BRGM SNEA (Pl B. R. G. M. Division Mines métalliques SGR Aquitaine 26, avenue des Lilas Avenue du Dr Albert-Schweitzer 64001 PAU - Tél. 66.97.22 53600 PESSAC - Tél. 80.69.00
RECHERCHE DE GISEMENTS
DE LIGNITE DANS LES LANDES DE GASCOGNE
(Campagne 1978)
par
J.-P. CAPDEVILLE et J. DUBREUILH
avec la collaboration de A. ALLARD, C. CHAMBÓN, G. Le POCHAT et V. LIEPMANN
79 SGN 012 AQI f^^^c, le s janvier 1979 RESUME
Dans le cadre du protocole d'accord signé le 5 juillet 1976 entre la Société nationale ELF-AQUITAIME (S. N.E. A. (P) et le Bureau de recherches géologiques et minières (B.R.G.M.) pour la recherche de lignites dans les Landes de Gascogne, une nouvelle campagne de prospection a été réalisée en 1978, pour la troisième année consécutive.
La pnospectlon genénale e{,iectuée en 1976 sur l'ensemble du territoire landais (rapport B.R.G.M. 77 SGN 131 AQI) destinée à tester la validité du schéma géologique, a conduit à choisir un ensemble de secteurs où ont été réalisés 35 sondages électriques , quelques tests de polarisation provoquée ainsi que 16 sondages mécaniques totalisant 400 mètres forés.
La cmnpagne 1977 centnée son la négion d' Anengosse (rapport b.r.g.m. 2 7X SGN 551 AQI) â proximité du gisement d'Arjuzanx, a couvert 160 km , sur lesquels ont été effectués 130 sondages électriques, 40 tests de polarisation provoquée ainsi que 17 sondages mécaniques, totalisant 414 mètres forés.
La neekenehe de lignites a été pounsuivie en 197 S au Nond de ce dennlen secteun sur les communes de Luglon, Garein, Vert et Labrit, Elle a porté sur envi- 2 ron 250 km où ont été implantés 230 sondages électriques, une trentaine de tests de polarisation provoquée ainsi que 24 sondages mécaniques représentant 724 mètres forés.
Compte tenu des informations recueillies lors de la première campagne, la prospection a été orientée vers la recherche de lignites dans un contexte semblable à celui d'Arjuzanx (lignites au toit des Sables fauves, fossilisés par les Glaises bigarrées - épaisseur totale de morts-terrains de l'ordre de 20 à 25 m maximum).
Les indices de lignites rencontrés en 1977 et 1978 dans les secteurs d'Arengosse et Garein peuvent être estimés grossièrement à 6 à 8 millions de tonnes répartis en plusieurs tâches.
Dans l'état actuel de la prospection, il existe encore quelques possi¬ bilités de découverte de gisement dans le contexte de "type Arjuzanx", mais sous des épaisseurs de morts-terrains beaucoup plus importantes de l'ordre de 30 à 50 mètres environ, vers le centre du bassin. II
En ce qui concerne les lignites de "type Hostens" (lignites au toit des graviers de base fossilisés par les Argiles de Brach - épaisseur totale de morts- terrains 10 à 20 mètres) , les méthodes électriques se sont avérées peu fiables ot utilisables dans ce contexte et dans l'état actuel des connaissances, seule une prospection par sondages mécaniques, semble susceptible d'apporter des résultats. Les panneaux argileux pouvant être testés se situent au Nord dans la région d' Hostens - St-Symphorien et Luxey, au Sud vers Léon et dans un secteur compris entre Souprosse et Saint-Paul-lês-Dax. Ill
SOMMAIRE
-=-=-=-=-=-=-=- Pages
RESUME I
LISTE DES FIGURES ET DES ANNEXES IV
INTRODUCTION 1
1 - RAPPEL DES METHODES DE PROSPECTION DANS CE CONTEXTE 2
1.1- Sondages électriques 2
1.2 - Interprétation géologique des données t 2 1.3- Polarisation provoquée 3 1.4- Sondages mécaniques 3
