Public Disclosure Authorized REPUBLIQUE DU TCHAD ------MINISTERE DES INFRASTRUCTURES, DU DESENCLAVEMENT ET DU TRANSPORT ------PROJET DE MOBILITE ET DE CONNECTIVITE RURAL ------

Public Disclosure Authorized

Public Disclosure Authorized

PLAN D'ACTIONS DE REINSTALLATION (PAR) DES TRAVAUX D’AMENAGEMENT DE

L’AXE BEDAYA-MOISSALA (75KM) DANS LA REGION DU MANDOUL

RAPPORT FINAL Public Disclosure Authorized

Juillet 2018

1

SOMMAIRE LISTE DES TABLEAUX ...... 5 LISTE DES PHOTOS ...... 5 LISTE DES ANNEXES ...... 6 LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ...... 8 SYNTHESE DES DONNEES DE BASE DU PLAN D’ACTIONS DE REINSTALLATION (PAR) ...... 10 RESUME EXECUTIF ...... 11 SYNTHESIS OF THE BASIC DATA OF THE RESETTLEMENT ACTION PLAN (RAP) ...... 15 EXECUTIVE SUMMARY ...... 16 1. INTRODUCTION ...... 19 1.1. Contexte de l’étude ...... 19 1.2. Objectifs de l’étude ...... 19 1.3. Bref rappel de la démarche méthodologique ...... 20 1.4. Structuration du rapport ...... 20 2. DESCRIPTION DU PROJET ...... 22 2.1. Objectifs du projet ...... 22 2.2. Description des travaux à réaliser ...... 22 3. IMPACTS POTENTIELS DU PROJET ...... 23 3.1. Impacts potentiels positifs du projet ...... 23 3.2. Impacts négatifs du projet ...... 25 3.3. Composantes du projet donnant lieu à la réinstallation ...... 30 3.4. Zone d’impact des activités du projet ...... 30 3.5. Mécanisme mis en place pour limiter la réinstallation ...... 30 4. PRINCIPAUX OBJECTIFS DU PAR ...... 31 5. ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES ...... 32 5.1. Localisation du projet ...... 32 5.2. Profil socioéconomique de la zone du projet...... 38 5.3. Régime foncier dans l’aire d’influence du projet ...... 40 5.4. Recensement et date butoir ...... 40 5.5. Bilan / Résultat des enquêtes d’expropriation et des consultations publiques ...... 43 5.5.1. Bilan des résultats des enquêtes ...... 43 5.5.2. Caractéristiques des ménages affectées ...... 44 5.5.3. Biens affectés ...... 45 6. EXAMEN DU CADRE LEGAL RELATIF A LA REINSTALLATION ...... 49 6.1. Constitution tchadienne : propriété privée, protection et expropriation ...... 49 6.2. Mécanisme légal d'expropriation pour cause d'utilité publique ...... 49 6.3. Régime de propriété de terres ...... 50 6.3.1. Système foncier moderne ...... 50 6.3.2. Système foncier coutumier ...... 50 6.3.3. Mode traditionnel d'accès à la terre ...... 51 6.4. Conflits et processus de règlement ...... 51 6.5. Apport de l’OP 4.12 aux procédures de compensation et d’indemnisation Tchadienne 52 7. ANALYSE DU CADRE INSTITUTIONNEL DE LA REINSTALLATION ...... 57 7.1. Institutions / organismes directement concernés ...... 57 7.1.1. Au niveau national ...... 57 7.1.2. Au niveau communal et local ...... 58 7.1.3. Evaluation de la capacité institutionnelle en matière de réinstallation ...... 59 2

8. CRITERES D’ELIGIBILITE A UNE COMPENSATION ...... 61 8.1. Critères d’éligibilité des PAP ...... 61 8.2. Date Limite d’éligibilité ...... 61 9. ESTIMATION DES PERTESDE LEUR INDEMNISATION ET AUTRES FORMES D’AIDES ...... 63 9.1. Compensation de l’aménagement réalisé ...... 63 9.2. Compensation foncière : ...... 63 9.3. Compensation pour bâtis (CB) ...... 63 9.4. Aide au déménagement (AD) ...... 66 9.5. Aide à la garantie locative (AGL) ...... 66 9.6. Perte de revenus ...... 67 9.7. Perte de revenus de commerce (PRC) ...... 67 9.8. Aide aux personnes vulnérables (AR) ...... 67 10. MESURES DE REINSTALLATION ...... 71 10.1. Rappel des biens impactés et formes de compensation ...... 71 10.2. Choix de la forme de compensation ...... 71 10.3. Choix du site de réinstallation ...... 71 10.4. Mesures spécifiques de réinstallation ...... 71 11. PROCEDURES DE RECOURS ...... 74 11.1. Types des plaintes et conflits à traiter ...... 74 11.2. Mécanismes de gestion des plaintes proposés ...... 74 11.2.1. Dispositions administratives ...... 74 11.2.2. Mécanismes proposés ...... 74 11.3. Evaluation de la satisfaction des populations sur la mise en œuvre du MGP ...... 76 12. RESPONSABILITES ORGANISATIONNELLES DE LA MISE EN ŒUVRE ...... 78 12.1. La Cellule de Suivi et Coordination du Projet (CSCP) ...... 78 12.2. L’Unité Régionnale de Coordination du Projet (URCP) ...... 78 12.3. Comité Local de Réinstallation et Gestion des Litiges (CLRGL) ...... 78 12.4. La Commission du Suivi de la Réinstallation involontaire ...... 79 13. CONSULTATIONS PUBLIQUES ...... 80 13.1. Objectifs desconsultations ...... 80 13.2. Méthodologie ...... 80 13.3. Synthèse des consultations publiques ...... 81 13.4. Avis général sur le projet ...... 81 13.4.1. Synthèse des préoccupations, craintes et questions ...... 86 13.4.2. Synthèse des suggestions et recommandations ...... 86 14. DIFFUSION ET PUBLICATION DU RAPPORT (PAR) ...... 87 15. CALENDRIER D’EXECUTION ...... 88 15.1. Durée de mise en œuvre du PAR ...... 88 15.2. Chronogramme des activités de mise en œuvre du PAR ...... 88 16. COUTS ET BUDGET ...... 90 16.1. Coûts des indemnisations ...... 90 16.2. Coûts de prise en charge des acteurs de la mise en œuvre, du suivi et de l’audit social du PAR ...... 90 16.3. Budget pour la réalisation d’un PAR complémentaire en cas de nécessité ...... 91 16.4. Budget pour la sensibilisation des acteurs ...... 91 16.5. Budget global de la réinstallation ...... 91 17. SUIVI ET EVALUATION ...... 92 17.1. Indicateurs potentiels ...... 93 17.2. Indicateurs de suivi ...... 93 3

17.3. Indicateurs d’évaluation du PAR ...... 94 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ...... 96 Références bibliographiques ...... 98 ANNEXES ...... 101

4

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Description et analyse des impacts positifs de la situation avec le projet ...... 23 Tableau 2 : Description et analyse des impacts négatifs du projet ...... 25 Tableau 3: Coup de deplacement et de construction d'une nouvelle tombe selon le Plan de compensation et de Réinstallation du Tchad...... 29 Tableau 4 : Coordonnées géographiques des tombes et des cimetières ...... 29 Tableau 5: Profil socio-économique de la zone d’étude ...... 38 Tableau 6 : Bilan des résultats des enquêtes ...... 43 Tableau 7 : Synthèse des biens affectés dans le territoire de Bumba ...... 46 Tableau 8 : Synthèse des biens situés le long de l’axe et non dans l’emprise mais pouvant faire l’objet de gêne lors des travaux ...... 47 Tableau 9: Comparaison de la législation tchadienne avec la PO 4.12 de la Banque mondiale ... 52 Tableau 10:Tâches et responsabilités des intervenants ...... 59 Tableau 11 : Synthèse de la mercuriale des actifs bâtis ...... 64 Tableau 12 : Synthèse des aides à la réinstallation pour chaque catégorie d’actif bâti affecté ..... 65 Tableau 13 : Montant de l’aide au déménagement par type de bien affecté...... 66 Tableau 14 : Synthèse des compensations pour tous les biens inventoriés ...... 68 Tableau 15 : Matrice d’indemnisation ...... 72 Tableau 16 : Responsabilités organisationnelles de la mise en œuvre ...... 79 Tableau 17 : Synthèse des consultations publiques ...... 82 Tableau 18 : planning de mise en œuvre du PAR ...... 88 Tableau 19 : Coût de suivi et supervision de la mise en œuvre du PAR par les commissions locales de réinstallation (CLR) ...... 90 Tableau 20 : Coût de l’audit social du PAR ...... 91 Tableau 21 : Budget global de la réinstallation ...... 91 Tableau 22 : Indicateurs de suivi du PAR ...... 93 Tableau 23 : Indicateurs d’évaluation du PAR ...... 94

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Illustration du mauvais état du pont sur le Mandoul (fleuve) ...... 24

5

Photo 2 : érosion au niveau des dalots/buses ...... 25 Photo 3 : Présence de nombreuses flaques d’eau après les pluies sur le tronçon (probleme de drainage) ...... 25 Photo 4 : Cimétière à la lisière imédiate de l’axe à Ngombé-Kyan ...... 27 Photo 5 : Champs de maïs (25m2 impacté) appartenant à DJIMADOUM NGUE Ernest dans le village de Kembita ...... 27 Photo 6 : Borne fontaine à Ngalo situé dans l’emprise de l’axe ...... 28 Photo 7 : Hangar tolé devant une boutique appartenant à DAULINA Odjimngare dans le village de Ngalo ...... 28 Photo 8 : Végétation le long de l’axe ...... 28 Photo 9 : Clôture en bois barbelée de fer appartenant à DJIRAÏBE Nguenayalbaye dans le village de Ngombé Kyan ...... 28 Photo 10 : Tombe à proximité de l’emprise de la route dans le village de Ngombé Kyan ...... 30 Photo 11 : Cimetière approximité de la route profané lors des travaux d’aménagement précedent dans le village de Ngombé Kyan ...... 30 Photo 12 : Photo illustrant la présence de piqué sur le terrain, mis en place par l’équipe chargée des études topographiques ...... 41 Photo 13 : Recensement de Monsieur DJIMADOUM NGUE Ernest du Village de Kembita ayant son champ de maïs dans l’emprise ...... 43 Photo 14 : Recensement de Monsieur DAULINA Odjimngare du Village de Ngalo, ayant son hangar tolé dans l’emprise ...... 43 Photo 15 : Marché de Ngalo ...... 66 Photo 16 : Grille d’évaluation des arbres. Source : Plan de compensation et de reinstallation du Tchad novembre 2016 ...... 69 Photo 17 : Consultation publique avec les populations de Ngombé Kyan ...... 80 Photo 18 : Photo de famille avec le chef et ses sujets à Ngombé kyan ...... 80 Photo 19 : Rencontre avec le SGR du Gouvernorat à Koumra ...... 81 Photo 20 : Rencontre avec le maire de Moissala à Moissala ...... 81

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Calcul des compensations et aides à la réinstallation (Voir fichier Excel joint) ...... 102 Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées, PV de consultation publique, de mise en place de comité de Réinstallation ...... 103

6

Annexe 3 : Liste des autorités traditionelles / institutions rencontrées ...... 139 Annexe 4 : Protocole d’accord et d’indemnisation ...... 140 Annexe 5 : Linéaire et points critiques de la piste de Bedaya Moissala ...... 142 Annexe 6 : Termes de référence ...... 148 Annexe 7 : Schéma linéaire de l’axe routier Bedaya-Moissala ...... 158

7

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AD : Aide au Déménagement AGL : l’aide à la garantie locative AR : Aide aux personnes vulnérables BM : Banque mondiale BTP : Bâtiment et Travaux Publiques CAFPV : Compensation pour les arbres fruitiers et produits vivriers CB : Compensation pour les Bâtis considérés tous comme neufs CBR : California Bearing Ratio CEHSC : Cellule Hygiène et Securité des Chantier CES : Comité d'Evaluation et de Suivi CI : Cellule Infrastructures : Convention sur le commerce international des espèces de faune et de la CITES flore sauvage menacée d'extinction CLA : Comité Local d'Action CLRGL : Comités locaux de Réinstallation et Gestion des Litiges CPP : Comité de Pilotage du Projet CRE : Coordinations Régionales de l’Environnement CSCP : Cellule de Suivi et de Coordination des Projets CT : Compensation foncière pour le Terrain CTD : Collectivités Territoriales Décentralisées DAO : Dossier d’Appel d’Offre : Direction des Evaluations Environnementales et de la Lutte contre les DEELCPN Pollutions et Nuisances DHMA : Division Hygiène du Milieu et Assainissement DUP : Déclaration d’Utilité publique ECOSIT : Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel au Tchad EIES : Etude d’Impact Environnemental et Social EPI : Equipement de Protection Individuel FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine FDI : Fiche Déclaration d’impact IDA : Association Internationale pour le Développement IEC : Information, éducation et communication IRA : Infections Respiratoires Aigues IST ou MST : Infections ou maladies sexuellement transmissibles MAE : Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage MdC : Mission de Contrôle MEDD, : Ministère de l'Environnement et développement Durable MEP : Ministère de l’Environnement et de la Pêche MEPA : Ministère de l’élevage et des productions animales MGP : Mécanisme de Gestion des Plaintes MIDT : Ministères des infrastructures, du désenclavement et transport NIE : Notice d'Impact Environnemental ONG : Organisation Non Gouvernementale 8

PAP : Personne Affectée par le Projet PAR : Plan d’Action de Réinstallation PFNL : Produit forestier non ligneux PGED : Plan de gestion et d’élimination des déchets PIEC : Plan d’Information Education Communication PMCR : Projet de Mobilité et de Connectivité rural PO : Politique Opérationnelle PPSPS : Plan particulier de sécurité et de protection de la santé PR : Présidence de la Republique PRC : Perte de revenu de commerce PRL : perte de revenu locatif SDA : Schéma Directeur Agricole SGH : Système Général Harmonisé SGSS : Spécialiste en Sauvegarde Sociale SIDA : Syndrome d’Immunodéficience Acquise SSE : Spécialiste en Sauvegarde Environnementale TDR : Termes De référence UCP : Unité de Coordination Nationale du Projet UCRP : Unité de Coordination Régionale du Projet UES-CI : Unité Environnementale et Sociale de la Cellule Infrastructures VIH : Virus d’Immunodéficience Humaine VSBG : Violence Sexuelle Baseé sur le Genre

9

SYNTHESE DES DONNEES DE BASE DU PLAN D’ACTIONS DE REINSTALLATION (PAR)

N° Sujet Données Région du Mandoul 1 Localisation du projet

Bedaya, Ngonderé, Kembita, Nombé Kyan, Ngalo, GuerGuer, Maintama, Simain, Sako, Nabo, Ngasok 2 Localités traversées 1, Ngasok II, Ngonkargué, Korkouma, Biri, Kaba6, Nodjimala, Mainané, Doba, Ndoubaidené, Pelko, Silambi, Sangara, Nodjibodo, Maïkan et Moissala Types de travaux Amenagement de l’axe dans le cadre du Projet 3 Mobilité et Connectivité Rural 44 961 659,6 4 Budget global de la mise en œuvre du PAR FCFA Budget des indemnisations : 16 874 236 F CFA 5 - Budget des compensations pour perte de biens 16 569 236 F CFA - Budget des aides à la réinstallation 305 000 F CFA 6 Coûts prises en charge de mise en œuvre du PAR 1 600 000 FCFA 7 Audit social du PAR 8 400 000 FCFA 8 Provision pour un PAR complémentaire 10 000 000 FCFA 9 Sensibilisation et information 4 000 000 4 087 423,6 10 Imprévus

11 Date butoir 2 juin 2018 12 Nombre de ménages affectés par le projet 37 13 Nombre de ménages féminins affectés par le projet 0 14 Nombre de personnes vulnérables identifiées 2 15 Nombre de personnes féminines vulnérables identifiées 0 16 Nombre de personnes masculines vulnérables identifiées 2 17 Nombre de ménages propriétaires affectés 37 18 Nombre de ménages locataires affectés 0 19 Nombre d’infrastructures précaires de commerce (hangar) 3 Nombre de PAP déplacés physiques (affection des 20 0 habitations) 21 Nombre de PAP déplacées économiques 1 22 Infrastructures sociales affectées (maison, clôtures, toilettes) 15 23 Arbres fruitiers privés 61 24 Nombre d'arbres du domaine public à abattre 1240 25 Cultures (Champs) 7 Autres infrastructures types d’infrastructures affectées (Borne 1 26 fontaine) 27 Nombre de champs partiellement affectés 7 28 Superficie des champs partiellement affectés (m2) 878,25 29 Nombre de champs entièrement affectés 0 30 Superficie des champs entièrement affectés 0 31 Nombre d’arbres sacrés à détruire 0 32 Nombre de tombes dans l’emprise 19 33 Nombre de tombes proches de l’emprise 30 34 Nombre de cimetières proche de l’emprise 6 Source : Enquêtes terrain, et traitement des données, juin 2018

10

RESUME EXECUTIF

Le projet d’aménagement de l’axe Bédaya-Moissala est réalisé dans le cadre de la composante 1 du Projet de Mobilité et de Connectivité rural (PMCR). Ce projet a pour objectif général la contribution à la réduction de la pauvreté à travers une augmentation des revenus des populations et cela par : (i) le désenclavement interne des communautés rurales, (ii) la facilitation de l’écoulement des produits agricoles des zones de production vers les zones commercialisation et de consommation ; (iii) le développement du transport rural en favorisant un système de transport efficient et fiable et (iv) la mobilité des populations et l’accès aux services sociaux de base. La réalisation de ce projet va générer des impacts sociaux, économiques et environnementaux potentiellement positifs et négatifs.

Cet axe traverse des zones naturelles ainsi que des zones habitées par les populations ce qui a conduit à classer le Projet en catégorie A selon la nomenclature de la Banque mondiale. Bien que régie par les législations nationales pertinentes, la mise en œuvre de ce Projet devra satisfaire les exigences des Politiques de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque mondiale suivantes : - l'OP 4.01 (Évaluation environnementale) ; - l’OP 4.11 (Ressources culturelles physiques) ; - l’OP 4.12 (Réinstallation involontaire) ; et

Pour répondre aux exigences de ces politiques, les documents suivants seront élaborés : - une Étude d’Impact Environnemental et Social (ÉIES) et un Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) ; - un Plan d’Actions de Réinstallation (PAR).

La mise en œuvre de ce nouveau projet entrainera certainement des impacts environnementaux et sociaux. C’est pourquoi, le Projet PMCR soucieux des impacts sociaux pouvant provenir de ces activités a commandité la réalisation du présent Plan d’Action de Réinstallation (PAR) pour les travaux d’aménagement de l’axe Bedaya-Moissala.

Le PAR est réalisé afin de se conformer à la législation nationnale et aux objectifs globaux de la Politique Opérationnelle 4.12 de la Banque Mondiale sur la réinstallation involontaire qui sont celles de :  minimiser, dans la mesure du possible, la réinstallation involontaire et l’acquisition de terres, en étudiant toutes les alternatives viables dès la conception du projet,  lorsqu’un déplacement de population est inévitable, les activités de réinstallation devront être conçues et exécutées sous la forme de programmes de développement procurant aux personnes déplacées par le projet suffisamment de moyens d’investissement pour leur permettre de bénéficier des avantages du projet. Les populations déplacées devront être consultées de manière constructive et avoir la possibilité de participer à la planification et à la mise en œuvre des programmes de réinstallation ;  les personnes déplacées devront être aidées dans leurs efforts d’amélioration, ou du moins de rétablissement, de leurs moyens d’existence et de leur niveau de vie, ceux-ci étant considérés, en terme réels, aux niveaux qui prévalaient au moment de la phase précédant le déplacement ou celle de la mise en œuvre du projet, selon la formule la plus avantageuse.

11

La préparation du PAR a nécessité l’examen des textes juridiques nationaux en la matière, notamment les lois n° 23, 24 et 25 du 22 juillet 1967, et leurs décrets d'application n° 186, 187, 188 du 01 août 1967 qui régissent respectivement le statut des biens domaniaux ; le régime de la propriété foncière et des droits coutumiers ; les limitations des droits fonciers. Ces textes constituent la base légale de l’administration des terres tant privées que publiques au Tchad et la loi n°014/PR/98 du 17 Août 1998 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’Environnement. La politique de la Banque Mondiale et la législation nationale et précisément la Loi 014/PR/98 du 17 août 1998 définissant les principes généraux de la protection de l’environnement et ses textes d’application ainsi que la loi 14/PR/2008 du 10 juin 2008 portant régime des forêts, de la faune et des ressources halieutiques, prévoient le régime de l’acquisition des terrains et des biens pour la mise en place des infrastructures d’utilité publique et le recasement des populations. Cette préoccupation complète les Etudes d’Impact Environnemental et social (EIES). En définitive, la législation nationale et l’OP 4.12 de la Banque Mondiale ne sont concordantes que sur le calcul de l’indemnité de compensation et son paiement. Pour tous les autres points, il y a plus ou moins une discordance relativement nette. Sous ce rapport, il est préconisé que la politique de la Banque Mondiale OP 4.12 soit appliquée pour guider le processus de réinstallation éventuelle dans le cadre de la mise en œuvre des activités du projet. Au titre de la gestion des plaintes, le dispositif prévoit un mécanisme de gestion des plaintes à travers des Comités Locaux de Réinstallation et de Gestion des Litiges (CLRGL). Ce mécanisme de gestion de plaintes peut se faire à travers la mise en place d’un registre de doléances déposé au niveau du Chef de quartier et des communes. Le Chef du quartier avec le concours du Comités Locaux de Réinstallation et de Gestion des Litiges (CLRGL) fera un premier traitement. Les plaintes non résolues seront transmises à la Coordination régionale du projet qui pourra procéder aussi au traitement de ces plaintes. Si Ces plaintes ne sont pas résolues à ce niveau alors elles seront transmises à la coordination nationale du projet qui a une semaine pour son traitement. Si le plaignant n’est pas satisfait alors il pourra saisir la juridiction de la région. Une ONG locale sera recrutée par le PMCR pour la mise en œuvre du PAR. Cette ONG pourrait être appuyée par la Commission Locale de Réinstallation et de Conciliation (CLRC). L’ONG et la CLRC auront une responsabilité centrale dans la coordination des différentes activités de compensation. Elles devraient mobiliser tous les acteurs pour la mise en œuvre des activités prévues dans le présent rapport. Les travaux de réhabilitation ne devraient commencer qu’une fois l’emprise libéré et après que les PAP aient été indemnisées.

Conformément aux dispositions de la PO 4.12, la date butoir a été fixée au 2 juin 2018 correspondant à la fin de l’opération d’inventaire détaillé des biens affectés. Le suivi-évaluation relève de la responsabilité de la Cellule Environnement Hygiène et Securité des Chantiers (CEHSC) ainsi que les autorités de l’administration locale et l’ONG qui sera recrutée pour la mise en œuvre du PAR avec l’appui des consultants qui produiront un rapport de suivi chaque mois pendant au moins six (6) mois.

De façon générale, les acteurs perçoivent très positivement le projet. Elles estiment qu’il constitue un facteur de développement et de progrès social pour les localités concernées, la région et tout le pays, car l’aménagement de cet axe routier va contribuer au désenclavement des localités, à l’amélioration des échanges, au développement socioéconomique, etc.

L’essentiel des préoccupations et craintes exprimées sont : - Recensement et non dédommagement des biens en cas d’impact - Le mauvais état de l’axe (Impraticabilité des routes surtout en saison pluvieuse) avec le pont completement dégradé sur le fleuve Mandoul, 12

- Non-emploie de la main d’œuvre locale - Période d’initiation des garçons cette année débutant en juin avec interdiction de circuler - Risques sécuritaires et sanitaires (excès de vitesse sur les axes, risque de maladies dues à la poussière et à la présence de la main d’œuvre extérieure, …) - Déplacement des tombes - Non comblement ou/et aménagement des carrières qui sont abandonnées par les entreprises - Communication insuffisante des entreprises En réponse à ces préoccupations soulevées, et notamment celles relative aux indemnisations, il leur a été expliqué leurs droits en matière de réinstallation ainsi que les options qui leur sont offertes par le projet (en nature, en espèces ou sous une autre forme). Dans le cadre de ce PAR, les PAP ont préféré une compensation en espèce devant les choix qui leur ont été exposés.

Au regard des préoccupations et craintes émises, les principales recommandations suivantes ont été formulées par les acteurs : - dédommager tous les biens qui seront impacté par le projet - la réfaction du pont sur le Mandoul - privilégier la main d’œuvre locale - tenir compte de la période d’initiation des garçons pour la planification des travaux et ainsi éviter de violer les mœurs - sensibiliser les populations sur les maladies et les risques sécuritaires - Informer les populations en amont et prendre les dispositions pour les rites à faire pour le déplacement des tombes en impliquant les parents du défunt, les chefs de terre, de village et prendre les dispositions sanitaires. - Aménager les carrières situées dans les forêts en abreuvoir pour les animaux et comblement des carrières situées dans les champs pour que les paysans puissent les mettre en valeur - Informer , sensibiliser et dialogue à initier par les entreprises pour favoriser la quiétude dans les travaux

Le projet affectera dans l’ensemble, 3 hangars précaires tôlés, de 11 clôtures (en bois, briques cuites et en seko) ; d’infrastructures fixe comme 2 maisons en briques cuites, 2 toilettes en briques, 61 arbres fruitiers privés, 7 champs de cultures, 19 tombes, une borne fontaine, et 1240 arbres du domaine public.

La mise en œuvre du Plan d’Action de réinstallation pour les travaux d’aménagement de l’axe Bédaya-Moissala est estimée à 44 961 659,6 FCFA. Ces coûts comprennent le montant des indemnisations et des aides à la réinstallation et ceux relatifs à la prise en charge pour la mise en œuvre du PAR, la provision pour un PAR complémentaire (si nécessaire), l’audit Social du PAR et les imprévus.

Le tableau ci-après présente le budget global de la réinstallation. Coût en FCFA N° RUBRIQUE

1 Compensation des maisons d’habitation 540 000 2 Compensation des toilettes 42 150 3 Compensation des hangars 120 000 4 Compensation des clotures 1 151 000 5 Compensation des cultures (champs) 77286

13

Coût en FCFA N° RUBRIQUE

6 Compensation pour le deplacement des tombes 4 009 000 7 Compensation des Arbres fruitiers privés 10 129 800 8 Compensation pour aide à la réinstallation 305000 9 Compensation pour la borne fontaine 500 000 10 Prises en charge de la mise en œuvre du PAR 1 600 000 11 Provision pour un PAR complémentaire 10 000 000 12 Audit Social du PAR 8 400 000 13 Sensibilisation et information 4 000 000 14 Sous Total (1) 40 874 236 4 087 423,6 15 Imprévu (10%)

44 961 659,6 TOTAL GENERAL

14

SYNTHESIS OF THE BASIC DATA OF THE RESETTLEMENT ACTION PLAN (RAP)

N° Subject Data Mandoul Region 1 Location of the project

Bedaya, Ngonderé, Kembita, Nombé Kyan, Ngalo, GuerGuer, Maintama, Simain, Sako, Nabo, Ngasok 1, Ngasok II, Ngonkargué, 2 Localities crossed Korkouma, Biri, Kaba6, Nodjimala, Mainané, Doba, Ndoubaidené, Pelko, Silambi, Sangara, Nodjibodo, Maïkan and Moissala Types of work Development of the axis under the Mobility and 3 Rural Connectivity Project 4 Overall budget for RAP implementation 44 961 659,6 FCFA Compensation budget: 16 874 236 F CFA 5 - Compensation budget for property loss 16 569 236 F CFA - Resettlement budget 305 000 F CFA 6 Supported costs of RAP implementing 1 600 000 FCFA 7 Social audit for RAP 8 400 000 FCFA 8 Provision for a complementary RAP 10 000 000 FCFA 9 Sensibilization 4 000 000 FCFA 4 087 423,6 FCFA 10 Unexpected

11 Deadline June 2, 2018 12 Number of households affected by the project 37 13 Number of female households affected by the project 0 14 Number of vulnerable people identified 2 15 Number of vulnerable women identified 0 16 Number of vulnerable men identified 2 17 Number of household’s owner affected 37 18 Number of tenant households affected 0 19 Number of precarious commercial infrastructures (shed) 3 20 Number of Displaced Physical PAPs (Housing Affect) 0 21 Number of economic PAP displaced 1 22 Affected social infrastructure (house, fences, toilets) 15 23 Private fruit trees 61 24 Number of trees in the public domain to be felled 1240 25 Cultures (Fields) 7 1 26 Other typical infrastructures affected (fountain bollard)

27 Number of fields partially affected 7 28 Surface of fields partially affected (m2) 878,25 29 Number of fully affected fields 0 30 Surface of fully affected fields 0 31 Number of sacred trees to destroy 0 32 Number of graves in the right-of-way 19 33 Number of graves close to the way 30 34 Number of cemeteries close to the right-of-way 6

15

EXECUTIVE SUMMARY

The development project for the Bédaya-Moissala axis is carried out under component 1 of the Mobility and Rural Connectivity Project (PMCR). The general objective of this project is to contribute to the reduction of poverty by increasing the incomes of the population through: (i) the opening up of the rural communities, (ii) the facilitation of the sale of agricultural products from the areas production to marketing and consumer areas; (iii) the development of rural transport by promoting an efficient and reliable transport system; and (iv) the mobility of populations and access to basic social services. The realization of this project will generate social, economic and environmental impacts potentially positive and negative. This axis crosses natural areas as well as populated areas which led to the classification of the Project in category A according to World Bank nomenclature. Although governed by the relevant national laws, the implementation of this Project shall meet the requirements of the following World Bank Environmental and Social Safeguard Policies: - OP 4.01 (Environmental Assessment); - OP 4.11 (Physical Cultural Resources); - OP 4.12 (involuntary resettlement); and To meet the requirements of these policies, the following documents will be developed: - an Environmental and Social Impact Assessment (ESIA) and an Environmental and Social Management Plan (ESMP); - Resettlement Action Plan (RAP). The implementation of this new project will certainly lead to environmental and social impacts. Therefore, the WCRP Project concerned about the social impacts that can come from these activities has sponsored the realization of this Resettlement Action Plan (RAP) for the development works of the Bedaya-Moissala axis.

The RAP is carried out in order to comply with the national legislation and the global objectives of the World Bank Operational Policy 4.12 on Involuntary Resettlement which are those of: • minimize, to the extent possible, involuntary resettlement and land acquisition, exploring all viable alternatives from the project design stage, • when displacement is unavoidable, resettlement activities should be designed and implemented in the form of development programs that provide the project's displaced persons with sufficient investment resources to enable them to benefit from the project benefits. Displaced populations should be consulted constructively and given the opportunity to participate in the planning and implementation of resettlement programs. • IDPs should be assisted in their efforts to improve, or at least to restore, their livelihoods and standard of living, which are considered, in real terms, to be at the levels prevailing at the time of the phase preceding the displacement or that of the implementation of the project, according to the most advantageous formula.

