UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

MEMOIRE DE RECHERCHE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES

OPTION : FORESTERIE-DEVELOPPEMENT ET ENVIRONNEMENT

Promotion Hintsy 2008

IMPACTS BIOLOGIQUES ET ECONOMIQUES DE LA COLLECTE DE grandidieri (AMPHIBIENS, ) DANS LE DISTRICT DE MORAMANGA : CAS D’ANDRANOMANDRY ET D’ALAKAMBATO

Présenté par :

MANANJARA Willy Sylvio

Devant le jury composé de :

Président : Professeur Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY

Rapporteur : Docteur H. Jonah RATSIMBAZAFY

Examinateurs : Docteur Richard JENKINS

Docteur Zo Hasina RABEMANANJARA

Le 02 juillet 2010

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

MEMOIRE DE RECHERCHE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES

OPTION : FORESTERIE-DEVELOPPEMENT ET ENVIRONNEMENT

Promotion Hintsy 2008

IMPACTS BIOLOGIQUES ET ECONOMIQUES DE LA COLLECTE DE Mantidactylus grandidieri (AMPHIBIENS, MANTELLIDAE) DANS LE DISTRICT DE MORAMANGA : CAS D’ANDRANOMANDRY ET D’ALAKAMBATO

Présenté par :

MANANJARA Willy Sylvio

Le 02 juillet 2010

REMERCIEMENTS

Tout d’abord, nous tenons à remercier Dieu Tout Puissant qui nous a donné toutes les forces nécessaires afin que tout ceci soit réalisé.

Nous adressons nos sincères remerciements à :

 Monsieur le Professeur Bruno RAMAMONJISOA, Chef du Département des Eaux et Forêts, pour avoir assuré la continuité du fonctionnement administratif et avoir soutenu toutes les formations au sein du Département;  Monsieur le Professeur Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY, Responsable de la formation doctorale au sein de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques qui assure la coordination de cette formation ;  Tous les enseignants au Département des Eaux et Forêts, qui se sont voués, corps et âme à transmettre leurs connaissances et leurs expériences ;  Tous les membres de la commission de lecture qui ont accepté de valider ce mémoire de Diplôme d'Etudes Approfondies.

Un grand remerciement également à :

 Monsieur Le Président du jury, Professeur Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY qui a accepté de présider cette soutenance ;  Messieurs les examinateurs, Docteur Richard JENKINS et Docteur Zo RABEMANANJARA qui ont acceptés de juger ce travail et d’y apporter des critiques constructives ;  Monsieur Le Docteur Jonah H. RATSIMBAZAFY, Responsable de Formation et de Conservation de Durrell Wildlife Conservation Trust et Secrétaire Général du Groupe d'Etudes et de Recherches sur les Primates de Madagascar, de nous avoir fait bénéficier son encadrement. Ses critiques et ses conseils nous ont aidé à mener à bien ce travail ;  Disney Wildlife Conservation Fund, Rufford Laing Fundation, IUCN Netherland et Darwin Initiative qui nous ont soutenu financièrement durant nos études au sein de l’ESSA et durant le travail sur terrain ;

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 Monsieur Richard JENKINS, Directeur Exécutif de l’Association Madagasikara Voakajy, qui nous a accepté pour faire un stage au sein de son organisation;  Mademoiselle Hanta Julie RAZAFIMANAHAKA qui nous a fait confiance et qui nous a soutenu durant le travail sur terrain et la préparation de ce mémoire ;  Chefs des villages, les VOI, les VNA, les Quartiers Mobiles d’Andranomandry et d’Alakambato, les guides locaux, les porteurs locaux et toutes les populations locales qui nous ont donné les informations lors de notre enquête et nous ont accompagné lors de notre descente sur terrain ;  Ma mère et tous les membres de famille qui nous ont encouragé et nous ont soutenu moralement, matériellement et financièrement durant nos études.  Toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de notre recherche et de notre mémoire.

ii

RESUME

Mantidactylus grandidieri est l’une des espèces d’amphibien consommées par la population. Ainsi, la collecte constitue-t-elle une menace pour cette espèce? Cette question ne peut encore être répondue à cause de l’insuffisance des connaissances sur les liens entre les amphibiens et les collecteurs. Les données ont été recueillies sur deux périodes : du 26 janvier au 05 février 2009 et du 16 février au 15 mars 2009. La méthode d’étude adoptée a permis de connaître le site où l’intensité de collecte est très élevée, de savoir la relation entre le nombre des individus observés par unité d’effort de collecte, la morphologie de Mantidactylus grandidieri et la distance des sites par rapport aux villages et de connaître les paramètres déterminants l’existence de Mantidactylus grandidieri ainsi que de connaître les revenus de la population. Parmi les 56 sites identifiés, 15 ont été visités et 378 individus ont été observés. Tous les sites visités sont déjà exploités. La taille des individus observés est différente d’un site à l’autre. Malgré cette différence, la plus grande se trouve dans le site dont l’intensité de collecte est moins élevée mais il n’y a pas de différence significative entre le nombre des individus observés selon la distance des sites par rapport aux villages. En effet, tous les individus collectés se trouvent dans l’eau dans la forêt, laquelle constitue l’ de cette espèce. La profondeur de l’eau a été la seule définie comme un facteur qui détermine la présence de cette espèce. Pourtant, la collecte de cette espèce devient une source de revenus de la population. La population ne pense qu’à augmenter leur revenu par sa collecte. Il n’y a pas de différence significative entre le revenu des collecteurs et celui des non collecteurs de cette espèce. Mantidactylus grandidieri est une espèce de grande taille qui devrait faire l’objet d’efforts de conservation avec les communautés locales dans le but de protéger les forêts et de valoriser les ressources par l’exploitation durable.

Mots-clés : Mantidactylus grandidieri, amphibiens, impacts biologiques, collecte des amphibiens, Alaotra Mangoro, Madagascar.

iii

ABSTRACT

Mantidactylus grandidieri is a that is eaten by people in Madagascar. An important question therefore is, does the harvest of this frog species threaten its survival? This question cannot yet be answered because of insufficient information on the and the frog collectors. Data collection occurred in two periods, between 26 January and 16 February and 16 February and 15 March 2009. The methods adopted allowed us to study the impact of collection intensity on the abundance and body size of the frogs, the proximity of collection site to villages and the livelihood contributions made by the trade in this species. We visited 15 of the 56 collection sites and observed 378 M. grandidieri. All of the sites we visited were exploited by hunters. The body size of frogs differed between sites. Little frogs were found in the most heavily exploited site but there was no relationship between body size and proximity to villages. All frogs were collected in rivers within the forest. Water depth appeared to be an important factor in determining the presence of M. grandidieri. The sale of this species is probably an important form of income for the collectors. The local collectors, however, think only about their immediate income. There was no significant difference in the annual declared income between households with M. grandidieri collectors and those without. Mantidactylus grandidieri is a large frog species that should be the focus on conservation efforts with community participation to ensure the protection and sustainable use of forest products.

Key words: Mantidactylus grandidieri, , amphibian collect, biological impact, Alaotra Mangoro, Madagascar.

iv

FAMINTINANA

Mantidactylus grandidieri dia anisany ireo sahona fihinana. Ny fihazana ve no mahatonga io karazan-tsahona io ho lany tamingana? Izany fanontaniana izany dia mbola tsy misy valiny noho ny tsy fahazoana fahalalana manokana ny momba io biby io sy ireo mpihaza azy. Ka ny fikarohana izany dia natao tao anatin’ny fotoana voafetra : ny 26 janoary hatramin’ny 05 febroary 2009 sy ny 16 febroary hatramin’ny 15 marsa 2009. Ny fampiasana ireo fomba fikarohana ireo no nahafahana nahafantatra ny toerana fihazana sahona iray tena maro mpihaza, ny fifandraisan’ny isan’ny biby hita amin’ny endriky ny Mantidactylus grandidieri ary ny halaviran’ny toerana fihazana raha oharina amin’ny tanana ary hahafahana nahafantatra koa ireo famantarana manamarina ny fisian’ny Mantidactylus grandidieri eo amin’ny toerana misy azy sady nahafahana mahalala ny vola miditra amin’ny tokan-trano ny tsirairay. Tamin’ireo 56 toerana fihazana, 15 no nihazana sahona nandritra ny fotoana nanaovana ny fikarohana ary 378 biby no hita. Ireo toerana nanaovana fikarohana ireo dia efa tena fihazan’olona avokoa. Samihafa anefa ny haben’ny biby izay hita tamireo toerana ireo. Na teo aza ny fahasamihafahana izany, ny ngeza dia matetika hita amin’ireo toerana vitsy mpihaza kanefa tsy midika zavatra manokana anefa ny eo amin’ny isan’ny biby hita isaky ny teorana fihazana ireny raha oharina amin’ny halaviran-toerana fihazana sy ny tanana. Vokany, ireo biby nohazaina ireo dia hita tao amin’ny rano anaty ala izay fonenany io karan-tsahona io. Ny halalinan’ny rano no hita fa famantarana iray ahafahana manamarina ny fisian’ny biby amin’ny toeram-ponenany. Ka ny fihazana io biby io dia lasa fidiram-bola amin’ny mponina ary izy ireo dia tsy mieritreritra afa tsy ny hampitombo hatrany ny vola azo avy aminy. Tsy midika zavatra manokana anefa ny elanelana misy eo amin’ny vola azon’ny mpihaza sy ny tsy mpihaza io biby io. Mantidactylus grandidieri dia karan-tsahona ngeza izay tokony hiarahana amin’ny tantsaha ny fiarovana azy mba ho hiarovana ny ala sy hanomezan-danja ny zavaboahary amin’ny alalan’ny fitrandrahana maharitra.

Voambolana fototra: Mantidactylus grandidieri, sahona, fiantrekany, fihazana sahona, Alaotra Mangoro, Madagascar.

v

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... i

RESUME ...... iii

ABSTRACT ...... iv

FAMINTINANA ...... v

TABLE DES MATIERES ...... vi

ACRONYMES ...... x

LISTE DES CARTES ...... xi

LISTE DES FIGURES ...... xi

LISTE DES TABLEAUX ...... xii

INTRODUCTION ...... 1

PREMIERE PARTIE : METHODOLOGIE

I.1- DESCRIPTION DU MILIEU ...... 4 A- Milieu physique ...... 4 a- Localisation ...... 4 b- Climat ...... 4 c- Géologie-Pédologie ...... 6 d- Hydrologie ...... 7 B- Milieu biologique ...... 7 a- Flore ...... 7 b- Faune ...... 9 C- Milieu humain...... 9 a- Population ...... 9 b- Activités locales ...... 10 b 1- Agriculture ...... 10 b 2- Elevage...... 10 b 3- Artisanat ...... 11

vi

b 4- Cueillette ...... 11 b 5- Chasse ...... 11 D- Pressions ...... 11 I.2- CARACTERISTIQUES GENERALES DE L’ESPECE ...... 12 A- Classification de l’espèce ...... 12 B- Morphologie ...... 12 C- Mode de reproduction ...... 13 D- Habitat ...... 13 E- Aires de répartition ...... 14 I.3-METHODOLOGIE ...... 15 A-RAPPEL DES OBJECTIFS ET HYPOTHESES ...... 15 a- Objectifs ...... 15 b- Hypothèses ...... 15 B- Méthodes utilisées ...... 16 a – Suivi des chasseurs ...... 16 a 1- Nombre de collecteurs opérant sur chaque site ...... 16 a 2- Effort de collecte ...... 17 a 3- Méthodes de collecte de Mantidactylus grandidieri ...... 17 b- Mensuration ...... 18 c- Description d’habitat ...... 19 d- Enquête ...... 20 d 1- Enquête auprès des ménages ...... 20 d 1.1- Modalité technique de réalisation de l’enquête ...... 20 d 1.2- Méthode d’enquête ...... 21 d 2- Enquête auprès des collecteurs ...... 21 e - Tests statistiques ...... 22 e 1- ANOVA ...... 22 e 2- Corrélation de Spearman ...... 22 e 3- Régression logistique ...... 23

vii

f- Méthode d’évaluation des impacts ...... 24 f 1- Identification des impacts potentiels ...... 25 f 2- Evaluation de l’importance des impacts ...... 25 f 3- Atténuation des impacts ...... 26 g- Limite de la méthodologie ...... 26 h- Schématisation de la méthodologie ...... 28

DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

II.1- Localisation des sites par rapport aux villages ...... 29 II.2- Collecte de M. grandidieri ...... 33 a- Effort de collecte et quantité observée ...... 33 b- Comparaison de nombre de collecteurs par site et la quantité observée ...... 34 c- Relation entre la distance des sites par rapport aux villages, le nombre de collecteurs par site et le nombre d’individus observés par unité d’effort de collecte ...... 36 II.3- Caractéristiques morphologiques des animaux collectés ...... 37 a- Relation entre la taille des individus et le nombre de collecteurs ...... 40 II.4- Mode de collecte de M. grandidieri ...... 41 II.5- Description de l’habitat de M. grandidieri ...... 42 II.6- Revenus des ménages ...... 44 a- Activités économiques de la population locale...... 44 b- Rendement de M. grandidieri ...... 44 c- Comparaison des revenus des collecteurs et ceux des non collecteurs de M. grandidier ...... 45

