Département de la HAUTE-SAVOIE

Mise en service d’une installation de valorisation du biogaz issu d’une station d’épuration d’eaux usées située sur le territoire de la commune de

EENNQQUUÊÊTTEE PPUUBBLLİİQQUUEE N° T.A. : E 13000471 / 38

DEMANDE D’AUTORISATION AU TITRE DES INSTALLATIONS CLASSÉES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (I.C.P.E.)

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR + SES CONCLUSIONS MOTIVÉES

Dominique MISCIOSCIA

Commissaire Enquêteur SOMMAIRE

RAPPORT

I) GÉNÉRALITÉS CONCERNANT L’ENQUÊTE

Préambule / Objet de l’enquête …………………………………………………………………………………… p. 4 à 6 Cadre juridique …………………………………………………………………………………………………………….. p. 7 Nature et caractéristiques du projet …………………………………………………………………………….. p. 8 à 14

II) ORGANISATION ET DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE

Pièces présentées à la consultation …………………………………………………………………………….. p. 15

Mesures de publicité ……………………………………………………………………………………………………. p.16

Modalités de consultation du public …………………………………………………………………………….. p. 16

Déroulement de l’enquête et clôture des opérations …………………………………………………… p. 17

III) ANALYSE DES OBSERVATIONS

Recensement des opérations ……………………………………………………………………………………….. p. 18

Analyse des observations recueillies :....……………………………………………………………………..…. p. 18 à 19

Remarques diverses …………………………………………………………………………………………………….. p. 19

CONCLUSIONS MOTIVÉES

A. RAPPEL SUCCINCT DE L’OBJET DE L’ENQUÊTE …………………………………………………………… p. 21 à 23

B. MOTIVATION ET FORMULATION DE L’AVIS ……………………………………….…………………….. p. 23 à 24

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Département de la HAUTE-SAVOIE

Mise en service d’une installation de valorisation du biogaz issu d’une station d’épuration d’eaux usées située sur le territoire de la commune de DOUVAINE

EENNQQUUÊÊTTEE PPUUBBLLİİQQUUEE N° T.A. : E 13000471 / 38

DEMANDE D’AUTORISATION AU TITRE DES INSTALLATIONS CLASSÉES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (I.C.P.E.)

Dominique MISCIOSCIA

Commissaire Enquêteur

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I / GÉNÉRALITÉS CONCERNANT L’ENQUÊTE

I.1. Préambule

La Communauté de Communes du Bas Chablais, établissement public de coopération intercommunale (EPCI), répond à un schéma légal défini par le code général des collectivités territoriales. À ce titre, elle a une mission de service public. 17 communes adhèrent à cette communauté, représentant une population totale de 35310 habitants pour une superficie de 13715 ha.

Fig.1 Carte de la communauté de communes du Bas Chablais

La protection et la mise en valeur de l’environnement est l’une des compétences exercées par la Communauté de communes. Dans le cadre de cette compétence, elle est chargée de la collecte, du transport et du traitement des eaux usées des communes adhérentes. Cette dernière étape étant assurée en partie par la station d’épuration communautaire, installée sur la commune de Douvaine, qui collecte les effluents de 12 des 17 communes du Bas-Chablais : , Bons-en- Chablais, Chens-sur-Léman, Douvaine, , , , , , , Veigy-Foncenex, , ainsi que ceux de la commune suisse d’Hermance, par convention. Douvaine, chef-lieu de canton, compte 4972 habitants (données 2010) et connaît une importante croissance démographique. Cette commune se situe au carrefour de 2 axes stratégiques pour la desserte du Chablais : la RD 1005 reliant Genève à Thonon-les-Bains (19240 véhicules/jour) et la RD 1206 en direction d’ (15470 véhicules/jour).

Fig.2 Situation de Douvaine (Carte Michelin)

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Mise en service en 1997, cette station d’épuration communautaire ne répond plus aujourd’hui aux besoins et nombre de ses équipements sont devenus obsolètes. Aussi, la Communauté de Communes du Bas Chablais a-t-elle engagé un important programme de travaux de restructuration qui prévoit, outre la création d’un nouveau bassin de stockage de 800 m3, le renouvellement de nombreux équipements, dont en particulier, ceux liés à la filière de traitement des boues ainsi que la réhabilitation de la filière biogaz.

Le coût total du projet est de 4,6 M €. Il est financé à hauteur de 61 % par la Communauté de Communes du Bas-Chablais.

Enfin, il est important de souligner que si la commune de Douvaine comporte plusieurs zonages d’inventaires (ZNIEFF, NATURA 2000, zones humides), aucun n’intercepte les installations en question ou leurs abords immédiats.

De même que la STEP se situe en dehors des zones de protection du patrimoine (sites classés ou inscrits à l’inventaire des monuments historiques).

Le site de l’établissement s’inscrit en zone N (naturelle et forestière) du Plan Local d’Urbanisme de la commune dans laquelle sont admises les constructions et installations nécessaires au service public ou d’intérêt collectif. Aucune servitude d’utilité publique n’impacte ce site.

Pour terminer cette brève présentation, notons que la commune de Douvaine est comprise dans le SCOT du Chablais et que le site se situe sur le territoire de la DTA des Alpes du Nord en cours de réalisation.

Fig.3 Localisation de l’établissement sur vue satellite de Douvaine (source Michelin)

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I.2. Objet de l’enquête

Cette enquête concerne la demande d’autorisation d’exploiter une chaudière biocombustible relevant du régime des installations classées pour la protection de l’environnement, présentée par la Communauté de Communes du Bas Chablais dans le cadre de sa compétence en matière de protection et de mise en valeur de l’environnement.

La présente demande vise à assurer la régularisation de la situation administrative de cette installation, rendue nécessaire du fait de la restructuration de la station d’épuration qui prévoit, entre autre, le renouvellement de la chaudière, la réhabilitation des équipements de la chaufferie ainsi que la rénovation de la ligne de destruction du biogaz (torchère). Seuls le gazomètre, la chaudière et la torchère sont concernés par la présente demande d’autorisation.

Dans le cadre de ces travaux, il est également prévu de déplacer, tout en l’agrandissant, la déchetterie, ce qui permettra d’exclure tout impact potentiel sur les usagers de cette dernière, en cas d’accident majeur (type explosion) au niveau des installations.

