Federation of Cartoonists Organisations
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FECO march 2O15 news www.fecocartoon.com 64 Federation of Cartoonists Organisations TO BE OR NOT TO BE FREE After Paris, the 7th January… Copenhagen, the 14th February. And now, what next ? This question doesn’t concernes only political and police measures against the jihadist ter- rorism. As a matter of fact, the question which concernes us, cartoonists, is the de- fence of our culture. Our cultural values, our freedom to be what we are and to think what we want in order to do what we do are being attacked by darkness forces inside our own frontiers and if we don’t go on defending our fundamental rights now, we all will finish kneeling under the boots of the insane wor- shippers of gods and devils coming directely from hell. Along the centuries, many people went to jail or died in Europe and in the rest of the world to defend the right of thinking freely against politics and religious powers. Their memory obliges us, today, to defend their conquests at any price. As a born Portuguese who lived 20 years under a fascist dictatorship where censorship was the norm, as a French citizen inherit of the « philosophie des lumières » and as an European living here, in Europe, in the 21st century, I must have in my mind the Vol- taire of yesterday and the people of France of today, the 11th January, walking along the boulevard Voltaire to defend tolerance for dif- ferent cultures and religions as well as freedom cause he is a cartoonist. As you cannot kill a Jew of expression for everybody. because he is a Jew or a Christian because he is Christian or a Shiite because he is not a Sunnit. That’s why I cannot accept that any kind of This seems very simple, but it seems it is not for bloody Khomeini or Bin Laden followers try to some fanatics of Allah. oblige me or anybody else all over the world to accept their religious belief and middleage pre- A few days after the 7th January, I remember cepts. that Salman Rushdi said : « If I’m talking with someone about Charlie hebdo journalists who The point is that there is a problem with mono- were shot down and that he says « yes, there is theisms. Christians and Jews consider their god freedom of expression, but… » I stop discussing as the only one, not the best one but the only with that person. » I must say I do agree with one. Muslims consider that they own the only his position because I deeply think that freedom « truth » on earth given to them by Allah him- cannot be cut in pieces, some good for con- self through Muhammad. So, the most radical sumption and some others not. This is not ne- of them believe that they have the right to im- gotiable. So, last but not the least, dear fellows pose their belief to the rest of the world. And if cartoonists from everywhere, let’s fight with our you don’t accept it, the radical islamists believe pencils and pens for Liberty with, of course, a that they have the « right » to kill you. This in- very strong sense of humour. sanity sounds incredible , but we must not for- get that Christians dit it too all along the « Holy Time is for resistance, not for kneeling, said » Inquisition, during the « Holy » Crusades and Zineb El Rhazoui, a wonderful free woman born also the not « Holy » colonial conquests in in Morocco and journalist at Charlie hebdo. I Africa, Asia and America. think this is the very short, clear and right com- ment to the situation we have to face today in As freethinkers, atheists or agnostics, many Europe and in the rest of the world. people prefer to think than to believe. That’s why, definitely, I, politically atheist and philo- sophically agnostic, I try to think with Averroes, Copernicus, Rabelais, Giordano Bruno, Galileo Carlos Brito Galilei, Shakespeare, Spinoza, Voltaire, Victor Vice-president general of FECO Hugo and Salman Rushdi. Just because I’m for the light of reason against the obscurantism darkness of some religious practisings. And that’s what, very modestly, I try to say through my cartoons. A pencil is a communication instrument, not a weapon. A bullet is not a communicarion in- strument, a bullet is a weapon. A pencil doesn’t kill, but a bullet kills. A cartoon is the expression of an idea and nobody is obliged to take a look on it or to agree with it. If you see it on a newspaper or on Internet, you can smile or not, possibly it makes you think or not and that’s all. But a murder is a murder and the law of men (and of gods) punish murder. Whatever you think or believe, you cannot kill a cartoonist