II.7- Evaluation des études d’impacts de collecte de M. grandidieri dans le District de Moramanga ...... 46 a- Sources d’impacts ...... 46 a 1- Insuffisance de sensibilisation ...... 46 a 2- Collecte illicite ...... 47

viii

a 3- Actions anthropiques ...... 47 a 4- Insuffisance des revenus de la population ...... 48 b- Impacts de la collecte de Mantidactylus grandidieri dans le District de Moramanga ...... 48 b 1- Impacts biologiques de la collecte de M. grandidieri dans le District de Moramanga ...... 48 b 2- Impacts économiques de la collecte de M. grandidieri dans le District de Moramanga ...... 49 b 3- Mesures d’atténuation ...... 49

TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

III.1- Capture et morphologie ...... 51 III.2- Habitat ...... 52 III.3- Importance économique ...... 53 III.4- Les lois et réglementations en vigueur sur la collecte de M. grandidieri ...... 54 III.5- Recommandations pour l’exploitation durable de la collecte de M. grandidieri ...... 54

CONCLUSION ...... 58

BIBLIOGRAPHIE ...... 60

ANNEXES ...... I

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LISTE DES ACRONYMES

ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées

CI : Conservation Internationale

CIREF : CIrconscription Régionale de l’Environnement et des Forêt

COBA : COmmunauté de BAse

GPS : Global Positionning System

MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

MAVOA : MAdagasikara VOAkajy

MINENVF : MINistère de l’ENVironnement et des Forêts

NAP : Nouvelle Aire Protégée

ONE : Office National pour l’Environnement

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

USAID : US Agency for International Development

VITA : Volunteers In Technical Assistance

VNA : Vaomieran’Ny Ala

VOI : Vondron’Olona Ifotony

x

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Localisation de la zone d’étude ...... 5 Carte 2 : Hydrologie de la zone d’étude ...... 8 Carte 3 : Distribution de l’espèce ...... 14 Carte 4 : Identification des sites de collecte ...... 31 Carte 5 : Sites visités...... 32

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Courbe ombrothermique de Moramanga (Année d’observation : 1961-1990) ...... 6 Figure 2 : Face dorsale de M. grandidieri ...... 13 Figure 3 : Eviscération de l’ ...... 18 Figure 4 : Photo montrant les différentes étapes de la mensuration ...... 18 Figure 5 : Les différentes mesures prises sur M. grandidieri ...... 19 Figure 6: Variation du nombre des individus observés par unité d’effort de collecte ...... 34 Figure 7 : Catégories des sites de collecte ...... 35 Figure 8 : La relation entre le nombre d’individus observés par unité d’effort de collecte et le nombre des collecteurs par site ...... 36 Figure 9: Relation entre le nombre d’individus observés et la distance des sites par rapport aux villages ...... 37 Figure 10: Pourcentage des femelles gravides ...... 38 Figure 11: Collecte de femelles gravides...... 39 Figure 12: Caractéristique morphologie des individus collectés ...... 39 Figure 13: Relation entre la longueur moyenne du corps des individus et le nombre de collecteurs ...... 40 Figure 14: Relation entre le poids moyens des individus et le nombre de collecteurs ...... 41 Figure 15: Mode de stockage des individus capturés ...... 42

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Figure 16: Profondeur de l’eau déterminant de la présence de M. grandidieri...... 43 Figure 17: Pourcentage des activités des ménages ...... 44 Figure 18: Comparaison des revenus moyens annuels des ménages ...... 46

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Durée de collecte ...... 29 Tableau 2 : Nombre d’individus observés ...... 33 Tableau 3 : Relation entre la distance par rapport aux villages, le nombre des individus observés par unité d’effort de collecte et le nombre de collecteurs par site ...... 35 Tableau 4 : Caractéristique morphologique des individus collectés ...... 38 Tableau 5 : Facteurs déterminants de la présence de Mantidactylus grandidieri ...... 43 Tableau 6 : Mesure d’atténuations ...... 50

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Introduction

INTRODUCTION

Parmi les vertébrés, les amphibiens sont les plus menacés d’extinction (Gascon et al. 2005). La destruction des forêts, la fragmentation et la pollution de leur habitat constituent les principales causes de la perte en amphibiens (Primack et Ratsirarson 2005) et leur vulnérabilité augmente avec la spécificité de leur habitat. Le manque d’information sur les 23% des espèces d’amphibiens (Gascon et al, 2005) en est aussi responsable et constitue un obstacle majeur à leur conservation. Les maladies provoquées par des agents pathogènes, en particulier le chytrid sont également des menaces pour les amphibiens (Carey et al. 2003). Finalement, la proportion de la batracofaune en danger est de 32%, largement supérieure à celle des autres classes du règne animal (Gascon et al, 2005). Madagascar, en raison de sa biodiversité unique, fait partie des 25 premières régions prioritaires du monde possédant des concentrations exceptionnelles d’espèces animales endémiques (Myers et al. 2000). Cette île est l’un des endroits les plus riches en amphibiens au monde (Andreone et al. 2007) et elle compte actuellement 238 espèces d’amphibiens décrites (Andreone et al. 2008). Les amphibiens sont endémiques à 99% (Stuart et al. 2004). Le District de Moramanga abrite 42% des espèces de batraciens de Madagascar (VITA Moramanga, 1998).

L’exploitation, le commerce intensif et la collecte pour la consommation de certaines espèces d’amphibiens peuvent entraîner notamment leur déclin (Carpenter et al. 2008). Au niveau mondial, 212 espèces d’amphibiens sont utilisées par les populations pour leur subsistance alimentaire. En France et en Asie, la cuisse de nymphe constitue un menu principal dans les restaurants (Jensen et Camp, 2003). Au Cameroun, Conraua crassipes, C. goliath, C. robusta, Trichobatrachus robustus, Astylosternus spp, Xenopus amieti, Kassina decorata sont des espèces d’amphibiens exploitées pour l’alimentation et pour le commerce (Gonwouo et Rödel, 2008). Mantidactylus guttulatus, Mantidactylus grandidieri, Boehmantis microtympanum et Boophis goudoti sont des espèces consommées par la population malgache (Carpenter et al. 2008). M. grandidieri est une espèce endémique de Madagascar et elle est reconnue pour son existence sur les marchés et dans les restaurants (Carpenter et al. 2008).

Selon le classement des espèces de faune sauvage à Madagascar, M. grandidieri est classée dans la catégorie III qui regroupe les gibiers (Jariala Project/MINENVEF et USAID, 2006). Cette espèce n’est pas incluse dans la liste rouge des espèces menacées de l’UICN mais sa collecte et sa capture sont autorisées pendant période d’ouverture de chasse (Jariala DEA en Foresterie-Développement et Environnement Promotion Hintsy 2008 Page 1

Introduction

Project/MINENVEF et USAID, 2006). Or, la population ne respecte pas la période de collecte. La collecte de cette espèce est une source de revenu de la population et les individus capturés sont livrés au restaurant (Jenkins et al, 2009). Les collecteurs effectuent la capture des individus de M. grandidieri quand ils décident de collecter. Ils ne tiennent pas compte des facteurs biologiques et de la régénération de la population de cette espèce. Par conséquent, sa viabilité diminue au fur et à mesure que sa collecte augmente. Cette espèce pourra disparaître s’il n’y a pas de mesures prises sur sa gestion durable. La pérennisation de cette espèce est à prioriser. Aussi, cela sera-t-il une source certaine de développement économique durable, en harmonie avec la préservation de la nature. Donc, il est nécessaire d’appliquer des mesures adéquates pour assurer le contrôle de la collecte de cette espèce à Madagascar. Malgré les études faites par de nombreux chercheurs sur M. grandidieri, les impacts de la collecte sur la population de celle-ci restent toujours inconnus (Carpenter et al. 2008). Cela peut être considéré comme le principal facteur de la collecte intensive de M. grandidieri dans le District de Moramanga. Quelle mesure d’exploitation durable de M. grandidieri pourrait-elle être prise ? Cette interrogation permet d’orienter nos études sur les impacts biologiques et économiques de la collecte de M. grandidieri dans ce milieu.

L’objectif général de l’étude est d’élaborer le mode de gestion durable de M. grandidieri dans le District de Moramanga. Pour atteindre cet objectif principal, il convient de déterminer les objectifs spécifiques suivants :

 acquérir les connaissances sur l’habitat et l’espèce,

 connaître le mode de collecte de M. grandidieri,

 connaître son importance économique au niveau des revenus des ménages et

 évaluer les impacts potentiels de sa collecte dans la zone d’étude. Ces étapes amèneront aux mesures d’atténuation et aux recommandations pour l’exploitation durable de cette espèce.

La conduite de recherche a pour but de tester les hypothèses suivantes : l’intensité de collecte dans un site diminue à mesure que sa distance par rapport au village augmente et a des effets sur la taille des individus présents dans ce site ; l’état de la végétation et l’eau

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Introduction

déterminent l’existence de M. grandidieri, enfin ce sont les ménages qui ont des revenus faibles qui effectuent la collecte de M. grandidieri.

La première partie de ce mémoire présente les méthodes adoptées durant cette étude, la deuxième partie montre les résultats et interprétations et la troisième partie consiste à discuter des méthodes et des résultats avec ceux d’autres études et à proposer les recommandations pour l’exploitation durable de M. grandidieri.

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Méthodologie

I- METHODOLOGIE

I.1- DESCRIPTION DU MILIEU

A- Milieu physique

a- Localisation

L’étude a été menée dans deux villages : Andranomandry et Alakambato, dans le Fokontany Ampahitra, Commune d’Ambohibary, District de Moramanga, Région Alaotra Mangoro (Carte 1). La zone d’étude s’étend entre la longitude 48° 13’- 48° 17’ Est et les latitudes 19° 04’- 19° 21’ Sud. Ces deux villages sont inclus dans la NAP Mangabe- Sasarotra-Ranomena.

b- Climat

Le climat dans le District de Moramanga est de type tropical humide, avec plus de 205 jours de pluie par an. Ce milieu enregistre une pluviométrie annuelle de 1,400 m. Le facteur principal influant sur les précipitations est l’Alizé du Sud-Est produit par un anticyclone de l’Océan Indien, avec la principale ligne de relief de l’île (Jenkins, 1987).

Ce milieu est caractérisé par deux saisons plus ou moins distinctes : la saison chaude et pluvieuse d’octobre en avril et la saison fraîche avec des crachins de longue durée et des brouillards épais de mai en septembre. Moramanga présente une courte période sèche durant les mois d’août et septembre (Figure 1). Dans le District de Moramanga, l’atmosphère est presque saturée toute l’année. L’humidité relative est très importante au début et à la fin de la journée. Les températures moyennes mensuelles oscillent autour de 16°C et 23°C (Service Météorologique Ampandrianomby, 2009).

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Méthodologie

Carte 1 : Localisation de la zone d’étude (Source : BD 500 FTM)

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Méthodologie

Figure 1 : Courbe ombrothermique de Moramanga (Année d’observation : 1961-1990)

Source : Direction de la Météorologie Ampandrianomby

c- Géologie-Pédologie

La Région Alaotra Mangoro est située dans la zone à relief polycyclique de l’Est, incluant une partie de la falaise Betsimisaraka sise sur une surface finie tertiaire sur socle cristallin. Au niveau de la lithologie et de la géomorphologie, elle comporte des dépôts sédimentaires anciens dénommés dépôts moramangiens (Randriamboavonjy, 1996). La zone est constituée de sols évolués de type ferralitique. Il s’agit de sol rouge et de sol jaune sur rouge, caractéristiques des zones chaudes et humides (Besairie, 1971). Les sols sont

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Méthodologie

ferralitiques et la couche humifère est moyennement riche. Ce sont des sols sablo-argileux et argileux dont la couleur varie du jaune au rouge violacé selon la teneur en oxyde de fer. Les argiles latéritiques se trouvent le plus souvent sur les roches cristallines et métamorphiques du socle précambrien (Jenkins, 1987). La couche humifère est très importante dans les milieux forestiers et l’épaisseur tend à s’amplifier à l’approche des milieux marécageux.

d- Hydrologie

La forêt dans le District de Moramanga est caractérisée par un réseau hydrographique dense. Ce réseau comprend les marais et les cours d’eaux du bassin versant de l’Est. Les profils de ceux-ci sont raids et de l’eau claire s’y écoule en milieu forestier. La zone d’étude renferme plusieurs sources hydrographiques qui alimentent les rivières Mangoro, à savoir, la Sahamarirana, la rivière Ranomena et Olomaro (Carte 2).