1.5 - Perspectives de prospection pour 1978 3
2 - TRAVAUX REALISES EN 1978 SUR LES DIFFERENTS SECTEURS 5
2.1 - Sondages électriques 5 2.1.1 - Secteur Nord: Garein, Le Sen, Vert, Luglon 5
2.1.2 - Secteur Sud:Arengosse, Beylongue Est 6
2.2- Polarisation provoquée 6
2.3 - Délimitation des zones favorables 7
2.4- Sondages mécaniques 8
2.5 - Résultats de la prospection dans les deux secteurs 9
2.5.1 - Secteur Nord 9 2.5.2 - Secteur d'Arengosse 10
3 - CRITIQUES DES METHODES EMPLOYEES 12
3.1 - Fiabilité des méthodes électriques 12
3.1.1 - Sondages électriques 12
3.1.2 - Polarisation provoquée í 12
3.2 - Fiabilité de l'approche géologique 13
4 - ETAT DE LA PROSPECTION DU TERRITOIRE IJVNDAIS 14
CONCLUSIONS GENERALES 15
CHOIX BIBLIOGRAPHIQUE 16 IV -
LISTE VES FIGURES ET VES ANNEXES
FIGURE / - Ca/ite des {^onmatlons angiZeases susceptibles de necouvnin des lignites [secteuns pnospectés] ,
ANNEXE 1 - Coupes lithologiques des sondages mécaniques néallsés en 197S.
ANNEXE 2 - Conte en iso hyps es du toit des Sables ^cuives [échelle 1/25 000]
[mivx des couches à lignite] , INTRODUCTION
La prospection des lignites dans le contexte landais se heurte à de nombreuses difficultés liées principalement à l'importance de la couverture sableuse et à l'absence de dénivelées topographiques laissant apparaître les couches sous-jacentes.
L'observation de la mine d'Arjuzanx apporte cependant quelques enseignements en ce qui concerne l'agencement des dépôts et le mode de fossi- lisation des lignites.
Les problèmes rencontrés en 1976 concernant la recherche de lignites en complexe sableux (difficultés d'interprétation des sondages électriques dues à l'absence de contrastes de résistivité) nous ont amenés à rechercher des lignites dans un contexte semblable à celui d'Arjuzanx où une prospection extensive est réalisable par sondages électriques en raison des contrastes de résistivités entre les différents faciès.
\ De bas en haut :
. Sables fauves (résistants)
. Lignites et Glaises bigarrées (conducteurs)
. Sables de surface (résistants) .
Compte tenu des indices rencontrés, la campagne 1978 a poursuivi les investigations vers l'Est et le Nord-Est sur les secteurs de Le Sen et Garein principalement (cf. annexe 2).
De plus, une campagne complémentaire a été programmée sur les indices reconnus au Nord et au Sud d'Arengosse. 1 - RAPPEL DES METHODES DE PROSPECTION DANS CE CONTEXTE
1.1 - Sondages électriques
La réalisation d'un ensemble de sondages électriques à maille régu¬ lière permet de tracer le modelé du toit des Sables fauves sur lequel peuvent exister les lignites, fossilisés dans ce contexte de type "Arjuzanx" par les Glaises bigarrées.
Deux types de successions de résistivités ont été rencontrés de haut
en bas :
- ier_com£lexe : résistant (Sables de surface) conducteur (Glaises bigarrées) résistant (Sables fauves)
- 2e_com£lexe : (essentiellement résistant) résistant (Sables de surface) résistant (Sables fauves)
Le faible contraste de résistivités entre ces deux niveaux sableux rend difficile l'interprétation des sondages électriques réalisés dans un tel contexte ; il s'ensuit une imprécision dans l'appréciation de la profondeur du toit des Sables fauves.
A partir de toutes ces données, une carte en isohypses du toit des
Sables fauves a été réalisée (annexe 2) .
