MORTON FELDMAN Carolin Widmann , violon Orchestre Symphonique de la Radio de Francfort Emilio Pomàrico , direction

THÉÂTRE DU CHÂTELET (* OCTOBRE )''* n e i v i V y u G

© o i r e B o n a i c u L Luciano Berio More Light n’anime plus, de l’extérieur, l’inertie Bewegung Laurent Feneyrou des règles et des codes de l’art, pas plus qu’il ne dépose dans le discours Composition : 1971, révision 1984 « Je suis toujours d’avis que les sons la trace de sa liberté. Mais il écoute. Commande : Scottish National sont destinés à respirer… et non pas à Ainsi est remise en question la notion Orchestra Effectif : 3 flûtes, 2 hautbois, cor anglais, être mis au service d’une idée », aimait de sujet souverain : « Pour que l’art 2 clarinettes, clarinette basse, à dire Morton Feldman. Dans la tradi - réussisse, son créateur doit échouer. » saxophone alto, saxophone ténor, tion occidentale, ce que nous écou - Si Boulez ou Stockhausen avaient 2 bassons, contrebasson, 4 cors, tons, nous le transposons en une image hérité de Webern, Feldman se consi - 4 trompettes, 3 trombones, tuba basse, ou en un récit l’expliquant par ce qu’il dérait, avec Cage, comme l’un de ses 3 percussionnistes, orgue électrique, piano, harpe, cordes n’est pas, nous le réduisons à des méta - « fils illégitimes ». Aussi le titre initial Création de la version révisée : phores ou nous l’inscrivons, par l’ana - de Violin and Orchestra était-il Why 26 octobre 1984, Bâle, Basler lyse, dans des structures qui en Webern ?De Webern, ce dernier et plus Sinfonieorchester, direction Luciano entravent la perception. En somme, long de ses « concertos » des années Berio nous traduisons des événements soixante-dix – ce qui n’exclut nulle - Éditeur : Universal/Vienne Dédicace : « à Marina et Stefano » sonores en contenus visuels ou ver - ment une virtuosité, mais tout autre, Durée : 12’ baux, et y recherchons la confirma - du soliste – retient moins les lois du tion de catégories autres que sérialisme, le concept, la logique, les Pause musicales. Ce qui semble appartenir règles d’engendrement et de construc - a priori à la musique, l’écoute, est donc tion, que l’esprit : le silence ; l’indis - Morton Feldman à redécouvrir. Pénétrer, lentement, tinction de l’horizontal et du vertical, Violin and Orchestra dans le son, c’est opérer à la manière délaissant ce que la tradition nom - Composition : 1979 de ce que les philosophes nomment mait l’harmonie et le contrepoint ; la Effectif : violon ; piccolo, 3 flûtes, une mise en suspens. L’œuvre naît multiplication des brèches et des 3 hautbois, cor anglais, 3 clarinettes, d’une concentration et oblige à ralen - miroirs ; le déplacement irrégulier du clarinette basse, 3 bassons, tir. La dynamique aux confins de l’au - rythme et de la distribution des sons contrebasson, 3 cors, 3 trompettes, dible, élément de tension pour dans la mesure ; le motif ou le pattern … 3 trombones, trombone ténor basse, tuba, 4 percussionnistes, 2 harpes, l’instrumentiste et l’auditeur, invités En musique, la dialectique avait cul - 2 pianos, cordes à aiguiser leur attention, y contribue miné dans les principes de la varia - Création : 12 avril 1984, Francfort, aussi, de même que, dans Violin and tion, dont il conviendrait de s’extraire Hessischer Rundfunk, Paul Zukofsky Orchestra , les registres et le spelling : du fondement moral, celui de la (violon) et Orchestre Symphonique le violon con sordino , souvent en har - musique allemande du XIX e siècle, de la Radio de Francfort, direction Cristóbal Halffter moniques, y donne des nuances micro- de Beethoven à Brahms – un fonde - Éditeur : Universal/Vienne chromatiques, entre la , sol double dièse ment dont le nazisme avait ruiné les Durée : 60’ ou si double bémol. L’écriture se valeurs. Est-ce un hasard si Feldman concentre alors sur la naissance du écrit ses anti-concertos, et son anti- Carolin Widmann , violon son, sa discrète advenue, sa douceur, opéra neither , de retour de Berlin ? Orchestre Symphonique ses écarts et son mode d’extinction. Si Beethoven avait été le musicien de la Radio de Francfort hégélien de la dialectique, Feldman À cet effet, Feldman écrivait à l’encre, emprunte une autre voie, celle non de Emilio Pomàrico , direction ce qui lui permettait de juger de sa la variation, mais de la variante. Non propre concentration, plus importante plus l’unité latente, mais des change - Durée du concert, 1h30 Coréalisation Théâtre du Châtelet ; même que l’idée ou que l’organisation ments et des répétitions, ou plutôt, Festival d’Automne à Paris des notes. Mais qu’est-ce alors que des réitérations aux déplacements En collaboration avec composer ? « Vous connaissez les ter - ténus – une ressemblance de répéti - l’Orchestre Symphonique de la mites. Ces insectes qui mangent le tion, une surface qui sonne « comme Radio de Francfort bois. C’est très, très intéressant. Qui de la répétition ». La différence est si Avec le concours de la Sacem mâche le bois ? La termite ne peut discrète qu’un même motif revient, pas le mâcher. Mais, à l’intérieur, des auquel il suffit désormais d’ajouter Concert enregistré par France Musique millions de microbes le mâchent. Il y une note ou d’en retrancher deux. La et diffusé en direct a une analogie avec la composition : concentration opère seulement sur le quelque chose d’autre fait le travail. » choix du motif à répéter et sur la nature Feldman participe d’une critique de sa variante, et le génie du musicien moderne du sujet créateur. Celui-ci tiendra à son sens du timing , du