The preparation of the RAP required the examination of the national legal texts, in particular the laws n ° 23, 24 and 25 of July 22, 1967, and their decrees of application n ° 186, 187, 188 of August 1, 1967 which govern the status of state property respectively; the system of land ownership and customary rights, limitations of land rights. These texts constitute the legal basis for the administration of both private and public lands in and Law No. 014 / PR / 98 of August 17, 1998 relating to the protection of the environment. World Bank policy and national legislation and specifically Law 014 / PR / 98 of August 17, 1998 defining the general principles 16

of the protection of the environment and its implementing texts as well as Law 14 / PR / 2008 of the June 10, 2008 governing the forest, wildlife and fisheries resources regime, provide for the acquisition of land and property regime for the establishment of public utility infrastructures and the resettlement of populations. This concern complements the Environmental and Social Impact Assessment (ESIA). Ultimately, the national legislation and OP 4.12 of the World Bank are concordant only on the calculation of compensation and its payment. For all the other points, there is more or less a relatively clear discrepancy. In this regard, it is recommended that the World Bank OP 4.12 policy be applied to guide the eventual resettlement process in the implementation of project activities. As part of the complaints management, the system provides for a complaint management mechanism through Local Resettlement and Litigation Committees (CLRGL). This mechanism of complaint management can be done through the establishment of a grievances register filed at the level of the Head of district and the communes. The Chief of the district with the assistance of Local Committees for Resettlement and Litigation Management (CLRGL) will make a first treatment. Unresolved complaints will be forwarded to the Regional Project Coordination which will also be able to process these complaints. If these complaints are not resolved at this level then they will be forwarded to the national coordination of the project which has a week for its treatment. If the plaintiff is not satisfied then he will be able to seize the region jurisdiction. A local NGO will be recruited by the PMCR for the implementation of the RAP. This NGO could be supported by the Local Resettlement and Conciliation Commission (CLRC). The NGO and the CLRC will have a central responsibility in coordinating the different compensation activities. They should mobilize all actors for the implementation of the activities planned in this report. Rehabilitation works should only begin once the right-of-way has been released and PAPs have been compensated. In accordance with the provisions of OP 4.12, the deadline has been June 2, 2018 corresponding to the end of the detailed inventory operation. Monitoring and evaluation is the responsibility of the Environment, Health and Safety of construction site (CEHSC) as well as the local government authorities and the NGO to be recruited for the implementation of the RAP with the support of consultants who produce a follow-up report each month for at least six (6) months. In general, the actors perceive the project very positively. They consider that it constitutes a factor of development and social progress for the localities concerned, the region and the whole country, because the development of this road will contribute to the opening up of the localities, the improvement of the exchanges, the socio-economic development, etc.

The main concerns and fears expressed are: - census and non-compensation of property in case of impact - the poor condition of the axis (impassability of roads especially in the rainy season) with the completely degraded bridge on the Mandoul River, - non-employment of local labor - initiation period for boys this year starting in June with ban on driving - safety and health risks (speeding on the axes, risk of disease due to dust and the presence of outside labor, ...) - moving the graves - non-filling and / or development of quarries that are abandoned by companies - insufficient communication of companies. In response to these concerns, including those relating to compensation, they were told about their relocation rights and the options available to them through the project (in kind, in cash or in some

17

other form). Under this RAP, PAPs preferred cash compensation over the choices they were exposed to.

In view of the concerns and fears expressed, the following main recommendations were formulated by the actors: - compensation of all property that will be impacted by the project - the refurbishment of the Mandoul bridge - give priority to the local workforce - take into account the period of initiation of the boys for the planning of the works and thus avoid violating the mores - sensitization of populations on diseases and security risks - inform the people upstream and make arrangements for the rites to be done for the removal of the graves by involving the parents of the deceased, the heads of land, village and take the sanitary provisions. - development of quarries located in forests in water for animals and filling of quarries located in the fields so that farmers can develop them - information, awareness and dialogue to initiate by companies to promote peaceful work.

The project will affect a total of 3 sheds, 11 fences, 2 fixed infrastructures like 2 brick houses, 2 toilets, 61 private fruit trees, 7 crop field, 19 graves and one fountain for water supply.

The implementation of the Resettlement Action Plan for the development of the Bédaya-Moissala road is estimated at FCFA 44 961 659,6. These costs include the amount of compensation and resettlement assistance and those related to the assumption of responsibility for the implementation of the RAP, the provision for an additional RAP (if necessary), the social audit of the RAP and contingencies.

The table below presents the overall budget for resettlement. Coût en FCFA N° RUBRIQUE

1 Compensation for houses 540 000 2 Compensation for toilets 42 150 3 Compensation for sheds 120 000 4 Compensation for fences 1 151 000 5 Compensation for crop field 77286 6 Compensation for graves displacement 4 009 000 7 Compensation for private fruit trees 10 129 800 8 Compensation for aid Resettlement 305000 9 Compensation for fountain 500 000 10 Costs supported for RAP implementation 1 600 000 11 Provision for a complementary RAP 10 000 000 12 RAP Social Audit 8 400 000 Sensibilisation et information 4 000 000 13 Sub Total (1) 40 874 236 14 Unexpected (10%) 4 087 423,6 TOTAL GENERAL 44 961 659,6 18

1. INTRODUCTION Le présent rapport constitue le Plan d’Actions de Réinstallation (PAR) des travaux d’aménagement de la piste Bédaya-Moissala dans la région du Mandoul. Cet axe est long de 75 km. Ce PAR est réalisé dans le cadre du projet de Mobilité et de Connectivité Rural financé par la Banque mondiale.

1.1.Contexte de l’étude L'économie tchadienne, à l'instar de nombre d'économie de pays africains au sud du Sahara, demeure largement tributaire du secteur primaire. L’un des premiers handicaps de l’économie tchadienne est son enclavement, aggravé par des coûts de transport exorbitants sur les principaux axes régionaux qui relient le pays à la mer. A l'échelle nationale, l'enclavement de plusieurs régions et surtout celui des zones rurales freinent leur développement. Toutes choses qui nécessitent que des réponses appropriées soient apportées à la problématique de l'enclavement des zones rurales dans une démarche stratégique et prospective afin d'optimiser durablement la contribution des ruraux au développement économique du Tchad tout en améliorant leurs conditions de vie. Le Gouvernement de la République Tchad a reçu un appui de l'Association Internationale pour le Développement (IDA) du Groupe de la Banque Mondiale pour l'exécution du Projet de Mobilité et de Connectivité Rurale (PMCR) dans les deux régions du Mandoul et Moyen-Chari du Tchad. L'Objectif de développement du Projet (ODP) est d’appuyer la stratégie du gouvernement Tchadien afin d’améliorer et de maintenir l’accès routier aux marchés dans la zone du projet, et d’apporter une réponse immédiate et efficace en cas de crise ou d’urgence éligible. L’exécution du projet se fera à travers les trois (3) composantes que sont : • Composante 1 : Aménagement des infrastructures de transport rural ; • Composante 2 : Appui institutionnel ; • Composante 3 : Gestion du projet. Ce projet a pour objectif général la contribution à la réduction de la pauvreté à travers une augmentation des revenus des populations et cela par : - le désenclavement interne des communautés rurales ; - la facilitation de l’écoulement des produits agricoles des zones de production vers les zones commercialisation et de consommation ; - le développement du transport rural en favorisant un système de transport efficient et fiable ; - la mobilité des populations et l’accès aux services sociaux de base. C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet d’aménagement de l’axe Bedaya-Moissala long de 75 km.

1.2.Objectifs de l’étude L’objectif poursuivi par la présente étude détaillée sur la réinstallation involontaire des populations (PAR) est : (i) d’identifier, de façon précise, les personnes affectées par le projet (PAP), ainsi que la nature, l’ampleur et la valeur des pertes qu’elles subissent par le fait de ces travaux de réhabilitation et d’entretien, et (ii) de proposer des mesures de compensation justes et équitables desdites PAP.

19

Cependant, il importe de souligner que l’axe faisant l’objet de l’aménagement existe et reçoit du traffic. Dans ces conditions, les actifs, qui seraient affectés par les travaux seraient essentiellement composés d’actifs agricoles (arbres fruitiers et champs de cultures), de bâtis (maison, clôtures, etc.) ou d’habitation puis des tombes qui empiètent ou cottoient l'emprise de la piste.

1.3.Bref rappel de la démarche méthodologique Pour atteindre les résultats de la mission, le consultant a développé une démarche méthodologique basée sur trois (3) étapes : La première est fondée sur une approche participative qui a combiné d’une part la collecte et l’analyse de documents stratégiques et de planification du Projet et d’autre part, les entretiens et les focus groups avec les acteurs et partenaires concernés par le Projet. Cette première démarche a pour but : • d’informer les acteurs concernés d’une façon juste et pertinente sur le projet, notamment, sa description assortie des effets négatifs ; • d’inviter les acteurs à donner leurs avis sur les propositions du Plan de réinstallation et d'instaurer un dialogue ; • de définir et cerner les enjeux principaux du projet avec les différentes parties prenantes ; • d’asseoir les bases d’une mise en œuvre concertée des actions prévues dans le cadre du projet. - La seconde démarche est fondée sur une approche quantitative, basée sur l’administration de questionnaires et d'une fiche de recensement des personnes affectées se trouvant dans l’emprise de la route concernée. L’objectif visé étant de recenser les personnes et les biens affectés, de déterminer les profils socioéconomiques des PAP et leurs conditions et moyens d’existence pour servir de base de calcul des compensations y afférentes. - La troisième concerne l’analyse des données collectées qui a intégré la description de la compensation et les autres formes d’appui et d’aides à fournir aux PAP, la mise en œuvre et le suivi sur la base d’un planning et la proposition d’un mécanisme de gestion des plaintes (MGP) pour la résolution des conflits.

1.4.Structuration du rapport Le rapport est articulé autour des principaux points suivants : Résumé exécutif en français, Résumé exécutif en anglais Résumé exécutif 1. Introduction 2. Description du projet 3. Impacts potentiels du projet 4. Principaux objectifs du PAR 5. Etudes socio-économiques 6. Examen du Cadre Politique et Légal 7. Analyse du Cadre Institutionnel 8. Critères d'éligibilité à une compensation 9. Estimation des pertes et des indemnisations 10. Mesures de réinstallation

20

11. Procédures de recours 12. Responsabilités organisationnelles de la mise en œuvre 13. Consultations publiques 14. Diffusion et publication du rapport PAR 15. Calendrier d'exécution 16. Coûts et budget 17. Suivi et évaluation 18. Conclusion Références bibliographiques Annexes

21

2. DESCRIPTION DU PROJET 2.1.Objectifs du projet Le PMCR poursuit les objectifs spécifiques suivants : - le désenclavement interne des communautés rurales ; - la facilitation de l’écoulement des produits agricoles des zones de production vers les zones commercialisation et de consommation ; - le développement du transport rural en favorisant un système de transport efficient et fiable ; - la mobilité des populations et l’accès aux services sociaux de base.

2.2.Description des travaux à réaliser Le projet d’aménagement de l’axe Bédaya-Moissala se fera sur une distance de 75 km de long avec une emprise de 12 m hors agglomération et 9 m dans les localités. La piste ne fera pas l’objet d’un bitumage mais d’une réfection qui devra assurer la fluidité de la circulation des biens et des personnes. En attendant les études détaillées, on peut néanmoins retenir que les travaux essentiels à effectuer sont : - l’élargissement de la largeur de la route à 9 m lors de la traversée des agglomérations et de 12 m hors agglomération ; - l’aménagement de la chaussée dont la platteforme sera en terre réalisée avec une couche de roulement en latérite ou en mélange de latérite et sables limoneux de bonne portance, - l’aménagement sur bourbier, - l’aménagement des ravinements longitudinaux et transversaux; - l’amélioration du système de drainage ; - et la construction/elargissement de dalots/buse.

22

3. IMPACTS POTENTIELS DU PROJET 3.1.Impacts potentiels positifs du projet L’aménagement de l’axe Bedaya-Moissala dans la région du Mandoul génèrera des impacts socio- économiques positifs. Le tableau ci-après donne une description et analyse des impacts positifs du projet. Tableau 1 : Description et analyse des impacts positifs de la situation avec le projet Phases Récepteur Description de du Commentaires d’impact l’impact projet Les travaux d’aménagement routiers mobilisent en général du personnel aussi bien qualifié que non qualifié soit au niveau Création d’emplois local ou national. Ces travaux occasionneront sans nul doute pour couvrir le Emploi l’emploi de la main d’œuvre et permettront aux personnes besoin en main employées d’améliorer leurs revenus. d’œuvre Ce type d’emplois est temporaire, mais important au plan social

et économique. Les salaires qui seront directement versées aux employés et aux manœuvres de l’entreprise, seront par voie de conséquences reversées dans l’économie locale sous forme de consommation, d’épargne et donc contribuera aussi minime Economie Création de richesses soit-il à réduire la pauvreté (ODD). La présence de l’entreprise favorisera par le même biais le développement de l’économie informelle (commerce de nourriture,) et favorisera l’écoulement des marchandises des opérateurs économiques privés locaux. Au cours de cette phase, les restaurants et les petits Amélioration des Condition de commerces, généralement détenus par les femmes seront de conditions de vie de vie plus en plus sollicités par les employés. Cette situation la femme permettra un accroissement de revenus des femmes PREPATION ET AMENAGEMENT ET PREPATION Le reboisement participera à la lutte contre l’érosion en Conservation des diminuant la vitesse d’écoulement des eaux et en favorisant la eaux et des sols et sédimentation. Ceci entraine une amélioration de la qualité des Végétation atténuation du sols et favorise l’infiltration de l’eau. changement Cette végétation constituera une zone favorable pour les oiseaux climatique qui pourront tisser leurs nids sur les arbres et permettra la séquestration du carbone. Facilitation de Le mauvais état des routes actuels rendent très difficiles l’évacuation des l’évacuation des malades vers les centres de santé mieux malades vers les spécialisés et cela rends difficile la prise en charge des malades

centres de santé, qui doivent être évacués. Santé l’acheminement des Par ailleurs, La réhabilitation de l’axe routier contribuera à humaine produits médicaux et améliorer la santé humaine par des évacuations plus rapides et la réduction des cas la réduction des cas de mortalité et l’acheminement plus rapides de mortalités des produis médicaux Installation probable Les sociétés de transport vu l’état actuel des routes ne peuvent des sociétés de pas mettre leurs cars sur l’axe routier en très mauvais état. EXPLOITATION transport ou Pour les déplacements, la majorité des populations est obligée Transport augmentation la d’utiliser la moto ou la bicyclette pour effectuer de nombreux et fréquence des longs déplacements avec tous les problèmes que cela occasionne sociétés de transport notamment l’exposition aux intempéries et le temps mis pour 23

Phases Récepteur Description de du Commentaires d’impact l’impact projet dans la province et parcourir les distances. Cela a pour conséquence la réduction des baisse des coûts de flux commerciaux. La réhabilitation de la route encouragera les transport opérateurs du secteur des transports à s’installer. Aussi, il y aura une réduction coûts de transport, des délais de voyages (pour couvrir 75 km actuellement, il faut compter en moyenne 2h en véhicule alors qu’en temps normalement 1h suffirait. Le mauvais état des routes n’est pas favorable aux différents échanges. La région est une zone de production agricole par excellence et l’aménagement pourra faciliter entre autres l’évacuation des produits agricoles vers les centres de Amélioration des consommation urbains. Economie échanges La réhabilitation de l’axe routier contribuera davantage à améliorer les différents échanges. La réhabilitation de l’axe routier permettra de rejoindre les différentes villes aussi pour des questions administratives, de santé et d’éducation. La facilitation de l’accès au marché urbain réduira les pertes des récoltes, favorisera leur vente et permettra de développer le Condition de Amélioration du commerce (disponibilité des marchandises). Ceci engendrera un vie revenu plus pour le revenu des communautés et donc améliorera leur condition de vie.

Les photos ci-après illustrent le mauvais état de l’axe.

Photo 1 : Illustration du mauvais état du pont sur le Mandoul (fleuve)

24

Photo 2 : érosion au niveau des dalots/buses Photo 3 : Présence de nombreuses flaques d’eau après les pluies sur le tronçon (probleme de drainage)

3.2.Impacts négatifs du projet Les travaux d’aménagement de l’axe occasionneront certainement des impacts environnementaux et sociaux négatifs (sur les personnes et les biens). En effet, il a été repertorié dans l’emprise du projet 1240 arbres, 3 hangars précaires tôlés, de 11 clôtures (en bois, briques cuites et en seko) ; d’infrastructures fixe comme 2 maisons en briques cuites, 2 toilettes en briques, 61 arbres fruitiers privés, 7 champs de cultures, 19 tombes et une borne fontaine. Ces biens devront être détruits pour les uns notamment les arbres et déplacées pour les autres comme les hangars. Aussi, au niveau des infrastructures communautaires comme les écoles (11), les églises (8), centres de santé (2), terrains de foot (7) et un camp de refugiés, il y aura des désagrements pour usagers lors des travaux d’aménagement. Par ailleurs, la construction de la base-vie/chantier et les zones d'emprunt sont susceptibles aussi d’avoir des impacts sociaux négatifs. Les travaux d’aménagement seront d’un très grand soulagement pour les autorités et les populations. Ils vont nécessiter la réalisation d’un certain nombre d’ouvrages tels que la réfection du pont sur le mandoul, la réfection de certain ouvrage de franchissement comme les dalots/buses et la mise en place d’un système de drainage de l’axe. L’axe routier objet de la présente étude pour les travaux d’aménagement dans le cadre du PMCR est une route déjà existence amenagé et receptionné en 2014. L’axe est donc assez dégagé. Les impacts sociaux négatifs potentiels du projet sont principalement liés à la perte de cultures pour les parcelles situées dans l’emprise de la route, au déplacement d’infrastructures précaires de commerce (hangars pour la plupart), la restriction d'accès à des sources de revenus et la perte de sources de revenus, définitifs pour les personnes installées sur l’emprise de la route (cas des cultures). Le tableau ci-après donne une description et une analyse des impacts négatifs du projet.

Tableau 2 : Description et analyse des impacts négatifs du projet Phases Récepteur Description de du Commentaires d’impact l’impact projet

Le déplacement du matériel jusqu’au site du projet comporte des Sécurité et

Risque d’accident risques d’accident ou de collision avec les autres usagers de la route

NT

EME

NAG N ET ET N

santéAME publique ATIO PREP ou les biens (commerces, …) à situés à proximité des routes.

25

Phases Récepteur Description de du Commentaires d’impact l’impact projet La mise en œuvre du projet entrainera la destruction de 6 Acacia Perte des espèces sieberiana, 222 Anogeissus leiocarpus, 12 Balanites aegyptiaca, végétales : abattage 115 Borassus aethiopum, 33 Cacia senegal, 1 Ceiba pentandra, 1 de 1240 ligneux Citrus limons, 62 Daniellia oliveri, 14 Ficus Platiphylla, 1 Végétaux situés soit dans Hyphaene thebaica, 64 Khaya senegalensis, 39 Mangifera indica, l’emprise soit à la 113 Parkia biglobosa, 31 Piliostigma reticulatum, 266 Ricinus lisière de l’emprise communis, 7 Tamarindus indica, 4 Urena Lobata, 285 Vitellaria paradoxa. Ceci a pour conséquence la réduction du couvert végétal. Perte de bâtis (démolition), de superficies cultivables et de récoltes puis de végétation donc d’espèces utilitaires (arbres fruitiers et médicinales) : certains bâtis (184 ml de clôtures, 18 m2 de maisons en terre cuite, 2,85 m2 de toilettes en terre cuite, 14 m2 de hangars tôlés) se trouvent dans l’emprise ou se situe à la lisière de l’emprise Espace sylvo- ce qui nécessitera leur démolition. La mobilisation de l’emprise de Pastoral Perte de biens la piste va engendrer la perte de superficies cultivables (878,25 m2) Habitat avec un risque de destruction des récoltes (si saison pluvieuse) et Revenu donc un impact sur le revenu. L’abattage des arbres va entraver la cueillette des fruits qui peut se répercuter sur le revenu (commerce des PFNL). Dans l’emprise de la route il y a 19 tombes (à Nodjibodo) dont le déplacement sera nécessaire. Pollution du sol par La démolition des bâtis va entrainer la production de déchets la production de constitués de matériaux de construction. L’installation et le Sol déchets liquides et fonctionnement de la base-vie/chantier va entrainer la production solides de déchets. Les mouvements des matériaux, des personnes et de la machinerie Sécurité et Risque d’accident et les travaux d’aménagement de la plateforme sont des risques santé publique (collision ou autre) pour le personnel, les personnes et les biens. Risque de Les travaux vont engendre de la pollution atmosphérique pouvant développement de être à l’origine de certaine maladie. La présence de la main d’œuvre Santé certaines maladies extérieure avec le risque de comportements déviants peut entrainer (respiratoires, MST, la prolifération des MST. VIH-SIDA, …) Risques de La présence d’ouvriers salariés pourrait entrainer des Culture dépravation des comportements déviants, abus et violences sexuelles sur les mœurs groupes vulnérables (veuves, les mineurs, …) Perturbation de la Le stockage des matériaux, la présence des engins de chantier, le Mobilité mobilité des biens et long de l’axe de la piste vont gêner la circulation et la mobilité des des personnes populations riveraines et autre usager. L’aménagement va nécessiter la destruction de 7 dalots/buses situés le long de l’axe et du pont sur le Mandoul qui dans un été très Biens Destruction de biens dégradé. A cela s’ajoute une borne fontaine nouvellement publiques publiques construite et non encore exploitée située dans l’emprise de l’axe (Ngombé Kyan). Conflits sociaux La non-utilisation de la main d’œuvre locale et le non-respect des Cohésion entre les populations us et coutumes des populations locales par les employés venus sociale locales et le d’ailleurs pourraient engendrer des conflits sociaux. personnel de chantier Avec la circulation des engins et des véhicules il y aura les Air, Sol et Pollution du sol, de émissions de poussières et de fumées d’échappement. Il y a Eau l’eau et de l’air également le risque de dégradation de la qualité des sols par 26

Phases Récepteur Description de du Commentaires d’impact l’impact projet asphyxies des microorganismes due aux fuites ou déversements accidentels d’hydrocarbures, d’huiles de vidange avec contamination des eaux de surface et souterraine. Il y a également l’exploitation des emprunts qui va entrainer la dégradation de la qualité physique et biophysique du sol Ambiance Les travaux vont engendrer du bruit troublant ainsi l’ambiance Nuisances sonores sonore sonore des populations La mise en service de la piste va entrainer l’amélioration de la mobilité des personnes et des biens donc un brassage des personnes Risque d’accidents et Santé avec des risques de propagation des MST. La circulation peut être

de propagation des publique également source de poussière d’émission de gaz à effet de serre et IST/MST et Sécurité entrainer ainsi des maladies respiratoires (infection respiratoires Respiratoire (IRA) aigües/IRA). Il faut également noter les risques d’accidents sur l’axe. La démobilisation de la base-chantier va entrainer la production de déchet pouvant être source de pollution du sol et de l’eau par des

EXPLOITATION Air, Sol et Pollution du sol, de déchets solides et liquides. La mise en service de l’axe va générer Eau l’eau et de l’air de la poussière et gaz à effet de serre, risque d’une fuite et rejet accidentel ou volontaire d’hydrocarbure et d’huile usée avec comme conséquence la pollution du sol et de l’eau.

Les photos ci-après illustrent quelques types de biens situés dans l’emprise de la route et qui seront impactés par les travaux de réhabilitation et d’entretien de l’axe Bedaya-Moissala.

Photo 4 : Cimétière à la lisière imédiate de l’axe à Photo 5 : Champs de maïs (25m2 impacté) appartenant à Ngombé-Kyan DJIMADOUM NGUE Ernest dans le village de Kembita

27

Photo 6 : Borne fontaine à Ngalo situé dans l’emprise Photo 7 : Hangar tolé devant une boutique appartenant à de l’axe DAULINA Odjimngare dans le village de Ngalo

Photo 8 : Végétation le long de l’axe Photo 9 : Clôture en bois barbelée de fer appartenant à DJIRAÏBE Nguenayalbaye dans le village de Ngombé Kyan

Remarques particulières : Sur l’axe il faut noter la présence de 6 cimetières et 14 regroupements de tombes à la lisière (souvent moins de 1,5m) qui peuvent être profanées accidentellement. Il faudra y prêter une attention particulière avec pour option première de les éviter afin de ne pas les profaner. L’aménagement dont l’axe avait déjà fait l’objet avait épargné ces tombes (même les 19 situées dans l’emprise de l’axe), sauf le cimétière de Ngombé Kyan avait l’objet de profannation par l’entreprise ce qui avait suscité la colère des populations. Des consultations publiques, il est ressorti, les recommandations des populations statuaient d’abord sur la réduction de l’emprise de la piste afn d’éviter les déplacements. Si cela était impossible, il y a la possibilité de deplacer les tombes sous conditions de rituels/sacrifices.

28

Les conditions et cérémonials à respecter pour le deplacement des tombes a été harmonisés et présenté dans le CPR du PMCR (juin 2018) et présent Plan d’Action de Reinstallation du même projet. Ce qu’il faut prendre en compte dans le déplacement des tombes est résumé dans les tableau ci-dessous : Tableau 3: Coup de deplacement et de construction d'une nouvelle tombe selon le Plan de compensation et de Réinstallation du Tchad. Estimation Description Quantité Prix U Prix T Briques cuites 1000 30 30000 Transport brique cuite 1 10 10000 Ciment 3 12000 36000 Transport matériaux FF 15000 15000 Chevres 2 25000 50000 Mil 1 25000 25000 Sorgho 1 20000 20000 Pourboire famille FF 25000 25000 TOTAL 211 000 FCFA

Les coordonnées de localisation des tombes et des cimétières sont données dans le tableau ci après. Tableau 4 : Coordonnées géographiques des tombes et des cimetières Coordonnées GPS de la tombe et Village Type de bien impacté des cimetières X Y 809632 (début) 967561 (début) NGombé-Kyan Cimetière 1 809605 (fin) 967502 (fin) 809600 (début) 967508 (début) NGombé-Kyan Cimetière 2 809586 (fin) 967484 (fin) NGombé-Kyan Tombes (8) 809523 967336 Ngalo Tombes 809003 966247 Ngalo Cimétière des chefs de canton 808899 965980 Guerguer Cimétiere de la famille Mbatinta 808757 965341 Guerguer Tombe 808778 965161 Simain Cimétière 809148 963678 Nabo Tombe 810871 959223 Ngasok 1 Tombe 812030 957139 Korkouma Tombe 815937 952174 Biri Tombe 815937 952174 Kaba 6 Tombe 812818 943925 Doba Tombe 810964 936802 Ndoubaidené Tombe 809169 934636 Pelko Tombe 807987 933173 Silambi Cimétière 806773 931436 Sangara Tombes (5) 805817 930174 Nodjibodo Tombes (19) 805269 929405 Maïkan Tombes (7) 804320 927154 Source : Enquête terrain, Juin 2018

29

Les photos ci-après illustrent la présence de la tombe et des cimetières à proximité de l’emprise de la route.

Photo 10 : Tombe à proximité de l’emprise de la route Photo 11 : Cimetière approximité de la route profané dans le village de Ngombé Kyan lors des travaux d’aménagement précedent dans le Source : D. NGADJADOUM, Juin 2018 village de Ngombé Kyan

3.3.Composantes du projet donnant lieu à la réinstallation Se basant sur les composantes actuelles du projet PMCR, la composante 1 ‘Aménagement des infrastructures de transport rural’’ est celle qui donnent lieu à la réinstallation. En effet, l’aménagement va nécessiter une emprise de l’axe totalement dégagée de l’ensemble des obstacles qui peuvent entraver la bonne réalisation des travaux. De ce fait, l’ensemble des biens situés dans l’emprise de la route ont fait l’objet de recensement et les personnes concernées identifiées pour leur indemnisation.

3.4.Zone d’impact des activités du projet Les activités du projet comme mentionnées plus haut, donneront lieu aussi bien des impacts positifs que négatifs pour les populations et leur environnement. En effet, la zone des impacts négatifs du projet va concerner essentiellement l’emprise de la route qui est de 9 m en agglomération et de 12 m hors agglomération. A cela s’ajoutent les biens situés au niveau des ouvrages d’art tels que les dalots/buses où la réhabilitation peut entrainer des impacts au-delà de l’emprise des 9 et 12 m, les biens situés au niveau des carrières et des sites d’emprunt. Par contre, en termes de zone d’impacts positifs, il y a entre autres, les villages traversés par la piste concernée, les villages riverains, la région du Mandoul et tout le pays. 3.5.Mécanisme mis en place pour limiter la réinstallation En général, les impacts importants sur la population lors de la mise en œuvre de tels projets de routes, se rencontrent lors de la traversée des agglomérations où l’on trouve les installations importantes. Dans le cadre de l’élaboration du PAR pour ce projet et comme cela se fait déjà, les mécanismes mis en place pour limiter la réinstallation des populations sont entre autres : - la réduction de l’emprise de la route à 9 m en agglomération ; - la mise en place des comités locaux de réinstallation dont l’une des responsabilités est de sensibiliser les populations pour éviter la recolonisation des emprises de la route ; - l’implication des autorités locales dans la mise en œuvre du PAR ; - pour une parcelle affectée, il faut considérer l’espace perdue et non l’ensemble de la parcelle du PAP au cas où un espace est encore disponible et peut abriter la PAP, etc. 30

4. PRINCIPAUX OBJECTIFS DU PAR Le plan de réinstallation doit permettre de délimiter avec précision le contenu de la réinstallation et ses impacts sur la population. Ainsi, les déplacements, les acquisitions de terres ou la compensation de la perte d’activités devront être évalués (recensement, coût, etc.) avec précision avant tout lancement des activités qui occasionneront les affectations des biens de la population. Les coûts des indemnisations et des atténuations seront incorporés dans le coût global du projet. L’élaboration du présent PAR permet de mettre en place des mesures appropriées, soigneusement planifiées pour la mise en oeuvre des travaux d’aménagement de l’axe Bedaya-Moissala, de sorte que la réinstallation involontaire n’engendre pas des conséquences dommageables sur le long terme. La prise en compte des dommages sociaux se fera dans le plus grand respect de la politique opérationnelle 4.12 de la Banque Mondiale. L’objectif du PAR est de mener une étude détaillée sur la réinstallation involontaire des populations, en vue (i) d’identifier, de façon précise, les personnes affectés par le projet (PAP), ainsi que la nature, l’ampleur et la valeur des pertes qu’elles subiront par le fait des travaux d’aménagement de l’axe Bédaya-Moissala, et (ii) de proposer des mesures de compensation justes et équitables desdites PAP. Les objectifs spécifiques du PAR sont : (i) minimiser, dans la mesure du possible, la réinstallation involontaire et l’acquisition de terres, en étudiant toutes les alternatives viables dès la conception du projet ; (ii) s’assurer que les personnes affectées sont consultées effectivement en toute liberté et dans la plus grande transparence et ont l’opportunité de participer à toutes les étapes charnières du processus d’élaboration et de mise en œuvre des activités de réinstallation involontaire et de compensation; (iii) s’assurer que les indemnisations, s’il y a lieu, sont déterminées de manière participative avec les personnes en rapport avec les impacts subis, afin de s'assurer qu'aucune personne affectée par le projet ne soit pénalisée de façon disproportionnée; (iv) s’assurer que les personnes affectées, incluant les groupes pauvres et vulnérables, sont assistées dans leurs efforts pour améliorer leurs moyens d’existence et leur niveau et cadre de vie, et, (v) s’assurer que les PAP soient sur le site du projet avant la date butoir.

