GRAND-DUCHÉ DE . MINISTÈRE D'ÉTAT. BULLETIN D'INFORMATION

Oiîice d'Information, 3, rue de la Congrégation, Luxembourg. Luxembourg, le 31 janvier 1946.

MÉMORIAL DU MOIS DE JANVIER. Ministère d'Etat. — Par arrêté grand-ducal du Par arrêté ministériel du 3 janvier 1946 les mem- 14 janvier 1946 les traitements, indemnités et bres du Conseil Supérieur de la Reconstruction pensions ont été adaptés au coût actuel de la vie. créé par arrêté ministériel du 19 décembre 1945 Les salaires minima des ouvriers et les appoin- ont été nommés. tements minima des employés ont été nouvellement Ministère des Travaux Publics. — L'arrêté fixés par arrêté grand-ducal du 14 janvier 1946. grand-ducal du 4 décembre 1945 règle les condi- Ministère du Travail et de la Reconstruc- tions d'admission et de stage des agents de l'Admi- nistration des Ponts et Chaussées. Les programmes tion. — Un arrêté grand-ducal du 4 janvier 1946 détaillés des examens d'avant-stage et d'admission modifie les conditions qui règlent les élections des définitive des agents de l'Administration des Ponts délégations d'employés dans les entreprises in- et Chaussées ont été fixés par arrêté ministériel du dustrielles et commerciales. 7 décembre 1945.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS (Mois de janvier). 4 janvier : Réunion de la Commission des Affaires d'Etat, concernant l'adaptation des traitements, Sociales ainsi que de la première et de la salaires et pensions au coût de la vie. deuxième section de la Chambre. 15 janvier : Section centrale pour le projet de loi Réunion de la section centrale pour le projet portant en matière de crimes et délits contre de loi concernant l'abrogation des lois de com- la sûreté extérieure de l'Etat, introduction de pétence de 1938 et 1939 et l'octroi de nouveaux l'ordonnance pénale et majoration des amendes pouvoirs spéciaux au Gouvernement. répressives. 8 janvier : Les sections réunies de la Chambre. 17 janvier : Réunion de la Commission des Affaires Réunion de la Commission du Travail et de la Etrangères avec visite et inspection du secteur Commission des Affaires Etrangères. La section allemand occupé par les troupes luxembour- centrale pour le projet de loi concernant l'abro- geoises. gation des lois de compétence de 1938 et 1939 22 janvier : Réunion de la Commission du Travail et l'octroi de nouveaux pouvoirs spéciaux au et de deux sections centrales. Gouvernement. 23 janvier : La Chambre des Députés assiste au 9 janvier : Réunion du Bureau de la Chambre. Te Deum solennel chanté en l'Eglise Cathé- 10 janvier : 12e séance publique de la Chambre des drale de Luxembourg à l'occasion de l'anniver- Députés. saire de S.A.R. Madame la Grande-Duchesse. Discussion générale sur le projet d'arrêté 24 janvier : Réunion de la Commission du Travail grand-ducal, présenté par M. le Ministre pour l'étude de différents projets d'arrêtés.

SOMMAIRE:

Page Discours prononcé par M. , Ministre des Mémorial (Mois de Janvier) 1 Affaires Etrangères à l'Assemblée Générale de l'UNO le 18 janvier 1946 3 Chambre des Députés (Mois de Janvier) 1 Adaptation des traitements et salaires au coût de la vie 4 Anniversaire de S.A.R. Madame la Grande- L'Ecole Supérieure du Travail 6 Duchesse 2 Le Mois à Luxembourg 6 29 janvier : 13° séance publique. Election de 3 pétence de 1938 et 1939 et l'octroi de nouveaux candidats pour la place vacante de Conseiller pouvoirs spéciaux au Gouvernement. à la Chambre des Comptes. Discussion et vote 29 janvier : Réunion de deux sections centrales. du projet de loi autorisant le Gouvernement à émettre un emprunt de 750 millions de francs. 30 janvier : Réunion des trois sections de la Discussion générale et amendement du projet Chambre. de loi concernant l'abrogation des lois de com- 31 janvier : Réunion de la première et de la troi- sième section.

