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7e Art au Soleil Levant

48 DVD

Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds Janvier 2004

Légendes : C Classique NV Nouvelle vague M Manga 16 ans Susceptible de choquer la sensibilité de certaines personnes

1 n fait de cinéma le Japon est un pays comme les autres. On y tournait dès 1897. E Pourtant, ce voisinage s'accompagne de différences perceptibles. Depuis plusieurs siècles extrêmement capable d'assimiler les influences extérieures, le Japon n'en demeure pas moins profondément imprégné de ses traditions propres. Il s'y ajoute la marque d'une histoire récente très troublée, dont la brûlure atomique reste sans équivalent ailleurs. Bien qu’il représente une des plus grandes industries cinématographiques mondiales, le cinéma nippon reste peu connu en Europe. Sa diffusion est malheureusement trop tributaire des caprices des festivals européens, de la critique et, surtout, du bon vouloir des distributeurs.

Notre volonté est donc de vous proposer, au travers d’une cinquantaine de DVD, un panorama sélectif du 7ème art japonais. Les choisis représentent trois courants bien distincts. Tout d’abord : les films « classiques » (C) de réalisateurs tels que Kurosawa, Ozu, Ichikawa… Ensuite les films du cinéma japonais contemporain, correspondant à la nouvelle vague (NV) représentée, entre autres, par et Sunya Tsukamoto. Et pour terminer, quelques manga incontournables (M).

Ce point de repère offre pour chaque une fiche technique, un bref résumé ainsi qu’un point de vue critique. Le contenu de quelques DVD peut choquer la sensibilité de certaines personnes. Un avis rouge le signale sur la boîte et un « ! » dans la brochure.

Nous espérons que cette sélection vous donnera le goût de ce cinéma d’un autre continent et que vos découvertes seront jubilatoires… さよなら*

Pour la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds Sophie Steiner

* Au revoir = [Sayonara] 2

3 Akira (1989) M DVD AKIRA Katsuhiro Otomo Manga

Caractéristiques techniques : Langues : français, anglais, japonais Sous-titres : français Durée : 124 min.

Dans un néo- post 3ème Guerre Mondiale, Kaneda et sa bande, jeunes motards sans avenir, vivent la nuit et disputent leur territoire à une bande rivale. Tetsuo, un ami de Kaneda, est victime d'un étrange accident lors d'une poursuite à moto. Evacué par des militaires, il servira de cobaye à des expériences qui éveillent en lui un pouvoir psychique qui dépasse sa conscience. Il est victime du projet AKIRA...

Akira est un des films d’animation les plus réussis du XXème siècle. La qualité de son animation et de son scénario font de lui une œuvre incontournable. Il a bénéficié du plus gros budget accordé à un film d'animation jusqu'en 1988. De nombreuses scènes sont animées avec 24 images par seconde ce qui est très rare pour un film d'animation japonais. Il a été tourné en 70 mm pour que tous les détails des dessins soient correctement rendus. Le doublage, enregistré avant le film a permis un rendu extrêmement réaliste des personnages et des effets visuels inédits ont été créés spécialement pour le film. La musique de Geinoh Yamashiro, un mélange de musique traditionnelle japonaise et de sonorité moderne, est très originale et apporte une ambiance particulière au film.

Les 13 volumes du manga qui a inspiré le film d’animation sont disponibles dans la collection de BD

4 L’anguille (1997) NV DVD ANGU Shohei Imamura Avec Koji Yakusho, Misa Shimizu

Caractéristiques techniques : Langues : français, japonais Sous-titres : français Durée : 117 min.

Rentrant chez lui à l'improviste, Takuro Yamashita, un employé de bureau, trouve sa femme Emiko dans les bras d'un autre homme. Il la tue, avant de se livrer à la police. Il passe alors huit ans en prison, où il élève une anguille, qui devient une sorte de confidente. A sa libération, Takuro ouvre un petit salon de coiffure dans une zone industrielle en friche non loin de Tokyo. Il y rencontre divers personnages marginaux. Un jour, en se promenant à vélo, Takuro remarque une jeune femme qui tente de se suicider près de la rivière, il lui sauve la vie. Keiko Hattori - c'est son nom - ressemble étrangement à Emiko, et Takuro en est troublé. Il accepte tout de même qu'elle devienne son assistante au salon de coiffure, et découvre progressivement qu'il est attiré par elle. Les choses se compliquent lorsque le passé rattrape Takuro, sous la forme d'un ex-détenu, Takasaki, qui a partagé sa cellule en prison, et qui le menace de révéler la vérité. Takuro finit par avouer à Keiko qu'il a tué sa femme. Keiko ne se formalise pas, et présente même Takuro à sa mère, Fumie, une femme bizarre obsédée par le flamenco. Jusqu'au jour où un yakuza vient poursuivre Keiko pour lui réclamer une grosse somme d'argent qu'elle lui aurait volée. Une bagarre générale s'ensuit dans le salon, à laquelle participent tous les personnages du récit…

Palme d’or – Festival de Cannes 1997

5 Aniki, mon frère (1999) NV DVD ANIKI Takeshi Kitano Avec Takeshi Kitano, Omar Epps

Caractéristiques techniques : Langues : français, anglais Sous-titres : français Durée : 114 min.

A la suite de l'assasinat du chef de son clan, un yakuza pur et dur, Aniki (Takeshi Kitano), refuse d'intégrer le gang rival et se voit contraint de s'expatrier aux USA. Il y retrouve son frère cadet, qu'il découvre empêtré dans des combines louches avec des dealers agressifs. Usant de ses méthodes expéditives habituelles, Aniki débarasse son frère des truands qui le menacent et continue sur sa lancée en s'emparant littéralement de l'empire criminel de Los Angeles…

Si on se souvient de la grande violence des films de Kitano , c'est principalement à cause de leur mise en scène étrangement décalée et paradoxalement très dérangeante. Elle nous éloigne des réalités de la souffrance pour nous proposer une peinture philosophique de l'existence terrestre. "Aniki mon frère" rompt en partie avec ce processus. Pour le réalisateur, il s'agit de sa première approche crue et démystifiée de l'univers des yakuzas.

"Aniki mon frère" est un film de gang à l'état brut. La philosophie de la grande famille des yakusas est très bien mise en scène. Les scènes violentes ne sont pas coupées, la tension est présente tout au long du film et l'esprit de solidarité des gangsters ressort de manière impressionnante. Cependant, on regrettera quand même un manque musical, des séquences parfois trop longues et difficiles à interpréter et une absence flagrante de personnages féminins.

6 Après la pluie (1999) C DVD APRES Avec Akira Terao, Yoshiko Miyazaki

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 88 min.

Un rônin, samouraï sans maître, voyage avec sa femme dans le Japon du XVIIIème siècle. Arrêtés par la crue d'une rivière, ils se retrouvent bloqués dans une auberge en compagnie de voyageurs désargentés. Alors que la pluie tombe à verse, l'ambiance devient délétère dans l'auberge. Le samouraï, n'écoutant alors que son bon cœur, se procure de l'argent pour offrir un banquet qui procurera gaieté et sérénité à ses compagnons de route. Remarqué pour sa sagesse et son habileté au maniement des armes, il est invité au château par le seigneur du lieu, qui souhaite l'engager comme maître d'armes. Toutefois, il doit subir des épreuves pour respecter la tradition.

Une belle histoire que Kurosawa s'apprêtait à tourner avant sa mort. Ce film montre le meilleur de la culture japonaise. Le samouraï se montre toujours généreux, sage et désintéressé, tout en tenant à sa fierté. Sa femme l'admire, l'inspire et le conseille ; elle s'adonne aux tâches traditionnelles de l'épouse comme les poèmes calligraphiés. Les sentiments et les motivations des personnages atteignent un raffinement particulier. Une belle galerie de portraits de laquelle une certaine fraternité n'est pas absente. Koïzumi évite les pièges de la mièvrerie et des films classiques sur les arts martiaux et réussit une œuvre très accessible au public occidental.

7 Audition (1999) NV 16 ans DVD AUDI Avec , Eihi Shiina

Caractéristiques techniques : Langues : français, japonais Sous-titres : français Durée : 115 min.

Suivant les conseils de son fils, un producteur de télévision veuf depuis 7 ans décide de se remarier mais il peine à trouver l'âme soeur. A l'aide d'un de ses collègues, il organise une audition de jeunes femmes pour un faux projet de film, il espère ainsi sélectionner sa future femme. L'astuce semble réussir, et il tombe follement amoureux d'une candidate fragile au passé apparemment trouble et pénible. Celle-ci semble partager ses sentiments, mais …

Dans un premier temps, le film semble hésiter entre la comédie de moeurs et la chronique familiale (même si l'étrangeté de la scène d'ouverture peut nous mettre en garde), puis il dégringole lentement jusqu’à sombrer dans l'horreur absolue. Autant le dire tout de suite, la violence quasi insoutenable des scènes finales fait en général sortir une partie du public de la salle.

Audition laisse un goût amer quant à la nature humaine et surtout quant au degré de folie qu'elle peut atteindre. Takashi dit vouloir connaître ce qu'il y a "derrière ces limites" qu'il cherche à repousser, ce que l'on peut reconstruire quand tout a été détruit. On lui répondra qu'au delà de l'humain, il y a l'inhumain et que justement rien ne peut être construit après ça.

Un film à ne pas laisser passer sous tous les yeux.

8 Avalon (2000) NV DVD AVAL Oshii Mamoru Avec Malgorzata Foremniak

Caractéristiques techniques : Langues : français, polonais Sous-titres : français Durée : 106 min.