B- Milieu biologique

a- Flore

D’après l’Inventaire Ecologique et Forestier National [1996], la formation forestière de l’Est appartient à l’étage des moyennes altitudes, à celui des pentes orientales du domaine du centre situé entre 800 m et 1800 m d’altitude. La végétation primaire est constituée de forêts denses humides sempervirentes de moyenne altitude, se présentant sous forme d’une futaie de transition entre les forêts denses humides sempervirentes de basse altitude et les forêts sclérophylles de montagne. Elle comporte trois strates :

 une strate supérieure formée de grands arbres (de 20 m à 25 m) ramifiés à un niveau assez bas ;

 une strate moyenne de 10 m à 15 m avec de nombreuses espèces monoblastiques ;

 une strate inférieure ayant l’aspect d’un taillis serré formé d’arbustes aux troncs droits, assez clair, pour permettre le développement d’un tapis discontinu de mousses et de plantes herbacées parmi une épaisse couche d’humus mal décomposé.

Elle contient 138 espèces ligneuses différentes. Ces espèces se répartissent dans 99 genres et 48 familles entre autres les familles de Rubiacées, Lauracées, Malvacées.

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Méthodologie

Carte 2 : Hydrologie de la zone d’étude (Source : BD 500 FTM)

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Méthodologie

b- Faune

Le District de Moramanga est riche en biodiversité. Parmi sa richesse, quatre espèces endémiques de poisson y sont présents: Rheocles alaotrensis, Rheocles sikorae, Rheocles pellegrini et Rheocles wrightae (Stiassny, 1999). Dans ce milieu, on trouve des amphibiens tels que Mantella aurantiaca, Mantella madagascariensis, Mantidactylus grandidieri. En plus, il y a 22 autres espèces d’amphibien et 12 espèces de reptile. Cette zone présente aussi de nombreuses espèces d’oiseau comme Lophotibis cristata, Eutriorchis astur, Tyto soumagnei et Neodropanis hypoxantha (ANGAP et VITA, 1996). Les forêts de cette zone abritent dix espèces de lémurien dont trois diurnes et quatre nocturnes (Dinaharilala et al. 2005). On y rencontre des lémuriens tels que Microcebus lehilahitsara, Indri indri, Cheirogaleus sp, Cheirogaleus major, Eulemur fulvus et Avahi laniger.

C- Milieu humain

a- Population

Le groupe ethnique Bezanozano et le groupe Betsimisaraka ont occupé une grande partie du milieu d’étude. Mais d’autres immigrants notamment les Merina et les Betsileo y sont aussi présents. Ces derniers sont, pour la plupart, des opérateurs économiques. On compte environ 683 habitants dans les deux villages d’étude, lesquels se répartissent dans 24 hameaux sur une surface de 17600 ha. Les deux villages sont dotés d’écoles primaires qui sont très marquées par leur insuffisance et le mauvais état des infrastructures scolaires.

L’histoire des deux principaux groupes ethniques était toujours liée aux ressources forestières. Chaque communauté au niveau d’un village ou d’un hameau a toujours des lieux de « ala fady » (forêt interdite) soit par respect de tany masina soit par peur de tany mahery. Ces cultures sont actuellement symbolisées par l’existence des « tany fady » (lieu sacré), des animaux sacrés et des chutes sacrées autour du périmètre du milieu d’étude, parmi lesquels :

 « Tany fady » ou lieu sacré à Alakambato ;

 Chutes sacrées qui se trouvent à Alakambato ;

 Animaux sacrés qui sont rencontrés à Alakambato.

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Méthodologie

Deux catégories d’autorité caractérisent les villages qui constituent ce milieu d’étude. Ce sont l’autorité traditionnelle et l’autorité administrative.

 Sur le plan administratif, les Maires au niveau des Communes et au niveau des Fokontany sont les autorités représentantes de l’Etat dans leurs circonscriptions respectives.

 Au niveau de la communauté, l’organisation traditionnelle prévaut encore et est caractérisée par l’existence de tangalamena, vavanjaka, ray aman-dreny, chef de famille et de fokonolona (MAVOA, 2008).

b- Activités locales

Les principales activités de la population des villages d’Andranomandry et d’Alakambato regroupent, par ordre d’importance, l’agriculture, l’élevage, l’artisanat, la cueillette et la chasse.

b 1- Agriculture

L’agriculture est la principale activité de la population locale. Dans les zones autour de Moramanga, 80% de la population sont des agriculteurs (Rahajanirina, 2002). Ce mode de production est caractérisé par l’insuffisance des matériels et le manque de techniques culturales étant donné qu’ils utilisent des matériels artisanaux et adoptent des techniques traditionnelles. Ces paysans pratiquent le « tavy » de riz, de maïs, d’ haricot, de manioc, de canne à sucre et de banane. Le « tavy » ou culture sur brûlis est répertorié parmi les méthodes de culture pratiquées dans le District de Moramanga (Rahajanirina, 2002). Il entraîne la transformation des terres boisées en terres agricoles. Concernant les travaux rizicoles sur « tavy », tous les membres de la famille y participent. Dans cette zone, chaque famille possède au minimum trois hectares de « tavy » (Buron, 2004).

b 2- Elevage

En général, l’élevage à cycle court est pratiqué par les paysans mais l’élevage bovin est très peu important dans la zone (MAEP, 2003). Ces types d’élevage sont pratiqués suivant la méthode traditionnelle.

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b 3- Artisanat

Cette activité est une occupation quotidienne des femmes d’Andranomandry et d’Alakambato (MAVOA, 2008). Elle apporte des revenus au niveau des ménages par la confection de paniers, de nattes et de chapeaux.

b 4- Cueillette

La population fait la cueillette dans la forêt toute l’année à cause de l’insuffisance de la production agricole et des sources de revenu (MAVOA, 2008). Elle prélève du miel, déracine des tubercules, égrène des fruits sauvages ainsi des Cypéracées : Cyperus spp pour l’artisanat.

b 5- Chasse

L’exploitation des animaux sauvages est une activité non négligeable dans la zone de Mangabe (MAVOA, 2008). 70% des ménages pratiquent cette activité. Les espèces les plus chassées sont les poissons dans la rivière de Sahamarirana, les écrevisses, les tenrecs, les grenouilles, en particulier M. grandidieri (Jenkins et al. 2009) et même les lémuriens tels Avahi laniger.

D- Pressions Le District de Moramanga est très riche en ressources naturelles. A cause de cette importance biologique, ce milieu est menacé par différentes pressions anthropiques. Ces dernières sont favorisées par les exploitants forestiers d’une part et par la méconnaissance de la population locale à propos de l’importance de la biodiversité d’autre part. Celle-ci ne cherche qu’à satisfaire ses besoins immédiats sans penser à la génération future. Les principales pressions sont donc la collecte, la coupe illicite et les feux de brousse. Le taux de déforestation annuelle est de 0,37% de 2000 à 2005 (CIREF, 2008).

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I.2- CARACTERISTIQUES GENERALES DE L’ESPECE A- Classification de l’espèce La systématique de l’espèce M. grandidieri est comme suit :

Règne : ANIMAL

Embranchement : VERTEBRES

Sous-embranchement : GNATHOSTOMES

Classe : BATRACIENS

Ordre : ANOURES

Famille : MANTELLIDAE

Genre : Mantidactylus

Espèce : grandidieri

Nom vernaculaire : Radaka

B- Morphologie Mantidactylus grandidieri est une grenouille de grande taille, de 75 à 108 mm la longueur du corps de museau au cloaque (Vences et al, 1999). En général, cette espèce est de couleur sombre brunâtre, la face dorsale est de couleur marron et quelque fois avec des petites taches blanches ou jaunes et possède une bande de couleur jaune (figure 2). La face ventrale est de couleur grise avec ou sans tache sombre. Le ventre et la face ventrale du fémur sont pigmentés de blanc ou jaune. L’arrière de ces pattes postérieures comporte quelque fois une petite tache orange. Sa peau est nue et visqueuse, sans poil ni plume ni écaille (Vences et al, 1999). Généralement, la tête présente une bouche largement fendue, des gros yeux saillants, des paupières inférieures recouvrant l’œil, un tympan à fleur de peau visible au-dessus des angles de la bouche, deux narines externes s’ouvrant à mi-distance des yeux et du museau. Les pattes antérieures sont courtes et ont quatre doigts. Les pattes postérieures sont longues (adaptation au saut) et présentent cinq doigts palmés (adaptation à la nage) (Vences et al, 1999). Les extrémités de ses doigts sont petites par rapport à celles des autres espèces (Glaw

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et Vences, 2007). Comme pour toutes les espèces d’amphibien, la distinction entre le mâle et la femelle se trouve au niveau de la glande fémorale et du sac vocal. Le mâle possède une grande glande fémorale de 6 à 7,5mm de diamètre tandis que la femelle n’en a que 3,5 à 4mm de diamètre (Vences et al, 1999).

Figure 2 : Face dorsale de Mantidactylus grandidieri C- Mode de reproduction Tous les amphibiens sont ovipares. Chez le genre Mantidactylus, la reproduction se passe pendant la période des pluies et chaude de l’année (Rabibisoa, 1997), entre le mois de novembre et avril. La période de ponte a lieu au mois de novembre, décembre et janvier. Cela varie selon les espèces et la première tombée de la pluie. Le nombre d’œufs par ponte par femelle diffère d’une espèce à l’autre (variant de 40 à 1000 œufs par ponte). Dans la plupart des cas, la vocalisation des mâles attire les femelles dans un site de reproduction (Duellman et Trueb, 1994). Les œufs sont déposés sur des supports, près des cours d’eau très calmes (sur les feuilles). Le têtard n’est observé qu’à partir du mois de juillet quand la température est basse (au voisinage de 10°C). Le stade larvaire peut durer de deux à six mois (Rabibisoa, 2008).

D- Habitat La majorité des amphibiens malgaches qu’on rencontre dans la forêt humide occupent divers biotopes : aquatique, terrestre, arboricole ou terricole (Vences et al, 1999). On peut trouver les espèces arboricoles sur les plantes à Phytotelmes, proches des points d’eau : Pandanus spp., Typhonodorum, Ravenala madagascariensis, Crinum spp., Raphia farinifera. M. grandidieri se trouve dans les ruisseaux ou sur les feuilles au bord des ruisseaux (Glaw et al. 2006). M. grandidieri est une espèce nocturne qui se rencontre dans les ruisseaux ou au bord des rivières (Glaw et Vences, 2007). En général, elle vit dans les eaux calmes. DEA en Foresterie-Développement et Environnement Promotion Hintsy 2008 Page 13

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E- Aires de répartition La population de M. grandidieri se répartit dans 30 sites sur le long de la côte Est de Madagascar (Glaw et Vences, 2007) (Carte 3).

Carte 3 : Distribution de M. grandidieri (Source : Glaw et Vences, 2007)

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I.3- METHODOLOGIE

A- RAPPEL DES OBJECTIFS ET HYPOTHESES

a- Objectifs

A Madagascar, M. grandidieri est l’une des espèces d’amphibien consommées par la population (Carpenter et al. 2008). L’objectif global de l’étude est de contribuer à l’élaboration d’un plan de gestion durable de cette espèce dans le District de Moramanga. Cette espèce est rencontrée dans la forêt dense humide et elle vit dans les eaux calmes (Vences et al, 1999). Or, la majorité des forêts naturelles denses et humides ont disparu à cause des actions anthropiques (Rabetaliana et al. 2003). En plus, M. grandidieri est une espèce qui est reconnue par son existence dans les marchés locaux et dans les restaurants à Moramanga (Carpenter et al. 2008). Sa collecte pourrait-elle alors avoir des impacts biologiques et économiques dans ce milieu ? Telle est la question à laquelle la présente étude va répondre. Les objectifs spécifiques consistent à acquérir des connaissances sur l’habitat de l’espèce, le mode de collecte de M. grandidieri, la contribution de la collecte sur les revenus de la population et à évaluer les impacts potentiels de la collecte de M. grandidieri dans la zone d’étude afin de proposer des recommandations pour l’exploitation durable de cette espèce.

b- Hypothèses

Hypothèse 1 : L’intensité de collecte dans un site diminue à mesure que sa distance par rapport au village augmente et a des effets sur la taille des individus présents dans ce site. On a mesuré à l’aide d’un GPS la distance de site de collecte par rapport au village. L’intensité de collecte est mesurée par le nombre de collecteurs y ayant déjà opéré tandis que la taille est exprimée par le poids et la longueur du corps des individus. Il s’agit d’identifier la corrélation entre le nombre des individus observés par unité d’effort de collecte, la morphologie de M. grandidieri, le nombre des collecteurs par site et la distance des sites par rapport au village.

Hypothèse 2 : La structure de la végétation et le facteur eau déterminent l’existence de M. grandidieri. La structure de la végétation est expliquée par la couverture de canopée, le nombre de grands arbres supérieurs à 30 cm de diamètre, le nombre d’arbres coupés tandis que le facteur eau est exprimé par la profondeur de l’eau. La couverture de canopée, le

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nombre de grands arbres supérieurs à 30 cm de diamètre, le nombre d’arbres coupés et la profondeur de l’eau ont été mesurés pour connaître les facteurs déterminant l’existence de M. grandidieri parce qu’ils peuvent avoir des conséquences sur l’existence de cette espèce. Des comparaisons ont été effectuées entre les paramètres écologiques des endroits où ont été trouvés un ou plusieurs individus et où aucun n’a été repéré.

