito Petkovski, candidat de l’Union sociale- sous les verrous. cain et une ouverture démocra- l’homme » dans la déclaration les autorités cubaines ne manque- démocrate de Macédoine (SDSM), grâce au soutien de dernière minute A peine arrivé dans la capitale tique à Cuba. Adopté lors du qu’ils avaient adoptée en 1996 à ront pas de souligner. de la forte minorité albanaise du pays. Il succédera au président Kiro cubaine, le ministre nicaraguayen conclave de l’opposition qui avait Viña del Mar, au Chili, Madeleine Gligorov, le père de l’indépendance macédonienne, qui, à 82 ans, ne des affaires étrangères, Eduardo été toléré par les autorités vendre- Albright ajoutait dans sa lettre Jean-Michel Caroit s’était pas représenté. Le premier ministre Ljubco Georgievski a déclaré qu’après dépouillement dans 96 % des circonscriptions électorales, M. Trajkovski avait remporté 53 % des suffrages exprimés contre 46 % à M. Petkovski. Le parti de ce dernier, dénonçant une fraude massive, a Une « lettre ouverte » d’anciens dissidents d’Europe aux prisonniers politiques annoncé qu’il allait saisir la Commission électorale centrale. – (Reuters.) LES OPPOSANTS cubains ont reçu, di- notre société, nous avons toujours été conscients leures traditions révolutionnaires de votre pays et manche 14 novembre, le soutien d’anciens dis- de l’incommensurable don qu’est la liberté. Nous qui, avec d’autres courageux Cubains, êtes les ga- Manifestations anti-américaines sidents des pays de l’Europe de l’Est. Dans une gardons toujours en nous ces moments fansta- rants d’un meilleur avenir. Acceptez, dans la si- « lettre ouverte », envoyée aux quatre opposants tiques, quand nous avons réalisé que les dicta- tuation difficile dans laquelle vous vous trouvez, cubains emprisonnés, Martha Beatriz Roque, tures communistes étaient véritablement arrivées notre admiration et nos remerciements (...) Nous en Afghanistan Félix Bonne, René Gomez Manzano et Vladimi- à leur fin (...) les événements auxquels nous parti- sommes prêts à vous aider, à tout moment, dans ro Roca, ils écrivent : « Actuellement, nous cipions n’étaient pas une espèce de résultat de un esprit de solidarité ». NEW DELHI. Des milliers de Kaboulis ont manifesté aux cris de « mort commémorons le dixième anniversaire des chan- l’inexorable nécessité historique, mais au On retrouve, parmi les quarante-cinq signa- à l’Amérique », dimanche 14 novembre, dans la capitale afghane pour gements qui ont permis de mettre fin aux régimes contraire une authentique révolution, transfor- taires, le président tchèque Vaclav Havel et ses protester contre l’entrée en vigueur des sanctions décidées par le totalitaires d’Europe centrale et de l’Est et déclen- mant fondamentalement nos vies et nous appor- compatriotes Jiri Dienstbier et Petr Uhl, l’ex- Conseil de sécurité de l’ONU. Des militaires talibans ont tiré en l’air ché le processus de démocratisation dans notre tant une véritable libération. président et l’ex-premier ministre polonais Lech pour empêcher la foule d’investir un bureau du Programme alimentaire partie du monde. » Nous pensons à vous et croyons que votre Walesa et Tadeusz Mazowiecki, ainsi que Jacek mondial (PAM) de l’ONU et les bâtiments désertés depuis 10 ans de » Les résultats de la décennie passée dé- lutte pour un Cuba libre parviendra elle aussi à Kuron et Adam Michnik, Elena Bonner, la l’ambassade américaine. Ces sanctions ont été décidées pour montrent que le passage d’une société fermée à son aboutissement. C’est vous, et non vos geôliers, femme d’Andreï Sakharov, prix Nobel de la contraindre les talibans, qui contrôlent 90 % de l’Afghanistan, à livrer à une autre ouverte peut être ardu. Malgré toutes qui mettez en pratique les idéaux de José Marti. paix, le président du Parlement lituanien Vitau- la justice l’islamiste d’origine saoudienne Oussama Ben laden, que les les difficultés qui ont marqué la transformation de C’est vous, et pas eux, qui représentez les meil- tas Landsbergis, etc. Etats-Unis accusent d’être derrière les attentats d’août 1998 contre leurs ambassades au Kenya et en Tanzanie. Les manifestants ont accusé les Nations unies d’être une « marion- nette » de Washington. Les sanctions prévoient le gel des comptes des Le chef du gouvernement espagnol en position délicate talibans à l’étranger et l’arrêt des vols internationaux de la compagnie afghane Ariana, qui ne desservait plus que les Emirats arabes unis. – MADRID tation de 98 militaires argentins, conditions, à Cuba aurait été, tous les pays latino-américains, (Corresp.) de notre correspondante compromis dans l’ancien régime après celle du Pape, un cadeau Cuba compris. Si le roi d’Espagne Juan Carlos militaire. Aussi n’est-il pas exclu trop « royal » à un régime cas- Un rôle qui pourrait se concréti- est le premier souverain de l’an- que certains pays qui voient d’un triste, qui a peu évolué. ser, souhaite le gouvernement es- L’ex-premier ministre pakistanais cienne puissance coloniale à mauvais œil les ingérences législa- Mais là encore, le chef du gou- pagnol, à travers la création à Ma- mettre le pied sur le sol cubain, en tives ou judiciaires étrangères dans vernement espagnol, qui a beau- drid d’un secrétariat permanent de plus de 500 ans, c’est au chef du leurs affaires, ne fassent chorus, coup appris, depuis ses débuts in- coopération ibéro-américaine. Co- devant un tribunal antiterroriste gouvernement espagnol, José Ma- par exemple, avec le président uru- ternationaux au sommet rollaire institutionnel et politique, ria Aznar, que revient le rôle le guayen, Julio Sanguinetti, si ce ibéro-américain d’il y a trois ans, en quelque sorte, de la bourse des NEW DELHI. Accusé de complot criminel pour tuer le général Pervez plus délicat au sommet de La Ha- dernier réclame, comme il en a où il s’était heurté de front avec Fi- valeurs latino-américaines, dont Moucharraf, nouvel homme fort du Pakistan, l’ancien premier ministre vane. Un rôle d’autant plus para- l’intention, une déclaration del Castro, va devoir faire, défini- l’ouverture, à Madrid, vient d’être Nawaz Sharif, qui était détenu par l’armée depuis le coup d’Etat du doxal qu’il va consister à orches- commune, condamnant aussi bien tivement, oublier ses maladresses annoncée. Car c’est sur le plan 12 octobre, a été formellement arrêté, dimanche 14 novembre, et trans- trer le sommet, en évitant les la loi Helms-Burton américaine, passées. économique, que l’Espagne, déjà féré à Karachi où, selon des sources policières, il devrait comparaître dérives intempestives, ce qui est, qui punit certains investissements Celles qui l’avaient conduit, du fervente avocate du Mercosur, a le dans les prochaines vingt-quatre heures devant un magistrat. Nawaz après tout, la vocation de l’Es- à Cuba, que ce qu’il appelle «le temps où il s’affichait comme plus imprimé sa volonté de servir Sharif sera jugé, ainsi que quatre autres personnes, par une cour anti- pagne qui se veut la « marraine », néocolonialisme judiciaire » de l’Es- conservateur et vivement anti- de trait d’union indispensable terroriste. Répondant aux craintes exprimées par les proches de Nawaz démocratique et économique, de pagne. communiste, avant son virage au entre l’Europe et l’Amérique la- Sharif quant à la régularité de son procès, le général Moucharraf a assu- ses anciennes colonies, sans trop centre-réformateur, à réclamer tine. Présente massivement à tra- ré que celui-ci serait « public, libre et honnête ». – (Corresp.) se mettre en avant. Et même, en se « PRESSION SANS RUPTURE » une position commune euro- vers les banques, les télécommuni- faisant oublier le plus possible. La loi Helms-Burton, M. Aznar, Qu’est-ce à dire ? Tout simple- bien qu’allié zélé des États-Unis, Des centaines de Burkinabés fuient ment que M. Aznar, qui de surcroît est contre : c’est même une des rai- Pas de changement avant la mort de Castro, selon M. Aznar est en réélection au printemps, ne sons qui l’ont poussé à s’installer peut se permettre de faux pas. Et ostensiblement à l’hôtel Sol Melia, En visite officielle au Honduras, sur la route du sommet de La Ha- le sud-ouest de la Côte d’Ivoire ce qu’il va d’abord devoir faire ou- à Cuba, un investissement espa- vane, le chef du gouvernement espagnol, Jose Maria Aznar a indi- blier, c’est l’affaire Pinochet, due gnol justement en butte aux tra- qué, dimanche 14 novembre, qu’il ne pensait pas qu’un changement TABOU. Des centaines d’immigrés burkinabés chassés de leur villages au zèle du juge madrilène Baltasar casseries américaines. En re- démocratique puisse se produire à Cuba avant la mort de Fidel Cas- dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire continuaient d’affluer, dimanche Garzon qui, il y a un peu plus d’un vanche, si le chef du tro. Dans une conversation avec des journalistes, rapportée par El 14 novembre, à Tabou (400 km à l’ouest d’Abidjan). Cet exode est an, a lancé un mandat d’arrêt in- gouvernement espagnol n’a pas la Pais, il a ajouté qu’à son avis, le président cubain s’efforcerait même consécutif à un litige foncier survenu entre autochtones de l’ethnie ternational contre l’ex-dictateur moindre intention de se laisser de prémunir le pays contre tout changement, y compris après sa dis- Kroumen et résidents étrangers, qui a fait deux morts, selon les auto- chilien, retenu depuis, à Londres. embarquer dans la nouvelle croi- parition. « Castro sait très bien ce que je pense, a poursuivi M. Aznar. rités locales, et a tourné à l’expulsion massive des immigrés. Environ Décision à laquelle « l’absence-re- sade anti-américaine déclenchée Je le lui ai dit. » Affirmant un soutien personnel fort à l’opposition, il un millier de personnes, chassées des villages de la région, sont tou- présailles », au sommet, des prési- par un Fidel Castro, qui accuse les a indiqué qu’il aurait refusé de se rendre à La Havane s’il n’avait pas jours réfugiées à la mission catholique de Tabou. Un millier d’autres dents chilien et argentin, ne man- États-Unis « de vouloir saboter le reçu au préalable l’assurance qu’il pourrait librement rencontrer les sont réfugiées à Grabo (50 km au nord de Tabou). L’évêque de San quera pas de donner plus de relief sommet », il n’a pas l’intention, dissidents. Estimant que, si les choses sont figées, au niveau poli- Pedro (300 km à l’ouest d’Abidjan), Barthelemy Djabla, a qualifié la que n’en aurait voulu Madrid. non plus, de rester les bras croisés, tique, il faut en revanche aider la population cubaine dans ses diffi- situation de « très tendue ». D’autant que le juge Garzon vient devant la nouvelle vague de ré- cultés économiques, M. Aznar est arrivé à La Havane, porteur d’une De nombreuses habitations de Burkinabés et plusieurs campements de récidiver, en demandant l’arres- pression qui frappe l’opposition tonne de produits de première nécessité, savons, médicaments etc. en brousse ont été incendiés pour que leurs habitants ne puissent y cubaine. De fait, il a demandé à la revenir. Selon des sources concordantes à Ouagadougou, quelque rencontrer. La situation critique 2 000 Burkinabés venus de la zone de Tabou ont déjà regagné le Bur- des droits de l’homme sur l’île, a péenne très sévère, sur Cuba. Ce cations, l’énergie électrique et tous kina. – (AFP, Reuters.) déjà motivé le refus de se rendre qui avait eu pour conséquence, le les secteurs stratégiques, l’Espagne au sommet d’autres chefs de gou- refus de Fidel Castro d’agréer a même dépassé, cette année, les vernement, et l’Espagne elle- l’ambassadeur espagnol, nommé à États-Unis, devenant le premier in- Couvre-feu au Congo-Kinshasa même a suspendu la visite offi- La Havane. vestisseur étranger en Amérique cielle que devait effectuer le roi, au Revenu, aujourd’hui, à la poli- latine, avec plus de 17 milliards KINSHASA. Le gouvernement de la République démocratique du printemps dernier, ne laissant par- tique de « pression sans rupture », d’euros d’investissements. Une Congo (RDC, ex-Zaïre) a instauré, samedi 13 novembre, le couvre-feu ticiper Juan Carlos qu’au sommet, traditionnellement pratiquée par « reconquête » espagnole du Nou- à Kinshasa et dans les territoires « libres » du pays après avoir décrété comme il l’a fait les huit fois pré- Madrid envers Cuba, pour la pous- veau monde, dont l’agressivité et « la patrie en danger », a annoncé le ministre de l’information, Didier cédentes. Personnalité aussi cha- ser vers une future transition paci- le succès cherchent aussi à se faire Mumengi. Dénonçant les menaces de « guerre barbare » des « agres- rismatique que respectée en Es- fique, M. Aznar s’efforcera d’im- oublier, devant des gouverne- seurs rwandais, ougandais et burundais » de la RDC, « rejoints par les pagne, le roi est devenu le symbole poser plus encore son pays, ments chatouilleux sur le thème mercenaires de l’Unita » (la rébellion angolaise) et « les rebelles congo- même de l’équilibre démocratique comme le pivot et le catalyseur, des monopoles. lais » de Jean-Pierre Bemba, M. Mumengi a précisé que la mesure espagnol et son meilleur garant : dans une même entité de culture, s’étendait de 21 heures à 06 heures locales. – (AFP, Reuters.) une visite officielle, dans ces langue et intérêts économiques de Marie-Claude Decamps LeMonde Job: WMQ1611--0006-0 WAS LMQ1611-6 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0390 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999

COHABITATION Jacques Chirac de quasi-campagne électorale des gens dangereux. » Le chef de de l’Essonne et des Yvelines pour gente pour obtenir du gouverne- a saisi l’occasion d’un dialogue avec contre Lionel Jospin. Il a repris l’Etat a reproché à la gauche la loi prendre la mesure des problèmes de ment une réforme de la procédure des étudiants, à Marseille, puis des contre ce dernier l’accusation de sur les 35 heures et le pacte civil de sécurité, sans pour autant annoncer d’instruction et du régime de disci- inondations dans le Midi pour faire manquer de sang-froid, en décla- solidarité (PACS). b LIONEL JOSPIN de dispositions précises. b LA pline des magistrats du parquet et du samedi 13 novembre une journée rant : « Les gens qui s’affolent sont visitait, lundi, des quartiers difficiles DROITE mène une offensive conver- des juges d’instruction. Jacques Chirac mène campagne contre Lionel Jospin Le président de la République reproche à « la gauche » les 35 heures et le PACS. Il a de nouveau mis en cause la personnalité du premier ministre en dénonçant « les gens qui s’affolent ». Puis il s’est rendu le premier, samedi, auprès des victimes des inondations dans le Midi MARSEILLE tions qui lui ont ensuite été po- la justice, qui « transcende le cli- pénitent. Dans la salle, un jeune de notre envoyée spéciale sées, M. Chirac a précisé le ta- vage droite-gauche », il a ajouté : homme l’interpelle : « Pourquoi Lorsque l’on est président de la bleau. « La justice doit être libre et indé- n’avez-vous pas tenu vos promesses République de cohabitation et que Portrait du président en jeune pendante, Ce qui suppose que les de campagne de 1995 ? » M. Chirac l’on aspire à redevenir un jour pré- homme. « Si, aujourd’hui, vous procédures doivent être transpa- sourit, puis concède : « Il y a du sident de la République tout court, étiez lycéen, auriez-vous participé rentes (...). Toute institution hu- vrai dans ce que vous dites. La cam- il n’est de meilleur thème de ré- aux manifestations ? » Réponse : maine peut avoir ses faiblesses et ses pagne, c’est l’expression d’une vi- flexion que celui du temps, sujet « Oui, j’aurais été dans la rue. Je ne dérives. Le gouvernement des juges sion. Le gouvernement, c’est la ges- sur lequel Jacques Chirac était in- dis pas que j’aurais eu raison. Ce n’est pas souhaitable. » tion d’une réalité. Lorsque le vité à plancher, samedi 13 no- n’est pas une approbation. Mais Puis il a affirmé : « L’homme po- gouvernement a été mis en place, le vembre, à la Cité de la réussite, à c’était dans mon tempérament. » litique qui n’est pas vertueux est premier problème a été l’euro et le Marseille. Avant, l’après-midi, de « Qu’est-ce qui faisait courir devancer Jean-Pierre Chevène- Jacques Chirac à vingt ans ? – On ment dans l’Aude dévastée par les n’était pas très loin de la guerre. Hi- A la Bricarde, « on l’a pas bouffé, le président » inondations – manière de montrer roshima, Nagasaki. On vivait dans que le temps n’est pas seulement la crainte et la terreur que cela ne Jacques Chirac s’est rendu, samedi 13 novembre, dans la cité de la un sujet de discours, mais une recommence. Il y a eu l’appel de Bricarde, située dans les quartiers nord de Marseille, qui bénéficie arme. Stockholm, qui voulait interdire le du statut de zone franche urbaine depuis la loi du 14 novembre 1996. En toile de fond de la tribune, recours à la bombe atomique. Je l’ai Accompagné du maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (DL), mi- samedi matin, deux citations. La- signé, fait signer, j’ai milité pour lui. nistre de l’équipement et de la ville dans le gouvernement d’Alain martine : « L’homme n’a point de La plupart des jeunes, comme moi, Juppé, le chef de l’Etat a déjeuné, dans le restaurant coopératif de port, le temps n’a point de rive. Il n’avaient pas compris qu’il s’agis- l’Association des femmes de toutes origines, avec des représentants coule et nous passons. » L’Ecclé- sait d’une manipulation. J’en ai été d’associations et des acteurs économiques installés dans la zone siaste : « Il y a un temps pour tout et la victime. » franche. Accueilli très chaleureusement, M. Chirac s’est enquis du un temps pour tout faire sous les nombre d’emplois créés et des problèmes de sécurité du quartier. Sa cieux. » Entre les deux, M. Chirac : « L’EXCÈS EST UN DÉFAUT » visite a été appréciée. « Ça nous rapproche des autres Marseillais, qui « J’ai conscience que se projeter à l’instant gouvernemental. Et temps que doit privilégier le poli- Portrait du président en cohabi- voient que nous, les Arabes, on l’a pas bouffé, le président », observait dans l’avenir est un exercice difficile c’est de ce pouvoir-là que tique s’il veut assumer pleinement la tant. Les 35 heures ? « Je ne suis un habitant. En écho, un travailleur social constatait : « Ce sont des et aléatoire, auquel il ne faut se li- M. Chirac est venu disserter de- mission qui est la sienne. » pas contre les 35 heures. Je suis quartiers dans lesquels on n’entre pas. Le fait que le président y aille vrer qu’avec prudence et humilité, vant les étudiants réunis au palais M. Chirac a alors esquissé un contre le fait qu’elles s’appliquent à montre que ce n’est pas une réserve d’Indiens ! » tant il est vrai que, dans l’histoire, la du Pharo. Evoquant la « formi- portrait du président... en pré- tout le monde, sans discernement. » part de l’inattendu ou même de dable accélération de l’histoire » sident. « Le temps politique, c’est Le PACS ? Prudence ! « Lorsque l’improbable a très, très souvent été engendrée par les mutations tech- cela. C’est dépasser l’urgence du l’on aborde une question qui touche sanctionné comme tel par ses élec- respect des critères de convergence. décisive. » Voilà qui ramenait aus- niques et technologiques, et leurs présent pour se situer dans le temps la société, les sensibilités, il faut la teurs. Ce n’est pas toujours, mais C’était inévitable, c’était un choix sitôt le débat à des proportions conséquences sur le « temps de de la responsabilité. C’est créer les faire précéder d’un large débat. souvent le cas. Il doit être exem- politique majeur. » D’ailleurs, plus modestes et rappelait ingénu- l’action économique » à l’ère des conditions d’un débat serein et ap- S’agissant du PACS, le débat a été plaire et absolument irréprochable ajoute-t-il, « la gauche, pendant la ment qu’entre l’Ancien Testament nouveaux réseaux d’information profondi, indispensable à la vie faussé, car il a été limité au Parle- dans son comportement. » « Et gar- campagne de 1997, disait qu’il fau- et la « veille du troisième millé- et de communication, le chef de d’une démocratie. C’est définir des ment, un endroit où l’on n’a de der son sang-froid ? », a interrogé à drait revoir tout cela, puis le gouver- naire », selon la formule consa- l’Etat en a tiré une première repères. C’est proposer un projet qui cesse de ridiculiser et d’insulter brûle-pourpoint l’animateur du nement a fait la même politique, crée, le temps politique avait conclusion politique : « Le temps ait du sens pour chacun. Au-delà l’autre. » Les « affaires » ? La colli- débat. « En toutes circonstances, un avec une hausse de la fiscalité ». Un connu « un exercice difficile et de la science, le temps des tech- des turbulences et des péripéties du sion entre « temps médiatique, homme doit rester maître de soi. Les temps. Et un ton plus bas : « Sans aléatoire » avec... la dissolution de niques ne coïncident pas forcément quotidien, le temps politique doit temps judiciaire et temps poli- gens qui s’affolent sont des gens doute un peu plus habilement que le 1997. avec le temps de l’homme, le temps être celui de la maîtrise, de l’équi- tique » ? « L’excès est un défaut. Je dangereux », a répondu, tranquil- précédent... » Le temps, c’est le vrai domaine de sa conscience et de sa réflexion libre, du courage et de la ne veux pas rentrer dans les débats lement, M. Chirac. réservé : le temps présidentiel face (...). Le temps de l’homme, c’est le confiance. » Au hasard des ques- actuels. » Evoquant la réforme de Portrait, enfin, d’un président en Pascale Robert-Diard La droite pose ses conditions Le chef du gouvernement s’enquiert des problèmes concrets de sécurité LA SÉCURITÉ, « priorité du gouvernement ». il l’avait fait, à Satory (Yvelines), pour la gen- la retraite qui toucheront la police nationale Depuis le colloque de Villepinte, en octobre darmerie. A Vélizy (Yvelines), Lionel Jospin de- jusqu’en 2005. Elles auraient permis d’atteindre à la réforme de la justice 1997, et plus encore depuis les déclarations de vait achever sa journée par un long exposé sur le nombre le plus élevé d’effectifs opération- INTERPELLANT le gouverne- supérieur de la magistrature – sou- Lionel Jospin en janvier 1999, la théorie est en- les défis lancés à la police nationale, et dresser nels de policiers depuis quinze ans, et étaient ment, le 9 novembre à l’Assemblée mise au Congrès le 24 janvier – «si tendue. Mais, aussi, la politique de la ville, un bilan des différents conseils de sécurité inté- très attendues par le ministère de l’intérieur, nationale, sur la réforme de la jus- le Parlement n’est pas en mesure priorité de la « deuxième étape », celle du rieure, organisme intergouvernemental placé comme par les syndicats de police, à un mo- tice plutôt que sur les développe- d’apprécier l’ensemble de la ré- « concret », du « ciblé », des « choses qui sous la responsabilité directe du premier mi- ment où la réforme portant sur la fidélisation ments judiciaires de l’affaire de la forme » de la justice. Dénonçant le changent la vie des Français ». Avant de se nistre et mis en place il y a deux ans. Aupara- de certaines compagnies républicaines de sé- MNEF (Le Monde du 11 no- « tronçonnage des textes » qui rendre dans les Yvelines, à Trappes, avec vant, à la gare de RER de Sainte-Geneviève- curité (CRS) pour des missions de police de vembre), Edouard Balladur a ou- « rend illisible l’ensemble », il «de- Claude Bartolone – le déplacement, annoncé des-Bois, en compagnie de M. Dray, MM. Jos- proximité rencontre des difficultés. vert une voie dans laquelle s’en- mande au gouvernement de préci- dans le cadre de la « deuxième étape », n’aura pin et Chevènement devaient se voir présenter Pour M. Chevènement, cette journée pou- gage désormais une bonne partie ser rapidement les objectifs » de finalement lieu que d’ici à la mi-décembre –, la un système de sécurité original instauré dans vait, aussi, être l’occasion de rappeler le souci, de la droite. Dans un entretien au tous ses projets. Au « Grand Jury visite de Lionel Jospin aux banlieues prend les transports publics et rencontrer les person- pour le gouvernement, d’« ouvrir largement » Journal du dimanche du 14 no- RTL-Le Monde-LCI », Philippe donc, lundi 15 novembre, la forme d’une « vi- nels qui y sont engagés. Aux Ulis, chez le séna- les services publics aux habitants des quartiers. vembre, l’ancien premier ministre, Douste-Blazy, président du groupe site à la police nationale ». Avec le ministre de teur Paul Loridant (Mouvement des citoyens), Devant les parlementaires socialistes, à Stras- qui préconise une réforme de la UDF de l’Assemblée nationale, a l’intérieur, Jean-Pierre Chevènement. Et dans ils devaient signer un contrat local de sécurité, bourg, le 27 septembre, M. Jospin avait évoqué mise en examen visant à créer une proposé à son tour une réforme vi- l’Essonne, département de Julien Dray, afin, après une réunion avec les élus du départe- les « solidarités territoriales », pour favoriser la procédure d’appel devant un « tri- sant à « renforcer la présomption souligne-t-on à Matignon, de « rendre hom- ment. « lutte contre les discriminations » et l’« intégra- bunal de la liberté », affirme que sa d’innocence » et à « infliger des mage » au travail du vice-président du conseil tion républicaine », en pensant « particulière- proposition « n’est pas dirigée sanctions si un juge a failli » (lire régional d’Ile-de-France chargé de la politique SOLIDARITÉ ET PROXIMITÉ ment aux jeunes ». A Sainte-Geneviève-des- contre les juges, au contraire », page 18). Ces propositions vont de la ville et de la sécurité, animateur turbulent Le premier ministre ne devait pas, en re- Bois, des emplois-jeunes sont mobilisés dans puisque, selon lui, « les consé- « conditionner », a-t-il précisé, le de la Gauche socialiste mais qui, en matière de vanche, annoncer de mesures précises, en tout les dispositifs de police de proximité, dans les quences de leur décision sont deve- vote des députés UDF le 24 jan- lutte contre la délinquance, sait rester fidèle à cas en matière d’effectifs, comme il en avait été transports. Le premier ministre devait les sa- nues si graves que cela peut devenir vier. l’esprit de la République. question un moment : le chiffre de 1 000 poli- luer. Allier le discours de Strasbourg et celui de pour eux un facteur d’inhibition ». Sur TF 1, le président du Ras- Ce déplacement d’une demi-journée en Ile- ciers supplémentaires avait circulé au cours des Villepinte, tel était le souci de M. Jospin pour Cela posé, M. Balladur indique semblement pour la France, de-France devait être pour le premier ministre derniers jours. Cet effort de créations d’em- cette journée très « républicaine ». qu’il ne votera « pas la révision Charles Pasqua, s’est prononcé en l’occasion de réaffirmer les préoccupations du plois était censé s’ajouter aux 1 600 déjà déci- constitutionnelle » sur le Conseil faveur d’une réforme « confiant gouvernement en matière de sécurité, comme dées cette année pour faire face aux départs à Pascal Ceaux et Ariane Chemin l’instruction au procureur de la Ré- publique, suivie d’un débat contra- dictoire ». En invitant la ministre de la justice, Elisabeth Guigou, à Les orphelins des déportés juifs seront indemnisés « retirer son projet parce qu’il est très mauvais », Patrick Devedjian est monté d’un cran. Invité du La commission de restitution des biens spoliés devait être mise en place le 15 novembre « Club de la presse d’Europe 1 », le candidat à la présidence du RPR a L’AMBIANCE du dîner du Cour de cassation – soit si « lente, phelins, le premier ministre a an- réclamée par le CRIF et destinée à affirmé que « la demande de ré- Conseil des institutions juives de trop lente ». Et, surtout, appel à un noncé des indemnités financières « accueillir les fonds publics et pri- forme du président de la République France (CRIF) est chaque année « geste » en faveur des orphelins préparées dès « les semaines à ve- vés ». a été trahie par le gouvernement ». plus américaine. Et ses invités plus des déportés juifs. nir », versées sous forme « soit Toutes ces promesses de M. Jos- Estimant que l’« enquête » doit prestigieux : quelque six cents Pour ce dîner marquant symbo- d’un capital soit d’une rente men- pin, qui se rendra au début de l’an- précéder l’« accusation », il sou- convives, parmi lesquels six liquement la fin du siècle « de la suelle ». née 2000 en Israël et dans les terri- haite, lui aussi, que « dans les membres du gouvernement et Shoah, de la tragédie des tragé- Rendant hommage à l’« impres- toires autonomes palestiniens – et avancements des magistrats (...), on vingt-cinq ambassadeurs, dont, dies », le premier ministre n’était sionnant travail » de la commission qui a indiqué que l’Iran ne pourrait tienne compte » de leurs erreurs pour la première fois, celui d’Algé- pas venu les mains vides. « Si nous Mattéoli, dont il a espéré avoir les faire de « retour dans le concert in- éventuelles. rie, Mohamed Ghoualmi. Autour savons que face à cette tragédie conclusions définitives « dès le dé- ternational » si ce pays portait at- Face à cette nouvelle offensive d’Henri Hadjenberg, tous les an- sans précédent, aucune réparation but de l’année prochaine », M. Jos- teinte à la vie des treize juifs ira- de la droite, Daniel Vaillant a dé- ciens présidents du CRIF atten- n’est véritablement possible, nous pin a assuré que « l’Etat s’applique- niens actuellement accusés claré, au « Forum RMC-Le Figa- daient la réponse de Lionel Jospin pensons qu’il est juste que la France ra à lui-même avec rigueur » la d’espionnage au profit d’Israël, ro », qu’il « n’imagine pas que des à leurs impatientes requêtes : re- assume ses responsabilités vis-à-vis règle selon laquelle « les avoirs ti- « pour des motifs que nous savons parlementaires, fussent-ils de droite, gret que « l’opinion publique soit de ceux qu’elle a mal traités et de rés de la spoliation ne doivent pas totalement fabriqués » –, ont été se déjugent et votent différemment insuffisamment informée » des tra- ceux qui ont été spoliés », a expli- rester dans les institutions qui en aussitôt saluées par le CRIF, dont [le 24 janvier ] qu’à l’Assemblée na- vaux de la commission Mattéoli, qué M. Jospin, arrivé en compa- sont dépositaires ». le président s’est dit « très satis- tionale ou au Sénat ». Le débat installée en février 1997 et chargée gnie de son épouse, Sylviane Aga- Il a, par ailleurs, indiqué que la fait ». Serge Klarsfeld, le président existe aussi à gauche puisque, re- d’évaluer les spoliations des juifs cinski, et du ministre de l’intérieur, commission Drai sera installée of- de l’Association des fils et filles de prenant une formule de Laurent français pendant la seconde guerre Jean-Pierre Chevènement. «Ma ficiellement le 15 novembre par la déportés juifs de France, a qualifié Fabius, le ministre des affaires mondiale, regret que la mise en conviction est que la situation parti- garde des sceaux. Le premier mi- d’« équitable et courageuse » la étrangères, Hubert Védrine, a re- place de la commission créée pour culière des enfants, orphelins de la nistre a enfin annoncé qu’il char- mesure d’indemnisation des or- gretté, sur Radio J, « un glissement répondre aux demandes de resti- déportation, (...) appelle, cinquante geait un conseiller d’Etat, François phelins. de la présomption d’innocence à la tutions – présidée par Pierre Drai, ans après, une réponse digne de la Bernard, d’une mission de préfigu- présomption de culpabilité ». premier président honoraire de la République. » A ces dix mille or- ration des statuts d’une fondation Ar. Ch. LeMonde Job: WMQ1611--0007-0 WAS LMQ1611-7 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0391 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 / 7 Le congrès de SUD-PTT affirme son attachement Jean-Pierre Vial (RPR) élu sénateur de Savoie au « syndicalisme de transformation sociale » JEAN-PIERRE VIAL (RPR), maire du Bourget-du-Lac et premier vice- président du conseil général de Savoie, a été élu sans surprise sénateur, dimanche 14 novembre, en remplacement de Michel Barnier (RPR), qui s’était démis de ce mandat après sa nomination comme commis- Secrétaire générale depuis la création de la fédération, Annick Coupé passe le relais saire européen. Ancien suppléant de M. Barnier, M. Vial ne l’a cepen- dant emporté qu’au second tour, le socialiste Claude Vallier ayant, de Comment peser davantage sur le mouvement est devenue cruciale. Dans un contexte social présence au « Groupe des 10 » pour mener à son côté, bénéficié du désistement des candidats communiste et vert. syndical ? Pour SUD-PTT dont le congrès s’ouvre, marqué par le rapprochement CGT-CFDT, l’orga- bien son engagement en faveur d’« un syndica- M. Vial avait déjà siégé au Sénat entre 1995 et 1997, lorsque M. Barnier lundi 15 novembre, au Cap-d’Agde, la question nisation animée par Annick Coupé mise sur sa lisme de transformation sociale ». était ministre délégué aux affaires européennes. Après le changement de majorité, en 1997, il avait démissionné pour permettre à M. Barnier LE 5e CONGRÈS de SUD-PTT, interprofessionnelle se pose tage les SUD dans le « Groupe des syndicats et 65 000 adhérents, s’est de retrouver son siège à l’occasion d’une élection partielle, le 21 sep- qui s’ouvre lundi 15 novembre au concrètement. Pour les dirigeants 10 », structure dans laquelle SUD- doté d’un statut d’union syndicale tembre 1997. – (Corresp.) Cap-d’Agde, dans l’Hérault, est ce- de SUD-PTT, cette dimension est PTT est entré en tant qu’associé en janvier 1998. La priorité est dé- [Premier tour : I., 1 035 ; V., 1 020 ; E., 1 014 ; Jean-Pierre Vial, RPR, premier vice-président lui du passage de témoins. Secré- essentielle. Sur la base des seuls dès 1989. Avec le départ, en 1992, sormais à la structuration, au ni- du conseil général, m. de Bourget-du-Lac, 478 ; Claude Vallier, PS, 331 ; Daniel Dufreney, taire générale de la fédération syn- SUD ? Dans les mois suivants, il d’une grosse fédération de syndi- veau local, d’unions syndicales div. d., 101 ; Roger Gandet, PCF, 59 ; Michel Mommessin, Verts, 31 ; Nicole Mina, MNR, 14. dicale depuis sa création, en 1989, est décidé que c’est trop tôt et pas cats autonomes, la FASP (police), « un peu vivantes ». Second tour : V., 1 018 ; E., 1 000 ; Jean-Pierre Vial, RPR, 550, ÉLU. Claude Vallier, PS, 444 ; Annick Coupé devrait en quitter forcément souhaitable. Trop tôt aux options plus « réformistes », le Le congrès du Cap-d’Agde doit, Franck Carenini, div. d., 6. les commandes pour s’investir da- car, à l’exception de SUD-Rail, de poids de SUD au sein de ce re- aussi, être l’occasion pour SUD- 21 septembre 1997 : I, 1 036 ; premier tour : V., 1 025 ; E., 1 011 ; Michel Barnier, RPR, a. vantage dans le L’Union syndicale SUD-Education, et de SUD-CRC groupement syndical s’est affirmé. PTT d’actualiser sa charte identi- min., prés. c. g., 544 ; Jean-Claude Monin, PS, m. de Saint-Jean-d’Arvey, 335 ; Roger Gran- « Groupe des 10 », structure qui (santé-social), la plupart des « bé- Il en devient, selon le chercheur taire, dans laquelle elle réaffirme det, PCF, 72 ; Gérard Perrier, Verts, 34 ; Georges Ract, FN, c. r., 26. ] rassemble une vingtaine de syndi- bés SUD » peinent à exister autre- Renaud Sainsaulieu, la « locomo- son engagement « anticapitaliste » cats autonomes, dont les SUD. ment qu’au plan local. Aujourd’hui tive contestataire ». et son attachement au « syndica- DÉPÊCHES L’animation du « Groupe des 10 » encore, leur montée en puissance lisme de transformation sociale ». a CANTONALES : l’UDF Jean-René Etchégaray, adjoint au maire devrait être un des sujets impor- est moins rapide que celle de leurs PRIORITÉ À LA STRUCTURATION Dans le rapport d’activité, SUD- de Bayonne, a nettement emporté le second tour de l’élection par- tants des débats. aînés. D’abord, parce que les dé- Aujourd’hui, pour SUD-PTT, PTT réaffirme ses critiques vis-à- tielle qui a eu lieu, dimanche 14 novembre, dans le canton de Bayonne- Hiver 1995 : la dynamique SUD parts un peu étoffés de la CFDT l’investissement dans le « Groupe vis de la gauche « plurielle », dé- est (Pyrénées-Atlantiques). Avec 55,46 % des voix, il a devancé le socia- est lancée. Le sigle Solidaires, uni- ont cessé, à l’exception des an- des 10 » revêt une importante nonçant les « orientations libé- liste Philippe Cazenave. Dans le canton de Sainte-Geneviève-sur-Ar- taires, démocratiques s’impose sur ciennes équipes de l’union régio- d’autant plus cruciale que la pers- rales » du gouvernement. Le gence (Aveyron), Renée-Claude Coussergues, maire (divers droite) du le devant de la scène. Dans le sil- nale de Basse-Normandie, qui ont pective d’une recomposition syn- contentieux avec le gouverne- chef-lieu, a également été élue au second tour avec 55,31 % des voix, lage de SUD-PTT, d’autres SUD rejoint les SUD en juin. Dès lors, la dicale rapide s’est éloignée. Le ment, déjà avivé par la privatisa- face au divers gauche Jean-Pierre Girbal. Mme Coussergues est la sup- surgissent, permettant pour la pre- construction se fait plus lente, rapprochement CGT-CFDT a gelé tion partielle de France Télécom, pléante du président (UDF) du conseil général, Jean Puech. mière fois à ce nouveau syndica- d’autant plus que les nouveaux l’émergence du fameux « pôle de s’est alourdi à la rentrée avec le re- a PARIS : Claude Estier a affirmé que « le meilleur candidat » socia- lisme autonome d’essaimer en de- SUD doivent un par un conquérir radicalité » qui aurait rassemblé, fus du ministre de la fonction pu- liste pour les élections municipales de 2001 à Paris est Bertrand Dela- hors de ses bastions d’origine, La leurs droits syndicaux devant les autour de la CGT, la FSU, les blique, Emile Zuccarelli, de consi- noë, actuel président du groupe PS à l’Hôtel de Ville. Interrogé sur Poste et France Télécom. Pour tribunaux. gauches CFDT et les SUD. Par ail- dérer le « Groupe des 10 » comme RMC, lundi 15 novembre, M. Estier, président du groupe socialiste du SUD-PTT, qui, dès son congrès « Sauf à risquer de créer un ap- leurs, les règles de représentativité une union syndicale à part entière Sénat, a souligné que l’élection parisienne doit être maintenue sur le constitutif de mars 1989, avait ins- pareil avec des coquilles vides, l’im- dans la fonction publique, durcies, et de lui accorder un siège au plan local et ne doit « surtout pas » être transformée en premier tour crit dans sa résolution qu’il ne se portant était, dès lors, de laisser les fin 1996, rendent indispensables le Conseil supérieur de la fonction de la présidentielle. Dimanche, sur RMC, le ministre des relations avec résignait pas « à rester une organi- syndicats se construire avant de les regroupement. C’est la raison pour publique d’Etat (CSFPE). le Parlement, Daniel Vaillant, avait également avancé le nom de Ber- sation non confédérée », la voix enfermer dans une structure confé- laquelle le « Groupe des 10 », qui trand Delanoë, qui est « expérimenté et qui a mené les combats de la semblait tracée. Quatre années dérale », constate Mme Coupé. regroupe aujourd’hui vingt-six Caroline Monnot gauche au Conseil de Paris ». plus tard, le saut n’a pas été fran- Construire une confédération à chi, et la stratégie finalement rete- partir des seuls SUD suscite égale- nue – faire de l’Union syndicale ment, dès 1996, des débats inter- « Groupe des 10 », qui regroupe nes. Pour une partie des militants, divers syndicats autonomes, le lieu il est, alors, hors de question, de où s’exprimerait la vocation inter- reproduire un fonctionnement professionnelle des SUD – offre « centralisé » et « assez peu démo- pour le moment un bilan en demi- cratique » jugé consubstantiel aux teinte. confédérations traditionnelles. Deux pistes sont explorées. La DIVERGENCES INTERNES première, inaboutie, vise à revenir Aux lendemains de 1995, avec aux sources du syndicalisme, en l’irruption de SUD-Rail, puis de mettant en place de nouvelles SUD-Education et la multiplica- « bourses du travail ». La seconde tion de petits SUD, la question de joue l’efficacité à plus court terme. la construction d’une organisation Elle consiste à impliquer davan- Les Verts confrontent leurs stratégies électorales gagnantes SI, parmi les trois cents respon- rait tout autant suicidaire de partir sables des Verts réunis à la conven- en liste autonome partout », a expli- tion nationale « Elections 2001 », qué le maire de Bègles. les sirènes du grand large et la vo- Ayant visiblement préparé son lonté de se mesurer au Parti socia- intervention, M. Cohn-Bendit, qui liste dans la perspective des muni- n’avait pas pris la parole devant cipales et des cantonales étaient les des responsables du parti depuis sentiments dominants, Dominique les Journées d’été de Lorient, où il Voynet n’y a pas cédé, samedi s’était fait siffler, s’est taillé un 13 novembre. Au contraire. Dans franc succès. Le député européen a un discours d’un petit quart plaidé pour que les Verts re- d’heure, la ministre a plaidé pour le trouvent la « dynamique des euro- « pragmatisme » et la recherche péennes », qui a permis à «30% d’une alliance avec le PS. « Je crois d’électeurs nouveaux » de voter absolument nécessaire d’inscrire nos pour eux, et il a souhaité la mise en choix pour les municipales dans la place d’« une stratégie qui ne s’ar- stratégie que nous avons choisie de- rête pas aux municipales » mais puis plusieurs années », « une stra- serve de « fusée de lancement » aux tégie double de construction du scrutins à venir, les élections légis- mouvement et d’alliance contrac- latives et présidentielle. tuelle qui permet la prise de respon- sabilités », a-t-elle précisé. Pour BLOCAGE SUR L’« OUVERTURE » Mme Voynet, l’« identité » du mou- « Si faire une liste, c’est réaliser vement « n’est pas menacée » par l’équation de nos courants internes, des alliances dès le premier tour. cela n’est pas intéressant », a-t-il Ni l’appui fidèle d’Yves Cochet, dit, avant de préciser son choix député du Val-d’Oise, qui s’est fait pour « des listes vertes ouvertes dans sans complexe l’avocat d’« une po- toutes les municipalités où nous vou- litique plus claire et électoralement lons être présents au premier tour ». plus efficace » – celle de listes M. Cohn-Bendit s’est évertué à dé- « plurielles » dès le premier tour finir les contours d’une « troisième afin d’éviter que le PS « ramasse la gauche » qui passe par une straté- mise » au second –, ni les efforts gie d’ouverture aux « forces actives conjugués de Jean-Luc Bennah- et associatives », afin de créer des mias et de Jean Desessard, coorga- groupes Verts locaux capables de nisateurs de la convention, quel- peser sur les décisions politiques, que peu débordés par leur base, ni, sans toutefois prononcer le mot a fortiori, les interventions, di- qui fâche. manche matin, des « invités parte- Le député européen a mis un bé- naires », au nombre desquels le se- mol à sa stratégie d’autonomie au crétaire national aux élections du premier tour des municipales, indi- PS, Philippe Bassinet, n’auront quant qu’elle comportait un convaincu l’assistance. Quand ils risque, mais qu’il fallait le prendre, débattent de leur « identité », les « à condition que nous soyons ca- Verts restent très chatouilleux. pables de faire des accords d’union C’est sur ce terrain propice que pour le second tour ». Largement Noël Mamère et Daniel Cohn-Ben- applaudie, l’intervention de dit ont pu situer leurs interven- M. Cohn-Bendit a provoqué une tions, dimanche. Un pas dedans, ultime réplique du secrétaire na- un pas dehors. A la tête de la seule tional, Jean-Luc Bennahmias : «Je mairie Verte de plus de 20 000 ha- suis pour des listes Vertes ouvertes... bitants, Bègles (Gironde), M. Ma- au PS et au PC. » A ce moment-là, mère a d’abord rappelé que les M Cohn-Bendit était déjà parti Verts n’avaient pas, pour l’instant, soutenir la candidature de Denis le nombre d’élus politiques corres- Baupin, dans la législative partielle pondant à leur « poids sociolo- du 20e arrondissement de Paris. gique ». Ensuite, il a opté pour la Rendez-vous au conseil national stratégie de la poire coupée en des 12 et 13 février pour la décision deux : « Cela serait suicidaire de ne finale. pas présenter des listes autonomes à Paris dès le premier tour, mais il se- Alain Beuve-Méry LeMonde Job: WMQ1611--0008-0 WAS LMQ1611-8 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0392 Lcp: 700 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999

INTEMPÉRIES Vingt-six per- Orientales, du Tarn et de l’Hérault. le PC de crise de l’Aude a correcte- amendé ses premiers propos met- vention des risques naturels est mise sonnes ont trouvé la mort du fait C’est la concomitance de deux phé- ment fonctionné, mais des élus se tant en cause des facteurs humains, en cause par Philippe Masure, vice- des inondations qui ont submergé, nomènes météorologiques extrêmes sont plaints d’avoir été « coupés du en affirmant l’évidence d’une président du Comité français de la vendredi 12 et samedi 13 novembre, qui a transformé le mauvais temps monde ». b DOMINIQUE VOYNET, « catastrophe naturelle ». b L’IN- Décennie internationale pour la pré- une partie de l’Aude, des Pyrénées- en catastrophe. b À CARCASSONNE, ministre de l’environnement, a SUFFISANCE de la politique de pré- vention des catastrophes naturelles. Les inondations du Sud soulignent l’insuffisante prévention des risques naturels Au lendemain de la catastrophe qui a causé la mort de vingt-six personnes et d’énormes dégâts matériels, l’efficacité de l’organisation des secours par l’Etat est généralement saluée mais certains mettent en cause la faiblesse des mesures préventives TOULOUSE di, une déferlante boueuse a sub- à une digue avec sa petite fille tion des sols, qui augmente les Dernier point critique : le village de gionnaires de Castelnaudary, de notre correspondant régional mergé routes et villages, défonçant morte dans les bras... risques d’inondations ou de cou- Lacabarède (Tarn), menacé par la parachutistes de Carcassonne, ren- Samedi matin, le jour ne s’est pas les maisons, emportant les véhi- Pourquoi les pluies se sont-elles lées : 85 Plans de prévention des formation d’une grosse poche forcés par de nombreux volontaires levé. Encombré d’énormes nuages cules, tuant aveuglément. Des cen- déchaînées avec une telle brutalité risques (PPR) ont été prescrits dans d’eau, a été totalement évacué. − au total 2 000 sauveteurs ont tra- noirs, le ciel continue de déverser taines de personnes n’ont dû leur qui a provoqué, dans la vallée de les départements de l’Aude, des Py- Tous ceux qui ont été piégés dans vaillé jour et nuit depuis vendredi − vie sauve qu’au réflexe désespéré l’Agly par exemple, des crues supé- rénées-Orientales et du Tarn ; leur maison par les eaux – plus de et par un impressionnant parc de RÉCIT qu’ils ont eu d’escalader un pylône, rieures au « retour centennal » – 7 seulement – tous dans les Pyré- 2 000 personnes – ont été sauvés. véhicules et une douzaine d’héli- En quelques heures, de s’accrocher aux branches d’un c’est-à-dire plus fortes que celles du nées-Orientales – ont été mis en coptères, ont opposé leur savoir- arbre, de grimper sur la toiture de cycle centennal – et un dépasse- œuvre ! Vingt-sept autres DÉSOLATION AMBIANTE faire et leur courage au déferle- un paysage leur maison, d’où les secours sont ment de la cote d’alerte de tous les communes bénéficient cependant Dès jeudi soir, alors qu’il faisait ment des eaux. patiemment tissé par parvenus à les hélitreuiller samedi bassins hydrauliques ? Pourquoi de de dispositifs de prévention anté- beau et sec sur la région, Météo Venu dès samedi soir au PC de l’homme était ravagé et dimanche. Certains sont restés paisibles ruisseaux − la Grave, l’Or- rieurs à l’instauration des PPR mais France avait transmis un bulletin Carcassonne, Jacques Chirac l’a ainsi suspendus pendant bieu, la Jourre, la Berre – se sont-ils assimilables à ceux-ci. d’alerte météo (BAM) à diffusion constaté : « Les choses se sont bien des heures, l’eau gonflant et tour- transformés en torrents mortels ? Même si les victimes sont nom- immédiate annonçant des précipi- mises en œuvre ». Et le ministre de des torrents de pluie lourde que des billonnant sous leurs pieds. Les Selon les spécialistes de Météo breuses et les dégâts considérables, tations violentes. Une cellule de l’intérieur, Jean-Pierre Chevène- saccades de vent hachent violem- rues des villages se sont transfor- France, on a assisté à la conjonc- même si les populations sont hébé- crise avait été installée vendredi à ment, sur place dimanche pour ment − en vingt-quatre heures, il mées en torrents de boue hauts tion « exceptionnelle » de deux phé- tées et désemparées, frottant et 15 h 30 en préfecture à Perpignan, « prendre la mesure » du drame, a est tombé en certains endroits jus- parfois de plus de deux mètres. nomènes météorologiques ex- grattant ce qui reste de leur mobi- puis à Carcassonne. Quand les insisté lui aussi sur « la bonne pré- qu’à 500 litres par mètre carré, soit Chassés de leur maison, des milliers trêmes (lire ci-dessous). lier devant leur maison, la catastro- pluies sont arrivées, les secours paration et l’efficacité de l’action ». l’équivalent d’une année entière de de réfugiés – 3 500 à Saint-Laurent- En vingt-quatre heures, l’eau est phe n’a cependant pas eu les consé- étaient prêts. Le plan Orsec a été Pierre Tournier, maire de Lézi- pluie ! Des versants de la Montagne de-la Salanque et Torreilles (Pyré- donc venue de partout, tombant du quences apocalyptiques qu’on déclenché simultanément, dès gnan-Corbières (Aude), accablé par noire au littoral du Roussillon, les nées-Orientales) – ont afflué dans ciel, déboulant des terres et re- aurait pu craindre après un tel cau- 2 h 30 du matin, samedi, par les les destructions qui ont affecté sa pays du Minervois, du Narbonnais, les mairies et les salles polyvalentes fluant de la mer. Les villages, en chemar. C’est que les secours et les préfets des trois départements ville et par la noyade de sa propre des Corbières et de la plaine de transformées en refuges. Et l’hor- particulier sur le littoral, se sont re- services de l’Etat ont efficacement concernés. Pompiers, protection ci- mère, a su trouver les mots qui, l’Aude – une partie des départe- reur s’est installée dans l’obscurité trouvés pris « en sifflet » entre fonctionné. Dimanche soir, plus au- vile, agents de l’équipement, em- dans la désolation ambiante, ments de l’Aude et des Pyrénées- glacée. deux vagues. D’autant plus que cune personne n’était en danger. ployés municipaux, gendarmes, lé- touchent juste : « Sans les services Orientales, ainsi que quelques l’urbanisation, ces dernières an- publics, la catastrophe aurait été plus communes du Tarn et de l’Hérault SECOURS EFFICACES nées, en multipliant les surfaces bé- grande encore. La preuve est faite de – sont transformés en un immense « La montagne est descendue », tonnées a empêché que le sol joue Sept spéléologues sont toujours coincés leur nécessité partout dans le terri- marécage boueux. Qu’allait-on explique cette fillette de Labastide- son rôle d’éponge naturelle. L’en- toire. Par pitié, Monsieur le ministre, trouver dessous ? Quand le déluge Rouairoux (Tarn) en montrant la vahissement des routes, parkings, Trois spéléologues, bloqués depuis vendredi dans le gouffre du ne nous privez pas de cette proximité s’est calmé, samedi soir, et que maison de ses voisins emportée par surfaces commerciales, lotisse- Saut de la Pucelle, près de Rignac (Lot), par une brusque montée des des services de l’Etat, gardez-nous ce l’eau a commencé à se retirer, di- une coulée de terre, sous laquelle ments et immeubles empêche les eaux, ont été récupérés sains et saufs dimanche vers 22 h 45 et ad- maillage qui a sauvé des vies et nous manche, on a pu voir le résultat. Un on retrouvera une mère et ses trois infiltrations et imperméabilise des mis en observation à l’hôpital de Gourdon. Ils ont été extraits du garantit l’avenir. » Jean-Pierre Che- désastre : routes inondées, voies enfants. Une jeune fille à Laroque- territoires qui, auparavant, étaient gouffre par les sauveteurs qui ont utilisé des explosifs pour se frayer vènement l’a entendu, réaffirmant ferrées arrachées, ponts éventrés, des-Albères (Pyrénées-Orientales) a des marécages. Tourisme aidant, on un passage. A une cinquantaine de kilomètres plus à l’est, sept son attachement à « l’armature des champs détruits, arbres à la dérive, voulu fuir mais le trottoir s’est ef- a beaucoup construit près de la mer autres spéléologues demeurent en revanche coincés depuis vendre- services publics » et s’engageant à pans de montagnes écroulés, vil- fondré sous elle et le courant l’a as- en zones inondables. Et, à la faveur di soir au fond du gouffre de Bèdes, près de Gramat. Les 30 mètres ce que les dossiers de déclaration lages submergés. En quel- pirée dans une bouche d’égout. du développement du mode de vie de boyau permettant d’accéder à ce site souterrain étaient toujours de catastrophe naturelle que plu- ques heures, un paysage patiem- Quatre amis, partis pour une périrubain, on a aussi beaucoup submergés dimanche matin et aucune autre opération de recherche sieurs dizaines de communes vont ment tissé par l’homme venait joyeuse partie de chasse, ont été construit près des villes, dans l’en- n’a pu être déclenchée avant lundi. Les sauveteurs semblent ici déposer soient examinés avec célé- d’être ravagé. Et une vingtaine de engloutis avec leur 4 × 4 à Mou- tonnoir de la vallée de l’Aude, entre « beaucoup moins inquiets » car les explorateurs s’étaient lancés rité. vies supprimées. thoumet (Aude). A Névian (Aude), Narbonne et Carcassonne. Résultat dans cette opération avec d’importants moyens de survie, dont des Dans la nuit de vendredi à same- un homme a été retrouvé accroché de cette modification de l’occupa- couvertures et des stocks de nourriture. Jean-Paul Besset Vingt-six victimes, selon un bilan provisoire Une conjonction de facteurs exceptionnelle TOULOUSE plutôt en milliards qu’en millions gâts agricoles. Les sols des vignes et « PRESQUE CHAQUE ANNÉE, on a des inondations. cer, un premier Bulletin régional d’alerte de notre correspondant régional de francs. des vergers des Corbières ont été Mais jamais de cette ampleur. » Ce constat d’un maire météorologique (BRAM) à destination des départe- Le bilan des inondations catas- Lundi 15 novembre au matin, le inondés et ravinés. Mais c’est sur- de l’une des communes frappées par les intempéries, ments des Pyrénées-Orientales, de l’Aude et de l’Hé- trophiques qui ont submergé, ven- trafic routier était rétabli sur les tout les cultures maraîchères qui c’est aussi celui que font depuis bien longtemps les pré- rault. Ces régions, précisait-il, pourraient recevoir lo- dredi 12 et samedi 13 novembre, grands axes routiers des zones tou- ont souffert dans la plaine du Rous- visionnistes de Météo-France. Tous les ans, de sep- calement de fortes pluies (100 à 150 mm). Rien encore une grande partie des départe- chées après que des villages, dans la sillon. On craint que la récolte de tembre à novembre, ces régions connaissent de fortes de trop alarmant. ments de l’Aude et des Pyrénées- basse plaine de l’Aude en parti- salades soit compromise ; 600 pro- pluies. Elles ne durent en général qu’une journée et ont Orientales, ainsi que des culier, furent restés isolés pendant ducteurs sont concernés. un caractère ponctuel. AGGRAVATION AU CONTACT DE LA MER communes du Tarn et de l’Hérault, près de 48 heures. Des routes se- Lundi matin, l’électricité et le té- Il faut remonter à octobre 1940 pour trouver dans ces Mais au contact de la mer, encore chaude à cette s’établit à 26 victimes : 18 per- condaires restent impraticables et léphone étaient rétablis dans la régions des inondations d’une ampleur comparable. En époque, les vents se sont chargés d’un air très humide sonnes ont trouvé la mort dans des déviations ont été mises en plupart des communes. En re- cinq jours, il était tombé 1 930 millimètres de pluie – soit qui, à l’approche des Cévennes et des Pyrénées, plus l’Aude, 6 dans le Tarn et 2 dans les place pour éviter les ponts endom- vanche, de nombreuses localités, 1930 litres d’eau par mètre carré – à Saint-Laurent-de- froides, a engendré des masses nuageuses importantes. Pyrénées-Orientales. La plupart magés. en particulier l’agglomération de Cerdans, près du Canigou. Les niveaux de pluies de ce Un nouveau BRAM était alors émis, qui mettait en ont été emportées par les flots alors Le trafic ferroviaire est totale- Narbonne (60 000 habitants), week-end dans le Grand Sud n’ont pas atteint ces re- alerte les départements du Tarn et de l’Aveyron. Le qu’elles se trouvaient dans leur voi- ment interrompu. Des « dégâts étaient privées d’eau potable. Des cords, mais leur importance fut telle que les sols n’ont 12 novembre à 12 h 16, un troisième, lancé par le centre ture. Le nombre des victimes est considérables », selon la SNCF, ont points de distribution d’eau po- pu éponger les 300 à 500 litres d’eau – contre 60 à d’Aix-en-Provence, étendait la zone à risque au dépar- encore provisoire. Au moins deux endommagé les voies et à l’alimen- table ont été mis en place dans 80 litres en moyenne en novembre – qui se sont bru- tement du Gard et annonçait des quantités de pluie al- personnes sont encore portées dis- tation électrique entre Narbonne toutes les zones concernées. talement déversés sur la région. lant jusqu’à 200 mm. parues dans le département de et Carcassonne. Pour passer du Dès mercredi, le conseil des mi- Comment en est-on arrivé là ? Pour les météorolo- Dans la soirée, Aix-en-Provence annonçait que «les l’Aude. sud-ouest de la France (Bordeaux- nistres pourrait déclarer les gistes, cette situation est le résultat de la conjonction cumuls dépasseront fréquemment les 200 mm et ponctuel- Villages sous les eaux, maisons Toulouse) au sud-est (Montpellier- communes inondées zone de « exceptionnelle » de deux phénomènes extrêmes : une lement pourront atteindre jusqu’à 400 mm ». Le 13 no- dévastées, cultures inondées, in- Marseille), il faut emprunter des catastrophe naturelle, ce qui per- météo dégradée et la montée, sous la pression des vembre, Toulouse annonçait des relevés records de frastructures de communication TGV spéciaux qui passent par... Pa- mettrait d’accélérer les procédures vents d’est, du niveau de la mer, qui a contrarié l’écou- 500 mm d’eau à Lézignan, dans l’Aude. Le 14 novembre, endommagées, zones industrielles ris. Les perturbations devraient du- d’indemnisation et de reconstruc- lement des rivières. après les annonces de fin d’alerte, les secours décou- sinistrées : les inondations ont pro- rer toute la semaine. tion. Dès le jeudi 11 novembre, peu avant 15 heures, la pré- vraient l’ampleur du désastre. voqué des dégâts considérables. Une cellule de crise spéciale a été sence d’une vaste dépression sur l’Espagne et la Mé- On estime qu’il faudra compter mise en place pour évaluer les dé- J.-P. B. diterranée occidentale conduisait Météo-France à lan- Jean-François Augereau

Les plans de prévention constructions ne deviennent pas Le PC de crise de Carcassonne, au cœur de la catastrophe des phénomènes aggravants, en des risques cas de catastrophe. Par exemple, CARCASSONNE mises en service. C’est là que, de- sente au PC, a activé immédiatement villages isolés qui n’avaient que dans le cas d’une inondation, de notre correspondant puis la « nuit noire », se relayent les parachutistes de Carcassonne et leurs téléphones fixes pour bouée b Les plans de prévention des qu’une route ne fasse pas barrage à C’est à 22 heures, vendredi soir, sans relâche des représentants de nous avons pu évacuer les 45 oc- de sauvetage. risques (PPR) sont des annexes l’écoulement des eaux ou qu’un que le préfet de l’Aude, Christian tous les services publics et de tous cupants du train. » Les mêmes épi- Enfin, le PC de crise s’est égale- aux plans d’occupation des sols obstacle ne crée pas un Decharrière, a ouvert le PC de les services de secours du départe- sodes se sont produits un nombre ment heurté à une difficulté ma- (POS). Ils sont prévus par une loi phénomène de vague. ment. incalculable de fois, par exemple jeure : celle du recensement et de de 1987, modifiée en 1995 par la loi b Les directions REPORTAGE « L’essentiel est de tenir, confie le pour coordonner les bateaux des l’identification des victimes. Les dite Barnier. Ils succèdent aux plans départementales de Objectif numéro un : secrétaire général de la préfecture, pompiers et ceux des militaires qui gendarmes, chargés de cette mis- d’exposition aux risques naturels l’équipement et celles de Christian Massinon. Trouver des partaient secourir des habitants ré- sion, ont eu beaucoup de mal à re- (PERN), lancés en 1982. l’agriculture, sous l’autorité du assurer les liaisons gens pour fonctionner 24 heures sur fugiés sur les toits. Sans oublier le couper les diverses disparitions si- b Six types de risques sont préfet, élaborent les PPR mais ils avec les secours 24 . La population croit souvent qu’il suivi des crues et de l’évolution de gnalées. « Des gens nous ont avertis recensés par les PPR : inondations ; font l’objet d’une enquête publique sur le terrain suffit d’appuyer sur un bouton mais la météo, la coordination des ser- plusieurs fois de disparitions. Mais mouvements de terrain ; séismes ; et de consultations auprès de c’est un peu plus compliqué que vices hospitaliers, la surveillance de les mêmes scènes vues par les té- feux de forêt ; avalanches ; communes dont les élus renâclent ça!». Objectif numéro un : assurer l’eau potable, puis l’approvisionne- moins ne se recoupaient pas néces- tempêtes et cyclones. Des cartes parfois. crise : « Dès l’alerte, il s’est mis en les liaisons entre le PC et les se- ment des populations sinistrées. sairement », explique le comman- détaillées de ces aléas locaux sont b 75 millions de francs ont été place en une heure, au centre opéra- cours sur le terrain. « Tout tourne dant Joël Heillairet, adjoint du croisées avec celles des habitations investis en 1999 par le ministère de tionnel de gendarmerie de Carcas- autour de la remontée de l’informa- « COUPÉS DU MONDE » commandant du groupement de ou des infrastructures afin de l’aménagement du territoire et de sonne. Mais très vite, le lieu s’est avé- tion, qui a besoin d’être recoupée La réussite de cette coordination gendarmerie de l’Aude. définir des zones plus ou moins l’environnement dans la politique ré mal commode. » Vers 1 heure du pour que nous puissions, ensuite, des secours n’est cependant pas re- « Un pompier donne une informa- sensibles. de PPR, contre 20 millions de matin, dans la nuit de vendredi à prendre la décision qui s’impose, connue par tout le monde. Les élus tion avec une vision de pompier, qui b Le but des PPR est la prise francs en 1993. samedi, le chef du service départe- poursuit le préfet de l’Aude. En- des secteurs les plus touchés, en n’est pas nécessairement celle d’un compte spécifique des risques b Sur 10 000 communes mental des transmissions, Roger suite, c’est la concentration dans un particulier la basse plaine de l’Aude gendarme », résume Christian Mas- naturels dans l’aménagement et la concernées en France par les Gonzalez, était appelé pour mettre même lieu de tous les services qui as- et le Lézignanais, ont eu le senti- sinon. D’où l’importance de ce PC gestion des territoires. Ils risques de catastrophes naturelles, en œuvre tout le dispositif. « J’ai surent l’efficacité du dispositif. » ment d’avoir été « coupés du de crise, où tout arrive sur la même s’imposent à tous dans la seules 2 000 sont dotées d’un plan réveillé sept ou huit personnes du « Dans la nuit de vendredi à samedi, monde » ; les 15 000 lignes télépho- table. Une table en « U » qui délivrance des permis de de prévention des risques. Le service. Une heure plus tard, tout explique le préfet, nous avons par niques hors d’usage n’ont pas faci- constitue, depuis vendredi, le véri- construire. Les PPR réglementent ministère de l’aménagement du était en place. » Dans une grande exemple été confrontés au train blo- lité les choses et, si les secours sur table cœur de la catastrophe que fortement la construction dans les territoire et de l’environnement salle, au deuxième étage de la pré- qué entre Lézignan et Carcassonne. les lieux ont pu communiquer vit le département de l’Aude. zones les plus exposées. Ailleurs, ils espère que 5 000 communes auront fecture de l’Aude, dix lignes de télé- Nous avions besoin de véhicules am- entre eux et avec leur autorité, il veillent à ce que de nouvelles le leur en 2005. phones étaient immédiatement phibies pour y accéder. L’armée, pré- n’en fut pas de même pour certains Laurent Rouquette LeMonde Job: WMQ1611--0009-0 WAS LMQ1611-9 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0393 Lcp: 700 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 / 9 Gramat Des précipations exceptionnellesRocamadour et localisées Philippe Masure, expert au Bureau des recherches géologiques et minières Mende • A quelques kilomètres de distance, le niveau Précipitations AVEYRON des précipitations a été extrêmement variable, cumulées du 12 Rodez 27mm vendredi 12 et samedi 13 novembre. et 13 novembre C'est là la difficulté dans la mise en place « Nous dépensons trop pour indemniser 61mm de système de prévention efficace. Millau 133mm 69mm Mt Aigoual 227mm Albi Nîmes TARN 255mm et pas assez pour prévenir » « Comment expliquer l’impor- sentielle : elle permet de définir » Mais les compagnies d’assu- 38mm 137mm Murat/Vebrel Montpellier 40mm Castres tance des dégâts provoqués par des plans d’occupation des sols rance agissent selon la seule lo- Toulouse Rouairoux HÉRAULT les inondations de ce week- évitant les constructions dans les gique de l’indemnisation, refusant

400mm 80mm end ? espaces exposés. Eh bien, on de s’impliquer dans la prévention. Caunes 140mm Sète – Le phénomène climatique, ex- dispose aujourd’hui d’à peine Il faudrait que l’Etat impose 230mm +500mm trêmement violent, se produit en- 2 000 plans de prévention qu’une partie de cette somme soit TARN Carcassonne 19mm Narbonne viron une fois tous les cent ans, ce des risques alors que plus de affectée à des programmes de pré- AUDE 185mm St-Girons Lézignan qui, à l’échelle temporelle des éta- 10 000 communes sont concer- vention. Cela me semble indispen- 151mm 233mm blissements humains, n’est pas si nées. Une première explication est sable ; si l’on n’est pas plus efficace AUDE ARIÈGE St-P.-de 250mm Fenouillet rare. Or, il y a dans ces départe- que la commune n’est pas ici le dans nos politiques de prévention, PYR- ments de l’Aude et des Pyrénées- bon échelon de travail : dans le cas il n’y a pas de raison que les catas- ORIENT. Perpignan Carte du nombre Alenya Orientales, depuis une trentaine des inondations, il faut aborder le trophes ne se multiplient pas – et PYR- Eus de risques naturels ORIENTALES 127mm d’années, un important dévelop- problème au niveau des bassins que la surprime ne continue pas à prévisibles 148mm Cap Béar 53mm 1 2 à 3 4 à 5 ESPAGNE Le Pertus pement des communes lié au tou- hydrographiques, c’est-à-dire de augmenter... Source : Institut français de l’environnement (IFEN)/AFP risme et à l’installation des retrai- plusieurs communes. – Pourquoi les recomman- tés. On a souvent construit dans le – Y a-t-il assez d’argent pour dations des experts en risques lit majeur des rivières, sans prêter financer les politiques de pré- naturels n’ont-elles pas plus me suffisamment d’attention aux vention ? d’effet ? M Voynet met en cause l’inertie des élus risques d’inondation. Ainsi, il y a – C’est un autre problème ma- – Ce n’est plus un problème très peu de plans d’exposition aux jeur. Dans le système français, la technique, c’est un problème risques réalisés dans cette région. réalisation des plans de prévention culturel. L’état de catastrophe est ET DOMINIQUE VOYNET est modifiée en 1995. Dans les Pyré- 700 mm », explique Mme Voynet. De même, le système d’annonce est à la charge du ministère de décrété trop systématiquement, ce devenue plus fataliste. En vingt- nées-Orientales, 19 PPR ont été Tous, fort heureusement, n’étaient des crues est très insuffisant : les l’environnement et l’indemnisa- qui a pour effet de déresponsabi- quatre heures, la ministre de prescrits, 1 est en cours d’examenpas meurtriers. On imagine le tollé gens ont été totalement surpris tion est gérée par les compagnies liser les citoyens et les élus. En- l’aménagement du territoire et de et 7 ont été approuvés. Dans que pourrait provoquer des dépla- par la montée des eaux, alors que d’assurance. Or le montant consa- suite, le comportement de l’Etat l’environnement a infléchi son dis- l’Aude et le Tarn, respectivement cements massifs, à répétition et le l’information météorologique cré par la société à l’indemnisation reste trop jacobin : le dialogue 17 et 49 plans ont été demandés : plus souvent inutiles. était connue des autorités. est plus de mille fois supérieur au entre l’Etat et les collectivités lo- ANALYSE aucun n’est encore réalisé. La plupart des victimes, vendre- – Le même scénario se répète, budget consacré à l’élaboration cales est insuffisant, si bien que les La ministre veut « agir La ministre s’en est pris à cer- di et samedi, ont péri dans leur comme si l’on n’avait pas tiré les des plans de prévention des décisions en matière de préven- tains élus de la région, qu’elle ac- voiture. Doit-on interdire la cir- leçons des inondations de risques. Le financement de l’in- tion au niveau local ne sont pas sur les facteurs humains cuse d’inertie. « Nous avons sans culation en cas d’alerte ? Là en- Nîmes, en 1988, et de Vaisons- demnisation, qui représente près prises en toute connaissance de qui peuvent aggraver cesse des litiges pour une station core, l’affaire serait hautement la-Romaine, en 1992. Pourquoi ? de 5 milliards de francs par an, cause. Enfin, il faut que l’on déve- les catastrophes » d’épuration ou une zone artisanale polémique. Autant de bonnes rai- – La loi sur l’indemnisation des provient de la surprime « catastro- loppe une action de sensibilisation qu’on prétend implanter dans des sons sans doute pour que catastrophes naturelles a été votée phes naturelles » prélevée sur les des élus et des citoyens sur la pré- zones inondables. Et je suis exposée Mme Voynet préfère ne pas en en 1982, et prévoyait notamment contrats d’assurance des biens des vention de telles catastrophes. » cours quant aux causes des inon- aux protestations des élus, qui rajouter. une cartographie des zones à particuliers, et qui ne cesse d’aug- dations qui ont frappé l’Aude, les considèrent volontiers la ministre de risques et l’établissement de plans menter. En août dernier, elle a Propos recueillis par Pyrénées-Orientales et le Tarn. Sa- l’environnement comme la ministre Benoît Hopquin de prévention. La question est es- encore crû, passant à 12 %. Hervé Kempf medi 13 novembre, elle avait réagi qui empêche le développement intuitivement alors que la liste des économique, raconte l’intéressée. morts ne cessait de s’allonger. Dans la région, par exemple, le plan « S’agit-il bien de catastrophe na- de prévention des risques de Mon- turelle ? », s’était-elle interrogée. tauban et de Moissac est contesté Au sortir de la convention des par les élus. » Verts de Saint-Denis (Seine-Saint- Mais l’accusatrice de préciser Denis), la militante écologiste ex- aussitôt : « Nous n’avons pas primait ses doutes et mettait en connaissance de difficultés avec les cause « des pratiques agricoles, des communes directement concernées pratiques forestières, des pratiques par les dernières inondations. » Des d’entretien du lit des rivières, des travaux avaient même été récem- causes qui ont pu générer une gra- ment entrepris par certaines vité particulière ». d’entre elles. « On vient d’investir Mais, le lendemain, dans les lo- 6 millions de francs pour renforcer caux de son ministère, Mme Voynet les digues », a déclaré à l’AFP a amendé ses propos. « La catas- Jacques Lombard, le maire de trophe naturelle apparaît évidente, Cuxac-d’Aude. Ce sont celles-là a-t-elle expliqué. De fortes précipi- qui ont lâché. « On voit bien que, tations se sont conjuguées avec une tant qu’on ne fera rien en amont du tempête d’est. La remontée de la village, ça ne servira pas à grand mer a accru les crues. C’est un phé- chose », poursuit-il. nomène exceptionnel. » La même position, peu ou prou, que celle FAUT-IL ÉVACUER ? avancée par Jean-Pierre Chevène- Au niveau des esprits comme ment, ministre de l’intérieur et des moyens adéquats à mettre en donc responsable des secours. œuvre, la prévention des catastro- La solidarité gouvernementale phes naturelles se révèle donc un et le souci de ne pas engager de travail de longue haleine. En fait, polémique en plein drame ne suf- on en est encore à accumuler des fisent pas à expliquer ce revire- connaissances sur ces risques. ment. Entre samedi et dimanche, Pendant le week-end, des photo- la cellule de crise réunie au minis- graphies aériennes des paysages tère de l’environnement a analysé affectés ont été prises, afin de les les données transmises par les répertorier. Des missions d’en- équipes sur le terrain, tandis qu’à quête vont être envoyées sur place Paris on fouillait les archives à la pour affiner cette vision. Un rap- recherche de références histo- port commandé en février, au len- riques et on épluchait les plans demain de l’avalanche meurtrière d’occupation des sols. « La préven- de Chamonix, à Yves Dauge, dé- tion des risques est une priorité de puté (PS) d’Indre-et-Loire, a été mon ministère », a toujours clamé remis au ministère à la veille des Mme Voynet. Mais la responsable a inondations. L’étude, d’une cin- pu tester les limites de cette poli- quantaine de pages, conclut à la tique volontariste à la lumière des nécessité de retrouver les savoirs événements survenus dans le sud empiriques et préconise d’engager de la France. des recherches historiques locales, Car, sur place, les autorités lo- notamment auprès des personnes cales n’ont été ni surprises ni dé- âgées. « Dès que la mémoire d’une passées par le déluge. Dès jeudi catastrophe s’estompe, les mesures 11 novembre, à 14 h 46, le centre d’inconstructibilité sont contes- météorologique interrégional tées », résume Mme Voynet. d’Aix-en-Provence avait émis un Tout en admettant que cette ac- bulletin d’alerte précis et prémoni- tion ne garantira jamais un risque toire (lire ci-contre). Les secours zéro, la ministre entend également étaient donc sur le pied de guerre. « agir sur les facteurs humains qui De l’avis des témoins sur le ter- peuvent aggraver les catastrophes rain, ils ont été efficaces mais naturelles ». « Il faut restaurer les n’ont pu empêcher les victimes. zones d’expansion des crues et le li- néaire des cours d’eau », estime la PRÉCÉDENTS SANS EFFET responsable, qui s’inquiète égale- Bien sûr, la prévention lambine. ment des « surfaces imperméabili- Les précédents de Nîmes (11 morts sées par les routes, les parkings et lors d’inondations le 3 octobre les constructions ». C’est là engager 1988) et de Vaison-la-Romaine un travail de titan, à rebours de (37 victimes le 22 semptembre décennies de développement 1992) n’ont pas suffi. Sur les 16 anarchique. plus importantes hauteurs de pré- Face à ce gigantesque chantier cipitations en vingt-quatre heures et à ses limites, s’ouvre un autre relevées en France depuis 1958, 12 débat : jusqu’où et comment doit- sont situées dans cette zone géo- on appliquer le principe de pré- graphique (les quatre autres se caution lors de catastrophes natu- trouvent en Corse). Le territoire relles ? Faut-il évacuer toute une de Cuxac-d’Aude, particulière- région, comme l’ont fait récem- ment touché par la récente catas- ment les autorités américaines trophe, est presque entièrement avant le passage d’un cyclone ? situé en zone inondable. Dans un bassin de population aus- Malgré tout, de nombreuses si dense que le sud de la France, communes de la région sont en- les conséquences économiques se- core dépourvues de plan de pré- raient incalculables. Qui plus est, vention des risques naturels « en quarante ans, dans les dépar- (PPR). En France, sur les tements sinistrés, une bonne ving- 10 000 communes répertoriées à taine d’épisodes de précipitations risque, 2 000 seulement ont établi ont dépassé 400 mm en 24 heures, le PPR prévu par la loi de 1987, avec des pointes à 600 ou LeMonde Job: WMQ1611--0010-0 WAS LMQ1611-10 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 10:04 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0394 Lcp: 700 CMYK

10 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 Inquiétudes autour d’une usine havraise de recyclage de déchets industriels Les polémiques soulevées par l’activité d’une société, qui se veut pionnière dans le domaine du traitement des déchets de métaux lourds, illustrent les difficultés de la récupération des piles usagées. Cette mesure, obligatoire en 2001, s’étendra à terme à tous les produits électriques et électroniques