Situé dans un futur proche et dans un pays inconnu, Avalon porte le nom d'un jeu de guerre virtuel comptant de nombreux adeptes. Dans des parties stratégiques où l’on évolue armé, Ash gagne de quoi vivre dans un monde abominable de tristesse. Un jour, elle apprend que son ancien amant, Murphy, est devenu un zombie, un "non-revenu" du jeu. Ce dernier était pourtant un joueur talentueux. Son sort intrigue Ash. Elle décide alors de refaire le chemin qu'il a pris en jouant dans une zone interdite baptisée "Class A". Pour y parvenir, elle doit suivre l'Ombre, une mystérieuse petite fille aux yeux tristes.

Premier long métrage "non-animé" du maître de l'animation nippone Mamuro Oshii, Avalon est un film avant-gardiste à l'esthétique étrange voir même dérangeante. Le traitement de l'image (noir et blanc sépia) confère au film une atmosphère sombre dans un univers sans vie sans couleurs où réel et virtuel se confondent progressivement. Malheureusement construit sur un schéma classique de jeux vidéo, ce film s'enlise rapidement dans des situations convenues et des banalités , se répétant jusqu'à un retournement de situation qui impose une image sucrée et onirique d'un merveilleux factice.

"Avalon constitue la tentative la plus aboutie de transposer au

cinéma l'esprit du jeu vidéo, la seule qui respecte véritablement,

tout au long de son récit, l'interactivité propre au jeu vidéo." Samuel Blumenfeld, Le Monde

9 La ballade de Narayama (1983) C DVD BALL Shohei Imamura Avec , Sumiko Sakamoto

Caractéristiques techniques : Langues : français, japonais Sous-titres : français Durée : 154 min.

Dans un village isolé où les habitants vivent dans la plus grande pauvreté, un fils doit aller porter sa vieille mère à Narayama, la montagne sacrée où doivent reposer les vieilles personnes avant de mourir. Le plus grand souci de cette dernière est de retrouver une épouse pour son fils veuf avant de s’en aller

Shôhei Imamura situe l’action du récit dans un univers réaliste, qui tient presque du regard documentaire. En effet, le film est entièrement tourné en décors naturels et la caméra, qui joue davantage le rôle d’un observateur impartial, offre une vision implacable des moeurs "primitives" du Japon médiéval. Imamura dépeint un univers certes cruel, mais également lyrique grâce à la grande beauté des images et à cette émouvante relation mère/fils.

Comme pour souligner le profond isolement des habitants dans leur village, Imamura et son opérateur ont opté pour des couleurs de terre qui nous rappellent constamment que la vie de ces hommes et de ces femmes est liée à la fertilité terrestre et au cycle des saisons. L’instinct de survie prend une telle importance dans "La ballade de Narayama" que les humains se retrouvent pratiquement au même niveau que les animaux qui, eux aussi, ont une large place dans l’iconographie du film.

Palme d’or à Cannes en 1983

10 Barberousse (1975) C DVD BARB Avec Toshiro Mifune, Yuzo Kayama

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 185 min.

Vers 1820, Noboru Yasumoto arrivé au terme de ses études médicales à Nagasaki, revient à Edo dans l’espoir de faire carrière. Il doit épouser la fille d’un "grand patron". A son dépit, il est nommé interne à la clinique du médecin des pauvres Kyojo Niide, surnommé Barberousse. D’abord réticent, il est ensuite attiré par cet homme au coeur pur qui, derrière chaque malade, voit un "malheur de la vie". Il rencontre ainsi un charpentier qui, avant de mourir, lui raconte son histoire d’amour avec Onaka. Barberousse et Yasumoto sauvent Otoyo, une fille de seize ans, condamnée à la prostitution. Le médecin des pauvres charge Yasumoto de s’occuper d’elle.

"J'ai réuni tout le monde, les acteurs comme l'équipe technique, et leur ai fait écouter le dernier mouvement de la neuvième symphonie de Beethoven, le passage dit "An die Freude", vous voyez. Je leur ai dit que c'était l'impression que je voulais que le spectateur emporte du film en quittant la salle, et qu'il leur incombait de créer ce sentiment." (Donald Richie, "The films of Akira Kurosawa", p.182)

Lors du tournage, Akira Kurosawa s'est fâché avec son comédien fétiche, Toshiro Mifune. Ils ne se réconcilieront jamais.

11 Les Bas-Fonds (1957) C DVD BAS Akira Kurosawa Avec Toshiro Mifune, Isuzu Yamada

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 123 min.

Rokubei et sa femme Osugi tiennent dans les bas-fonds de Tokyo un asile où, pour quelques sous, il est possible de trouver un abri. Dans cette cour des miracles vivent un ancien policier, un voleur, une prostituée, un acteur raté, un vieil artisan, un ex-samouraï, un colporteur, un joueur professionnel, une femme malade… Le voleur Sutekichi rêve d’épouser la soeur d’Osugi. Jalouse, celle- ci lui propose aussitôt un marché. S’il la débarrasse de son encombrant mari, il pourra épouser qui bon lui semble. Mais l’arrivée du pélerin Kahei va briser l’équilibre précaire de la pension. Victime des " bons conseils " du vieil homme, l’un des habitants de la pension se suicidera. Quant à Sutekichi, il finira en prison. Après le " Château de l'araignée ", inspiré par Shakespeare, Kurosawa reste dans le monde du théâtre et transpose la célèbre pièce de Gorki intitulée " Les bas-fonds ". Au Japon, le monde du théâtre et le monde du cinéma sont toujours restés très distants. La présence d’un acteur de " kabuki " (théâtre populaire japonais) est une exception à la règle. Mais à force de répétitions, le jeu des acteurs est débarrassé de son exagération théâtrale et l'interprétation de Toshiro Mifune sera considérée comme l'une des plus réussie de sa carrière. Si l'on compare le scénario de Kurosawa à la pièce originale de Gorki, on constate une grande fidélité dans l'adaptation. Des pages entières de dialogues et d'actions sont restées les mêmes et l'on distingue aisément les différentes sections.

12 Battle Royale (2001) NV 16 ans DVD BATT Avec Tatsuy Fujiwara, Takeshi Kitano

Caractéristiques techniques : Langues : français, japonais Sous-titres : français Durée : 113 min.

Dans un futur proche où la jeunesse japonaise n'aura plus aucun respect pour ses aînés et où le chômage aura atteint d'énormes proportions, une loi a été adoptée, celle du Battle Royale. Chaque année, une classe est choisie au hasard et les élèves sont envoyés sur une île pour participer à un jeu très simple et particulièrement cruel : massacrer tous ses camarades de classe pour être le dernier survivant et avoir le droit de quitter l'île. Alors que certains choisissent comme solution le suicide, d'autres cherchent le moyen de s'enfuir et d'autres comptent bien gagner le jeu par tous les moyens... Face à une mort certaine, les amitiés lâchent et les sentiments se déchaînent.

Pris au premier degré, ce film est juste composé de 1h53 de massacres très cruels à la faucille, au fusil à pompe, au sabre, à l'arbalète... Seulement, voilà, tout est fait pour qu'on prenne ce film au second degré. Alors tout ça pour quoi finalement ? Quel est le sens caché de ce film ? C'est d'abord une critique virulente de la société japonaise élitiste mais c'est aussi un vibrant hommage à la volonté de survie à tout prix présente chez l'être humain. La cruauté et la beauté de certaines scènes en étonneront plus d'un. Un film complètement décalé sur le thème de la violence qui n’est pas sans rappeler Orange mécanique ou Tueurs nés.

" Tueurs-Nés " et " Orange mécanique " sont également disponibles sous les cotes CFV DVD TUEU et CFV DVD ORAN

13 (1998) NV DVD BULL Shinya Tsukamoto Avec Shinya Tsukamoto, Hisachi Igawa

Caractéristiques techniques : Langues : japonais, français Sous-titres : français Durée : 83 min.

Goda (Tsukamoto lui-même), salaryman banal, voit ses repères, ses valeurs s’écrouler du jour au lendemain à la suite du suicide de sa compagne après dix ans de vie commune, alors même qu’elle lui chantait une berceuse au téléphone quelques minutes avant son acte. Seul souvenir : une toile d’araignée formée par la balle du pistolet sur la fenêtre de la salle de bain, qui suscite une foule de questions : pourquoi ? comment ? à qui la faute ? ai-je mal agi ? Petit à petit, Goda est envahi d’un sentiment de destruction totale (qui donne lieu à d’incroyables moments de cinéma mis en musique par le musicien hardcore Ishikawa Chu). Il essaye par tous les moyens d’acquérir un flingue, unique solution pour revivre les derniers instants de sa petite amie. Il se retrouve alors arbitre malgré lui d’intenses affrontements entre gangs, et rencontre Chisato, jeune fille totalement désœuvrée qui sera pourtant l’outil de sa rédemption.

Bullet Ballet aborde de manière radicale le thème du deuil et du désœuvrement qui en découle. Loin du classicisme intellectuel, Tsukamoto Shinya réveille les esprits, bouscule les consciences et nous livre une œuvre en tous points remarquable dans laquelle on plonge avec délectation. Shinya revient au noir et blanc, c’est-à- dire à ses premières amours pour mieux s’en défaire, puisque Bullet Ballet est à ce jour son film le plus ancré dans la réalité, dans le quotidien tokyoïte.

14 Le château de l’araignée (1957) C DVD CHAT Akira Kurosawa Avec Toshiro Mifune, Isuzu Yamada

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 110 min.