Fig.4 Vue aérienne des installations (Source Géoportail)

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I. 3. Cadre juridique

 Par décision N° E13000471 / 38 en date du 29 octobre 2013, Monsieur le Président du Tribunal Administratif de GRENOBLE a désigné Monsieur Dominique MISCIOSCIA, demeurant 16, chemin de l’Abbaye à -LE-VIEUX (74), en qualité de commissaire enquêteur, pour conduire l’enquête publique ayant pour objet la demande d’autorisation au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (I.C.P.E.) déposée par la Communauté de Communes du Bas Chablais, concernant la mise en service d’une installation de valorisation du biogaz sur le territoire de la commune de DOUVAINE (Haute-Savoie) ;

 L’arrêté DDPP n° 2013323-0005 en date du 19 novembre 2013, de Monsieur le Préfet de la HAUTE-SAVOIE, qui a ordonné l’ouverture de l’enquête publique sur la demande présentée par la Communauté de Communes du Bas Chablais représentée par son président en exercice, Monsieur Jean NEURY, et a déterminé les conditions de déroulement de celle-ci ;

 Le décret n°77-1133 du 21 septembre 1977 pris pour l’application de la loi n°76-633 du 19 juillet 1976 relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, modifié par décret n°2005-1170 du 13 septembre 2005 (Articles L 511-1 et suivants du Code de l’Environnement, et, pour la partie réglementaire, les articles R512-1 et suivants du même Code) ;

 Les articles R511-9 et R511-10 du Code de l’Environnement relatifs à la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement codifié ;

 L’arrêté du 2 février 1998, relatif aux prélèvements et à la consommation d’eau ainsi qu’aux rejets de toute nature des I.C.P.E. soumises à autorisation ;

 La Loi du 12 juillet 1983, relative à la démocratisation des enquêtes publiques et à la protection de l’environnement, transposée dans le Code de l’Environnement. Le Décret n° 85-453 du 23 avril 1985 modifié, pris pour l’application de la Loi n° 83-630 du 12 juillet 1983 susvisée. (Articles L123-1 et suivants, R123-1 et suivants du Code de l’Environnement) ;

 L’arrêté du 29 septembre 2005 relatif à l’évaluation et à la prise en compte de la probabilité d’occurrence, de la cinétique, de l’intensité des effets et de la gravité des conséquences des accidents potentiels dans les études de dangers des installations classées soumises à autorisation ;

 Le Décret n°2011-2019 du 29 décembre 2011 portant réforme des études d’impact des projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagement ;

 L’avis tacite de la D.R.E.A.L. Rhône-Alpes, constaté à la date du 3 décembre 2013

 Le dossier d’enquête proposé à la consultation du public.

Et, concernant plus particulièrement la protection de la nature :

 Loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau complétée par La loi n°2006-1772 du 30 décembre 2006 (CE Art. L 210-1 et suivants);  Loi n° 96-1236 du 30 décembre 1996 sur l’air (CE Art. L 220-1 et suivants);  Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature (CE Art. L 122-1 et suivants – R 122-1 et suivants);

 Art. L 414-1 à 7 et R 414-1 à 24 du CE relatifs aux sites NATURA 2000.

 Art. L 121-1 et suivants, L 131-1 et suivants, L 561-1 et suivants du Code de l’Environnement.

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I. 4. Nature et caractéristiques du projet

Dans le cadre des travaux de restructuration de la station d’épuration communautaire visant à améliorer la fonctionnalité des ouvrages et leurs conditions d’exploitation, dans la perspective d’une future extension, il a été décidé de renouveler l’unité de méthanisation des boues actuellement hors service. Cette unité a pour objet la valorisation et la réduction du volume des boues d’épuration. La méthanisation consiste à produire du biogaz par digestion des boues épaisses à une température de 35°. Biogaz ensuite utilisé sur le site en tant que combustible. Quant aux boues résiduelles déshydratées, elles sont valorisées en agriculture, en conformité avec un plan d’épandage dûment autorisé.

L’unité se compose de plusieurs installations, dont seuls, la chaudière biocombustible, le gazomètre et la torchère, relèvent d’une autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement selon la nomenclature suivante: Chaudière biocombustible (puissance thermique 510 KW)  2910 B Torchère (puissance thermique 1000 KW) 3  1411 Gazomètre (170 m ) Compte-tenu de l'importance et des incidences du projet sur l'environnement, la présente demande est soumise à l'avis de l'autorité environnementale, conformément aux articles L.122-1 et R.122-1-1 du Code de l'Environnement. Cet avis porte sur la qualité de l'étude d'impact et de l'étude des dangers ainsi que sur la prise en compte de l'environnement dans le projet. C’est pourquoi il est porté à la connaissance du public. Comme prescrit aux articles R.512-3 à R.512-9 du code de l'environnement, le pétitionnaire a produit un dossier daté du 23 septembre 2013, comportant notamment une étude d'impact et une étude des dangers. Ce dossier, jugé recevable par le service instructeur, a été transmis à l'autorité environnementale qui en a accusé réception le 3 septembre 2013.

A noter que la station d’épuration communautaire de Douvaine est dûment autorisée par arrêté Préfectoral du 20 décembre 1995, au titre des articles L 241-1 et suivants du Code de l’Environnement. Cette autorisation est en cours de renouvellement.

Fig.5 Vue satellite de la STEP et de l’unité de méthanisation (source Géoportail)

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A. Présentation du demandeur, de son projet et du contexte de la demande :

 Identité du pétitionnaire et raison sociale: Communauté de Communes du Bas Chablais  Adresse de l'établissement: Lieu-dit « Les Léchères » 74140 DOUVAINE  Siège social : Domaine de Thénières 74140 BALLAISON  Signataire de la demande : M. Jean NEURY, Président de la Communauté de Communes  Rédacteur du dossier : SAGE Environnement - Annecy-le-Vieux

B. L’activité de valorisation des boues usées :

Les activités concernées par la présente demande d’autorisation sont liées à la valorisation du biogaz produit par digestion anaérobie des boues produites par la station d’épuration. Elles incluent l’étape de stockage préalable du biogaz au sein du gazomètre et sa combustion au niveau de la torchère en cas d’indisponibilité de la chaudière. L’unité de méthanisation des boues est composée:  d’un digesteur de 1755 m3 ;  d’un gazomètre à membrane de 170 m3 ;  d’une torchère de capacité 100 m3/h (1000 KW) ;  d’un bâtiment technique accolé au digesteur.

Le fonctionnement des installations ainsi que l’ensemble des étapes du traitement des boues sont clairement et précisément décrits p. 24 à 35 du dossier.