ANNIVERSAIRE DE S.A.R. MADAME LA GRANDE-DUCHESSE. La veille du 23 janvier, jour anniversaire de Unies. Qu'il me soit donc permis de La remercier S.A.R. Madame la Grande-Duchesse et fête encore une fois de tout ce qu'EUe a fait pour le nationale luxembourgeoise, le Bataillon de Garde Luxembourg... ainsi que la Musique Militaire luxembourgeoise Notre pays ! Pour nous c'est 'd'abord la liberté avaient organisé une retraite aux flambeaux à travers du joug étranger. Jamais cela nous est devenu plus les rues de la ville de Luxembourg suivie d'une évident que pendant les 4 longues années de guerre sérénade devant le Palais grand-ducal. S.A.R. où nous avions perdu et notre patrie et notre Madame la Grande-Duchesse ainsi que la famille liberté. Dans notre Luxembourg indépendant nous grand-ducale apparurent au balcon pour saluer respirions la liberté tout comme nous respirons une foule enthousiaste. l'air. Pour notre liberté des Luxembourgeois sans Dans la soirée M. , Ministre d'Etat, nombre ont, au cours de la guerre, bravé la mort Président du Gouvernement s'adressa au peuple et sacrifié leur vie. Leur souvenir nous rappelle luxembourgeois dans un discours radiodiffusé dont chaque jour, si jamais nous l'oubliions, qu'il nous voici les passages essentiels : faut tout «risquer, pour que soit créé et maintenu Demain, le 23 janvier, nous fêterons pour la un ordre international, où règne la justice et où première fois après la libération définitive du la liberté est protégée contre quiconque veut Luxembourg l'anniversaire de S.A.R. Madame l'attaquer. la Grande-Duchesse. Il y a un an la Grande- Le Luxembourg est certainement aussi le dernier Duchesse se trouvait encore en terre étrangère. pays qui refuserait de sacrifier une part de sa souve- Plus d'un tiers du pays était occupé par les troupes raineté pour rendre possible le nouvel ordre mondial. de von Rundstedt. Au moment de nous rendre au Notre pays luxembourgeois, pour nous, c'est Te Deum, des obus tombèrent sur la ville de Luxem- encore le régime démocratique, où les droits bourg et le canon tonna au loin. essentiels de l'homme sont délimités par la Consti- tution et sont respectés aussi en fait. Aussi est-ce avec une joie d'autant plus profonde que nous célébrerons cette, année-ci l'anniversaire Chez nous l'homme tient le premier rang, il est de notre Souveraine. Les pensées de tous les au-dessus du pouvoir individuel ou collectif, mais . Luxembourgeois, ceux du pays et ceux qui volon- aussi au-dessus de la richesse matérielle. .tairement ou malgré eux se trouvent à l'étranger, Notre pays, pour nous c'est cette ancienne civi- se dirigent aujourd'hui vers notre Grande-Duchesse lisation chrétienne luxembourgeoise que notre Charlotte. Qu'il me soit permis, en leur nom à tous, esprit a formée durant de longues générations. de Lui traduire nos pensées et nos sentiments : C'est le respect du travail et la fidélité à la terre Nous tous, Madame, Vos fidèles Luxembourgeois, luxembourgeoise... nous Vous présentons du fond du cœur pour Votre Une bonne part de notre prospérité nous fut anniversaire nos vœux de bonheur les plus sincères enlevée par la guerre. Mais les éléments qui lui et les plus profonds. Nous espérons et nous prions servirenj de1 base, nous sont restés. C'est la terre qu'il nous soit accordé de fêter souvent encore luxembourgeoise avec tout ce qu'elle contient, Votre anniversaire, comme cette année-ci, dans c'est la main-d'œuvre luxembourgeoise et notre la liberté et la paix. goût du travail. Grâce à eux nous remonterons la Cher concitoyens, pente. Si nous restons unis dans notre volonté de Aujourd'hui plus que jamais nous comprenons travailler, nous réussirons à rassembler l'argent et combien précieuse fut et est toujours pour notre la main-d'œuvre requis pour reconstruire, le pays pays et pour notre peuple la manière sensée et et réparer les dommages que la guerre nous a dévouée dont notre Grande-Duchesse remplit causés... , • Ses fonctions royales. Sous Sa direction discrète La Providence a assigné à notre petite nation le pays a fait, avant la guerre, plus de progrès vers dans la vieille Europe une place où le climat, le la prospérité économique et sociale que la plupart milieu et la tradition rendent les hommes paisibles, des autres pays. Pendant la guerre Elle fut notre modérés et raisonnables. Restons fidèles à cet meilleure ambassadrice auprès des pays alliés. héritage dans tout ce que nous entreprenons. La Son attitude courageuse et Son exemple ont inspiré mesure et le bon sens comptent parmi nos meil- notre résistance contre les occupants. Ses paroles leures qualités. Ils nous préservent de> tout extré- à la radio nous ont encouragés quand la pression misme, et nous font reconnaître les bornes de nos de l'ennemi était devenue presque insupportable. possibilités et nous apprennent à nous y confiner. Nous savons que sans Elle et Son activité pendant Nous étions assez sages dans le passé pour observer la guerre notre petit pays n'aurait pas rencontré le ce qui a été fait chez nos voisins. Nous en avons respect et l'estime dont il jouit au sem des Nations choisi ce qui nous convenait et nous l'avons utilisé à la manière luxembourgeoise. Cette