1.2 - Interprétation géologique des données
Les informations recueillies sur le gisement d'Arjuzanx en exploitation montrent que :
- le lignite de "type Arjuzanx" est fossilisé au toit des Sables fauves par la formation des Glaises bigarrées,
- il ne semble pas y avoir de possibilités d'accumulations ligniteuses importantes en l'absence d'un substratum sableux (Sables fauves) et d'une couverture argileuse (Glaises bigarrées),
- la couverture argileuse semble nécessaire à l'évolution à l'abri de l'air du matériel ligneux.
Par ailleurs, l'étude du gisement d'Arjuzanx montre que le lignite se situe sur le flanc d'une zone haute au toit des Sables fauves, entre environ
+ 45 et -^ 65 NGF. Nous avons donc recherché des gisements de type Arjuzanx en forant préférentiellement en contexte argileux (Glaises bigarrées) et sur le flanc des structures.
A partir de ces hypothèses de travail, l'analyse de la carte en isohypses au toit des sables permet en première approche, de choisir les zones géologiquement favorables à la présence de lignites (cf. annexe 2).
1.3- Polarisation provoquée
Les tests réalisés par sondages de polarisation provoquée permettent de mieux préciser les emplacements des futurs sondages mécaniques, la présence de couches lignites à la base des argiles accentuant l'effet de fréquence recueilli. Le matériel utilisé est un équipement GEOSCIENCES fonctionnant suivant la technique fréquentielle, comportant un récepteur modèle R 5280 et un émetteur T 2800 d'une puissance de 2 KW. Pour tous les sondages, nous avons utilisé le dispositif classique SCHLUMBERGER, les longueurs de ligne d'envoi de courant AB allant en général jusqu'à 30 mètres.
1.4- Sondages mécaniques
Les sondages mécaniques sont effectués au carottier à câble de type
PQ (120 mm extérieur) à l'eau claire, et les carottes recueillies sont étudiées sur le terrain afin de pouvoir à tout moment réorienter la campagne en fonction des données nouvelles.
1.5- Perspectives de prospection pour 1978
Compte tenu des indices de lignites rencontrés en 1977, sur les secteurs d'Arengosse Nord et Sud et Garein, il a été décidé de poursuivre la prospection du panneau de Glaises bigarrées vers l'Est et le Nord-Est sur les communes de Garein, Le Sen, Vert et Luglon, en raison de la continuité du panneau argileux. En effet, 11 sondages mécaniques ont recoupé, en 1977, des couches de lignites d'épaisseurs variables :
N° forage Epaisseur de lignites Epaisseur recouvrement
P.l 0,30 ra 23,00 m
P. 6 2,40 m 26,00 m
P. 7 1,40 m 18,50 m
P. 11 3,75 m 18,00 m
P. 15 2,00 m 12,00 m
P. 21 1,65 m 11,00 m
P. 22 2,60 m 5,50 m
P. 51 3,10 m 14,50 m
P. 52 0,25 m 12,00 m
S.E. 58 1,35 m 21,00 m
S.E. 117 0,80 m 15,00 m 2 - TRAVAUX REALISES EN 1978 SUR LES DIFFERENTS SECTEURS
La prospection extensive a été conduite suivant la méthodologie opé¬ rationnelle déjà adoptée en 1977.
2.1 - Sondages électriques
2.1.1 - Secteur_Nord_¿_Garein^_Le_Sen^ YSl£_êt_Luglon
2 En 1978, 230 sondages électriques ont été réalisés (1 par km ) dans un secteur de 250 km^. Ils ont permis de définir (cf. carte â 1/25 000 en annexe) des zones à priori favorables (présence du panneau argileux). Les secteurs défavorables se classent dans un contexte essentiellement résistant et la critique sévère des résultats a permis de mieux définir la géométrie des corps sableux. Dès lors, les zones favorables apparaissent comme des bandes allongées, érodées par les venues détritiques postérieures.
On a de plus constaté que les sondages électriques essentiellement résistants se situaient dans les zones en creux, où les sondages mécaniques révélaient la présence de formations remaniées.