La digestion des boues a lieu en continu, tout au long de l’année avec un débit variable en fonction de la charge entrante. Le personnel chargé de l’exploitation, de la maintenance et de la responsabilité du site se compose de 3 personnes. (Horaires de travail : 7h00 - 12h00 et 13h30 - 17h15 avec une visite du site le samedi et le dimanche et une astreinte téléphonique de nuit).

C. Analyse du caractère complet de l'étude d'impact, de sa qualité et du caractère approprié des analyses et informations qu'elle contient :

C.1. L'étude d'impact est complète et comprend les différents chapitres suivants :

● Le résumé non technique. ● L'analyse de l'état actuel de l’environnement ; ● L'analyse des effets des installations sur l'environnement ; ● L’analyse des effets cumulés des installations avec des projets connus ; ● Les raisons du choix du projet ; ● Sa compatibilité avec les documents d’urbanisme, plans, schémas et programmes ; ● Les mesures envisagées pour éviter, réduire ou compenser, les effets négatifs notables des installations sur l’environnement ; ● Les conditions de remise en état du site en cas de cessation d’activité; ● Les prescriptions réglementaires applicables aux installations de combustion ; ● L’analyse des méthodes utilisées pour évaluer les effets du projet sur l’environnement.

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C.2. La qualité et le caractère approprié de l’évaluation environnementale :

 Le résumé non technique reprend les éléments de l’étude d’impact de façon claire et conforme à la réalité. Il permet à tout public de comprendre aisément le projet, ses enjeux sur l’environnement et la façon dont celui-ci a été pris en compte ;  L'état initial de l'environnement est suffisamment détaillé. (situation géographique - cadre physique - cadre biologique et écologique - cadre paysager et patrimonial - cadre socio-économique et humain - qualité de l’air et ambiance sonore - risques naturels et technologiques - documents cadre et enjeux du territoire - synthèse des sensibilités) ;  Les enjeux environnementaux sont clairement identifiés, tous les impacts potentiels ont été étudiés. (effets sur le cadre physique, biologique, paysager et patrimonial, socio- économique et humain - effets sur la qualité de l’air et l’ambiance sonore - effets sur les risques naturels et technologiques - effets sur l’hygiène, la santé, la salubrité et la sécurité publique) ;  Les éventuels effets cumulés avec des projets connus ont été analysés. Il en ressort qu’aucun projet, dont les effets seraient susceptibles de se cumuler avec ceux des installations, n’a été identifié ;  Les raisons du choix du projet sont clairement énoncées et cohérentes avec les objectifs nationaux et départementaux en terme de protection de l’environnement (réduction et valorisation des déchets - développement des énergies renouvelables - réduction des émissions de gaz à effet de serre) ;  La compatibilité des installations avec le projet de la DTA des Alpes du Nord, le SCOT du Chablais, le SDAGE du bassin Rhône-Méditerranée, le Plan Départemental d’Élimination des Déchets Ménagers et Assimilés ainsi que le PLU de Douvaine, a été vérifiée;

C.3. Analyse des impacts potentiels des installations sur l’environnement :

 Impacts sur le cadre physique : Les activités projetées n’ont pas d’influence sur le climat et contribuent à prévenir les émissions naturelles de gaz à effet de serre (méthane) liées à la fermentation des boues issues des eaux usées lorsque celles-ci ne sont pas valorisées. Les installations et les activités exercées ne sont pas susceptibles d’affecter le contexte géologique et hydrogéologique. Aucun impact sur les eaux superficielles, les eaux résiduaires produites par les installations étant directement traitées par la STEP.

 Impacts sur le cadre biologique : aucun zonage d’inventaire n’intercepte les installations en question ou leurs abords immédiats. Tout risque de dégradation directe d’habitats ou de perturbation d’espèces lié aux installations semble donc exclu. Le site d’implantation des installations, s’insérant dans un contexte de zone agricole, ne présente par ailleurs aucune sensibilité écologique particulière. Ces installations n’ont donc aucune influence sur le cadre biologique.

 Impacts sur le cadre paysager et patrimonial : les infrastructures liées à la méthanisation des boues et à leur valorisation s’intègrent harmonieusement aux autres installations de la STEP, laquelle, abritée derrière une haie de peupliers, est peu perceptible depuis la RD 20 située bien en retrait. D’autre part, le site se situe en dehors des zones de protection du patrimoine recensées sur la commune de Douvaine.

 Impacts sur le cadre socioéconomique et humain : aucun impact recensé.

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 Impacts sur la qualité de l’air et l’ambiance sonore : les seules émissions atmosphériques imputables à l’activité de méthanisation sont liées au fonctionnement de la chaudière et à la torchère qui sert, le cas échéant, à brûler le biogaz excédentaire. Des émissions diffuses de biogaz ne peuvent se produire qu’en cas de surpression à l’intérieur du gazomètre et du digesteur. Ces installations sont équipées de systèmes de sécurité qui permettent de libérer du biogaz pour éviter tout risque d’explosion. Pour ce qui est des émissions du gaz de combustion en marche continue maximale de la chaudière, une cheminée suffisamment haute assurera leur bonne dispersion dans l’atmosphère.

De plus, l’étape de digestion des boues permet de réduire les nuisances olfactives de ces dernières.

Pour ce qui est des nuisances sonores, l’équipement le plus susceptible de générer des émissions sonores importantes, de l’ordre de 75 dB, est la torchère. Or celle-ci, n’est d’une part amenée à fonctionner que de manière ponctuelle, et d’autre part, se trouve suffisamment éloignée des premières habitations (150 m), pour que ces nuisances puissent être considérées comme minimes voire nulles.

 Impacts sur les risques naturels et technologiques : les installations ont été conçues en tenant compte du risque sismique, seul risque identifié sur le secteur.

Le risque lié au transport de matières dangereuses sur la RD 20 peut être considéré comme nul du fait qu’il s’agit d’une voie secondaire qui se trouve à bonne distance des installations (une centaine de mètres).

 Impacts sur l’hygiène, la santé, la salubrité et la sécurité publique : des émissions de substances toxiques (acide fluorhydrique, acide chlorhydrique, dioxyde de soufre, oxyde d’azote ou encore arsenic) résultent de la combustion de biogaz dans la chaudière. Elles ont été quantifiées. Sur la base des résultats obtenus, le risque sanitaire lié à ces émissions, dans le cas où elles respectent les limites réglementaires préconisées, est considéré comme très peu probable, voire nul.