2 moment exact de l’introduction d’un également éloigné du centre, se révèle tère individuel de chacun de ces pro - élément, ni avant ni après. Repris donc, à un voyageur qui y circule sans y avan - cessus, la nature de son évolution et réitérés, rebattus, et ainsi peu à peu cer, où toute évolution coïncide le degré de son indépendance peu - dévoilés, les motifs se jouent de notre avec son contraire, une essentielle et vent être atténués ou accentués par oublieuse mémoire. Invocation de ce merveilleuse stagnation. L’écoute de des strates dynamiques, des couleurs qui est apparu déjà, davantage que l’œuvre tient de cette atmosphère, de et des techniques instrumentales. Par - transformation volontaire, beethové - ce paysage, engageant l’homme tout fois, l’indépendance peut devenir indif - nienne, de ce qui a été inventé, la forme entier à l’épreuve d’un mode, aigu, férence, et les paramètres musicaux le cède à l’échelle, plus vaste, qui nie authentique, de l’écoulement. peuvent suivre leur propre vie, leur toute saisie. Décrire ou analyser une propre temps autonome d’évolution, œuvre en réduisant ses sections à un Si Feldman illumine le son, Luciano comme certains personnages d’un archétype classique ou à des lettres Berio déploie, dans Bewegung , une roman de Musil », écrivait Berio dans (a, b, c…), desquelles naîtrait, par leur ligne mélodique de six hauteurs aux l’une des conférences qu’il donna à succession ou leur mise en série, une registres gelés ( do , fa dièse, do dièse, l’Université de Harvard en 1993 –1994. forme, c’est manquer cette oublieuse ré , sol dièse, ré dièse), riche de secondes, Il décrivait par ces mots l’alternative mémoire. Avec Morton Feldman, l’ex - de tritons et surtout de quintes, qui devant laquelle il s’était trouvé au périence de la forme, dans le temps lui confèrent l’évidence de la réso - début des années soixante-dix : soit de l’écoute, prime sur sa schématisa - nance naturelle. Jouant des limites de l’agrégat complexe, donné en une tion, et les mailles du temps se la perception et de notre capacité à attaque staccato , soit un champ de dénouent, suscitant l’idée d’une œuvre écouter globalement, presque intui - hauteurs fixes, évoluant inexorable - comme toile temporelle – moins tivement, l’œuvre, étale, transparente, ment, dans le mouvement ( Bewegung ) encore le son que la durée, l’étirement. telle une étude méditative à la nuance d’une monodie, d’une mélodie, d’une « L’Odyssée est-elle trop longue ? », essentiellement sempre ppp , s’attache échelle, dont les transformations sont répondait-il à ceux qui n’y entendaient à cette ligne et à son lent déploiement. inscrites dans son propre code géné - qu’ennui, à la recherche, comme D’incessants arpèges et de brefs motifs tique. Au sein d’un tissu homogène, à Samuel Beckett chez Proust, d’une épi - l’épellent, avant qu’elle n’irrigue Ein - la perspective renouvelée, l’échelle, phanie nouant le présent et le passé drücke (1973–1972), où elle