Les zones géologiquement favorables ont été testées par sondages de polarisation provoquée.
L'observation de la carte annexée montre en première analyse que le gisement d'Arjuzanx se situe sur le flanc d'une zone haute du toit des Sables fauves, orientée sensiblement dans la direction N.IO à 20. A partir de cette "structure" se dégage une nouvelle direction en relais vers le Nord-Est. Elle se localise sur les communes d'Arengosse, Ygos, Luglon et Garein. Considérant la position du lignite en flanc ouest sur le gisement d'Arjuzanx, cette nouvelle zone haute de prospection est apparue â priori favorable pour la découverte de lignites,
La prospection a été limitée au Nord, â la région de Pouy-Capéran où l'horizon susceptible de supporter le lignite (Sables fauves) s'approfondit considérablement. Dans la région de Le Sen, une nouvelle zone haute reliée à la précédente, ne semble pas a priori présenter autant d'intérêt, compte tenu de.<3 sondages déjà effectués pour la recherche d'autres substances utiles. FIGURE 1 PK6M.79'.fariU12A'j
CARTE DES FORMATIONS ARGILEUSES SUSCEPTIBLES DE RECOUVRIR PU LIGNITE
A UNE PROFONDEUR MAXIMALE DE 25 A 30 METRES
(Secteurs prospectés)
LEGENDE Argiles de Brach
Glaises bigarrées N Secteur prospecté en 1977
Secteur prospecté en 1978 Limite de concession E.D.F. et gisement Limite département
\LOT ET ..--'GARONNE^
Echelle 1/1 000 000 2.1.2 - ¿e£teur^ .§."JË.*A^'£'^ê.°£^Ê.»_^£yi°ilêu®_^£.^_
Trente sondages électriques ont été programmés au Nord et au Sud d'Arengosse, afin de tenter de délimiter les "taches" de lignites identifiées en 1977.
Dans le prolongement de la concession E.D.F., ont été implantés 20 sondages électriques destinés à tester la fermeture du gisement exploité.
2.2 - Polarisation provoquée
Dans le cadre de cette étude, le département géophysique du B.R.G.M. a effectué une trentaine de sondages de polarisation provoquée du 21 raai au
1er juin 1978, sur les communes de Garein et Le Sen (rapport 78 GPH 047). Cette campagne fait suite â celle effectuée en 1977 dans la région d'Arengosse
(rapport 77 GPH 035) qui avait donné des résultats encourageants.
Afin de mieux étalonner les mesures, trois sondages de polarisation provoquée ont été réalisés sur des forages effectués en 1977.
- Zone de Garein :
. SEPP 75 sur sondage SE 117 ayant recoupé 1 m de lignite
. SEPP 76 sur sondage SE 116 (pas de lignite)
- Zone de Le Sen :
. SEPP 83 sur le sondage 899-7-2 (pas de lignite)
Pour ces sondages, les effets de fréquence sont les suivants :
. SEPP 75 : 2,6 %
. SEPP 76 : 1,8 %
. SEPP 83 : 1 %
CONCLUSIONS :
Les effets de fréquence rencontrés sur Garein et Le Sen sont nettement
plus faibles que ceux mesurés sur le secteur d'Arengosse de l'ordre de 3 à 5 %. 2.3 - Délimitation des zones favorables
. Résultats sur la zone de Garein
N° sondage Profondeur Résistivité Effet de Ecart entre les base des argiles des argiles fréquence fréquences maxi en m ohm/m % et mini - %
P 60 38 40 1,5 0,5 P 61 18 (60) 0,8 0,4 P 62 22 50 1,3 0,5 P 63 25 3^ 1,6 0,9 P 67 20 35 1,5 1,0 P 68 20 35 1,8 0,4 P 69 40 22 2.2 1,0 P 70 15 55 1,0 0,0 P 71 10 42 1,9 1,5
P 72 24 41 (0,8) -