C.4. Mesures prises pour éviter, réduire ou compenser les effets négatifs notables des installations :

 Mesures relatives à la préservation de la qualité de l’air : des prises d’échantillons et des analyses ponctuelles sur ces émissions seront réalisées, dans les 6 premiers mois de la mise en service des nouvelles installations, puis annuellement. Un contrôle régulier des installations sera assuré par un organisme accrédité. La hauteur de la cheminée (10 m au total) d’évacuation des gaz de combustion est définie de manière à assurer une bonne dispersion des effluents gazeux dans l’atmosphère. La cheminée fera l’objet d’un ramonage régulier. Enfin, les rejets de la torchère seront analysés dès sa mise en service puis tous les 3 ans.

 Mesures relatives à la prévention des nuisances sonores : l’unité de combustion du biogaz est installée dans des locaux techniques insonorisés. Quant à la torchère, celle-ci n’étant qu’un équipement de secours, elle ne sera utilisée que de façon minime. Une campagne de mesure de bruit sera organisée dans le cadre des essais de garantie à l’issue des travaux de maintenance/entretien. D’autres mesures de bruit pourront être effectuées tous les 5 ans afin de vérifier leur conformité réglementaire.

Au vu des impacts potentiels identifiés, les mesures envisagées pour éviter, réduire ou compenser les effets négatifs notables des installations, paraissent adaptées et satisfaisantes.

La conformité des installations de combustion par rapport à la réglementation aux ICPE a été évaluée sous forme d’un tableau exhaustif (p. 129 à 138 du dossier). Il en ressort que ces installations sont en tous points conformes à la réglementation.

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C.5. Coût des mesures envisagées

Le coût des mesures prises pour éviter, réduire ou compenser les effets négatifs notables des installations est évalué à 17.500 Euros se décomposant comme suit :

Opération Coût estimatif HT Mesures périodiques sur les rejets atmosphériques à réaliser 15.000 € Campagnes de mesures sonores 2.500 €

C.6. Conditions de remise en état du site

Dans l’hypothèse d’une cessation des activités sur le site, le maître d’ouvrage procèdera à une remise en état du site comprenant :

 Le démontage et l’enlèvement de l’ensemble des équipements techniques matières premières et produits finis présents au sein de l’établissement et aux abords des bâtiments ;  La démolition des bâtiments et infrastructures présents sur le site ;  La revégétalisation du terrain.

Cette remise en état sera réalisée afin de permettre une réutilisation future du secteur à vocation naturelle. Enfin, des prélèvements et analyses des sols seront effectués afin de s’assurer de l’absence d’éventuelle pollution de ceux-ci.

D. Analyse du caractère complet de l’étude des dangers, de sa qualité et du caractère approprié des analyses et informations qu'elle contient :

L’objet de cette étude vise à compléter l’étude d’impact en examinant les dysfonctionnements qui pourraient se produire et engendrer des incidents ou accidents susceptibles d’avoir un impact sur l’environnement et/ou sur les personnes.

D.1. L'étude des dangers est complète et comprend les différents chapitres suivants, conformément aux articles L 512-1 et R 512-9 du Code de l'Environnement :

 Résumé non technique ;  Analyse du contexte ;  Identification des potentiels de dangers d’origine naturelle et extérieure et les mesures d’évitement ou de réduction ;  Identification des potentiels de dangers liés aux activités exercées et les mesures d’évitement ou de réduction ;  Étude de l’accidentologie et retours d’expérience ;  Analyse des phénomènes dangereux ;  Analyse des risques ;  Moyens de détection et de lutte ;  Prescriptions réglementaires applicables aux installations de combustion.

D.2. La qualité et le caractère approprié de l’étude des dangers :

 Le résumé non technique reprend de façon succincte les éléments de l’étude des dangers très technique et plutôt complexe. Celui-ci est parfaitement compréhensible pour un public non technicien.

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 L’identification des potentiels de dangers d’origine naturelle et extérieure (séisme, inondation, transports de matières dangereuses, foudre, chute d’aéronefs, vandalisme, installations dangereuses installées à proximité) est pour le moins exhaustive. Ces risques sont synthétisés dans un tableau p.157.

Pour chaque situation de risque potentiel, les conséquences possibles ont été analysées ainsi que les mesures d’évitement ou de réduction à envisager.

 L’identification des potentiels de dangers liés aux activités exercées (incendie, explosion ou intoxication par inhalation de gaz CH4 ou H2S) est, elle aussi, exhaustive et bien détaillée : Ces risques sont synthétisés dans un tableau p.144 et 145. Pour chaque situation de risque potentiel, les causes, l’installation concernée, ainsi que l’origine possible du risque, ont été analysées ainsi que les mesures de protection et de prévention à mettre en œuvre, qu’elles soient associées à l’installation concernée ou qu’elles soient d’ordre plus général.

En conclusion, il ressort de cette étude très approfondie et très technique que :

- Les potentiels de dangers d’origine naturelle et extérieurs sont considérés comme peu probables et minimes. Seul le risque foudre qui n’a pas été analysé, fera prochainement l’objet d’une étude ;

- Les potentiels de dangers liés aux activités sont principalement :

 des risques d’incendie liés au biogaz au niveau du digesteur ou au niveau de la chaufferie, ou encore liés au fioul au niveau de la chaufferie ;

 des risques d’explosion liés au biogaz au niveau du digesteur avec éclatement de ce dernier (phénomène majorant) ou au niveau de la chaufferie ;

 des risques d’intoxication suite à une fuite de biogaz au niveau de la chaufferie.

- Les phénomènes dangereux majeurs identifiés, dont la probabilité de survenance est considérée comme rare ou extrêmement rare, n’induisent aucune atteinte de personnes à l’extérieur des installations ;

- Aucun des scenarii étudiés ne se trouve en zone « inacceptable » de la matrice de criticité ;

- Le niveau de gravité des conséquences d’une explosion de biogaz au niveau des installations sur les personnes est considéré comme modéré :

- Les installations sont conformes aux prescriptions réglementaires applicables aux installations de combustion (cf. tableau p.189 à 196) ;

- Les mesures de prévention ou de lutte mises en œuvre par le pétitionnaire (p.187 à 188), suffisantes et adaptées, contribuent à conférer au site, en même temps qu’un un bon niveau de sécurité, une bonne maîtrise dans la gestion des accidents.

