Le Quotidien, Vom: Donnerstag, 16. August 2012
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Persönlich erstellt für: DiensteBenutzer 22 SPORTS CYCLISME jeudi 16 août 2012 C'était Jean Majerus... 1re RANDONNÉE JENG-MAJERUS, DIMANCHE À MÜNSBACH À l'occasion de la première édition de la randonnée portant son nom, Henri Bressler, historien du cyclisme, retrace la carrière de ce champion. Jean Majerus était l'un des meilleurs cyclistes luxembourgeois d'avant- guerre. Par Henri Bressler é le 6 février 1914, Jean Maje- N rus reçut sa première bicy- clette en 1921, pour se rendre à l'école primaire de Rumelange qui était située assez loin de la maison paternelle et, plus tard, pour fré- quenter l'École artisanale à Esch où il apprit le métier de serrurier. À l'âge de 14 ans, il signa sa pre- mière licence de coureur cycliste au- près du club La Pédale 07 Schif- flange qu'il quitta quatre saisons plus tard pour rejoindre La Vitesse Bettembourg. Dans une course orga- nisée le 28 mai 1933 à Itzig, Majerus remporta sa première victoire, avant de s'imposer dans le Grand Prix François-Faber pour juniors. En 1934, il termina deuxième de l'épreuve Paris-Sedan derrière le Français Raymond Louviot. Cham- pion du Luxembourg des juniors, il renouvela son titre dans cette caté- gorie en 1935, devançant son frère Jacques Majerus. Jean Majerus entra dans le camp des coureurs professionnels en 1936, sous le maillot des cycles Ru- che de Nancy, et se fit remarquer d'emblée comme vainqueur du Tour de Lorraine. Par contre, sa pre- mière participation au Tour de France se solda par un échec (élimi- nation au terme de la 13e étape), tout comme sa présence au cham- pionnat du monde à Berne. Majerus revint au Tour de France en 1937 et enleva de haute lutte la première étape Paris-Lille, après un raid en solitaire depuis la ville d'Ar- ras. Derrière lui, son coéquipier Ar- sène Mersch réussit à battre au sprint un petit groupe de poursui- vants, parmi eux les frères Pierre et Mathias Clemens qui, classés sep- tième et douzième, complétèrent le succès de l'équipe luxembourgeoise au classement par nations. Ayant revêtu le maillot jaune pour deux jours, Jean Majerus fut mal- heureusement contraint à l'aban- don au cours de la huitième étape, handicapé par un vilain abcès à la croupe. Bien rétabli, il s'aligna au départ Jean Majerus après son succès d'étape sur le Tour à Saint-Brieuc. du championnat du monde à Co- penhague, quelques semaines plus tard, et fit partie d'un groupe de mat prit la tête et sembla s'envoler Le Luxembourgeois resta finale- En mars 1940, deux mois avant s'attribuant le titre de champion du huit coureurs qui se dégagea du pe- vers la victoire, mais il fut repris et ment en jaune pendant cinq étapes, l'invasion du Grand-Duché par les Luxembourg de vitesse et de pour- loton à mi-parcours. Les chances de dépassé de justesse dans les derniers jusqu'aux Pyrénées, où il dut céder troupes allemandes, Jean Majerus se suite en 1947. réussite de ces huit concurrents fu- mètres par Jean Majerus. Celui-ci ne sa place au Français André Leducq. fit engager en Espagne, avec Ma- Ayant abandonné la compétition, rent d'autant plus grandes qu'ils ap- s'attribua pas seulement une belle Il est vrai qu'en raison de son grand thias Clemens, pour y participer Jean Majerus resta tout de même at- partenaient à huit nations différen- victoire au sprint, mais prit égale- gabarit, ses qualités de grimpeur avec succès à un certain nombre taché aux milieux cyclistes et fut tes. Au dernier tour, il ne resta plus ment la tête du classement général. étaient insuffisantes pour briguer d'épreuves disputées derrière moto pendant quatre ans (de 1949 à 1952) que cinq coureurs en tête : le Belge Le porteur du maillot jaune fut un une place parmi les meilleurs du (victoire à Barcelone devant les le chauffeur de Nicolas Frantz, direc- Eloi Meulenberg, le Français Geor- interlocuteur bienvenu des journa- classement final. Mais Jean Majerus meilleurs spécialistes espagnols de teur technique de l'équipe luxem- ges Speicher, l'Allemand Emile Ki- listes et suiveurs du Tour. Ainsi, on termina tout de même à la 49e place l'époque). Quand il rentra chez lui bourgeoise au Tour de France. Repré- jewski, le Suisse Paul Egli et Jean Ma- pouvait lire dans les colonnes de à Paris, après s'être illustré encore après plusieurs semaines, il connut sentant d'une confiserie en gros ainsi jerus. Ce fut le coureur belge qui L'Auto : «Jean Majerus mesure dans les étapes finales de ce Tour. pas mal de démêlés avec l'occupant, que d'un fournisseur de produits de remporta nettement la victoire à 1,87 m, c'est peu n'est-ce pas? Ne En 1939, Jean Majerus fournit la pour finalement reprendre la com- boulangerie, Majerus gérait égale- l'emballage, devant Kijewski et Egli, vous étonnez pas qu'il fasse le dés- preuve qu'il pouvait aussi briller pétition sous le maillot de la firme ment la Brasserie des Sports, un café alors que le Luxembourgeois rata de espoir des radioreporters qui doi- dans les classiques, terminant trei- Wanderer. situé dans la rue d'Audun à Esch-sur- peu le podium, précédant l'ancien vent faire l'ascenseur avec le mi- zième de Paris-Roubaix, après une Alzette. En 1957, il reprit ses activités champion du monde Georges Spei- cro et tenir celui-ci à bout de bras crevaison dans les derniers kilomè- Chauffeur professionnelles des débuts, dans les cher. Se plaignant d'avoir été gêné quand le petit Jean confie ses im- tres, et notamment troisième de >de Nicolas Frantz usines de l'ARBED à Schifflange. par celui-ci lors du sprint final, Jean pressions à la radio. Hormis ces Bordeaux-Paris. À Orléans, après Après une intervention chirurgicale Majerus dut longtemps se faire considérations techniques et mus- 440 kilomètres (!), le Français Mar- En 1942 et 1943, il prit la cin- délicate (thrombose dans la jambe consoler par son soigneur Maurice culaires, c'est un véritable plaisir cel Laurent et le champion du quième place du classement final de droite), Jean Majerus fut partielle- Gillen. que de l'interviewer. Il parle gen- monde Marcel Kint passaient seuls Rund um Luxemburg et se distingua ment paralysé et cloué à une chaise timent le français. Il a un doux au commandement, mais le porteur notamment dans les épreuves au vé- roulante. Résidant dans la maison de Une étape sur le Tour sourire de bon gosse et de clairs du maillot arc-en-ciel s'effondra lodrome de Luxembourg-Belair, où soins à Differdange, il y décéda le 16 >et cinq jours en jaune! yeux bleus candides mais énergi- bientôt et fut rejoint et dépassé par il fut maintes fois le partenaire de juin 1983, à l'âge de 69 ans. ques.» Et le quotidien belge Les Jean Majerus. Après un long effort, Mathias Clemens. Déjà avant la Au Tour de France 1938, Maje- Sports ajoutait : «Son objectif, il ne celui-ci rattrapa également guerre, Jean Majerus avait participé rus entra en scène dès la deuxième l'a pas caché, est de garder son l'homme de tête, mais dans la côte avec le cadet des frères Clemens à étape reliant Caen à Saint-Brieuc. Il maillot jaune jusqu'au pied des d'Étampes il lâcha prise à son tour et des courses à l'américaine, notam- LE PROGRAMME attaqua sèchement à vingt kilomè- cols. Après cela, il vous dira, au ki- dut même laisser la deuxième place ment au célèbre Vel d'Hiv à Paris où, C'est le club de l'Hirondelle de tres de l'arrivée, avec son compa- lomètre près, où il devra l'aban- au coureur belge Walschot. en dépit du peu de métier dans cette Schuttrange qui organise la triote Mathias Clemens dans sa donner à son successeur. Il faut Le commentateur du Miroir des spécialité, les deux pistards luxem- randonnée. roue. Le duo luxembourgeois fut re- dire cependant qu'il aimerait que sports ne tarit pas d'éloges à son bourgeois avaient obtenu d'excel- Départ et inscriptions : pris par un groupe de huit coureurs, celui-ci fût Mathias Clemens. Car égard : «Le grand Luxembourgeois lents résultats. ancienne école à Münsbach, dont Georges Speicher, premier du notre grand bougre de leader a un a fait d'excellents débuts dans Après la Seconde Guerre mondiale, de 8 à 10 h pour les 100 km, Tour de France 1933 ainsi qu'Anto- caractère en or, la bonté naturelle cette prestigieuse compétition, il Jean Majerus était affilié au Vélo- de 8 à 11 h pour les 60 km, nin Magne, double vainqueur de la des géants, et son cœur ne nourrit éclate de santé et n'a pas souffert Sport Esch et réalisa encore quelques de 10 à 15 h pour les 7 km. Grande Boucle (1931 et 1934). À nulle envie, nulle jalousie. Mais, physiquement, mais son inexpé- bons classements dans les courses sur Départ groupé à 9 h pour les l'entrée du vélodrome de Saint- en attendant, il promène dans le rience lui fit commettre des er- route (vainqueur du Grand Prix de parcours de 60 et 100 km. Brieuc, le Français Jean-Marie Goas- peloton le visage du bonheur.» reurs.» Lorraine 1946 à Metz) et sur piste,.