Hypothèse 3 : Ce sont les ménages qui ont des revenus faibles qui effectuent la collecte de Mantidactylus grandidieri. Il s’agit de calculer les revenus des ménages collecteurs et ceux des non collecteurs de M. grandidieri et ensuite de les comparer. Lors du calcul, les revenus obtenus par la collecte de M. grandidieri n’ont pas été associés dans l’opération afin de connaître si les ménages pratiquant la collecte de M. grandidieri ont des surplus de revenu ou non par rapport à ceux qui ne la pratiquent pas.

La descente sur le terrain qui correspond à la période de collecte de cette espèce. La collecte a été effectuée sur deux périodes : le mois de janvier et de mars. Les méthodes suivantes ont été adoptées : suivi des chasseurs, morphologie, description d’habitat de M. grandidieri et enquête auprès des ménages.

B- Méthodes utilisées

Les méthodes utilisées durant cette étude ont pour but de connaître la localisation des sites de collecte (la distance entre les villages et les sites) et les techniques de capture des animaux (la durée de collecte, la durée de capture d’un individu), le nombre et la taille des individus capturés pendant chaque collecte.

a - Suivi des chasseurs

a 1- Nombre de collecteurs opérant sur chaque site

Pendant la première descente, ce sont les collecteurs qui ont choisi l’itinéraire à suivre. Pendant la deuxième descente, une carte a été établie à partir des sites déjà identifiés et les autres sites de collecte ont été marqués par les collecteurs. Ceux-ci ont marqué sur cette carte les sites qu’ils ont déjà visités. Une classification des sites visités suivant la distance par rapport aux villages et les niveaux de collecte a été ainsi obtenue. Des sites de collecte ont été choisis suivant cette procédure. La méthode de suivi des chasseurs a été faite pour déterminer

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le temps et la durée d’observation et la durée de collecte. Il n’y a pas de matériels spécifiques pour capturer l’animal. Cependant, des lampes frontales ont été utilisées pour l’éclairage pendant la nuit, un GPS pour prendre les coordonnées géographiques et un sac pour mettre les individus capturés.

a 2- Effort de collecte

Durant la première descente, nous avons fixé la durée de capture une heure, de 19h à 20h. Les individus capturés ont été mis individuellement dans un sac plastique contenant de l’eau et ensuite mouillés dans l’eau. A chaque capture d’animal, l’heure d’observation et la durée de manipulation, les coordonnées du point d’observation ont été prises. L’heure d’observation est définie comme le temps où l’animal a été vu. La durée de manipulation est définie comme la durée de manipulation pendant que les collecteurs ont pris l’animal jusqu’à ce qu’ils l’ont mis dans le panier.

Par contre, pendant la deuxième descente, ce sont les collecteurs qui ont déterminé la durée de capture. Elle a varié suivant les sites de collecte. L’effort est la durée totale de la collecte. L’unité d’effort de collecte a été fixée à une heure (60 minutes). Le nombre des individus observés par unité d’effort de collecte a été obtenu en divisant le nombre total d’individus observés par l’effort à chaque nuit de collecte.

a 3- Méthodes de collecte de M. grandidieri

Pendant la première descente, nous avons fixé la méthode de collecte tandis que les collecteurs ont défini les sites. Tous les individus rencontrés ont été collectés. Les individus ont ensuite été distingués selon leur taille dont la connaissance destinera les animaux à la vente ou non. Cela a été fait pour classifier les individus, de grande ou de petite taille. Les individus de grande taille ont été destinés à la vente et leur prix a été fixé par les colleteurs et ceux de petite taille sont relâchés dans leurs sites.

Pendant la deuxième descente, les rôles ont été inversés. Nous avons défini les sites et les collecteurs ont défini la durée et la taille des individus à capturer. L’observation de tous les individus a été effectuée mais seuls les individus de grande taille ont été collectés. En plus, d’autres individus ont été achetés pour la dissection. Ces individus ont été capturés par

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d’autres collecteurs. L’éviscération a été nécessaire pour connaître ceux qui sont gravides ou non (figure 3) afin de comparer leur taille par rapport à la saison de collecte.

Figure 3 : Eviscération de l’animal

b- Mensuration

Cette méthode permet de déterminer les caractéristiques morphologiques des individus collectés. Pour chaque individu capturé, les paramètres suivants ont été enregistrés : le sexe, le poids, la longueur du corps du museau au cloaque et la largeur de la tête de gauche à droite (figure 4). Ce processus a été mené à la fin de la session de collecte. La détermination de sexe a été faite par l’observation des caractéristiques spécifiques de chaque individu. Les mâles possèdent une grande glande fémorale de 6 à 7,5mm tandis que les femelles n’en possèdent que 3,5 à 4mm (Vences et al. 1999). La longueur du corps et la largeur de la tête de l’animale sont exprimées en mm. Ces paramètres sont mesurés avec un caliper. Le poids est exprimé en grammes (g) et est mesuré à l’aide d’une pesola de 100 g ou 300 g si l’individu dépasse les 100 g. L’animal est mis dans un sachet plastique pour être pesé, le poids du sachet est inférieur à 0,01g. Enfin, l’éviscération des individus a été effectuée pour savoir si les femelles sont gravides et ensuite les comparer à celles qui le ne sont pas.

Figure 4: Photo montrant les différentes étapes de la mensuration

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l t

L C

L C : Longueur du corps lt : Largeur de la tête

Figure 5 : Différentes mesures prises sur M. grandidieri

c- Description d’habitat

La description d’habitat a été faite pour déterminer si M. grandidieri a des préférences sur certains types d’habitat. Après chaque séance de collecte, les paramètres suivants ont été mesurés tous les 100 m le long du site de collecte: le nombre de grands arbres supérieurs à 30 cm de diamètre, le nombre d’arbres coupés par l’homme, le nombre d’arbres coupés de façon naturelle, la couverture de canopée, la profondeur de l’eau, la largeur de la rivière, l’inclinaison de l’eau, la couverture de rocher, le macrophyte. Sur chaque point, il a été identifié si M. grandidieri a été présent ou non. Les paramètres ont été mesurés dans un quadrat de 5 m x 5 m. L’indice suivant a été posé pour le pourcentage de la couverture végétale, de l’eau et de la couverture de rocher : 0-25%=1 ; 25-50%=2 ; 50-75%=3 et plus de 75%=4. Dans le cas pratique, un flag a été utilisé durant la collecte pour repérer l’endroit où la DEA en Foresterie-Développement et Environnement Promotion Hintsy 2008 Page 19

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collecte a été commencée et où elle a été terminée et l’endroit où un M. grandidieri a été observé.

d- Enquête Une enquête a été effectuée auprès des ménages, à laquelle s’ajoutent des entretiens avec les collecteurs sur la carte des sites de collecte.

d 1- Enquêtes auprès des ménages Une enquête a été menée sur les villages d’Andranomandry et d’Alakambato pour connaître les activités économiques de la population locale afin d’évaluer la contribution de la collecte de M. grandidieri au niveau des revenus de ménage.

d 1.1- Modalité technique de réalisation de l’enquête

Une visite auprès des chefs des villages et des tangalamena a d’abord été rendue pour le respect hiérarchique dans ce milieu. Pour la réalisation de l’enquête, deux équipes ont été formées. Chaque équipe est formée d’un membre de Madagasikara Voakajy et d’un guide local. Dans chaque ménage enquêté, le but est d’obtenir des données fiables, tout en évitant d’avancer des promesses concernant la possibilité des résultats de l’enquête. L’enquête a été réalisée avec le consentement des chefs des ménages ainsi que dans le respect de la confidentialité des réponses données, lequel fait partie de la déontologie en matière d’enquête.

Le choix des ménages visités a été opté suivant la disponibilité du chef de ménage et aussi suivant l’organisation du chef des villages. Une visite de chaque ménage a été effectuée pour le village d’Andranomandry. Par contre, le chef des villages a transmis les informations aux villageois afin de les réunir dans un endroit pour l’enquête dans le village d’Alakambato. Cette initiative a été prise à cause de la dispersion des hameaux dans ce village. Les guides locaux ont été présents pendant la réalisation de l’enquête parce qu’ils sont en contact permanent avec les villageois et se sont par la suite familiarisés avec eux. Ce fait a permis de collecter facilement des informations.

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d 1.2- Méthode d’enquête

L’approche participative a été réalisée tout au long de l’enquête lors des entretiens avec chaque ménage pendant la journée. L’enquête par questionnaire a été utilisée. Les questionnaires sont indiqués dans l’annexe I. Ils ont été posés au chef de ménage quel que soit son genre, ou bien à un individu membre du ménage qui peut donner des informations.

Les activités économiques des ménages ont été recueillies pour évaluer les revenus des ménages afin de comparer les revenus des collecteurs et ceux des non collecteurs de M. grandidieri. Tous les types de production ont été interrogés pour connaître les sources de revenu des ménages afin de choisir les types de production les plus importants. Suivant l’importance des activités et la disponibilité des informations, la production de riz, d’haricot, de poulet, de canard et de natte a été choisie pour évaluer les revenus. Chaque type de production est connu en multipliant la quantité de production soit mensuellement soit annuellement par le prix unitaire du produit. Donc, le revenu des ménages a été obtenu en additionnant le montant d’argent obtenu dans chaque type de production.

d 2 - Enquête auprès des collecteurs

Elle a été faite parallèlement avec celle des ménages. Elle concerne spécifiquement :

 les sites de collecte,

 le mode de collecte,

 la période de chasse,

 la quantité capturée,

 le nombre de personnes participant à la chasse et

 le prix de vente des animaux.

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e - Tests statistiques

e 1- ANOVA ANOVA est un test statistique qui permet de comparer les moyennes entre plusieurs groupes dans la même population (Field, 2005). Il est utilisé dans les critères suivantes :  tirage aléatoire des échantillons ;  échantillonnages indépendants ;  distributions normales des variables des échantillons ;  variances égales. Ce test permet de comparer plus de deux séries de données prises dans une même population. Il permet de comparer des séries de données (variables) dont l’une est indépendante et les autres, facteurs explicatifs ou dépendants. La variable indépendante est la collecte de M. grandidieri. Le facteur qui peut l’influencer est les revenus des ménages (collecteurs ou non collecteurs). Dans notre étude, le logiciel SPSS 17 a été utilisé durant l’analyse. Ainsi, one way ANOVA a été utilisé pour comparer les revenus des collecteurs et ceux des non collecteurs de M. grandidieri.

e 2- Corrélation de Spearman Le test de corrélation de Spearman est un test non paramétrique, l’équivalent du test de corrélation de Pearson. La corrélation de Spearman est réalisée lorsque deux variables statistiques semblent être corrélées. Elle consiste à trouver un coefficient de corrélation de ces valeurs. Le coefficient de corrélation est calculé pour indiquer le niveau de corrélation existant entre deux séries de données. Elle permet de repérer des corrélations monotones. La corrélation de Spearman utilise les rangs plutôt que les valeurs exactes. Cette corrélation est utilisée lorsque les distributions des variables sont asymétriques. Dans notre étude, elle est utilisée pour identifier la relation entre le nombre des individus observés, la morphologie de M. grandidieri et la distance des sites de collecte par rapport aux villages. Ce test permet de voir la force de relation entre les deux variables par les valeurs de coefficient de corrélation r -1, 0 et +1 qui sont respectivement équivalentes des corrélations négatives, nulles et positives. Son utilisation consiste à tester la tendance ainsi que les données couplées qui présentent deux variables x et y mesurées.

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e 3- Régression logistique La régression binaire logistique permet d’analyser la variable dépendante catégorique et dichotomique c'est-à-dire la présence et l’absence, le mâle et la femelle, l’adulte et le juvénile. Dans ce type d’analyse, les résidus de la distribution des variables ne sont pas colinéaires (Field, 2005). L’équation de la régression logistique binaire est de :

.

P(y) : Seuil de probabilité de Y

Y : Variable dépendante

Z : Variables indépendantes.

Cette régression a pour but de tester les données selon lesquelles un ou plusieurs facteurs déterminent la variable dépendante. Dans notre cas, Y représente la variable dépendante qui est l’existence de M. grandidieri, soit la présence ou l’absence. Cette variable a été codée 0 et 1 : 0 désigne absence et 1 désigne présence de M. grandidieri. Ainsi, z représente les facteurs déterminants de la présence de M. grandidieri. La régression logistique binaire fait analyser bloc par bloc les facteurs qui peuvent influencer la variable dépendante. Le bloc est l’ensemble des facteurs de même paramètre. Chaque bloc constitue un ou plusieurs facteurs. Plusieurs paramètres ont été colletés lors de l’étude mais seuls ceux qui peuvent influencer l’existence de M. grandidieri ont été analysés. Pour catégoriser ces paramètres, 3 blocs ont été formés :

1- Bloc 1 : la profondeur de l’eau,

2- Bloc 2 : la couverture de canopée,

3- Bloc 3 : le nombre de grands arbres supérieurs à 30 cm de diamètre et le nombre d’arbres coupés.