se dissou - calme ligne de rythmes simples, en un commun plus essentiel que cha - dra en trilles et figures indépendantes. neutres, périodiques (noires et cun des deux termes pris isolément. Dans Bewegung , il en émane une aura croches), se fait ici vague, onde, tout Musicien de la lumière plus que de la qui, loin de l’harmonie classique, de comme la forme : les transformations couleur, Feldman était l’ami des l’accord constitué de sons simultanés sinueuses, selon les changements de peintres : Pollock, Kline, Rothko ou Phi - et de la verticalité de leur organisa - couleurs, culminent tardivement en lip Guston, dont il admirait l’absence tion, renoue avec le sens de l’ harmo - une brève apothéose, où un geste syn - de pesanteur et où la peinture existe nia grecque, un assemblage, un thétique les coagule, avant de « quelque part dans l’espace entre la ajustement aux justes proportions s’éteindre. toile et nous », invitant à un chemine - entre des événements composant «Bewegung […] est une œuvre dans la ment ardu, entre distance et immer - un tout. Une telle aura, que les musi - structure interne de laquelle une agi - sion, à un rythme lent, à une stase, le ciens nomment aussi « hétérophonie tation émerge peu à peu d’une échelle geste dût-il être réalisé de manière », suppose l’unité dans la multiplicité au caractère déterminé. Après un exaltée, « hassidique » selon le mot des rythmes, des dynamiques et des court instant, à travers des moyens de Feldman. Cette stase, qui traverse timbres de l’orchestre, et établit donc aussi simples que ceux de la périodi - aussi l’œuvre de Varèse, sa « majesté un ordre selon lequel les relations entre cité, de la répétition et de la rotation, quasi immobile », et celle de Rothko, les intervalles et les fonctions des une image de mouvement s’élève est la conservation d’une tension : arpèges et des motifs concourent à aussitôt au milieu d’un état de “disso - « C’est gelé et en même temps, ça une même finalité. lution du temps”. Je ne suis pas sûr vibre. » Évoquant une visite du Metro - «Imaginons une cellule, ou une que cette musique évoque seulement politan Museum lors de laquelle séquence de hauteurs, qui génère cette image, mais la seule raison Rothko scruta des toiles de Rembrandt, mélodies, figures, phrases et proces - pour laquelle je la mentionne ici, et leur commune attention aux dégra - sus harmoniques. Une configuration c’est que Bewegung s’est imposé dés vers les bords, Feldman évoqua, rythmique donne forme à ces mélo - dans un rêve, qui était un rêve de pas - dans une conférence à Darmstadt, dies et produit des patterns , des glis - sacaille », écrit encore Luciano Berio. en 1984, « une atmosphère à la Schu - sements de temps et des distributions Comme chez Feldman, mais autre - bert ». Une atmosphère ( mood ), donc, discontinues, voire statistiques, de ces ment, le temps, désormais, est sus - comme un paysage, où chaque point, mélodies et de ces figures. Le carac - pendu.