Kurosawa, grâce à ce film, a réussi à démontrer que l'oeuvre de Shakespeare est vraiment universelle et intemporelle, puisque Macbeth se déroule ici au Japon au XVIème siècle! Le film commence, dans un vieux noir et blanc, par la prédiction de l'oracle au personnage joué par Toshiro Mifune: selon lui, il hériterait du trône du comté! Mais les choses ne se passent pas vraiment comme prévu et, avec le soutien de sa femme (ou plutôt son influence), il va être contraint de tuer leur rival. C'est une erreur car l'ombre du mort planera au-dessus du royaume, provoquant guerre et folie meurtrière.

Cette adaptation de Macbeth est une grande réussite. La culture japonaise (fantômes japonais annonçant à Washizu sa destinée, musique et ambiances empruntées au théâtre japonais) se marie bien à l'univers de Shakespeare. Les scènes de bataille sont comme à l'habitude sublimes et baignent dans un brouillard qui reflète la confusion morale de son temps. Toshiro Mifune rend par l'outrance de son jeu le cauchemar mégalomane de Washizu.

Au final, ce film, plein de bruit et de fureur, rend superbement hommage à Shakespeare. Il est aussi un témoignage de la virtuosité des asiatiques dans l'adaptation des oeuvres occidentales à la réalité locale.

15 Les contes de la lune vague DVD CONT après la pluie (1953) C Avec Machilo Kyo, Kiruyo Tanaka

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 103 min.

Au XVIème siècle, un potier et un paysan quittent leur famille pour réaliser leurs rêves : le premier, Genjuro, veut faire fortune pour combler sa femme, Miyagi; le second, Tobei, veut devenir samouraï pour impressionner la sienne, Ohama. Avec leurs compagnes, les deux hommes tentent de rejoindre la ville. Mais la route est infestée de bandits. Genjuro renvoie Miyagi au village, tandis qu'Ohama se perd dans la ville. Tobei, qui prétend avoir tué un général, devient un héros. Pendant ce temps, Ohama doit se prostituer pour survivre. Quant à Genjuro, il se découvre une passion érotique pour la mystérieuse Wakasa, tandis que sa femme meurt, tuée par des soldats. Retrouvant Ohama dans un bordel, Tobei rentre au village avec elle. De son côté, le potier, après avoir découvert que Wakasa n'est qu'un fantôme, retourne également chez lui, où il comprend que, même morte, sa femme continue à veiller sur lui.

À la fois violent et contemplatif, cruel et empreint de compassion, sensuel et lyrique, ce film résume toute l'œuvre de Mizoguchi. L'un des premiers films nippons découverts en Europe, considéré comme un classique du cinéma japonais, " les contes… " offrent un mélange insolite d'action, de comédie et de surnaturel, sur fond de guerre civile. Le film marie un style parfois très brutal dans les scènes d'action à un esthétisme subtil dans les séquences intimes. On se souvient alors que Mizoguchi fut aussi un peintre, comme le montre fortement la composition de certains plans.

Lion d’argent au festival de Venise 1953 16 Cure (1997) NV DVD CURE Kiyoshi Kurosawa Avec Koji Yakusho, Tsuyoshi Ujiki

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 106 min.

Officier de police, Takabe, enquête sur une série de meurtres dont les victimes sont retrouvées avec une croix gravée dans le cou. Un jour, un jeune vagabond est arrêté près de l'endroit où a été retrouvé le dernier corps. Il est vite identifié comme un ancien étudiant en psychologie, devenu fou et ayant d'inquiétants pouvoirs hypnotiques, lui permettant de pousser des gens à commettre des actes criminels...

Kurosawa est en train de bâtir une oeuvre d'une grande cohérence, qui traite de l'Homme et ses changements profonds mais selon lui nécessaires s'il veut survivre.

Cure met en scène un grand jeu de piste entre un flic névrosé et un serial-killer sans mémoire qui ne tue jamais de ses propres mains. Au milieu de plages résolument désertiques ou à l’intérieur d’espaces urbains vides, Kurosawa nous propose un puzzle effrayant par le réalisme et la crudité avec lesquels il filme cette histoire qui touche le fantastique sans jamais y basculer totalement.

Kaïro et Charisma, deux autres films de Kiyoshi Kurosawa sont également disponibles sous la cote CFV DVD KAIRO

17 Dersou Ouzala (1975) C DVD DERS Akira Kurosawa Avec Youri Solomine, Maxime Mounzouk

Caractéristiques techniques : Langues : japonais, français Sous-titres : français Durée : 140 min.

En 1902, le topographe Vladimir Arseniev explore la taïga et rencontre Dersou Ouzala, un chasseur aux yeux bridés et malicieux qui devient son guide. Il lui fait découvrir des régions inexplorées et des tribus inconnues. Fasciné par la sagesse de Dersou, Arseniev apprend à connaître et à respecter la nature. Quelques années plus tard, vieilli et malade, Dersou rejoint son ami mais coupé de son milieu naturel et de sa raison de vivre, il meurt trop vite.

Envoûtant par sa sérénité, sa lenteur et la beauté des paysages qu'il chante, Dersou Ouzala est un hymne à la rencontre de l'homme et de la nature. Auprès de Dersou, homme simple au savoir immémorial que la société industrielle a oublié, l'intellectuel des villes découvre une nouvelle sagesse, fondée sur la bonté, l'animisme et la communion avec les éléments. Pris dans le flot majestueux de ce film dédié à la vie et à la fraternité, le spectateur, subjugué par la beauté de la steppe et de la forêt, éprouve un sentiment de totalité et d'absolu proprement bouleversant. Pour Akira Kurosawa, ce film fut, en quelque sorte, celui de la résurrection. Profondément meurtri par l'échec cinglant de " Dodes'kaden ", en 1970, le maître du cinéma japonais avait tenté de se suicider, avant de tomber gravement malade. En 1974, un producteur soviétique lui proposa d'adapter au cinéma les récits de voyage de Vladimir Arseniev.

Dodes’kadenOscar (1970) du meilleur film étranger en 1975DVD DODE

18 Dodes’kaden (1970) C DVD DODE Akira Kurosawa Avec Yoshitaka Zushi, Tatsuo Matsumara

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 165 min

Dans les faubourgs miséreux d’une grande ville japonaise, un jeune homme débile mental, Rokuchan, conduit un tramway imaginaire entre les masures. Une jeune orpheline est violée par son oncle, un clochard et son fils rêvent d’un monde meilleur, un médecin sauve un homme désespéré qui tente de se suicider; les destins de tous ces gens se croisent dans monde sans espoir où vivent les exclus de la société. Dodes’kaden est le premier film en couleur de Kurosawa, cette couleur symbolise aussi bien l’espoir, le rêve que le cauchemar incendiaire ou la douceur aveugle du malheur des hommes. C’est comme si cette couleur promettait quelque chose de meilleur aux personnages du film mais cette promesse est intenable, la couleur n’est pas le monde, elle peut juste aider à le sauver du désespoir, à consoler ou à fuir…

Dodes’kaden est un film déroutant et difficile d’accès mais il fut surtout un échec retentissant au point de vue financier. Cet échec plongera Kurosawa dans un état dépressif qui l’amènera à tenter de mettre fin à ses jours.

" Si j'avais réalisé le film de façon sérieuse, il aurait été insupportablement déprimant. Faites-le brillant, lumineux, sympathique.. ai-je dit à mon staff. " (Donald Richie "The films of Akira Kurosawa", p.185))

19 L’Empire des sens (1976) C 16 ans DVD EMPI Nagisa Oshima Avec Eiko Matsuda, Tatsuya Fuji

Caractéristiques techniques : Langues : français, japonais Sous-titres : français Durée : 160 min.

Au Japon, dans les années 30, une ancienne , Abe Saba, est employée comme servante dans une auberge de Tokyo. Elle s'amuse à épier les ébats conjugaux de sa patronne, attirant l'attention de son mari Kichizo, dont elle devient la maîtresse. Les amants sont entraînés dans une passion charnelle qui ne connaît aucun répit. Leur insatiable soif d'érotisme et de sexe les conduit à se couper progressivement du monde. Ils délaissent leur vie sociale, et les seuls liens établis avec l'extérieur sont de nature sexuelle. Sentant ses forces l'abandonner, Kichizo demande à Sada de l'étrangler lors d'un ultime coït. Quelques jours plus tard, la police arrête Sada qui se promène dans les rues de la ville avec à la main, le sexe de Kichizo qu'elle a mutilé.

Inspiré d’une histoire vraie qui bouleversa le Japon dans les années 30, " L’Empire des Sens " est un film à la réputation sulfureuse. Et cette réputation n’est pas surfaite. Un producteur français avait dans l’idée de mettre sur pied un projet de film à caractère pornographique mais qui se détacherait de la production courante par son histoire et sa réalisation soignée. Il trouve en Nagisa Oshima un réalisateur réceptif, lui confie les moyens nécessaires pour mettre le tout en images, et lui laisse le soin de choisir le sujet : voici comment est né " L’Empire des Sens ".

20 L’Empire de la passion (1978) C 16 ans DVD EMPI Nagisa Oshima Avec Kasuko Yoshiyuki, Tatsuya Fugi

Caractéristiques techniques : Langues : français, japonais Sous-titres : japonais Durée : 140 min.

