Passages Couverts
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Passages couverts Comme par magie, les passages couverts de Paris permettent de quitter l'agitation de la ville pour un monde plus secret, dans lequel les charmes du Photos de Sylvain Sonnet - Textes de Catherine Grive de Paris siècle passé se prêtent à la flânerie, à la rêverie, aux rencontres imprévues. Nuit et jour y règnent « l’odeur de l’ombre et le parfum des aventures ». En regard de remarquables illustrations du photographe Sylvain Sonnet, Passages couverts de Paris raconte l’histoire romanesque de ces étranges « ruelles », sous la plume de Catherine Grive. recommandé ISBN 978-2-84768-184-0 Passages couverts de Paris par les guides du www.declics.fr Prix France 18,90 € promenades illustrées dans les passages parisiens 2 3 Couverture - Le passage Jouffroy, accessible depuis les Grands Boulevards, devenu mondialement célèbre grâce au musée Grévin ouvert sur le boulevard Montmartre en 1882, dont deux accès sont situés dans le passage. Double page précédente - La verrière continue du passage des Panoramas, une des plus anciennes galeries de Paris. 4 Passages couverts de Paris Photographies de Sylvain Sonnet Texte de Catherine Grive Conception et direction éditoriale Bertrand Dalin Assisté de Paméla Cauvin La librairie Jousseaume, passage Vivienne, où Colette se rendait autrefois en voisine. 6 Editorial es passages couverts révèlent un aspect singulier de notre patrimoine architectural, moins connu Lque les grands monuments de la capitale. Un patrimoine plus secret, et profondément insolite, où les charmes du siècle passé se mêlent désormais à ceux de la modernité. Comme « cachés » de la ville, dotés de lumières et de sonorités qui leur sont propres, ils invitent à la flânerie, à la rêverie, aux rencontres imprévues. Leur architecture est diverse, tout comme leur fonction, commerciale, urbaine, sociale, et leur ambiance, romantique ou affairée. Mais nuit et jour, quelque soient leur quartier et leur beauté, y règnent « l’odeur de l’ombre et le parfum des aventures ». Au XIXe siècle, Paris en comptait près de cent cinquante. Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’une vingtaine. Le présent ouvrage se veut un hommage à ses lieux de Paris hors du temps, sous l’objectif de Sylvain Sonnet et la plume de Catherine Grive. 7 8 Sommaire Editorial ...................................................... 7 Galerie Vivienne, IIe ................................... 62 Passage des Jacobins, Ier ............................ 14 Passage Vendôme, IIIe ............................... 68 Galeries du Palais-Royal, Ier ........................ 16 Cour du Commerce-Saint-André, IVe .......... 70 Galerie Véro-Dodat, Ier ............................... 22 Arcades du Lido, VIIIe ................................ 76 Passage Ben Aïad, IIe ................................ 28 Galerie de la Madeleine, VIIIe .................... 80 Passage du Bourg-l’Abbé, IIe ..................... 30 Passage Puteaux, VIIIe .............................. 86 Passage du Caire, IIe ................................. 34 Passage du Havre, IXe ............................... 88 Passage Choiseul, IIe ................................. 38 Passage Jouffroy, IXe .................................. 90 Galerie Colbert, IIe ..................................... 44 Passage Verdeau, IXe ................................. 98 Passage du Grand-Cerf, IIe ........................ 48 Passage Brady, Xe ..................................... 102 Passage des Panoramas, IIe ...................... 52 Passage du Prado, Xe ............................... 105 Passage du Ponceau, IIe ............................ 56 Cité l’Argentine, XVIe ................................ 106 Passage des Princes, IIe ............................ 58 9 10 11 Le passage des Princes abrite principalement de grands magasins de jouets. Sa lumière si particulière, son calme et sa fluidité en font un des plus charmants passages de Paris. 12 Avant-propos Nés au début du XIXe siècle, les passages couverts ont proliféré vers les années 1850, époque où ils présentaient de véritables prouesses architecturales. Ils sont principalement centrés sur la rive droite où la foule était plus nombreuse, entre les Grands Boulevards, près des salles de spectacle. Ils permettaient – et permettent toujours – de quitter les « embarras de Paris ». Dans ces lieux de rencontres, d’échanges et d’achats, on se déplaçait à pied sec dans un Paris alors inondé de boue, et à la lumière grâce à l’innovation de l’éclairage au gaz. Contemporains de la flânerie et du dandysme, ils apparaissaient comme le manifeste d’une prospérité retrouvée après la période mouvementée de la Restauration et de l’Empire. La foule venait apprécier leur luxe, leurs étalages, leurs miroirs, et s’y donner elle-même en spectacle. Ces étranges « ruelles », souvent surplombées d’une verrière, s’inspirent des souks arabes comme l’attestent leurs arcades, leurs fenêtres arrondies et leurs motifs égyptiens. Mais l’apparition des grands magasins commence à sonner leur déclin. Les percements d’Haussmann, l’ouverture des gares, les grandes artères pourvues de trottoirs achèvent de les condamner. Aujourd’hui, les passages couverts semblent avoir retrouvé pour certains, comme une seconde jeunesse. En offrant un raccourci pratique, ils permettent de gagner du temps, mais surtout, ils nous offrent en les empruntant, une parenthèse romanesque. La rue lointaine est perçue comme le monde de la réalité et le passage devient l’endroit du rêve, de tous les possibles. 