Ces objectifs ont été pris en compte dans la présente étude qui est réalisée conformément aux Politiques et procédures de sauvegarde de la Banque mondiale, aux lois et règlements du Tchad en la matière.

31

5. ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES 5.1.Localisation du projet L’axe Bédaya-Moissala passe par les localités suivantes : Bedaya, Ngonderé, Kembita, Nombé Kyan, Ngalo, GuerGuer, Maintama, Simain, Sako, Nabo, Ngasok 1, Ngasok II, Ngonkargué, Korkouma, Biri, Kaba6, Nodjimala, Mainané, Doba, Ndoubaidené, Pelko, Silambi (avec la présence d’un camp de refugiés), Sangara, Nodjibodo, Maïkan et Moissala comme l’indique les cartes ci-après.

32

33

34

35

36

Carte 1 : Localisation du tronçon routier Bedaya - Moissala

37

5.2.Profil socioéconomique de la zone du projet. Le tableau ci-après donne une synthèse du profil socioéconomique de la zone du projet. Tableau 5: Profil socio-économique de la zone d’étude VOLETS ZONE DU PROJET Profil physique de la zone du projet Situation La zone du projet est située au Sud-Est du Tchad dans la région du Mandoul et couvre 3 géographique sous-préfectures que sont : Bedaya, Bouna et Moissala. Les localités traversées par l’axe sont : Bedaya, Ngonderé, Kembita, Nombé Kyan, Ngalo, GuerGuer, Maintama, Simain, Sako, Nabo, Ngasok 1, Ngasok II, Ngonkargué, Korkouma, Biri, Kaba6, Nodjimala, Mainané, Doba, Ndoubaidené, Pelko, Silambi, Sangara, Nodjibodo, Maïkan et Moissala. Selon les résultats actualisés du RGPH 2009, la population de la région du Mandoul est de Populations 637 086 habitants avec 36 hab/km2. Selon la revue interne sur le secteur rural au Tchad 2011 publiée par l’AFD et la BM, on rencontre principalement des Arabes (Salamats, Hemats, Rachids, kolomats) et les Kibets Structure sociale dans la région du . Spécifiquement on rencontre les Sar (Madjingaye), les Mbaï, les Nar et les Daï dans le Mandoul. Les routes sont en très mauvais état dans la région. Beaucoup sont impraticables pendant la saison des pluies. Selon Bertrand Guibert & Lagnaba Kakiang (IRAM 2011), depuis que Infrastructures de la Cotontchad ne réalise plus de travaux d’entretien routier, la situation est très difficile en transport cas de fortes pluies. C’est notamment le cas de l’axe Bedaya-Moissala qui est caractérisé par une forte dégradation et le pont sur la rivière du Mandoul qui est dans un état de dégradation avancée. Hormis l’habitat en zone urbaine, il existe deux types d’habitat traditionnel, adaptés aux Habitat modes de vie des populations : l’habitat sédentaire des populations et l’habitat nomade des peuples transhumants. La législation domaniale et foncière est régie par 6 textes de lois datant de 1967 et leurs décrets d’application. Dans la réalité, le régime "moderne" coexiste avec le droit coutumier. Régime foncier Ainsi, la propriété de la terre peut être attestée aussi bien par son immatriculation que par sa mise en valeur (droit coutumier). En milieu rural, c'est le droit coutumier qui prédomine. L’offre éducative établie à partir des données publiées par OCHA dans les profils humanitaires de chacune des régions de la zone du projet (février 2017). Ainsi, la région Education du Mandoul compte 340 écoles. Sur le terrain, on a pu dénombrer 11 écoles à proximité de l’axe. Le taux d’achèvement au primaire est de 38 %. Selon le plan stratégique de développement des ressources humaines pour la sante au Tchad (2011- 2020) et l’annuaire des statistiques sanitaires du Tchad 2012, la zone du projet compte 11 hôpitaux et 138 centres de santé. Sur le terrain 2 centres de santé ont été Santé répertoriées le long de l’axe. Selon l’ECOSIT3, 40,6% des malades souffrent du paludisme/fièvre, 17% souffrent de la diarrhée/dysenterie. En effet, environ 40% des malades ont consulté un infirmier, 11,5% ont pu consulter un médecin et moins de 3% ont consulté un guérisseur traditionnel. Selon les informations consultées sur https://www.energies-renouvelables- afrique.com/fiche-pays-tchad, 5% à peine de la population dispose d’un accès à l’électricité Énergie essentiellement dans le milieu urbain. Le bois domestique représente 90% de la consommation d’énergie primaire. Le taux global d’accès à l’eau potable est compris entre 37 et 70 % (source : Ministère de Eau potable l’Eau du Tchad : Analyses et Perspectives du Secteur Eau & Assainissement 2010-2015). A proximité de l’axe on dénombre 13 points d’eau (4 bornes fontaines et 9 pompes).

38

VOLETS ZONE DU PROJET En milieu rural plus de 88,5 % de la population utilise la nature comme lieu d’aisance ; seulement environ 11 % utilise des latrines traditionnelles ou améliorées. En milieu urbain, Assainissement près de 80 % de la population utilise différents types de toilettes ; il reste cependant environ 21 % de la population qui utilise la nature comme lieu d’aisance. (Source : Ministère de l’Eau du Tchad : Analyses et Perspectives du Secteur Eau & Assainissement 2010-2015) Selon les résultats de la Troisième Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel au Pauvreté Tchad (ECOSIT3) de 2011, l’incidence de la pauvreté dans la zone du projet est largement supérieure à la moyenne nationale. Elle est de 70,9% dans le Mandoul. Le diagnostic mis en exergue dans le SDA (Schéma Directeur Agricole 2006-2015 du Tchad) montre que l’agriculture est diversifiée. Les modes de culture offrent de Agriculture en nombreuses variations autour d’une trame sorgho/mil coton arachide, complétée par niébé, générale, culture sésame. On constate aussi une dynamique d’extension de la mise en culture des sols maraîchère hydromorphes dans les plaines inondables et de leurs marges (riziculture, maraîchage et tubercules –patates, igname et manioc-) et un accroissement dans l’utilisation des produits phytosanitaires. Les ordures ménagères constituent presque la totalité du volume des déchets générés. Ils Type de déchets sont suivis des eaux usées et des excrétas. Les déchets liés aux activités des entreprises sont produits évoqués par les parties prenantes consultées (huiles usées, déchets ménagers, batteries, déchets toxiques, …). L’Etat des lieux sur l’élevage au Tchad (FAO 2012) montre que l’élevage revêt 2 faciès dans la zone du projet. Il y a l’élevage transhumant provenant du , du , du Guéra ou d’Ouaddaï qui arrive dans la zone en fin de saison froide pour accéder à la fois à Elevage la vaine pâture et aux parcours nouvellement exondés. Les agriculteurs locaux possèdent aussi de plus en plus d’animaux qui contribuent à grossir le cheptel. On assiste de ce fait a un agro pastoralisme qui s’est mis en place pour plusieurs générations. La pêche s’exerce toute l’année avec des périodes de forte production en basses eaux. Plusieurs techniques sont utilisées mais les filets relevés à l’aide de pirogues constituent Pêche et l’équipement moderne de cette corporation active. Les revenus peuvent être conséquents : aquaculture 50.000 à 100.000 FCFA par mois durant la période active et viennent le plus souvent en compensation de l’agriculture (rapport projet Prodepêche). Le potentiel du sous-sol des différentes régions reste relativement peu connu mais présente de l’avis général de nombreuses richesses. Ainsi selon J.M., Angel et all. 2011 auteurs de la carte géologique et des ressources minérales de la République du Tchad, le sous-sol Mine et industrie renfermerait des minerais tels que l’uranium. En ce qui concerne l’accès aux services énergétiques, la Société Nationale d’Electricité SNE est le principal opérateur public du secteur d’électricité. Secteurs Selon les résultats de la Troisième Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel au principaux Tchad (ECOSIT3) de 2011, le secteur primaire (agriculture, pêche et élevage) occupe 74,3 d’emploi %, celui des Services 9,1 %, le Commerce 7,5 % et l’industrie BTP 9,1 % Le parc national de Manda (PNM) et les blocs de chasse de l’Aouk constituent les Tourisme principaux attraits touristiques potentiels de la région du Mandoul. Source : Exploitation documentaire juin 2018

39

5.3.Régime foncier dans l’aire d’influence du projet Au Tchad, les textes sur le régime domanial et foncier sont : les lois n° 23, 24 et 25 du 22 juillet 1967, et leurs décrets d'application n° 186, 187, 188 du 01 août 1967 qui régissent respectivement le statut des biens domaniaux ; le régime de la propriété foncière et des droits coutumiers ; les limitations des droits fonciers. Ces textes constituent la base légale de l’administration des terres tant privées que publiques au Tchad. A cela, il s’ajoute la Constitution de la République du Tchad de 1996 (révisée en 2005) qui établit les principes fondamentaux relatifs à la propriété privée qui reconnaît et protège le droit de propriété. L’article 43 de la Constitution tchadienne de 1996 indique que : « Tout Tchadien a le droit de fixer librement son domicile ou sa résidence en un lieu quelconque du territoire national ». Pour ce qui concerne la protection des biens, l’Article 17 de la Constitution mentionne ceci : « La personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu a droit à la vie, à l’intégrité de sa personne, à la sécurité, à la liberté, à la protection de sa vie privée et de ses biens ». En termes de propriété de terres, au Tchad, l’ensemble des terres appartient à l’Etat. Il constitue le domaine national. Cette disposition qui est supposée être complétée en Conseil des Ministres n’a fait l’objet d’aucune modification jusqu’à nos jours. Le domaine de l’Etat est constitué d’une part de domaine public qui est imprescriptible et inaliénable et d’autre part de domaine privé. Ce sont des domaines naturels ou artificiels. Le domaine public naturel est constitué des biens qui ne résultent pas de l’action de l’homme. Ce sont par exemple : les cours d’eaux, les lacs, les étangs, les gîtes minéraux et miniers, les forêts classées, etc. Le domaine public artificiel est constitué des biens qui résultent de l’action de l’homme. Ce sont par exemple : les routes ou voies de communication, les conduites d’eau de toutes natures, les monuments, etc. Pour le domaine privé, il existe deux régimes fonciers au Tchad, le régime traditionnel et, le régime moderne basé sur la loi N° 24 nécessitant un système d’immatriculation et d’inscription de l’immeuble dans les registres tenus par les services domaniaux (Cadastre, Domaines et Finances). En plus de ce droit hérité du Code napoléonien, il existe le droit foncier traditionnel. Ce droit fait encore partie intégrante de l'ordonnancement juridique tchadien en vigueur. Préexistant au droit colonial et au droit de l'Etat contemporain, il joue un rôle assez important, notamment en milieu rural. Dans le système foncier traditionnel, l'accès individuel à la terre est obtenu en vertu de la filiation patrilinéaire, c'est à dire en vertu de l'appartenance d'un individu à un groupe de parenté donné et du principe de la propriété collective de la terre. Le terroir agricole s'organise autour du chef de terre, descendant du lignage fondateur du village. La stabilité des droits fonciers accordés à une personne est fonction de l'exploitation qu'il en fait. Tant qu'il cultive sa terre, il est assuré de ne pas en être dépossédé, sauf faute grave à l'encontre des principes sociaux essentiels.

5.4.Recensement et date butoir Comme mentionné plus haut, l’axe Bédaya-Moissala est une route déjà existante et ayant fait l’objet d’un aménagement et réceptionné en 2014. 40

Le recensement des personnes affectées situées dans l’emprise de la route considérée, a eu lieu au cours de la période allant du 27 Mai au 02 Juin 2018. La date butoir a donc été fixée au 02 juin 2018 (Confère PV des consultations publiques) et, correspondant à la date de fin des enquêtes pour le recensement des occupations de l’emprise de la route. Lors des consultations publiques, il a été souligné que les personnes qui occuperont la zone de l’emprise après cette date butoir n'auront droit à aucune compensation ni à aucune forme d'aide à la réinstallation. Au cours de ce recensement, toutes les personnes ayant leurs biens situés dans l’emprise de la route ont été identifiées et leurs biens caractérisés. Il faut mentionner que les populations ont fait part des champs qui se situent hors des agglomérations non encore mis en valeur et qui avec la saison pourront faire l’object d’une mise en valeur. Nous avons sensibilisé les populations de limiter leur champ par rapport au piquetage qui a déjà été mis en place par une mission précédente (équipe Topo) dans le cadre du PMCR. La majeure partie des champs impactés ont été mis en valeur en ignorant le piquetage et en empietant sur l’emprise de l’axe.

Photo 12 : Photo illustrant la présence de piqué sur le terrain, mis en place par l’équipe chargée des études topographiques

L’identification des personnes affectées a porté entre autres sur : - identification de la localité - identification de l’individu ou du chef de ménage

41

- état civil - catégorie d'occupation du foncier - statut d'occupation d'actifs - activités économiques du ménage - revenus du ménage - biens du ménage - espèces végétales affectées (arbres plantés ou arbres naturels) - santé /Vulnérabilité - education /scolarisation Quant à la caractérisation des biens, elle a été faite en fonction des biens affectés. Pour ce qui est champs situés dans l’emprise, il a surtout été identifiés quelques champs de maïs, sorgho et d’arachide. Les informations suivantes ont été collectées : - la spéculation produite ; - la superficie impactée ou situées dans l’emprise de la route ; - la production en année 1, 2 et 3 ; - le revenu annuel du champ ; - le mode d’occupation (propriétaire exploitant ou non exploitant, locataire ou autre) - quelques coordonnées GPS du champ. Pour ce qui dbâtis, les informations ci-après ont été identifiées : - le type d’infrastructures ou bâtis (hangars pour la majorité) ; - les coordonnées GPS ; - les caractéristiques du bien (toiture, support, clôture, état du sol et des murs, dimensions du bien) - le coût de réalisation du bien - le mode d’occupation (propriétaire exploitant ou non exploitant, locataire ou autre) Pour ce qui est des ligneux privés les informations suivantes ont fait l’objet de collecte : - le nom du propriétaire - le nom scientifique, français ou local de l’arbre ; - les caractéristiques de l’arbre (fruitier ou non, âge approximatif, diamètre à hauteur de poitrine, état sanitaire, etc.) - le nombre d’année ; - le traitement réservé à l’arbre (coupe) ; - les coordonnées GPS de l’arbre ; - etc. Pour ce qui est des arbres relevant du domaine public : - le nom scientifique, français ou local de l’arbre ; - les caractéristiques de l’arbre (âge approximatif, diamètre à hauteur de poitrine, état sanitaire, etc.) - le traitement réservé à l’arbre (coupe) ; - les coordonnées GPS de l’arbre ; - etc. Les photos ci-après illustrent quelques séances de recensement et d’échange avec les populations des localités concernées.

42

Photo 13 : Recensement de Monsieur Photo 14 : Recensement de Monsieur DAULINA DJIMADOUM NGUE Ernest du Village de Odjimngare du Village de Ngalo, ayant son Kembita ayant son champ de maïs dans l’emprise hangar tolé dans l’emprise

Source : D. NGADJADOUM, Juin 2018

5.5.Bilan / Résultat des enquêtes d’expropriation et des consultations publiques 5.5.1. Bilan des résultats des enquêtes Sur l’ensemble du tronçon concerné par le projet, on note dans l’emprise de la route, la présence de quelques arbres fruitiers et non fruitiers, de champs et de quelques infrastructures précaires de commerce composées d’hangars amovibles et de maisons en brique de terre cuites ; de clôtures en bois, tige de mil ou en secko et de toilette en brique cuite. Le bilan des résultats des enquêtes est consigné dans le tableau ci-après. Tableau 6 : Bilan des résultats des enquêtes N° Sujet Données Région du Mandoul 1 Localisation du projet

Bedaya, Ngonderé, Kembita, Nombé Kyan, Ngalo, GuerGuer, Maintama, Simain, Sako, Nabo, Ngasok 1, 2 Localités traversées Ngasok II, Ngonkargué, Korkouma, Biri, Kaba6, Nodjimala, Mainané, Doba, Ndoubaidené, Pelko, Silambi, Sangara, Nodjibodo, Maïkan et Moissala Types de travaux Amenagement de l’axe dans le cadre du Projet 3 Mobilité et Connectivité Rural 4 Budget global de la mise en œuvre du PAR 40 561 659,6 FCFA Budget des indemnisations : 16 874 236 F CFA 5 - Budget des compensations pour perte de biens 16 569 236 F CFA - Budget des aides à la réinstallation 305 000 F CFA 6 Coûts prises en charge de mise en œuvre du PAR 1 600 000 FCFA 7 Audit social du PAR 8 400 000 FCFA 8 Provision pour un PAR complémentaire 10 000 000 FCFA 9 Imprévus 3 687 423,6 10 Date butoir 2 juin 2018 11 Nombre de ménages affectés par le projet 37 43

N° Sujet Données 12 Nombre de ménages féminins affectés par le projet 0 13 Nombre de personnes vulnérables identifiées 2 14 Nombre de personnes féminines vulnérables identifiées 0 Nombre de personnes masculines vulnérables 15 2 identifiées 16 Nombre de ménages propriétaires affectés 37 17 Nombre de ménages locataires affectés 0 Nombre d’infrastructures précaires de commerce 18 3 (hangar) Nombre de PAP déplacés physiques (affection des 19 0 habitations) 20 Nombre de PAP déplacées économiques 1 Infrastructures sociales affectées (maison, clôtures, 21 15 toilettes) 22 Arbres fruitiers privés 61 23 Nombre d'arbres du domaine public à abattre 1240 24 Cultures (Champs) 7 Autres infrastructures types d’infrastructures affectées 1 25 (Borne fontaine) 26 Nombre de champs partiellement affectés 7 27 Superficie des champs partiellement affectés (m2) 878,25 28 Nombre de champs entièrement affectés 0 29 Superficie des champs entièrement affectés 0 30 Nombre d’arbres sacrés à détruire 0 31 Nombre de tombes dans l’emprise 19 32 Nombre de tombes proches de l’emprise 30 33 Nombre de cimetières proche de l’emprise 6 Source : Enquêtes terrain, terrain 2018 5.5.2. Caractéristiques des ménages affectées • Population des ménages affectés et moyens de subsistance L’enquête réalisée identifie 37 ménages affectés et aucun ménage féminin pour une population totale estimée à 300 habitants (inclant les PAP + leurs dépendants). Toutes les personnes affectées sont propriétaires de leurs biens. Il faut noter que certain PAP sont nés vers mais l’âge minimale est de 27 ans. Les moyens de subsistance des ménages affectés sont principalement l’agriculture et l’élevage de petits ruminants. On note parmi les PAP une seule femme. Aucun ménage n’est racordé au réseau nationnal d’électricité ni de l’eau. Le bois constitue la principale source d’énergie.

• Vulnérabilité des ménages affectés Sur les 37 ménages affectés, l’enquête socioéconomique réalisée a identifié 2 personnes vulnérables dont une personne souffrante d’éléphantiasie (MISSANA Bonipase) à Ngombé Kyan et une personne agée marchand à l’aide d’une béquille (DJIMAS Gilbert) à Maitama. Les biens impactés sont 2 arbres fruitiers pour Missana Bonipase puis une clôture d’habitation en brique cuite pour Djimas Gilbert.

44

5.5.3. Biens affectés Les biens affectés par territoire et villages sont synthétisés dans les tableaux ci-après. Les détails concernant chaque bien affecté sont consignés en annexe 1.

45

Tableau 7 : Synthèse des biens affectés dans le territoire de Bumba Hangard Cloture Maison Toilette Cloture Cloture de Arbres en brique en brique en brique Champs BF1 Total en bois en seko boutique privés cuite cuite cuite tolé Bedaya 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Ngonderé 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Kembita 0 0 0 0 0 0 1 2 0 3 Ngombé- 0 2 1 1 1 1 12 0 18 Kyan Ngalo 0 1 0 0 1 1 14 0 1 18 GuerGuer 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Maitama 0 0 1 1 0 0 25 2 0 29 Simain 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Sako 0 1 0 0 0 1 0 3 0 5 Nabo 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Ngasok I 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Ngasok II 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Ngonkargué 0 2 0 0 0 0 0 0 0 2 Korkouma 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Biri 1 1 0 0 0 0 0 0 0 2 Kaba6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Nodjimala 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Mainané 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Doba 0 0 0 0 0 0 8 0 0 8 Ndoubaidené 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 Pelko 0 1 0 0 0 0 1 0 0 2 Silambi 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Sangara 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Nodjibodo 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Maïkan 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Moissala 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Total 3 7 1 2 2 3 61 7 1 82 Source : Enquêtes terrain, Juin 2018

Nb : les deux clôtures en séko à Ngonkargué appartenant à NGUENARBAYE Yohorbé et ALTA Jonas puis la clôture en bois à Biri appartenant à NGUEMADJI Hilebaye ne sont pas dans l’emprise de la route mais à la lisière (moins de 1m). Ces biens ont été repertoriés car la probabilité que ses clôtures soient impactées lors des travaux (fausse manœuvre, heurt,) est élevée. Le tableau ci après fait la synthèse des biens situés le long de l’axe et non dans l’emprise mais pouvant faire l’objet de gêne lors des travaux

1 Borne Fontaine 46

Tableau 8 : Synthèse des biens situés le long de l’axe et non dans l’emprise mais pouvant faire l’objet de gêne lors des travaux Centre Dalot Borne Terrain Pont Ecole de Pompe Eglise Commerce PV2 CR3 Total / buse fontaine de foot santé Bedaya 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Ngonderé 6 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 7 Kembita 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Ngombé- 0 0 0 1 0 1 0 1 0 0 1 4 Kyan 0 0 1 0 0 Ngalo 1 0 1 0 1 2 6 (alignement) GuerGuer 1 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 3 Maitama 0 0 1 1 0 0 0 0 0 2 Simain 1 0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 3 Sako 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 Nabo 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Ngasok I 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Ngasok II 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 Ngonkargué 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 Korkouma 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Biri 0 0 2 1 0 1 0 0 0 0 0 4 Kaba6 0 0 1 1 0 0 0 1 0 0 0 3 Nodjimala 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 1 Mainané 0 0 1 0 0 1 0 1 0 0 0 3 Dobah 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 2 Ndoubaidené 0 0 1 0 0 1 0 1 0 0 0 3 Pelko 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 Silambi 0 0 1 0 0 1 1 1 0 0 1 5 Sangara 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 Nodjibodo 0 0 0 0 0 1 1 0 1 0 0 3 Maïkan 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 Moissala 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Total 8 1 13 3 4 8 6 7 2 2 1 55 Source : Enquêtes terrain, Juin 2018

Un récapitulatif des biens affectés par le projet sur l’axe Bedaya-Moissala indique que dans l’ensemble, 3 clotures en bois, 6 clôtures en seko, une cloture en briques cuites, 2 maisons en briques cuites, 2 toilettes en briques cuites, 2 hangard de boutique tolés, 58 arbres privés, 7 champs et une borne fontaine sont affectés par le projet.

2 Parc de vaccination 3 Camp de refugiés 47

48

6. EXAMEN DU CADRE LEGAL RELATIF A LA REINSTALLATION 6.1.Constitution tchadienne : propriété privée, protection et expropriation La constitution de la République du Tchad a établi les principes fondamentaux relatifs à la propriété privée qui reconnaît et protège le droit de propriété. En son Article 41, elle stipule que : « La propriété privée est inviolable et sacrée. Nul ne peut en être dépossédé que pour cause d'utilité publique dûment constatée et moyennant une juste et préalable indemnisation ». De même l'article 43 de la Constitution tchadienne de 1996 indique que : « Tout Tchadien a le droit de fixer librement son domicile ou sa résidence en un lieu quelconque du territoire national ». L'Article 17 de la Constitution contient les clauses suivantes relatives à la protection des biens : « La personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu a droit à la vie, à l'intégrité de sa personne, à la sécurité, à la liberté, à la protection de sa vie privée et de ses biens ».En ce qui concerne l'expropriation (Journal Officiel de la République du Tchad, du 15 Août 1967), l'article du Code Foncier dispose que : « Lorsqu'une opération d'utilité publique nécessite une expropriation, cette dernière est précédée d'une enquête d'un (01) mois au moins et quatre mois (04) au plus ».

6.2.Mécanisme légal d'expropriation pour cause d'utilité publique Les droits fonciers sont régis par la Constitution de 1996 et les Lois n°23, 24 et 25 du 22 juillet 1967 et leurs décrets d'application n°186, 187 et 188 du 1er août 1967. Conformément à la Constitution tchadienne de 1996 qui traite de la propriété et de ses effets, en cas d'expropriation pour cause d'utilité : "Nul ne peut être dépossédé que pour cause d'utilité publique dûment constatée et moyennant une juste et préalable indemnisation". Sur l'expropriation de droit commun, l'article 2 de la loi n°25 dit que : « Nul ne peut être privé de la propriété des immeubles ou de l'usage du sol, sans que l'intérêt public l'exige, qu'il y ait indemnisation et que les dispositions légales soient appliquées ».Selon son article 2 de la Constitution, « L'expropriation est la procédure par laquelle la puissance publique oblige une personne morale ou physique, à lui transférer la propriété d'un immeuble ou d'un droit réel, dans un but d'utilité publique et moyennant indemnité. » et l'article 3 de poursuivre : « Toute expropriation doit être précédée d'une enquête minimum d'un mois et maxima de quatre mois, avec publicité assez large pour permettre à tous intéressés, notamment aux expropriés, de faire enregistrer leurs observations ».Le décret d'application de la loi n°25 en son article 1er stipule que : « Lorsqu'une opération d'utilité publique nécessite une expropriation, cette dernière est précédée d'une enquête de un mois ou moins et quatre mois au plus. ». L'article 2 dit : « Cette enquête est ouverte par un arrêté du ministre des finances, pris après avis du ministre ou des ministres chargés de l'opération motivant l'expropriation » Cet arrêté indique : (i) sommairement, l'opération à réaliser; (ii) exactement que possible, les surfaces sur lesquelles il y aura expropriation; (iii) la date de clôture de l'enquête; (iv) l'invitation à tous les intéressés de faire connaître leurs observations.Quant à l'article 3, il rappelle que : « Cet arrêté est publié au Journal Officiel, à la conservation de la propriété foncière, à la préfecture et à la sous-préfecture dont dépendent les biens à exproprier, sur les lieux mêmes, et à la mairie s'il s'agit d'une commune ». Les intéressés peuvent faire connaître leurs observations, obligatoirement écrites, par dépôt, ou par envoi postal à la conservation de la propriété foncière, le cachet de la poste faisant foi alors pour la date. L'article 4 va plus loin : « A la clôture de l'enquête, le préfet envoie son rapport au ministre des finances (Direction des domaines) à qui le conservateur de la propriété foncière adresse le dossier ». Le préfet d'une part, et d'autre part le conservateur, joignent à leur envoi ou à leur dossier une note indiquant, l'évaluation qu'ils peuvent faire, compte tenu des éléments dont ils disposent des indemnités à payer.L'article 5 stipule que : « Si l'administration renonce à poursuivre l'expropriation, le Ministre des Finances le fait connaître par un arrêté auquel est

49

donnée la même publicité que le premier ».Si l'administration garde le silence pendant une année pleine après la parution de l'arrêté prescrivant l'enquête, elle est censée avoir renoncé à l'expropriation. Si elle entend la poursuivre, tous les actes ci-dessus indiqués doivent être refaits. Si l'administration entend exproprier, elle le fait par un décret pris en Conseil des Ministres sur rapport du Ministre intéressé par l'opération projetée, et de celui des Finances.

6.3.Régime de propriété de terres La notion de foncier désigne, d'une manière générale, l'ensemble des relations que des individus et des groupes d'individus entretiennent avec l'espace physique, et particulièrement, avec la terre considérée en tant qu'objet de travail. Cette notion concerne le problème de l'exploitation et de l'aménagement des ressources renouvelables et les pratiques de gestion. Le terme système foncier, désigne l'ensemble des pratiques réglementant l'accès, l'utilisation et la transmission de la terre, ainsi que l'organisation générale de l'espace.

6.3.1. Système foncier moderne La loi n° 25 du 23 juillet 1967 sur les limitations des droits fonciers met en avant la nécessité de la mise en valeur et l'acceptation essentiellement agricole de toute valorisation foncière. L'ensemble des terres appartient à l'État, et constitue le domaine national (Loi n°23 du 22 juillet 1967 et son décret d'application n°187 du 1er août 1967). Le domaine de l'État est constitué d'une part de domaine public qui est imprescriptible et inaliénable et d'autre part de domaine privé. Ce sont des domaines naturels ou artificiels (Yonoudjoum et Cherrif, 1994).

Le domaine public naturel est constitué des biens qui ne résultent pas de l'action de l'homme. Ce sont par exemple : les cours d'eau, les lacs, les étangs, les gîtes minéraux et miniers, les forêts classées, etc. Le domaine public artificiel est constitué des biens qui résultent de l'action de l'homme. Ce sont par exemple : les routes ou voies de communication, les conduites d'eau de toutes natures, les monuments, etc. Pour le domaine privé, il existe deux régimes fonciers, le régime coutumier et le régime moderne basé sur la loi n°24 nécessitant un système d'immatriculation et d'inscription de l'immeuble dans les registres tenus par les services domaniaux (Cadastre, Domaines et Finances). Les textes sur le régime domanial et foncier sont les suivants : Les lois n°23, 24 et 25 du 22 juillet 1967, et leurs décrets d'application n° 186, 187,188 du 01 août 1967 qui régissent respectivement le statut des biens domaniaux ; le régime de la propriété foncière et des droits coutumiers ; les limitations des droits fonciers. Ces textes constituent la base légale de l'administration des terres tant privées que publiques au Tchad. Le droit de propriété sur la terre comporte des attributs de la propriété, c'est à dire le droit de propriété qui confère à son titulaire la jouissance et la libre disposition des biens, mais son exercice peut cependant être limité pour les raisons liées à l'intérêt public. Ainsi la Constitution de 1996, en son article 57 stipule que : « L'État exerce sa souveraineté entière et permanente sur toutes les richesses et les ressources naturelles nationales pour le bien-être de toute la communauté nationale.

