Complément Au Bulletin REG 2016
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Ces compléments en ligne font suite à la version papier publiée en 2016 (REG Tome 129, p. 107-193). Cette dernière comprenant les notices 1 à 212, sera reversée dans ce portail en 2019 lorsqu’elle sera libre de droits. GÉNÉRALITÉS Étude et historiographie des vases. Muséographie. Rubrique généralités — 213. Clemente MARCONI éd. [The Oxford Handbook of Greek and Roman Art and Architecture, New York, Oxford University Press 2015, XVI-710 p., ISBN 9780199783304] a rassemblé dans ce volume de la série Oxford Handbook trente articles concernant les études et théories sur l’art grec et romain dont une majorité sur l’architecture. Plusieurs abordent toutefois le champ particulier des vases grecs portant à chaque fois l’accent sur l’historiographie et l’iconographie (cf. REG 129, 2016, notice n° 1). Supplément en ligne : Rainer VOLLKOMMER [Greek and Roman Artists, ibid., p. 107-135] dresse en premier lieu un rapide tableau des différents auteurs anciens et modernes qui ont écrit sur les artistes grecs et romains dont Pline et Winckelmann. Dans ce panorama très général, les travaux du XIXe s. sont passés sous silence et il faut attendre l’ouvrage de E. Pfuhl de 1923 pour que des études concernant les peintres de vases soient citées, puis à sa suite C. Hoppin et bien sûr J.D. Beazley pour les peintres attiques, A. Trendall pour l’Italie du sud, C. Stibbe pour la Laconie jusqu’à R. Cook et P. Dupont sur la Grèce de l’Est. L’A. renvoie à l’ouvrage publié sous sa direction Künstlerlexikon der Antike, Munich/Leipzig 2001-2004, republié en un seul volume en 2007 (KdA), qui recense tous les noms d’artistes des différentes civilisations antiques et présente leur biographie. C’est donc dans ce contexte très large qu’il aborde le cas des vases signés en indiquant quelques repères bibliographiques non exhaustifs. L’auteur revient sur la question de la signification générale de ces signatures tout en défendant l’idée de l’expression d’une autosatisfaction de la part de l’artiste exprimée par la tradition littéraire mais que ne corroborent pas, précise-t-il, les signatures vasculaires. Il redonne les jalons concernant les premiers vases signés mais passe sous silence la première occurrence en egrapsen pour laquelle le nom n’est pas conservé (Cf. REG 129, 2016, p. 123, notice 38). Il se concentre ensuite sur les signatures de potiers et de peintres à Athènes à partir de Sophilos, qui montrent la prééminence du potier dans l’atelier, confirmée par les dédicaces. Le travail de V. Tosto sur les vases signés par Nicosthénès n’est pas cité. A propos de l’auto-évaluation des artistes, R. V. cite l’inscription d’Euthymidès (Euthymides) « comme jamais Euphronios » (fig. 5.2) en soutenant l’hypothèse d’une référence aux compétences artistiques des protagonistes et là encore avec un renvoi à KdA qui ne permet pas de disposer des autres interprétations. Sont également traités les salaires, les écoles (où ne sont pas abordés les ateliers de céramique), la mobilité et enfin le cas des femmes artistes, où la scène d’atelier de l’hydrie du P. de Leningrad Collection Banca Intesa 2 est convoquée sans renvoi à la bibliographie récente sur ce vase (cf. BAPD 206564). A la suite de l’article, plusieurs tableaux donnent le nombre d’artistes connus par types de sources (inscriptions, signatures, littéraires etc.), un classement par technique, puis par période (de l’époque archaïque à 750 CE). Si cela donne une indication chiffrée pour les signatures de potiers ou de peintres, on ne peut faire l’économie d’articles ou ouvrages plus spécialisés. Kenneth LAPATIN [The Materials and Techniques of Greek and Roman Art, ibid., p. 203-240] fait un point sur les études des techniques des vases grecs, dans un article au propos plus vaste. Le premier spécialiste cité est J.D. Beazley pour The Development of Attic Black-Figure, (1951) puis J.V. Noble pour ses recherches archéologiques et expérimentales sur la cuisson des vases à f.n. et f.r., approches réactualisées et éprouvées récemment (REG 129, 2016, p. 122, notice n° 34). K. L. insiste sur l’aspect pluridisciplinaire qui se développe actuellement et le recours aux sciences dures pour progresser dans notre compréhension des techniques anciennes avec d’utiles références bibliographiques sur ce sujet. Puis l’auteur revient sur les témoignages littéraires, et surtout sur l’iconographie des artisans au travail avec la reproduction de l’hydrie du P. de Leningrad (fig. 9. 