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MATE 4, rue des 4 canons. Alger T +213 (0) 21.43.28.44 à 99 F +213 (0) 21.43.28.61

Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH Programme PRCE 39 Rue Mohamed Khoudi El Biar, Alger T +213 (0) 21 92 09 88/89 F + 213 (0) 21 92 09 90 Internet: www.giz.de

Auteurs : Mohamed SENOUCI ; Abdelhak TRACHE Responsable : Sarah RUEFFLER

Septembre 2014

In Memoriam

Au cours de la conduite de cette expertise, Mohamed SENOUCI s'est éteint le 16 mai 2014, après avoir vaillamment lutté contre le mal qui le rongeait. Climatologue brillant, membre du GIEC et à ce titre co-récipiendaire du Prix Nobel de la Paix (2007), militant infatigable de la cause environnementale, il avait en particulier pris part à l'élaboration du Plan National Climat. Ce présent rapport aura été sa dernière œuvre mais son esprit guidera longtemps encore tous ceux qui eurent le bonheur de le côtoyer.

Le présent rapport est un rapport préliminaire d’expertise.

Les résultats, interprétations et conclusions de ce rapport représentent l’opinion des consultants et ne reflètent pas forcément la position de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH

Sommaire

Sommaire ...... 1 Liste des Figures ...... 3 Liste des tableaux ...... 3

CHAPITRE I : Eléments Introductifs ...... 5 1.1 Problématique des changements climatiques ...... 5 1.2 Vulnérabilité et adaptation dans un contexte de gestion des risques ...... 6 1.2.1 Définitions du changement climatique ...... 7 1.2.2 Définition des événements liés au changement climatique ...... 7 1.2.3 Vulnérabilité ...... 8 1.2.4 Adaptation ...... 10 1.2.5 Concepts liés à la gestion des risques ...... 10 1.3 Méthodes d'évaluation de la vulnérabilité ...... 11 1.4 Contexte national : du Plan National Climat au Plan Local Climat ...... 13 1.4.1 Rappel des TDR ...... 17 1.4.2 Stratégie adoptée ...... 17 1.4.3 Cheminement suivi ...... 18

2. CHAPITRE II : Caractérisation de la Wilaya de ...... 20 2.1 Caractérisation physique et administrative du territoire d'étude ...... 20 2.2 Caractérisation climatique du territoire d'étude ...... 22 2.2.1 Régime pluviométrique ...... 23 2.2.2 Les précipitations saisonnières ...... 23 2.2.3 Le régime thermique ...... 24 2.2.4 Les tempêtes ...... 25 2.2.5 Les canicules et vagues de chaleur ...... 26 2.3 Caractérisation socio-économique du territoire d'étude ...... 29 2.3.1 Activités significatives de la Wilaya de Mostaganem ...... 29 2.3.2 Population ...... 30 2.3.3 Agriculture ...... 34 2.3.4 Pêche maritime et continentale ...... 42 2.3.5 Tourisme ...... 47 2.3.6 Ressources en eau ...... 51 2.3.7 L'énergie ...... 58 2.3.8 Environnement littoral et marin ...... 62 2.3.9 Le milieu forestier ...... 68

3. CHAPITRE III : Evaluation de la vulnérabilité ...... 76 3.1 Analyse des indicateurs de vulnérabilité d'un territoire ...... 76 3.2 Indicateurs de vulnérabilité des milieux ...... 76 3.2.1 Zones côtières et milieu marin ...... 76 3.2.2 Milieu terrestre & biodiversité ...... 77 3.2.3 Aléas, Risques majeurs ...... 78 3.2.4 Ressources en eau ...... 78 3.2.5 Agriculture & Forêts ...... 79 3.2.6 Economie ...... 79 3.2.7 Assurance / transport ...... 80 3.2.8 Indicateurs socio-économiques généraux de vulnérabilité / durabilité ...... 81 3.2.9 Santé Publique ...... 81 3.3 Tableau des interactions sectorielles ...... 82

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3.4 Construction de la matrice de vulnérabilité ...... 86 3.4.1 Agriculture ...... 87 3.4.2 Tourisme ...... 90 3.4.3 Pêche et aquaculture ...... 92 3.4.4 Ressources en eau ...... 93 3.4.5 Energie ...... 94

4. CHAPITRE IV : Mostaganem au futur ...... 96 4.1 Prospective socio-économique de la Wilaya de Mostaganem à l'horizon 2030 ...... 96 4.1.1 L'eau ...... 96 4.1.2 L'agriculture ...... 97 4.1.3 La pêche et les ressources halieutiques ...... 99 4.1.4 Le tourisme ...... 100 4.2 Projections climatiques futures de la Wilaya de Mostaganem ...... 100 4.2.1 Modélisation climatique ...... 100 4.2.2 Projections climatiques futures pour Mostaganem ...... 102 4.3 Estimation de la vulnérabilité future et pistes d'actions pour l'adaptation au changement climatique .. 108 4.3.1 Considérations générales ...... 108 4.3.2 Vulnérabilité future du secteur de l'agriculture ...... 109 4.3.3 Vulnérabilité future du secteur de la pêche et de l'aquaculture ...... 111 4.3.4 Vulnérabilité future du secteur l'eau ...... 113 4.3.5 Vulnérabilité future du secteur du tourisme ...... 115 4.4 Conclusion ...... 116 4.5 Bibliographie ...... 120

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Liste des Figures Figure 1 : Principales conclusions du 5ème rapport du GIEC ...... 6 Figure 2 : Définitions du changement climatique ...... 7 Figure 3 : Evénements liés au changement climatique ...... 8 Figure 4 : De la vulnérabilité à l'adaptation ...... 11 Figure 5 : Outils en fonction des échelles et des composantes ...... 13 Figure 6 : Actions-phares du Plan National Climat ...... 15 Figure 7 : Physiographie et limites administratives de la Wilaya de Mostaganem ...... 20 Figure 8 : Unités physiques de la Wilaya de Mostaganem...... 21 Figure 9 : Précipitations annuelles - station de Mostaganem au cours de la période 1977-2012 (source ONM) ...... 23 Figure 10 : Evolution saisonnière des précipitations de la station de Mostaganem ...... 24 Figure 11 : Evolution des températures moyennes annuelles de Mostaganem (Source ONM) ...... 25 Figure 12 : Evolution des températures maximales annuelles de Mostaganem (Source ONM) ...... 25 Figure 13 : Fréquence annuelle des tempêtes ayant affecté Mostaganem durant 1977-2012 (Source ONM) ...... 26 Figure 14 : Nombre annuel de jours Tmax>90 percentile et Tmax>95 percentile pour Mostaganem 1977-2012 ...... 28 Figure 15 : Longueur des canicules observées à Mostaganem durant la période 1977-2012 (Source ONM) ...... 28 Figure 16 : Mois de la plus longue séquence de vague de chaleur ...... 29 Figure 17 : Densité de population ...... 32 Figure 18 : Carte des potentialités agro-écologiques ...... 35 Figure 19 : Taux de satisfaction des besoins en eau ...... 54 Figure 20 : Consommation mensuelle BT pour l'agriculture ...... 60 Figure 21: Embouchure de l'Oued Ain Sefra ...... 65 Figure 22 : La lagune de ...... 66 Figure 23 : Patrimoine forestier de la Wilaya de Mostaganem ...... 70 Figure 24 : Superficies forestières incendiées 2005 - 2008 ...... 74 Figure 25: Série temporelle d’anomalies annuelles relatives à la normale de référence 1961-1990 du cumul des précipitations simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem pour la période 1951-2050...... 103 Figure 26 : Valeurs moyennes et tendances du paramètre "précipitations" simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem pour les périodes du climat présent 1961-1990 et le mi-siècle 2021-2050...... 104 Figure 27 : Séries temporelles d’anomalies relatives à la normale 1961-1990 du cumul saisonnier des précipitations simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem...... 104 Figure 28 : Séries temporelles d’anomalies relatives à la normale 1961-1990 des températures minimales saisonnières simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem...... 106 Figure 29 : Séries temporelles d’anomalies relatives à la normale 1961-1990 des températures maximales saisonnières simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem...... 106 Figure 30 : Séries temporelles d’anomalies relatives à la normale 1961-1990 des températures moyennes saisonnières simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem...... 107 Figure 31 : Evolution de la température maximale du mois d'aout 1951 - 2050 ...... 108

Liste des tableaux

Tableau I : Constitution administrative de la Wilaya de Mostaganem ...... 22 Tableau II : Nombre annuel de jours Tmax>90 percentile Tmax>95 percentile ...... 26 Tableau III: Fréquences des vagues de chaleur annuelles avec leurs durées ...... 28 Tableau IV: Répartition de la population par commune et par dispersion ...... 31 Tableau V : Densité de distribution de la population...... 32 Tableau VI : Evolution démographique ...... 33 Tableau VII : Répartition générale des terres ...... 34 Tableau VIII : Précipitations moyennes annuelles et saisonnières par zone, en mm ...... 35

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Tableau IX : Nature juridique des terres agricoles - Source : D.S.A...... 36 Tableau X : Superficies agricoles et types de culture ...... 37 Tableau XI : Production végétale ...... 38 Tableau XII : Evolution mensuelle des relevés pluviométriques - Station de Mostaganem ...... 38 Tableau XIII : Rendements ...... 39 Tableau XIV : Productions animales ...... 39 Tableau XV : Périmètres irrigués projetés à l'horizon 2030 ...... 40 Tableau XVI : Evolution de la flottille 2002 - 2013 ...... 43 Tableau XVII : Production halieutique (unité : tonne) ...... 44 Tableau XVIII : Fréquences de sorties en mer ...... 45 Tableau XIX : Evolution de la production halieutique (janvier – juillet 2013) ...... 45 Tableau XX : Tourisme balnéaire - Nombre d'estivants ...... 48 Tableau XXI : Zones d'exploitation touristique ...... 50 Tableau XXII : Capacités touristiques de la wilaya ...... 50 Tableau XXIII : Répartition des ressources en eau mobilisées Source : DRE ...... 53 Tableau XXIV : Satisfaction des besoins en eau – 2012 Source : DRE ...... 54 Tableau XXV : Electrification urbaine et rurale de la Wilaya de Mostaganem...... 59 Tableau XXVI : Consommation électrique moyenne et évolution - Source : Entreprise Sonelgaz ...... 59 Tableau XXVII : Consommation Basse Tension pour l'agriculture et évolution - Source : Entreprise Sonelgaz ...... 60 Tableau XXVIII: Raccordement en gaz en zones urbaines et rurales ...... 62 Tableau XXIX : Principales activités industrielles de la Wilaya de Mostaganem ...... 64 Tableau XXX : Zones d'expansion touristique de la Wilaya de Mostaganem ...... 65 Tableau XXXI : Répartition de l'herbier à Posidonie dans le littoral mostaganémois (Source PACMO) ...... 67 Tableau XXXII : Superficies des forêts naturelles par espèce (unité : ha) ...... 71 Tableau XXXIII : Superficies des forêts artificielles par espèce 2006 - 2012 (unité : ha) ...... 72 Tableau XXXIV : Valeurs moyennes et tendances du paramètre "température" simulés par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem pour les périodes du climat présent 1961-1990 et le mi-siècle 2021-2050...... 105 Tableau XXXV : Tendances par décennie des anomalies saisonnières relatives à la normale climatologique 1961- 1990 des températures minimales, maximales, moyennes et des précipitations simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem pour la période 1951-2050...... 107

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CHAPITRE I : Eléments Introductifs

1.1 Problématique des changements climatiques La question des changements climatiques constitue désormais l'un des défis majeurs auxquels les pays doivent apporter une réponse à la fois globale et nationale. Après les premiers signaux d'alerte de la communauté scientifique durant les années 70, la communauté internationale a entrepris une vaste négociation dans le cadre de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (UNFCCC) mise en œuvre depuis 1994. Cette négociation est encadrée par les avancées scientifiques synthétisées par le Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) fondé en 1988 et qui publie régulièrement un Rapport approuvé par les pays.

La problématique des changements climatiques repose essentiellement sur deux questions distinctes: l'atténuation des gaz à effet de serre qui doit permettre de lutter à long terme contre les causes du problème, et l'adaptation aux impacts du changement climatique qu'il s'agit de traduire dès aujourd'hui en actions concrètes au bénéfice des sociétés et des pays, notamment les plus vulnérables.

Les négociations sur le futur régime climatique se heurtent aux divergences de plus en plus marquées entre les intérêts des pays, ce qui fait apparaître des clivages entre groupes de pays (OCDE, Afrique, OASIS, ...). L'échec de la Conférence de Copenhague en 2009 a été suivi d'efforts intenses destinés à maintenir un cadre international de négociations. L'enjeu principal de la Conférence de Doha en 2012 était d'envisager un avenir au Protocole de Kyoto dont la première période d'engagement arrivait à son terme fin 2012, et de définir un régime climatique juridiquement contraignant. La Conférence de Durban a fixé l'entrée en vigueur de ce futur accord en 2020. La 21ème Conférence des Parties prévue en 2015 en est destinée à mesurer les avancées de ce processus global.

Sur le plan scientifique, un Rapport sur le Climat Mondial au cours de la dernière décennie (2001-2010) a été récemment publié par l'OMM (2013). On peut notamment noter que la première décennie du XXIème siècle a été la plus chaude jamais observée depuis la mise en place des systèmes modernes de relevés (1850). Durant cette décennie, les précipitations ont été supérieures à la normale, notamment en 2010. Cette décennie a également été marquée par une augmentation des phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes. Actuellement, la science est confrontée à la question de déterminer les rôles respectifs de la variabilité du climat et des changements climatiques d'origine anthropique. Globalement, ce rapport de l'OMM permet d'évaluer les tendances et d'anticiper l'avenir. Il montre l'importance des mesures qui seront prises pour renforcer les services climatologiques opérationnels capables de fournir des informations et des prévisions utiles notamment pour les domaines sensibles de l'agriculture, de la santé, de la prévention des catastrophes ou des ressources en eau.

Le Cinquième Rapport d'Evaluation du GIEC est en cours de publication. Le premier volet consacré à la dimension scientifique du changement climatique a été présenté récemment à Stockholm (Suède) en septembre 2013. Ce Rapport accorde encore plus de confiance à l'hypothèse d'une influence humaine sur le réchauffement climatique global. Il est extrêmement

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probable que l'influence humaine est la cause dominante du changement climatique observé. La concentration de CO2 dans l'atmosphère a augmenté de 20% depuis 1958 et de 40% depuis 1850, début de l'ère industrielle. Au début de l'ère industrielle, la concentration de CO2 était de 280 parties par millions (ppm), elle a atteint 400 ppm dans le courant de l'année 2013. Cette concentration est la plus élevée des dernières 800 000 années.

Parmi les résultats marquants, on note que dans l'hémisphère nord, la période 1983–2012 a probablement été la période de 30 ans la plus chaude des 1400 dernières années.

Principales conclusions du 5ème Rapport d'Evaluation du GIEC (Volet Scientifique, WGI, Stockholm, Septembre 2013)

L'élévation de la température : chacune des trois dernières décennies a été plus chaude que toutes les décennies précédentes depuis 1850. La première décennie du 21ème siècle (2001-2010) a donc été la plus chaude depuis 1850. La température moyenne à la surface du globe a augmenté d'environ 1°C au cours de la période 1901–2012

L'augmentation du niveau de la mer : le niveau moyen mondial de la mer s'est élevé d'environ 20 cm depuis le début du 20ème siècle.

L'accélération de la fonte des glaciers de montagne est significative depuis le milieu du XXème siècle. Plus de 750 millions de tonnes fondent des montagnes chaque jour en moyenne sur les deux dernières décennies. La fonte des glaces des calottes polaires du Groenland et de l'Antarctique également (environ 990 millions de tonnes par jour en moyenne sur la dernière décennie).

L'augmentation de la température de l'océan : la couche supérieure de l'océan (0−700 m) s'est réchauffée entre 1971 et 2010.

D'après le 5ème rapport, au rythme d'émissions de gaz à effet de serre actuel, l'augmentation des températures serait de l'ordre de 4°C à la fin du siècle, avec des conséquences très importantes sur la fonte des glaces, le niveau des mers (hausse d'environ 60 cm). Le scénario le plus favorable estime, qu'à certaines conditions (émissions fortement réduite), il serait possible de limiter la hausse de la température moyenne à la surface de la terre à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Mais pour cela il faudrait stopper la croissance des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 et ensuite progressivement les réduire pour atteindre, en fin de XXIème siècle des émissions négatives.

Figure 1 : Principales conclusions du 5ème rapport du GIEC

1.2 Vulnérabilité et adaptation dans un contexte de gestion des risques Il est nécessaire de présenter et de clarifier les concepts majeurs de vulnérabilité et d'adaptation afin de donner du sens aux stratégies et méthodologies préconisées dans le cadre d'un futur plan climat local.

A ce jour, il n'y a pas de consensus définitif sur les définitions des termes utilisés dans les études de vulnérabilité, eux-mêmes fortement inspirés de la terminologie des risques naturels tout en recouvrant des significations différentes. Il s'agit en fait de notions complexes susceptibles

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d'évoluer au cours des prochaines années mais dont il est important de fixer le paradigme, c'est-à- dire le modèle cohérent susceptible de décrire au mieux les constituants, les relations, les conséquences et les actions. Dans certains cas, on peut même s'attendre à des différences, des contradictions voire des confusions en termes de compréhension de certains concepts.

1.2.1 Définitions du changement climatique Avant de présenter des définitions de la vulnérabilité ou de l'adaptation, il est nécessaire de fixer celles liées au changement climatique lui-même.

Variabilité climatique: Caractéristique inhérente au climat qui se manifeste par des changements et déviations dans le temps. Le degré de variabilité climatique peut être décrit par les différences entre les valeurs moyennes à long terme des paramètres climatiques (pluie, température, humidité, durée des saisons) et des valeurs observées prises à différentes échelles temporelles et spatiales.

Changements climatiques: Modifications du climat qui sont attribuées directement ou indirectement à une activité humaine, qui altèrent la composition de l'atmosphère globale et viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables.

Figure 2 : Définitions du changement climatique

Source: Fussel et Klein, 2002 http://www.pik-otsdam.de/~fuessel/download/undp02_final.pdf

1.2.2 Définition des événements liés au changement climatique Nous donnons ci-après la définition des principaux événements directement liés au changement climatique.

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Evénements climatiques ou liés Description - Précisions au changement climatique Constat sur la hausse progressive des températures Augmentation des températures (annuelles, sur certaines saisons) Evolution du régime des Augmentation ou diminution de la pluviosité selon les

précipitations saisons et analyse

Hausse constante et progressive du niveau de la mer sur Elévation du niveau de la mer une période assez longue afin de constater une évolution temporelle Evolution du débit des cours Augmentation ou diminution de la quantité d'eau faisant d'eau évoluer le niveau des oueds Comparaison du cycle des gelées d'une année à l'autre ou Changement dans le cycle des par rapport à un cycle "normal" et constat sur son

Evolutionstendancielles gelées évolution (diminution du nombre, décalage dans le temps) Variation de volume des sols argileux provoqué par le Retrait-gonflement des argiles retrait en période de sécheresse, puis au gonflement au

retour des pluies (modification de la teneur en eau)

Sécheresse (météorologique, Nombre de jours sans pluies par rapport aux normales hydrologique, agricole, socio- saisonnières et intensité (nombre de jours consécutifs). économique) Quantité de pluie tombée sur une période bien Inondations, pluies torrentielles supérieure à la normale, provoquant éventuellement des inondations Tempêtes, épisodes de vents Intensité anormalement élevée du vent, accompagnée de violents précipitations intenses. Déplacement de masses de terrain déstabilisées sous

Extrêmesclimatiques l'effet de contraintes naturelles (pluies anormalement Mouvements de terrain fortes, érosion, …) ou anthropiques (terrassements,

déboisement, exploitations des nappes phréatiques, …)

Feux de forêts provoqués par la combinaison de facteurs : Feux de forêts hautes températures, sécheresse, vent, … Elévations localisées des températures, particulièrement les températures maximales enregistrées en milieux liés au liés Ilots de chaleur

climatique urbains par rapport aux zones rurales ou forestières changement Autres impacts Autres voisines ou aux températures moyennes régionales. Figure 3 : Evénements liés au changement climatique

1.2.3 Vulnérabilité Selon le domaine auquel on le rattache, le terme de vulnérabilité peut avoir plusieurs sens. En sciences du risque, il signifie "le degré auquel une unité à risque est susceptible de pâtir de l'exposition à une perturbation ou à une contrainte, et la capacité ou l'impossibilité de l'unité à risque de faire face, de s'en sortir ou de s'adapter de manière fondamentale (en devenant un nouveau système ou en disparaissant" (Kasperson et al., 2000). Dans le domaine économique, notamment en relation avec la pauvreté, l'accent est mis sur les conditions sociales, économiques et politiques actuelles. La vulnérabilité est perçue comme une " mesure globale du bien être

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humain qui intègre l'exposition d'ordre environnemental, social, économique et politique à un éventail de phénomènes néfastes " (Bohle et al., 1994)

On utilise souvent la définition du GIEC qui établit un lien direct aux changements climatiques. La vulnérabilité est ainsi définie comme " le degré selon lequel un système est susceptible, ou se révèle incapable, de faire face aux effets néfastes des changements climatiques, notamment à la variabilité du climat et aux conditions climatiques extrêmes. La vulnérabilité est fonction de la nature, de l'importance et du taux de variation climatique auxquels un système se trouve exposé; de sa sensibilité, et de sa capacité d'adaptation ".

On peut distinguer plusieurs types de vulnérabilités :

La " vulnérabilité biophysique " est axée sur les processus écologiques, l'exposition et la susceptibilité à des processus de changements environnementaux. Elle se mesure avec des indicateurs du type sécheresse, inondations ou extension de la période de croissance végétale.

La "vulnérabilité sociale" s'intéresse aux facteurs politiques, socioéconomiques, culturels et institutionnels de la vulnérabilité. Elle se mesure avec des indicateurs de développement humain (éducation, accès aux soins, revenus, pauvreté, égalité, …)

La vulnérabilité représente donc une condition résultant de facteurs physiques, sociaux, économiques ou environnementaux qui prédisposent les éléments exposés à la manifestation d'un aléa à subir des préjudices ou des dommages.

Dans le cas du changement climatique, la vulnérabilité est le degré auquel les éléments d'un système (population, réseaux, équipements, patrimoine, activités, milieu naturel) sont affectés par des effets défavorables des changements climatiques (évolution du climat moyen et phénomènes extrêmes). Elle est fonction de la nature, de l'ampleur et du rythme de la variation du climat auquel le système est exposé et de la sensibilité de ce système.

Vulnérabilité = f (exposition, sensibilité)

Vulnérabilité actuelle (liée à la variabilité climatique): permet d'évaluer les risques connus, avec l'objectif de réduire les dangers et d'identifier des actions d'atténuation des risques et pour la gestion des risques.

Vulnérabilité future (liée au changement climatique): permet d'évaluer les risques connus et potentiels avec l'objectif d'estimer des dangers et d'identifier des capacités et des actions d'adaptation.

Résilience Le concept de résilience a été emprunté à la physique. Au sens écologique, ce terme définit "le degré selon lequel des perturbations peuvent être absorbées par un système avant qu'il passe d'un état à un autre". On peut aussi parler de "stabilité", concept associé, et qui signifie "la tendance d'un système à retourner à une position d'équilibre après une perturbation".

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Au sens socio-économique, la résilience sociale est la " capacité des groupes ou communautés à s'adapter et à apprendre à faire face à des stress et à des perturbations externes d'ordre politique, social, économique ou environnemental " (Adger, 2000).

1.2.4 Adaptation D'une façon générale, on définit l'adaptation comme un "changement de procédures, de pratiques et de structures visant à limiter ou effacer les dommages potentiels ou à tirer bénéfice des opportunités créées par la variabilité et les changements climatiques". Ce concept est indissociable de celui de capacité d'adaptation qui est "la capacité d'un système, d'une communauté, d'un individu à s'adapter aux effets et aux impacts du changement climatique (y compris la variabilité climatique)". La capacité d'adaptation dépend essentiellement des ressources économiques, sociales et humaines d'une société.

L'adaptation est souvent opposée (abusivement) à l'atténuation que l'on peut définir comme une "intervention humaine visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre en provenance de différentes sources ou à renforcer leur absorption par des puits".

1.2.5 Concepts liés à la gestion des risques Si on se situe dans un contexte de gestion des risques, il est utile de présenter les concepts d'exposition, de sensibilité et d'aléa.

Exposition L'exposition correspond à la nature et au degré auxquels un système est exposé à des variations climatiques significatives sur une certaine durée (horizon temporel de 10, 20 ans …). Les variations du système climatique se traduisent par des événements extrêmes (ou aléas) tels que les tempêtes ou les inondations ainsi que par l'évolution de moyennes climatiques. Ce sont de telles variations que l'on étudie lorsqu'on cherche à obtenir des scénarii d'évolution du climat à un horizon temporel donné, à l'échelle locale. Evaluer l'exposition consistera donc à évaluer l'ampleur des variations climatiques auxquels le territoire devra faire face ainsi que la probabilité d'occurrence de ces variations / aléas.

Sensibilité La sensibilité est la condition intrinsèque d'un élément (collectivité, …) qui le rend particulièrement vulnérable. Elle se traduit par la propension à être affecté, favorablement ou défavorablement, par la manifestation d'un aléa. Les effets des changements climatiques peuvent être directs (modification des rendements agricoles lié à un changement dans les valeurs moyennes des températures) ou indirects. La sensibilité d'un territoire aux aléas climatiques est fonctions de multiples paramètres de type socio-économiques. La sensibilité est inhérente à un territoire (ex. un territoire sur lequel survient un événement touchant directement sa seule source d'activité économique sera davantage éprouvée qu'une autre, frappée par le même événement mais moins sensible en raison d'une économie diversifiée).

Aléa L'aléa au sens large constitue un phénomène, une manifestation physique ou une activité humaine (activités industrielles par ex.) susceptibles d'occasionner des dommages aux biens, des

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perturbations sociales ou économiques voire des pertes en vies humaines ou une dégradation de l'environnement. Les aléas peuvent être décrits selon plusieurs de leurs caractéristiques : leur origine (anthropique, naturelle), leur intensité, leur probabilité d'occurrence, leur localisation spatiale, la durée de l'impact, leur degré de soudaineté (soudains, non prévisibles, ou lents, progressifs). Le changement climatique peut affecter ces aléas, en particulier leur intensité, leur probabilité, leur localisation, leur durée d'impact et leur soudaineté.

Risque Probabilité et ordre de grandeur d'occurrence d'une perturbation ou d'un stress dans une région et un temps donnés.

1.3 Méthodes d'évaluation de la vulnérabilité

L'adaptation est un domaine de recherche relativement nouveau. Il n'existe pas de méthodologie approuvée et universelle, ce qui justifie de multiplier les études dans des contextes différents et de comparer systématiquement les expériences.

Figure 4 : De la vulnérabilité à l'adaptation L'analyse de la vulnérabilité doit être un processus clair qui nécessite un cadre ainsi que le choix de méthodes appropriées de mise en œuvre et d'évaluation. Le choix du cadre d'analyse peut être fondé sur une ou plusieurs orientations telles que :

. l'analyse des ressources/secteurs . l'analyse des besoins et perceptions des acteurs/groupes sociaux . l'analyse en fonction des impacts climatiques . l'analyse en fonction de la vulnérabilité socioéconomique.

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Dans le contexte international, trois types de cadres ont été préconisés pour mener des évaluations de vulnérabilité et d'adaptation.

. Le cadre proposé par le GIEC (Carter et al. 1994) : approche descendante ("top-down") qui prend comme point de départ des scénarios de changements climatiques permettant d'identifier des impacts.

. Le cadre proposé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD, Lim et Spanger-Siegfried, 2005) qui est une approche ascendante ("bottom-up") fondée sur les vulnérabilités actuelles et futures, ainsi que les capacités d'adaptation afin de définir des stratégies d'adaptation. C'est une approche participative.

. Le cadre proposé pour les Plans d'Action Nationaux pour l'Adaptation (PANA, 2002 UNFCCC/LEG, 2004) qui est une approche ascendante où la vulnérabilité est le point d'entrée. Il vise à améliorer les capacités d'adaptation endogènes en fonction des besoins urgents et immédiats des pays en matière d'adaptation.

En ce qui concerne les méthodologies, on peut distinguer deux grands groupes:

. Les méthodologies par composantes, telles que celles des moyens d'existence qui analyse la vulnérabilité, les stratégies de subsistance des composantes ou encore les 'actifs' du développement (capital social, capital naturel, capital humain, capital financier, capital physique).

. Les méthodologies multi-échelles et multi-niveaux comme celles du diagnostic, de la prévision (pronostic) et des réponses ou celles de sensibilité, exposition, résilience, qui analysent la vulnérabilité et les stratégies et réponses d'adaptation à plusieurs échelles des ressources et niveaux de prises de décision. Dans la pratique, le choix des méthodologies, est non seulement lié aux cadres utilisés, mais aussi au contexte, au type et à la portée de l'évaluation.

Le choix des méthodologies doit tenir compte du contexte (typologie des acteurs, schémas de décision, ...), des échelles de temps et d'espace, des résultats attendus, des mécanismes d'évaluation et des ressources nécessaires.

Les efforts pour évaluer la vulnérabilité et les options d'adaptation doivent prendre en compte le contexte et les processus qui permettent la participation des acteurs. La réussite du processus dépend d'une analyse correcte de leurs besoins et perceptions, de leurs connaissances et d'un certain degré d'acceptabilité des options et mesures préconisées.

L'analyse de la vulnérabilité gagne à utiliser des outils de géomatique tels que les Systèmes d'Information Géographique (SIG) afin de cartographier la vulnérabilité et d'identifier des "points chauds" de vulnérabilité pour différentes catégories de ressources ou différents groupes d'individus et ceci aux niveaux local, national ou régional.

Sur le plan pratique, les études de vulnérabilité doivent s'assurer que le choix des méthodologies et outils soient cohérents avec le contexte institutionnel, les capacités techniques et les besoins

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réels des acteurs. Un intérêt particulier doit être accordé aux données recueillies car les informations utilisées doivent être politiquement pertinentes, socialement acceptables et techniquement validées. L'objectif final est de parvenir à une forme de crédibilité qui permette l'appropriation des mesures par les acteurs concernés dans une perspective de valeur ajoutée et non de contrainte subie. L'échelle du territoire est fondamentale, car elle croise des contraintes multi-sectorielles spécifiques à un espace précis, mais les stratégies proposées doivent aussi trouver des articulations avec les politiques définies au niveau national.

Figure 5 : Outils en fonction des échelles et des composantes 1.4 Contexte national : du Plan National Climat au Plan Local Climat

Il existe une articulation stratégique et fonctionnelle entre le projet de Plan National Climat de l'Algérie (PNC) élaboré en 2012 et la mise en œuvre de Plans Climat Locaux. En réalité, le PNC trouve sa pleine expression dans ses déclinaisons régionales et locales.

En raison de sa position géographique et des caractéristiques de son développement économique et social, l'Algérie est directement confrontée au changement climatique. Elle a ratifié la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (UNFCCC/CNCC) en 1993 et le Protocole de Kyoto en 2004. Les deux communications nationales (2001 et 2010) ont analysé les capacités d'intégration du changement climatique dans les dynamiques de développement économique et social du pays.

Cependant, les initiatives et programmes en lien avec le changement climatique sont marqués jusqu'à présent par un manque de cohérence et de coordination. Ainsi, l'objectif majeur du PNC est de pallier cette insuffisance et permettre à terme la mise en œuvre d'une stratégie globale

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d'adaptation de l'économie nationale au changement climatique et d'atténuation des gaz à effet de serre (GES), chaque fois que celle –ci présente un bénéfice mesurable.

De façon spécifique, le PNC tient compte des contraintes climatiques de l'Algérie, analyse les impacts des CC sur l'économie nationale et la société, identifie les vulnérabilités du développement national au regard des CC et propose une stratégie globale constituée d'un ensemble d'actions.

Le PNC propose en priorité des mesures d'adaptation capables d'anticiper et d'affronter les risques liés aux CC et de réduire les vulnérabilités aux changements climatiques, mais également des mesures d'atténuation lorsqu'elles s'avèrent profitables économiquement et/ou socialement pour le pays, à travers notamment la promotion des énergies renouvelables et l'amélioration de l'efficience énergétique. De même, le PNC identifie les conditions et les modalités de la mise en œuvre des mesures ainsi que de leur suivi et évaluation.

Le PNC analyse les principales contraintes et opportunités des CC pour les secteurs économiques et les domaines sociaux. Le secteur de l'agriculture, le domaine de l'eau, le secteur de l'énergie et le domaine de la santé sont prioritaires.

L'analyse de cohérence met en évidence les aspects principaux suivants:

. Les politiques sectorielles sous-estiment en général les incidences du changement climatique (adaptation), ainsi que le potentiel d'atténuation de certains secteurs tels que l'énergie.

. Une partie des objectifs sectoriels fixés peut être remise en cause par la prise en compte des CC (exemple de la pêche où l'objectif de développement des capacités pourrait être compromis par une modification de l'écosystème marin ou du secteur de l'agriculture où les types de cultures doivent être adaptés aux nouvelles conditions climatiques).

. Plusieurs programmes ou stratégies actives prévoient des actions qui ont des effets directs et indirects importants au regard des CC bien que ces effets ne soient pas identifiés (politique de l'eau, énergies renouvelables, foresterie, habitat)

En général, le PNC est conçu pour permettre une meilleure identification et coordination des démarches sectorielles au regard des CC. Le PNC doit réviser ou compléter les stratégies existantes, pour une meilleure intégration notamment dans le SNAT des contraintes et opportunités liées aux CC. La stratégie doit adopter une approche intersectorielle et transversale afin de faciliter l'intégration effective des actions au niveau global (national) et locale (territorial).

Le PNC est articulé en 73 actions parmi lesquelles 25 actions prioritaires ont été sélectionnées et sont toutes susceptibles d'être mises en œuvre à l'échelle régionale ou locale. Les actions phares regroupent ainsi les interventions qui ont des effets potentiellement importants dans l'atteinte des objectifs du PNC, qui appartiennent aux secteurs prioritaires, dont la réalisation est peu coûteuse et qui ne nécessitent pas de délai important de mise en œuvre.

