Simone Boccanegra Saison
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
OPERA V/D2MGNON ET DES RWS DEWJCLUSE SIMONE BOCCANEGRA SAISON 91-92 OPÉRA DAVIGNON ET DES PAYS DE VAUCLUSE Directeur général : Raymond Duffaut Vendredi 10 avril 20 h Dimanche 12 avril 14 h 30 Mardi 14 avril 20 h SIMONE BOCCANEGRA opéra en un prologue et trois actes Livret de Ftancesco-Mana Piave et Arrigo Boïto Musique de Giuseppe Verdi (Editions musicales Salabert) en langue originale Avec le partenariat de Alliance Opéras \ ^^ \ # PRODUCTION OPERA D'AVIGNON ET DES PAYS DE VAUCLUSE \ ^ Le Crédit local de France, Air Inter et FR3 s'associent pour une plus large diffusion de l'art lyrique en France. L'art lyrique, fleuron de notre patrimoine musical, n'est plus un art populaire. Des représentations trop rares excluent un grand nombre d'habitants du plaisir de sa découverte. Décidées à mettre en œuvre tous les moyens en leur pouvoir pour ouvrir plus souvent les portes de l'Opéra, trois institutions se sont réunies pour créer l'Association Alliance Opéras. Parce que le Crédit Local de France, Air Inter et FR3 contribuent chaque jour à faire vivre la Décentralisation, ils réaffirment avec Alliance Opéras leur soutien à toutes les villes qui s'engagent à promouvoir l'art lyrique. ALLIANCE OPERAS est aux côtés de la Ville d'Avignon pour offrir cette représentation supplémentaire du I4 avril de Simone Boccanegra de G. Verdi. Direction musicale Alain Guingal Mise en scène, éclairages, décors et costumes Antoine Selva Maria Boccanegra Françoise Follet Un Ancella di Amelia Martine Olmeda Simone Boccanegra Alain Fondary Jacopo Fiesto Dimitri Kavrakos Gabriele Adorno Bernard Lombardo Paolo Albiani Alain Vernhes Pietro Bertrand Kovack Un Capitano Alain Charles ORCHESTRE LYRIQUE DE REGION AVIGNON-PROVENCE Direction artistique : François-Xavier Bilger CHOEURS DE L'OPERA D'AVIGNON ET DES PAYS DE VAUCLUSE Direction : Michel Capperon CHŒURS DU CENTRE NATIONAL D'INSERTION PROFESSIONNELLE D'ART LYRIQUE PROVENCE-ALPES-COTE D'AZUR Direction : Michel Lasserre de Rozel Directeur de scène : Paul-Emile Fourny Régisseur général : Jean-Claude Wellecam Directeur de producdon : Philipe Turchi Régisseurs de scène : Yolande Puig, Jean-Claude Sidot Régisseur d'orchestre : Philippe Degrenier Coiffeuse - Perruquière : Christiane Bruno Maquilleuse : Laurence Labrousse Les perruques sont fournies par la maison Buteux (Rouen) Les chaussures sont fournies par la maison Galvin (Paris) HISTOIRE D'UNE MÉTAMORPHOSE: SIMONE BOCCANEGRA (1875-1881) Se rendant au Théâtre de la Fenice, à Venise, pour une reprise de La Traviata, Verdi reçut la commande d'un opéra pour le Carnaval de 1857. Le contrat fut signé le 15 mai 1856. Le musicien choisit Sivtone Boccanegra, pièce du dramaturge espagnol Antonio Garcia Gutierrez, qui lui avait déjà fourni le sujet de II Trovatore. Le fidèle et docile Francesco Maria Piave fut chargé de rédiger le livret en vers. Verdi contrôla attentivement le travail de son librettiste, multipliant les conseils et les indications, tout particulièrement pour le dernier acte de l'ouvrage. Le 6 septembre 1856, le compositeur écnt ainsi à Piave : "Je recommande beaucoup la dernière scène, lorsque le Doge ordonne à Pietro d'ouvrir les balcons ; il faut qu'on voie une très nche illuminanon, partout, dans un grand espace où l'on peut bien voir les lumières qui, peu à peu, l'une après l'autre, s'éteindront, jusqu'au moment de la mort du Doge ; alors tout tombera dans une obscurité profonde. C'est là, je crois, un moment d'un grand effet, et il ne faudrait pas que la scène ne soit pas bien faite". Une fois terminé, le livret fut soumis à la direction du Théâtre de la Fenice et à la censure autrichienne qui proposèrent diverses modificarions. En effet. Verdi avait surtout été attiré pat l'aspect patriotique de l'œuvre de Gurierrez qui mettait en scène un personnage his- torique — Simone Boccanegra, Doge de Gênes en 1339, sur fond de luttes fraticides entre deux facrions rivales — et constituait un vibrant plaidoyer pour la cause de l'unité ita- lienne. Irrité des réticences véniriennes et décidé à refuser tout compromis. Verdi déclara : "Si la Fenice ne veut pas de Simone Boccanegra, je le garderai !" La composirion musi- cale de Simone Boccanegra ne se fit pas sans difficultés et en 1857, soit un mois seule- ment avant la création au Théâtre de la Fenice, Giuseppina Strepponi, compagne du musicien, écrivait : "Verdi travaille à se tuer... et il a encore un acte à composer ; plus à orchestrer toute la parrition..." Verdi fit alors un premier envoi de musique à Venise, tout en recommandant à Piave : "La partie de Paolo est très importante ; il faut absolu- ment un baryton qui soit bon acteur ; cette parrie mal tenue pourrait compromettre l'opéra. Il est absolument