A la fin du XIXème siècle, Seiki et son mari vivent paisiblement à la campagne. Lorsqu’un beau soldat arrive au village, Seiki succombe à ses avances et une passion charnelle et dévorante les enflamme tous les deux. Cet amour les amène à tuer le mari de Seiki. Une fois leur forfait accompli, ils jettent le corps dans un puit mais le fantôme du mari trompé reviendra hanter les nuits du couple criminel…

L’empire de la passion a été réalisé 2 ans après L’empire des sens, ces deux films défraieront la chronique en Europe. Oshima se lance en 1978 dans la réalisation de " L’Empire de la passion ". Plus qu’une suite thématique ou esthétique, de " L’empire des sens ", " L’empire de la passion " est une suite commerciale. Oshima dira lui-même après la sortie du film : "N’est-il pas le sort d’un créateur que de répondre, dans une œuvre nouvelle, à la sympathie qui s’est précédemment manifestée à son égard ? "

21 L’été de Kikujiro (1999) NV DVD ETE Takeshi Kitano Avec Takeshi Kitano, Yusuke Sekiguchi

Caractéristiques techniques : Langues : japonais, français Sous-titres : français, néerlandais Durée : 116 min

L’été arrive et Masao, gosse de Tokyo, s’ennuie ferme avec sa grand-mère. Sa mère, qu’il n’a jamais vue, vit loin de Tokyo, au bord de la mer. Masao voudrait la retrouver, mais comment faire quand on est seul et timide ? Il rencontre par hasard Kikujiro (joué par Takeshi Kitano), un voyou loser qui est rapidement contraint par sa petite amie d’accompagner l’enfant à destination. Lancés sur les routes japonaises, on se demande rapidement qui des deux est le plus capable d’assurer un kilométrage journalier minimum car ils n’avancent vraiment pas vite ! Le but atteint est finalement une grande déconvenue pour le jeune Masao, déconvenue que Kikujiro, qui s’est attaché à l’enfant, mettra un point d’honneur à effacer.

Au point de vue technique, Kitano a beaucoup travaillé sur le temps, la lenteur, avec une mise en scène privilégiant de longs plans, un travail où le hors-champ est le lieu des violences, des retournements de situations.

"L'Eté de Kikujiro", est bien une réussite pour son auteur-réalisateur- interprète Takeshi Kitano : drôle, sensible, parfois émouvant et d'une certaine manière reposant comparé aux autres films de Kitano. Ce film est un petit régal. A voir en famille !

22 Eureka (1999) NV DVD EURE Ayoama Shinji Avec Yakusho Koji, Miyazaki Aoi

Caractéristiques techniques : Langues : japonais, français Sous-titres : français Durée : 150 min.

A Kyushu, au sud-ouest de l’archipel japonais par un matin de chaleur estivale, une sanglante prise d’otages dans un bus municipal épargne le chauffeur Makoto, une écolière, Kozue, et son frère aîné, Naoki. Traumatisé, Makoto disparaît. Les deux enfants s’enferment dans le silence. Deux ans plus tard, leur mère divorce et leur père meurt au volant de sa voiture. Les voilà seuls dans la maison familiale. Makoto réapparaît soudain et décide de s’installer chez eux, rejoint bientôt par le cousin des adolescents, Akihiko, un étudiant en vacances. Le corps d’une femme est retrouvé sur la berge d’une rivière et la police soupçonne Makoto. Peu de temps après, celui-ci achète un bus d’occasion, l’aménage en camping-car et invite Kozue, Naoki et leur cousin à partir en voyage. "Eureka" est l'histoire d'êtres humains déstabilisés par un drame fortuit. Dans la douleur, ils s'attachent peu à peu à constituer une sorte de nouveau cercle familial où ils peuvent faire face à l'horreur de leur expérience commune, commencer à reconstruire leur vie et à se libérer du passé tout en laissant le temps agir. Loin d'être négatif, le film offre même à la fin des images en couleurs, signe d'espoir, sur lesquelles s'incrustent le titre : "Eureka", pour exprimer le fait que nos héros se sont retrouvés et vont enfin vivre une existence presque normale.

23 La forteresse cachée (1958) C DVD FORT Akira Kurosawa Avec Toshiro Mifune,

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 139 min.

La traversée épique d’un territoire ennemi par une princesse, son garde du corps et deux paysans querelleurs et avides… Un film d’aventures grandiose, au rythme le plus souvent très soutenu : longues chevauchées, combats, traîtrises et très régulièrement quelques notes d’humour fort bienvenues par l’intermédiaire des deux paysans cupides qui n’hésiteraient pas à tuer père et mère pour s’enrichir… A leurs cotés, Mifune impose comme à chaque fois sa présence bestiale et si charismatique. Le personnage féminin n’est pas en reste, et la jeune princesse à poigne rivalisera en autorité et en vociférations avec le Général interprété par Mifune. Son accoutrement (short moulant et cravache pour mater les hommes) est résolument moderne et avait beaucoup fait parler de lui à l’époque ! La légende voudrait que George Lucas se soit inspiré (entre autres) de ce film pour son premier Star Wars. Une vague inspiration sans doute : on retrouve en effet deux faire-valoir comiques, une princesse baroudeuse, un héros charismatique et fort en gueule pour la protéger, sans oublier de jolis paysages de désert parfois rocailleux qui peuvent (vaguement) rappeler la planète Tatooine. Premier film tourné en cinémascope par Kurosawa, on sent presque que certaines scènes ont été créées pour cela, tellement tout colle parfaitement. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître ! . Ours d’or au Festival de Berlin

24 Furyo (1983) C/NV DVD FURYO Nagisa Oshima Avec David Bowie, Ryuichi Sakamoto

Caractéristiques techniques : Langues : français, anglais Sous-titres : français Durée : 118 min.

Java, 1942, le capitaine Yonoi est un jeune officier réduit au rôle de simple geôlier dans un camp de prisonniers militaires anglais. Parmi ces prisonniers, le colonel Lawrence qui par sa connaissance de la culture et de la langue japonaise, sert de tampon entre Yonoi et l’inflexible Group captain Hicksley. L’arrivée du Major Celliers (David Bowie) provoque chez Yonoï un effet de choc…

Bowie, dans l’un de ses meilleurs rôles, impressionne par son jeu à la fois sobre et intense : son visage si particulier et ses yeux vérins, bleu clair et foncé, traduisent parfaitement le conflit qu’il livre avec le capitaine Yonoi, entre adversité militaire et attraction homosexuelle. Les points communs entre Yonoi et Celliers semblent l'emporter sur leurs différences : tous deux sont jeunes, beaux, projetés volontairement dans la carrière de guerrier, tous deux sont détenteurs d’un passé qui les hante…

" Furyo " fait preuve d’une réelle richesse thématique. En plus de l’homosexualité latente, il couvre des thèmes politiques, sociaux comme le suicide ou le racisme (vis-à-vis des coréens en particulier) et psychologiques (l’influence du passé).

25 Garde du corps (Le) (1961) C DVD GARDE Akira Kurosawa Avec Toshiro Mifune, Tatsuka Nakadi

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 105 min.

Dans une petite ville située au nord de l’ancienne Tokyo règne l’insécurité. Deux bandes de truands se partagent le territoire, protégeant les intérêts les uns, des marchands de soie, les autres, des brasseurs de saké. Les rues sont pleines de cadavres, et le commerce ne marche plus. Un samouraï mercenaire, Sanjuro Kuwabatake, vend alternativement ses services aux deux factions rivales, puis assiste au spectacle des ennemis qui se détruisent. Mais l’arrivée du frère de l’un des chefs, muni d’une arme à feu, va durcir le conflit. Sanjuro est passé à tabac et parvient à s’échapper de justesse. La ville est à feu et à sang lorsque Sanjuro revient pour participer au duel final et libérer la ville.

On peut considérer "Le garde du corps" comme un western nippon. Bien d'avantage que son contenu, c'est la structure propre au western qui intéresse Kurosawa. Ce type de film facilite l'utilisation des grandes focales, mettant la nature en valeur, tout en insistant sur son rapport avec l'homme.

Kurosawa touche un public très large et son film connaît un immense succès au box-office. A l'étranger, le "Garde du corps" acquiert une certaine notoriété. Toshiro Mifune reçoit un prix à Venise pour son interprétation, et Sergio Léone réalise un remake pirate intitulé "Pour une poignée de dollars". Le film est une copie plan par plan de l'original, et ses producteurs seront condamnés pour plagiat.

26 Gemini (1999) NV DVD GEMI Shinya Tsukamoto Avec Shinya Tsukamoto, Hisaschi Igawa

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 80 min.

A Tokyo en 1910, le docteur Daitokuji Yukio dirige une clinique florissante avec sa nouvelle épouse, l'énigmatique Rin. A la suite du décès mystérieux de ses parents, Yukio est assailli un beau jour par un criminel et jeté au fond d'un puits. Astuce! Son agresseur n'est autre que son frère jumeau, Sutekichi, un voyou des bas-fonds dont la ressemblance avec son frère est totale. Mr Hyde prend alors la place de son frère sur la terre des vivants et aux côtés de Rin. Yukio, qui a échappé à la mort par miracle, n'aura de cesse de se venger et de reconquérir Rin.

Premier film en costumes de Tsukamoto, Gemini est une adaptation d'une nouvelle de Edogawa maître japonais du mystère. Gemini est le film le plus accessible (et le plus cher) à ce jour de son auteur. Mélangeant cinéma traditionnel européen et avant-garde japonaise, Tsukamoto a apporté un soin particulier au design général du film. Il y superpose une bande originale sous forme d'un opéra des Enfers, des décors fidèles au style de l’époque jusqu'à l'obsession, des coiffures et maquillages surréels ainsi qu'une galerie de costumes dont l'exotisme est d'un autre monde.

Hôte d'honneur de l’édition 2000 du festival du film fantastique de Neuchâtel, Tsukamoto fait une entrée remarqué avec Gemini présenté au dernier Festival International de Venise.