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Action Axe

Economie de l'eau et optimisation des réseaux d'alimentation en eau Eau Adaptation économique de la tarification de l'eau distribuée aux usagers Eau, agriculture Réutilisation des eaux usées traitées pour l'adaptation de l'agriculture aux Eau, agriculture CC Intensification des programmes d'épuration des eaux usées et de Eau protection des milieux récepteurs Adaptation des calendriers agricoles aux CC Agriculture Sélection de variétés et de semences adaptées au climat aride Agriculture Elaboration d'un Programme national de recherches dédié au climat Recherche et formation Renforcement des Renforcement des capacités de l'Agence Nationale sur les CC capacités Renforcement des Organisation d'une consultation nationale sur les CC capacités Renforcement de la participation locale à la planification, la mise en œuvre Renforcement des et le suivi d'actions relatives à l'adaptation et l'atténuation aux CC capacités Renforcement des Mise en place du dispositif de veille et d'alerte précoce aux événements capacités Gestion des météorologiques et climatiques extrêmes évènements climatiques extrêmes Renforcement des Renforcement des capacités des institutions impliquées dans les CC capacités Adaptation du cadre institutionnel et réglementaire et mise en place de Santé, renforcement programme de lutte contre les maladies sensibles au climat des capacités Rationalisation de la consommation en énergie et promotion des Energie, renforcement technologies de l'efficacité énergétique des capacités Energie, recherche et Intégration des changements climatiques dans l'élaboration des études formation, renforcement d'impacts et de dangers et des audits environnementaux et énergétiques des capacités Forêts et écosystèmes, Adaptation aux CC de la lutte contre la désertification et la dégradation des renforcement des terres capacités Economie verte, Réforme de la fiscalité écologique nationale pour le financement de renforcement des mesures d'adaptation aux CC capacités Economie verte, ville et Promotion de l'efficacité énergétique dans le bâtiment habitat, énergie Création de PME/PMI, et de TPEs dans le cadre de l'économie verte Economie verte Développement des métiers et emplois verts Economie verte

Elaboration de plans locaux d'adaptation et d'atténuation aux CC Ville et habitat Ville et habitat, Gestion Renforcement de la protection contre les événements pluviométriques des événements extrêmes climatiques extrêmes Adaptation des transports collectifs urbains et interurbains Ville et habitat Elaboration de plans locaux d'adaptation du Littoral aux CC Ville et habitat Adaptation de la gestion intégrée des déchets et valorisation des GES émis Ville et habitat dans les CET Figure 6 : Actions-phares du Plan National Climat

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Enfin, le PNC a établi un lien stratégique avec le Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT) qui doit permettre l'intégration de la problématique environnementale dans ses dimensions continentales et territoriales (ligne directrice 1 du SNAT), assurer un nouvel équilibre entre la frange littorale et les zones intérieures (ligne directrice 2), créer les conditions de la compétitivité et de l'attractivité des territoires (ligne directrice 3) et réduire les inégalités (ligne directrice 4). La stratégie - Climat doit tenir compte des objectifs du SNAT et, par conséquent être cohérente avec les modalités de mise en œuvre prévues dans les Programmes d'Actions Territoriales (PAT).

Plus qu’une simple déclinaison du Plan National Climat à l’échelle locale, un Plan Climat Local constituerait la condition de mise en œuvre effective de celui-ci. En effet, l’échelle des territoires exprime à la fois les synergies et les contradictions liées aux politiques de développement économique et social. La vulnérabilité des territoires diffère d’un lieu à un autre, de même que les enjeux, atouts et obstacles du développement. Un Plan Climat Local met à l’épreuve tous les acteurs, locaux et nationaux.

Dans le contexte du PNC, une fiche action exprime explicitement le besoin de mettre en œuvre des PLC. L’action consiste en l’élaboration de Plans Climat locaux et territoriaux et renforcement des capacités locales pour intégrer la prise en charge effets et des impacts changements climatiques par les collectivités locales et entités géographiques sur la planification du développement socio-économique au niveau local et régional, en adéquation avec les objectifs stratégiques du SNAT 2030, du PNAEDD 2021 et du PNC 2020.

Il est prévu qu’à l’horizon 2015-2020, quelques régions pilotes soient dotées de PLC. La généralisation à l’échelle nationale est envisagée entre 2020 et 2050. Il faut noter que d’autres projets du PNC viennent en appui à cette démarche. Il s’agit notamment des actions suivantes inscrites au titre du PNC :

 verdissement des espaces urbains,  renforcement de la participation locale à la planification,  mise en œuvre et suivi d’actions relatives à l’adaptation et l’atténuation aux CC  mise en place du dispositif de veille et d’alerte précoce aux événements météorologiques et climatiques extrêmes,  adaptation des transports collectifs urbains et interurbains  valorisation des déchets urbains.

La conception et la mise en œuvre de Plans Climat Locaux est indissociable d’une analyse de la vulnérabilité des territoires considérés.

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1.4.1 Rappel des TDR Cette étude s'inscrit en continuité des actions du programme PRCE de la GIZ dans le domaine de la réalisation du premier Plan National Climat (PNC) de l'Algérie. La mise en œuvre de Plans Climat Locaux au niveau des wilayate exige d'identifier les vulnérabilités et les besoins spécifiques d'une wilaya-pilote (Mostaganem). L'étude se focalise sur les principales questions suivantes :

. impacts principaux et majeurs des CC sur la disponibilité et sur la qualité des ressources naturelles au niveau du territoire de la Wilaya concernée. . impacts des CC sur les risques de catastrophes naturelles. . activités économiques, zones du territoire et catégories de personnes les plus vulnérables aux CC.

1.4.2 Stratégie adoptée A la différence de l'atténuation qui s'appuie sur l'unité "tonne équivalent CO2", il n'existe pas de mesure universelle de la vulnérabilité ni d'unité de mesure correspondante. Le présent rapport ne constitue donc pas une calculatrice permettant de "mesurer" la vulnérabilité de la Wilaya de Mostaganem (ou tout autre territoire) au changement climatique mais une démarche d'évaluation de cette vulnérabilité pouvant être généralisé à tout territoire d'étude. Il permet d'identifier les risques au sein d'un territoire et de dégager les priorités d'actions.

Cependant, il est important de prendre conscience du fait qu'il s'agit d'une appréciation qualitative des phénomènes qui se déroulent sur un territoire mais aussi que ce rapport constitue une base de discussion avec et entre les parties impliquées dans la démarche, que celles-ci aient la charge d'un domaine de compétence (gestion de l'eau, des déchets, …), de secteurs économiques (agriculture, tourisme, industrie, …) ou de milieux naturels (forêts, littoral, …).

Ceci pose d'emblée la question de la gouvernance liée à la réalisation d'une telle étude, en particulier s'agissant d'un sujet qui, par excellence, est transversal en ce qu'il touche tous les secteurs et que ceux-ci interagissent peu ou prou entre eux.

Par ailleurs, la question centrale qui conditionne la qualité et la pertinence de l'analyse de la vulnérabilité d'où découleront les mesures d'adaptation envisagées est celle liée aux données, tant du point de vue de leur disponibilité que de leur qualité.

Cette étude, telle qu'elle a été conduite, avec ses points forts et ses faiblesses doit être examinée aussi en tant que révélateur des mécanismes qui régissent le fonctionnement de l'administration des territoires dans toutes leurs composantes, du niveau de cloisonnement entre les diverses administrations, de leur capacité à œuvrer dans un cadre trans-sectoriel et coordonné et du niveau de perception de la problématique liée au climat et à son évolution.

Elle peut constituer un puissant indicateur des modes de gouvernance actuels au regard de la problématique des changements climatiques et de leur impacts, de leur préparation et leur adéquation à l'élaboration d'un plan climat local, des mesures d'adaptation qui en découlent et des dispositifs organisationnels à préconiser pour la prise en charge efficace de cette question.

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Ainsi, l'étude de vulnérabilité d'un territoire est la première étape qui mène à l'élaboration d'une stratégie d'adaptation indispensable pour faire face aux changements climatiques. Un diagnostic de vulnérabilité permet d'identifier et distinguer les signes observables d'un problème et son origine. Ce diagnostic de vulnérabilité au changement climatique permet d'une part d'évaluer qualitativement la vulnérabilité du territoire, et d'autre part de hiérarchiser ce niveau de vulnérabilité. Cette étude a ainsi pour vocation de sensibiliser et mobiliser sur l'importance du volet "adaptation" du Plan Climat, en mettant en valeur les enjeux prioritaires constatés.

Dans la conduite de ce projet et pour sa généralisation aux autres territoires, l'étude a amené à la conclusion qu'il n'est point nécessaire de posséder une expertise climatique spécifique mais que la nécessité est impérative pour ce qui concerne la connaissance fine et détaillée du territoire concerné, le partage organisé de cette connaissance avec tous les acteurs intervenant sur ce territoire.

Mais au-delà de la connaissance fine du territoire, cette étude considère que l'analyse de vulnérabilité repose sur un processus itératif, chaque donnée ou chaque connaissance supplémentaire concernant un secteur, un milieu donné ou l'évolution du climat amenant des éléments d'affinement ou de remise en question de l'analyse effectuée et de ses conclusions.

Une autre question mérite une attention particulière en ce qu'elle conditionne la compréhension de la problématique climatique telle qu'elle se pose et a trait à la question de l'échelle temporelle :

. Nous évoquons ici les pressions qui se produisent sur un territoire sous la contrainte de l'évolution du climat local, lui-même résultant de l'évolution du climat mondial et sa déclinaison régionale sur l'espace méditerranéen. . Cette évolution va se traduire autant par la modification lente des paramètres climatiques que par la survenance accélérée, en fréquence et en amplitude, de phénomènes extrêmes.

En tout état de cause, le principe de précaution et le coût de l'inaction face à une évolution "prévisible" voire "certaine" des principaux paramètres climatiques imposent pour le moins un seuil minimal d'actions d'adaptation, si ce n'est urgentes, du moins nécessairement à moyen et long terme.

Ces échelles de temps, certes incompatibles avec les mandats des "élus" ou des "responsables" de l'administration du territoire, n'en imposent pas moins, dans le cadre d'une vision stratégique sur le moyen et long terme, des actions de préservation qui puissent, tout au moins, protéger les territoires et les communautés, et léguer aux générations futures des opportunités et non des handicaps insurmontables.

1.4.3 Cheminement suivi Pour appréhender l'analyse de la vulnérabilité de la Wilaya de Mostaganem aux changements climatiques, cette étude se propose de suivre le cheminement suivant :

Etude de la vulnérabilité actuelle

Caractérisation du territoire : analyse du territoire dans ses diverses composantes

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Caractéristiques physiques Caractéristiques climatiques Caractéristiques socio-économiques

Evaluation de la vulnérabilité pour chacune des composantes Définition des indicateurs de vulnérabilité Construction de la matrice de vulnérabilité

Estimation des conditions futures

Climat Futur : analyse des principaux paramètres climatiques issus des sorties de modèles à haute résolution régionalisés pour la Wilaya de Mostaganem,

Prospective socio-économique du territoire : la Wilaya de Mostaganem au futur, telle qu'envisagée par les schémas de programmation territoriale

Estimation de la vulnérabilité future

Hiérarchisation des impacts potentiels : vulnérabilité future des principaux secteurs de développement de la wilaya, dans le contexte du maintien d'une situation en l'état

Points de vigilance spécifique : mise en exergue des principales pistes d'actions sur les facteurs de vulnérabilité.

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2. CHAPITRE II : Caractérisation de la Wilaya de Mostaganem

2.1 Caractérisation physique et administrative du territoire d'étude Située au Nord-Ouest du territoire national, la Wilaya de Mostaganem couvre une superficie de 2269 km2. Elle est limitée :

. à l'Est par les Wilayas de Chleff et Relizane; . au Sud par les Wilayas de Mascara et Relizane; . à l'Ouest par les Wilayas d' et Mascara; . au Nord par la mer Méditerranée

Wilaya de Chlef

Wilaya d'Oran Wilaya de Relizane Wilaya de Mascara

Figure 7 : Physiographie et limites administratives de la Wilaya de Mostaganem Elle chevauche sur plusieurs unités physiques plus ou moins homogènes :

. le cordon littoral composé de formations de sables mobiles qui constituent les différentes plages du territoire de la wilaya et de formations dunaires mobiles ou consolidées jalonnant l'ensemble de la côte.

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. une zone montagneuse située à l'Est de la wilaya : les monts du Dahra qui présentent une chaine de petits massifs culminant entre 300 et 550m. Le relief y est très accidenté et disséqué par un chevelu hydrographique très dense constitué de cours d'eau intermittents. Les pentes appartiennent, dans l'ensemble, à la classe de 12 à 25%. . Des collines côtières ou sublittorales correspondant aux piémonts du Dahra dans sa partie Ouest, dont les altitudes varient entre 150 et 300m et les classes de pentes entre 3 et 12%. Ces collines sont drainées par 3 oueds importants. . une zone de plateau, celui de Mostaganem qui présente un relief relativement ondulé s'inclinant vers la plaine d'El Habra et le golfe d'. Cette zone surplombe la mer et le bas Cheliff par une falaise de 150 à 200m au Nord et au Nord-Ouest. Les altitudes varient entre 200 et 250m et les pentes entre 3et 12% sur le plateau proprement dit et de 12 à 25% sur ses rebords. . une unité de plaines à l'Est, au contact du Dahra et de part et d'autre de l'Oued Cheliff; . une autre unité de plaines à l'Ouest, au pied du plateau et à cheval sur les marais de la Macta. Cette unité fait partie de la grande plaine sublittorale d'El Habra dont elle constitue le prolongement vers le nord. Les altitudes y sont inférieures à 50m et les pentes ne dépassent pas 3%.

Ces diverses unités physiques sont regroupées dans 4 grandes unités naturelles, à savoir le Plateau de Mostaganem, les Monts du Dahra, les plaines de l'Ouest et enfin les plaines de l'Est et la vallée du Cheliff.

Figure 8 : Unités physiques de la Wilaya de Mostaganem

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Comptant 731.000 habitants (2012) avec une densité de 322 hab./km2, la Wilaya de Mostaganem est, au plan administratif, constituée de 10 daïrate et de 32 communes.

D A I R A COMMUNES MOSTAGANEM Mostaganem HASSI MAMECHE Hassi Mameche - Stidia – Mazagran AIN TEDELES A/Tedeles - Sour - S/Belatar - O/El Kheir Bouguirat - - Saf Saf – Souaflias Sidi Ali - - Ouled Maalah ACHAACHA Achaacha - Nekmaria - - O/Boughalem AIN NOUISSY Ain Nouissy - - El Haciane Mesra -Mansourah--Ain Sidi Cherif SIDI LAKHDAR Sidi Lakhdar - - Ben A/Ramdane KHEIR EDDINE Kheir Eddine - Sayada - Ain Boudinar Tableau I : Constitution administrative de la Wilaya de Mostaganem Au titre du Schéma de l'Espace de Programmation Territoriale (SEPT) Nord-Ouest qui comprend les wilayas de Chleff, Relizane, Mascara, Sidi Bel Abbes, Tlemcen, Ain Temouchent, Oran et Mostaganem, le territoire de la Wilaya de Mostaganem est considéré comme un espace intégré à l'aire métropolitaine d'Oran et dont le développement doit d'articuler autour de 3 axes :

. un pôle agricole lié aux périmètres irrigués de Mascara et de Relizane;

. un pôle touristique valorisant le tourisme balnéaire et renforçant le pôle d'excellence de l'espace Nord-Ouest;

. un pôle de services axé sur les infrastructures portuaires à vocation nationale et internationale.

2.2 Caractérisation climatique du territoire d'étude

Dans cette section sont présentées les caractéristiques climatologiques de la Wilaya de Mostaganem correrspondant à la période passée et actuelle. L’analyse est basée sur des données observées de quelques paramètres météorologiques pertinents recueillis à la station de Mostaganem et acquis auprès de l’Office National de la Météorologie pour la période 1977-2012, soit une période globale de 36 ans.

Il faut noter que le signal du changement climatique global est situé vers le milieu des années 70, ce qui signifie que notre échantillon de données intègre déjà les caractéristiques du changement global.

L’analyse porte sur les principaux paramètres suivants :

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. Précipitations annuelles et saisonnières; . Températures moyennes annuelles; . Températures maximales annuelles; . Phénomènes extrêmes (vagues de chaleur, tempêtes, sècheresses, inondations).

2.2.1 Régime pluviométrique La région de Mostaganem possède un climat méditerranéen avec des caractéristiques semi-arides.

Au cours dela période d’analyse (1977-2012), les précipitations annuelles montrent une tendance globale à la hausse significative à 95%, de l’ordre de 3.2mm par an. La moyenne annuelle sur toute la période étant de 376 mm. L’analyse décennale montre également cette tendance à la hausse.

En effet, Mostaganem a enregistré une moyenne de 327 mm/an durant la décennie 1980-89, puis de 345 mm/an pour la décennie 1990-99 et enfin 427 mm/an pour la décennie 2000-2009. L’évolution de la courbe de la moyenne mobile calculée sur 5 années confirment bien cette tendance à la hausse.

Figure 9 : Précipitations annuelles - station de Mostaganem au cours de la période 1977-2012 (source ONM)

Les précipitations saisonnières La variation intra-annuelle permet de ressortir la répartition des précipitations à l’échelle mensuelle voire même saisonnière. L’analyse ainsi effectuée sur le mode de variation à l’échelle saisonnière met en évidence les tendances ainsi enregistrées, permettant surtout de situer sur quelle saison s’est effectuée l’augmentation des précipitations annuelles observées précédemment au cours de la période 1977-2012.

On remarque tout d’abord que la saison la plus pluvieuse est l’automne avec une moyenne de 156mm/an, suivie de l’hiver (128mm/an), le printemps (68mm/an) et enfin l’été avec 23mm/an.

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Les courbes des tendances montrent une hausse générale des précipitations sur toutes les saisons pour la période d'étude.

Cette hausse est de 0.4mm/an pour les saisons d’hiver et de printemps. Elle est plutôt de 0.6mm/an et significative à un seuil de 95% pour la saison d’été et plus marquée durant la saison d’automne avec 2.4mm/an.

Figure 10 : Evolution saisonnière des précipitations de la station de Mostaganem au cours de la période 1977-2012 (source ONM) 2.2.2 Le régime thermique La température moyenne de la série 1977-2012 pour Mostaganem est de 17.5°C. Les moyennes par décades (1980-89, 1990-99, 2000-2009) sont comparables, avec des valeurs respectives de 17.2 °C, 17.6°C et 17.9°C. Le test de tendance de Mann-Kendall met en évidence une hausse significative à 99.9 % de l’ordre de +0.4°C par décennie sur la période de l’étude.

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Figure 11 : Evolution des températures moyennes annuelles de Mostaganem (Source ONM)

La moyenne des températures maximales pour la période considérée est de 23.2°C. Les valeurs pour les mêmes décades que précédemment sont respectivement 22.9°C, 23.1°C et 23.6°C. Le test de tendance de Mann-Kendall met également en évidence une hausse significative à 99.9 % de l’ordre de +0.4°C par décennie sur la période de l’étude considérée.

Figure 12 : Evolution des températures maximales annuelles de Mostaganem (Source ONM)

2.2.3 Les tempêtes L’analyse des tempêtes est faite selon deux critères : les tempêtes modérées (vitesse du vent maximal supérieure à 19 m/s) et les fortes tempêtes (vitesse du vent maximal supérieure à 22 m/s).

On constate une augmentation de la fréquence des deux catégories de tempêtes, avec une hausse plus marquée pour les tempêtes modérées.

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Figure 13 : Fréquence annuelle des tempêtes ayant affecté Mostaganem durant 1977-2012 (Source ONM)

2.2.4 Les canicules et vagues de chaleur Les canicules sont analysées grâce au nombre annuel de jours où la température maximale est supérieure au 90 percentile (Np90) ou au 95 percentile (Np95).

Année Np90 Np95 Année Np90 Np95 1977 31 13 1995 52 24 1978 24 12 1996 30 19 1979 30 17 1997 33 18 1980 32 17 1998 37 15 1981 38 19 1999 35 16 1982 35 20 2000 44 17 1983 31 17 2001 48 25 1984 18 11 2002 39 19 1985 42 28 2003 43 22 1986 27 13 2004 45 25 1987 45 25 2005 30 16 1988 39 15 2006 70 38 1989 52 28 2007 30 12 1990 63 34 2008 36 15 1991 34 12 2009 51 26 1992 34 16 2010 53 27 1993 24 12 2011 57 23 1994 52 26 2012 50 23

Tableau II : Nombre annuel de jours Tmax>90 percentile Tmax>95 percentile

Les données de bases relatives à ces canicules pour la région de Mostaganem sont données par le tableau III dans lequel les significations des variables sont les suivantes :

Année Année de la plus longue séquence de vague de chaleur Mois Mois de la plus longue séquence de vague de chaleur

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Jour Jour de début de la plus longue séquence de vague de chaleur Lmax(jours) Durée de la plus longue séquence de vague de chaleur en jours Im (°C) Ecart moyenne entre les températures maximales et 31°C pendant la durée de la vague de chaleur la plus logue en degrés Celsius Ix (°C) Ecart entre la température maximale absolue de la vague de chaleur la plus longue et 31°C en degrés Celsius Yearx, monx, dayx Date de la température maximale absolue

Lmax Année Mois Jour Im (°C) Ix (°C) yearx monx dayx (jours) 1977 9 3 4 1,3 1,8 1977 9 6 1978 8 18 8 2,9 5,7 1978 8 20 1979 7 28 8 3,1 8,3 1979 8 4 1980 9 3 6 2,7 5,2 1980 9 4 1981 7 27 4 5,7 10,9 1981 7 30 1981 7 13 4 2,3 3,1 1981 7 14 1981 8 12 4 4,6 7,5 1981 8 15 1982 8 16 5 3,6 6,4 1982 8 20 1983 9 21 4 4,3 5,4 1983 9 21 1984 7 6 5 3,4 5,4 1984 7 7 1984 8 28 5 1,7 3,9 1984 9 1 1985 7 4 5 1,3 3 1985 7 6 1985 9 8 5 3,5 6,1 1985 9 11 1986 7 15 11 3,4 9,6 1986 7 22 1987 7 31 4 3,2 4,5 1987 8 2 1987 9 18 4 4,4 7,6 1987 9 20 1988 8 19 12 3,2 7,8 1988 8 28 1989 8 17 13 3,5 6,1 1989 8 26 1990 9 11 9 3,4 5,6 1990 9 15 1991 8 13 6 5,9 11,4 1991 8 17 1991 8 1 6 5,3 11,9 1991 8 5 1992 7 25 9 4,7 9,9 1992 8 2 1993 8 4 7 4,9 9,8 1993 8 5 1994 6 29 9 6,9 11,8 1994 7 1 1995 8 12 4 6,2 9,7 1995 8 14 1995 7 18 4 4,4 10,4 1995 7 19 1995 8 6 4 1,6 2,5 1995 8 9 1996 7 19 7 3,0 6 1996 7 20 1997 7 25 9 2,6 5,6 1997 7 27 1998 8 5 8 2,6 6,5 1998 8 8 1999 8 23 11 3,1 10,9 1999 8 25 2000 8 7 4 3,0 7 2000 8 10 2001 8 22 6 5,4 9,9 2001 8 25 2002 6 11 6 2,4 4,1 2002 6 13 2003 7 17 24 3,7 8,5 2003 8 8 2004 7 20 9 3,8 7,1 2004 7 22 2005 7 10 11 3,2 7,5 2005 7 19

27

2006 7 26 19 3,2 8,6 2006 7 27 2007 8 24 6 7,8 11,4 2007 8 26 2008 8 1 7 2,7 8 2008 8 3 2009 7 17 9 5,3 13,5 2009 7 22 2010 8 27 6 3,2 9,5 2010 8 27 2011 6 22 9 2,7 5,7 2011 6 29 2012 8 7 13 5,7 14 2012 8 17 Tableau III: Fréquences des vagues de chaleur annuelles avec leurs durées

Traduites en graphiques, ces données exhibent deux courbes en phase et montrent une augmentation significative au cours de la période de l’analyse.

Figure 14 : Nombre annuel de jours Tmax>90 percentile et Tmax>95 percentile pour Mostaganem 1977-2012 (source ONM)

La longueur des canicules a observé une nette augmentation au cours de la période 1977-2012. La longueur est passée de 5 jours au début de la période à plus de 10 jours.

Figure 15 : Longueur des canicules observées à Mostaganem durant la période 1977-2012 (Source ONM)

28

L’analyse du mois où se produit la canicule montre qu’il y a eu un glissement entre la période 1977-1995 où les mois préférentiels étaient juillet-août-septembre et la période suivante 1995- 2012 où les canicules sont plus précoces (juin-juillet-août).

Figure 16 : Mois de la plus longue séquence de vague de chaleur Mostaganem 1977-2012 (Source ONM)

2.3 Caractérisation socio-économique du territoire d'étude

2.3.1 Activités significatives de la Wilaya de Mostaganem Les activités significatives sont identifiées à partir de leur poids socio-économique et de la stratégie de développement adoptée pour la wilaya.

Plusieurs critères peuvent être adoptés pour réaliser cette identification. Dans le cas de la Wilaya de Mostaganem, les indicateurs qui paraissent les plus pertinents sont :

 La part dans l'économie de la wilaya,  Les emplois,  L'empreinte au sol,  L'utilisation des ressources locales,  La dynamique des investissements,  La fréquentation du territoire.

A ce titre, l'agriculture occupe la place prépondérante. En effet, la Wilaya de Mostaganem compte parmi les premiers producteurs agricoles et avicoles au niveau national et sa Surface Agricole Utile (SAU) occupe 58% de son territoire. Cette activité centrale est appelée à se renforcer encore plus avec les perspectives de développement d'importants périmètres irrigués.

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La pêche et le tourisme (en particulier balnéaire) constituent des secteurs à fort potentiel de développement, s'appuyant sur une façade maritime de 124 km, une diversité de milieux naturels constitués d'un important cordon dunaire, de forêts maritimes montagneuses et un climat favorable.

Ces activités s'adossent à un réseau routier constituant pratiquement l'unique infrastructure de transport supportant les échanges intra et extra-wilaya. Ce réseau d'importance régionale voire nationale joue un rôle moteur dans le développement de la wilaya. Il sera appelé à prendre une place encore plus grande à la faveur du renforcement des capacités portuaires du chef-lieu de la wilaya.

C'est donc à ce titre que ce rapport focalisera l'attention sur l'analyse de la vulnérabilité pour les secteurs de l'agriculture, de la pêche et de tourisme, ainsi que sur les milieux sur lesquels s'exercent ces activités (milieu littoral et marin, milieu forestier). Nous y intégrons également deux secteurs transversaux dont dépendent les activités précitées, à savoir l'eau et l'énergie.

L'eau est en effet le secteur qui présente la plus forte interaction avec les autres activités et qui constitue un maillon stratégique de la chaine des valeurs aussi bien pour l'agriculture que pour le tourisme (sans compter bien entendu l'alimentation en eau potable des populations). C'est également le cas de l'énergie, indispensable au fonctionnement de la Wilaya dans toutes ses composantes.

Des secteurs ne sont pas intégrés dans cette étude préliminaire. Cela peut être dû à l'indisponibilité de données ou au manque d'adhésion du secteur concerné au processus d'évaluation (ex. santé).

2.3.2 Population

2.3.2.1 Etablissements humains La Wilaya de Mostaganem se caractérise par un peuplement déséquilibré au profit des villes, résultats d'une conjoncture socio-économique défavorable dans les zones rurales.

En 2012, cette Wilaya comptait une population de 794.900 habitants, avec une répartition correspondant à la répartition des unités naturelles et des concentrations plus marquées sur le plateau de Mostaganem. Mais de façon générale, la densité de population est relativement élevée, de l'ordre de 339 hab./km2.

L'examen de la répartition par commune révèle cette distribution inégale puisque sur les 32 communes composant la wilaya, 8 d'entre elles (Mostaganem, Ain Tédeles Sidi Ali, Achaacha sidi Lakhdar, Bouguirat, Hassi Mameche et Sayada) totalisent 51,8% de la population totale sur 28,4% de la superficie de la wilaya. A elle seule, la commune de Mostaganem abrite 19,8% de la population totale de la wilaya.

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TAAM Pop. Pop. Pop. Unité COMMUNE RGPH 87 RGPH 98 2008 2012 98-08 ACL AC ZE Naturelle AIN TEDELES 22.774 31.606 39.084 42.778 2,1 23.561 2.799 16.418 BOUGUIRAT 22.641 26.533 32.791 34.116 1,6 10.136 3.112 20.644 KHEIR EDDINE 26.477 27.007 27.547 33.892 2,2 6.992 12.295 11.269 MANSOURAH 12.807 15.474 19.101 19.619 1,6 2.647 0 16.972 MESRA 15.408 20.047 24.511 28.146 2,4 12.635 3.470 12.041 MOSTAGANEM 116.571 128.663 159.142 153.332 1,1 151.689 0 1.643 Plateau de SAYADA 27.272 27.817 28.374 32.623 2,8 3.624 23.728 5.271 Mostaganem SIRAT 14.154 17.974 21.971 23.669 1,9 5.691 0 17.978 SOUAFLIAS 11.143 14.315 17.665 18.803 1,9 1.462 1.626 15.715 SOUR 17.480 20.576 22.503 23.748 1,0 4.459 2.600 16.689 TOUAHRIA 5.230 6.674 7.593 8.065 1,3 3.188 1.047 3.830 Unité 1 267.001 328.396 384.847 415.231 1,55 226.084 50.677 138.470 AIN NOUISSY 9.025 11.284 14.530 16.306 2,5 10.937 0 5.369 AIN SIDI CHERIF 6.220 7.719 9.550 10.839 2,3 4.105 901 5.833 EL HACIANE 6.840 8.808 9.680 10.092 0,9 4.240 3.460 2.392 FORNAKA 11.042 14.368 16.543 17.651 1,4 4.428 11.017 2.206 Vallées de HASSI MAMECHE 14.542 21.805 28.790 32.903 2,9 32.903 12.664 7.162 l'Ouest MAZAGRAN 10.530 15.012 22.016 26.326 3,9 18.607 6.641 1.078 STIDIA 7.848 10.704 11.965 12.651 1,2 7.281 1.398 3.972 Unité 2 65.949 90.000 113.272 126.768 2,26 62.262 30.579 33.927 AIN BOUDINAR 6.261 6.386 6.060 6.496 1,5 2.038 0 4.458 NEKMARIA 7.702 9.088 10.446 11.1461 1,4 1.178 0 9.968 OUED EL KHEIR 12.164 14.772 17.359 18.779 1,7 3.809 0 14.970 OULED MAALLAH 7.565 8.921 9.576 9.893 0,7 3.001 1.214 5.678 Monts de SAF SAF 9.208 12.484 13.980 14.780 1,2 1.328 2.109 11.343 Dahra SIDI ALI 25.810 31.877 37.230 40.095 1,6 23.398 2.702 13.995 SIDI BELLATAR 5.944 6.657 6.794 6.857 0,2 2.661 0 4.196 TAZGAIT 7.777 8.763 9.140 9.721 0,7 1.167 801 7.753 Unité 3 79.925 97.758 110.855 117.767 1,23 38.580 6.826 72.361 B.A.RAMDANE 9.821 12.577 13.607 14.119 0,8 5.670 3.777 4.672 ACHAACHA 24.661 31.354 34.789 36.614 1,1 3.273 1.058 32.283 HADJADJ 12.944 15.835 17.330 18.068 0,9 10.382 2.581 5.105 Plaines et KHADRA 9.089 12.318 14.045 14.987 1,4 3.393 1.087 10.507 Vallées de O/ BOUGHALEM 9.293 11.886 13.761 14.752 1,5 3.025 0 11.727 l'Est SIDI LAKHDAR 25.562 30.950 34.612 36.426 1,1 10.776 11.308 14.342 Unité 4 91.249 114.902 134.966 1,06 36.519 19.811 78.638 Wilaya 505.932 631.057 737.118 794.732 1,52 363.445 107.893 323.394 RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat - TAAM : Taux d'Accroissement Annuel Moyen - ACL : Agglomération Chef lieu - AS : Agglomération Secondaire - ZE : Zone Eparse Tableau IV: Répartition de la population par commune et par dispersion

Cette inégalité de la distribution de la population se retrouve dans la disparité des densités par commune.

Commune Densité Commune Densité Commune Densité Faible Moyenne Forte SIDI BELLATAR 78 STIDIA 224 AIN TEDELES 477 TAZGAIT 103 NEKMARIA 231 HASSI MAMECHE 492 O. MAALLAH 125 SOUAFLIAS 232 ACHAACHA 577 TOUAHRIA 140 SIDI LAKHDAR 255 MESRA 595 SAF SAF 160 OUED EL KHEIR 259 KHEIR EDDINE 650 AIN BOUDINAR 166 FORNAKA 293 SAYADA 685

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SIDI ALI 179 SIRAT 321 AIN NOUISSY 742 KHADRA 182 SOUR 323 MAZAGRAN 1217 B.A.RAMDANE 185 O. BOUGHALEM 325 MOSTAGANEM 3001 AIN SIDI CHERIF 192 BOUGUIRAT 338 - - HADJADJ 193 EL HACIANE 365 - - MANSOURAH 195 - - - - Tableau V : Densité de distribution de la population Source : Direction de la Planification et du Suivi Budgétaire (2010)

Figure 17 : Densité de population Urbanisée à 35,6%, la Wilaya de Mostaganem se caractérise par un système urbain où prédomine le chef-lieu de wilaya, Mostaganem. Ce centre régional qui focalise l'essentiel des investissements urbains génère un déversement démographique, résidentiel et fonctionnel au profit des localités suburbaines se traduisant par une évolution démographique relativement forte, posant d'ores et déjà la problématique de la gestion de cette périurbanisation en devenir.

La concentration des populations au niveau des agglomérations génère inévitablement une demande sociale plus importante en matière d'équipements (AEP, réseaux d'assainissement, routes, transports, logements, autres services) tandis que les fortes densités démographiques présentent des risques de dégradation rapide de l'environnement dans lequel elles évoluent.

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Le système urbain de la Wilaya de Mostaganem tel qu'il est aujourd'hui configuré pose le problème de la répartition déséquilibrée des villes et celui de la forte concentration des villes sur le Plateau et les vallées, menaçant les ressources naturelles.

Le déséquilibre entre la zone littorale et le reste de la wilaya est aussi flagrant puisque la seule ville d'importance relative au-delà de 20 km de la côte est Sidi Ali.

2.3.2.2 Evolution démographique Par grands groupes d'âge, la structure relative de la population de la Wilaya de Mostaganem indique une augmentation continue de la part de la population en âge d'activité (15-59 ans) et un vieillissement progressif de la population. La part des actifs passe de 57,3% en 1998 à 65,3% en 2008, soit un gain de plus de 8 points. Celle des personnes âgées passe quant à elle de 6,0% à 6,9% pour les mêmes dates.

Tranches d'âge 1998 2008 0 - 14 ans 45,9% 27,9% 15 - 24 ans 19,6% 22,4% 25 - 59 ans 29,4% 42,8% + de 60 ans 5% 6,9% Tableau VI : Evolution démographique S'agissant des personnes âgées, la proportion des personnes ayant dépassé l'âge de 60 ans a connu une augmentation de 34,0% entre 1998 et 2008, passant de 37.863 à 50.747 personnes.

L'étude du CENEAP (2012) a révélé que l'augmentation est encore plus importante chez les plus de 70 ans, indiquant un vieillissement dans le vieillissement. Ainsi, la part des 70 ans et plus parmi la population de 60 ans et plus est passée de 37,6% en 1998 à 43,8% en 2008, s'établissant à cette date à 22.225 individus.