E. NOTICE D’HYGIÈNE ET DE SÉCURITÉ : Cette notice, obligatoire dans une étude d’impact, se compose de 3 parties : - Généralités (nature des installations, effectifs et horaires de travail, CHSCT et délégués du personnel, affichages réglementaires) ;

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- Prévention des risques pour le personnel (organisation des secours, formation à la sécurité, maîtrise des risques) ; - Éléments généraux des conditions de vie et de travail. Il ressort de cette étude que ces installations sont conformes aux exigences réglementaires en matière de santé et de sécurité du personnel et que les mesures prises (prévention, formation, conditions de vie), sont de nature à assurer au personnel tant une bonne qualité de vie au travail qu’un bon niveau de sécurité.

F. ENGAGEMENT A ASSUMER LES FRAIS LIÉS À LA PROCÉDURE :

Monsieur le Président de la Communauté de Communes du Bas Chablais s’est engagé à assumer : - Les frais d’insertion dans la presse locale des avis relatifs à l’enquête publique et à la diffusion d’un extrait de l’arrêté d’autorisation d’exploitation d’installations classées sur la commune de Douvaine ; - Les frais d’indemnisation du commissaire-enquêteur ainsi que ceux entraînés par la mise à disposition du commissaire enquêteur des moyens nécessaires à l’organisation et au déroulement de l’enquête ; - La taxe générale sur la délivrance de l’autorisation.

Fig.6 Les installations de valorisation du biogaz (photo SAGE Environnement)

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II / ORGANISATION ET DEROULEMENT

II.1. Pièces présentées à la consultation

Le dossier qui a été remis à la disposition du public lors de la consultation était constitué

 D’un dossier relié contenant 252 pages, structuré ainsi : . Préambule ;

. Table des matières et des illustrations ;

. Partie A : Présentation du demandeur et cadre juridique ;

. Partie B : Description technique des activités (Localisation du site – Composante des installations – Conditions d’exercice des activités – Fonctionnement des installations – Plan des abords au 1/2500 et plan de masse au 1/1000) ;

. Partie C : Étude d’impact (Carte de localisation des installations au 1/25000 - Auteurs - résumé non technique - Analyse de l’état actuel de l’environnement - Analyse des effets des installations sur l’environnement – Effets cumulés des installations avec des projets connus – Raisons du choix du projet – Compatibilité avec les documents d’urbanisme et avec les plans, schémas et programmes – Mesures envisagées pour éviter, réduire ou compenser les effets négatifs notables des installations – Remise en état du site en cas de cessation des activités – Prescriptions réglementaires applicables aux installations de combustion – Analyse des méthodes pour évaluer les effets sur l’environnement) ;

. Partie D : Étude des dangers (résumé non technique de l’étude de dangers - Contexte - identification des potentiels de dangers d’origine naturelle et extérieure et mesures d’évitement ou de réduction - identification des potentiels de dangers liés aux activités exercées et mesures d’évitement ou de réduction – Étude de l’accidentologie et retours d’expérience – Analyse des phénomènes dangereux – Analyse des risques – Moyens de détection et de lutte Prescriptions réglementaires applicables aux installations de combustion) ;

. Partie E : Notice d’hygiène et sécurité (Généralités - Prévention des risques pour le personnel - Éléments généraux des conditions de vie et de travail) ;

. Partie F : Engagement à assumer les frais liés à la procédure d’autorisation ;

. Partie F : les annexes :

 AN-I : Brûleurs gaz et mixtes (fiche produits)  AN-II : Abaque – Méthode multi-énergie, indice d’explosion et de sévérité

 Des arrêtés et décisions prescrivant l’enquête publique et la désignation du commissaire- enquêteur ;

 De l’avis de l’autorité environnementale ;

 Du registre d’enquête.

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II.2. Mesures de publicité

À l’occasion des 5 permanences que j’ai tenues en Mairie, j’ai pu observer que l’affichage avait été correctement assuré, conformément aux dispositions du Code de l’Environnement et aux prescriptions de l’Arrêté préfectoral.

Outre l’avis affiché en Mairies de Douvaine (siège de l’enquête), Ballaison, Chens-sur-Léman, Loisin, Massongy, Messery et Veigy-Foncenex, indiquant les dates et l’objet de l’enquête publique, la nature des installations concernées, le nom du commissaire-enquêteur et de son suppléant ainsi que les jours et heures de ses permanences, j’ai également constaté que le même avis était apposé aux abords et à l’entrée de la STEP. Cet affichage a été réalisé conformément à l’article R.123-11 du code de l’environnement.

Par ailleurs, l’enquête publique a été annoncée sur le site internet de la Préfecture de la Haute-Savoie (www.haute-savoie.gouv.fr).

La publication règlementaire (article R 123-11 du Code de l’Environnement) a été faite dans la rubrique des annonces légales des journaux suivants :

 1ère parution au moins 15 jours avant le début de l’enquête  Le Messager Essor Savoyard : Jeudi 12 décembre 2013  L’ECO des Pays de Savoie: Vendredi 13 décembre 2013  2ème parution dans les huit premiers jours de l’enquête  Le Messager Essor Savoyard: Jeudi 9 janvier 2014  L’ECO des Pays de Savoie: Vendredi 10 janvier 2014 II.3. Modalités de consultation du public

Cette enquête publique s’est déroulée en Mairie de Douvaine sur une période de 34 jours, du lundi 6 janvier au samedi 8 février 2014 inclus.

Durant cette période, le public a pu, sans difficulté, prendre connaissance du dossier et formuler ses remarques sur le registre d’observations, aux jours et heures habituels d’ouverture des bureaux, soit du lundi au jeudi de 8h30 à 12h00 et de 13h30 à 17h00, le vendredi de 8h30 à 12h00 et de 13h30 à 16h30 et le samedi de 9h00 à 12h00 (sauf les jours fériés).

Le commissaire enquêteur s’est tenu à la disposition du public, en Mairie :  lundi 6 janvier 2014 de 8h30 à 11h30

 mercredi 15 janvier 2014 de 14h00 à 17h00

 samedi 25 janvier 2014 de 9h00 à 12h00

 vendredi 31 janvier 2014 de 17h00 à 20h00

 samedi 8 février 2014 de 9h00 à 12h00 Par ailleurs, le public avait la possibilité de formuler ses observations par voie électronique à l’adresse de messagerie créée à cet effet par les services de la Préfecture de Haute-Savoie : [email protected]

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II.4. Déroulement de l’enquête et clôture des opérations:

En conformité avec l’arrêté préfectoral N° 2013323-0005, en date du 19 novembre 2013, l’enquête publique a été prescrite pour une durée de 34 jours consécutifs du lundi 6 janvier au samedi 8 février 2014 inclus.