6.3.2. Système foncier coutumier Le droit coutumier fait encore partie intégrante de l'ordonnancement juridique tchadien en vigueur. Il existe bien avant l'introduction du droit colonial et du droit de l'État contemporain. Ce système se caractérise par la combinaison des droits traditionnels coutumiers sous-tendus par des pratiques et consensus ancestraux reconnus et respectés par tous, et le droit islamique (ou musulman) dont les principes renvoient au Coran. Malgré la diversité de ce système, il est caractérisé par le lien indissoluble entre le droit sur la terre et l'exploitation. La manière dont le 50

litige est réglé, est définie par le droit foncier. Pendant que le droit coutumier trouve son terrain de prédilection dans les régions méridionales du Tchad, le droit islamique est appliqué dans les régions centrale et septentrionale du pays. D'une manière générale, le système traditionnel de tenure foncière peut être classé comme suit : - la tenure foncière en zone à dominante agricole et la tenure foncière en zone agro-pastorale et pastorale ; - la tenure foncière en zone à dominante agricole est caractérisée par un droit collectif avec liberté de pâture sur les parcours naturels et les jachères pour tous et un accès aux points d'eau naturels (mares, rivières, etc.) qui n'est pas strictement réglementé ; - la tenure foncière en zone agro-pastorale et pastorale est caractérisée par des systèmes territoriaux pastoraux qui conféraient des droits d'usage sur les terres pastorales du groupe à un membre du groupe.

6.3.3. Mode traditionnel d'accès à la terre Les terres sont généralement détenues sur une base privée ou sur une base communautaire investie dans le lignage ou segment de lignage. Le droit éminent sur la terre est représenté par un chef (politique, religieux, coutumier) le plus souvent descendant des premiers occupants des lieux. Les droits d'exploitation et d'usage individuels ou collectifs, permanents ou temporaires, sont dévolus ou affectés par ce dernier. Dans le système foncier coutumier, l'accès individuel à la terre est obtenu en vertu de la filiation patrilinéaire, c'est à dire en vertu de l'appartenance d'un individu à un groupe de parenté donné et du principe de la propriété collective de la terre. Le terroir agricole s'organise autour du chef de terre, descendant du lignage fondateur du village. La stabilité des droits fonciers accordés à une personne est fonction de l'exploitation qu'il en fait. Tant qu'il cultive sa terre, il est assuré de ne pas en être dépossédé, sauf faute grave à l’encontre des principes sociaux essentiels. Les périmètres de restauration sont affranchis de tout droit coutumier d'usage et les forêts domaniales connaissent les mêmes droits que les forêts classées du domaine public de l'État. Mais l'exercice des droits coutumiers d'usage est toujours subordonné à l'État et à la possibilité des forêts. L'ébranchage est interdit dans les forêts classées, mais l'émondage des petites branches est autorisé, sous réserve d'une exévcution correcte de l'opération. Les collectivités coutumières continuent à exercer leurs droits d'usages coutumiers dans le domaine forestier privé de l'État y compris les chantiers forestiers sans que les exploitants de ces chantiers puissent prétendre à ce titre à aucune compensation. Ces droits sont strictement limités à la satisfaction des besoins personnels et collectifs des usagers. Les forêts classées du domaine public de l'État sont soustraites, sauf dispositions contraires prévues par les arrêtés de classement, à l'exercice des droits autres que ceux du ramassage du bois mort gisant, des plantes médicinales et alimentaires et du miel. Aussi, ces forêts sont-elles exclues du même coup du droit de pâture. De façon générale, les reboisements appartenant à l'État et les périmètres de restauration sont affranchis de tous droits d'usage pendant un certain temps. Il est de 3 ans après l'incendie pour les parcelles déclarées incendiées.

6.4.Conflits et processus de règlement Les rapports entre les usagers du milieu dépendent ainsi des diverses formes d'appropriation ou de maîtrise des ressources. Les nombreux conflits d'utilisation dus à la concurrence entre éleveurs et agriculteurs, longtemps observés par tous les acteurs du développement (PESAH, 2005). L'extension des activités agricoles en relation avec l'augmentation des populations, la descente des animaux vers le Sud en raison des sécheresses successives ont accru la compétition sur l'espace et l'exploitation des ressources naturelles disponibles. L'importance de cette compétition, la

51

fréquence et la gravité des conflits entre agriculteurs et éleveurs ont amené les Etats à élaborer des textes et à prendre des mesures pour la prévention et le règlement de ces conflits. Les textes ci-après privilégient la résolution à l’amiable des plaintes ou conflits. Toutefois, elles ouvrent la possibilité de la saisine des juridictions compétentes. - Loi N°23 du 22 juillet 1967 portant le statut des biens domaniaux - Loi N°24 du 22 juillet 1967 portant régime de la propriété foncière et des droits coutumiers - Loi N°25 du 22 juillet 1967 portant limitations des droits fonciers - Décret N°215/PR/MES/2001 du 24/04/2001 de l'Observatoire du Foncier au Tchad. Les articles 5, 6,7 et 8 de la loi 25 de 22 juillet 1967 disposent que en cas désaccord à l’amiable, la partie la plus diligente saisit le Président du tribunal compétent qui statue dans un délai d’un mois.

Mais d'une manière générale "l'attitude des administrations locales dans le règlement de tels conflits rejoint l'opinion dominante qui attribue aux éleveurs la responsabilité des dégâts sur le principe traditionnel selon lequel un champ ne marche pas" ce qui traduit un principe de présomption de responsabilité de l'éleveur qui souffre ou subit l'inadaptation des institutions) judiciaires dans ce type de conflits. Dans les cas de litiges pour dégâts causés sur des cultures, les principes de la responsabilité civile sont applicables à la procédure de règlement et aux tribunaux correctionnels (infractions et pénalités). Très peu d'États font cas des sévices subis par les animaux, même si l'évaluation du préjudice subi par l'agriculteur est faite par les services compétents de l'agriculteur. Mais généralement, il est fait beaucoup recours aux méthodes de conciliation à travers des structures créées à cet effet, soit par voie législative, soit par voie réglementaire.

6.5.Apport de l’OP 4.12 aux procédures de compensation et d’indemnisation Tchadienne L’analyse de la comparaison de la législation nationale et celle de la banque mondiale est donnée dans le tableau ci-après. Les points de divergence concernent la prise en compte de la réinstallation, l’éligibilité à une compensation, l’assistance à la réinstallation des personnes déplacées, l’évaluation des compensations, les groupes vulnérables et le suivi évaluation des personnes affectées. Les points de convergence concernent le système de gestion des conflits, la date limite d’éligibilité et le payement des compensations.

Tableau 9: Comparaison de la législation tchadienne avec la PO 4.12 de la Banque mondiale

Exigences de la politique Dispositions nationales pertinentes Observations/recommand ations La Banque Mondiale n’appuie Les lois et leurs degrés d’application ci-après La loi nationale ne satisfait pas les projets qui peuvent qui régissent la gestion du foncier au Tchad pas cette disposition de la démanteler les systèmes de ne prennent pas en compte la réinstallation. PO 4.12. Dans le cadre du production, amenuiser ou faire - Loi N°23 du 22 juillet 1967 portant le projet, en cas disparaître les revenus des statut des biens domaniaux d’expropriation il sera populations, affaiblir les - Loi N°24 du 22 juillet 1967 portant convenu avec les autorités structures communautaires et les régime de la propriété foncière et des locales l’indentification des réseaux sociaux, amoindrir ou droits coutumiers sites appropriées pour les ruiner l’identité culturelle et - Loi N°25 du 22 juillet 1967 portant personnes affectées par la l’autorité traditionnelle limitations des droits fonciers ; mise en œuvre des microprojets. Ces sites seront à la charge de ces

52

Exigences de la politique Dispositions nationales pertinentes Observations/recommand ations - La Politique de Protection Sociale autorités mais adoptée en 2014, ou 2015 et la Politique l’aménagement de ces sites Genre adoptée en 2017 ; de réinstallation sera pris en - Décret n°186-PR. Du 1er août 1967 sur charge par le projet. le régime de la propriété foncière et des droits coutumiers - Décret n°187-PR. Du 1er août 1967 sur la limitation des droits fonciers - Décret n°187-PR. Du 1er août 1967 portant application de la loi relative au statut des biens domaniaux - Décret N°215/PR/MES/2001 du 24/04/2001 de l'Observatoire du Foncier au Tchad.

Eligibilité à une compensation - Loi N°23 du 22 juillet 1967 portant le Les quatre (4) textes et lois La PO 4.12 identifie trois statut des biens domaniaux ne satisfont pas totalement catégories éligibles à la - Loi N°24 du 22 juillet 1967 portant aux exigences de la PO 4.12. compensation : régime de la propriété foncière et des Dans la mise en œuvre du - les détenteurs d'un droit formel droits coutumiers PAR, toutes personnes sur les terres ; - Loi N°25 du 22 juillet 1967 portant identifiées sur les différents - les personnes qui n'ont pas de limitations des droits fonciers sites seront prises en compte droit formel sur les terres au - Décret N°215/PR/MES/2001 du dans le dédommagement. moment où le recensement 24/04/2001 de l'Observatoire du Foncier commence, mais qui ont des au Tchad. réclamations sur ces terres ; Loi N°24 du 22 juillet 1967 portant régime - Les personnes qui n'ont ni droit de la propriété foncière et des droits formel ni titres susceptibles d'être coutumiers reconnus sur les terres qu'elles Et son l’Article 9 relatif à la répartition des occupent. indemnités du Décret n°187-PR du 1er août 1967 sur la limitation des droits fonciers. Dispose qu’en ce qui concerne les propriétaires, l’indemnité représente la valeur de l’immeuble, En ce qui concerne les titulaires de droits réels, la valeur du droit ; En ce qui concerne les commerçants titulaires d’un bail, le dommage causé par l’éviction, en ce qui concerne les locataires ayant éventuellement droit au maintien dans les lieux, l’indemnité représente les frais de relogement.

Ces différentes lois et degrés ne donnent des précisions que sur les immeubles et non sur les terres cultivées. Date limite d’éligibilité L’Article 3 de la Loi 25 du 22 juillet 1967 La loi nationale satisfait La PO 4.12 stipule que la dispose que : Toute expropriation doit être cette disposition de la PO date limite d’éligibilité est la fin précédée d’une enquête d’une durée minima 4.12 de l’opération de recensement des d’un mois et maxima de quatre mois, avec personnes et de leurs biens, de la publicité assez large pour permettre à tous publication du répertoire des PAP intéressés, notamment aux expropriés, de faire enregistrer leurs observations. 53

Exigences de la politique Dispositions nationales pertinentes Observations/recommand ations et du règlement de toutes les plaintes. Compensation en espèces ou en L’Article 17 de la Loi -25 du 22 juillet 1967 Ce degré ne satisfait pas nature dispose que : Le déguerpissement ouvre droit totalement cette exigence de La PO 4.12 autorise un paiement à l’indemnité. Son montant est calculé par la PO 4.12 car ne privilégie en espèces d’une compensation une commission dont la composition est pas la réinstallation. Dans le pour perte de biens et privilégie fixée par décret et où les intéressés sont cas de ce projet, en cas les stratégies de réinstallation sur représentés. Aussi ce degré ne donne pas d’expropriation des sites de des terres en ce qui concerne les clairement l’option d’une compensation en réinstallation seront populations déplacées dont les nature. identifiés et proposés à moyens d’existence sont tirés de l’appréciation des PAP. la terre. Assistance à la réinstallation Ces textes ci-après ne prévoient pas une La loi nationale ne satisfait des personnes déplacées assistance à la réinstallation des personnes pas cette exigence de la PO La PO 4.12 dispose que les déplacées. 4.12. Ainsi dans la mise en personnes affectées par le projet - Loi N°23 du 22 juillet 1967 portant le œuvre du projet, il sera doivent bénéficier en plus de statut des biens domaniaux étudié au cas par cas les l’indemnité de déménagement - Loi N°24 du 22 juillet 1967 portant appuis divers dont d’une assistance pendant la régime de la propriété foncière et des bénéficieront les PAP. réinstallation et d’un suivi après droits coutumiers la réinstallation - Loi N°25 du 22 juillet 1967 portant limitations des droits fonciers - Décret N°215/PR/MES/2001 du 24/04/2001 de l'Observatoire du Foncier au Tchad Evaluations des compensations L’Article 17 de la Loi 25 du 22 juillet 1967 La loi nationale ne satisfait La PO 4.12 dispose que dispose que : Le déguerpissement ouvre pas cette exigence de la PO l’évaluation de tout bien se fait droit à l’indemnité. Son montant est 4.12. L’évaluation des biens sur la base de la valeur au prix du calculé par une commission dont la doit se faire à partir des coûts marché actuel composition est fixée par décret et où les unitaires actuels en intéressés sont représentés. Cette loi n’oblige impliquant les PAP et en se pas commission d’évaluer les biens sur la basant sur l’expérience dans base de la valeur au prix du marché actuel. la zone d’intervention. Système de gestion des conflits Ces textes ci-après privilégient la résolution La loi nationale satisfait La PO P 4.12 favorise les à l’amiable des plaintes ou conflits. Toute cette exigence de la PO 4.12 mécanismes alternatifs tels que la fois elles ouvrent la possibilité de la saisine conciliation, la médiation ou le des juridictions compétente. recours à certaines autorités - Loi N°23 du 22 juillet 1967 portant le coutumières pour le règlement statut des biens domaniaux des conflits avec des délais - Loi N°24 du 22 juillet 1967 portant raisonnables et déconseille le régime de la propriété foncière et des recours à la justice. droits coutumiers - Loi N°25 du 22 juillet 1967 portant limitations des droits fonciers - Décret N°215/PR/MES/2001 du 24/04/2001 de l'Observatoire du Foncier au Tchad. Les articles 5, 6,7 et 8 de la loi 25 de 22 juillet 1967 disposent que en cas désaccord à l’amiable, la partie la plus diligente saisie le Président du tribunal compétent qui statue dans un délai d’un mois. 54

Exigences de la politique Dispositions nationales pertinentes Observations/recommand ations Payement des compensations L’Article 11 du Décret n°187-PR du 1er août Si en théorie la loi satisfait La PO 4.12 dispose que le 1967 sur la limitation des droits fonciers de cette exigence de la PO 4.12, règlement intégral des la Loi N°24 du 22 juillet 1967 portant régime la pratique est tout autre, car indemnisations se fait avant le de la propriété foncière et des droits la mobilisation des fonds de déplacement ou l'occupation des coutumiers dispose que l’administration ne l’Etat est difficile surtout terres ; peut prendre possession qu’après paiement que ce budget n’est pas des indemnités ou fournitures d’équivalence prévu le plus souvent dans le acceptée à l’amiable par les ayants-droit. coût global du budget. Des L’Article 12 de ce degré dispose que Dans le démarches doivent être cas où 45 jours après l’accord amiable ou le entreprises dès à présent jugement du tribunal, l’administration pour procéder à une n’aurait pas payé les indemnités, ou, en cas provision avant le début de de refus de recevoir, ne les aurait pas la mise en œuvre des PAR. consignés, les intérêts moratoires courent de plein droit au profit des expropriés, à un taux auquel la République du Tchad est rattachée. L’Article 19 dispose que : Un mois après paiement, fourniture d’équivalence ou consignation des indemnités, l’administration peut prendre possession, au besoin par expulsion des occupants, sans nouvel avis. Groupes vulnérables La loi 25 du 22 juillet 1967 et le décret La loi nationale ne satisfait La PO 4.12 recommande une N°187/PR du 1er août 1967 ne spécifient pas cette exigence de la PO attention particulière à porter aux pas une assistance particulière aux groupes 4.12. Il est important de se groupes vulnérables au sein des vulnérables. rapprocher auprès des populations déplacées, services en charge des notamment les personnes vivant affaires sociales pour en deçà du seuil de pauvreté, les prendre en compte cette travailleurs sans terre, les femmes catégorie de personne au et les enfants, les populations sein des personnes à autochtones, les minorités déplacer. ethniques et toutes les autres personnes déplacées qui ne font pas l’objet d’une protection Consultation L’Arrêté La loi nationale satisfait La PO 4.12 stipule que la n°041/MERH/SG/CACETALDE/2013 du cette exigence de la PO consultation publique se fait 09 juillet 2013 portant réglementation des 4.12. avant le déplacement consultations publiques en matière d’études d’impact sur l’environnement spécifie en son article 3 que les aménagements, les ouvrages ou les projets pouvant avoir des effets divers et significatifs sur l’environnement et nécessitant des investigations détaillées, tels que définies dans la Catégorie A du Décret n°630/PR/PM/MERH/2010, sont soumis à la consultation publique. En outre ces aménagements, ouvrages ou projets sont soumis à la réalisation d’une Notice d’Impact sur l’Environnement (NIE) tels que définis dans la Catégorie B du Décret susmentionné, peuvent être soumis la consultation publique. 55

Exigences de la politique Dispositions nationales pertinentes Observations/recommand ations Les conditions et les modalités de déroulement des consultations publiques sur la NIE sont celles des études d’impact sur l’environnement (EIE) décrites dans cet Arrêté (article 4). Suivi et évaluation Les lois n° 23, 24 et 25 du 22 juillet 1967, et La loi nationale ne satisfait La PO 4.12 rend obligatoire le leurs décrets d'application n° 186, 187, 188 pas cette exigence de la PO suivi évaluation de la du 01 août 1967 qui régissent respectivement 4.12. Il est recommandé de réinstallation le statut des biens domaniaux, le régime de la réaliser un suivi – évaluation propriété foncière et des droits coutumiers, des PAP un an après leur les limitations des droits fonciers ne réinstallation prévoient pas de suivi évaluation. Participation publique : Les articles 3 et 4 Arrêté n°041/MERH/SG/ La loi nationale satisfait La consultation et participaction dans CACETALDE / 2013 du 09 juillet 2013 cette disposition de la PO l’annexe A de la PO 4.12 dispose que portant réglementation des consultations 4.01. pour tous les projets de catégories publiques en matière d’études d’impact sur A et B, les groupes affectés par le l’environnement obligent une consultation projet et les ONG locales sont publique. consultés sur les aspects environnementaux et sociaux du projet, et tient compte de leurs points de vue. Pour les projets de catégorie A, ces groupes sont consultés au moins à deux reprises : a) peu de temps après l’examen environnemental et social préalable et avant la finalisation des termes de référence du PAR ; et b) une fois établi le projet de rapport PAR. Par ailleurs, ces groupes sont consultés tout au long de l’exécution du projet, en tant que de besoin. Diffusion d’information La loi nationale satisfait La Politique de diffusion de - Décret n°630/PR/PM/MERH/2010 du cette disposition de la PO l’information de la Banque mondiale 04 août 2010 portant réglementation des 4.01. (annexe A de la PO 4.12 de rendre études d’impacts sur l’environnement ; disponible le projet de PAR dans le - Décret n°378/PR/PM/MAE/2014 du 05 pays et dans la langue locale à une juin 2014 portant promotion de place publique accessible aux l’éducation environnementale groupes affectés par le projet et aux Arrêté ONG locales avant l’évaluation. En n°041/MERH/SG/CACETALDE/2013 du plus, la Banque mondiale diffusera 09 juillet 2013 portant réglementation des les rapports appropriés à Infoshop consultations publiques en matière d’études d’impact sur l’environnement

56

7. ANALYSE DU CADRE INSTITUTIONNEL DE LA REINSTALLATION Ce chapitre analyse le cadre institutionnel de la réinstallation qui porte sur une identification des organismes responsables des activités de réinstallation (i), une évaluation des capacités institutionnelles de tels organismes (ii) et toutes les dispositions proposées pour améliorer les capacités institutionnelles de ces organismes responsables de la mise en œuvre de la réinstallation. Les institutions/organismes ciblés pour jouer un rôle dans le cadre du PMCR sont les suivants:

7.1.Institutions / organismes directement concernés 7.1.1. Au niveau national • Ministère des Infrastructures, des Transports et du Désenclavement (MITD) Le Maître d’ouvrage du projet PMCR est le Ministère des Infrastructures, des Transports et du Désenclavement. Dans le cadre de ce projet, ce ministère agit à travers la Cellule Infrastructures (CI) qui joue le rôle de Maître d’Ouvrage délégué. Dans la mise en œuvre du PAR, il sera le facilitateur pour toutes les situations imprévues qui pourraient survenir. Il est également chargé des interactions avec la Banque mondiale. • Cellule de Suivi et de Coordination des Projets (CSCP) Il interviendra surtout dans la phase d’exécution des travaux. La CSCP initie la procédure de réinstallation en collaboration avec la mairie sous la responsabilité administrative du Préfet. • Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat Ce ministère va établir l’acte d’utilité publique, sur la base de la requête du Projet. La Direction de l’Urbanisme et de l’Habitat et la Direction du Cadastre vont statuer sur les questions foncières au besoin, notamment aussi sur l’évaluation des infrastructures et des terres. • Ministère des Finances : Il assurera la facilitation dans les procédures de décaissement et de mise à disposition des fonds destinés au payement des PAP. • Ministère de la Justice (Tribunaux) : En cas d’absence d’accord à l’amiable, les Tribunaux vont statuer sur tous les cas de litiges en dernier recours. • Direction des Evaluations Environnementales et la Lutte Contre les Pollutions et les Nuisances (DEELCPN) La DEELCPN intervient dans la validation du PAR et dans le suivi de sa mise en œuvre, pour tenir compte de l’intégration des PAR à la procédure en vigueur en matière d’autorisation préalable relative à l’environnement. • Ministère des affaires foncières La question foncière étant sensible et les terres pouvant être affectées dans le cadre de tels projets, le recours à un tel ministère permettrait de résoudre les problèmes de terres qui pourraient advenir. Les attributions de ce minstère sont : - application et vulgarisation de la législation foncière et immobilière ; - notariat en matière foncière et cadastrale ; - gestion et octroi des titres immobiliers ; - lotissement en collaboration avec le Ministère de l’Urbanisme et Habitat ; - octroi des parcelles en vue de la mise en valeur. 57

7.1.2. Au niveau communal et local Au niveau des communes et des préfectures, la gestion de l’acquisition et de la propriété foncière relève des prérogatives des Maires et des Préfets. Sur le plan local, les autorités traditionnelles sont les principaux acteurs de la gestion des affaires foncières.

• Préfecture : Sur la base de l’acte d’utilité publique, le Préfet va mettre en place les structures en charge de la réinstallation, notamment un Comité de mise en oeuvre et de suivi de la réinstallation, une structure ad hoc comprenant les services techniques concernés, les collectivités locales et les représentants des populations affectées. Ce comité sera chargé de négocier et de déterminer les montants des indemnités à accorder relativement aux personnes, aux biens et aux activités. Les résultats de ces travaux débouchent sur des propositions concrètes. Ce comité est également chargé de recevoir les contestations et de les régler en première instance. Il veillera enfin à l'octroi correct des indemnisations qui auront été retenues. Dans le cadre du projet, ce Comité peut être constitué de la façon suivante : - un représentant du Préfet ; - un représentant du Projet ; - un représentant du Ministère chargé des Finances ; - un représentant de DEELCPN; - un représentant de la Direction de l’Urbanisme ; - un représentant du Maire ; - deux représentants des communautés, associations ou organismes des localités concernées; - deux représentants des personnes affectées par le projet (PAP).

• Collectivités Locales : Comme structures de gestion des problèmes de la collectivité, les mairies et leurs structures joueront un rôle important à la phase de diffusion, de contestation éventuelle au niveau des ayants droit. Leur présence au sein du Comité de suivi de la réinstallation devrait offrir un climat apaisé pour la mise en œuvre du projet en général et du PAR en particulier. • ONG et organisations communautaires : Une bonne implication de ces organisations locales devrait garantir une bonne mise en œuvre du projet et du PAR, notamment en veillant sur les intérêts des PAP. • Comité de réinstallation mis en place Lors de la phase terrain, des comités de réinstallation seront mis en place dans les localités où des biens privés impactés ont été inventoriés. Ces comités sont formé de : - du chef de village (président) ; - une representante des femmes ; - un representant des jeunes ; - un representant du PAP ; - un leader religieux ; - le president ou le représentant d’une association/groupement. Les PV de mise en place de ces comités sont joints en annexe. Ces comités faciliteront au plan local la mise en œuvre du PAR, le pré-enregistrement des plaintes, l’information/sensibilisation et le mediateur en cas de conflits. Le tableau ci-dessous fait la synthèse des t$aches et responsabilités des intervenant dans le cas de la mise en œuvre du projet.

58

Tableau 10:Tâches et responsabilités des intervenants No Acteurs pour l’execution Responsabilités • Mise en place du Comité d’Evaluation et de Suivi (CSE) ; 1 Préfecture • Gestion des conflits à l’amiable (après la Mairie). • Divulgation du PAR ; Cellule de suivi et de • Paiement des indemnités en espèces des personnes 2 coordination du projet (CSCP) affectées ; • Suivi des indemnisations en nature ; • Suivi et Evaluation de l’exécution du PAR. • Service Urbanisme ; 3 Service Urbanisme • Déclaration Utilité Publique et délimitation des emprises ; • Participation au CES • Constat de l’état des lieux libérés ; • Information/sensibilisation des PAP ; 4 Mairies • Règlement des conflits à l’amiable ; • Participation au suivi. • Évaluation des occupations et Estimation des indemnités ; • Négociation des indemnités avec les PAP et signature des Comité d’évaluation et de suivi PV d’accord ; 5 (CES) • Propositions de solutions alternatives ; • Surveillance de la libération des emprises ; • Saisine des mécanismes de gestion des conflits en cas de désaccord. • Mobilisation des fonds nécessaires aux indemnisations en 6 Ministère des Finances espèces. 7 Tribunal • Gestion des conflits en dernier recours. ONG et Organisations • Information/sensibilisation des PAP ; 8 communautaires • Surveillance de la réinstallation. Direction des Evaluations • Validation et suivi de la mise oeuvre du PAR. 9 Environnementales du Tchad • Facilitation de la mise en œuvre du PAR ; • Pré-enregistre les plaintes ; 10 Comité de reinstallation • Information/sensibilisation et jouer le rôle de mediateur en cas de conflits. Chefferies traditionnelles, • Enregistrement des plaintes et réclamations ; Associations villageoises • Identification et libération des sites devant faire l’objet (Comité Départemental d’expropriation après indemnisation; d’Action ou CDA, Comité • Indemnisation et réinstallation; 11 Local d’Action ou CLA) • Suivi de la réinstallation et des indemnisations ; Conseil National de • Diffusion des PAR ; ; Concertation des Producteurs • Traitement selon la procédure de résolution des conflits; Ruraux du Tchad (CNCPRT) • Participation au suivi de proximité.

7.1.3. Evaluation de la capacité institutionnelle en matière de réinstallation • CEHSC La CEHSH est la structure de la Direction Générale des Routes (DGR) qui assure la fonction environnementale et sociale de tout projet exécuté par le ministère. Les échanges avec les agents de cette structure montrent une insuffisance dans le suivi social des projets notamment en 59

matière de gestion des plaintes des cas de VSBG et les évaluations des biens impactés. Aussi, on note également une insuffisance dans le suivi des personnes expropriées et du processus de réinstallation et de la réalisation des audits sociaux. Il est nécessaire de renforcer les capacités des membres de cette cellule afin qu’ils puissent prendre en compte davantage le volet sociale du projet. • Les Communes traversées par le projet On note l’existence d’une commission chargée des affaires foncières au niveau des conseils municipaux des communes. Mais ces structures ne sont pas encore bien outillées pour le suivi social des activités de réinstallation. De façon générale, ces structures n’ont pas une maîtrise des de la PO 4.12 de la BM. Il necessaire et indispensable de prévoir dans le Projet des séances de formations sur : les procédures d’enquêtes, de recensement, d’évaluation des biens, de la définition des termes d’indemnisation et de compensation, de la mise en œuvre et du suivi des PAR et d’accompagnement social des Personnes affectées et le mécanisme de gestion des plaintes avec un accent sur VSBG. Cette formation devrait se faire au premier trimestre de la mise en œuvre du projet.

• La Direction des Evaluations Environnementales et la Lutte Contre les Pollutions et les Nuisance (DEELCPN) La DEELCPN participera à la validation et au suivi de la mise en œuvre des PAR. Elle dispose des experts, qui interviennent beaucoup plus dans le suivi de la mise en œuvre des études d’impact environnemental et social que sur les questions de réinstallation. Il est donc nécessaire de mettre à sa disposition des experts en sciences sociales. • Le Comité d’Evaluation et de Suivi de la Réinstallation (CES) Ce Comité regroupe des services techniques régionaux et a besoin pour être plus efficace le renforcement de leurs capacités en matière d’opération de suivi des PAR.

• Organisations communautaires locales Dans la plupart des communes traversées par le projet, il existe plusieurs associations qui s’activent dans l’information, la sensibilisation, la mobilisation sociale. Pour cela, elles disposent de crieurs publics sous l’autorité des chefs de village, qui peuvent faire passer les messages à toutes les populations. De manière générale, les acteurs institutionnels du niveau national devant prendre part au processus de réinstallation ont une certaine expérience en matière de réinstallation (connaissance des instruments de sauvegardes, des procédures d’enquêtes, de recensement, d’évaluation des biens, d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi des activités de réinstallation).

Toutefois, au niveau local, les acteurs locaux ne sont pas tous informés de ces procédures et exigences en matière de réinstallation. C’est pourquoi le projet devrait renforcer leurs capacités pour mieux prendre part à la mise en œuvre et au suivi des activités de réinstallation. En revanche, en matière de gestion des conflits sociaux, il existe des mécanismes locaux, de proximité, sous l’égide du Chef de quartier ou de village ou de cantons, pour régler les différends entre les populations. En somme, malgré leur expérience relative sur la question, il est nécessaire de mettre tous ces acteurs dans le cadre du projet pour une compréhension commune du PAR, de ses objectifs, des modalités de mise en œuvre et de suivi.

60

8. CRITERES D’ELIGIBILITE A UNE COMPENSATION Cette section traite de deux sujets critiques du point de vue des personnes affectées par le projet (PAP) : les critères d’éligibilité et la date limite d’éligibilité ou butoir.

8.1.Critères d’éligibilité des PAP Suivant les recommandations faites dans la partie sur le cadre juridique de la réinstallation, les critères d’éligibilité déterminent les catégories de personnes affectées suivantes : 1) Les personnes qui ont des droits légaux formels sur la terre ou sur d’autres biens, reconnus par les lois du pays ; 2) Les personnes n’ayant pas de droits légaux formels sur la terre ou sur d’autres biens au moment du recensement, mais qui peuvent prouver leurs droits en regard des lois coutumières du pays ; 3) Les personnes qui n’ont pas de droits, légaux ou autres, susceptibles d’être reconnus sur les terres qu’elles occupent, et qui ne sont pas incluses dans les deux catégories décrites ci-dessus. Les personnes constituant les groupes (1) et (2) ci-dessus reçoivent une pleine compensation pour la terre, les structures et les biens qu’elles perdent. Dans le cas du troisième groupe (3), soit les ayants droits qui sont des occupants et/ou usagers de la terre ou des ressources, mais qui n’ont pas de titres ou droits coutumiers reconnus, ces personnes ont droit à une aide à la réinstallation pour leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie (indemnisation pour la perte d’activités génératrices de revenus, de moyens de subsistance, de propriété sur des ressources communes, de cultures, etc.), à condition qu’elles aient occupé le site du projet avant la date limite fixée par le projet. Ainsi sur la base de l’option retenue, trois catégories de « personnes affectées par le projet » (PAP) sont considérées pour fins de classification. Il s’agit des : - PAP subissant la perte d’une infrastructure d’habitation (toilette, clôture, etc.) ; - PAP subissant une perte de sources de revenus (récolte, PNFL, …), - PAP subissant une perte de bien public (édifices publics). Personnes vulnérables Au sein des personnes affectées, on peut retrouver des personnes dites vulnérables qui doivent faire l’objet d’une attention particulière.