Il s'agit d'une tranche de la population particulièrement fragile, sensible aux effets du climat et pour laquelle les sécheresses et les canicules peuvent accroître la mortalité et la morbidité (la proportion d'une population atteinte par une maladie). Elle exigera plus de prise en charge sociale.

La natalité reste, en l'absence de l'immigration, le principal facteur de l'augmentation du volume de la population. L'examen des taux de natalité de la Wilaya de Mostaganem révèle une natalité relativement plus forte que celle observée au niveau national. L'écart a même atteint 2,7 points en 2010.

En termes absolus, l'effectif des naissances vivantes a enregistré une baisse sensible depuis 1985, passant de 21.567 à cette date à 13.541 en 2000 et 13.450 en 2002. Depuis cette date, une tendance à la hausse est observée pour atteindre 21.117 naissances en 2010.

Le taux de mortalité infantile, considéré comme l'un des meilleurs indicateurs de l'état de santé d'une population voire même du cadre de vie général, est en régression dans la Wilaya de Mostaganem, à l'instar du niveau national, même si ces taux restent encore élevés comparativement à ceux des pays développés.

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Cette baisse résulte de l'amélioration des conditions générales de vie et de la mise en œuvre des programmes nationaux de prévention. Ainsi, la part des décès de moins d'un (01) an dans la structure totale des décès de la Wilaya de Mostaganem qui représentait 34 ‰ en 1989 a été réduite à 16,1 ‰ en 2010.

Toutefois, il y a lieu de noter l'impact grandissant des décès néonatals (nourrissons de moins d'un mois). Il s'agit là aussi d'une fraction de population particulièrement fragile et sensible aux extrêmes climatiques.

Des données plus précises sur la répartition dans l'année des décès, en particulier ceux qui concernent les moins de 01 an et les plus de 70 ans permettraient d'examiner la corrélation de ceux-ci avec les conditions climatiques et en particulier lors de l'occurrence de canicules prolongées.

2.3.3 Agriculture L'agriculture est considérée comme la principale vocation de la Wilaya de Mostaganem. A l'exception des reliefs montagneux du Dahra qui, sur une superficie globale de plus de 78.000 ha (soit 34,38 % de la superficie de la wilaya), sont entaillés par un réseau hydrographique très chevelu et dont des versants présentent des pentes de 12 à 25% voire plus dans la partie Est, le reste de la wilaya offre une topographie favorable à l'intensification agricole (mécanisation et irrigation).

On y note en particulier :

. La plaine des Bordjias (environ 25.000 ha) de topographie relativement plane ; . Le plateau de Mostaganem (sur 56.000 ha) d'altitude oscillant entre 200 et 250 m ; . La vallée du Cheliff (environ 16.000 ha) correspondant à de larges terrasses se rétrécissant jusqu'à l'embouchure de l'oued; . Les collines sublittorales constituant le prolongement des piémonts des Monts du Dahra, sur une superficie de 14.000 ha; . Le cordon littoral qui constitue sur 27.000 ha la frange sahéliennes de la wilaya, composée de formations sablonneuses et de dunes.

La répartition générale des terres de la Wilaya de Mostaganem se présente comme suit (2012):

Terres Superficie Unité Surface Agricole Totale Forêts Improductives Totale non Agricoles Surface Pacages et Terres Agricole Total Parcours improductives Utile Ha 132.268 5.110 7.400 144.778 32.532 49.590 226.900 % SAT 91,35 3,35 5,12 100 - - - % ST 58,29 2,25 3,27 63,81 14,34 21,85 100 Tableau VII : Répartition générale des terres

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Le climat de la wilaya est de type méditerranéen semi-aride doux, marqué par la faiblesse du niveau des précipitations moyennes annuelles et saisonnières.

Les saisons les plus arrosées sont celles d'automne et d'hiver, et les mois les plus arrosés sont les mois de novembre, décembre, janvier et février. Les mois les plus secs sont juillet et aout. Par ailleurs, les précipitations ne sont pas uniformément réparties sur le territoire de la wilaya comme le montre le tableau VI.

Plateau de Monts du Cordon Plaine des Saison Mostaganem Dahra littoral Bordjias Automne 75,5 97,04 86,6 78,2 Hiver 132,9 241,77 136,7 112,2 Printemps 85,57 124,44 102 104,7 Eté 6,45 11,86 9,3 12,0 Total 300,62 448,11 334,6 307,1 Tableau VIII : Précipitations moyennes annuelles et saisonnières par zone, en mm Ce climat est contraignant pour l'agriculture pluviale, à l'exception de la viticulture et de l'arboriculture rustique.

En termes de potentialités, le cordon littoral, les monts du Dahra et les collines sublittorales sont le domaine privilégié des cultures céréalières et de la viticulture, tandis que la plaine des Bordjias, le plateau de Mostaganem et la vallée du Cheliff sont le domaine des cultures maraichères et de la céréaliculture.

Figure 18 : Carte des potentialités agro-écologiques

35

2.3.3.1 Nature juridique des terres agricoles La nature juridique des terres agricoles de la Wilaya de Mostaganem et la répartition des terres pour l'année 2012 sont comme suit :

Superficie Secteur Type d'exploitation Exploitations (ha) E.A.C (exploitations collectives) 45.433 1.269 E.A.I. (exploitations individuelles) 12.951 2.494 Fermes pilotes 1.263 03 Public Offices agricoles 909 04 Autres 848 239 Sous total Secteur Public 61.404 4.009 Privé 70.864 20.491 TOTAL 132.268 24.500 Tableau IX : Nature juridique des terres agricoles - Source : D.S.A

On remarque ainsi la prédominance du secteur privé qui regroupe 83,63% des exploitations agricoles, même si en superficie, les deux secteurs sont avoisinants, ce qui donne une superficie moyenne de 3,4 ha pour le secteur privé et 15,31 ha pour le secteur public. On dénombre 37.000 exploitants activant dans le secteur de l'agriculture.

2.3.3.2 Principaux indicateurs de l'agriculture En 2012, la surface agricole utile (SAU) de la Wilaya de Mostaganem couvre 132.268 ha soit environ 74,6% de la surface agricole totale (177.310 ha) et 58,17% de la superficie de la wilaya. La diversité des milieux offre la possibilité d'une diversification importante des spéculations.

Il est à souligner ici que les services agricoles de la wilaya n'interviennent en rien dans le choix des cultures décidées par les agriculteurs, qu'il s'agisse des terres du secteur privé ou du secteur public. Les seules incitations sont celles qui concernent le soutien du prix des productions agricoles ou de la disponibilité des produits phytosanitaires.

L'activité de la Direction des Services Agricoles en relation avec la Chambre de l'Agriculture se concentre alors sur les axes de la Formation, de la Sensibilisation et de la Vulgarisation des pratiques Agricoles

Le Programme National de Développement de l'Agriculture (PNDA) a constitué un cadre d'incitation particulièrement important qui a permis à de nombreux agriculteurs de bénéficier de l'aide de l'Etat, à des conditions relativement souples entre 2000 et 2007, conditions qui ont été renforcées depuis 2008.

Est présentée ci-après l'évolution des principaux indicateurs du secteur de l'agriculture et du développement rural dans la Wilaya de Mostaganem, depuis 1962 (superficies, productions, rendements).

36

2.3.3.3 Superficies On notera qu'en 2013, les surfaces irriguées s'établissent à 32.960 ha soit 24,92 % de la SAU. Elles sont généralement fortement concentrées dans la partie Est de la wilaya et destinées en priorité aux cultures maraichères et fourragères. Cette superficie est destinée à atteindre 40.000 ha à l'horizon 2019.

Superficies (ha)

Céréaliculture

re

Année

dont dont

Ter

S.A.U

Culture

Orge

irriguées

Fourrages

Avoine

Blé dur Blé

Viticulture

Pomme de de Pomme

Superficies Superficies

Oléiculture

Maraichère

Arboriculture Blé tendre Blé

1962 919.090 97.180 56.440 78.830 9.530 10.570 5.010 0 2.320 1.040 76.496 0 1971 205.193 92.660 56.388 59.719 7.107 11.163 5.936 5.424 3.716 6.600 84.832 40.867 1981 363.800 69.627 27.644 50.068 13.913 24.551 203 35.305 1.179 4.614 40.470 26.900 1987 131.730 11.910 9.860 19.790 6.000 11.540 5.760 22.272 1.690 600 16.880 14.530 2000 132.200 5.724 27.298 32.770 1.940 20.200 6.137 14.187 6.193 1.559 8.555 28.200 2007 132.268 5.424 21.185 25.978 2.437 21.542 6.536 13.040 7.075 2.443 12.159 30.900 2012 132.268 5.200 16.816 27.704 2.280 29.765 11.271 13.510 7.413 3.945 11.211 32.220 2013 132.268 5.090 15.740 27.740 1.930 32.392 12.588 13.375 7.805 5.053 11.174 32.960 Tableau X : Superficies agricoles et types de culture Il faut rappeler ici qu'au cours des années 70, il a été procédé à un arrachage massif des vignes essentiellement destinées à la production vinicole (42.000 ha) et que ce processus se poursuit, la vigne de table ne représentant aujourd'hui que 3.000 ha sur les 11.000 actuels.

Par ailleurs, l'urbanisation massive s'est développée au détriment des terres agricoles : à titre d'exemple, pour la commune de Mostaganem, la SAU est passée de 1160 ha à 300 ha. Enfin, il est prévu l'attribution pour mise en valeur, au titre d'une nouvelle Loi dite des "Concessions de 40 ans", d'une superficie de 1.800 ha.

2.3.3.4 Production Végétale Les productions en quintaux sont données pour les principales cultures pratiquées au niveau de la Wilaya de Mostaganem. On y distingue la céréaliculture (blé dur, tendre, orge et avoine), les cultures maraichères, les fourrages, l'oléiculture, l'arboriculture et la viticulture et ce, de 1962 à 2013.

Productions (Qx)

Céréaliculture

Année

dont dont

Culture

Orge

Fourrages

Viticulture

Avoine

Blé dur Blé Oléiculture

Maraichère

Arboriculture

Blé tendre Blé Pomme de Terre Terre de Pomme

1962 739.750 455.040 656.040 66.180 469.870 326.580 0 68.840 9.360 2.221.500 1971 450.651 326.409 346.760 39.403 726.999 396.377 194.973 36.500 106.802 2.281.966 1981 256.219 298.193 500.844 121.859 1.675.494 11.860 874.089 35.768 61.107 801.391 1987 51.408 61.265 129.541 6.982 1.082.279 489.733 334.083 58.083 12.400 341.984 2000 45.792 237.797 327.700 13.580 2.816.600 1.227.400 367.000 414.300 30.300 189.000 2007 65.088 275.405 376.681 19.496 3.050.518 1.054.368 345.435 469.200 49.000 73.000

37

2012 100.000 345.531 543.152 24.154 6.436.205 3.241.875 473.875 639.620 96.700 363.409 2013 106.135 329.496 564.975 24.540 7.240.577 3.700.808 476.416 686.846 110.128 420.344 Tableau XI : Production végétale L'évolution des relevés pluviométriques pour les mêmes années de références est donnée par le tableau suivant :

Désignation Sept. Oct. Nov. Dec. Jan. Fev. Mars Avril Mai Juin Juil. Aout Total Moy. Seltzer 15 50 54 50 68 67 34 27 21 4 0 0 390,0 2007/2008 37,3 73,3 68,5 23,4 9,93 0 15,4 0 0 0 0 0 227,8 2008/2009 41.05 44,9 194,2 128,1 60,1 15,3 35,6 29 0 0 0 0 461,2 2009/2010 42,00 4,00 22 35 48 70 49 48 0 0 0 0 318 2010/2011 6,00 72,00 65 16 72 26 29 90 51 0 0 0 427 2011/2012 5,00 41,00 79 45 31,5 74,5 26,4 62,8 0 0 0 0 365,2 Tableau XII : Evolution mensuelle des relevés pluviométriques - Station de Mostaganem

Ces tableaux appellent un certain nombre de commentaires et de précisions:

. L'année 1987 figure parmi les plus faibles en termes de pluviométrie pour la période de 1977 à 2012 (fig. 9).Elle n'est concurrencée sur cette période que par les années 1983 et 1989. Elle est également celle qui enregistre parmi les plus faibles productions en céréaliculture (agriculture pluviale).

. S'agissant des céréales, en 2000, la faible pluviométrie enregistrée jusqu'à la fin du mois de décembre a induit un retard dans l'exécution des semailles. Durant les mois de janvier et février 2001, l'écart positif (en mm) a permis un bon développement végétatif des céréales, mais l'absence de pluies au-delà de ces dates coïncidant avec l'épiaison a entrainé un échaudage des grains.

. Pour ce qui concerne la viticulture, les baisses record en 2007 résultent de la conjugaison de plusieurs facteurs : le non-respect de l'itinéraire technique (taille non effectuée pour cause, selon les agriculteurs, de faiblesse des ressources financières, actions phytosanitaires négligées, …) mais surtout les conditions climatiques défavorables. Les fréquentes gelées et les pluies abondantes ont entrainé un retard dans le bourgeonnement de même qu'elles ont pénalisé le traitement contre les maladies cryptogamiques. Cinq (05) journées successives de sirocco ont également asséché les grappes. Ainsi, en aout 2007, une canicule de 6 jours consécutifs a été observée, atteignant jusqu'à 42°C (voir fig. 15).

. Les écarts thermiques importants entre le jour et la nuit notés durant ces années et également en 2013 constituent un facteur prépondérant de développement du mildiou.

. Ces mêmes conditions climatiques ont affecté les céréales également.

. Certaines cultures nouvellement pratiquées dans la Wilaya de Mostaganem ne sont pas adaptées aux conditions climatiques prévalant dans la région. Il en est ainsi du pommier ou du cerisier qui exigent des températures plus basses.

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2.3.3.5 Rendements Le non-respect des cycles des cultures (par manque de formation des agriculteurs), le caractère purement spéculatif des plans de cultures (basé sur une logique de gain rapide) et les conditions climatiques (en particulier l'irrégularité et la mauvaise répartition de la pluviométrie, le gel et le sirocco) expliquent pour une large part des rendements qui restent modestes et en deçà des normes admises.

Productions (Qx/ha)

Céréaliculture

Année

dont dont

Terre Terre

Culture

Orge

Fourrages

Viticulture

Avoine de Pomme

Blé dur Blé Oléiculture

Maraichère

Arboriculture Blé tendre Blé 1962 7 8 8 7 44 65 0 29 9 29 1971 5 6 6 5 65 67 36 10 16 27 1981 9 9 10 8 68 58 24 30 13 19 1987 4 6 6 1 94 85 15 34 20 20 2000 8 9 10 7 139 211 26 67 19 22 2007 12 13 14 8 141 161 26 66 20 6 2012 19 20 20 10 216 288 35 86 24 32 2013 21 21 20 13 223 294 36 88 22 37 Tableau XIII : Rendements

Les conditions climatiques sont relatées en détail dans le chapitre 2.2 "Caractérisation climatique du territoire d'étude".

2.3.3.6 Productions Animales Les productions animales dans la Wilaya de Mostaganem sont en hausse continuelle, particulièrement en ce qui concerne les viandes blanches. Il convient cependant de souligner qu'il s'agit d'une activité fortement sensible à la température, particulièrement en saison estivale.

Année Productions

6

3

l)

(t)

(10

Œufs Œufs

unités)

Viandes Viandes Viandes

Blanches Blanches

Lait(10 rouges (t) rouges 1962 - - - - 1971 1.496 - - - 1981 - - - - 1987 1.300 4.010 18 - 2000 2.432 1.585 27 188.223 2007 4.633 3.700 67 180.000 2012 4.523 5.702 91 215.100 2013 4.412 6.905 91 256.317 Tableau XIV : Productions animales

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2.3.3.7 Les cultures irriguées La Wilaya de Mostaganem s'engage dans un ambitieux programme de développement de l'agriculture irriguée (28.000 ha à l'horizon 2030), en s'appuyant sur les ressources hydriques disponibles au niveau des barrages de la région.

Cependant, la conjugaison d'une réduction de la pluviométrie ou du déplacement de la saison pluvieuse, de la multiplication des phénomènes extrêmes (pluies violentes qui arrachent les particules des sols et augmentent la charge en matières en suspension dans les eaux de ruissellement) et de l'augmentation des températures nettement perceptible (assèchement des sols plus aisément agressés par les pluies et le ruissellement, évaporation, …) risque de réduire considérablement le volume des ressources hydriques et compromettre la portée de ce programme.

Périmètres Habra Bordjias Kramis Ressources Triplex Bordjias Kramis Horizon Superficie Besoins Superficie Besoins Superficie Besoins (ha) (hm3) (ha) (hm3) (ha) (hm3) 2006 7.000 56,8 0 0 0 0 2010 10.000 81,1 200 1,5 2.500 21,9 2020 19.600 159,0 4.000 29,8 4.300 37,7 2030 19.600 159,0 4.000 29,8 4.300 37,7 Tableau XV : Périmètres irrigués projetés à l'horizon 2030

Ainsi, la disponibilité actuelle de la ressource en eau ne doit pas susciter un comportement euphorique qui occulterait la modification durable et sensible du cycle de l'eau en région méditerranéenne. De plus, la tendance générale constatée sur le terrain ne va pas dans le sens du développement de cultures plus économes en eau ni de techniques d'arrosage respectueuses de la ressource.

Selon les Services Agricoles, 60% des terres irriguées le sont en systèmes économiseurs d'eau (goutte-à-goutte, aspersion). Cependant, les conditions d'éligibilité à l'irrigation sont de plus en plus sévères et requièrent des procédures longues incluant le passage par un bureau d'études, l'analyse de la qualité de l'eau etc.

Par ailleurs, le taux d'humidité des sols ces dernières décennies ayant été en grande partie maintenu artificiellement par le recours à l'irrigation, il est également à craindre en retour une diminution des réserves en eau des sols les plus sensibles aux cycles de dessiccation, à la multiplication des périodes de sécheresse ou de canicule.

Une autre conséquence potentielle de l'irrigation intensive est la salinisation des sols (en général, 20 % des terres irriguées ont des problèmes de salinité), en particulier si l'absence de système efficace drainage se combine au phénomène d'évaporation inhérent à une augmentation des températures, permettant au sel de remonter à la surface.

La baisse de fertilité des sols est également un processus à surveiller en ce qu'il entraine une baisse progressive de la productivité. Il sera donc nécessaire d'entretenir la fertilité par une consommation croissante d'engrais.

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2.3.3.8 Agriculture et changements climatiques Dans les décennies à venir, les modèles appliqués aux pays du sud de la Méditerranée indiquent, en lien avec le changement climatique, une baisse de la production céréalière : par exemple, pour le Maroc, une baisse de 30% à l'horizon 2030 et des réductions moyennes de rendements de 5,7% à près de 14% en Algérie (Réf. Plan Bleu n°12, juillet 2009 - Modèle Cropwat appliqué aux cultures hivernales de céréales sous scénarii 3ème rapport).

Pour les arbres fruitiers et la vigne, l'avancée généralisée de la phénologie peut poser des problèmes de risque de gel au moment de la floraison, et de qualité par avancée des stades sensibles.

Les Services agricoles font état d'une modification des calendriers culturaux qui pourrait être liée à cette particularité climatique, d'ailleurs confirmée par des analyses et résultats obtenus dans d'autres pays du bassin méditerranéen.

Par contre, l'analyse des données phénologiques sur les arbres fruitiers et la vigne a permis de mettre en évidence des avancements significatifs de stades tels que la floraison des arbres fruitiers (une dizaine de jours en trente ans sur des pommiers ou la date de vendange pour la vigne (presque un mois au cours des cinquante dernières années).

Il reste que si les conditions actuelles et futures sont appréhendées rationnellement (pratiques culturales, gestion efficace de la ressource en eau, augmentation des superficies irriguées, …), les conditions climatiques futures peuvent constituer une véritable opportunité pour la Wilaya de Mostaganem et en particulier pour les cultures en irrigué qui bénéficieraient de conditions favorables (primeurs). Par contre, les cultures en sec qui ne dépendent que de la pluviométrie risquent d'être négativement impactées par les baisses prédites.

Pour la vigne, l'augmentation de température moyenne peut se traduire par des conditions globalement plus favorables (augmentation de la teneur en alcool - de 1 à 2 degrés - et diminution de l'acidité), ce qui permettrait d'envisager une reprise des activités vinicoles de la wilaya.

2.3.3.9 Insectes et ravageurs De façon générale, il n'a pas été noté de changements notables pour ce qui concerne les insectes et les ravageurs durant ces dernières années, à l'exception de l'apparition dans la Wilaya de Mostaganem en 1994 de la mineuse des feuilles des agrumes (Phyllocnistis citrella), de la mineuse des feuilles de tomates (Tuta absoluta) en 2005 et de Tetranychus evansi en 2008.

La Mineuse des agrumes, ravageur originaire d'Asie du Sud Est, s'est développée en Floride (1993) puis en Amérique Centrale (1994) ainsi que dans le Bassin méditerranéen : Espagne (1993), Portugal, Maghreb, Turquie, Palestine, Italie, Corse (1994). Son évolution est nettement corrélée aux conditions climatiques, même si les observations et les études concernant ce ravageur ne sont pas abondantes, d'autant qu'à ce stade, les productions ne sont pas affectées de façon notable.

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Quant à Tuta absoluta, la principale plante hôte de cette chenille est la tomate, mais aussi d'autres solanacées (pomme de terre, poivron, …). Elle constitue une menace sérieuse pour toutes les cultures maraichères. La relation de sa propagation aux conditions climatiques n'est pas complètement renseignée.

C'est au cours de l'été 2008 que des infestations spectaculaires sur la pomme de terre dans la région de Mostaganem et de Mascara ont été constatées contre lesquelles la lutte chimique n'a pas donné les résultats attendus. Des recherches ont permis d'identifier Tetranychus evansi dont la répartition géographique va s'élargir de plus en plus, facilitée à la fois par les échanges commerciaux entre continents et pays, et par les changements climatiques.

2.3.3.10 L'érosion hydrique La Wilaya de Mostaganem est fortement exposée aux phénomènes érosifs, en particulier la zone du Dahra. Ces phénomènes résultent de la conjugaison d'un certain nombre de facteurs naturels et anthropiques : fortes pentes, déforestation, importance des substrats gréseux et sablonneux sur les plateaux et dans les zones littorales, labours en pente, arrachage de la vigne.

Ces phénomènes érosifs ont pour conséquence :

. Un appauvrissement et une dégradation de la couche utile des sols,

. La diminution des capacités de rétention et de stockage des ouvrages hydrauliques existants et projetés en raison de l'envasement. Il faut rappeler que la plupart des ouvrages hydrauliques sont concentrés justement dans la zone la plus touchée par l'érosion.

Pour mémoire, une opération d'arrachage des vignes menée dans les années 70 a concerné une superficie de 40.000 ha et dont les effets se font sentir à ce jour, à travers un processus de désertification avancée de certaines zones.

2.3.4 Pêche maritime et continentale Grace à l'étendue de son littoral et la diversité de ses ressources marines, la Wilaya de Mostaganem possède un potentiel de production pouvant faire du secteur de la pêche un véritable moteur de développement économique et social.

Ainsi, par sa situation géographique (124,9 Km de côte de l'embouchure de la Macta à l'ouest au Cap Negrawa à l'Est), la wilaya dispose d'une zone poissonneuse de 2.679 km2 qui constitue un potentiel économique important avec une biomasse évaluée à 75.000 T/an et un stock pêchable de l'ordre de 25.000 T/an (2013).

Cependant, ce secteur présente un niveau important de vulnérabilité au changement climatique. En effet, la pêche de capture est fondamentalement différente d'autres systèmes de production alimentaire dans ses liens et ses réactions au changement climatique et les effets sur la sécurité alimentaire qui en résultent, selon la FAO.

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A la différence de la plupart des animaux terrestres, les espèces animales aquatiques utilisées pour la consommation humaine sont extrêmement sensibles aux températures ambiantes et tout changement de température de l'habitat influence de manière significative leur métabolisme, leur taux de croissance, leur productivité, leur reproduction saisonnière et leur susceptibilité aux maladies et aux toxines.

De ce fait, le changement climatique se répercutera sur les populations dépendantes de la pêche et de l'aquaculture, car les coûts de production et de commercialisation augmenteront, le pouvoir d'achat et les productions diminueront et les aléas climatiques s'intensifieront. Les communautés de pêche peuvent connaître des conditions d'incertitude à mesure que la disponibilité, l'accès, la stabilité et l'utilisation des réserves alimentaires aquatiques diminuent et que les opportunités de travail se raréfient.

2.3.4.1 Pêches Maritimes La pêche, un secteur clé à préserver La pêche constitue pour Mostaganem un secteur clé, en constante évolution. Il n'est qu'à examiner l'évolution de la flottille et des personnels embarqués pour s'en rendre compte:

Petits Marins Année Chalutiers Sardiniers Plaisanciers Total Métiers Pêcheurs 2002 31 90 42 163 2022 2003 32 39 42 113 2258 2004 30 50 26 116 222 2424 2005 32 54 28 116 230 2643 2006 32 55 28 116 231 2661 2007 39 63 54 116 272 4785 2008 40 72 54 116 282 4886 2009 43 81 55 220 399 5087 2010 43 82 55 244 424 5061 2011 42 83 58 321 504 4860 2012 43 80 58 321 502 4322 Tableau XVI : Evolution de la flottille 2002 - 2013

L'activité s'appuie sur des infrastructures portuaires et des structures de soutien à la production devenues insuffisantes au regard de son évolution et des besoins exprimés et qui font l'objet d'un programme de développement pour lever les contraintes qui pèsent sur le secteur, tout en préservant la ressource halieutique.

Infrastructures portuaires  Port de Mostaganem: port mixte (pêche et commerce) composé de 2 bassins dont le deuxième est en partie affecté à la pêche. La flottille existante se compose de 183 Unités soit 42 chalutiers, 83 sardiniers et 58 petits métiers. il est doté d'une station de ravitaillement de 75.000 l/j.

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 Port de Sidi Lakhdar: port confronté à l'ensablement de la passe gênant l'activité des navires. Sa capacité d'accueil est de 18 chalutiers, 32 sardiniers et 56 petits métiers. Il est pénalisé par le retard dans la réalisation des superstructures telles le hall à marée, la station de ravitaillement en gasoil (prévu 100.000 l/j), les cases pêcheurs, l'eau courante etc.  Port de Salamandre: en voie d'achèvement (99%) ; ce port est conçu pour désengorger celui de Mostaganem ; sa capacité technique d'accueil est de 205 unités (33 chalutiers, 37 sardiniers, 85 petits métiers et 50 plaisanciers). Il doit accueillir une poissonnerie moderne, en vue de réguler le marché de vente du poisson et lutter contre le commerce informel.

Structures de soutien à la production  Fabriques de glace: La wilaya compte quatre (04) fabriques de glace dont une (01) unité au sein du port de Mostaganem, d'une capacité totale de 70 t/j.  Chambres froides: 15 d'une capacité de 30.048m3.  Station de ravitaillement en gasoil: la station de ravitaillement en Gasoil au sein du port de Mostaganem (capacité de 75.000 l/j), ne subvient plus aux besoins de la flottille présente au port. Une autre station, d'une capacité de 100.000 l/j est en voie de réception au port de Sidi Lakhdar.  Ateliers de construction navale: La wilaya dispose d'un seul chantier de construction navale dont le siège se trouve à El Haciane Daïra de Ain Nouissy.  Halle de vente: Il existe un seul complexe au niveau du port de Mostaganem pour la vente des produits de la pêche d'une superficie de 4.500 m2 composé de 21 carreaux. Une future halle à marée du port de Sidi Lakhdar (600 m2) est prévue.

Ces infrastructures et moyens ont permis d'atteindre les niveaux de production relatés dans le tableau suivant:

Poissons Année Crustacés Pièces Mollusques Total Blanc Bleu 2002 5.640 8.183 179 32 - 14.034 2003 4.175 12.336 234 150 - 16.895 2004 1.899 11.680 206 80 - 14.353 2005* 1.634 14.666 211 123 310 16.945 2006 1.902 18.542 277 97 415 21.233 2007 1.579 13.852 164 56 462 16.114 2008* 842 10.288 105 98 313 11.647 2009 678 10.940 146 65 212 12.043 2010 924 8.190 92 68 369 9.645 2011 1.022 7.259 98 221 502 9.103 2012 882 6.726 66 131 361 8.167 Tableau XVII : Production halieutique (unité : tonne)

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Les écarts constatés dans les niveaux de production concernent les années 2005 et 2008 et s'expliquent comme suit :

2005* : augmentation de la production due à l'entrée en activité de nouvelles embarcations dans le cadre du programme de relance économique, la mise en exploitation du port de Sidi Lakhdar et la présence d'embarcations immatriculées hors wilaya.

2008* : baisse de la production résultant de deux principaux facteurs : le mauvais temps qui a réduit le nombre de sorties en mer et le non-respect des périodes de pêche entraînant par là même la diminution du stock pêchable (reproduction).

A titre illustratif sont présentés ci-après les fréquences de sorties en mer pour les 3 dernières années. La diminution sensible concernant le port de Sidi Lakhdar est imputable à son ensablement.

Année Port de Mostaganem Port de Sidi Lakhdar Sites d'échouages Total 2010 8.308 2.986 7.464 18.758 2011 11.735 885* 16.416 29.273 2012 10.665 777* 14.771 26.273 Tableau XVIII : Fréquences de sorties en mer

L'activité de pêche s'exerce toute l'année dans la Wilaya de Mostaganem, comme le traduit le tableau suivant présentant l'évolution de la production halieutique pour la période de janvier à juillet 2013.

Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Espèces P. démersaux 48,589 35,201 37,770 67,469 77,822 95,390 93,627 Petit pélagique 219,505 166,147 150,141 333,273 461,799 521,806 561,714 Grand pélagique 0,982 1,182 0,651 8,975 21,546 33,566 3,737 Crustacés 3,936 3,181 2,508 4,766 8,160 4,128 9,624 Mollusques 16,479 13,078 11,714 23,057 20,966 16,724 15,309 Total 289,491 218,789 200,784 437,540 590,293 671,614 684,011 Tableau XIX : Evolution de la production halieutique (janvier – juillet 2013)

2.3.4.2 Aquaculture et Pêche continentale La Wilaya de Mostaganem est le siège d'importants projets d'aquaculture qui visent à diminuer les prélèvements naturels et mettre à portée du citoyen une ressource abordable.

A l'instar des autres wilayate du pays, beaucoup d'efforts sont ainsi consacrés à la relance de ce créneau de l'aquaculture qui tarde cependant à se développer.

Les projets concernent l'ensemencement de barrages, les fermes aquacoles et l'aquaculture intégrée à l'agriculture.

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Ensemencement de barrages Un barrage est concerné par l'exploitation aquacole : Barrage Kramis. Dans le cadre de l'opération nationale de peuplement et de repeuplement des plans d'eau, deux (02) autres barrages ont été sélectionnés :

 Barrage Cheliff (en attente d'ensemencement);  Barrage Kerrada (ensemencement réalisé en Août 2012 : 200.000 larves).

Fermes aquacoles Deux titres de concessions domaniales temporaires sont accordés aux promoteurs de l'activité d'aquaculture (exercice 2012):

 Projets de ferme piscicole (loup et dorade) dans la commune de Stidia, Daïra de Hassi Mameche (trois (03) projets daurade de 600 Tonnes chacun);  Projet de ferme conchylicole (moules) à Seddaoua, commune de Sidi Lakhdar, daïra de Sidi Lakhdar (production escomptée de 40 Tonnes);  Un complexe intégré (Tourisme - aquaculture) dans la région de Bahara;  Une ferme expérimentale aquacole;  Un centre de recherches scientifiques pour la contribution à la formation et à la recherche pour le développement du secteur de la pêche et de l'aquaculture.

Programme quinquennal de développement de l'aquaculture 2010/2014 Deux sites sont approuvés et accordés par la commission ministérielle d'affectation des sites aquacoles :

 Stidia : un site de 2 ha, situé à 7 km du port de Salamandre.  Sidi Lakhdar : un site de 1 ha mitoyen au port de Sidi Lakhdar.

Aquaculture intégrée à l'agriculture

 Recensement de 2171 bassins d'irrigations pour un éventuel ensemencement avec des alevins de poissons (Mulet).  Ensemencement de deux (02) bassins d'irrigation avec du Mulet pêché au port et acclimaté au niveau des bassins.

2.3.4.3 Une vulnérabilité accentuée Pour les communautés qui vivent de la pêche, toute diminution de la disponibilité locale ou de la qualité des poissons ou toute accentuation de l'instabilité de leurs moyens d'existence posera des problèmes très graves.

Si les aires de répartition du poisson se modifient à cause du réchauffement, les pêcheurs avec leurs petites embarcations auront du mal à suivre les poissons vers de nouveaux lieux de pêche. Ces populations côtières sont menacées par la hausse de la fréquence des tempêtes et du niveau des mers.

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Comme souligné précédemment, l'extrême sensibilité des populations halieutiques à toute modification de leur habitat est un facteur pouvant aggraver cette vulnérabilité. Il est fait ici référence au rôle que peuvent jouer les stations de dessalement d'eau de mer installés sur la Wilaya de Mostaganem ou à proximité immédiate et qui produiront près de 30.000 t de saumure journellement.

Par ailleurs, les experts s'accordent à considérer que les changements climatiques auront également un effet sur la productivité de l'aquaculture, qu'il s'agisse des fluctuations de la pluviométrie, ou la multiplication des phénomènes extrêmes qui pourraient causer des dégâts aux fermes aquicoles.

Un autre paramètre est à prendre en considération : l'augmentation nette et continue de la fréquence des tempêtes, qu'il s'agisse des tempêtes modérées (max > 19 m/s) ou fortes (max > 22 m/s), telle que le montre la caractérisation climatique de la Wilaya de Mostaganem, et qui a réduit le nombre de sorties en mer.

Tous ces éléments imposent la définition et la généralisation de pratiques de pêche "responsables" et l'inclusion de stratégies d'adaptation au changement climatique dans les plans d'aménagement afin de préserver durablement la ressource halieutique et les populations qui en dépendent.

2.3.5 Tourisme Bien qu'ayant potentiellement une vocation balnéaire indéniable conférée par l'existence d'une large façade maritime (124 km), d'un climat doux sur la majeure partie de l'année et des attraits touristiques avérés reposant sur le patrimoine forestier, hydraulique et thermal, il reste que la vocation touristique de la Wilaya de Mostaganem n'est pas établie et reste à construire.

Ainsi, du point de vue touristique, l'offre territoriale est peu diversifiée et se réduit aux deux espaces que sont le cordon littoral et les monts du Dahra. Les autres espaces sont utilisés par l'agriculture (63,81% de la superficie de la wilaya), ce qui confère à Mostaganem une vocation première à caractère agricole.

2.3.5.1 Le tourisme balnéaire Le tourisme balnéaire constitue la principale vocation touristique de la wilaya. Les plages sont de morphologie et de configuration diversifiées : petites criques ou longues plages, sablonneuses ou à galets.