LE HAVRE terres contaminées, tandis qu’un « L’éternel problème du recyclage, préoccupante : l’environnement Par exemple, il n’oblige l’exploitant à nouveauté de la démarche de Ci- de notre envoyé spécial petit four d’une capacité de explique Adrien Antenen, le PDG est en cause. Mal traiter ce type de adresser un bilan de ses rejets que tron : « Notre vrai concurrent, c’est 2 décembre 1997. Un coin reculé 1 000 tonnes peut déjà brûler les suisse de Citron, c’est qu’il est trop déchets, c’est rejeter dans l’atmo- tous les quatre ans, tandis que la la mise en décharge : il y a en Eu- de la zone industrielle au sud du déchets chargés en mercure. En cher, parce que les capacités de trai- sphère des métaux lourds, dange- surveillance du milieu n’est réalisée rope 7 millions de tonnes de déchets port, le long du canal du Havre, sortie de cuisson, on doit récupé- tement sont trop petites. On peut reux pour la santé. Or Citron a déjà que tous les deux ans sur quatre qui vont en décharge et qui sont re- non loin du pont de Normandie, rer zinc, mercure ou alliages fer- sortir de ce dilemme en créant une connu deux incidents de parcours : points. Pour une usine potentielle- cyclables. De même, les déchets face à la raffinerie dont les tubes reux. Dans l’autre hangar, des bull- grosse capacité. C’est le pari que le 30 octobre 1998, une fuite s’est ment aussi polluante, c’est anorma- électriques et électroniques repré- métalliques luisent comme une gi- dozers achèvent de bétonner le sol l’on a fait ici. Maintenant, il faut produite dans un des hangars, lement peu. » A la Drire, on re- sentent en France près d’un million gantesque sculpture moderne dans et de construire des alvéoles dans trouver les marchés. » Mais ses 14 000 litres contenant de l’acide connaît que cette fréquence des de tonnes pour lesquelles il n’y a pas le soleil d’hiver. Présidents du lesquels sont rangés les déchets concurrents affirment que, dans nitrique se sont répandus. Le relevés est assez lâche, tout en de bonne solution. Nous proposons conseil régional de Haute-Nor- avant leur incinération : boues in- cette quête des marchés, Citron 23 mai, un incendie dans la halle soulignant qu’un arrêté ministériel de recycler ces déchets, d’en extraire mandie et du conseil général de dustrielles, mercure en fûts, piles, casse les prix pour attirer du vo- de stockage a entraîné un dégage- du 10 octobre 1996 sur les grands les métaux et de les revendre sur le Seine-Maritime, préfet de région, filtres à charbon actif contaminés, lume. « Ils prennent les piles à ment de fumées tel que les auto- incinérateurs, qui est plus sévère, marché. C’est nouveau, et ça dé- président du port autonome du etc. Jouxtant la première halle, un 5-6 francs le kilo, alors que le prix rités interrompent pendant une s’applique aussi à Citron. range. » Havre : tous se retrouvent ici pour petit bâtiment a été construit, abri- normal de traitement est de 8 à heure la circulation sur l’autoroute Quelle que soit l’issue de la polé- poser la première pierre d’une tant des bureaux paysagers at- 10 francs, dit l’un, qui veut rester A 29 voisine. ANTÉCÉDENTS mique sur Citron, son PDG pointe usine de recyclage de déchets in- trayants. Les 200 millions de francs anonyme. On est en pleine guerre L’inspection des installations Enfin, les antécédents des diri- un problème réel : les réglementa- dustriels. Dans deux immenses en- réunis par Citron ont été bien em- des prix, je ne veux pas alimenter la classées, qui relève de la Direction geants de Citron suscitent des in- tions européennes poussent au re- trepôts de 11 500 et 9 000 m2, aban- ployés. polémique. » Un autre, qui ne sou- régionale de l’industrie (Drire) de terrogations. Adrien Antenen a été cyclage croissant des déchets in- donnés depuis des années, haite pas plus être cité, affirme que Haute-Normandie, constatait consultant pour la firme Batrec, dustriels et électriques, sans que la l’activité va reprendre, avec cent « ÉTERNEL PROBLÈME » Citron « propose de traiter les tubes alors que Citron avait stocké des chargée du recyclage des piles en structure technique capable de le emplois à la clé et en œuvrant Aux 55 millions de capital, déte- et les lampes à vapeur de mercure à déchets combustibles sans autori- Suisse. Roger Burri, qui siège au réaliser soit vraiment en place (lire pour l’environnement. nus à 95 % par la société mère 9-10 francs le kilo alors que le coût sation. Et imposait plusieurs me- conseil d’administration de Citron ci-dessous). Il faut mettre en place Deux ans plus tard, en octobre suisse, Citron AG, sont venus s’ad- normal est de 15-16 francs ». La sures de sécurité. En octobre, elles SA, était directeur général de Ba- les outils capables d’y répondre. A 1999, la SA Centre international de joindre un prêt bancaire de profession des recycleurs est d’au- avaient, pour l’essentiel, été réali- trec jusqu’à la fin de 1997. Créée en condition de s’assurer, dès le dé- traitement et de recyclage des or- 108 millions, un prêt de GEC Als- tant plus nerveuse que l’arrivée de sées. Ces incidents ne sont peut- 1989, Batrec a mis en œuvre un part, que l’environnement y gagne dures nocives (Citron) semble tenir tom de 10 millions, deux subven- la société havro-suisse crée une être que des erreurs de jeunesse. procédé nouveau, onéreux, qui a vraiment : « Les nombreux exemples ses promesses. Dans la plus grande tions, de 7 millions du Conseil ré- surcapacité. « On a une politique Plusieurs associations d’environ- connu beaucoup de problèmes de de contamination des sols par des halle, un four de 20 mètres de dia- gional et de 10 millions de l’Agence commerciale volontariste : on peut nement sont cependant réservées : démarrage. La société n’a échappé sites spécialisés dans le recyclage des mètre a commencé ses premiers de l’eau Seine-Normandie. Tous faire des efforts pour aller chercher « Outre les accidents qui se sont à la faillite, en 1998, que grâce à métaux appellent à la vigilance », essais. Chaque année, il devrait ces fonds témoignent de la des gros volumes », répond Alain produits, nous sommes préoccupés une recapitalisation par des fonds souligne Jacky Bonnemains, de être capable de brûler à plus de confiance accordée par les opéra- Courgenouil, le directeur des par plusieurs points de l’arrêté d’au- publics et à la fusion de Batrec et l’association Robin des bois. 1 000 °C quelque 23 000 tonnes de teurs économiques locaux à ce qui ventes de Citron. torisation de cette usine, dit Annie de son concurrent Recymet. piles, de boues industrielles, de se veut une œuvre de pionnier. Dumping ? La question est Leroy, d’Ecologie pour Le Havre. Adrien Antenen insiste sur la Hervé Kempf Apre bataille pour un marché d’avenir Randonnées buissonnières L’ÉMOI que soulève Citron dans la profession Les fabricants préféreraient qu’elle soit prélevée chiffonniers : « Cela a assez duré, le décret est des recycleurs s’explique aussi par l’imbroglio sur le consommateur, au niveau de la distribu- connu depuis longtemps. » Et de rappeler que le existant autour de la politique du recyclage des tion, cette dernière voudrait que les fabricants texte du 12 mai comporte des sanctions finan- dans un Paris « à la campagne » piles. Ce recyclage est imposé par deux direc- l’intègrent dans leur prix. cières à l’encontre des opérateurs qui n’organi- ILS ONT ÉTÉ des milliers à mar- région, avec leur pique-nique, se tives européennes de 1991 et 1993, traduites en Pour l’instant, la situation est bloquée et les seraient pas la reprise des piles. Une étude cher dans Paris, du jeudi 11 au di- sont jointes aux groupes de ran- droit français par un décret du 12 mai : à partir partenaires – terme impropre : ils se regardent d’évaluation technique des différents procédés manche 14 novembre, à l’appel de donneurs militants, reconnais- de 2001, collecte et recyclage de l’ensemble des en chiens de faïence – ne trouvent pas d’accord. de recyclage a, par ailleurs, été lancée par la Fédération française de la ran- sables à leur équipement sophisti- piles seront obligatoires en France. Plutôt que Plusieurs distributeurs ont passé des conven- l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de donnée pédestre (FFRP). La plus qué. « Nous marchons depuis de les jeter à la poubelle, les consommateurs de- tions directement avec des recycleurs (Intermar- l’énergie (Ademe). grande partie des marcheurs deux heures, et les enfants ne se sont vront les rapporter dans les magasins ou dans ché avec Citron, Leclerc avec Zimaval), Fibat ne L’affaire est plus qu’anecdotique. D’une part, étaient venus de toute la France pas encore plaints. Il y a des espaces les déchetteries. L’application de cette règle réussit pas à s’imposer et les collectivités locales, elle illustre sur un front inattendu le traditionnel pour ces quatre jours de décou- de jeux ou des cachettes dans la ver- donne lieu à un bras de fer entre fabricants, dans l’incertitude, s’abstiennent de favoriser la conflit entre grande distribution et fabricants de verte. Des milliers, peut-être vingt- dure un peu partout », témoigne grande distribution et recycleurs. collecte des piles. marque. D’autre part, elle risque d’écœurer les cinq mille, ont participé, samedi, à cette habitante des Hauts-de- 40 % des quelque 22 000 tonnes de piles ven- consommateurs, sans doute prêts à jouer le jeu une longue traversée de Paris, de Seine, qui a invité ces beaux-pa- dues en France chaque année le sont sous la LOBBYING ET COUTEAUX TIRÉS du recyclage, mais à condition qu’il s’opère dans Notre-Dame au parc de La Villette. rents parisiens pour l’itinéraire de marque des grands distributeurs, qui écoulent Quant aux recycleurs, qui craignent que les des conditions d’honnêteté indiscutables. Enfin, Quatre balades balisées, à tra- la Promenade plantée, le viaduc de 70 % du total. De surcroît, le décret contraint ces piles ne finissent en décharge ou dans les four- la question des piles n’est que la première vers des quartiers méconnus de la l’ancienne ligne de la petite cein- grands distributeurs à « reprendre gratuitement neaux de la sidérurgie, ils sont eux-mêmes divi- tranche d’un gâteau beaucoup plus gros : le re- capitale, étaient également au me- ture, entre la place de la Bastille et les piles ». Ils estiment donc mériter le rôle prin- sés entre un syndicat professionnel piloté par cyclage de l’ensemble des produits électriques et nu et ont suscité l’enthousiasme la porte Dorée. Et d’ajouter : cipal et souhaitent contrôler la filière de collecte Valdi (une filiale de Tredi, spécialiste du traite- électroniques. Téléphones, ordinateurs, lave- des marcheurs. « Nous n’aurions « C’est une des promenades les plus et d’élimination. De leur côté, les fabricants ment des déchets toxiques), le Sfrap, et une as- linge, téléviseurs, aspirateurs, lave-vaisselle, etc., jamais imaginé qu’il y avait autant reposantes que nous ayons faites de- tentent, eux aussi, de mettre en place une filière sociation de recycleurs, emmenée par Citron, ont vocation, eux aussi, à être recyclés plutôt de choses à découvrir à l’écart des puis longtemps. » Dans le parc de de collecte sous l’égide d’une organisation qu’ils l’EBRA. Celle-ci s’est adjoint les services du cabi- qu’à finir en décharge. Une directive euro- itinéraires habituels, raconte ce Bercy, au terme de quatre heures ont créée, la Fibat. Le décret enjoint, en effet, net de lobbying Communications économiques péenne est en préparation depuis un an et groupe des Randonneurs buxa- de marche, amateurs et militants aux producteurs ou importateurs de piles de les et sociales, connu pour avoir naguère organisé donne lieu à d’intenses discussions dans les cou- tiens, venus de Boussy-Saint-An- font le même constat inattendu : « reprendre ou faire reprendre, dans la limite des le Comité permanent amiante, favorable aux loirs de Bruxelles. Fabricants, distributeurs, re- toine, dans l’Essonne. Personne « Avec ses marchés un peu partout, tonnages » qu’ils ont mis sur le marché. thèses de l’industrie de l’amiante. L’arrivée de cycleurs : tous savent que la grande révolution d’entre nous ne connaissait l’allée ses ruelles tranquilles, ses parcs et Le contrôle de la filière implique celui de la Citron a plombé l’atmosphère, car elle crée à du recyclage est en marche. Qui aura imposé sa des Cygnes sur la Seine. Et c’est ses jardins, Paris nous a donné masse financière induite par l’élimination : le court terme une situation de surcapacité. solution pour la reprise des piles aura de bonnes autour de la butte Montmartre que l’image d’une ville verte. On avait prix de chaque pile vendue inclura en effet une Tout ce petit monde est à couteaux tirés. Le chances de gagner la bataille de la reprise de nous avons vu le plus de choses in- presque toujours l’impression d’être contribution nécessaire pour payer sa collecte et sauveur sera-t-il l’Etat, comme semblent le pen- l’ensemble des produits électriques. téressantes sur l’histoire de la capi- à la campagne. » son traitement après usage – entre 20 et 30 cen- ser tous les opérateurs ? Au ministère de l’envi- tale. » times par pile. Qui paiera cette contribution ? ronnement, on se dit las de cette bataille de H. K. Des familles, venues de toute la Christophe de Chenay LeMonde Job: WMQ1611--0012-0 WAS LMQ1611-12 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 10:30 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0396 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 CARNET

DISPARITIONS NOMINATION a PIERRE ORDIONI, diplomate, deux thèses sur le jansénisme, un est mort vendredi 12 novembre à roman, quatre pièces de théâtre et EPISCOPAT Paris. Né le 9 février 1907 à Reims, huit ouvrages historiques où il Mgr François Blondel a été nom- Daniel Ivernel Pierre Ordioni a franchi flamberge évoque notamment la période al- mé évêque de Viviers (Ardèche) par au vent, à travers les incarnations géroise de sa carrière. Les Mémoires le pape Jean Paul II, lundi 15 no- successives de la droite française, intempestifs de ce conteur passion- vembre. Il était vicaire général du dio- Un compagnon de Jean Vilar les remous de l’histoire à des né doivent paraître prochainement. cèse de Limoges et il succède à Mgr postes où s’est exercée son insa- Jean Bonfils, devenu, en août 1998, LE COMÉDIEN Daniel Ivernel, Daniel Ivernel appartiendra plus anglaise de Charles Dyer au tiable curiosité des hommes et des a SIR VIVIAN FUCHS, explora- évêque de Nice. qui a longtemps appartenu à la tard de plein droit à la troupe du Théâtre des Champs-Elysées. Ce dessous de la politique. En 1940, où teur britannique qui avait effectué [Né le 24 mars 1940 à Limoges, François Blon- troupe de Jean Vilar, alors directeur TNP, où il restera dix ans, de 1955 à sera l’un de ses plus grands succès il a participé brillamment aux la première traversée de l’Antarc- del fait ses études au lycée Gay-Lussac de Li- du Théâtre national populaire 1964, interprète de nombreuses publics. Il a également mis en scène combats, proche de Weygand, il tique à pied en 1957-1958, est mort moges, au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les- (TNP), s’est donné la mort jeudi pièces du répertoire (La Mort de en 1991 un spectacle autour de devient directeur du cabinet du jeudi 11 novembre à Cambridge à Moulineaux et à l’Institut catholique de Paris. Li- 11 novembre à Paris. Danton, Britannicus, Peer Gynt, l’écrivain Louis-Ferdinand Céline, préfet d’Alger, puis attaché à celui l’âge de quatre-vingt-onze ans. Né cencié en théologie, il est ordonné prêtre pour le Né le 3 juin 1920 à Versailles, Hamlet et Richard III). Dans l’inter- dont il interprétait le personnage, du dernier gouverneur général le 11 février 1908 sur l’île de Wight, diocèse de Limoges en 1965. Il est vicaire de pa- dans une famille de commerçants, valle, en 1960, Daniel Ivernel signe et Roméo et Jeannette, en 1993. Il est nommé par Vichy, Yves Chatel. Vivian Fuchs devint explorateur roisse à Limoges, puis professeur de théologie Daniel Ivernel suit des études se- un nouveau contrat de pension- monté une dernière fois sur scène Après le débarquement anglo- après des études de géologie à morale au séminaire interdiocésain de Poitiers, condaires dans une institution pri- naire à la Comédie-Française à la en 1995, interprète d’une comédie américain, Pierre Ordioni reprend Cambridge. En Antarctique, il avait dont il devient, en 1975, le supérieur. En 1980, vée parisienne. Il monte une pre- demande de Maurice Escande, de William Douglas Home, Le Mar- l’uniforme en Italie. 1945 le re- parcouru 3 453 kilomètres en François Blondel est nommé vicaire général du mière fois sur scène dans la capitale alors administrateur général, qui lui tin-Pêcheur, au Théâtre Saint- trouve diplomate. Paradoxalement, 99 jours et était arrivé, le 2 mars diocèse de Limoges. Il est l’un des animateurs du en 1943, au Théâtre des Mathurins, propose de jouer Oreste dans An- Georges à Paris. ce mousquetaire à la faconde fé- 1958, à la base Scott de Ross Island. synode diocésain (le premier en France), de la ré- où il joue Le Voyage de Thésée, de dromaque. Il ne restera qu’un an au Daniel Ivernel, qui disait de lui roce deviendra chef du service de La reine Elisabeth II l’avait anobli forme des paroisses et de la mise en place d’un Georges Neveu, aux côtés de Maria Français, demandé au cinéma par qu’il était un « acteur agricole » presse du Quai d’Orsay, avant d’en pour avoir mené avec succès cette conseil pastoral diocésain. Il accompagne aussi Casarès, Michel Auclair et Jean- Jean-Paul Le Chanois qui lui confie parce qu’il préférait jouer ses rôles diriger les archives. Conseiller di- expédition transantarctique du des équipes d’Action catholique des milieux in- Marc Thibault. Ancien élève du le rôle de Mandrin. « à l’instinct », a mené parallèle- plomatique au cabinet du général Commonwealth. Sir Vivian Fuchs dépendants et du Centre du patronat chrétien.] Conservatoire national supérieur ment une carrière cinématogra- Koenig, ministre de la défense na- fut directeur du Centre britannique de Paris, dans la classe d’André UN « ACTEUR AGRICOLE » phique. Julien Duvivier, Jean De- tionale de 1954 à 1956, il est au pre- de recherche sur l’Antarctique de Brunot, il devient pensionnaire de Durant sa carrière théâtrale, lannoy, Christian-Jaque, Luis mier rang dans la lutte contre la 1958 à 1973 et président de la So- JOURNAL OFFICIEL la Comédie-Française en 1946. Il n’y outre les classiques, Daniel Ivernel Buñuel, Jacques Deray, Yves Bois- Communauté européenne de dé- ciété internationale de glaciologie. reste que quelques semaines, préfé- a joué tous les plus grands auteurs set et Claude Chabrol ont fait appel fense (CED). De 1959 à 1961, il ap- Il est l’auteur de The Crossing of An- Au Journal officiel daté vendredi rant rejoindre d’abord la troupe de contemporains, de Jean Anouilh à cet homme rond qui endossait à partient au cabinet de Raymond tarctica (La Traversée de l’Antarc- 12-samedi 13 novembre est publié : Marcel Herrand et Jean Marchat, (Becket) à Eugène Ionesco (Le roi se merveille les personnages de mau- Triboulet, ministre des anciens tique, 1958), livre rédigé en collabo- b Codéveloppement : un décret puis celle de Charles Dullin et enfin meurt), en passant par Albert Ca- vais garçon. Il a fait enfin quelques combattants. Un bref commande- ration avec Sir Edmund Hillary, portant création d’un délégué in- celle de Jean Vilar, qui l’engage mus. En 1967, il est Harry, formant apparitions sur le petit écran. ment en Algérie lui vaudra les ga- conquérant de l’Everest, et de A terministériel au codéveloppement pour commencer en 1947 à prendre un couple homosexuel avec Paul lons de colonel. Pierre Ordioni Time to Speak (Le Temps de parler), et aux migrations internationales, part au premier Festival d’Avignon. Meurisse dans L’Escalier, une pièce Olivier Schmitt laisse une œuvre abondante : outre autobiographie écrite en 1990. placé auprès du premier ministre.

AU CARNET DU « MONDE » – Anne-Marie, Francine, Jean-Claude, – Jean et Odile Lepel Cointet, – Dimanche 21 novembre 1999, à Conférences Enseignement Raoul, Yves, son frère et sa belle-sœur, 18 h 30, en la cathédrale Notre-Dame de Naissances Et tous ses amis du bureau linguistique Les docteurs Claude et Marie-Annick Paris, Son Eminence le cardinal Lustiger Centre de recherche sur la philosophie INSTITUT MONGE, de l’Ambassade de France à Rome, de Maublanc, présidera une messe en des activités artistiques enseignement supérieur privé. – Pour que le bonheur de ont la profonde tristesse de faire part du Jean-Louis Jubé, mémoire de contemporaines LA PRÉPA DE QUALITé. Candice WEHNER décès de Chantal, Bertrand (UFR philosophie, 01-43-25-35-48. et de et Yves Lepel Cointet, Dom Helder CAMARA, université Paris-I - Sorbonne-Panthéon) Yann LECLERC Alain BOCQUILLON, ses neveux et nièces, archevêque émérite Programme des conférences en Sorbonne, soit complet, il fallait que professeur de lettres, ont la douleur de faire part du décès de de Recife (Brésil), le samedi à 15 heures, Séminaires officier dans l’ordre salle Louis-Liard Eliott des Palmes académiques, Nicole PARDINEL, décédé le 28 août 1999. ou amphi Bachelard b Séminaires née LEPEL COINTET, « FORME, FORMALISME, Marie-Christine Lala : « Georges naisse... Ce qu’il a fait le 11 novembre à survenu à Rome, le 10 novembre 1999. ART - FORMALISME » Bataille : la haine de la poésie, 14 h 58, à la plus grande joie de toute sa dans sa quatre-vingt-huitième année, Colloques Serge Guilbaut (s. Liard), 20 novembre l’écriture et le silence ». nombreuse parentèle. Forcément, il après une longue maladie. 1999 : « Informer à travers l’informe : 25 novembre, 19 heures-21 heures, 2 et aimera la vie, le cinéma, la musique, – Isabelle Alphen les abstractions d’Antoni Tapies et de 9 décembre, 13 janvier, 18 heures- et Anne Balmelle, Elle a été incinérée à Béziers (Hérault), – Le Centre d’histoire des systèmes de la danse et l’amour... pensée moderne (université Paris-I - Sor- Franz Kline ». 20 heures, amphi B, Carré des sciences, ses filles, ce lundi 15 novembre 1999. Gérard Labrot (a. Bachelard), 1, rue Descartes, Paris. Emma, David et Aurélia, bonne) et l’UPRES-A de philosophie po- Candice et Yann Leclerc-Wehner, litique contemporaine (Ecole normale su- 15 janvier 2000 : « Un formalisme 83, rue Haxo, ses petits-enfants, 20, rue Rouzade, ambigu : le cas du Gruppo N ». Patrick Vauday : « Image, représenta- ont la douleur de faire part du décès de 92190 Meudon. périeure de Fontenay/Saint-Cloud – 75020 Paris. CNRS) organisent avec la collaboration Yves Michaud (s. Liard), 22 janvier tion, peinture : y a-t-il une peinture 1178, chemin de l’Amandier, 2000 : « Arguments antiformalistes ». sans image ? ». me 34120 Pézenas. de l’Institut oriental de l’Università Fede- M Nicole FONG, rico II (Naples), de l’Istituto per gli studi Alain Roger (a. Bachelard), 29 janvier 25 novembre, 2 et 16 décembre, 6 et 2000 : « La forme, le schème et le 20 janvier, 18 h 30-20 h 30, salle RC2, Anniversaires de naissance survenu à Paris, le 8 novembre 1999. filosofici (Naples) et de l’Ecole doctorale de philosophie de l’université Paris-I, un symbole ». université Paris-VII - Denis-Diderot, Remerciements 2, place Jussieu, Paris. – Dijon. Jérusalem. Les obsèques ont été célébrées dans Inès Champey (a. Bachelard), 26 février 2000 : « Un formalisme l’intimité familiale. – Mme Michèle Baherle Colloque international b 16 novembre 1939 - 16 novembre 1999. réaliste ». Colloque remercie ses parents et amis de toute « Philosophie et économie », Cet avis tient lieu de faire-part. l’affection qu’ils lui ont témoignée lors Les pensées de l’histoire, sous la direction de Egidius Berns, Le Monde se joint à moi pour te entre modernité et post-modernité souhaiter un bon anniversaire, du décès de sa maman, Marcel Drach et Jean Mathiot, – Dans le cadre des manifestations avec E. Berns, M. Drach, J.-P. Dupuy, – Yannick Bellon et Jérôme Labin, les lundi 15, mardi 16, « Regards sur la vie juive au Maroc », Claude. Rose Hélène BAHERLE. G. Jorland, A. Leroux, J. Mathiot, ses enfants, mercredi 17 et jeudi 18 novembre 1999. mercredi 17 novembre 1999, à 19 heures, P. Mongin, E.-M. Sent, M. Tibon- Sylvie Labin, 7, perspective des Basques, de 9 heures à 17 h 30. Michel Abitbol, professeur à l’Université Reprends ton souffle, nous avons un Cornillot et T. Vandevelde. sa belle-fille, 64200 Biarritz. hébraïque de Jérusalem, directeur du 25 et 26 novembre, 9 heures-18 heures, programme chargé pour les soixante Jaime Semprun et Paul-Emmanuel Roy, Ambassade de France, Sorbonne, amphithéâtre Louis-Liard, Centre de recherches sur les juifs du Ma- prochaines années. grande salle, Jourdan, ENS, 48, boulevard ses petits-fils, Kampala (Ouganda). 17, rue de la Sorbonne, roc, conférence suivie d’un débat avec Jourdan, Paris. Laure-Anne Cottance 75005 Paris. Abraham L. Udovitch, professeur d’his- Eva. et Sylvia Roubaud, toire médiévale à l’université de Prince- L’accès à toutes les activités du ses nièces, Anniversaires de décès ton, département des études du Moyen- Collège est libre et gratuit (dans la Rémi Waterhouse Littérature et sciences humaines, Orient, et Jacques Taïeb, agrégé de limite des places disponibles). – 16 novembre 1969 - 16 novembre et Laurence Roubaud, 1968-1998 sciences sociales, chargé de cours à l’uni- 1999, Renseignements sur salles, leurs enfants, Anny AMBERNI, versité Paris-I-Sorbonne. répondeur : 01-44-41-46-85. Autres Gina et Paul Benichou, traductrice littéraire, Le modèle structuraliste en question renseignements : 01-44-41-46-80. Matthieu, Lyda et Suzanne Labin, (le 17 novembre 1999, 14 heures- Relations entre juifs et musulmans ses belles-sœurs et beau-frère, nous quittait le 15 novembre 1988. 18 heures) : J.-M. Adam, P. Casanova, dans le Maghreb. Petit poème pour un grand Ses amis, D. Delas, F. Dosse, H. Meschonnic. Communications diverses anniversaire : deux « T », comme ont la douleur de faire part du décès de Elle reste si présente pour tous. Disciplines et savoirs (le 18 novembre, Auditorium du Musée d’art et toujours, trente ans pour un jour, 9 h 30-12 h 30) : A. Boissinot, D. Borne, d’histoire du judaïsme, hôtel de Saint- – L’Association des anciens élèves du Le Monde de tous les jours et... les mots Denise LABIN, Sa famille, ses amis. J.-L. Chiss, J. Verrier. Aignan, lycée Carnot-Tunis vous offre de l’amour ! dite BELLON, Intersections (le 18 novembre, 71, rue du Temple, Paris-3e, l’occasion de poser toutes les questions 14 heures-18 heures) : P. Bayard, Tél. : 01-53-01-86-65. sur Internet et les nouveaux moyens de AA. survenu le 31 octobre 1999. – 17 novembre 1995. J. Chasseguet-Smirgel, G. Cogez, Entrée : 20 francs. l’information à Laurent Cohen-Tanugi, 17 novembre 1999, B. Galtier. qui vient de publier aux Editions Odile Ses obsèques ont eu lieu le 12 no- Auteur, texte, lecteur (le 19 novembre, vembre, dans la plus stricte intimité. Jacob Le Nouvel Ordre numérique. Mariages Robert BENOIST. 9 h 30-12 h 30) : M. Buffat, O. Corpet, Dîner-débat, mardi 30 novembre (Le Monde du 11 novembre.) E. Fraisse, Ch. Jouhaud, J.-Y. Mollier. Débats 1999, au restaurant de l’Unesco. Ne jamais l’oublier, toujours l’honorer, Nouveaux objets (le 19 novembre, La Maison des écrivains Renseignements : ALCT. Anne et Bruno l’aimer. 14 heures-18 heures) : J.-L. Amselle, Tél. : 01-40-74-35-75. – Grenoble. vous convie à un débat autour de G. Dessons, Ph. Lejeune, F. Marcoin, La Nouvelle Lettre internationale Fax : 01-49-10-09-82. sont heureux de faire part de leur mariage B. Mouralis. qui a été célébré le samedi 13 novembre Après une vie mouvementée et – Le 16 novembre 1995, numéro 1 Université de Cergy-Pontoise, avec Antonin Liehm, Richard 1999, en présence de leurs enfants et de généreuse, 33, boulevard du Port, – L’ADASA (Association pour le leurs proches. Eliane GRUNWALD Millet... Modérateur : Jean Guiloineau. développement des activités sociales 95011 Cergy-Pontoise. Mardi 16 novembre 1999, à 18 h 30, Ella LASZLO, RER A, station Cergy-Préfecture des agents de l’ANPE) informe les A. Le Thi et B. Leyvastre, quittait son mari. Hôtel d’Avejan, agents retraités de l’ANPE de l’élection 76, rue Maurice-Bokanowski, s’est éteinte paisiblement le 12 novembre 53, rue de Verneuil, de leurs représentants à l’AG de 92600 Asnières-sur-Seine. 1999, à l’âge de quatre- vingt-six ans. Son absence est toujours ressentie avec 75007 Paris. l’association. le même chagrin. – Jeudi 18 novembre 1999, de Tél. : 01-49-54-68-80. 9 heures à 18 heures : « L’acte consti- Le scrutin se déroulera du 17 janvier au Elle avait donné à tant l’amour de la 11 février 2000. vie et de la musique. Une pensée est demandée à ceux qui tuant », journée d’études de la Société Décès restent fidèles à son souvenir. française pour la philosophie et la théorie Pour être électeurs ou éligibles, veuillez juridiques et politiques (SFPJ), sous le Université Paris-IV-Sorbonne vous faire connaître au : – Son époux Ses enfants, petits-enfants, et Et amis. haut patronage de M. Prosper Weil, Secrétariat de l’ADASA, Et sa famille membre de l’Institut. De 9 heures à Collège des études juives 5, rue Berthelot, – Paris. Charente. de l’Alliance israélite universelle : ont la douleur de faire part du décès du L’inhumation aura lieu le mercredi 12 h 30, sous la présidence de M.-F. Re- 92136 Issy-les-Moulineaux Cedex. noux-Zagamé, professeur à l’université « Le bouc émissaire », Tél. : 01-55-95-05-52(51), 17 novembre, à 11 h 15, au cimetière de La Beac de la JONQUIÈRE dialogue biblique docteur Gisèle BÉJOT, Digue, à Echirolles (Isère). Paris-I : C. M. Pimentel, ATER à l’univer- avant le 2décembre 1999 née ALBY. de CABANAC, avec impérativement. 1954 - 1996. sité Paris-II, R. Halévi, directeur de re- cherches au CNRS, Ph. Raynaud, profes- M. Douglas, R. Girard, H. Macoby, A. Marx, T. Nathan, S. Trigano, La cérémonie religieuse sera célébrée – On nous prie d’annoncer le décès du Petite fille des étoiles. seur à l’université Paris-II, E. Balibar, le mercredi 17 novembre 1999, à 10 h 30, professeur à l’université Paris-X. De suivi d’un récital d’Annie Darmon, – Le CDJC et l’APHG - Paris e dimanche 21 novembre 1999, présentent des courts métrages de en l’église Sainte-Odile, Paris-17 . baron ORDIONI, Alan. 14 h 30 à 18 heures, sous la présidence de M. Troper, professeur à l’université Pa- de 10 heures à 18 heures, propagande (France 1940-1944) restaurés ministre plénipotentiaire (e.r.), en Sorbonne, amphi Descartes (PAF). L’inhumation aura lieu au cimetière de commandeur de la Légion d’honneur, ris-X, C. Klein, professeur à la faculté de par le CNC. Vattetot-sur-Mer. droit de l’Université hébraïque de Jérusa- Renseignements : 01-53-32-88-55 Mercredi 17 novembre 1999, de titulaire de la croix de guerre 1939-1945, – En souvenir de Site Internet : http://www.aiu.org croix de la valeur militaire, lem, S. Mimamino, doctorant à l’universi- 17 heures à 18 h 30, Forum des images Ni fleurs ni couronnes. croix des combattants Jean MAITRON té Paris-X, O. Cayla, directeur d’études à (métro : Les Halles). volontaires de la Résistance, l’EHESS, O. Pfersmann, professeur à Séance réservée aux enseignants. Cet avis tient lieu de faire-part. et de nombreuses décorations qui nous a quittés le 16 novembre 1987. l’université Paris-I. Institut de France, Cours Renseignements : 01-44-76-63-47. étrangères, salle des Cinq Académies, 23, quai de 10, place du Maréchal-Juin, lauréat de l’Académie française, Conti, Paris-6e . Organisation : Cours particuliers 75017 Paris. – 16 novembre 1989. Ph. Raynaud et O. Cayla. d’informatique à domicile endormi dans la Paix du Christ le 16 novembre 1999, (Internet, bureautique, multimédia). CARNET DU MONDE 12 novembre 1999, à l’âge de quatre- Tous niveaux. 300 formateurs en I.D.F. TARIFS 99 - TARIF à la ligne – Mme Christiane Galus, vingt-douze ans. sa fille, Michel NATHAN, – Figures juives berlinoises avec : Son Excellence M.l’ambassadeur de RFA ALDISA. Tél. : 01-46-10-50-32 DÉCÈS, REMERCIEMENTS, a la tristesse d’annoncer le décès de De la part de la AVIS DE MESSE, Sa famille, ses amis se souviennent. à Paris, le docteur Peter Hartmann, M. le baronne Ordioni, ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS maire du 16e arrondissement, Pierre- me née Nathalie Pernikoff, 136 F TTC - 20,73 ¤ M Bronislawa GALUS, « Je suis l’imbécile des cendres Christian Taittinger, M. Moïse Cohen Kabbale son épouse, TARIF ABONNÉS 118 F TTC - 17,98 ¤ née REDZIA, bien froides mais qui croit (président de l’ACIP), le professeur Mau- La spiritualité du judaïsme, de ses neveux et nièces, à un tison quelque part survivant ». rice-Ruben Hayoun (secrétaire-rappor- la sagesse de la vie. survenu le mercredi 10 novembre 1999, à Et de la famille Quinquet de Monjour. NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, René Char. teur) (De Mendelssohn à Gershom Scho- SÉANCES D’INFORMATION l’âge de quatre-vingt-dix ans. GRATUITES SUR LA KABBALE MARIAGES, FIANÇAILLES La cérémonie religieuse aura lieu le lem), le sous-préfet Alain Boyer (Walther 520 F TTC - 79,27 ¤ FORFAIT 10 LIGNES mercredi 17 novembre, à 10 h 30, en Rathenau), le professeur Otto Jastrow le mercredi 17 novembre 1999, ¤ Un service religieux aura lieu le à 20 h 30. Toute ligne suppl. : 62 F TTC - 9,45 mardi 16 novembre, à 14 h 15, en l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, Avis de messe (Moritz Steinschneider), le professeur THÈSES - ÉTUDIANTS : 83 F TTC - 12,65 ¤ l’église Sainte-Odile, 21, rue du Sud, 23, rue des Bernardins, Paris-5e, suivie de Jean-Thomas Nordmann (Les juifs, l’Al- – Une messe sera célébrée à Saint- lemagne et la citoyenneté européenne). La session de dix cours débutera COLLOQUES - CONFÉRENCES : Antony (Hauts-de-Seine), suivi de l’inhumation à May-en-Multien (Seine- Nous consulter l’inhumation au cimetière d’Antony à et-Marne). Ferdinand des Ternes, 27, rue d’Armaillé, Au violon, M. Igal Shamir (Felix Men- le mercredi 24 novembre, e ట 01.42.17.39.80 + 01-42-17-38-42 15 heures, rue de Châtenay, à Antony. Paris-17 , le samedi 20 novembre 1999, à delssohn : Chanson sans parole, et Kurt à 20 h 30. Cet avis tient lieu de faire-part. 11 h 15, en souvenir de Weill : Humoresk). Fax : 01.42.17.21.36 Cet avis tient lieu de faire-part. Le lundi 22 novembre 1999 à 19 h 45, à la Centre d’étude de la kabbale, Les lignes en capitales grasses sont 10, rue Garancière, Elodie SINAÏ, mairie du 16e arrondissement, 71, avenue 66, rue Nicolo, facturées sur la base de deux lignes. 70, avenue Paul-Valéry, 75006 Paris. Henri-Martin, 75116 Paris. Renseigne- 75116 Paris. Les lignes en blanc sont obligatoires 92160 Antony. (Lire ci-dessus.) décédée le 30 juillet 1999. ments et inscriptions : 01-40-82-26-33. Tél. : 01-45-03-50-30. et facturées. LeMonde Job: WMQ1611--0013-0 WAS LMQ1611-13 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 10:25 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0397 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 / 13 (Publicité) LeMonde Job: WMQ1611--0014-0 WAS LMQ1611-14 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 10:00 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0398 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 HORIZONS PORTRAIT Philippe Petit, le piéton du ciel

L y a, dans la ville de New monde gothique et des cathédrales. proche assistant du torero. Quoi fran. Il se paie même le risque de Et puis un jour, il faut y aller, York, au nord de Central En arrivant à New York, j’ai décou- Il a fait ses qu’il arrive, à chaque traversée, jongler avec trois massues, sans avant que les sommets ne soient Park, une énorme église vert que le doyen de cette cathé- chaque événement important de balancier, alors qu’une pluie fine complètement innaccessibles. gothique inachevée, mas- drale était aussi un patron des premiers pas la vie de Philippe, et malgré un se met à tomber. Quand il se dé- C’est le 7 août 1974. Cette fois, on sive et dont une seule arts... » La cathédrale, commencée emploi du temps de thérapeute cide à se rendre à la police, on ne peut plus envoyer une balle à la tour pointe à demi, tou- en 1892, n’en finit pas de manquer de funambule bien chargé, elle prend l’avion, elle veut le conduire à l’hôpital, on main, les deux amis sont séparés jours en chantier, au mi- d’argent. Pas plus que les deux est là, indéfectiblement. « En de- l’arrête. Il a commis pas mal de dé- de près de 60 mètres. Jean-Louis lieu d’un jardin où tours et la flèche, le transept n’est entre les hors de la générosité et de la poly- lits d’un seul coup. Mais enfin, doit envoyer un fil de pêche avec I chapeau l’artiste, on ne l’embêtera un arc et une flèche. La coordina- d’autres bâtiments plus achevé, et quand on donne valence de ses dons, explique-t- petits dressent leur silhouette té- l’adresse au chauffeur de taxi, tours de elle, la grande qualité de Philippe, pas trop. On voudrait savoir pour- tion est mauvaise, il oublie de te- nébreuse comme des fragments Amsterdam Avenue et 112e rue, il c’est l’exigence. Il faut que tout soit quoi, pour qui il a fait cela ? A-t-il nir compte du vent et la flèche at- de vieille Europe plantés sur le commente toujours : « Ah oui !, le Notre-Dame parfait. Même s’il s’agit de faire un contrat publicitaire ? Non, rien territ dans le noir, au bout d’une caillou de Manhattan. Et dans truc en travaux... » Donc, Philippe deux œufs au plat, ils doivent être de rien. Il a fait ça pour le geste. poutre, à un centimètre du bord, cette église dédiée à saint John the Petit propose au doyen de faire un de Paris, irréprochables. C’est quelqu’un de Un jour, dans la salle d’attente du vide, de l’échec. Petit s’en em- Divine, « the largest cathedral in gala de bienfaisance, un fil incliné surdimensionné, qui se sent vite à d’un dentiste, il lit un article dans pare, tire le fil, le filin, le câble qui the world », sur le côté nord de dans la nef, un petit orchestre et en 1971. Après l’étroit dans le monde banal. » un journal où l’on annonce, des- est beaucoup plus lourd que celui l’immense nef vide, à mi-hauteur, un piano à queue. Le doyen ac- Pendant des mois, il monte dans sins à l’appui, la construction des de Notre-Dame. Il met sa signa- on voit plusieurs arches élevées du cepte. Au dernier moment, les avoir relié une des tours de Notre-Dame, re- deux plus hautes tours du monde, ture sur la poutre où il accroche le triforium, la galerie ménagée au- membres du conseil d’administra- pérer les lieux, prendre des me- les tours jumelles du World Trade câble (elle y est encore, régulière- dessus des bas-côtés qui ouvre sur tion refusent, le spectacle est an- les tours du sures. Il a forgé une clé pour ou- l’intérieur, faiblement éclairées nulé. Furieux, Petit tend son fil vrir l’autre tour fermée au public. d’une lumière sépulcrale. Une pe- quand même, Ivry Gitlis joue du World Trade La nuit, il fait des plans avec Jean- « On peut dire que vouloir regarder tite porte dans un mur, « No Tres- violon pour l’accompagner, et Pe- Louis et les autres. Il faut achemi- passing, Personal Only », qui grince tit passe, encore une fois clandes- Center ou ner le matériel un soir, l’installer la le monde d’en haut, c’est le signe contre un pilier, une volée de tin. On lui accorde une traversée à nuit, dans l’obscurité, la cathé- marches qui partent dans la nuit l’extérieur entre l’église et le sei- l’esplanade drale est en face de la préfecture d’une volonté de puissance. Pour moi, plutôt d’un escalier secret, deux, trois pa- zième étage d’un immeuble de de police. Et marcher le matin, liers puis une autre porte étroite l’autre côté d’Amsterdam Avenue. du Trocadéro quand on pourra le voir de la rue, une volonté de rêver. Grimper aux arbres, avec une étiquette : « Philippe Pe- Les journaux sont là, l’argent ar- faire vite, les policiers seront là en tit, artist in residence ». Et si vous rive, les travaux reprennent et le à la tour quelques secondes. c’est voir le monde autrement, divaguer, avez pris rendez-vous, si vous êtes doyen nomme Petit « artiste en ré- passé par la boutique de souvenirs sidence » à Saint John The Divine. Eiffel, ES conjurés s’installent dans voyager comme le baron perché de Calvino, de l’église pour donner un A vie. Voilà pour le volet Quasi- les tours en silence, at- deuxième coup de fil à un certain modo, c’est son bureau, sa base, l’artiste L tendent l’aube. Au moment ou l’homme au-dessus de la mer de nuages numéro, la porte étroite s’ouvre sa boîte aux lettres. Avoir une ca- convenu, Jean-Louis, du haut sous les voûtes et un homme thédrale comme adresse profes- projette, d’une tour, lance une balle à Petit, dans le tableau de Caspar Friedrich » svelte et souriant, le nez en l’air et sionnelle, même une cathédrale sur l’autre tour. C’est une balle de l’œil malicieux, vous accueille pas vraiment gothique ni termi- à l’automne jongleur, dure, à laquelle est atta- dans ce décor digne du Nom de la née, ça ne manque pas de pa- chée une ficelle. Petit tire la ficelle, Center, à la pointe de Manhattan. ment repeinte à l’identique par les rose et vous explique à voix basse : nache. Et le panache est un des 2000, une puis le filin, puis le câble d’acier, Il arrache l’article, le met dans son ouvriers). « Tendre le fil était “le « Je suis un Quasimodo des temps moteurs de notre homme. beaucoup plus lourd. La distance cahier « Projets ». Les cahiers sont coup” lui-même. La traversée modernes... » On en veut pour preuve ses traversée du entre les tours est de dix- très importants dans la vie de Pe- n’était qu’un détail. D’ailleurs, je Dans sa galerie gothique large « coups » clandestins les plus fa- huit mètres, un Tirfor suffira à tit, on le verra. Quand les deux n’ai pas fait une traversée, mais comme une passerelle de navire, il meux. Quand, à vingt-deux ans, il Grand Canyon tendre le câble de manière assez tours sont sur le point d’être ache- sept, je suis resté sur le fil quarante- ouvre des portes, des placards. Sur décide de marcher entre les tours sûre au-dessus de 80 mètres de vées, en 1974, il est déjà sur place cinq minutes, avec les oiseaux et les les murs, des cartes, des plans de de Notre-Dame, il n’a pas un sou du Colorado, vide. Le jour se lève. Personne n’a depuis des mois. Il s’est infiltré hélicos plus bas que moi. Un Tupo- ses forfaits passés ou futurs, de en poche, il habite un placard à vu le câble, d’en bas. A 10 heures, partout, dans les équipes, les cou- lev est passé au-dessus des tours à très beaux dessins de nœuds de balais de la montagne Sainte-Ge- à 650 mètres Petit s’élance sur le fil. Aussitôt, les lisses, les escaliers les plus inter- un moment. On a fait des re- marine ; sur les étagères, bien ran- neviève, mange en gagnant de la policiers grimpent dans les tours : dits, les ascenseurs secrets. Il a cherches après. Il se rendait à Mos- gés, des outils, des pinces, des le- monnaie comme jongleur de rue, au-dessus « Vous êtes en état d’arrestation ! mesuré les distances. Le câble fera cou. Les passagers ont dû se dire viers, des cordes, des filins de et n’a comme valeurs sûres que – Non, messieurs, en état d’apesan- 50 mètres pour couvrir les que les laveurs de carreaux de New toutes tailles. Sur une table, un des amis. Mais des vrais, comme le du fleuve teur... » Sur le fil, il est intou- 42 mètres séparant les tours, qui York faisaient décidément très morceau de câble en acier brillant, photographe Jean-Louis Blondeau chable. En bas, les badauds sont sont remplies de bureaux, de poli- fort.. » Une minute après son pre- long comme une matraque, et une qui est son aide et son complice rivés au ciel, les journalistes at- ciers, de vigiles, jour et nuit. Non mier pas en l’air, les policiers ar- maquette. Le Quasimodo, qui, vé- des premières années, ou Cathe- tendent. Et Petit prend son temps, seulement les tours oscillent au rivent, hurlent dans des porte- rification rapidement faite, n’a pas rine Dolto-Tolitch (fille de Fran- Philippe Petit, photographié fait des allers et retours, s’age- sommet, mais il faut compter avec voix. En bas, les badauds se ras- de bosse et porte sa jeune cin- çoise) rencontrée dans une école en 1997 par Chris Callis nouille sur le fil, salue la foule, le vent. Petit s’est entraîné en semblent, ils seront bientôt quantaine comme on aimerait le de théâtre, qui deviendra au fil des à New York, dans l’église s’allonge même sur le fil comme il France sur un câble plus long, sou- 100 000, les taxis abandonnent faire à trente ans, prend un papier, ans son « valet d’épée », comme dédiée à saint John a appris à le faire en posant pour mis à un vent de même force souf- leurs clients, les hélicos tournent un crayon et commence un cro- on nomme en tauromachie le plus the Divine, où il habite. le peintre et pastelliste Sam Sza- flant dans la même direction. autour de lui. « Je n’étais qu’un quis : il va partir de là, très tôt si point dans le ciel, je faisais un pied possible, et se diriger par-là, les de nez aux deux tours orgueilleuses moindres incidents de parcours qui symbolisent le commerce de ont été prévus et seront sous l’Amérique.» Les policiers sont contrôle ; il devrait arriver à desti- frustrés, ils savent arrêter un indi- nation tant de minutes plus tard, vidu violent, certes, mais un fu- etc. On dirait un maître cambrio- nambule, ça ne figure pas dans leur en train de répéter le grand leur manuel. Et Petit reste en l’air casse de sa carrière. Il est vrai que interminablement, s’allonge, sa- Philippe Petit a dû préparer cer- lue. Quand il se rend, il est conduit tains de ses spectacles en toute au commissariat, examiné. On ne clandestinité et qu’on l’a maintes le gardera pas plus d’un jour en fois mis en prison. Lui-même prison, il amuse les gardiens en évoque ses opérations comme des jonglant avec leurs casquettes et « coups », des « attaques de en multipliant les tours de cartes. banques ». L’homme qui Il fait la « une » des journaux, « marche » (il dit toujours mar- éclipse même le président Nixon, cher pour marcher en effet, mais qui annonce sa démission ce jour- sur un fil, et quelle que soit la hau- là et dit amèrement : « J’aimerais teur du vide sous lui) entre les bien avoir autant de presse que le deux tours de Notre-Dame de Pa- funambule français... » ris le 26 juin 1971, c’est lui. Celui Tout le monde lui demande qui, le 3 juin 1973, marche entre « pourquoi » il a fait ça. Forcément les deux piliers du grand pont pour l’argent, pensent les Améri- d’acier du port de Sydney, en Aus- cains. Petit répond simplement : tralie, lui aussi. Le fou qui l’année « Quand je vois trois oranges, je suivante, le 7 août 1974, se pro- jongle. Quand je vois deux tours, je mène entre les deux plus hautes marche.» Les propositions af- tours de New York, le World Trade fluent, on veut faire des T-shirts à Center, à 415 mètres de haut, en- son effigie, des souvenirs. On lui core lui. Le très obstiné messager propose un quart de million de qui, en 1989, s’élance de l’espla- dollars pour aller dire à la télévi- nade du Trocadéro pour aller por- sion « Si je marche sur un fil, c’est ter dans les airs la Déclaration des grâce à la bière X », etc. « En quin- droits de l’homme au deuxième ze jours, j’aurais pu devenir un ar- étage de la tour Eiffel et la re- tiste très connu et très riche. Et j’ai mettre au maire de Paris, Jacques refusé ces choses ridicules qu’on me Chirac, c’est toujours lui. Et si tout proposait. Aujourd’hui, à cin- va bien, celui qui traversera un quante ans, je sais que la vie est bras du Grand Canyon à l’au- courte et que j’ai eu bien raison de tomne 2000, une distance de ne pas vendre mon âme au 400 mètres, à quelque 650 mètres diable. » de haut, « deux tours Eiffel... », ce La traversée en 1989 depuis le sera lui. Mais il n’est pas cambrio- Trocadéro jusqu’à la tour Eiffel ne leur pour autant, il est seulement sera pas clandestine, elle fera par- le plus grand funambule du tie des fêtes du Bicentenaire de la monde. Révolution. Mais le maquis de la Au fait, comment cet homme Mairie de Paris, tel qu’il le décrit qui se définit comme un écrivain, dans son livre Funambule (Albin funambule, magicien, dessinateur, Michel, 1991), apparaît bien plus pickpocket, a-t-il atterri dans une redoutable que les bourrasques en église ? « Depuis que j’ai découvert plein ciel et les flics new-yorkais. le fil à l’adolescence, j’ai compris Contretemps, chausse-trapes, pe- que le lieu où je pose mon fil est tits chefs, coups tordus, tout y aussi important que le façon dont je passe. Un seul s’en tire bien, me présente sur ce fil. Après mon Jacques Chirac. « Le seul qui ne expérience de Notre-Dame de Paris m’ait jamais fait attendre, le seul à en 1971, je suis devenu amoureux tenir ses promesses. » Il ne juge pas d’architecture et en particulier du le politique, mais l’homme. LeMonde Job: WMQ1611--0015-0 WAS LMQ1611-15 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 09:48 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0399 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS – PORTRAIT LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 / 15

La politique, il s’en méfie comme hippique, il a fait de la voltige. Et une vie des plus mouvementées. peuples, qui dit qu’un dieu blond Tout cela coûte fort cher, et Ka- Entre les deux tours jumelles de la peste. De toute façon, pour puis il est parti sur les routes et on Prisonnier des Allemands, il orga- et blanc est venu autrefois de thy O’Donnell a dû négocier lon- du World Trade Center un jongleur de rue, la politique ne s’est longtemps perdus de vue. » Ils nisa la plus grande évasion de l’his- l’autre côté du lac Salé – soit l’Eu- guement avec les chaînes de télé- à Manhattan, change rien. « Qu’on ait un roi, un se sont réconciliés depuis. toire – qui a servi de sujet au film rope – pour prendre les Indiens du vision pour qu’un rendez-vous soit photographié par président, un dictateur, dans tous les Jongleur de rue au carrefour Bu- La Grande Evasion –, lorsqu’en sep- centre de la Terre où ils étaient des pris en septembre (statistiquement Jean-Louis Blondeau, pays du monde il est défendu de ci, le jeune Petit loue une chambre tembre 1943 130 officiers français insectes et les transformer en êtres la meilleure saison pour les vents) complice du funambule grimper aux arbres, alors... En tant rue Laplace, si étroite qu’en éten- s’évadèrent du camp d’Edelbach humains à l’air libre, leur donner et que les satellites soient réservés depuis des années. que jongleur, j’ai compté jusqu’à dant les bras il peut toucher les en Autriche, près d’Austerlitz, en les armes, l’eau et le feu pour qu’ils pour un direct mondial. Les cinq cents arrestations. Au-delà, je murs opposés. Il fréquente autour une nuit, après avoir creusé pen- puissent vivre. Le point de résur- « coups » de Petit lui rapportent de câble, que je dessine moi-même et n’ai plus compté. » C’est pour cela, de la revue La Délirante tout un dant trois mois un tunnel et s’être gence d’où sont venus les Indiens l’argent, sans doute, mais très irré- que je fais fabriquer en Allemagne, entre autres motifs d’amertume groupe d’amis, le sculpteur Mason, payé le luxe de filmer leur exploit. se nomme Sipapu et se trouve tout gulièrement, et il ne vit pas sur un deux fois plus solide que nécessaire. – avec la petitesse, la bureaucratie Roland Topor, le peintre Sam Sza- A l’automne 1998, Philippe Petit près de l’endroit où Petit veut tra- grand pied. « Je ne vis pas, je survis. Je sais où je poserai le pied et je sen- et l’indifférence des médias –, qu’il fran, qui lui demande de poser sur devait réaliser son plus ambitieux verser. « De plus, ce dieu était parti Je suis incapable de garder de tirai toute la masse du Colorado a choisi de vivre aux Etats-Unis. En un fil dans son atelier minuscule de projet à ce jour, le Canyon Walk, en marchant sur un arc-en-ciel, et l’argent quand j’en gagne. Je dis non faire corps avec moi. » La traversée France, il ne se sent pas reconnu la rue de Crussol. « Je ne pouvais une traversée du Grand Canyon du doit revenir de la même façon... à beaucoup de choses. Quand je n’ai elle-même durera environ qua- comme un artiste. Or il se consi- pas me mettre vraiment debout, je Colorado. Pour d’obscures ques- C’est bien plus compliqué que cela, plus rien, j’emprunte à des copains. rante-cinq minutes et l’émission dère comme un pur artiste, nulle- bien sûr, je simplifie, mais, en gros, Et je peux toujours aller jongler. Je ne plus d’une heure consacrée aux ment un saltimbanque. c’est pour ça qu’ils m’ont accepté. » suis pas riche, mais pas pauvre non Navajos, à leurs chants, leurs cou- « C’est très similaire à la tauromachie, Quand il n’est pas dans sa cathé- plus, c’est déjà beau de vivre comme tumes, leur culture. Une fois arrivé OMMENT devient-on Phi- drale, Philippe Petit vit dans une on aime. » sur la mesa, Petit aurait aimé re- lippe Petit ? Il ne sait pas, le fil est un être vivant, fait de fibres maison cachée dans les bois sur les Dans son Traité du funambulisme partir en Deltaplane, mais il re- C monts Catskill, au nord de (Actes Sud, 1997), il écrit : « Je pos- viendra en hélicoptère. « Il faudra n’est pas trop porté sur l’in- trospection et estime n’avoir ja- qui transpirent, qui vibrent, qui bougent New York, à Shokan, tout près du sède la sagesse de ceux qui une fois bien que j’aille dîner. » mais rien choisi dans sa vie. Il est célèbre village de Woodstock. Ses sont tombés ; lorsqu’on m’apprend Après le Colorado, qui, l’espère- né le 13 août 1949 à Nemours et qui respirent. C’est comme un animal plus proches voisins sont un ours qu’un funambule s’est écrasé au sol, t-il, le fera connaître « du monde (Seine-et-Marne) d’une mère au brun et un héron bleu, des loutres, je réponds : “Il a ce qu’il mérite”. » entier », il a en projet une traver- foyer et d’un père colonel de l’ar- qu’il faut apprendre à connaître si on veut des rapaces, des daims. Là, il a son Ce genre de phrase peut sonner as- sée de la baie de Sydney, depuis mée de l’air, auteur d’une Histoire fil d’entraînement, ses outils. Ses sez durement. « C’est dur, mais les toits de l’Opéra jusqu’au grand mondiale de l’aviation qui en est à l’apprivoiser et ne pas s’en faire un ennemi » archives aussi. Non seulement son c’est la réalité. Evidemment ce n’est pont du port, un projet ruineux et sa dixième édition. Vers quatre ou cahier de projets, certes, mais sur- pas ce que j’irais dire sur son lit de très compliqué (notamment à cinq ans il commence à s’échapper tout les véritables livres de plu- mort à un type qui vient de tomber. cause de la hauteur des cheminées du monde réel : « Je jouais seul, et touchais le plafond, et c’est lui qui tions de calendrier dans le pro- sieurs kilos qu’il élabore pour Mais, en tant que poète ou philo- des bateaux qui doivent accoster à pas avec les autres enfants. Je préfé- m’a dit de m’allonger sur le fil. C’est gramme des télévisions, il a dû re- chaque grande traversée. On y sophe, c’est ce que je pense. Cela fait des emplacements retenus des rais le monde des adultes. A six ans, assez douloureux pour le dos, mais je porter le tout à l’automne 2000, trouve tout : une calculette, une partie de la beauté et de la fascina- mois à l’avance) et une autre tra- je grimpais très bien aux arbres. Au m’y suis habitué, et c’est devenu ma mais il est prêt. « Le Colorado, ça boussole, des cartes routières, des tion de marcher sur une corde en versée à l’île de Pâques, sur un fil même âge, on m’a offert une boîte signature dans mes spectacles. » A fait onze ans que j’y pense comme à tracés géologiques, une carte aé- plein ciel. Ce n’est pas permis au incliné entre les statues géantes et de magie, et je suis devenu magi- l’époque, il a un peu plus de seize une sorte de chef-d’œuvre. Ma pro- rienne de la région (pour l’empla- premier venu. Ce n’est pas un jeu. le sommet d’un volcan. Quand on cien. Comme tous les enfants, du ans, son lit est installé au sommet ductrice, Kathy O’Donnell, a réussi à cement des lignes à haute tension, C’est très similaire à la tauromachie, lui demande en fin de compte reste. A ceci près que j’avais le goût de son armoire. « On peut dire que trouver de l’argent pour démarrer. et pour avoir le point de vue des le fil est un être vivant, fait de fibres – avec le sentiment confus de pro- de travailler, de me perfectionner, vouloir regarder le monde d’en haut, J’ai découvert dans un bras du Colo- aviateurs sur la zone), les photos férer une bêtise – s’il n’a peur de alors que les autres laissent tomber. c’est le signe d’une volonté de puis- rado qui appartient aux Indiens Na- du lieu sous tous les angles, le des- rien dans la vie, s’il n’a jamais, par Je me suis spécialisé dans la micro- sance. Pour moi, plutôt une volonté vajos un site unique au monde. La sin du câble, les noms de tous les « Je prends très exemple, le vertige, il sourit : magie, les cigarettes, les cartes, ce de rêver. Grimper aux arbres, c’est traversée n’ira pas d’une rive à interlocuteurs du projet, les don- « Mais si. Tout le monde a le ver- qui peut se faire sous le nez des voir le monde autrement, divaguer, l’autre, ce qui ne m’intéresse pas tel- nées techniques de tous les instru- au sérieux tige. L’être humain n’est pas né amis. Pas les grands accessoires. Il y voyager comme le Baron perché de lement, mais d’une rive à une "me- ments, les relevés météo des quin- pour voler, aller sur la Lune ou sous a quelque chose de très beau dans Calvino, ou l’homme au-dessus de la sa", une tour gigantesque, dégagée ze dernières années pour choisir la une grande traversée. les mers. Quand il s’aventure dans ce mélange des doigts et de l’esprit. mer de nuages dans le tableau de par l’érosion, haute de 650 mètres, meilleure date, ou connaître le ces domaines interdits, la peur et le Le problème, c’est moins d’être Caspard Friedrich. » au milieu du canyon. Jusqu’à temps qu’il fera, si la date est im- Vous comprenez : vertige sont là pour l’alerter. Bien adroit que de saisir le moment où Il s’entraîne à l’art du pickpocket présent, on ne peut y accéder qu’en posée, etc. sûr, la hauteur me fait peur autant l’attention des gens est ailleurs, dé- aussi (dans ses projets dort encore hélico. Ce sera donc une marche du quand je saisis que je l’aime. Cela me force à faire tournée. C’est l’espièglerie qui me un Petit précis du vol à la tire). Sur connu à l’inconnu, là où l’homme N frappant de la main sur attention. Je dis toujours que la gra- plaît, pas de faire disparaître un élé- un bras de fauteuil, il attache une n’a jamais mis le pied. » Cet endroit un câble tendu, Philippe Pe- le balancier, vité est une chose sérieuse. Qu’est- montre-bracelet. L’exercice très spectaculaire est au cœur de la E ce qui me fait peur ? Les chiens- phant, ce qui relève du charpentier tit montre comment un et de l’éclairagiste de théâtre. » Il se consiste à s’asseoir et à avoir déjà plus grande réserve indienne simple choc crée une onde qui par- je ne risque pas loups, j’ai été attaqué plusieurs fois. fait renvoyer de toutes les écoles, la montre en main. « J’ai été un vo- d’Amérique, une propriété privée, court le câble, rebondit au point Ou une grosse tarentule. On a peur tous les lycées. Ses parents, qui le leur. Un jour j’ai rencontré Jean Ge- un pays autonome, à cheval sur les d’attache et revient amplifiée au ma vie, de ce qu’on ne connaît pas. Si je de- voyaient faire le prytanée ou Cen- net à la Coupole, et on s’est fait des quatre Etats de l’Arizona, du Colo- point de départ. Plus le câble est vais fréquenter une tarentule, je la trale, essaient toutes les repré- signes de reconnaissance que seuls rado, de l’Utah et du Nouveau- long, plus l’onde sera ample. Un je l’empoigne » regarderais bien, je lirais tout sur sailles possibles, en vain. A seize les voleurs connaissent. Il m’a en- Mexique. « Il a fallu obtenir l’auto- funambule qui pose son pied crée elle, j’irais la voir au zoo, jusqu’à ans, Philipe Petit découvre le fil, couragé. J’ai failli ne pas faire la dis- risation des Navajos, ce qui n’était un choc. Sur un grand câble, pour supporter qu’elle monte sur mon décide de sa vocation de funam- tinction entre le vol artistique et le pas évident, ils n’ont pas la même une longue traversée, il lui suffirait qui transpirent, qui vibrent, qui bras. Il faut maîtriser la part de bule et son père lui coupe les vol criminel. Mais je l’ai faite. » Le façon de voir les choses que nous. de faire dix pas pour que le câble le bougent et respirent. C’est comme l’inconnu autant que possible, la vivres. Le colonel Edmond Petit, papa colonel, bien qu’historien On ne peut pas avoir un rendez-vous jette dehors. D’où la nécessité de un animal qu’il faut apprendre à réduire à presque rien. Parfois il quatre-vingt-deux ans, se souvient « passionné de tout ce qui touche au mardi à 9 heures, par exemple. Mar- maintenir le câble le plus fixement connaître si on veut l’apprivoiser et m’arrive de traverser la rue à très bien : « Il était mauvais comme vol », n’aurait guère apprécié. Pour di n’existe pas et 9 heures encore possible, au moyen de câbles laté- ne pas s’en faire un ennemi. » New York sans regarder, et je me tout, très difficile. Tout jeune, il vou- autant, même si Philippe Petit moins. On se voit cette semaine, raux, les cavaletti, qui l’empêchent Petit n’a aucun système de sé- dis : tiens, en voilà un risque inu- lait épater tout le monde, y compris avoue ne pas aimer disséquer son avant la lune, à la moisson, etc. Mais de se balancer et d’onduler. Mais curité, travaille sans filet, avec ses tile... Mais je prends très au sérieux ses professeurs. Même quand je lui propre chemin, et sans vouloir ils ont dit oui, alors que les Améri- encore faut-il les poser, ces cava- chaussons en peau de buffle et son une grande traversée. Vous ai appris à jouer au badminton, il faire de la psychologie sauvage, on cains ne l’auraient jamais fait. » letti. Dans le cas du Grand Canyon, balancier de 35 kilos. Sa seule pro- comprenez : quand je saisis le ba- fallait qu’il en rajoute, il faisait deux peut noter assez souvent sous sa En parlant avec les vieux Nava- le plus grand des trente cavaletti tection tient dans une préparation lancier, je ne risque pas ma vie, je sauts périlleux avant de renvoyer la plume que le mot d’« évasion » jos, il apprend qu’une très an- aura deux kilomètres de long, et maniaque de la traversée. «Je l’empoigne. » balle. Quand je l’ai fait monter à vient fréquemment à propos du fil. cienne légende court parmi les In- tous seront fixés par des alpinistes connais mon sujet parfaitement, la cheval, il n’a pas fait de concours Or le colonel Edmond Petit a eu diens, avec des variantes selon les sur les parois verticales. géologie, la météo, l’architecture du Michel Braudeau LeMonde Job: WMQ1611--0016-0 WAS LMQ1611-16 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 09:49 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0400 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 HORIZONS-DÉBATS

Libéralisme de centre gauche contre « troisième voie » par Philippe Marlière ’ACCESSION d’Anto- gauche. Il ne faudrait pas en dé- avec les pratiques du moment. A délégations présentes, énonce que critique d’un capitalisme conqué- du Welfare State. Blair nous dit nio Gutteres à la tête duire hâtivement que le nouveau cet égard, il a clairement repoussé l’économie de marché constitue rant et demande à ses camarades que les individus qui se trouvent de l’Internationale so- président de l’Internationale so- l’« Internationale de centre- dorénavant un système de pro- sociaux-démocrates de s’y adap- en bas de l’échelle sociale doivent L cialiste vient renforcer le camp des gauche » proposée par Tony Blair duction des richesses indépas- ter, faute de quoi les marchés trouver les moyens de s’en sortir cialiste constitue un événement. On n’a peut-être pas partisans de la « troisième voie » en remplacement de l’actuelle In- sable et supérieur à tout autre. – « qui ont toujours raison » – pé- seuls. S’ils n’y parviennent pas, ils mesuré l’importance symbolique britannique. Bien au contraire, le ternationale socialiste. De la Mais, sur ce point encore, Gut- naliseront les économies natio- ne peuvent s’en prendre qu’à eux- et politique qu’il revêt pour l’ave- positionnement de Gutteres même manière, il a refusé la dilu- teres se démarque du premier mi- nales récalcitrantes. Sans s’y réfé- mêmes. Ce discours, de fait très nir de la social-démocratie. semble se démarquer très claire- tion de l’organisation dans un en- nistre britannique. Reprenant les rer directement, l’anglophile peu social-libéral, sert aussi à ras- Sur le plan symbolique, Gut- ment du néo-libéralisme de Tony semble libéral-centriste plané- propos de la Déclaration, il a insis- Gutteres s’inscrit au contraire surer les classes supérieures, qui teres apparaît comme l’une des Blair. taire, souhaité par Tony Blair, que té sur la nécessité de conserver dans le courant social-libéral an- n’auront plus à financer les « pa- rares personnalités capables de Contre le duo Blair-Brown qui une « distance critique » vis-à-vis glais du début du XXe siècle. Incar- rasites » de l’Etat-providence. rassembler cette vaste nébuleuse se caricature chaque jour davan- du mode de production capitaliste né par des penseurs tels que Au cours de son intervention à réformiste qu’est devenue au- tage en présentant le « New La- Antonio Gutteres globalisé qui menace de plus en J. S. Mill, L. T Hobhouse et T. H. Paris, Antonio Gutteres a donc jourd’hui l’Internationale socia- bour » comme le « parti du busi- plus le pouvoir de décision et de Green, ce courant préconisait la réalisé la synthèse des divers cou- liste. Devant des congressistes de ness », des classes moyennes et de s’inscrit dans le contrôle des Etats-nations ainsi réconciliation du capital et du tra- rants et philosophies qui sont au- Paris impressionnés, son discours la libre entreprise, Gutteres a ré- que la capacité citoyenne d’inter- vail. Chantres de la « vraie liberté jourd’hui représentés au sein de sans notes prononcé dans un fran- pondu avec tact, mais fermement, courant social-libéral vention démocratique. individuelle », les sociaux-libéraux l’Internationale socialiste : le so- çais remarquable a tranché avec aux présupposés idéologiques ma- C’est certainement dans ce do- étaient très soucieux d’assurer aux cialisme d’inspiration marxiste, le les propos convenus des autres jeurs de la « troisième voie ». Re- anglais du début maine que le blairisme est apparu citoyens les moyens de son exer- réformisme social-démocrate, le leaders européens. joignant sur ce point l’interven- une idéologie isolée au cours de ce cice. Pour ce faire, cette gauche li- solidarisme chrétien et le libéra- e Avec le premier ministre portu- tion de Lionel Jospin, Gutteres a du XX siècle congrès. Ce qui caractérise le bérale insistait sur le « devoir de lisme politique. Illustrant ce tour gais, la gauche mondiale se voit replacé la social-démocratie dans « New Labour », c’est l’absence to- l’Etat » de garantir à tout citoyen de force théorique, il a cité Eduard représentée par un homme qui est une perspective historique : celle tale de réflexion concernant le ca- un emploi ainsi que des condi- Bernstein, Jean Jaurès et Olof venu au socialisme par le biais du de l’histoire tragique du XXe siècle, le Parti démocrate américain au- pitalisme transnational à l’ère tions d’existence minimales, ou Palme. solidarisme catholique et qui se de la crise économique de 1929, rait rejoint. Si le Parti démocrate, d’Internet. Dans le verbiage volu- encore de protéger « l’agent auto- Les libéraux de gauche, au- permet de citer devant ses pairs des deux guerres mondiales, de la dans son ensemble, ne partage mineux des supporteurs de la nome » des aléas sociaux qui re- jourd’hui nombreux au sein des socialistes les philosophes améri- Shoah et de la construction du pas les valeurs de justice sociale et « troisième voie », on ne relève mettraient en cause l’exercice de partis sociaux-démocrates, ne cains John Rawls et Michael Wal- Welfare State. Rien n’est plus de solidarité qui sont celles des guère une seule ligne de mise en cette autonomie (la maladie ou le pourront que se réjouir de voir zer. Prenant appui sur l’égalita- étranger à la vision historique partis de l’Internationale socia- garde contre les effets pervers que chômage). l’un des leurs continuer le dia- risme libéral du premier et sur le blairienne que le modernisme gut- liste, il a toutefois reconnu qu’il provoque la mutation actuelle du Tout cela est absent du discours logue avec l’aile socialiste de l’In- pluralisme libéral défendu par le térésien, qui rappelle la trajectoire était souhaitable de dialoguer capitalisme mondial : fréquence blairien, qui, s’inspirant de la ternationale socialiste, après deux second, Gutteres semble, sur le historique des luttes et valeurs de avec la formation américaine. accélérée des crises financières qui droite communautarienne améri- années de bavardage d’autocélé- plan théorique, prendre à contre- la social-démocratie afin de Sur le plan économique, Anto- engloutissent les économies na- caine, privilégie la thématique des bration des partisans de la « troi- pied le « socialisme moderne » de rendre intelligible le nouvel ag- nio Gutteres assume nettement le tionales ; accroissement des iné- « devoirs » et de la « responsabilité sième voie ». Lionel Jospin et le « centrisme ra- giornamento social-démocrate. tournant libéral et réformiste de galités entre les plus riches et les individuelle ». Dans un tel scéna- dical » de Tony Blair. Comme Jospin, Gutteres estime l’ensemble des partis sociaux-dé- plus pauvres ; uniformisation rio, le discours sur les « devoirs » Sur le plan politique, Antonio que les mots et symboles im- mocrates dans le monde. La Dé- culturelle ; pillage écologique ; sert à masquer les effets de la libé- Philippe Marlière est Gutteres se présente tel qu’il est, portent en politique, même s’ils claration de Paris, document ap- pollution alimentaire, etc. ralisation de l’insécurité sociale maître de conférences en science c’est-à-dire en libéral de centre apparaissent parfois en décalage prouvé par l’intégralité des Tony Blair se veut le champion provoquée par le démantèlement politique à l’université de Londres. Pourquoi je défends France-Culture Halte à la banalisation par Laure Adler par Henry Fay

T si France-Culture se Par ailleurs, une concertation in- est de notre devoir d’assurer le re- E suis un auditeur très as- conduite à tenir est claire : appor- versements représentent pour les préparait aussi à af- terne a été menée sur le renouvel- nouvellement des auditeurs, sans sidu de France-Culture ; je ter à cet « auditeur type » tout ce auditeurs ? Connaissent-ils la E fronter le nouveau mil- lement de la présence de la fiction quoi ce serait condamner France- dois dire que cette chaîne qu’il trouve sur France-Info, jouissance qu’il y a à voir arriver lénaire ? Le pro- dans la grille, de façon à lui donner Culture à sa belle mort à plus ou J France-Inter et Europe 1, il ne sera une émission que l’on aime, le pe- a compté dans ma vie et gramme proposé depuis le plus de cohérence, plus de visibili- moins court terme. Est-ce réelle- qu’elle m’a donné d’im- pas tenté d’aller voir ailleurs. tit frémissement d’aise que l’on 6 septembre dernier voudrait ré- té et une meilleure articulation ment faire offense à la culture que menses joies. Plus de deux mois Troisième piège : le jeunisme. éprouve quand les premières pondre par l’affirmative. L’ambi- avec le reste des programmes. Des de consacrer cinq séquences quoti- après l’introduction de la nouvelle Laure Adler a déclaré : « Un de nos notes du générique sont égre- tion est-elle démesurée ? chantiers de réflexion ont été ou- diennes à la poésie, celle de Stanis- grille, les auditeurs les plus fidèles buts est de conquérir les 18-35 ans, nées ? Ont-ils conscience du Un bouleversement des habi- verts avec différents protagonistes las Rodanski, par exemple ? Est-ce sont désemparés. Ils ne re- qui sont en situation de désir par manque qui sera ressenti en cas de tudes d’écoute dû à la mise en des professions concernées par la enterrer l’exigence que d’offrir connaissent plus leur chaîne, ils la rapport à la culture » (sic). Le mot suppression de l’émission et du place d’une nouvelle grille de pro- fiction, qui ont croisé nos propres deux heures et demie d’antenne à trouvent défigurée. Les auteurs de d’ordre, c’est « rajeunir », il faut mécontentement engendré, sur- grammes largement remodelée analyses et conduiront à un redé- des créateurs comme Danièle la nouvelle grille n’ont évité aucun « faire jeune ». Entendu récem- tout si cette suppression apparaît suscite des remous à France- ploiement de la production et de la Huillet et Jean-Marie Straub, Ar- piège. ment : « Sur France-Culture, on comme arbitraire ? Culture. La presse s’en est fait programmation, associé à la poli- mand Gatti, Bernard-Marie Koltès Premier piège : la course à nous dit de passer de la techno et de C’est une idée fausse qu’il faille l’écho à plusieurs reprises, sans tique de commande menée dès et bien d’autres ? l’audience et la concurrence la oueurlde miouzique, eh bien, je périodiquement changer les for- toujours prendre soin de vérifier Est-ce oublier la spécificité de avec les autres chaînes. En dépit vous passe du Sibelius. » C’était mules d’émissions. Il est des émis- ou de recouper les informations, France-Culture que de rendre aux de récentes dénégations, c’est de Jean Lebrun à « Pot-au-feu ». Af- sions qui franchissent les décen- ce qui a conduit à de regrettables Je maintiendrai « Lundis de l’Histoire » leur durée propos délibéré que Jean-Marie firmons haut et fort que France- nies et qui nous donnent toujours effets de disproportion ou de dé- originelle et de proposer de nou- Cavada et Laure Adler ont fixé Culture doit être une radio pour autant de bonheur. Le meilleur formation. le cap d’une radio qui veaux rendez-vous avec l’Histoire comme objectif un accroissement tous les âges sans distinction. Re- exemple, c’est « Le masque et la Plus insidieusement, une cam- le lundi après-midi et le samedi de l’audience. C’est-à-dire, aller fusons les ghettos de tranches plume », émission toujours là, in- pagne inspirée par le ressentiment prend le temps de la matin, ou encore de rétablir « La grignoter des parts de marché aux d’âge. téressante et agréable à entendre de quelques producteurs dont les matinée des autres » et, prochai- autres chaînes. On entre ainsi dans Quatrième piège : la révolu- plus de quarante ans après sa émissions n’ont pas été re- réflexion, nement, « Les chemins de la une logique de concurrence, et tion permanente. J’ai lu dans un création, dans la même tranche conduites, relayée par certains ac- connaissance » ? Est-ce faire en- cette concurrence aboutit à un article de Télérama que la chaîne horaire, le dimanche soir un peu teurs de la scène culturelle mal in- qui sait être curieuse torse à une présumée « vraie certain mimétisme (on copie ceux « ronronnait », qu’elle était « an- après 20 heures. formés ou trompés, voudrait faire culture » que de donner place à qu’on cherche à concurrencer). kylosée » ; d’autres ont dit qu’il fal- Jean-Louis Bory est mort, croire que France-Culture aurait et surprenante, une réflexion sur la danse, les arts Deuxième piège : l’approche lait la « réveiller ». Je me demande Georges Charensol est mort, Fran- vendu son âme au diable. Ce plastiques, l’architecture et l’urba- marketing. Les dirigeants de si ceux qui écrivent de pareilles çois Régis Bastide est mort et « Le même diable que pourraient avoir qui se veut nisme ? France-Culture ont été saisis par le choses écoutent vraiment les masque et la plume » continue sa incarné, par exemple, les Est-ce couper les vannes du sa- marketing. Jamais on n’avait au- émissions. C’est dans l’air du belle carrière. Si le nouveau direc- 70 maîtres du monde télévisuel de- une terre d’accueil voir que de dédier des émissions tant parlé d’enquêtes, de son- temps, notre époque a la bou- teur de France-Inter avait un jour vant lesquels un intellectuel de re- hebdomadaires aux sciences (no- dages, de panels, d’image, etc. On geotte, il faut tout changer tout le l’idée de la supprimer au motif nom a cru bon de poignarder, sans pour les créateurs et tamment proposées par des scien- nous a annoncé que les auditeurs temps. Plutôt que de donner dans qu’elle a fait son temps, je sup- argumentation aucune ni exemple tifiques de réputation internatio- avaient été sondés à l’aide de sa- ce panneau, les dirigeants de la pose que Jean-Marie Cavada cher- concret à l’appui, France-Culture. les penseurs attachés nale qui ont la générosité de faire vants panels, comme si c’était une chaîne auraient été bien inspirés cherait à l’en dissuader. Alors que cette station s’honore de partager leurs connaissances) ? La marque de sollicitude à leur égard. d’y résister et de ne pas ignorer Les dirigeants de la chaîne ont, participer à la résistance culturelle à la liberté vie du monde et des sociétés, les On est même arrivé à une belle ab- que les grandes œuvres se font dans la nouvelle grille, donné dont le pire ennemi est peut-être préoccupations écologiques, tout surdité : « l’auditeur type de dans la continuité. Alain Finkiel- quelques signes qu’ils n’étaient ce que Freud appelait « le narcis- de leur pratique cela ne serait donc pas digne du France-Culture ». kraut a dénoncé récemment ce pas totalement insensibles à ce sisme de la petite différence ». service public ? Nous apprenons que c’est un « conservatisme du changement », type d’arguments. Il y a des émis- Devant les enjeux majeurs qui se Les émissions de création so- homme, un cadre moyen, habitant cette manie de changer pour sions qui perdurent et qui restent présentent à nous et les vrais mon arrivée et appelée à s’intensi- nore et documentaire qui oc- la banlieue parisienne. Il écoute changer. dans la tranche horaire où on a combats à engager, ces conflits ne fier de façon notoire dans les mois cupent une part importante de nos France-Info, France-Inter et Eu- Les auteurs de la grille ont-ils l’habitude de les trouver « Les lun- peuvent être que dommageables à venir. journées et de nos soirées n’ont rope 1. Dans ces conditions, la bien réfléchi à ce que ces boule- dis de l’histoire » et « Répliques », ou contre-productifs. Et la grogne Ce travail de refondation est dé- pas perdu leur qualité et leur am- par exemple. Pourquoi ces deux de certains, forts en voix mais pas libérément occulté ou dénié par un bition du simple fait de leur chan- émissions bénéficient-elles d’un forcément représentatifs, ne doit procès d’intention, fait au pré- gement de titre, tant s’en faut. traitement de faveur ? Conten- pas forcément faire oublier la sa- sident de Radio-France et à la di- Le dessein que nous prêtent cer- tons-nous de poser la question. tisfaction de nombreux autres. rection de France-Culture, accusés tains de nos détracteurs est exac- Il y a deux restaurations qui sont Mon intention n’est pas ici d’en- de vouloir brader la spécificité de tement le contraire de celui que deux bonnes surprises. « La mati- trer dans ces polémiques trop la station et sa mission de service nous nous sommes assigné. Je née des autres » nous revient, ce souvent alimentées par une mau- public au nom d’une course à l’Au- maintiendrai le cap d’une radio qui qui prouve qu’une émission pas- vaise foi manifeste et un acharne- dimat. Ceux qui écoutent nos pro- prend le temps de la réflexion, qui sée à la trappe peut refaire sur- ment à la désinformation ou au grammes, sans a priori ni ressenti- sait être curieuse et surprenante, face ; je suis fort heureux de voir travestissement des réalités qui ment, savent combien la prise en qui se veut une terre d’accueil « Les cinglés du music-hall », véri- étonnent. L’élaboration d’une compte de nouvelles réalités et pour les créateurs et les penseurs table encyclopédie du vieux jazz et grille de programmes est une pratiques artistiques ou culturelles attachés à la liberté de leur pra- des musiques de variété, retrouver aventure délicate qui doit tenir n’entraîne, en aucun cas et nulle tique. une heure et un format accep- compte de multiples facteurs. part, la moindre démission dans La spécificité de France-Culture tables, après avoir été tronçonnée Qu’une période de rodage et d’ac- l’exigence de qualité, d’intelligence fait sa richesse autant que sa fragi- et reléguée aux alentours de mi- commodation soit inévitable, c’est et de création. lité. Son histoire est faite de me- nuit. Encore un effort, madame la une évidence. Que des aménage- Rejeter en bloc toute forme d’in- naces souvent propagées par la ru- directrice, rendez-nous « Les che- ments et des corrections s’im- novation ou d’élargissement au meur, mais qui risquent toujours mins de la connaissance » et « Les posent, nous en sommes convain- nom d’une conception immuable de se vérifier, tant les entreprises perspectives scientifiques ». cus et je suis, avec toute mon et exclusive de la culture, c’est comme la nôtre, en apparence à Telles sont les – amères, pour la équipe de direction, bien décidée à faire offense à nos nouveaux audi- contre-courant, sont rejetées par plupart – réflexions que m’a inspi- les mettre en œuvre dès janvier teurs, qui ont droit comme les l’air du temps. Aussi la campagne rées la récente réforme de France- prochain. autres au savoir, à l’information, à actuelle a-t-elle les allures d’un Culture, mais je ne désespère pas Certaines critiques constructives la réflexion et à la création dans combat douteux. Il faut savoir ne que les appels qui émanent de tant et notre propre écoute de la sta- une diversité de formes qui, dési- pas se tromper d’ennemi, au d’auditeurs fidèles et passionnés tion font apparaître un certain reuse d’être en phase avec son risque, sinon, de desservir grave- soient finalement entendus et que nombre de problèmes et de la- époque, ne souscrit pas pour au- ment la cause qu’on prétend dé- toutes les mesures soient prises cunes, notamment dans les petits tant à ses effets de mode ni à un fendre. pour que la chaîne culturelle soit formats, dans certains enchaîne- quelconque esprit de facilité. rétablie dans sa plénitude. ments ou dans des illustrations so- Sans jamais avoir pratiqué le nores trop agressives, et nous nous « jeunisme », comme on nous en Laure Adler est directrice de employons à y remédier. accuse parfois, nous estimons qu’il France-Culture. Henry Fay est médecin. LeMonde Job: WMQ1611--0018-0 WAS LMQ1611-18 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 10:04 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0402 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 HORIZONS – ENTRETIENS

2000 / DÉBATS POUR LES SIÈCLES À VENIR Jérôme Vignon, directeur de la stratégie à la Datar L’Europe naîtra de la « mise en réseau » d’initiatives multiples L’ancien responsable de la cellule de prospective auprès de la Commission de Bruxelles pense que l’identité européenne sera le fruit d’actions décentralisées associant les « territoires », les Etats et les institutions communautaires « Vous êtes passé de l’Europe, où régionaux qui sont suffisamment pe- – L’Ukraine n’est pas dans une vous animiez la cellule de prospec- tits pour qu’existe une communauté « zone grise ». Le choix qui a été fait tive, à la Délégation à l’aménage- de proximité et suffisamment grands est de dire qu’elle appartient à l’en- ment du territoire et à l’action ré- pour avoir une influence dans le semble russe. Il ne faut pas déstabili- gionale. Y a-t-il une continuité ? monde. Ces ensembles régionaux ser l’ensemble russe en lançant une – Le lien se trouve dans ce que l’on ont entre eux des relations très OPA politique sur l’Ukraine et s’en te- appelle la révolution silencieuse des denses, transnationales, transfronta- nir à des critères qui ne changent pas territoires. Le développement est le lières, ou thématiques (les îles, les ré- l’économie générale du projet euro- résultat d’un rééquilibrage entre les gions de montagne, etc.), sans se ré- péen. Il existe une limite à l’élargisse- sources endogènes, c’est-à-dire liées férer à ce que l’on a appelé autrefois ment et cette frontière a pour effet à l’organisation des acteurs de ter- « la banane bleue », c’est-à-dire l’épi- d’établir deux ensembles géopoli- rain, aux possibilités de mobilisation, centre traditionnel de l’industrie eu- tiques sur le continent, l’Union euro- et les ressources extérieures. Peut- ropéenne, qui va de Londres à Milan, péenne et la Russie, qui est à la fois être est-ce parce qu’on a déjà beau- en passant par Francfort. Si ces pe- européenne et asiatique, c’est sa spé- coup transféré d’équipements, de tites Europes sont assez dynamiques cificité. La reconnaissance mutuelle moyens ? Peut-être, mais c’est fait. pour englober les régions en perte de de ces deux ensembles, entre lesquels Ce qui tend à faire la différence parmi vitesse, on peut entrevoir un schéma il ne doit y avoir ni amalgame ni les territoires, entre ceux qui par- de développement à l’échelle de l’Eu- concurrence, mais coopération, viennent à se développer, à surmon- rope, avec une conception plus large contribue à la stabilité du continent. ter la désertification, à dépasser les de la cohésion qui ne soit plus conçue – C’est une conception de l’Eu- crises, et ceux qui n’y parviennent seulement comme un rattrapage. Il y rope opposée à celle du récent rap- pas, c’est le facteur humain, la capaci- a là une espèce de préfiguration de ce port de Jacques Attali, qui inclut la té d’organisation entre les élus, les que pourraient être les politiques Russie et toutes les anciennes Ré- responsables administratifs et la so- structurelles européennes, par la publiques de l’URSS dans la ciété civile. La « révolution silen- suite, lorsqu’elles ne seront pas seule- grande Europe. cieuse des territoires » est ce mouve- ment préoccupées de redistribution. – Absolument. A cause, je pense, ment qui vient d’en bas. On le trouve La redistribution ne disparaîtra pas, d’une appréciation différente du aussi bien dans des très grandes villes au contraire, avec l’élargissement, poids de l’Allemagne dans l’Europe. que dans des petits ensembles ru- mais il faudra mettre plus l’accent sur – Quelles doivent être les institu- raux, par exemple une centaine de ces cadres de coopération partielle, tions de l’UE afin d’éviter que maires ruraux qui travaillent en- ou ces petites Europes, qui sont une l’élargissement se traduise par une semble, qui ont créé une fédération manière d’apprivoiser la grande Eu- dilution ?