27 Le goût du saké (1962) C DVD GOUT Yasujiro Ozu Avec Chishu Ryu, Shima Iwashita

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 112 min.

Hirayama Shuhei commence à se faire vieux. Il est veuf depuis longtemps à présent, et sa fille, Michiko, l’a toujours aidé. Son fils aîné est marié, tandis que le cadet est toujours à la maison. Après avoir écumé les bars et vidé bien des verres de saké, ses amis et lui- même en sont venus à la conclusion que le temps était arrivé pour la jeune Michiko : à bientôt 25 ans, il faut qu’elle se marie. Ce qui implique aussi que Hirayama se retrouve seul le restant de sa vie …

"Le goût du saké" est le dernier film de Ozu, il reprend quelques- uns des thèmes qui lui sont chers : l’éclatement de la cellule familiale, l’érosion des valeurs du Japon traditionnel.

Certains des films de Yasujiro Ozu comme "Voyage à Tokyo" ou "Le goût du saké" sont considérés comme des chefs-d'œuvre. Bien que très fortement influencé par la grande machine cinématographique hollywoodienne, c'est dans la plus pure tradition japonaise que Yasujiro Ozu a su mettre en scène des histoires portant le nom de Shomin-Geki. Ce terme définit la mise en scène des histoires de la vie, du quotidien au Japon. C'est ce mélange du cinéma oriental et occidental qui donna ce style particulier tant apprécié de Yasujiro Ozu

"Voyage à Tokyo" est également disponible sous la cote CFV DVD VOYA

28 H Story (2000) NV DVD HSTO Nobuhiro Suwa Avec Béatrice Dalle, Kou Machida

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 108 min.

1958, Alain Resnais tourne au Japon "Hiroshima mon amour", sur un texte de Marguerite Duras. Une Française y rencontrait un Japonais dans la ville qui avait été bombardée 13 ans auparavant. Ces personnages si éloignés, étaient pourtant très proches, chacun ayant perdu beaucoup dans la guerre... …2001, Nobuhiro Suwa veut tourner un remake de "Hiroshima mon amour" avec Béatrice Dalle dans le rôle de la Française. Il tente une approche fidèle au texte de Duras et à la mise en scène de Resnais. Aidé par un ami écrivain, le réalisateur s'interroge... Peut on tourner un film 40 ans après sans avoir le même vécu des personnages de l'époque ? (ni Nobuhiro Suwa, originaire de Hiroshima, ni Béatrice Dalle n'ont connu la guerre, contrairement à Resnais et son équipe). En lieu et place du remake fidèle c'est finalement un film moderne qui prend place offrant un mélange de documentaire (sur le tournage d'un film), de fiction et d'expérimentation : une œuvre sur le langage universel du cinéma.... Le travail de N. Suwa est passionnant, sa vision unique, mais pour aborder "H Story", il faut absolument s’abandonner et laisser de côté tous les codes du cinéma auquel nous sommes habitués.

29 Hana-Bi (1997) NV DVD HANA Takeshi Kitano Avec Beat Takeshi, Kayoko Kishimoto

Caractéristiques techniques : Langues : japonais, français Sous-titres : français, anglais, espagnol Durée : 103 min.

Inspiré de nombreux éléments autobiographiques, "Hana-Bi" est le film qui apporte une consécration mondiale à Takeshi Kitano. Policier atypique et silencieux, Nishi (Kitano) voit son collègue Horibe mutilé par la mafia, tandis qu'il apprend que son épouse, atteinte d'un cancer, est condamnée. Nishi décide de quitter la police sur un ultime coup d'éclat (le cambriolage d'une banque), avant de rejoindre sa femme pour l’accompagner jusqu’à la mort. Pourchassé par la police et par les yakuzas qui veulent récupérer leur argent, Nishi comprend que ce voyage sera le dernier. Entraînant sa femme à travers le Japon, l'homme vivra ses derniers instants d'amour et de tolérance.

"Hana-Bi" propose encore ce subtil cocktail de tension, de violence, d'humour et d'intense solitude existentielle qui ont établi la réputation du metteur en scène japonais. Cette fois, cependant, Takeshi Kitano ajoute une dimension poétique exceptionnelle à cette bouleversante et ambitieuse histoire d'amour, de fidélité et de sacrifice qui lui a valu à juste titre le Lion d'or à Venise en 1997. Cette dimension poétique, on la doit surtout au regard que porte soudain sur le monde le personnage central, qu'interprète Kitano lui-même. Ce flic désabusé dont l'univers s'effondre et dont les proches les plus chers sont menacés, décidera, en effet, dans un dernier baroud d'honneur, de jouer les marchands de bonheur. " Studio n° 128

Lion d’or au festival de Venise 1997

30 Hiruko the gobelin (1990) NV 16 ans DVD HIRU Shinya Tsukamoto Avec Kenji Sawada,

Caractéristiques techniques : Langues : japonais, Sous-titres : français Durée : 85 min.

Il est dit dans le Kojiki, le livre des mythes, que la première entité créée par les dieux fut Hiruko, une espèce exclue de par sa difformité. Un archéologue amateur, Yabe, découvre dans un ancien tombeau, sous une école, la prison des Hirukos. Il prévient son ami, Hieda, spécialiste de ce genre de phénomènes. Mais ce dernier arrive trop tard puisque des créatures ont été libérées. Yabe et son élève Reiko sont les premières victimes. Hieda doit faire équipe avec le jeune Masao pour tenter d'enfermer à nouveau les démons.

Film de commande, "Hiruko The Gobelin" ne tombe pourtant pas dans le simple film d'exploitation.... Shinya Tsukamoto réalise, en effet, une oeuvre poétique, troublante et par moments à la limite du grotesque (certains -rares- plans d'horreur assez convenus, mais cela, sans pour autant tomber dans le racoleur). La peur des protagonistes est vraiment palpable, et réussit à transmettre au spectateur. Plus qu'un simple film d'Horreur/Fantastique, "Hiruko" se positionne comme une oeuvre envoûtante et tragique même si le climat instauré par le réalisateur est pourtant loin de son univers cyber-punk habituel...

31 Jin-Roh = La brigade des loups (1999) M DVD JIN Hiroyuki Okiura Animations de Tetsuya Nishio

Caractéristiques techniques : Langues : japonais, Sous-titres : français Durée : 85 min.

L'action se déroule quelques années après la Seconde Guerre Mondiale, dans un Japon affaibli par la défaite et l'envahisseur. Afin de relancer l'économie du pays et d'améliorer les conditions de vie, le gouvernement met en place un projet de "développement accéléré". L'économie reprend donc et le Japon guérit petit à petit de ses blessures. Mais ce plan social engendre une hausse considérable du chômage dans les grandes agglomérations. De la surpopulation des villes naissent des milieux urbains très pauvres, où la violence augmente de façon alarmante. Afin de faire face à ces violences, le gouvernement prend la décision de créer une section de défense uniquement déployée à Tokyo, comprenant une force d'élite lourdement armée qui a tous les pouvoirs, et dont les membres sont communément appelés " Panzers ". A Tokyo, Fusé est membre de l'unité Panzer, véritable machine à tuer, il est chargé d'exterminer les terroristes du groupe appelé la Secte. Au cours d'une mission, il est incapable d'abattre une jeune rebelle. Celle-ci se suicide. Hanté par cette mort, Fusé rencontre par hasard sa soeur aînée, dont il tombe amoureux. Mais cette rencontre est-elle vraiment fortuite ? Ce film est déroutant dans le sens où l'analyse est faite pour que l'on comprenne que l'homme garde ses réactions humaines même au sein d'une folie meurtrière. Jin-Roh est une réussite dans le monde des films d'animations.

32 Jugatsu (1999) NV DVD JUGA Takeshi Kitano Avec Takeshi Kitano

Langues : japonais, français Sous-titres : français Durée : 96 min.

Masaki est un jeune pompiste dont l'hébétude frise l'autisme. Rudoyé par un yakuza incapable de supporter sa lenteur, Masaki lui décoche un coup de poing aux lourdes conséquences: en parant le coup, le yakuza s'est fracturé le bras et a perdu la face. Effrayé par les menaces de destruction lancées contre la station service, Masaki demande de l'aide à l'entraîneur des Eagles, l'équipe amateur de base-ball dans laquelle il joue (mal) à ses heures perdues. Ce dernier, lui-même ancien yakuza, tente de calmer les esprits en rendant visite à Mito, le chef du gang…

Tourné en décors naturels et sans bande originale, ce film bénéficie d’une mise en scène très appliquée et stricte (les personnages ne bougent pas dans les séquences sans raison valable). Le cadrage au niveau de la poitrine quelque peu ennuyeux, est contrebalancé par les longs plans séquence qui permettent au spectateur d'entrer dans le film avec les personnages. Très lent au départ, le film devient dynamique lors de la rencontre des deux anciens chefs yakuzas bi- sexuels et un peu dégénérés.

Malgré quelques invraisemblances telles que le militaire américain cédant des armes à Akira et Tamagi à côté d’une base américaine sans brigade de surveillance... et quelques lenteurs, ce film a le mérite de montrer un nouveau genre de films nippons.

33 Kagemusha, l’ombre du guerrier (1980) C DVD KAGE Akira Kurosawa Avec ,

Caractéristiques techniques : Langues : japonais, français, italien Sous-titres : français, italien, anglais, hollandais Durée : 152 min.