Pour l'activité balnéaire, la bande côtière va de la plage Sidi Mansour dans la commune de Stidia, à l'Ouest, jusqu'à la plage de Bahara dans la commune de Ouled-Boughalem, à l'Est, soit au total 48 plages dont 21 ouvertes à la baignade et 27 non ouvertes, principalement pour des raisons d'accessibilité. La superficie globale du cordon littoral couvre environ 270 km2.

Ces plages accueillent annuellement plus de 10 millions d'estivants.

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année nombre d'estivants (milliers) 1997 7 183 1998 10 942 1999 13 828 2000 10 030 2001 5 817 2002 9 279 2003 10 641 2004 6 566 2005 6 490 2006 6 925 2007 7 379 2008 10 300 2009 10 408 2010 10 674 2011 8 708 2012 10 650 2013 du 01 juin-15 juillet 2 316 Tableau XX : Tourisme balnéaire - Nombre d'estivants

La Wilaya de Mostaganem possède un patrimoine thermal, hydrique et forestier qui constitue autant d'opportunités de valorisation touristique concomitante avec le tourisme balnéaire.

2.3.5.2 Le gisement thermal Le gisement est composé de trois sources réputées pour leurs vertus curatives, et offre des possibilités d'exploitation touristique tout au long de l'année.

. La source de Sidi-El-Mekhfi : Située dans la commune d'Ain Nouissy, cette source soufrée propose un débit moyen voire modeste : 2 litres/seconde. Son potentiel touristique peut être exploité durant toute l'année, pour des cures thermales bienfaisantes (maladies dermatologiques, douleurs rhumatismales). Ses écoulements proviennent du mont Chegga et nécessitent un réchauffement pour être utilisés à des fins thérapeutiques.

. La source de Mekaberta, située dans la commune de Sirat, délivre une eau soufrée sortant à une température de 25°. Cette eau thermale est recommandée pour le traitement des affections de la peau. Son débit était évalué à 5 litres/s mais est actuellement à sec.

. La source de Sidi Ben-Chaâ, située dans la commune de Sidi-Ali, sur la rive de l'oued Cheliff. Son débit n'est que de 1 litre/seconde. Son potentiel touristique est très faible du fait de son emplacement. Son intérêt ne peut être que local.

2.3.5.3 Le potentiel hydrique et les plans d'eau . L'oued Chélif, le plus important cours d'eau du pays (725 km), débouche à 10 km à l'Est de Mostaganem et constitue un atout naturel, susceptible de mise en tourisme, à petite échelle.

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. Les marais de la Macta sont un réservoir hydrique d'une superficie de 23.000 Ha se répartissant entre les wilayas de Mascara (partie Est), de Mostaganem (partie ouest) et d'Oran. Cette zone humide classée constitue un quartier d'hiver pour des oiseaux migrateurs et une aire de biodiversité, porteuse en termes de tourisme vert.

. Le barrage Kramis, un ouvrage d'une capacité de 25 millions de m3 dont 10 millions de m3 sont réservés à l'alimentation en eau potable de la zone Dahra et des zones côtières, le reste, soit 15 millions de m3 étant destiné à l'irrigation. Ce barrage représente un potentiel intéressant pour le tourisme de villégiature et la pêche.

2.3.5.4 Le domaine forestier D'une superficie de 11.476 ha, ce domaine occupe surtout le littoral, notamment les forêts domaniales de Zerrifa, Seddaoua, Bourahma, les Dunes de Mostaganem, d'Ouréah, de la Stidia ainsi que la Macta, ce patrimoine vient en complément et en valorisation du tourisme balnéaire. Par ailleurs, d'autres forêts domaniales, notamment celles couvrants les monts du Dahra, pourraient être exploitées par le tourisme écologique et le tourisme de chasse.

2.3.5.5 L'image touristique de la wilaya La Wilaya de Mostaganem présente à ce jour un profil de monoculture touristique, étant perçue, avant tout, comme une destination balnéaire et estivale.

Une enquête réalisée par le CENEAP révèle que 63% des touristes questionnés visitent Mostaganem exclusivement pour ses plages, alors que 19% qui viennent pour la plage et d'autres motifs. Au total, 82% des visites sont motivées totalement ou partiellement par le balnéaire. Le constat est édifiant quant au profil touristique de la wilaya.

Le cordon littoral, avec sa façade de 124km, dispose de 48 plages dont plus de la moitié reste inexploitée enregistre une concentration de zones d'exploitation touristiques (ZET) au nombre de 15 d'une superficie totale de 4.339 ha.

Zones d'Exploitation Superficie Superficie Localisation Touristique (ha) Terr. Constr. (ha)

EL MACTA FORNAKA 75,5 8

STIDIA STIDIA 48 5

OUREAH SABLETTES MAZAGRAN 230,5 70

KHARROUBA MOSTAGANEM 41,3 2

CHELIFF PLAGE MOSTAGANEM 525 125

CAP IVI B.A. RAMDANE 383 300

B.A. RAMDANE B.A. RAMDANE 182 87,5

HADJADJ PLAGE HADJADJ 450 280

KEF EL ASFER SIDI LAKHDAR 579 500

49

PETIT PORT SIDI LAKHDAR 327 5

AIN BRAHIM SIDI LAKHDAR 325 290

ZERRIFA KHADRA 220 50

KEF KADDOUS KHADRA 68 18

SIDI ABDELKADER ACHAACHA 300 80

BAHARA O/BOUGHALEM 360 96 Tableau XXI : Zones d'exploitation touristique SOURCE : Direction du Tourisme et de l'Artisanat

Par ailleurs, un aménagement touristique sommaire ne permet pas à l'offre de la wilaya de s'exprimer pleinement.

CAPACITE ACTIVITES 2004 ACTIVITES 2005 HOTELS Chambre lits arrivées nuitées arrivées Nuitées TOTAL 241 457 18.101 22.142 19.898 26.313 Tableau XXII : Capacités touristiques de la wilaya

2.3.5.6 Effets potentiels du changement climatique sur le secteur du tourisme La position stratégique de la Wilaya de Mostaganem dans l'espace régional Nord Ouest du pays la prédispose à occuper un rang de pôle régional, en particulier dans le domaine du tourisme.

Cependant, le développement socioéconomique de la wilaya est essentiellement concentré sur la zone littorale, ce qui manifeste des déséquilibres dans la répartition des populations et des activités économiques.

Les potentialités touristiques naturelles de la wilaya, riches et diversifiées sont rehaussées par un patrimoine forestier et hydrique non négligeable, et un potentiel thermal. Ce grand potentiel peut lui permettre une valorisation touristique à très haute valeur ajoutée et développer divers segments de tourisme tels que le tourisme balnéaire ou l'écotourisme forestier.

Les principaux impacts négatifs des effets du changement climatique sur le secteur du tourisme sont ceux qui concernent les milieux dans lesquels s'exerce l'activité touristique.

Ainsi, nous pouvons noter :

 L'érosion littorale qui, bien que limitée aujourd'hui, viendrait menacer le modèle touristique balnéaire en réduisant la superficie des plages,  Les effets induits par les modifications de la température de la mer (augmentation générale, celle générée par les rejets en mer sans traitements d'eaux usées), de la salinité (suite au manque d'apports d'eau douce par les oueds, par le rejet des saumures des stations de dessalement d'eau de mer) risquent de perturber l'équilibre de

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l'écosystème marin, de favoriser la prolifération de certaines espèces (méduses) et algues et d'altérer la qualité des eaux de baignade.  La fragilité actuelle de l'écosystème forestier aux effets du changement climatique et la nécessité de sa protection peut contrarier l'exploitation du potentiel en termes d'écotourisme et le besoin de développer des activités récréatives responsables, en milieu forestier.

Cette vulnérabilité des systèmes touristiques face au changement climatique sera ponctuellement renforcée ou limitée selon les stratégies que développeront les responsables du secteur touristique, y compris pour maîtriser les déplacements des touristes.

Au contraire, l'allongement de la période estivale pourrait être considérée comme un avantage pour la fréquentation touristique aujourd'hui concentrée sur le balnéaire et sur une très courte période de l'année (juillet – aout).

2.3.6 Ressources en eau La Wilaya de Mostaganem correspond à la partie aval de trois régions hydrographiques : Oranie- Chott Chergui, Cheliff-Zahrez et l'Algérois-Soummam. Elle est drainée par un réseau hydrographique dense mais de faible débit. Seul l'Oued Chéliff dont l'embouchure se situe sur son territoire, est à écoulement permanent.

Le drainage des plateaux de l'Est de la wilaya est assuré par plusieurs oueds, dont les plus importants sont l'oued Kramis, l'oued Zerrifa, l'oued Roumane, l'oued Seddaoua l'oued Abid et l'oued Sidi Moussa. Pour la partie centrale, le drainage est assuré par l'oued Chéliff qui constitue le collecteur de petits affluents provenant des flancs des montagnes de Djebel Dis et djebel Aïzeb. Enfin, pour la partie ouest, c'est un petit réseau hydrographique diffus et de faible débit qui assure le drainage (en particulier Oued Tine dans la zone du Bordjia).

En raison de la faiblesse des précipitations et des conditions topographiques défavorables à l'implantation de grands ouvrages hydrauliques, la ressource en eau locale conventionnelle était insuffisante pour satisfaire une demande sans cesse croissante en eau potable et les besoins en eau d'une agriculture de plus en plus dépendante de l'irrigation.

Cependant, la mise en œuvre du projet MAO (Mostaganem – Arzew – Oran), le barrage de Kramis et de la station de dessalement d'eau de mer ont totalement changé la donne et font désormais de Mostaganem une wilaya excédentaire en eau qui pourra s'autoriser à diminuer la pression sur ses ressources souterraines et à augmenter la superficie des terres irriguées.

2.3.6.1 Les ressources en eau de surface Les ressources en eau de surface mobilisables pour les besoins de la Wilaya de Mostaganem reposent aujourd'hui sur les dispositifs suivants :

Les barrages

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Le projet MAO: Ce projet a été réceptionné et mis en eau depuis juillet 2009. Il mobilise un volume annuel de 45 hm3 au profit de la Wilaya de Mostaganem. Il est composé :

. du barrage de dérivation du Chéliff (d'une capacité de 50 hm3); . du barrage de stockage de Kerrada (d'une capacité de 70 hm3); . de la station de traitement d'eau de Sidi Laadjel (d'une capacité de 561.600 m3/j); . de la station de pompage sur la rive gauche de l'oued Chéliff (d'une capacité de 9,5 m3/s); . du réservoir de stockage de Mostaganem (d'une capacité de 120.000 m3).

Le barrage du Kramis: Mis en service en 2006, ce barrage a une capacité de 45 hm3 principalement destinée à l'alimentation en eau potable pour les localités du Dahra et l'irrigation des 4.300 ha du périmètre Kramis. Il mobilise actuellement 25 hm3.

Les retenues collinaires Trois retenues collinaires totalisant une capacité théorique de 0,833 hm3 desservent la Wilaya de Mostaganem :

. Le petit barrage de Benzegouane, d'une capacité théorique de 0,36 hm3 . Le petit barrage de Kaddour Saider, d'une capacité théorique de 0,24 hm3 et . Le petit barrage de Oued Moussa, d'une capacité théorique de 0,30 hm3

Il y a lieu de souligner ici que les petits barrages et barrages réalisés mobilisent en réalité moins de 146 hm3/an alors qu'ils disposent d'une capacité théorique de 166,4 hm3/an.

Par ailleurs, la partie Est de la wilaya est celle qui est la plus vulnérable et la plus touchée par le phénomène de l'érosion. Or, c'est précisément cette région qui abrite les barrages desservant la Wilaya de Mostaganem, les exposant ainsi à l'envasement.

2.3.6.2 Les ressources en eaux souterraines Le gisement en eaux souterraines de la Wilaya de Mostaganem est évalué à 52,1 hm3/an. Il est constitué de nappes profondes et d'aquifères importants renfermant les potentialités reconnues suivantes :

. Le plateau de Mostaganem, d'une superficie de 700 km2, d'une épaisseur de 70 m et qui délivre un apport annuel de 26 millions de m3. . La plaine de Bordjias, d'une superficie de 250 km2, d'une épaisseur moyenne de 150m et d'un apport annuel de 10 millions de m3. . Le synclinal de Bouguirat, d'une superficie de 240 km2, d'une épaisseur moyenne de 80 m et d'un apport annuel de 9,5 millions de m3. . Et enfin la vallée du Cheliff de 16,50 km2, d'une épaisseur moyenne de 15 m et d'un apport annuel de 6,6 millions de m3.

Ces nappes ont, jusqu'à un passé récent, été exploitées au-delà de leur capacité. Les ressources mobilisées avaient été de 57,34 hm3/an.

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Apports Eau potable Irrigation Total (hm3) annuels hm3 hm3 Plateau de Mostaganem 26 15,3 19 34,3 Plaine de Bordjias 10 6,24 2,7 8,9 Synclinal de Bouguirat 9.5 7,4 5 12,4 Vallée du Cheliff 6.6 0,9 0,8 1,7 Total 52,1 29,84 27,5 57,34 Tableau XXIII : Répartition des ressources en eau mobilisées Source : DRE

2.3.6.3 Les ressources non conventionnelles Une station de dessalement d'eau de mer est en activité au niveau de l'embouchure de l'oued Cheliff. Elle dispose d'une capacité de 200.000 m3/j soit 73 hm3/an.

L'alimentation de la wilaya par ce dispositif a nécessité des travaux d'infrastructure consistant en la pose de plus de 127 km de canalisations en fonte ductile.

L'épuration des eaux usées représente à ce jour un volume de 8 hm3/an, soit un potentiel global en ressources non conventionnelles de 81 hm3/an.

2.3.6.4 Une répartition non uniforme De façon générale, les ressources en eau ne sont pas uniformément réparties sur l'ensemble de la wilaya, laissant apparaitre des disparités importantes entre les territoires (par ex. la zone du Dahra est dépourvue de cette ressource).

Volume Besoins Taux de Déficit Capacité de Commune produit Exprimés Satisfaction Enregistré Stockage m3/j m3/j ( %) m3/j m3 MOSTAGANEM 3.650 3.600 109 00 164.800 Groupement SAYADA 2.845 4.894 58 2.048 3.600 urbain MAZAGRAN 3.870 3.949 98 79 5.750 H/ MAMECHE 3.266 4.936 66 1.669 3.900 AIN NOUISSY 2.584 2.446 106 00 6.400 AIN TEDELES 3.431 6.417 53 2.986 3.105 O/ELKHEIR 1.417 2.817 50 1.400 1.610 SOUR 2.398 3.562 67 1.164 2.750 KHEIR EDDINE 2.407 4.583 53 2.176 4.350 AIN BOUDINAR 762 974 78 212 1.350 BOUGUIRAT 3.501 5.084 68 1.583 9.915 SIRAT 1.711 3.550 48 1.839 6.250 ZONE OUEST AIN SIDI CHERIF 679 1.626 42 947 1.850 (17 LOCALITES) TOUAHRIA 904 1.210 75 306 3.050 MESRA 3.198 4.222 76 1.024 3.550 MANSOURAH 917 2.943 31 2.026 3.275 SOUAFLIAS 831 2.821 29 1.990 1.300 SAF SAF 1.122 2.217 51 1.095 1.545 HACIANE 1.116 1.514 74 398 1.750 FORNAKA 1.202 2.648 45 1.446 5.350 STIDIA 1.650 1.898 87 248 2.330

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SIDI LAKHDAR 3.350 5.564 61 2.114 8.800 KHADRA 1.735 2.248 77 513 2.320 SIDI BELATTAR 728 1.029 71 301 825 O/MAALAH 688 1.484 46 796 2.050 TAZGAIT 376 1.458 26 1.082 1.870 ZONE DAHRA NEKMARIA 597 1.672 36 1.075 15.600 (11 COMMUNES) O/BOUGHALEM 827 2.213 37 1.385 5.650 SIDI ALI 3.953 6.014 66 2.061 21.050 HADJADJ 2.150 2.700 80 550 3.520 B.A.RAMDANE 1.433 2.118 68 685 2.690 ACHAACHA 2.542 5.492 46 2.950 2.450 TOTAL WILAYA 57.865 92.293 62 34.513 304.605 Tableau XXIV : Satisfaction des besoins en eau – 2012 Source : DRE

Ce tableau montre qu'hormis les communes de Mostaganem, Mazagran et Ain Nouissy, les autres communes de la wilaya affichent des déficits plus ou moins importants. Le taux de satisfaction global de la wilaya est de 62%.

Figure 19 : Taux de satisfaction des besoins en eau

En matière d'infrastructures hydrauliques, la quasi-totalité des communes disposent d'un réseau avec des taux de raccordement appréciables tant pour l'AEP que pour l'assainissement, et malgré le caractère épars des populations de certains territoires.

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Quant à la capacité de stockage de la wilaya, elle a évolué de façon considérable, passant de près de 138.000 m3 en 2009 à près de 305.000 m3 en 2012.

2.3.6.5 De la pénurie à une large autosuffisance Une sécheresse prolongée qui a induit une baisse dans le remplissage des barrages et un rabattement important des nappes, le fait que la totalité des sites de barrages-réservoirs soient déjà en exploitation, les pertes d'eau dans les réseaux avoisinant les 50% dans certaines agglomérations de la wilaya ont fait que celle-ci s'est retrouvée dans des situations de déficit important.

Parallèlement, les mesures de soutien à l'agriculture et en particulier l'accès aux crédits ont permis à de nombreux paysans de se doter de puits individuels, puisant dans les nappes phréatiques, doublant ainsi les superficies irriguées mais sans qu'une exploitation rationnelle et concertée de la ressource soit mise en place.

Cependant, avec la mise en œuvre du MAO et à la faveur d'une pluviométrie très favorable, la situation de la Wilaya de Mostaganem a radicalement évolué et est appelée à s'orienter vers une large autosuffisance qui permettrait d'engager des actions de développement d'envergure, particulièrement au niveau agricole.

2.3.6.6 Un surplus de ressources à gérer Depuis la mise en œuvre du MAO et de la station de dessalement de Mostaganem, la wilaya dispose journellement de 700.000 m3 permettant d'alimenter sans interruption les 800.000 habitants de la wilaya.

Ceci est sans compter les 30.000 à 40.000 m3/j alloués à partir de la station de traitement du Cheliff ni le réseau de puits qui s'alimentent à partir de la nappe phréatique du Plateau de Mostaganem et qui sont susceptibles de mobiliser 40.000 m3/j.

Par ailleurs, l'une des finalités du MAO était d'alimenter la métropole oranaise laquelle s'autonomisera avec la mise en production de la station de dessalement de la Macta dont la capacité nominale de 500.000 m3/j couvre largement les besoins d'Oran et de sa périphérie. De ce fait, il était nécessaire d'envisager d'autres débouchés pour l'eau des barrages du Cheliff et du Kramis.

Ces perspectives ont amené les acteurs de la région à, d'une part, sceller certains forages d'eau potable et d'autre part, à envisager le déploiement de nouvelles superficies pour l'agriculture irriguée.

2.3.6.7 Le développement de l'agriculture irriguée Afin d'absorber la ressource en eau excédentaire produite au niveau de la wilaya, il est projeté d'aménager une superficie supplémentaire de 28.000 hectares pour l'agriculture irriguée et de procéder à la réaffectation des points d'eau qui étaient destinés à l'AEP à des fins agricoles (plus de 60 puits et forages sont en cours de transfert à la Direction des Services Agricoles, en coordination avec la Chambre de l'Agriculture).

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Dans l'immédiat sont concernées par la création de nouveaux périmètres les zones suivantes :

. Plateau de Mostaganem : 10.000 ha . Synclinal de Bouguirat : 2.600 ha . Plaine des Bordjias : 250 Ha . Périmètre Oued Maallah : 200 ha

Cependant, l'aisance en termes de ressources ne doit pas occulter certaines questions fondamentales qui se posent dès lors qu'est recherchée une dynamique de développement durable basée sur une gestion rationnelle et une exploitation judicieuse de l'eau, au profit de l'ensemble de la région.

Ces questions peuvent être résumées ainsi :

. Comment assurer une distribution équitable de l'eau à tous les paysans et s'assurer de la contribution collective des agriculteurs, en évitant le développement préjudiciable de l'individualisme ?

. Comment éviter le gaspillage de la ressource ?

. Quels modes d'irrigation adopter ?

. Quels plans de culture adopter pour lesquels la recherche de profit ne doit pas constituer l'unique motivation ?

. Comment préserver la qualité des sols et développer une agriculture respectueuse des spécificités agronomiques de la région ?

2.3.6.8 L'impact des changements climatiques Hormis le dessalement d'eau de mer, toutes les autres sources d'approvisionnement en eau sont intimement liées aux conditions climatiques de la région. Elles sont donc dépendantes de la pluviométrie et par voie de conséquence, impactent tous les secteurs utilisateurs de la ressource en eau (agriculture, AEP, industrie, …).

Ainsi, la baisse des précipitations impacte la quantité d'eau disponible et compromet la recharge des aquifères qui se produit en période de forte pluviométrie et de température plutôt basse. Il a déjà été relevé des rabattements importants des nappes phréatiques consécutives à la surexploitation.

Les perspectives de développement de l'agriculture irriguée vont renforcer le lien de dépendance vis-à-vis d'un approvisionnement régulier et stable en volume en ressource en eau. De plus, la logique de la culture intensive dans la perspective de gains rapides et conséquents avec son cortège de fertilisants et de produits phytosanitaires risque de conduire à une contamination des nappes phréatiques.

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D'un autre coté, les territoires de la wilaya où se pratique la culture en sec seront les premiers à pâtir d'une raréfaction des ressources pluviométriques ou de l'accentuation des écarts dans la distribution des précipitations.

Par ailleurs, l'exigence de l'approvisionnement régulier à partir du dispositif MAO impose de maintenir les barrages en état et d'éviter leur envasement et par suite, une diminution de leur capacité de rétention. Or, il se trouve que ces barrages sont localisés dans les régions les plus concernées par les phénomènes érosifs que les phénomènes extrêmes (pluies violentes) ne manqueront pas d'aggraver si des mesures de consolidation des berges et de reboisement ne sont pas engagées.

L'augmentation des températures induira inévitablement un accroissement de la demande domestique en eau qui pourrait, le cas échéant, entrer en conflit d'usage avec le secteur du tourisme dont une progression importante est attendue. De même, cette augmentation des températures entrainera, pour des superficies constantes, une évaporation plus importante et une augmentation des besoins en irrigation, si aucune adaptation (substitution de cultures) n'est réalisée.

La conjugaison de l'accroissement des besoins en eau potable (et donc du volume des rejets) et de l'augmentation des températures créera de fortes tensions sur les systèmes d'assainissement et des coûts supplémentaires pour le traitement des eaux afin de prévenir les risques sanitaires potentiels, notamment en cas d'utilisation des eaux recyclées en agriculture ou autre.

Sur un autre plan, l'approvisionnement depuis les stations de dessalement pose lui-même un triple problème révélateur in fine de la "fragilité" du dispositif car dépendant de facteurs exogènes sur lesquels il est difficile d'agir :

. Le m3 issu du dessalement d'eau de mer, issu d'un process très gourmand en énergie (fossile) revient actuellement entre 0,6 et 0,8 USD et nécessite d'être subventionné pour être mis à disposition du consommateur à des tarifs acceptables. Cette situation, supportable aujourd'hui en raison de l'aisance financière, peut devenir très rapidement critique en cas de chute des cours du prix du pétrole.

. La clause "take or pay" de vente appliquée qui oblige à la consommation de l'eau produite dont il convient d'éviter cependant le gaspillage.

. Les conséquences environnementales du processus de dessalement d'eau de mer (rejet des quantités considérables de saumures, produits chimiques, gaz à effet de serre).

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2.3.7 L'énergie

2.3.7.1 Electricité La Wilaya de Mostaganem est alimentée en énergie électrique produite à partir de la centrale de production d'électricité de Mers-El-Hadjadj, dans la wilaya d'Oran et évacuée vers 03 postes de transformation à savoir :

. Le poste 60/30/10 kVa de Sidi Benhoua . Le poste 60/30 kVa de Hassi Mameche . Le poste 60/30 kVa de Sidi Ali.

La wilaya connait un taux d'électrification de 96,72% et compte 144.000 abonnés raccordés, dont plus de 530 en moyenne tension à fin 2012. La longueur du réseau atteint 5125 km. Les taux de raccordement urbain et rural à cette date sont donnés par le tableau suivant :

Electrification Urbaine Electrification Rurale Nbre total Taux de de Raccord. COMMUNE Nbre de Taux de Nbre de Taux de foyers Raccord. foyers Raccord. foyers Global raccordés raccordés raccordés MOSTAGANEM 36.952 100,00 317 96.65 37.269 99.97 HASSI MAMECHE 2.382 96,55 3.252 98.75 5.634 97.81 MAZAGRAN 3.547 92,68 2.123 97.79 5.670 94.53 STIDIA 1.753 98,87 996 99.01 2.749 98.92 AIN TEDELES 4.666 98,94 2.853 97.44 7.519 98.36 SOUR 896 94,22 3.117 98.98 4.013 97.88 OUED EL KHEIR 748 92,12 2.353 98.25 3.101 96.69 SIDI BELLATAR 584 98,65 915 91.50 1.499 94.16 BOUGUIRAT 2.196 95,02 3.732 99.44 5.928 97.76 SIRAT 1.064 95,08 2.645 98.14 3.709 97.25 SOUAFLIAS 345 84,77 2.743 97.62 3.088 95.99 SAF SAF 313 94,56 2.178 93.96 2.491 94.04 SIDI ALI 4.981 93,26 3.502 96.61 8.483 94.61 TAZGAIT 225 100,00 1.686 93.61 1.911 94.32 OULED MAALLAH 476 96,36 1.350 97.19 1.826 96.97 ACHAACHA 1.047 99,05 5.213 97.08 6.260 97.40 NEKMARIA 155 65,68 1.407 94.68 1.562 90.71 KHADRA 761 95,48 1.909 95.55 2.670 95.53 O/ BOUGHALEM 666 93,02 1.918 94.34 2.584 94.00 AIN NOUISSY 2.117 87,05 994 98.71 3.111 90.46 FORNAKA 733 36,43 1.988 95.39 2.721 92.17 EL HACIANE 1.854 213,59 971 96.04 2.825 93.45 MESRA 2.535 97,54 2.315 96.90 4.850 97.23 MANSOURAH 395 81,44 2.199 93.34 2.594 91.31 TOUAHRIA 694 95,46 903 90.94 1.597 92.85 AIN SIDI CHERIF 771 100,00 1.110 92.58 1.881 95.48 SIDI LAKHDAR 2.839 99,13 4.657 93.82 7.496 65.76 HADJADJ 2.608 97,86 1.673 95.76 4.281 97.03 B.A.RAMDANE 1.461 98,32 1.544 93.35 3.005 65.70

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KHEIR EDDINE 1.780 96,22 3.179 93.83 4.959 94.67 AIN BOUDINAR 487 86,04 849 93.40 1.336 90.58 SAYADA 914 97,75 4.346 97.42 5.260 97.48 TOTAL WILAYA 82.945 97,14 70.937 96,24 153.882 96,72 Tableau XXV : Electrification urbaine et rurale de la Wilaya de Mostaganem Source : Direction de l'Energie et des Mines (2012)

Lorsqu'elle est examinée l'évolution de la consommation moyenne par type d'abonné, il est constaté que :

. La consommation des abonnés industriels (moyenne tension) est pratiquement restée constante à l'exception de l'année 2012 qui a vu l'entrée en fonction des stations de dessalement d'eau de mer.

. Pour les abonnés domestiques (ménage), l'évolution est de 33% entre 2007 et 2012. cette hausse conséquente est la résultante de l'amélioration du niveau de vie (utilisation d'appareillages électroménagers, climatisation, …).

. La consommation basse tension du secteur agricole a connu une évolution de 4 à 7% par an depuis 2007 et cumulée de 2007 à 2012 de 21%. Cette variation est pour une part imputable à l'irrigation (pompes).

. Pour les abonnés "non ménage" (administrations et commerces), l'évolution n'est pas uniforme. Aucune explication n'a été fournie sur ces variations.

Consommation moyenne par type d'abonné (MW) 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Ménage 366 375 402 420 439 488 Non ménage 1.899 2.213 1.754 1.554 1.575 1.607 Industriel 19.819 19.845 19.153 19.585 19.912 23.748 Secteur agricole - 1.113 1.156 1.208 1.267 1.352

Evolution de la consommation moyenne (%) 2008 2009 2010 2011 2012 2012 à à à à à à 2007 2008 2009 2010 2011 2007 Ménage 2 7 4 5 11 33 Non ménage 17 -21 -11 1 2 -15 Industriel 0 -3 2 2 19 20 Secteur agricole - 4 4 5 7 21 Tableau XXVI : Consommation électrique moyenne et évolution - Source : Entreprise Sonelgaz

De façon plus détaillée, le tableau (et le graphe l'accompagnant) décrit l'état mensuel des consommations "basse tension" pour le secteur de l'agriculture, pour les cinq dernières années.

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Consommation basse tension mensuelle du secteur agricole et son évolution

2009 2010 2011 2012 2012 2008 2009 2010 2011 2012 - - - - - 2008 2009 2010 2011 2008 Janvier 755 881 1.000 899 1.133 17% 14% -10% 26% 50% Février 877 717 975 1.081 967 -18% 36% 11% -11% 10% Mars 789 875 908 974 1.187 11% 4% 7% 22% 50% Avril 1.103 968 995 1.040 914 -12% 3% 5% -12% -17% Mai 1.000 1.098 1.001 1.096 1.110 10% -9% 10% 1% 11% Juin 1.225 1.161 1.142 1.415 1.513 -5% -2% 24% 7% 24% Juillet 1.263 1.281 1.333 1.154 1.288 1% 4% -13% 12% 2% Août 1.257 1.398 1.366 1.333 1.589 11% -2% -2% 19% 26% Septembre 1.400 1.570 1.483 1.814 2.035 12% -6% 22% 12% 45% Octobre 1.317 1.418 1.506 1.520 1.613 8% 6% 1% 6% 22% Novembre 1.107 1.264 1.417 1.509 1.603 14% 12% 6% 6% 45% Décembre 1.137 1.200 1.208 1.532 1.519 6% 1% 27% -1% 34% Moyenne 1.113 1.156 1.208 1.267 1.352 4% 4% 5% 7% 21% Tableau XXVII : Consommation Basse Tension pour l'agriculture et évolution - Source : Entreprise Sonelgaz

Consommation mensuelle BT pour le secteur de l'agriculture

2500 2000 1500 2008 1000 2009 500 2010 0 2011 2012 Avril Mai Juin Mars Juillet Août JanvierFévrier Octobre Novembre Septembre Décembre

Figure 20 : Consommation mensuelle BT pour l'agriculture

Ces courbes révèlent deux pics de consommation : juin et septembre qui correspondent à des périodes spécifiques d'irrigation : juin pour les maraichages plein champ et septembre pour l'arrosage des maraichages d'arrière-saison (pomme de terre, choux, …). Il faut souligner que les agriculteurs ont recours de plus en plus fréquemment aux pompes électriques qu'à fuel.

Il est certain qu'avec l'accroissement envisagé des superficies de culture irriguées, l'augmentation probable des températures et les modifications des régimes pluviométriques, le besoin en énergie pour l'agriculture ira croissant. Il sera également renforcé par le développement important de l'aviculture qui requiert, en particulier lors des fortes chaleurs et des canicules, un recours massif à la climatisation.

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Toujours en ce qui concerne la relation de ce secteur, et en particulier dans sa composante électricité qui a recours à un réseau aérien pour l'acheminement de l'énergie aux usagers, avec le climat, nous pouvons signaler l'événement de janvier 2013 où l'ensemble des localités de la wilaya a dû faire face à une coupure généralisée de l'électricité consécutive aux fortes rafales de vent qui ont perturbé la distribution.

Selon les techniciens de l'entreprise Sonelgaz, plus de 60% des pannes sont dues à des conditions météorologiques défavorables (vents violents, tempêtes, humidité importantes).

2.3.7.2 Gaz Pour ce qui concerne le gaz, le déséquilibre en termes de raccordement entre les zones urbaines et les zones rurales est encore plus marqué. Fin 2012, le taux de desserte en gaz naturel de la wilaya a atteint les 56%.

Au titre du programme quinquennal 2010-2014, la wilaya a bénéficié d’une enveloppe financière pour le raccordement de 1500 foyers. A la fin de la concrétisation dudit programme, la Wilaya atteindra un taux de desserte de 94 %.

Taux de Taux de Taux de Nbre Total Nbre Total Raccord. Raccord. Raccord. de Foyers COMMUNE de Foyers Zone Urbaine Zone Rurale Global non Raccordés % % % Raccordés MOSTAGANEM 81,51 - 30.119 80,79 7.161 HASSI MAMECHE 90,88 24,42 3.046 52,88 2.714 MAZAGRAN 43,40 2,44 1.714 28,58 4.284 STIDIA 72,36 5,96 1.343 48,33 1.436 AIN TEDELES 54,71 - 2.580 33,75 5.064 SOUR - - - - 4.100 OUED EL KHEIR - - - - 3.207 SIDI BELLATAR - - - - 1.592 BOUGUIRAT 59,93 - 1.385 22,84 4.679 SIRAT 58,53 2,86 732 19,19 3.082 SOUAFLIAS - - - - 3.217 SAF SAF - - - - 2.649 SIDI ALI 50,55 - 2.700 30,11 6.266 TAZGAIT - - - - 2.026 OULED MAALLAH - - - - 1.883 ACHAACHA - - - - 6.427 NEKMARIA - - - - 1.722 KHADRA - - - - 2.795 O/ BOUGHALEM - - - - 2.749 AIN NOUISSY 52,55 - 1.278 37,16 2.161 FORNAKA 51,59 - 1.038 34,34 1.985 EL HACIANE 73,16 - 635 21,51 2.317 MESRA 63,26 - 1.644 32,96 3.344 MANSOURAH - - - - 2.841 TOUAHRIA - - - - 1.720

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AIN SIDI CHERIF 60,96 - 470 23,86 1.500 SIDI LAKHDAR 71,89 - 2.059 26,30 5.769 HADJADJ 69,87 - 1.862 42,20 2.550 B.A.RAMDANE 68,03 - 1.011 32,20 2.129 KHEIR EDDINE 48,49 - 897 17,12 4.341 AIN BOUDINAR - - - - 1.475 SAYADA 56,15 2,38 1.566 29,02 3.830 TOTAL WILAYA 64,39 1,49 56.079 45,25 103.015 Tableau XXVIII: Raccordement en gaz en zones urbaines et rurales Source : Direction de l'Energie et des Mines

2.3.8 Environnement littoral et marin Zone de contact entre l'hydrosphère, l'atmosphère et la lithosphère, au sens strict, le littoral est la zone comprise entre les plus hautes et les plus basses mers. La largeur de ce domaine est variable ; il englobe l'arrière-côte dans la terre ferme, le rivage proprement dit et la zone de balancement des marées.