d’intercommunalité. DESSIN NICOLAS VIAL rope. – Je n’ai pas la réponse à ce di- – Ce changement est-il récent ? – Selon vous, cette grande Eu- lemme et je crois que personne ne l’a. – La révolution est ancienne. Mais, tive locale. En revanche, l’Allemagne rels, comme les programmes de dé- – A elle seule, certainement pas. Le rope est-elle sans limites ? Une seule chose est claire : une Eu- comme souvent, la conscience du pose plus de problèmes. C’est un veloppement économique appelés phénomène que l’on constate est que – Il n’est pas possible de dire que rope politique, ayant une personnali- changement est apparue plus récem- pays hautement décentralisé mais « Leader », surtout appliqués aux les disparités entre les pays, voire l’Union européenne n’a pas de fron- té internationale, capable d’agir à ment. C’est ce qu’on appelle, dans paradoxalement hautement organi- zones rurales, qui sont typiquement entre les régions d’un même pays, se tières. Ce serait profondément désta- l’extérieur et d’assumer ses responsa- l’Europe entière, le développement sé. Et ce système très structuré n’a des programmes de mise en réseau et réduisent mais elles s’accroissent à bilisateur pour une Europe qui veut bilités, doit être dotée d’institutions local ou le développement endo- pas laissé place à l’éclosion d’initia- qui ont eu un succès considérable. l’intérieur des régions, à l’intérieur du s’intégrer et contraire à la notion de fortes, c’est-à-dire prévoyant un par- gène. Le phénomène a atteint une tives spontanées. Leur objectif est de mettre en monde rural comme à l’intérieur du solidarité. Il est bon de fixer des li- tage de souveraineté plus large, qui ampleur et une généralité telles – Quel rapport avec un concept commun entre tous les Etats monde urbain. L’homogénéisation mites géographiques et politiques et puissent décider. Cet ensemble de ca- qu’on parle de « révolution silen- qui fit florès il y a quelques années, membres les expériences des diffé- des structures économiques s’ac- les critères qui ont été retenus au ractère fédéral devrait avoir une base cieuse ». A travers les pays et agglo- à savoir la subsidiarité ? rents programmes « Leader ». Le compagne d’une répartition concen- Conseil européen de Luxembourg constitutionnelle, sous la forme d’un mérations, la loi Voynet consacre – Un aspect de l’organisation de la programme de lutte contre l’exclu- trée dans certaines régions qui, en décembre 1997 me semblent rai- traité qui ait un répondant dans les cette évolution, cette émergence des société mis en relief par l’émergence sion est largement un programme de mieux que d’autres, savent créer des sonnables, car ils mettent l’accent sur Constitutions nationales. C’est cela, territoires comme sujets du dévelop- des territoires, c’est la subsidiarité ac- mise en réseau, dont le principal im- pôles de développement dans les- les droits de l’homme, et c’est au nom pour moi, la constitutionnalisation pement, alors que jusqu’à mainte- tive, largement en opposition avec la pact consiste en ce que tous les gens quels il y a à la fois des services hori- de ce respect des droits de l’homme de l’UE. Il n’est pas nécessaire d’avoir nant les territoires étaient simple- subsidiarité tout court, qui s’intéresse intéressés se sont connus, ont pu sor- zontaux de haute qualité et des spé- que la Turquie a été, provisoirement une Constitution européenne, mais il ment des lieux d’intervention. Les surtout à la répartition des compé- tir de leur isolement et défendre leur cialités technologiques très poussées. peut-être, écartée de la liste des can- faudrait que les Constitutions natio- territoires sont les lieux d’application tences, à la délimitation du champ de légitimité par rapport aux pouvoirs Les régions qui n’arrivent pas à didats. Si l’on ajoute, le jour venu, les nales expriment ce qui les lie en- de politiques dont le but est de créer chaque institution. Avec la subsidiari- publics. constituer de tels pôles sont vouées pays balkaniques, la liste sera close. semble. L’Europe ferait ainsi partie des contextes dans lesquels ces té active, on ne peut plus délimiter les – La “ révolution silencieuse ” au déclin. Il y a là un enjeu pour une – Les contours ne sont peut-être du pacte constitutionnel national. Ce forces endogènes trouvent matière à champs de compétence car les des territoires permet-elle de corri- Europe polycentrique, ce que j’ap- pas aussi nets. Il existe une « zone que personne ne dit, c’est comment libérer leur énergie. champs se recoupent. La solution de ger les conséquences de la concen- pelle parfois l’Europe des petites Eu- grise », pour l’Ukraine par on va y arriver ? Par quel processus – Est-ce un phénomène du- problèmes complexes nécessite la tration ? ropes, constituée de sous-ensembles exemple... qui ait une légitimité aux yeux des ci- rable ? coopération de compétences variées, toyens pourra-t-on faire le saut du – Tous les signes vont dans ce sens. la combinaison de compétences renforcement des institutions euro- L’un d’eux est qu’il n’est pas propre à communes et non exclusives entre péennes ? L’Europe est lancée dans la France. Déjà quand nous avons des autorités ou des acteurs opérant une aventure dont le déroulement travaillé pour Jacques Delors en 1993 sur un même territoire. La question Le feu follet de Jacques Delors constitutionnel n’est pas écrit, et que sur le Livre blanc « Croissance, n’est plus : qui fait quoi ? mais : com- PENDANT DIX-SEPT ANS, Jérôme voyeur d’idées, jamais en panne d’une les faits dicteront. Mais des divers compétitivité et emploi », une des ment fait-on quelque chose en- Vignon a travaillé dans le sillage de intuition fulgurante, il a animé de 1988 scénarios élaborés par la cellule de idées neuves, les initiatives locales semble ? Jacques Delors, en 1981 au ministère à 1998 une équipe d’une dizaine de prospective ressort l’idée que la fa- d’emplois de proximité, nouveaux – En quoi l’Union européenne de l’économie et des finances, puis à têtes pensantes venues de disciplines çon d’user des institutions sera, à la li- emplois, nouveaux besoins et nou- peut-elle contribuer à développer la Commission de Bruxelles à partir très diverses. La cellule de prospective mite, plus importante que les compé- veaux services, nous était venue au cette subsidiarité active ? de 1985, où il s’occupa d’abord des af- fournissait à Jacques Delors la matière tences données par ces institutions. constat du succès de toutes sortes de – C’est un enjeu pour la citoyenne- faires monétaires dans le cabinet du des initiatives les plus variées qui mar- Le champ couvert par les institutions programmes qui avaient été lancés té européenne qui ne peut pas être président. Ce polytechnicien de cin- quèrent sa présidence. européennes est énorme mais on dans le cadre des fonds structurels. seulement la généralisation à quante-cinq ans – il est né en 1944 –, En 1992, Jérôme Vignon a créé, à la peut en faire un usage plus ou moins – En Europe, certains Etats sont- l’échelle de l’Europe de la citoyenne- administrateur de l’INSEE, allie à la demande de Jacques Delors, les Carre- extensif. Les responsables auront-ils ils plus avancés que d’autres ? té nationale. L’identité européenne connaissance des chiffres une curiosi- fours européens de la science et de la une façon autoritaire, élitiste, de gé- – Parmi les pays pionniers, je cite- passe par une participation des ci- té intellectuelle qui le destinait à créer culture dont l’objectif était de faire dé- rer l’Europe ? Ou bien l’Europe sera- rai l’Italie, qui a une tradition d’ac- toyens à des initiatives décentralisées et à diriger la cellule de prospective battre des intellectuels autour d’une t-elle le lieu d’un partage des savoirs, tions intégrées, de districts industriels auxquelles l’Union européenne peut que Jacques Delors installa auprès de JÉRÔME VIGNON idée de l’Europe qui ne soit pas seule- des expériences ? La richesse des pro- centrés sur la coopération des forces prêter un cadre ou donner une im- la Commission à la fin de 1988. ment bureaucratique. Profondément chaines années n’est pas liée à des vives ; le Danemark, où « génétique- pulsion, en facilitant par exemple ce Dans cette fonction, Jérôme Vignon pouvait mettre catholique – il a présidé le Mouvement des cadres changements institutionnels mais à ment » les petites unités jouent un qu’on appelle l’échange de bonnes l’expérience acquise au Commissariat général du plan chrétiens –, convaincu que les Eglises doivent « aider à une autre manière de vivre les institu- rôle primordial ; l’Irlande, avec un pratiques. Les programmes d’initia- (il a été le directeur de cabinet de Michel Albert de interpréter les signes du temps » et que l’Europe est un tions, d’exercer l’autorité. » tout autre modèle de développement tives communautaires, les PIC, qui 1977 à 1978) ou à l’Insee, où en 1978 il a succédé à de ces signes, Jérôme Vignon a rejoint la Datar en avril rural. La France est un bon exemple représentent de 5 % à 10 % des Christian Sautter comme chef des programmes, au 1998, comme directeur de la stratégie auprès de Jean- Propos recueillis par de foisonnement des formes d’initia- sommes allouées aux fonds structu- service d’une réflexion sur l’avenir de l’Europe. Pour- Louis Guigou. Daniel Vernet

Philippe Douste-Blazy, président du groupe UDF de l’Assemblée nationale, au « Grand Jury RTL-“ Le Monde “-LCI » « Il faut poser la question de la responsabilité disciplinaire des magistrats » « Dominique Strauss-Kahn a-t- elle propose un texte disant qu’il n’y lités extérieures à la magistrature. ment, des sanctions à un magistrat c’est l’immédiateté de l’information. contradictoire et public avant la mise il été victime d’un “ lynchage ” aura plus un seul juge mais deux, l’un Nous nous réjouissons du fait que les qui aurait failli à ses fonctions. Cela Et, là, il y a des policiers et des magis- en examen, vous n’avez plus les pro- médiatique ? Les hommes poli- qui instruit, l’autre qui met en déten- magistrats, membres du CSM, soient irait du simple avertissement à la ré- trats qui ont transgressé le secret de blèmes de l’enquête. tiques devraient-ils faire l’objet tion. élus. Enfin, nous avons toujours de- vocation, comme pour tout fonc- l’instruction et qui ont permis à la » Ensuite, Mme Guigou a tort de d’une procédure particulière dans » Nous pensons que c’est encore mandé que le CSM ait un pouvoir de tionnaire. presse de faire déjà le procès, avant dire : “ Je suis la première ministre de les affaires de justice ? insuffisant. Le groupe UDF de l’As- nomination et de promotion des ma- – Que pensez-vous de l’idée même que la première enquête la justice à ne jamais faire d’instruc- – Certainement pas ! semblée nationale propose, premiè- gistrats, car il ne sert à rien de dire d’une amnistie pour des condam- aboutisse. tion individuelle. Je ne vois rien, je » Dominique Strauss-Kahn ne rement, que l’on renforce la garantie qu’on est pour l’indépendance de la nations inférieures à deux ou trois » Mon deuxième exemple n’entends rien, je ne fais rien. ” S’il n’y pouvait pas faire autrement que de de la présomption d’innocence en justice si, derrière, c’est le politique ans ? commence de la même manière. Un a pas d’instruction individuelle, donner sa démission. D’une part, organisant un débat contradictoire – le ministre de la justice – qui fait les – Je ne pense pas, franchement, homme politique est l’objet d’une alors, nous revenons à la “ bonne aux yeux de l’opinion publique, le et public, dans lequel le suspect carrières. qu’une amnistie pour les hommes dénonciation, ou bien il est cité dans époque ” – c’est-à-dire à la très mau- soupçon est incompatible avec puisse avoir accès au dossier, ce qui » Mais il y a des insuffisances dans politiques serait populaire. Il faut une affaire, et, là, la police vaise époque – du coup de télé- l’exercice des fonctions gouverne- n’est pas le cas aujourd’hui, avant sa le projet de Mme Guigou. Quelles que nous réfléchissions à la marche commence une enquête prélimi- phone. Je souhaiterais donc qu’on mentales ; d’autre part, vous ne pou- mise en examen ; deuxièmement, sont, pour la République – je dis bien de la justice, aujourd’hui, sur le se- naire. Et puis on attend, une se- reprenne ce qu’avait proposé, en vez pas parler au nom de la France que la décision de mise en détention pour la République, pas pour le poli- cret de l’instruction. Et je voudrais maine, deux semaines, un mois, deux 1993, Pierre Méhaignerie, qui était un lorsque vous êtes soupçonné parce soit une décision collégiale, prise par tique –, les contreparties de l’indé- prendre deux exemples vécus. mois, trois mois, rien ne se passe. Le excellent garde des sceaux : premiè- que, au-delà de votre personne, c’est trois juges. pendance des magistrats du parquet » Premier exemple : un homme parquet ne fait rien. Et là, dans cer- rement, il est interdit pour un mi- la fonction que vous occupez qui est – Est-ce que ce sont des condi- face à la chancellerie ? Il faut poser la politique est victime d’une dénoncia- tains cas, en effet, des magistrats et nistre de la justice de donner des ins- affaiblie. tions que vous posez pour voter la question de la responsabilité discipli- tion. Le parquet ouvre une instruc- des policiers ont transgressé volon- tructions pour classer un dossier – La présomption d’innocence réforme du Conseil supérieur de naire des magistrats. Aujourd’hui, tion. A partir de là, il y a deux en- tairement le secret de l’instruction et sans suite ; deuxièmement, il faut est-elle bafouée ? la magistrature ? lorsqu’un magistrat fait une erreur, quêtes qui commencent. La je dirais qu’ils ont bien fait. Et la permettre, à l’inverse, au ministre de – Nous sommes le seul pays au – La réponse est claire : c’est oui. quelle est la personne qui peut le tra- première, c’est l’enquête officielle, presse a été, dans ce cas-là, non seu- la justice, de donner consigne noir monde à donner un pouvoir aussi S’il y a des aspects positifs dans ce duire devant le CSM ? Le ministre de judiciaire, normale, face à un juge lement garante du bon fonctionne- sur blanc, en toute transparence, de important à un homme, le juge d’ins- texte, il y a, aussi, beaucoup d’insuffi- la justice. Dès lors, il y a suspicion de d’instruction qui connaît et respecte ment de la justice, mais également continuer à instruire un dossier. » truction. Est-il bien raisonnable de sances. Nous nous félicitons qu’il y sanction politique. Nous proposons les règles de la présomption d’inno- garante de la démocratie. confier à un homme la responsabilité ait un élargissement du nombre des de revenir sur l’ordonnance de 1958, cence, qui instruit, à charge et à dé- – Que proposez-vous ? Propos recueillis par de mettre en examen et la possibilité membres du Conseil supérieur de la portant statut des magistrats. Nous charge, ce qui prend du temps. A cô- – La chose la plus importante, c’est Patrick Jarreau, de mettre en détention ? Mme Elisa- magistrature (CSM), en particulier souhaitons que le CSM puisse s’au- té de cela, il y a une autre enquête, qu’il y ait des débats contradictoires. Olivier Mazerolle beth Guigou a bien vu le problème : par l’introduction de onze personna- tosaisir pour infliger, éventuelle- dans l’espace médiatique, où la règle, Dès l’instant que vous avez un débat et Pierre-Luc Séguillon LeMonde Job: WMQ1611--0020-0 WAS LMQ1611-20 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0404 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 HORIZONS-ANALYSES 0 123 L’éclatement possible de l’Indonésie inquiète ses voisins 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F ÉVOQUÉE depuis début novembre seulement, comptant aujourd’hui plus de 4 millions, les At- retraits de troupes, en ouvrant des procès pour Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 l’indépendance possible d’Atjeh, province du jehnais ont mené la vie dure aux Hollandais. brutalités et en rendant aux Atjehnais l’essentiel Internet : http : //www.lemonde.fr nord de l’île indonésienne de Sumatra, provoque Hassan di Tiro, exilé à Stockholm depuis 1979 et des taxes sur l’exploitation de leurs ressources. déjà plus de vagues en Asie du Sud-Est que celle, qui avait « proclamé » l’indépendance d’Atjeh Mais, en mentionnant aussi le droit des Atjehnais ÉDITORIAL désormais acquise, du Timor-Oriental. Cet an- trois ans auparavant, est le petit-fils d’un sultan à se prononcer sur leur avenir, il a obtenu un ré- cien territoire portugais, dont l’annexion par l’In- assassiné par les Néerlandais en 1911. sultat un peu contraire : les populations locales donésie en 1976 n’a jamais été reconnue par Les Atjehnais se seraient sans doute accommo- entrevoient brusquement l’indépendance et la Liberté pour Cuba l’ONU, retrouve le cours de l’histoire post-colo- dés d’une fédération indonésienne, mais ils ne bureaucratie politico-militaire de Djakarta la re- niale : après une période de tutelle acceptée des pouvaient pas accepter le système hyper-centra- mise en cause de ses intérêts et de l’unité de la A force du symbole la souris avec ces derniers, appré- Nations unies, la création, dans un ou deux ans, lisé imposé pendant trente-deux ans par Suharto. République. n’échappera à per- hendant l’un et libérant l’autre, d’un Etat selon les frontières héritées de la colo- D’autant que leurs richesses en hydrocarbures Les Papous d’Irian Jaya, la province indoné- sonne : dix ans après la de façon à démoraliser le mouve- nisation. Le séparatisme atjehnais pose, dans la ont été exploitées par le pouvoir central et que sienne qui occupe, à l’autre extrémité de l’archi- L leurs revendications ont chaque fois été brutale- pel, la moitié de la Papouasie insulaire, en ont tiré chute du mur, les an- ment et à l’empêcher d’organiser région, des questions plus redoutables : celle de ciens dissidents d’Europe cen- une manifestation collective pen- la construction nationale et celle des effets de la ment réprimées. Sous Suharto et son éphémère des conclusions identiques. Le chef du mouve- trale et d’URSS ont écrit aux bien dant le sommet. libéralisation d’un système politique. successeur B. J. Habibie, la dernière vague de ré- ment séparatiste de cette province a annoncé, le actuels dissidents cubains pour Cette attitude très dure adop- L’Indonésie est, territorialement, l’héritière des pression militaire a créé un tel ressentiment que 10 novembre, le lancement d’une campagne en leur exprimer leur solidarité. tée par les autorités cubaines Indes néerlandaises. Elle regroupe des popula- les partisans de l’indépendance, notamment la faveur de l’indépendance. Les populations auto- « Nous pensons que votre ardent montre que les espoirs suscités tions bien différentes réparties sur 13 000 îles qui guérilla séparatiste Atjeh Merdeka (Atjeh libre), chtones d’Irian Jaya n’ont jamais accepté leur in- désir de liberté pour Cuba sera par la visite du pape en janvier s’étalent, d’est en ouest, sur 5 000 kilomètres. Si- ont pris le pas sur les éléments plus modérés. tégration dans la République d’Indonésie, officia- exaucé un jour », peut-on lire au- 1998 n’ont pas été suivis d’effet. tué sur le détroit de Malacca, l’une des voies ma- Héritier d’une situation au bord du point de lisée en 1969 avec l’accord de l’ONU. Elles dessus de la signature de person- On peut même penser que Jean ritimes les plus passantes de la planète, l’ancien non-retour, le nouveau président indonésien, adressent à Djakarta les mêmes reproches que nalités aussi prestigieuses qu’Ele- Paul II, loin de fendre l’épaisse sultanat d’Atjeh est à la limite occidentale de cet Abdurrahman Wahid, a entendu décrisper le cli- les Atjehnais : exploitation des richesses locales na Bonner, Vaclav Havel, Petr cuirasse qui ceinture la vie pu- ensemble. Islamisés à partir du XIIIe siècle et se mat en amorçant le dialogue, en procédant à des et programme de migration destiné, notamment, Uhl, Jacek Kuron, Adam Michnik blique à Cuba, n’a fait que la ren- à décongestionner les îles surpeuplées de Java et ou Lech Walesa. Ceux qui, très forcer. Ce serait un bien triste pa- de Madura. Leurs sympathies vont souvent à un isolés à l’époque, se sont opposés radoxe pour celui qui a joué un Mouvement pour une Papouasie libre, dont les avec leur seul courage au totali- rôle aussi important dans par Leiter moyens militaires sont encore très limités. Les tarisme qui dominait alors leurs l’ébranlement du système Les temps changent Papous d’Irian Jaya annoncent un grand rassem- pays passent en quelque sorte le communiste en Europe, lequel a blement pour le 1er décembre, et les Atjehnais ont relais à leurs homologues commencé dans son pays natal, demandé à Djakarta l’organisation d’un référen- cubains, eux aussi bien seuls jus- la Pologne, largement sous son dum sur l’indépendance. qu’à présent dans leur combat influence. Fidel Castro, qui avait pour le rétablissement de la dé- craint un moment de perdre le UN « SÉRIEUX PROBLÈME » mocratie dans la grande île contrôle de la situation, ne peut a La menace qui pèse sur l’unité de l’Indonésie caraïbe. Ils leur disent que les posteriori que se féliciter du sé- produit déjà des vagues chez ses voisins. Le cas dictatures apparemment les plus jour de Jean Paul II. Il a prouvé, échéant, l’indépendance d’Atjeh pourrait « pré- solides peuvent tomber en l’es- en tout cas, en faisant condamner senter un sérieux problème, particulièrement pour pace, parfois, de quelques se- quatre dissidents, Vladimiro Ro- notre sécurité et notre intégrité nationales », a maines. ca, Félix Bonné, René Gomez et averti, le 11 novembre, Domingo Siazon, ministre Ce soutien extérieur, même s’il Marta Beatriz Roque à de lourdes philippin des affaires étrangères. Dans la grande n’a guère de conséquences pra- peines de prison en mars dernier, île méridionale et en partie islamisée de Minda- tiques, est le bienvenu au mo- qu’il n’avait nullement l’intention nao, Manille fait face à un Front moro islamique ment où les dissidents cubains d’assouplir la répression. de libération qui réclame également un référen- sont en butte à une nouvelle Plusieurs chefs d’Etat ou de dum sur l’indépendance et préconise la constitu- vague d’arrestations et d’intimi- gouvernement présents à La Ha- tion d’un Etat musulman. « Atjeh a toujours fait dations en tous genres. Fidel Cas- vane, dont le premier ministre es- partie de l’Indonésie de même que Mindanao a tro est décidé à ne permettre au- pagnol José Maria Aznar, ont an- toujours fait partie des Philippines », a résumé Sia- cune contestation publique de noncé leur intention de zon, mais l’hypothèse inverse n’est apparem- son pouvoir pendant le neuvième rencontrer les dissidents. Aucun ment plus exclue. sommet ibéro-américain. Une diplomate français n’a cru bon Les derniers développements concernant Atjeh trentaine d’opposants ont été ar- d’adopter la même attitude. C’est pourraient également jouer en faveur du premier rêtés ces derniers jours, a révélé dommage. Il serait temps que les ministre malaisien, Mahathir Mohamad, à l’occa- Elizardo Sanchez, un ancien pro- Européens, longtemps très sion d’élections anticipées le 29 novembre. Pour fesseur emprisonné pendant huit complaisants à l’égard de Fidel obtenir un nouveau mandat populaire, celui qui ans, qui joue, depuis des années, Castro, démontrent qu’ils n’ont gère la Malaisie depuis 1981, de façon de plus en le rôle d’un porte-parole officieux pas deux poids deux mesures en plus autoritaire, peut compter sur la peur du de l’ensemble des dissidents. La matière de démocratie et de res- changement dans une société multiraciale qui police cubaine joue au chat et à pect des libertés. compte, entre autres, une moitié de Malais et au moins un quart de Chinois. Selon cet argument, 0123 est édité par la SA LE MONDE la libéralisation du régime politique indonésien Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani et les sirènes de la réforme à Djakarta conduisent Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint à l’instabilité, aux désordres et au risque de dé- membrement. Mieux vaudrait donc, expliquent Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau les détenteurs actuels du pouvoir en Malaisie, ne Directeur artistique : Dominique Roynette pas toucher à l’édifice actuel. Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment Abdurrahman Wahid semble penser, même s’il Rédacteurs en chef : Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; se garde de le dire encore trop ouvertement, que Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; l’avenir de l’Indonésie est dans un système fédé- Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; ral et espère convaincre les Atjehnais que c’est Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) également leur intérêt. La tâche n’est pas facile et Rédacteur en chef technique : Eric Azan le temps manque. La réorganisation, de fond en Médiateur : Robert Solé comble, qu’impose la transformation d’un sys- Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg tème hypercentralisé en fédération, ce qui im- Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; plique de remplacer l’obligation par l’envie de partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre vivre ensemble, est l’affaire de nombreuses an- Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président nées. Entre-temps, l’ensemble de l’Asie du Sud- Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), Est, qui baignait encore voilà deux ans dans l’illu- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) sion d’une stabilité entretenue par des taux de Le Monde est édité par la SA Le Monde croissance à deux chiffres, se retrouve en plein Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. remue-ménage. Salutaires ou non, les surprises Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, n’ont pas fini de survenir. Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. Jean-Claude Pomonti

ILYA50 ANS, DANS 0123 par leur mobile, et déjà près de 30 % majeur qui va débuter avec l’an communication de pays à pays re- des Européens en ont acquis un. Ce 2000 : le mariage de la téléphonie présente environ trois fois celui Le Monopoly marché croît à la vitesse phénomé- mobile avec Internet. d’une communication nationale. Ac- Pauvre « Citizen Borgia » ! nale de 90 % par an. Une chance Les portables de cette nouvelle gé- tuellement, le prix de l’appel entre inespérée pour les opérateurs télé- nération – la troisième – auront une deux pays est partagé entre les deux À L’ÉTAT PUR – c’en devient un précédent symbole de boules du téléphone phoniques, qui devaient vivre sur le capacité de transmission d’informa- opérateurs nationaux concernés. Un drôle, irrésistible –, je sais bien, de raisin éclatées (on transpose Le marché du téléphone fixe en crois- tions dix fois supérieure à celle des opérateur réussissant à s’installer pour avoir surpris quelques Chien andalou de Buñuel comme sance, désormais modérée, de 3 % à actuels ordinateurs personnels bran- des deux côtés empoche le pactole. conversations, que l’esprit de fa- on peut). J’en passe et, sincère- mobile 4 % par an. L’exemple des pays scan- chés sur le réseau téléphonique. Sur Si les appels internationaux ne re- mille ne régnait pas dans les ment, vous pouvez en faire autant. Suite de la première page dinaves, où 50 % à 60 % de la popu- ces nouveaux réseaux à haut débit, présentent que 3 % à 4 % des vo- curieux ménages Borgia, que les J’ai toujours très envie de rire lation détient un portable, donne les opérateurs pourront offrir, outre lumes, ils contribuent déjà pour 10 à mailles de leurs cottes filaient plus quand je vois César Borgia sur la Mais cette industrie connaît deux l’idée du potentiel de croissance en le transport de la voix, de nouveaux 20 % aux recettes des opérateurs souvent qu’à leur tour, que l’on scène ou à l’écran. Mais c’est vrai- problèmes majeurs : la grande infi- France (où le taux de pénétration est services à forte valeur ajoutée : accès mobiles. composait d’étranges cocktails ment rare de faire rire comme il délité des clients – 25 % d’entre eux de 27 %) et en Allemagne (23 %). De à Internet, commerce électronique, La folie des rachats en Europe « maison » dans leurs aiguières et vous fera rire ici, à Ferrare, roulant faisant défection chaque année – et plus, la vogue est planétaire et n’est vidéoconférence... Seules ces nou- s’explique aussi par la crainte de voir que tout cela pouvait décourager des yeux, l’air bravache d’un qui le revenu moyen, qui ne cesse de di- pas près de s’épuiser. A la fin de velles prestations peuvent faire re- débarquer les concurrents améri- d’autres fous que les amoureux de ne veut pas avoir l’air de s’en lais- minuer car les nouveaux abonnés se 1999, il y aura près de 400 millions de monter le fameux revenu moyen par cains. Alors que les Etats-Unis Lucrèce. ser imposer. Oui, mais aussi l’air de recrutent désormais dans les classes mobiles, et d’ici à 2002 plus d’un mil- abonné. Le temps presse. Les gou- règnent sans partage sur les nou- Mais ce que nous montre Henry qui se tient à grand-peine de rire. sociales moyennes ou chez les liard de personnes téléphoneront à vernements européens devraient, velles technologies, leurs opérateurs King dans son film Echec à Borgia Parce que – rendons à César ce jeunes, adeptes des cartes pré- partir d’un portable. dès l’an prochain, attribuer les li- sont des nains dans la téléphonie passe l’imagination : des traîtres qui est à César et à Orson Welles payées, qui rapportent peu. cences de cette troisième généra- mobile. AT & T, numéro un améri- tortueux que l’on flaire à deux ce qui lui reste – ces deux person- D’où le paradoxe : chaque nouvel MAIGRES BÉNÉFICES tion, et les opérateurs déjà titulaires cain du secteur, est distancé par lieues avant qu’ils aient contourné nages ne font qu’un. Et le second a abonné rapporte moins que le pré- Les premiers opérateurs partis d’un réseau seront mieux placés que China Telecom, par le japonais NTT la venelle tragique ; des jeunes bien tort d’avoir accepté de tour- cédent, mais il est mieux valorisé en dans la course commencent, enfin, à les nouveaux candidats. DoCoMo, ou encore par Vodafone épouses très fidèles unies à de ner dans le film de Henry King. Il y Bourse. Conséquence, les opérateurs engranger de maigres bénéfices. S’ils Avec Internet, le téléphone mobile AirTouch, Telecom Italia et même jeunes amants très épris par leurs est franchement mauvais. Pauvre mobiles cassent les prix pour acqué- étaient prêts à partager les risques fi- change de dimension : les licences France Télécom ! Jusque-là absent maris très chenus et très agoni- Citizen Borgia ! rir le maximum de clients dans le nanciers du début, ils ne rêvent plus mobiles sont organisées au niveau de la téléphonie mobile, le géant sants ; des prises d’assaut d’en- seul espoir de se faire racheter par que de s’approprier l’intégralité des national, tandis qu’Internet est un américain de la téléphonie fixe, MCI ceintes fortifiées pour jardins Henri Magnan un concurrent. Il est tentant de dé- profits. C’est pourquoi les tours de réseau international. La logique WorldCom, a dû débourser 800 mil- d’enfants ; des yeux crevés comme (16 novembre 1949.) penser 1 500 francs pour un abonné table compliqués, rassemblant plu- pousse donc les opérateurs télépho- liards de francs pour acheter son qui se négociera 40 000 francs en cas sieurs opérateurs concurrents et niques à s’étendre à l’étranger. Vo- compatriote Sprint. de rachat. Comment en est-on arrivé quelques nouveaux venus de l’indus- dafone a été le premier à le L’industrie du mobile est encore 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS là ? trie lourde comme Mannesmann, comprendre : avec l’acquisitions une affaire d’Européens : tandis que Télématique : 3615 code LEMONDE Lancés au début des années 90, les Bouygues ou Vivendi, n’ont plus au- d’AirTouch, le nouvel ensemble les opérateur achètent des licences Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) services de téléphonie mobile ont cune solidité. La bataille est d’autant couvre 23 pays et compte plus de dans le monde entier, le finlandais ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) d’abord eu du mal à séduire le pu- plus féroce que la licence de télé- 25 millions d’abonnés. En s’interna- Nokia et le suédois Ericsson règnent Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 blic. Pendant les cinq premières an- phonie mobile est une ressource très tionalisant, un opérateur télépho- sur la technologie sans fil, reléguant Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 nées, ce secteur a connu des pertes rare : seulement trois ont été attri- nique peut espérer réduire ses coûts l’américain Motorola au second abyssales car il faut en moyenne dé- buées en France, en Italie et en Es- d’achat d’équipements de réseau et plan. Un tel affront à la puissance Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr penser plus de 50 milliards de francs pagne, quatre en Allemagne et en de portables, et amortir ses frais de américaine ne saurait rester sans ré- pour déployer un réseau. Mais, de- Grande-Bretagne. Les opérateurs ac- marketing. Il peut aussi contrôler le ponse. Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 puis plus d’un an, les consomma- tuels sont donc prêts à tout pour ne juteux marché des appels mobiles teurs européens ne jurent plus que pas rater le virage technologique internationaux. Le coût d’une Enguérand Renault LeMonde Job: WMQ1611--0021-0 WAS LMQ1611-21 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 11:17 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0405 Lcp: 700 CMYK

21 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999

TÉLÉCOMMUNICATIONS britannique Vodafone. bNUMÉRO UN en Allemagne, en France et en Italie. bCHRIS GENT, le président de Voda- transformer en OPA hostile. bLA Le directoire du groupe allemand de la téléphonie mobile outre- Mais en lançant, le 22 octobre, une fone, reprend l’avantage en se propo- PROIE est d’autant plus tentante que Mannesmann, réuni dimanche 14 no- Manche, Vodafone est le partenaire offre d’achat sur Orange, le quatrième sant de racheter l’allemand. Présentée le marché allemand de la téléphonie vembre, a rejeté l’offre de rachat pour de Mannesmann en Europe. bLES réseau mobile britannique, Mannes- de façon amicale, l’offre rejetée par les mobile, dont Mannesmann est le lea- 103 milliards d’euros présentée par le DEUX GROUPES ont investi ensemble mann a déclenché les hostilités. dirigeants de Mannesmann devrait se der, est en pleine expansion. L’allemand Mannesmann rejette l’offre de rachat du britannique Vodafone En proposant 103 milliards d’euros, le numéro un de la téléphonie mobile au Royaume-Uni cherche à prendre la première place en Europe. Les négociations entre les deux groupes ayant échoué, l’offensive devrait prendre une tournure hostile

LE BRITANNIQUE Vodafone Air- Les premiers opérateurs européens convaincu qu’avec Orange, il pourra Sur le seul marché européen, Voda- touch a présenté, dimanche 14 no- atteindre une création de valeur qui fone pourrait, s’il met la main sur vembre, une offre publique d’achat en milliers d'abonnés au 1er septembre 1999 sera nettement supérieur à l’offre de Mannesmann, contrôler 33,2 mil- sur son ancien allié allemand, Man- Les dernières opérations annoncées ABONNÉS CELLULAIRES ABONNÉS CELLULAIRES TOTAL Vodafone AirTouch », explique le lions d’abonnés, loin devant Tele- ou en négociation sont prises en compte : SUR LE MARCHÉ DOMESTIQUE DANS LES AUTRES PAYS nesmann. Le feu couvait entre les 77,5 % de France Télécom dans E-Plus groupe dans un communiqué très com Italia Mobile (18,2 millions), deux partenaires depuis que Man- et le rachat d'Orange par Mannesmann. OUEST-EUROPÉENS (1) ferme, publié lundi matin. Deutsche Telekom (11,7) et France nesmann a acquis, le 22 octobre, Télécom (11,2). 1 TELECOM ITALIA (Italie) 16 800 1 485 18 285 l’opérateur mobile britannique PARTIE DE DOMINOS Mais en cas de victoire sur Man- Orange, concurrent direct de Voda- 2 VODAFONE AIRTOUCH (R-U) 6 659 10 021 16 680 De fait, la stratégie de Mannes- nesmann, Vodafone devra, en vertu fone sur son marché intérieur, pour mann repose sur la complémentari- de sa position dominante sur le 30 milliards d’euros. Avec cette opé- 3 MANNESMANN (Allem.) 7 900 8 746 16 646 té de la téléphonie fixe et mobile. Le marché britannique, céder l’opéra- ration, Mannesmann contestait di- groupe estime que « Vodafone suit teur Orange et ses 3,4 millions DEUTSCHE TELEKOM rectement la position de Vodafone 4 (Allem.) 7 760 3 972 11 732 une stratégie absolument différente », d’abonnés à un opérateur tiers. en Europe. Celui-ci se devait donc fondée uniquement sur le marché France Télécom, malgré les nom- 5 FRANCE TÉLÉCOM (France) 7 630 3 574 11 204 de réagir énergiquement. des mobiles, et qu’une fusion « n’est breuses rumeurs, dément s’intéres- La proposition d’offre prévoit (1) : calculés au prorata des participations dans les réseaux. Source : Idate, d'après « L'Atlas mondial des mobiles » pas attractive sur le plan straté- ser à Orange. Le groupe français, l’échange de 43,7 actions Vodafone En prenant le contrôle de Mannesmann, Vodafone AirTouch deviendrait de loin le numéro un en Europe du téléphone gique ». L’offre inamicale « menace présent depuis l’été sur le sol britan- pour un titre Mannesmann, valori- mobile. la valeur et les principes de nos socié- nique à travers le câblo-opérateur sant ce dernier à 202,65 euros. Le tés communes et nos accords mu- NTL, répète qu’il sera candidat à montant total, soit 103 milliards dafone Airtouch, qui se sont (BT). Ce dernier aurait approché vient de conclure, en septembre, tuels », indique le groupe allemand, l’obtention d’une licence d’opéra- d’euros, en fait l’offre hostile la plus rencontrés dimanche à Düsseldorf, Mannesmann pour lui proposer son une alliance avec Vodafone Air- assurant que « cela est vrai en parti- teur mobile de troisième génération importante jamais lancée. Toutefois, le groupe allemand a fait part de aide. Une démarche non dénuée Touch pour mettre en commun culier avec la coopération construc- UMTS (Universal mobile telephone la prime de 8,6 % par rapport au son « refus catégorique » d’une offre d’arrière-pensées, car dans la télé- leurs actifs dans la téléphonie mo- tive entre Mannesmann et Vodafone system) mise aux enchères en 2000 dernier cours coté de Mannesmann, « totalement inadaptée ». Mannes- phonie mobile, British Telecom se bile aux Etats-Unis. Un autre améri- Air Touch ». par le gouvernement britannique. est au centre des discussions. Le di- mann considère que les proposi- retrouve coincé sur son propre mar- cain, SBC, serait également sur les La sanglante bataille qui s’est ou- Le mouvement de consolidation rectoire de Mannesmann a rejeté tions de Vodafone sont « extrême- ché. Il est devancé par Vodafone et rangs. verte entre Vodafone et Mannes- du marché européen du mobile, le l’offre, arguant du fait qu’elle est ment inattractives » pour ses talonné par Deutsche Telekom, qui Par ailleurs, M. Esser, qui a pris les mann devrait déclencher un vaste plus dynamique au monde avec trop faible. Ce n’est pas l’avis des actionnaires. a racheté récemment One-2-One. commandes de Mannesmann en mouvement de dominos en Europe. près de 180 millions d’abonnés at- fonds d’investissement actionnaires Surtout, en aidant Mannesmann à mai, dément s’être mis d’accord En effet, Vodafone et Mannesmann tendus fin 1999 (deux fois plus qu’un de Vodafone, qui refuseraient de SOUTIENS PROPOSÉS sortir des griffes de Vodafone, Bri- avec d’autres groupes allemands, sont partenaires dans le premier an plus tôt) est enclenché. En quel- soutenir l’offre, jugeant le prix exor- Pour le moment, Mannesmann tish Telecom peut espérer accroître pour organiser une solution natio- opérateur mobile allemand D2 Mo- ques mois, le nombre d’opérateurs bitant, selon le journal allemand semble vouloir organiser seul sa dé- son emprise sur le français SFR, nale face à cette offensive étrangère bilfunk (65,2 % pour Mannesmann, s’est très rapidement restreint et des Welt am Sonntag, édition dominicale fense. Dans un entretien au quoti- dont les deux groupes sont action- qui pourrait rapidement devenir 34,8 % pour Vodafone Airtouch), mastodontes se sont constitués à de Die Welt. Il est vrai que le cours dien des affaires allemand Handels- naires. La part cumulée de BT et de inamicale, une première en Alle- dans le second acteur en Italie Om- coup de milliards d’euros. Le formi- de l’action Mannesmann a rebondi blatt de lundi 15 novembre, Klaus Mannesmann atteindrait 41 % du magne : « Cette attitude retranchée nitel (56 % pour Mannesmann et dable écart qui s’est creusé entre les de 33 % depuis le mi-octobre. Esser dit ne pas être à la recherche holding de tête Cegetel, soit autant irait totalement à l’encontre de ce 15,5 % pour Vodafone AirTouch) et leaders et les acteurs de second rang Après une ultime tentative de d’un chevalier blanc. Pourtant, en que celle de Vivendi avec 44 %. Le pour quoi nous nous sommes toujours dans le numéro deux français, SFR. fragilise la position de ces derniers. conciliation entre Klaus Esser, pré- Allemagne, les rumeurs font état de groupe américain Bell Atlantic au- prononcés ». A défaut d’allié déclaré, Mannesmann contrôle indirecte- sident du directoire de Mannes- l’entrée en lice de l’opérateur histo- rait également proposé son aide à Mannesmann veut convaincre ses ment 12 % de SFR, tandis que Voda- Enguérand Renault et mann, et Chris Gent, patron de Vo- rique britannique, British Telecom Mannesmann. Mais l’américain actionnaires. « Le directoire (...)est fone en contrôle directement 20 %. Philippe Ricard (à Francfort) Chris Gent, Le grand bénéficiaire de l’explosion du marché allemand FRANCFORT attiré les plus grands noms de l’industrie alle- seau fixe d’O.tel.O, mis en place à grands frais un chasseur implacable de notre correspondant mande. Dans la perspective de la libéralisation, par RWE et Veba. L’irrésistible montée en puissance de Mannes- Thyssen, RWE, Veba, Viag s’étaient lancés sur ce Depuis quelques mois, la concurrence Man- LONDRES Gent a de l’aisance, il comprend mann dans les télécommunications doit tout à marché en forte croissance. Ils y ont dépensé nesmann-Deutsche Telekom s’est déplacée sur de notre correspondant à la City vite et parle bien. Il saura profiter l’explosion du marché allemand. Libéralisée to- des milliards de deutschemarks et... accumulé le terrain européen. Au printemps, la prise de L’anti-héros est arrivé. Ce serait de cette affectation idéale pour talement le 1er janvier 1998, l’ancienne chasse de lourdes pertes. Disposant de ressources fi- contrôle de Telecom Italia par Olivetti a même forcer sa nature que de présenter nouer des contacts. A la recherche gardée de Deutsche Telekom est devenue le nancières solides, ces néophytes dans le secteur suscité une confrontation directe entre les deux Chris Gent, le directeur-général de d’un numéro deux, Sir Gerald cadre d’une concurrence très rude, dont Man- des télécommunications s’étaient en général as- opérateurs. Mannesmann, associé à Olivetti, Whent, le fondateur de Vodafone, nesmann est le principal acteur. L’ancien fleuron sociés à des groupes étrangers qui apportaient avait alors pris le dessus sur un rival engagé de PORTRAIT créé par Racal en 1983, l’engage sidérurgique de la Ruhr est aujourd’hui, un peu leur expérience technique, comme British Tele- façon soudaine dans le rôle de chevalier blanc Encore inconnu il y a pour faire tourner l’intendance. Ce plus de dix ans après ses débuts dans ce secteur, com avec Viag, ou Vodafone avec Mannes- de Telecom Italia. Depuis, Deutsche Telekom, technicien qui ne se pousse pas du le concurrent numéro un de Deutsche Telekom. mann. Mais la plupart des nouveaux venus ont qui a perdu dans l’aventure italienne son al- peu, cet homme aus- col s’impose vite comme le succes- L’ancien monopole public, privatisé en partie depuis abandonné la partie, à l’instar de RWE et liance privilégiée avec France Télécom, a répli- tère est en passe de seur naturel de l’apôtre britannique depuis 1996, est en butte sur son marché domes- de Veba qui viennent de céder leur réseau E- qué en s’emparant de One-2-One au Royaume- devenir à la mode du portable. tique à l’émergence d’une kyrielle de compéti- Plus à France Télécom. Uni et en consolidant ses positions en Europe teurs. Certaines des plus belles réussites du nou- centrale. Courant septembre, Mannesmann, dé- PARCOURS DU COMBATTANT veau marché allemand se sont fait une spécialité CONFRONTATION AVEC DEUTSCHE TELEKOM jà présent en France (SFR), en Autriche et en Vodafone AirTouch, comme un En 1997, à la retraite du fonda- de tailler des croupières à un groupe semi-pu- Mannesmann est en fait le seul à avoir Italie, lançait une offre amicale sur le britan- joyeux luron habité par la mégalo- teur, le voilà aux commandes. On blic engagé dans une profonde réorganisation. concrétisé ses ambitieux projets. Son réseau D2 nique Orange. Celle-ci sera close le 22 no- manie ou le goût du pouvoir. Pour- attendait la voie royale, c’est le par- Outre les opérateurs qui investissent dans des caracole en tête de la téléphonie mobile, devant vembre, mais elle aura déclenché la riposte de tant, avec son interprétation très cours du combattant. Vodafone, infrastructures, quantité de revendeur sont ap- le D1 de l’opérateur historique et celui de Viag Vodafone. personnelle du look « franc-tireur qui vivait sur ses lauriers de numé- parus. Dans certaines villes, la clientèle peut Interkom. Dans la téléphonie fixe, le groupe de La bataille boursière qui s’annonce ouvre une du capitalisme couleur muraille », ro un du marché face à Cellnet, la passer ses coups de fil dans de véritables « bou- Düsseldorf a remporté, au nez et à la barbe de nouvelle ère sur un marché où les opérateurs l’homme au caractère lisse qui vient filiale de British Telecom (BT), est tiques » de discount téléphonique. Deutsche Te- ses concurrents privés, le réseau de la Deutsche étrangers cherchent désormais à disposer d’un de jeter son dévolu sur le conglo- attaqué de toutes parts par de nou- lekom a vu ses bénéfices fondre après une Bahn, pour fonder avec la compagnie ferroviaire accès direct. mérat Mannesmann pourrait bien veaux concurrents, en particulier guerre des prix sans précédent. une société commune très active, Arcor. Dé- devenir à la mode. La seule conces- One-2-One et surtout Orange, aux Dans un premier temps, la concurrence avait but avril, Mannesmann a en outre repris le ré- P. Ri. sion à la modernité de cet homme offres plus alléchantes. Restructu- austère qui n’apprécie ni la frivolité ration au scalpel de la distribution, ni le superflu est en effet de surpre- nouveau logo rouge sanguin, ré- nantes larges bretelles et des che- duction draconienne des prix, cam- Les marchés financiers fournissent volontiers les capitaux mises aux couleurs flamboyantes... pagne agressive de pub et innova- Au début de l’année, prenant la tion : aux yeux de Chris Gent, c’est LES GRANDS OPÉRATEURS de nouvelles opérations en introdui- nique Orange, pour plus de 30 mil- sion des participations non straté- City par surprise, le premier opéra- une question de vie ou de mort. télécommunications ne disposent sant en Bourse certaines filiales. liards d’euros. Estimant qu’on leur giques : le crédit-relais de ses ré- teur britannique de téléphone por- Cette reconquête, il l’aura réussie pas des mêmes sources de finance- b L’emprunt obligataire pour a caché des informations, les inves- centes acquisitions en Allemagne table était devenu grâce à sa fusion en l’espace d’un an. ment. Mais aucun d’entre eux n’a Mannesmann : en mai, le groupe tisseurs demandent des dom- (60 % de E-Plus, le troisième opéra- avec l’américain AirTouch le plus Après le monde anglo-saxon, de mal à trouver des fonds pour allemand est passé par le marché mages, qui pourraient prendre la teur mobile allemand) et en gros opérateur cellulaire au monde. l’Europe. Son pragmatisme, cet an- réaliser une acquisition, malgré obligataire pour financer ses acqui- forme de l’ajout d’une prime de Grande-Bretagne (25 % du câblo- Les experts ne tarissent pas cien membre du comité exécutif du l’importance des sommes en jeu. sitions futures dans la téléphonie. remboursement à l’obligation opérateur NTL) sera remboursé d’éloges sur le savoir-faire avec le- Parti conservateur, eurosceptique La plupart des opérations réalisées Il a emprunté 3 milliards d’euros convertible. Pour financer la partie par le produit de ces ventes d’ac- quel il avait remporté ce morceau dans l’âme, est capable de l’afficher en 1999 ont donné lieu à un appel sous la forme d’obligations clas- en cash de 12 milliards d’euros de tifs. France Télécom a annoncé son de choix sur une autre compagnie en toutes circonstances, comme au marché, par le biais d’une aug- siques, réalisant alors la plus grosse l’offre sur Orange, Mannesmann a intention de céder 10 % de l’opéra- américaine Bell Atlantic. L’espace l’indique sa tentative de rapproche- mentation de capital ou par un re- opération du marché des emprunts dû recourir, pour le moment, à un teur grec Panafon, ce qui lui rap- d’une opération, ce capitaine d’in- ment avec le patron de Mannes- cours au financement obligataire. d’entreprise en Europe. A cette prêt bancaire sur un an. porterait 1,37 milliard d’euros. Il dustrie inconnu du grand public de- mann, Klaus Esser. Les deux A chacun sa technique : période, le groupe avait dans l’idée b La cession d’actifs pour est en train de vendre à MCI vient la coqueluche des analystes : groupes n’ont-ils pas déjà en b L’augmentation de capital de racheter les télécommunica- France Télécom : dans le jeu des WorldCom ses 10 % dans l’améri- « Il comprend instinctivement le commun des partenariats sur les pour Deutsche Telekom : «pour tions d’Olivetti, ce qu’il a fait de- grandes manœuvres européennes, cain Sprint, pour 8,5 milliards d’eu- marché. Il sait où il va et comment y trois principaux marchés du Vieux renforcer sa position de leader sur puis. Mais le recours aux marchés le groupe français fait figure d’ex- ros. Enfin, il peut céder, à partir arriver. » Continent, l’Allemagne, la France, un marché des télécommunications de capitaux n’est pas sans consé- ception. Il est un des rares à ne pas de janvier 2000, les 2 % qu’il dé- l’Italie ? Mais l’offre à l’automne de en constante évolution en Europe et quences. En octobre, Mannesmann avoir eu recours aux marchés fi- tient dans son ex-allié Deutsche FORMÉ SUR LE TAS rachat d’Orange, le numéro trois dans le monde », comme l’annon- procède à une nouvelle émission, nanciers pour accompagner sa Telekom, actuellement évalués à Les affaires, Chris Gent les a ap- britannique, par Mannesmann çait la société en avril, Deutsche de 2 milliards d’euros d’obligations stratégie. France Télécom, qui 3 milliards d’euros. prises sur le tas en entrant à la Na- vient briser le rêve paneuropéen. Si Telekom a procédé à une augmen- convertibles. Or une semaine plus cherche à se désendetter, a préféré tional Westminster Bank, où il a fait elle réussit, cette OPA amicale vé- tation de capital. Il obtenait ainsi tard, il annonce le rachat du britan- opter pour une politique de ces- Cécile Prudhomme carrière dans le département prêts cue comme une trahison propulse une marge de manœuvre pour sai- aux PME. Passionné d’informa- l’allemand au premier rang euro- sir toute opportunité après l’échec tique, le banquier bifurque chez le péen et lui permet de prendre pied de son projet de rapprochement fabricant ICL, dont il devient direc- sur le marché britannique. De chas- avec Telecom Italia. Réalisée teur du réseau. Barclays Bank vient seur, Chris Gent risquait de devenir fin juin, l’opération lui a rapporté alors le chercher pour prendre les gibier. Dans le business, le patron près de 11 milliards d’euros. commandes de Barie, une joint- de Vodafone a fait sienne la règle En août, l’opérateur allemand ra- venture avec ICL. Parallèlement, au d’or du cricket, sa seule passion : chetait le britannique One-2-One début des années 80, ce profession- toujours devancer les intentions de pour 12,7 milliards d’euros. Le nel compétent est désigné par ses l’adversaire. groupe allemand, qui compte pairs à la tête de l’association des poursuivre sa politique d’acquisi- industriels de l’informatique. Chris Marc Roche tions, envisage de financer ses LeMonde Job: WMQ1611--0022-0 WAS LMQ1611-22 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0406 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 ENTREPRISES

Louis Gallois, président de la SNCF « Les frontières du chemin de fer craquent. Nous devons être davantage présents en Europe » La SNCF a annoncé, lundi 15 novembre, une l’annonce de l’entrée de la SNCF dans le capital Ces investissements représentent un peu moins prise de participation dans l’entreprise de trans- de Via GTI, leader français du transport urbain. de 1 milliard de francs alors que les cessions ont port suisse Ermewa, propriétaire de 18 000 wa- Elle pourrait précéder une prise de participation représenté 1,2 milliard de francs. En 1999, la gons. Cette acquisition suit de quelques jours de la SNCF dans PKP, les chemins de fer polonais. SNCF devrait parvenir à un résultat équilibré.

« Vous venez d’annoncer une compétentes en matière de concur- obligatoirement, pour nous placer prise de participation dans la so- rence. sur des marchés en croissance, liés ciété de transport suisse Erme- - Combien coûtent les acquisi- aux transports et à la logistique et wa, après être entré au capital tions que vous avez effectuées ? accompagner le développement eu- du français Via GTI. Pourquoi - Nous achetons à la mesure de ropéen de la SNCF. Nous voulons cet intérêt soudain pour des ac- ce que nous cédons. Nous sommes clairement être un pôle de rassem- quisitions ? toujours vigilants sur le ratio endet- blement de partenaires au niveau - C’est une nouveauté pour la tement sur fonds propres du groupe européen. SNCF. Au cours des deux dernières SNCF. Globalement, nous investi- - Vous êtes candidat à la priva- années, nous avons réorganisé le rons un peu moins de 1 milliard de tisation des activités de fret des groupe, nous avons passé en revue francs alors que les cessions ont re- chemins de fer polonais. Pour- nos filiales, créé la holding SNCF présenté 1,2 milliard de francs, soit quoi ? Participations, et fixé un objectif de un solde positif de plus de 200 mil- - Je me rendrai de nouveau en Po- retour à l’équilibre, ce qui est glo- LOUIS GALLOIS lions de francs. logne, en décembre, pour manifes- balement chose faite. Le moment - Vous avez décidé de trouver ter mon intérêt et me renseigner sur était venu de travailler sur le fond, parc. Initialement spécialisée dans le une solution pour le Sernam, fi- la façon dont le processus s’en- c’est-à-dire de préciser la vocation transport de produits alimentaires liale messagerie lourdement dé- clanche. La Pologne, c’est l’Espagne du groupe et d’en tirer les conclu- comme le lait ou le vin, elle s’est ficitaire de la SNCF, avant la fin d’il y a vingt ans. Ce pays représente sions sur son périmètre. La SNCF surtout développée dans le do- de l’année. Quels sont les repre- en outre le deuxième marché du est un groupe qui doit maintenant maine de la chimie, où justement la neurs potentiels ? fret en Europe derrière l’Allemagne, pouvoir “respirer”, sans que les fi- SNCF dépendait entièrement de - Trois schémas sont à l’étude. même s’il est fondé largement sur le liales aient en permanence besoin propriétaires extérieurs pour servir Deux rapprochements sont envisa- transport du charbon, en voie de di- de soutien financier. ses clients, comme Atochem. Nous gés, l’un avec ABX et sa branche minution. Nous devons être pré- » Concernant les voyageurs lo- souhaitons rester minoritaires dans française Dubois, qui appartiennent sents – certainement en partenariat caux et régionaux, nous devons Ermewa, à hauteur de 40 % à 45 %, aux chemins de fer belges, et l’autre avec d’autres – dans cette partie de pouvoir proposer de plus en plus et reclasser le reste du capital au- avec notre filiale Géodis, qui per- l’Europe. d’intermodalité, c’est-à-dire de ca- près de partenaires qui pourraient mettrait de regrouper nos activités » Aujourd’hui, les frontières du pacité à combiner différents être d’autres entreprises ferro- de messageries, éventuellement en chemin de fer craquent. Les réseaux moyens de transport. Pour le fret, il viaires. partenariat avec La Poste. Une troi- travaillent ensemble, mais ils sont s’agit de maîtriser progressivement - Quelle est la logique de la sième solution apparaît aujourd’hui, également en concurrence. En Es- tous les aspects logistiques pour of- prise de contrôle de Via GTI, qui à l’initiative d’un chef d’entreprise pagne, par exemple, la Renfe a le frir des solutions globales à nos transporte des voyageurs en au- et de cadres du Sernam associés à choix d’acheminer les marchandises clients. Et tout ceci, dans un contex- tobus et en autocar ? un groupe bancaire, pouvant à qu’elle transporte hors de ses fron- te de plus en plus européen. Dans - Si cette opération a été menée tières jusqu’à Irun, où nous les pre- ce cadre, nous avons été conduits à dans le même calendrier qu’Erme- nons en charge, ou jusqu’à Bilbao, nous dessaisir de certaines activités, wa, c’est en raison du désengage- « Le moment était où elles peuvent être chargées sur comme l’organisateur de voyages et ment de Paribas. Elle nous offrait des bateaux jusqu’au nord de l’Eu- la chaîne d’hôtels Frantour ou notre ainsi qu’à CGEA (Vivendi), avec le- venu de préciser rope, si nous ne sommes pas assez régie de publicité, France Rail. Dans quel nous réalisons cette opération, compétitifs. C’est à ce genre de si- le même temps, deux occasions une occasion unique de franchir la la vocation tuation que nous sommes confron- d’investissement se sont présen- taille critique dans le transport ur- tés. tées ; il a fallu aller vite même si bain, périurbain et interurbain. De du groupe et d’en - Comment se présente l’exer- nous aurions pu souhaiter prendre plus en plus, les collectivités locales cice 1999 ? un peu plus de temps. voudront s’adresser à des entre- tirer des conclusions - Les trafics sont excellents depuis - Qu’attendez-vous de votre prises capables de proposer des so- le début de l’été. Nous avions entrée dans Ermewa, qui pos- lutions intermodales. sur son périmètre » commencé l’année avec un trans- sède un parc important de wa- » Par ailleurs, nous souhaitions port régional en deçà de nos prévi- gons pour les transports spécia- un partenariat qui nous permette sions, le mouvement de fin avril-dé- lisés ? d’être présents au niveau européen. terme s’ouvir à d’autres partenaires. but mai nous avait coûté, pour - Dans le domaine du fret, les en- Notre propre société de transport - Quel sera l’impact du Ser- l’ensemble de nos trafics, 3 à 4 % de treprises ferroviaires vont devoir, de routier de voyageurs, Cariane, est nam sur vos comptes en 1999 ? croissance sur le premier semestre. plus en plus, maîtriser leur outil de de petite taille. Via GTI est le numé- - Le Sernam perd environ Les opérations marketing menées à production – wagons et locomo- ro un en France, devant CGEA (Vi- 600 millions de francs pour 4 mil- partir de juillet sur le TER ou sur les tives – et aller, en amont, vers la lo- vendi) et Transdev (groupe Caisse liards de francs de chiffres d’af- grandes lignes ont porté leurs fruits. gistique du client. Ce sera le nerf de des dépôts), et elle a remporté des faires. Cela fait beaucoup. Mais Même des lignes TGV matures la guerre, surtout pour le trafic spé- appels d’offres internationaux très nous payons trente années de non- comme Paris-Lyon ou Paris-Sud-Est cialisé, car un transporteur qui ne significatifs, comme à Stockholm et choix, le refus de regarder en face marchent très bien. Le trafic fret, contrôle pas suffisamment de maté- à Salonique. Là non plus, nous ne une situation où le groupe avait qui affichait une baisse de 4 à 5 % riel risque de ne pas disposer des voulons pas être majoritaire dans deux messageries, qui se faisaient pour le premier semestre, a au- wagons nécessaires quand il en a l’ensemble issu du rapprochement concurrence dans les pires condi- jourd’hui limité son recul à 3 %. Si besoin. De ce point de vue, la mise de Cariane et de Via GTI. Nous tions. cette tendance se poursuit, les résul- en vente d’une partie du capital conserverons entre 40 % et 45 % du - Que représentent les filiales tats, comme nous l’avions annoncé, d’Ermewa risquait de donner nais- capital aux côtés de partenaires, de la SNCF ? devraient être proches de l’équi- sance à un pôle fort à l’étranger si transporteurs ou financiers. Bien - Leur chiffre d’affaires s’élève à libre, hors provisions passées pour nous ne nous y étions pas intéres- entendu, la SNCF cherche à déve- 30 milliards de francs et elles em- le Sernam. Mais, il faudra se battre sés. lopper ses activités avec Via GTI, ploient 35 000 personnes, à compa- jusqu’au 31 décembre. » » Ermewa est une société à capi- mais elle ne renoncera pas à celles rer aux 76 milliards et aux 175 000 taux familiaux, qui possède établies avec les autres opérateurs salariés de la maison mère. Nous Propos recueillis par 18 000 wagons en Europe. Ils s’ajou- urbains. J’ajoute que cette opéra- souhaitons utiliser cet atout, que les François Bostnavaron teront aux 70 000 de notre propre tion est soumise aux autorités autres réseaux ne possèdent pas et Anne-Marie Rocco La régulation économique : un droit en émergence LIONEL JOSPIN a annoncé mique du secteur. De la même tions contractuelles, d’ordinaire nées par les entreprises, se voyait dans son discours du 27 septembre façon, lorsque le gouvernement secrètes. Par un effet de retour, doté de pouvoirs répressifs plus la mise à l’étude pour le printemps exprime la volonté de construire l’autorité de régulation ne sera lé- importants, en prise directe avec la 2000 d’une « loi sur les nouvelles un nouvel équilibre entre produc- gitime que si elle se soumet elle- structure du marché, il deviendrait régulations économiques ». On en teurs et distributeurs, il s’agit bien même à une transparence de ses une autorité de régulation. On perçoit déjà d’une perspective de régulation et décisions, à travers leur motiva- peut songer à la sanction de dé- quelques ef- non de simple concurrence. tion. mantèlement des entreprises fau- fets tech- Le premier ministre évoque la Le deuxième outil de la régula- tives, comme cela est désormais niques dans la nécessité de « nouveaux outils de la tion est l’opportunité d’interven- envisagé par les juges américains réforme à régulation ». Ils sont aussi de na- tion lorsque l’organisation structu- pour Microsoft. Là aussi, un souci l’étude du ture juridique. Puisqu’on ne doit relle de l’économie change : cela plus grand des garanties procédu- droit des OPA pas confondre droit de la concur- implique la montée en puissance rales s’impose, en particulier la (offre pu- rence et droit de la régulation, du contrôle des concentrations. préservation des droits de la dé- blique quels peuvent-ils être ? On peut Celui-ci, déjà prévu par l’ordon- fense. d’achat), mais l’ambition est plus songer à la montée en puissance nance du 1er décembre 1986, per- Mais la difficulté majeure d’un générale et peut changer les rap- de trois outils et évoquer la diffi- met à l’autorité publique d’impo- tel infléchissement du droit écono- ports que l’Etat entretient, par le culté principale de la régulation de ser sa conception d’un équilibre mique vers un droit de régulation droit, avec l’économie. Le ministre l’économie par le droit. optimal du secteur, au besoin en des marchés, en deçà de l’organi- de l’économie et des finances, Le premier outil juridique de la refusant la concentration. Cette sation administrative mais au-delà Christian Sautter, aura sans doute régulation est la transparence. En montée en puissance suppose un du droit de la concurrence, appa- la charge de poursuivre en ce sens droit de la concurrence, le principe accroissement des pouvoirs de raît : l’interrégulation. Le droit de les perspectives ouvertes par Do- du secret des stratégies prévaut. contrôle, au regard des seuils à la régulation devrait s’articuler sur minique Strauss-Kahn. Mais si l’on veut équilibrer une or- partir desquels le contrôle inter- le droit de la concurrence. Il fau- Ce droit de la régulation dépas- ganisation, a priori et de façon vient – qui pourraient être bais- drait organiser les rapports entre serait l’objet classique du droit de contraignante, il faut imposer la sés – et au regard de secteurs autorités de régulation. Un la concurrence. Celui-ci se transparence, permettant à l’auto- économiques qui pourraient don- exemple : des produits financiers contente d’intervenir a posteriori rité de régulation d’observer en ner lieu à plus d’emprise, par seraient offerts, lors de pro- pour sanctionner les comporte- permanence l’évolution du secteur exemple le secteur bancaire. Mais grammes de téléachat, sur cer- ments anticoncurrentiels, ententes et le comportement des acteurs, pareillement l’exercice de ce taines chaînes de télévision. Pour- et abus de position dominante. La dont la liberté d’action n’est pas contrôle par le ministre de l’écono- raient être compétents le CSA, la régulation est, elle, une nouvelle par ailleurs remise en cause. mie devrait être plus transparent et COB et le Conseil de la concur- forme de l’intervention publique les décisions nécessairement pu- rence. La loi devra donc prévoir dans l’économie, organisant de DU SECRET À LA TRANSPARENCE bliées et motivées. des mécanismes de collaboration, force un secteur économique pour Ainsi, la transparence du marché Le troisième outil de la régula- par exemple d’avis, pour éviter une un fonctionnement optimal, au be- financier, imposée par la loi du tion est la répression. Celle-ci per- guerre institutionnelle, incompa- soin par rapport à des objectifs 2 août 1989, offre à la Commission met la réorganisation du marché, tible avec une régulation globale non économiques. Par exemple, le des opérations de Bourse (COB) par exemple par le retrait d’une de l’économie. Conseil supérieur de l’audiovisuel les conditions de son contrôle. Ce- autorisation d’exercer. Si le Conseil (CSA) est une autorité de régula- la devrait être le cas dans les rap- de la concurrence, qui ne peut Marie-Anne Frison-Roche tion en charge de préserver le plu- ports de distribution, avec peut- pour l’instant prononcer que des (professeur de droit à ralisme dans l’organisation écono- être une transparence des condi- amendes, plus ou moins provision- l’université Paris-Dauphine) LeMonde Job: WMQ1611--0023-0 WAS LMQ1611-23 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0407 Lcp: 700 CMYK

23 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 Les recettes de RTL, championne des radios A huit mois de sa transformation juridique, la station de la rue Bayard fête pour la centième fois sa place en tête des radios. Son succès réside dans une indépendance farouchement défendue, un savoir-faire incontesté et une équipe dirigeante soudée POUR LA CENTIÈME FOIS, protégé l’éditorialiste Philippe Pour être mieux conservé, l’au- Avec « Zik Web », en soirée, elle stations, qui se situaient chacune d’un montant de 30 000 francs. RTL se retrouve en tête du son- Alexandre contre les foudres de diteur n’est jamais brutalisé. « RTL drague le public jeune et les accros autour de 20 %. Mais la prudence en matière de dage sur l’audience des radios. certaines personnalités politiques. est en perpétuelle évolution et d’Internet. « Les programmes sont Dans la vitrine de RTL, il y a aus- gestion peut confiner à l’ar- Forte de ses 8 millions d’auditeurs, Épris de culture et de mécénat, es- constamment fidèle à son patri- le résultat d’un mélange d’intuition si son mode de management. La chaïsme. Pour l’application des elle engrange quelque 20 % d’aug- sayiste, Jacques Rigaud aura formé moine génétique », résume Jacques et de réflexion sur les sondages et les mythique et quotidienne réunion 35 heures, RTL est loin d’être en mentation de ses recettes publici- pendant près de quinze ans un Rigaud. Tout en gardant ses émis- études du courrier et des réactions de midi symbolise la cohésion et la pointe et beaucoup se plaignent taires sur les neuf premiers mois tandem idéal et incontesté avec sions phares – « Les Grosses des auditeurs », explique Philippe complémentarité de l’équipe de des retards pris en matière d’infor- de l’année et prépare pour l’été sa Philippe Labro. Cet ancien barou- Têtes », « Stop ou encore », « Le Labro. Stéphane Duhamel pré- direction. Autour de Philippe La- matisation et de numérisation. mue juridique. Au moment du dé- deur, sensible comme un roman- Journal inattendu » –, la grille des cise : « C’est un métier d’artisan. La bro se réunissent la dizaine de res- « On se traîne toujours avec nos part à la retraite de Jacques Ri- cier et imaginatif comme un paro- programmes est remaniée par pe- grille peut être ajustée quelques se- ponsables des différents départe- vieux Nagra trop lourds », râlent les gaud, son président depuis 1978, lier de chansons, entretient une maines avant la rentrée. » Il reste ments de la maison. « C’est à la fois RTL se transformera en société à réelle complicité avec l’ancien une grande inconnue : quel suc- un moment de convivialité où on conseil de surveillance et direc- énarque et conseiller d’Etat, un « Nous avons cesseur les dirigeants de la station parle de tout et aussi de collégialité, Une architecture toire, présidée par Rémy Sautter et des premiers séduits par les si- trouveront-ils aux « Grosses où chacun donne son avis avant que Philippe Labro. Cette mesure s’ac- rènes de l’audiovisuel. « Notre une culture Têtes », qui drainent une grande je tranche sur une décision qui juridique complexe compagne de la garantie que Phi- force est d’exister aussi en dehors de partie de l’audience de l’après-mi- touche à la vie de l’entreprise », ex- lippe Labro restera à la tête de la RTL », souligne Jacques Rigaud. du changement di ? plique le vice-président-directeur Selon le changement juridique station pendant encore cinq ans, « Lorsqu’on me dit que nous fai- Côté information, Olivier Maze- général. en préparation et le nouveau sta- c’est-à-dire au-delà de sa soixante- sons une radio populaire, je suis par dose rolle, le directeur général, ex- Les dirigeants de RTL sont trop tut de la station, c’est Ediradio qui cinquième année. Une stabilité qui béat de bonheur », affirme Philippe plique : « Nous tentons de marier le intelligents et trop fins communi- va devenir une société à conseil est un des atouts de RTL, cette Labro. Le temps est loin de Ploum homéopathique » sérieux avec une manière de s’expri- cateurs pour laisser croire que de surveillance et directoire. Dé- force tranquille et florissante du Ploum Tralala et de La Famille Du- mer, un choix éditorial accessible à cette maison navigue sur une mer tenue à 100 % par la CLT-UFA, Edi- monde radiophonique français. raton diffusés par Radio Luxem- tous. » A la tête d’une rédaction de d’huile. « Tout se discute et les radio exploite la marque RTL et Aux dires des collaborateurs de bourg, que Jean Farran a enterrés tites touches. « On a une culture du 105 journalistes, ce drogué de l’an- conflits se gèrent calmement », ex- produit les programmes de la sta- la station, l’indépendance est une dans les années 60. Mais la proxi- changement par dose homéopa- tenne se plaît à souligner que, de- pliquent-ils à l’unisson. « Le succès tion. Les émissions d’information des cartes maîtresses de RTL et mité avec les auditeurs reste le thique. Mais cela cache une modifi- puis le début des années 80, RTL a et les bénéfices rendent la vie plus lui sont fournies par Info et Diffu- Jacques Rigaud la symbolise bien. fondement de la ligne éditoriale de cation très profonde de l’offre », attiré sur sa tranche matinale un facile », note perfidement un ob- sion, dans laquelle sont regroupés A deux reprises, en effet, le PDG la station. Derrière la façade du soutient Stéphane Duhamel, di- public de cadres qu’elle enviait à servateur extérieur. Une chose est les journalistes. Les relations pu- de RTL a imposé sa candidature à 22, rue Bayard à Paris, réalisée par recteur général de l’antenne. Avec Europe 1. Longtemps, les collabo- sûre : la maison ne cède pas aux bliques et les opérations de par- ce poste en dépit des pressions, en le sculpteur Vasarely, qui cache des émissions comme « Je veux rateurs de la rue Bayard ont fait caprices des stars. « Il n’y a pas de rainage sont réalisées par la SCP. 1979, de Valéry Giscard d’Estaing, l’ancien « Panier fleuri », une mai- parler au directeur », au cours de des complexes par rapport à leurs place pour les ego surdimension- IP France est la régie publici- alors président de la République, son de rendez-vous, le standard de laquelle Philippe Labro répond voisins de la rue François-Ier. Au nés », note un collaborateur. «On taire, qui s’occupe aussi de RMC. puis, en 1983, de celles d’un proche RTL reçoit 18 millions d’appels aux auditeurs, la station a donné point que, en mars 1986, un demi- respecte les stars, mais on ne refait Elle encaisse les recettes publici- de François Mitterrand. Il a aussi par an. un nouveau ton à l’interactivité. point d’audience séparait les deux pas un programme pour elles », taires, qui ont été de 1 milliard de ajoute un autre. francs en 1998 pour RTL. Enfin le Journaliste, Philippe Labro reste pôle radio est aussi composé de attentif à son antenne. Le matin, il RTL 2 et de Fun Radio, toutes l’écoute à partir de 6 heures et deux détenues à 100 % par la CLT- L’audience générale de la radio marque un léger repli lorsqu’il arrive à son bureau, il relit UFA. « ASSEZ BIZARRE ! ». Les spécialistes de la par rapport au sondage d’il y a un an qui lui en avril-juin, la station de Jean-Paul Baude- et annote les scripts des éditoriaux radio y perdent leur latin. Alors qu’ils s’atten- accordait 9,5 % d’audience. Selon lui, Europe 1 croux s’installe à la seconde place des radios et des chroniques. Il redoute que, daient à un sondage favorable aux radios gé- « vaut un peu plus de 10 % d’audience ». tous formats confondus. L’autre réussite est à une fois installé dans le fauteuil de journalistes, dont certains néralistes, la troisième vague Médiamétrie Pour le service public, en revanche, la baisse porter au crédit d’Axel Duroux, PDG de RTL2 président du directoire, il ne dis- souffrent de l’image vieillissante 75000+ Radio, réalisée en septembre-octobre, est manifeste. Respectivement pointées à et Fun Radio. Selon lui, « RTL2 a atteint le plus pose plus d’assez de temps pour de l’auditorat. renvoie dos à dos stations d’informations et 12,3 % et 11,5 % en avril-juin, France-Inter et haut score de sa jeune histoire » en s’établis- poursuivre ce genre d’activités. A En revanche, les nouvelles struc- musicales. Avec 83,2 %, l’audience cumulée de France-Info abandonnent chacune un point sant à 4,4 %. Dans le même temps, Fun Radio partir du 1er juillet, Philippe Labro tures juridiques font l’unanimité. la radio marque le pas par rapport à la der- pour s’établir à 11,3 % et 10,5 %. Après avoir enregistre 6 % d’audience cumulée contre devra se consacrer davantage aux Beaucoup partagent le sentiment nière étude réalisée en avril-juin (83,9 %). Se- bénéficié d’une actualité très riche en avril- 6,6 % en avril-juin mais 5,2 % il y a un an. Pour questions de gestion, de publicité, exprimé par Jacques Rigaud que lon RTL, « le beau temps de septembre » est le juin dernier, la station d’information en conti- le PDG, ce résultat montre que « le change- de développement, de ressources « cela permettra que cette affaire responsable de cette légère désaffection. Tou- nu pâtit cette fois d’événements moins por- ment de format de Fun Radio a porté ses humaines. Il sera l’interlocuteur continue d’être pilotée depuis la tefois, ce modeste repli général ne touche pas teurs. La baisse de France-Inter semble mon- fruits ». Les stations musicales du groupe Eu- direct de son actionnaire, la CLT- France et qu’elle conserve son indé- la station de la rue Bayard, qui fête sa cen- trer que le départ de Laurent Ruquier n’a pas rope 1 sont en petite forme. RFM (4,8 %) ob- UFA, peu interventionniste sur la pendance ». Car le devenir des tième pole position avec 17,2 % d’audience encore été compensé. tient un résultat encourageant mais Europe 2 ligne éditoriale et sur les pro- parts d’Albert Frère dans la CLT- cumulée contre 17 % lors de la vague précé- Du coté des radios musicales, le groupe NRJ (5,3 %) n’a pas encore trouvé son public. La grammes, mais intraitable sur les UFA et l’influence, jugée de plus dente. Derrière RTL, toutes les autres stations a le vent en poupe. Avec 6,2 % d’audience petite surprise vient de RMC (2,4 %), où l’arri- résultats financiers soigneusement en plus importante, de la partie al- généralistes sont en recul. Europe 1 s’établit à cumulée contre 5,4 % au printemps, Chérie vée à l’antenne de Bernard Tapie semble avoir tenus secrets. lemande dans cette alliance 9,6 % contre 9,9 % en avril-juin. Jérôme Bellay, FM enregistre la plus forte progression. Nos- dopé la station du Sud-Est. Les 300 collaborateurs en béné- troublent certains collaborateurs. directeur général de l’antenne, préfère y lire talgie marque une bonne stabilité à 7,3 %. ficient sous la forme de primes « une confirmation de la stabilité d’Europe 1 » Tout comme NRJ. Avec 11,8 % contre 12 % Guy Dutheil d’intéressement et de vacances Françoise Chirot Le palmarès Effie 99 réconcilie créativité et efficacité publicitaires « Les Echos » investissent LA PUBLICITÉ n’est pas conçue gestion d’une pénurie, les annonces communiquer de la même façon, mais. Sur les neuf campagnes ré- pour divertir les foules, elle est là Carrefour utilisaient la presse quoti- Carrefour n’était pas plus attractif compensées d’un Effie décerné par dans une formule rénovée pour faire acheter. Le palmarès Effie dienne, la radio et l’affichage. Peu que les autres. l’Association des agences conseils 99, qui récompense les pubs les plus divertissantes, ni même jolies, elles Dans un contexte de compétition en communication (AACC), l’Union TREIZE MOIS après avoir pris précise David Guiraud. Les me- efficaces de l’année écoulée, devait ont permis, grâce à un investisse- associé à une atmosphère de publi- des annonceurs (UDA) et le maga- la succession d’Olivier Fleurot, sures élaborées avec Nicolas Bey- être rendu public, lundi 15 no- ment massif et inhabituel de 300 phobie déclarée, le seul paramètre zine professionnel CB News, la ma- nommé à la tête du Financial tout, directeur de la rédaction et vembre dans la soirée, à l’Union des millions de francs (45 ,74 millions qui rend plus ou moins séduisante jorité était déjà reconnue pour la Times, David Guiraud, directeur Eric Noblet, directeur délégué, arts décoratifs à Paris. Pour la pre- d’euros), d’augmenter de 20 % le l’offre d’une entreprise est le degré qualité du spectacle. Le spot du bal- général des Echos, imprime sa portent essentiellement sur une mière fois, le 6e palmarès de ce chiffre d’affaires du distributeur sur d’imagination de sa pub. En mon- let de bébés nageurs réalisé pour marque sur le premier groupe de amélioration de « l’image de réfé- concours, créé en 1969 par les Amé- la période. trant un mini-spectacle, la marque Evian par l’agence Euro RSCG Babi- la presse économique et finan- rence » du titre, notamment dans ricains, tord le cou aux idées reçues : adopte une position respectueuse : net Erra Tong Cuong (Le Monde du cière. En avril, à la demande de la l’information financière, le point l’efficacité publicitaire rime désor- BÉBÉS NAGEURS « excusez-nous de vous déranger », 22 décembre 1998) a reçu le Prix maison mère, le groupe britan- faible par rapport à son mais avec créativité. Même si la Mais l’efficacité à long terme dit-elle alors, avant de présenter ses grande consommation alimentaire ; nique Pearson, il procédait à la concurrent direct La Tribune. Avec campagne de la chaîne de distribu- d’une publicité qui se contente de produits en nous parlant intelligem- le film McDonald’s qui utilise le vente du pôle santé (Panorama du un ordonnancement modifié des tion Carrefour « Un mois jamais vu » dire « venez chez moi je suis le moins ment. Ce sera « celle que les gens crâne lisse de Fabien Barthez médecin, Le Concours médical, La rubriques et de nouvelles chro- – qui n’est pas un exemple d’inven- cher » est sujette à caution. Quand, trouvent tellement belle, émouvante et (TBWA @BDDP), le Prix spécial du Revue du praticien...), un ensemble niques, le quotidien se rapproche tivité – a reçu le Grand Prix pour en octobre 1999, l’enseigne a répété drôle qu’ils veulent l’afficher sur le jury ; les films du cambriolage dans dégageant pourtant une forte du Financial Times dans le traite- avoir vendu en un mois, du 14 octo- son opération, toujours au moyen mur à côté de leur bureau », ex- un train et celui qui met en scène rentabilité. ment de l’actualité de la Bourse et bre au 14 novembre 1998, des mil- de ses pancartes publicitaires qui lui plique Gabriel Gauthier, le directeur une cantatrice dans un hall d’aéro- Cette cession annonçait un re- des entreprises « vues du côté des liers de perceuses, des centaines de tenaient lieu d’annonces – le pro- de création de Young & Rubicam port réalisés par Young & Rubicam centrage sur le « navire amiral », actionnaires », selon Nicolas Bey- tonnes de rôti de porc, des cen- duit, le prix, l’urgence –, le chiffre Paris, fraîchement élu président du pour l’opérateur Bouygues Télécom, le journal et le site Web qui lui est tout. Il devrait aussi affirmer ses taines de milliers de bouquets de d’affaires n’a augmenté, cette fois, Club des directeurs artistiques. le Prix de la catégorie services. Enfin associé. Cette volonté se concré- positions éditoriales avec des ana- roses... que de 0,4 %. La raison ? Face aux La valeur de la création, qui ne le Prix catégorie biens durables a été tise avec la sortie, lundi 15 no- lyses et des points de vue supplé- Basées sur un prix attractif et la concurrents qui se sont mis à coûte pas plus cher, se vérifie désor- décerné à la campagne de lance- vembre, d’une formule renforcée mentaires. ment de la Peugot 206, par Euro du quotidien et la présentation La volonté d’étoffer le contenu RSCG Babinet Erra Tong Cuong. d’un plan de développement de du quotidien va de pair avec le dé- Ces pubs ont toutes été des suc- 30 millions de francs (4,57 millions veloppement du site Internet, le cès populaires. La pub qui met en d’euros) d’ici à la fin de l’an 2000. véritable enjeu de la bataille avec Préavis de grève sur les 35 heures dans l’audiovisuel public scène les bébés Evian, inspirée d’un Il prévoit l’embauche de vingt la concurrence. Premier consulté LES RADIOS et les télévisions près de deux semaines dans elle ne convainc pas les syndicats. ballet d’Esther Williams, a fait l’ob- journalistes dans une rédaction de la presse française, le site des du service public risquent d’être presque toutes les entreprises : Ra- « Comment nos tutelles peuvent- jet d’un tel courrier enthousiaste qui en compte cent vingt. L’équipe Echos « doit devenir le portail de ré- perturbées, mardi 16 novembre, dio France, France 2, France 3, Ré- elles expliquer que Canal+, entre- que son histoire est maintenant du site Internet devrait passer de férence », affirme David Guiraud. par l’appel à la grève lancé par six seau France Outremer (RFO), Ra- prise privée, ait pu négocier un ac- consignée dans un livre (Emotion six à dix journalistes. Parallèle- Toujours dans le souci de ren- syndicats de journalistes et de dio France Internationale (RFI) et cord de passage aux 35 heures en pure, éd. Ramsay, novembre 1999). ment, le groupe investit dans la forcer son image, le groupe a amé- techniciens (CFDT, SNJ, CGT, Institut national de l’audiovisuel bénéficiant des aides prévues par la Quelques mois auparavant, elle production télévisuelle, prépare la nagé deux studios de télévision CFTC, FO) à propos de la négocia- (INA). Même si, dans certaines, des première loi Aubry alors que nos en- avait été, comme celle de Bouygues parution de suppléments et envi- dans ses locaux d’où seront diffu- tion sur la réduction du temps de discussions ont lieu en coulisses, treprises, concurrentes publiques, Télécom, primée d’un Lion à Cannes sage d’améliorer ses capacités sées des chroniques et entretiens travail. elles n’ont pas abouti. doivent se contenter de beaucoup lors du plus important concours in- d’impression. pour les chaînes Bloomberg et Afin de relancer les discussions Les syndicats ne sont guère satis- moins, sinon rien ? », protestent les ternational de création publicitaire LCI. Enfin, deux nouveaux supplé- et d’obtenir une levée du préavis faits du courrier que leur a adressé, syndicats, qui réclament «un fi- (Le Monde du 23 juin). On apprend SANS BOULEVERSEMENT EXCESSIF ments seront proposés dans le de grève, Marc Tessier, PDG de lundi 8 novembre, Catherine Traut- nancement de ces créations d’em- aujourd’hui qu’elles ont aussi rempli Ces évolutions s’opèrent à la quotidien. Spécialisé dans l’e-busi- France Télévision, devait ren- mann, ministre de la culture et de plois à la hauteur de celui prévu par les objectifs commerciaux qui leur manière des Echos, sans boulever- ness en Europe, Connectis devrait contrer, lundi 15 novembre en fin la communication, en réponse à la première loi Aubry ». avaient été assignés. La Semaine de sement excessif. Au vu des résul- paraître le 26 novembre. Il sera de matinée, les représentants syn- leur « lettre ouverte » du 25 octo- Les représentants syndicaux re- la publicité, du 15 au 19 novembre, tats, aucune urgence ne semblait réalisé et diffusé conjointement dicaux de France 2 et de France 3. bre. Elle leur indique notamment prochent aux directions le manque démarre sous les meilleurs aus- s’imposer. Avec 118 491 exem- par les deux autres titres du De son côté, la direction de que « la négociation d’un accord de précisions de leurs propositions. pices ! plaires, la diffusion payée s’est ac- groupe, le Financial Times en France 2 a déjà proposé « de modi- cadre sur les 35 heures dans l’audio- « On est dans le flou », disent-ils. crue de 5,61 % en 1998. Les pre- Grande-Bretagne et Expansion en fier la méthode de travail adoptée visuel ne peut être envisagée ». Par ailleurs, ils contestent le préa- Florence Amalou miers chiffres de 1999 annoncent Espagne. Le 3 décembre, un tri- avec les syndicats et de communi- Quant à la promesse « qu’un finan- lable posé à la création d’emplois une des plus fortes progressions mestriel intitulé Série limitée quer, dès le 17 novembre, un projet cement public pourra être apporté, qui est, selon eux, « la remise en ૽ 4e édition de la Semaine de la de la presse française, de l’ordre s’adressera également aux d’accord sur les 35 heures ». au cas par cas, aux entreprises au- cause des acquis et l’augmentation publicité : du 15 au 20 novembre, de 9 % à 10 %. « La dynamique est hommes d’affaires, mais côté art Entamées tardivement à la mi- diovisuelles publiques, en fonction de la productivité ». Union centrale des arts décoratifs bonne, mais face à la concurrence, de vivre version luxe. octobre, les négociations sont offi- de leur situation propre et des résul- au Palais du Louvre, 109, rue de Ri- il faut rester vigilant et profiter de ciellement interrompues depuis tats de la négociation sociale », F. Ch. voli, 75001 Paris. cette période pour se renforcer », Michel Delberghe LeMonde Job: WMQ1611--0024-0 WAS LMQ1611-24 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0408 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 I FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

SVQSDVU TSRPDUH SIUTDPU

SVQS SIUT

AGENDA DIMANCHE 21 NOVEMBRE TSRU Accord sino-américain a ALLEMAGNE : le ministre alle- STWP SHPP

a BULGARIE : visite du président TRIP mand de l’économie, Werner

SSRW RVTW TPUT Müller, a dit tabler plutôt sur 3 %

MARDI 16 NOVEMBRE américain Bill Clinton (jusqu’au 23). sur l’adhésion SRHS RUIS TIRH que sur 2,5 % de croissance en

a 2000, dans une interview publiée SPTP RSTP ETATS-UNIS : réunion du Comité THHR de la Chine à l’OMC

monétaire de la Réserve fédérale. dimanche par le journal Bild am SIIW RRHV AFFAIRES SVTW

Production industrielle et indice des [[[ [[[ [[[LA CHINE et les Etats-Unis ont si- Sonntag.