P 73 23 32 - - P 74 27 32 2,4 1,6 P 75 16 27 2,6 1,5 P 76 32 50 1,8 0,7 P 78 32 38 1,2 0,5 P 80 14 38 (1,2) (0,5) P 80 bis 11 17 1,0 0,5
P 81 - - - -
P 82 (22) (52)
Dans ce secteur, les effets de fréquences sont également bien inférieurs à ceux enregistrés sur le secteur d'Arengosse. A la lecture de ce tableau, seuls quelques sondages P.P. pourraient être favorables à la présence de lignite :
- SEPP 75,74 et 69 à l'Ouest de la N. 649 - SEPP 71, 67 et 63 à l'Est de la N. 649 . Résultats sur la zone de Le Sen
N" sondage Profondeur Résistivités Effet de Ecart entre les base des argiles des argiles fréquence fréquences maxi en m ohm/m % et mini - %
P 83 15 30 1,0 0,2
P 84 21 25 0,7 (0,7)
P 85 23 65 (1,3) (0,8)
P 86 25 45 0,8 0,3
P 87 28 55 1,8 0,5
P 88 22 16 0,6 0,0
P 89 21 46 0,5
P 90 20 32 1,0 0,3
P 91 22 40 2,0 1,0
P 92 ) ) Résistants P 93 ) Seuls les sondages SEPP 92 et 93 situés au Sud du secteur étudié ne montrent pas de conducteur pouvant correspondre aux Glaises bigarrées. De même que sur le secteur de Garein, les valeurs de l'effet de fréquence et de contraste sont faibles.
Le SEPP 91 (région S.E. du lieu-dit Les Chinans) avec un effet de fréquence de l'ordre de 2 % pourrait témoigner de la présence d'une couche ligniteuse.
2.4 - Sondages mécaniques
La campagne de sondages mécaniques réalisés au carottier à câble de type P.Q. au moyen d'une sondeuse "BONNE ESPERANCE" B 50 s'est déroulée en deux phases échelonnées du mois de juillet au mois de novembre 1978 ; 24 sondages ont été exécutés (situation cf. plan à 1/25 000 en annexe) représentant 724 mètres forés. - 9 -
2.5 - Résultats de la prospection dans les deux secteurs
2.5.1 - Secteur_Nord
. Zone de GAREIN
Les possibilités révélées par la polarisation provoquée ont été vérifiées par sondages mécaniques. Sur le SEPP 74 (forage n" 74), ont pu être ainsi reconnus 4 mètres de lignites en deux séquences ; le forage n" 69 sur le point SEPP 69 n'a mis en évidence que des débris ligneux dans un ciment argileux sur 6 mètres d'épaisseur ; le forage n° 80 bis sur le SEPP 80 Bis destiné à étalonner des mesures de polarisation provoquée n'a rien révélé de positif.
Le sondage mécanique n" 216 sur le SE 216, légèrement à l'Est du
SEPP 67 n'a rencontré que 0,40 m de lignite, alors que les sondages mécaniques
SE 190 (voisin du SEPP 71) et SE 219 (voisin du SEPP 63) n'ont pas traversé de lignite.
On peut donc constater que lorsque l'effet de fréquence a atteint les
2 %, la découverte de lignite a été plus importante. A l'examen des carottes de sondage, il semble exister une relation entre la présence de pyrite et l'impor¬ tance de l'effet de fréquence.
Les effets de fréquence plus conséquents constatés sur le secteur d'Arengosse pourraient s'expliquer par la présence d'un matériel ligneux plus évolué (troncs) que celui du secteur de Garein composé de végétaux inférieurs qui ne favoriseraient que d'une façon moins sensible (lessivage par la nappe) l'épîgénisation de la pyrite.
Dans ce même secteur, ont été implantés d'autres sondages mécaniques en l'absence de données de polarisation provoquée sur des flancs de structures jugés favorables par l'étude géologique déduite des sondages électriques.