Le littoral de la région est constitué d'une alternance de falaises et de plages. Au niveau du littoral oranais se produit un contre-courant issu d'une branche du courant atlantique (appelé courant algérien par C. Millot, 1983) qui plaque cette branche contre le littoral, ce qui permet le déplacement de la fraction fine dans le fond et crée une extension de la grande vasière vers le secteur de Mostaganem.

Lieu d'activités nécessitant des eaux de bonne qualité physico-chimique (usages récréatifs, aquaculture et pêche), celles-ci sont sous l'influence directe des eaux d'oueds et des eaux usées, par où transitent les apports des bassins versants, les rejets urbains et industriels. Ces rejets entraînent, lorsque le renouvellement des masses d'eau est faible par rapport aux quantités rejetées, des dégradations notables de la qualité des eaux et des écosystèmes marins.

2.3.8.1 Aspect naturel et paysager S'étalant sur un linéaire de 124 km, ce milieu recèle d'une grande richesse tant naturelle que paysagère. On y retrouve en particulier :

. Les cordons dunaires qui abritent les touffes de Rétam, espèce herbacée fixatrice du sable dunaire.

. L'estuaire de L'Oued Cheliff, seul cours d'eau algérien qui prend sa source dans l'Atlas Saharien en traversant 9 Wilayate sur 750 Km de long.

. La zone humide de la Mactaa, plaine sublittorale de 80.000 ha qui chevauche sur 3 Wilayate (Mostaganem, Oran et Mascara), classée au niveau international par la convention RAMSAR et mise en défens pour l'écosystème important qu'elle abrite, notamment l'avifaune sauvage.

La plus grande partie du domaine forestier de la Wilaya de Mostaganem se trouve au niveau de la frange littorale. Ce domaine présente une composition floristique hétérogène, représentée par les

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forêts les plus importantes: les forêts domaniales de Zerrifa, Seddaoua, Bourahma, Chouachi, la forêt de Kharrouba, la forêt des dunes de la Stidia, la forêt de la Mactaa et la forêt d'Oureah. Les espèces dominantes en sont le Pin d'Alep, le Pin pignon, le Thuya De Barbarie, le Genévrier de Phénicie, le Chêne Kermès, l'Eucalyptus Gonphocephala, l'Acacia Cyanophylla, le Cyprès Semperverens et le Caroubier.

Les espèces faunistiques spécifiques à la zone littorale mostaganémoise sont les espèces méditerranéennes. Il s'agit de mammifères (Sanglier, Chacal, Renard, Lièvre, Lapin et quelques espèces protégées : Belette, Porc-épic, …), de reptiles, d'oiseaux sédentaires (Perdrix, Caille, Merle) et migrateurs (Grive, Hirondelle, Cigogne et Flamant rose).

Plusieurs variétés d'espèces aquatiques à intérêt halieutique sont recensées (poissons, crustacées…..) et à intérêt écologique telles que les herbiers à Posidonie (espèces endémiques de la mer méditerranéenne).

La posidonie, considérée comme le véritable poumon des mers en raison de l'énorme quantité d'oxygène générée chaque jour, forme de larges prairies sous-marines entre 30 m et 50 m de profondeur. Ce riche milieu permet d'autre part la fixation des fonds meubles (dunes sous- marines), l'atténuation des forces des vagues et des houles et la production d'une importante masse de matière organique acheminée par les courants marins vers les fonds moins favorisés.

Le phoque moine de la Méditerranée a subi un déclin dramatique. Cette espèce qui montre une prédilection pour les côtes rocheuses et les falaises a totalement disparu de la côte Est du littoral mostaganémois dans les grottes périodiquement inondés par les marées (les grottes de ElKef lasfar et Sidi Adell).

2.3.8.2 Atteintes et pressions sur le littoral La Wilaya de Mostaganem est très touchée par le phénomène de littoralisation. La quasi-totalité des unités industrielles se trouvent au niveau de cette frange et spécialement l'agglomération chef-lieu de la Wilaya auxquelles il faut ajouter l'activité portuaire (pêche et commerce)

Cette véritable littoralisation du peuplement est la conséquence logique de la concentration des activités surtout économiques (pêche, activités industrielles, commerciales, loisirs, tourisme) au niveau de cette zone. Ceci n'est pas sans danger sur les ressources naturelles, les potentielles agricoles et les équilibres écologiques.

En effet, le littoral mostaganémois est un espace sensible et un territoire attractif convoité qui est encore aujourd'hui la proie d'une forte pression foncière et ses enjeux économiques prévalent souvent sur les préoccupations environnementales.

Une forte urbanisation D'importantes surfaces littorales sont mobilisées pour des besoins de développement (urbanisation, activités) sans tenir compte des effets immédiats et des impacts à long terme sur l'équilibre des écosystèmes et la perte de leurs richesses naturelles (pédologiques, floristiques et faunistiques).

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Par ailleurs, et malgré les dispositions de la Loi sur le Littoral qui incite et encourage la délocalisation des unités industrielles au-delà du domaine littoral, aucun transfert de ce genre n'a été entrepris à ce jour pour ce qui concerne les activités économiques et touristiques.

Entreprise Situation Branche Unité SORA SUCRE ex Zone de Salamandre Agroalimentaire Raffinerie de sucre ENASUCRE ERIAD Centre ville Mostaganem Agroalimentaire Minoterie semoulerie Grands moulins Dahra Minoterie semoulerie et Zone de Salamandre Agroalimentaire du Groupe Métidji production des différentes pates Minoterie de Sidi Commune de Sayada Agroalimentaire Minoterie semoulerie Bendhiba Giplait : OROLAIT Zone de Salamandre Agroalimentaire Unité de lait SAIMEX Zone de Salamandre Agroalimentaire Unité de lait SOACHLORE ex CELPAP Zone de Salamandre Chimie Unité électrolyse SNTA Centre ville Mostaganem Manufacture & divers Unité de tabac L'enceinte portuaire du port Société des Bentonites d'Algérie BENTAL ex ENOF Chimie commercial et pêche Unité de Mostaganem Tableau XXIX : Principales activités industrielles de la Wilaya de Mostaganem

Le Tourisme balnéaire Accueillant annuellement plus de 10 millions d'estivants sur la période estivale qui fréquentent les 21 plages à baignade autorisée sur les 48 que compte la wilaya, le littoral mostaganémois est soumis à des pressions importantes.

Outre cette fréquentation aussi élevée qu'anarchique, avec des stationnements le long de la voie, presque sur la plage, de milliers de véhicules qui contribuent à la dégradation des sites, on enregistre un piétinement très important des dunes qui tend à les déstabiliser. Par ailleurs, la gestion des ordures ménagères, qui atteignent près de 200 t/j dans des décharges sauvages sur le domaine littoral, tend à s'exacerber en période estivale notamment au niveau des zones balnéaires. Enfin, la plupart des Zones d'Expansion Touristique programmées concernent la zone littorale.

Superficie Superficie Communes Etat du plan d'aménagement Dénomination de la ZET totale aménageable Littorales touristique (PAT) (ha) (ha) Fornaka ZET El-Macta 75.5 08 Non lancé Stidia ZET Stidia 48 05 2ème phase Mazagran ZET Ouréah- sablettes 230.3 70 En cours de lancement ZET Kharouba 41.3 02 2ème phase Mostaganem ZET Cheliff 525 125 En cours de lancement ZET Cap Ivi 383 300 Approuvé au niveau local Ben Adelmalek ZET B. A. Ramdane 306 166 Approuvé au niveau local Ramdane Sokhra 101 / Non lancé Hadjaj ZET Hadjadj 450 280 Non lancé ZET Kef El Asfer 579 500 Non lancé Sidi Lakhdar ZET Petit Port 327 05 Non lancé ZET Ain Brahim 325 290 Non lancé Khadra ZET Zerrifa 220 50 Non lancé

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ZET Kef Kaddous 68 18 Non lancé Achaacha ZET Sidi Abdelkader 300 80 Non lancé O/Boughalem ZET Bahara 360 96 Non lancé Tableau XXX : Zones d'expansion touristique de la Wilaya de Mostaganem Source : Direction du Tourisme et de l'Artisanat

La Pollution par les eaux usées urbaines et industrielles En l'absence de systèmes d'épuration des eaux usées urbaines et industrielles au niveau des différents points de rejets en mer, on relève trois points chauds de pollution sur le littoral de Mostaganem :

. L'Oued Chéliff qui traverse 9 wilayas,

. L'Oued Ain Sefra charriant la plus grande partie des eaux usées générées par la ville de Mostaganem et quelques communes limitrophes (Sayada, Kheireddine). Il débouche en mer près du port,

. Le Canal Sud qui canalise les rejets urbains d'une bonne partie de l'agglomération de Mostaganem et de Mazagran ainsi que les rejets industriels de quelques unités telles que : OROLAIT et SORASUCRE.

Figure 21: Embouchure de l'Oued Ain Sefra

Le volume des eaux usées urbaines générées par le groupement urbain de Mostaganem (déversés en mer sans aucun traitement au préalable) a été estimé à 40.000 m3 pour une population de 190.000 habitants. D'autres rejets sont recensés tels que la station de relevage de Salamandre à coté du nouveau port de pêche et de plaisance. Les apports en suspension, à l'origine d'une consommation excessive de l'oxygène dissous, sont préjudiciables à la vie aquatique, car ils interviennent dans le sens d'une eutrophisation du littoral.

On signalera à ce sujet l'importante étude réalisée par S. Remili et A. Kerfouf (2013) sous le titre "Evaluation de la qualité physico-chimique et du niveau de contamination métallique des rejets d'eaux usées d'Oran et de Mostaganem (littoral Ouest algérien)" et qui souligne que "le littoral

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oranais est de plus en plus agressé de nos jours par diverses formes de nuisances : activités industrielles, tourisme intensif et urbanisation massive, avec comme corollaire une ampleur sans cesse croissante d'une pollution d'origine domestique".

La frange côtière subit un accroissement des rejets d'eaux usées sans aucun traitement, à l'origine d'une contamination biologique et physico-chimique des eaux marines. Cette frange côtière subit une expansion démographique galopante accompagnée d'une urbanisation anarchique et d'intenses activités portuaires associées à diverses activités industrielles, qui ne sont pas sans conséquences sur l'environnement côtier".

Pour pallier ce problème, une station d'épuration est programmée pour traiter un débit nominal de 60.000 m3 d'eaux usées, pour une population de 200.000 habitants à l'horizon 2025. Les travaux de réalisation sont en cours de lancement.

L'Erosion du trait de côte Au niveau de nombreuses plages du littoral mostaganémois, on note une érosion du trait de côte dans les zones sableuses. Cette érosion est principalement due à une carence en sédiments apportés par la dérive littorale. Les plages rétrécissent et accentuent le risque de submersion marine.

En raison des aménagements effectués, le littoral meuble oranais a largement reculé, ne recevant plus l'apport en alluvions des différents cours d'eaux, en particulier au niveau de la région de la Macta. Par ailleurs, l'augmentation des besoins en sable et en gravier pour les projets d'aménagement, l'industrie et les différentes constructions entraînent une surexploitation des sédiments dans le lit des cours d'eau et sur la côte.

La Lagune de Stidia Cette lagune située à 16 km de Mostaganem constitue l'unique exutoire naturel de l'agglomération de Stidia. Elle est arrivée au maximum de la saturation de sa capacité et, malgré l'extension de sa superficie, ne permettait pas la régénération naturelle des eaux usées. Elle attente également au cadre de vie, par la pollution de l'environnement, en offrant le gîte à la faune nuisible, surtout en période estivale, et en exhalant les odeurs nauséabondes.

Figure 22 : La lagune de Stidia Un projet d'éradication de cette lagune est projeté par la Direction des Ressources en Eau de la

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Wilaya, consistant à réaliser une conduite des eaux usées devant pénétrer à 450 m au large de la plage, pour le rejet en "offshore" des eaux usées.

Les Impacts de la pollution sur la flore marine Les eaux de la zone côtière sont caractérisées par un système biologique très actif où la concentration de la chlorophylle intégrée dépasse 100 mg /m3. La qualité du phytoplancton dominant est le groupe des diatomées, algues microscopiques constituées d'une cellule unique vivant seule ou "en chaîne".

Les herbiers à posidonie ont largement régressé. Ils sont extrêmement sensibles aux changements environnementaux : pollution des eaux marines ; érosion due à l'action anthropique ; modification de l'hydrodynamisme et de l'équilibre sédimentaire ;

Positionnement Etendue 2002 Etendue 2005 Baie de Salamandre 8 Km 5 Km Ouréah 4 Km 3 Km Macta-Sidi Mansour 6 Km 4 Km Tableau XXXI : Répartition de l'herbier à Posidonie dans le littoral mostaganémois (Source PACMO)

La dégradation est causée aussi par la flottille et les instruments de pêche.

Pollution par les hydrocarbures Du fait de sa situation au sein de la baie d'Arzew, le coté ouest du littoral mostaganémois est fortement exposé à la pollution par les hydrocarbures occasionnée par l'activité pétrolière au niveau des deux ports de Bethioua et d'Arzew.

Les stations de dessalement d'eau de mer Il y a lieu ici de s'interroger sur l'impact que pourront avoir les stations de dessalement d'eau de mer sur les écosystèmes, dans la Wilaya de Mostaganem. Il faut rappeler que la wilaya compte, sur son territoire ou à proximité immédiate 3 stations de dessalement :

 Mostaganem : 200.000 m3/j  Mers El Hadjaj : 500.000 m3/j  Arzew : 90.000 m3/j

Ces 790.000 m3/j vont produire journellement près de 30.000 t/j de sels marins qu'il faudra dissoudre ou stocker. Ces deux alternatives comportent des risques tant pour le milieu marin que terrestre.

Le Fond Mondial pour la Nature estime que "… les activités intensives de dessalement peuvent provoquer le développement de saumures et entrainer la destruction de précieuses régions côtières, contaminant ainsi la vie marine les cours d'eau, les zones humides et plus généralement les écosystèmes qui assurent l'épuration de l'eau et la protègent contre les catastrophes".

Ce phénomène s'ajoute aux aménagements réalisés sur les cours d'eau qui ne se jettent plus dans la mer près de Mostaganem, ce qui s'est traduit par une augmentation de la salinité des eaux côtières dans ce secteur.

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2.3.8.3 Un milieu fragile exposé au changement climatique La conjugaison de l'effet prévisible des changements climatiques sur le niveau de la mer (30 cm pour la méditerranée en 2100 – GIEC) qui accroitrait les risques d'érosion et de submersion, des travaux d'aménagements sur les oueds qui réduisent les apports sédimentaires et augmentent la salinisation, des pollutions urbaines et industrielles qui génèrent de nouvelles toxicités et menacent l'équilibre biologique est une hypothèse hautement probable. Ceci constitue un défi considérable à relever, et impose d'intégrer la variable climatique dans la prospective territoriale, en particulier s'agissant du milieu littoral et marin.

De nombreuses études confirment que le changement climatique aura un impact direct sur la répartition des espèces et des écosystèmes. Les campagnes de suivi de l'évolution des populations planctoniques ont montré des changements profonds dans leur distribution dont certains sont attribués aux effets du changement climatique.

De nombreuses espèces mobiles vont migrer afin de retrouver des conditions compatibles avec leur développement, conditions bouleversées en particulier par l'augmentation prévisible des températures de l'air, des océans et des cours d'eau, l'évolution des régimes de précipitation, l'occurrence plus marquée des phénomènes météorologiques extrêmes pouvant concerner ces milieux.

Cela aura des répercussions de plus en plus visibles sur la répartition et l'équilibre des écosystèmes mais aussi sur la pêche et la répartition des zones de capture ainsi que sur l'activité touristique.

Nous nous trouvons ainsi devant des phénomènes interdépendants dont les effets induits (submersions marines, érosion-accrétion, acidification, salinisation, invasions biologiques, nouvelles toxicités) se combineront pour menacer les milieux marins et littoraux, les ressources (eau, biodiversité) et enfin sur les activités humaines qui en dépendent.

2.3.9 Le milieu forestier L'évolution des écosystèmes et des ressources naturelles en réponse aux changements climatiques est naturellement au centre des préoccupations des scientifiques et des gestionnaires. Dans ce contexte de changements, l'incertitude est particulièrement problématique pour les gestionnaires forestiers, car la forêt durable implique, par définition, une planification à long terme.

2.3.9.1 Caractérisation de la wilaya La Wilaya de Mostaganem présente différentes unités morphologiques distinctes :

. Le plateau qui recèle de potentialités agricoles très importantes, mais menacées par l'érosion éolienne (phénomène de désertification) et hydrique dues à l'arrachage massif du vignoble (années 70). Cette érosion provoque des pertes de fertilités des sols voire une stérilisation irrémédiable, entrainant un déséquilibre écologique, agronomique et social.

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. Les monts du Dahra, un espace montagneux fortement soumis à l'érosion hydrique constitue un écosystème en péril, faiblement intégré à l'économie régionale et caractérisé par une dégradation de la productivité des terres.

. A ces deux zones homogènes s'ajoute une sous zone, la frange littorale, s'étalant d'Ouest en Est et formant un petit relief dunaire en progression qui nécessite une protection et un développement spécifiques.

Quant au climat, la wilaya relève dans son intégralité de l'étage bioclimatique semi-aride avec 300 à 500 mm de pluviométrie et une répartition annuelle inadéquate. Elle appartient au régime xérothermique à saison sèche variant de moyenne à assez longue.

2.3.9.2 Le domaine forestier de la wilaya Le domaine forestier de la Wilaya de Mostaganem présente une composition floristique hétérogène qui varie selon les composantes du milieu, de la zone côtière vers l'intérieur. Sa superficie globale s'étend aujourd'hui sur environ 32.227 ha, soit 13,9% de la superficie totale de la wilaya. Cette superficie se compose de :

– Forêts domaniales : 18.757 ha – Forêts communales : 7.816 ha – Forêts particulières : 5.654 ha

Une grande partie du domaine forestier de la wilaya se trouve au niveau de la frange littorale. Les forêts les plus importantes sont :

– la forêt domaniale de Zerrifa – la forêt domaniale de Seddaoua – la forêt domaniale de Bourahma – la forêt domaniale de Chouachi – la forêt des dunes de Mostaganem – la forêt domaniale des dunes de Stidia – la forêt domaniale d'Oureah – la forêt domaniale de la Mactaa.

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Figure 23 : Patrimoine forestier de la Wilaya de Mostaganem

Le domaine forestier est constitué de forêts naturelles et de forêts artificielles. La sécheresse du climat, les facteurs anthropiques et les défrichements opérés durant la période coloniale ont fait que les boisements actuels ne représentent en réalité que des vestiges de massifs beaucoup plus étendus, et se maintiennent difficilement.

2.3.9.3 Les essences forestières Les forêts naturelles Les essences forestières des forêts naturelles sont principalement composées de :

– Pin d'Alep (11.183 ha soit 42%) – Thuya de Barbarie (4.766 ha soit 18%) – Genévrier de Phénicie (4.664 ha soit 18%)

La superficie forestière en forêts naturelles est restée relativement stable ces 10 dernières années :

Circonscriptions Sidi Ali Mostaganem Ain Tedeles Total Wilaya Espèces Pin d'Alep 1.050 (06,39%) Thuya de Barbarie 2.171 (13,22%) 330 (02,93%)

70

Genévrier de Phénicie 4.261 (25,95%) 128 (02,14%) Chêne kermès 500 (03,00%) Genévrier + thuya 233 (05,08%) Thuya + pin d'Alep 1.339 (29,23%) Maquis (pin d'Alep) 97 (02,11%) 7.982 1.669 458 10.109 Tableau XXXII : Superficies des forêts naturelles par espèce (unité : ha)

Bien que la végétation méditerranéenne soit adaptée aux fortes contraintes climatiques estivales, celles-ci pourraient devenir critiques avec le changement climatique.

Le pin d'Alep est l'essence résineuse phare de la région méditerranéenne. Il aime la chaleur, supporte les sécheresses prolongées, craint l'excès d'humidité et par dessus tout les fortes gelées et la neige. Il descend dans le Maghreb jusqu'en limite du désert et se cantonne au-dessous de 700 à 800m d'altitude.

Différents travaux (Vila et al., 2008 ; Thabeet et al., 2009) montrent que la croissance radiale du pin d'Alep a beaucoup augmenté sur le dernier siècle. L'étude de la sensibilité de ces espèces aux paramètres climatiques a mis en évidence que le pin d'Alep est surtout sensible aux grands froids et plus particulièrement aux faibles températures hivernales. Les modèles prédictifs de croissance pour le 21ème siècle confirment les tendances actuellement observées et simulent une augmentation de la croissance de celle du pin d'Alep (Keller et al, 2000).

Le thuya de Barbarie est un arbre endémique de la Méditerranée sud-occidentale (endémisme de genre). Il peuple surtout les régions du Maghreb. Le thuya est un arbre rustique qui a la faculté de rejeter de souche lui permettant de résister dans une certaine mesure aux mutilations les plus profondes, y compris aux incendies. Les substrats calcaires et une température élevée favorisent l'extension du thuya vers la mer. C'est une essence également thermophile et xérophile mais surtout héliophile. Le thuya est absent des espaces ombragés et des ubacs ; il recherche la lumière. Son association avec le genévrier de Phénicie est courante.

Le genévrier de Phénicie est la troisième essence forestière naturelle régionale. Elle appartient comme le thuya à la famille des Cupressaceae et colonise aisément les substrats dunaires vifs en plus des dunes consolidées qu'elle peuple uniformément ou en association avec le thuya. C'est une espèce typiquement méditerranéenne et son endémisme de genre s'étend à une aire plus large que celle du thuya.

Le genévrier est une espèce très robuste qui rejette de souche également et est capable de s'adapter à des conditions arides. Bien que pour P. BOUDY (1950) "c'est de toutes les essences forestières celle qui résiste le mieux à l'aridité, d'où sa présence dans les dunes", le facteur édaphique est déterminant et il n'est pas unique.

Les forêts artificielles Le reste de la superficie boisée est représentée par des forêts artificielles issues de reboisements par des résineux (pin pignon, pin d'Alep, pin maritime), des feuillus (eucalyptus, acacias) et des essences secondaires représentant fortement les associations genévrier-thuya.

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Circonscriptions Sidi Ali Mostaganem Ain Tedeles Total Wilaya Espèces 2.830 (44,00%) 1.025 (67,02%) 6.408 (77,66%) Pin d'Alep 3.100 (18,88%) 2.600 (56,76%) 7.033 (62,61%) 540 (8,00%) 43 (1,41%) Pin pignon - 246 (1,49%) 48 (0,42%) 12 (1,50%) Thuya de barbarie - - 927 (8,25%) 43 (4,45%) Genévrier de Phénicie - - 43 (0,37%)

Cyprès semperverences - - 82 (0,72%)

Caroubier - - 5 (0,04%)

Thuya + pin d'Alep - - -

Maquis (pin d'Alep) - - - 1.044 (16,00%) 266 (8,98%) Acacia cyanophylla - 900 (05,48%) 66 (0,59%) 2.073 (32,00%) 504 (32,98%) 1.479 37,32%) Eucalyptus gonphocephala 1.495 (9,90%) 2.055 (17,85%) 6.487 1530 8.251 16.267 Total 5.741 2.600 10.259 18.551 Tableau XXXIII : Superficies des forêts artificielles par espèce 2006 - 2012 (unité : ha)

2.3.9.4 Aléas affectant le milieu forestier Parasites La biodiversité locale a subi des transformations dès la période coloniale puisqu'aux espèces naturelles endogènes (Thuya, genévrier) ont succédé des espèces introduites par les colons aux fins d'utilisation du bois : eucalyptus, pin d'Alep, pin pignon.

Les fréquents épisodes de sécheresse ont des conséquences importantes sur les forêts locales à travers l'affaiblissement des peuplements, l'apparition de maladies et de parasites tels la chenille processionnaire du pin ou le psylle de l'eucalyptus.

Ainsi, la chenille processionnaire du pin a infesté des superficies considérables (3.140 ha en 2007/2008, 3.260 ha en 2009/2010, 4.215 ha en 2013). Véritable indicateur du changement climatique, ce parasite dont le développement larvaire a lieu durant l'hiver est particulièrement sensible aux variations même minimes des températures hivernales. L'augmentation de ces températures hivernales a favorisé sa progression.

Quant au psylle de l'eucalyptus, cet insecte qui a déjà infesté 60% du parc d'eucalyptus marocain en 2009 s'attaque désormais aux forêts d'eucalyptus en Algérie et a été signalé dans la Wilaya de Mostaganem où la superficie contaminée est de 500 ha. L'attaque cause un desséchement prématuré des feuilles d'eucalyptus accélérant leur chute.

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Les analyses biologiques réalisées au niveau national par l'Institut National de Recherche Forestière révèlent que la hausse des températures est un facteur accélérateur dans l'apparition de cette espèce. Les changements climatiques, notamment les pics de chaleur, constituent ainsi un environnement propice à l'évolution des parasites. Par ailleurs, cet insecte se caractérise par une reproduction extrêmement importante et constitue une véritable menace sur les forêts de la wilaya.

On notera également un autre ravageur qui s'attaque à l'eucalyptus et pour lequel les dommages ayant affecté la Wilaya de Mostaganem sont de 150 ha (2012). Il s'agit du Phoracantha semipunctata, coléoptère xylophage qui s'attaque à des arbres en déséquilibre physiologique, affaiblis pour des raisons climatiques, édaphiques ou pathologiques et sensibles à une sécheresse estivale.

Ainsi, l'augmentation de la fréquence des périodes de stress climatique fragilise considérablement le milieu forestier et l'expose aux agressions parasitaires.

Les incendies de forêts Si la Wilaya de Mostaganem reste peu touchée par les incendies de forêts, il apparait que ceux-ci, lorsqu'ils se déclarent, sont en corrélation étroite avec les canicules et touchent essentiellement les forêts de résineux, plus vulnérables aux incendies.

L'analyse des bilans de ces 10 dernières années fait ressortir une superficie totale parcourue par le feu de 191 ha pour 288 foyers, soit une moyenne de 0,66 ha par foyer et une surface moyenne incendiée annuellement de 19,08 ha/an.

Les informations recueillies auprès de la Conservation des Forêts et de la Direction de la Protection Civile attribuent ces incendies à la survenance des vagues de chaleur, aux températures très élevées durant la saison estivale et à la fréquentation des touristes.

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Figure 24 : Superficies forestières incendiées 2005 - 2008 Les feux touchent principalement le pin d'Alep et le thuya (68% des formations forestières touchées par le feu, en 2012)

Une érosion éolienne et hydrique intense Près de la moitié de la superficie de la willaya est constituée de terrains nus érodés et dont l'accroissement engendre la disparition progressive des forêts.

L'érosion hydrique provoquée par les fortes précipitations touche principalement les monts du Dahra qui sont caractérisés par de fortes pentes sur un substrat marneux favorisant le phénomène de glissement.

Dans la plupart des cas, c'est la nature juridique des terrains qui se dresse comme un véritable obstacle à toute mesure de protection contre l'érosion hydrique, telles le reboisement de terrains à forte pente (>20%) pourtant devenues nécessaires et urgentes.

C'est le cas en particulier des monts du Dahra engagés dans un processus de déséquilibre écologique accentué par la dégradation de la productivité des sols et par les pressions qui s'exercent sur les forêts à des fins de subsistance.

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L'opposition des populations rurales aux projets de reboisement sur des terrains privés déclives à relief chahuté commence à être partiellement levée par le biais de Projets de Proximité de Développement Rural Intégré (PPDRI) à travers la plantation oléicole rustique, spéculation pouvant assurer un revenu aux populations rurales tout en n'étant pas très exigeante en eau.

L'érosion éolienne est due aux vents dominants N/O – N/E. Elle concerne principalement le plateau de Mostaganem et les dunes littorales. L'arrachage du vignoble dans les années 70 et qui a concerné près de 32.000 ha a grandement accentué le phénomène érosif dont les effets se font ressentir sur les terres agricoles ainsi que sur les infrastructures routières.

L'apparition de l'alfa Une des manifestations constatée par les agents de la Conservation des Forêts et reliée aux changements climatiques est l'apparition de nappes d'alfa qui se rencontrent habituellement dans les zones à aridité plus accentuée.

La présence de ces poches d'alfa, en particulier près de la zone littorale constitue un danger pour la régénération du genévrier et du thuya en formant un tapis empêchant les graines d'entrer en contact avec le sol.

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3. CHAPITRE III : Evaluation de la vulnérabilité

3.1 Analyse des indicateurs de vulnérabilité d'un territoire

La problématique de l'analyse de vulnérabilité est intimement tributaire de la qualité des données collectées, de leur fiabilité, leur pertinence et leur temporalité. En effet, analyser la vulnérabilité d'un territoire demande une large connaissance du contexte géographique (milieu) mais aussi socio-économique de l'espace sur lequel on intervient. Les éléments climatiques ne sont pas les seuls à exercer une pression sur le territoire. Par ailleurs, les données socio-économiques permettent aussi d'estimer les capacités d'adaptation du territoire.

De façon générale, un indicateur de vulnérabilité est une information, associée à un phénomène, permettant d'en indiquer l'évolution dans le temps, de façon objective, et pouvant rendre compte des raisons de cette évolution.

Un indicateur s'appuie sur une ou plusieurs séries de données mesurées. Les séries de mesures doivent couvrir une période suffisamment longue pour dégager une tendance et éliminer les variabilités inter annuelles. Plus la période couverte par les données est grande, plus les signaux du changement climatique peuvent être perçus et leurs effets mesurés.

En moyenne, nous privilégierons une période de 10 ans (ou plus si disponible) et une fréquence semestrielle (ou à défaut annuelle).

C'est dans cet esprit qu'a été élaborée la liste ci-après des indicateurs de vulnérabilité de la Wilaya de Mostaganem. Les paramètres qui y figurent ne sont pas tous dépendants du climat et de ses variations, mais lui sont tous plus ou moins reliés.

Cette liste est indicative. Elle peut être modifiée, améliorée, adaptée par les secteurs eux-mêmes qui disposent de la véritable expertise pour leur domaine de compétence. Ainsi, un indicateur proposé peut être remplacé par un autre sur proposition du secteur concerné.

De plus, l'expertise de chaque secteur concerné et son implication sont des éléments clé d'appropriation de la problématique abordée et du succès des actions futures d'adaptation.

3.2 Indicateurs de vulnérabilité des milieux

3.2.1 Zones côtières et milieu marin Sources : Direction de l'Environnement – Direction de la Pêche et des Ressources Halieutiques – Marine Nationale Indicateurs

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 Ecosystèmes marins [exemple, biomasse du phytoplancton, saisons de croissance, composition des espèces marines (modification des espèces froides par rapport aux espèces chaudes)]  Pollution marine [par exemple, les rejets d'eaux usées non traitées, les rejets d'eaux usées, concentration d'azote et de phosphore, nutriments coliformes, déversements d'hydrocarbures, qualité des eaux de baignade]  Stocks et quotas de poissons  Poids des captures débarquées (annuel, saisonnier)  Inondations côtières (fréquence des inondations, surfaces inondées)  Érosion / recul du rivage de plage / dégradation des zones côtières  Salinité des eaux côtières  Salinisation des eaux douces  Aquifères d’eaux douces vulnérables à l'inondation (nombre et localisation)  Sorties côtières d'eau douce; débit des oueds saisonniers et charge en éléments nutritifs  Population (% ou nombre) située dans la zone côtière  % de la population à risque d'inondations côtières  % de la construction dans les zones vulnérables aux inondations  Superficie des terres utilisées comme un tampon côtier  Politiques de gestion de la zone côtière (zone où la proportion de terres côtières qui possède un certain niveau de protection ou dépenses pour la protection du littoral, etc.)  % de la population utilisé dans la pêche et l'aquaculture  Politiques liées aux stocks de poissons

3.2.2 Milieu terrestre & biodiversité Sources : Direction de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire – Direction des Services Agricoles – Direction de l'Habitat Indicateurs  Qualité des sols - Evolution (préciser la mesure)  Erosion des sols (préciser la mesure, exemple superficie des terres affectées par la dégradation des sols)  Désertification (superficie annuelle)  Déforestation (superficie annuelle)  Migrations des espèces animales et végétales  Mitage des terres agricoles – Mitages des zones forestières  Populations animales et végétales  Répartition des espèces animales et végétales  Biodiversité (composition des espèces végétales chaudes relatives à celle des espèces végétales froides)  Phénologie des plantes (durée de la saison de croissance, etc.). Etudes de cas ?  Espèces animales et végétales invasives  Hivernage / survie d'espèces (exemple : oiseaux)  Perte d'habitat  Seuils d'espèces critiques  Densité du bétail

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 Techniques agricoles non durables  Croissance urbaine (concentration de la population comme un indicateur de la croissance urbaine)  Gestion / conservation du paysage et des ressources naturelles (proportion des terres qui ont un statut protégé)  Pollution terrestre (nombre d'incidents de pollution enregistrés)  Superficie des espaces verts – taux %  Etat des espaces verts  Nombre de décharges  Volume des déchets

3.2.3 Aléas, Risques majeurs Sources : Protection Civile – Direction des Ressources en Eau – Direction des Services Agricoles – Conservation des Forêts Indicateurs  Sécheresses / ressources en eau  Crues  Mouvements de terrain  Rétraction des argiles  Erosion  Calamités agricoles  Fréquence / intensité des incendies de forêts – localisation  Fréquence des inondations - localisation  Interventions lors de phénomènes extrêmes (canicules par ex., Nbre)  Tempêtes (date, nature, impacts)  Interventions lors des saisons estivales  Moyens humains et matériels disponibles

3.2.4 Ressources en eau Sources : Direction des Ressources en Eau – Direction de l'environnement – Direction de l'Industrie – Agence de Bassin Hydrographique Indicateurs  Humidité du sol et disponibilité en eau  Débit / écoulement / débit fluvial annuel  Fréquence des flux extrêmes des oueds (haut et bas débit en valeurs annuelles)  Recharge / stockage (annuel)  Concentration annuelle de polluants dans les eaux douces (enrichissement organique, par exemple, nitrate, phosphate dans les rivières, lacs, eaux souterraines)  Stress hydrique  Consommation d'eau industrielle (annuelle ? saisonnière ?)  Consommation d'eau domestique (annuelle ? saisonnière ?)  Extraction à partir de sources d'eau de surface (volume annuel)  Extraction à partir de sources souterraines (volume annuel)

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 Irrigation (utilisation de l'eau d'irrigation ou de superficie totale irriguée totale  Consommation d'eau douce par habitant  Gestion des bassins hydrographiques / gestion et protection des ressources d'eau douce  Gestion des travaux de traitement de l'eau  Concentration de coliformes fécaux dans l'eau de distribution  Réseau de traitement des eaux usées  Gestion des crues d'oueds  Contamination des bassins versants (exemple : densité des sorties d'égouts, incidents de pollution de l'eau douce, concentration des coliformes fécaux dans l'eau;  Concentration dans l'eau de N, P, oxygène dissous, résidus de pesticides, ammonium et sédiments du sol

3.2.5 Agriculture & Forêts Sources : Direction des Services Agricoles - Conservation des Forêts – Direction de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire Indicateurs  Séquestration du carbone dans les sols agricoles et les forêts  Rendements annuels par hectare des principales cultures (par exemple, olivier, vigne, blé dur, tournesol…)  Adéquation des cultures  Production de bétail (quantité, poids)  Taux de croissance de la forêt  Adéquation des forêts  Feux de forêt  % de personnes travaillant dans l'agriculture (ou % du PIB )  Superficie des terres arables  Demande de la population pour la nourriture  Sensibilité des cultures aux ravageurs et aux maladies  Utilisation (quantité) d'engrais (N et P) et de pesticides (fongicides, insecticides, herbicides, autres pesticides) par hectare de terres agricoles agricole  Intensité de système d'exploitation, densité d'élevage de bétail, rotation des cultures, techniques pour réduire l'érosion des sols…  Proportion des terres agricoles réservées aux pratiques de l'agriculture biologique  % de personnes travaillant dans le secteur forestier (ou% du PIB?)  Superficie des forêts de plantation; zone des bois naturels  Superficie annuelle des zones humides, forêts, pâturages (ou autres habitats menacés)

3.2.6 Economie Sources : Direction de la Planification et du Suivi Budgétaire – Direction du Tourisme et de l'Artisanat – Direction de l'Energie et des Mines – Direction de l'Industrie – Direction du Transport - SONELGAZ

Tourisme Sources : Direction du Tourisme et de l'Artisanat

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Indicateurs  Tourisme de vacances Hiver - Eté  Visites de parcs nationaux et autres attractions touristiques  Densité (ou proportion) des installations touristiques situées dans la zone côtière (ou zone vulnérable aux inondations)  Disponibilité de l'eau pour loisirs et tourisme  % de personnes travaillant dans le tourisme

Énergie Sources : Direction de l'Energie et des Mines, Entreprise SONELGAZ Indicateurs  Production d'énergie (charbon annuel, électricité, gaz naturel, pétrole, autre)  Consommation d'énergie domestique (annuelle, saisonnière)  Consommation d'énergie dans l'industrie (annuelle, saisonnière?)  Densité (ou proportion) des installations énergétiques situées dans la zone côtière (ou zone vulnérable aux inondations)  Correspondances pics de consommation/extrêmes climatiques (canicules, rigueurs, …)  Correspondances saisons touristiques / consommation énergétique.

