Flore Des Alpes Maritimes; Ou, Catalogue Raisonné Des Plantes Qui
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^mt ^vH^- '^^' ré^ FLORE DES ALPES MARITIMES OU CATALOGUE RAISONNÉ UES PLANTES QUI CROISSENT SPONTANÉMENT DANS LA CHAINE DES ALPES MARITIMES Y COMPRIS LE DÉPARTEMENT FRANÇAIS DE CE NOM ET UNE PARTIE DE LA LIGURIE OCCIDENTALE PAR EMILE BURNAT Volume II GENEVE & BALE QEORG <& Os LIBRAIRES-ÉOITKUKS LYON Même maison, Passage Hôtel-Dieu. 1896 FLORE DES ALPES MARITIMES L'impression de ce volume a été terminée en août i896. Le vol. I est accompagné d'une carte des régions explorées. LAUSANNE. — IMP. GEORGES BUIDEL & C'e FLORE ALPES MARITIMES OU CATALOGUE RAISONNÉ DES PLANTES QUI CROISSENT SPONTANÉMENT DANS LA CHAINE DES ALPES MARITIMES Y COMPRIS LE DÉPARTEMENT FRANÇAIS DE CE NOM ET UNE PARTIE DE LA LIGURIE OCCIDENTALE PAR EMILE BURNAT Volume II GENÈVE & BALE GEORa & Ci», LIBRAIRES-ÉDITEURS LYON Même maison, Passage Hôtel-Dieu. 1896 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES Depuis la publication du premier volume de ma Flore des Alpes maritimes il s'est écoulé quatre années, et l'achèvement de la seconde partie a été retardé bien au delà de mes prévisions. Les questions rela- tives à la nomenclature botanique sur lesquelles j'ai continué à porter mon attention ont, durant cette période, été l'objet de nombreuses pu- blications pour aboutir finalement à un véritable état anarchique. La nomenclature des genres et des espèces a été complètement boulever- sée en 1891 par l'importante publication de M. Otto Kuntze, intitulée Revisio generum plantarum'^. L'QuieuT explique le grand nombre de changements qu'il a dû opérer, par l'application consciencieuse qu'il a faite des Lois de la nomenclature^ adoptées par les botanistes réunis en Congrès à Paris en 1867. Mais il faut ajouter que ces changements ont été très multipliés par le fait que M. Kuntze a pris comme point de départ de sa nomenclature le Systema éd. 1 de Linné (ann. 1735), qu'il a lui-même ajouté des articles supplémentaires au code parisien, qu'il les a appliqués sans que ceux-ci aient obtenu la sanction d'un Congrès, enfin que certains articles des Lois ont reçu de lui une inter- prétation très particulière 3. Obligé, par les recherches sur la Flore qui 1 I, II, 3 vol. in-S". Pars CLV et 374 p., sept. 1891 ; pars p. 377 à 1011, ann. 1891 ; pars III, p. CLVI à CCCCXX, mai 1893. - Voy. Actes du Conçjrès international de botanique, tenu à Paris en août 1867, sous CO les auspices de la Société botanique de France, par Eug. Fournier, secrétaire rédacteur CVI du Congrès. 1 vol. in-S", 266 p. Renferme : Discussion des lois de la nomenclature p. 177 à 2U8, et Lois p. 209 à 225. Lois de la nomenclature botanique, 2« édit. in-8''. Genève, Georg, ann. 1867. Nouvelles remarques sur la nomenclature botanique, par A. de CandoUe, supplément au commentaire du même auteur qui accompagnait le texte des Lois. In-8", 79 p., Genève, Georg, ann. 1883. 3 Voy. à ce sujet : E. Levier in Bull. herb. Boissler juin 1896, p. 401-406. VI FLORE DES ALPES MARITIMES m'occupe à trancher fréquemment des questions de nomenclature plus ou moins controversées, j'ai tenu d'autant plus à énoncer ma manière de voir à ce sujet que les diverses notes publiées par M. J. Briquet^ comme par moi ^ sur ces questions ont été écrites avant l'apparition de l'ou- vrage de M. Kuntze. Les considérations qui suivent sur ces questions litigieuses ont été rédigées par M. Briquet ; les principes adoptés par lui sont absolument les miens, mais les études qu'il a spécialement faites sur ces questions et qu'il a portées sur des groupes très nombreux lui ont donné une compétence qui dépasse la mienne. — Il convient de traiter séparément la question de la nomenclature générique et celle de la nomenclature spécifique, les solutions auxquelles on parvient sur ces deux points ayant des conséquences de gravité inégales suivant qu'il s'agit de genres ou d'espèces. « Nomenclature générique. Un Congrès, réuni à Gènes en 18923, a porté à l'année 1753 le point de départ de la nomenclature générique et confié à une commission l'élaboration d'une liste d'exceptions à la loi de priorité, motivées par les perturbations très grandes que certains changements introduiraient dans le langage scientifique, si on les au- torisait. Cette commission, dont le siège paraît être à Berlin, n'a pas jusqu'ici présenté de rapport. Le désarroi devient de plus en plus gé- néral en matière de nomenclature générique. Nous nous sommes, après un examen détaillé de la question, déclaré favorable à un retour à l'année 1737 (Linné Gênera éd. 1) pour les genres'*, date qu'A, de Candolle avait adoptée dans ses commentaires sur l'article 15 des Lois ^. Cette manière de voir a été attaquée à Vienne en 1894 par MM. Asclierson et Engler 6. Ces auteurs assurent que dans le grand nombre des changements à opérer avec le point de départ de 1753, nous avons compris tous ceux à faire sur les dénominations inac- ceptables proposées par M. Kuntze. Cela est vrai dans une certaine me- * J. Briquet Les Labiées des Alpes maritimes, partie I, p. XII, ann. 1891 (dans Emile Burnat Matériaux pour servir à l'histoire de la Flore des Alpes maritimes). 