1) et le renvoi aux principales études. Il rappelle les précautions d’usages à prendre avec cette documentation : « these images are not photographic » (sur ce dossier voir également notice n°736 (Corps et travail) L’auteur fait l’historique, sur les 50 dernières années, des principales études archéologiques d’ateliers, ou zones commerciales et sur l’organisation humaine et spatiale des ateliers ; les publications françaises sont malheureusement peu présentes. Dans la partie sur les matériaux et les techniques, il commence par l’étude des argiles leurs compositions, préparations. L’importance du potier est réaffirmée et le cas de Nicosthénès rappelé. Les techniques de décoration sont listées et surtout quelques renvois bibliographiques montrent le développement actuel des études sur ces sujets. Olga PALAGIA [The Function of Greek Art, ibid., p. 294-325] centre son propos sur la sculpture et la peinture. Elle aborde les vases à f.r. qui donneraient selon elle une certaine idée de ce que pouvait être la grande peinture. Cette approche bien connue fait appel à des vases comme le cratère des Niobides (Louvre G 431), ou l’hydrie de Pella 80514, dont la composition et le sujet avec la dispute d’Athéna et Poséidon s’expliquerait par l’influence d’un hypothétique tableau. Joannis MYLONOPOULOS [Buildings, Images, and Rituals in the Greek World, ibid., p. 326-351] revient sur les études, multipliées depuis 20 ans, concernant les représentations des rituels dans l’iconographie vasculaires, source documentaire directe au même titre que les reliefs. Il dresse un tableau très général des principaux moments des rituels sélectionnés par les peintres et ceux qu’ils ont écartés, avec à l’appui quelques images bien connues mais qui pour certaines restent très originales. L’auteur rappelle notamment l’impossibilité qu’il y a à vouloir identifier une fête précise , en l’occurrence les Panathénées, à propos de la scène de procession sur la coupe de la collection Niarchos qui est comparée à l’amphore de Berlin Staatliche Museum F 1686 (Fig. 14.1). Dans la bibliographie, on note l’absence des travaux de Jean-Louis Durand sur les images de sacrifice qui, avant van Straten, a expliqué comment ces images étaient construites. Beth COHEN [Displaying Greek and Roman Art in Modern Museums, ibid., p. 473-498] dessine un large panorama de la présentation de l’art grec et romain dans les musées à partir du XVIIIe s., où seules quelques collections de vases grecs sont citées dont celle du British Museum sur lequel l’auteur revient à propos de la salle recréant la King’s Library. Pour le XXe puis XXIe s., l’aménagement des salles du Metropolitan Museum est mis en avant avec un rappel du cas du cratère d’Euphronios installé de façon à être vu sur toutes ses faces et restitué, depuis, à l’Italie où il est exposé désormais à la Villa Giulia (le numéro d’inventaire donné est encore celui du Metropolitan). Margaret M. MILES [Greek and Roman Art and the Debate about Cultural Property, ibid., p. 499-515] revient sur l’ancienneté des pillages, le contexte de création des grandes collections, avec une mention pour la célèbre collection de Sir W. Hamilton, ambassadeur à Naples (seconde moitié du XVIIIe s.). À propos des progrès dans la protection des objets archéologiques, les poursuites contre le pillage, les ventes et possessions illégales, l’auteur revient sur le cratère d’Euphronios (fig. 22.2). Cet objet est emblématique à la fois pour les sommes engagées par les grands musées publics et pour les efforts déployés par les pays ainsi dépossédés, sans oublier l’effet sur les pilleurs encore plus tentés par les prix atteints. Les conséquences du pillage sur la destruction des contextes, la compréhension des assemblages, et les datations sont rappelées et mises en relation avec le phénomène de la fabrication des faux. Adolf H BORBEIN [Connoisseurship, ibid. p. 519-540] réserve deux pages au cas particulier de la méthode développée par J. D. Beazley pour identifier les mains des peintres de vases attiques. Le propos de l’auteur, dans ce travail plus large, n’est pas de renouveler les connaissances mais il renvoie à la bibliographie de base et rappelle que J. D. Beazley a certes étudié les « masters » mais également l’ensemble de la production figurée, qui a été ainsi ordonnée et a rendu possible l’étude de bien d’autres aspects. Cornelia ISLER- KERÉNYI [Iconographical and Iconoligical Approaches, ibid. p. 557-578] pointe les principales étapes des études iconographiques grecque et romaine de C. Robert jusqu’à nos jours. Elle insiste surtout sur l’évolution des approches depuis les années 70 quand les images autres que mythologiques sont devenues sujets d’étude. À l’origine de cette évolution, sont cités C. Bérard ou J.-M. Moret et « l’École de Paris » réunis autour de l’exposition et du catalogue grand public La cité des images. S’agissant des différentes directions prises dans la recherche dans les années 1990, l’auteur rappelle les acquis et principes méthodologiques qui ont mis en évidence : la séparation artificielle entre images mythologiques et vie quotidienne, la non immédiateté de la lecture d’une image, l’impossibilité de vouloir toujours nommer tel personnage archétypal, le problème de la distance qui sépare le spectateur moderne de l’image antique, la question des contextes d’usages et des changements de signification selon les périodes (cf.