Industrie Sources : Direction de l'Industrie Indicateurs  Production de biens nécessitant de grandes quantités d'eau de refroidissement  Indices de ventes de produits sensibles aux conditions météorologiques, par exemple, équipement de réfrigération, eau en bouteille….  Densité (ou proportion) de l'industrie située dans la zone côtière (ou zone vulnérable aux inondations)  Croissance industrielle  % de personnes travaillant dans le secteur manufacturier  Consommation de biens électriques  % des bâtiments avec air conditionné  Utilisation de l'eau pour l'industrie

3.2.7 Assurance / transport Sources : Compagnies d'Assurances – Direction du Transport Indicateurs  Pertes d'assurance dues aux aléas climatiques  Perturbation des réseaux de transport en raison de conditions météorologiques dangereuses  Densité (ou proportion) de l'infrastructure située dans la zone côtière (ou zone vulnérable aux inondations)  Densité (ou proportion) de réseau de transport dans la région vulnérable aux inondations  Densité de construction  Normes de construction  Règlements d'urbanisme

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 Niveau de lutte/gestion contre les inondations  Systèmes d'alerte précoce pour phénomènes météorologiques violents (inondations, tempêtes de vent)  Stabilité du sol (par exemple, la vulnérabilité aux glissements de terrain, affaissements)  Niveau de protection assurance  Importance des services financiers (% PIB)  Taux de possession de voiture  Densité du réseau de transport - kms de route / rail  Volume de marchandises transportées par route / rail / transports aériens  Passagers transportés par air / rail  Qualité des infrastructures de transport - résistance à des conditions extrêmes de chaleur, vents violents, etc.

3.2.8 Indicateurs socio-économiques généraux de vulnérabilité / durabilité Sources : Direction de la Planification et du Suivi Budgétaire Indicateurs  Equité sociale (salaires, prestations minimales, accès aux soins de santé, accès à l'enseignement …)  Capital social (cf. indicateur de la Banque mondiale du capital social)  Croissance économique (par exemple, PIB par habitant)  Croissance démographique / densité

3.2.9 Santé Publique Sources : Direction de la Santé Publique Indicateurs  Mortalité / admissions à l'hôpital (jour) pour les maladies respiratoires  Mortalité due au stress thermique  Mortalité due aux maladies infectieuses (exemple leishmaniose ou maladies diarrhéiques  Mortalité liée aux aléas climatiques (exemple noyade due aux inondations; préjudice liés à des vents extrêmes, ….)  Prévalence (ou incidence) des maladies infectieuses  Espérance de vie  Mortalité infantile  Dépenses de santé par habitant  Accès aux soins de santé, y compris les médicaments / vaccins  Patients par médecin généraliste  % de la population ayant une maladie respiratoire sous-jacente (asthme, bronchite, emphysème, BPCO)  % Population <5 ans  % de la population> 65 ans (ou cohorte plus âgée, par exemple, 70)  % de la population vivant sous le vent des sources de pollution  % d'accès à l'eau potable

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 Fourniture d'abris pour les personnes vulnérables  Climatisation / ventilation naturelle de l'air / plantation d'arbres en milieu urbain  Systèmes d'alerte précoce pour les chaleurs extrêmes  Densité de logements, nombre moyen de personnes par logement  Efficience des organisations d'urgence (par exemple, véhicules d'urgence / personnel pour 10.000 habitants)  Qualité du logement, capacité à résister à des vents forts  % de la population dans les zones inondables (côtier et fluvial)  Déplacement saisonnier des aéroallergènes (comme le pollen, les spores)  Population / densité des animaux vecteurs de maladies infectieuses  Population / densité des réservoirs animaux de maladies infectieuses

3.3 Tableau des interactions sectorielles

Le tableau des interactions sectorielles est présenté ici dans sa version générale et non pas spécifique à la Wilaya de Mostaganem. Il est établi en tenant compte du fait que les activités sur un territoire donné sont considérées comme un maillon faisant partie d'une chaine d'activité inter reliées. Il montre la complexité de l'appréhension du territoire tant sa dimension spatiale (partage des ressources entre les différents usages, ..) que temporelle (transition d'une situation à une autre, …). Ces interactions qui reflètent l'impact sur les autres secteurs des conséquences du changement climatique sur un secteur donné peuvent être complétées par le tableau des impacts sur un secteur donné des conséquences des changements climatiques sur les autres secteurs.

Tout autant que pour la matrice de vulnérabilité qui en découle, les éléments qui le composent sont susceptibles d'affinement et d'évolution sous l'effet de l'affinement de l'analyse, de l'intégration de sources de données plus complètes ou plus actuelles, des évolutions démographiques ou d'affectations du territoire et des ressources. C'est ainsi que de nouvelles interactions peuvent apparaitre qui devront être dûment renseignées, générées par des activités nouvelles sur le territoire. Ainsi, par exemple, si se crée ou se développe au niveau de la Wilaya de Mostaganem une industrie agroalimentaire s'adossant à la production agricole et avicole, ce sont de nouveaux maillons dans la chaine d'activité qui seront créés.

De plus, les secteurs de l'économie sur le territoire ne sont pas isolés : les impacts du changement climatique et les mesures d'adaptation qui seront décidées dans un secteur donné auront des conséquences pour les autres secteurs. Différents secteurs partagent des ressources ou se fournissent mutuellement des biens ou des services. Par exemple, les conflits d’usage et la gestion des ressources en eau sont reliés à l’agriculture (irrigation des cultures), à la santé (vecteurs de maladie), au tourisme (surconsommation saisonnière), à l’énergie (capacité et dimensionnement de l’hydraulique).

Ainsi, le choix du recours au dessalement d'eau de mer pour l'alimentation en eau potable des populations et accessoirement pour l'irrigation va impacter nombre d'activités ou de secteurs (agriculture, énergie, industrie, santé, …) ou de milieux (marin, naturel, biodiversité) et en accroitre ou diminuer leur relation au climat et par suite leur vulnérabilité sans compter que l'eau issue de ce processus a un coût qui n'est supportable par les utilisateurs qu'à certaines conditions.

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En outre, si l'analyse est centrée sur le territoire d'étude (Mostaganem), il reste que ce territoire n'est pas isolé et que les impacts effectifs des changements climatiques peuvent dépendre de facteurs externes au territoire ou les affecter. En effet, les territoires sont interdépendants. Ils partagent des unités naturelles communes (bassins versants par ex.) ou des ressources (ex. du MAO) et s'y exercent des activités et des échanges fortement reliés (les productions agricoles de la Wilaya de Mostaganem s'exportent vers des territoires voisins ou mêmes éloignées). Ces effets peuvent également impliquer l'échelon international, notamment du fait des échanges internationaux (ex. prix du m3 d'eau de mer dessalée et lien avec les recettes pétrolières du pays).

Enfin, il convient de souligner que les impacts des changements climatiques ne seront répartis ni uniformément ni équitablement sur un territoire donné. D'un point de vue géographique, certaines zones pourraient se trouver plus durement affectées que d'autres et certaines pourraient même en tirer parti. Même à un niveau individuel, les plus défavorisés seront probablement les plus affectés et le plus rapidement par les impacts des changements climatiques, qui de ce fait, creuseraient les inégalités sociales.

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Interactions sectorielles - Conséquence des impacts du changement climatique sur un secteur, sur les autres secteurs

Agriculture Eau Biodiversité Forêt Santé humaine Tourisme Énergie Transport-Habitat Pêche

Cultures Sensibilité accrue Baisse de la qualité Baisse de la Problématique de inadaptées, Baisse du potentiel de des végétaux aux de l'eau disponibilité en eau la gestion de l'eau Sensibilité aux feux production feux de forêt d'alimentation et pour l'alimentation des dans l'habitat de foret Baisse du d'hydroélectricité de l'eau de touristes et les Impacts sur les autres secteurs des rendement Perturbation de la baignade activités touristiques Impacts des conséquences du changement Impacts du stress agricole Augmentation de la faune aquatique et inondations sur les climatique sur l’eau hydrique sur la demande d'énergie au des zones humides Impacts de la Impacts de la baisse de infrastructures santé des Impacts négatifs du niveau des forages liée à la baisse de baisse de la la qualité de l'eau sur peuplements stress hydrique sur d'eau suite à la baisse la ressource, au ressource sur la la santé des touristes Problématique des la santé animale et continuelle des nappes réchauffement de Sécurité et l'attractivité du infrastructures la production phréatiques l’eau et à la alimentaire territoire construites sur sol fourragère pollution argileux Impacts sur l'agriculture des Allongement de la Prolifération modifications saison de d'algues et phénologiques des pollinisation des Impacts sur les autres secteurs des de végétaux et des Impacts des plantes allergènes conséquences du changement pathogènes ravageurs Perte d'attractivité des ravageurs sur les climatique sur invasifs paysages peuplements Possible perte de la biodiversité affectant la Impacts sur ressources qualité de la l'aquaculture et la médicamenteuses ressource pêche des ou alimentaires perturbations des

espèces aquatiques

Impacts sur le bois- énergie de la baisse de productivité de la Impacts sur la Risques pour les biomasse et de la biodiversité Risques pour les Impacts sur les autres secteurs des Accentuation touristes (feux de hausse des feux de forestière de la productions Risques pour les Impacts sur les conséquences du changement de forêt) forêt migration des agricoles de la personnes (feux de infrastructures des climatique sur l'envasement essences et de la hausse des feux de forêt) feux de forêt la forêt des barrages Perte d'attractivité des Incendies : Menace recrudescence des forêt de la wilaya territoires pour les feux de forêt infrastrustures.et les

lignes de transport de l'électricité

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Agriculture Transport-Habitat Eau Biodiversité Forêt Santé humaine Tourisme Énergie Pêche Besoin d'irrigation : Conflits d'usage de Impacts sur les autres pression accrue sur la Tourisme de terroir l'eau Conflits d'usage de l'eau secteurs des ressource Impacts sur la

conséquences du nutrition Conflits d'usage de Hausse du besoin Modification des flux changement climatique Besoin accru de l'eau d’énergie pour commerciaux sur l'agriculture pesticides : rejets dans l’irrigation l'eau Santé des touristes Impacts sur les autres (particulièrement secteurs des Santé de la Santé de la Santé de la population vulnérables) conséquences du population active population active active changement climatique Santé de la sur la santé population active Perte de revenus complémentaire Conflits d'usage de Impacts sur la pour agriculteurs l'eau Impacts sur les Impacts sur les autres Impacts sur la Conflits d'usage forêt (risques de montagne aménagements de la Transport de secteurs des biodiversité de la d'incendies Répercutions sur la modification des flux maladies et de conséquences du modification des flux Pressions accrues notamment) de la Potentiel de demande touristiques vecteurs changement climatique touristiques sur la ressource modification des développement de énergétique de la

sur le tourisme flux touristiques l'agrotourisme modification des Conflits d'usage de l'eau flux touristiques Conflits d'usage de l'eau Conflits d'usage de Impacts sur les autres Pression sur la ressource Pression sur la Conflits d'usage de l'eau l'eau secteurs des en eau et la biodiversité ressource Débouchés bois - Conflits d'usage de

conséquences du aquatique du fait de la énergie l'eau Impacts sur le transport Problème changement climatique hausse de la demande Conflits d’usage électrique de la baisse du d'approvisionnement sur L'énergie d'électricité en été potentiel de production d'énergie en été Effets des changements de comportement en transport sur la Impacts sur les autres pollution de l'air Effets de l'inconfort Inconfort secteurs des Pression accrue sur thermique sur la thermique : conséquences du la ressource, Inconfort fréquentation utilisation accrue changement climatique conflits d'usage thermique dans touristique d'énergie en été sur le transport et l'habitat

l'habitat Impact de la hausse du risque de moisissures (hivers humides)

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3.4 Construction de la matrice de vulnérabilité

Dans ce qui suit sont présentées les matrices de vulnérabilité pour les secteurs prioritaires d'activité identifiés (agriculture, tourisme et pêche) ainsi que pour ressources en eau et l'énergie en raison de leur relation aux secteurs considérés.

La lecture de la matrice est aisée. Elle se présente en deux parties :  La première sous la rubrique "général" représente l’évaluation de la vulnérabilité du secteur envisagé au regard des principales manifestations du changement climatique, à savoir l’augmentation des températures moyennes et maximales de l’air, l’augmentation de la concentration en CO2, l’évolution du régime des précipitations et l’occurrence de sécheresse, la survenance d’extrêmes climatiques. Peuvent y être détaillées les composantes du secteur si les incidences du changement climatiques sont différenciées ou si les composantes présentent une sensibilité à une manifestation particulière des changements climatiques. Enfin, sont identifiés les impacts indirects des changements climatiques qui peuvent affecter le secteur considéré. Par exemple, les mouvements de terrain induits par les pluies violentes qui ont une incidence sur la qualité des sols, ou bien les évolutions du cycle de vie des insectes et ravageurs sous l’influence du changement climatique.

 La seconde partie traite de l’impact différencié du changement climatique sur le secteur considéré en relation avec les milieux en interaction avec lui. Les milieux identifiés sont ceux de la montagne, la vallée soumise à risque naturel, les espaces naturels, les forêts et le milieu urbain.

L’évaluation se fait selon l’échelle qualitative suivante :

++ Très vulnérable + Vulnérable = Peu ou pas d’incidence o Opportunité

L’opportunité est évoquée lorsque l’incidence potentielle du changement climatique est susceptible d’influencer favorablement le secteur d’étude, en créant les conditions favorables à son évolution positive. Par exemple, l’élévation de la température moyenne d’un territoire susceptible d’accueillir un tourisme balnéaire est un facteur favorable à son expansion. De même, elle peut influer sur le développement des cultures et permettre un accroissement des rendements.

Le second volet fournit les explications et commentaires des niveaux de vulnérabilité en relation avec la référence dans la matrice. Ces commentaires peuvent être de caractère général, documentés dans les références bibliographiques ou spécifique, inspirés des appréciations portées par les acteurs du secteur considéré dans la Wilaya de Mostaganem.

Parfois, l’évaluation des niveaux de vulnérabilité peut comporter différentes appréciations concomitantes (++/+/=/o). Cela tient au fait que l’appréciation est différenciée et révèle tout autant l’incertitude sur les projections régionales des modèles climatiques globaux que sur leurs interactions avec le secteur considéré.

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3.4.1 Agriculture Captage, distribution d'eau ++/+/=/o Augmentation des températures moyennes/maximales de l'air [1] [12] [13] +/++/=/o Augmentation de la concentration en CO2 [1] [2] [9] ++ Evolution du régime de précipitations et sécheresse [3] [4] [26] [12] ++/+ Extrêmes climatiques [10], [12]

+ Mouvement de terrain [6] ++/+ Ravageurs et insectes [19]

Grandes cultures ++/+/= Augmentation des températures moyennes/maximales de l'air [1] ++ Sécheresse [4] [5] [7] Cultures maraichères (irrigué) ++/+/=/o Augmentation des températures moyennes/maximales de l'air [19] [24] [25] =/o Augmentation de la durée de l'ensoleillement [23] Général ++ Sécheresse et production de légumes [5] [14] Céréaliculture ++/+/=/o Augmentation des températures moyennes/maximales de l'air [2] [5] ++ Evolution du régime de précipitations et sécheresse [2] Elevage ++ Vagues de chaleur, sécheresse [8] [9] Arboriculture + Augmentation des températures moyennes/maximales de l'air [11] [19] ++ Extrêmes climatiques [10] [12] ++ Sécheresse [13] Vigne o/+ Augmentation des températures moyennes/maximales de l'air [15] [17] [20] ++ Extrêmes climatiques [10] [20] ++ Sécheresse [15] Littoral, Plaine + Elévation du niveau de la mer [18] o/= Augmentation des températures moyennes [21] o/= Augmentation de la concentration en CO [21] Montagne 2 ++ Sécheresses [21] [22] + Aléas gravitaires [6] Milieu Vallée soumise à ++ érosion [6] risque naturel Espaces naturels Forêts + impact sur l'exacerbation de l'exode rural : forte de demande de foncier Urbain urbain

Référence Niveau de dans la Explication - Commentaire vulnérabilité matrice Les effets du changement climatique sont très localisés et varient d'une culture à l'autre. Il est donc difficile de tirer des conclusions globales. A l'horizon fin de siècle, le seuil de +3°C en dessous duquel des effets positifs du changement [1] ++/+/=/o climatique sur l'évolution des rendements seraient observés en zone tempérée (GIEC, 2007), serait atteint dans plusieurs scénarios du GIEC. Au delà de 4°C, on observerait des impacts négatifs partout.

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L’accélération du cycle végétatif pourra par ailleurs entraîner des effets négatifs sur + le remplissage et la qualité des grains. La réduction de la pluviométrie et les retards dans la saison pluvieuse entrainera un [2] retard dans l'exécution des semailles ou, plus tard, un échaudage des grains, ++/+ impactant ainsi le rendement. Une baisse de la production céréalières et une réduction des rendements en lien avec les changements climatiques sont attendus sur le bassin méditerranéen. Une multiplication des épisodes de sécheresses et canicules engendrera des pertes significatives pour le secteur. Les conditions météorologiques extrêmes, comme les ++ vagues de chaleur, le sirocco et les épisodes de sécheresse, seront à l’origine de fortes perturbations de la production, notamment pendant les phases critiques du [3] développement des végétaux. De manière générale, la plus grande variabilité interannuelle et saisonnière des + précipitations diverses devrait avoir conséquences négatives, en particulier pour les cultures en sec et la céréaliculture. En raison de la baisse de disponibilité de la ressource en eau, la problématique de sa répartition entre les différents usages deviendra centrale pour le secteur, ++ particulièrement dans un contexte d'augmentation notable des surfaces irriguées dans la wilaya. [4] On observera une exacerbation des conflits d'usage entre les secteurs (agriculture, tourisme, industrie…) avec la nécessité de trouver de nouvelles synergies entre les + utilisateurs de l'eau et de développer des filières d'approvisionnement en eau non conventionnelles (récupération des eaux usées). La multiplication et la hausse d'intensité des sécheresses peuvent remettre en [5] ++ cause la viabilité de cultures fortement dépendantes de l'irrigation, telles que le maïs. Les mouvements de terrains pourraient entrainer une dégradation des terres cultivées. En montagne, la recrudescence d'aléas gravitaires peut générer un risque pour les terres agricoles. [6] + De même, la conjugaison d'épisodes de canicules et de pluies violentes, en particulier pour les labours en pente induiront une amplification des phénomènes érosifs qui entraineront un appauvrissement et une dégradation de la couche utile en sol. Les effets du changement climatique sur les grandes cultures seront différenciés selon la culture, la localisation et l'ampleur des évolutions. A titre d'exemple, l'effet [7] ++/+ "positif" de l'augmentation de la concentration en CO2 et des températures ne vaut que jusqu'à un certain seuil, celui-ci étant plus faible pour le blé que pour le maïs (phénomène d'échaudage). Le changement climatique aura des impacts d'ordre sanitaire sur l'élevage - ++ maladies transmises par des vecteurs notamment, avec pour conséquence une [8] réduction de l'ingestion et de la production des animaux. Le réchauffement et les phénomènes extrêmes, comme les vagues de chaleur, ++ exerceront un effet direct sur la santé des animaux ainsi que sur la reproduction. On observera des effets indirects découlant de changements dans la productivité des pâturages et des cultures fourragères. Il est probable que les incidences soient extrêmement négatives pour les systèmes de pâturage extensifs qui sont directement tributaires des conditions climatiques pour l’approvisionnement en [9] ++ eau et l’hébergement Le déficit hydrique limiterait systématiquement la production en été ; l’accroissement de la durée et de l’intensité des sécheresses tendrait à réduire la production de biomasse estivale et annuelle, ce qui entraînerait une vulnérabilité accrue des systèmes d’élevage Les arbres fruitiers pourraient être exposés à des risques de gel accrus au moment de la floraison (plus précoce), pour l'abricotier et le pêcher notamment. [10] ++ Les fréquentes gelées combinées à des pluies violentes entrainent des retards dans le bourgeonnement et amoindrissent l'efficacité des traitements phytosanitaires.

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L'allongement de la dormance (repos hivernal) lié aux hivers doux entraîne des + risques de concordance de floraison moins bonne entre deux variétés fruitières qui doivent se polliniser (risque de mauvaise fécondation). Pour certaines espèces telles que l’abricotier ou le pêcher, les automnes et hivers [11] doux risquent de créer des accidents physiologiques graves (chute de bourgeons + floraux et de fleurs). D'autres espèces (pommier, cerisiers) se verront exclues en raison de leur inadaptation aux conditions climatiques. Des modifications potentielles des relations plantes parasites sont observées + depuis plusieurs années avec un développement des dégâts dus aux ravageurs. Les phénomènes extrêmes (sécheresses, tempêtes, inondations…) représentent un [12] ++ risque majeur pour les cultures pérennes puisqu’ils peuvent faire sentir leurs effets sur la capacité de production pendant plusieurs années La sécheresse sévère associée à la chaleur entraîne une diminution des [13] ++ rendements, avec des conséquences sur la capacité de l'arbre à résister au froid pendant l'hiver suivant La production de légumes est très dépendante de la disponibilité des ressources en ++ eau. [14] Des stress mineurs causés par des températures en dehors de la fourchette ++ optimale peuvent perturber la production de légumes. A long terme, les seuils au delà desquels la corrélation - aujourd'hui positive - observée entre rendements et températures s'inverse, seront atteints dans ++/+ plusieurs cas, selon les principaux scénarios du GIEC. L'avancée de la floraison entrainera un risque accru de dégâts par le gel. [15] Des changements dans la qualité des vendanges (augmentation du degré +/o alcoolique) seraient observés Une modification des techniques de production sera à envisager, voire le ++ déplacement potentiel des cépages, posant la question des productions liées au terroir. L’avancée des stades et l’élévation des températures déjà observées pendant la phase de maturation devraient se poursuivre et s’accentuer avec le changement [16] ++ climatique. Cette avancée des stades phénologiques, peut entraîner des pertes consécutives à des pluies chaudes en août et septembre. Des canicules et des sécheresses plus fréquentes et plus intenses pourraient [17] ++ engendrer des dommages significatifs (pertes de rendements, modification de la qualité des vins…) L'agriculture sur le littoral peut être vulnérable aux risques côtiers, entrainant + salinisation des terres arables et des pâturages, ou encore submersion des terres sur le littoral L'élévation du niveau de la mer entrainerait un risque de salinisation des nappes + [18] souterraines, avec des impacts sur les cultures littorales L’élévation du niveau de la mer peut également entraîner une baisse de la surface disponible pour l’agriculture et accroître de ce fait la concurrence entre les usages + des sols, dans un cadre foncier déjà sous pression, notamment sur le littoral méditerranéen. Le changement climatique entrainerait une évolution de l'aire de répartition de certains bioagresseurs ; l'augmentation des températures favorisant par ailleurs leur survie en hiver. [19] + La corrélation entre le développement de certains ravageurs nouvellement apparus (Phyllocnistis citrella, tutta absoluta, Tetranycus evansi) et l'évolution climatique, si elle n'est pas formellement renseignée, est néanmoins fortement soupçonnée. L'occurrence de canicules ou de journées successives de sirocco peuvent assécher totalement ou partiellement les grappes. [20] ++ Les écarts thermiques importants entre les jours et les nuits constitueront un facteur critique de développement du mildiou. Sont attendus : des effets du changement climatique souvent amplifiés en [21] o montagne, une hausse des températures et de la photosynthèse influençant le

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cycle végétatif (rendements, variétés cultivables), des précipitations légèrement en baisse en volume, une modification de leur rythme. Est attendu : un assèchement relatif des sols influençant l'occurrence de risques + naturels majeurs. La recrudescence des sécheresses et canicules est susceptible d’impacter significativement l’élevage extensif en montagne, particulièrement sensible aux [22] ++ conditions climatiques (baisse de production de fourrage, baisse de productivité des prairies, impacts du stress hydrique sur la santé animale). L'élévation de la température et l'accroissement de la durée de l'ensoleillement pourront constituer une véritable opportunité pour un développement précoce et [23] o diversifié des maraichages constituant des ressources non négligeables pour la wilaya. En l'absence de pratiques agricoles respectueuses ces cycles culturaux permettant [24] =/+ aux sols de se régénérer, les conditions favorables au développement des maraichages risques de se transformer en facteurs d'épuisement des sols. Le recours à des systèmes d'irrigation non respectueux de la ressource en eau [25] ++ risque d'occasionner les remontées de sels sous l'effet de fortes chaleurs et conduire à la salinisation des sols en l'absence de systèmes de drainage efficaces.

3.4.2 Tourisme

+/=/o Augmentation des températures moyennes de l'air [1] [2] +/=/o Vague de chaleur [1] [4] [16] +/++ Evolution du régime des précipitations et Sécheresse [3] + Augmentation de la température des cours d'eau et lacs [3] +/++ Autres extrêmes climatiques [4] [6]

Tourisme Balnéaire =/o Augmentation des températures moyennes de l'air [2] Général +/= Augmentation de la température moyenne de l'eau [8] [9] Tourisme Forestier + Evolution du régime des précipitations et Sécheresse [7] ++ Incendies de forêts [13] Tourisme Thermal +/++ Sécheresse [10] Tourisme Hydraulique + Augmentation de la température des cours d'eau et lacs [12]

+/= Elévation du niveau de la mer (érosion du littoral, submersion permanente) [4] [6] [11] Littoral, Plaine + Augmentation de la température moyenne de l'air [15] + Augmentation de la température moyenne de l'eau [8] + Extrêmes climatiques, dont surcote marine [4] Montagne o Augmentation de la température moyenne de l'air [1] [2] Milieu Vallée soumise à + Inondation [4] risque naturel +/++ Sécheresse [3] Espaces naturels + Augmentation de la température de l'eau [12] + Erosion de la biodiversité, perte de qualité des paysages [14] Forêts + Feux de forêts [4] Urbain + Vague de chaleur [5] [16]

Des températures estivales trop élevées dégraderaient le confort des touristes en été. Elles [1] +/=/o augmenteraient le recours à la climatisation dans les infrastructures hôtelières et

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occasionneraient une pression supplémentaire sur les besoins en eau. Il est néanmoins difficile de tirer des conclusions en termes de fréquentation, le climat étant un facteur de choix de destination parmi d'autres, qu'il est difficile d'isoler. Les personnes les plus vulnérables aux vagues de chaleur ne font en général pas partie de la = population touristique. La wilaya serait apte à accueillir une population recherchant l'ensoleillement et pouvant =/o supporter les excès de chaleur. Cependant, la recrudescence de périodes de canicules, notamment autour de la Méditerranée, serait dommageable ; Un allongement de la saison touristique en faveur des intersaisons (surtout le printemps), est à [2] o envisager si les conditions d'attraction des touristes sont réunies. La baisse de disponibilité de l'eau et les sécheresses pourraient entrainer une concurrence sur l'usage de l'eau, avec de nouvelles synergies à trouver entre les acteurs. La consommation [3] +/++ d'eau pour le tourisme est relativement modeste mais intervient à la période où l'eau est la plus rare. On peut anticiper une aggravation de la vulnérabilité de la santé humaine et du tourisme due [4] ++ aux événements extrêmes (canicules, inondations, risques côtiers, feux de forêt...) [5] ++ En ville, les effets d’ilots de chaleur potentiels pourraient pénaliser le tourisme urbain. Les touristes sont particulièrement vulnérables aux risques naturels: moindre accès à [6] ++ l’information sur les risques et les procédures d’urgence; et infrastructures particulièrement exposées et vulnérables (celles situées en bord de littoral, ou des campings par exemple). La fragilité de l'écosystème forestier de la Wilaya de Mostaganem face aux changements [7] +/++ climatique peut contrarier l'exploitation du potentiel en écotourisme et le développement d'activités récréatives en milieu forestier La conjonction de la pollution d'origine industrielle (zone d'Arzew), des rejets de saumure des stations de dessalement et du manque d'apport d'eau douce due aux modifications du régime [8] +/++ des pluies et aux aménagements sur les oueds peuvent induire une perturbation de l'écosystème marin et amener à la fermeture de certaines plages. L'augmentation de la température de l'eau combinée à l'augmentation du volume des rejets en [9] +/++ mer d'eau usée sans traitement peuvent conduire à la prolifération d'espèces altérant la qualité des eaux de baignade. L'augmentation des températures moyennes, les sécheresses et les pressions sur l'eau [10] +/++ pourraient conduire à l'assèchement des sources thermales de la région de Mostaganem L'élévation du niveau de la mer augmentera les risques de submersion marine pour les + habitations, infrastructures et équipements sur les côtes. [11] Vulnérabilité des côtes à l'érosion différentes selon la nature des côtes, courants marins, niveau +/++ d'artificialisation des littoraux. Le littoral méditerranéen est déjà marqué par des plages relativement étroites. La hausse des températures de l'eau peut limiter l'accès aux eaux intérieures (en tant que cadre + de séjour ou support d'activité) [12] En cas de débit faible, l'eutrophisation et diverses formes de pollution de l'eau peuvent + apparaître Le risque de feux de forêts est aggravé avec le changement climatique, avec des conséquences [13] + sur la sécurité des personnes, mais aussi l'attractivité des paysages. On pourrait observer des impacts sur les activités touristiques du fait de l'érosion de la biodiversité et de la perte de qualité des paysages. Par exemple, les marais de la Macta zone [14] + protégée RAMSAR et renfermant un potentiel en écotourisme pourrait subir les effets des températures élevées et des canicules. L'afflux d'un nombre croissant sur les plages pourrait nuire à l'équilibre du cordon littoral [15] + fragilisé par les changements climatiques si des stratégies de maitrise de déplacements et des aménagements conséquents ne sont pas mis en place L'augmentation de la température moyenne de l'air et les vagues de chaleur induiront une [16] +/++ forte pression sur la consommation électrique (pics d'alimentations et délestages), en particulier en périodes estivales avec l'afflux des touristes.

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3.4.3 Pêche et aquaculture Captage, distribution d'eau +/= Augmentation des températures moyennes/maximales de l'air [1] [7] [11] +/++/=/o Augmentation de la concentration en CO2 [2] [7] [11] + Evolution du régime de précipitations et sécheresse [16] ++/+ Augmentation en nombre et en intensité des phénomènes extrêmes [12] ++ Evolution du régime des vents [15]

Pêches Général +/=/o Augmentation des températures moyennes/maximales de l'air [4] [5] [6] [8] [16] ++/+ Augmentation en nombre et en intensité des phénomènes extrêmes [15]

Aquaculture +/= Augmentation des températures moyennes/maximales de l'air [1] [10] [13] [16] ++/+ Augmentation en nombre et en intensité des phénomènes extrêmes (12] + Elévation du niveau de la mer [18] Littoral, +/= Augmentation des températures moyennes/maximales de l'air [8] Plaine ++/+ Augmentation en nombre et en intensité des phénomènes extrêmes [12] Montagne Vallée soumise à Milieu risque naturel Espaces

naturels Forêts Urbain

L'augmentation de la température atmosphérique se répercute sur les masses d'eau. La température des eaux de surface a augmenté d'environ 1,5°C depuis les années 60. Des [1] ++/+ recherches récentes ont permis de constater un réchauffement marin jusqu'à 3 000 mètres de profondeur

Les mers et les océans ont la faculté d'absorber le CO2 de l'atmosphère. Comme la [2] ++/+ concentration de ce gaz n'a fait qu'augmenter, la quantité absorbée a augmenté également, ce qui entraîne l'acidification de l'eau. Le changement climatique affecte l'intensité et la fréquence des courants marins qui [3] + "nettoient" les zones de plateau continental dans 75 pour cent des principaux lieux de pêche de la planète. Les modifications subies par un environnement marin particulier peuvent entraîner une [4] +/=/o croissance rapide d'espèces de grande valeur présentes dans cet environnement, mais l'inverse peut parfois être vrai. La manifestation la plus visible dès aujourd'hui du changement climatique est le déplacement [5] +/=/o d'espèces. Les espèces, en particulier celles ayant une durée de vie plus courte, verront leur cycle de vie se modifier. Certaines espèces de plancton "fleuriront" plus tôt, ce qui entraînera des [6] + mésappariements entres les premiers stades de vie des poissons et de leurs proies, et, par conséquent, des baisses d'abondance de la ressource. On s'attend à ce que les changements climatiques entraînent une augmentation de la température de la surface de la mer, une hausse globale du niveau des océans, ainsi que des [7] + changements au niveau de la salinité, des vagues et de la circulation océanique. Ces changements auront à leur tour une incidence sur la productivité biologique des écosystèmes marins. [8] +/++ Nourrie par la pollution agricole et par les eaux usées non traitées, la végétation aquatique se

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développe de manière exagérée, provoquant une raréfaction de l'oxygène de l'eau (eutrophisation) renforcée par l'augmentation de la température de l'eau et de l'apport de matières terrestres érodées par l'élévation du niveau de la mer. Ce phénomène est à l'origine de l'augmentation du nombre de marées vertes, rouges ou brunes et des poussées planctoniques qui mettent la vie sous marine en danger en la privant d'oxygène et, parfois, en libérant des substances toxiques. Les activités d'aquaculture et de conchyliculture sont particulièrement menacées par [10] ++ l'eutrophisation : ces milieux sont sensibles à l'élévation des températures de l'eau et à la présence d'espèces envahissantes (algues) L'acidification croissante met en péril les récifs coralliens, également menacés par la hausse [11] + des températures qui en provoque le blanchiment Les phénomènes météorologiques extrêmes (inondations, cyclones) pourraient causer des [12] + dégâts aux fermes aquicoles. La production aquicole poursuivra son essor pour satisfaire la demande future. Le changement climatique peut offrir de nouvelles opportunités. La production dans les régions plus chaudes [13] o a de fortes chances de progresser grâce à de meilleurs taux de croissance, à une longue période de croissance et à la disponibilité de nouvelles zones de pisciculture, autrefois trop froides. Les exploitations de mollusques subiront les effets négatifs du réchauffement car ils ne seront [14] +/++ pas en mesure de survivre aux proliférations d'algues et aux nouveaux agents pathogènes dus au relèvement des températures. L'évolution du régime des vents et la multiplication des tempêtes diminuera le nombre de [15] +/++ jours de sorties en mer La baisse des précipitations conjuguée à l'augmentation des températures peut conduire à [16] + une eutrophisation accélérée des retenues (barrages) servant à l'aquaculture.