IW eF QH ƒF IS xF IW eF QH ƒF IS xF prix à la consommation pour le IW eF QH ƒF IS xF gné lundi 15 novembre à Pékin un a L’indice des prix de gros en Al- INDUSTRIE mois d’octobre. Indices cours Var. % Var. % accord sur les conditions d’adhé- lemagne a diminué de 0,1 %

a GRANDE-BRETAGNE : inflation b SHELL : les Etats-Unis ont Europe 09 h 50 f se´lection 15/11 12/11 31/12 sion de Pékin à l’Organisation mon- en octobre comparé en sep-

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en octobre. Résultats semestriels du annoncé qu’ils allaient enquêter EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH RIUVDQQ diale du commerce (OMC), en pré- tembre, ce qui porte à 2,1 % sa

RISRDPP IDHR PSDIP

groupe de télécommunication Vo- sur le contrat de 800 millions de EUROPE ƒ„yˆˆ SH sence de journalistes. hausse sur un an, a annoncé lundi

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dafone AirTouch. dollars (775 millions d’euros) signé EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR La cérémonie s’est déroulée entre le l’office des statistiques de Wiesba-

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a CUBA : fin du sommet ibéro- dimanche 14 novembre entre l’Iran EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ QQQDWQ ministre chinois du commerce ex- den.

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américain à La Havane. et la compagnie pétrolière PARIS geg RH térieur et de la coopération écono- En septembre, l’indice avait affiché

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a FRANCE : journée d’action dans anglo-néerlandaise Royal Dutch PARIS wshgeg mique (Moftec), Shi Guangsheng, une hausse de 1,2 %, comparée au

QSIHDRV HDTT QPDIS

les banques à l’appel de l’intersyndi- Shell, pour exploiter deux gisements PARIS ƒfp IPH et la représentante américaine au même mois de l’an dernier.

HDHH FFFF FFFF

cale sur la convention collective dans le golfe Persique. Dans le cadre PARIS ƒfp PSH commerce, Charlene Barshefsky. a Le ministre allemand des fi-

Â

HDHH FFFF FFFF

avec manifestations dans plusieurs de l’embargo qu’il veut imposer à PARIS ƒigyxh we‚gri Lors d’une brève déclaration, nances, Hans Eichel, devait dé-

SWVDTQ IDRW IIDPH

villes et débrayages. l’Iran, Washington pourrait décider AMSTERDAM eiˆ M. Shi a qualifié l’accord de «mu- fendre, lundi, la candidature de

± QQUSDWI HDTS QDWR

d’éventuelles sanctions contre Shell. BRUXELLES fiv PH tuellement satisfaisant ». « L’accord son secrétaire d’Etat, Caio Kai

SVQSDVU HDUU ITDST

FRANCFORT heˆ QH favorisera l’entrée à l’OMC le plus ra- Koch-Weser, pour la direction gé-

TSRPDUH HDRV IIDPP

MERCREDI 17 NOVEMBRE b SEITA : les actionnaires de LONDRES p„ƒi IHH pidement possible », a-t-il ajouté. nérale du Fonds monétaire inter-

± HDHH HDHP FFFF

a GRANDE-BRETAGNE : nombre l’espagnol Tabacalera ont MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi « Il s’agit d’un moment important national (FMI), lors d’un conseil

±

QRISVDHH HDTU PDVQ

de demandeurs d’emploi pour octo- approuvé à 90,16 %, samedi, la fusion MILAN wsf„iv QH dans les relations sino-américaines », économique et financier franco-al-

URSPDUH HDRP RDHV bre et chiffres du chômage en sep- avec la Seita, qui donne naissance à ZURICH ƒ€s a déclaré pour sa part Mme Barshef- lemand, a affirmé l’hebdomadaire tembre. Altadis, société de droit espagnol sky. Ces négociations étaient consi- allemand Der Spiegel à paraître a PAYS-BAS : chiffres du chômage avec son siège social à Madrid et sa AME´ RIQUES dérées comme la dernière chance lundi. en septembre. direction exécutive en France. de parvenir à un accord sur l’adhé- a Le Bundestag, Chambre basse a ETATS-UNIS : indice des prix à la Altadis démarre avec 13 % de part de NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR sion de la Chine à l’OMC avant la du Parlement allemand, a ap-

consommation et mises en chantier marché pour les cigarettes en Europe. conférence ministérielle de Seattle prouvé vendredi en seconde lec-

IHUTWDE QPPIDIS

en octobre. IDHQ (Etats-Unis) qui doit donner à la fin ture les principaux points du plan

IIQPT QPPI

a FRANCE : 47e congrès de la CFTC b MICHELIN : « Nous avons été IDHW du mois le coup d’envoi d’un nou- d’assainissement budgétaire 2000,

IIHTR QIHI à Dijon jusqu’au 20 novembre. maladroits dans notre IDHV veau cycle de négociations présenté par le ministre des fi-

communication » IHVHQ PWVI , plaide Edouard IDHU commerciales multilatérales. nances Hans Eichel.

Michelin, trente-six ans, dans un La Chine tentait d’adhérer depuis Le projet de loi, qui prévoit des IHSRP PVTI

JEUDI 18 NOVEMBRE entretien publié lundi dans IDHS 1986 à l’organisation commerciale mesures d’économie dans tous les

IHPVH PURI

aBANQUE CENTRALE EURO- Libération. Le patron du groupe IDHR internationale. (Lire page 2.) secteurs, constitue le pilier du

IHHIW PTPI

IDHQ « paquet »

PÉENNE : réunion bimensuelle du pneumatique revient sur la tempête [[[ [[[ [[[ d’économies du gou-

IW eF QH ƒF IP xF IW eF QH ƒF IP xF conseil des gouverneurs. provoquée le 8 septembre par IW eF QH ƒF IS xF a JAPON : la masse monétaire ja- vernement de coalition social-dé- a UNION EUROPÉENNE : réunion l’annonce d’importantes ponaise a augmenté de 3,5 % mocrate et verts, lesquelles Indices cours Var. % Var. % des ministres de la santé à Bruxelles. suppressions d’emplois en même Ame´rique 09 h 50 f se´lection 12/11 veille 31/12 en octobre par rapport à son ni- doivent s’élever à 30 milliards de

a IHUTWDQP IDTR IUDPW FRANCE : chiffres du commerce temps que des bénéfices nets en E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ veau du même mois de 1998, après deutschemarks (15,34 milliards

IQWTDHT IDHT IQDSU extérieur en septembre. Statistiques hausse chez Michelin. E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH une hausse de 3,3 % en septembre d’euros) en l’an 2000.

QPPIDIS HDUS RTDWH de l’Insee sur les investissements E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i et de 3,5 % en août, a annoncé lun-

a USPTDPH HDSH ITDHR dans l’industrie en octobre. TORONTO „ƒi sxhiˆ di la Banque du Japon (BoJ). BELGIQUE : la Banque natio-

SERVICES a ± IQIIRDHH HDSU WQDQI a TURQUIE : sommet de l’Organi- SAO PAULO fy†iƒ€e La production industrielle au nale belge (BNB) a revu vendredi

b ± QQUDWR HDRQ RSDQT

sation sur la sécurité et la coopéra- LVMH : le groupe français de MEXICO fyvƒe Japon a progressé de 0,6 % en à la hausse sa prévision de crois-

± SRWDWP IDQI PUDVU

tion en Europe (OSCE) à Istanbul luxe a annoncé successivement BUENOS AIRES wi‚†ev septembre par rapport au mois sance pour 1999, à 1,9 % du produit

IQHDVI HDPV TWDVV

jusqu’au 19 novembre. lundi l’acquisition de la maison SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev précédent, selon le ministère du intérieur brut (PIB) contre 1,6 %

± STHRDSI HDVT IUDHR a ETATS-UNIS : balance commer- d’enchères britannique Phillips, CARACAS ge€s„ev qixi‚ev commerce international et de l’in- précédemment. ciale en septembre. spécialisée dans la vente d’objets dustrie (MITI). Les livraisons de a JAPON : résultats du constructeur d’art, et le rachat de l’horloger suisse produits industriels ont augmenté a KOWEÏT : le gouverneur de la automobile Toyota pour le 1er se- Zenith International. LVMH en ASIE - PACIFIQUE de 0,1 %, les stocks ont baissé de banque centrale du Koweït a profite pour créer en son sein une 0,2 % et le ratio d’utilisation des ca- écarté samedi toute intervention mestre. ¤ nouvelle branche Montres et joaillerie. TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng URO / YEN pacités de production a stagné. de cette institution pour freiner la

a IVIWVDHW IHVDPS IRSTPDPP Le nombre de défaillances chute de la Bourse koweïtienne.

VENDREDI 19 NOVEMBRE b AIR FRANCE : la compagnie d’entreprises au Japon a de nou- IVSTU IIV

a UNION EUROPÉENNE : réunion aérienne française a « totalement IRSTP veau reculé en octobre, diminuant a PÉTROLE : il y a « beaucoup de IVPIV IIT

des ministres de la jeunesse à démenti », dimanche, l’existence de IRHUR de 18,3 % par rapport au même soutien » au sein de l’OPEP pour

IUVTW IIR

Bruxelles. négociations avec la compagnie IQSVU mois de l’an passé, à 1 395 cas, un maintien de la réduction de

IUSIW IIP

a ALLEMAGNE : 9e congrès ban- aérienne britannique Virgin Atlantic, IQIHH après s’être contracté de 21,1 % au l’offre de brut après le 31 mars

IUIUH IIH

caire européen de Francfort. dont la presse britannique avait fait IPTIP premier semestre de l’exercice, à 2000, a déclaré samedi le ministre

ITVPI IHU Congrès programmatique et straté- état ce week-end. IPIPS 7 919 cas. Il s’agit du douzième mois du pétrole des Emirats Arabes [[[ [[[ [[[

gique des Verts jusqu’au 21 no- consécutif de baisse, a précisé la so- Unis, Obeid Ben Seif Al-Nasseri. IW eF QH ƒF IS xF IW eF QH ƒF IS xF

vembre à Kassel. b A.T. KEARNEY : le numéro un IV eF QH ƒF IS xF ciété privée d’analyse crédit Teiko- mondial du conseil en stratégie et Indices cours Var. % Var. % ku Databank. a COLOMBIE : en Colombie, Zone Asie 09 h 50 f

management a annoncé, lundi se´lection 15/11 12/11 31/12 41,3 % des foyers ont réduit leur

±

IVIWVDHW HDQQ QIDRU

SAMEDI 20 NOVEMBRE 15 novembre, l’acquisition du TOKYO xsuuis PPS a FRANCE : le secrétaire général consommation alimentaire, en

IRSTPDPP PDTQ RRDWP HONGKONG rexq ƒixq

a ITALIE : colloque organisé par le cabinet Telesis. Le bureau d’A.T. de FO Marc Blondel juge, dans le raison de la récession sans pré-

HDHH FFFF THDHT SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

premier ministre italien, Massimo Kearney à Paris compte désormais dernier numéro de FO Hebdo, « in- cédent qui frappe le pays, mais IIVDII HDTH VIDVV SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

D’Alema, à Florence, avec Bill Clin- plus de deux cents consultants dispensable » de réclamer, « dans les cette réduction atteint des « ni- QHIHDUH HDHP UDHI SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

ton, Tony Blair, Lionel Jospin, Ger- spécialisés dans la grande entreprises comme dans la fonction veaux effrayants » parmi les ± QHDPV HDTP IUDWI BANGKOK ƒi„

hard Schroeder, Romano Prodi et consommation, les industries de publique », des « augmentations de couches les plus basses de la socié- ± RTHTDQU HDSH SHDUT BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ

Fernando Henrique Cardoso (jus- process, du luxe, les institutions salaires sans faire preuve de timidité, té, selon une étude réalisée par ± PHTTDIU HDTS HDHR WELLINGTON xƒiERH qu’au 21 novembre). financières et la haute technologie. sans complexe ». une fondation privée.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 12/11

HDISPRS UDRQSV FRANC...... TDSSWSU ¤URO ...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDIWHS DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

PARIS ´ QDQVUUR VDTQSH Action CCF NEW YORK LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

Nouvelle effervescence ` QDWRPQV QTDQSH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

en euros à Paris LA BOURSE de Paris restait sur ses LA BOURSE de New York a termi- QDPUIWH IDTHPI ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDSHVP plus hauts niveaux, lundi 15 no- IDQUTHQ

autour du CCF 130 né la séance du vendredi 12 no- SCHILLING AUTR. (10).. SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

´ ´ VDQPVWR PDHHHR

vembre, en milieu de séance. L’in- vembre en nette hausse, l’indice PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

115,7 ´ ´ PDWUTTH QPVDQH FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

LE SUISSE Swiss Life, le belge KBC le 12 nov. dice CAC 40 se situait à Dow Jones gagnant 173,71 points IDTPTHU PSRDTP FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDRTRQ et le néerlandais ING ont-ils enfin 125 5 180,08 points, en gain de 0,75 %. (+ 1,64 %) à 10 769,01 points. La MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... signé l’armistice de la guerre qu’ils Vendredi 12 novembre, le Bourse américaine a profité de la se livrent à fleuret moucheté depuis CAC 40 avait clôturé sur un re- 120 progression des valeurs finan- Cours de change croise´s plusieurs mois pour prendre le cord, pour la 11e séance consé- cières après la signature par le pré- contrôle du Crédit Commercial de cutive, à 5 141,51 points (+ 0,18 %). sident Clinton de la loi sur la mo- Cours Cours Cours Cours Cours Cours 15/11 09 h 50 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.

France (CCF), la sixième banque 115 dernisation du secteur bancaire. DOLLAR ...... FFFF HDWSQTI IDHQPQS HDISUQV IDTISSH HDTRPTQ

française ? Dimanche 14 novembre, FRANCFORT L’indice de la Bourse électronique YEN ...... IHRDVTSHH FFFF IHVDPSHHH ITDRWSHH ITWDQTHHH TUDQUSHH l’hebdomadaire britannique Sun- ¤URO...... HDWTVTT HDWPQUW FFFF HDISPRS IDSTRUS HDTPPRS

110 Nasdaq a pour sa part affiché ven-

day Telegraph affirmait qu’ING de- LES ACTIONS allemandes étaient dredi son 10e record en deux se- FRANC...... TDQSRHS TDHTHIS TDSSWSU FFFF IHDPTQVH RDHVPTH LIVRE...... HDTIWHH HDSWHRS HDTQWHS HDHWURH FFFF HDQWUUS

vait entamer cette semaine une en forte hausse, lundi à la mi-jour- maines à 3 220,89 points, en FRANC SUISSE ...... IDSSTIH IDRVRIH IDTHTTH HDPRRVS PDSIRHS FFFF procédure d’offre publique d’achat 105 née. L’indice les représentant à la hausse de 0,75 %. sur le CCF. Le bancassureur, qui dé- Bourse de Francfort, le Dax, tient 18,6 % du capital de la banque bondissait de 1,14 % à 100 Taux d’inte´reˆt(%) Matif française, se serait préalablement 5 857,17 points. Contrairement TAUX Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier mis d’accord avec Swiss Life et KBC MSJ J A O N à la place parisienne, la Bourse de LES MARCHES OBLIGATAIRES Taux 12/11 f Cours 09 h 50 f

1999 j. j. 3 mois 10 ans 30ans 15/11 prix prix

Notionnel 5,5 PDUQ RDWU SDTQ

pour leur racheter leur participa- Francfort avait clôturé en légère européens ont ouvert en hausse, FRANCE ...... PDWP

Source : Bloomberg ´ VVDUR VVDTV

DECEMBRE 99. IHRI QDQV RDVT SDSR

tion dans le CCF, respectivement de baisse vendredi. La référence du lundi 15 novembre. Après quel- ALLEMAGNE .. PDWR

SDQU SDHQ RDIU GDE-BRETAG. SDIQ Euribor 3 mois

marché a cédé 0,19 %, à ques minutes de transactions, le FFFF FFFF FFFF QDQQ SDIQ SDUW 18,18 % et 14,6 %. Au siège de l’éta- Officiellement toutefois, ce butin a ITALIE...... PDWR NOVEMBRE 99

HDHR IDUT PDSW blissement néerlandais on ne faisait toujours été destiné à financer 5 791,05 points en fin de séance. taux de l’obligation assimilable du JAPON...... HDII

´ SDPR SDWS TDHS

« pas de commentaires » tout en « une grosse acquisition » sur le Trésor (OAT) français à dix ans ETATS-UNIS... SDQR

IDVW QDIW RDPT SUISSE...... HDUH

« n’était ni pressé, s’inscrivait à 4,95 %. Pe´trole QDQQ SDHI SDTW précisant qu’ING marché nord-américain de l’assu- PAYS-BAS...... PDVW ni prêt à payer n’importe quel prix » LONDRES rance-vie. Vendredi, les obligations améri- Cours Var. %

pour prendre le contrôle du CCF. Chez les autres protagonistes, le L’INDICE FOOTSIE de la Bourse caines avaient nettement progres- En dollars f 12/11 veille

FFFF Le 26 août, alors que la banque mutisme prévalait. « Nous ne fai- de Londres repassait dans le rouge, sé après l’annonce d’une stagna- Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... PRDSW

IDIP

sons pas de commentaire », tion des ventes de détail en WTI (NEW YORK) ...... PSDIW

française était de nouveau le centre indi- lundi en milieu de séance. Il gagnait Cours Var. % IDIV LIGHT SWEET CRUDE .... PRDWI de spéculations boursières, le pré- quait lundi matin une porte-parole 0,46 % à 6541,50 points après octobre aux Etats-Unis et d’un net En dollars f 12/11 veille

sident d’ING, Godfried Van der du CCF. Une chose est certaine : le avoir chuté en début de matinée de ralentissement de la hausse des ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE HDIP

Lugt, avait jugé le prix du CCF « lé- dossier ne devrait pas, à terme, res- 0,11 %. Affaibli par le recul des va- coûts du travail au 3e trimestre. Le CUIVRE 3 MOIS...... IUIR Or ± HDPU ALUMINIUM 3 MOIS ...... IRUV

gèrement exagéré et nous avions déjà rendement de l’emprunt d’Etat à ± HDWR

ter en l’état. KBC n’a pas les leurs de télécommunications, l’in- PLOMB 3 MOIS ...... RUTDS

Cours Var %

± HDQH SUHQ ¤

dit cela quand le titre avait atteint moyens de prendre le contrôle du dice Footsie avait cédé 0,60 %, en 30 ans s’était établi à 6,02 % en ETAIN 3 MOIS ...... En uros f 12/11 11/11

± HDHW

112 euros » clôture. ZINC 3 MOIS...... IIPU FFFF

. Lundi matin, lors des CCF selon les analystes. L’établisse- clôture vendredi, à 6 511,6 points. OR FIN KILO BARRE ...... VUHH

± HDIQ

NICKEL 3 MOIS ...... UVHH

C HDQQ

OR FIN LINGOT...... WHUH

premières transactions, l’action ment belge pourrait être tenté de ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF ONCE D’OR (LO) $ ...... QHU

FFFF

CCF se traitait en hausse de 4,24 % monnayer au prix fort sa participa- ARGENT A TERME ...... SDIQ

` C HDQW PIECE FRANCE 20 F...... SIDQH

FFFF

TOKYO MONNAIES PLATINE A TERME ...... FFFF ` C HDSV à 120,6 euros à la Bourse de Paris, tion. De son côté, Swiss Life PIECE SUISSE 20 F...... SIDTH

´ ` C HDQW

L’EURO restait faible, lundi matin, GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIECE UNION LAT. 20 F . SIDQH

ce qui évaluait la banque à plus cherche avant tout à préserver les A LA BOURSE de Tokyo, l’indice ´ PRT HDUP ` ± HDHW BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ... PIWDSH

8,7 milliards d’euros. Mais ce prix partenariats qu’il a tissés avec le face au billet vert, à 1,0322 dollar. HDIQ Nikkei a reculé de 0,33%, lundi en IWRDS ` FFFF MAI¨S (CHICAGO)...... PIECE 20 DOLLARS US ... QWUDPS

C HDIQ IRVDR ` IDRU n’est pas un obstacle pour le géant CCF. S’il obtenait des assurances clôture, à 18 198,09 points. A la Les opérateurs se montraient pru- SOJA TOURTEAU (CHG.). PIECE 50 PESOS MEX...... QQI

néerlandais. Il y a un mois, ING a sur leur pérennité, il pourrait laisser mi-journée, le marché était pour- dents à la veille de la réunion du SOFTS $/TONNE

± UWS CACAO (NEW YORK)...... IDVS

indiqué disposer d’un trésor de la voie libre à ING. tant en hausse de 1,09 %, soutenu conseil de la Réserve fédérale ´ QDWP CAFE (LONDRES) ...... IQPS Cotations, graphiques et indices en temps

« 10 à 15 milliards d’eu- FFFF guerre de par un petit nombre de valeurs de américaine. Le dollar cotait SUCRE BLANC (PARIS) ... IUS re´elsurlesiteWebdu«Monde». ros » pour sa politique d’expansion. Joël Morio la haute technologie. 104,82 yens et l’euro 108,30 yens. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ1611--0025-0 WAS LMQ1611-25 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0409 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS I LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 / 25

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

RIUVDQQ

VALEURS EUROPE´ENNES QQQDWQ

QQQ RIUV

QWQU

b Olivetti QIV QQQDWQ

L’action a abandonné, cain a décidé d’appliquer un plan de RIUVDQQ

QTWT

vendredi 12 novembre, 4,32 %, à redressement à sa filiale ferroviaire QHQ

QRST 2,08 euros, et Telecom Italia Adtranz, s’accompagnant de ferme- PVU QQIDUT RIQVDIP

QQIDPI QPUDQQ

0,1 %, à 8,92 euros. Le président du tures de sites et de la suppression QPUDIP RIQHDPQ RHTVDHV QPIS

nouvel ensemble, Robert Colanin- de 3 000 emplois d’ici à la fin 2002. PUP RHTRDSU

PWUR

no, a déclaré que Telecom Italia b En fin de séance, vendredi, le PSU [[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v IV xy†F IW wes IS xy†F ww t † v n’avait pas besoin de partenaire titre de la première compagnie pé- IV xy†F IW wes IS xy†F étranger, à la suite de rumeurs sur trolière espagnole, Repsol-YPF, a

e e e e C C C HDSW IDUP s„ IDSU IDPW ps SIDV FFFF s„ QDUP PDUT une éventuelle association avec le chuté de 3,35 % à 20,75 euros. Sa HPI s„ MONTEDISON POHJOLA YHTYMAE ITALGAS

e C C C C PTDS SDIT gr IUWSDTP HDHQ qf ITDSR PDIQ qf UDVP HDTH

groupe américain Bell Atlantic. cotation avait été suspendue, HUNTER DOUGLAS xv NESTLE N PRUDENTIAL NATIONAL GRID G

e e e C C

± PRDVS HDPH xv QUDSP PDUW s„ VDWT FFFF qf TDUI HDWQ

b BSkyB KLM xv KONINKLIJKE NUM RAS NATIONAL POWER

Le titre a perdu, vendre- comme celle de Iberdrola et Gas e e C C ± ± QDRP HDRT s„ IDPQ HDVI qf UDPQ QDVQ e„ IQTDV HDQU HILTON GROUP qf PARMALAT ROYAL SUN ALLIA OESTERR ELEKTR

e e e C C ± ± WDIT HDSS p‚ TS HDIS ps QQDW HDPW qf VDTR IDUV di, 19,5 pence, à 635,5 pence, à la Natural en fin de matinée, après MOULINEX /RM p‚ PERNOD RICARD / SAMPO -A- POWERGEN

e C C PDVI FFFF ps TDWV FFFF gr PHTRDWQ HDIS qf WDHR IDSV

suite de l’ouverture d’une enquête des informations de presse selon NCL HLDG xy RAISIO GRP -V- SWISS RE N SCOTTISH POWER

e QDSH FFFF xy SDIQ FFFF €„ RRDVR FFFF qf IQDPR FFFF PERSIMMON PLC qf RIEBER & SON -B SEGUROS MUNDIAL SEVERN TRENT

de la Commission de la concur- lesquelles son conseil d’adminis- e e C C C SPDS IDRS qf UDWS HDTH ƒi PPDQS FFFF p‚ ISTDQ HDSV PREUSSAG AG hi SCOTT & NEWCAST SKANDIA INSURAN SUEZ LYON EAUX/

C QDQU FFFF qf WDHI HDVV xy TDUP FFFF ƒi PPDUH FFFF rence, après la montée en puis- tration devait étudier, vendredi RANK GROUP qf SOUTH AFRICAN B STOREBRAND SYDKRAFT -A-

C ± PHIDSP IDPS qf UDQS HDPI qf UDUQ FFFF ƒi IUDWS FFFF

sance dans son capital du groupe 12 novembre, le lancement de SAIRGROUP N gr TATE & LYLE SUN LF & PROV H SYDKRAFT -C-

C C C

WDSS FFFF qf RDQR PDPI gr SUPDVQ HDII qf IRDPV HDVW

français Vivendi, à 24,5 %. deux offres d’achat sur Iberdrola SAS DANMARK A/S hu UNIGATE PLC SWISS LIFE REG THAMES WATER

e e e C ± SV IDTW xv SSDR QDIU hu PHDIU FFFF fi IUHDT FFFF SEB /RM p‚ UNILEVER TOPDANMARK TRACTEBEL

b L’action DaimlerChrysler a et Gas Natural. Le groupe avait fi- e e C C C ITV HDVR qf UDPQ HDVV gr SVRDHQ HDSR iƒ IRDWV FFFF SODEXHO ALLIANC p‚ UNILEVER ZURICH ALLIED N FENOSA

C C C VHSDRS HDQW qf WDVW PDTH QSRDHV HDIV qf WDIU FFFF abandonné 0,89 %, à 69,04 euros, nalement démenti la tenue d’une THE SWATCH GRP gr WHITBREAD f DJ E STOXX INSU P UNITED UTILITIE

e C C ITUDQI HDST PIQDSV HDTV hi IUDQS FFFF

vendredi. Le géant germano-améri- réunion de son conseil vendredi. THE SWATCH GRP gr f DJ E STOXX F & BV P VIAG

e C HDWS FFFF p‚ UUDP PDWQ WW/WW UK UNITS si VIVENDI/RM

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e IDTU C hu IRSQUDUV FFFF

QHDS IDHW

DAMSKIBS SVEND WOLTERS KLUWER xv CARDIO CONTROL PSDSR FFFF

ƒi e

RQDIS FFFF

VOLVO -A- UCB fi

±

IVDU IDSV xy SDQS FFFF

±

IPDSW HDUR

DET SONDENFJ NO WPP GROUP qf CSS

ƒi PSDUU FFFF C

HDQW

VOLVO -B- f DJ E STOXX PHAR P RPVDVT

TDQS FFFF

qf WDTW FFFF C

HDRQ

ELECTROCOMPONEN f DJ E STOXX MEDIA P QRHDPR HITT NV

C ´ HDUS

f DJ E STOXX AUTO P PQTDTS CONGLOMERATS

e C C IW HDPT IDPT HDVH

EUROTUNNEL /RM p‚ INNOCONCEPTS NV

e

RTDS FFFF

CGIP /RM p‚ e C HDWH ITDW PTDP FFFF

FINNLINES ps NEDGRAPHICS HOLD

e ´ C

IURDW HDSP

CHRISTIAN DIOR p‚ ENERGIE C ± PDT IDVW PDSS IDPR

BANQUES FKI qf BIENS DE CONSOMMATION POLYDOC

e

C

IDVV PDIU

CIR s„

WR FFFF

TDIH FFFF hu PTDPQ FFFF

AKER MARITIME xy FLS IND.B e PROLION HOLDING C

QIDPU HDPT

AHOLD xv

C

IUDQH IDIW

ABBEY NATIONAL qf e

RQQ FFFF

D’IETEREN SA fi e C SDW FFFF

SDQI FFFF e„ QRDPU HDQV

BG qf FLUGHAFEN WIEN RING ROSA

SSDIT FFFF

e ATHENS MEDICAL q‚

C

PRDRR IDQQ

xv e

ABN AMRO HOLDIN C

RTDRS HDSR

GAZ ET EAUX /RM p‚ C C

HDRS FFFF

WDUP IDIR qf IRDQR IDIH

BP AMOCO qf GKN e RING ROSA WT C

RS IDVV

AUSTRIA TABAK A e„

±

IQDVP HDWH

ALL & LEICS qf e

IUSDV FFFF

GBL fi C

IS HDQQ ±

ISDVS FFFF qf QDRH IDQT

BURMAH CASTROL qf GLYNWED INTL PL e UCC HOLDING NV C

TUDW HDSW

BEIERSDORF AG hi

qf IWDHV FFFF

ALLIED IRISH BA C

IPDQS HDUU

GENL ELECTR CO qf e

IHDI FFFF q‚ PQDRS FFFF

CEPSA iƒ HALKOR e C

RRDRW HDUU

BIC /RM p‚

VHDII FFFF

ALPHA CREDIT BA q‚ e

SQDWS FFFF

GEVAERT fi e

±

RWDVS FFFF qf IPDQV IDIQ

DORDTSCHE PETRO xv HAYS

C

TDPP IDHP

e BRIT AMER TOBAC qf

PIDUI FFFF

iƒ e ARGENTARIA R C

PP HDTW

HAGEMEYER NV xv e e C C

SDS IDTT hi SQDV HDQU

ENI s„ HEIDELBERGER DR e BRUXELLES

± IPSDS IDQR

e CASINO GP /RM p‚

PHDVQ FFFF

BPINTOMAYORR €„

RDPP FFFF

INCHCAPE qf e C

UDUT HDTI ps QH FFFF

ENTERPRISE OIL qf HUHTAMAEKI VAN IDT FFFF

C

IWWHDQH IDUP

e CFR UNITS -A- gr ENVIPCO HLD CT

C

SPDP HDST

BANK AUSTRIA AG e„

IPDVS FFFF

INVESTOR -A- ƒi e

±

TDIU FFFF s„ TDUP HDUR

F.OLSEN ENERGY xy IFIL

± PPDHS

e P

UQDS FFFF

DELHAIZE fi FARDEM BELGIUM B

IPDWT FFFF

BANK OF IRELAND qf

IPDWI FFFF

INVESTOR -B- ƒi

C

qf PDQP RDPQ qf QDUI FFFF

LASMO IMI PLC C

HDVI

e PDS C

PWI IDTV

ESSILOR INTL /R p‚ INTERNOC HLD

PRDWQ FFFF

BANK OF PIRAEUS q‚

IUDPV FFFF

KVAERNER -A- xy e C C

WRDS HDHI hu SWDIU IDIS

OMV AG e„ ISS INTL SERV-B

FFFF

e IIDQ

SRDW FFFF

COLRUYT fi INTL BRACHYTHER B

C

IIDVV IDQR

qf e

BK OF SCOTLAND C

QITDU HDQS

LVMH / RM p‚

xy IQDVT FFFF hu VPDHR FFFF

PETROLEUM GEO-S KOEBENHAVN LUFT C

VDI

e IDQV C

UP IDRI

e FRESENIUS MED C hi LINK SOFTWARE B

QUDRS FFFF

BANKINTER R iƒ

PHDPW FFFF

MYTILINEOS HOLD q‚ e e

± ±

p‚ UWDV HDPS xv PTDPS HDQV

PRIMAGAZ /RM KON.NEDLLOYD C

IDR RDRV

IDUP FFFF

FYFFES qf PAYTON PLANAR

C

PWDUV HDTW

BARCLAYS PLC qf

QUDHT FFFF

NORSK HYDRO xy e e

PHDUS FFFF ps RH FFFF

REPSOL iƒ KONE B UDT FFFF

± SDUS HDPU

e GALLAHER GRP qf ACCENTIS C

hi TVDP IDRW

BAYR.HYPO-U.VER C

ISRDPS HDPH

OERLIKON-BUEHRL gr

e

 fi RIDIS FFFF

A

e @€u˜li™ite GIB

±

SDTV HDIV

COMIT s„

IRDPP FFFF

ORKLA -A- xy

C

IHDWR HDRQ

e IMPERIAL TOBACC qf C

TDRW HDUV

BCA FIDEURAM s„

IRDIT FFFF

ORKLA -B- xy

e

PHDUQ FFFF

e JERONIMO MARTIN €„ FRANCFORT

RDII FFFF

BCA INTESA s„ e

QPDTV FFFF

SONAE SGPS €„

e

ps II FFFF

± US

e KESKO -B- IDRS

QDUR FFFF

MONTE PASCHI SI s„ 1&1AG&CO.KGAA

QDPI FFFF

TOMKINS qf

e

± p‚ TQU HDRU

C TDRH

e L’OREAL /RM IPQ

IDPU FFFF

BCA ROMA s„ e AIXTRON ±

SHDP HDRH

VEBA AG hi

e

€„ ISDVP FFFF

FFFF

e MODELO CONTINEN TH

IQDPS FFFF iƒ AUGUSTA TECHNOLOGI

BBV R C

HDHW

f DJ E STOXX CONG P PUTDQV

qf PDHS FFFF

± SIDSS e MORRISON SUPERM HDPW PRDS FFFF

ESPIRITO SANTO €„ BB BIOTECH ZT-D

e C

hi TRDS IDRP

FFFF

e HENKEL KGAA VZ IQDS TUDT FFFF BCO POPULAR ESP iƒ BB MEDTECH ZT-D

qf IIDVV FFFF

FFFF e RECKITT & COLMA UI PU FFFF

BCP R €„ TE´LE´COMMUNICATIONS BERTRANDT AG

±

qf QDHU PDRW

C IDSR

e SAFEWAY IQDP C RPDS HDUI

BIPOP CARIRE s„ BETA SYSTEMS SOFTW

si QDWU FFFF

SDRU FFFF EIRCOM qf

± TTDS

e SAINSBURY J. PL PDWP C

QDPQ HDTP

BNL s„ CE COMPUTER EQUIPM

C

IWDWV PDVP

qf e

SPDS FFFF BRITISH TELECOM p‚

C VWDWU

e SEITA /RM IDUV C WP IDTT

BNP /RM p‚ CE CONSUMER ELECTR

± qf IIDVS HDPT

CABLE & WIRELES ± qf QDIP I

C IDTU e SMITH & NEPHEW QTDS

IHDUU FFFF

BSCH R iƒ CENIT SYSTEMHAUS

e

± hi SHDQ HDTW

C

PDRQ IDWU DEUTSCHE TELEKO qf

C VDIS

e STAGECOACH HLDG HDTP C

IPI RDSV

CCF /RM p‚ DRILLISCH

C

QTDQV IDPP

qf e

ISDSR FFFF ENERGIS iƒ

FFFF TABACALERA A QQS

SDIQ FFFF

CHRISTIANIA BK xy EDEL MUSIC E 98

e

C

hi WI PDPS

EQUANT NV C qf PDWV IDHT

C SPDS

e TESCO PLC QDWT ± SDTV HDIV

COMIT s„ ELSA

IPDIT FFFF

ƒi e

± PTDTS PDIU EUROPOLITAN HLD xv

C HDRS TNT POST GROEP SVDIS

UH FFFF

COMM.BANK OF GR q‚ EM.TV & MERCHANDI

e

± p‚ IHIDW HDWU

FRANCE TELECOM C SIR HDHU

C IVDS

e f DJ E STOXX N CY G P PDUV C QRDTS HDPW

COMMERZBANK hi EUROMICRON

IWDUR FFFF

HELLENIC TELE ( q‚

± IHDHS e IDRU

±

PVDUV HDUP

CREDIT LYONNAIS p‚ GRAPHISOFT NV

e

C

SQDUS IDWW

KONINKLIJKE KPN xv

C IQDWI HDVH

C IHTDWP HDTQ

DEN DANSKE BK hu HOEFT & WESSEL

QTDTQ FFFF

NETCOM ASA xy COMMERCE DISTRIBUTION

C IIDQ PDUQ

QDVU FFFF

DEN NORSKE BANK xy HUNZINGER INFORMAT

IIDIP FFFF

PANAFON HELLENI q‚

C QSDP e HDSU ± qf WDSV IDPW

± UHDI HDQT

DEUTSCHE BANK N hi BOOTS CO PLC INFOMATEC

e

RRDTP FFFF

PORTUGAL TELECO €„

C IDPU e ISIDW e C p‚ IVR IDIS

ISP FFFF

DEXIA CC fi CARREFOUR /RM INTERSHOP COMMUNIC

e

C

QSDUS HDWW

SONERA ps

C UI

e e UDVP ± p‚ PVP IDHS ±

IQWDT PDQI

DEXIA FCE RM p‚ CASTO.DUBOIS /R KINOWELT MEDIEN

C

QQHDVW HDQV

SWISSCOM N gr

C HDVH

e e PSDP C iƒ IUDVT FFFF SHDT PDSQ

DRESDNER BANK N hi CENTROS COMER P LHS GROUP

± TRDSS HDRI

TELE DANMARK -B hu

± VQDR e HDQU iƒ PPDV FFFF

RQDIH FFFF

EFG EUROBANK q‚ CONTINENTE LINTEC COMPUTER

e

IIRDS FFFF

TELECEL €„

TDT FFFF ± qf IVDQU IDIH

WRDIP FFFF

ERGO BANK q‚ DIXONS GROUP PL LOESCH UMWELTSCHUT

e

C

WDHS IDRT

TELECOM ITALIA s„

C PU e IDIP e C hi QSDS WDRH

± SIDP HDHV

ERSTE BANK e„ GEHE AG MENSCH UND MASCHIN

e

RDUR FFFF

TELECOM ITALIA s„

C TRDS TDPT C qf TDVS HDWP

ISDSV FFFF

FOERENINGSSB A ƒi GREAT UNIV STOR MOBILCOM

e

IUDVI FFFF

TELEFONICA iƒ

FFFF e IRDS C xv UVDPS PDWT ±

IIDSU HDPU

HALIFAX GROUP qf GUCCI GROUP MUEHL PRODUCT & SE

e

TDRW FFFF

TIM s„

FFFF e TU

C ± p‚ IQSDS HDQU IPDRT PDRS qf MUEHLBAUER HOLDING

HSBC HLDG e e GUILBERT /RM

C C

xv SWDUS HDWS p‚ PQP IDPU

± ROYAL DUTCH CO LEGRAND /RM RDST PDHP

VODAFONE AIRTOU qf C

QIDS PDPU

ƒi PVDWS FFFF SIDPW FFFF q‚ PFEIFFER VACU TECH

IONIAN BK REG.S e HENNES & MAURIT

± s„ QDTU HDPU xy IHDRR FFFF

± HDIR

f DJ E STOXX TCOM P VIWDHU SAIPEM LEIF HOEGH C

PDRI e IWDIS

e C hi RQDS HDSV

SSDWS FFFF fi PLENUM

KBC BANCASSURAN e KARSTADT QUELLE

C C

UDUI HDTI hi SPDRS HDVU

SHELL TRANSP & qf LINDE AG

C

QVDTW UDRU

C ± qf WDVI HDIT

IQDTS IDPV qf PSI

LLOYDS TSB e KINGFISHER

C

WDUU FFFF hi QIDT IDPV

SMEDVIG -A- xy MAN AG

± TPDQT

e HDPP qf RDPW FFFF SDW FFFF ps QIAGEN NV

MERITA e e MARKS & SPENCER C C

IQHDW IDRU hi IWHDQ PDVT

CONSTRUCTION TOTAL FINA /RM p‚ MANNESMANN N C

IHDHI

e HDIH

C hi SR HDRU TRDVV FFFF

q‚ REFUGIUM HOLDING A

NAT BANK GREECE e METRO C

±

HDUW hi IVDR HDPU

f DJ E STOXX ENGY P QHUDPS METALLGESELLSCH

IPDWP FFFF

e e C qf WDVI HDVI ± iƒ RWDTR FFFF

URDVS HDIQ p‚ SACHSENRING AUTO

NATEXIS BQ POP. ACCIONA e NEXT PLC

IVDVV FFFF

METRA A ps

FFFF e ISDI C

C p‚ IWU HDPS q‚ PUDII FFFF

PIDUW IDWV qf SALTUS TECHNOLOGY

NATL WESTM BK AKTOR SA e PINAULT PRINT./

IHDV FFFF

METSO ps

± SP

e IDVW

e C s„ TDSV IDSR ps IT FFFF SDWI FFFF

NORDBANKEN HOLD ƒi ASKO -A- RINASCENTE SCM MICROSYSTEMS

QDUQ FFFF

SERVICES FINANCIERS MORGAN CRUCIBLE qf

C HDVH RR

e e C C gr PRHDHV IDQI iƒ IVDW FFFF

PHDPV IDIS

ROLO BANCA 1473 s„ AUMAR R VALORA HLDG N SER SYSTEME

QDPI FFFF

NFC qf

C SDV FFFF

e C qf IQDWS IDRV C qf TDUI SDTV iƒ IHDSQ FFFF

PHDVS HDVQ

ROYAL BK SCOTL qf ACESA R 3I W.H SMITH GRP SERO ENTSORGUNG

ST FFFF

NKT HOLDING hu

e C SHDSI HDHP

SW FFFF e fi C C qf TDVP FFFF qf SDPS IDVP

IPDS HDVI

SAN PAOLO IMI s„ BLUE CIRCLE IND ALMANIJ WOLSELEY PLC SINGULUS TECHNOLOG

ITDQH FFFF

OCEAN GROUP qf

QPDS FFFF

C VHDUP FFFF e q‚ C RPQDIV HDTR p‚ QWI HDUU

IHDTH FFFF ƒi ALPHA FINANCE f SOFTM SOFTWARE BER

S-E-BANKEN -A- BOUYGUES /RM e DJ E STOXX RETL P

IHDTS FFFF

PARTEK ps

± HDTS ISDR

qf VDTR FFFF ± qf TDIR FFFF

IQDVU HDWH

STANDARD CHARTE qf BPB AMVESCAP TDS

C

IRDUH IDSP

PENINS.ORIENT.S qf

e C PDTQ QW

e ± HDQQ PDWR e s„ C ± s„ IIDI IDTV PPSDQ IDRW STE GENERAL-A-/ p‚ BUZZI UNICEM BENI STABILI TECHNOTRANS

SDHS FFFF

e PREMIER FARNELL qf ± IPDS RDWR

RDIS FFFF €„ HAUTE TECHNOLOGIE qf PDRS FFFF IRDHI FFFF

SV HANDBK -A- ƒi CARADON BPI R TELDAFAX

C

IVDRS IDHQ

RAILTRACK qf

C

RDUT

e PWDS qf TDTH FFFF C

fi IHSDW FFFF

PWWDIU IDRV

gr BRITISH LAND CO e TELES AG

UBS REG CBR C

PIDVP HDHW

e AEROSPATIALE MA p‚

C

SSDI IDPW

RANDSTAD HOLDIN xv

±

SDWS HDVQ

RDWV FFFF e e qf C

€„ ISDTV FFFF

RDTS HDTS

s„ CANARY WHARF GR e TIPTEL

UNICREDITO ITAL CIMPOR R C

IURDP IDHR

ALCATEL /RM p‚

IHPDVV FFFF

RATIN -A- hu

± QV

e IDHR qf TDQV FFFF C

± p‚ IVR HDSR TWDWQ HDQW

UNIDANMARK -A- hu COLAS /RM CAPITAL SHOPPIN TRANSTEC

QIDHI FFFF

ALTEC SA REG. q‚

C

IHQDVP IDSV

e RATIN -B- hu

± QVDUW HDPV

fi TQDT FFFF

qf PTDVV FFFF PRDHT FFFF

q‚ COBEPA e W.E.T. AUTOMOTIVE

XIOSBANK CRH PLC C

VPDWS SDIQ

ASM LITHOGRAPHY xv

C

QDQU PDQV

e RENTOKIL INITIA qf C FFFF FFFF

SWDS QDIT e hi C

iƒ WDUV FFFF HDRH

f PWVDPR GRUPO DRAGADOS CONSORS DISC-BR e

DJ E STOXX BANK P ± IQDPP HDIS

BAAN COMPANY xv

QDVR FFFF

e REXAM qf FFFF

e FFFF iƒ PUDU FFFF

PPDV FFFF

FCC iƒ CORP FIN ALBA e IQTDU FFFF

e BARCO fi

±

VIDUS HDUW

REXEL /RM p‚

C FFFF

e FFFF gr IVUDPI HDVR C

WTDS HDTQ p‚ CS GROUP N

GROUPE GTM C

TDPP HDPS

e BRITISH AEROSPA qf

±

PTDTS HDST

e RHI AG e„ FFFF FFFF

±

p‚ STH HDVV

± UDUQ HDVH

PRODUITS DE BASE HANSON PLC qf EURAFRANCE /RM e ±

ITQDU HDQH

CAP GEMINI /RM p‚

± STPDPT HDSS

e RIETER HLDG N gr FFFF

e FFFF fi QSDP FFFF

UU FFFF

e HEIDELBERGER ZE hi FORTIS (B)

hu WWDSP FFFF PVDP FFFF

ACERINOX R iƒ COLOPLAST B

PQDTP FFFF

e SANDVIK -A- ƒi C FFFF FFFF

xv QRDWQ IDPS

QRDIT FFFF q‚ FORTIS (NL)

C HELL.TECHNODO.R ±

qf QPDWP HDSP SURDUH HDPP

ALUSUISSE LON G gr COLT TELECOM NE

PQDWI FFFF

e SANDVIK -B- ƒi FFFF FFFF

±

p‚ IIPDR HDSQ

QPDWH FFFF

HERACLES GENL R q‚ GECINA /RM e

p‚ QWDS FFFF RVDUR FFFF

ALUMINIUM GREEC q‚ DASSAULT SYST./

C

RRUDVP PDST

SAURER ARBON N gr

FFFF

e FFFF qf UDIT FFFF

±

QQDS IRDWU

HOCHTIEF ESSEN hi HAMMERSON

ƒi RQDHV FFFF PDWV FFFF

ARJO WIGGINS AP qf e ERICSSON -B-

C

TWDT IDUS

e SCHNEIDER ELECT p‚ C FFFF FFFF

xv SWDTW IDPU

IPIPDVR FFFF

HOLDERBANK FINA gr ING GROEP e

s„ HDWT FFFF ISDRT FFFF

ASSIDOMAEN AB ƒi e FINMECCANICA

±

IDSR IDPV

SEAT-PAGINE GIA s„

C FFFF FFFF

RRDQV HDQT e hu

±

IQR IDRU

IMERYS /RM p‚ KAPITAL HOLDING

ƒi WDQP FFFF RDST FFFF

AVESTA ƒi GAMBRO -A-

WDTR FFFF

SECURICOR qf

FFFF

e FFFF qf IIDUW FFFF

±

IHDW IDPU

e s„ LAND SECURITIES e ITALCEMENTI ±

xv SPDW HDIW SIH FFFF

BEKAERT fi GETRONICS

ITDIH FFFF

SECURITAS -B- ƒi

FFFF

e FFFF qf UDTQ FFFF

± WRDR HDQP p‚ LIBERTY INTL

C LAFARGE /RM

hu QTDQI FFFF RDQR HDUQ

BILLITON qf GN GREAT NORDIC

QDWP FFFF

e SHANKS GROUP qf

C FFFF FFFF

s„ WDTW HDWR

PQDUW FFFF

e q‚ MEDIOBANCA C MICHANIKI REG.

q‚ RQDVQ FFFF RPDPS HDQQ

BOEHLER-UDDEHOL e„ e INTRACOM R

C

WHDP IDHI

SIDEL /RM p‚

FFFF FFFF

qf TDWT FFFF

±

VDVI HDSQ qf MEPC PLC

e C

C TARMAC

qf IWDST RDQS ISDVQ HDIW

BUHRMANN NV xv LOGICA

±

RDTR HDQR

e INVENSYS qf FFFF FFFF

iƒ IWDHS FFFF

C

IDRI SDVV

PILKINGTON PLC qf METROVACESA ±

xy VDTU FFFF SDTR HDSS

BUNZL PLC qf MERKANTILDATA

IVDRI FFFF

SKF -A- ƒi

FFFF FFFF

qf IHDWU FFFF

C

IQDHT HDWU

e RMC GROUP PLC qf PROVIDENT FIN ±

± qf WDWV HDTP

TDTS IDRV

CART.BURGO s„ MISYS

IWDRT FFFF

e SKF -B- ƒi FFFF FFFF

xv QVDWS FFFF

PDIH FFFF

RUGBY GRP qf RODAMCO UK

±

xy PDUQ FFFF IDTW HDWP

CORUS GROUP qf NERA ASA

PQDIQ FFFF

e SOPHUS BEREND - hu

FFFF FFFF

QUDQ FFFF

e xv C

ITQDP IDPR

p‚ RODAMCO CONT. E e SAINT GOBAIN /R C

ps IIUDS RDUP ITDRV FFFF

ELKEM ASA, OSLO xy NOKIA

TSTDIV FFFF

e SULZER FRAT.SA1 gr FFFF FFFF

xv QSDWS FFFF

QRDPP FFFF

ƒi RODAMCO NORTH A

SKANSKA -B- C qf TDQW WDQV

ISDPQ FFFF

ELVAL q‚ NYCOMED AMERSHA

ISDTW FFFF

SVEDALA ƒi

FFFF FFFF

qf IWDST FFFF

PIDSP FFFF

hu SCHRODERS PLC e SUPERFOS C

xv ISDQ IDTT WDQU FFFF

JOHNSON MATTHEY qf OCE

TDSP FFFF

e T.I.GROUP PLC qf

C FFFF FFFF

p‚ VIDW IDII

C

PDPI HDUI

qf SIMCO N /RM e

e C C TAYLOR WOODROW

s„ PDIP IDWP RPDQS HDIR

MAYR-MELNHOF KA e„ OLIVETTI

QQDQQ FFFF

TOMRA SYSTEMS xy

FFFF

e FFFF qf SDQR FFFF

C

IHHDW QDIP

p‚ SLOUGH ESTATES e

e TECHNIP /RM C

xv IIQDQ PDPI

VDWP FFFF

METSAE-SERLA -B ps e KON. PHILIPS

C

TPDT HDST

e VA TECHNOLOGIE e„ FFFF FFFF

±

p‚ IQQDI IDPT

IIUDPU FFFF q‚ UNIBAIL /RM

TITAN CEMENT RE C

qf QDRP HDRT PVDTT FFFF

MODO -B- ƒi ROLLS ROYCE

C

IDUP

e f DJ E STOXX IND GO P RQIDSW

HDRW FFFF

e s„ C

PIDWS HDPU e„ UNIM WIENERB BAUSTOF C qf THDTI IDUI QWDWP FFFF

NORSKE SKOGIND- xy SAGE GRP

e

iƒ UDST FFFF

SDHT FFFF e WILLIAMS qf VALLEHERMOSO e p‚ UWH FFFF IHDUW FFFF

OUTOKUMPU OY -A ps SAGEM

e

±

hi QTDS IDQS

± HDPT

PIPDPU WCM BETEILIGUNG e e f C C DJ E STOXX CNST P hi QTRDS HDWU SRDVS IDHI

PECHINEY-A- p‚ SAP AG

±

SDRU HDVS

WOOLWICH PLC qf e e C hi RQR HDIP TDIR FFFF

PORTUCEL INDUST €„ ASSURANCES SAP VZ

C

HDSS

e f DJ E STOXX FINS P PTQDUV ±

qf IRDSH PDHI SDVS FFFF ps e RAUTARUUKKI K C SEMA GROUP VTDHS HDSQ AEGON NV xv

e C

± hi WSDP IDVP IUDPR HDQT

RIO TINTO qf CONSOMMATION CYCLIQUE e SIEMENS AG N ± SQDSS HDRT AGF /RM p‚

C

qf IPDVR IDII PQDWR FFFF q‚ e e C SIDENOR C SMITHS IND PLC PPV HDSQ s„ WDSS IDQV ACCOR /RM p‚ ALLEANZA ASS

e C

IHQ IDTV ALIMENTATION ET BOISSON p‚ RPDSS FFFF q‚ e e C SILVER & BARYTE C STMICROELEC SIC USDS IDVW hi QHVDT PDHP ADIDAS-SALOMON hi ALLIANZ AG

e C

p‚ QP IDSW PDSS FFFF SMURFIT JEFFERS qf e THOMSON CSF /RM ± ± ± ISDSW IDQQ qf SDII HDTI qf IPDQP IDHI AIR FCE p‚ ALLIED DOMECQ ALLIED ZURICH

e

e C

ps QTDIW HDSQ IQDRP FFFF SOPORCEL €„ e TIETOENATOR ± SDPS FFFF qf SDUR FFFF p‚ IQT HDQU AIRTOURS PLC qf ASSOCIAT BRIT F AXA /RM

e

hu VRDUQ FFFF IPDSS FFFF

ps e C STORA ENSO -A- C WILLIAM DEMANT PDSP FFFF qf IHDPP PDTV gr VHPDWT HDSS ALITALIA s„ BASS BALOISE HLDG N

e C

SUTDWS HDTW IPDUU FFFF

STORA ENSO -R- ps e e f DJ E STOXX TECH P ± IWDWR FFFF e„ RQDV FFFF qf IRDVQ HDSQ AUSTRIAN AIRLIN e„ BBAG OE BRAU-BE CGU

PSDQT FFFF SVENSKA CELLULO ƒi e e ± ± ± QTDQI HDUH e„ RRDI PDPP p‚ PVDRI PDQU BANG & OLUFSEN hu BRAU-UNION CNP ASSURANCES

e

± PHDU HDRV

hi e C THYSSEN KRUPP C RDIS HDQV qf SDVT PDUS iƒ ITDV FFFF BARRATT DEV PLC qf CADBURY SCHWEPP CORP MAPFRE R

VDWV FFFF ƒi e SERVICES COLLECTIFS TRELLEBORG B C PDIP FFFF hu QRDPW FFFF hi IPSDWS HDSP BEAZER GROUP qf CARLSBERG -B- ERGO VERSICHERU

e

RH FFFF fi e e C UNION MINIERE C PDHS IDRW hu QRDIW FFFF q‚ RPDUH FFFF s„ PDUT HDUQ BENETTON GROUP s„ CARLSBERG AS -A ETHNIKI GEN INS AEM

e C

ps PVDR HDIV UPM-KYMMENE COR C VDVT FFFF hu QWDWR FFFF hu VQDQV FFFF qf IHDQR HDUT BERKELEY GROUP qf DANISCO FORSIKRING CODA ANGLIAN WATER

e C IPDT HDVH

p‚ e e

C C USINOR C SDQT HDSW p‚ PQUDQ HDVS fi QSDP FFFF qf TDIT RDPR

BRITISH AIRWAYS qf DANONE /RM FORTIS (B) BRITISH ENERGY e

RTDTH FFFF q‚ e e CODES PAYS ZONE EURO C C VIOHALCO C IHP IDSW q‚ RSDHV FFFF s„ PWDUS IDHP qf PDUR HDSU CLUB MED. /RM p‚ DELTA DAIRY GENERALI ASS CENTRICA

e

± QPDQS HDRT

e„ e e FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne C VOEST-ALPINE ST C ± IIDUT FFFF qf WDHW SDTS e„ IRW IDVR s„ UDWS HDVW COMPASS GRP qf DIAGEO GENERALI HLD VI EDISON

C

HDPT f IWHDIR e e e IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande DJ E STOXX BASI P C PHDP HDIS q‚ RRDSW FFFF s„ PDWP FFFF fi QRH FFFF DT.LUFTHANSA N hi ELAIS OLEAGINOU INA ELECTRABEL

e e LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche C IVDRU FFFF p‚ IHTDV HDPV q‚ QHDSS FFFF €„ IRDT FFFF ELECTROLUX -B- ƒi ERID.BEGH.SAY / INTERAM HELLEN ELECTRIC PORTUG

e FI : Finlande - BE : Belgique. C UDWS HDRH qf PDSI FFFF qf IHDIR FFFF iƒ PHDIQ FFFF EMI GROUP qf GREENCORE GROUP IRISH LIFE & PE ENDESA

CHIMIE e e e C C ± ± IDP IDTW xv QS HDSU qf PDUI IDIU e„ IRQDV HDIH

EURO DISNEY /RM p‚ HEINEKEN HOLD.N LEGAL & GENERAL EVN CODESPAYSHORSZONEEURO

e e e C C C IRVDS HDSR qf IDVU PDSW q‚ PRDTU FFFF s„ UDUQ FFFF ps RDTR HDPP

AIR LIQUIDE /RM p‚ G WIMPEY PLC HELLENIC BOTTLI MEDIOLANUM FORTUM CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e e C C ± QVDV IDSP qf WDHT HDSP q‚ PVDPI FFFF hi PPU HDPP iƒ PRDIQ FFFF

AKZO NOBEL NV xv GRANADA GROUP HELLENIC SUGAR MUENCH RUECKVER GAS NATURAL SDG GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e e C ± RIDI HDWV p‚ IIW FFFF qf IIDUP FFFF qf UDQP HDVS iƒ IRDHS FFFF BASF AG hi HERMES INTL KERRY GRP-A- NORWICH UNION IBERDROLA LeMonde Job: WMQ1611--0026-0 WAS LMQ1611-26 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0410 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 I FINANCES ET MARCHÉS

C C C ± ± ± RRDRS PWIDSU HDTV SDWP QU QTDSH PQWDRP IDQS UTDHU ITTDTH ITVDUH IIHTDTH IDPT IIDRU BIC...... RRDIS GR.ZANNIER (LY) ...... SODEXHO ALLIANCE......

C C C C C C WQDWS TITDPU QDHU IVDSI WSDWH WT TPWDUP HDIH VDSU VH VPDVH SRQDIQ QDSH VDTT BIS...... WIDIS GROUPE GTM ...... SOGEPARC (FIN) ......

C C C C C ± WPDIH THRDIR IDUU QIDPW TU TTDSH RQTDPI HDUS HDWV PUDPH PVDQR IVSDWH RDIW PQDHS B.N.P...... WHDSH GROUPE PARTOUCHE ... SOMMER-ALLIBERT......

C C ± ± ± ITUDIH IHWTDIH FFFF QDWQ IQT IQQ VUPDRP PDPI ITDQP RIDHI RI PTVDWR HDHP IQDPS VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... ITUDIH GUILBERT...... SOPHIA ......

C C C ± ± ± QSQDTH PQIWDRT HDVU UDPP RVH RVS QIVIDQW IDHR PTDWS TRDWH TQDVS RIVDVQ IDTP SDUV BONGRAIN ...... QSTDUH GUYENNE GASCOGNE... SOPRA # ......

C C C C C ± QWIDPH PSTTDIH HDVP IPSDPI SPDSS SQDHS QRUDWW HDWS QIDVQ TQDRH TQDQS RISDSS HDHV PRDTH BOUYGUES ...... QVV HACHETTE FILI.ME...... SPIR COMMUNIC. # ......

C C C C C

± QWDPH PSUDIR IDSI WWDRW QIWDPH QPR PIPSDQH IDSH IPUDQP ISVDTH ITH IHRWDSQ HDVV SQDPP b L’action Axa reculait de 0,51 % à 135,8 euros, lundi BOUYGUES OFFS...... QWDVH HAVAS ADVERTISIN ...... SR TELEPERFORMAN ....

C C C C ± ± TDVU RSDHT HDRR UDTV IQT IQR VUVDWV IDRU STDWT ISSDRH ISU IHPWDVS IDHQ IHDPW

15 novembre, lors des premiers échanges. L’assureur a BULL#...... TDVR IMERYS(EX.IMETAL ...... SUEZ LYON.DES EA ......

C C C C C VVDSH SVHDSP RDIP FFFF IWDRR IWDSH IPUDWI HDQI PDRI QSR QUWDUH PRWHDTU UDPT ISHDQP BUSINESS OBJECTS...... VS IMMEUBLES DE FCE ...... TF1 ......

C C C réalisé au cours des neuf premiers mois de 1999 un C ± ± TV RRTDHS HDVU ITDWW IHHDUH IHH TSSDWT HDUH UUDQH WUDVS IHHDWH TTIDVT QDIP PSDVR CANAL + ...... TVDTH INFOGRAMES ENTER .... TECHNIP......

C C ± ± ± ± ITQDUH IHUQDVH HDQH IWDUI PRDPH PR ISUDRQ HDVQ PDVU QIDSH QP PHWDWI IDSW IPDSP

chiffre d’affaires en hausse de 15,7 %, à 47,9 milliards CAP GEMINI ...... ITRDPH INGENICO ...... THOMSON-CSF......

C C

± ± ± QVDRH PSIDVW IDSW RDWP PTDHV PT IUHDSS HDQI IUDIT PVDWV PVDTH IVUDTH IDQI FFFF

d’euros. CARBONE LORRAINE..... QUDVH INTERBAIL...... THOMSON MULTIMED.

C C C C C C IVQDIH IPHIDHT HDTT UHDVI RIT RITDRH PUQIDRH HDIH SPDTU IPW IQHDRH VSSDQU IDHW SIDIQ CARREFOUR ...... IVIDWH INTERTECHNIQUE...... TOTAL FINA SA......

C C C C ± ± IPSDPH VPIDPT IDSU RIDII TPDWH TSDPS RPVDHI QDUR UDPV IQRDVH IQQDWH VUVDQQ HDTU UDUU b Les titres Bouygues, France Télécom et Vivendi CASINO GUICHARD ...... IPUDPH ISIS ...... UNIBAIL ......

C C C C ± VTDRH STTDUS HDTW SUDVW WV WV TRPDVR FFFF IPDUV UIDRH UPDSH RUSDSU IDSR WTDSQ

étaient très entourés après l’OPA hostile lancée par le CASINO GUICH.ADP ...... VU KLEPIERRE COMP.F ...... UNILOG ......

C C C C

PVS IVTWDRV FFFF RTDTP IIUDPH IIUDVH UUPDUP HDSI PWDSS IPP IPP VHHDPU FFFF UDVS

britannique Vodafone sur l’allemand Mannesmann CASTORAMA DUB.(L...... PVS LABINAL...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C C C C ± IPIDSH UWTDWW SDHI SQDST WRDUH WR TITDTH HDUR ITDIP IPDSH IPDTI VPDUP HDVV QQDRQ C.C.F...... IISDUH LAFARGE...... USINOR......

C C C C ± IVPDWH IIWWDUS IDTU IUDUR QVDUS QVDUS PSRDIV FFFF UDHR TU TUDWS RRSDUP IDRP IDPP (lire page 21). Bouygues progressait lundi matin de CEGID (LY) ...... IVT LAGARDERE...... VALEO ......

C C C C C

± UDRR RVDVH HDTV IHDPP TQDRS TIDQS RHPDRQ QDQI HDVU QWDTQ RHDHI PTPDRS HDWT PHDRH

0,67 %, à 390 euros, France Télécom gagnait 0,87 %, à CERUS...... UDQW LAPEYRE ...... VALLOUREC......

C C C C ± RU QHVDQH IDHV HDIH SIDVS FFFF FFFF FFFF QVDVW PTDUV PTDUW IUSDUQ HDHR VDST

102 euros, et Vivendi s’appréciait de 1,33 %, à 76 euros. CGIP ...... RTDSH LEBON (CIE)...... VIA BANQUE ...... C C C C C ± RWDIH QPPDHU IDVH RDPR PPWDIH PQPDIH ISPPDRV IDQI PDVH US UTDWH SHRDRQ PDSQ TDQH CHARGEURS...... SH LEGRAND ...... VIVENDI ......

C C ± ±

RPDSH PUVDUV FFFF QWDIP IQIDIH IQPDSH VTWDIR IDHU PDQQ IRDSH IRDSH WSDII FFFF VDIP Selon le journal Independent on Sunday, le groupe fran- CHRISTIAN DALLOZ ...... RPDSH LEGRAND ADP ...... WORMS (EX.SOMEAL .....

C C C C

± ± IURDWH IIRUDPU HDSP VSDTR QUDWH QUDQQ PRRDVU IDSH IHDSV IVU IVV IPQQDPH HDSQ PDWR

çais Vivendi a décliné une offre de rachat de sa partici- CHRISTIAN DIOR ...... IUR LEGRIS INDUST...... ZODIAC......

C ± ± ± VU SUHDTV IDIR PPDRT IIRDSH IIRDQH URWDUT HDIU TDVT CIC -ACTIONS A...... VV LOCINDUS......

C C pation dans Cegetel par Vodafone. Vivendi détient C TTDSH RQTDPI HDUT QWDVP TRH TRH RIWVDIP FFFF QDWI CIMENTS FRANCAIS ...... TT L’OREAL ......

C C C ± IHHDSH TSWDPR IDUP WPDIT QISDTH QIS PHTTDPT HDIW IHSDSH

44 % du capital de Cegetel, qui est le premier CLARINS ...... WVDVH LVMH MOET HEN......

C C C ±

IHIDVH TTUDUT IDQW QQDHQ IRU IRUDVH WTWDSH HDSR IIDVT

concurrent de France Télécom sur le marché français CLUB MEDITERRANE .... IHHDRH MARINE WENDEL ......

C C C ± PVDSH IVTDWS PDHT IHDIP UDUV UDVU SIDTP IDIT IPQDSU CNP ASSURANCES ...... PWDIH METALEUROP ......

C C C C VPDWH SRQDUW QDSH RQDSH RHDIH RHDSS PTSDWW IDIP IWDHI du téléphone devant Bouygues Telecom. COFLEXIP...... VHDIH MICHELIN......

C C ± ± IVR IPHTDWT HDSR PDTQ PWDUQ QHDWH PHPDTW QDWR IIDVT

b L’action LVMH progressait de 0,13 %, à 316 euros, COLAS ...... IVS MONTUPET SA......

C C ± ± % Var. PDHP IQDPS HDWV PPDRP WDII WDIT THDHW HDSS QHDIP

COMPTOIR ENTREP...... PDHR MOULINEX ...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

lundi, lors des premières transactions. Le groupe de 31/12 C C C International ± f RSDRH PWUDVH PDIQ ISDRQ URDWS US RWIDWU HDHU QTDTT

CPR ...... RTDQW NATEXIS BQ POP...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

C C ± IWDIH IPSDPW PDIH RVDIU QQDSH QRDQH PPRDWW PDQW FFFF luxe a annoncé l’acquisition de la société de vente aux CRED.FON.FRANCE ...... IWDSI NEOPOST......

C C C ± ± ±

PWDQH IWPDPH HDTW IWDHT PQDRV PQDIV ISPDHS IDPV PQDIW IRR IRW WUUDQV QDRU UIDRV

enchères d’objets d’art Phillips et de l’horloger suisse CFF.(FERRAILLES) ...... PWDIH NORBERT DENTRES...... AMERICAN EXPRESS......

C C C C ± PVDUT IVVDTS HDUW FFFF PSDSS PSDTH ITUDWP HDPH IIDWV RR RRDVH PWQDVU IDVP IDWI CREDIT LYONNAIS...... PVDWW NORD-EST...... A.T.T. #......

C Zénith. C ± ± ± ± RI PTVDWR VDUV QRDRH TWDQS TSDWH RQPDPV RDWU WDWQ IUDPW IUDPH IIPDVP HDSP QDQT CS SIGNAUX(CSEE)...... QUDTW NORDON (NY)...... BARRICK GOLD #......

C C C C ± VH SPRDUU HDSH WDSS QTH QTU PRHUDQT IDWR IRHDUS PIDPU PIDPU IQWDSP FFFF IVDVU

b Le titre Technip gagnait 2,20 %, à 100 euros, lundi DAMART ...... UWDTH NRJ # ...... CROWN CORK ORD.#.....

C C C C

± ± PQU ISSRDTP HDUP PDVQ WDIR W SWDHR IDSQ PHDWT PRDST PSDIH ITRDTS PDPH IPSDUI

matin. Le groupe d’ingénierie Technip a enregistré au DANONE...... PQSDQH OLIPAR...... DE BEERS # ......

C C C C C C PHI IQIVDRU HDSH ISDTS IIHDPH IIHDQH UPQDSP HDHW RVDWU SVDVS SWDIS QVV HDSI PTDQV DASSAULT-AVIATIO ...... PHH PARIBAS...... DU PONT NEMOURS.....

C C C C ± QWDSH PSWDIH FFFF IDQR SRDQH SRDTH QSVDIS HDSS WTDPT RPDQH RRDPH PVWDWQ RDRW IITDPR cours des neuf premiers mois de 1999 un bond de 45 %, DASSAULT SYSTEME...... QWDSH PECHINEY ACT ORD ...... ERICSSON # ......

C C C C ± ± TIDPH RHIDRS HDQQ QTDHW QQUDSH QQQ PIVRDQR IDQQ RHDHP SIDWH SP QRIDIH HDIW IDHT

à 1,926 milliard d’euros de chiffre d’affaires. DE DIETRICH...... TIDRH PENAUILLE POLY.C ...... FORD MOTOR # ......

C C C C ± TV RRTDHS HDHU RIDSQ TRDWH TRDWH RPSDUP FFFF IUDPW IPWDIH IQHDSH VSTDHP IDHV RVDTI DEVEAUX(LY)# ...... TUDWS PERNOD-RICARD...... GENERAL ELECT. #......

C C C C ± IRDTH WSDUU IDQS RHDWP IVQ IVSDVH IPIVDUU IDSQ RHDWH TVDPH FFFF FFFF FFFF QQDVV DEV.R.N-P.CAL LI...... IRDVH PEUGEOT...... GENERAL MOTORS # .....

C C C C C ± IRH WIVDQR PDHQ TDTT IWTDSH IWVDQH IQHHDUT HDWP PIDUW IIDUW IIDWI UVDIP IDHP IQQDSP DEXIA FRANCE ...... IRPDWH PINAULT-PRINT.RE...... HITACHI #......

C C C C C

± SDWR QVDWT IDQU RHDIP IIT IIW UVHDSW PDSW RSDWH WHDRS WQDRH TIPDTT QDPT IVDHR

RE`GLEMENT MENSUEL DMC (DOLLFUS MI)...... SDVT PLASTIC OMN.(LY) ...... I.B.M # ......

C C C ± ± ±

PSDTP ITVDHT HDUH SDIU VH UWDVH SPQDRS HDPS IDPP VIDUS VWDUS SVVDUP WDUW THDTR

______DYNACTION...... PSDVH PRIMAGAZ...... ITO YOKADO #......

C C C ± ± ± TTDQS RQSDPQ HDWU IDUU IHPI IHRS TVSRDUS PDQS TVDTU PPDUS PPDUH IRVDWH HDPP SUDSP EIFFAGE ...... TU PROMODES...... MATSUSHITA #......

C C C C C C ISI WWHDSH HDIQ SQDQQ PTWDVH PUPDVH IUVWDRS IDII UVDWS RTDPH RTDUU QHTDUW IDPQ RQDVT ELF AQUITAINE ...... ISHDVH PUBLICIS #...... MC DONALD’S #......

v xhs IS xy†iwf‚i Cours releve´sa` 09 h 50

C C C C C ± SIDSH QQUDVP HDWT IHIDPS PH PHDIQ IQPDHR HDTS IWDSQ UQ UQDHS RUWDIV HDHU IRDUV ERAMET ...... SP REMY COINTREAU...... MERCK AND CO # ......

C C C C ±

IHUDPH UHQDIW HDTT PUDPU RSDQH RTDPI QHQDIP PDHI PHDUU UDPH UDPH RUDPQ FFFF SIDPT ERIDANIA BEGHIN...... IHTDSH RENAULT ...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PQ novem˜re

C C C C ± ± PWI IWHVDVQ IDTV IQDPQ VPDRH VIDUS SQTDPR HDUW HDWV IQIDWH IQRDSH VVPDPT IDWU RUDHS ESSILOR INTL ...... PVTDPH REXEL...... MORGAN J.P. # ......

C C C C ± ± QHIDPH IWUSDUR HDUR IDQP IUDVS IV IIVDHU HDVR QVDWW IIDTH IIDPH UQDRU QDRS ISDQR ESSILOR INTL.ADP...... PWW RHODIA ...... NIPP. MEATPACKER......

C C C C ± ± USDRH RWRDSW HDRH RDQR SUDHS SUDQH QUSDVT HDRR QHDUH PQDWH PRDRR ITHDQP PDPT RTDRS ESSO...... USDUH RHONE POULENC A...... PHILIP MORRIS # ......

C C C C ± % Var. ± STH QTUQDQT HDVV HDUI RDTV SDPH QRDII IIDII IHWDTU IHP IHPDUH TUQDTU HDTW PWDQI

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURAFRANCE...... STS ROCHETTE (LA) ...... PROCTER GAMBLE ......

31/12 C C C C C France f C IDPH UDVU IDTW IHDHW TP TQDRS RITDPH PDQR IVDWQ IUDUR IVDSH IPIDQS RDPV IDTR

en ¤uros en ¤uros en francs veille EURO DISNEY...... IDIV ROYAL CANIN...... SEGA ENTERPRISES ......

(1)

C C C C C C IDPT VDPU HDVH PH IVUH IWHH IPRTQDIV IDTH WUDPH TH TIDSS RHQDUR PDSV SSDSR EUROTUNNEL...... IDPS RUE IMPERIALE (L...... SCHLUMBERGER #......

C C C C ± ± IRQDSH WRIDQH FFFF SDVT TT TSDSS RPWDWV HDTV TDIU RH RH PTPDQV FFFF IRDSV IUH IUQ IIQRDVI IDUT IVQ B.N.P. (T.P)...... IRQDSH FACOM SA...... SADE (NY) ...... SONY CORP. #......

C C C ± ± ± IQUDPH VWWDWU HDHU IDTR SQDUH SR QSRDPP HDST TDUV QPP QPIDWH PIIIDSQ HDHQ FFFF IRDWH FFFF FFFF FFFF URDRU CR.LYONNAIS(TP) ...... IQUDIH FAURECIA ...... SAGEM S.A...... SUMITOMO BANK #......

C C C C ± ± QSV PQRVDQQ HDPV IRDIT IHQDSH IHQDQH TUUDTH HDIW IDUR ITIDPH ITQDUH IHUQDVH IDSS QTDHW RENAULT (T.P.)...... QSU FIMALAC SA...... SAINT-GOBAIN......

C C C C ± IUP IIPVDPS FFFF TDQT PIDVR PIDWH IRQDTS HDPU PPDVP UV UVDPH SIPDWT HDPT WDVR SAINT GOBAIN(T.P...... IUP FINEXTEL...... SALVEPAR (NY) ......

C C C

± IRU WTRDPT HDTV PDSV VP VP SQUDVV FFFF IUDIW RRDPH RRDQV PWIDII HDRI FFFF

THOMSON S.A (T.P ...... IRV FIVES-LILLE...... SANOFI SYNTHELAB...... ABRE´VIATIONS

C C C ± ± PPVDSH IRWVDVT HDUS PQDVU IPV IPV VQWDTP FFFF RDQU UR UQDPH RVHDIT IDHV PQDRV

ACCOR ...... PPTDVH FONC.LYON.# ...... SAUPIQUET (NS) ......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C C ± PIDVH IRQ FFFF FFFF IHPDWH IHIDSH TTSDVH IDQT RWDWU TVDRH TWDSH RSSDVW IDTI QRDRV AEROSPATIALE MAT ...... PIDVH FRANCE TELECOM...... SCHNEIDER ELECTR......

C C C

± ± SQDRH QSHDPV HDUR RDWS URRDSH USRDSH RWRWDPH IDQR IHDPH RTDWH RTDWH QHUDTR FFFF ITDUP AGF ...... SQDVH FROMAGERIES BEL...... SCOR...... SYMBOLES

C ± ± ± ± ISDSW IHPDPT IDQQ FFFF IQVDWH IQVDSH WHVDSH HDPW SIDRQ SW SUDIH QURDSS QDPP IWDRR

AIR FRANCE GPE N ...... ISDVH GALERIES LAFAYET ...... S.E.B...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C C ± ± ± IRVDSH WURDIH HDSR RDWT THDWH TH QWQDSU IDRV QDSU SPDSH SPDUS QRTDHP HDRV IDIP

AIR LIQUIDE ...... IRUDUH GAUMONT #...... SEITA...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C C C ± ± IUQDSH IIQVDHW HDTR TTDQW RTDPH RTDHI QHIDVI HDRI TDUH IRDVH IRDSH WSDII PDHQ QPDIU

ALCATEL ...... IUPDRH GAZ ET EAUX ...... SELECTIBANQUE...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite; d cours pre´ce´dent.