Au XVIème siècle plusieurs clans ennemis se disputent la couronne du Japon. Shingen, un des trois aspirants principaux au trône, désire unifier son pays pour faire cesser le bain de sang qui coûte la vie à des milliers de personnes. Nobukado, son frère quasi jumeau le seconde : la présence de Shingen est alors doublement sentie par ses rivaux. Nobukado sauve un futur crucifié d’une mort certaine; ce criminel, d’une ressemblance incroyable avec Shingen, devient "le guerrier-ombre" qui, dans le cas où Shingen serait assassiné, le remplacerait momentanément afin que le rêve de Shingen se réalise, c’est-à-dire la victoire de son clan. La mort de Shingen met le guerrier-ombre en premier plan, il réussit à berner ses adversaires et ses propres hommes jusqu’au jour où il est découvert; le véritable héritier du trône est couronné, seulement pour subir une défaite éclatante.

Ce film de Kurosawa s’aventure dans les dédales de la symbolique du double avec on ne peut plus d’aisance. Que ce soit la double identité de son leader politique, du Japon qui oscille entre la vérité et le mensonge, ou la féroce beauté par laquelle Kurosawa organise les chorégraphies de ses batailles sanglantes et… somptueuses, une chose est certaine: ce dédoublement assure un propos inquiétant à ce chef-d’œuvre.

Palme d’or, Festival de Cannes 1980

César du meilleur film étranger

34 Kaïro (2000) NV DVD KAIRO Kiyoshi Kurosawa Avec Haruhiko Kato, Kumiko Aso

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 117 min.

Le Japon de nos jours. D'étranges phénomènes se produisent sur les écrans d'ordinateurs connectés à Internet. Générés, semble-t-il, par une disquette et se propageant tel un virus, des silhouettes apparaissent et observent l'internaute. Des fantômes ? Simultanément, une vague de suicide se propage dans le pays… L'histoire nous est racontée à travers les destins parallèles de deux groupes de jeunes gens: les filles Michi et Junko et leur collègue Takuchi d'une part, l'étudiant Kawashima et son amie Harue de l'autre…

En utilisant les nouveaux médias (Internet, télécopies, portables) et plus globalement l'informatique comme vecteur de peur et de mort, Kyioshi Kurosawa ancre bien sûr son film dans la réalité actuelle. Le son des modems, devenu si familier à tout internaute, prend ici une résonnance sépulcrale et nous glace le sang. La mise en scène mérite le terme de remarquable. Refusant de montrer l'horreur de façon trop illustrative, préférant créer une angoisse d'atmosphère, Kurosawa bâtit chaque plan comme pour lui-même sans tomber dans le piège de l'esthétisme facile. Prendre "Kaïro" (mot qui signifie "circuit") pour un produit cinématographique surfant sur la vague actuelle d'histoires de fantômes et autres esprits serait très dommageable. " Kaïro " va au- delà et s'impose comme un des meilleurs films du genre.

35 La légende du grand judo (1943) C DVD LEGE Akira Kurosawa Avec Susumu Fujita, Denjiro Okochi

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 117 min.

A Tokyo, en 1883, les arts martiaux sont en train de se démocratiser, et cela ne plaît pas à tout le monde. Ce qui était un art auparavant, est peut être en train de devenir une voie. Les membres d’une école de Jiu-Jitsu souhaitent donner une leçon au Maître d’une nouvelle voie, appelée Judo. Le maître en question, Shogoro Yano, sortira indemne du guet-apens. Le calme et la détermination dont il fait preuve pour se défaire de toute la horde d’adversaires venue à sa rencontre impressionnera le jeune Sugata Sanshiro, qui souhaitera alors se mettre au service de ce nouveau Maître et commencer une formation à ses cotés.

Pour son premier film, Kurosawa adapte un roman, relativement banal, parlant de la rivalité entre deux écoles d'arts martiaux. Mais il y glisse des thèmes qui lui seront chers pendant toute sa carrière : les relations entre le maître et l'élève (lui-même s'est considéré comme un élève toute sa vie), le parcours initiatique du jeune naïf qui sortira grandi. Mais certains thèmes ne plaisent pas à la censure de l'époque (en pleine seconde guerre mondiale) : refus du sacrifice inutile (à contre courant des kamikazes), tristesse de Sanshiro lorsqu'il gagne un combat. Le film sera raccourci d'une vingtaine de minutes, qui seront à jamais perdues. L'univers visuel du jeune cinéaste est aussi posé dès ce premier film. Kurosawa a toujours été attiré par la peinture, on le ressent très clairement au travers de certaines scènes qui sont de véritables toiles et qui donnent à ce film une beauté sidérante.

36 La porte de l’enfer (1953) C DVD PORTE Avec Susumu Fujita, Denjiro Okochi

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 88 min.

Au XIIème siècle, alors que les guerres civiles font rage, le samouraï Morito est chargé par l'empereur de traverser le territoire afin de distraire l'attention des rebelles. Il doit par la même occasion escorter la jolie servante Kesa. Sa mission accomplie, Morito demande une récompense impossible: la main d'une femme mariée...

On peut se poser certaines questions sur l’attribution de la palme d’or de 1954 à " La porte de l’enfer ". Ce film japonais plutôt impersonnel est bien loin de valoir les chefs-d’oeuvre de Kurosawa, Mizoguchi et Ozu datant de la même époque. Histoire d’un amour impossible sur fond de fresque historique, le film est bien davantage un "produit" de studio propre à l’exportation, misant sur un exotisme convenu auquel le jury cannois semble avoir répondu avec enthousiasme. Jean Cocteau a dit notamment de ce film qu’on y trouvait "les plus belles couleurs du monde." Certes, il est difficile de rester insensible aux tons orangés et pourpres qui dominent des images savamment composées. Cela ne suffit toutefois pas pour masquer certains raccourcis scénaristiques douteux et la banalité d’une histoire racontée sans grande passion, comme si l’esthétisme du film prenait le pas sur l’émotion.

Palme d’or à Cannes en 1954

37 Princesse Mononoké (1997) M DVD PRIN Hayao Miyazaki

Caractéristiques techniques : Langues : français, anglais, japonais Sous-titres : français, anglais Durée : 130 min.

Lors d'un combat qui l'oppose à une bête féroce, le jeune prince Ashitaka est blessé au bras. Ashitaka apprend de la prêtresse du village que ses jours sont comptés. Il se voit donc contraint de quitter son village pour découvrir la cause du mal qui le ronge.

Princesse Mononoké est très certainement l'oeuvre la plus sérieuse de Miyazaki. Il s'agit d'un combat, désespéré, qui oppose la nature, sous les traits d'un dieu, et les hommes. Le message écologiste, l'hymne à la nature, est transmis de façon discrète. En fait, Princesse Mononoké est avant tout un film épique, une quête, l'histoire d'un jeune héros innocent qui part à la recherche d'une vérité. C'est alors l'occasion de découvrir un monde fantastique peuplé d'êtres merveilleux et étonnants, fruits de l'imagination sans borne d'un génie.

Doté d'un budget colossal pour un film d'animation japonais, Princesse Mononoké est une véritable perle esthétique et technique. Une oeuvre somptueuse de l'animation japonaise, tant par sa qualité de travail, que par son message et son spectacle permanent. Il est fort probable que le sujet ne passionne pas tous et toutes, mais ne pas reconnaître le caractère exceptionnel du dessin animé nippon serait un tort.

38 Ran (1985) C DVD RAN Akira Kurosawa Avec Tatsuya Nakadai, Akira Terao

Caractéristiques techniques : Langues : français, japonais Sous-titres : français Durée : 155 min.

Dans le Japon féodal en proie aux guerres de clans, un vieux seigneur décide de séparer son fief et ses trois châteaux entre ses trois fils. Cette décision sera lourde de conséquences et mènera au déclin de son empire.

Ran est un film largement inspiré de la pièce de William Shakespeare, "Le Roi Lear", dans laquelle tous les ingrédients de la tragédie classique sont réunis : vengeance, manipulation, luttes fratricides, amour, culpabilité et pardon. Le scénario du film, terminé en 1978, a dû attendre plus de six ans pour être mis en scène. D'abord parce qu’il nécessitait un budget colossal (12 millions de dollars) pour le cinéma japonais. Ensuite, parce qu'il a fallu plusieurs années pour réaliser les décors (une forteresse du XVIème siècle construite avec les matériaux d'époque... brûlée pour la fin du tournage) et les 1 400 armures et costumes des nombreux figurants. La beauté formelle du film dépasse, elle aussi, ce que l'on peut attendre de moyens financiers, somme toute, modestes si on les compare à ceux qui sont mis en jeu aujourd'hui. On l'a déjà évoqué ailleurs, les années 1980 ont été une période de renouveau esthétique, également au cinéma. Ran est, de ce point de vue, un des plus beaux films de cette époque et, probablement, de l'histoire du septième art.

39 Rashomon (1950) C DVD RASH Akira Kurosawa Avec Toshiro Mifune, Machiko Kyo

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 123 min.

An 750 de l’ère Heian (IX-XII siècle). Le corps du samouraï Takehiro Kanazawa vient d’être retrouvé dans une forêt à côté de Kyoto. Un policier a capturé le bandit Tajomaru au bord d’un lac. Les acteurs du drame (le bandit, la femme et, par l’intermédiaire d’un médium, son mari décédé) se retrouvent devant le tribunal où ils donnent chacun leur version des faits. Puis vient la version du seul témoin direct, un bûcheron. Au début, celui-ci déclare n’avoir vu que le cadavre du mari. Mais finalement, devant un prêtre, témoin secondaire, et un passant, qui s’étaient abrités comme lui sous une porte, il affirme qu’il a vu toute l’affaire.