méthode nous bull-Hugessen, Ambassadeur de Grande-Bretagne, a réussi dans le passé et nous nous y tiendrons S.E. l'Hon. W. F. A. Turgeon, Ambassadeur de également dans l'avenir.. . Canada, S.E. M. le Vicomte J. Berryer, Ministre Chers concitoyens, fêtons demain, avec joie et de Belgique, S.E. M. Armand du Chayla, Ministre amour, l'anniversaire de notre Grande-Duchesse. de , S.E. M. Ed. Vieira Leitao, Ministre de Nous y avons droit. Portugal, S.E. M. Carlos Alberto Pardo, Ministre d'Argentine, S.E. M. C. F. Smith, Ministre de Avec confiance nous regardons vers l'avenir, Norvège, S.E. M. Luis Renard, Ministre de Chili, parce que nous avons la certitude que sous la direc- M. Abdol-Hossein Sardari, Chargé d'Affaires de tion éprouvée de notre Grande-Duchesse nous en l'Iran, M. G. P. Waller, Chargé d'Affaires a. i. viendrons à bout des difficultés qui se dressent des Etats-Unis, S.E. M. le Baron Scammaca del encore sur notre chemin. Murgo, Chargé d'Affaires a. i. d'Italie, M. Viggo Que notre Grande-Duchesse vive longtemps et Jensen, Chargé d'Affaires a. i. de Danemark, M. heureuse ! Joseph Leleli, Chargé d'Affaires a. i., de Tchécoslo- Vive le Luxembourg ! vaquie, M. Eduard Bartol, Chargé d'Affaires a. i. de Pologne, tous les membres du Gouvernement Les festivités du 23 janvier commencèrent par luxembourgeois, les membres de la Chambre des une parade de la police étatisée suivie à 10 heures Députés, du Conseil d'Etat, du Conseil Municipal, d'une parade militaire en présence de LL. A A. des Administrations et des Services publics. RR. le Prince Félix et le Prince Jean, de S.E. Monsieur George Platt Waller, de M. Pierre Dupong, M. Joseph Bech, Ministre des Affaires Etrangères, Ministre d'Etat, Président du Gouvernement et de offrit à l'Hôtel Brasseur un déjeuner aux Membres représentants de l'armée anglaise et américaine. du Corps Diplomatique auprès de la Cour Grand- A 11 heures eut lieu en l'Eglise Cathédrale Notre- ducale. A ce déjeuner assistèrent du côté luxembour- Dame à Luxembourg un Te Deum solennel, geois les membres du Gouvernement, le Président célébré par S.E. Monseigneur Philippe, Evêque de la Chambre des Députés, le Président du Conseil de Luxembourg et auquel assistèrent LL. A A. d'Etat, le Bourgmestre de la ville de Luxembourg, RR. le Prince Félix, le Prince Jean, les Princesses le Maréchal de la Cour et les autres dignitaires de la Elisabeth, Marie-Ginette et Alix et le Prince Cour grand-ducalè et leurs dames. Charles, M. Alfred 'Lœsch, Maréchal de la Cour, Au dessert des toasts furent portés par le doyen S. .Em. le Cardinal Micara, Nonce Apostolique, du Corps Diplomatique, S.Em. le Cardinal Micara, S.E. M. le Baron van Harinxma thoe Sloeten, Nonce Apostolique, à S.A.R. Madame la Grande- Ambassadeur des Pays-Bas, S.E. M. Maxime de Duchesse et par M. Joseph Bech aux Chefs des Stoutz, Ministre de Suisse, S.E. Sir H. M. Knatch- Etats étrangers.

DISCOURS PRONONCÉ PAR M. JOSEPH BECH, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES A L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'UNO LE 18 JANVIER 1946. En exprimant à mon tour au Gouvernement bri- ont défilé à cette tribune pour déclarer solennelle- tannique nos remerciements pour l'hospitalité qui ment leur fidélité à ces principes. Il serait téméraire nous est accordée en ce moment, j'ai à cœur de de croire que la paix à venir sera aussi idéale que renouveler au Gouvernement et au peuple britan- les principes sur lesquels elle reposera. niques la gratitude impérissable de mon pays pour Des compromis ont été parfois nécessaires dans l'accueil magnanime que notre Souveraine, son ' le passé ; ils le seront fatalement aussi dans l'avenir. Gouvernement et tant de réfugiés luxembourgeois Ce qui sera essentiel, c'est qu'ils n'aient pas lieu ont trouvé pendant la guerre dans cet indomptable au détriment des principes qui sont à la base de pays dont l'exemple a maintenu la foi des nations notre Organisation. aux heures les plus sombres de la guerre. C'est grâce Dans son discours du 1er novembre 1945 on à sa ténacité, grâce à sa victoire et à celle des Etats- neighbouring nations in the world, M. Byrnes a Unis et de l'Union soviétique que nous devons déclaré : « International co-operation must depend aujourd'hui de pouvoir délibérer librement des upon intelligent compromise. The world system destinées du monde. which, we seek to create must be based on the prin- Si je prends la parole ce soir, c'est pour dire très ciple of the sovereign equality of nations. That does brièvement les raisons pour lesquelles mon pays not mean that all nations are equal in power and apporte sa confiance à l'Organisation des Nations influence any more than all men are equal in power Unies. and influence ; but it does mean equal respect for Les forces matérielles et spirituelles groupées the individuality of nations, large and small. That dans les Nations Unies sont celles qui ont abattu principle is the corner-stone of the United Nations. » sur les champs de bataille l'ennemi le plus cruel Nul mieux que le représentant du plus petit Etat du genre humain et qui ont eu raison des monstruo- Membre des Nations Unies ne se rend compte de sités