8.2.Date Limite d’éligibilité En général, la date limite d’éligibilité correspond à la fin de la période de recensement des personnes affectées et de leurs propriétés dans la zone d’étude. Au-delà de cette date, l’occupation et/ou l’exploitation d’une terre ou d’une ressource visée par le projet ne peut plus faire l’objet d’une indemnisation. Le recensement des PAP s’est effectué du 27 mai au 2 juin 2018. Ainsi, la date limite d’éligibilité pour les PAP recensées est le 2 juin 2018. Il est important que la date limite d’éligibilité et le processus qui permettra de devenir éligible après cette date soient définis dans un texte juridique approprié (Déclaration d’Utilité publique ou DUP). Les procédures actuelles d’expropriation pour cause d’utilité publique définissent avec précision les règles régissant la publication de l’acte déclaratif d’utilité publique ainsi que les délais pour procéder à l’expropriation. Les modalités d’éligibilité ont été expliquées clairement aux populations affectées par le projet.

61

Propriétés et personnes éligibles La liste de tous les biens touchés par le projet et des personnes concernées, conformément aux critères d’éligibilité et à la date butoir est fournie dans un document séparé et une synthèse est faite au paragraphe ci – après.

62

9. ESTIMATION DES PERTESDE LEUR INDEMNISATION ET AUTRES FORMES D’AIDES La politique de compensation dans le cadre de ce PAR se base sur les principes de la législation Tchadienne et la Politique Opérationnelle PO 4.12 en matière de réinstallation de la BM. Cette compensation concerne les biens affectés situés dans l’emprise de la route et identifiés lors de l’enquête socioéconomique réalisée du 27 mai au 2 juin 2018 pour les travaux d’aménagement de l’axe Bédaya-Moissala dans la région du Mandoul et dans le cadre de la PMCR. La méthode de calcul des indemnisations est celle du coût de remplacement à neuf, c'est à dire la méthode d'évaluation des actifs qui permet de déterminer le montant suffisant pour remplacer les pertes subies et couvrir les coûts de transaction. Selon cette politique, l'amortissement des équipements et moyens de production ne devront pas être pris en compte lors de l'application de cette méthode d'évaluation.

9.1.Compensation de l’aménagement réalisé D’une manière générale, la compensation se compose : - d’une compensation foncière pour le terrain (CT) ; - d’une compensation pour les bâtis considérés tous comme neufs (CB) ; - d’une compensation pour les arbres fruitiers et produits vivriers (CAFPV) ; - d’une aide à la réinstallation composée de : • l’aide au déménagement (AD) ; • l’aide à la garantie locative (AGL) ; • la perte de revenu locatif (PRL), ; la perte de revenu de commerce (PRC) ; • l’aide aux personnes vulnérables (AR). Pour chaque PAP, la compensation pour la réinstallation involontaire est la somme de toutes ou partie des compensations citées ci-dessus. La formule générale est donc :

COMPENSATION TOTALE = CT + CB + CAFPV + AR (éventuellement)

9.2.Compensation foncière : Pour les terres agricoles en zone rurale, le coût de remplacement correspond à la valeur marchande de la terre dans le milieu plus le coût de mise en valeur de la terre à des niveaux équivalents à ceux de la terre concernée, plus les frais d’enregistrement et de cession. Pour des terrains en zone urbaine, c’est la valeur marchande d’un terrain de taille égale et utilisé de manière similaire, avec des équipements et des services publics équivalents, et situé dans le voisinage des terrains concernés, plus le coût des frais d’enregistrement et de cession. Aucune PAP n’est concernée. 9.3.Compensation pour bâtis (CB) Ce type de compensation concerne les structures (installations / infrastructures) fixes comme les maisons et les hangards de boutiques, les lieux et équipements publics, etc. Le taux de compensation est déterminé selon la moyenne des prix des matériaux de construction utilisés pour les murs, la toiture, la menuiserie des portes et des fenêtres et du coût de la main d’œuvre entre différents points des sections étudiées.

63

Les types de bâtis rencontrés sur le terrain et la grille mercuriale sont mentionnés dans le tableau ci-dessous. Tableau 11 : Synthèse de la mercuriale des actifs bâtis N° Type d’actif bâti Coût unitaire Non clôturé 5000 FCFA/m2 1 Hangar tôlé Cloturé 7.500 FCFA/m2 2 Clôture en brique cuite 10.000 FCFA/m2 3 Cloture en bois 3000 FCFA/ml 4 Cloture en seko 4000 FCFA/ ml 5 Maison en terre cuite 30.000 FCFA/m2 Toilette en terre cuite 15.000 FCFA/m2 6 Borne fontaine FF 500.000 FCFA Source enquête terrain, juin 2018 NB : Pour la bonne fontaine, la mission recommande sa réalisation par l’entreprise avant le démarrage des travaux. Par contre pour les personnes ayant leurs hangars et leur maison dans l’emprise de la route, une assistance pour la compensation de l’aménagement leur ait accordée. Cette assistance est calculée sur la base de la moyenne des coûts de réalisation des biens.

64

Le tableau ci-après donne une synthèse des aides à la réinstallation pour chaque catégorie d’actif bâti affecté. Tableau 12 : Synthèse des aides à la réinstallation pour chaque catégorie d’actif bâti affecté

Ngombé Kyan Ngalo Maitaman Sako Ngonkargué Biri Pelko Coût Coût Coût Coût Coût Coût Coût Compens Compens Compens Compens Compens Compens Compens total des total des total des total des total des total des total des ation ation ation ation ation ation ation Aides à Aides à Aides à Aides à Aides à Aides à Aides à pour pour pour pour pour pour pour la la la la la la la perte perte perte perte perte perte perte Réinstall Réinstall Réinstall Réinstall Réinstall Réinstall Réinstall d'actifs d'actifs d'actifs d'actifs d'actifs d'actifs d'actifs ation ation ation ation ation ation ation bâtis en bâtis en bâtis en bâtis en bâtis en bâtis en bâtis en (AR) en (AR) en (AR) en (AR) en (AR) en (AR) en (AR) en FCFA FCFA FCFA FCFA FCFA FCFA FCFA FCFA FCFA FCFA FCFA FCFA FCFA FCFA Clôtu 149000 15000 72000 5000 452000 15000 100000 5000 180000 10000 210000 10000 60000 5000 re Hang 22500 5000 82500 5000 0 0 15000 25000 0 0 0 0 0 0 ard Mais on en briqu 270000 20000 0 0 270000 20000 0 0 0 0 0 0 0 0 es cuites Toilet te en briqu 18750 5000 23400 5000 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 es cuites Total 842000 80000 328300 30000 1372000 65000 230000 60000 280000 15000 210000 10000 120000 10000 TOT 220000 922000 358300 1437000 290000 295000 130000 AL Source enquête terrain, juin 2018

65

9.4.Aide au déménagement (AD) Pour les personnes affectées, cette aide monétaire accordée va permettre de prendre une main d’œuvre qui va les aider à déplacer leurs biens. Cette assistance va inclure les aménagements que les PAP ont eu à faire pour installer leurs hangars. Le montant de l’aide au déménagement varie en fonction des types de biens affectés. Pour ce qui est des infrastructures comme les clôtures et les hangars tôlés, elles sont souvent réalisées par les PAP eux même avec les membres de leurs familles. Sur le terrain, sur la base des échanges un montant de 5000 FCFA pour l’aide au démanagement a été retenu pour les deux types. Pour ce qui est des infrastructures comme les maisons et les toilettes en briques cuites une aide au déménagement est estimée en fonction du coût moyen de la main d’œuvre pour la réalisation déclaré par les PAP pour ces différents types de bien. Ainsi, pour les maisons et les toilettes en briques cuites, l’aide au déménagement est respectivement de 20000 FCFA et 5000 FCFA pour chacun. Le tableau ci-après donne le montant de l’aide au déménagement par type de bien affecté. Tableau 13 : Montant de l’aide au déménagement par type de bien affecté. N° Type d’actif bâti Aide au déménagement (AD) en FCFA 1 Hangar tolé 5000 2 Maison en briques cuites 20000 3 Toilette en brique cuite 5000 4 Clôture 5000 Source enquête terrain, juin 2018

9.5.Aide à la garantie locative (AGL) Cette aide va aux personnes qui louent un local afin d’exercer leur activité commerciale. Dans le cadre du présent PAR aucune personne n’a été identifiée comme locataire. Il faut néanmoins signaler que sur l’axe, il existe un alignement de commerce à Ngalo qui se tient chaque 3 jours uniquement et ne se situant pas sur l’axe de la route (étalage). En dehors des jours de marché, aucune activité marchande ne s’y déroule. La photo ci après indique le marché de Ngalo.

Photo 15 : Marché de Ngalo

66

9.6.Perte de revenus Cette assistance est destinée aux propriétaires de hangars de boutique et de terres agricoles qui seront impactés par le projet. Les travaux d’aménagement vont entrainer un manque à gagner pour ces PAP. En guise de compensation, une compensation forfaitaire est accordée aux propriétaires. Cette aide est de 20000 FCFA pour les hangards de boutique et de 10000 FCFA pour les terres agricoles. Un seul propriétaire de hangars de boutiques benéficie de cette aide car sa boutique est encore fonctionnelle (Nguemta Julien à Sako). 9.7.Perte de revenus de commerce (PRC) Cette assistance est accordée à toutes les PAP ayant des infrastructures de commerce situées dans l’enprise. Dans le cadre de ce PAR seulement deux PAP sont concernées par des infrastructures de commerce comme les hangars de boutiques. Il faut préciser que lors de notre passage les deux boutiques n’étaient pas fonctionnelles. 9.8.Aide aux personnes vulnérables (AR) Le paragraphe 8 de la PO 4.12 de la Banque mondiale sur la réinstallation involontaire de populations stipule que pour les objectifs de cette politique soient atteints, on prêtera une attention particulière aux besoins des groupes vulnérables au sein des populations affectées. Sur les 37 ménages affectés, l’enquête socioéconomique réalisée a identifié 2 personnes vulnérables dont une personne du troisième âge marchant avec une béquille (Djimas Gilbert) à Maitama et une personne atteinte d’éléphantiasie (Misana Bonipase) à Ngombe Kyan. Les biens impactés sont respectivement une clôture en briques cuites et des ligneux (1 Mangifera indica et 1 Vitellaria paradoxa).

67

Ces personnes recevront un montant de 50 000 FCFA chacune en guise d’aide aux personnes vulnérables. Dans le présent PAR, les biens affectés sont composés de 3 hangars précaires tôolés, de 11 clôtures (en bois, briques cuites et en seko) ; d’infrastructures fixes comme 2 maisons en briques cuites, 2 toilettes en briques. Une compensation foncière est prévue pour les actifs comme les maisons, les toilettes et clôtures. Cette compensation est fonction la superfice impactée et un forfait de bâtis ayant été réalisés en débordant sur l’emprise de la route. On y trouve aussi parmi ces biens affectés, 61 arbres fruitiers privés (43 Borassus aethiopum, 11 Mangifera indica, 6 Vitellaria paradoxa et un Citrus limon), 1240 arbres du domaine public (6 Acacia sieberiana, 222 Anogeissus leiocarpus, 12 Balanites aegyptiaca, 115, 33 Cacia senegal, 1 Ceiba pentandra, 1 Citrus limon, 62 Daniellia oliveri, 14 Ficus Platiphylla, 1 Hyphaene thebaica, 64 Khaya senegalensis, 39 Manguifera indica, 113 Parkia biglobosa, 31 Piliostigma reticulatum, 266 Ricinus communis, 7 Tamarindus indica, 4 Urena Lobata, 285 Vitellaria paradoxa), 7 champs de cultures et une borne fontaine. Il n’y aura pas de compensation foncière. La compensation pour l’aménagement réalisé consiste à indemniser les personnes qui ont des bâtis situés dans l’emprise de la route et qui ont été recensées pendant la période du 27 mai au 2 juin 2018. L’estimation des coûts d’indemnisation des bâtis comme les hangars, les clotures, les maisons et les toilettes se’est faite sur la base de la moyenne des différents coûts déclarés par les PAP sachant que l’ensemble des matériaux utilisés sont obtenus directement sur place et aussi sur la base des sondages de prix sur les marchés locaux. Ce qui a permis de considérer le montant qui favorise plus les PAP. Le tableau ci-après donne une synthèse des compensations pour perte d’habitat, pour perte d’actifs bâtis, pour pertes d’actifs agricoles et des aides à la réinstallation pour l’ensemble des biens affectés par localité.

Tableau 14 : Synthèse des compensations pour tous les biens inventoriés Compensation Compensation CT pour Coût total totale pour la totale pour perte des Borne TOTAL des AR Ligneux Tombes perte foncière perte des AB AA (FCFA) fontaine GENERAL FCF (C) (FCFA) (A) (FCFA) (B) (D) Kembita 0 0 20000 39600 0 0 0 59600 Ngombé- 288750 171500 95000 0 2599080 0 0 3154330 Kyan Ngalo 23400 154500 15000 0 4022360 0 500000 4715260 Maitama 270000 380000 95000 11110 1853360 0 0 2609470 Simain 0 0 30000 26576 435000 0 0 491576 Sako 0 115000 30000 0 0 0 0 145000 Ngonkargué 0 180000 10000 0 0 0 0 190000 Biri 0 210000 5000 0 0 0 0 225000 Ndoubaidené 0 0 0 0 550000 0 0 550000 Pelko 0 60000 5000 0 550000 0 0 615000 Dobah 0 0 0 0 120000 0 0 120000

68

Compensation Compensation CT pour Coût total totale pour la totale pour perte des Borne TOTAL des AR Ligneux Tombes perte foncière perte des AB AA (FCFA) fontaine GENERAL FCF (C) (FCFA) (A) (FCFA) (B) (D) Nodjibodo 0 0 0 0 0 4009000 4009000 Total 582150 1271000 305000 87286 10129800 4009000 500000 16884236 TOTAL 1853150 392286 10129800 4009000 500000 16884236 GENERAL

Le coût global de compensation de tous les actifs inventoriés est de 16.884.236 F CFA. Le tableau excel en annexe 1 donne les détails des calculs des compensations et des aides à la réinstallation pour chaque PAP par localité. Remarque : S’agissant des arbres du domaine public, il sera procédé à un reboisement compensatoire sur un site choisi de commun accord et ou le long de la route réhabilitée. Ce reboisement compensatoire pourra être pris en charge par l’entreprise qui réalisera les travaux. Ce reboisement compensatoire des arbres abattus dans le domaine public ne pourra se faire qu’après les travaux. Une estimation financière de cette compensation est également proposée par le consultant et qui pourra être intégrée dans les coûts de l’entreprise. Le suivi de ce reboisement compensatoire pourra être confié à la commission locale de réinstallation, à la DEELCPN ou aux services en charge de l’environnement. La compensation des arbres fruitiers et des produits vivriers annuels est calculée en se basant sur le Plan de compensation et de reinstallation du Tchad. La mercuriale utilisée pour l’évaluation des prix des arbres est présentée ci-dessous. Photo 16 : Grille d’évaluation des arbres. Source : Plan de compensation et de reinstallation du Tchad novembre 2016

69

70

10. MESURES DE REINSTALLATION

10.1. Rappel des biens impactés et formes de compensation Les travaux d’aménagement de l’axe Bedaya-Moissala dans la région du Mandoul vont impacter des biens qui sont constitués de 3 hangars précaires tôlés, de 11 clôtures (en bois, briques cuites et en seko) ; d’infrastructures fixes comme 2 maisons en briques cuites, 2 toilettes en briques, 61 arbres fruitiers privés, 7 champs de cultures, 19 tombes et une borne fontaine.

10.2. Choix de la forme de compensation L’ensemble des personnes affectées par le projet ont préféré une compensation entièrement en espèce. Par ailleurs, les personnes affectées disent être prêtes à déplacer leurs différents biens hors de l’emprise de la route. Dans ce cas, des mesures d’information précoce devront être prévues par le projet en collaboration avec les autorités locales pour qu’au moins les PAP soient informées trois (03) mois avant le démarrage des travaux.

10.3. Choix du site de réinstallation La réalisation du présent PAR ne nécessite pas de développer un programme spécifique de réinstallation dans le cadre de ce projet portant sur les travaux d’aménagement de l’axe Bedaya- Moissala. En effet, la plupart des biens impactés sont constitués d’infrastructures précaires comme les hangars et les clôtures. Seulement deux maisons nécessiteront un deplacement mais qui se fera toujours dans l’emprise de l’habitation des PAP.

10.4. Mesures spécifiques de réinstallation Dans le cadre du présent PAR, la mesure spécifique de réinstallation va concerner la prise en compte des groupes vulnérables identifiés. En effet, comme mentionné précédemment, 2 personnes ont été identifiées comme vulnérables. La mesure spécifique de réinstallation va consister à octroyer une aide spécifique de réinstallation de 50.000 FCFA (forfait).

Le tableau ci après indique la matrice d’indemnisation.

71

Tableau 15 : Matrice d’indemnisation Mesures d’indemnisation

En espèce (compensation N° Type des biens affectés En Catégorie de PAP basée sur les prix du Autres indemnités nature Formalités marché local) (Aide à la réinstallation)

1 Propriétaire Hangar tôlé clôturé ou Aucune Compensation qui tient Relatif à la perte de revenu de Sous réserve d’être inventorié lors des enquêtes d'infrastructures non compte de la valeur de commerce. Ici il est nul car à notre socioéconomiques du 27 mai au 2 juin 2018 et précaires de commerce l’actif basée sur le prix du passage les boutiques faisant l’objet ré-identifié lors de la mission de la réévaluation marché local de hangars n’étaient pas fonctionelles des actifs dans l’emprise de la route qui

précèdent généralement la mise en œuvre du

PAR

2 Propriétaire de bâtis et -Clôture en bois, seko et Aucune Compensation qui tient Assistance au demenagement Sous réserve d’être inventorié lors des enquêtes actif de bâtis briques cuites compte de la surface du socioéconomiques du 27 mai au 2 juin 2018 et -Toilette en briques bien ou de sa longueur ré-identifié lors de la mission de la réévaluation cuites (pour les clôtures) et le des actifs dans l’emprise de la route qui -Maison en briques prix du marché local précèdent généralement la mise en œuvre du cuites PAR

5 Propriétaire d’arbre Arbres fruitiers Aucune Compensation qui tiendra Aucune Sous réserve d’être inventorié lors des enquêtes recensé compte de la valeur et de socioéconomiques du 27 mai au 2 juin 2018 et l'espèce de l'essence ré-identifié lors de la mission de la réévaluation des actifs dans l’emprise de la route qui précèdent généralement la mise en œuvre du PAR 6 Propriétaire de Parcelle Parcelles agricoles Aucune Compensation basée sur Perte d’actifs agricoles Sous réserve d’être inventorié lors des enquêtes agricole le manque à gagner socioéconomiques du 27 mai au 2 juin 2018 et proportionnel à l'étendue ré-identifié lors de la mission de la réévaluation du champ impacté des actifs dans l’emprise de la route qui précèdent généralement la mise en œuvre du PAR

72

Mesures d’indemnisation

En espèce (compensation N° Type des biens affectés En Catégorie de PAP basée sur les prix du Autres indemnités nature Formalités marché local) (Aide à la réinstallation)

7 Personnes vulnérables Clôtures Aucune Compensation qui tient Assistance au déménagement + Aide Sous réserve d’être inventorié lors des enquêtes compte de la surface du aux personnes vulnérable socioéconomiques du 27 mai au 2 juin 2018 et bien ou de sa longueur ré-identifié lors de la mission de la réévaluation (pour les clôtures) et le des actifs dans l’emprise de la route qui prix du marché local précèdent généralement la mise en œuvre du PAR L’annexe 1 donne les détails des montants de compensations et de l’aide à la réinstallation selon le type de biens affectés.

73

11. PROCEDURES DE RECOURS

L’esprit de la PO 4.12 de la Banque mondiale est de résoudre tout problème au niveau local et à l’amiable. Mais dans le cas contraire, la PAP lésée pourrait saisir les juridictions compétentes.

11.1. Types des plaintes et conflits à traiter Les échanges avec les populations et les services techniques sur les types de plaintes dans le cas de projets similaires ont permis de ressortir les différents types de plaintes suivantes : - erreurs dans l'identification des PAP et l'évaluation des biens ; - désaccord sur des limites de parcelles ; - conflit sur la propriété d'un bien ; - désaccord sur l'évaluation d'une parcelle ou d'un autre bien ; - successions, divorces, et autres problèmes familiaux, ayant pour résultat des conflits entre héritiers ou membres d'une même famille, sur la propriété, ou sur les parts, d'un bien donné ; - désaccord sur les mesures de réinstallation (emplacement du site de réinstallation ; type d'habitat proposé ; caractéristiques de la parcelle de réinstallation, etc.) ; - conflit sur la propriété d'une activité artisanale/commerciale (propriétaire du fonds et exploitants différents, donc conflits sur le partage de l'indemnisation). Ces différentes plaintes enregistrées lors de la mise en œuvre des projets similaires ont permis à la mission de proposer un mécanisme de gestion des conflits.

11.2. Mécanismes de gestion des plaintes proposés 11.2.1. Dispositions administratives Dans le cadre de la mise en œuvre du PAR, quatre (4) comités de gestion des plaintes seront mis en place avec une liste comportant les noms des membres du Comité, leurs adresses et numéros de téléphone.

11.2.2. Mécanismes proposés i. Enregistrement des plaintes Au niveau de chaque localité concernée par le projet, il sera déposé un registre de plaintes au niveau des personnes ou structures suivantes : - le chef de canton, - le chef de village/ chef de ferrick ; - le chef de quartiers ; - l’Unité de Coordination du Projet ; - la préfecture ; - la mairie ; - la représentante de l’association des femmes, - le représentant du CNCPRT. Ces personnes ou institutions recevront toutes les plaintes et réclamations liées à l’exécution des sous - projets susceptibles de générer des conflits, analyseront et statueront sur les faits, et en même temps, elles veilleront à ce que les activités soient bien menées par le projet dans la localité. Le mécanisme de gestion des plaintes est subdivisé en trois niveaux : - niveau local (canton), localité où s’exécute le sous- projet ; 74

- niveau intermédiaire (la préfecture) ; - niveau régional.

Une fiche d’enregistrement des plaintes est en annexe 3. ii. Composition des comités par niveau Niveau local ou de canton ou de village : Le comité local de gestion des plaintes est présidé par l’autorité locale compétente. Il est composé de : - chef de Canton; - chef du village/ chef de ferrick; - chef de quartier ; - représentante des associations des femmes ; - représentant des CLA ; - représentant des producteurs agricoles, de pêche et d’élevage ; - représentant d’une ONG locale. Le comité local se réunit dans les 2 jours qui suivent l’enregistrement de la plainte. Le comité après avoir entendu le plaignant délibère. Il lui sera informé de la décision prise et notifiée par les membres du comité. Si le plaignant n’est pas satisfait de la décision alors il pourra saisir le niveau préfectoral.

Niveau intermédiaire ou préfectoral Le comité intermédiaire (niveau préfectoral) de gestion des plaintes est présidé par le préfet. Il est composé du : - préfet ; - chef de canton ; - spécialiste en Sauvegarde Environnementale et Sociale (SSE) du projet ; - représentant des services techniques ; - représentant du Comité de Gestion des plaintes, - représentant des producteurs agricoles, de la pêche et de l’élevage ; - représentante de l’association des femmes. Le comité intermédiaire se réunit dans les 3 jours qui suivent l’enregistrement de la plainte. Après avoir entendu le plaignant, le comité délibère et notifie au plaignant la décision prise. Si le plaignant n’est pas satisfait alors il pourra saisir le niveau régional.

Niveau régional Le comité régional de gestion des plaintes est présidé par le gouverneur. Il est composé du : - gouverneur ; - coordonnateur ; - préfet de la localité concernée; - responsable de suivi-évaluation ; - responsable administratif et financier ; - responsable de suivi des mesures environnementales et sociales.

Le comité régional se réunit dans les 7 jours qui suivent l’enregistrement de la plainte, délibère et notifie au plaignant. A ce niveau une solution devrait être trouvée afin d’éviter le recours à la justice. Toutefois si le plaignant n’est pas satisfait alors, il pourra saisir les juridictions nationales compétentes.

iii. Les voies d’accès Différentes voies d’accès sont possibles pour déposer une plainte : 75

- courrier formel ; - appel téléphonique ; - envoi d’un sms ; - réseaux sociaux ; - courrier électronique ; - contact via site internet du projet.

iv. Mécanismes de résolution à l’amiable Toute personne se sentant lésée dans la mise en œuvre du projet pourra déposer, dans sa localité, une requête auprès des instances et personnes ressources citées ci-dessus qui analyseront les faits et statueront. Si le litige n’est pas réglé, il est fait recours à la région ou à la Coordination du Projet. Cette voie de recours (recours gracieux préalable) est à encourager et à soutenir très fortement. Si le requérant n’est pas satisfait, il peut saisir la justice.

v. Recours à la justice Le recours à la justice est possible en cas d’échec de la voie amiable. Mais, c’est souvent une voie qui n’est pas recommandée pour le projet car pouvant constituer une voie de blocage et de retard dans le déroulement planifié des activités.

11.3. Evaluation de la satisfaction des populations sur la mise en œuvre du MGP Une évaluation de la satisfaction des populations sur la mise en œuvre du MGP sera réalisée chaque trimestre en impliquant les associations locales afin d’apprécier son fonctionnement et si possible proposer des mesures correctives. Cette évaluation sera faite par enquête auprès des bénéficiaires du projet ou des PAP (1 a 3% des bénéficiaires selon un échantillonnage aléatoire) par axe routier. Les résultats de ces enquêtes seront publiés et partagés par les acteurs et diffusés sur les radios locales. La figure 3 ci-dessous présente le Diagramme du Mécanisme de Gestion des Plaintes.

76

JUSTICE

Niveau du régional Gouverneur (Président), coordonnateur, préfet de la localité concernée, responsable de suivi-évaluation, responsable administratif et financier ; responsable de suivi des mesures environnementales et sociales. Traitement dans les 7 jours qui suivent l’enregistrement de la plainte qui délibère et notifie au plaignant. Si le plaignant n’est pas satisfait alors, il pourra saisir les juridictions compétentes régionales.

Niveau départemental ou communal Préfet ou maire (Président), Chef de canton ou de village, les Spécialistes en Sauvegarde Environnementale et Sociale (SSE, SGSS) du projet, le Représentant des services techniques, représentant du Comité de Gestion des plaintes, représentant des producteurs agricoles et d’élevage, représentante de l’association des femmes. Traitement de la plainte 3 jours qui suivent l’enregistrement de la plainte. Si le plaignant n’est pas satisfait alors, il pourra saisir le niveau régional.

Niveau du village Chef de village ou de canton (Président), Représentante des associations des femmes ; Représentant des CLA, Représentant des producteurs agricoles, de pêche et d’élevage, Représentant d’une ONG locale, Représentant de l’entreprise. Traitement de la plainte 2 jours qui suivent l’enregistrement de la plainte. Source : Consultant et les acteurs rencontrés juin 2018

Figure 1 : Diagramme du Mécanisme de Gestion des Plaintes (MGP)

77

12. RESPONSABILITES ORGANISATIONNELLES DE LA MISE EN ŒUVRE Un certain nombre d’acteurs clés auront à conduire les opérations d’approbation, de diffusion et de mise en œuvre du PAR. Ces institutions sont principalement : la Cellule Infrasructure, l’Unité Environnementale et Sociale, la DEELCPN ; les Comités locaux de Réinstallation et Gestion des Litiges (CLRGL), la Commission de Suivi de la Réinstallation. L’ensemble de ces acteurs devront travailler en synergie pour garantir une conduite efficace et efficiente du processus de mise en œuvre du PAR. 12.1. La Cellule de Suivi et Coordination du Projet (CSCP) La responsabilité première du PAR revient à la Cellule de Suivi et de Coordination du Projet (CSCP) qui est responsable de la coordination de l’ensemble du projet et des questions de sauvegardes sociale et environnementale à travers la CEHSC. La CEHSC est par conséquent chargée de veiller à ce que les mesures de réinstallation involontaire tout au long du processus de préparation, mise en œuvre, suivi et évaluation des activités soient exécutées en conformité avec la législation tchadienne et les principes de l’OP 4.12 de la Banque mondiale sur la réinstallation involontaire. Dans ce sens, les responsabilités d’ensemble de conception, de préparation et de revue des documents de planification, au moins en phase initiale, et de mise en œuvre des actions de réinstallation relèvent de sa responsabilité. En pratique, cela inclut les tâches et responsabilités suivantes : • valider le rapport de Plan d’Action de Réinstallation (PAR) préparé par le consultant ; • diffuser et publier le rapport (PAR) au niveau des zones de réinstallation, de la région, national (site officiel du MEDD) et sur infoshop ; • veiller à ce que la consultation et l’information puissent avoir lieu facilement en liaison avec les partenaires locaux tels que les CLRGL, les adminstrations locales et les personnes affectées par le projet ; et • superviser de manière participative la mise en œuvre des actions de suivi et d’évaluation du PAR.

12.2. L’Unité Régionnale de Coordination du Projet (URCP) Cette unité aura pour mission la mise en œuvre des activités de réinstallation (PAR). Une fois que les indemnisations fixées et le plan de compensation et de réhabilitation est accepté, la CEHSC à travers l’URCP, signera chaque fois, une attestation de perception des indemnisations avec les personnes affectées sur le montant de l’indemnisation pour confirmer les actes d’acception signés par les PAP lors du recensement. Le paiement des compensations se fera par cash par l’URCP, en présence du CLRG, tout en prenant les dispositions sécuritaires nécessaires, en lien avec les autorités locales. L’URCP veillera à structurer et à accompagner les Comités Locaux de Réinstallation et de Médiation lors de la mise en œuvre du présent PAR.

12.3. Comité Local de Réinstallation et Gestion des Litiges (CLRGL) C’est un Comité représentant les chefs de villages, les notables et les représentants des PAP de chaque quartier ou village concerné par les activités de réinstallation. Ces comités sont déjà mis en place. Le règlement intérieur proposé pour le CLRGL est joint en annexe 08.

78

Il assure un rôle de courroie de transmission entre les populations riveraines et le Comité de Suivi de la Réinstallation (URCP) et joue aussi le rôle de relai pour la vulgarisation des messages et décisions du projet. Ce comité aura aussi comme rôle de veiller à l’enregistrement des cas de réclamations dans les registres déposés dans les quartiers et villages et contribuer à la gestion de ces réclamations, de participer à la médiation des conflits nés de la réinstallation et de certifier le paiement des indemnisations. 12.4. La Commission du Suivi de la Réinstallation involontaire C’est une commission qui sera composée par les services étatiques concernés par la réinstallation. Elle sera presidée par la CEHSC et est composé des représentants de la DEELCPN /MEP, la société civile (Une ONG spécialisée dans la défense de droits des communautés) et un représentant des PAP. Les autres membres, à inviter en cas de besoin et comme « personnes ressources » seront composés par les agents de l’urbanisme, du cadastre, de l’agriculture et des affaires sociales. Elle sera chargée entre autres de : - veiller à ce que le Plan de Réinstallation soit mise en oeuvre de façon conforme dans l’ensemble de ces aspects (techniques, sociaux, financiers) ; - valider au fur et à mesure les activités de l’URCP) en charge de l’exécution du PAR ; - aider le CLRGL à s’approprier le PAR ; - concilier le CLR et l’URCP, Consultant en charge de l’exécution du PAR.

