A INTRODUCTION Les Formes De Relief Constituent L'assiette De Toute
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Caractérisation des risques de catastrophes géomorphologiques liés à la configuration des collines dans la ville de Dassa-Zoumé (Bénin) AGOÏNON N. & al. (pp : 94-103) CARACTERISATION DES RISQUES DE CATASTROPHES GEOMORPHOLOGIQUES LIES A A LA CONFIGURATION DES COLLINES DANS LA VILLE DE DASSA-ZOUME (BENIN) AGOÏNON Norbert, VODOUNOU Jean Bosco K., BARRA Anicet K. RESUME ABSTRACT La proximité de certains quartiers aux versants rocheux de la The proximity of certain districts to the rocky slopes of the city ville de Dassa-Zoumè accroît le phénomène de risques de of Dassa-Zoumè increases the phenomenon of risks of catastrophes géomorphologiques dans ce milieu. La présente geomorphological disasters in this environment. The present étude vise à contribuer à la réduction de la vulnérabilité face study aims to contribute to the reduction of vulnerability to the aux risques de catastrophes géomorphologiques dans la ville de risks of geomorphological disasters in the city of Dassa-zoumè. Dassa-Zoumè. The method used to obtain the risks is the direct application of La méthode utilisée pour obtenir les risques est l’application its definition which is the product of the hazard and the directe de sa définition qui est le produit de l’aléa et de la vulnerability. The risk vulnerability analysis was based on the vulnérabilité. L’analyse de la vulnérabilité face au risque s’est criterion of proximity to the source of risk (rocky slope). basée sur le critère de proximité à la source du risque (versant The Geomorphological Disaster Risk Map obtained from these rocheux). analyzes shows the different levels of geomorphological La carte des risques de catastrophes géomorphologiques disaster risk exposure in the city. Thus, the results that emerge obtenue à l’issue de ces analyses montre les différents niveaux from this study, show that 0.87% of the area of Dassa-Zoumè d’exposition aux risques de catastrophes géomorphologique de runs a very high risk 3.81% a high risk, 5.64% a medium risk la ville. Ainsi, les résultats qui découlent de la présente étude, and 8.39% a low risk. It is therefore urgent to take measures to montrent que 0.87 % de la superficie de Dassa-Zoumè court un prevent and manage these risks risque très fort, 3.81 % un risque fort, 5.64 % un risque moyen Keywords: Dassa-Zoumè, Benin, risk, vulnerability, et 8.39% un risque faible. Il urge donc de prendre des mesures geomorphology de prévention et de gestion de ces risques. Mots clés : Dassa-Zoumè, Bénin, risque, vulnérabilité, géomorphologie. INTRODUCTION Les formes de relief constituent l’assiette de toute activité sur la terre. Elles ne sont jamais figées. Elles évoluent souvent de façon imperceptible, mais parfois de façon brutale à travers certains processus d’érosion comme les glissements de terrain (M. Derruau, 1988, p. 517). La pénéplaine cristalline connue sous le nom du Dahomeyen ou du bouclier bénino-nigérian datent de la période précambrienne (K. S. Klassou, 1996, p. 126). Elle est donc soumise, depuis plusieurs centaines de millions d’années, aux agents de la géodynamique externe. L’Afrique est un continent dont une bonne partie de l’armature est faite de boucliers précambriens. Elle est composée d’espaces qui doivent une part de leurs spécificités et de leur identité à l’altitude et/ou à une topographie tumultueuse (Agoïnon, 2012, p. 74). Ces espaces de hautes terres jouent plusieurs rôles dans de nombreux domaines. Ils sont à la fois réservoir d’eau, d’hommes, de ressources forestières et pastorales. De plus, ils offrent une bonne aptitude agricole favorisant ainsi leur occupation et par conséquent l’extension des agglomérations. Localisée dans la partie occidentale de l’Afrique, une bonne partie du Bénin dont la commune de Dassa-Zoumè se retrouvant sur le socle précambrien n’échappe pas à ces conditions. Cette commune présente un paysage de pénéplaine ondulée avec des collines d’altitude moyenne de 300 m sur du matériau précambrien constitué de roches grenues plus ou moins métamorphisées : granite, granito-gneiss, gneiss et gneiss oeillé (Okioh 1972, p. 89 ; OBEMINES, 1989 p. 24). Ces caractéristiques constituent non seulement des atouts touristiques pour la ville, mais présentent également des risques de catastrophes géomorphologiques pour les populations. Ces risques sont intrinsèques à l’état de dégradation mécanique et d’altération chimique de ces roches très anciennes. Comme tous les espaces de ce genre en milieu tropical, il importe de caractériser la charpente de ces affleurements rocheux en vue de diagnostiquer les lignes de faiblesse qui s’y trouvent. 