C C C C C

PUDST IVHDUV IDIR QV IIQ IIQ URIDPQ FFFF IIDRU RQDPI RRDPH PVWDWQ PDPW IHDTT

ALSTOM...... PUDPS GECINA...... SGE...... `

C C C C C DERNIERE COLONNE RM (1) : QVR PSIVDVU IDVT VTDVT SIDQH SQ QRUDTT QDQI IWDQI VWDQH VWDQH SVSDUU FFFF PQDSV ALTRAN TECHNO. #...... QUU GEOPHYSIQUE ...... SIDEL......

C C C C ± ± IQI VSWDQH PDQI PVDTR VWDHS VW SVQDVH HDHT WPDTV ITHDWH ITS IHVPDQQ PDSS RDIU ATOS CA...... IQRDIH GFI INFORMATIQUE...... SILIC CA ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C C C C ± IQTDPH VWQDRI HDPP IHDQH PWDUH PWDVH IWSDRV HDQR QWDTR VI VIDWH SQUDPQ IDII SDWT AXA...... IQTDSH GRANDVISION ...... SIMCO...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C C C ± IPV VQWDTP HDQW QDIS ITR ITQ IHTWDPI HDTI SRDWU ISDUH ISDUH IHPDWW FFFF PUDPP BAIL INVESTIS...... IPUDSH GROUPE ANDRE S.A ...... SKIS ROSSIGNOL...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C C C C IIVDWH UUWDWQ PDSH FFFF UQDRH URDWH RWIDQI PDHR SDRQ PPP PPRDSH IRUPDTP IDIQ TPDUP BAZAR HOT. VILLE ...... IIT GASCOGNE...... SOCIETE GENERALE......

@€u˜li™iteÂA

C IPIDQS PDUV SDTH QTDUQ FFFF SPDHS QRIDRQ FFFF GROUPE D #...... IVDSH CLAYEUX (LY)...... d IMMOB.BATIBA....

± ± RTVDTV HDHU RHDPS PTRDHP FFFF WDUH TQDTQ HDSI GUILLEMOT #...... UIDRS CNIM CA#...... IMS(INT.META .....

± ± PDRW S SQDQS QRWDWS FFFF PVDSH IVTDWS IDQV NOUVEAU GUYANOR ACTI .... HDQV COFITEM-COFI ....d INFO REALITE......

± RUPDWR QDPP UIDSH RTWDHI FFFF PDTS IUDQV FFFF HF COMPANY...... UPDIH CIE FIN.ST-H ...... d INT. COMPUTE ....d

± ± ±

QIUDRV HDTP ISPDWH IHHPDWT HDHU IVTDSH IPPQDQT IDVR

´ HIGH CO...... RVDRH C.A. PARIS I...... JET MULTIMED.... ± ± PRTDHS IDPW RWDSH QPRDUH FFFF IIQ URIDPQ HDVV

MARCHE HOLOGRAM IND .. QUDSI C.A.ILLE & V...... LATECOERE #......

QRDRR FFFF SPDQH QRQDHU FFFF WS TPQDIT FFFF IGE + XAO...... SDPS C.A.LOIRE AT ...... d L.D.C......

± ± TPDPS HDTQ RVDIH QISDSP PDHR TDUH RQDWS FFFF

ILOG # ...... WDRW C.A.MORBIHAN.... LECTRA SYST......

†ixh‚ihs IP xy†iwf‚i

C ± ± PQDVV IDQT VWDIS SVRDUW HDHT PQDRS ISQDVP IDQH IMECOM GROUP .. QDTR C.A.DU NORD# .... LEON BRUXELL ....

C

IIIDIV SDWR TUDIH RRHDIS FFFF ITDUH IHWDSR FFFF

INFOSOURCES...... ITDWS C.A. OISE CC ...... d LOUIS DREYFU.....

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 35

C C C IVQDTU HDIV IHRDIH TVPDVS HDIH PQDSH ISRDIS IDRP INFOTEL #...... PV C.A.PAS CAL...... LVL MEDICAL......

C ± IVRDWV SDTP UUDWS SIIDQP FFFF PVP IVRWDVH PDUT INTERCALL # ...... PVDPH C.A.TOULOUSE.....d M6-METROPOLE ..

Cours Cours % Var. C ± IVTDWS IDUW TW RSPDTI FFFF PDHQ IQDQP HDWV

KALISTO ENTE...... PVDSH CRCAM TOUR.P...d MEDASYS DIGI.....

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C ± IIWDWU HDPP RWDRH QPRDHR FFFF RSDVH QHHDRQ HDRI LEXIBOOK #...... IVDPW CROMETAL ...... d MANITOU #......

C ± ± VUDII QDSW UDQW RVDRV HDVI PDPI IRDSH FFFF STDSH QUHDTP PDSW ADL PARTNER...... IQDPV JOLIEZ-REGOL...... DAPTA-MALLIN ...d MANUTAN INTE...

C ± SVDTR HDII HDRP PDUT FFFF TV RRTDHS IDWS VWDSH SVUDHV FFFF AB SOFT...... VDWR JOLIEZ-REGOL...... d GROUPE J.C.D...... MARC ORIAN ...... d

± ± TPDQP RDHR SDTI QTDVH SDUI IPHDPH UVVDRT FFFF TS RPTDQU FFFF ALPHAMEDIA...... WDSH LACIE GROUP...... DAUPHIN...... d MARIONNAUD P..d

C PHDWW FFFF IWDSH IPUDWI FFFF QWDVH PTIDHU FFFF QU PRPDUH HDSR ALPHA MOS ...... QDPH MEDIDEP #...... DECAN GROUPE..d MECATHERM # ....

± ± VUVDWV FFFF SDRH QSDRP FFFF TUDRS RRPDRR S QQ PITDRU IDRW ALTAMIR & CI...... IQR MILLE AMIS #...... d DU PAREIL AU ..... MGI COUTIER ......

C C ± ± IIDVI QDRS UDSH RWDPH PDQP RRDSH PWIDWH HDVW IRQDSH WRIDQH IDTR APPLIGENE ON .... IDVH MONDIAL PECH ... ENTRELEC CB...... MICHEL THIER.....

C VDWP IDRW W SWDHR FFFF WUDWH TRPDIV FFFF IPDSH VIDWW FFFF ASTRA ...... IDQT NATUREX...... ENTREPRISE I...... NAF-NAF # ......

C C ± QSDTP PDVR UIDTS RTWDWW HDWP QQ PITDRU FFFF PPDHR IRRDSU IDQW ATN...... SDRQ OLITEC ...... ETAM DEVELOP... ALES GPE EX......

C ± UPPDVT HDIV HDSP QDRI FFFF IIS USRDQS HDHW UQDSH RVPDIQ FFFF AVENIR TELEC...... IIHDPH OXIS INTL RG...... EUROPEENNE C... POCHET ...... d

C C ± ± RIQDPS HDIT IVDHS IIVDRH QDIR RT QHIDUR PDPP UUDIH SHSDUR QDTQ BELVEDERE...... TQ PERFECT TECH..... EUROP.EXTINC .... RADIALL #......

± ± ± WVDRT HDPU UDSH RWDPH FFFF SVDSH QVQDUQ HDVS UT RWVDSQ HDHU BIODOME #...... ISDHI PHONE SYS.NE..... EXEL INDUSTR .... RALLYE(CATHI......

C ± ± QHSDPV HDRQ IWDSH IPUDWI HDUV PWDPS IWIDVU HDVS SQDQS QRWDWS FFFF BVRP EX DT S...... RTDSR PICOGIGA...... EXPAND S.A...... REYNOLDS......

C ± SHDHS IDVH IRT WSUDUH FFFF IRWDWH WVQDPV FFFF PPDVS IRWDVW HDPP CAC SYSTEMES .... UDTQ PROSODIE # ...... FACTOREM...... d RUBIS #......

C ± ± ± WVDHU HDPU QVDHI PRWDQQ SDPW IPDSH VIDWW QDVS IIRDIH URVDRS HDUV CEREP ...... IRDWS PROLOGUE SOF.... FAIVELEY #...... SABATE SA #......

C ± ± QDUR IDUP RDIH PTDVW PDSH S QPDVH FFFF UP RUPDPW HDTP CHEMUNEX #...... HDSU QUANTEL ...... FINACOR ...... SEGUIN MOREA...

± ± PRSDWV IDQP RSDWH QHIDHV FFFF IITDSH UTRDIW FFFF ISTDIH IHPQDWS HDHT COIL...... QUDSH R2I SANTE ...... FINATIS(EX.L...... d SIDERGIE ......

C ± ± ITHDUI QDWP QWDUH PTHDRI QDIU IWH IPRTDQP FFFF PUDPR IUVDTV HDVW CRYO INTERAC .... PRDSH RADOUX INTL ...... FININFO ...... d SIPAREX (LY) ......

C ± ± IQWDUP TDSH PH IQIDIW PDRR QWDPH PSUDIR IDUQ PHDHP IQIDQP FFFF CYBER PRES.P...... PIDQH RECIF #...... FLO (GROUPE)..... SOCAMEL-RESC....d

C ± ± ± QTDSR IDRP PQ ISHDVU HDTT UH RSWDIU PDTR TPDHS RHUDHP HDUP TDIS RHDQR FFFF CYRANO # ...... SDSU REPONSE #...... ARKOPHARMA #... FOCAL (GROUP.... SPORT ELEC S...... d

C

±

USDRR RDIU VDSS STDHV QDHI WR TITDTH FFFF UWDQH SPHDIU FFFF ISDWH IHRDQH FFFF

DESK # ...... IIDSH REGINA RUBEN.... SECOND ASSUR.BQ.POP ..... FRAIKIN 2# ...... STALLERGENES....

C C ± QDPV FFFF IVDQH IPHDHR PDIR QR PPQDHQ IDVH RR PVVDTP UDHT RW QPIDRP FFFF DESK BS 98 ...... HDSH SAVEURS DE F ...... ASSYSTEM # ...... GAUTIER FRAN.... STEF-TFE #......

C C ± ______TIDTT PDHV IUDVH IITDUT VDSR PIVDVH IRQSDPQ PDPR IDPS VDPH FFFF IDTS IHDVP FFFF DMS # ...... WDRH SILICOMP # ...... BENETEAU CA# .... GEL 2000 ...... d SUPERVOX (B) ...... d

C

±

QSDHW HDQV IHVDVH UIQDTV FFFF RDTU QHDTQ FFFF RR PVVDTP FFFF SP QRIDIH HDWS

DURAND ALLIZ.... SDQS SERP RECYCLA .....d ´ BISC. GARDEI...... d GENERALE LOC ...d SYLEA......

C C ± ± PDVR HDQS STRDIP IDIS RT QHIDUR PDIQ SWDUS QWIDWQ UIDPS RTUDQU IQDWV WIDUH FFFF DURAN DUBOI..... VT SOI TEC SILI ...... MARCHE BOIRON (LY)#...... GEODIS...... TOUPARGEL (L.....d

C TITDPU FFFF PQDHI ISHDWR FFFF PTDSH IUQDVQ FFFF HDTT RDQQ FFFF TQ RIQDPS IDTW DURAN DUBOIS...d WQDWS STACI #...... BOISSET (LY) ...... d G.E.P PASQUI...... d TRANSICIEL #......

C C ± ± WVDQW WDHW HDTV RDRT IDRS WHDHS SWHDTW HDPP IWDPW IPTDSQ PDSV UUDSH SHVDQU FFFF EFFIK #...... IS STELAX ...... BOIZEL CHANO.... GFI INDUSTRI ..... TRIGANO ......

v xhs IS xy†iwf‚i

± ± ± IWTDUW HDVQ IRDIH WPDRW RDHV IV IIVDHU FFFF TW RSPDTI FFFF IRQDIH WQVDTU HDWU ESKER ...... QH SYNELEC #...... BONDUELLE...... GO SPORT ...... d UBI SOFT ENT......

C C

SIHDWW IDIU IDVS IPDIR FFFF T QWDQT FFFF PQDUT ISSDVT FFFF PRDVS ITQDHI IDHP

EUROFINS SCI...... UUDWH LA TETE D.L...... Une se´lection. Cours releve´sa` 09 h 50 BOURGEOIS (L .....d GPRI FINANCI .....d VIEL ET CIE ......

± SSDHQ FFFF PU IUUDII FFFF SUDIH QURDSS IDSS SSHH QTHUUDTR FFFF UU SHSDHW FFFF EURO.CARGO S ....d VDQW THERMATECH I.... BRICE...... GRAND MARNIE..d VILMOR.CLAUS ....

C ± ± IHVPDWW TDSP PUDSI IVHDRS RDWU TRDIS RPHDVH FFFF STDIH QTUDWW FFFF SUDWS QVHDIQ HDHW EUROPSTAT #...... ITSDIH TITUS INTERA ...... BRICORAMA # ...... GROUPE BOURB..d VIRBAC......

Cours Cours % Var. C C C ± VSDPU IDST PT IUHDSS TDIU WIDSH THHDPH FFFF PI IQUDUS QDVW WWDVH TSRDTS IDPP

FABMASTER # ...... IQ TRANSGENE # ...... BRIOCHE PASQ .... GUERBET S.A...... WALTER #......

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C ± WWHDSH SDHQ IRDUH WTDRQ IDSP UHDQH RTIDIR FFFF PW IWHDPQ FFFF QVDSH PSPDSR FFFF FI SYSTEM #...... ISI TEL.RES.SERV ...... SOLERI ...... GUY DEGRENNE.. AFIBEL ...... d

C ± ± ± SPDRV IDTH UDTH RWDVS IDQH SR QSRDPP QDVS PWDSP IWQDTR IDSU STDUH QUIDWQ FFFF QUDVS PRVDPV FFFF FLOREANE MED... V V CON TELEC...... ADA...... CDA-CIE DES...... GUYOMARC H N..d ARFEO (NS)# ...... d

± ± ± ± QHVDQH FFFF UDSH RWDPH QDVS WQDIH TIHDUH P UIDWH RUIDTQ HDRP IIW UVHDSW FFFF QUDWW PRWDPH HDHQ GENERIX # ...... RU WESTERN TELE .... AIGLE # ...... CEGEDIM #...... HERMES INTL...... ALAIN MANOUK...

C ± ± ± IRRDQV IDHQ UWDSH SPIDRW HDTQ IHR TVPDPH RDSW IPPDSH VHQDSS HDPR VH SPRDUU FFFF GENESYS # ...... PPDHI ...... ALGECO #...... CERG-FINANCE.... HYPARLO #(LY ..... BQUE TARNEAU...d

C C C PPTDQI HDSV IIQDUH URSDVP HDUI SWDWH QWPDWP RDSR QT PQTDIR FFFF WSDIS TPRDIR FFFF GENSET...... QRDSH ...... APRIL S.A.#( ...... CGBI...... I.C.C.# ...... d C.A.GIRONDE...... d

´ ´ ´ ´ ´ ´ PTVDPW IRGII IVSDHV IPIRDHS ISGII IUUDVT IITTDTW IPGII IVHDHV IIVIDPS IRGII ECUR. CAPITALISATION C.... RHDWH MONE ASSOCIATIONS...... ACTILION PEA EQUILIBRE *. KALEIS SERENITE D ......

´ SHDHW QPVDSU IRGII PQDWT ISUDIU IRGII IQIIDWI ISGII IUHDSR IIIVDTU IPGII ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA UNIVAR C ...... PHH ACTILION PRUDENCE C *.... LATITUDE C ......

´ ´ RUDQW QIHDVT IRGII PHDVU IQTDWH IRGII ITUDIU IHWTDST IPGII IPHHDWQ ISGII

SICAV ECUR. ENERGIE D PEA...... UNIVAR D...... IVQDHV ACTILION PRUDENCE D * ... LATITUDE D......

´ IQTPIDSI VWQSIDPS IRGII IHQDPV TUUDRU IRGII WWDST TSQDHU IPGII PRWDWW IPGII ECUR. EXPANSION C...... UNIVERS-OBLIGATIONS ...... QVDII LION ACTION EURO ...... OBLITYS D......

´ PSTDUR IRGII QWDIR ´ RTDTP QHSDVI IRGII TTTDHT IPGII

ECUR. EXPANSIONPLUS C.... Fonds communs de placements LION PEA EURO...... IHIDSR PLENITUDE D PEA ......

´ SUDQS QUTDIW IRGII ISVVQDWQ IRGII

ECUR. INVESTIS. D PEA...... POSTE GESTION C ...... PRPIDRW

PHWIDIQ IIGII

FCP ´ ´ INDOCAM VAL. RESTR...... QIVDUW PHWDSP IQURDQT IRGII IRVSSDTS IRGII

EC. MONET.C/10 30/11/98...... POSTE GESTION D...... PPTRDUQ

QIHDSQ IHGII

´ ´ MASTER ACTIONS ...... RUDQR IPQWDVW IRGII IVWDHP ` RQPUVDSQ IRGII

EC. MONET.D/10 30/11/98...... POSTE PREMIERE SI...... TSWUDUU

IVSDUU IHGII

´ MASTER OBLIGATIONS ...... PVDQP ITHDHR IHRWDUW IRGII PQDTQ ISS IPGII  le™tionF ne se ` PSTPSPDVV IRGII

Cours de cloˆ ture le 12 novembre ECUR. OBLIG. INTERNAT. C. CM EURO PEA...... POSTE PREMIERE 1 AN...... QWHTSDSH

IQWDIQ IIGII

´ OPTALIS DYNAMIQ. C ...... PIDPI IVQUDVT IRGII QVDVH PSRDSI IPGII PVHDIV ` SRTUHDRU IRGII

ECUR. TRIMESTRIEL D...... CM FRANCE ACTIONS ...... POSTE PREMIERE 2-3...... VQQRDRT

IQSDRT IIGII

´ OPTALIS DYNAMIQ. D...... PHDTS PVDRS IVTDTP IRGII PWDSW IWRDIH IPGII SIUHDWU IRGII

e EPARCOURT-SICAV D...... ´ CM MID. ACT. FRANCE...... REVENUS TRIMESTR. D ...... UVVDQI IPVDQU IIGII Valeurs unitaires Date IWDSU

´ ´ OPTALIS EQUILIB. C ...... PIIWDWW IQWHTDPP IRGII PRTPDUP IPGII

QUSDRR ´ IIHTDPU IRGII Emetteurs f ITVDTS

¤ ee GEOPTIM C ...... ´ CM MONDE ACTIONS...... THESORA C ...... IPPDRH IIGII

uros francs cours OPTALIS EQUILIB. D...... IVDTT

SQRDSU QSHTDSS IRGII TUWDRR IPGII IHQDSV ´ WSQDQH IRGII HORIZON C...... CM OBLIG. LONG TERME.... THESORA D...... IRSDQQ

IPTDHU IIGII

´ ´ OPTALIS EXPANSION C ...... IWDPP ISDPW IHHDQH IRGII PIIDSS IPGII QPDPS ´ PVTTQTDRP IRGII AGIPI PREVOYANCE ECUR. D...... CM OPTION DYNAM...... TRESORYS C...... RQTWUDRR

IPSDSS IIGII

OPTALIS EXPANSION D...... IWDIR ´ SIDPW QQTDRR IPGII PQSTDHU IRGII

Fonds communs de placements CM OPTION EQUIL...... SOLSTICE D...... QSWDIV IUTDWI IPGII PTDWU ´ ´ ´ IIQDUR IIGII

AGIPI AMBITION (AXA) ...... OPTALIS SERENITE C...... IUDQR

WWPDRH IPGII

´ ´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISIDPW QTDUW PRIDQQ IRGII

IVRDVS IPGII PVDIV ´ ´ ´ IHTDPU IIGII

AGIPI ACTIONS (AXA)...... ECUR. EQUILIBRE C ...... OPTALIS SERENITE D ...... ITDPH Fonds communs de placements

PHQIDII IPGII

´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QHWDTR QPDRT PIPDWP IRGII

VQDTS SRVDUI IRGII SPPDHV HWGII

ECUR. PRUDENCE C...... PACTE SOL. LOGEM...... UWDSW POSTE EUROPE C......

IHUPDRP IPGII

´ ´ CM OBLIG. QUATRE...... ITQDRW RQDRQ PVRDVV IRGII SQIDHT IRGII ECUR. VITALITE C...... VHDWT SQUDUS HWGII 3615 BNP PACTE VERT T. MONDE...... VIDWV POSTE EUROPE D ......

` IIVRDSQ IRGII Fonds communs de placements POSTE PREMIERE 8 ANS C... IVHDSV

` VPQDWS IPGII IPSDTI ´ IIVDHU IPGII IURDQW IIRQDWP IRGII

BNP ACTIONS EURO...... CRE´DIT AGRICOLE CIC BANQUES CM OPTION MODERATION . IV POSTE PREMIERE 8 ANS D...

IIQRDHP IPGII BNP ACTIONS FRANCE...... IUPDVV

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE SG ASSET MANAGEMENT IIRDUH USPDQV IPGII PRQDVV IPGII BNP ACT. MIDCAP EURO..... FRANCIC...... QUDIV

´ Serveur vocal : RTDVH QHTDWW IPGII RPDVI PVHDVP IPGII WQDTH TIQDWV IPGII PHSDRS IHGII BNP ACT. MIDCAP FR...... ATOUT AMERIQUE ...... FRANCIC PIERRE...... QIDQP ASIE 2000......

(2,23 F/mn) ITWDVQ IPGII PSDVW 08 36 68 36 62

IPVPDRH IPGII IWSDSH ´ PISRHDUI IHGII ATOUT ASIE...... ´ QPVQDVT QQWDIQ IHGII BNP ACTIONS MONDE...... EUROPE REGIONS...... SIDUH SAINT-HONORE CAPITAL ....

QTVDSP PRIUDQQ IPGII

IQTVDIQ IPGII PHVDSU ´ ´ UPDTS RUTDSS IPGII IHQUDTT IPGII BNP ACTIONS PEA EURO..... ATOUT CROISSANCE...... ST-HONORE MAR. EMER. .... CADENCE 1 D...... ISVDIW

PHTWDHP IPGII ´ QISDRP PHTDTW IPGII QIDSI ´ IRPDWU WQUDVP IPGII IHPTDWU IPGII

BNP EP. PATRIMOINE...... ATOUT FONCIER...... CIC PARIS ST-HONORE PACIFIQUE ...... CADENCE 2 D...... ISTDST

IQWSDPW IPGII

´ PIPDUI PPRDRH IPGII QRDPI ´ ´ PIPSDUT IPGII ATOUT FRANCE EUROPE ..... QPRDHU IHPTDRR IPGII BNP EPARGNE RETRAITE .... ST-HONORE VIE SANTE ...... CADENCE 3 D...... ISTDRV

QQRDRI IPGII

´ SHDWV ISISSDIH IPGII

PQIHDQV ATOUT FRANCE MONDE...... QRIDVP IPGII BNP MONE COURT TERME . SPDII IIHVDRR IRGII

ASSOCIC ...... ITVDWV INTEROBLIG C ......

IRPSDPT IPGII

´ PIUDPV SUQVDSI IPGII

VURDVQ ATOUT FUTUR C ...... ´ SRTDVU IPGII BNP MONETAIRE C...... VQDQU

SVPDTP IPGII

AURECIC...... VVDVP LEGAL & GENERAL BANK INTERSELECTION FR. D......

IQPIDTW IPGII

´ PHIDRW SPVPDHW IPGII VHSDPS ATOUT FUTUR D...... ´ ´ IPHWDSV IPGII BNP MONETAIRE D ...... IVRDRH PIPVDTS IPGII

CAPITAL AVENIR...... QPRDSI SELECT DEFENSIF C......

´ UHSDVI IPGII

´ IHUDTH VQSPQDWP IPGII

IPUQQDIR ATOUT SELECTION ...... ´ ITQRDIW IPGII

BNP MONE PLACEMENT C.. PRWDIQ

PPRDTH IPGII

CICAMONDE...... QRDPR ´ SELECT DYNAMIQUE C ......

IWQIDUW IRGII

SECURITAUX ...... PWRDSH

PHWRDUQ IPGII

´ QIWDQR UTQRSDSW IPGII

IITQVDVI COEXIS ...... ´ ´ IIHTDVT IPGII

BNP MONE PLACEMENT D.. ITVDUR

SHSDTV IPGII

CONVERTICIC...... UUDHW ´ SELECT EQUILIBRE 2......

IRQRDIV IHGII

` STRATEGIE IND. EUROPE .... PIVDTR PWHHDUU IPGII

´ ´ ´ RRPDPP

IIUIPDQI IPGII

IUVSDSQ DIEZE ...... ´ IHVUDHS IPGII BNP MONE SECURITE ...... ITSDUP

SPPRDSU IRGII

EPARCIC ...... UWTDRV ´ SELECT PEA 3...... PIRPDPP IHGII

STRATEGIE RENDEMENT .... QPTDSV

QVUUDQT IPGII

´ ´ SWIDIH WRSSVUDHU IPGII

IRRISQDVP EURODYN...... QHRHDRW IPGII

BNP MONE TRESORIE ...... RTQDSP PWUWDRW IPGII

EUROCIC LEADERS...... RSRDPP SG FRANCE OPPORT. C......

IPSDQS VPPDPR IIGII

IHWPDVW IPGII ITTDTI INDICIA EUROLAND......

PVSVDRH IPGII BNP OBLIG. CT ...... RQSDUT WSRIDTV IPGII

MENSUELCIC...... IRSRDTP Sicav Info Poste : SG FRANCE OPPORT. D ......

RSQDVW PWUUDQP IIGII

PPUDPW IPGII QRDTS INDICIA FRANCE......

QRHSDSQ IPGII BNP OBLIG. LT...... SIWDIU RQWTDQT IPGII

OBLICIC MONDIAL...... TUHDPP 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) SOGENFRANCE C......

PSQDVP ITTRDWS IPGII

IIVWDQP IPGII IVIDQI INDOCAM CONVERT. C...... QHUWDIW IPGII

BNP OBLIG. MONDE...... RTWDRP IISWDVT IHGII IUTDVP SOGENFRANCE D......

OBLICIC Re´GIONS ...... ´ PUDQR IUWDQR IRGII

IRUIDWH IPGII PPRDQW AMPLITUDE AMERIQUE C ...

WQIDQQ IPGII IRIDWV INDOCAM CONVERT. D ...... TUTDPQ IPGII

BNP OBLIG. MT C...... IHQDHW ISWDSQ IPGII PRDQP SOGEOBLIG C......

RENTACIC...... ´

PUDHW IUUDUH IRGII

IPPPSDQQ IIGII IVTQDUR AMPLITUDE AMERIQUE D...

VVTDUP IPGII

IQSDIV INDOCAM EUR. NOUV...... ´ PWPDUS IPGII

BNP OBLIG. MT D...... SOGEPARGNE D...... RRDTQ PRHIDIQ IRGII

SECURICIC...... QTTDHS

QVDSR PSPDVI IRGII

IPIHDVQ IPGII IVRDSW AMPLITUDE EUROPE C......

IHUPDIH IPGII

ITQDRR INDOCAM HOR. EUR. C ...... ITVWDPW IPGII

BNP OBLIG. REVENUS ...... SOGEPEA EUROPE...... PSUDSQ PITWDWU IRGII

SECURICIC D ...... QQHDVI

QUDTS PRTDWU IRGII

IHTVDTW IPGII ITPDWP AMPLITUDE EUROPE D ......

IIISDSW IPGII IUHDHU INDOCAM HOR. EUR. D...... SISDQP IPGII

BNP OBLIG. SPREADS...... SOGINTER C...... UVDST

PTVDRH IUTHDSW IRGII

WVUDUR IPGII

´ ISHDSV AMPLITUDE MONDE C...... IIWUTDUW IPGII

BNP OBLIG. TRESOR...... IVPSDVS INDOCAM MULTI OBLIG...... Fonds communs de placements

PRSDVS ITIPDTU IRGII PTQDPR IPGII

RHDIQ AMPLITUDE MONDE D ......

WPVDQV IPGII IRIDSQ INDOCAM ORIENT C......

BNP SECT. IMMOBILIER ...... ´ IIIDPS IHGII

DECLIC ACTIONS EURO...... ITDWT

PSDTI ITUDWW IRGII

PQRDUU IPGII

INDOCAM ORIENT D ...... QSDUW ´ AMPLITUDE PACIFIQUE C ... IRRIDPU IPGII

EURCO SOLIDARITE ...... PIWDUP ´ QRSDUS IHGII

www.cdc-assetmanagement.com DECLIC ACTIONS FRANC ..... SPDUI

PSDPR ITSDST IRGII

IRPQDUS IPGII

INDOCAM UNIJAPON...... PIUDHS AMPLITUDE PACIFIQUE D...

THPUDPH IPGII

LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WIVDVR ´ PWHDWV IHGII

´ DECLIC ACTIONS INTER...... RRDQT RVDUV QIWDWV IRGII PHVQDPS IPGII

INDOCAM STR. 5-7 C ...... QIUDSW ELANCIEL FRANCE D PEA....

SQUUDRU IPGII

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VIWDUW ´ QTHDWU IHGII

´ DECLIC BOURSE PEA ...... SSDHQ IIWDSR UVRDIQ IRGII IRPSDWP IPGII

INDOCAM STR. 5-7 D...... PIUDQV ELANCIEL EURO D PEA......

IPHPDHR IPGII

SICAV 5000 ...... IVQDPS ´ ´ IHWDHP IHGII

´ DECLIC BOURSE EQUILIBRE ITDTP PQPDVH IRGII

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IWDPI IPTDHI IRGII

THQDVI IPGII ´ WPDHS PVVHDUU HWGII

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27 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999

SPORTS Les joueurs de l’équipe biance des rencontres du champion- son (54-3). b LE CHAMPIONNAT DE XV de France plus compétitif. b LA NÉO-ZÉLANDAIS JONAH LOMU, ve- de France de rugby, finalistes de la nat de France Elite 1. b À PARIS, les FRANCE 2000-2001 se jouera avec 4e COUPE DU MONDE a profité au dette mondiale, a annoncé qu’il res- Coupe du monde 1999 face à l’Aus- internationaux du Stade français 21 clubs, selon une énième nouvelle pays de Galles, organisateur de la tait au pays, renonçant ainsi aux tralie (35-12), ont retrouvé, samedi ont permis au club de signer face à formule destinée à favoriser l’émer- compétition, sur le plan financier offres alléchantes des clubs anglais 13 et dimanche 14 novembre, l’am- Aurillac le premier succès de sa sai- gence d’une élite afin de rendre le comme en termes d’image. b LE de rugby à XIII et à XV. Les vice-champions du monde de rugby ont renoué avec leur ordinaire Une semaine après avoir joué la finale de la Coupe du monde de rugby contre l’Australie (35-12), les internationaux français ont retrouvé le championnat national. Le Stade français, avec ses Bleus, a dominé Aurillac (54-3) au terme d’une rencontre « bien de chez nous»

PETITE AFFICHE, gros score et était normal que nous jouions au- lors du stage de l’équipe. Il y en a tard. Dans quelques semaines, belle affluence malgré des condi- jourd’hui. C’était une manière de que je connais à peine : ceux qui ont après la Coupe d’Europe. Mais pour tions météorologiques et un ho- rendre hommage aux copains qui été recrutés à l’intersaison. D’ail- le public, pour les autres joueurs, raire peu cléments. Samedi 13 no- n’ont pas vécu notre aventure et leurs, sur le terrain, on se cherche c’était bien qu’ils soient là. Ce sont vembre, à la nuit tombante, le qui, pendant trois mois, ont tenu la encore. Pour nous, c’est comme si la nos internationaux, nos leaders, nos Stade français a retrouvé cinq de boutique. » saison démarrait maintenant. On locomotives. On les a retrouvés avec ses six internationaux tout juste Le speaker ne s’y est pas trom- n’a pas eu le temps d’assimiler beaucoup d’envie et d’enthou- revenus de la 4e Coupe du monde pé. A l’heure de présenter les toutes les combinaisons. » siasme. » (Marc Liévremont, en convales- équipes, c’est en vrai profession- Pour ce retour à l’ordinaire en- Un enthousiasme qui n’a ni ré- cence, manquait à l’appel du ter- nel de la claque qu’entre un tube nuyeux des rencontres comptant fréné les ardeurs, ni calmé les rain), son public, ses « pom pom disco assourdissant et un ballet de pour le premier tour aller de cet – mauvaises – habitudes du cham- girls » et le chemin de la victoire. Il majorettes lestes quoique tran- interminable course au titre et pionnat de France. A la 23e minute était temps. sies, il a sû faire grimper l’applau- Depuis plus de six mois, les Pari- dimètre : « En no 1, de retour de la siens n’avaient pas gagné en Coupe du monde : Sylvain Mar- Colomiers et Pau en favoris championnat de France. Et pour connet... En no 3, de retour de la cette véritable journée de reprise Coupe du monde, Pieter de Vil- L’intermède Coupe du monde et la perspective d’un championnat – officiellement la 7e, mais en réa- liers... En no 11 de retour de la réformé la saison prochaine ont donné lieu à une reprise appliquée lité la 5e puisque deux journées Coupe du monde, Christophe Domi- du championnat de France Elite 1 (7e journée), où les favoris ont ont été reportées en raison du nici... » Il n’en fallait pas beaucoup confirmé leurs prétentions. Dans la poule 1, Colomiers s’est installé rendez-vous mondial –, Chris- plus pour provoquer l’ovation seul en tête à la faveur de son succès, dimanche 14 novembre, sur tophe Dominici, Christophe Juil- d’un public ravi de renouer avec Montauban (36-13). Les joueurs du Stade français ont, eux, obtenu let, entré en cours de match, Da- ces anciennes connaissances par- leur première victoire, faisant plier Aurillac (54-3) en inscrivant 8 es- vid Auradou, Sylvain Marconnet ties quérir sous d’autres cieux une sais, tandis que le Stade toulousain s’imposait à Grenoble (32-0). et Pieter de Villiers n’ont pas lési- parcelle de gloire, quelques bosses Brive se montrait laborieux face à Narbonne (32-26) et Auch a peiné né face à Aurillac, battu 54-3. et grosses dizaine de milliers de devant Perpignan (26-21), tout comme La Rochelle confronté à Dax francs. (33-29). Christophe Juillet en est encore En poule 2, les positions sont moins serrées. Pau, vainqueur à do- « Il était normal tout étonné. « Cette semaine, pour micile du Racing CF (39-3), et Bourgoin, qui est allé gagner chez la la première fois de ma carrière, des lanterne rouge, Nîmes (12-11), pointent en tête à la faveur de leur in- que nous jouions gens m’ont reconnu dans les rues de faillibilité (cinq victoires chacun). Biarritz s’est imposé de justesse Paris et m’ont salué », raconte-t-il. contre Montferrand (26-25). Bègles-Bordeaux a nettement dominé aujourd’hui. Pas tout à fait remis de ce qu’il Périgueux (24-9), tout comme Castres, Toulon (38-10) alors que vient de vivre, le no 8 du XV de Mont-de-Marsan a dû concéder le match nul face à Agen (18-18). C’était une manière France qui, voilà quinze jours, te- nait la dragée haute au capitaine de rendre hommage des All Blacks, Taine Randell, avant d’entamer ce week-end la de jeu, Scott Palmer, le pilier (néo- éprouve encore le besoin de dé- compétition européenne avec les zélandais !) d’Aurillac, a écopé aux copains compresser. Britanniques, Bernard Laporte, le d’un carton rouge pour avoir assé- « Moralement, on a vécu quelque manager du Stade français, a sou- né un coup de poing à David Au- qui n’ont pas vécu chose de très fort. Je ne me suis pas haité que tous ses internationaux radou, le deuxième ligne du Stade entraîné de la semaine mais seule-

KIERAN DOHERTY/REUTERS disponibles se réaccoutument français, sous le regard tout de notre aventure Christophe Dominici a laissé le maillot de la sélection pour ment ce matin [samedi 13 no- avec l’herbe rêche de la pelouse même médusé des internationaux. celui du Stade français, mais il marque toujours des essais. vembre], histoire de me dérouiller du stade Jean-Bouin. «Je Une manière plus efficace que les et qui, pendant avant le match. Je tenais à me mé- comprends qu’ils soient fatigués et autres de célébrer ce que Francis qui, en début de semaine, re- nuage, dit-il. Mais là ça y est. Bien nager un peu. Après ces quatre qu’ils éprouvent le besoin de souf- Cabrel, grand amateur de rugby, trois mois, ont chignait à rechausser si vite les sûr, on a fait la fête, on a été très mois, le plus sympa c’est de retrou- fler un peu, dit-il. Mais par respect appellerait un « samedi soir sur la crampons a finalement réussi sa sollicités, mais il faut garder les ver les copains du club, se réjouit- du club, je tenais à ce qu’au- Terre ». tenu la boutique » rentrée. « Mentalement, ça a été yeux ouverts et les pieds sur terre. il. Depuis le début de l’été, on ne les jourd’hui tous le monde s’y remette. un peu dur de redescendre du J’ai repris l’entraînement jeudi. Il avait vus qu’une journée et demie, Je leur accorderai des vacances plus Yves Bordenave

Huit essais, dont deux signés Christophe Dominici, ia nouvelle La nouvelle formule du championnat de France général seront directement TROIS QUESTIONS À... Le rugby professionnel français coqueluche du stade de la porte qualifiés pour les demi-finales du est encore en phase de construc- d’Auteuil, ont réchauffé les b A la fin du championnat de disputeront que des matchs championnat, ainsi que pour la PATRICK WOLFF tion. Il nous faut mettre tout le 7 000 spectateurs venus applaudir France 1999-2000, les trois clubs « aller » : 10 à domicile, 10 sur Coupe d’Europe. Les clubs classés monde à égalité sur le plan finan- les vice-champions du monde. Il y les plus mal classés quitteront terrain adverse. Le mode de entre le 3e et le 6e rang Les présidents des clubs de cier, car nous considérons que a une semaine à peine, les héros l’Elite 1 (qui réunit 24 formations répartition des matchs reste à disputeront deux barrages (3e 1 l’Elite 1 de rugby ont fini par l’équité financière va de pair avec quittaient la pelouse du stade du en deux poules de 12). Resteront déterminer. contre 6e et 4e contre 5e), afin de s’entendre sur un nouveau projet l’équité sportive. La Ligue va pro- Millenium de Cardiff (pays de 21 équipes, réunies en une seule b Un système de bonus pour les désigner les deux autres de championnat. En tant que céder à un certain nombre d’audits Galles) sous les acclamations de poule, dite « Pro A ». Pour la équipes qui marquent beaucoup demi-finalistes. vice-président de la Ligue natio- financiers pour éviter de ren- 72 000 personnes. première fois de l’histoire d’essais – déjà en vigueur dans le b En bas de tableau, les deux nale de rugby, pouvez-vous ex- contrer des problèmes tels que le « Finalement, je suis assez tortueuse du championnat de Super-12 de l’hémisphère Sud – clubs les plus mal classés pliquer pourquoi cette solution a football professionnel a pu en content, commentait Christophe France de rugby, toutes les est à l’étude pour favoriser le rejoindront la Pro B, une poule de fini par s’imposer ? connaître. Nous voulons encoura- Dominici, très demandé, il y avait équipes se rencontreront au spectacle. 12 clubs. Les deux meilleures Je voudrais d’abord préciser ger les clubs à former des joueurs du monde pour un match comme moins une fois par saison. b A l’issue des 20 rencontres, les équipes de la Pro B feront le que cette réforme du champion- plutôt que de recruter des trente- celui-là et on s’est fait plaisir. » Lui, b Les 21 clubs de Pro A ne deux premiers du classement chemin inverse. nat de France a été votée à l’una- naires célèbres mais cassés. Les nimité, moins 5 abstentions. Elle clubs anglais sont sur la même sera en vigueur pour les trois an- ligne que nous sur la question du nées à venir. En premier lieu, nous « salary cap ». Nous travaillons en Coupe du monde : bilan économique mitigé pour les Gallois tenions absolument à mettre sur collaboration avec eux afin d’évi- pied un championnat où toutes ter le « transvasement » des LONDRES 40 millions de livres (26 millions nation du tourisme sportif mondial. d’organiser l’événement seuls avec les équipes étaient sûres de se joueurs français vers l’Angleterre de notre correspondant d’euros) les retombées directes de Nous sommes désormais à la hau- l’aide des Anglais voisins au lieu de rencontrer chaque année. En- et inversement. Cardiff est bien dans sa peau à la manifestation pour l’économie teur de capitales régionales comme le partager entre cinq nations ! A suite, nous voulions que chaque l’issue de la 4e Coupe du monde de galloise. Un pactole d’autant plus Atlanta et Barcelone, qui, après les Cardiff, entre les éliminatoires et la match ait de l’importance. Nous Que pensez-vous du projet de rugby, dont le pays de Galles fut le prisé que le coût des nouvelles in- Jeux olympiques, ont su exploiter le finale, douze jours se sont écoulés ne voulions pas reproduire ce sys- 3 compétition entre « fran- pays hôte. Et ce ne sont pas les me- frastructures a été pris en charge marché des loisirs et des congrès. De sans match, ce qui a fortement ré- tème des poules où les équipes chisés » dont Bernard Lapasset, naces des fédérations anglaise et sur le plan financier par la loterie tous les succès, ce n’est pas le moins duit l’impact commercial », lance, peuvent tout miser sur deux ou président de la Fédération fran- française de rugby de garder les re- nationale, le secteur privé et précieux », affirme l’auteur de lyrique, un directeur de la Welsh trois matches à l’extérieur pour çaise de rugby, parle avec insis- cettes des matches organisés sur l’Union européenne au titre de l’étude, Calvin Jones. Development Agency, l’organisme s’assurer une place dans les tance ? leur territoire pour protester l’aide régionale. L’office du tourisme estime à chargé d’attirer les investisseurs phases finales. Enfin, nous avons La nécessité d’une compétition contre les normes comptables bi- 50 000 le nombre de visiteurs, dont étrangers dans la province. voulu conserver une place dans supranationale est aujourd’hui ac- zarres utilisées par la Welsh Rugby « TROP TÔT POUR JUGER » la grande majorité originaires de Reste que les milieux d’affaires l’élite à 21 équipes suffisamment ceptée par les présidents de clubs. Union (WRU) qui gâcheront ce « Il est encore trop tôt pour juger l’hémisphère Sud et de France, locaux ont le triomphe modeste. bien structurées pour poursuivre La Ligue est favorable à la création bonheur. La compétition a permis du rôle multiplicateur de la Coupe sont venus à Cardiff au cours de la Le manque de savoir-faire l’aventure du professionnalisme. d’une compétition intermédiaire à cette ville de 300 000 âmes de du monde sur le développement dernière semaine assister au match commercial des dirigeants de la entre les championnats nationaux faire peau neuve. économique. Disons que désormais pour la troisième place Afrique du WRU, les disputes les opposant La Ligue nationale de rugby et la Coupe d’Europe, en liaison Le stade du Millennium, avec ses Cardiff peut se prévaloir de cette ex- Sud - Nouvelle-Zélande et la finale aux responsables de la Rugby 2 envisage également d’enca- avec la Fédération. Mais un tel 72 000 places, qui se dresse en périence et de son infrastructure France-Australie. « Imaginez la World Cup Ltd (RWC), la person- drer la masse salariale des clubs, projet n’a aucune chance d’abou- plein cœur de la capitale galloise, pour mieux se vendre comme desti- manne si nous avions eu le courage nalité controversée du président d’instaurer un plafonnement des tir avant juillet 2000. et le Musée du rugby gallois atte- de l’International Rugby Board, le salaires comme dans les sports nant sont devenus le symbole du Gallois Vernon Pugh, les bisbilles professionnels américains. Pour- Propos recueillis dynamisme de la principauté cel- Jonah Lomu reste en Nouvelle-Zélande avec le Cardiff Rugby Club en ce quoi ? par Eric Collier tique. Deux nouveaux hôtels cinq qui concerne l’utilisation future du étoiles, une gare totalement réno- Le trois-quarts aile néo-zélandais Jonah Lomu, vingt-quatre ans, stade ont un peu terni la fête. vée, des restaurants chics et des très sollicité par les clubs européens, a décidé de rester dans son Le manque de coordination pubs haut de gamme, le désencla- pays, où il a signé un contrat de deux ans avec sa fédération natio- entre la douzaine d’organismes vement du centre-ville et l’aména- nale (NZRFU), a-t-il annoncé, dimanche 14 novembre, à son arrivée mobilisés pour l’occasion et les re- gement des rives de la rivière Taff à Auckland (Nouvelle-Zélande). Son agent a refusé de préciser les tards de paiement aux entreprises marquent le renouveau du sud du conditions financières du renouvellement de son contrat, mais, se- de bâtiment et de travaux publics Glamorgan après la longue déca- lon la radio néo-zélandaise, elles seraient inférieures à l’offre de ont mis à mal la réputation d’effi- dence du charbon et de l’acier. 1,5 million de dollars (1,454 million d’euros) du club anglais de rugby cacité de la province. Enfin, les Pour cette nouvelle nation, au- à XIII Wakefield Trinity. Jonah Lomu a également rejeté les offres de gros sponsors, à l’instar du géant jourd’hui politiquement auto- deux clubs anglais de rugby à XV, comme les London Irish et Bristol, des télécoms BT et du brasseur nome, le rugby, c’est la revanche a rapporté la presse néo-zélandaise. Guinness, sont déçus par les re- des services et du high-tech sur le « Si je jouais pour l’argent, je ne serais pas en Nouvelle-Zélande », a tombées promotionnelles du rug- passé ouvriériste et besogneux. affirmé le meilleur marqueur d’essais (8) de la Coupe du monde by par rapport au football, au ten- Une étude de la Cardiff Business 1999. Il n’a pas exclu de jouer la saison 2000 chez les Wellington Hur- nis ou à la formule 1. School publiée à la veille de la cé- ricanes, en championnat Super-12. Cette saison, Jonah Lomu jouait rémonie d’ouverture estimait à dans l’équipe des Chiefs. Marc Roche LeMonde Job: WMQ1611--0028-0 WAS LMQ1611-28 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 10:49 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0412 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 AUJOURD’HUI-SPORTS Les Françaises s’invitent en force aux Masters féminins Voile : nouvelle défaite Elles ne seront pas favorites, mais Julie Halard, Amélie Mauresmo, Mary Pierce, Nathalie Tauziat et Sandrine Testud veulent animer le Madison Square Garden de New York. Jamais cette épreuve n’avait accueilli autant de Françaises du Défi français Pour la première fois, cinq Françaises (Julie New York, rendez-vous des seize meilleures sultats probants en 1999. Quatre sont clas- mettre en vedette face à des concurrentes de Halard, Amélie Mauresmo, Mary Pierce, Na- joueuses du circuit. L’approche des Jeux sées par les dix premières mondiales : Mary très haut niveau. Dès le 1er tour, Sandrine Tes- pour la Coupe thalie Tauziat et Sandrine Testud) participe- olympiques de Sydney (septembre 2000) a Pierce est 5e, Nathalie Tauziat 7e, Julie Halard tud sera opposée à la Suissesse Martina Hin- ront au Masters de tennis qui débute, lundi contribué à une saine émulation entre les 8e et Amélie Mauresmo 10e. Malgré ce joli tir gis et Amélie Mauresmo à l’Américaine Lind- 15 novembre, au Madison Square Garden de Françaises, qui n’ont cessé d’obtenir des ré- groupé, les Françaises auront du mal à se say Davenport. de l’America A L’INSTAR du rugby, le tennis Déjà, au Tournoi de Linz (Au- circuit : Martina Hingis et les sœurs blessures mais a su assurer l’essen- une épreuve forcément relevée. Si LE BATEAU du Défi français, féminin a son « french flair ». Der- triche), il y a quelques semaines, les Williams ont passé une bonne par- tiel en remportant le premier tour- Mary Pierce et Nathalie Tauziat ont Sixième-Sens, barré par Ber- rière les favorites ou les cham- Françaises avaient écrit une ligne tie de l’automne à se reposer avant noi de sa carrière à Bratislava, en été relativement épargnées par le ti- trand Pacé, a été distancé de pionnes dites incontournables, les pour la postérité en se qualifiant à la dernière ligne droite, alors que octobre. rage au sort – elles rencontrent res- 49 s par les Japonais de Nippon joueuses françaises ont contribué à quatre pour les demi-finales (Amé- Lindsay Davenport soignait une Dans les succès, la palme revient pectivement la Russe Anna Kourni- lors de la 7e journée de la donner à la sai- lie Mauresmo, Mary Pierce, Sarah blessure au poignet droit. incontestablement à Nathalie Tau- kova, de retour de convalescence, et deuxième poule éliminatoire de son 1999 une Pitkowski, Sandrine Testud). Autre Julie Halard semble avoir défini- ziat, trente-deux ans. L’aînée de la la Sud-Africaine Amanda Coetzer –, la Coupe Louis-Vuitton, qualifi- saveur toute première : quatre Françaises appa- tivement mis ses deux ans de bles- bande a terminé la saison en Julie Halard-Decugis sera opposée à cative pour la Coupe de l’Ame- hexagonale. En raissent dans les dix meilleures sures derrière elle. Elle est entrée trombe et s’est offert le meilleur l’Allemande Anke Huber, une amie rica, lundi 15 novembre, dans le guise de point mondiales. Après onze mois passés parmi les dix meilleures mondiales rang de sa carrière après sa victoire qui ne lui a pas trop réussi ces der- golfe d’Hauraki, à Auckland d’orgue, elles à sillonner la planète, Mary Pierce en 1999 pour la première fois de sa à Moscou. Depuis deux ans, Natha- nier temps. Sandrine Testud ren- (Nouvelle-Zélande). Le voilier sont cinq à est 5e, Nathalie Tauziat 7e, Julie Ha- carrière, et retrouve les Masters cinq lie Tauziat avait habitué le circuit à contrera la Suissesse Martina Hin- français occupe la 10e et avant- s’être qualifiées lard 8e, Amélie Mauresmo 10e. Et ans après sa dernière apparition. ses fins de saison tonitruantes. Elle gis, numéro un mondiale, et Amélie dernière place du classement pour les Mas- Sandrine Testud est 14e. l’a surpris une troisième fois en fai- Mauresmo se mesurera à l’Améri- général toujours dominé par les ters féminins, la finale du circuit, qui Cette dernière est l’invitée sur- LA PALME À TAUZIAT sant mieux que tenir son rang. Si caine Lindsay Davenport (no 2), vic- Italiens de Prada Challenge sur rassemble les seize meilleures prise de la cohorte. Sandrine Testud New York aura sa petite nou- elle se considère « au bout du rou- torieuse, dimanche 14 novembre, du Luna-Rossa mené par Francesco joueuses au Madison Square Gar- a passé dernières semaines à velle : Amélie Mauresmo, dont c’est leau » physiquement, en raison Tournoi de Philadelphie. De Angelis. Le Défi italien, qui den de New York du 15 au 21 no- batailler pour s’extirper de la la première « cape » aux Masters. A d’une inflammation au tendon Au premier tour, les Françaises n’a essuyé qu’une seule défaite vembre (seule Monica Seles, 6e, est 22e place mondiale. Elle a tout vingt ans, la championne juniors d’Achille gauche, Nathalie ne capi- ont échappé aux deux sœurs Wil- – le 11 novembre face au bateau absente, victime d’une fracture de d’abord limité les dégâts en se his- 1996 a pu compter sur son excellent tule pas et jouera sur les deux ta- liams, qui sont les deux autres favo- américain Stars-and-Stripes – fatigue au pied droit). Pour les Fran- sant en demi-finale du Tournoi de début de saison, marqué par une fi- bleaux à New York puisqu’elle parti- rites du tournoi. Mais, à l’instar du depuis le début de ces élimina- çaises, c’est une première et le résul- Filderstadt (Allemagne), dont elle nale aux Internationaux d’Australie cipera également à l’épreuve de rugby français, les Françaises ne toires, a distancé de 1 min les tat d’une très saine émulation qui était tenante du titre, avant de col- en janvier, à Melbourne, puis par double aux côtés d’Alexandra Fusai. veulent plus entendre parler de fa- Américains d’America-One. Ce n’est sans doute pas totalement lectionner les bonnes performances, une nouvelle finale à l’Open de Pa- Ce duo avait été finaliste en 1997 et voris : « Cinq, c’est super, a dit San- dernier avait affronté Sixième- étrangère à l’approche des Jeux dont une finale à Linz perdue face à ris, en février. Sérieusement blessée 1998. drine Testud. Cela nous pousse à Sens, dimanche 14 novembre, olympiques de Sydney, car les Mary Pierce. A l’exemple de Natha- à la cheville en juin, elle est revenue Ce joli tir groupé des Françaises chercher le meilleur de nous même. » lors d’une régate de la 6e jour- places dans l’équipe de France se- lie Tauziat, Sandrine Testud a su cahin-caha en août. Elle a passé aura du mal à durer. Aux Masters, née finalement interrompue en ront très chères. profiter de l’absence des stars du l’automne entre grippe et nouvelles elles sont loin d’être favorites dans Bénédicte Mathieu raison de la faiblesse du vent. La décision a été prise alors que le navire français menait. Face à la Croatie, l’équipe de France a débuté sa révolution par un festival offensif DÉPÊCHES a BASKET-BALL : Pau-Orthez L’ART de la fausse confidence l’affaire par une correction de tir à sonne : « Il y a des choses que je brer les vertus de leurs rempla- de déborder les All Blacks », estime a battu Villeurbanne (77-72) di- ne tolère pas l’improvisation et 180 degrés. Roger Lemerre pour- n’accepterai jamais. » çants respectifs, Frank Lebœuf et le sélectionneur avant d’ajouter manche 14 novembre lors du pour s’être risqué sur un chemin suivra sa mission et sera le sélec- Si la dialectique du sélectionneur surtout Patrick Vieira, excellent sa- pour ne pas effaroucher : « Je n’ai match phare de la 10e journée escarpé, Roger Lemerre avait dé- tionneur de l’équipe de France lors laisse parfois songeur, ses proches medi soir. rien touché aux bases de notre foot- du championnat de France. Au clenché une tempête médiatique, du championnat d’Europe en le décrivent comme un personnage A l’heure des louanges, le patron ball. » Lucide, il sait aussi que le classement, les Palois se re- le 9 octobre, l’an 2000. beaucoup moins opaque. Dès sa des Bleus n’a pas oublié une pièce contexte – un match amical, un ad- trouvent seuls en tête avec un dans la foulée Pour éviter un nouvel embrouil- prise de fonctions, le 1er août 1998, rapportée sur l’échiquier des versaire démobilisé – était favo- point d’avance sur leurs adver- d’une victoire lamini, le successeur d’Aimé Jac- Lemerre souhaitait infléchir le style champions du monde : Johan Mi- rable à ses desseins. « Les cham- saires du jour et deux sur Le (3-2) rédemp- quet avait visiblement préparé sa de l’équipe de France en alignant coud, titularisé comme meneur de pions du monde restent Mans et Limoges, respective- trice face à l’Is- messe d’après-match, samedi un milieu offensif supplémentaire jeu aux côtés de Zinedine Zidane incontournables. A valeur supé- ment battus par Cholet et Châ- lande. 13 novembre, en proclamant l’allé- au détriment d’un récupérateur. Le puis de Youri Djorkaeff. « Toutes rieure ou égale, ils restent priori- lons-en-Champagne. Le sélection- gresse générale. La performance parcours chaotique pendant les les accélérations sont venues de sa taires. Mais le groupe des préten- a BOXE : le Français Fabrice neur avait sidé- des Bleus, vainqueurs (3-0) de la éliminatoires de l’Euro 2000 et l’in- part », a observé Lemerre. Après dants à l’équipe de France est en Tiozzo a conservé samedi ré l’assemblée Croatie, triste fantôme du demi-fi- fluence de ses joueurs-cadres l’ont France-Islande, la rumeur voulut train de s’élargir. Seuls les gens forts 13 novembre à Las Vegas (Neva- médiatique en assénant trois naliste de la Coupe du incité à reporter une évolution que le Bordelais ait été évincé par feront partie des vingt-deux pour da) son titre de champion des phrases qui ressemblaient à un tes- monde 1998, lui a procuré « du pur qu’il juge « inéluctable » pour res- les anciens au profit du Parmesan l’Euro. » Une observation qui, dans lourds-légers (WBA) face à tament. Il fallut plusieurs jours, un bonheur » et la présence des plu- ter au sommet. Alain Boghossian au profil plus dé- l’esprit de Roger Lemerre, vaut l’Américain Ken Murphy, sur ar- joli cafouillage entre les présidents mitifs « du bonheur » plus simple fensif. « Ce qui est important pour pour tout le monde. rêt de l’arbitre à la fin de la de la Fédération et de la Ligue na- avec cette précision suffisamment SPECTATEURS CONQUIS l’avenir, c’est l’élan offensif comme 7e reprise. Ce match porte le tionale de football pour conclure elliptique pour ne froisser per- Ce France-Croatie, déclamé celui qui a permis au XV de France Elie Barth palmarès du Lyonnais à 39 vic- pompeusement comme la re- toires et une défaite. vanche de la demi-finale du Mon- a Le Britannique Lennox Le- Les Espoirs tenus en échec par l’Italie dial et dont on s’interrogeait sur 165 interpellations après Ecosse-Angleterre wis a obtenu samedi 13 no- l’utilité en cette période surchar- vembre le titre unifié des poids L’équipe de France Espoirs a compromis ses chances de qualifi- gée pour les footballeurs, aura Les forces de l’ordre ont procédé à 165 interpellations, samedi lourds, sur décision unanime cation pour la phase finale du championnat d’Europe, dont les donc servi à instiller la nouvelle 13 novembre, après le match aller du barrage qualificatif à l’Euro des arbitres, en battant aux quatre premiers participeront ensuite au Jeux olympiques en 2000 donne avec un réel succès devant 2000 entre l’Ecosse et l’Angleterre (0-2). Les échauffourées les plus points l’Américain Evander Ho- à Sydney (Australie). Elle a été tenue en échec (1-1), dimanche 76 000 spectateurs conquis. Les at- graves ont eu pour cadre le centre de Glasgow où des bandes se sont lyfield. 14 novembre, à Créteil (Val-de-Marne), par l’Italie. En l’absence de taquants si souvents décriés se affrontées en lançant des projectiles. Les supporteurs anglais ont a CYCLISME : l’Italienne Fa- Nicolas Anelka, Thierry Henry et David Trezeguet, l’attaque fran- sont partagés les buts : Robert été reconduits dans leurs trains sous escorte policière. Alain Cour- biana Luperini, qui a gagné çaise n’a que rarement inquiété la défense adverse. Nicola Ventola Pires (47e minute), Florian Maurice tois, directeur de l’organisation du championnat d’Europe 2000 en quatre Tours d’Italie, trois a ouvert le score à la 49e minute en profitant d’une hésitation du (66e) et Tony Vairelles (72e). Roger Belgique et aux Pays-Bas, s’est voulu rassurant sur la sécurité : Tours de France et une Flèche gardien de but nantais, Mickael Landreau. Le Montpelliérain Toifi- Lemerre aura poussé la malice jus- « Nous avons mis au point un système d’arrestations préventives. Tout wallonne, a été contrôlée posi- lou Maoulida a égalisé à l’heure de jeu d’un tir croisé dans un qu’à consigner son libero Laurent individu qui tentera de semer le trouble sera immédiatement interpel- tive à la nandrolone lors du angle fermé. Landreau a préservé le résultat en fin de match grâce Blanc et son capitaine Didier Des- lé. » Tour de Vénétie le 2 octobre, à deux interventions décisives. « Les Italiens nous étaient supérieurs champs, les tenants de l’ortho- Les trois autres barrages ont été disputés dans un climat plus se- une semaine avant les cham- mais je ne suis pas forcément inquiet avant le match retour, mercredi doxie rigoriste, sur le banc des rein. Le Danemark a assuré sa qualification dès cette première pionnats du monde, a révélé le à Tarente », a déclaré l’entraîneur Raymond Domenech. Thierry remplaçants. « Ces deux joueurs manche en l’emportant largement (5-0) en Israël. La Slovénie a bat- quotidien italien la Gazzetta Henry et Ousmane Dabo seront disponibles après avoir purgé leur n’ont plus rien à prouver », s’est jus- tu l’Ukraine (2-1) alors que l’Eire et la Turquie ont fait match nul dello sport dans son édition du suspension. tifié Roger Lemerre avant de célé- (1-1). Les matches retour auront lieu mercredi 17 novembre. samedi 13 novembre. a SKI NORDIQUE : le biathlète français Raphaël Poirée a ga- gné l’épreuve internationale de La furieuse bataille des « petits nerveux » du judo français Kiruna (Laponie suédoise), dis- putée sur 11 km, devant l’Autri- LES REGARDS sont fixes, les ki- en 1996, Eric Despezelle aux cham- Lebris est désigné vainqueur, mais sé aujourd’hui. Nous avons six mois victoire à Cyril Soyer, le judoka du chien Guenter Beck et le Sué- monos encore pliés au fond des sacs pionnats d’Europe du mois de mai, les deux hommes se retrouveront de bagarre devant nous, il y aura PSG. dois Rickard Noberius, de sport. Dans le cocon du stade Yacine Douma aux championnats plus tard sur la troisième marche du d’autres occasions. » « La saison dernière, j’avais été le dimanche 14 novembre. Pierre-de-Coubertin, à Paris, les du monde du mois d’octobre. Au- podium, Eric Despezelle se récupé- Les deux finalistes, eux, ne seul Français à faire des podiums a TENNIS : le Suédois Thomas poids légers du judo français se cun d’entre eux n’en a rapporté de rant grâce aux repêchages. «Au- veulent pas laisser passer celle qui se dans les tournois internationaux, mais Enqvist s’est adjugé le tournoi croisent à l’échauffement mais ne se médaille. Thierry Rey, champion du jourd’hui, les visages étaient peut-être présente : le titre de champion de les sélectionneurs ne m’avaient pas de Stockholm face à son voient pas. En ce dimanche 14 no- monde et olympique dans la plus lé- un peu plus tendus que d’habitude, France est synonyme de sélection fait confiance et ne m’avaient même compatriote Magnus Gustafs- vembre, à l’occasion des champion- gère des catégories il y a maintenant estime le judoka de l’US Orléans. On pour le tournoi de Paris, en fé- pas retenu comme remplaçant pour son, 6-3, 6-4, 6-2, dimanche nats de France, va se dérouler le 20 ans, n’a jamais trouvé de succes- a tous les Jeux en tête. » vrier 2000, rendez-vous majeur dans les championnats du monde, déclare 14 novembre. Le 7e joueur mon- premier épisode d’une longue ba- seur en France. Jérémy Lebris, Cyril Franck Chambilly, à qui ses 29 ans la course aux JO. Cyril Soyer, 21 ans, Cyril Soyer. Je suis donc venu ici pour dial avait déjà gagné chez lui en taille qui ne s’achèvera que dans six Soyer et Baptiste Leroy ont encore et sa sélection olympique confèrent vainqueur de Jérémy Lebris en de- montrer que j’étais le meilleur dans 1995 et 1996. Autre triplé, celui mois, une fois les championnats l’âge de croire que tout peut arriver : le statut d’ancien, est la victime sui- mi-finale, chahute Yacine Douma, ma catégorie. C’est chacun pour soi. réalisé par le Russe Evgueni Ka- d’Europe passés. C’est alors – si la eux aussi rêvent de Sydney. vante : une déchirure musculaire 26 ans, no 1 de la catégorie depuis Au début, je félicitais mes rivaux felnikov au tournoi de Moscou. qualification olympique a été obte- l’oblige à déclarer forfait en demi- trois ans. A deux secondes de la fin quand ils réussissaient quelque part, Après ses succès de 1997 et nue entre-temps – que sera désigné LES DRAPEAUX POUR TRANCHER finale face à Yacine Douma. Mais ce d’un combat longtemps mené par mais quand j’ai vu qu’ils n’en fai- 1998, le no 2 mondial a battu en l’élu, celui qui représentera la France La matinée n’est pas achevée que rendez-vous manqué ne l’émeut Yacine Douma, les juges remettent saient pas autant, j’ai changé d’atti- finale le Zimbabwéen Byron aux Jeux de Sydney dans la catégo- Baptiste Leroy, 23 ans, médaillé pas. « Je n’ai rien à me reprocher, es- les deux hommes à égalité et res- tude. Ce n’est pas très “judo”, tant Black 7-6 (7-2), 6-4. rie des moins de 60 kg. mondial et européen chez les ju- time-t-il. Pour moi, il ne s’est rien pas- sortent leurs drapeaux pour offrir le pis. » a L’Américaine Lindsay Da- Ils sont au moins six à espérer être niors, s’éclipse sans un mot, le vi- Dès cette semaine, quand il va re- venport a battu (6-3, 6-4) la celui-ci. Franck Chambilly a partici- sage fermé : le rêve s’est éloigné. prendre le chemin du centre d’en- Suissesse Martina Hingis en fi- pé aux derniers jeux Olympiques, Dès son premier combat, le judoka Cinq catégories en quête d’un sésame traînement situé à l’Institut national nale du tournoi de Philadelphie de Boulogne-Billancourt a subi la loi du sport et de l’éducation physique (Pennsylvanie), dimanche 14 no- d’un « outsider », Sébastien Girar- L’intérêt des championnats de France de judo résidait dans l’éva- (Insep), Cyril Soyer va pourtant de- vembre. dey. « Je n’ai pas été présent au mo- luation des 5 catégories (sur 14) qui n’ont pu obtenir leur sésame voir considérer à nouveau ses ad- ment où il le fallait, confie-t-il quel- pour les JO de Sydney. Pour obtenir le quota olympique, chacune de versaires comme des partenaires a o ques heures plus tard. J’espère que ces catégories devra placer un représentant parmi les 9 premiers (à d’entraînement. Car c’est « en- LOTO : Résultats des tirages n 91 effectués samedi 13 novembre. Premier tirage : 4, 6, 11, 12, l’on me redonnera une chance. Ce raison d’un combattant par nation) d’un classement européen éta- semble » que les poids légers se pré- 31, 38 ; numéro complémentaire : 1. Rapports pour qui m’intéresse est de savoir si je suis bli après 10 tournois qualificatifs et les championnats d’Europe 2000. parent à aller chercher la qualifica- 6 numéros : 2 351 445 F (358 475 ¤) ; 5 numéros apte à faire les Jeux et à en rapporter Des cinq judokas qui n’avaient pu se signaler aux Mondiaux de tion pour les Jeux de Sydney et à se et le complémentaire : 61 010 F (9 300 ¤); 5nu- méros : 4 355 F (663 ¤) ; 4 numéros et le complé- une médaille. Aujourd’hui, ce n’était Birmingham, en octobre, seule Séverine Vandenhende, cham- disputer l’unique place pour l’Aus- mentaire : 198 F (30,18 ¤) ; 4 numéros : 99 F pas le cas. » pionne du monde des moins de 63 kg en 1997, ne disputait pas les tralie. « Chez les moins de 60 kg, (15,09 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 22 F Le tour suivant propose une championnats de France. Les quatre autres ont été battus : Yacine l’ambiance est toujours tendue, as- (3,35 ¤) ; 3 numéros : 11F (1,67 ¤). Second ti- confrontation entre deux préten- Douma a cédé en finale des 60 kg face à Cyril Soyer, Christophe Ga- sure Franck Chambilly. C’est une ca- rage : 11, 20, 23, 35, 38, 49 ; numéro complémen- taire : 48. Pas de gagnants pour 6 numéros ; 5 nu- dants à la sélection olympique, Jéré- gliano a fait de même contre Christophe Massina chez les 73 kg tout tégorie où il y a davantage de bagarre méros et le complémentaire : 143 405 F my Lebris et Eric Despezelle. Le comme Amina Abdellatif devant Karine Faure en 70 kg, alors que qu’ailleurs. Nous sommes des petits (21 861 ¤) ; 5 numéros : 6 410 F (977 ¤) ; 4 numé- combat est accroché et les arbitres Vincenzo Carabetta se faisait surprendre d’entrée en 90 kg, où Fré- nerveux. » ros et le complémentaire : 310 F (47,25 ¤); 4nu- ¤ doivent sortir leurs drapeaux pour déric Demontfaucon, nouveau champion de France, a fait impres- méros : 155 F (23,62 ) ; 3 numéros et le complé- mentaire : 32 F (4,87 ¤) ; 3 numéros : 16 F départager les deux judokas. Jérémy sion. Gilles van Kote (2,43 ¤). LeMonde Job: WMQ1611--0029-0 WAS LMQ1611-29 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0413 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 / 29

-16------NOVEMBRE------1999------Oslo Stockholm Risque de neige Prévisions Moscou Ensoleillé LE CARNET vers 12h00 MARDI. Les hautes pressions se Bourgogne, Franche-Comté. – DU VOYAGEUR sont décalées sur l’Atlantique et un Après des brouillards givrants, flux de nord à nord-ouest frais journée plutôt ensoleillée. Neige en Peu a ÉTATS-UNIS. United Airlines, s’installe sur le pays. Une perturba- soirée et la nuit suivante. Tempéra- Belfast nuageux Delta Airlines, Northwest et Conti- Liverpool tion descend des îles Britanniques tures très fraîches, entre – 2 et – 6 le Dublin nental Airlines ont annoncé la créa- et apportera un peu de neige en matin et 2 à 3 degrés l’après-midi. Varsovie Kiev tion d’un site Internet commun afin soirée au nord de la Seine. Sur les Poitou-Charentes, Aquitaine, Amsterdam Berlin Brèves de développer la vente et la réserva- régions méditerranéennes, accal- Midi-Pyrénées. – Une bonne par- Londres éclaircies tion des billets. Cette initiative, qui mie avec toutefois un risque ora- tie de la journée sera ensoleillée. La 50 o Bruxelles doit recevoir l’agrément des autori- geux sur la Corse et le littoral de la pluie arrivera sur Poitou-Charentes Prague tés, intervient alors que les agences Provence. l’après-midi. Températures néga- Couvert de voyages américaines, inquiètes Bretagne, pays de Loire, Basse- tives le matin et entre 5 et 9 degrés Paris Strasbourg Vienne du développement du commerce Budapest Normandie. – Pluie le matin puis l’après-midi. Nantes Brume électronique, menacent d’entrer en retour des éclaircies. Les tempéra- Limousin, Auvergne, Rhône- Berne brouillard conflit avec ces compagnies. tures de l’après-midi seront Alpes. – Ciel assez nuageux sur le Bucarest a FRANCE. Pour la campagne Lyon comprises entre 9 et 11 degrés. relief des Alpes. Ailleurs, ciel plus Milan Belgrade « Var hiver » proposée par le comi- Nord-Picardie, Ile-de-France, ensoleillé. Les températures, néga- Sofia Averses té départemental du tourisme, en Centre, Haute-Normandie, Ar- tives le matin, ne dépasseront pas 3 Toulouse Istanbul collaboration avec AOM et Europ- dennes. – Après quelques brouil- à 5 degrés l’après-midi. Pluie car, l’office de tourisme de Saint- lards givrants en matinée, le ciel, Languedoc-Roussillon, Pro- Rome Tropez propose, du 1er au 28 dé- relativement dégagé en début de vence-Alpes-Côte d’Azur, Barcelone Naples cembre, un forfait « 3 jours/2 nuits o Madrid journée, deviendra de plus en plus Corse. – Sur le Languedoc- Rous- 40 en chambre double et petits déjeu- nuageux. Des pluies arriveront par sillon, ciel peu nuageux avec une Lisbonne Athènes Orages ners » au départ de Paris (avion l’ouest, parfois sous forme de tramontane soufflant à 60-70 km/h. + voiture + hôtel) : 1 940 F (296 ¤) en neige. Températures très fraîches, Ailleurs, ciel couvert avec des Séville hôtel « 2 étoiles », 2 290 F (349 ¤) avec des gelées le matin jusqu’à – 3 pluies parfois orageuses. Les tem- Tunis Neige dans un « 3 étoiles ». Renseigne- degrés, et 4 à 5 degrés l’après-midi. pératures seront comprises entre 7 Alger ments dans les agences de voyages Champagne, Lorraine, Alsace, et 13 degrés. et aux comptoirs d’AOM. Rabat 0o 10o 20o Vent fort

PRÉVISIONS POUR LE 16 NOVEMBRE 1999 PAPEETE 25/30 S KIEV -6/-2 C VENISE 1/6 C LE CAIRE 17/27 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 24/30 S LISBONNE 9/14 S VIENNE -3/4 S NAIROBI 15/25 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 22/27 C LIVERPOOL 4/8 S AMÉRIQUES PRETORIA 21/33 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 4/7 N BRASILIA 18/26 S RABAT 10/16 N AMSTERDAM 1/7 N LUXEMBOURG -5/1 S BUENOS AIR. 19/30 C TUNIS 15/21 P FRANCE métropole NANCY -3/2 N ATHENES 17/24 P MADRID 1/10 S CARACAS 25/32 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 8/17 P NANTES 1/9 P BARCELONE 8/12 S MILAN 2/9 S CHICAGO 0/10 S BANGKOK 24/33 S BIARRITZ 1/8 S NICE 8/15 N BELFAST 1/7 P MOSCOU -9/-4 * LIMA 15/21 C BEYROUTH 20/24 S BORDEAUX -1/7 S PARIS -3/6 P BELGRADE 1/5 C MUNICH -9/3 S LOS ANGELES 12/16 S BOMBAY 21/32 S BOURGES -3/4 S PAU 0/5 S BERLIN -4/3 S NAPLES 14/19 N MEXICO 9/16 S DJAKARTA 25/28 P BREST 7/10 N PERPIGNAN 5/9 S BERNE -4/3 S OSLO -3/1 P MONTREAL -3/-1 * DUBAI 21/30 S CAEN 3/8 P RENNES 3/10 P BRUXELLES -3/4 N PALMA DE M. 8/14 S NEW YORK 1/5 S HANOI 20/23 S CHERBOURG 2/10 N ST-ETIENNE -2/4 S BUCAREST -3/7 C PRAGUE -6/1 S SAN FRANCIS. 12/15 P HONGKONG 17/21 S CLERMONT-F. -4/3 S STRASBOURG -3/2 S BUDAPEST -3/3 S ROME 10/13 P SANTIAGO/CHI 10/27 S JERUSALEM 14/26 S DIJON -2/2 S TOULOUSE 0/5 S COPENHAGUE 3/4 C SEVILLE 4/16 N TORONTO -3/3 S NEW DEHLI 15/29 S GRENOBLE 1/7 N TOURS -2/6 P DUBLIN 2/7 P SOFIA 4/6 P WASHINGTON 4/9 S PEKIN -2/6 S LILLE -3/5 P FRANCE outre-mer FRANCFORT -2/3 S ST-PETERSB. -7/-6 N AFRIQUE SEOUL 3/8 S LIMOGES -3/4 S CAYENNE 24/33 S GENEVE 1/3 S STOCKHOLM -2/4 * ALGER 11/19 P SINGAPOUR 26/30 P LYON 0/4 S FORT-DE-FR. 24/30 C HELSINKI -7/2 N TENERIFE 15/19 S DAKAR 23/28 S SYDNEY 14/18 P MARSEILLE 5/10 P NOUMEA 21/25 S ISTANBUL 11/14 P VARSOVIE -5/-1 C KINSHASA 23/28 P TOKYO 10/19 S Situation le 15 novembre à 0 heure TU Prévisions pour le 17 novembre à 0 heure TU

ASTRONOMIE Les satellites galiléens de Jupiter : l’océan promis d’Europe SUR EUROPE, espèrent de sembler à une pelote de laine sence d’un océan sur Europe nombreux scientifiques – et pas beige. Le faible nombre de cra- suffirait peut-être à un jury d’as- seulement des astronomes –, tères visibles à la surface prouvait sises, sourit Pierre Drossart, mais pourrait se trouver cette matière que celle-ci avait été « liftée » il y ils ne constituent pas une preuve précieuse entre toutes, que seule a environ dix millions d’années, définitive. » la Terre, dans le système solaire, a soit peu de chose à l’échelle du su et pu préserver en bonne quan- système solaire, façonné il y a D’AUTRES CAUSES tité : l’eau, sous sa forme liquide. 4,5 milliards d’années. Par ail- En cherchant bien, chacun des Le deuxième satellite galiléen de leurs, Voyager 1 et 2 avaient aussi phénomènes décrits ci-dessus Jupiter (par la distance) est deve- découvert deux types de terrain peut avoir d’autres causes. Au nu, pour cette raison, la vedette sur cet astre : des plaines lisses et grand dam des exobiologistes, inattendue de la mission Galileo. brillantes et des zones granu- pour qui l’eau liquide est le saint En 1979, les sondes Voyager en- leuses plus sombres. Graal, la condition sine qua non à voyaient les étonnantes images Dix-sept ans plus tard, Galileo l’apparition d’une vie extrater- d’une boule de glace sans grand plonge vers Europe avec, à sa dis- restre si recherchée de nos jours. relief mais parcourue de fractures position, un matériel d’imagerie Pour en avoir le cœur net, la innombrables s’entrecroisant autrement plus sophistiqué que NASA envisage sérieusement sans cesse, qui la faisaient res- celui qui équipait ses deux prédé- D’innombrables fractures s’entrecroisant font ressembler Europe à une pelote de laine beige. d’envoyer autour d’Europe un cesseurs. La sonde nous apprend sondeur radar qui déterminerait si SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE que la couche de glace, d’une par les Voyager s’avèrent des quide souterrain. Les fractures lileo semblent concorder : cet hy- un océan ou des lacs existent bel • vendredi 26 novembre 1999 (à Paris) • épaisseur comprise entre 80 et chaos de blocs de glace sem- pourraient être des régions actives pothétique océan salé pourrait et bien sur ce satellite de Jupiter. 200 kilomètres, enrobe un man- blables à nos banquises terrestres de cryovolcanisme, c’est-à-dire bien être le conducteur électrique Avec en arrière-pensée l’idée de teau rocheux et, probablement, au moment de la débâcle. d’un volcanisme sur un terrain de qui génère le champ magnétique lancer, par la suite, un robot qui un noyau de fer. Plus fort encore, les matériaux glace ». d’Europe ; quelques grands im- se poserait sur Europe et s’enfon- marron visibles le long des lignes Un océan se cacherait-il sous la pacts météoritiques détectés à la cerait au cœur de la banquise en 8 h 17Lever Coucher 16 h 58 REMONTÉE DE LIQUIDE de fracture pourraient corres- croûte de glace d’Europe, mainte- surface du satellite ont une mor- faisant fondre la glace sous lui, Mais, plus que cette informa- pondre à des sels de différente nu à des températures où l’eau ne phologie curieuse qui pourrait in- jusqu’à découvrir l’océan promis. tion, ce sont surtout les photogra- nature, ce qui, interprète Pierre gèle pas grâce à l’énergie qu’ap- diquer que les corps les ayant pro- Et peut-être une forme de vie. phies haute définition de la sur- Drossart, spécialiste de Jupiter au portent les formidables effets de duits se sont enfoncés dans face du satellite qui vont département de recherche spa- marée dus à la présence de la quelque chose de mou une fois la Pierre Barthélémy embraser l’esprit des chercheurs. tiale (CNRS-Observatoire de Pa- géante Jupiter et des autres satel- couche externe de glace traver- 19 h 28Lever Coucher 11 h 28 Sous les instruments de Galileo, ris-Meudon), « va en faveur de lites ? sée. « Ce faisceau d’indices conver- PROCHAIN ARTICLE : (le 25/11) les fameuses zones sombres vues l’hypothèse d’une remontée de li- D’autres indices relevés par Ga- gents semblant indiquer la pré- Io, terre des volcans

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99271 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 146

pour n’importe quoi. Lancé au hasard. – 9. Circulent en Rouma- Magique ou enchanté ? nie. D’une manière excessive. – 10. Relève les plats. Bien courte. – DANS UN CARRÉ enchanté NB. Si, en plus, ce sont les 9 11. Ses feuilles finissent dans la de dimension 3, la somme des premiers nombres entiers qui fi- tasse. Atome. – 12. Nombreuse en nombres situés sur les trois gurent tous dans le carré, on dit cas de succès. lignes, les trois colonnes et les dans ce cas là que le carré est deux diagonales est la même. magique. Philippe Dupuis C’est ce que l’on appelle la "somme enchantée". Elisabeth Busser SOLUTION DU No 99270 Complétez le carré ci-contre et Gilles Cohen pour qu’il soit enchanté. © POLE 1999 HORIZONTALEMENT Peut-on toujours compléter un carré où figurent trois nombres Solution dans Le Monde du I. Avoirdupoids. – II. Déplaisir. pour le rendre enchanté ? 23 novembre Uu. – III. Ale. Cautères. – IV. Porno. Frai. – V. Tueur. Redoré. – VI. Attendu. On. – Solution du jeu n° 145 paru dans Le Monde du 9 novembre VII. Têt. Iris. Bis. – VIII. Emeutier. – IX. Un. Ose. Primo. – X. Rapt. Le chirurgien enfile les gants sième malade avec ses gants Shogoun. blancs, puis enfile les gants jaunes blancs. Il enfile, à l’envers, la paire par-dessus. Il opère le premier ma- de gants jaunes sur la sienne : les HORIZONTALEMENT Ensemble de principes. Affirma- VERTICALEMENT lade, puis enlève les gants jaunes faces contaminées sont en tion du Sud. – X. Fait des miracles en prenant la précaution de les re- contact, mais il peut opérer le qua- I. Bien considéré dans son à l’ouverture. Défense naturelle. 1. Adaptateur. – 2. Velouté. Na. tourner. Il enfile alors les gants trième malade avec la face jaune milieu. – II. Spéculation dou- – 3. Opérette. – 4. Il. Nue. Mot. – verts par-dessus les gants blancs et inutilisée. Il ne lui reste plus qu’à teuse. Jésus chez les Grecs. – VERTICALEMENT 5. Racornies. – 6. Dia. Drues. – opère le deuxième malade. Il en- enfiler le gant vert à l’envers (sur le III. Fin de partie sans vainqueur. 7. Usufruit. – 8. Pitre. Sipo. – lève les gants verts (toujours en les blanc ou sur les deux) pour opérer Des ouvrières qui n’ont rien à 1. Leurs objectifs sont plutôt 9. Oréade. Erg. – 10. Rio. Brio. – retournant). Il opère alors le troi- le cinquième malade ! attendre des 35 heures. – IV. Note subjectifs. – 2. Qui vise à une juste 11. Due. Roi. Mu. – 12.Suspension. renversée. Fait la haie. Romains. – répartition. – 3. Eclate dans un V. Eclaterait. Figurent dans le rap- sens, fait feu dans l’autre. Atta- Les jeux dans « Le Monde » port de l’expert. – VI. Sans accent. qués du bout des dents. – 4. Deux Peut provoquer la fièvre. Noble points. Ville du delta du Nil. – Dans cinq de ses numéros de la semaine, Le Monde publie, en plus sous les coups. – VII. Bouffon de 5. Mammifère piscivore. Cours du des mots croisés, un jeu. Le lundi, dans le journal daté mardi, un pro- comédie. Présentent très souvent primaire. – 6. Très en dessous de blème mathématique. Le mardi, dans le journal daté mercredi, une de l’intérêt. – VIII. Drôles de la moyenne. Toute petite ouver- grille de Scrabble. Le mercredi, dans le journal daté jeudi, une chro- mecs. Draine la Sibérie. Filtre ture. – 7. Déjà bien avancée. nique de bridge. Le jeudi, dans le journal daté vendredi, une question naturel. – IX. Violence d’hier. Cercle littéraire. – 8. Pleurnicher sur l’art. Le samedi, dans le journal daté dimanche-lundi, les échecs. LeMonde Job: WMQ1611--0031-0 WAS LMQ1611-31 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 08:59 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0415 Lcp: 700 CMYK