Le tableau ci après donne les responsabilités organisationnelles de la mise en du PAR. Tableau 16 : Responsabilités organisationnelles de la mise en œuvre Institution Rôles Ministère de Finances Mobilisation et mise à disposition des ressources pour le paiement des compensations Cellule de Suivi et de Coordination Coordination d’ensemble et supervision des opérations de du Projet réinstallation URCP Mise en œuvre du PAR / Paiement des compensations et mesures d’assistance aux PAP Comité Local de Réinstallation et Information des PAP ; Gestion des Litiges Facilitation sociale ; Enregistrement et traitement préliminaire des plaintes Commission du Suivi de la Suivi de la mise en oeuvre ; réhabilitation Gestion des litiges CEHSC Suivi et Supervision du processus de réinstallation Consultant Évaluation à mi parcours et final et audit du PAR

Dans tous les cas, l’organisation doit être souple, évolutive et s’adapter rapidement à l’évolution du projet. Les PAP doivent être en relation fonctionnelle avec l’ensemble du dispositif de mise en œuvre du plan de réinstallation.

79

13. CONSULTATIONS PUBLIQUES 13.1. Objectifs desconsultations L’objectif général des consultations publiques est d’assurer la participation et l’engagement des populations et des acteurs impliqués dans le projet de manière à favoriser la prise en compte de leurs avis, attentes, préoccupations et recommandations dans le processus de préparation, de mise en œuvre et de suivi. Dans le cadre de ce projet, il s’est agi plus exactement : (i) d’informer les populations et les acteurs sur le projet et les actions envisagées; (ii) de permettre aux populations et les acteurs de se prononcer sur le projet, (iii) d’émettre leur avis, préoccupations, besoins, attentes, craintes etc. vis-à-vis du projet ; (iv) de recueillir leurs suggestions et recommandations pour le projet.

13.2. Méthodologie Pour atteindre les objectifs visés par la participation publique dans le cadre de la présente étude, il a été adopté la méthode de la consultation publique. Les outils méthodologiques mobilisés à cet effet ont été l’entretien semi-structuré pour les rencontres individuelles et le focus group pour les rencontres de groupes. Deux étapes ont caractérisé les consultations publiques à savoir l’organisation : (i) des réunions d’information sur le projet et la collecte des données sur le terrain et (ii) des séances de consultation publique.

Les acteurs ciblés concernent les autorités administratives, les services techniques en charge de l’agriculture, de l’environnement, des infrastructures, les associations, les admnistrateurs de territoires concernés, etc. La liste des personnes rencontrées (cf. annexe 3) et les PV de consultations publiques lors de la collecte des données et informations (Cf. annexe 2) sont annexés au rapport.

Les photos ci-après illustrent les séances de consultations publiques et d’information sensibilisation avec les autorités et les populations.

Photo 17 : Consultation publique avec les Photo 18 : Photo de famille avec le chef et ses populations de Ngombé Kyan sujets à Ngombé kyan

80

Photo 19 : Rencontre avec le SGR du Photo 20 : Rencontre avec le maire de Gouvernorat à Koumra Moissala à Moissala

Source : D. NGADJARDOUM, Juin 2018

13.3. Synthèse des consultations publiques

13.4. Avis général sur le projet Dans l’ensemble le projet est très bien apprécié par les différents acteurs rencontrés lors des consultations publiques et les rencontres institutionnelles. Tous les acteurs s’accordent pour dire que le projet est le bienvenu car il est attendu depuis très longtemps et contribuera énormément au développement des localités concernées par l’amélioration des conditions de vie des populations, à travers leur désenclavement, la réduction des délais de voyages, la facilitation de la circulation des personnes et des biens, la baisse des coûts de transport et des produits de première nécessité, etc.

Le tableau ci-après fait une synthèse des différentes consultations publiques réalisées

81

Tableau 17 : Synthèse des consultations publiques Points discutés : impacts Acteurs Réactions par rapport aux impacts du projet Recommandations / Actions négatifs • Indemniser les populations et caller un pourcentage pour le déclenchement des indemnisations (pour éviter d’indemniser de petites superficies • Les populations ont déjà été informées et perdues, pouvant être néfastes pour de prochains projets) ; sensibilisées dans le cadre du projet, • Travailler avec les chefs de cantons et de villages pour faciliter les Pertes de terres • Les populations peuvent exiger les montants négociations avec les populations ; reversés par les sociétés pétrolières comme Esso • Sensibiliser les populations sur le fait que ce projet est porté par l’Etat • Favoriser les carrières situées dans les forêts au lieu des champs pour éviter les pertes de terres des populations. Pertes d’arbres fruitiers et ou • Condensations des arbres fruitiers (surtout les • Réduire l’emprise de la route pour ne pas les couper de plantation manguiers) dans les villages • Si les travaux se font en saison sèche cela causera • Dédommager les pertes de cultures et d’arbres fruitiers ; Pertes de revenus peu de perte en comparaison de la saison • Emploi de la main d’œuvre locale pour améliorer le revenu des pluvieuse (pas de perte de cultures, …) populations. Services • Souvent production de déchets lors de la mise administratifs œuvre de projets routiers • Ne pas exposer les déchets (incinérer ou enfouir les déchets solides et et techniques • La piste côtoie le Bar Sarra (fleuve), risque de liquides loin du village en prenant en compte l'avis et les recommandations Gestion des déchets pollution par les déchets ; des techniciens du domaine) ; • Les entreprises sont souvent suivies sur le plan de • Les entreprises pourront convoyer leurs déchets dans le dépotoir prévu à la gestion des déchets pour éviter les pollutions ; cet effet. • Il existe un dépotoir aménagé à 4 km de Moissala • La main d’œuvre locale doit être prise en compte tout au long du projet ; Conflits potentiels du fait de • Conflits liés au non-emploi de la main d’œuvre • Informer et impliquer toutes les parties prenantes du projet pour prévenir la mise en œuvre du projet locale les conflits. • D’ici le mois d’août on entrera dans la période • Intégrer la période d’initiation dans le planning des travaux ; d’initiation des garçons et pendant ce temps on ne • Prévoir des frais de désacralisation ou de déplacement des sites sacrés ; peut passer à proximité des sites choisis pour • Réduire l’emprise de la route au niveau des cimetières dans la mesure du Site sacré abriter les rites ; possible ; • Il peut avoir une opposition farouche des populations au déplacement des tombes ou • S’appuyer sur les chefs traditionnels pour que les populations acceptent le déplacement des tombes s’il y a lieu. cimetières. 82

Points discutés : impacts Acteurs Réactions par rapport aux impacts du projet Recommandations / Actions négatifs • Mauvaises mesures de conservation des cadavres, pouvant rendre le déplacement compliqué voire impossible • Prévoir les déviations à l’avance pour que le • Prévoir des déviations et informer la population pour leur permettre de ministère de tutelle puisse sensibiliser les vaquer normalement à leurs activités Obstruction des pistes populations et négocier les PAP pour la perte • Possibilité de travailler en demi-chaussée pour assurer la circulation sur un temporaire des terres tronçon de la piste Violence faite sur les • Il en existe des cas dans la région même si souvent • Sensibiliser la population personnes vulnérables c’est réglé au niveau local • Amender/emprisonner pour dissuader Risques sanitaires et • Mettre l’accent sur la sensibilisation et mettre en place la signalisation • Risque d’accident et de transmission des maladies sécuritaires adéquate • Dédommager les populations pour reconstruire les biens impactés • Dans les villages les pistes se rétrécissent car les Déplacement des populations • Trouver des terrains lotis et bien aménagés pour les paysans qui seront populations construisent à proximité des routes déplacés Violence faite sur les • Vagabondages sexuels des ouvriers Les Femmes et • Initier des séances de sensibilisation à la radio des populations personnes vulnérables, • Dépravation de mœurs associations de • Prodiguer des conseils aux jeunes filles Conflits potentiels du fait de • Des cas de violences physique sur les femmes, femmes • Emprisonner les bourreaux pour dissuader la mise en œuvre du projet mariage forcé, des cas d’excision, cas de viol • La terre appartient à l’Etat et pour l’intérêt public Pertes de terre les populations ne peuvent s’opposer à • Prévoir tout de même des compensations pour les PAP l’aménagement de la route Perte d’arbres fruitiers et ou • Utiliser par les populations sur le plan médicinale Chefs • Compenser la perte des arbres fruitiers traditionnels de plantation et vente ou consommation des fruits • Risque de destruction des récoltes • Compenser les récoltes pouvant être détruits par lors des travaux (chef de Perte de revenus canton, de • Perte de revenus liés à la vente des PFNL • Compenser la perte des arbres fruitiers village, chef • Les déchets des entreprises causent des gênes aux Gestion des déchets • Les entreprises doivent enfouir ou incinérer leur déchet coutumier) populations Conflits potentiels du fait de • Recruter localement le personnel non qualifié • Non prise en compte de la main d’œuvre locale la mise en œuvre du projet • Privilégier la conciliation Site sacré • Il y a des tombes qui côtoient la route • Les dévier si possible

83

Points discutés : impacts Acteurs Réactions par rapport aux impacts du projet Recommandations / Actions négatifs • Faire des déviations et cela impacte les champs, Obstruction des pistes informer le propriétaire terrien (travail de • Prévoir des déviations sensibilisation de la population) Violence faite sur les • Ce sont des cas rares mais qui existent • Sensibiliser les populations personnes vulnérables Risques sanitaires et • Sensibiliser les populations et les usagers • Excès de vitesse sur les pistes sécuritaires • Mettre en place des ralentisseurs Déplacement des populations • Discuter avec les PAP • Sensibiliser et dédommager le PAP • Grand intérêt pour l’aménagement de la piste • Prévoir une compensation pour les portions de terre qui seront perdues Pertes de terre • Toutes les parcelles ne sont pas encore labourées • Prévoir des compensations pour ces portions de terre non encore labourées surtout celles situées du côté de la route qui seront perdues et qui seront impactés dans le cadre des déviations • Ils sont utilisés pour couvrir de nombreux besoin dans les ménages Perte d’arbres fruitiers et ou • Compenser les arbres fruitiers en fonction de la grille de l’Etat car les • Il existe de nombreux manguiers situés de part et de plantation populations ont en tête la grille de la société pétrolière d’autre de la route à l’intérieur des villages, et qui ne peuvent être détruits sans dédommagement • Si les travaux démarrent avant les récoltes il • Evaluer et dédommager les dégâts en tenant compte de la portion de terre Perte de revenus y’aura destruction de culture perdue Associations et • Souvent les entreprises abandonnent les déchets Population ou des produits toxiques dans la nature ce qui rend Gestion des déchets les animaux malades • Enfouir les déchets dans des fosses aménagées • Non comblement des carrières ou trous creusés par l’entreprise • Les entreprises ne recrutent pas la main d’œuvre locale • Privilégier la main d’œuvre locale • Risque de conflits si les biens détruits ne sont pas Conflits potentiels du fait de • Informer les populations avant le démarrage des travaux dédommagés surtout les arbres fruitiers la mise en œuvre du projet • Sensibiliser la main d’œuvre de l’entreprise (manguiers) dans les villages, • Privilégier le règlement à l’amiable avec les autorités traditionnelles • Conflits liés aux femmes du village convoité par les ouvriers

84

Points discutés : impacts Acteurs Réactions par rapport aux impacts du projet Recommandations / Actions négatifs • Toujours informer les populations en amont et prendre les dispositions • Il y a déjà eu le cas où une entreprise a profané des pour les rites à faire Ste sacré tombes sans informer les populations • Pour le déplacement des tombes il faut réunir les parents du défunt, les (mécontentements) chefs de terre, de village pour définir les conditions, • Prendre les dispositions sanitaires pour le déplacement des tombes Obstruction des pistes • Le trafic ne peut être interrompu sur l’axe • Prévoir des déviations pour assurer la continuité du trafic • Il y a des fois des cas de viol sur les femmes des localités par les manœuvres sous l’emprise de l’alcool • Amender les protagonistes pour moyen de dissuasion Violence faite sur les • Abandon des filles engrossées • Employer la main d’œuvre locale pour réduire les cas de maltraitance sur personnes vulnérables • Existence des cas de maltraitance sur les le 3ième âge personnes du 3ieme âge (mal nourri, mal soigné, abandonné...) dû au manque de travail • Recruter localement autant que possible • Risque de propagation de maladies avec la venue • Mettre en place des dos d’âne à la rentrée, au centre et à la sortie de chaque de la main d’œuvre extérieur village, • Abus de vitesse des usagers de la piste causant des Risques sanitaires et • Sensibiliser les populations accidents sécuritaires • Sensibiliser les chauffeurs sur le code de la route • Vagabondage sexuelle des ouvriers • Mettre en place des panneaux de signalisation • Risque de production de poussière et d’accident • Arroser les pistes pendant les travaux et mettre en place des panneaux pendant les travaux avertisseurs (de chantier). • Souvent les biens sont détruits sans être compensés • Dédommager les populations affectées Déplacement des populations • Même si le projet ne détruit pas les maisons et les • Prévoir un dédommagement pour les biens côtoyant la route plantes situées à proximité de la route, celles recevront des chocs car exposées aux travaux

85

13.4.1. Synthèse des préoccupations, craintes et questions L’essentiel des préoccupations et craintes exprimées par les acteurs sont : - recensement et non dédommagement des biens en cas d’impact - non-emploie de la main d’œuvre locale - période d’initiation des garçons cette année débutant en juin avec interdiction de circuler - risques sécuritaires et sanitaires (excès de vitesse sur les axes, risque de maladie dues à la poussière et à la présence de la main d’œuvre extérieure, …) - déplacement des tombes - non comblement ou/et aménagement des carrières qui sont abandonnées par les entreprises - communication insuffisante des entreprises.

13.4.2. Synthèse des suggestions et recommandations Ainsi les principales recommandations suivantes ont été formulées : 1- dédommager tous les biens qui seront impacté par le projet ; 2- privilégier la main d’œuvre locale, 3- tenir compte de la période d’initiation des garçons pour la planification des travaux et ainsi éviter de violer les mœurs ; 4- sensibiliser les populations sur les maladies et les risques sécuritaires ; 5- informer les populations en amont et prendre les dispositions pour les rites à faire pour le déplacement des tombes en impliquant les parents du défunt, les chefs de terre, de village et prendre les dispositions sanitaires ; 6- Aménager les carrières situées dans les forêts en abreuvoir pour les animaux et comblement des carrières situées dans les champs pour que les paysans puissent les mettre en valeur ; 7- Informer, sensibiliser et dialogue à initier par les entreprises pour favoriser la quiétude dans les travaux.

Ces différentes recommandations ont été prises soit dans le PAR..

86

14. DIFFUSION ET PUBLICATION DU RAPPORT (PAR)

Après l’approbation par Non Objection du Gouvernement Tchadien et de la Banque mondiale, le présent Plan d’Action de Réinstallation sera publié sur les sites web de la Cellule Infrastructures et du Ministère de l’Environnement. Il sera aussi disponible auprès de l’administration locale concernée, les services techniques et administratifs pour assurer l’information aux populations affectées directement et indirectement. Il sera ensuite publié sur l’infoshop de la Banque mondiale. Les dispositions en matière de diffusion/publication visent à rendre disponible aux populations affectées et aux tiers une information pertinente et dans des délais appropriés. Elles relèvent des mécanismes suivants :  l’information en cascade, de la CI et de l’URCP vers les populations, sur tous les sujets relatifs au PAR, son avancement, son contenu et, en contrepartie, la remontée vers la CI de toute information utile issue des communautés locales et des institutions concernées  la publication du présent PAR et de toute nouvelle disposition s’y rattachant dans des conditions garantissant que les populations affectées y auront accès et le comprendront.

La publication du PAR et de ses mesures revêtira les formes suivantes :  présentation des mesures du PAR auprès des populations affectées par le projet lors de consultations publiques, à prévoir au début de la mise en œuvre par la CLRGL. Les interlocuteurs devront disposer d’une synthèse des mesures de façon la plus explicite et la plus précise possible, écrite en français. Cette notice d’information sera remise aux administrations locales et aux organismes qui en feront la demande lors des consultations. Les personnes consultées disposeront d’un délai, entre la présentation des mesures du PAR et l’expression de leurs avis, pour approfondir leur connaissance des propositions à partir de la notice d’information ;  un exemplaire « papier » du PAR final devra être remis à l’administration locale concernée afin que toute personne intéressée puisse en prendre connaissance.

87

15. CALENDRIER D’EXECUTION L’opération de mise en œuvre de la compensation débute avec le dépôt d’un exemplaire du PAR auprès de l’administration locale (Gouvernorat du Mandoul) et villages concernés.

La CEHSC et le l’URCP prendront des dispositions, après le dépôt du PAR auprès de l’administration locale concernée, pour assurer l’information des populations affectées et locales par des consultations, voie d’affichage, par la radio et si possible de la possibilité de consulter le Plan d’Action de Réinstallation déposé aux endroits susmentionnés. Les personnes affectées seront invitées à donner leur avis sur l’exactitude des données telles qu’arrêtées lors de la mission de terrain et de l’atelier de validation. Si une PAP n’est pas satisfaite des données reprises dans le PAR, la CEHSC /URCP doit ouvrir des nouvelles consultations pour une conciliation des vues. A la fin de la conciliation, la CEHSC / URCP signe avec la PAP un nouveau protocole de reconnaissance et d’approbation des données du PAR, en présence de la Commission de Suivi du paiement des compensations. À la suite de l’approbation, l’étape suivante consistera à la mise en œuvre de la compensation et de réhabilitation.

15.1. Durée de mise en œuvre du PAR La durée de la mise en œuvre du PAR sera de cinq mois (5) mois. Elle comprend la phase d’information des PAP, la mobilisation des finances, la compensation monétaire des PAP et la libération du site.

15.2. Chronogramme des activités de mise en œuvre du PAR Les activités de mise en œuvre du PAR seront réalisées selon un chronogramme prévisionnel. Le tableau ci-après donne une description des différentes étapes et activités pour la mise en œuvre du PAR ainsi que leur répartition dans la durée retenue.

Tableau 18 : planning de mise en œuvre du PAR ETAPES/ ACTIVITES Mois 1 Mois 2 Mois 3 Mois 4 Mois 5 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 Etape 1 : Validation du PAR et mobilisation des fonds

Etape 2 : Dépôt d'un exemplaire du PAR auprès de l’administration locale (Gouvernorat du Mandoul et villages concernés)

Etape 3 : Réunion d'information des PAP Etape 4 : Présentation du protocole de reconnaissance /Signature de l'indemnisation indiquant le montant de la compensation, les objectifs de la compensation, les obligations des parties (affectées et projet) Etape 5: Remise de la première tranche de la compensation de 85% Etape 6 : Contre vérification du déplacement effectif, remise de la

88

ETAPES/ ACTIVITES Mois 1 Mois 2 Mois 3 Mois 4 Mois 5 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 deuxième tranche (solde) de la compensation de 15% Etape 7: Vérification de l'avancement de la réinstallation (tirage aléatoire d'un échantillon) Vérification après 3 mois Etape 8: Clôture du dossier individuel quand les conditions sont estimées équivalentes à celles de leur ancien milieu de vie Etape 10 : Information et consultation des populations résidentes S1= Semaine 1 Nb : les travaux ne devront débuter qu’après paiement des indemnisations et libération des emprises de la route.

89

16. COUTS ET BUDGET Le budget du présent PAR comprend : - le coût des indemnisations composé des compensations pour perte d'actifs bâtis, des aides à la réinstallation et des compensations pour perte d’actifs agricoles. - les coûts de prise en charge des acteurs de la mise en œuvre du PAR comprenant les frais de prise en charge des commissions de suivi de la mise en œuvre du PAR ; - Le coût de l’audit social du PAR ; - une provision pour la réalisation éventuelle d’un PAR complémentaire pour la prise en charge des biens affectés lors de l’extension des zones d’emprunts ou de l’ouverture de nouveaux sites d’emprunt ainsi que l’indemnisation temporaire des deviations qui impacteront les champs.

16.1. Coûts des indemnisations En rappel, le projet va impacter les biens suivants : 3 hangars précaires tolés, de 11 clôtures (en bois, briques cuites et en seko) ; d’infrastructures fixes comme 2 maisons en briques cuites, 2 toilettes en briques, 61 arbres fruitiers privés, 7 champs de cultures, 19 tombes et une borne fontaine. Le coût total des indemnisations est de 16.874.236 F CFA dont 1.853.150 FCFA pour les compensations des actifs bâtis, 10.207.086 FCFA pour les actifs agricoles (arbres fruitiers et champs de cultures), 305.000 FCFA pour les aides à la réinstallation, 500000 FCFA pour la borne fontaine et 4.009.000 FCFA pour le deplacement des tombes. Les détails de calcul des indemnisations par type de bien affectés et par localité sont donnés en annexe 1.

16.2. Coûts de prise en charge des acteurs de la mise en œuvre, du suivi et de l’audit social du PAR Plusieurs acteurs interviennent dans la mise en œuvre du PAR. Pour l’atteinte des objectifs qui y sont inscrits, une prise en charge de ces acteurs est nécessaire. Les coûts de cette prise en charge sont estimés à 20.000.000 FCFA et comprennent, les frais de prise en charge des Commissions de suivi de la mise en œuvre du PAR, l’audit indépendant de la mise en œuvre de la réinstallation involontaire. Les tableaux ci-après donnent la synthèse des différents coûts relatifs à la prise en charge des différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la réinstallation involontaire des travaux d’aménagement de l’axe Bédaya-Moissala.

Tableau 19 : Coût de suivi et supervision de la mise en œuvre du PAR par les commissions locales de réinstallation (CLR) N° Rubriques Unités Coût Durée mission de Nbre de Coût total unitaire mise en œuvre commission de en FCFA en FCFA réinstallation 1 Perdiems des membres des Commissions Jour 15000 15 4 900 000 local de réinstallation (CLR) 2 Faris de production des rapports Mois 10000 5 4 200 000

3 Frais de communication (téléphone, Mois 15000 5 4 300 000 internet) 4 Transport local (location moto) Jour 5000 10 4 200 000

Total 1.600.000

90

Tableau 20 : Coût de l’audit social du PAR N° Intitulé Unités Quantité Coût unitaire en Coût total en FCFA FCFA 1 Honoraires Homme/Jour 20 250000 5 000 000 2 Perdiems Jour 10 150000 1 500 000

3 Frais de communication (téléphone, internet, FF 1 50000 50 000 etc.) 4 FF Frais d’expédition du rapport 1 250000 250000 5 Jour Transport local (location véhicule) 10 100000 1 000 000 6 Nbre 2 Transport aérien Aller/Retour 300000 600 000 Total audit social du PAR 8 400 000

16.3. Budget pour la réalisation d’un PAR complémentaire en cas de nécessité Une provision de 10 000 000 FCFA est prévue au cas où il sera nécessaire de réaliser un PAR complémentaires lors de l’extension des zones d’emprunt ou de l’ouverture de nouveaux sites d’emprunt et la prise en compte des champs impactés par les déviations.

16.4. Budget pour la sensibilisation des acteurs Ces coûts d’un montant de 4 000 000 FCFA comprennent : L’aménagement dont l’axe avait déjà fait l’objet avait épargné ces tombes (même les 19 situées dans l’emprise de l’axe), sauf le cimétière de Ngombé Kyan avait l’objet de profannation par l’entreprise ce qui avait suscité la colère des populations. Cela neccessite une sensibilisation et information à l’endroit des entreprises et prestataires pour coût forfaitaire de 2000 000 FCFA

Nous avons sensibilisé les populations de limiter leurs champs par rapport au piquetage qui a déjà été mis en place par une mission précédente (équipe Topo) dans le cadre du PMCR. La majeure partie des champs impactés ont été mis en valeur en ignorant le piquetage et en empiétant sur l’emprise de la route. Il sera important de continuer la sensibilisation des communautés via l’ONG chargé de ces aspects pour un coût forfaitaire de 2 000 000 FCFA.

16.5. Budget global de la réinstallation Le budget global du Plan d’Action de Réinstallation pour les travaux de réhabilitation et d’entretien du tronçon de l’axe routier Bedaya – Moissala est estimé 36.874.236 FCFA. Le tableau ci-après présente le budget global de la réinstallation.

Tableau 21 : Budget global de la réinstallation Coût en FCFA N° RUBRIQUE

1 Compensation des maisons d’habitation 540 000 2 Compensation des toilettes 42 150 3 Compensation des hangars 120 000

91

Coût en FCFA N° RUBRIQUE

4 Compensation des clotures 1 151 000 5 Compensation des cultures (champs) 77286 6 Compensation pour le deplacement des tombes 4 009 000 7 Compensation des arbres fruitiers privés 10 129 800 8 Compensation pour aide à la réinstallation 305000 9 Compensation pour la borne fontaine 500 000 10 Prises en charge de la mise en œuvre du PAR 1 600 000 11 Provision pour un PAR complémentaire 10 000 000 12 Audit Social du PAR 8 400 000 13 Sensibilisation et information 4 000 000 14 Sous Total (1) 40 874 236 4 087 423,6 15 Imprévus (10%)

44 961 659,6 TOTAL GENERAL

17. SUIVI ET EVALUATION Le suivi et l’évaluation du PAR permettront au promoteur de veiller au respect intégral des principes et procédures fixés dans le PAR. Les éléments de suivi sont : 1. vérifier les rapports internes de mise en œuvre du PAR, par un contrôle des éléments suivants sur le terrain (selon le cas) : - paiements d’indemnisations, y compris leur niveau et leur calendrier ; - emplois fournis, leur adéquation et les niveaux de revenus correspondants ; - adéquation des activités de formation et autres facteurs de développement ; - réadaptation des groupes vulnérables ;

2. interroger un échantillon aléatoire de personnes affectées dans le cadre de discussions ouvertes pour déterminer leurs connaissances et préoccupations vis-à-vis du processus de réinstallation, de leurs droits à prestations et des mesures de réadaptation ; 3. observer les consultations publiques avec les personnes affectées à l’échelon des villages et des villes ; 4. observer le fonctionnement du programme de réinstallation à tous les niveaux pour évaluer son degré d’efficacité et de conformité au plan d’action ; 5. vérifier le type de problèmes donnant lieu à des plaintes et le fonctionnement des mécanismes de règlement de ces plaintes en passant en revue le traitement des recours à tous les niveaux et en interrogeant les personnes affectées à l’origine des plaintes ; 6. étudier les niveaux de vie des personnes affectées (et, si possible, d’un groupe témoin composé de personnes non affectées) avant et après le processus de réinstallation pour déterminer si les niveaux de vie des personnes affectées se sont améliorés ou maintenus ; 7. conseiller les responsables du projet sur les améliorations à apporter, le cas échéant, à la mise en œuvre du PAR.

92

Les populations concernées seront autant que possibles associées à toutes les phases de contrôle des impacts du projet, y compris la définition et la mesure des indicateurs de référence. On doit poursuivre le processus de suivi au-delà de l’achèvement des apports matériels d’un PAR pour s’assurer que les efforts de rétablissement des revenus et les initiatives de développement ont été couronnés de succès. Le suivi de la mise en œuvre des activités de réinstallation est permanent. Il débute dès le lancement des activités de la mise en œuvre de la réinstallation jusqu’à la fin de cette dernière. L’unité de coordination régionale du projet aura à mettre en place son calendrier du suivi des activités de la réinstallation et le communiquera à la CEHSC, aux personnes affectées et aux autorités locales. L’évaluation de la mise en œuvre des activités de la réinstallation se fera après la fin de la mise en œuvre de la réinstallation.

17.1. Indicateurs potentiels En se basant sur l’expérience dans les projets similaires pour les différentes mesures du PAR, de façon pratique les indicateurs appropriés permettant de rendre compte de l’exécution des mesures sont : - le nombre de PAP indemnisées; - le nombre d’arbres perdus et compensés ; - Nombre de plaintes enregistrées ; - Nombre de plaintes traitées.

17.2. Indicateurs de suivi Les principaux indicateurs qui seront contrôlés sont : - le paiement de la compensation aux PAP selon la politique de compensation décrite dans ce PAR ; - l’information du public, la diffusion de l’information et les procédures de consultation; - l’adhésion aux procédures de redressement des torts, le nombre de plaintes enregistrées, le nombre des plaintes résolues, et la période moyenne nécessaire pour résoudre une plainte ; - la satisfaction des PAP avec les opérations d’indemnisation.

Le tableau ci-dessous fournit une liste non limitative des mesures indicatives de suivi- évaluation. Tableau 22 : Indicateurs de suivi du PAR Composante Mesure de suivi Indicateur/périodicité Objectif de performance

Vérifier que la diffusion de Nombre de séances Au moins trois séances Information et l’information auprès des PAP et d’information à l’intention d’information (au démarrage de la consultation les procédures de consultation sont des PAP effectuées avant le réinstallation, lors du paiement des effectuées en accord avec les début des travaux compensations) principes présentés dans le PAR

S’assurer que les mesures de Nombre de PAP ayant reçu la Les compensations financières sont Qualité et compensation et d’indemnisation compensation avant les versées comme prévu ; niveau de vie sont effectuées en accord avec les travaux et dates de versement principes présentés dans le PAR

93

Composante Mesure de suivi Indicateur/périodicité Objectif de performance

Toutes les PAP ont été compensées et indemnisées comme prévu avant le démarrage des travaux

S’assurer que les mesures de Aucune plainte provenant des PAP compensation et d’indemnisation Nombre de plaintes liées aux subissant des pertes non résolues Personnes prévues pour les biens affectés compensations et à Toutes les PAP ont été indemnisées affectées par le sont effectuées en accord avec les l’indemnisation prévues et compensées comme prévu projet principes présentés dans le PAR pour les biens affectés pendant les travaux

Arbres fruitiers S’assurer que les mesures de Nombre de plaintes liées à la Aucune plainte provenant des PAP privés compensation et d’indemnisation perte d’arbres fruitiers privés subissant des pertes d’arbres prévues pour les pertes liées aux pendant les travaux fruitiers privés non résolue arbres fruitiers privés sont Toutes les PAP ont été indemnisées effectuées en accord avec les et compensées comme prévu principes présentés dans le PAR

17.3. Indicateurs d’évaluation du PAR Les objectifs de l’évaluation sont de fournir : ➢ une source d’évaluation indépendante pendant la mise en œuvre des activités de réinstallation et de compensation; ➢ une évaluation du plan de réinstallation avec une perspective globale et socio- économique. Le tableau ci-après fait la synthèse des indicateurs d’évaluation du PAR. Tableau 23 : Indicateurs d’évaluation du PAR Composante Mesure d’évaluation Indicateur/périodicité Objectif de performance

Réclamations des PAP relatives à Aucune plainte relative à la Qualité et niveau S’assurer que le la réoccupation de l’emprise après réoccupation de l’emprise après les de vie des PAP niveau de vie des PAP la fin des travaux (suivi à faire une travaux ; affectées ne s’est pas fois chaque trimestre) ; Aucun problème majeur vécu par les détérioré depuis la Problèmes vécus par les PAP PAP après la fin des travaux mise en œuvre du réinstallées/ séances de projet consultation sur le couloir une année après la réinstallation. S’assurer que le Qualité de vie des niveau de vie des Suivi des réclamations des PAP Aucun problème vécu par les PAP groupes groupes vulnérables des groupes vulnérables. des groupes vulnérables vulnérables ne s’est pas détérioré

Nombre personnes 100 % des indemnisations sont indemnisées; négociées à l’amiable ; Redressement des Suivi à long terme des Nombre d’indemnisations à S’il y a des réclamations, avoir un torts indemnisations verser/suivi continu et rapports taux de résolution à l’amiable de 100 mensuels. % ; Aucun litige porté devant la justice.