Lors de l’analyse, il est nécessaire de préciser les paramètres catégoriques. Si les paramètres catégoriques dans un bloc ne sont pas une supposition mais sont directement utilisés dans l’analyse, le type du système de codage utilisé est un indicateur. Par contre, si les paramètres catégoriques sont une supposition de nombre en ordre croissant ou décroissant, le système de codage est le type polynomial. On distingue deux modes d’analyse de données :

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Méthodologie

 analyse directe : en entrant directement tous les paramètres du bloc,  analyse séquentielle : en ajoutant ou en éliminant un à un les paramètres du bloc.

Les paramètres sont analysés successivement en entrant directement ces paramètres. Le test indique tous les paramètres qui peuvent influencer les variables dépendantes. f - Méthode d’évaluation des impacts

L’Etude d’Impact Environnemental est l’étude qui consiste en l’analyse scientifique et préalable des impacts potentiels prévisibles d’une activité donnée sur l’environnement, et en l’examen de l’acceptabilité de leur niveau et des mesures d’atténuation permettant d’assurer l’intégrité de l’environnement dans les limites de meilleures technologies disponibles à un coût économiquement acceptable (ONE, 2000). Elle est un instrument de planification favorisant à atteindre les trois objectifs du sommet mondial pour l’environnement à Rio de Janeiro ceci face au concept de développement, qui sont :

 l’intégrité écologique,  l’amélioration de l’efficacité économique

 l’amélioration de l’équité sociale (ONE, 2000).

Notre étude porte sur l’identification et évaluation des impacts probables sur l’environnement. Pour une EIE, elle vise à proposer les mesures à prendre pour atténuer les impacts néfastes à la qualité de l’environnement ou mieux, pour les prévenir. Alors que la détermination des impacts se base sur des faits appréhendés, leur évaluation comporte un jugement de valeur. Cette phase comprendra les étapes suivantes :

 l’identification des impacts probables du projet sur le milieu récepteur ;

 l’évaluation des impacts environnementaux ;

 l’identification des mesures d’atténuation des impacts.

L’étude doit au minimum présenter une méthodologie de détermination et d’évaluation des impacts appropriés pour mettre en relation des activités du projet prévu avec les composantes du milieu récepteur. Les méthodes et techniques utilisés doivent être suffisamment explicites, objectives et reproductibles pour permettre au lecteur de suivre facilement les raisonnements DEA en Foresterie-Développement et Environnement Promotion Hintsy 2008 Page 24

Méthodologie

du promoteur déterminer et évaluer les impacts. L’étude définira clairement les critères et les termes utilisés pour déterminer les impacts potentiels et pour les classifier selon divers niveaux d’importance.

f 1-Identification des impacts potentiels

Cette étape se fait par confrontation des composantes du milieu récepteur aux éléments de chaque phase du projet. Pour chacune des interrelations entre les activités du projet et composantes pertinentes du milieu, il s’agit d’identifier tous les impacts probables. Les impacts sur les composantes du milieu sont généralement identifiés en regard du milieu physique, puis du milieu biologique et du milieu humain .Il est alors possible de décrire les sources d’impact direct du projet sur le sol, l’air et l’eau et d’enduire, les impacts sur les milieux biologique et humain découlant des modifications appréhendées sur le milieu physique.

f 2-Evaluation de l’importance des impacts

Cette étape porte sur l’évaluation des impacts afin de déterminer si les changements prédits sont suffisamment significatifs pour justifier l’application des mesures d’atténuation, de surveillance et de suivi des impacts. L’évaluation se réalise en prenant en compte des critères les plus objectifs possibles qui conduiront à déterminer l’importance des impacts (ONE, 2000).

Comme l’évaluation repose en partie sur un jugement de valeur, il est recommandé que les critères d’évaluation des impacts soient déterminés en prenant en compte l’opinion des parties concernées. L’évaluation quantitative des impacts devrait considérer les critères suivants :

L’intensité ou l’ampleur de l’impact a l’égard du dégrée de perturbation du milieu de la sensibilité, de la vulnérabilité, de l’unicité ou de la rareté de la composante affectée

L’étendu de l’impacte (dimension spatiales la longueur ou la superficie affecté) ;

La durée de l’impact (aspect temporel), caractère irréversible) ;

La fréquence de l’impact et la probabilité que l’impacte se produise (caractère intermittente, occasionnel) ;

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Méthodologie

Le niveau d’incertitude de l’impact (fiabilité de l’estimation) ;

La valeur de la composante pour les concernées (population potentiellement affecté) ;

Les risques pour la santé, la sécurité est le bien être de la population ;

L’effet d’entrainement (lien entre la composante affecté et d’autre composante).

Après avoir utilisé la technique d’évaluation et analysé les résultats, il s’agit ensuite de dresser la liste des impacts et de les classer. La classification des impacts pourra ainsi s’attacher à distinguer :

 impacts positifs ou négatifs ;

 impacts directs ou indirects ;

 impacts cumulatifs (ONE, 2000).

f 3-Atténuation des impacts

Cette étape consiste à présenter les actions ou les mesures appropriées pour prévenir, supprimer ou réduire les impacts négatifs, ou bien pour accroître les bénéfices des impacts positifs sur l’environnement. Les mesures d’atténuation et de compensation peuvent être générales ou spécifiques. Les mesures générales seront destinées à atténuer les effets négatifs d’un projet pris dans son ensemble. Les mesures spécifiques viseront l’atténuation des impacts négatifs sur une composante de l’environnement en particulier (ONE, 2000). g - Limites de la méthodologie La méthodologie appliquée a permis de répondre à nos attentes. Cependant, quelques obstacles se sont présentés lors de la réalisation de l'étude. Les difficultés se retrouvent sur les valeurs des paramètres observés durant la description d’habitat. Les valeurs des paramètres sont estimatives. Cela peut aboutir à des erreurs lors de l’analyse des données.

Différentes contraintes doivent aussi être tenues compte pour la collecte des informations lors de l’enquête:

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Méthodologie

 les limites de la méthodologie correspondent à la difficulté des personnes enquêtées à informer sur l’estimation de la valeur exacte des données quantitatives. Les bases de la collecte d’informations reposent sur des enquêtes sur les activités des ménages.

 pour les raisons de rétention et de comportement ou bien de coopération des ménages enquêtés, les réponses aux questions posées peuvent être biaisées c'est-à-dire partielles et/ou incomplètes.

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Méthodologie

Plan de gestion durable de OBJECTIF : Mantidactylus grandidieri h- Schématisation de la méthodologie

Connaître l’habitat et Connaître le mode Importance économique Evaluer les O I impacts T A T N de E M U C O D Sous objectifs: l’espèce de collecte de de cette espèce au niveau la collecte de cette

l’espèce des revenus des ménages espèce

etproposmesures de

conservation Description d’habitat Suivi des chasseurs Fiche d’enquête Fiche d’enquête Dispositifs : Morphologie

-Capture de l’animal -Observation sur terrain -Enquête auprès des

-Observation par site ménages et collecteurs Activités : -Mesure de la distance des -Enquête auprès des sur la carte des sites de -Mensuration sites par rapport aux villages collecteurs collecte

-Observation sur terrain

N

Traitement des données

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Résultats et interprétations

II- RESULTATS ET INTERPRETATIONS

II.1- Localisation des sites par rapport aux villages

Durant la descente sur le terrain, 15 sites de collecte ont été visités (Tableau 1). Les sites sont composés de réseaux de ruisseau. Ces sites sont entourés de plusieurs hameaux qui constituent les villages d’Andranomandry et d’Alakambato.

Lors de la première descente, ce sont les collecteurs du village d’Andranomandry qui ont choisi l’itinéraire à suivre et nous avons travaillé seulement avec eux. Six sites ont été visités. La distance moyenne des sites de collecte par rapport aux villages est de 21,7 ± 2,5 km; le plus proche étant de 15,5 km du village et le plus loin, 29,4 km.

Pendant la deuxième descente, 18 collecteurs ont marqué sur une carte les sites qu’ils ont déjà visités et nous les avons choisis suivant leur distance par rapport aux villages (Carte 4). Nous avons travaillé avec les collecteurs du village d’Andranomandry et d’Alakambato. 56 sites ont été identifiés et 09 sites ont alors été visités. La distance moyenne des sites de collecte par rapport aux villages est de 14,962 ± 4,344 km; le plus proche est de 0,7 km du village et le plus loin, 29,3 km (Carte 5).

Tableau 1: Durée de collecte

Date Site de collecte Début de Fin de Durée de Nombre collecte collecte collecte (mn) d’individus (h) (h) observés 27/01/09 Antoko 19 : 00 20 : 00 60 18 28/01/09 Andravahioka 19 : 00 20 : 00 60 02 29/01/09 Andranonakoho 19 : 00 20 : 00 60 10 30/01/09 Andasihova 19 : 00 20 : 00 60 00 31/01/09 MadiofasinaII 1 19 : 00 20 : 00 60 07 02/02/09 MadiofasinaII 2 19 : 00 22 : 18 198 62 20/02/09 Antokoroa 1 18 :51 20 :22 91 04 20/02/09 Antokoroa 2 18 :58 20 :47 87 13 21/02/09 Antokoroa 3 18 :47 22 :05 196 90

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Résultats et interprétations

Tableau 1: Durée de collecte (suite)

Date Site de collecte Début de Fin de Durée de Nombre collecte collecte collecte (mn) d’individus (h) (h) observés 25/02/09 Antsanjo 19 :30 21 :50 140 05 27/02/09 Sahavanana 1 20 :58 22 :50 112 42 27/02/09 Sahavanana 2 20,25 23,42 197 45 08/03/09 Ranomena 19 :05 21 :01 116 49 09/02/09 Kalampona 1 18 :52 20 :34 102 16 09/02/09 Kalampona 2 18,37 20 :58 141 16

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Résultats et interprétations

Carte 4 : Identification des sites de collecte

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Résultats et interprétations

Carte 5 : Sites visités (Source : BD 500 FTM)

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Résultats et interprétations

II.2- Collecte de M. grandidieri

a) Effort de collecte et quantité observée Pendant la première descente, l’effort de collecte dure une heure pour les 05 sites et 03 heures 03 minutes pour le site de Madiofasina II 2. La quantité observée est différente d’un site à l’autre selon l’abondance de la population et l’effort de collecte. L’effort total est de 8 heures 03 minutes et 99 individus ont été observés (Tableau 2). Deux individus ont été trouvés à Andravahioka et aucun individu n’a été trouvé à Andasihova. Cela peut être dû à la rareté des individus dans ces sites. On a trouvé des traces de bûcheron dans le site d’Andasihova donc, le nombre d’individus qui s’y trouvent dépend étroitement du nombre de collecteurs. A Madiofasina II 2, on a observé 62 individus avec un effort de collecte de 03 heures 03 minutes. Cela nous permet de dire que l’effort de collecte joue un rôle important sur le nombre d’individus observés dans un site de collecte. La quantité moyenne par unité d’effort de collecte est de 9,3 ± 3,2 individus.

Pendant la deuxième descente, l’effort de collecte a été prolongé suivant l’option des collecteurs. Ainsi, l’effort total de collecte est de 19 heures 07 minutes et 279 individus ont été observés. A Antokoroa 3, 67 individus ont été trouvés pour un effort de collecte de 01heure 05 minutes et 05 individus à Antsanjo pour 02 heures 03 minutes d’effort (Figure 6). La quantité moyenne par unité d’effort de collecte est de 13,2 ± 3,2 individus.

Tableau 2 : Nombre d’individus observés

Période de collecte Nombre d’individus Quantité observée par unité d’effort de collecte ± ES 26 janvier au 05 99 9,3 ± 3,2 février 2009 16 février au 15 mars 279 13,2 ± 3,2 2009 ES : Erreur standard

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Résultats et interprétations

Figure 6: Variation du nombre d’individus observés par unité d’effort de collecte

b) Comparaison de nombre de collecteurs par site et la quantité observée Durant notre descente, 15 sites de collecte ont été visités et selon le nombre de collecteurs par site, ils sont classés en trois catégories (Tableau 3):

sites moins exploités : le nombre de collecteurs est inférieur à 5

sites moyennement exploités : le nombre de collecteurs est entre 5 à 10

sites très exploités : le nombre de collecteurs par site est supérieur à 10 (figure 7).

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Résultats et interprétations

Tableau 3: Classement des sites de collecte selon le nombre des collecteurs

Catégories Effectifs de Moyennes ± ES collecteurs (n)

Catégorie 1 05 3,20 ± 0,374

Catégorie 2 06 6,00 ± 0,447

Catégorie 3 04 11,25 ± 6,29

ES : Erreur Standard

Andranonakoho est l’un des sites les plus visités par les collecteurs. On a considéré que l’intensité de collecte dans ce site est élevée. On y compte 13 collecteurs. On a observé 10 individus en 01 heure d’effort de collecte. L’intensité de collecte est moins élevée dans le site de Ranomena avec 02 collecteurs. 49 individus ont été observés dans ce site en 01 heure 09 minutes d’effort de collecte.