Avant le début de l’enquête, j’ai été reçu par Madame C. DELL’HOSTE à la DDPP, le vendredi 22 novembre 2013, pour prendre connaissance du dossier de l’enquête et déterminer les jours et heures de mes permanences afin qu’elles permettent au public de s’y rendre.

Le mardi 3 décembre 2013, j’ai été reçu par Monsieur Didier DUPONT, Directeur de la STEP. Après une présentation orale de l’objet de la présente demande d’autorisation, nous avons procédé à une visite la plus exhaustive possible des lieux, y compris des installations n’entrant pas dans le cadre de cette enquête.

Au cours de cette visite, M. DUPONT m’a expliqué le fonctionnement de la Station d’épuration dans son ensemble, la nature et l’ampleur des travaux envisagés en cours de réalisation, puis, de façon plus détaillée, le fonctionnement des installations objet de la présente demande d’autorisation. Cette visite m’a permis de bien appréhender le processus de valorisation des boues usées mais aussi de constater que la description des installations, telle qu’elle en a été faite dans le dossier présenté au public, était conforme à la réalité sur le terrain.

Le même jour, j’ai rencontré Madame Geneviève VUATTOUX, en charge du dossier pour la commune de DOUVAINE, afin d’étudier les modalités pratiques de tenue des permanences (lieu, clefs, notamment pour la permanence en soirée). J’ai ensuite paraphé le dossier et le registre mis à disposition du public.

Par ailleurs, j’ai sollicité auprès de Monsieur Christian TOURAIS, Directeur des services techniques de la Communauté de Communes du Bas Chablais, un complément d’information concernant les capacités financières de la communauté de communes. Le document présenté en page 13 du dossier m’apparaissant incomplet et peu explicite. En réponse, un nouveau document m’a été adressé (CA 2012 laissant apparaître le prévisionnel global du service Assainissement Collectif.) car en effet « le tableau référencé A.1.2.3 du dossier ICPE ne correspond au CA 2012 du budget Assainissement Collectif mais à une situation des dépenses STEP pour lesquelles aucun prévisionnel détaillé n’est élaboré ». Ce document est annexé par mes soins au dossier soumis à l’enquête.

Aucun incident ne s’est produit au cours de cette enquête publique. À l’occasion des 5 permanences tenues en mairie de Douvaine, je n’ai reçu la visite que d’une seule personne, et ce, malgré l’information qui en avait été faite. Je tiens à souligner ici qu’à chaque présence en mairie, j’ai rencontré le personnel administratif, notamment Madame VUATTOUX, en charge du dossier au niveau de la commune de Douvaine, qui m’a apporté chaque fois que j’en ai eu besoin une aide précieuse et efficace. J’ai eu, de plus, plusieurs fois l’occasion de m’entretenir avec Monsieur Jean- François BAUD, Maire de Douvaine.

À l’expiration du délai d’enquête, le registre a été clos par mes soins, conformément aux instructions de la Préfecture.

J’estime, sous les réserves habituelles, que l’ensemble des règles de forme prévues par les textes régissant l’enquête publique et visées dans l’arrêté préfectoral, a été respecté.

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III / ANALYSE DES OBSERVATIONS

III.1. Recensement des opérations

Comme indiqué plus haut, je n’ai reçu en mairie la visite que d’une seule personne, venue consulter le dossier. Le registre tenu à la disposition du public est resté vierge de toute observation. Par ailleurs, aucun courrier ne m’a été adressé. Enfin, conformément à l’article R 123-18 du Code de l’environnement et à l’article 9 de l’arrêté préfectoral n°2013323-0005 en date du 19 novembre 2013, j’ai notifié, sur place, par procès-verbal, le 11 février 2014, à Monsieur Christian TOURAIS, Directeur des services techniques de la Communauté de Communes du Bas Chablais, le contenu de la seule interrogation orale émanant du public. J’ai toutefois tenu à ajouter deux questions personnelles sur des points qui me préoccupaient (devenir des boues déshydratées en cas de surcharge - valorisation du biogaz en production d’électricité non envisagée). Il m’a répondu réglementairement par un mémoire, daté du 13 février 2014. Les réponses apportées par le pétitionnaire aux questions posées, claires et pertinentes, accompagnées de 3 annexes explicatives, n’appellent pas d’autres commentaires de ma part. Le procès verbal et le mémoire en réponse sont joints à ce rapport d’enquête.

Il convient enfin de noter que le conseil municipal de DOUVAINE, conformément à l’article 12 de l’arrêté de Monsieur le Préfet de la Haute-Savoie, a pris une délibération en date du 31 janvier 2014, donnant, à l’unanimité des élus présents, un avis favorable au projet. Cet avis est ainsi motivé : « cette nouvelle installation améliore l’environnement et favorise la valorisation des déchets » Les conseils municipaux de VEIGY-FONCENEX (séance du 29/11/2013), de BALLAISON (séance du 31/01/2014), et MASSONGY (séance du 11/02/2014), se sont prononcés en émettant un avis favorable au projet. Le conseil municipal de la commune de CHENS SUR LEMAN (séance du 13 /01/2014), s’est prononcé globalement favorable au projet tout en émettant un avis réservé en l’absence d’information sur l’utilisation de l’énergie fournie par le biogaz.

III.2. Analyse des observations

ère  1 permanence, Lundi 6 janvier de 8h30 à 11h30 : Aucune visite - Aucun courrier – Aucune observation dans le registre

 2ème permanence, Mercredi 15 janvier de 14h00 à 17h00 : Aucune visite - Aucun courrier - Aucune observation dans le registre

 3ème permanence, samedi 25 janvier de 9h00 à 12h00 : 1 visite - Aucun courrier - Aucune observation dans le registre

 Madame Janine VIOLLAND CHAPEL est venue consulter le dossier et se renseigner sur les risques potentiels de nuisances olfactives pour le voisinage. Elle n’a pas souhaité faire d’observation écrite dans le registre.

Commentaires du commissaire enquêteur : j’ai renseigné cette personne sur le fonctionnement de cette installation et indiqué qu’aucun risque de nuisances olfactives n’est associé aux installations de gestion et de valorisation du biogaz. De même qu’aucune nuisance olfactive n’a été observée en relation avec le fonctionnement de la STEP dans son ensemble (cf. p.120). Enfin, les études ont montré que les vents dominants sur Douvaine sont de secteur Nord-nord-

Demande d’autorisation au titre des ICPE – C.C. Bas Chablais - E13000471 / 38 Page 18 est à nord-est et sud-ouest, ce qui exclut ce risque éventuel au niveau des habitations voisines, situées 150m à l’Est de la STEP.