Dans ce film, le premier qui a fait connaître Kurosawa en Occident, grâce au Lion d'Or obtenu à Venise, le réalisateur se garde de tout jugement de valeur et n'énonce pas de vérités. On ne saura jamais comment s'est réellement passée la scène dans tous ses détails, même si la version du bûcheron est sans doute la moins éloignée des faits. La maîtrise technique de Kurosawa (certains plans sont des monuments de cinéma, et le montage, effectué par le réalisateur lui-même, possède un rythme rarement atteint) appuie encore plus le propos du film: la nature humaine est complexe, faite de contradictions. Chacun détient sa vérité et la considère comme seule valable...

40 Rhapsodie en Août (1990) C DVD RHAP Akira Kurosawa Avec Richard Gere

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 123 min.

Durant l’été 1990, des enfants passent leurs vacances près de Nagazaki chez leur grand-mère de quatre-vingts ans, Kane. Cette dernière a reçu de Hawaï une lettre de son frère malade qui a émigré et épousé une américaine. Souhaitant revoir sa soeur, il l’invitait à Hawaï. Kane, trop âgée a envoyé ses enfants à sa place. Qui plus est, elle attend le 9 août, anniversaire de la mort de son mari, causée par la bombe atomique. Les petits enfants de Kane font l’apprentissage du passé, tandis que meurt le frère de Kane. Clarke, neveu de Kane, vient la voir pour la première fois, et découvre que son oncle fut l’une des victimes de la bombe atomique lancée par les Etats-Unis.

Après "Vivre dans la peur" et "Rêves", c'est le troisième film du réalisateur à reprendre le thème de la bombe atomique. Kurosawa évoque le devoir de mémoire, trop souvent négligé par les jeunes générations. La présentation du film au festival de Cannes soulève des remous disproportionnés. Certains journalistes accusent le réalisateur d'anti-américanisme primaire.

41 Sanjuro (1962) C DVD SANJ Akira Kurosawa Avec Toshiro Mifune, Tatsuya Nakadai

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 92 min.

Après le succès du "Garde du corps", la (grande compagnie cinématographique japonaise) confie à Kurosawa le soin de concocter une suite. Le réalisateur introduit le personnage de Sanjuro dans un ancien scénario. Le script est confié à Hiromichi Horikawa dans un premier temps, mais à la demande des producteurs, Kurosawa accepte de réaliser le film. Kurosawa est hostile au principe des suites, et sa "Légende du grand judo II" fut un échec en son temps. Pour éviter de répéter son erreur, il modifie considérablement l'angle d'approche et opte pour la parodie. A défaut d'être un chef-d'oeuvre, le résultat est un excellent divertissement que le réalisateur prend beaucoup de plaisir à diriger.

Le héros Sanjuro se transforme en escabeau pour aider une dame à franchir un mur, mais peut tout aussi bien massacrer une garnison entière. Le scénario très rythmé alterne combats et scènes cocasses, parfois au mépris d'un réalisme finalement secondaire. La parodie est totale. La principale activité de Sanjuro (Toshiro Mifune) consiste à biberonner de jeunes samouraïs inexpérimentés, qu'il dirige comme un réalisateur de cinéma !

Sanjuro est, on peut le dire sans aucun doute, le film le plus comique de Kurosawa.

42 Les sept samouraïs (1954) C DVD SEPT Akira Kurosawa Avec Toshiro Mifune, Takashi Shimoura

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 193 min.

Confrontés à une bande de brigands d’une quarantaine d’hommes, qui ne cessent année après année de leur voler leurs récoltes et leurs femmes, des paysans décident de faire appel à des samouraïs. Six rônins, menés par le chef Kambei et par le fils d’un fermier, acceptent de défendre les villageois en échange du gîte et du couvert, sans recevoir de paie mais avec le sentiment d’accomplir leur devoir. Les sept samouraïs doivent s’efforcer de former les paysans à l’art de la guerre, avant le retour des bandits…

Les Sept Samouraïs marquent une date importante dans l’histoire du cinéma japonais, jamais un réalisateur n’avait bénéficié d’autant de moyens. Il est à la fois le film le plus représentatif de la carrière de Kurosawa mais aussi un film exceptionnel : le film comprend la seule scène d'amour tournée par Kurosawa dans l'une de ses réalisations. Ce film, dans sa version intégrale, est un des monuments du cinéma mondial, et le film de Kurosawa qui a le plus influencé les occidentaux et les cinéastes américains. Il fera en effet l'objet d'un remake américain (Les Sept mercenaires de John Sturges), et influencera indirectement Francis Ford Coppola, ou encore George Lucas qui déclarera avoir vécu " une expérience bouleversante " et un " véritable choc culturel " à la vue de ce film.

43 Sonatine (Mélodie mortelle) 1993 NV DVD SONA Takeshi Kitano Avec Takeshi Kitano, Aya Kokumai

Caractéristiques techniques : Langues : japonais, français Sous-titres : français Durée : 94min.

Sonatine raconte l'histoire d'un yakuza, Murakawa (interprété par Kitano), bras droit du chef d'un gang. C'est un homme froid et sans pitié, qui n'a plus à faire ses preuves au sein du gang. Cependant, il est las de cette vie - comme lui fait remarquer l'un de ses hommes "vous êtes trop riche pour tout ça." - et rêve de se retirer. Lors d'une réunion, son chef lui demande de partir à Okinawa pour aider un clan ami ayant des problèmes avec un autre clan. Malgré sa réticence, Murakawa accepte de partir avec quelques hommes pour régler cette affaire. Il comprend vite que quelque chose ne tourne pas rond quand le chef dudit clan lui affirme qu'il n'avait pas demandé d'aide. Après une fusillade avec le clan ennemi, Murakawa décide de se cacher et d'observer ce qui arrivera. Lui et ses hommes trouvent donc refuge dans une maisonnette sur la plage. La longue attente commence et il faudra trouver des occupations pour ne pas mourir d'ennui pendant ces "vacances" forcées...

Le film offre une violence froide et terrible, et on y retrouve l'humour si particulier de Kitano, cynique et très noir.

A un critique qui lui demandait si Sonatine était une comédie ou un cauchemar, Kitano répondit : "C'est une comédie avec un cauchemar".

44 Tabou (1999) NV DVD TABOU Nagisa Oshima Avec Beat Takeshi, Shinji Takeda

Caractéristiques techniques : Langues : japonais, français Sous-titres : français Durée : 94min.

Kyoto, 1865. Alors que le Japon commence à s'ouvrir vers le monde, le Shogunat (gouvernement militaire) vit ses dernières heures. Bientôt, l'Empire sera restauré. Une école de samouraïs organisée en milice, le Shinsengumi, recrute. Deux jeunes gens sont retenus: Tashiro et Kano. La beauté androgyne de ce dernier trouble très vite la plupart de ses nouveaux camarades. Tashiro tombe sérieusement amoureux de lui mais c'est un autre qui le possédera charnellement. Le capitaine Hijikata (Beat Takeshi) observe tout ça d'un oeil curieux, intéressé et parfois ironique. Mais le Shinsengumi se trouve plongé en eaux troubles lorsque plusieurs de ses membres sont retrouvés assassinés...

TABOU est un très beau film mais peut-être pas un chef-d'oeuvre, contrairement à L'Empire des sens. On attendait sans doute trop du retour de Nagisa Oshima après 15 ans d'absence d'où un certain sentiment de déception. Le réalisateur japonais n'a rien perdu, certes, de son talent de "peintre". Les images sont superbes et tout le film baigne dans une très grande froideur esthétique, souvent à la limite de l'abstraction. Ce qu’on retiendra surtout de " Tabou "est l'effet dévastateur que peut produire l'introduction d'un corps étranger dans un groupe fermé et aux principes rigides… A méditer !

45 (1995) NV DVD TOKYO Shinya Tsukamoto Avec Shinya Tsukamoto, Kaori Fujii

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 84 min.

A Tokyo, Tsuda est salaryman dans une grande entreprise. Il mène une vie réglée et sans histoire avec sa petite amie Hisaru. Un jour, il rencontre un ancien ami, Kojima, devenu boxeur professionnel. Sans raison apparente, Kojima se jette sur lui, le laissant presque mort. Rapidement, les deux hommes se revoient et un étrange trio se forme, avec au centre, Hisaru. La jeune femme attise la violence entre les deux hommes. Un secret les lie : ils s'étaient jurés de venger la jeune fille qu'ils aimaient. Mais Tsuda y a renoncé très vite. Kojima le hait pour avoir oublié son serment.

Ayant notamment pour thème la douleur (avec, entre autres, le personnage de Hisaru, une jeune femme qui passe le plus clair de son temps à s’automutiler) et l’occultation de la mort (décès du père de Tsuda), Tokyo Fist s’avère une véritable orgie visuelle, un film d’une richesse énorme

Convaincu que lui seul pourrait interpréter correctement le personnage, Shinya Tsukamoto s’octroie le rôle principal de "Tokyo Fist" ; celui de Tsuda, le salary-man (ce que fut le réalisateur à une époque) qui découvre l’univers de la boxe Kohji Tsukamoto, frère de Shinya et acteur de "Tokyo Fist", a été boxeur professionnel.

46 Le tombeau des lucioles (1988) M DVD TOMB Isao Takata (+ 1 livre) d'après le livre de Akiyuki Nosaka

Caractéristiques techniques : Langues : français, allemand, japonais Sous-titres : français, allemand Durée : 90 min.

" La nuit du 21 septembre 1945, je suis mort. "

C’est ainsi que commence " Le tombeau des lucioles ". Le fantôme de Seta, un jeune garçon d’environ 13 ans, nous raconte la vie tragique qu’il a menée avec Setsuko, sa petite sœur.