Figure 7 : Catégories des sites de collecte

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Résultats et interprétations

c) Relation entre la distance des sites par rapport aux villages, le nombre de collecteurs par site et le nombre d’individus observés par unité d’effort de collecte La distance moyenne des sites de collecte par rapport aux villages est de 17,7 ± 2,9 km. Le nombre d’individus observés est représenté par rapport à l’effort de collecte. Le nombre moyen d’individus observés par site est de 11,7 ± 2,3 individus. Il n’y a pas de corrélation significative entre le nombre d’individus observé par unité d’effort de collecte et le nombre de collecteurs par site (r= -0,296; p=0,284) (Figure 8) ainsi que la distance des sites par rapport aux villages et le nombre d’individus observés par unité d’effort de collecte de M. grandidieri (r= 0,198; p=0,48) (Figure 9). Donc, l’intensité de collecte et le nombre d’individus observés ne sont pas linéaires.

Figure 8 : Relation entre le nombre d’individus observés par unité d’effort de collecte et le nombre de collecteurs par site.

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Résultats et interprétations

Figure 9: Relation entre le nombre d’individus observés et la distance des sites par rapport aux villages

II.3- Caractéristiques morphologiques des animaux collectés

Durant la première descente, 99 individus ont été observés, 73 individus ont été capturés et 26 individus n’ont pas été capturés tandis que dans la deuxième descente, 279 individus ont été observés, 158 individus ont été capturés et 121 individus n’ont pas été capturés. En somme, 378 individus ont été observés dont 147 individus n’ont pas été capturés parce qu’ils étaient encore trop petits et 231 ont été capturés. Parmi les individus capturés, 07 individus sont classés petite taille avec un poids moyen de 24,2 ± 3 g (Tableau 4). La longueur moyenne du corps est de 58,6 ± 3,3 mm ; la largeur de la tête 22,8 ± 1,2 mm. Ces individus ne peuvent pas être vendus. 224 individus sont de grande taille et ils ont été collectés pour être vendus. Leur poids moyen est de 79,5 ± 2,6 g, la longueur moyenne du corps 87,8 ± 0,8 mm et la largeur de la tête 33,8 ± 0,3 mm. Parmi eux, 35 individus ont été

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Résultats et interprétations

éviscérés, ainsi, 11 femelles ont porté des œufs (femelle gravide) (figure 10, 11 et 12). Le poids moyen de ces derniers est de 109,8 ± 12,1 g ; la longueur moyenne du corps 96,7 ± 3,3 mm et la largeur de la tête 37,1 ± 1,1 mm.

Tableau 4: Caractéristique morphologique des individus collectés

Catégorie N Poids ± ES Longueur du Largeur de la des individus (g) corps ± ES (mm) tête ± ES (mm) Petite taille 07 24,2 ± 3 58,6 ± 3,3 22,8 ± 1,2 Grande taille 224 79,5 ± 2,6 87,8 ± 0,8 33,8 ± 0,3 Femelles 11 109,8 ± 12,1 96,7 ± 3,3 37,1 ± 1,1 gravides N : Nombre des individus

ES : Erreur standard

Figure 10 : Pourcentage des femelles gravides

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Résultats et interprétations

Figure 11 : Collecte de femelles gravides

Figure 12 : Caractéristique morphologie des individus collectés

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Résultats et interprétations

a) Relation entre la taille des individus et l’intensité de collecte de chaque site Une enquête a été faite auprès des collecteurs, le nombre moyen de collecteurs par site est de 6,5 ± 0,8. La corrélation négative a été observée au niveau de la longueur du corps des individus et le nombre de collecteurs par site (Spearman, N= 13, r=-0,55, p=0,04) ainsi qu’au niveau du poids des individus et le nombre de collecteurs par site (Spearman, N= 13, r=-0,54, p=0,05). La taille des individus collectés est devenue de plus en plus petite au fur et à mesure que l’intensité de collecte augmente (Figure 13 et 14). Cela explique que l’intensité de collecte affecte la taille des individus collectés.

Figure 13: Relation entre la longueur moyenne du corps des individus collectés et le nombre de collecteurs ayant opéré sur chaque site

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Résultats et interprétations

Figure 14: Relation entre le poids moyen des individus collectés et le nombre de collecteurs ayant opéré sur chaque site

II.4- Mode de collecte de M. grandidieri

Durant la descente, 22 collecteurs ont été enquêtés. Les amphibiens sont principalement collectés entre novembre et avril. En général, la population collecte M. grandidieri pendant la saison des pluies. Les animaux sont collectés pendant la nuit, à la main, utilisant une lampe à pétrole comme éclairage et sont transportés dans des paniers. A cause de la fragilité, les individus collectés sont mis dans un panier et ensuite mouillés dans l’eau après la collecte pour les garder en vie un ou deux jours avant la livraison. Les animaux dans le panier sont déposés sur un support dans l’eau (Figure 15) afin d’assurer les conditions de vie des individus.

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Résultats et interprétations

A: Sac de stockage des individus

B: Fermeture du sac de stockage C : Mouillage du sac de stockage Figure 15: Mode de stockage des individus capturés

II.5- Description de l’habitat de M. grandidieri

Parmi 89 quadrats décrits, 57 ont été recensés des M. grandidieri et 32 quadrats, aucun. Le test de la régression logistique binaire a été fait sur la couverture de canopée, le nombre des grands arbres, le nombre des arbres coupés et la profondeur de l’eau. Seule la profondeur de l’eau est significative (Tableau 5). Donc, la profondeur de l’eau a été définie comme un facteur qui détermine la présence de cette espèce (R²= 0,175 ; p= 0,02). La profondeur moyenne de l’eau dans les sites avec M. grandidieri est de 14,1 ± 0,9 cm, la largeur moyenne des ruisseaux est de 1,5 ± 0,1 m (Figure 16).

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Résultats et interprétations

Tableau 5: Facteurs déterminants de la présence de M. grandidieri

Facteurs écologiques R² p

Nombre de grands arbres 0,052 0,103

Nombre d’arbres coupés 0,054 0,717

Couverture de canopée 0,058 0,991

Profondeur de l’eau 0,175 0,02

R² : Coefficient de détermination p : Seuil de probabilité

Figure 16 : Profondeur de l’eau déterminant de la présence de M. grandidieri DEA en Foresterie-Développement et Environnement Promotion Hintsy 2008 Page 43

Résultats et interprétations

II.6- Revenus des ménages

a- Activités économiques de la population locale L’agriculture, l’élevage et l’artisanat sont les activités économiques de la population. Dans la zone d’étude, la majorité de la population pratique les deux premières activités et quelque fois elle associe avec l’artisanat. C’est pour cela qu’on a rencontré un ménage qui est à la fois agriculteur, éleveur et artisan. Parmi les 108 ménages visités, 101 sont agriculteurs, 89 éleveurs et 41 sont artisans (figure 17).

Figure 17: Pourcentage des activités des ménages

b- Rendement de M. grandidieri

Durant la descente, 22 collecteurs ont été enquêtés. Ils capturent en moyenne 50 individus de M. grandidieri à chaque descente. Ils passent une ou deux journées dans la forêt pour collecter les grandes grenouilles des cours d’eau, qui sont ensuite vendues aux restaurants à Moramanga. Le prix moyen d’un individu de M. grandidieri est de 400 Ar. Donc, les collecteurs reçoivent 20000 Ar soit 10 USD à chaque collecte durant la période autorisée. Lors des séances de capture pendant notre étude, 158 individus ont été capturés

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Résultats et interprétations

avec une moyenne de 10,5 individus par descente. Les collecteurs reçoivent 63200 Ar durant notre descente lors de la livraison aux restaurants à Moramanga.

c- Comparaison des revenus des collecteurs et ceux des non collecteurs de M. grandidieri

Parmi 108 ménages visités, le calcul de revenu des 105 ménages a été effectué. Le calcul de revenu des 03 ménages n’a donné aucun résultat parce que leurs activités économiques ne sont pas analysées à cause de la difficulté quant à l’estimation de leurs productions. Parmi 105 ménages, 83 ménages sont des non collecteurs et 22 ménages, des collecteurs de M. grandidieri. Parmi les collecteurs, 72,7% sont des collecteurs d’Andranomandry et 27,3% ceux d’Alakambato. Le pourcentage des collecteurs d’Alakambato est faible par rapport à celui d’Andranomandry parce que pour la plupart des habitants de ce village, cette espèce constitue un « fady » (interdit).

Le revenu individuel moyen annuel de ménage est de 173803,9 ± 26462,6 Ar. Le nombre moyen de personnes dans un ménage est de 5,6 ± 0,3 individus. Le revenu obtenu par la collecte de M. grandidieri n’est pas inclus comme revenu de ménage. Le test sur ANOVA a été fait, la différence est non significative entre les revenus des collecteurs et ceux des non collecteurs de M. grandidieri (N= 105 ; F= 0,011 ; p= 0,917) (Figure 18). Le revenu des collecteurs est de 179217,4 ± 21417,4 Ar et 172369 ± 33050 Ar pour les non collecteurs. Les collecteurs ont un surplus de 6848,6 Ar par rapport aux non collecteurs. Donc, le revenu des ménages n’est pas une raison qui oblige les individus à collecter M. grandidieri. Cette situation s’explique peut-être par l’habitude ou la disponibilité de la population pour collecter cette espèce.

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Résultats et interprétations

Figure 18: Comparaison des revenus moyens annuels des ménages

II.7- Evaluation des impacts de la collecte de M. grandidieri dans la zone de Moramanga

a- Sources d’impacts

a 1- Insuffisance de la sensibilisation

La zone d’étude est incluse dans la NAP Mangabe-Sasarotra-Ranomena. Dix associations de communauté de base ont été trouvées dans le périmètre de la NAP (MAVOA, 2008). Vaomieran’Ny Ala (VNA) et Vondron’Olona Ifotony (VOI) ont été présentes dans la zone d’étude. Actuellement, même s’il existe deux types d’association (VNA et VOI), la sensibilisation au niveau de la population locale est insuffisante face à la méconnaissance et la mauvaise gestion de collecte de M. grandidieri. Dans le milieu d’étude, aucune autre association pour la protection de l’environnement n’est présente. Ainsi, la connaissance de la population à propos de l’importance de la protection de la biodiversité est encore insuffisante pour la bonne gestion de la collecte de M. grandidieri. Donc, la population reste inactive quant à la participation aux activités pour la protection de la biodiversité.

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Résultats et interprétations

a 2- Collecte illicite

M. grandidieri est l’une des espèces d’amphibiens consommées par la population malgache. A cause de très importantes demandes en cuisses de nymphe que font parvenir les restaurants à Moramanga, l’exploitation de cette espèce pour l’alimentation est destinée principalement au marché local (Carpenter et al. 2008). Cela incite la population à collecter les animaux dans la forêt. Donc, les collecteurs ramassent tous les individus qu’ils rencontrent sans se soucier de la limite du nombre et de la période de collecte de cette espèce.

a 3- Actions anthropiques

La forêt est une source de revenu et d’alimentation de la population. La forêt subit beaucoup d’activités anthropiques telles que le défrichement pour l’installation de nouvelles parcelles agricoles, le prélèvement des tubercules surtout l’exploitation forestière par les bûcherons, la coupe de bois d’énergie, de bois de chauffage et de bois de construction et l’utilisation massive d’autres produits forestiers. Par conséquent, la forêt disparaît progressivement. La course aux ressources provoque le processus de dégradation et de déforestation accélérée (Zanfini, 2000). La Grande Ile connaît une perte forestière de 1,9 % par an de 1990 à 2000 et de 1,28 % de 2000 à 2005. Cette catastrophe est surtout due aux activités anthropiques (Jariala Project/MINENVEF, 2006). Cette situation a de sérieuses répercussions sur l’activité principale de la population et diminue la production agricole. Par conséquent, la population va chercher d’autres activités pour qu’elle puisse améliorer sa vie.

L’agriculture est la principale activité de la population locale. Dans les zones autour de Moramanga, 80% de la population sont des agriculteurs (Rahajanirina, 2002). L’agriculture a fait disparaître la majeure partie des forêts naturelles denses et humides de basse altitude à l’Est de Madagascar (Rabetaliana al. 2003). Le sol devient de plus en plus pauvre suite à la succession de cultures sur-brûlis. La pauvreté des sols est aggravée par les pertes en terre ou érosion, ce qui constitue un facteur limitant pour la production agricole (CI, 2003). Tous ces phénomènes contraignent la population à rechercher d’autres activités telles que l’artisanat, l’élevage et la chasse notamment la collecte des amphibiens.