philosophiques hitlériennes. Leur coalition la justesse de ces paroles inspirées d'un réalisme a été forgée sur l'enclume de la guerre. Les prin- sage. Avec ou sans Nations Unies, la protection cipes sur lesquels cette coalition se fonda et vécut du monde et la prévention d'une nouvelle guerre sont immuables. dépendront et seront en fonction de l'union et de Depuis une semaine les représentants qualifiés l'accord dans lesquels agiront les grandes puis- des nations pacifiques du monde, grandes et petites, sances. Cette union, j'en suis convaincu, a infini- ment plus de chances de durer dans le cadre de dans leur chair et dans leur esprit, qui voudrait l'Organisation des Nations Unies que si, après cette leur reprocher d'être absorbés par des soucis im- guerre, le monde était retombé dans le système médiats matériels et locaux? Parlant au nom d'un de l'équilibre des puissances qui l'a conduit dans pays dont le tiers du territoire a été détruit et le passé de guerre en guerre. dévasté par l'ennemi et dont la jeunesse a été Considérant cela, ce n'est pas verser dans un cruellement immolée sur les champs de bataille optimisme exagéré, je pense, que de dire qu'une par ce même ennemi, parlant pour ce petit pays guerre est rendue infiniment moins probable du européen, je puis vous dire que notre peuple, et fait de l'existence de l'Organisation des Nations je suis sûr tous les peuples d'Europe, éternelles Unies. La coalition des Alliés s'est faite en face victimes de l'esprit d'agression, se tournent avec confiance vers les Nations Unies et l'idéal qui les de l'ennemi. Pourquoi ne durerait-elle pas alors inspire. que dans leur tâche immense de refaire le monde et d'établir la paix, les Nations Unies rencontreront Notre ennemi est l'esprit d'agression. Pour tuer des ennemis non moins dangereux que ceux qu'elles la guerre, il faut tuer l'esprit qui la déchaîne. Et ont vaincus sur les champs de bataille? Je parle de ainsi s'impose aux Nations Unies la tâche qui, la méfiance et des suspicions, des préjugés, des par delà des tâches précises que lui assigne son ambitions et des égoïsmes nationalistes, du scep- œuvre, se révélera à la longue la plus nécessaire et ticisme stérile né des souffrances et des échecs du la plus indispensable, à savoir la croisade spirituelle passé, des montagnes de haine amoncelées pendant contre l'esprit d'agression. de longues années de guerre. Ces obstacles, pour ne parler que des principaux, ne pourront être Des légions d'apôtres sont nécessaires pour vaincus que si les nations pacifiques restent pas- atteindre l'âme des peuples. C'est des profondeurs sionnément unies dans la lutte pour la paix comme de 1 esprit que nous viendra le salut et c'est dans elles l'étaient pour la guerre. l'âme simple des masses que doit se former et s'affermir l'esprit qui devra nous guider et qui Il a été dit que la naissance de l'Organisation des donnera à notre Organisation cette force de demain Nations Unies a été accueillie sans enthousiasme que nous appelons de tous nos cœurs pour assurer par les peuples. Pour ce qui est des millions d'Euro- la paix dans le monde enfin libéré. péens que la guerre a le plus cruellement meurtris

ADAPTATION DES TRAITEMENTS ET SALAIRES AU COUT DE LA VIE. Par les arrêtés grand-ducaux du 14 janvier le de la comparaison de la somme dépensée en 1914 Gouvernement a, d'accord avec la Chambre des avec celle dépensée pendant une autre année donne Députés, adapté à nouveau les traitements et le nombre-indice de l'année en question. Le 10 salaires au coût de la vie. mai 1940 (jour de l'invasion allemande) le nombre- Depuis 1925 les traitements des fonctionnaires indice était de 710 points. Cela voulait dire qu'en et employés de l'Etat subissent les variations du 1940 la dépense de la susdite famille et par consé- coût de la vie. Celui-ci est exprimé par un nombre- quent le coût de la vie étaient 7.1 fois plus élevés indice, qui avant la guerre était établi chaque mois qu'en 1914. par l'Office Général de la Statistique. Après la Libé- Le nombre-indice calculé d'après le mode qui ration ces fixations mensuelles ont été suspendues précède s'appelle le nombre-indice pondéré. Il et le nombre-indice est périodiquement fixé par est en vigueur chez nous depuis plus de 20 ans. arrêté grand-ducal. D'un autre côté cependant Au nombre-indice pondéré s'oppose le nombre- l'application du nombre-mdice n'est plus le privi- indice simple. Cette méthode fait abstraction tant lège des serviteurs de l'Etat ; depuis une année de la notion de la famille moyenne de 5 membres elle est également devenue la règle générale pour que des quantités de marchandises consommées tous les ouvriers du pays. pendant une période déterminée. Elle prend un Le nombre-indice du coût de la vie, tel qu'il certain nombre d'articles et se borne à comparer est prévu par les lois des 28 juillet 1925 et 25 mars les prix de base de 1914 avec ceux d'une autre 1929 est le cœfficient qui à un moment donné année. La moyenne des cœfficients de tous ces indique le niveau du coût de la vie par rapport au articles donne le nombre-indice simple. Il est niveau de 1914. Pratiquement, l'Office de Statis- pratiqué aujourd'hui en Belgique. tique