3.4.4 Ressources en eau Captage, distribution d'eau +/++ Evolution du régime de précipitations [1] [3] [4] [5] ++ Sécheresse [3] [1] ++ Augmentation des températures moyennes et maximales [1] [5] [2] Général ++ Augmentation de la température des cours d'eau et des lacs [3] [1] + Du fait de la baisse des précipitations et de l'augmentation des températures, dégradation de la qualité de l'eau [3] [1] [7] [8] Littoral, Plaine +/++ Elévation du niveau de la mer et surcotes marines [4] ++ Evolution du régime des précipitations, augmentation des températures moyennes et maximales [1] Montagne ++/+ accentuation des phénomènes érosifs (éoliens et hydriques) par conjugaison de la hausse des températures et des pluies violentes [12] Vallée soumise à ++ Inondation [1] [11] Milieu risque naturel ++ Augmentation de la température des cours d'eau et des lacs [7] Espaces naturels ++ Disparition de certaines zones humides Forêts ++ Inondation par ruissellement urbain [6] Urbain ++ Augmentation des températures moyennes et maximales, Evolution du régime des précipitations [9] [10]

La baisse des précipitations impacte la quantité d'eau disponible. Les projections jusqu'en 2100 montrent une diminution globale des précipitations dans la région avec des écarts important dans la distribution des précipitations L’analyse produite sur la région de Mostaganem indique [1] +/++ une baisse du régime pluviométrique au cours de la période 2000-2050. Ces changements de distribution des précipitations peuvent modifier la disponibilité de l'eau : en effet, la recharge des aquifères se fait en période de forte pluviométrie et de température plutôt basse.

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Tendance à une diminution probable des débits d’étiage durant les mois d’été à l’horizon 2100 sous les hypothèses des scénarios du GIEC ; cette diminution est principalement due à [2] ++ l’augmentation de l’évaporation avec la température. En hiver les résultats ne sont pas significatifs. Des impacts sont à attendre sur la qualité de l'eau et sur la fiabilité des sources d'eau (eau [3] ++ potable et eau à usage récréatif) du fait de l'augmentation de la température de l'eau, de la baisse des flux et donc de la moindre dilution des polluants L'intrusion d'eau de mer dans les aquifères en zones côtières pourra avoir un impact croissant [4] ++ sur la qualité de l'eau, dans certains cas rendant l'eau impropre à la consommation ou demandant des traitements supplémentaires La demande domestique en eau serait légèrement croissante du fait de l'augmentation des + températures, pour des usages tels qu'hygiène personnelle, etc.) ; avec des risques de conflits d'usage entre secteurs économiques. [5] La demande d'eau pour le secteur agricole (besoins en irrigation) à surface constante ++ augmenterait, si aucune adaptation (par exemple substitution de cultures, techniques d'irrigation) n'est réalisée. Modification de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes (précipitations, vent, températures) dont les conséquences observables sont liées au rôle de tampon joué par le milieu qui peut amplifier considérablement le signal climatique. Par exemple, de fortes précipitations en milieu urbanisé peuvent conduire à des inondations [6] ++ dévastatrices. Les phénomènes de ruissellement urbain auraient tendance à augmenter avec l’évolution du changement climatique. L'artificialisation des sols et l'accroissement de la densité de population augmentent la vulnérabilité des villes au changement climatique. Avec l'augmentation de la température des écosystèmes aquatiques, certaines bactéries pourraient utiliser des mécanismes d’adaptation leur permettant de sélectionner des formes résistantes à ces nouvelles conditions d’habitats, et consécutivement deviennent plus pathogènes pour les individus qui les contractent. [7] ++ Afin de prévenir les risques sanitaires potentiels liés à une élévation de la température, il est donc nécessaire de renforcer le contrôle sanitaire de la qualité des rejets et des eaux situées en aval des points de rejets des effluents liquides (agglomérations urbaines, industries), notamment en cas d'utilisation d'eau brute superficielle pour la production d'eau destinée à l'agriculture, et de fréquentation des zones de baignades et d'activités de loisirs nautiques. Une augmentation de la température de l'eau froide dans les réseaux intérieurs d'immeubles [8] + est propice, notamment au-delà de 25°C, à la prolifération des bactéries du genre Legionella. Les zones urbaines sont, de par la densité de population et les activités qui les caractérisent, [9] ++ particulièrement vulnérables à la problématique de qualité de l'eau, dont on anticipe une dégradation en lien avec le changement climatique. L'accroissement de la densité urbaine, combinée à des besoins en eau plus importants (fortes chaleurs) crée d'importantes tensions sur les ressources en eau et sur les systèmes qui [10] ++ fournissent les services d’eau et d’assainissement. Des coûts supplémentaires pour le traitement de l'eau sont à anticiper. L'impact du changement climatique sur les précipitations extrêmes est délicat à évaluer à partir [11] +/++ de simulations de modèles climatiques. Il est cependant attendu une augmentation de la variabilité des précipitations, avec un impact sur les crues. Les zones à forte pente non protégées (Dahra) sont plus exposées à l'érosion hydrique lors de [12] +/++ pluies violentes avec pour conséquence un appauvrissement des sols et en envasement des ouvrages hydrauliques.

3.4.5 Energie

++ Vagues de chaleur [1] [2] [4] ++/+Augmentation de la t° moyenne de l'air [1] [4] [7] Général +/++ Augmentation des t° maximales [1] [2] [4] [7] +/++ Evolution du régime des précipitations [5]

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+/++ Augmentation de la t° des cours d'eau, des lacs et de la mer [4] +/++ Sécheresse [5] [7] + Perturbation dans les conditions de vent [8] o/+ Variation de l'irradiation [9] Littoral, Plaine + Elévation du niveau de la mer (érosion du littoral) [6] [7] Montagne Vallée soumise à +/++ Sécheresse [4] [5] risque naturel + Extrêmes climatiques [7] ++ Augmentation de la température de la mer, des cours d'eau et des Milieu Espaces naturels lacs de barrages [4] + Sécheresse [7] Forêts + Feux de forêts [7] =/+ Perturbation des conditions de vent [8] Urbain ++ Vagues de chaleur [3]

Hausse de la consommation d'énergie en été (climatisation), baisse de la consommation [1] +/- d'énergie en hiver (plus doux), réduction des besoins en chauffage. Augmentation du nombre de pics de consommation liée à la hausse de la fréquence, de la [2] ++ durée et de l'intensité des canicules pression sur les capacités de production [3] ++ L'effet de l'ilot de chaleur en zone urbaine accentue la demande en énergie L'augmentation de la température de l'air a un impact négatif sur le rendement des centrales à [4] + cycles combinés gaz. Vulnérabilité importante des installations hydroélectriques dépendantes des réservoirs d'eau, ++ impactés par la baisse des précipitations. [5] Conflits d'usage nés de la baisse de la disponibilité en eau durant les périodes sèches + (agriculture, tourisme, eau potable, …). Augmentation du niveau de la mer et érosion du littoral qui peut menacer les installations de [6] + production et de stockage de l'énergie. Vulnérabilité modérée des infrastructures de transport d'énergie même enterrés (réseau + électrique, pipeline, gazoduc) du fait de l'augmentation des températures et de la sécheresse [7] des sols, des mouvements des sols (gonflement), des feux de forêts +/++ Impact négatif des feux de forêts plus fréquents sur les lignes de distribution de l'électricité Les réseaux électriques peuvent être impactés par les fortes tempêtes. En janvier 2013, une [8] + forte tempête a occasionné une coupure généralisée dans les localités de la Wilaya de Mostaganem. Augmentation de l'ensoleillement : Conditions intéressantes pour le développement de [9] o/+ l'énergie solaire

95

4. CHAPITRE IV : Mostaganem au futur

4.1 Prospective socio-économique de la Wilaya de Mostaganem à l'horizon 2030

Compte tenu de la vocation naturelle et des spécificités de la Wilaya de Mostaganem, quatre (04) grands chantiers d'aménagement du territoire sont projetés à l'horizon 2030 pour la wilaya :

. La déclinaison régionale du Plan National de l'Eau . Le Schéma Directeur de Développement de l'Agriculture . Le Schéma Directeur de Développement de la Pêche et de l'Aquaculture . Le Schéma Directeur d'Aménagement Touristique

La mise en œuvre de ces chantiers s'appuie sur les fondements de la politique nationale d'aménagement du territoire et du développement durable tels qu'ils sont consacrés dans la Loi n° 01-20 du 12 décembre 2001 et qui visent :

. L'équité sociale . La durabilité du territoire . L'efficacité économique . La préservation écologique

L'instrument de référence de formulation de cette politique est le Schéma National d'Aménagement du Territoire (SNAT) qui se situe en amont de tous les autres instruments d'aménagement du territoire pour lesquels il constitue un cadre de référence (Schémas des Espaces de Planification Territoriale, Schémas Directeurs Sectoriels, Plans d'Aménagement de Wilaya, Plans d'Aménagement Urbains Communaux, …).

4.1.1 L'eau Grace aux efforts considérables consentis par l'Etat, ce secteur a connu une transformation radicale, faisant passer depuis 2010 la Wilaya de Mostaganem d'une région déficitaire en eau, confrontée à de gros problèmes d'alimentation des populations en eau potable, en proie à des conflits d'usage de la ressource pour la satisfaction des besoins en eau pour l'irrigation et l'industrie, surexploitant les ressources souterraines, … à une wilaya largement autosuffisante,

Cela a été rendu possible par la mise en œuvre du projet MAO (Mostaganem – Arzew – Oran) et dont une partie des capacités, initialement prévues pour l'alimentation en eau potable de l'agglomération d'Oran, sera récupérée grâce à la mise en chantier de la station de dessalement d'eau de mer de la Macta.

La mise en service du barrage du Kramis a également permis de solutionner durablement l'alimentation en eau potable de la région du Dahra et de dégager un potentiel conséquent pour l'irrigation.

96

Le dessalement d'eau de mer par la station mise en service au niveau de l'embouchure de l'Oued Cheliff assure la couverture des besoins en eau potable de l'agglomération de Mostaganem et des environs tout en dégageant un surplus pour l'irrigation.

L'eau représente une question centrale pour la Wilaya de Mostaganem voire pour l'espace de programmation territoriale Nord-Ouest. Les situations critiques antérieures et les perspectives de développement imposent de conduire une gestion raisonnée des ressources en eau en recherchant la meilleure adéquation entre besoins et ressources et d'assurer une valorisation optimale des transferts.

A cet égard, le potentiel actuel et ces perspectives ont permis d'envisager à court et moyen terme un développement conséquent de l'agriculture irriguée pour laquelle 24.000 ha de périmètres irrigués sont planifiés pour 2030.

Cependant, au risque de ce répéter, cette aisance ne doit pas occulter les paramètres qui imposent la prudence et la rationalité dans la gestion de cette ressource, dans une perspective de développement durable face à une exacerbation prévisible des aléas climatiques et qui se résument comme suit :

. La dépendance climatique : l'alimentation des barrages et la reconstitution de la nappe phréatique sont totalement dépendantes de la pluviométrie qui, selon tous les modèles et projections, risque de connaitre une perturbation sensible, en volume et en répartition;

. La dépendance technologique : le dessalement d'eau de mer repose sur des dispositifs techniques susceptibles de connaitre des cycles d'interruption, que ce soit pour la maintenance ou des pannes;

. La dépendance financière : le prix de l'eau issue du dessalement est en très grande partie supporté par l'Etat et ne pourra être répercuté sur le citoyen en cas de réduction des ressources financières de l'Etat;

. La dépendance au milieu : les barrages de la région sont situés dans les zones à la plus forte vulnérabilité à l'érosion, hydrique en particulier. La nature du substrat et la conjugaison des fortes températures qui conduisent à la dessiccation des sols et des pluies violentes peuvent accélérer le phénomène érosif qui, par les apports solides qu'il entraine, limitera notablement les capacités de rétention des barrages.

4.1.2 L'agriculture L'agriculture est une composante vitale pour la Wilaya de Mostaganem. Elle en constitue la première activité économique en offrant des productions agricoles diversifiées. Cela tient à la grande variété des espaces : des céréales et des cultures maraichères dans les dépressions et les vallées, de la polyactivité dans les zones de montagne (arboriculture, élevage).

Les perspectives pour ce secteur relèvent d'orientations générales valables pour toutes les régions du pays (SNDDA):

. Mettre en culture les terres en jachère; . Protéger la SAU contre les empiétements non impératifs;

97

. Assurer la conservation des sols; . Lutter efficacement contre la désertification, l'érosion et la salinisation des sols; . Favoriser les techniques d'irrigation économes en eau; . Préserver les superficies forestières par un entretien permanent et la lutte contre les incendies

Elles relèvent également d'orientations spécifiques à la Wilaya de Mostaganem qui se déclinent selon les potentialités naturelles, climatiques, pédologiques et plus stratégiquement de la disponibilité de l'eau.

Sur cette base, pour ce qui concerne l'agriculture irriguée, le schéma de développement préconise :

. Le développement des cultures maraichères de plein champ et des cultures protégées; . Le développement de l'agriculture fruitière (en particulier les agrumes), l'olive de table; . Le développement des cultures fourragères associées à l'élevage bovin mixte (viande- lait); et, pour ce qui concerne l'agriculture en sec:

. Le blé dur en assolement avec des cultures fourragères adaptées à la faible pluviométrie des régions concernées; . La réhabilitation de la tradition viticole en renouant avec l'ancienne vocation de la région autrefois productrice de grands crus viticoles destinés à l'exportation.

Tandis que pour l'agriculture de montagne, le schéma préconise :

. Le développement de l'arboriculture fruitière (rustique et non rustique).

Il faut rappeler que l'exode rural dans la Wilaya de Mostaganem a poussé les populations rurales (essentiellement dans la région du Dahra et du plateau) vers les villes, aggravant les dysfonctionnements, le chômage, etc. L'enjeu sous-jacent à ces orientations stratégiques est de stabiliser ces zones en les revitalisant, fournir des emplois à une population rurale importante et contribuer à l'autosuffisance alimentaire, alléger la pression sur les villes, rendre ces régions économiquement viables en bénéficiant notamment des projets de développement rural intégré du Programme National de Renouveau Rural.

Ces perspectives sont conditionnées par la mise en œuvre d'un certain nombre d'actions indispensables à leur réussite :

. Assurer un accès équitable à l'eau : les régions les plus pauvres sont celles tributaires de la pluviométrie et constituent le réservoir de l'exode rural. Ce sont ces régions qui seront prioritairement impactées par les variations du régime pluviométrique; . Assurer le soutien technique aux agriculteurs dans la perspective d'une agriculture respectueuse des ressources en eau et en sol; . Valoriser la dimension agricole de la wilaya en préservant les milieux et en faisant de l'agroalimentaire un segment de l'économie de la région.

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. Tisser des liens solides avec la recherche scientifique et l'université qui dispose d'un potentiel important consacré à l'agriculture, à l'eau, à la pêche ou au littoral afin de déterminer et d'appliquer les solutions les plus adaptées au contexte local.

4.1.3 La pêche et les ressources halieutiques Au plan national, le schéma directeur de développement de la pêche et de l'aquaculture à l'horizon 2030 vise "à promouvoir les activités de pêche et d'aquaculture en favorisant la concession de sites sur le littoral et à l'intérieur du pays par l'établissement de ports et d'abris de pêche et à toutes autres installations et industries de la pêche et de l'aquaculture".

Sa déclinaison au niveau de la Wilaya de Mostaganem vise à permettre: . D'augmenter et de diversifier ses productions halieutiques et aquacoles, . De créer de nouveaux emplois dans le secteur, . De contribuer à l'amélioration du ratio de consommation national en produits halieutiques; . De créer un pôle d'activités en relation avec les produits et activités de la pêche . D'initier des projets intégrés aux activités de tourisme, d'agriculture, de PME, …

C'est ainsi que la Wilaya de Mostaganem doit bénéficier de nouveaux projets de ports de pêche qui permettront au port mixte de Mostaganem de se consacrer uniquement aux activités commerciales. Outre l'équipement des plages d'échouage, ces projets doivent se situer : . A Stidia (nouvelle réalisation – port de pêche de catégorie 1) . A Salamandre (nouvelle réalisation – port de pêche/plaisance de catégorie 1) . A Sidi Lakhdar (extension – port de pêche de catégorie 1). . Marsat el Hadjaj (port de pêche de catégorie 2 : moins de 400 ml de quais)

Quant à l'aquaculture, la stratégie de développement à l'échelon national vise à passer d'une activité de subsistance à une pratique aquacole professionnelle et moderne. 450 sites favorables ont été identifiés sur le territoire national selon les différentes filières d'exploitation: . Farming; . Conchyliculture; . Pisciculture marine; . Pisciculture en cages flottantes (barrages et retenues collinaires); . Pisciculture semi intensive (aval des barrages, forages); . Pêche continentale (barrages, retenues collinaires); . Chotts et sebkhas.

L'évocation de ces différentes filières démontre le potentiel conséquent de la Wilaya de Mostaganem avec ses 124,9 Km de côte de l’embouchure de la Macta à l’ouest au Cap Negrawa à l’Est), une zone poissonneuse de 2.679 km2 qui constitue un potentiel économique important avec une biomasse évaluée à 75.000 T/an et un stock pêchable de l'ordre de 25.000 T/an (2013) ainsi que les barrages figurant sur son territoire.

Il reste que l'extrême sensibilité des populations halieutiques à toute modification de leur habitat est un facteur d'aggravation de la vulnérabilité naturelle de ce secteur. Ces modifications peuvent concerner les atteintes de l'homme au milieu marin (pollutions, proximité de la zone industrielle d'Arzew, rejet des saumures des stations de dessalement d'eau de mer, rejets sans traitement des eaux usées dont le volume ira croissant) ou des causes

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"naturelles" comme l'élévation de la température de la mer. Il en est de même des barrages et retenues collinaires où l'élévation des températures de l'eau peut rapidement menacer ces filières.

Enfin, une modification du régime des vents et la multiplication des tempêtes peuvent occasionner des manques importantes pour la frange de la population vivant de l'activité de pêche, à travers la réduction du nombre de sorties en mer.

4.1.4 Le tourisme Le Schéma Directeur d'Aménagement du Tourisme a défini pour le territoire national les pôles touristiques d'excellence et les pôles complémentaires. La Wilaya de Mostaganem est classée dans la catégorie des pôles complémentaires avec le pôle d'excellence d'Oran et son action sera articulée autour de la dominante balnéaire.

Avec ses 125 km de côtes, la wilaya détient plus de 33% de la côte Ouest et les 15 Zones d'Expansion Touristique programmées offrent un potentiel de 44 km de plages à aménager. Mis à part la zone des Sablettes qui a bénéficié d'un programme de réalisation de résidences touristiques, d'hôtels et de commerces et de 5 sites ayant fait l'objet d'occupations anciennes et disposant de quelques commodités, il reste 9 sites totalement vierges.

La superficie globale de ces programmes serait d'environ 4.350 ha dont 90% se trouve sur la partie orientale et sur laquelle la construction devrait occuper près de 1.800 ha soit l'équivalent d'une ville de 200.000 habitants. Il est même envisagé l'ouverture de cette activité balnéaire à une clientèle internationale et qui s'accompagnerait d'un renforcement du potentiel du port de Mostaganem pour élargir sa vocation au transport des voyageurs ainsi que l'apparition d'une activité aéroportuaire.

Ces programmes auront un impact important, que ce soit en matière d'emploi et d'équipements qu'en termes de satisfaction de besoins nouveaux et conséquents en eau, en énergie, en besoins alimentaires ou de conséquences environnementales (déchets, eaux usées).

Ces programmes, s'ils tendent à mettre en valeur une des potentialités majeures de la région, ne s'en exerceront pas moins sur une frange littorale particulièrement fragile et dont la vulnérabilité ne fera que croitre par la conséquence des changements climatiques.

4.2 Projections climatiques futures de la Wilaya de Mostaganem

4.2.1 Modélisation climatique Les analyses climatiques historiques et les projections climatiques futures sont obtenues à partir de la modélisation qui a évolué de façon spectaculaire au cours des 30 dernières années. L’accroissement des systèmes d’observation, notamment par satellites, ainsi que l’augmentation rapide de la puissance des calculateurs a permis de passer de modèles simplifiés de la circulation générale atmosphérique à des versions de plus en plus réalistes qui couplent les différentes composantes du système climatique.

100

Des modèles climatiques de référence sont mis en œuvre par des centres spécialisés et servent d’inter comparaison internationale. Ils sont notamment à la base des travaux du GIEC depuis sa création. Le 5ème Rapport du GIEC en cours de publication est fondé sur une cinquantaine de modèles climatiques développés par 23 groupes dans le monde.

Jusqu’à présent, les travaux du GIEC se fondaient sur des scénarios socio-économiques partagés (Special Report on Emissions Scenarios) pour élaborer les quatre premiers rapports d’évaluation (1990, 1995, 2001 et 2007). Le Cinquième rapport du GIEC utilise de nouveaux scénarios de référence considérés comme plus proches de l’évolution socio-économique des pays. En particulier, les nouveaux scénarios tiennent compte de l’impact des mesures d’atténuation ou d’adaptation mises en œuvre par les pays.

En général, les modèles globaux possèdent une résolution de 100 à 300 km, ce qui ne permet pas d’obtenir des projections régionales fiables, d’anticiper les impacts ou de définir des stratégies d’adaptation ou d’atténuation. Un effort particulier est accordé depuis quelques années à la modélisation climatique régionale qui constitue un réel défi pour les études de vulnérabilité, d’adaptation ou d’atténuation. Un projet régional a été mené pour la région de la Méditerranée dans le cadre du projet CIRCE (Impacts du CC en Méditerranée1).

Utilisation des simulations haute résolution du projet régional CIRCE Le projet CIRCE est une initiative de recherché menée dans le cadre du FP6 de l’UE. Les objectifs de CIRCE étaient de quantifier et prévoir les impacts physiques du changement climatique en Méditerranée et d’évaluer les conséquences les plus fortes sur les sociétés et les économies de la région. Parmi les 65 partenaires du projet CIRCE, figure l’ARCE (Algérie) qui a été chargée en particulier d’analyser l’un des 11 cas pilotes sur la région d’Oran-Arzew.

Ce projet a permis d’obtenir le premier modèle régional méditerranéen à haute résolution, qui est en réalité un "multi-modèle" constitué d’un ensemble de cinq modèles climatiques de référence: CMCC (Italie), IPSL (France), CNRM (Météo France), ENEA (Italie), MPI (Allemagne).

Ces modèles sont composés d’un modèle de la Méditerranée à haute résolution couplée à un modèle global de circulation générale. Ces modèles représentent une approche nouvelle au problème de la régionalisation des projections climatiques dans la région méditerranéenne. La grande nouveauté des modèles CIRCE est l'inclusion d'une représentation réaliste de la mer Méditerranée dans le système climatique.

Les modèles CIRCE ont été intégrés sur la période 1951-2050. Les simulations ont été effectuées en utilisant un forçage radiatif "observé" (constante solaire, concentration des gaz à effet de serre et distribution des aérosols) au cours de la première moitié de la période de simulation (1951-2000) et le scénario SRES A1B du GIEC au cours de la seconde moitié (2001-2050).

Le SRES A1B (Special Report on Emissions Scenarios) est le scénario médian qui considère une croissance très rapide s'appuyant sur des sources d'énergie équilibrées entre fossiles et autres (nucléaire, renouvelables). De nouvelles technologies plus efficaces sont introduites rapidement. C'est le scénario qui "colle" le plus aux prévisions actuelles de l'Agence

1 www.circeproject.eu

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internationale de l'énergie (AIE) pour 2050. Il prévoit une hausse moyenne des températures de + 2,8 (1,7-4,4).

Les projections indiquent que des changements remarquables dans le climat de la région méditerranéenne peuvent se produire déjà au cours des prochaines décennies. Un réchauffement important (environ 1,5 ° C en hiver et près de 2 ° C en été) et une diminution significative des précipitations (environ 5%) pourraient affecter la région pendant la période 2021-2050 par rapport à la période de référence (1961-1990), dans un scénario d'émission A1B. Toutefois, localement, des changements pourraient être encore plus importants.

Les projections de changement climatique obtenues à partir des modèles de CIRCE sont considérées comme globalement cohérentes avec les résultats obtenus dans les simulations de scénarios précédents.

4.2.2 Projections climatiques futures pour Mostaganem Les simulations climatiques sont extraites des fichiers élaborés dans le cadre du projet régional Euro-méditerranéen CIRCE. Dans le contexte de cette étude, ce sont les données issues du modèle climatique régional IPSL (Institut Pierre-Simon Laplace de France) qui ont été utilisées.

Le modèle régional IPSL est un système couplé océan-atmosphère de 30 Km de résolution dans lequel a été sélectionné le point de coordonnées géographiques 0.2° de longitude Est et 35.8° de latitude Nord, qui coïncide au plus près avec la station météorologique de Mostaganem. Les simulations ainsi établies se sont des simulations climatiques de la seconde partie du 20ème siècle (1951-2000) et de la première partie du 21ème siècle (2001-2050).

Pour les simulations relatives à la première période (20ème siècle), la distribution et la concentration des gaz à effet de serre atmosphériques (GES) et des aérosols (uniquement le sulfate anthropogénique) sont déterminés à partir des observations réalisées, comme cela est le cas dans le 4ème rapport du Groupe Intergouvernemental des experts sur l’Evolution du Climat (GIEC). Pour ce qui est de la seconde période (21ème siècle), les GES et l’aérosol sont considérés en concordance avec le scénario des émissions A1B du GIEC.

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Les sorties obtenues des simulations des modèles globaux sont utilisés comme conditions initiales pour les modèles régionaux, qui produisent les simulations climatiques de la période 1951-2050 utilisant la distribution des GES et l’aérosol en concordance avec les intégrations globales.

Les simulations des modèles globaux sont initialisées avec la climatologie "Levitus" comme conditions initiales pour la composante océanique et les simulations "AMIP-Type" (Atmosphere Model Intercomparison Project - Gates, 1992), pour ce qui est de l’atmosphère, (Gualdi et al. 2010, CIRCE Project ; Sahabi, 2012). La climatologie "Levitus", publiée la première fois en 1982, est mise à jour fréquemment sur les 20 dernières années.

Objectivement, cette base de données analyse toutes les données de température et de salinité disponibles par le biais du National Oceanographic Data Center (NODC) en valeurs mensuelles et avec une résolution spatiale de 1.o° par 1.o° sur une grille globale (Levitus, 1982).

Les paramètres de base simulés sont : . Les précipitations annuelles et saisonnières, . Les températures moyennes, maximales et minimales.

La simulation est faite sur la période 1951-2050. Le test de tendance de Mann-Kendall (Sen, 1968) est utilisé pour mettre en évidence les valeurs des tendances et leurs significations.

4.2.2.1 Précipitations L’analyse produite indique une baisse du régime pluviométrique au cours de la période 2010-2050. On s’attend en moyenne à une baisse de l’ordre de 21% sur les totaux des précipitations durant la période 2021-2050 par rapport à la période caractérisant le climat récent et s’étendant entre 1961-1990, normale climatologique de référence préconisée par l’OMM pour décrire le climat actuel.

La baisse s’accentue entre 2010 et 2030, et le minimum sera observé vers 2025. On notera plutôt une légère tendance à la hausse vers les années 2030-2050 sans pour autant atteindre les quantités enregistrées entre 1961 et 1990.

Figure 25: Série temporelle d’anomalies annuelles relatives à la normale de référence 1961-1990 du cumul des précipitations simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem pour la période 1951-2050.

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La courbe noire représente la moyenne mobile calculée sur 5 ans.

Il est prévu par le modèle une diminution moyenne de l’ordre de 21% sur les quantités annuelles de pluies pour la période 2021-2050 comparativement à la quantité recueillie entre 1961 et 1990.

Variable Climat Présent Mi-siècle Long-terme (1961-1990) (2021-2050) (2021-2050)-(1961-1990 Précipitation (mm) 227 179 - 47.7

Tend (mm/décennie) + 28.7+ + 31.3* - 1.7 Figure 26 : Valeurs moyennes et tendances du paramètre "précipitations" simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem pour les périodes du climat présent 1961-1990 et le mi-siècle 2021-2050. Les changements moyens à long-terme entre les périodes 1961-1990 et 2021-2050 sont également présentés. (* Tendance significative à 95,0%, + Tendance significative à 90,0%).

Quant à l'évolution saisonnière des précipitations et comparée à la période 1961-1990 représentant à la normale climatologique de référence, une baisse sensible des précipitations sera enregistrée pour l’ensemble des saisons notamment à partir des années 2015. La tendance est en général significativement à la baisse pour toutes les saisons et voisine de 3mm par décennie.

Figure 27 : Séries temporelles d’anomalies relatives à la normale 1961-1990 du cumul saisonnier des précipitations simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem. La courbe rouge représente la moyenne mobile calculée sur 5 ans. La droite discontinue représente la droite de tendance de la série.

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Comparée à la période 1961-1990 représentant à la normale climatologique de référence, une baisse sensible des précipitations sera enregistrée pour l’ensemble des saisons notamment à partir des années 2015. La tendance est en général significativement à la baisse pour toutes les saisons et voisine de 3mm par décennie.

4.2.2.2 Régime thermique En moyenne, d’après les simulations du modèle IPSL, les températures moyennes devraient s'accroitre d’environs +2.4°C entre 2021 à 2050 par rapport à 1961-1990, de +2 .3°C pour les températures minimales et +2.5°C pour les températures maximales et pour les mêmes périodes.

Variable Climat Présent Mi-siècle Long-terme (1961-1990) (2021-2050) (2021-2050)-(1961-1990) T moy (°C) +16.6 +19.0 +2.4 Tend (°C/décennie) +0.2 +0.3* +0.1 T max (°C) +23.6 +26.1 +2.5 Tend (°C/décennie) +0.1 +0.3 +0.2 T min (°C) +09.7 +12.0 +2.3 Tend (°C/décennie) +0.3* +0.4** 0

Tableau XXXIV : Valeurs moyennes et tendances du paramètre "température" simulés par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem pour les périodes du climat présent 1961-1990 et le mi-siècle 2021-2050. Les changements moyens à long-terme entre les périodes 1961-1990 et 2021-2050 sont également présentés. (** Tendance significative à 99,0%, * Tendance significative à 95,0%, + Tendance significative à 90,0%). Les figures suivantes indiquent l'évolution saisonnière des températures minimales et maximales. Dans les deux cas, la courbe rouge représente la moyenne mobile calculée sur 5 ans tandis que la droite discontinue représente la droite de tendance de la série.

Comparativement à la période 1961-1990, une hausse très significative des températures minimales, maximales et moyennes est prévue pour toutes les saisons, notamment le printemps et l’été.

Les températures projetées montrent une croissance pouvant atteindre 0.5°C en été, et de l’ordre de 0.3°C à 0.4°C pour le reste des saisons.

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Figure 28 : Séries temporelles d’anomalies relatives à la normale 1961-1990 des températures minimales saisonnières simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem.

Figure 29 : Séries temporelles d’anomalies relatives à la normale 1961-1990 des températures maximales saisonnières simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem.

Nous retrouvons ces mêmes tendances pour ce qui concerne les températures saisonnières moyennes.

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Figure 30 : Séries temporelles d’anomalies relatives à la normale 1961-1990 des températures moyennes saisonnières simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem.

Tendance Saisonnière Paramètre DJF MAM JJA SON

Temp. Mini (°C/décennie) +0.29*** +0.34*** +0.45*** +0.25***

Temp. Maxi (°C/décennie) +0.33*** +0.41*** +0.48*** +0.28***

Temp. Moy. (°C/décennie) +0.31*** +0.38*** +0.47*** +0.26***

Précipitations (mm/décennie) -2.1* -2.7+ -2.0+ -1.3

Tableau XXXV : Tendances par décennie des anomalies saisonnières relatives à la normale climatologique 1961-1990 des températures minimales, maximales, moyennes et des précipitations simulées par le modèle IPSL sur la région de Mostaganem pour la période 1951-2050. (*** : Tendance significative à 99,99 % ; ** : Tendance significative à 99 % ; * : Tendance significative à 95 % ; + : Tendance significative à 90 %).

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Figure 31 : Evolution de la température maximale du mois d'aout 1951 - 2050

En termes saisonniers, le régime d’été sera le plus marqué par cette hausse. A titre indicatif, la température maximale du mois d’août sera régulièrement au dessus de 35°C à partir de 2015.

4.3 Estimation de la vulnérabilité future et pistes d'actions pour l'adaptation au changement climatique

4.3.1 Considérations générales L'analyse de la vulnérabilité future d'un territoire consiste à croiser les informations issues de la prospective socio-économique du territoire avec celles découlant des modèles climatiques concernant le climat futur de ce territoire, à la lumière des résultats de la matrice de vulnérabilité obtenue qui caractérise la vulnérabilité actuelle du territoire au climat passé et présent.

Il s'agit donc de l'application de scénarii (projections des conditions climatiques et socio- économiques) aux connaissances recueillies au sujet de la vulnérabilité actuelle du système découlant de l'identification des principaux secteurs climato-dépendants et la qualification de la nature et du degré de cette dépendance.