Ces sondages mécaniques SE 67, SE 119, SE 261, 001, 002, 003, 005, 006, n'ont rencontré que des couches argileuses à matières organiques et de faibles
épaisseurs ligniteuses, en particulier sur SE 261 et 003 (0,30 m et 0,15 m).
. Zone de LE SEN
D'autres études relatives à la recherche de substances utiles avaient déjà restreint les possibilités de découverte de lignites dans ce secteur. 10
L'implantation des sondages mécaniques a donc été guidée vers les zones pentées, mises en évidence par sondages électriques et n'ayant pas déjà été forées.
Les forages 007, 008, 009, 010, 011, n'ont fourni que peu d'indications positives : 0,20 m de débris ligneux pour le 008 et 3 mètneS de lignite SUA le 010 mais dont la position St/iatlgnaphlque (lignites dans les Glaises bigarrées - cf. rapport B.R.G.M. 78 SGN 561 AQI) atteste d'un nemaniement.
2.5.2 - Secteur d'Arengosse
A l'aide des données recueillies lors de la campagne de 1977, quelques sondages mécaniques ont été effectués pour tenter de mieux définir la géométrie des dépôts ligniteux déjà reconnus.
. Zone Nord
Le forage sur le point SE 58 avait donné en 1977, un indice positif
(1,20 m de lignite) qui paraissait pouvoir être étendu vers le Nord-Est ; or, le sondage mécanique 013 situé à l'Est et profond de 22 m n'a pas touché la couche argileuse.
. Zone Sud
De même, la zone Sud a fait l'objet d'une investigation par le sondage 012 qui pouvait permettre une extension des indices mis en évidence par les forages P7 et P9 lors de la campagne 1977.
Les carottes extraites du forage 012, montrent seulement de larges passées organiques avec de nombreux débris ligneux.
Le forage mécanique 014 situé au Sud avait pour objectif de tester une extension possible, parallèlement à la limite de la concession E.D.F., mais les argiles n'ont pas été reconnues à 22 mètres de profondeur.
Des résultats 77 et 78, il ressort que les amas ligniteux sont carac¬ térisés par des discontinuités horizontales extrêmement rapides qui auraient pu être, semble-t-il, mieux appréhendées par un maillage de sondages électriques 11
plus serrés, cette réalisation s'étant heurtée à des impératifs de temps dus à des obligations d'utilisation de matériel de forage en continu.
Dans ce contexte, seule une investigation par de nombreux sondages mécaniques semble appropriée à ce stade de la prospection. 12
3 - CRITIQUES DES METHODES EMPLOYEES
D'une manière générale, les critiques peuvent porter sur les méthodes extensives de prospection électrique et de polarisation provoquée, qui constituent la base de l'investigation géologique et par là, peuvent l'entacher d'erreurs.
3.1 - Fiabilité des méthodes électriques
3.1.1 - ^orid£g£S_é2^e£t_riq^U£S_
L'implantation des forages carottés sur les sondages électriques donne une idée de la fiabilité de cette méthode.
Ainsi pour : SE 58 écaécart en valeur relative »- 6,5 m
SE 190 " " -h 4,5 m
SE 75 " " -» 10 m
SE 114 " " + 7 m
SE 115 " + 14 m
SE 117 " " 7 m
SE 119 " " 9 m
SE 67 " + 7,5 m
SE 345 " + 3 m
Les écarts vérifiés entre les résultats de sondage électrique et le contrôle par sondage mécanique laissent apparaître une disparité peu compatible avec la recherche d'objets de cette taille (2 à 4 m de puissance).
3.1.2 - ^ojL^a£Í£^at^ion_p£ovoqu£^e_
Les effets de fréquence obtenus par cette méthode sur les zones de GAREIK et de LE SEN sont, comme nous l'avons vu, moins importants que ceux enregistrés sur la zone d'Arengosse. Pourtant, des concordances positives ont été vérifiées sur les forages P 74, P 60 et P 67.