obtient ce cœfficient en comparant la dépense Depuis la Libération il n'a pas été possible de qu'une famille de 5 personnes avait à faire en se mettre d'accord sur le degré exact de l'augmen- 1914 pour des quantités déterminées tie 19 articles tation du coût de la vie par rapport à 1914. L'indice de consommation courante avec la dépense qu'une pondéré a été critiqué comme ne reflétant pas la famille de la même composition doit faire pendant hausse effective des prix. D'un autre côté il a été une autre année pour se procurer les mêmes quan- nécessairement factice, alors que le rationnement tités de ces mêmes 19 articles. La dépense de 1914 de l'après-guerre ne donnait pas au consommateur est représentée par un nombre-indice de 100 les quantités de denrées et textiles prévues par points. Le cœfficient de majoration qui se dégage les lois susmentionnées. Le Gouvernement de son côté a estimé qu'il Le Gouvernement n'a pas non plus voulu enté- fallait avant tout chercher un nombre-indice en riner purement et simplement le chiffre de 1.715 relation d'un côté avec les possibilités financières de l'Office de Statistique, alors que, comme il a déjà de l'Etat et de la grande industrie et de l'autre avec été relevé, l'indice pondéré lui aussi est entaché le rationnement et les prix officiels. d'imperfections. Une de ces imperfections résulte C'est ainsi que quelques mois après la libération du fait que les prix de plusieurs articles de grande (arrêté grand-ducal du 15 février 1945) le nombre- consommation qui y figurent, le pain, la viande, indice a été fixé à 1.140 points, ce qui représentait le beurre et le lait sont artificiellement baissés une augmentation de 60% par rapport à l'avant- par des subsides et ne sont pour ce motif plus si guerre. représentatifs de la tendance générale que s'ils n'étaient pas subsidies. Il est vrai que cette imper- Cette solution a duré jusqu'au 31 mai 1945. er fection est largement redressée par le fait qu'on A partir du 1 juin 1945 le nombre-indice a met en compte des quantités plus larges des mêmes été porté à 1.500 pour les salaires et les traitements articles que les rations officielles. des groupes inférieurs (jusqu'à 2.500 frs. or par an). De ce fait le traitement resp. le salaire minimum Le second motif pour lequel le Gouvernement a été fixé à 2.400 frs. papier par mois. Pour les admet un chiffre-indice pondéré supérieur à celui traitements supérieurs seule la première tranche qui ressort des calculs de la Commission, consiste de 2.500 frs. or a été adaptée au nombre-indice dans le fait qu'il veut supprimer totalement ou de 1.500. L'excédent a continué à être payé sur partiellement les subsides sur certaines catégories la base de 1.140 points (arrêté grand-ducal du de viande. Il en résultera une légère augmentation 25 juin 1945). du nombre-indice. La suppression de ces subsides En vue d'une nouvelle solution à partir du imposera à la population une charge annuelle qu'on 1er janvier 1946 le Gouvernement a institué une peut évaluer à 80 francs par tête. commission spéciale. Tenant compte de ces facteurs et agissant dans Celle-ci a essayé de calculer le nombre-indice un large esprit social, sans cependant oublier les suivant la formule belge, c'est-à-dire en se basant difficultés financières du moment, le Gouver- nement, après avoir pris l'avis du Parlement, a sur un indice simple. Au lieu de s'arrêter aux 19 er articles avec quantités déterminées des lois de fixé le nombre-indice à partir du 1 janvier 1946 1925 et 29 la commission a choisi 57 articles de à 1.850 points, avec cette restriction cependant que consommation et a cherché à comparer leurs prix les fonctionnaires supérieurs n'ont droit à ce mul- de 1914 à ceux d'aujourd'hui. tiplicateur que pour la première tranche de 4.000 Vers la fin de décembre la commission avait frs. or de leur traitement. L'excédent sera adapté abouti à un résultat provisoire. L'indice simple à un nombre-indice de 1.500 points. trouvé par elle était de 1999 points. La nouvelle réglementation donne au fonc- L'Office de Statistique de son côté avait offi- tionnaire ou employé le plus modeste un supplé- cieusement calculé l'indice pondéré suivant la ment d'environ 600 frs. méthode de 1925—29. Résultat: 1.715 points. Pour les mois de janvier et de février cette augmen- En présence de ces résultats discordants, factices tation est même de 1.200 francs. et imparfaits tous les deux, il a été décidé de con- L'employé privé a droit à un salaire minimum tinuer encore la solution provisoire inaugurée de 3.100 frs. par mois, alors que la législation depuis la libération, c'est-à-dire de trouver un antérieure ne lui garantissait que 2.400 frs. chiffre-indice équitable permettant au salarié un L'ouvrier de son côté obtient une augmentation standard de vie raisonnable, sans cependant de 3.50 frs. par heure. ébranler les finances de l'Etat et celles de la grande Les pensions et les rentes sociales sont majorées industrie encore partiellement en chômage. en conséquence. (Arrêtés grand-ducaux du 14 Le Gouvernement refusa d'accepter le chiffre janvier 1945). de 1.999 de la Commission pour différents motifs. L'application de la susdite formule impose