be- ILS ÉTAIENT CHARLIE Le jour du grand malheur Suite à la parution du n° 94, daté du 16 novembre 1970, Et puis arriva le jour du grand malheur, ce mercredi 7 janvier L’hebdo Hara-Kiri, journal « bête et méchant » créé en 1960 2015 où l’indicible explosa à la figure d’une France un peu par François Cavanna et Georges Bernier, dit le professeur endormie et encore gavée de dinde et de marrons et de Choron, est interdit sur ordre du ministre de l’intérieur Ray- champagne et d’achats compulsifs, Noël oblige : deux fa- mond Marcellin en raison d’une une annonçant un Bal tra- natiques islamistes, frères de sang et aussi de sanglante bê- gique à Colombey : 1 mort suite au décès de Charles De tise, habillés de noir jusque dans leur conception plus que Gaulle. Cette couverture iconoclaste faisait référence à l’in- fruste d’un prophète de malheur, ont sorti leurs kalachnikovs cendie d’une discothèque, le « Cinq-Sept » situé à Saint- et fait irruption dans les locaux de Charlie Hebdo. Et ils ont Laurent-du-Pont, en Isère, qui avait fait 146 morts peu de lâchement assassiné les dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, temps auparavant. Tignous et Wolinski, la psychanalyste Elsa Cayat, l’économi- Et ce fut ainsi que, des décombres d’un dancing calciné et ste Bernard Maris, le correcteur Mustapha Ourad, le manu- du cadavre d’un général mort dans son lit, Charlie Hebdo tentionnaire Frédéric Boisseau, l’animateur culturel Michel est né en proclamant, reconnaissant : « L’hebdo Hara-Kiri Renaud et les policiers Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet. est mort. Lisez Charlie Hebdo, le journal qui profite du mal- Un autre fou d’Allah assassina, le lendemain, la policière mu- heur des autres ». nicipale Clarissa Jean-Philippe, à Montrouge, et Yohav Hat- En 1982, peut-être parce que la gauche au pouvoir lui porte tab, Philippe Braham, Yohan Cohen et François-michel malheur en émoussant son sens critique, Charlie Hebdo, Saada dans un supermarché kasher de Vincennes, ces der- dont les ventes et les abonnements ont plongé, disparaît des niers parce que de confession juive. kiosques. Cependant, dix ans plus tard, Charlie Hebdo res- 17 personnes comme vous et moi ont donc été tuées parce suscite miraculeusement, édité par la SARL Kalachnikov, et que, comme vous et moi, elles croyaient vivre dans un pays repart en fanfare sous la direction du dessinateur Gébé qui où la liberté d’être ce qu’on est, de penser, de dire, d’écrire, est remplacé à sa mort, en 2004, par le chansonnier Philippe de DESSINER ce qu’on veut, veut dire quelque chose. Sauf Val. Les rescapés de l’ancienne équipe, plus quelques jeunes que personne ne comptait sur le déferlement de haine qui dessinateurs assurent la continuité. allait s’abattre sur elles, une haine bestiale venue du tréfonds L’affaire des « caricatures de Mahomet » publiées dans le du cerveau reptilien de quelques fous de dieu égarés dans quotidien danois Jyllands-Posten éclate en février 2006 et une foi sans foi ni loi, petits délinquants frustrés à la dérive Charlie Hebdo publie les dessins du « scandale » dans la fou- dans le business de la drogue et autres trafics, chômeurs de lée de France-Soir, dont le directeur est licencié sur le champ longue durée avant même d’avoir pu travailler, orphelins par le propriétaire du journal. Ce qui me rappelle la phrase d’une Marianne sensée les éduquer, les guider et les proté- prononcée par le célèbre journaliste états-unien Abbott Jo- ger mais qui les a oubliés dans des banlieues-ghettos sans seph Liebling dans les années 1950 : « Freedom of press is issue. Cela n’excuse rien, mais explique en partie l’inexcu- guaranteed only to those who own one », ce que je tradui- sable. Car il ne faut surtout pas se voiler la face et reconnaître rais par « la liberté de la presse est le privilège uniquement que la République française a perdu en route une partie de de ceux qui possèdent un journal ». Heureusement pour les ces Français pas tout à fait Gaulois, des enfants qu’elle ne journalistes de Charlie Hebdo, il semble qu’ils vivent dans reconnaît toujours pas comme siens, elle qui n’a jamais re- une sorte de démocratie populaire avec des soviets partout, connu les droits les plus élémentaires de leurs parents déra- ce qui leur permet de faire la pluie et le beau temps chez cinés souvent par la force, ouvriers à la chaîne chez Renault eux. Cependant, en 2011, ils payent au prix fort leur liberté et Citroën ou chair à canon sur les chantiers des 30 glorieu- de ton lorsqu’un cocktail Molotov met le feu à leur rédac- ses.