La compléxité de l'analyse de vulnérabilité d'un territoire au climat futur réside dans l'appréhension d'une situation qui n'existe pas encore, tant pour ce qui concerne le climat (lui- même lourdement marqué par les incertitudes intrinséques des projections climatiques) que pour la trajectoire politique et socio-économique future du territoire en question. De même, cette analyse repose sur le principe d'une projection "en l'état" de la situation actuelle en matière de gouvernance du territoire, qu'il s'agisse de la relation des pouvoirs publics ou du citoyen au territoire.

Par exemple, l'analyse de la vulnérabilité future du secteur de l'agriculture considérera comme paramètre d'entrée les pratiques agricoles actuelles lesquelles pourraient conduire à des résultats notablement différents si des actions étaient menées en faveur d'une agriculture

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durable, respectueuses de la ressource en sol et non orientées vers l'unique profit à courte échéance, si des programmes de formation et de sensibilisation d'envergure étaient menés en direction des agriculteurs, si des actions de préservation des sols et de lutte contre l'érosion étaient entrepris. Tel est l'enjeu de l'adaptation.

Plusieurs facteurs importants doivent être pris en compte, notamment la nature et le rythme du changement climatique à venir, les variations des conditions climatiques extrêmes et l'influence des changements qui surviennent dans des conditions socio-économiques.

Il faut également souligner que la démarche adoptée dans cette étude a consisté à explorer certains secteurs clé en fonction de leur réactivité et de leur implication et également du temps imparti à l'étude, ce qui la rend nécessairement imcomplète. En effet, certains secteurs n'ont pas été intégrés et devront l'être (habitat, travaux publics, industrie, …), certains secteurs n'ont pas collaboré et devront le faire (le cas le plus flagrant est celui de la santé et de la population alors qu'il doit être au cœur du dispositif pour des raisons évidentes). Il est donc nécessaire qu'à terme, tous les champs d'impacts potentiels pour le territoire, dans toutes ses composantes, aient été explorés.

Il convient de rappeler ici un point méthodologique d'importance : l'étude de vulnérabilité est par essence, itérative et doit être régulièrement actualisée, en particulier si des actes importants d'aménagement du territoire sont entrepris.

Cette actualisation visera donc en particulier :

. La prise en compte de secteurs d'activités non intégrés;

. Les données ayant servi de base à l'analyse, tant pour ce qui concerne leur exhaustivité, leur actualité que leur précision;

. La mise en évidence d'interaction sectorielles intra et extra-territoriales, non envisagées préalablement;

. Les méthodes d'administration du territoire (pouvoirs locaux et centraux), le degré d'implication et de conscientisation des acteurs et des populations;

. Enfin, les projections climatiques futures (sorties de modèles, évolution du climat, …).

Au stade actuel et comme indiqué dans le chapitre IV de cette étude, celle-ci se limitera aux 4 chantiers principaux autour desquels se sont déployés les instruments d'amenagement du territoire pour la Wilaya de Mostaganem dans une projection à l'horizon 2030, à savoir :

. l'Agriculture . la Pêche et de l'Aquaculture . l'Eau . le Tourisme

4.3.2 Vulnérabilité future du secteur de l'agriculture Principal axe de développement de la Wilaya de Mostaganem, ce secteur est également celui qui présente la plus forte interaction et dépendance au climat puisqu'il combine les effets des

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relations au sol, aux ressources en eau, à la pluviométrie et à la température et à la nature des cultures.

Comme nous l'avons vu dans l'élaboration de la matrice de vulnérabilité, les impacts futurs des changements climatiques peuvent avoir autant des conséquences positives que négatives, dans le contexte particulier de la Wilaya de Mostaganem, essentiellement marqué par une disponibilité des ressources en eau pour l'irrigation.

Il ne faut pas oublier que ces projections futures de la région ont été réalisées en prenant comme hypothèse de travail une disponibilité de la ressource en eau par la combinaison des aménagements hydrauliques (barrages) et la disponibilité des ressources en eau non conventionnelles (dessalement) et que cette dernière ressource issue d'un processus couteux et énergétivore restera disponible, sans interruption et à un cout abordable.

Parmi les conséquences positives, nous pouvons citer :

. les possibilités de nouvelles cultures adaptées au climat futur, . l'accélération de la croissance pour les primeurs, leur permettant d'éviter les périodes de stress hydrique; . l'allongement des travaux d'automne en raison de la baisse de l'humidité des sols en automne; . la diminution des périodes de gel favorisant un meilleur rendement des cultures; . une diminution des risques d'infection et de dispersion des maladies liées à l'humectation des sols; . l'augmentation de la qualité et du rendement des cultures viticoles et vinicole, jusqu'à un certain stade d'augmentation des températures au-delà duquel l'effet s'inverse.

Parmi les conséquences négatives, il faut relever :

. une vulnérabilité accrue de l'agriculture pluviale et des pertes importantes de rendement en raison du stress hydrique non évité; . des risques importants de lessivage et d'érosion des sols nus pour les pratiques monoculturales; . une augmentation des besoins supplémentaires en irrigation pour les cultures déjà irriguées, lors des périodes estivales; . des impacts plus importants sur les capacités de recharge des nappes phréatiques; . des risques de remontées de sel sur les terres irriguées par conjugaison de l'augmentation des températures et donc de l'évaporation et des pratiques d'irrigation non adaptées.

Aussi bien dans l'analyse du climat passé et présent que du climat futur les tendances montrent que le régime des précipitations connaitrait une baisse de plus de 50 mm durant la période 2020-2050 avec une augmentation modérée durant les années 2030-2040, généralisée mais différenciée en amplitude selon les saisons, avec une évolution plus marquée pour les saisons d'automne et de printemps. De ce fait, sous les hypothèses de disponibilité continue des ressources en eau non conventionnelles (dessalement), de maintien des capacités de rétention d'eau (barrages) et de gestion rationnelle des ressources en eaux souterraines, il peut sembler que les impacts des changements climatiques en ce qui concerne les ressources en eau ne seraient sensibles qu'en cas de gaspillage inconsidéré de la ressource. Ainsi, même l'agriculture pluviale pourrait se maintenir aux niveaux actuels, à moins que des améliorations

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soient introduites dans la pratique agricole elle-même. Cependant, l'augmentation sensible et constante des températures (+3°C d'ici à l'horizon 2050, fig. 30) pourra générer un besoin accru d'eau pour maintenir l'humidité des sols pour l'agriculture irriguée.

Il reste que l'enjeu majeur concernera très certainement les ressources en sol qui devront constituer un point de vigilance spécifique.

La Wilaya de Mostaganem est, dans sa partie nord-ouest (zone du Dahra), fortement exposée à l'érosion, qu'elle soit d'origine hydrique ou éolienne. La conjugaison d'épisodes de fortes chaleur et des pluies torrentielles sont susceptibles d'occasionner les glissements de terrain et d'aggraver les phénomènes érosifs. L'intensification des vents telle que l'indique la fig. 13 est un facteur supplémentaire d'agression des sols non protégés. Conjuguée au danger de la salinisation des sols et à l'exploitation intensive des terres arables, cette situation peut rapidement conduire à des résultats contraires à ceux souhaités.

Les pistes d'action pour faire face à cette tendance devront fortement s'appuyer sur les programmes de préservation et de protections des sols. Les possibilités offertes par la viticulture et l'arboriculture sont à explorer en ce sens.

La Wilaya de Mostaganem a une vocation agricole très marquée, appelée à se renforcer et à constituer la ressource économique prédominante. Cependant, il convient de rappeler que près de 84% des terres agricoles sont de nature privée et que les services agricoles de la wilaya n'interviennent en rien dans le choix des spéculations décidées par les agriculteurs, si ce n'est par des incitations indirectes.

Face au diagnostic de vulnérabilité et aux conséquences potentielles du changement climatique qui imposeront une agriculture durable et responsable, respectueuse des ressources en eau et en sol, il y a lieu de réfléchir aux actions et aux modes d'organisation les plus pertinents qui amèneraient les agriculteurs à adhérer aux principes d'une telle approche reposant sur "la sobriété hydrique" et une gestion durable des ressources en sol aux antipodes de la logique du gain rapide.

4.3.3 Vulnérabilité future du secteur de la pêche et de l'aquaculture La pêche et de l'aquaculture figurent parmi les activités dont il est attendu un développement conséquent à l'horizon 2030 au niveau de la Wilaya de Mostaganem. Ce développement doit s'appuyer sur de nouveaux projets de ports, d'abris de pêche, d'installations d'accompagnement de l'activité ainsi que sur la mise en exploitation de sites d'aquaculture (maritime et continentale).

Ces activités sont directement impactées par les atteintes aux milieux dans lesquelles elles s'exercent, comme cela est souligné dans la matrice de vulnérabilité consacrée à ce secteur.

A un niveau global, selon les prévisions du GIEC, une hausse des températures de 2 à 3°C est à prévoir en région méditerranéenne à l’horizon 2050, et de 3 à 5°C à l’horizon 2100. Ces chiffres sont confortés par les données locales qui indiquent que pour la région de Mostaganem, le régime thermique exhibe clairement une tendance au réchauffement au cours de la période 2000-2050 (fig.30), réchauffement largement entamé durant la période 1976 – 2012 (fig. 11 et 12).

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Ce réchauffement s'est transféré à la mer dont la température et la salinité ont, elles aussi, augmenté, jusqu'à 2000m de profondeur. Conjugué à la baisse de la pluviométrie et la hausse de la salinité, le réchauffement peut entrainer une modification de la circulation des courants, perturber le fonctionnement de la chaine alimentaire et induire une acidification du milieu marin avec des conséquences difficiles à prévoir sur la biodiversité marine (modification des périodes de reproduction, de répartition et de densités des espèces, de la durée des phases de croissance, apparition de nouvelles espèces, maladies ou parasites, …). D’ici 2030, et quelles que soient les politiques menées, ce phénomène devrait se poursuivre.

Nous signalerons ici un événement récent qui apporte des éléments supplémentaires au débat sur les impacts des changements climatiques.

En janvier 2014, une alerte a été lancée au sujet de la découverte d'une espèce de poissons dite "poisson-lièvre" au niveau des communes côtières de la Marsa et de la wilaya de Chleff limitrophe. Ce poisson herbivore, d'une toxicité extrême et dont la consommation peut provoquer la mort, est un envahisseur particulièrement redoutable, tant par son aptitude à se multiplier rapidement que par la menace qu'il fait planer sur les végétaux marins, notamment les précieux herbiers à posidonie et les algues brunes.

Ce poisson, originaire des eaux chaudes de la mer rouge et de l'océan indien, est en train de migrer vers les eaux de la Méditerranée à travers le canal de Suez (d'où le nom d'espèce ou de migration lessepsienne) en raison, semble-t-il, du réchauffement de la mer Méditerranée.

Les aménagements des cours d'eau et les stations de dessalement réalisées pour satisfaire la demande croissante en eau des populations vont induire des rejets en mer plus chargés en polluants que n'auront pas éliminé des stations d'épuration souvent vétustes, sous- dimensionnées, et auxquelles la totalité de la population côtière est loin d'être raccordée.

Nourrie par la pollution agricole, par les eaux usées non traitées, la proximité de la zone industrielle d'Arzew, la végétation aquatique se développe de manière exagérée, provoquant une raréfaction de l'oxygène de l'eau (eutrophisation) renforcée par l'augmentation de la température de l'eau et de l'apport de matières terrestres érodées par l'élévation du niveau de la mer. Ce phénomène est à l'origine de l'augmentation du nombre de marées vertes, rouges ou brunes et des poussées planctoniques qui mettent la vie sous-marine en danger en la privant d'oxygène et, parfois, en libérant des substances toxiques. De même qu'il pourra être à l'origine de modification importantes, voire irréversible de l'habitat des populations halieutiques.

Aussi, la lutte contre la pollution marine sous toutes ses formes devrait-elle constituer un point de vigilance spécifique en raison des conséquences néfastes sur une activité censée représenter un des piliers de développement de la Wilaya de Mostaganem.

Un autre aspect vient renforcer la fragilité de l'activité de pêche : la modification du régime des vents et la multiplication des tempêtes. Clairement mise en évidence par l'analyse des données climatiques de la période 1976 – 2012 (fig. 13), cette multiplication concerne aussi bien des tempêtes modérées que fortes et risque d'occasionner des manques importantes pour la frange de la population vivant de l'activité de pêche, à travers la réduction du nombre de sorties en mer.

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Les activités d'aquaculture et de conchyliculture (maritimes et continentales) constituent également un vecteur de développement envisagé pour la wilaya. De façon générale, la production dans les régions plus chaudes a de fortes chances de progresser grâce à de meilleurs taux de croissance, à une longue période de croissance et à la disponibilité de nouvelles zones de pisciculture, autrefois trop froides. A ce titre, les impacts du changement climatique peuvent constituer une opportunité.

Il reste que ces activités sont également menacées par l'eutrophisation car sensibles à l'élévation des températures de l'eau, à la présence d'agents pathogènes et d'espèces envahissantes (algues). Ces manifestations pourront également concerner les barrages et les retenues collinaires.

4.3.4 Vulnérabilité future du secteur l'eau Comme souligné précédemment, la Wilaya de Mostaganem est passée ces dernières années d'une situation de pénurie à une large autosuffisance en matière de ressources en eau. Cela s'est produit par la conjugaison de la mise en œuvre du MAO, la mise en service de la station de dessalement d'eau de mer de Mostaganem et des conditions pluviométriques globalement favorables.

Ces conditions favorables ont permis d'engager une stratégie de développement reposant sur l'agriculture et notamment le renforcement de l'agriculture irriguée ainsi que sur le tourisme.

Cependant, certains éléments d'importance doivent être gardés à l'esprit à l'appréhension de la problématique de l'eau dans la Wilaya de Mostaganem.

Sur un plan global, cette ressource se caractérise par une irrégularité de sa répartition aussi bien spatiale que temporelle. Les projections climatiques prévoient une baisse du régime pluviométrique au cours de la période 2020 – 2050, même si l'analyse climatique de la période 1970 – 2012 semblait indiquer une tendance à la stabilité voire une hausse de la pluviométrie. Une reprise haussière devrait concerner la période 2030 – 2040.

L'autre fait marquant concerne la saisonnalité des pluies puisqu'autant dans le climat passe et présent que pour le climat futur, l'augmentation des précipitations annuelles concerne principalement les saisons d'automne et de printemps.

En réalité, la plupart des travaux sur le changement climatique dans la région méditerranéenne s’accordent sur une augmentation de la variabilité spatio-temporelle de la pluviométrie, entrainant une multiplication et une intensification des évènements extrêmes (inondations, canicules, sécheresses…) et des risques associés en termes de pertes économiques et de vies humaines.

La baisse probable des précipitations et le déplacement des saisons pluvieuses ne seront pas sans conséquence sur l'agriculture pluviale et ses rendements ainsi que sur le cycle végétatif des plantes.

Par ailleurs, l'augmentation non négligeable des surfaces irriguées et l'accroissement important des températures (se poursuivant au-delà des années 2030), en particulier pour le régime d'été (températures maximales du mois d'aout régulièrement supérieures à 35°C à

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partir de 2015) entraineront une pression plus forte sur la ressource en eau, pour compenser les pertes par évaporation et conserver l'humidité des sols.

Dans ce cas, la demande d'eau pour le secteur agricole (besoins en irrigation) à surface constante augmenterait, si aucune adaptation (par exemple substitution de cultures, techniques d'irrigation) n'est réalisée.

Le tourisme balnéaire, autre axe de développement de la wilaya induirait également une tension importante sur l'eau pour satisfaire les besoins en eau des estivants.

A ce stade, il sera important de déterminer ce qu'il est convenu d'appeler la fourchette d'adaptation délimitée par les seuils critiques supérieur et inférieur. Elle s'appuie sur une estimation la plus précise possible des besoins en eau tous secteurs confondus (population, agriculture, industrie, …) par saison et leur évolution pour la comparer aux ressources mobilisables (ressources conventionnelles et non conventionnelles).

Il faut rappeler ici que l'alimentation en eau potable de Mostaganem et ses environs repose désormais sur le processus de dessalement d'eau de mer (200.000 m3/j) lequel est susceptible d'interruption en cas d'arrêt technique ou toute autre défaillance. Dans ce cas, des conflits d'usage entre les différents secteurs sont inévitables.

Par ailleurs, nous avons signalé la répartition inégale de la ressource en eau sur le territoire de la wilaya qui ne permet pas un accès égal à la ressource pour toutes les populations de la wilaya. La figure 11 indique bien la disparité dans la satisfaction des besoins des populations.

A défaut d'actions soutenues des pouvoirs publics, cette disparité perdurera voire s'aggravera sous l'effet des changements climatiques et des phénomènes extrêmes qui les accompagnent.

S’adapter aux effets du changement climatique sur les ressources en eau nécessitera des ajustements techniques, politiques, institutionnels et comportementaux à mettre en œuvre de manière dynamique. Ces ajustements feront appel à un large éventail de mesures d’ordre structurel (construction de nouveaux ouvrages, réutilisation des eaux usées, entretien des réseaux urbains…) et non-structurel (planification territoriale, politiques fiscales et économiques pour une meilleure gestion de la demande, systèmes d’assurances contre les risques naturels…) à déployer aux différentes échelles de l’action publique (locale, nationale, régionale).

Il faut mentionner ici le problème de l'érosion hydrique et de ses impacts sur la limitation des capacités de rétention des barrages par envasement. Ce phénomène a de fortes probabilités de s'aggraver sous l'effet de la combinaison fortes chaleurs – pluies violentes (appelée à se multiplier en intensité et en fréquence) si aucune mesure n'est prise pour y pallier.

Nous avons également signalé dans la matrice de vulnérabilité consacrée au secteur de l'eau les risques accrus d'intrusion d'eau de mer dans les aquifères en zones côtières et qui pourra avoir un impact croissant sur la qualité de l'eau, dans certains cas rendant l'eau impropre à la consommation ou demandant des traitements supplémentaires.

Enfin, l'accroissement des populations, en particulier en milieu urbain, associée à une hausse sensible des températures devrait induire des rejets plus importants et plus nocifs et poser le

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problème de la qualité de l'eau et des risques sanitaires induits. Des couts plus élevés d'assainissement de l'eau seront à prévoir.

L'assainissement (ou la dépollution de l'eau) autant que la réduction des fuites dans les réseaux d'adduction d'eau potable, l'introduction de cultures moins consommatrices en eau, l'adoption de mode d'irrigation respectueux de la ressource ou la protection des ouvrages de rétention d'eau contre l'envasement (consolidation des berges) seront des mesures indispensables et "sans regret" dans le contexte d'une stratégie d'adaptation efficace pour la préservation future de cette ressource sensible.

4.3.5 Vulnérabilité future du secteur du tourisme Dans l'espace régional Nord Ouest du pays, eu égard aux potentialités naturelles de la Wilaya de Mostaganem, le tourisme est le 3ème axe d'activités privilégié, pour lequel elle est appelée à jouer un rôle de pôle régional.

L'analyse de la vulnérabilité future aux changements climatiques de l'activité touristique dans la Wilaya de Mostaganem va prendre en compte les paramètres spécifiques de cette question :

. L'activité touristique prévue à l'horizon 2030 est essentiellement de type balnéaire, concentrée sur une courte période de l'année et s'exerçant sur la zone littorale. . Le développement socioéconomique de la Wilaya de Mostaganem est lui-même principalement concentré sur cette zone littorale, exacerbant le déséquilibre dans la répartition des populations et des activités économiques. . Les paramètres climatiques futurs prédits par les modèles et intéressant cette activité, à savoir la température, le régime pluviométrique, les phénomènes extrêmes et leurs conséquences (élévation du niveau de la mer, …).

Comme nous l'avons vu dans la caractérisation climatique du territoire sur la période 1977 – 2012 et confirmé par les sorties des modèles pour la même période, les tendances principales concernent une augmentation des températures (et particulièrement les températures estivales), avec des canicules plus précoces (juin - juillet) et plus longues (passant de 5 à 10 jours), une baisse du régime pluviométrique pour la période 2010 – 2050, et une augmentation de la fréquence des tempêtes, qu'elles soient modérées ou fortes.

Ajoutons à cela, et bien que ce ne soit pas documenté précisément dans le cadre de cette étude, le fait admis de tous, à savoir l'élévation attendue du niveau de la mer.

Nous nous retrouvons là devant un exemple typique illustrant la chaine des impacts et la combinaison des effets d'origine variés, à la fois anthropique et naturelle qui viennent renforcer les menaces inhérentes aux changements climatiques sur les écosystèmes et les activités en général, et le tourisme en particulier.

L'élévation attendue du niveau de la mer générera des manifestations de submersion des côtes basses (sableuses ou rocheuses, zones humides). La modification des courants quant à elle influencera les dynamiques sédimentaires et, par suite, les phénomènes d'érosion / engraissement des plages. Ces phénomènes seront accentués dans le cas des côtes qui connaissent aujourd'hui un mouvement d'enfoncement dû à l'absence de sédiments charriés par les cours d'eau. Ce phénomène est prévalant en Méditerranée où le blocage en amont des sédiments a considérablement aggravé le problème de pénurie sédimentaire.

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Ceci est sans compter qu'une littoralisation croissante des activités et des zones de peuplement a engendré la multiplication d'aménagements côtiers ayant eu souvent des effets négatifs en termes d'érosion des côtes.

On imagine sans peine l'impact futur sur un modèle touristique balnéaire reposant sur l'attrait de grandes plages de sable fin se réduisant inexorablement.

L'impact de la hausse prévue des températures peut s'analyser selon 3 directions différentes :

. L'allongement de la saison estivale constituera certainement un atout dont pourra profiter la Wilaya de Mostaganem, ainsi que les intersaisons (printemps) si les conditions d'attraction des touristes sont réunies.

. Une élévation importante des températures ou la survenance de canicules dégraderaient le confort des touristes et occasionneraient le recours à la climatisation dans les infrastructures hôtelières et par suite, une pression importante sur la fourniture d'énergie et des risques de délestage. De même, les besoins en eau seraient plus importants et surviendraient à une période où la demande est la plus forte.

. L'élévation progressive des températures terrestre et marine va engendrer une modification des habitats naturels déjà fortement contraints en Méditerranée (pollution, surexploitation, espèces envahissantes). Il n'est qu'à se souvenir des envahissements de méduses durant ces derniers étés sur les plages. De plus, l'augmentation de la température de l'eau combinée à l'augmentation du volume des rejets en mer d'eaux usées sans traitement peuvent conduire à la prolifération d'espèces altérant la qualité des eaux de baignade et amener à la fermeture de certaines plages.

Par ailleurs, la région ambitionne de tirer profit de la très haute qualité touristique des paysages reposant sur la combinaison mer – plage – dunes – forêts s'adossant à un patrimoine forestier non négligeable. Il reste que cet écosystème est fragile et le sera davantage face aux changements climatiques et à leur effets directs (température, canicules, réduction de la pluviométrie, …) et induits (incendies de forêts, perte de biodiversité, …). Il ne pourra résister en l'état et sans une stratégie de protection et de développement, à un afflux croissant de touristes.

4.4 Conclusion Cette étude a été consacrée à l'analyse de la vulnérabilité actuelle et future de la Wilaya de Mostaganem aux changements climatiques, c'est-à-dire d'une part à qualifier dans quelle mesure son territoire, les établissements humains et les activités qui s'y déroulent sont sensibles aux effets défavorables des changements climatiques, y compris la variabilité du climat et les phénomènes extrêmes et d'autre part, en s'appuyant sur les perspectives de développement inscrites au titre de la wilaya et les évolutions climatiques futures, indiquer comment pourrait évoluer cette vulnérabilité.

Bien que les divers concepts auxquels il est fait recours pour établir la vulnérabilité et les capacités d'adaptation d'un territoire ne fassent pas l'objet d'un consensus définitif, il est cependant établi que la vulnérabilité est fonction de la nature, de l’ampleur et du rythme de la

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variation du climat à laquelle le système considéré est exposé, de la sensibilité de ce système et de sa capacité d’adaptation.

Cela signifie que la vulnérabilité (qui ne peut être strictement quantifiée, c'est-à-dire mesurée) est une qualification variable, dans le temps et dans l'espace, en fonction des données d'entrée, de leur fiabilité, de la prise en compte de tout ou partie des paramètres qui interviennent dans son établissement. Elle est également évolutive et peut être accentuée (c'est-à-dire plus forte) selon l'ampleur des changements climatiques, les stratégies de développement mises en œuvre ou en cas d'inaction, ou diminuée (c'est-à-dire plus faible) en cas d'adoption de stratégies efficaces d'adaptation.

Les changements climatiques sont désormais une réalité établie de même que l'est, à une très forte probabilité, l'hypothèse de la responsabilité de l'homme dans ce processus. Il est également établi que la probabilité que les changements observés s’effectuent dans la direction prévue (abstraction faite de leur ampleur) par le seul fait du hasard est négligeable.

Si les changements climatiques touchent toutes les régions du globe, il reste que certaines régions en ressentiront plus profondément les effets. Il en est ainsi de la région méditerranéenne qualifiée de "hot spot" du changement climatique.

La Wilaya de Mostaganem, de par sa localisation géographique, présente toutes les caractéristiques des régions méditerranéennes et, à ce titre, est exposée aux mêmes conséquences prévues pour ces régions, en l'occurrence l'augmentation des températures, l'évolution du régime des précipitations et des vents, l'élévation du niveau de la mer et les variations dans les paramètres marins (température, salinité, etc.) ainsi que l'augmentation en fréquence et en amplitudes des phénomènes extrêmes (sécheresses, canicules, pluies torrentielles, tempêtes et vents violents, …).

Ces éléments ont été corroborés par la caractérisation climatique de la wilaya basée sur l'analyse des paramètres climatiques de la période 1977 – 2013, laquelle exhibe déjà les signaux du changement climatique.

L'analyse de vulnérabilité de la wilaya a été conduite en examinant la relation et la sensibilité au climat de ses diverses composantes, naturelles, environnementales, socio-économiques.

Cette analyse, menée sur le milieu littoral, forestier ainsi que sur les activités figurant sur le territoire et constituant ses principales ressources, telles l'agriculture, le tourisme, la pêche, l'eau, l'énergie, a montré le degré de vulnérabilité de ces diverses composantes et qui s'échelonne entre vulnérabilité moyenne et forte.

La construction d'une matrice de vulnérabilité propre à chaque composante a permis de documenter les caractéristiques de la vulnérabilité de la Wilaya de Mostaganem pour chacune des manifestations du changement climatique. Cette matrice a été construite grâce à l'implication des acteurs représentants les différents secteurs et dont l'expertise, la connaissance et la perception ont été à la base de l'évaluation de la dépendance au climat du secteur considéré.

Elle a permis d'établir que les impacts des changements climatiques ne seront répartis ni uniformément ni équitablement sur un territoire donné. Ainsi, certaines zones ou activités pourraient se trouver plus durement affectées que d'autres et certaines pourraient même en

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tirer parti. De même, concernant les établissements humains, les plus défavorisés seront probablement les plus affectés et le plus rapidement par les impacts des changements climatiques, qui de ce fait, accentueraient les inégalités sociales.

De même, les secteurs de l'économie sur le territoire ne sont pas cloisonnés : les impacts du changement climatique sur un milieu ou une activité pourraient avoir des conséquences pour les autres secteurs. D'où la nécessité d'identifier les interactions sectorielles qui précisent les conséquences des impacts du changement climatique sur un secteur, sur les autres secteurs.

Par ailleurs, même si l'analyse est centrée sur la Wilaya de Mostaganem, il reste que ce territoire n'est pas isolé et que les impacts des changements climatiques peuvent dépendre de facteurs externes au territoire ou les affecter. Ces effets peuvent également impliquer l'échelon international, notamment du fait des échanges internationaux.

Cette multitude de dimensions à appréhender pour conduire l'étude de vulnérabilité montre la complexité de la tâche et la nécessité de l'implication effective des divers acteurs de la gestion du territoire.

La disponibilité de projections climatiques futures à divers horizons temporels et des éléments de la stratégie de développement du territoire ont permis de dessiner les contours de la vulnérabilité future de la Wilaya de Mostaganem en procédant à leur analyse croisée à travers le filtre de la matrice de vulnérabilité établie.

C'est ainsi que les axes majeurs de développement déterminés par les divers instruments d'aménagement du territoire de la Wilaya de Mostaganem ont été retenus, constitués de l'agriculture, de la pêche, des ressources en eau et du tourisme.

L'analyse des projections climatiques issues de modèles de simulation du climat à l'horizon 2050 ont permis de mettre en évidence une baisse du régime pluviométrique au cours de la période 2000-2050 avec une modification de la saisonnalité des pluies et une tendance nette au réchauffement du régime thermique au cours de la même période avec le régime d’été qui sera le plus marqué par cette hausse.

Le croisement de ces données avec les grandes orientations de la prospective socio- économique de la Wilaya de Mostaganem ont permis d’établir les principales conclusions en matière de vulnérabilité future et les points de vigilance suivants:

Pour l’agriculture . une vulnérabilité de l’agriculture pluviale potentiellement accrue en raison des variations dans le régime pluviométrique et des pertes importantes consécutives au stress hydrique causé par la hausse des températures; . des risques de lessivage et d'érosion des sols nus par l’alternance des périodes de sécheresse et des pluies violentes sont à prévoir, en l’absence d’aménagements appropriés; . Il est à envisager des besoins supplémentaires en eau pour l’irrigation et conflits d’usage avec l’alimentation en eau potable et les autres secteurs d’activités ; . Les risques sont réels de de remontées de sel sur les terres irriguées par conjugaison de l'augmentation des températures et des pratiques d'irrigation non adaptées.

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A cet égard, la préservation des ressources en sol et la sobriété hydrique par des pratiques agricole respectueuses de la ressource en eau constitueront des points de vigilance spécifique.

Pour la pêche et l’aquaculture . La hausse des températures de l’eau et de la concentration en sel qui poursuivront leur tendance haussière quelque soient les politiques menées sont susceptibles d’impacter durablement les activités de pêche et d’aquaculture ; . L’ampleur des perturbations du fonctionnement de la chaine alimentaire et son impact sur la biodiversité marine ne peuvent être déterminés en l’état actuel des connaissances ; . La conjugaison de la hausse des températures et de la salinité avec la pollution induite par les rejets non traités de plus en plus importants en volume conduisent à une eutrophisation préjudiciable de l’eau ; . La modification du régime des vents et la multiplication des tempêtes qui conditionne directement le nombre de journées de sorties en mer.

La lutte contre la pollution marine sous toutes ses formes, le respect des cycles biologiques et la préservation du littoral constituent dans ce contexte parmi les rares leviers sur lesquels il est possible d’agir à un niveau local pour la préservation de la ressource halieutique et représentent des points de vigilance spécifique pour le secteur de la pêche et de l’aquaculture.

Pour les ressources en eau . la répartition de la ressource en eau sur le territoire de la wilaya qui ne permet pas un accès égal à la ressource pour toutes les populations de la wilaya perdurera voire s'aggravera sous l'effet des changements climatiques et des phénomènes extrêmes qui les accompagnent à défaut d’actions soutenues des pouvoirs publics ; . L'érosion hydrique aura tendance à s’accentuer dans les zones déjà sensibles sous l’effet combiné des fortes chaleurs et des pluies violentes, entrainant un envasement des barrages et une limitation de leurs capacités de rétention. . Une pression plus forte sur la ressource en eau sera induite par l'augmentation des surfaces irriguées et l'accroissement important des températures, pour compenser les pertes par évaporation et conserver l'humidité des sols et des conflits d’usage sont à envisager, particulièrement lors des saisons estivales.

Dans ce contexte, la préservation et la gestion raisonnée de la ressource constituent des points de vigilance spécifique qui requerront le développement des filières non conventionnelles (réutilisation des eaux usées), l’entretien des réseaux pour éviter les pertes, l’adoption de pratiques agricoles responsables, la sensibilité des usagers à des comportements responsables à l’égard de la ressource en eau et la protection des ouvrages de rétention d’eau contre l’envasement.

Pour le tourisme . Avec l’élévation des températures et la survenance de canicules, il est à envisager un recours massif à la climatisation dans les infrastructures hôtelières pour préserver le confort des touristes et par suite, une pression importante sur l’énergie et la ressource en eau ; . L'élévation progressive des températures terrestre et marine induira une modification des habitats naturels déjà fortement contraints en Méditerranée (pollution, surexploitation, espèces envahissantes) et la prolifération d'espèces altérant la qualité des eaux de baignade ;

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. L'élévation du niveau de la mer et la littoralisation croissante des activités et des zones de peuplement auront des impacts négatifs en termes d'érosion des côtes qui affectera le modèle touristique balnéaire reposant sur l'attrait de grandes plages de sable fin se réduisant inexorablement. . La fragilité des écosystèmes mer – plage – dunes – forêts s'adossant à un patrimoine forestier non négligeable dont la combinaison représente un des atouts touristiques de la wilaya sera mise à l’épreuve par la manifestation continue des changements climatiques et ne pourra résister sans protection à un afflux croissant de touristes.

La préservation et la protection de ces écosystèmes, la lutte contre les processus d'eutrophisation des eaux et la réalisation d'aménagements côtiers respectueux de la dynamique littorale constitueront des points de vigilance particuliers pour le secteur du tourisme dans sa relation aux changements climatiques.

Ainsi, d'une façon générale, des pressions et menaces pèsent aujourd’hui sur les ressources et les activités de la Wilaya de Mostaganem, que la perspective du changement climatique vient essentiellement renforcer sans en changer la nature. Il s’agit donc d’agir en amont de ces pressions et menaces, pour les réduire autant que pour éviter que de nouvelles n’apparaissent.

Cette étude de vulnérabilité, pour incomplète qu'elle soit, n'en indique pas moins les pistes principales d'une stratégie d'adaptation de la Wilaya de Mostaganem. Elle doit être considérée comme l'amorce d'un processus d'analyse continue de la vulnérabilité, en ce sens que chaque donnée nouvelle permettra d'affiner cette analyse, chaque nouvel acte d'aménagement du territoire de la wilaya en modifiera les termes et mettra à jour des interactions non encore envisagées.

Elle impose un décloisonnement entre les différents acteurs et secteurs du fait de la transversalité de la problématique des changements climatiques. Les efforts pour évaluer la vulnérabilité et les options d'adaptation doivent en effet prendre en compte le contexte et les processus qui permettent la participation des acteurs. La réussite du processus dépend d'une analyse correcte de leurs besoins et perceptions, de leurs connaissances et d'un certain degré d'acceptabilité des options et mesures préconisées.

La démarche de confection des plans climat locaux constituant des déclinaisons du Plan Climat National amène à des questionnements sur l’articulation des stratégies et/ou mesures d’adaptation avec les autres politiques publiques, à différentes échelles. La lutte contre le changement climatique (atténuation et adaptation) ne saurait en être déconnectée des politiques sectorielles, de développement, de planification, de protection de l’environnement… Ces dernières sont tout aussi importantes pour l’avenir d’une société donnée que le sont les conséquences des évolutions climatiques : c’est au carrefour des tendances et enjeux climatiques, socioéconomiques et environnementaux que doit s’envisager la lutte contre le changement climatique à court, moyen et long termes.

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