31 CULTURE LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999

MUSIQUE Jérôme Savary, qui di- Comique dès septembre 2000. b LE de Cyrano de Bergerac en passant veaux publics. b SALLE FAVART, Jé- sérieux ». b ACCUSANT un déficit de rige depuis plus de onze ans le FONDATEUR du Grand Magic Circus par la découverte d’auteurs, de rôme Savary souhaite « croiser les 12 millions de francs, l’Opéra- Théâtre national de Chaillot et dont quitte les marbres du Trocadéro fort pièces et de metteurs en scène signi- genres », « qu’une partie du public Comique est dans une situation diffi- le troisième mandat arrive à terme, de nombreux succès, de la création ficatifs. Il peut aussi se targuer “populaire” puisse faire, de temps cile, dont la reponsabilité incombe devrait prendre la tête de l’Opéra- du Bourgeois gentilhomme à celle d’avoir su ouvrir Chaillot à de nou- en temps, le saut vers un genre plus largement au ministère de la culture. Le credo de Jérôme Savary pour la pérennité d’un Opéra-Comique populaire Dans un entretien au « Monde », l’actuel directeur du Théâtre national de Chaillot, qui devrait prendre la direction de la Salle Favart en septembre 2000 ou plus tôt, se dit prêt à faire de cette salle le temple de la musique légère et de la création musicale baroque et contemporaine « Convenez-vous que votre no- jusqu’à la musique baroque, ce – Avec quoi ouvrirez-vous ? ris, une partie importante de votre mination était décidée par le mi- qui est assez méprisant envers des – Je vais reprendre La Périchole, public vient de province et de l’Ile- nistère de la culture alors que la musiciens spécialisés dans ce do- d’Offenbach, dans la production de-France. Pensez-vous que l’Opé- direction de la musique, de la maine... comédie musicale de Chaillot, ra-Comique et l’Opéra de Paris de- danse, du théâtre et du spectacle – Si j’ai dit cela, c’était un gag, pour une soixantaine de représen- vraient être subventionnés par vivant, qui a opéré une longue ré- une connerie en tout cas, et je le tations. Elle fait un véritable tabac. l’Etat, la région et la ville ? flexion sur l’avenir de l’Opéra- regrette. Je ne méprise absolu- Je la donnerai aussi dans sa ver- – C’est mon avis, et mon travail Comique, n’y était pas favorable ? ment pas les “ baroqueux” qui sion “classique”, avec probable- sera de les convaincre. Mais je – Si tant est que le ministère a font un travail que j’admire et res- ment Marie-Ange Todorovitch crois que je dois pour cela instau- pu souhaiter d’emblée que je pecte. Il n’est pas question que le dans le rôle-titre. L’orchestre sera rer un nouveau rapport entre le prenne en main l’avenir de l’Opé- Poco – Paris Opera-Comique Or- peut-être l’Orchestre de Paris, public et le répertoire, faire venir ra-Comique, ce que j’ignorais, j’ai chestra, Orchestre de l’Opéra- puisque Georges-François Hirsch, des enfants, des gens non familia- toujours considéré qu’il fallait être Comique en français – joue cette son directeur général, n’est pas risés avec l’opéra, présenter des clair et ne pas procéder à une sorte musique et se substitue à ces spé- opposé à ce que nous collabo- genres nouveaux, en deux mots de fausse procédure d’appel cialistes. Ce petit ensemble jouera rions. Je pense que ce spectacle faire un travail complémentaire de d’offres. J’ai dit que j’avais songé à la comédie musicale et les revues. “familial” fera entrer des sous celui que fait mon ami Hugues retirer ma candidature quand j’ai Il y aura de l’opéra baroque joué à dans la caisse, comme c’est le cas Gall à l’Opéra de Paris. Je pense vu le tour que cela prenait. Je l’0péra-Comique par des musi- en ce moment à Chaillot, et per- d’ailleurs qu’à terme l’Opéra- trouve regrettable qu’on ait fait ciens baroques. mettra de financer les spectacles Comique pourrait être rattaché à travailler William Christie sur un – Lesquels ? plus “difficiles”. Bastille et Garnier, à condition projet aussi détaillé et sérieux si – J’ai eu des contacts avec Chris- qu’on y présente un répertoire l’on savait par avance qu’il ne se- tophe Rousset et ses Talens ly- complémentaire et non concur- rait pas le candidat choisi. Ce n’est riques. Et les autres sont les bien- « Je veux qu’une rentiel. pas très gentil envers lui et venus, en particulier William – Et remplacer la salle modu- d’autres. Christie et Marc Minkowski. Ma partie du public lable non achevée à Bastille ? » Pour ma part, je n’ai jamais ca- porte est ouverte. J’espère que je – En quelque sorte... ché que j’étais candidat, que resterai en dehors des clans, car “populaire” puisse – Où il était question de faire du j’avais un vrai projet pour cette j’ai l’impression que ceux-ci sont répertoire contemporain... salle que j’aime. Quand j’ai ren- très marqués dans ce milieu... faire, de temps – Justement, j’aimerais que nous contré Mme Trautmann, il y a un – Dans le projet que vous avez fassions quelque chose avec le Fes- mois et demi, elle m’a demandé : remis au ministère, le chapitre en temps, le saut vers tival d’automne, qui aille dans un “Vous en avez envie, n’est-ce pas, de “musique ancienne” est laissé en sens plus gai. La musique contem- l’Opéra-Comique ?” Bien sûr ! jachère. Vous avez même déclaré : un genre sérieux » poraine peut être si triste... Rappe- Vous savez, j’ai cinquante- “Je leur donne les clés et ils se dé- lez-vous Variété, de Mauricio Ka- sept ans, je suis comblé par ma vie brouillent.” Pourtant, cela était gel, c’était formidable ! Alain passée et actuelle. Je refuse inscrit dans le cahier des charges » Il y aura aussi un défrichage du Crombecque, le directeur de ce chaque semaine une mise en scène qui vous a été remis... patrimoine français, avec entre festival, a été l’administrateur du très bien payée dans le monde. Si – En réalité, je n’ai pas dit cela autres la revue, genre qui a dispa- Grand Magic Circus, c’est un ami. j’accepte l’Opéra-Comique, c’est sous la forme un peu brutale dont ru complètement des scènes fran- J’espère que nous pourrons trou- vraiment que j’en ai envie et que mes propos ont été rapportés. çaises. Le spectacle Miss, avec Li- ver des solutions en ce sens. Avec j’y crois ! Vu les réactions et le tol- Mais il est vrai que c’est un des lianne Montevecchi, qui est une l’aide de Hugues Gall, qui pourrait lé que semble susciter ma nomina- points difficiles : le budget dont on star à Broadway, est d’ailleurs déjà ne pas dire non à des échanges, du

tion, je me sens vraiment dans la me dote est insuffisant. Le ba- E. SCORCELLETTI financé par des coproductions. Je moins à une circulation entre nos situation de la première femme roque coûte cher... Après plus de onze ans passés à la tête du Théâtre national veux aussi donner Le Petit Maha- deux maisons, avec la participa- élue à l’Académie française ! Je – Plutôt moins qu’un opéra de de Chaillot, Jérôme Savary devrait prendre la direction de gony, de Kurt Weill, traduit en tion de bons chefs, d’autres met- sais que je ne suis pas un musicien Verdi ou de Rossini, ne serait-ce l’Opéra-Comique en septembre 2000. français, par un vrai poète. Je veux teurs en scène que moi – je ne fe- professionnel, mais j’ai mis davan- que parce que les chanteurs sont croiser les genres, le jazz et la mu- rai que deux production par an à tage d’opéras en scène que de payés moins cher... salle, et le déficit accumulé devra qu’il me semble que 10 millions de sique classique. Je veux en fait l’Opéra-Comique –, je crois vrai- pièces de théâtre. Sait-on par – Quoi qu’il en soit, il est vrai être apuré... francs, et probablement 5 pour le qu’une partie du public “popu- ment qu’à mon départ, en 2007 exemple que j’ai monté Guerre et que ce volet de la programmation – Le ministère doit régler ce pro- baroque, seraient nécessaires en laire”, dont un tiers est provincial, – j’aurais alors soixante-cinq ans –, Paix, de Prokofiev, à l’Opéra de n’est pas inscrit dans le budget blème. Evidemment, s’il augmente plus des 28 donnés actuellement si puisse faire de temps en temps le cette maison aura gagné du lustre, San Francisco ? Et je sais lire la dans lequel je dois me tenir. Le mi- sa subvention, je ferai mon pos- l’on veut chaque année donner ce saut vers un genre sérieux. Si je ne une image et de la réputation. » musique... nistère le sait. sible pour aider à résorber une qu’il faut pour le baroque. Si l’on réussis pas à faire revivre l’Opéra- – Vous avez pourtant déclaré, – Il manque déjà 4 millions de partie du déficit, comme je l’ai fait peut coproduire en ce domaine, Comique, je ne m’accrocherai pas. Propos recueillis par sur France-Musiques, que votre francs pour équilibrer le budget en prenant la succession d’Antoine on pourra imaginer deux produc- Je partirai vite. Alain Lompech orchestre, le Poco, jouerait tout, de simple fonctionnement de la Vitez à Chaillot. C’est pour cela tions annuelles. – Comme celui de l’Opéra de Pa- et Renaud Machart Le bilan positif de trois mandats à Chaillot Favart, une facture très lourde qui engage la responsabilité du ministère « NOUS AVONS accompli un tra- tomne. On retiendra notamment la PARIS DISPOSE de trois salles La crise que traverse l’Opéra- La subvention allouée par le Comique a un dernier problème à vail que Savary ne poursuivra pas, et découverte de l’Autrichien Werner dévolues à l’art lyrique – l’Opéra- Comique est de deux ordres. Le ministère est actuellement infé- résoudre, et de façon urgente : sa c’est tant mieux, il faut changer. » Le Schwab avec Les Présidentes (Chris- Bastille (2 700 places), le Palais premier est historique et remonte rieure de 4 millions à ce qu’elle mise aux normes de sécurité. Il propos est d’Antoine Vitez lorsqu’il tine Fersen, Catherine Hiegel, Do- Garnier (1 900 places) et l’Opéra- loin dans le temps. Autrefois rat- devrait être pour maintenir n’y a, en effet, pas de trappe de laisse, en juin 1988, le Théâtre na- minique Valadié) ; celle du premier Comique (1 200 places) – et de tachée au Palais Garnier, cette l’Opéra-Comique en état de désenfumage ; les câbles du gril tional de Chaillot au fondateur du Savannah Bay de Marguerite Duras salle avait une programmation marche. Il reçoit 28 millions de refait récemment n’ont pas été Grand Magic Circus pour prendre (Gisèle Casadessus, Martine Pas- ANALYSE propre, une troupe, un orchestre francs (4,27 millions d’euros) changés ; la petite salle Bizet n’est la direction de la Comédie-Fran- cal) – actuellement repris au qui lui permettaient de tenir son quand il en faudrait 32 (4,88 mil- pas utilisable quand la grande çaise. Le metteur en scène d’un Théâtre du Rond-Point –, et le Une réalité économique : rang. Depuis la construction de lions d’euros). La DMDTS re- salle est occupée et les accès à la Soulier de satin de haute mémoire curieux Espions et célibataires comment produire l’Opéra-Bastille, le Palais Garnier connaît cette réalité. D’après le grande salle de répétition sont entendait couper net avec l’agita- d’Alan Bennett, mis en scène par de l’opéra s’est substitué à Favart pour la ministère, le déficit actuel s’élève trop exigus pour qu’on y travaille tion des intégristes du lieu qui ju- Bruno Bayen. Autres moments sans subventions ? présentation d’ouvrages dont le à environ 8 millions de francs au grand complet sans risques. La geaient indécentes les paillettes cir- marquants : Le Frigo et La Femme caractère « intimiste » serait dé- (1,33 million d’euros) et pourrait responsabilité du ministère est, là cassiennes sur les marbres du assise (Copi-Arias-Marilu Marini) ; placé sur le grand plateau de la grimper à 12 millions (1,83 million encore, engagée de longue date. Trocadéro et estimaient le « popu- le Macbeth de Katharina Thalbach ; deux qui s’y consacrent en partie, nouvelle salle. d’euros). Au final, l’addition sera lourde : laire » revendiqué par Jérôme Sa- mais aussi, dans un autre genre, le lui associant de nombreux Le second découle du premier : environ 12 millions de francs vary incompatible avec celui du dernier récital proposé par Mireille. concerts d’orchestre et récitals détachée de l’Opéra, privée de NORMES DE SÉCURITÉ (1,83 million d’euros) de déficit à commandeur qui devait inspirer la de musique instrumentale ou budget artistique, sans orchestre Un audit permettra, dans les apurer, une subvention qui devra colline : Vilar. DE NOUVEAUX PUBLICS vocale – le Théâtre du Châtelet en résidence, sans ateliers de dé- prochains jours, de chiffrer ce dé- passer de 28 millions de francs à Après plus de onze ans dans les Outre les manifestations pour (2 000 places) et le Théâtre cors et de costumes, Favart se ficit (Le Monde daté 31 octo- 43 millions (de 4,27 à 6,56 mil- murs, Jérôme Savary est arrivé à enfants et l’Ecole de théâtre, on des Champs-Elysées (TCE, heurte à une réalité économique bre-1er novembre). La responsabi- lions d’euros) et 100 millions de l’échéance de son troisième man- soulignera que Chaillot a su s’ou- 1 900 places). Les trois premières – produire de l’opéra sans sub- lité du ministère est avérée dans francs (15,24 millions d’euros) de dat. Les plus véhéments contradic- vrir aux banlieusards, issus de l’im- sont sous la tutelle de l’Etat et re- ventions – et à une réalité artis- ces pertes : deux des membres du travaux. teurs ont remisé leur argumentaire migration, dirigés par Guy Bedos çoivent leurs subventions du mi- tique – l’essentiel de son réper- conseil d’administration de et repris le chemin de Chaillot. Ces et Didier Vignoli dans Quartier nistère de la culture, via la direc- toire historique est représenté sur l’Opéra-Comique l’y repré- A. Lo. dernières années, ils n’ont pas libre ; aux sans-domicile-fixe, qui tion de la musique, de la danse, l’une des quatre autres salles pa- sentent. Ils n’ont pu ignorer manqué, parmi les créations, no- ont interprété Les Bas-Fonds, de du théâtre et du spectacle vivant risiennes... L’opérette ayant de qu’en avril le contrôleur d’Etat en tables, de Jérôme Savary, outre Gorki, mis en scène par Serge San- (DMDTS). Le Châtelet reçoit les son côté peu ou prou déserté la charge de cette institution a poin- l’indéracinable Bourgeois gentil- dor ; ou aux détenues (prison de la siennes de la Mairie de Paris, via capitale : ses théâtres ont été soit té un déficit de 7 millions de homme, joué en long, en large et en Santé) avec Annette lève l’encre, de la direction des affaires cultu- détruits, soit fermés, soit détour- francs (1,07 million d’euros) lors espagnol (Cuba), Arturo Ui (avec Brigitte Sy. relles de la Ville, tandis que le nés afin d’y installer d’autres de la présentation du budget. Guy Bedos), Dommage qu’elle soit Le bilan quantitatif, si l’on en TCE reçoit les siennes de la Caisse activités. Il se pourrait, d’après les infor- une putain (John Ford), Cyrano de juge par les chiffres fournis par des dépôts et consignations, pro- En 1984, Jack Lang, ministre de mations recueillies par Le Monde Bergerac (avec Francis Huster), l’administration du théâtre, n’est priétaire du théâtre de l’avenue la culture, annonçait qu’il propo- auprès du ministère de la culture, L’Avare et quelques réussites dans pas moins positif. Le nombre Montaigne. serait à la Mairie de Paris de réha- que l’on demande à Pierre Méde- le théâtre musical qu’il affectionne, d’abonnés (source : ministère de la biliter la Gaîté-Lyrique pour en cin, actuel directeur de la maison, comme le récent Ya d’la joie culture), varie ces dernières années COPRODUTIONS ET MÉCÉNAT faire un théâtre de l’opérette. Le de partir plus tôt que prévu. Ca- (d’après des chansons de Charles entre 11 000 et 15 500 (saison 1998/ L’Opéra-Comique et le Théâtre choix de la municipalité fut autre therine Trautmann, ministre de la Trenet). Ils auront vu aussi les bal- 1999). Le nombre de spectateurs des Champs-Elysées fonctionnent et se solda par le désastre finan- culture, a d’ailleurs déjà demandé lets de Maurice Béjart ou ceux des est passé de 150 000 en 1987 à de façon assez semblable : ils re- cier et patrimonial du projet Pla- à Jérôme Savary de prendre ses Deschamps-Deschiens. 250 000 (prévision) en 1999, pour çoivent une subvention de fonc- nète magique. Ce théâtre est au- fonctions avec un an d’avance, en La salle Gémier, plus petite, leur un nombre de représentations pas- tionnement qui permet de les jourd’hui en partie détruit et la septembre 2000. Il se pourrait aura permis la découverte d’au- sé de 330 (380 avec les tournées) à maintenir en état de marche, municipalité souhaiterait y instal- que Savary arrive encore plus teurs, de pièces et de metteurs en 410 (490 avec les tournées). Le ré- mais ne leur donne pas les ler une salle de concerts pour vite. Il le souhaite, et dès janvier scène contemporains significatifs. sultat prévisionnel pour 1999 serait moyens de produire des spec- l’Orchestre de Paris. Un projet si possible. Dernier exemple, la première à Pa- positif, à hauteur de 750 000 F tacles. Coproductions, mécénat, contesté par les professionnels, Il ferait alors en sorte que quel- ris vendredi 12 novembre des Belles (114 000 ¤) – il était de 2 050 000 F location de salles sont donc une qui souhaitent voir l’achèvement ques travaux urgents liés à la sé- Endormies du bord de scène, mis en (312 500 ¤) en 1998. obligation à laquelle ces deux ins- du projet Cité de la musique, à curité du bâtiment soient réalisés scène par Eric Ruf et Pierre Laman- titutions ne peuvent se soustraire La Villette – il n’y manque que la avant le coup d’envoi de sa pre- dé sous le label du Festival d’Au- Jean-Louis Perrier dans la situation actuelle. grande salle prévue dès l’origine. mière saison. Car l’Opéra- LeMonde Job: WMQ1611--0032-0 WAS LMQ1611-32 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 08:59 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0416 Lcp: 700 CMYK

32 / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 CULTURE

DÉPÊCHES Le second souffle a EXPOSITION : près de 5 mil- lions de personnes ont parcou- ru, selon une estimation de la Mairie de Paris, les « Champs de de la Cinémathèque la sculpture », exposition-prome- nade de 52 œuvres sur les Champs-Elysées à Paris qui s’est achevée le dimanche 14 no- de la danse vembre. Cette manifestation de plein air, gratuite, dont la pre- mière édition a eu lieu en 1996, ne regroupe que des artistes vivants Ce lieu de mémoire unique au monde, et s’est élargie cette année aux cinq continents. créé en 1982, a besoin de nouvelles ressources a ARCHITECTURE : les services départementaux de l’architec- pour assurer son développement ture et du patrimoine (SDAP) ont lancé, le 15 novembre, une EN 1982, une Cinémathèque de monde entier, mais nous avons aussi journée d’action revendicative. la danse voyait le jour en France. un rôle à jouer au sein du futur Les responsables du SDAP de- Elle est aujourd’hui quasi unique Centre national de la danse, car la vaient se réunir au ministère de la en son genre. « Tout le monde pré- mémoire que nous constituons est culture, en présence de Catherine disait qu’au bout de six mois, nous aussi celle du présent des danseurs Trautmann et de François Barré, n’aurions plus rien à montrer ! Cela et des chorégraphes. Nous avons eu directeur de l’architecture et du fait dix-huit ans que ça dure et nous des réunions positives avec Anne patrimoine. Les syndicats d’archi- avons de plus en plus de documents, Chiffert, qui dirige Pantin. Nous tectes et urbanistes d’Etat et des explique Patrick Bensard, créateur sommes en discussion avec le minis- bâtiments de France entendent

et directeur de cette cinémathèque tère pour obtenir un statut – nous D. R. alerter les pouvoirs publics sur «la innovante. Malgré les réticences au sommes un département de la Ciné- « Because We Must », de Charles Atlas, présenté à la Cinémathèque de Chaillot. situation de complet dénuement sein même de la Cinémathèque mathèque – qui viserait à plus d’au- dans lequel se trouvent leurs ser- française, Costa-Gavras, qui à tonomie juridique, car cette autono- fan absolu de flamenco, le photo- than Demme, affirmant ainsi une Bien que la direction de la mu- vices ». l’époque la dirigeait, a toujours sou- mie existe déjà dans les faits. » graphe Marc Riboud ou Jean-Paul politique artistique qui défend la sique, de la danse, du théâtre et a MUSIQUE : du Polonais Ignace tenu le projet qu’il avait initié avec Patrick Bensard évoque l’Ircam Goude. Mais cette recherche du notion de films chorégraphiés, et des spectacles (DMDTS) vienne Paderewski au Canadien Glenn Igor Eisner, inspecteur principal de dans son rapport à Beaubourg... grand public a sa limite : la jauge pas uniquement de films de danse. d’allouer 500 000 francs (76 225 ¤) Gould, dix-sept virtuoses du pia- la danse au ministère de la de la salle (trois cents places), très La Cinémathèque de la danse a de crédits supplémentaires pour no ont été, au XXe siècle, filmés culture. » 500 FILMS ET 4 000 VIDÉOS inférieure à la demande. constitué un fonds unique de films l’achat des archives, la Cinéma- pour le cinéma ou la télévision et Aujourd’hui, avec le projet de la Il est déjà acquis que la Cinéma- « Nous serons aussi installés dans de jazz et sur la danse des Noirs thèque de la danse, avec un bud- retenus pour la collection « L’art Maison de l’image à Bercy et celui thèque de la danse aura des bu- les locaux de la Maison de l’image à aux Etats-Unis (collections de get d’environ 3 millions de francs du piano », réalisée par IMG et du Centre national de la danse à reaux à Pantin, ainsi qu’une salle Bercy, où nous bénéficierons d’une l’Américaine Mura Dehn, du Fran- (457 347 ¤), peine à participer à la Idéale Audience. Cette collection, Pantin, Patrick Bensard et son de visionnage et de projection da- salle de 700 places, dit Bernard Ré- çais Jo Milgram). Elle est riche aus- création d’une mémoire vivante. pour laquelle un important travail équipe restreinte (seulement cinq vantage tournée vers le milieu my, chargé de la communication si en documents sur le flamenco, de restauration a été réalisé, permanents) ont à cœur de faire chorégraphique. Mais la volonté au sein de la Cinémathèque de la sur la danse orientale. « Nous DANS LES ÉCOLES, LES THÉÂTRES consiste en la parution cet au- reconnaître un travail à la dimen- de l’équipe Bensard a toujours été danse. Enfin, nous aurons à partir avons également presque toutes les « Nous pouvons assurer des mises tomne d’une cassette vidéo VHS. sion régionale, nationale et inter- de toucher un public de non-spé- de décembre accès à un troisième vidéos de la danse contemporaine en relation entre les jeunes auteurs- Elle sera suivie, début 2000, par la nationale. « Nous sommes devenus cialistes et de mêler les disciplines lieu qui est le Châtelet. En quelque que les auteurs nous donnent, réalisateurs et les chaînes de télévi- publication d’un DVD. L’ensemble le lieu incontournable entre les artistiques. Les projections bimen- sorte, le prolongement des trente- ajoute Bernard Rémy. Toutefois, le sion qui relaient nos programmes, est accompagné par la sortie d’un images et la danse. Nous avons be- suelles à la Cinémathèque de cinq séances que nous avons orga- dépôt légal n’existant pas, il nous telles Mezzo ou Muzzik, explique coffret en trois CD chez Philips soin de rester affiliés à la Cinéma- Chaillot sont devenues des ren- nisées à l’Opéra Garnier de 1989 à faut aussi acheter. » A ce jour, le Patrick Bensard. Ainsi nous avons sous le même titre que la collec- thèque française pour avoir un ac- dez-vous prisés. On y croise aussi 1994. » La série Châtelet débutera fonds comporte 500 films et été à l’origine du programme de Su- tion. cès immédiat aux archives du bien le couturier Christian Lacroix, par Stop Making Sense, de Jona- 4 000 vidéos. san Buirge filmé par Catherine a Thomas Bangalter et Guy-Ma- Shan ; nous avons permis in extre- nuel de Homem-Cristo, qui for- mis la réalisation du documentaire ment le duo français de musique de Dominique Delouche sur Serge électronique Daft Punk, ont Les passions paradoxales de Patrick Bensard Peretti, grand danseur, grand pro- conçu et supervisé ce qui est le fesseur, qui devait mourir quinze deuxième DVD musical à ce jour. « JE VIENS d’un univers littéraire, de la phi- premier à présenter Karole Armitage, Erick ses films le dépouillement de l’image, avec un jours plus tard. » Par ailleurs, la Ci- Le premier du genre avait été losophie, où la danse n’existait pas. Il a fallu Hawkins. Il y a du découvreur chez l’homme sens du cadre qui se fait rare. » Quels ont été némathèque de la danse soutient consacré au groupe de hard rock Bob Wilson et Einstein on The Beach, la danse Bensard, qui déteste tout ce qui enferme, les chocs de Patrick Bensard, souvent parti en les réalisateurs qui s’intéressent américain Metallica. Le disque, qui de Lucinda Childs pour que je m’y intéresse. tout ce qui ressemble à un ghetto. « J’ai ac- pèlerin chercher des images inédites ? «Les aux nouvelles images, tels Pascal est intitulé D. A. F. T. : a Story Sans Bob Wilson, sans le Festival d’automne qui cepté cette direction, tout en signalant que je films de la danse noire américaine liés au déve- Baës, Janneque Draisma ou Tho- about Dogs, Androids, Firemen and ensuite me faisait découvrir Trisha Brown, puis ne tenais pas en place dans un bureau. » loppement du jazz. La personnalité de Sylvie mas Balogh. Tomatoes, sortira le 16 novembre Merce Cunningham, jamais je n’aurais ren- Comme il y a tout à faire, il faut un certain Guillem, et le risque qu’elle a pris dans la réali- Mission essentielle : la diffusion. en DVD et en cassette VHS. contré la danse. » Dans les années 70, Patrick temps pour que le travail émerge. Au- sation de son film avec Françoise Ha Van, Evi- A Paris, bien sûr, mais surtout en a ARTS : vingt-cinq chefs- Bensard vit entre Paris et New York. A Paris, il jourd’hui, la Cinémathèque de la danse est dentia. Samia Gamal, à une époque où la régions (800 missions annuelles) et d’œuvre d’artistes français est l’assistant du photographe Marc Riboud. partout. Présente à la réouverture du Châte- danse orientale était encore largement mépri- à l’étranger (environ une centaine conservés au Musée Pouchkine Il entre à l’agence UPI comme photographe let, présente à La Villette, aux Rencontres des sée. Certaines archives sur Joséphine Baker. Les de missions). Dans les universités, de Moscou sont présentés depuis et réalise un moyen métrage nommé Le Parc cultures urbaines : « Nous devons aller au- films du musicien belge Thierry de Mey. La ma- les écoles, les théâtres. Patrick le 12 novembre à Rome dans une Monceau, en hommage à Jean Cocteau, avec devant des publics pour lesquels la Cinéma- gie du flamenco de Carmen Amaya. Jean Bensard revient de Sao Paulo où, exposition intitulée De Poussin aux Henri Alekan à la photo. Un bon départ pour thèque est un temple de la culture. » Rouch, bien sûr. » au centre culturel Itau, il a montré impressionnistes, qui durera jus- un débutant. En fait, Patrick Bensard est né Mais s’il fallait ne citer qu’un document ? pendant trois mois les trésors des qu’au 27 février 2000. Elle se veut fou d’images. A New York, il collabore avec le UN PÈLERIN EN QUÊTE D’IMAGES INÉDITES « Noureev à Spoleto, répond l’homme de la archives : « Les Brésiliens vou- un résumé de l’histoire de la pein- photographe Leonard Freed, suit la danse et Dans le même temps, la cinémathèque pré- Cinémathèque de la danse. Il a été réalisé en draient mettre sur pied une cinéma- ture française du XVIIe siècle jus- réalise un documentaire sur l’effervescence sente une programmation en relation avec le 1964 par Pierre-André Boutang et Philippe Co- thèque sur le modèle de la nôtre, qu’à l’aube du XXe siècle, de Nico- des années 70 : La Danse dans les lofts. Festival d’automne. Notamment en offrant lin. Le danseur étoile venait de fuir la Russie. Il dans un pays où les archives sont las Poussin et Antoine Watteau Quand Igor Eisner lui propose la direction au public de Chaillot les films de Charles a un peu plus de vingt ans, et déjà son intel- inexistantes. Il s’agirait d’une petite jusqu’à Pablo Picasso et Pierre de la future Cinémathèque de la danse, il est Atlas, collaborateur pendant dix ans de ligence de la vie, de la danse y est fulgurante. » sœur... » Bonnard, en passant par Jean-Ho- conseiller artistique à Châteauvallon, où Gé- Merce Cunningham. « Je le tiens pour un des noré Fragonard, Paul Cézanne et rard Paquet l’a convaincu de venir. Il est le grands cinéastes de notre temps. J’admire dans D. F. Dominique Frétard Vincent Van Gogh. Basement Jaxx, artisans ludiques de la dance music LE SUCCÈS de son premier al- certains des représentants les bam, bam » métronomique agré- CONCERTS bum, Remedy, aurait pu ravaler plus futés du genre, comme les menté d’effets sonores qui Basement Jaxx au rang de sensa- producteurs Masters at Work (un rendent, comme ils aiment le Centre culturel Calouste-Gulbenkian 51, avenue d’Iéna, 75116 Paris tion éphémère dans la jeune his- temps leur modèle outre-Atlan- dire, « la quasi-totalité des soirées Tél. réserv. : 01-49-53-05-07 toire de la dance music. Ç’aurait tique), les Chemical Brothers dance rapidement ennuyeuses », Jeudi 18 novembre - 20 heures – qui ont beaucoup misé sur le ils préfèrent injecter des syn- 20 novembre 1999 – 20 h 30 Jennifer Smith, soprano e PORTRAIT spectacle et la flamboyance de copes empruntées à la soul des Orchestre du conservatoire du VIII Les simagrées des stars leurs performances. Basement années 70, des sons naturels issus Nuno Vieira de Almeida, piano Dir. Michel Capelier Jaxx privilégie le détail, comme du jazz, des riffs de guitare, des Dmitry laissent indifférents The Herbalizer ou les Français de voix, et construire un répertoire Entrée dans la limite des places disponibles SITKOVETSKY violon Felix Buxton Daft Punk qu’ils fréquentent ré- de chansons courtes avec une p.e. Valmalete et Simon Ratclife gulièrement. idée, une histoire à chaque fois. Brigitte Les simagrées des stars et les Des artisans ludiques en somme. ENGERER piano poses blasées du milieu profes- Vivaldi, Tchaïkovski, Beethoven, Ravel été faire peu de cas de leurs pro- sionnel de la dance laissent indif- UNE FÊTE AMICALE ductions personnelles comme de férents ces deux garçons très or- « Nous cherchons la surprise, la 30 novembre 1999 - 20 h 30 leurs remixes de titres de ve- dinaires que l’on sent plus à l’aise variété, pas seulement à amener la Gary dettes de la pop, qui ont gagné dans les raves clandestines ou les transe, retomber et recommencer HOFFMAN les faveurs du public des clubs clubs en fond de cour que sous un cycle. » Pince-sans-rire, ani- violoncelle depuis le milieu des années 90. Il les projecteurs de Las Vegas. «La més par un esprit plus proche de Philippe était du dernier chic d’aller se dance, en particulier à Londres, l’underground américain et des BIANCONI montrer dans le club du quartier estime Felix Buxton, est ramenée restes d’une rébellion punk, les piano de Brixton, au sud de Londres, où à un mouvement d’excitation deux membres de Basement Jaxx Prokofiev-Chostakovitch ils ont officié pendant quatre ans éphémère qui finit par être assez ont une excellente réputation comme DJ. Le dernier chic, Felix effrayant. Nous sommes allés à la d’hommes de scène. Là aussi, ils Buxton (barbiche bien taillée et Winter Music Conference de Mia- font la différence avec ces soi- lunettes, vingt-huit ans) et Simon mi en 1998 et cette année. Si tu as rées, trop nombreuses, où la to- Ratclife (glabre, vingt-neuf ans) un bon ego, c’est l’endroit idéal talité du show consiste à regar- seraient plutôt du genre à s’en pour passer ton temps à dire : der un type porter une canette de méfier. « On s’est retrouvés à diri- “Oh ! je suis un DJ important !”. bière à ses lèvres. « Si vous avez ger un club où les gens venaient se Les magazines envoient leurs meil- de la chance, il y a par là dessus montrer, n’écoutaient plus rien. leurs éléments prendre des pilules, un light show pas trop tarte », dit On a fermé au début de l’année », boire des coups, aller de club en Felix Buxton, qui estime que le précise Simon Ratclife. club et tous les gens de l’industrie spectacle doit rester une fête font leur marché. Lorsque l’on fait amicale et son duo rester en UN SURCROÎT D’HUMOUR un set, c’est pour n’être entouré phase avec les danseurs. Voilà se- Depuis, Basement Jaxx a repris que de DJ qui regardent ce que tu lon Basement Jaxx le seul moyen les chemins du nomadisme, de fais. Un cauchemar. » de rester bon, c’est-à-dire hon- club en club, parfois sur les C’est dans leur tanière du quar- nête. scènes souvent trop grandes de tier de Camberwell, toujours quelques festivals, aujourd’hui dans le sud londonien où ils ont Sylvain Siclier en tournée dans des salles de installé leur studio, que Felix taille raisonnable. Les shows de Buxton et Simon Ratclife se ૽ 1 CD Remedy, XL Recordings De- Basement Jaxx, comme leurs en- sentent bien. Ou sur scène, avec label/Virgin. Concert le 19 no- registrements, ont ce petit sur- leurs piles de disques, une table vembre à l’Elysée-Montmartre, croît d’humour, une sophistica- de mixage de base, quelques ma- 72, boulevard Rochechouart, Pa- tion un peu sexy, un goût pour la chines simples et deux platines. ris 18e.MoAnvers. Tél. : 01-55-07- diversité qui les fait rejoindre Au recours permanent au « bam, 06-00. 110 F (16,77 ¤). LeMonde Job: WMQ1611--0033-0 WAS LMQ1611-33 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 09:15 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0417 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 / 33

SORTIR

Le Bowie’s Brass Fantasy Flipside PARIS Après le Sceaux What qui les Casa de la Trova, recevait le 12 novembre, c’est au Familia Valera Miranda Duc des Lombards d’accueillir continue sa route sans Lester Revoici les deux pétillantes Flipside, dont le saxophoniste frangines septuagénaires Dave Liebman a eu l’occasion de Floricelda et Candida – les sœurs louer le talent et l’enthousiasme L’orchestre a joué à Nevers pour célébrer le trompettiste, décédé à Brooklyn le 8 novembre Faez –, revoici Zaïda Reyte, collectif. Le groupe est composé mama aux formes et au cœur du saxophoniste français Jérôme Le Bowie’s Brass Fantasy, ensemble de cuivres contres internationales de jazz de Nevers. L’or- diable rieur n’était plus là pour rattraper. Man- généreux, les héritières des Sabbagh et des Américains Greg du trompettiste Lester Bowie, décédé à Brook- chestre a joué avec cœur, parfois avec fureur, ici quaient les émotions moqueuses du grand Bo- troubadours, inventrices, Tuohey à la guitare, Matt lyn le 8 novembre, s’est présenté aux 13es Ren- ou là, dans une approximation que le grand wie, son toupet, sa liberté de ton. dans l’est de Cuba, de la trova, Pennman à la contrebasse et une chanson populaire Darren Becket à la batterie. NEVERS gnantes lamentations à l’aller, al- assurant avec décision le remplace- si, lors d’un solo particulièrement perlée de romantisme. Au Duc des Lombards, 42, rue des de notre envoyé spécial lègre parade au retour), mais cer- ment de ceux qui ont filé aux ob- fêté (Gary Valente, Alain Venken- Invités exceptionnels de la soirée Lombards, Paris 1er.Mo Châtelet. Lester Bowie, cofondateur de tainement pas de celles qu’on sèques : il s’agit de Serge Adam et hove, David Sheiman), on pointa et aubaine pour ceux qui les ont Le 15, à 21 heures. Tél. : l’Art Ensemble de Chicago, âme de expédie. Pour célébrer un musicien Alain Vankenhove, bien connus un doigt vers les cintres d’où Les- ratés récemment au Café de la 01-42-33-22-88. 100 F (15,2 ¤). ce qu’il voulut appeler la Great disparu, l’orchestre joue. Ou les sous nos cieux. Qu’ils soient bénis ! ter, toujours affublé de sa blouse Danse : la Familia Valera LYON Black Music, trompettiste dans amis – Jimmy Owens, seul devant Lester Bowie faisait rire les trom- de dentiste, veillait sans doute au Miranda, qui interprète le son l’âme, est décédé à Brooklyn mardi le cercueil de Blue Mitchell à St Pe- pettistes (sauf ceux de son Brass grain. avec un naturel virtuose. Fred Bendongué 8 novembre. Ces derniers jours, il ter’s Church, 5e Avenue, un soir de Fantasy, qui l’aimaient) d’un rire Et sinon, ils jouèrent avec cœur, Bataclan, 50, boulevard Voltaire, Après Inbal Pinto, star de la tournait en Europe, en France, mai 1979 ; Albert Ayler sur la étonné et jaloux. Etonné et jaloux parfois avec fureur, ici ou là dans Paris 11e. Mo Voltaire. Le 15, à nouvelle danse israélienne, c’est avec son Brass Fantasy : huit tombe de John Coltrane, en juillet devant ce toupet, cette liberté de une approximation que le grand 20 heures. Tél. : 01-43-14-35-35. au tour de Fred Bendongué, cuivres (trompettes, trombones, 1967. Cornaqué avec entrain par ton, l’outrance arrachée à l’instru- diable rieur n’était plus là pour rat- 150 F (22,9 ¤). chorégraphe d’origine cor et tuba) et percussion. Aux Gerald Brazel (trompette), le Lester ment qu’il trimbala, tout de même, traper. Ils alignèrent le répertoire, Didier Squiban franco-camerounaise grandi dans 13e Rencontres internationales de Bowie’s Brass Fantasy ne s’est pas parmi les pupitres les plus intransi- Gerald Brazer l’œil rivé sur sa La dernière fois que l’on avait la banlieue lyonnaise, de prendre Nevers, on l’attendait le 12 no- démonté. Une minute de silence à geants de la planète : ceux du montre. Soleils de cuivres. Impec- vu le pianiste Didier Squiban, d’assaut la scène de la Maison de vembre. Point fort d’un pro- la demande du vice-chef. Un pho- blues, du rock et du rhythm cable ahan du très jeune Sheiman. il jouait à plusieurs mètres la Danse. Pour sa nouvelle pièce, gramme régulièrement orienté vers tographe en profite pour bousiller n’blues. Les peintres du Salon aussi Conversations de coulisses, celles au-dessus du sol, à la demande intitulée D’une rive à l’autre, sur la ce qui maintient une idée possible l’ambiance de son déclencheur à riaient devant Manet. Il y avait son des trombones, plus que volubiles. de l’Interceltique de Lorient, musique d’Areski Hamitouche, ce des musiques improvisées. Som- crémaillère. Normal. Le deuil n’est chant, ses éclats, l’étranglement De temps en temps, un sonnet durant le passage de l’éclipse. jeune chorégraphe singulier, passé met d’une journée où se sont suc- plus supportable. Et en avant la des notes, une épure permanente dense et mélancolique par Vincent A La Maroquinerie, ce par des expériences aussi cédé Fred Van Hove (piano, Bel- musique ! de la musique noire, il y avait éga- Chancey dans son coin. Toute la trentenaire jovial, mélodiste contrastées que le hip-hop, le gique), Ellery Eskelin (ténor lement son sens du show. Sa pré- musique au rendez-vous. Rien ne inventif, nourri au jazz et à la buto ou la capoeira, s’est inspiré d’origine russe, basé à New York), UNE ÉPURE PERMANENTE sence. Cette mobilité de gamin re- manquait : si, les émotions mo- diversité de la culture bretonne, de l’écrivain antillais Edouard Thomas Borgmann et Dietmar Côté jardin, les trombones, volu- venu de plusieurs vies. En cela, il queuses du grand Bowie. Ses cris est programmé plus Glissant et a invité le chorégraphe Diesner (saxophones, Allemagne). mineux et expressifs (Gary Valente fut irremplaçable ; personne, dans changés en plaintes et les plaintes « classiquement » dans la salle brésilien Rui Moreira à l’épauler L’essentiel, de haute teneur en dé- et Luis Bonilla). L’artiste le plus dé- l’orchestre sans lui, n’en doute. en murmure. Son sens de l’incise, en sous-sol. dans ce travail. blocage généralisé, se produisant licat, donc le plus inaperçu, de l’en- C’est à ce point que la prestation de la coupe et de ce qui réveille. Un Seul au piano, Squiban invente La compagnie a reçu en 1996 un dans le délicieux petit théâtre mu- semble, l’homme du french horn maintenue de son groupe devient timbre inimitable, le timbre qui son blues en alliant les airs des « New York Dance and nicipal de Nevers. qu’on nomme en français le cor an- intéressante. Bien entouré, Gerald n’était qu’à lui, sa voix, sa juste chants et des danses Performance Award » et L’orchestre de Lester Bowie, plus glais (Vincent Chancey) ; au centre, Brazel ne cherche pas une seconde voix, juste sa voix. « Un Africain qui traditionnels à certaines participera à la manifestation que légèrement modifié, a tenu à le batteur à cymbales très hautes à évoquer le disparu comme en cé- meurt, c’est une bibliothèque qui des révolutions stylistiques « Aux portes de l’an 2000 », le jouer. On ne sait ce que furent au (Vincent Johnson) et un tubiste de rémonie de tables tournantes. Si, disparaît » : un musicien africain- du piano moderne telles que 31 décembre, sur les juste les funérailles du grand Les- moins de vingt ans, inconnu au ba- une fois, par citation, comme on américain qui disparaît, c’est une Bill Evans ou Keith Jarrett Champs-Elysées. ter, mais certainement des funé- taillon, éblouissant de mise en prend dans la gorge, presque à son voix dans le concert du monde qui les ont transmises. Maison de la Danse, 8, avenue railles de musicien africain-améri- place et d’énergie, lui ; retenons insu, une intonation du mort qui s’en va. Quand la musique reste au- La Maroquinerie, 23, rue Boyer, Jean-Mermoz, 69 Lyon. Le cain. Pas forcément à la hauteur son nom : David Sheiman. Côté faisait rire. Pour le reste, le Brass tour, très seule, on l’entend. Paris 20e. Mo Gambetta. 17 novembre, à 19 h 30 ; les 18, 19 et immortalisée par le New Orleans cour, trois trompettes menées par Fantasy s’est abstenu de toute nos- Les 15 et 16, À 21 heures. tél. : 20, à 20 h 30. Tél. : 04-72-78-18-00. Function de Louis Armstrong (poi- Ravi Hassan Best, les deux autres talgie poisseuse. A peine, au début, Francis Marmande 01-40-33-30-60. 100 F (15,2 ¤). 100 F et 120 F (15,2 ¤ et 18,3 ¤). L’attraction irrésistible du futur selon Merce Cunningham GUIDE au festival du Lincoln Center, à Points in space, Pictures, Beach clones. Elles expriment le mouve- TROUVER SON FILM 20 h 30. Tél. : 01-48-13-70-00. 50 F. FESTIVAL D’AUTOMNE À PA- New York (Le Monde du 24 juillet). Birds, Roaratorio, Five Stones Wind, ment et sa couleur. Le squelette de Mstislav Rostropovich RIS. Biped, de Merce Cunning- On voudrait plonger dans cette Ocean –, Cunningham s’envole vers la danse, sa spatialité, mais non sa Tous les films Paris et régions sur le Mini- Cours d’interprétation public. e ham. Gavin Bryars (musique), chorégraphie conçue comme une les cimes. Non pas comme un dieu chair. A chacun son rôle : aux dan- tel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08-36-68-03- Salle Cortot, 78, rue Cardinet, Paris 17 . Mo Malesherbes. Le 16, à 10 heures et Aaron Copp (lumières). Merce 78 (2,23 F/min) boîte à mystères. Il faudrait remplir solitaire, mais tel l’ange tutélaire de seurs de l’espace, la prise en charge 15 heures. Tél. : 08-36-68-75-06. 100 F. Cunningham Dance Company. la salle d’écoliers, de lycéens, d’en- la danse. Après dix ans passés à conceptuelle de l’idée, aux danseurs ENTRÉES IMMÉDIATES Marie-Noëlle de Callata (soprano) THÉÂTRE DE LA VILLE, 2, place fants en bas âge. Sauf qu’il n’y a dé- maîtriser les ordinateurs les plus sur le plateau, son incarnation. Très François Le Roux (baryton), Le Kiosque Théâtre : les places du jour du Châtelet, Paris 4e.Mo Châte- jà presque plus de places dispo- complexes, le voilà aujourd’hui en fort. Cette répartition des rôles, qui Jeff Cohen (piano) vendues à moitié prix (+ 16 F de commis- Mélodies de Duparc. let. Jusqu’au 20 novembre, à nibles. Soixante ans sur le métier à mesure de nous offrir un rêve high- n’est pas aussi nette qu’on veut sion par place). Place de la Madeleine et 20 h 30 (sauf le 15). Tél. : 01-42-74- Bibliothèque nationale de France (site n’être que lui-même, Merce tech d’une poésie stupéfiante. Sans bien l’écrire, est néanmoins suggé- parvis de la gare Montparnasse. De e 22-77. De 110 F à 160 F (16,8 ¤ à Tolbiac), quai François-Mauriac, Paris 13 . Cunningham. Le chorégraphe joue discours de spécialiste, sans effet rée par un ensemble de balises laser 12 h 30 à 20 heures, du mardi au samedi ; Mo Quai-de-la-Gare. Le 16, à 19 heures. 24,4 ¤). sa vie en inventant des danses, à d’annonce. Silencieux comme à son qui montent, descendent, compar- de 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. Tél. : 01-53-79-59-59. 100 F. chaque fois identiques à elles- habitude. Il n’y a qu’à regarder : la timentent, décloisonnent la boîte Panorama d’auteurs féminins La Chauve-souris Hypothèse : un homme libre mêmes, à chaque fois différentes surprise chorégraphique imaginée magique. A chacun son espace. Les 16, 17 et 18 novembre à 20 h 30 : de Johann Strauss. Chœur et orchestre du L’Homme englouti, adapté et mis en reste-t-il plus longtemps qu’un Théâtre Helikon-Opéra de Moscou, Vale- parce que accueillant le monde par la trilogie Merce Cunningham / Les danseurs de Cunningham, les scène par Ghislaine Dumont, d’après autre un homme jeune ? Merce dans sa diversité, ses impondé- Shelley Eskar / Paul Kayser (ces filles surtout, ont une telle préci- rij Kritskov (direction). L’Autre, un roman d’Andrée Chedid. Les Théâtre des Champs-Elysées, 15, avenue Cunningham, à quatre-vingts ans, rables, son évolution. Avec Biped,il deux derniers signent le décor) re- sion, une telle virtuosité, une telle 23 et 24 à 20 h 30 : La Plume et le Cou- Montaigne, Paris 8e.Mo Alma-Marceau. donne au public du Théâtre de la nous embarque pour Cythère. noue avec l’esprit du merveilleux sûreté dans les cuisses, une telle vé- teau, mis en scène par Jean-Marie Le Le 16, à 19 h 30. Tél. : 01-49-52-50-50. De Ville mille et un motifs d’émerveil- Impossible de résister à tant de d’un opéra de Lully. locité dans les bras qu’on se de- Jude, d’après Nouvelles d’Algérie,de 50 F à 390 F. lement. On a envie d’applaudir plaisir. Après des dizaines de chefs- mande parfois s’ils sont bien les hu- Massima Bey, et des contes kabyles. Le 20 Troupe de l’Opéra-Comique comme un feu d’artifice sa toute à 20 h 30 et le 21 à 16 heures : Gabriel Récital Kurt Weill. d’œuvre – citons en quelques-uns UNE FÉERIE NÉE DE LA LUMIÈRE mains annoncés. Un saut comme Garran et Yasmina Reza présentent Pro- dernière œuvre, Biped, créée cet été parmi ceux des dernières années : Avant même d’être une pièce où les une décharge électrique nous ras- Opéra-Comique, Salle Favart, 5, rue Fa- dige, de la Canadienne Nancy Huston vart, Paris 2e.Mo Richelieu-Drouot. Les 16, danseurs en chair et en os – dont sure. Leurs enlacements aussi, (lecture scénique). Les 26 et 27 et les 29 et 17, 18 et 19, à 20 h 30. Tél. : 01-42-44-45- les corps dégagent une même puis- fluides, glissés. Mais quand ils sur- 30 à 20 h 30 : Nuits sans lunes de Véro- 46. 100 F. sance toute en muscles – se mêlent gissent du noir, en apesanteur nique Olmi, et Hilda, d’après le roman de Ange aux créatures issues de l’ordinateur, complète, le doute se réinstalle. Les Marie Ndiaye (lecture scénique). Le Divan du monde, 75, rue des Martyrs, Le Théâtre international de la langue Paris 9e. Mo Pigalle. Le 16, à 19 h 30. Tél. : Biped est une féerie née de la lu- ombres virtuelles, en comparaison, française (TILF), pavillon du Charolais, mière. C’est elle qui donne vie à ces prennent alors des airs timides 01-44-92-77-66. 120 F. Parc de La Villette, 211, avenue Jean-Jau- Muse, Foo Fighters, drôles de bipèdes. Aux danseurs d’E.T. géants, émerveillés par tant e o rès, Paris 19 .M Porte-de-Pantin. Tél. : 01- Red Hot Chili Peppers dont les justaucorps, taillés dans un de grâce. 40-03-93-95. 50 F et 80 F. Palais omnisports de Paris-Bercy, 8, boule- tissu iridescent, deviennent des Pour que Biped jette tous ses Le Chant du ressort vard de Bercy, Paris 9e.Mo Porte-de-Bercy. êtres lumineux ; au décor où feux, Cunningham – on n’en croit de Pierre Meunier, mise en scène de Le 16, à 19 h 30. Tél. : 01-44-68-44-68. Pierre Meunier et Isabelle Tanguy. croisent dans l’espace des points de pas ses yeux – a accepté que Su- 180 F. Théâtre Paris-Villette, 211, avenue Jean- Sugarhill Gang, Lady Laistee toutes tailles, des hiéroglyphes de zanne Gallo, sa costumière, pique Jaurès, Paris 19e.Mo Porte-de-Pantin. Du couleur jaune, bleue, rose indien des strass (!) aux oreilles des dan- Café de la Danse, 5, passage Louis-Phi- 16 novembre au 18 décembre. Les mardi, lippe, Paris 11e.Mo Bastille. Le 16, à glissant les uns sur les autres. On seuses. Une création qui ne res- jeudi, vendredi, à 21 heures ; les mercredi 20 heures. Tél. : 01-47-00-57-59. 143 F. éprouve un faible mortel pour les semble à aucune autre. Qui d’em- et samedi, à 19 h 30. Tél. : 01-42-02-02-68. créatures virtuelles (elles sont blée propulse l’Américain bien De 65 F à 135 F. DERNIERS JOURS Compagnie Castafiore sculptées à partir de mouvements au-delà de l’an 2000. Mieux qu’un Marcia Barcellos. Joseph Biscuit : Anthrop. 21 novembre : captés par des caméras infrarouges philosophe ne le ferait avec des Espace Michel-Simon, 36, rue de la Répu- Quatre artistes de Tunisie : sur les danseurs de la compagnie). mots, Biped est l’aubade donnée au blique, 93 Noisy-le Grand. Le 16, à Rafik El Kamel, Habib Bouabana Les trois créateurs ont eu l’idée gé- siècle qui nous attend. Très réjouis- 20 h 30. Tél. : 01-45-92-27-75. 130 F. Centre Wallonie-Bruxelles, 127-129, rue niale de ne surtout pas vouloir sant, très tonique. D’un optimisme Les Gens d’Uterpan Saint-Martin, Paris 4e. Tél. : 01-53-01-96-96. qu’elles ressemblent à de vrais ravageur face à ce que l’on ne sait Annie Vigier, Franck Apertet : Chez Gué Entrée libre. Sécession, l’art graphique hommes et femmes (comme on s’y pas. Gué Louft. Théâtre Gérard-Philipe, 59, boulevard à Vienne autour de 1900 attendait trop). Jules Guesde, 93 Saint-Denis. Mo Saint-De- Musée-galerie de la Seita, 12, rue Surcouf, Elles sont des traces, pas des Dominique Frétard nis-Basilique. Les 16, 17, 18, 19 et 20, à Paris 7e. Tél. : 01-45-56-60-17. 25 F. LeMonde Job: WMQ1611--0034-0 WAS LMQ1611-34 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 10:36 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0418 Lcp: 700 CMYK

34 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 Deux publications chrétiennes dénoncent le silence sur le Congo-Brazzaville « Réforme » et « Témoignage chrétien » s’associent pour attirer l’attention sur les violences qui secouent l’ancienne colonie française et pour demander à la communauté internationale de garantir la protection des populations SOUS LE TITRE « Congo-Braz- nécessaire ». Cette indifférence, es- moignage chrétien, et Jean-Luc aveugle et massive » s’exerce sur régime en place bénéficie notam- zaville : brisons le silence », deux timent-ils, « est particulièrement in- Mouton, directeur de Réforme, mais « des populations civiles à bout de ment de l’aide de l’Angola. Il ne hebdomadaires chrétiens, Réforme, compréhensible lorsqu’elle vient de la aussi Jean-Arnold de Clermont, souffle ». Il s’agit au moins de parer s’agit pas d’un conflit ethnique, pour les protestants, Témoignage France », l’ancien colonisateur président de la Fédération protes- au plus pressé : « dire le mal pour même si les principaux protago- chrétien, pour les catholiques, ayant gardé « plus que des liens his- tante, Jean-Marc Dupeux, secré- vaincre l’indifférence et, de ce fait, nistes « jouent de plus en plus sur le viennent de lancer un appel toriques avec ce pays qui fut une taire général de la Cimade, Mgr Oli- contribuer à sauver le peuple congo- registre ethnique pour bâtir des pôles conjoint afin de mettre fin à la carte maîtresse dans son empire ». vier de Béranger, évêque de lais de l’oubli ». de soutien faute de véritables projets « tragédie humaine » qui frappe ce Saint-Denis, président de la Pour sa part, sous la manchette politiques ». Les dégâts sont im- pays d’Afrique. « 600 000 personnes « INTERVENIR ACTIVEMENT » commission sociale de l’épiscopat « Congo-Brazzaville : les raisons de menses et, si une aide humanitaire déplacées, des dizaines de milliers de « Par cet appel, concluent-ils, français, Noël Mamère, député Vert s’engager », Henrik Lindell, dans est assurée par les organisations de morts, c’est le bilan d’un an de guerre nous demandons aux puissances de de la Gironde, Christine Lazerges, tion, de devoir d’ingérence et de se- Témoignage chrétien (du 4 no- l’ONU, les Eglises et des ONG, civile et de campagnes de terreur au la communauté internationale, no- députée PS de l’Hérault, ou Marie- cours humanitaire, il est des parties vembre), présente les données de la celles-ci ne peuvent atteindre les ré- Congo-Brazzaville », écrivent les au- tamment la France, de prendre des Noëlle Lienemann, vice-présidente de la planète où ces mots n’ont pas situation. Une guerre civile oppose gions les plus touchées. teurs de cette pétition, qui initiatives sérieuses afin de garantir la (PS) du Parlement européen. lieu d’être prononcés (...) Nous vivons les troupes du général-président Un politologue congolais, Patrice s’étonnent de l’indifférence de la protection des populations et d’inter- Dans un éditorial de Réforme (4- à une époque où n’existe que ce qui Denis Sassou Nguesso et « une Yengo, note avec regret, dans le communauté internationale et sou- venir activement pour un cessez-le- 10 novembre), intitulé « Huis clos », est « vu à la télé ». En dehors de ce vaste rébellion armée », dirigée de même numéro de Témoignage chré- lignent que « le peuple congolais a feu effectif. » Rémy Hebding, rédacteur en chef cadre sélectif, tout événement est un l’étranger par l’ancien président, tien, que « pour en finir avec la tout simplement été oublié par ceux Les premiers signataires sont Mi- de l’hebdomadaire, souligne : «A non-événement. » Or, dit-il, au Pascal Lissouba, et l’ancien maire guerre, ou plus exactement pour qui auraient pu lui apporter l’aide chel Cool, rédacteur en chef de Té- l’heure où l’on parle de mondialisa- Congo-Brazzaville, une « violence de Brazzaville, Bernard Kolélas. Le avoir la paix, les peuples en viennent à se mettre sous la protection des bel- ligérants les plus cyniques ou les plus DANS LA PRESSE Ce n’est pas une mise en cause in- pas au bilan, mais à la solidarité. un gêneur, c’est souvent injuste, couloirs d’avalanche, dans ce Sud chargés de méfaits ». Il ajoute : discriminée du monde moderne Il n’empêche, les écologistes, provocateur, outrancier. Mais noyé, nulle main humaine n’est « Après la Sierra Leone et le Liberia, LIBÉRATION qui protégera les zones méridio- dans ce domaine, parlent juste et c’est terriblement utile pour évi- venue tenter le diable. Dès c’est à cette dialectique de la soumis- Gérard Dupuy nales (ou les autres) des inonda- depuis longtemps. A la lumière ter l’endormissement et remettre l’alerte donnée, les sauveteurs se sion volontaire que les populations a Chaque automne le pourtour tions. Il faut faire un relevé ra- de cette nouvelle catastrophe qui les pieds sur terre. C’est à cela sont mobilisés. De l’avis général, congolaises se préparent. » méditerranéen français redevient tionnel de tous les facteurs vient de toucher le sud du pays, le que servent les Verts, mettre un ils ont été admirables, leur inter- Comment en sortir ? Constatant une zone à risque climatique éle- aggravants – dont, sans doute, içi débat sur la stratégie électorale peu d’écologie dans les têtes, vention permettant de sauver de qu’aucun mouvement social, poli- vé. Le risque est là, indubitable. et là, le bétonnage-bitumage – et des Verts prend toute sa perti- pour que les hommes par- nombreuses vies. Les services pu- tique, syndical ou paysan « n’a droit Mais la culture du risque n’est agir en conséquence. C’est moins nence. D’un strict point de vue viennent à s’arranger avec la na- blics, si souvent décriés, ont, eux au chapitre », il conclut, non sans pas au rendez-vous. Le risque zé- chic que la nostalgie et c’est aus- politique, l’alliance des Verts et ture. aussi, fait montre de compétence pessimisme, qu’après avoir reçu ro n’existe pas. Loin d’être une si, malheureusement, plus cher. des partis de gauche, dès le pre- et de célérité. Mais aujourd’hui, à « l’onction des démocraties occiden- raison pour justifier un quel- mier tour des municipales, serait FRANCE-SOIR l’heure où la décrue semble enfin tales », la classe dirigeante entend conque laxisme, ce constat doit RFI sans aucun doute plus rentable Jean-Luc Mano enclenchée – et où celle des « perpétuer la forme la plus cruelle pousser à apprendre à vivre rai- Dominique Burg pour la majorité plurielle et a La fatalité, rien que la fatalité, comptes va sonner–, la solidarité de la domination sur ce pays qui sonnablement avec le risque. Il a S’il y a des catastrophes natu- moins risqué pour les écologistes a pris le visage d’un abominable dépend pour une grande part des n’aspire depuis longtemps qu’à la ne suffit pas d’un dispositif tech- relles aggravées par le sous-déve- eux-mêmes, trop faibles pour dé- géant dont la bouche déverserait compagnies d’assurances. C’est paix et la démocratie ». nique et officiel en état de loppement des sociétés hu- crocher tout seuls un nombre si- sans fin des torrents d’eau et de peu dire que, dans le passé, marche. Il faut aussi une popula- maines, il y en a d’autres qui le gnificatif de mairies. Mais du boue. A la différence de Vaison- celles-ci ont manqué à leur de- Thomas Ferenczi tion réceptive et préparée. Une sont par un trop-plein de déve- point de vue écologique et mili- la-Romaine, où des maisons voir. Leur générosité est trop attitude plus volontariste des au- loppement, mal conçu ou mal tant, les Verts sont sans doute avaient été bâties dans des zones souvent inversement proportion- ૽ Réforme, 53-55, avenue du torités et plus collaboratrice des maîtrisé. Dominique Voynet a plus efficaces quand ils sont auto- inondables, contrairement à la nelle à la promptitude avec la- Maine, 75014 Paris. populations aurait sans doute fait sans doute eu le tort de dire tout nomes. On se fait mieux entendre vallée de Chamonix, où des cha- quelle elles exigent le paiement ૽ Témoignage chrétien, 49, rue du baisser le nombre des victimes. cela dès samedi. L’heure n’était quand on dérange. C’est agaçant, lets ont été construits dans des des mensualités en retard. Faubourg-Poissonnière, 75009 Paris.

SUR LA TOILE A LA TELEVISION ET A LA RADIO www.ecoledelapaix.org/edu/clas2000 BOURSE a Le magazine hebdomadaire Le Monde des idées La Vie financière et la société Vega LCI Des profs de Grenoble enseignent la paix aux écoliers du monde entier Finances proposent un nouveau Le samedi à 12 h 10 et à 17 h 10 service de transaction boursière Le dimanche à 12 h 10 et à 0 h 10 CETTE ASSOCIATION greno- contexte local. L’enseignement sur Internet à l’intention des parti- Le lundi à 9 h 10 et à 14 h 10 bloise a pour joli nom L’Ecole de la proprement dit peut ensuite dé- culiers. Le site de La Vie financière a paix et pour vocation d’informer et marrer, avec un programme d’acti- publie également des conseils Le Grand Jury d’éduquer les citoyens du monde à vités et de réflexion sur la paix, qui boursiers et patrimoniaux, et per- RTL-LCI « vivre la paix ». Convaincus que, si doit pouvoir s’insérer dans diffé- met de consulter les cours des Le dimanche à 18 h 30 la paix se construit, elle peut s’ap- rentes disciplines scolaires : en principales places financières eu- a prendre et donc s’enseigner, ses cours d’histoire, il sera proposé ropéennes. Les rumeurs du monde responsables ont créé sur Internet, d’étudier des périodes de paix dans www.lavf.com FRANCE-CULTURE hors de toute structure officielle, le pays concerné ; en science, de re- Le samedi à 12 heures une classe virtuelle en trois langues pérer les découvertes et inventions VIOLATION DE LA VIE PRIVÉE a (français, anglais, espagnol) réunis- génératrices de paix ; ou, en lin- a La société américaine Real Net- Idéaux et débats sant des enseignants et des élèves guistique, d’étudier les mots dési- works, qui produit le logiciel de FRANCE MUSIQUES du monde entier : « L’objectif, ex- gnant le concept de paix... diffusion en direct de son et Le dimanche à 17 heures plique le président de l’association, Certains enseignants ont expéri- d’image le plus utilisé sur Internet, a Albert Helly, est d’émettre en fin menté le programme dans leur est attaquée en justice pour viola- Libertés de presse d’année scolaire des recommanda- propre classe à Grenoble : « la vio- tion de la vie privée par différentes FRANCE-CULTURE tions à caractère pédagogique, lence procède souvent d’une igno- associations, devant un tribunal de Un dimanche sur quatre à 16 heures transposables dans chacun des pays rance de l’autre », rappelle l’un l’Etat de Californie et deux tribu- a concernés. » d’eux, ravi de sortir de « l’étalage naux fédéraux. Elle est accusée A la « une » du Monde Cette « classe 2000 » est gérée de des bons sentiments » pour enfin d’avoir installé dans son logiciel un RFI Grenoble par une quinzaine d’en- « passer à l’action ». Albert Helly, système lui permettant de savoir Du lundi au vendredi seignants, principalement des profs En quelques semaines, une quin- raël... Deux établissements de Gre- qui dans le civil est à la fois prof de exactement quels morceaux musi- à 12 h 45 et 0 h 10 (heures de Paris) de lettres, qui se sont investis à titre zaine d’établissements scolaires de noble, dont le lycée international latin et formateur en technologies caux chaque utilisateur écoute et a bénévole dans cette aventure inter- tous les pays se sont inscrits sur le Stendhal, participent au projet. nouvelles, est persuadé que l’expé- télécharge. Real Networks a publié La « une » du Monde nationale menée en direction des site Web de « Classe 2000 » : un col- Les candidats sont invités dans rience fera des émules : « Nous pré- des excuses sur son site Web et BFM écoliers de douze à dix-huit ans : lège à Bogota, en Colombie, un ly- un premier temps à remplir un figurons ce que sera le travail d’en- propose le chargement d’un pro- Du lundi au vendredi « L’idée est de pratiquer une mon- cée à Vientiane, au Laos, une école questionnaire en ligne, pour mesu- seignant de demain, à l’échelle gramme permettant de bloquer 13 h 06, 15 h 03, 17 h 40 Le samedi dialisation positive, en permettant tsigane à Timisoara, en Roumanie, rer leur degré de motivation et les planétaire et en trois langues ! » son système de traçage, tout en 13 h 07, 15 h 04, 17 h 35 aux jeunes de devenir les acteurs un lycée à Hanoï, au Vietnam, une aider à formuler une première défi- précisant qu’elle n’a jamais stocké d’une vie citoyenne. » école secondaire à Rehovot, en Is- nition du concept de paix dans leur Nicole Cabret ce type de renseignements. – (AP.)

Les « conneries » de M. Richard par Alain Rollat CERTAINS des invités du petit conneries ! C’est vraiment des vaut-il mieux pour le même prix, théâtre de Karl Zéro éprouvent le conneries !... » Comme Karl Zéro acheter onze bombardiers furtifs besoin de se mettre au diapason insistait un peu, histoire de faire ou scolariser 135 millions d’en- rigolard du « Vrai journal » de observer que « avec tous ces mil- fants pendant quatre ans (éva- Canal+ en s’exprimant à l’em- liards, on pourrait faire des hôpi- luations de l’Unicef) ? porte-pièce sur les sujets d’actua- taux, des écoles... », M. Richard l’a Heureusement, le ministre de lité les moins rigolos. Ainsi, di- interrompu à nouveau en ironi- la défense a précisé sa pensée : manche, lorsque Karl Zéro lui a sant sur le pacifisme de ses an- « Il faut que des forces résistent posé la sempiternelle question de cêtres socialistes : « Ah ! C’était pour que ce ne soit pas toujours la savoir si l’argent public consacré bien, quand on racontait ça, il y a violence brute qui l’emporte. Nous aux dépenses militaires ne serait trente ans !... » Puis il s’est répé- sommes là pour ça ! » La fermeté pas mieux employé s’il était af- té : « Honnêtement, c’est vraiment de sa déclaration de guerre à fecté aux besoins civils, le mi- des conneries !... » « ceux qui ont le couteau entre les nistre de la défense s’est laissé al- Le plus paradoxal était que la dents » rassurera ce médecin des ler à quelques réparties plus question soulevée par Karl Zéro environs de Grozny qui se de- courantes dans les corps de garde prolongeait le débat ouvert par la mandait, quelques images plus que dans les états-majors : « Tout télévision publique, jeudi dernier, loin, avec un doute dans la voix : ça, a notamment déclaré Alain au cours de la soirée consacrée « Est-ce que la communauté inter- Richard, c’est vraiment des conne- par France 2, sous le titre « Va-t- nationale se fout qu’on extermine ries. » Il l’a déclaré trois fois. en la guerre ! », à la dénonciation les Tchétchènes jusqu’au der- Quand Karl Zéro a évoqué « tous de la pire de toutes les conneries nier ? » La réponse est non, la ces milliards dépensés pour ces inhérentes à la guerre : la trans- France est «là», les Tchétchènes missiles, ces sous-marins... », il ne formation des enfants en ma- peuvent compter sur elle pour lui a pas laissé finir sa phrase. Il chines à tuer. Karl Zéro aurait empêcher « ça » de la part des l’a interrompu en employant donc pu rester sur le même re- Russes, et cet engagement-là, cette expression à deux reprises : gistre en posant à M. Richard la n’est-ce pas M. Richard ?, ce n’est « Tout ça, c’est vraiment des sous-question suivante : que pas vraiment une ineptie... LeMonde Job: WMQ1611--0035-0 WAS LMQ1611-35 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 09:00 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0419 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 / 35 LUNDI 15 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

20.15 Reportage. 23.25 Konstantin Wecker 17.45 Les Tontons TÉLÉVISION DÉBATS La Bête de la Somme. Arte & Wolfgang Dauner. Muzzik flingueurs aa ARTE 20.45 Le Temps des cathédrales. Georges Lautner (France, 1963, 0.15 Rockpalast, BB King Bluesband. 19.00 Nature. Danger à Mourmansk. 21.00 La Corruption. Forum Planète [3 et 4/9]. Histoire Bonn mars 1994. Canal Jimmy N., 105 min) &. Cinétoile TF 1 19.45 Météo, Arte info. 22.00 Stress, 21.50 Les Femmes forçats. Téva 18.15 Le Massacre le mal invisible. Forum Planète 18.25 Exclusif. 20.15 Reportage. La Bête de la Somme. 21.50 Les Indiens d’Amérique THÉÂTRE de Fort Apache aa 22.15 Supporters et groupies. RTBF 1 John Ford (EU, 1948, N., 19.00 Etre heureux comme... 20.45 Exotica a racontés par eux-mêmes. Film. Atom Egoyan (v.o.). ?. 23.00 Hailé Sélassié, [3/6]. Les plaines ou la vie 22.15 La Folle de Chaillot. v.o., 125 min) &. Ciné Classics 19.05 Le Bigdil. 22.25 Court-circuit. Est-ce le dessin sur roi des rois. Forum Planète au rythme de la nature. Odyssée Pièce. Jean Giraudoux. Mise en scène 21.00 Voir l’éléphant aa 19.55 L’Air d’en rire. de Gérard Vergez. Festival Jean Marbœuf (France, 1990, l’emballage ? Tessa Sheridan (v.o.). &. 22.45 H.L.M. américains. 20.00 Journal, Météo. 22.35 Couleur Havane. Les dessous de l’affaire. Planète 80 min) &. Cinéstar 2 MAGAZINES 20.55 Un homme en colère. Téléfilm. Patrick Grandperret. &. 0.00 Hockey sur glace, le sport national TÉLÉFILMS 21.05 La Peau aa Une femme réduite au silence &. 0.05 Court circuit. La Réserve. canadien. [2/4]. Planète Liliana Cavani (It., 1981, v.o., 18.20 Nulle part ailleurs. 135 min) ?. Cinétoile 22.35 Y a pas photo ! Pascale Breton. &. Invités : Foo Fighters ; Sonny 0.45 La Case de l’oncle Doc. Le Mystère 20.55 Chasseurs d’écume. Les histoires étonnantes Denys Granier-Deferre [3/3]. France 2 22.00 Trois vies et drôles des coups de foudre. 0.40 Salomon et la reine de Saba Anderson ; Mariah Carrey. Canal + des faux Van Gogh. France 3 Film. King Vidor. &. 19.30 Rive droite, rive gauche. 22.25 Shadow Cop. Jim Johnston. RTL 9 et une seule mort aa 0.05 Minuit sport. Michel Blanc. Paris Première SPORTS EN DIRECT 22.35 Couleur Havane. Raoul Ruiz (France, 1995, 0.55 TF 1 nuit, Météo. 120 min) %. Ciné Cinémas 2 M6 21.00 Lundi soir. Invités : Cédric Pioline et Patrick Grandperret. Arte 22.15 La Lumière Michel Rocard. En direct. Eurosport 22.20 Boxe. Championnat d’Europe 22.45 Le Ballot. Jean Dewever. Histoire FRANCE 2 18.25 Stargate SG-1 &. 21.05 Le Point. Le canal de Panama. des poids légers : 23.15 La Guerre des rues. des étoiles mortes aa 19.15 Unisexe. Djamel Lifa - Oscar Garcia Cano. La «bébémania» : une industrie Dick Lowry. %. France 3 Charles Matton (France, 1993, 18.20 Hartley, cœurs à vif &. 19.50 La sécurité sort... très prospère. TV 5 Championnat d’Europe 110 min) &. Cinéstar 1 19.10 1 000 enfants vers l’an 2000. des super-welters : Mamadou Thiam - 19.54 Le Six Minutes, Météo. 21.05 La Route. Valentino Manca. Canal + COURTS MÉTRAGES 22.20 Les Vitelloni aa 19.15 Qui est qui ? Invitées : Pascale Noa Bercovitch ; Federico Fellini (Fr. - It., 1953, 20.10 Une nounou d’enfer &. 0.00 Tennis. 19.50 Un gars, une fille &. Nathalie Simon. Canal Jimmy N., v.o., 105 min) &. Ciné Classics Masters féminin (1er jour). Eurosport 20.40 Le Six Minutes sur le siècle, 22.35 Y a pas photo ! 22.25 Est-ce le dessin sur l’emballage ? 20.00 Journal, Météo. Tessa Sheridan. Arte 22.35 Blow Out aa Les Produits stars. Les histoires étonnantes et drôles des Brian De Palma (EU, 1981, 20.55 Chasseurs d’écume. 20.55 Délit d’innocence MUSIQUE 0.05 La Réserve. Pascale Breton. Arte Téléfilm. D. Granier-Deferre [3/3] &. coups de foudre. TF 1 v.o., 105 min) %. Cinéfaz Film. Peter Yates %. 22.50 Mots croisés. 22.50 Mots croisés. 18.30 Du sitar à la guitare. 22.55 Le Corbillard de Jules Invités :Jean-Pierre Chevènement. SÉRIES 0.10 Journal, Météo. Film. Serge Penard. &. Patrick Devedjian ; Avec Ravi Shankar ; Sukanya Shankar ; Kumar Bose ; Lucovic Kovac, 0.30 Musiques au cœur. Concert de gala 0.30 Culture pub. Le siècle de la pub. Daniel Cohn-Bendit ; Alain Minc ; 20.50 3e planète après le Soleil. Hotel du concours Long-Thibaud : cymbalum ; Loyko ; Abdelli. Mezzo 1.25 Jazz 6. Brad Mehldau Trio. Gilles Ainati. France 2 Dick (v.o.). Série Club Hommage à Yehudi Menuhin. 21.00 Madame Butterfly. 20.55 Un homme en colère. DOCUMENTAIRES Opéra de Puccini. Par l’Orchestre et les Chœurs Une femme réduite au silence. TF 1 FRANCE 3 RADIO des Arènes de Vérone, 21.50 New York Police Blues. Vision fatale 19.00 Nature. Danger à Mourmansk. Arte dir. Maurizio Arena. Muzzik (v.o.). Canal Jimmy 18.20 Questions pour un champion. 19.15 JFK, la question 22.45 Danses et rhapsodies. 22.00 The PJ’s, les Stubbs. 18.48 Un livre, un jour. FRANCE-CULTURE de la conspiration. [1/2]. Histoire Avec Mikhaïl Rudy, piano. Mezzo The Door (v.o.). Série Club 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 20.05 Fa si la. 20.30 Prima la musica. 20.35 Tout le sport. 21.20 Expresso - Poésie sur parole. 20.55 Kramer contre Kramer 21.30 Multidiffusion. Film. Robert Benton &. 22.10 Carnet de notes. 22.40 Météo, Bogue 22.30 Surpris par la Nuit. [1/5]. ou pas bogue ?, Soir 3. ARTE ARTE PARIS PREMIÈRE 23.15 La Guerre des rues. FRANCE-MUSIQUES Téléfilm. Dick Lowry %. 20.45 Exotica a 22.35 Couleur Havane 22.40 La Vengeance 22.40 La Vengeance 0.45 La Case de l’oncle Doc. 20.00 Soirée de gala du concours Un des films qui révélèrent le ci- La mise en scène d’une pièce de d’une femme aaa d’une femme aaa Le Mystère des faux Van Gogh. international Marguerite Long Jacques Doillon. et . néaste Atom Egoyan. La fascina- théâtre à La Havane permet à Scénario librement inspiré de Avec Béatrice Dalle, CANAL + Hommage au violoniste Yehudi tion d’un haut fonctionnaire pour Pierre, ancien guérillero devenu L’Eternel mari de Dostoïevski, ce Isabelle Hupert (France, 1989, Menuhin. Par l’Orchestre 135 min) &. Paris Première philharmonique de Radio France, dir. une jeune strip-teaseuse qui se scénariste, de se mettre en quête film de Jacques Doillon, réalisé 23.20 Key Largo aa f En clair jusqu’à 20.40 Marek Janowski : Œuvres de Bartok, produit dans un bar baptisé Exoti- de Mayra, une femme qu’il a aimée juste après La Fille de quinze ans, John Huston (EU, 1948, N., 18.20 Nulle part ailleurs. Sibelius, Mendelssohn, Lalo. 95 min) &. Cinétoile 22.30 Jazz, suivez le thème. ca va de pair avec l’homosexualité et qu’il a cru trahir il y a trente ans. vaut surtout pour l’affrontement à 20.30 Le Journal du cinéma. 0.05 Soupçons aa 20.40 Restons groupés refoulée d’un commerçant d’ori- Un beau téléfilm de Patrick Grand- huis clos entre deux actrices gé- Alfred Hitchcock (EU, 1941, N., Film. Jean-Paul Salomé &. RADIO CLASSIQUE v.o., 100 min) &. Ciné Classics gine indienne. Une double quête, perret, sur les illusions de la révo- niales, Isabelle Huppert et Béatrice 22.20 Boxe. Super-welters : 0.30 Possession aa Mamadou Thiam (Fr.) - 20.15 Les Soirées. Œuvres de Telemann. une double énigme, pour un film lution et de l’amour, le troisième Dalle. Cette dernière est réinven- Andrzej Zulawski (Fr. - All., Valentinon Manca (It.) ; 20.40 Martha Argerich. aux tons froids, remarquablement de la collection « Terres étran- tée par la caméra de Doillon à 1981, 120 min) !. Ciné Cinémas 2 Légers : Djamel Lifa (Fr.) - Œuvres de Beethoven, Mozart, Tchaïkovski, Chostakovitch, Prokofiev. mis en scène et interprété, notam- gères », tourné dans de difficiles force de gros plans, de plans sé- 0.55 Casablanca aa Oscar Garcia Cano (Esp.). Michael Curtiz (EU, 1942, N., 0.20 Section spéciale 22.35 Les Soirées... (suite). ment, par Bruce Greenwood. conditions à Cuba. quences et de cataractes de mots. v.o., 105 min) &. Cinétoile Film. Costa-Gavras %. Œuvres de Mahler.