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Résultats et interprétations

a 4- Insuffisance des revenus de la population

L’agriculture, l’élevage et l’artisanat sont des sources de revenu des ménages. Le revenu individuel moyen annuel de ménage est de 173803,9 ± 26462,6 Ar. Les revenus obtenus à partir des activités quotidiennes sont insuffisants à cause de la faible production des ménages. Ce revenu ne correspond pas au coût de la vie actuelle. Le taux de production alimentaire diminue. Alors les paysans n’arrivent plus à assumer l’autosuffisance alimentaire et manquent de pouvoir d’achat. Ainsi, la pauvreté augmente et la pression sur l’extraction des produits forestiers persiste. C’est l’un des facteurs qui provoquent la collecte des animaux sauvages notamment M. grandidieri. La collecte de cette espèce est l’une des activités de la population dans le District de Moramanga (Jenkins et al. 2009). Durant la période de collecte des amphibiens à chaque descente, les collecteurs reçoivent la somme de 20000 Ar. Ce gain incite la population à se tourner vers la collecte de M. grandidieri.

b - Impacts de la collecte de M. grandidieri dans le District de Moramanga

b 1- Impacts biologiques de la collecte de M. grandidieri dans le District de Moramanga

La collecte de M. grandidieri a un impact direct sur la taille de la population. Plus l’intensité de collecte augmente, plus la taille des individus collectés diminue. Par conséquent, alors que les individus n’atteignent même pas le stade d’adulte que la population les collecte déjà.

Les impacts biologiques probables de la collecte de M. grandidieri sont :

 Disparition ou modification d’habitat faunistique important (zone de refuge, de reproduction, d’alimentation, etc.).

 Modification de la qualité et de la quantité des eaux destinées aux différents usages.

 Modification de la composition des communautés végétales.

 Modification du processus biologique, écologique ou physiologique.

 Diminution de la biodiversité floristique du milieu de collecte.

 Diminution de la biodiversité faunistique et dégradation du patrimoine génétique.

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Résultats et interprétations

 Accroissement des défrichements, de l’évacuation illicite des produits forestiers, de la destruction d’habitat et risque d’érosion favorisé par l’ouverture des pistes.

 Disparition d’espèces endémiques, rares ou menacées d’extinction.

 Changement du comportement naturel des animaux (conditions d’alimentation, de reproduction, migration, etc.).

 Augmentation du prélèvement d’espèces faunistiques, liée à une accessibilité accrue à des nouveaux territoires pour la population locale (ONE, 2000).

b 2- Impacts économiques de la collecte de M. grandidieri dans la zone de Moramanga

La collecte de M. grandidieri a un impact direct sur le revenu de la population. Les ménages pratiquant la collecte de M. grandidieri ont un surplus de revenus par rapport à ceux qui ne la pratiquent pas. Donc, la collecte de M. grandidieri apporte de l’argent aux ménages qui la pratiquent. Les impacts économiques indirects provoqués par la collecte de cette espèce sont :

 Abandon des activités agricoles.

 Diminution de la production agricole.

 Risque de maladies provoquées par l’utilisation de lampe à pétrole durant la collecte de M. grandidieri.

b 3- Mesures d’atténuation

Les mesures d’atténuation sont proposées pour réduire, atténuer et si possible de supprimer les impacts négatifs. Elles consistent à atténuer les effets négatifs sur la biologie et l’économie suite à la collecte de M. grandidieri dans la zone de Moramanga (Tableau 6).

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Résultats et interprétations

Tableau 6: Mesure d’atténuation

Composantes Impacts majeurs Mesures d’atténuation du milieu Milieu biologique Mantidactylus La diminution de la taille des -Sélection des individus collectés grandidieri individus collectés -Respect des périodes de collecte de l’espèce -Recherche d’autres sites de collecte Milieu humain Economie Diminution de la production agricole Amélioration du mode culturale Aide en matériels et en techniques agricoles de la population. Limitation de la zone d’accès pour la collecte d’animaux Insuffisance des revenus de la Recherche d’autres sources de population revenu. Développement des activités de la population : artisanat Abandon des activités agricoles Amélioration des conditions de culture dans la zone Formation de la population à la culture moderne Santé Risque de maladies provoquées par Utilisation des lampes à piles : l’utilisation des lampes à pétrole lampe de poche, lampe frontale. Visite médicale au niveau de la population.

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Discussions et recommandations

III- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

III.1- Capture, morphologie

Dans la législation forestière, la collecte des amphibiens se déroule du mois de janvier au mois de mars (Jariala Project/MINENVEF et USAID, 2006) et seuls les spécimens adultes peuvent être collectés. Mantidactylus grandidieri est une espèce classée gibier qui peut être prélevée dans la nature entre le 01 février et le 31 mars de chaque année (Carpenter et al. 2008). Dans la zone d’étude, la population effectue la collecte de cette espèce entre novembre et avril. Cette période ne se situe pas dans la saison de chasse légale. La saison de chasse est en partie déterminée par la biologie de cette espèce. Le non respect de cette saison dans ce milieu est du à l’inconscience de la population et à l’absence de texte juridique claire dans la législation forestière.

Cette étude a permis de vérifier que l’intensité de collecte dans un site diminue à mesure que sa distance par rapport au village augmente et a des effets sur la taille des individus présents dans ce site. L’analyse effectuée sur le nombre d’individus de M. grandidieri par unité d’effort de collecte et le nombre de collecteurs par site ainsi que la distance des sites par rapport aux villages n’est pas significative. Donc, l’intensité de collecte et le nombre d’individus observés ne sont pas linéaires. Cela permet de dire que la population locale ne tient pas compte de la distance des sites de collecte quand elle décide de collecter. Par conséquent, la population fait la collecte de M. grandidieri dans les sites où elle veut l’effectuer. Mais le nombre de collecteurs par site a des effets sur la taille des individus présents dans ce site. Pendant la collecte de M. grandidieri, deux classes d’individus ont été rencontrées: individus de grande taille qui peuvent être vendus et des individus de trop petite taille. Les individus de grande taille ont été plus fréquemment capturés dans les sites où l’intensité de collecte est faible par rapport à ceux à forte intensité de chasse. Par conséquent, la taille de l’individu est liée à l’intensité de collecte dans un site. Autrement dit, l’intensité de collecte a des effets sur la taille des individus présents dans ce site.

Mantidactylus (Boulenger, 1895) est un genre d’amphibien de grande taille. La longueur de son corps peut atteindre jusqu’à 120 mm. La description morphologique de M. grandidieri ne diffère pas de celle de Mocquard, 1895. La longueur du corps des individus trouvés par Mocquard, 1895 est de 75-108mm (Vences et al.1999). M. grandidieri dans la

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Discussions et recommandations

zone d’Andranomandry et d’Alakambato est de grande taille. Son poids moyen est de 79,51 ± 2,6 g ; la longueur moyenne de son corps est de 87,8 ± 0,8 mm et la largeur moyenne de sa tête, 38,8 ± 0,3 mm.

III.2- Habitat

La classification des amphibiens repose sur la morphologie et l’écologie (Glaw et Vences, 1994). Du point de vue écologique, le genre Mantidactylus inclut les espèces qui peuvent être classées comme arboricoles, terrestres ou aquatiques (Glaw et Vences, 1994). Parmi les paramètres écologiques mesurés : la couverture de canopée, le nombre de grands arbres de 30 cm de diamètre et la profondeur de l’eau. Seule la profondeur de l’eau a été vérifiée comme facteur déterminant la présence de M. grandidieri. Dans le milieu d’étude, cette espèce se rencontre dans les eaux de 14,1±0,9 cm de profondeur. Dans cette étude, la profondeur de l’eau de M. grandidieri est différente de celle de Mocquard, 1895. Cette espèce se trouve à environ 60 cm dans l’eau (Vences et al. 1999). La différence peut être expliquée par la dégradation d’habitat de cette espèce. C’est pour cela que la majorité de Mantidactylus vivent dans des milieux différents les uns des autres. Mantidactylus pseudoasper sont rencontrés dans différents types de ruisseaux et dans les eaux stagnantes. Ils peuvent s’adapter à différents types de milieu (Glaw et Vences, 2007). Mantidactylus liber et Mantidactylus wittei vivent seulement dans les marais ou les étangs (Andreone, 2003). Ces têtards s’adaptent uniquement à ces milieux et ne pourraient se développer dans d’autres (Andreone, 2003).

La profondeur de l’eau dans laquelle les têtards de Mantidactylus liber et Mantidactylus wittei ont été trouvés au Nord de Madagascar est très variable. Elle varie de 15 cm à 120 cm à Manongarivo. Elle est de 5 cm à Ankarana. Elle varie de 15 cm à 100 cm à la Montagne d’Ambre et est plus profonde à la Montagne des Français et atteint les 150 cm (Randrianiaina, 2006). Mantidactylus liber et Mantidactylus wittei ont l’habitude de déposer leurs œufs sur les plantes au-dessus d’un milieu lentique à vitesse faible (Andreone, 2003). Des adultes et des stades larvaires de ces deux espèces sont à la fois identifiés dans les marais temporaires du Parc National de la Montagne d’Ambre. Les amas d’œufs gélatineux de Mantidactylus wittei ont été trouvés sur des feuilles au-dessus de l’eau (Glaw et Vences 1994). Mantidactylus femoralis et Mantidactylus ambreensis habitent près des torrents (Glaw

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Discussions et recommandations

et Vences, 1994). Cependant, M. grandidieri se trouve dans l’eau à une profondeur spécifique. De telles informations ne sont pas encore disponibles pour M. grandidieri et devraient être collectées dans les futures recherches afin de déterminer les facteurs clés pour l’évolution de l’espèce.

III.3- Importance économique de la collecte de M. grandidieri au niveau des revenus des ménages

Principalement, les grenouilles sont mangées par les peuples du monde entier. Cela peut se refléter aux revenus des populations rurales malgaches. Cependant, il existe de grands et croissants marchés mondiaux et nationaux pour les cuisses de grenouilles (Carpenter et al. 2005). Durant la descente, 22 collecteurs ont été rencontrés et la collecte de M. grandidieri se fait en équipe de un à trois personnes et ils peuvent capturer 249 individus par semaine (Jenkins et al. 2009) mais une personne peut capturer 50 individus en moyenne à chaque descente. Le prix d’un individu de M. grandidieri est de 400 Ar (Jenkins et al. 2009). En effet, un collecteur dans le District de Moramanga reçoit 20000 Ar à chaque descente pendant la période de collecte. Donc, les collecteurs ont un surplus de revenu par rapport aux non collecteurs mais le revenu faible n’est pas une raison qui oblige les individus à collecter M. grandidieri. Cette situation s’explique peut-être par l’habitude ou la disponibilité de la population pour collecter cette espèce. Cela permet de dire que la collecte de M. grandidieri constitue l’une des activités de la population à Madagascar. Dans la Région Haute Matsiatra, 75% de la population connaissent l’existence de M. grandidieri pour la consommation locale, la vente aux marchés et dans les restaurants à Fianarantsoa (Carpenter et al. 2008). On peut rencontrer cette espèce sur les marchés d’Antananarivo ainsi que dans certains supermarchés. Dans la Région Atsinanana, les collecteurs à Tamatave capturent une vingtaine d’individus en moyenne, une fois par mois. Donc, les collecteurs reçoivent 8000 Ar par mois (Carpenter et al. 2008). Donc, la population pratique la collecte de M. grandidieri en tant que source de revenu.

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Discussions et recommandations

III.4- Lois et réglementations en vigueur sur la collecte de M. grandidieri

M. grandidieri est une espèce sauvage classée dans la catégorie III. Elle est régie par le décret n° 2006-400 portant le classement des espèces de faune sauvage par l’article premier de l’ordonnance 60-128 du 03 octobre 1980. Elle peut être chassée ou capturée en vertu d’autorisation en respectant les périodes de chasse (Jariala Project/MINENVEF, USAID, 2006). Quant à la population locale, elle a le droit d’usage face aux ressources naturelles. Elle a par conséquent, le droit d’utiliser M. grandidieri pour l’alimentation locale. Dans la zone d’étude, la population utilise cette espèce pour le commerce. Donc, la population locale ne respecte pas son droit en tant que communauté locale et les lois sur l’exploitation du commerce de cette espèce.

M. grandidieri est une espèce d’eau douce et est régie aussi par le décret n°2004-169 du 03 février 2004 portant l’organisation des activités de la pêche et de collecte des produits halieutiques dans les plans d'eau continentaux et saumâtres du domaine public de l'Etat, fixant les redevances à payer pour la collecte des produits d'eau douce par district à 20 000Ar. L’arrêté interministériel n°7239/2004 du 14 avril 2004 fait partie des lois qui réglementent la collecte de cette espèce, fixant les redevances en matière de collecte des produits d'eau douce et l’arrêté interministériel n°002/2005 du 03 janvier 2005 modifiant certaines dispositions de l'arrêté n°7239/2004 pour la réglementation des activités de pêche et de collecte des produits halieutiques dans les plans d’eaux continentaux et saumâtres du domaine public de l'Etat.