Réponse du maître d’ouvrage : Le maître d’ouvrage confirme dans son mémoire en réponse, les explications que j’ai fournies à cette personne, avec à l’appui la rose des vents établie sur la base d’une étude effectuée pendant 5 ans sur la vitesse et la direction des vents observés sur ce secteur. (Annexe 1 du mémoire en réponse)

 4ème permanence, vendredi 31 janvier de 17h00 à 20h00 : Aucune visite - Aucun courrier – Aucune observation dans le registre

 5ème permanence, Samedi 6 février de 9h00 à 12h00 : Aucune visite - Aucun courrier - Aucune observation dans le registre

III.3. Remarques diverses

Ces installations ont été implantées sur ce site dès 1997 et font désormais « partie du paysage ». Éloignées de la route (RD 20) et des premières habitations récemment construites, bien dissimulées derrière par une haie de peupliers noirs, elles sont ainsi « discrètes », ce qui me permet de dire que leur intégration dans le paysage est plutôt réussie. D’autre part, il semble qu’aucune nuisance olfactive n’a été observée en relation avec le fonctionnement de la STEP dans son ensemble. Si l’on rajoute à cela l’intérêt écologique et financier que présentent de telles installations de méthanisation de boues usées, on peut comprendre la quasi absence de participation du public au cours de cette enquête. En effet, je n’ai reçu la visite que d’une seule personne lors des cinq permanences réglementaires que j’ai tenues en mairie, ce, malgré la bonne publicité qui en a été faite.

En conclusion, on peut dire que cette enquête publique s’est déroulée dans de très bonnes conditions et qu’elle n’a pas posé de problème majeur.

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Mon avis personnel et motivé sur la globalité de cette demande d’exploiter une installation classée pour la protection de l’environnement fait l’objet d’un document séparé mais regroupé avec le rapport.

Fait à Annecy-le-Vieux, le 19 février 2014

Dominique MISCIOSCIA

Commissaire Enquêteur

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Département de la HAUTE-SAVOIE

Mise en service d’une installation de valorisation du biogaz issu d’une station d’épuration d’eaux usées située sur le territoire de la commune de DOUVAINE

EENNQQUUÊÊTTEE PPUUBBLLİİQQUUEE N° T.A. : E 13000471 / 38

DEMANDE D’AUTORISATION AU TITRE DES INSTALLATIONS CLASSÉES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (I.C.P.E.)

Dominique MISCIOSCIA

Commissaire Enquêteur

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L’enquête publique sur le dossier de demande d’autorisation d’exploiter des installations classées (I.C.P.E.) présentée par la Communauté de Communes du Bas Chablais, s’est déroulée durant 34 jours consécutifs, du lundi 6 janvier au samedi 8 février 2014 inclus. En accord avec les services préfectoraux, j’ai tenu cinq permanences dans les locaux de la mairie de DOUVAINE.

L’information a été assurée, on l’a vu dans le rapport, dans les formes réglementaires (annonces légales et affichage en mairies ainsi qu’aux abords du site). Malgré cela, le public ne s’est pas manifesté. Je n’ai en effet reçu la visite que d’une seule personne et le registre tenu à la disposition du public ne compte aucune observation.

Par ailleurs, aucun courrier ne m’a été adressé. A- Rappel succinct de l’objet de l’enquête et de l’analyse du dossier

Cette enquête concerne la demande d’autorisation d’exploiter une chaudière biocombustible relevant du régime des installations classées pour la protection de l’environnement, présentée par la Communauté de Communes du Bas Chablais, dans le cadre de sa compétence en matière de protection et de mise en valeur de l’environnement.

La présente demande vise à assurer la régularisation de la situation administrative de cette installation, rendue nécessaire du fait de la restructuration de la station d’épuration qui prévoit, entre autre, le renouvellement de la chaudière, la réhabilitation des équipements de la chaufferie ainsi que la rénovation de la ligne de destruction du biogaz (torchère).

Après ce bref rappel, il me paraît important de revenir sur le dossier qui était proposé à la lecture du public pendant les 34 jours de l’enquête publique, dans les locaux de la mairie de Douvaine.

Celui-ci, présenté dans un dossier relié de 252 pages recto/verso, organisé clairement en 6 rubriques correspondant aux pièces constitutives du dossier, était suffisamment attractif et facile à manipuler pour intéresser les lecteurs éventuels. L’étude d’impact et l’étude des dangers étaient, chacune, accompagnées d’un résumé non technique, aisément accessibles à un public non technicien. Tout un chacun pouvait y trouver les réponses aux questions légitimes que de telles installations peuvent susciter à propos des impacts et des dangers potentiels directement ou indirectement liés à cette activité.

Il ressort de l’étude d’impact que :

- Les activités projetées n’ont pas d’influence sur le climat et ne sont ne sont pas susceptibles d’affecter le contexte géologique et hydrogéologique ; - Elles n’ont aucun impact sur les eaux superficielles, les eaux résiduaires produites par les installations étant directement traitées par la STEP. - Aucun zonage d’inventaire n’intercepte les installations en question ou leurs abords immédiats, ce qui semble exclure tout risque de dégradation directe d’habitats ou de perturbation d’espèces.

- Les composantes faunistiques ou floristiques du site ont été déjà largement banalisées par les activités de cet établissement qui existe depuis 1997. Il s’agit donc d’un milieu largement anthropisé. L’impact des activités sur l’écosystème peut être considéré comme nul. L’installation n’est pas implantée sur un corridor écologique et n’a pas d’impact sur la migration des espèces. Le site d’implantation des installations, s’insérant dans un contexte de zone agricole, ne présente par ailleurs aucune sensibilité écologique particulière. Ces installations n’ont donc aucune influence sur le cadre biologique.

- le site est implanté en retrait de la RD 20 (à une centaine de mètres) et à plus de 150 mètres des premières habitations, sur un secteur à dominante agricole qui ne présente aucune

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sensibilité environnementale particulière et n’est concerné par aucun périmètre de protection (captage d’eau, éléments du patrimoine historique ou esthétique). Abrité derrière une haie de peupliers, il est peu perceptible à la belle saison. Il est donc bien intégré au paysage environnant ;

- les installations ont été conçues en tenant compte du risque sismique, seul risque majeur identifié sur le secteur, risque considéré comme modéré (niveau 4).