à Tout d'abord il n'a pas voulu passer de l'indice l'Etat une dépense supplémentaire annuelle de pondéré à l'indice simple à un moment où tout plus de 110 millions (86 millions pour les fonc- est en mouvement, où les prix changent sensible- tionnaires et pensionnaires de l'Etat, 9 millions ment d'un jour à l'autre, et d'autant ptus que chez pour les crédits-rentiers). Pour se faire une idée nos voisins belges on parle sérieusement d'aban- donner le nombre-indice simple pour se tourner exacte de l'importance de ce chiffre, il échet de vers le nombre-indice pondéré. Ensuite le Gou- relever que 110 millions représentent le tiers de vernement estimait que les 57 articles choisis par nos budgets de dépenses d'avant-guerre. la commission n'étaient pas suffisamment repré- Les nouveaux salaires ont évidemment une grande sentatifs des besoins moyens. 11 estimait également influence sur le coût de la reconstruction et par qu'il était erroné de placer sur un même plan des conséquent sur le budget. On peut évaluer cette articles d'une valeur insignifiante avec d'autres, charge à 4 millions de francs par mois. grevant lourdement le budget familial, p.ex. une Quant au personnel des chemins de fer l'aug- boîte d'allumettes et un complet d'homme. En mentation mensuelle représente 6 millions de frs. dernier lieu le Gouvernement constatait que pour La solution actuelle est appelée à durer jusqu'au certains articles une comparaison était impossible, 31 mai prochain. Il faut espérer que jusqu'à cette alors que les qualités n'étaient pas identiques ou date on aura trouvé une solution définitive n'exi- que les prix actuels pour un même article variaient geant plus l'intervention périodique du législa- suivant les localités et les jours. teur, mais s'appliquant automatiquement. L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DU TRAVAIL. La Conférence Nationale du Travail a définitive- c) Les délégations du personnel : délégations ment créé l'Ecole Supérieure du Travail. Cette ouvrières, délégations d'employés, délégations école a pour but d'offrir un enseignement supérieur, des cheminots, comités mixtes d'entreprises. social et économique à tous ceux qui, se trouvant 3. Les conditions du travail : durée du travail ; au travail dans une profession, un métier ou un congé ouvrier, réglementation des salaires, sa- emploi, éprouvent soit par intérêt soit par néces- laires minima. sité le besoin d'enrichir leur savoir et de hausser 4. La formation professionnelle : orientation pro- par là-même leur valeur professionnelle. fessionnelle ; apprentissage, maîtrise, rééduca- Pour réunir les fonds nécessaires à la mise en tion professionnelle. train et au fonctionnement de l'Ecole il est fait appel 5. Sécurité et hygiène du travail. à la Chambre de Travail et à la Chambre des Em- 6. La réglementation du travail des femmes et des ployés privés. Chacune de ces Chambres versera enfants. une contribution appropriée. 7. Le progrès social au point de vue national et Les organisations professionnelles de leur côté international : la Conférence Nationale du Tra- contribueront aux frais de l'Ecole en payant pour vail, l'Organisation Internationale du Travail. leurs adhérents la taxe des cartes d'auditeur, qui seront délivrées aux élèves régulièrement inscrits. II. — Eléments de droit social. Cette taxe est fixée à 100,— fr. 1. Histoire des assurances sociales : les origines de Les cours du premier trimestre s'étendront la législation luxembourgeoise. jusqu'à Pâques et auront lieu deux fois par semaine 2. a) Les systèmes financiers de l'assurance des à Luxembourg et à Esch-s.-Alz. Ils porteront sur ouvriers et des employés. les éléments du droit ouvrier, du droit social et de b) Les ressources des assurances sociales. l'économie nationale, —. chacune de ces matières 3. a) Les prestations des assurances sociales. devant être traitée en 10 leçons environ. b) Les majorations des rentes. 4. L'organisation et le contentieux des assurances Les cours du premier trimestre seront faits par sociales. les membres du Conseil administratif et de la 5. Le plan de sécurité sociale. C.N.T. Pour les trimestres suivants il sera fait appel à des membres du corps enseignant ou d'autres III. — Introduction à l'économie nationale. professions qualifiées. 1. Eléments d'économie politique : facteurs et lois Le programme des Cours du premier économiques ; terminologie. trimestre se compose comme suit : 2. Les richesses nationales. 3. L'outillage national. I. — Eléments de droit ouvrier : 4. L'organisation du crédit. 1. Les origines du droit ouvrier : régime des corpo- 5. Les formes de l'entreprise. rations, Révolution française, liberté du travail, 6. La population du point de vue de l'économie abolition des corporations. nationale. 2. Les relations entre le patronat et le salariat : 7. La politique économique : a) L'évolution du droit de réunion et du droit de a) au point de vue national ; coalition ; droit de s'assembler ; droits relatifs b) au point de vue international : convention aux grèves et aux syndicats professionnels. d'union économique ; traités de commerce ; b) Du contrat individuel au contrat collectif. accords commerciaux et monétaires.