13 Le rendez-vous des courtisans et des galants sous Louis XIV, cette place abrite aujourd’hui un magnifique passage, telle une grande halle vitrée en hommage à Baltard. Page suivante - Le dôme translucide abrite des bureaux, le commissariat et des boutiques. Passage des Jacobins Place du Marché Saint-Honoré - 75001 Paris La cathédrale de verre C’est entre la place Vendôme et l’avenue de l’Opéra que se cache la petite place du Marché Saint-Honoré, connue pour ses restaurants branchés, mais surtout pour sa splendide cathédrale de verre qui abrite des bureaux, le commissariat et de nombreuses boutiques. On ne sait pourquoi, cette place était sous Louis XIV le rendez-vous des courtisans et des galants. Le couvent des Jacobins, fondé en 1611 en son centre, possédait une des plus grandes bibliothèques de France avec plus de vingt mille volumes. C’est dans celle-ci et l’église attenante que se tenaient les séances du club révolutionnaire, en 1789. Au XIXe siècle, quatre pavillons de style Baltard sont édifiés pour accueillir un marché, qui donne son nom à la place. Renouant avec la tradition des passages couverts, l’architecte Ricardo Bofill édifie une grande halle vitrée, “fluide et transparente” en hommage à Baltard, traversée d’une rue centrale, le passage des Jacobins. Se terminant par un fronton triangulaire, elle est couverte par un chapiteau transparent. Les colonnes classiques, typiques du style de l’architecte, sont ici discrètes, présentes seulement comme un rappel de sa signature. Le Marché Saint-Honoré est une réalisation à la fois spectaculaire et pratique, il symbolise à merveille une nouvelle génération de passages couverts. 14 15 Difficile d’imaginer que les galeries du Palais-Royal, si chic et tranquilles, étaient autrefois l’un des hauts lieux du libertinage parisien. Galeries du Palais-Royal 2, place Colette - 75001 Paris - Ouvertes tous les jours sans interruption L’ancêtre des passages couverts En 1781, Philippe d’Orléans, duc de Chartres, plus connu sous le nom de Philippe Égalité, est au bord de la ruine lorsqu’il entreprend un grand projet de spéculation immobilière consistant à lotir le pourtour du jardin du Palais-Royal. Il confie le projet à l’architecte Victor Louis. Les maisons, larges de trois ou quatre arcades, s’élèvent sur sept niveaux : un étage de caves, un rez-de-chaussée destiné aux boutiques surmonté d’un entresol, un étage noble, un attique, un étage mansardé et un dernier, pris dans les combles, pour les domestiques. Le lotissement amputait considérablement le jardin, au grand dam des propriétaires qui perdaient leur vue sur ses parterres. Le duc loue le rez-de-chaussée à des commerçants, pour la plupart des tenanciers de tripots. Une foule de flâneurs, joueurs, pickpockets, prostituées investissent le lieu et en font le succès et la réputation. Mais Louis-Philippe supprime les tolérances dont bénéficient les approches du Palais, marquant le déclin de la vie particulière du quartier et de sa galerie. Ironie de l’histoire, les lieux hébergent aujourd’hui quelques institutions vénérables de la République, le Conseil d’État, le Conseil Constitutionnel et le Ministère de la Culture… 16 17 18 Page précédente - Le Grand Véfour est l’un des rendez-vous du monde des célébrités et du « Tout-Paris ». Les arcades semi-ouvertes sont longées par les boutiques, qui ouvrent plus loin sur les jardins. Quatre doubles rangées de tilleuls taillés en marquise, plantés dans les années 1970, et des marronniers rouges, plantés en 1910, ombragent les nobles allées du jardin du Palais-Royal, aux côtés de 466 autres arbres. Un bassin central déploie ses jets d’eau en forme d’éventail vers deux vastes pelouses bordées de massifs fleuris. Aujourd’hui, les galeries de Montpensier, de Beaujolais, de Valois et des Proues entourent le jardin. Les tilleuls sont venus remplacer les vieux ormes et entourent le fameux bassin où, enfant, le futur Louis XIV faillit se noyer. En 1986, le sculpteur Buren installe dans la cour d’honneur, un ensemble de colonnes noires et blanches. Après avoir soulevé de vives polémiques, accusées de défigurer la place,