94

Composante Mesure d’évaluation Indicateur/périodicité Objectif de performance

Nombre de réclamations liées aux indemnités et compensations enregistrées (suivi continu) ; Nombre de réclamations résolues de litiges portés en justice (suivi continu)

95

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS L’aménagement de l’axe Bédaya-Moissala dans la région du Mandoul est très entendu par les populations des localités traversées à cause de son caractère dégradé. On note dans l’emprise de la route, la présence de quelques installations humaines marquées par la présence de quelques bâtis, de quelques arbres fruitiers privés de champs, de tombes et une borne fontaine. Le présent PAR réalisé sur la période du 27 mai au 2 juin a permis de recenser l’ensemble des personnes et des biens installés dans l’emprise de la route et de fixer une date butoir le 2 juin 2018 correspondant à la fin du recensement. Le projet affectera 3 hangars précaires tôlés, 11 clôtures (en bois, briques cuites et en seko) ; des infrastructures fixes comme 2 maisons en briques cuites, 2 toilettes en briques, 61 arbres fruitiers privés, 7 champs de cultures, 19 tombes et une borne fontaine. La mise en œuvre de ce PAR va nécessiter une mobilisation financière estimée à 44 961 659,6 FCFA. La Coordination du projet a une responsabilité centrale dans la coordination et le suivi des différentes activités de compensation. Elle devra mobiliser tous les acteurs pour la mise en œuvre des activités prévues dans le présent rapport.

Les consultations publiques réalisées ont permis de relever, les préoccupations et craintes des participants et de formuler des recommandations. L’essentiel des préoccupations et craintes exprimées sont : - tecensement et non dédommagement des biens en cas d’impact ; - le mauvais état de l’axe (impraticabilité des routes surtout en saison pluvieuse) avec le pont complètement dégradé sur le fleuve Mandoul ; - non-emploi de la main d’œuvre locale ; - période d’initiation des garçons cette année 2018 débutant en juin avec interdiction de circuler ; - risques sécuritaires et sanitaires (excès de vitesse sur les axes, risque de maladies dues à la poussière et à la présence de la main d’œuvre extérieure, …) ; - déplacement des tombes ; - non comblement ou/et aménagement des carrières qui sont abandonnées par les entreprises ; - communication insuffisante des entreprises. Au regard des préoccupations et craintes émises, les principales recommandations suivantes ont été formulées par les acteurs : - Dédommager tous les biens qui seront impacté par le projet ; - La réfaction du pont sur le Mandoul ; - Privilégier la main d’œuvre locale ; - Tenir compte de la période d’initiation des garçons pour la planification des travaux et ainsi éviter de violer les mœurs ; - Sensibiliser les populations sur les maladies et les risques sécuritaires ; - Informer les populations en amont et prendre les dispositions pour les rites à faire pour le déplacement des tombes en impliquant les parents du défunt, les chefs de terres, de villages et prendre les dispositions sanitaires ; - Aménager les carrières situées dans les forêts en abreuvoir pour les animaux et comblement des carrières situées dans les champs pour que les paysans puissent les mettre en valeur ; - Informer , sensibiliser et dialogue à initier par les entreprises pour favoriser la quiétude dans les travaux ;

96

- Mettre à la disposition de la structure chargée de la mise en œuvre du PAR suffisamment de moyens logistique, matériel et financier pour assurer efficacement ses missions ; - Intensifier les missions de suivi au niveau de chaque territoire le long des axes routiers pour limiter l’occupation des emprises des routes réhabilitées et même celles non encore réhabilitées

La mission estime que le calendrier d’exécution devrait être respecté par le projet. Au cas contraire, une mise à jour du PAR sera nécessaire.

97

Références bibliographiques

Agence Française de Développement – Banque mondiale, Revue interne sur le secteur rural au Tchad 2011 : Potentialités et contraintes du développement rural dans les régions du Tchad central, oriental et méridional (Guéra, Wadi Fira, Ouaddaï, Dar Sila, Salamat, Moyen Chari et Mandoul) 141p+annexes Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) TCHAD 2017 : Profil régional du Moyen Chari 101 p+annexes Direction de la Statistique et de la Carte Scolaire, 2012 : annuaires statistiques de l’éducation Préparé avec l’appui de l’UNESCO et de la Banque mondiale 99 p+annexes DIVISION DU SYSTEME D’INFORMATION SANITAIRE: Annuaire des statistiques sanitaires 2012 tome A 26ème Edition 123p+annexes FAO 2102. Etat des lieux de l’élevage Tchad 156P+annexes Fond Monétaire International 2016 : Rapport du FMI No 16/275 315 P+annexes Fréderic REOUNODJI 2011 Initiatives « élevage comme moyen de subsistance dans le bassin du Tchad » Etudes de base préalables 212 p+annexes Institut National de la Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED) 2012 : Deuxième Recensement General de la Population et de l’Habitat (RGPH2, 2009) 189p+annexe J.M., Angel et all. 2011 : Carte géologique et des ressources minérales de la république du Tchad 48p+annexes M. DJEDOSSOUM NAOUNDANGAR 2010 (Ministère de la santé) : plan stratégique de développement des ressources humaines pour la sante au Tchad (2011- 2020) 145p+annexes Ministère de l’Eau du Tchad, 2011 : Analyses et perspectives du secteur eau & assainissement, période 2010 – 2015 : estimation des besoins pour l’atteinte des OMD 111p+annexes PMCR 2018 : Cadre Politique de Réinstallation au compte du Projet de Mobilité et de Connectivité Rurale au Tchad. 166p+annexes PRO – ROUTES, 2014 : Étude d'Impact environnemental et social de la réhabilitation de la RN4-Est (Kisangani - Beni), 2014 PRO – ROUTES, 2014 : Étude d'Impact environnemental et social de la réhabilitation de la RN6/RN23 (Akula-Gemena-Zongo), 2014 PRO – ROUTES, 2014 : Plan d'Action de Recasement (PAR) de la réhabilitation de la RN4-Est (Kisangani - Beni), 2014 PRO – ROUTES, 2014 : Plan d'Action de Recasement (PAR) de la réhabilitation de la RN6/RN23 (Akula-Gemena-Zongo), 2014 PRO – ROUTES, Août 2015 : Étude d'Impact environnemental et social des travaux de la réhabilitation et d’entretien de la RN27 (Komanda-Bunia-Mahagi-Goli), Rapport définitif, août 2015

98

PRO – ROUTES, Août 2015 : Étude d'Impact environnemental et social des travaux de la réhabilitation et d’entretien de la RN4 (Beni-Kasindi), Rapport définitif, août 2015 PRO – ROUTES, Août 2015 : Plan d'Action de Recasement (PAR) des travaux de la réhabilitation et d’entretien de la RN4 (Beni-Kasindi), Rapport définitif, août 2015 PRO – ROUTES, Août 2015 : Plan d'Action de Recasement (PAR) des travaux de la réhabilitation et d’entretien de la RN27 (Komanda-Bunia-Mahagi-Goli), Rapport définitif, août 2015 PRO – ROUTES, Octobre 2015 : Cadre de gestion environnementale et sociale, Rapport Final, Octobre 2015 PRO – ROUTES, Octobre 2015 : Cadre de gestion environnementale et sociale, Rapport Final, Octobre 2015 Projet CAB 2012: Etude d'Impact Environnemental et Social sur les segments Ndjaména -Adré frontière du Soudan; Ndjaména -Bol - Frontière Nigéria et Kagopal -Goré 145 p+annexeFrontière RCA Projet CAB 2012: Plan d'Action de Recasement (PAR) sur les segments Ndjaména -Adré frontière du Soudan; Ndjaména -Bol - Frontière Nigéria et Kagopal -Goré 145 p+annexeFrontière RCA Projet d’Appui au Développement Urbain (PADUR) 2006 : Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) 132p+annexes Projet d'Appui Régional à l'Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS), 2016 : Cadre de Gestion Environnementale et Sociale CGES du PARIIS pour le Tchad 101 P+annexes Projet d'Appui Régional à l'Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS), 2016 : Cadre de Politique de Réinstallation des Populations du PARIIS pour le Tchad 125p+annexes Proroute Avril 2014 : Etude d'impact Environnemental et Social (EIES) de la route N°2 Bukavu - Goma d'une longueur de 200 Km dans les provinces du Sud et du Nord Kivu en Republique Démocratique du Congo (RDC) 149p+annexe Proroute Avril 2014 : Etude d'impact Environnemental et Social (EIES) de la route N°3 Bukavu - Walikalé d'une longueur de 200 Km dans les provinces du Sud et du Nord Kivu 154p+annexeen Republique Démocratique du Congo (RDC) Proroute Avril 2018 : Etude d'impact Environnemental et Social (EIES) de la route N°3 Bukavu - Mbuji Mayi d'une longueur de 1200 Km dans les provinces du Maniema, du Sud Kivu, de la Lomami et du Kasai Oriental en Republique Démocratique du Congo (RDC) 178p+annexe Proroute Mai 2018 : Mise à jour de l'Etude d'impact Environnemental et Social (EIES) de la route N°3 Bukavu - Walikalé d'une longueur de 200 Km dans les provinces du Sud et du Nord Kivu en Republique Démocratique du Congo (RDC) 136p+annexes PRO-ROUTES, 2007 : Étude détaillée d'impact socio-environnemental de la route allant de Kisangani à Bunduki PRO-ROUTES, 2007 : Étude d'impact environnemental et social du projet PRO-Routes en RDC / Exploitation des données géographiques

99

PRO-ROUTES, 2007 : Plan d'Action de Recasement (PAR) de la route allant de Kisangani à Bunduki PRO-ROUTES, 2007 : Plan d'Action de Recasement (PAR) du projet PRO-Routes en RDC PRO-ROUTES, 2011 : Études environnementales et sociales de la réhabilitation de la RN5 (Kasomeno-Uvira) et RN4 (Dulia-Bondo) PRO-ROUTES, 2011 : Plan d'Action de Recasement (PAR) de la réhabilitation de la RN5 (Kasomeno-Uvira) et RN4 (Dulia-Bondo) USAID 2011 : profils de zones de moyens d'existence rapides ; Rapport spécial du réseau de systèmes d’alerte rapide contre la famine (FEWS NET) 134p+annexes

Autres documentation générale • The World Bank Operational Manual Bank Procedures Environmental Assessment BP 4.01 January 1999; The World Bank Operational Manual Bank Procedures Environmental Assessment BP 4.01 Annex A January 1999 • Manuel d’Evaluation Environnementale. Vol.1 : Politiques, procédures et questions intersectorielles ; Banque mondiale / Secrétariat francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts ; Montréal, 1999 • Manuel d’Evaluation Environnementale, Vol.2 : Lignes directrices sectorielles Banque Mondiale / Secrétariat francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impacts, Montréal, 1999. • Manuel Opérationnel de la Banque mondiale – Politiques Opérationnelles, Banque mondiale, Washington, 1999. • Directives OP 401, OP 401, OP 404, OP 409, OP 411 OP 412, OP 420, OP 436, OP 437, Banque mondiale 2001.

100

ANNEXES

101

Annexe 1 : Calcul des compensations et aides à la réinstallation (Voir fichier Excel joint)

102

Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées, PV de consultation publique, de mise en place de comité de Réinstallation 1- PV de consultation Publique avec la population de Ngombé Kyan

103

104

Liste de présence à la CP avec la population de Ngombé Kyan

105

106

2- PV de mise en place du comité de réinstallation dans le village de Ngombé Kyan

107

3- PV de consultation publique avec la population du village de GuerGuer

108

109

Liste de présence de la consultation publique avec la population de GuerGuer

110

111

112

113

114

4- PV de consultation publique avec la population de NGalo

115

116

Liste de présence à la CP avec la population de Ngalo

117

118

119

120

6- PV de mise en place du comité de réinstallation à Ngalo

121

5- PV de CP avec la population du village de Maitama

122

123

Liste de présence à la CP avec les populations de Maitama

124

6- PV de mise en place du comité de réinstallation dans le village de Maitama

7- PV de Consultation Publique avec la population de Simain

125

126

127

Liste de présence à la CP du village de Simain

128

8- PV de Consultation Publique avec la population de Sako

129

130

Liste de présence à la consultation publique à Sako

131

9- PV de mise en place du comité de réinstallation du village de Sako

132

133

10- PV de Consultation Pubique avec la population de Bedaya

134

135

Liste de présence CP Bédaya

136

137

138

Annexe 3 : Liste des autorités traditionelles / institutions rencontrées

139

Annexe 4 : Protocole d’accord et d’indemnisation

Projet Pro-Routes

CONTRAT TYPE

ATTESTATION DE PAIEMENT DE L’INDEMNISATION N°……..

Je soussigné, Mlle, Madame, Monsieur ……………………………………………….. …… né, le …………………. /……………../ 19………,à …………………………dans le territoire de ……….. ……………. …….. résidant au village …………………………………… .reconnais par la présente avoir reçu de la part de du BEGES/CI, la somme de …………………………., pour l’indemnisation de mes actifs suivants………………………………………….. …………………………………………………………………………localisés dans l’emprise de la route nationale N° 6 / 23

Je m’engage à libérer l’emprise de la route endéans quinze jours à date de la perception de mes frais d’indemnisation.

Cette attestation est délivrée pour servir et valoir ce que de droit.

Fait à …………………………………………………, le …………………………………..

La PAP : Le BEGES/CI :

Membre du CLR / Autorité locale de l’agglomération concernée

Membre du CSMOR

140

PV D’ACCORD DE NEGOCIATIONS D’INDEMNISATION

Date d’échange avec le PAP :

Caractéristique du bâti :

Montant des indemnisations estimé par le PAP = Montant des indemnisations estimé par le consultant =

Montant accepté par les deux parties après négociation :

Montant d’aide à la réinstallation :

Autres formes d’assistance :

Etabli par : Date

Signatures

La PAP (ou représentant) Le Consultant

Le chef de quartier ou du village

Le représentant du Comité de suivi et de mise en œuvre du PAR

Le représentant de l’administration

141

Annexe 5 : Linéaire et points critiques de la piste de Bedaya Moissala

Localité Nom et Prénom X Y Observations Kembita Groupement non inconnu 813650 980164 champ Kembita Groupement non inconnu 813479 979908 champ Kembita DJIMADOUM NGUE Ernest 813199 979506 champ Kembita DJIMADOUM NGUE Ernest 813182 979477 champ Kembita MOYALBAYE Nouare 811834 974721 champ Kembita MOYALBAYE Nouare 811909 976824 champ Kembita MOYALBAYE Nouare 811848 974928 champ Ngobé Kyan DOUSAINE ABEL 811834 974320 champ Ngobé Kyan DOUSAINE ABEL 811828 974015 champ Ngobé Kyan DJITAÏGUE 811808 973910 champ Ngobé Kyan DJITAÏGUE 811818 973808 champ Ngobé Kyan SANA Ngartitina 811826 973729 champ Ngobé Kyan SANA Ngartitina 811795 973430 champ Ngobé Kyan NGARTERA Abdoul champ 1 811753 9813140 champ Ngobé Kyan NGARTERA Abdoul champ 1 811713 972910 champ Ngobé Kyan NGARTERA Abdoul champ 2 811463 972069 champ Ngobé Kyan NGARTERA Abdoul champ 2 811439 972013 champ Ngobé Kyan YOHADOUNAN Adoumta 811711 972903 champ Ngobé Kyan YOHADOUNAN Adoumta 811521 972186 champ Ngobé Kyan DJIRAÏBE Nguenayalbaye 811505 972198 champ Ngobé Kyan DJIRAÏBE Nguenayalbaye 811500 972138 champ Ngobé Kyan NAGADOUM Assoumra 811490 972133 champ Ngobé Kyan NAGADOUM Assoumra 811467 972073 champ Ngobé Kyan DJIMOGNAN Faustin 811435 971999 champ Ngobé Kyan DJIMOGNAN Faustin 811353 971844 champ Ngobé Kyan SANGA Beati 810050 968631 champ Ngobé Kyan SANGA Beati 810014 968520 champ Ngobé Kyan inconnu 809352 966853 champ Ngalo MOYALBAYE Nouare 808714 965457 champ Ngalo MOYALBAYE Nouare 808760 965343 champ Maintama Inconnu 808963 964417 champ Maintama Nartera 809001 964235 champ Maintama Nartera 809021 964161 champ Sako DANAMON Clementine 809350 962832 champ Sako NATERAH Theodore 809322 962936 champ Sako NATERAH Theodore 809292 963078 champ Sako MASRA Djitebaye 809738 961660 champ Sako MASRA Djitebaye 809737 961660 champ Sako NANTOLTA Gaspard 809863 961326 champ Sako NANTOLTA Gaspard 809866 961286 champ Ngasok 1 DJIMALYADE Madiangué 811759 957773 champ Ngasok 2 DJIMALYADE Madiangué 811770 957547 champ

142

Ngasok II MAYALLAH Gueirngue 811949 954632 champ Ngasok II MAYALLAH Gueirngue 811981 954566 champ Ngasok II Inconnu 814285 954171 champ Ngasok II Inconnu 814560 953817 champ Biri inconnu 815029 948058 champ Nodjimala inconnu 812246 941266 champ Pelko inconnu 807883 932878 champ Pelko inconnu 808469 933785 champ Silambi inconnu 807385 932304 champ Silambi inconnu 806668 931292 champ Silambi inconnu 806471 931036 champ Association locale de developpement de Sangara 805926 930312 champ Sangara Association locale de developpement de Nodjibodo 805649 929934 champ Sangara Nodjibodo inconnu 805554 929795 champ Nodjibodo inconnu 805428 929634 champ Nodjibodo DJIMGUERE Koitan 805418 929622 champ Nodjibodo DJIMGUERE Koitan 805177 929202 champ Nodjibodo inconnu 805199 929303 champ Nodjibodo inconnu 805108 929183 champ Nodjibodo inconnu 804923 928909 champ Nodjibodo inconnu 804756 928665 champ Nodjibodo inconnu 804718 927642 champ Nodjibodo inconnu 804675 928585 champ Maïkan inconnu 804215 926386 champ Maïkan inconnu 804227 926472 champ Maïkan inconnu 804432 927992 champ Maïkan inconnu 804455 928117 champ Maïkan inconnu 804568 928447 champ Maïkan inconnu 804453 928114 champ

Tombes ou cimetière Localité Type d'impact X Y Observation NGOMBE KYAN Cimetiere 1 809632 9677561 Tombes NGOMBE KYAN Cimetiere 1 809605 967502 Tombes NGOMBE KYAN Cimetiere 2 809600 967508 Tombes NGOMBE KYAN Cimetiere 2 809586 967484 Tombes NGOMBE KYAN Tombes (8) 809523 967336 Tombes Ngalo Tombe 809003 966247 Tombes Ngalo Cimétière des chefs de canton 808899 965980 Tombes Guerguer Cimétiere de la famille Mbatinta 808757 965341 Tombes Guerguer Tombe 808778 965161 Tombes Simain Cimétière 809148 963678 Tombes

143

Nabo Tombe 810871 959223 Tombes Ngasok 1 Tombe 812030 957139 Tombes Korkouma Tombe 815937 952174 Tombes Biri Tombe 815937 952174 Tombes Kaba 6 Tombe 812818 943925 Tombes Doba tombe 810964 936802 Tombes Ndoubaidené Tombe 809169 934636 Tombes Pelko Tombe 807987 933173 Tombes Silambi Cimétière 806773 931436 Tombes Sangara Tombe (5) 805817 930174 Tombes Nodjibodo Tombe (19) 805269 929405 Tombes Maïkan Tombe (7) 804320 927154 Tombes

Virages ou carrière Constat X y Observation Virage 1 815341 984874 Virage/Carière virage1 815316 984840 Virage/Carière Virage 2 814859 982822 Virage/Carière Virage 2 814859 982808 Virage/Carière Virage près du point B21 814857 982568 Virage/Carière Virage 3 812000 977568 Virage/Carière Virage 3 811978 977540 Virage/Carière Virage 4 808721 965456 Virage/Carière Virage 5 815338 948375 Virage/Carière Carrière sable 814510 981475 Virage/Carière Carrière pour la fabrication des briques 1 808758 965320 Virage/Carière Carrière 809610 961981 Virage/Carière Petite carrière pour la fabrication des briques 2 809755 961652 Virage/Carière Carrière 812927 956644 Virage/Carière

Localité Type bien impacté X Y Observation Ngombé Kyan Clôture en bois barbelée de fer 809613 967472 bâtisse Ngombé Kyan Clôture en seko 809521 967910 bâtissa Ngombé Kyan Maison en brique cuite non tolé 809530 967264 bâtisse Ngombé Kyan Toilette en brique cuite 809583 967424 bâtisse Ngombé Kyan Hangar en tôle devanture d'une boutique 809495 967251 Ngalo Clôture en seko 808827 965768 bâtisse Ngalo Toilette en terre cuite 808822 965745 bâtisse Ngalo Hangard (cloturé et tôlé) 808822 965738 bâtisse Maintama Maison en terre cuite bâtisse Maintama Clôture d'habitation en brique cuite 808141 964515 bâtisse Sako Cloture en seko impacté 809805 961457 bâtisse Sako Hangard de boutique tolé 809846 961351 bâtisse

144

Cloture en séko de part et d'autre de la route Ngonkargué 815507 952678 bâtisse susceptible d'être impacté Ngonkargué 815506 952672 bâtisse Biri Cloture en secko non impacté 815808 941902 bâtisse Biri Cloture en bois susceptible d'etre impacté 815853 950091 bâtisse Biri 815841 950046 bâtisse Pelko Cloture en tige de mil 809066 934490 bâtisse

Localité Nom scientifique Ligneux X Y Observations Ngombé Kyan Manguifera indica 809545 967376 Ligneux Ngombé Kyan Vitellaria paradoxa 809550 967379 Ligneux Ngombé Kyan Borassus aethiopum 810014 968520 Ligneux Ngombé Kyan Manguifera indica 809530 967264 Ligneux Ngombé Kyan Borassus aethiopum 809480 967076 Ligneux Ngombé Kyan Borassus aethiopum 809352 966876 Ligneux Ngombé Kyan Vitellaria paradoxa 809291 966738 Ligneux Ngombé Kyan Borassus aethiopum 809291 966738 Ligneux Ngalo Borassus aethiopum 808913 966017 Ligneux Ngalo Borassus aethiopum 808900 965971 Ligneux Ngalo Borassus aethiopum 808864 965924 Ligneux Ngalo Manguifera indica 808856 965882 Ligneux Ngalo Manguifera indica 808862 965873 Ligneux Ngalo Vitellaria paradoxa 808883 965840 Ligneux Ngalo Manguifera indica 808824 965739 Ligneux Ngalo Manguifera indica 808811 965733 Ligneux Ngalo citronier 808802 965704 Ligneux Maintama Borassus aethiopum 808963 964440 Ligneux Maintama Borassus aethiopum 809348 962844 Ligneux Maintama Borassus aethiopum 809280 963156 Ligneux Maintama Vitellaria paradoxa 809280 963156 Ligneux Maintama Borassus aethiopum 809280 963156 Ligneux Ndoubaidené Manguifera indica 809243 934697 Ligneux Ngodere Piliostigma reticulatum 813249 979601 Ligneux Kembita Ricinus communis 813187 979480 Ligneux Kembita Anogeissus leiocarpus 811852 974672 Ligneux Kembita Khaya senegalensis 813209 979536 Ligneux Kembita Piliostigma reticulatum 811852 974672 Ligneux Ngobe Kyan vitellaria paradoxa 1 811825 973718 Ligneux Ngobe Kyan vitellaria paradoxa 1 811842 974688 Ligneux Ngalo vitellaria paradoxa 809190 966608 Ligneux Ngalo Manguifera indica 80919 966609 Ligneux Ngalo Borassus aethiopum Ligneux Sako vitellaria paradoxa 809478 962412 Ligneux Sako Anogeissus leiocarpus 810215 960400 Ligneux

145

Sako Ricinus communis 809451 962444 Ligneux Sako Daniellia oliveri 8102015 960400 Ligneux Nabo vitellaria paradoxa 810257 960350 Ligneux Nabo Parkia biglobosa 811228 958534 Ligneux Nabo Ricinus communis 810247 960351 Ligneux Nabo Borassus aethiopum 811228 958534 Ligneux Ngasock II Anogeissus leiocarpus 813227 955670 Ligneux Ngasock II vitellaria paradoxa 815318 952893 Ligneux Ngasock II Daniellia oliveri 813229 955657 Ligneux Ngasock II Parkia biglobosa 815437 952247 Ligneux Korkouma Borassus aethiopum 815790 952354 Ligneux Korkouma Acacia sieberiana 816197 951860 Ligneux Biri vitellaria paradoxa 816214 951811 Ligneux Biri Ricinus communis 815926 919423 Ligneux Kaba6 Daniellia oliveri 814418 812702 Ligneux Kaba6 vitellaria paradoxa 940509 943322 Ligneux

Infrastructures Localité Type X Y Observation

Ngombé Kyan Ecole communautaire de Ngombé Kyan 809682 967676 Ecole

Ngombé Kyan Parc de vaccination 809522 967315 Parc de vaccination

Ngombé Kyan Borne fontaine 809477 967128 Point d'eau Ngombé Kyan Terrain de foot 809391 966993 Terrain de foot Ngalo Terrain de foot 809020 966218 Terrain de foot Ngalo Eglise 808918 966044 Eglise Ngalo Eglise catholique 808895 965918 Eglise Ngalo Borne fontaine 808816 965754 Point d'eau Ngalo Ecole officielle de Ngalo 808756 965646 Ecole Guerguer Centre de santé 808696 965388 Centre de santé Guerguer Château d'eau 808787 965137 Point d'eau Guerguer Lycée de Ngalo 808887 964862 Ecole Maintama Pompe 808957 964476 Point d'eau Maintama Borne fontaine 808949 964476 Point d'eau Simain Ecole primaire + terrain de foot 809119 963729 Ecole Simain Borne fontaine 809160 963608 Point d'eau Sako Ecole primaire en paille 809905 961112 Ecole Ngasok II Pompe 815340 952879 Point d'eau Ngonkargué Ecole primaire 815634 952320 Ecole Biri Ecole primaire 815808 950155 Ecole Biri Centre de santé 815676 949538 Centre de santé Biri Pompe 815750 949597 Point d'eau Biri CEG de Biri 815926 950423 Ecole Kaba 6 Centre de santé 813312 944497 Centre de santé

146

Kaba 6 ecole primaire de Kaba6 812803 943424 Ecole Kaba 6 Eglise ACT 812683 943452 Eglise Nodjimala Parc de vaccination 812695 943294 Parc de vaccination Maïnané Eglise ACT 811648 939402 Eglise Maïnané Ecole primaire 811664 939212 Ecole Maïnané Eglise 811632 938946 Eglise Maïnané Pompe 811652 939095 Point d'eau Dobah Pompe 810954 936781 Point d'eau Dobah Eglise+Pompe 811070 936982 Eglise Ndoubaidené Ecole primaire de Ndoubaidené 808908 934336 Ecole Ndoubaidené Eglise avec pompe 809009 934393 Eglise Ndoubaidené Pompe 809095 934531 Point d'eau Pelko Terrain de foot 807987 933173 Terrain de foot Silambi Eglise 807190 932097 Eglise Silambi Ecole primairz 807164 931944 Ecole Silambi Terrain de foot 807113 931935 Terrain de foot Silambi Pompe 807012 931744 Point d'eau Silambi Camp de refugiés avec terrain de foot 806464 931044 Camp de refugiés Sangara Ecole prmaire 805685 930024 Ecole Nodjibodo Pompe 805378 929528 Point d'eau Nodjibodo Marché 805352 929529 Marché Nodjibodo Terrain de foot 805164 929275 Terrain de foot Maïkan Terrain de foot 804382 927629 Terrain de foot

Localité Type X Y Observation Ouvrage de Radier 815635 986750 franchissement Ouvrage de Radier sur la rivière Mandoul 816571 985676 franchissement Ouvrage de Radier 816564 985621 franchissement Ouvrage de Dalot Buse 816553 985555 franchissement Ouvrage de Dalot Buse 816531 985455 franchissement Ouvrage de Dalot Buse 816508 985359 franchissement Ouvrage de Dalot Buse 814861 982712 franchissement Ouvrage de Dalot Buse 814839 982512 franchissement Ouvrage de Guerguer Dalot / Buse 808748 965297 franchissement Ouvrage de Simain Dalot / Buse 809258 963227 franchissement

147

Annexe 6 : Termes de référence

Introduction Le Gouvernement de la République du Tchad a sollicité un financement de l’Association Internationale du Développement de la Banque Mondiale (BM) et se propose d’utiliser une partie de ce financement pour le contrat relatif à la réalisation des études économiques, environnementales et sociales en vue de la préparation des Dossiers d’Appels d’offres (DAO) pour les aménagements et l’entretien de la route et piste rurale dans la région du Mandoul. Les présents termes de référence définissent le contexte et les modalités de l'exécution desdites études.

Contexte général Le Tchad couvre une superficie de 1 284 000 km² et compte 11,039 millions d’habitants dont 51,3 % des femmes, selon le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2) réalisé en 2009. Le taux de croissance démographique est établi à 3,5 % par an et l’espérance de vie est de 50 ans. La taille moyenne par ménage ordinaire est de 5,4 personnes. La population rurale constitue 78,2%. La densité moyenne de la population tchadienne qui est de 8,7 habitants/km. La population est répartie inégalement sur le territoire national. C’est ainsi que dans la (region du mandoul 36 hahitant/km2 et de 14,6 habitant/km2 dans le moyen chari. Cependant elle est en dessous de 1 habitant/km² dans les régions du BET. A) Cadre macroéconomique Au cours de la décennie 2000-2011, l’économie tchadienne a enregistré une forte croissance. Le taux moyen de croissance économique s’est établi à 7 % par an et celui du PIB est estimé à 3,7 % par an sur la période (ECOSIT 3). Cette bonne performance de l’économie tchadienne est surtout imputable à l’exploitation du pétrole qui a quasi doublé le PIB, le faisant passer de 1. 732 milliards de F CFA en 2004 à 5 538,2 milliards de F CFA en 2017 (PND 2017-2021 ‹‹ Vision 2030, Tchad que nous voulons ››). En 2012 le PIB du Tchad est estimé à 12,9 milliards USD soit un PIB/habitant de 1091 US$ (DGT-Tchad, 2015). Cependant, le Tchad reste un pays affecté de fragilités structurelles comme beaucoup d'autres pays sahéliens et comporte de fortes disparités sociales et économiques entre les villes et les espaces ruraux. L'économie tchadienne, à l'instar de nombre d'économie de pays africains au sud du Sahara, demeure largement tributaire du secteur primaire, qui en 2010 a contribué à 58,1% à la formation du PIB, dont 9,7% pour l'agriculture, 8,7% pour l'élevage et 37,4% pour l'exploitation pétrolière qui reste la principale source de création de richesses, et demeure de loin le plus important de l'économie tchadienne. Le secteur secondaire, principalement dominé par les BTP, contribue à hauteur de 7,7 % au PIB ce qui reflète le faible niveau d’industrialisation du pays. Quant au secteur tertiaire il a représenté 34,2% du PIB en 2010, avec pour activités dominantes : le commerce (13,1% du PIB), et l’administration publique (11% du PIB). En termes de ressources budgétaires, les revenus du pétrole représentaient une moyenne annuelle proche de 80% des recettes du budget de l'État. Actuellement, les recettes hors pétrole ne représentent que 13 % du PIB et ne permettent au mieux que de couvrir la masse salariale.

