Programme Du Festival D'avignon 2011
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Festival d’Avignon 65e édition du 6 au 26 juillet 2011 -------------------------------- PROGRAMME Mécène du Festival en notre âme et conscience Tout a été dit sur le Festival d’Avignon. Presque tout. On sait qu’il est l’un des rendez-vous incontournables de la création contemporaine, non seulement théâtrale, mais aussi chorégraphique, ainsi qu’en témoigne la programmation de cet été. On sait moins qu’il est un lieu de rencontres d’artistes avec des associations d’éducation populaire et de publics en situation de précarité. On sait moins qu’il organise des actions ciblées qui s’adressent aux lycéens aussi bien qu’aux détenus du centre pénitentiaire du Pontet. Le premier festival des arts vivants doit sa renommée internationale à cette faculté d’être en prise avec le réel, qui le fonde et le perpétue. La création, vecteur de citoyenneté – Illustration : Vincent Alran. et facteur de solidarité ? C’est le défi que relève chaque été le Festival d’Avignon. On connaît moins son partenaire de longue date qui partage ses valeurs 9pk_\nXp:i\XZfd et devient aujourd’hui son mécène principal : la Fondation Crédit Coopératif. Une fondation en lutte contre l’exclusion, pour une solidarité internationale. Une fondation partenaire des chercheurs en économie sociale. Une fondation engagée auprès d’associations, de coopératives, de mutuelles pour trouver des réponses durables aux enjeux de notre société. Culture et solidarité. Ce sont deux mots qui vont bien ensemble. Deux mots qui réunissent le Festival d’Avignon et la Fondation Crédit Coopératif, membre du cercle des Grands Mécènes de la Culture. Un grand artiste a dit que le théâtre soutient l’âme. Rien n’est plus vrai. Le Festival d’Avignon soutient l’âme, et aussi la conscience. Nanterre cedex – – 92 002 Fondation d’entreprise Crédit Coopératif – BP 211 www.credit-cooperatif.coop/fondation/ ---------------------------------------------------------------------------- ---------------------------------------------------------------------------- En préparant cette édition, nous sommes revenus à C’est l’enjeu d’une modernité qui puise ses forces la lettre adressée à la vieille Europe, que nous avions dans la mémoire et que, modestement, à travers commandée à Jacques Derrida pour ouvrir, en juillet les créations artistiques que nous proposons, nous 2004, le cycle du Théâtre des idées. Cette lettre réinventons chaque année. C’est ce dessein qui interpellait une Europe qu’il tutoyait alors : « Je vois nous anime et que nous poursuivrons au cours des en toi la “vieille neuve Europe”, une Europe qui garde trois prochaines éditions et aussi dans la construction sa mémoire, la bonne et la mauvaise, la lumineuse et pour le Festival d’Avignon d’un lieu de répétitions la sombre. La lumineuse, c’est au fond l’idée de la et de résidence à Monclar. Cette nouvelle étape philosophie et de la démocratie […], les Lumières et dans l’histoire du Festival, qui le dotera d’un outil de même ce qu’on appelle, de manière assez douteuse, travail indispensable pour affronter l’avenir et rester la “sécularisation”. Qu’elle garde aussi sa mémoire un lieu d’aventure artistique, sera également celle nocturne, la mémoire de tous les crimes qu’elle de repenser le rôle symbolique et solidaire de l’art. a commis dans l’Histoire et qui ont été commis En effet, avec cette salle qui ouvrira en 2013, nous en son nom, toutes ces formes d’hégémonie, de deviendrons les habitants d’un quartier d’Avignon colonialisme et, au cours de ce siècle, toutes les de grande mixité sociale et culturelle et nous monstruosités du totalitarisme européen : fascisme, trouverons notre manière de participer à sa vie. nazisme, stalinisme. Mon espérance, c’est qu’à partir Avec ce projet, jamais peut-être les deux principes de tes deux mémoires, et notamment de la prise de fondateurs du Festival d’Avignon – création et adresse conscience et du repentir qui ont suivi ce que j’appelle à un large public –, posés dès son origine par Jean ta “mémoire nocturne”, toi, ma nouvelle “vieille Vilar, ne se rencontreront avec autant d’acuité. Europe”, t’engages dans un chemin que tu es la seule à pouvoir frayer aujourd’hui. […] Ce changement Cette 65e édition s’est imaginée en dialogue avec de cap suppose une “nouvelle culture politique Boris Charmatz. Il est d’abord danseur. Il l’est quand européenne”. […] Je crois qu’un désir est nécessaire il interprète ou improvise et quand il chorégraphie, pour engager le cœur, le corps, l’existence et l’affect déplaçant les codes et les cadres habituels de la même des citoyens de cette nouvelle Europe. Il faut danse pour trouver des états de corps intenses et que naisse un sentiment d’appartenance et qu’un inattendus, une écriture concrète et poétique. Il l’est