LE MOIS A LUXEMBOURG er 1 janvier : En football une équipe militaire an- 1939 à 1945 un drapeau, don de douze villes glaise bat l'équipe nationale luxembourgeoise belges libérées avec la participation active des par 3 buts à 2. volontaires luxembourgeois. Cette cérémonie 5 janvier : A l'occasion du 25e anniversaire de a lieu devant l'Hôtel de Ville en présence de S. A.R. le Prince-Héritier Jean, a lieu à Luxem- S. E. le Vicomte Berryer, Ministre de Belgique bourg une remise solennelle de drapeau à à Luxembourg, de S.E. Monsieur du Chayla, l'Association des Anciens Combattants Luxem- Ministre de France à Luxembourg, de S. E.. bourgeois de 1939 à 1945. Monsieur George Platt Waller, Chargé d'Af- Après qu'un cortège auquel prennent part la faires des Etats-Unis à Luxembourg, de M. Musique Militaire, le Bataillon de Garde, Pierre Dupong, Ministre d'Etat, Président du l'Association des Anciens Combattants Luxem- Gouvernement, des Ministres Bodson, Schaus bourgeois de 1939 à 1945, une délégation du et Marx, de M. Osch, Commissaire Général « Groupement Indépendant des Maquisards », aux Dommages de Guerre et des représentants de la « Ligue des Jeunes Luxembourgeois de l'Etat-Major et du Conseil Municipal enrôlés de force ou réfractaires au service luxembourgeois. Le Président de l'Association militaire allemand » et de l'Union des Mouve- des Anciens Combattants de 1939 à 1945 ments luxembourgeois de Résistance eut tra- remercie S.A.R. le Prince Jean d'avoir accepté versé les rues de la ville, le Général Piron remet la présidence d'honneur de l'Association et le à l'Association des Anciens Combattants de Général Piron qui a commandé les volontaires luxembourgeois de la Brigade. S.A.R. le quelle prennent part les membres du Conseil Prince Jean procède ensuite à la remise de Supérieur de la Reconstruction. Des exposés décorations. Sont décorés du Grand Chevalier sont faits par M. Pierre Krier, Ministre du de la Couronne de Chêne ainsi que de la Travail, M. Osch, Commissaire Général aux « Croix de Guerre » luxembourgeoise le Géné- Dommages de Guerre, M. Schrœder, Commis- ral belge van Strydonck de Bureel, de la « Croix saire Général à la Reconstruction et M. Simon, de Guerre » luxembourgeoise les officiers Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées. belges Poncelet, Richir, Smekens et Didisheim A Luxembourg la Fédération des Employés et les officiers français Stroup, de Buttet, Privés organise son « Congrès de la Libéra- Doudot, Kleinmann, Darcy, Bùumier, Cerf, tion ». Knoll, Kraemer, Klein, Schneider, Butin, Hono- A Luxembourg a lieu une conférence de M. rât, Mandefield et le Lt. Colonel Colin à titre Max-Pol Fouchet, directeur de « Fontaine », posthume. Le Lieutenant-Colonel Archen, con- sur la « Poésie française contemporaine », en seiller militaire de la Légation de France à présence du Ministre de Belgique et du Mi- Luxembourg remet la « Croix de Guerre » nistre de France à Luxembourg. française aux Luxembourgeois Pierre Ginter, Dr. Schwachtgen, Félix Brücket Mme Nie. Huss 15 janvier : A Luxembourg a lieu une assemblée pour l'aide qu'ils ont apportée à la France. générale extraordinaire de l'Office Luxem- Après l'exécution des hymnes nationaux belge, bourgeois de Tourisme. Au cours de la réunion français et luxembourgeois les participants se de la commission centrale qui suit l'assemblée rendent en l'Eglise Cathédrale Notre-Dame générale, M. Fernand Lœsch est élu président où Monseigneur Philippe, Evêque de Luxemr et M. Alphonse Greisch vice-président de bourg, procède à la bénédiction du drapeau. l'Office Luxembourgeois de Tourisme. Une allocution de l'aumônier en chef de M. Jacques Duchesne, de la section française l'armée belge Cammaerts met fin à la cérémonie de la B.B.C. parle au Cercle Municipal de religieuse. Luxembourg en présence de M. le Vicomte Enfin S.A.R. le Prince Jean dépose au nom Berryer, Ministre de Belgique à Luxembourg, de l'Association des Anciens Combattants de de M. du Chayla, Ministre de France à Luxem- 1939 à 1945 une couronne devant le monument bourg, de M. Eugène Schaus, Ministre de l'In- du Souvenir. ' • térieur et de M. Diderich, Maire de la Ville de 7 janvier : Monsieur Joseph Bech, Ministre des Luxembourg. Affaires Etrangères part pour Londres où il 18 janvier : L'acte d'accusation contre les grands assistera à la première assemblée générale des criminels de guerre allemands rédigé par le Nations Unies. Ministère de la Justice sera produit au nom du Le « Bureau de Recherches sur l'aide rendue Luxembourg devant le Tribunal Militaire aux Evadés Alliés » organise, en l'honneur des International à Nuremberg. Monsieur Emile Luxembourgeois ayant aidé les parachutistes Reuter, Président de la Chambre des Députés alliés sous l'occupation, une réception à laquelle est désigné pour apporter au Tribunal de assistent M. Alfred Lœsch, Maréchal de la Nuremberg le témoignage sur la question de la Cour, M. George Platt Waller, Chargé d'Af- germanisation du Luxembourg et les autres faires des Etats-Unis, Monsieur Konsbruck, crimes commis par les Allemands. Il sera cité Ministre du Ravitaillement et des Affaires devant le Tribunal de Nuremberg et il s'y Economiques, Monsieur Osch, Commissaire rendra accompagné du Ministre de la Justice. Général aux Dommages de Guerre et le Colonel 21 janvier : Monsieur Joseph Bech, Ministre des Fraser. Des discours sont prononcés par le Affaires Etrangères est élu vice-président de la Capitaine Sebba, le Colonel Fraser et le Colonel Commission des questions politiques et géné- Taylor. rales qui