MARDI 16 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

22.35 Le Miracle de Roby. Odyssée 13.10 Soupçons aa DÉBATS THÉÂTRE Alfred Hitchcock (EU, 1941, TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE 22.40 Le Fracas des ailes, N., v.o., 100 min) &. Ciné Classics 21.00 Sétif, détonateur de la guerre la 2e Guerre mondiale vue du ciel. 21.35 Comedia. Faust, de Goethe. 14.15 Toute la ville danse aa 14.35 La Cinquième rencontre... [11/13]. La vraie puissance TF 1 d’Algérie. Forum Planète Mise en scène de Gustaf Gründgens. Julien Duvivier (Etats-Unis, 1938, Justice, société. aérienne. Planète Avec Will Quadflieg, Ella Buchi. Arte 16.00 Le Temps des souris. [3/6]. 22.00 Sibérie, « Voyage au bout N., 120 min) &. Mezzo 15.40 Sydney Police &. 23.10 Danger réel. 14.25 Les Fugitifs aa 16.35 Alf &. de l’enfer ». Forum Planète Fire Rescue, un pompier français TÉLÉFILMS 16.40 Sunset Beach &. ème Francis Veber (France, 1986, 17.00 Abécédaire du polar. S, Simenon. 23.00 Tchétchénie, les dessous à Miami. 13 RUE 90 min) &. Cinétoile 17.30 Melrose Place &. 18.25 Exclusif. 17.10 Histoires de profs. d’une guerre. Forum Planète 23.15 Lieux mythiques. [8/10]. 17.55 La Nuit du flingueur. 14.25 Donnie Brasco aa La cathédrale de Chartres. Histoire Pierre Grimblat. Festival 19.00 Etre heureux comme... 17.30 100 % question. Mike Newell (Etats-Unis, 1996, 17.55 Côté Cinquième. MAGAZINES 23.35 Jean-Pierre Aumont, 18.15 Le Ballot. Jean Dewever. Histoire 125 min) ?. Ciné Cinémas 2 19.05 Le Bigdil. 19.55 L’Air d’en rire. 18.25 Météo. charme et fous rires. Ciné Classics 19.50 Le Prince et le Souffre-douleur. 14.50 Le Massacre 20.00 Journal, Météo. 18.30 Le Monde des animaux. 14.35 La Cinquième rencontre... 23.40 Comedia. Sid Fleichmann. Disney Channel de Fort Apache aa 19.00 Archimède. Justice, société : Les gens Gustaf Gründgens. Sorti du rêve. Arte 20.30 Les Taupes-niveaux. John Ford (EU, 1948, N., 20.55 Un amour de sorcière v.o., 130 min) &. Ciné Classics Film. René Manzor &. 19.45 Météo, Arte info. de petite taille. La Cinquième Jean-Luc Trotignon. Festival 23.45 Yougoslavie, 22.45 52 sur la Une. Chasseurs d’opales. 20.15 Reportage. Japon, enfance interdite. 14.58 Questions 21.25 Le Coup du lapin. 15.55 Je hais les acteurs aa suicide d’une nation européenne. Gérard Krawczyk (France, 1986, 20.45 La Vie en face. au gouvernement. France 3 Didier Grousset. RTBF 1 23.50 Les Dessous de Palm Beach. [2/6]. Levée de boucliers 95 min) &. Cinétoile La fête est finie. %. La Belgique, terre d’accueil ? 16.05 Saga-Cités. en Croatie, 1990. Histoire 22.50 Le Double Secret. Eric Till. %. M6 18.15 Va où ton cœur 0.40 Les Rendez-vous de l’entreprise. Le petit château. Guardia Urbana. France 3 0.15 La Vie en face. Autopsie d’un fait 21.35 Comedia. 0.45 Le Gardien du feu. te porte aa 18.20 Nulle part ailleurs. divers : l’affaire Simone Weber. TSR Michelle Porte. Arte Faust. Pièce de Goethe. Cristina Comencini (It. - All., 1996, FRANCE 2 23.40 Gustaf Gründgens. Sorti du rêve. Invités : Fun Lovin Criminals ; Daniel 0.35 H.L.M. américains. v.o., 105 min) &. Ciné Cinémas 1 Auteuil et Michel Blanc. Canal + Les dessous de l’affaire. Planète COURTS MÉTRAGES 0.45 Le Gardien du feu. 18.40 Les Vitelloni aa 15.55 Tiercé. Téléfilm. Michelle Porte &. 19.00 Archimède. Voir : La dent. Federico Fellini (Fr. - It., 1953, Pourquoi : La chimie du vin. 16.10 La Chance aux chansons. SPORTS EN DIRECT 0.45 In Your Shoes. N., v.o., 100 min) &. Ciné Classics 17.15 Des chiffres et des lettres. Expérience : Les cernes des dents. Christof Röhl. France 3 M6 Sciences animées : Coévolution. 17.45 et 22.40 Un livre, des livres. Portrait : Georges Bram. Arte 17.00 et 0.00 Tennis. 17.50 Cap des Pins &. 15.15 La Belle et la Bête &. Masters féminin (2e jour). Eurosport SÉRIES 20.50 Hors stade. 18.20 Hartley, cœurs à vif &. 16.10 M comme musique. Tennis féminin, le nouveau filon. 19.10 1 000 enfants vers l’an 2000. 17.35 Les Bédés de M 6 Kid. Histoire de famille : Femme de pilote DANSE 17.20 Thierry la Fronde. La mission F 1 pour le meilleur et pour le pire. secrète 19.15 Qui est qui ? 18.25 Stargate SG-1 &. de Taillevent. Série Club Destin : Virenque, héros ou guignol ? 17.10 Necesito. Ballet. 19.50 Un gars, une fille &. 19.15 Unisexe. L’équipe de France de judo. M6 Chorégraphie de Dominique Bagouet. 17.20 Wonder Woman. 20.00 Journal, Météo. 19.50 La sécurité sort ème 20.55 Hors série. La psy dans tous ses états, Musique de Gas Gas Gas Baronne diabolique. 13 RUE 20.55 L’Homme idéal. Film. X. Gélin &. de la bouche des enfants. ou le pouvoir des mots. France 3 d’après Bach. Mezzo 17.45 Cannon. Le vengeur. Série Club 22.45 Alors, heureux ? 19.54 Le Six Minutes, Météo. 21.00 Le Gai Savoir. Paris Première 18.25 Stargate SG-1. Le procès. M6 L’argent fait-il le bonheur ? 20.10 Une nounou d’enfer &. MUSIQUE 0.20 Journal, Météo. 20.40 Décrochages info, Le Six Minutes 22.45 52 sur la Une. 19.00 Les Enquêtes Chasseurs d’opales. TF 1 0.45 Ciné-club. Cycle Ken Loach. sur le siècle, E = M 6 découverte. 17.25 Luigi Nono. de Remington Steele. Land and Freedom a 20.50 Hors stade. 22.45 Alors, heureux ? Concert enregistré en 1977. Double identité. 13ème RUE Film. Ken Loach (v.o.). %. L’argent fait-il le bonheur ? France 2 Avec Maurizio Pollini, piano ; 22.50 Le Double Secret. 19.05 Sabrina. Bundt Friday. Canal J 23.00 Comment ça va ? Liliana Poli, soprano ; Téléfilm. Eric Till %. J’ai mal au ventre France 3 Jacques di Donato, clarinette. Muzzik 19.30 Clair de lune. FRANCE 3 0.30 Capital. Un monde sans frontières : 18.40 François Villon, l’opéra. Un veuf pas ordinaire. Série Club qui en profite ? 0.30 Capital. Un monde sans frontières : COLLECTION CHRISTOPHE L. 14.58 Questions au gouvernement. qui en profite ? M6 Enregistré en 1994. 20.20 Animorphs. Avec Anne Dubillard ; Le message. Canal J 20.30 Les Conquérants 16.00 Bogue ou pas bogue ? Chantal Galiana ; Gilles Bugeaud ; 16.05 Saga-Cités. Guardia Urbana. RADIO DOCUMENTAIRES 20.45 Le Caméléon. Pilote de chasse. d’un nouveau monde aa Nicolas Nelter. Avec le Symphonique Cecil B. DeMille. 16.35 Les Minikeums. Orchestra, dir. Bruno Letort. Muzzik Les jeux sont faits. Série Club Avec Gary Cooper, 17.40 Le Kadox. 17.15 Le Temps des cathédrales. 19.30 The Nat «King» Cole 22.05 Une femme en blanc. Paulette Goddard (EU, 1947, FRANCE-CULTURE [2/9]. La quête de Dieu. Histoire Aline Isserman [1 et 2/6]. Festival 145 min) &. Ciné Cinémas 1 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? Show 12. Muzzik 21.40 Ally McBeal. 18.20 Questions pour un champion. 19.30 In vivo. 18.30 Le Monde des animaux. L’Aigle 21.00 Simon Rattle aux Proms 1987. 20.30 Robocop aa à tête blanche. [7/13]. La Cinquième Making Spirits Bright (v.o.). Téva Paul Verhoeven (Etats-Unis, 1987, 18.48 Un livre, un jour. 20.30 Prima la musica. Avec Elisabeth Söderström, soprano. 100 min) ?. Ciné Cinémas 2 20.15 Reportage. Par l’Orchestre symphonique 22.15 Nestor Burma. 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 21.20 Expresso - Poésie sur parole. Japon, enfance interdite. Arte de Birmingham, Casse-pipe à la Nation. TV 5 20.05 Fa si la. Fernando Pessoa. 20.30 Les Carnets du gouverneur. dir. Simon Rattle. Muzzik 22.30 Sex and the City. La baie 20.35 Tout le sport. 21.30 Multidiffusion. [2/3]. Planète 21.45 Sibelius. Symphonie no 7. des cochons mariés (v.o.). Téva 20.55 Hors série. La psy dans tous 22.10 Carnet de notes. Libre cour. 20.45 Radovan Karadzic, poète, Par l’Orchestre philharmonique de 22.45 The Practice. ses états, ou le pouvoir des mots. 22.30 Surpris par la Nuit. [2/5]. Vienne, dir. Leonard Bernstein. Mezzo médecin et criminel de guerre. Le champ de bataille (v.o.). Série Club 22.25 Météo, Soir 3. 0.00 Du jour au lendemain. [1/2]. Histoire 22.15 Mozart. Sonate pour piano KV 331. 23.40 New York District. 23.00 Comment ça va ? Avec Ivo Pogorelich, piano. Mezzo Le secret (v.o.). 13ème RUE J’ai mal au ventre ! 20.45 La Vie en face. Belgique, terre FRANCE-MUSIQUES d’accueil ? Le petit château. Arte 22.45 Norma. Opéra de Bellini. 2.05 Star Trek, Voyager. 23.55 Le Magazine Par l’Orchestre élisabéthain de Sydney Félonie (v.o.). Canal Jimmy de la Coupe de la Ligue. 18.00 Le jazz est un roman. 21.15 Les Massacres de Sétif. et l’Australian Opera Chorus, 0.45 Libre court. In Your Shoes. 19.07 A côté de la plaque. Un certain 8 mai 1945. Planète dir. Richard Bonynge. Mezzo 2.50 Star Trek, Deep Space Nine. [1/2]. Passé décomposé Christof Röhl &. 20.00 Un mardi idéal. 21.45 Nathalie Sarraute. [1/6]. Histoire 23.25 Jazz à Vienne 1998. Mavis Staples et (v.o.). Canal Jimmy 22.30 Jazz, suivez le thème. Lucky Peterson. Muzzik 22.20 My Country Is Cinema. Scenes 3.40 Babes in the Wood. CANAL + 23.00 Le Conversatoire. from the Life of Jonas Mekas. Canal + 0.10 Chopin. RTBF 1 Sexe et danger (v.o.). Canal Jimmy 0.00 Tapage nocturne. 15.40 1 an de +. 16.25 Le Journal du cinéma. RADIO CLASSIQUE 16.30 My Name Is Joe. Film. K. Loach. %. f En clair jusqu’à 20.30 18.30 Le Magazine. 20.40 Kolya 18.20 Nulle part ailleurs. 20.15 Les Soirées. Concerto pour violon et Jan Sverak. 20.30 Le Journal du cinéma. orchestre no 2 op. 22, par l’Orchestre CINÉ CLASSICS HISTOIRE FRANCE 2 Avec Zdenek Sverak, 20.40 Kolya. Film. Jan Sverak. &. de Paris, dir. Daniel Barenboïm, Andrej Chalimon (Fr. - Tché., 1996, Itzhak Perlman, violon. 100 min) &. Canal + 22.20 My Country Is Cinema 20.40 André Jolivet, ses références. 18.40 Les Vitelloni aa 20.45 Radovan Karadzic, poète, 0.45 Land and Freedom a Scenes from the Life of Jonas Mekas. 21.00 Les Virtuoses aa Œuvres de Jolivet, Debussy, A Rimini, cinq garçons d’une ving- médecin et criminel de guerre Ce film de Ken Loach fait le récit 23.20 Cuisine américaine Rameau, Berlioz, Beethoven. Mark Herman (GB, 1997, Film. Jean-Yves Pitoun. &. taine d’années s’ennuient, vivent Ivo Borum, responsable d’une té- – peu connu – de ces jeunes idéa- 105 min) &. Ciné Cinémas 3 22.38 Les Soirées... (suite). 0.50 Football NFL. Œuvres de Schubert, R. Schumann. aux crochets de leurs familles, lévision australienne, n’a pas ren- listes généreux qui rejoignirent, en 21.25 Le facteur sonne traînent dans les cafés. Ces Vitello- contré le chef de guerre criminel. Il 1936, les Brigades internationales. toujours deux fois aa Tay Garnett (EU, 1946, N., ni (« grands veaux ») sont un essai, revient dans son pays pour tenter David quitte à la fois la Grande- 115 min) &. Cinétoile SIGNIFICATION DES SYMBOLES portant encore des traces du néo- de comprendre qui sont les Bretagne et sa fiancée pour décou- 22.30 Pulsions aa Les codes du CSA Les cotes des films réalisme, sur l’adolescence prolon- hommes qui l’ont plongé dans un vrir l’Espagne et Blanca, sur fond Brian DePalma (EU, 1980, & a 110 min) !. Cinéfaz Tous publics On peut voir gée, la solitude et l’ennui d’êtres fleuve de sang. La première partie de déchirements entre les trot- % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer 22.35 Jungle Fever aa ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique qui ne parviennent pas à devenir de son documentaire dresse un skistes, les staliniens et les anars. Spike Lee (Etats-Unis, 1990, v.o., 135 min) &. Paris Première ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + adultes. Le film, réalisé en 1953, portrait psychologique assez réussi Le héros choisira la loyauté des ! Public adulte DD Dernière diffusion consacra Fellini et préluda au suc- de Karadzic, chantre de la Grande hommes plutôt que le loyalisme de 23.10 Tarzan, l’homme-singe aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour WS Van Dyke (Etats-Unis, 1932, # cès de La Strada. En v.o. Serbie. la raison d’Etat. En v.o. N., 105 min) &. RTL 9 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ1611--0036-0 WAS LMQ1611-36 Op.: XX Rev.: 15-11-99 T.: 11:05 S.: 111,06-Cmp.:15,12, Base : LMQPAG 24Fap: 100 No: 0420 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 16 NOVEMBRE 1999 Le tribunal de Marseille condamne un responsable L’inimaginable par Pierre Georges de l’Eglise de scientologie pour escroquerie SI LA LANGUE FRANÇAISE a peut se concevoir. Et d’ailleurs quelque sens parfois, et qui ne même Météo – France dans ses date pas d’une commission à la alarmes les plus pessimistes ne « Les cures de purification » sont d’une « totale inefficacité », estime le jugement prévention des risques naturels, l’avait pas conçu. Une maison ja- c’est bien dans l’utilisation d’ex- mais atteinte de mémoire MARSEILLE ment à ce qu’avait souhaité le pro- Dianétique. Comme lui, neuf avait confié une mission d’exper- pressions comme celle-là : « pluies d’homme par la crue et là submer- de notre correspondant cureur de la République, lors des autres adeptes s’étaient constitués tise, avait évoqué le « fanatisme re- torrentielles ». Tout y est dit, résu- gée en quelques minutes par cinq La sixième chambre du tribunal débats qui se sont déroulés du 20 partie civile. ligieux » de certains prévenus et mé en deux mots. Le phénomène mètres d’eau, c’est inimaginable. de grande instance de Marseille a au 23 septembre, aucune mesure La dernière péripétie de ce dos- détaillé les « manipulations men- et déjà ses conséquences. L’eau L’homme est devant l’absolue condamné, lundi 15 novembre, Xa- de privation des droits civils, ci- sier judiciaire, qui a duré dix ans, tales », « les cures de purification » qui tombe et l’eau déjà qui em- catastrophe naturelle un animal vier Delamare, quarante-deux ans, viques et de famille n’a été pro- s’était jouée une dizaine de jours pratiquées dans les centres de Dia- porte tout, déluge ici, torrent fu- privé de raison. Ou de mémoire directeur des centres de Diané- noncée. avant l’ouverture du procès. Le nétique. Le tribunal observe que rieux là. collective. Bien loin d’une espèce tique de Marseille et Nice, à deux procureur et le président du tribu- ces « prestations fallacieuses sont Des pluies torrentielles avaient de fatalisme appliqué à la fureur ans d’emprisonnement dont dix- « EXPANSION » nal de grande instance de Mar- d’une totale inefficacité ». L’expert été annoncées par Météo-France. des éléments et au sort du voisin, il huit mois avec sursis. Ce « ministre Xavier Delamare avait déjà pur- seille annonçaient la « destruction avait aussi insisté sur « la propa- Toutes les radios, toutes les télé- reste, dans l’anticipation des du culte » de l’Eglise de scientolo- gé cinq mois de détention provi- par erreur », en novembre 1998, gande noire » opérée à l’encontre visions peuvent en porter témoi- risques, d’une incrédulité totale. Ce gie, recensée comme organisation soire en 1990. C’est à son encontre d’un certain nombre de pièces à des ennemis de la secte. Evoquant gnage qui avaient diffusé des bul- qui ne saurait se concevoir claire- sectaire dans un rapport parle- que le tribunal se montre le plus conviction placées sous scellés (Le « une monstrueuse arnaque », le letins d’alerte dès jeudi soir. ment, ne se prévient pas aisément. mentaire, est reconnu coupable sévère : il est « prêt à utiliser toute Monde des 9 et 11 septembre). Les procureur de la République, Da- Ont-elles été entendues ces mises Et voilà bien pourquoi, avant que d’escroquerie et se voit également sorte de moyens pour se procurer enquêteurs de l’Inspection géné- nièle Drouy-Ayral, avait comparé en garde, prises au sérieux ? Ou de chercher des responsabilités, infliger une amende de des fonds. Cette recherche du profit, rale des greffes dépêchés à Mar- la Scientologie à une « pieuvre ». déjà mises au compte d’un sensa- celle d’avoir trop construit ici, trop 100 000 francs (15 245 euros). L’ac- écrivent les juges, est avant tout seille par la ministre de la justice, Dans ce qu’ils ont nommé «un tionnalisme météorologique ou bétonné là, de n’avoir pas établi de cusation avait requis contre lui orientée vers l’expansion de l’Eglise Elisabeth Guigou, confirmaient la climat général de lynchage », les journalistique ? Pouvaient-elles plan des risques, de trouver en une peine de trois ans de prison de scientologie à laquelle une partie méprise d’employés du greffe. La défenseurs des prévenus avaient d’ailleurs être entendues quand somme des responsables indivi- dont dix-huit mois avec sursis et non négligeable des bénéfices est re- défense des sept scientologues notamment mis en avant «la d’évidence l’imagination nous fait duels à une catastrophe collective 200 000 francs d’amende. versée et n’est cependant pas exclu- s’était largement appuyée sur cet bonne foi » de leurs clients, de na- défaut lorsqu’il s’agit d’imaginer le – comme si qui que ce soit pouvait Quatre autres scientologues sive de sa part de la recherche d’un incident pour réclamer à l’ouver- ture à les exonérer des poursuites pire. empêcher des pluies véritablement sont condamnés à des peines en- certain confort. » ture du procès l’annulation de la pour escroquerie. Cette argumen- C’est bien là le plus frappant et, torrentielles de tomber sur la tête tièrement couvertes par le sursis, L’affaire avait débuté dans le sil- procédure ou obtenir, à défaut, un tation, que plusieurs juridictions pourtant, le moins étonnant. des hommes –, il faut admettre allant de six mois à un an. Contre lage d’une plainte pour escroque- supplément d’information. Ces avaient précédemment reprise à L’homme moderne, l’homme su- que ce qui s’est passé dans le Midi, ceux-ci, l’accusation avait requis rie et exercice illégal de la méde- deux requêtes sont rejetées en leur compte pour justifier la relaxe rinformé, gavé d’images, qui a pu cette fois, dépassait même l’imagi- deux ans d’emprisonnement avec cine, déposée par un médecin préambule du jugement que vient de scientologues, n’a pas été rete- assister en direct à tant de catas- naire de la prévention. sursis. Deux prévenus sont relaxés cardiologue marseillais qui avait de rendre le tribunal. nue par le tribunal correctionnel trophes, à tant d’aussi graves et L’homme moderne est un dont un éducateur pour personnes versé un total de 132 000 francs en Les débats avaient donné lieu à de Marseille. d’aussi dramatiques conséquences homme de toujours. Aussi démuni âgées, qui avait pris ses distances échange de différents tests et de vifs échanges. Le docteur Ab- de fléaux dit naturels reste à peu devant une telle fureur des élé- avec la Scientologie. Contraire- cures proposés par le centre de grall, auquel le juge d’instruction Luc Leroux près inaccessible, on n’ose dire im- ments. Avec, au fond, pour seule perméable, à toute cette pédago- arme de salut, le plus antique des gie de l’image. Il constate, effaré. Il moyens : la fuite devant le flot, le plaint l’autre de son malheur et se refuge sur un promontoire quand rassure lui de son bonheur d’y il est encore temps. Fuir en effet. Y avoir échappé. Il compatit. Il fait être invité et le plus vivement. Au acte de solidarité. Il cherche éven- risque de l’agacement, ou du ridi- tuellement des responsables, des cule de l’inutile, si la catastrophe coupables. annoncée ne se produit pas. Au Et pourtant il ne croit pas, il ne risque de l’autoritarisme adminis- retient pas vraiment. La catastro- tratif aussi qui serait d’ordonner phe naturelle, c’est l’autre. Tou- pour protéger, pour sauver avant jours l’autre et pour l’autre. 400, même les secours. Fuir parce que 500 litres d’eau au m2 , la pluie cela reste, hier comme aujourd’hui d’une année en quelques heures, la seule prévention collective de toutes les manières, cela ne contre une crue majeure. Bill Clinton se rendra sur les lieux du séisme en Turquie

ISTANBUL après le séisme, nous avions une de notre correspondante structure en place. En août, il nous a Enveloppés dans des couver- fallu trois jours pour arriver à ce tures, blottis autour de feux de point », a expliqué à Duzce le mi- camp, les habitants de la province nistre du travail et des affaires so- de Bolu (au sud-ouest d’Istanbul) ciales, Yasar Okuyan. ont passé une troisième nuit dans Alors que la population enterre le froid alors que les équipes de ses enfants, ses parents, ses amis, sauvetage, turques et étrangères, moins de trois mois après avoir poursuivaient leurs efforts pour enseveli les victimes du sinistre trouver d’éventuels survivants, précédent, les autorités locales même si la température glaciale ne s’efforcent de subvenir aux be- laisse guère d’espoir. Le tremble- soins immédiats des survivants. Le ment de terre, mesurant 7,2 sur gouvernement a annoncé que des l’échelle de Richter, a secoué la ré- tentes, commandées pour les vic- gion vendredi 12 novembre. Le bi- times du séisme précédent, se- lan s’élève à 349 morts et raient envoyées à Duzce. 2 389 blessés. Le fait que de nombreux bâti- LE SOMMET DE L’OSCE ments, déjà endommagés en août, Le gouvernement turc est étaient vides au moment du confronté à cette nouvelle crise au séisme explique le taux relative- moment où le président américain ment bas de victimes par rapport Bill Clinton commence sa visite of- aux dégâts matériels importants ficielle en Turquie. Arrivé à Ankara dans toute la région. Des quartiers dimanche soir, le dirigeant améri- entiers ont été démolis à Duzce, cain se rendra dans la zone sinis- une ville de 80 000 habitants, ainsi trée mardi, avant de visiter le site qu’à Bolu et à Kaynasli, la ville la historique d’Ephèse. plus touchée. Jeudi et vendredi, les déléga- Les autorités, désormais rodées tions des 54 pays membres de l’Or- à la sombre tâche de déblayer les ganisation pour la sécurité et la décombres et aider les survivants, coopération en Europe (OSCE), ont cette fois-ci réagi rapidement. dont Jacques Chirac, Bill Clinton et « Deux cents ambulances, des mé- Boris Eltsine, se réuniront à Istan- decins, des infirmières ont été en- bul pour un sommet, qui sera do- voyés immédiatement vers la région miné par le conflit en Tchétchénie. et tous les blessés graves évacués vers Istanbul et Ankara. Cinq heures Nicole Pope Cession de Saint Laurent à Gucci GUCCI et son principal actionnaire, le groupe Pinault Printemps Redoute (PPR), devaient annoncer, lundi 15 novembre, le rachat de Sanofi Beauté à Arté- mis, la holding personnelle de François Pinault qu’il avait acquise auprès de Elf en mars. Principal actif de Sanofi Beauté, la maison de mode Yves Saint Laurent sera, affirme le Wall Street Journal, scindée en deux : le prêt-à-porter, les maga- sins et les parfums Saint Laurent seront repris par Gucci, tandis que la haute couture, filialisée, restera le domaine réservé des deux fondateurs, Pierre Bergé et Yves Saint Laurent. Selon nos informations, ces derniers, dont la société per- sonnelle commune avait noué de multiples liens juridiques et économiques avec la maison Saint Laurent – options sur résultats, redevances, contrats d’as- sistance technique... –, se verraient « dédommagés » à hauteur de 500 millions de francs environ. Pour garantir son autonomie vis-à-vis de Gucci et PPR, M. Bergé aurait en outre obtenu qu’Artémis demeure actionnaire de la société Saint Laurent Couture.

Tirage du Monde daté dimanche 14 - lundi 15 novembre : 573 093 exemplaires 1-3 LeMonde Job: WDE4699--0001-0 WAS MDE4699-1 Op.: XX Rev.: 12-11-99 T.: 20:18 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0060 Lcp: 700 CMYK

MARDI 16 NOVEMBRE 1999

EUROPE BOUSSOLE FOCUS LES GÉANTS DE LA DISTRIBUTION Edvards Le Japon se porte mieux, Intel, associé HORS LA LOI POLONAISE Kusners mais il reste sous le choc à des technopoles, C’est le nombre d’heures à la tête de la dépression. Les industriels veut apporter @ quotidiennes effectuées du Bureau poursuivent à marche forcée aux PME l’aide par des employés dans letton la restructuration de leurs activités nécessaire pour qu’elles des enseignes étrangères CAPACITES DE PRODUC- implantées localement. d’intégration (page V) TION DES GROUPES s’ouvrent à Internet. En 18 en pourcentage 35 européenne SURCAPACITÉS France, seulement 13 % des A Varsovie, l’inspection OFFRES D’EMPLOIS est chargé de préparer l’entrée 15 petites entreprises disposent du travail a épinglé plusieurs chaînes 0 De la page IX de son pays dans l’Union -15 SOUS-CAPACITÉS d’un site Web dont quelques françaises. à la page XVIII (page IV) 1990 92 94 (page VI) (page VIII)

Après « l’affaire Jaffré », le nouveau L’argent des patrons : un dossier ministre de l’économie veut taxer davantage les stock-options. Une décision qui risque d’accentuer piège pour Christian Sautter l’évasion fiscale lors que se déchaîne une nombreux, épaulés par des cabinets être, mais quid du système de soins, Le Monopoly du "moins d'impôts" campagne contre l’ar- de juristes internationaux. Les tech- des écoles ? Pour autant, le temps A gent « facile » des cadres niques ? Elles sont pour la plupart presse. Des voix s’élèvent pour dire dirigeants, les jeunes en- connues. Les stock-options sont da- que la tentation de l’étranger gagne trepreneurs regrettent Dominique vantage taxées ? Eh bien, il suffit de les plus jeunes parmi l’élite. A vingt- Strauss-Kahn. A les entendre, il était s’en attribuer plus pour sauver la trois ans, la fiscalité n’est pas le mo- PRISON celui des ministres à avoir le mieux mise. Au 30 juin, selon L’Expansion, teur de leur départ, mais « est-on sûr compris l’intérêt des stock-options. 28 000 cadres pouvaient espérer dé- qu’ils reviendront ? », s’inquiète Idéale pour les Ce mécanisme permet à un salarié gager 45 milliards de francs de plus- Thierry Carlier-Lacour, PDG du cabi- Abus d’acquérir des titres de son entre- values contre 27 milliards huit mois net de recrutement Robert Half. préretraités qui prise à un prix préférentiel. Si le plus tôt ! Le nomadisme fiscal est Le sujet est trop brûlant pour que de biens veulent "négocier" cours de Bourse augmente, au bout, aussi pain bénit. Pas besoin de se di- l’Etat baisse les bras. Jean-Pierre sociaux leur revenu ce peut être le jackpot. Transparents riger vers les paradis fiscaux les plus Brard tout comme Jean Arthuis, sé- imposable et ouverts à tous aux Etats-Unis, ces exotiques. La diversité des législa- nateur centriste, prônent la transpa- compléments de rémunération tions européennes offre des oppor- rence et, plus encore, une remise à restent, en France, le privilège des tunités aux portes de l’Hexagone : plat de l’ensemble des dispositifs lé- cadres dirigeants, qui manient – sur- Belgique, Luxembourg, Royaume- gaux liés à l’actionnariat salarié. Une tout la vieille garde patronale – l’opa- Uni sont des destinations prisées et union sacrée qui pourrait donner à cité sur les conditions d’attribution et qui le resteront tant que l’harmonisa- réfléchir à Christian Sautter. Le rem- Un statut $ $ les sommes acquises. DSK, qui rêve à tion fiscale au sein des Quinze reste- plaçant de DSK au ministère de $ $ une « nouvelle économie » française ra un vœu pieux. l’économie a annoncé le 5 novembre de résident $ $ $ $ $ dopée par la création d’entreprises et Beaucoup de cadres dirigeants re- sa volonté de taxer encore plus lour- intéressant... $ $ $ $ $ $ Internet, croit au bien-fondé de la fusent d’entrer dans cette ronde. Par dement les stock-options, et ce d’ici pendant trois ans $ $ $ $ démarche censée motiver les jeunes civisme. Et puis aussi parce que le printemps prochain. $ $ entrepreneurs et fidéliser leurs changer de résidence fiscale signifie troupes. quitter la France avec femme et en- Marie-Béatrice Baudet $ Patatras ! Voilà que l’opinion pu- fants. Moins d’impôts à la clé, peut- et Laetitia Van Eeckhout blique prend connaissance, en octo- bre, des plus-values (potentielles) de Philippe Jaffré au moment de son départ d’Elf, lesquelles, pour re- Le paradis prendre les termes de DSK, « dé- de l'épargne passent l’entendement » : 230 millions de francs ! De quoi émouvoir le “peuple de gauche” et, par ricochet, ses représentants. Le 14 octobre, Au- gustin Bonrepaux, député PS, pro- pose un amendement visant à alour- dir la fiscalité sur les stock-options.

$ $ Une mesure instinctive, symbolique, $ $ $ évidemment. Efficace ? Rien n’est Pas d'impôt moins sûr. « Je crains fort, annonce $ sur la fortune $ par un doux euphémisme le fiscaliste Edoardo de Martino, PDG de Ber- nard Julhiet Consulting, qu’une taxa- tion supplémentaire ne suscite nombre de vocations à s’installer à l’étran- ger... » Une opinion partagée par $ beaucoup de responsables poli- tiques, de droite comme de gauche, qui préfèrent se taire. Sauf rares ex- $ $ Zéro taxation ceptions. Jean-Pierre Brard, député $ sur les apparenté PC, raconte comment, $ $ plus-values après une enquête de dix-huit mois, $ il a compris l’ampleur de l’évasion et de la fraude fiscales et la simplicité de leur mise en œuvre. Son rapport réa- lisé pour l’Assemblée nationale va au-delà des stratégies développées DEPART par certains gros contribuables. Son opinion est faite : « Bien sûr que nous devons répondre à l’attente de l’opi- nion, mais ne le faisons pas de façon politicienne par une mesure ponc- tuelle. Réfléchissons calmement à l’ampleur du problème. » Car problème il y a. Impossible de le chiffrer et d’isoler les délocalisa- tions physiques de patrons et de cadres qui cherchent à « optimiser » fiscalement leurs revenus. Une chose est sûre : ils sont de plus en plus LeMonde Job: WDE4699--0002-0 WAS MDE4699-2 Op.: XX Rev.: 12-11-99 T.: 19:28 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0061 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 DOSSIER ̄ MÉTHODES Comment les cadres dirigeants font Questions-réponses leur marché fiscal en Europe Existe-t-il une différence précise, l’estimation du nombre de ur son bureau, trois dos- sera taxé (au maximum) à 40 %, clé, des plus-values qui se entre évasion fiscale et paradis fiscaux varie beaucoup. siers de cadres dirigeants La Belgique est taux de l’impôt sur le revenu, tan- chiffrent souvent en millions de 1 fraude fiscale ? L’OCDE en recense quarante-sept. français sur le départ : un dis que le reste sera « tax free » ! francs. Mais ces dernières, si elles Oui. Dans une conception D’autres listes en comptent près de S pour la Suisse, un intéressante pour « Cela fait donc un taux d’imposi- sont réalisées dans l’Hexagone, étroite, la notion d’évasion fiscale quatre-vingt-dix. On peut y trouver deuxième pour la Grande-Bre- tion de 20 % sur l’ensemble des ré- sont taxées à 40 %. « Pas chez nos consiste à minorer l’imposition en aussi bien des noms connus tagne et le dernier pour la Bel- les stock-options, munérations, commente un ex- voisins belges ! Un cadre qui sait jouant sur une panoplie d’instru- comme le Liechtenstein, Malte, gique. Les confidences s’arrêtent pert. Belle opération qui permet en qu’il va réaliser un super jackpot ments licites. La fraude fiscale est Barbade que des pays comme la là, bien sûr. Pas de noms. Mais ce et le Royaume-Uni pour trois ans − pensez aux golden boys avec ses stock-options peut donc dé- illégale. Ce concept regroupe aussi Suisse, l’Irlande ou les Pays-Bas. fiscaliste international confirme et à leurs salaires élevés − d’amas- cider de s’installer à Bruxelles un ou bien la fraude liée aux crimes orga- Les paradis fiscaux se spécia- que la possibilité de réaliser des son statut de « non ser de jolies sommes d’argent ! » deux ans avant de les lever... Ce nisés et au blanchiment de l’argent lisent. Par exemple, Jersey a adopté gains importants grâce au boom Le cas de la Belgique – tout n’est pas un exil si terrifiant ! » de la drogue que celle liée aux opé- récemment une législation lui per- économique actuel et au dévelop- ordinary resident » comme la Grèce et le Portugal – et L’Italie, elle, ne semble pas trop rations commerciales et indivi- mettant d’attirer les entreprises de pement des activités liées aux de son taux d’imposition zéro sur regardante sur les « jetons de pré- duelles. conseil en comptabilité avec des ni- nouvelles technologies incite un légales d’« optimisation fiscale », les plus-values de cession inté- sence », qui récompensent les ges- Dans son rapport (La lutte contre veaux faibles d’imposition et une plus grand nombre de ses clients à ont toute une série de cordes à resse beaucoup les cadres diri- tionnaires siégeant au sein de la fraude et l’évasion fiscales : re- forte confidentialité. vouloir se délocaliser. « Ça les ta- leur arc, des plus simples aux plus geants détenteurs de stock-op- conseils d’administration. Ils ne trouver l’égalité devant l’impôt) ren- raude. Ils connaissent les rémuné- sophistiquées. Il y a ainsi le statut tions. On connaît les rouages du sont pas liés au temps passé mais du public en septembre, le député Qu’est-ce qu’une société rations nettes de leurs homologues britannique de « non ordinary re- mécanisme. Les stock-options au rôle et à la « qualité » du travail Jean-Pierre Brard (apparenté PC) off shore ? étrangers, une fois les impôts préle- sident ». Un étranger qui vient tra- permettent à un salarié d’acheter fourni. Une interprétation qui au- rappelle qu’il est, dans un cas 4 Constituée dans un territoire vés. L’Hexagone leur paraît si mal vailler dans une entreprise inter- des actions de son entreprise à un torise bien des marges de ma- comme dans l’autre, impossible offrant un régime fiscal privilégié, placé... » nationale basée à Londres, par prix – bas – fixé à l’avance. Pour le nœuvre. Ce complément de rému- d’en évaluer le montant. Pour la une société off shore permet de Inutile d’en appeler aux paradis exemple, peut demander à en bé- bénéficiaire, aucun risque. Il lui nération peut atteindre des France, les seuls chiffres officiels réaliser des opérations commer- exotiques tels les îles Caïmans ou néficier pendant trois ans. Son sa- suffit de ne « lever » ses options, sommes intéressantes pour un disponibles sont ceux des mon- ciales, de percevoir des bénéfices, Panama. En matière de fiscalité laire sera alors scindé en deux : donc de payer véritablement les Français nommé administrateur tants des droits rappelés : 73,3 mil- et pour les personnes physiques pesant sur les cadres dirigeants d’un côté, la part du salaire qu’il actions, que si le cours du titre est dans la filiale italienne de son liards de francs en 1997, contre qui en sont les propriétaires de – impôt sur le revenu, charges so- perçoit outre-Manche pour l’acti- supérieur au prix d’achat. Dans le groupe. « 200 millions de lires par 67,2 milliards l’année précédente. toucher des revenus à l’insu de ciales, stock-options, impôts sur vité qu’il y mène spécifiquement, cas contraire, il lui reste soit à dif- an », lance un conseiller fiscal, soit Pour les seuls « examens de la si- l’administration fiscale de leur pays les plus-values mobilières, impôt de l’autre, celle qui correspond férer la transaction en attendant 678 000 francs (103 360 ¤). Si l’heu- tuation fiscale personnelle », les d’origine. Les sociétés off shore sur la fortune –, le territoire fran- aux missions internationales qu’il une Bourse plus favorable, soit, si reux bénéficiaire les déclare au fisc droits simples rappelés dans le exercent la fonction de société çais, au final, est dans la queue du assume, et qui lui sera versée dans l’entreprise est en perte de vitesse, français – et en principe, il doit le cadre de 4 707 opérations se sont écran. peloton européen. « La solution lé- un autre pays. Le versant anglais à y renoncer tout simplement. A la faire –, il sera soumis à l’impôt sur élevés à 3 milliards de francs et les L’une des utilisations les plus gale la plus évidente, mais pas for- le revenu, mais ne paiera pas de pénalités à 1,5 milliard de francs. courantes de sociétés off shore est cément la plus simple, est effective- charges sociales. le commerce international : si elles ment de partir », confirme Philippe Près de 200 000 délocalisés outre-Manche Et puis, évidemment, il y a la Comment évoluent ces se procurent des marchandises Juilhard, avocat au Bureau Francis Suisse. Certains cantons sont des deux phénomènes ? dans un pays et les vendent dans Lefebvre. « Mais cette tentation de Comment prendre la juste mesure des délocalisations physiques ? paradis pour les plus de 55 ans qui 2 Evasion et fraude fiscales un autre, les bénéfices obtenus sur l’étranger, précise-t-il immédiate- La fuite des cerveaux et des fortunes est-elle réelle ou fantasmée souhaitent y prendre leur retraite. progressent surtout depuis une cette transaction peuvent être ment, doit faire l’objet d’une ré- par les cabinets de juristes internationaux ? Les services de la direc- Ils peuvent négocier – après avoir vingtaine d’années. A cela, plu- exempts de tout impôt. flexion approfondie car elle im- tion des Français à l’étranger et des étrangers en France donnent rapatrié la totalité de leur patri- sieurs raisons : le développement Une société off shore peut aussi plique de nombreuses contraintes quelques indications. moine français pour être sûrs que du commerce international et des être créée en tant que société dont la principale est le change- Dans trois pays « intéressants », la Suisse, la Belgique et le leur résidence suisse soit bien ac- transactions qui lui sont liées, l’ex- d’emploi de travailleurs sur des ment de résidence fiscale. La simple Royaume-Uni, le nombre des immatriculés (ressortissants français ceptée par les autorités fiscales – plosion du volume des mouve- missions ponctuelles à l’étranger. délocalisation des biens ne suffit qui résident depuis au moins six mois dans le pays et qui se sont fait que leur revenu forfaitaire impo- ments de capitaux, le progrès réali- Elle permet de diminuer les coûts pas. Il faut, dans la plupart des cas, enregistrer auprès de l’ambassade et du consulat) et des non-imma- sable ne soit équivalent... qu’à sé dans les télécommunications qui salariaux, l’administration des dé- quitter physiquement la France... » triculés (pour qui on ne dispose que d’estimations) a augmenté. cinq fois le montant de leur loyer facilite la mobilité des biens et des penses de voyages, et les retenues Les cabinets d’ingenierie finan- Entre 1994 et 1998, il est passé, en Suisse, de 115 354 à 133 827 ; en Bel- annuel. Même si on a un château, capitaux, la réduction des coûts des de Sécurité sociale et d’impôt des cière, parmi lesquels les fameux gique de 134 101 à 141 610, et au Royaume-Uni de 178 185 à 194 572. l’offre reste alléchante. transports internationaux qui per- employés. « Big Five » anglo-saxons, qui Reste à estimer la part de ceux dont la motivation est essentielle- met d’établir plus aisément des re- pistent les meilleures procédures ment fiscale. M.-B. B. lations d’affaires, enfin les débuts Pourquoi le principe des du commerce électronique qui stock-options suscite-t-il posent, entre autres, la question 5 tant d’émoi en France ? délicate du recouvrement de la Selon une évaluation réalisée par TVA. L’Expansion (9 septembre 1999) à La société d’investissement, sésame des contournements En Europe, la suppression des partir des documents officiels des contrôles douaniers, la libéralisa- sociétés du CAC 40, en trois ans, le uste un petit croquis sur une nappe de des 49 % restants. Le siège de la SI est, évidem- tie, l’adoption de critères comptables différents tion des mouvements de capitaux, nombre de stock-options attri- papier. Cadre dirigeant dans un grand ment, dans un paradis fiscal. L’entreprise, bon parvient à la surévaluer. » La combine est plus et l’avènement de la monnaie buées a doublé et la valeur de la groupe, l’homme qui tient le crayon dé- enfant, prête l’argent à des taux préférentiels à périlleuse quand l’entreprise qui en est à l’ori- unique qui évite, au sein de la zone plus-value potentielle pour les diri- J voile, sourire aux lèvres, le montage fi- ses « hauts potentiels », afin qu’ils puissent gine – le cas existe – est cotée en Bourse. Si la euro, les risques de change sont geants concernés atteindrait au- nancier dont il va être le bénéficiaire. prendre leur participation au capital. Pour ne SI, dont l’existence est soigneusement cachée, des facteurs qui ont amplifié la ten- jourd’hui 45,4 milliards de francs. Lui, ainsi que dix autres salariés parmi les pas éveiller les soupçons du fisc par des trans- est cependant mise au jour par des actionnaires dance. Les patrons français ne sont pas les mieux rémunérés « qui en ont assez, peste-t-il, ferts d’argent de France au paradis fiscal, les minoritaires qui s’aperçoivent de la surévalua- mieux lotis : les dirigeants améri- d’être écrasés par l’impôt ». Leur bête noire, sommes sont prêtées par une filiale déjà im- tion financière, c’est de l’abus de biens sociaux Qu’est-ce qu’un paradis cains accumulent des plus-values c’était jusqu’à maintenant Alain Juppé. L’an- plantée localement. Autre précaution prise : la caractérisé. Dans l’idée de brouiller les pistes et fiscal ? potentielles se chiffrant en milliards cien premier ministre de Jacques Chirac a grip- SI n’est pas une coquille vide (terrain de chasse les agents du fisc, bien au fait de ce genre de 3 Il est difficile de le définir. de francs. Champion en la matière, pé, en la surtaxant, une belle machine à sous : préféré des brigades financières). Elle a une ac- Meccano, le schéma de la société d’investisse- Tous les pays du monde offrent Michael Eisner, PDG du groupe les stock-options. Mais les initiatives législa- tivité réelle : placer de l’argent sur les places fi- ment peut être complexifié à loisir. Imaginons, des facilités fiscales aux personnes Walt Disney, a exercé en 1997 une tives que dit vouloir prendre, dès l’année pro- nancières internationales, par exemple. Bien donc, un groupe dont les effectifs se montent à qui ne résident pas sur leur terri- partie de ses options pour une chaine, Lionel Jospin, suite à l’émoi provoqué gérée, la SI gagne de l’argent, la valeur de son 100 000 salariés. Quelques cadres dirigeants toire. Cinq critères majeurs servent plus-value d’environ 3 milliards de par les sommes touchées par Philippe Jaffré action augmente donc. vont fonder une holding pour laquelle ils re- néanmoins à mieux cerner le terme francs. Reste qu’outre-Atlantique lors de son départ d’Elf, les inquiètent encore Un à un, les cadres (« Il suffit de bien organiser cruteront un chauffeur et une assistante – dont de paradis fiscal : une faible fiscali- ce mode de rémunération est plus plus. le calendrier des sorties », explique le crayon- la principale qualité doit être la discrétion. Tous té, un secret bancaire absolu, la transparent et généralisé. Le Natio- Certains préfèrent donc se tourner vers neur) décident de vendre leurs parts. Comme ensemble, ils créent un fonds commun de pla- préservation de l’anonymat des nal Center for Employee Owners- d’autres cieux. Sur la table, le schéma dessiné par hasard, c’est l’actionnaire principal, l’entre- cement – ce qui procure de nombreux avan- propriétaires de sociétés, une hip (NCEO), un institut de re- est à ranger parmi les classiques du genre, avec prise non cotée, qui s’en porte acquéreur. Mais tages fiscaux à la sortie – qui va investir dans coopération fiscale et judiciaire cherche indépendant, estime à huit un mot magique : société d’investissement (SI). à une valeur largement supérieure à celle du une SI, qui elle-même placera de l’argent sur les réduite, voire inexistante, et une millions le nombre d’Américains ti- Une entreprise non cotée décide de créer une marché. « Ils font effectivement une super-plus- places financières internationales, etc. On forte stabilité économique et tulaires de stocks-options, c’est-à- SI dont elle prend la majorité du capital (51 %), value, explique un fiscaliste international. A connaît la suite... politique. dire 8 % de la main-d’œuvre du proposant à quelques-uns de ses cadres, triés l’entrée au capital, les normes choisies ont permis En l’absence d’une définition secteur privé non agricole. sur le volet, de devenir actionnaires à hauteur de sous-évaluer la valeur de l’action. Pour la sor- M.-B. B. La lutte contre les abus passe par une coopération entre Etats

ien, aujourd’hui, ne per- vote dans une société ou filiale éta- maine. Ainsi, en avril 1998, l’OCDE gagés, en décembre 1997, à adopter rapport définitif permettant de met de mesurer l’am- L’administration blie hors de France et soumise à un décidait de demander à la France et un « code de bonne conduite » afin rendre opérationnel le code de R pleur de l’évasion fiscale régime fiscal privilégié. Ici, l’objectif aux Etats-Unis d’établir, pour la fin d’écarter les distorsions de concur- bonne conduite. à laquelle participent française a renforcé est d’éviter qu’échappent à l’impôt 1999, une liste des paradis fiscaux, rence résultant d’impositions trop Cependant, plusieurs pays, tels des cadres dirigeants. La direction les compléments de rémunération et elle recommandait à ses divergentes en matière de taxation les Pays-Bas, la Belgique, l’Irlande, générale des impôts (DGI) re- une partie de son perçus hors de France dans le cadre membres de dénoncer les conven- des entreprises. Ce code viserait à lient sa mise en œuvre à celle d’un connaît être dans l’impossibilité de structures écrans. tions fiscales qui auraient été interdire et à démanteler, dans un projet de directive visant à instau- d’isoler le suivi de ces contri- dispositif en 1998 : La France ne fait là que combler conclues avec ces Etats. délai de cinq ans, les méthodes de rer une retenue à la source de 20 % buables. Nul n’ignore pourtant que, un vide, des dispositifs analogues Ne serait-ce qu’au niveau euro- dumping fiscal les plus flagrantes, sur les revenus de l’épargne. Or, l’internationalisation croissante des mais celui-ci reste existant déjà dans de nombreux péen, la marche vers l’harmonisa- pratiquées par les Etats pour attirer soumise à la règle de l’unanimité, marchés aidant, certains jouent de pays de l’OCDE (Allemagne, Aus- tion fiscale européenne se révèle la- les investisseurs. Il existerait près de l’adoption de cette directive se plus en plus sur la palette des insuffisant sans tralie, Belgique, Canada, Dane- borieuse. Conscients néanmoins 85 mesures préférentielles de ce heurte encore aux réticences de la échappatoires fiscales qui s’offrent mark, Etats-Unis, Pays-Bas, que la mise en place de l’euro, en type, selon un premier recense- Grande-Bretagne, qui refuse que à eux, et ce en toute légalité. Face à collaboration Royaume Uni, Suède). Reste que faisant disparaître le risque de ment réalisé par un groupe ad hoc cette contrainte s’applique aux cela, l’Etat serait-il impuissant ? A l’efficacité d’une telle mesure ne change, pourrait favoriser le noma- créé par Bruxelles. Celui-ci devrait obligations internationales, et du gauche comme à droite, on re- internationale tient pas à la seule volonté de l’ad- disme fiscal, les Quinze se sont en- remettre d’ici à la fin du mois son Luxembourg, pays qui ne taxe pas connaît aujourd’hui qu’un accrois- ministration française. La DGI re- l’argent des épargnants. Véritable sement de la fiscalité peut renforcer certains pays pour vendre leur en- connaît elle-même que l’absence de coffre-fort de l’Europe, cet Etat de ces dérives. « Taxer plus, taxer treprise, afin de ne pas s’acquitter collaboration des autorités locales Bibliographie 400 000 habitants ne compte pas moins, cela ne changera rien, avance de l’impôt sur les plus-values réali- des territoires accueillant de telles moins de 215 banques sur son terri- même Serge Colin, secrétaire natio- sées. Ainsi, depuis le 9 septembre structures écrans constitue une dif- b Les Paradis fiscaux, b Paradis fiscaux et opérations toire, gérant plus de 2 500 milliards nal du Syndicat national unifié des 1998, tous les contribuables qui dé- ficulté majeure. Qu’ils soient des revue L’Economie politique, internationales : pays et zones de francs (381 milliards d’euros) de impôts (SNUI). Quel que soit l’enca- tiennent plus de 25 % du capital paradis fiscaux ou qu’ils aient sim- no 4, 4e trimestre 1999 à fiscalité privilégiés, mesures fonds... drement juridique, la réponse dé- d’une entreprise sont taxés, dès plement adopté des règles parti- (Alternatives économiques, anti-évasion (Dossiers Si l’on veut progresser dans la pend, pour une large part, du civisme leur sortie du territoire, sur les plus- culièrement favorables pour les 112 p., 65 F, 10 ¤). internationaux, 1999, construction européenne, la ques- des dirigeants. » values qu’ils espèrent réaliser en cé- non-résidents, ces pays se b Retrouver l’égalité Francis-Lefebvre, 500 p., 96 F, tion des prises de décision à la ma- Tout en étant conscient des li- dant leur société. Des dispositions montrent évidemment peu enclins devant l’impôt : la lutte contre 75,61 ¤). jorité qualifiée se pose. Les gouver- mites de l’exercice, l’Etat français a existent pour éviter qu’ils ne s’ac- à fournir des renseignements. la fraude et l’évasion fiscale, b La Société écran : essai sur sa nements allemand et français, néanmoins adopté, dans le cadre de quittent deux fois de l’impôt, en A l’évidence, la lutte contre l’éva- présentation de Jean-Pierre Brard notion et son régime juridique, soucieux d’avancer, se sont dits fa- sa loi de finances pour 1999, deux France et dans le pays d’accueil. sion fiscale passe par une coopéra- (Les Documents d’information, de Chantal Cutajar-Rivière vorables à une telle évolution, no- mesures visant à renforcer l’effica- La seconde mesure mise en place tion accrue entre les Etats. Si, en la 1999, Assemblée nationale, (Bibliothèque de droit privé, 1998, tamment dans le domaine fiscal. cité de ses services dans ce do- prévoit d’imposer désormais les matière, il reste bien du chemin à 427 p., 70 F, 10,67 ¤). LGDJ, 517 p., 290 F, 44,21 ¤). Mais telle n’est évidemment pas la maine. La première cherche à pré- personnes domiciliées en France et faire, la communauté internatio- b Les Paradis fiscaux, de b Droit pénal des affaires,de position des Pays-Bas, du Luxem- venir certains abus, parmi les plus détenant directement ou indirecte- nale semble néanmoins commen- Grégoire Duhamel (Les Droits Jean Larguier et Philippe Conte bourg et de la Grande-Bretagne. criants. L’administration pense aux ment 10 % au moins des actions, cer à prendre conscience de du citoyen, 1999, (U Droit, 1998, Armand Colin, patrons qui partent s’installer dans parts, droits financiers ou droit de l’urgence de progresser dans ce do- Grancher. 359 p., 154 F, 23,48 ¤). 506 p., 195 F, 29,73 ¤). Laetitia Van Eeckhout LeMonde Job: WDE4699--0003-0 WAS MDE4699-3 Op.: XX Rev.: 12-11-99 T.: 19:00 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0062 Lcp: 700 CMYK

DOSSIER LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 / III Jean Arthuis, ancien ministre de l’économie et des finances ̄ « La mondialisation déjoue les contrôles nationaux » CHRONIQUE par Alain Lebaube

« Ministre de l’économie et tionale, le député PS Augustin tains gouvernements influencent des finances dans le gouverne- Bonrepaux a proposé un amen- l’élaboration de la législation euro- ment d’Alain Juppé, vous avez dement, non adopté, en faveur péenne. Progressons dans la ré- L’ombre renforcé la fiscalité sur les stock- d’un nouveau renforcement de forme des institutions de Bruxelles options. Aujourd’hui, alors que la taxation sur les stock-options. et abaissons d’abord le niveau de la vous siégez au Sénat, vous êtes A vous entendre, ce genre d’ini- fiscalité en France. partisan de l’alléger. Pourquoi tiative est illusoire... – Vous souhaitez aussi davan- du 10 octobre 1997 avez-vous changé d’avis ? – M. Bonrepaux doit prendre tage de transparence au sein des – Nous avions à l’époque une conscience que l’économie s’est entreprises. Comment les pou- n menaçant de quitter les instances paritaires, si les orga- priorité absolue : qualifier la France largement européanisée et globali- voirs publics peuvent-ils agir en nismes sociaux étaient mis à contribution pour financer les pour qu’elle puisse entrer dans le sée. Son approche me paraît tout à ce sens ? 35 heures, le Medef s’appuyait sur un bon dossier. En sou- premier cercle de l’euro. Nous de- fait vaine, car la mondialisation dé- – L’Etat peut modifier la loi de tien, il avait d’ailleurs profité du front commun des confé- vions ramener les déficits publics joue tous les contrôles, dès lors 1966 sur les sociétés commerciales dérationsE syndicales qui, elles aussi, désapprouvaient les intentions de 6 % à 3 % du PIB. La taxation qu’ils se cantonnent au territoire ̄ afin d’obliger les conseils d’admi- du gouvernement. Au nom d’une autonomie de gestion, certes plus supplémentaire des stock-options national. Le législateur français n’a nistration à soumettre aux action- théorique que réelle, tous se retrouvaient a priori sur une ligne de était une source de recettes plus les moyens de ses ambitions. Jean Arthuis naires la délibération fixant les défense du paritarisme, pierre angulaire du modèle social français. complémentaires, mais marginales. Toute mesure de rétorsion et de b Ancien ministre de conditions d’attribution de sur-ré- La suite est plus déconcertante et préoccupante, dès lors que le Pour autant, la démarche choisie – sanction fiscale est immédiatement l’économie et des finances munérations. projet d’une ponction du régime d’assurance-chômage, puis de la l’introduction d’un impôt forfai- contournée via la délocalisation du gouvernement Juppé, » La loi peut également prescrire sécurité sociale, a été abandonné en pleine discussion budgétaire, à taire plafonné à 30 % sur les plus- des rémunérations attribuées. Jean Arthuis a été réélu les modalités d’une information l’Assemblée nationale. Si le Medef maintenait sa position initiale, il values réalisées sur les stock-op- » L’avènement de la monnaie sénateur en septembre périodique des actionnaires ainsi prenait le risque de porter la responsabilité de l’effondrement du tions – restait raisonnable. Rappe- unique, qui a supprimé les risques 1997. Il préside, au Palais que des salariés par des documents paritarisme. En choisissant, le 2 novembre, d’instaurer une période lons qu’à l’époque les de change au sein de la zone euro, du Luxembourg, le groupe qui seraient annexés aux états fi- probatoire au moins jusqu’au 1er janvier 2000, il entretient la prélèvements sociaux étaient limi- et la diversité des législations fis- de l’Union centriste. nanciers annuels. confusion. tés à 3,9 %. Depuis, ils sont passés à cales européennes, qui autorise le b Il est notamment l’auteur – Pourquoi ne pas l’avoir fait Tactiquement, les manœuvres du patronat laissent perplexe. De- 10 %, ce qui a conduit ipso facto à dumping, font que les gestion- de deux rapports, l’un sur quand vous étiez au gouverne- puis des années maintenant, avec encore plus d’insistance sous la un alourdissement de près d’un naires d’entreprise, secondés par « Les Délocalisations et ment ? férule de Denis Kessler, dont l’attitude ne saurait être impartiale tiers du taux que nous avions éta- les cabinets de fiscalistes interna- l’emploi » (1993), l’autre sur – Je n’étais pas chargé de la loi de puisqu’il préside aux destinées de la Fédération française des socié- bli, et c’est beaucoup trop. tionaux, ont tous les instruments « Les Plans d’options sur 1966, qui relève de la compétence tés d’assurance qui guignerait volontiers la Sécurité sociale, le Medef – Cette taxation supplémen- en mains pour optimiser leurs ré- actions. Une clarification du garde des sceaux. Et puis notre joue de la menace d’une rupture annoncée. Mais ayant pratiqué un taire s’inscrivait également dans munérations. Aujourd’hui, les indispensable » gouvernement n’a pas disposé de temps la politique de la en milliards de francs le prolongement du rapport que grands groupes supranationaux (1994-1995). suffisamment de temps pour que chaise vide, sans vrai succès, vous aviez réalisé en 1994 sur les peuvent quasiment fixer le mon- nous puissions mener à bien tous il ne peut ignorer que, faute Sécurité sociale ass. maladie 594 ass. vieillesse 385 stock-options dans lequel vous tant de l’impôt dont ils veulent nos projets. d’une agression incontes- acc. du travail 46 alloc. familiales 253 mettiez en évidence un certain s’acquitter au maximum, et l’en- code de bonne conduite est encou- – Vous avez été l’un des pre- table, la valeur de ses aver- nombre de pratiques dou- droit où ils souhaitent le payer. rageant, mais il doit se traduire au- miers hommes politiques à vous tissements répétés s’affai- Unedic teuses... Voilà pourquoi, outre la recherche trement que par des propos de cir- intéresser à ces questions de blissait. – Tout à fait. Ce taux de 30 % me d’une plus grande transparence, constance. Le fossé est encore sur-rémunérations. Vous êtes Cette fois-ci, Ernest-An- 145 paraissait à la fois équitable et de nous devons baisser les prélève- profond entre ce qui se dit et ce qui aujourd’hui dans l’opposition, toine Seillière tenait enfin Arrco 1 278 177 nature à endiguer les dérives. Et ments obligatoires en France. C’est se fait. souhaitez-vous néanmoins in- un argument majeur ; mais elles existaient. Je suis convaincu indispensable. Il faut revoir l’en- » En matière de fiscalité, les tervenir dans ce débat sensible, la « reculade » de Mme Aubry 85 que les stock-options constituent semble de notre dispositif fiscal et Quinze ont maintenu la règle du surtout après l’affaire « Jaffré ». l’en ayant privé, pourquoi le Agirc d’excellents instruments d’intéres- alléger les barèmes existants. vote à l’unanimité pour l’adoption – Nous devons cesser d’appré- président du Medef reprend- sement et de mobilisation au sein – Dire que toute taxation sup- des directives européennes. On hender l’entreprise comme un lieu il l’assaut, aussi démuni Total : 1 685 milliards de francs des entreprises. Mais certains plémentaire se traduit par une comprend la logique de ce choix. d’affrontements. Il me semble utile qu’avant ? Aux yeux de l’opi- grands groupes en détournent l’es- plus grande évasion fiscale si- L’Etat membre qui bénéficie d’un de renforcer l’idée de ce que j’ap- nion, mais aussi des syndi- Le budget du paritarisme prit, offrant par exemple à leurs gnifie que l’Etat et ses services régime dérogatoire dont il tire pro- pelle le « partenariat social ». Le cats qui ne se sont pas soli- Source : Sécurité sociale et Unedic cadres des stock-options dans des fiscaux, Bercy en l’occurrence, fit n’est pas pressé de se laisser im- groupe de l’union centriste (UDF) darisés avec lui – et pour cause –, les nouvelles conditions qu’il pose filiales dont la valeur est accrue sont impuissants... poser des règles plus contrai- que je préside va donc déposer n’apparaîtront que comme de mauvais prétextes. Demander du non pas en raison de la qualité de – La mondialisation met en gnantes. Passer de la règle de dans les semaines qui viennent une temps afin de pouvoir vérifier l’absence de toute ponction « indi- la gestion, mais par des procédés échec les contrôles nationaux, c’est l’unanimité à celle de la majorité proposition de loi qui ira dans ce recte » ne rendra pas le dossier plus probant. S’en servir pour conti- de convenance internes. une réalité. Regrettable, bien sûr, serait une révolution. Les parle- sens. Ce texte visera à un meilleur nuer la bataille contre les 35 heures, en exigeant cinq années de ré- – Votre rapport ayant alerté mais une réalité. Si l’on met de côté ments nationaux qui ont compé- usage de l’ensemble des instru- pit pendant lesquelles les accords de branche signés pourront les pouvoirs publics sur ces ma- la question des paradis fiscaux tence pour consentir l’impôt se- ments financiers disponibles (inté- s’appliquer, contre la loi, pourra être jugé hors de propos. nipulations, pensez-vous « exotiques » qui doit se régler à raient par voie de conséquence ressement, participation, plan La technique était déjà dilatoire, mais le dosage surprend aussi. qu’elles ont diminué ? l’échelon mondial, la régulation dessaisis de leurs prérogatives. Il d’épargne entreprise, stock-op- Alors qu’une question de fond est posée – faut-il ou non continuer – Je n’ai pas aujourd’hui les élé- économique doit donc être euro- leur resterait un champ immense tions, actionnariat salarié, etc.). de croire aux vertus du paritarisme ? –, la réponse patronale varie ments d’appréciation qui permet- péenne. de contrôle à assumer pleinement. Nous proposerons, entre autres, la selon les institutions. Si le départ de la Sécurité sociale peut être en- traient d’en juger. Mais j’imagine – Les Quinze ont adopté un – Y êtes-vous favorable ? création de dispositifs qui prévoi- visagé, il n’en est pas question pour le régime d’assurance-chômage mal que le législateur puisse « mo- code de bonne conduite fiscale – Sans doute faudra-t-il passer ront l’attribution de stock-options (Unedic) et pour les caisses complémentaires de retraite (Arrco et raliser » ces pratiques intolérables. en décembre 1997 afin de limiter par cette étape. Mais la question à l’ensemble des salariés et non Agirc). Mais, nuance encore, il est alors proposé de reporter d’un tri- La seule proposition utile me le dumping et les délocalisa- est de savoir si les institutions eu- plus à une élite dirigeante, et la mestre les discussions prévues pour la fin de l’année sur le renouvel- semble être la transparence des tions. Cela signifie-t-il que les ropéennes sont actuellement suffi- mise en œuvre de règles de trans- lement des accords, pour des raisons de calendrier et pour se garder conditions d’attribution des stock- égoïsmes et les intérêts natio- samment démocratiques pour que parence. » des moyens de pression. Tout en sachant que le Medef a déjà an- options. naux seront bientôt dépassés ? ce pas décisif puisse être franchi. noncé qu’il ne souhaitait pas reconduire le dispositif ARPE, pour les – Lors de l’examen de la loi de – Je ne crois pas. Cela va deman- Or je n’en suis pas sûr. On sait très Propos recueillis par préretraites compensées par des embauches... finances 2000 à l’Assemblée na- der encore quelques années. Le bien que, au sein de l’Union, cer- Marie-Béatrice Baudet Promise sans plus de précisions, la « refondation du système social français à l’initiative des partenaires sociaux », souhaitée par le patro- nat, ne convainc guère dans ce contexte. D’autant que le Medef vient de repousser sine die la rencontre prévue pour aborder la ré- Le patronat se déchire sur le thème forme de la formation professionnelle. En fait, Edmond Maire, ancien secrétaire général de la CFDT, a rai- son. Le camouflet – l’annonce unilatérale de la loi sur les 35 heures – infligé le 10 octobre 1997 à Jean Gandois, alors président du CNPF, a de la transparence acculé le patronat dans l’opposition. Depuis, le climat social est telle- ment chargé de suspicion qu’il justifie tous les coups tordus.

ort-né, le fameux Une règle qu’il applique dans son sentiel de leurs ressources à leur « amendement Jaf- Défendue par les entreprise. Salaires, bonus, stock- croissance. fré », qui préconi- options des cinq principaux diri- « Les stock-options sont un outil de M geants sont ainsi donnés aux ac- stimulation et d’appropriation de sait de relever la jeunes entrepreneurs, taxation des plus-values des stock- tionnaires et connus des salariés. l’entreprise pour l’ensemble des sala- options, a suscité une vive émotion la divulgation « Indice de santé de l’entreprise, le riés », insiste Guy Mamou Mani, di- dans l’ensemble du monde patro- salaire des dirigeants est un moyen recteur général du groupe d’ingé- nal. Mais celui-ci est en revanche des rémunérations pour les actionnaires de savoir com- nierie informatique Open. Celui-ci loin de s’exprimer d’une seule voix ment fonctionne l’équipe de direction déplore que le débat se polarise sur dans le débat sur la transparence hérisse certains et d’apprécier la stratégie qu’elle des polémiques comme « l’affaire des rémunérations des dirigeants. mène, explique Euan Baird. Et il Jaffré ». « Cela ne fait qu’accréditer Un réel clivage existe entre la vieille dirigeants n’est pas moins important pour les l’idée que les stock-options ne sont garde patronale et la jeune généra- salariés d’apprécier la cohérence qu’un outil discrétionnaire et éli- tion de chefs d’entreprise, enfants entre les salaires de leurs dirigeants, tiste » et « ne conduit qu’à des pro- de la nouvelle économie forgés aux port Viénot mais conscient néan- les leurs, et les performances de l’en- positions aussi stupides que l’accrois- principes de la corporate gover- moins que le vent tourne, le Medef treprise. » sement de la fiscalité », tance Bruno nance (gouvernement d’entreprise). se dit aujourd’hui d’accord pour Vanryb, PDG de BVRP Sofware et Le second rapport sur ce thème, que soit divulgué nominativement AUCUN ÉTAT D’ÂME président de l’association Crois- rendu public en juillet par Marc le montant de stock-options attri- Une simple remarque «de bon sance Plus, la petite sœur française Viénot, ancien patron de la Société buées aux présidents, directeurs gé- sens », dans laquelle se retrouvent de Growth Plus Europe. Une solu- générale, propose bien une plus néraux et directeurs membres du pleinement les entrepreneurs de tion à laquelle tous ces entrepre- large publicité des rémunérations conseil d’administration. Une ou- croissance habitués à rendre des neurs sont bien évidemment oppo- des dirigeants, mais souhaite verture qui ne vaut cependant pas comptes à leurs business angels (in- sés, plaidant au contraire pour un qu’elle ne concerne que des mon- pour les autres bénéficiaires d’op- vestisseurs), et dont les sociétés allègement... tout autant que pour tants globaux : si les principes de tions. Car, pour le Medef, ce serait sont souvent cotées aux Etats-Unis. la transparence. détermination des rémunérations ni plus ni moins désigner à la Ils n’ont donc aucun état d’âme à « L’essentiel des créations d’em- doivent être clairement explicités concurrence les hommes clés de jouer la carte de la transparence. plois aujourd’hui sont issues de la dans le rapport annuel de chaque l’entreprise... Cette démarche leur est d’autant nouvelle économie », rappelle Bruno société cotée, pas question en re- « Un argument fallacieux : les plus naturelle que l’un de leurs fon- Vanryb. « Or une des clés de son suc- vanche de rendre obligatoire l’affi- chasseurs de têtes n’ont pas besoin dements est la participation aux ré- cès, c’est la forte implication des col- chage individu par individu. Raison de cela pour cibler les meilleurs élé- sultats et au capital des dirigeants laborateurs. A vouloir accroître la fis- invoquée : cela relève du domaine ments », rétorque Denis Payre, qui comme des autres collaborateurs. calité et la rendre encore plus de la vie privée. Pourquoi les pa- dirige une société bruxelloise de ca- La plupart développent ainsi des confiscatoire, on favorise la fuite des trons seraient-ils les seuls à devoir pital-risque et copréside le mouve- plans de stock-options. cerveaux », tempête-t-il. Si certaines faire connaître publiquement leur ment Growth Plus Europe, qui re- « Ce mécanisme de rémunération entreprises résistent encore à l’ex- salaire ? D’autant que les fonds de groupe des entreprises de est indispensable à notre développe- patriation, elles font néanmoins de pension ne sont nullement deman- croissance de la haute technologie ment », défend Pascal Brandys, la « délocalisation ”passive“. Faute deurs de telles informations, assure et des biotechnologies, où la fidéli- PDG de Genset, entreprise spéciali- de pouvoir embaucher en France, Marc Viénot. sation des compétences est pour- sée dans la recherche sur le génome nous recrutons dans nos filiales aux Pourtant, aux Etats-Unis comme tant un enjeu de taille. humain dont tous les salariés ayant Etats-Unis, au Royaume-Uni, ex- au Royaume-Uni, la publication des « L’argument français de la discré- plus d’un an d’ancienneté, jus- plique Bruno Vanryb. Nous faisons salaires, stock-options, bonus et tion ne tient pas », abonde lui- qu’aux secrétaires, sont détenteurs croître nos entreprises en créant des autres compléments de retraite de même le PDG de Schlumberger, de stock-options. Pour ces entre- emplois, mais ailleurs qu’en France. chaque dirigeant est un exercice au- Euan Baird, l’une des rares voix du prises, c’est effectivement un Nous n’agissons pas ainsi par quel se prêtent désormais toutes les patronat traditionnel – d’origine moyen d’attirer et de fidéliser des manque de civisme mais parce que sociétés cotées. Mais, en France, le anglo-saxonne, il est vrai – à plaider collaborateurs alors qu’elles n’ont nous n’avons pas le choix ». tabou a la peau dure. Partageant les en faveur d’une transparence totale pas les moyens de les payer géné- considérations générales du rap- de la rémunération des dirigeants. reusement en cash, consacrant l’es- L. V. E. LeMonde Job: WDE4699--0004-0 WAS MDE4699-4 Op.: XX Rev.: 12-11-99 T.: 19:00 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0063 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 EUROPE ̄ LE SOCIAL DANS L’UNION La spécialisation géographique à l’américaine par Francis Kessler ne menace pas les Quinze L’usine à gaz e risque de voir l’Union vite que les autres pays européens, que l’échelon pertinent d’aména- européenne concentrer Un rapport du Plan « mais, semble-t-il, au prix d’un gement du territoire n’est plus ans tous les pays de l’Union européenne, les finances L l’essentiel de son activité phénomène d’agglomération interne l’Etat, mais la région. Ensuite, le des régimes de la sécurité sociale deviennent de plus économique dans les demande une révision générateur de disparités ». groupe demande de revoir la poli- en plus complexes. Les règles traditionnelles prési- pays rhénans, dits de « la banane Le groupe de travail a donc éla- tique des fonds structurels dont il dant à la gestion ont été, ces derniers temps, boule- bleue » (essentiellement Benelux de l’utilisation des boré un scénario « central » qui conteste l’efficacité, car coûteux et versées.D On a l’habitude, en France, de se référer à des « modèles et Allemagne), demeure peu vrai- prédit que les Etats membres res- trop souvent affectés à des infras- historiques » qui seraient antinomiques de par leur mode de fi- semblable, selon le rapport « Quel fonds structurels teront peu spécialisés et que les tructures (routes, voies ferrées, té- nancement. Le « système bismarckien », mis en place au début scénario pour une nouvelle géo- concentrations demeureront can- lécommunications). « Un rattra- des années 1880 par le chancelier allemand, est assimilé au fi- graphie économique de l’Europe » européens tonnées aux espaces nationaux. Il page, qui amènerait la dotation nancement par les seules cotisations, alors que les ressources de présenté le 5 novembre par le annonce une accentuation des dis- moyenne en Espagne au niveau des sécurité sociale des pays de « type beveridgien » (du nom de Commissariat général du Plan. biles sont réparties sur l’ensemble parités et des spécialisations régio- équipements français de télé- l’inspirateur du système de protection sociale britannique de On savait depuis le rapport Cec- du territoire. nales. Celles-ci déboucheraient sur communications, ne produirait que l’immédiat après-guerre, William Beveridge) seraient constituées cini (1988) que l’Europe conservait Le modèle américain n’est pas la constitution de métropoles, es- 1 % de croissance supplémentaire », uniquement par l’impôt. Par extension, les cotisations seraient la des économies nationales diversi- non plus transposable en raison de sentiellement nationales à l’excep- relève le rapport. marque de l’autonomie des partenaires sociaux gestionnaires, fiées. « Nous avons voulu reprendre la persistance des effets de fron- tion de quelques blocs transfronta- Cette politique obtient souvent les impôts celle de l’« étatisation » de la sécurité sociale. cette réflexion, explique Jean-Mi- tière. « Franchir une frontière, liers comme la Catalogne, la région l’inverse du résultat souhaité. «Les Cette approche binaire est trop simpliste. Elle n’a jamais été chel Charpin, commissaire général notent les rapporteurs, est équi- Rhône-Alpes-Lombardie ou en- infrastructures qui mettent Paris à vraiment pertinente. Le financement par cotisations n’empêche du Plan, car l’économie géogra- valent en Europe à multiplier la dis- core l’Alsace-Bade-Wurtemberg. deux ou trois heures de TGV, cri- pas la tutelle de l’Etat. Et les systèmes étatiques ne sont pas for- phique n’a plus rien à voir avec ce tance moyenne de transport par un Les conclusions implicites du tique Lionel Fontagné, rapporteur cément en déséquilibre. Bismarck avait instauré une réglementa- qu’elle était il y a une dizaine d’an- facteur quatre ; ou encore le droit de groupe de travail sont décapantes. et professeur à Paris-I, contribuent tion tatillonne, un contrôle financier draconien et un solide fi- nées. » Et l’Europe non plus. douane équivalent est de 37 %. » D’abord, elles mettent en lumière à concentrer les activités et les cer- nancement de l’assurance pension et de l’assurance accident du Sous l’influence des travaux Enfin, s’il est vrai que la constitu- veaux dans la zone centrale. » Les travail. Le rapport Beveridge ne prévoyait de financement par (1991) de Paul Krugman, certains tion d’une zone euro réduit l’incer- infrastructures génératrices de dé- l’impôt que pour le service national de santé et les prestations économistes avaient estimé que titude des entreprises et les pousse veloppement sont celles qui ir- familiales. Les cotisations devaient alimenter les autres risques. l’ensemble européen pouvait à se regrouper dans les régions les riguent les régions elles-mêmes, De fait, les modèles que l’on oppose si facilement chez nous ne suivre l’exemple américain où les plus propices, la faible mobilité des comme l’a montré le plan routier sont pas si éloignés l’un de l’autre. Le financement des régimes activités se sont concentrées au- travailleurs agit en sens inverse. breton des années 70. de base est nécessairement mixte. tour de métropoles, provoquant En quête de fonds pour la re- Deux phénomènes récents conduisent de plus à une complexi- une forte spécialisation des Etats DIVISION DU TRAVAIL cherche-développement, les au- té croissante des mécanismes de gestion et de financement. La fédérés. L’automobile s’est enraci- Les rapporteurs relèvent qu’une teurs n’hésitent pas à s’attaquer à plupart des pays européens connaissent, en premier lieu, une née à Detroit, l’électronique le division du travail s’est opérée une « vache sacrée » : « Concer- augmentation sensible des ressources fiscales ou parafiscales né- long de la route 128 près de Boston entre les pays qui jouent la carte de nant les sommes en jeu, écrivent-ils, cessaires à leur protection sociale de base. Ce phénomène s’ex- et l’informatique dans la Silicon l’innovation technologique il est clair que seul un redéploiement plique tant par les besoins accrus de financement que par l’élar- Valley. (France, Grande-Bretagne), ceux des dépenses au sein du budget eu- gissement de la couverture de certains risques à de nouvelles Projetées sur le Vieux Continent, qui se spécialisent dans la qualité ropéen, qui ne pourrait se faire catégories de la population. Les techniques utilisées sont des ces perspectives composaient un (Allemagne) et ceux qui profitent ̄ qu’au détriment d’autres politiques plus variées. scénario calamiteux d’une Europe de leur retard pour pratiquer des structurantes comme la politique Dans certains Etats membres, telles la France ou, récemment, à deux vitesses dans laquelle l’inté- prix bas (Europe du Sud). Françoise Maurel agricole commune, pourrait per- l’Allemagne, a été instaurée une distinction entre prestations re- gration monétaire conduirait à une En fait, disent les auteurs, « l’in- mettre de dégager les ressources né- levant de la solidarité professionnelle et celles relevant de la so- césure entre les métropoles du tégration européenne pourrait en- b Née le 15 octobre 1960, cessaires à une action détermi- lidarité nationale. Cette partition, au demeurant très artificielle « cœur de l’Europe », regroupant la traîner une spécialisation plutôt ré- Françoise Maurel est ancienne nante. » et peu précise, conduit à un transfert de la seconde catégorie de majeure partie des activités à forte gionale que nationale ». Les études élève de l’Ecole polytechnique Des crédits à la recherche plutôt prestations au budget de l’Etat ou à un budget spécifique. valeur ajoutée et de la population, montrent que la vitesse de conver- (1980-1983) et de l’Ecole nationale qu’aux TGV et au soutien du cours Un autre moyen consiste à passer du financement assis sur les et les « régions périphériques », gence des régions est très lente de la statistique et de des céréales, la disqualification des seuls salaires à un financement élargi à d’autres ressources. Ces moins riches et moins dynamiques. malgré les politiques de rattra- l’administration économique Etats en matière de création de « contributions » ad hoc, aux contours juridiques flous, sont af- Le groupe de travail que prési- page : « Il faudrait trente ans pour (1983-1985). richesse locale : devant ces fer- fectées soit à un risque déterminé, comme le 1 % dépendance au dait Françoise Maurel, chef du dé- combler la moitié de l’écart initial b Chef de bureau de l’industrie ments de révolution culturelle, Luxembourg, soit à plusieurs branches de la sécurité sociale, partement des études écono- en termes de revenu par tête. » Plu- à la direction de la prévision du Jean-Michel Charpin a préféré comme c’est le cas aujourd’hui de la CSG française. miques d’ensemble de l’Insee, n’a sieurs théoriciens, dont M. Quah ministère de l’économie et des apaiser les polémiques éventuelles Des recettes fiscales spéci- pas retenu cette hypothèse. (1996), estiment que les disparités finances (1994–1998), elle occupe le en soulignant que « ce rapport dit Les règles fiques sont parfois ajoutées aux D’abord en raison du « poids de de revenu ont décru entre les pays, poste de chef du département des qu’il faut penser autrement l’amé- cotisations. Ainsi, en Finlande, l’histoire » : l’Europe a toujours mais augmenté entre régions d’un études économiques d’ensemble à nagement du territoire et les fonds dérogatoires une part des bénéfices de l’asso- présenté une plus grande diversité même pays ; le phénomène existe la direction des études et structurels ». ciation des machines à sous – qui industrielle et économique que les notamment en Espagne et au Por- synthèses économiques de l’Insee, des régimes détient un monopole légal en la Etats-Unis. Ses industries automo- tugal, qui se sont développés plus depuis 1998. Alain Faujas matière – est affectée à l’assu- de sécurité sociale rance santé. On voit également apparaître des taxes « écolo- sont très changeantes giques » affectées à la sécurité Edvards Kusners, le croisé letton sociale et plus particulièrement à et éphémères. l’assurance vieillesse : taxe sur le charbon en Italie, « Öko Steuer » Les contentieux sur le carburant en Allemagne. de l’acquis communautaire La France se distingue, à deux ont explosé égards, de ses partenaires de l’UE. On trouve d’abord un ca- dans certains pays : pharnaüm de taxes fiscales affec- RIGA démocrate et s’y adapter exige des Autre source de soucis pour Ed- tées à une ou plusieurs branches de notre envoyé spécial Ce haut fonctionnaire ressources budgétaires importantes vards Kusners, l’administration let- plus personne des assurances sociales. Ces re- st-ce le costume bleu et des investissements considé- tone. Composée de quelque quin- cettes sont d’une formidable foncé à discrètes rayures de vingt-cinq ans rables. » ze mille personnes (sur une ne sait, en effet, complexité et d’un rendement E ou ses lointains ancêtres Et le haut fonctionnaire de citer population de 2,5 millions d’habi- négligeable. A l’inverse, l’Es- irlandais ? Edvards Kus- dirige le Bureau des exemples : la mise en confor- tants), elle n’est pas en mesure de quelle réglementation pagne, la Grèce, l’Irlande ou en- ners a tout l’air d’un jeune et chic mité avec l’acquis en matière d’en- faire face au « nombre croissant des core l’Italie tentent de clarifier et étudiant frais émoulu d’un collège chargé de préparer vironnement reviendra à environ tâches » qui lui sont confiées en est précisément de simplifier leurs mécanismes britannique. A vingt-cinq ans, il di- 2 milliards d’euros ; atteindre le vue de la préparation à l’entrée de financement et de supprimer rige le Bureau letton d’intégration l’entrée de son pays niveau moyen de l’UE en matière dans l’UE, estime-t-il. En l’absence applicable ! ces « recettes de poche ». européenne (BIE), chargé de coor- de compétitivité agricole coûterait de moyens suffisants, il n’est guère Autre spécificité française : la donner et de surveiller l’adapta- dans l’Union 1 milliard de lats (1,61 milliard question d’étoffer l’administration, multiplication récente de fonds spéciaux gérés en dehors du tion des législations et de l’admi- d’euros). Certes, la Lettonie reçoit mais plutôt de la réformer de l’in- budget de l’Etat, mais également hors des conseils d’administra- nistration nationales aux normes mis à part l’ancien directeur qu’il des fonds de l’UE et une aide bila- térieur. Or ce processus « s’est ra- tion des caisses de Sécurité sociale (Fonds solidarité vieillesse européennes. Ex-République so- remplaça en février 1998. Les cri- térale, provenant surtout des pays lenti depuis un an et demi » et [FSV], Fonds de réserve retraite, Caisse d’amortissement de la viétique de 1945 à 1991, la Lettonie tères de sélection pour faire partie nordiques. Il n’en demeure pas peine à suivre une trajectoire uni- dette sociale [Cades], etc.). Il y a alors transfert de la gestion a fait de son adhésion à l’Union de l’équipe comprenant des moins qu’elle ne dispose que forme, admet le responsable. Un vers des agences de financement. Ces fonds, aux recettes affec- européenne (UE) l’une de ses prio- connaissances en droit commu- d’une très faible marge de ma- projet de loi pour corriger le tir est tées d’un montant non négligeable, compliquent singulièrement rités, avec l’entrée dans l’OTAN. nautaire et en langues ouest-euro- nœuvre. Il lui faut en effet sur- en cours d’adoption. la compréhension des finances sociales. Ces solutions sont La Commission de Bruxelles a re- péennes, « il y a peu de candidats monter les lourdes conséquences proches des transferts à des agences tels que ceux pratiqués au commandé, le 13 octobre, que ce au-delà de quarante ans, constate économiques et sociales de la crise POINTS FAIBLES Royaume-Uni et aux Pays-Bas. A l’inverse, la Suède est en train pays balte puisse être à son tour, Edvards Kusners. Quant à ceux qui survenue en août 1998 en Russie. La résistance aux changements, de supprimer des fonds similaires pour les réintégrer dans les avec cinq autres candidats à ont plus de trente ans, ils se voient enregistrée au sein de l’administra- budgets de l’Etat ou des caisses : leur gestion s’est avérée trop l’Union, accepté à la table des né- offrir des emplois nettement mieux tion, ne facilite pas les choses. chaotique. gociations, à laquelle six autres rétribués dans le secteur privé ». Le « C’est pénible, personne n’est vrai- La seconde grande tendance repérable en Europe est l’appari- Etats ont déjà été conviés en 1998. directeur du BIE – dont l’efficacité ment intéressé par les réformes dans tion massive de règles dérogatoires aux taux normaux de cotisa- Une décision logique, à en croire est diversement appréciée selon ces structures, spécialement au ni- tion. « La sécurité sociale ne doit pas nuire à l’emploi », selon la Edvards Kusners. les interlocuteurs – affirme ne pas veau des hauts fonctionnaires. Le formule de la Commission des Communautés européennes, vouloir penser à sa carrière future. désordre interne peut parfois servir « elle doit favoriser l’emploi ». Il s’agit, en France, en Italie, en Es- TÂCHE CONSIDÉRABLE « Mon travail actuel est trop intéres- à cacher de l’argent », déplore le pagne, en Irlande ou encore au Luxembourg de favoriser l’em- « Nous sommes sûrs d’être les sant, nous sommes prêts du cœur du directeur du BIE. A l’entendre, «la bauche de certaines catégories de chômeurs en abaissant le coût meilleurs du second groupe des can- pouvoir », affirme ce grand blond transparence dans les infrastruc- du travail. On a ainsi choisi des diminutions ciblées et ponc- didats, avance-t-il. Nous sommes en filiforme, qui dépend directement tures de l’administration pourrait tuelles des cotisations sur les salaires au profit des jeunes de- avance dans l’adoption de l’acquis du premier ministre Andris Skele. être beaucoup plus élevée ». C’est là mandeurs d’emploi, des travailleurs peu qualifiés ou des travail- communautaire, y compris par rap- Il se dit toutefois apolitique, dé- l’un des points faibles de la Répu- leurs âgés. Cette politique trouve son pendant dans la protection port à certains du premier groupe, mentant les « rumeurs » selon les- blique, où la frontière entre inté- sociale des indépendants, qui sont, selon les pays, exonérés to- comme la Pologne et la République quelles il serait proche de l’un des ̄ rêts publics et privés reste parfois talement ou partiellement des cotisations au moment de leur tchèque. » L’acquis communau- partis de la coalition au pouvoir, très floue. installation. taire : un terme qui reviendra fré- Pour la patrie et la liberté (droite). Edvards Kusners Selon un récent rapport de l’or- Les politiques de l’emploi, fortement inspirées des réflexions quemment dans les propos d’Ed- Les dirigeants politiques lettons ganisation Transparency Interna- menées à Quinze dans le cadre des institutions communautaires, vards Kusners. Il s’agit de prétendent que l’adhésion à l’UE b Diplômé de biologie, Edvards tional, le pays se situe au soixan- conduisent ainsi à une complexité croissante du calcul et de la l’ensemble des règles et des est réalisable dès 2003. Edvards Kusners a aussi étudié l’économie tième rang sur le plan de la collecte des cotisations. La confusion est d’autant plus grande normes en vigueur dans les quinze Kusners souscrit à cet objectif, internationale et le droit à corruption dans le monde (le pre- que ces règles dérogatoires sont très changeantes et éphémères. Etats membres, que les pays candi- tout en ne se voilant pas la face l’université de Riga. mier, le moins corrompu, étant le Les contentieux sur cette question ont explosé dans certains dats se doivent d’absorber et de quant aux obstacles restant à fran- b Il a exercé les fonctions de Danemark), derrière les deux pays : plus personne ne sait, en effet, quelle règle est précisé- digérer avant d’être considérés chir. Autant la mise en musique lé- consultant ou conseiller juridique, autres Etats baltes, l’Estonie et la ment applicable ! De plus, l’efficacité de ces mesures est sujette aptes à rejoindre l’UE. Le bagage gislative de l’acquis communau- tant dans le privé que dans le Lituanie. « Les audits publics à caution. Le coût, en termes de perte de recettes pour les assu- universitaire de ce jeune Letton et taire « ne représente plus un grand public, avant de diriger la division traitent les problèmes après qu’ils rances sociales, est en revanche élevé. Pour ces raisons, la Suède son expérience professionnelle li- problème aujourd’hui », autant sa juridique de l’Agence lettone de aient surgi, regrette Edvards Kus- et la Finlande ont renoncé à utiliser l’abaissement sélectif des mitée peuvent paraître a priori un mise en vigueur apparaît plus épi- développement, chargée des ners. Il serait mieux de créer une cotisations au profit d’autres formes d’aide à l’emploi. peu légers au regard de la tâche neuse. « Il se pourrait fort que nous privatisations. structure qui empêcherait les irrégu- considérable dont son Bureau doit butions sur des difficultés b Depuis 1997, il travaille au larités en amont. » Vaste pro- Francis Kessler est maître de conférences à l’université s’acquitter. budgétaires tant la tâche est im- Bureau d’intégration européenne, gramme. Paris-I-Panthéon-Sorbonne. Sa trentaine de collaborateurs pressionnante, dit-il. L’UE est struc- où il a d’abord été directeur ne sont guère plus âgés que lui, turée selon un modèle plutôt social- adjoint puis directeur. Antoine Jacob LeMonde Job: WDE4699--0005-0 WAS MDE4699-5 Op.: XX Rev.: 12-11-99 T.: 19:00 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0064 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 / V