Ce dessin animé nous plonge dans l’univers de deux enfants se retrouvant seuls pendant la seconde guerre mondiale. A la mort de leur mère, leur maison ayant été rasée dans les bombardements, ils se rendent chez leur tante. Celle-ci, une femme visiblement sans cœur, les traite méchamment et leur rend la vie encore plus difficile. Ils décident donc de s’en aller et de se débrouiller par leurs propres moyens. Ils font d’une mine désaffectée leur nouvelle maison. La vie ainsi aurait presque pu être belle mais l’absence de leur mère, la faim et la maladie auront tôt fait de briser ce rêve. Dans leur maison de fortune ce sont les lucioles qui leur donnent de la lumière. Mais le matin venu, ces petits êtres de lumière éphémère sont sans vie.

Les mines désaffectées dans lesquelles ces deux enfants mènent leur triste existence ont des airs de tombeau. Et peut-être que Seta et Setsuko sont simplement deux êtres innocents, deux lucioles dont la lumière aura cessé de briller trop tôt…

47 La vengeance d’un acteur (1963) C DVD VENG

Kon Ichikawa Avec , Fujiro Yamamoto

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 110 min.

Yukinojo est un célèbre acteur de théâtre kabuki qui interprète des rôles féminins. Durant une représentation, il reconnaît parmi les spectateurs le magistrat et les deux marchands qui ont jadis provoqué la ruine et ensuite le suicide de ses parents. Il utilise alors l’amour qu’il inspire à la fille du magistrat pour ses projets de vengeance. Ceux-ci sont contrecarrés et favorisés par les agissements de voleurs qui sévissent dans la ville. L’acteur échappe à tous les pièges et laisse ses ennemis s’entretuer. Ichikawa utilise son propre passé professionnel de peintre pour construire chacun de ses plans comme un tableau coloré. Les personnages sont ainsi entourés au gré des scènes par des fumées pastel, portent des habits aux tons clairs ce qui a pour effet d'introduire une idée de décalage, d'ironie dans les situations mélodramatiques. La caméra isole également certains détails ou personnages dans le plan en les entourant de noir donnant ainsi l'impression de voir au travers d'une serrure. Le spectateur devient un témoin/voyeur des scènes. Mais ce qui marque surtout dans le film est sa distanciation vis à vis du drame traditionnel japonais, distanciation qui évoque la désinvolture du western spaghetti de l'époque. Avec ce film, Ichikawa offre donc à part égale au spectateur divertissement, rire, spectacle bien exécuté, recherche formelle et réflexion sur la vie.

48 Vivre (1952) C DVD VIVRE Akira Kurosawa Avec Takashi Shimura, Miki Odagiri

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 135 min.

Kanji Watanabe, employé municipal travaillant dans un bureau administratif, apprend qu’il est atteint d’un cancer et qu’il n’a plus que trois mois à vivre. Il se rend compte aussi que son fils pour qui il a tout sacrifié, ne l’aime pas. Prenant conscience du vide de sa vie, il tente de lui donner un ultime sens en soutenant patiemment le projet de transformation d’un terrain vague en aire de jeux pour enfants. L’obstination de ses supérieurs, la mafia de l’immobilier, tous seront ligués contre Watanabe. Mais le projet finira par aboutir, peu avant la mort de Watanabe. Après sa mort, ses amis et ses parents se réunissent et évoquent sa mémoire, comprenant alors l’attitude équivoque de Watanabe.

Le succès de "Rashomon" à l'étranger relance la carrière de Kurosawa, et rend possible le tournage de "Vivre". La réalisation exploite la quasi totalité des techniques cinématographiques, et à l'esthétisme des images s'ajoute une bande-son des plus remarquables. Les multiples narrateurs permettent de varier les points de vues, grâce à un procédé de retour en arrière habilement exploité.

"Vivre" est un très beau film imprégné d’humanisme et de critique sociale mais que certains pourront trouver à raison pesant et mélodramatique.

49 Le voyage à Tokyo (1954) C DVD VOYA Yasujiro Ozu Avec Chysu Ryu, Fujiro Yamamoto

Caractéristiques techniques : Langues : japonais Sous-titres : français Durée : 110 min.

Un couple âgé, qui vit à Onomichi, petit port du sud du Japon, se rend à Tokyo pour passer quelques jours chez ses deux enfants mariés. Le fils comme la fille, pris par leur travail et leurs tâches domestiques, ne s'occupent pas du couple et les deux vieillards ont le sentiment de gêner. On les envoie alors à la station d'Atami. De retour à Onomichi, la mère tombe gravement malade. Elle meurt peu après l'arrivée de ses enfants, qui s'empressent de rentrer à Tokyo. Seule la belle-fille, dont le mari est mort à la guerre, comprend la douleur et la solitude du père. Le vieil homme lui conseille de se remarier. Elle s'en va tandis qu'il reste seul dans la maison.

Contrairement à Kurosawa, découvert très tôt, c'est vingt-cinq ans après sa disparition, survenue en 1963, que le nom de Yasujiro Ozu, grâce au " Voyage à Tokyo ", s'est définitivement imposé. Comme tous les films d'Ozu (que celui-ci a tournés sans discontinuité pendant quarante ans), " Voyage à Tokyo " est un drame populaire qui conte la vie et les problèmes quotidiens de petites gens. Drame que le cinéma d'Ozu, extrêmement émouvant, a su rendre universel: l'incompréhension entre générations, la solitude dans la vieillesse, l'attachement coûteux à la famille.

On peut dire sans hésiter que " Voyage à Tokyo " est un film d’une grande finesse, à la portée universelle et traitant de sujets intemporels comme le choc des générations, l’éloignement des enfants, la décomposition du système familial.

50 Le voyage de Chihiro (2001) M DVD VOYA Hayao Miyazaki Manga

Caractéristiques techniques : Langues : français, anglais, japonais Sous-titres : français, anglais Durée : 120 min.

Chihiro, dix ans, a tout d'une petite fille capricieuse. Elle s'apprête à emménager avec ses parents dans une nouvelle demeure. Sur la route, la petite famille arrive soudain face à un immense bâtiment rouge au centre duquel s'ouvre un long tunnel. De l'autre côté du passage se dresse une ville fantôme. Les parents découvrent dans un restaurant désert de nombreux mets succulents et ne tardent pas à se jeter dessus. Ils se retrouvent alors transformés en cochons. Prise de panique, Chihiro s'enfuit et se dématérialise progressivement. Pour sauver ses parents, la fillette va devoir faire face à la terrible sorcière Yubaba. Un scénario assez original qui réserve pas mal de surprises au niveau du fonctionnement de l'univers dans lequel Chihiro est projetée. Malheureusement ce côté fantastique-étrange ne plaira pas à tout le monde.

Au niveau technique, ce film est une vraie réussite, les dessins sont superbes et on appréciera les petits effets 3D que l'on recontre de temps en temps. Ce manga s’adresse à toute la famille mais on peut toutefois déplorer le fait qu'il contienne certaines scènes violentes dont on aurait pu se passer et que les plus petits auront peut-être du mal à comprendre certains passages.

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Bibliographie (sélection)

Giuglaris, Shinobu; Giuglaris, Marcel (1956) : Paris. Ed. du Cerf, Coll. "7e Art"

Sato, Tadao (1997) : Le cinéma japonais. Paris. Centre Georges Pompidou, Coll. "Cinéma Pluriel"

Svensson, Arne (1972) : : an illustrated to the work of the major directors, players, technicians and other key figures in the japanese cinema. London. Zwemmer. Coll "Screen Series"

Tessier, Max (1997) : Le cinéma japonais : une introduction. Paris. Nathan. Coll. "128"

Tulard, Jean (2002) : Guide des films. Paris, Robert Laffont. Coll "Bouquins"

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Sitographie (sélection)

Cinéasie : la passion du cinéma de l'orient. [En ligne] http://www.cineasie.com/ [page consultée le 03.12.2003]

Cinémasie.com. [En ligne] http://www.cinemasie.com/ [page consultée le 03.12.2003]

Kurofan : site consacré à Kurosawa. [En ligne] http://kurofan.free.fr/Principale/principale_main.htm [page consultée le 03.12.2003]

Kurosawa : l'empereur du cinéma japonais. [En ligne] http://mathieu.perrin.free.fr/ [page consultée le 03.12.2003]

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Index des réalisateurs

Ayoama, Shinji…………………. 20 Fukasaku, Kinji…………………. 10 Ichikawa, Kon………………….. 45 Imamura, Shohei……………….. 2 ; 7 Kitano, Takeshi…………………. 3 ; 19 ; 27 ; 30 ; 41 Kinugasa, Teinosuke…………… 34 Koizumi, Takashi……………….. 4 Kurosawa, Akira………………… 8 ; 9 ; 12 ; 15 ; 16 ; 21 ; 23 ; 31 ; 33 ; 36 ; 37 ; 38 ; 39 ; 40; 46 Kurosawa, Kiyoshi……………… 14 ; 32 Mamoru, Oshii…………………..6 Miike, Takashi………………….. 5 Miyazaki, Hayao……………….. 35 ; 48 Mizoguchi, Kenji……………….. 13 Okiura, Hiroyuki……………….. 29 Oshima, Nagisa………………… 17 ; 18 ; 22 ; 42 Otomo Katsuhiro……………….. 1 Ozu, Yasujiro…………………… 25 ; 47 Suwa, Nobuhiro………………… 26 Takata, Isao……………………... 44 Tsukamoto, Shinya……………... 1 ; 24 ; 28 ; 43

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