148

La faible pression fiscale qui se situe à près de 8% en retrait de dix points de la norme CEMAC, explique en partie cette situation. Au plan des indicateurs sociaux de développement, le Tchad demeure l’un des pays les plus pauvres du monde. L’Indice de Développement Humain (IDH) du PNUD de 2014 le classe au 184ème rang sur les 187 pays les plus pauvres. Bien qu’en recul, l’extrême pauvreté touche encore 46,7 % de la population tchadienne en 2011 contre 55,0 % en 2003. La pauvreté a régressé durant cette période (entre 2003 et 2011) dans toutes les régions du Tchad à l’exception du Logone Occidental et de la Tandjilé où elle passe respectivement de 57,6 % à 66,4 % et de 62,4 % à 65,3 % (ECOSIT 3). Avec 59 % des pauvres vivants en milieu rural contre 25 % en milieu urbain, la pauvreté demeure un phénomène à dominance rurale puisque 87% de la pauvreté monétaire qui sévit au Tchad se situe en milieu rural. A) SECTEUR DU TRANSPORT L’un des premiers handicaps de l’économie tchadienne est son enclavement, aggravé par des coûts de transport exorbitants sur les principaux axes régionaux qui relient le pays à la mer. Le port le plus proche (Douala au Cameroun) est situé à 1.800 km de N’Djamena. A l'échelle nationale, l'enclavement de plusieurs régions et surtout celui des zones rurales freinent leur développement, notamment au Sud-est, au centre et au Nord, faute d'infrastructures et de services de transport adaptés. Toutes choses qui nécessitent que des réponses appropriées soient apportées à la problématique de l'enclavement des zones rurales dans une démarche stratégique et prospective afin d'optimiser durablement la contribution des ruraux au développement économique du Tchad tout en améliorant leurs conditions de vie. Au plan intérieur, la situation des transports est également préoccupante. Les facteurs d'aggravation de l'enclavement intérieur sont : - La faible densité de la population, 8,6 habitants/km2 et sa dispersion géographique (faible taux d'urbanisation à 20%) ainsi que des activités socio- économiques ; - Le faible développement du réseau routier ; celui- ci compte au total 40.000 km dont seulement 7450 km font partie du réseau nationale. Cette situation fait du Tchad l'un des pays où l'adéquation entre le réseau routier et les besoins du pays est la plus mauvaise ; - La faible motorisation, avec moins de 26 véhicules pour 1 000 habitants, conduisant à l'utilisation de véhicules très âgés et dans les zones rurales de moyens intermédiaires tels que les charrettes tractées par des animaux lorsque ce n'est tout simplement le portage ; - Sur les 40000 km un linéaire de 37 600 km est constitué des routes en terre difficilement circulable en saison de pluie ce qui a pour, conséquence de faible utilisation annuelle des véhicules et des Coûts d’Exploitation des Véhicules (CEV) très élevés. Conscient de l’importance du secteur des transports, la volonté gouvernementale s’est concrétisée par la mise en œuvre du Programme d’Ajustement Sectoriel des transports (PASET) (1989-1993) et du Second Projet Sectoriel des Transports (PST2) (1994-1998), dont l'objectif était la réduction des coûts de transport, l'amélioration des infrastructures et le désenclavement du pays. Néanmoins ces programmes ne prenaient pas en compte le transport rural, tant sur le plan du soutien aux infrastructures de base (pistes) que sur le plan de la promotion des moyens intermédiaires locaux de transport(MIT).

149

La nouvelle politique sectorielle des transports est mise en œuvre depuis l'année 2000 dans le cadre du Programme National de Transports (PNT). La stratégie sectorielle comprise dans le PNT pour les dix années suivantes a été approuvée par le Gouvernement en 1999 et présentée à la communauté des bailleurs de fonds qui lui a marqué son adhésion. En particulier, le PNT est appuyé financièrement par l'IDA à travers le Projet d'Appui au Programme National des Transports (PAPRONAT) (crédit 3426 CD) et le Programme de Transport en Milieu Rural (PTMR). Ces programmes ont explicitement fait de l’amélioration du transport en milieu rural une priorité. Avec l’admission du Tchad à l’initiative PPTE et les autres opportunités que sont les ressources pétrolières et les ressources additionnelles ont contribué à la soutenabilité du processus de développement économique et social en milieu rural et particulièrement le transport afin d’assurer largement la mobilité des populations rurales et la connectivité entre zones rurales à forte potentialité de production des produits agropastoraux et celles déficitaires en ces produits comme base d’une croissance équilibrée et durable ainsi que celle du processus de lutte contre la pauvreté. La SNT révisée couvrant la période 2011-2020 préconise de poursuivre l’aménagement des pistes rurales sur la base : (i) du Plan d'action n°7 : « Poursuivre l’aménagement des pistes rurales du réseau tertiaire dimensionné en fonction des besoins d’utilisation et s’assurer de leur connexion à une route du réseau régional, laquelle devrait, à son tour, être connectée à un réseau structurant et promouvoir le développement des Moyens Intermédiaires de Transport (MIT) » ; et (ii) du Plan d'action n°8 axé sur la promotion du développement de l’utilisation desdits Moyens Intermédiaires de Transport. La SNTR élaborée par le Ministère des Infrastructures et du Transport (MIT) en 2016, est une réponse à la mobilité des ruraux avec des acquis durables et ne peut être apportée que dans le cadre d’une démarche stratégique de gestion de transport rural suffisamment élaborée, bien comprise par tous les acteurs et qui précise au minimum les piliers fondamentaux sur lesquels elle devra se reposer, ainsi que la manière de les combiner en vue d’obtention des résultats souhaités.

II. PROJET DE MOBILITE ET CONNECTIVITE RURALE II.1 Objectif général L’objectif général du projet est de contribuer à la réduction de la pauvreté à travers une augmentation des revenus des populations

II.2. Objectifs spécifiques : Les objectifs spécifiques du projet peuvent être déclinés autour des leviers suivants : ▪ Le désenclavement interne des communautés rurales ; ▪ La facilitation de l’écoulement des produits agricoles des zones de production vers les zones commercialisation et de consommation ; ▪ Le développement du transport rural en favorisant un système de transport efficient et fiable ; ▪ La mobilité des populations et l’accès aux services sociaux de base. II.3. Composantes du projet :  Aménagement et entretien d’environ 400 Km de pistes rurales

150

 Acquisition des moyens intermédiaires des transports  Appui institutionnel  Gestion du projet II.4. Zone de PROJET:  Région du Mandoul  Région Moyen Chari

III. ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL Au titre de cette étude, le consultant mettra en œuvre les différents points des présents termes de référence consistant en : ✓ Une analyse du cadre juridique en matière de protection environnementale ; ✓ Un diagnostic à poser concernant le milieu physique, biologique et humain ; ✓ Une évaluation de l’impact des aménagements projetés dans le milieu- cible ; ✓ Une définition des mesures d’atténuation et d’aménagement complémentaires à incorporer au projet ✓ Mise en place d’un mécanisme de gestion des plaintes.

3.1) Analyse du cadre juridique en matière de protection environnementale et sociale Au plan juridique, les principaux textes de lois et de règlements à respecter sont : la Loi N°03/PR/2006 du 11 janvier 2006, portant protection du patrimoine routier national, la Loi N° 014/PR/98 du 17 août 1998, définissant les principes généraux de la protection de l’environnement au Tchad, Loi 14/PR/2008 portant régime juridique des forêts, de la faune et des ressources halieutiques, la Loi n° 011/PR/95 du 20 juin 1995 portant Code minier, la Loi N° 016/PR/99 du 18 août 1999 portant Code de l’Eau et les Lois N° 23, 24 et 25 du 22 juillet 1967 relatives au régime domanial et foncier, ainsi qu’une vingtaine de conventions internationales ratifiées par le pays en matière de protection de l’environnement et de gestion des ressources naturelles et enfin le cadre de politique de la Banque en matière de sauvegarde environnementale et sociale.

3.2) Diagnostic du milieu Le Consultant décrira et analysera les caractéristiques de la zone – cible dans les domaines de : • L’environnement (physique, biologique et humain, de la topographie, de l’hydrologie, de la pollution de l’eau, du sol, de la flore, de la faune endémique, des ressources, etc…); • L’environnement socio – culturel (mode de vie des populations, habitats et terrains, valeurs culturelle et historique, écoles, centres de santé, nuisances, recréation, biens et services, etc…) ; • L’environnement économique (échanges, autres activités économiques, etc…).

151

3.3) Evaluation de l’impact du projet sur le milieu Les impacts significatifs directs et indirects, positifs ou négatifs, sur l’environnement pendant et après les travaux routiers seront préconisés par le Consultant en vue de leur évaluation en termes de, (du, des) : • Pertes de terres commerciales, agricoles, de faune, de flore et d’écosystème naturel ; • La destruction d’habitation et d’autres structures, des arbres et des cultures ; • Nombre de structures, de personnes, de familles à exproprier ou à déplacer.

3.4) Mesures compensatoires et mitigation et aménagements complémentaires Sur la base de l’approche de l’impact négatif sur le milieu du projet appréhendée au point II-iv 2) ci – dessus : • Le Consultant présentera pour chacun des impacts négatifs identifiés, des mesures visant à les éliminer ou à les réduire. Ces mesures feront l’objet d’une estimation de coût. Le Consultant fera également une estimation des indemnisations à allouer aux populations affectées par les expropriations et les pertes provenant de l’aménagement des routes (terrains, habitations, plantations, cultures, etc…). • Le Consultant devra proposer des aménagements visant à améliorer les conditions de vie des populations riveraines. • Le Consultant examinera les implications juridiques, administratives et institutionnelles et proposera des mesures pour renforcer le cadre juridique et institutionnel pour la réalisation du projet en conformité avec les politiques opérationnelles de sauvegarde de la Banque. • Le Consultant évaluera les effets induits et les mesures de leur atténuation qu’il recommandera. • Le Consultant examinera les différentes alternatives pour l’atteinte d’objectif escompté durant la réalisation du projet, prenant en compte la conception, les techniques de construction, le choix des matériaux, d’opérations, de coût d’opérations, de maintenance et de formation. • Documents sommaires sur la consistance des travaux • Le Consultant examinera la capacité des autorités responsables du suivi des mesures de mitigation et proposera, si nécessaire, un programme de suivi – évaluation de l’exécution des mesures retenues et des impacts lors de la construction et durant l’utilisation des pistes. • Le Consultant présentera les conclusions de l’étude d’impact environnemental sous la forme d’un Plan de Gestion de l’Environnement indiquant les impacts positifs et négatifs du projet, les mesures environnementales à prévoir, avec une estimation de leur coût et de leur mode d’exécution. • Le Consultant présentera, enfin, un cahier de clauses techniques environnementales à insérer au nombre des autres cahiers de clauses techniques particulières du cadre du projet.

152

3.5) Mécanisme de gestion des plaintes a. Décrire le type des plaintes et conflits à traiter. b. - Décrire le mécanisme de traitement en cas de griefs formulés par les populations concernées par rapport à certaines dispositions dont elles sont victimes.

IV. PLAN D’ACTION DE REINSTALLATION (PAR) Le consultant devra également préparer un Plan d’Action de Réinstallation (PAR) conforme à la législation tchadienne et l’OP 4.12 de la Banque Mondiale 4.1) Objectif du Plan d’Action de Réinstallation (PAR) Préparer un Plan d'Action de Réinstallation (PAR), afin de minimiser les potentiels impacts négatifs dans l’aménagement et l’entretien de 75 km de pistes rurales dans la région du Mandoul. Le PAR doit analyser, définir et établir les mesures d’atténuations, y compris leurs coûts.

De façon particulier, le PAR doit : • Assurer que toutes les personnes affectées l’aménagement et l’entretien de 75 km de pistes rurales dans la région du Mandoul soient consultées et aient l’opportunité de participer à toutes les étapes charnières du processus d’élaboration et de mise en œuvre de la réinstallation involontaire et de compensation ; • Assurer que les indemnisations et compensations soient déterminées en rapport avec les impacts subis, afin de s’assurer qu’aucune personne affectée par le projet ne soit pénalisée de façon disproportionnée ; • Assurer que les personnes affectées soient assistées dans leurs efforts pour améliorer leurs moyens d’existence et leur niveau de vie, ou du moins pour les rétablir en termes réels à leur niveau d’avant le déplacement selon le cas le plus avantageux pour elles ; • Assurer que les activités de réinstallation et de compensation soient conçues et exécutées en tant que programmes de développement durables, fournissant suffisamment de ressources d’investissement pour que les personnes affectées par le projet aient l’opportunité d’en partager les bénéfices.

V. Etendue de la mission du Consultant Le Consultant effectuera les tâches suivantes : a. proposer un plan de travail qui sera validé par l'équipe d’exécution du projet ; b. conduire une étude socioéconomique des villages et personnes affectés par l’aménagement et l’entretien de 75 km de pistes rurales dans la région du Mandoul c. exécuter un recensement, et identification physique des personnes (avec carte d’identités, prise de photo de chaque individu) caractérisation précise de tous les biens et actifs affectés (terres agricoles, terrains, batiment, équipements privés et collectifs, ressources communautaires, biens ou patrimoines culturelles et recueil des éventuels droits de propriété (titre fonciers, délibération, bail etc.…), et éventuellement s’il ya lieu la même opération sera conduite au niveau population hôte;

153

d. conduire des enquêtes afin de déterminer le profil socio-économique des personnes affectées par le projet (caractéristiques sociodémographiques, activités économiques principales et secondaires, niveau de revenu, flux de revenus dans le ménage, description des moyens d’existence, de l'habitat actuel, situation snitaire, caractéristiques de vulnérabilité etc); e. conduire un recensement exhaustif des biens et une évaluation des investissements/propriétés concernés tenant compte la valeur des biens au niveau des marchés locaux (terres agricoles, terrains à usage d’habitation, construction, bâtiments, infrastructures privées et publique etc.); f. consulter les personnes à déplacer et à compenser pour qu’elles aient l'opportunité de participer à la planification et la mise en œuvre des programmes de réinstallation, en portant une attention particulière aux besoins des groupes vulnérables parmi ces personnes déplacées ; g. cconsulter un échantillon de parties prenantes (société civil et administration) au niveau local, régional et national ; h. évaluer avec précision le coût global de réinstallation et de la compensation des ménages affectes par le projet.

Le consultant devra rédiger des procès-verbaux relatifs aux différentes sessions de réunions tenues avec les noms des participants, les photos de séances, de préférence digitales. Il est aussi attendu du consultant d’établir comme date butoir, la date ou commencement du recensement dans les zones du projet et de préciser les modalités de publicité de cette date. Cette date doit être communiquée aux populations et autorités locales dans le corridor d’impact du projet. Toute personne qui s’installera dans le corridor d’impact du projet après la date butoir, ne sera pas considérée comme ayant droit.

VI. Contenu du Plan d’Action de Réinstallation Le PAR doit inclure les éléments suivants : 1. Un tableau sommaire, qui présente les données de base du PAR 2. Description du projet 3. Résumé sommaire, en français, anglais comprenant un exposé des objectifs, le nombre de ménages et personnes affectes, le coût total du recasement, le cadre juridique et les principales recommandations ; 4. Impacts des travaux d’aménagement de 75 kilométres de pistes rurales dans la région du Mandoul les infrastructures annexes (ponts, ponceaux, radiers etc.) et mesures pour minimiser la réinstallation 5. Principes et objectifs applicables 6. Cadre institutionnel et légal 7. Résultats de consultations de personnes affectées et de parties prenantes Recensement de population et inventaire des biens 8. Évaluation et paiement de pertes 9. Sélection et préparation des nouveaux sites (en cas de déplacement physique) 10. Mesures de réinstallation (en cas de déplacement physique) Mesures de réhabilitation économique (dans les cas où la rente familiale est affectée) 11. Matrice d’indemnisation/compensation 12. Procédures organisationnelles (qui fait quoi et quand ?) 13. Calendrier de mise en œuvre

154

14. Modalités de résolution des litiges et gestion de conflits 15. Dispositifs de suivi-évaluation 16. Budget 17. Publication/diffusion du PAR

Pour plus de détail, le PAR doit couvrir les aspects suivants : a. Les résultats de l'enquête de recensement couvrant les occupants actuels de la zone affectée; les caractéristiques socio-économiques des personnes affectées; un inventaire des biens des PAP et l'étendue des pertes escomptées ; les informations sur les groupes ou personnes vulnérables pour qui des dispositions spéciales doivent être prises; et des dispositions pour mettre à jour les informations recueillies ; et b. Les résultats d'autres études décrivant la tenure de la terre et les systèmes de transfert ; les infrastructures publiques et les services sociaux qui seront affectés ; ainsi que les caractéristiques sociales et culturelles des communautés ou des personnes affectées. c. Cadre juridique : rappel du contexte légal et réglementaire dans lequel s'inscrit le PAR ; d. Eligibilité : Définition des personnes déplacées ou affectées et des critères pour déterminer leur éligibilité à la compensation et à toute autre aide à la réinstallation, y compris la date limite d'éligibilité ; matrice d’indemnisation/compensation e. Cadre institutionnel : identification des agences responsables et responsabilités des différentes structures étatiques ou ONG de mise en œuvre du PAR et évaluation de leurs capacités institutionnelles. f. Évaluation et compensation des pertes : Évaluation des indemnités et compensations dues respectivement aux personnes affectées dans les communautés déplacées et dans les communautés d'accueil (lorsqu'applicable), ainsi que des coûts des activités liées à la réinstallation ainsi qu'à la mise en œuvre des mesures d'accompagnement et de soutien économique. i) Mesures de réinstallation Description de l'ensemble des mesures de compensation, de réinstallation et d'appui et de soutien économique prévues. Sélection des terrains, préparation des terrains et réinstallation (lorsqu'applicable) : Études d'alternatives et sélection de site(s) pour la réinstallation ; dispositions institutionnelles ; mesures pour éviter la spéculation ; procédures et calendrier de préparation et de transfert ; mesures d'appui à la réinstallation des personnes vulnérables et de restauration de leur niveau de vie; et propositions légales pour régulariser la tenure et les titres pour les personnes déplacées. g. Logement, infrastructures et services sociaux : organisation des contrats de construction et de services et mise en construction des logements, infrastructures et services. i) Protection et gestion de l'environnement (lorsqu'applicable) : Évaluation des impacts du PAR et mesures de gestion de ces impacts. h. Consultation : consultation de la (ou des) communautés déplacées et de la (ou des) communautés d'accueil (lorsqu'applicable), incluant : la stratégie de consultation et de participation, incluant les arrangements institutionnalisés par lesquels les personnes déplacées peuvent communiquer leurs préoccupations aux responsables du projet à travers la planification et la mise en œuvre et mesures pour assurer que les groupes vulnérables et les populations locales affectées sont représentés de manière adéquate, le sommaire des opinons exprimées, l'examen des options de réinstallation et de compensation et les dispositions institutionnelles applicables. i. Consultation des parties prenantes (organisations de producteurs, organisations des pasteurs, société civile et administration) au niveau local et régional.

155

j. Intégration avec les communautés hôtes (lorsqu'applicable) : Mesures pour atténuer l'impact de la réinstallation pour les communautés hôtes, incluant les consultations publiques, les modalités de compensation, les modalités de règlement de litiges et toutes les mesures requises pour améliorer les services de base. k. Modalités de résolution des litiges prenant en compte un mécanisme facilement accessible compréhensible par lequel les personnes affectées pourraient porter leurs griefs. Une capitalisation du dispositif local de gestion des plaintes devra être étudié. l. Responsabilités organisationnelles : Définition du cadre organisationnel pour mettre en application le PAR, y compris les dispositions pour le transfert aux autorités locales ou les personnes affectées de la responsabilité de l'exploitation des équipements et services fournis par le projet. m. Programme d'exécution du PAR couvrant toutes les activités de réinstallation. n. Coûts et budget : tableaux montrant l'évaluation des coûts pour chacune des activités de réinstallation, y compris les allocations pour l'inflation et d'autres éventualités ; calendriers de déboursements ; allocation des ressources ; et dispositions prises pour la gestion des flux financiers. o. Suivi et évaluation : Dispositions prises pour contrôler la mise en œuvre du PAR et pour effectuer un suivi de la performance des activités de réinstallation et de leurs incidences sur le niveau de vie des personnes affectées.

VII. Obligation du maître d’ouvrage Le promoteur mettra dans la mesure du possible à la disposition du consultant les plans et toutes études techniques et informations disponibles relatifs au projet d’aménagement et d’entretien de 75 km de pistes rurales dans la région du Mandoul.

VIII. Obligation du Consultant Le consultant fera un inventaire de tous les documents mis à sa disposition par le promoteur ou produits au cours de la mission pour le besoin de l’étude. Ces documents dont il aura la garde devront être restitués à la fin de la mission. Le Consultant analysera et interprétera les données fournies qui doivent être considérées comme confidentielles.

IIX. Résultats Attendus Un rapport de PAR respectant tous les points des TDR sera établi. Le rapport, d’une centaine de pages environ, devra être concis, et centré sur les résultats des analyses effectuées, les conclusions et les actions recommandées, avec cartes et tableaux de synthèse. Il sera complété par des annexes contenant toutes les données d’appui (Tableau Excel de calcul des indemnisations, Shapefile de localisation des PAP et des biens affectés, base de données des PAP sous format Access), analyses complémentaires, et les procès-verbaux et résumés des consultations et liste des participants.

IX. Durée de la mission La mission du Consultant s'étale sur une période de vingt-et-un (21) Jours, à partir de la date de mise en vigueur du contrat, et y compris le délai de finalisation et de dépôt du rapport définitif. Ce délai ne comporte pas le délai d’approbation du rapport provisoire.)

156

X. Qualification des prestataires des services L’étude sera réalisée par une équipe composée d’un expert en réinstallation (chef de mission) et de deux experts d’appui assistant disposant d’une qualification de base en socio- économie/environnent et une expertise en traitement d’une base de données Excel et d’analyse de traitement de données par sphinx et deux enquêteurs. • L’expert doit avoir : un diplôme BAC + 5 au moins, une formation sociologue / anthropologue, ou environnementaliste, au moins dix (10) ans d’expériences professionnelles confirmées, dans le domaine de la réinstallation, de la consultation communautaire et de la préparation/mise en œuvre des plans d’actions de réinstallation en Afrique au sud du Sahara. Une expérience au Tchad serait un atout;

• Deux (02) enquêteurs spécialistes en recensement et enquêtes socioéconomiques de niveau au moins bac + 3, qui dispose d’une bonne maîtrise du contexte des zones rurale Tchadienne, ayant au moins 3 ans d’expériences. L’expert principal doit disposer de bonnes connaissances relatives à la structure et au fonctionnement de l’administration Tchadienne, à la législation environnementale et foncière au Tchad. Le consultant doit aussi être familier avec la Politique Opérationnelle 4.12 de la Banque Mondiale.

XI. Soumission des Rapports et Calendrier a) Dépôt du rapport de lancement trois (03) jours ; b) Dépôt du rapport provisoire deux (02) semaines ; c) Dépôt du rapport final trois (03) jours.

La version provisoire du rapport sera soumise au CSCP et à la Banque mondiale pour commentaires et, éventuellement pour approbation. La version définitive du rapport, qui aura pris en compte les commentaires de la CSCP et de la Banque mondiale, sera envoyée par le Consultant au CSCP en dix (10) copies version papier et trois (3) copies électronique (logiciel Word et PDF) pour publication (dans le pays et au site externe de la Banque Mondiale). Le consultant tiendra compte des observations de la CSCP et des structures de validation nationale et de la Banque mondiale pour l’établissement des documents définitifs.

157

Annexe 7 : Schéma linéaire de l’axe routier Bedaya-Moissala

Villages Caractéristiques Illustrations et coordonnées GPS Mesures préconisées

Bedaya X: 816571 Y: 985676

Cours d’eau Mandoul

Éviter la pollution de l’eau des fleuves par le déversement de matériaux et de déchets

Dobah Aménagement adéquat

X : 810674 Reboisement compensatoire Y : 936377

Cours d’eau du Bahr Sara

158

Villages Caractéristiques Illustrations et coordonnées GPS Mesures préconisées

Ngonderé

X : 815659 Respecter les us et coûme des Y : 986503 localité d’acceuil

Sensibilisation de la population Présence de concession le long de l’axe Indemnisation des PAP

Arroser les axes pour éviter les poussières

Ngombe Kyan

X : 814510 Imposer à l’entreprise Y : 981475 l’élaboration d’un plan de réhabilitation des carrières et mise en œuvre à la fin de Carrière abandonnée l’aménagement.

Aménagement des carrières abandonnées en zone d’abreuvement pour les animaux

159

Villages Caractéristiques Illustrations et coordonnées GPS Mesures préconisées

GuerGuer X : 808758 Y: 965320

Sako X : 809755 Y : 961652

Combler les carrières pour éviter que l’érosion n’accelere la Présences de petites carrieres pour la fabrication dégradation des briques en terres cuites à proximité de l’axe Sensibilisation des populations

160

Villages Caractéristiques Illustrations et coordonnées GPS Mesures préconisées

Ngombé Kyan X : 809613

Y : 967472

Clôture en bois de DJIRAÏBE Nguenayalbaye Indemniser le PAP

Kembita Preter une attention aux anilaux pour éviter les conflits et indemniser en cas d’accident Présence d’animaux le long de l’axe (pour les bovins et ovins et

caprin)

Sensibiliser la population

161

Annexe 8 : Règlement Intérieur du CLRGL

Le Règlement Intérieur est un ensemble de règles qui définit le mode de fonctionnement et d’organisation du CLRGL. Titre I : Définition Article 1 – Définition du Comité Local de Réinstallation et Gestion des Litiges On appelle CLRGL, un comité reconnu et enregistré par le ministère des Infrastructures, du Désenclavement et du transport et mis en place dans le cadre du Projet du Projet de Mobilité et de Connectivité Rural (PMCR). Titre II : Objectifs du Comité Local de Réinstallation et Gestion des Litiges Article 2 – Objectif principal de la CLRGL L’objectif général du CLRGL est de gérer de manière efficace et durable les litiges pouvant survenir dans la mise en œuvre du projet afin de garantir la cohésion sociale. Article 3 – Objectifs spécifiques du CLRGL Le CLRGL à travers ses objectifs spécifiques doit essentiellement : • assurer un rôle de courroie de transmission entre les populations riveraines et le Comité de Suivi de la Réinstallation ( l’URCP) • jouer le rôle de relai pour la vulgarisation des messages et décisions du projet • veille à l’enregistrement des cas de réclamations dans les registres déposés dans les quartiers et villages, • et contribuer à la gestion des réclamations, participer à la médiation des conflits nés de la réinstallation et de certifier le paiement des indemnisations. Titre III : Organisation et fonctionnement Article 4 – Organisation Le CLRGL est composée comme suit : • Le chef du village • Une représentante des femmes • Un leader religieux • Le président des jeunes • Un représentant des PAP • Un représentant d’une association Le chef du village est le président commis d’office du CLRGL. En interne, il sera élu un secrétaire général et un comptable. Le président, le/la SG et le/la comptable constitue le comité de pilotage

Article 5 – Fonctionnement Le CLRGL se réunit en session ordinaire au moins deux fois par mois. Le comité peut se réunir en session extraordinaire sur convocation de son Président, à la demande de l’unité de coordination du projet ou d’au moins de deux tiers (2/3) de ses membres ou à la réception d’une plainte. Les réunions du comité sont convoquées par le Président. Le comité délibère si le quorum de 4 membres sont présents. Si le quorum n’est pas atteint la session est reportée à une date

162

ultérieure. Après deux reports pour des raisons de quorum, le comité siège quel que soit le nombre des présents. A chaque réunion, une liste de présence est établie suivi d’un compte rendu pour les cas spécifiques de traitement des litiges. Titre IV : Attributions – Droits et obligations des membres du CLRGL Article 6 – les attributions du comité de pilotage sont : Le président : il est le responsable du comité. Il rend compte de sa gestion à l’unité de coordination du projet. Il applique et fait appliquer les décisions prises, coordonne les activités du CLRGL, veille à l’application du Règlement Intérieur, supervise la gestion du CLRGL et veille à la bonne utilisation des biens affectés au comité. Le Secrétaire : il fait circuler l’information auprès des membres du CLRGL, les plaignants et la population, rédige les Compte rendu des réunions du comité de gestion et conserve les documents du CLRGL. Le comptable : gère les biens affectés au CLRGL, enregistre les dotations et les sorties de fonds ou de biens, et informe régulièrement le Président sur l’état des entrées et des sorties. Article 7 – Droits et obligations Les membres du comité se doivent d’avoir un comportement digne empreint de responsabilité et d’honnêteté. Tout membre est tenu de : • connaître et de respecter scrupuleusement le règlement intérieur, • combattre tout abus de confiance et les préjugés sous toutes ses formes ; • participer aux réunions et aux activités du CLRGL, • rester objectif dans le traitement des plaintes, • et privilégier le règlement à l’amiable des conflits. TITRE V : Sanctions – Démission Article 8 –. Sont reconnues comme fautes : • les absences répétées et non justifiées aux réunions, • le non-respect des décisions du comité, • l’abus de confiance, • le vol ou détournement des biens du CLRGL. Article 9 – Les fautes, suivant leur gravité, entraînent les sanctions ci-dessous : • avertissement, • suspension temporaire, • exclusion définitive ; Un membre exclu ne peut se prévaloir d’aucun droit à l’égard du CLRGL. Article 10 – Toute démission d’un membre du CLRGL ne donne droit à aucune réclamation, ou indemnité. TITRE VI : Révision et dissolution Article 11 – Révision Tout membre du comité peut introduire auprès de la coordination du projet une requête pour demander la révision du présent règlement intérieur. .

163

Article 12 – Dissolution La dissolution du CLRGL ne peut être prononcée que par l’unité de coordination du projet.

TITRE VII : Disposition finale Article 13 – le présent règlement intérieur entre en vigueur dès l’adoption par les membres du CLRGL.

Adopté à ……………………………………le……………………………………

164