2 Flore des Alpes maritimes vol. I, avril 1891-juin. 1892; voy. p. VIII, 36, 56, 63, 76, 198, 268. 3 Atti del Comjresso botanico internationale diGenova ann. 1892. Genova 1893, p. 85 à 121 et p. 439. * J. Briquet Questions de nomenclature {Bull. herb. Boissier II, ann. 1894, p. 49-88. 5 Nouvelles remarques sur la nomenclature p. 14. 6 In (Ester, bot. Zeitschr. ann. 1895, p. 27 à 35. OBSERVATIONS PRELIMINAIRES VII sure, mais pas au point cependant de renverser notre argumentation. Ainsi, par exemple, on doit dire avec le point de départ de 1753, comme avec celui de 1737 : Huttum Adans. (1763) au lieu de BarringtoniaFoTst. (1776); Blackstonia Huds. (1762), non Chlora Adans. (1763) ; Siphonan- thus L. (mai 1753), non Clerodendron L. (août 1753) ; Peramium Salisb. (1812), non Goodyera R. Br. (1813) ; Juncoides Adans. (1763), non LuzulaUC. (1805); Diphaca Lour. (1790), non Onnocarpum Beauv. (1805); Dondia Adans. (1763), non Suaeda Forsk. (1775); Kraunhia Rafin. (1808), non Wistaria Nutt. (1818), etc. Evidemment, quel que soit le point de départ de la nomenclature (1737 ou 1753), les change- ments indiqués ci-dessus doivent être opérés. Dans beaucoup de cas on n'économise rien en prenant 1753 plutôt que 1737 comme date initiale. Mais il y a plus : l'obligation de partir d'un Species dépourvu de dia- gnoses génériques donne un vague désespérant à la base même de la nomenclature. On est dès lors obligé, comme le fait M. Kuntze, de spé- culer avec des fractions, tranchant les acceptions génériques à coup de majorités et de minorités d'espèces. Nous croyons pouvoir prédire, d'après notre expérience personnelle sur les matériaux fournis par M. Kuntze {Justicia, Pentapetes, Rhinanthus, Sisymbrium, Tillandsia, etc.), que plus l'on avancera, plus se multiplieront les cas embarras- sants, dus au fait que le Species manque d'un texte précisant le sens des appellations génériques. MM. Ascherson et Engler maintiennent non seulement la décision du Congrès de Gênes en faveur de l'année 1753, mais ils proposent que l'on adopte une limite prescriptive de cinquante ans, au delà de laquelle les noms non utilisés perdront tout droit à la priorité. Ce point de vue pourrait se justifier par des arguments pratiques de grande valeur, mais alors il nous semble inutile de maintenir 1753 comme point de départ de la nomenclature. En effet, l'immense majorité des noms de genre dus à Haller, Scopoli, Duhamel, Fabricius, Bœhmer, etc., tom- bant sous le coup de la prescription, il devient oiseux d'échanger le Gênera à diagnoses de 1737 contre le Species sans diagnoses de 1753. Cet échange devient même nuisible puisque les inconvénients de la date de 1737 sont supprimés et que, d'autre part, on se lance sur un terrain plein d'imprévu et dangereux. Un Congrès devait se réunir^ en 1895, à Berlin, et légiférer sur les bases proposées à Vienne ; il est resté à l'état de projet. M. Kuntze VIII FLORE DES ALPES MARITIMES propose de rassembler un congrès à Paris à l'occasion de l'Exposi- tion universelle de 1900 1. Pour notre part, nous saluerions avec joie une assemblée décidée à faire une étude sérieuse des questions pendantes. L'accord à leur sujet est encore bien loin d'être fait, et nul ne nous contredira si nous qualifions de « gâchis » l'état dans lequel se trouve la nomenclature générique actuelle 2. Pour ne pas augmenter encore l'anarchie, la ligne de conduite qui nous semble devoir être suivie jusqu'à l'époque du nouveau Congrès est la suivante : 1° Adopter comme règles générales celles qui ont été édictées à Paris, en 1867, avec le commentaire qui en a été donné par A. de Candolle. S-' Conserver comme point de départ de la nomenclature générique le premier ouvrage linnéen dans lequel les groupes appelés genres ont été nommés et décrits, soit le Gênera plantarum éd. 1, ann. 1737. 3° Ne pas mettre à exécution immédiate les changements entraînant de grandes perturbations de nomenclature. Et pour ne citer par exem- ple que des cas personnellement étudiés par nous : Mesosphaerum P. Browne, ann. 1756 = Hyptis Jacq., ann. 1786; Valerianoides Me- dik., ann. 1789 = Stachytarpheta Vahl, ann. 1805; Cornutioides L., ann. 1747 = Premna L., ann. 1771. 4° Indiquer chaque fois le caractère provisoire de la nomenclature adoptée, et les motifs pour lesquels ce provisoire doit être maintenu jusqu'aux décisions d'un futur Congrès.