nécessaire de le trouver!" L'ouvrage fut créé au Théâtre de la Fenice le 12 mars 1857. Verdi écrivit à cette occasion à sa fidèle amie, la Comtesse Maffei : "C'est un fiasco pire que La Traviata. J'avais cru bien faire cependant. Mais, sans doute, je me suis trompé." Le public fut déçu de ne pas retrouver les grandes envolées lyriques auxquelles le musicien l'avait habitué et cer- tains cririques, dont Abramo Basevi, crurent déceler dans Simone Boccanegra des fâcheux relents de wagnénsme ! En 1880, Verdi exhuma la partition de Simone Boccanegra, décidé à reprendre le sujet ' 'comme s'il s'agissait d'un opéra nouveau". Conscient des faiblesses du livret de Piave, il demanda le concours d'Arrigo Boïto. Ce dernier accepta avec empres- sement, mais suggéra à Verdi de reprendre toute la seconde partie du premier acte, en ajoutant une scène au Sénat, et une autre à l'intérieur de l'éghse de San Siro. Le musi- cien donna son accord en ces termes : "L'acte que vous avez créé dans l'église de San Siro est magnifique sous tous les rapports. Beau par sa nouveauté, beau par sa couleur historique, beau du point de vue scénique et musical, mais il m'engagerait trop et je ne voudrais pas entreprendre un tel travail. Il faut s'en tenir à la scène du Sénat. Vos critiques sont justes, mais vous, qui êtes déjà plongé dans les travaux les plus élevés, et qui pensez déjà à Otello, vous visez à une perfecdon qu'il serait impossible d'atteindre ici. Je regarde moins haut et, plus optimiste que vous, je ne désespère pas. J'admets que la table est bancale, mais si l'on ajoute quelques pieds supplémentaires, on pourrait, je crois, la faire tenir debout..." Le nouveau Simone Boccanegra triompha à la Scala de Milan le 24 mars 1881, sous la direction de Franco Faccio, avec le baryton français Victor Maurel dans le rôle dtre et le ténor Francesco Tamagno dans celui de Gabnele Adorno. ' 'Déjà avant l'exécution d'hier soir", relata le musicien à son ami Opprandino Arrivabene, "je l'aurais affirmé, si j'avais eu le temps de t'écrire, que les jambes cassées de ce vieux Boccanegra me semblaient par- faitement réparées. Le résultat d'hier soir m'a confirmé dans mon opinion." Reconnais- sant, Verdi devait confier à Victor Maurel les rôles de lago et Falstaff, et à Francesco Tamagno le personnage d'Otello. Au début de notre siècle, Simone Boccanegra connut, ainsi que de nombreux ouvrages de Verdi, une inexplicable échpse. Vienne et Bedin reprirent l'ouvrage en 1930, et deux ans plus tard, le Metropolitan Opera de New York affichera Simone Boccanegra avec une éblouissante distribution réunissant Lawrence Tibbett, Ezio Pinza, Ehsabeth Rethberg et Giovanni Martinelli, sous la direction de Tullio Serafin. Parmi les plus grands interprètes du rôle ritte citons, entre autres, Carlo Galeffi, Lawrence Tibbett, Alexander Sved, Carlo Tagliabue, Tito Gobbi, Léonard Warren et, de nos jours, Piero Cappuccini, Ingvar Wixell et Renato Bruson, hste à laquelle s'ajoute aujourd'hui le nom d'Alain Fondary. André Segond Graffiti à la gioire de Verdi, en 1859, anne'e de la première repre'sentation de Simone Boccanegra à la Scala de Milan. PROLOGUE Une place de Gênes, la nuit Sur la place, qui s'étend devant le palais des Fiesco et l'église San Lorenzo, deux plébéiens, Pietro et Paolo, évoquent la vacance du pouvoir à Gênes. Dévoré d'ambition, Paolo Albiani arrive à convaincre Pietro de l'aider à faire élire Doge le corsaire Simone Boccanegra, vainqueur des pira- tes africains. Les deux hommes espèrent en retour or, puissance et honneurs. Rappelé par Paolo, Simone Boccanegra arrive à Gênes et apprend que la fille de l'orgueilleux patricien Fiesco, Maria, qu'il aime et qu'il a déjà rendue mère, est gardée prisonnière dans le palais. Simone Boccanegra n'a aucune envie de devenir Doge, mais Paolo lui hk remarquer que Fiesco ne pourra lui refuser la main de sa fille s'il est élu, et obtient ainsi son accord. Pietro arrive sur la place, accompagné de marins et d'artisans. Le peuple ne veut pas d'un patricien pour Doge. Paolo propose de choisir Simone Boccanegra et désigne au peuple l'impitoyable palais des Fiesco où gémit l'innocente Maria. Les représentants du peuple et Paolo conviennent de se retrouver au même endroit à l'aube d'élire Boccanegra. Fiesco quitte le palais en proie à une intense douleur car sa fdle vient de mourir. Du palais parviennent les gémissements des femmes et les Miserere des hommes. Fiesco invoque l'âme de sa fille et lui demande de prier pour lui au ciel. Boccanegra revient de la ville ; il exulte car son nom est sur toutes les lèvres. Sortant de l'ombre, Fiesco accuse Boccanegra d'être la cause du malheur de sa fille sans lui apprendre la mort de cette dernière. Boccanegra implore le pardon du patricien mais Fiesco ne répond que par des malédictions.