est la plus importante des six commis- 11 janvier: LL. AA. RR. les Princesses Elisabeth, sions instituées par l'assemblée générale des Marie-Adélaïde, Marie-Gabrielle et Alix vi- Nations Unies pour l'examen du rapport de la sitent les maisons d'enfants de Remich et de Commission préparatoire. L'élection de M. Grevenmacher. Bech eut lieu sur proposition du Ministre des Au Musée de l'Etat a lieu le vernissage de Affaires Etrangères de Grande-Bretagne M. l'Exposition Joseph Kutter, placée sous le Bevin et avec l'appui des délégués américain, patronage du Gouvernement luxembourgeois russe et français. et sous les auspices du Ministère de l'Education S.A.R. Madame la Grande-Duchesse reçoit Nationale. On note la présence de M. le Vi- en audience S.E. Monsieur Christopher Fürst comte Berryer, Ministre de Belgique à Luxem- Smith, Ministre de Norvège et S.E. Monsieur bourg, de M. du Chayla, Ministre de France Luis Renard, Ministre du Chili qui Lui re- à Luxembourg, de M. Nicolas Margue, Ministre mettent les lettres les accréditant auprès d'Elle de l'Education Nationale, de M. Eugène Schaus, à titre d'Envoyés Extraordinaires et Ministres Ministre de l'Intérieur et de M. Charles Marx, Plénipotentiaires. Ministre de l'Assistance Sociale et de la Santé Une réunion a lieu au Ministère des Trans- Publique. ports groupant les délégations française, belge 13 janvier : A l'Hôtel de Ville de Luxembourg a et luxembourgeoise de la commission des lieu une conférence extraordinaire des maires échanges touristiques. Au cours d'un déjeuner et secrétaires des communes sinistrées à la- auquel assistent M. le Vicomte Berryer et M. du Chayla, Ministres de Belgique et de France, mique belgo-luxembourgeoise et la France aux des discours sont prononcés par M. Bodson, conditions nouvelles créées par l'alignement Ministre du Tourisme et par les chefs des monétaire français. délégations française et belge. L'arrangement paraphé au Quai d'Orsay le 24 janvier : Une messe solennelle est chantée en 25 janvier prévoit une augmentation sensible l'Eglise Cathédrale Notre-Dame pour le repos des contingents à l'exportation et à l'importa- de l'âme de la défunte Grande-Duchesse tion pour une période s'étendant jusqu'au Marie-Adélaïde et à laquelle assistent LL. 31 mars. AA. RR. Madame la Grande-Duchesse, le Parmi les principaux produits que la France Prince Félix, le Prince Jean, les Princesses Eli- fournira % l'Union économique belgo-luxem- sabeth, Marie-Gabrielle et Alix et le Prince bourgeoise figurent notamment des produits Charles, les membres du Corps Diplomatique coloniaux, des produits chimiques, du matériel et du Gouvernement. électrique et mécanique, des produits textiles, Au cours de sa tournée d'inspection à travers des vins, ainsi qu'un certain nombre d'articles le monde entier, partout où il y a des troupes de luxe et des livres. D'autre part, la France américaines, le Ministre de la Guerre des recevra de la Belgique et du Luxembourg des Etats-Unis passe par Luxembourg. Il se rend produits alimentaires, des produits sidérur- avec sa suite et accompagné de M. Pierre giques, des machines agricoles ainsi que divers Dupong, Ministre d'Etat, Président du Gouver- articles industriels. nement et de M. George Platt Waller, Chargé Il a été précisé que des facilités seraient d'Affaires des Etats-Unis à Luxembourg au accordées pour permettre un accroissement du cimetière militaire de Hamm pour y déposer volume des échanges entre les territoires une couronne sur la tombe du Général Patton français d'outre-mer d'une part et l'Union dont il a été un ami personnel. De Luxembourg économique belgo-luxembourgeoise et le Con- , le Ministre de la Guerre américain se rend à go belge d'autre part. Casablanca d'où il regagnera les Etats-Unis. 27 janvier : La délégation représentant le Luxem- Le Gouvernement de la République argen- bourg au procès de Nuremberg et se composant tine vient de mettre gracieusement à la dispo- de M. Bodson, Ministre de la Justice, de M. sition du Gouvernement luxembourgeois : Emile Reuter, Président de la Chambre des 20.000 paires de souliers pour enfants de deux Députés, de M. Welter, Procureur Général et à quinze ans ; de M. Fernand Lœsch, avocat, part pour 40.000 kg de lait condensé ; Nuremberg. 20.000 kg de lait desséché ; 28 janvier : S. A. R. Madame la Grande-Duchesse 15.000 kg de corned-beef de première qualité ; reçoit en audience le Lt. Colonel Archen, Con- 20.000 kg de miel d'abeille ; seiller Militaire près la Légation de France et 3.000 kg d'oeufs desséchés ; lui remet les insignes de Commandeur de 2.000 kg d'extrait de viande. l'Ordre de mérite civil et militaire d'Adolphe Ce don généreux du noble peuple argentin de Nassau. est fait en témoignage d'admiration pour notre 30 janvier : A Bruxelles s'ouvre une session de la gracieuse Souveraine. Le Gouvernement luxem- commission tripartite de coopération écono- bourgeois a remercié le Gouvernement de la mique. Les délégations sont dirigées respec- République Argentine de ce noble geste. tivement : pour la Belgique par M. Suetens, 25 janvier : Conformément aux dispositions de directeur général du commerce extérieur au l'Accord commercial franco-belgo-luxembour- Ministère des Affaires Etrangères ; pour la geois du 25 octobre 1945 vient de se réunir à France par M. de la Baume, Ambassadeur de Paris une Commission Mixte destinée à adapter France ; pour la Hollande par M. Lamping et le volume des échanges entre l'Union écono- pour le Grand-Duché par M. Elvinger.

Imprimerie de la Cour Victor Buck, S. à r. 1., Luxembourg.