Les principaux points mis en avant par le pétitionnaire en termes de préoccupations environnementales, en vue de réduire, voire de supprimer les impacts potentiels des activités, concernent essentiellement la qualité de l’air, l’ambiance sonore ainsi que l’hygiène, la santé et la sécurité publique. Les voici résumés ci-dessous :

 Impacts sur la qualité de l’air et l’ambiance sonore : les seules émissions atmosphériques imputables à l’activité de méthanisation sont liées au fonctionnement de la chaudière et à la torchère qui sert, le cas échéant, à brûler le biogaz excédentaire. Des émissions diffuses de biogaz ne peuvent se produire qu’en cas de surpression à l’intérieur du gazomètre et du digesteur. Ces installations sont équipées de systèmes de sécurité qui permettent de libérer du biogaz pour éviter tout risque d’explosion. Pour ce qui est des émissions du gaz de combustion en marche continue maximale de la chaudière, une cheminée suffisamment haute assurera leur bonne dispersion dans l’atmosphère.

De plus, l’étape de digestion des boues permet de réduire les nuisances olfactives de ces dernières.

Pour ce qui est des nuisances sonores, l’équipement le plus susceptible de générer des émissions sonores importantes, de l’ordre de 75 dB, est la torchère. Or celle-ci, n’est d’une part amenée à fonctionner que de manière ponctuelle, et d’autre part, se trouve suffisamment éloignée des premières habitations (150 m), pour que ces nuisances puissent être considérées comme minimes.

 Mesures relatives à la préservation de la qualité de l’air : des prises d’échantillons et des analyses ponctuelles sur ces émissions seront réalisées, dans les 6 premiers mois de la mise en service des nouvelles installations, puis annuellement. Un contrôle régulier des installations sera assuré par un organisme accrédité.

La hauteur de la cheminée (10 m au total) d’évacuation des gaz de combustion est définie de manière à assurer une bonne dispersion des effluents gazeux dans l’atmosphère. La cheminée fera l’objet d’un ramonage régulier.

Enfin, les rejets de la torchère seront analysés dès sa mise en service puis tous les 3 ans.

 Impacts sur l’hygiène, la santé, la salubrité et la sécurité publique : des émissions de substances toxiques (acide fluorhydrique, acide chlorhydrique, dioxyde de soufre, oxyde d’azote ou encore arsenic) résultent de la combustion de biogaz dans la chaudière. Elles ont été quantifiées. Sur la base des résultats obtenus, le risque sanitaire lié à ces émissions, dans le cas où elles respectent les limites réglementaires préconisées, est considéré comme très peu probable, voire nul.

 Mesures relatives à la prévention des nuisances sonores : l’unité de combustion du biogaz est installée dans des locaux techniques insonorisés. Quant à la torchère, celle-ci n’étant qu’un équipement de secours, elle ne sera utilisée que de façon minime.

Une campagne de mesure de bruit sera organisée dans le cadre des essais de garantie à l’issue des travaux de maintenance/entretien. D’autres mesures de bruit pourront être effectuées tous les 5 ans afin de vérifier leur conformité réglementaire.

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Comme on le voit ci-dessus, on peut dire que, globalement, ces installations ont un impact limité sur l’environnement et que toutes les mesures prises afin de limiter au maximum ces impacts sont suffisantes et adaptées au contexte.

Quant à l’étude de dangers, elle tend à démontrer que les barrières mises en œuvre tout comme les mesures de prévention, de détection et de lutte, envisagées, sont de nature à conférer au site un bon niveau de sécurité et un niveau d’exposition aux risques que l’on peut qualifier de très modéré. En cas d’incident majeur (incendie ou explosion) survenant au niveau des installations, aucune personne extérieure aux installations ne serait impactée.

Enfin, il me paraît important de souligner que la méthanisation des boues permet, non seulement d'en réduire le volume tout en produisant de l'énergie valorisée sur le site, mais encore de fortement diminuer les coûts d’exploitation de la STEP. En effet, le recyclage agronomique (épandage), qui est à la charge du maître d’ouvrage, est beaucoup plus économique que la filière classique d’élimination des boues usées (transports, incinération ou enfouissement…). Cela représente également une source non négligeable d’économie pour le monde agricole qui bénéficie de ces épandages.

B. Motivation et formulation de l’avis

Pour toutes les raisons invoquées ci-dessus,

Après avoir :

 réceptionné le dossier comportant l’ensemble des pièces constituant le projet ;

 analysé et étudié le dossier mis à l’enquête ;

 vérifié et constaté que la procédure, en termes de publicité légale et d’information du public, a été respectée ;

 sollicité des réponses de Monsieur le Président de la Communauté de Communes du Bas Chablais aux questions du public ;

 assuré les permanences prévues dans l’arrêté préfectoral ;

Estimant ensuite:

 qu’au plan réglementaire, l’enquête s’est déroulée conformément aux textes qui la régissent, notamment en ce qui concerne la publicité, le contenu du dossier, le déroulement proprement dit de la procédure et qu’elle a offert à tous la possibilité de s’exprimer ;

 que les mesures prévues par le pétitionnaire, décrites dans le rappel de l’objet de l’enquête, pour prévenir, réduire voire supprimer, dans toute la mesure du possible, les inconvénients du projet, paraissent non seulement pertinentes mais somme toute efficaces si l’on considère qu’aucun incident grave n’a été recensé sur ce site, de même qu’aucune plainte n’a jamais été déposée à l’encontre de ces installations ;

 qu’aucune des associations de défense de l’environnement ne s’est manifestée durant l’enquête ;

 que ces activités vont pleinement dans le sens des objectifs nationaux et départementaux en matière de protection de l’environnement puisqu’elles visent à réduire et à valoriser les déchets, à développer des énergies renouvelables et à réduire de façon significative les émissions de gaz à effet de serre ;

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 que l’absence d’observations sur le registre tout comme la non participation du public (1 seule visite) semble indiquer, sinon une adhésion du public, du moins une absence certaine d’opposition ;

 que le conseil municipal de la commune de DOUVAINE où sont implantées les installations s’est prononcé favorablement à ce projet au motif que cette installation améliore l’environnement et favorise la valorisation des déchets et que ceux des communes voisines de BALLAISON, MASSONGY et VEIGY-FONCENEX, touchées par le rayon d’affichage, ont émis également un avis favorable ;

j’émets un avis favorable à la demande d’autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement déposée par la Communauté de Communes du Bas Chablais concernant la Mise en service d’une installation de valorisation du biogaz issu d’une station d’épuration d’eaux usées situé sur le territoire de la commune de Douvaine.

Fait à Annecy-le-Vieux, le 19 février 2014,

Le commissaire enquêteur,

Dominique MISCIOSCIA

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