3 Biographies des compositeurs

il étudie à Tanglewood avec Luigi Dal - lapiccola et assiste à New York au premier concert américain de musique électronique. Au cours des années cin - quante, Berio rencontre aussi Boulez, Kagel, Pousseur, Stockhausen, avec qui il s’imprègne des principes de la musique sérielle qu’il traite librement dans (1954), et se rend à Darm - stadt, avant d’y enseigner jusqu’en 1963. La fondation, à Milan, en 1955, avec son ami Bruno Maderna, du Stu - dio de phonologie de la Rai, qu’il dirige et où il réalise (Omaggio a Joyce) (1958), est suivie, en 1956, de la créa - tion des Incontri musicali , séries de concerts de musique contemporaine, qui prêtent aussi leur nom à une revue qu’il édite de 1956 à 1960. Le goût de Berio pour la virtuosité se manifeste, dans les années soixante, avec le cycle des Sequenze , œuvres solistes dont certaines se prolongent dans des Che - mins , avec divers ensembles. Lecteur de Cummings, Eco, Joyce et Lévi-Strauss, Berio s’intéresse à la linguistique, à l’ethnomusicologie et à l’anthropolo - gie, collabore avec Sanguinetti sur Pas - saggio (1961 – 1962) et Laborintus II (1965), et interroge l’histoire par le collage dans (1968 –1969). En outre, toujours au cours des années soixante, il multiplie ses engagements de chef d’orchestre et enseigne à la r

e Dartington Summer School, au Mill’s t l a K

College, à Harvard et à la Juilliard School n o i

r de New York, où il fonde en 1967 le a M

© Juilliard Ensemble, dédié à la musique contemporaine. De retour en Europe en 1972, il s’installe à Rome, puis dirige, Luciano Berio à l’invitation de Pierre Boulez, la sec - Né à Oneglia (Ligurie), Luciano Berio Giuseppe-Verdi de Milan – le contre - tion électro-acoustique de l’Ircam (1974- est initié à la musique dans le cercle point et la fugue avec Giulio Cesare 1980). Il y supervise le projet de la 4X familial par son grand-père Adolfo et Peribeni, puis la composition avec Gior - créée par Giuseppe di Giugno. Riche son père Ernesto, tous deux organistes gio Federico Ghedini et la direction de cette expérience de transformation et compositeurs, auprès desquels il d’orchestre avec Carlo Maria Giulini. du son en temps réel, il fonde en 1987 apprend le piano et pratique la musique Avec Cathy Berberian, qu’il épouse en et dirige , institut floren - de chambre. À la suite d’une blessure 1950, il explore les possibilités de la tin d’électronique live . Après Coro à la main, il renonce à une carrière de voix, à travers nombre d’œuvres (1974 – 1976), Berio compose La vera concertiste et se destine à la compo - solistes, concertantes ou électroniques. storia (1977 –1978) et sition, étudiant alors au Conservatoire Dès 1952, il se rend aux États-Unis, où (1979 –1984), avec Calvino, puis Outis

4 Morton Feldman (1995 – 1996) et Cronaca del luogo (1998 –1999), tout en revisitant le passé dans des transcriptions, arrangements et reconstructions, notamment de Schubert ( , 1989). Titulaire de distinctions honorifiques (docteur honoris causa des universi - tés de Londres, Sienne, Turin et Bologne) et lauréat de prix prestigieux (Prix Siemens en 1989, Prix de la Fondation Wolf en 1991, Lion d’or de la Biennale de Venise en 1995, Praemium Imperiale de la Japan Art Association en 1996…), il dirige en 1993 – 1994 la chaire de poésie Charles Eliot Norton à Harvard. Luciano Berio meurt à Rome, le 27 mai 2003. Les œuvres de Luciano Berio sont éditées par Suvini Zerboni / Milan et Universal / Vienne

Luciano Berio au Festival d’Automne à Paris 1977 : Coro (Théâtre de la ville) 1979 : Opera (Maison de la culture de Nanterre) 1984 : Passaggio ; A-Ronne R

(Théâtre du Châtelet) D

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1989 : Canticum novissimi testamenti a m e e

(Théâtre du Châtelet) r F

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1990 : Coro (Théâtre des Champs- t e B