C'est peut-être une des limites de cette méthode, qui est ici mise en évidence pour ce type de recherches. 13
En effet, si l'on émet l'hypothèse que la polarisabilité des horizons ligniteux est en grande partie fonction de la pyrite, et que l'épigénisation dans le réseau ligneux en voie de carboxylation pourrait être plus difficile sur des restes de végétaux moins évolués et plus facilement lessivables, les faibles valeurs obtenues sur ces lignites durant la dernière campagne seraient en partie expliquées.
3.2 - Fiabilité de l'approche géologique
Les moyens géologiques sont de deux ordres :
- Elaboration d'un modèle sédimentologique - Réalisation de carte en isohypses du toit de l'horizon supportant les lignites.
3.2.1 - Modèle sédimentologique
Le schéma sédimentologique du sous-sol landais est maintenant mieux connu grâce aux sondages effectués et à une cartographie en voie d'achèvement (V. LIEPMANN).
Les hypothèses sédimentologiques, quant aux dépôts et à la configura¬ tion des gisements de lignite dans la région des Landes, sont étayées par les coupes visibles dans les exploitations en cours ou déjà effectuées par l'E.D.F. (Arjuzanx, Hostens ) . Les tentatives de modélisation mises en place dans le
rapport B.R.G.M. 78 SGN 561 AQI de fin de campagne 1977 n'ont pas subi de modi¬ fications sensibles, car elles n'ont pas semblé être en contradiction avec les résultats de forages carottés obtenus.
Il est cependant possible d'envisager d'autres types de gisements, hors du contexte de type Arjuzanx par transport postérieurement à la réduction du matériel ligneux.
3.2.2 - Carte du toit_desSables_ fauves
Les isohypses du toit des Sables fauves représentent la transcription graphique des valeurs données par les sondages électriques. Or, le paragraphe 3.1.1 apporte quelques réserves sur ces résultats.
La localisation de flancs de structures favorables s'avère difficile 14
compte tenu du crédit que l'on peut apporter à la fiabilité des sondages électriques. Dans de telles conditions, seuls des sondages mécaniques à maille régulière dans les panneaux argileux semblent susceptibles d'apporter des indices nouveaux.
4 - ETAT DE LA PROSPECTION DU TERRITOIRE LANDAIS
Un travail de recherche en cours apporte le canevas nécessaire à l'évaluation des possibilités futures de prospection, d'une part au niveau des lignites appartenant au complexe des argiles bigarrées, et d'autre part, au niveau du lignite appartenant au complexe argilo-sableux des argiles de Brach (fig. 1).
Cette cartographie consiste en un écorché de la région landaise abstraction faite des sables éoliens de surface (travaux inédits V. LIEPMANN),
4.1 - Possibilités liées aux panneaux des Argiles bigarrées
A l'Ouest et au Sud-Ouest des zones déjà prospectées, le panneau des argiles bigarrées voit son étendue très largement entamée par les conces¬ sions de l'E.D.F. (Arjuzanx, Beylongue, Laluque, Rion, Larquier, Castets) où des travaux de forages représentant des milliers de mètres forés ont été réalisés.
Le diverticule Sud-Est en direction de Mont-de-Marsan n'a pas été couvert par une prospection. De même, le vaste panneau argileux situé au Nord-Est vers Captieux et Bazas, ainsi que les deux étendues entourant Roquefort recèlent par leur surface des possibilités de découverte, mais sous une couverture sableuse conséquente (dans la région de Captieux 20 - 25 m) .
4.2 - Possibilités liées au panneau des Argiles de Brach
L'expérience acquise, grâce à la campagne dans la région de Saint- Symphorien en 1976, montre le peu d'adaptation des outils de prospection exten¬ sive à ce genre de dépôt à dominante sableuse. Toutefois, vu l'importance de la surface délimitée, les possibilités ne peuvent être négligées, mais une prospec¬ tion dans ce panneau nécessiterait soit une recherche d'ordre méthodologique soit une campagne de forages en continu à maille régulière. 15
CONCLUSIONS GENERALES
La première campagne de prospection réalisée sur le panneau des Glaises bigarrées en 1977, a permis de recouper des indices de lignites sur
11 sondages carottés. L'épaisseur de la couche exploitable varie de 0,30 m à
3,75 m et la découverte de 5,50 m à 26 mètres.