certain affect européen vienne soutenir cette nouvelle aussi dans son engagement d’artiste : se mettre en politique altermondialiste. Car […] je souhaite voir mouvement pour interroger autrement le processus advenir une Europe résolument altermondialiste, qui de création, la place de l’artiste et celle du spectateur, engagerait toutes ses forces pour être elle-même les lieux de représentation et ceux de transmission. exemplaire du point du vue social et culturel… » Dans ce Festival, résonneront une nouvelle fois Ces mots sont d’actualité et nous rappellent les grandes questions existentielles, celles qui combien il faut garder foi dans le fait que le pire hantent les figures tragiques du théâtre, celles qui n’est pas toujours certain et que, malgré les replis traversent les destins historiques devenus par le identitaires qui montent en Europe, les artistes, les travail des auteurs, metteurs en scène et acteurs chercheurs, les penseurs sont porteurs d’une espé- des personnages sur nos plateaux, celles qui rance en notre capacité de modifier profondément s’expriment tant dans les mots des auteurs que les données de notre société. Les révolutions arabes dans le langage des corps chorégraphiés. Il sera nous ont démontré à quel point l’aspiration à la plus particulièrement question du mouvement, liberté des peuples est grande. de la transgression du désir, de la transmission, de l’expérience de l’enfance avec laquelle notre société Au cœur de l’évolution du monde se trouve entretient des rapports contradictoires, de notre aujourd’hui la démocratie, née en même temps que rapport à l’oubli et au déni. le théâtre. Cette question habite depuis l’origine le Festival d’Avignon, né en 1947 quand la France Se tenir debout pour traverser les bonheurs et élaborait un nouveau modèle de société pensé par les catastrophes, grandir, se mettre en mouvement, le Conseil national de la Résistance, en instituant entrer en résistance face aux tentations réactionnaires notamment un service public des arts et de la culture. ou démagogiques, de façon intime ou dans une Un service public que chacun peut s’approprier et dynamique collective, ce sera, nous le souhaitons, qui appartient donc à tous. Un lieu de discussion l’énergie de cette édition. touchant à la construction individuelle, à son émancipation, où la contradiction existe, avec des Hortense Archambault et Vincent Baudriller règles partageables qui permettent son existence. directeurs Un lieu pour apprendre à parler, à s’écouter, à Avignon, le 19 avril 2011 douter, à rêver, à penser, pour être libre et ensemble. ---------------------------------------------------------------------------- ---------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------------------------------- 04 Boris Charmatz artiste associé 05 c ENFANT 06 c LEVÉE DES CONFLITS ------------------------------------------------------------------- 08 Patrick Pineau 09 u LE SUICIDÉ de Nicolaï Erdman ------------------------------------------------------------------- 10 Wajdi Mouawad 11 u DES FEMMES LES TRACHINIENNES, ANTIGONE, ÉLECTRE de Sophocle ------------------------------------------------------------------- 12 Anne Teresa De Keersmaeker / Rosas 12 c FASE FOUR MOVEMENTS TO THE MUSIC OF STEVE REICH 13 c2 CESENA avec Björn Schmelzer / Graindelavoix ------------------------------------------------------------------- 14 Guy Cassiers / Toneelhuis 15 up2 SANG ET ROSES, LE CHANT DE JEANNE ET GILLES de Tom Lanoye ------------------------------------------------------------------- 16 Arthur Nauzyciel 17 u JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION) d’après le roman de Yannick Haenel ------------------------------------------------------------------- 18 Romeo Castellucci / Socìetas Raffaello Sanzio 19 u SUR LE CONCEPT DU VISAGE DU FILS DE DIEU ------------------------------------------------------------------- 20 François Verret 21 cu2 COURTS-CIRCUITS ------------------------------------------------------------------- 22 Patrice Chéreau 23 u JE SUIS LE VENT de Jon Fosse ------------------------------------------------------------------- 24 Pascal Rambert 25 u CLÔTURE DE L’AMOUR ------------------------------------------------------------------- 26 Frédéric Fisbach 27 u MADEMOISELLE JULIE d’August Strindberg ------------------------------------------------------------------- 28 Katie Mitchell & Leo Warner / Schaubühne Berlin 29 up CHRISTINE, D’APRÈS MADEMOISELLE JULIE d’après August Strindberg ------------------------------------------------------------------- 30 Meg Stuart / Damaged Goods 31 c VIOLET ------------------------------------------------------------------- 32 Rachid Ouramdane cp2 EXPOSITION UNIVERSELLE ------------------------------------------------------------------- 33 Christophe Fiat u p L’INDESTRUCTIBLE MADAME RICHARD