1. Milieu d’étude D’une superficie d’environ 1 558 ha, la ville de Dassa-Zoumé, chef-lieu de la commune qui porte le même nom, est comprise entre 7°29’ et 7°54’ de latitude Nord et 1°55’ et 2°27’ de longitude Est (figure 1). Elle est limitée au nord par les Arrondissements de Kèrè et de Lèma, au sud par ceux de Kpingni et de Tré, à l’est par la Commune de Savalou et à l’ouest par l’Arrondissement de Gbaffo. Les Annales de l’Université de Parakou, Série "Lettres, Arts et Sciences Humaines", Vol. 1, n°1(2018) 94 Caractérisation des risques de catastrophes géomorphologiques liés à la configuration des collines dans la ville de Dassa-Zoumé (Bénin) AGOÏNON N. & al. (pp : 94-103) A Selon les travaux de N. Agoïnon (2014, p. 101), le milieu d’étude a un régime pluviométrique à cheval sur celui de la distribution bimodale du sud et celui de la transition unimodale du nord. La pluviométrie moyenne annuelle oscille autour de 1100 mm. Cette région repose en totalité sur la pénéplaine cristalline constituée de roches grenues plus ou moins métamorphosées, que l’on peut regrouper en cinq (5) types principaux : - les granites qui apparaissent dans le paysage sous forme de dômes ou de collines arrondies. Ils sont sans litage, ni orientation ; - les gneiss, qui sont à litage régulier et fin renferment essentiellement des biotites et des quartzites parfois des amphiboles. Ils sont abondants aux abords de la vallée de l’Ouémé ; - les granito-gneiss, à composition sensiblement identique à celle des granites, ils se rencontrent dans les zones d’embréchites au voisinage des batholites de granite ; - les embréchites, qui sont les roches les plus répandues. Elles émergent parfois en inselbergs très élevés (collines) ; - les quartzites, ce sont des roches essentiellement quartziteuses avec une faible proportion de muscovites. Elles émergent dans le paysage, en chaînons à bords abrupts. 2. Matériels et méthodes 2.1. Matériels Le matériel utilisé est notamment constitué de cartes Figure 1 : Situation géographique la ville de Dassa-Zoumè topographiques existant sur le secteur à l’échelle de 1/200 000 et 1/50 000 d’une part, et d’autre part de la feuille géologique Abomey- Zagnanado au 1/200000 (OBEMINES, 1989) ; d’un GPS pour la prise des coordonnées géographiques, d’un appareil photo pour la prise d’images, un questionnaire d'enquête pour recueillir l'opinion des habitants. 2.2. Méthodes 2.2.1. Echantillonnage Compte tenu de la taille relativement importante de la ville, l’étude a été circonscrite à des quartiers bien précis. Ces quartiers ont été choisis en tenant compte de la subdivision administrative de la ville. Ce sont les critères de sensibilité au phénomène à étudier qui ont guidé les choix. En effet, certains quartiers de la ville Les Annales de l’Université de Parakou, Série "Lettres, Arts et Sciences Humaines", Vol. 1, n°1(2018) 95 Caractérisation des risques de catastrophes géomorphologiques liés à la configuration des collines dans la ville de Dassa-Zoumé (Bénin) AGOÏNON N. & al. (pp : 94-103) A ont été plus ou moins touchés par les mouvements de terrain. Après avoir identifié ces quartiers, il a été sélectionné de façon aléatoire des concessions, des groupements de personnes et des personnes. Le choix des concessions dans chaque quartier retenu s’est fait sur la base de leur proximité aux sources de l’aléa (versant rocheux) existant dans le quartier. L’enquête a couvert uniquement les quartiers où la désagrégation et l’altération des blocs rocheux qui constituent les collines sont très poussées. L’ensemble des concessions tirées au sort qui se retrouvent dans ces quartiers sont concernées par les investigations. La collecte des données proprement dite s’est faite à l’aide des questionnaires appliqués aux ménages. Le questionnaire porte dans son ensemble sur la situation des enquêtés face au problème de mouvements de terrain, leurs attitudes et comportements en cas de la survenue des phénomènes à risque géomorphologique, l’impact et les causes de ces mouvements de terrain dans leur quartier. Les personnes enquêtées sont réparties dans le tableau I. Tableau I: Répartition de l’échantillon par arrondissement 2.2.2. Méthode de caractérisation de l’aléa, Localités Population Totale par Effectif enquêté Pourcentage de la vulnérabilité et arrondissement d’évaluation du risque Dassa I 7138 436 6% géomorphologique Dassa II 22323 1568 7% Les mouvements de Total 29461 1876 6% terrain représentent ici l’aléa. Compte tenu de la Source : INSAE, 2013 taille des collines et des moyens matériels et financiers dont on dispose, la caractérisation est faite par la méthode d’observation. Il s’agit de relever de façon aléatoire par observation certains éléments d’identifications comme : l’aspect des collines (étalé, pic, arrondi, jonché de gros blocs ou pas) et les discontinuités des roches telles que : les fissures, les cassures, les fractures, les failles, les diaclases, les joints de stratifications, la taille des produits d’altération. Après identification de ces éléments, quatre (4) catégories d’aléas s’imposent : 1) Très fort, 2) Fort, 3) Moyen, 4) Faible. La méthode utilisée dans cette étude pour caractériser la vulnérabilité est le critère de proximité des habitations avec les affleurements rocheux.