III.5- Recommandations pour l’exploitation durable de la collecte de M. grandidieri

Cette étude a pu montrer que la collecte de M. grandidieri est dépendante du nombre de collecteurs. Cela a été démontré par la distance des sites par rapport aux villages ainsi que les activités de la population locale. Les sites de collecte de cette espèce font partie de la zone de Mangabe-Sasarotra-Ranomena. Ainsi, la collecte durable de cette espèce pourrait être considérée comme assurée si des mesures étaient prises à propos de la collecte dans la zone d’Andranomandry et d’Alakambato. Pour que la collecte soit durable, les recommandations suivantes doivent être appliquées :

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Discussions et recommandations

Renforcer les actions de sensibilisation villageoise Les membres des associations VNA et VOI sont inactifs à cause de l’insuffisance des informations concernant l’importance de la biodiversité. Il est nécessaire de réviser les membres dans la COBA et il serait mieux de renouveler si besoin est de tous les bureaux de ces associations avant de continuer les actions de sensibilisation villageoise à mener dans la zone d’étude. Cette mesure est prise dans le but de confirmer la volonté des villageois de gérer les ressources et d’être responsables directs en tant qu’utilisateurs. Les membres actuels ne sont pas capables de diriger les villageois. Les actions de sensibilisation doivent être effectuées non seulement auprès des collecteurs mais aussi auprès des villageois. Elles doivent être axées d’une part sur la conscientisation à propos de l’évolution des pressions que subit la biodiversité et de la viabilité des amphibiens et d’autre part, sur l’information de la gestion durable de M. grandidieri en utilisant les données de recherches collectées.

Améliorer le suivi écologique participatif Comme la zone d’étude est dans la limite de NAP, le taux de participation des villageois, partenaires ainsi que le niveau d’implication directe des autorités locales dans les collectes de données et la restitution sont à accroître afin d’améliorer le système de suivi écologique participatif. Il faut renforcer la collaboration avec la COBA et continuer à réduire et à distribuer aux services techniques et autorités les rapports annuels afin de développer la transparence et réduire les pressions sur les amphibiens. Il faut également continuer à laisser un exemplaire des fiches de relevé remplies aux chefs fokontany et à la COBA pour s’assurer que les villageois soient au courant de tous les changements et pour les aider à observer les ressources naturelles.

Identifier et valoriser les ressources culturelles à conserver Il est jugé indispensable de renforcer les activités de protection de la biodiversité à travers la valorisation des ressources culturelles. Tous les aspects culturels respectant les ressources culturelles matérielles ou immatérielles conduisant au renforcement des réglementations traditionnelles (fady, joro, etc…) sont à identifier, à prioriser en vue de leur protection. Cette vision pourrait mener à bien les actions de protection de la nature à Andranomandry et à Alakambato comme le cas de « hidirambo ». Il est interdit de collecter tous les animaux dans les eaux douces de mars au mai.

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Discussions et recommandations

Renforcer l’application des dina et réglementation en vigueur Appliquer les lois en vigueur et le « dina » local pour le non-respect des lois. Des sanctions sévères pour violation devraient être instituées et un système devrait être créé pour assurer que les sanctions soient appliquées lorsque les violations ont lieu. Le « dina » local au niveau de la COBA et toutes les réglementations en vigueur doivent être connus par tout le monde et appliqués en vue de réduire les pressions. Leur application nécessite une transparence et une bonne collaboration entre la COBA, les autorités et les services techniques.

Education environnementale L’éducation environnementale doit être effectuée au niveau de la population pour qu’elle puisse connaître l’importance de la biodiversité dans ce milieu. Dans ce cas, il est fondamental de lancer des programmes pour sensibiliser la population à la protection de la nature. Il faut par ailleurs diffuser le maximum d’informations et donner des formations à la population locale sur la gestion durable de la collecte de M. grandidieri. Il est aussi important d’informer les collecteurs pour qu’ils connaissent la période de collecte légale. Dans ce cas, ils peuvent s’organiser pour empêcher l’exploitation illégale des amphibiens dans leurs villages. Cela doit être réalisé pour que les individus collectés atteignent leur stade d’adulte. Enfin, vulgariser le mode de collecte des amphibiens d’une manière la plus efficace est aussi capital. Cette action évitera l’augmentation de la destruction végétale et le taux de mortalité des animaux pendant la collecte.

Participation communautaire Il faut motiver la population locale, à l’aide des primes, dans sa participation à la protection de la nature (ne pas couper du bois, ne pas brûler des forêts, etc.). Il peut être organisé un concours de suivi écologique entre les villages qui se trouvent dans la zone de collecte de cette espèce. La notation des villages est attribuée en fonction des critères : action dans la protection de la nature et de la surface ainsi que le respect les règlements à la NAP. Les prix du concours qui sont un montant en Ar ne sont pas donnés en liquide aux villageois mais serviront plutôt à faire des réhabilitations ou des constructions d’infrastructures pour le développement de ces groupes de villages. Le système de concours incite les villageois à faire

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Discussions et recommandations

beaucoup plus d’efforts dans la protection de la nature et dans l’amélioration de leur environnement. Donc, les prix correspondent aux efforts qu’ils ont déployés.

Développer des activités économiques de la zone d’Andranomandry et d’Alakambato Orienter l’activité vers la culture maraîchère, etc. qui est une source de revenu pour la population locale afin qu’elle réduise l’utilisation des forêts et par conséquent, diminue la collecte et l’exploitation illicites de M. grandidieri. Dans ce cas, il faut trouver les moyens d’assurer le financement pour favoriser les activités de revenu de la population. Les stratégies sont le renforcement des capacités et l’amélioration des conditions de vie des villageois afin de réduire les pressions sur la biodiversité et de maintenir la viabilité des amphibiens dans un milieu.

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Conclusion

CONCLUSION

Vu l’exploitation des amphibiens pour l’alimentation, la présente étude a mis en évidence la collecte durable de M. grandidieri dans la zone d’Andranomandry et d’Alakambato. Elle a pu évaluer les impacts biologiques et économiques apportés par la collecte de cette espèce. Cependant, la méthode d’étude adoptée a permis de savoir la relation entre la distance des sites par rapport aux villages, l’intensité de collecte et la morphologie des individus capturés, de connaître les paramètres déterminants de l’existence de M. grandidieri et de comparer les revenus des collecteurs et ceux des non collecteurs.

Les données de la distance des sites par rapport aux villages, le nombre moyen des individus observés par site et la morphologie des individus capturés ont été analysées pour connaître la corrélation entre eux. Il n’a été constaté qu’aucune corrélation entre cette distance, le nombre d’individus observés par unité d’effort de collecte de M. grandidieri, le nombre d’individus par unité d’effort de collecte et le nombre de collecteurs par site n’a été signalé. L’intensité de collecte et le nombre d’individus observés ne varient donc pas en fonction de la distance des sites par rapport aux villages. Ainsi, M. grandidieri est une espèce de grande taille. Tous les sites où les individus ont été capturés sont déjà exploités, la taille des individus capturés est différente d’un site à l’autre. Malgré la différence de taille des individus, la plus grande se trouve dans le site où l’intensité de collecte est la moins élevée. Les individus collectés deviennent par contre, de plus en plus petits suivant la progression de l’intensité de collecte.

Tous les individus collectés se trouvent dans les eaux dans la forêt, lesquelles constituent l’habitat de cette espèce. La couverture de canopée, le nombre des grands arbres et celui des arbres coupés ainsi que la profondeur de l’eau ont été analysées pour connaître les facteurs déterminants de la présence de M. grandidieri. Mais il s’avère que le test n’a confirmé que la profondeur de l’eau comme facteur qui détermine la présence de cette espèce.

Par ailleurs, les revenus des ménages ont été comparés pour identifier si les ménages pratiquant la collecte de M. grandidieri ont des surplus de revenu par rapport à ceux qui ne la pratiquent pas. La différence entre les revenus des collecteurs et ceux des non collecteurs de M. grandidieri, a été non significative. Leur revenu demeure faible même si la population ne pense qu’à l’augmenter par la collecte d’animaux.

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Conclusion

Bref, la collecte pourrait conduire à la diminution et même la disparition de la population de M. grandidieri dans la zone d’Andranomandry et d’Alakambato. La population locale capture tous les individus de M. grandidieri quand elle effectue la collecte et ce, quelle que soit la période. Aussi, même ceux qui portent des œufs ont-ils aussi été capturés. Il est capital alors de s’interroger sur la manière de faire maintenir la période de collecte légale de janvier à mars. Des études conjointes sur la reproduction de M. grandidieri devraient aussi être menées afin de connaître la régénération de la population de cette espèce et de pouvoir réviser le statut des amphibiens à Madagascar.

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Annexes

ANNEXE I : Fiche d’enquête Personne enquêtée :………………………………………………………………………

MENAGE ENQUETE

Date :………………………. Collecteur des données :………………………….

Hameau :…………………… Village :……………Fokontany :………………...

Statut : Père Mère Mère

Age : <12ans 12-18ans >18ans

Niveau d’étude : Primaire Secondaire Lycée Université

Provenance : Natifs Migrants

Activités : Agri Elevage Commerce Artisanat Chasse Collecte de Radaka Collecte des plantes Autres :………………………………

Nombre des personnes : Actifs : Inactifs

Autres informations :......

………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………

I

Annexes

PRODUCTION AGRICOLE

ESTIMATIONS UTILISATIONS

N° Cultures Surface Production Rendement Auto- Auto- Vente : cultivée (kg) (kg/are) approv. consom. % et (are) prix

1

2

3

4

5

6

PRODUCTION ANIMALE

ESTIMATIONS UTILISATIONS

N° Animal Nb Sous- Quantité & Auto- Auto- Vente : individus produits fréquence approv. consom. % et (%) (%) prix

1

2

3

4

5

6

II

Annexes

CALENDRIER CULTURAL

Cultures Travaux JAN FEVR MAR AVR MAI JUIN JUIL AOU SEPT OCT NOV DEC

Labour

Semis

Sarclage

Récolte

Labour

Semis

Sarclage

Récolte

Labour

Semis

Sarclage

Récolte

Labour

Semis

Sarclage

Récolte

PRODUITS DE CUEILLETTTE

N° Animaux Personne Endroits Outils Périodes Auto- Auto- Vente : ou approv. consom. % et végétaux (%) (%) prix

1

2

3

4

5

6

III

Annexes

PRODUITS DE L’ARTISANAT

N° Nom de Personne Matières Produits Périodes Auto- Auto- Vente : l’artisanat premières approv. consom. % et (%) (%) prix

1

2

3

4

5

6

PRODUITS DE CHASSE

N° Animaux Personne Endroits Outils Périodes Auto- Auto- Vente : approv. consom. % et (%) (%) prix

1

2

3

4

5

6

IV

Annexes

ANNEXE II : Fiche de mensuration des animaux

Date :…………………...... Site:……………………………………………………...

Fokontany :……………………….. Commune :………………District :………………….

N° Espèce Sexe Poids (g) Longueur Longueur Espèce Présence Prix du corps de la tête achetée des œufs (Ar) (mm) (mm) ou collectée

1

2

3

4

5

6

V

Annexes

ANNEXE III : Fiche de description de l’habitat

QUADRAT NOMBRE DES ARBRES [b] POURCENTAGE DE COUVERTURE EAU PRESENCE [a] [c] DE M. grandidieri

>30 Coupés Naturellement Canopée Macrophyte Eau Roche Profondeur Largeur Inclinaison cm par coupé (cm) (m) l’homme

[a] : Qudrat de 5mx5m Ecrire le code du quadrat ; préciser le nom du GPS

[b] : Compter le nombre d’arbres > 30cm de diamètre, abattu par l’homme ou naturellement dans ce quadrat

[c] : Pourcentage de couverture : 0 : pas de couverture ; 1 : 0< x ≤ 25% ; 2 : 25 < x ≤ 50% ; 3 : 50 ≤ x < 75% ; 4 : 75< x≤ 100%

VI

Annexes

ANNEX IV : Classification des espèces faunes sauvages

VII

Annexes

VIII

Annexes

ANNEXE V : Liste des espèces dans la catégorie III

IX

Annexes

X

Annexes

XI

Annexes

XII

Annexes

XIII

Annexes

ANNEXE VI : Sites de collecte de Mantidactylus grandidieri

Sites Nombre de chasseurs par site Antsanjo 5 Ambatoharanana 5 Ambatohasana 4 Ambatobeparasy 1 Ambohiparihy 4 Ambondrona 6 Bemanarana 4 Ankarabe 2 Samaharona 11 Antaniditra 15 Andobomaitso 6 Andravahioka 10 Andasihova 11 Antoko 11 Andranonakoho 13 Avory 18 Maintimbato 13 Andasibe-Ranomena 12 Ambonivato 9 Bepatsa 11 Madiofasina I 13 Sasarotra 11 Antsanjo 4 Sandrangato 12 Antokotokana 6 MadiofasinaII 5 Andongoza 8 Sahajoro 9 Ambohimena 6 Namolahana 7 Andravinala 12 Andasitenina 14 Kalampona 3 Fotsirano 1 Sahavanana 4 Ankisatra 2 Andasivilona 2 Ankolokoloka 4 Amboasary 2 Mahadimby 4 Antokoroa 7 Manjato 8

XIV

Annexes

ANNEXE VI : Sites de collecte de Mantidactylus grandidieri (Suite)

Belolana 5 Lohan'ny Ranomena 2 Mangabe 2 Ambaniavaratra 1 Andasimanalona 1 Afompona 1 Analamay 1 Bevaho 1 Ranomena 2 Ankazomanitra 1 Beanana 3 Andranomizara 1 Manerikandro 1 Maholy 5

XV