Élysées) © 1991 : Quartetto (Opéra de Paris) 1992 : Canticum novissimi Né le 12 janvier 1926 à Manhattan (New toutes les semaines, « ne se sentant testamenti , Calmo , Ofanim York), dans une famille juive d’ori - pas très différent des gens qui font un (Opéra de Paris) gine ukrainienne, Morton Feldman pèlerinage à Lourdes et en espèrent 1995 : O King , Duetti étudie le piano avec une élève de Fer - une guérison ». En janvier 1950, à l’oc - 1997 : Alternatim (Cité de la musique) ruccio Busoni, Vera Maurina Press, qui casion d’un concert du New York Phil - 1999 : Outis (Théâtre du Châtelet) avait autrefois côtoyé Alexandre Scria - harmonic dans la Symphonie op. 21 bine dont l’influence sur les premières d’Anton Webern sous la direction de œuvres de Feldman est manifeste. Dimitri Mitropoulos, Feldman ren - Pionnier américain du dodécapho - contre John Cage et emménage bien - nisme, qu’il n’aborde pourtant jamais tôt dans le même édifice que lui, la en cours, Wallingford Riegger lui Bossa’s Mansion, sur Grand Street, près donne, à partir de 1941, des leçons de de l’East River. Avec l’arrivée de Chris - contrepoint. En 1944, Stefan Wolpe tian Wolff, d’Earle Brown et de David devient son professeur de composi - Tudor, naît, autour de Cage et de Feld - tion et arrange rapidement une ren - man, ce que l’on nomme la « New York contre entre Feldman et Edgard Varèse, School ». Projection 1 (1950), pour vio - chez qui Feldman se rendra presque loncelle, est la première œuvre pour

5 laquelle Feldman utilise une notation Pollock, Robert Rauschenberg ou Cy Biographies des interprètes graphique qu’il abandonne entre 1953 Twombly, dont les noms jalonnent et 1958, puis de manière définitive en nombre de titres de ses œuvres. Emilio Pomàrico 1967, avec In Search of an Orchestra - Les œuvres de Morton Feldman sont tion , refusant l’idée de l’improvisation. éditées par Peters / New York et Au cours des années soixante, la lec - Universal /Vienne ture de Kierkegaard s’avère essentielle à la recherche d’un art excluant toute trace de dialectique. Morton Feldman Doyen de la New York Studio School au Festival d’Automne à Paris (1969-1971), Feldman s’intéresse pen - 1988 : Piano (Opéra comique) dant les années 1970 aux tapis du 1994 : String Quartet and Orchestra Proche et du Moyen Orient, dans le (Opéra de Paris) souci, musical, de « symétries dispro - 1997 : Cycle Morton Feldman : portionnées ». En 1970, il noue une rela - Voices and Cello , The King of tion avec l’altiste Karen Philipps, pour Denmark , Principal Sound ,

qui il entreprend la série The Viola in Rothko Chapel (Église des Blancs- i l a i

My Life . Après avoir composé The Manteaux) ; g g a M Rothko Chapel (1971), destiné à la cha - Coptic Light , Chorus and Orchestra e l e