En 1978, la prospection poursuivie au Nord d'Arengosse sur les communes
de Luglon, Garein, Vert et Labrit a révélé sur 5 sondages mécaniques, des couches ligniteuses de 0,20 m à 4 mètres de puissance sous une découverte de 18,50 m à 45 mètres.
Il semble que la recherche ait couvert à l 'heure actuelle, la presque totalité des panneaux argileux de "type Arjuzanx" présentant une épaisseur de 2 morts terrains n 'excédant pas une trentaine de mètres (410 km environ) .
En ce qui concerne la définition des petits gisements de lignites
reconnus à l'Est d'Arjuzanx (Gisements Arengosse Nord et Sud - 6 à 8 millions de tonnes environ) , nous avons vu que leur extension est assez complexe. Il
conviendrait donc, avant toute nouvelle phase de forages, de procéder à une reconnaissance électrique très serrée à proximité immédiate des indices reconnus, car les forages de la campagne de 1978 ont montré des remaniements liés à de profondes entailles d'érosion comblées par des sables.
Avant d'envisager une poursuite éventuelle des recherches dans ce panneau, il ne faut pas se dissimuler que 1 ' épaississement au toit de 1 'horizon recherché (Sables fauves) ferait passer le meilleur rapport "substance utile sur morts terrains" aux environs de 1/8 à 1/10.
Quant aux lignites de "type Hostens" assez peu prospectés, liés aux Argiles de Brach, ils nécessiteraient soit une recherche d'ordre méthodologique (géophysique) susceptible d'apporter des informations plus précises sur la super¬ position des horizons (résistants et conducteurs), soit une campagne de forages en
continu réalisée à maille régulière.
A 1 'issue de ces différentes campagnes , il est possible de dire que seuls des gisements tels que -Arengosse Nord et Sud de l 'ordre de quelques millions de tonnes, et de géométrie complexe, ont pu échapper à la densité de nos investi¬ gations. 16
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Mines n" 99, p, 5-16, 14 fig., 1 carte h. t. Paris. ANNEXE 1
COUPES LITHOLOGIQUES DES SONDAGES MECANIQUES
REALISES EN 1978 DÍPARTEMEKT : LANDES. Pièce n"! J I
COMMUNE : GARF.TJL Indice dc cictsemcnt : 925
OrsIGNATION : -ÛOL Cote du sol (z) = 91 (X) =362,48 (y) =201,11 Coupe établie por : J.P. CAPDEVILLE
Inferprétation de : M.
COTE i| NATURE DES TERRAINS INTERPRÉTATION DU !j ÏOIT '{
¿5
1 1,0 Tfrrp vpgp^a^p + gahl p nni r fin pnlipn
2 Sable fin blanc, feldspath
3
: <". .T .T 3,6 4 4 0 Sable argileux bleu-vert
5 Argile gris-bleu à taches ocres -! 5,5 6 1 7
8 Argile gri.q-hlen, tarhps rniigps, nndtile.s Fe
9 9,5 10 Idem à fentes de retrait 10,5 11 Argile fine gris-bleu veinée de rose 12 12,2 13-1 Argile gris-bleu à passées ocre et rouges
14 14,5 15 Argile gri.s-hlen à matièrp organique T5TJ 16 Sable argileux blanc, traces matière organique 1^77
17 _Sable gris-bUnç 17,5 18
19
20 llC .1
'i::>M\Jt\V. : ..-.GAREIN ird ¡ce rftf cliiif/flcn» : \ _2 -. ..} ' - .
'^ JATION : QQ2 _. -; 87,5 361,18 200,83 .re ít'jbliv; por : J.P. CAPDEVILLE
jraréî .:.! iori dc : M.
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Vi " I natur:.- des terrain:: ':NTF)-.?Kt*T TíC.'N! D'J TOiT