EUROPE Les chiffres de l’économie mondiale

Les administrations centrales grandes dépensières ÉTATS-UNIS JAPON ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI EURO 11 UE 15 Répartition de la dette publique au sein de l'Union (en %) PRODUCTION INDUSTRIELLE (en %) 91 ALLEMAGNE 91 AUTRICHE 94 BELGIQUE 95 DANEMARK ESPAGNE 84 Sur un an ...... 3,2 (juillet) 0,6 (juillet) – 2,5 (juillet) – 2,7 (juillet) 1,5 (juin) 1,3 (juin) 0,4(juillet) 1,8 (juillet) – 1,2 (juillet) – 0,1 (juillet) – 0,2 (juillet) 15 Sur trois mois ...... 1,1 (juillet) 0,3 (juillet) – 0,4 (juillet) – 0,6 (juin) 0,7 (juin) 0,6 (juin) 0,2 (juillet) 1,2 (juillet) 0,2 (juillet) 0,4 (juillet) 0,5 (juillet) 9 9 5 5 0 0 1 0 1 TAUX DE CHÔMAGE (en %) 94 FINLANDE FRANCE 99 GRÈCE 97 IRLANDE 97 ITALIE 85 1999...... 4,2 (août) 4,7 (août) 9,2 (août) 9,1 (août) 15,7 (août) 11,0 (août) 12,0 (mai) 3,2 (juillet) 6,1 (mai) 10,2 (août) 9,3 (août)

PRIX À LA CONSOMMATION (en %) 6 14 3 3 0 1 0 1 0 0 Sur un an...... 2,0 (juillet) 0,4 (mai) 0,8 (sept) 1,3 (sept) 2,5 (sept) 0,6 (sept) 1,9 (sept) 2,0 (sept) 1,2 (sept) 1,2 (sept) 1,2 (sept) LUXEMB. PAYS-BAS 96 PORTUGAL 98 ROY.-UNI 93 SUÈDE Sur un mois ...... 0,0 0,0 – 0,3 + 0,3 + 0,2 + 0,2 + 0,3 + 0,5 + 0,4 0,0 0,1 65 82 PIB EN VOLUME 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 1er trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trim. 2e trim. 35 17 (dernier trimestre connu, en %) 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 0 1 4 0 2 0 7 0 Sur un an...... 3,9 1,1 0,6 1,7 3,6 2,1 0,8 3,2 1,4 1,6 1,6 ADMIN. CENTRALE ADMIN. LOCALES ADMIN. DE SÉCURITÉ SOCIALE Sur trois mois ...... 0,5 0,2 0,0 0,3 1,1 0,6 0,4 0,8 0,6 0,4 0,4 Source : Eurostat DÉFICIT PUBLIC / PIB (en %)

a L’administration centrale est à l’origine d’environ 80 % de l’endette- 1997...... 0,1 – 3,3 – 2,7 – 2,1 – 2,6 – 3 – 2,7 – 1,4 – 1,9 – 2,5 – 2,3 ment public, via l’émission d’obligations. Dans la plupart des Etats 1998*...... 1,4 – 5,5 – 2,1 – 1,3 – 1,8 – 2,9 – 2,7 – 0,9 – 0,6 – 2,1 – 1,5 membres, cet instrument financier représente plus de 70 % de la dette DETTE PUBLIQUE / PIB (en %) publique (jusqu’à 84 % en Finlande et 92 % au Danemark). 1998...... ND ND 61 117,3 65,6 58,5 118,7 67,7 49,4 73,8 69,5 a Les créanciers sont majoritairement des résidents du pays d’émission, sauf dans les pays nordiques où la moitié sont non résidents. Ce sont le BALANCE COURANTE** plus souvent des institutions financières (banques, assurances et fonds (en % du PIB annuel) 3e trimestre 3e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trim. 4e trim. de pension) mais la part des ménages est significative en Italie, en Solde trimestriel 1997 ...... – 0,4 0,4 0,1 1,4 0,1 0,6 0,6 1,4 0,2 0,4 0,3 Irlande, au Portugal et au Royaume-Uni. Solde trimestriel 1998 ...... – 0,90 0,76 – 0,03 1,54 – 0,61 0,81 0,39 1,17 0,24 0,32 0,26 a La durée de vie moyenne de la dette est entre cinq et six ans. Son coût * prévisions Commission européenne est de 6 % à 7 % compte tenu des intérêts versés. C’est en France que ** y compris les flux intrazones pour UE15 et EURO11. Le chiffre de la balance courante belge inclut celui du Luxembourg. les émissions en euros ont été les plus importantes (8 % de la dette en 1998). Source : Eurostat. Pour plus d’informations : http://europa.eu.int/eurostat.html

FRANCE Les chiffres de l’économie française LIBAN

La construction, employeur numéro 1 DERNIER MOIS VARIATION Sur le chemin de la rigueur des travailleurs handicapés CONNU SUR UN AN en Balance commerciale en millions de dollars Taux d'emploi direct par secteur d'activité et taille d'établissement (en %) PIB pourcentage CONSOMMATION DES MÉNAGES + 1,6 % (mars) + 6,3 % 7,8 8 0 TAUX D’ÉPARGNE 14,2 % (3e trim. 98) – 5,9 % 6,4 6,5 6,2 6,1 7 - 1000 5,7 POUVOIR D’ACHAT DES MÉNAGES + 0,5 % (3e trim. 98) 2,6 % 5,2 5,2 6 - 2000 4,8 4,6 4,3 4,4 e 4,2 4,2 TAUX DE SALAIRE HORAIRE OUVRIER + 0,3 % (4 trim. 98) + 1,2 % 5 - 3000 3,5 3,5 3,5 3,2 3,2 3,4 3,2 3,4 2,6 2,8 INVESTISSEMENT + 1,4 % (4e trim. 98) + 0,4 % 4 - 4000

COMMERCE EXTÉRIEUR 3 - 5000 2 - 6000 ns (en milliards de francs / euros) + 9,477 MdF / + 1,4 milliard d’euros (jan.) – 16,7 % AGRICULTURE INDUSTRIE CONSTRUCTION TERTIAIRE ADMINISTR. (solde cumulé sur 12 mois) + 151,850 MdF / + 23,2 milliards d’euros (98/99) – 7,4 % 1 - 7000 PRIVÉ 0 - 8000 TAILLE DES ENTREPRISES (en nombre de salariés) : ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL – 7 (mars) – 16** 20-49 50-99 100-199 200-499 500 et + DES MÉNAGES 1995 1996 1997 1998* 1999** 1995 1996 1997 1998* 1999**

Source : Insee ENQUÊTE MENSUELLE DANS L’INDUSTRIE* *estimations , ** prévisions Nord Sud Export Source : FMI

a La construction a le taux d’emploi direct de travailleurs handicapés le opinion des chefs d’entreprise – 24 (avril) + 24** a Le gouvernement libanais a mis en œuvre une politique de rigueur afin plus élevé. Une réalité qui s’explique par le nombre des accidents dans ce sur les perspectives générales de rétablir les équilibres macroéconomiques. secteur et le maintien des victimes dans les effectifs salariés. L’industrie TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES (– de 25 ans) 17,3 % (fév.) – 4,6 % a Si les chiffres du FMI font état d’un PIB de + 4 % en 1997 et de + 3 % en et l’agriculture occupent une situation médiane tandis que le tertiaire 1998, les opérateurs libanais estiment plutôt, pour ces deux années-là, la (hors administration) reste à la traîne. PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE croissance réelle interne à hauteur de 2 % seulement. La phase de ralen- (UN AN) DANS LE CHÔMAGE TOTAL 38,3 % (fév.) + 0,4 % a Globalement, la stabilité reste le trait marquant de la situation des tra- tissement est également due au blocage du processus de paix israélo- vailleurs handicapés dans les entreprises de 20 salariés et plus, assujetties EMPLOIS AIDÉS DANS LE SECTEUR arabe. Une reprise des négociations pourrait avoir des effets bénéfiques à l’obligation d’embauche. Leur taux d’emploi se situe en 1997, comme MARCHAND 1 054 900 (fév.) – 0,87 % sur le pays. les années précédentes, autour de 4 %. a L’ampleur du déficit commercial est dû à la faiblesse des ressources na- INTÉRIM 532 098 + 28,8 % a Le profil des travailleurs handicapés n’évolue guère : ils sont plutôt turelles et aux besoins liés à la reconstruction. L’endettement de l’Etat âgés (72 % ont plus de quarante ans, contre 47 % pour l’ensemble des sa- * solde des opinions négatives et positives, données CVS **solde net douze mois auparavant reste un problème puisqu’il représentait 17 milliards de dollars à la fin de lariés) et peu qualifiés : 55 % sont ouvriers et 23 % sont employés. Source : Insee, Dares, Douanes et Unedic. 1998. (Nord-Sud Export, groupe Le Monde.) ̄ Le chantier des restructurations industrielles japonaises UN CHIFFRE 54 % e Japon se porte mieux, étrangers. Mazda, de très longue souvent à l’occasion de fusions, ture du moment. Durant le der- mais son industrie est en date sous le contrôle de Ford, ac- comme dans le secteur bancaire nier trimestre, le cours moyen du A côté des LE POURCENTAGE DE grand chantier. Signe de célère une politique de cession avec les cas de Sumitomo et de yen a été de 113 pour un dollar CADRES DONT LE SALAIRE L contre 139 pour la même période cette amélioration, les d’actifs destinée à améliorer sa Sakura. C’est également une inno- 21 000 suppressions A AUGMENTÉ EN 1998 pouvoirs publics considèrent avec rentabilité. Le groupe a d’ores et vation dans le capitalisme japo- de 1998. Aujourd’hui dans la zone optimisme leurs prévisions de d’emplois annoncées déjà fortement réduit le nombre nais qui a longtemps été caractéri- des 100 yens pour un dollar, la pa- Plus de la moitié des cadres croissance de 0,5 % pour l’année de ses filiales et renforcé le re- sé par la rareté de ces opérations rité est au plus haut depuis quatre français ont bénéficié d’une aug- fiscale en cours. L’agence de pla- par Renault-Nissan, cours aux fournisseurs étrangers. notamment en raison des obs- ans, ce qui pénalise les produits mentation de leur rémunération nification économique estime ain- Les restructurations abondent tacles que représentent les parti- japonais sur les marchés exté- en 1998, selon le Cadroscope de si que « le pire serait passé » et les Mitsubishi s’apprête également en dehors de l’automo- cipations croisées internes aux rieurs et renchérit le coût des im- l’Association pour l’emploi des principaux instituts privés de bile, y compris dans des secteurs keiretsu, les conglomérats portations. cadres (APEC), réalisé auprès conjoncture ne la démentent pas à diminuer de moins traditionnels. NTT s’ap- japonais. Qui plus est, le secteur bancaire d’un panel de 3 000 cadres sala- en annoncant en moyenne 0,7 % prête à diminuer ses effectifs de convalescent n’est pas en mesure riés du secteur privé. de progression du PIB. Si ce scé- 12 400 le nombre 16 % sur trois ans et ses investisse- DISPOSITIONS RÉGLEMENTAIRES d’accompagner les restructura- Les intéressés pourraient s’en nario prend corps, la période ments de 5 milliards d’euros. Hi- Sous la pression de la crise, tions industrielles comme durant réjouir, mais les auteurs si- 1997-1999 s’inscrira au troisième de ses salariés tachi poursuit aussi une réduction 834 opérations de fusion ont été les chocs pétroliers. Les pouvoirs gnalent que cette proportion est rang des dépressions connues par de sa voilure qui, selon ses diri- enregistrées en 1998, soit un ni- publics se trouvent ainsi à nou- constante depuis trois ans, alors le Japon depuis l’après-guerre, d’ici à 2004 geants, explique la restauration veau record. Les autorités veau en première ligne. Les effets même que le nombre de recru- après le premier choc pétrolier qui récente de ses profits. NEC, Sony, cherchent même à encourager du plan de relance de l’au- tements a augmenté de 44 % et provoqua une dépression de est sévère dans ce domaine d’acti- Toshiba ou bien encore Japan Air leur réalisation avec l’entrée en vi- tomne 1998 commencent à s’es- le nombre d’offres d’emplois 36 mois, et l’éclatement des bulles vité en fort ralentissement : entre Lines s’inscrivent aussi dans cette gueur en 1999 de dispositions ré- tomper : depuis le début du troi- confiées à l’APEC a doublé dans spéculatives du début de la décen- avril et septembre dernier, la pro- liste non exhaustive des groupes glementaires destinées à les sim- sième trimestre, la contribution le même temps. nie 90 qui avait plongé le pays duction dans l’archipel aura re- en restructuration. Ce mouve- plifier (procédures d’information, de la demande publique à la crois- Autrement dit, la forte tension dans le marasme pendant culé de 12 % pour Nissan, de 8 % ment de grande ampleur a même droits des actionnaires minori- sance diminue, traduisant la ré- sur le marché de l’emploi des 32 mois. Cette fois-ci la récession pour Mitsubishi et de 7 % pour fini par alerter Hiroshi Okuda, le taires). Ces restructurations ont duction des commandes passées cadres, ainsi que l’intensification aura duré 24 mois. Mazda. Dans ce contexte, les ré- patron des patrons japonais qui a entraîné une légère contraction aux groupes de BTP nippons. Le du travail des cadres, ne se tra- La légère baisse du chômage qui ductions d’effectifs sont une pra- mis en garde les grandes entre- des capacités de production, temps est venu pour le premier duisent pas (pas encore ?) par a reculé de 4,9 % à 4,6 % entre juin tique généralisée. Ainsi à côté des prises contre les dangers du re- même si, au total, les surcapacités ministre Keizo Obuchi de pro- une augmentation de leur rému- et septembre est perçue comme 21 000 suppressions d’emplois an- cours aux plans de réduction mas- sont encore estimées à plus de duire son plan de relance annuel. nération. Il n’est donc pas éton- un signe encourageant dans ce noncées par Renault-Nissan, Mit- sive des emplois et contre les 25 %. Il ne faut donc pas s’at- Il ne s’agit pas cette fois d’un « ef- nant que le salaire soit l’élément pays sous le choc d’un mal qu’il ne subishi s’apprête à diminuer de nouvelles pratiques du capita- tendre pour le moment à une re- fort de guerre » comme dans la qui, parmi les composants du connaissait pas il n’y a pas encore 12 400 le nombre de ses salariés lisme japonais. Outre qu’elles prise de l’investissement des version de l’automne 1998 travail, recueille le moins d’opi- si longtemps. Le moral des d’ici à 2004. Volvo se profile d’ail- conduisent à s’interroger sur grandes entreprises qui devrait (170 milliards d’euros). Le but nions très favorables (9 %), et grandes entreprises manufactu- leurs dans son ombre avec une l’avenir de l’emploi à vie, les res- même encore reculer de 10 % du- poursuivi n’est plus d’infléchir la que sa hausse soit devenue la rières, sondé chaque trimestre par prise de participation mineure et tructurations laissent émerger des rant l’année fiscale 1999. Il s’agit là tendance conjoncturelle, mais, première priorité, à moyen l’indice Tankan de la Banque du un accord de coopération dans les objectifs qui jusqu’alors avaient d’une spécificité de la phase plus prosaïquement, d’éviter un terme (cinq ans), pour 51 % du Japon, affiche l’amélioration la poids lourds. Ce secteur semble peu cours : valeur actionnariale, conjoncturelle en cours. Jus- « stop and go » déjà expérimenté panel (la première préoccupa- plus sensible depuis douze ans. ainsi particulièrement propice aux rendement des actifs... Ces res- qu’alors, les retournements plusieurs fois durant la décennie. tion à court terme demeurant Mais, dans le même temps, les associations avec des groupes tructurations interviennent conjoncturels en réponse aux re- L’intervention publique doit, cette « l’intérêt des responsabilités industriels poursuivent à marche lances publiques avaient été ca- fois, accompagner la vague des exercées »). forcée la restructuration de leurs Les capacités de production des grandes entreprises ractérisés par un redémarrage de restructurations tout en préser- activités. Nissan Motors est un la demande privée dans son en- vant la fragile confiance des évolution en pourcentage peu la vitrine et le « laboratoire semble comme, par exemple, sur agents économiques nippons. La social » de ces bouleversements. 35 la période 1995-1996 (la croissance tâche, tout en nuances, n’est pas Bien sûr, parce qu’ils sont menés du PIB avait frôlé les 4% en 1996). aisée pour le nouveau cabinet de sous la férule de Renault, un 25 La période actuelle de croissance coalition de Keizo Obuchi. Ce der- groupe étranger. Mais aussi parce timide s’opère donc sans allu- nier a cependant démontré une que le plan imaginé par le 15 mage du moteur de l’investisse- habileté dans la manœuvre que constructeur français se traduira SURCAPACITÉS ment industriel. La reprise des ne lui prêtaient, à son arrivée du- par de nombreuses fermetures de 5 faillites depuis avril dernier, alors rant l’été 1998, ni les observateurs 0 sites et par la rupture des liens de que le mouvement s’était inversé étrangers ni les Japonais eux- - 5 sous-traitance si importants dans à la fin de 1998, traduit également mêmes. SOUS-CAPACITÉS l’organisation du tissu industriel un essoufflement de l’efficacité de - 15 japonais. Nissan Motors n’est l’aide publique à l’industrie (no- Patrice Geoffron pourtant pas un cas isolé, tout - 25 tamment sous forme de garanties particulièrement dans l’automo- de crédits). Patrice Geoffron est professeur bile où les réorganisations sont 1987 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 Le facteur « yen » entre aussi en à l’université Paris-XIII. âpres. La pression conjoncturelle Source : Banque du Japon compte pour éclairer la conjonc- [email protected] LeMonde Job: WDE4699--0006-0 WAS MDE4699-6 Op.: XX Rev.: 12-11-99 T.: 19:00 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0065 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 FOCUS ̄ LE SOCIAL DANS L’HISTOIRE En Amérique latine, les « banques des pauvres » par Jean-Louis Robert montrent leurs limites

LIMA d’une Banque paysanne couvrant et des variations de prix des pro- Enfermer de notre correspondante Fonds insuffisants, tout le nord du Pérou. duits. De plus, les garanties sont a Conférence latino-amé- Mais toutes les expériences ne peu sûres : la propriété est souvent ricaine de microfinances, taux élevés, gestion sont pas toujours aussi heureuses. informelle ; les rares titres souvent tenue à Lima (Pérou) à la Et ce sont souvent les opérateurs insuffisants. les démunis ? fin d’octobre, a relancé le douteuse : malgré chargés de l’administration de ces Avant la catastrophe climatique récocement, l’Angleterre mit en place un dispositif d’as- débatL sur les vertus, mais aussi les fonds qui sont montrés du doigt. El Niño, le taux de remboursement sistance aux plus pauvres. En 1601, la Poor Law en fixa les vices, de ce « capitalisme des leurs succès, La révolte a, par exemple, gron- de ces prêts atteignait 95 % ; il est, cadres. Les principes de la loi étaient l’obligation d’assis- pauvres ». En marge de cette réu- dé l’année dernière à Cuzco, dans depuis, tombé à 80 %, ce qui a tance aux impotents, inaptes au travail, le travail nion, convoquée pour la première les opérateurs la province de Canas. Six cents fa- conduit à une restructuration contraintP pour tous ceux qui étaient considérés comme capables fois par les opérateurs et non par milles paysannes ont été littérale- complète du programme. Pour se- de travailler, une organisation uniforme, mais gérée localement les bailleurs de fonds, il est apparu du microcrédit sont ment « plumées par la technologie courir les paysans de Canas, les dans le cadre des paroisses, un financement assuré par l’impôt. que les microcrédits, présentés ces usurière de l’Ifocc » (Institut de dé- crédits en dollars ont été reconver- Des workhouses (littéralement « maisons de travail ») devaient dix dernières années comme la pa- saisis par le doute veloppement pour l’organisation et tis en soles, la monnaie locale, et accueillir et faire travailler les pauvres et les vagabonds aptes au nacée du développement pour les la commercialisation paysanne), les amendes pour retards de paie- travail. pays les plus déshérités de la ré- mettent leur nez dans les pro- affirme la Confédération paysanne ments ont été annulées. C’est En 1782 et 1795, la loi sur les pauvres fut transformée dans le gion, ne représentent guère que blèmes de couples et de voisinage. du Pérou (CCP), qui a assuré leur l’ONG catholique Caritas qui admi- sens d’une véritable assistance. La taxe des pauvres fut utilisée 1 % des crédits délivrés sur le mar- Implacables, aguerries, elles défense. L’Ifocc gérait des fonds de nistre désormais ces fonds cana- pour compléter les salaires les plus bas en vue d’atteindre un reve- ché commercial – « Seul le dixième tiennent aussi les cordons de la la Coopération canadienne. Il au- diens. Selon la CCP, « la grande ma- nu minimum. Des secours étaient donnés aux indigents les plus de la demande potentielle est bourse... et se sont révélées d’ex- rait proposé des crédits à un taux jorité des bailleurs de fonds veulent nécessiteux, sans les contraindre au travail. satisfaite », reconnaît Francisco cellentes femmes d’affaires, utili- annuel de 14 %, qui se serait finale- favoriser les paysans, et l’opérateur En 1834, la Chambre, élue en 1832 dans le cadre d’un nouveau Dumler, gérant du Copeme, le sant le réseau de la Fédération ment élevé à 40 %. est un instrument pour gérer leurs système électoral, adoptait un acte qui rétablissait et accentuait consortium d’organisations non pour faire prospérer l’artisanat et opérations. Mais dans le cas parti- les contraintes de la législation élisabéthaine tout en essayant de gouvernementales (ONG) à l’ini- le commerce d’animaux de basse- RISQUE ÉLEVÉ culier de l’Ifocc, sa propre politique lui donner un mode de fonctionnement plus efficace au travers tiative de cette conférence –, et cour ou de bétail. Pourtant, le Fonds Pérou-Canada de capitalisation s’est convertie en des Unions de paroisse. que les taux d’intérêt pratiqués Wilfredo Necochea, représen- n’est pas novice en la matière. Il a une fin en soi, et les paysans pauvres La loi électorale de 1832 avait doublé le nombre des électeurs, sont souvent usuriers, de l’ordre tant régional de l’ONG belge SOS- déjà bénéficié à trente mille pay- en instruments pour y parvenir ». porté à environ 800 000. Des seuils de propriété ou de valeur loca- de 20 % à 30 % par an. Faim, leur a fourni une assistance sans ou micro-entreprises andines La demande de moratoire a été tive furent instaurés, permettant aux classes moyennes aisées de technique et une garantie interna- depuis 1992, octroyant pour 25 mil- contagieuse. En Bolivie, dans les voter. Surtout, le découpage des circonscriptions fut entièrement CLIENTÈLE FÉMININE tionale de 50 000 dollars (48 000 lions de dollars (24 millions d’eu- quartiers populaires du Alto de La modifié au profit des villes industrielles, les « bourgs pourris » Cela n’empêche pas la formule euros). Cette dernière leur a per- ros) de crédits, explique son repré- Paz, la capitale, les retards de paie- (c’est-à-dire les circonscriptions rurales quasiment désertes) de rencontrer un certain succès : mis d’ouvrir une ligne de crédit au- sentant, André Deschènes. Les ments sont passés de 3 % à 10 % ces furent supprimés. Au bilan, il est clair que la bourgeoisie accédait malgré leur coût très élevé, les près d’une banque commerciale paysans peuvent recevoir un crédit deux dernières années. Les clients à la domination des Communes (le Parlement britannique) au remboursements de ces crédits locale à un taux d’intérêt annuel de 50 à 3 000 dollars (48 à 2 883 eu- de microcrédits, artisans et petits détriment de l’aristocratie. connaissent des retards négli- de 18 %. La Fédération s’est capita- ros) grâce aux garanties de solidari- commerçants, ont demandé un ra- Les facteurs qui amenèrent la Chambre de 1832 au Poor Act de geables, en comparaison avec le lisée très vite – ses fonds ont triplé té. Les micro-entreprises ob- bais sur les intérêts pratiqués par le 1834 sont divers. Il y eut sans doute une forte pression contre la système bancaire commercial qui en quelques années – car ses dé- tiennent jusqu’à 250 000 dollars pionnier de cette politique, le Ban- taxe dans les paroisses des électeurs. La figure du pauvre pares- pratique pourtant un taux intérêt penses sont minimes, les crédits (240 000 euros) lorsque la garantie co Sol, et par la FIE (Fondation seux et demandant toujours plus fut souvent peinte. Un jeune sté- annuel, en dollars, de 17 %. sont alloués à un taux d’intérêt est formelle. Si le Fonds fixe un in- d’initiatives économiques). nographe – il avait vingt-deux ans – des débats parlementaires, Les « banques des pauvres » mensuel de 3 % en dollars, et sont térêt de 9 % à 12 %, le taux d’intérêt Que faire pour rendre moins in- Charles Dickens, retranscrit quelques années plus tard dans Oliver s’adressent surtout à une clientèle remboursés dans 97 % des cas. Se- annuel grimpe à 30 % à cause du juste la situation des laissés-pour- Twist cette pression au travers d’une discussion entre le digne be- féminine, urbaine et côtière. Tra- gunda Castrejon prépare, pour pourcentage prélevé par l’ONG qui compte ? De combien faudrait-il deau M. Bumble et l’intendante d’un hospice, Mme Corney : « Voici vailler dans les campagnes, surtout l’an 2000, la création d’une Caisse administre ces programmes, car le accroître les fonds du micro-crédit comment ils sont ces gens-là, madame : remplissez leur tablier de dans les Andes et la forêt amazo- rurale d’épargne et de crédit, et risque est extrêmement élevé, en pour répondre aux besoins ? charbon aujourd’hui, et y viendront en demander d’autre après-de- nienne, entraîne, en effet, une songe, à moyen terme, à celle raison des problèmes climatiques « Faut-il multiplier les Mère Tere- main... forte augmentation des coûts des sa ? », ironise Hernando de Soto, – Mais vous ne trouvez pas que les secours en-dehors (outdoor- transactions liés aux frais de trans- l’auteur du best-seller sur le monde relief) sont bien nuisibles de toute façon, monsieur Bumble ? » port, au manque d’infrastructure Un million de clients informel intitulé L’Autre Sentier. Les secours devaient donc être conditionnés au travail dans la et à l’absence de garantie formelle. « Ce n’est pas la solution... Il faut workhouse. C’est pourtant là que les besoins Plus d’un million de Latino-Américains ont recours aujourd’hui d’abord rendre les plus pauvres pro- Un second facteur, plus parti- sont les plus urgents. aux microcrédits, pour un montant de 800 millions de dollars priétaires de leurs biens. Parmi ceux culier à la Grande-Bretagne, est Une expérience particulière- (769 millions d’euros), estime, dans un rapport intitulé « Les che- qui prônent le microcrédit, nom- Le Poor Law l’influence de Malthus, qui ment réussie est celle des Rondes mins et défis de la croissance pour les institutions de microfinance- breux sont ceux qui le font pour ne s’opposa vigoureusement aux paysannes de Cajamarca, un dé- ment en Amérique latine », le délégué du Consultive Group for As- pas devoir donner d’explications sur Amendment Act, réformes de 1782 et 1799. Selon partement andin du nord du Pé- sisting the Poorest (CGAP), Robert Peck Christen. La Bolivie vient en [l’origine et l’utilisation] de leurs lui, elles favorisaient la natalité rou, que préside Segunda Castre- tête, avec plus de 300 000 clients, talonnée par le Pérou (200 000), sui- macrocrédits. » voté par le Parlement chez les miséreux, ce qui jon. Ces Rondes féminines vi de la Colombie et du Chili, puis, en Amérique centrale, du Hondu- conduisait à un accroissement administrent la justice populaire, ras, du Guatemala et du Salvador. Nicole Bonnet britannique en 1834, démographique sans l’augmen- tation de production corres- regroupe les pauvres pondante. Le secours devait donc être conditionné au tra- dans des « workhouses » vail et la workhouse devait être un lieu de contrôle de la sexua- Mettre Internet à la portée des PME et les contraint lité des classes populaires. Femmes et hommes, même ma- ême si la moitié des toutes désormais de la veille techno- des PME des compétences pour faci- à travailler riés, devaient être rigoureuse- petites et moyennes Des technopoles logique et réglementaire. » Ce succès liter leur intégration dans cette nou- ment séparés. Les enfants de- entreprises (PME) repose pour beaucoup sur la mise velle économie, explique Stéphane en échange vaient aussi être séparés de européennes sont s’associent à Intel au point de deux outils : un cata- Nègre, responsable Europe du mar- leurs parents ; les femmes ainsi connectéesM à Internet, elles sont en- logue de quelque 700 sites agroali- keting PME chez Intel. Car, même des secours seraient dissuadées de conce- core loin d’en tirer pleinement par- pour permettre mentaires francophones et anglo- lorsqu’elles sont convaincues, elles ne voir. ti : selon une enquête de l’UFB-Lo- phones, et unmoteur de recherche savent pas comment s’y prendre pour qui leur sont Le troisième facteur tenait cabail, numéro un du crédit aux aux entreprises sémantique permettant de formuler développer des applications spéci- plus aux pressions des indus- PME, la messagerie électronique des interrogations en langage fiques. » Intel équipera les labora- apportés triels. D’une part, à leurs yeux, reste encore le principal usage ; de mesurer naturel. toires et formera les experts locaux le système de complément sa- 19 % d’entre elles sont dotées de Apporter l’infrastructure néces- qui en assureront l’animation. larial versé par les paroisses en- leur propre site, et, parmi ces der- concrètement saire pour que les PME s’ouvrent à Ceux-ci seront pour partie issus de traînait une concurrence haussière artificielle pour les salaires, nières, 17 % seulement l’utilisent l’économie Internet : telle est préci- son réseau de revendeurs. d’autre part le patronage paroissial freinait la mobilité de la main- pour faire du commerce électro- les opportunités sément l’ambition du programme « L’objectif de ce programme est d’œuvre dont ils avaient besoin. La suppression du complément nique ! que viennent de lancer Intel Corpo- d’inciter les PME à utiliser Internet salarial et la constitution d’unions régionales se substituant à l’as- « L’usage d’Internet décollera vrai- offertes par le Web ration, fabricant de matériel de mi- pour, au-delà de la recherche d’infor- sistance paroissiale répondirent à leur demande. ment dans les PME lorsqu’elles pour- cro-informatique et numéro un mations, assurer leur propre crois- La loi de 1834 suscita de vives protestations. Les workhouses ront faire des affaires sur le Web », d’Atlanpole, la technopole de mondial du circuit intégré, et l’As- sance. Les experts locaux rattachés furent tôt dénoncées comme les bastilles du travail. Un observa- avance Jean-Charles Bossard, direc- Nantes-Atlantique qui, dans le sociation internationale des parcs aux laboratoires les aideront à définir teur français, Eugène Buret, les décrivit en 1840 : c’étaient de teur général de Business Village, cadre du programme européen technologiques (IASP), qui re- la solution répondant à leurs besoins grandes maisons en briques et pierres composées de plusieurs bâ- portail créé en septembre 1998 par Adapt, a développé un projet de groupe quelque 200 technopoles et tant d’un point de vue technique que timents séparés par des murs, destinées à accueillir 500 à l’UFB-Locabail et offrant un bou- sensibilisation et d’aide à la mise en incubateurs d’entreprises répartis stratégique, ce type d’applications 1 000 personnes. « Voici maintenant ce que la maison de charité quet de services aux PME. « Le fait œuvre d’applications utilisant Inter- dans 45 pays. Ce programme vise à n’étant pas sans conséquence sur offre au pauvre valide qui consent à y entrer : elle lui offre ce qu’il d’avoir une connexion ne suffit pas. net à l’attention des PME agroali- développer des forums d’échanges l’organisation même d’une entre- faut pour ne pas mourir de faim, à condition qu’il sera séparé de sa Les entreprises ont besoin d’être mentaires de la région Pays de la d’expériences et des séminaires de prise », insiste Stéphane Nègre sans famille... comme dans une prison, et de plus à condition qu’il achète- “branchées” en permanence sur le Loire. formation sur les nouvelles pra- nier que cette opération serve la ra ce secours... au prix d’un travail forcé, purement mécanique et qui réseau. Or cela se traduit encore par tiques économiques basées sur In- politique marketing d’Intel, qui en- est un véritable supplice ; le supplice du moulin à bras ! » En 1860, des coûts élevés, car la concurrence LANGAGE NATUREL ternet, mais aussi à implanter au tend aujourd’hui faire évoluer son Dickens décrivit « des grappes de bébés tenus sur les bras..., des de l’offre dans ce domaine ne fait que « La difficulté au départ est d’im- sein de chaque parc technologique image en se positionnant comme grappes d’aliénés, des jungles d’hommes dans les chambres du commencer », observe-t-il, tout en pliquer les entreprises », explique-t- un « Internet Economy Lab », labo- offreur de services et de solutions. bas... ». Partout règne la plus stricte discipline, hommes, femmes soulignant qu’au-delà du coût les il. Tout en reconnaissant qu’il espé- ratoire où des applications réelles Un premier laboratoire vient et enfants sont séparés même à l’heure des repas. Les sorties sont PME ne disposent pas des res- rait en rallier davantage sur ce pro- seront présentées et où les PME d’être inauguré à Malaga en Es- étroitement surveillées. sources et compétences pour déve- jet, Jean-François Balducchi tient à pourront bénéficier d’une aide dans pagne et, d’ici à mars 2000, cinq Les travaux les plus récents des historiens ont tendance à mon- lopper leurs propres sites. en souligner la portée. « Au- la mise en place de leurs propres so- autres devraient l’être en Grande- trer toutefois que l’enfermement des pauvres ne prit jamais une Une opinion partagée par Jean- jourd’hui, assure-t-il, les 80 PME lutions. Bretagne, en Estonie, en Alle- dimension considérable. Des études montrent que la très grande François Balducchi, délégué général ayant pris part au programme font « Il s’agit de mettre à la disposition magne, en Suède et en Turquie. Si majorité des indigents aptes physiquement n’allèrent pas dans les les partenaires ont choisi de déve- workhouses et que nombre d’entre eux continuèrent de toucher Les Allemands sont les plus branchés lopper dans un premier temps leur des secours à domicile. Les explications divergent : certains programme sur un échantillon de pensent que les places manquaient dans les workhouses, d’autres pays choisis pour leur diversité que les pauvres refusaient d’y entrer car c’était accepter un statut en pourcentage FRANCE ITALIE ALLEMAGNE ANGLETERRE ESPAGNE TOTAL culturelle, ils prévoient de l’étendre d’être inférieur, dégradé, et de prisonnier. Mais le Poor Act de 1834 à l’ensemble des parcs technolo- constituait bien une norme permettant la culpabilisation de la ENTREPRISES CONNECTÉES 40 40 68 67 41 53 % giques d’Europe au cours de l’an pauvreté en ce temps où il fallait « surveiller et punir », selon l’ex- À INTERNET 2000, puis à ceux d’Asie et d’Amé- pression de Michel Foucault. rique. Ce sont ainsi quelque La loi de 1834 fut, cependant, à l’origine du développement du ENTREPRISES DISPOSANT 13 14 16 41 12 19 % 40 000 entreprises européennes qui, mouvement chartiste en Angleterre. Partant de la constatation DE LEUR SITE WEB d’ici un an, pourraient bénéficier que le nouveau système électoral n’avait abouti qu’à l’élection d’un tel appui. d’une Chambre des communes favorable à cette loi, les chartistes, Ce projet prévoit aussi la création d’un réseau reliant les membres de le plus souvent des ouvriers et des artisans, réclamèrent l’instau- LES RAISONS À L'ORIGINE DE LA CRÉATION D'UN SITE WEB ration du suffrage universel. Ils mettaient en avant la démocratie l’IASP. Un Intranet qui, pour Jean- La notoriété, l'image de François Balducchi, également pré- politique comme condition de la démocratie sociale. Si le mouve- l'entreprise 81 90 96 63 69 80 % ment chartiste, sans doute fragile, échoua dans ses tentatives de sident de l’association France Tech- Les services aux clients ou grande pétition nationale, l’écho qu’il eut en Europe fut considé- 47 34 54 81 46 54 % nopoles, adhérente à l’IASP, favori- rable et on peut le considérer comme une des matrices du socia- fournisseurs sera la mise en contact des PME de lisme. Faire du commerce par le monde et multipliera ainsi les 22 15 9 22 18 17 % Jean-Louis Robert est titulaire de la chaire d’histoire sociale du électronique opportunités commerciales. XXe siècle à l’université Paris-I - Panthéon-Sorbonne. Cette enquête a été réalisée auprès de 6 000 PME des principaux pays industrialisés de l'Union européenne .Source : UFB-Locabail/Business Village 1999 Laetitia Van Eeckhout LeMonde Job: WDE4699--0007-0 WAS MDE4699-7 Op.: XX Rev.: 12-11-99 T.: 19:00 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0066 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 / VII ̄ Faut-il avoir peur LIVRES du retour de l’inflation ? par Daniel Urbain par Marc Touati Questions de temps nnemi économique numéro un dans reste même d’actualité. Ainsi, outre-Atlantique, croissance mondiale afficheraient même des les années 70-80, l’inflation a été le glissement annuel des prix à la consomma- inflations de respectivement 2 % et 1,7 % sur LES 35 HEURES E éradiquée au début des années 90. tion hors énergie et produits alimentaires s’est l’ensemble de l’année 2000. L’origine de cette de Frédéric Lemaître A peine réalisé, ce succès a vite lais- installé à des planchers oubliés depuis le prin- sagesse durable est triple. Il s’agit tout d’abord Flammarion, collection « Dominos », 128 p., 41 F, 6,25 ¤. sé place aux craintes de déflation mondiale dès temps 1966. Parallèlement, lorsque l’on enlève du tassement, voire de l’inversion de la flambée LE TRAVAIL DES CADRES FACE AUX 35 HEURES 1998. Evidemment exagérées, ces dernières ces mêmes éléments volatils à l’inflation fran- des prix énergétiques et des matières pre- de Xavier Baron sont désormais remplacées par des inquiétudes çaise, cette dernière n’atteint que 0,5 %. mières. Ensuite, le degré élevé de concurrence Revue Personnel, numéro 401 et 402, 112 F, 17,07 ¤. quant à un sursaut majeur de l’inflation, avec, En d’autres termes, même si la « reflation » nationale et internationale interdira aux pro- pourquoi pas, un retour aux excès inflation- ne fait aucun doute, elle demeure essentielle- ducteurs de répercuter massivement l’augmen- près l’adoption de la législation qui les concerne, les nistes des années 80. Ces appréhensions ont ment d’ordre énergétique et, par là même, ne tation des biens intermédiaires ou du coût du 35 heures alimenteront encore des débats et des interroga- même suscité, le 4 novembre, le relèvement revêt pas un caractère dangereux. Une inflation travail sur les prix de vente. Enfin, le maintien tions sur leur mise en œuvre pendant quelque temps. Mieux d’un demi-point des taux de modérée comporte égale- d’une productivité particulièrement soutenue vaut donc connaître les textes et leurs implications. Frédéric la Banque centrale euro- ment des avantages en des deux côtés de l’Atlantique fera que les aug- Lemaître,A journaliste au Monde, fait utilement le point dans un livre au péenne. Pourtant, une fois Les craintes actuelles termes de croissance écono- mentations salariales ne se traduiront pas par format de poche. Il présente les deux lois Aubry. La seconde n’était pas encore, ces craintes pa- mique. Si la déflation consti- un fort accroissement des prix à la consomma- encore passée au Parlement au moment de la sortie en librairie, mais le raissent excessives. autour de fortes remontées tue effectivement un facteur tion. projet de loi est donné et son contenu analysé. L’auteur fait aussi le Certes, dans la grande de déstockage et de baisse Un quatrième facteur de limitation des ten- point sur les accords de réduction du temps de travail et sur les dispo- majorité des pays dévelop- des taux d’intérêt à court de la production, une infla- sions inflationnistes, qui ne concerne que sitions qu’ils contiennent. Et il indique que, « de façon, a priori, surpre- pés, le niveau de l’inflation tion d’environ 2 % incite les l’Union européenne, doit être également sou- nante », un gouvernement de gauche s’est adressé directement aux en- se tend. C’est ce que l’on et long terme devraient entreprises à stocker et à ligné : l’appréciation durable de l’euro ne man- treprises en cherchant à contourner le patronat institutionnel, tandis appelle la « reflation ». Ain- produire davantage des quera pas d’importer de la désinflation. que la stratégie patronale consistait, au contraire, à multiplier les né- si, aux Etats-Unis, les prix à s’avérer vaines. Certes, biens qui prennent de la va- Dans ce cadre, les craintes actuelles autour gociations de branche. la consommation se sont leur avec le temps. Parallèle- de fortes remontées des taux d’intérêt à court Il montre que, dans l’accord signé à Disneyland-Paris, « le temps de accrus de 1,8 % entre avril et compte tenu de l’actuelle ment, les ménages seront et long terme devraient s’avérer vaines. Certes, travail est aussi précisément défini que dans une entreprise industrielle septembre 1999. Désormais, encouragés à consommer compte tenu de l’actuelle reprise de l’économie organisée de manière taylorienne ». L’incitation à passer contrat sur le leur glissement sur un an reprise de l’économie dans plus, dans la mesure où les dans la zone euro mais aussi de la « reflation » temps de travail va ainsi à l’encontre de l’individualisation grandis- atteint 2,6 % contre 1,6 % en produits qu’ils souhaitent évoquée ci-dessus, la Banque centrale euro- sante des temps qui mettait en cause leur gestion collective. « L’opposi- janvier 1999. A une moindre la zone euro mais aussi de acheter à court ou moyen péenne n’a pas pu maintenir son taux de ré- tion patronale aux 35 heures s’explique autant par la réticence des em- échelle, cette augmentation terme coûteront plus cher à férence à 2,5 %. Cependant, eu égard à une in- ployeurs à repenser collectivement le temps de travail – qui plus est avec des rythmes d’inflation la « reflation », la Banque brève échéance. A l’inverse, flation finalement conforme aux objectifs fixés les syndicats – qu’à le réduire », écrit l’auteur. Frédéric Lemaître fait un s’observe également dans une situation de stagnation par celle-ci, le niveau de 3,5 % ne devrait pas point rapide sur les réalités du temps de travail dans différents pays l’Union européenne, où le centrale européenne n’a des prix les poussera à diffé- être dépassé l’an prochain. d’Europe et aux Etats-Unis. glissement annuel des prix rer leurs achats et limitera Parallèlement, la Réserve fédérale américaine Dans la revue Personnel, publiée par l’Association nationale des di- est passé de 0,8 % de no- pas pu maintenir son taux donc le rythme de la crois- ne devrait pas de nouveau resserrer sa poli- recteurs et cadres de la fonction personnel (ANDCP, 29, avenue Hoche, vembre 1998 à février 1999 à sance globale. En revanche, tique monétaire. Cette stratégie serait justifiée 75008 Paris), Xavier Baron mène une réflexion sur la durée du travail 1,3 % en septembre 1999. de référence à 2,5 %, mais une inflation trop forte ré- par au moins trois mobiles. Primo, le maintien des cadres. Il passe d’abord en revue les tentatives pour contourner Dans l’Hexagone, après duit le pouvoir d’achat des d’une inflation hors énergie et produits alimen- l’application de la loi déployées par des entreprises : remise en cause avoir frôlé la déflation le niveau de 3,5 % ne acteurs économiques et taires à des planchers assez bas. Secundo, la de certains congés (d’ancienneté, de fractionnement...), report de jours (c’est-à-dire une diminution constitue par là même un perspective confirmée d’un atterrissage en en fin de carrière, etc. L’auteur considère ces stratégies comme « ris- sur un an des prix à la devrait pas être dépassé frein à toute création de ri- douceur de l’économie américaine en 2000. quées et fragiles ». Il s’oppose au refus de décompter le temps et à l’en- consommation) en début chesse importante, d’autant Tertio, le risque qu’une hausse des taux moné- trée « dans un jeu à somme nulle » que constitue une simple extension d’année, l’inflation est ac- l’an prochain qu’elle réduit la confiance et taires ne suscite un mini-krach boursier. des congés. A ces attitudes défensives, il préfère des réponses offen- tuellement de 0,7 %. les dépenses des investis- Dans ce cadre, après avoir atteint 6,2 % sives. Ainsi, au lieu de « minimiser les perturbations liées aux absences Au demeurant, cette « reflation » constitue seurs étrangers et qu’elle se traduira par une outre-Atlantique, les taux d’intérêt à dix ans se supplémentaires », il vaut mieux « optimiser la gestion des présences ». tout simplement un juste retour des choses, déprime de la devise et une augmentation des replieraient vers les 5,7 %, tandis que ceux de la Xavier Baron fait plusieurs propositions : élargir le champ de la gestion après les faibles niveaux enregistrés en la ma- taux d’intérêt. En d’autres termes, l’inflation est zone euro se maintiendraient aux alentours des temporelle (par une annualisation ou une pluriannualisation), aborder tière en 1998, dans le sillage de la déprime mas- favorable à la croissance tant qu’elle reste mo- 5,5 %. De quoi permettre à l’euro de rester rela- la question des surcroîts temporaires d’activité plutôt que la laisser sive des prix énergétiques et des matières pre- dérée. Et c’est justement ce qu’elle sera en tivement fort (il vaudra en moyenne 1,14 dollar « dans l’opacité », négocier sur la qualification « temps de travail » et mières. Aujourd’hui, à l’heure où la croissance 2000. sur l’ensemble du premier semestre 2000), mais sur les modalités (variées) d’un co-investissement formation. En résu- repart nettement dans les pays émergents et En effet, si, à la fin 1999 et au cours du pre- aussi à la croissance économique de l’Union mé, les entreprises devront vraiment gérer le temps de travail de leurs alors que les prix du pétrole se sont fortement mier semestre 2000, la progression des rythmes européenne de s’accélérer et d’atteindre 2,8 % cadres, sinon celui-ci « n’a aucune chance d’être optimisé par l’organi- accrus, l’augmentation du niveau d’inflation est d’inflation doit se prolonger, ces derniers ne l’an prochain. sation collective » ; cette gestion se fondant sur « un décompte auto- tout à fait normale. dépasseront pas durablement les 2,7 % aux déclaratif et qualitatif ». A la nécessité de procéder à cette clarification, D’ailleurs, hors énergie et produits alimen- Etats-Unis et les 2 % dans la zone euro. En Marc Touati est responsable des études l’auteur ajoute, à juste titre, celle de se pencher sur un problème plus taires, l’inflation demeure sage. La désinflation moyenne annuelle, ces deux locomotives de la économiques des Banques populaires. vaste : la recherche de pratiques organisationnelles prenant en compte « la productivité du travail immatériel, qualifié et non substituable ». LIVRES ET REVUES La Chine a parfaitement digéré b 100 PAYS À L’AN 2000, LE CLASSEMENT DES PAYS ÉMER- GENTS, numéro spécial de la revue Nord-Sud Export. La rédaction de Nord-Sud Export vient de publier son nouveau classement des risques-pays 1999-2000. Cette année, le champ de l’analyse s’étend aux pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale qui viennent s’ajouter à ceux d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et du Moyen-Orient. L’in- la crise asiatique par François Chevallier novation tient aussi dans l’élaboration d’une nouvelle définition du risque, qui intègre désormais cent critères d’évaluation. Quarante a convergence des taux d’intérêt production a rebondi de 6,5 % depuis juin, commercial au premier semestre (de 1,9 mil- permettent de noter le « potentiel de marché » et soixante s’ap- entre le dollar de Hongkong et le mettant fin à huit mois de stagnation, et la liard de dollars par mois d’un semestre à pliquent à cerner « le risque-pays » en prenant soin de distinguer les dollar américain depuis septembre déflation est stoppée, laissant la place à une l’autre), attribuable à l’explosion des impor- risques privés des risques souverains (600 F, 91,4 ¤). L. C. L hausse des prix de 0,7 % en trois mois. tations (+ 17,3 %), a largement alimenté les traduit la confiance des marchés dans le maintien de la parité fixe (peg) de la Ce dénouement heureux surprendra ceux anticipations de dévaluation du yuan, sur- bEMPLOI PARTAGÉ EN MULTISALARIAT. Une solution aux be- monnaie de l’ancienne colonie britannique qui ont eu le tort de voir dans le yuan fort le tout qu’on ne pouvait évoquer une accéléra- soins des entreprises et des salariés, de Nadine Ardourel. (1 $US = 7,80 $HK) et, implicitement, dans la responsable de la chute des exportations et tion de la croissance, au contraire. L’explica- Nadine Ardourel défend le multisalariat, c’est-à-dire le fait, pour un stabilité du yuan (1 $US = 8,28 $CNY), les de celle des prix, alors qu’elles trouvaient tion tient plutôt à la baisse généralisée des salarié, de travailler pour plusieurs entreprises. Elle en montre l’inté- marchés associant le sort des deux devises leur origine, la première dans l’effondre- droits de douane décidée le 6 janvier, baisse rêt pour les deux parties (l’employeur et la personne qu’il em- chinoises. ment de la demande asiatique, et la seconde qui concernait 1 014 produits, et au renforce- bauche), tout en situant les enjeux de cette pratique en matière d’or- Pourtant, la reprise asiatique avait libéré dans la réforme des entreprises d’Etat qui in- ment de la lutte contre la fraude (7 511 cas ganisation du travail, d’emploi et de dynamisme de l’économie. Elle les Chinois de leur promesse de ne pas déva- hibe les ménages en leur faisant découvrir le recensés en sept mois). De fait, l’excédent déplore la complexité actuelle de la gestion administrative des mul- luer et le sujet n’est plus tabou à Pékin. Le chômage. En réalité, le yuan a globalement est reparti à la hausse depuis juillet. Le re- tisalariés. L’auteur prône la mise en place d’une structure de gestion 12 juillet dernier, le gouverneur de la banque restauré sa compétitivité de juin 1997 grâce à bond conséquent des importations en sep- « externalisée » afin d’« organiser au mieux la complémentarité des centrale, Dai Xianglong, ouvrait la porte à la la dépréciation du yen et à la déflation tembre, qui n’a cette fois rien de troublant, contrats et leur cumul ». Pour elle, le multisalariat est « tout le possibilité d’une dévaluation, en reconnais- chinoise. suggère néanmoins que la contraire de la précarité » et constitue une voie d’avenir. La démons- sant « la primauté des marchés dans la déter- En participant pleinement à Chine paiera l’ouverture de tration est souvent convaincante. Mais Nadine Ardourel énonce par- mination du taux de change » et en refusant la reprise asiatique, la Chine La relance ses frontières d’une quinzaine fois des évidences. Par exemple : « Un bon climat social est le reflet de s’engager au-delà de 1999. confirme qu’elle n’a pas de de milliards de dollars par an. d’un bon dialogue interne, qui ne peut se faire sans l’impulsion du chef Depuis, Pékin a cependant renouvelé son problème de change. Avec des exportations, Il reste cependant trop d’in- d’entreprise... » (Ed. Jacques Grancher, 250 p., 130 F, 19,82 ¤). D. U. engagement en faveur d’un yuan stable. une progression de 22,1 % de connues pour que les marchés Dans le Financial Times du 13 septembre, Dai ses ventes à l’étranger depuis de la production et écartent définitivement l’op- b LES SERVICES ÉMERGENTS ET L’EMPLOI Xianglong s’est appuyé sur la qualité des in- octobre 1998, elle distance tion de la dévaluation. La pre- Le secteur des services est souvent considéré comme porteur d’ave- dicateurs économiques fondamentaux (la tous ses voisins, même la Co- de la consommation mière concerne les effets de nir et d’emplois. Mais il constitue un ensemble hétérogène dans le- balance commerciale...) pour écarter une dé- rée (+ 17,3 %). C’est à l’Asie l’entrée prochaine de la Chine quel on a parfois du mal à se retrouver. On y voit un peu plus clair valuation, avant de proroger d’un an la pro- émergente que Pékin doit le semble avoir écarté dans l’Organisation mondiale après avoir lu les textes rassemblés dans ce volume et issus de publi- messe chinoise lors d’entretiens avec Law- dynamisme récent de ses ex- du commerce (OMC). Une dé- cations de l’Insee, de Liaisons sociales et de la direction de l’anima- rence Summers, secrétaire au Trésor portations : + 31,2 % depuis l’hypothèse d’une valuation permettrait en effet tion, de la recherche, des études et des statistiques (Dares, ministère américain, le 24 octobre. Aujourd’hui, le seul janvier, dont 17,7 % sur juil- d’amortir le démantèlement de l’emploi et de la solidarité). Ils précisent les caractéristiques des ajustement évoqué serait un simple élargis- let-août. On peut aussi véri- dévaluation du yuan des barrières douanières. Le activités exercées dans les services marchands et celles des emplois sement de la bande de fluctuation du yuan fier avec les importations premier ministre, Zhu Rongji, aidés du secteur non marchand. Une analyse des besoins en services par rapport au dollar, actuellement d’envi- américaines d’Asie que la Chine, qui avait n’est pas certain non plus de parvenir à de proximité affirme que l’évolution de leurs prix relatifs sera déci- ron 0,3 %. Mais les autorités chinoises conti- profité de l’effondrement de ses voisins, ne compenser les tendances récessionnistes en- sive pour leur développement. Des références chiffrées ponctuent ce nuent à s’opposer à la flexibilité du yuan. pâtit nullement de leur retour. Sur les six gendrées par les réformes. Il pourrait être dossier, qui décortique aussi des dispositifs comme l’allocation de Il est en effet apparu clairement cet été derniers mois, les achats des Américains à la tenté alors de casser la déflation, considérée garde d’enfant à domicile (AGED)... Des comparaisons internatio- que la Chine participait et profitait pleine- Chine ont augmenté de 23 % en rythme an- comme le problème central de la Chine, en nales sont présentées en matière de garde d’enfants, d’aide à domi- ment de la reprise asiatique, plutôt que nuel. important de l’inflation par une dévaluation. cile et d’assistance des personnes âgées (Ed. Liaisons, 144 p., 119 F, d’être la victime du rétablissement de ses En réalité, les Chinois, qui ont subi une Pourtant, il est probable que la Chine voie 18,14 ¤). D. U. voisins. Sous l’impulsion des exportations, baisse de 12,9 % de leurs exportations entre dans le yuan beaucoup plus qu’un instru- en hausse de 15,1 % sur un an au troisième novembre 1997 et octobre 1998, n’ont souf- ment de politique économique, et conçoive trimestre, les excédents commerciaux sont fert que de la chute d’activité de leurs sa stabilité comme le symbole et le gage des repartis de l’avant, Pékin accumulant davan- clients. Le calcul d’un indice agrégé de la réformes. Elle a sur ce point le soutien de tage de réserves en trois mois que durant le production industrielle des principaux parte- Robert Rubin : l’ancien secrétaire au Trésor premier semestre (11,5 milliards de dollars naires commerciaux de la Chine, sur le mode américain estimait récemment, à Shanghaï, − environ 11 milliards d’euros −, contre 7,8). du taux de change effectif, révèle que le pro- que la stabilité monétaire continuerait de Le dynamisme des exportations s’est réper- fil des exportations, notamment de biens profiter à Pékin, l’exhortant à poursuivre cuté sur la production, dont la croissance manufacturés, a fidèlement épousé celui de dans la voie des réformes et de l’ouverture s’est accélérée d’un trimestre à l’autre de la demande étrangère. du pays plutôt qu’à dévaluer. Avec le main- 8,5 % à 10 %. La demande domestique elle- Il est vrai aussi que la remarquable résis- tien de la stabilité du yuan disparaîtrait ainsi même semble s’être réveillée : les ventes de tance des ventes chinoises a été favorisée l’une des dernières hypothèques qui pesait détail progressent de 6,4 % sur la même par les avantages fiscaux consentis aux ex- encore sur la reprise asiatique. période, tandis que la déflation recule de portateurs sous forme d’allégements de 2,1 % en juin à 0,8 % en septembre. En don- TVA, qui équivaudraient à une dévaluation François Chevallier est directeur de la nées corrigées des variations saisonnières, le masquée de 3 %. recherche économique de Natexis retournement est encore plus significatif : la La brutale détérioration de l’excédent Banque. LeMonde Job: WDE4699--0008-0 WAS MDE4699-8 Op.: XX Rev.: 12-11-99 T.: 19:00 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0067 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MARDI 16 NOVEMBRE 1999 INITIATIVES Les PME révèlent l’effet L’inspection du travail polonaise épingle d’aubaine des 35 heures des chaînes de distribution européennes

La démarche de réduction du temps de travail (RTT) sera longue VARSOVIE sous le couvert de l’anonymat, un formulaire. » C’est son premier et coûteuse, estiment les dirigeants des PME. Parmi ces der- correspondance Journées certains se sont interrogés sur les travail, avec un salaire de base niers, 963 ont été interrogés par les chambres de commerce et n lundi matin chez Au- « véritables motifs » des contrô- équivalent à 1 600 francs et une d’industrie, dont 569 sont qualifiés d’anticipateurs (des chan dans la banlieue de 18 heures, leurs, au moment où les petits prime de 400 francs pour sept échéances légales de la loi Aubry) 335 d’attentistes, le solde U sud de Varsovie, c’est commerçants polonais ne cessent heures de présence quotidienne. ayant expérimenté d’autres formes de RTT. plutôt calme après la pas de congés payés, de dénoncer le développement Elle a déjà bénéficié de neuf jours Cette enquête, intitulée « 35 heures, les PME font leurs cohue du week-end. L’ambiance fulgurant de la grande distribution de vacances après six mois de pré- comptes », s’intéresse également à trois aspects de la RTT : parmi le personnel a bien changé emploi de mineurs... dont ils n’arrivent plus à supporter sence. « Si un jour j’en ai marre, l’emploi, le dialogue social et la précarité. Sur le premier point, depuis deux ou trois ans. Finie la la concurrence. j’irai travailler ailleurs. » les résultats montrent que 70 % des chefs d’entreprise ayant dé- période « héroïque » qui a suivi Mais des sections « Au début, Auchan recrutait sur- cidé de passer aux 35 heures et d’embaucher à cette occasion l’ouverture de cet hypermarché tout des jeunes dans les faubourgs DISCIPLINE déclarent « qu’ils auraient de toute façon procédé à ces recrute- toujours en train de s’agrandir syndicales et les localités proches de Varso- Eva, vingt-six ans, mère de deux ments indépendamment de la loi ». La RTT ne devrait pas non pour faire face à la demande, vie », se souvient Krystyna qui y enfants, est employée dans un plus modifier sensiblement le recours actuel des entreprises aux constate Krystyna, trente ans, commencent travaille presque depuis l’ouver- Géant-Casino récemment ouvert formes de travail précaire (CDD, intérim, temps partiel) mais on vendeuse dans les rayonnages de ture. Actuellement, l’enseigne em- au sein d’une nouvelle zone devrait observer un glissement de la flexibilité externe vers l’in- produits cosmétiques. à s’implanter bauche aussi des personnes plus commerciale de Janki, à 13 kilo- terne, s’appuyant sur la modulation des horaires et les heures Au printemps dernier, l’inspec- âgées, surtout des femmes venues mètres au sud de Varsovie. Elle supplémentaires. En revanche, 77 % se disent satisfaits des dis- tion du travail a procédé à un d’incendie. Aucun des hypermar- de l’est du pays où le taux de chô- vient tous les jours de sa ville de cussions et négociations avec leurs interlocuteurs syndicaux. contrôle détaillé des grandes sur- chés contrôlés n’avait de repré- mage avoisine 30 %. « Elles sont Grojec, distante de 25 kilomètres, Pour financer le surcoût lié aux 35 heures, les PME comptent faces qui ont envahi les villes de sentation syndicale. En conclu- moins exigeantes », dit-elle avec un où elle n’a pu trouver de travail. d’abord sur « les efforts » de rémunération des salariés (63 % Pologne ces dernières années. sion, le rapport préconise « une sourire timide, en lissant les plis Pendant huit heures, elle colle des des réponses), la flexibilité des horaires (55 %), la réalisation de Rendu public en septembre, le supervision accrue du fonction- de son blouson rouge de service. étiquettes sur des produits ali- nouveaux gains de productivité (50 %) et, en dernier lieu, sur les rapport constate de nombreuses nement des grandes surfaces, en Les cadres portent costume cra- mentaires. « Ce n’est pas très dur aides publiques (44 %). irrégularités. La législation polo- particulier, celles nouvellement vate et parlent français de moins physiquement, mais tellement abru- Enfin, l’enquête pointe un problème rarement abordé : celui des naise n’est particulièrement pas créées ». en moins souvent, des Polonais tissant qu’en fin de journée je ne 540 000 jeunes sous contrat en alternance. Leur temps de forma- respectée sur les normes de sé- Depuis ce contrôle de prin- remplaçant progressivement les sais plus où je suis. » Pour tion devra-t-il être réduit ? Dans le cas contraire, à quel taux se- curité et le temps de travail des temps, la situation a cependant étrangers. commencer, elle a dû se contenter ront rémunérées les heures au-delà de 35 heures ? personnels locaux. Les inspecteurs « évolué dans le bon sens », selon « Difficile de changer de départe- d’un salaire de 1 400 francs, avec ont passé au crible, dans diffé- Joanna Grzywinska, porte-parole ment, la direction n’aime pas trop un dimanche de libre sur deux et rentes régions du pays, vingt-deux de l’inspection du travail. Plus des ça, pas plus que les initiatives indi- pas d’heures supplémentaires. Elle DÉPÊCHES grandes surfaces des chaînes Billa, deux tiers des irrégularités consta- viduelles ou les demandes d’aug- n’a pas encore droit aux congé Hit, Géant, Auchan, Real, IKEA, tées à l’époque ont été éliminées, mentation. Facile en revanche de se payés. Mais « difficile de trouver b ENSEIGNEMENT. Faisant fi des vieilles rivalités entre univer- Leclerc, Carrefour et Castorama, les autres le sont progressivement, faire virer », affirme Krystyna. mieux par ici », dit-elle. La disci- sités et grandes écoles, la Chambre de commerce et d’industrie employant au total 10 984 salariés affirme-t-elle. « Nous avons tenu le Tout nouveau venu effectue tou- pline est assez sévère et il y a déjà de Paris (CCIP) et l’université Paris-IV-Sorbonne ont signé une dont 68 % de femmes et 4 octobre une réunion avec les di- jours une période d’essai de trois eu des licenciements, la chaîne convention organisant des passerelles entre leurs différents 94 mineurs. recteurs de grandes surfaces. Ce mois. Des embauches s’effectuent ayant apparemment surestimé sa cursus : les titulaires d’une maîtrise de la Sorbonne pourront premier contact direct a révélé leur particulièrement avant les fêtes et rentabilité dans cette zone excen- être admis dans le « master of european business » de l’ESCP- EVOLUTION DANS LE BON SENS bonne volonté, mais aussi un les vacances, quand les grandes trée de Varsovie. EAP ; ceux d’un DEUG pourront suivre une formation profes- Rédigé dans un langage bureau- manque d’informations sur la régle- surfaces ont besoin de renforts. Autre son de cloche dans sionnelle du Centre Trudaine (bac + 2 et 3) ; les étudiants étran- cratique, le rapport étale sur sept mentation polonaise du travail et Mais la plupart n’iront pas plus l’énorme magasin Ikea, pourtant gers scolarisés ou diplômés dans les établissements de la CCIP pages, comptes d’apothicaire à sur son interprétation. Une lacune à loin, quels que soient leurs efforts. situé au sein de la même zone pourront s’inscrire en second et troisième cycles de la Sor- l’appui, diverses dérogations, et combler de part et d’autre. » Dé- Ici, on ne cherche pas à fidéliser commerciale. Arek, trente ans, y bonne. constate un peu partout des in- sormais, les inspecteurs se les gens à qui il faudrait ensuite travaille depuis deux ans et demi. fractions plus ou moins graves. contentent de réagir aux plaintes verser des primes. Sa paie ? « Un secret maison. » Le b FORMATION PROFESSIONNELLE. Tous les stages (conte- Ainsi certaines chaînes ont-elles des salariés qui continuent à af- Un vendeur de supermarché salaire de base est de 3 000 francs, nus, dates...), tous les organismes de formation (coordonnées), fait travailler leurs personnels jus- fluer. « Presque partout, se créent gagne entre 1 000 et 1 200 zlotys mais peut être facilement arrondi toutes les ressources documentaires, textes et règlements, à qu’à 18 heures par jour, parfois des sections syndicales. Une seule nets, soit autour de 2 000 francs grâce à des heures supplémen- l’échelle de la région Bretagne, sont regroupés en un seul cédé- sans rémunération adéquate et de ces tentatives a échoué : chez (304,90 euros). « On ne nous ac- taires (entre 150 et 210 par mois). rom édité par l’Agence régionale d’information sur la formation sans journées de récupération Real », selon Joanna Grzywinska. corde plus guère d’heures supplé- « Je n’envie pas ceux des hypermar- professionnelle et l’emploi (Arifope). Le cédérom est régulière- pour le travail du dimanche. Des Les responsables des hypermar- mentaires en disant que c’est chés. L’ambiance y est horrible. Ici ment réactualisé. La navigation, un peu sophistiquée, devient congés payés n’étaient pas accor- chés répugnent à parler des contraire à la loi », dit Krystyna. tout le monde se tutoie, il n’y a pas un précieux instrument une fois maîtrisée. dés. Un hypermarché faisait tra- contrôles. Ils soulignent le carac- Un week-end sur six et un di- de distance entre chefs et person- Renseignements : www.arifope.org vailler des mineurs illégalement la tère « mineur » des infractions, manche sur trois sont libres, avec nel. On peut toujours changer d’af- nuit, les locaux d’un autre étaient mettant l’accent sur « de nom- des journées de récupération en fectation, suivre des cours d’infor- en mauvais état technique au mé- breux avantages sociaux » propres semaine. Les caissières ne sont pas matique, obtenir une promotion. » AGENDA pris des normes de sécurité. à leurs chaînes et sur les condi- mieux loties, mais Barbara, une Les syndicats ? « Non, on n’en a Presque partout, des petites irré- tions de travail « généralement petite blonde de vingt ans, est pas besoin ici. » b BOURSE. Le Palais Brongniart accueillera, le 16 et le 17 no- gularités ont été constatées quant meilleures » que dans les magasins contente : « J’ai été embauchée vembre, de 10 heures à 20 heures, le premier Salon de l’informa- aux systèmes d’évacuation en cas traditionnels polonais. Parlant tout de suite, j’ai eu juste à remplir Michel Gara tion professionnelle financière, économique et boursière. Le thème central des conférences et des tables rondes qui s’y tien- dront sera l’information professionnelle « à valeur certifiée ». Renseignements : www.expobrongniart.com Pour se défendre, les enseignes françaises évoquent b AFRIQUE. Et si l’Afrique devenait le nouveau « marché émergent » au siècle prochain ? La revue Passages réunit le 19 novembre à Paris témoins, acteurs et spécialistes des inves- tissements sur ce continent, lors d’un colloque intitulé « Les « les différences culturelles » corridors du développement en Afrique ». Renseignements : 01-45-86-30-02 ; www.club-internet.fr/perso/ passages/ es directions des grandes salariés le concept de “culture du sont payées au-delà du contingent enseignes françaises pré- Entre silence, client”, nous avons été perçus annuel de 150 heures supplémen- b BRÉSIL. Le choc de la dévaluation du real semble avoir été L sentes en Pologne ne se comme des extraterrestres par les Po- taires, que les dimanches travaillés mieux absorbé que prévu par l’économie brésilienne qui montrent pas particulière- dénégations et lonais ». Le dialogue avec le person- en excédent sont payés ou récu- conserve ainsi toute son attractivité. C’est du moins l’opinion ment émues par les accusations de nel a permis de corriger ces défauts pérés par les salariés. du Centre français du commerce extérieur, qui organise le 19 no- non-respect de la législation sociale semi-aveux, les géants de communication, affirme-t-il. « Nous ne pouvons pas nous per- vembre à Paris un séminaire intitulé « Brésil : détente écono- venues de Varsovie. Le DRH du groupe Carrefour mettre de faux pas social, dit-on mique inespérée et confiance préservée des investisseurs ». Ce qui n’étonne guère Jean-Louis de la distribution pense aussi que la transparence chez Casino. Le marché du travail Renseignements : 01-40-73-34-93. Boulin, délégué CFDT chez Casino : heurte les habitudes d’opacité et de polonais est très tendu. Si nous vou- « Nous n’avons pas beaucoup de n’admettent décorum héritées du passé. «Les lons conserver les meilleurs, nous de- b INNOVATION. Dans le cadre de son programme « Croissance contacts avec nos camarades de bureaux sont ouverts, y compris ceux vons mener une politique sociale ac- compétitive et durable », l’Union européenne lance aux entre- Géant Polska, mais je pense que les que des « bavures » des dirigeants. Nous ne nous tive. Nous y avons créé un fonds pour prises comme aux laboratoires de recherche un appel à proposi- directions de la grande distribution comportons pas de façon proto- les salariés en difficulté et un dépis- tions, doté de 600 millions d’euros, sur le thème de l’innovation font là-bas ce qu’elles font ici, c’est- neurs selon Auchan, qui dit appli- colaire ; nos politiques sont égali- tage du cancer du sein chez les technologique et organisationnelle. L’Agence nationale de la re- à-dire qu’elles ne respectent pas les quer en Pologne la politique sociale taires ; les chiffres sont accessibles à femmes. Nous allons bien au-delà de cherche technique (ANRT) organise trois réunions d’informa- horaires réglementaires de travail et française, plus avancée que la ré- tous les collaborateurs : ils étaient ce qu’exige la loi. » Restent des tions sur cet appel, le 19 novembre à Paris, le 22 novembre à ne paient pas les heures effective- glementation polonaise. habitués à la langue de bois et aux « dérapages » locaux que l’on re- Lyon et le 9 décembre à Toulouse. ment travaillées. Mis à part l’hôtelle- Hervé Goudchaux, directeur des privilèges des nomenklaturas et se connaît et que l’on explique : « Cela Renseignements : 01-44-17-36-36 ; www.anrt.asso.fr rie-restauration, il n’existe pas beau- ressources humaines du groupe trouvent déstabilisés. » n’excuse rien, dit-on, mais nous coup de secteurs où l’on viole autant Carrefour, est quant à lui formel : Enfin, les habitudes des Polonais avons ouvert nos magasins et créé b FEMMES. Les représentants du personnel, délégués ou comi- la législation sociale. Comme les l’enseigne ne connaît aucun pro- se trouveraient prises à rebrousse- 7 000 emplois en quatre ans. C’est tés d’entreprise, peuvent-ils agir sur les inégalités entre Polonais sortent d’un système rigide, blème social particulier en Pologne poil par les systèmes de participa- très court et cela ne va pas sans hommes et femmes au travail ? Emergences, organisme de for- ça coince forcément ! » où il respecte les lois nationales tion aux résultats de l’entreprise. bavures. » mation et de conseil proche de la CGT, souhaite les y sensibiliser Du côté des enseignes, les comme il le fait dans tous les pays « Nous poussons beaucoup à la mise Dernière explication avancée : les à travers une visioconférence le 22 novembre à Montreuil, où Centres Leclerc se refusent à toute du monde. Les griefs exprimés dans en place de cette participation dans maniaques du travail que sont les seront confrontées des expériences françaises, belges et espa- déclaration. Pourtant, leur très mé- ce pays à l’égard de la grande distri- le respect de la législation des pays, cadres français expatriés. A vingt- gnoles, et un programme de formation spécifique, Prisme. diatique patron, Michel-Edouard bution lui rappellent « des thèmes déclare M. Goudchaux. Evidem- cinq ou trente ans, ils reçoivent des Renseignements : 01-48-18-68-00. Leclerc, se trouvait dans la patrie de que l’on entendait en France en ment, il suppose un aspect variable et responsabilités très supérieures à Chopin la semaine dernière. Casto- d’autres temps ». Toutes les en- rien n’est jamais acquis, par défini- celles qu’ils assumeraient en rama, lui, ne comprend pas les rai- seignes n’étant pas à mettre dans le tion. Ce n’est pas non plus dans leurs France. Ouvrir un nouvel établisse- SUR INTERNET sons de cette agitation : oui, ses même panier, il souligne que Carre- habitudes... » ment en Pologne, vitrine de Casino magasins ont été contrôlés ; oui, ils four est plutôt « cité comme une Le DRH ne se fait pas de souci à l’étranger, est « un défi enthou- b ACTUALITÉ. L’agence de presse sur Internet Cyclope Presse appliquent la réglementation natio- référence sociale que comme un pour les établissements polonais de siasmant. Ils travaillent comme des lance un journal électronique dédié à l’actualité économique du nale du travail ; non, ils n’ont fait repoussoir ». Carrefour : ils évolueront comme brutes et ont tendance à demander à Net. Moyennant un abonnement de 369 euros HT (2 400 francs), l’objet ni de procès-verbaux, ni de les magasins asiatiques où des in- leurs collaborateurs le même on peut en recevoir quotidiennement une version personnalisée blâmes, ni d’actions en justice. Pour « CULTURE DU CLIENT » compréhensions initiales s’étaient investissement ». dans sa boîte aux lettres électronique. L’abonné peut en effet Castorama, il s’agit d’une polé- Il tente une explication plus aussi exprimées et qui ont trouvé demander une sélection d’articles qui l’intéressent plus parti- mique sans fondement. fouillée du cas polonais : « Il est vrai leur équilibre entre la culture Car- Alain Faujas culièrement à partir de mots clés, d’expressions en texte inté- Auchan est plus précis. Deux de que nous avons développé une refour et les valeurs nationales. Y gral, ou de l’intitulé d’une ou de plusieurs rubriques. ses quatre magasins polonais ont culture du client qui engendre un compris en matière de syndicats ? www.digitalbusinessglobe.com été contrôlés par l’inspection du certain comportement ; nous ne re- « Ils sont en train de s’implanter, par travail, à Gdansk et à Sosnowiecz. gardons pas notre montre, l’essentiel exemple dans nos établissements b BIOTECHNOLOGIES. A l’occasion de sa prochaine réunion A la suite de ces visites, les direc- étant que le client soit servi et coréens. » consultative sur les biotechnologies, le 20 novembre à Paris, tions des établissements se sont vu content. Les autres problèmes Le discours est comparable à la l’Organisation de coopération et de développement écono- demander de mettre en cohérence viennent en second. Ce n’était pas direction des ressources humaines mique (OCDE) a ouvert un forum sur son site. On y trouve par leurs règlements intérieurs avec la dans les habitudes des pays de l’Est. de Casino, qui est l’enseigne fran- ailleurs une multitude de liens vers des sites consacrés à cette loi. Par exemple, la modulation de Pas plus que n’y était valorisée l’ini- çaise la plus présente en Pologne activité, ainsi que les documents réalisés par l’OCDE. 35 à 49 heures de la durée hebdo- tiative individuelle. » avec onze hypermarchés Géant. On www.oecd.org/subject/biotech madaire du travail, fixée par la loi à M. Goudchaux se dit persuadé commence par affirmer que l’on y 42 heures, n’est autorisée qu’à la « que la formulation de nos idées n’a applique le code du travail polonais bPRÉCISION. La source de certains paragraphes publiés dans condition d’avoir été spécifiée dans peut-être pas été très adroite et que et la durée journalière du travail de les « Questions-réponses » page II du supplément « Economie » le règlement intérieur du magasin. nous avons été responsables de ma- 12 heures, puis on reconnaît que du 19 octobre 1999, n’a pas été indiquée : il s’agissait du Diction- L’inspection du travail a alerté les lentendus. La barrière linguistique a « ce n’est pas toujours respecté en naire des sciences économiques de A. Beitone, Ch. Dollo, A. Le- directions sur des irrégularités aussi joué. Par exemple, lorsque nous période d’ouverture de magasin », gardez et J.-P.Guidoni, éd. Armand Colin, 1995. concernant d’autres points, mi- avons commencé à marteler à nos que les heures supplémentaires