pelle œcuménique de Houston (Texas), II , The Turfan Fragments h c i M

Feldman vit, de septembre 1971 à (Cité de la musique) ; Three Voices , . h P

octobre 1972, à l’invitation du DAAD, Triadic Memories , Piano and String © à Berlin, où il déclare avoir redécou - Quartet , I Met Heine on the Rue vert sa judéité. Nommé professeur à Fürstenberg , For Frank O’Hara , Chef d’orchestre et compositeur, l’Université de New York/Buffalo à son Routine Investigations , The O’Hara Emilio Pomàrico est né à Buenos retour en 1973, il occupera jusqu’à Songs , Four Songs to Aires de parents italiens. Il étudie à sa mort la chaire Edgard-Varèse. « Il E. E. Cummings (Théâtre Molière / Milan, puis suit les masterclasses de va falloir que je leur apprenne à écou - Maison de la poésie) Franco Ferrara à Sienne et Sergiu Ce - ter. » 2004 : String Quartet II , intégrale libidache à Munich. En 1976, de nouveau à Berlin, Feldman des œuvres pour piano solo Emilio Pomàrico a été l’invité de nom - rencontre Samuel Beckett, qui lui (Musée d’Orsay / Auditorium) breuses institutions musicales et envoie quelques semaines plus tard, 2007 : neither (Cité de la musique) lyriques telles que la RAI, les orchestres sur une carte postale, son poème 2009 : For Aaron Copland symphoniques de Radio de Milan, neither en guise de livret pour un opéra (Théâtre des Bouffes du Nord) Turin et Rome, l’Orchestra Sinfonica créé l’année suivante à Rome, au Tea - Siciliana, La Fenice de Venise, le Tea - tro dell’Opera, dans une scénographie tro dell’Opera de Rome, le Teatro Giu - de Michelangelo Pistoletto. Dès 1978, seppe Verdi de Trieste et La Scala de les œuvres de Feldman se risquent à Milan. une musique aux nuances infimes, qui Il dirige également d’importants or - ne transige plus sur la durée de leur chestres en Europe (l’Orchestre de la déploiement au regard des conven - Radio Suisse Romande, l’Orchestre tions, des possibilités d’exécution et Symphonique National de la RAI, le des attentes du public – un art qui Frankfurt Opern und Museumor - culmine dans String Quartet II (1983), chester, le BBC Scottish Symphony dont la durée avoisine les cinq heures. Orchestra, l’Orchestre Symphonique Feldman enseigne encore, notamment Gulbekian) et est l’invité de festivals en Allemagne, aux Cours d’été de Darm - internationaux (Festival d’Automne à stadt, entre 1984 et 1986. Un cancer Paris, Biennale de Venise, festivals de l’emporte le 3 septembre 1987. Il fut Berlin, Vienne, Bergen, Donaueschin - l’ami du poète Frank O’Hara, du pia - gen...) niste David Tudor, des compositeurs Dans un répertoire qui s’étend de John Cage, Earle Brown et Christian Bach aux compositeurs d’aujourd’hui Wolff, et des peintres Mark Rothko, (Boulez, Nunes, Maderna, Nono, Ligeti, Philip Guston, Franz Kline, Jackson Kurtág, Donatoni), Emilio Pomàrico

6 dirige des ensembles comme l’En - Carolin Widmann Matthias Pintscher, Jörg Widmann, semble Modern, l’Ensemble Contre - Erkki-Sven Tüür ont composées pour

champs, le Nieuw Ensemble, l’Ensemble elle, Carolin Widmann interprète, avec l l i t s

Recherche, Klangforum et Musik Fabrik. o la soprano Salome Kammer, les Kafka- e d i

Les œuvres composées par Emilio V Fragmente de György Kurt ág et joue

, n m Pomàrico ont été récompensées par n les œuvres pour violon de George a m i r m G d deux Premiers Prix internationaux i Benjamin, Salvatore Sciarrino, Pierre s a W

n m de composition, dont le prestigieux i Boulez. l o o h r T

G.B. Viotti (Vercelli, Italie). a Cette saison, Carolin Widmann est © C en tournée avec la Junge Deutsche Née à Munich, Carolin Widmann y étu - Philharmonie (direction : Sir Roger Orchestre Symphonique die le violon dès l’âge de six ans. Elle Norrington) et fait ses débuts avec de la Radio de Francfort fait ses études avec Igor Ozim à l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich hr Sinfonieorchester Cologne, avec Michèle Auclair à Bos - (direction : Jonathan Nott) ; de même Directeur musical, Paavo Järvi ton, et avec David Takeno, à Londres. avec le London Philharmonic Orches - L’Orchestre Symphonique de la Radio Plusieurs fois lauréate de concours tra (direction : Vladimir Jurowski). de Francfort fête cette saison son internationaux (elle a notamment rem - Elle sera artiste en résidence, associée quatre-vingtième anniversaire. porté le Concours International Yehudi à son frère Jörg Widmann, au festival L’ampleur du répertoire de cet Menuhin en 1998), elle a reçu en 2004 Kunstfest à Weimar en août 2010. orchestre lié à la Radio du Land de le Prix Belmont de la Fondation For - Hesse, le nombre de ses activités, qu’il berg-Schneider pour son engagement Le CD Reflections I a obtenu le Prix de s’agisse de concerts, tournées, enre - dans le domaine de la musique d’au - la critique allemande en 2006 . ECM a gistrements, publications de CD, lui jourd’hui. publié en septembre 2008 un CD consa - ont acquis une exceptionnelle répu - Interprète renommée, Carolin Widmann cré aux Sonates pour violon et piano tation en Allemagne et à l’étranger. est l’invitée de festivals tels que ceux de Robert Schumann, son premier enre - Découvrir des œuvres et s’engager de Salzbourg, de Lucerne, de Berlin, de gistrement sous ce label, avec Denes dans de nouvelles voies musicales sont Davos, d’Aspen, de Bath. Elle participe Varjon au piano. parmi les axes de travail permanent, au Festival d’Automne à Paris, à Musica Un second CD, Phantasy of Spring , vient auxquels collaborent des chefs et des à Strasbourg, au Festival de Witten, au de paraître sous label ECM (œuvres de solistes invités pour leur talent et leurs Printemps de Heidelberg, au Las Vegas Feldman, Zimmermann, Schoenberg interprétations au plus haut niveau. Music Festival et au Sangat Festival et Xenakis), avec Simon Lepper au En 1929, Hans Rosbaud, premier chef de Bombay, en Inde. piano. permanent de l’orchestre, établit les Elle joue avec des formations alle - Carolin Widmann vit à Londres et à lignes qui tracent la voie de cette for - mandes comme l’Orchestre sympho - Leipzig où, depuis 2006, elle enseigne mation : le grand répertoire roman - nique de la Radio bavaroise et le le violon à la Felix Mendelssohn- tique et la musique d’aujourd’hui. Cette Philharmonique de Stuttgart ainsi Bartholdy Musikhochschule. voie n’a pas changé de nos jours. qu’avec le London Sinfonietta , le BBC Après la Seconde Guerre mondiale, Symphony Orchestra, l’Orchestre du Kurt Schröder et Winfried Zillig façon - Gewandhaus, le China Philharmonic, nent à nouveau la formation, puis Dean la Camerata de Saint Pétersbourg, le Dixon, Eliahu Inbal, Dmitri Kitaenko Philharmonique de Belgrade, le Pitts - et Hugh Wolff prennent le relais dans burgh Symphony, entre autres, sous Président : Pierre Richard les décennies suivantes. Depuis 2006, la direction de Yehudi Menuhin, Peter Directeur général : Alain Crombecque c’est le chef d’origine estonienne Paavo Eötvös, Michael Schonwandt, Walter Directrice artistique Järvi qui en est le directeur musical. Weller, Jonathan Nott, Heinz Holliger théâtre et danse : Marie Collin et Stefan Asbury. Directrice artistique musique : En août 2008, à Londres, elle parti - Joséphine Markovits www.festival-automne.com cipe aux Proms’ de la BBC au Royal Albert Hall, sous la direction de George Benjamin, puis crée, en septembre, un concerto de violon de Wolfgang Rihm avec l’Orchestre du Gewandhaus dirigé par Riccardo Chailly. Directeur : Jean-Luc Choplin Outre les œuvres que Wolfgang Rihm, www.chatelet-theatre.com

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Plaisir Contemporain

2oh - 1h Les Lundis de la Contemporaine Arnaud Merlin avec Cécile Gilly, Pierre Rigaudière, Jean-Pierre Derrien, David Jisse, Christian Zanési, Christophe Bourseiller

20h00 - 21h45 Le concert 21h45 - 22h30 La table ouverte 22h-30 - 23h15 Le magazine 23h15 - 00h00 Le grand entretien 00h00 - 01h00 Electromania

France Musique, le plaisir francemusique.com